15 Septembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ABLON

 Canton de Honfleur

Les habitants de la commune sont des Ablonnais, Ablonnaises


1809  -  Réunion.  -  Ablon s'est agrandie par la réunion avec deux autres communes : Crémanville et Ableville.

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -   Depuis quelques temps, un meunier d'Ablon, le sieur Copieux, avait renvoyé de chez lui, un garçon de moulin, qu'il soupçonnait d'entretenir des relations coupables avec sa femme.

Lundi, dans l'après-midi, Copieux ayant trouvé chez lui son ancien domestique lui a tiré presqu'à bout portant un coup de fusil, chargé à plomb, et l'a atteint vers le bas du ventre. Cet homme n'a succombé que le lendemain.

Le meurtrier a cependant été lui-même faire sa déclaration au parquet du ministère public à Pont-l’Évêque, il a été immédiatement «déposé à la maison d'arrêt. La justice a commencé une information à ce sujet. (source Journal de Honfleur)

 

Août 1848  -  Cour d’Assises du Calvados.    -   Audience du 3 août.   -  Les nommés Haley, Marin et Lemarié, avaient été condamnés par la cour d'assises de l'Orne à 5 ans de réclusion pour un vol d'avoine. L'arrêt ayant été cassé pour vice de forme par la Cour de cassation, à l'égard du premier et du troisième, ils ont été renvoyés devant la cour d'assises du Calvados qui les a condamnés aussi à 5 ans de réclusion chacun.

Adultère. — Blessures ayant occasionné la mort. — Le nommé Jean-Pierre Copieux, âgé de 43 ans, meunier, né à Gonneville, demeurant à Ablon, avait, à son service, en qualité de domestique-meunier, le nommé Romy. Il fut averti par sa mère à lui Copieux, qu'il existait des relations criminelles entre sa femme et son domestique.

Le 14 mai dernier, après avoir eu une explication avec ce domestique, il le congédia et lui défendit de remettre les pieds chez lui, sous aucun prétexte. La femme de l'accusé fut, réduite à avouer sa faute, et Copieux, qui avait appris que sa femme était enceinte, comprit pourquoi celle-ci, depuis 4 ou 5 mois, n'avait plus voulu avoir de rapports conjugaux avec lui.

Il fut informé par un voisin que Romy se proposait, pour s'introduire dans le domicile de Copieux, de profiter de son absence qui devait avoir lieu, le mardi 23 du même mois, pendant le marché de Beuzeville.

L'accusé partit sur sa mule comme pour aller au marché suivant sa coutume, mais il revint bientôt et monta dans sa chambre à coucher. Il ne fut pas aperçu par le domestique qui était dans le moulin, mais il parla à sa femme et l’engagea à rester à coudre dans la pièce à côté de celle où il se trouvait. Bientôt Romy arrive ; il s'informe, auprès du domestique qui l’avait remplacé, si Copieux est là. Sur sa réponse négative, il demande si Céleste est en haut, et ayant appris que la femme Copieux est dans l'une des chambres du premier, il monte l'escalier, il traverse la cuisine et entre dans la seconde chambre où se trouvait la femme Copieux : ils approche d'elle, malgré les signes de  l'œil et du geste que lui fait l'épouse coupable. Copieux, qui était dans la troisième chambre, au bruit qu'il avait entendu, avait entr'ouvert la porte ; il voit Romy, il va précipitamment prendre son fusil au chevet de son lit, il en arme les deux coups et entre. Romy se jette dans la cuisine, mais la porte de sortie qu'il avait lui-même pris la malheureuse précaution de fermer, ne lui offre pas un moyen de retraite assez prompt, et Copieux lâche sur lui un des coups de son arme ; Romy tombe frappé dans les cuisses, et, peu d'heure après, il expire à la suite d'une hémorragie.

Copieux se rend immédiatement au parquet de Pont-l’ Évêque, pour se mettre à la disposition de la justice. Il demande seulement la permission d'aller chercher un médecin, ne sachant pas alors que Romy fût mort, et promet de revenir immédiatement à son domicile où les magistrats doivent se rendre.

D'un autre côté, il avait aussi envoyé un domestique demander un autre médecin plus rapproché que celui qu'il voulait amener de Pont-l’Évêque.

Toutes ces précautions ne pouvaient racheter un crime irréparable. Romy était mort. L'accusé, ainsi qu'il l'avait promis, rentra chez lui au moment où l'instruction judiciaire commençait.  Tels étaient les faits reprochés à Jean-Pierre Copieux.

— Chaleureusement défendu par Me  Scheppers, il a été déclaré non coupable et rendu à la liberté.  (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Août 1848  -  Un drame.    -   La commune d'Ablon , canton d'Honfleur , vient d'être le
théâtre d'un évènement qui a vivement ému ses habitants.
Un meunier de cette commune, le nommé Copieux, a tué d'un coup de fusil un ancien domestique qu'il avait renvoyé depuis quelque temps de chez lui, et qui passait, dit-on, pour entretenir des relations coupables avec la femme du meunier. Celui-ci est venu lui-même, mardi dernier, faire sa déclaration.
Un mandat d'amener a été par suite décerné contre lui, et il a été déposé hier matin dans la maison d'arrêt de Pont-l'Évêque. La justice s'est immédiatement rendue sur les lieux pour commencer une information.
Nous n'avons pas d'autres détails à cet égard. (Ordre et la Liberté)

Novembre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Le conseil d'arrondissement s'est réuni à Pont-l’Évêque, pour la première partie de sa session, les 20 et 24 septembre dernier M. Tullou remplissait les fonctions de président et M. Bréard celles de secrétaire.

Voici, parmi les affaires soumises à ses délibérations, celles qui intéressent notre canton. Le conseil, par les motifs énoncés dans une délibération précédente, a sollicité, de nouveau le classement du chemin de moyenne communication de Saint-Gatien à Bernay par Fourneville, le Theil et Sainl-Bénoît-d'Hébértot, et a demandé pour cette voie de communication l'allocation d'un secours sur les fonds départementaux.

Il a formé les mêmes demandes pour le chemin de moyenne communication de Honfleur à Cormeille par Genneville, en faisant valoir notamment les travaux considérables exécutés sur ce chemin, par les communes d'Ablon et de Genneville, auxquelles il est juste de venir en aide.  (source Journal de Honfleur)

 

Décembre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Un vol a été commis dans la nuit de lundi à mardi dernier, dans l'église d'Ablon. On a forcé la porte et l'on s'est emparé des troncs et du coffre de la confrérie de charité.

La surveillance la plus grande avait cependant été depuis longtemps recommandée, après les vols qui ont eu lieu dans plusieurs églises de campagne du département de l'Eure. (source Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Présidence de M, le conseiller Géraldy. Audience du 3 août.

La 3e session trimestrielle des assises du Calvados s'est ouverte lundi dernier, sous la présidence de M. le Conseiller Géraldy, assisté de MM. les conseillers Delaville et Le Bastard-Delisle.

Trois attentats aux mœurs ont été soumis au jury dans cette audience, qui s'est tenue à huis-clos.

— Le nommé Chardine, de Cesny-aux-Vignes, arrondissement de Caen, convaincu de tentative de viol sur une jeune fille, âgée de 13 ans 1/2, a été condamné à trois ans d'emprisonnement, vu l'admission en sa faveur de circonstance atténuantes.

— Le ministère public reprochait au nommé Yvanof, domestique chez les époux Boutry, à Ablon (arrondissement de Pont-l’Évêque), d'avoir consommé le crime de viol sur leur petite fille âgée de trois ans. Les charges n'ont pas paru suffisantes au jury qui a rendu Yvanof à la liberté.

— Enfin, un verdict d'acquittement a été rendu au profit du nommé Robinne, domestique chez le sieur Brunet, propriétaire à Combray (arrondissement de Falaise), accusé de tentative de viol sur la personne de la jeune Adeline Marie-Longuet, âgée de 9 ans. . (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1852   -   Nouvelles locales.   -   Il y a une quinzaine de jours, un vieillard de 72 ans, revenant d'Ablon, rencontra sur la grande route, un de ces cavaliers bons normands, qui, pour avoir bu outre mesure, conservait encore assez l'équilibre pour se maintenir, malgré le trot saccadé de l'animal. Malheureusement notre cavalier était porteur d'un parapluie, surpris par un faux mouvement, il le laissa tomber et en voulant ramasser ce petit meuble, tomba lui-même dans le ravin qui borde la route, où il y avait plus d'eau qu'il n'était alors nécessaire. Un faible courant entraînait le pauvre cavalier vers un bas fond, où il aurait certainement trouvé la mort. Le vieillard avait vu tout cela, lorsqu'il reconnut le danger imminent auquel était exposé le cavalier démonté, il n'hésita pas à se porter à son secours et malgré la débilité de son âge, parvint à force de courage à le ramener sur la berge. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Courtoise. Audience du 14.

  Pendant la nuit du 8 au 9 décembre dernier, Feugére (Augustin-Esprit), âgé de 36 ans, charron, demeurant à Ablon, s'introduisit dans un herbage clos, situé sur cette commune et dépendant de l'habitation des époux Dehoulle auquel il appartient.

Feugère vola dans cet herbage une vache qu'il vendit le lendemain au marché de Cormeilles, à un sieur Eurieult de Toutainville, chez qui elle fut retrouvée. Celui-ci indiqua son vendeur. C'était Feugère qui, malgré ses dénégations, a été condamné à 5 ans de réclusion. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Une enquête.  -  Une enquête est ouverte dans les départements de la Seine-Inférieure, de l'Eure et du Calvados, sur le projet de déterminer les limites du domaine public maritime à l'embouchure de la Seine, et de déclarer en conséquence « rivages de la mer» les bords de la baie de la Seine jusqu'au Nais de Tancarville, sur la rive droite, et jusqu'à la pointe de Quillebeuf, sur la rive gauche. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Le temps qu’il fait.  -   Après quelques jours de fortes chaleur, un violent orage a éclaté, mercredi dernier, vers deux heures d'après midi, sur notre ville, sans causer de grands dommages. Il parait cependant que quelque communes voisines, notamment la Rivière-St-Sauveur et Ablon, ont été fortement endommagées.

Nous n'avons pas appris que cet orage, qui s'est étendu sur un long espace, ait eu de fâcheux résultats sur d'autres points de notre département.

Cette tempête a été signalée, sur la rade du Havre, par un déplorable accident. Le lougre compromis l’ « Alerte », sorti de ce port pour aller pécher en mer, était mouillé, dans l'ouest nord-ouest de la Hève, lorsque tout à coup une trombe d'une violence effroyable est venue fondre sur le frêle bâtiment qui fut englouti avec les quatre marins qui étaient à bord.

Un seul de ces malheureux, le nommé Émile Gallon, fut sauvé par le sieur Paul Piquet, patron du cotre de plaisance, le « Muguet », du Havre. (source Le Journal de Honfleur)

 

Août 1854  -  Délimitation du Calvados et de l'Eure.  -  L'enquête ouverte sur le projet de limitation des départements du Calvados et de l'Eure, le rapport de M. le Préfet, considère que des terrains nouveaux se sont formés dans la baie de la Seine, à l'embouchure de la Morelles sur la limite extrême du département du Calvados vers l'est, et le département de l'Eure, des particuliers s'étant disputé la propriété de ces terrains, la première question qui s'est présentée a été de savoir sur quel département sont situés les terrains en litige, qui n'existaient pas lors de la confection du cadastre, puisque la solution de cette question, dans un sens ou dans l'autre, entraîne un changement de juridiction. 

Une enquête ouverte dans les communes limitrophes des départements du Calvados et l'Eure, il résulte que l'on devrait adopter pour ligne séparative l'axe du lit de la rivière la Morelle. 

Mais considérant que le Juge de Paix, le Conseil municipal de Saint-Sauveur, le Conseil d'arrondissement, se fondant sur les perpétuelles variations du lit de la Morelle, proposent de substituer a l'axe de cette rivière une ligne partant de l'angle sud du pont de Fiquefleur et passant sur le phare du Hode.

Considérant que, bien que M. l'Ingénieur ait proposé d'y substituer la méridienne passant par le milieu de la tête d'aval du pont de Fiquefleur, cependant il est évident que la ligne qui passe par le phare du Hode est plus facile à déterminer, plus à la portée du public, qu'elle est invariable, et remplacerait avantageusement une limitation basée sur le  cours variable de  la Morelle. 

Par ces motifs, est d'avis que la limite entre les départements du Calvados et de l'Eure, entre les communes de Fiquefleur et d'Ablon , soit fixée par une ligne partant de l'angle sud du  pont de Fiquefleur et passant par le phare du Hode,

 

Mars 1855   -   Réparation et entretien des chemins vicinaux.   -   Le lundi 19 mars prochain, à midi, hôtel de la Sous-Préfecture, il sera procédé, par M. le Sous-Préfet, aux adjudications au rabais, sur soumissions cachetées, des fournitures à faire et des travaux à exécuter pour réparation et entretien des chemins vicinaux, dans les communes ci-après désignées, et dont la dépense est évaluée comme suit : Trouville-sur-Mer, 1446 fr. 27 c. ; Hottot-en-Auge, 1422 fr. 54 c. ; Le Breuil, 1109 fr. 90 c. ; Ablon, 1 105 fr. 90 c. ; Notre-Dame-d'Estrées, 966 fr. 48 c. ; St-Gatien-des-Bois, 805 fr. 50 c. ; Manneville-la-Pipard, 775 fr. 03 c. ; Pontfol, 750 fr. 59 c. ; Norolles, 608 fr. 20 c. ; Corbon, 593 fr. 21 c ; St-André-d'Hébertot, 528 fr. ; Bonnebosq, 509 fr. 19 c. ; Clarbec, 496 fr. 45 c. ; Bonneville, 490 fr. ; Bonneville-sur-Touques, 434 fr. 98 c. ; Coudray, 337 fr. 02 c. ; Rumesnil, 335 fr. 78 c. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Février 1856   -   Le tribunal de police correctionnelle de Pont-l’Évêque.  -   Dans son audience du 20 février courant, a condamné le nommé Boursy (Pierre-Aimable), âgé de 42 ans, boucher, né à Annebault (Eure), demeurant à Ablon, à 15 jours de prison, 25 fr. d’amende, affiche du jugement, à trois exemplaires, à Honfleur, dont une sur la porte de sa boutique, et deux exemplaires à Pont-l’Évêque, un jour de marché, pour détention, exposition et mise en vente de viande corrompue. (Source : Le journal de Honfleur

 

Septembre 1858   -   Un accident.   -   Un accident non moins fâcheux est arrivé à Ablon, le 20. Un jeune homme âgé de 20 ans, nommé Doublet (Jules),était revenu, il y a deux mois environ, d’un voyage qu’il avait fait à la Havane, à bord de l’ « Alma ».

Doublet resta oisif pendant quelque temps, puis ennuyé de cette situation, il chercha de l’ouvrage. Un cultivateur d’Ablon consentit à l’occuper. Lundi, celui-ci l’avait chargé d’abattre des fruits dans un arbre fort élevé. Monté sur une des branches de l’arbre, Doublet s’avança trop sans doute pour atteindre les fruits placés à l’extrémité de la branche, car la branche rompit et le malheureux fut précipité, la tête la première, sur un tas de cailloux qui se trouvaient sous l’arbre.

La chute a occasionné la rupture des vertèbres cervicales et déterminé une mort instantanée. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1858   -   Les expropriations.   -   Jeudi, quatre de ce mois, messieurs les Jurés, chargés de prononcer sur les expropriations, nécessitées pour la construction du chemin de fer de Lisieux à Honfleur, sur les communes d’Ablon, de la Rivière St-Sauveur et de Honfleur, se sont réunis dans la Salle d’audience du Tribunal de Commerce de cette ville, sous la direction de M. du Bisson, juge d’instruction près le tribunal civil de Pont-l'Évêque ; non-seulement les parties intéressées, mais un grand nombre d’autres personnes étaient venues assister à cette première réunion, qui a présenté, au milieu des différentes phases occasionnées par les formalités à remplir, pour l’organisation des affaires à juger dans cette sessio, un caractère solennel et qui s’est maintenu jusqu’à la fin d’une manière digne de son but.

Nous avons attribué ce résultat en grande partie au discours prononcé après l’appel et l’installation de messieurs les Jurés, par, M. du Bisson, magistrat directeur du jury, discours qui a vivement impressionné ceux qui l’ont entendu, par la forme élevée, délicate, avec laquelle tous les devoirs à remplir y sont tracés.

Après ce discours, il a été procédé à la nomination de MM. les Jurés appelés à statuer sur les diverses affaires qui composent le rôle de la session. L’honorable M. Pimont, maire de Gonneville, a été choisi par ses collègues comme président dans toutes les affaires, et l’audience a été levée au milieu d’un sentiment général de satisfaction. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1858   -   La Cour Impériale.   -   La Cour impériale de Paris vient de décider que les pères et mères sont responsables des blessures faites en jouant par leur enfant à un autre enfant.

Les parents ne se rendent pas seulement coupables, en laissant leurs enfants sans surveillance ou se livrant à des jeux dangereux pour eux-mêmes ; mais ils sont responsables pécuniairement des accidents qui peuvent en résulter pour les autres, et notamment des blessures que peuvent recevoir ceux-là même qui partagent les jeux. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1859   -  Ablon en deuil.  -   La paroisse d'Ablon vient de faire une perte bien regrettable et bien douloureusement sentie, dans la personne de M. Léon-Alexandre de Brèvedent d'Ablon, décédé en son château, le mardi 22 mars dernier, à l'âge de 78 ans. M. d'Ablon était le chef d'une des familles les plus distinguées et les plus honorables de nos pays. C'était le type de l'homme noble, affable, charitable, chrétien. Jamais les malheureux, auxquels il aimait tant à rendre service, ne réclamaient en vain son appui et sa généreuse bienfaisance ; aussi de toutes parts il était entouré de respect et d'affection.

La cérémonie de ses obsèques en est aussi une preuve évidente : l'église paroissiale suffisait à peine pour contenir l'assistance qui, jointe à la famille, entourait le cercueil de cet homme d'élite, pour rendre hommage à sa mémoire. Le recueillement et la tristesse étaient peints sur tous les visages. Les hommes de tous les rangs de la société se trouvaient réunis autour de cette tombe. Les enfants de M. d'Ablon pleuraient un bon père ; les grands et les riches pleuraient leur modèle et leur gloire ; les pauvres pleuraient leur protecteur quotidien.

tous pleuraient un ami ; car ses amis étaient nombreux, comme ses bienfaits ! Dieu le sait ; et c'est lui encore qui donne à la vertu et à la charité leur plus belle récompense ! (Source : Le journal de Honfleur)

 

Février 1860   -   Une chute.   -   Dimanche dernier, le nommé Vacavant, ouvrier briquetier à Ablon est tombé dans le bassin du Havre-Neuf, il en a été heureusement retiré par les soins des sieurs Boissslier. cafetier, Vallée, chef éclusier, et d'un préposé des Douanes. ( Le journal de Honfleur )

 

Février 1860   -   le temps qu’il fait.   -   Le premier mois de l'année 1860 a été aussi mauvais que les derniers de 1859 qui ont été si féconds en tempêtes et si désastreux pour la navigation.

Les pluies que nous avons eues se sont fait généralement sentir sur tous les points de la France. Partout les rivières et les fleuves sont débordés et sur certains points les eaux ont atteints la hauteur des grandes inondations de la néfaste année 1856.

Depuis quelques jours cependant le temps a changé un peu ; les vents ont sauté au nord, en nous donnant un peu de neige et il faut espérer qu'ils y resteront quelque, temps afin de sécher les terres qui sont imprégnées d'eau. ( Le journal de Honfleur )

 

Avril 1860   -   Un vol.   -   Le 15 courant, un vol avec effraction a été commis dans la commune d'Ablon. Le coupable a été arrêté dans l'après-midi par la gendarmerie, qui avait été mise à sa poursuite. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1860   -   Une mort subite.   -   Le 17 de ce mois, la nommée Letellier Madeleine, âgé de 70 ans, demeurant à Ablon, est morte frappée d'une attaque d'apoplexie foudroyante. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1860   -   Pour les élèves des lycées et collèges.   -   A l'occasion de l'annexion de la Savoie et de l'arrondissement de Nice à la France, le ministre de l'instruction publique a décidé qu'il y aurait congé avec sortie demain dimanche 17, pour les élèves des lycées et collèges des départements. Deux jours seront ajoutés aux grandes vacances pour tous les lycées et collèges de l'Empire. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Août 1860   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Reboul.  Audience du 1er août.

Le fauteuil du ministère public est occupé par M. l'avocat général Février.

Lamuré (Eugène-Irénée), 43 ans, boulanger et journalier, sans domicile fixe.

Les époux Gorand habitent, à Ablon, une maison assez isolée. Le 14 avril dernier, ils partirent de grand matin pour se rendre à leur travail, ayant soin de fermer leur porte à clé.

Vers 11 heures du matin, la femme Gorand revint et s'aperçut qu'un vol avait été commis chez elle. Une vitre avait été brisée, tout était bouleversé dans l'intérieur, l'armoire était tout nouvelle et la serrure ne tenait plus qu'à un clou. Vérification faite, elle reconnut qu'on lui avait pris plusieurs pantalons, des chemises, un châle, des mouchoirs de poche, une blouse et deux anneaux de rideau.

La femme Gorand fut prévenir son mari, qui se rendit aussitôt à Honfleur pour requérir la gendarmerie. Comme il revenait, regardant un peu tout le monde, il remarqua, en la commune de Saint-Sauveur, un homme sortant d'un café. Cet homme avait à la main un paquet enveloppé d'un mouchoir, que Gorand crut reconnaître pour un des siens. Il s'approcha, saisit le bras de cet homme et, à l'un des coins du mouchoir, reconnut sa marque. Le garde-champêtre, qui passait juste en cet instant, arrêta cet homme.

C'était le nommé Lamuré, il portait deux blouses, dont l'une, celle de dessous, appartenait à Gorand, et trois chemises, dont deux lui appartenaient également.

Malgré des preuves déjà si évidentes, et comme cet homme niait encore sa culpabilité, on voulut le confondre en rapprochant ses chaussures des empreintes laissées par le voleur, au pied de la fenêtre de Gorand. Le résultat de cette vérification fut si accablant, que Lamuré se détermina à faire des aveux.

Cet homme a déjà subi quatre condamnations pour vol. Une peine de huit années de travaux forcés a été prononcée contre lui.

Défenseur, Me  Enault. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1861   -   Une bénédiction.   -   Hier, mardi 8 janvier 1861, a eu lieu en l'église d'Ablon, la bénédiction d'une cloche du poids de 400 kil. Cette cloche a été nommée par M. René de Brévedent d'Ablon et Madame de Bonnechose, née de Brévedent de St Nicol, lesquels parrain et marraine ont fait don, nous a-t-on dit, à l'église d'un dais en damas blanc et d'un ciboire en argent. La bénédiction de cette cloche a été donnée par M. l'abbé Cardine, doyen, curé de Ste-Catherine de Honfleur, qui a prononcé à cette occasion un discours très remarquable.

Il y a eu distribution de dragées et de pièces de monnaie. Une foule considérable assistait à cette cérémonie. Le R. P. capucin, qui a prêché une retraite il y a huit jours à Ablon, et qui prêche maintenant à Equainville a profité de la circonstance pour remettre à chacun des fidèles, qui se trouvait là, des médailles bénites. La fête s'est on ne peut mieux passée. ( L’Écho Honfleurais)

 

Janvier 1861   -   Le temps qu’il fait.   -   Aujourd'hui, le temps est vif et sec, le baromètre est à beau fixe, le soleil est resplendissant. La Seine charrie des glaçons et des bandes d'oiseaux sauvages sont posées dessus. Les canards se donnent le plaisir de descendre la Seine sur les glaces qui leur servent de bateaux. ( L’Écho Honfleurais)

 

Juin 1861   -   Les accidents.   -    Samedi dernier, vers deux heures du soir, le nommé Rimeur, ouvrier congédié des travaux du chemin de fer de Pont-l'Evêque à Honfleur, se trouvant en état d'ivresse sur la ligne, en la commune d'Ablon, a été pris sous un train de wagons chargés de terre, et a eu la jambe broyée. Cet homme a été transporté à l'hospice d'Honfleur.

-   Le lendemain dimanche, un nommé Ledain, âgé de 25 ans, ouvrier terrassier au même chemin de fer, travaillant sur le territoire de la commune de la Rivière-Saint-Sauveur, a été pris sous un éboulement de terre. Il a pu être retiré au bout de quelques instants sans accidents graves.

On attribue cet accident à l'imprudence du sieur Muller, chef du chantier où travaillait Ledain.   ( L’Ordre et la Liberté )

 

Décembre 1862   -   Un incendie.   -   Dimanche 21, vers 4 heures 1/2 du soir, un incendie a réduit en cendres, à Ablon, une maison d'habitation, appartenant au nommé Alleaume, et une écurie, située dans une cour voisine. Le vent qui soufflait en tempête, a rendu tous les secours impossibles. La perte est évaluée à 5 000 fr. environ ; rien n'était assuré.

Vendredi, dans la journée, M. le procureur impérial, ainsi que son substitut, se sont rendus sur le lieu du sinistre, pour en rechercher les causes. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1863   -   Par arrêtés, datés des 23 et 28 octobre.     -   M. le préfet a nommé :

-        Maire de la commune de Notre-Dame-de-Livaye, M. Gosselin (Eugène), en remplacement de M. Derrey, dont la démission est acceptée.

-        Maire de la commune d'Ablon, M. de Bonnechose, en remplacement de M. Pattin, décédé.

-        Adjoint de la commune d'Aubigny, M. Taillet (Charles), en remplacement de M. Bannier, décédé. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1863   -   Par arrêté du 16 novembre.     -   M. le préfet a nommé instituteur public à Ablon, M. Michel, instituteur provisoire dans cette commune. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1865   -   Par arrêté du 5 janvier.   -   M. le préfet du Calvados a nommé M. de Bonnechose (Léon-Henri) maire de la commune d'Ablon, en remplacement de M. de Bonnechose père, démissionnaire. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1866   -   Les loups.   -   Plusieurs dégâts ont été occasionnés, la semaine dernière, par un ou plusieurs loups.

Trente-six moutons, appartenant à trois personnes d'Ablon, canton de Honfleur, ont été tués ou blessés.

Un de ces hôtes malfaisants a été assez hardi pour traverser, vers six heures du matin, une cour entourée de tous les bâtiments nécessaires à l'exploitation, et contenant, à cette heure, une assez grande quantité de bestiaux.

On espère qu'une battue aura lieu la semaine prochaine.  

 

Juillet 1871   -  Fait divers.   -   Le 5 de ce mois, vers 4 heures du matin, un incendie accidentel a consumé un bâtiment à usage de grange, écurie, etc…., appartenant au sieur Pierre Lebidois, propriétaire en la commune d' Ablon. La perte est de 2,200 fr.  

La Normandie Illustrée

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