UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ABLON

 Canton de Honfleur

Les habitants de la commune sont des Ablonnais, Ablonnaises


Avril 1877   -  Sucre et foin.  -  Le prix élevé du sucre fait qu'on essaie d'en extraire un peu de tout. Un chimiste vient de découvrir un procédé pour faire du sucre avec du foin, cela n'a rien d'impossible, car chacun sait que le sucre existe en quantité plus ou moins grande dans tous les végétaux.

 

Avril 1877   -  Un éboulement.  -  Le nommé Viel, domicilié à Saint-Sauveur, était occupé mercredi à extraire de la pierre dans une carrière, située commune d'Ablon. Dans le cours de son travail un bloc assez considérable s'est détaché et est venu lui broyer une des jambes. Ce malheureux, bientôt retiré de sa fâcheuse position, a été transporté à l’hospice d’Honfleur, où il a subi dans la journée du lendemain l'amputation de la jambe. Ce malheur est d'autant plus regrettable que Viel est marié et père de 4 enfants.

 

Avril 1877   -  Un bras mutilé.  -  Un garde de moulin de M. Boissière, meunier à Ablon, le sieur Alfred Carré, âgé de 22 ans, a été victime, d'un terrible décident. Afin de placer une cuirasse sur une des roues du moulin, il était monté imprudemment sur une échelle à la gauche de cette roue, lorsque, par suite d'un faux mouvement, la manche de sa blouse s'est engagée sous la courroie. Le bras gauche a été bientôt entraîné et horriblement broyé et mutilé jusqu'au coude. Les médecins, mandés près du blessé ont jugé l'amputation nécessaire.  Elle a été opérée. L'état du malheureux est assez satisfaisant.

 

Août 1877   -  Fabrique de dynamite.  -  M. Hos, de Paris, autorise par décret, fait établir au plateau d'Ablon (canton de Honfleur), une fabrique de dynamite et une fabrique d'acide nitrique pour la fabrication de la nitro-glycérine.  

 

Février 1879   -  Bien exigeant, M. le curé.  -  La semaine dernière, on a célébré à Ablon, canton d'Honfleur, le mariage de Mlle de Brèvedent avec M. de Blavous. Comme témoignage  d'estime et de reconnaissance, les habitants avaient orné le chemin de la mairie à l'église d'arbres verts. Cette plantation porta ombrage au pasteur, qui exigea que les arbres placés le long des murs du cimetière fussent enlevés, sous peine de refus de consacrer l’union.

 

Mars 1879   -  Un homme à la mer.  -  Vendredi, les marins pécheurs ont retiré de la Basse-Seine, en face d'Ablon, le cadavre du sieur Pierre-Eugène Topsent, âgé de 27 ans, marin à bord de la goélette la « Risle », capitaine Leroy fils. Ce marin était tombé à la Seine le 18 courant en voulant descendre de la goélette dans une embarcation de ce navire. Cette goélette était chargée de planches et se rendait de Honfleur à Pont-Audemer.  

 

Décembre 1879  -  La catastrophe.  -  Lundi, vers deux heures après-midi, la ville d'Honfleur a été mise en émoi par un bruit pareil à la décharge d'une batterie d'artillerie. Tout le monde se demandait d'où pouvait provenir cette explosion, quand une heure plus tard plusieurs personnes vinrent vite chercher tous les médecins disponible. Voici ce qui s'était passé. La commune d'Ablon, près de Honfleur, possède depuis plusieurs années déjà, une fabriqué de dynamite. Lundi, vers deux heures du soir, deux ouvriers se trouvaient dans le bâtiment servant d'atelier de nitrification, où ils étaient occupés à décanter la nitroglycérine. En se livrant à leur travail, ils s'aperçurent que les acides se décomposaient et qu'une explosion pouvait se produire, ils avertirent M. Maury, directeur, qui revint avec eux dans le bâtiment en question pour essayer d'arrêter la décomposition, mais ils durent se retirer sans avoir réussi, et essayer d'échapper à l'accident qu'ils ne pouvaient empêcher. A peine étaient-ils à quelques mètres du bâtiment qu'une détonation terrible s'est fait entendre, le bâtiment a volée en éclats, une poutre est tombée sur la tête du directeur, qui a été tué sur le coup. Il y a eu deux morts et cinq blessés. Trois bâtiments séparés de celui dans lequel l'explosion a eu lieu ont été en partis détruits. Les tuiles de la couverture de divers autres bâtiments ont été en partie brisées, ainsi que les vitres.

Les pertes matérielles peuvent être évaluées à environ 40 000 fr. Un grand nombre de maisons des communes d’Ablon et de la Rivière-Saint-Sauveur, qui sont situées à deux kilomètres  de l'endroit, ont eu, par suite de la commotion, les carreaux de leurs fenêtres brisés. M. l'Ingénieur des mines en résidence à Caen, s'est transporté à Ablon pour faire une enquête, et  l’administration a prescrit les mesures nécessaires pour venir en aide aux ouvriers blessés.

 

Octobre 1883  -  Découverte de vases sacrés.    En labourant dans un champ sur le bord du chemin d'intérêt commun d'Ablon à Genneville, on a découvert au pied d'un pommier les débris des objets volés à l'église de Genneville dans la nuit du 16 mai dernier.  

 

Mai 1884  -  Explosion.    Mardi matin, vers six heures, et demie, une explosion de dynamite a eu lieu, à la poudrerie d'Ablon, près Honfleur, dans une casemate de cet établissement affectée à la confection des cartouches. Le bâtiment a été pulvérisé. Cinq personnes, trois hommes et deux femmes, qui étaient à ce moment occupées dans la casemate, ont été littéralement mises en pièces, et leurs cadavres, hachés et horriblement mutilés, ont été projetés dans toutes les directions autour du lieu de la catastrophe. L'un de ces malheureux a été littéralement décapité, sa tête a été jetée à une grande distance. 

Voici les noms des personnes tuées : Mme Legay, âgée de 43 ans, mariée, à St-Sauveur ; Mme Garroche, âgée de, 23 ans, mariée, à Saint-Sauveur ; Narcisse Lavenel, 40 ans, à Ablon ; Emile Héroult, 20 ans, à Ablon ; et Louis Brionne, âgé de 19 ans, à Honfleur, tous les trois célibataires. La fabrique de dynamite d'Ablon occupe en moyenne quarante à cinquante ouvriers, femmes et hommes. La détonation a été effrayante et la commotion telle que les vitres des maisons avoisinant le lieu de l'accident ont volé en éclats. Le bruit de l'explosion a été entendu jusque dans Honfleur. La confusion était tellement grande à cause de l'émotion causée par la mort des malheureux ouvriers et. ouvrières, que tout d'abord on n'a pas pu connaître au juste la cause de l'accident. On l'attribue toutefois à l'état orageux de la température.  

 

Novembre 1884  -  Suicide.  -  La semaine dernière, à Ablon, le nomme Delaverge, ouvrier de la fabrique de dynamite, s'est donné la mort en se tirant deux coups de pistolet dans la bouche. Delaverge avait été accusé, au mois de mars dernier, d'avoir incendié sa propre maison. Arrêté, il fut mis en liberté aussitôt, mais depuis il avait des idées noires. Sa femme a été arrêtée comme complice de l'incendie !  

 

Novembre 1884  -  Écrasé par une pierre.  -  Mardi, un plancher du moulin exploité, à Ablon, par M. Legrand s'est effondré sous l'effort fait par celui-ci en soulevant une meule. Précipité dans la pièce  au-dessous, le malheureux meunier s'est trouvé pris sous l'écrasant disque de pierre. M. Legrand est mort le lendemain.  

 

Février 1887  -  Victime du travail.  -  A la fabrique de dynamite de Paulliles, une explosion s'est produits dans le petit bâtiment servant à la purification des résidus acides dans lequel était occupé un nommé Alexandre Briscard, 31 ans, né à Honfleur, qui a été tué sur le coup. Il laisse une veuve et deux enfants qui habitent Ablon. On ignore, d'une façon exacte, la cause de ce  malheureux accident. Briscard était seul dans le bâtiment au moment de l'explosion, et il sera bien difficile d'établir les responsabilités. 

Briscard a été longtemps employé à la fabrique de dynamite d'Ablon. Précédemment, il travaillait à Honfleur, chez M. Lemelle-Housset. Il y a cinq mois seulement qu'il fut envoyé à l'usine de Paulliles, et, il y a quelques jours, il annonçait son prochain retour à sa famille, il devait partir le lendemain du jour où il a été tué.  

 

Mars 1888  -  Coup mal placés.  -  Dimanche, le sieur Yves Ollivier, journalier à Ablon,: revenait sur la route de Honfleur, lorsqu'il fut attaqué, par la femme Lefrançois et un nommé Viel, son amant. Ollivier a été laissé sur place, les coups qu'il a reçus étaient destinés au mari de la femme Lefrançois, qui, l'année dernière, a fait condamner les deux complices pour adultère.  

 

Décembre 1888  -  Bonne nouvelle.  -  Un arrêté ministériel vient de réduire de 28 à 25 jours, pour l'année 1889, la durée de la période d'instruction « pour toutes les catégories de réservistes appelés, y compris les ajournés des années précédentes. »

 

Décembre 1888  -  Mauvaise nouvelle.  -  La poudrerie d'Ablon, près Honfleur, va fermer. De nombreux ouvriers se trouveront ainsi sans travail.  

 

Mars 1891  -  Vol et aplomb.  -  Un vol audacieux a été commis au préjudice du sieur Charles Houssaye, cultivateur à Ablon. Les malfaiteurs se sont introduits dans une cave et ont rempli deux petits fûts d'eau-de-vie de cidre, enlevé 30 kilos de lard et chargé le tout sur une petite voiture qui était sous un hangar près de la cave. Cette voiture a été retrouvée abandonnée à la Rivière-St-Sauveur, sur le bord du quai, mais un équipage pour âne qu'elle contenait avait suivi le chemin des fûts et du lard. Le voleur est un nommé Désir Bouchard, 30 ans, journalier à La Rivière-St-Sauveur, chez lequel on a retrouvé les objets volés. Bouchard a été arrêté, bien qu'il prétende que les objets volés lui aient été confiés par un de ses amis qui se trouve en mauvaises affaires.  

 

Mai 1891  -  La dynamite.  -  La fabrication de la dynamite, à l'usine d'Ablon, près de Honfleur, qui avait eu un certain ralentissement pendant ces derniers mois, va reprendre avec un nouvel essor, par suite d'importantes commandes qui sont parvenues à la Société.  

 

Février 1893  -  Un incendiaire de 12 ans.  -  Mercredi, un commencement d'incendie se déclarait à Ablon, dans l’étable exploitée par le sieur Jules Boutigny, manœuvre, et située près de sa maison d'habitation. Le feu, qui avait été mis à de la paille qui se trouvait dans ce bâtiment, a été promptement éteint. 

L'enquête a fait découvrir que plusieurs enfants étaient entrés dans l'étable. L'un d'eux, Émile Lebas, gamin de 12 ans, avait allumé une allumette et mis le feu à la paille. 

Interrogé, il a avoué, disant qu'il ne saurait indiquer dans quel but il voulait mettre le feu et ajoutant qu'il avait, mais en vain, cherché ensuite à l'éteindre lui-même. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Récoltes dans le Calvados.  -  Blé d'hiver, bon ; seigle, bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ; foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne sur certains points, presque nulle sur d'autre.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Accidents de vélocipèdes.  -  Dernièrement, M. Benoist, ingénieur à l'Usine de dynamite d'Ablon, descendait la côte de Genneville, monté sur une bicyclette, lorsqu'un choc le culbuta sur la route. On a dû reporter chez lui l'infortuné bicycliste, blessé assez sérieusement à la jambe. 

Un accident semblable est arrivé, dimanche soir, à M. Pegoix fils comme il rentrait à Caen. Son vélocipède ayant buté contre des cailloux, notre compatriote a été brusquement précipité à terre. Il s'est fracturé une jambe, et, par malheur, était seul, il a dû attendre pendant près de deux heures un passant charitable qui est enfin venu à son secours. 

Mme Paysant, 69 ans, rentière à St-Désir de Lisieux, a été renversée et assez sérieusement contusionnée par un vélocipède, monté par un sieur Henri Bled, ajusteur à Lisieux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  La catastrophe d’Ablon.  -  Les obsèques des victimes de la catastrophe d'Ablon ont eu lieu jeudi. Le deuil était conduit par les administrateurs de la société  générale de  dynamite. Dans le cortège, on remarquait les autorités civiles de l'arrondissement, les maires de Honfleur, Ablon, la Rivière-St-Sauveur et de plusieurs autres communes. Sept des victimes ont été inhumées à Ablon, la huitième, Verbeck, a été enterrée à la Rivière-St-Sauveur. Les blessés, soignés à l'hospice de Honfleur, sont en bonne voie de guérison. 

La plupart des cadavres ont été reconnus aux vêtements, car les membres étaient en lambeaux. On ignore la cause de l'explosion. On cite un fait curieux qui montre à quel point la panique des habitants d'Ablon et de Saint-Sauveur (commune voisine d'Ablon) fut énorme. La population presque tout entière s'était réfugiée sur la digue qui borde l'estuaire de la Seine et, pendant que se produisaient les explosions, à des intervalles, assez éloignés, quelques personnes affolées voulaient se jeter à l'eau ! Pertes : 200 000 fr. environ. 

Des souscriptions sont ouvertes pour les familles des victimes et le gouvernement a promis des secours. Par suite de l'explosion, les abords de l'usine d'Ablon et les bruyères, sur une certaine étendue, sont jonchés de débris de bois et de plomb que, malgré la surveillance la plus active, des enfants et des femmes viennent ramasser. Ces débris sont plus ou moins imprégnés de nitroglycérine, il serait très dangereux de les approcher du feu. Toute personne en possession de quelques-unes de ces matières devra donc les enfouir immédiatement si elle ne veut pas causer, par son imprudence, des accidents très graves.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1893  -  Récompenses honorifiques.  -  Médailles à MM. Jules Herson, Pascal Madeline, Arsène Delomosne, employés à l'usine d'Ablon, Louis Lintz, Henri Boussard, Hyacinthe Canu et Jules Leclerc, de la compagnie de pompiers de Honfleur, pour avoir fait preuve du plus courageux dévouement en portant secours aux victimes de l'explosion de dynamite à Ablon, près Honfleur. 

— Mention honorable à M. Mariette, caporal des pompiers de Pont-l’Evêque, pour belle conduite dans un incendie. 

 — Médaille de bronze à M. Lecouturier, percepteur à St-Laurent-de-Condel, pour s'être distingué par sa propagande en faveur de la caisse nationale de retraite pour la vieillesse.

 — Médaille d'or à l'exposition d'Auxerre (Économie sociale, hygiène et assistance publiques), décernée  au docteur E.  Barthés, inspecteur départemental du Service des enfants assistés du Calvados. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1893  -  Récompenses.  -  Médailles à M Huguet, commis principal des contributions indirectes à Ablon, pour avoir exposé sa vie lors de l'explosion de la fabrique de  dynamite, et à M. Pierre Moisy, maçon, pour sauvetage d'un enfant à Trouville.

— Mention honorable à M. Alexandre Borichez, brigadier de gendarmerie à Évrecy, pour avoir exposé ses jours en tentant le sauvetage d'une femme dans un incendie. 

— Témoignages officiels de satisfaction, à MM. François Mouillard, préposé des douanes, et Georges Kohn, banquier, pour sauvetage d'un homme a Beuzeval. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1894  -  Incendies.  -  Mercredi, à Rapilly, le feu s'est déclaré dans les dépendances du château de M. de Magny. Cet incendie est attribué à la malveillance.

— A Roucamps, le feu a détruit l'étable et la maison des époux Lecomte. Une génisse a été brûlée.

— Un incendie a détruit, à Bernières-le-Patry, divers bâtiments appartenant au sieur Jules Desrues.

— Un incendie a: éclaté chez le sieur Armand Aubert, propriétaire à Ablon. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1894  -  Découverte d’un cadavre.  -  Le nommé Bayeux, dit, Amand-Toussaint Gravent, ancien berger à Ablon, était disparu depuis le 6 janvier dernier, jour ou la maison qu'il habitait était entièrement détruite par un incendie dont la cause était restée inconnue. Samedi, on a découvert son cadavre sous un viaduc. A coté de lui était le fusil avec lequel il s'était donné la mort, L'examen du cadavre a en effet permis de constaté que la mort pourrait remonter à un mois environ. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1894  -  Explosion à Ablon.  -  Lundi la nuit, une très forte explosion s'est produite à l'usine de dynamite d'Ablon, dans les séchoirs. Il n'y a eu que des dégâts matériels. L'incendie s'est communiqué à la bruyère environnante, mais on n'a eu heureusement aucun accident de personnes à déplorer. Deux surveillants venaient de quitter l'usine lorsque l'explosion a eu lieu. La secousse a été ressenti jusqu'à Honfleur. Cet accident après la catastrophe d'il y a quelques mois a produit une très grande émotion. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Trop de vacances.   -  Pour l'année scolaire 1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de 201 jours de congé contre 164 de travail. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Grève.   -   Une partie des ouvrières de l'usine d'Ablon, près Honfleur, chargées de la confection des cartouches de dynamite, ont refusé de travailler, à cause d'une diminution de salaires. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1894  -  Le départ de la classe.  -  Le départ des conscrits aura lieu les 15 et 16 novembre. Certaines catégories d'appelés seront cependant mises en route quelques jours plus tard. Les conscrits affectés aux troupes stationnées en Algérie et en Tunisie partiront par petits détachements, du 18 au 26 novembre, de façon à ne pas encombrer les paquebots. Le recrutement de la Seine n'enverra pas, cette année, d'hommes aux zouaves, aux tirailleurs algériens et aux chasseurs d'Afrique. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1894  -  Taureaux  furieux.  -  M. Marc Deschamps, herbager à Beuzeville, se rendait à Honfleur en voiture, en passant près d'Ablon, il descendit pour voir des bestiaux qu'il avait dans un herbage. Soudain, un taureau se mit à sa poursuite. M. Deschamps voulut monter dans un poirier, mais, avant qu'il eût pu y parvenir,  l'animal le  rejoignit et le terrassa au pied du poirier, l'enlevant à chaque fois sur ses cornes. 

Par bonheur, sa casquette tomba à terre et le taureau furieux s'acharna sur elle. Pendant ce temps, M. Deschamps put prendre la fuite et sauta un haut-bord. Il n'a reçu que des contusions aux jambes et à la tête qui sont peu graves.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Incendie.  -  Un incendie, du à des causes accidentelles, s'est déclaré jeudi dans un bâtiment annexé à la fabrique de dynamite d'Ablon, et a occasionné au préjudice de la Société de cette usine une perte évaluée à 1 200 fr., couverte par une assurance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1896  -  Les suites d’une faute.  -  Le 5 mars, le cadavre d'un nouveau-né était découvert dans un fossé, près de Honfleur. L'autopsie démontra que l'enfant était né viable et que le décès remontait à un mois environ. Après bien des recherches, la mère coupable fut retrouvée. C'était une jeune couturière d'Ablon, Marie Delente, 23 ans, dont les parents sont gardes-barrières sur la ligne de Honfleur à Quetteville. 

Le père de l'enfant appartient, faut croire, au corps enseignant, car le défenseur l'a flétri en souhaitant qu'il enseigne à ceux qu'il est chargé d'instruire d'autres préceptes de morale que ceux pratiqués par lui. L'état de décomposition du cadavre n'ayant pas permis de bien préciser la cause de la mort de l'enfant, Marie Delente a été poursuivie pour homicide par imprudence et condamnée à un mois. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1896  -  Pour plaire a son proprio.  -   Une femme Rosel avait déclaré avoir vu le sieur Jean Baptiste, 31 ans, couper des artichauts dans le jardin de son propriétaire, le sieur Vincent Lelièvre, demeurant à Ablon. 

Jean Baptiste fut poursuivi. Mais, à l'audience, on a fini par apprendre que la femme Rosel n'avait pas vu couper d'artichauts à Jean Baptiste et que, si elle l'avait déclaré, c'était pour être agréable à son propriétaire. Voilà une amabilité qui pourrait coûter cher à la bonne femme, car le tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque a ordonné une enquête. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1898  -  Tentative criminelle.  -  Ces jours derniers, le train de Honfleur à Pont-Audemer passait à Ablon, vers cinq heures du soir, quand un caillou a été lancé, du haut d'une colline, sur un wagon de 1er classe dont il a brisé la vitre d'un compartiment. Dans ce compartiment, où on a retrouvé le projectile, se trouvait le président de la chambre de commerce de Pont-Audemer qui, heureusement, n'a pas été atteint. On recherche l'auteur de cette tentative. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Suicides.     Le sieur Julien Legras, 76 ans, charpentier, pensionnaire à l'hospice de Vire, s'est donné la mort en se jetant dans la Virène à Saint-Martin-de-Tallevende. Le malheureux, veuf depuis trois mois, ne pouvait se consoler de la perte de sa femme.

— Le sieur Louis Anfray, 54 ans. cultivateur au Gast, près St-Sever, s'est pendu à un hêtre dans un champ situe près de son habitation. Il était depuis quatre ans, à la suite d'une maladie grave, hanté d'idées noires.

— Octave Pupin, maçon à Dives-sur-Mer, s'est tué d'un coup de-feu.

— On a trouvé pendu le sieur Pierre Gaudin, 68 ans, couvreur à Cambremer.

— Le sieur Maurice Guével, 36 ans, ouvrier d'usine à Ablon, s'est pendit à un arbre dans son jardin. On attribue son suicide à un dérangement des facultés mentales par suite d'abus  des boissons alcooliques. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  La débauche à la campagne.  -   La gendarmerie de Honfleur a reçu la plainte de la dame Augustine Hue, 44 ans, cultivatrice à Ablon, contre une femme de cette commune, qui attirerait chez elle, parait-il, des enfants mineurs, pour les exciter à la débauche. La dame Hue motive sa plainte sur ce que son fils, de 16 ans, a quitté sa place sur les conseils de cette femme, qui l'aurait retenu chez elle pendant plusieurs jours.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Explosion, cinq victimes.   -  il existe, à quelques kilomètres de Honfleur, sur le territoire d'Ablon, une fabrique de dynamite. Non seulement cette fabrication est très dure de travail pour les ouvriers, mais aussi est on ne peut plus dangereuse. Ainsi, lundi, vers deux heures d'après-midi, peu de temps après la rentrée du personnel, une formidable explosion se produisait dans une casemate destinée à la fabrication des cartouches.

Les cinq personnes qui y étaient employées ont été tuées. La cause de l'explosion est inconnue. Voici les noms des cinq victimes : Veuve Dromer, 49 ans, le corps complètement en bouillie, deux enfants ; dame Lebrun, 40 ans, tête séparée du tronc, trois jeunes enfants ; demoiselle Lelièvre, 20 ans, gorge trouée ; Léon Pinel, 25 ans, corps mutilé, une jambe projetée au loin, allait se marier ; dame Saussereau, a encore vécu dix minutes, pas d'enfants.

C'est la sixième explosion qui se produit à l'usine d'Ablon depuis sa création. La première, en 1870, coûta la vie au directeur. Les deux suivantes ne causèrent que des dégâts matériels. Dans la quatrième, en 1884, cinq ouvriers trouvèrent la mort. Celle de juillet 1893 causa la mort de huit personnes et fit vingt blessés. (source le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1900   -   Suicides.  -   Le sieur Eugène Prevost, 54 ans, journalier à Orbec, étant sous le coup de poursuites pour un fait de chasse qui, disait-il, lui était attribué faussement, s'est tué d'un coup de fusil qu'il s'est tiré dans la bouche.

— Marie Leroux, 53 ans, journalière à Ablon, s'est noyée volontairement. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1900   -   Tout est bien qui finit bien.  -  Le sieur Hébert, demeurant à Ablon, près Honfleur, avait porté plainte en adultère contre sa femme, âgée de 34 ans, qu'il avait trouvée  enfermée dans une cave avec Honoré Delarue, 22 ans, qui l'honorait de ses caresses. 

Madame Hébert a prétendu que c'est la dame Brice qui les avait enfermés pour leur faire une niche. Cette niche a conduit Honoré Delarue et la femme Hébert devant les juges  correctionnels. Mais comme le mari paraissait hésiter à se séparer de sa femme, quoique ce ne fut pas sa première « écappée », le tribunal de Pont-l'Evêque avait remis le prononcé du jugement. 

Il a bien fait, car après réflexion, Hébert a retiré sa plainte et a repris sa femme pour soigner ses trois enfants. Il eût mieux fait de ne pas se plaindre. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

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