15 Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ANGERVILLE

Canton de Dozulé

Les habitants de la commune de Angerville sont des Angervillais, Angervillaises.


Avril 1853   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 6 avril 1853.

— Trois mois de d’emprisonnement ont été infligés à Jacques Lahaye, âgé de 33 ans, journalier à Aignerville, pour avoir, à différentes reprises, soustrait frauduleusement de la farine au préjudice du sieur Castel, meunier en ladite commune. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le Conseiller Lenteigne. Audience du 18 mai.

Rose-Esther-Désirée Potel, dite Juffin, âgée de 16 ans, couturière, demeurant à Angerville, avec sa mère, sa tante et son jeune frère âgé de 11 ans, dans une maison qui appartient à un sieur Jamet, quincaillier à Dozulé.

Il y a environ, 8 ou 9 mois, ce dernier, ayant fait à Désirée Postel des reproches de ce qu'elle avait désobéi à sa tante, Ia jeune fille se montra très irritée. Depuis lors, elle ne cessa de chercher à nuire au sieur Jamet, elle écorçait ses jeunes arbres, brisait ses greffes, volait ses fruits, et, souvent, menaçait de mettre le feu à sa maison.

Le 21 janvier dernier, elle renouvela ses menaces, puis se disposa à sortir, en emportant une boite d'allumettes chimiques. Son jeune frère, la soupçonnant de mauvais desseins, voulut la suivre, mais comme il est presque aveugle, elle parvint a le devancer rapidement. Elle se dirigea vers une maison couverte en chaume qui appartient au sieur Jamet et qui est située dans la même cour que celle qu'elle habile elle-même. Cette maison, qui n'est pas habitée depuis un an, a un bas côté qui est à peine élevé d'un mètre au dessus du sol ; il fut facile à Désirée d'y mettre le feu à l'aide des allumettes chimiques qu'elle avait apportées. Bientôt la toiture fut entièrement détruite, à l'exception de quelques pans de murs de la cheminée.

Le lendemain matin, la fille Potel alla se livrer à la gendarmerie. Les parents de cette fille ont cherché à répandre l'opinion qu'elle ne jouit pas de ses facultés intellectuelles. Il est vrai qu'elle est un peu exaltée, mais il est établi par ses propres réponses, qu'elle possède toute sa raison et qu'elle avait bien compris la portée de son crime. En effet elle a déclaré que, si elle avait su que la maison du sieur Jamet était assurée, elle n'y aurait pas mis le feu.

Le jury a reconnu cette jeune fille coupable du fait qui lui était reproché, mais il a déclaré, en même temps, qu'elle avait agi sans discernement. En conséquence de ce verdict, la Cour a prononcé l'acquittement de la fille Potel, mais a ordonné qu'elle serait détenue dans une maison de correction jusqu'à sa 20e année. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1861   -   La comète.   -    La comète, qui a fait son apparition d'une façon si subite et qui a si bien trompé la vigilance des astronomes parisiens, a toujours le privilège d'attirer les regards des curieux.

Hier encore, Ie phénomène céleste se faisait admirer de t outes parts, jusqu'à une heure très avancée de la nuit. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juillet 1861   -   M. le préfet du Calvados, accord des secours.   -    Nous avons publié, dans notre numéro du 27 juin dernier, la liste des communes auxquelles M. le ministre de l'instruction publique, sur la demande de M. le préfet du Calvados, avait accordé des secours.

Par arrêté du 11 juin, M. le préfet a bien voulu répartir dans diverses communes du département une somme de 5 959 fr. 29 с.

Voici, par arrondissement, les sommes affectées à chaque commune :

Arrondissement de Pont-l'Evêque.

Pont-l'Evêque. - Restauration de la chapelle de l'hospice.   100 fr.

Surville. - Nivellement du cimetière et restauration du presbytère.   100 fr.

Saint-André-d'Hébertot. - Restauration de l'autel de l'église succursale.   100  fr.

Bénerville. - Réparations à l'église.   100 fr.

Bonnebosq. - Réparations à l'école des filles.   100 fr.

Fourneville. - Réparations à la toiture de l'église.   100 fr.

Formentin. - Réparations à l'église.   90 fr.

Angerville. - Réparations au presbytère. 90 fr. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Mars 1864   -   Un incendie.   -   Mardi dernier, vers une heure du matin, un incendie a consumé, dans la commune d'Angerville, un bâtiment à usage de scierie et de filature, appartenant à M. Adolphe Le Boucher, demeurant à Lisieux, et exploité par le sieur Dubreuil (Pierre).

La perte est évaluée à 30 610 francs, dont 23 200 fr. pour le sieur Le Boucher, et 7 410 fr. pour le sieur Dubreuil. Les causes de ce sinistre sont inconnues. (l'Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1866   -   La migration.   -   On ne se rappelle pas avoir vu passer dans notre pays, comme depuis ces jours derniers, autant d'oiseaux venant des contrées septentrionales, surtout des cigognes, des grues et des hérons.

On doit voir là l'indice précurseur d'un hiver précoce et rigoureux.

 

Novembre 1866   -   Les étoiles filantes.   -   Les astronomes comptent sur de magnifiques pluies d'étoiles dans les nuits des 12 et 13 de ce mois.

A cette époque de l'année, on voit généralement un grand nombre d'étoiles filantes. Mais on ne verra pas, dit-on, avant la fin du siècle, un spectacle céleste aussi brillant que celui de cette année.

 

Décembre 1866   -   Une noyade.  -   Le 17 courant, le nommé Blondin Jean-Gabriel, âgé de 60 ans, journalier à Angerville, s'est noyé sur le territoire de cette commune, à l'endroit dit le Gué, en traversant, en voiture, la rivière d'Ancre, grossie par les pluies tombées en si grande quantité à la fin de la semaine dernière.

Le cheval a pu être sauvé, quant à la voiture, elle a été complètement brisée.

Le cadavre du sieur Blondin n'a été retrouvé que le lendemain, à 500 mètres environ du lieu de l'accident. Cet homme était marié et père de quatre enfants.  

 

Septembre 1878   -  Ou est l’accord parfait ?  -  Il y a eu, dimanche dernier, concours d'orphéons à Deauville. Les Sociétés chorales du Calvados qui ont été couronnées appartiennent à Bonnebosq, La Boissière et Villers-sur-Mer.

Les fanfares d'Angerville, Villers-sur-mer, Argences, Courtonne-la-Ville, Bonnebosq, la Boissière, Orival et Aunay-sur-Odon (Enfants du Bocage), ont également obtenu des récompenses. Dans la 1er division des fanfares, Pont-l'Evêque a enlevé le 1er  prix à la Philharmonique d'Honfleur, qui a dû se contenter du second. Les philharmoniques honfleurais sont furieux, leur président veut porter un défi de 10 000 fr. aux vainqueurs. A la suite de cet échec, un journal honfleurais a écrit qu'il y avait trop de pianistes dans le jury.  

 

Juin 1880  -  Deux centenaires.  -  On vient de fêter, à Angerville, le centenaire d’une dame Roque, parvenue à cet âge en pleine possession de ses facultés intellectuelles. Un banquet de soixante couverts a été organisé par la famille, à cette occasion. Mme Roque n'est pas la seule centenaire de notre département qui passe l'âge séculaire. 

A Caen est un brave et aimable centenaire, que nos concitoyens peuvent coudoyer chaque jour dans  la rue, nous voulons parler de M. Bouilly, ancien associé de la Banque Guilbert, et ex-régent de la succursale de la Banque de France.  

 

Juillet 1886  -  Morts accidentelles.  -  Jeudi, à Angerville, le nommé Actus Opoix, domestique, 36 ans conduisait un cheval très vif, attelé à une grosse charrette, soudain, le cheval, piqué par les taons, s'emballa. Opoix, en voulant sauter à la bride du cheval pour l'arrêter, fut pris violemment entre un des timons de la voiture et un pommier. La mort a été instantanée. 

 

Septembre 1886  -  Les orages.  -  Les orages de ces derniers jours ont causé plusieurs sinistres. A Saint-Mards-du-Fresne, la foudre a atteint trois ouvriers qui travaillaient dans les champs, deux ont été tués, le troisième a été gravement blessé, les récoltes qu'ils ramassaient ont été brûlées. Deux incendies dus à la même cause ont détruit à Angerville et à Orbec deux fermes et tout ce qu'elles contenaient. 

Vendredi, au Cours de l'orage, le sieur Tirard, 56 ans, cultivateur à Proussy, rentrait son attelage. Tout à coup, son cheval, effrayé par les éclairs, fit un mouvement brusque. Tirard, pris entre la voiture et le bâtiment, eut la poitrine écrasée et rendit le dernier soupir quelques minutes après.

 

Septembre 1890  -  Suicide.  -  Le sieur Olivier Retout, 50 ans, journalier à Angerville, s'est pendu à une branche de pommier dans la cour du sieur Vouillot. On ignore la cause de ce suicide.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1892  -  Incendies et vols.  -  Encore une bande de malfaiteurs qui exploitait et terrorisait une partie de l'arrondissement de Pont-l'Evêque. Leur lieu de réunion était chez une femme Lechêne, journalière à Surville. Cette dernière est poursuivie avec ses trois complices : Félix Colas, Auguste Perreaux et Auguste Follière, tous habitant Angerville. De nombreux vols leur sont reprochés. Les accusés,  tous repris de justice du reste. Ont été condamnés : Colas, à 8 ans de travaux forcés ; Perreaux, à 5 ans ; la femme Lechêne, à 3 ans de prison, et Follière, à 2 ans.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Les suites de l’alcoolisme.  -  Un dresseur de chevaux d'Angerville, Émile Perrault, 26 ans, après avoir passé une partie de la nuit à boire, est allé se coucher dans un herbage où il a été trouvé, le matin, inanimé. Il avait succombé à une congestion cérébrale occasionnée par l'alcool. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1894  -  Sacrilège.   -  Au lendemain de la première communion d'Angerville, canton de Dozulé, le tabernacle a été ouvert la nuit. Le ciboire a été retrouvé sur l'autel, mais toutes les hosties consacrées avaient disparu. On se perd en  conjectures sur cet acte inqualifiable. Il y a quelques mois on avait remarqué dans le cimetière, prenant des notes sur un carnet, un individu à allures suspectes et assez singulièrement vêtu. Est-ce le coupable ?  Dans quel but aurait-il commis ce sacrilège ? Nul ne peut l'expliquer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Suicide.   -   Le sieur Édouard Bellenger, 35 ans, boulanger à Angerville, près Dozulé, s'est pendu la semaine dernière. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1897  -  Jeune femme disparue.  -  La femme du sieur Arthur Bidgrain, marchand de bestiaux à Angerville, près Dozulé, a quitté le domicile conjugal. Toutes les recherches faites par la gendarmerie sont restées sans résultat. La dame Bidgrain est âgée de 22 ans. On croit qu'elle est partie sous l'influence d'un accès de demi-folie déterminé par certains abus. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Travail de nuit répréhensible.     Maître Pierre Martin, 43 ans, cultivateur à Angerville, avait pris pour femme de journée une dame Maria Rouby, 36 ans, mais il parait qu'il y avait beaucoup de travail à faire chez maître Martin, car Maria y restait la nuit à faire des heures supplémentaires. 

Le mari, qui n'aime pas le surmenage, a chargé les gendarmes d'aller voir quel genre de travail pouvait bien faire sa femme après le soleil couché. Nos lecteurs le sauront quand nous leur dirons que le tribunal de Pont-l'Evêque a condamné le maître et la femme de journée à 8 jours de prison chacun pour adultère et complicité. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Vengeances stupides.   -   On détruit un chien estimé 500 fr., appartenant au sieur Alexandre Leconteur, demeurant à Bonnebosq, et un estimé 200 fr., appartenant au sieur René Lecanu, d'Angerville, près Dozulé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1900 - Petite fille brûlée. - La jeune Louise Badier, 5 ans, qui était assise près de la cheminée, chez ses parents, à Angerville, près Dozulé, a été atteinte par une étincelle qui a mis le feu à ses vêtements. L'enfant se sauva dans le jardin attenant à la maison, en poussant des cris, mais elle fut atrocement brûlée avant qu'on ne put étouffer le feu. Elle est morte au bout de quelques heures. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900   -   Attentat à la pudeur.  -  La gendarmerie de Dozulé a arrêté, pour attentat à la pudeur, le jeune Henri Renault, domestique à Angerville. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   De fils en aiguille.  -  Pendant que la femme Désirée Maizeray, 43 ans, ménagère à Angerville, près Dozulé, choisissait des aiguilles au sieur Dercel, marchand ambulant, le petit Maizeray, 10 ans, lui enlevait une vingtaine de cartons de fil qu'on a retrouvés admirablement rangés dans un placard. Tant d'ordre a coûté huit jours de prison à la femme Maizeray comme complice du vol commis par son garçon.

En entendant cette sentence, la condamnée se met à sangloter, pendant que son mari tombe comme une bombe devant le tribunal en criant : « Dercel est un voleux ; si j'le r'trouve cheux nous, j'ly Lâcherai un coup de fusil ».

Séance tenante, Maizeray est arrêté et condamné à six jours de prison où il est conduit aussitôt par les gendarmes. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   Suicides.   -   Rémy Loriot, 63 ans, journalier à Gonneville-sur-Dives, qui avait été arrêté pour vol de volailles le 24 décembre dernier, s'est pendu.

— Le nommé Julien Philippe, 33 ans, journalier à Douville, près Dozulé, a été trouvé pendu à une poutre de son grenier, à l'aide d'une ceinture de flanelle. Sa femme, qui va avoir, son troisième enfant, ne sait à quoi attribuer cette funeste résolution.

— A Angerville, près Dozulé, le sieur Auguste Roussot, 53 ans, cultivateur, s'est pendu dans son grenier. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Femmes sensibles.    -   Joséphine-Léontine Bellencontre, de la Rivière-Saint-Sauveur, près Honfleur, a comparu en correctionnelle pour adultère, en même temps que son amant, Philippe Constant, 49 ans, mécanicien.

Mais vraiment, si jamais péché put paraître excusable, c'est bien celui-là. L'accusée s'est écriée, en pleine audience : « Mon mari, voyez[1]vous, n'est pas digne d'être un homme ! » Et Bellencontre, qui était entre deux vins, suivant son habitude, s'est fait expulser de la salle, tellement il parlait à tort et à travers. Du reste, le tribunal a été indulgent pour les deux complices, qui s'en sont tirés avec 25 fr. d'amende chacun. C'est un encouragement à recommencer.

— Moins chançarde a été la femme Roberge, d'Angerville, près Dozulé. Elle était poursuivie seule pour adultère, le nombre de ses amis étant trop élevé pour qu'on ait pu les assigner tous. Elle s'est présentée à l'audience avec un enfant sur les bras, le onzième, et elle a déclaré que, sur tout le lot, son mari n'en pouvait revendiquer que deux pour lui : « Ah ! mais, on est bien libre d'aller ailleurs ! » a-t-elle dit. En attendant, le tribunal l'a priée d'aller quinze jours en prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Animaux volés.  -    Un veau estimé 200 fr. a été volé au sieur Albert Maizeret, cultivateur à Angerville, près Dozulé. 

— Au marché de Bayeux, l'autre matin, un individu a mis en vente une vache à un prix dérisoire. On a eu des soupçons sur la provenance de l'animal et on a arrêté son vendeur. La vache avait été volée dans les champs sur la commune de Noyers. 

— A Fierville-la-Campagne, près Bretteville-sur-Laize, un veau a disparu de la ferme du sieur Georges Quesnel. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1906  -  Découverte d'un cadavre.  -  On vient de découvrir dans un fossé longeant la route de Dozulé, à Dives, territoire d'Angerville, le cadavre du nommé Octave Pierre Badier,  56 ans, journalier en cette dernière commune.

Le docteur Pesquerel, de Dozulé, a procédé aux constatations légales. L'enquête a établi que Badier, étant ivre, sera tombé dans le fossé dans lequel coulait un léger filet d'eau ; mais  saisi par le froid et n'ayant pu se relever, il a dû succomber des suites une congestion.

 

Septembre 1914   -   Un garde communal tue un passant.   -   On est peu habitué encore aux gardes communales, et on est surpris parfois de rencontrer dans des personnes avec lesquelles on est en relations courantes, des citoyens, quand ils sont en fonctions, vraiment pénétrés de la stricte application des instructions qu'ils ont reçues. Nous-même, arrêté un soir, sur la route, en rentrant à notre domicile, avons pu nous en convaincre. Ces hommes faisaient leur devoir. On ne peut que les en féliciter.

Malheureusement, tout le monde n'a pas cette conception. Témoin ce qui s'est passé à Angerville, près de Dozulé, sur la route de Caen à Rouen. Deux gardes communaux, MM. Alfred Lecourt et Mousset, étant de faction, virent venir, en voiture, MM. Arthur Devillers, 40 ans, cultivateur à Cresseveuilles, qu'accompagnait M. Paul Perrée. Une discussion s'éleva. Que se passa-t-il ensuite ? Il est assez difficile de le savoir, les témoignages étant contradictoires.

Toujours est-il que M. Lecourt, croyant, a-t-il dit, sa vie en danger, épaula son fusil et tua Devillers d'un coup de feu en pleine poitrine. Lecourt a été arrêté puis déféré à l'autorité militaire, qui, estimant qu'il s'agissait d'un meurtre de droit commun, l'a renvoyé devant le Procureur de la République. (Bonhomme Normand)

 

Mars 1924  -  Un mendigot.  -  Un mendigot, arrêté pour mendicité à Angerville, Pierre Legouic, 31 ans, est condamné à 48 heures de prison.

 

Janvier 1936  -  La tragique vengeance d’un journalier.  -  Réquier (Marcel-Georges), 33 ans, né à Thiéville (Calvados), le 4 février 1902 journalier à Angerville, comparait devant le jury sous l'accusation de coups mortels.

En mars 1934, la veuve Dibel et son fils, qui habitaient Angerville, avaient porté plainte contre le nommé Réquier, journalier dans cette commune, pour les avoir menacés et avoir tiré, le 28 mars, un coup de fusil dans leur direction. L'enquête ne permit pas d'établir ces faits, mais Réquier reconnut avoir été à la chasse ce jour-là. N'ayant pas de permis et ayant  chassé en temps prohibé, il fut condamné le 11 juin 1934 par le Tribunal correctionnel de Pont-l'Evèque pour ces délits.

Depuis cette condamnation, Réquier conçut une haine plus grande contre la veuve Dibel, à l'égard de laquelle il proféra fréquemment des menaces. Cette dernière, mise au courant et ne se sentant plus en sécurité, décida de changer d'habitation et alla résider au lieu dit « La Forge-Moisy », même commune.

Le 26 août, Réquier, qui avait fait une demande de permis de chasse, fut avisé par le maire qu'il ne pouvait lui en être délivré avant qu'il n'ait payé le montant des amendes et des frais résultant de la condamnation du 11 juin.

L'accusé, mécontent de cette nouvelle, se rendit l'après-midi chez le percepteur de Dozulé qui lui confirma ce que le maire lui avait dit, mais sa femme, qui avait remarqué l'état de surexcitation de son mari, voulut raccompagner.

Réquier retourna ensuite à son travail, chez M. Vannier, mais vers 18 heures, il décida de partir avec sa petite fille, âgée de 10 ans, avec l'idée bien arrêtée d'administrer une sévère  correction à la veuve Dibel qu'il rendait responsable de tout ce qui était arrivé.

Il se rendit d'abord avec sa fille au débit Lolivier, à La Forge-Moisy, situé à proximité de l'habitation de la femme Dibel. Il but, en compagnie de M. Bessin, un café additionné  d'eau-de-vie de cidre. Ce dernier partit et l'accusé demanda alors à la dame Lolivier une enveloppe sur laquelle il fit écrire par sa fillette les mots : « Madame Dibel ». Il se rendit ensuite chez cette femme qui était seule, et qui tricotait dans la cuisine, dont la porte était ouverte. Il se présenta poliment et demanda l'autorisation d'entrer pour lui remettre une enveloppe à son nom. La veuve Dibel, pensant que Réquier était chargé de lui remette une lettre, le laissé entrer sans aucune méfiance. L'accusé déposa l'enveloppe sur la table et dit  aussitôt : « Vous n'ignorez pas que, dénoncé par vous, je ne peux pas obtenir de permis de chasse ». La dame Dibel répondit : « Je l'ignore, ne  me cherchez pas d'ennuis ».

Au même moment, Réquier entra dans une violente colère et se jeta sur la pauvre femme à laquelle il porta plusieurs coups de poing au visage et la fit tomber à terre. Il la saisit par derrière, sous les aisselles, alors qu'elle était assise par terre, les jambes allongées, il la souleva et la laissa retomber violemment sur le sol à deux reprises. Il la traîna ensuite par les  cheveux jusqu'en dehors du son  habitation, il sortit alors son couteau de sa poche, il en ouvrit la lame et en porta deux coups à la base postérieure du cou à la veuve Dibel, qui appela « Au secours ». Des personnes étant accourues Réquier s'enfuit en criant : « Dieu merci, tu en as pour ton compte ». Il prit avec sa fillette la direction de son domicile et, en arrivant chez lui, il dit à un de ses voisins : « J'ai fait l'affaire de la mère Dibel, je vais maintenant faire la mienne ».

Les voisins, qui étaient accourus, transportèrent la dame Dibel à son domicile et appelèrent le docteur Bougault, de Dozulé, qui constata qu'elle portait plusieurs érosions au front et  deux plaies dans la région dorsale, blessures qui pouvaient entraîner une incapacité de travail de 20 jours, sauf complications. Il fit, en outre, des réserves sur l'existence possible d'autres lésions. Le lendemain, l'état de la victime s'étant aggravé, elle fut transportée à l'hôpital de Pont-1'Evêque, où elle décéda 16 jours plus tard.

Les gendarmes, qui avaient été prévenus en même temps que le docteur, se mirent à la recherche de Réquier qu'ils trouvèrent à son domicile.

Il leur opposa une certaine résistance et leur déclara que, s'ils n'étaient pas venus, il se serait suicidé. Avant leur arrivée, il s'était emparé de son fusil, mais sa femme l'avait désarmé.

L'autopsie a révélé l'existence d'une fracture de la colonne vertébrale, fracture qui s'était produite au moment où Réquier avait soulevé sa victime de terre et l'avait laissée retomber brutalement sur le sol.

Réquier a reconnu les faits et la préméditation, mais a prétendu avoir agi sous l'empire de l'ivresse, ce qui est inexact. Il a déclaré qu'il avait voulu infliger une bonne correction à la  veuve Dibel, sans avoir nullement l'intention de lui donner la mort.

L'accusé est marié et père de deux enfants. Il fut abandonné très jeune par ses parents et livré à lui-même. De très mauvais renseignements ont été recueillis sur son compte. Il est réputé violent, sournois et vindicatif.

Après une demi-heure de délibération, le jury est revenu avec un verdict affirmatif, mitigé par les circonstances atténuantes. En conséquence, la Cours condamné Réquier à  10 ans de travaux forcés. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1938   -   Un camion citerne se renverse avec 6 000 litres d’essence.   -   Vendredi soir, vers 20 heures, un camion appartenant à l'entreprise de transports Moreau, de Sotteville-lès-Rouen, s'est renversé dans les conditions suivantes :

Le chauffeur, M. Lebailly Marcel, 48 ans, se rendait à l'aérodrome de Carpiquet avec un chargement d'essence, quand, arrivé sur le territoire de la commune d'Angerville, par suite d'un accident mécanique, il perdit le contrôle de sa direction, après dérapage, le camion alla percuter littéralement dans la berne gauche, se leva et tournoya sur lui-même et fit un tête-à-queue.

En se renversant, la citerne fut crevée et le chargement, sur une nappe de 10 mètres de large, envahit la chaussée.

Les gendarmes de Dozulé, immédiatement alertés, se rendirent sur les lieux pour empêcher la circulation, étant donné le grave risque d'incendie qui en résultait.

Quand au chauffeur, projeté à une distance de sept mètres, il a été gravement, blessé au visage et aux jambes (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juillet 1939  -  Une somme de 2 000 francs disparaît.  -   Les 25 et 26 juin, les époux Davy et leurs enfants, demeurant, à Mézidon, étaient venue voir leur beau-frère, M. Lecoq, demeurant à Angerville.

Ils avaient emporté avec eux leurs économies, soit la somme de 2 000 francs, qui se trouvait placée dans un portefeuille mis dans un sac à main.

A leur retour à Mézidon, les époux Davy s'aperçurent que l'on avait fouillé le sac et que l'on s'était emparé de l'argent.

Plainte a été portée à la gendarmerie qui enquête. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

Environ de Dozulé  -   ANGERVILLE  -  Cottage de Mesnil-Da

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