15 Février 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ARGENCES

Canton de Troarn

Les habitants de la commune sont des Argencais, Argencaises


Juin 1830   -   Un duo étrange interpellé pour un projet criminel.   -   On a arrêté hier dans les environs d'Argences, un homme âgé et aveugle qui, guidé par une femme, parcourait les campagnes en jouant du violon et en chantant. Aux, premières questions qui lui ont été adressées, cet homme a déclaré qu'un individu qu'il ne peut signaler en aucune manière, lui a offert une somme de 300 francs pour mettre le feu au bourg d'Argences.

Quoique cette déclaration ait paru fort suspecte, l'aveugle et la femme qui le conduit ont été déposés à la maison d'arrêt. (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1830    -    Souscription.   -   En faveur des veuves et des orphelins des victimes tuées à Paris le 27, 28 et 29 juillet 1830.

Au bureau du Pilote( 9º. liste ).

MM. Jouin, maire de Verson, 5 fr. ; Jean-Baptiste Leduc, adjoint, 5 fr. ; Jean-Baptiste Mahyer, percepteur, 5 fr. ; Gambier,  officier retraité, 5 fr. ; Delaunay, capitaine retraité, 5 fr. Lejeune, P. J., capitaine, 5 fr. ; Paul-Alexandre Lepelletier, 5 fr. ; Marc, maire de Mathieu, 10 fr. ; Bellier fils, propriétaire à Cully , 5 fr. ; Castel géomètre du cadastre, 5 fr. ; Jobert père, propriétaire, 20 fr. 

Souscription ouverte à Argences, en l'étude de Me Hoguais, notaire, 103 fr.

Souscription ouverte à Villers, en l'étude de Me Langlois, notaire, 32 fr. 30 c. Gosse, huissier à Douvres, 5 fr. ; Daubert, directeur des postes à la Délivrande, 5 fr. ; Fournier, capitaine retraité, à Erne, 15 fr. ; Fitz-Gérald, écuyer irlandais, 10 fr. ; Révérend, chef de bataillon retraité, 5 fr. Collecte faite à Banneville, lors de l'inauguration du drapeau, déposée par M. Denis, maire, 44 fr. 30 c. Boullin jeune, 10 fr. ; Simon, J. B., et son petit fils Léon, 6 fr. La première compagnie de chasseurs de la garde nationale de Caen, produit d'une collecte faite à la suite d'un banquet, 88 fr.

Souscription ouverte à Goustranville-Saint-Clair, déposé par M. Hoybel, maire, 160 fr. ; François Lecael, garde champêtre, à Carpiquet, 3 fr. ; Laurent l'aîné, maire à Carpiquet , 10 fr. (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1830    -    L'abbé Lamotte accusé de sympathies royalistes.   -   Dimanche , M. l’abbé Lamotte, grand vicaire du diocèse de Nancy, officiait à l'église d'Argences, c'était certainement un bien grand honneur pour la paroisse, qui a l'intime conviction que M. l'abbé Lamotte n'a point coopéré à la rédaction du terrible mandement fulminé par son évêque, peu de temps avant les fameuses ordonnances.

Après les vêpres, dans un des orémus de la bénédiction, il a eu le malheur, M. le grand vicaire, que la langue lui ait fourché, ce qui lui a fait prononcer Carolum, au lieu de Philippum. Les gens toujours disposés à une fâcheuse interprétation disent qu'il y a eu intention, d'autres prétendent que la faute n'est qu'un simple solécisme qui ne tire à conséquence que contre le latiniste. Il eût été bien plus sage de penser comme nous que c'est un simple lapsus linguae, comme il peut en échapper à tant de fonctionnaires après une révolution qui a tout changé en trois jours. Il faut au moins donner aux gens le temps de se reconnaître et de s'accoutumer aux nouveaux noms.

Mais tandis que nous parlons d'Argences, n'oublions pas de dire qu'après avoir supprimé le symbole de la croix miraculeuse de Migué, le curé du bourg vient de faire effacer, sans qu'on puisse bien se rendre compte de la suppression, deux vers qu'il avait fait écrire sur la muraille de l'église,

« A la religion soyez toujours fidèle, »

« On ne peut jamais être honnête homme sans elle. »

Est-ce que M. le curé aurait changé d'avis depuis quelques jours ?

Est-ce que le sens de cette devise lui paraît erroné ?

Chacun s'adresse ces questions. Toujours est-il que les révolutions produisent quelquefois de singuliers effets. (Le Pilote du Calvados)

 

Décembre 1842    -  Nouvelles locales.   -    M, le maire de la commune d'Argences, justement effrayé du ravage que les loups faisaient dans tous les environs de ce bourg, et cédant aux instances de plusieurs fermiers du pays, a cru de son devoir d'ordonner une sorte de battue provisoire, en attendant l'obtention de l'ordre nécessaire pour qu'il pût agir légalement.

Les résultats de cette opération, qui s'est réduite à faire parcourir le seul territoire d'Argences par quelques personnes de bonne volonté, qui ne se sont même pas permis de sortir des limites de la commune, ont été, comme on devait s'y attendre, sans aucune espèce d'importance : Quelques chiens, bien capables du reste, d'arrêter les loups, s'ils les eussent rencontrés, ont seuls donné et il n'y a aucune espèce d'Incident à constater, si ce n'est la mort de deux infortunés lièvres qui ont été tués non loin du bois.

M. le maire, est, dit-on, en instance auprès de notre administration préfectorale pour en obtenir l'ordre d'une battue véritablement sérieuse et utile et il y a tout lieu d'espérer que cet ordre se fera d'autant moins attendre que différentes circonstances permettent de croire avec raison à la présence de la bande de loups dont il s'agit, dans les fourrés du bois d'Argences. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1844   -  Nouvelles locales.  -    On nous écrit d'Argences : Les loups rôdent sur notre commune et même autour de notre bourg. Dans là nuit du 28 au 29, un jeune poulain a été dévoré, dais un herbage appartenant à M. Lamy et éloigné d'environ un quart de lieue des maisons, c'est le troisième qui devient la proie des loups depuis un mois. Ne pourrait-on pas ordonner une battue dans le pays ? (source : Le Haro)  

 

Octobre 1847   -  On écrit d'Argences.   -   M. le procureur du roi, suivi de M. le juge d'instruction, se sont transportés à Argences, pour informer sur la mort d'une femme appartenant à une honnête famille de cultivateurs, demeurant dans ce canton.

Diverses circonstances qui avaient accompagné le décès, pouvaient faire supposer un empoisonnement au moyen de certains breuvages trop connus dans nos campagnes.

Il a bien été constaté, que la mort provenait des suites de l'administration de ces infusions à fortes doses, mais il est à peu près prouvé que la victime avait préparé et pris elle-même ces remèdes violents, tout fait croire que l'affaire n'aura pas de suite. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1849   -  Nouvelles divers.   -   Un très beau temps a favorisé la foire d'Argences. Aussi jamais on n'avait vu dans ce bourg une telle affluence de monde. On sait qu'à cette foire on fait un grand commerce de chevaux. Le nombre des poulain était considérable, et la diminution des prix a dépassé toute prévision, car on dit qu'elle a été d'environ 200 francs par tête.

Les acheteurs étrangers ont fait leurs troupes au prix moyen de 120 francs au lieu de 300. Il paraît du reste que ce prix de 120 francs est celui auquel les cultivateurs avaient acheté dernièrement à une foire, près de la Bouille.

Les pouliches étaient préférées aux poulains, mais le bas prix a été cause qu'un grand nombre de chevaux ont été ramenés.

Les porcs de poche ne coûtaient guère plus de cinq francs. ( Le Journal de Honfleur )

 

Août 1852   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Présidence de M, le conseiller Géraldy. Audience du 4 août.

La 3e session trimestrielle des assises du Calvados s'est ouverte lundi dernier, sous la présidence de M. le Conseiller Géraldy, assisté de MM. les conseillers Delaville et Le Bastard-Delisle.

— Héloïse, Philistine Poger, femme Martin, sans profession, née à Argences, le 25 avril 1815, demeurant à Argences, est accusée :

1° D'avoir, à Argences, dans les derniers mois de l'année 1851, volontairement porté des coups à Thérèse-Philistine Leclerc, veuve en premières noces de Jean-Baptiste Poger et en secondes noces de Paul Marguerie ; d'avoir volontairement porté ces coups à la veuve Poger, sa mère légitime.

2° D'avoir, à Argences, dans les premiers mois de l'année 1852, volontairement porté des coups à Thérèse-Philistine Leclerc, veuve de Jean-Baptiste Poger, d'avoir volontairement porté ces coups à sa mère légitime.

3° D'avoir, encore une autre fois, à Argences, dans les premiers mois de l'année 1852, volontairement porté des coups à Thérèse-Philistine Leclerc, veuve de Jean-Baptiste Poger, d'avoir volontairement porté ces coups à sa mère légitime.

Le jury ayant rapporté de la chambre de ses délibérations un verdict affirmatif, avec déclaration de circonstances atténuantes, la cour prononce la peine de quatre années d'emprisonnement. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1855   -   On nous écrit d'Argences.  -   Un fait de coupable connivence, tendant à faire hausser le prix du blé, vient d'être découvert par le garde-champêtre Chartier, à la halle d'Argences, du 31 octobre dernier.

Le nommé Cahagne, boulanger à Fontenay-le-Marmion, canton de Bourguébus, vint déclarer au garde-champêtre avoir vendu un sac de blé 68 fr. au sieur Harel, boulanger à Magny-le-Freule, canton de Mézidon. Soit que ce prix excédât le cours de la halle, soit pour tout autre motif, le garde-champêtre soupçonna une fraude coupable, et interrogeant les deux individus, parvint à leur faire avouer que ce blé n'avait réellement été vendu que 65 fr., puis, déclarant toute la vérité, le sieur Harel, vendeur, fit connaître que Cahague l'avait engagé à déclarer le blé à 70 fr., ce qu'il n'avait osé faire se contentant de le déclarer à 68 fr., c'est-à-dire à 5 fr. au-dessus du prix réel de la vente.

Inutile d'ajouter que procès-verbal de ces faits a été dressé et transmis à M. le Procureur Impérial à Caen. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1856   -   Ouverture des Stations .  -   Jeudi, 10 janvier, à eu lieu sur le chemin de fer de Paris à Cherbourg, entre Lisieux et Caen, l’ouverture des stations de Mesnil-Mauger, Mézidon et de Moult-Argences. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1857   -   Un accident.  -   Un accident ost arrivé ce soir sur le chemin de fer, à Moult-Argences. La vis d'une aiguille s'étant brisée au passage du train qui arrive à Caen à 2 heures 55 minutes, il s'est engagé sur une voie où se trouvait un train de ballast garé. Il y a choc.

Voici les renseignements que nous avons fait prendre immédiatement dans les bureaux de la gare :

« Dix-sept blessés. « Aucune fracture. « Seulement des contusions.»

On nous affirme au moment où nous mettons sous presse qu'un employé du train a succombé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1857   -  Accident du chemin de fer.  -   Nos confrères de Caen nous ont apporté de nouveaux renseignements sur l'accident arrivé à la gare de Moult-Argences. On lit dans le Moniteur :

A peu de distance de cette gare, se trouve une aiguille se fermant d'elle-même et dont le levier doit être constamment enchaîné et cadenassé après le passage des trains de ballast.

Un employé de la compagnie est chargé, d'ouvrir le cadenas pour donner passage à ces trains de ballast qui sont toujours rangés dans la gare d'évitement vingt minutes au moins avant le passage des convois ordinaires.

Soit que ces précautions aient été négligées, soit que l'aiguille ait mal fonctionné, le train s'est trouvé engagé dans la voie d'évitement conduisant directement à la gare dans laquelle était remisé le train de ballast.

Toutes les mesures ont été prises par le mécanicien qui, du reste, passe pour un homme très habile et fort prudent, pour amortir le choc. Le conducteur en chef, en entendant le sifflet, a serré les freins de toute sa force ; le mécanicien, de son côté, donnait contre-vapeur. Malheureusement la distance qui séparait le train des voyageurs de celui de ballast n'étant que de 50 mètres environ, la rencontre a été inévitable.

Le sieur Victor Catherine, ouvrier terrassier, employé au ballast, a été broyé par les wagons remisés qui sont montés les uns sur les autres.

Vingt autres personnes ont reçu des blessures qui, assure-t-on, sont peu graves.

Averti par le télégraphe, M. le Préfet s'est aussitôt rendu sur le théâtre de l'événement, ainsi que MM. le procureur impérial, le juge d'instruction et le commissaire central. MM. les docteurs Roulland, Le Cœur et Chancerel, médecins de la compagnie, qui avaient été mandés en toute hâte, ont donné aux blessés les soins que réclamait leur état. Les agents de la compagnie ont fait preuve d'une activité et d'un dévouement au-dessus de tout éloge.

Le train est arrivé, à Caen, à 5 heures 15 minutes. L'enquête commencée par le parquet se poursuit activement.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1858  -  La Poste -  Le Conseil général, renouvelle le vœu qu'il a émis dans sa session de 1857, touchant l'établissement d'un bureau de poste à Argences, le maintien de celui qui existe à Vimont n'ayant plus aucune raison d'être. Le Conseil général renouvelle, le vœu qu'il a déjà émis dans sa précédente session , pour demander la création, aussi prompte qu'il sera possible à l'Administration, d'un bureau de poste à Saint-Sylvain.

 

Mars 1859   -  Un accident de chemin de fer.  -  Vendredi matin, à onze heures, à la gare de Moult-Argences, un garde frein du train de marchandises, parti de Caen à dix heures, a été tué par son imprudence, en faisant une manœuvre. ( Le journal de Honfleur )

 

Mars 1859   -  Une expérience.  -   Il y a quelques années, des expérience ont été faites à Vincennes pour appliquer les machines à vapeur à la locomotion sur la terre et sur le pavé. Elles ont été renouvelées tout récemment et couronnées de succès.

Une machine montée sur trois roues et portant son eau et son charbon sur ses flancs, a été dirigée fort adroitement sur la route de Paris à travers les voitures, s'arrêtant facilement, s'écartant à volonté de la ligne droite et décrivant toutes les courbes nécessaires. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1860   -   Des vols.   -   La brigade de gendarmerie de Croissanville à arrêté, le 2, en vertu d'un mandat d'amener, le nommé Lebarbier Marc, écrivain public, né et demeurant à Argences, prévenu de vol.

La même brigade a encore été appelée, le lendemain 3, pour constater un vol consistant en différents objets une valeur de 180 fr., commis au préjudice du sieur Julienne, cultivateur à Écajeul. La justice est sur la trace du voleur. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Août 1860   -   Un suicide.   -   Lundi dernier, vers 7 heures du soir, le sieur A... (François-Benjamin), âgé de 57 ans, demeurant à Argences, a mis fin à ses jours en se frappant d'abord de plusieurs coups de rasoir, puis d'un coup de fusil dans la bouche et d'un coup de pistolet dans l'œil. On ignore les causes de ce suicide. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1861   -   Un accident.   -   Avant-hier soir, vers cinq heures, un fåcheux accident est arrivé dans l'église d'Argences. Trois personnes, M. le curé, M. Crespin, peintre à Argences, et M. Rivière, marchand d'objets d'art à Courtonne-la-Ville, près Lisieux, étaient occupés à sceller des gravures à la voûte de l'église. Une des traverses soutenant l'échafaudage, rendue trop faible par la présence d'un nœud, s'est rompue sous les pieds de ces trois personnes, qui ont été précipitées, d'une hauteur d'environ 7 mètres, à travers les bancs de l'église.

M. le curé et M. Rivière en ont été quittes pour de légères contusions, mais M. Crespin a eu une fracture à la cuisse et une contusion tellement violente à la tête qu'un épanchement au cerveau s'en est suivi, et qu'il a succombé à ses blessures. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1861   -   On nous écris d'Argences.   -   A La fête Saint-Jean, à Argences, a eu lieu, dimanche dernier, avec une pompe inaccoutumée.

Quoique le temps n'ait pas été favorable, il y avait néanmoins une foule nombreuse de jeunes gens qui s'y étaient donné rendez vous.

La vaste halle (fraîchement décorée par M. Lemonnier, commissaire de la fête), transformée en salle de danse, pouvait à peine contenir cette société si joyeuse.

Une musique brillante engageait les nombreux spectateurs au plaisir. Le bal a continué jusqu'à trois heures du matin.

L'Administration des chemins de fer avait bien voulu s'associer à cette fête en faisant arrêter les trains express, et, par ce moyen, faciliter le retour en ville de bonne heure.

Du reste, le tout s'est passé comme les années précédentes, c'est à dire dans le plus grand calme.

Nous avons l'espoir que toute cette jeunesse voudra bien conserver le bon souvenir de la fête d'Argences et nous faire le plaisir de nous rendre sa visite en 1862. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juin 1861   -   Le mauvais temps.   -    Le mauvais temps qui règne depuis huit jours a singulièrement contrarié la récolte des foins provenant des prairies artificielles. La plus grande partie de ces fourrages est coupée sans qu'on ait pu encore la rentrer. Si la pluie continuait, la récolte, qui est déjà compromise, serait perdue. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Octobre 1861   -   On nous écrit d'Argences, sous la date du 19 octobre.   -    Le beau concours de juments poulinières de la foire d'Argences, le 17 octobre, qui attire tous les ans une foule considérable d'éleveurs, d'amateurs et de curieux a été cette année plus brillant et plus nombreux que jamais. 80 juments suivies de leurs produits, c'est-à-dire l'élite du département, pour ne pas dire de la France entière, couvraient la belle place du Manoir, ornée des façades des écoles communales et d'une double rangée de magnifiques tilleuls, et se disposaient à s'y disputer les vingt-huit primes données par l'État et le département.

Le lendemain, M. le préfet, conformément aux usages antérieurs, devait venir faire la distribution des récompenses obtenues. A 10 heures précises, en effet, il est arrivé accompagné de M. le colonel Guépratte, commandant de la remonte à Caen, et a été reçu à l'entrée du bourg par M. le docteur Laville, maire d'Argences ; M. Alfred Cailloué, son adjoint ; les membres du Conseil municipal, suivis des fonctionnaires et des notables, et escortés de la gendarmerie et de la compagnie des sapeurs-pompiers, nouvellement réorganisée et installée le i5 août dernier.

Le cortège s'est rendu à la mairie, où M. le maire a présenté à M. le préfet les personnes qui l'accompagnaient, puis M. le préfet a fait, à midi, la distribution des primes. Auparavant, dans quelques paroles bien senties, il a exprimé aux éleveurs la satisfaction du jury d'examen et ses regrets de se trouver forcé, par le nombre limité des primes qu'il avait à sa disposition, de laisser sans récompense un certain nombre de juments d'un mérite réel, à peine inférieures à celles qui allaient être couronnées. Aussi avons nous conclu de ces bienveillantes paroles, et MM. les éleveurs ont fait comme nous, que l'administration supérieure fera tous ses efforts pour ne plus avoir à l'avenir ces regrets à exprimer.

Par une heureuse et gracieuse innovation, M. le préfet a chargé la plupart des personnes qui l'entouraient sur l'estrade, entr'autres, M. le curé, de remettre eux-mêmes la récompense à l'éleveur qui l'avait obtenue.

Après la distribution, M. le préfet a visité en détail les deux belles écoles communales, la salle d'asile, l'ouvroir, l'établissement apicole de M. Mauget, puis le presbytère et l'église, où, à son arrivée, les orgues se sont fait entendre.

M. le préfet a quitté Argences à deux heures, après avoir donné un coup d'œil au champ de foire, à ce moment littéralement encombré par la foute qui s'y pressait.

Le matin, avait eu lieu la vente des poulains, bestiaux, moutons et porcs. En somme, favorisée par un temps d'une beauté exceptionnelle, notre foire Saint-Luc peut compter celle année au nombre des plus belles de la contrée. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Octobre 1861   -   Un vol.   -   Le 20 de ce mois, une fille Richard, demeurant à Canteloup, qui était en société de sa sœur et de deux jeunes gens au café Bisson, à Argences, s'empara d'une bille de billard et l'emporta.

Aussitôt que le sieur Disson s'aperçut de cette soustraction, il avertit M. le commissaire de police, qui parvint à retrouver sur le champ de foire la fille Richard, encore munie de cette bille.

Mise en état d'arrestation, cette fille a été écrouée, puis conduite à Caen, pour étre mise à la disposition de M. le procureur impérial. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Novembre 1861   -   La mort qui rode.   -  Dimanche dernier, vers sept heures du matin, le nommé Lechevalier (Nicolas), demeurant à Beneauville, qui se rendait à Argences pour assister à la messe, est tombé tout-à-coup frappé d'une attaque d'apoplexie, au moment où il arrivait à l'entrée du bourg.

Malgré les soins qu'on a prodigués à ce malheureux, on n'a pu le rappeler à la vie. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Janvier 1862   -   La manie du vol.  -   Jeudi dernier, M. le commissaire cantonal à la résidence d'Argences, assisté d'un gendarme de Croissanville, a arrêté, dans le bourg d'Argences, et mis à la disposition de la justice le nommé Pierre Marguerie, ancien bourrelier, ayant demeuré à Saint-Sylvain et résidant actuellement à Cintheaux, pour avoir dérobé, au café Tesson, où il était entré faire de la consommation, une étrille, appartenant à M. Blanchard, propriétaire-cultivateur, demeurant à Conteville.

Le nommé Marguerie, qui jouit d'un revenu de 1 500 à 2 000 fr., parait être possédé de la manie du vol, il est récidiviste du fait et a déjà subi treize mois de prison. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juin 1862   -   Grande fête Saint-Jean à Argences.   -   Les 22 et 25 juin 1862.

Cette année, comme les précédentes, et mieux encore s'ils le peuvent, les jeunes gens d'Argences célébreront leur fête avec tout l'éclat possible. Ils y convient tous les étrangers, qui seront cordialement reçus.

L'ouverture de la fête aura lieu à midi, par le tir à la cible, où, moyennant une rétribution de 50 c., les étrangers seront admis. Plusieurs prix seront décernés.

Dans l'après-midi, sur la place du bourg, il y aura successivement : Joûte aux canards, Exercices de la galetière, Tourniquet, Tır au gigot, Course en sacs, Course à pied, Course aux ânes, Baptême du tropique, etc…, etc...

Avant l'ouverture du bal, ascension d'un gros ballon, gonflé au gaz par le directeur de la fabrique de perles d'Argences. A ce ballon seront attachées des pièces d'artifice.

A sept heures, ouverture du bal, qui aura lieu dans la halle aux grains, splendidement décorée à cet effet. L'orchestre sera tenu par les musiciens du 33e de ligne. L'entrée du bal, pour un cavalier, sera de 50 c., les galeries seront libres.

A dix heures et demie précises, brillant feu d'artifice.

Nota. - Comme les années précédentes, l'administration du chemin de fer a décidé, Exceptionnellement, que les trains nº 22, partant de Caen à 11 heures 30, et nº 49. arrivant à Caen à 3 heures du matin, arrêteront à Argences pour déposer et prendre des voyageurs. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1862   -   Les éleveurs.   -   Parmi les éleveurs qui ont obtenu des primes au dernier concours de juments poulinières d'Argences, dont nous avons rendu compte, il en est un surtout qui mérite d'être signalé, c'est M. Brion, de la commune de Gerrots, qui, l'an dernier, sur 5 chevaux présentés par lui, obtenait 4 primes, et qui, cette année, sur 7, a été 6 fois nommé ; encore est-ce dans les premières primes.

C'est un éclatant succès, tant sur le nombre que sur la beauté des juments, et M. Brion peut, à juste titre, passer pour l'un des éleveurs les plus distingués de la vallée d'Auge. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1862   -   Un infanticide.   -   Samedi dernier, vers quatre heures du soir, un enfant de treize ans, demeurant au Fresne-d'Argences, trouva dans un fossé le cadavre d'un enfant nouveau-né (une petite fille) ; M. le commissaire de police d'Argences s'empressa de faire des recherches, à la suite desquelles les soupçons les plus graves pesèrent sur une fille Fontaine (Anna), originaire de Vire, servante depuis quatre mois environ chez le sieur Devernay (Georges), au Fresne.

Ce qui semble confirmer les soupçons, c'est que cette fille est partie dimanche matin, à cinq heures, de chez son maître, sans rien lui dire et n'a plus reparu depuis. Une perquisition opérée dans sa chambre fit découvrir les objets qui paraissent avoir servi à un accouchement.

On nous apprend, à l'instant, que cette malheureuse a été arrêtée, mardi matin, par les soins de M. le commissaire central, dans une auberge de Caen. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1863   -   A l'honneur.   -    Le Moniteur universel publie une liste de personnes auxquelles, sur la proposition du ministre de l'intérieur, il a été accordé des médailles d'honneur pour des actes de dévouement. Parmi ces nominations, il y en a cinq qui intéressent notre département et que nous enregistrons avec plaisir.

Ont obtenu une médaille d'honneur en argent de 2 e classe pour dévouement éprouvé dans un grand nombre d'incendies :

1º    M. Seigneurie (Hippolyte). sergent-fourrier des sapeurs-pompiers de Caen. 49 ans de services.

2º    M. Binet (Emmanuel), sergent à la même compagnie. 28 ans de services. A sauvé onze personnes en danger de se noyer.

3º    M. Touchard (Isidore), caporal également à la compagnie de sapeurs-pompiers de Caen. 27 ans de services.

4°    M. Lechartier (Jean-Désiré), capitaine des sapeurs-pompiers d'Argences. 32 ans de services utiles et dévoués.

5°    M. Mauget (Amédée), sous-lieutenant à la même compagnie. 32 ans de services utiles et dévoués.    (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1863   -   Conseil général du Calvados.  -   Gare de Moult-Argences. - Le Conseil constate l'insuffisance de la gare de Moult-Argences et demande que des additions y soient faites. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1863   -   Conseil général du Calvados.  -   Prestations en nature.

     La journée d'homme pour les arrondissements de Caen, Falaise, Lisieux, Pont-l'Evêque et Bayeux, moins le canton de Caumont, est fixée à 1 fr. 25 c.

     Pour l'arrondissement de Vire et le canton de Caumont, à 1 fr.

     La journée de cheval, à 1 fr. 25 c.

     Celle de bœuf, à 1 fr.

     Celle d'âne, à 50 c.

     Celle de voiture, à 1 fr. 50 c.

Le Conseil prie M. le préfet de vouloir bien prendre toutes les mesures qu'il jugera nécessaires pour parvenir dans le département, à la conversion en tache de la prestation en nature. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1864   -   Un accident.   -    Un bien douloureux accident est arrivé mardi dernier à une honorable famille de Troarn.

M. Lechevey, propriétaire et grainetier, accompagné de sa mère, âgée de 77 ans, de sa femme et de ses deux petites filles, se rendait à une noce dans un char-à-bancs attelé d'un cheval fougueux.

Arrivé au bas de la butte de la Ramée, sur la route de Troarn à Argences, M. Lechevey donna l'élan à son cheval, l'animal s'emporta, et, au lieu de passer sur le pont, il prit à côté et alla se précipiter dans la rivière. Aux cris perçants que poussèrent les infortunés, pris sous la voiture, plusieurs ouvriers, qui travaillaient à la route, s'empressèrent d'accourir et de les retirer de la fâcheuse position dans laquelle ils se trouvaient. Mais déjà la dame Lechevey mère avait cessé d'exister, elle s'était trouvée asphyxiée dans la vase. Les autres personnes n'eurent aucun accident grave.

Nous sommes heureux de pouvoir citer les noms des ouvriers qui ont avec un si louable empressement porté secours à M. Lechevey et à sa famille, ce sont : les sieurs Jacques Marie, cantonnier, et Léon Nicolle, domestique, tous deux de Rocquancourt ; Victor Bacrot, journalier à Garcelles ; Béquet (Désiré), jeune soldat de la réserve, journalier à Fontenay-le-Marmion, et Barette (Urbain), journalier à Secqueville. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1864   -   Un accident de la route.  -    Le mercredi 2 de ce mois, M. Doray aîné, boucher à Argences, était monté dans un banneau, attelé d'un cheval. L'animal, prenant subitement l'épouvante, partit à fond de train, sans que son conducteur pût le maintenir. Le sieur Doray, voulut sauter à terre, mais il le fit d'une façon si malheureuse qu'il faillit se tuer.

Lorsqu'on le releva, il avait la figure ensanglantée, et le genou droit luxé. Ces blessures n'auront pas, heureusement, de suites fâcheuses. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1865   -   La population.   -   Voici quel a été le mouvement de la population du bourg d'Argences : Naissances, 26 ; décès, 30 ; mariages, 11. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1865   -   La lettre du préfet.   -    M. le préfet de la Manche a adressé, le 30 décembre dernier, la circulaire suivante à MM. les sous-préfets et maires du département : « Deux maires du même arrondissement ont été récemment condamnés pour délits de chasse. Il serait superflu d'insister sur ce que de tels faits présentent de regrettable et même de scandaleux.

Je me borne à vous signaler, messieurs, les condamnations dont il s'agit comme une circonstance exceptionnelle et qui ne se reproduira plus. Je n'hésiterai pas, d'ailleurs, en cas de nouveaux délits de cette nature, à sévir contre ceux qui manqueraient aussi gravement à la dignité de l'administration. Recevez, etc... (l’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1865   -   Tribunal correctionnel de Caen.   -   Présidence de M. Lentaigne, vice-président. M. Bailleul, substitut de M. le procureur impérial, occupant le siége du ministère public.

Audience du 4 mars.

-        Jean-Pierre-Eustache Grout, journalier à Argences, se présente comme prévenu :

        d'avoir, le 6 février dernier, à Argences, outragé par paroles Lecomte, huissier à Argences, agissant dans l'exercice ou à l'occasion de ses fonctions, en le traitant de grand voleur, grande canaille, etc…

        d'avoir au même lieu, le 16 février dernier, outragé par paroles la même personne, agissant dans l'exercice ou à l'occasion de ses fonctions, en la traitant de grand voleur, grande canaille, etc...

A l'audience, le prévenu cherche à donner aux faits qu'on lui reproche une explication à laquelle le Tribunal ne peut pas s'arrêter. Il a été condamné à 6 jours d'emprisonnement.

Il n'avait pas de défenseur. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1866   -   Un bruit qui court.   -   Il n'est que bruit, depuis quelque temps, dans les bourgs d'Argences et de Troarn et les communes des environs, d'une audacieuse mystification commise, au préjudice d'une vieille dévote du bourg d'Argences, par une intrigante de bas étage, sans moralité et presque son feu ni lieu, qui ne tire ses moyens d'existence que du vice et de la débauche la plus crapuleuse, malgré sa difformité et ses traits repoussants.

Cette fille perdue, qui n'a d'autre occupation que de faire des dupes et qui a été condamnée, il y a quelques jours par le tribunal de simple police de Troarn, à 10 jours de prison et à l'amende, pour injures et sévices envers ses voisins, ayant appris qu'une dame X..... Possédait des sommes assez importantes, résolut, par des moyens de captation de tromper la confiance aveugle de cette dame.

Elle se fit, auprès d'elle, l'intermédiaire d'une prétendue marquise de Boisverd qui, disait-elle, était très riche, mais qui se trouvait momentanément dans la gêne, elle l'avait chargée de  lui trouver des fonds dont elle paierait largement l'intérêt à un taux de 30 à 40 pour cent, et, pour donner plus de poids à ses paroles, l'intrigante dont il s'agit lui montrait de prétendues lettres de la marquise de Boisverd, qu'elle s'adressait à elle-même par la poste.

Pour mettre le comble à ce tissu d'impudence et de fourberie, cette fille se faisait passer comme étant la nièce d'une personne notable du canton de Dozulé (M. Foucher de Careil), et proche parente de la baronne de Trois-Étoiles à force de faire valoir, aux yeux de la dame X...., les avantages d'un placement aussi lucratif, notre audacieuse intrigante finit par obtenir de celle -ci une somme que l'on élève de 4 à 5000 francs, lequel argent lui fut versé sans exiger, paraît-il, ni obligation notariée, ni garantie quelconque...

De sorte que Mme X.... est exposée à perdre son argent, par l'excès de confiance qu'elle a eue dans l'intrigante dont il s'agit, laquelle mène une vie aisée et facile depuis qu'elle a su trouver les moyens de se procurer des fonds pour satisfaire à tous ses désirs.

 

0ctobre 1867   -   Un bureau télégraphique.   -   Un bureau télégraphique est ouvert à Argences. Le public y est admis à présenter ses dépêches tous les jours, même les dimanches et  jours fériés.  

 

Janvier 1868   -   Un acte de humanité.   -   On nous signale d'Argences un acte d'humanité qui vient d'être accompli par le curé de cette localité, et quelques habitants qui lui sont venus en aide.

Une vieille femme, âgée de plus de 80 ans, gisait, par ces derniers temps rigoureux, seule et sans ressources dans son galetas, lorsque prévenu à temps, l'un de ses voisins a fait toutes les démarches pour obtenir des secours.  

Aujourd'hui, rien ne manque plus à la pauvre vieille, auprès de laquelle on a mis, par surcroît de charité, une garde qu'il ne la quittera pas avant son complet rétablissement.

Soulager de telles misères, c'est faire le bien dans la plus louable acception du mot.

 

Février 1869   -   Un accident.   -    Le vendredi 19 de ce mois, vers 4 heures d'après-midi, la dame Thérèse Jehanne, veuve Cantepie, âgé de 66 ans environ, journalière à Argences, se dirigea vers le moulin du Verrignier, pour chercher du bois sec dans les arbres qui bordent la rivière. On trouva peu d'instants après, son cadavre dans la rivière dont il s'agit.

On présume que cette femme, en voulant casser des branches aux arbres, aura perdu l'équilibre et sera tombée dans la rivière n'ayant à cet endroit que 75 centimètres de profondeur.  

 

Mai 1871   -  Fait divers.   -  Dimanche dernier, dans la commune d'Argences, une vache furieuse a quitté sa nature et est venue défoncer la porte d'une écurie dans laquelle étaient renfermés deux chevaux, appartenant au sieur Fleury. L'un des chevaux a été éventré, l'autre légèrement blessé.  

 

Janvier 1873   -   Échenillage.   -  M. le préfet rappelle aux intéressés que la loi prescrit l'échenillage des arbres, haies ou buissons, sous peine d'amende. La douceur exceptionnelle de la température depuis le commencement de l'hiver, qui aura pour effet de hâter réclusion, rend encore plus nécessaire cette année l'exacte application de la loi. 

 

Janvier 1873   -   Éboulement.   -  Le 29 janvier, vers dix heures du matin, un éboulement de terre s'est produit à la Tuilerie d’Argences. Le nommé Édouard Marie, âgé de 32 ans, a été surpris en travaillant. Dans sa chute, il a eu les os du bassin fracturés et les viscères abdominaux écrasés, transporté dans un appartement de la tuilerie, où il a reçu les soins de M. le  docteur Lecharpentier, il a succombé à ses blessures vers une heure du soir, au milieu d'atroces souffrances.

 

Septembre 1873   -   Avis aux parents.   -   Le 2 de ce mois, vers midi et demi, dans la rue de Caen, à Argences, un petit enfant, Désiré Lasserie, âgé de 23 mois, laissé imprudemment à lui-même, était en train de traverser la voie publique, quand il a été renversé par l'omnibus faisant le service de la gare à Argences, la roue de devant lui a brisé le vertèbre et le crâne, la mort a été instantanée. Cet accident a eu lieu devant le domicile des parents de l'enfant. Les témoignages sont unanimes pour dire qu'il n'y a nullement de la faute du sieur Eugène Lemonnier, qui conduisait l'omnibus, il n'avait pu voir l'enfant assez à temps et ne s'est arrêté qu'aux cris poussés par lui. L'omnibus marchait au petit trot.  

 

Février 1874   -   Vols de poules.  -  Nous continuons à enregistrer les vols de poules et de lapins qui se multiplient d'une façon inquiétante. Les autorités locales doivent plus que jamais surveiller les étrangers qui traversent leurs communes. On nous informe que la veille des vols commis à Bénouville, un individu, petit de taille, assez proprement vêtu, a parcouru ce pays  sous prétexte de demander l'aumône pour se guérir d'un mal de saint. C'est aux gardes champêtres a surveiller tout spécialement les rôdeurs qui sont assurément les éclaireurs de la  bande de voleurs qui dévastent nos poulaillers. Ainsi qu'on le verra par la liste suivante, toutes les parties du département sont explorées :

— A Beaumont-en-Auge, on a dérobé sept poules au sieur La Haye, cafetier. 

— A Argences, une poule a été volée au sieur Morel. 

— A Blainville, vingt-deux poules, deux dindes et un canard, ont été enlevés avec effraction, au sieur Brée, propriétaire. — A Airan, on a soustrait, dans des circonstances, analogues, huit poules et un lapin au sieur Giot. La même nuit, dans la même commune, on a dérobé quatre volailles au sieur Boulin. 

— A Orbec, on a volé six poules et un coq au sieur Aube. 

— A Bonneville-la-Louvet, quatre poules appartenant à la dame Deprez. 

— Un vol de onze poules a été commis, au préjudice de la dame Hamon, propriétaire à Hamars.

 — Dans la nuit du 20, neuf poules ont été dérobées dans l'étable du sieur Beuron, cultivateur, à Bénouville. Dans la journée du 21, un vol de neuf poules a été également commis au préjudice de la dame veuve Olivier, propriétaire, même commune.  

 

Juillet 1875   -   Récoltes.  -  Le temps s'est enfin mis au beau. Les travaux des champs sont poussés avec une très grande activité. Sur la place de Caen, les hommes se cotaient à un prix élevé. Le colza rend bien, le seigle est bon. Le blé chicot rendra au moins autant que l'année dernière.

Il en est de même dans les environs de Paris. Les pommiers ont toujours très belle apparence, la plaine de Caen est, sous ce rapport, bien partagée. On est inquiet au sujet de la récolte  des blés dans certaines régions du nord et du centre de la France. Les mauvaises nouvelles de Russie, d'Angleterre, de Belgique et de Hollande font augmenter les blés et les farines, et par suite, le prix du pain.

 

Juillet 1875   -   Fait divers.  -  Dans la nuit de vendredi à samedi, un cheval entier, appartenant à M. Duval, propriétaire à Argences, s'est échappé d'un herbage dans lequel il était parqué, s'est rué sur deux autres chevaux attachés au piquet dans un champ voisin, et les a tellement frappés et mordus qu'ils sont morts.  

 588    ARGENCES (Calvados)  -  Rue du Manoir

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