Juin
1830
-
Un duo étrange interpellé pour un projet criminel.
-
On a arrêté
hier dans les environs d'Argences, un homme âgé et aveugle qui, guidé
par une femme, parcourait les campagnes en jouant du violon et en
chantant. Aux, premières questions qui lui ont été adressées, cet
homme a déclaré qu'un individu qu'il ne peut signaler en aucune
manière, lui a offert une somme de 300 francs pour mettre le feu au
bourg d'Argences.
Quoique
cette déclaration ait paru fort suspecte, l'aveugle et la femme qui le
conduit ont été déposés à la maison d'arrêt. (Le Pilote du
Calvados)
Septembre
1830 -
Souscription. -
En faveur des
veuves et des orphelins des victimes tuées à Paris le 27, 28 et 29
juillet 1830.
Au
bureau du Pilote( 9º. liste ).
MM.
Jouin, maire de Verson, 5 fr. ; Jean-Baptiste Leduc, adjoint, 5 fr. ;
Jean-Baptiste Mahyer, percepteur, 5 fr. ; Gambier,
officier retraité, 5 fr. ; Delaunay, capitaine retraité, 5
fr. Lejeune, P. J., capitaine, 5 fr. ; Paul-Alexandre Lepelletier,
5 fr. ; Marc, maire de Mathieu, 10 fr. ; Bellier fils,
propriétaire à Cully , 5 fr. ; Castel géomètre du cadastre, 5
fr. ; Jobert père, propriétaire, 20 fr.
Souscription
ouverte à Argences, en l'étude de Me Hoguais, notaire, 103
fr.
Souscription
ouverte à Villers, en l'étude de Me Langlois, notaire, 32
fr. 30 c. Gosse, huissier à Douvres, 5 fr. ; Daubert, directeur
des postes à la Délivrande, 5 fr. ; Fournier, capitaine
retraité, à Erne, 15 fr. ; Fitz-Gérald, écuyer irlandais, 10
fr. ; Révérend, chef de bataillon retraité, 5 fr. Collecte faite
à Banneville, lors de l'inauguration du drapeau, déposée par M.
Denis, maire, 44 fr. 30 c. Boullin jeune, 10 fr. ; Simon, J. B., et
son petit fils Léon, 6 fr. La première compagnie de chasseurs de la
garde nationale de Caen, produit d'une collecte faite à la suite d'un
banquet, 88 fr.
Souscription
ouverte à Goustranville-Saint-Clair, déposé par M. Hoybel, maire, 160
fr. ; François Lecael, garde champêtre, à Carpiquet, 3
fr. ; Laurent l'aîné, maire à Carpiquet , 10 fr. (Le Pilote du
Calvados)
Septembre
1830 -
L'abbé Lamotte accusé de sympathies royalistes.
- Dimanche
, M. l’abbé Lamotte, grand vicaire du diocèse de Nancy, officiait à
l'église d'Argences, c'était certainement un bien grand honneur pour
la paroisse, qui a l'intime conviction que M. l'abbé Lamotte n'a point
coopéré à la rédaction du terrible mandement fulminé par son évêque,
peu de temps avant les fameuses ordonnances.
Après
les vêpres, dans un des orémus de la bénédiction, il a eu le
malheur, M. le grand vicaire, que la langue lui ait fourché, ce qui lui
a fait prononcer Carolum, au lieu de Philippum.
Les gens toujours disposés à une fâcheuse interprétation disent
qu'il y a eu intention, d'autres prétendent que la faute n'est qu'un
simple solécisme qui ne tire à conséquence que contre le latiniste.
Il eût été bien plus sage de penser comme nous que c'est un simple
lapsus linguae, comme il peut en échapper à tant de fonctionnaires après
une révolution qui a tout changé en trois jours. Il faut au moins
donner aux gens le temps de se reconnaître et de s'accoutumer aux
nouveaux noms.
Mais
tandis que nous parlons d'Argences, n'oublions pas de dire qu'après
avoir supprimé le symbole de la croix miraculeuse de Migué, le curé
du bourg vient de faire effacer, sans qu'on puisse bien se rendre compte
de la suppression, deux vers qu'il avait fait écrire sur la muraille de
l'église,
« A
la religion soyez toujours fidèle, »
« On
ne peut jamais être honnête homme sans elle. »
Est-ce
que M. le curé aurait changé d'avis depuis quelques jours ?
Est-ce
que le sens de cette devise lui paraît erroné ?
Chacun
s'adresse ces questions. Toujours est-il que les révolutions produisent
quelquefois de singuliers effets. (Le Pilote du Calvados)
Décembre
1842 - Nouvelles locales.
- M,
le maire de la commune d'Argences, justement effrayé du ravage que les
loups faisaient dans tous les environs de ce bourg, et cédant aux
instances de plusieurs fermiers du pays, a cru de son devoir d'ordonner
une sorte de battue provisoire, en attendant l'obtention de l'ordre
nécessaire pour qu'il pût agir légalement.
Les
résultats de cette opération, qui s'est réduite à faire parcourir le
seul territoire d'Argences par quelques personnes de bonne volonté, qui
ne se sont même pas permis de sortir des limites de la commune, ont
été, comme on devait s'y attendre, sans aucune espèce d'importance :
Quelques chiens, bien capables du reste, d'arrêter les loups, s'ils les
eussent rencontrés, ont seuls donné et il n'y a aucune espèce
d'Incident à constater, si ce n'est la mort de deux infortunés
lièvres qui ont été tués non loin du bois.
M.
le maire, est, dit-on, en instance auprès de notre administration
préfectorale pour en obtenir l'ordre d'une battue véritablement
sérieuse et utile et il y a tout lieu d'espérer que cet ordre se fera
d'autant moins attendre que différentes circonstances permettent de
croire avec raison à la présence de la bande de loups dont il s'agit,
dans les fourrés du bois d'Argences. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier
1844 -
Nouvelles locales. - On
nous écrit d'Argences : Les loups rôdent sur notre commune et même
autour de notre bourg. Dans là nuit du 28 au 29, un jeune poulain a
été dévoré, dais un herbage appartenant à M. Lamy et éloigné
d'environ un quart de lieue des maisons, c'est le troisième qui devient
la proie des loups depuis un mois. Ne pourrait-on pas ordonner une
battue dans le pays ? (source :
Le Haro)
Octobre
1847 -
On écrit d'Argences.
-
M. le procureur du roi, suivi de M. le juge d'instruction,
se sont transportés à Argences, pour informer sur la mort d'une femme
appartenant à une honnête famille de cultivateurs, demeurant dans ce
canton.
Diverses
circonstances qui avaient accompagné le décès, pouvaient faire
supposer un empoisonnement au moyen de certains breuvages trop connus
dans nos campagnes.
Il
a bien été constaté, que la mort provenait des suites de
l'administration de ces infusions à fortes doses, mais il est à peu
près prouvé que la victime avait préparé et pris elle-même ces
remèdes violents, tout fait croire que l'affaire n'aura pas de suite.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1849 -
Nouvelles divers. - Un très beau temps a favorisé la foire d'Argences.
Aussi jamais on n'avait vu dans ce bourg une telle affluence de monde.
On sait qu'à cette foire on fait un grand commerce de chevaux. Le
nombre des poulain était considérable, et la diminution des prix a
dépassé toute prévision, car on dit qu'elle a été d'environ 200
francs par tête.
Les
acheteurs étrangers ont fait leurs troupes au prix moyen de 120 francs
au lieu de 300. Il paraît du reste que ce prix de 120 francs est celui
auquel les cultivateurs avaient acheté dernièrement à une foire,
près de la Bouille.
Les
pouliches étaient préférées aux poulains, mais le bas prix a été
cause qu'un grand nombre de chevaux ont été ramenés.
Les
porcs de poche ne coûtaient guère plus de cinq francs. (
Le Journal de Honfleur )
Août
1852 - Cour d’Assises du Calvados. - Présidence
de M, le conseiller Géraldy. Audience du 4 août.
La
3e session trimestrielle des assises du Calvados s'est
ouverte lundi dernier, sous la présidence de M. le Conseiller Géraldy,
assisté de MM. les conseillers Delaville et Le Bastard-Delisle.
—
Héloïse, Philistine Poger, femme Martin, sans profession, née à
Argences, le 25 avril 1815, demeurant à Argences, est accusée :
1°
D'avoir, à Argences, dans les derniers mois de l'année 1851,
volontairement porté des coups à Thérèse-Philistine Leclerc, veuve
en premières noces de Jean-Baptiste Poger et en secondes noces de Paul
Marguerie ; d'avoir volontairement porté ces coups à la veuve Poger,
sa mère légitime.
2°
D'avoir, à Argences, dans les premiers mois de l'année 1852,
volontairement porté des coups à Thérèse-Philistine Leclerc, veuve
de Jean-Baptiste Poger, d'avoir volontairement porté ces coups à sa
mère légitime.
3°
D'avoir, encore une autre fois, à Argences, dans les premiers mois de
l'année 1852, volontairement porté des coups à Thérèse-Philistine
Leclerc, veuve de Jean-Baptiste Poger, d'avoir volontairement porté ces
coups à sa mère légitime.
Le
jury ayant rapporté de la chambre de ses délibérations un verdict
affirmatif, avec déclaration de circonstances atténuantes, la cour
prononce la peine de quatre années d'emprisonnement. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Novembre
1855 - On nous écrit d'Argences.
- Un
fait de coupable connivence, tendant à faire hausser le prix du blé,
vient d'être découvert par le garde-champêtre Chartier, à la halle
d'Argences, du 31 octobre dernier.
Le
nommé Cahagne, boulanger à Fontenay-le-Marmion, canton de Bourguébus,
vint déclarer au garde-champêtre avoir vendu un sac de blé 68 fr. au
sieur Harel, boulanger à Magny-le-Freule, canton de Mézidon. Soit que
ce prix excédât le cours de la halle, soit pour tout autre motif, le
garde-champêtre soupçonna une fraude coupable, et interrogeant les
deux individus, parvint à leur faire avouer que ce blé n'avait
réellement été vendu que 65 fr., puis, déclarant toute la vérité,
le sieur Harel, vendeur, fit connaître que Cahague l'avait engagé à
déclarer le blé à 70 fr., ce qu'il n'avait osé faire se contentant
de le déclarer à 68 fr., c'est-à-dire à 5 fr. au-dessus du prix
réel de la vente.
Inutile
d'ajouter que procès-verbal de ces faits a été dressé et transmis à
M. le Procureur Impérial à Caen. (Source : Le journal de
Honfleur)
Janvier
1856 - Ouverture des Stations .
- Jeudi,
10 janvier, à eu lieu sur le chemin de fer de Paris à Cherbourg, entre
Lisieux et Caen, l’ouverture des stations de Mesnil-Mauger,
Mézidon et de Moult-Argences. (Source : Le journal
de Honfleur)
Juillet
1857 - Un
accident. - Un accident ost arrivé ce soir sur le chemin de fer,
à Moult-Argences. La vis d'une aiguille s'étant brisée au passage du
train qui arrive à Caen à 2 heures 55 minutes, il s'est engagé sur
une voie où se trouvait un train de ballast garé. Il y a choc.
Voici
les renseignements que nous avons fait prendre immédiatement dans les
bureaux de la gare :
«
Dix-sept blessés. « Aucune fracture. « Seulement des contusions.»
On
nous affirme au moment où nous mettons sous presse qu'un employé du
train a succombé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1857 - Accident
du chemin de fer. - Nos confrères de Caen nous ont apporté de nouveaux
renseignements sur l'accident arrivé à la gare de Moult-Argences. On
lit dans le Moniteur :
A
peu de distance de cette gare, se trouve une aiguille se fermant
d'elle-même et dont le levier doit être constamment enchaîné et
cadenassé après le passage des trains de ballast.
Un
employé de la compagnie est chargé, d'ouvrir le cadenas pour donner
passage à ces trains de ballast qui sont toujours rangés dans la gare
d'évitement vingt minutes au moins
avant le passage des convois ordinaires.
Soit
que ces précautions aient été négligées, soit que l'aiguille ait
mal fonctionné, le train s'est trouvé engagé dans la voie
d'évitement conduisant directement à la gare dans laquelle était
remisé le train de ballast.
Toutes
les mesures ont été prises par le mécanicien qui, du reste, passe
pour un homme très habile et fort prudent, pour amortir le choc. Le
conducteur en chef, en entendant le sifflet, a serré les freins de
toute sa force ; le mécanicien, de son côté, donnait contre-vapeur.
Malheureusement la distance qui séparait le train des voyageurs de
celui de ballast n'étant que de 50 mètres environ, la rencontre a
été inévitable.
Le
sieur Victor Catherine, ouvrier terrassier, employé au ballast, a été
broyé par les wagons remisés qui sont montés les uns sur les autres.
Vingt
autres personnes ont reçu des blessures qui, assure-t-on, sont peu
graves.
Averti
par le télégraphe, M. le Préfet s'est aussitôt rendu sur le
théâtre de l'événement, ainsi que MM. le procureur impérial, le
juge d'instruction et le commissaire central. MM. les docteurs Roulland,
Le Cœur et Chancerel, médecins de la compagnie, qui avaient été
mandés en toute hâte, ont donné aux blessés les soins que réclamait
leur état. Les agents de la compagnie ont fait preuve d'une activité
et d'un dévouement au-dessus de tout éloge.
Le
train est arrivé, à Caen, à 5 heures 15 minutes. L'enquête
commencée par le parquet se poursuit activement. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1858 -
La Poste - Le
Conseil général, renouvelle le vœu qu'il a émis dans sa session de
1857, touchant l'établissement d'un bureau de poste à Argences,
le maintien de celui qui existe à Vimont n'ayant plus aucune raison
d'être. Le Conseil général renouvelle, le vœu qu'il a déjà émis
dans sa précédente session , pour demander la création, aussi
prompte qu'il sera possible à l'Administration, d'un bureau de poste à
Saint-Sylvain.
Mars
1859 - Un accident de chemin de fer. -
Vendredi
matin, à onze heures, à la gare de Moult-Argences, un garde frein du
train de marchandises, parti de Caen à dix heures, a été tué par son
imprudence, en faisant une manœuvre. ( Le journal
de Honfleur )
Mars
1859 - Une expérience. -
Il
y a quelques années, des expérience ont été faites à Vincennes pour
appliquer les machines à vapeur à la locomotion sur la terre et sur le
pavé. Elles ont été renouvelées tout récemment et couronnées de
succès.
Une
machine montée sur trois roues et portant son eau et son charbon sur
ses flancs, a été dirigée fort adroitement sur la route de Paris à
travers les voitures, s'arrêtant facilement, s'écartant à volonté de
la ligne droite et décrivant toutes les courbes nécessaires.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1860 - Des vols. -
La brigade de gendarmerie de Croissanville à arrêté, le
2, en vertu d'un mandat d'amener, le nommé Lebarbier Marc, écrivain
public, né et demeurant à Argences, prévenu de vol.
La
même brigade a encore été appelée, le lendemain 3, pour constater un
vol consistant en différents objets une valeur de 180 fr., commis au
préjudice du sieur Julienne, cultivateur à Écajeul. La justice est
sur la trace du voleur. ( L’Ordre et la Liberté)
Août
1860 - Un suicide.
-
Lundi dernier, vers 7 heures du soir, le sieur A... (François-Benjamin),
âgé de 57 ans, demeurant à Argences, a mis fin à ses jours en se
frappant d'abord de plusieurs coups de rasoir, puis d'un coup de fusil
dans la bouche et d'un coup de pistolet dans l'œil. On ignore les
causes de ce suicide. ( L’Ordre et la Liberté)
Mars
1861 - Un accident.
- Avant-hier
soir, vers cinq heures, un fåcheux accident est arrivé dans l'église
d'Argences. Trois personnes, M. le curé, M. Crespin, peintre à
Argences, et M. Rivière, marchand d'objets d'art à Courtonne-la-Ville,
près Lisieux, étaient occupés à sceller des gravures à la voûte de
l'église. Une des traverses soutenant l'échafaudage, rendue trop
faible par la présence d'un nœud, s'est rompue sous les pieds de ces
trois personnes, qui ont été précipitées, d'une hauteur d'environ 7
mètres, à travers les bancs de l'église.
M.
le curé et M. Rivière en ont été quittes pour de légères
contusions, mais M. Crespin a eu une fracture à la cuisse et une
contusion tellement violente à la tête qu'un épanchement au cerveau
s'en est suivi, et qu'il a succombé à ses blessures. ( L’Ordre et la
Liberté)
Juin
1861 - On nous écris d'Argences.
- A
La fête Saint-Jean, à Argences, a eu lieu, dimanche dernier, avec une
pompe inaccoutumée.
Quoique
le temps n'ait pas été favorable, il y avait néanmoins une foule
nombreuse de jeunes gens qui s'y étaient donné rendez vous.
La
vaste halle (fraîchement décorée par M. Lemonnier, commissaire de la
fête), transformée en salle de danse, pouvait à peine contenir cette
société si joyeuse.
Une
musique brillante engageait les nombreux spectateurs au plaisir. Le bal
a continué jusqu'à trois heures du matin.
L'Administration
des chemins de fer avait bien voulu s'associer à cette fête en faisant
arrêter les trains express, et, par ce moyen, faciliter le retour en
ville de bonne heure.
Du
reste, le tout s'est passé comme les années précédentes, c'est à
dire dans le plus grand calme.
Nous
avons l'espoir que toute cette jeunesse voudra bien conserver le bon
souvenir de la fête d'Argences et nous faire le plaisir de nous rendre
sa visite en 1862. ( L’Ordre et la Liberté
)
Juin
1861 - Le mauvais temps.
- Le
mauvais temps qui règne depuis huit jours a singulièrement contrarié
la récolte des foins provenant des prairies artificielles. La plus
grande partie de ces fourrages est coupée sans qu'on ait pu encore la
rentrer. Si la pluie continuait, la récolte, qui est déjà compromise,
serait perdue. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 -
On nous écrit d'Argences, sous la date du 19 octobre.
- Le
beau concours de juments poulinières de la foire d'Argences, le 17
octobre, qui attire tous les ans une foule considérable d'éleveurs,
d'amateurs et de curieux a été cette année plus brillant et plus
nombreux que jamais. 80 juments suivies de leurs produits, c'est-à-dire
l'élite
du département, pour ne pas dire de la France entière, couvraient la
belle place du Manoir, ornée des façades des écoles communales et
d'une double rangée de magnifiques tilleuls, et se disposaient à s'y
disputer les vingt-huit primes données par l'État et le département.
Le
lendemain, M. le préfet, conformément aux usages antérieurs, devait
venir faire la distribution des récompenses obtenues. A 10 heures
précises, en effet, il est arrivé accompagné de M. le colonel
Guépratte, commandant de la remonte à Caen, et a été reçu à
l'entrée du bourg par M. le docteur Laville, maire d'Argences ; M.
Alfred Cailloué, son adjoint ; les membres du Conseil municipal, suivis
des fonctionnaires et des notables, et escortés de la gendarmerie et de
la compagnie des sapeurs-pompiers, nouvellement réorganisée et
installée le i5 août dernier.
Le
cortège s'est rendu à la mairie, où M. le maire a présenté à M. le
préfet les personnes qui l'accompagnaient, puis M. le préfet a fait,
à midi, la distribution des primes. Auparavant, dans quelques paroles
bien senties, il a exprimé aux éleveurs la satisfaction du jury
d'examen et ses regrets de se trouver forcé, par le nombre limité des
primes qu'il avait à sa disposition, de laisser sans récompense un
certain nombre de juments d'un mérite réel, à peine inférieures à
celles qui allaient être couronnées. Aussi avons nous conclu de ces
bienveillantes paroles, et MM. les éleveurs ont fait comme nous, que
l'administration supérieure fera tous ses efforts pour ne plus avoir à
l'avenir ces regrets à exprimer.
Par
une heureuse et gracieuse innovation, M. le préfet a chargé la plupart
des personnes qui l'entouraient sur l'estrade, entr'autres, M. le curé,
de remettre eux-mêmes la récompense à l'éleveur qui l'avait obtenue.
Après
la distribution, M. le préfet a visité en détail les deux belles
écoles communales, la salle d'asile, l'ouvroir, l'établissement
apicole de M. Mauget, puis le presbytère et l'église,
où, à son arrivée, les orgues se sont fait entendre.
M.
le préfet a quitté Argences à deux heures, après avoir donné un
coup d'œil au champ de foire, à ce moment littéralement encombré par
la foute qui s'y pressait.
Le
matin, avait eu lieu la vente des poulains, bestiaux, moutons et porcs.
En somme, favorisée par un temps d'une beauté exceptionnelle, notre
foire Saint-Luc peut compter celle année au nombre des plus belles de
la contrée. ( L’Ordre et la
Liberté )
Octobre
1861 - Un vol. -
Le 20 de ce
mois, une fille Richard, demeurant à Canteloup, qui était en société
de sa sœur et de deux jeunes gens au café Bisson, à Argences,
s'empara d'une bille de billard et l'emporta.
Aussitôt
que le sieur Disson s'aperçut de cette soustraction, il avertit M. le
commissaire de police, qui parvint à retrouver sur le champ de foire la
fille Richard, encore munie de cette bille.
Mise
en état d'arrestation, cette fille a été écrouée, puis conduite à
Caen, pour étre mise à la disposition de M. le procureur impérial. (
L’Ordre et la Liberté )
Novembre
1861 - La mort qui rode.
- Dimanche
dernier, vers sept heures du matin, le nommé Lechevalier (Nicolas),
demeurant à Beneauville, qui se rendait à Argences pour
assister à la messe, est tombé tout-à-coup frappé d'une attaque
d'apoplexie, au moment où il arrivait à l'entrée du bourg.
Malgré
les soins qu'on a prodigués à ce malheureux, on n'a pu le rappeler à
la vie. ( L’Ordre et la Liberté )
Janvier
1862 -
La manie du vol.
- Jeudi
dernier, M. le commissaire cantonal à la résidence d'Argences,
assisté d'un gendarme de Croissanville, a arrêté, dans le bourg
d'Argences, et mis à la disposition de la justice le nommé Pierre
Marguerie, ancien bourrelier, ayant demeuré à Saint-Sylvain et
résidant actuellement à Cintheaux, pour avoir dérobé, au café
Tesson, où il était entré faire de la consommation, une étrille,
appartenant à M. Blanchard, propriétaire-cultivateur, demeurant à
Conteville.
Le
nommé Marguerie, qui jouit d'un revenu de 1 500 à 2 000 fr., parait
être possédé de la manie du vol, il est récidiviste du fait et a
déjà subi treize mois de prison. ( L’Ordre et la Liberté )
Juin
1862 -
Grande fête Saint-Jean à Argences.
- Les 22
et 25 juin 1862.
Cette
année, comme les précédentes, et mieux encore s'ils le peuvent, les
jeunes gens d'Argences célébreront leur fête avec tout l'éclat
possible. Ils y convient tous les étrangers, qui seront cordialement
reçus.
L'ouverture
de la fête aura lieu à midi, par le tir à la cible, où, moyennant
une rétribution de 50 c., les étrangers seront admis. Plusieurs prix
seront décernés.
Dans
l'après-midi, sur la place du bourg, il y aura successivement : Joûte
aux canards, Exercices de la galetière, Tourniquet, Tır au gigot,
Course en sacs, Course à pied, Course aux ânes, Baptême du tropique,
etc…, etc...
Avant
l'ouverture du bal, ascension d'un gros ballon, gonflé au gaz par le
directeur de la fabrique de perles d'Argences. A ce ballon seront
attachées des pièces d'artifice.
A
sept heures, ouverture du bal, qui aura lieu dans la halle aux grains,
splendidement décorée à cet effet. L'orchestre sera tenu par les
musiciens du 33e de ligne. L'entrée du bal,
pour un cavalier, sera de 50 c., les galeries seront libres.
A
dix heures et demie précises, brillant feu d'artifice.
Nota.
- Comme les années précédentes, l'administration du chemin de fer a
décidé, Exceptionnellement, que les trains nº 22, partant de Caen à
11 heures 30, et nº 49. arrivant à Caen à 3 heures du matin,
arrêteront à Argences pour déposer et prendre des voyageurs. (l’Ordre
et la Liberté)
Octobre
1862 - Les éleveurs.
- Parmi
les éleveurs qui ont obtenu des primes au dernier concours de juments
poulinières d'Argences, dont nous avons rendu compte, il en est un
surtout qui mérite d'être signalé, c'est M. Brion, de la commune de
Gerrots, qui, l'an dernier, sur 5 chevaux présentés par lui, obtenait
4 primes, et qui, cette année, sur 7, a été 6 fois nommé ; encore
est-ce dans les premières primes.
C'est
un éclatant succès, tant sur le nombre que sur la beauté des juments,
et M. Brion peut, à juste titre, passer pour l'un des éleveurs les
plus distingués de la vallée d'Auge. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1862 -
Un infanticide. -
Samedi
dernier, vers quatre heures du soir, un enfant de treize ans, demeurant
au Fresne-d'Argences, trouva dans un fossé le cadavre d'un enfant
nouveau-né (une petite fille) ; M. le commissaire de police d'Argences
s'empressa de faire des recherches, à la suite desquelles les soupçons
les plus graves pesèrent sur une fille Fontaine (Anna), originaire de
Vire, servante depuis quatre mois environ chez le sieur Devernay
(Georges), au Fresne.
Ce
qui semble confirmer les soupçons, c'est que cette fille est partie
dimanche matin, à cinq heures, de chez son maître, sans rien lui dire
et n'a plus reparu depuis. Une perquisition opérée dans sa chambre fit
découvrir les objets qui paraissent avoir servi à un accouchement.
On
nous apprend, à l'instant, que cette malheureuse a été arrêtée,
mardi matin, par les soins de M. le commissaire central, dans une
auberge de Caen. (l’Ordre et la Liberté)
Février
1863 -
A l'honneur. -
Le Moniteur universel
publie une liste de personnes auxquelles, sur la proposition du ministre
de l'intérieur, il a été accordé des médailles d'honneur pour des
actes de dévouement. Parmi ces nominations, il y en a cinq qui
intéressent notre département et que nous enregistrons avec plaisir.
Ont
obtenu une médaille d'honneur en argent de 2 e classe pour dévouement
éprouvé dans un grand nombre d'incendies :
1º
M. Seigneurie (Hippolyte). sergent-fourrier des sapeurs-pompiers de
Caen. 49 ans de services.
2º
M. Binet (Emmanuel), sergent à la même compagnie. 28 ans de services.
A sauvé onze personnes en danger de se noyer.
3º
M. Touchard (Isidore), caporal également à la compagnie de
sapeurs-pompiers de Caen. 27 ans de services.
4°
M. Lechartier (Jean-Désiré), capitaine des sapeurs-pompiers
d'Argences. 32 ans de services utiles et dévoués.
5°
M. Mauget (Amédée), sous-lieutenant à la même compagnie. 32 ans de
services utiles et dévoués. (l’Ordre et
la Liberté)
Septembre
1863
-
Conseil général du Calvados. -
Gare de Moult-Argences. - Le Conseil constate
l'insuffisance de la gare de Moult-Argences et demande que des additions
y soient faites. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1863
-
Conseil général du Calvados. -
Prestations en nature.
1º
La journée d'homme pour les arrondissements de Caen, Falaise,
Lisieux, Pont-l'Evêque et Bayeux, moins le canton de Caumont, est
fixée à 1 fr. 25 c.
2º
Pour l'arrondissement de Vire et le canton de Caumont, à 1 fr.
3º
La journée de cheval, à 1 fr. 25 c.
4°
Celle de bœuf, à 1 fr.
5º
Celle d'âne, à 50 c.
6º
Celle de voiture, à 1 fr. 50 c.
Le
Conseil prie M. le préfet de vouloir bien prendre toutes les mesures
qu'il jugera nécessaires pour parvenir dans le département, à la
conversion en tache de la prestation en nature. (l’Ordre et la
Liberté)
Mai
1864 -
Un accident. -
Un bien douloureux
accident est arrivé mardi dernier à une honorable famille de Troarn.
M.
Lechevey, propriétaire et grainetier, accompagné de sa mère, âgée
de 77 ans, de sa femme et de ses deux petites filles, se rendait à une
noce dans un char-à-bancs attelé d'un cheval fougueux.
Arrivé
au bas de la butte de la Ramée, sur la route de Troarn à Argences, M.
Lechevey donna l'élan à son cheval, l'animal s'emporta, et, au lieu de
passer sur le pont, il prit à côté et alla se précipiter dans la
rivière. Aux cris perçants que poussèrent les infortunés, pris sous
la voiture, plusieurs ouvriers, qui travaillaient à la route,
s'empressèrent d'accourir et de les retirer de la fâcheuse position
dans laquelle ils se trouvaient. Mais déjà la dame Lechevey mère
avait cessé d'exister, elle s'était trouvée asphyxiée dans la vase.
Les autres personnes n'eurent aucun accident grave.
Nous
sommes heureux de pouvoir citer les noms des ouvriers qui ont avec un si
louable empressement porté secours à M. Lechevey et à sa famille, ce
sont : les sieurs Jacques Marie, cantonnier, et Léon Nicolle,
domestique, tous deux de Rocquancourt ; Victor Bacrot, journalier à
Garcelles ; Béquet (Désiré), jeune soldat de la réserve, journalier
à Fontenay-le-Marmion, et Barette (Urbain), journalier à Secqueville.
(l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1864 -
Un accident de la route. -
Le mercredi 2
de ce mois, M. Doray aîné, boucher à Argences, était monté dans un
banneau, attelé d'un cheval. L'animal, prenant subitement l'épouvante,
partit à fond de train, sans que son conducteur pût le maintenir. Le
sieur Doray, voulut sauter à terre, mais il le fit d'une façon si
malheureuse qu'il faillit se tuer.
Lorsqu'on
le releva, il avait la figure ensanglantée, et le genou droit luxé.
Ces blessures n'auront pas, heureusement, de suites fâcheuses. (l’Ordre
et la Liberté)
Janvier
1865 -
La population. - Voici
quel a été le mouvement de la population du bourg d'Argences : Naissances,
26 ; décès, 30 ; mariages, 11. (l’Ordre et
la Liberté)
Janvier
1865 -
La lettre du préfet.
- M.
le préfet de la Manche a adressé, le 30 décembre dernier, la
circulaire suivante à MM. les sous-préfets et maires du département :
« Deux maires du même arrondissement ont été récemment condamnés
pour délits de chasse. Il
serait superflu d'insister sur ce que de tels faits présentent de
regrettable et même de scandaleux.
Je
me borne à vous signaler, messieurs, les condamnations dont il s'agit
comme une circonstance exceptionnelle et qui ne se reproduira plus. Je
n'hésiterai pas, d'ailleurs, en cas de nouveaux délits de cette
nature, à sévir contre ceux qui manqueraient aussi gravement à la
dignité de l'administration. Recevez, etc... (l’Ordre et la Liberté)
Mars
1865 -
Tribunal correctionnel de Caen.
- Présidence
de M. Lentaigne, vice-président. M. Bailleul, substitut de M. le
procureur impérial, occupant le siége du ministère public.
Audience
du 4 mars.
-
Jean-Pierre-Eustache Grout, journalier à Argences, se présente
comme prévenu :
1º
d'avoir, le 6 février dernier, à Argences, outragé par paroles
Lecomte, huissier à Argences, agissant dans l'exercice ou à l'occasion
de ses fonctions, en le traitant de grand voleur, grande canaille, etc…
2º
d'avoir au même lieu, le 16 février dernier, outragé par
paroles la même personne, agissant dans l'exercice ou à l'occasion de
ses fonctions, en la traitant de grand voleur, grande canaille, etc...
A
l'audience, le prévenu cherche à donner aux faits qu'on lui reproche
une explication à laquelle le Tribunal ne peut pas s'arrêter. Il a
été condamné à 6 jours d'emprisonnement.
Il
n'avait pas de défenseur. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1866 -
Un bruit qui court. - Il
n'est que bruit, depuis quelque temps, dans les bourgs d'Argences et de
Troarn et les communes des
environs, d'une audacieuse
mystification commise, au préjudice d'une vieille dévote du bourg
d'Argences, par une
intrigante de bas étage, sans moralité et presque son feu ni lieu, qui
ne tire ses moyens d'existence que du vice et de la débauche la plus
crapuleuse, malgré sa difformité et ses traits repoussants.
Cette
fille perdue, qui n'a d'autre occupation que de faire des dupes et qui a
été condamnée, il y a quelques jours par le tribunal de simple police
de Troarn, à 10 jours de prison et à l'amende, pour injures et
sévices envers ses voisins, ayant appris qu'une dame X..... Possédait
des sommes assez importantes, résolut, par des moyens de captation de tromper
la confiance aveugle de cette dame.
Elle
se fit, auprès d'elle, l'intermédiaire d'une prétendue marquise de
Boisverd qui, disait-elle, était très riche, mais qui se trouvait
momentanément dans la gêne, elle l'avait chargée de lui trouver
des fonds dont elle paierait largement l'intérêt à un taux de 30 à
40 pour cent, et, pour donner plus de poids à ses paroles, l'intrigante
dont il s'agit lui montrait de prétendues lettres de la marquise de
Boisverd, qu'elle s'adressait à elle-même par la poste.
Pour
mettre le comble à ce tissu d'impudence et de fourberie, cette fille se
faisait passer comme étant la nièce d'une personne notable du canton
de Dozulé (M. Foucher de Careil),
et proche parente de la baronne de Trois-Étoiles à force de faire
valoir, aux yeux de la dame X...., les avantages d'un placement aussi
lucratif, notre audacieuse intrigante finit par obtenir de celle -ci une
somme que l'on élève de 4 à 5000 francs, lequel argent lui fut versé
sans exiger, paraît-il, ni obligation notariée, ni garantie
quelconque...
De
sorte que Mme X.... est exposée à perdre son argent, par l'excès de
confiance qu'elle a eue dans l'intrigante dont il s'agit, laquelle mène
une vie aisée et facile depuis qu'elle a
su trouver les moyens de se procurer des fonds pour satisfaire à tous
ses désirs.
0ctobre
1867 -
Un bureau télégraphique.
- Un bureau
télégraphique est ouvert à Argences. Le public y est admis à
présenter ses dépêches tous les jours, même les dimanches et
jours
fériés.
Janvier
1868 -
Un acte de humanité. -
On nous signale d'Argences un acte d'humanité qui vient d'être
accompli par le curé de cette localité, et quelques habitants qui lui sont
venus en aide.
Une
vieille femme, âgée de plus de 80 ans, gisait, par ces derniers temps
rigoureux, seule et sans ressources dans son galetas, lorsque prévenu
à temps, l'un de ses voisins a fait toutes les démarches pour obtenir
des secours.
Aujourd'hui,
rien ne manque plus à la pauvre vieille, auprès de laquelle on a mis,
par surcroît de charité, une garde qu'il ne la quittera pas avant son
complet rétablissement.
Soulager
de telles misères, c'est faire le bien dans la plus louable acception
du mot.
Février
1869 -
Un accident. - Le
vendredi 19 de ce mois, vers 4 heures d'après-midi, la dame Thérèse
Jehanne, veuve Cantepie, âgé de 66 ans environ, journalière à Argences,
se dirigea vers le moulin du Verrignier, pour chercher du bois sec dans
les arbres qui bordent la rivière. On trouva peu d'instants après, son
cadavre dans la rivière dont il s'agit.
On
présume que cette femme, en voulant casser des branches aux arbres,
aura perdu l'équilibre et sera tombée dans la rivière n'ayant à cet
endroit que 75 centimètres de profondeur.
Mai
1871 - Fait
divers.
- Dimanche
dernier, dans la commune d'Argences, une vache furieuse a quitté sa
nature et est venue défoncer la porte d'une écurie dans laquelle étaient
renfermés deux chevaux, appartenant au sieur Fleury. L'un des chevaux a
été éventré, l'autre légèrement blessé.
Janvier
1873 -
Échenillage.
- M.
le préfet rappelle aux intéressés que la loi prescrit l'échenillage
des arbres, haies ou buissons, sous peine d'amende. La douceur
exceptionnelle de la température depuis le commencement de l'hiver, qui
aura pour effet de hâter réclusion, rend encore plus nécessaire cette
année l'exacte application de la loi.
Janvier
1873 -
Éboulement.
-
Le 29 janvier, vers dix
heures du matin, un éboulement de terre s'est produit à la Tuilerie d’Argences.
Le nommé Édouard Marie, âgé de 32 ans, a été surpris en
travaillant. Dans sa chute, il a eu les os du bassin fracturés et les
viscères abdominaux écrasés, transporté dans un appartement de la
tuilerie, où il a reçu les soins de M. le
docteur Lecharpentier, il a succombé à ses blessures vers une heure du
soir, au milieu
d'atroces
souffrances.
Septembre
1873
- Avis aux parents.
- Le
2 de ce mois, vers midi et demi, dans la rue de Caen, à Argences, un
petit enfant, Désiré Lasserie, âgé de 23 mois, laissé imprudemment
à lui-même, était en train de traverser la voie publique, quand il a
été renversé par l'omnibus faisant le service de la gare à Argences,
la roue de devant lui a brisé le vertèbre et le crâne, la mort a
été instantanée. Cet accident a eu lieu devant le domicile des
parents de l'enfant. Les témoignages sont unanimes pour dire qu'il n'y
a nullement de
la faute du sieur Eugène Lemonnier, qui conduisait l'omnibus, il
n'avait pu voir l'enfant assez à temps et ne s'est arrêté qu'aux cris
poussés par lui. L'omnibus marchait au petit trot.
Février
1874
-
Vols de poules. - Nous
continuons à
enregistrer les vols de poules et de lapins qui se multiplient d'une
façon inquiétante. Les autorités locales doivent plus que jamais
surveiller les étrangers qui traversent leurs communes. On nous informe
que la veille des vols commis à Bénouville, un individu, petit de
taille, assez proprement vêtu, a
parcouru ce pays sous prétexte de demander l'aumône pour se
guérir d'un mal de saint. C'est aux gardes champêtres a surveiller
tout spécialement les rôdeurs qui sont assurément les éclaireurs de
la bande de voleurs qui dévastent nos poulaillers. Ainsi qu'on le
verra par la liste suivante, toutes les parties du département sont
explorées :
—
A Beaumont-en-Auge, on a dérobé sept poules au sieur La Haye,
cafetier.
—
A Argences, une poule a été volée au sieur Morel.
—
A Blainville, vingt-deux poules, deux dindes et un canard, ont été
enlevés avec effraction, au sieur Brée,
propriétaire. — A Airan, on
a soustrait, dans des circonstances, analogues, huit poules et un lapin
au sieur Giot. La même nuit, dans la même commune, on a dérobé
quatre volailles au sieur Boulin.
—
A Orbec, on a volé six poules et un coq au sieur Aube.
—
A Bonneville-la-Louvet, quatre poules appartenant à la dame
Deprez.
—
Un vol de onze poules a été commis, au préjudice de la dame Hamon,
propriétaire à Hamars.
—
Dans la nuit du 20, neuf poules ont été dérobées dans l'étable du
sieur Beuron, cultivateur, à Bénouville. Dans la journée du 21, un
vol de neuf poules a été également commis au préjudice de la dame
veuve Olivier, propriétaire, même commune.
Juillet
1875
- Récoltes. -
Le
temps s'est enfin mis au beau. Les travaux des champs sont poussés avec
une très grande activité. Sur la place de Caen, les hommes se cotaient
à un prix élevé. Le colza rend bien, le seigle est bon. Le blé
chicot rendra au moins autant que l'année dernière.
Il
en est de même dans les environs de Paris. Les pommiers ont toujours
très belle apparence, la plaine de Caen est, sous ce rapport, bien
partagée. On est inquiet au sujet de la récolte des blés dans
certaines régions du nord et du centre de la France. Les mauvaises
nouvelles de Russie, d'Angleterre, de Belgique et de Hollande font
augmenter les blés et les farines, et par suite, le prix du pain.
Juillet
1875
- Fait divers. -
Dans
la nuit de vendredi à samedi, un cheval entier, appartenant à M.
Duval, propriétaire à Argences, s'est échappé d'un herbage dans
lequel il était parqué, s'est rué sur deux autres chevaux attachés
au piquet dans un champ voisin, et les a tellement frappés et mordus
qu'ils sont morts.
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