UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ARGENCES

Canton de Troarn

Les habitants de la commune sont des Argencais, Argencaises


Février 1876   -  Sauvetage.  -  Un pompier et un meunier de la commune d'Argences étaient en bonne fortune, lorsqu'ils durent prendre la fuite pour se soustraire à une bastonnade des mieux appliquées. En fuyant, les deux amoureux sont tombés à l'eau, tout près du moulin de M. Bourguais, où ils se seraient infailliblement noyés sans le secours du farinier. Le meunier  en a été quitte pour ses galoches et une foulure au pied, le pompier, pour la perte de son képi.

 

Septembre 1878   -  Ou est l’accord parfait ?  -  Il y a eu, dimanche dernier, concours d'orphéons à Deauville. Les Sociétés chorales du Calvados qui ont été couronnées appartiennent à Bonnebosq, La Boissière et Villers-sur-Mer.

Les fanfares d'Angerville,  Villers-sur-mer, Argences, Courtonne-la-Ville, Bonnebosq, la Boissière, Orival et Aunay-sur-Odon (Enfants du Bocage), ont également obtenu des récompenses. Dans la 1er division des fanfares, Pont-l'Evêque a enlevé le 1er  prix à la Philharmonique d'Honfleur, qui a dû se contenter du second. Les philharmoniques honfleurais sont furieux, leur président veut porter un défi de 10 000 fr. aux vainqueurs. A la suite de cet échec, un journal honfleurais a écrit qu'il y avait trop de pianistes dans le jury.  

 

Août 1879  -  La Poste.  -  Les bureaux de poste et les bureaux télégraphiques ont été fusionnés à Vire, Condé, Orbec, Dives, Livarot, Argences, Dozulé et Évrecy. La fusion sera bientôt à Honfleur un fait accompli.

Deux bureaux télégraphiques ont été ouverts à Ryes et à Crèvecœur. Un bureau permanent a été substitué au bureau temporaire de Cabourg. Le bureau de Deauville va être incessamment réouvert et transféré au bureau de poste.

Enfin, des études se poursuivent pour doter d'un bureau télégraphique les communes de Saint-Aubin, Morteaux-Coulibœuf, Clécy, Bonnebosq, Lison et Bonneville-la-Louvet.

 

Octobre 1879   -  On demande un médecin.  -  La commune d'Argences est depuis quelque temps sans médecin, c'est peut-être ce qui explique pourquoi le nombre des décès y a diminué. Pourtant les habitants en réclament un à cor et à cris. Avis aux jeunes docteurs.  

Juin 1880  -  Les orages.  -  Nous traversons en ce moment une déplorable période de mauvais temps. Jeudi et vendredi derniers, des orages d'une extrême violence ont éclaté sur plusieurs points du département et y ont causé des accidents. Vendredi, la foudre est tombée dans la plaine de Moult-Argences sur une maison non habitée, dans laquelle s'étaient réfugiés six ouvriers et un berger. Les nommés Henri-Félix, dit Caudelair, berger à Moult ; Amand Bornier, carrier à Bellengreville, et Hippolyte Houel, carrier à Benouville, ont eu des contusions et des brûlures graves et sont restés longtemps sans connaissance : les autres en ont été quittes pour la peur. La toiture de la maison a été défoncée et les vitres ont été brisées. Il avait été déposé en ce lieu trois kilogrammes de poudre de mine dans un baril. Par un hasard providentiel, la foudre ne les a pas atteints.

A Ranville, la foudre a traversé la toiture d'une maison et, arrivée au rez-de-chaussée, est sortie par la fenêtre en passant devant une jeune fille en train de travailler et qui n'a eu que la peur. Les carreaux ont été tous cassés, à l'exception d'un seul que la foudre a percé d'un trou parfaitement rond. A Caen, le tonnerre s'est abattu sur la barque du batelier qui habite à l'extrémité du cours Cafarelli. L'embarcation a été séparée en deux parties par le choc et a coulé.

A Caumont, l'orage s'est déchaîné avec une violence extrême. Les chemins charriaient des masses d'eau, les ruisseaux ordinaires sont bientôt devenus des torrents. Dans les jardins, les dégâts ont été grands, les herbes sont roulées, sur certains points, les récoltes ont été hachées.

Dans l'arrondissement de Lisieux, sur divers points de la contrée, et notamment sur les communes de Manerbe, de Coquainvilliers et du Torquesne, la grêle est tombée avec une violence  inouïe et a haché les blés. Les grêlons avaient l'épaisseur d'une grosse noisette. Les dégâts sont considérables et montent à plus de 60,000 francs.  

 

Juillet 1880  -  Les orages.  -  Samedi soir, un orage 1épouvantable à éclaté sur Caen et une partie du Calvados. A Caen, les rues de la ville ont été transformées en torrents et l'eau a envahi beaucoup de maisons. Des arbres ont été renversés par l'ouragan, notamment près de l'école de natation, ainsi qu'à Louvigny

Dans les communes d'Hérouvillette et Ranville, les colzas, blés, sarrasins, ont été broyés par la grêle.

Le canton d'Évrecy a beaucoup souffert. Les blés, les orges sont roulés et hachés, les seigles, plus avancés, ont la paille moins altérée, mais les sarrasins sont endettés et absolument perdus. Les avoines n'ont plus d'épis, les colzas sur pied sont émondés, ceux qui étaient coupés sont aux trois quarts battus. L'écorce des jeunes pommiers est même détachée du tronc  dans les endroits où les grêlons ont frappé. C'est un désastre complet. Les communes les plus frappées sont : Sainte-Honorine-du-Fay , Maizet, Avenay, Esquay, Vieux, Maltot  et Feuguerolles. A Hamars, les récoltes des quatre principales fermes sont complètement détruites et non couvertes par assurances.

Dans le canton de Ryes, on évalue à plus de trente mille  francs les dégâts causés par la grêle.

A Fontaine-Etoupefour, les dégâts s'élèvent à 30 000 fr.

A Argences, la foudre a tué une jument appartenant au sieur Deschamps, maître d'hôtel.  A Billy. elle est tombée sur la maison du sieur Bisson, a dérangé un lit dans lequel étaient couchées deux personnes,  mais n'a fait que de légers dégâts. A Livarot, elle a brûlé une meule de foin. A Trouville, il y a eu un véritable déluge.

A Goustranville, la foudre a tué une jument appartenant à M. Gosselin. A Dozulé, les marronniers placés de chaque côté de l'église ont été rompus.

Cet orage a aussi occasionné de grands dégâts dans le canton de Balleroy : la foudre est tombée plusieurs fois, et a renversé, à Balleroy, deux personnes qui se trouvaient dans un champ, sans leur faire néanmoins de graves blessures. A Castillon, par suite de la foudre, le feu a pris à une boulangerie dépendant de la ferme de M. Pelcerf. Perte 600 fr. Assurée.

A Honfleur et les environs, notamment du côté de Gonneville, l'orage a fait des dégâts considérables. Rue Boudin, à Honfleur, une petite fille a été renversée par la masse d'eau qui, de la côte, se précipitait par cette rue en pente. Sans le prompt secours d'un habitant du quartier qui fut assez heureux pour ressaisir l'enfant qui disparaissait entraînée par le courant, il est  certain qu'elle n'eût pu d'elle même échapper au danger qui la menaçait.

Le préfet rappelle aux maires dont les communes ont subi des pertes, qu'ils doivent adresser à la préfecture une demande de secours, indiquant nominativement les cultivateurs sinistrés et la perte de Chacun. Dans la même pétition, ils feront connaître les noms de deux cultivateurs d'une commune voisine les plus aptes à assister les contrôleurs dans l’estimation des  pertes.

 

Décembre 1880  -  L’amnistié urbain.  -  Le Navarin ramène en France les derniers condamnés de la Commune, libérés par l'amnistie totale. Parmi eux se trouve le nommé Urbain, originaire du Calvados, fils d'un ancien instituteur de Condé-sur-Noireau, et ex-instituteur lui-même à Argences et à Ver (Calvados) . Urbain était membre de la Commune et maire du 7e  arrondissement. C'est lui qui, dans la séance du 17 mai, proposa d'appliquer la loi sur les otages. Au mois de septembre. 1871, Urbain avait été condamné aux travaux forcés à perpétuité par le conseil de guerre de Versailles.  

 

Février 1881  -  Empoisonnement.  -  On signale d'Argences, un cas  d'empoisonnement inexpliqué. Le nommé Hamon, âgé de 50 ans, gardien d'herbages au Ham, est mort après avoir mangé de la soupe. Sa femme et son enfant, qui en avaient mangé également, sont très malades. Un chien qui avait goûté à cette soupe a succombé.  

 

Mars 1881  -  L’omnibus d’Argences.  -  Jeudi, vers 3 heures 1/2 d'après-midi, l'omnibus partant d'Argences et conduisant les voyageurs à la gare de Moult, s'est affaissé subitement. L'essieu venait de se briser, et par une chance providentielle les voyageurs en ont été quittes pour de légères égratignures. On ne saurait imputer cet accident qu'au mauvais état de la voiture, qui est trop souvent surchargée.

 

Septembre 1881  -  Concours.  -  La fanfare d'Argences a obtenu quatre récompenses au concours de Trouville : deux médailles de vermeil et deux médailles d'argent.  

 

Octobre 1881  -  Un enfant écrasé.  -  Mercredi, à Argences, un enfant de deux ans et demi, Gustave Verneck, dont les parents sont musiciens ambulants, a eu la tête écrasée par la roue d'un banneau de betteraves que conduisait M. Hervieu, cultivateur. Ce pauvre petit est le plus jeune de onze enfants, M. Hervieu a donné à la mère 1 500 fr. Les obsèques de la petite victime n'ont eu lieu, parait-il, qu'après de longs pourparlers entre les parents et M. le curé d'Argences, qui exigeait des pièces que les parents n'avaient pas le temps matériel de faire venir.  

 

Mai 1883  -  Plus de cachot. –  Le ministre de l'instruction publique vient d'adresser aux recteurs d'académie une circulaire, dans laquelle il les informe que l'usage du séquestre dans les lycées et collèges doit être abandonné partout.

 

Juin 1883  -  Incendie. –  A Argences, 1 hectare 20 ares de bois taillis, appartenant aux sieurs Joseph Dupéreaux et Liotard Levare, propriétaire, ont été brûlés. Pertes 200 fr.  

 

Août 1884  -  Insolation.    Samedi, à Argences, le nommé Alfred Panthou, 11 ans, est mort subitement, sur la route, en conduisant des bestiaux à l'herbage, d'une congestion causée par la grande chaleur du soleil.  

 

Septembre 1884  -  La fête d’Argences.    Dimanche, grande fête à Argences. On y inaugurait un nouveau boulevard et l'éclairage au gaz. Il y a eu concours de musique, séance de la société de gymnastique de Caen, jeux, illuminations, feu d'artifice, etc….. M. Monot, qui n'est arrivé qu'à cinq heures du soir, a été reçu par la municipalité d'Argences, qu'il a félicitée  d’avoir su réaliser de si utiles améliorations. Ces félicitations ont d'autant plus de prix que, si M. la maire d'Argences et M. Deléan ont réussi à installer le gaz dans cette ville, les bureaux de la préfecture ne les  y ont guère aidés, bien au contraire.

 

Février 1885  -  Singulier dépôt.  -  Dernièrement, une jeune femme de Thury-Harcourt a déposé, à Argences, devant la porte de l'habitation d'un propriétaire de cette commune, une corbeille dans laquelle se trouvait un gros bébé. La gendarmerie l'a arrêtée à Moult. Quant au bébé, le propriétaire en question refuse énergiquement de l'adopter.  

 

Février 1888  -  Les suites de l’ivresse.  -  Le cadavre du sieur Adolphe Déterville, 72 ans, propriétaire, à Argences, a été découvert dans un fossé dans lequel il y a une hauteur d'eau d'environ 10 centimètres. Cet homme avait été vu ivre, la veille, à Argences.

 

Octobre 1888  -  Crime mystérieux.  -  La veuve Mélanie Martine, âgés de 77 ans, habite avec son fils Jean-Baptiste, âgé de 49 ans, un petit attenant situé au hameau de Crosnières, commune de Billy, près Argences. Un jeune domestique de 16 ans, nommé Jules Larue, les aide dans leur exploitation. La pauvre vieille a été tuée jeudi soir, à coups de revolver, son fils a  été gravement blessé. On a aussi tiré sur le jeune domestique. 

Voici, d'après l'enquête, ce qui se serait passé : Jeudi soir, vers sept heures, deux individus se présentèrent chez la dame Martine et demandèrent à parler à son fils, pour lui remettre une lettre pressée. Elle les conduisit à l'écurie où était déjà couché son fils. L'un des individus pénétra dans l'écurie, l'autre resta dans la cour pour faire le guet. En entendant du bruit,  Martine se mit sur son séant et demanda : « Qui est là ? ». La mère répondit : « Ce sont des hommes qui veulent te causer. » L'inconnu, qui était resté dans l'ombre, dit à la femme Martine : « Allez-vous-en, ce que j'ai à dire ne vous regarde pas... » Comme elle hésitait, l'inconnu tira de dessous son gilet un revolver et en déchargea plusieurs coups sur la dame Martine et sur son fils. Pendant ce temps l’autre homme, resté dans la cour, tirait sur le petit domestique et sur une voisine, sans les atteindre... Puis les deux assassins prirent la fuite. 

D'un autre côté, on dit que c'est l'individu resté dans la cour qui aurait tiré sur la veuve Martine. La dame Martine était tombée foudroyée, son fils avait la figure traversée par une balle qui était entrée par une joue et était ressortie par l'autre, son état est grave. Quant au mobile du crime, on croit que c'est la vengeance. Il y a-t-il la-dessous une affaire de femme ? Tout semble l'indiquer, car l'assassin, en disant à la femme Martine de se retirer, n'avait pas l'intention de tirer sur elle. S'il l'a fait, c'est qu'elle ne s'est pas éloignée ou qu'il a craint qu'elle ne donnât son signalement. Ajoutons que Martine était très mal avec sa femme, que celle-ci voulait divorcer, mais que le mari s'y opposait. Avec ces renseignements et d'autres obtenus par le parquet, tout porte à croire que les assassins vont être arrêtés s'il ne le sont déjà. 

Martine faisait un commerce important de légumes. Aussi est-il connu non seulement dans les marchés de son rayon, mais encore dans les villes de Caen et de Lisieux, où il a de la famille.  

 

Décembre 1888  -  Les voleurs de vaches.  -  Dans son audience de jeudi, le tribunal correctionnel de Caen a condamné à trois ans de prison chacun deux voleurs de vaches, les nommés Léon Delille, 41 ans, cultivateur à Caumont, et Henri Benoît, 27 ans, ferblantier, sans domicile. 

Le premier avait volé deux vaches au sieur Sauvage, à Carpiquet, et deux génisses à la veuve Hèlie, de Vaux-sur-Seulles. 

Le second avait volé, à Argences, trois vaches au sieur Huel, un cheval et un harnais au sieur Hamel, et une carriole au sieur Roland.  

 

Novembre 1890  -  Les receveuses peuvent aimer.  -  Par arrêté ministériel, les receveuses sont autorisées à contracter mariage avec le fiancé de leur choix. Une seule exception subsiste : elle concerne les personnes du sexe masculin, remplissant une fonction de police, comme les gendarmes, commissaires et les gardes champêtres.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1890  -  Les écoles sans feu.  -  L'an dernier, à pareille date, on nous signalait que, malgré le froid rigoureux, l'école de filles d'Argences n'était pas chauffée. Cette année, il gèle beaucoup plus fort que l'an passé et on nous écrit que ladite école est sans feu. Si le fait est exact, nous espérons qu'il aura suffi de le signalés pour que l'administration académique le fasse cesser.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1891  -  Fraude sur la qualité.  -  Jeudi, au marché d'Argences, un cultivateur venait d'acheter trois sacs d'avoine à un individu de Saint-Aignan-de-Cramesnil, lorsqu'en se livrant l'acheteur constata qu'au milieu des sacs se trouvait de la criblure. Des amis ont arrangé l'affaire et l'indélicat vendeur en a été quitte pour terser une somme de 20 francs.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1892  -  Fête.  -  Argences. — Fête St-Jean, dimanche 26 juin, sous le patronage du Velo-Sport-Caennais. Nombreux et important prix.  Course d'honneur : objet d'art, offert par la municipalité. Musique pendant les courses.  (Source : Le Bonhomme Normand)    

 

Juillet 1892  -  Affaire étouffée.  -  Un cultivateur du canton de Bourguébus était pincé, à l'une des dernières halles d'Argences, pour n'avoir pas mis, à beaucoup près, la mesure dans les sacs de blé qu'il exposait en vente. Sur la plainte de l'acheteur, les sacs furent saisis. L'affaire fit du bruit, car il paraît que c'est la troisième fois que pareille chose arrive au même cultivateur. Depuis, on n'a plus entendu parler de l'affaire. Elle a été, dit-on, étouffée. Par qui ?  Nous serions heureux de le savoir. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1893  -  Récoltes dans le Calvados.  -  Blé d'hiver, bon ; seigle, bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ; foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne sur certains points, presque nulle sur d'autre.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Accidents graves.  -  Jeudi 1er  juin, dans la matinée, le sieur Achille Lavinay, 60 ans environ, propriétaire à Chicheboville, venait d'arriver au marché d'Argences, lorsque, voulant dételer sa jument, celle-ci lui lança une ruade en pleine figure. Il a eu la mâchoire brisée et le nez emporté. Son état est grave. 

Vendredi l'après-midi, le sieur Lecanu, propriétaire à Bazenville, dirigeait une faucheuse dans un de ses herbages, lorsqu'ayant laissé tomber les guides, au moment où il se penchait pour les rattraper, il fut atteint à la tête par les ruades des chevaux de l'attelage. Il a eu une fracture de la mâchoire et le larynx gravement endommagé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  Mort accidentelle.  -   Le sieur Georges Beaunieux, 18 ans, fils unique de parents cultivateurs à Argences, a été trouvé étendu sans vie sur le territoire de Saint-Pierre-du-Jonquet, section de Rupierre. 

Le jeune Beaunieux était parti chercher une voiture de foin. On présume que son cheval s'est emporté, et que le malheureux a voulu descendre pour l'arrêter. Il serait alors tombé sous la roue qui lui a broyé la tète. Ce jeune homme faisait partie de la fanfare d'Argences. Cette société a Voulu s'associer à ce deuil cruel en s'abstenant de prendre part au concours musical de Caen.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1893  -  Un coq à 200 francs.  -  Le sieur Bunel, ancien maire de Bellengreville, s'apercevait depuis longtemps que des volailles disparaissaient de sa basse-cour. Il s'en prenait aux renards. Mais dernièrement ce fut un superbe coq qui disparut. 

Le sieur Bunel songea qu'on pouvait bien l'avoir volé. Il se rendit au marché d'Argences et y retrouva son coq, que la dame Lucas, femme du maire actuel de Bellengreville, mettait en vente. Il fit dresser procès-verbal et la dame Lucas vient d'être condamnée par le tribunal de Caen à 200 fr. d'amende. M. Lucas avait été dernièrement poursuivi et condamné en police correctionnelle pour tromperie sur la chose vendue, puis acquitté sur appel. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1894  -  Incendiaire.  -  Dans la nuit de dimanche, les voisins constatent que le feu était dans la chambre à coucher d'un nommé Alexandre Binet, 29 ans, journalier à Argences, ils réussirent à l'éteindre assez promptement. Binet aurait lui-même allumé cet incendie. Il a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1894  -  Récompenses.   -  Témoignage officiel de satisfaction accordé par le ministre de la marine au sieur François Marie, de Port-en-Bessin, patron de la barque « Georges-Henriette », pour le courage et le dévouement dont il a fait preuve, le 18 février 1894, en dirigeant, par gros temps et malgré une grave blessure à la tête, le sauvetage de l'équipage du sloop « François », en détresse. 

— Médaille a 2e cl. au sieur Pierre Lechartier, sous-officier de pompiers à Argences, 45 ans de services : belle conduite au cours de nombreux incendies, et au sieur Victor Houlbec, propriétaire à Caen, blessé le 24 mars 1894, en arrêtant un cheval emporté attelé à une voiture. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1894  -  Imprudence mortelle.   -   Dimanche dernier, sur les deux heures de l'après-midi, le nommé Émile-Albert Daler, âgé de 19 ans, garçon charcutier chez le sieur Marie, à Argences, sortit avec un revolver qu'il avait récemment acheté. L'arme était chargée et Daler gesticulait avec. Tout à coup, quelques jeunes garçons qui se trouvaient avec lui entendirent une détonation et virent Daler tomber comme une masse. Une balle lui était entrée au-dessous de l'oreille. Malgré les soins qui lui furent donnés, il expirait une demi-heure après. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1894  -  A propos de fraude.   -  Un fraudeur avait été, par lettre anonyme, signalé aux agents de la régie d'Argences. Ils se firent accompagner de deux gendarmes et, au lieu d'un fraudeur, ils en prirent deux, trois et même quatre, dit-on. Le liquide saisi s'élèverait à deux hectolitres, sans compter les attelages. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1896  -  Attention.  -  Le ministre vient d'ordonner que les auteurs d'acte de cruauté ou de mauvais traitements excessifs envers les animaux, soient rigoureusement poursuivis, ainsi que les personnes qui se servant de chien pour faire traîner leurs camions. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1896  -  Une femme qui croit voir la lune partout.  -  Le lendemain du 1er janvier, Jean Thièvenaud, 24 ans, tuilier, et son camarade Louis Bonardel, journaliers à Argences, rentraient à leur domicile, par la route de Troarn, lorsqu'en passant devant la maison Roussel l'un se baissa pour regarder si la fille de la maison était chez elle. A ce moment, la femme Lassery, journalière à Argences, qui cheminait en compagnie de son gendre, Eugène Hébert, 34 ans, crut à un manque de respect vis-à-vis d'elle et dit à son gendre : « Tiens, celui-là vient de me faire voir son…….. ». 

Hébert, qui était pris de boisson et qui n'avait rien vu, se précipita alors sur Thièvenaud et lui lança un violent coup de pied dans le ventre, puis survint le mari de la femme Lassery qui se mit a son tour à frapper le malheureux jeune homme qu’ils laissèrent sur place. Quant à Bonardel, il s'était prudemment éclipsé. Une enquête a lieu contre ces deux individus. Eugène Hébert a déjà été condamné pour avoir porté des coups de couteau. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1896  -  L’accident d’Argences.  -  Jeudi soir, l'omnibus faisant le service d'Argences à la gare transportait quatorze voyageurs. En passant près d'un camion traîné par plusieurs chiens, les deux chevaux eurent peur, firent un écart, et se précipitèrent dans le fossé de la route. L'omnibus fut renversé. Dans la chute, plusieurs personnes ont été blessées. L'état de l'une d'elles est fort grave. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  La chasse au lapins.  -  La chasse au lapin qui était permise en temps prohibé vient d'être singulièrement restreinte. Elle ne sera plus permise que pour huit jours seulement aux propriétaires et fermiers, qui auront donné des preuves de l'abondance du lapin sur leurs terres et des ravages causés par lui. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Congés des jours gras.  -  Les congés des jours gras dans les lycées et collèges ont été fixés aux lundi 17 et mardi 18 février. Les cours reprendront le mercredi 19. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Mouvement de la population dans le Calvados.  -  Voici le relevé de la population dans notre département en 1895. Population : 429 417 habitants ; mariages, 2 895 ; divorcés, 100 ; naissances, 8 453, dont 7 436 légitimes et 1 017 illégitimes ; décès, 10 709. Excédent des décès sur les naissances. 2 256. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1896  -  Escroquerie.  - Dernièrement, M. Deschamps, hôtelier à Argences, recevait la visite d'un individu parfaitement mis, se donnant comme un sieur Houllet, 34 ans, voyageur de la grand maison de graines C. Demaiffe et fils, du Nord de la France. Comme il devait rester dans la contrée plusieurs jours, il demanda une chambre et de plus prit pension à l'hôtel pendant ce laps de temps. Un matin, il quittait l'hôtel en disant à M. Deschamps qu'il allais faire une tournée aux environs, mais on ne l'a pas revu et les recherches faites pour découvrir ses traces sont restées sans résultat. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Argences.   -    Hameau du Fresne.  -  Fête St-Ctoud, le dimanche 6 septembre, jeux et divertissements, tir à la carabine, nombreux prix, bal, illuminations, retraite aux flambeaux et feu d'artifice par la maison du Bonhomme. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Tué d’un coup de pied de cheval.   -   Le sieur Pierre Duclos, 63 ans, journalier à Urville, étant au marché d'Argences, entra dans une écurie, un cheval lui lança un coup de pied tellement violent qu'il tomba à la renverse. Transporté à son domicile, Duclos est mort le lendemain dans la soirée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Arbuste en fleur.   -   A Argences, un lilas blanc qui a poussé dans le mur de l'ancien cimetière est en fleur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Malades en souffrance.  -  A Argences, il y a deux médecins et un officier de santé ; à Amfréville, il y a deux officiers de santé, et à Troarn, chef-lieu de canton, il n'y a qu'un médecin. Beaucoup de malades sont, par suite, en souffrance, ils demandent un second médecin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Le tirage au sort.  -  L'examen des tableaux de recensement de la classe 1896 et le tirage au sort commenceront le 18 janvier 1897. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1897  -  Noyé.  -  Le sieur Hippolyte Cousin, 73 ans, journalier, à Argences, rentrait chez lui, dimanche la nuit, après la fête patronale. Trompé par l'obscurité, il s'est noyé en tombant dans la Muance, où son cadavre a été découvert. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1897  -  Les rouges et les noirs.  -  Le bourg d'Argences a été pendant quelque temps en pleine révolution à cause des coups de langue et autres coups échangés entre les époux Renou, bouchers, et les époux Beaunieux, marchands de charbon. Chacun des deux ménages avait ses partisans auxquels restera le nom de Rouges ou de Noirs, selon leurs préférences pour les bouchers ou les charbonniers. Les Renou et les Beaunieux ayant porté plainte, chacun de leur côté, l'affaire est venue en police correctionnelle et le tribunal a renvoyé à peu près dos à dos les Rouges et les Noirs en condamnant Renou et Beaunieux à chacun 16 francs d'amende, mais en obligeant ce dernier à verser, en plus, 60 fr. de dommages-intérêts et à payer les 4/5e des dépens. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1897  -  Deux enfants en trois jours.  -  La dame Donné, habitant Argences, accouchait, le jeudi matin, d'un garçon et le dimanche, à midi, d'un autre garçon. La mère et les enfants se portent bien. Ces deux accouchements ont été pratiqués par Mme Pernelle, sage-femme. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1898  -  Mesures sanitaires.     L'entrée du bétail espagnol et portugais est interdite en France à cause de la fièvre aphteuse. 

— M. le préfet du Calvados vient, de prendre un arrêté relatif aux mesures à prendre pour l'introduction et la mise en vente, dans le Calvados, des moutons destinés à la boucherie et provenant de départements affectés de fièvre aphteuse ou de clavelée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Chien empoisonné.    Un chien appartenant au sieur Drouet, cafetier à Argences, était sorti quelques minutes, un quart d'heure après être rentré, il mourait. A l'autopsie, on a trouvé dans l'estomac de l'animal une boulette de chair avec du poison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Audacieux voleurs.   -   Des malfaiteurs ont pénétré, à l'aide de fausses clefs, dans le marché couvert d'Argences et ont fait main basse sur des marchandises contenues dans quatre grandes caisses dont ils avaient fracturé les serrures. Ces marchandises appartenaient au sieur Simonnet, marchand de nouveautés à Moudeville, prés Caen, qui subit une perte de 2 000 francs au moins.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1899  -  Suicides.   -   Le sieur Pierre Cauvet, 67 ans, cultivateur, ancien maire d'Allemagne, s'est donné la mort en se tirant deux coups de revolver dans la tempe droite.

Le désespéré souffrait dans la tête d'un coup de soleil qu'il avait reçu, il y a environ quinze jours.

— On a trouvé mort, à son domicile, le sieur Stanislas Quesnel, 51 ans, couvreur à Argences. Le corps reposait sur une couverture, le bras gauche ployé sur la poitrine. Le malheureux s'était suicidé à l'aide de deux réchauds de charbon. On ignore les causes de cet acte de désespoir.

— Pendant l'absence de sa fille et de son gendre, le sieur Michel Grouard, 82 ans, demeurant à Marolles, près Lisieux, s'est pendu dans sa chambre à l'aide de deux foulards.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Tentative d’incendie.   -   Voyant de la fumée s'échapper d'une grange contenant de la paille d'avoine et appartenant à M. Barassin, propriétaire à Argences, des voisins accoururent avec le propriétaire et constatèrent que, par un trou pratiqué dans le mur, on avait passé des matières combustibles allumées. 

Ce commencement d'incendie a été éteint sans occasionner de dégâts. Une enquête se poursuit.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Enfant brûlé vif.  -  Le petit Renault, 15 mois, dont le père est charron à Argences, est tombé de sa chaise dans la cheminée où se trouvait une casserole pleine de lait bouillant. Le pauvre bébé a eu le corps, les jambes, la tête et les yeux atteints par le liquide. Malgré tous les soins, il est mort dans d'horribles souffrances. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1900   -   Affaires de bêtes.  -   « Quand les canards s'en vont par deux, c'est qu'ils ont à causer entre eux », dit la chanson. 

Faut croire que les canards d'Argences se disaient des choses qui n'étaient pas du goùt du maire, car il vient de rééditer un vieil arrêté interdisant à ces pauvres bêtes de canards d'aller batifoler sur les eaux de la Muance qui traverse la commune d'Argences. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1900  -  Coup de couteau.  -  Dimanche soir, quatre jeunes gens d'Argences, en se promenant, croisèrent le nommé Cerutit, âgé de 18 ans, ouvrier de fabrique, depuis peu de temps au pays, qui, à plusieurs reprises, passa devant eux. L'un des jeunes gens lui demanda ce qu'il voulait. Au même moment, Cerutit s'élança sur le sieur Croissier, 19 ans, qu'il renversa et frappa d'un coup de couteau près de l'œil droit. La blessure n'aura pas de suites. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 154    ARGENCES (Calvados)  -  Place Rabasse et Rue de Caen

643  ARGENCES   -   Hospice Letavernier-Pitrou

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