UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ARGENCES

Canton de Troarn

Les habitants de la commune sont des Argencais, Argencaises


Mars 1901   -   Morts de congestion.  -  Le sieur Arsène Léveillè, 54 ans, toucheur de bestiaux, est tombé sur la route de Lisieux, prés Mailloc, frappé d'une congestion occasionnée par Ie froid. Il a été transporté à l'hospice d'Orbec où il est mort en arrivant.

— Le sieur-Galopin, horloger à Caen, est tombé, pris d'une congestion, dans la boutique qu'il occupe à Argences le jour du marché. Il a été ramené à Caen, où il est mort. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   Mari pas tendre.  -   La gendarmerie de Moult procede à une enquête relativement à des voies de fait dont se serait rendu coupable Ie sieur Auguste Louis dit Leclerc, 63 ans, boulanger à Argences, sur son épouse. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1901   -   Victimes de leur imprudence.  -  Le sieur Désiré Villeroy, 47 ans, journalier à Saint-Crespin, près Mézidon, venait de manger et était un peu pris de boisson, quand, selon son habitude, il crut faire un bel exploit en se baignant dans une mare. Ayant voulu trop s'avancer dans l'eau, quoique ne sachant pas nager, il perdit bientôt pied.

Un camarade, qui se baignait en même temps, se porta à son secours, mais il ne put le sauver et on ne retira qu'un cadavre.

— Le sieur Mottard, 68 ans, cultivateur à la Rocque, près Vassy, avait eu le tort, comme cela arrive malheureusement trop souvent, de passer autour de son bras le lien arec lequel il ramenait sa vache à l'étable. L'animal, ayant subitement pris peur, entraîna dans sa course le sieur Mottard qui a succombé aux blessures qu'il avait reçues.

— Louis Romain, 12 ans 1/2, né à Tour, près Bayeux, domestique chez M. Joly, propriétaire à Moult, revenait avec un domestique de chercher une charrette de foin. A l'entrée du bourg d'Argences, le jeune imprudent voulut monter sur la voiture en marche, malgré l'opposition du domestique, mais il glissa et tomba sous l'une des roues qui lui passa sur le corps. La mort a été instantanée.   (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1901   -   Morts accidentelles.  -  Le cadavre du sieur Bourdon, journalier à Huppain, qui travaillait comme maçon aux ateliers du génie, à Port-en-Bessin, a été trouvé dans le port. Le visage du noyé était affreusement mutilé. Les yeux étaient mangés par les crabes. La mort parait accidentelle. Bourdon laisse une veuve et deux enfants, un de 7 ans et l'autre de 4 mois.

— Le sieur Adolphe Anger, journalier à la Lande-Vaumont, près Vire, est tombé du haut d'une voiture pleine de gerbes et s'est brisé le crâne. La mort a été instantanée. Il laisse une veuve et quatre enfants.

— Le sieur Désiré Lebourgeois, 69 ans, journalier à Argences, s'est noyé à Moult, dans le canal dit « d'Argences », en puisant de l'eau.

— Le sieur Zéphir Goujot, 68 ans, journalier à Airan, près Argences, qui était monté sur une meule de paille, perdit tout à coup l'équilibre et tomba sur le sol. Le malheureux est mort quelques instants après. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Médaillés d’honneur.  -   La médaille d'honneur des épidémies a été décernée a la dame Demeule, à Gonneville-sur-Honfleur, qui a fait preuve de dévouement pendant l'épidémie de variole qui a sévi, cette année, dans cette commune.

— Le sieur Émile Maheux, cantonnier à Isigny, a obtenu une médaille d'honneur pour bons et longs services.

— Une médaille d'honneur du travail a été décernée à la demoiselle Marie Lassery, perleuse depuis quarante ans dans la même maison à Argences. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901    -   Arrestation.  -  Le sieur Jean Papon, 44 ans, voyageur de commerce à Argences, a été arrêté par les agents de la sûreté, en vertu d'un mandat d'arrêt du juge d'instruction du Havre, sous l'inculpation de vol. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Un gamin qui promet.   -   La dame Voisin,[1]débitante à Argences, s'était absentée pendant quelques instants. En rentrant chez elle, elle s'aperçut qu'on lui avait volé dans son comptoir un porte-monnaie contenant 18 fr. 50.

Ses soupçons se portèrent sur un jeune mendiant de profession, Léon Maheut, 12 ans, demeurant chez ses parents, à Conteville. Voyant le gamin dans la rue, elle le menaça de le faire arrêter. Elle obtint ainsi du jeune Maheut la restitution de son argent qu'il avait caché au pied d'une haie.

Ce précoce voleur a déjà sur la conscience plusieurs méfaits au sujet desquels la justice informe. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Mort accidentelle.   -   En revenant de la gare de Moult-Argences, près d'un passage à niveau, M. Lermat, fromager, eut sa voiture arrêtée par les brancards d'un véhicule qui se trouvait en travers de la route. Il descendit et trouva à terre le cadavre du conducteur, Pierre Lainé, 70 ans, employé chez M. Lechartier, boucher à Argences.

L'enquête a appris que la voiture, n'étant pas éclairée, a été heurtée par celle de M. Gibert, cultivateur à Chicheboville, lequel était ivre, n'avait pas de lanterne non plus et lançait son cheval à toute allure ! Il avait même, auparavant, failli écraser, la demoiselle Angot, couturière. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Cadavre abandonné.   -   Le cadavre d'enfant nouveau-né, trouvé dans un bois de sapins de Moult-Argences, avait été abandonné par sa mère, Marie Jouanne, 32 ans, domestique chez le sieur Castel, cultivateur, à St-Sylvain. L'enfant était mort naturellement. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1904  -   Le fils, l’argent et la cousine.   -   Un jeune homme de 24 ans, Adrien Thouroude, journalier à Argences, a pris la poudre d'escampette en emmenant une cousine à lui et 500 fr. pris dans l'armoire paternelle. 

M. Thouroude père promet une récompense à qui lui ramènera son fils, son argent et la cousine par dessus le marché. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1904  -   Vieux époux.   -   Il y a quelques jours mourait un journalier d'Argences, le sieur Arsène Etienne, âgé de 88 ans. Sa femme, 87 ans, vient de le suivre dans la tombe, Ils étaient mariés depuis le 4 juillet 1836. Leur union a donc duré presque 63 ans. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Rémouleurs au violon.    -   Joseph Binet, 41 ans, rémouleur à Argences, près Caen, et sa femme Suzanne, femme Foucher, 19 ans, sa fille, Eugène Foucher, 25 ans, son gendre, se trouvaient à Almenèches. 

Le soir ils entrèrent chez une débitante où ils se prirent de querelle et firent tant de tapage qu'on dut aller chercher le garde-champêtre. Celui-ci voulut les conduire au violon. Mais les Binet lui administrèrent une raclée. Des gens de la commune prêtant main forte, on put mettre le quatuor au violon, et les gendarmes de Mortrée furent mandés. Ceux-ci arrivèrent à une  heure du matin pour emmener la compagnie. 

Il n'y avait plus que trois individus. Le père Binet s'était sauvé par dessous la porte, et si les gendarmes n'étaient pas arrivés si vite, peut-être auraient-ils trouvé, la cage vide. 

Ils emmenèrent les trois pochards et retrouvèrent le père Binet au sortir du bourg, où il attendait ses amis. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1904   -   Sous une roue de moulin.   -   A Argences, le jeune Maurice Badet, 10 ans, était allé puiser de l'eau à la rivière, au moulin de M. Saulnier. Il s'approcha trop près, sans doute, de la roue en marche, car il fut entraîné tout à coup et disparut. 

La roue s'arrêta, mais il fallut une heure d'efforts pour retirer le malheureux enfant qui avait été tué sur le coup. Il avait la poitrine et la cuisse brisées et une horrible blessure à la tête. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1907 - Inauguration de l'hospice. - Le dimanche le  20 octobre aura lieu l'inauguration de l'hospice, sous la présidence de M. Henry Chéron, député du Calvados, Sous-secrétaire d'État à la guerre ; de M. le Préfet du  Calvados ; de M. Boivin-Champeaux, Sénateur ; de MM. Dalarbre, Conseiller général et Fontaine Conseiller d'arrondissement avec le concours de la  musique du 36e d'infanterie. - Le dimanche le  20 octobre aura lieu l'inauguration de l'hospice, sous la présidence de M. Henry Chéron, député du Calvados, Sous-secrétaire d'État à la  guerre ; de M. le Préfet du  Calvados ; de M. Boivin-Champeaux, Sénateur ; de MM. Dalarbre, Conseiller général et Fontaine Conseiller d'arrondissement avec le concours de la musique du  36e d'infanterie.

Samedi 19, à 8 heures et demie grande retraite aux flambeaux, avec le concours de la Musique municipale et la Compagnie des sapeurs-pompiers ; salves d'artillerie.

Dimanche 20, à 9 heures, distribution de pain et de viande aux pauvres.

À 10 heures et demie, réception des personnages officiels ; défilé et inauguration des plaques indicatrices des principales rues ; remise des médailles aux anciens ouvriers et serviteurs ;  inauguration de plaques commémoratives dans les écoles de filles et de garçons.

À 11 heures et demie, grand banquet par souscription.

À 1 heure et demie, départ du cortège pour la cérémonie ayant lieu à l'hospice.

À 2 heures, inauguration de l'hospice ; vin d'honneur.

À 4 heures, concert par la musique sur la place du marché ; jeux divers dans différents quartiers.

À 8 heures et demie, feux d'artifice.

À 9 heures, grand bal gratuit sous la halle aux grains.

 

Février 1913  -  Explosion à l'usine à gaz  -  Une très violente explosion, dont la cause est encore inconnue, s'est produite à l'usine à gaz d'Argences. De nombreux carreaux ont été brisés  et une partie de la couverture de l'usine a été fortement endommagée. Il y a heureusement pas eu d'accident de personne.  

 

Mars 1915  -  Les désespérés.  -  Échappant à la surveillance dont elle était l'objet, une pensionnaire de l'hospice de vieillards d'Argences, la demoiselle Clémentine Lenormand, 67 ans, est allée se noyer dans la « Muance ». Cette malheureuse, qui était neurasthénique, avait manifesté plusieurs fois l'intention de se suicider.  

 

Mars 1916  -  Macabre découverte.  -  On a découvert, dans un fossé, au lieu dit « la fosse Bernay », à Argences, le cadavre du sieur Émile Devicq à Magny-le-Freule. Il avait succombé à une congestion. Quelques jours avant, Devicq avait été pris de congestion, alors qu'il travaillait chez M. Harel, à Magny. Il avait été alité pendant cinq jours, puis, dans un accès de fièvre, était parti subitement et on ne  l'avait plus revu.  

 

Juin 1916  -  Nos gas !  -  Dans un numéro de septembre dernier, nous avions présenté à nos lecteurs quelques-uns de nos gas normands et particulièrement Albert Levillain, d'Argences, qui, ayant d'abord servi dans les sous-marins et devenu capitaine de port à Saigon, venait de se faire renvoyer en France et incorporer dans l'aviation maritime. Levillain a maintenant la Croix de guerre avec palme, gagnée à quelques 3 000 mètres au-dessus d'Ostende, et il a été nommé commandant d'escadrille en raison des services nombreux qu'il rend journellement  dans son poste périlleux.

 

Juin 1916  -  Le temps qu’il fait.  -  Il a plu le jour de Saint-Médard, grand pleurard, mais, Il n'est rien tombé le jour de Saint-Barnabé, pour la bonne raison que ce saint a été, cette année, rayé de la plupart des calendriers, on ne sait trop pourquoi. Les savants expliquent que les périodes de mauvais temps actuelles sont dues aux immenses champs et montagnes de glaces détachés, brusquement du pôle  par les chaleurs anormales d'il y a quelques semaines. Le Gulf Stream a entraîné ces glaces jusque dans les mers tempérées. L'activité calorique du soleil, particulièrement intense cette année, a causé ces ruptures, et les glaces, au lieu de fondre la-haut, ont fondu sur nous. Cela revient à dire que, s'il fait si froid, c'est parce que le soleil chauffe trop. Qu'il se calme donc un peu pour qu'où sue !

 

Janvier 1917  -  Tué par une vache.  -  En allant conduire ses vaches au pré, M. Auguste Godefroy, 70 ans, cultivateur à Argences, fut assailli par l'une d'elles qui le renversa et le piétina avec une telle fureur que le malheureux eut le nez écrasé, la mâchoire fracassée et un oeil sorti de l'orbite. Malgré les soins qui lui furent prodigués, il succomba peu après.  

 

Juillet 1917 -  Pincée quand même.  -  Deux laitières, la dame Wattelet, d'Argences, et la dame Retout, de St Pierre-du-Jonquet, se trouvèrent, l'autre jour, en présence de l'agent de répression des fraudes, qui émit la prétention d'effectuer un prélèvement dans les channes de ces dames.

Croyant sans doute se soustraire à une sanction possible, ces dernières retournèrent leurs récipients sens dessus dessous. C'était clairement avouer que leur lait était baptisé. Bien entendu, l'agent put vérifier ce lait ; mais les deux femmes furent condamnées, quelques jours plus tard, à 50 fr. d amende chacune par le Tribunal correctionnel de Caen.

 

Juin 1918  -  Vol et port illégal de décorations.  -  Le soldat Léon Besognet, 42 ans, à Caen, du 18e régiment d'infanterie, à Evresey, actuellement en congé de convalescence, arriva chez lui un certain dimanche et donna à sa femme une somme de 60 francs.

Il lui dit que c'était le prix de sa croix de guerre. Depuis quelques mois, en effet, et déjà lors de son mariage en janvier 1918, Besognet portait la croix de guerre et la daille militaire. La jeune femme ne fut donc pas étonnée. Mais ayant trouvé, dans un tiroir, un sac à main, elle en demanda la provenance à son mari. Celui-ci répondit d'abord qu'il l'avait trouvé, sur la route, et finit par avouer qu'il l'avait trouvé dans le train avec la somme de 60 francs. Mme Besognet avertit alors sa mère, qui a immédiatement prévenu la police. Besognet n'avait aucun droit à porter ses insignes et sera poursuivi pour vol et port illégal de décorations. Il a été arrêté à Caen au moment il s'apprêtait à prendre le train et a été mis à la disposition de l'autorité militaire.

 

Septembre 1918  -  Les frasques d’une garde-barrière.  -   La femme Allin, garde-barrière la gare de Moult, a beaucoup fait parler d'elle depuis la mobilisation. Ces jours-ci, elle s'est exhibée, dans une tenue militaire prêtée par un ami, sur la voie ferrée et sur le quai de la gare. Les gendarmes lui ont dressé procès-verbal pour port illégal d'uniforme.

 

Mars  1919    -     Suicide.   -   Une dame Bernard, d'Argences, a été trouvée pendue dans son grenier. La pauvre femme n'avait jamais pu se consoler de la mort de son fils, décédé il y a  quelques mois à l'age de douze ans. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Mai  1919  -  Blessures accidentelles.  -  Le caporal Marcel Champion du 36e  régiment d'infanterie, vaguemestre au poste annexe des P. G. à Moult, se trouvait le 17 mai, vers 21 heures,  chez sa fiancée Madeleine Drée, habitant avec sa mère à Argences. Il était porteur d'un revolver d'ordonnance non chargé, qu'il avait placé sur le bord d'une commode dans une chambre contiguë à la cuisine. 

Sur le point de partir, Champion retira son revolver des mains de Mlle Drée qui s'en était emparée pour l'examiner et faisait fonctionner la détente. 

Champion au moment de partir plaça deux cartouches qu'il avait dans, sa poche dans la chambre ou barillet. Il tenait le revolver le long de sa Jambe droite, le canon dirigé vers la terre. A ce moment Mlle Drée voulut s'opposer à son départ. Elle le saisit à bras le corps. Comme le caporal voulait se dégager, le coup partit accidentellement et atteignit Mlle Drée à la hanche droite. 

Après examen, le Dr. Guiton, d'Argences, a ordonné le transport d’urgence de la blessée à l’hôpital de Caen. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Février 1920  -  Coup de pouce.  -   C'est dans la nuit du samedi à dimanche que nous allons devenir tous riches, en économisant, d'un coup, 250 heures de feu et de lumière ! En effet, l'avance de l'heure part, cette année, du 14 février et elle durera jusqu'au 25 octobre.

Nous allons donc recommencer et vivre en désaccord avec le soleil, la lune, les étoiles, les fleurs, les petits oiseaux, les coqs, les vaches, les cultivateurs et le bon Dieu par dessus le marché.

Ça ne fait rien, nous avons l'habitude ! Pour que l'avance prématurée de l'heure ne soit pas trop préjudiciable à la santé des écoliers, les entrées de classes, ne seront pas avancées avant Paques. Alors nos gosses vont manger une heure après nous !

On dit qu'en Amérique cette avance de l'heure n'est plus pratiquée. Pourtant les Yankees sont gens pratiques. Sans doute se trouvent-ils assez riches pour se dispenser de faire des économies de bouts de chandelles. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  Le Gaz.  -    Onze sous le mètre cube ! C'est un peu cher tout de même. Et encore pour ce prix là, nous n'en avons pas autant que nous en voulons ! Pour nous consoler on nous annonce que, d'ici quelques jours nous pourrions bien ne plus en avoir du tout. Il parait que les bateaux de charbon, à peine sortis des ports anglais, sont forcés d'y rentrer.

Pourtant notre Cie du gaz est anglaise elle-même et nous devrions être encore éclairés quand partout on est à tâtons. Inutile de dire que, dans toutes les villes de la régions l’éclairage au gaz est supprimé ou considérablement réduit. On parle de faire de l'hydrogène avec du bois. Y réussira-t-on et si on y réussit, combien faudra-t-il payer ce nouveau fluide ? (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  V’la les masque !  -  La grippe « reprend du vif ». Sale maladie, s'il en fut ! Pour éviter !a contagion, des précautions sont utiles assurément. Reste à savoir si celles qu'on nous indique, par voie d'affiches, sont vraiment efficaces. Il faudrait n'approcher les malades que le visage recouvert d'un triple masque de gaze ou de tarlatane. Combien de personnes consentiront à se masquer ainsi, après Carnaval, et au risque de fiche le trac à ceux qu'ils auront à soigner.

Ne rions pas trop de la grippe cependant. Elle a fait ses preuves comme meurtrière et il vaudrait encore mieux suffoquer un peu derrière trois tarlatanes que d'étouffer pour de bon dans une péremptoire congestion.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  La crise du gaz.  -  Le gaz part de partout. Caen est toujours restrictionné. Bayeux le paierait 0 f. 91 le mètre cube, si on lui en donnait, mais les cornues de son usine sont, depuis longtemps, refroidies.

A Condé, on est aussi à tâtons et il y a si peu d'espoir d'obtenir du gaz à nouveau que la Compagnie propose à ses abonnés d'enlever les compteurs et de sceller les robinets.

A Argences, il est question de faire payer le gaz 35 sous le mètre. Ça le mettra cher la lieue !   (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1920   -   Mortel accident de travail.   -   Un jeune homme de 20 ans, André Carpentier, était occupé à charroyer des arbres, pour le compte de son patron, M. Calonne, entrepreneur de transports à Argences. 

A un moment, le jeune homme s'appuya la  poitrine sur la flèche d'une voiture, dite « diable ». Pendant qu'on dételait un cheval, la flèche se releva tout à coup et précipita contre un arbre le malheureux jeune homme, qui succomba le lendemain. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  Le coupable ?   -   L'enquête qui se poursuit sur l'assassinat de Mlle Fauvel à Argences, a amené l'arrestation de deux individus, l'un à Caen, au café Brault, rue de Bras, par la police municipale. C'est un Algérien de 21 ans. Akir ben Ahmed, demeurant rue St-Pierre. L'autre par la gendarmerie d'Argences, un Belge, vivant avec une amie dans une localité voisine. L'Algérien a été confronté avec les principaux témoins de l'affaire. Aucun ne l'a reconnu. Il semble devoir être mis hors de cause. Quant au Belge, il a été amené à Caen. . (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   Le feu.   -   Deux jeunes enfants, Albert Clerfond, 5 ans, et Albert Lemonnier, 7 ans, ont, en jouant, enflammé du papier qu'ils ont placé dans une meule de foin appartenant à M, Charles Labbé, cultivateur à Cresserons, canton de Douvres. Les dégâts, qui ne sont pas assurés, sont évalués à 30 000 francs.

— Un incendie dont les causes sont inconnues a détruit une meule de blé et d'avoine appartenant à M. Joseph Matte, cultivateur à Bény-sur-Mer, canton de Creully.

Préjudice : 20 000 francs.

— Le feu, allumé, croit-on, par l'imprudence d'un fumeur, a détruit 150 mètres de haie et deux mutons de foin au préjudice de M. Albert Lecarpentier, cultivateur aux Authieux-sur-Calonne, canton de Blangy-le-Château. Les pertes sont de 1 400 francs.

— Douze hectares de taillis appartenant à M. Albert Meyers, propriétaire du château de St-Gilles, près d'Argences, ont été la proie des flammes. Les dégâts évalués à 14 000 fr. ne sont pas assurés. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1921  -   Sur les routes.   -   Au carrefour des routes de Vimont et de Moult, les gendarmes d'Argences, en tournée de nuit, ont trouvé Auguste Louvel, 51 ans, baignant dans une mare de sang et portant à la tête une large blessure. On suppose qu'élan! ivre, Louvel est tombé sur une pierre et s'est blessé.

 (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Les héros retrouvés.    -   La Fédération Nationale des Poilus d'Orient vient d'aviser l'Amicale des Anciens d'Orient du Calvados que, ces jours-ci, sont partis de Marseille à destination de Caen où ils devront arriver (en gare) le 7 mai à 1 h. 21, quatre cercueils contenant les restes de Legendre Eugène, sergent, 8e R. I., à Caen : Bucher Alcide, soldat, 54e R. Col., à Argences : Cussy René, soldat, 20e Es. Tr., à Fontaine-Henri : Laurent Camille, soldat, 1er R.Et., à Dives-sur-Mer.

Les familles des glorieux disparus trouveront une consolation précieuse à leur légitime douleur dans le retour de ces chères dépouilles. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Tout Argences en l’air.    -   Les Argençais ont eu l'heureuse idée d'organiser une fête d'aviation, qui aura lieu dimanche, 18 juin, et se continuera le lendemain. Deux aviateurs réputés y prendront part. Fronval, sur son avion Morane, et Trabaud, sur avion Henriot ; une femme hardie Mlle Mezières, se laissera tomber 500 mètres en parachute.

Même la fête sera religieuse aussi, il y aura une messe en musique et baptême d’un avion par le curé de la paroisse, retraite aux flambeaux, courses cyclistes, des jeux et des attractions puis un bal la compléteront.

Grâce à l'initiative de M. Cailloné, conseiller d'arrondissement, des personnages officiels et des journalistes seront conviés à cette fête, à laquelle nous souhaitons beau temps et bonne réussite. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Les dangers de l’essence.   -   Une ouvrière tuilière d'Argences, Mlle Louise Lecarpentier, 64 ans, a été trouvée brûlée vive dans sa maison où elle habitait seule et assez éloignée du voisinage. Une lampe à essence se trouvait près d'elle. On suppose que la pauvre fille a dû la renverser et a mis le feu à ses vêtements. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  La manie de l’accusation.   -   Une accusation concernant l'assassin de Mlle Fauvel, rentière à Argences a été portée par un domestique de ferme du Ham, canton de Cambremer, Raymond Lecouvreur, contre son propre frère Felix, 24 ans, qu'il a accusé d'être l'auteur de ce crime. Lecouvreur n'a apporté aucune preuve à l'appui de son dire, si ce n'est une simple similitude de signalement avec un individu rencontré dans les parages de Moult au moment du crime.

Raymond Lecouvreur aime volontiers boire un coup et ne peut guère être pris au sérieux. Cependant on a fait quelques recherches qui n'ont pas abouti. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923  -  Un enfant se tue en tombant du train.  -  Un terrible accident de chemin de fer s'est produit cette nuit aux abords de la gare de Moult-Argences. La famille Caresegundo,  d'origine syrienne, qui retournait à Beyrouth, avait pris place dans le transatlantique qui passe à Caen vers 22 heures. Un peu avant la gare de Moult, un garçonnet de 5 ans, qui depuis un moment jouait avec la serrure de la portière se trouvant à contre-voie, réussit à l'ouvrir. Le pauvre enfant perdit l'équilibre et fut précipité sur la voie où il s'écrasa. 

La gare de Moult, immédiatement prévenue, fit entreprendre des recherches et on découvrit le cadavre du jeune Caresegundo, à proximité du passage à niveau, à environ 200 mètres de la gare. 

La mère et les sœurs de la victime ont continué leur voyage jusqu'à Paris où elles attendront M. Caresegundo resté à Moult pour remplir les formalités nécessaires à l’inhumation, qui a  eu lieu cet après-midi. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Mai 1923   -  Knock-out.   -   A Argences, au cours d'une rixe, Julien Quesnay, 22 ans, domestique a frappé si violemment le journalier André Panthou, 22 ans, également d'Argences, qu'il lui a brisé la mâchoire. On à dû le transporter à l'hôpital de Caen. Quesnay a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Lugubre rencontre.   -   Au passage à niveau de La Tuilerie d'Argences, une automobile des Pompes funèbres de Caen que conduisait M. Ledard et dans laquelle se trouvait un cercueil qu'on devait inhumer à Mézidon, a manqué d'être tamponnée. Le conducteur, apercevant le train à 25 mètres du passage à niveau, bloqua ses freins. Il réussit à passer quand même en obliquant un peu sur la gauche, mais il alla se jetée dans le fossé. L'essieu a été tordu et une roue brisée. Le mort ne s'est aperçu de rien. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Le crime d’une brute.   -   Un journalier d'Argences, Charles Vautier, 46 ans et sa concubine, la veuve Bonneau, 36 ans, ne vivaient pas toujours en parfaite intelligence. Vautier buvait beaucoup et devenait alors fou furieux. Des scènes de violences éclataient souvent dans le faux ménage.

Lasse de mener cette pénible existence, la veuve Bonneau congédia son amant. Un de ces matins, Vautier se présenta chez elle et lui demanda de reprendre la vie commune. Sur le refus de la femme, une discussion s'éleva. La brute saisissant alors la veuve Bonneau, la renversa à terre et se mit à la frapper sauvagement. Atteinte au ventre, la malheureuse, qui était enceinte de huit mois, poussa un cri déchirant et s'affaissa dans une mare de sang.

Des voisins accourus, transportèrent la veuve Bonneau sur son lit en attendant l'arrivée d'un médecin et de la gendarmerie. Pendant ce[1]temps, et sans seulement s'inquiéter de sa victime. Vautier s'installa à une table près du lit, et se mit à boire.

L'état de la pauvre femme, qui a été transportée à l'hospice d'Argences, est désespéré. Vautier a été écroué à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1924  -  Un réveillon sanglant.  -  Située à quelques Kilomètres de Caen, la jolie commune d'Argences bien connue des touristes qui visitent notre région a toujours séduit, les promeneurs par le charme de ses paysages pittoresques, la teinture verdoyante de ses grands bois, ses coteaux en amphithéâtre dont, les flancs étaient couverts jadis de vignes florissantes qui fournissaient encore au siècle dernier un vin exquis fort apprécié des gourmets. Les vignes ont disparu, des pommiers robustes leur ont succédé mais ce pays est resté l'un des plus̃ fertiles de la Normandie, et sa population y trouve des ressources de toute nature. Tout le monde enviait le sort de cette sympathique population rurale, lorsqu'il y a quelques années une sombre histoire vint, obscurcir le ciel de ce paradis terrestre. Argences devint célèbre par l’abominable mystère de !a femme sans tète. Deux nouveaux crimes sur  lesquels la justice fut impuissante à faire la lumière devaient donner à la petite bourgade une réputation sinistre.
 Mercredi dans la soirée, un jeune domestique de ferme, Lucien Chantreuil, 17 ans, dont la mère réside à Argences, se présentait avec quelques camarades de son âge à l'hôtel  Chanteloup. Les jeunes gens prirent ensemble plusieurs consommations. Lorsque sonna la messe de minuit, le groupe se dirigea vers l’église et Lucien Chantreuil et ses amis voulurent troubler par une attitude indécente le recueillement des fidèles qui assistaient à la cérémonie.

Le domestique ayant allumé une cigarette fut expulsé. Un peu honteux du scandale, ses acolytes sortirent et rentrèrent tranquillement à leur foyer, il savaient que leur camarade était redouté dans la commune des bruits fâcheux couraient sur son compte et on évitait de se rencontrer avec lui.
Errant seul dans les rues désertes Lucien Chantreuil se trouva tout-à-coup devant la demeure d’une sexagénaire Mlle Marie Leclerc, âgée de 76 ans. Un abominable dessein
surgit dans  son  cerveau surexcité  par  la boisson. Il frappa à la porte de la vieille fille. N'obtenant pas de réponse, Lucien Chantreuil démolie à coups de pied le panneau de cette porte. Il n’osa pas  pousser plus loin sa tentative et s'éloigna. Mais, sous l'impulsion de ses instincts de brute, le déséquilibré gagnait quelques instants après une autre maison isolée 500 mètres de l'agglomération, celle de la Veuve Marcotte âgée de 65 ans. Deux heures sonnaient au clocher de la petite église.

Le drame
Pour ne pas éveiller l'attention Lucien Chantreuil avait, traversé des vergers pour arriver à l'immeuble solitaire. Mme Marcotte, qui a deux enfants établis à Caen et à Deauville,
vit simplement d’une pension de 800 francs qui lui a été attribuée à la mort d'un troisième enfant tué pendant la guerre. La pauvre femme vit dans le plus complet dénuement. Étant sur le point de quitter le pays pour se rendre chez l'un de ses fils, dans l'immeuble composé du rez-de-chaussée ou elle occupe ne restaient plus qu'un lit de fer, un buffet vermoulu, une table et une chaise.

Surprise par les appels du garnement, la veuve Marcotte se leva et ouvrit. A peu près aveugle depuis quelque temps, elle avait reconnu à la voix, le domestique de M. Andrieux  qui était, plusieurs fois entré dans son pauvre logis.
Une scène indescriptible se déroula quelques minutes, après. La sexagénaire venait de remonter sur son grabat lorsque le misérable, après avoir allumé une bougie, s'approcha du lit. Comprenant le but odieux de son agresseur, Mme Marcotte appela au secours son voisin M. Bertin dont l’habitation est située à 200 mètres. Ses appels ne
furent pas entendues. L'ignoble personnage, craignant d'être surpris, s'empara de sa victime et l’étendit sur le sol pour assouvir sa passion. Devant la résistance qui lui était opposée il proféra des menaces.

Son attentat accompli, Lucien Chantreuil pour étouffer les cris de celle qu'il terrassa, s’arma d'un solide gourdin et lui assena deux coups terribles sur la tète. Il lui donna ensuite avec son sabot, un coup de talon dans la jambe gauche. La violence du coup fut telle que le tibia fut brisé net et sortit des chaires.
Sous la vivacité de la douleur, la blessée eut la force d'appeler de nouveau au secours. C'est alors que le meurtrier, saisissant un fer à repasser qu'il avait trouvé à  l'angle de la pièce, broya la tempe de victime à l'aide de cet instrument. La mort avait été foudroyante.

Une mare de sang maculait les carreaux, Lucien Chantreuil fouilla le tiroir du vieux buffet et s'empara d'une quinzaine de francs. Muni de cette somme modique, il regagna le bourg et une demi-heure après il entrait au café Chanteloup resté ouvert. Aucune émotion ne paraissait sur les traits de l'assassin, qui joua tranquillement aux dominos une partie de la nuit avec des consommateur.

Vers 4 heures du matin le bandit avait rejoint la ferme de M. Andrieux. Il cacha derrière un coffre à avoine le bâton dont il s'était servi pour assommer la veuve Marcotte.

Lorsque le jour parut, Lucien Chantreuil aperçut des taches de sang sur son pantalon et sur sa veste. Il se rendit chez sa mère et prit d'autres vêtements.

C'est au cour de la matinée qu'un voisin M. Bertin, découvrit le cadavre de Mme Mareotte et informa M. Donné adjoint au maire. On ne tarda pas à soupçonner l’auteur de cette  sanglante tragédie.
Le chef de brigade de gendarmerie Serre qui avait appris le bris de clôture commis la veille chez Mlle Leclerc, interrogea le dom
estique. Les taches de sangs restés sur les effets du coupable ne laissaient aucun doute sur sa responsabilité. Lucien Chantreuil ne tarda pas a passer des aveux complets. Il avoua cyniquement, qu'après son crime il avait passé « une  bonne nuit, sans aucun cauchemar ».
Le misérable a des antécédents déplorables au point de vue moralité et dans une affaire récente, son jeune age seul lui épargna la correctionnelle. Détail singulier : il s’était livré à diverses reprises à d'odieuses tentatives sur la personne
de femmes ayant passé la soixantaine.

 

Janvier 1925  -  Un drame sanglant pendant la nuit de Noël  -   A Argences, pendant la nuit de Noël, un domestique de ferme, Lucien Chantreuil, 17 ans, qui était entré dans la maison de la dame Marcotte, âgée de 65 ans, lui fît des propositions obscènes que cette femme, qui était couchée, refusa.

Chantreuil prit alors cette pauvre femme par les poignets et la fit tomber à bas du lit. Malgré la résistance qu'elle lui opposa, il lui fit subir les derniers outrages, et, comme elle se  débattait plus fort, il lui cassa la jambe d'un coup de sabot, sous la douleur et la honte, la malheureuse poussa des cris perçants, et allait réveiller les voisins lorsque le misérable saisissant un gourdin qu'il avait apporté lui en asséna de terribles coups sur la tête.

La pauvre femme s'était tue, mais, pour être bien sûr que sa victime ne reviendrait pas à elle, l'assassin s'empara d'un fer à repasser et s'acharna à nouveau sur ce corps pantelant, bientôt le crane ne fut plus qu'une bouillie sanglante.

Son crime accompli, Chantreuil s'empara d'une somme de 16 fr. qu'il trouva dans la maison et fut les dépenser au café.

Ce misérable a été arrêté. Avant d'entrer chez sa victime, Chautreuil avait frappé à la porte de la demoiselle Leclerc, âgée de 70 ans qui, heureusement pour elle, avait refusé de lui ouvrir.

Ses antécédents sont déplorables, il y a deux ans, il avait menacé de tuer une femme à laquelle il demandait à boire et de l'argent. De plus, d'ignobles actes de bestialité avaient été relevés à sa charge, cette graine de bandit était mûre pour le crime. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  13 300 communes ont élevé des monuments aux morts.    -  13 300 communes françaises ont a ce jour élevé des monuments à leurs habitants morts à la guerre. Presque toutes ont eu recours à l'Etat pour les aider à ériger ces monuments, ce qui a coûté au Trésor plus de 12 millions. Le gouvernement fait annoncer qu'il ne sera plus accordé d'autres crédits.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1925  -  Le verdict de la Cour d'Assise.  -  Le jury revient avec un verdict affirmatif avec circonstances aggravantes. En conséquence la Cour condamne Chantreuil à la peine de mort.

Janvier 1925   -  Un nouveau cadavre à Argences.   -  Mais il s'agit cette fois d'une mort naturelle.

Argences a connu, hier, une nouvelle émotion, qui, à la vérité, n'a pas duré longtemps. On avait trouvé, à quelque distance du « Frêne d'Argences », un nouveau cadavre.

On conçoit qu'un tel fait n'était pas pour rassurer l'opinion publique, et bientôt les bruits les plus sinistres étaient colportés jusqu'à Caen, d'autant plus qu'aujourd'hui même le Parquet se rendait au hameau des Vignes pour une reconstitution du crime que nous avons relaté il y a quelques jours.

Il y avait bien un cadavre, mais cette fois, heureusement, il n'y avait pas d'assassin. On avait trouvée morte hier matin, dans un hangar appartenant à M. Donné, adjoint au maire, une mendiante d'une cinquantaine d'années, dont l'identité n'a pu encore être établie, le seul papier trouvé sur elle étant un numéro du « Bonhomme Normand ».

Le décès était dû à une congestion occasionnée par l'alcool et le froid. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Janvier 1925   -  Le crime d’Argences.   -   Aujourd'hui, vers deux heures, le Parquet s'est transporté à Argences avec Chantreuil, l'auteur de l’assassinat de la veuve Marcotte, pour reconstituer le crime.

Une foule considérable n'a cessé de stationner, sous la pluie, devant la maison du crime, pendant les constatations, Chantreuil, que la gendarmerie protégeait à grand'peine contre l'hostilité de la foule, a fait preuve d'un cynisme révoltant, il n'a pas manifesté le moindre regret, encore moins la plus légère émotion. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Octobre 1925  -  Chantreuil est gracié.  -  L'assassin d'Argences, dont Me Sillard avait sollicité la grâce auprès du président de la République, ne subira pas le châtiment suprême : sa peine a été commuée en celle des travaux forcés à perpétuité.

 Le jeune meurtrier n'avait jamais désespéré de la clémence présidentielle et passait des nuits sans cauchemar au momentse décidait son sort.
Récemment, écrivant à sa mère, il la priait de le renseigner sur le cours des pommes d'Argences. Chantreuil n'a pas perdu le souvenir du « gros bère ».

C'est dans la cour de la prison qu'il fut rejoint par son avocat auquel il exprima ses vifs remerciements en apprenant la nouvelle de la mesure dont il bénéficiait. Chantreuil promit parait-il de racheter son crime par une conduite exemplaire.

 ARGENCES (Calvados)

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