15 Mai 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ARGENCES

Canton de Troarn

Les habitants de la commune sont des Argencais, Argencaises


Août 1926  -  Incendie.  -  Un violent incendie a éclaté hier soir à 22 heures dans un hangar de la tuilerie d'Argences. Les pompiers de la commune, alertés, se transportèrent vivement sur les lieux du sinistre. Ils préservèrent les bâtiments voisins. On avait dès le début fait sortir du dépôt tout proche, deux locomotives et du matériel de chemin de fer d'Argences. Les hangars en feu contenaient 150 bottes de foin, de 5 à 600 fagots et grand nombre de traverses pour la réparation des lignes, des barils d'huile, des voitures, toutes matières qui alimentèrent les flammes en constituant un immense brasier. Les pompiers restèrent toute la nuit sur les lieux du sinistre et purent empêcher l'extension.

Les dégâts sont uniquement matériels, mais d'un chiffre élevé. On ignore actuellement les causes de cet incendie. La gendarmerie de Moult procède à une enquête.

 

Août 1926  -  L’incendie de la Tuilerie.  -  Nous avons relaté hier, le grave incendie qui éclata ces jours derniers dans les dépendances de l'usine du Fresne d'Argences. Un immense hangar de 30 mètres de longueur sur 25 de largeur, servant au dépôt du matériel de la tuilerie, avait été tout entier la proie des flammes, avec les objets entassés à l'intérieur.

Le sinistre fit des progrès si rapides que les pompiers en arrivant sur les lieux, ne réussirent qu'à préserver les bâtiments voisins. Toute idée de malveillance parut d'abord devoir être écartée. Le hangar consumé était en effet, avant l'incendie, entouré par un robuste treillage de deux mètres de hauteur, et son accès rendu difficile par cette protection métallique.

Au cours de leur enquête, les gendarmes de Moult-Argences, pensèrent d'abord que le feu avait pu être communiqué par les deux locomotives remisées sous le hangar, mais le directeur de la tuilerie objecta contre cette hypothèse que les foyers et les cheminées des machines étaient toujours fermés avec le plus grand soin, avant de rentrer sous le hangar.

M. Serres, chef de brigade, apprit en procédant aux constatations, qu'un ouvrier récemment congédié, nourrissait une haine féroce contre les auteurs de son renvoi, et avait manifesté plusieurs fois des idées de vengeance.

Ils voulurent interroger cet homme irascible, Victor Gallon, 50 ans, qui demeurait dans une des cités construites à proximité de la tuilerie. En l'absence de son mari, la femme Gallon répondit sans aucun trouble aux questions des gendarmes, mais l'un des enfants, âgé de 13 ans, présent à l'interrogatoire, parut vivement émotionné. L'indice révélateur n'échappa pas à la sagacité de l'habile chef de brigade. Il demanda au jeune Gallon de l'accompagner un moment sur la route et en chemin, il le questionna avec un tel à-propos, que le gamin finit par dévoiler la cause de son embarras.

Au cours de la soirée, ou se clara l'incendie, il avait été chercher du cidre dans, un café du voisinage. Avant de rentrer à la maison, ajoute l'enfant, je m'étais arrêté un moment à hauteur du hangar. J'aperçus mon père qui se glissait à plat ventre sous la barrière établie devant le bâtiment. Je m'empressai de regagner notre habitation, que mon père rejoignit lui-même quelques instants après mon retour. Bientôt des cris « au feu » retentirent dans la rue. Nous sommes tous sortis pour aller combattre le sinistre.
Cette déclaration ne laissait plus de place au doute. Victor Gallon entendu le même jour, donna des explications assez contradictoires sur l'emploi de son temps. Il avait été des premiers à organiser des secours et s'était joint aux personnes accourue dès que fut donnée l'alarme.
Les gendarmes n'ignoraient pas ce détail dont il reconnurent l'exactitude, mais la déposition accusatrice du fils Gallon mit dans une grande perplexité le père, qui finit par passer des aveux.

Vous êtes terrible brigadier, dit-il à M. Serres, je n'essaierai plus de me défendre. Eh bien, oui, c est moi qui ai mis le feu au hangar en jetant sur un tas de fagots une gerbe enflammée. Je voulais me venger du patron !

Lorsqu'on voulut lui faire signer ces déclaration, Gallon tenta de se rétracter, mais sa culpabilité était si évidente qu'il ne persista pas longtemps dans cette attitude.

L'enquête a établi du reste qu'au mois de juin, Gallon avec son fils, avait par malveillance provoqué un déraillement sur la voie de l'usine en lançant une rame de wagons contre une autre. C'est cet acte de sabotage qui avait motivé son renvoi.

 

Mai 1927  -  Les méfaits de l'orage.  -  Avec les premières chaleurs sont arrivés les premiers orages. D'une façon générale, ces pluies violentes ont fait le plus grand bien aux cultures  mais certains accidents, causés par la foudre sont à déplorer :

À Fierville-les-Parcs, canton de  Blangy-le-Château, un bœuf et une vache prête à vêler, appartenant M. Goulley, ont été tués.

De même à Fontenay-le-Pesnel ou une vache, à M. Pieplu, a été foudroyée.

Tout près de là, à Tilly-sur-seulles, le fluide est tombé sur le bureau de poste, interrompant les communications téléphoniques.

A Argences, il est tombé en 20 minutes 41 millimètres d'eau ce qui, de mémoire d'homme, ne s'était jamais vu. Aussi, par suite de l'insuffisance des égouts, les rues ont-elles été un  moment transformées en  torrents et de nombreux rez-de-chaussée inondés.

Enfin, à Pont-l'évêque, un poteau télégraphique, route de Lisieux, a été sectionné par la foudre qui est également tombée sur le garage Even, rue d'Alençon, où les dégâts ont été  purement matériels.

 

Octobre 1927  -  Il y a juste un siècle avait lieu pour la première fois au bourg d'Argences, un concours de juments poulinières. Depuis, cette coutume plus durable que les  régimes et les institutions, s'est conservée. Tous les ans, pour la Saint-Luc, se déroulent les épreuves d'un concours qui à la a le double mérite d'être tout à la fois le plus ancien et le plus  important de France, peut-être même du monde.

Aussi, un tel événement ne manque-t-il pas, chaque automne de réunir sur la coquette place d' Argences l'élite du monde hippique et les principales personnalités du département. Il y avait là, lundi dernier, nos trois sénateurs, le préfet, M. Blaisot député, MM. Delarbre, Laurent, Terrée, Le Tourneur d'Ison, conseillers généraux, l'aimable M. Callouet, conseiller  d'arrondissement, M. Viel et tous les hommes de Ch'vas de  Normandie et d'ailleurs. Juges et concurrents ont eu du fil à retordre tellement les compétitions étaient nombreuses et les diverses catégories bien fournies.

On a pu s'y rendre compte  que jamais peut-être l'élevage n'avait atteint chez nous un tel degré de perfection. Entre-temps, le traditionnel déjeuner réunissait à la mairie les officiels, le  jury et la presse. M. Chanteloup, maître d'hôtel et maître queux, y a largement confirmé une réputation déjà solidement établie. Par une heureuse coutume, qu'on s'est juré de conserver,  il n'y a pas eu de discours, à peine, M.  Michel, maire et amphitryon, a-t-il brièvement remercié et annoncé qu'on fêterait officiellement l'an prochain le centenaire du Concours d'Argences. M'sieu Henry a aussitôt promis un ministre, si possible. Puis, les coudes sur la table, on a devisé cordialement, entendez par-là, qu'on a profité pour parler de mille importantes questions dans la rue en suspens, particulièrement du « train Chéron » qui, d'hebdomadaire ne  tarderait pas à devenir quotidien, à la  grande satisfaction des populations  ouvrières de Frénouville et des environs de Caen. Tant il est vrai que si la parole et d'argent, le silence, propice aux actes et aux réalisations, est véritablement d'or.  

 

Août 1928  -  Par imprudence, un gamin incendie des bourrées.  -  Après avoir allumé une cigarette, le jeune Louis M...., 10 ans, demeurant chez sa mère à Argences, a jeté son allumette enflammée dans des herbes sèches auxquelles il a mie le feu. L'incendie s'est propagé à un tas de bourrées appartenant à M. Gaston Lequier, 24 ans, boulanger, demeurant à Argences. Toutes les bourrées ont été consumées. Le préjudice est estimé à environ 1.100 francs. 

 

Juillet 1929  -  La température.  -  La chaleur après laquelle tout le monde aspirait en raison des vacances et pour la maturité des récoltes, est survenue brutalement. Et c'est maintenant  une température torride que nous avons à subir, avec des 30° et même plus à l'ombre.

L'absence de vent rend encore cette chaleur plus difficile à supporter et les travaux des champs sont devenus très pénibles dans cette véritable fournaise. Cependant, mardi, le ciel  commençait à se couvrir et  l'orage semblait proche. Espérons que des pluies viendront rafraîchir la température, mais souhaitons cependant qu'elles ne soient pas trop fréquentes et que nous ayons un été suffisamment sec.

 

Juillet 1929  -  Une trombe d'eau.  -  L'autre jeudi, de minuit à une heure, un orage a éclaté sur Argences et quelques communes voisines. Le tonnerre et les éclairs ont été d'une intensité moyenne, mais la chute de la pluie considérable. M. Castel correspondant de la Commission météorologique, a recueilli une hauteur de 38 millimètres.

Pareil chiffre n'avait été constaté, au cours d'un orage, qu'une fois à Argences depuis 30 ans.  

 

Septembre 1929  -  La sécheresse.  -  Le temps magnifique dont nous jouissons a aussi ses inconvénients. Aux cas d'insolation toujours possibles et aux véritables souffrances physiques que cause une température aussi élevée, il faut ajouter le manque d'eau qui commence à inquiéter sérieusement les agriculteurs.

Non seulement, il ne pleut pas depuis plusieurs jours, mais l'année presque entière a été d'une sécheresse inaccoutumée.  A la campagne, les cultivateurs qui n'ont pas de source sur leur propriété, ou de puits, sont obligés d'aller chercher l'eau à la rivière pour les besoins de leur ménage et pour abreuver les bestiaux, et de la faire charrier à des distances quelquefois très  grandes, d'où une gêne sensible et des  dépenses considérables.

Les villes ne sont pas moins à  plaindre. Pour abattre la poussière et donner un peu de fraîcheur dans les rues, elles sont obligées de faire arroser, ce qui grève incontestablement le  budget.

 

Octobre 1929  -  L'heure d'hiver.  -  Conformément à la loi du 24 mai 1923, c'est dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 octobre que l'heure d'été fera place à l'heure d'hiver, c'est à dire  que les pendules devront être retardées de 60 minutes.

 

Novembre 1929  -  Une dramatique scène de ménage.  -  Le nommé Marius Lemarchand, blessé de guerre, trépané, journalier à Argences, abuse souvent des boissons alcooliques. Déjà  à diverses reprises de violentes querelles s'étaient élevées entre lui et sa femme, née Hélène Étienne, qui se réfugia alors avec ses six enfants chez son père.

L'autre jour, dans l'après-midi, une scène plus violente que d'ordinaire éclata entre lait époux. Mme Lemarchand voulut fuir chez son père. Son mari l'en empêcha. Il se jeta sur la pauvre  femme et la frappa avec une telle brutalité qui lui brisa la jambe.

Les voisins allèrent chercher les gendarmes qui se mirent à la recherche de Lemarchand. Il le trouvèrent pendu dans son grenier. L'asphyxie n'avait pas encore fait son oeuvre et au bout  de quelques instants, il revint à lui. On le conduisit à la chambre de sûreté.

Mme Lemarchand a été transporté à l'hôpital de Caen.Argences.

 

Août 1930   -   Noces de diamant.   -   Les époux Augustin Chrétien ont célébré, le 16 août, le 60e anniversaire de leur mariage, qui a eu lieu à Agences, le 15 juillet 1870. Le mari est né à Cresserons le 20 mars 1846, la femme, Adeline Thouroude, est née à Argences le 7 juin 1848. Ils ont eu deux enfants et leur descendance comprend actuellement douze petits-enfants et arrière-petits-enfants.

Ils ont dirigé pendant de longues années une fabrique de perles artificielles à Argences, où ils jouissent de la meilleure considération.

Le matin du 16, ils se sont rendus à l'église que entourés de leurs enfants et  de nombreux amis. Avant la messe, M. le curé d'Argences leur a adressé une charmante allocution et, à l'issue de l'office, un long défilé a eu lieu à la sacristie.

Après la cérémonie religieuse, ils sont rentrés à la mairie où le maire, M. Hamel, en termes choisis, leur a présenté ses félicitations et remis une gerbe de fleurs.

Les époux Chrétien n'ont aucune infirmité et espèrent encore vivre de nombreuses années, ce que nous leur souhaitons de tout cœur.  

 

Février 1931   -   L’absurde sabotage.   -   Le jeune Parcoit, 18 ans, employé depuis un mois à la tuilerie d'Argences, s'est rendu coupable, dans cette usine, d'un sabotage dont il n'a pu indiquer les motifs : Il a coincé des bouts de fer et deux tubes de graissage entre les chemins de roulement et les galets de supports d'un transporteur. Il a en outre, brisé des interrupteurs.

Pour cet acte, qui aurait pu provoquer des accidents, Parcoit sera poursuivi. (Bonhomme Normand)

 

Juillet 1931   -   Une mort étrange.   -   Un charretier de la Tuilerie d'Argences, M. Emmanuel Kerfon, 32 ans, a trouvé la mort dans des circonstances qui paraissent quelque peu étranges et laissent supposer, étant donné le caractère renfermé de la victime, que l'on se trouve en présence d'un suicide d'un genre tout à fait spécial.
M. Kerfon était occupé a conduire des chevaux dont le principal travail consistait à traîner, de la carrière appartenant à la Tuilerie d'Argences et située au hameau de Fresnes, des wagonnets chargés de terre et de sable à destination des fours de la tuilerie, à Argences même. Il venait de partir avec un train de six wagonnets et marchait à gauche de son convoi, lorsque le comptable-surveillant, M. Olivier Longeard, vit le convoi s'arrêter alors qu'il avait accompli environ 200 mètres.
Il pensa tout d'abord à un arrêt momentané mais, au bout d'un petit instant, ne voyant pas le convoi repartir et n'apercevant plus le charretier aux côtés de ses chevaux, il se rendit sur les lieux. A son arrivée, il trouva le corps du malheureux charretier couché le long de la voie et calant une des roues du wagonnet de tête. Il fit aussitôt appeler un docteur
d'Argences qui, devant la gravité des blessures du charretier, le fit transporter à l'hôpital de Caen. M. Kerfon y est décédé peu de temps après son arrivée.
De l'enquête ouverte aussitôt, il semble que l'on doit écarter la version d'un accident qui ne peut s'expliquer d'aucune manière. Etant donné certaines réflexions faites par Kerfon avant son départ de la carrière, il parait pro
bable que l'on se trouve en présence d'un suicide.

 

Juillet 1931   -   Un champ d’avoine incendié.   -   La locomotive du train du Fresne d'Argences à la gare de Moult a mis le feu à un champ d'avoine appartenant à M. Fresnel, cultivateur à Argences. Toute la récolte a été détruite.

 

Mars 1932   -   Pauvre bête.   -   A Argences, M. Barbey, propriétaire, a porté plainte contre un inconnu qui, par malveillance, a blessé à la patte droite, d'un coup de serpe, , un de ses bœufs au dans un pâturage dans un pré. (Bonhomme Normand)

 

Mars 1932   -   Pas de chance !   -   Un vagabond, Marie Goffe, 55 ans, journalier, sans domicile fixe, avait pénétré dans le hangar de M. Renault, charron à Argences, pour y passer la nuit et se protéger du froid. Il y alluma du feu et s'endormit près du foyer. Peu après, les flammes se communiquaient à ses vêtements et Goffe fut réveillé, comme bien l'on pense, plutôt brutalement. On accourut et, grâce aux secours rapides, on put vite éteindre le commencement d'incendie.

Sur се, les gendarmes de Moult ont arrêté pour vagabondage le malheureux Goffe qui a été condamné, par le tribunal correctionnel, à 48 heures de prison avec sursis. (Bonhomme Normand)

 

Août 1932   -   La cambriole.   -   La série continue : Après la visite nocturne du bureau de poste du Home-Varaville et les nombreux vols commis récemment dans la région de Pont- l'Évêque, dont nous avons parlé, des automobilistes encore inconnus ont cambriolé l'autre nuit, le bureau auxiliaire de Riva-Bella. Ces individus, opérant avec un sang-froid étonnant, ont poussé l'audace jusqu'à sortir dans la rue une des deux tables du bureau et la transporter à 50 mètres de là pour en fracturer le tiroir tout à leur aise. C'est d'ailleurs cette table qui devait faire découvrir le méfait : Passant par là, vers 6 h. du matin, une personne, qui allait chercher le docteur, ne fut pas peu surprise de trouver, sur le bord de la route, une table fracturée.

Elle avertit aussitôt les gendarmes qui remarquèrent que la porte du bureau de poste avait été fracturée l'aide d'un démonte-pneu. Alertée à son tour, Mlle Langlois, employée des P. T. T., détachée pendant la saison à Riva, constatait que les malfaiteurs avaient tout bouleversé à l'intérieur et volé 430 fr. Près de là, les enquêteurs relevèrent des traces de pneus. On recherche des automobilistes qui, cette nuit-là, vers 1 h. 15, apostrophèrent vivement une passante, intriguée par leurs allures suspectes.

Deux nuits après, les cambrioleurs opéraient coup sur coup contre les bureaux de poste de Croissanville et d'Argences. Le lendemain matin, Mme Viel, receveuse à Croissanville, qui habite au-dessus de son bureau, voulant prendre son service, s'apercevait que la porte de communication était fermée du côté du bureau, la clef étant restée dans la serrure. Inquiète, Mme Viel sortit dans son jardin et constata qu'une petite fenêtre avait été forcée. Ainsi, sans que la receveuse ait entendu dans la nuit le moindre bruit suspect, les malfaiteurs étaient entrés dans le bureau de Poste, y avaient tout bouleversé et avaient fait main basse sur 8 140 fr. contenus dans le tiroir-caisse.

Ils devaient être moins heureux à Argences : Là aussi, c'est la receveuse, Mme Clément, qui, le lendemain matin, constatait que les volets de son bureau avaient été ouverts pendant la nuit. De nombreuses traces de pesées étaient visibles mais, dérangés ou impuissants, les cambrioleurs ne pénétrèrent pas à l’intérieur.

La gendarmerie et la police mobile de Rouen enquêtent activement. Il semble vraisemblable que ce sont les mêmes individus qui ont opéré au Home-Varaville, Riva-Bella, Croissanville et Argences.

En effet, aux environs de chacun de ces bureaux furent relevées les mêmes traces de pneus aux dessins particuliers. De plus, à Riva et à Argences furent remarqués les occupants d'une même auto foncée qui poussaient leur voiture à la main pour éviter tout bruit de moteur. (Bonhomme Normand)

 

Février 1936  -  Un automobiliste renverse un piéton.  -  Vers 17 h. 30, au carrefour de la route de Granville et du chemin de Cheux à Argences, une automobile pilotée par M, Gustave Verjans, 44 ans, marchand de primeurs, demeurant à Caen, 36, rue du Stade, a renversé un piéton, M. Gabriel Racine, 43 ans, manœuvre, domicilié à Tourville-sur-Odon. Blessé à la jambe et au bras droit et se plaignant de violente douleurs dans les reins, M. Racine a été transporté à l'hôpital de Caen après avoir reçu les soins du docteur Bontonnet.

Selon les déclarations d'un gendarme de la brigade d'Évrecy qui exerçait une surveillance de la circulation au poste fixe de Tourville et qui fut témoin de l'accident, le conducteur de l’automobile n'aurait pas  averti de son approche et n'aurait stoppé que sur un coup de sifflet. Ces déclarations sont en contradiction avec celles, de M. Verjans. Qui affirme avoir klaxonné  et n’avoir renversé, M. Racine qui en; raison de fait, depuis que celui-ci fit, au moment où il allait le doubler, un pas à gauche. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Le cambrioleur aimait trop la bouteille.    L'autre nuit, Mme Renault, belle-mère de M. Paulmier, épicier-débitant à Argences, et demeurant chez ce dernier, avait son attention attirée par des bruits suspects provenant de différentes parties de la maison. Se levant, elle avertissait M. Paulmier qui découvrait dans un grenier un individu ivre-mort. Il s'agissait d'un certain Louis Mignot, 19 ans, journalier, à Argences. Fouillé, Mignot fut trouvé en possession de plusieurs paquets de cigarettes, d'une boite de cirage et d'une bouteille d'eau-de-vie, volés dans le débit-épicerie où il avait abondamment consommé la veille. 

Mignot a été déféré au Parquet de Caen. Il est soupçonné de différents vols commis, ces temps derniers, au préjudice de M. Paulmier. (  Le Moniteur du Calvados )

 

Décembre 1937  -  Un ouvrier tuilier assomme l’un de ses camarades.  -   Pour un motif futile, M. Alexandre Gallot, 59 ans. ouvrier tuilier, demeurant rue Maréchal-Foch, a été violemment frappé à coups de poing et de pied par l'un de ses camarades de travail, Arsène Roi, 25 ans, domicilié au Fresne d'Argences. M. Gallot, qui devra observer un repos de dix jours, sauf complications, a porté plainte. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   Les accidents de la route ont été moins nombreux en 1937 dans le Calvados.   -  Au cours de l'année 1937, le nombre des accidents mortels occasionnés par les véhicules de toute nature s'est élevé à 58 contre 68 en 1936, soit une diminution de 10 accidents.

51 sont imputables aux automobiles, 4 aux motocyclettes, 2 aux véhicules hippomobiles, 1 à une bicyclette.

Le nombre des tués, qui était de 72 en 1936, est tombé à 61.

Pendant la même année 1937, les services de police du département ont constaté 480 accidents ayant provoqué des blessures, contre 492 en 1936, soit une diminution de 12 accidents.

423 de ces accidents ont été causés par des automobiles, 29 par des motocyclettes, 23 par des bicyclettes, 5 par des véhicules hippomobiles. Le nombre total des blessés s'est élevé à  698 contre 727 Tannée précédente. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   Résumé météorologie du mois de février.   -  Le mois de février 1938 a été caractérisé par une température moyenne assez basse et une sécheresse très marquée.

Le mois compte 16 jours de gelée, toutefois, les minimum ne sont pas excessifs : 4° à Caen et Deauville, 7° à Lisieux et Fresné-la-Mère. La moyenne mensuelle.

Malgré le nombre de jours de gelée, la température est moyenne, grâce à la faiblesse de la nébulosité qui permettait une forte radiation solaire. Les différences entre les moyennes des différents postes sont relativement faibles :  3° 43 à Vire, 4° 31 à Lisieux, 3° 43 à Caen.

Le beau temps s'est maintenu pendant la plus grande partie du mois et les pluies totales sont généralement très faibles. Dans l'ensemble du département, les précipitations sont peu  importantes : 10 m/m à La Délivrande, 14 à Argences, 17 à Caen et à Moulines,  29 à la forêt de Balleroy, et 51 à la forêt de Saint-Sever.

Une chute de neige de 6 à 8 centimètres s'est produite dans la nuit du 13 au 14. Pour la première fois depuis longtemps, la neige s'est maintenue au sol pendant plusieurs journées.

La venue des froids au mois de février a été bienfaisante, grâce au ralentissement qu'elle a apporté à la végétation, mais la sécheresse est trop accentuée, du moins en ce qui concerne les prairies. Les céréales ont une belle apparence, les herbages reverdissent difficilement. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   Le feu dans la plaine  -   Un incendie a ravagé, sur le territoire des communes de Banneville-la-Campagne et d'Emiéville, au lieu dit « Le Marais-des-Terriers », trois hectares d'herbes et de joncs, appartenant à un industriel de Roubaix, M. Huet. 150 jeunes peupliers de 3 à 8 ans ont été la proie des flammes. L'incendie a été provoqué par un feu d'herbes allumé à proximité des propriétés de M. Huet, par un cultivateur d'Emiéville, M. Des rameaux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1939   -   Un camion se jette sur le parapet d’un pont.   -   Mardi soir, un camion appartenant à un entrepreneur de transports de Rouen revenait de la tuilerie d'Argences, où il avait été prendre un chargement de matériaux, lorsque par suite d'une manœuvre encore inexpliquée il dérapa et alla se jeter contre le parapet du pont de la Ramée, après avoir culbuté un poteau en ciment.

Le parapet du pont fut démoli sur une longueur de 3 mètres et le camion a subi des dégâts matériels importants. Néanmoins, il a pu être enlevé le soir même.

Par suite de la chute du pylône, la commune a été privée de lumière pendant trois heures. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1939   -   Le sexagénaire était trop imaginatif.   -   Procès-verbal a été dressé pour outrages à la gendarmerie contre Léon Maline, 67 ans, journalier, demeurant rue Maréchal-Foch, à Argences. 

Pour se venger d'une jeune femme qui ne lui témoignait pas toute la sympathie qu'il en attendait, Maline avait imaginé d'accuser celle-ci d'un vol d'une somme de 2 000 francs et de soustraction de correspondance. 

L'enquête établit la fausseté des dires du sexagénaire qui, d'ailleurs, reconnut qu'il avait eu trop d'imagination. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Février 1939   -   Trop d’importations agricoles en 1938.   -   nous avons acheté à l'étranger pour 12 498 millions d'objets d'alimentation.

Nous en avons exporté pour 4 milliards 396 millions. Déficit de notre balance commerciale agricole : 8 milliards 100 millions, qu'il faudra payer en or.

L'harmonisation des productions agricoles de la métropole et de nos colonies réduirait ce déficit à deux ou trois milliards tout au plus.

Mais le décret-loi qui instituait cette réforme n'a pas paru. Le déficit continuera à courir et l'or à s'en aller.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1939   -   Plus de peur que de mal.   -   Mme Catelain, ménagère, demeurant rue Maréchal-Joffre, à Argences, a porté plainte contre son mari qui, au cours d'une scène de jalousie, l'aurait menacée d'un pistolet, ainsi que ses enfants, accompagnant son geste de ces mots : « Fichez tous le camp où je vais vous en donner ! »

L'arme est en réalité un pistolet de très ancien modèle, se chargeant par le canon, réparé à l'aidé de ficelle, et dans l'impossibilité d'être utilisé. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1939   -   Un énergumène blesse un gendarme.   -   Le gendarme Hourdin, de la brigade de Moult, pénétrait dans une maison de la rue Haute pour aller changer un fascicule de mobilisation, lorsqu'il fut injurié par le nommé Raymond Anne, 35 ans, journalier, demeurant dans la même rue. Comme le gendarme sortait après avoir accompli sa mission, Anne, qui l'avait attendu, se jeta sur lui, le fit tomber et le frappa avec une extrême brutalité. Des témoins de cette scène téléphonèrent à la brigade et le maréchal des logis-chef Frigard accourut. Le gendarme avait pu se dégager et, avec l'aide de son chef, maîtrisa l'énergumène. Celui-ci a été transféré à Caen et a été mis à la disposition du Parquet. 

Cette scène de sauvagerie aurait eu pour origine les faits suivants : 

Roger Anne vivait en concubinage avec une veuve Marc. Les altercations étaient fréquentes dans le faux ménage au point que la femme, après une discussion plus violente que les autres, jugea prudent de passer la nuit de dimanche à lundi chez une voisine. Revenue chez son ami le lendemain matin à 7 h. 30, elle y fut accueillie par des reproches et de nouvelles gifles. Le journalier brutal n'épargna même pas la fille de sa concubine, Madeleine Marc, qui, travaillant à Caen, se rend fréquemment à Argences pour y voir sa mère.

Excédées, les deux femmes, se rendirent chez le docteur Derrien qui leur délivra un certificat médical, puis elles déposèrent une plainte contre Anne à la gendarmerie de Moult. 

Une enquête fut ouverte et l'intéressé prit ombrage de la venue des' gendarmes et de l'interrogatoire qu'ils lui firent subir. Un projet de vengeance germa bientôt dans son cerveau, projet qu'il devait mettre à exécution. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1940  -  Un violent incendie ravage un groupe d'immeubles.   -  Mercredi soir, un violent incendie éclatait à Argences, sur la place de la République, dans un groupe de maisons appartenant à Mme Deschamps. Le feu s'était déclaré dans la plus petite des maisons, sans que l'on ait pu établir s'il avait eu pour cause un feu de cheminée. Un soldat donna l'alarme.  Les sapeurs-pompiers de Argences arrivèrent avec des pompes à bras et la chaîne s'organisa pour amener l'eau avec des seaux. En même temps, les pompiers de Caen étaient mandés.

Ceux-ci arrivèrent a 20 heures 15, sous les ordres du capitaine Bonza, avec la moto-pompe. Ils  attaquèrent le sinistre après avoir établi un branchement sur la rivière. Il fallut néanmoins  se contenter de noyer  les  décombres de la première maison où avait débuté l'incendie. Mais, par contre, on put combattre efficacement l'extension dans la seconde des maisons, dont  la  toiture était déjà détruite, et protéger la troisième, dont les combles flambaient. Le sauvetage dura plusieurs heures. L'incendie fut éteint, mais toute la nuit, il fallut surveiller les décombres.

Les dégâts sont très élevés, car deux des maisons sont irréparables et la troisième a souffert du feu et de l'eau.

 

Février 1940  -  Les polonais n’était pas règle.  -  Venu de May-sur-Orne pour travailler à Argences, un ouvrier polonais, Dawid Tadenoz, a rencontré les gendarmes de Moult qui, s'étant aperçus qu'il n'avait pas de sauf-conduit, l'ont gratifié d'une contravention.

 

Mars 1940  -  La voleuse avait de l’imagination.  -  Lundi dernier dans la matinée, Mme Barbey, cultivatrice au hameau de la Jaunière, à Argences. passait avec sa bonne Émilienne Léonard 21 ans, sur la route à proximité de la ferme, lorsque la jeune fille se précipita sur la chaussée pour ramasser une pièce de 10 francs qu'elle venait d'apercevoir. Elle remit immédiatement sa trouvaille à sa patronne qui ne manqua pas de la féliciter de son honnêteté. Un peu plus tard au repas du midi,  Mme Barbey devait rendre publique la probité de la bonne. Seul parmi les domestiques attablés, M. Arthur Marie, 58 ans, ne parut pas convaincu.
C'est que le matin, en arrivant à son travail, il avait laissé sur un lit dans l'écurie sa veste propre dans la poche de laquelle se trouvait une boite en fer blanc renfermant une somme de 59 fr.35 composée de quatre pièces de 10 francs, d'un billet de la même valeur, d'un billet de 5 fr. de trois pièces de 1 franc et de menue monnaie.
Il se leva de table et se rendit à l'écurie. ses doutes se confirmèrent. En effet, la poche de sa veste avait été déchiquette avec un morceau de verre, la boite ouverte et l’argent s'y trouvant enlevé. Seul le billet avait, été laissé.
M. Marie, convaincu que la bonne était l'auteur de ce vol, porta plainte à la gendarmerie. Les gendarmes Eliard et Leménager, de la brigade de Moult, ouvrirent une enquête et, en possession de plusieurs renseignements, interrogèrent
Émilienne Léonard.
Celle-ci opposa tout d'abord des dénégations d'autant plus fortes que la mise en scène montée par elle était sans fissure. Malheureusement, elle ne put tenir le choc et, finalement en larmes, avoua et sa supercherie et ses vols, car pendant qu'elle y était elle reconnut être l'auteur d'un précédent larcin commis au mois d'octobre, toujours au préjudice de M Marie.
Quoi qu'il en soit, c'était bien elle qui avait lacéré la poche du journalier et c'était emparé des quatre pièces de 10 francs et de la menue monnaie.

 

Avril 1940  -  Une jeune bonne tente de mettre le feu.  -  Pour se venger de sa patronne, Mme Barbey, cultivatrice à Argences, qui venait de lui donner ses huit jours, une jeune bonne,  Émilienne Léonard, 21 ans, employée comme vachère, a tenté de mettre le feu dans une remise sise à côté de la ferme. Fort heureusement, Mme Barbey sentant une odeur de brûlé, parvint à éteindre le feu, évitant ainsi un véritable désastre. Les gendarmes de Moult procédèrent à l'interrogatoire d'Émilienne Léonard qui avoua avoir mis le feu pour se venger de sa patronne. Elle a été laissée en liberté provisoire.  

 

Juin 1940  -  Écrasé par son tombereau.  -   Jeudi dernier, un accident mortel, dont a été victime un évacué de la Somme, s'est produit sur la route d'Argences à Troarn, au hameau du  Fresnes d'Argences. M. Watbot, ouvrier agricole, qui avait fui les envahisseurs, conduisait un tombereau, occupant la troisième position dans un convoi de quatre  véhicules agricoles. Les  réfugiés se réjouissaient de toucher au but de leur voyage, le bourg de  Bénouville, distant d'une vingtaine de kilomètres, quand soudain, un grand cri retentit. Le conducteur de la  dernière  voiture venait d'apercevoir, gisant sur la route, le crâne défoncé par la  roue droite son tombereau, le corps de M. Watbot. La mort avait fait son oeuvre.

Le cadavre de l'infortuné réfugié a été transporté à la morgue d'Argences.  

 

Décembre 1941   -   Délimitation de la région « Pays d'Auge ».  -  Elle comprend pour le Calvados : a) Arrondissement de Lisieux (en entier, sauf Thiéville) : b) Arrondissement de  Pont-l'Evêque (en entier) ; c) Les communes suivantes du canton de Troarn : Amfréville, Argences, Bavent, Bréville, Bures, Cabourg. Canteloup, Cléville, Janville, Merville, Petiville, Robehomme, St-Ouen-du-Mesnil-Oger, Sallenelles, St-Pierre-de-Jonquet, St-Pair, Troarn, Varaville ; d) Les communes suivantes du canton de Bourguébus : Airan, Cesny-aux-Vignes, Moult : e) Les communes du canton de Morteaux-Coulibœuf : Baron, Courcy, Louvagny, Moutiers-en-Auge, Norrey-en-Auge. 

 

Mai 1944   -   Sous la mitraille anglo-américaine.   -   L'aviation anglo-américaine a fait lundi de nouvelles victimes parmi les cheminots. Une locomotive montant vers Lisieux a été attaquée aux environs de Moult-Argences. Le mécanicien, M. Maxime Coulibeuf, du dépôt de Caen, a été tué.

Lundi matin à 8 h. 80, le train postal venant de Cherbourg a été mitraillé à St-Désir-de-Lisieux. Deux postiers ambulants. MM. Bertrand et Orthean, ont été sérieusement blessés. Ils ont été hospitalisés sur place et ont reçu la visite des autorités lexoviennes.

L'express de Rouen à Serquigny a été bombardé le même jour, vers 20 h., par des avions anglo-américains. On compte 5 morts et une quinzaine de blessés.

Lundi après-midi, le train de voyageurs allant de Coutances à St-Lô a été mitraillé. Dix voyageurs ont été blessés.

Près de Creuily, un camion de la Maison Lecordier, de Bayeux, a été mitraille par un avion anglais. Le chauffeur est sorti indemne, mais le livreur, M. Ménard, a été grièvement atteint à l'épaule droite et hospitalisé à Bayeux. (Journal de Normandie)

 

Juillet 1944   -   Recherches.  -   Mme Penvrel, 1, rue Albert 1er, recherche René Penvrel, 16 ans, manœuvre à l'entreprise du Languedoc à Argences, disparu depuis le 5 juin. Blond, vêtu d'un pantalon toile bleue et d'un blouson marron.

Mme Corbel, au Pont-Créon, îlot 57, rue Calibourg, recherche François Etienne, 17 ans, disparu depuis le mardi 20 juin, vers 16 heures, rue de l'Arquette blessé et transporté par voiture allemande.

On recherche Mlle Simone Duclos, 3, rue des Fauvettes, à la Demi-Lune, disparue jeudi soir, 22 juin, vers 18 h. 30, de la rue de Bretagne, nº 13. ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   Recherche des enfants perdus.  -   Il est créé à la mairie de Caen un service spécial destiné à la recherche des enfants perdus.

Toute personne ayant un enfant égaré ou ayant recueilli un enfant abandonné est priée d'en faire la déclaration au Lycée Malherbe. ( Liberté de Normandie )

 

Novembre 1944   -   Le nouveau maire.   -   M. Cuiller Abel a été réélu maire par 5 voix sur 6 votants. Le Conseil étant actuellement composé de 7 conseillers.  

 

Février 1945  -  Un crime allemand.    On annonce la mort de Roger Scutenaire, 29 ans, tué le 9 septembre dernier à Rehaupal (Vosges) où il s’était réfugié pour éviter le départ pour l’Allemagne.

Il a été abattu sauvagement et sans motif par des soldats boches alors qu’il essayait de quitter la ferme où il avait reçu asile. Il était le fils de M. Scutenaire, comptable à la tuilerie de  Beauvais, à Argences, à qui nous adressons l’expression de nos sincères condoléances.   (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1945  -  Gare aux sanctions !    Après avis de la commission spéciale, le préfet du Calvados a prononcé la réquisition de 2 automobiles et d’une motocyclette dont les  conducteurs avaient fait l’objet de contraventions pour défaut d’autorisations de circuler ou « marché noir ».  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1945  -  Des patriotes.  -   Le Comité Départemental de Libération a  l’ordre du jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal : 

Daniel Marchand, à Argences « Jeune héros de 18 ans, a fait preuve d’un grand patriotisme durant les évènements de juin dernier. A eu durant cette période, une conduite au-dessus de toute éloge. A été grièvement blessé au cours d’une mission de reconnaissance, comme il en effectuait quotidiennement ».

Ces vaillants avaient bien mérités l’hommage dont ils ont été l’objet.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1946  -  La cloche de la renaissance.  -  Une cloche destinée à l’église d’Argences vient d’être fondue à Villedieu. Elle sera inauguré le 7 avril. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Mars 1946  -  La course à la valise.  -  Les gendarmes de Moult étaient informés, l’autre dimanche qu’un étranger à la commune venait de faire de sérieuses provisions chez deux  charcutiers d’Argences. 

La maréchaussée se lança à la poursuite du « client », un nommé Henri Brion, demeurant à Paris qui fut trouvé porteur d’une valise contenant : 1 kg 500 de jambon, 0 kg 500 de pâté, 5  kilos de saucisson, 2 kilos de porc salé et 3 kilos de porc frais. Deux procès-verbaux ont été dressés contre les commerçants. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1946  -  Des sanctions contre les parents négligents.  -  Les parents des enfants fréquentant les écoles sont informés que M. l’inspecteur d’Académie a décidé en application du  Code de la famille, que 4 demi-absences non motivées dans un même mois entraîneraient la suppression des allocations familiales pour le mois en cours. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1946  -  Un martyr de la résistance à l’honneur.  -  Le général Kœnig, ancien commandant en chef des F.F.I., vient de citer à l’ordre de la nation le docteur Paul Derrien, d’Argences,  dont l’activité dans la clandestinité fut au-dessus de tout éloge et qui périt fusillé à la prison de Caen, le 6 juin 1944. Cette citation, qui rappelle les nombreux services rendus par le  vaillant médecin à la cause française, comporte l’attribution de la Croix de guerre avec étoile d’argent. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1946  -  La municipalité remercie le Secours Quaker.  -  Le Conseil municipal d’Argences a adressé ses remerciements reconnaissants à nos amis Quakers pour l’aide généreuse et désintéressée dont ils ont fait preuve à l’égard des habitants de la commune. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1946  -  Au conseil municipal d’Argences.  -  Réuni sous la présidence de M. Friley, maire. La municipalité d’Argences a adopté à l’unanimité le nouveau plan de la localité dressé par  M. Feuillebois, architecte urbaniste. Au cours de la même séance, M. Hamel a été désigné comme délégué des sinistrés auprès des organisateurs de la reconstruction. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Novembre 1946  -  Le ravitaillement.  -   La distribution des nouvelles cartes d’alimentation se poursuivra dans l’ordre alphabétique et aux jours suivants : Vendredi 29 novembre, L ; Samedi 30 : M. N. ; lundi 2 décembre : O. P. Q. R ; mardi 3 : S. T ; mercredi 4 (matin seulement) : U. V. W. Y. Z ; jeudi 5 et vendredi 6 : retardataires. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1946  -  Les relations routières Caen-Argences.  -   A la suite d’un vœu émis par la municipalité d’Argences, M. Frilley, maire, a reçu de la direction des Courriers Normands  une lettre l’informant que la Société ferait son possible pour mettre en service, au début de l’an prochain, un car assurant la liaison Argences-Caen au début de l’après-midi. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1947  -  Les périls du déblaiement.  -  Alors qu’ils travaillait au déblaiement, à Argences, un ouvrier, M. Anne, a été pris sous un éboulement. Atteint de fractures de plusieurs  côtes et de nombreuses contusions, M. Anne devra observer un assez long repos. (Source  : Le Bonhomme Libre)    

 

Février 1947  -  La mémoire du docteur Derrien.     A l’occasion des fêtes de Pâques, le Football Club d’Argences organise un tou(rnoi au cours duquel sera mise en compétition une  coupe portant le nom du docteur Derrien en souvenir du regretté fondateur du Football Club torturé par la Gestapo. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

 Juillet 1947  -    La poudre d’escampette.     Un prisonnier boche, employé chez M. Jules Méseray, menuisier à Argences, a brûlé la politesse à son patron.

Deux autre « Cols verts » au service de M. Sison, maire de Grentheville, se sont également enfuie. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1947  -    Des wagons déraillent en Gare de Moult-Argences.    Une rame d’une quarantaine de wagons poussée en direction d’un heurtoir par une locomotive, a défoncé celui-ci. Les cinq premières voitures déraillèrent et se couchèrent sur la voie principale qui fut dégagée à l’aide d’une puissante grue amenée de Caen. Cet accident a  causé certaines perturbations dans le trafic en retardant le passage de certains trains. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1947  -    A Argences un incendie cause 1 million de dégâts.    Au cours de la nuit de samedi, un incendie provoqué par un court-circuit s’est déclaré dans la boulangerie Piednoir. Lorsque les pompiers de Caen, appelés, arrivèrent sur les lieux, la maison était la proie des flammes. Le mobilier et le matériel de M. Piednoir ont été détruits et deux quintaux de farine endommagés. Les dégâts, couverts par une assurance, atteignent un million. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Décembre 1947  -  Que la lumière soit !  -  Le Conseil municipal d’Argences a décidé de demander un devis au Syndicat départemental d’électricité du Calvados en vue de l’électrification des hameaux du Mesnil et des Vignes. La part des travaux incombant à la commune serait couverte par un emprunt. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Mars 1948   -   Taiaut ! taiaut !  -   Au cours d'une battue organisée par la Société de Chasse d'Argences, cinq sangliers et un renard ont été abattus dans les bois de Saint-Gilles, propriété du maire de la commune. M. Hamel. Une seconde sortie à amené la destruction de deux renards et de deux sangliers, dont l'un pesait 128 kilos, à proximité des marais des Terriers.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1948  -   Aux bouilleurs de cru de la région d'Argences.   -  Les commerçants, artisans, bouilleurs de cru des communes : Argences, Moult, Canteloup, Croissanville, Cléville, Airan, Cesny-aux-Vignes et Ouezy, sont informés qu'ils dépendent désormais au point de vue des contributions indirectes du contrôle rural de Mézidon qui est rattaché à la recette sédentaire de Dozulé. Compte courant postal ; Rouen 21-47. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Avril 1948  -   Un acte de banditisme à Argences.   -  L'autre soir un individu masquer s'est introduit, revolver au poing, au domicile de Mme Dantec, au hameau du Mesnil, alors que celle-ci prenait son repas en compagnie de sa fille. Le malfaiteur exigea de l'argent. Mme Dantec, affirmant qu’elle en était démunie, il se jeta sur elle et la coucha sur son fourneau. Bientôt cependant, redoutant probablement que les cris poussés par les deux femmes n’alertent les voisins, le malandrin lâcha prise et s'enfuit. Il est activement recherché. (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1948  -   Un ouvrier tombe d'un échafaudage.   -   M. Marc Lucas, 21 ans, de Mézidon, employé à l'entreprise Troullet, d'Argences, était occupé dans cette localité à monter un échafaudage en vue de travaux de couverture. Un crochet ayant cédé, l'ouvrier fut précipité au sol d'une hauteur de 5 mètres. Atteint de fractures à un pied, M.  Lucas a été transporté à l'hôpital de Caen. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1948   -   L'esprit d'imitation.   -   Sur la plainte de plusieurs consommateurs d'Argences, les gendarmes ont dressé contravention à Mme Juliette Regnier, 37 ans, fermière au hameau du Fresne, qui vendait le lait 25 francs le litre, soit 5 fr. 35 de plus que la taxe. « D'autres cultivateurs des environs en font autant », aurait déclaré la délinquante.

Ce renseignement n'est sans doute pas tombé dans les oreilles de sourds. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1948   -   Un beau tableau de chasse.   -   Une nouvelle battue organisée par la Société de Chasse d'Argences dans la propriété de Saint-Gilles, appartenant à M. Jean Hamel, a amené la destruction de 4 sangliers et de 3 renards.

Cette sortie porte à 21 le nombre de sangliers tués depuis deux mois sur le territoire de la commune. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1948   -   Un cycliste fait une chute grave.   -   En descendant à bicyclette la côte du Mesnil, M. Eugène Gervais, cultivateur à Argences, et tombé de sa machine et s'est grièvement blessé à la tête.

Relevé par son fils et son gendre, il a été conduit chez le docteur Forquet qui a ordonné son hospitalisation. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Juillet 1948   -   Un cycliste se tue à Argences.   -   En essayant une bicyclette qu'il venait d'acheter, M. Auguste Mouchel, 57 ans, rue André Gourmez à Argences, c'est jeté contre une camionnette des Tuileries de Beauvais conduite par le chauffeur Marcel Lemasle, 26 ans. Le cycliste, qui portait une profonde blessure à la tête, et mort sur le coup. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1948   -   Un grave accident du travail .   -  Au cours de son travail à la tuilerie du Fresne, à Argences, une ouvrière, Mme Marie-Louise Bertin, 34 ans a eu trois doigts écrasés par la presse qu’elle actionnait. Elle a subi à l'hôpital de Caen, l'amputation des membres blessés. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Une chute grave.   -   Un sujet polonais M. Wasteck, demeurant au hameau du Fresne, à Argences, qui revenait d'une promenade organisée par le Vélo-Club argençais, a fait une chute provoquée par la rupture de la fourche avant de sa bicyclette.

Relevé inanimé, il a été transporté à l'hôpital de Caen où son état a été jugé grave. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Un ouvrier blessé à Argences.   -   Au cours de son travail à la Tuilerie du Fresne, M. l'Ennuyeux, 24 ans, est tombé malencontreusement sur un wagonnet.

Grièvement blessé à la tête, le jeune homme qui avait perdu connaissance a été transporté à l'hôpital de Caen. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1948   -  Un char allemand en feu.   -   L'autre nuit dans la traversée d’Argences, un char allemand du type « Panther » que remorquait un tracteur a pris feu à la suite paraît-il de l'éclatement d'un pneu.

Les pompiers de la localité sont parvenus à sauver le tracteur après de longs efforts. (Source  : Le Bonhomme Libre)

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Caen

Canton de Troarn. – Troarn (D) ; Argences (R) ; Banneville-la-Campagne (D) ; Bavent (R) ; Bréville (R) ; Bures (R) ; Cagny (D) ; Colombelles (D) ; Cuverville (D) ; Démouville (R) ; Escoville (R) ; Giberville (R) ; Gonneville-sur-Merville (R) ; Hérouvillette (R) ; Janville (R) ; Merville-Franceville (R) ; Petiville (R) ; Saint-Pair (D) ; Saint-Pierre du Jonquet (R) ; Sannerville (D) ; Touffreville (R) ; Varaville (R) ; Vimont (R). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1949   -   Argences va fêter son curé.   -  En présence de Mgr Brault, vicaire général représentant Mgr Picaud, évêque de Bayeux et de M. le chanoine Levasseur, curé-doyen de Troarn. M. l'abbé Leprevost, curé d'Argences, fêtera son jubilé sacerdotal le dimanche 13 mars. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1949   -   Les méfaits de la foudre.  -   A Argences, au cours d'un orage une jument primée plusieurs fois appartenant à M. Marcel Guillaume, a été foudroyée dans un herbage. Le jeune poulain qui l'accompagnait est indemne. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1950   -   La reconstruction à Argences.   -   Avec le cérémonial traditionnel corsé de deux allocutions et d'un vin d'honneur, M. Rophe, conseiller général, a donné le coup de pioche symbolique marquant l'ouverture du chantier nº 8 en présence de M. Hamel, maire; des conseillers municipaux ; de MM. France, directeur de la Coopérative de Reconstruction du canton de Troarn, et Maginier, adjudicataire.

Cet îlot d'une superficie de plus de 2 000 m2 s'ouvre sur la place Général-Leclerc et borde la nouvelle route jusqu'au transformateur électrique. Il comprendra les maisons d'habitation avec magasins de MM. Savary, boulanger ; Samson, charcutier ; Lemoigne, bourrelier ; Voisin, confiseur ; Sanvrin, garagiste ; Leverrier et Lecartier, cordonniers. La durée des travaux serait de six mois. ( Le Bonhomme Libre )

 

Avril 1950   -   Argences a posé la première pierre de sa reconstruction.   -   Détruit aux deux tiers au cours des combats de la Libération, le bourg d'Argences si coquet jadis voit enfin poindre, après six années d'attente, l'aube de sa renaissance.

En présence de la population rassemblée autour de MM. Hamel, maire ; Frilley, et Michel, adjoints et de leurs collègues de la municipalité ; Cachal, architecte, M. Rophé, conseiller général, président de la Coopérative de Reconstruction du canton de Troarn, a procédé à la pose de la première pierre de l'ilot H que bénit le curé de la paroisse M. l'abbé Leroy. Deux allocutions furent prononcées par MM. Hamel et Rophé puis un déjeuner intime réunit à l'Hôtel du Nord une vingtaine de personnalités. (Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1950   -   Des mots et des maux.   -    Une querelle qui a dégénéré en pugilat a mis aux prises, à Argences, Mme Helyette Panthou, 19 ans, ménagère, et Mlle Yvonne Rigault, 20 ans, ouvrière agricole.

La première aurait été frappée avec une telle violence qu'elle tomba sans connaissance. Son adversaire soutient qu'injuriée et giflée, elle n'a pu faire autrement que de se défendre. (Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1950   -   Commencement d’un incendie à la Tuilerie d’Argences.   -   Un incendie qui aurait pu avoir les plus graves conséquences s'est produit à la Tuilerie du Fresne ou des ouvriers procédaient à des travaux de soudure à proximité des réservoirs de fuel-oil alimentant l'usine. Une étincelle étant tombés sur le sol imprégné de carburant.

L'utilisation immédiate d'extincteurs a permis de conjurer le fléau avant l'intervention des pompiers d'Argences arrivé sur les lieux en quelques minutes. (Le Bonhomme Libre)

 

Août 1950   -   Argences en l’air.   -   La fête aérienne organisée par les Sapeurs-pompiers et les Anciens Combattants d'Argences, avec le concours de l'Aéro-Club de Caen et du Calvados, a remporté un vit succès.

Disposant d'un excellent terrain grâce à la complaisance de MM. Deluchet Gervais, Lecerf, Philippe, Renault et Renouf, les aviateurs se dépensèrent sans compter sous les yeux d'un nombreux public qui se montra particulièrement intéressé par les évolutions d'un planeur monté par le chef pilote Philippe.

Sans désemparer, deux Pipper-Cubs et un Stamp donnèrent le baptême de l'air à une centaine de néophytes enchantés de leur trop court voyage. (Le Bonhomme Libre)

 588    ARGENCES (Calvados)  -  Rue du Manoir

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