Septembre
1811 -
Un Combat naval. -
Les 7 et 8 septembre 1811, devant le bourg d'Arromanches, 6
canonnières françaises affrontent une flottille anglaise forte de 2
frégates et d'un brick. Depuis plusieurs années la Royale Navy est
maîtresse des mers et il ne fait aucun doute que les 80 pièces du
Goshawke, du Barbadoes et du Hotspur auront rapidement raison des 20
canons de la division française. Dès le premier jour, l'issue de
l'engagement paraît scellée par la perte de la canonnière 268,
détruite par une explosion. La lutte semble sans espoir, d'autant que le
deuxième jour débute par la perte de la canonnière 203. Pourtant, au
soir du 8 septembre, lorsque la nuit tombe et que le feu cesse faute de
munitions, ce sont les Anglais qui gagnent le large totalement
désemparés, ayant à la traîne le Hotspur, frégate de 36 canons dont
la perte a été miraculeusement évitée.
Les
habitants d’Arromanches ne s’étaient pas montrés moins tenaces et
avaient assuré à la flotte française un précieux soutien. Quelques
jours après la bataille, un adjoint du maire attesta dans une lettre
écrite au préfet que « pendant le fort du feu et tout le temps qu’il
a duré, ils n’ont cessé d’affronter les plus grands dangers, les uns
à bord pour aider à manœuvrer, les autres dans leurs bateaux parmi les
canonnières pour porter secours où il y en avait besoin ». Un
monument érigé en 1911 rappelle ces deux glorieuses journées, au cours
desquelles « vingt-six bouches à feu seulement, y compris les deux
canons du fort, avaient répondu à la centaine de canons dont disposait
la division ennemie ».
Sur
la falaise dominant Arromanches, un modeste obélisque témoigne de ce
combat victorieux, épisode oublié des guerres de l'Empire.
Octobre
1830 -
Un curé accusé d'avoir déchiré le drapeau tricolore.
- On
nous mande de Bayeux, que le curé d'Aromanches, aurait fait déchirer par
des enfants de chœur de sa paroisse le drapeau tricolore placé sur la
tour de son église.
Nous
avons peine à croire à un pareil oubli de la part de ce fonctionnaire,
et c'est pour le mettre à portée de se justifier d'une imputation de
cette nature, que nous la relatons dans notre feuille, persuadé que ce
desservant s'empressera de la démentir, surtout près de l'autorité qui
est, dit-on, saisie de la connaissance de cette affaire. (Le Pilote du Calvados)
Octobre
1830 -
Le maire d'Aromanches dément formellement les accusations.
- Monsieur,
Dans
une des feuilles de votre journal, en date du 3 du présent mois, vous
avez imputé à M. le desservant de ma commune d'avoir fait lacérer par
ses enfants de chœur le drapeau
tricolore. Je vous prie, monsieur, de démentir ces faits dans votre
prochain numéro, et de faire connaître que l'on vous a induit en erreur.
La
paix et l'union règnent dans ma commune, le drapeau tricolore est à
l'endroit où je l'ai placé moi-même, ni M. le desservant de ma commune,
ni aucun des habitants ne se sont permis de le lacérer ou de le faire
lacérer par d'autres.
Je
suis, etc…,
J.
B. BOUILLOT , maire. (Le
Pilote du Calvados)
Novembre
1831 -
Alerte et déploiement de forces.
- Il
paraît que le trouble que l'on avait craint sur notre littoral, par suite
des mesures prises dans l'intérêt du pays, contre les bateaux pêcheurs
absents de la côte pendant plus de vingt-quatre heures, n'a point éclaté.
Une compagnie du bataillon du 50e, en garnison à Caen, et un détachement
de gendarmerie qui furent envoyés à Arromanches dans la nuit de samedi
sont revenus depuis, sans que leur présence sur le rivage ait été
d'aucune utilité, à leur arrivée, le calme le plus parfait y régnait,
et rien n'annonçait qu'il dut être troublé.
Un
bateau pêcheur, absent pendant plus de vingt-quatre heures, et qui
paraissait vouloir forcer la quarantaine à laquelle il devait être
soumis, avait été averti par un coup de feu tiré à poudre, du danger
auquel il s'exposait, c'est ce qui avait jeté l'alarme sur le littoral,
quelques femmes de pêcheurs avaient fait aussi entendre des murmures
contre les mesures sanitaires, mais tout s'est borné là, et à des pétitions
que, dit-on, la population maritime se propose de présenter à l'autorité
contre le préjudice que la quarantaine occasionné sur la côte.
Dans
sa réunion de samedi dernier, l'intendance sanitaire prenant en considération
les pertes qui pourraient résulter des retards du débarquement du
poisson frais, a décidé que du sel devait être mis dans les communes du
littoral, à la disposition de la douane et des agents sanitaires, pour être
livré sans perception d'aucun droit, aux bateaux qui ne pourraient être
admis à la libre pratique. Cette mesure concilierait en partie l'intérêt
du commerce avec la nécessité des mesures sanitaires. (Le Pilote
du Calvados)
Février
1840 - Naufrage. - Voici des détails circonstanciés qui nous
parviennent sur un sinistre arrivé sur nos côtes.
Nous
laissons parler le rapport du capitaine Segard, commandant la bisquine la
« Liberté », de la Hougue.
«
Étant sorti du port de la Hougue, hier 6 février 1840, chargé
d'huîtres à destination de Courseulles, j'étais devancé d'environ
trois milles, par la bisquine le « Dauphin », qui partait du
même lieu, avec le même chargement et pour la même destination.
A
neuf heures du matin, je me trouvais N. N. O. d'Arromanches, environ à
neuf milles de distance, lorsque j'aperçus le « Dauphin »
qui avait hissé son pavillon à son grand mât. Je me dirigeai
immédiatement sur lui, et ne tardai pas à apercevoir la coque d'un
navire naufragé.
Une
heure après j'y étais rendu, et comme le « Dauphin », je
frappai une remorque sur le navire pour le terrir. Presqu'au même
instant, cinq petits bateaux pécheurs d'Arromanches, qui se trouvaient
dans ces parages donnèrent aussi une amarre pour le remorquer.
A
11 heures, le bateau-pilote de Courseulles, Maître Connin, sortit du
port, et se dirigea de notre côté. Au bout d'une heure il était rangé
avec nous et nous prêtait secours. Vers 3 heures, un sloop, venant de la
baie de Caen, se joignit aussi à nous. Les vents étaient alors de
l'ouest. Nous terrissions difficilement. La nuit approchait. A 5 heures,
le navire échoua sur la pointe ouest des roches de Bernières, à marée
basse, quoiqu'il restât encore 6 mètres d'eau sous le navire.
Nous
restâmes néanmoins amarrés dessus, jusqu'à 3 heures du soir, mais à
l'arrivée du flot, le vent s'étant calmé, et étant devenu sud-ouest,
le navire suivit le courant. Nos forces
étaient devenues impuissantes, et nos amarres se brisaient. A ce moment,
le navire dérapa, et toucha de nouveau sur l'île Langrune. Nous
éprouvions alors du danger dans le
remou du navire, nous prîmes le parti de nous en éloigner, larguant et
coupant nos remorques. Je me dirigeai vers Courseulles, où
je suis arrivé ce matin à 3 heures.
Le
navire naufragé avait sombré sous voiles, ses mâts étaient placés
horizontalement sur l'eau. J'allai plusieurs fois à bord avec
quelques-uns de mes compagnons, nous vîmes le corps d'un homme amarré
dans les haubans de bâbord. Le nommé Connin, patron du bateau-pilote de
Courseulles, coupa les amarres qui le retenaient, et le prit à son bord.
Avant cela, un des petits bateaux d'Arromanches avait pénétré à bord,
et avait trouvé dans les porte-haubans de misaine de bâbord, un homme
donnant encore quelques signes de vie. Les hommes de son équipage le
portèrent sur le bateau, le déshabillèrent et lui prodiguèrent tous
les soins que réclamait son état. Nous pensâmes qu'il convenait de le
transporter à terre, mais les matelots ne déposèrent à Bernières
qu'un cadavre. Le malheureux était mort pendant la traversée. Je
présume, d'après quelques vestiges d'habits que j'ai aperçus dans les
porte-haubans de misaine, qu'un autre cadavre y était encore amarré.
Le
navire était tellement enfoncé dans l'eau, qu'il me fut impossible de
m'assurer en quoi consistait son chargement, ni même de distinguer le nom
du navire, qui est un trois-mâts du port d'environ 3 à 400 tonneaux. »
Hier,
7 février, vers le matin, on s'est aperçu que le navire naufragé avait
dérapé pendant la nuit, et qu'il était environ à moitié route du
Havre à Courseulles. Sept embarcations étaient encore occupées à le
remorquer. Il est probable que lorsqu'il va être aperçu, on va envoyer
un ou plusieurs steamers pour le terrer au Havre. (Source
: L’Indicateur du Bayeux)
Mars
1840 -
Nouvelle local. -
Des marins trouvèrent, le 20 de ce mois, sur les cinq heures du
matin, peu de distance d'Arromanches, le cadavre d'un homme âge de 60 ans
environ, que
la mer avait rejeté sur le sable et qu'ils reconnurent bientôt pour
être le nommé François Lucas, de la commune d'Asnelles.
Les
renseignements qui nous ont été transmis et l'autopsie qui a été faite
du cadavre, nous ont fait connaître à quelle cause il faut rattacher la
mort de ce vieillard. De copieuses libations avaient rendu chancelante la
marche du sieur Lucas, il avait pourtant conservé sa raison, et partit
jeudi soir d'Arromanches, pour regagner son domicile, en suivant le bord
de la plage, que la mer ne couvrait pas encore.
Une
congestion cérébrale, déterminée par les boissons alcooliques dont il
avait fait usage, causa sa chute sur le rivage, il perdit plus ou moins
complètement connaissance, et fut saisi par les vagues, que le vent du
Nord poussait avec violence, et qui anéantirent les restes de son
existence.
(Source : L’Indicateur du Bayeux)
Août
1840 -
Conseil
d’arrondissement. -
Satisfait
du rapport qui lui a été présenté sur les chemins de grande
communication, déjà exécutés ou en voie d'exécution, le conseil a
éprouvé le regret que les nouvelles lignes dont les devis ont été
dressés depuis la session de 1839, n'aient pu acquérir le degré
d'instruction qui permit d'en proposer le
classement.
Par
ces motifs il a également été d'avis du classement d'un autre chemin
d'Arromanches à Port-en-Bessin.
Une
pensée d'avenir a vivement préoccupé le conseil lorsqu'il s'est agi de
se prononcer sur sa direction. Il a parfaitement compris
que ce chemin formant le prolongement de celui de Caen à Creully et de
Creully à Arromanches, devenait, d'une part, le lien qui rattachait
l'arrondissement de Bayeux à celui de Caen, et d'autre part une partie
importante de la ligne de ceinture qui doit en temps de paix offrir des
débouchés aux produits agricoles et commerciaux du littoral, et les
moyens d'approvisionner cette contrée des bois et cidre qui lui manquent.
Mais
que pour le cas de guerre maritime, il présenterait des moyens de
défense qui ne laisseraient isolée aucune des parties de la côte
attaquée, puisqu'il serait facile, en le rattachant au chemin de
Vierville à Isigny par Grandcamp, aujourd'hui en voie d'exécution, de
réclamer utilement de toutes parts des forces imposantes.
Certes,
de telles considérations seront à apprécier par le conseil général,
et tout porte à croire qu'elles recevront un accueil favorable.
Indépendamment
de ces deux chemins le conseil a recommandé, pour ce qui concerne
l'arrondissement, celui d'Évrecy à Saint-Lô, qui passerait par Villers
et par Caumont. L'appréciation de l'instruction de cette nouvelle ligne
est confiée au conseil d'arrondissement de Caen. (
Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Septembre
1840 -
Nouvelles
nationales.
-
La
levée de 10 000 marins, prescrite par l'ordonnance royale du 29 juillet,
s'effectue sur tout le littoral de la France, elle sera complètement
terminée dans quelques jours.
Des
hommes provenant de cette levée arrivent sans cesse par détachement aux
chefs-lieux de leurs arrondissements maritimes respectifs.
Ces
10 000 marins fourniront les équipages nécessaires aux 6 vaisseaux de
ligne et aux 13 frégates en armement dans nos ports militaires. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Septembre
1840 -
Le
Conseil Général du Calvados.
-
La
commission des chemins vicinaux après avoir fait un rapport sur le chemin
de grande communication d'Arromanches à Port-en-Bessin, exprime le regret
de n'en pouvoir proposer le classement, mais la proposition de M. le
préfet manquant il ne peut y être suppléé. Le conseil arrête donc,
qu'il n'y a lieu, quant à présent, de s'occuper de cette communication.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Juin
1841 -
Avis aux promeneurs. -
A
partir de jeudi prochain 1er juillet, M. Morel, aubergiste
près de la halle aux grains à Bayeux commencera un service régulier
entre Bayeux et
Arromanches.
Ses
voitures partiront de Bayeux tous les matins de 8 à 9 heures, et de 11
heures à midi, et d'Arromanches à 10 heures du matin et le soir. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Août
1841 - Nouvelles locales.
- Cette année dans notre pays (et ce triste état de
chose paraît être général !...) les fêles champêtres, les
assemblées, les parties de mer se passent d'une manière assez originale
: on va de Bayeux à Arromanches ou à Port-en-Bessin sur l'aile noire
d'un ouragan, on y descend d'un nuage de poussière et on en part
sur les flots d'un torrent de pluie.
Ce
serait à désespérer nos plus hardis promeneurs, a ruiner nos
entrepreneurs d'omnibus à 50 centimes, si de guerre lasse on en venait a
prendre son parti et à braver résolument l'intempérie de la saison :
d'ailleurs on s'habitue à tout.
Aussi,
dimanche dernier et malgré la pluie qui n'a cessé de tomber presque
toute la journée, la plage de Port avait attiré une affluence
extraordinaire de promeneurs. La musique de notre garde nationale qui
s'était réunie, ce jour là, à l'hôtel du Nord, pour son banquet
annuel, donnait à cette réunion sur le rivage de la mer un air de fête
inaccoutumé. Plusieurs symphonies et morceaux d'ensemble ont été
exécutés sous la direction de M. Perrier, aux applaudissements de la
foule qui se pressait aux alentours de la terrasse.
Le
temps n'a pas permis de donner à la fêle tout son développement, et
nous n'avons pas vu cette année de danses animées, de joyeux quadrilles
se former dans la cour de l'hôtel.
Au reste, les aubergistes de Port n'ont pas eu à se plaindre de ce
contre-temps et la soirée s'est prolongée intra muros, fort tard et fort
gaiement... en dépit de St-Médard, le saint aquatique et pluvieux !
Ajoutons qu'il ne nous est revenu à enregistrer aucun accident, soit au
passage du Pont-Fâtu, soit ailleurs. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Août
1842 - Nouvelles locales.
- Le
mot varech ou wrack, dans notre pays, ne désigne pas et n'a jamais
désigné une plante unique de la famille des algues : il signifie une
plante, une herbe quelconque que la mer jette sur ses bords, et jadis, par
extension, tous les débris qui échouaient sur les côtes. — Il était
synonyme d'épave.— De là les expressions tomber en wrack, jeter en
wrack, encore fort usitées aujourd'hui.
C'est
à tort que M. Pilet a dit que le varech avait autre fois sa législation,
mais que les lois qui régissent la matière sont tombées en désuétude.
Trois ou quatre condamnations ont frappé, cette année même, en 1842,
dans l'arrondissement de Caen, des individus qui y avaient contrevenu.
Le
droit de recueillir le varech appartient au premier occupant, le droit de
récolter les algues qui croissent sur les roches et que sans doute, par
analogie, on appelle aussi varech, appartient généralement aux communes
sur le territoire desquelles il a poussé.
Au
moyen-âge il constituait un droit féodal. Nous voyons, en effet, par une
charte du XIIe siècle,
conservée aux archives de la préfecture du Calvados, que Richard-Cœur-de-Lion
donne aux moines de St-Etienne de Caen le port de Dives, avec un chantier
pour la construction des navires auquel il ajouta le droit de wrack.
L'abbesse de Sainte-Trinité de Caen
jouissait aussi de ce droit dans diverses paroisses du Cotentin, notamment
dans celles de Saint-Vast, de Quettehou et de Morsalines. Beaucoup
d'autres seigneurs possédaient de semblables privilèges, mais il est
probable que les uns et les autres de ces privilèges étaient plus ou
moins restreints et que les cultivateurs riverains en
étaient quittes pour abandonner aux suzerains les épaves proprement
dites.
En
tout cas, si ces dîmes existèrent jamais, on ne les payait plus, bien
avant le XVIIe siècle,
car la Coutume de Normandie n'appelle droit de varech que le droit de
s'emparer des choses jetées par la mer à terre.
L'ordonnance
de la marine de 1681 organisa par son titre X du livre 4e, la
coupe du varech dans les paroisses situées sur les côtes.
Les
habitants des paroisses devaient s'assembler le premier dimanche du mois
de janvier de chaque année, pour régler les jours auxquels devait
commencer et finir la coupe des
herbes marines croissant en mer à l'endroit de leur territoire.
Les
habitants des communes d'Hermanville, Lion et ses hameaux, Luc, Langrune
et ses hameaux, Bernières, Courseulles, Arromanches, Tracy,
Manvieux , Fontenailles, Longues, Marigny, Commes et ses hameaux,
Port-en-Bessin, Huppain, Villers, Ste-Honorine-des-Pertes, Colleville et
St-Laurent, pourront faire ladite coupe pendant trente jours, qui seront
choisis entre le troisième jour avant la pleine lune de mars, et le
troisième jour après la pleine lune d'avril. Ceux des communes de
Vierville, St-Pierre-du-Mont, Englesqueville et Grandcamp, pourront faire
la coupe des dites herbes, pendant trente jours. à compter du 1er
du 15 mars jusqu'au 15 avril suivant.
-
Les conseils municipaux desdites communes, s'assembleront le 11
ventôse prochain, sur la convocation des maires, pour faire ledit choix,
auquel il sera procédé les années suivantes, à la session fixée au i5
pluviôse par les lois du 28 pluviôse an VIII.
-
La coupe ou récolte desdites herbes sera faite à la main, avec un
couteau ou faucille. Il est défendu de la faire d'une autre manière, et
d'arracher lesdites herbes avec la main ou avec des râteaux et autres
instruments qui puissent les déraciner, la peine de trois cents livres
d'amende pour la première fois, et de peine corporelle en cas de
récidive.
-
Ceux qui ne seront point habitants des communes dénommées en
l'art. II, ne pourront y faire la coupe desdites herbes de Mer, pour
quelque cause et sous quelque prétexte que ce puisse être, à peine de
trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine corporelle
en en cas de récidive.
-
Il est également permis à toutes personnes de prendre
indifféremment, en tous temps et en tous lieux, lesdites herbes
détachées des rochers par l'agitation de la mer et jetées à la côte
par le flot, et de les transporter où bon leur semblera, soit pour être
employées à l'engrais des terres ou à faire de la soude. Il est
défendu de les y troubler ni inquiéter, quand bien même ceux qui
enlèveraient ces herbes les auraient prises sur d'autres territoires que
le leur, à peine contre les contrevenants , de cinquante livres d'amende.
(source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1843 -
Police correctionnelle.
- Audience
du 7 juin. - Une prévention de voies de fait par suite de
laquelle des coups et blessures avaient été portés au sieur
Louis-François Thomelin, amenait devant le tribunal le nommé
Pierre-Jean-Baptiste Tillard fils, tailleur d'habits à Arromanches.
Convaincu de ces faits, il a été condamné en 15 jours d'emprisonnement.
—
Le tribunal a prononcé une condamnation de 1 franc d'amende contre
Nicolas Moissy, poissonnier, demeurant à Grandcamp, pour avoir outragé
le garde-champêtre dans l'exercice de ses fonctions.
—
Le nommé Jacques-Pierre Ravenel, cabaretier à Isigny, s'est vu condamner
en 5 fr. d'amende pour s'être rendu coupable de plusieurs soustractions
dans les carrières appartenant à divers particuliers.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 -
Conseil d’arrondissement.
- Dans sa séance du 24 juillet, le Conseil d'arrondissement de
Bayeux a procédé à ses divers travaux annuels, sous la présidence de
M. Pezet ; M. Coueffin remplissait les fonctions de secrétaire.
Indépendamment des affaires ordinaires, plusieurs questions importantes,
relatives aux intérêts et aux besoins de notre arrondissement, ont été
l'objet des délibérations du conseil.
Nous
allons les indiquer sommairement, et dans l'ordre des matières soumises
à la discussion.
Au
chapitre
des routes royales, Le conseil persiste à demander, pour la route de
Subles, la rectification de la côte depuis l'église jusqu'aux premières
maisons du village, sur une longueur environ de 50 à 60 mètres.
À
l'occasion de cette ligne de Paris à Granville, il insiste pour qu'elle
soit élargie dans la traverse de Bayeux, rue Larcher, tout le long du mur
de la prison. L'objet de ce vote est d'une nécessite urgente. Quant aux
routes départementales, le Conseil signale la trop grande rapidité du
Pont-Roch, de Bayeux à Isigny ; ainsi que les besoins d'entretien des
routes de Bayeux à Courseulles et de celle de Caen à Caumont. Il indique
les abus du roulage comme une des principales causes de détérioration de
ces routes, et appelle sur cet objet une loi réglementaire. Le
compte-rendu de l'état de nos chemins vicinaux de grande communication
soumis au Conseil, à présenté des résultats satisfaisants. Il a été
pris une délibération tendant à faire classer, comme ligne de grande
communication, le prolongement de la ligne vicinale d'Arromanches
à Bayeux jusqu'à la rue Saint-Laurent, par le Pont-Trubert, en appelant
la ville de Bayeux à contribuer à son entretien, comme commune
traversée.
Diverses
demandes relatives à d'autres chemins vicinaux ont été renvoyées à
plus ample examen, ou recommandées à l’administration départementale.
Enfin plusieurs. Enfin plusieurs matières contentieuses ayant trait aux
chemins vicinaux ont été discutées pour être soumises à la décision
du gouvernement. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 -
Nouvelles locales. -
On nous communique un remède aussi sûr que prompt contre la
brûlure. Nous croyons utile de le faire connaître à nos lecteurs.
On
prend une pincée de pousses de jeunes buis que l'on pile avec trois
blancs de poireaux, et on y ajoute une cuillerée d'huile d'olive. On
renferme ensuite le tout dans un linge bien blanc et on l'applique sur la
partie brûlée.
Plusieurs
personnes qui ont fait l'essai de ce remède, en ont obtenu les plus
prompts et les plus heureux résultats. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1843 -
Nouvelles locales. -
Dimanche matin, un fâcheux événement est venu attrister les
nombreux promeneurs qui se trouvaient à Arromanches. Le nommé Michel
Colombe, ouvrier forgeron chez M. Aubraye, carrossier à Bayeux, s'était
mis à la mer après un déjeuner copieux et dans un état voisin de
l'ivresse. Quoique assez peu éloigné du rivage, il ne tarda pas à
ressentir les effets de son imprudence, et frappé sans doute d'une
apoplexie, il disparut subitement. Plusieurs personnes se jetèrent
immédiatement au secours de ce malheureux dont la mort n'avait été que
trop prompte ; car malgré l'empressement que ces personnes y ont mis,
elles n'ont ramené qu'un cadavre.
Colombe
n'avait
que 25 ans, il était nouvellement marié ; sa conduite était peu
régulière ; il avait subi, samedi dernier, une condamnation
correctionnelle en six jours d'emprisonnement. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1844
-
Nouvelles locales. -
Dimanche
soir, à six heures, par un temps épouvantable, un fort brick a fait
naufrage à la hauteur d'Arromanches ; il est en vue à moitié coulé
depuis ce temps, sans qu'on ait encore pu, lui porter secours. Les débris
arrivés à la côte annoncent que ce navire était chargé de bois du
Nord, et c'est probablement à ce chargement que le brick a dû de ne pas
sombrer en entier. On ne sait encore si l'équipage est parvenu à gagner
la terre.
Nous
apprenons d'un autre côté qu'un second navire est venu se jeter à la
côte hier matin devant Courseulles. On a pu sauver tout l'équipage. Il
est à craindre que les sinistres soient nombreux. La mer jette, sur le
littoral, des débris de toute espèce.
Nous
donnerons, dans notre prochain numéro, de plus amples détails
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1844 -
Nouvelles maritimes. -
Par suite du dernier naufrage qui a eu lieu sur la côte
de Ver et d'Arromanches, divers vols de planches, de madriers et autres
débris ont eu lieu par des habitants des communes riveraines.
Diverses
arrestations ont eu lieu. Nous donnerons les noms des auteurs de ces
coupables et honteuses déprédations. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juin
1844 -
Nouvelles locales. - Les
tristes prévisions qu'on avait dû concevoir sur le sort de l'équipage
de la « Caroline-Mathilde », bâtiment norvégien qui s'est
perdu sur nos côtes , sont aujourd'hui réalisées. Hier lundi, la mer a
rejeté les cadavres de deux jeunes marins, l'un sur le rivage d'Asnelles,
l'autre sur celui d'Arromanches.
L'un
des cadavres avait les oreilles et le nez dévorés, l'autre avait une
oreille et un œil horriblement déchirés. Nul doute que les corps des
six autres victimes de ce naufrage ne soient aussi rejetés
prochainement sur d'autres points de la côte. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Août
1844 -
Nouvelles locales. - Nous
lisons dans le Haro l'article suivant qui intéresse nos marins
d'Arromanches : Il y a quelque temps un navire chargé de bois du nord à
destination de Caen naufragea sur les rochers du Calvados, en face
d'Arromanches. On sait que cette bourgade n'est habitée que par des
pêcheurs assez malheureux, mais au cœur noble et d'un dévouement sans
bornes : ils en ont donné plusieurs fois des preuves dans les moments de
tempête. L'équipage du navire dont il s'agit put à peine se sauver, et
il ne dut de toucher la terre qu'à l'abnégation des pêcheurs
d'Arromanches.
Ces
braves gens se mirent aussi en devoir de sauver la cargaison et de
renflouer le navire, et ils firent l'un et l'autre.
Il
y a une ordonnance de marine qui accorde une prime assez considérable à
ceux qui ont participé au sauvetage d'un navire. Pendant les premiers
jours de leur travail on dit aux pécheurs qu'ils obtiendraient cette
prime, les jours suivants on leur fit entendre qu'ils étaient employés
à 2 fr. de la journée.
Lorsque
le travail fut fini ils ne s'enquirent pas de ce qui leur revenait, mais
le fait est que depuis ce temps ils n'ont entendu parler d'aucune espèce
de récompense, et qu'aucun d'eux n'a reçu ni la prime qui pouvait leur
revenir, ni les 2 francs par jour qu'on leur avait promis.
C'est
là un oubli blâmable et qui peut devenir pernicieux, nous rappelons ces
faits à M. le commissaire de marine dont la réputation, chose fâcheuse,
se trouve attaquée en cette affaire par les intéressés,
c'est à lui à faire cesser parmi ces hommes des bruits que nous
croyons tout à fait indignes de sa loyauté bien connue. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1844 -
Nouvelles locales. - Nous
avons reproduit dans notre journal un article du « Haro », à
la date du 1er août, relatif à la perte sur la côte
d'Arromanches d'un navire. Cet article donne lieu aujourd'hui à la
réclamation suivante, que nous nous faisons un devoir d'accueillir :
Monsieur,
Nous ne lisons pas les journaux, et ce n'est qu'aujourd'hui que nous avons
eu connaissance d'un article du « Haro » (de Caen) du mois
d'août dernier, relatif aux pêcheurs d'Arromanches. Il y est question
d'un navire du Nord naufragé sur les rochers du Calvados, et que nous
aurions sauvé à grand peine, avec sa cargaison et son équipage. Les
primes qui nous étaient dues nous auraient été refusées jusqu'à ce
jour, et les plaintes des intéressés auraient été de nature à
attaquer la réputation de M. le commissaire de marine.
Le
journal a été mal informé sur tous ces faits, l'équipage et le navire
ont malheureusement péri, et nous n'avons pu sauver qu'une partie du
gréement et de la cargaison. Quant au
refus de la récompense promise et aux plaintes qui en auraient été la
suite, c'est là qu'il y a erreur évidente, on ne nous a rien refusé,
nous ne nous sommes pas plaints, et nom savons bien que la prime qui peut
nous appartenir n'est liquidée et ne peut nous arriver qu'après
l'accomplissement de formalités assez
longues.
La
réputation de M. le Commissaire de marine n'a donc pas été compromise
parmi nous, et aujourd'hui, comme toujours, nous sommes, au contraire,
remplis de reconnaissance pour la sollicitude paternelle avec laquelle il
s'occupe constamment de nos intérêts et de nos personnes. Nous
espérons, M. le Rédacteur, que vous voudrez, bien admettre, dans votre
prochain numéro, la présente réclamation qui ne nous a été dictée
que par le respect que tous les honnêtes gens doivent avoir pour la
vérité.
Nous
avons l'honneur de vous saluer.
Les
maîtres de bateaux d'Arromanches, pour eux et pour leurs équipages,
Jacques
Paris ; J.-P. Le Bourgeois ; Jean Guerard ; P. Agnès ; F. Romain ; P.
Robert ; L. Conin. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1845 -
Accident. -
Le
22 du même mois, à Arromanches , le nommé Dupuis, matelot a été
écrasé sous la quille d'un bateau pécheur, au moment où il enlevait le
rouleau destiné à le retenir.
Dupuis,
qui laisse après lui une famille sans ressources, avait servi comme marin
à bord de la frégate la « Belle-Poule ». Ce malheureux
était généralement aimé. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1846 - Le temps. -
La température est si douce à Paris que
le fameux marronnier, dit du 20 mars, est sur le point de laisser
épanouir ses bourgeons à feuillage. Dans les belles expositions au midi,
avec abri du côté du nord, les amandiers sont en fleurs.
De
vie de jardinier pareille interversion dans l'ordre des saisons n'avait
été observée.
(Source : Journal de Honfleur)
Janvier
1846 -
Police correctionnelle.
-
Audience du 30 décembre 1845.
—
De fréquents délits d'usure étaient reprochés au sieur Joseph Guerard,
marchand épicier à Livry. Le tribunal l'a condamné en 300 fr. d'amende.
—
Un acquittement a été prononcé en faveur du nommé Paul Defortecu, de
Bernesq, qui était traduit sous l'inculpation du vol d'une herse.
—
24 heures de prison ont été infligées à Jean Poitevin, marin à
Arromanches, pour avoir volé une certaine quantité de pommes au
préjudice de plusieurs individus.
—
Michel-François Duval, voiturier à Commes, subira 10 jours de prison
pour avoir porté des coups et fait des blessures graves au sieur Jean
Marie. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1846 - Naufrage. -
Caen 11 février : Le navire
« Pierre-Auguste » de St-Vaast, capitaine Lepaulmier, parti le
8 de St-Vaast, avec un chargement de pommes et de fûts de cidre, se
rendant au Havre, a sombré le même jour à une heure après midi à 4
lieues marines dans le O.-N. 0. d'Arromanches.
L'équipage,
composé de 4 hommes, s'est sauvé dans le canot, sans avoir eu le temps
d'emporter ni vêtements, ni papiers.
Ils
ont pris terre à Arromanches à 5 heures 3/4 et ont été accueillis par
la population, qui s'est empressée de leur offrir tous les secours
qui leur position demandait.
(Source : Journal de Honfleur)
Février
1846 - Le temps. -
La marée qui a suivi la
dernière syzygie, aidée par les pluies qui l'ont précédée et
accompagnée, et par suite desquels la Divette s'est élevée à une
grande hauteur, a occasionné à Cherbourg l'inondation de plusieurs
quartiers. Les eaux ont dépassé les murs du quai, des rues ont été
submergées, dans plusieurs maisons on a été obligés de défoncer
le plafond pour retirer du rez-de-chaussée les personnes qui s'y
trouvaient.
La
route de Paris a subi un affaissement tel que la circulation a été
arrêtée. Les voitures chargées et les Messageries ont été obligées
de rester au bas de la côte du Roule.
(Source : Journal de Honfleur)
Février
1846 -
Un naufrage. - Le
8 de ce mois, le navire « Pierre Auguste », de Saint-Vaast, a
sombré entre Arromanches et Sallenelles. Les hommes composant l'équipage
ont eu le temps de s'embarquer dans leur chaloupe et de gagner le rivage
par une mer affreuse. Les jours suivants tout le littoral était couvert
de pommes dont une assez grande quantité a pu être ramassée.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1846 - Nouvelles locales.
- On
s'occupe activement de l'organisation de la défense des côtes du
Calvados M. de Berthois, inspecteur du génie, parcourt en ce moment le
littoral. Déjà un ingénieur est arrivé à Arromanches, où il fait des
études pour l'établissement d'une redoute, plus considérable que celle
qui existe maintenant. Cette redoute, construite sur de grandes
dimensions, devra contenir une batterie composée de huit à dix pièces
de fort calibre, auxquelles, au besoin pourront être ajoutées d'autres
pièces d'un calibre inférieur. (source :
Journal de Honfleur)
Septembre
1846 -
Nouvelles divers. -
Dimanche
prochain, 6 septembre, le corps de musique de la garde nationale de Bayeux
tiendra son banquet annuel à Arromanches. Il paraît que toutes les
dispositions sont prises par les habitants de cette commune pour donner ce
jour-là à leur plage un air de fête, et pour procurer aux promeneurs
que cette solennité musicale attirera chez eux, tout le confortable et
l'attrait désirables. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1846 -
Nouvelles locales. -
Depuis le commencement des travaux entrepris à Port-en-Bessin, les
promeneurs, qui ne redoutent pas l'inconvénient des mauvais hôtels,
semblent se diriger plus volontiers à Arromanches.
A
cette occasion nous croyons devoir faire remarquer qu'aucune mesure
administrative n'a été prise dans cette commune pour s'opposer à
l'indécence de certains baigneurs qui ne se font aucun scrupule de venir
étaler leur nudité aux abords des village.
Il
est nécessaire dans l'intérêt même de la localité qu'un règlement
sévère vienne mettre un terme à ces inconvenances. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1846 -
Nouvelles locales. -
Dimanche dernier, le beau temps, la présence de la musique de la
garde nationale et peut-être l'application du vieil adage, « le
monde attire le monde », avaient réuni sur la plage d'Arromanches
une grande affluence de promeneurs. Tout y avait un aspect de fête ; des
groupes nombreux stationnaient sur le
rivage, et toutes les personnes présentes n'avaient pas trouvé à
s'abriter dans les auberges. Heureusement que l'orage qui a tombé sur
Bayeux avait épargné Arromanches et la journée a été superbe.
La
musique de notre garde nationale qui tenait son banquet annuel a joué,
aux applaudissements de la foule, plusieurs morceaux d'ensemble dont on a
remarqué la bonne exécution. Le fameux air de Charles VI a surtout été
enlevé avec une énergie et une vigueur qui ont fait honneur à MM. les
musiciens. Les habitants d'Arromanches auront dû garder un souvenir
solide de cette solennité. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1847 -
Nouvelles locales. - C'est
dimanche prochain qu'aura lieu, à Arromanches, le banquet annuel du corps
de musique de notre garde nationale. Cette petite fête ne manquera pas,
comme d'habitude d'attirer la foule. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Octobre
1847 -
Nouvelles locales. -
Vendredi dernier, un incendie s'est déclaré au domicile du sieur
Foucher, cultivateur à Arromanches, plusieurs corps de bâtiments ont
été détruits.
Sans
les énergiques secours apportés sur les lieux, le sinistre aurait
infailliblement pris des développements considérables. Rien n'était
assuré.
Cet
événement est dû à l'imprudence des jeunes enfants qui s'amusaient
avec des allumettes chimiques. Encore une leçon pour les parents assez
négligents de laisser à la disposition de leurs enfants des moyens aussi
dangereux. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1848 -
Une noyade. -
Lundi soir un marin d'Arromanches s'est noyé en vue de la
plage. Il parait que cet homme était dans un état d'ivresse, qu'il a
provoqué chez lui une
apoplexie instantanée. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1848 -
Le temps qu’il fait. -
Le mois de septembre semble décidément devoir nous
dédommager amplement du mauvais temps que nous avons subi pendant le mois
d'août.
Le
plus magnifique soleil et la température la plus chaude invitent de
nombreux promeneurs à émigrer chaque jour vers nos bords de mer.
Arromanches et Port-en-Bessin étaient littéralement encombrés dimanche.
A cette occasion, nous appelons l'attention de MM. de la police sur un
abus grave qui n'est pas sans dangers pour la sûreté des voyageurs. Dans
ces jours d'affluence, on rencontre des voitures publiques, déclarées
pour porter 12 ou 15 personnes, qui en contiennent devant, derrière,
dessus, partout, quelquefois vingt-cinq ou trente, à joindre que les
équipages de ces voitures sont souvent en très mauvais état ; il y a à
redouter de fréquents accidents.
La
semaine dernière, l'essieu d'un de ces omnibus s'est brisé, heureusement
en place droite, il n'y a pas eu de malheur. Toujours est-il qu'une
surveillance active devrait être exercée sur ce point. Avis à M. le
commissaire de police. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1849 -
Le choléra à Arromanches.
-
L'apparition de l'épidémie à Arromanches, où elle règne depuis
une quinzaine de jours, donne lieu dans notre ville et dans les environs
à des bruits mensongers et exagérés, contre lesquels nous engageons nos
concitoyens à se mettre en garde.
La
réalité des faits officiellement constatés est déjà assez triste,
sans que la frayeur publique se laisse aller à en grossir les résultais.
Voici ce qu'il y a de vrai à la date d'aujourd'hui vendredi :
Lors
de l'invasion du mal à Arromanches, un enfant, trois femmes et le nommé
Janvray ont succombé successivement dans les trois premiers jours :
après une suspension de quelques jours le mal a paru s'étendre avec plus
d'intensité et de nouveaux cas de mort ont été constatés dans les
journées de samedi, dimanche, lundi et mardi.
La
nuit dernière un jeune garçon, atteint hier, a succombé, ce qui porte
ce matin le chiffre exact des morts à douze…
Voilà
la vérité que nous enregistrons sans détour, quelque triste qu'elle
soit, mais nous repoussons en même temps, et d'après des renseignements
positifs, le bruit répandu ce matin de l'apparition du fléau à Tracy,
à Magny, à Balleroy et autres communes de l'arrondissement. Jusqu'à
présent, la malheureuse commune d'Arromanches est seule en proie à la
maladie. A cette égard notre affirmation est positive.
Un
service de secours de toute nature a été établi sur le lieu par M. le
Sons-Préfet et la commission hygiénique. Les docteurs. Despallières,
Labbey, Féron et Demagny rivalisent de zèle et de dévouement, ils font
chaque jour des visites successives aux malades. M. Nicolle, médecin à
Crépon, a été désigné pour y rester à demeure, dans
l'accomplissement de sa mission d'humanité, il est activement secondé
par ses confrères de Bayeux, par deux sœurs religieuses de la Miséricorde
de Caen, et par M. le curé d'Arromanches, dont le courage et
l'abnégation sont au-dessus de tout éloge.
La
reconnaissance des habitants signale aussi l'active sollicitude d'une
famille parisienne, en séjour A Arromanches, qui loin de fuir devant le
fléau, semble par sa présence, par les secours et les soins multipliés
qu'elle répand autour d'elle, vouloir relever le moral de cette
population effrayée, dont une partie a émigré dans les communes
voisines et à Bayeux.
La
maison appartenant à M. Frestet a été disposée pour être le centre
des secours et des médicaments.
Aujourd'hui,
huit ou dix malades, affectés de cholérines, sont alités par suite des
prescriptions de MM. les médecins ; leur état, pour la plupart, n'est
pas alarmant, mais la prudence exige des soins sérieux que,
malheureusement, les premières victimes du fléau avaient trop
légèrement repoussés. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1849 -
Nouvelles locales. - Par une lettre, à la date du 31 octobre, dans laquelle
il nous adresse une quittance de dix-neuf cents francs, que nous avons
versés entre ses mains pour le montant de la souscription ouverte à
notre bureau, M. le curé d'Arromanches nous prie d'être son interprète
auprès des personnes qui, a quelque titre que ce soit, se sont montrées
les bienfaiteurs des habitants de sa commune. Nous faisons observer à ce
sujet, qu'encore bien que nous ayons déposé entre les mains de la
commission le montant des sommes reçues par nous, nous continuerons de
recevoir les offrandes des souscripteurs qui pourraient encore se
présenter. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1849 -
Le choléra. - Deux de nos médecins qui reviennent ce soir
d'Arromanches nous apprennent que l'état sanitaire de la journée a été
satisfaisant : pas de nouveaux cas. Un des malades précédemment atteint
vient de succomber. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1849 -
Nouvelles locales. - L'état sanitaire du reste de notre contrée et de
notre ville est des plus satisfaisants, à part quelques dérangements
causés par l'influence et les variations de la température, aucun des
cas de choléra ne s'est manifesté dans aucune de nos communes. Nous
avons à ce sujet les renseignements les plus positifs et les plus
certains. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1849 -
Nouvelles locales. - Des pluies abondantes, accompagnées de tonnerre et de
vent, règnent depuis huit jours sur notre pays. Un grand nombre de
pommiers ont été déracinés. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1849 -
Nouvelles divers. -
Samedi vers 3 heures de l'après-midi, un horrible événement est
venu consterner la population d'Arromanches.
M.
Guillot-des-Campagnes, commandant le bataillon de la garde nationale de
Cahagnolles, s'était rendu à Arromanches, accompagné de sa femme, pour
faire une visité à son fils le sieur Oscar Guillol qui était séparé
d'eux et habitait cette commune depuis 2 ans. M Guillot trouva, son fils
couché, en proi a un accès de fièvre violente. Toul-à-coup se leva
brusquement et s'emparant d'un chenet, il en asséna plusieurs coups, sur
la tête de son père qui tomba comme foudroyé et frappé de mort. Après
ce crime, il releva[1]sa victime qu'il
coucha sur son lit, en s'installant près d'elle avec le plus grand sang
froid.
Dimanche,
la justice s'est rendue sur les lieux et Oscar Guillot a été
provisoirement déposé dans une chambre séparée à l'Hôtel Dieu de
Bayeux, son état de maladie exigeant les soins des médecins. Tout porté
à croire que ce parricide lui a été inspiré par un accès
d'aliénation mentale.
M.
Guillot père était généralement estimé dans la contrée qu'il
habitait, sa mort funeste y excite des regrets universels.
(Source. : Journal de
Honfleur)
Janvier
1850 -
nouvelles locales. - Lundi de la semaine dernière le nommé Oscar Guillot,
d'Arromanches, dont nous avons annoncé Ie parricide involontaire et la
translation à la maison du Bon-Sauveur de Caen, est mort dans cet
établissement à la suite d'un nouvel accès d'aliénation mentale.
(Source : Journal de
Honfleur)
Janvier
1850 -
Nouvelles locales. - C'est par erreur qu'on avait annoncé la mort d'Oscar
Guillot. Une lettre de Mme la supérieure du Bon-Sauveur, expédiée à
Arromanches, dément ce fait et annonce que la position actuelle du
malheureux Guillot, est d'autant plus affreuse, qu'il a aujourd'hui la
conscience de l'acte épouvantable auquel, un accès de folie l'a conduit
et qu'il est en proie au plus profond désespoir. (Source. :
Journal de Honfleur)
Octobre
1853 -
Une industrie de notre littoral.
- Un
article du « Moniteur » vient de donner des détails
intéressants, au sujet de cette pèche, qui occupe en moyenne 685 bateaux
montés de 7 755 hommes, et dont les produits sont principalement
consommés par les classes indigentes. On sait que cette industrie est
l'une des principales ressources de la population maritime de notre
littoral.
La
semaine dernière encore, un certain nombre de matelots d'AsnelIes,
d'Arromanches, de Port et de Grandcamp, s'embarquaient au port de
Courseulles, pour la campagne actuelle, qui vient de s'ouvrir dans le
rayon maritime compris entre Dunkerque et Caen.
Par
suite de déplorables abus, d'opérations illicites, énumérées par la
feuille officielle, cette industrie en était venue à un tel état de
malaise qu'elle n'existait, sur les cotes d'Écosse, par exemple, plus que
de nom. Le mal était devenu si grand que beaucoup de bons esprits se
prononçaient pour la suppression de cette pêche.
Le
décret du 28 mars 1852 , dont les familles de nos pécheurs ont déjà,
cette année, ressenti le bienfait, est venu mettre un terme à ce triste
état de choses. Il est basé sur une sévère répression des achats de
poisson à l'étranger, si contraires aux intérêts des matelots, et qui
ne bénéficiaient qu'a des armateurs peu scrupuleux. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1854 -
Découverte macabre . -
Il y a quelques
jours, en creusant les fondations du mur de clôture du nouveau cimetière
d'Arromanches, on a découvert deux cadavres dont l'état de
décomposition n'a pas permis d'assigner, l'époque certaine à laquelle
ils ont été enterrés, l'un, à une profondeur de 27 centimètres
seulement, avait dû être
placé assis, l'autre, à 62 centimètres, avait été couché sur le dos.
Le
champ, récemment acheté pour servir de cimetière, et dans lequel on a
trouvé ces deux cadavres, n'avait jamais été, au dire des habitants, un
lieu de sépulture. On se perd en
conjectures sur cette découverte ; le plus généralement on croit que
les faits ont dû se passer à l'époque de la première révolution, et
être un des tristes épisodes de ces temps de discordes. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1854 -
Tribunal de Police correctionnelle.
- Audience
du 27 décembre 1854. Ont été condamnés :
—
Charles Robert, âgé de 42 ans, marin, né et demeurant à Arromanches,
en 25 fr. d'amende, pour contravention aux lois et règlements sur la
coupe des herbes de mer.
—
Amand Levavasseur, âgé de 33 ans, journalier, né à Tracy-sur-Mer,
demeurant à Nonant, en 1 mois d'emprisonnement, pour avoir, le 15
novembre 1854, soustrait frauduleusement un poulet au préjudice des
époux Mursot. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Février
1855 - Nouvelles locales.
- Le
18 de ce mois, à Arromanches, la femme du sieur Blanlot, marin au service
de l'État
quitta sa demeure pour aller recueillir, au bord de
la mer, quelques étrilles dont la vente devait lui servir à procurer du
pain à sa famille. Elle eut l'imprudence de laisser dans une chaise
auprès du foyer un de ses enfants, une petite fille âgée de deux ans et
demi. Quand la femme Blanlot rentra chez elle, le cadavre de l'enfant, à
moitié dévoré par les flammes, gisait sur le sol..... (Source : Le
journal de Honfleur)
Août
1855 -
Les aides du ministre. -
Par décision récente, M. le ministre des cultes a accordé des
secours aux communes ci-après :
1°
Arromanches,
300 fr. pour aider à la restauration de son presbytère.
2°
Ryes, 400 fr. à
titre de secours dans la construction d'une chapelle à son église.
3°
Asnelles, 100 fr. pour la construction d'un clocher. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1856 -
Les ports de l'arrondissement de Bayeux.
- M
. l'ingénieur en chef des ports du Calvados. Lors de notre analyse de
l'exposé de M. le Préfet et des séances du Conseil, nous n'avions pas
eu connaissance du travail de M. l'ingénieur, dont une partie vient
d'être publiée par un de nos confrères de Caen. Nous y trouvons les
passages suivants, concernant les quatre ports de l'arrondissement de
Bayeux.
Port
d'Arromanches. —
Prenant en considération la subvention de 2 000 fr. allouée par
le Conseil général dans sa dernière session, pour la construction d'une
cale de débarquement dans cette station de pèche, M. le ministre a, par
décision du 24 janvier, accordé les 13 000 fr. nécessaires à cette
construction en plus de cette subvention, sans vouloir
accepter celle que les pécheurs de la localité avaient offerte et qui
lui a paru avec raison dépasser leurs ressources.
Cette
cale s'exécute on ce moment par voie de régie, parce que l'on n'a pu
trouver d'adjudicataire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 -
Une récompense. -
Par décision en date du 29 avril, S.
Exe. le ministre de la marine a décerné une médaille d'honneur de 2e
classe au marin ci-après, inscrit au
quartier de Caen : Au sieur Tostain (Georges-Antoine), d'Arromanches,
matelot hors de service, pour avoir sauvé, au péril de sa vie, le 17
novembre 1848, un patron de bateau,
dont la barque avait chaviré, et pour avoir recueilli à son bord, le 22
novembre 1852, l'équipage du sloop, l’ « Union » qui venait
de sombrer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1857 - On
écrit d'Arromanches. -
Lundi dernier, par un temps magnifique et une mer très[1]calme,
les nombreux baigneurs réunis sur la plage d'Arromanches ont été
singulièrement intrigués en apercevant un homme glissant sur les eaux.
La foule s'est précipitée à l'arrivée de ce hardi navigateur qui,
parti de Port à 9 heures 3/4 du matin, effectuait son entrée à
Arromanches à midi. Ce voyage pittoresque était accompli par un jeune
homme de Bayeux, M. Médéric Menand. L'instrument dont il se sert, se
compose de deux patins en bois d'environ 1 mètre de long, ayant la forme
de deux petits bateaux et joints ensemble par deux barres de fer. Pour
imprimer à ces patins une très grande rapidité, il manœuvre avec
beaucoup d'adresse une rame à double palette.
Si
cette façon de naviguer n'est pas nouvelle chez nous, au moins il faut
convenir qu'on en a guère usé jusqu'ici sur la mer, qui ne saurait sans
doute la tolérer qu'à ses jours de calme. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1857 - L’église
d’Arromanches. -
La matinée musicale, donnée mardi dernier, à Arromanches, pour
l'achèvement de la modeste église de cette commune, avait attiré de
Bayeux et des environs une affluence nombreuse et choisie d'auditeurs. Le
double but qu'on attendait de cette charmante fête lyrique a été
atteint, et ses organisateurs ont eu à s'applaudir surtout de ses
fructueux résultats. La recette et la quête ont dépassé la somme de
deux mille francs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1857 - Nous
lisons dans la Presse. -
Dans
la séance de lundi dernier, de l'Académie des sciences, M, Texier a
présenté un fragment considérable de bois pétrifié, provenant des
forêts sous-marines qui s'étendent le long des côtes de la Normandie.
Ce fragment est extrait d'un fond de douze brasses (20 mètres environ),
au-dessous du niveau de la mer, aux environs d'Arromanches, près Bayeux.
On
savait déjà, d'une manière générale, que des fragments d'anciennes
forêts avaient été observés sur les côtes de la Bretagne. Il parait
aujourd'hui hors de doute que ces mêmes forets s'étendent, non seulement
sur les rivages de Normandie, mais se prolongent jusqu'aux environs de
Saint-Malo.
M.
Texier en déduit la preuve de l'envahissement des côtes de l'ancienne
Gaule par les eaux de l'Océan. Le bois du fragment présenté à
l'Académie provient évidemment d'un arbre dicotylédone, c'est-à-dire,
de la nature même de nos forêts actuelles. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Décembre
1857 - Nouvelles
locales. -
Sur la
proposition du conseil académique du Calvados, M. le ministre de
l'instruction publique vient d'accorder une médaille de bronze à M.
Olivier (Eugène), instituteur à Arromanches, pour l'année scolaire
1856-57.
Cet
instituteur avait été déjà l'objet d'une récompense honorifique pour
l'année scolaire 1852-53. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1857 - La
médecine. -
L'extension des
médecins cantonaux à toute la France, vient d'être votée en principe
par l'Académie impériale de médecine.
A
l'occasion d'un rapport sur la statique nosologique des décès,
l'Académie de médecine a proposé de répondre à M. le ministre de
l'agriculture et du commerce, qui l'avait consultée, qu'elle venait de
créer des médecins cantonaux chargés tout à la fois de donner des
soins médicaux aux habitants pauvres des campagnes, et de rédiger, en
cas de décès, le bulletin indicateur de la cause qui l'a déterminé.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1858 -
Un crédit accordé. -
Par arrêté du Ministre des finances, en date du 10
février, un crédit de 2 000 francs est accordé à la commune
d'Arromanches pour solder les travaux de défense de son port.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1858 -
Une récompense. -
Le jeudi 4 du courant, M. le maire de la commune
d'Arromanches, accompagné de son conseil municipal, s'est rendu à
l'école communale, afin de remettre solennellement à M. Olivier,
instituteur, la médaille qui lui a été décernée par M. le ministre de
l'instruction publique. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1858 - Les pensions de retraite. - Par
décret impérial, en date du 17 mars, des pensions de retraite ont été
accordées aux employés des douanes dont les noms suivent :
Une
pension de 1600 fr. à M. Bellier (Auguste), capitaine, domicilié à
Courseulles.
Une
pension de 800 fr. M. Hauvel (Louis-Pierre-François),
lieutenant, domicilié à Arromanches.
Une
pension de 313 fr. à M. Bauchard (Charles-Emerie), brigadier, domicilié
à Grandcamp.
Une
pension de 411 fr. à M. Heuzé (Alexandre-Charles), préposé, domicilié
à Colleville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1859 -
La chaleur. - Ces
jours derniers, la chaleur a encore augmenté ; lundi et mardi, le
thermomètre a marqué à midi, 34 degrés centigrades. Dans le cours des
journées ordinaires, il se maintient de 27 à 30 degrés.
Mercredi,
un orage qui menaçait depuis longtemps, s'est déclaré vers 8 heures du
soir, sur Bayeux et ses environs, par une pluie abondante, qui n'a pas
duré assez longtemps. Il est bien à désirer qu'il en tombe encore.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1859 -
On nous écrit d'Arromanches.
- Le
règlement de police sur les baigneurs est enfreint journellement par des
personnes peu décemment vêtues. On se plaint aussi de ce que les
poissonniers ou pêcheurs ont pris la mauvaise habitude de jeter sur la
plage les poissons pourris, ainsi que les détritus de ceux qu'ils
emploient aux amorces de leurs lignes.
Il
parait que l'autorité du lieu, malgré de nombreuses réclamations, ne
croit pas devoir intervenir pour réprimer ces abus, dont la persistance
finira par être nuisible à la santé d'une
commune naguère si cruellement éprouvée par le choléra.
D'un
autre côté, la vogue qui parait s'attacher, de plus en plus, pendant la
saison des bains de mer, à cette partie de notre littoral, ne pourrait
que perdre à cette absence de propreté et d'une bonne police : Les
étrangers qui séjournent à Arromanches, et les promeneurs qui le
fréquentent journellement, ont bien
le droit en échange du bien-être qu'ils procurent à cette commune,
d'espérer que l'administration locale voudra bien aviser à la
répression de ces inconvénients. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juillet
1859 -
Pour l’église. - Le
jeudi 28 juillet, à trois heures de l'après-midi, un Sermon de charité
sera prêché dans l'église d'Arromanches, pour la continuation des
travaux de reconstruction de cette Église.
A
la suite du sermon, salut solennel et quête. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Août
1859 -
Un naufrage. - Le
10 août, vers 2 heures d'après-midi, un canot monté de 3 hommes était
en vue d'Arromanches courant le plus grand danger, quelques instants
après l'embarcation était engloutie.
Aussitôt
5 marins d'Arromanches, les nommés Lithare (Louis), Audeberge
(Jean-François), Tostain (Georges-Antoine). Leboulanger (Louis),
Audeberge (Pierre), s'élancèrent à la nage au secours des malheureux
naufragés, et furent assez heureux pour en ramener 2 sains et saufs à
terre. Le mousse Porcher seul a péri. Les deux marins sauvés sont les
sieurs Pignel, matelot, et Geffroy, capitaine du Sloop le
« Saint-Jacques », du port du Havre, avait sombré dans la
nuit, à 20 milles, environ de Barfleur et à même distance
d'Arromanches, chargé de noir animal, à destination de Nantes.
Les
marins sauvés ont été accueillis et soignés avec empressement à
Arromanches.
Les
sieurs Lithare (Pierre) et Audeberge (Jean-François), se sont
particulièrement distingués, dans ce sauvetage. ( L’Indicateur de
Bayeux)
Août
1860 - Rapport de M. le Préfet.
-
Les ports : De notables améliorations se sont déjà
réalisées et vont s'exécuter dans nos ports.
Les
stations de pêche d'Arromanches et de Grandeamp ont été déjà l'objet
de votre sollicitude. La dernière, surtout, est menacée d'un véritable
danger de destruction qu'il faut conjurer.
Des
propositions spéciales vous seront faites à ce sujet. ( L’Ordre et la
Liberté)
Juillet
1861 - M. le préfet du Calvados, accord des secours.
- Nous
avons publié, dans notre numéro du 27 juin dernier, la liste des
communes auxquelles M. le ministre de l'instruction publique, sur la
demande de M. le préfet du Calvados, avait accordé des secours.
Par
arrêté du 11 juin, M. le préfet a bien voulu répartir dans diverses
communes du département une somme de 5 959 fr. 29 с.
Voici,
par arrondissement, les sommes affectées à chaque commune :
Arrondissement
de Bayeux.
Esquay.
- Travaux au clocher. 150
fr.
Asnelles.
- Construction d'une chapelle.
100 fr.
Longues.
- Construction d'un lavoir. 100
fr.
Sermentot.
- Travaux au presbytère. 100
fr.
La
Bazoque. - Travaux à l'église.
100 fr.
Longraye.
- Travaux à l'église. 100
fr.
Arromanches.
- Reconstruction de l’église.
100 fr.
Grandcamp.
- Agrandissement du cimetière.
100 fr.
Bucéels.
- Établissement d'une pompe au presbytère.
50 fr. ( L’Ordre et la Liberté )
Août
1861 - Un drame.
- Hier,
vers deux heures de l'après-midi, les cris « Au
secours ! » se
firent entendre tout-à-coup sur la plage d'Arromanches, où plusieurs
personnes prenaient des bains.
Ces
cris étaient poussés par deux femmes dont l'une paraissait en danger de
se noyer. Aussitôt quatre marins, sans prendre le temps de se
déshabiller complètement, se jetèrent à la mer et ne tardèrent pas à
rejoindre ia femme que les courants entrainaient, et qui cependant se
soutenait encore sur l'eau.
Les
deux plus habiles nageurs, arrivés les premiers, la saisirent, et la
femme fut sauvée. Malheureusement l'un de ces matelots, qui venait de
manger et qui était en état de transpiration au moment où il s'était
jeté à l'eau, a payé de sa vie son acte de dévouement. A peine
était-il arrivé près de la femme qu'il disparaissait sous les flots,
son cadavre n'a été rejeté qu'une demi-heure après. Des médecins ont
essayé de le rappeler à la vie. Hélas ! tous leurs soins furent
inutiles !
Un
deuxième matelot fut retiré de l'eau à moitié asphyxié, et on le
transporta chez lui dans une situation assez alarmante.
La
malheureuse victime, qu'on nous dit se nommer Jean Louis, dit Malo, qui
jouissait de l'estime et de la considération générale, laisse une veuve
et cinq enfants, dénués de ressources. Nous renonçons à dépeindre la
douleur déchirante de cette famille.
La
population d'Arromanches et les baigneurs qui assistaient à ce drame
émouvant étaient consternés. Une souscription a été spontanément
organisée par M. le curé et deux généreuses personnes. Elle avait
déjà produit hier soir plus de 1 000 francs. Aujourd'hui, on doit
recommander cette intéressante famille à la haute sollicitude de
l'Impératrice. ( L’Ordre et la Liberté )
Février
1862 - Un
naufrage. - Avant-hier,
mardi, par un vent violent du nord-est et une mer assez rude, un petit
yacht anglais, monté par deux hommes, a été jeté à la côte sur les
bas-fonds qui avoisinent Arromanches.
La
population maritime de cette localité s'est portée immédiatement au
secours du navire en détresse. Les marins naufragés étant dans
l'impossibilité absolue de s'exprimer en français, ont été amenés au
château de Fresnay-St-Côme où M. Edmond Blache, vice-consul de France
à Belfast, en congé chez M. Félix Gallois, son beau-père, s'est
empressé de les accueillir et de leur donner tous les renseignements qui
pouvaient les tirer d'embarras. M. Blache était d'autant plus à même de
venir en aide aux deux marins dépaysés, qu'il a publié dernièrement un
Guide des capitaines marchands sur les côtes d'Angleterre, ouvrage fort
estimé des navigateurs français et étrangers, et qui est le résumé
clair et substantiel de ce que l'auteur a appris et mis si souvent en
pratique à l'égard de ses nationaux, dans l'exercice de ses délicates
fonctions. (l’Ordre et la Liberté)
Avril
1862
-
Un accident.
-
Un bien triste
événement est arrivé, dimanche dernier, à Arromanches. Le sieur
Lalonde, marin, a été écrasé par son bateau au moment où il aidait à
le faire glisser sur ses rouleaux pour le mettre à l'eau.
Le
sieur Lalonde était aimé et estimé de tout le monde, aussi cette mort
horrible a-t-elle causé dans Arromanches la plus douloureuse sensation. (
l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1863 - Des militaire aux champs.
- Le ministre
de la guerre a décidé que cette année, comme les années précédentes,
des militaires seraient mis à la disposition des cultivateurs qui en
auraient besoin pour les travaux des champs, à défaut d'un nombre
suffisant d'ouvriers civils. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1863 - Le temps. -
Le
beau temps qui nous favorise d'une façon si exceptionnelle cette année
attire sur nos côtes une affluence considérable de baigneurs. De tous
côtés les plages offrent l'aspect le plus riant et le plus animé.
A
Trouville, le nombre des étrangers est immense, il en est de même à
Cabourg, à Beuzeval, à Houlgate. D'un autre côté, les voitures de M.
Luard, qui ne désemplissent pas, déversent à toute heure des flots de
voyageurs à Lion, à Luc, à Langrune, à Saint-Aubin, à Bernières à
Courseulles, etc... Arromanches n'est pas resté étranger à ce
mouvement, un assez grand nombre de baigneurs s'y sont donné rendez-vous.
En
ce moment, deux hôtes illustres y sont attendus : le célèbre historien,
M. Thiers ; puis Mme la maréchale Mac-Mahon, duchesse de Magenta.
On
annonce pour dimanche prochain, une brillante fête de bienfaisance qui
sera donnée dans le vaste Casino de Cabourg. MM. les administrateurs de
cet établissement ont eu la bonne pensée d'organiser un bal au profit
des pauvres, parmi les souscripteurs on cite le prince et la princesse de
Metternich. (l’Ordre et la Liberté)
Mars
1864 -
Par arrêtés du 27 février.
- M.
le préfet du Calvados a nommé :
-
Maire de la commune de Formigny, M. Le Petit (Jules), en
remplacement de M. Rousselin, démissionnaire.
-
Adjoint au maire de la même commune. M. Le Fort (Louis), en
remplacement de M. Groult, décédé.
-
Adjoint au maire de la commune d'Arromanches, M. Hudebert
(Jean-Jacques), en remplacement de M. Le Bas, décédé. (l’Ordre et la
Liberté)
Juillet
1864 -
Les bains de mer. -
Nos villes et villages de bains de mer se peuplent d'illustrations
et de hauts personnages qui viennent y refaire leur santé et s'y reposer
de leurs fatigues. S. Exc. M. Baroche vient d'arriver à Trouville. S.
Exc. M. le duc de Morny est installé dans sa nouvelle et élégante villa
de Deauville.
Arromanches
aussi, dont les prétentions plus ou moins fondées grandissent tous les
jours, possède en ce moment deux sénateurs, M. Ferdinand Barrot,
ambassadeur, et l'illustre M. Ingres. Un troisième sénateur était
annoncé, mais a, jusqu'ici, fait défaut. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1864 -
une magnifique aquarelle.
-
L'illustre auteur de l'Apothéose
d'Homère, M. Ingres,
en ce moment à Arromanches, vient de terminer une magnifique aquarelle représentant
une tête de vierge. Cette
œuvre, du plus grand peintre de notre époque, est destinée à être
mise en loterie au bénéfice de l'église d'Arromanches, dont, comme on
le sait, la reconstruction n'est pas encore terminée.
Le
prix de chaque billet est de 1 fr. On pourra s'en procurer chez M. le
curé d'Arromanches, où le tableau sera exposé. (l’Ordre et la
Liberté)
Décembre
1865 -
La brèche de Tracy. -
Il nous revient
que les habitants d'Arromanches et des localités environnantes se
plaignent de l'état de dégradation où se trouve actuellement la brèche
de Tracy.
La
brèche de Tracy est une descente à la mer très voisine d'Arromanches,
quoique située sur le territoire de la commune de Tracy, et qui donne
accès sur la plage pour le transport des engrais maritimes.
Construite
et entretenue depuis plusieurs années par l'administration vicinale au
moyen d'économies prélevées, en grande partie, sur le budget des lignes
de grande voirie qui aboutissent de près ou de loin à ce point du
littoral, la brèche de Tracy a été rattachée l'année dernière, en
même temps que la route de Bayeux à Arromanches, dont elle fait
naturellement partie, au service départemental des ponts et chaussées.
Or,
c'est précisément depuis cette époque que l'entretien de la brèche de
Tracy semble avoir été tant soit peu négligé. La solidité des talus
et des épis qui bordent la mer est devenue problématique, et comme on
n'imagine pas que les travaux de consolidation puissent être entrepris
avec sécurité et succès pendant la saison des tempêtes, il est permis
de se préoccuper des nouveaux dégâts que l'hiver ne manquera pas
d'ajouter à ceux qui existent déjà.
Ce
défaut d'entretien de la rampe en question étonne d'autant plus le
public, que, d'habitude, l'administration des ponts et chaussées
n'est point chiche de dépenses de ce genre. Ce n'est d'ailleurs un secret
pour personne que le Conseil général, dans sa session de cette année, a
voté, après discussion, une allocation spéciale, à prendre sur les
fonds départementaux, pour la réparation de la brèche de Tracy. Il y a
donc lieu d'espérer que l'administration des ponts et chaussées, pour
qui l'entretien complet et même luxueux de nos routes départementales
est un objet de constante sollicitude,
entreprendra en temps utile, et conformément aux intentions du
Conseil général, la réparation si nécessaire de la brèche de Tracy.
(l’Ordre et la Liberté)
1866
-
Port Maritime.
-
Arromanches. Les ouvrages créés par l'administration pour la
station de pêche d'Arromanches se conservent bien, un crédit annuel de
200 fr. suffit pour
les entretenir.
Juin
1868 - Un
accident. - Jeudi
dernier, un cheval ayant pris le mors aux dents, se précipitait
dans le village d'Arromanches, traînant après lui une voiture de
voyageur le commerce sans conducteur. Grâce à la présence
d'esprit du sieur Jules Faucon, ouvriers serrurier à Bayeux, qui se jeta
résolument à la tête de cet animal, de graves accidents furent
probablement évités.
Pendant
ce temps, le conducteur de la voiture était ramassé dans un piteux état
et conduit chez M. Chrétien, aubergiste, ou M. le docteur Cuirot lui a
donné les soins nécessaires.
Juillet
1868 -
Un drame. - Un
triste événement est arrivé dimanche sur la plage d'Arromanches. En
sortant de prendre un bain, Mme Soufflant, de Bayeux, a été frappée d'apoplexie.
La mort a été instantanée. Mme Soufflant a été rapportée à son
domicile rue Saint-Martin.
Août
1868 -
Les vols. -
Les plaintes s'élèvent contre les bandes de rôdeurs qui
exploitent en ce moment le littoral.
Depuis
Honfleur jusqu'à Arromanches et au-delà, on voit, depuis que la saison
des bains est ouverte, des compagnies de bohémiens qui viennent camper à
l'entrée des communes du littoral, et de la envoient leurs
enfants en haillons et pieds nus, mendier dans les maisons et jusque sous
les pieds des chevaux et sous les voitures au risque de causer
de déplorables
accidents.
Octobre
1868 -
Un trésor.
- Les derniers
coups de vent d'équinoxe ont détaché des huîtrières de la Manche une
quantité de leurs succulents habitants.
Mais
que vont dire MM. Les restaurateurs, qui se réunissent en congrès, comme
des ministres, pour nous taxer la douzaine d'huîtres au prix de un franc
dix centimes, lorsqu'ils sauront
qu'à Arromanches-les-Bains on vient de trouver dans une huître (qui ne
coûtait rien), une perle fine de la plus belle eau, dont un joaillier de
Caen a offert une somme assez
importante.
Mars
1869 -
La tempête du 20 mars. - A
propos du navire de MM. Peulvé et Cie armateur au Havre, qui est venu
mouiller le 22 courant à trois milles d'Arromanches, dans le
Moniteur du Calvados : « Enfin, mercredi matin, le « Grand-Empereur »,
piloté par M. Cudeberge, est venu prendre le trois-mâts à sa remorque,
et malgré la grosse mer et vent
de bout, il l'a ramené au Havre, où l'équipage est heureusement
débarqué à 4 heures d'après-midi ».
« Sans
les démarches de M. Lefèvre aîné, sur le concours zélé de son
beau-père, intrépide marin, que divers sauvetages ont déjà fait
décorer de deux médailles de 1ère classe,
sans le dévouement et l'activité de ces deux braves citoyens,
peut-être, à l'heure où je vous écris cette lettre, un nouveau
sinistre serait-il venu grossir le nombre, déjà trop grand,
des victimes de la tempête du 20 mars ».
Août
1869 -
Les Régates.
- Sur
là demande de M. le Préfet du Calvados, l'Empereur a daigné accorder
une médaille d'or à l'effigie de Sa Majesté, et une d'argent à celle
du Prince Impérial, pour être décernées en prix à la suite des
régates qui auront lieu à
Arromanches, dimanche prochain.
Septembre
1869 -
Les bains de mer.
- M. le
maréchal Canrobert est venu plusieurs fois cette année à Arromanches
où Mme la
maréchale était et est encore en séjour. L'autre jour, quelques
heures avant le passage du train express sur Paris, on pouvait remarquer,
en station à la gare de Bayeux, un wagon spécial assez distinct des
wagons ordinaires.
C'était la voiture réservée au maréchal qui allait arriver
d'Arromanches. Nous ayons appris à cette occasion que les Compagnies de
chemins de fer doivent aux maréchaux
de l'Empire un wagon particulier, et même, à ce qu'il paraît,
un wagon-salon, ou
un wagon-lit.
Septembre
1870 -
Une
victime de la peur.
- Parmi les nombreux émigrants, qui sont venus demander asile
à la Normandie, se trouvait à Arromanches, près Bayeux, une dame
des environs de Strasbourg, qui a eu son fils tué dans les premiers
engagements. Depuis plusieurs jours, cette dame attendait en vain des
nouvelles de son mari, quand l'un des jours de la semaine dernière, elle
entend tout à coup résonner le bruit du tambour. C'était la garde
mobile en garnison à Bayeux qui venait, pour se former à la marche,
jusqu'à à Arromanches faire une promenade militaire.
La
pauvre femme croit que ce sont les Prussiens qui envahissent la Normandie,
affolée de terreur, elle monte à sa chambre et se pend avec une corde
fixée au plafond. Quand la
servante pénétra dans l'appartement, le corps était encore chaud, mais
ne donnait plus aucun signe de vie.
Août
1871 -
Fait divers.
- Des
phénomènes atmosphériques singuliers se sont produits dans le
département de la Seine-Inférieure et du Calvados. A Elbeuf, une pluie
de fourmis ailées avait couvert de cette manne d'un nouveau genre les
toits des maisons et le pavé des rues à Caudebec, des hirondelles ont
été ramassées surchargées de ces insectes
qui s'étaient attachées à elles et avaient entravé leur vol. Une
véritable pluie de
papillons s'est abattue
aux environs de Paris.
Août
1871 -
Les impôts
- Seigneur
! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts sur
tout.
Sur
les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le manger.
Mais
ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui en
aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on
mette un impôt sur la
teurgoule.
La
teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les
petites maîtresses et les muscadins.
Mes
petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les
gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule….,..
Et
cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de
telles cuillerées de ce mets délectable,
que
la.... bouche leur
en teurd !
Septembre
1871 -
Fait divers.
- On
nous signale le départ prématuré des hirondelles, malgré la
température élevée à cette époque de la saison. Il en
reste cependant encore,
mais peu dans nos contrées. On peut voir dans ce phénomène un indice
certain d'un hiver précoce et rigoureux.
Septembre
1871 -
Fait divers.
- Le
14 de ce mois, vers 11 heures du matin, le cadavre d'un individu inconnu a
été trouvé sur le rivage de la mer, territoire d'Arromanches. Cette
mort ne peut être que le résultat
d'un
accident.
Mars
1872 -
Le gel.
- Les
désastres occasionnés par les gelées des nuits dernières sont plus
graves qu'on ne je suppose généralement. Les lettres que nous recevons
de divers
points de la Normandie sont unanimes pour le reconnaître.
Avril
1872 -
Les maisons d’écoles.
- Pour
acquisition ou réparation de leurs maisons d'école, les communes
ci-après ont reçu : Crouay, 1.200 fr. ; Saonnet et Saon, 490 fr ; Arromanches,
2.500 fr. ; Cauvicourt, 1.100 fr. ; les Loges-Saulces, 600 fr. ;
Surville, 3.000 fr. ; Pennedepie, 3.000 fr. ; Hottot-en-Auge, 4.500 fr. ;
Bény-Bocage, 6.000 fr. ; Plessis-Grimoult, 700 fr. ; La Roque, 2.000 fr.
; Truttemer-le-Grand,
6.000 fr.
Mai
1872 - Naufrage.
-
Le 8 de ce mois, vers une
heure du soir, la chaloupe
« Auguste-Marie », commandée par le nommé Jean-Jacques Lamy,
marin à Arromanches, canton
de Ryes, a sombré en mer, au cap nord de la commune de Manvieux, à
une distance de deux milles de terre. L'équipage, qui sa composait de 3
hommes, a été sauvé par
une autre chaloupe
commandée par Victor Sallent, aidé de trois marins qui étaient avec
lui.
Août
1873
- Sauvetage.
- Dimanche,
à Arromanches, vers dix heures et demie du matin, le canot d'une
embarcation commandée par le patron Seigle, de Courseulles, a
chaviré au moment où il accostait, et a précipité à la mer les trois
matelots qui le montaient. Témoin de l'accident, le sieur Jean Conin
s'élança dans sa yole et accompagné des sieurs Jean Cudeberge,
Paul Dupuy et Georges Élie, tous trois ainsi que lui habitants
d'Arromanches, se dirigea à force d'avirons vers le lieu du sinistre,
pour porter secours aux naufragés,
que, de son côté, le canot du garde-pêche, monté par deux hommes
du bord, allait également secourir, mais lorsque les sauveteurs
arrivèrent sur le théâtre de l'accident, la besogne était faite, les
matelots de l'embarcation s'étaient empressés de venir en aide à leurs
camarades en danger, et les avaient retirés
de l'eau.
Août
1873
- Les présages.
- Un
immense vol de corbeaux a passé sur Paris, se dirigeant vers le
sud-ouest. On eût dit un nuage noir en forme de triangle, fendant l'étendue
avec une vitesse de locomotive. C'est
signe de grand froid pour l'hiver, quand les vols de corbeaux passent
aussi tôt. Pour les personnes superstitieuses, c'est signe de
malheur.
Mars
1874
-
Acte de folie. -
Dimanche,
à Arromanches, près Bayeux, s'est produit une scène de folie
singulière. Un individu de cette localité, atteint d'aliénation
mentale, entendant sonner les cloches au moment de la sortie de la
procession qui a lieu le dimanche des Rameaux avant la messe, se
précipita hors de chez lui en proie à un violent accès. Les personnes
présentes ne purent le retenir à temps. Il portait à la main un
crucifix qu'il avait pris au mur de sa chambre. Arrivé sur la place, il
s'est agenouillé et a commandé aux personnes qui avaient voulu s'opposer
à sa sortie d'en faire autant.
Était-ce
crainte de violences de sa part ? était-ce pour flatter sa manie et se
rendre maître de lui plus facilement ? toujours est-il que plusieurs
personnes présentes ont obéi à son injonction. Tout à coup le
malheureux fou s'est couvert la tête de sa chemise en s'écriant qu'Henri
V reviendrait « pour punir tous les méchants de la commune dans laquelle
il n'y avait que deux personnes honnêtes». On parvint enfin à faire
rentrer chez lui ce malheureux illuminé qui était dans un état de
nudité presque complet.
Août
1875
-
Pêches miraculeuses. -
A
Arromanches, samedi dernier, les marins ont pris la lune ! Vous avez bien
lu, la lune a été pêchée samedi dernier à Arromanches. Or, cette lune
n'est pas celle qui se promène dans l'immensité et nous éclaire la
nuit, c'est purement et simplement un énorme poisson, ayant environ
1 m. 50 de longueur sur autant de largeur, pouvant peser 200 kil., de
forme ronde, d'où il tire son nom.
—Un
requin, mesurant trois mètres cinquante centimètres, vient d'être pris
au Havre.
|