1er Avril 2025

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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ARROMANCHES - les - BAINS

Canton de Ryes

Les habitants d'Arromanches sont nommés les Arromanchais et les Arromanchaises.


Septembre 1811   -   Un Combat naval.    -   Les 7 et 8 septembre 1811, devant le bourg d'Arromanches, 6 canonnières françaises affrontent une flottille anglaise forte de 2 frégates et d'un brick. Depuis plusieurs années la Royale Navy est maîtresse des mers et il ne fait aucun doute que les 80 pièces du Goshawke, du Barbadoes et du Hotspur auront rapidement raison des 20 canons de la division française. Dès le premier jour, l'issue de l'engagement paraît scellée par la perte de la canonnière 268, détruite par une explosion. La lutte semble sans espoir, d'autant que le deuxième jour débute par la perte de la canonnière 203. Pourtant, au soir du 8 septembre, lorsque la nuit tombe et que le feu cesse faute de munitions, ce sont les Anglais qui gagnent le large totalement désemparés, ayant à la traîne le Hotspur, frégate de 36 canons dont la perte a été miraculeusement évitée.

Les habitants d’Arromanches ne s’étaient pas montrés moins tenaces et avaient assuré à la flotte française un précieux soutien. Quelques jours après la bataille, un adjoint du maire attesta dans une lettre écrite au préfet que « pendant le fort du feu et tout le temps qu’il a duré, ils n’ont cessé d’affronter les plus grands dangers, les uns à bord pour aider à manœuvrer, les autres dans leurs bateaux parmi les canonnières pour porter secours où il y en avait besoin ». Un monument érigé en 1911 rappelle ces deux glorieuses journées, au cours desquelles « vingt-six bouches à feu seulement, y compris les deux canons du fort, avaient répondu à la centaine de canons dont disposait la division ennemie ».

Sur la falaise dominant Arromanches, un modeste obélisque témoigne de ce combat victorieux, épisode oublié des guerres de l'Empire.

 

Octobre 1830    -    Un curé accusé d'avoir déchiré le drapeau tricolore.   -    On nous mande de Bayeux, que le curé d'Aromanches, aurait fait déchirer par des enfants de chœur de sa paroisse le drapeau tricolore placé sur la tour de son église.

Nous avons peine à croire à un pareil oubli de la part de ce fonctionnaire, et c'est pour le mettre à portée de se justifier d'une imputation de cette nature, que nous la relatons dans notre feuille, persuadé que ce desservant s'empressera de la démentir, surtout près de l'autorité qui est, dit-on, saisie de la connaissance de cette affaire. (Le Pilote du Calvados)

 

Octobre 1830    -    Le maire d'Aromanches dément formellement les accusations.   -    Monsieur,

Dans une des feuilles de votre journal, en date du 3 du présent mois, vous avez imputé à M. le desservant de ma commune d'avoir fait lacérer par ses enfants de chœur le drapeau tricolore. Je vous prie, monsieur, de démentir ces faits dans votre prochain numéro, et de faire connaître que l'on vous a induit en erreur.

La paix et l'union règnent dans ma commune, le drapeau tricolore est à l'endroit où je l'ai placé moi-même, ni M. le desservant de ma commune, ni aucun des habitants ne se sont permis de le lacérer ou de le faire lacérer par d'autres.

Je suis, etc…,

J. B. BOUILLOT , maire.        (Le Pilote du Calvados)

 

Novembre 1831    -    Alerte et déploiement de forces.   -   Il paraît que le trouble que l'on avait craint sur notre littoral, par suite des mesures prises dans l'intérêt du pays, contre les bateaux pêcheurs absents de la côte pendant plus de vingt-quatre heures, n'a point éclaté. Une compagnie du bataillon du 50e, en garnison à Caen, et un détachement de gendarmerie qui furent envoyés à Arromanches dans la nuit de samedi sont revenus depuis, sans que leur présence sur le rivage ait été d'aucune utilité, à leur arrivée, le calme le plus parfait y régnait, et rien n'annonçait qu'il dut être troublé.

Un bateau pêcheur, absent pendant plus de vingt-quatre heures, et qui paraissait vouloir forcer la quarantaine à laquelle il devait être soumis, avait été averti par un coup de feu tiré à poudre, du danger auquel il s'exposait, c'est ce qui avait jeté l'alarme sur le littoral, quelques femmes de pêcheurs avaient fait aussi entendre des murmures contre les mesures sanitaires, mais tout s'est borné là, et à des pétitions que, dit-on, la population maritime se propose de présenter à l'autorité contre le préjudice que la quarantaine occasionné sur la côte.

Dans sa réunion de samedi dernier, l'intendance sanitaire prenant en considération les pertes qui pourraient résulter des retards du débarquement du poisson frais, a décidé que du sel devait être mis dans les communes du littoral, à la disposition de la douane et des agents sanitaires, pour être livré sans perception d'aucun droit, aux bateaux qui ne pourraient être admis à la libre pratique. Cette mesure concilierait en partie l'intérêt du commerce avec la nécessité des mesures sanitaires.  (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1840 - Naufrage. - Voici des détails circonstanciés qui nous parviennent sur un sinistre arrivé sur nos côtes.

Nous laissons parler le rapport du capitaine Segard, commandant la bisquine la «  Liberté  », de la Hougue.

«  Étant sorti du port de la Hougue, hier 6 février 1840, chargé d'huîtres à destination de Courseulles, j'étais devancé d'environ trois milles, par la bisquine le «  Dauphin  », qui partait du même lieu, avec le même chargement et pour la même destination.

A neuf heures du matin, je me trouvais N. N. O. d'Arromanches, environ à neuf milles de distance, lorsque j'aperçus le «  Dauphin  » qui avait hissé son pavillon à son grand mât. Je me dirigeai immédiatement sur lui, et ne tardai pas à apercevoir la coque d'un navire naufragé.

Une heure après j'y étais rendu, et comme le «  Dauphin  », je frappai une remorque sur le navire pour le terrir. Presqu'au même instant, cinq petits bateaux pécheurs d'Arromanches, qui se trouvaient dans ces parages donnèrent aussi une amarre pour le remorquer.

A 11 heures, le bateau-pilote de Courseulles, Maître Connin, sortit du port, et se dirigea de notre côté. Au bout d'une heure il était rangé avec nous et nous prêtait secours. Vers 3 heures, un sloop, venant de la baie de Caen, se joignit aussi à nous. Les vents étaient alors de l'ouest. Nous terrissions difficilement. La nuit approchait. A 5 heures, le navire échoua sur la pointe ouest des roches de Bernières, à marée basse, quoiqu'il restât encore 6 mètres d'eau sous le navire.

Nous restâmes néanmoins amarrés dessus, jusqu'à 3 heures du soir, mais à l'arrivée du flot, le vent s'étant calmé, et étant devenu sud-ouest, le navire suivit le courant. Nos forces étaient devenues impuissantes, et nos amarres se brisaient. A ce moment, le navire dérapa, et toucha de nouveau sur l'île Langrune. Nous éprouvions alors du danger dans le remou du navire, nous prîmes le parti de nous en éloigner, larguant et coupant nos remorques. Je me dirigeai vers Courseulles, où je suis arrivé ce matin à 3 heures.

Le navire naufragé avait sombré sous voiles, ses mâts étaient placés horizontalement sur l'eau. J'allai plusieurs fois à bord avec quelques-uns de mes compagnons, nous vîmes le corps d'un homme amarré dans les haubans de bâbord. Le nommé Connin, patron du bateau-pilote de Courseulles, coupa les amarres qui le retenaient, et le prit à son bord. Avant cela, un des petits bateaux d'Arromanches avait pénétré à bord, et avait trouvé dans les porte-haubans de misaine de bâbord, un homme donnant encore quelques signes de vie. Les hommes de son équipage le portèrent sur le bateau, le déshabillèrent et lui prodiguèrent tous les soins que réclamait son état. Nous pensâmes qu'il convenait de le transporter à terre, mais les matelots ne déposèrent à Bernières qu'un cadavre. Le malheureux était mort pendant la traversée.  Je présume, d'après quelques vestiges d'habits que j'ai aperçus dans les porte-haubans de misaine, qu'un autre cadavre y était encore amarré.

Le navire était tellement enfoncé dans l'eau, qu'il me fut impossible de m'assurer en quoi consistait son chargement, ni même de distinguer le nom du navire, qui est un trois-mâts du port d'environ 3 à 400 tonneaux. »

Hier, 7 février, vers le matin, on s'est aperçu que le navire naufragé avait dérapé pendant la nuit, et qu'il était environ à moitié route du Havre à Courseulles. Sept embarcations étaient encore occupées à le remorquer. Il est probable que lorsqu'il va être aperçu, on va envoyer un ou plusieurs steamers pour le terrer au Havre.  (Source  : L’Indicateur du Bayeux)

 

Mars 1840   -   Nouvelle local.  -   Des marins trouvèrent, le 20 de ce mois, sur les cinq heures du matin, peu de distance d'Arromanches, le cadavre d'un homme âge de 60 ans environ, que la mer avait rejeté sur le sable et qu'ils reconnurent bientôt pour être le nommé François Lucas, de la commune d'Asnelles.

Les renseignements qui nous ont été transmis et l'autopsie qui a été faite du cadavre, nous ont fait connaître à quelle cause il faut rattacher la mort de ce vieillard. De copieuses libations avaient rendu chancelante la marche du sieur Lucas, il avait pourtant conservé sa raison, et partit jeudi soir d'Arromanches, pour regagner son domicile, en suivant le bord de la plage, que la mer ne couvrait pas encore.

Une congestion cérébrale, déterminée par les boissons alcooliques dont il avait fait usage, causa sa chute sur le rivage, il perdit plus ou moins complètement connaissance, et fut saisi par les vagues, que le vent du Nord poussait avec violence, et qui anéantirent les restes de son existence. (Source  : L’Indicateur du Bayeux)  

 

Août 1840   -   Conseil d’arrondissement.  -  Satisfait du rapport qui lui a été présenté sur les chemins de grande communication, déjà exécutés ou en voie d'exécution, le conseil a éprouvé le regret que les nouvelles lignes dont les devis ont été dressés depuis la session de 1839, n'aient pu acquérir le degré d'instruction qui permit d'en proposer le classement.

Par ces motifs il a également été d'avis du classement d'un autre chemin d'Arromanches à Port-en-Bessin.

Une pensée d'avenir a vivement préoccupé le conseil lorsqu'il s'est agi de se prononcer sur sa direction. Il a parfaitement compris que ce chemin formant le prolongement de celui de Caen à Creully et de Creully à Arromanches, devenait, d'une part, le lien qui rattachait l'arrondissement de Bayeux à celui de Caen, et d'autre part une partie importante de la ligne de ceinture qui doit en temps de paix offrir des débouchés aux produits agricoles et commerciaux du littoral, et les moyens d'approvisionner cette contrée des bois et cidre qui lui manquent.

Mais que pour le cas de guerre maritime, il présenterait des moyens de défense qui ne laisseraient isolée aucune des parties de la côte attaquée, puisqu'il serait facile, en le rattachant au chemin de Vierville à Isigny par Grandcamp, aujourd'hui en voie d'exécution, de réclamer utilement de toutes parts des forces imposantes.

Certes, de telles considérations seront à apprécier par le conseil général, et tout porte à croire qu'elles recevront un accueil favorable.

Indépendamment de ces deux chemins le conseil a recommandé, pour ce qui concerne l'arrondissement, celui d'Évrecy à Saint-Lô, qui passerait par Villers et par Caumont. L'appréciation de l'instruction de cette nouvelle ligne est confiée au conseil d'arrondissement de Caen. ( Source : L’Indicateur de Bayeux.)  

 

Septembre 1840   -   Nouvelles nationales.  -   La levée de 10 000 marins, prescrite par l'ordonnance royale du 29 juillet, s'effectue sur tout le littoral de la France, elle sera complètement terminée dans quelques jours. 

Des hommes provenant de cette levée arrivent sans cesse par détachement aux chefs-lieux de leurs arrondissements maritimes respectifs. 

Ces 10 000 marins fourniront les équipages nécessaires aux 6 vaisseaux de ligne et aux 13 frégates en armement dans nos ports militaires.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1840   -   Le Conseil Général du Calvados.  -  La commission des chemins vicinaux après avoir fait un rapport sur le chemin de grande communication d'Arromanches à Port-en-Bessin, exprime le regret de n'en pouvoir proposer le classement, mais la proposition de M. le préfet manquant il ne peut y être suppléé. Le conseil arrête donc, qu'il n'y a lieu, quant à présent, de s'occuper de cette communication. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1841   -   Avis aux promeneurs.   -   A partir de jeudi prochain 1er juillet, M. Morel, aubergiste près de la halle aux grains à Bayeux commencera un service régulier entre Bayeux et Arromanches.

Ses voitures partiront de Bayeux tous les matins de 8 à 9 heures, et de 11 heures à midi, et d'Arromanches à 10 heures du matin et le soir.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Août 1841   -   Nouvelles locales.   -    Cette année dans notre pays (et ce triste état de chose paraît être général !...) les fêles champêtres, les assemblées, les parties de mer se passent d'une manière assez originale : on va de Bayeux à Arromanches ou à Port-en-Bessin sur l'aile noire d'un ouragan, on y descend d'un nuage de poussière et on en part sur les flots d'un torrent de pluie.

Ce serait à désespérer nos plus hardis promeneurs, a ruiner nos entrepreneurs d'omnibus à 50 centimes, si de guerre lasse on en venait a prendre son parti et à braver résolument l'intempérie de la saison : d'ailleurs on s'habitue à tout.

Aussi, dimanche dernier et malgré la pluie qui n'a cessé de tomber presque toute la journée, la plage de Port avait attiré une affluence extraordinaire de promeneurs. La musique de notre garde nationale qui s'était réunie, ce jour là, à l'hôtel du Nord, pour son banquet annuel, donnait à cette réunion sur le rivage de la mer un air de fête inaccoutumé. Plusieurs symphonies et morceaux d'ensemble ont été exécutés sous la direction de M. Perrier, aux applaudissements de la foule qui se pressait aux alentours de la terrasse.

Le temps n'a pas permis de donner à la fêle tout son développement, et nous n'avons pas vu cette année de danses animées, de joyeux quadrilles se former dans la cour de l'hôtel. Au reste, les aubergistes de Port n'ont pas eu à se plaindre de ce contre-temps et la soirée s'est prolongée intra muros, fort tard et fort gaiement... en dépit de St-Médard, le saint aquatique et pluvieux ! Ajoutons qu'il ne nous est revenu à enregistrer aucun accident, soit au passage du Pont-Fâtu, soit ailleurs. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Le mot varech ou wrack, dans notre pays, ne désigne pas et n'a jamais désigné une plante unique de la famille des algues : il signifie une plante, une herbe quelconque que la mer jette sur ses bords, et jadis, par extension, tous les débris qui échouaient sur les côtes. — Il était synonyme d'épave.— De là les expressions tomber en wrack, jeter en wrack, encore fort usitées aujourd'hui.

C'est à tort que M. Pilet a dit que le varech avait autre fois sa législation, mais que les lois qui régissent la matière sont tombées en désuétude. Trois ou quatre condamnations ont frappé, cette année même, en 1842, dans l'arrondissement de Caen, des individus qui y avaient contrevenu.

Le droit de recueillir le varech appartient au premier occupant, le droit de récolter les algues qui croissent sur les roches et que sans doute, par analogie, on appelle aussi varech, appartient généralement aux communes sur le territoire desquelles il a poussé.

Au moyen-âge il constituait un droit féodal. Nous voyons, en effet, par une charte du XIIe  siècle, conservée aux archives de la préfecture du Calvados, que Richard-Cœur-de-Lion donne aux moines de St-Etienne de Caen le port de Dives, avec un chantier pour la construction des navires auquel il ajouta le droit de wrack. L'abbesse de Sainte-Trinité de Caen jouissait aussi de ce droit dans diverses paroisses du Cotentin, notamment dans celles de Saint-Vast, de Quettehou et de Morsalines. Beaucoup d'autres seigneurs possédaient de semblables privilèges, mais il est probable que les uns et les autres de ces privilèges étaient plus ou moins restreints et que les cultivateurs riverains en étaient quittes pour abandonner aux suzerains les épaves proprement dites.

En tout cas, si ces dîmes existèrent jamais, on ne les payait plus, bien avant le XVIIe  siècle, car la Coutume de Normandie n'appelle droit de varech que le droit de s'emparer des choses jetées par la mer à terre.

L'ordonnance de la marine de 1681 organisa par son titre X du livre 4e, la coupe du varech dans les paroisses situées sur les côtes.

Les habitants des paroisses devaient s'assembler le premier dimanche du mois de janvier de chaque année, pour régler les jours auxquels devait commencer et finir la coupe des herbes marines croissant en mer à l'endroit de leur territoire.

Les habitants des communes d'Hermanville, Lion et ses hameaux, Luc, Langrune et ses hameaux, Bernières, Courseulles, Arromanches, Tracy, Manvieux , Fontenailles,  Longues, Marigny, Commes et ses hameaux, Port-en-Bessin, Huppain, Villers, Ste-Honorine-des-Pertes, Colleville et St-Laurent, pourront faire ladite coupe pendant trente jours, qui seront choisis entre le troisième jour avant la pleine lune de mars, et le troisième jour après la pleine lune d'avril. Ceux des communes de Vierville, St-Pierre-du-Mont, Englesqueville et Grandcamp, pourront faire la coupe des dites herbes, pendant trente jours. à compter du 1er du 15 mars jusqu'au 15 avril suivant.

-  Les conseils municipaux desdites communes, s'assembleront le 11 ventôse prochain, sur la convocation des maires, pour faire ledit choix, auquel il sera procédé les années suivantes, à la session fixée au i5 pluviôse par les lois du 28 pluviôse an VIII.

-  La coupe ou récolte desdites herbes sera faite à la main, avec un couteau ou faucille. Il est défendu de la faire d'une autre manière, et d'arracher lesdites herbes avec la main ou avec des râteaux et autres instruments qui puissent les déraciner, la peine de trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine corporelle en cas de récidive.

-  Ceux qui ne seront point habitants des communes dénommées en l'art. II, ne pourront y faire la coupe desdites herbes de Mer, pour quelque cause et sous quelque prétexte que ce puisse être, à peine de trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine corporelle en en cas de récidive.

-  Il est également permis à toutes personnes de prendre indifféremment, en tous temps et en tous lieux, lesdites herbes détachées des rochers par l'agitation de la mer et jetées à la côte par le flot, et de les transporter où bon leur semblera, soit pour être employées à l'engrais des terres ou à faire de la soude. Il est défendu de les y troubler ni inquiéter, quand bien même ceux qui enlèveraient ces herbes les auraient prises sur d'autres territoires que le leur, à peine contre les contrevenants , de cinquante livres d'amende.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1843   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 7 juin.   -    Une prévention de voies de fait par suite de laquelle des coups et blessures avaient été portés au sieur Louis-François Thomelin, amenait devant le tribunal le nommé Pierre-Jean-Baptiste Tillard fils, tailleur d'habits à Arromanches. Convaincu de ces faits, il a été condamné en 15 jours d'emprisonnement.

— Le tribunal a prononcé une condamnation de 1 franc d'amende contre Nicolas Moissy, poissonnier, demeurant à Grandcamp, pour avoir outragé le garde-champêtre dans l'exercice de ses fonctions.

— Le nommé Jacques-Pierre Ravenel, cabaretier à Isigny, s'est vu condamner en 5 fr. d'amende pour s'être rendu coupable de plusieurs soustractions dans les carrières  appartenant à  divers particuliers. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1843   -  Conseil d’arrondissement.   -  Dans sa séance du 24 juillet, le Conseil d'arrondissement de Bayeux a procédé à ses divers travaux annuels, sous la présidence de M. Pezet ; M. Coueffin remplissait les fonctions de secrétaire. Indépendamment des affaires ordinaires, plusieurs questions importantes, relatives aux intérêts et aux besoins de notre arrondissement, ont été l'objet des délibérations du conseil.

Nous allons les indiquer sommairement, et dans l'ordre des matières soumises à la discussion.

Au chapitre des routes royales, Le conseil persiste à demander, pour la route de Subles, la rectification de la côte depuis l'église jusqu'aux premières maisons du village, sur une longueur environ de 50 à 60 mètres.

À l'occasion de cette ligne de Paris à Granville, il insiste pour qu'elle soit élargie dans la traverse de Bayeux, rue Larcher, tout le long du mur de la prison. L'objet de ce vote est d'une nécessite urgente. Quant aux routes départementales, le Conseil signale la trop grande rapidité du Pont-Roch, de Bayeux à Isigny ; ainsi que les besoins d'entretien des routes de Bayeux à Courseulles et de celle de Caen à Caumont. Il indique les abus du roulage comme une des principales causes de détérioration de ces routes, et appelle sur cet objet une loi réglementaire. Le compte-rendu de l'état de nos chemins vicinaux de grande communication soumis au Conseil, à présenté des résultats satisfaisants. Il a été pris une délibération tendant à faire classer, comme ligne de grande communication, le prolongement de la ligne vicinale d'Arromanches à Bayeux jusqu'à la rue Saint-Laurent, par le Pont-Trubert, en appelant la ville de Bayeux à contribuer à son entretien, comme commune traversée.

Diverses demandes relatives à d'autres chemins vicinaux ont été renvoyées à plus ample examen, ou recommandées à l’administration départementale. Enfin plusieurs. Enfin plusieurs matières contentieuses ayant trait aux chemins vicinaux ont été discutées pour être soumises à la décision du gouvernement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   On nous communique un remède aussi sûr que prompt contre la brûlure. Nous croyons utile de le faire connaître à nos lecteurs.

On prend une pincée de pousses de jeunes buis que l'on pile avec trois blancs de poireaux, et on y ajoute une cuillerée d'huile d'olive. On renferme ensuite le tout dans un linge bien blanc et on l'applique sur la partie brûlée.

Plusieurs personnes qui ont fait l'essai de ce remède, en ont obtenu les plus prompts et les plus heureux résultats. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche matin, un fâcheux événement est venu attrister les nombreux promeneurs qui se trouvaient à Arromanches. Le nommé Michel Colombe, ouvrier forgeron chez M. Aubraye, carrossier à Bayeux, s'était mis à la mer après un déjeuner copieux et dans un état voisin de l'ivresse. Quoique assez peu éloigné du rivage, il ne tarda pas à ressentir les effets de son imprudence, et frappé sans doute d'une apoplexie, il disparut subitement. Plusieurs personnes se jetèrent immédiatement au secours de ce malheureux dont la mort n'avait été que trop prompte ; car malgré l'empressement que ces personnes y ont mis, elles n'ont ramené qu'un cadavre.

Colombe n'avait que 25 ans, il était nouvellement marié ; sa conduite était peu régulière ; il avait subi, samedi dernier, une condamnation correctionnelle en six jours d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.  -  Dimanche soir, à six heures, par un temps épouvantable, un fort brick a fait naufrage à la hauteur d'Arromanches ; il est en vue à moitié coulé depuis ce temps, sans qu'on ait encore pu, lui porter secours. Les débris arrivés à la côte annoncent que ce navire était chargé de bois du Nord, et c'est probablement à ce chargement que le brick a dû de ne pas sombrer en entier. On ne sait encore si l'équipage est parvenu à gagner la terre. 

Nous apprenons d'un autre côté qu'un second navire est venu se jeter à la côte hier matin devant Courseulles. On a pu sauver tout l'équipage. Il est à craindre que les sinistres soient nombreux. La mer jette, sur le littoral, des débris de toute espèce. 

Nous donnerons, dans notre prochain numéro, de plus amples détails (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1844   -  Nouvelles maritimes.   -   Par suite du dernier naufrage qui a eu lieu sur la côte de Ver et d'Arromanches, divers vols de planches, de madriers et autres débris ont eu lieu par des habitants des communes riveraines. 

Diverses arrestations ont eu lieu. Nous donnerons les noms des auteurs de ces coupables et honteuses déprédations. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1844   -  Nouvelles locales.  -    Les tristes prévisions qu'on avait dû concevoir sur le sort de l'équipage de la « Caroline-Mathilde », bâtiment norvégien qui s'est perdu sur nos côtes , sont aujourd'hui réalisées. Hier lundi, la mer a rejeté les cadavres de deux jeunes marins, l'un sur le rivage d'Asnelles, l'autre sur celui d'Arromanches. 

L'un des cadavres avait les oreilles et le nez dévorés, l'autre avait une oreille et un œil horriblement déchirés. Nul doute que les corps des six autres victimes de ce naufrage ne soient  aussi rejetés prochainement sur d'autres points de la côte.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1844   -  Nouvelles locales.   -   Nous lisons dans le Haro l'article suivant qui intéresse nos marins d'Arromanches : Il y a quelque temps un navire chargé de bois du nord à destination de Caen naufragea sur les rochers du Calvados, en face d'Arromanches. On sait que cette bourgade n'est habitée que par des pêcheurs assez malheureux, mais au cœur noble et d'un dévouement sans bornes : ils en ont donné plusieurs fois des preuves dans les moments de tempête. L'équipage du navire dont il s'agit put à peine se sauver, et il ne dut de toucher la terre qu'à l'abnégation des pêcheurs d'Arromanches. 

Ces braves gens se mirent aussi en devoir de sauver la cargaison et de renflouer le navire, et ils firent l'un et l'autre. 

Il y a une ordonnance de marine qui accorde une prime assez considérable à ceux qui ont participé au sauvetage d'un navire. Pendant les premiers jours de leur travail on dit aux pécheurs qu'ils obtiendraient cette prime, les jours suivants on leur fit entendre qu'ils étaient employés à 2 fr. de la journée. 

Lorsque le travail fut fini ils ne s'enquirent pas de ce qui leur revenait, mais le fait est que depuis ce temps ils n'ont entendu parler d'aucune espèce de récompense, et qu'aucun d'eux n'a reçu ni la prime qui pouvait leur revenir, ni les 2 francs par jour qu'on leur avait promis.

C'est là un oubli blâmable et qui peut devenir pernicieux, nous rappelons ces faits à M. le commissaire de marine dont la réputation, chose fâcheuse, se trouve attaquée en cette affaire par les intéressés,  c'est à lui à faire cesser parmi ces hommes des bruits que nous croyons tout à fait indignes de sa loyauté bien connue. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1844   -  Nouvelles locales.   -   Nous avons reproduit dans notre journal un article du « Haro », à la date du 1er août, relatif à la perte sur la côte d'Arromanches d'un navire. Cet article donne lieu aujourd'hui à la réclamation suivante, que nous nous faisons un devoir d'accueillir :

Monsieur, Nous ne lisons pas les journaux, et ce n'est qu'aujourd'hui que nous avons eu connaissance d'un article du « Haro » (de Caen) du mois d'août dernier, relatif aux pêcheurs d'Arromanches. Il y est question d'un navire du Nord naufragé sur les rochers du Calvados, et que nous aurions sauvé à grand peine, avec sa cargaison et son équipage. Les primes qui nous étaient dues nous auraient été refusées jusqu'à ce jour, et les plaintes des intéressés auraient été de nature à attaquer la réputation de M. le commissaire de marine.

Le journal a été mal informé sur tous ces faits, l'équipage et le navire ont malheureusement péri, et nous n'avons pu sauver qu'une partie du gréement et de la cargaison. Quant au refus de la récompense promise et aux plaintes qui en auraient été la suite, c'est là qu'il y a erreur évidente, on ne nous a rien refusé, nous ne nous sommes pas plaints, et nom savons bien que la prime qui peut nous appartenir n'est liquidée et ne peut nous arriver qu'après l'accomplissement de formalités assez longues.

La réputation de M. le Commissaire de marine n'a donc pas été compromise parmi nous, et aujourd'hui, comme toujours, nous sommes, au contraire, remplis de reconnaissance pour la sollicitude paternelle avec laquelle il s'occupe constamment de nos intérêts et de nos personnes. Nous espérons, M. le Rédacteur, que vous voudrez, bien admettre, dans votre prochain numéro, la présente réclamation qui ne nous a été dictée que par le respect que tous les honnêtes gens doivent avoir pour la vérité.

Nous avons l'honneur de vous saluer.

Les maîtres de bateaux d'Arromanches, pour eux et pour leurs équipages,

Jacques Paris ; J.-P. Le Bourgeois ; Jean Guerard ; P. Agnès ; F. Romain ; P. Robert ; L. Conin. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1845   -  Accident.   -   Le 22 du même mois, à Arromanches , le nommé Dupuis, matelot a été écrasé sous la quille d'un bateau pécheur, au moment où il enlevait le rouleau destiné à le retenir. 

Dupuis, qui laisse après lui une famille sans ressources, avait servi comme marin à bord de la frégate la « Belle-Poule ». Ce malheureux était généralement aimé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -   Le temps.  -  La température est si douce à Paris que le fameux marronnier, dit du 20 mars, est sur le point de laisser épanouir ses bourgeons à feuillage. Dans les belles expositions au midi, avec abri du côté du nord, les amandiers sont en fleurs.

De vie de jardinier pareille interversion dans l'ordre des saisons n'avait été observée. (Source  : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1846   -  Police correctionnelle.   -  Audience du 30 décembre 1845.

— De fréquents délits d'usure étaient reprochés au sieur Joseph Guerard, marchand épicier à Livry. Le tribunal l'a condamné en 300 fr. d'amende.

— Un acquittement a été prononcé en faveur du nommé Paul Defortecu, de Bernesq, qui était traduit sous l'inculpation du vol d'une herse.

— 24 heures de prison ont été infligées à Jean Poitevin, marin à Arromanches, pour avoir volé une certaine quantité de pommes au préjudice de plusieurs individus.

— Michel-François Duval, voiturier à Commes, subira 10 jours de prison pour avoir porté des coups et fait des blessures graves au sieur Jean Marie.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1846   -   Naufrage.  -  Caen 11 février : Le navire « Pierre-Auguste » de St-Vaast, capitaine Lepaulmier, parti le 8 de St-Vaast, avec un chargement de pommes et de fûts de cidre, se rendant au Havre, a sombré le même jour à une heure après midi à 4 lieues marines dans le O.-N. 0. d'Arromanches.

L'équipage, composé de 4 hommes, s'est sauvé dans le canot, sans avoir eu le temps d'emporter ni vêtements, ni papiers.

Ils ont pris terre à Arromanches à 5 heures 3/4 et ont été accueillis par la population, qui s'est empressée de leur offrir  tous les secours qui leur position demandait. (Source  : Journal de Honfleur)

 

Février 1846   -   Le temps.  -  La marée qui a suivi la dernière syzygie, aidée par les pluies qui l'ont précédée et accompagnée, et par suite desquels la Divette s'est élevée à une grande hauteur, a occasionné à Cherbourg l'inondation de plusieurs quartiers. Les eaux ont dépassé les murs du quai, des rues ont été submergées, dans plusieurs maisons on a été obligés de  défoncer le plafond pour retirer du rez-de-chaussée les personnes qui s'y trouvaient.

La route de Paris a subi un affaissement tel que la circulation a été arrêtée. Les voitures chargées et les Messageries ont été obligées de rester au bas de la côte du Roule. (Source  : Journal de Honfleur)

 

Février 1846   -  Un naufrage.   -  Le 8 de ce mois, le navire « Pierre Auguste », de Saint-Vaast, a sombré entre Arromanches et Sallenelles. Les hommes composant l'équipage ont eu le temps de s'embarquer dans leur chaloupe et de gagner le rivage par une mer affreuse. Les jours suivants tout le littoral était couvert de pommes dont une assez grande quantité a pu être ramassée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -   Nouvelles locales.  -   On s'occupe activement de l'organisation de la défense des côtes du Calvados M. de Berthois, inspecteur du génie, parcourt en ce moment le littoral. Déjà un ingénieur est arrivé à Arromanches, où il fait des études pour l'établissement d'une redoute, plus considérable que celle qui existe maintenant. Cette redoute, construite sur de grandes dimensions, devra contenir une batterie composée de huit à dix pièces de fort calibre, auxquelles, au besoin pourront être ajoutées d'autres pièces d'un calibre inférieur.  (source : Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1846   -   Nouvelles divers.   -   Dimanche prochain, 6 septembre, le corps de musique de la garde nationale de Bayeux tiendra son banquet annuel à Arromanches. Il paraît que toutes les dispositions sont prises par les habitants de cette commune pour donner ce jour-là à leur plage un air de fête, et pour procurer aux promeneurs que cette solennité musicale attirera chez eux, tout le confortable et l'attrait désirables. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -  Nouvelles locales.   -   Depuis le commencement des travaux entrepris à Port-en-Bessin, les promeneurs, qui ne redoutent pas l'inconvénient des mauvais hôtels, semblent se diriger plus volontiers à Arromanches.

A cette occasion nous croyons devoir faire remarquer qu'aucune mesure administrative n'a été prise dans cette commune pour s'opposer à l'indécence de certains baigneurs qui ne se font aucun scrupule de venir étaler leur nudité aux abords des village.

Il est nécessaire dans l'intérêt même de la localité qu'un règlement sévère vienne mettre un terme à ces inconvenances. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -  Nouvelles locales.   -  Dimanche dernier, le beau temps, la présence de la musique de la garde nationale et peut-être l'application du vieil adage, « le monde attire le monde », avaient réuni sur la plage d'Arromanches une grande affluence de promeneurs. Tout y avait un aspect de fête ; des groupes nombreux stationnaient sur le rivage, et toutes les personnes présentes n'avaient pas trouvé à s'abriter dans les auberges. Heureusement que l'orage qui a tombé sur Bayeux avait épargné Arromanches et la journée a été superbe.

La musique de notre garde nationale qui tenait son banquet annuel a joué, aux applaudissements de la foule, plusieurs morceaux d'ensemble dont on a remarqué la bonne exécution. Le fameux air de Charles VI a surtout été enlevé avec une énergie et une vigueur qui ont fait honneur à MM. les musiciens. Les habitants d'Arromanches auront dû garder un souvenir solide de cette solennité. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1847   -  Nouvelles locales.   -  C'est dimanche prochain qu'aura lieu, à Arromanches, le banquet annuel du corps de musique de notre garde nationale. Cette petite fête ne manquera pas, comme d'habitude d'attirer la foule. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847   -  Nouvelles locales.   -   Vendredi dernier, un incendie s'est déclaré au domicile du sieur Foucher, cultivateur à Arromanches, plusieurs corps de bâtiments ont été détruits.

Sans les énergiques secours apportés sur les lieux, le sinistre aurait infailliblement pris des développements considérables. Rien n'était assuré.

Cet événement est dû à l'imprudence des jeunes enfants qui s'amusaient avec des allumettes chimiques. Encore une leçon pour les parents assez négligents de laisser à la disposition de leurs enfants des moyens aussi dangereux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1848   -   Une noyade.   -   Lundi soir un marin d'Arromanches s'est noyé en vue de la plage. Il parait que cet homme était dans un état d'ivresse, qu'il a provoqué chez lui une apoplexie instantanée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1848   -   Le temps qu’il fait.    -   Le mois de septembre semble décidément devoir nous dédommager amplement du mauvais temps que nous avons subi pendant le mois d'août.

Le plus magnifique soleil et la température la plus chaude invitent de nombreux promeneurs à émigrer chaque jour vers nos bords de mer. Arromanches et Port-en-Bessin étaient littéralement encombrés dimanche. A cette occasion, nous appelons l'attention de MM. de la police sur un abus grave qui n'est pas sans dangers pour la sûreté des voyageurs. Dans ces jours d'affluence, on rencontre des voitures publiques, déclarées pour porter 12 ou 15 personnes, qui en contiennent devant, derrière, dessus, partout, quelquefois vingt-cinq ou trente, à joindre que les équipages de ces voitures sont souvent en très mauvais état ; il y a à redouter de fréquents accidents.

La semaine dernière, l'essieu d'un de ces omnibus s'est brisé, heureusement en place droite, il n'y a pas eu de malheur. Toujours est-il qu'une surveillance active devrait être exercée sur ce point. Avis à M. le commissaire de police. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1849   -   Le choléra à Arromanches.   -  L'apparition de l'épidémie à Arromanches, où elle règne depuis une quinzaine de jours, donne lieu dans notre ville et dans les environs à des bruits mensongers et exagérés, contre lesquels nous engageons nos concitoyens à se mettre en garde.

La réalité des faits officiellement constatés est déjà assez triste, sans que la frayeur publique se laisse aller à en grossir les résultais. Voici ce qu'il y a de vrai à la date d'aujourd'hui vendredi :

Lors de l'invasion du mal à Arromanches, un enfant, trois femmes et le nommé Janvray ont succombé successivement dans les trois premiers jours : après une suspension de quelques jours le mal a paru s'étendre avec plus d'intensité et de nouveaux cas de mort ont été constatés dans les journées de samedi, dimanche, lundi et mardi.

La nuit dernière un jeune garçon, atteint hier, a succombé, ce qui porte ce matin le chiffre exact des morts à douze…

Voilà la vérité que nous enregistrons sans détour, quelque triste qu'elle soit, mais nous repoussons en même temps, et d'après des renseignements positifs, le bruit répandu ce matin de l'apparition du fléau à Tracy, à Magny, à Balleroy et autres communes de l'arrondissement. Jusqu'à présent, la malheureuse commune d'Arromanches est seule en proie à la maladie. A cette égard notre affirmation est positive.

Un service de secours de toute nature a été établi sur le lieu par M. le Sons-Préfet et la commission hygiénique. Les docteurs. Despallières, Labbey, Féron et Demagny rivalisent de zèle et de dévouement, ils font chaque jour des visites successives aux malades. M. Nicolle, médecin à Crépon, a été désigné pour y rester à demeure, dans l'accomplissement de sa mission d'humanité, il est activement secondé par ses confrères de Bayeux, par deux sœurs religieuses de la Miséricorde de Caen, et par M. le curé d'Arromanches, dont le courage et l'abnégation sont au-dessus de tout éloge.

La reconnaissance des habitants signale aussi l'active sollicitude d'une famille parisienne, en séjour A Arromanches, qui loin de fuir devant le fléau, semble par sa présence, par les secours et les soins multipliés qu'elle répand autour d'elle, vouloir relever le moral de cette population effrayée, dont une partie a émigré dans les communes voisines et à Bayeux.

La maison appartenant à M. Frestet a été disposée pour être le centre des secours et des médicaments.

Aujourd'hui, huit ou dix malades, affectés de cholérines, sont alités par suite des prescriptions de MM. les médecins ; leur état, pour la plupart, n'est pas alarmant, mais la prudence exige des soins sérieux que, malheureusement, les premières victimes du fléau avaient trop légèrement repoussés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1849   -   Nouvelles locales.   -   Par une lettre, à la date du 31 octobre, dans laquelle il nous adresse une quittance de dix-neuf cents francs, que nous avons versés entre ses mains pour le montant de la souscription ouverte à notre bureau, M. le curé d'Arromanches nous prie d'être son interprète auprès des personnes qui, a quelque titre que ce soit, se sont montrées les bienfaiteurs des habitants de sa commune. Nous faisons observer à ce sujet, qu'encore bien que nous ayons déposé entre les mains de la commission le montant des sommes reçues par nous, nous continuerons de recevoir les offrandes des souscripteurs qui pourraient encore se présenter. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1849   -   Le choléra.   -   Deux de nos médecins qui reviennent ce soir d'Arromanches nous apprennent que l'état sanitaire de la journée a été satisfaisant : pas de nouveaux cas. Un des malades précédemment atteint vient de succomber. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1849   -   Nouvelles locales.   -   L'état sanitaire du reste de notre contrée et de notre ville est des plus satisfaisants, à part quelques dérangements causés par l'influence et les variations de la température, aucun des cas de choléra ne s'est manifesté dans aucune de nos communes. Nous avons à ce sujet les renseignements les plus positifs et les plus certains. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1849   -   Nouvelles locales.   -   Des pluies abondantes, accompagnées de tonnerre et de vent, règnent depuis huit jours sur notre pays. Un grand nombre de pommiers ont été déracinés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1849   -  Nouvelles divers.   -   Samedi vers 3 heures de l'après-midi, un horrible événement est venu consterner la population d'Arromanches.

M. Guillot-des-Campagnes, commandant le bataillon de la garde nationale de Cahagnolles, s'était rendu à Arromanches, accompagné de sa femme, pour faire une visité à son fils le sieur Oscar Guillol qui était séparé d'eux et habitait cette commune depuis 2 ans. M Guillot trouva, son fils couché, en proi a un accès de fièvre violente. Toul-à-coup se leva brusquement et s'emparant d'un chenet, il en asséna plusieurs coups, sur la tête de son père qui tomba comme foudroyé et frappé de mort. Après ce crime, il releva[1]sa victime qu'il coucha sur son lit, en s'installant près d'elle avec le plus grand sang froid.

Dimanche, la justice s'est rendue sur les lieux et Oscar Guillot a été provisoirement déposé dans une chambre séparée à l'Hôtel Dieu de Bayeux, son état de maladie exigeant les soins des médecins. Tout porté à croire que ce parricide lui a été inspiré par un accès d'aliénation mentale.

M. Guillot père était généralement estimé dans la contrée qu'il habitait, sa mort funeste y excite des regrets universels. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  nouvelles locales.   -   Lundi de la semaine dernière le nommé Oscar Guillot, d'Arromanches, dont nous avons annoncé Ie parricide involontaire et la translation à la maison du Bon-Sauveur de Caen, est mort dans cet établissement à la suite d'un nouvel accès d'aliénation mentale. (Source :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Nouvelles locales.   -   C'est par erreur qu'on avait annoncé la mort d'Oscar Guillot. Une lettre de Mme la supérieure du Bon-Sauveur, expédiée à Arromanches, dément ce fait et annonce que la position actuelle du malheureux Guillot, est d'autant plus affreuse, qu'il a aujourd'hui la conscience de l'acte épouvantable auquel, un accès de folie l'a conduit et qu'il est en proie au plus profond désespoir. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Octobre 1853   -   Une industrie de notre littoral.   -   Un article du « Moniteur » vient de donner des détails intéressants, au sujet de cette pèche, qui occupe en moyenne 685 bateaux montés de 7 755 hommes, et dont les produits sont principalement consommés par les classes indigentes. On sait que cette industrie est l'une des principales ressources de la population maritime de notre littoral.

La semaine dernière encore, un certain nombre de matelots d'AsnelIes, d'Arromanches, de Port et de Grandcamp, s'embarquaient au port de Courseulles, pour la campagne actuelle, qui vient de s'ouvrir dans le rayon maritime compris entre Dunkerque et Caen.

Par suite de déplorables abus, d'opérations illicites, énumérées par la feuille officielle, cette industrie en était venue à un tel état de malaise qu'elle n'existait, sur les cotes d'Écosse, par exemple, plus que de nom. Le mal était devenu si grand que beaucoup de bons esprits se prononçaient pour la suppression de cette pêche.

Le décret du 28 mars 1852 , dont les familles de nos pécheurs ont déjà, cette année, ressenti le bienfait, est venu mettre un terme à ce triste état de choses. Il est basé sur une sévère répression des achats de poisson à l'étranger, si contraires aux intérêts des matelots, et qui ne bénéficiaient qu'a des armateurs peu scrupuleux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1854   -  Découverte macabre .   -   Il y a quelques jours, en creusant les fondations du mur de clôture du nouveau cimetière d'Arromanches, on a découvert deux cadavres dont l'état de décomposition n'a pas permis d'assigner, l'époque certaine à laquelle ils ont été enterrés, l'un, à une profondeur de 27 centimètres seulement, avait dû être placé assis, l'autre, à 62 centimètres, avait été couché sur le dos.

Le champ, récemment acheté pour servir de cimetière, et dans lequel on a trouvé ces deux cadavres, n'avait jamais été, au dire des habitants, un lieu de sépulture. On se perd en conjectures sur cette découverte ; le plus généralement on croit que les faits ont dû se passer à l'époque de la première révolution, et être un des tristes épisodes de ces temps de discordes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1854   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 27 décembre 1854. Ont été condamnés :

— Charles Robert, âgé de 42 ans, marin, né et demeurant à Arromanches, en 25 fr. d'amende, pour contravention aux lois et règlements sur la coupe des herbes de mer.

— Amand Levavasseur, âgé de 33 ans, journalier, né à Tracy-sur-Mer, demeurant à Nonant, en 1 mois d'emprisonnement, pour avoir, le 15 novembre 1854, soustrait frauduleusement un poulet au préjudice des époux Mursot. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1855   -   Nouvelles locales.   -   Le 18 de ce mois, à Arromanches, la femme du sieur Blanlot, marin au service de l'État quitta sa demeure pour aller recueillir, au bord de la mer, quelques étrilles dont la vente devait lui servir à procurer du pain à sa famille. Elle eut l'imprudence de laisser dans une chaise auprès du foyer un de ses enfants, une petite fille âgée de deux ans et demi. Quand la femme Blanlot rentra chez elle, le cadavre de l'enfant, à moitié dévoré par les flammes, gisait sur le sol..... (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1855   -  Les aides du ministre.   -   Par décision récente, M. le ministre des cultes a accordé des secours aux communes ci-après :

    Arromanches, 300 fr. pour aider à la restauration de son presbytère.

    Ryes, 400 fr. à titre de secours dans la construction d'une chapelle à son église.

3° Asnelles, 100 fr. pour la construction d'un clocher. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   Les ports de l'arrondissement de Bayeux.  -   M . l'ingénieur en chef des ports du Calvados. Lors de notre analyse de l'exposé de M. le Préfet et des séances du Conseil, nous n'avions pas eu connaissance du travail de M. l'ingénieur, dont une partie vient d'être publiée par un de nos confrères de Caen. Nous y trouvons les passages suivants, concernant les quatre ports de l'arrondissement de Bayeux.

Port d'Arromanches. —  Prenant en considération la subvention de 2 000 fr. allouée par le Conseil général dans sa dernière session, pour la construction d'une cale de débarquement dans cette station de pèche, M. le ministre a, par décision du 24 janvier, accordé les 13 000 fr. nécessaires à cette construction en plus de cette subvention, sans vouloir accepter celle que les pécheurs de la localité avaient offerte et qui lui a paru avec raison dépasser leurs ressources.

Cette cale s'exécute on ce moment par voie de régie, parce que l'on n'a pu trouver d'adjudicataire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1857   -   Une récompense.  -   Par décision en date du 29 avril, S. Exe. le ministre de la marine a décerné une médaille d'honneur de 2e classe au marin ci-après, inscrit au quartier de Caen : Au sieur Tostain (Georges-Antoine), d'Arromanches, matelot hors de service, pour avoir sauvé, au péril de sa vie, le 17 novembre 1848, un patron de bateau, dont la barque avait chaviré, et pour avoir recueilli à son bord, le 22 novembre 1852, l'équipage du sloop, l’ « Union » qui venait de sombrer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1857   -   On écrit d'Arromanches.  -  Lundi dernier, par un temps magnifique et une mer très[1]calme, les nombreux baigneurs réunis sur la plage d'Arromanches ont été singulièrement intrigués en apercevant un homme glissant sur les eaux. La foule s'est précipitée à l'arrivée de ce hardi navigateur qui, parti de Port à 9 heures 3/4 du matin, effectuait son entrée à Arromanches à midi. Ce voyage pittoresque était accompli par un jeune homme de Bayeux, M. Médéric Menand. L'instrument dont il se sert, se compose de deux patins en bois d'environ 1 mètre de long, ayant la forme de deux petits bateaux et joints ensemble par deux barres de fer. Pour imprimer à ces patins une très grande rapidité, il manœuvre avec beaucoup d'adresse une rame à double palette.

Si cette façon de naviguer n'est pas nouvelle chez nous, au moins il faut convenir qu'on en a guère usé jusqu'ici sur la mer, qui ne saurait sans doute la tolérer qu'à ses jours de calme. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1857   -  L’église d’Arromanches.  -   La matinée musicale, donnée mardi dernier, à Arromanches, pour l'achèvement de la modeste église de cette commune, avait attiré de Bayeux et des environs une affluence nombreuse et choisie d'auditeurs. Le double but qu'on attendait de cette charmante fête lyrique a été atteint, et ses organisateurs ont eu à s'applaudir surtout de ses fructueux résultats. La recette et la quête ont dépassé la somme de deux mille francs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1857   -   Nous lisons dans la Presse.   -  Dans la séance de lundi dernier, de l'Académie des sciences, M, Texier a présenté un fragment considérable de bois pétrifié, provenant des forêts sous-marines qui s'étendent le long des côtes de la Normandie. Ce fragment est extrait d'un fond de douze brasses (20 mètres environ), au-dessous du niveau de la mer, aux environs d'Arromanches, près Bayeux.

On savait déjà, d'une manière générale, que des fragments d'anciennes forêts avaient été observés sur les côtes de la Bretagne. Il parait aujourd'hui hors de doute que ces mêmes forets s'étendent, non seulement sur les rivages de Normandie, mais se prolongent jusqu'aux environs de Saint-Malo.

M. Texier en déduit la preuve de l'envahissement des côtes de l'ancienne Gaule par les eaux de l'Océan. Le bois du fragment présenté à l'Académie provient évidemment d'un arbre dicotylédone, c'est-à-dire, de la nature même de nos forêts actuelles. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1857   -  Nouvelles locales.   -   Sur la proposition du conseil académique du Calvados, M. le ministre de l'instruction publique vient d'accorder une médaille de bronze à M. Olivier (Eugène), instituteur à Arromanches, pour l'année scolaire 1856-57.

Cet instituteur avait été déjà l'objet d'une récompense honorifique pour l'année scolaire 1852-53. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1857   -  La médecine.   -   L'extension des médecins cantonaux à toute la France, vient d'être votée en principe par l'Académie impériale de médecine.

A l'occasion d'un rapport sur la statique nosologique des décès, l'Académie de médecine a proposé de répondre à M. le ministre de l'agriculture et du commerce, qui l'avait consultée, qu'elle venait de créer des médecins cantonaux chargés tout à la fois de donner des soins médicaux aux habitants pauvres des campagnes, et de rédiger, en cas de décès, le bulletin indicateur de la cause qui l'a déterminé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1858   -   Un crédit accordé.   -   Par arrêté du Ministre des finances, en date du 10 février, un crédit de 2 000 francs est accordé à la commune d'Arromanches pour solder les travaux de défense de son port. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1858   -   Une récompense.   -  Le jeudi 4 du courant, M. le maire de la commune d'Arromanches, accompagné de son conseil municipal, s'est rendu à l'école communale, afin de remettre solennellement à M. Olivier, instituteur, la médaille qui lui a été décernée par M. le ministre de l'instruction publique. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1858   -   Les pensions de retraite.   -  Par décret impérial, en date du 17 mars, des pensions de retraite ont été accordées aux employés des douanes dont les noms suivent :

Une pension de 1600 fr. à M. Bellier (Auguste), capitaine, domicilié à Courseulles.

Une pension de 800 fr. M. Hauvel (Louis-Pierre-François), lieutenant, domicilié à Arromanches.

Une pension de 313 fr. à M. Bauchard (Charles-Emerie), brigadier, domicilié à Grandcamp.

Une pension de 411 fr. à M. Heuzé (Alexandre-Charles), préposé, domicilié à Colleville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1859   -   La chaleur.   -   Ces jours derniers, la chaleur a encore augmenté ; lundi et mardi, le thermomètre a marqué à midi, 34 degrés centigrades. Dans le cours des journées ordinaires, il se maintient de 27 à 30 degrés.

Mercredi, un orage qui menaçait depuis longtemps, s'est déclaré vers 8 heures du soir, sur Bayeux et ses environs, par une pluie abondante, qui n'a pas duré assez longtemps. Il est bien à désirer qu'il en tombe encore. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1859   -   On nous écrit d'Arromanches.   -   Le règlement de police sur les baigneurs est enfreint journellement par des personnes peu décemment vêtues. On se plaint aussi de ce que les poissonniers ou pêcheurs ont pris la mauvaise habitude de jeter sur la plage les poissons pourris, ainsi que les détritus de ceux qu'ils emploient aux amorces de leurs lignes.

Il parait que l'autorité du lieu, malgré de nombreuses réclamations, ne croit pas devoir intervenir pour réprimer ces abus, dont la persistance finira par être nuisible à la santé d'une commune naguère si cruellement éprouvée par le choléra.

D'un autre côté, la vogue qui parait s'attacher, de plus en plus, pendant la saison des bains de mer, à cette partie de notre littoral, ne pourrait que perdre à cette absence de propreté et d'une bonne police : Les étrangers qui séjournent à Arromanches, et les promeneurs qui le fréquentent journellement, ont  bien le droit en échange du bien-être qu'ils procurent à cette commune, d'espérer que l'administration locale voudra bien aviser à la répression de ces inconvénients. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1859   -   Pour l’église.   -   Le jeudi 28 juillet, à trois heures de l'après-midi, un Sermon de charité sera prêché dans l'église d'Arromanches, pour la continuation des travaux de reconstruction de cette Église.

A la suite du sermon, salut solennel et quête. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1859   -   Un naufrage.   -   Le 10 août, vers 2 heures d'après-midi, un canot monté de 3 hommes était en vue d'Arromanches courant le plus grand danger, quelques instants après l'embarcation était engloutie.

Aussitôt 5 marins d'Arromanches, les nommés Lithare (Louis), Audeberge (Jean-François), Tostain (Georges-Antoine). Leboulanger (Louis), Audeberge (Pierre), s'élancèrent à la nage au secours des malheureux naufragés, et furent assez heureux pour en ramener 2 sains et saufs à terre. Le mousse Porcher seul a péri. Les deux marins sauvés sont les sieurs Pignel, matelot, et Geffroy, capitaine du Sloop le « Saint-Jacques », du port du Havre, avait sombré dans la nuit, à 20 milles, environ de Barfleur et à même distance d'Arromanches, chargé de noir animal, à destination de Nantes.

Les marins sauvés ont été accueillis et soignés avec empressement à Arromanches.

Les sieurs Lithare (Pierre) et Audeberge (Jean-François), se sont particulièrement distingués, dans ce sauvetage. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1860   -   Rapport de M. le Préfet.   -   Les ports : De notables améliorations se sont déjà réalisées et vont s'exécuter dans nos ports.

Les stations de pêche d'Arromanches et de Grandeamp ont été déjà l'objet de votre sollicitude. La dernière, surtout, est menacée d'un véritable danger de destruction qu'il faut conjurer.

Des propositions spéciales vous seront faites à ce sujet. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1861   -   M. le préfet du Calvados, accord des secours.   -    Nous avons publié, dans notre numéro du 27 juin dernier, la liste des communes auxquelles M. le ministre de l'instruction publique, sur la demande de M. le préfet du Calvados, avait accordé des secours.

Par arrêté du 11 juin, M. le préfet a bien voulu répartir dans diverses communes du département une somme de 5 959 fr. 29 с.

Voici, par arrondissement, les sommes affectées à chaque commune :

Arrondissement de Bayeux.

Esquay. - Travaux au clocher.   150 fr.

Asnelles. - Construction d'une chapelle.   100 fr.

Longues. - Construction d'un lavoir.   100 fr.

Sermentot. - Travaux au presbytère.   100 fr.

La Bazoque. - Travaux à l'église.   100 fr.

Longraye. - Travaux à l'église.   100 fr.

Arromanches. - Reconstruction de l’église.   100 fr.

Grandcamp. - Agrandissement du cimetière.   100 fr.

Bucéels. - Établissement d'une pompe au presbytère.   50 fr. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Août 1861   -   Un  drame.   -   Hier, vers deux heures de l'après-midi, les cris « Au secours ! » se firent entendre tout-à-coup sur la plage d'Arromanches, où plusieurs personnes prenaient des bains.

Ces cris étaient poussés par deux femmes dont l'une paraissait en danger de se noyer. Aussitôt quatre marins, sans prendre le temps de se déshabiller complètement, se jetèrent à la mer et ne tardèrent pas à rejoindre ia femme que les courants entrainaient, et qui cependant se soutenait encore sur l'eau.

Les deux plus habiles nageurs, arrivés les premiers, la saisirent, et la femme fut sauvée. Malheureusement l'un de ces matelots, qui venait de manger et qui était en état de transpiration au moment où il s'était jeté à l'eau, a payé de sa vie son acte de dévouement. A peine était-il arrivé près de la femme qu'il disparaissait sous les flots, son cadavre n'a été rejeté qu'une demi-heure après. Des médecins ont essayé de le rappeler à la vie. Hélas ! tous leurs soins furent inutiles !

Un deuxième matelot fut retiré de l'eau à moitié asphyxié, et on le transporta chez lui dans une situation assez alarmante.

La malheureuse victime, qu'on nous dit se nommer Jean Louis, dit Malo, qui jouissait de l'estime et de la considération générale, laisse une veuve et cinq enfants, dénués de ressources. Nous renonçons à dépeindre la douleur déchirante de cette famille.

La population d'Arromanches et les baigneurs qui assistaient à ce drame émouvant étaient consternés. Une souscription a été spontanément organisée par M. le curé et deux généreuses personnes. Elle avait déjà produit hier soir plus de 1 000 francs. Aujourd'hui, on doit recommander cette intéressante famille à la haute sollicitude de l'Impératrice. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Février 1862   -   Un naufrage.   -   Avant-hier, mardi, par un vent violent du nord-est et une mer assez rude, un petit yacht anglais, monté par deux hommes, a été jeté à la côte sur les bas-fonds qui avoisinent Arromanches.

La population maritime de cette localité s'est portée immédiatement au secours du navire en détresse. Les marins naufragés étant dans l'impossibilité absolue de s'exprimer en français, ont été amenés au château de Fresnay-St-Côme où M. Edmond Blache, vice-consul de France à Belfast, en congé chez M. Félix Gallois, son beau-père, s'est empressé de les accueillir et de leur donner tous les renseignements qui pouvaient les tirer d'embarras. M. Blache était d'autant plus à même de venir en aide aux deux marins dépaysés, qu'il a publié dernièrement un Guide des capitaines marchands sur les côtes d'Angleterre, ouvrage fort estimé des navigateurs français et étrangers, et qui est le résumé clair et substantiel de ce que l'auteur a appris et mis si souvent en pratique à l'égard de ses nationaux, dans l'exercice de ses délicates fonctions. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1862   -   Un accident.   -   Un bien triste événement est arrivé, dimanche dernier, à Arromanches. Le sieur Lalonde, marin, a été écrasé par son bateau au moment où il aidait à le faire glisser sur ses rouleaux pour le mettre à l'eau.

Le sieur Lalonde était aimé et estimé de tout le monde, aussi cette mort horrible a-t-elle causé dans Arromanches la plus douloureuse sensation. ( l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   Des militaire aux champs.   -    Le ministre de la guerre a décidé que cette année, comme les années précédentes, des militaires seraient mis à la disposition des cultivateurs qui en auraient besoin pour les travaux des champs, à défaut d'un nombre suffisant d'ouvriers civils. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   Le temps.   -    Le beau temps qui nous favorise d'une façon si exceptionnelle cette année attire sur nos côtes une affluence considérable de baigneurs. De tous côtés les plages offrent l'aspect le plus riant et le plus animé.

A Trouville, le nombre des étrangers est immense, il en est de même à Cabourg, à Beuzeval, à Houlgate. D'un autre côté, les voitures de M. Luard, qui ne désemplissent pas, déversent à toute heure des flots de voyageurs à Lion, à Luc, à Langrune, à Saint-Aubin, à Bernières à Courseulles, etc... Arromanches n'est pas resté étranger à ce mouvement, un assez grand nombre de baigneurs s'y sont donné rendez-vous.

En ce moment, deux hôtes illustres y sont attendus : le célèbre historien, M. Thiers ; puis Mme la maréchale Mac-Mahon, duchesse de Magenta.

On annonce pour dimanche prochain, une brillante fête de bienfaisance qui sera donnée dans le vaste Casino de Cabourg. MM. les administrateurs de cet établissement ont eu la bonne pensée d'organiser un bal au profit des pauvres, parmi les souscripteurs on cite le prince et la princesse de Metternich.  (l’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1864   -   Par arrêtés du 27 février.   -   M. le préfet du Calvados a nommé :

-        Maire de la commune de Formigny, M. Le Petit (Jules), en remplacement de M. Rousselin, démissionnaire.

-        Adjoint au maire de la même commune. M. Le Fort (Louis), en remplacement de M. Groult, décédé.

-        Adjoint au maire de la commune d'Arromanches, M. Hudebert (Jean-Jacques), en remplacement de M. Le Bas, décédé. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1864   -   Les bains de mer.   -   Nos villes et villages de bains de mer se peuplent d'illustrations et de hauts personnages qui viennent y refaire leur santé et s'y reposer de leurs fatigues. S. Exc. M. Baroche vient d'arriver à Trouville. S. Exc. M. le duc de Morny est installé dans sa nouvelle et élégante villa de Deauville.

Arromanches aussi, dont les prétentions plus ou moins fondées grandissent tous les jours, possède en ce moment deux sénateurs, M. Ferdinand Barrot, ambassadeur, et l'illustre M. Ingres. Un troisième sénateur était annoncé, mais a, jusqu'ici, fait défaut. (l’Ordre et la Liberté)

 

Août 1864   -   une magnifique aquarelle.   -   L'illustre auteur de l'Apothéose d'Homère, M. Ingres, en ce moment à Arromanches, vient de terminer une magnifique aquarelle représentant une tête de vierge. Cette œuvre, du plus grand peintre de notre époque, est destinée à être mise en loterie au bénéfice de l'église d'Arromanches, dont, comme on le sait, la reconstruction n'est pas encore terminée.

Le prix de chaque billet est de 1 fr. On pourra s'en procurer chez M. le curé d'Arromanches, où le tableau sera exposé. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1865   -   La brèche de Tracy.   -   Il nous revient que les habitants d'Arromanches et des localités environnantes se plaignent de l'état de dégradation où se trouve actuellement la brèche de Tracy.

La brèche de Tracy est une descente à la mer très voisine d'Arromanches, quoique située sur le territoire de la commune de Tracy, et qui donne accès sur la plage pour le transport des engrais maritimes.

Construite et entretenue depuis plusieurs années par l'administration vicinale au moyen d'économies prélevées, en grande partie, sur le budget des lignes de grande voirie qui aboutissent de près ou de loin à ce point du littoral, la brèche de Tracy a été rattachée l'année dernière, en même temps que la route de Bayeux à Arromanches, dont elle fait naturellement partie, au service départemental des ponts et chaussées.

Or, c'est précisément depuis cette époque que l'entretien de la brèche de Tracy semble avoir été tant soit peu négligé. La solidité des talus et des épis qui bordent la mer est devenue problématique, et comme on n'imagine pas que les travaux de consolidation puissent être entrepris avec sécurité et succès pendant la saison des tempêtes, il est permis de se préoccuper des nouveaux dégâts que l'hiver ne manquera pas d'ajouter à ceux qui existent déjà.

Ce défaut d'entretien de la rampe en question étonne d'autant plus le public, que, d'habitude, l'administration des ponts et chaussées n'est point chiche de dépenses de ce genre. Ce n'est d'ailleurs un secret pour personne que le Conseil général, dans sa session de cette année, a voté, après discussion, une allocation spéciale, à prendre sur les fonds départementaux, pour la réparation de la brèche de Tracy. Il y a donc lieu d'espérer que l'administration des ponts et chaussées, pour qui l'entretien complet et même luxueux de nos routes départementales est un objet de constante sollicitude,  entreprendra en temps utile, et conformément aux intentions du Conseil général, la réparation si nécessaire de la brèche de Tracy. (l’Ordre et la Liberté)

 

1866  -  Port Maritime.  -   Arromanches. Les ouvrages créés par l'administration pour la station de pêche d'Arromanches se conservent bien, un crédit annuel de 200 fr. suffit pour les entretenir.

 

Juin 1868   -   Un accident.    -   Jeudi dernier, un cheval ayant pris le mors aux dents, se précipitait dans le village d'Arromanches, traînant après lui une voiture de voyageur le  commerce  sans conducteur. Grâce à la présence d'esprit du sieur Jules Faucon, ouvriers serrurier à Bayeux, qui se jeta résolument à la tête de cet animal, de graves accidents  furent  probablement évités.

Pendant ce temps, le conducteur de la voiture était ramassé dans un piteux état et conduit chez M. Chrétien, aubergiste, ou M. le docteur Cuirot lui a donné les soins nécessaires.  

 

Juillet 1868   -   Un drame.   -   Un triste événement est arrivé dimanche sur la plage d'Arromanches. En sortant de prendre un bain, Mme Soufflant, de Bayeux, a été frappée d'apoplexie. La mort a été instantanée. Mme Soufflant a été rapportée à son domicile rue Saint-Martin.

 

Août 1868   -   Les vols.   -   Les plaintes s'élèvent contre les bandes de rôdeurs qui exploitent en ce moment le littoral.

Depuis Honfleur jusqu'à Arromanches et au-delà, on voit, depuis que la saison des bains est ouverte, des compagnies de bohémiens qui viennent camper à l'entrée des  communes du  littoral, et de la envoient leurs enfants en haillons et pieds nus, mendier dans les maisons et jusque sous les pieds des chevaux et sous les voitures au risque de causer de déplorables  accidents.  

 

Octobre 1868   -   Un trésor.   -   Les derniers coups de vent d'équinoxe ont détaché des huîtrières de la Manche une quantité de leurs succulents habitants.

Mais que vont dire MM. Les restaurateurs, qui se réunissent en congrès, comme des ministres, pour nous taxer la douzaine d'huîtres au prix de un franc dix centimes, lorsqu'ils sauront qu'à Arromanches-les-Bains on vient de trouver dans une huître (qui ne coûtait rien), une perle fine de la plus belle eau, dont un joaillier de Caen a offert une somme assez importante.  

 

Mars 1869   -   La tempête du 20 mars.   -   A propos du navire de MM. Peulvé et Cie armateur au Havre, qui est venu mouiller le 22 courant à trois milles d'Arromanches, dans le  Moniteur du Calvados : « Enfin, mercredi matin, le « Grand-Empereur », piloté par M. Cudeberge, est venu prendre le trois-mâts à sa remorque, et malgré la grosse mer et vent de bout, il l'a ramené au Havre, où l'équipage est heureusement débarqué à 4 heures d'après-midi ».

« Sans les démarches de M. Lefèvre aîné, sur le concours zélé de son beau-père, intrépide marin, que divers sauvetages ont déjà fait décorer de deux médailles de 1ère classe, sans le dévouement et l'activité de ces deux braves citoyens, peut-être, à l'heure où je vous écris cette lettre, un nouveau sinistre serait-il venu grossir le nombre, déjà trop grand, des victimes  de la tempête du 20 mars ».  

 

Août 1869   -   Les Régates.   -  Sur là demande de M. le Préfet du Calvados, l'Empereur a daigné accorder une médaille d'or à l'effigie de Sa Majesté, et une d'argent à celle du Prince  Impérial, pour être décernées en prix à la suite des régates qui auront lieu à Arromanches, dimanche prochain.

 

Septembre 1869   -   Les bains de mer.   -   M. le maréchal Canrobert est venu plusieurs fois cette année à Arromanches où Mme la maréchale était et est encore en séjour. L'autre jour,  quelques heures avant le passage du train express sur Paris, on pouvait remarquer, en station à la gare de Bayeux, un wagon spécial assez distinct des wagons ordinaires. C'était la voiture réservée au maréchal qui allait arriver d'Arromanches. Nous ayons appris à cette occasion que les Compagnies de chemins de fer doivent aux maréchaux de l'Empire un wagon particulier, et même, à ce qu'il paraît, un wagon-salon, ou un wagon-lit.

 

Septembre 1870   -  Une victime de la peur.   -   Parmi les nombreux émigrants, qui sont venus demander asile à la Normandie, se trouvait à Arromanches, près Bayeux, une dame des environs de Strasbourg, qui a eu son fils tué dans les premiers engagements. Depuis plusieurs jours, cette dame attendait en vain des nouvelles de son mari, quand l'un des jours de la semaine dernière, elle entend tout à coup résonner le bruit du tambour. C'était la garde mobile en garnison à Bayeux qui venait, pour se former à la marche, jusqu'à à Arromanches faire une promenade militaire. 

La pauvre femme croit que ce sont les Prussiens qui envahissent la Normandie, affolée de terreur, elle monte à sa chambre et se pend avec une corde fixée au plafond. Quand la servante pénétra dans l'appartement, le corps était encore chaud, mais ne donnait plus aucun signe de vie.

 

Août 1871   -  Fait divers.   -   Des phénomènes atmosphériques singuliers se sont produits dans le département de la Seine-Inférieure et du Calvados. A Elbeuf, une pluie de fourmis ailées avait couvert de cette manne d'un nouveau genre les toits des maisons et le pavé des rues à Caudebec, des hirondelles ont été ramassées surchargées de ces insectes qui s'étaient attachées à elles et avaient entravé leur vol. Une véritable pluie de papillons s'est abattue aux environs de Paris.

 

Août 1871   -  Les impôts  -  Seigneur ! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts sur tout.

Sur les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le manger.

Mais ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on mette un impôt sur la teurgoule.

La teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les petites maîtresses et les muscadins.

Mes petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule….,..

Et cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de telles cuillerées de ce mets délectable, que la.... bouche leur en teurd !

 

Septembre 1871   -  Fait divers.   -  On nous signale le départ prématuré des hirondelles, malgré la température élevée à cette époque de la saison. Il en reste cependant encore, mais peu dans nos contrées. On peut voir dans ce phénomène un indice certain d'un hiver précoce et rigoureux.

 

Septembre 1871   -  Fait divers.   -  Le 14 de ce mois, vers 11 heures du matin, le cadavre d'un individu inconnu a été trouvé sur le rivage de la mer, territoire d'Arromanches. Cette mort ne peut être que le résultat d'un accident.

 

Mars 1872   -  Le gel.   -  Les désastres occasionnés par les gelées des nuits dernières sont plus graves qu'on ne je suppose généralement. Les lettres que nous recevons de divers points de la Normandie sont unanimes pour le reconnaître.

 

Avril 1872   -  Les maisons d’écoles.   -  Pour acquisition ou réparation de leurs maisons d'école, les communes ci-après ont reçu : Crouay, 1.200 fr. ; Saonnet et Saon, 490 fr ; Arromanches, 2.500 fr. ; Cauvicourt, 1.100 fr. ; les Loges-Saulces, 600 fr. ; Surville, 3.000 fr. ; Pennedepie, 3.000 fr. ; Hottot-en-Auge, 4.500 fr. ; Bény-Bocage, 6.000 fr. ; Plessis-Grimoult, 700 fr. ; La Roque, 2.000 fr. ; Truttemer-le-Grand, 6.000 fr.  

 

Mai 1872   -  Naufrage.  -  Le 8 de ce mois, vers une heure du soir, la chaloupe « Auguste-Marie », commandée par le nommé Jean-Jacques Lamy, marin à Arromanches, canton de Ryes, a sombré en mer,  au cap nord de la commune de Manvieux, à une distance de deux milles de terre. L'équipage, qui sa composait de 3 hommes, a été sauvé par une autre chaloupe  commandée par Victor Sallent, aidé de trois marins qui étaient avec lui.  

 

Août 1873   -   Sauvetage.   -   Dimanche, à Arromanches, vers dix heures et demie du matin, le canot d'une embarcation commandée par le patron Seigle, de Courseulles, a  chaviré au moment où il accostait, et a précipité à la mer les trois matelots qui le montaient. Témoin de l'accident, le sieur Jean Conin s'élança dans sa yole et accompagné des sieurs Jean Cudeberge, Paul Dupuy et Georges Élie, tous trois ainsi que lui habitants d'Arromanches, se dirigea à force d'avirons vers le lieu du sinistre, pour porter secours aux naufragés, que, de  son côté, le canot du garde-pêche, monté par deux hommes du bord, allait également secourir, mais lorsque les sauveteurs arrivèrent sur le théâtre de l'accident, la besogne était faite, les matelots de l'embarcation s'étaient empressés de venir en aide à leurs camarades en danger, et les avaient retirés de l'eau.

 

Août 1873   -   Les présages.   -   Un immense vol de corbeaux a passé sur Paris, se dirigeant vers le sud-ouest. On eût dit un nuage noir en forme de triangle, fendant l'étendue avec une vitesse de locomotive.  C'est signe de grand froid pour l'hiver, quand les vols de corbeaux passent aussi tôt. Pour les personnes superstitieuses, c'est signe  de malheur.  

 

Mars 1874   -   Acte de folie.  -  Dimanche, à Arromanches, près Bayeux, s'est produit une scène de folie singulière. Un individu de cette localité, atteint d'aliénation mentale, entendant sonner les cloches au moment de la sortie de la procession qui a lieu le dimanche des Rameaux avant la messe, se précipita hors de chez lui en proie à un violent accès. Les personnes présentes ne purent le retenir à temps. Il portait à la main un crucifix qu'il avait pris au mur de sa chambre. Arrivé sur la place, il s'est agenouillé et a commandé aux personnes qui avaient voulu s'opposer à sa sortie d'en faire autant. 

Était-ce crainte de violences de sa part ? était-ce pour flatter sa manie et se rendre maître de lui plus facilement ? toujours est-il que plusieurs personnes présentes ont obéi à son injonction. Tout à coup le malheureux fou s'est couvert la tête de sa chemise en s'écriant qu'Henri V reviendrait « pour punir tous les méchants de la commune dans laquelle il n'y avait que deux personnes honnêtes». On parvint enfin à faire rentrer chez lui ce malheureux illuminé qui était dans un état de nudité presque complet.  

 

Août 1875   -   Pêches miraculeuses.  -  A Arromanches, samedi dernier, les marins ont pris la lune ! Vous avez bien lu, la lune a été pêchée samedi dernier à Arromanches. Or, cette lune n'est pas celle qui se promène dans l'immensité et nous éclaire la nuit, c'est purement et simplement un énorme poisson, ayant  environ 1 m. 50 de longueur sur autant de largeur, pouvant peser 200 kil., de forme ronde, d'où il tire son nom. 

—Un requin, mesurant trois mètres cinquante centimètres, vient d'être pris au Havre.

4  -   Arromanches-Les-Bains

La Grande Cale

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