15 Novembre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

Page 3

ARROMANCHES - les - BAINS

Canton de Ryes

Les habitants d'Arromanches sont nommés les Arromanchais et les Arromanchaises.


Juin 1901   -   Accident de voiture.  -   La voiture de la dame veuve Dosseur, propriétaire à Arromanches, conduite par son jardinier, passait en face la gare de cette localité au moment de l'arrivée d'un train. Le cheval, effrayé par la locomotive, s'est emballé et la voiture a culbuté dans un champ en contrebas de près de deux mètres de la route.

Les cinq voyageurs que contenait le véhicule ont été grièvement blessés. L'un d'eux avait une épaule démise, un autre le poignet et le bras cassés. Des lésions internes sont aussi à craindre pour l'un d'eux. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1901   -   Respect au drapeau.  -   Il y a quelques jours, on interdisait, aux commerçants d'inscrire la mise en vente de leurs marchandises sur le drapeau tricolore. Par extension, le préfet du Calvados vient d'interdire aux congrégations d'orner le drapeau national de l'insigne du Sacré-Cœur. « Sont interdits dans le Calvados, dit l'arrêté, l'exposition et le port de drapeaux, soit sur la voie publique, soit dans les édifices, emplacements et locaux librement ouverts au public. Sont exceptés de cette mesure, les drapeaux aux couleurs nationales françaises, à la condition de ne porter d'emblème ou d'insigne d'aucune sorte, les drapeaux aux couleurs nationales étrangères et ceux qui servent d'insignes aux Sociétés autorisées ».

Dimanche, le drapeau tricolore a continué à figurer aux processions de la Fête-Dieu, mais avec une bande de papier blanc apposée sur les insignes du Sacré Cœur, comme sur les affiches du théâtre on annonce les relâches pour cause d'indisposition.

A la procession de Saint-Pierre, on avait bien collé du papier sur le Sacré-Cœur ; mais, de l’autre côté, on pouvait lire : « Honneur et Patrie ». Ce n'était guère séditieux et cependant contraire à l'arrêté préfectoral, aussi procès-verbal a-t-il été dressé au jeune porteur du drapeau par l'agent de police Tasset, un ancien thuriféraire de St-Pierre. On n'est trahi que par les siens.

Les processions de la Fête-Dieu se sont accomplies partout avec calme, malgré les nombreux procès-verbaux dressés pour infraction aux arrêtés sur les insignes. Cependant, à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure), des amis de la liberté pour eux ont essayé d'entraver la procession suivie par la majorité de la population. A Firminy, près Saint-Etienne, des jeunes gens ont essayé de troubler la procession en chantant la Carmagnole. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1901   -   Bains de Mer.  -  Partout, la saison s'annonce comme très bonne. De nombreuses locations sont même faites pour juillet.

Le casino de Trouville a déjà ouvert ses portes ; celui de Luc fera sa réouverture le dimanche 7 juillet. L'hôtel Belle-Plage, dont le confort a été encore augmenté, est ouvert.

A Arromanches, petites difficultés à l'occasion de la fête patronale. Le curé a fait la moue parce que la musique proposait de se faire entendre le matin à la messe, et le soir  au bal. La retraite aux flambeaux a failli tomber dans la mer, les pompiers ayant pris une rue conduisant à la « Grande Jatte ». Heureusement qu'un assistant s'en est  aperçu à temps et a crié : « Attention ! garçons, c'hest pas du gros bère, c'hest d'lieau. » A ce cri d'alarme, les pompiers ont retroussé pignole et la retraite, sauvée, a continué son parcours en acclamant au passage les organisateurs de la fête. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1901   -   Incendies.  -   Chez le sieur Lecoeur, ébéniste à Rots. La toiture et une partie de l'immeuble ont été détruites. Assuré.

— A Arromanches, dans un bois au sieur d'Arthenay, de Bayeux. Le feu aurait été allumé par une étincelle provenant de la machine du tramway.

— D'une maison couverte en chaume, appartenant aux sieurs Michel et Duclos, à Fresney-le-Puceux. Assurés.

— A Chênedollé, d'un corps de bâtiment à usage de maison d'habitation, grange et hangar aux sieurs Mottard, Leconte, cultivateurs, et Dumont, charpentier. Pertes, 6 000 fr. Assurés ; et d'un bâtiment à usage d'habitation et d'exploitation, de 25 mètres de longueur, au sieur Gautier. Pertes, 11 500 fr. Assuré.

— D'un bâtiment à usage de grange au sieur Florentin Labbé, à Firfol. Pertes, 2 500 fr. Assuré.

— D'une meule de blé au sieur Cosnard, propriétaire, à Laize-la-Ville. Pertes, 2 500 fr. Assuré. La malveillance ne serait pas étrangère à cet incendie. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Mort des suites de ses blessures.   -  Le sieur Jules Chalaux, cocher chez la dame Dosseur, propriétaire à Arromanches, était tombé de son siège, sur la route de Bayeux, il y a près d'un mois, à la suite d'un violent écart de son cheval effrayé par le passage d'un motocycle. Il avait été traîné sur un parcours d'environ cent mètres, le pied pris dans le ressort de devant de la voiture, et avait eu une jambe dépouillée par le frottement de la roue.

Les blessures de l'infortuné cocher ne paraissaient pas graves, mais des complications sont survenues qui ont amené sa mort. Détail bizarre : le sieur Chalaux avait déjà été blessé, il y a un mois, à peu près dans les mêmes conditions, par un tramway. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Un drame de l’ivresse.   -   Le sieur Jacques Sallent, 35 ans, pêcheur à Arromanches-les-Bains, était allé, le soir, chez son voisin Octave Guesdon, 46  ans, également pêcheur, avec lequel il avait bu dans l'après-midi. Une vive discussion s'étant élevée entre les deux hommes, des coups furent échangés et Sallent s'alita pour ne plus se lever.

Au maire d'Arromanches qui était allé le voir, il dit textuellement : « C'est Guesdon qui m'a tué ». Le lendemain, en effet, il mourait dans d'atroces souffrances.

Le parquet de Bayeux s'est transporté à Arromanches où l'autopsie a été pratiquée par le médecin-légiste. Elle a établi que Sallent était mort d'une déchirure de l'intestin, sans doute produite par un coup de crochet à pêcher les crabes. Guesdon nie avoir frappé Sallent et déclare l'avoir seulement bousculé et renversé. Il nie également avoir tenu à la sœur de la victime le propos suivant qu'aurait entendu la dame Greffin, sa voisine : « Je ne l'ai pas tué, mais je lui en ai donné pour plusieurs jours ». Guesdon a déjà subi quatre condamnations, dont deux pour vol. Il est veuf et a trois enfants, dont une petite fille de 16 mois, qui a été placée à l'hospice de Bayeux. Sallent était un excellent garçon à jeun, mais querelleur lorsqu'il avait bu un coup de trop. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Ossements.   -   On a découvert à 40 centimètres du sol à Arromanches, dans l'ancienne propriété Marie, confiseur à Bayeux, un crâne, des côtes et le bassin d'un homme jeune encore. Sur le crâne se détachent nettement les lettres d'un journal qui a dû l'envelopper. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1901   -   La vérité n’est pas toujours bonne à dire.   -   Le sieur d'Arthenay, négociant à Bayeux, récemment nommé conseiller d'arrondissement, se trouvait à Arromanches. Son cheval ne voulant pas démarrer, il prit une feuille de papier, y mit le feu et la plaça sous le ventre de la bête récalcitrante. Alors procès-verbal, lui fut dressé, pour mauvais traitements envers, un animal domestique.

A l'audience de la justice de paix, le sieur d'Arthenay a soutenu que ce procédé était en usage dans le pays. C'est de là que vient sans doute, le dicton : « Il court comme s'il avait le feu au... derrière ».

Au lieu de condamner séance tenante le sieur d'Arthenay pour son acte aussi bête que cruel, le juge de paix, afin de lui permettre de faire la preuve que son procédé barbare était, en usage dans le pays, a renvoyé l'affaire.

Mais le sieur d'Arthenay a été néanmoins condamné parce que, sur l'observation qui lui était faite par le juge de paix que s'il n'était pas satisfait du jugement, qui allait être rendu,  il pourrait en porter appel, il a répondu : « Oui, mais c'est un moyen de prendre l'argent dans la poche du monde. Si on a peur de l’appel et qu’on est innocent, il faut se  laisser condamner, si on porte appel cela coûte de l'argent ».

Cette fois, le sieur d'Arthenay était dans le vrai, mais, comme la vérité n'est pas toujours bonne à dire, le juge de paix l'a condamné à 10 francs d'amende.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901    -   Cour d'assises du Calvados.   -   La session débute par trois affaires de coups et blessures ayant occasionné la mort. Ces trois crimes ont été commis sous l'empire de la boisson.

La deuxième affaire de coups mortels a eu pour théâtre la paisible commune d'Arromanches. Octave Guesdon, 46 ans, pêcheur, étant ivre se rendit chez un autre pêcheur, Jacques Sallent, 46 ans.

Que s'est-il passé ? On ne le sait pas, ce qui est certain, c'est que Sallent, atteint d'un coup de croc à l'aine, décédait deux jours après.

La preuve n'étant pas faite que le coup a été porté par l'accusé, le jury a acquitté Gustave Guesdon. Défenseur : Me Le Roy, du barreau Bayeux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1902  -  Crise municipale.  -  Nous avons déjà annoncé que M. le Maire d'Arromanches avez donné sa démission. Aujourd'hui, elle est officielle. À son de caisse la nouvelle a été portée à la connaissance du public. Voilà, donc l'ère des compétitions ouverte dans un moment bien mal choisi.  Le 20 juillet, en effet, auront lieu des élections pour compléter le conseil municipal. Plusieurs noms sont mis en avant. Nous n'avons pas quant à présent à examiner la valeur personnelle des candidats probables ; nous le ferons en temps utile, mais si nous croyons les dires de plusieurs de nos amis, il y a certes une candidature qui soulèverait un tollé général. En ce qui nous concerne, nous prenons cela pour une plaisanterie ; car avant de réclamer un mandat de ses concitoyens d'hier, il faut au moins avoir usé une paire de sabots parmi eux. Quant à M. le Maire démissionnaire, nous sommes autorisés à dire que, même réélu, il n'accepterait pas ; sa décision étant irrévocable.

 

Octobre 1902  -  L'éclairage public.   -  Nous réclamons instamment de la  municipalité que le soir où il y a pas de lune, la localité soit éclairée. À ceux qui descendent du train, il leur est impossible de se rendre en ville, tellement la nuit est noir. Hier soir, un accident a failli arriver ; heureusement il n'y a eu que de la vaisselle cassée, mais on aurait pu se casser autre chose. Puisqu'il y a des réverbères, qu'on les allume,  que diable !

 

Novembre 1903  -   Récompenses pour sauvetage et courage.   -   Le ministre a accordé un témoignage de satisfaction à M. Maurice Lacroix, cordonnier à Arromanches,  pour avoir porté secours, le 24 septembre, à un baigneur en danger de se noyer.

— Une lettre de félicitations a été décernée à M. Louis Leterrier, gendarme maritime à Trouville, qui, le 30 mai, a arrêté un cheval emporté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   L’hiver approche.   -   De nombreux voliers d'oies sauvages sont passés très bas au-dessus de Caen, en poussant des cris peu harmonieux. Ces oiseaux migrateurs changent de climat : c'est assurément signe de froid prochain. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1903  -  Décoration. -  Nous apprenons avec le plus grand plaisir que M. le Ministre de l'Intérieur vient de décerner à M. Achille Leclosmesnil, sous-lieutenant des sapeurs-pompiers d'Arromanches, un diplôme d'honneur.

M. Leclosmesnil compte plus de 30 années de services et en maintes circonstances a fait preuve du plus grand dévouement. Sincères félicitations à M. Leclosmesnil et espérons que deux de nos braves sapeurs : MM. Lerenard et Marie ne seront pas oubliés à la prochaine promotion. Eux aussi comptent plus de 30 années de services et ont toujours marché avec le plus grand zèle aux côtes de leur officier.  

 

Janvier 1904  -   Tempête.   -   La dernière tempête a causé de graves dégâts sur nos cotes, notamment à Honfleur et à Arromanches où des toitures ont été endommagées et quantité d'arbres arrachés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1904  -  Élections municipales.  -  M. Leclosmesnil a été élu, dimanche dernier, Conseiller Municipal, en remplacement de M. Louis Hudebert, démissionnaire.  Malgré les instances de nombreux électeurs, M. Hudebert avait refusé de se représenter.

 

Août 1904  -  Naufrage.  -  Le yacht à vapeur " Ma Mie ", de Marseille, jaugeant 2 tonneaux 84/1OO, a sombré en mer, mardi 23 août, vers 10 heures et demie du matin, au lieu dit la Fosse-d'Espagne.

Voici, d'après renseignements puisés à bonne source, les circonstances dans lesquelles s'est produit cet accident qui, fort heureusement, n'a pas entraîné mort d'homme.

Après une excursion en mer, MM. Giboin et Pétillon, propriétaire de ce yacht, l'avaient mouillé le 22, vers midi dans la Fosse-d'Espagne, à environ 7 encablures dans le N. E.  d'Arromanches. N'ayant pu regagner leur bateau à cause du mauvais temps, ils le laissèrent au mouillage ; mais il est probable que sous l'action des lames qui déferlaient avec force sur le gaillard recouvrant le local de la machine, la partie arrière formant chambre non pontée, a dû s'emplir d'eau car, le 23, vers 10 heures du matin, on le vit couler sur son corps-mort.  

 

Septembre 1904  -   Avis.    -   L'administration des postes informe le public qu'à partir du 1er novembre les cartes postales, dont les dessins sont relevés par des reliefs de mica et de verre pilé, seront rigoureusement exclues du service et versées en rebut.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Accidents mortels.    -   Le sieur Létournel, cultivateur à la Chapelle-Engerbold, revenait de Condé dans une voiture contenant un tonneau vide. Au bas d'une côte, il tomba sous les pieds du cheval qui le blessa horriblement à la tête. On trouva le malheureux étendu sur la route et on le porta chez lui où il mourut trois jours après. Il était très estimé. Il laisse une veuve et trois jeunes enfants.

— Le sieur Paul Costil, âgé de 44 ans, ouvrier maçon, habitant Ver-sur-Mer, travaillait, à Arromanches, à la construction d'une maison pour M. Roubaudi, propriétaire à Paris, lorsqu'il tomba d'un échafaudage de 3 mètres. Relevé sans blessure apparente, il est mort le lendemain n'ayant pas repris connaissance. Costil laisse une veuve et deux enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Mauvaise saison.    -   Le mois de septembre sera maigre pour notre côte. Comme si ce n'était pas assez du mauvais temps, des gens mal intentionnés font courir des bruits sur l'état sanitaire de certaines localités.

Au début de la saison, c'était sur Beuzeval ; maintenant, c'est sur Arromanches. On ne saurait trop protester contre ces procédés des[1]tinés à éloigner les baigneurs de nos eûtes au profit de la Bretagne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1905  -  Sauvetage.  -  Vendredi soir, le jeune Louis Tailpied, âgés de sept ans, jouait sur le bord de la mer avec un camarade, lorsque le petit bateau qu'ils s'amusaient à faire  naviguer vint à prendre le large. Louis Tailpied voulut le rattraper mais il perdit pied et se serait immanquablement noyé si un baigneur M. Stuard Mac Even, n'eut entendu les cris de l'autre enfant et ne se fut de suite porté au secours du naufragé. Le jeune Tailpied a été ramené à son domicile sans connaissance, mais on espère que cet accident n'aura pas de suites funestes. 

 

Janvier 1907  -  Accident.  -   En travaillant à une maison près de la Brèche de Tracy, M. Charles Lefèvre, âgé de 25 ans, au service de M. Aimable Marie, entrepreneur de menuiserie à  Arromanches, est tombé d'une hauteur de 10 mètres. Il a reçu aussitôt les soins de M. le docteur Garnier, d'Arromanches, qui a constaté que son état ne présentait heureusement aucune gravité. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1907  -  Démission du maire.  -  M. Paris, maire d'Arromanches-les-Bains, vient d'adresser au préfet du Calvados sa démission de maire, pour raisons de santé. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1907  -  Tempête. -  Une violente tempête a renversé les arbres du boulevard de la gare. L'aspect est lamentable. Ils avaient été plantés la veille par les cantonniers sous la  direction de M. Lecomte, agent-voyer.  Ce fameux mécompte, ne fait pas le compte de M. Lecomte, qui en fin de compte, sera forçé de recommencer le travail.  

 

Avril 1907  -  Les tempêtes.  -  Les tempêtes qui se sont succédé cet hiver ont causé de sérieux dégâts à la descente à la mer connue sous le nom de Brèche de Tracy. Les pavés sont arrachés sur une assez grande superficie et les cultivateurs éprouvent de grandes difficultés à diriger leurs attelages. 

Nous sommes persuadé qu'il suffit de signaler le fait au sympathique agent-voyer de Ryes pour qu'il s'empresse de donner satisfaction aux intéressés.  

 

Février 1908  -  Dans le brouillard.  -  Vendredi, vers 11 heures et demie du matin, alors qu'un épais brouillard enveloppait de la mer et la campagne un brusque appel de sirène jetait l'inquiétude parmi la population d'Arromanches et des communes voisines.

Et ces appels se faisaient entendre à des intervalles rapprochés. De nombreuses personnes qui s'étaient portées sur la digue,  en face de l'hôtel de la Marine, se rendirent compte qu'un vapeur, un charbonnier, allant à Caen probablement, était mouillé au nord-nord-est de la bouée qui marque les rochers du Calvados et n'osait à cause du brouillard s'aventurer plus loin. Les cloches de l'église répondirent à ses appels, lui indiquant que la terre était proche et bientôt le brouillard s'étant éclairci, le vapeur prit le large.  

 

Juillet 1908  -  Les autobus pour Arromanches.  -  La première voiture de la Compagnie des autobus, dont le siège est à Arromanches, a fait samedi ses essais préparatoires.

Cette voiture d'une grande solidité tout en étant très élégant, peut contenir 18 à 20 personnes, 12 dans l'intérieur et 6 à 8 sur la plate-forme.

Le service de cette Compagnie va être inauguré dans les premiers jours de juillet. L'autobus sillonnera continuellement la route de Bayeux à Arromanches, sans horaire fixe. Des poteaux  indicatifs pour les arrêts seront placés sur le parcours.

Plus tard la Compagnie fera le service de Caen à Arromanches, par Creully, de Bayeux à Port-en-Bessin, et de Caen à Isigny, par la route nationale.

 

Octobre 1909   -  Le raz de marée.   -   Le raz de marée dont nous avons parlé hier et qui s'est produit sur nos côtes du Calvados, a pris les proportions d'un véritable désastre.

A Grandcamp, la mer s'est avancée jusqu'à 1 600 mètres à l'intérieur des terres. Plusieurs routes ont été détruites. Le sol est entièrement recouvert par les galets. Deux digues  ont été complètement détruites.

On est sans nouvelles de plusieurs barques. La population espère toutefois qu'elles auront fui devant la tempête et se seront réfugiées dans d'autres ports de la côte.

Les dégâts causés par le désastre, sont considérables. Trente deux barques de pêches sur trente-huit que contenait le port ont été coulées ; deux bateaux de plus fort tonnage sont perdus ou considérés comme tels. Une partie de la jetés a été emportée ; la plupart des villas ont été envahies par l'eau, et la mer est venue jusque dans les rues.

La perte des barques de pêche entraîne la ruine et la misère de presque toute la population dont elles constituaient le gagne-pain.

A Port-en-Bessin, Jeudi matin, vers 8 heures, à la pleine mer, un vapeur anglais chargé de charbon pour le compte de la Compagnie Portais, n'a pas osé se risquer dans la passe de Port-en-Bessin. Il a appelé un pilote, M. Emile Durand, et celui-ci, même au prix de sérieuses avaries à sa chaloupe, n'a pu parvenir à accoster le navire qui est allé se mettre à l'abri sous la Hougue.

Dans la nuit de grands dégâts ont été causés à la Poissonnerie du Port, malgré la précaution qu'on avait prise d'enlever la cloison ouest pour donner libre passage au vent, et la cabine de recette a été emportée avec la caisse et les livres de comptabilité qui ont été entraînés à la mer.

A Port également, une partie de jetée détruite l'année dernière et qu'on avait refaite cet été, a été de nouveau très gravement endommagée.

A Asnelles, dans la nuit du 28 au 29 octobre, la mer, poussée par un fort vent de nord nordet, a envahi les marais de Meuvaines et le territoire d'Asnelles la Belle[1]Plage. A huit heures du soir (28 octobre), la mer bat son plein dans la commune même et les vagues parviennent au lavoir communal, situé à 800 mètres des digues. Pleine lune, grande marée, tempête de nord-est, tout concorde à rendre la mer plus envahissante et plus dangereuse.

Toutes les cabines situées derrière l'ancienne digue sont emportées par la mer pêle-mêle avec les barques de pêche, leurs débris gisent un peu partout dans les marais. Des bestiaux sont restés dans les herbages des marais, on ne peut les sauver. heureusement, les gabionneurs de la commune tous partis au gabion pour tirer les gibiers de passage, ont pu rentrer soit dans la nuit soit au jour. On avait craint un instant pour leur vie.

On ne peut évaluer encore les dégâts qui seront considérables. 29 octobre, 9 h. matin. La mer envahit de nouveau Asnelles la Belle-Plage.

A Arromanches, Une partie de la digue a été arrachée.

A Courseulles. 40 cabines ont été brisées sur la plage, les travaux du port sont endommagés. Partout les dégâts sont énormes, la campagne a beaucoup souffert. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1913  Au port  -  Une vive émotion règne à Arromanches par suite de la suppression de la grand'cale envahie et démolie par la mer ; on construit actuellement une  digue intérieure.  

 

Octobre 1913  -  Un fléau sur nos côtes.  -  Décidément les requins ont fait irruption en Manche et nos côtes du Calvados exercent une attraction particulière sur ces dangereux squales. En 15 jours en voilà trois de capturés. Le premier l'a été, près de Franceville-plage, entre Sallenelles et Cabourg, le second entre Trouville et Blonville ; on vient de prendre le troisième à Arromanches. Cette dernière pêche a été l'œuvre de la barque " Vierge-Puissante ", montée par le patron Joseph et les matelots Louis Leboulanger et Jules Blanchot. Le monstre mesurer 1 m. 80 de long et 1 mètre de tour. Exposé à la grand'cale, il a été visité par un grand nombre de curieux.  

 

Septembre 1914   -   L’espionnage dans le Calvados.   -    La garde civile d'Arromanches a arrêté, ces jours-ci, et remis à la gendarmerie de Ryes un nommé Eugène Baffour, 37 ans, camelot, surpris entrant chez une fille Auradou, dont l'ami, un nommé Delapillère, est détenu à la prison de Bayeux sous l'inculpation d'espionnage.

Baffour, qui sortait lui-même de cette prison, est soupçonné d'avoir remis à la fille Auradou une correspondance de son ami. On l'a ramené à Bayeux. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1914   -   Trop apres au gain.   -   Des contraventions ont été dressées contre trois cultivateurs d'Arromanches, le sieur Louis Hudebert et les veuves Paris et Corbel, qui vendaient leur lait à des prix supérieurs à ceux fixés par l'arrêté municipal. (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1920   -   La débauche.   -   Deux enfants de 12 ans ont été contaminés par une bonne d'hôtel d'Arromanches, Albertine Lepage, 22 ans, séparée de son mari. Une plainte a été, portée contre cette femme. On l'a 'arrêtée et conduite à la prison de Bayeux. 

Elle se rapproche ainsi de son ancien domicile : elle avait habile rue Larcher. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1920  -  Comme au cinéma.  -  Au Grand-Hôlel d'Arromanches. actuellement inhabité, une dame apercevait, ces jours derniers, un individu circulant dans les appartements. Elle alla prévenir le garde-champêtre qui, en compagnie de M. Boquel, pénétra dans l'hôtel et fit la chasse au cambrioleur, qui se réfugia sur le toit.

Quelques heures plus tard, le gardien de la villa Marguerite s'apercevait qu'on avait pénétré dans l'immeuble en brisant un carreau et qu'on avait couché dans un des lits. Cetait le même individu, le nommé Émile Marie, originaire de Bayeux, qui s'est deux fois évadé de la colonie pénitentiaire de Gaillon, où il avait été envoyé pour vols. Le voilà repincé. Espérons qu'on saura le garder. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Octobre 1920 -  Accident du travail.  -   Au cours de son travail au pétrin, M. Longuet, boulanger à Arromanches. a été pris dans l'engrenage. Il a eu un bras fracturé.

— Occupé au battage à la machine, chez M. Porée, maire de Noyers, Alphonse Paul, dit Rault, est tombé d'un tas de paille. Il a été relevé sans connaissance, baignant dans son sang. On espère cependant le sauver.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1920  -  Un cambriolage soigné.   -  M. Henri Broul, propriétaire, à Arromanches, en allant visiter, à la Brèche de Tracy, la villa de M. Renard, dont il a la garde, trouva la porte ouverte. Dans la maison où le cambrioleur a pénétré, en forçant un volet et brisant un carreau, tout a été fouillé et bouleversé. 

Plusieurs bouteilles de vin ont été vidées. Dans le grenier une solide valise, a été coupée. On ne sait pas encore exactement ce qui a été volé. 

L'auteur présumé, de ce cambriolage serait un nommé Émile Marie, de Bayeux, dont nous avons relaté l'arrestation au Grand-Hôtel d'Arromanches et qui, est actuellement sous les verrous. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1921  -  Pincée !  -   Lucie Gibert, femme Costil, domestique chez M. Hudebert, maire d'Arromanches, s'est introduite dans le magasin d'épicerie de Mme Lefèvre, à Arromanches, et s'est emparée de trois bouteilles de vin, de diverses autres fournitures et de quelques petits billets qui étaient dans la caisse. 

Une perquisition faite dans sa chambre a permis de retrouver une partie des objets volés. La femme Costil a été arrêtée. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1921  -  Un écraseur qui se dérobe.   -  Sur la route de Ryes a Arromanches, une auto, débouchant de l’avenue de la Gare, sans corner, et prenant son virage à gauche, a renversé M. Arthur Gilles, cultivateur à Ryes, hameau du Petit-Fontaine, qui passait sur la route à bicyclette. La machine se trouva prise sous l »auto, et, dans sa chute, le cycliste se blessa au genou.

Le conducteur de l'auto, pour se dégager, fit marche en arrière et s'enfuit dans la direction de Bayeux. M. Gilles a porté plainte contre le conducteur de I’auto, qui porte le n° 1939-E-6. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   La guerre continue.   -   On nous signale, ces jours-ci, une plage où les baigneurs sont reçus à coups de fusil. C'est du côté d'Asnelles et d'Arromanches.

Il y a là sur la falaise un cabaretier fort ingénieux qui a imaginé d'installer un tir.

Pour ta commodité de l’établissement et les nécessités de la vente, le stand est situé devant la buvette, c'est-à-dire au bord de la falaise peu élevée à cet endroit. De[1]là, les habitués, canardent une longue perche plantée sur la plage ou une lamentable lanterne se balance.

Mais comme c'est là un tir plongeant, les baigneurs et les enfants qui jouent sur le sable risquent à tout moment de recevoir la balle d'un tireur un peu échauffé ou inexpérimenté. C'est là vraiment, une villégiature à améliorer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Octobre 1922   -  Une erreur tragique.   -   Sans travail, Aimé Brouard, 24 ans, originaire de Dives-sur-Mer, manœuvre à Saint-Denis (Seine), était venu sur la côte pour tenter un coup et se faire de l'argent.

Après avoir, à Arromanches, dévalisé la villa de M. Renard, où il avait pénétré par effraction, Brouard est venu jusqu'à St-Côme-de-Fresné. Une villa inoccupée recevait sa visite. Le garde, M. Georget, 70 ans, qui avait aperçu de la lumière dans la maison, était venu voir ce qui se passait. Il se trouva en présence du cambrioleur et courageusement, il se jeta dessus et essaya de l'arrêter. Se voyant pris, Brouard, qui était armé, fit feu dans la direction du garde, le blessant légèrement au visage. M. Georget fut obligé de lâcher prise et Brouard put s'enfuir.

Aussitôt une chasse à l'homme s'organisa. Malheureusement elle devait avoir des conséquences terribles. Dans la soirée, M. Vedy, industriel à Louviers, en ce moment à sa villa à Arromanches, se trouva en présence d'un individu qu'il crut être Brouard, et tira sur lui. L'homme s'écroula sur le sol. II était atteint mortellement. Mais c'était une terrible méprise, la victime n'était pas Brouard, mais un de ses amis, Fernand Chevrier, 24 ans, chauffeur de M. Laurent, l'ancien ambassadeur de France à Berlin, actuellement en villégiature à Arromanches.

Pris de terreur, Védy s'est enfui. Il a été retrouvé dans la région de Vire où on l'a arrêté. Bien que Védy ait depuis, donné les explications contradictoires, on l'a remis en liberté. Cependant les recherches, continuaient pour retrouver Brouard. Les gendarmes l'on découvert enfin près d'Arromanches. Le bandit, individu dangereux plusieurs fois condamné pour vol, a été écroué a Bayeux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1922   -  Médaille d’Honneur.   -   La médaille d'honneur des sapeurs-pompiers a été accordée à MM. Lecloménil, caporal à Arromanches ; Lesueur, sapeur à Longues ; Dufait, lieutenant ; Benard, caporal et Bocquentin, sapeur, à Cabourg. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  Une échauffourée.   -   Le Tribunal de Bayeux a eu juger l'accusation d'homicide par imprudence portée contre Marcel Védy, .. ans, fils d'un propriétaire d'Arromanches. On se souvient qu'en octobre dernier, la présence d'un cambrioleur venant de dévaliser une villa à Asnelles, et qui avait tiré sur le garde, était signalée à Arromanches.

Quelques habitants armés devaient aider à son arrestation où par un coup de feu, signaler sa fuite. Marcel Védy et M. Chévrier, chauffeur chez, M. Laurent ambassadeur de France à Berlin, propriétaire à Arramanches, étaient aux aguets sur le haut du coteau, lorsqu'on entendit une détonation.

Les hommes de faction accourus, trouvèrent Chévrier étendu à terre, ayant deux fusils près de lui. Védy, lui, gesticulait sur la route et criait : « Il est amoché ! ». Le chauffeur fut transporté chez M. Laurent où il expira en arrivant.

Védy, a donné sur la mort de Chévrier des versions différentes. Aux uns, il a raconté qu'un coup de fusil était parti de derrière une haie ; à d'autres, que Chévrier s'était blessé avec son fusil ; ensuite, il disait que l'accident s'était produit en passant son fusil par le canon à Chévrier. C'est cette dernière version que Védy a finalement adoptée.

Le lendemain il prenait le train pour Vire où il a été arrêté. Mme Chévrier, mère de la victime, se porte partie civile et réclame 60 000 fr. Le Procureur demande pour l'accusé la prison avec ou sans le sursis. La défense de Védy est présentée par Me  Dodeman, de Bayeux. Le jugement a été remis à huitaine. (Source : Le Bonhomme Normand)

9.   -   ARROMANCHES   -   Rue de Fresné

46  -  Arromanches (Calvados)  -  La Grande Cale

26.    ARROMANCHES-LES-BAINS.  -  La Grande-Rue de Bayeux

35  -  ARROMANCHES   -  La Gare.   -   LL.

ARROMANCHES-LES-BAINS   -  La Gare

39   -   ARROMANCHES   -  Avenue de la Gare   -   LL.

48     ARROMANCHES.  -   Concours de travaux se sable.   -   LL

Commentaires et informations : Facebook - @