Juin
1901 - Accident de voiture.
- La voiture
de la dame veuve Dosseur, propriétaire à Arromanches, conduite par son
jardinier, passait en face la gare de cette localité au moment de
l'arrivée d'un train. Le cheval, effrayé par la locomotive, s'est
emballé et la voiture a culbuté dans un champ en contrebas de près de
deux mètres de la route.
Les
cinq voyageurs que contenait le véhicule ont été grièvement blessés.
L'un d'eux avait une épaule démise, un autre le poignet et le bras
cassés. Des lésions internes sont aussi à craindre pour l'un d'eux.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1901 - Respect au drapeau.
- Il y a
quelques jours, on interdisait, aux commerçants d'inscrire la mise en
vente de leurs marchandises sur le drapeau tricolore. Par extension, le
préfet du Calvados vient d'interdire aux congrégations d'orner le
drapeau national de l'insigne du Sacré-Cœur. « Sont interdits dans le
Calvados, dit l'arrêté, l'exposition et le port de drapeaux, soit sur la
voie publique, soit dans les édifices, emplacements et locaux librement
ouverts au public. Sont exceptés de cette mesure, les drapeaux aux
couleurs nationales françaises, à la condition de ne porter d'emblème
ou d'insigne d'aucune sorte, les drapeaux aux couleurs nationales
étrangères et ceux qui servent d'insignes aux Sociétés autorisées ».
Dimanche,
le drapeau tricolore a continué à figurer aux processions de la
Fête-Dieu, mais avec une bande de papier blanc apposée sur les insignes
du Sacré Cœur, comme sur les affiches du théâtre on annonce les
relâches pour cause d'indisposition.
A
la procession de Saint-Pierre, on avait bien collé du papier sur le
Sacré-Cœur ; mais, de l’autre côté, on pouvait lire : « Honneur et
Patrie ». Ce n'était guère séditieux et cependant contraire à
l'arrêté préfectoral, aussi procès-verbal a-t-il été dressé au
jeune porteur du drapeau par l'agent de police Tasset, un ancien
thuriféraire de St-Pierre. On n'est trahi que par les siens.
Les
processions de la Fête-Dieu se sont accomplies partout avec calme,
malgré les nombreux procès-verbaux dressés pour infraction aux
arrêtés sur les insignes. Cependant, à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure),
des amis de la liberté pour eux ont essayé d'entraver la procession
suivie par la majorité de la population. A Firminy, près Saint-Etienne,
des jeunes gens ont essayé de troubler la procession en chantant la
Carmagnole. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1901 - Bains de Mer. -
Partout, la saison s'annonce comme très bonne. De nombreuses
locations sont même faites pour juillet.
Le
casino de Trouville a déjà ouvert ses portes ; celui de Luc fera sa
réouverture le dimanche 7 juillet. L'hôtel Belle-Plage, dont le confort
a été encore augmenté, est ouvert.
—
A Arromanches, petites difficultés à l'occasion de la fête
patronale. Le curé a fait la moue parce que la musique proposait de se
faire entendre le matin à la messe, et le soir au bal. La retraite
aux flambeaux a failli tomber dans la mer, les pompiers ayant pris une rue
conduisant à la « Grande Jatte ». Heureusement qu'un assistant s'en
est aperçu à temps et a crié : « Attention ! garçons, c'hest
pas du gros bère, c'hest d'lieau. » A ce cri d'alarme, les pompiers ont
retroussé pignole et la retraite, sauvée, a continué son parcours en
acclamant au passage les organisateurs de la fête.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Incendies. -
Chez le sieur Lecoeur, ébéniste à Rots. La toiture et une
partie de l'immeuble ont été détruites. Assuré.
—
A Arromanches, dans un bois au sieur d'Arthenay, de Bayeux. Le feu
aurait été allumé par une étincelle provenant de la machine du
tramway.
—
D'une maison couverte en chaume, appartenant aux sieurs Michel et Duclos,
à Fresney-le-Puceux. Assurés.
—
A Chênedollé, d'un corps de bâtiment à usage de maison d'habitation,
grange et hangar aux sieurs Mottard, Leconte, cultivateurs, et Dumont,
charpentier. Pertes, 6 000 fr. Assurés ; et d'un bâtiment à usage
d'habitation et d'exploitation, de 25 mètres de longueur, au sieur
Gautier. Pertes, 11 500 fr. Assuré.
—
D'un bâtiment à usage de grange au sieur Florentin Labbé, à Firfol.
Pertes, 2 500 fr. Assuré.
—
D'une meule de blé au sieur Cosnard, propriétaire, à Laize-la-Ville.
Pertes, 2 500 fr. Assuré. La malveillance ne serait pas étrangère à
cet incendie. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Mort des suites de ses blessures. - Le
sieur Jules Chalaux, cocher chez la dame Dosseur, propriétaire à
Arromanches, était tombé de son siège, sur la route de Bayeux, il y a
près d'un mois, à la suite d'un violent écart de son cheval effrayé
par le passage d'un motocycle. Il avait été traîné sur un parcours
d'environ cent mètres, le pied pris dans le ressort de devant de la
voiture, et avait eu une jambe dépouillée par le frottement de la roue.
Les
blessures de l'infortuné cocher ne paraissaient pas graves, mais des
complications sont survenues qui ont amené sa mort. Détail bizarre : le
sieur Chalaux avait déjà été blessé, il y a un mois, à peu près
dans les mêmes conditions, par un tramway. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Un drame de l’ivresse.
- Le sieur
Jacques Sallent, 35 ans, pêcheur à Arromanches-les-Bains, était allé,
le soir, chez son voisin Octave Guesdon, 46 ans, également
pêcheur, avec lequel il avait bu dans l'après-midi. Une vive discussion
s'étant élevée entre les deux hommes, des coups furent échangés et
Sallent s'alita pour ne plus se lever.
Au
maire d'Arromanches qui était allé le voir, il dit textuellement : «
C'est Guesdon qui m'a tué ». Le lendemain, en effet, il mourait dans
d'atroces souffrances.
Le
parquet de Bayeux s'est transporté à Arromanches où l'autopsie a été
pratiquée par le médecin-légiste. Elle a établi que Sallent était
mort d'une déchirure de l'intestin, sans doute produite par un coup de
crochet à pêcher les crabes. Guesdon nie avoir frappé Sallent et
déclare l'avoir seulement bousculé et renversé. Il nie également avoir
tenu à la sœur de la victime le propos suivant qu'aurait entendu la dame
Greffin, sa voisine : « Je ne l'ai pas tué, mais je lui en ai donné
pour plusieurs jours ». Guesdon a déjà subi quatre condamnations, dont
deux pour vol. Il est veuf et a trois enfants, dont une petite fille de 16
mois, qui a été placée à l'hospice de Bayeux. Sallent était un excellent
garçon à jeun, mais
querelleur lorsqu'il avait bu un coup de trop. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Ossements. -
On a découvert à
40 centimètres du sol à Arromanches, dans l'ancienne propriété Marie,
confiseur à Bayeux, un crâne, des côtes et le bassin d'un homme jeune
encore. Sur le crâne se détachent nettement les lettres d'un journal qui
a dû l'envelopper. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - La vérité n’est pas toujours bonne à dire.
- Le
sieur d'Arthenay, négociant à Bayeux, récemment nommé conseiller
d'arrondissement, se trouvait à Arromanches. Son cheval ne voulant pas
démarrer, il prit une feuille de papier, y mit le feu et la plaça sous
le ventre de la bête récalcitrante. Alors procès-verbal, lui fut
dressé, pour mauvais traitements envers, un animal domestique.
A
l'audience de la justice de paix, le sieur d'Arthenay a soutenu que ce
procédé était en usage dans le pays. C'est de là que vient sans doute,
le dicton : « Il court comme s'il avait le feu au... derrière ».
Au
lieu de condamner séance tenante le sieur d'Arthenay pour son acte aussi
bête que cruel, le juge de paix, afin de lui permettre de faire la preuve
que son procédé barbare était, en usage dans le pays, a renvoyé
l'affaire.
Mais
le sieur d'Arthenay a été néanmoins condamné parce que, sur
l'observation qui lui était faite par le juge de paix que s'il n'était
pas satisfait du jugement, qui allait être rendu, il pourrait en
porter appel, il a répondu : « Oui, mais c'est un moyen de prendre
l'argent dans la poche du monde. Si on a peur de l’appel et qu’on est
innocent, il faut se laisser condamner, si on porte appel cela
coûte de l'argent ».
Cette
fois, le sieur d'Arthenay était dans le vrai, mais, comme la vérité
n'est pas toujours bonne à dire, le juge de paix l'a condamné à 10
francs d'amende. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - Cour d'assises du Calvados.
- La session
débute par trois affaires de coups et blessures ayant occasionné la
mort. Ces trois crimes ont été commis sous l'empire de la boisson.
La
deuxième affaire de coups mortels a eu pour théâtre la paisible commune
d'Arromanches. Octave Guesdon, 46 ans, pêcheur, étant ivre se rendit
chez un autre pêcheur, Jacques Sallent, 46 ans.
Que
s'est-il passé ? On ne le sait pas, ce qui est certain, c'est que Sallent,
atteint d'un coup de croc à l'aine, décédait deux jours après.
La
preuve n'étant pas faite que le coup a été porté par l'accusé, le
jury a acquitté Gustave Guesdon. Défenseur : Me Le Roy, du
barreau Bayeux. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1902 - Crise municipale. - Nous
avons déjà annoncé que M. le Maire d'Arromanches avez donné sa
démission. Aujourd'hui, elle est officielle. À son de caisse la nouvelle
a été portée à la connaissance du public. Voilà, donc l'ère des
compétitions ouverte dans un moment bien mal choisi. Le 20 juillet,
en effet, auront lieu des élections pour compléter le conseil municipal.
Plusieurs noms sont mis en avant. Nous n'avons pas quant à présent à
examiner la valeur personnelle des candidats probables ; nous le ferons en
temps utile, mais si nous croyons les dires de plusieurs de nos amis, il y
a certes une candidature qui soulèverait un tollé général. En ce qui
nous concerne, nous prenons cela pour une plaisanterie ; car avant de
réclamer un mandat de ses concitoyens d'hier, il faut au moins avoir usé
une paire de sabots parmi eux. Quant à M. le Maire démissionnaire, nous
sommes autorisés à dire que, même réélu, il n'accepterait pas ; sa
décision étant irrévocable.
Octobre
1902 - L'éclairage public.
- Nous réclamons instamment de la municipalité que le soir
où il y a pas de lune, la localité soit éclairée. À ceux qui
descendent du train, il leur est impossible de se rendre en ville,
tellement la nuit est noir. Hier soir, un accident a failli arriver ;
heureusement il n'y a eu que de la vaisselle cassée, mais on aurait pu se
casser autre chose. Puisqu'il y a des réverbères, qu'on les
allume, que diable !
Novembre
1903 - Récompenses pour sauvetage et courage. - Le
ministre a accordé un témoignage de satisfaction à M. Maurice Lacroix,
cordonnier à Arromanches, pour avoir porté secours, le 24
septembre, à un baigneur en danger de se noyer.
—
Une lettre de félicitations a été décernée à M. Louis Leterrier,
gendarme maritime à Trouville, qui, le 30 mai, a arrêté un cheval
emporté. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - L’hiver approche.
- De
nombreux voliers d'oies sauvages sont passés très bas au-dessus de Caen,
en poussant des cris peu harmonieux. Ces oiseaux migrateurs changent de
climat : c'est assurément signe de froid prochain. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1903 - Décoration. -
Nous apprenons avec le plus grand plaisir que M. le Ministre de
l'Intérieur vient de décerner à M. Achille Leclosmesnil,
sous-lieutenant des sapeurs-pompiers d'Arromanches, un diplôme d'honneur.
M.
Leclosmesnil compte plus de 30 années de services et en maintes
circonstances a fait preuve du plus grand dévouement. Sincères
félicitations à M. Leclosmesnil et espérons que deux de nos braves
sapeurs : MM. Lerenard et Marie ne seront pas oubliés à la prochaine
promotion. Eux aussi comptent plus de 30 années de services et ont
toujours marché avec le plus grand zèle aux côtes de leur
officier.
Janvier
1904 - Tempête. -
La dernière tempête a causé de
graves dégâts sur nos cotes, notamment à Honfleur et à Arromanches où
des toitures ont été endommagées et quantité d'arbres arrachés.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1904 - Élections municipales.
- M. Leclosmesnil a été élu, dimanche dernier, Conseiller
Municipal, en remplacement de M. Louis Hudebert, démissionnaire.
Malgré les instances de nombreux électeurs, M. Hudebert avait refusé de
se représenter.
Août
1904 - Naufrage.
- Le yacht à vapeur " Ma Mie ", de Marseille, jaugeant 2
tonneaux 84/1OO, a sombré en mer, mardi 23 août, vers 10 heures et demie
du matin, au lieu dit la Fosse-d'Espagne.
Voici,
d'après renseignements puisés à bonne source, les circonstances dans
lesquelles s'est produit cet accident qui, fort heureusement, n'a pas
entraîné mort d'homme.
Après
une excursion en mer, MM. Giboin et Pétillon, propriétaire de ce yacht,
l'avaient mouillé le 22, vers midi dans la Fosse-d'Espagne, à environ 7
encablures dans le N. E. d'Arromanches.
N'ayant pu regagner leur bateau à cause du mauvais temps, ils le
laissèrent au mouillage ; mais il est probable que sous l'action des
lames qui déferlaient avec force sur le gaillard recouvrant le local de
la machine, la partie arrière formant chambre non pontée, a dû s'emplir
d'eau car, le 23, vers 10 heures du matin, on le vit couler sur son
corps-mort.
Septembre
1904 -
Avis. -
L'administration
des postes informe le public qu'à partir du 1er novembre les
cartes postales, dont les dessins sont relevés par des reliefs de mica et
de verre pilé, seront rigoureusement exclues du service et versées en
rebut. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
Accidents mortels.
- Le
sieur Létournel, cultivateur à la Chapelle-Engerbold, revenait de Condé
dans une voiture contenant un tonneau vide. Au bas d'une côte, il tomba
sous les pieds du cheval qui le blessa horriblement à la tête. On trouva
le malheureux étendu sur la route et on le porta chez lui où il mourut
trois jours après. Il était très estimé. Il laisse une veuve et trois
jeunes enfants.
—
Le sieur Paul Costil, âgé de 44 ans, ouvrier maçon, habitant
Ver-sur-Mer, travaillait, à Arromanches, à la construction d'une maison
pour M. Roubaudi, propriétaire à Paris, lorsqu'il tomba d'un
échafaudage de 3 mètres. Relevé sans blessure apparente, il est mort le
lendemain n'ayant pas repris connaissance. Costil laisse une veuve et deux
enfants. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
Mauvaise saison. -
Le mois de
septembre sera maigre pour notre côte. Comme si ce n'était pas assez du
mauvais temps, des gens mal intentionnés font courir des bruits sur
l'état sanitaire de certaines localités.
Au
début de la saison, c'était sur Beuzeval ; maintenant, c'est sur
Arromanches. On ne saurait trop protester contre ces procédés des[1]tinés
à éloigner les baigneurs de nos eûtes au profit de la Bretagne.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1905 - Sauvetage.
- Vendredi soir, le jeune Louis Tailpied, âgés de sept ans, jouait
sur le bord de la mer avec un camarade, lorsque le petit bateau qu'ils
s'amusaient à faire naviguer vint à prendre le large. Louis
Tailpied voulut le rattraper mais il perdit pied et se serait
immanquablement noyé si un baigneur M. Stuard Mac Even, n'eut entendu les
cris de l'autre enfant et ne se fut de suite porté au secours du
naufragé. Le jeune Tailpied a été ramené à son domicile sans
connaissance, mais on espère que cet accident n'aura pas de suites
funestes.
Janvier
1907 - Accident.
- En
travaillant à une maison
près de la Brèche de Tracy, M. Charles Lefèvre, âgé de 25 ans,
au service de M. Aimable Marie, entrepreneur de menuiserie à
Arromanches, est tombé d'une hauteur de 10 mètres. Il a reçu aussitôt
les soins de M. le docteur Garnier, d'Arromanches, qui a constaté que son
état ne présentait heureusement aucune gravité.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 -
Démission du maire.
- M. Paris, maire d'Arromanches-les-Bains, vient d'adresser au
préfet du Calvados sa démission de maire, pour raisons de santé.
(Source : Le
Moniteur du Calvados)
Février
1907 - Tempête. - Une
violente tempête a renversé les arbres du boulevard de la gare.
L'aspect est lamentable. Ils avaient été plantés la veille par les
cantonniers sous la direction de M. Lecomte, agent-voyer. Ce
fameux mécompte, ne fait pas le compte de M. Lecomte, qui en fin de
compte, sera forçé de recommencer le travail.
Avril
1907 - Les tempêtes. -
Les tempêtes qui se sont succédé cet hiver ont causé de sérieux
dégâts à la descente à la mer connue sous le nom de Brèche de Tracy.
Les pavés sont arrachés sur une assez grande superficie et les
cultivateurs éprouvent de grandes difficultés à diriger leurs
attelages.
Nous
sommes persuadé qu'il suffit de signaler le fait au sympathique
agent-voyer de Ryes pour qu'il s'empresse de donner satisfaction aux
intéressés.
Février
1908 - Dans le brouillard.
- Vendredi, vers 11 heures et demie du matin, alors qu'un épais
brouillard enveloppait de la mer et la campagne un brusque appel de sirène
jetait l'inquiétude
parmi la population d'Arromanches et des communes voisines.
Et
ces appels se faisaient entendre à des intervalles rapprochés. De
nombreuses personnes qui s'étaient portées sur la digue, en face
de l'hôtel de la Marine, se rendirent compte qu'un vapeur, un
charbonnier, allant à Caen probablement, était mouillé au nord-nord-est
de la bouée qui marque les rochers du Calvados et n'osait à cause du
brouillard s'aventurer plus loin. Les cloches de l'église répondirent à
ses appels, lui indiquant que la terre était proche et bientôt le
brouillard s'étant éclairci, le vapeur prit le large.
Juillet
1908 - Les autobus pour Arromanches.
- La première voiture de la Compagnie des autobus, dont le siège
est à Arromanches, a fait samedi ses essais préparatoires.
Cette
voiture d'une grande solidité tout en étant très élégant, peut
contenir 18 à 20 personnes, 12 dans l'intérieur et 6 à 8 sur la
plate-forme.
Le
service de cette Compagnie va être inauguré dans les premiers jours de
juillet. L'autobus sillonnera continuellement la route de Bayeux à
Arromanches, sans horaire fixe. Des poteaux indicatifs pour les
arrêts seront placés sur le parcours.
Plus
tard la Compagnie fera le service de Caen à Arromanches, par Creully, de
Bayeux à Port-en-Bessin, et de Caen à Isigny, par la route nationale.
Octobre
1909 -
Le raz de marée. -
Le raz de marée dont nous avons parlé hier et qui s'est produit
sur nos côtes du Calvados, a pris les proportions d'un véritable
désastre.
A
Grandcamp, la mer s'est avancée jusqu'à 1 600 mètres à l'intérieur
des terres. Plusieurs routes ont été détruites. Le sol est entièrement
recouvert par les galets. Deux digues ont été complètement
détruites.
On
est sans nouvelles de plusieurs barques. La population espère toutefois
qu'elles auront fui devant la tempête et se seront réfugiées dans
d'autres ports de la côte.
Les
dégâts causés par le désastre, sont considérables. Trente deux
barques de pêches sur trente-huit que contenait le port ont été
coulées ; deux bateaux de plus fort tonnage sont perdus ou considérés
comme tels. Une partie de la jetés a été emportée ; la plupart des
villas ont été envahies par l'eau, et la mer est venue jusque dans les
rues.
La
perte des barques de pêche entraîne la ruine et la misère de presque
toute la population dont elles constituaient le gagne-pain.
A
Port-en-Bessin, Jeudi matin, vers 8 heures, à la pleine mer, un vapeur
anglais chargé de charbon pour le compte de la Compagnie Portais, n'a pas
osé se risquer dans la passe de Port-en-Bessin. Il a appelé un pilote,
M. Emile Durand, et celui-ci, même au prix de sérieuses avaries à sa
chaloupe, n'a pu parvenir à accoster le navire qui est allé se mettre à
l'abri sous la Hougue.
Dans
la nuit de grands dégâts ont été causés à la Poissonnerie du Port,
malgré la précaution qu'on avait prise d'enlever la cloison ouest pour
donner libre passage au vent, et la cabine de recette a été emportée
avec la caisse et les livres de comptabilité qui ont été entraînés à
la mer.
A
Port également, une partie de jetée détruite l'année dernière et
qu'on avait refaite cet été, a été de nouveau très gravement
endommagée.
A
Asnelles, dans la nuit du 28 au 29 octobre, la mer, poussée par un fort
vent de nord nordet,
a envahi les marais de Meuvaines et le territoire d'Asnelles la Belle[1]Plage. A huit heures du soir (28 octobre), la mer bat son
plein dans la commune même et les vagues parviennent au lavoir communal,
situé à 800 mètres des digues. Pleine lune, grande marée,
tempête de nord-est, tout concorde à rendre la mer plus envahissante et
plus dangereuse.
Toutes
les cabines situées derrière l'ancienne digue sont emportées par la mer
pêle-mêle avec les barques de pêche, leurs débris gisent un peu
partout dans les marais. Des bestiaux sont restés dans les herbages des
marais, on ne peut les sauver. heureusement, les gabionneurs de la commune
tous partis au gabion pour tirer les gibiers de passage, ont pu rentrer
soit dans la nuit soit au jour. On avait craint un instant pour leur vie.
On
ne peut évaluer encore les dégâts qui seront considérables. 29
octobre, 9 h. matin. La mer envahit de nouveau
Asnelles la Belle-Plage.
A
Arromanches, Une partie de la digue a été arrachée.
A
Courseulles. 40 cabines ont été brisées sur la plage, les travaux du
port sont endommagés. Partout les dégâts sont énormes, la campagne a
beaucoup souffert. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Mars
1913 - Au port
- Une vive émotion règne à Arromanches par suite de la
suppression de la grand'cale envahie et démolie par la mer ; on construit
actuellement une digue intérieure.
Octobre
1913 - Un fléau sur nos
côtes. - Décidément les requins ont fait irruption en
Manche et nos côtes du Calvados exercent une attraction particulière sur
ces dangereux squales. En 15 jours en voilà trois de capturés. Le
premier l'a été, près de Franceville-plage, entre Sallenelles et
Cabourg, le second entre Trouville et Blonville ; on vient de prendre le
troisième à Arromanches. Cette dernière pêche a été l'œuvre de la
barque " Vierge-Puissante ", montée par le patron Joseph et les
matelots Louis Leboulanger et Jules Blanchot. Le monstre mesurer 1 m. 80
de long et 1 mètre de tour. Exposé à la grand'cale, il a été visité
par un grand nombre de curieux.
Septembre
1914 -
L’espionnage dans le Calvados.
-
La garde civile d'Arromanches a arrêté, ces jours-ci, et remis à
la gendarmerie de Ryes un nommé Eugène Baffour, 37 ans, camelot, surpris
entrant chez une fille Auradou, dont l'ami, un nommé Delapillère, est
détenu à la prison de Bayeux sous l'inculpation d'espionnage.
Baffour,
qui sortait lui-même de cette prison, est soupçonné d'avoir remis à la
fille Auradou une correspondance de son ami. On l'a ramené à Bayeux.
(Bonhomme Normand)
Septembre
1914 -
Trop apres au gain. -
Des
contraventions ont été dressées contre trois cultivateurs
d'Arromanches, le sieur Louis Hudebert et les veuves Paris et Corbel, qui
vendaient leur lait à des prix supérieurs à ceux fixés par
l'arrêté municipal. (Bonhomme Normand)
Octobre
1920 -
La débauche. - Deux
enfants de 12 ans ont été contaminés par une bonne d'hôtel
d'Arromanches, Albertine Lepage, 22 ans, séparée de son mari. Une
plainte a été, portée contre cette femme. On l'a 'arrêtée et conduite
à la prison de Bayeux.
Elle
se rapproche ainsi de son ancien domicile : elle avait habile rue Larcher.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1920 -
Comme au cinéma.
- Au
Grand-Hôlel d'Arromanches. actuellement inhabité, une dame apercevait,
ces jours derniers, un individu circulant dans les appartements. Elle alla
prévenir le garde-champêtre qui, en compagnie de M. Boquel, pénétra
dans l'hôtel et fit la chasse au cambrioleur, qui se réfugia sur le
toit.
Quelques
heures plus tard, le gardien de la villa Marguerite s'apercevait qu'on
avait pénétré dans l'immeuble en brisant un carreau et qu'on avait
couché dans un des lits. Cetait le même individu, le nommé Émile
Marie, originaire de Bayeux, qui s'est deux fois évadé de la colonie
pénitentiaire de Gaillon, où il avait été envoyé pour vols. Le voilà
repincé. Espérons qu'on saura le garder. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1920 -
Accident du travail.
- Au
cours de son travail au pétrin, M. Longuet, boulanger à Arromanches. a
été pris dans l'engrenage. Il a eu un bras fracturé.
—
Occupé au battage à la machine, chez M. Porée, maire de Noyers,
Alphonse Paul, dit Rault, est tombé d'un tas de paille. Il a été
relevé sans connaissance, baignant dans son sang.
On espère cependant le sauver.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Un cambriolage soigné.
- M. Henri Broul,
propriétaire, à Arromanches, en allant visiter, à la Brèche de Tracy,
la villa de M. Renard,
dont il a la garde, trouva la porte ouverte. Dans la maison où le
cambrioleur a pénétré, en forçant un volet et brisant un carreau, tout
a été fouillé et bouleversé.
Plusieurs
bouteilles de vin ont été vidées. Dans le grenier une solide valise, a
été coupée. On ne sait pas encore exactement ce qui a été
volé.
L'auteur
présumé, de ce cambriolage serait un nommé Émile Marie, de Bayeux,
dont nous avons relaté l'arrestation au Grand-Hôtel d'Arromanches et
qui, est actuellement sous les verrous. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1921 -
Pincée ! -
Lucie
Gibert, femme Costil, domestique chez M. Hudebert, maire d'Arromanches,
s'est introduite dans le magasin d'épicerie de Mme Lefèvre, à
Arromanches, et s'est emparée de trois bouteilles de vin, de diverses
autres fournitures et de quelques petits billets qui étaient dans la
caisse.
Une
perquisition faite dans sa chambre a permis de retrouver une partie des
objets volés. La femme Costil a été arrêtée. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1921 -
Un écraseur qui se dérobe.
- Sur
la route de Ryes a Arromanches, une auto, débouchant de l’avenue de la
Gare, sans corner, et prenant son virage à gauche, a renversé M. Arthur
Gilles, cultivateur à Ryes, hameau du Petit-Fontaine, qui passait sur la
route à bicyclette. La machine se trouva prise sous l »auto, et,
dans sa chute, le cycliste se blessa au genou.
Le
conducteur de l'auto, pour se dégager, fit marche en arrière et s'enfuit
dans la direction de Bayeux. M. Gilles a porté plainte contre le
conducteur de I’auto, qui porte le n° 1939-E-6. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1921 -
La guerre continue. - On nous signale, ces jours-ci, une plage où les
baigneurs sont reçus à coups de fusil. C'est du côté d'Asnelles et
d'Arromanches.
Il
y a là sur la falaise un cabaretier fort ingénieux qui a imaginé
d'installer un tir.
Pour
ta commodité de l’établissement et les nécessités de la vente, le
stand est situé devant la buvette, c'est-à-dire au bord de la falaise
peu élevée à cet endroit. De[1]là,
les habitués, canardent une longue perche plantée sur la plage ou une
lamentable lanterne se balance.
Mais
comme c'est là un tir plongeant, les baigneurs et les enfants qui jouent
sur le sable risquent à tout moment de recevoir la balle d'un tireur un
peu échauffé ou inexpérimenté. C'est là vraiment, une villégiature
à améliorer. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1922
-
Une erreur tragique.
-
Sans travail, Aimé Brouard, 24 ans, originaire de Dives-sur-Mer,
manœuvre à Saint-Denis (Seine), était venu sur la côte pour tenter un
coup et se faire de l'argent.
Après
avoir, à Arromanches, dévalisé la villa de M. Renard, où il avait
pénétré par
effraction, Brouard est venu jusqu'à St-Côme-de-Fresné. Une villa
inoccupée recevait sa visite.
Le garde, M. Georget, 70 ans, qui avait aperçu de la lumière dans la maison,
était venu voir ce qui se passait. Il se trouva en présence du
cambrioleur et courageusement, il se jeta dessus et essaya de l'arrêter.
Se voyant pris, Brouard, qui était armé, fit feu dans la direction du
garde, le blessant légèrement au visage. M. Georget fut obligé de
lâcher prise et Brouard put s'enfuir.
Aussitôt
une chasse à l'homme s'organisa. Malheureusement elle devait avoir des
conséquences terribles. Dans la soirée, M. Vedy, industriel à Louviers,
en ce moment à sa villa à Arromanches, se trouva en présence d'un
individu qu'il crut être Brouard, et tira sur lui. L'homme s'écroula sur
le sol. II était atteint mortellement. Mais c'était une terrible
méprise, la victime n'était pas Brouard, mais un de ses amis, Fernand
Chevrier, 24 ans, chauffeur de M. Laurent, l'ancien ambassadeur de France
à Berlin, actuellement en villégiature à Arromanches.
Pris
de terreur, Védy s'est enfui. Il a été retrouvé dans la région de
Vire où on l'a arrêté. Bien que Védy ait depuis, donné les
explications contradictoires, on l'a remis en liberté. Cependant les
recherches, continuaient pour retrouver Brouard. Les gendarmes l'on
découvert enfin près d'Arromanches. Le bandit, individu dangereux
plusieurs fois condamné pour vol, a été écroué a Bayeux.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1922 -
Médaille d’Honneur. - La
médaille d'honneur des sapeurs-pompiers a été accordée à MM. Lecloménil,
caporal à Arromanches ; Lesueur, sapeur à Longues ; Dufait,
lieutenant ; Benard, caporal et Bocquentin, sapeur, à Cabourg.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1923 - Une échauffourée.
-
Le Tribunal de Bayeux a eu juger l'accusation d'homicide par
imprudence portée contre Marcel Védy, .. ans, fils d'un propriétaire
d'Arromanches. On se souvient qu'en octobre dernier, la présence d'un
cambrioleur venant de dévaliser une villa à Asnelles, et qui avait tiré
sur le garde, était signalée à Arromanches.
Quelques
habitants armés devaient aider à son arrestation où par un coup de feu,
signaler sa fuite. Marcel Védy et M. Chévrier, chauffeur chez, M.
Laurent ambassadeur de France à Berlin, propriétaire à Arramanches,
étaient aux aguets sur le haut du coteau, lorsqu'on entendit une
détonation.
Les
hommes de faction accourus, trouvèrent Chévrier étendu à terre, ayant
deux fusils près de lui. Védy, lui, gesticulait sur la route et criait :
« Il est amoché ! ». Le chauffeur fut transporté chez M. Laurent où
il expira en arrivant.
Védy,
a donné sur la mort de Chévrier des versions différentes. Aux uns, il a
raconté qu'un coup de fusil était parti de derrière une haie ; à
d'autres, que Chévrier s'était blessé avec son fusil ; ensuite, il
disait que l'accident s'était produit en passant son fusil par le canon
à Chévrier. C'est cette dernière version que Védy a finalement
adoptée.
Le
lendemain il prenait le train pour Vire où il a été arrêté. Mme
Chévrier, mère de la victime, se porte partie civile et réclame 60 000
fr. Le Procureur demande pour l'accusé la prison avec ou sans le sursis.
La défense de Védy est présentée par Me Dodeman,
de Bayeux. Le jugement a été remis à huitaine. (Source : Le
Bonhomme Normand)
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