1er Février 2025

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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ARROMANCHES - les - BAINS

Canton de Ryes

Les habitants d'Arromanches sont nommés les Arromanchais et les Arromanchaises.


Janvier 1930   -  Décès de M. le Curé d'Arromanches.   -   Nous avons appris, dimanche, la mort de M. l'abbé Pierre Frédéric Marie, Chapelain Episcopal, Curé d'Arromanches, décédé samedi, dans sa 65e année. Bien que souffrant depuis longtemps, M. l'abbé Marie exerçait quand même son ministère, et, l'année dernière, il lui fut donné un pro-curé, M. Le Dauphin, qui l'entoura de prévenances et lui facilita l'administration de cette paroisse pour laquelle il était si dévoué et où il était estimé et aimé de tous ses paroissiens.

M. l'abbé Marie était né à Lamberville (Manche}, en 1865, ordonné prêtre en 1890, il fut nommé vicaire à Isigny cette même année là. Ce fut en 1896 que Monseigneur Hugonin nomma M. l'abbé Marie à Arromanches et où il devait en être le bon curé pendant trente-quatre années.

Pendant ce long laps de temps, M. Marie donna de la vie à cette paroisse, c'est particulièrement grâce à lui que, pendant la saison la colonie de baigneurs venait à son église et contribuait à l'entretien ainsi qu'aux œuvres de la paroisse.

Souvent, M. l'abbé Marie organisa des cérémonies importantes au cours desquelles il y rappela des souvenirs paroissiaux et en fit naître.

Ce furent, vers 1912, la bénédiction de la chapelle de Notre-Dame des Flots qu'il fit édifier sur la falaise, dominant la mer, à peu de distance où avait été élevé et inauguré, le 5 septembre 1909, le monument aux quatre soldats français tués dans le combat naval des 7 et 8 septembre 1811, soutenu contre les Anglais. Ce même jour, pour perpétuer la mémoire de ces braves, M. l'abbé Marie faisait placer sur le mur du clocher une plaque de marbre qui portait leurs noms, à l'endroit qui marquait leur sépulture.

Après la grande guerre, pendant que la commune faisait élever un monument, du cimetière aux Enfants d'Arromanches tombés pour la France, M. l'abbé Marie faisait graver leurs noms au Mémorial de l'église.

Enfin, après avoir fouillé et recherché dans les archives de la paroisse, le bon curé tira de l'oubli les noms de ses prédécesseurs depuis 1335 jusqu' à son arrivée à Arromanches et à leur intention il fit placer dans l'église un marbre portant leurs noms.

La paroisse d'Arromanches conservera à son tour un religieux souvenir de son excellent et dévoué curé.

Les obsèques de M. l'abbé Marie auront lieu demain mercredi, à 9 heures et demie, et seront précédées, à 9 heures, des Matines et Laudes.

Nous prions M. l'abbé Le Dauphin, pro-curé d'Arromanches ; M. et Madame Jules Dubosq, sœur et beau-frère de M. l'abbé Marie, de bien vouloir agréer nos respectueux sentiments de condoléances. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1932   -   Fatal épilogue.   -   On se souvient sans doute que, la semaine dernière, M. Laniepce, épicier à Arromanches, qui rentrait chez lui en auto, ne put éviter le jeune  André Diey, 18 ans, fils de la cuisinière du comte de Bonvouloir, qui débouchait à bicyclette du chemin de Magny.

La petite victime, sérieusement blessée, fut portée dans une clinique de Bayeux. Malgré tous les soins, le gamin est mort mardi matin.  (Bonhomme Normand)

 

Novembre 1936  -   La tempête sur nos cotes du Bessin.  -  Sur tout le littoral du Bessin, la tempête a causé de gros dégâts.

La terrible tempête qui a débuté dans a soirée de samedi pour se poursuivre durant la plus grande partie de la nuit a causé sur toute la côte du Bessin des dégâts considérables et, en certains points, des travaux importants ont été absolument anéantis par les vagues.

Partant de Courseulles on trouve les premières atteintes de la mer à Ver, où il digue a subi quelques dommages mais sans gravité, c’est sur la route de Ver à Asnelles que l'on commence à s'apercevoir de la violence à laquelle ont pu atteindre les éléments déchaînés.

La partie de la route, où une digue a été édifiée voilà quelques années, couverte de sable et de galets, montre qu'il ne faisait guère bon se trouver à cet endroit.

Plus loin on remarque une maison qui est édifiée à droite de la route, c'est-à-dire tout à fait en bordure de la mer et que les gens du pays appellent « la maison aux chiens ». Elle a subi quelques dégâts et le garde-chasse qui l'habite et surveille le marais avoisinant a dû l'évacuer avant-hier soir alors que l'eau commençait à l'envahir. Hier matin à son retour, il a constaté qu'une vingtaine de volailles composant sa basse-cour avaient été enlevées, ainsi que ses lapins. Les larges barrières qui fermaient l’entrée du jardin ont été transportées à une cinquantaine de mètres après avoir été arrachées. Partout d'ailleurs les clôtures sont en miettes et, par endroits, on retrouve d'énormes blocs de maçonnerie tout on se demande comment ils ont pu être ainsi transportés.

La partie de la place réservée aux cabines des baigneurs est complètement rasée.

Chez le baron Reille. le jardin est envahi par l'eau qui s'écoule en abondance, passant sous les portes, il en était de même pour la niche du chien dont l'occupant, qui n'avait pu être sauvé à temps, était noyé.

Du marais, complètement inondé, l'eau doit s'écouler par un certain nombre de ruisseaux et comme l'embouchure de ceux-ci se trouvait ensablée, l'inondation avait, à Meuvaines, gagné la route, qui était impraticable.

A Asnelles, la première estimation porte à une centaine de mille francs les dégâts causés.

A plusieurs endroits, la digue est sérieusement endommagée et devra faire l'objet d'importantes réparations. Mais ce sont les villas longeant la mer qui ont subi les plus fortes atteintes. Le mur de clôture surmonté d'une grille, qui garde la propriété du général marquis de Saint-Mars a été déplacé.

Arromanches, blottie dans son coin, a été à peu près épargnée, et l'on ne remarque qu'une brèche dans la digue, à l'extrémité droite et un épi détérioré près de la Brèche de Tracy.

Il faut ensuite gagner Port-en-Bessin et c'est là qu'en dépit de la protection de la jetée, la mer s'est faite la plus menaçante. Samedi soir ce fut pour certains habitants une véritable terreur, car nul ne pouvait aller plut loin que le petit édicule situé à l'entrée des bassins. Les pierres, les pavés, étaient arrachés et projetés contre les maisons. Il était devenu impossible d'apercevoir la poissonnerie que les vagues recouvraient et des lames d'une violence inouïe enfoncèrent le bas des portes à l'hôtel de la Marine.

Hier matin, on a pu constater que les ravagea ne se limitaient pas là et que, sur une grande longueur, les énormes plot de pierres formant le parapet de la jetée avaient été enlevés comme des fétus de paille et précipités dans l'avant-port.

De mémoire de marin, on n'avait jamais vu semblable coup de mer, et l'émotion était grande dans la population maritime.

Plus loin, à Vierville, le réparations effectuées par la municipalité au boulevard de Cauvigny ont été anéanties et de nombreuses palissades ont été arrachées.

Des dégâts considérables ont été causés à Maisy, tandis que Graudcamp était à peu près épargné.

Dans le courant de la journée, M. Pinel, sous-préfet de Bayeux, a visité toute la région sinistrée, accompagné de M. Chabrun, ingénieur des Ponts et Chaussées.

Il a été reçu à Grandcamp par M. Damnecourt, président du Syndicat de défense du littoral, et à Port-en-Bessin, par M. Taussac, maire de la localité, qui lui ont exposé l'étendue des dégâts et exprimé l'espoir que le gouvernement apportera de larges secours pour la réparation des ouvrages sinistrés. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1937  -  Un cycliste se fracture le crâne.  -  M. Ernest La.ennet, âgé de 20 ans, vaguemestre de la colonie de vacances d’Arromanches, a été trouvé vendredi mâtin, inanimé sur le bord de la route, dans la côte qui descend la falaise vers St-Côme-de-Fresne.

Le jeune homme, qui était tombé de bicyclette, a été transporté à l'hôpital de Bayeux, ou on a constaté une fracture du crâne.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1939   -   Remise en état de la cale d'Arromanches.   -  La cale d'Arromanches a besoin d’être remise en état. Le travail nécessitera Une dépense de 60 000 francs, sur laquelle l'État a accordé 20 000 francs. M. André défend avec énergie les intérêts de son canton menacé par la mer et demande 20 000 francs au département. Le Conseil général accorde 10 000 francs. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Septembre 1939   -   La dernière dépêche de 15 h.      Le gouvernent a décrété la mobilisation générale et l'état de siège. Le premier jour de la mobilisation est le samedi 2 septembre. Le Parlement se réunira demain. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   De nouveaux contingents d’écoliers parisiens sont arrivés.      Deux trains spéciaux ont amené, hier après midi, à Bayeux, un nouveau contingent de 1 760 écoliers parisiens, âgés de 3 à 17 ans, les plus petits portant des fiches d'identité au revers de leurs vêtements.

Ils furent reçus par M. Pinel, sous-préfet, entourés des personnalités qui avaient reçu la veille le premier contingent et auxquelles s'étaient joints de nombreux, maires de la région.

Des voitures réquisitionnées les transportèrent aussitôt, vers Grandcamp-les-Bains, Arromanches-les-Bains, Vierville-Sur-Mer, Asnelles-la-Belle-Plage, St-Cosme-de-Fresne, St-Laurent-sur-Mer, et Tracy-sur-Mer. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1940  -  Un bâtiment est détruit par un incendie.   -  Un violent incendie s'est déclaré dans le camp des réfugiés, jeudi matin. Le sinistre a été provoqué par un poêle surchauffé qui se trouvait dans une bâtisse en bois. Le feu se communiqua rapidement aux parois en bois. Les personnes qui se trouvaient dans ce bâtiment n'eurent que le temps de s'échapper. Tout le local, mesurant 15 mètres sur 10 a été détruit. Les dégâts s'élèvent à 10 000 francs environ.

 

Juillet 1940  -  Un suicide.  -  Le garde champêtre Courtot a été trouvé pendu dans sa maison. On ignore la cause de cette fin tragique.  

 

Juin 1940   -   Un bavard.  -   Le général de Gaulle, qui a pris la parole à la radio de Londres, et qui ne fait plus actuellement partie du gouvernement, n'avait aucune mission pour faire des communications en public. Il a été rappelé de Londres et a reçu l'ordre de rentrer en France et de se tenir aux ordres de ses chefs. Ses déclarations doivent être regardées comme nulles et non avenues.

Ce trop grave général et « jusqu'au-boutiste » et il engageait les spécialistes et les soldats qui le pouvaient à gagner l'Angleterre pour continuer la lutte. On assure même que malgré  l'ordre de rentrer au quartier que lui avait donné le maréchal Pétain, le général de Gaulle est resté en Angleterre. Tout cela est vraiment bien regrettable.

 

Juin 1940   -   L'heure allemande.  -   On sait que l'Allemagne est à l'Est de la France et que, par conséquent, le soleil  s'y lève plus tôt. La différence est assez grande pour faire un écart d'une heure entre Paris et Berlin. Aussi nous a-t-on invités à avancer nos montres et nos horloges dans la nuit de lundi à mardi. Nous étions déjà pourtant à l'heure d'été ! Qu'importe, en  cette belle saison que nous lever une heure plus tôt !

 

Août 1940   -    Tragique baignade.  -   Un après-midi, M. Le Bozec, propriétaire de l'hôtel de la Gare, à Bayeux, partait à bicyclette pour se baigner à Arromanches. Vers 15 heures, il pénétrait dans l'eau, mais à peine en eut-il aux genoux qui s'affaissa soudain.

Des soldats allemands qui se trouvaient là, accoururent et le retirèrent inanimé des flots, lui faisant aussitôt des tractions rythmiques. Mais tous les soins, y compris ceux des médecins français le docteur Bernard, de Ryes,et allemands furent inutiles, le malheureux était mort des suites d'une congestion.  

 

Août 1941   -   Plus d'estivants sur la côte.  -  Conformément aux instructions du chef de l'Armée d'Occupation en France et des Feldkommandanten locaux, l'interdiction des séjours d'estivants dans les régions côtières vient d'entrer effectivement en vigueur dans toute la zone du littoral dans la France occupée.

Des dispositions locales prises, il convient de retenir qu'est interdite pour toutes les agglomérations situées sur la côte ou à proximité de la cote, l'installation : des estivants ou baigneurs  ; des propriétaires de villas ou maisons qui n'ont pas leur domicile dans la commune où est située cette dite villa ou maison. En conséquence, les personnes qui se seraient déjà installées ont dû avoir quitté la zone côtière pour le 31 juillet 1941.

Dans chaque département, l'autorité fixe, par des dispositions précises, les cantons qui doivent être considérés comme zone côtière. Il est précisé que les contrevenants aux prescriptions édictées son t punissables en vertu de l'ordonnance allemande relative aux déclarations obligatoires et aux séjours interdits en date du 9 novembre 1940 (« Journal Officiel des Ordonnances », p. 143.)

En outre, sont interdits dans la zone côtière indiquée ci-dessus, les camps de tous genres, tels que camps de jeunesse, foyers pour enfants, colonies de vacances, etc., étrangers à la commune, ainsi que les camps de travailleurs agricoles. Tous les camps existants doivent être fermés poulie 20 août prochain.

 

Mai 1942  -  Aux habitants de la zone côtière.  -  Le Préfet du Calvados a fait connaître que toutes les personnes résidant en zone côtière interdite, doivent être pourvues d'une  attestation de résidence. La vérification de ces permis de circuler est souvent effectuée.

De plus, une nouvelle mesure est appliquée depuis le 20 mai : Apposition d'une affiche sur le côté intérieur de la porte d'entrée de chaque maison indiquant : Le nombre total de ses habitants ; Leurs noms et prénoms ; leur profession ; La date et le lieu de leur naissance ; Leur domicile antérieur. Ces affiches doivent être tenues au fur et à mesure des changements de domicile.

 

Octobre 1942   -   L’accès en zone côtière.   -   Désormais, les habitants du Calvados qui n'ont pas leur domicile ou leur résidence habituelle dans la zone côtière interdite ne peuvent y accéder que munies d'un laissez-passer spécial, à l'exception toutefois des jeunes gens de moins de 16 ans.

Les demandes de laissez-passer devront être présentées sur un formulaire spécial au Maire du lieu de résidence ; elles ne seront délivrées que pour une localité déterminée, et pour un court délai. Elles ne seront attribuées que pour des raisons impérieuses, à l'exclusion de toutes questions personnelles ou familiales.

Les personnes résidant en zone côtière interdite qui délaissent leur domicile, même pour un laps de temps très court, doivent être en possession d'une carte d'identité et d'un certificat de résidence délivrés par le Maire de la localité ; ces certificats ne pourront être remis qu'aux personnes résidant en zone côtière interdite depuis plus de six mois.

Les personnes de la zone côtière interdite qui transféraient leur habitation en dehors de cette zone ne peuvent y retourner qu'avec une autorisation de la Kreiskommandantur de Caen. Les personnes qui désirent changer de domicile à l'intérieur de la zone côtière interdite doivent solliciter l'autorisation préalable de la Kreiskommandantur.

Seuls les habitants de la zone côtière interdite peuvent à l'avenir, et munis à la fois de leur carte d'identité et du certificat de résidence prescrites, se rendre dans les zones côtières des départements limitrophes. Toutes les autorisations spéciales pour l'exercice du commerce ambulant dans la zone côtière interdite sont annulées.

Ces mesures sont rigoureusement appliquées a partir du 8 octobre, et toute personne qui se mettrait en contravention avec la présente réglementation se verrait infligée des peines sévères. (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1942   -   L’accès en zone côtière.   -   Dans le Calvados, la zone côtière interdite est délimitée de la façon suivante, d'Est en Ouest : A la limite du Calvados et de l'Eure, le Sud de la route nationale 815 jusqu'à l’intersection avec la route nationale 179 et 834, Pont-l'Évêque (exclus) à la sortie ouest de Pont-l'Évêque, sud de la route nationale 815 jusqu'à la Dives.

La ligne passe ensuite au Nord de l'agglomération de Troarn (exclus) puis, à la sortie de Troarn, le Nord de la R.N. 815 jusqu'à Démouville (exclus), Cuverville (inclus), Hérouville (inclus) et reprend le Nord de la R.N. 13 à la sortie ouest de l'agglomération de Saint-Germain-la-Banche-Herbe (exclus), au-dessus de St-Vigor-le-Grand (exclus) pour traverser la R.N. 13 à Vaucelles et aller rejoindre le Sud de la voie ferrée Paris-Cherbourg en passant entre Cussy (inclus) et Barbeville (exclus) puis Cottun (exclus), Crouay (exclus), Blaye (inclus), à partir de ce point, le Sud de la voie ferrée Paris-Cherbourg jusqu'à sa sortie ouest du département.

Cette délimitation n'est donnée qu'à titre indicatif. Des écriteaux en Français et en Allemand indiqueront de façon précise la délimitation de la zone interdite. (Bonhomme Normand)  

 

Mai 1944.  Faits de guerre.  -   Les actions de guerre qui n'étaient considérablement raréfiées au cours de l'hiver, ont été fréquente durant ces deux mois.

Le trafic ferroviaire a subi, à nouveau, des attaques de l’aviation anglo-américaine :

Le 24 mai à 16. h. 15, mitraillages d'un train de marchandises à Saint-Crespin sur la ligne Paris-Cherbourg. Chauffeur et mécanicien assez grièvement blessé, la locomotive hors d'usage.

Le 9 avril à 17 h. 15, attaque de la gare de Mézidon. Un civil français blessé, quelques dégâts matériels qui n'ont pas occasionné une interruption de trafic.

Le 11 avril, à 3 h. 30, bombardement de la gare de Caen. un mort et 8 blessés parmi le personnel de la S.N.C.F. Dégâts matériels assez importants aux dépendances de la gare. Un gazomètre de l’usine à gaz a été crevé et a pris feu. Plusieurs maisons d'habitations endommagées.

Le 26 avril, à 10 h. 45, attaque de la gare de Mesnil-Mauger, station de moyenne importance sur la ligne Paris-Cherbourg. Trois morts, 2 blessés, dégâts matériels importants. La distillerie Duriez, qui se trouve à proximité a subi de graves dommages ainsi que quelques maisons.

Le même jour, à 14 h. 55, nouvelle attaque en piquée de cette gare, 4 blessés. Voies à nouveau coupées, bâtiment de la gare anéantie. Nouveaux dégâts à la distillerie Duriez.

Le 29 avril, vers 11 h. 15. Troisième attaque de la gare de Mesnil-Mauger causant quelques dégâts matériels. Maison du garde barrière détruites, réservoir d’eau percé, ligne de Ste-Gauburge coupé.

Par ailleurs de nombreux bombardements ont été effectués principalement sur les localités situées en bordure de la mer.

Le 2 mars, vers 3 heures, deux bombes incendiaires lancées sur le territoire de la commune de Clarbec ont provoqué un incendie dans un bâtiment agricole causant un préjudice de 150 000 francs.

Trois bombes non pas éclaté, pas de victime.

Le 7 mars, vers 18 h. 30, le château d'eau de Merville-Franceville a été attaqué et percé de plusieurs balles, pas de victime.

Le 13 mars, vers 17 h. 15, le car Vire-Caen a été mitraillé à plusieurs reprises. Deux personnes ont été blessées.

Le 24 mars, dans l’après-midi, le château d'eau d’Equemauville a été rendue inutilisable à la suite d’un mitraillage qui a coupé une ligne à haute tension et deux à basse tension et endommagé quelques maisons situées à proximité.

Le 25 mars, vers 17 heures, mitraillages du château d’eau de Arromanches-les-Bains. Peu de dégâts.

Le 26 mars, vers 18 heures, une formation de bombardiers chasseurs anglo-américain à bombardé le camp d’aviation de Carpiquet près de Caen. J"ignore les résultats de cette attaque qui n'a pas fait de victimes parmi la population civile.

Le 27 mars, dans l’après-midi, le car postale Vire-Caen a été mitraillé à la sortie de Jurques. Cette attaque a causé la mort de deux personnes et en a blessé quatre autres.

Le 20 avril, à 14 heures, une formation de 18 bombardiers anglo-américains a lancé une cinquantaine de bombes sur la commune de Merville-Franceville-Plage, on déplore 5 morts et 10 blessés.

Chutes d’avions. Trois avions anglo-américains ont été abattus par la D.C.A. allemande au cours des opérations susvisées. Huit autres ont percuté au sol pour des raisons non précisées.

De même, deux appareils allemands sont tombés à Sallen et à Lion-sur-Mer.

Le 16 mars 1944, monsieur Langlois Charles? cultivateur Moutiers-en-Cinglais, réquisitionné par les autorités allemandes avec son camion pour effectuer des transports dans l’Eure a été tué par des balles de mitrailleuse d’avion à Le Neufbourg.

Le 20 mars, le jeune Triholet Jacques, âgé de 9 ans, demeurant à Cagny a été gravement blessé par l'explosion d'une grenade allemande qu'il avait trouvé.

Le 26 mars vers 16 h. 30, trois jeunes gens requis à l’organisation Todt à Ver-sur-Mer s'étant engagé dans un champ de mines ont fait exploser de ces engins et ont été très grièvement blessés.

Le 27 mars à 16 heures, l'ambulance du sanatorium départemental de Saint-Sever a été atteinte par des balles perdues d’avions qui combattaient au-dessus de la commune de Neuville.

Melle Michel, secrétaire de l’économat a été tué sur le coup et M. Marie, chauffeur est décédé quelques jours après. Le chauffeur d'un autre véhicule qui passait à ce moment a été également blessé.

Le 28 mars, un domestique de ferme et un enfant de cinq ans, demeurant à Cartigny-l'Epinay, ont été tués par l’explosion d'un obus que le premier venait de découvrir et qu'il manipulait. (Source  : Archives du Calvados)

 

Juin 1944   -  Deux grandes batailles se livrent dans le Calvados.   -   Deux grandes batailles sont actuellement en cours sur la tête de pont d'Arromanches-Port-en-Bessin.

La première se déroule à 10 kms à l'ouest de Bayeux où l'aile droite ces troupes débarquées fait de grands efforts pour faire sa jonction avec les Américains. Cette pointe semble vouloir atteindre Isigny.

La seconde se livre à l'ouest de Caen, où les forces allemandes attaquent le flanc de l'adversaire. Des troupes aéroportées britanniques ont atterri près de Sainte-Honorine et de  Port-en-Bessin où vingt positions allemandes en béton à tourelles tournantes, tiennent toujours. La rive orientale de l'Orne a été complètement nettoyée.

Carentan est toujours aux mains des troupes allemandes. Les troupes américaines opérant à Sainte-Mère-Église, tentent vainement d'élargir leur tête de pont. La ville de Carentan est toujours aux mains des troupes allemandes. Dans le sud du Cotentin, il n'y a plus de parachutistes. Malgré un intense bombardement de Coutances par la flotte de haute mer. Les parachutages à Coutances et Lessay ont échoué.

En dépit des renforts lancés près de Granville, les Britanniques ne tiennent plus que quelques îlots autour desquels l'étau se resserre. Depuis le début des opérations les Anglo-Américains ont perdu 367 avions.

Le point névralgique se situe entre Carentan et Valognes.  Les contre-mesures de l'année allemande s'avèrent de plus en plus efficaces. Les combats les plus violents se déroulent dans deux principaux secteurs : d'une part la légion Cabourg-Arromanches et d'autre part dans le Cotentin.

Dans ce dernier secteur les combats gardent un caractère sporadique. Les Anglo-américains cherchent à y établir une base de départ entourée de tous côtés par la mer. Le port de Cherbourg leur permettrait de débarquer leur matériel lourd. Il est l'objet de leurs convoitises.

Le point névralgique se situe de Carentan à Valognes où opèrent les 82e et 101e divisions aéroportées américaines. Les combats sont particulièrement durs dans la région de Sainte-Mère-Église, où les assaillants ont reçu des renforts.

A l'ouest de la presqu'île, où les Anglo-américains avaient amené des troupes, une formation aéroportée de 800 hommes a atterri sur un terrain miné et a été intégralement anéantie.

Une poussée vers Cherbourg. Une colonne des forces de Montgomery tente vainement de progresser en direction de sud-ouest vers Saint-Lo.

Le dessein des Anglo-Américains de couper la presqu'île en deux a été ainsi réduit à néant.

Les Anglo-américains du secteur de Sainte-Mère-Église, ont réussi à élargir un peu leur mouvement vers Valognes, mais ont par contre, été stoppés en direction de Carentan.

Au nord de Carentan, quatre grandes unités et au moins une brigade de chars tentent une poussée vers Cherbourg.

Dans la région Bayeux-Caen.  Dans le secteur de Cabourg, les Anglo-américains manœuvrent dans un espace long de 70 kilomètres, dont le centre névralgique est Bayeux. On note l'arrivée de deux nouvelles divisions aéroportées. Les points d'appui allemands continuent à s'opposer à l'avance de l'assaillant.

Le combat est particulièrement violent dans la région de Caen. La ville est énergiquement défendue par des troupes bien entraînées.

Dans ce secteur, les opérations ont un caractère homogène, et c'est la seul qu'il existe une véritable tête de pont.

Les éléments blindés britanniques ont amorcé deux mouvements en direction d’lsigny et de Saint-Lô. Ils sont arrivés près de Formigny.

On déclare à Berlin que la combativité des Anglo-américains a beaucoup diminué, leurs pertes ayant été particulièrement élevées.

L'exode des populations.  -  Bayeux a beaucoup souffert. La ville, ainsi que celle de Caen, est aux trois quarts détruite. De nombreux cadavres de soldats anglo-américains gisent le long des routes. La population fuit et croise sur les routes des colonnes allemandes qui montent vers le front.

Au cours des opérations de débarquement, une grande confusion a régné parmi la flotte de débarquement, dont les navires se heurtaient les uns aux autres.

Le correspondant de l'Agence Transocéan écrit qu'une dure période de souffrances a commencé avec l'invasion, pour les populations normandes.

Dès les premières heures, la ville de Caen brûlait de toutes parts. La population de la ville connaît la tristesse de l'exode et erre sur les routes, vers l'intérieur du pays.

L'aviation allemande attaque sans arrêt les concentrations et les points de débarquement.

Des vedettes rapides allemandes ont attaqué, au large du Cotentin, une formation de croiseurs et de contre-torpilleurs qui servaient de protection. Un croiseur de 6 000 tonnes et un destroyer ont été coulés, ainsi que sept bateaux de débarquement.

Le groupe « Lorraine » participe aux combats.  Le correspondant de l'agence dissidente « France-Afrique » annonce que le groupe « Lorraine » participe aux opérations en France.

Un aviateur britannique qui a assisté à la destruction de Caen a déclaré que le centre de la ville s'est effondré sous les bombes.

La bataille se poursuit avec le même acharnement.  La situation actuelle peut se résumer par cette phrase d'un correspondant anglais : aucune grande avancé n'a été réalisée par les alliés sur les divers points de débarquement.

La bataille se poursuit avec, le même acharnement. Les Anglo-américains continuent à recevoir des renforts par air et par mer.

Le caractère principal de la bataille est le renforcement des contre-mesures décidées par le Haut- Commandement.

Le maréchal Von Rundstedt a mis ses blindés en ligne et les pertes des Anglo-américains augmentent, d'heure en heure.

Les troupes parachutistes avaient été isolées en Grande-Bretagne. Il ressort des déclarations des parachutistes faits prisonniers, que les troupes aéroportées avaient été retranchées  du reste du monde depuis la deuxième quinzaine du mois dernier.

Ils ne pouvaient recevoir aucune visite et ils n'ont pu entrer en contact avec personne jusqu'au Jour de l'embarquement.  (Source  : Cherbourg-Éclair)

 

Juillet 1944   -   L’accès de Port-en-Bessin et d’Arromanches est interdit.  -    Par arrêté du Commissaire Régional de la République, l'accès des communes de Port-en-Bessin et Arromanches est interdit à toute personne ne résidant pas sur le territoire de ces communes.

Des autorisations peuvent être accordées, par dérogation aux dispositions ci-dessus, par les Autorités militaires alliées.

Les demandes d'autorisation doivent être accordées au Maire de la commune où réside l'intéressé pour être transmises au bureau des Affaires Civiles, lequel fera connaître par la même voie la décision intervenue. ( Liberté de Normandie )

 

Février 1945  -  Des baraquements anglais pour les communes sinistrées.  -  Avant de quitter le port d’Arromanches, la Marine Royale britannique a tenu à manifester son intérêt pour les populations sinistrées du Calvados.

Le commander W. J. R. Campbell a effectué des démarches, qui ont été couronnées de succès, pour que les baraques, destinées au logement de ses services soient prêtées l’administration française afin d’abriter mairies, écoles ou dispensaires dans les communes sinistrées des arrondissements de Bayeux et de Caen.   (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  1er Anniversaire.  -  Le premier anniversaire du débarquement.  -  A l’occasion du premier anniversaire du débarquement, de grandes cérémonies se dérouleront le 6 juin sur le littoral du Bessin. Un Comité a été formé à cet effet, sous la présidence de M. Triboulet, sous-préfet de Bayeux, et qui comprend notamment M. Léonard Gille, président du Comité Départemental de Libération et les maires de Bayeux et des communes où s’est effectué le débarquement. Il a pour but d’élaborer le programme des manifestations qui a été soumis à  l’approbation du Comité Régional de la République. Une cérémonie est prévue le matin sur les plages de Vierville et de Saint-Laurent, où prirent pied les Américains. Après un déjeuner officiel à Bayeux, une grande manifestation militaire franco-britannique aurait lieu à Arromanches, puis les personnalités françaises et alliées visiteraient les différentes plages de la cote  jusqu’à Ouistreham, et gagneraient Caen. Le Gouvernement serait représenté par M. Bourdeau de Fontenay, commissaire régional de la République, et le général Legentilhomme, commandant la région.

Voici le programme des cérémonies a Arromanches : 10 h. messe en musique, absoute pour les victimes civiles, dépôt de fleurs sur leurs tombes par les enfants des écoles : 13 h. 30, réception à l’Hôtel de Ville des maires des communes avoisinantes ; 14 h., place de la Libération, réception du cortège officiel remise de gerbes ; 14 h. 15, départ pour le service religieux britannique, avec concours de l’armée, de la Marine et l’Aviation, au pied de la Falaise ; 15 h. 45, prise d’armes au sommet de la Falaise d’Arromanches, remise de décorations, chants d’adieu par la jeunesse d’Arromanches ; 17 h., concert par la musique municipale de Bayeux ; 18 h., embarquement et visite du Port ; 21 h., retraite aux flambeaux, feux d’artifice et grand  bal à la mairie. L’entrée est entièrement libre.    (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1946  -  Un requin au large d’Arromanches.  -   M. Charpentier et sa sœur effectuaient une promenade en mer à bord d’une légère embarcation. On juge de leur frayeur lorsqu’ils aperçurent un requin venant à leur rencontre. Le squale long de quatre mètres , changea de direction  au bout de quelques minutes. Parions que les pagayeurs n’avaient pas  attendu pour en faire autant. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Février 1947  -  Le remplacement des P.G. allemands.     Il est probable que dans les prochains mois commencera le rapatriement des prisonniers allemands. Dans le Calvados, où environ 6 000 de ceux-ci sont employés, le rapatriement va poser un grave problème de main-d’œuvre. Le gouvernement français a engagé depuis plusieurs mois des pourparlers pour que  des ouvriers étrangers viennent remplacer les P.G. Pour obtenir ces ouvriers, les exploitants agricoles employant des allemands doivent dés maintenant en faire la demandes et remplir les contrats de travail qui sont à leur disposition au Bureau de main-d’œuvre agricole, à caen. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1947  -  Le « Colossus » devient « Arromanches ».     Les gouvernements français et britannique se sont mis d’accord pour que le porte-avions « Colossus » qui a été prêté à la  marine française soit rebaptisé « Arromanches » en souvenir du Débarquement. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1947  -  Le port artificiel d’Arromanches sera remonté en Afrique.     Le gouvernement français vient d’acheter une partie du port artificiel d’Arromanches qui servit en juin 1944 au débarquement des troupes alliées en Normandie.

Deux grands flotteurs, un flotteur intermédiaire et un môle flottant de 120 mètres de long permettant une charge de 25 tonnes et la circulation de véhicules dans les deux sens, vont être transportés à Port-Gentil, au Gabon.

Ce matériel servira à la construction d’un port provisoire d’où seront chargés sur les bateaux, les bois de construction de l’A.E.F. Il servira également à amener les matériaux nécessaires à la construction d’un port définitif en eau profonde et au montage d’industries. L’installation sera ensuite transférée à Owendo, prés de Libreville, en vue de la création d’un port  secondaire, et au Cameroun.

Le prix de ce matériel, pris au départ d’Angleterre, se monte à 53 000 livres (25 440 000 francs) (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1947  -  Le baptême du porte-avion « Arromanches ».     Une délégation de la municipalité d’Arromanches composée de MM. Constant, maire ; Georges Daligaux, et Paul Gibert, adjoints, s’est rendue à Toulon pour assister à la cérémonie de changement de nom du porte-avions britannique « Colossus », mis par nos alliés à la disposition de la Marine Française. 

Comme l’a rappelé l’amiral Jozeau, commandant le groupe des porte-avions, la Marine a tenu à donner le nom d’ « Arromanches » à ce bâtiment en hommage à tous ceux qui participèrent à la première grande bataille de la libération sur le sol de France.

Dans une brève allocution, M. Constant évoqua les premières heures du débarquement. La cérémonie s’acheva par un défilé des troupes sur la plate-forme du navire que survolaient la 1er et la 4e flottille d’avions. Un déjeuner fut ensuite offert par l’état-major à la délégation d’Arromanches. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Octobre 1947  -    Système D.  -   A la recherche d’un mode de locomotion économique pour transporter un chargement de moules d’Arromanches à Bayeux, les époux Mariette, journalier à Saint-Vigor-le-Grand, n’ont rien trouvé de mieux que de s’emparer de la remorque de M. Maurice Cosne, charcutier à Arromanches, en stationnement devant son magasin. 

Apprenant que les gendarmes étaient à leurs trousses, ils ont abandonné le véhicule à proximité de la gare. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1947  -    Une Œuvre de guerre pour les travaux de la paix.  -  Le port préfabriqué d’Arromanches qui joua un rôle capital dans les opérations du Débarquement a été cédé à la France par le gouvernement anglais. 

Destinés à l’équipement du port de Douala (Cameroun) , deux éléments principaux de l’installation sont arrivés récemment à Dakar dans de bonnes conditions. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1948   -   Un musée du débarquement à Arromanches.   -   Parmi les prouesses techniques réalisées par nos alliés lors du débarquement, la construction du port artificiel ancré en vue d’Arromanches, compte comme l'un de leurs plus étonnants exploits.

La récupération de bateaux par le gouvernement britannique et les assauts que la mer ne cesse de livrer depuis quatre ans aux installations risquent de n’en plus laisser que le souvenir. Il faut féliciter la municipalité d'Arromanches qui a conçu l'idée de conserver au moins une maquette du glorieux « Port Winston » qu'elle abritera dans un musée édifié au pied de la falaise Est, face à ce grand large d’où nous est revenue la Liberté.

La pose de la première pierre du musée coïnciderait avec la visite du Président de la République le 6 juin prochain.

Plage historique, Arromanches entend se montrer digne de cet honneur. D'importantes réalisations sont en voie d'achèvement, telle la réfection des digues, magnifique promenade de plus d'un kilomètre qui sera dotée de éclairage électrique. Les Ponts et Chaussées ont promis pour cet été la réfection de la route directe venant de Bayeux. Macadamisée et élargie de 4 à 5 mètres, cette voie deviendra une sorte d'autostrade tout indiqué pour les touristes.

Hélas, ceux-ci ne disposeront encore cette année que de l'Hôtel de la Marine et de l'annexe de l'Oasis. Mais, l'hospitalité proverbiale des habitants s'efforcera de suppléer  à cette insuffisante provisoire. Enfin nos amis d'Amérique et d'Angleterre trouveront trois cours de tennis pour se livrer à leur sport favori.

Arromanches ? Une perle appelée à briller du plus vif éclat dans le collier de nos stations balnéaires. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1948   -   Le « Montcalm » et l’ « Arromanches » aux fêtes du débarquement.   -   Le croiseur lourd « Montcalm » qui intervint au cours des opérations devant Port-en-Bessin et le porte-avion « Arromanches », prendront part aux manifestations organisées sur le littoral. C'est deux navires seront pour la circonstance, détachés des forces qui effectueront des manœuvres au large des côtes normandes et bretonnes au début de juin. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1948   -   Le président de la République dans le Calvados.   -   Voici l'itinéraire que suivra M. Vincent Auriol lors de son voyage dans notre département à l'occasion des fêtes du débarquement avant de se rendre dans la Manche.

5 juin  - 15 h. 30, départ de Caen ; 15 h. réception par les municipalités voisines au pont de Bénouville ( Pegasus Bridge ). 17 h., arrêt à Courseulles ; 17 h., inauguration des digues nouvelles d'Arromanches ; 18 h., réception par la municipalité de Bayeux au monument aux Morts ; 18 h. 30., cérémonie au cimetière britannique de Bayeux et discours ; 19 h. 30 ; réception par la municipalité de Port-en-Bessin ; 20 h., sortie de la flotte de pêche de Port-en-Bessin, absoute en mer par Mgr l'évêque de Bayeux ; 20 h. 30., dîner ; 22 h. 30, feu d'artifice.

6 juin  -  10h30, Vierville-Saint-Laurent, cérémonie franco-américaine sur Omaha beach ; 12 h., réception par la municipalité de Sainte-Marie-du-Mont ; 15 h., Cérémonie sur Utah beach, place de Sainte-Marie-du-Mont. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1948   -   La visite présidentielle.   -   Des renseignements donnés par M. Boivin-Champeaux et par M. le Préfet au cours de la section du Conseil général et d'un communiqué transmis à la presse pas M. Triboulet, député, il résulte que le voyage du Président de la République dans le Calvados s'effectuera comme suit :

M. Vincent Auriol arrivera dans l'après-midi du vendredi 4 juin à Lisieux où il procèdera à la pose de la première pierre de la reconstruction de la ville, et il gagnera Caen pour le dîner.

Le samedi 5, il visitera la capitale bas-normande dans la matinée, à l'issue d'un déjeuner offert par le Conseil général, il quittera Caen pour Bénouville où il sera reçu à 16 h. au « Pont Pegase »  par la municipalité des environs. Le Président de la République se dirigera ensuite vers Arromanches dont il inaugura les nouvelles digues, au passage, il s'arrêtera à Courseulles. A 18 h. La municipalité de Bayeux l'accueillera au monument aux Morts ; après avoir assisté à une cérémonie au cimetière britannique, il partira pour Port-en-Bessin où son arrivée est prévue pour 19 h. 30. A sa réception par l'édilité succédera une sortie de la flotte de pêche portaise au cours de laquelle une absoute sera donnée en mer par l'évêque de Bayeux.

M. Vincent Auriol dînera à Port qui prépare en son honneur une fête de nuit. Le dimanche 6, il présidera, à 10 h. 30, une cérémonie franco-américaine à Vierville-Saint-Laurent. Reçu à midi, pas la municipalité de Sainte-Marie-du-Mont, il assistera, à 15 h., à une autre cérémonie sur la plage de cette localité. En regagnant Paris, le 7, il s'arrêtera à Vire. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1948   -   Montgomery citoyen honneur d'Arromanches.   -  Au cours d'une cérémonie commémorative de l'anniversaire du débarquement qui s'est déroulée sur une plage anglaise, lieu d'embarquement en juin 44. M. l'Adjoint au Maire d'Arromanches, aimablement invité à décerné au Maréchal Montgomery le titre de citoyen d'honneur.

Le Maréchal a déclaré qu'il se rendrait prochainement à Arromanches afin de faire « officialiser ce nouveau titre ». (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1948   -   Arromanches va fêter la Saint-Pierre.   -   Voici le programme de la fête patronale Saint-Pierre, qui se déroulera le 4 juillet : 10 h. 30, grand’Messe ; 15 h. place de l'Église, course à pied, 100 m., deux catégories ; le tour d'Arromanches, course à pied sur un parcours de 2 km. Nombreux prix ; course à la valise, etc…

16 h., radio-crochet, importants prix ; 16 h. 30, jeux de ciseaux ; 17 h. mat de Cocagne ; 23 h., bal champêtre, rue de la Gare.

En cas de mauvais temps, ce bal aurait lieu dans la salle des fêtes.

Pour les courses à pied et la radio-crochet, se faire inscrire au poste d’émission à partir de 14 h. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1948   -    La mésaventure d'une jeune étudiante.   -   En vacances à Arromanches, Mlle Dutin, étudiante à Arcachon, avait, avant d'aller prendre un bain, déposé ses vêtements en paquet. Lorsqu'elle voulut se revêtir derrière la baraque servant de salle des fêtes, elle constata la disparition d'une pièce de lingerie qu'elle rechercha immédiatement.

A son retour, elle eut la désagréable surprise de ne retrouver aucun de ses effets. Avec ceux-ci avaient été dérobés son sac contenant 1 500 francs, divers objets et des papiers, et sa montre-bracelet en or. Mlle Dutin évalue à 15 000 frs le montant du vol. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Un Plongeon malencontreux.   -  A Arromanches, Jean-Marie Portelange, 24 ans, fils du directeur de l'hôtel de l'Oasis, s'est blessé à la tête en plongeant à un endroit où la hauteur d'eau était insuffisante. Le nageur a été transporté à l'hôpital de Bayeux. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Les suites mortelles d'un accident.   -   M. Jean-Marie Portelange, 24 ans, demeurant à Arromanches, qui s'était blessé à la tête en effectuant un plongeon, a succombé à l'hôpital de Bayeux. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Une visite d'amitié.   -   En juin 1944 le capitaine Maurice, de l'Armée Britannique, débarquait à Arromanches avec son unité et établissait son P.C. au Petit Trianon, chez Mme et M. Ameline-Duval où il devait séjourner trois mois.

Profitant des vacances, l'officier est revenu l'autre semaine à bord d'un yacht, rendre visite à ses amis qui le retinrent à déjeuner. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1948   -   Une sauvage agression à Arromanches.   -   Dimanche soir, M. André Bodequin, 19 ans, mécanicien à Longues, se promenait sur la digue Arromanches en compagnie de Mlle Annette Jautée fille du boulanger de la localité.

Survinrent deux ouvriers de M. Jautée : Jules Daguet, 50 ans, et Maurice Canu, 27 ans, qui entraînèrent le jeune homme dans une maison en démolition où il fut assommé à l'aide d'un rouleau à pâtissier par Daguet tandis que Canu le lardait à coup de couteau.

L'alerte aussitôt donnée, le maire s’empressait de faire transporter le blessé à l'hôpital de Bayeux.

Ses blessures sont heureusement superficielles, Daguet et Canu, instigateur de l'agression, ont été appréhendés. Ce dernier, bien que marié et père de deux enfants, a déclaré avoir agi dans un accès de jalousie. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1948   -   Un vilain gamin.   -   M. Fernand Jautée, boulanger à Arromanches, trouvait un beau matin sous sa porte une lettre anonyme diffamant sa famille. Le lendemain, deux affiches dactylographiées reproduisant le texte étaient apposées dans la commune.

Les gendarmes n'ont pas tardé à mettre la main sur l'auteur du méfait, le jeune j. E......, 17 ans, ayant été au service de M. Jauttée. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Octobre 1948   -   Le Maréchal Montgomery présidera les prochaines fêtes du débarquement.   -   En réponse à une lettre qui lui avait été adressée par le Comité du Débarquement, le Maréchal Montgomery a fait parvenir à son président, M. Triboulet, député, la réponse suivante :

« J'ai le grand honneur d'accepter l'aimable invitation que ma faite le Comité du Débarquement pour rendre visite à la Normandie, les 5 et 6 juin 1949.

« Je suis aussi hautement honoré d'accepter l'invitation du maire d'Arromanches et de sa commune à recevoir les insignes et diplômes de citoyen d'honneur d'Arromanches.

« J'attendrai avec grande impatience cette visite. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Octobre 1948   -   Un grave incendie à Arromanches.   -   Vers 3 h. du matin, un violent sinistre a ravagé, avenue de la Gare, des garages appartement à M. Paris et dans lesquels étaient remisées les autos de MM. Gilbert, propriétaire de l'Hôtel de la Marine ; Simon, épicier ; Boquet, restaurateur ; ainsi que quatre bicyclettes de la boulangerie Jautée.

Le feu s'est communiqué à la villa « Ker Huguette », appartenant à M. Delmas, de Bellevue (Seine et Oise), qui a été aux trois quarts détruite. D'après les premières estimations les dégâts dépasseraient 2 millions et demi. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1948   -  4 000 litres d'essence volés au camp d'Arromanches.   -   M. Pitel, restaurateur, rue Alain-Chartier, à Bayeux, avisait la gendarmerie que des malfaiteurs s'était introduits dans un pavillon qu'il possède à Arromanches.

Les enquêteurs ne furent pas peu surpris de constater la présence dans l'immeuble de deux tuyaux de caoutchouc répondant une forte odeur d'essence et de quatre jerricans remplis de carburant volé au camp anglais voisin.

Une surveillance exercée l'autre soir aux abords de la maison a amené l'arrestation de Joseph Anfray père, employé de la ville de Bayeux, demeurant place du Marché, et de son fils, 19 ans, cordonnier, même lieu, alors qu'ils venaient s'approvisionner en carburant avec la benne municipale.

Anfray père opérait à la cadence d'une expédition par semaine ; son fils ne l'aidait que depuis six mois. La quantité d'essence dérobée n'est pas inférieure à 4 000 litres. Pour plus de commodité les malfaiteurs avaient installé depuis quelques semaines leur station de pompage et leur réserve dans la villa de M. Pitel. La vente de chaque bonbonne leur rapportait un bénéfice de 1 400 à 1 800 francs.

Appréhendé pour complicité, Ernest Guillou, 58 ans, chef de l'atelier municipal de Bayeux, domicilié rue des Bouchers, a été remis en liberté. Trois « clients » de Anfray ; Moïse Jobey, restaurateur, rue Saint-Patrice ; Joseph Jobey, représentant de commerce, rue de Nesmond, et la dame Madeleine Lavignini, épicière, rue des Bouchers, ont été invités à fournir des explications à la justice. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Bayeux 

Canton de Ryes : Arromanches-les-Bains (R) ; Asnelles (R) ; Sainte-Croix-sur-Mer (R) ; Ver-sur-Mer (R). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1949   -   Le port artificiel d'Arromanches au pliage.   -   On s'en doutait un peu depuis pas mal de temps sur la côte.

L'audace des malfaiteurs a tellement dépassé les bornes que le commandant de la base maritime britannique, le capitaine John Thomas, s'est décidé à alerter les gendarmes de Ryes.

L’enquête aurait révélé de nombreux actes de pillages remontant à 1946, pourtant sur plusieurs millions de matériel : outils, tuyaux de cuivre, essence, machines, denrées, etc...  Cinq récupérateurs ont fait l'objet de procès-verbaux.

Ce sont : Gaston Scauflaire, 34 ans, et son père, 60 ans, marins-pêcheurs à Asnelles ; Marcel Chabrol, 25 ans, tolier, même lieu ; Bernard Bellin, 43 ans, marin-pêcheur à Saint-Côme-de-Fresné et René Grard, 45 ans, marin-pêcheur à Asnelles.

Des contraventions ont été également dressées contre Roger et Fernand Quesnel, ferrailleurs à Saint-Aubin-sur-Mer, pour achat d'une importante quantité de cuivre qu'il revendirent à une maison de Caen-Mondeville spécialisée dans le négoce de vieux métaux.

Ajoutons que deux délinquants Gaston Scauflaire et Bernard Bellin eurent déjà maille à partir avec la Douane pour des affaires du même genre, ce qui leur valut de verser respectivement à l'État 150 000 à 100 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1949   -   Arromanches expose une maquette du port Winston.   -   En attendant la construction d'un musée du Débarquement, la municipalité d'Arromanches a décidé d'exposer dans la mairie, à l'occasion des fêtes du 6 juin, la maquette du fameux Port-Winston qui lui a été offerte par nos amis d'Angleterre. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1949   -   Le duc et la duchesse de Windsor à Arromanches.  -   Voyageant incognito avec les membres de leur suite, le duc et la duchesse de Windsor on fait un bref séjour à Arromanches. Le maire, M. Joly qui avais reconnu les illustres visiteurs s'empressa de leur faire les honneurs de la localité. Il les conduisit à la mairie où ils signèrent le livre d'or et s'intéressèrent vivement à la présentation de la maquette du port artificiel exposée dans une salle de la maison commune. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1949   -   Des goules sucrées.   -   Un magasin de confiserie exploité à Arromanches par Mme Hélène Provenchères a reçu la visite de cambrioleurs. Après avoir fait sauter la serrure de la porte d'entrée, ils se sont emparés de 14 500 fr. de marchandises, de 500 francs en espèces et d'un appareil photo. ( Le Bonhomme Libre )

 

Octobre 1949   -   La base maritime anglaise d’Arromanches est dissoute.   -   Le pavillon britannique a cessé de flotter sur le territoire de la commune de Tracy-sur-Mer.

Les travaux de récupération du port artificiel étant terminés, le Gouvernement anglais a décidé de dissoudre le service qu'elle avait organisé, connu sous le nom de base maritime d'Arromanches. Face au rivage quelques navires et des pontons continuerons de rappeler le souvenir de la glorieuse aventure.

Après que le drapeau eut été amené par le capitaine Taite, commandant la Base, en présence de M. Gibert, représentant de la municipalité d'Arromanches, d'un délégué de l'Administration des Domaines et du personnel du camp, les autorités sablèrent, sans discours, à l'Hôtel de la Marine, le champagne de l'amitié franco-anglaise. ( Le Bonhomme Libre )

 

Octobre 1949   -   La reconstruction.   -    Par arrêté publié au Journal Officiel, les opérations de reconstruction des immeubles d'habitation totalement ou partiellement détruits par actes de guerre ont été déclarées urgentes dans les communes ci-après : Arromanches-les-Bains, Aunay-sur-Odon, Cagny, Cesny-Bois-Halbout, Champ-du-Boult, Cheux, Cristot, Neuville, Saint-Martin-de-Tallevende, Saint-Pierre-la-Vieille, Tilly-sur-Seulles, Touffreville, Villers-Bocage. ( Le Bonhomme Libre )

 

Décembre 1949   -   De grandes journées en perspective à Arromanches.   -   A l'occasion du sixième anniversaire du débarquement allié, les 5 et 6 juin prochains, le général Eisenhower et M. Winston Churchill, seraient les hôtes d'Arromanches.

D'autre part, on croit savoir que M. Vincent Auriol, présiderait le 20 juin un grand concours international de pêche qui se déroulera à Arromanches. ( Le Bonhomme Libre )

 

Février 1950   -   Arromanches à l'ordre du jour.   -   Ça n'est pas d'aujourd'hui. Depuis que par un jour mémorable de l'été 1944 une véritable flotte s'immobilisa face à ses falaises pour créer un Gibraltar artificiel qui ouvrit la porte à l'invasion des armées alliées, Arromanches, promue au rang de Port-Winston, est devenue célèbre dans le monde entier. Cette rade préfabriquée vouée aux Jours décisifs de la victoire à un gigantesque trafic est demeuré un des hauts lieux du Débarquement fréquenté, l'été venu, par de nombreux touristes. Toujours immobiles, des navires et des caissons en béton restent les derniers témoins de l'étonnante aventure.

Mais la paix revenue a d'autres soucis. Ne s'est-on pas avisé au Havre que des éléments de Port-Winston feraient fort bien l'affaire pour prolonger le quai d'accostage des grands transatlantiques qui doivent amener en force les pèlerins américains à Rome à l'occasion de l'Année Sainte. Un aussi pieux prétexte n'en a pas moins soulevé l'indignation dans Arromanches.

Le Conseil Municipal a réclamé énergiquement la conservation des pontons. A Paris, la Présidence du Conseil, alertée par M. Triboulet, député, a chargé de l'affaire un maître des requêtes au Conseil d'État. A la vérité on s'était alarmé un peu vite puisqu'il est apparu que les Anglais sont toujours propriétaires de Port-Winston. Le Gouvernement britannique envisage un projet de donation en faveur de la France et tout laisse à penser que ce n'est pas encore demain que des pontons mettront le cap sur La Hève.

Les habitants d'Arromanches peuvent donc continuer à préparer dans le calme les prochaines fêtes du 5 juin qui verront les Calvadosiens acclamer, entre cent cinquante autres personnalités, le Maréchal Montgomery et peut-être aussi le Général Eisenhower, Une attraction sensationnelle est prévue le soir à Ver-sur-Mer où se déroulerait un simulacre de débarquement sous les ordres du colonel Harper qui commanda les opérations le 6 juin 1944.

Enfin, autre événement Ies 10, 11 et 12 juin, Arromanches sera envahie par un millier de concurrents venus prendre part à un concours international de pêche à la ligne dont les organisateurs, nos confrères de la presse spécialisée MM. Decantelle, de « La Pêche Indépendante» ; Elluin, de « L'Hameçon », et Nataud, de « La Pêche et les Poissons », ont mis au point les grandes lignes au cours d'une réunion tenue à l'Hôtel de Ville de Bayeux, en présence de M. Pillan, président du Syndicat d'Initiative. On y discuta de pas mal de choses, var exemple : de l'hébergement de 3 000 visiteurs et de l'utilité de prouver que les chevaliers de la gaule peuvent réaliser de très belles prises en mer. C'est assez dire que « Port- Winston » n'a pas fini de faire parler de lui. ( Le Bonhomme Libre )

 

Avril 1950   -   Une querelle de clocher.   -   Nous nous en voudrions de jeter de l'huile sur le feu. Comment cependant ne pas dire que les séances du Comité de Débarquement nous avaient habitués a plus de confiance et d'union.

Celle qui vient de se tenir à l'Hôtel de Ville de Bayeux sous la  présidence de M. Triboulet, en présence de MM. Lejoux, sous-préfet ; Lecacheux, Yver, sénateurs de la Manche, et leurs collègue du Calvados, M. André ; Léonard Gille et Destors, de l'assemblée départementale du Calvados, et d'une cinquantaine de maires des communes du littoral, a témoigné d'un particularisme regrettable. Peut être après tout valait-il mieux mettre une bonne fois les points sur les i pour éviter le retour de querelles qui en définitive ne profiteraient à personne.

Au risque de bousculer l'ordre du jour des débats disons d'abord que les fêtes anniversaires du jour ( J ) se dérouleront le 5 Juin à Tracy, Arromanches et Ver. Le lendemain les manifestations se poursuivront à Ste-Mère-Église, Ste-Marie-du-Mont et Vierville, ou aurait lieu l'inauguration de la Mairie et de la Poste ainsi que la pose de la première pierre de l'école communale. Un détail qui a son importance : la subvention gouvernementale allouée au Comité et qui était l'an dernier de 3 millions, a été réduite de 300 000 fr. Les temps sont durs.

Pour la même raison, Il semble que le port artificiel d'Arromanches, soit sur le point d'être sacrifié aux nécessités de la reconstruction du port du Havre. L'État ferait ainsi, parait-il, une économie d'un milliard. Au-tant dire que les raisons sentimentales devront céder devant les chiffres si les caissons se révèlent à l'examen encore utilisables. Les premières opérations de renflouement débuteraient en juillet prochain.

Et nous en arrivons au morceau de résistance. Un aménagement des sites de débarquement avec les bénéfices de la vente des épaves du port américain de Saint-Laurent-Vierville doit permettre de financer, entres autres dépenses, la reconstruction de l'église de Vierville, l'organisation de musées à Arromanches et Sainte-Mere-Église, le monument projeté à Bayeux et la réfection de la flèche de Saint-Pierre de Caen. Ce dernier projet souleva de la part de certains de nos voisins de la Manche une véritable querelle ... de clocher.

Les États-Unis nous offrent leur port pour aménager nos sites, dirent-ils en substance. Les bénéfices doivent donc être partagés entre les deux secteurs américains du Calvados et de la Manche et non avec le secteur anglo-canadien du Calvados. Fort opportunément, Monsieur Triboulet, député, approuve d'ailleurs par une grande partie de l'assistance, ramena la discussion à une hauteur d'où elle n'aurait jamais du descendre. S'il est permis de prétendre (non sans paradoxe) que la ville de Caen ne saurait être considérée comme une commune du littoral, la destruction du clocher de St-Pierre est là pour attester, hélas, que les artilleurs d'un cuirassé ont une autre façon d'apprécier les distances. Comme le bon sens ne perd jamais ses droits entre Normands, la sagesse et la justice on fini par avoir raison.

Et l'on en vint par ou l'on aurait du sans doute commencer : désormais, un parlementaire de la Manche représentera ses compatriotes aux réunions administratives du Comité qui se tiennent à Paris. Sage mesure qui, en attendant l'aménagement des sites, ménagera du moins toutes Ies susceptibilités. (Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1950   -   Une partie de pêche mouvementée.   -   Profitant des fêtes de Pâques, vingt pêcheurs à la ligne s'étaient rendus sur les navires échoués au large d'Arromanches pour se livrer à leur sport favori.

Surpris par la tempête ils ont été contraints de passer la nuit dans les épaves. (Le Bonhomme Libre) 

 

Juin 1950   -   La commémoration du Débarquement.   -    Ainsi que nous l'avons déjà annonce, diverses cérémonies se dérouleront dans le Bessin à l'occasion du 6e anniversaire du Débarquement.

Les manifestations seraient présidées par notre glorieux compatriote le Général Koenig et M. Jacquinot, ministre des Anciens Combattants.

Voici les grandes lignes du programme officiel :

5 Juin. -  17 h., réception des personnalités à la mairie de Bayeux : 18 h., à Tracy-sur-Mer. apéritif d'honneur, avec la participation de la musique des Équipages de la flotte : 19 h. 30, Arromanches, banquet, salle des fêtes : 21 h. 30. cortège automobile jusqu'au promontoire de Ver-sur-Mer, par Saint-Come-de-Fresne et Asnelles, Ver : la cérémonie comprendra mise à l'eau d'une gerbe du souvenir, sous le feu des projecteurs, avec la participation de la musique militaire française et des fifres anglais. Feu d'artifice, sonneries des cloches.

6 juin.  -  9 h ., les personnalités quitteront Bayeux pour se rendre en secteur américain :

9 h. 45, à Sainte-Mère-Église, inauguration d'une plaque commémorative et remise du drapeau des anciens combattants ; 11 h., monument américain de la Madeleine, prise d'armes et dépôt de gerbes : 11 h. 30. apéritif d'honneur à Sainte-Marie-du-Mont : 13 h. Vierville, banquet officiel : 16 h., inauguration de la poste et de la mairie, pose de la première pierre du groupe scolaire. Inauguration de la route nationale nº 814.

A la plage, grande manifestation patriotique avec la participation des bateaux de pêche de Grandcamp et de Port-en-Bessin, de navires de guerre et de l'aviation. Cérémonie du souvenir au cimetière américain de Saint-Laurent. (Le Bonhomme Libre)

ARROMANCHES-les-BAINS (Calvados) -  Port Winston Churchill  -  Port et Jetée.

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