Janvier
1930
-
Décès de M. le Curé d'Arromanches.
-
Nous avons appris, dimanche, la mort de M. l'abbé Pierre
Frédéric Marie, Chapelain Episcopal, Curé d'Arromanches, décédé
samedi, dans sa 65e année. Bien que souffrant depuis
longtemps, M. l'abbé Marie exerçait quand même son ministère, et,
l'année dernière, il lui fut donné un pro-curé, M. Le Dauphin, qui
l'entoura de prévenances et lui facilita l'administration de cette
paroisse pour laquelle il était si dévoué et où il était estimé et
aimé de tous ses paroissiens.
M.
l'abbé Marie était né à Lamberville (Manche}, en 1865, ordonné
prêtre en 1890, il fut nommé vicaire à Isigny cette même année là.
Ce fut en 1896 que Monseigneur Hugonin nomma M. l'abbé Marie à
Arromanches et où il devait en être le bon curé pendant trente-quatre
années.
Pendant
ce long laps de temps, M. Marie donna de la vie à cette paroisse, c'est
particulièrement grâce à lui que, pendant la saison la colonie de
baigneurs venait à son église et contribuait à l'entretien ainsi qu'aux
œuvres de la paroisse.
Souvent,
M. l'abbé Marie organisa des cérémonies importantes au cours desquelles
il y rappela des souvenirs paroissiaux et en fit naître.
Ce
furent, vers 1912, la bénédiction de la chapelle de Notre-Dame des Flots
qu'il fit édifier sur la falaise, dominant la mer, à peu de distance où
avait été élevé et inauguré, le 5 septembre 1909, le monument aux
quatre soldats français tués dans le combat naval des 7 et 8 septembre
1811, soutenu contre les Anglais. Ce même jour, pour perpétuer la
mémoire de ces braves, M. l'abbé Marie faisait placer sur le mur du
clocher une plaque de marbre qui portait leurs noms, à l'endroit qui
marquait leur sépulture.
Après
la grande guerre, pendant que la commune faisait élever un monument, du
cimetière aux Enfants d'Arromanches tombés pour la France, M. l'abbé
Marie faisait graver leurs noms au Mémorial de l'église.
Enfin,
après avoir fouillé et recherché dans les archives de la paroisse, le
bon curé tira de l'oubli les noms de ses prédécesseurs depuis 1335
jusqu' à son arrivée à Arromanches et à leur intention il fit placer
dans l'église un marbre portant leurs noms.
La
paroisse d'Arromanches conservera à son tour un religieux souvenir de son
excellent et dévoué curé.
Les
obsèques de M. l'abbé Marie auront lieu demain mercredi, à 9 heures et
demie, et seront précédées, à 9 heures, des Matines et Laudes.
Nous
prions M. l'abbé Le Dauphin, pro-curé d'Arromanches ; M. et Madame Jules
Dubosq, sœur et beau-frère de M. l'abbé Marie, de bien vouloir agréer
nos respectueux sentiments de condoléances. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1932 -
Fatal épilogue. - On
se souvient sans doute que, la semaine dernière, M. Laniepce, épicier
à Arromanches, qui rentrait chez lui en auto, ne put éviter le jeune
André Diey, 18 ans, fils de la
cuisinière du comte de Bonvouloir, qui débouchait à bicyclette du
chemin de Magny.
La
petite victime, sérieusement blessée, fut portée dans une clinique de
Bayeux. Malgré tous les soins, le gamin est mort mardi matin. (Bonhomme
Normand)
Novembre
1936 -
La
tempête sur nos cotes
du Bessin.
-
Sur
tout le littoral du Bessin, la tempête a causé de gros dégâts.
La
terrible tempête qui a débuté dans a soirée de samedi pour se
poursuivre durant la plus grande partie de la nuit a causé sur toute la
côte du Bessin des dégâts considérables et, en certains points, des
travaux importants ont été absolument anéantis par les vagues.
Partant
de Courseulles on trouve les premières atteintes de la mer à Ver, où il
digue a subi quelques dommages mais sans gravité, c’est sur la route
de Ver à Asnelles que l'on commence à s'apercevoir de la violence à
laquelle ont pu atteindre les éléments déchaînés.
La
partie de la route, où une digue a été édifiée voilà quelques
années, couverte de sable et de galets, montre qu'il ne faisait guère
bon se trouver à cet endroit.
Plus
loin on remarque une maison qui est édifiée à droite de la route,
c'est-à-dire tout à fait en bordure de la mer et que les gens du pays
appellent « la maison aux chiens ». Elle a subi quelques dégâts et le
garde-chasse qui l'habite et surveille le marais avoisinant a dû
l'évacuer avant-hier soir alors que l'eau commençait à l'envahir. Hier
matin à son retour, il a constaté qu'une vingtaine de volailles
composant sa basse-cour avaient été enlevées, ainsi que ses lapins. Les
larges barrières qui fermaient l’entrée du jardin ont été
transportées à une cinquantaine de mètres après avoir été
arrachées. Partout d'ailleurs les clôtures sont en miettes et, par
endroits, on retrouve d'énormes blocs de maçonnerie tout on se demande
comment ils ont pu être ainsi transportés.
La
partie de la place réservée aux cabines des baigneurs est complètement
rasée.
Chez
le baron Reille. le jardin est envahi par l'eau qui s'écoule en
abondance, passant sous les portes, il en était de même pour la niche du
chien dont l'occupant, qui n'avait pu être sauvé à temps, était noyé.
Du
marais, complètement inondé, l'eau doit s'écouler par un certain nombre
de ruisseaux et comme l'embouchure de ceux-ci se trouvait ensablée,
l'inondation avait, à Meuvaines, gagné la route, qui était
impraticable.
A
Asnelles, la première estimation porte à une centaine de mille francs
les dégâts causés.
A
plusieurs endroits, la digue est sérieusement endommagée et devra faire
l'objet d'importantes réparations. Mais ce sont les villas longeant la
mer qui ont subi les plus fortes atteintes. Le mur de clôture surmonté
d'une grille, qui garde la propriété du général marquis de Saint-Mars
a été déplacé.
Arromanches,
blottie dans son coin, a été à peu près épargnée, et l'on ne
remarque qu'une brèche dans la digue, à l'extrémité droite et un épi
détérioré près de la Brèche de Tracy.
Il
faut ensuite gagner Port-en-Bessin et c'est là qu'en dépit de la
protection de la jetée, la mer s'est faite la plus menaçante. Samedi
soir ce fut pour certains habitants
une véritable terreur, car nul ne pouvait aller plut loin que le petit
édicule situé à l'entrée des bassins. Les pierres, les pavés,
étaient arrachés et projetés contre les maisons. Il était devenu
impossible d'apercevoir la poissonnerie que les vagues recouvraient et des
lames d'une violence inouïe enfoncèrent le bas des portes à l'hôtel de
la Marine.
Hier
matin, on a pu constater que les ravagea ne se limitaient pas là et que,
sur une grande longueur, les énormes plot de pierres formant le parapet
de la jetée avaient été enlevés comme des fétus de paille et
précipités dans l'avant-port.
De
mémoire de marin, on n'avait jamais vu semblable coup de mer, et
l'émotion était grande dans la population maritime.
Plus
loin, à Vierville, le réparations effectuées par la municipalité au
boulevard de Cauvigny ont été anéanties et de nombreuses palissades ont
été arrachées.
Des
dégâts considérables ont été causés à Maisy, tandis que Graudcamp
était à peu près épargné.
Dans
le courant de la journée, M. Pinel, sous-préfet de Bayeux, a visité
toute la région sinistrée, accompagné de M. Chabrun, ingénieur des
Ponts et Chaussées.
Il
a été reçu à Grandcamp par M. Damnecourt, président du Syndicat de
défense du littoral, et à Port-en-Bessin, par M. Taussac, maire de la
localité, qui lui ont exposé l'étendue des dégâts et exprimé
l'espoir que le gouvernement apportera de larges secours pour la
réparation des ouvrages sinistrés.
(Source : Le Moniteur
du Calvados)
Septembre
1937 -
Un cycliste se fracture le crâne.
- M.
Ernest La.ennet, âgé de 20 ans, vaguemestre de la colonie de vacances d’Arromanches,
a été trouvé vendredi mâtin, inanimé sur le bord de la route, dans la
côte qui descend la falaise vers St-Côme-de-Fresne.
Le
jeune homme, qui était tombé de bicyclette, a été transporté à
l'hôpital de Bayeux, ou on a constaté une fracture du crâne. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Mai
1939 -
Remise en état de la cale d'Arromanches.
- La
cale d'Arromanches a besoin d’être remise en état. Le travail
nécessitera Une dépense de 60 000 francs, sur laquelle
l'État a accordé 20 000 francs. M. André défend avec énergie les
intérêts de son canton menacé par la mer et demande 20 000 francs au
département. Le Conseil général accorde 10 000 francs. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Septembre
1939 -
La dernière dépêche de 15 h.
– Le
gouvernent a décrété la mobilisation générale et l'état de siège.
Le premier jour de la mobilisation est le samedi 2 septembre.
Le Parlement se réunira demain. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Septembre
1939 -
De nouveaux contingents d’écoliers parisiens sont arrivés.
– Deux
trains spéciaux ont amené, hier après midi, à Bayeux, un nouveau
contingent de 1 760 écoliers parisiens, âgés de 3 à 17 ans, les plus
petits portant des fiches d'identité au revers de leurs vêtements.
Ils
furent reçus par M. Pinel, sous-préfet, entourés des personnalités qui
avaient reçu la veille le premier contingent et auxquelles s'étaient
joints de nombreux, maires de la région.
Des
voitures réquisitionnées les transportèrent aussitôt, vers
Grandcamp-les-Bains, Arromanches-les-Bains, Vierville-Sur-Mer,
Asnelles-la-Belle-Plage, St-Cosme-de-Fresne, St-Laurent-sur-Mer, et
Tracy-sur-Mer. (Source : Le
Moniteur du Calvados)
Janvier
1940 -
Un bâtiment est détruit par un incendie.
-
Un violent incendie s'est déclaré dans le camp des réfugiés,
jeudi matin. Le sinistre a été provoqué par un poêle surchauffé qui
se trouvait dans une bâtisse en bois. Le feu se communiqua rapidement aux
parois en bois. Les personnes qui se trouvaient dans ce bâtiment n'eurent
que le temps de s'échapper. Tout le local, mesurant 15 mètres sur 10 a
été détruit. Les dégâts s'élèvent à 10 000 francs environ.
Juillet
1940 -
Un suicide. -
Le garde champêtre Courtot a été trouvé pendu dans sa maison.
On ignore la cause de cette fin tragique.
Juin
1940 -
Un bavard. -
Le général de Gaulle, qui a pris la parole à la radio de
Londres, et qui ne fait plus actuellement partie du gouvernement, n'avait
aucune mission pour faire des communications en public. Il a été
rappelé de Londres et a reçu l'ordre de rentrer en France et de se tenir
aux ordres de ses chefs. Ses déclarations doivent être regardées comme
nulles et non avenues.
Ce
trop grave général et « jusqu'au-boutiste » et il engageait
les spécialistes et les soldats qui le pouvaient à gagner l'Angleterre
pour continuer la lutte. On assure même que malgré l'ordre de
rentrer au quartier que lui avait donné le maréchal Pétain, le
général de Gaulle est resté en Angleterre. Tout cela est vraiment bien
regrettable.
Juin
1940 -
L'heure allemande. -
On sait que l'Allemagne est à l'Est de la France et que, par
conséquent, le soleil s'y
lève plus tôt. La différence est assez grande pour faire un écart
d'une heure entre Paris et Berlin. Aussi nous a-t-on invités à avancer
nos montres et nos horloges dans la nuit de lundi à mardi. Nous étions
déjà pourtant à l'heure d'été ! Qu'importe, en cette belle
saison que nous lever une heure plus tôt !
Août
1940 -
Tragique baignade. -
Un après-midi, M. Le Bozec, propriétaire de l'hôtel de la Gare,
à Bayeux, partait à bicyclette pour se baigner à Arromanches. Vers 15
heures, il pénétrait dans l'eau, mais à peine en eut-il aux genoux qui
s'affaissa soudain.
Des
soldats allemands qui se trouvaient là, accoururent et le retirèrent
inanimé des flots, lui faisant aussitôt des tractions rythmiques. Mais
tous les soins, y compris ceux des médecins français le
docteur
Bernard, de
Ryes,et allemands furent
inutiles, le malheureux était mort des suites d'une congestion.
Août
1941 -
Plus
d'estivants sur la côte.
- Conformément aux
instructions du chef de l'Armée d'Occupation en France et des
Feldkommandanten locaux, l'interdiction des séjours d'estivants dans les
régions côtières vient d'entrer effectivement en vigueur dans toute la
zone du littoral dans la France occupée.
Des
dispositions locales prises, il convient de retenir qu'est interdite pour
toutes les agglomérations situées sur la côte ou à proximité de la
cote, l'installation : 1° des estivants ou baigneurs ; 2°
des propriétaires de villas ou maisons qui n'ont pas leur domicile dans
la commune où est située cette dite villa ou maison. En conséquence,
les personnes qui se seraient déjà installées ont dû avoir quitté la
zone côtière pour le 31 juillet 1941.
Dans
chaque département, l'autorité fixe, par des dispositions précises, les
cantons qui doivent être considérés comme zone côtière. Il est
précisé que les contrevenants aux prescriptions édictées son t
punissables en vertu de l'ordonnance allemande relative aux déclarations
obligatoires et aux séjours interdits en date du 9 novembre 1940 («
Journal Officiel des Ordonnances », p. 143.)
En
outre, sont interdits dans la zone côtière indiquée ci-dessus, les
camps de tous genres, tels que camps de jeunesse, foyers pour enfants,
colonies de vacances, etc., étrangers à la commune, ainsi que les camps
de travailleurs agricoles. Tous les camps existants doivent être fermés
poulie 20 août prochain.
Mai
1942 - Aux habitants de la zone côtière. -
Le Préfet du Calvados a fait connaître que toutes les personnes
résidant en zone côtière interdite, doivent être pourvues d'une
attestation de résidence. La vérification de ces permis de circuler est
souvent effectuée.
De
plus, une nouvelle mesure est appliquée depuis le 20 mai : Apposition
d'une affiche sur le côté intérieur de la porte d'entrée de chaque
maison indiquant : 1° Le nombre total de ses habitants ; 2°
Leurs noms et prénoms ; 3° leur profession ; 4° La date
et le lieu de leur naissance ; 5° Leur domicile antérieur. Ces
affiches doivent être tenues au fur et à mesure des changements de
domicile.
Octobre
1942 -
L’accès en zone côtière. - Désormais,
les habitants du Calvados qui n'ont pas leur domicile ou leur résidence
habituelle dans la zone côtière interdite ne peuvent
y accéder que munies d'un laissez-passer spécial, à l'exception
toutefois des jeunes gens de moins de 16 ans.
Les
demandes de laissez-passer devront être présentées sur un formulaire
spécial au Maire du lieu de résidence ; elles ne seront délivrées
que pour une localité déterminée, et pour un court délai. Elles ne
seront attribuées que pour des raisons impérieuses, à l'exclusion de
toutes questions personnelles ou familiales.
Les
personnes résidant en zone côtière interdite qui délaissent leur
domicile, même pour un laps de temps très court, doivent être en
possession d'une carte d'identité et d'un certificat de résidence
délivrés par le Maire de la localité ; ces certificats ne pourront
être remis qu'aux personnes résidant en zone côtière interdite depuis
plus de six mois.
Les
personnes de la zone côtière interdite qui transféraient leur
habitation en dehors de cette zone ne peuvent y retourner qu'avec une
autorisation de la Kreiskommandantur de Caen. Les personnes qui désirent
changer de domicile à l'intérieur de la zone côtière interdite doivent
solliciter l'autorisation préalable de la Kreiskommandantur.
Seuls
les habitants de la zone côtière interdite peuvent à l'avenir, et munis
à la fois de leur carte d'identité et du certificat de résidence
prescrites, se rendre dans les zones côtières des départements
limitrophes. Toutes les autorisations spéciales pour l'exercice du
commerce ambulant dans la zone côtière interdite sont annulées.
Ces
mesures sont rigoureusement appliquées a partir du 8 octobre, et toute
personne qui se mettrait en contravention avec la présente
réglementation se verrait infligée des peines sévères. (Bonhomme
Normand)
Octobre
1942 -
L’accès en zone côtière. - Dans
le Calvados, la zone côtière interdite est délimitée de la façon
suivante, d'Est en Ouest : A la limite du Calvados et de l'Eure, le Sud de
la route nationale 815 jusqu'à l’intersection avec la route nationale
179 et 834, Pont-l'Évêque (exclus) à la sortie ouest de Pont-l'Évêque,
sud de la route nationale 815 jusqu'à la Dives.
La
ligne passe ensuite au Nord de l'agglomération de Troarn (exclus) puis,
à la sortie de Troarn, le Nord de la R.N. 815 jusqu'à Démouville
(exclus), Cuverville (inclus), Hérouville (inclus) et reprend le Nord de
la R.N. 13 à la sortie ouest de l'agglomération de
Saint-Germain-la-Banche-Herbe (exclus), au-dessus de St-Vigor-le-Grand
(exclus) pour traverser la R.N. 13 à Vaucelles et aller rejoindre le Sud
de la voie ferrée Paris-Cherbourg en passant entre Cussy (inclus) et
Barbeville (exclus) puis Cottun (exclus), Crouay (exclus), Blaye (inclus),
à partir de ce point, le Sud de la voie ferrée Paris-Cherbourg jusqu'à
sa sortie ouest du département.
Cette
délimitation n'est donnée qu'à titre indicatif. Des écriteaux en
Français et en Allemand indiqueront de façon précise la délimitation
de la zone interdite. (Bonhomme Normand)
Mai
1944. Faits de guerre.
- Les actions de guerre qui n'étaient considérablement
raréfiées au cours de l'hiver, ont été fréquente durant ces deux
mois.
Le
trafic ferroviaire a subi, à nouveau, des attaques de l’aviation
anglo-américaine :
Le
24 mai à 16. h. 15, mitraillages
d'un train de marchandises à Saint-Crespin sur la ligne Paris-Cherbourg.
Chauffeur et mécanicien assez grièvement blessé, la locomotive hors
d'usage.
Le
9 avril à 17 h. 15, attaque de la
gare de Mézidon. Un civil français blessé, quelques dégâts matériels
qui n'ont pas occasionné une interruption de trafic.
Le
11 avril, à 3 h. 30, bombardement
de la gare de Caen. un mort et 8 blessés parmi le personnel de la
S.N.C.F. Dégâts matériels assez importants aux dépendances de la gare.
Un gazomètre de l’usine à gaz a été crevé et a pris feu. Plusieurs
maisons d'habitations endommagées.
Le
26 avril, à 10 h. 45, attaque de
la gare de Mesnil-Mauger, station de moyenne importance sur la ligne
Paris-Cherbourg. Trois morts, 2 blessés, dégâts matériels importants.
La distillerie Duriez, qui se trouve à proximité a subi de graves
dommages ainsi que quelques maisons.
Le
même jour, à 14 h. 55, nouvelle attaque en piquée de cette gare, 4
blessés. Voies à nouveau coupées, bâtiment de la gare anéantie.
Nouveaux dégâts à la distillerie Duriez.
Le
29 avril, vers 11 h. 15. Troisième
attaque de la gare de Mesnil-Mauger causant quelques dégâts matériels.
Maison du garde barrière détruites, réservoir d’eau percé, ligne de
Ste-Gauburge coupé.
Par
ailleurs de nombreux bombardements ont été effectués principalement sur
les localités situées en bordure de la mer.
Le
2 mars, vers 3 heures, deux bombes
incendiaires lancées sur le territoire de la commune de Clarbec
ont provoqué un incendie dans un bâtiment agricole causant un préjudice
de 150 000 francs.
Trois
bombes non pas éclaté, pas de victime.
Le
7 mars, vers 18 h. 30, le château
d'eau de Merville-Franceville a été attaqué et percé de plusieurs
balles, pas de victime.
Le
13 mars, vers 17 h. 15, le car
Vire-Caen a été mitraillé à plusieurs reprises. Deux personnes ont
été blessées.
Le
24 mars, dans l’après-midi, le
château d'eau d’Equemauville a été rendue inutilisable à la suite d’un
mitraillage qui a coupé une ligne à haute tension et deux à basse
tension et endommagé quelques maisons situées à proximité.
Le
25 mars, vers 17 heures,
mitraillages du château d’eau de Arromanches-les-Bains. Peu de
dégâts.
Le
26 mars, vers 18 heures, une formation de bombardiers chasseurs
anglo-américain à bombardé le camp d’aviation de Carpiquet près de
Caen. J"ignore les résultats de cette attaque qui n'a pas fait de
victimes parmi la population civile.
Le
27 mars, dans l’après-midi, le
car postale Vire-Caen a été mitraillé à la sortie de Jurques. Cette
attaque a causé la mort de deux personnes et en a blessé quatre autres.
Le
20 avril, à 14 heures, une formation de 18 bombardiers
anglo-américains a lancé une cinquantaine de bombes sur la commune de
Merville-Franceville-Plage, on déplore 5 morts et 10 blessés.
Chutes
d’avions. Trois avions
anglo-américains ont été abattus par la D.C.A. allemande au cours des
opérations susvisées. Huit autres ont percuté au sol pour des raisons
non précisées.
De
même, deux appareils allemands sont tombés à Sallen et à Lion-sur-Mer.
Le
16 mars 1944, monsieur Langlois
Charles? cultivateur Moutiers-en-Cinglais, réquisitionné par les
autorités allemandes avec son camion pour effectuer des transports dans l’Eure
a été tué par des balles de mitrailleuse d’avion à Le Neufbourg.
Le
20 mars, le jeune Triholet Jacques,
âgé de 9 ans, demeurant à Cagny a été gravement blessé par
l'explosion d'une grenade allemande qu'il avait trouvé.
Le
26 mars vers 16 h. 30, trois jeunes
gens requis à l’organisation Todt à Ver-sur-Mer s'étant engagé dans
un champ de mines ont fait exploser de ces engins et ont été très
grièvement blessés.
Le
27 mars à 16 heures, l'ambulance
du sanatorium départemental de Saint-Sever a été atteinte par des
balles perdues d’avions qui combattaient au-dessus de la commune de
Neuville.
Melle
Michel, secrétaire de l’économat a été tué sur le coup et M. Marie,
chauffeur est décédé quelques jours après. Le chauffeur d'un autre
véhicule qui passait à ce moment a été également blessé.
Le
28 mars, un domestique de ferme et
un enfant de cinq ans, demeurant à Cartigny-l'Epinay, ont été tués par
l’explosion d'un obus que le premier venait de découvrir et qu'il
manipulait. (Source : Archives du Calvados)
Juin
1944 -
Deux
grandes batailles se livrent dans le Calvados.
-
Deux grandes batailles sont actuellement en cours sur la tête de
pont d'Arromanches-Port-en-Bessin.
La
première se déroule à 10 kms à l'ouest de Bayeux où l'aile droite ces
troupes débarquées fait de grands efforts pour faire sa jonction avec
les Américains. Cette pointe semble vouloir atteindre Isigny.
La
seconde se livre à l'ouest de Caen, où les forces allemandes attaquent
le flanc de l'adversaire. Des troupes aéroportées britanniques ont
atterri près de Sainte-Honorine et de Port-en-Bessin où vingt
positions allemandes en béton à tourelles tournantes, tiennent toujours.
La rive orientale de l'Orne a été complètement nettoyée.
Carentan
est toujours aux mains des troupes allemandes.
Les troupes américaines opérant à Sainte-Mère-Église, tentent
vainement d'élargir leur tête de pont. La ville de Carentan est toujours
aux mains des troupes allemandes. Dans le sud du Cotentin, il n'y a plus
de parachutistes. Malgré un intense bombardement de Coutances par la
flotte de haute mer. Les parachutages à Coutances et Lessay ont échoué.
En
dépit des renforts lancés près de Granville, les Britanniques ne
tiennent plus que quelques îlots autour desquels l'étau se resserre.
Depuis le début des opérations les Anglo-Américains ont perdu 367
avions.
Le
point névralgique se situe entre Carentan et Valognes. Les
contre-mesures de l'année allemande s'avèrent de plus en plus efficaces.
Les combats les plus violents se déroulent dans deux principaux secteurs
: d'une part la légion Cabourg-Arromanches et d'autre part dans le
Cotentin.
Dans
ce dernier secteur les combats gardent un caractère sporadique. Les
Anglo-américains cherchent à y établir une base de départ entourée de
tous côtés par la mer. Le port de Cherbourg leur permettrait de
débarquer leur matériel lourd. Il est l'objet de leurs convoitises.
Le
point névralgique se situe de Carentan à Valognes où opèrent les 82e
et 101e
divisions aéroportées américaines. Les combats sont particulièrement
durs dans la région de Sainte-Mère-Église, où les assaillants ont
reçu des renforts.
A
l'ouest de la presqu'île, où les Anglo-américains avaient amené des
troupes, une formation aéroportée de 800 hommes a atterri sur un terrain
miné et a été intégralement anéantie.
Une
poussée vers Cherbourg.
Une colonne des forces de Montgomery tente vainement de progresser en
direction de sud-ouest vers Saint-Lo.
Le
dessein des Anglo-Américains de couper la presqu'île en deux a été
ainsi réduit à néant.
Les
Anglo-américains du secteur de Sainte-Mère-Église, ont réussi à
élargir un peu leur mouvement vers Valognes, mais ont par contre, été
stoppés en direction de Carentan.
Au
nord de Carentan, quatre grandes unités et au moins une brigade de chars
tentent une poussée vers Cherbourg.
Dans
la région Bayeux-Caen.
Dans le secteur de Cabourg, les Anglo-américains manœuvrent dans
un espace long de 70 kilomètres, dont le centre névralgique est Bayeux.
On note l'arrivée de deux nouvelles divisions aéroportées. Les points
d'appui allemands continuent à s'opposer à l'avance de l'assaillant.
Le
combat est particulièrement violent dans la région de Caen. La ville est
énergiquement défendue par des troupes bien entraînées.
Dans
ce secteur, les opérations ont un caractère homogène, et c'est la seul
qu'il existe une véritable tête de pont.
Les
éléments blindés britanniques ont amorcé deux mouvements en direction
d’lsigny et de Saint-Lô. Ils sont arrivés près de Formigny.
On
déclare à Berlin que la combativité des Anglo-américains a beaucoup
diminué, leurs pertes ayant été particulièrement élevées.
L'exode
des populations. - Bayeux
a beaucoup souffert. La ville, ainsi que celle de Caen, est aux trois
quarts détruite. De nombreux cadavres de soldats anglo-américains gisent
le long des routes. La population fuit et croise sur les routes des
colonnes allemandes qui montent vers le front.
Au
cours des opérations de débarquement, une grande confusion a régné
parmi la flotte de débarquement, dont les navires se heurtaient les uns
aux autres.
Le
correspondant de l'Agence Transocéan écrit qu'une dure période de
souffrances a commencé avec l'invasion, pour les populations normandes.
Dès
les premières heures, la ville de Caen brûlait de toutes parts. La
population de la ville connaît la tristesse de l'exode et erre sur les
routes, vers l'intérieur du pays.
L'aviation
allemande attaque sans arrêt les concentrations et les points de
débarquement.
Des
vedettes rapides allemandes
ont attaqué, au large du Cotentin, une formation de croiseurs et de
contre-torpilleurs qui servaient de protection. Un croiseur de 6 000
tonnes et un destroyer ont été coulés, ainsi que sept bateaux de
débarquement.
Le
groupe « Lorraine » participe aux combats. Le correspondant de l'agence dissidente « France-Afrique »
annonce que le groupe « Lorraine » participe aux opérations
en France.
Un
aviateur britannique qui a assisté à la destruction de Caen a déclaré
que le centre de la ville s'est effondré sous les bombes.
La
bataille se poursuit avec le même acharnement. La situation actuelle peut se résumer par cette phrase d'un
correspondant anglais : aucune grande avancé n'a été réalisée par les
alliés sur les divers points de débarquement.
La
bataille se poursuit avec, le même acharnement. Les Anglo-américains
continuent à recevoir des renforts par air et par mer.
Le
caractère principal de la bataille est le renforcement des contre-mesures
décidées par le Haut- Commandement.
Le
maréchal Von Rundstedt a mis ses blindés en ligne et les pertes des
Anglo-américains augmentent, d'heure en heure.
Les
troupes parachutistes avaient été isolées en Grande-Bretagne.
Il ressort des déclarations des parachutistes faits prisonniers, que les
troupes aéroportées avaient été retranchées du reste du monde
depuis la deuxième quinzaine du mois dernier.
Ils
ne pouvaient recevoir aucune visite et ils n'ont pu entrer en contact avec
personne jusqu'au Jour de l'embarquement. (Source
: Cherbourg-Éclair)
Juillet
1944 -
L’accès de Port-en-Bessin et d’Arromanches est interdit. -
Par arrêté du Commissaire Régional de la République,
l'accès des communes de Port-en-Bessin et Arromanches est interdit à
toute personne ne résidant pas sur le territoire de ces communes.
Des
autorisations peuvent être accordées, par dérogation aux dispositions
ci-dessus, par les Autorités militaires alliées.
Les
demandes d'autorisation doivent être accordées au Maire de la commune
où réside l'intéressé pour être transmises au bureau des Affaires
Civiles, lequel fera connaître par la même voie la décision intervenue.
( Liberté de Normandie )
Février
1945 -
Des baraquements anglais pour les communes sinistrées.
- Avant
de quitter le port d’Arromanches, la Marine Royale britannique a tenu à
manifester son intérêt pour les populations sinistrées du Calvados.
Le
commander W. J. R. Campbell a effectué des démarches, qui ont été
couronnées de succès, pour que les baraques, destinées au logement de
ses services soient prêtées l’administration française afin d’abriter
mairies, écoles ou dispensaires dans les communes sinistrées des
arrondissements de Bayeux et de Caen.
(Source
: Le Bonhomme Libre)
Juin
1945 -
1er Anniversaire. - Le premier anniversaire du débarquement.
- A l’occasion du
premier anniversaire du débarquement, de grandes cérémonies se
dérouleront le 6 juin sur le littoral du Bessin. Un Comité a été
formé à cet effet, sous la présidence de M. Triboulet, sous-préfet de
Bayeux, et qui comprend notamment M. Léonard Gille, président du Comité
Départemental de Libération et les maires de Bayeux et des communes où
s’est effectué le débarquement. Il a pour but d’élaborer le
programme des manifestations qui a été soumis à l’approbation
du Comité Régional de la République. Une cérémonie est prévue le
matin sur les plages de Vierville et de Saint-Laurent, où prirent
pied les Américains. Après un déjeuner officiel
à Bayeux, une grande manifestation militaire franco-britannique aurait
lieu à Arromanches, puis les personnalités françaises et alliées
visiteraient les différentes plages de la cote jusqu’à
Ouistreham, et gagneraient Caen. Le Gouvernement serait représenté par
M. Bourdeau de Fontenay, commissaire régional de la République, et le
général Legentilhomme, commandant la région.
Voici
le programme des cérémonies a Arromanches : 10 h. messe en musique,
absoute pour les victimes civiles, dépôt de fleurs sur leurs tombes par
les enfants des écoles : 13 h. 30, réception à l’Hôtel de Ville
des maires des communes avoisinantes ; 14 h., place de la
Libération, réception du cortège officiel remise de gerbes ; 14 h.
15, départ pour le service religieux britannique, avec concours de l’armée,
de la Marine et l’Aviation, au pied de la Falaise ; 15 h. 45, prise
d’armes au sommet de la Falaise d’Arromanches, remise de décorations,
chants d’adieu par la jeunesse d’Arromanches ; 17 h., concert par
la musique municipale de Bayeux ; 18 h., embarquement et visite du
Port ; 21 h., retraite aux flambeaux, feux d’artifice et
grand bal à la mairie. L’entrée est entièrement libre.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Novembre
1946 -
Un requin au large d’Arromanches.
- M.
Charpentier et sa sœur effectuaient une promenade en mer à bord d’une
légère embarcation. On juge de leur frayeur lorsqu’ils aperçurent un
requin venant à leur rencontre. Le squale long de quatre mètres ,
changea de direction au bout
de quelques minutes. Parions que les pagayeurs n’avaient pas
attendu pour en faire autant. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Février
1947 -
Le remplacement des P.G. allemands.
– Il
est probable que dans les prochains mois commencera le rapatriement des
prisonniers allemands. Dans le Calvados, où environ 6 000 de ceux-ci sont
employés, le rapatriement va poser un grave problème de main-d’œuvre.
Le gouvernement français a engagé depuis plusieurs mois des pourparlers
pour que des ouvriers étrangers viennent remplacer les P.G. Pour
obtenir ces ouvriers, les exploitants agricoles employant des allemands
doivent dés maintenant en faire la demandes et remplir les contrats de
travail qui sont à leur disposition au Bureau de main-d’œuvre
agricole, à caen. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Février
1947 -
Le « Colossus » devient « Arromanches ».
– Les
gouvernements français et britannique se sont mis d’accord pour que le
porte-avions « Colossus » qui a été prêté à la
marine française soit rebaptisé « Arromanches » en souvenir
du Débarquement. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Février
1947 -
Le port artificiel d’Arromanches sera remonté en Afrique.
– Le
gouvernement français vient d’acheter une partie du port artificiel d’Arromanches
qui servit en juin 1944 au débarquement des troupes alliées en
Normandie.
Deux
grands flotteurs, un flotteur intermédiaire et un môle flottant de 120
mètres de long permettant une charge de 25 tonnes et la circulation de
véhicules dans les deux sens, vont être
transportés à Port-Gentil, au Gabon.
Ce
matériel servira à la construction d’un port provisoire d’où seront
chargés sur les bateaux, les bois de construction de l’A.E.F. Il
servira également à amener les matériaux nécessaires à la
construction d’un port définitif en eau profonde et au montage d’industries.
L’installation sera ensuite transférée à Owendo, prés de Libreville,
en vue de la création d’un port secondaire, et au Cameroun.
Le
prix de ce matériel, pris au départ d’Angleterre, se monte à 53 000
livres (25 440 000 francs) (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mars
1947 -
Le baptême du porte-avion « Arromanches ». –
Une délégation de la municipalité d’Arromanches composée de
MM. Constant, maire ; Georges Daligaux, et Paul Gibert, adjoints, s’est
rendue à Toulon pour assister à la cérémonie de changement de nom du
porte-avions britannique « Colossus », mis par nos alliés à
la disposition de la Marine Française.
Comme
l’a rappelé l’amiral Jozeau, commandant le groupe des porte-avions,
la Marine a tenu à donner le nom d’ « Arromanches » à
ce bâtiment en hommage à tous ceux qui participèrent à la première
grande bataille de la libération sur le sol de France.
Dans
une brève allocution, M. Constant évoqua les premières heures du
débarquement. La cérémonie s’acheva par un défilé des troupes sur
la plate-forme du navire que survolaient la 1er et la 4e
flottille d’avions. Un déjeuner fut ensuite offert par l’état-major
à la délégation d’Arromanches. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Octobre
1947 -
Système D.
- A la recherche d’un mode de locomotion économique
pour transporter un chargement de moules d’Arromanches à Bayeux, les
époux Mariette, journalier à Saint-Vigor-le-Grand, n’ont rien trouvé
de mieux que de s’emparer de la remorque de M. Maurice Cosne, charcutier
à Arromanches, en stationnement devant son magasin.
Apprenant
que les gendarmes étaient à leurs trousses, ils ont abandonné le
véhicule à proximité de la gare. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Novembre
1947 -
Une Œuvre de guerre pour les travaux de la paix.
- Le port
préfabriqué d’Arromanches qui joua un rôle capital dans les
opérations du Débarquement a été cédé à la France par le
gouvernement anglais.
Destinés
à l’équipement du port de Douala (Cameroun) , deux éléments
principaux de l’installation sont arrivés récemment à Dakar dans de
bonnes conditions. (Source
: Le Bonhomme
Libre)
Avril
1948 -
Un musée du débarquement à Arromanches.
- Parmi
les prouesses techniques réalisées par nos alliés lors du
débarquement, la construction du port artificiel
ancré en vue d’Arromanches, compte comme l'un de leurs plus étonnants
exploits.
La
récupération de bateaux par le gouvernement britannique et les assauts
que la mer ne cesse de livrer depuis quatre ans aux installations risquent
de n’en plus laisser que le souvenir. Il faut féliciter la
municipalité d'Arromanches qui a conçu l'idée de conserver au moins une
maquette du glorieux « Port Winston » qu'elle abritera dans un
musée édifié au pied de la falaise Est, face à ce grand large d’où
nous est revenue la Liberté.
La
pose de la première pierre du musée coïnciderait avec la visite du
Président de la République le 6 juin prochain.
Plage
historique, Arromanches entend se montrer digne de cet honneur.
D'importantes réalisations sont en voie d'achèvement, telle la
réfection des digues, magnifique promenade de plus d'un kilomètre qui
sera dotée de éclairage électrique. Les Ponts et Chaussées ont promis
pour cet été la réfection de la route directe venant de Bayeux.
Macadamisée et élargie de 4 à 5 mètres, cette voie deviendra une sorte
d'autostrade tout indiqué pour les touristes.
Hélas,
ceux-ci ne disposeront encore cette année que de l'Hôtel de la Marine et
de l'annexe de l'Oasis. Mais, l'hospitalité proverbiale des habitants
s'efforcera de suppléer à
cette insuffisante provisoire. Enfin nos amis d'Amérique et d'Angleterre
trouveront trois cours de tennis pour se livrer à leur sport favori.
Arromanches
? Une perle appelée à briller du plus vif éclat dans le collier de nos
stations balnéaires. (Source : Le Bonhomme Libre)
Avril
1948 -
Le « Montcalm » et l’ « Arromanches » aux
fêtes du débarquement. -
Le croiseur
lourd « Montcalm » qui intervint au cours des opérations
devant Port-en-Bessin et le porte-avion « Arromanches »,
prendront part aux manifestations organisées sur le littoral. C'est deux
navires seront pour la circonstance, détachés des forces qui
effectueront des manœuvres au large des côtes normandes et bretonnes au
début de juin. (Source : Le Bonhomme Libre)
Mai
1948 -
Le président de la République dans le Calvados.
- Voici
l'itinéraire que suivra M. Vincent Auriol lors de son voyage dans notre
département à l'occasion des fêtes du débarquement avant de se rendre
dans la Manche.
5
juin - 15 h. 30, départ de
Caen ; 15 h. réception par les municipalités voisines au pont de
Bénouville ( Pegasus Bridge ). 17 h., arrêt à Courseulles ; 17 h.,
inauguration des digues nouvelles d'Arromanches ; 18 h., réception par la
municipalité de Bayeux au monument aux Morts ; 18 h. 30., cérémonie au
cimetière britannique de Bayeux et discours ; 19
h. 30 ; réception par la municipalité de Port-en-Bessin ; 20 h., sortie
de la flotte de pêche de Port-en-Bessin, absoute en mer par Mgr
l'évêque de Bayeux ; 20 h. 30., dîner ; 22 h. 30, feu d'artifice.
6
juin -
10h30, Vierville-Saint-Laurent, cérémonie franco-américaine sur
Omaha beach ; 12 h., réception par la municipalité de
Sainte-Marie-du-Mont ; 15 h., Cérémonie sur Utah beach, place de
Sainte-Marie-du-Mont. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mai
1948 -
La visite présidentielle.
- Des
renseignements donnés par M. Boivin-Champeaux et par M. le Préfet au
cours de la section du Conseil général et d'un communiqué transmis à
la presse pas M. Triboulet, député, il résulte que le voyage du
Président de la République dans le Calvados s'effectuera comme
suit :
M.
Vincent Auriol arrivera dans l'après-midi du vendredi 4 juin à Lisieux
où il procèdera à la pose de la première pierre de la reconstruction
de la ville, et il gagnera Caen pour le dîner.
Le
samedi 5, il visitera la capitale bas-normande dans la matinée, à
l'issue d'un déjeuner offert par le Conseil général, il quittera Caen
pour Bénouville où il sera reçu à 16 h. au « Pont Pegase » par
la municipalité des environs. Le Président de la République se dirigera
ensuite vers Arromanches dont il inaugura les nouvelles digues, au
passage, il s'arrêtera à Courseulles. A 18 h. La municipalité de Bayeux
l'accueillera au monument aux Morts ; après avoir assisté à une
cérémonie au cimetière britannique, il partira pour Port-en-Bessin où
son arrivée est prévue pour 19 h. 30. A sa réception par l'édilité
succédera une sortie de la flotte de pêche portaise au cours de laquelle
une absoute sera donnée en mer par l'évêque de Bayeux.
M.
Vincent Auriol dînera à Port qui prépare en son honneur une fête de
nuit. Le dimanche 6, il présidera, à 10 h. 30, une cérémonie
franco-américaine à Vierville-Saint-Laurent. Reçu à midi, pas la
municipalité de Sainte-Marie-du-Mont, il assistera, à 15 h., à une
autre cérémonie sur la plage de cette localité. En regagnant Paris, le
7, il s'arrêtera à Vire. (Source : Le Bonhomme Libre)
Juin
1948
-
Montgomery
citoyen honneur d'Arromanches.
-
Au cours d'une cérémonie commémorative de l'anniversaire du
débarquement qui s'est déroulée sur une plage anglaise, lieu
d'embarquement en juin 44. M. l'Adjoint au Maire d'Arromanches,
aimablement invité à décerné au Maréchal Montgomery le titre de
citoyen d'honneur.
Le
Maréchal a déclaré qu'il se rendrait prochainement à Arromanches afin
de faire « officialiser ce nouveau titre ». (Source : Le
Bonhomme Libre)
Juillet
1948
-
Arromanches va fêter la Saint-Pierre.
-
Voici
le programme de la fête patronale Saint-Pierre, qui se déroulera le 4
juillet : 10 h. 30, grand’Messe ; 15 h. place de l'Église, course
à pied, 100 m., deux catégories ; le tour d'Arromanches, course à pied
sur un parcours de 2 km. Nombreux prix ; course à la valise, etc…
16
h., radio-crochet, importants prix ; 16 h. 30, jeux de ciseaux ; 17
h. mat de Cocagne ; 23 h., bal champêtre, rue de la Gare.
En
cas de mauvais temps, ce bal aurait lieu dans la salle des fêtes.
Pour
les courses à pied et la radio-crochet, se faire inscrire au poste d’émission
à partir de 14 h. (Source : Le Bonhomme Libre)
Juillet
1948 -
La mésaventure d'une jeune étudiante.
- En vacances à
Arromanches, Mlle Dutin, étudiante à Arcachon, avait, avant d'aller
prendre un bain, déposé ses vêtements en paquet. Lorsqu'elle voulut se
revêtir derrière la baraque servant de salle des fêtes, elle constata
la disparition d'une pièce de lingerie qu'elle rechercha immédiatement.
A
son retour, elle eut la désagréable surprise de ne retrouver aucun de
ses effets.
Avec ceux-ci avaient été dérobés son sac contenant 1 500 francs,
divers objets et des papiers, et sa montre-bracelet en or. Mlle Dutin
évalue à 15 000 frs le montant du vol. (Source : Le Bonhomme
Libre)
Août
1948 -
Un Plongeon malencontreux.
- A Arromanches,
Jean-Marie Portelange, 24 ans, fils du directeur de l'hôtel de l'Oasis,
s'est blessé à la tête en plongeant à un endroit où la hauteur d'eau
était insuffisante. Le nageur a été transporté à l'hôpital de
Bayeux. (Source : Le Bonhomme Libre)
Août
1948 -
Les suites mortelles d'un accident.
- M. Jean-Marie
Portelange, 24 ans, demeurant à Arromanches, qui s'était blessé à la
tête en effectuant un plongeon, a succombé à l'hôpital de Bayeux.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Août
1948 -
Une visite d'amitié. -
En juin 1944 le capitaine Maurice, de l'Armée Britannique,
débarquait à Arromanches avec son unité et établissait son P.C. au
Petit Trianon, chez Mme et M. Ameline-Duval où il devait séjourner trois
mois.
Profitant
des vacances, l'officier est revenu l'autre semaine à bord d'un yacht,
rendre visite à ses amis qui le retinrent à déjeuner. (Source :
Le Bonhomme Libre)
Septembre
1948 -
Une sauvage agression à Arromanches.
-
Dimanche soir, M. André Bodequin, 19 ans, mécanicien à Longues,
se promenait sur la digue Arromanches en compagnie de Mlle Annette Jautée fille
du boulanger de la localité.
Survinrent
deux ouvriers de M. Jautée : Jules Daguet, 50 ans, et Maurice Canu, 27
ans, qui entraînèrent le jeune homme dans une maison en démolition où
il fut assommé à l'aide d'un rouleau à pâtissier par Daguet tandis que
Canu le lardait à coup de couteau.
L'alerte
aussitôt donnée, le maire s’empressait de faire transporter le blessé
à l'hôpital de Bayeux.
Ses
blessures sont heureusement superficielles, Daguet et Canu, instigateur de
l'agression, ont été appréhendés. Ce dernier, bien que marié et père
de deux enfants, a déclaré avoir agi dans un accès de jalousie.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Septembre
1948 -
Un vilain gamin. -
M. Fernand Jautée, boulanger à Arromanches, trouvait un beau
matin sous sa porte une lettre anonyme diffamant sa famille. Le lendemain,
deux affiches dactylographiées reproduisant le texte étaient apposées
dans la commune.
Les
gendarmes n'ont pas tardé à mettre la main sur l'auteur du méfait, le
jeune j. E......, 17 ans, ayant été au service de M. Jauttée.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Octobre
1948 -
Le Maréchal Montgomery présidera les prochaines fêtes du
débarquement. -
En
réponse à une lettre qui lui avait été adressée par le Comité du
Débarquement, le Maréchal Montgomery a fait parvenir à son président,
M. Triboulet, député, la réponse suivante :
« J'ai
le grand honneur d'accepter l'aimable invitation que ma faite le Comité
du Débarquement pour rendre visite à la Normandie,
les 5 et 6 juin 1949.
« Je
suis aussi hautement honoré d'accepter l'invitation du maire
d'Arromanches et de sa commune à recevoir les insignes et diplômes de
citoyen d'honneur d'Arromanches.
« J'attendrai
avec grande impatience cette visite. (Source : Le Bonhomme
Libre)
Octobre
1948 -
Un grave incendie à Arromanches.
- Vers
3 h. du matin, un violent sinistre a ravagé, avenue de la Gare, des
garages appartement à M. Paris et dans lesquels étaient remisées les
autos de MM. Gilbert, propriétaire de l'Hôtel de la Marine ; Simon,
épicier ; Boquet, restaurateur ; ainsi que quatre bicyclettes de la
boulangerie Jautée.
Le
feu s'est communiqué à la villa « Ker Huguette »,
appartenant à M. Delmas, de Bellevue (Seine et Oise), qui a été aux
trois quarts détruite. D'après les premières estimations les dégâts
dépasseraient 2 millions et demi. (Source : Le Bonhomme Libre)
Décembre
1948 -
4 000 litres d'essence volés au camp d'Arromanches.
-
M. Pitel,
restaurateur, rue Alain-Chartier, à Bayeux, avisait la gendarmerie que
des malfaiteurs s'était introduits dans un pavillon qu'il possède à
Arromanches.
Les
enquêteurs ne furent pas peu surpris de constater la présence dans
l'immeuble de deux tuyaux de caoutchouc répondant une forte odeur
d'essence et de quatre jerricans remplis de carburant volé au camp
anglais voisin.
Une
surveillance exercée l'autre soir aux abords de la maison a amené
l'arrestation de Joseph Anfray père, employé de la ville de Bayeux,
demeurant place du Marché, et de son fils, 19 ans, cordonnier, même
lieu, alors qu'ils venaient s'approvisionner en carburant avec la benne
municipale.
Anfray
père opérait à la cadence d'une expédition par semaine ; son fils
ne l'aidait que depuis six mois. La quantité d'essence dérobée n'est
pas inférieure à 4 000 litres. Pour plus de commodité les malfaiteurs
avaient installé depuis quelques semaines leur station de pompage et leur
réserve dans la villa de M. Pitel. La vente de chaque bonbonne leur
rapportait un bénéfice de 1 400 à 1 800 francs.
Appréhendé
pour complicité, Ernest Guillou, 58 ans, chef de l'atelier municipal de
Bayeux, domicilié rue des Bouchers, a été remis en liberté. Trois
« clients » de Anfray ; Moïse Jobey, restaurateur, rue
Saint-Patrice ; Joseph Jobey, représentant de commerce, rue de
Nesmond, et la dame Madeleine Lavignini, épicière, rue des Bouchers, ont
été invités à fournir des explications à la justice. (Source :
Le Bonhomme Libre)
Janvier
1949 - Le
Calvados à l'honneur. -
Enfin ! Enfin !
Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre
imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner
la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats
pour la libération.
Voici
l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en
espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter
leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.
Les
lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R :
régiment ; D : division.
Arrondissement
de Bayeux
Canton
de Ryes : Arromanches-les-Bains
(R) ; Asnelles (R) ; Sainte-Croix-sur-Mer (R) ;
Ver-sur-Mer (R). (Source : Le Bonhomme Libre)
Février
1949 -
Le port artificiel d'Arromanches au pliage.
- On
s'en doutait un peu depuis pas mal de temps sur la côte.
L'audace
des malfaiteurs a tellement dépassé les bornes que le commandant de la
base maritime britannique, le capitaine John Thomas, s'est décidé à
alerter les gendarmes de Ryes.
L’enquête
aurait révélé de nombreux actes de pillages remontant à 1946, pourtant
sur plusieurs millions de matériel : outils, tuyaux de cuivre, essence,
machines, denrées, etc... Cinq récupérateurs ont fait l'objet de procès-verbaux.
Ce
sont : Gaston Scauflaire, 34 ans, et son père, 60 ans, marins-pêcheurs
à Asnelles ; Marcel Chabrol, 25 ans, tolier, même lieu ; Bernard Bellin,
43 ans, marin-pêcheur à Saint-Côme-de-Fresné et René Grard, 45 ans,
marin-pêcheur à Asnelles.
Des
contraventions ont été également dressées contre Roger et Fernand
Quesnel, ferrailleurs à Saint-Aubin-sur-Mer, pour achat d'une importante
quantité de cuivre qu'il revendirent à une maison de Caen-Mondeville
spécialisée dans le négoce de vieux métaux.
Ajoutons
que deux délinquants Gaston Scauflaire et Bernard Bellin eurent déjà
maille à partir avec la Douane pour des affaires du même genre, ce qui
leur valut de verser respectivement à l'État 150 000 à 100 000 francs.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Juin
1949 -
Arromanches expose une maquette du port Winston.
- En
attendant la construction d'un musée du Débarquement, la municipalité
d'Arromanches a décidé d'exposer dans la mairie, à l'occasion des
fêtes du 6 juin, la maquette du fameux Port-Winston qui lui a été
offerte par nos amis d'Angleterre. (Source : Le Bonhomme Libre)
Juin
1949 -
Le duc et la duchesse de Windsor à Arromanches.
-
Voyageant incognito avec les membres de leur suite, le duc et la
duchesse de Windsor on fait un bref séjour à Arromanches. Le maire, M.
Joly qui avais reconnu les illustres visiteurs s'empressa de leur faire
les honneurs de la localité. Il les conduisit à la mairie où ils
signèrent le livre
d'or et s'intéressèrent vivement à la présentation de la maquette du
port artificiel exposée dans une salle de la maison commune.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Septembre
1949
-
Des goules sucrées. -
Un magasin de confiserie exploité à Arromanches par Mme Hélène
Provenchères a reçu la visite de cambrioleurs. Après avoir fait sauter
la serrure de la porte d'entrée, ils se sont emparés de 14 500 fr. de
marchandises, de 500 francs en espèces et d'un appareil photo. ( Le
Bonhomme Libre )
Octobre
1949 -
La base maritime anglaise d’Arromanches est dissoute.
- Le
pavillon britannique a cessé de flotter sur le territoire de la commune
de Tracy-sur-Mer.
Les
travaux de récupération du port artificiel étant terminés, le
Gouvernement anglais a décidé de dissoudre le service qu'elle avait
organisé, connu sous le nom de base maritime
d'Arromanches. Face au rivage quelques navires et des pontons continuerons
de rappeler le souvenir de la glorieuse aventure.
Après
que le drapeau eut été amené par le capitaine Taite, commandant la
Base, en présence de M. Gibert, représentant de la municipalité
d'Arromanches, d'un délégué de l'Administration des Domaines et du
personnel du camp, les autorités sablèrent, sans discours, à l'Hôtel
de la Marine, le champagne de l'amitié franco-anglaise. ( Le Bonhomme
Libre )
Octobre
1949 -
La reconstruction. -
Par
arrêté publié au Journal Officiel, les opérations de reconstruction
des immeubles d'habitation totalement ou partiellement détruits par actes
de guerre ont été déclarées urgentes dans les communes ci-après : Arromanches-les-Bains,
Aunay-sur-Odon, Cagny, Cesny-Bois-Halbout, Champ-du-Boult, Cheux, Cristot,
Neuville, Saint-Martin-de-Tallevende, Saint-Pierre-la-Vieille,
Tilly-sur-Seulles, Touffreville, Villers-Bocage. ( Le Bonhomme Libre )
Décembre
1949 -
De grandes journées en perspective à Arromanches.
- A
l'occasion du sixième anniversaire du débarquement allié, les 5 et 6
juin prochains, le général Eisenhower et M. Winston Churchill, seraient
les hôtes d'Arromanches.
D'autre
part, on croit savoir que M. Vincent Auriol, présiderait le 20 juin un
grand concours international de pêche qui se déroulera à Arromanches. (
Le Bonhomme Libre )
Février
1950 -
Arromanches à l'ordre du jour.
- Ça
n'est pas d'aujourd'hui. Depuis que par un jour mémorable de l'été 1944
une véritable flotte s'immobilisa face à ses falaises pour créer un
Gibraltar artificiel qui ouvrit la porte à l'invasion des armées
alliées, Arromanches, promue au rang de Port-Winston, est devenue
célèbre dans le monde entier. Cette rade préfabriquée vouée aux Jours
décisifs de la victoire à un gigantesque trafic est demeuré un des
hauts lieux du Débarquement fréquenté, l'été venu, par de nombreux
touristes. Toujours immobiles, des navires et des caissons en béton
restent les derniers témoins de l'étonnante aventure.
Mais
la paix revenue a d'autres soucis. Ne s'est-on pas avisé au Havre que des
éléments de Port-Winston feraient fort bien l'affaire pour prolonger le
quai d'accostage des grands transatlantiques qui doivent amener en force
les pèlerins américains à Rome à l'occasion de l'Année Sainte. Un
aussi pieux prétexte n'en a pas moins soulevé l'indignation dans
Arromanches.
Le
Conseil Municipal a réclamé énergiquement la conservation des pontons.
A Paris, la Présidence du Conseil, alertée par M. Triboulet, député, a
chargé de l'affaire un maître des requêtes au Conseil d'État. A la
vérité on s'était alarmé un peu vite puisqu'il est apparu que les
Anglais sont toujours propriétaires de Port-Winston. Le Gouvernement
britannique envisage un projet de donation en faveur de la France et tout
laisse à penser que ce n'est pas encore demain que des pontons mettront
le cap sur La Hève.
Les
habitants d'Arromanches peuvent donc continuer à préparer dans le calme
les prochaines fêtes du 5 juin qui verront les Calvadosiens acclamer,
entre cent cinquante autres personnalités, le Maréchal Montgomery et
peut-être aussi le Général Eisenhower, Une attraction sensationnelle
est prévue le soir
à Ver-sur-Mer où se déroulerait un simulacre de
débarquement sous les ordres du colonel Harper qui commanda les
opérations le 6 juin 1944.
Enfin,
autre événement Ies 10, 11 et 12 juin, Arromanches sera envahie par un
millier de concurrents venus prendre part à un concours international de
pêche à la ligne dont les organisateurs, nos confrères de la presse
spécialisée MM. Decantelle, de « La Pêche Indépendante» ; Elluin, de
« L'Hameçon », et Nataud, de « La Pêche et les
Poissons », ont mis au point les grandes lignes au cours d'une
réunion tenue à l'Hôtel de Ville de Bayeux, en présence de M. Pillan,
président du Syndicat d'Initiative. On y discuta de pas mal de choses,
var exemple : de l'hébergement de 3 000 visiteurs et de l'utilité de
prouver que les chevaliers de la gaule peuvent réaliser de très belles
prises en mer. C'est assez dire que « Port- Winston » n'a pas fini
de faire parler de lui. ( Le Bonhomme Libre )
Avril
1950
-
Une querelle de clocher.
-
Nous nous en voudrions de jeter de l'huile sur le feu. Comment
cependant ne pas dire que les séances du Comité de Débarquement nous
avaient habitués a plus de confiance et d'union.
Celle
qui vient de se tenir à l'Hôtel de Ville de Bayeux sous la
présidence de M. Triboulet, en présence de MM. Lejoux,
sous-préfet ; Lecacheux, Yver, sénateurs de la Manche, et leurs
collègue du Calvados, M. André ; Léonard Gille et Destors, de
l'assemblée départementale du Calvados, et d'une cinquantaine de maires
des communes du littoral, a témoigné d'un particularisme regrettable.
Peut être après tout valait-il mieux mettre une bonne fois les points
sur les i pour éviter le retour de querelles qui en définitive ne
profiteraient à personne.
Au
risque de bousculer l'ordre du jour des débats disons d'abord que les
fêtes anniversaires du jour ( J ) se dérouleront le 5 Juin à Tracy,
Arromanches et Ver. Le lendemain les manifestations se poursuivront à
Ste-Mère-Église, Ste-Marie-du-Mont et Vierville, ou aurait lieu
l'inauguration de la Mairie et de la Poste ainsi que la pose de la
première pierre de l'école communale. Un détail qui a son importance :
la subvention gouvernementale allouée au Comité et qui était l'an
dernier de 3 millions, a été réduite de 300 000 fr. Les temps sont
durs.
Pour
la même raison, Il semble que le port artificiel d'Arromanches, soit sur
le point d'être sacrifié aux nécessités de la reconstruction du port
du Havre. L'État ferait ainsi, parait-il, une économie d'un milliard.
Au-tant dire que les raisons sentimentales devront céder devant les
chiffres si les caissons se révèlent à l'examen encore utilisables. Les
premières opérations de renflouement débuteraient en juillet prochain.
Et
nous en arrivons au morceau de résistance. Un aménagement des sites de
débarquement avec les bénéfices de la vente des épaves du port
américain de Saint-Laurent-Vierville doit permettre de financer, entres
autres dépenses, la reconstruction de l'église de Vierville,
l'organisation de musées à Arromanches et Sainte-Mere-Église, le
monument projeté à Bayeux et la réfection de la flèche de Saint-Pierre
de Caen. Ce dernier projet souleva de la part de certains de nos voisins
de la Manche une véritable querelle ... de clocher.
Les
États-Unis nous offrent leur port pour aménager nos sites, dirent-ils en
substance. Les bénéfices doivent donc être partagés entre les deux
secteurs américains du Calvados et de la Manche et non avec le secteur
anglo-canadien du Calvados. Fort opportunément, Monsieur Triboulet,
député, approuve d'ailleurs par une grande partie de l'assistance,
ramena la discussion à une hauteur d'où elle n'aurait jamais du
descendre. S'il est permis de prétendre (non sans paradoxe) que la ville
de Caen ne saurait être considérée comme
une commune du littoral, la destruction du clocher de St-Pierre est là
pour attester, hélas, que les artilleurs d'un cuirassé ont une autre
façon d'apprécier les distances. Comme le bon sens ne perd jamais ses
droits entre Normands, la sagesse et la justice on fini par avoir raison.
Et
l'on en vint par ou l'on aurait du sans doute commencer : désormais, un
parlementaire de la Manche représentera ses compatriotes aux réunions
administratives du Comité qui se tiennent à Paris. Sage mesure qui, en
attendant l'aménagement des sites, ménagera du moins toutes Ies
susceptibilités. (Le Bonhomme Libre)
Avril
1950 -
Une partie de pêche mouvementée.
-
Profitant des fêtes de Pâques, vingt pêcheurs à la ligne
s'étaient rendus sur les navires échoués au large d'Arromanches pour se
livrer à leur sport favori.
Surpris
par la tempête ils ont été contraints de passer la nuit dans les
épaves. (Le Bonhomme Libre)
Juin
1950 -
La commémoration du Débarquement.
-
Ainsi que nous l'avons déjà annonce, diverses cérémonies se
dérouleront dans le Bessin à l'occasion du 6e anniversaire du
Débarquement.
Les
manifestations seraient présidées par notre glorieux compatriote le
Général Koenig et M. Jacquinot, ministre des Anciens Combattants.
Voici
les grandes lignes du programme officiel :
5
Juin. -
17 h., réception des personnalités à la mairie de Bayeux : 18
h., à Tracy-sur-Mer. apéritif d'honneur, avec la participation de la
musique des Équipages de la flotte : 19 h. 30, Arromanches, banquet,
salle des fêtes : 21 h. 30. cortège automobile jusqu'au promontoire de
Ver-sur-Mer, par Saint-Come-de-Fresne et Asnelles, Ver : la cérémonie
comprendra mise à l'eau d'une gerbe du souvenir, sous le feu des
projecteurs, avec la participation de la musique militaire française et
des fifres anglais. Feu d'artifice, sonneries des cloches.
6
juin.
- 9 h ., les
personnalités quitteront Bayeux pour se rendre en secteur
américain :
9
h. 45, à Sainte-Mère-Église, inauguration d'une plaque commémorative
et remise du drapeau des anciens combattants ; 11 h., monument américain
de la Madeleine, prise d'armes et dépôt de gerbes : 11 h. 30. apéritif
d'honneur à Sainte-Marie-du-Mont : 13 h. Vierville, banquet officiel : 16
h., inauguration de la poste et de la mairie, pose de la première pierre
du groupe scolaire. Inauguration de la route nationale nº 814.
A
la plage, grande manifestation patriotique avec la participation des
bateaux de pêche de Grandcamp et de Port-en-Bessin, de navires de guerre
et de l'aviation. Cérémonie du souvenir au cimetière américain de
Saint-Laurent. (Le Bonhomme Libre) |