15 Octobre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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BALLEROY

Canton de Balleroy

Les habitants de la commune sont des Biardais, Biardaises ou Billards, Billardes

Août 1876   -  Fait divers.  -  Mardi, à Balleroy, a eu lieu l'inhumation de M. Gustave Suzanne, décédé à l'âge de 28 ans. Une foule considérable, en tête de laquelle on remarquait le maire, le juge de paix et bon nombre de notabilités, avait tenu à manifester ses regrets et sa sympathie pour le défunt en l'accompagnant à sa dernière demeure.

Après la cérémonie religieuse et au moment où le cercueil venait d'être descendu, plusieurs assistants laissèrent tomber dans la fosse les cierges garnis d'immortelles dont ils étaient  porteurs. D'autres  personnes se disposaient à les imiter, lorsque M. le curé, intervenant, s'adressa au délégué de la famille Suzanne et lui dit d'un ton très vif : « Vous n'avez pas le droit de faire ce que vous faites, ces cierges m'appartiennent, et le sacristain va les ramasser. Retirez immédiatement les deux qui sont dans la fosse». La foule se retira sans bruit,  mais visiblement émue du pénible incident qui venait de se produire.

M le curé, se basant sur l'usage, était évidemment dans son droit en réclamant les cierges non brûlés, mais a-t-il été bien inspiré en faisant sa réclamation devant une tombe  entr'ouverte, en présence d'une famille dans les larmes ? Non, assurément.

 

Juin 1878   -  Les suites de l’orage.  -  Un orage très violent a éclaté dimanche dans l'après-midi et a parcouru une partie des arrondissements de Caen, de Bayeux, de Vire et de Falaise. La grêle, qui est tombée dans certains endroits, a causé des dommages assez sérieux aux récoltes.

Grand nombre de communes du canton de Balleroy ont eu beaucoup à souffrir de la grêle qui est tombée en grains d'une proportion énorme, beaucoup de récoltes sont perdues. M. Richomme, qui exploite la ferme d'Hommey, à Livry, a subi une perle de 10 000 fr., et M. Percy une de cinq.

La foudre est tombée à Littry chez M. Bagnollet, maréchal, le fluide est entré par une fenêtre en traversant un carreau, mais pour sortir il a renversé une fenêtre entière.

Du côte d'Ouilly, la grêle est tombée pendant vingt minutes avec une intensité effroyable, et a détruit une très grande partie des récoltes sur une longueur de quatre kilomètres et une  largeur de trois kilomètres. La foudre est tombée en plusieurs endroits, mais n'a causé aucun accident.

A Pretreville, un incendie, allumé par la foudre, a détruit un corps de bâtiment à usage d'habitation, appartenant à M. Morin, de Lisieux. Perte du propriétaire, 18 000 fr., assurés. Perte  du fermier, 500 f., non assurés.

Au Theil, la foudre a consumé trois mètres de la couverture en chaume de la maison du sieur Boutrois, cantonnier.

 

Février 1879   -  Les marâtres.  -   De Balleroy, on nous signale des mères qui, ne méritent pas ce nom, laissent croupir leurs pauvres petits enfants dans l'ordure la plus nauséabonde. Dernièrement on a parlé chez un médecin de la localité une petite fille âgée de 12 à 15 mois environ, et il a été constaté que cette chétive créature mourait de faim. 

Il nous semble que la loi sur les enfants du premier âge n'est pas appliquée. L'administration, devrait surveiller activement certaines maisons, véritables repaires et bouges de  mauvaises femmes, sans caractère et sans cœur. 

Ceci nous rappelle un souvenir. Il y a quelques années, une enquête morale fut faite à Balleroy pour connaître les motifs de non présence de certains enfants pauvres à l'école. Dans  une maison, les délégués virent plusieurs enfants dont les habits étaient en lambeaux, un d'eux était complètement nu, debout auprès du feu pour se chauffer. « Prends garde de brûler ta chemise, » dit le père à son fils. Cette parole prouve suffisamment à quel point de dégradation morale en sont arrivés certains individus de ce pays.  

 

Juillet 1880  -  Les orages.  -  Samedi soir, un orage épouvantable à éclaté sur Caen et une partie du Calvados. A Caen, les rues de la ville ont été transformées en torrents et l'eau a envahi beaucoup de maisons. Des arbres ont été renversés par l'ouragan, notamment près de l'école de natation, ainsi qu'à Louvigny

Dans les communes d'Hérouvillette et Ranville, les colzas, blés, sarrasins, ont été broyés par la grêle.

Le canton d'Évrecy a beaucoup souffert. Les blés, les orges sont roulés et hachés, les seigles, plus avancés, ont la paille moins altérée, mais les sarrasins sont endettés et absolument perdus. Les avoines n'ont plus d'épis, les colzas sur pied sont émondés, ceux qui étaient coupés sont aux trois quarts battus. L'écorce des jeunes pommiers est même détachée du tronc dans les endroits où les grêlons ont frappé. C'est un désastre complet. Les communes les plus frappées sont : Sainte-Honorine-du-Fay , Maizet, Avenay, Esquay, Vieux, Maltot  et Feuguerolles. A Hamars, les récoltes des quatre principales fermes sont complètement détruites et non couvertes par assurances.

Dans le canton de Ryes, on évalue à plus de trente mille francs les dégâts causés par la grêle.

A Fontaine-Etoupefour, les dégâts s'élèvent à 30 000 fr.

A Argences, la foudre a tué une jument appartenant au sieur Deschamps, maître d'hôtel.  A Billy. elle est tombée sur la maison du sieur Bisson, a dérangé un lit dans lequel étaient couchées deux personnes, mais n'a fait que de légers dégâts. A Livarot, elle a brûlé une meule de foin. A Trouville, il y a eu un véritable déluge.

A Goustranville, la foudre a tué une jument appartenant à M. Gosselin. A Dozulé, les marronniers placés de chaque côté de l'église ont été rompus.

Cet orage a aussi occasionné de grands dégâts dans le canton de Balleroy : la foudre est tombée plusieurs fois, et a renversé, à Balleroy, deux personnes qui se trouvaient dans un champ, sans leur faire néanmoins de graves blessures. A Castillon, par suite de la foudre, le feu a pris à une boulangerie dépendant de la ferme de M. Pelcerf. Perte 600 fr. Assurée.

A Honfleur et les environs, notamment du côté de Gonneville, l'orage a fait des dégâts considérables. Rue Boudin, à Honfleur, une petite fille a été renversée par la masse d'eau qui, de la côte, se précipitait par cette rue en pente. Sans le prompt secours d'un habitant du quartier qui fut assez heureux pour ressaisir l'enfant qui disparaissait entraînée par le courant,  il est certain qu'elle n'eût pu d'elle même échapper au danger qui la menaçait.

Le préfet rappelle aux maires dont les communes ont subi des pertes, qu'ils doivent adresser à la préfecture une demande de secours, indiquant nominativement les cultivateurs sinistrés et la perte de Chacun. Dans la même pétition, ils feront connaître les noms de deux cultivateurs d'une commune voisine les plus aptes à assister les contrôleurs dans  l’estimation des pertes.

 

Décembre 1880  -  Tirage au sort.  -  Les opérations du tirage au sort des conscrits de la classe 1880 commenceront le 24 janvier.

 

Décembre 1880  -  Caisse d’épargne.  -  Le dimanche 2 janvier 1881, il sera ouvert à la mairie de Balleroy une succursale de la caisse d'épargne de la ville de Bayeux.

 

Février 1881  -  Incendie.  -  Dimanche 6 courant, à Balleroy, vers minuit, un violent incendie s'est subitement déclaré au hameau de Courtelle, près Balleroy, chez M. Chirée. Grâce à la prompte et bonne direction donnée aux secours, au dévouement des sapeurs-pompiers ainsi qu'à celui des habitants de Balleroy, on a pu, après un travail opiniâtre, se rendre maître  du feu vers 1 heure du matin.  

 

Janvier 1884  -  Bibliothèque populaire.    Une bibliothèque populaire a été fondée à Balleroy par le conseil municipal. Elle comprend 700 volumes qui sont mis à la disposition des lecteurs.

 

Janvier 1884  -  Caisse des écoles.    Une quête faite à domicile par les membres de la caisse des écoles de Balleroy a produit 550 fr., qui, ajouté aux fonds votés par le conseil municipal et le département, permettront d’habiller et de nourrir pendant l’hiver, 40 enfants  pauvres des deux sexes fréquentant les écoles.  

 

Janvier 1884  -  L’ouragan.    L'ouragan de vendredi et de samedi a causé de sérieux ravages dans notre région.

A Caen, les tuiles et les tuyaux de cheminées pleuvaient dans les rues. Samedi soir, un passant, qui se trouvait petite place du Lycée, a été enlevé par un tourbillon de vent et jeté dans  la devanture de la boutique de M. Lubin, pâtissier, dont une glace a été brisée. Plusieurs vitraux de l'église Saint-Pierre ont été brisés. La violence de l'ouragan a renversé une des petites colonnettes de l’abside, dont la chute a causé de sérieuses avaries à la voûte d'une chapelle. Une toiture a été enlevée rue Sainte-Paix.

Dans les campagnes, des arbres ont été brisés. Les toitures en chaume ont été enlevées dans beaucoup d'endroits. Nombre de pommiers ont été déracinés dans le pays d'Auge.

A Luc, le casino a résisté, à Lion, le théâtre Hugot a été rasé. Le mauvais temps a retardé l'arrivée des trains.

La voiture de Balleroy a été poussée par le vent jusqu'au bord d'un fossé, au grand effroi des voyageurs qui, fort heureusement, en ont été quittes pour la peur.

A Beuvron-en-Auge, la tempête a déraciné plusieurs arbres et, découvert une partie de la filature de M. Gallet. Les travaux ont dû être suspendus pendant quelques jours. Cette filature occupe 50 ouvriers. 

 

Mai 1884  -  Accident de voiture.    Jeudi, à Balleroy, près du Pont, un cheval, attelé à une voiture, dans laquelle se trouvaient deux femmes et deux petites filles, se mit tout à coup à reculer et précipita la voiture dans un herbage situé à deux mètres en contre-bas de la route. M. Prudent, aidé de plusieurs autres personnes, s'empressa de porter secours aux voyageurs. Une des petites filles qui était sous la croupe du cheval a été retirée avec la face tuméfiée et les oreilles pleines de sang, son état inspire de sérieuses inquiétudes. Une des femmes en a été quitte pour quelques contusions à un bras et à la tête. Les autres ont pu être relevées saines et sauves.  

 

Juin 1884  -  Pauvre enfant !    Un enfant de 12 ans, du nom de Marie, avait acheté un certain nombre de pétards à l'occasion de la fête de M. Roberge, instituteur à Balleroy. Il avait mis ces pièces d'artifices dans les poches de son pantalon. Voulant faire partir un de ces pétards, il a frotté une allumette contre ses vêtements, le feu s'est communiqué aux pétards contenus dans les poches. Le pauvre enfant effrayé de la détonation et des flammèches, s'est mis à courir, affolé, et on n'a pu l'arrêter qu'a une certaine distance. Malheureusement,  il était bien tard. Le ventre, les reins étaient affreusement brûlés, et il a été reconduit chez ses parents avec des douleurs atroces. On ne sait s'il pourra survivre à ses blessures, malgré les soins dévoués dont il est entouré par ses parents qui sont au désespoir.  

 

Octobre 1884  -  Question.  -  Pourquoi ne place-t-on pas des poteaux indicateurs aux carrefours des routes dans le bourg de Balleroy ? Pourquoi ne redresse-t-on pas les bordures de trottoirs qui sont en pente et dangereuses pour les piétons ? 

La commune paie des contingents assez élevés pour l'entretien des chemins de grande communication pour avoir le droit de savoir où conduisent les chemins, et pour pouvoir circuler sans danger sur les trottoirs.

 

Novembre 1884  -  Réponse.  -  Nous avons demandé, dans notre dernier numéro, pourquoi on ne plaçait pas de poteaux indicateurs aux carrefours des routes dans le bourg de Balleroy et pourquoi on ne redresse pas les bordures de trottoirs qui sont en pente et dangereuses.

On nous répond que Balleroy n’est pas assez important pour être servi le premier dans la distribution des poteaux indicateurs, et qu’en ce qui concerne les bordures de trottoirs elles  ne sont nullement dangereuses. Ce qui est plus dangereux, nous assure-t-on, ce sont les fosses d’aisances à ciel ouvert, qui existent, dans le jardin des écoles, et infectent le quartier.

 

Février 1885  -  Tempêtes.  Une tempête s'est fait sentir dans notre région. Dimanche dernier dans l’après-midi, vers 3 heures, une légère secousse, attribuée à un petit tremblement de terre, s'est fait sentir à Caen. L'oscillation n'a duré que deux ou trois secondes. Elle a été précédée d'un bruit assez semblable à celui que ferait une voiture lourdement chargée passant sur le pavé. 

A Balleroy et à Vaubabon, des secousses ont été également ressenties. A Littry, un sieur L..., demeurant sur le bord de la route de Balleroy, près la gare, a été secoué d'une façon telle  qu'il a perdu l'équilibre et est tombé sur le plancher. 

Dimanche aussi, entre 4 heures 1/2 et 5 heures, et à 10 minutes d'intervalle, deux secousses de tremblement de terre ont été ressenties à Villers-Bocage. Un bruit souterrain, ressemblant à celui que produirait une charrette pesamment chargée et lancée au galop dans la rue, a été facilement perçu en même temps que les piles d'assiettes, et les fenêtres étaient ébranlées. 

Dans la nuit, la maison du sieur Charles Alexandre Lepetit, journalier à Mesnil-Auzouf, s'est effondrée sous la violence du vent. Le sieur Lepetit, fort heureusement, n'était pas chez lui.

 

Mai 1887  -  Subvention.  -  La commune de Balleroy a reçu les subventions suivantes pour l'aider a l'acquisition d'un nouveau matériel d'incendie : 1° de la Compagnie d'Assurances mutuelles du Calvados, de l'Orne et de la Manche, directeur M. Hettier, 100 fr. ; 2° de l'Ancienne Mutuelle, directeur M. Édouard Voinchet, 100 fr. ; 3° et de la Caennaise, directeur M. Belcour, 50 fr., plus 25 seaux.

 

Juin 1887  -  Les fortes chaleurs.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le  thermomètre resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.

 

Juillet 1887  -  La sécheresse.  -  Si le temps devenu si chaud, si serein, n'est pas défavorable aux céréales, la maraicherie se plaint vivement de la sécheresse prolongée, les légumes et les fruits ont soif. D'autre part, les vers rongeurs, qui font, sous terre, la guerre à nos récoltes, se développent à l'aise, la pluie ne venant plus les noyer. On demande un peu d'eau.

 

Juillet 1887  -  Incendie.  -  Un commencement d'incendie, causé par une pièce d'artifice, a éclaté le 14 de ce mois, à Balleroy, à dix heures du soir et a commencé de consumer une couverture en chaume de l'habitation de la nommée Clémence Dudouet, sans profession, demeurant à Balleroy.  La perte est évaluée à 50 fr.  

 

Novembre 1887  -  Caisse des écoles de Balleroy.  -  Le Comité de la Caisse des Écoles de la commune de Balleroy a distribué aux enfants des deux sexes indigents, qui fréquentent régulièrement les classes : 16 pantalons, 16 gilets, 16 blouses, 16 robes. 16 tabliers-blouses, 32 chemises, 32 paires de bas. 

Il a ensuite admis 15 garçons et 19 filles au réfectoire communal pour l'hiver 1888.  

 

Juin 1889.   -   Les voleurs d’églises.   -    Dans la nuit de vendredi, des malfaiteurs se sont introduits par effraction dans l'église de Balleroy, ont brisé le tronc, enlevé 4 couronnes, brisé la porte de la sacristie et fracturé tous les meubles. Heureusement, les objets précieux avaient été mis à l'abri par précaution.

Dans la même nuit, l'église de St-Paul-du-Vernay a été aussi visitée par les voleurs. Ils ont pénétré en enfonçant une fenêtre, brisé le tronc des pauvres et celui de la chapelle de la Vierge où ils n'ont trouvé que quelques sous. Ils ont volé une couronne d'une certaine valeur.

La sacristie a été mise au pillage, et les tiroirs ont été fractures, mais les voleurs, trouvant sans doute les objets trop volumineux et d'un transport difficile, n'ont rien enlevé.

A l'empreinte des pas on a reconnu que l'un d'eux devait être un enfant d'une douzaine d'années.

Dans la nuit de lundi, les églises de Baynes et de Tournières, ont eu Je même sort.  ( Bonhomme Normand)

 

Septembre 1890  -  Une petite fortune dans une commode.  -  Dernièrement,  on vendait le mobilier d'un vieil usurier de village, bien connu entre Tilly et Balleroy. Les époux X…….... achetèrent une commode. Aussitôt à la maison, ils trouvèrent sous un tiroir une somme assez ronde qu'ils eurent l'imprudence de compter devant leur domestique. Celui-ci prévint l'héritier de l'usurier, et, après bien des difficultés, les époux X…….... ont rendu une partie de la somme. L'héritier a donné 50 fr. au domestique révélateur.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1891  -  Vol à la Poste.  -  Une femme de 50 ans environ, taille moyenne, cheveux noirs, coiffée d'un bonnet avec mouchoir en dessus, jupon grisâtre tirant sur le bleu, chaussée de gros sabots, est recherchée pour vol de 450 fr., commis au bureau de poste de Balleroy. (source, le Bonhomme Normand)

 

Mai 1891  -  Jeune fille brûlée.  -  Samedi matin, une jeune fille de dix ans, en traversant la place de la République, à Balleroy, s'est trouvée tout à coup entourée de flammes. Cette jeune fille, avant de sortir, avait déjeuné auprès du feu, et il est supposable qu'une étincelle aura jailli sur elle, laquelle, au contact de l'air, aura communiqué le feu à ses vêtements. 

Aux cris désespérés de cette malheureuse, un courageux ouvrier a retiré sa blouse et a enroulé l'enfant dedans, il a eu les deux mains brûlées. Le médecin, appelé pour donner ses soins à cette jeune personne, ne croit pas qu'elle puisse survivre à ses brûlures. Le feu a trouvé, dit-on, un aliment dans la tournure de cette pauvre enfant, tournure faite avec des papillotes de bois de sapin.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  De gentils petiots.  -  Plainte a été portée par Jeanne Mélanie, 16 ans, servante chez Mme Vicq, à Balleroy, contre les jeunes Gustave Ygouf, 14 ans, domestique à la Bazoque ; Lucien Marci, 14 ans, écolier à Balleroy, et Alfred Jeanne, écolier à Planquery, qui ont poursuivi la fille Jeanne dans un herbage où elle allait traire, et ont essayé de la violenter. (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1891  -  Trop curieuse.  -  L'autre dimanche, à Balleroy, la bonne de M. Thèzard, quincaillier, voulant examiner le mécanisme d'un revolver, un des coups partit, et une balle la blessa au bras sans trop de gravité.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Mars 1892  -  Suicide ou crime.  -  La mort mystérieuse de M. Raould, ancien notaire à Balleroy, préoccupe toujours l'opinion publique, beaucoup plus que le parquet de Bayeux, car dans cette circonstance il ne s'est pas trop dérangé. La situation financière de M. Raould n'était pas aussi mauvaise qu'on le dit, il était, il est vrai, très ennuyé de son divorce. Mais est-ce là un motif suffisant pour se donner la mort ? 

Tracassier et d'un caractère très difficile, il n'était pas aimé du tout dans la contrée. Il avait été roide avec beaucoup de débiteurs, il n'était pas d'un caractère facile et a dû se faire de nombreux ennemis. Bref, dans le pays, on croit à un crime.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1892  -  Tramway de Balleroy.  -  Le conseil municipal de Caen avait voté une subvention de 13 000 fr. pour le tramway de Caen à Balleroy. Le nombre de communes intéressées ayant refusé toute subvention, on a demandé au conseil municipal de Caen de doubler la sienne. Ce chiffre de 26 000 fr. a fait réfléchir et, rapportant son vote précédent, il a décidé, sur la proposition de M. Toutain, de ne donner aucune subvention.   (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1893  -  Accident de voitures.  -  Samedi soir, le sieur Amand Marie, 38 ans, garçon meunier à Balleroy, rentrait chez son maître, conduisant une voiture, attelée de plusieurs chevaux. Il était assis sur l'un des bras et se trouvait légèrement pris de boisson. Une secousse l'a fait tomber sous la roue, qui lui a brisé l'épaule en deux endroits ainsi que les deux jambes. Son étal inspire des inquiétudes. (source, le Bonhomme Normand) 

 

Août 1894  -  Conseil général.   -   Exhaussement du plan d'eau du canal a été admis. 

— La question des tramways est résolue. Sont concédées les lignes de Grandcamp à la Mine-de-Littry ; de Courseulles à Arromanches et à Bayeux ; de Caen à Falaise ; de Port-en-Bessin à Bayeux et Caen, Tilly, Balleroy et La Mine. Une gare centrale serait construite place du Parc à Caen où tous les trains aboutiraient. (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Accident de voiture.   -  Un accident de voiture qui aurait pu avoir des conséquences très graves s'est produit lundi, à mi-côte de la Planche-aux-Chesnes. Une charrette anglaise, allant à une allure rapide et contenant MM. Bazire, menuisier à Balleroy ; Vicque, boulanger à Balleroy ; Onfroy, père et fils, demeurant au Molay, ayant heurté un gros équipage, a chaviré. Tous les voyageurs ont été contusionnés, le plus éprouvé a été M. Vicque, dont les blessures sont assez sérieuses. (source, le Bonhomme Normand) 

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (source, le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Les victimes du froid.   -   Samedi de la semaine dernière, à Condè, la dame Marie Harivel, veuve Leboucher, dévideuse, 49 ans, allait chercher du charbon au tissage du Moulin-Biot. Dans la cour, saisie par le froid, elle tomba. Portée à son domicile, elle y est morte le lendemain.

— Le nommé Grosnier, 59 ans, marchand ambulant, a été trouvé sur la route, près de Balleroy, mort d'une congestion causée par le froid. 

— Le sieur Victor Gilles, 62 ans, a été trouvé mort de froid dans la maison qu'il habitait seul à Moyaux. 

— Une malheureuse femme, nommée Marie Delamare, 46 ans, vivant de la charité publique, a été trouvée morte de froid, jeudi dernier, dans une prairie, à Fatouville-Grestain. 

— On a trouvé sur un chemin vicinal, à Ecrammeville, le cadavre du nommé Léonor Pimont, 71 ans, de St-Lo. Il avait succombé à une congestion causée par le froid. (source, le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1895  -  Un tueur de sorciers.   -  L'Avenir du Bessin en raconte une bien bonne. Ces jours-ci, du côté de Balleroy, une servante de ferme rentrait le soir tout émue, en disant  qu'elle venait de voir, sur le haut bord d'un fossé, un revenant blanc appuyé le long d'un arbre. La patron remit à son second valet un fusil chargé à blanc en lui donnant l'ordre d'aller tirer sur le revenant. 

Le domestique y va et, tout tremblant, crie : « Qui vive ! » Ne recevant pas de réponse, il tire et le revenant tombe, pendant que le valet se sauve, si convaincu d'avoir tué un sorcier qu'il est allé, le lendemain, le déclarer à la gendarmerie. 

On a eu beau lui dire depuis que c'était un bonhomme en paille, le pauvre niais croit toujours avoir tué un sorcier et tremble chaque fois qu'il voit les gendarmes, pensant qu'ils viennent pour l'arrêter. (source, le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1897  -  Les suites de l’ivresse.  -  La femme Lemarchand, 70 ans, demeurant à Littry, s'est noyée à Balleroy. Cette malheureuse, qui s'adonnait à l'ivrognerie, avait pris le soin, pour ne pas remonter à la surface de l'eau, de remplir ses deux poches de pierres. (source, le Bonhomme Normand)

 

Mars 1898  -  Accident ou Assassinat. -  Toutes les recherches faites pour retrouver le sieur Edmond Valois, 24 ans, clerc d'huissier à Balleroy, dont nous avons annoncé la disparition dans notre numéro du 4 au 10 mars, sont demeurées infructueuses. Le sieur Valois était d'une honnêteté irréprochable, son patron était content de lui et rien ne peut faire croire à une fuite. Il lui sera donc arrivé quelque accident ou ce qui est la croyance générale, il aura été assassiné et caché ensuite dans la forêt de Cerisy. Des soupçons pèsent sur un individu qui se serait chicané et querellé avec Valois le soir de la disparition. (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Découverte de cadavre.  -  Le corps du sieur Edmond Valois, 24 ans, clerc d'huissier à Balleroy, dont nous avons annoncé la disparition dans notre numéro du 4 au 10 mars dernier, a été retrouvé dans la rivière la Drôme, au lieu dit le « Pont-Senot », à Noron. On se rappelle que cet infortuné jeune homme avait quitté l'étude de son patron le 22 février au soir et que, depuis cette époque, on n'en avait eu aucune nouvelle. L'enquête établira s'il y a eu accident, suicide ou bien crime. (source, le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Ignorance volontaire.      Beaucoup de maires ignorent, ou plutôt feignent d'ignorer, que l'assistance médicale gratuite est organisée dans le Calvados et répondent aux malades dans la gène qu'ils n'ont pas de ressources pour les faire soigner. La préfecture ferait bien de rappeler ces maires là à leurs devoirs. (source, le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Insulte au drapeau.      On nous affirme qu'un maire du canton de Balleroy aurait, à l'occasion du 1er Juillet, mis un drapeau tricolore à la niche de son chien et qu'il y serait resté huit jours. Si le fait est vrai, cela ressemble fort à une insulte au drapeau. (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1898  -  Suicide.   -   On a trouvé, pendu à son domicile, le sieur Augustin Douchin, 33 ans, boulanger à Balleroy. Dans une lettre laissée sur la table, le désespéré, qui depuis la mort de sa femme survenue il y a quelques mois, avait des idées de suicide, déclarait que, ne pouvant faire honneur à ses affaires, il préférait la mort à la misère.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Les pommes.   -   La pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière. Aussi les prix ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Tramways.   -    Aux lignes de Grandcamp-les-Bains à la Mine de Littry, de Courseulles à Arromanches et à Bayeux, de Caen à Falaise, et de Port à Bayeux, déclarées depuis deux ans d'utilité publique, il faut ajouter deux nouvelles lignes entre la Mine de Littry et Balleroy et entre Bayeux et la gare de la Besace, par Caumont.

Si ces deux lignes sont aussi longues à construire que les autres, les voyageurs ont le temps d’aller à pied.

Enfin, on dit que le service des tramways de Bayeux à Port-en-Bessin et de Bayeux à Courseulles et Arromanches commencera le 1er juillet. Sous réserves, car le public a été tant de fois déçu. (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Tombé de bicyclette.   -  Le sieur Eugène Marie, 17 ans, de Balleroy, revenait à bicyclette, quand, au bas d'une côte, ne pouvant tourner à temps, il alla heurter contre un talus. Le choc fut si violent que le malheureux, projeté en l'air, retomba dans le champ voisin, par-dessus une haie.

Retrouvé sans connaissance et dans un état assez grave, l'infortuné jeune homme a été reconduit dans sa famille. (source, le Bonhomme Normand)

 

Février 1900  -  Morte de froid. -  Le cadavre de la nommée Pauline Bachelot, âgée de 77 ans, journalière à Balleroy, a été découvert dans un petit Bosquet auprès de l'avenue du  château de Balleroy. Cette malheureuse avait succombé à une congestion occasionnée par le froid.  (source, le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1900 - Accident de voiture. - Le sieur Romain Lenoir, 38 ans, employé chez un négociant de BalIeroy, revenait de la gare du Molay-Littry avec une voiture chargée de 1 200 kilos de marchandises. En passant à Littry, il voulut descendre pour causer à un client, il s'empêtra dans le marchepied et tomba si malheureusement qu'une jambe passa sous la roue et fut écrasée au-dessus de la cheville. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Place du Marché.   -   BALLEROY  (Calvados)  

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