1er Mai 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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BAVENT

Canton de Cabourg

Les habitants de la commune sont des Baventais, Baventaises


Mars 1830   -   Les fagoteurs de Bavent innocentés.   -    Les nommés Castillon et Boisard, fagoteurs à Bavent, étaient prévenus d'avoir coupé et enlevé environ 300 harts dans un bois situé dans cette commune. Mais ces individus ayant justifié qu'ils avaient été autorisés à prendre des harts dans un bois qui leur était désigné, la preuve n'étant point acquise d'ailleurs que quelques branches prises dans les coupes voisines l'eussent été par eux, ils ont été déchargés de l'action. (Le Pilote du Calvados)

 

Janvier 1833    -    Observations météorologiques pour 1832.   -    Voici le relevé des observations météorologiques pour 1832. Plus grand degré de chaleur le 13 août, 35 degrés centigrades. Plus grand degré de froid le 1er janvier, 5 d. 87. Jours de pluie 135, de brouillard 218, de gelée 50, de neige 2, de grêle et grésil 10, de tonnerre 18.

Le vent a soufflé du nord 59 fois, du nord-est 46, de l'est 28, du sud-est 22, du sud 66, du sud-ouest 54, de l'ouest 54, du nord-ouest 37.  Eau de pluie tombée 525 hect. 58 cent. (Mémorial du Calvados)

 

Janvier 1833    -    Ouverture de l'école d'enseignement mutuel.   -    L'école d'enseignement mutuel, fondée à Bayeux, a été ouverte le 2 de ce mois. L’utilité de cet établissement ne tardera pas à être appréciée, malgré les intrigues de certain parti qui s'opposera toujours aux progrès de l'instruction primaire, tant qu'elle ne sera pas exclusivement exploitée à son profit. (Mémorial du Calvados)

 

Novembre 1839   -   Belle chasse.   -    La nuit dernière, le nommé Jean-Baptiste, de Bavent, a blessé à l'aile et pris un aigle dans la forêt de M. Fontenette. Cet oiseau de proie, que le sieur Basire promenait ce matin dans nos rues, est de toute beauté, il n'a pas moins de 2 mètres 1/2 d'envergure ; et il se porte très bien malgré sa blessure. C'est une bonne acquisition pour un amateur qui l'a acheté 50 fr. D'où venait cet aigle ? ( Source : Le Haro )

 

Décembre 1839   -  Nouvelles locales.   -    Le nommé Mannoury, marchand de peaux de lapin, demeurant à Bavent, a été arrêté à Caen, en vertu d'un mandat d'arrêt de M. le Juge d’instruction de ladite ville, comme inculpé de vol qualifié.  (Source : Le Haro, National Normand )

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -   Il y a dix jours environ, en habillant un cheval avec un harnais qui avait servi successivement à deux chevaux morts de la morve, M. Louis de Chaumontel, de Bavent, eut le malheur de se piquer au doigt avec l'ardillon d'une des boucles. Aussitôt tous les prodromes de la morve se manifestèrent chez M. de Chaumontel : son corps se couvrit de dépôts, ses fosses nasales se rétrécirent, son cerveau se prit et enfin mercredi dernier, dans la soirée, le propriétaire succomba au milieu des souffrances les plus atroces. 

Puisse ce nouvel et terrible exemple de la contagion de la morve du cheval à l'homme qui vient ainsi de se produire à 1 myriamètre à peine de distance de notre ville, et qui donne par cela même, à tous les faits que nous avons déjà publiés sur la transmission de ce virus un degré plus évident, encore, s'il est possible, de certitude et d'authenticité rendre les vétérinaires de notre pays moins prompts qu'ils ne l'ont été jusqu'à ce jour à se dire anti-contagionnistes et a traiter de visionnaires ceux qui, moins systématiques et plus sages qu'eu x, sont d'un avis tout à fait opposé à celui qu'ils ne cherchent que trop à faire prévaloir, au risque, par leur obstination, de devenir la cause des plus irréparables malheurs ! (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1849  -  Avis aux cultivateurs.   -   La culture du Ricin ( Palma Christi ) est le moyen le plus sûr de chasser les taupes d'un terrain qu'elles envahissent et bouleversent.

Deux pieds de Ricin, par arc, suffisent pour en chasser les taupes. La culture de cette plante est facile et son produit utilisé dans les pharmacies.

Il serait bon de se précautionner de graines pour en semer dans les potagers, les jardins, les prairies. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1849  -  Cour d'assises du Calvados.   -   Présidence de M le conseiller Le Menuet de la Juganniére.  Audience du 14.

Le nommé Louis Hamelet, âgé de 26 ans, conducteur de voitures, né à Ferson, arrondissement de Caen, demeurant à l'Hôtellerie, arrondissement de Lisieux, accusé d'avoir, dans les mois de novembre et décembre 1848, détourné ou dissipé diverses sommes au préjudice du sieur Romy, entrepreneur de voitures publiques, dont il était alors le domestique à gages, a été déclaré coupable par le jury.

—  Le nommé Joseph Edmond Lamy, âgé de 35 ans, maréchal ferrant, né à Troarn, demeurant à Bavent, veuf et père de trois filles, était accusé d'avoir, en 1848, consommé le crime de viol sur la personne de sa fille, aînée, Nézida, âgée alors de moins de 15 ans. Il était accusé en outre, d'avoir, depuis 1845 jusqu'à 1848, tenté de commettre des attentats à la pudeur avec violence sur la même enfant.

Pour expliquer les traces du crime, ce père dénaturé l'avait accusée, dans l'information, d avoir entretenu des relations avec deux de ses voisins.

Déclaré coupable sur tous les chefs, Lamy a été condamné aux travaux forcés perpétuels. (source Journal de Honfleur)

 

Décembre 1851   -   Un vol.  -   Le lundi 17 novembre dernier, la da e G........ , demeurant à Bavent, étant à ramasser des pommes pour le compte de Mme de Chaumontel, de la même commune, trouva le moyen, sans être vue, de s'introduire dans un appartement où cette dame avait déjeuné avec son beau-frère, et s'empara de deux couverts d'argent.

Le lendemain, la dame G…….. , au lieu de se rendre à son travail, à l'ordinaire, vint à Caen, où elle vendit à M. Alazard, orfèvre les deux couverts en question, moyennant une somme de 68 fr.

Cette femme ayant été questionnée par M. Alazard sur la provenance de ces couverts répondit avec assurance qu’elle les avait recueillis dans la succession d'un curé qui était son parent et qui était mort dernièrement. Elle avait pris le faux nom de femme Lefauconnier, et avait signé ce nom sur le livre de M. Alazard.

Munie de 68 fr. la femme G……. , fit plusieurs achats tels que courtepointes, châle, chaises , etc…, qui absorbèrent la presque totalité de cette somme. Ensuite, ayant rencontré à Caen le sieur Cabouret, conducteur d'une voiture publique qui fait le service de Bavent à Caen, elle retourna chez elle dans sa voiture, où elle se trouva seule. Profitant de cette circonstance, elle s'empara de cinq pelotes de laine noire, faisant partie d'un plus fort paquet.

Mme de Chaumontel ne s'aperçut que le lendemain du vol commis. A son préjudice. S'étant munie de couverts semblables à ceux qu'on lui avait dérobés, elle se rendit en toute hâte à Caen afin de se livrer à des recherches pour les retrouver, pensant avec raison que le voleur se hâterait de s'en débarrasser. Après plusieurs démarches infructueuses chez divers orfèvres de la ville, elle eut le bonheur de les retrouver chez M. Alazard. Par suite des renseignements que lui donna cet orfèvre sur la personne qui les lui avait vendus, Mme de Chaumontel reconnut la coupable dans la personne de la dame G……… A son retour chez elle, elle interrogea cette femme, qui lui avoua s'être rendue coupable du vol dont il s'agit, et lui en fit connaître toutes les circonstances ; elle revint à Caen avec Mme de Chaumontel munie de tous, ses achats de la veille qu'elle rapporta à ses fournisseurs, et dégagea les couverts d'argent qui furent remis à leur légitime propriétaire.

Elle a aussi fait adresser 1 fr. au conducteur Cabouret pour rembourser la valeur de la laine qu'elle a prise dans sa voiture.

Tous ces faits ont été de nouveau avoués par la femme G……., à M. Crouen, maréchal-des-logis de gendarmerie, à la résidence de Troarn, qui a cru devoir, malgré la réparation, de ces fautes graves, en rédiger procès-Verbal qu'il a adressé à M. le procureur de la République à Caen.

— Le 1er de ce mois, en vertu d'un mandat d'amener la femme G……. a été arrêtée et mise à la disposition de la justice. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -   Cour d'assises du Calvados.   -   Audience du 8 novembre.

  Des vols d'argent étaient commis depuis quelques temps à Hérouville, au préjudice du sieur Poisson, boulanger, i! se mit en embuscade, surprit le voleur, lui lira deux coups de fusil, celui-ci blessé fut bientôt arrêté.

C'était un voisin, James, serrurier-maréchal, qui s'était ainsi approprié environ 700 fr. Comme il avait déjà eu affaire à la justice pour complicité de vol et coalition d'ouvriers, il n'a été l'objet d'aucune indulgence et subira 10 ans de travaux forcés.

  Une autre condamnation à 6 ans de la même peine a été prononcée contre un nommé Robinau, ouvrier menuisier à Bavent, accusé d'une tentative de viol sur une pauvre épileptique.

Cet homme est habitué à comparaître devant la justice et à subir ses arrêts. Il a déjà été condamné à Angers en 1842, à 3 mois de prison pour vol d'effets, en 1850, à Falaise à 3 jours pour vol de blé, en 1851 au dit lieu, à 3 mois pour coups et blessures sur sa femme. Il s'est pourvu en cassation. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1860   -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le Conseiller Piquet.   Le fauteuil du ministère public est occupé par M. Edmond. Olivier, premier avocat général.

Audience du 12 novembre.

-  Duhomme (Alcindor), 23 ans, domestique, sans domicile fixe.

Le 1er juillet 1860, sur les sept heures du soir, le sieur Garnier, fabricant de dentelles à Bavent, s'aperçut, en rentrant a son domicile, qu'un vol y avait été commis pendant son absence.

Un grillage en fer avait été arraché d'une fenêtre de derrière donnant sur un herbage, puis on avait brisé une vitre de cette fenêtre et on était entré. On avait ouvert un bureau avec la clé qu'on avait trouvée sous des livres ou des papiers où on la mettait ordinairement, et on avait volé une somme de 23 fr. qui s'y trouvait.

Quelques semaines après, on pénétrait de la même manière chez un sieur Legentil, à Escoville, et on volait une somme de 75 fr., renfermée dans un meuble non fermé à clé, plus un couteau et une autre somme de 15 fr., placée sur une cheminée, dans un sac de toile blanche.

Le soir même, le sieur Legentil s'étant rendu à une assemblée qui se tenait dans une commune voisine, reconnut le sac de toile blanche entre les mains d'un individu qu'il ne connaissait pas.

Arrêté aussitôt, cet individu déclara se nommer Duhomme. Il se reconnut coupable du vol commis chez Legentil, ainsi que de celui commis auparavant chez le sieur Garnier.

L'instruction a encore établi que, précédemment, en 1857, Duhomme, qui était domestique, à Hérouville, chez un sieur Bastard avait volé à un de ses camarades une somme de 32 fr. La famille de Duhomme s'étant empressée de restituer la somme, aucune plainte n'avait été portée.

Déclaré coupable avec circonstances atténuantes, Duhomme a été condamné à 5 ans de réclusion.

Défenseur, Me  Segou. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1862   -   Le temps qu'il fait.   -   Une succession de tempêtes et de giboulées, mêlées de coups de tonnerre, cause, depuis plusieurs jours, de notables dégâts aux toitures de nos maisons et aux arbres de nos campagnes.

Nous apprenons que, dans les vergers du Bessin et du Pays-d'Auge, beaucoup de pommiers ont été renversés ou au moins fort endommagés par la violence du vent du sud-ouest. Le baromètre, qui était descendu, ces jours-ci, au-dessous de 745 millimètres, est remonté, la nuit dernière, au-dessus de 752. Néanmoins, une pluie diluvienne est venue encore déconcerter, ce matin, les personnes qui espéraient une trêve dans cette continuité de mauvais temps.

Les colzas, dont on a planté cette année une quantité exceptionnelle, doivent avoir et au-delà l'eau nécessaire à leur reprise. Nos rivières ont considérablement grossi, mais nous n'avons jusqu'ici reçu la nouvelle d'aucune"inondation. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1862   -   Un aigle.   -   Mardi dernier, il a été tué, sur la propriété de M. Coltée, en la commune de Bavent, un aigle dont l'envergure est d'environ 3 mètres. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1863   -   Une arrestation.   -   Le 8 courant, le nommé Guillaume Thomas, âgé d'environ 68 ans, excoriateur, demeurant en la commune de Bavent, a été arrêté par la gendarmerie et remis entre les mains de la justice, sous l'inculpation d'attentat à la pudeur sur une jeune fille âgée d'environ 12 ans. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1864   -   Un incendie.  -   Le lundi 3 octobre, vers cinq heures du matin, un incendie a éclaté en la commune de Bavent, hameau du Chef-de-Rue, dans une maison appartenant au sieur Bourdon, propriétaire au même lieu, et habitée, depuis deux ou trois jours seulement, par le sieur Langlois.

Le feu a commencé par un buret, qui a été consumé en entier ainsi qu'une étable, ces deux bâtiments étaient couverts en paille. La maison, qui est contiguë à ces bâtiments et couverte en tuiles, a été préservée, grâce aux efforts des pompiers de Bavent, qui s'étaient réunis à la hâte au son de la générale.

Comme l'eau manquait sur le lieu du sinistre, M. Chrétien, fermier de M. de Germiny, s'empressa d'apporter deux tonneaux d'eau qui furent enployés à éteindre le feu.

La perte immobilière, qui est couverte par une assurance, s'élève à 500 fr. Le sieur Langlois éprouve une perte mobilière de 100 fr. On semble attribuer cet incendie à la malveillance. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1865   -   Imprudences.   -   Le lundi 26 juin dernier, cinq chanteurs ambulants, d'origine italienne, revenaient de l'assemblée qui s'était tenue la veille au hameau de Béneauville, commune de Bavent. Étant arrivés au hameau du Mesnil, situé sur la route de Dives à Caen, deux d'entre eux, jeunes gens âgés, l'un de douze ans et l'autre de seize, eurent la malheureuse idée de vouloir se baigner dans une mare située près de là et dont ils ne connaissaient pas la profondeur.

A peine furent-ils entrés dans l'eau qu'ils perdirent pied et se noyèrent sans que leurs camarades pussent leur porter aucun secours. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1865   -   Un incendie.  -  Jeudi dernier, vers 5 heures du matin, un incendie s'est déclaré au presbytère de Bavent, et a consumé en peu d'instants une buanderie et divers petits appartements établis en bas-côtés contre le presbytère, avec tous les objets mobiliers qu'ils contenaient, et consistant principalement en fourrages, une charrette démontée, etc…

Par un bonheur providentiel , la maison presbytérale n'a souffert aucun dommage. Les pompiers et les habitants de Bavent s'empressèrent de porter secours, mais leurs efforts durent se borner à éteindre le brasier incandescent, l'activité du foyer n'ayant pas permis de rien sauver. Comme on avait chauffé la lessive, la veille, au presbytère, on présume que la trop grande chaleur de la cheminée aura communiqué le feu au foin du grenier, attendu que l'on n'a eu connaissance de l'incendie que lorsque les flammes se sont fait jour à travers la couverture.

Les objets mobiliers et les immeubles étaient couverts par l'assurance. On estime que la perte totale peut s'élever à 1 000 fr. environ. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1866   -  On nous écrit de Démouville, le 4 février.   -  « M. le Préfet du Calvados est arrivé ici hier midi, accompagné de M. le docteur Denis-Dumont. M Le Provost de Launay a daigné pénétrer chez tous les malades de la commune, s'assurer que toutes les mesures de salubrité sont prises pour arrêter l'invasion de l'épidémie cholérique, consoler les familles atteintes et laisser partout enfin des traces de sa généreuse et charitable sollicitude.

Cette visite de M. le Préfet, qui a dû parcourir aussi les communes de Bavent et de Sallenelles, où le choléra s'est montré, particulièrement à Sallenelles, a produit la plus vive et la plus heureuse impression. Nos populations n'oublieront pas l'intérêt touchant dont vient de faire preuve envers elles le premier magistrat du département. Aussi nous considérons comme un devoir de reconnaissance profonde et sincère, de l'en remercier publiquement.

Ce matin, quelques malades vont un peu mieux. Cependant deux nouveaux cas se sont produits cette nuit. Quoi qu'il en soit, nous sommes convaincus que, grâce aux mesures prises et aux secours de toute nature qui nous parviennent, le fléau sera rapidement arrêté dans sa marche envahissante.

M. le commissaire de police d'Argences est aussi venu visiter Démouville hier, dans l'après-midi. ( Le Bonhomme Normand )

 

Mars 1866   -   Des enfants de chœur.   -   Il n'est que bruit, en la commune de Bavent et les environs d'une action sacrilège qui aurait été commise dans l'église de cette commune par deux enfants de chœur, dont l'un est âgé de dix ans et l'autre de douze.

Voici les fait tels qu'ils se sont passés : le mardi 6 de ce mois, le matin, M. le curé de Bavent ayant procédé à une inhumation devait, à son retour, porter le viatique à un malade en danger. Mais avant d'accomplir ce devoir, il eut besoin de se rendre à son presbytère éloigné de l'église d'un kilomètre environ, et laissa au temple deux enfants de chœur en leur recommandant de l'attendre et surtout d'être très sage. Profitant de l'absence du vénérable ecclésiastique, le plus âgé des deux enfants eut la coupable pensée de prendre la clé du tabernacle qui étaient cachés qui était cachée sous l'autel derrière un carton, et d'ouvrir ce lieu sacré. Il prit le saint ciboire dans lequel se trouvaient dix-huit hostiles consacrées et les fit manger à son camarade.

à son retour à l'église, M. le curé reconnut avec effroi le sacrilège de ces deux petits profanateur, en voyant éparpillé sur les marches de l'autel des fragments d'hostie qu'il s'empressa de recueillir.

M. le curé a été plusieurs jours sans pouvoir sacrifier à l'autel où la profanation s'est accomplie, il a dit la messe à une chapelle latérale.

 

Septembre 1866   -   Un marchand de peaux de lapin.   -   La semaine dernière, un marchand de peaux de lapin faisait sa tournée dans la commune de Bavent.

En sortant de la cour de Mme D....., il agaça le chien de garde, avec une des peaux qu'il venait d'acheter. L'animal, rendu furieux, se jeta sur la jambe de l'imprudent marchand et en quelques secondes il la réduisit en pièces.

On s'empressa de porter secours à la victime, mais ce ne fut pas sans peine que l'on parvint à la soustraire aux morsures de son adversaire.

Nous croyons devoir ajouter que la jambe du marchand de peaux de lapin était en bois.  

 

Décembre 1866   -   Mort de froid.   -   Le dimanche 30 décembre, la veuve Boutin est partie de Bavent, lieu de sa résidence, vers trois heures du soir, pour se rendre à Caen.

Le lendemain elle a été trouvée, vers sept heures du matin, par des ouvriers qui se rendaient à leur travail, gisant presque inanimée sur le bord de la route, vers l'endroit dit « la Butte-du-Mesnil ».

On ne sait s'il faut attribuer cet accident au froid ou à toute autre cause imputable à la victime. Transportée en toute hâte à son domicile, elle n'a pas tardé à y succomber.

 

Janvier 1867   -   Le froid.   -   la soirée et une partie de la nuit de samedi à dimanche dernier ont été marquées par une température exceptionnelle.

Il est tombé, pendant plusieurs heures consécutives une sorte de pluie fine et glacée qui a converti nos rues et nos places publiques en une véritable mer de glace, sur laquelle les mieux aguerris ne parvenaient que fort difficilement à conserver l'équilibre. Aussi les chutes ont-elles été nombreuses. Plusieurs d'entre elles ont donné lieu à des accidents plus ou moins graves.

 

Juin 1867   -   La chasse.   -   Une chasse au blaireau a eu lieu ces jours derniers à Bavent. Une femme Le Désert, habitant cette commune, allait, vers six heures du matin, faire sa lessive au lavoir public, lorsqu'à moitié chemin elle fit la rencontre de l'un de ces animaux.

Le blaireau surpris n'avait pas encore eu le temps de s'enfuir, que déjà il tombait sous les coups du battoir que portait, comme toutes les lessivières, la femme Le Désert. C'est là une économie bien entendu et de poudre et de plomb.

 

Juillet 1867   -   Un orage.   -   On nous écrit de Bavent, qu'un violent orage a éclaté sur ce pays dans la nuit du 12 au 13 juillet. La foudre est tombée en plusieurs endroits.

À Bavent, elle a brisée un pommier et un peuplier ; à Bures, elle est tombée sur la cheminée du sieur Desloges, et en a détaché quelques pierres ; enfin sur le territoire de Basseneville, le tonnerre a réduit en cendres une meule de foin.

 

Mai 1868   -   La lune.   -   La lune rousse qui finit aujourd'hui vendredi, à 6 heures 45 du matin, pour faire place à la lune de mai, n'aura pas été par trop méchante. Elle nous a donné  de beaux jours. Les biens de la terre, au dire de nombreux cultivateurs, ont un aspect magnifique.

 

Mai 1868   -   Des propos calomnieux.   -   La semaine dernière, Mme X...., de Bavent, avait tenu sur le compte de la dame Y.... des propos soi-disant calomnieux, rapportés à cette dernière par quelques méchantes langues de l'endroit, qui font métier de colporter les bonnes comme les mauvaises nouvelles, cette dame résolut de s'en venger. En effet, l'occasion  se présenta d'elle-même deux ou trois jours après.

La dame X..... venant à passer devant la demeure de la femme Y....., celle -ci s'empara aussitôt de son manche à balai, et tomba sur sa délatrice à bras raccourcis.

Plainte ayant été portée de cette agression à la gendarmerie de Troarn, procès verbal a été rédigé contre la délinquante, qui aura à rendre compte à la justice de ce fait de brutalité.  

 

Juillet 1868   -   Un drame.   -   Un malheureux accident est arrivé à Bavent, le 19 de ce mois vers sept heures du soir.

Le fils Langlois venait d'être promu de prêtre et avait dit sa première messe. Pour célébrer cet événement la famille du nouvel ecclésiastique donnait un banquet aux jeunes gens de la commune, et selon un ancien usage qui a fait déjà bien des victimes, on tirait des coups de feu en réjouissance.

Un domestique âgé d'environ 18 ans, le nommé Désiré Brionne, se servait à cet effet d'un pistolet qu'il donna à décharger à la demoiselle Poupinel. Au moment où celles -ci appuyait sur la détente, le sieur Brionne eut l'imprudence de toucher au canon et de chercher à élever en l'air. Le coup partit au même instant et la charge de poudre alla se loger dans la main gauche du domestique.

La décharge a eu lieu à bout portant et à mutilé trois doigts. On craint que l'amputation ne devienne indispensable.  

 

Mars 1869   -  Un incendie.   -  Mardi, vers quatre heures et demie du matin, un incendie s'est déclaré dans une maison voisine de l'église et appartenant à Mme Veuve Guérard, au domicile de son locataire, le sieur Valentin Gadie, boulanger, à Bavent.

La plus grande partie du bâtiment et quelques meubles ont été la proie des flammes.

On estime la perte totale à 3 260 francs environ. La malveillance paraît être étrangère à ce sinistre.

 

Décembre 1869   -   Fait divers.   -  Encore un de nos glorieux débris du premier empire qui vient de s'éteindre. Dans la nuit de vendredi à samedi, le capitaine Fortin, demeurant à  Bavent, a succombé au mal qui le minait depuis quelque temps.

Le vieux capitaine s'est éteint paisiblement, entouré de l'estime de ses concitoyens,, avec un cœur toujours dévoué à son pays, mais dont le corps était, depuis longtemps, affaibli et usé par l'âge et les infirmités. Il est mort dans une pauvreté relative, sa richesse la plus précieuse consistait dans les glorieux souvenirs d'une vie remplie par le devoir accompli du  vrai  soldat et l'amour le plus ardent de la patrie.

 

Décembre 1869   -   Fait divers.   -  La poste, ne pouvant égaler la vitesse de la télégraphié, essaie au moins d'accroître la rapidité des correspondances.

Dans ce but, les facteurs ruraux vont être autorisés à prendre le chemin de fer toutes les fois qu'il conduira aux communes qu'ils ont à desservir, Nous applaudissons franchement à cette mesure, qui apportera une grande célérité dans la correspondance et qui améliorera la situation pénible des facteurs qui desservent la campagne.  

 

Mars 1870   -   Fait divers.   -   L'église de Bavent vient d'être pourvue d'un autel en harmonie avec la belle architecture de son chevet et du transept. Cet autel en bronze doré, dans le sentiment du style ogival des XIII et XIVe siècles, est l’œuvre de M. Philippe Vimont, de Vire, déjà connu par l'autel de Notre-Dame de Vire, également en bronze doré.  

 

Août 1870   -  Appel aux Paysans.   -   Paysans de France, debout ! De gré ou de force, debout !

Il ne sera pas dit que la population des villes aura supporté seule, avec notre héroïque armée, le poids de cette horrible invasion.

Cette patrie qu'on foule aux pieds et qu'on éventre est notre mère.

Debout donc, les jeunes, les vieux, tout le monde ! Sautez sur vos fusils !

Vous avez vraiment devant vous cette fois les ennemis de la famille et de la propriété. Mettez l'oreille à terre et vous les entendrez venir par centaines de mille.

Vos maisons, vos propriétés, vos femmes, vos filles, vos bêtes, tout ce qui faisait votre joie et votre espérance est en péril.

Ce n'est ni avec les larmes de la peur, ni avec la prière des désespérés qu'on sauve son pays, son village, sa chaumière, son argent, ses denrées, c'est avec de l'audace, c'est avec de  la poudre et du plomb.

Maires et conseillers municipaux, à votre poste de combat !

Vous devez l'exemple des résolutions viriles. Pas de discours, pas d'hésitations, pas de stériles proclamations. Sonnez le tocsin, sonnez le jour et nuit, comme si vos maisons brûlaient. Que les cloches de vos vieilles églises parlent et se répondent.

Le tocsin, c'est le rappel lugubre des paysans, c'est le cri de guerre au temps où nous sommes, c'est le signal des grandes colères.

Petits-fils des géants de 92, levez-vous !

 

Août 1870   -   Enrôlements.   -   Les enrôlements volontaires se font en masse dans notre département.

Tous, jeunes ou vieux, veulent en tâter. A cet égard, on se plaint des longueurs de la bureaucratie, et que les bureaux administratifs sont trop tôt fermés le soir.

On nous assure que quelques jeunes gens du dehors sont venus se casser le nez contre certaines portes.

Il faut prendre garde. L'enthousiasme est, comme autre chose, susceptible de se refroidir, et dame, en administrateurs prévoyants, il faudrait savoir profiter.

Ce que nous répétons là, ce n'est qu'un « on dit », auquel nous n'accordons un peu d'attention, que parce qu'il nous tarde de voir se grossir le nombre des vainqueurs de la Prusse.

 

Août 1870   -  Une circulaire.   -   D'après une circulaire de M. le ministre de l'intérieur du 8 août 1870, les dons en nature, tels que le vin, l'eau-de-vie, les liqueurs, le tabac, le linge, les chevaux, le bétail, etc., seront reçus dans toutes les villes où réside un sous-intendant militaire ou un fonctionnaire qui en remplit les fonctions, c'est-à-dire dans tous  les chefs-lieux d'arrondissement de l'Empire.

 

Août 1870   -  Les blessés.   -   Des blessés de l'armée sont attendus dans le Calvados. Un certain nombre de lits sont, dès à présent, disposés pour les recevoir dans les hospices. En outre, une foule de concitoyens dévoués se sont empressés de se faire inscrire pour recevoir chez eux un ou plusieurs convalescents, et leur offrir ainsi les soins et les ménagements qu'ils trouveraient dans leurs propres familles

 

Août 1870   -  Pour les blessés.   -   Ont mis à la disposition de l'Administration pour les blessés de l'armée :

M. Charlier, ingénieur, 1 lit ; M. de Druval, dans son château de Creully, 2 lits ; M. Ch. Paisant-Duclos, id., 4 lits ;

M. Lemarchand, vétérinaire à Mathieu, 1 lit ; MM. Bunel, Rubin et Lecointe, 2 lits ; Mme Buhour mère, à Mathieu, 8 lits ;

Mme la comtesse de Lamprelie, à Meslay, 6 lits ; Mme la comtesse de Germiny, à Bavent, 12 lits ;

MM. Collard, de la Rivière-Saint-Sauveur, 8 lits ; M. Repos, directeur du grand hôtel d'Asnelles, 50 lit,

M. le docteur de la Motte, de Pont-l'Evêque, et M. Besson, docteur à Caumont, offrent gratuitement leurs soins aux blessés envoyés dans leur rayon. M. Mulot, pharmacien à Caen,  s'est offert à fournir gratuitement les médicaments pour les blessés qui seront reçus dans les maisons particulières de la paroisse St-Jean.  

 

Octobre 1872   -  Incendie.  -  Pendant la nuit du 8 au 9 de ce mois, un incendie s'est déclaré dans un corps de bâtiment à usage de maison de garde, non habitée, appartenant à M. Castillon. propriétaire à Troarn, et située dans un herbage dépendant du territoire de Bavent, près de la route de Troarn à Dives. Le feu a pris naissance dans un appartement rempli de fourrage. Les pompiers de Bavent se transportèrent, avec leur pompe, sur le lieu du sinistre, mais, a leur arrivée, tout le corps de bâtiment, qui était couvert en paille, était presque entièrement consumé. Dans le pays, on attribue cet incendie à la malveillance. Quant à nous, nous pensons que le domestique qui avait, dans la soirée, été chercher du foin avec de la chandelle, aura, en éteignant sa lumière, laissé tomber, sans s'en apercevoir, quelques flammèches sur des pailles auxquelles elles auront communiqué le feu.  

 

Mars 1875   -   Le printemps.  -  Si cela continue, le printemps sera inauguré par la gelée ou la neige. En Angleterre, des vents violents ont causé beaucoup de malheurs. Des maisons en construction ont été renversées et des ouvriers ont péri.

 

Mars 1875   -   Condamnation.  -  Ernest Hareng, journalier à Bavent, outrages et coups au garde champêtre, 1 mois de prison et 16 francs d'amende. 

LA TUILERIE NORMANDE

SON CHALET

A. JACQUIER

10    BAVENT (Calvados)   -   Hôtellerie du Moulin du Pré

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