14
juillet 1077
-
Éphémérides.
-
Dédicace de la
cathédrale de Bayeux par l'évêque Odon, frère utérin de
Guillaume-le-Conquérant. Ce monarque, sa famille, sa cour et l'élite des
barons, des abbés normands assistaient à cette cérémonie. (Le Pilote
du Calvados)
4
mai 1450 -
Éphémérides. -
Les Français, vainqueurs à Formigny le 15 avril précédent,
viennent mettre le siège devant Bayeux, où s'étaient retirés les
débris de l'armée anglaise.
Après
12 jours d'un siège meurtrier, les anglais capitulèrent.
(Le Pilote du Calvados)
1er
mai 1472 -
Ephémérides. -
1er mai 1472. Mort de Guillaume Charbrier, né à
Bayeux, au commencement du 15e siècle. Evêque
de Paris en 1448, ce prélat aussi renommé par sa sagesse que par sa
lumière, fut un des commissaires nommés en 1455 pour la réhabilitation
de Jeanne-d'Arc. (Le Pilote
du Calvados)
Février
1640 -
Éphémérides. -
28 février
1640. -- Le chancelier Séguier arrive à Bayeux, chargé de faire une
information sur les troubles qui avaient eu lieu en Basse- Normandie sur
la fin de 1639, à l'occasion d'un impôt onéreux sur les cuirs. (Le
Pilote du Calvados)
Avril
1752 -
Un drame. -
L'éboulement
de l'église Saint-Georges en 1752. Ce malheur arrivé le 12 avril,
pendant qu'on réparait cette église, convertie en ouvroir, coûta la vie
à quinze jeunes filles écrasées sous les ruines, dix huit furent
dangereusement blessées et les autres plus ou moins contusionnées. Elles
étaient cent cinquante faisant de la dentelle.
Septembre
1778 -
Le camp de Vaussieu. -
Dans le mois de
septembre 1778 , on forma un camp de 35 000 hommes, tant infanterie que
cavalerie, sur la rive droite de la Seule, à cinq quarts de lieues au
levant de Bayeux. Il commençait à
la
grande route et s'étendant vers la mer, occupait une superbe position.
On
le nomma camp de Vaussieu, parce que M. le maréchal de Broglie qui
commandait en chef, logeait au château de ce nom situé commune d'Esquai.
Bayeux pouvait être considéré comme le quartier général, les
magasins
y étaient établis et il y régnait un mouvement extraordinaire. Les
dames allaient visiter le camp, les officiers venaient à la ville, le
plus bel ordre regnait partout, il y avait d'excellente musique, enfin c'etait
un véritable camp de plaisance.
L'état-major
était nombreux et composé des plus grands seigneurs de la Cour. M. de
Cheylus , évêque de Bayeux, les traita avec toute la splendeur et la
magnificence qu'il se plaisait à étaler.
Les
troupes furent divisées en deux corps, et il y eut une petite guerre : le
maréchal de Broglie commandait l'on de ces corps et l’autre avait pour
chef ce brave et malheureux Luckner,
qui déjà glacé par l'âge, commanda nos armées au commencement de la
guerre de la révolution et mourut sur l'échafaud en 1793.
Après
de savantes évolutions, des marches et contre-marches, des charges de
cavalerie et des feux brillans , la victoire resta aux troupes de Luckner.
C'est à cette circonstance qu'un hameau de la commune d'Esquai doit le
nom de la France.
Il
existe au musée de Caen une très bonne carte du camp de Vaussieu
dressée sur les lieux en 1778. (Source : Archives du Calvados)
Décembre
1789 - L’assemblée nationale a décrétée
& décret ce qui suit :
- 1° Il sera fait une
nouvelle division du Royaume en
Département, tant
pour la représentation que
pour l’administration.
Ces Départements seront
du nombre de soixante quinze à
quatre vingt cinq.
- 2° Chaque département sera divisé en District, dont
le nombre qui ne pourra être ni au-dessous de 3, ni au-dessus de 9, sera
réglé par l’Assemblée nationale, suivant le besoin et la
convenance du département, après avoir entendu les députés des
provinces.
- 3°
Chaque district sera
partagé en division, à
appelées Canton, d'environ
4 lieux quarrées
(lieues commune France).
- 4°
La nomination des représentants à l'Assemblée nationale, sera
fait par le département.
- 5° Il sera établi au chef-lieu de chaque
département, une assemblée administrative
supérieur, sous le
titre d'administration de
département.
- 6° Il sera également établi au chef-lieu de chaque district,
une assemblée administrative inférieur, sous le titre d'administration
de district.
- 7°
Il y aura une municipalité en
chaque ville, bourg,
paroisse,
ou communauté de
campagne.
- 8° Les Représentant nommé à l'Assemblée nationale,
par les départements, ne pourrons pas être regardé comme les
représentants d'un département particulier, mais comme les
représentants de la totalité des départements, c'est-à-dire de la
nation entière. (Source : Archives Nationales)
Février
1790 - Suite de décret sur la division du
Royaume. - Département de Caen :
l’Assemblée
nationale d’après l’avis de son comité de constitution
décrète :
- 1° Que le département de Caen et divisé en
six districts dont les chefs-lieux son Caen, Bayeux, Vire, Falaise,
Lisieux, Pont-l’Évêque.
- 2° Que le tribunal du district de Lisieux sera
placé à Orbec.
- 3° Que la ville de Pont-l’Évêque réunira
l’un & l’autre établissement de son district, mais que la ville d’Honfleur
aura aussi un tribunal du même genre, & que les ressorts des deux
sièges seront déterminé par l’Assemblée Nationale sur les mémoires
qui seront fournis à cet effet. (Source : Archives Nationales)
Février
1790 - Le 5 février 1790, paraissait le
décret officiel de l’Assemblée nationale sur la formation du Calvados.
(Source : Archives Nationales)
Juin
1828 -
Les ordinations. -
Monseigneur
l'évêque de Bayeux a fait, le 30 mai dernier, à la cathédrale,
l'ordination dite de la Trinité : 45 prêtres, 11 diacres, 25
sous-diacres ont été consacrés ; les ordres mineurs ont été
conférés à 73 jeunes élèves des divers séminaires. (Le Journal de
Caen et de la Normandie)
Juillet
1828 -
La Cour royale de Caen. -
Violation de
tombeaux par des étudiants en médecine et leur professeur.
Des
jeunes gens qui se livraient à l'étude de la médecine, se réunissaient
quelquefois dans un jardin situé dans un des faubourgs de Bayeux, là, M.
le docteur Jourdain leur donnait des leçons d'anatomie; ils furent
dénoncés comme possédant des ossements humains et un cadavre. Le
ministère public dirigea l'instruction contre le docteur et ses élèves,
au nombre de cinq, dont quatre sont des jeunes gens de 19 à 20 ans, et le
cinquième un propriétaire âgé de 38 ans. D'après les ordres de
l'autorité, le commissaire de police fit pratiquer des fouilles dans le
cimetière à l'endroit où avait été inhumée une fille Alexandre, que
l'on présumait avoir été enlevée. Cette recherche fournit la preuve
que le cercueil seul existait, qu'il était intact et non endommagé, mais
que le cadavre avait disparu. Il est à remarquer que l'un des fossoyeurs
appelés pour reconnaître l'état de la tombe ne balança pas à affirmer
qu'elle n'avait pas été remuée, et qu'on n'y avait pas touché. Ce ne
fut qu'après la visite au jardin, ou amphithéâtre, qu'une femme qui s'y
trouva déclara, en apercevant le cadavre (quoique la tête fût séparée
du tronc) que c'était celui de la fille Alexandre, qu'elle le
reconnaissait parfaitement, et cette reconnaissance parut alors être
exacte.
Le
28 mai 1828, le tribunal de Bayeux condamna le docteur Jourdan et le sieur
Lerebourg, le plus âgé des élèves, à trois mois de prison, et les
autres, eu égard à leur âge et à leur position, à chacun six
semaines, tous comme auteurs ou complices de violation de tombeaux, et
notamment de celui de la fille Alexandre.
Sur
l'appel interjeté par les condamnés, la défense du professeur et des
élèves a été présentée séparément, et appuyée de moyens
distincts. Le docteur Jourdain, qui a fait la campagne de Russie, et qui
pendant trois ans a été retenu prisonnier, explique comment il est
parvenu à donner des leçons d'anatomie. Il ne fait, dit-il, qu'imiter
plusieurs docteurs qui ont habité la ville de Bayeux. Ne pouvant
supporter les fatigues de son état, il céda aux sollicitations des
jeunes gens, et consentit à donner quelques leçons d'anatomie, et à
exposer ensuite les règles de l'art médical. Il ajoute que toujours dans
ses leçons tout s'est passé selon l'usage, et sans qu'on puisse lui
reprocher d'avoir manqué aux devoirs de la morale et aux règles de la
décence, qu'il s'est bien chargé d'expliquer l'anatomie, mais sur des
sujets qu'on lui fournirait sans sa participation.
M. l'avocat-général a soutenu le bien jugé, et s'est élevé dans son
réquisitoire à de hautes considérations sur le danger qu'il y aurait à
laisser impuni un fait aussi grave.
La Cour, sous la présidence de M. le conseiller Roger de la Chouquais, a
réformé le jugement en ce qui concernait Le Rebourg, parcequ'il n'était
pas suffisamment prouvé qu'il eût pris part à l'enlèvement du cadavre
trouvé dans le jardin; mais reconnaissant comme constant,
1°.
que le cadavre de la fille Alexandre avait été enlevé du cimetière et
retrouvé dans le jardin où le docteur Jourdain donnait des leçons.
2°.
que cet enlèvement avait été fait par quelques-uns des élèves, ou
qu'au moins ils y avaient participé.
3º.
que le docteur Jourdain était au moins complice, sinon pour avoir
assisté, au moins pour avoir donné les moyens de faire ledit
enlèvement.
Elle
a confirmé la sentence. Toutefois, prenant en considération le but de
cet enlèvement, le peu de préjudice qui en pouvait résulter, elle a
appliqué l'art. 463, et réduit l'emprisonnement
à 6 jours et 100 fr. d'amende à l'égard du docteur Jourdain, et à 5
jours et 16 fr. d'amende envers les élèves.
(Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1828 -
Recensement. -
La population
totale de la Normandie est, d'après les derniers recensements, de deux
millions six cent cinquante-six mille cinq cent un habitants ; savoir :
Calvados 500 956, Eure 421 665, Manche 611 206, Orne 434 379,
Seine-Inférieure 688 295.
Le
contingent de la Normandie pour la classe de 1827 sur un appel de soixante
mille hommes est de 5 003, c'est-à-dire d'un douzième, savoir : Calvados
944, Eure 794, Manche 1 151, Orne 818, Seine-Inférieure 1 296. Il serait
curieux de constater d'une manière bien exacte la disproportion qui
existe entre le nombre des soldats normands et celui des officiers de la
même province. On trouverait l'inverse pour les rives de la Garonne. (Le
Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1828 -
Des découvertes. -
En démolissant
une ancienne maison située près de l'église de St-Jean-de-Savigny,
arrondissement de St-Lô, on a trouvé dernièrement deux petits sacs de
toile remplis de monnaies d'or et d'argent. La plupart de ces pièces sont
du temps de Charles VII, elles présentent d'un côté trois fleurs de lis
avec la légende : « Carolus
Francorum Rex »;
de l'autre une croix, avec ces mots : « Sit
nomen Domini Benedictum ».
M. Ernest de Rochefort, habitant de Savigny, vient d'annoncer cette
découverte à la société des antiquaires de Normandie.
- M. Lambert vient aussi d'informer cette société,
qu'en faisant des puits au pied des tours de la cathédrale de Bayeux,
pour fixer l'extrémité des conducteurs des paratonnerres qui vont être
placés sur cet édifice, on a trouvé un grand nombre de tuiles romaines,
à 10 pieds de profondeur. Cette circonstance prouve que la cathédrale de
Bayeux est bâtie sur des ruines romaines, comme on le soupçonnait
déjà. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Février
1829 -
Le charivari. -
On peut lire
dans l'Essai historique sur Bayeux, que depuis longtemps subsiste l'usage
de venir faire charivari devant la maison des nouveaux mariés, lorsqu'un
des époux a donné quelque sujet de scandale.
Ces
scènes consistaient et consistent encore à se rassembler vis-à-vis du
domicile des époux, et à faire « un carillon épouvantable avec
toutes sortes d'instruments, comme vielles, violons, mouches, chiflets,
sonnettes, bedons, piucettes, grelots, chaudrons, claquets, etc…, » et
à crier coucou, coucou, coucou, à contrefaire la voix d'un enfant
nouveau-né en frappant à la porte des nouveaux mariés, à porter un
petit cochon de lait, comme si ce fût un enfant emmailloté, et à le
faire crier, enfin à se mettre des cornes de bœuf sur la tête, etc...
etc…
C'est
un scandale à Caen pour un homme veuf de se remarier avant l'expiration
d'une année depuis la mort de sa femme, et on a l'usage de faire
charivari devant son domicile jusqu'aux jours du carnaval.
Il
y a trois ans pareille chose se passa dans la rue St-Pierre, plus de 2 000
personnes se réunissaient tous les soirs, et encombraient les passages.
Depuis huit jours, un mariage
célèbre dans la paroisse St-Julien a donné lieu au même tumulte, les
commissaires de police et un piquet de troupe sont de service pour veiller
à ce qu'un trop grand désordre n'en résulte pas.
(Le Journal de Caen et de la Normandie)
Février
1829 -
Visites de Mgr l’Évêque.
- Dernièrement
Mgr. l'évêque de Bayeux a fait une visite dans la prison de cette ville.
Tous les prisonniers avaient été rassemblés dans la chapelle, monté
sur les marches de l'autel, l'évêque leur a adressé des paroles de
consolation, et en même temps des conseils dignes d'un ministre de la
religion. Presque tous ont été vivement touchés, quelques-uns
pleuraient, et Mgr partageant leur émotion, avait lui-même les larmes à
l'œil. Il a adressé un moment la parole à la fille Hubert, qui bientôt
sera jugée pour infanticide, cette femme paraissait pénétrée de
repentir, et fondait en larmes.
A
son départ, le digne pasteur a laissé au concierge une aumône pour les
prisonniers.
Le
lendemain, Mgr. l'évêque a visité la maison de Beaulieu, ses paroles de
paix ont encore produit la plus vive impression sur tous les détenus.
Mgr. a parcouru tout l'établissement, et a voulu même goûter aux
aliments qu'il voyait préparer. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre
1829 -
Un accident. -
Encore un malheur occasionné par le défaut de prudence dans
l'emploi des armes à feu. Le nommé Bence, fils d'un cultivateur des
environs de Bayeux, avait placé son fusil dans une haie, pour le dérober
aux yeux d'un garde champêtre, un moment après il veut reprendre son
arme, tire le canon à lui, la batterie épreuve un choc, le coup part, et
Bence tombe mort sur la place. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre
1829 -
On nous écrit de Bayeux.
- Depuis
quelques jours on a vu aux environs de cette ville un assez grand nombre
de sangliers, sortis probablement de la forêt de Cerisy.
Des
ouvriers sabotiers en ont aperçu 4 dans le bois de Sommervieu et leur ont
fait la chasse. Deux de ces animaux ont été poursuivis sans être
atteints : un 3e est venu se réfugier dans les bosquets et les
jardins d'une habitation voisine, et a été tué par des paysans qui le
poursuivaient.
Peu
de jours auparavant un cerf avait aussi été tué aux portes de Bayeux.
(Le Journal de Caen et de la
Normandie)
Mars
1830 -
On nous écrit de Bayeux.
- Une
volonté ferme et décidée finit toujours par triompher des obstacles, la
ville de Bayeux en fournit un exemple. Là, comme dans beaucoup de villes,
la construction d'une salle de spectacle rencontrait de nombreuses
difficultés, mais, grâce au zèle et l'activité de plusieurs des
principaux habitants, une souscription particulière par actions sans
intérêts et remboursables sur les frais de la location, a fourni la
somme nécessaire pour élever et décorer un temple à Thalie.
La
position de la salle a été choisie au centre de la ville, rue Genas,
dans le lieu qui a paru réunir le plus d'avantages. La salle actuellement
commencée sera terminée au mois de novembre prochain.
On
dit, que, d'un autre côté, le conseil municipal s'occupe sérieusement
de la formation d'une bibliothèque publique, afin de joindre ainsi
l'utile à l'agréable. Cet objet, dont la nécessité
était depuis longtemps sentie dans une ville où un assez grand nombre de
personnes cultivent les sciences est devenu aujourd'hui presque
indispensable. (Le Pilote du
Calvados)
Mai
1830 -
L'armée appelée en renfort pour rétablir l'ordre.
- Hier 26, 4
compagnies du 4e régiment de ligne, dont nous avons annoncé
le nouveau séjour dans notre pays, au moment où il allait le quitter,
ont été dirigées sur Vire, 2 autres sur Falaise et 2 sur Bayeux.
Ce
matin, 100 hommes du même régiment ont été répartis aux environs de
Caen, dans les 3 communes d'Hérouville-St-Clair, Eperon et Colombelles.
Ce matin aussi, 4 compagnies du bataillon du 12e de ligne qui
était en garnison à Dieppe, sont arrivées à Caen.
Lundi
et mardi prochains arriveront de St-Denis et Courbevoie, le 4e
régiment d'infanterie de la garde royale, et 500 hommes du 1er régiment
de grenadiers à cheval, également de la garde.
M.
le lieutenant général comte :Floissac-la-Tour, est arrivé hier ici pour
prendre le commandement de la division militaire, et diriger les troupes
envoyées dans notre pays.
Nous
apprenons aussi que le bataillon de la garde royale qui a reçu l'ordre de
se rendre de Rouen dans le Calvados, est depuis hier à Lisieux. Ainsi,
indépendamment des régiments qui tenaient garnison dans nos
départements, voilà plusieurs milliers d'hommes répandus sur la surface
de la Manche et du Calvados.
Notre
position est extrêmement délicate, cet appareil militaire, déployé sur
des arrondissements laborieux et industriels, où naguère régnait la
sécurité la plus profonde, et où n'ont pas cessé de régner l'ordre et
le respect dû aux lois et aux autorités, donnerait à notre pays
l'aspect d'un pays conquis, n'était la fraternité qui va promptement
s'établir entre l'armée et la population.
Les
soldats répartis dans nos campagnes songeront, en entrant sous le chaume
où ils recevront un asile et qu'ils sont appelés à protéger, que tous
les Français sont solidaires du repos et du bonheur commun, ils se
souviendront qu'eux aussi ont laissé sous le chaume des familles chez
lesquelles le fléau qui désole notre contrée pouvait aussi porter la
désolation, ils tendront en signe de paix et d'union la main aux
cultivateurs, qui de leur côté verront en eux des amis secourables, et
qui, grâce à leur assistance, pourront reprendre sans crainte le cours
de leurs travaux. Unis pour la même cause, leurs efforts mutuels sauront
bientôt conjurer les tentatives criminelles, si quelques misérables
osaient encore en former, ou saisir et mettre sous le coup de l'autorité
ceux qui auraient la témérité de passer, la torche incendiaire à la
main, à travers les baïonnettes protectrices.
Oui,
soldats et habitants sauront comprendre leur position respective, parce
que les uns seront pénétrés des égards que l'on doit au malheur, et
les autres du respect que commande tout acte fait au nom de la loi et du
Roi, Citoyens soldats, ou soldats citoyens, tous auront la même pensée,
ramener le calme et la sécurité dans tous les lieux d'où le crime les a
bannis depuis quelques mois. (Le Pilote du Calvados)
Juillet
1830 -
Incendie. - Une tentative
d'incendie a eu lieu mercredi l'après midi sur une propriété nommée le
Clos Bouillon, aux portes de Bayeux.
Le feu a été mis à trois endroits différents sur les couvertures en
paille ; les secours que l'on s'est empressé d'y apporter ont
arrêté l'incendie.
On
n'a pu découvrir l'auteur dont l'audace a été extrême. (Le Pilote du
Calvados)
Août
1830 -
Les citoyens de Bayeux répondent présents : mobilisation
générale. -
Mercredi, à 6 heures
du soir, les
tambours de la Garde Nationale de Bayeux battirent
le rappel, et à l'instant tous les citoyens se rendirent sur la place,
pour prendre les ordres de leur commandant, M. Deshameaux, officier qui
jouit de la plus haute estime parmi ses concitoyens.
Mille
bruits circulaient. Enfin on apprit qu'il fallait partir pour Carentan,
afin de maintenir la tranquillité dans cette ville, lors du passage de
Charles X et de sa famille. Alors une partie des citoyens se disposa
à suivre le commandant, et l'autre resta pour assurer le bon ordre dans
la ville.
Le
poste fut relevé par les pompiers. La majeure partie des compagnies de
grenadiers et de chasseurs, auxquelles se joignit une compagnie de
nouveaux gardes nationaux, non encore équipés, mais armés de fusils de
chasse pour la plupart, se mit en marche à 7 heures, et arriva le
lendemain matin à Carentan.
Cette
ville, dont l'enceinte est très resserrée, était déjà occupée par un
détachement de la Garde Nationale de Cherbourg, celle de
Bayeux a séjourné dans les environs, jusqu'au moment où, d'après
l'assurance qu'elle reçut que ses services n'étaient pas nécessaires,
ainsi qu'on l'avait jugé lorsqu'on l'avait demandée, elle se remit en
marche et rentra dans Bayeux, après une expédition qui a servi du moins
à prouver son dévouement à la cause de la liberté, et le spontanéité
avec laquelle elle serait disposée à agir si les circonstances rendaient
jamais son zèle nécessaire.
Partout,
sur le passage de ces soldats-citoyens, les habitants des campagnes,
persuadés qu'il y avait du trouble à Carentan, s'empressaient de se
réunir à eux. Cet élan spontané et général, présage assez ce qui
arriverait, si les éternels fauteurs de nos troubles, qui rêvent encore
la guerre civile, osaient tenter quelque criminel mouvement dans nos
contrées. (Le Pilote du Calvados)
Octobre
1830 -
Le sermon du curé de Bayeux suscite la polémique.
- On
parle beaucoup à Bayeux d'un sermon prononcé dimanche dans la
cathédrale, par le curé qui
célébrait l'office du matin, auquel assistent plus généralement les
personnes que leur état, ou leurs occupations, empêchent d'entendre la
messe de l'évêque. Ce sermon était,
à ce qu'il paraît, une série de déclamations propres à jeter de
fausses alarmes dans les esprits, il présageait des malheur, comme
résultat de notre nouvelle vie politique et
de la colère du ciel.
Ce
sermon a été répété à la seconde messe, mais avec des modifications
telles que les personnes qui y étaient allées pour l'entendre une
seconde fois ne l'ont pas reconnu. D'où l'on a tiré la conséquence que
M. le curé a remarqué qu'il avait à parier devant deux classes
d'auditeurs, et que ses phrases déclamatoires du matin ne seraient pas
accueillies à la seconde
messe.
Les changements qu'il a fait subir à son sermon attestent assez que tout
le monde ne l'eût pas approuvé, et justifient les observations que ceux
qui l'avaient entendu ont faites sur l'inconvenance de plusieurs passages.
(Le Pilote du Calvados)
Novembre
1830 -
Bayeux accueille une garnison.
- Aujourd'hui
que les cadres de l'armée vont être complétés, et que l'on s'occupe en
outre à former de nouveaux régiments, il est à regretter qu'au lieu de
ces folles dépenses reprochées à l'ancienne administration, les moyens
de casernement n'aient pas été augmentés à Caen.
La
ville de Bayeux va profiter avec raison de cette imprévoyance blâmable,
elle vient de former au Ministre la demande d'une garnison, et bientôt,
sans doute, elle va recevoir dans ses murs un des bataillons du 12e.
A cet effet, invoquant une des clauses expresses du bail de l'ancien
couvent de la charité, passé entre les administrateurs de Bayeux et le
supérieur du petit séminaire, cette ville fait disposer le local
qu'occupait l'école ecclésiastique, pour en faire une caserne, qui sera
fort commode et bien située.
Les
élèves séminaristes ont conséquemment reçu leur congé et demeurent
comme externes à Bayeux, pour suivre les cours du collège.
(Le Pilote du Calvados)
Février
1831 -
Des températures anormalement élevées pour la saison.
- Depuis
quelques jours, dans notre pays a succédé à un froid assez vif une
chaleur inaccoutumée
dans une saison aussi peu avancée, pendant les trois derniers jours le
thermomètre s'est élevé à 12 degrés, aujourd'hui il est monté à 14.
Il
est à craindre que ces variations de l'atmosphère ne soient
préjudiciables à la végétation, qui, par suite de ces chaleurs, va
prendre des développements d'autant plus considérables que les nuits
même conservent une grande partie de la chaleur du jour. (Le Pilote du
Calvados)
Mars
1831 -
Suppression des fleurs de lys dans le Calvados.
- M.
le Préfet du Calvados vient de faire parvenir à MM. les Maires du
département la lettre suivante :
« Messieurs, les fleurs de lis ayant été, conformément aux intentions
de Roi, retranchées du sceau de France et de nos armoiries, il est
naturel de ne point les laisser subsister dans les lieux publics où elles
peuvent figurer encore, mais comme il importe que cette opération ait
lieu avec ordre, soit pour empêcher tout ce qui pourrait ressembler à de
la violence, soit pour éviter des dégradations sur les objets où elles
étaient exposées, je vous charge de prendre les mesures nécessaires,
afin qu'elles soient détruites par des ouvriers prudents et habiles.
L'enlèvement
des fleurs de lys de dessus les monuments et objets civils vous
appartient, quant à celles exposées sur les monuments et objets
consacrés au culte, vous vous en entendrez avec MM. les curés et
fabriciens. Je vais engager Mgr. l'évêque à donner des instructions
dans le même sens.
Chaque
opération terminée, vous aurez soin d'en
rendre compte à M. votre sous-préfet. (Le Pilote du Calvados)
Mars
1831 -
On nous mande de Bayeux.
- Mardi
dernier l'ouverture de notre halle au blé a en lieu, c'est un véritable
monument dont notre ville vient d'être dotée. A l'élégante simplicité
de ce bâtiment, parfaitement en harmonie avec sa destination, se joint
comme premier mérite la distribution la plus commode. Trois arcades
ornées de l'écusson aux armes de Bayeux, forment la façade et l'entrée
de la halle qui se ferme par des grilles en fer placées sous ces mêmes
arcades. Des colonnes distribuées avec art sur un double rang,
soutiennent l'intérieur de l'édifice, et lui donnent un coup d'œil
aussi imposant qu'agréable.
Cet
établissement, dont notre ville éprouvait depuis longtemps le besoin, a
été construit sous la direction et d'après les plans de M. Lair, qui
par ce travail vient d'ajouter un nouveau titre à ceux que son talent aussi
bien que son caractère lui donnaient déjà à l'estime et à la
considération de ses concitoyens.
Cette
halle a été construite en fort peu de temps, et ce qu'il importe surtout
de noter à la louange de l'architecte, avec fort peu de capitaux et sur
un emplacement peu spacieux, ce que l'on ne supposerait
pas en examinant les détails de cet utile et joli édifice. (Le Pilote du
Calvados)
Mai
1831 -
Incidents à Bayeux et Caen.
- On
nous écrit de Bayeux, que le détachement
de conscrits de la Manche passant vendredi dernier par cette ville, était
sous la porte de l'Hotei-de-Ville à attendre les billets de logement,
lorsqu'on aperçut dans la maison du concierge des drapeaux blancs à
fleurs de lys. Les jeunes patriotes voulurent aussitôt savoir pourquoi
ces insignes proscrits se trouvaient encore là, il leur fut répondu que
c'était pour les porter à teindre. Cette réponse ne les satisfait qu'à
moitié, plusieurs d'entre eux ayant fait fort judicieusement observer
qu'il était étonnant qu'on eût attendu
précisément jusqu'à la veille de la fête du Roi pour faire
disparaître l'écusson.
Ces
mêmes conscrits, à leur arrivée à Caen, se trouvaient sur la place
royale attendant encore
leurs billets de logement, lorsque les élèves du petit séminaire
passèrent devant eux. De leurs rangs s'éleva aussitôt un tonnerre de
cris « vive la Charte ! vive la Liberté ! » A
ce cri tout inoffensif, mais dont les séminaristes sentirent l'allusion,
il était fort curieux de les voir inquiets partir au pas de course comme
s'ils avaient entendu blasphémer autour d'eux. Cette scène a excité une
grande hilarité parmi les assistants et surtout parmi les conscrits, qui,
quoique trempés jusqu'à la peau, ne voulurent pas laisser échapper
cette occasion de s'égayer un instant, et de manifester en même temps
leurs sentiments par les cris qu'ils faisaient entendre. (Le Pilote du
Calvados)
Juillet
1831 -
Service funèbre commémoratif.
- Dimanche
dernier on a lu dans les églises de notre diocèse, une circulaire de M.
l'Evêque de Bayeux, annonçant qu'un service funèbre sera célébré le
27, en commémoration des victimes que Charles X a fait égorger. (Le
Pilote du Calvados)
Août
1831 -
Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence
de M. Berthault. -
Dans la soirée du 11 mai dernier, le commis du magasin de
quincaillerie du sieur Laisney, à Bayeux, entendant du bruit dans la
boutique, tandis qu'il était à souper, vint y donner un coup-d'œil,
mais n'aperçut rien. Un instant après le même bruit l'appela de
nouveau, la chandelle venait d'être éteinte sur le comptoir et la mèche
fumait encore. Il regarda plus attentivement que la première fois, et
aperçut un jeune homme qui se tenait cache derrière le comptoir, il
l'arrêta aussitôt, c'était un nommé Auguste Deshayes, âgé de 18 ans,
se disant commis Voyageur, et qui menait une vie vagabonde. Cet
individu fut fouillé et l'on trouva sur lui 95 fr. qu'il venait de
prendre dans un tiroir. Il confessa de suite sa faute et a persisté
constamment dans ses aveux.
Il
a été condamné en 6 années de réclusion et aux peines accessoires.
(Le Pilote du Calvados)
Août
1831 -
Police correctionnelle.
- Une
femme Gervais, marchande de fruits à Bayeux, revenait de Caumont à
Balleroy, le 17 juillet, avec le nommé J. J. Pierre Onfroy, domestique,
elle portait à son bras un panier dans lequel était un sac contenant 17
francs. Elle s'arrêta pour vendre des noix à un individu qu'elle
rencontra sur la route, et pendant qu'elle était occupée à faire cette
vente, Onfroy, suivant sa déclaration, se serait emparé du sac d'argent
et aurait pris la fuite à travers la campagne.
Toujours
est-il que, deux jours après, au milieu de la foire de Tilly, elle saisit
Onfroy au collet, et le fit arrêter par la gendarmerie.
La
déposition de cette femme était la seule preuve invoquée contre Onfroy,
mais cette femme, deux fois condamnée a un emprisonnement pour vol, ne
pouvait inspirer une grande confiance. D'autre part aussi Onfroy
présentait les attestations les plus favorables à sa moralité.
il
a été déchargé de l'action. (Le Pilote du Calvados)
Novembre
1831 -
État des routes. -
On nous fait le
reproche d'être restés beaucoup au-dessous de la vérité lorsque nous
avons parlé du mauvais état des routes royales de notre département.
Presque partout, nous dit-on, la chaussée étant moins élevée que les
berges, les eaux y séjournent et pénètrent dans le sol, en sorte que
les roues
des voitures y enfoncent profondément et y tracent de larges ornières
(1).
L'administration
manquerait à son devoir si elle fermait plus longtemps les yeux sur un
mal que la saison des pluies va augmenter de jour en jour.
Avant
peu les voitures publiques vont être forcées de chercher des moyens de
communication entre Caen et Bayeux, à côté de la route royale. Si les
justes réclamations que nous faisons ici contre cet état de choses
restent sans effet, nous croirons de notre devoir de les porter au nom du
pays assez haut pour qu'enfin elles soient entendues, et dès a présent
nous provoquons les investigations du conseil général sur cet objet
important.
Nous
espérons fortement que cette assemblée, dont l'objet est de suivre tout
ce qui se rattache aux intérêts du département, saura découvrir la
cause du mal et travaillera à y faire apporter remède. Nous nous bornons
à constater le fait, c'est que bientôt nos routes seront impraticables.
Si c'est l'argent qui manque à l'administration des ponts et chaussées,
il entre dans les attributions du conseil général de réclamer les
sommes nécessaires, non plus pour le simple entretien, mais pour les
réparations à faire à nos grandes voieries, et sans doute il ne
négligera pas ces graves intérêts.
(1)
Depuis quelques temps notamment la grande route de Bayeux n'est plus
qu'une longue marre de boue, il suffit de voir arriver les malheureux
chevaux de poste qui parcourent cette direction pour connaître l'état de
la route, ces chevaux ont plutôt l'air d'avoir été traînés dans la
boue que d'avoir couru la poste. On nous assure qu'une partie de la route
de Bayeux à St-Lô est dans le même état, ainsi que celle de Caen à
Vire. (Le Pilote du Calvados)
Février
1832 -
Avis. -
La correspondance du roulage ordinaire et accéléré pour tous
pays, formée depuis longues années en cette ville par le sieur Delisle,
père et compagnie, et spécialement pour le transport des Beurres que MM.
les cultivateurs et marchands envoient directement en vente à Paris,
prend chaque jour un développement dont les envoyeurs doivent partager
les avantages.
En
conséquence, il a l'honneur de les prévenir qu'à dater du quatre
Février, présent mois, le prix du transport des Beurres est réduit à 5
francs pour 50 kilogrammes ( cent livres ).
Le
même établissement continue toujours à faire revenir à Bayeux le
produit des ventes, au moyen de mandats adressés directement par les
facteurs de Paris, à chaque envoyeur.
Les
rapports du sieur Delisle avec tous les roulages accélérés et son
exactitude, ont acquis à cet établissement une préférence,
d'autant plus assurée, qu'on répond de toutes pertes ou retards
occasionnés par les entrepreneurs ou par les voitures, Enfin, le même
établissement offre encore l'avantage de recevoir en transit ou en
entrepôt et de garder en magasin toutes
sortes de liquides, vins, cidres, esprits rectifiés, etc... etc...
(Affiche, annonces)
Juillet
1832 -
Cathédrale de Bayeux. -
L'origine
de la Cathédrale de Bayeux n'est pas postérieure aux temps de la
domination des Saxons. Il faut laisser aux écrivains ecclésiastiques le
plaisir de l'attribuer à S. Exupère on à S. Reguobert, sur la foi de
traditions populaires qui confondent les noms et les dates. Selon eux elle
aurait été détruite par
les Normands en 891, et rebâtie après la conversion de Rollon, leur
premier Duc, pour disparaître encore une fois dans l'incendie de 1046.
Hugues,
qui occupait alors le siège épiscopal, fit commencer une nouvelle
église qui fut terminée par Odon de Conteville, son successeur. La
dédicace s'en fit le 14 juillet 1077, par Jean, archevêque de Rouen, en
présence de Guillaume-le-Conquérant, frère d'Odon, de la Reine Mathilde
et d'une foule de personnages de la première distinction. La cérémonie
fut brillante comme la fortune de ce nouveau Charlemagne.
M.
Pluquet conjecture que ce fut à cette occasion qu'on exposa pour la
première fois la fameuse tapisserie de la Reine Mathilde, qu'on voit
aujourd'hui à l'Hôtel-de-Ville, et qui représente une partie des
événement de la conquête. Il était difficile de choisir une
circonstance plus solennelle, reste à savoir si cette tapisserie, sur
laquelle on a tant écrit, existait réellement à cette époque.
Quoiqu'il en soit, elle a servi à éclaircir plusieurs faits historiques,
et elle est précieuse pour la consécration des usages. On ne peut donc
attacher trop de prix à la conservation de cette toile fragile, qu'on
déroule aujourd’hui après sept siècles et demi, sur les ruines d'un
si grand nombre de monuments dont la solidité n'a pu assurer la durée.
(*)
Guillaume
contribua puissamment à la magnificence de la Cathédrale par le don de
la baronnie du Plessis Grimoult, qui comprenait d'immenses domaines. Odon
l'enrichit d'une couronne, ouvrage précieux et singulier qui occupait
toute la largeur de la nef. Les Protestants l'enlevèrent en 1562. (*)
On
croit que l'incendie de 1106 détruisit en partie cette édifice, ce qui
paraît certain, c'est que les arcades de la nef sont tout ce qui reste
des constructions du 11e siècle. « Échantillon magnifique,
dit M. Pluquet, de l'architecture de ce temps et des ornements employés.
Les siéges, les incendies, la foudre n'ont épargné que les parties
basses, tout le reste a été rétabli dans les 12e, 13e,
14e et 15e siècles, la tour de l'horloge l'a même
été dans le 18e
Le
niveau de l'emplacement où elle est assise s'est tellement élevé, qu'on
descend aujourd'hui dans la nef par six degrés, et qu'il en faut
descendre six autres pour parvenir aux bas côtés du chœur. Ses ruines même
auront contribué à exhausser le sol.
Il
est facile de reconnaître dans l'intérieur les travaux faits à la nef,
au clocher et aux ailes, depuis Philippe de Harcourt et Henri II, son
successeur, qui la rétablirent dans le douzième siècle.
L'architecture
de la nef, quoique fort belle, ne l'est pas à beaucoup près autant que
celle du chœur, dont rien n'égale l'élégante perfection. On remarque
dans cette dernière partie de l'église qui est entièrement séparée de
l'autre, de magnifiques stalles en chêne, sculptées dans le 16e
siècle par Jacques Lefèvre, menuisier de Caen.
Le
portail serait fort beau, s'il était moins écrasé. On y voyait les
statues de Saint-Christophe et de Guillaume-le-Conquérant, les
Protestants les ont abattues.
Deux
pyramides s'élèvent au-dessus de ce portail à la hauteur de 230 pieds.
Celle qui est au nord a été bâtie avec l'église, celle du sud est de
l'année 1424, on en refit une partie en 1746 pour réparer les dégâts
que le tonnerre y avait causes.
La
tour octogone qu'on voit sur le chœur, n'a que 224 pieds, elle se termine
par une lanterne pyramidale que supportent huit élégants piliers. La
construction de cette tour, qui renferme l'horloge et le carillon, date
des années 1714 et 1715. Elle en remplaça une autre brûlée par
accident en 1676, et qui avait été élevée deux siècles auparavant,
sous l'épiscopat
de Louis de Harcourt.
M.
Béziers, écrivain correct, auquel il n'a manqué que de la méthode,
donne, dans son Histoire sommaire de la ville de Bayeux, une ample et
curieuse description de cette cathédrale et des droits attachés à son
clergé. Entre plusieurs anecdotes singulières qu'il aime à raconter, on
remarque celle de la découverte de la crypte ou de la chapelle St-Manvieu,
placée sous le chœur et une partie du sanctuaire.
Cette
chapelle, que l'on croit antérieure aux constructions de Hugues et
d'Odon, était oubliée depuis des siècles, lorsqu'on la découvrit au
mois d'avril 1412, en creusant une fosse pour enterrer l'évêque Jehan de
Boissey. Elle est supportée par huit colonnes massives, surmontées de
chapiteaux grossiers. Une seule fenêtre l'éclaire au midi. Le souvenir
de cette découverte est conservé dans une inscription en vers, tracée
en caractères gothiques au-dessus de cette fenêtre. Les murs et les
colonnes de cette chapelle souterraine ont été peints à fresque dans le
15e siècle.
On
conserve dans le trésor de la cathédrale, la chasuble de S. Regnobert,
renfermée dans un coffret d'ivoire, garni de plaques d'argent doré,
ornées d'arabesques. La serrure est entourée d'une inscription en
caractères orientaux, qui renferme une pensée de morale religieuse, si
l'on s'en rapporte aux trois traductions qu'en ont faites, à un siècles
d'intervalle, M. Petits de la Croix et M. de Hammer, quoiqu'elles n'aient
guère entre elles que ce trait de ressemblance. M. J. Spencer Smith en a
donné la description dans une brochure fort curieuse, publiée à Caen en
1820. L'opinion la plus accréditée, quoiqu'elle ne repose que sur une
conjecture du jésuite Tournemine, est que cette cassette, trouvée dans
le camp des Sarrasins après la bataille de Tours, fut donnée à
l'Église, par Hermentrude, femme de Charles-le-Chauve. N'est-il pas plus
présumable qu'elle fut rapportée de la Terre Sainte à une époque
postérieure, lorsque la manie des croisades précipitait sur l'Orient
tant de peuples divers, à la suite de leurs princes et de leurs prélats
?
On
a transporte de l'abbaye de Mondaye dans la cathédrale, plusieurs
tableaux de Restout, qui ne sont pas sans mérite.
(
Annuaire du Calvados, par M. Boisard. )
(*) Le moine Raoul Tortaire, qui visita Bayeux vers la fin du 11e
siècle, en a laissé la description suivante :
Ferrea
sustentant argenti vincla coronam,
Altè
que durae sunt clave fixa sudis.
Tota
superficies auro vestita renidet,
Cinxit
turritis quam faber ædiculis,
Vix
geminus templi paries capit hanc , licet ampli,
Non
aliam tanti ponderis esse reor.
Voici
la traduction qu’on donne M. Pluquet :
«
Là des cercles de fer soutiennent une couronne d'argent fixée solidement
à la voûte. L'or brille sur toute sa surface, et un ouvrier habile l'a
ceinte d'une suite de petites tours élégantes. A peine, dans la vaste
étendue de sa double muraille, le temple peut-il contenir cet ornement,
qui n'a pas son pareil en pesanteur. »
( Journal de Falaise )
Mai
1833 - Découverte
de cadavre. - Le
1er
de ce mois, on a trouvé à Bayeux, dans l'abreuvoir d'un herbage situé
près du chemin vicinal qui conduit de cette ville à Longues, le cadavre
d'un enfant nouveau-né. L'autopsie et l'information font supposer que la
mort de cet enfant est le résultat d'un crime. (Mémorial du
Calvados)
Décembre
1839 - Les nominations. -
Pendant
le mois de décembre 1839 , Mgr. l'Évêque de Bayeux a nommé : MM.
Ménage , curé de Carel, canton de St-Pierre-sur-Dives ; Saffray,
curé de Campeaux, canton de Bény-Bocage ; Jamet, curé de Martigny ,
canton de Falaise, et Létournel, curé de La Roque , canton de Vassy. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1839 - Nouvelles locales.
- M.,
Le Carpentier, boulanger à Bayeux, vient d'offrir dernièrement une
preuve nouvelle du long séjour que les balles peuvent faire impunément
dans diverses parties du corps humain.
Il
avait reçu à la bataille de Léipsick (en 1813), une balle qui avait
pénétré au-dessous de l'œil droit. La plaie extérieure s'était
bientôt cicatrisée, et l'absence de la douleur fit croire
au blessé lui-même l'absence du projectile qui l'avait atteint.
Un
mal de gorge vient pourtant, par d'étranges symptômes, de trahir la
présence de la balle et de révéler son domicile. Elle vient d'être
extraite de la partie postérieure de la fosse nasale du côté gauche,
derrière le voile du palais , où elle était fixée par des adhérences
de la membrane muqueuse dans laquelle elle était enchatonnée. (Source :
L’Indicateur
de Bayeux)
Décembre
1839 - Nouvelles locales.
- Pendant
le mois de décembre 1839 , Mgr. l'Évêque de Bayeux a nommé : MM.
Ménage , curé de Carel, canton de St-Pierre-sur-Dives ; Saffray, curé
de Campeaux, canton de Bény-Bocage ; Jamet, curé de Martigny , canton de
Falaise, et Létournel, curé de La Roque , canton de Vassy. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1839 -
Nouvelles locale. -
Dans sa séance du 28 novembre, le conseil municipal de Bayeux
a voté 1 000 fr. pour la première partie de son contingent dans les
fonds nécessaires à la confection du Chemin de grande vicinalité de
Bayeux à la route départementale n° 7, de Caen à Saint-Lô.
La
demande de la reconstruction du port de Trubert a été rejetée.
Une
souscription pour les travaux de sondage qui vont s'exécuter afin de
rétablir le port de Port-en-Bessin, est ouverte à Bayeux. (Source : Le
Haro, National Normand )
Décembre
1839 -
M. Lecordier, directeur de renseignement primaire supérieur de
Bayeux donnera dans cette ville des leçons publiques sur le système
métrique des nouvelles mesures tous les dimanches à 11 heures du
matin.
Un
semblable cours est établi à Falaise et dans d'autres villes du
département. Il est à remarquer que Caen ne jouit pas de cet avantage.
(Source : Le Haro, National Normand)
Janvier
1840 - Le temps qu'il fait.
- La
température douce et modérée qui règne depuis l'entrée de l'hiver
donne lieu, dans notre pays, à des phénomènes de végétation
peut-être sans exemple dans nos annales d'horticulture.
On
voit à Salies, dans le château qui domine la ville, un pommier en pleine
floraison pour la troisième fois, durant le cours de l'année 1839. Ce
pommier, de médiocre taille mais vigoureux, a donné abondamment du fruit
des deux premières poussés, et, chose remarquable, les produits de cette
double sève sont encore, en ce moment suspendus à l'arbre. Chacun peut
voir et palper ces pommes, filles de la même année, quoique d'âges
divers, belles, fraîches, appétissantes, couronnées de fleurs et de
verdure, et contempler sur le méme arbre, au plein cœur de l'hiver,
comme sous les régions tropicales, la fleur, le bouton et le fruit.
Dans
le même local, un poirier voisin a donné, aussi en 1339, deux floraisons
très abondantes. Les premières gelées de décembre ont seules empêché
le fruit de nouer.
En
outre, le propriétaire peut offrir chaque jour des fraises en parfaite
maturité, cueillies aux pieds de ces arbustes. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1840 - Nouvelles locales.
- Mlle
Rachel a failli brûler le 31 décembre. A quatre heures du matin, le feu
s'est déclaré dans un des magasins de la maison Aubert, au 1er étage de
la galerie de Véro-Dodat, Mlle Rachel occupe le 2eme. Le danger était
d'autant plus grand, que les magasins de M. Aubert sont en ce moment
remplis d'albums et d'objets d'étrennes, qui présentaient à la flamme
un aliment facile. Par bonheur, ou s'est promptement rendu maître du feu,
et tout s'est réduit à une grande frayeur et à un plafond écroulé.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1840 -
Explication. -
Voici comment un
journal explique l'origine du proverbe : « Je m'en moque comme de
l'an quarante ».
« Dans
le siècle dernier , dit-il , aux plus belles années du règne de Louis
XV, les almanachs annoncèrent que l'an 1740 serait fatal, et verrait
éclore et s'accomplir de grands et terribles événements.
Le
roi, dont l'imagination se frappait aisément, conçut de graves craintes
au sujet de ces prophéties. Il s'en montra très affecté, et ce fut
alors que, pour dissiper les ennuis du monarque et lui rendre le courage
et la sécurité, les courtisans accablèrent l'oracle de leurs
plaisanteries et de leurs dédains. Les flatteurs de l'Oeil-de-Bœuf
inventèrent, en 1739, le proverbe : « Je m'en moque comme de l'an
quarante ».
Et
l'année quarante passa en effet sans avoir vu s'accomplir aucunes
sinistres prophéties qui l'avaient précédée. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1840 -
Nouvelle local. - Le
choix du bœuf gras a eu lieu ce matin devant un jury composé de quinze
membres, bouchers et herbagers. Quatorze ont donné leur voix à M.
Cornet, qui, cette année encore, a amené un bœuf d'une conformation
rare et d'un poids si élevé que personne ne se rappelle en avoir vu un
pareil.
C'est
encore M. Rolland, marchand boucher, rue du Faubourg-St-Honoré, qui s'en
est rendu acquéreur, ainsi que de cinq autres bœufs magnifiques,
engraissés par le même herbager.
M.
Laville, émule de M. Cornet et nourrisseur aussi dans le Calvados, avait
amené à ce marché trois bœufs d'une beauté remarquable. Ce n'est pas
la première fois que M. Laville rivalise dans l'éducation des bestiaux
avec M. Cornet, et si ce bœuf, d'une taille et d'une beauté
exceptionnelle eût été écarté du concours, M. Laville eût pu, avec
chance de succès, prétendre à la prime d'encouragement. Ces trois bœufs
ont été achetés par M. Maison, boucher, rue de Miromesnil.
Mention
honorable revient aussi à M. Desloges, qui avait plusieurs bœufs d'une
beauté remarquable. L'un d'eux a été acheté pour la promenade des
jours gras à Versailles. (Source
: L'Indicateur de Bayeux)
Avril
1840 -
Nouvelle local. -
Les personnes qui n'auraient pas encore fait l'essai du
Cafè-Chocolat, qui jouit ajuste titre du plus grand accueil, puisqu'il a
reçu la recommandation des membres du jury à l'exposition dernière,
doivent s'empresser de s'en procurer dans l'un des deux dépôts qui
existent en cette ville, savoir : celui de M. Châtel, directeur des
messageries Laffitte et Caillard , et l'autre chez Mme veuve Gost,
débitante de tabac, place St-Patrice.
Ce
Café précieux qui, comme l'on sait, est un composé de café des iles,
de cacao et de betteraves, est on ne peut plus salubre. Il suffirait de
dire qu'il a mérité les suffrages de M. Darcet, célèbre chimiste, pour
se dispenser d'entrer dans d'autres détails.
Cette
substance alimentaire, d'une qualité si supérieure à tous les autres
cafés pour ses effets hygiéniques ne se vend cependant que 80 centimes
le demi-kilogramme.
(Source : L'Indicateur de Bayeux)
Avril
1840 -
Nouvelle locale. -
Nous sommes heureux de pouvoir annoncer, d'après les
renseignements qui nous arrivent de différents côtés, que chaque jour
vient ajouter aux espérances que l'état de nos campagnes permet de
recevoir depuis trois semaines.
Les
blés sont magnifiques, la floraison des pommiers se fait favorablement.
Toutes les poires et les pommes précoces sont généralement assurées,
aussi la baisse dans le prix des blés et du cidre continue-t-elle en
s'affermissant. ( Source : Pilote du Calvados.)
Mai
1840 - Nouvelle
locale. -
Dimanche
31 mai, conformément à l'arrêté de M. le préfet, il a été procédé
à la nomination des conseillers municipaux au nombre de huit.
Ont
été élus MM. Lecointe, Belliard-de-l’Isle, Voisin, Senot, Lepetit,
Fortin, Jouet et Durand, les sept premiers étaient conseillers sortants.
Il
reste à élire deux membres du conseil de la 2° série, en remplacement
de démissionnaires, cette opération aura lieu dimanche 7 juin.
(Source : L'Indicateur de Bayeux)
Juin
1840 -
Agriculture.
-
La campagne continue à se
montrer sous le plus bel aspect. Les blés du canton de Caumont et de
quelques communes de celui de Balleroy, sont un peu clairs, mais dans les
autres parties de l'arrondissement, ils sont magnifiques.
Sous
peu de jours, les épis commenceront à paraître. Les avoines
printanières s'annoncent bien, et les orges, confiées à la terre depuis
peu de temps, lèvent passablement, malgré la sécheresse.
Depuis
quelques jours, les colzas sont entièrement défleuris, et la graine
paraît devoir être abondante, eu égard au nombre de plantes qui ont
survécu aux gelées de mars. Nous n'avons pas entendu dire que le puceron
ait attaqué cette plante.
Quant
aux pommiers, ils continuent à donner les plus belles espérances. Les
pommes précoces sont assurées presque partout. A côté d'un pommier
chargé de fruits naissants, on en admire plusieurs autres couverts de
fleurs magnifiques. Tout le monde s'accorde à dire et à espérer que la
récolte du cidre sera abondante.
Le
temps est toujours beau et sec. Les herbages et les prairies ont besoin
d'eau, mais les blés et les pommiers n'en réclament pas instamment. La
terre avait été tellement abreuvée par les grandes pluies de l'hiver,
que la sécheresse n'a guère eu d'influence qu'à la surface du sol et à
une profondeur peu considérable. Le peu d'eau qui est tombée dans le
courant de mai a maintenu les terres labourables dans un état tel que les
cultivateurs ne se plaignent pas qu'elles soient beaucoup trop sèches. (
Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Juin
1840 -
Nouvelle locale. -
Dans le courant du mois de février, des vols assez considérables
d'eau-de-vie et de vin furent commis au préjudice du sieur James,
propriétaire à Saint-Sulpice. Les soupçons se portèrent sur le nommé
Victor Lebreton, domestique de ce propriétaire. Les aveux qu'il fit en
dénonçant ses complices, amenèrent l'arrestation de son père,
Jean-Louis Lebreton, journalier à Magny, de Jean Marie, également
journalier dans la même commune, et d'un autre journalier de
St-Vigor-le-Grand, Pierre Guéret, qui, à la suite d'une perquisition
utilement faite à leur domicile, avouèrent les vols.
Déclarés
coupables avec circonstances atténuantes, ils ont été condamnés,
Jean-Louis Lebreton, à 5 ans de réclusion, sans exposition ; Victor
Lebreton et Marie, à 2 ans d'emprisonnement, et Guéret, à 15 mois de la
même peine.
A
l'égard du premier de ces individus, le verdict du jury a été rendu à
la majorité de défaveur, six contre six. ( Source : L’Indicateur
de Bayeux.)
Juillet
1840 -
Nouvelle locale. -
La malle-poste fait
maintenant le trajet de Paris à Cherbourg, en vingt-deux heures et demie.
La malle passe ordinairement dans notre ville vers 10 heures du matin,
mais aujourd'hui un accident survenu sur la route, vers Mantes, l'a
retardée et les dépêches ne nous sont parvenues que fort tard dans
l'après-midi. (
Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Juillet
1840 -
Nouvelle locale. -
Hier, 13
courant, un vol de 100 fr. a été commis au préjudice de M. Philippe,
fabricant de dentelles, rue de la Juridiction. Le voleur s'est introduit
dans le magasin de M. Philippe par la porte de la cour, pendant que
celui-ci était monté à sa chambre.
L'auteur
de ce crime n'est pas connu, mais la justice informe.
( Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Juillet
1840 -
Séance extraordinaire du conseil municipal
-
Le conseil municipal s'est
réuni le 18 de ce mois, pour statuer sur une proposition faite à la
ville par le lieutenant-général Oudinot, inspecteur général des
remontes relativement à l'établissement temporaire d'une succursale du
dépôt de remonte de la ville Caen.
On
demandait à la ville de faire disposer à cet effet le bâtiment de la
Charité. Le conseil municipal de Bayeux a sagement pensé que l'on ne
pouvait prendre l'obligation de faire les frais nécessaire à cet
établissement lorsque l'on avait pas la certitude de son institution
définitive.
Mais
nous croyons avoir la preuve que la ville de Bayeux, aidée de la bonne
volonté de M. l'inspectcur-général et appuyée par M. le député de
l'arrondissement obtiendrait facilement la création définitive d'une
succursale du dépôt de Caen, ainsi qu'il est arrivé pour la ville de
Falaise. Car il ne faut pas se le dissimuler notre position est
extrêmement favorable à une pareille institution, Bayeux est au rentre
d'un pays d'élèves, c'est dans son enceinte que se tient la principale
foire qui sert au recrutement des remontes. Nous espérons donc que
l'administration municipale ne restera pas inactive devant un pareil
espoir, et qu'elle fera tous ses efforts pour doter notre pays d'un
établissement si intéressant pour sa prospérité et le succès d'une
branche importante du commerce local. ( Source : L’Indicateur de
Bayeux.)
Juillet
1840 -
Nouvelle locale. -
M.
le vice-amiral Mackau est passé vendredi par Bayeux se rendant à
Cherbourg, où il va s'embarquer sur la frégate la
« Gloire », comme commandant en chef des forces maritimes de
la France dans la Plata , en remplacement de M. l'amiral Baudin ,
démissionnaire. (
Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Août
1840 -
Nouvelle locale. -
La police a arrêté le 28 juillet dernier, au moment du feu d'artifice
tiré sur la place du château, le nommé Saussage, condamné-libéré en
surveillance à Valognes, qui avait rompu son ban. Cet individu âgé
d'environ 36 ans, a déjà subi 21 ans de détention. ( Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Août
1840 -
Nouvelle locale. -
Françoise Poulain et Anne Duchemin, maraudeuses de profession, ont
été arrêtées par les agents de police dans la rue St-Martin, chargées
d'un ballot de pois verts qu'elle avaient volés dans une pièce
appartenant au sieur Le Moigne, chez lequel elle logeaient. ( Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Août
1840 -
Nouvelle locale. -
Samedi dernier, une voiture chargée d'un énorme bloc de carreau venant
des carrières d'Orival, était arrivée au détour de la rue Tardif,
lorsque le cheval du limon s'abattit.
Grâces
aux soins empressés d'un grand nombre de personnes et surtout au
sang-froid et aux efforts du nommé Auguste Le Brest, voiturier de notre
ville, doué d'une force herculéenne, il n'y a eu aucun accident a
déplorer. Le rare morceau de pierre qui ne pesait pas moins de 7 500 à 8
000 kil. a pu continuer sa roule pour Coutances. (
Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Août
1840 -
Nouvelle locale. -
C'est le 15 de ce mois qu'aux
termes de la loi du 21 avril 1821, les listes électorales rectifiées
seront affichées dans toutes les grandes communes du département. Nous
invitons tous les citoyens qui étaient inscrits sur ces listes à
vérifier si leurs noms n'ont ont pas été retranchés, afin de les y
faire rétablir de suite s'ils continuent à jouir de la capacité
électorale, nous invitons également, dans l'intérêt général, ceux
qui ont acquis cette capacité depuis le 30 septembre dernier, à réunir
les pièces propres à justifier de leur droit.
Les
conditions sont d'être Français, agé de 21 ans et de payer 200 fr. de
contributions directes.
La
gravité des circonstances actuelles fait aux citoyens un devoir plus
impérieux que jamais de se mettre à portée d'exercer leurs droits
politiques. (
Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Août
1840 -
Info local. -
Par arrêté du M. le
préfet en date du 13 juillet dernier, sept nouvelles fabriques de
chandelle établies en cette ville devront être supprimées dans les huit
mois qui suivent la notification de cet arrêté.
Voici
les noms des propriétaires de ces fabriques : MM. Jouas, Martin,
Thezard (Morin), Du Bourguais, Piel-Desruisseaux, Marest et la dame veuve
Desmares. (Source : L’indicateur
de Bayeux)
Août
1840 - Info local. -
L a police a arrêt é le 28 juillet dernier, au moment du feu
d'artifice tire sur la place du château, le nommé Saussage, condamné -
libéré en surveillance à Valognes, qui avait rompu son ban. Cet
individu âgé d'environ 36 ans, a déjà subi 21 ans de détention.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Septembre
1840 -
Nouvelles locales.
-
Les
scènes de tumulte et de désordre qui, la semaine dernière, avaient
troublé notre ville et avaient jeté pendant plusieurs jours
l'inquiétude et l'agitation parmi les habitants, ont heureusement
cessé, ainsi que les bons citoyens aient eu à déplorer des résultats
graves.
L'attitude
des autorités, le zèle et l'empressement de la garde nationale avaient
suffi d'ailleurs pour déconcerter ceux des perturbateurs qui auraient
été tentés de renouveler les fâcheuses manifestations des jours
précédents. Aussi, quelques groupes épars et sans direction se sont-ils
montrés, isolés et silencieux, pendant deux ou trois soirs, sur la place
du Château, et encore, a-t-il suffi pour les dissiper de la présence des
gendarmes à cheval, réunis sous les ordres de leur brave commandant, le
lieutenant Dumetz. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Septembre
1840 -
Nouvelles locales.
-
Le
général Rapatel à terminé l'inspection du 55e par une revue
d'honneur.
Le
55e va recevoir 900 jeunes soldats. Les compagnies réparties
entre le Mont-St-Michel et Granville doivent venir prendre garnison à
Bayeux et celles qui se trouvent détachées
à Évreux sont attendues prochainement à Falaise, et l'on prépare
déjà le logement. Lisieux va également recevoir plusieurs compagnies.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Octobre
1840 -
Nouvelles Locales. - Hier lundi, sur les deux heures après midi, un
accident qui pouvait avoir des suites plus graves, est arrivé dans la rue
Saint-Jean de notre ville.
Un
cabriolet appartenant à M. Fanel, carrossier, stationnait devant sa
maison, lorsque le cheval, qui n'était pas encore bridé, partit au
galop, entraînant de toute sa vitesse le cabriolet dans lequel se
trouvaient deux enfants incapables de maîtriser le fougueux animal.
Parvenu
à la descente du pont, aux cris d'effroi que poussaient ces enfants, le
sieur Lajéhannière, boucher, voyant le danger qu'ils couraient, crut
pouvoir arrêter le cheval, mais au moment où il s'avançait pour
exécuter son généreux dessein, il fut atteint et renversé violemment
sur le pavé, et une des roues lui passa sur le corps.
De
prompts secours lui furent donnés, il fut relevé tout ensanglanté.
Heureusement pourtant, son état, malgré les fortes contusions qu'il a
reçues à la tête, n'offre rien d'inquiétant. (Source : L’indicateur
de Bayeux)
Octobre
1840 -
Nouvelles Locales. -
Jeudi soir, le feu s'est
communiqué par une chaufferette aux vêtements d'une dame Hardy-Grammont
, demeurant rue Saint-Loup.
Malgré
les prompt secours qui lui ont été prodigués sur le moment, cette dame
a succombé au bout de douze heures d'horribles souffrances, aux suites de
ce déplorable accident. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Octobre
1840 -
Nouvelles Locales. -
Nous apprenons que notre
administration municipale se rendant à un vœu généralement exprimé
depuis longtemps, vient enfin d'apporter un remède aux graves désordres
qui affligeaient notre ville, sous le rapport de la morale publique et de
la police de nos rues, en rendant un règlement sur cet important sujet.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Octobre
1840 -
Nouvelles Locales. -
Une industrie, qui comme
beaucoup d'autres du même genre, vient d'avoir la prison pour dernier
terme, s'exerçait depuis quelques jours dans notre ville.
Un
grand nombre d'acrostiches poétiques étaient distribués à domicile
chez plusieurs honorables citoyens, dont certains déjà, par la louange
alléchés ( lesdits acrostiches contenant la nomenclature de toutes leurs
vertus ) avaient délié les cordons de leur bourse en faveur du poète
anonyme et vagabond.
M.
le commissaire de police qui par état, sinon par goût est peu sensible
aux accents de la lyre de ces sortes d'amphions nomades, s'est mis à la
piste de celui-ci et l'a arrêté hier
dans la rue Franche, au moment où il, déposait à la porte de M. le
maire une de ses nombreuses missives. Conduit comme vagabond à la maison
d'arrêt de notre ville, il a été trouvé nanti de notes et papiers
contenant de nombreux renseignements sur les personnes dont il se
proposait sans doute d'exploiter le goût littéraire.
Cet
individu repris de justice, est un sieur Bordet, actuellement en
surveillance à Caen, si l'on en croit ses déclarations, il a dû occuper
dans cette ville une certaine position sociale, dont une conduite
aventureuse et déréglée paraît l'avoir fait déchoir depuis longtemps.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Novembre
1840 -
Nouvelles Locales. - Une mesure utile pour notre ville vient d'être
adoptée par l'administration supérieure des postes.
Par
décision du premier octobre dernier, une boîte supplémentaire vient
d'être établie a Bayeux. Cette boîte sera placée au coin de la rue
Laitière et facilitera ainsi pour une grande partie des habitants la
remise à la poste de leurs correspondances.
Nous
devons à M. de Crauzat des remerciements pour le soin qu'il a mis à
provoquer cette amélioration.
(Source
: L’indicateur de Bayeux)
Novembre
1840 -
Nouvelles Locales. - Nous avons commis dans notre dernier numéro une erreur
que nous nous empressons de rectifier. Ce n'est pas, comme nous l'avions
annoncé, au coin de la rue Laitière que se trouve placée la nouvelle
boîte aux lettres, mais bien à l'encoignure de la rue de la Poterie,
vers la place au Bois.
On
nous apprend aussi que cette boîte a été créée sur la demande du
conseil municipal, faite d'après une proposition de M. le maire dans la
séance du 4 février 1840. Nos concitoyens, et surtout ceux qui habitent
le quartier de St-Loup, sauront gré à l'administration municipale
d'avoir provoqué une mesure de celte utilité. (Source : L’indicateur
de Bayeux)
Novembre
1840 - Nouvelles Locales.
- Beaucoup de chevaux ont été amenés à notre foire et beaucoup
d'acheteurs se sont présentés, aussi, les juments surtout, ont-elles
été très recherchées, la vente était facile et les nombreux achats
faits par la remonte ont fait tenir les chevaux à un prix très
avantageux pour les vendeurs. Les poulains (et il y en avait beaucoup et
de bons) ont été peu demandés, ce qu'il faut attribuer, sans doute , à
la rareté des fourrages.
Jl
faut dire que notre foire Toussaint a présenté cette année de bons
résultats pour les éleveurs et cultivateurs de notre pays. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Novembre
1840 - Nouvelles Locales.
- Pendant
plusieurs soirs un feu brillant a été aperçu dans la tour du l'horloge
de la Cathédrale et a donné lieu à diverses conjectures.
Nous
apprenons qu'une lanterne à verre dépoli a été placée là par les
soins des deux infatigables citoyens, qui s'occupent des travaux à faire
à Port-en-Bessin, pour observer la
distance à laquelle cette espèce de phare peut être vu et déterminer
la hauteur d'eau. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Novembre
1840 - Nouvelles Locales.
- La récolte des pommes se fait dans notre pays avec activité, et sur
beaucoup de points elle est très avancée, on profite partout des
derniers beaux jours pour ramasser les pommes, et la plus grande partie
des fruits tombés et des pommes précoces ont été mises au pressoir.
A
mesure que la saison a avancé, on a reconnu que la quantité de pomme s’était
plus considérable qu'on ne l'avait supposé d'abord, pendant plus d'un
mois, à la suite de la floraison, on avait même cru la récolte
manquée.
Le
cidre sera donc abondant cette année, car la Bretagne a été aussi
favorisée que la Normandie, et on s'accorde à dire que le cidre sera
d'une qualité supérieure. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Novembre
1840 -
Nouvelles Locales. -
Le nommé Prosper Lafosse, ouvrier chez M. Viel, armurier, rentrant
chez lui, il y a dix à douze jours, dans un état complet d'ivresse fit
une chute, par suite de laquelle il vient de mourir à l'Hôtel-Dieu, sans
avoir repris connaissance.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Décembre
1840 -
Le feu. - Deux feux de cheminée promptement éteints ont éclaté la
semaine dernière dans deux maisons de la rue St-Loup. Ces sinistres, qui
se renouvellent souvent dans la saison où nous sommes, doivent
être pour la population un utile avertissement de prudence et de
précaution, les désastres qui pourraient en résulter seraient d'autant
plus grands, que les secours sont plus difficiles à porter dans les
circonstances où nous nous trouvons. (Source : L’indicateur de
Bayeux)
Décembre
1840 -
Nouvelles locales. - Dan s la nuit de samedi à dimanche le nommé Boissel
(Thomas), Agés de 55 ans et demeurant rue St-Vigoret, a été trouvé
mort dans son lit auprès de sa femme, sans que celle-ci se fût aperçue
de ce fâcheux événement. Il est résulté de l'enquête faite dimanche
sur les lieux, par M. le commissaire de police assisté d'un médecin
requis par lui, que cet individu a été frappé d'une attaque
d'apoplexie, dont la violence a immédiatement déterminé la mort.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Décembre
1840 -
Nouvelles locales. - Par suite d'un procès-verbal de flagrant délit,
dressé par M. le commissaire de police le 1er septembre
dernier, contre la femme Dupont, demeurant rue des Bouchers, le tribunal
de police correctionnelle, dans son audience du 22 courant, a condamné
cette femme en trois années d'emprisonnement et mille francs d'amende,
pour délit d'excitation à la débauche envers des mineurs. Nous devons
des félicitations à M. Onfroy, pour l'active sollicitude qu'il déploie
dans la surveillance
de ces sortes de maisons. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Décembre
1840 -
Nouvelles locales. - Une couche épaisse de neige et de glace couvre
toujours la terre. La circulation est devenue si difficile que, quoique
sur les voitures publiques le nombre des chevaux soit doublé, il n'y a
plus d'heures fixes pour l'arrivée des courriers et des diligences. La
malle-poste de Paris, qui arrive ordinairement dans notre ville , vers
onze heures du matin, continue à ne nous parvenir que le soir vers neuf
à dix heures.
Le
retard pour le courrier de Cherbourg est encore plus considérable, la
route se trouvant sur plusieurs points, entre Valognes et
Sainte-Mère-Eglise, couverte, dit-on, de deux mètres de neige.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Décembre
1840 -
Nouvelles locales. - Aujourd'hui la température s'est adoucie d'une
manière sensible, et tout annonce un prochain dégel. Il serait bon que
l'administration municipale prît de promptes mesures pour l'enlèvement
immédiat des neiges glacées qui encombrent les rues de la ville,
plusieurs accidents sont déjà arrivés, et ces jours derniers, notamment
une femme de la rue Neuve, s'est fracturé la jambe, par suite d'une chute
sur la glace. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Décembre
1840 -
Nouvelles nationales. - L'importante question du travail des enfants dans les
manufactures, usines et ateliers, préoccupe tous les hommes dévoués au
bien-être des populations et aux progrès moraux de la société.
La
chambre de s députés discute en ce moment cet important projet de loi,
dont nous ferons connaître les principales dispositions, quand elle
paraîtra au bulletin des lois.
(Source : L’indicateur de Bayeux) |