5 Novembre 2022

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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BAYEUX 

Canton de Bayeux

Les habitants de la commune sont des Bajocasses ou Bayeusains, Bayeusaines

Janvier 1841   -   Portrait démographique de Bayeux.  -   Nous donnons, d'après un relevé des registres de l'état civil, l'état exact et détaillé du mouvement de la population de Bayeux, pendant l'année 1840 :

Naissances. — Enfants légitimes : garçons 73 ; filles 78. — Enfants naturels : garçons 4 ; filles 13. — Total des naissances 168.

Décès. — Habitants de la ville : hommes 95 ; femmes 140.    Étrangers à la ville : hommes 9 ; femmes 2.    Morts accidentelles : hommes 3 ; femmes 1.     Total des décès 250.    Différence en plus des décès sur les naissances 82.

Mariages.    72.    Enfants morts-nés 8. La totalité des actes reçus, pendant ladite armée, au bureau de l'état civil est de 498.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1841   -   Nouvelles locales.  -   Pendant la saison rigoureuse qui vient de se passer, une utile et confortable amélioration a été introduite dans l'une des diligences publiques de Caen à Bayeux.

L'administration de l'entreprise Etienne et Comp, a introduit dans chacune de ses voitures un appareil de nouvelle invention qui, par le moyen de conduits chauffés à l'eau bouillante, répand dans toutes les parties de la voiture une douce et salutaire chaleur.

Nous avons pu juger par nous même de l'avantage de ce nouveau système, dont l'emploi sera continué par cette entreprise, pendant toute la durée de l'hiver. Nous ne doutons pas que tous les voyageurs n'apprécient, comme nous, l'utilité de cette innovation. .  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1841   -   Nouvelles locales.  -   Voici quelles sont l'étendue et les divisions territoriales du Calvados :

Ce département présente une superficie de 556 093 hectares, divisés ainsi qu'il suit entre les 6 arrondissements : Bayeux, 94 912 ; Caen, 113 564 ; Falaise, 87 047 ; Lisieux, 90 127 ; Pont-l'Évêque, 74 806 ; Vire, 95 637.

Division physique et agricole.    Terres labourables: 316 523 hectares 40 ares ; prés, 123 058 h. 95 a. ; vignes, 6 a. ; bois, 39 794 h. 93 a. ; vergers, pépinières et jachères, 40 325 h. 7 a. ; oseraies, aulnaies, saussaies, 29 h. 67 a. ; étangs, abreuvoirs, mares, canaux d'irrigation, 304 h. 65 a. ; landes, pâtis, bruyères, 13 113 h. 65 a. ; cultures diverses, 98 h. 15 a.

Superficie des propriétés bâties : 3 587 h. 68 a.

Total de la contenance imposable : 535 836 h. 21 a. Routes, chemins, places publiques, rues, etc… : 13 890 h. 84 a. Rivières, lacs, ruisseaux; 2 175 h. 8 a. ; forêts, domaines non productifs : 2 794 h. 72 a. ; cimetières, églises, presbytères, bâtiments publics : 317 h. 5 a. Total de la contenance non imposable : 19,257 h. 69 a.

Nombre des propriétés bâties, imposables : Maisons et autres bâtiments consacrés à l'habitation : 127 003 ; moulins à vent et à eau, 988 ; forges et fourneaux, 152 ; fabriques, manufactures et autres usines, 144. Total : 128 287. Nombre total des propriétaires, 167 605 ; nombre des parcelles : 1 142 252. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1841   -   Nouvelles locales.  -   Il a été constaté que la population militaire de la classe de 1839, dans le Calvados, se composant de 4 025 individus, en comprenait 327 sachant lire seulement, et 2 671 sachant lire et écrire. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Février 1841   -   Nouvelles locales.  -    Vingt-six boulangers de notre ville sont cités à comparaître à l'audience de police de vendredi prochain, pour « défaut d'approvisionnements suffisants ». Nous rendrons compte, de cette affaire qui se rattache a l'importante question des subsistances et qui sous ce rapport devra appeler l'attention de l'autorité sur un abus fréquent et dangereux dans ses conséquences. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Février 1841   -   Nouvelles locales.  -   Par une ordonnance royale en date du 31 janvier dernier, M. Niobey aîné a été nommé notaire à Bayeux, en remplacement de Me  Pfistre-Duvant, démissionnaire.

— Dimanche dernier, la première compagnie de Carabiniers de notre garde nationale, capitaine Hébert, a pris le service des incendies pour le mois de février et a passé la revue de piquet commandée à cet effet.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Février 1841   -   Nouvelles du Département.  -  Un arrêté de M. le recteur de l'académie en date du 28 janvier porte les dispositions suivantes :

Les commissions d'instruction primaire des départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne, ouvriront leur première session ordinaire de 1841, à Caen , à St-Lo et à Alençon, le mardi 2 mars prochain.

Instituteurs.     Les individus , âgés de 18 ans accomplis, et domiciliés dans le département, qui désirent obtenir le brevet de capacité nécessaire pour exercer les fonctions d'instituteur primaire, devront s'inscrire, avant le mardi 2 mars prochain, chez M. l'inspecteur de l'instruction primaire, secrétaire de la commission. Il n'ont à produire que leur extrait de  naissance en forme, et un certificat du maire de  leur commune qui constate la résidence.

Les candidats seront appelés à subir l'examen dans leur ordre d'inscription. Ils devront, à cet effet, se trouver à la séance d'ouverture, dont le lieu et l'heure leur seront indiqués par le secrétaire.

D'après le résultat de l'examen, les candidats, qui en auront été jugés dignes , obtiendront le brevet de capacité correspondant à leur degré d'instruction. Institutrices.    Les aspirantes au brevet de capacité d'institutrices, âgées de vingt ans accomplis, et domiciliées dans le département, devront s'inscrire, avant le vendredi 5 mars prochain, chez M. l'inspecteur primaire.

Chaque aspirante sera tenue de présenter,    son acte de naissance ; si elle est mariée, l'acte de la célébration de son mariage ; si elle est veuve, l'acte de décès de son mari ; un certificat de bonne vie et mœurs délivré, sur l'attestation de trois conseillers municipaux, par le maire de la commune ou de chacune des communes où elle aura résidé depuis trois ans.

A partir du 5 mars prochain inclusivement, les aspirantes seront appelées à subir l'examen dans leur, ordre d'inscription. A cet effet, elles devront se trouver à la séance d'ouverture, dont le lieu et l'heure leur seront indiqués par le secrétaire.

D'après le résultat de l'examen, les aspirantes, qui en auront été jugées dignes , obtiendront un certificat d'aptitude correspondant à leur degré d'instruction, et en échange duquel, sur leur demande, il leur sera délivré un brevet par le recteur de l'académie.   (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Février 1841   -   Nouvelles locales.  -   Cette année, notre ville a eu aussi son bœuf gras et la semaine dernière les habitants ont été frappés du spectacle assez rare chez nous d'un magnifique bœuf parcourant majestueusement nos rues, tout couvert de bandelettes, de rubans et de fleurs.

C bel animal qui a été conduit, selon l'usage, chez toutes les autorités de la ville, par son propriétaire, M. Pierre Seigle, boucher à Bayeux, était sorti des herbages de M. Jacques Dubosq, maire de la commune d'Étreham.

Ce bœuf qui était, au dire des connaisseurs, le plus beau qui ait jamais été produit dans notre ville, pesait 743 kil. On ne peut, au point de vue de l'industrie agricole de notre arrondissement, qu'applaudir à l'heureuse idée de M. Seigle, d'avoir exposé aux regards du public un aussi beau produit de notre race bovine, obtenu par un cultivateur de notre pays.

(Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   Nouvelles locales.  -   On avait vu passer il y a plusieurs jours sur tout le littoral, de nombreuses volées de gibier sauvage qui retournaient vers les contrées septentrionales qu'elles habitent, et d'où les froids rigoureux les éloignent tous les ans : Il était facile d'augurer de ce fait que les mauvais jours de l'hiver étaient passés.

Aussi depuis bientôt quinze jours le plus beau temps est-il venu nous dédommager des rigueurs de la mauvaise saison que nous avons traversée. L'aspect de la campagne a déjà complètement changé : partout les blés s'annoncent bien et les pommiers sont chargés d'autant de boutons que l'année dernière. Les herbages sont magnifiques et les herbes vont bientôt venir en aide à la rareté des fourrages secs. La plupart des colzas, grâce aux neiges qui les couvraient, ont été garantis des derniers froids : partout la plante présente une assez belle apparence.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   Nouvelles locales.  -   La semaine dernière une scène déplorable et qui avait soulevé l'indignation de toutes les personnes présentes, s'était passée dans la rue St-Jean. Un nommé Le Moine insultait grossièrement de la menace et du geste un réfugié Espagnol tout-à-fait inoffensif, et ce n'est sans doute que grâce à la patience et à la prudence de ce dernier, que cette scène n'a pas été suivie de résultats plus graves.

Arrêté pour ce fait, le sieur Le Moine aura à répondre devant la justice de sa blâmable conduite. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   Nouvelles locales.  -   Nous citions dans notre dernier numéro plusieurs faits d'opérations de strabisme qui avaient eu lieu à Caen. Deux autres opérations de ce genre viennent d'être pratiquées avec succès par M. Coblentz, aide-major au 55e, sur deux personnes de notre ville : L'une d'elles surtout louchait considérablement et nous pouvons affirmer qu'aujourd'hui elle n'est plus reconnaissable. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   La Poste.  -   A partir de dimanche dernier 14 mars les facteurs ruraux attachés aux bureaux de Bayeux, Ryes, Creully et St-Léger ne seront expédiés qu'après l'arrivée du courrier de Paris. Les lettres de ces bureaux seront distribuées le même jour dans toutes les communes qui en dépendent. Ce service se continuera jusqu'au 1er octobre. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   Nouvelles locales.  -   Nous citions dans notre dernier numéro plusieurs faits d'opérations de strabisme qui avaient eu lieu à Caen. Deux autres opérations de ce genre viennent d'être pratiquées avec succès par M. Coblentz, aide-major au 55e, sur deux personnes de notre ville : L'une d'elles surtout louchait considérablement et nous pouvons affirmer qu'aujourd'hui elle n'est plus reconnaissable. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   Le 55e.  -   Par suite d'un ordre supérieur transmis à Bayeux, il y a plusieurs jours, une partie de la troupe qui tient garnison dans notre ville, va nous quitter pour prendre séjour à Caen. 

Demain mercredi, trois compagnies du 55e, sur les cinq qui nous avaient été octroyées, partent pour cette dernière ville, et les deux qui nous restent ne tarderont pas sans doute à recevoir la même destination. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   A propos des  abeilles  -   M. le préfet du Calvados vient d'adresser à MM. les maires du département, une circulaire pour leur demander qu'ils lui fassent connaître : 

1° le nombre de ruches exploitées dans le département. 

2° la quantité de miel qu'elles donnent annuellement.

  celle de la cire. 

4° le prix moyen de chacun de ces produits. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   Nouvelles locales.  -   II paraît qu'un des jeunes docteurs de notre ville se propose à l'exemple de MM. Thibout de la Fresnaye et Coblentz, de se livrer dans notre pays aux opérations de strabisme et qu'il fait venir à cet effet tous les instruments nécessaires. 

— M. le docteur Dusseuil, chirurgien du bataillon du 55e de ligne, en garnison à Bayeux, et M. le docteur Demagny, viennent de pratiquer dans notre ville une opération du strabisme, avec un plein succès. 

Un soldat du 55e opéré samedi dernier à l'Hôlel-Dieu et qui louchait horriblement, a maintenant les yeux parfaitement droits. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Avril 1841   -   Nouvelles locales.  -   Nous apprenons que M. le docteur Demagny vient de se livrer, dans notre pays, à de nouvelles opérations de strabisme (yeux louches), qui toutes ont complètement réussi. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1841   -   Les accidents.  -  La presse n'a que trop souvent l'occasion d'enregistrer les nombreux accidents qui sont dus à la négligence des voituriers et dont ils sont parfois, eux-mêmes, les victimes imprudentes, soit en abandonnant leurs chevaux sans direction, suit en les conduisant du haut de leurs charrettes, position dans laquelle ils sont souvent  surpris par le sommeil.  A l'audience dernière du tribunal de simple police des condamnations ont été prononcées contre plusieurs voituriers coupables de contraventions de ce genre, d'autres sont encore cités pour le même fait à l'audience de vendredi prochain. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1841   -   Assises du Calvados.  -   Le 5 février dernier, pendant que les époux Bouteiller, passementiers à Bayeux, étaient en voyage, un individu avait tenté de s'introduire, à l'aide d'effraction dans leur domicile, lorsque l'arrivée d'une personne le mit en fuite. La police arrêta pour ce fait Jean-Pierre Poupion, journalier, qui avait été déjà condamné comme escroc, et une nouvelle condamnation à 6 années de réclusion avec exposition, lui a été infligée.

— Une dentellière de Balleroy, Florence Élie, coupable d'un vol de divers effets, commis au préjudice d'une fille Gautier, subira 2 années d'emprisonnement. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1841   -   Nouvelles locales.  -   Les personnes studieuses qui fréquentaient habituellement notre bibliothèque, apprendront avec plaisir que cet utile établissement va bientôt se trouver remis au libre usage du public.

Les travaux pour la partie consacrée aux livres, la galerie du premier étage sont en voie d'être promptement achevés : l'escalier, le parquet sont placés et il ne reste plus à prendre que quelques dispositions intérieures d'appropriation et d'embellissements, et l'on doit espérer que sous peu de temps elle sera rendue à sa destination.

Quant à la partie de l'établissement destinée à recevoir la « Tapisserie de la Reine Mathilde », l'adjudication des travaux aura lieu samedi devant M. le Maire, et leur mise a exécution immédiate amènera le complément d'une institution publique dont s'honorera notre ville. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1841   -   Nouvelles locales.  -  La police ayant souvent, dans notre ville, à réprimer des abus nombreux et relatifs à la vente du poisson, nous croyons utile de rappeler qu'il est défendu de pêcher, vendre, colporter ou débiter des poissons qui n'auraient pas au moins entre l'œil et la naissance de la nageoire de la queue, savoir : le saumon, 210 millimétrés ; l'anguille, 273 millimètres ; la tanche, la truite, la perche, le dard, le gardon, 164 millimètres ; les carpes, brèmes, barbeaux et meuniers, 190 millimètres.

— A la dernière audience du tribunal de simple police, de nouvelles condamnations ont été prononcées contre plusieurs voituriers pour nouvelles contraventions aux ordonnances de  police. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1841   -   Destruction des chenilles.  -  Faire dissoudre un demi kilogramme de savon noir dans dix litres d'eau. Avec un petit balai de feuillages arrosez bien les chenilles lorsqu'elles sont amoncelés. Si ce sont des chenilles vertes arpenteuses qui ne se réunissent point, il faut asperger l'arbre tout entier.

Ce remède, indiqué par les journaux, est infaillible. Toutes les chenilles mouillées par cette eau de savon périssent. Seulement, comme il n'est pas possible de les atteindre toutes une première fois, il faut renouveler une seconde fois l'opération.. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1841   -   Nouvelles locales.  -  Dans toutes nos campagnes la récolte des foins est en pleine activité. Les luzernes et les foins dits de petite graine sont déjà en partie montés en tas. Tous ces fourrages sont de bonne qualité, et si le temps est favorable à la récolte, cette année dédommagera amplement les cultivateurs des embarras que leur a donnés la pénurie de l'année dernière. Les blés présentent toujours la plus riche apparence. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1841   -   Nouvelles locales.  -  Dimanche dernier un grand nombre de reposoirs s'élevaient dans plusieurs quartiers de la ville en l'honneur des processions des paroisses qui devaient avoir lieu dans l'après-midi, quand le mauvais temps est venu interrompre et rendre inutiles tous ces préparatifs de fête.

Les processions n'ont point eu lieu, la pluie n'ayant pas cessé de tomber pendant toute la soirée. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1841   -   Nouvelles locales.  -  Le bureau de la poste aux lettres est transféré aujourd'hui rue St-Malo, maison de M. Hotin, sculpteur. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1841   -   Avis aux promeneurs.   -   A partir de jeudi prochain 1er juillet, M. Morel, aubergiste près de la halle aux grains à Bayeux commencera un service régulier entre Bayeux et Arromanches.

Ses voitures partiront de Bayeux tous les matins de 8 à 9 heures, et de 11 heures à midi, et d'Arromanches à 10 heures du matin et le soir.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -    Quoiqu'on n'ait pas ou encore à s'apercevoir dans notre pays des grandes chaleurs de l'été, on nous signale de divers points de notre arrondissement, plusieurs cas d'hydrophobie qui doivent appeler la sérieuse attention des autorités locales et de la police sur les chiens vagabonds.

Nous ajouterons que de leur côté, les propriétaires de ces chiens doivent veiller avec soin à ce que ces animaux soient constamment contenus et muselés de la bonne exécution des règlements, de la part des agents de la police comme des habitants, naîtra pour tous une utile garantie contre de déplorables accidents.  (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -   Aux dernières audiences de simple police un très grand nombre de condamnations ont été prononcées contre les propriétaires de chiens qui, contrairement aux règlements et au mépris des mesures de précaution que les accidents signalés depuis quelques temps auraient dû leur commander, laissant vaquer ces animaux par la ville. De nombreuses citations sont encore données chaque jour pour cette contravention, et l'autorité municipale agira prudemment, si ces mesures sont insuffisantes en faisant mettre en fourrière et abattre tous les chiens errants qui ne seront pas réclamés dans un court délai.

Dans toutes les grandes villes la police procède ainsi, et souvent même plus rigoureusement encore. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -   Session des conseils d'arrondissement et de département.

Par ordonnance royale du 26 juin, les conseils d'arrondissement se réuniront le lundi 19 juillet prochain pour la première partie de leur session qui ne pourra durer plus de dix jours. La session des conseils généraux pour la présente année s'ouvrira le lundi 23 août et sera close le 6 septembre dans tous les départements du royaume. La seconde partie des conseils d'arrondissement commencera le 13 septembre et se terminera le 17 du même mois. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -   Par décision du ministre de la guerre, en date du 4 juin, les jeunes soldats de la classe de 1834 qui se trouvent présentement en semestre, sont maintenus dans la position de congé jusqu'au 31 décembre prochain, époque où ils auront droit à leur libération. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -   A l'audience de la cour du mardi 1er juillet, M. Dupont-Longrais, président de la 1er chambre, a procédé au tirage du jury pour la 3e Session de la cour d'assises du Calvados. Les noms suivants sont sortis de l'urne pour notre arrondissement : MM. Delamare, propriétaire à Bayeux ; Larcher, notaire à Bayeux ; Dary , maire à  Caumont ; Tardif, propriétaire à Bayeux ; Fouques, cultivateur à Littry. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -   Dimanche la première communion a eu lieu dans les deux paroisses de Notre-Dame et de St-Patrice.

Hier lundi, Mgr. l'évêque a donné la confirmation dans l'église cathédrale.

— Nous apprenons que M. Lanet de Limencey, le nouveau sous-préfet de notre arrondissement, est arrivé dimanche soir dans notre ville. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   Nouvelles Nationales.   -  Le dimanche 4 de ce mois, dans la nuit, à la suite d'orages qui ont éclaté sur un grand nombre de points de la France.

Plusieurs secousses de tremblement de terre ont été ressenties, à Paris, à Orléans et dans plusieurs autres villes on a éprouvé les mêmes commotions.  (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -   Jeudi soir, une patrouille de la garde nationale a arrêté le nommé Lamare, aubergiste au « Grand Turc », pour tapage et guet-à-pens nocturnes.

Cet individu renommé dans notre ville pour ses actes de violence et de brutalité, a été mis à la disposition de M. le procureur du roi qui l'a fait écrouer à la maison d'arrêt, ainsi qu'un sieur Lubin qui l'accompagnait dans son expédition.  (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -   On se plaint généralement depuis quelques jours du manque presque absolu d'éclairage, à l'endroit de rue St-Malo, où le pavage est en voie de réparation. Il y a bien un poteau et une lanterne, mais nous avons pu constater, par nous-mêmes et plusieurs fois, que vers onze heures ou minuit la lumière est éteinte.

L'encombrement causé par les matériaux rend ce passage dangereux pour les voitures et les piétons, et la semaine dernière un médecin de notre ville a failli, vers deux heures du matin, se blesser grièvement au détour de la rue St-Nicolas.

Nous appelons sur cette négligence l'attention de la police et de l'entrepreneur des travaux .

Nous devons ajouter que hier soir, lundi, à dix heures et demie, l'obscurité la plus complète régnait devant les magasins de M. Tostain, à l'endroit où l'on pave en ce moment et qu'il fallait les plus grandes précautions pour éviter une chute au milieu des matériaux, des crevasses et des trous qui rendent ce lieu dangereux la nuit.

En vérité MM. les agents de police qui se montrent si prestes et si diligents a verbaliser contre les habitants qui n'éclairent pas leur bois, placé souvent le long des maisons et sans grand inconvénient pour la libre circulation, devraient prendre un peu souci d'un état de choses qui dure depuis bientôt quinze jours et qui est plus grave et beaucoup plus  répréhensible.  (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   La Saint-Médard.   -   Les pluies incessantes et les orages qui se sont succédé depuis le jour de la Saint-Médard ( qui était une journée de pluie), ont semblé donner cette année un certaine sanction à un ancien préjugé météorologique, même dans l'esprit des moins superstitieux. Or, voici à ce sujet une note qui est due à un membre de l'académie des sciences : « Cette saison pluvieuse, d'une opiniâtreté si désespérante, fait le sujet de toutes les conversations, dans lesquelles la Saint-Médard et ses quarante jours plus tard, viennent souvent prendre leur place. Sans doute, ce n'est pas à la Saint-Médard que nous devons nous en prendre, mais, généralement, on oublie trop sa coïncidence avec l'époque de l'année où le soleil est a son plus haut point.

Le 8 juin, jour de cette fête patronale, le soleil se lève à 3 heures 59 minutes, et ne se couche qu'a 7 heures 58 minutes. Au 18 juillet, jour actuel qui complète la série traditionnelle de quarante jours le soleil se lève à 4 heures 17 minutes et se couche à 7 heures 54 minutes. Il est d'observation constante que quand la température est sèche vers la première de ces deux époques, elle continue de l'être jusqu'à la canicule (23 juillet), et au contraire, si la saison est pluvieuse vers le 8 juin, elle continue de l'être jusque vers la fin de juillet, par la raison que les eaux de pluies à peine tombées sur lu terre, sont vaporisées par l'action de la chaleur solaire, remontent dans l'atmosphère sous forme de nuages, retombent tout aussitôt en pluie, et continuent ce jeu qui n'a rien de gai pour nous, jusqu'à ce que le soleil commence à décliner, en d'autres termes, à se lever un peu moins tôt, et à se coucher un peu moins tard. Ceux qui font intervenir la Saint-Médard dans cette affaire n'ont donc pas tort autant qu'on l'imagine. il s'agit seulement de s'expliquer, chose qu'ils négligent communément, et pour cause.

Au surplus, la raison que nous venons de donner n'explique pas tout. Elle n'explique pas la continuité accidentelle des pluies, à telle ou telle autre époque de l'année, non plus que la continuité accidentelle des vents du sud ou de l'ouest qui nous amènent, quand il leur plaît, des températures pluvieuses.

La science ne peut admettre ces explications partielles, telles que celles basées sur les îles de glace détachées des mers polaires et apportant avec elles le froid et l'humidité jusqu'à une latitude où elles n'arrivent pas ordinairement, telles encore celles qui résultent du redressement progressif de l'écliptique, la science, disons-nous, ne peut admettre ces explications partielles que pour leur quote part dans l'accomplissement des grands phénomènes de la nature. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Août 1841   -   Nouvelles locales.   -    On dit que plusieurs propriétaires et cultivateurs de notre pays se proposent de former une association qui aurait pour objet l'engagement formel  de ne pas recevoir à leur service et d'en chasser les domestiques, valets de ferme et gens de peine qui, sans nécessité maltraitent les animaux.

L'association prendrait aussi l'engagement de ne délivrer de certificats aux gens qu'ils renverraient de leur service pour les actes de brutalité en question, qu'en mentionnant le motif d'expulsion. A ce moyen peut-être et grâce à l'utile institution des prix d'encouragement à donner aux meilleurs serviteurs, on parviendra peut-être à empêcher les mauvais traitements si fréquemment et si abusivement exercés sur les animaux domestiques.

Déjà plusieurs cultivateurs dont les chevaux de prix se sont trouvés blessés et tarés par suite de la stupide brutalité de leurs domestiques, les ont renvoyés de leur service. Ces cultivateurs auraient même le droit de retenir tout ou partie des gages de leurs serviteurs, pour s'indemniser du préjudice que, par leur faute, ils ont éprouvé.

Nous serions heureux de pouvoir annoncer que l'association dont nous parlons est formée, car elle aurait un but à la fois moral et utile, et toutes les personnes qui font valoir ou qui se servent de chevaux doivent, dans leur intérêt bien entendu, concourir à cette institution. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Août 1841   -   Nouvelles locales.   -    Dimanche dernier, pendant la grand'messe, une scène fâcheuse s'est passée à la Cathédrale. Au moment de la distribution du pain bénit, le nommé Hellouin, ouvrier menuisier, se trouvait sous les orgues, prés la porte de l’église : cet individu, qui est connu dans notre ville pour, être habituellement sous l'empire d'une  grande irritation morale et d'une excessive sensibilité nerveuse, s'offensa de ce que la distribution du pain bénit ne s'étendit pas jusqu'à lui, et, dans la pensée, a-t-il dit lui-même, de faire voir qu'il était présent, il s'avança pour faire le tour de l'église, la casquette sur la tête.

Il fut bientôt rencontré par le suisse, qui la lui arracha un peu trop brusquement, sans doute, selon lui, car cette imprudence fut immédiatement suivie d'une lutte violente dans laquelle Hellouin, qui est très fort, renversa son adversaire, sur l'intervention de quelques personnes, il s'éloigna mais après s'être armé d'une chaise dont il menaçait les assistants.

M. le commissaire de police arriva alors, et par des paroles douces et bienveillantes, parvint à faire sortir de l'église le malheureux auteur de ce scandale et à lui ôter des mains la chaise dont il semblait très disposé a faire un mauvais usage. On ne peut trop louer la patience et la douceur déployées, dans cette circonstance, par M. Onfroy, cette conduite de sa part a prévenu de nouvelles scènes plus lâcheuses et a plus fait pour calmer l’extrême irritation d'Hellouin que n'eût pu faire une rigueur inintelligente et brutale.

Ce malheureux est aujourd'hui déposé dans une salle de l'hôpital général : il est très calme et verse des larmes quand on l’interroge sur la scène de dimanche. (Source  : L’indicateur de  Bayeux) 

 

Août 1841   -   Assises du Calvados.   -    Lundi, 2 août, s'est ouverte la 3e session du jury du Calvados, voici dans l'ordre où elles ont été soumises au jury, les affaires déjà jugées :

Tout le monde, dans notre ville, se rappelle le vol commis au mois de Janvier dernier, chez madame veuve Paisant, rue Echo.

La fille Marie-Madeleine Lecoq, née à Tracy-sur-Mer, était entrée en 1838, alors âgée de 18 ans, au service de M. Heuzebroc, huissier à Bayeux. La conduite de celle jeune fille, la piété qu'elle affectait, lui avaient concilié toute l'estime de ses maîtres, malheureusement pour elle sa liaison avec un réclusionnaire libéré, le nommé Mesnil, et les funestes conseils qu'elle en reçut, lui avaient fait commettre plusieurs vols de cidre au préjudice de M Heuzebroc. Congédiée pour ce fait, elle avait trouvé néanmoins à se placer chez Madame Paisant,  propriétaire, rue Écho.

Le 12 janvier dernier, un vol d'argent et effets fut commis au préjudice de la sœur de Madame Paisant, la demoiselle Tuloup, avec des circonstances qui donnèrent à penser que le voleur ne pouvait être un étranger. De légers soupçons s'étaient d'abord portés sur l'accusée, et depuis s'étaient évanouis, cependant cette fille qui avait elle-même donné l'éveil sur le prétendu vol, débita une fable à ce sujet, qu'elle a récitée avec un aplomb parfait à la cour d'assises.

Elle prétendit qu'étant dans la cour et tenant du bois elle avait aperçu un grand homme noir qui, aux questions qu'elle lui avait adressées l'avait violemment frappée, qu'elle s'était évanouie, que l'homme avait pris la fuite, et qu'elle, après avoir repris ses sens, était rentrée à la maison raconter ce fait si étrange.

La justice ne crut pas à ce grossier mensonge, et fit incarcérer la fille Lecoq. Une perquisition faite à son domicile, amena la découverte d'effets volés par elle antérieurement à M.Onfroy père, et surtout d'une pièce étrangère qui avait été volée à sa maîtresse le jour en question.

Citée à la barre des assises à raison de ces faits, le jury la déclarée coupable, en admettant en sa faveur des circonstances atténuantes. La cour s'associant à l'indulgence que lui a méritée son jeune âge, ne l'a condamnée qu'à deux ans de prison.

Après quelques paroles bienveillantes de M. le président Lemenuet, la fille Lecoq fondant en pleurs, a été reconduite à la maison de justice. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1841   -   Poste aux lettres.   -   Les changements suivants viennent d'avoir lieu pour le bureau de Bayeux.

Le bureau est ouvert tous les jours depuis 7 heures du matin jusqu'à 6 heures du soir. La dernière levée de la boite pour Caen et Paris se fait à 10 heures 30 minutes du matin au lieu de 10 heures 15 minutes.

Les affranchissements pour la même route sont clos à 10 heures du matin au lieu de 9 heures 30 minutes.

Les facteurs ruraux partant le matin , il sera fait une levée de boîte à 7 heures du matin, pour extraire et expédier de suite les lettres à destination des communes desservies par le bureau.

Nous engageons de nouveau les personnes qui envoient à Paris des lettres de quelqu'importance, à les faire recommander. Des mesures spéciales sont prises pour la remise au domicile des destinataires de ces lettres qui doivent être déposées au bureau de la poste, sous enveloppe et scellées de trois cachets en cire avec empreinte.  (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1841   -   Nouvelles locales.   -   Quatre compagnies du 55e régiment de ligne sont arrivées vendredi et dimanche dans notre ville , pour y prendre garnison pendant l'hiver. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1841   -   Nouvelles locales.   -   La foire Saint-Luc, qui s’est tenue hier lundi, sur la place St-Patrice, a été favorable au commerce de bestiaux : la vente s'est faite facilement et à bon prix et tous les bestiaux amenés ont été promptement enlevés.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1841   -   Nouvelle locale.   -  Un assez grand nombre de baraques et spectacles forains sont venus prendre possession de la place St-Patrice, beaucoup de marchands de détail en boutique, sous tente ou sous échoppe s'établissent aussi aujourd'hui et tout annonce que notre foire Toussaint sera très animée, si le temps déplorable dont nous sommes affligés depuis quinze jours vient à changer. Cet année la garde nationale se trouve dispensée du service de la foire qui sera fait par la troupe de ligne. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1841   -   La foire.   -  Notre foire a été favorisée par un assez beau-temps et pendant plusieurs jours l'affluence des promeneurs s'est portée sur la place St-Patrice autour des spectacles forains et des nombreuses boutiques des marchands nomades, que le mauvais temps du commencement de la semaine n'avait pas empêché d'y venir tenter fortune. 

On a vu avec plaisir que cette année l'administration municipale avait interdit le droit de cité à tous les propriétaires des jeux de hasard en plein vent, dont la présence sur le champ de foire avait ordinairement pour beaucoup d'habitants des campagnes des résultats si funestes, et dont le moindre inconvénient était d'entraîner des querelles, des scènes de désordre difficiles à réprimer. Aussi, le rôle de la police a-t-il était plus facile cette année et nous devons dire que grâce à cette heureuse innovation et à l'active surveillance exercée par M. le  commissaire et ses agents, on n'a eu à constater aucun délit ni aucun trouble, ni aucune arrestation à opérer.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1841   -   Nouvelle locale.   -  Après une courte résidence, les quatre compagnies du 55e qui tenaient garnison dans notre ville, viennent de recevoir inopinément un ordre de départ pour le Havre.

Ce matin, mardi, ces compagnies se sont mises en route pour Caen. Il paraît certain qu'elles ne seront pas remplacées, au moins d'ici à quelque temps.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1842  -   Nouvelles locales.   -   Le sieur Lerebours, guérisseur, empirique.... et officier de santé de par diplôme authentique, a été arrêté jeudi dernier par la gendarmerie et  déposé à la maison d'arrêt de notre ville. Cet individu dont le nom jouit dans notre contrée, d'une fâcheuse célébrité et dont' tous les comptes ne sont pas, à ce qu'il paraît, finis de régler envers la justice, est sous le coup d'une prévention grave d'homicide par imprudence, sur la personne d'une femme de la commune du Vernay, morte en couches, il y a quinze  jours, et dont la justice vient de faire exhumer le cadavre. 

Le sieur Lerebours était déjà sous le coup d'une condamnation correctionnelle de huit mois du prison, que le tribunal venait de lui infliger pour dénonciation calomnieuse envers un gendarme. Il avait porté appel de ce jugement devant la Cour. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Février 1842  -   Le pont Fatu..   -   L'arche du nouveau Pont-Fatu sur la route de Port-en-Bessin est complètement terminée. On s'occupe en ce moment des terrassements à faire pour le nivellement de la hutte de Commes.

Si le mauvais temps et des pluies trop continues ne viennent pas apporter d'entraves sérieuses à l'exécution des travaux, il y a tout lieu d'espérer que ce pont sera livré à la circulation vers le milieu du l'été prochain. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Février 1842  -   Nouvelles locales.   -   La nouvelle foire établie à Bayeux, par ordonnance royale du 25 décembre 1840, et fixée au 6 février, aura lieu cette année le lundi 7 de ce mois, à cause du dimanche. 

Par ordonnance royale en date du 23 janvier, M. Bessin (Philibert), a été nommé adjoint au maire de Bayeux, en remplacement de M. Pigache, démissionnaire. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Février 1842  -   Nouvelles locales.   -  M. Jacques Dubosq, maire d'Etreham, a vendu ces jours derniers à M. Seigle, boucher à Bayeux, quatre bœufs superbes. Deux de ces animaux,  qui sont surtout remarquables, seront pendant les jours gras exhibés a travers nos rues, à la curiosité du public pour être ensuite offerts à l’appétit des consommateurs. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -  Dans une foule de localités, on se plaint avec raison de ne pouvoir faire ou se procurer des engrais. Cette difficulté est plus grande encore dans les années où l'eau dont on peut disposer suffit à peine aux besoins domestiques. Il faut donc profiter de tous les moyens à notre disposition pour parer à cette disette d'eau en employant utilement celle qu'on laisse perdre, afin d'accroître nos ressources en fumier. 

Les eaux de lessive, les eaux de savon et les eaux d'évier se perdent presque partout et dans tous les ménages, au grand détriment de l'agriculture.

Cependant ces eaux qui le plus souvent ne servent qu'à embarrasser, salir et rendre insalubres nos maisons d'habitation, contiennent des sels, de l'huile, des détritus de toute espèce, et sont très propres à augmenter la fertilité des terres. Là où ces sortes d'eaux sont assez abondantes, on peut les employer à l'arrosement des prairies ou du potager, mais dans tous les cas on doit les diriger dans une fosse à fumier, elles ajouteront à ses moyens de fécondation, elles aideront à la décomposition des végétaux qu'on y jettera, et qui se dessécheraient sans profit, faute d'humidité, et elles bonifieront l'engrais qui en proviendra. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -  La tenue d'habillement et d'équipement, l'armement de toute l'infanterie va subir une grand changement. Déjà tous les régiments de la première division ont reçu des ordres à ce sujet, c'est le remplacement du fusil à pierre par le fusil à piston. Dans le courant de la semaine prochaine, le 59e régiment de ligne, caserné à Babylone, commencera à opérer ce changement. Le dépôt de ces nouveaux fusils est à la citadelle de Vincennes.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -   Par suite du dernier recensement de la population, opéré à la fin de l'année 1841, la population de l'arrondissement de Bayeux qui était de 81 244  habitants a été fixée à 80 784. Différence en moins, 460.

Le même recensement a donné pour les deux villes de Bayeux et d'Isigny les résultats, suivants :

En 1836, la population de Bayeux était de 9 676 ; en 1841, elle est de 9 840, augmentation, 164.

— Pour Isigny, elle était en 1836, de 2 322, en 1841, de 2363, différence en plus 41. Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -   Un arrêté de M. le ministre de l'instruction publique, en date du 28 février, conforme à la délibération du conseil académique de Caen, a réparti  aux instituteurs et institutrices du ressort académique, qui se sont le plus distingués dans l'exercice de leurs fonctions, les médailles et mentions honorables à décerner pour l'année scolaire 1840-41. Voici celles de ces récompenses qui concernent notre arrondissement : Rappel de médaille de bronze. — M. Cordier, directeur de l'école primaire supérieure de Bayeux. — Rappel de médaille d'argent : M. Thieulin, directeur de l'école mutuelle de Bayeux. — Mention honorable : M. Pierre-François Chabriac, instituteur communal à Ryes.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

 Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -  Nous savions que M. Jecanmaire, mécanicien distingué de notre ville, avait pris un brevet pour une découverte d'une grande importance, relativement à la construction des machines à vapeur mais nous attendions que les premiers essais en eussent été faits pour en parler.

Nous apprenons qu'une petite machine de la force d'un cheval, construite par lui, a été essayée il y a peu de jours à l'établissement de la scierie mécanique,  et qu'elle a complètement répondu à l'idée de inventeur.

Sans entrer encore dans de grands détails sur son objet, nous dirons seulement que cette machine, désignée sous le nom de machine rotative, résout un problème depuis longtemps en  recherche, celui de supprimer toute espèce de volant et de balancier, puisque, ainsi que l'indique le nom que lui donne son inventeur, son mouvement immédiat est un mouvement de rotation. Par ce fait, elle est appelée à faire révolution dans cette branche si importante de l'industrie, à cause de sa grande simplicité de construction, jointe à la possibilité de la faire fonctionner dans tous les sens et dans un très petit espace de terrain.

Nous reviendrons sur cet objet que pour aujourd'hui nous nous contentons de signaler. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -  Des plaintes nous sont adressées aujourd'hui contre la dangereuse habitude qui règne dans certaines communes rurales de notre pays, de tirer des coqs à la cible, le lundi de Pâques. 

Plusieurs fois déjà les journaux de Caen se sont élevés avec raison contre cet abus qui a donné lieu souvent à des accidents déplorables. Aucunes précautions ne sont prises dans l'exercice de ce jeu barbare et il peut arriver que la balle égarée d'un tireur imprudent ou maladroit vienne atteindre le promeneur qu'une

haie, un arbre ou toute autre cause dérobe aux regards de gens qui ont préludé souvent à leur tir par de copieuses libations.

MM. les maires devraient prendre des mesures sérieuses contre un passe-temps aussi dangereux dans ses résultats, qu'il est contraire à nos mœurs dans la manière dont il  s'accomplit. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Tribunal de Bayeux.   -   Nous avions rendu compte de l'espèce de guet-à-pens arrivé sur la route de Port à un jeune homme très inoffensif d'ailleurs et qui avait été très grièvement maltraité par un garçon meunier, le sieur Gabriel Delauney.

Cet individu a été condamné dans une des dernières séances de la police correctionnelle, à six mois de prison et 100 fr. d'amende.

Dans une autre séance, le même tribunal a prononcé, par application de l'art. 7 de la loi du 28 juin 1833, l'interdiction perpétuelle pour cause d'inconduite et d'immoralité, du sieur Olivier, Bonaventure Victor-Pierre, instituteur communal à Trungy, canton de Balleroy, déjà révoqué par décision du comité supérieur, en date du 23 novembre 1841. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -   Les renseignements qui nous sont parvenus des différents points de notre arrondissement nous ont fait connaître que l'ouragan dont notre ville a ressenti les effets, dans la nuit de mercredi à jeudi, s'est fait sentir dans presque toutes les communes de notre contrée. De toutes parts on ne parle que de toitures enlevées, de murailles renversées et surtout d'une quantité considérables de pommiers arrachés par la violence de la tempête.

On n'a cité jusqu'ici aucun désastre maritime sur notre cote, à Port-en-Bessin où l'ouragan s'était développé dans toute sa furie, tous les bateaux pêcheurs étaient à la mer et la population toute entière garnissait les falaises, assistant avec une anxiété douloureuse à ce déchaînement inaccoutumé des vents, du tonnerre, des éclairs et de la mer qui a envahi une partie des rues de cette commune.

Des marins de la côte nous ont assuré que jamais, de mémoire d'homme, on n'avait assisté à pareil spectacle.

Le jeudi matin, les bateaux étaient rentrés à la pleine mer sauf trois qui avaient donné quelques inquiétudes et qui heureusement étaient parvenus a se réfugier l'un à Grandcamp et les deux autres à Courseulles.

Nous donnons plus bas d'autres détails sur cette bourrasque qui parait avoir étendu au loin ses ravages et ses effets désastreux. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Avril 1842  -   Nouvelles locales.   -  Les effets de la température froide et pluvieuse qui règne en ce moment dans notre pays se font sentir, à ce qu'il paraît, par toute la France et particulièrement à Paris, où près d'un tiers de la population se trouve atteinte de la grippe. Quoiqu’elle ne présente aucun caractère alarmant, elle incommode gravement fait souffrir beaucoup cette année, les personnes qui prennent trop peu de précautions contre les intempéries de l'air.

Dans notre ville, plusieurs cas de cette indisposition viennent de se déclarer avec une certaine violence. Ce doit être pour tout le monde un avis sérieux, de régler ses habitudes et sa toilette sur les exigences de la saison, en attendant que le soleil d'avril ou de mai vienne paralyser ces causes d'insalubrité. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Avril 1842  -   Direction des postes aux lettres de Bayeux.   -  Le directeur prévient le public que le bureau est ouvert maintenant depuis sept heures du matin jusqu'à sept heures du soir, sans interruption. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Avril 1842  -   Nouvelles locales.   -   Une ordonnance royale fixe au 2 mai l'époque de la révision pour la classe de 1841. Nous donnerons l'itinéraire du Conseil de révision du Calvados et le chiffre des contingents à fournir par canton dans notre arrondissement, aussitôt que ces documents nous seront parvenus.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Avril 1842  -   Nouvelles locales.   -   Un accident fâcheux est arrivé samedi dernier, à l'encoignure de la rue Echo. Un cheval attelé à un banneau descendait au galop la rue St-Jean, sans que personne fût là pour le guider ou pour modérer sa course fougueuse.

Au détour de la rue Écho, une dame Lamare, de la commune d'Engranville, fut renversée violemment, atteinte à la tête d'une grave blessure, son frère, le  sieur Damamme qui l'accompagnait se trouva blessé lui-même par ce choc aussi violent qu'il avait été impossible à éviter. Il paraît qu'à peine attelé, le cheval s'était emporté sans qu'on ait pu le retenir.  Les blessures de madame Lamare sont assez graves pour donner des inquiétudes sérieuses sur les suites de ce triste accident.

A cette occasion, nous demanderons pourquoi aucun des agents de police ne se trouvent le samedi dans le quartier de la halle si encombré de voiture s et de chevaux, pour veiller à la circulation et à la sûreté publiques ? pourquoi aussi il a été si difficile de trouver un de ces messieurs pour prendre acte de cet événement que nous ne sachons pas d'ailleurs être dû à une imprudence ? (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Avril 1842  -   Nouvelles locales.   -   Dimanche matin le bruit d'un nouveau crime s'était répandu dans notre ville. Les magistrats et la gendarmerie s'étaient rendus en toute hâte sur la route de la Mine, pour constater les causes de la mort d'un individu, dont le cadavre avait été aperçu gisant sur le revers d'un fossé, non loin du Pont-Roch. Il est résulté des investigations de la justice, que ce malheureux, couvert de haillons, âgé de 20 ans environ, était mort naturellement, sans doute dans un état d'ivresse et saisi par l'intensité du froid qui avait régné dans la nuit. On n'a trouvé sur lui aucuns papiers propres à le faire reconnaître, son état misérable annonçait un mendiant étranger à notre contrée. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Avril 1842  -   Nouvelles locales.   -   Conformément à la lettre de M. le ministre des cultes, en date du 22 de ce mois, Mgr. l'évêque vient d'adresser une circulaire à MM. les curés du diocèse, par laquelle le prélat ordonne la célébration d'une messe solennelle et d'un « Te Deum », pour dimanche premier mai, jour de la fête du roi.

Le son des cloches annoncer à la cérémonie, la veille et le jour. Le même jour la garde nationale, sera passée en revue par les autorités, qui procéderont ensuite à l'inauguration de la tapisserie de la reine Mathilde, dans la nouvelle galerie du bâtiment de la Bibliothèque. Le soir un feu d'artifice sera tiré sur la place du château. Le matin distribution de vivres aux indigents.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842  -   Nouvelles locales.   -  A l'occasion de la translation de la Tapisserie de la Reine Mathilde, dans le musée de la bibliothèque, nous nous empressons d'annoncer que des exemplaires de la Notice historique de ce curieux monument, se trouvent à la bibliothèque même, et chez madame Le Doray, concierge de la mairie. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842  -   Nouvelles locales.   -   Il n'est guères d'audience de police municipale où il ne soit prononcé des condamnations contre des voituriers qui sont montés dans leurs charrettes. C'est encore un abus que l'exemple de nombreux accidents devrait réformer, mais devant l'insuffisance de ces leçons d'une fâcheuse expérience, la police fait bien de déployer la plus grande sévérité dans la répression de ces contra ventions trop fréquentes. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842  -   Nouvelles locales.   -   Hier matin, un ouvrier couvreur qui travaillait à réparer la couverture de l'établissement des bains Le Chenu, rue de l’Hôpital, est tombé du haut de son échelle et s'est fracturé la cuisse.

Ce malheureux dont l'étal est grave et que cet accident empêchera sans doute pendant plusieurs mois, de gagner sa vie et celle de sa famille, est le sieur Lemarchand, demeurant au Petit-Rouen, et père de sept enfants en bas âge. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842  -   Nouvelles locales.   -   Nous apprenons a l’instant que deux étalons militaires, envoyés par le ministère de la guerre, sont arrivés aujourd'hui dans notre ville, où ils sont déposés dans la maison de M. Fauconnier, rue St-Jean.

Ces deux étalons pur-sang sont : 1° « Ledston » , fils de « Ledston » et d'une fille de « Brutus », ses produits sont renommés en Angleterre, surtout pour les courses du Steeple-chase ; 2° « Miracle », fils du fameux « Raimbow », pur-sang, et d'une fille de « Camel ».

Tous deux ont été achetés sur les premiers marchés d'Angleterre. Les cultivateurs et éleveurs de notre arrondissement qui voudraient profiter du séjour dans notre ville de ces deux magnifiques étalons, sont prévenus que les saillies sont gratuites, et que seulement, il sera exigé que les juments amenées soient jugées d'une constitution telle que les produits puissent être de première qualité. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842  -   Nouvelles locales.   -   Parfois (il est triste d'avoir a le constater), l'habitude des pratiques religieuses n'est qu'un masque odieux qui sert à cacher de mauvais penchants  ou des actes coupables sous le voile du mensonge et de l'hypocrisie.

Une fille, Adélaïde Michel, de la rue St-Floxel, anciennement reprise de justice, était soupçonnée dernièrement de plusieurs faits d'escroquerie chez des marchands de dentelles de notre ville. Son arrestation amena bientôt la découverte d'un grand nombre d'autres délits de ce genre.

Plus franche dans ses aveux envers M. le commissaire de police, qu'elle ne l'était doute envers les honorables ecclésiastiques de sa paroisse, dont elle surprenait indignement la  religion et la confiance, cette fille a avoué qu'elle s'était rendue coupable de plusieurs vols dans les diverses églises de la ville. Au moment de son arrestation, elle avait jeté furtivement dans la rivière, au Moulin-Renard, un surplis en batiste.

La fille Michel, grâce à ses habitudes de dévotion, jouissait dans son quartier d'une réputation de grande piété et d'une probité à toute épreuve. Elle a été écrouée à la maison d'arrêt et c'est, désormais la police correctionnelle qui sera appelée à lui restituer sa véritable valeur devant l'opinion publique. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842  -   Nouvelles locales.   -   Hier lundi, à la foire Trinité à Caen, un de nos concitoyens a été victime d'un funeste accident. Atteint à la tête d'un coup de pied de cheval, M. Hue, aubergiste à St-Patrice, a été grièvement blessé, le bruit de sa mort s'était même répandu dans notre ville. Cette triste nouvelle ne s'est pas confirmée, mais sa blessure est très dangereuse et son état laisse de graves inquiétudes.(Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842   -   Inauguration de la galerie Mathilde.   -    On sait qu'en 1838, le Conseil Municipal de Bayeux, frappé de l'état d'abandon et de dépérissement dans lequel se trouvait la tapisserie de la Reine Mathilde, et désirant sauver d'une destruction prochaine ce précieux monument de notre gloire nationale, après avoir entendu un rapport remarquable qui lui fut présenté à ce sujet par un de ses membres, décida qu'une galerie destinée à l'exposition de cette broderie serait construite dans le bâtiment de la bibliothèque. Malgré les nombreuses charges qui absorbent de revenu de la Ville, l'Administration Municipa'e comprenant noblement sa mission s'empressa de voter des fonds qui, avec les secours du Gouvernement et les dons d'un ami des arts et de son pays, suffirent pour elever le beau bâtiment qui vient enfin de recevoir sa destination.

La Galerie située au rez-de-chaussée et dont l'étage supérieur sert de complément à la Bibliothèque, présente une grandeur suffisante non seulement pour recevoir la Tapisserie, mais encore pour servir de Musée. (L’Écho Bayeusain)

 

Juin 1842  -   Police Correctionnelle.   -  Le nommé Leclerc (Paul), traduit au tribunal de police correctionnelle de cette ville, pour injures et menaces envers M. le commissaire de police, a été condamné, le 24 de ce mois, en trois mois d'emprisonnement. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juin 1842  -   Nouvelles locales.   -   Les espérances qu'un mieux momentané dans l'état de M. Hue, aubergiste à St-Patrice, avait fait concevoir, ne se sont pas réalisées. Cet honorable citoyen qui avait eu la tête fracassée par un cheval à la foire Trinité de Caen, est mort, jeudi dernier, l'Hôtel-Dieu de cette ville.

Son corps réclamé par sa famille a été rapporté à Bayeux, et ses obsèques ont eu lieu à l'église St-Patrice. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juin 1842  -   Nouvelles locales.   -   Le nommé Beaujean, rue St-Loup, qui avait refusé de recevoir des militaires en logement, a été traduit au tribunal de simple police de cette ville, sur le rapport du commissaire de police, et condamné à l'amende de un franc et aux dépens, et à rembourser les frais, du logement à l'aubergiste. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juin 1842  -   Nouvelles locales.   -   Hier malin, un bataillon du 1er régiment léger, l'état-major et la musique ont passé par Bayeux. Une partie de la population s'était portée à l'entrée de la ville pour entendre l'excellente musique de ce corps, qui justifie si bien la réputation qui lui est acquise partout.

A cinq heures de l'après midi, la même affluence s'était rendue sur la place de l'Hôtel-de-Ville pour jouir encore des  délicieuses symphonies qui y ont été exécutées pendant une heure.  Tout le monde a applaudi à l'ensemble parfait, à la belle harmonie de tous ces morceaux qui ont été vendus avec talent par tous les artistes et parfaitement conduits par le chef de musique, M. Bousquet, ancien première clarinette de la garde. N'oublions pas de mentionner la petite flûte qui, dans la valse du Rossignol de Strauss, a fait preuve d'un goût exquis et d'un talent hors ligne.

Nous nous faisons l'organe de nos concitoyens en adressant des remerciements mérités au colonel du régiment qui avait gracieusement octroyé la demande qui lui avait été faite, et  aux artistes qui ont si bien rempli la pensée de leur chef. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juin 1842  -   Nouvelles locales.   -   Nous avons publié dernièrement un extrait de l'arrêté de M. le Maire au sujet des chiens enragés, et nous avons nous-même, à plusieurs reprises, joint nos efforts à ceux de l'autorité pour appeler l'attention publique sur ce point d'intérêt général et commun.

Il est a regretter que quelques personnes refusent de se soumettre aux mesures de précaution ordonnées, car il n'est pas de jour où l'on ne rencontre dans nos rues des chiens qui ne sont ni en laisse, ni musclés. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juin 1842  -   Nouvelles locales.   -   Depuis quelques jours un manège est établi sur la place du Château. C'est une bonne fortune pour notre ville qui est depuis si longtemps privée de tout genre de spectacle. La troupe équestre de M, Gallien a déjà donné trois représentations devant une nombreuse affluence de curieux. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juin 1842  -   Nouvelles locales.   -   Par ordonnance royale, les jeunes soldats de la classe 1841, sont appelés à l'activité, le départ aura lieu le 15 juillet prochain pour le corps de l'armée de mer, de la cavalerie, de l'artillerie, du génie et des équipages militaires, pour les autres corps, le 16 du même mois. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1842  -  Nouvelles locales.   -   Il paraît que les abondantes pluies versées, depuis quelques jours, sur notre plaine, ont détruit en très grande partie, ces myriades de petites chenilles noires qui ravageaient tous les colzas et les menaçaient même, dans quelques contrées, d'une dévastation complète.

Aussi nos cultivateurs qui, dans la crainte d'être obligés de semer une seconde fois, avaient fermé leurs magasins de graines au commerce, commencent-ils à les lui rouvrir.

La plus grande partie de cette plante précieuse est sauvée et presque partout elle présente le plus magnifique développement. Il est assez remarquable qu'aucune pièce de terre  plantée en colza, quelque petite qu'on la suppose, n'a été dévorée entièrement par les insectes dont nous parlons, et qu'ils se sont contentés, au contraire, d'y marquer leur funeste passage en les dépouillant partiellement, tantôt de deux sillons en deux sillons, tantôt en losange, en écharpe, en zig-zag, tantôt en y laissant juste au milieu, un grand vide quasi circulaire. Tout le monde a pu vérifier ce fait, que nous avons nous-même été a portée de constater, sur une vaste étendue de terrain. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Depuis huit jours, sous une influence atmosphérique dont la cause est inconnue, il s'est développé dans la plante de colza une espèce de chenille noire qui cause les plus grands ravages. Ce fléau est, dit-on, presque général dans la plaine de Caen, dans plusieurs contrées, la dévastation causée par cet insecte est telle que quelques cultivateurs ont pris le parti de semer une seconde fois. Le temps est favorable à cette opération de laquelle on espère de bons résultats.

Dans les champs où le ravage n'est pas encore considérable, on prétend que l'on arrêterait le mal en se servant de la chaux on poudre. Différents cultivateurs emploient ce moyen.

Il y a six ou sept ans, le même insecte occasionna dans la plante des ravages semblables. De fortes pluies survinrent à temps pour le détruire et sauver une partie de la plante.  On espère que la grosse pluie versée sur tout le pays par l'orage de la nuit dernière aura un effet salutaire contre cette plaie de l'agriculture.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Des faits d'une immoralité dégoûtante, dénoncés à M. le procureur du roi et à la police par des témoignages nombreux et irrécusables, ont préoccupé ces jours derniers l'attention d'un grand nombre d'habitants de notre ville.

Nous ne mentionnons cette nouvelle aujourd'hui, que pour annoncer que l'individu qui est accusé de s'en être rendu coupable, a été arrêté dimanche dernier, sur mandat du ministère public et après trois jours de recherches infructueuses.

Nous croyons devoir aussi manifester l'espoir que, si les faits sont aussi graves qu'on le dit, nos magistrats se montreront très sévères dans la répression d'actes odieux qui annoncent une dépravation profonde, et dont la punition exemplaire intéresse à un si haut degré la moralité et la sécurité des familles. — La rentrée des classes de l'enseignement mutuel est fixée au lundi 3 octobre prochain. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -   On lit dans le « Pilote », les faits suivants de l'exactitude desquels nous nous sommes assuré par nous-même et qui font honneur aux sentiments de notre commissaire de police :

Une personne à laquelle nous avons lieu d'accorder toute confiance, nous communique les faits suivants :

Samedi dernier, un huissier de Bayeux, accompagné de ses deux recors, se présenta, pour opérer une saisie, au domicile d'un pauvre diable de journalier qu'un créancier impitoyable faisait poursuivre pour une somme de 55 francs.

Le malheureux débiteur, pris de désespoir à la vue de sombre trio, se hâta de le repousser sur le pallier, de s'enfermer chez lui et de s'y barricader fortement, ce n'est pas tout, il saisit  une hache et déclara, par le trou de la serrure, aux hommes de loi décontenancés, qu'il fendrait le crâne du premier qui s'aviserait d'ouvrir sa porte. Nécessité fut dès-lors à l'huissier de recourir à l'assistance de M. le commissaire de police, Onfroy, celui-ci s'empressa de se rendre sur les lieux, de décliner à haute voix son nom et son titre au journalier récalcitrant, et il finit par le faire capituler, à force d'excellentes raisons.

A peine ce fonctionnaire fut-il entré, suivi de l'huissier et de ses recors, dans la misérable chambre dont il venait d'obtenir si difficilement l'ouverture, qu'il put se convaincre à son aise du manque absolu de solvabilité du saisi dont tout l'avoir se composait de quelques mauvaises nippes et d'un grabat. Une idée généreuse lui vint alors, et ce n'est pas la première à ce qu'il parait, il parla bas à l'officier ministériel, sortit quelques instants avec lui, et lorsqu'il rentra prés de l'ouvrier désolé qui ne savait que penser de son absence, il lui remit la quittance de sa dette qu'il venait de payer de ses propres deniers. Cette belle conduite qui honore à la fois l'homme public et l'homme privé n'a certes pas besoin d'éloges : il nous suffit de la citer.

Nous ajouterons que c'est encore le même commissaire de police qui, il y a deux mois, rencontrant assez avant dans la nuit, un ivrogne étendu sur un des ponts de Bayeux, et exposé à être écrasé par les voitures, n'hésita pas, après l'avoir reconnu, à le charger sur ses épaules et à le porter dans son domicile,  situé tout au bout d'un faubourg. La personne de qui nous  avons appris ces détails, tenait la canne et le chapeau de M. Onfroy, pendant que s'accomplissait ce trajet. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -   La malle-poste de Paris à Cherbourg, n'est arrivée hier dans notre ville qu'à cinq heures du soir, une roue cassée à la descente de la vallée de Coupe-Gorge, avait occasionné ce retard de six heures dans son parcours ordinaire. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -   M. Négrier vient de communiquer à l'Académie des Sciences un moyen qu'il a découvert pour arrêter les hémorragies nasales. Ce moyen, bien simple, dont il a déjà fait l'objet d'une note dans un journal de médecine, consiste à faire lever le bras du côté de la narine qui est le siège de l'épistaxis. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -   La semaine dernière un nommé François Luce, demeurant rue de Bellefontaine, ouvrier manœuvre chez M. Declomesnil, entrepreneur, a eu la  jambe fracturée par la chute d'une pierre de marbre. Ce malheureux, qui est le soutien d'une nombreuse famille, a été transporté à l'Hôtel-Dieu, où l'état grave de sa blessure le retiendra longtemps. Nous recommandons cette pauvre famille à tout l'intérêt de l'administration et des personnes charitables. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Presque tous les journaux rapportent des phénomènes de végétation plus ou moins extraordinaires, à l'époque avancée de la saison où nous sommes. Il existe en ce moment dans un jardin de notre ville un pommier qui est couvert de fleurs. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Vendredi et samedi derniers, M. le colonel Mardernott, chef de la quatrième légion de gendarmerie, a passé la revue des diverses brigades de notre arrondissement. Leur tenue était brillante, les manœuvres exécutées sur la place du Château ont montré que l'instruction militaire de ce corps utile ne le cède en rien à la bonne organisation, à l'esprit de conduite et de discipline que son brave commandant M. Dumetz a su lui imprimer par son exemple et son activité. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1842    -  Nouvelles de France.   -   Il y aura, pendant l'année 1843, trois éclipses, savoir : 1° le 24 juin, une éclipse annulaire de soleil, invisible à Paris ; 2° les 6 et 7 décembre, éclipse partielle de lune, visible à Paris, elle aura son commencement le 6, à 11 heures 27 minutes de la nuit, et sa fin aura lieu le 7, à 1 heure 13 minutes après minuit, sa grandeur  sera d'un cinquième du disque ; 3° et le 21 décembre, éclipse totale de soleil, invisible à Paris et en France. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Nous appelons l'attention de la police sur une dangereuse habitude qu'ont généralement les conducteurs des diligences de Caen à Bayeux, de faire descendre à leurs chevaux la rue Saint-Jean au galop.

Hier soir, à l'arrivée d'une de ces voitures, un jeune homme s'est trouvé pris entre les deux premiers chevaux, avant d'avoir eu le temps de se jeter de côté, ce n'est que par un hasard presque inexplicable qu'il a échappé, tout contusionné, à un accident plus grave. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -    Nous invitons les cultivateurs à vérifier par eux-mêmes le fait suivant que l'on nous donne comme étant de la plus grande exactitude, et qui doit étrangement modifier les idées reçues dans nos campagnes.

C'est, nous assure-t-on, une erreur grave de penser que les corbeaux qui s'abattent sur les champs nouvellement ensemencés, nuisent à la production de ces terres, en enlevant une partie ne[1]table de la semence. Il paraît qu'un cultivateur qui avait pendant plusieurs jours gardé son champ pour le défendre contre l'invasion de ces oiseaux, étant parvenu à en tuer plusieurs et en ayant fait l'autopsie, a toujours remarqué qu'ils n'avaient dans le gésier que des vers, des mans et d'autres insectes nuisibles, tandis qu'il ne s'y trouvait pas un seul grain de blé.

Cet agronome est un membre correspondant de la Société d'agriculture, et à l'heure qu'il est, c'est avec plaisir qu'il voit les corbeaux s'abattre par voliers sur ses terres ensemencées. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   « Le Moniteur » a publié, d'après les tableaux de recensement, considérés comme seuls authentiques, à partir du 1er novembre 1842, la population de chacun, des départements de la France.

Le département du Calvados compte aujourd'hui 496 198 habitants, répartis comme i! suit : arrondissement de Caen, 139 777 ; de Vire, 88 488 ; de Bayeux, 80 784 ; de Lisieux, 68 313 ; de Falaise , 61 163 ; de Pont-l’Évêque, 57 673.

La population de la France toute entière se trouve être de 34 millions 194 875 habitants.

En 1836, elle était de 33 540 910, d'après le dénombrement fait par les intendants en 1700, elle était alors seulement de 19 669 320. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Dans la nuit de dimanche à lundi la charrette du sieur Dethan, voiturier, était stationnée sur la place de la halle et chargée de marchandises pour le compte de plusieurs marchands forains, aucune précaution n'avait été prise par le propriétaire contre des tentatives, que la plus simple prudence aurait dû pourtant faire prévoir, aussi, hier matin, le sieur Dethan s'est-il aperçu que plusieurs ballots d'une valeur assez importante lui avaient été volés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Ce matin, vers huit heures, un feu de cheminée promptement réprimé s'est déclaré dans l'appartement occupé par Mme Luthereau, concierge du tribunal. Le mauvais état de cette cheminée, dont le conduit passe le long d'une des colonnes en bois de la salle d'audience, aurait pu amener un grand désastre, si le feu se fût manifesté la nuit. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   On a remarqué que cette année, les joueurs de roulettes et de toute espèce de jeux de hasard avaient complètement disparu du champ de foire, on n'a donc pas eu à déplorer les tristes résultats que leur présence ne manquait pas d'avoir pour beaucoup de gens de la campagne.

C'est une amélioration toute morale et paternelle dont il faut savoir gré à l'administration municipale. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Hier, a trois heures de l'après-midi, a eu lieu l'inauguration de la salle d'asile. M. le maire, accompagné de MM. les adjoints et du conseil municipal a procédé à l'installation de la directrice de l'établissement, après avoir fait ressortir, dans une courte allocution, les bienfaits qu'on devait attendre d'une institution aussi utile et avoir appelé sur elle les sympathies de toutes les personnes bienfaisantes.

Mgr l'évêque, M. le sous-préfet assistaient à cette intéressante cérémonie. Nous reviendrons prochainement sur ce sujet. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   L'étude de la langue anglaise est devenue aujourd'hui une nécessité de notre époque. Une classe spéciale a été créée à cet effet au collège de notre ville, et ce cours est devenu obligatoire dans les études classiques. Le jeune professeur d'anglais au collège, M. O'Toole, dont l'aptitude et le talent nous sont personnellement connus, a pensé faire une chose utile aux personnes qui aiment a s'instruire, en établissant un cours public.

Le mérite du professeur, leu facilités qu'il offre pour faire bénéficier le plus grand nombre de son heureuse idée, sont de nature à lui mériter un succès complet. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Inauguration du monument élevé à la mémoire d’Alain, Jean, et Guillaume Chartier.   -   Dimanche dernier a eu lieu, par le conseil d'administration de notre Société académique et l'autorité municipale, l'inauguration solennelle du monument élevé à la mémoire d'Alain, Jean et Guillaume Chartier.

Cette cérémonie destinée à honorer la mémoire de trois des plus illustres enfants de notre cité, était une véritable fête nationale. En effet, au moment où toutes les villes élèvent de tous côtés des monuments aux hommes illustres qu'elles virent naître dans leur sein, Bayeux ne pouvait rester inactif en présence de ces manifestations patriotiques. Aussi nos concitoyens se sont-ils empressés de s'associer à cette démonstration honorable pour notre cité.

A une heure, le cortège composé d’un grand nombre de membres de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de Bayeux, ayant à leur tête son honorable président, M. Pezet, M. Lanet de Limencey, sous-préfet de l'arrondissement, M. Despallières, maire, de Bayeux , et ses deux adjoints, M. Lance, membre du conseil général du Calvados, les membres du conseil municipal et les officiers de la garde nationale, est sorti de l'hôtel-de-ville, escorté par un détachement de la garde nationale et précédé de la musique de ce corps qui s'est empressée, dans cette occasion, comme toujours, de concourir à l'éclat de cette fête.

Le cortège s'est arrêté devant la maison de M. Regnauld, formant l'angle des rues Saint-Malo et du Goulet, et sur la façade de laquelle la table de marbre avait été placée.

La cérémonie étant terminée, le cortège s'est remis en marche dans le même ordre. Rentré à l'hôtel-de-ville, M. Castel, secrétaire général de la Société, a donné lecture du procès-verbal de l'inauguration de ce monument commémoratif, que toutes les personnes présentes ont signé.

Avant de se séparer, l'assemblée a voté par acclamation des remerciements à l'honorable M. P.-A. Lair, de Caen, et décidé que par les soins de M. le secrétaire général de la Société  d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres, une copie du procès-verbal serait adressée au savant modeste, un citoyen généreux qui saisit toujours avec empressement les occasions qui s'offrent à lui de rendre hommage aux hommes qui illustrèrent sa patrie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Quoique favorisée par un beau temps, notre foire Toussaint n'a pas offert cette année de résultats favorables aux diverses industries qui étaient venues s'y établir.

La vente des chevaux qui donne à cette foire sa plus grande importance, n'a pas été généralement bonne. Un grand nombre se sont vendus difficilement ou à bas prix, d'autres ont été remmenés. La faveur s'attachait cependant et spécialement aux ponlains carrossiers qui se sont vendus bon prix et qui étaient très recherchés. Ce fait, généralement observé sur le champ de foire et dans les écuries, indique assez à nos cultivateurs que c'est vers l'élève de cette espèce qu'ils doivent porter tous leurs efforts et tous leurs soins.

— La remonte a fait peu ou presque point d'achats. Quant au commerce de bestiaux qui est ordinairement peu important à la foire Toussaint, il y a eu baisse de prix sur les bêtes à corne, surtout sur les bêtes maigres, il s'est présenté très peu d'acheteurs sur la place.

Les affaires des diverses autres industries foraines ont été presque nulles : c'est du reste un fait qui est aujourd'hui commun à toutes les foires. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Par décision de M. le maire de Bayeux du 5 de ce mois, la bibliothèque de cette ville, dont la fréquentation avait été interrompue par les travaux de l'escalier et de la Galerie-Mathilde, sera ouverte au public tous les jours, les samedis et dimanches exceptés, de 10 heures du matin à 3 heures de relevée, à partir de lundi 14 du présent mois. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Nous apprenons que tous les élèves du Collège de Bayeux qui se sont représentés à la session d'octobre pour subir les épreuves du baccalauréat ont été reçus. L'un d'eux, M. Etienne d'Isigny, a même été reçu le premier sur sept qui ont été examinés ce jour-là. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Ont lit dans le « Lexovien » : Les travaux du gazomètre se poursuivent avec activité, et tout fait espérer que d'ici peu de mois notre ville  jouira des avantages de l'éclairage au gaz. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1842    -  Nouvelles locales.   -    Depuis le 1er du mois, le service des dépêches de Bayeux à Littry se fait au moyen, d'une élégante voiture à deux chevaux, qui part tous les  jours, vers midi, du bureau des postes de Bayeux et le matin de Littry.

Cette voie nouvelle de communication pour un des points les plus importants de notre arrondissement, est avantageuse pour les voyageurs, surtout pour les habitants de la campagne que leurs affaires appellent dans notre ville et qui se trouvent dans la ligne du parcours de cette voiture. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1842    -  Nouvelles locales.   -    Depuis plusieurs jours la malle-poste de Paris éprouve d'assez longs retards dans la ligne de son parcours sur Caen et sur Bayeux, elle n'arrive guères, depuis une semaine, a notre direction des postes que vers midi ou midi et demi. Cette circonstance doit être attribuée au brouillard de plus en plus intense qui règne sur notre contrée et sur toute la route de Paris. La nuit les postillons ont infiniment de peine à reconnaître et à suivre le tracé de cette grande route.

On assure même qu'aux environs de Paris deux voitures publiques sont allées, ces jours derniers, l'une tomber dans les fossés des fortifications, l'autre se jeter dans la Seine. On n'ajoute pas qu'il y ait eu à déplorer de graves malheurs par suite de ces deux accidents. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1842    -  Nouvelles locales.   -  Dimanche dernier, un feu de cheminée presque immédiatement réprimé s'est manifesté au domicile de M. Huvet, place de l'Evêché. L'intervention des pompiers qui étaient accourus avec leur zèle accoutumé, a été inutile, grâce au peu de gravité de du sinistre. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1842    -  Nouvelles locales.   -    Dans la nuit de samedi à dimanche l'intervention du poste de garde a été nécessitée par une rixe violente et bruyante entre un individu de la commune de Longueville et le sieur Napoléon Delauney, cabaretier.

Une partie des habitants de la rue St-Jean a été mise en émoi par cette scène nocturne, qui s'est terminée par l'arrestation des deux combattants et l'échange de coups assez graves.

Au reste cette affaire ne paraît pas devoir amener d'autres suites, malgré les faits de rébellion à la garde imputés au sieur Delaunay.

Le matin, à l'arrivée de M. le commissaire de police on s'était sans doute embrassé………. et tout était fini…..  Gardes nationaux et délinquants, tout le monde avait vidé le poste.

— Hier une autre scène, qui aurait pu avoir des suites funestes, sans l'intervention d'un agent de police et de plusieurs autres personnes présentes, se passait devant le bureau des messageries Le Caplain.

Le nommé Maufras, qu'on sait coutumier de pareils faits et qui était dans un état complet d'ivresse avait injurié et menacé l'un des facteurs de cette entreprise, lequel n'avait eu d'autres moyen de repousser l’agression de Maufras qu'en lui assénant plusieurs coups de manche à balai. Ce dernier dans un état de fureur impossible à décrire, s'empara sur l'étal d'un boucher voisin, d'un énorme couteau dont il allait faire usage quand le facteur a pris la fuite et quand plusieurs personnes ont arrêté Maufras. Il venait de briser le couteau dans la porte, il a été déposé à la maison d’arrêt.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1843   -  Nouvelles locales.   -  Notre conseil municipal a décidé dans l'une de ses dernières séances, sur la proposition de M. Jourdain, l'un de ses membres, que la rue du Goulet s'appellera dorénavant, rue Alain Chartier. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Classe de 1843.   -   Le tirage au sort des jeunes conscrits du Calvados, pour le contingent militaire de 1842, aura lieu à partir du 20 février prochain, dans les différents cantons de notre arrondissement, dans l'ordre suivant : Ryes, 20 février,  Balleroy, 21 ; Isigny , 22 ; Caumont, 23 ; Trévières, 24 ; Bayeux, 27. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles locales.   -   On lit dans le « Pilote » du 26 : « Nous tenons d'une source certaine qu'il va être très prochainement établi à Bayeux, dans les chapelles de Saint-Julien, St-Exupère, de St-Marguerite, de l'Annonciation et de la Conception, toutes quatre appartenant à la cathédrale de cette ville, des vitraux à sujets historiques et légendaires dans le goût des XIIIe  et XVe  siècles.

Ce complément d'ornementation ne peut manquer d'ajouter à l'intérêt artistique de ce superbe monument, l'un des plus beaux types de l'architecture du moyen-âge. » (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Février 1843   -  Nouvelles locales.   -  Nous apprenons qu'un arrêté préfectoral vient d'autoriser la démolition des bâtiments de l'ancienne caserne St-Laurent, situés sur la place aux Pommes.

On sait que cet emplacement est destiné à recevoir la nouvelle poissonnerie. Il est a désirer, en attendant que les ressources du budget municipal permettent d'entreprendre la réalisation définitive de ce projet, que cette démolition soit effectuée immédiatement.

L'accès de la rue St-Laurent y gagnerait en largeur et en commodité, et l'on pourrait dès à présent, sans beaucoup de frais, trouver dans le déblaiement de ce vaste terrain la place nécessaire pour ajouter à la salle d'asile les dépendances indispensables qui lui manquent actuellement, telles que, un appartement à usage de réfectoire et un second hangar pour les récréations pendant le mauvais temps. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles locales.   -  On avait annoncé un hiver rigoureux pour l'année 1842-43, déjà le solstice d'hiver est passé, l'année 1843 s'ouvre, le soleil commence à remonter sur l'horizon, et la température est restée jusqu'ici fort douce et fort égale, on a compté, en décembre, des journées comparables à celles de mars et d'avril.

Les cultivateurs en sont arrivés au point de désirer quelques gelées pour empêcher que les plantes semées ne s'avancent trop.

En Suisse, on récolte déjà des fraises dans les bonnes expositions, et de toutes parts on signale des phénomènes de précocité surprenants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles locale.   -  Samedi dernier, la violence du coup de vent qui a régné sur notre contrée a causé plusieurs dégâts dans notre ville, des couvertures ont été enlevées, des cheminées abattues, et dans la nuit, le mur qui sépare la cour de la prison de la caserne de la Charité a été renversé.

Un poste de gardes nationaux a été immédiatement placé par l'autorité pour veiller à la garde des prisonniers : ce poste a été relevé hier par une compagnie du 46e venue de Caen tout  exprès, jusqu'à ce que les travaux de réparation entrepris en ce moment aient replacé les choses dans leur état accoutumé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles Locale.   -  Dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, un vol de quatre sac d'argent a été commis, dans le coffre du coupé de la diligence des messageries royales de Cherbourg à Paris, et pendant le trajet de Bayeux à Caen, par deux voyageurs qui avaient été pris à St-Lo.

Montés d'abord sur la banquette, ils étaient, sur leur plainte d'être saisis par le froid, descendus dans le coupé, dont le conducteur en arrivant à l'octroi de Caen a trouvé la portière de droite ouverte et les voleurs évadés. L'un d'eux s'était fait inscrire à St-Lo, sous le nom de Dumonceau, c'est un homme d'environ 40 ans, teint vermeil, bonne mine et parlant bien. Son complice plus mince et plus petit, était coiffé d'une casquette et vêtu d'une blouse.

La somme volée est d'environ 4 60 0 fr.  La justice informe avec activité. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles Locale.   -  La semaine dernière la neige est tombée pendant trois jours sur notre contrée avec une abondance inaccoutumée, surtout à l'époque avancée de la saison où nous nous trouvons. Un tapis blanc, d'une épaisseur très considérable en certains endroits, a couvert les champs, les routes, les rues , les toits des maisons.

L'arrivée des voitures publiques a été retardée, les malles-poste de Paris et de Cherbourg ont subi dans les heures de passage en notre ville, six à huit de retard : vendredi, celle de Granville à Bayeux a été retardée de 24 heures, il paraît que le parcours de la forêt de Neuilly était devenu impraticable.

Au reste, le dégel dure depuis plusieurs jours, la température s'est sensiblement adoucie et les circulations se rétablissent sur tous les points. Nous n'avons pas appris qu'il soit arrivé dans notre, contrée, par suite de ce mauvais temps, d'accidents graves. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles Locale.   -   Plusieurs individus, sous le poids de diverses condamnations correctionnelles, sont on fuite et ont échappé jusqu'ici aux recherches de la  gendarmerie.

On signale entre autres : le nommé Poirier, dit Saint-Charles, bijoutier à Bayeux, condamné par jugement du 8 février, à 15 mois d'emprisonnement.

Le sieur Philippe Anne, domestiquée St-Germain-du-Pert, condamné à 3 mois d'emprisonnement, pour coups et blessures.

Enfin, un nommé Pierre-Constant Lamourenx, domestique à Castillon, condamné à 2 mois de prison pour vol. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles Locale.   -   Académie de Caen. —  Par arrêté de M. le ministre de l'instruction publique, en date du 30 janvier dernier, et conformément à l'avis du conseil royal, des médailles et des mentions honorables ont été décernées aux instituteurs et institutrices primaires, ainsi qu'aux surveillants des salles d'asile du ressort de l'académie de Caen qui se sont le plus distingués dans l'exercice de leurs fonctions. 

Voici les noms des personnes qui ont mérité des récompenses dans l'arrondissement de Bayeux. Mentions honorables. M. Payen, instituteur à Crépon ; Mlle Lecerf, institutrice à Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Médecins des pauvres.   -   Par arrêté de M. le préfet du Calvados en date du 16 février dernier, MM. les docteurs Gauquelin-Despallières, Eudes, Lecieux et Le_Paulmier, ont  été nommés médecins des pauvres de la ville de Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1843   -  Police correctionnelle.  -  Pierre Vivier, jardinier, demeurant à Bayeux, condamné en 30 fr. d'amende pour délit de chasse sans port-d'armes, sur la propriété de M. Conseil.

  Pour un vol de bois au préjudice de M. Vigney, vétérinaire à la Cambe, une condamnation en 3 mois de prison a été prononcée contre Madeleine Françoise, femme Drouard, journalière , du même endroit.

  A la requête du sieur Culleron, chaufournier au Mollay, qui s'était porté partie civile et qui avait été l'objet de mauvais traitements, coups et blessures de la part du nommé Gilles Coquelin, journalier, de la commune de Saon , condamnation contre ce dernier de 5 fr. d'amende.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelle du département.   -   Conformément aux nouvelles ordonnances, la plus grande partie de la garnison de Caen va être armée de fusils à percussion.

 On annonce qu'a partir du 25 de ce mois, les militaires de la classe de 1837, vont être renvoyés dans leurs foyers. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Londais de Bourgeauville, forçat libéré, accusé de différents vols d'effets à l'aide d'escalade et d'effraction, a été condamné â 20 ans de travaux forcés.

Le nommé Toquez, novice à bord du sloop l' « Irma », accusé du vol d'un paletot et d'une somme de 38 fr., a été, malgré ses aveux, rendu à la liberté, le jury ayant eu égard à son jeune age et à son repentir. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles Locale.   -    Nous apprenons que M. le ministre de l'instruction publique, sur la demande de M. le général comte d'Houdetot, député de Bayeux, vient d'accorder à l'école primaire-supérieure annexée au collège de notre ville, une somme de 1 000 francs, pour acheter les instruments nécessaires pour l'enseignement des sciences dans les cours de cette école.

L'opportunité de cette faveur ne peut manquer d'être universellement sentie. L'instruction donnée dans notre école primaire-supérieure, est la mieux appropriée aux besoins de notre époque et en particulier de notre arrondissement.

C'est donc rendre un véritable service à notre pays que de favoriser les développements de cet enseignement qui a tant d'applications utiles dans les arts et dans les professions industrielles ou commerciales. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -    Bureau des postes de Bayeux.   -   Le départ des facteurs ruraux a lieu maintenant après l'arrivée du courrier de Paris : la levée de la boîte, pour les lettres à destination des communes relevant de ce bureau, se fait à 10 heures 30 minutes du matin.

Le bureau est ouvert au public depuis 7 heures du matin jusqu'à 7 heures du soir, sans interruption.

 Un ancien facteur rural du bureau des postes de Bayeux, le nommé Aumont, déjà privé d'un bras, a été dernièrement amputé de la jambe gauche. Ce, malheureux consultant plutôt son courage que ses forces avait, en faisant son service pendant l'hiver de 1840, gagné un refroidissement de ce membre qui fut par suite attaqué de la gangrène.

— M. le lieutenant-général d'Houdetot, député, vient de lui faire accorder de la part du roi un secours de 100 fr. Nous connaissons personnellement l'état précaire du sieur Aumont, et le bienfait dont il vient d'être l'objet ne pouvait être plus opportun et mieux placé.

  Un jeune employé de la poste aux lettres de Bayeux, M. Auguste Decrauzat, vient de publier une brochure dont nous recommandons l'emploi à MM. Les avocats, officiers ministériels et hommes d'affaires de notre arrondissement, ainsi qu'à toutes les personnes qui entretiennent des correspondances suivies dans l'étendue du département. C'est une table de toutes les communes du Calvados, par ordre alphabétique, avec l'indication de l'arrondissement, du canton, de la population et des bureaux de poste dont elles relèvent.

Ces renseignements qui sont d'une parfaite exactitude sont utiles à un grand nombre de personnes.

—On trouve cette brochure au bureau des postes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles locales.   -   Dans la soirée de vendredi dernier, et plusieurs soirs de suite, entre huit et neuf heures, chacun a pu apercevoir à l'horizon un météore lumineux dont l'éclat lacté s'avivait graduellement à mesure que s'obscurcissait le ciel. C'était une clarté boréale s'étendant de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest, dans un développement de 40 à 45 degrés. Sa forme était celle d'une arc-en-ciel, sa couleur, une teinte blanchâtre affectant, pendant quelques instants, des tons légèrement cuivrés. 

Après 85 minutes de durée, elle ne laissait plus dans le ciel qu'une vague et incertaine lueur qui s'est éteinte subitement. 

Inutile de dire que dans notre ville, comme ailleurs, les suppositions et appréhensions de tout genre ont marché vite, à l'occasion de cet accident météorologique, dont les savants du  bureau des longitudes de Paris nous donneront sans doute la prochaine explication. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles locales.   -   L'ordonnance royale, sollicitée par l'administration municipale de Bayeux, pour le changement de nom de la rue du Goulet, a été rendue le 13 février dernier. 

Cette rue portera désormais le nom de Rue Alain Chartier. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles locales.   -   Coutumier du fait, Maufras vient encore d'avoir un compte à régler avec la justice correctionnelle. Il aura à subir 20 jours de prison pour mauvais traitements exercés contre la femme Yvonnet, cabaretière à Bayeux, et contre son père. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Avril 1843   -  Police correctionnelle.  -   Audience du 4 avril.    Le tribunal a acquitté le nommé Louis Charon, maçon, demeurant à Bayeux, prévenu d'abus de confiance envers le sieur Jean-Baptiste Georget dit Cauchard.

  Pierre Marie dit Simon, traduit devant le tribunal pour escroquerie d'argent au préjudice de la demoiselle Aimée Hue, de Bayeux, et pour avoir volé, dans la nuit du 25 au 26 février dernier, des poules chez M. Vimard, à Mosles, a été condamné à un an et un jour d'emprisonnement.

  Un délit d'un nouveau genre a été jugé à cette audience, une maison de jeu de hasard, tenue par le nommé Lemoine, rémouleur, à Bayeux, vient de le faire condamner à 20 jours de prison.

  Élise Mathée, dentellière à Bayeux, et la femme Guérin, cabaretière à Saint-Vigor, pour les mêmes sévices envers le nommé Pierre Cousin ont été condamnées chacune en dix jours de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1843   -  Nouvelles locales.   -   La commission d'examen du Calvados pour les candidats au brevet d'instituteur n'a reçu personne dans la séance de mars ; 14 candidats s'étaient fait inscrire, 13 ont répondu à l'appel, 10 ont été ajournés après les éprouves écrites et les 3 autres n'ont pu satisfaire aux éprouves orales.

Les aspirantes au brevet d'institutrices ont été plus heureuses ; 11 étaient inscrites et ont répondu à l'appel, 5 ont été ajournées après les épreuves écrites, les 6 autres ont obtenu le certificat d'aptitude :  Ce sont, par ordre de mérite, Mlles Jehenne, Blaize, Lemasquerier, Coltée, Tourillon et Hébert.

Le nombre des brevets de capacité délivrés par la commission du Calvados depuis la promulgation de l'ordonnance du 23 juin 1836 , s'élève à 69.   (source : L’Indicateur de Bayeux)

Avril 1843   -  Nouvelles locales.   -   Classe de 1842.   -   M. le préfet du Calvados vient de faire publier le tableau présentant la sous-répartition, entre les cantons, du contingent de 1 008 hommes assigné au Calvados par ordonnance du 30 mars 1843. Voici le contingent proportionnel de chacun des cantons de l'arrondissement de Bayeux :

Le canton de Balleroy sur 115 inscrits, aura à fournir 30 conscrits ; celui de Bayeux sur 145, 38 ; Caumont su r 89, 23 ; lsigriy, sur 118, 31 ; Ryes, sur 79, 21 ;  Trévières, sur 105, 28.

—Notre arrondissement aura donc à fournir un contingent de 171 hommes sur 171 qui ont pris part au tirage. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1843   -  Conseil de révision.   -   L'itinéraire du conseil de révision, pour la convocation des jeunes gens de la classe de 1842, est ainsi fixé pour les six cantons de notre arrondissement :

à Bayeux, le 22 mai, pour les cantons de Ryes, Trévières et Bayeux ; à Balleroy, le 23 mai, pour les cantons de Balleroy et de Caumont ; à Isigny, le 24 mai, pour le canton d'Isigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1843   -  Nouvelles locales.   -   Les opérations du conseil de révision commenceront dans chaque département a partir du 3 mai prochain. Nous ferons connaître le jour où ces opérations auront lieu pour les cantons de notre arrondissement. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1843   -  Nouvelles du Département.   -   On lit dans le « Pilote » : Le progrès appelle le progrès. Chaque amélioration fait naître autour d'elle d'autres perfectionnements. Nous ne sommes pas loin du temps où il fallait plusieurs jours pour aller de Caen à Paris, et plus près de nous encore, il fallait de 30 à 36 heures à franchir cette distance qu'aujourd'hui la malle-poste parcourt en 14 heures et les messageries 17 ou 18.

Et cette rapidité ne suffit plus ! Les chemins de fer rendent tout le monde exigeant : on veut perdre en route le moins de temps possible. C'est pour satisfaire à ce besoin qu'on attendant l'époque où nous aussi nous aurons notre rail-way, les grandes messageries songent à nous faire profiter de celui de Rouen. On assure, en effet, que par suite d'un traité avec la compagnie de ce chemin de fer, les départs de Caen vont être réglés de manière à ce que les diligences arrivant à Rolleboise pour le passage du convoi, puissent être enlevées avec leurs voyageurs et bagages sur des wagons disposés à cet effet. Ainsi la route sera parcourue en treize heures, et en partant le matin de Caen, on ira dîner à Paris.

Et lorsqu'à une époque peu éloignée le rail-way s'étendra jusqu'au Havre, l trajet se fera en 10 heures. Puis en 7 1/2, quand le réseau de fer se prolongera jusqu' à Cherbourg. (source :  L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Police correctionnelle.   -  Audience du 16 mai.   -   Pierre-Jules Maufras, tailleur, Léonie Maufras et la femme Maufras, tous les trois de Bayeux, comparaissaient sous la prévention d'avoir recelé et s'être approprié diverses sommes d'argent, de linge et autres objets volés par les enfants Gouye et la fille Justine Le Bouteiller, au préjudice de leurs parents.

Le premier a été acquitté, Léonie Maufras a été condamnée en huit jours et la femme Maufras en un mois d'emprisonnement.

— Une condamnation de 15 jours de la même peine a été prononcée contre le sieur Suzanne, marchand boucher à Trévières, pour habitude de faux poids dans la vente de sa viande.

  Marie-Françoise Le Bobier, de la commune Cartigny-Tesson, prévenue de délit forestier au préjudice du sieur Michel Hébert, propriétaire à Vouilly, a été condamnée en 2 fr.  d'amende. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles locales.   -   Le mauvais temps qui dure depuis un mois est préjudiciable aux céréales ; déjà sur notre marché le blé a un peu renchéri et le pain a subi une augmentation de 5 centimes par kilog. Il est vrai que les blés des fortes terres ont gagné plus en herbe qu'en épi, en plusieurs endroits ils sont déjà même couchés. Toutefois, il suffirait de quelques jours de beau temps pour réparer le mal.

Les foins auraient aussi besoin d'un temps sec ; dans beaucoup de prairies ils jaunissent par le pied.

Les colzas se présentent bien cependant, et tout annonce que cette denrée aura une bonne année.

On nous écrit du pays d'Auge que les pommiers offrent les plus belles espérances ; il y a longtemps même qu'on n'avait cru à une récolte aussi abondante ; déjà le cidre a subi une certaine baisse, et dans nos faubourgs hors-barrière on le donne à 20 centimes le double-litre. (Haro ) (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Chronique des Assises.   -   La 2e session des assises du Calvados s'est ouverte, lundi 15 mai, sous la présidence de M. Regnault. Les quatre premières audiences, dont nous donnons l'analyse succincte, ont déjà offert un certain nombre d'affaires concernant notre arrondissement. Après les préliminaires d'usage, les débats ont commencé.

— Deux cultivateurs, le nommé Perée et le nommé Malcouronne, discutaient à l'occasion d'une haie d'épines, limite de leurs propriétés respectives. La discussion devint vive :  « Battons-nous en braves », dit Perée à Malcouronne, mets ta bêche à terre et alignons-nous ; mais Malcouronne, en proie à un violent accès de colère, répondit en assénant un coup de sa bêche sur la tête de Perée, et frappa même à plusieurs reprises son malheureux voisin terrassé. Perée, relevé sans reconnaissance et transporté chez lui, expira peu de temps après en proie à d'horribles douleurs.

Le jury a fait la part et de la conduite de l'accusé, et du malheureux événement qui l'avait conduit aux assises. Il a été rendu à la liberté.

  Dans les premiers jours de janvier, Eugène Delafosse, présenta à M. Delafosse, son homonyme, tailleur à Bayeux, un billet de 100 francs, qu'il prétendit avoir été souscrit par sa mère, offrant de payer avec ce même billet pour 10 francs d'ouvrage fait pour lui, et demandant qu'on lui rendît le surplus. Ce billet était faux ; lui-même l'a postérieurement reconnu. Jamais sa mère n'a fait d'obligation à son profit, et il paraît que ce n'est pas la première fois qu'il a eu recours à un moyen de ce genre pour inspirer de la confiance. La jeunesse de Delafosse et son repentir ont plaidé sa cause auprès du jury..

Le jury a répondu négativement, et l'accusé a été acquitté.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles locales.   -   Un vol déjà ancien de divers objets d'habillement a été constaté par procès-verbal de la gendarmerie de Bayeux, à la date du 23 avril : ce vol qui aurait été commis il y a huit ans, serait attribué à Lhonoré qui se trouve depuis plusieurs jours sous le coup des poursuites de la justice. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1843   -  Police correctionnelle.   -  Audience du 30 mai. Cette audience a été occupée par deux affaires qui ont été suivies de deux acquittements.

Dans la première, un sieur Casimir-Amand Benard, couvreur à Bayeux, était accusé d'avoir commis dans le cours des années 1841 et 42 , diverses escroqueries au préjudice de la fille Poulin, Jeanne ; les charges ayant disparu aux débats, il a été renvoyé absous.

— Une coupable industrie, qui dit-on s'exerce assez communément dans notre pays, le prêt sur gages, avait motivé les poursuites du ministère public contre les époux Crétin, de Bayeux, comme prévenus de tenue d'une maison de prêt sur gages et d'abus de confiance.

L'instruction et les débats avaient établi des charges graves contre les prévenus : mais le mari étant mort dès le commencement des poursuites, la femme Crétin qui a seule figuré sur le banc correctionnel à été assez heureuse pour s'abriter derrière la tombe de son co-accusé et d'obtenir un jugement d'acquittement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Bureau de poste aux Lettres de Bayeux.   -   Le Directeur des postes a l'honneur de prévenir le public que l'arrivée des courriers de Littry et Ryes est fixée à 7 heures et demie du matin, la distribution des lettres de ces deux bureaux, qui comprendra celles rapportées la veille par les facteurs ruraux et les lettres de la ville pour la ville, commencera à 7 heures 35 minutes du matin, pour laisser le temps de répondre aux lettres de Ryes et Littry.

La dernière levée de boite se fera le matin, à 11 heures 20 minutes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles locales.   -   Nous lisons dans le « Pilote du Calvados » l'article suivant : Nous avons annoncé dans un précédent numéro que M. l'abbé Thomine-Desmazures, vicaire général, membre de la Société des antiquaires de Normandie, et M. Delaunay, architecte de la ville de Bayeux, avaient entrepris des recherches dont le résultat pouvait intéresser à un haut degré l'archéologie ; il s'agissait de la crypte souterraine, découverte sous le chœur de la cathédrale de Bayeux au XVe siècle, et dont l'origine semblerait remonter  aux Xe.

Nous sommes heureux de pouvoir aujourd'hui, suivant la promesse que nous en avions faite, et grâce à l'un de nos correspondants bayeusains, tenir nos lecteurs au courant des résultats déjà obtenus, résultats qui confirment les présomptions qui avaient déterminé les deux antiquaires dont il s'agit, à entreprendre u n travail non moins long que périlleux ….

La crypte se prolongeait jadis jusque sous le sanctuaire ; elle décrivait une courbe assez régulière qui prenait naissance sur les deux dernières colonnes de ce côté et s'évasait d'une manière assez sensible pour ne pas laisser de doute que le centre se trouvait à quelques mètres de là .

L'autel était disposé à la romaine, c'est-à-dire qu'il se trouvait isolé des murs et des colonnes, et permettait de circuler tout autour …..

Des bancs en pierre paraissent avoir existé dans tout le développement de la courbe, ils étaient probablement destinés aux prêtres qui ne devaient pas être confondus parmi les laïques.

On remarque encore derrière l'emplacement qu'occupait l'autel, et sur l'axe longitudinal de la crypte, les restes d'une ouverture qu'il y a lieu de supposer être celle par où les prêtres arrivaient dans le temple….

Plusieurs colonnes faisaient suite à celles qui subsistent encore ; mais elles ont complètement disparu ainsi que les voûtes qui les surmontaient. Il n'existe plus aujourd'hui qu'un amas confus de chaussins rapportés, qui oblige de prendre les plus minutieuses précautions pour éviter les ébranlements et protéger la vie des ouvriers. Mais deux colonnes et deux voûtes  déjà rétablies permettent de pousser plus avant les recherches. Les heureux résultats déjà obtenus ne laissent pas que de piquer de plus en plus la curiosité.

Espérons que le zèle et le dévouement pour la science qui ont présidé si dignement à l'entreprise et à la continuation de ces travaux, ne s'amolliront pas, et procureront dans peu de temps les moyens de voir, comme aux jours de toute sa splendeur, l'intéressante disposition d'un édifice religieux au Xe  siècle. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1843   -  Nouvelles locales.   -  Depuis quelque temps, malgré les avis réitérés de la presse et les nombreux accidents enregistrés par elle, la gendarmerie de notre arrondissement a eu à constater un grand nombre de contraventions à la police des routes. Ce genre de délit se renouvelle souvent malgré les nombreuses répressions auquel il donne lieu de la part des voituriers qui abandonnent leur attelage, et laissent souvent leurs chevaux errer à l'aventure et sans direction. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1843   -  Nouvelles locales.   -  Dans la nuit du 15 au 16 mars, une tentative de vol d'artichauts a été commise dans un des jardins, bordant la route de Port, appartenant au sieur Colin Jeanne, qui s'étant embusqué avec son domestique, aperçut un homme et une femme qui commettaient ce vol.

Il se mit à leur poursuite, et après une lutte assez longue et des coups portés de part et d'autre, les voleurs finirent par prendre la fuite.

Des soupçons avaient d'abord plané sur un individu de notre ville ; mais ils se sont effacés dès le commencement de l’instruction qui se poursuit en se moment. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1843   -  Nouvelles du département.   -   Dimanche, les processions de nos diverses paroisses ont parcouru la ville par un beau temps et au milieu de l'affluence de la population. Plusieurs reposoirs élégants attiraient l'attention des nombreux curieux qui se portaient en foule dans les rues où ils se trouvaient établis. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1843   -  Nouvelles Locales.   -   Hier matin, devant le collège, une jeune personne de la commune de Tour, montée dans une charrette, est tombée à terre par suite d'une violente secousse.

Blessée assez grièvement à la tête, elle a été recueillie à l'hôtel de la Levrette, à Saint-Patrice, où les soins les plus empressés lui ont été prodigués par le propriétaire de cet hôtel et l'un de MM. les médecins de nôtre ville. L'après midi elle a été reportée à son domicile dans un état assez satisfaisant. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1843   -  Nouvelles Locales.   -   Le nommé Maufras dont la justice, la police et la presse n'ont que trop souvent à s'occuper, vient d'être mis en état d'arrestation pour un nouveau méfait. Cette fois, il ne s'agit pas de l'une de ces scènes de violence ou de rébellion envers la force publique dont il est coutumier. le fait qui lui est reproché est beaucoup plus grave.

Il paraît que Jeudi dernier, en compagnie du sieur Lecler qui est disparu, Maufras aurait soustrait une somme de 50 fr. à un malheureux marin, mis par eux dans un état complet d'ivresse. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1843   -  Nouvelles Locales.   -   Le 19 du courant, les nommés Hippolyte André, journalier, et Lemoigne, poissonnier, demeurant l'un et l'autre à Bayeux, ont été arrêtés sous la  prévention de faux témoignages. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juillet 1843   -  Nouvelles locales.   -   Jeudi dernier, par suite d'une visite domiciliaire opérée par la police au domicile des époux Collard, rue des Bouchers, un grand nombre d'objets mobiliers ont été saisis. Tous ces effets provenaient de divers prêts sur gages.

Il y a longtemps déjà que les époux Collard passaient dans notre ville pour sé livrer à cette industrie occulte, qu'ils ne sont pas du reste les seuls à exploiter. —Avis à leurs imitateurs. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 27 juin.  -  Quatre affaires ont été jugées à l'audience du 27 juin.

— Une scène de violences graves exercée envers le nommé Pierre James, de Bayeux, a fait infliger à Auguste Le François, journalier, qui s'en était rendu coupable, la peine de trois mois d'emprisonnement.

— Un semblable délit a motivé six jours de la même peine contre Marie-Anne-Thérèse Le Gay, femme Le Pelletier, de Huppain, qui, le 27 mai, s'était rendue coupable d'injures et de mauvais traitements envers la dame Vautier, de la même commune. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1843   -  Nouvelles locales.   -  Depuis quelque temps, malgré les avis réitérés de la presse et les nombreux accidents enregistrés par elle, la gendarmerie de notre arrondissement a eu à constater un grand nombre de contraventions à la police des routes. Ce genre de délit se renouvelle souvent malgré les nombreuses répressions auquel il donne lieu de la part des voituriers qui abandonnent leur attelage, et laissent souvent leurs chevaux errer à l'aventure et sans direction. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Police correctionnelle.   -    Audience du 11 Juillet.  -  Un mendiant de notre ville, le nommé Heudes Michel qui, le 20 juin dernier, s'était plu à étaler, dans la rue St-Jean avec une indécence cynique les plaies hideuses de son corps, dans un état de nudité presque complète, a été condamné en un an et un jour d'emprisonnement . Ce vagabond était coutumier du fait.

   Un genre d'escroquerie qui se reproduit souvent sur nos marchés, avait amené à la barre du tribunal le nommé Jacques Auvray, laboureur de Biéville, arrondissement de Saint-Lô.

L'accusation lui reprochait d'avoir, le 11 mai dernier introduit une matière étrangère d'un 1/2 kilog. dans une motte de beurre qu'il vendait au sieur Mondhard , marchand de beurre à Chouain. Il a été condamné à 8 jours de prison.   (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Fêtes de Juillet.   -   Le gouvernement ayant supprimé, cette année, la célébration de l'anniversaire de 1830, comme étant trop rapproché de celui de la mort de M. le duc d'Orléans, M. le préfet du Calvados vient d'adresser à cette occasion la circulaire suivante à MM. les sous-préfets et maires du département :

 « Messieurs, la France, encore en deuil, ne célébrera pas cette fois l'anniversaire de 1830.

Sa perte est trop récente, sa douleur fut trop profonde, pour qu'elle puisse déjà s'en distraire : et elle ne mêlera pas une pensée de fête au plus triste des souvenirs ! Elle sait, d'ailleurs, qu'elle honore aussi la révolution de juillet, en payant ce pieux tribut à la mémoire du prince qui l'avait si bien conquise, si noblement servie, et qui devait un jour sur le trône la représenter avec tant d'éclat.

Vous vous bornerez donc, Messieurs, à assister au service funèbre annuel, pour lequel les autorités civile et ecclésiastique dans chaque commune se concerteront d'avance. Vous n'oublierez pas non plus que chaque fête publique dans notre pays est avant tout la fête des pauvres ; et là où les ressources locales le permettront, vous, voudrez bien vous occuper d’œuvres charitables et de distributions de secours.

J'approuverai, de la part des conseils municipaux, tous les votes de fonds qui auraient cette destination. » (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Nouvelles locales.   -  Samedi l'après-midi, un accident qui pouvait avoir des suites funestes est arrivé à l'encoignure des rues Bienvenue et de la Juridiction, en face le magasin de modes de Mlle Deshayes.

Un voiturier de la commune de Longueville conduisait en tête de son cheval une charrette chargée de pavés ; arrivé au détour de ces deux rues, sur le revers du ruisseau dont le pavage en cet endroit fait glacis, les deux pieds lui manquèrent et la roue lui passa sur l'épaule droite, tout le long de l'omoplate.

Relevé tout meurtri et sans connaissance, il fut recueilli avec empressement chez Mlle Deshayes où trois médecins arrivèrent presque simultanément : ces messieurs reconnurent bientôt qu'il avait une fracture grave de la partie inférieure de l'omoplate et lui administrèrent les premiers secours, avant de le faire transporter dans la maison où il est alité aujourd'hui dans un état assez satisfaisant, mais qui demandera un certain temps pour son complet rétablissement.

Mlle Deshayes et les personnes de sa maison ont fait preuve dans cette circonstance du zèle le plus louable et ont prodigué au blessé les soins les plus empressés ; c'est un hommage que nous leur avons entendu rendre par les trois docteurs qu'elles ont si bien secondés, hommage que nous sommes heureux de rendre public.

Cet accident n'est pas le seul qui soit arrivé en cet endroit difficile, et nous avons déjà eu l'occasion d'en enregistrer plusieurs. Il est de remarque qu'un grand nombre de coins de rues offrent dans notre ville de pareils dangers, par la manière bombée dont ils sont pavés, le long des maisons. Nous pourrions citer quelqu'uns de ces détours fatals aux chevaux et aux piétons, tels que ceux de la rue Franche et de la Juridiction, de l'encoignure de la maison de M. Bertot, de celle de la rue Genas-Duhomme à la rue des Bouchers et autres……. Il serait bon que par mesure de sûreté publique, l'administration municipale se fit rendre compte des endroits de la ville qui présentent ces grands inconvénients, et qu'elle obligeât les propriétaires à réformer un système de pavage, disgracieux à l'œil et périlleux pour les passants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Nouvelles locales.   -  M. le colonel de la 4e légion de gendarmerie a passé samedi dernier, sur la place du Château, la revue des brigades réunies de la lieutenance de notre arrondissement.

Ces brigades se réuniront à Bayeux, le mardi 1er août, pour servir à l'escorte de M. le duc de Nemours. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Nouvelles locales.   -  Depuis que nous avons entretenu nos lecteurs des soins habiles que M. Guernier se proposait de donner aux maladies des yeux, plusieurs succès nous ont confirmé dans l'opinion que nous avions du savoir et de l'adresse de ce médecin-oculiste, que l'on trouve tous les samedis chez M. Achard, rue St-Jean, depuis dix heure s à midi.

Une jeune aveugle, appelée Victoire Le Jeune, a été opérée par lui chez M. Aze, à St-Vigor, d'une cataracte dont elle était atteinte depuis une année, et la vue, ce charme de l'existence lui a été complètement rendue. Aucun accident n'est venu entraver cette opération, qu'une main exercée pratique en quelques secondes et presque sans douleur. Par la méthode d'abaissement, adoptée par M. Guernier, on n'a point à redouter les cicatrices que le procédé par extraction laisse souvent sur la cornée, et qui sont une nouvelle source de cécité ; on n' a pas à craindre non plus les déformations de la pupille qui signalent quelquefois ce dernier mode opératoire, et qui rendent aussi la vision plus ou moins imparfaite et difficile.

Plusieurs autres résultats heureux ont signalé les connaissances médicales de M. Guernier, dans le traitement des affections oculaires. MM . Bosquain, rue de la Cave, Bailleul, rue St-Jean, lui doivent l'inappréciable bienfait d'une guérison prompte et solide. Nous ne doutons pas que de nouveaux succès ne viennent bientôt récompenser M. Guernier de ses longues études et de ses travaux consciencieux. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1843   -  Conseil d’arrondissement.   -  Dans sa séance du 24 juillet, le Conseil d'arrondissement de Bayeux a procédé à ses divers travaux annuels, sous la présidence de M. Pezet ; M. Coueffin remplissait les fonctions de secrétaire. Indépendamment des affaires ordinaires, plusieurs questions importantes, relatives aux intérêts et aux besoins de notre arrondissement, ont été l'objet des délibérations du conseil.

Nous allons les indiquer sommairement, et dans l'ordre des matières soumises à la discussion.

Au chapitre des routes royales, Le conseil persiste à demander, pour la route de Subles, la rectification de la côte depuis l'église jusqu'aux premières maisons du village, sur une longueur environ de 50 à 60 mètres.

À l'occasion de cette ligne de Paris à Granville, il insiste pour qu'elle soit élargie dans la traverse de Bayeux, rue Larcher, tout le long du mur de la prison. L'objet de ce vote est d'une nécessite urgente. Quant aux routes départementales, le Conseil signale la trop grande rapidité du Pont-Roch, de Bayeux à Isigny ; ainsi que les besoins d'entretien des routes de  Bayeux à Courseulles et de celle de Caen à Caumont. Il indique les abus du roulage comme une des principales causes de détérioration de ces routes, et appelle sur cet objet une loi réglementaire. Le compte-rendu de l'état de nos chemins vicinaux de grande communication soumis au Conseil, à présenté des résultats satisfaisants. Il a été pris une délibération tendant à faire classer, comme ligne de grande communication, le prolongement de la ligne vicinale d'Arromanches à Bayeux jusqu'à la rue Saint-Laurent, par le Pont-Trubert, en appelant la ville de Bayeux à contribuer à son entretien, comme commune traversée.

Diverses demandes relatives à d'autres chemins vicinaux ont été renvoyées à plus ample examen, ou recommandées à l’administration départementale. Enfin plusieurs. Enfin plusieurs matières contentieuses ayant trait aux chemins vicinaux ont été discutées pour être soumises à la décision du gouvernement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Prison de Bayeux.   -   L'inconcevable lenteur apportée dans les travaux de la prison de notre ville, les ajournements successifs apportés chaque année dans l'entière terminaison des travaux, ont encore motivé un blâme sévère de la part du Conseil, qui, craignant que ses justes espérances ne soient encore trompées, et que le transfèrement des prisonniers ne soit ajourné indéfiniment, s'est borné cette fois à provoquer toute la sévérité du Conseil général et de M. le préfet contre qui de droit, à les inviter de proscrire l'ordre formel de l'achèvement des travaux (qui exige au plus 15 jours !...).

Enfin, à prier M. le préfet de prendre un arrêté qui fixe le transfèrement au mois de septembre prochain, pour tout délai…….

L'attention du Conseil général est appelée ensuite sur l'utilité des travaux de déchaussement entrepris à la Cathédrale. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Conseil d’arrondissement.   -  Le conseil exprime le désir que les plans et devis d'appropriation pour l'hôtel de M. de Cussy, acheté pour y placer la sous-préfecture, soient examinés sans retard par M. le ministre de l'intérieur, avec sanction du contrat de vente, pour que M. le préfet soit à même d'ordonner l'adjudication des travaux et leur exécution, pour l'époque du mois de juin prochain.

Diverses demandes d'allocations, pour dépenses et réparations concernant le tribunal civil, sont soumises à l'examen du conseil qui émet, sur la première, l'avis que les frais de parquet soient augmentés de 400 fr. par an, à partir du 1er janvier 1844, l'allocation de 1 200 fr. étant tout à fait insuffisante.

Sur la seconde, il invite le Conseil général à ordonner l'appropriation définitive, à usage de chambre du conseil, de l'ancien sanctuaire de la chapelle épiscopale de Bayeux, en allouant la somme de 1 150 fr. réclamée à cet effet ; ensuite , à provoquer auprès du ministre de l'intérieur, la restauration du plafond, comme objet d'art et comme monument historique.

— Le Conseil demande ensuite que le traitement des instituteurs primaires soit porté à 400 fr. ; tant que ce vœu salutaire ne sera point accueilli, les instituteurs moraux et capables abandonneront la carrière de l'enseignement pour embrasser des professions plus indépendantes et plus lucratives.  

— Un autre vœu non moins important est émis pour provoquer des mesures législatives destinées à réglementer le contrat de louage des domestiques. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   Les journaux de notre département et de la Manche mentionnent des accidents trop fréquents causés par des chiens vagabonds et atteints d'hydrophobie.

Ces funestes exemples doivent engager les populations et les administrations de nos contrées à faire exécuter scrupuleusement et sévèrement les arrêtés administratifs, assez à temps pour prévenir de si terribles accidents aux quels chaque jour l'on est exposé par la divagation incessante de cette foule de chiens, sinon habituellement nuisible, au moins complètement inutile. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   On nous communique un remède aussi sûr que prompt contre la brûlure. Nous croyons utile de le faire connaître à nos lecteurs.

On prend une pincée de pousses de jeunes buis que l'on pile avec trois blancs de poireaux, et on y ajoute une cuillerée d'huile d'olive. On renferme ensuite le tout dans un linge bien blanc et on l'applique sur la partie brûlée.

Plusieurs personnes qui ont fait l'essai de ce remède, en ont obtenu les plus promps et les plus heureux résultats. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   La cour d'assises s'est occupée, avant-hier lundi, de l'affaire Boursier, accusé de meurtre sur la personne du jeune Le Rossignol, de notre ville. Aussitôt après ce déplorable événement, nous en avons donné tous les détails, que les débats n'ont fait que reproduire.

Le jury en déclarant Boursier coupable d'homicide volontaire, a écarté la circonstance de préméditation et admis celle de provocation résultant de violences et injures graves ; il a en outre reconnu en sa faveur des circonstances atténuantes.

En conséquence de ce verdict, la cour n'a condamné Boursier qu'à un an d'emprisonnement et 500 fr. d'amende, minimum de la peine, par application de l'art. 336 du code pénal. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   Il part depuis trois jours, de la place Royale, à 7 heures du matin, une voiture toute spéciale qui prend le chemin de fer de Paris à l'embranchement le plus rapproché de nous, et parcourt ainsi la route en douze heures.

Ce nouveau véhicule n'offre rien à désirer sous le rapport du confortable.

Le procédé que l'on emploie pour lui faire quitter son train de route et le faire arriver sur les rails est de la plus grande simplicité. Voici à peu prés en quoi il consiste :

Arrivée à l'embranchement du chemin de fer, la voiture s'arrête sous un grillage en charpente, supporté par quatre poutres verticales solidement implantées dans le sol ; on dételle les chevaux ; on enlève huit petites clavettes qui maintiennent le corps de la voiture sur son train et on attache quatre chaînes, qui descendent du haut du grillage, à autant de crochets fixés au coffre. Deux hommes montés sur le grillage tournent ensuite une manivelle, et en quelques secondes la voiture se trouve suspendue au-dessus de son train par les quatre chaînes qui s'enroulent en même temps autour d'un treuil porté sur le grillage. Ce treuil, qui est mobile, s'avance alors sur ses roulettes jusqu'à l'extrémité du grillage, et la caisse de la voiture, toujours suspendue , arrive doucement au-dessus du train qui doit la faire circuler sur le chemin de fer. On l'y laisse descendre comme on la fait monter ; on adapte les clavettes au nouveau train pour l'y fixer et, en passant sur les voies de services, ce train prend sa place derrière la locomotive.

Toute cette opération se fait en un clin d’œil : les voyageurs et les bagages ne quittent pas la voiture, et le parcours se trouve ainsi considérablement accéléré, sans qu'il y ait à redouter ni le moindre péril, ni le moindre inconvénient de ce double mode de locomotion. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   De tous les services publics qui composent la grande unité administrative de la France, la direction générale des postes est celui qui depuis douze années a marché avec le plus de persévérance et de succès dans la voie des améliorations. Les rapports industriels de notre époque, se développant de plus en plus sur tous les points du royaume, ont amené la multiplicité des communications postales ; et leur célérité en est venue à réaliser, sur la plupart de nos routes, la dernière limite du possible, en dehors du nouveau et puissant secours de la vapeur. Ces progrès généraux que nous ne faisons qu'indiquer, pour ne nous occuper ici que de ceux qui intéressent notre contrée, ont d'ailleurs, en servant les intérêts du public, largement et progressivement bénéficié au trésor de l'état.

Nous avons aujourd'hui à entretenir nos concitoyens de la nouvelle réalisation d'une mesure que nous n'avons cessé, d'accord avec la presse de Caen, de réclamer instamment. Un service supplémentaire de Bayeux à Caen, avec retour, va être mis en activité à partir du 1er septembre.

Ce service, dont l'adjudication est passée depuis plusieurs jours, se fera au moyen d'une voiture qui partira de Bayeux à 4 heures du matin, et de Caen à 2 heures de l'après-midi. Indépendamment des nouvelles facilités créées par cette double communication journalière aux nombreux rapports de commerce et d'affaires de tout genre qui existent entre les deux villes, et par suite de l'échange et de la célérité de leurs correspondances, elle offrira un moyen commode et prompt de transport aux voyageurs qu'une cause imprévue et urgente appelleraient à Paris pour un bref séjour.

On pourra en effet partir de Bayeux à 4 heures du matin pour arriver dans la même journée à Paris sur les 8 heures du soir ; en prenant à Caen les voilures spéciales des messageries royales et générales qui partent de cette ville à 7 heures du matin pour gagner l'embranchement du chemin de fer le plus rapproché et parcourir ainsi la route en douze heures.

L'administration des postes en créant cette nouvelle entreprise a donc fait une chose utile, sous tous rapports, aux intérêts de notre contrée, et c'est avec empressement que nous nous faisons à ce sujet l'organe du public envers M. Goussu, inspecteur des postes à Caen, dont le zèle et les efforts ont puissamment secondé, auprès de la direction générale à Paris, le vœu des habitants de Bayeux et de Caen.

Nous croyons pouvoir assurer qu'au 1er septembre aussi un courrier à cheval, de Bayeux à Creully, passant par Ryes, pourra être en mesure de commencer son service. Cette amélioration, réclamée par toutes les communes de ce riche canton, et sollicitée à plusieurs reprises par la presse locale, vient de recevoir une solution favorable sur les demandes de M. Granson , directeur à Bayeux, qui, après s’être convaincu par lui-même de son utilité, a mis le plus louable empressement à la signaler et à la faire réussir. En s'occupant des moyens  d'accélération des courriers de son ressort et, en facilitant ainsi l'échange des correspondances et des relations de nos communes rurales avec le chef-lieu d'arrondissement, ce fonctionnaire nous semble agir avec une intelligente appréciation des véritables intérêts du public et du trésor.

Pour s'en convaincre il suffit de rappeler, qu'avant la création du courrier actuel de Bayeux à Littry, qui fait le transport des dépêches en voiture, il n'existait sur cette ligne importante aucune messagerie régulière ; tandis que maintenant deux voitures commodes font un service journalier.

C'est l'établissement de deux nouvelles boites supplémentaires, l'une à St-Patrice et l'autre à St-Jean. Nous n'avons pas besoin d'insister sur leur utilité auprès de M. Goussu, qui l'a  reconnue lui-même ; et c'est pour mémoire seulement que nous lui soumettons de nouveau la réclamation des habitants de ces deux extrémités de la ville, avec l'espoir qu'il s'emploiera de tous ses efforts à la faire réussir. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   M. le Duc de Nemours, à son passage à Bayeux, a fait remettre à M. le Maire, par l'entremise de M. le Sous-préfet, une somme de 300 fr. pour les pauvres. M. Lanet de Limencey avait en outre reçu 100 fr. de M. le secrétaire des commandements du prince, en faveur du nommé Le Désert qui avait été renversé sous l'une des chaises de poste. Cet homme aujourd'hui est très bien, il n' a reçu que plusieurs contusions sans gravité. 

A son retour de St-Lô, S. A. R. ayant désiré s'informer de l'état de cet homme, fut conduite par erreur à l'hôpital général. Un gendarme fut détaché par ordre du prince à l'hôtel-Dieu d'où il revint bientôt avec la nouvelle satisfaisante que cet accident n'avait eu aucune suite à déplorer.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Le nommé Hébert, ouvrier menuisier, rue Écho, bien connu par ses habitudes d'ivrognerie et de scènes bruyantes, ne s'est pas contenté de la leçon qui venait de lui être infligée par le tribunal de simple police ; hier soir, il a renouvelé dans la rue Saint-Malo, la scène nocturne dont il s'était rendu coupable la semaine dernière, dans la rue des Ursulines. 

Déposé au corps de garde, il s'est livré à de nouveaux ébats, qui ont motivé ce matin son incarcération à la maison d'arrêt, dans laquelle il va d'abord acquitter les 5 jours de prison dont il est redevable, en attendant qu'il ait à répondre de cette nouvelle incartade, laquelle sera sans doute punie plus sévèrement. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Cette année, la veille de la foire Toussaint, la montre des juments suivies de leurs poulains n'aura plus lieu dans la rue Saint-Patrice ; elle se tiendra sur la place du Château.

Cette mesure, toute de précaution et de sûreté publique, ne privera pas la place Saint-Patrice de la présence des antenais femelles et des juments d'âge. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Au concours des vaches laitières établi par notre Société d'agriculture et qui a eu lieu mercredi dernier, jour de la foire St-Luc, un grand nombre de vaches ont été présentées : jamais, au dire des personnes compétentes, plus beau choix ne s'était rencontré depuis longtemps. Si la plupart n'étaient pas d'une beauté exceptionnelle, toutes étaient belles.

Les trois primes ont été distribuées dans l'ordre suivant : à M. Bence, propriétaire à St-Germain ; Deslonchamps, propriétaire à Saint-Loup-Hors ; Aubin Simon, à Saon. Cette prime n' a été accordée à M. Simon que dans le cas où il justifierait dans le délai de deux mois que sa vache est pleine. S'il ne remplissait pas cette condition, sa prime reviendrait de droit à M. Le Sénécal.

Les mentions honorables ont été obtenues par MM. Adrien Le Sénécal, marchand de chevaux à Bayeux ; Dubosq, cultivateur à Étreham ; Raisin, propriétaire à St-Vigor-le-Grand. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Police correctionnelle.   -    Audience du 21 octobre. Le tribunal a eu, dans ces deux audiences, un assez grand nombre d'affaires à juger, dont le défaut d'espace nous a fait ajourner le compte-rendu à notre numéro d'aujourd'hui.

   Marie Eudelin, femme Barbot, d'Isigny, sortie dernièrement de Beaulieu, après un an et un jour de détention, subira de nouveau 4 mois d'emprisonnement, pour avoir volé un tablier à la dame Levieux.

   Jean-baptiste Hébert, menuisier A Bayeux, joint à une moralité qui n'est pas irréprochable une fort mauvaise tête. Il est dans les habitudes de cet individu de se livrer à des scènes de violences coupables, dont l'une s'est compliquée, le 11 septembre dernier, du détournement de plusieurs effets mobiliers appartenant à la femme Le Petit. Condamné pour ce fait, Hébert subira un mois de prison. 

   Des actes de rébellion avec violences envers l'agent de police Tassin étaient reprochés à Jean-Baptiste Le Fêvre , ramoneur à Saint-Vigor. Renfermé pour ces faits par M. le  commissaire de police dans la salle de dépôt de l'Hôtel-de-ville, Le Fêvre s'était esquivé après avoir brisé la porte. Il a été condamné à un mois d'emprisonnement.    (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   En Basse-Normandie, l'existence de phénomènes de la nature, que depuis le commencement de l'automne ils se sont multipliés autour de nous. Beaucoup d'arbres d'espèces diverses se sont parés d'un second feuillage, et dans plusieurs communes du Pays-d'Auge, voire même sur la route de Caen à Lisieux, on remarque  en ce moment certains pommiers tout couverts de fleurs parmi d'autres qui menacent de se rompre sous le poids des fruits maintenant à peu près murs dont, par extraordinaire, ils sont surchargés cette année jusqu'à l'extrémité des branches les plus frêles et les plus délicates en apparence. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Au moment de mettre sous presse, nous apprenons que cette nuit, vers une heure du matin, un violent incendie a éclaté au moulin de Maisons, situé à droite du Pont-Fâtu, occupé par le nommé Vauquelin. 

Au bout de quelques heures, la flamme avait envahi la plus grande partie des bâtiments d'exploitation qui ont été consumés ; un certain nombre de moutons et d'effets mobiliers ont été la proie de cet incendie qui n'a cessé que ce matin. 

Ce sinistre est dû, à ce qu'il paraît, à l'imprudence d'un jeune berger. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1843   -  Une circulaire.   -   Par une circulaire, en date du 13 de ce mois, M. le ministre de l'agriculture et du commerce a rappelé aux préfets les injonctions de la loi du 22 mars 1841, sur le travail des enfants dans les manufactures, et les a invités à surveiller activement l'exécution de cette loi, dictée par une pensée d'humanité et de civilisation. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Sur 50 352 instituteurs primaires répandus sur la surface de la France, 23 048 ont un traitement minimum fixe de 200 francs ; 2 003 reçoivent depuis 201 jusqu' à 209 francs ; les autres touchent 300 fr. et au-dessus ; 52 sur 100 sont mariés, et 4 sont veufs avec ou sans enfant.   (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  La Poste.   -   Si l'on en croit les journaux, le gouvernement prépare une réforme de notre régime postal.

II s'agirait d'établir une taxe uniforme sur les lettres circulant à l'intérieur ; celles de l'intérieur à l'étranger et de l'étranger à l'intérieur resteraient soumises à une taxe graduée.

La taxe uniforme serait de 20 centimes, qu'elle que fût la distance. Il paraît que pour simplifier les rouages de l'administration, l'affranchissement serait obligatoire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   D'après le dernier recensement, la population de la France se trouve être aujourd'hui de 34 494 875 individus. Le département de la Seine  compte à lui seul une population de près d'un million et demi.

Dans l'espace de 150 années, la population a presque doublé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Les ouvriers employés aux travaux que la ville a entrepris sur l'emplacement des bâtiments de l'ancienne caserne St-Laurent, ont, en creusant, trouvé les restes d'un cadavre à 0 m 60 cm. de profondeur. Jusqu' à présent il est difficile de se rendre au juste compte de cette découverte ; mais il y a lieu de penser cependant qu'il pourrait être le résultat d'un crime, parce que le cadavre avait été enveloppé d'une couche de chaux vive, dans le but, sans doute, de le faire consumer plus promptement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche matin, M. Le Cieux, vieillard octogénaire, demeurant rue Echo, a été trouvé asphyxié dans sa chambre. La veille au soir, il avait déposé sur le plancher, un panier et un réchaud dont il se servait pour chauffer son lit, et la trop grande chaleur du charbon ayant embrasé le panier et une partie du parquet qu'on a trouvés charbonnés, M. Le Cieux aura sans doute été étouffé par la fumée qui, le matin encore, remplissait l'appartement. Il était âgé de 83 ans. . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Vendredi dernier, la diligence d'Isigny à Bayeux a rencontré et violemment accroché la voiture de M. de Crux, à laquelle elle a causé d'assez graves dégâts.

La nuit était sombre et le conducteur n'avait pas eu la précaution d'éclairer sa lanterne. Il aura à répondre de cette contravention devant le tribunal de police. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1843   -  Police correctionnelle.   -   audience du 12 décembre.

  Le 10 septembre dernier, Alexandre Vigor, casseur de bois à Bayeux, se rendit coupable de violences envers sa femme, Marie Colleville, qui ont valu au mari une condamnation par défaut en six jours d'emprisonnement.

   Le tribunal a prononcé l'acquittement de Marguerite Louise, femme Onfroy, journalière à la Cambe, prévenue d'avoir volé une certaine quantité de pommes de terre au sieur Lanquetot.

   Le nommé Marin-Constant Duval, demeurant aux Loges, arrondissement de Vire, comparaissait sous la prévention de plusieurs vols et escroqueries au préjudice de diverses  personnes et à diverses reprises. Le tribunal reconnaissant la culpabilité de cet individu, l'a condamné en cinq ans d'emprisonnement.

  Les deux frères François et Victor Castel, paveurs demeurant à Bayeux, comparaissaient sous l'inculpation de vols de pavés commis au préjudice de l'administration des ponts et chaussées et du sieur André Binet, de Bayeux.

Le Tribunal a prononcé l'acquittement de l'un des deux frères (Victor Castel), et a condamné le second en trois mois d'emprisonnement.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Si notre contrée se trouve aujourd'hui purgée de la dangereuse famille des Lhonorey et Fossey, dont nous donnons le procès ci-dessus, on  doit en grande partie en savoir gré à l'activité intelligente de la brigade de gendarmerie de bayeux.

C'est elle qui a opéré l'arrestation de tous ces individus et qui par ses minutieuses perquisitions opérées à leurs divers domiciles, est parvenue à découvrir toutes les pièces de conviction qui les ont, après un si long laps de temps, fait condamner à la cour d'assises. Nous nous plaisons à payer à ces braves militaires, qui ont si bien secondé dans cette circonstance les poursuites de la justice, un témoignage de la reconnaissance publique. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, il a été procédé, avec toute la solennité d'usage, en présence de MM. le sous-préfet, le maire et les adjoints, à la reconnaissance du chef de bataillon, des officiers, sons-officiers et caporaux, récemment élus dans notre ville. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1844   -  Police correctionnelle.  -   Audience du 16 janvier.

Les abus de confiance suivis de vols se multiplient de telle sorte que la sévérité des tribunaux peut seule opposer un frein à ces actes coupables. C'est sans doute sous l'empire de cette légitime et salutaire impression que nos magistrats ont prononcé, à leur dernière audience correctionnelle, plusieurs condamnations aussi sévères que méritées.

Comparaissait en première ligne la femme Jean Marie, (Marie Louise-Justine Parey), marchande au Breuil, prévenue d'avoir soustrait, à l'aide de manœuvres frauduleuses et au préjudice de M. Delaunay, huissier à Bayeux, une traite de 221 fr. 75 c. Convaincue de ce vol, elle subira un an et un jour d'emprisonnement.

   La même peine a été infligée à Constant Ouzouf, de Balleroy qui a été reconnu coupable d'un vol de nuit commis le 31 décembre dernier, au préjudice du sieur Fontaine, boulanger  de la même commune.

   Une condamnation beaucoup plus sévère, motivée par des circonstances aggravantes et ses antécédents fâcheux, a été prononcée contre Amanda-Amélina Thomasse, dite Lasalle, dentellière à Bayeux, reconnue coupable d'un vol d'argent envers le sieur Bréard, huissier à Caen. Elle aura à subir 3 années et 4 mois d'emprisonnement.

   Fort mal recommandé aussi par ses précédents, Jean-Baptiste Hébert, menuisier à Bayeux, expiera par 15 mois de prison plusieurs vols commis par lui au préjudice de la demoiselle Debrouaise .

   Enfin, 3 mois d'emprisonnement et 5 années de surveillance ont été infligés à la veuve Jean Lemoigne, pour délit de vagabondage. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1844   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 26 décembre. 

   Aimée Gouye , femme de Louis Yver, dentellière à Bayeux, a été condamnée en un mois de prison. pour vol d'une paire de draps et d'une paire de bas. 

   Déclarée coupable du vol de deux épingles en or et de deux bagues, l'une en or ut l'autre en argent, la fille Julie-Marguerite Violette, âgée de 16 ans, servante à Surrain, a été condamnée en un an et un jour d'emprisonnement. 

   Françoise Collin, femme de Gabriel Ravenel, celui-ci et Louis Lamy, de la commune de Caenchy, ont été condamnés, pour vol de luzerne, la femme Ravenel, en un mois de prison, son mari et le nommé Lamy, chacun en 8 jours de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1844   -   Une allocation.   -   M. le ministre de l'instruction publique vient d'allouer à la ville de Bayeux une somme de 1 000 fr. pour l'aider à solder les nouvelles dépenses d'appropriation de la salle d'asile. Les travaux sont en ce moment en voie d'exécution, sous

l'intelligente direction de M. Delaunay architecte de la ville. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1844   -  Nouvelles Locales.   -   C'est avec un vif sentiment de satisfaction, qui sera partagé par tous les pères de famille de notre arrondissement, que nous avons à constater le succès obtenu par le collège de Bayeux aux derniers examens pour le baccalauréat devant l'académie de Caen. Sur six élèves de ce collège qui se sont présentés, quatre ont été admis à la première épreuve et les deux autres à la seconde.

Ce résultat qui tire son importance de la sévérité toujours croissante des conditions d'admission, témoigne de la bonne direction imprimée aux études classiques par le principal et les  professeurs de cet établissement. C'est une manifestation honorable pour eux et un gage de sécurité et de confiance pour les familles. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1844   -  Nouvelles locales.   -   Le service des postes est devenu journalier dans toutes les communes du département, depuis le 1er janvier 1844. Nous n'avons qu'à féliciter hautement M. l'inspecteur Coussu, de cette amélioration tout exceptionnelle.

C'est encore un titre de plus que ce fonctionnaire zélé vient de s'acquérir aux yeux des habitants de notre pays. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1844   -  Nouvelles de France.   -   Des renseignements que l'administration vient de recueillir pour la statistique générale de France, il résulte que, dans le département des  Vosges, il a été tué de 1817 à 1842 inclusivement, c'est-à-dire pendant 25 ans, 700 loups, 40 louves pleines, 438 louves non pleines, 434 louveteaux, 14 797 renards, 383 sangliers, 548 fouines, 147 chiens enragés, 167 chiens vagabonds et 662 chats sauvages, blaireaux, martres, etc...

Les primes accordées pour la destruction des animaux nuisibles se sont portées pendant le même espace de temps, à 8 400 fr. pour les loups, 720 fr. pour les louves pleines, 6 570 fr. pour les louves non pleine, et 2 508 fr. pour les louveteaux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1844   -  Nouvelles de France.   -   Des renseignements que l'administration vient de recueillir pour la statistique générale de France, il résulte que, dans le département des Vosges, il a été tué de 1817 à 1842 inclusivement, c'est-à-dire pendant 25 ans, 700 loups, 40 louves pleines, 438 louves non pleines, 434 louveteaux, 14 797 renards, 383 sangliers, 548 fouines, 147 chiens enragés, 167 chiens vagabonds et 662 chats sauvages, blaireaux, martres, etc...

Les primes accordées pour la destruction des animaux nuisibles se sont portées pendant le même espace de temps, à 8 400 fr. pour les loups, 720 fr. pour les louves pleines, 6 570 fr. pour les louves non pleine, et 2 508 fr. pour les louveteaux. (source : L’Indicateur de Bayeux)       

 

Février 1844   -  Échenillage.   -   Avons nous besoin de dire ici tous les dégâts, que causent les chenilles ?  Nous croyons donc utile de rappeler à l'administration qu'il y a une loi du 20 ventôse an IV, qui fixe l'époque à laquelle l'échenillage doit avoir lieu ; qu'en outre le § 8 de l'article 471 et l'art. 474 du Code pénal punissent de l'amende, et même de 3 jours de prison, ceux qui auront négligé d'écheniller dans les jardins ou dans les campagnes où ce soin est proscrit.

Ce serait un grand service à rendre à l'agriculture que d'exiger l'exécution de la loi de l'an IV. Or, cette loi prescrit à tous propriétaires, fermiers, locataires ou autres faisant valoir d'écheniller ou faire écheniller avant le 1er mars prochain, les arbres plantés sur leurs héritages, et de brûler sur le champ les bourses et toiles tirées des arbres, haies ou buissons.

Il importe d'autant plus de rendre cette loi exécutoire que les arbres ont à craindre cette année, outre les chenilles, un ennemi bien redoutable, les hannetons. Déjà les laboureurs et les jardiniers qui ont remué la terre en ces derniers temps, en ont rencontré en grand nombre.

Pour notre compte, nous en avons vu il y a déjà huit jours détruire deux cent cinquante à trois cents dans un espace très restreint. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1844   -  Nouvelles du département.   -   Il y a, en ce moment, dans le département du Calvados, 958 libérés, soumis à la surveillance de la police, soit perpétuelle, soit temporaire. Dans ce nombre, 362 sont d'anciens forçats ; 281 ont subi la peine de la réclusion ; 375 ont été condamnés correctionnellement. Il faut ajouter, pour rassurer ceux que pourrait effrayer un pareil chiffre, que, dans le cours du dernier trimestre, sur les 958 libérés en surveillance, il n'y en a eu que 5 qui aient été l'objet de poursuites de la part de l'autorité judiciaire, et pour des délits seulement.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1844   -  Police correctionnelle.   -    Audience du 30 janvier.

   La fille Montagne, journalière à Bayeux, avait touché le pot de vin d'usage en s'engageant comme domestique chez Madame de Pierrepont, chez qui elle ne se rendit pas. Convaincue de cette escroquerie, la coupable aura à subir une peine de 13 mois d'emprisonnement. 

   Beaujean, maçon, demeurant à Bayeux, pour avoir eu la témérité de s'attaquer à la police de notre ville, dans la personne de M. le commissaire, a été condamné en 15 jours de prison.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.  -   Charles Delafosse, charron, demeurant à Bayeux, est un garde national très peu zélé. Condamné par jugement du conseil de discipline du bataillon, à 12 heures de prison, Delafosse ne montrait pas plus d'empressement pour subir sa peine que pour faire son service ; si bien que la force armée, a été obligée d'intervenir.

Le 14 de ce mois donc, MM. de la brigade de Bayeux invitèrent inutilement le récalcitrant à les suivre. Delafosse n'a cédé qu'à la vue des menottes qui lui étaient présentées. (source :  L’Indicateur de Bayeux)      

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.  -   Malgré les avertissements réitérés de la presse et les nombreuses condamnations prononcées, les contraventions dans la police des routes se commettent toujours avec une incroyable, continuité. Chaque jour des procès-verbaux constatent de nouveaux délits. Les charretiers ne veulent donc pas comprendre que les ordres les plus précis sont donnés pour punir ces infractions  ? (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1844   -  Poissonnerie.  -   C'est avec satisfaction que nous croyons pouvoir annoncer à nos lecteurs que l'administration locale semble avoir le projet d'ériger une poissonnerie sur  la rivière, en aval du pont Saint-Jean.

On ne peut qu'applaudir à cette heureuse idée dont la réalisation donnerait à la ville un monument de plus, et procurerait une amélioration depuis longtemps désirée.

L'emplacement choisi est très convenable, autant sous le point de vue de la salubrité que par sa position au centre de la ville, aussi devons-nous espérer que le conseil municipal tout entier le reconnaîtra et allouera les fonds nécessaires pour faire face à la dépense projetée.

Cette circonstance nous procure l'occasion de rappeler qu'un premier projet de poissonnerie avec marché couvert pour les légumes, avait déjà été présenté en 1842, par M. l’architecte Delauney, et devait recevoir son exécution sur l'emplacement alors occupé par les bâtiments de l'ancienne caserne Saint-Laurent. Mais par des motifs que nous ne connaissons pas et que nous ne chercherons point à approfondir, ce premier projet a été abandonné, bien cependant qu'il eût été adopté à l'unanimité par l'administration…..

Il comprenait deux bâtiments distincts, dont le premier destiné à la poissonnerie figurait un ovale en plan. Ce premier bâtiment devait être construit en avant de celui destiné aux légumes et faire face à la place aux Pommes, il aurait pu s'accéder par quatre  entrées différentes, dont la principale aurait été sur cette place.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.   -   M. le maréchal ministre de la guerre a décidé, le 15 du courant, que l'appel semestriel des hommes de la réserve qui, aux termes de l'instruction du 3 juin 1836, devait avoir lieu le premier dimanche du mois de mars prochain, serait ajourné jusqu'à nouvel ordre. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1844   -  Classe de 1843.  -   3 871 jeunes gens ont pris part cette année au tirage dans le département du Calvados ; c'est 37 de plus que l'an dernier.

Voici le chiffre de ceux qui se trouvent répartis dans les divers cantons de l'arrondissement de Bayeux : Balleroy, 150 ; Bayeux, 119 ; Caumont, 82 ; Isigny, 136 ; Ryes, 92 ; Trévières, 104. Total : 683.

Notre arrondissement est au nombre de ceux dont la population militaire a augmenté cette année ; cette différence en plus sur la classe de 1842, est de 32. (source : L’Indicateur de Bayeux)

                  

Mars 1844   -  Les vitraux de la cathédrale  -   Notre cathédrale, un des plus beaux types de l'architecture du moyen-âge, vient d'être enrichie d'un vitrail peint qui sort des fabriques de  Clermont-Ferrand. On peut donc comparer aujourd'hui un des produits des fabriques réputées pour être les meilleures de France avec l'essai fait par un de MM. les grands-vicaires il y a plusieurs années.

Au premier abord on pourrait s'imaginer qu'une telle comparaison est impossible, et surtout lorsque chacun s'accorde à dire que les vitraux de Clermont ont atteint le degré de perfection que possédaient ceux du 13e siècle.

Nous ne cherchons pas à critiquer le vitrail envoyé de Clermont au profit de celui fait à Bayeux à grands frais ; mais si nous osions nous en rapporter à nous-mêmes, nous dirions que l'effet produit par ce vitrail ne nous semble pas en rapport avec sa réputation.

Nous ne préjugeons en rien ce qui a rapport à la composition et qui rentre du reste dans une question toute particulière ; nous nous attachons seulement à l'effet qui, sous ce point de vue, laisse selon nous les fabriques de Clermont au-dessous de celui dû au zèle et à l'intelligence d'un prêtre, du Diocèse, et qui décore une des chapelles.

Un architecte de notre ville qui a fait un métré assez complet de toutes les croisées de la cathédrale a assuré qu'avec moins de 40 000 francs, on pourrait substituer des vitraux peints à tous les vitraux blancs.

Il paraît que le gouvernement ne serait pas éloigné d'accorder un secours assez important pour permettre d'entreprendre ce travail.

Il est à désirer qu'un tel projet prenne de la consistance et que l'administration départementale en facilite l'exécution. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

Avril 1844   -  Poste aux lettres.  -   Depuis le 1er de ce mois, la malle-poste en retour de Cherbourg, passe à Bayeux vers 11 heures du malin ; en conséquence, la dernière levée de la boîte pour Paris et Caen n'a lieu qu'à 10 heures 1/2 du matin.

A partir de la même époque, les facteurs ruraux sont expédiés après l'arrivée des malles.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

                  

Avril 1844   -  Nouvelles locales.  -   Voici les noms de MM. les jurés de l'arrondissement de Bayeux, qui sont sortis de l'urne, pour la prochaine session des assises du Calvados qui s'ouvrira à Caen, le 6 mai prochain :

MM. Deslandes, maire à Saint-Marcouf-du-Rochy. — Jourdain, cultivateur à Ryes.  — Henri, maire à Hottot.   Frestel, avoué à Bayeux. —  Pillet, percepteur à Bayeux.   Philippe-Grandchamp, propriétaire à Colombières. —  Fleuriot, propriétaire à Castillon. —  Tardif, propriétaire, à Bayeux.    Loynel, propriétaire à Littry. (source : L’Indicateur de Bayeux)

                  

Avril 1844   -  Poste aux lettres.  -   Le nommé Surget, de Vouilly, détenu en prévention dans la prison de notre ville, s'est évadé dimanche dernier, entre 8 et 9 heures du matin, pendant que le concierge faisait la distribution des vivres.

Voici les détails que nous avons recueillis sur cette évasion.

Surget, après avoir reçu sa ration, et au lien de regagner son préau, sauta dans la cour des prisonniers pour dettes, monta incontinent sur les latrines, gagna le sommet du mur du préau et se laissa glisser dans la contre-garde.

Mais arrivé là, le hardi Surget n'était qu'à moitié de sa tâche, il lui fallait le courage de faire un nouvel effort : le mur de la contre-garde restait à franchir.

Or, Surget ne perdit pas courage et parcourant rapidement la contre-garde, trouva un bout de mur en brèche qui lui permit d'arriver dans le jardin de la concierge du tribunal.

Là encore, un nouvel obstacle se présenta, le jardin était clos aussi par un mur ; mais en comparaison des obstacles que Surget venait de vaincre, ce dernier devenait facile à franchir, aussi, Surget put-il en quelques secondes se trouver sur la place Dauphine et prendre la fuite.

Sur les indications de quelques personnes qui l'avaient rencontré, la gendarmerie se mit immédiatement à sa poursuite dans la direction de la route de la Mine. Malgré les recherches les plus actives, il n'a point encore été retrouvé.

On doit craindre que cette évasion ne soit pas la seule à laquelle donne lieu l'insuffisance des précautions de sûreté qu'on reproche généralement dans les dispositions intérieures de la nouvelle prison : c'est à l'autorité à prendre des mesures pour obvier à ces graves inconvénients qu'on pouvait facilement prévoir. (source : L’Indicateur de Bayeux)

                  

Avril 1844   -  Poste aux lettres.  -   Depuis plusieurs mois différents vols de ballots, malles et autres effets mobiliers avaient lieu dans l'établissement de roulage de Mme veuve Thézard, près la place de l'Hôtel-de-Ville, sans qu'on en pût découvrir l'auteur.

Dernièrement surtout, ces soustractions se renouvelaient de manière à engager gravement la responsabilité du propriétaire et des personnes employées au service de ce roulage.  Alexandre François, domestique de la maison, n'était pas des derniers à manifester l' étonnement et l'inquiétude que lui inspiraient ces vols répétés, quand des soupçons assez vagues d'abord et bientôt plus sérieux ont amené la gendarmerie à faire dimanche matin une descente au domicile de cet individu.

Les perquisitions ont fait découvrir chez lui la plus grande partie des objets volés et ont motivé son arrestation immédiate. Cet homme est originaire de la commune de St-Vaast, près Vire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1844   -  Foire Saint-Marcouf.  -   L'assemblée dite de Saint-Marcouf se tiendra, comme les années précédentes, à Bayeux, sur la place du Château, le dimanche 5 mai. 

Les marchands et les spectacles forains obtiendront des places sans avoir à payer aucun droit de terrage. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Le Conseil de révisions.   -   L'itinéraire du conseil de révision ayant subi quelques modifications, en voici le tableau officiel et définitivement arrêté pour les cantons de l'arrondissement de Bayeux.

A Caumont, le 31 mai, à une heure après midi, pour le canton de Caumont ; 

A Balleroy, le 1er juin, à onze heures du matin, pour le canton de Balleroy 

Isigny, le 3 juin, à dix heures, pour le canton d'isigny ; 

A Bayeux : le 4 juin, à dix heures, pour le canton de Ryes ; idem à onze heures, pour le canton de Trévières ; idem à midi, pour le canton de Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.   -   Nous rendions compte dernièrement d'un vol considérable de marchandises, commis au roulage de la place Dauphine, par[1]le nommé François Alexandre, domestique de cet établissement.

Parmi les divers objets saisis au domicile de cet individu, il s'en trouve un certain nombre qui n'ont point encore été reconnus, ni réclamés. Ce sont deux pièces de drap bleu, une pièce de flanelle, une pièce de toile de coton écrite, une couverture de laine, plusieurs mouchoirs, tricots, laines en pièces, une bâche, gants d'angora, chaussons de liseré, fils en pièces, bordures de rideaux, deux paquets de tresse, plusieurs pots de beurre et pains de sucre, plusieurs limousines.

Nous nous empressons de porter ces renseignements à la connaissance des personnes de notre ville qui auraient été victimes de ces nombreux vols et qui croiraient reconnaître,  comme leur appartenant, quelque-uns de ces objets désignés. La remise leur en sera faite, sur leur réclamation, au greffe du tribunal civil. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.   -     Le mois d'avril a déployé, cette année, toutes les magnificences du printemps. Il serait difficile de citer un mois de mai qui nous eût favorisés jusqu'alors d'une température aussi belle et aussi constante. Tout annonce que l'année sera riche en fruits et précoce.

A ce sujet, il ne sera pas hors de propos de faire remarquer à nos lecteurs que nous rencontrons précisément, en 1844, la grande période lunaire de 1825 (19 ans), époque d'abondance et de haute température.

Les tables astronomiques les plus exactes montrent qu'après  une période de 223 mois lunaires, ce qui correspond à peu près à 19 années solaires ou civiles, le soleil, la lune et la terre se retrouvent exactement dans les mêmes situations angulaires relatives ; cette période était connue des anciens astronomes : ils l'appelaient saros. Ils s'en servaient pour prédire en général, assez bien, les éclipses de soleil et de lune ; et il leur suffisait de transporter tous les phénomènes, observés pendant une période entière de 19 ans, sur les jours de même dénomination des périodes suivantes. Ceux qui admettent une puissante influence de la lune sur notre atmosphère assimilent les flux et reflux aériens aux flux et reflux de la mer. Ils croient que les marées de l'Océan se reproduisent dans le même ordre et précisément avec les mêmes valeurs, après une période de 19 ans. Ils doivent donc supposer que les marées de l'atmosphère suivent aussi cette loi.

Or, comme, d'après ce système, ces dernières marées sont la cause première, la cause principale des variations nombreuses qu'éprouve l'air dont nous sommes entourés, ils se trouvent inévitablement amenés à cette conséquence, que, chaque 19 ans, les saisons se représentent dans un ordre régulier et avec les mêmes traits caractéristiques. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   La 2e session des assises du Calvados s'est ouverte le lundi 6 de ce mois, sous la présidence de M. Regnault conseiller.

Nous continuons de donner, comme par le passé, une analyse succincte des procès criminels soumis au jury. Voici le résumé des premières affaires :

Lelièvre, qui parait le second, était batteur en grange des époux Philippine, exploitant une petite terre aux environs de Bayeux. Lelièvre ne craignit pas d'attenter plusieurs fois à la pudeur de la petite Philippine, à peine âgée de 6 ans. Il a été condamné en deux années d'emprisonnement.

 Le dernier de la séance se nomme Bazin et habite une commune de l'arrondissement de Vire. Bazin, qui est, à ce qu'il paraît, d'un caractère violent, et, comme tel, redouté dans son pays, rencontra le 24 mars, vers dix heures du soir, une femme Lefèvre dans la route de Vire à Tinchebray ; d'abord il essaya, mais sans succès, de lui faire violence, puis il se mit en devoir de la dépouiller et partit aux cris qu'elle poussait, emportant les poches de cette femme et ce qu'elles contenaient.

Les époux Lefêvre n'avaient pas porté plainte, tant est grande la terreur que Bazin inspire à ses voisins ; mais une instruction suivie contre lui par rapport à un délit pour lequel des  réserves sont faites, a motivé son renvoi devant les assises, et par suite, une condamnation en cinq ans de réclusion sans exposition. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.  -    Sur les 86 départements dont se compose la France, 84 ont concouru à l'exposition de 1844. Deux départements seulement n'y ont pas pris part : ce sont ceux de la Corse et du Lot. En revanche, on y voit figurer quatre de nos possessions d'outremer ; l'Algérie, la Guadeloupe, Pondichéry et Bourbon.

Le département de la Seine-Inférieure est, après le département de la Seine, celui qui compte le plus d'exposants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1844   -  Nouvelles locales.  -   Quoique l'époque de l'établissement d'un chemin de fer de Paris à Cherbourg puisse encore être considérée comme éloignée, les ingénieurs du département n'en continuent pas moins à se livrer, sur différents points, à une série d'études préparatoires pour la réalisation de cet important projet. M. l'ingénieur de l'arrondissement de Bayeux s'occupe en ce moment de ce travail, et dans un grand nombre de communes des jalons viennent d'être plantés par les agents de l'administration. . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

 Juin 1844   -  Nouvelles locales.  -    L'éclipse de lune annoncée a eu lieu dans la soirée de vendredi, à l'heure dite et avec une ponctualité qui fait honneur à l'infaillibilité des calculs astronomiques, soit indifférence, ou autre cause, la population de Bayeux ne s'est nullement émue à l'apparition du phénomène. A dix heures, la ville entière dormait du sommeil ………. de l'innocence !…….. ce soir là nos rues étaient plus désertes que jamais. Au reste, le petit nombre de curieux restés debout et qui se sont aventurés par les rues, ont pu remarquer que les réverbères s'étaient mis à l'unisson ; il y avait sur eux aussi éclipse totale. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1844   -  Nouvelles locales.  -   M. l'abbé Guerin vient d'être promu au canonicat vacant dans le chapitre de Bayeux, par suite du décès de M. de Grandval. . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1844   -  Nouvelles locales.  -    Samedi dernier, la cérémonie de l'ordination a été faite par Mgr l'Evêque, dans l'église cathédrale. Ont été ordonnés : 27 prêtres, 9 diacres, 10 sous-diacres, 12 acolytes, 19 clercs-tonsurés.

Depuis longtemps il n'y avait pas eu dans le diocèse d'admission aussi nombreuse pour les ordres sacrés. Cette solennité si pleine d'intérêt pour les familles des jeunes lévites, avait attiré dans notre ville une foule d'étrangers. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1844   -  Nouvelles locales.  -   L'hôtel et les bureaux de la sous-préfecture seront incessamment transférés dans la maison de M. de Cussy, sur la place du Planitre. On a commencé les travaux d'appropriation dont la direction est confiée à M. Lair de Bauvais, ancien architecte de la ville. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1844   -  Nouvelles locales.  -   Il parait qu'un télégraphe va être établi à Caen, sur la ligne de Paris à Cherbourg.

Le port de Caen est plus fréquenté cette année que jamais. Dans cette première période de la navigation, il est entré déjà plus de navires qu'à aucune autre époque correspondante ; les bâtiments étrangers, surtout, y abondent.

Au 31 mai, il en était entré 80 ; c'est 15 de plus qu'en 1843 et presque le double de ce qui en entrait chaque année avant 1830. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -  L'année 1844 sera aussi précoce qu'abondante. Les seigles des environs sont déjà tellement avancés qu'il seront bons à couper dans la première quinzaine de juillet. Quant aux blés, ils commencent à jaunir aussi.

La fauchaison des foins est commencée. Les fruits devront être à bon marché cet année. Les arbres en général en sont tellement chargés qu'on a été obligé d'étayer leurs branches.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Enquêtes de commodo.   -  Le lundi 15 courant, M. le commissaire de police procédera, dans la salle de la justice de paix, à un procès-verbal de commodo et incommodo pour l'établissement de magasins de chiffonniers dans la rue Saint-Martin, n° 65 et 67, et pour le maintien d'un pareil magasin pendant huit mois, dans une maison de la rue  Saint-Jean , n° 20 et 22.

Ce procès-verbal sera ouvert à 9 heures du matin, et clos à 3 heures après midi. . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   M. Lavalley-Duperroux, voulant établir à son atelier de scierie, route de Port, une machine à vapeur de la force de quatre chevaux à cinq atmosphères, M. le commissaire de police a été délégué pour recevoir les déclarations de toutes personnes qui y sont intéressées.

En conséquence un procès-verbal de commodo et incommodo sera ouvert dans la salle de la justice de paix, le vendredi 12 de ce mois, de 9 heures du matin à 3 heures du soir. . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Répression de la mendicité.  -   Depuis longtemps, il n'avait été pris dans le département du Calvados que des mesures partielles et insuffisantes contre un fléau qui affecte profondément l'ordre social. M. le préfet du Calvados vient de prendre à ce sujet un arrêté en date du 30 juin, dont les dispositions ne feront pas disparaître complètement le mal, sans doute, mais qui remédieront du moins aux abus les plus criants.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Samedi dernier, l'un des facteurs des voitures publiques de Bayeux, en montant sur la voiture, prit sa poignée à la portière du coupé, cette portière qui n'était pas bien fermée, lui fit faire, en s'ouvrant, une chute violente, par suite de laquelle, les deux roues lui passèrent sur la jambe.

Les blessures qu'il a reçues, quoique douloureuses, ne présentent aucun danger sérieux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche aussi , vers une heure après midi, un feu de cheminée assez intense s'est déclaré dans une maison de la rue de la Juridiction. Les pompiers ont été appelés, et après vingt minutes d'un travail continu, ils se sont rendus maîtres du feu. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -    On a parlé ces jours derniers de chiens enragés dans plusieurs communes voisines, on a, dit-on, été obligé d'abattre des animaux qui avaient été mordus. Nous ignorons quel degré de confiance méritent ces bruits, dont nous n'avons pu vérifier l'exactitude ; toutefois, nous engageons la police municipale à exercer une plus grande surveillance sur les chiens vagabonds qui ne manquent pas dans notre ville, de jour et de nuit. On en rencontre dans chaque rue, à toute heure, leurs aboiements ne cessent de troubler le sommeil des citoyens, et leur rencontre pourrait être fatale à plus d'un habitant attardé.

C'est un avertissement qui s'adresse aussi à tous les propriétaires de chiens, pour les engager à les surveiller avec soin. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juillet 1844   -  Police correctionnelle.  -   Audience du 16 juillet.   Une quantité de vols commis au préjudice de plusieurs personnes, et à diverses époques, ont valu une condamnation de cinq années d'emprisonnement au nommé François Alexandre à Bayeux. Jean Tranchefort, bannelier à Bayeux, pour avoir causé, par imprévoyance, de graves blessures à Mme Hervieu, a été condamné en trois jours de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -  Par suite de réparations intérieures, il vient d'être découvert dans une des pièces dépendant de l'hôtel des bureaux de la préfecture, sous les combles, un plafond voûté, style Louis XIV, orné de médaillons de différentes grandeurs, peints soit à l'huile, soit à la colle, et demeurés en bon état de conservation. Ces peintures, dont quelque-unes sont assez remarquables, représentent des sujets chrétiens et payens, et elles sont accompagnées de légendes empruntées, selon le goût du temps, à des ouvrages religieux ou classiques.

On croit que ce plafond aura appartenu à quelque chapelle, avant la métamorphose du collège du Mont en hôtel des bureaux de la préfecture du Calvados. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   M. Stassin, horticulteur à Bayeux, nous prie d'insérer la réclamation suivante qu'il a adressée à M. de Bonnechose, auteur des « Recherches historiques sur les progrès de l'Horticulture dans le Bessin ».

Cette réclamation a pour but de constater l'existence d'une culture normande de Jacinthes par semis dont il a doté notre contrée, depuis le mois de septembre 1839. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Le conseil de révision se réunira mardi prochain 23 juillet, pour l'admission des remplaçants.

 Les jeunes soldats de la classe de 1843, affectés à l'armée de mer, vont, par ordre du ministre de la guerre, être immédiatement dirigés sur les corps dont ils doivent faire partie. Le Calvados fournit, dans cette levée, 96 hommes, répartis de la manière suivante :

 2° régiment d'infanterie de marine, à Brest, 28.

 Équipages de ligne, à Toulon, 54.

 Régiment d'artillerie de marine, à Cherbourg, 8.

 enfin, 6° compagnie d'ouvriers d'artillerie de marine, à Brest, 6. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -    La police de Bayeux a arrêté hier le nommé Tubeuf qui s'était livré à des mauvais traitements et à des violences graves envers sa mère et sa sœur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -    Vendredi dernier, le tribunal de simple police a encore prononcé un assez grand nombre de condamnations, contre des voituriers montés sur leurs voitures ou ayant laissé leur chevaux sans direction. Le soin que la gendarmerie apporte à verbaliser contre ces incorrigibles contrevenants, finira peut-être par mettre un terme à ces dangereux abus. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Voici quel a été le mouvement de la population dans le Calvados en 1843 .

NAISSANCES. Enfants légitimes : garçons, 4 432 ; filles, 4 277 ; total : 8 709 .

Enfants naturels reconnus : garçons, 113 ; filles, 116 ; total : 229.

Enfants naturels non reconnus : garçons, 442 ; filles, 382 ; total : 824 .

Total des naissances : 9 762.

MARIAGES. Entre garçons et filles, 3 034 ; entre garçons et veuves, 217 ; entre veufs et filles, 375 ; entre veufs et veuves, 120. Total des mariages : 3 746.

DÉCÈS. Garçons, 2 708 ; hommes mariés, 1 332 ; veufs, 781 ; total : 4 821. Filles, 2 709 ; femmes mariées, 1204 ; veuves, 1 285 ; total : 4 998. Total des décès : 9 819.

Il résulte du tableau ci-dessus qu'en 1843, les décès ont excédé les naissances de 57. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1844   -  Nouvelles locales.   -   On a pu voir ces jours derniers à l'œil nu, dans la direction de l'Orient, la comète découverte par M. Meauvais.

La queue parait avoir une longueur d'un demi-pied ; son éclat est assez faible. Autour de la comète était un cercle semblable aux cercles qui encadrent quelquefois la lune, lorsque le temps est sur le point de changer. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1844   -  Nouvelles locales.   -   M. Pagny , on faisant exécuter des travaux à l'angle nord[1]ouest du vaste magasin de nouveautés qu'il fait construire en ce moment sur l'emplacement de l'ancienne porte Saint-André de Bayeux, a retrouvé plusieurs débris de constructions antiques et notamment divers fragments de colonnes milliaires. Deux de ces fragments, malgré les mutilations qu'ils ont subies pour les rendre propres à être employés aux fondations des remparts de la cité, présentent encore les restes des inscriptions dont elles avaient été décorées. On peut y lire en partie les noms et les titres des empereurs Marc-Aurèle et Lucius-Vérus, qui régnèrent ensemble de l'an 161 à l'an 169 de l'ère chrétienne ; Maximin 1er et son fils Maxime, tués l'un et l'autre par les soldats devant Aquilée à la fin du mois de mars de l'an 238.

Ces restes précieux de la puissance romaine ont été offerts généreusement à la ville par M. Pagny et transportés, par les soins de l'autorité municipale, dans la cour de la Bibliothèque, pour y être conservés comme l'un des plus anciens souvenirs historiques que l'on puisse invoquer en faveur de notre pays.

M. Pagny a également remis, pour être déposé à la Bibliothèque, une médaille en moyen bronze de Marc-Aurèle, qui avait été placée, comme pièce de fondation, dans une entaille pratiquée dans un bloc de pierre de taille, et scellée au moyen d'une plaque de fer, dont la présence a été indiquée par les débris oxydés dont l'ouverture était remplie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1844   -  Nouvelles locales.   -   Il existe une ordonnance spéciale de police qui, comme tant d'autres, parait véritablement être tombée en désuétude dans notre ville, c'est celle qui concerne l'enlèvement immédiat des fumiers dont les exhalaisons sont devenues nuisibles à la santé.

Chaque jour, en effet, on peut voir dans nos quartiers, même les plus fréquentés, séjourner et pourrir dans les cours de différents maîtres d'hôtel ou aubergistes, des masses considérables d'un fumier fétide et chargé de miasmes délétères...

Espérons que l'autorité locale tiendra compte de l'avertissement que nous sommes forcés de lui donner ici, au nom d'une immense quantité de plaignants et qu'elle voudra bien couper pied le plus tôt possible à un abus si compromettant pour la salubrité publique. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

Septembre 1844   -  Police correctionnelles.   -   Audiences des 7 et 9 septembre.

  François Ouenne dit Marquis , serrurier à Bayeux, a été condamné en deux ans d'emprisonnement pour des mauvais traitements exercés envers sa femme.

  Jean-Louis-Victor Vintras, marin à Grandcamp, a été condamné en treize mois de la même peine, pour vol d'argent au préjudice de la dame Lavielle, aubergiste.

 La même peine a été infligée à Marie-Anne Bessin, mendiante à Bayeux, pour vol d'une poule commis dans la cour du sieur Aze, à St-Vigor.

   Marie Chasles, journalière à Geffosses, a été aussi condamnée à treize mois de prison, pour divers vols dont elle s'est rendue coupable à diverses reprises.

  Six mois de prison ont été prononcés contre Jean-Baptiste Dubosq, journalier à St-Lô, pour rupture de ban et escroquerie exercée envers les époux Levieux, cabaretiers à Osmanville.

   Louis-Gustave Jeanne, tourneur en bois à Bayeux, convaincu de plusieurs escroqueries, a été condamné en treize mois de prison.

   Le tribunal a condamné Gabrielle Fontaine, Jacques Lange, la femme Lange, Auguste Duclos, la femme Duclos, la femme Leglinel, la femme Bertrand, la femme Jacques Louis, Jules Damour et enfin Gabriel Cosne, tous de Littry, en une amende, pour les uns de 8 fr., pour les autres de 5, de 3 et de 1 fr. pour voies de fait et violences exercées contre le sieur Ravenel, de la même commune. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1844   -  Avis aux maires.   -   L'administration préfectorale vient d'adresser à MM. les maires du Calvados la circulaire suivante : Caen, le 12 septembre 1844.

Messieurs, je crois utile d'appeler votre attention sur la disposition de l'article 34 du décret du 23 juin 1806, concernant la police du roulage. Cet article est ainsi conçu :

Tout propriétaire de voitures de roulage sera tenu de faire peindre sur une plaque de métal, en caractères apparents, son nom et son domicile : cette plaque sera clouée en avant de la roue et au côté gauche de la voiture, et ce, à peine de vingt-cinq francs d'amende : l'amende sera double si la plaque portait, soit un nom, soit un domicile faux ou supposé.

Quoique cette disposition soit aussi claire que précise, il arrive journellement qu'on s'en écarte. Des propriétaires font clouer la plaque au collier du cheval de limon ; d'autres la remplacent par une bande de papier portant leur nom et leur domicile. En agissant ainsi, non-seulement ils se mettent en contravention avec les prescriptions du décret, mais encore ils appellent sur ces infractions l'attention des agents chargés de les constater. De là une foule de procès-verbaux nécessairement suivis de condamnations.

Je vous engage, Messieurs, à profiler de vos relations avec vos administrés pour leur rappeler qu'il est indispensable, pour prévenir les poursuites, que la plaque soit en métal, qu'elle soit clouée sur la partie de la voiture indiquée par le décret, et que l'inscription qu'elle porte soit lisible et apparente. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1844   -  Nouvelles locales.   -   La police de Bayeux a mis hier matin, en état d'arrestation, un nommé Declos, de Caen, ancien condamné politique amnistié, sous la prévention de vagabondage.

Cet individu exploitait, à titre de victime politique, la crédulité publique, il a été vu rôdant dans les environs, notamment à Vaucelles et à Sully. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1844   -  Chapelle de l'ancien évêché de Bayeux.    -   Vu la délibération du conseil d'arrondissement de Bayeux, dans sa première session de 1844, le conseil invite M. le préfet à donner suite auprès de M. le ministre de l'intérieur au vœu émis de voir la chapelle de l'ancien évêché de Bayeux classée au nombre des monuments historiques.

Appuie la demande adressée à M. le ministre de l'intérieur d'une somme de 4 518 fr. 17c., nécessaire pour la réparation du plafond de cette chapelle. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1844   -  Route royale n° 172.  -  Vu ses précédentes délibérations en ce qui concerne l'élargissement de la route royale n° 172, dans la traverse de la ville de Bayeux.

Considérant qu'il est certain que l'alignement donné au mur de la prison départementale suivant les plans généraux d'alignement, produit le rétrécissement de la rue Larcher qui se trouve réduite aujourd'hui à une largeur évidemment insuffisante pour les besoins de la circulation.

Considérant que la ville de Bayeux a offert de contribuer pour une somme de 3 000 fr. dans la dépense à faire pour obtenir l'acquisition des maisons qui sont placées en dehors de l'alignement, que cette offre, qui atteste la nécessité de l'amélioration demandée, sera, à n'en pas douter, prise en considération par, l'administration. Le conseil invite M. le préfet à donner suite aux précédentes délibérations du conseil et à réclamer instamment l'élargissement de la rue Larcher dans la partie correspondante au mur de clôture de la prison départementale. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Collège de Bayeux.  -   Louis-Philippe, Roi des Français,

A tous présents et à venir, SALUT.

Sur le rapport de notre Ministre secrétaire d'état au département de l'instruction publique.

Vu l'article 10 de la loi du 28 juin 1833, portant que les communes chefs-lieux de département et celles dont la population excède 6 000 âmes doivent entretenir une école primaire supérieure.

Vu l'article 4 de notre ordonnance du 21 novembre 1841, portant qu'il sera ultérieurement statué sur la désignation des collèges communaux auxquels des cours d'instruction primaire supérieure devront être annexés.

Vu l'avis du conseil d'instruction publique.

Considérant que le Conseil municipal de Baveux a voté les sommes nécessaires pour assurer l'existence de l'école primaire supérieure qui sera annexée au collège de ladite ville.

Avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. 1.   Des cours d'instruction primaire supérieure seront annexés au collège de Bayeux.

Art. 2.    Il sera pourvu aux frais d'établissement et d'entretien desdits cours d'instruction primaire supérieure, au moyen des allocations déjà votées par le conseil municipal.

Art. 3.  —  Un instituteur primaire, breveté du degré Supérieur, devra être attaché au collège. Ledit instituteur demeurera placé sous l'autorité du principal ainsi que les fonctionnaires qui pourraient être chargés d'une partie des cours d'instruction primaire supérieure.

Art. 4. —  Notre ministre de l'instruction publique est chargé de l'exécution de la présente ordonnance. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Octobre 1844   -  Incendie.  -   Hier, vers une heure après midi, un feu de cheminée assez intense s'est déclaré dans la maison de M. Guérin-Lacouture, rue Larcher, en face de la nouvelle prison. Grâce à l'intervention des pompes et à la promptitude des secours, ce commencement d'incendie n'a pas eu de conséquences lâcheuses. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Nouvelles locales.  -  Avant-hier, dans l'après-midi, un gagne petit, de tournée dans la rue de Bayeux, repassait une pièce de coutellerie, tout en causant avec un marchand de fruits du voisinage, celui-ci, pour mieux l'entendre, s'était placé précisément vis-à-vis de la meule en rotation. Tout-à-coup cette meule éclata et se divisa en deux fragments qui, poussés par une force centrifuge très considérable, résultat de l'impulsion donnée, furent violemment lancés dans deux directions opposées, et perpendiculairement à leur axe.

L'un de ces fragments atteignit au menton le rémouleur, et lui en mit une grande partie à nu, en emportant la barbe, et l'autre morceau frappa le marchand de fruits auprès de la tempe et lui déchira plusieurs vaisseaux d'où le sang jaillit avec tant d'abondance que le danger de mort devint imminent.

Par bonheur un médecin fut appelé assez à temps pour opérer, avec fruit, les ligatures nécessaires, l'état du blessé inspire encore cependant de vives inquiétudes.

Des accidents de la nature de ceux dont nous venons de parler se renouvellent assez fréquemment chez les couteliers, mais par bonheur, il est fort rare qu'ils présentent la même gravité que celui-ci. (Pilote). (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1845   -   Nouvelle locale.  -  Le ministre de l'intérieur a récemment +

adressé aux préfets une circulaire dans laquelle il leur recommande d'inviter les administrations municipales à prendre des mesures pour que les logeurs, les aubergistes et les hôteliers soient tenus d'avoir dans leurs établissements des lits à une seule place de manière que les  soldats en voyage puissent à l'avenir coucher isolément. (Source  : Journal de Honfleur)                          (Source  : Journal de Honfleur)  

 

Octobre 1844   -  Nouvelles locales.  -  Avant-hier, un enfant se présenta chez un boulanger de la rue Branville et lui demanda une fouasse (pain rond d'un demi kilogramme). Le boulanger répond à l'enfant qu'il n'en a que de dures. — C'est égal, dit l'enfant.... la personne qui doit la manger en fait sa journée !

Alors la dame du boulanger fit de nouvelles questions à l'enfant, et elle apprit que la fouasse était destinée à une pauvre femme qui n'avait même pas de paille pour se coucher.

A cette nouvelle, le boulanger, sa dame et leur garçon se rendirent au domicile de la pauvre honteuse. Quelle ne fut pas leur stupéfaction en apercevant dans un caveau dont les murs suintaient le salpêtre et la misère, une femme qui n'avait pour tout vêtement qu'un morceau de sale toile au bas des reins, et deux pierres pour oreiller.

La famille du boulanger se cotisa, et procura, après avoir fait un appel aux âmes charitables du quartier, deux chemises, les vêtements les plus nécessaires et une chaise ; le garçon boulanger qui ne gagne, lui, que 12 fr. par mois, donna plusieurs bottes de paille.

Cette malheureuse femme ne gagne que 15 à 20 centimes par jour à faire de la dentelle, on dit qu'elle appartenait à une des plus anciennes et des plus nobles familles de la Normandie.

Elle ne s'est occupé à faire de la dentelle que lorsque la misère, le délabrement de ses vêtements et l'impossibilité de se procurer les matières premières nécessaires à une ouvrière ne lui ont pas permis de travailler à la couture dans laquelle on la dit très habile. (Haro). (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Nouvelles locales.  -  Dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs accidents ont manqué d'arriver à l'encoignure des rues Franche et St-Malo, à l'endroit où les travaux du pavage sont on voie d'exécution.

Une personne de notre ville a fait une chute au milieu des pavés amassés à cette place, et sans son avertissement charitable, un cabriolet qui descendait la grande rue serait venu s'abîmer au même endroit.

Il n'y avait cette nuit là ni réverbère ni lanternes allumées pour éclairer les travaux. Nous signalons ce fait à la police municipale. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Nouvelles locales.  -  On s'occupe en ce moment, avec une louable activité, de substituer le macadamisage au pavage sur la plupart des routes et dans les traversées des villes, bourgs et villages de notre département. En deçà et au-delà de Caen, du côté de Bayeux surtout, presque toutes les chaussées sont déjà ferrées d'après le nouveau système, au grand contentement des messagistes et en général de tous les propriétaires de voitures quelconques.

C'est là un perfectionnement réel et important en fait de voirie que nous sommes heureux de signaler. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Nouvelles locales.  -  La police de notre ville a saisi, samedi dernier, sur la place du Marché, environ 150 kilogrammes de viande de mauvaise qualité, qui était exposée sur l'étal du nommé Marquant, boucher de Tessy.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Nouvelles locales.  -   Lundi 23 septembre, sur les 7 heures et demie du soir, le tocsin et la générale ont annoncé un incendie qui venait de se déclarer chez M. Corbin, boulanger, grande Rue, à Isigny. Le feu s'était manifesté dans un grenier au-dessus du four.

Les sapeurs-pompiers et une grande partie de la population sont accourus sur le lieu du sinistre, et les secours organisés en peu de temps, ont permis de se rendre promptement maître du feu. Cet, incendie, qui a été heureusement peu considérable, aurait pu occasionner de grands malheurs, si trois à quatre mille fagots, placés non loin de là, eussent été atteints. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -   Il y a quelques jours, une des diligences des grandes messageries de Cherbourg à Paris transportait, dans une boite percée à jour, deux  jeunes renards blancs, de Terre-Neuve, expédiés à la ménagerie du Jardin des Plantes. 

A peu de distance du Bayeux, l'un des renards trouva le moyen de sortir de sa boîte, et en trois sauts, dont le premier se fil de l'impériale sur le dos du postillon, l'animal arriva à terre. Craignant de perdre le prisonnier confié à sa garde, le conducteur arrêta de suite la diligence et mit en réquisition le bon vouloir des voyageurs auxquels s'adjoignirent plusieurs habitants du pays. 

Étourdi et dépaysé, l'animal traqué par les chasseurs fut plusieurs fois sur le point d'être pris, mais une haie épaisse et la nuit qui survenait aidant, après une demi heure de chasse, il fallut renoncer à saisir le fugitif. 

Nous apprenons que, par bonheur pour la collection du musée, le lendemain de son échappée, le renard a été trouvé et repris dans une maison à l'entrée de la rue St-Loup, où il était allé demander l'hospitalité. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -   Outre les travaux que l'on exécute en ce moment dans la crypte, et dont nous avons dernièrement entretenu nos lecteurs, on reconsolide et rétablit, même entièrement, dans plusieurs endroits, la base des murs de la cathédrale du côté du nord et de l'est.

Cette partie du monument avait beaucoup souffert de l'action de l'humidité provenant des terres qui y étaient amoncelées. Nous avons vu aussi avec plaisir entreprendre la restauration du portail qui se trouve vis-à-vis l'évêché actuel, et qui malheureusement ne porte que trop de traces de mutilation. Ce portail, dit du Doyenné, parce que c'était par sa porte que le doyen faisait sa première entrée dans l'église, lors de sa prise de possession, était depuis longtemps inaccessible. On a démoli le mur qui en bouchait la porte, en rétablissant le meneau qui s'y trouvait, et l'on a l'intention d'y placer une porte ornée de ferrures dans le goût du moyen-age. Ainsi restauré ce portail, type élégant de l'architecture du XVe siècle, sera rendu à sa destination primitive. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

Décembre 1844   -  Nouvelles locales.   -   Des tentatives de toute nature contre la propriété, se renouvellent sans cesse dans notre ville et dans la plupart des autres localités du département. Voici plusieurs faits que nous avons recueillis et qui ne justifient que trop cette triste remarque.

Pendant la nuit de samedi à dimanche, un nouveau balancier de pompe — celui de la pompe placée rue des Chanoines — a été enlevé et jeté dans la rivière, vis à vis de la Nouvelle Poissonnerie. Tous les ferrements de la machine avaient été préalablement démontés ou brisés.

Quelques jours auparavant on avait tenté, mais en vain, de pénétrer dans un magasin de la rue St-Jean, en sciant la porte d'entrée, Lundi enfin, une autre tentative de vol a eu lieu place Royale, chez M. Bonneville, conservateur des hypothèques.

Il est encore question de l'enlèvement de divers objets d'une valeur minime, opéré sur différents points de notre cité.

Comme nous venons de le dire, les autres localités ne sont pas plus épargnées que la ville de Caen :

A Bretteville-l'Orgueilleuse, on a pénétré dans la propriété de M. Tison, de Caen, après avoir escaladé une grande porte. On a brisé des carreaux de vitre pour entrer dans les appartements, des armoires ont été forcées et ouvertes, mais les malfaiteurs n'ont rien enlevé, car le propriétaire de la maison avait eu la précaution de cacher en lieu sur les objets capables d'exciter la convoitise.

A Troarn, deux tentatives de vols avaient lieu presque simultanément, sur deux  points différents, dans la nuit de mardi à mercredi. La première chez M. Duhamel, juge de paix. Il a été constaté par ce magistrat que les voleurs avaient brisé deux carreaux et que l'un d'eux avait dû se blesser à la main en commettant cette effraction, car il y avait de nombreuses gouttes de sang sur le montant de la croisée. Heureusement, la maison de M. Duhamel est munie de volets qui ferment en dedans des appartements, et qui ont offert aux auteurs de ce crime une résistance inattendue.

La seconde tentative à été commise aux écuries de la ferme que possède dans la même commune M. Leblanc, herbager à Caen. On a essayé, inutilement du reste, de faire sauter la serrure de la porte d'une de ces écuries, mais cette serrure a été tellement forcée que le gardien de M. Leblanc a été obligé d'appeler le serrurier pour pouvoir pénétrer dans l'intérieur du bâtiment.

Il y a tout lieu de présumer que les malfaiteurs n'ignoraient pas la présence dans l'écurie de la jument carrossière de M. Leblanc, que depuis quatre jours ce propriétaire y avait fait conduire pour la délasser.

Si les deux crimes dont nous venons de parler se fussent effectués sans obstacles, la jument de M. Leblanc aurait, avant le lever du jour, pu transporter les malfaiteurs a une distance considérable et les dérober, ainsi aux poursuites de la justice. Quoiqu'il en soit, dans les circonstances actuelles, les soupçons ne planent encore sur personne.

Arrivons enfin au dernier fait. On écrit de Hottot-les-Bagues, qu'un vol fort audacieux a été commis, le dimanche 15 décembre, pendant la messe, au presbytère de cette commune. Les voleurs sont entrés avec effraction dans la maison et y ont pris une montre en or d'une valeur de 200 fr. environ et 16 fr. en argent. On n'a pas encore découvert les coupables. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -   Un accident dont les suites seraient infailliblement devenues graves a eu lieu, rue de la Cave, jeudi de l'avant-dernière semaine.

Vers 6 heures du soir, le sieur Beaujean, s'apercevant que le cidre passait entre les douves de son tonneau s'empressa d'y porter remède, mais une boite d'allumettes soufrées ayant été placée sur ce même tonneau attira promptement la flamme de la chandelle, et le feu, de s'y communiquer, fut l'affaire d'un instant.

Déjà, après avoir embrasé les allumettes le feu avait atteint plusieurs ballots de chanvre qui se trouvaient à la suite, et le sieur Beaujean, suffoqué par le soufre était resté dans une immobilité complète et se trouvait réduit à l'impossibilité d'appeler à son secours.

Fort heureusement qu'une personne qui parlait à sa femme s'aperçut de la lueur produite par la combustion de ces objets et put un temps donner l'éveil.

Grâce à ce que la soirée était peu avancée, de prompts secours purent être donnés, et le sieur Beaujean n'a eu à déplorer que la perte de quelques objets d'une mince valeur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -   Il parait qu'à partir du 1er mars prochain, la malle-poste de Paris viendra par le chemin de fer, de sorte qu'elle passerait par Bayeux vers 7 heures du matin, et qu'on pourrait répondre aux correspondances reçues par celle de Cherbourg qui passe à 11 heures. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dans le Calvados, le nombre de docteurs en médecine est de 241, celui des officiers de santé, de 127 ; total des médecins : 368, c'est-à-dire 1 par 1 348 habitants.

Le département du Calvados est celui qui renferme le plus de médecins après ceux de la Seine, de la Somme et de la Gironde. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Février 1845   -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. Regnault. 

La première session des assises du Calvados pour 1845 s'est ouverte le 11, sous la présidence de M. le conseiller Regnault. Il est a remarquer qu'aucun juré de l'arrondissement de Bayeux n’a été appelé par le sort à siéger dans cette session.

Nous donnons un résumé succinct des affaires dont le compte rendu nous est parvenu.

   Leléger est accusé d'avoir fait un billet faux de la somme de 96 fr., sur lequel il a cherché a imiter la signature de M. P. Dufour, boulanger à Bayeux, où il avait servi comme garçon, puis de l'avoir présenté à l'escompte chez M. Tardif, banquier à Bayeux, qui lui en a fourni en espèces la valeur intégrale.

Leléger avoue son crime. Le jury en reconnaissant le fait principal, a admis des circonstances atténuantes. La cour a condamné Leléger à 2 années d'emprisonnement et à 100 fr.  d'amende. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

Mars 1845   -  Nouvelles locales.   -  Un événement tragique qui a eu lieu hier matin dans notre ville, est venu servir de texte aux conversations animées de la population.

Le nommé François Faucon, âgé de 24 ans, né et domicilié dans la rue St-Loup, était comme cuirassier au dépôt de remontes de Falaise.

Sur une permission de quatre jours qu'il avait obtenue de son lieutenant, il séjournait à Bayeux depuis trois semaines environ, menant une vie dissolue et fréquentant les mauvais lieux. Depuis plusieurs jours il était signalé comme déserteur, et la police se livrait à la recherche de sa personne. Hier matin, sur un avertissement qu'ils avaient reçu, le maréchal-des-logis de la gendarmerie et le commissaire de police se rendirent dans une maison de la rue des Bouchers où Faucon devait avoir passé la nuit. Après d'infructueuses investigations dans cette maison, M. le commissaire de police apprit qu'il venait de prendre la fuite par de la route Saint-Vigor, du côté du la maison brûlée, le maréchal-des-logis et deux gendarmes se mirent sur ses traces et l'aperçurent en effet dans une pièce appartenant au sieur Acard. Aussitôt que Faucon vit les gendarmes s'avancer sur lui, il leur signifia, en armant deux pistolets et les couchant en joue, que celui qui avancerait était mort. Voulant éviter un malheur, deux des gendarmes qui n'avaient alors pour armes que leurs sabres, se détachèrent, en laissant seul sur les lieux leur maréchal-des-logis, pour en référer à l'autorité. Bientôt arrivèrent M. Le Breton, lieutenant de gendarmerie, M. Hobey, substitut du procureur du roi, qui a fait[1]preuve dans cette circonstance d'un sang-froid et d'une énergie admirables.

Arrivé en présence de Faucon qui le mettait en joue en le menaçant de le tuer, M. Hobey s'avança vers lui, en lui faisant entendre par quelques paroles calmes et fermes que ce crime serait inutile, que sa faute n'entraînerait pour lui qu'une peine disciplinaire, lui promettant enfin d'être traité doucement. M. le substitut parvint ainsi à déterminer Faucon, qui avait remis ses pistolets dans les poches de son pantalon, à le suivre à Bayeux où ils revinrent seuls, suivis de loin par les gendarmes. Arrivé au bas de la rue des Bouchers, en face la maison où il avait couché, Faucon manifesta à M. Hobey, qui marchait toujours près de lui, l'intention d'y entrer, sur les observations de ce magistrat qui insistait pour qu'il accomplit sa promesse de le suivre, Faucon fit un brusque mouvement et tira de sa poche un pistolet, qu'il s'appliqua sous le menton, à peine M. Hobey avait-il eu le temps de se jeter sur lui et de lui prendre les bras, que le coup était parti, et que Faucon, la tête fracassée, tombait mort dans les bras du jeune magistrat, dont cette catastrophe venait compléter d'une manière si tragique les émotions déjà si fortes et si nombreuses.

Porté immédiatement à l'hôpital, Faucon n'a donné aucun signe de vie. On a trouvé sur lui une somme de 296 fr.  il est difficile, quant à présent, de se rendre bien compte des motifs réels qui ont porté ce malheureux à cet acte de désespoir ou de folie. Dans de telles circonstances on doit s'applaudir presque comme d'un miracle, que M. Hobey n'ait pas été, de la part d'un tel furieux, victime de sa courageuse intervention, nous devons ajouter que M. le commandant de gendarmerie, M. le maréchal-des-logis et les gendarmes ont droit à des éloges pour leur énergie jointe à une grande prudence. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Avril 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le premier bataillon du 21e de ligne doit traverser une partie de notre territoire et sera le 9 à Isigny, le 10 à Bayeux, le 11 et le 12 à Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Avril 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche, la  1ere compagnie de chasseurs de la garde nationale a passé la revue de piquet : cette compagnie fera le service des incendies pendant le mois d'avril. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Samedi dernier, pendant le marché, les curieux se portaient dans une des cours de l'ancienne caserne pour visiter un énorme esturgeon qui avait été péché la veille à Port-en-Bessin. Cet animal, dit Poisson royal pesait 125 kilogrammes, il avait sur la tête une fleur de lys bien marquée. Son propriétaire, le sieur Marion, de Port, patron du bateau « Auguste », appartenant à M. Salmon, marchand de vins à Bayeux, après l'avoir exhibé, moyennant rétribution pendant une partie de la journée, l'a débité au prix de 1 fr. et de 1 fr. 25 c. le demi kilogramme. Les acheteurs n'ont pas manqué et toutes les demandes n'ont pu être satisfaisantes. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Jeudi dernier, jour de la fête du roi, les autorités ont assisté à la messe dans l'église cathédrale. Immédiatement après, la garde nationale a été passée en revue, cette cérémonie a été quelque peu troublée par la pluie.

L'après-midi, les courses en sacs et le mât de cocagne avaient attiré sur la place du Château beaucoup de promeneurs et de curieux. Malheureusement la température était froide et humide, plusieurs averses sont venues faire une triste diversion à ces divertissements. Aussi a-t-on abrégé sagement la seconde partie du programme, en abaissant les prix du mât de cocagne, dont le mauvais temps avait fini par éloigner la foule.

Nous mentionnons, pour mémoire seulement, les symphonies de la musique de notre garde nationale. Combien coûtent-elles au budget municipal ? (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   L'assemblée dite Saint-Marcouf, a été moins favorisée encore par le temps que la fête du roi. Il a plu une partie de la journée de dimanche et la place du Château, couverte de boue, était inabordable en partie. Aussi cette assemblée s'est-elle bornée à quelques ivrognes, A deux ou trois cabarets et à un très petit nombre de hardis promeneurs. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dans la matinée de dimanche dernier, le nommé Paul Dujardin, cantonnier au Pont-Fastu, route de Port, s'était absenté pour affaires, en compagnie de sa femme, après avoir confié leurs enfants à des voisins. Avant son départ, il avait chauffé son four, qui a crevé et a communiqué le feu à la toiture de la maison.

Ce sinistre cause une perte importante à Dujardin qui est un homme estimé, père de 3 enfants en bas âge et dont la femme est dans un état presque continu de maladie.

D'après les renseignements qui nous sont donnés, la position de ce cantonnier est digne de pitié : nous le recommandons à la bienveillance de l'administration(source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   M. le ministre de l'intérieur, vient d'ordonner une inspection spéciale des armes des gardes nationales dans le Calvados.

Les armes des bataillons cantonaux seront visitées aux sièges de ces bataillons, celles des bataillons communaux le seront dans les localités auxquels ils appartiennent.

L'itinéraire des officiers-inspecteurs est ainsi tracé, pour l'arrondissement de Bayeux : Ver, les 4 et 5 juillet ; Caumont, le 23 ; Hottot, le 24 ; Balleroy, le 25 ; Littry , le 26 ; Saint-Loup-Hors, le 27 ; Sainl-Vigor, le 28 ; Formigny, le 29 ; La Cambe, le 30 ; Trévières, le 31 ; Saon, le 1er août ; Lison, le 2 août.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Samedi dernier, M. le commissaire-de police a saisi à la poissonnerie et fait porter à I’Hopital-Général une grande quantité de petit poisson péché par les marins de Port, en contravention des règlements. 

Cet abus se renouvelle assez fréquemment, il est inconcevable que nos marins-pêcheurs ne veuillent pas comprendre qu'ils font la guerre à leurs propres intérêts, en diminuant ainsi la reproduction du poisson sur les côtes où ils exercent leur industrie. C'est pourtant un de ces faits qui n'a pas besoin de démonstration et qui devrait aller a leur simple bon sens. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, jour de la Fête-Dieu, l'état déplorable du temps n'a pas permise la procession générale des paroisses de sortir dans la ville : elle a eu lieu dans l'intérieur de l'église Cathédrale. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, l'état du temps a permis aux processions de nos diverses paroisses de sortir dans la ville. Comme toujours la population se portait en foule vers les reposoirs établis dans plusieurs quartiers.

On a surtout remarqué l'élégance et le bon goût de celui qui était établi devant le Séminaire, dans la rue de l'Hôpital. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1845   -  Nouvelles locales.   -   On nous communique la note suivante, avec prière de l'insérer : Depuis longtemps on a remarqué avec peine qu'aucune pierre tumulaire n'indiquait, dans le cimetière de Bayeux, le lieu où reposent les cendres de M. l'abbé Le Comte, ancien principal du collège. Quelques-uns de ses nombreux élèves, inspirés par la reconnaissance, ont conçu la pieuse idée de lui élever un modeste monument. Persuadés que leurs anciens camarades voudront aussi prendre part à cette œuvre, ils ont ouvert une souscription dont M. Niobey, notaire, a bien voulu se charger. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1845   -  Nouvelles locales.   -   Hier au soir, vers onze heures, le tambour réveillait les habitants de Bayeux. Un incendie venait de se déclarer à Vieux-Pont, sur la route de Caen, à l'auberge occupée par le sieur Houdan, et appartenant à un nommé Lévêque. Le feu avait commencé par un hangar et s'était communiqué presque instantanément à la grange et à l'écurie de l'auberge.

De prompts secours étaient partis de Bayeux ; M. le Procureur du roi, la gendarmerie et les pompiers se sont rendus sur le lieu du sinistre, qui a été fort heureusement restreint à ces trois corps de bâtiment. Les dégâts sont peu considérables ; les bâtiments et le mobilier du sieur Houdan étaient assurés.

Cet incendie paraît devoir être attribué à une imprudence. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1845   -  Nouvelles locales.   -   Ces jours derniers, les gendarmes de la brigade de Bayeux ont constaté sur la route de Balleroy à Tilly de nombreuses contraventions à la police des routes. Des procès-verbaux ont été dressés contre des rouliers qui négligeaient la conduite de leurs chevaux. On doit féliciter la gendarmerie de veiller activement à la répression d'un abus trop fréquent qui nuit à la sûreté des routes, expose la vie des voyageurs et rend souvent ses auteurs mêmes victimes de leur imprudence. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1845   -  Nouvelles locales.   -   Par décision du 3 juin 1845, M. le ministre de l'agriculture et du commerce vient d'accorder au département du Calvados, à titre d'encouragements à l'agriculture, diverses sommes, parmi lesquelles figurent, pour l'arrondissement de Bayeux , les allocations ci-après :

Prime aux taureaux.  400 fr.

A la culture des racines.  150 fr.

A la fabrication du beurre.  150 fr.

Une somme de 2915 francs applicable au concours départemental, sera employée comme l'ont été les fonds alloués l'année dernière pour le même objet. Ce concours aura lieu cette année dans l'arrondissement de Bayeux. Les primes pour les fermes entretenant la plus grande quantité du meilleur bétail, seront appliquées dans l'arrondissement de Bayeux seul. Pour le reste du concours, les cultivateurs de tout le département auront le droit de se présenter. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1845   -  Nouvelles locales.   -   Hier lundi, vers 6 heures du soir, une rixe des plus vives, nous dirions presque des plus féroces, a eu lieu au carrefour St[1]Georges. Elle a pris naissance d'abord dans un café situé sur les lieux, et elle s'est continuée sur la voie publique. Les principaux auteurs de cette lutte qui avait attiré une foule considérable de spectateurs, étaient les frères Delamare, bouchers à Bayeux qui, nous raconte-t-on, après s'être attaqués successivement à plusieurs personnes, et les avoir fort maltraitées, ont fini par céder sous la vigoureuse étreinte d'un dernier adversaire qui a mis fin à cette scène acharnée. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le feu s'est manifesté hier vers 5 heures, dans le domicile du sieur Delarocque, chapelier, rue St-Martin. Heureusement que ce feu, maîtrisé promptement, a occasionné peu de dégâts. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1845   -  Industrie beurrière.   -   Avis aux cultivateurs.   -   M. Héron, entrepreneur de roulage, rue de Vaucelles, à Caen, a l'honneur de donner avis à MM. les cultivateurs qu'il transporte à Paris, à raison de 10 fr. les 100 kilogrammes, les beurres rendus à Bayeux, aux dépôts suivants :

Chez M. Hellouin-Halley, négociant, rue Saint-Patrice, en face la place du Marché.

Et chez M. E. Saint-James, rue Saint-Jean, près la halle.

M. Héron prendrait au besoin, avec les expéditeurs, et pour aussi longtemps qu'ils voudraient, l'engagement de ne pas augmenter ses prix.    Départs les jours ordinaires. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1845   -  Nouvelles locales.   -   Nous trouvons très utile de rappeler que M. Montée, docteur en médecine de la Faculté de Paris, chirurgien-oculiste, ne peut séjourner que du 10 jusqu'au 25 juin, à Caen, hôtel de France. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1845   -  Nouvelles locales.   -   Nous lisons dans « le Pilote » les réflexions suivantes auxquelles nous nous associons, en les appropriant aux faits analogues qui se passent dans notre ville : « Puisqu'un règlement de police, fort sage du reste, interdit aux habitants de notre cité de se livrer à aucune profession bruyante avant une certaine heure de la matinée, pourquoi les prescriptions de ce règlement ne sont-elles pas rendues obligatoires pour les marchands de moules qui entrent en ville, la plupart du temps avant la lever du jour, en soufflant à perdre haleine dans un énorme coquillage foré, en guise de trompe, et en faisant ainsi retentir l'air d'un bruit affreux qui trouble au plus haut degré la tranquillité publique ?

Nous nous empressons de reporter à l'administration municipale cette réclamation qui nous est adressée par une multitude de personnes et que, pour notre part, nous savons être parfaitement fondée.

Puisque nous nous occupons ici des marchands de moules, nous ne saurions trop engager notre commissaire de police à s'assurer souvent, par lui-même, de la qualité de ce mollusque qui est en quelque sorte, durant une partie de l'été, la seule nourriture de la classe ouvrière. La santé publique s'en trouvera bien…..  (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juin 1845   -  Nouvelles nationales.   -   La comète observée par M. Arago est visible à l'œil nu, depuis quelques jours sur notre côte.

La direction dans laquelle elle paraît, son peu d'élévation sur l'horizon et l'heure à laquelle elle montre sa plus vive lumière sont probablement les causes qui ont empêché qu'elle ait été remarquée de la ville.

On la voit dans l'Ouest de onze heures à minuit : sa queue qui est dans une position horizontale est considérable, et n'offre pas la même lumière dans toute son étendue.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1845   -  Police correctionnelle.   -   audiences du 19 juillet.

  De précoces et fâcheuses dispositions amenaient ensuite à la barre correctionnelle un enfant de 12 ans, Frédéric Madeleine dit Guilbert, de Bayeux. Il a été reconnu coupable de plusieurs vols d'argent, commis au préjudice des sieurs Jean Marie, Jean-Louis Desfontaines et Alexis. Le tribunal a ordonné qu'il serait détenu, pendant 3 ans, dans une maison de correction.

 Une condamnation de 13 mois de prison a atteint un journalier de Bayeux, Gustave-Alfred Lunel, convaincu d'avoir, pendant la nuit du 11 au 12 juin, volé, au préjudice du sieur Thibault, environ 50 kilogrammes de chiffons.

 Une autre affaire de coups et blessures, reprochée au nommé Amand de Guyenro, boucher à Bayeux, envers le sieur Léger, a valu à son auteur 2 jours de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Juillet 1845   -  Police correctionnelle.   -   audiences des 24 juin et 1er juillet.

  Marie-Anne Jouan, fileuse à Bayeux, en état de rupture de ban, était citée pour ce premier délit, et pour un vol de vêtements, commis au préjudice de la femme Le Rouger. Le tribunal a prononcé contre elle la peine de 3 mois de prison,

 Le délit habituel de mendicité et le vol d'un licol, ont fait infliger un mois d'emprisonnement à Jean-Baptiste Matthieu dit Chuquet, à Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1845   -  Nouvelles Locales.   -   Nous appelons l'attention de la police sur l'état de malpropreté et d'insalubrité de plusieurs de nos rues, notamment de la place de la halle, de plusieurs cours de la rue St-Jean. Nous l'engageons surtout à faire quelques promenades nocturnes dans les rues Laitière, Bourbesneur et des Cuisiniers. Le soir ces trois rues deviennent de véritables foyers d'infection. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1845   -  Nouvelles Locales.   -   La société des Antiquaires de Normandie fait exécuter en ce moment des fouilles sur l'emplacement de l'ancien palais des Thermes, dans le cimetière de l'église St-Laurent. 

— Sur la demande de Mgr l'évêque de Bayeux, la société française pour la conservation des monuments a accordé à la commune de Louvières une allocation de 200 fr., pour lui aider à réparer, le clocher de son église, dernièrement mutilé par la foudre.

Elle a également disposé d'une somme de 50 francs en faveur de l'église de Ryes.

— Madame la baronne de Wimpffen vient de faire don au Musée de la ville d'un joli choix d'échantillons de minéralogie, parmi lesquels on remarque du cuivre cristallisé, de l'argent natif, du cuivre gris avec cristaux de zinc sulfuré, de l'argent rouge, du plomb carbonate, des aiguilles de plomb phosphaté, des roches arséniatées, etc…(source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1845   -  Nouvelles Locales.   -   On nous adresse quelques observations touchant des abus qui seraient commis journellement par des instituteurs primaires, du ressort de l'académie de Caen.

Il paraîtrait que quelques-uns d'entr'eux monopolisant entre leurs mains la vente des livres destinés à leurs élevés défendraient formellement à ceux-ci de se procurer ces mêmes livres ailleurs que chez eux, instituteurs, et qu'ils réaliseraient ainsi par ce débit forcé une sorte de bénéfice illicite au préjudice des pères de familles.

Il paraîtrait encore qu'en d'autres lieux, quelques maîtres, pour ajouter un peu d'agent au produit de leur trop mince rétribution, s'occuperaient, pendant les heures de classe aussi bien que dans les moments de repos, à divers ouvrages manuels, soit à tricoter, soit à faire de la tapisserie, soit à confectionner des meubles, etc..., et que les enfants, poussés par la curiosité naturelle à leur âge, passeraient à examiner ces travaux, le temps qui doit être spécialement consacré à leur instruction.

Nous ne publions ces faits que sous toute réserve, et nous sommes persuadés que M. le recteur s'empressera de couper pied à de tels abus, s'il lui est établi clairement par des renseignements que, du reste, il sera plus à même que personne de se procurer, qu'ils ont bien réellement été commis. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1845   -  Nouvelles Locales.   -   Nous voyons dans une pétition qui vient d'être adressée au gouvernement sur le danger des inhumations précipitées, qu'en 1844, en moins de sept mois, quatre personnes dont le décès avait été constaté, sont revenues à la vie au moment où l'on allait les inhumer, et qu'en 1845, en moins de huit mois, six résurrections pareilles ont eu lieu.

L'auteur de la pétition, M. Leguern, continue en ces termes : « Depuis 1833, il y a eu, à ma connaissance seulement, quarante six cas d'enterrement plus ou moins précipités, auxquels je le répète, le hasard a le plus souvent mis empêchement. Vingt-et-un individus se sont réveillés d'eux-mêmes au moment où on allait les porter en terre, neuf par suite des soins que leur prodigua une trop rare tendresse, quatre par suite de la chute du cercueil, deux par suite de la suffocation dans le cercueil, trois par suite des piqûres faites en épinglant le linceul, sept, y compris le fils d'un employé des contributions directes du département de la Seine, par suite de retards non calculés dans la cérémonie des funérailles. Et le décès de tous ces citoyens avait été officiellement constaté ! » .  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juillet 1845   -  Nouvelles Locales.   -   Dimanche dernier, dans la matinée, un incendie s'est déclaré dans une chambre habitée par la veuve Louvet, et dépendant d'une maison située au bas de la rue du Petit-Rouen. Cette femme âgée de 83 ans, restée seule pendant la messe, en voulant allumer du feu, jeta une allumette non éteinte dans un tas de chènevottes où le feu se communiqua aussitôt, ainsi qu'à tout le reste du mobilier. Tout fut en un instant consumé, et cette pauvre femme est dans le dénuement le plus complet. 

Sans les prompts secours apportés sur les lieux, cette malheureuse eût péri, et tout ce quartier composé de maisons tout à fait agglomérées fût facilement devenu la proie des flammes. 

Dans cette circonstance, on a encore eu à constater le mauvais état du boyau de la pompe employée à éteindre le feu. Il est toujours trop tard, en pareil cas, de s'apercevoir des réparations inintelligentes ou incomplètes de ces objets de première utile, et les dangers qui peuvent résulter d'un pareil état de choses sont si graves, que l'administration sentira, nous en sommes certains, la nécessité d'en prévenir au plutôt le retour. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Août 1845   -  Police correctionnelle.   -    Audience du 29 juillet. 

— La seconde affaire concernait la femme Marie-Madelaine-Julie Durand, veuve Jean-Baptiste Lambert, couturière à Bayeux, prévenue d'avoir, depuis moins de 3 ans, en la ville de Bayeux, attenté aux mœurs en excitant et favorisant habituellement la débauche de la jeunesse de l'un et de l'autre sexe, au-dessous de l'âge de 21 ans. 

Elle a été condamnée, pour ces faits, à 13 mois d'emprisonnement et à 500 fr. d'amende. La fille Augustine Bro, citée dans la même affaire, comme prévenue du vol d'une bague a été acquittée. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Août 1845   -  Cour d’Assises du Calvados.   -    Présidence de M. le conseiller Laisné-Deshayes. 

Les assises du Calvados (3e session de 1845), se sont ouvertes le 1er août, à 10 heures. Après le discours ordinaire de M. le président aux jurés, il a été procédé au jugement des affaires fixées pour l'audience de ce jour — nous donnons le résumé succinct des affaires qui concernent des accusés de l'arrondissement de Bayeux :

   Le 26 juin dernier, une tentative de vol fut commise, à l'aide d'effraction, chez les époux Michel, domiciliés à Bayeux. Thomas Guilbert dit Delvincourt ou Jules Avincourt, repris de justice, fut, dès les premiers moments, accusé de ce crime et arrêté, il a avoué sa culpabilité. Il a été frappé de 8 ans de travaux forcés. Plaidant Me  Varin. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Août 1845   -  Nouvelles Locales.   -   Samedi dernier, vers une heure, au moment de l'arrivée d'une des messageries « Le Primois », au bureau de la rue Saint-Martin, une mendiante nommée Jeanne-Catherine Poupion, veuve Michel Huard, s'approcha de la voiture qui était arrêtée et se plaça le long des roues pour demander l'aumône. Plusieurs voyageurs l'avertissaient vivement de s'éloigner, la diligence devant se diriger immédiatement vers l'hôtel du Luxembourg, quand les chevaux partirent, cette femme fut renversée et la voiture lui passa sur le corps, elle est morte sur Ie coup. 

Il paraît que cette malheureuse était ivre : il n'y a d'ailleurs aucune imprudence à reprocher au conducteur. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Août 1845   -  Nouvelles Locales.   -   Un accident assez grave et qui pouvait avoir des conséquences plus funestes est arrivé dimanche soir, sur la route de Port, à M. Alexandre Douesnel, commandant de notre garde nationale. Vers 10 heures et demie sa voiture s'est rencontrée violemment avec la voiture publique du sieur Castel, et a été renversée et brisée, M. Douesnel et son domestique ont été assez grièvement contusionnés, un des chevaux de l'équipage a été mis dans un tel état, qu'il est considéré comme perdu. 

Nous ne savons si cet accident doit être attribué il une imprudence, toujours est-il que la voiture du sieur Castel n'avait pas de lanterne, ce qui est déjà un inconvénient qu'on doit signaler, et que la police doit réprimer. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Août 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le tribunal de simple police de Bayeux , vient encore de prononcer un assez grand nombre de condamnations, pour contraventions au règlements de la police du roulage. Plusieurs citations ont été données aussi pour la prochaine audience de ce tribunal. 

— Grâce aux quelques jours de beau temps qui ont remplacé la déplorable saison qui pesait depuis trop longtemps sur nous, la récolte s'est faite dans notre contrée avec une grande activité et sans de trop graves dommages. Aujourd'hui presque tous les blés sont rentrés, beaucoup sont de bonne qualité. Le retour de la belle saison attire sur tout notre littoral une grande affluence de baigneurs et de promeneurs à Port-en-Bessin, indépendamment des visiteurs ordinaires il y a cette année un assez grand nombre d'étranger. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1845   -  Nouvelles locales.   -  M. Georges de Vimpffen vient de faire don au Musée de la ville d'un curieux parasol chinois fait en bambou et en feuilles de palmier fort artistement travaillé. On distingue sur sa surface quelques inscriptions en caractères chinois.

Notre musée doit en outre à la libéralité de M. de Vimpffen un très beau livre d'heures sur vélin. Ce manuscrit enrichi de fort belles miniatures date du commencement du XVe  siècle. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Hier , le nommé Boucher, condamné par la cour d'assises du Calvados aux travaux forcés perpétuels pour viol sur sa fille et assassinat sur un gendarme, a subi la peine de l'exposition publique.

Malgré la pluie qui n'a cessé de tomber à flots de midi à une heure, une foule compacte, avide de contempler les traits de ce misérable, s'est pressée et renouvelée sans interruption autour du pilori. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Nouvelles.   -   Nous lisons dans plusieurs journaux de Paris :

L'année humide que nous traversons, désastreuse pour bien des produits, est à ce qu'il paraît, très favorable aux herbages du Berry, du Nivernais et de la Normandie. Aussi espère-t-on que le bétail sera de qualité supérieure.

Ces prévisions nous semblent erronées. Les herbages sont à la vérité plus abondants que l'année dernière, mais ils sont moins succulents. Il est du reste reconnu que les secondes herbes des années de sécheresse sont plus riches en principes nutritifs que celles des années pluvieuses.

Ainsi non seulement le bétail ne trouvera pas une nourriture substantielle dans les secondes herbes, mais il aura à souffrir de la mauvaise qualité des foins qui ont été considérablement avariés par les inondations. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Informations locales.   -   Nous croyons utile de donner de la publicité à une triste observation qu'a été faite dernièrement et qui devra servir d'exemple aux intéressés :

Depuis un mois environ, plus de trente voituriers ou préposés à la conduite des voitures ont été tués ou très grièvement blessés sous les roues de leurs charrettes, dans les deux seuls départements du Calvados et de la Manche. Tous ces accidents étaient dus à l'imprudence ou à l'ivrognerie. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Nouvelles locales.   -   La semaine dernière, trois hauts dignitaires ecclésiastiques sont venus rendre visite à Mgr l'évêque de Bayeux. Les trois prélats, les archevêques de Rouen et de Besançon, et l'évêque de Chartres, dont le voyage n'avait rien d'officiel, ont fait un court séjour dans notre ville.

Mgr l'archevêque de Rouen a voulu voir la tapisserie de la Reine Mathilde. Une innovation, à laquelle nous applaudissons a marqué la visite du prélat, dont le nom a inauguré l'ouverture d'un registre destiné à recevoir désormais tous ceux des nombreux étrangers que ce célèbre monument de notre histoire normande attire à la bibliothèque.

Nous recevons à ce sujet communication de la note suivante : Mardi de la semaine dernière, 30 septembre, Mgr Mathieu, archevêque de Besançon, a fait une visite à notre monument de la conquête d'Angleterre. Dans la même semaine, le 3 du courant, Mgr Blanquart de Bailleul, archevêque de Rouen, accompagné de Mgr l'évêque de Bayeux, et de MM. Surgis et Michel, vicaires-généraux de Rouen et de Bayeux, ont également visité la tapisserie de la Reine Mathilde.

M. le maire ayant fait ouvrir un registre destiné à recevoir la signature des visiteurs de l'établissement, le métropolitain de la province, primat de Normandie, et son premier suffragant, ont bien voulu commencer l'inscription de ce registre, qui désormais demeure établi pour constater le passage des personnes qui viennent dans nos murs, s'inspirer des souvenirs du passé et contempler le précieux monument de notre nationalité normande. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Bibliothèque.   -  M. Jacques-Louis Simon, fabricant de chaux à Crouay, a remis, pour être déposé dans le Musée de la ville de Bayeux, une hache antique de roche volcanique appelée serpentine, d'une conservation parfaite, trouvée en 1836, à trois mètres de profondeur, sur le territoire de cette commune.

La même personne a recueilli et déposé dans le même établissement un fragment de tuile romaine à rebord trouvé parmi quelques débris de maçonnerie, en avril 1845, près du village de Longeau, territoire de Littry. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Un des auteurs du vol commis il y a dix ans chez M. Groult, horloger à Bayeux, avait été condamné par contumace à 15 ans de travaux, forcés et à l'exposition. Samedi dernier, l'exécuteur des hautes œuvres, est venu exécuter l'arrêt par effigie sur la place du Marché. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1845   -  Nouvelles locales.   -   M. le ministre de l'intérieur vient d'adresser une circulaire à tous les préfets, dans laquelle il leur recommande d'inviter les administrations municipales à prendre des mesures pour que les logeurs, aubergistes et hôteliers, soient tenus d'avoir dans leurs établissements des lits à une seule place, de manière que les soldats en voyage puissent à l'avenir coucher isolément. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Quoique la perte en pommes de terre soit moins grande dans notre contrée qu'on ne le craignait d'abord, il n'est que trop vrai qu'il y a cette année un déficit considérable, évalué à un cinquième, ou même à un quart. Il est des contrées où le mal est très grave et où l'on sera forcé d'acheter les tubercules à planter au printemps prochain.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1845   -  Nouvelles locales.   -  M. Delamare, capitaine dans la marine marchande, qui depuis plusieurs aunées, fait des voyages dans les mers éloignées, a rapporté de ses courses lointaines plusieurs objets dont il a fait cadeau au Musée de Bayeux, sa ville natale.

Ce sont, un poignard avec étui d'un des chefs Cherokées (du Témesée ) ; 2° deux tiges de polypiers de l’île Ichaboé ; 3° une chauve-souris, des mers de l'Amérique ; 4° un coffre triangulaire à quatre épines, poisson des mers de la Guinée et de l'Inde ; 5° une hotte des Caraïbes ; 6° barbe de Baleine. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1845   -  Bureau des Postes aux lettres de Bayeux.   -   La dernière levée de la boîte pour Paris et Caen, se fait maintenant à 11 h. 1/4 du matin au lieu de midi. Les affranchissements et les lettres recommandées pour cette route, déposées au bureau après 11 heures ne partiront que le lendemain.

La malle en retour à Cherbourg passe à Bayeux vers 11 h. I/2 du matin, l'arrivée du courrier de Saint-Lô est fixée à 11 heures, en conséquence la distribution en ville des lettres venant de ces deux routes commencera vers midi. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   La beauté vraiment exceptionnelle du temps avait attiré à notre foire Toussaint une multitude d'étrangers et d'habitants des campagnes.

Dimanche et lundi nos rues étaient encombrées par la foule des promeneurs. Le commerce local, les petites industries foraines, les spectacles et curiosités se sont bien trouvés de ces diverses circonstances, qui depuis longues années ne s'étaient pas rencontrées aussi favorables.

Nous sommes heureux d'avoir à constater que pendant ces trois jours, aucun accident, aucune querelle, aucun vol n'ont eu lieu, l'action de la police a été purement passive, c'est aux bonnes dispositions adoptées par elle et à son active surveillance qu'il est juste d'attribuer cet heureux résultat. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche matin, sur les dix heures, le nommé Louis Guillard, demeurant à Saint-Loup, fut frappé d'apoplexie comme il sortait de chez un perruquier de la place au Bois, la mort fut presque instantanée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, dans la matinée, un paysan assez proprement vêtu et paraissant être pour le moins sexagénaire, se présenta chez un perruquier de notre ville, au moment ou maître et garçons pressés par la pratique à raser ne savaient déjà plus auquel entendre.

En attendant son tour de barbe, notre homme s'assit près du comptoir sur le dessus duquel était placée la recette du jour, une pièce de cinq francs au milieu de sous et d'autres menues monnaies.

Enlever adroitement la grosse pièce et la faire passer dans sa poche fut pour lui l'affaire d'un instant. Au bout de trois quarts d'heure, son tour arriva, et quand le dernier coup de peigne lui fut donné, l'effronté compère présenta poliment au barbier la pièce volée en l'invitant à prélever dessus, le salaire qui lui était dû et surtout a lui rendre le reste de la somme en monnaie d'argent, le billon étant, disait-il, trop lourd à porter, surtout quand on est obligé, comme il l'était, de faire une longue route.

Le barbier qui ne se doutait pas le moins du monde du tour pendable dont il était la victime, s'exécutait de la meilleure grâce. Il avait même déjà remis à sa nouvelle pratique les espèces demandées, lorsqu'un de ses amis qui, par bonheur s'était trouvé là et d'un coin qu'il occupait, avait été témoin, de tout ce manège, le mit en deux mots au courant de l'affaire.

Violemment interpellé, le filou ne sut que répondre à l'accusation inopinée, foudroyante dont il se vit l'objet et déjà pour se tirer d'affaire, pour s'enfuir, il avait tourné le bouton de la porte, lorsque le perruquier s'élança sur lui, et, après lui avoir repris de vive force son argent, lui octroya gratis de nombreux horions, à la suite desquels il le jeta sur le pavé. Il est à regretter que ce hardi voleur n'ait point été livré à la justice. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le départ de 14 000 jeunes soldats disponibles de la classe 1844, appelés à l'activité par l'ordonnance royale du 18 de ce mois, va s'effectuer du 15 au 20 du mois de novembre.

Voici comment se répartissent les contingents du Calvados :  3e régiment de cuirassiers, 5 hommes ;  5e de chasseurs, 20 ; 1er hussards 5 ; 9e  id., 5 ; 1er escadron du train, 10 ; 35e régiment de ligne, 13, et 12e  léger, 119    total 177 hommes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles du temps.   -   Voici le résumé officiel des observations météorologiques pour le mois de septembre, faites à l'observatoire de Paris avec le plus grand soin :

La température minimum extrême a été de 5° 03 + 0 le 25 et la température maximum extrême, de 26° + 0 le 10. La température absolue a été de 15° + 0. Il est tombé dans la cour, de l'observatoire 7 centimètres 283 de pluie, et sur la terrasse 6 - 510, un vrai déluge.

La hauteur moyenne du mercure, dans le tube barométrique a été 755 mill. 62.

Enfin le vent a soufflé de l'ouest pendant 14 jours ; il y a eu 21 jours de pluie ou temps couvert, et 9 jours seulement de beau temps. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le ministre des travaux publics vient d'adresser aux préfets une circulaire fort importante, concernant les alignements des routes royales et départementales dans les traverses des villes, bourgs et villages. Nous mentionnons les instructions principales que renferme cette circulaire, dans l'intérêt des propriétés privées.

« Il convient, dit cette circulaire, de ne pas s'attacher à établir un parallélisme rigoureux, d'éviter, autant que possible, de faire avancer les constructions sur la voie publique, ce qui réduirait sans utilité la largeur actuelle, et, lorsqu'un redressement est indispensable, de combiner les alignements de manière que la circulation ne puisse jamais être entravée par l'exécution partielle du plan.

De prendre l'élargissement du côté où le dommage doit être moindre pour les propriétaires riverains.

De maintenir, autant que possible, les alignements résultant d'autorisations régulières.

De conserver toutes les façades qui différeraient peu de l'alignement à suivre.

Dé faire choix des repères fixes et bien déterminées, en évitant avec soin de briser la façade d'un bâtiment.

De ne jamais proposer d'alignements curvilignes, mais d'y substituer des portions de polygones rectilignes, dont la forme est plus favorable aux constructions.

Enfin, de se borner, sur les places et promenades publiques, à tracer des lignes ponctuées indiquant les limites de la grande voirie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Jamais, depuis un grand nombre d'années, la dernière moitié du mois d'octobre et le commencement du mois de novembre n'ont présenté une série de jours aussi constamment beaux, le ciel a été presque toujours pur et sans nuages, aussi les nouvelles des départements s'accordent-elles à dire que les semailles, favorisées par ce beau temps, se font dans d'excellentes conditions.

On espère que cette température favorable arrêtera la hausse du prix des céréales. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche matin, sur les dix heures, le nommé Louis Guillard, demeurant à Saint-Loup, fut frappé d'apoplexie comme il sortait de chez un perruquier de la place au Bois, la mort fut presque instantanée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le départ de 14 000 jeunes soldats disponibles de la classe 1844, appelés à l'activité par l'ordonnance royale du 18 de ce mois, va s'effectuer du 15 au 20 du mois de novembre.

Voici comment se répartissent les contingents du Calvados :  3e régiment de cuirassiers, 5 hommes ;  5e de chasseurs, 20 ; 1er hussards 5 ; 9e  id., 5 ; 1er escadron du train, 10 ; 35e régiment de ligne, 13, et 12e  léger, 119    total 177 hommes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Jamais, depuis un grand nombre d'années, la dernière moitié du mois d'octobre et le commencement du mois de novembre n'ont présenté une série de jours aussi constamment beaux, le ciel a été presque toujours pur et sans nuages, aussi les nouvelles des départements s'accordent-elles à dire que les semailles, favorisées par ce beau temps, se font dans d'excellentes conditions.

On espère que cette température favorable arrêtera la hausse du prix des céréales. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Il est difficile dé trouver dans toute notre Basse-Normandie une ville plus malpropre que la nôtre. La plupart de nos rués sont de véritables cloaques ; plusieurs même sont presque impraticables. Parmi ces dernières nous citerons la rue St-Laurent qui est en voie de nivellement, de pavage et d'appropriation. Il est fâcheux que ces travaux aient été commencé juste à la mauvaise saison et que cette rue si fréquentée soit interceptée.

Mais ce qu'on s'explique difficilement c'est que la police municipale, si ardente à verbaliser contre l'oubli des lanternes chez les particuliers, n'ait aucun souci du défaut habituel d'éclairage le long de ces travaux. Hier soir, toute cette partie de la rue St-Laurent était dans l'obscurité la plus complète.    L'administration ne doit-elle pas donner l'exemple de l'exécution de ses règlements ?    Les agens de police se couchent-ils à six heures du soir. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Les ouvriers employés par la ville à l'abaissement  du sol de la rue St-Laurent ont, en creusant, trouvé plusieurs fragments de marbre dont l'origine paraît remonter à la construction des bains ou thermes (balnea, thermal), qui avaient été construits sur cet emplacement sous la domination romaine.

On remarque, au nombre de ces débris, un morceau de marbre des carrières de Vieux (près Caen), de forme circulaire, portant talon (moulure) à la partie convexe et à l'exécution duquel paraît avoir présidé tout le soin dont les artistes de nos jours seraient tout juste susceptibles.

Par sa forme circulaire il semble avoir fait partie d'un bassin de diamètre assez étendu, peut-être appartenait-il à la seconde pièce où l'on prenait les bains froids et qui était désignée sous le nom de Loutron par les Grecs et de Frigidarium par les Romains.

Il a été déposé au Musée de la ville par les soins de M. l'architecte. La continuation des travaux nous procurera, sans doute, l'occasion d'étendre nos observations dont nous nous empresserons de faire connaître le résultat à nos lecteurs. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1845   -  Police correctionnelle.   -  audience du 11 novembre 1845.

Edmond-Aimable Veniard, journalier à Bayeux, prévenu :

1° d'avoir falsifié le passeport qui lui avait été délivré à la mairie de Bayeux, en substituant les mots âgé de 20 ans aux mots âgé de 19 ans, qui se trouvaient énoncés dans le signalement.

2° d'avoir à l'aide de manœuvres frauduleuses dans le cours du mois de novembre dernier, escroqué une somme de 500 fr. au préjudice du sieur Lumière, a été condamné en un mois d'emprisonnement.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Un arrêté de M. le préfet, à la date du 24 décembre, accordé un secours de 60 fr. au nommé Joseph Leclerc, journalier à Bayeux, pour le courage qu'il a montré dans plusieurs incendies. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   La fille Adèle Martin, ouvrière â Bayeux, vient d'être arrêtée en vertu d'un mandat de M. le juge d'instruction, comme prévenue d'être l'auteur des vols commis dans la Cathédrale. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Une correspondance directe sera établie, à partir du 1er janvier prochain, de Carentan à Bayeux, mais seulement pour les troupes et les militaires isolés qui se rendront de Carentan à Caen, et vice versa, l'un étant lieu de départ et l'autre de destination. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, vers six heures et demie du soir, un accident a failli causer de grands dégâts dans le domicile des époux Paris, demeurant quartier Saint Georges.

La femme Paris quitta momentanément son domicile, après avoir laissé une chaufferette dans son lit, quand elle rentra chez elle, ce n'était plus qu'un brasier. Grâce aux secours des voisins accourus sur le lieu du sinistre, on put se rendre maître du feu et l'éteindre facilement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -   Rapport du jury central de l’exposition des produits de l’industrie française en 1844.  -  Nous venons de recevoir communication du rapport dont nous venons  d'écrite le titre.

Ainsi la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de  bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables.

Mais avant d'en venir à ce détail, nous ne pouvons nous dispenser de faire remarquer qu'en 1798 date de la première exposition, on ne comptait que 110 fabricants qui y  eussent envoyé leurs produits et que la dixième, celle de 1844, en a vu 3 960. Quel développement en près d'un demi-siècle.

Teillage du lin et du chanvre. - M. Guesnon, de la Chapelle-Yvon, est mentionné honorablement pour le travail du lin et du chanvre en branches, opéré dans un établissement  fondé par lui en 1843 et qui opère sur 600 000 kil. de matières premières.

Tissage. - MM. Lefournier Lamolle père et fils et Dufay, à Condé-sur-Noireau, ont obtenu une médaille d'argent, pour la fabrication du linge de table et d'étoffes d'ameublement en Damas, laine et coton, ils occupent 220 ouvriers et ont prés de 100 métiers Jacquart. Ils avaient reçu une médaillé de bronze en 1839.

Emploi de substances minérales. - M. Le Goux, à Bayeux, est cité favorablement pour la fabrication de tuyaux, etc... infiltrés de bitume qui résistent où s'altèrent les tuyaux en terre.

Dentelles. - MM. Lefebure et sœur et Petit, à Bayeux. avaient obtenu une médaille de bronze en 1819, celle d'argent en 1823, celle d'or en 1827.  Ils sont rappelés en 1844 comme  toujours digne de celle-ci pour les nouveaux et riches produits qu'ils ont exposés.

M. Leboulanger, à Bayeux, qui occupe 800 ouvrières, a obtenu une médaille d'argent pour ses magiques dentelles, remarquables par le bon goût du dessin et la richesse de  l'exécution.

M. Violart, à Courseulles, a reçu la même récompense, il avait obtenu en 1834 la médaille de bronze. Ses produits très beaux, riches et variés, en dentelle noire, ont attiré l'attention.

M. Torcapel, à Caen, a mérité la médaille de bronze pour ses tulles brodés, du goût le plus pur, la grâce et la légèreté des dessins, l'aspect avantageux du réseau. ll exposait pour la  première fois.

MMles Villain, à Caen, ont été mentionnées honorablement.

Ainsi la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de  bronze, Sept mentions honorables,  Quatre citations favorables. Le compte que nous venons de rendre, s'il est, comme nous le disions en commençant une récompense des travaux des  exposants qui y sont dénommés, doit être un encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la même route, peuvent prétendre à un égal succès.  (Source  : Journal de Honfleur)  

 

Janvier 1846   -   Le temps.  -  La température est si douce à Paris que le fameux marronnier, dit du 20 mars, est sur le point de laisser épanouir ses bourgeons à feuillage.  Dans les belles expositions au midi, avec abri du côté du nord, les amandiers sont en fleurs.

De vie de jardinier pareille interversion dans l'ordre des saisons n'avait été observée. (Source  : Journal de Honfleur)  

 

Janvier 1846   -  Le temps qu’il fait.   -   La campagne présente dans notre contrée une bonne apparence ; les blés sont bien levés et bien verts, et la plante de colza a déjà une vigueur qui pourrait devenir inquiétante ; car, s'il ne survient pas bientôt une gelée forte et durable pour retarder la végétation, les gelées de février, ou de mars, pourront faire beaucoup de mal.

Déjà, en quelques endroits la plante commence à monter, et si le temps reste doux, elle va partout faire des efforts dont les cultivateurs intelligents devront prévenir les conséquences en la faisant étêter. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -  Tarifs postale.   -  Une nouvelle qui intéresse toutes les classes de citoyens, nous est apportée par les journaux de Paris : on réunit en ce moment, au ministère des finances, les documents nécessaires à la discussion de la loi qui doit être présentée par le ministre pour la réforme postale, aussitôt après ce vote de l'adresse.

Trois tarifs sont admis par le ministre. Les lettres paieront dix centimes toutes les fois qu'elles ne franchiront pas un espace de plus de 40 kilomètres, quinze centimes pour cent kilomètres, et vingt centimes pour la plus grande distance. Le port sera double pour l'étranger. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -  Nouvelles locales.   -  Ces jours derniers, les travaux de macadamisage que l'on exécute dans la partie supérieure de la rue Saint Jean, ont mis à découvert la voûte d'un souterrain, placé sous la chaussée, devant la maison habitée par M. Planquette. Cette excavation paraît avoir des dimensions considérables, sa profondeur sous clef de voûte est de quatre mètres. Ce souterrain étant rempli d'eau, il a été impossible d'y pénétrer pour en étudier le système et la date de construction.

Cette excavation serait-elle une de ces nombreuses voies souterraines qui existaient sous notre cité, et se plongeaient au-delà de ses remparts ? Peut-être il serait permis de penser que ce serait une dépendance des fortifications que le patriarche de Jérusalem, Louis d'Harcourt, fit élever dans les quartiers Saint-Jean et Saint-Georges, et, dont on a dernièrement retrouvé les vestiges auprès de la maison de M. le docteur Jourdain ?

Quoiqu'il en soit, il est probable que ce souterrain fait partie des excavations que depuis longtemps la tradition a placées sous la rue de la Cave, et qui paraissent lui avoir donné son nom, car jusqu'au dix-septième siècle elle s'appelait la rue du Champ-Fleuri. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -  Chemin de fer de Caen è Cherbourg.   -  Les premières études pour le chemin de fer de Paris à Cherbourg, dans la partie comprise entre Caen et Cherbourg, ont été ordonnées par décision ministérielle du 26 août 1842. Cette décision porte que la ligne est divisée en deux sections.

La première, confiée aux ingénieurs du Calvados, s'étend jusqu’à la Vire.

La deuxième, attribuée aux ingénieurs de la Manche, est comprise entre la Vire et Cherbourg. La première opération à faire était de déterminer le point du passage sur la rivière à Vire, il fut arrêté de concert entre ces ingénieurs en chef des deux départements, et fixé au Pont du Vey, où un peu à l'amont de ce pont. Les reconnaissances et études sur le terrain commencèrent immédiatement, elles ont été continuées en 1843 et 1844.

Le rapport suivant de M. l'ingénieur Bouniceau sur le tracé de la première section de ce chemin, comprise entre Caen et la Vire, servira à éclairer l'opinion publique de notre pays sur l'importance, des enquêtes qui vont s'ouvrir.

— Nous croyons devoir le donner in extenso, pour tout ce qui concerné le parcours de cette section. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -  Mouvement delà population de la ville de Bayeux.   -  En 1845.

 Naissances, 180 : Décès, 292 ; Enfants morts-nés, 9 ; Mariages, 60 : Total des actes 541. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1846   -  Les secours.   -   M. le ministre de l'agriculture et du commerce a accordé un secours de 30 fr. au sieur Mallet (François), maçon à Bayeux, pour perte occasionnée par suite de l'incendie de sa maison ; et un secours de 30 fr. au sieur Marie (Jean-Baptiste), rubanier à Colombières, pour la même cause. . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1846   -   Le temps.  -  Par suite des pluies abondantes qui ont lieu depuis quelque temps, les rues de Pont-l’Évêque ressemblent à un lac.

Les rivières la Colonne, la Touques se sont répandues dans les rues de cette ville, et les habitants ont été obligés pendant trois ou quatre jours de se servir d'omnibus pour vaquer à  leurs affaires. (Source  : Journal de Honfleur)

 

Février 1846   -   Chemin-de-fer.  -  Une nouvelle compagnie vient, dit-on, de s'organiser sous le nom de Compagnie du Nord-Ouest, pour soumissionner le chemin de fer de  Paris à  Caen, par Dreux, Évreux, Bernay et Lisieux, avec un embranchement :

  1° d'Évreux à Rouen, en passant au Neubourg. Elbeuf, Tourville et la Bouille.

  2° de Serquigny ou de Beaumont-le-Roger au Neufbourg.

  3° de Couches-sur-Mortagne, en passant vers Rugles et Laigles. (Source  : Journal de Honfleur)

 

Février 1846   -   Le temps.  -  La marée qui a suivi la dernière syzygie, aidée par les pluies qui l'ont précédée et accompagnée, et par suite desquels la Divette s'est élevée  à une grande hauteur, a occasionné à Cherbourg l'inondation de plusieurs quartiers. Les eaux ont dépassé les murs du quai, des rues ont été submergées, dans plusieurs maisons on a été  obligés de défoncer le plafond pour retirer du rez-de-chaussée les personnes qui s'y trouvaient.

La route de Paris a subi un affaissement tel que la circulation a été arrêtée. Les voitures chargées et les Messageries ont été obligées de rester au bas de la côte du Roule. (Source  :  Journal de Honfleur)

 

Février 1846   -   Cour d’Assise du Calvados .  -  Marie (Jacques-Philippe), dit Bougourd, âgé de 42 ans, né et domicilié à Bayeux, est amené sur le banc des accusés sous l'accusation de fabrication de faux billets de commerce.

Après avoir été dix-huit ans garçon chez le sieur Gosset, épicier à Bayeux, au mois de mars 1832 Marie devint acquéreur des fonds de son patron. A la même époque, la  femme Gosset fit prononcer sa séparation de corps d'avec son mari et forma une société de commerce avec Marie.

La mort de la femme Gosset, arrivée au mois de juillet 1845, détermina la mise en faillite de la société et fil découvrir un grand nombre de faux billets mis en circulation et  souscrits de  signatures fausses de divers commerçants.

L'accusé avoue, avoir fabriqué dix-huit de ces billets, mais il nie sa participation à la fabrication des autres qu'il attribue à la femme Gosset chez laquelle il affirme avoir resté comme  commis et non comme associé.

Me Bayeux prétend que ces effets n'étaient autres que du papier de circulation usité en commerce. Le grand talent de l'avocat parvient à faire admettre son système au jury, qui a  acquitté Marie. (Source  : Journal de Honfleur)  

 

Février 1846   -  Cour d’Assises du Calvados.   -   L'ouverture de la cour d'assises de la première session de 1846 , a eu lieu le lundi 2 février. Le nombre des affaires est moins considérable que de coutume :

il ne dépasse pas vingt-trois. Voici l'analyse de celles qui concernent l'arrondissement de Bayeux.

Au mois de juillet 1845, la nommée Marie-Jeanne Catherine, femme d'Alexandre Leguillon, dite Louise Martin, âgée de 27 ans, née au Tronquay, domiciliée à Ver, entra au service du sieur Dorey, jardinier à Bayeux. Elle resta environ six mois à son service, mais les époux Dorey s'aperçurent qu'on leur avait volé à diverses reprises, des serviettes, des mouchoirs, des bonnets de coton.

Les soupçons se portèrent sur l'accusée, qu'on leur avait signalée comme sortant souvent la nuit et se livrant à la plus mauvaise conduite. Pressée de questions par les époux Dorey, elle avoua le vol de deux bonnets de coton et de deux mouchoirs dont elle fit la restitution.

L'accusée, après avoir passé environ, trois ans dans des maisons de débauche, entra, le 13 juillet 1845, en qualité de domestique, chez les époux Etienne, cultivateurs à Ver. Bientôt elle annonça l'intention de quitter ses maîtres, mais les époux Etienne ayant remarqué la disparition d'une certaine quantité de linge et de laine, visitèrent ses paquets au moment de son départ, et y reconnurent deux chemises d'homme, qu'elle avait défigurées en coupant les cols et les poignets, deux chemises de femme qu'elle avait démarquées, trois autres chemises qu'elle avait faites avec un drap qu'elle leur avait volé, trois serviettes et un mouchoir rempli de laine neuve. Prise en flagrant délit, l'accusée avoua son crime et rendit les objets volés.

Le verdict du jury a déclaré cette femme coupable des vols qui lui sont imputés, toutefois il admet des circonstances atténuantes. La femme Leguillon a été, en conséquence, condamnée à 13 mois de prison.

Ministère public, Me Savary.    Défenseur, Me  Varin. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1846   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 3 février. Quatre affaires ont été appelées à cette audience.

— La première concernait le nommé Pierre-Marie dit Bony, fabricant de paniers, à Orbois, qui a été condamné en 15 mois d'emprisonnement pour le vol de plusieurs effets mobiliers, commis par lui le 16 janvier, dans l'auberge de la veuve Cauvin, à Caumont.

— Encore un exemple à joindre à tant d'autres, de l'inobservation des règlements sur la police des routes. Le sieur Frédéric-Aimé Groult, domestique chez M. Desif à Bayeux, renversa le 28 décembre dernier d'un coup de poitrail du cheval qu'il montait M. Anger, marchand à Bayeux, et lui causa des blessures assez graves. Cet accident arrivé sur la route de Caen à Bayeux, a valu à son auteur 6 jours de prison.

— 16 francs d'amende ont été prononcés contre Guillemette, Baptiste, domestique au Molay, pour délit de chasse.

— Une condamnation « Par défaut » à 6 mois d'emprisonnement, a été prononcée contre Pierre Le Villy, domestique à Tournières, pour avoir porté des coups au sieur Philippe Barette, son maître. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Février 1846   -  M. Julien de La Rivière.   -  Les journaux de Paris nous ont appris que, parmi les bâtiments qui ont pris une part active à la glorieuse action qui a lieu, le 30 novembre dernier, à Obligado, sur la rivière de Panama (Amérique), le brick goélette le « Procida », a concouru puissamment à terminer la lutte en ouvrant, à portée de pistolet et de concert avec le « Pandour » et l' « Expéditive », un feu terrible de mitraille contre les batteries ennemies. 

— Le Courrier du Brésil, donne le nom du commandant du « Procida » : c'est l'un de nos compatriotes, M. Julien de La Rivière, de Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1846   -  Nouvelles Locales.   -  Par ordonnance du roi, rendue sur le rapport du ministre de la marine, notre brave compatriote M. Julien de La Rivière, lieutenant de vaisseau, qui commandait à Obligado, le navire le « Procida », a été nommé chevalier de la Légion d’honneur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1846   -  La poissonnerie.   -  Malgré les justes réclamations de la Presse Bayeusaine qui, dans cette circonstance, n'a été que l'expression exacte de l'opinion publique, il parait que le malencontreux projet de la nouvelle poissonnerie va être mis prochainement à exécution. 

Il serait inutile de revenir aujourd'hui sur les raisons puissantes qui militaient en faveur d'un ajournement indéfini. Ces raisons ont été développées dans l’Indicateur et l’Echo de manière à ne permettre aucune réplique plausible. Aussi n'a-t-on point cherché à répondre, et l'on va se borner, dit-on, à passer outre en vertu d'un vote dont on semble très pressé d'accaparer le bénéfice.

En présence de ce déplorable état de choses, nous tenons à protester une dernière fois, dans l'intérêt de la bonne administration des finances de la ville, et en face des autres dépenses urgentes qui vont lui être imposées, contre un projet mal conçu, inopportun et coûteux, disgracieux et incommode dans l'exécution, et qui aura pour résultat immédiat d'entraîner la caisse municipale dans une onéreuse et inutile dépense, avec des regrets trop tardifs pour compensation.

S'il en était temps encore, nous adjurerions l'administration et le conseil municipal d'aviser et de revenir sur cette décision. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Déclinée coupable de plusieurs vols de parapluies commis depuis quelque temps avec la circonstance aggravante de nuit,  dans la cathédrale de Bayeux, édifice, consacré au culte, la fille Martin, de Bayeux, amenée la seconde sur la sellette, a été punie de 13 mois d'emprisonnement. (source Journal de Honfleur)

Mars 1846   -  Nouvelle locales.   -  La police a arrêté samedi dernier sur la place du Marché une femme de la campagne qui venait de commettre le vol d'un coupon d'indienne.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Nouvelle locales.   -   Un vol audacieux et assez extraordinaire, eu égard aux circonstances qui l'ont accompagné, aurait été commis, dans la nuit de dimanche à lundi, au domicile de M. Guilleminet, marchand épicier, à l'encoignure des rues des bouchers et de St-Laurent.

Des malfaiteurs auraient forcé la fermeture de son magasin, dans lequel ils se seraient introduits pour y voler une somme de 40 fr. Ils auraient en outre ouvert les robinets de deux barils d'eau-de-vie, et d'un troisième rempli de vinaigre. Une assez grande quantité de ces deux liquides, répandue dans la boutique et la cuisine indiquerait que les robinets n'auraient point été refermés par les auteurs du vol.

M. Guilleminet évaluerait à 800 fr. environ le montant du dommage qui lui serait causé par ce vol, d'autant plus audacieux, que cette maison et le quartier sont très habités et que la circulation y est, même pendant la nuit assez active. — La justice informe.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Nouvelle locales.   -   Le nommé Pierre-Félix Fleury, âgé de 19 ans, domestique chez M. Martin, fabricant d'huiles, est tombé sous la roue de sa voiture. Cet homme est blessé dangereusement et l'on craint pour ses jours. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Nouvelles divers.   -  Un temps magnifique a favorisé la foire du premier lundi de Carême. L'affluence était considérable et le commerce de la ville s'en est bien trouvé. Parmi les étrangers on a remarqué des méridionaux qui dès la veille avaient achetés des chevaux de luxe dans les écuries, cette espèce cependant n'était pas très commune, Il a été vendu de forts beaux attelages de diligences et des bêtes d'allure.

Le champ de foire contenait 1 277 chevaux, il y avait beaucoup de médiocre. Les remontes ont acheté des chevaux bien payés. En général tous ces animaux ont obtenu  de bons prix.

Les bestiaux de toute espèce étaient nombreux, les prix étaient généralement tenus.

Jamais on n'avait vu, à pareille époque, une telle quantité d'arbres, que l'état favorable de la saison a fait écouler facilement. Le miel, un des principaux articles de cette foire, un peu moins abondant qu'à l'ordinaire, a obtenu bon prix. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Poissonnerie.   -  L'enquête pour l'établissement de la nouvelle poissonnerie donna lieu à un rapport de M. l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées, Bouniceau, qui fut publié à la date du 25 Octobre 1844 et annexé au procès de cette enquête.

— Il avait pour principal objet de répondre à la question de savoir, si l'établissement d'une pile, dans le cours de l'Aure, ferait pas refluer les eaux sous la roue des moulins supérieur et inférieur.

Le rapport concluait pour la négative et indiquait, au point de vue de l'art, les précautions à prendre pour que l'établissement de cette pile ne présentât aucun inconvénient à cet égard.

Quant au choix de l'emplacement et à la question de savoir si l'établissement serait nuisible au quartier par de mauvaises odeurs, M. l'ingénieur n'avait pas à se prononcer officiellement sur ce point.

Cependant son rapport renferme l'observation suivante, que nous citons textuellement : « L'objection relative à l'impuissance des eaux de L'Aure, pour entraîner les matières putrides provenant de la poissonnerie, parait fondée au soussigné, mais on pourrait y suppléer en, faisant le curage de la rivière aussi souvent qu'il sera utile, pour éviter les inconvénients de la putréfaction des matières animales. De grands soins de propreté peuvent seuls d'ailleurs faire supporter la présence, dans le centre d'une ville, d'un établissement tel qu'une poissonnerie qui, indépendamment de ce qui vient d'être dit, a toujours une tendance à devenir un foyer d'infection... Ce s soins de propreté devraient être l'une des conditions imposées pour la concession de l'établissement, mais comme leur examen se trouve en dehors des attributions du soussigné, il  se borne à les mentionner pour mémoire. »

Voilà l'avis favorable de M. l’ingénieur des Ponts-et-Chaussées ! (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Nouvelles divers.   -  M. le Préfet est parti dimanche soir pour Paris. Au moment où la question si grave pour nous, de l'adoption des projets des chemins de fer de la Normandie, va être soumise aux chambres, la sollicitude de notre premier magistral pour les intérêts du département ne pouvait rester inactive. M. le maire de Caen, MM. Deslongchamps et Durand, membres de la commission du chemin de fer accompagnent M. Bocher. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Établissement d’une École primaire élémentaire.   -  Une école primaire élémentaire est établie au Collège de Bayeux, elle sera ouverte après les fêtes de Pâques. Les enfants pourront y être reçus dès le plus jeune âge, soit comme pensionnaires, soit comme demi-pensionnaires, soit comme externes.

L'enseignement de cette école comprendra l'instruction morale et religieuse, la lecture et l'écriture, les éléments de la langue française, les éléments du calcul, les éléments de l'histoire et de la géographie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Nouvelles divers.   -  Un pécheur à la ligne nous annonce les larmes aux yeux une nouvelle accablante, pour lui et ses confrères auxquels nous nous empressons de la communiquer. Une grande quantité de chlore, lui a-t-on assuré, jet  par inadvertance dans la rivière, aurait causé la mort de toute la gente poissonneuse, entre Canvy et Maritilly, et on a vu flotter sur les eaux de la Vire les cadavres de plus de six cents victimes. Pauvres poissons ! pauvres pécheurs ! (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Un accident.   -  Un domestique assis sur le devant de sa voiture est tombé, sans doute après s'être endormi, sous l'une des roues et a été écrase. Les chevaux sont arrivés à la porte du propriétaire, qui s'est mis immédiatement à la recherche de son domestique : le malheureux a été trouvé à 5 kilomètres de distante gisant sur la voie publique. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Nouvelles divers.   -  Le n° 5 du recueil des actes administratifs de la Préfecture, contient la liste des vétérinaires brevetés du Calvados.

Voici les noms de ceux de notre arrondissement : MM. Blavette, à Bayeux ; Devaux, à Colombières ; Le Doyen, à Colombières ; Le Neveu, à Caenchy ; Pottier, à Bayeux ; Vigney, la Cambe.

M. le Préfet prévient ses administrés que désormais aucun propriétaire du pourra prétendre à des indemnités pour perte de bestiaux morts d'épizooties, sans justifier d'un certificat du maire de sa commune constatant qu'un vétérinaire breveté a été appelé pour les traiter.

Le seul cas où ce certificat ne sera pas exigé, est celui où il n'existerait pas de vétérinaires brevetés dans un rayon de 8 kilomètres de l'habitation ou l'épidémie aura régné. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1846   -  Nouvelles locales.   -  Le 2 de ce mois, le comte de Brad-Ford, pair d'Angleterre, est venu, accompagné de toute sa famille, visiter la tapisserie de la Reine Mathilde. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1846   -  Nouvelles locales.   -   Jeudi soir, un jeune homme de notre ville, M. Eugène Dulongbois était à pêcher dans un herbage située Saint-Exupère, hameau de Cremel, et appartenant à sa famille. Plusieurs individus ayant voulu traverser cette propriété malgré les remontrances de M. Dulongbois, une querelle s'engagea, et par suite de laquelle l'un d'eux lui porta sous l'aisselle un coup de couteau.

Cette blessure quoique assez grave est aujourd'hui en voie de guérison.

Les recherches les plus actives de la police n'ont pu encore faire découvrir l'auteur de ce guet-à-pens. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1846   -  Nouvelles locales.   -   Le commissaire de police a saisi samedi dernier sur la halle aux viandes environ 200 kilogrammes de viandes reconnues insalubres.

Cette surveillance de la police est un bienfait, mais elle devrait également s'étendre sur la vente du petit poisson qui s'opère à chaque marché. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1846   -  Instituteurs communaux.   -   Voici le texte d'un projet de loi sur les instituteurs communaux, qui a été présenté jeudi à la chambre, par M. le ministre de l'instruction publique :

Art. 1er      Les écoles communales sont divisées en trois classes. Les traitements des instituteurs communaux du degré élémentaire devront être portés à un minimum qui est fixé ainsi qu'il suit :

Première classe. — Chefs-lieux de département et d'arrondissement, 1 200 fr. Deuxième classe. — Chefs-lieux de canton, communes ou section de commune, dont la population agglomérée s'élève à 1 500 âmes et au-dessus, 900 fr.

Troisième classe. — Communes, sections de communes et réunions communes, où la population agglomérée ne s'élève pas à 1 500 âmes, 600 fr.

Le minimum du traitement des instituteurs du degré supérieur est fixé ainsi qu'il suit :

Première classe, 1 500 fr.

Deuxième classe, 1 200 fr.

Troisième classé, 900 fr.

Dans la ville de Paris, le minimum sera de 1 800 francs pour le degré élémentaire ; il sera, pour le degré supérieur, de 2 400 fr.

Les surveillantes ou surveillants des salles d'asiles communales, recevront des traitements dont le minimum est fixé ainsi qu'il suit :

Première classe, 900 fr.

Deuxième classe, 700 fr.

Troisième classe, 500 fr.

Le minimum, à Paris, sera de 1 200 fr.

Art. 2.     Il sera pourvu aux traitements ci-dessus conformément aux articles 12, 13 et 14 de la loi du 28 juin 1833. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1846   -  Nouvelles locales.   -   Voici les noms des instituteurs et institutrices à qui ont été décerné des récompenses à cause de la fête du Roi :

MM. Quesnée, instituteur à Caenchy, a reçu une médaille de bronze ; Mlle Le Neveu, directrice de la salle d'asile à Bayeux, médaille de bronze ;  M. Suzanne, instituteur à Agy, et Mme Osmond institutrice à Lingèvres, chacun une mention honorable. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1846   -  Nouvelles locales.   -   Une circulaire récente recommande aux préfets de ne pas laisser les bateleurs et les charlatans vendre, dans les foires et dans les lieux publics, leurs drogues, de quelque nature qu'elles soient, sans avoir été soumises à un examen chimique, duquel il résulte qu'elles ne renferment aucune substance nuisible. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1846   -  Nouvelles locales.   -   Lundi soir, vers dix heures, le feu s'est déclaré avec violence dans la maison d'une veuve Lanquetot, à St-Exupère. En peu d'instants elle est devenue la proie des flammes et les secours apportés de toutes parts ont dû se porter sur les maisons voisines qui heureusement n’ont point été atteintes. La ruine de cette maison, dans laquelle on faisait la lessive, doit être attribuée à une imprudence. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1846   -  Nouvelles locales.   -   La nouvelle Poissonnerie est aussi en voie de passer à l’état de fait accompli, et les travaux se poursuivent avec activité. Quand elle sera terminée, nous appellerons avec une nouvelle insistance la sollicitude de l'administration sur le mauvais état du pavage de la plupart de nos rues. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1846   -  On lit dans la « Normandie Agricole ».   -   L'apparence des campagnes est généralement satisfaisante. La température froide du mois d'avril avait retardé le mouvement de la sève, mais une température tiède et légèrement humide, essentiellement favorable à la végétation, a rendu depuis huit à dix jours la vie à la campagne.

Les blés marchent bien. Les seigles, en général sont maigres. Sans être aussi beaux qu'on le croyait d'abord, les colzas sont bons, et tous les jours la graine s'assure de plus en plus. Les gelées blanches des premiers jours de mai ont brûlé quelques fleurs, mais le mal n'est pas à noter. Il en est de même du puceron qui a attaqué quelques contrées. On a craint d'abord que l'insecte n'étendît son ravage, mais il est resté dans les champs où il s'était abattu, et, à peu d'exceptions près, les pertes qu'il occasionnera ne seront guères sensibles.

Les pommiers à cidre montrent plus de fleurs qu'on n'en supposait au commencement de la saison.

Depuis quinze jours les prairies artificielles ont fait parfaitement.

Les trèfles et sainfoins, la nouvelle plante surtout, promettent une récolte aussi abondante que possible, et les herbages et prairies naturelles ont une végétation luxuriante.

Les prix des denrées n'ont guère varié dans le courant du mois de mai, et les espérances que l'on commence a concevoir pour la récolte ne sont pas de nature à amener de la hausse. Le prix des bestiaux maigres aurait seul quelque tendance à s'élever, ce qu'il faut attribuer à la richesse actuelle des herbages.

Du reste, toutes les dernières foires de nos départements ont été assez bonnes, et la vente des bestiaux y a été très active. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -   Cour d’assises du Calvados.  -  Victor Mancel, âgé de 62 ans, garçon meunier, volait chaque semaine, depuis plusieurs années, environ 20 kilog. de farine, qu'il remettait  à Marie-Aimée Gouye, femme Yver, âgée de 47 ans, demeurant à Bayeux. Des liaisons doublement adultères existaient entre eux, et c'est par suite de ces  rapports et des conseils de la femme Yver, que le trop faible Mancel commettait ces vols au préjudice du meunier qu'il servait.

Elle venait le matin près du moulin, munie d'un sac vide, et elle le remettait à Mancel qui, en échange, lui donnait un sac plein de farine, elle faisait ensuite cuire du pain qu'elle  vendait. 

D'abord, M. Salomon, meunier, avait pardonné, mais M. Lenjalley, autre meunier, chez lequel Mancel était ensuite entré, surprit les deux accusés en flagrant délit, pendant leur échange de sacs, et malgré son pardon, la justice a poursuivi les accusés qui ont tout avoué. Les bons antécédents de Mancel lui ont mérité, des circonstances atténuantes, il a été condamné à  15 mois d'emprisonnement, et la femme Yver à 5 ans  de réclusion. (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -  Indépendamment des modifications que le projet de loi sur les instituteurs communaux, doit apporter à celle de 1833, l'application de cette dernière loi donne lieu souvent à des abus de la part de l'autorité municipale.

— Un instituteur de l'arrondissement de Bayeux nous écrit pour se plaindre que, contrairement à un arrêté de M. le Préfet du 6 janvier 1842, qui a fixé à huit le nombre total des élèves qu'il doit instruire gratuitement, un maire de sa circonscription qui a été autorisé a en désigner cinq a successivement porté ce nombre jusqu'à douze.

Il est à remarquer que déjà treize indigents de la commune que cet instituteur habite avaient été admis par lui gratuitement. Il parait aussi que les nouvelles désignations imposées par l'autorité municipale ne concernent nullement des enfants d'indigents, et ne remplissent pas les intentions de l'arrêté administratif.

Nous ne pouvons qu'engager cet honorable instituteur, titulaire de trois mentions honorables, à se pourvoir devant le conseil d'instruction primaire d'arrondissement, nous sommes convaincus que ces abus cesseront et que la justice sera rendue. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -   A trois semaines d'un froid assez intense pour la saison, et sur lequel on devait peu compter, après une seconde moitié d'hiver toute printanière, vient de succéder tout-à-coup une chaleur assez considérable. Hier midi, le thermomètre de M. Nessy, marquait 34° centigrades (au même instant, celui de l'ingénieur Chevalier marquait à Paris 27° 5).

Ce changement subit de température cause beaucoup d'angines. Cette petite maladie, qui n'est pas dangereuse, demande cependant des soins pour ne pas dégénérer en esquinancie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier la procession générale de la Fête-Dieu a eu lieu dans notre ville avec la solennité accoutumée et par un temps magnifique. On a remarqué cette année dans le cortège une intéressante innovation, le corps de musique cuivrée composée de jeunes lévites du séminaire de Sommervieu.

Les symphonies religieuses exécutées par cette musique étaient remarquables par l'ensemble parfait et la grave harmonie de leur exécution. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -   Mardi dernier, M. le Préfet a procédé dans notre ville aux opérations du conseil de révision pour les cantons de Bayeux et de Ryes réunis. Ces opérations ont continué les jours suivants pour les autres cantons de notre arrondissement, dans lequel elles sont complètement terminées. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -  Un jeune homme de l'un des cantons de notre arrondissement a été trouvé le long d'un chemin dans un état horrible de mutilation, il avait les deux oreilles coupées, une forte contusion à la mâchoire inférieure et le bras gauche fracturé.

Interrogé sur les causes de ces blessures, il a prétendu être tombé de sa voiture et que la roue passant près de sa tête l'avait essorillé. On lui a objecté l'impossibilité matérielle du fait, il a persisté dans son récit. Suivant une version plus accréditée, un propriétaire des environs l'ayant surpris avec sa femme en criminelle conversation, l'aurait défiguré pour satisfaire son ressentiment. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -  Vendredi dernier, vers une heure d'après-midi, le feu a détruit un petit bâtiment couvert en chaume, situé dans la campagne Saint-Patrice, au lieu dit « Clos Saint-Nicolas ». En quelques instants tout a été consumé, et les secours empressés de la foule accourue au son du tambour et du tocsin ont été inutiles. Il parait que ce sinistre est dû à l'imprudence d'un enfant qui s'amusait à tirer des pétards.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -   La chaleur va toujours croissant, si elle dure huit jours, maturité de la récolte sera avancée d'un mois. Une pluie d'orage, tombé hier soir, a rafraîchi l'atmosphère et a baissé un peu la température.

Voici l'état des thermomètres comparatifs de M. Nessy : hier, à midi, au nord 33°, au sud 34° 5, au soleil 42.

Température la plus basse dans les 24 heures, 15°, Id. le 8, 12° 5. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -  Un temps superbe a favorisé, dimanche dernier, les processions des diverses paroisses de notre ville. Celle de la Cathédrale, le matin, et celles de Saint-Patrice, de Saint-Laurent, de Saint-Exupère et de Saint-Loup, l'après-midi, avaient attiré sur leur passage une affluence de fidèles et de curieux. Un assez grand nombre de reposoirs, dont plusieurs étaient remarquables par leur bon goût et leur élégance, avaient été élevés pour cette solennité dans la plupart des rues parcourues par les processions.

On a surtout, cette année, remarqué la procession de Saint-Patrice. Tous les élèves internes de notre collège y assistaient avec leur musique. Ils avaient une tenue parfaite, et les jeunes musiciens ont exécuté des symphonies avec beaucoup d’ensemble et de précision. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -  Le conseil de salubrité publique du royaume recommande aux personnes mordues par les chiens :

19 de presser fortement la plaie ; 2° de laver soit avec de l'alcali volatil, soit avec de la lessive, de l'eau de savon, de l'eau de chaux, de l'urine et même de l'eau pure ; 3° de faire chauffer un fer au rouge blanc, puis de cautériser la plaie ; 4° enfin, de s'adresser, sans perdre de temps, a un homme de l'art. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -   La nuit dernière, un orage assez violent est passé sur notre ville. On dit, mais nous n'y croyons guères, que la foudre a abattu une tête de cheminée et causé certains dégâts à une maison de la rue Teinture. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -   Un ex-agent d'affaires de notre ville, le sieur Fouques, arrêté précédemment sous la prévention d'adultère, a été condamné, le 13 de ce mois, par le tribunal correctionnel de Caen, à deux ans d'emprisonnement et à 2 000 fr. d'amende. Sa complice subira un emprisonnement de la même durée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Dates des vacances.   -   L'ouverture des vacances pour les collèges du ressort académique de Caen, est fixé au 10 août prochain, et la rentrée des classes au lundi 5 octobre suivant. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  La cathédrale.   -   La cathédrale de Bayeux possédait autrefois de nombreuses pointures à fresque dans le genre de celles de la Crypte. Le mauvais goût du 18e siècle, qui a causé tant de dommages à ce beau monument, les fit disparaître sous un épais badigeon !

Il y a huit jours, M. Yvory, sculpteur, à l'intelligence duquel l'autorité religieuse a confié la garde de la Cathédrale, crut reconnaître que sous l'épais enduit qui couvre les murailles de la chapelle Saint-Pantaléon, il existait des peintures antérieures à son application. Ses doutes s'étant bientôt changés en certitude, il entreprit, de les remettre à jour en se servant soigneusement des procédés employés en pareil cas. Ce travail a entièrement réussi, et aujourd'hui chacun peut contempler les peintures dont l'existence vient de se révéler d'une manière si soudaine.

Le sujet est, d'un coté, la décollation de Saint-Pantaléon, de l'autre, une invocation à ce martyr. Le coloris est encore frais et brillant, des cartouches en grisaille et des ornements dans le goût de la renaissance, forment les accessoires de ces deux scènes religieuses. Dans le haut, on voit les écussons de deux évêques de Bayeux. Ces peintures durent être exécutées vers 1615. Dans une chapelle voisine ( celle de Saint-Éloi ), il existe aussi des peintures pareilles, déjà on a fait reparaître un buste d'évêque, dont le dessin et le coloris révèlent une grande hardiesse, on remarque aussi le portrait d'un religieux, dans le haut près de la voûte, on voit aussi également des armoiries qui ne tarderont pas à devenir visibles.

Nous tiendrons nos lecteurs au courant de la découverte successive de ces peintures précieuses, au point de vue de l'art et de l'histoire, et nous publierons à ce sujet les renseignements que nous pourrons recueillir. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Nouvelles locales.   -  La nuit dernière, vers deux heures du matin, un violent orage a éclaté sur Bayeux et les environs. Une forte grêle tombait avec violence, au milieu du tonnerre et des éclairs. Nous n'avons pas encore appris ce matin que cette bourrasque ait amené des sinistres importants, mais elle aura dû causer de graves dégâts dans les campagnes environnantes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Nouvelles locales.   -  Hier lundi, un accident, heureusement peu grave, arrivé à la malle-poste de Cherbourg à Paris, comme elle quittait la descente du pont, a retardé quelques instants la marche du courrier et le voyageurs.

Cet accident, arrivé sous nos yeux, doit être moins attribué au postillon de la malle, qu'à la maladresse du conducteur de la voiture contre laquelle elle s'est heurtée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  État de la campagne.   -   . Les récoltes se succèdent sans interruption ; celle des foins et des colzas sont terminées, et celle des avoines et des seigles est en pleine activité. On commence à s'occuper après des blés, dont les grandes chaleurs de juin ont hâté la maturation.

Les foins et les colzas ont été rentrés par un temps très favorable. Les premiers ont donné une bonne année ordinaire ; quant à la quantité et sous le rapport de la qualité, ils sont aussi bons que l'on peut le désirer.

Il n'en est pas tout à fait de même des colzas ; le rendement est inférieur à celui, que l'on avait espéré d'abord. Saisie par la chaleur, la graine est généralement petite et maigre, et dans quelques contrées, le ver l'a attaqué dans la cosse. Toutefois, nous pensons que le mal est moins grand qu'on ne le dit, et puis, la plante n'ayant nulle part péri dans l'hiver, on peut calculer qu'en somme la récolte est au-dessus de la moyenne.

Le prix a peine à s'établir sur l'a place de Caen. Le déficit tel quel dans la récolte et une légère faveur dans le prix des huiles, livrables fin de l'année, engagent les cultivateurs à garder leur graine, plutôt que de la donner de 21 à 22 francs, prix offert par la fabrique. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Nouvelles locales.   -   La gendarmerie de Bayeux a fait, dimanche dernier, une capture importante. Elle a arrêté le nommé Noë (Jean-Baptiste), âgé de 22 ans, né à Blay et demeurant à Caen, où il retournait par la petite malle-poste du matin.

Cet individu est inculpé des nombreux vols qui ont été commis depuis la fin du mois dernier dans les communes environnantes, et cela dans des circonstances qui dénotent beaucoup d'audace de la part de leur auteur.

Dés les premiers moments, M. le lieutenant de gendarmerie avait organisé un service de surveillance dans les brigades. Grâce aux mesures prises, à l'activité et au zèle des gendarmes et de M. Chauvin, maréchal-des-logis, secondé par M. le commissaire de police, le pays se trouve débarrassé d'un dangereux malfaiteur.

On ignore, quant à présent, s'il a des complices. Il a déjà fait l'aveu de treize vols, mais on lui en impute d'autres encore. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Nouvelles locales.   -   Vendredi soir, à la sortie du concert donné à la salle de spectacle un encombrement de voitures occasionné par l'obscurité profonde de la nuit, a failli causer plusieurs accidents. L'absence de toute espèce d'éclairage à la sortie de la salle et dans la rue, où stationnaient bon nombre d'équipages, est un grand inconvénient que nous signalons à l'administration, au moment surtout où vont avoir lieu des représentations théâtrales. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1846   -  Nouvelles locales.   -   Nous apprenons avec plaisir que le jeune Paul Decrauzat, élève de l'école primaire supérieure du collège de notre ville, vient d'être admis le 3e, à l'examen qui a eu lieu à Caen, le 8 de ce mois, à l'école des arts et métiers d'Angers. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1846   -  Nouvelles locales.   -   On signale à l'attention de la police, un petit jardin situé à St-Patrice, en face de la Caillerie, qui est un véritable foyer d'infection et d'exhalaisons putrides. Il parait que ce jardin sert de tuerie à plusieurs bouchers et qu'on y laisse séjourner, sans aucunes précautions, toutes les matières provenant de l'abattage des animaux de boucherie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -  Nouvelles locales.   -  Hier soir, le commissaire de police a arrêté à leur domicile, situé au commencement de la route de Port, les nommées veuve Lemoine et femme Ravenel, comme prévenues de se livrer habituellement au délit d'excitation à la débauche de la jeunesse. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -  Nouvelles locales   -  Vers onze heures du matin, un industriel assez bien vêtu se promenait dans la foire et s'approchait d'un habitant de la campagne, dont la poche arrondie annonçait la présence d'un sac d'argent. Au moment où il saisissait ce sac, il se sentit fortement appréhendé par M. Le Bâtard, cultivateur à Tessy, qui depuis un moment observait ses mouvements et qui, aidé de plusieurs autres personnes, le conduisit à la gendarmerie.

Cet individu est un nommé Aubert, de Lisieux, dont l'industrie consiste, à ce qu'il parait, à parcourir les foires pour y faire la visite des poches : il a été écroué à la maison d'arrêt. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -  Nouvelles locales   -  Hier a eu lieu sur la place St-Patrice, la foire dite « Ste-Croix ». Un assez grand nombre de vaches et de veaux avaient été amenés. La vente a été molle, pour les veaux surtout, dont plusieurs ont été relevés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -  Nouvelles locales   -  Dimanche soir, vers 7 heures, dans la rue des Bouchers, le sieur Lubin-Desvallées, revenait de la chasse, suivi de son chien, quand celui d'un conducteur de bestiaux vint à se jeter sur lui. Une lutte assez vive s'engagea entre les deux chiens et fut terminée tout-à-coup par un coup de feu, tiré par M. Lubin et qui étendit mort le chien du marchand.

Procès-verbal a été dressé par M. le commissaire de police et déposé au parquet de M. le procureur du roi. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -  Nouvelles locales   -   Hier, vers deux heures de l'après midi, on a trouvé mort dans son lit une demoiselle Alexandrine Montagne, demeurant rue Saint-Malo, maison de M. Lemaître, horloger. Cette dame, âgée de 55 ans environ, n'ayant pas paru depuis la veille, les voisins s'inquiétèrent de son absence et on s'introduisit dans sa chambre par une fenêtre restée entr'ouverte.

On la vit renversée sur son lit, la tête penchée vers le plancher et offrant tous les signes d'une apoplexie foudroyante. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1846   -  Nouvelles locales   -   On va s'occuper enfin du nivellement de la Place-aux-Pommes !

A la dernière séance du conseil municipal, une commission a été chargée d'examiner cet affaire. Il faut espérer que les membres qui la composent voudront s'entourer , auprès des hommes compétents, de tous les renseignements propres à faciliter la bonne exécution de ce travail, qui n'est pas sans difficultés. Il est à désirer qu'on ne procède pas à cet égard, d'après les errements pratiqués pour les rues Teinture et Saint-Laurent.

L'administration pensera sans doute aussi que ces travaux importants ne devront commencer qu'après la Foire Toussaint. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1846   -  Nouvelles locales   -   Justement préoccupé du soin de combattre les incendies qui ont désolé plusieurs départements, le ministre de la guerre a ordonné que dans toutes les localités où il existe des pompes, les soldats en garnison ou en cantonnement fussent exercés à les manœuvrer.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1846   -  Le curage des cours d’eau.   -   Un arrêté de M. le préfet, en date du 25 septembre, prescrit le curage de tous les cours d'eau, dans le délai d'un mois, à partir du 10 octobre. Les canaux, fossés, rigoles et autres ouvertures qui aboutissent aux ruisseaux et rivières, seront en même temps curés par les propriétaires riverains ou par leurs fermiers.

MM. les maires sont invités à veiller à ce qu'il se fasse avec soin, la loi les autorise a suppléer à l'incurie des propriétaires, en faisant faire aux frais des intéressés, le travail qu'ils exécuteraient mal ou n'entreprendraient pas. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1846   -  Nouvelles locales   -   Depuis quinze jours, l'hiver est déjà commencé dans notre pays et d'une manière fâcheuse pour la santé publique. Les pluies continuelles entretiennent une humidité malsaine et causent un grand nombre de rhumes. Les faiseurs d'almanachs s'effraient déjà de certains pronostics qui annonceraient un long et dur hiver. Malheureusement plusieurs de nos départements du centre sont en proie à des inondations, dont les funestes résultats viendront accroître les autres misères de la mauvaise saison. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1846   -  État de la campagne.   -  Les semailles, qui sont maintenant très avancées dans tout le pays, ont été faites et se font dans des conditions très favorables, surtout depuis le commencement de novembre. Si cette circonstance ne doit pas avoir d'influence sur les marchés pour amener de la baisse, du moins elle ôtera sous ce rapport tout prétexte a une hausse dont le mouvement se continue depuis plus de deux mois. Nous pensons cependant que cette hausse doit être arrivée près de son-terme et que le mouvement contraire s'opérera aussitôt qu'après les semailles, les halles seront plus abondamment approvisionnées, nous ne pouvons en effet que répéter, au moins en ce qui concerne nos départements, que la récolte dernière y a été moins médiocre qu'on ne l'a dit et que le mal a été exagéré. II est certain d'ailleurs que le grain est d'excellente qualité.

II arrive de toutes parts des blés exotiques dans les ports, et ces jours derniers plusieurs chargements sont parvenus des mers du nord au quai de Caen, d'autres y sont attendus, ainsi qu'au Havre et à Rouen, et l'on annonce même que, pour la première fois, l'Amérique du Nord, qui jusqu'à présent ne nous avait expédié que des farines, va nous envoyer d'assez grandes quantités de grains.

Tout le colza est planté et est déjà en pleine végétation. D'année en année le système de culture de deux en deux raies s'étend dans le pays, ce qui permet le buttage et binage de la plante, et par conséquent de purger de plus en plus le sol de toutes, les herbes parasites. La quantité de terre consacrée à la culture du colza est cette année aussi considérable au moins qu'en 1845, et dans certaines contrées on l'évalue au sixième ou septième de l'étendue totale du sol.

Le prix de la graine, qui avait fléchi vers le commencement d'octobre, s'est relevé et aux dernières halles était de 26 à 27 fr. l'hectolitre. Le tourteau se vend bien aussi, dans les prix de 40 fr. les 500.

Les cidres sont à un prix très élevé et qui tend à s'élever encore. Les arrondissements de St-Lo et de Vire qui avaient été plus favorisés cette année que le reste du pays, fournissent des pommes et du cidre aux autres contrées, et continuent à en expédier d'assez grandes quantités pour le Havre, Rouen et Paris. C'est par le port d'Isigny que se font ces expéditions. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1846   -  Nouvelles locales   -  Le département du Calvados doit fournir dans le contingent des 7 000 jeunes soldats appelés en activité, 91 hommes, qui seront affectés au 23e régiment d'infanterie de ligne. Le départ de ces hommes s'effectuera du 25 au 30 du courant. Nous indiquons le dernier numéro de chaque canton de l'arrondissement de Bayeux, compris dans cet appel : Balleroy, 52 ; Bayeux, 50 ; Caumont, 34 ; Isigny, 49 ; Ryes, 30 ; Trévières, 35.

Afin de donner aux jeunes soldats appelés les moyens de se faire remplacer, le conseil de révision s'est réuni à Caen, le 20 de ce mois, pour procéder à l'examen de leurs remplaçants. Les pièces à produire par ces derniers ont dû être déposées, la veille de la séance, au 4e bureau de la préfecture. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1846   -  Nouvelles locales   -  Le 19 de ce mois, une rixe violente s'étant élevée entre le nommé Jean Girard et les époux Girard, ses frère et belle-sœur, auxquels s'était joint le fils de ces derniers. Cette rixe a eu un dénouement fatal pour Jean Girard, qui a succombé deux jours après aux blessures qu'il avait reçues.

La femme Girard et son fils sont en fuite, le mari seul est arrêté. La justice informe. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1846   -  Nouvelles locales   -  Depuis quelques jours, de nombreux détachements de jeunes conscrits passent par notre ville. Deux compagnies du 47e sont également passées se rendant à Caen, et venant de St-Lo et de Carentan. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1846   -  Cour d’Assises du Calvados.   -  La 4e session des assises du Calvados, pour l'année 1846, a commencé le lundi 16 courant. Nous analysons, comme à l'ordinaire, celles des affaires criminelles soumises au jury, qui ont pris naissance ou qui se sont passées dans notre arrondissement.

Jean-Auguste-Alexandre Lacroix, âgé de 30 ans, ouvrier forgeron, né et demeurant à Bayeux, travaillait depuis plusieurs années chez le sieur Lantier. Celui-ci s'apercevait qu'on commettait à son préjudice un grand nombre de soustractions, souvent aussi il avait trouvé ouvert le tiroir d'une table dans laquelle il déposait de l'argent.

Le mardi 28 juillet, Lacroix demanda à la domestique du sieur Lantier, la clé de la chambre dans laquelle était placée cette table. Celle-ci la lui remit, mais elle le suivit pour épier ses démarches, et elle le surprit enlevant une poignée de pièces d'argent et de billon dans le tiroir de son maître, qu'il venait d'ouvrir avec une fausse clé. La femme Boudet força Lacroix de vider sa main dans le tiroir et de lui remettre la clé dont il s'était servi. Tels sont les faits qui conduisent l'accusé sur le banc des assises. Cet homme prétend qu'il n'a ouvert le tiroir que par curiosité et avec une clé qu'il avait trouvée par hasard.

Le jury le déclare coupable à la simple majorité, il admet des circonstances atténuantes, et la Cour le condamne à 2 ans d'emprisonnement.

Ministère public, M. Lebastard-DelisIe    Défenseur. Me  Delangle. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1846   -  Nouvelles locales   -  Nous nous empressons de porter à la connaissance de nos lecteurs plusieurs décisions importantes que vient de prendre le Conseil municipal dans sa session de novembre.

Il a arrêté le repavage de plusieurs de nos rues, notamment de celles du Louvre, des Bouchers, de la Chaîne, des Chanoines, et du Planître, qui comme on sait se trouvent depuis longtemps dans un état complet de détérioration.

Conformément aux perceptions de la loi de 1845, le Conseil a rendu obligatoire l'établissement, de trottoirs dans la partie de la voie publique où la circulation les rend nécessaires dans l'intérêt de la sécurité. Les rues qui devront en être dotées sont celles de la Cave, St-Jean, St-Martin, du Louvre, St-Patrice, des Bouchers, Genas-Duhomme, Franche, Larcher, des Chanoines et St-Loup, jusqu'au passage des Cordeliers. Les dépenses qu'entraînera l'établissement de ces trottoirs seront supportées moitié par la ville, moitié par les particuliers auxquels la liberté est laissée de choisir pour bordures du granit ou de la pierre dure d'Orival.

Le Conseil a encore pris une décision à laquelle toute notre population ne manquera pas d'applaudir. Touché enfin de l'état déplorable dans lequel se trouve depuis longtemps le cimetière de l'Ouest, il a voté une somme de 16 000 fr. destinée à l'agrandir et à le décorer d'une manière convenable. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1846   -  Cour d'assises du Calvados..  -  Jean-Auguste-Alexandre Lacroix, âgé de trente ans, ouvrier forgeron, né et demeurant à Bayeux, travaillait depuis  plusieurs années chez le sieur Lantier.

Celui-ci s'apercevait qu'on commettait à son préjudice un grand nombre de soustractions, souvent aussi il avait trouvé ouvert le tiroir d'une table dans laquelle il déposait de  l'argent. Le mardi 28 juillet, Lacroix demanda à la domestique du sieur Lantier la clé de la chambre dans laquelle était placée cette table. Celui-ci la lui remit, mais elle le suivit pour épier ses  démarches, et elle le surprit enlevant une poignée de pièces d'argent et de billon dans le tiroir de son maître, qu'il venait d'ouvrir avec une fausse clé. La femme  Boudet força Lacroix de vider sa main dans le tiroir et de lui remettre la clé dont il s'était servi.

Tels sont les faits qui conduisent l'accusé sur le banc des assises. Cet homme prétend qu'il n'a ouvert le tiroir que par curiosité et avec une clé qu'il avait trouvée par hasard.

Le jury le déclare coupable à la majorité, il admet des circonstances atténuantes, et la cour le condamne à 2 ans d'emprisonnement.  ( source : Journal de Honfleur)

 

Décembre 1846   -  Nouvelles locales.   -   Depuis trois jours la malle-poste de Paris éprouve dans son parcours jusqu'à Bayeux un retard de 5 à 6 heures. II parait qu'il est tombé de la neige sur toute la route. On ne distribue les dépêches que vers 4 heures de l’après-midi. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

47 bis   -  BAYEUX   -   La Gare.  Départ de l'Express

 

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