Édition de Bayeux                                                                                          UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS                                                              Édition du 5 Novembre 2022

BAYEUX 

Canton de Bayeux

Les habitants de la commune sont des Bajocasses ou Bayeusains, Bayeusaines

Janvier 1847   -  Nouvelles locales.   -  Un belle gelée et un brillant soleil ont favorisé chez nous les visiteurs du jour de l'an, dont l'affluence était moins considérable que de coutume. On a généralement constaté une grande diminution dans le nombre des cartes de visite, ce dont nous félicitons nos concitoyens comme d'un progrès et d'une preuve de bon sens.

— Le commerce d'étrennes a été assez satisfait de la vente. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1847   -  Nouvelles locales.   -  Dimanche dernier à la sortie de la grand'messe, nos rues étaient devenues presque subitement impraticables, une eau glacée qui tombait abondamment avait couvert le pavé d'un épais verglas.

Plusieurs chutes ont eu lieu : nous avons entendu que deux personnes, dont un habitant de la campagne, auraient eu la jambe cassée.

— Le soir, un dégel complet qui a duré depuis, est venu adoucir la rigueur de la température. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1847   -  Nouvelles locales.   -  Nous venons d'être témoin d'un acte de brutalité révoltante et contre laquelle nous nous sommes quelquefois élevé, parce qu'elle, en effet, dégénère le plus souvent en une espèce de férocité aussi inutile que blâmable.

Un domestique, dont nous ignorons le nom, vient de battre un cheval appartenant au sieur Delauney, entrepreneur du service des dépêches de Bayeux à Caen, de telle sorte que le malheureux animal en est resté sur la place incapable de se mouvoir, et la tête est tellement contusionnée que les yeux en sortaient de leur orbite. Nous entendions un des spectateurs, comme nous présent à cette scène, dire avec raison que lorsqu'on décerne des récompenses publiques aux bons domestiques dont la conduite a mérité cette faveur, ne serait-il pas aussi d'une bonne justice de livrer à la publicité les noms de ceux qui se rendent coupables de traitements aussi barbares envers les animaux ? (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1847   -  Nouvelles locales.   -  Deux duels, l'un à l’épée, l'autre au pistolet, ont eu lieu ces jours derniers, entre des jeunes gens, pour des motifs dit-on, assez futiles. Les blessures reçues ne sont pas dangereuses. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Février 1847   -  Cour d’Assises du Calvados.  -  Louise (Pierre-Amand), âgé de 51 ans, cultivateur-fermier, né à Périers et demeurant à Bayeux, était accusé d'avoir  fabriqué ou fait  fabriquer treize billets à ordre et deux lettres de change faux. L'accusé n'a méconnu ni la falsification, ni l'usage des billets  faux dont une partie avait été acquittée par lui.

Quoiqu'il eût déjà subi une condamnation et que ses antécédents fussent peu favorables, le défenseur de Louise, M. Delangle a obtenu pour lui le bénéfice des circonstances atténuantes, il n'a été condamné qu'à 3 ans d'emprisonnement et 100 fr. d'amende. ( source : Journal de Honfleur)

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.   -   Constatons bien vite une amélioration dans les voitures publiques de Caen à Bayeux. Nous avons pris, tout récemment, chez M. Achard, une place dans une fort jolie diligence, où l'on est assis à l'aise, où les jambes peuvent s'allonger, et (chose inouïe) ! ou l'on peut ne pas voyager tète-nue.

Ajoutez à cela qu'en deux heures et demie nous avons été rendu à Caen, et vous verrez que nous n'avons qu'une chose à désirer, c'est que toutes les voitures ressemblent à celles-là.

Pour obtenir ce résultat, il serait bon de se défaire de celle qui nous a ramené à Bayeux, autant vaudrait voyager sur un lit orthopédique que d'être enfermé dans cette affreuse boîte à douleurs. Un monsieur de 5 pieds 8 pouces (lisez cela en centimètres) est sorti du coupé dans un tel état d'engourdissement, que nous regrettons de ne pas savoir son adresse pour envoyer savoir de ses nouvelles, heureusement nous savons qu'il a évité le rhume de cerveau, grâce à sa précaution bien sage de porter un bonnet de coton. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.   -  Des travaux de réparations et d'entretien auront lieu cette année aux bâtiments de la sous-préfecture de Bayeux, pour une somme de 3 500 fr. ; et à ceux du tribunal civil, pour 2 092 fr. 91 centimes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.   -   Vendredi matin, M. Trébutien, professeur de musique à Bayeux, est mort subitement d'une apoplexie foudroyante, en la ville de Caen, dans une auberge de Vaucelles où il était descendu.

M. Trébutien avait été le premier maître de violon de notre jeune et illustre virtuose Léon Le Cieux.

—Le même jour, M. Turgis, préposé-en-chef des octrois de la ville de Bayeux, est mort aussi d'une apoplexie foudroyante. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1847   -  Les farines d'Amérique.   -   Depuis quelques jours, le sieur Lemonnier, boulanger, rue Saint-Martin, 31, employé dans sa boulangerie de la farine d'Amérique, qu'il est allé acheter au Havre. Rien de mieux que cette farine, rien de plus beau et de meilleur que le pain qu'elle produit.

Nous engageons nos concitoyens à juger par eux-mêmes de l'exactitude de ce que nous avançons. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.   -   Les pères et mères de famille apprendront avec plaisir l'arrivée à Bayeux d'un nouveau professeur de musique, qui va se fixer dans notre ville pour y donner des leçons de piano, et pour y enseigner les premiers éléments de l'art musical.

M. Louis Jauch, élève du célèbre Dohler, est un pianiste de la bonne école. Il s'est fait entendre déjà devant plusieurs amateurs compétents qui s'accordent à vanter la sévérité classique de son jeu et sa brillante exécution.

Sa présence à Bayeux sera sans aucun doute une bonne fortune pour les parents qui voudront donner à leur enfants de bonnes et profitables leçons. Nous savons que M. Jauch se fera entendre en public aussitôt que les circonstances le lui permettront. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1847   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -  Audience du 9 février.

Marie Le Tulle , âgée de 19 ans, domestique, née à Vidouville, sans domicile fixe, à été condamnée en 1 mois d'emprisonnement pour avoir volé une jupe au préjudice des époux Le Cointe, aubergiste à Bayeux.

— Marie-Anne Gastain, âgée de 52 ans, fileuse de laine, demeurant à Bayeux, a été condamnée en 1 mois de prison, pour avoir volé une poule dans le cours du mois de janvier dernier au préjudice du sieur Catherine. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.   -  La foire du premier lundi de Carême a été favorisée par un fort beau temps, pendant deux jours, l'affluence des habitants de la campagne a été considérable. Les chevaux étaient nombreux, dès la veille, des ventes importantes avaient été faites dans les écuries à des prix avantageux. Néanmoins, on en comptait lundi 1 395 sur le marché.

Nous apprenons qu'en général, les cultivateurs ne se plaignent pas. Les miels qui étaient en plus grande quantité que de coutume, se sont mal vendus. Les cuirs forts ont été promptement enlevés avec avantage, l'article, en général, était en faveur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.   -  A quelques jours d'un froid très piquant ( le 10 et le 11 le thermomètre s'était abaissé à 7 et 9 degrés au-dessous de zéro ), vient de succéder une température plus en rapport avec la saison, depuis trois jours, une douce chaleur répandue dans l'atmosphère nous a donné un avant goût des bienfaits du printemps. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.   -  Un remède certain contre les cors, oignons, durillons, oeils de perdrix, c'est le « Topique Saissac », il enlève la douleur de suite et détruit la racine en peu de jours.

  Dépôt à Bayeux chez M. Doullys, pharmacien. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1847   -  Bureau des Postes aux lettres de Bayeux.   -  A compter du 18 de ce mois, les facteurs ruraux partiront de Bayeux après l'arrivée du courrier de Paris.

En conséquence la dernière levée de la boite pour les communes desservies par ces facteurs, se fera à huit heures et demie du matin. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Nouvelles du département.   -   Nous trouvons encore dans « la Normandie agricole » les renseignements suivants sur l'état de la campagne :

Depuis un mois la végétation a peu marché. Quelques beaux jours de temps en temps ont activé le mouvement de la sève, mais une température froide et humide succédant aussitôt, a arrêté les efforts de la végétation.

Dans l'espoir d'une récolte abondante, il faut se féliciter de ce retard, car la plante de blé a continué à taller et à prendre de la force, mais, d'autre part, ce ralentissement dans le mouvement naturel aura l'inconvénient de retarder le temps de la moisson, et cette année la précocité dans les récoltes serait un bienfait. Toutefois on se console d'un retard probable, par l'espoir de plus en plus fondé d'une riche récolte.

Les premières semailles du printemps se sont faites on ne peut plus favorablement. Depuis plus d'un mois, les premières pommes de terre précoces sont semées, et quelques-unes sont déjà levées. On a dit que les gelées de la mi-mars avaient détruit une partie de la semence. Si ces gelées ont fait du mal, il est bien moindre qu'on ne le disait. On continue à semer des pommes de terre demi-précoces, et nous pouvons assurer que, dans nos contrées non-seulement les tubercules n'ont pas manqué pour la Semence, mais même qu'il y en a plus de plantés que les années précédentes. Que la saison soit favorable, que la maladie épargne cette récolle, et elle viendra puissamment en aide aux besoins du pays.

Le temps, constamment pluvieux, empêche, depuis huit jours, les semailles d'une partie des orges.

Les colzas sont aussi peu avancés qu'on ne les ait jamais vus à pareille époque.

Tous ne sont pas bons ; les derniers plantés et ceux qui ont été replantés faibles sont de médiocre venue ; la tige est maigre et monte sans former de branches latérales. Si, cependant les gelées tardives, qui exposent cette plante aux plus rudes épreuves, ne surviennent pas, on peut calculer sur une assez bonne récolte.

Les pommes à cidre ont beaucoup de boutons, et l'on espère que le retard de la végétation assurer a cette partie assez importante de la récolte. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Nouvelles du département.   -   La faim fait sortir le loup des bois, dit le proverbe, et rien n'est plus vrai, il en est de même des pauvres malheureux, infirmes et vieux qui, jusque-là, faisaient face à l'orage, mais que l'état de leur misère dans ce temps de famine pour eux, force de tendre maintenant la main à la porte du riche, qui le plus souvent fait la sourde oreille.

L'on pouvait y voir la semaine dernière, pendant le grand froid, une fille âgée de 80 ans qui réclamait la charité publique, et pour inspirer plus grandement la pitié, elle ne cessait de répéter d'une voix lamentable : « Hélas ! je puis encore souffrir, moi, mais donnez pour ma pauvre mère !... »

Cette manière de se présenter lui portait mauvaise chance et faisait croire au dérangement complet de ses facultés, les uns et les autres, tout à fait incrédules, s'égayaient à répéter force quolibets sur le conte de la vieille qui, à leur avis et d'après la loi de la nature, réclamait l'assistance pour sa mère, qui devait être dans le champ du repos.

Témoins de cette action, nous avons voulu nous-même nous assurer de la vérité et nos informations n'ont pas été vaines : M. Lemonnier, de Saint-Sever, l'ami du pauvre, et qui plus d'une fois a allégé leur fortune, nous a assuré que cette pauvre octogénaire est originaire du Champ-du-Boult, sa mère existe encore et est âgée de 103 ans. Elle ne garde le lit que depuis le commencement de la mauvaise saison. L'année dernière, la mère et la fille se rendaient, bras dessus bras dessous, tous les dimanches au bourg de St-Sever. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Nouvelles locales.   -   Depuis quelques jours, l'hiver prolonge ses rigueurs sur toute notre contrée. Le froid est intense, un vent aride nous apporte de la grêle et, dans plusieurs localités, quelques ondées de neige. Cette température rigoureuse va nuire aux pêchers et autres arbres de floraison précoce, mais c'est le seul dommage que nous avions à craindre en ce moment. Les céréales se développent lentement, ce qui n'est pas un mal, et acquièrent de la force et de la vigueur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  L'éthérisation.   -   L’éther vient de servir comme moyen de découvrir les infirmités que simulent les conscrits pour échapper à la loi du recrutement.

Un soldat du 25e léger, qui simulait une voussure très prononcée du dos, a été soumis à l'inhalation de l'éther, et, pendant la somnolence, la tête, le dos, le cou, les épaules ont été redressées en couchant le patient sur une table. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Nouvelles locales.   -   M. le ministre de l'intérieur vient d'accorder à la ville de Bayeux, un nouveau secours de 3 500 francs, pour contribuer dans la dépense de divers travaux de terrassements que fait exécuter l'administration municipale, par les ouvriers sans ouvrage.

Ces travaux, en pleine voie d'exécution, apporteront de notables améliorations à la circulation dans deux quartiers de la ville.

La rampe du Petit-Rouen, si escarpée et si difficile, va être considérablement abaissée. La rue de la Bretagne, a été aussi notablement adoucie et nivelée, et l'on agrandit, en ce moment, son entrée aux dépens du cimetière St-Laurent.

Le déblaiement des terres dans cette partie des travaux, a mis entièrement à découvert un mur de construction romaine, dépendant de l'ancien palais des Thermes, et dans les décombres, on a trouvé une fort jolie petite statuette en bronze représentant Cupidon, et une médaille en argent à l'effigie de Septime-Sévère. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Nouvelles locales.   -  Cette aunée et en raison des circonstances difficiles où nous nous trouvons, la fête du 1er mai ne donnera lieu dans notre ville à aucune réjouissance publique, pouvant entraîner des dépenses communales.

Les fonds on seront consacrés à des distributions de secours extraordinaires aux classes nécessiteuses.

Samedi matin, les autorités assisteront à une messe solennelle dans l'église cathédrale, et dimanche il y aura revue de la garde nationale. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Police correctionnelle de Bayeux.   -   Audience du 21 avril 1847.

   François Vautier, âgé de 65 ans, marchand de chiffons, né au Tourneur, arrondissement de Vire, demeurant à Bayeux, a été condamné en un an et un jour d'emprisonnement pour mendicité avec menaces.

   Jean-François Marie, charpentier à Bayeux, a été condamné en un mois de prison pour détournements de meubles saisis. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1847   -  Nouvelles locales.   -  Le nommé Pierre-Philippe Morin, boulanger à Bayeux, convaincu d'avoir, le 24 mars dernier, dans la halle de Creully, volé au préjudice du sieur Eudes, deux hectolitres de blé, a été condamné en 13 mois de prison, par le tribunal correctionnel de Caen, le 29 mars dernier. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1847   -  Nouvelles locales.   -  Dimanche soir, entre 6 et 7 heures, M. Tailpied, avoué, revenait en cabriolet de la campagne avec sa famille, quand arrivé dans la rue St-Jean en face la halle, son cheval s'abattit tout à coup sur le pavé. C'est avec la plus grande peine que les personnes présentes parvinrent à dominer le rétif animal qui se débattait violemment et brisait harnais et voiture. La famille de M. Tailpied, grâce à l'intervention des passants, en a été quitte pour la peur et de légères contusions.

Si l'on nous prie de signaler à l'attention de la police et de nos lecteurs cet accident qui n'a pas eu les suites fâcheuses qu'il pouvait avoir, c'est afin que tout le monde sache qu'il est dû à la méchanceté et aux habitudes rétives d'une jument baie, borgne, appartenant à M. Fanet.

On nous assure, et nous savons personnellement que cette bête de louage a déjà causé de pareils ou plus graves accidents à d'autres personnes de notre ville.

Il nous semble, qu'en présence de ces faits qui se renouvellent trop souvent, M. Fanet, qui jouit à juste titre de la confiance des habitants, devra faire à la sécurité de sa nombreuse clientèle le sacrifice de cet animal dangereux, en le retirant de son service de chevaux de louage. Ce sera de sa part un acte de prudence et de spéculation bien entendue. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1847   -  Subsistances.   -   Depuis huit jours, la situation a peu changé. Il y a des marchés sur lesquels il s'est déclaré un peu de faveur, d'autres ou les prix ont continué de fléchir, en résumé, la tendance reste à la baisse.

Les nouvelles sont toujours favorables aux récoltes en terre. Le mois de juin n'a pas apporté de grandes chaleurs, presque toujours les nuits et les matinées ont été fraîches, il en est résulté un peu du retard pour la maturité des blés, mais cette température a été très convenable pour les grains de mars, et à favorisé l'épiage des blés attardés, auxquels des chaleurs eussent été contraires. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1847   -  Nouvelles locales.   -  On vient de commencer les travaux de terrassement et de nivellement de la Place aux Pommes. Il est à désirer qu'ils soient conduits avec la plus grande activité, afin que la circulation dans ce quartier fréquenté soit le moins possible interrompue. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1847   -  Nouvelles locales.   -  A notre dernière halle une nouvelle, baissé de 7 fr. a eu lieu sur je prix du blé. Cette marche décroissante parait désormais devoir continuer et les nouvelles de tous les marchés voisins sont des plus satisfaisantes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1847   -  Nouvelles locales.   -  On nous prie de demander à qui de droit, quand et comment la Poissonnerie sera-t-elle livrée au public ?

— Est-ce que par hasard on n'aurait jeté tant d'argent….. sur l'eau, que pour ménager un point de vue monumental aux passants ? ou plutôt, n'aurait-on pas encore résolu le problème, ad huc sub judice, qui consiste à lui découvrir un moyen d'accès quelconque ? Faudra-t-il en mettre la solution au concours ? Dans ce cas, beaucoup de concurrents sont prêts à s'inscrire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Août 1847   -  Nouvelles locales.   -   Il n'y a plus maintenant de doutes sur la richesse générale de la moisson. Les menus grains, tels que l'avoine, le sarrasin et autres, qui avaient souffert de la sécheresse dans plusieurs localités se sont beaucoup améliorés depuis les pluies abondantes de la première quinzaine du mois. La baisse fait de nouveaux progrès dans toutes les parties du royaume. A Bayeux, une nouvelle diminution de 6 francs par double hectolitre a eu lieu à la dernière halle. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier entre neuf et dix heures du soir, l'horizon était bordé de nuages noirs et épais au-dessus d'eux, une lueur rouge foncé s'étendait du nord à l'ouest, sur une grande largeur, laissant entrevoir les étoiles comme à travers un voile. On eût dit du reflet d'un immense et violent incendie.

Ce phénomène, qui répandait une lueur sinistre dura une demi heure environ et s'éteignit par degrés.

Il a été observé à Bayeux, à 8 heures et demie dit l’ « Écho Bayeusain ».

Les pêcheurs français qui étaient à la mer en tirèrent le présage de mauvais temps, ils se hâtèrent de regagner le port, et en effet le vent souffla jusqu'au jour avec violence et  par rafales, en même temps que la pluie tombai à torrents.

Les marins se rappellent avoir remarqué un semblable fait, il y a quatre ou cinq ans. (source : Journal de Honfleur)  

 

Octobre 1847   -  L'orage et la Place aux Pommes.   -   Dimanche soir, un violent orage, mêlé de tonnerre et d'éclairs, a éclaté sur notre ville. Pendant la soirée et une partie de la nuit une pluie torrentielle a inondé nos différents quartiers ; mais c'est surtout dans celui de la place aux Pommes que l'orage a causé de graves dégâts.

Les travaux de nivellement et de pavage de cette place sont conduits de telle sorte, que les maisons riveraines de la nouvelle chaussée se trouvent aujourd'hui enfoncées dans un bas-fond fangeux, sans abri possible contre l'envahissement des eaux ; les aqueducs se trouvent, pour longtemps peut-être, élevés bien au-dessus du niveau du sol.

Plusieurs boutiques dans lesquelles nous sommes entré le matin ont été littéralement inondées : nous citerons entre autres celles d'un cordonnier et d'un fripier dont les meubles et les marchandises ont été submergés. Il nous semble qu'avant d'élever la chaussée du milieu, on eût dû s'occuper d'abord du soin de protéger les maisons contre des accidents faciles a prévoir dans cette saison et dont le retour peut être prochain. Cet état de choses est déplorable, d'autant, par une fatalité trop ordinaire chez nous, les travaux sont suspendus indéfiniment, et que personne ne paraît savoir quand et comment ils seront repris et terminés.

Tout ceci est vraiment triste, nous nous abstenons de répéter tout ce qui se dit a ce sujet, mais nous nous faisons l'écho des habitants du quartier en appelant l'attention de l'administration municipale, sur l'état déplorable de cette place.

Des intérêts privés et publics sont en souffrance, il est de son devoir d'aviser avec promptitude et énergie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847   -  Nouvelles locales.   -  Par suite de l'arrêté de M. le préfet du 19 août dernier, sur la police du roulage, le tribunal de simple police de Bayeux a, statué vendredi dernier sur un grand nombre de procès-verbaux de contravention à cet arrêté. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847   -  Nouvelles locales.   -  Une compagnie du régiment en garnison à Caen, est passé tambour battant, dans notre ville jeudi dernier, à 8 heures du soir, se rendant à Coutances.

L'ordre de partir immédiatement était parvenu à Caen, à dix heures du matin. Le départ inopiné de cette compagnie est cause de son arrivée tardive à Bayeux,

Elle est repartie le lendemain, avant le jour. Samedi dernier, une autre compagnie, à la même destination est aussi passée par Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847   -  Nouvelles locales.   -  Hier lundi, M. de Salvandy, ministre de l'Instruction publique est passé dans notre ville, venant de Coutances, où il a assisté à l'érection de la statue du général Le Brun. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847   -  Nouvelles locales.   -   Hier, il s'était formé dans la rue Saint-Jean un rassemblement de plus de trois cents personnes devant une allée voisine du passage. Une femme criait : « Au secours ! » son mari, disait-elle, voulait l'assassiner. Et en effet, son mari, le sieur Laulier, porteur, dans une scène conjugale un peu échevelée, avait tiré son couteau et avait crié à sa femme : « Il faut que je te tue ». Celle-ci, en se débattant, lavait même été égratignée à la figure, et quelques gouttes de sang avaient coulé.

Aussitôt on avait crié : « A la garde !  un homme assassine sa femme ! » Un agent de police et un garde national, qui passaient par là, arrêtèrent le nommé Laulier, mais à peine était-il entre leurs mains que sa femme poussa des cris déchirants : « Mais n'emmenez pas mon homme ! il n'a pas voulu me faire mal ; c'est moi qui me suis attrapée en me débattant ».

Cependant Laulier fut conduit au violon de la place Royale. Le rassemblement devenait de plus en plus nombreux, mais, quand Laulier fut incarcéré chacun se retira.

Ce matin, Laulier, sur les instances de sa femme, a été rendu à la liberté. Les deux époux se sont embrassés comme des tourtereaux, et sont retournés, bras dessus bras dessous, à leur domicile, où sans doute la paix a été momentanément signée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847   -  Nouvelles locales.   -   Le contingent a fournir par le département du Calvados à l'appel à l'activité de 60 000 hommes fait par l'ordonnance du 17 septembre, est de 758 hommes, dont le départ s'effectuera du 20 au 25 octobre prochain.

  Afin de donner aux jeunes soldats appelés, les moyens de se faire remplacer, le conseil de révision se réunira à Caen les 15 et 18 octobre, à 11 heures du matin, pour procéder à l'examen de leurs remplaçants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847   -  Nouvelles locales.   -   Dans la nuit du 5 au 6 courant, un vol audacieux a été commis chez le sieur Guillemette, huissier en cette ville. On s'est introduit dans son étude en faisant un trou dans le contrevent avec une mèche ou vrille anglaise.

On a ouvert tous les tiroirs et dans l'un d'eux se trouvait une somme de 700 fr. en argent qui a été emportée, le billon a été respecté, rien ne fait soupçonner encore l'auteur de ce vol. La justice informe. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847   -  Nouvelles locales.   -  Samedi, dans l'après-midi, le sieur Fossey, voiturier, a été frappé dans la rue Saint-Martin, de la manière la plus brutale, par le sieur D……… Une plainte a été portée à M. Ie procureur du roi qui fait instruire cet affaire pour être appelée à l'audience du 23 octobre . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1847  -  Le mauvais temps   -   La tempête qui s'est déclarée dans nos parages mardi dernier avait commencé lundi soir à Bayeux par un violent orage qui a duré depuis huit heures, jusqu'à minuit. Les éclairs, le tonnerre, le vent, la pluie, la grêle se sont suivis pendant ces quatre heures. Il est rare, mande-t-on de la ville épiscopale, que dans ce pays et dans cette saison, un orage dure aussi longtemps et avec une telle intensité. (source : Journal de Honfleur)

 

Novembre 1847   -  Nouvelles locales.   -  La récolte des pommes n'est pas entièrement terminée et déjà nos cultivateurs sont embarrassés de leurs fruits.

Les fûts à cidre manquent ; on s'occupe beaucoup à faire bouillir. L'hectolitre de pommes se vend de 50 c. à 1 fr. 20 ; des tonneaux de cidre de 1 000 litres se sont vendus aux prix minimes de 45 et même 40 francs. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1847   -  Nouvelles locales.   -  Un temps magnifique et une douce température semblent devoir favoriser notre foire Toussaint. Aussi dès aujourd'hui, jour la montre, une grande activité se fait remarquer dans la ville. La place Saint-Patrice est encombrée de boutiques et de spectacles forains : nos magasins se sont revêtus de leurs plus beaux étalages et les étrangers garnissent déjà les hôtels et les restaurants.

Il faut espérer que les habitants auront à s'applaudir cette année des résultats de ces circonstances favorables. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1847   -  Le 2e Bataillon.   -  Mardi prochain 16 novembre, le 2e bataillon du 4e régiment d'infanterie légère, venant de Rueil et se rendant à Cherbourg, passera par Bayeux, pour se rendre le lendemain à Isigny.

Ce bataillon est composé de 330 sous-officiers et soldats et de 15 officiers. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1847   -  Affichage.   -  On a trouvé ce matin affiché sur un des poteaux de la nouvelle poissonnerie, le couplet suivant que nous croyons pouvoir publier, sans qu'il entre dans notre esprit de vouloir renouveler une vieille querelle, désormais sans objet : Sur La nouvelle poissonnerie.

Air. Eh oui, monsieur, c'est bien juste en effet, etc. (du Charlatanisme.)

Honneur et gloire à nos Municipaux !

Grâce à leur vote, on vient de nous construire.

Un monument, chef-d'œuvre des plus beaux,

Où tout Bayeux cherchera de quoi frire.

A force, hélas ! de creuser leur cerveau,

Ces bons messieurs ont trouvé la manière,

De promener la roussette en bateau,

De faire aller une maison sur l'eau,

Et notre argent dans la rivière. (bis.) (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Décembre 1847  -  Mauvais temps.    -   La tempête de la semaine dernière s'est fait sentir à Cherbourg avec non moins de violence que sur nos côtes. Une grande quantité de  navires en relâche en a encombré la rade.

Cette tempête a causé de grands ravages dans l'arrondissement de Bayeux et le département de la Manche à St-Lô, le tonnerre a tombé en divers endroits sans causer de grands dommages. Il en a été autrement à Coutances.

Pendant plusieurs heures, des détonations d'une violence extrême se succédaient presque sans interruption la foudre tombait sur le dôme de la cathédrale et enlevait la pointe de la petite pyramide du N. E.  Le paratonnerre

du dôme n'a pu préserver les quatre flèches qui en sont l’accessoire, tant était grande la quantité de fluide électrique accumulée sur ce point, le conducteur ordinaire ne suffisant point à l'absorber totalement, la foudre a dévié et s'est portée sur la branche de fer qui soutient la pyramide.

Dans la même nuit, le tonnerre a détruit la tour de l'église du Roucey, a tombé sur le presbytère de Guéhébertet en a endommagé les murs. (source : Journal de Honfleur)

Décembre 1847   -  Un ouragan.   -   Hier soir, entre huit et onze heures, un ouragan épouvantable, entremêlé d'une pluie torrentielle, d'éclairs et de tonnerre, s'est abattu sur Bayeux. On dit ce matin en ville que de nombreux dégâts ont eu lieu dans les environs, des arbres ont été brisés, des toitures ont été enlevées par la violence du vent, on assure aussi que la foudre est tombée à plusieurs endroits.

Le mauvais temps continue aujourd'hui et le vent et la pluie n'ont pas diminué d'intensité. La position du vent fait espérer qu'on n'aura pas eu à déplorer de sinistre maritime sur nos côtes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1847   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   François Ouenne, dit Lamotte dit le Marquis, agé de 38 ans, ouvrier serrurier, né et demeurant à Bayeux, et Arthémise-Virginie Aubey, âgée de 26 ans, journalière, née et demeurant aussi à Bayeux, déclarés coupables, avec circonstances atténuantes, d'avoir, le 2 octobre dernier, à Bayeux, commis tous les deux une soustraction frauduleuse d'argent au préjudice des époux Lemarquis, à l'aide de fausses clefs, dans une maison habitée, et Ouenne seul, d'avoir, du mois d'avril 1847 au mois de juillet suivant, commis une soustraction frauduleuse de rognures de cuivre et de vieux fer au préjudice du sieur Bouchard, dans l'atelier de ce dernier, qu'il servait en qualité d'ouvrier, ont été condamnés : Ouenne, en cinq ans d'emprisonnement, et la fille Aubey en trois ans de la même peine. Ministère public : M. Lebastard-Delisle. — défenseurs, Me  Lucas pour Ouenne, et Me  Rouland pour la fille Aubey. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1847   -  Police correctionnelle de bayeux.   -  Audience du 8 décembre 1847.

  Le nommé Pierre Revilliot, âgé de 23 ans, ouvrier plâtrier, demeurant à Bayeux, a été condamné en deux mois de prison pour avoir détourné 550 kilogrammes de plâtre au préjudice du sieur Thomas, entrepreneur de bâtiments, demeurant à la Cambe.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1847   -  La grippe.   -   Les journaux de médecine nous apprennent que cette maladie sévit de nouveau en France, c'est une occasion et un devoir de rappeler les services que la Pâte de Regnauld aîné a rendue dans l'épidémie de même nature qui a éclaté en 1837.

Sa renommée, comme la plus efficace de toutes les pâtes pectorales, s'est trouvée justifiée par les heureux résultats qui ont été obtenus à cette époque et dont tout le monde a gardé le souvenir.   Dépôt dans toutes les villes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

2.  BAYEUX   -   La Cathédrale

Vue du Boulevard Sadi-Carnot

 

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