Janvier
1849 -
Nouvelles locales. -
L'instruction publique continue d'avoir le développement auquel
elle a été portée depuis plusieurs années.
Nous
avons noté à la fin de l'année scolaire le nombre des jeunes gens et
jeunes filles dans les écoles ouvertes par la ville.
Les
cours d'arithmétique et de géométrie appliquées à l'industrie,
compte cette année plus de 200 élèves inscrits ; c'est beaucoup plus
qu'il n'y en a jamais eu. On a remarqué pendant les 6 mois qui ont fini
en avril dernier, et depuis octobre 1848, qu'il est ouvert plus
d'exactitude de la part des élèves.
Nous
ferons connaître prochainement le mouvement de la population pendant
l'année 1848. (source
Journal de Honfleur)
Février
1849 -
Cour d’assises du Calvados.
- Présidence de M. Le Menuet de la Jugannière, Audience
du 5.
—
Désiré Romy, âgé de 18 ans, ouvrier maréchal, né
et demeurant à Touques, avait volé de l'argent au préjudice des
sieurs et dame Boulanger, à Pont-l’Évêque, et Leboucher,
maréchal, à Touques, tandis qu'il y était employé comme apprenti.
Le
jury, en le déclarant coupable, a cependant admis en sa faveur des
circonstances atténuantes. Romy subira 5 années d'emprisonnement.
—
Dans les mois de juillet, d'août et de septembre, le nommé
Jacques-Marie Châtel, demeurant à Bayeux, détourna et dissipa, au
préjudice de l'administration des Messageries Lafitte, des sommes
d'argent qui ne lui avaient été confiées qu'à titre de dépôt.
Déclaré
coupable, mais avec admission de circonstances atténuantes. Châtel n'a
été condamné qu'à la peine correctionnelle d'une année
d'emprisonnement. (source Journal de Honfleur)
Février
1849 -
Cour d’assises du Calvados.
- Audience du 30.
- Dans
la nuit du 14 au 15 novembre dernier, un vol audacieux fut commis, au
milieu de la ville de Bayeux, au préjudice du sieur Simon, huissier. Le
voleur, après avoir escaladé le mur qui sépare de la rue la cour du
sieur Simon, avait démastiquer et enlevé un des carreaux de la
fenêtre de l'étude, et s'y était introduit par cette ouverture,
ensuite il avait allumé une petite bougie placée dans un coin pour le
service des clercs, avait arraché les charnières d'un pupitre
fermé au cadenas, et après avoir soulevé le couvercle, il avait
enlevé de ce pupitre un sac contenant 2 140 fr.
Lorsque
le sieur Simon s'aperçut, le lendemain matin, de ce vol, ses soupçons
tombèrent à l'instant sur Ambroise Levaillant, qu'il employait comme
clerc, aux appointements de 20 fr. par mois, qui faisait depuis quelque
temps des dépenses nullement en rapport avec ses ressources, et qui
fréquentait les cafés.
Une
perquisition fut faite au domicile de Levaillant, qui demeure avec sa
mère à St-Vigor-le-Grand. Cette perquisition ne fit pas d'abord
trouver l'argent volé, mais l'accusé parut tellement décontenancé
qu'il fut ramené chez son patron, et là, pressé de questions, il
finit par avouer qu'il était l'auteur du vol dont il s'agit, il indiqua
le lieu où il avait déposé le sac d'argent, et le sac fut retrouvé
intact.
Une
fois entré dans la voie des aveux, Levaillant a reconnu qu'il s'était
rendu coupable de divers autres vols, ainsi, que c'était lui qui avait
soustrait au préjudice du sieur Simon et sur le bureau du sieur Sebire,
principal clerc de celui-ci, un billet de banque de 100 fr. qui avait
disparu de l'élude, le 2 septembre, qu'il avait également volé à
différentes reprises, des petites sommes dans le bureau du sieur
Sebire, sommes dont le total pouvait s'élever à 75 fr., enfin qu'ayant
été apprenti chez le sieur François Morin, épicier à Lieurey
(Eure) : depuis le mois de janvier 1847 jusqu'à la fin de janvier 1848,
il avait commis plusieurs soustractions d'argent au préjudice de son
maître qui, par ce motif, l'avait congédié.
Déclaré
coupable par le jury qui a répondu affirmativement sur toutes les
questions, en admettant néanmoins des circonstances atténuantes.
Levaillant
a été condamné à 3 années d'emprisonnement. (source Journal de
Honfleur)
Février
1849 -
Condamnation. -
La Cour d'Assises, dans son audience du 5 de ce mois, a condamné
le sieur Chatel, ancien directeur des Messageries Gaillard, à Bayeux,
en un an d'emprisonnement pour abus de confiance, le jury lui ayant
accordé le bénéfice des circonstances atténuantes.
—
La même Cour a condamné ces jours derniers le jeune Le Vaillant,
ancien clerc de M. Simon, huissier à Bayeux, à 3 années
d'emprisonnement, pour vol domestique, avec circonstances aggravantes.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1849 -
Nouvelles locales. - Depuis plusieurs jours, l'hiver semble vouloir
tardivement faire invasion sur nos contrées. Un vent de nord-est,
accompagné de tempêtes et de neige, a soufflé violemment dans la
journée de vendredi jusqu'à dimanche.
Le
froid était devenu excessif et ce n'est qu'aujourd'hui que la
température s'est un peu adoucie : la pluie qui tombe depuis hier a
calmé cette bourrasque, dont les arbres fruitiers de nos jardins ont eu
gravement a souffrir. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1849 -
Nouvelles locales. - Le tribunal de simple police de Bayeux a condamné, à
sa dernière audience, le nommé André Marie, cultivateur au village de
Nihault, pour avoir ajouté au lait qu'il livrait à Bayeux, une
certaine quantité d'eau. Il aura une amende de 10 francs et les frais
d'expertise à solder pour le punir de ce méfait.
Il
y a deux ans environ il avait été pris pour pareille contravention.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1849 -
Nouvelles locales. - Avis. —
En résultance de
l'arrêté de M. le Préfet du Calvados, en date du 24 mars 1849, les
avant-projets des alignements des routes nationales, n° 13 et n° 172,
et des routes départementales, n° 5, n° 6, n° 12, dans la traverse
de Bayeux, l'avant-projet des alignements de la route nationale n° 13,
dans la traverse de Saint-Vigor-le-Grand, ainsi que celui de la même
route, dans la traverse de Saint-Martin-des-Entrées, seront déposés
durant huit jours du 1er au 10 avril prochain, dans les
mairies des communes traversées, afin que chacun puisse en prendre
connaissance. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1849 -
Nouvelles locales. - Un individu en état d'ivresse est tombé sous sa
voiture à l'entrée de Bayeux. L'une des roues lui a fracturé
plusieurs côtes ; la mort a été presque instantanée : Avis aux
ivrognes. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1849 -
Suicide. - Aujourd'hui, vers deux heures de l'après-midi, le
nommé Dérouville, serrurier rue Bienvenue, auprès de la cathédrale,
s'est tiré dans la tête un coup de fusil de munition, au moment où M.
le commissaire de police accompagné de deux huissiers allait lui
signifier un commandement pour le faire déguerpir de la maison qu'il
occupait et qui appartenait à sa belle-mère.
Il
s'était barricadé depuis la veille et c'est à l'instant où les
agents de la force publique venaient de faire ouvrir la porte qu'il
's'est suicidé. La mort a été instantanée.
Le
sieur Dérouville, assez mal famé d'ailleurs, était adonné à des
habitudes d'ivrognerie.
—
Une fille Lamotte est tombée mardi dernier dans une fosse d'aisances de
la rue Saint-Jean, où elle a été immédiatement asphyxiée, malgré
les prompts secours qu'on lui a apportés. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1849 -
Nous lisons dans l'Ordre et la Liberté.
- journal de Caen : « De mardi à mercredi matin, cinq
nouveaux cas de choléra se sont déclarés à l'Hôtel-dieu. Depuis
hier, rien de nouveau en ville, ni à l'hôpital.
Plusieurs
de ces cholériques vont mieux. Aucun n'est mort depuis notre dernier
numéro. »
—
A propos de choléra, que devient la commission sanitaire de Bayeux, et
pourquoi a-t-elle suspendu ses visites à domicile ?
Il
nous revient de tous côtés que les mesures de propreté et de
salubrité ordonnées sont fort mal exécutées et qu'un grand nombre de
cours sont de véritables cloaques d'infection. Il est indispensable
qu'une nouvelle et sévère surveillance soit exercée à cet effet.
On
nous prie d'appeler sur cette grave question la sollicitude de
l'autorité et la police municipales. — Avis à qui de droit. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juin
1849 -
La Fête-Dieu. -
Un temps magnifique a favorisé dans notre ville les processions
de la Fête-Dieu qui ont eu lieu dans nos trois paroisses. Un assez
grand nombre de reposoirs avaient été élevés dans tous les
quartiers, quelques-uns étaient remarquables par leur élégance et
leur bon goût.
La
population tout entière se pressait dans nos rues jonchées de fleurs
et de verdure : tout respirait un air de fête et de contentement.
C'était
avec une heureuse quiétude de cœur et d'esprit qu'on voyait dès le
matin de nombreux ouvriers des différents arts et métiers, architectes
improvisés, aidés de leurs femmes et de leurs enfants, se livrer avec
ardeur à la construction de ces légers édifices, trophées
intelligents de leurs sentiments religieux et de leur vraie fraternité.
Que
cette fête populaire était plus agréable aux yeux, plus consolante
pour le cœur, que toutes les saturnales révolutionnaires dont nous
eussions sans nul doute subi l'ignoble spectacle, si les tribuns de la
Montagne eussent été victorieux quelques jours auparavant !
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1849 -
Les processions de la première communion.
-
Dans l'après-midi et par un temps magnifique, les processions de
la première communion, des deux paroisses Notre-Dame et Saint-Patrice,
ont parcouru la ville au milieu de l’affluence de la population,
accourue de toutes parts sur leur passage. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1849 -
Le fléau. -
Au moment où un fléau terrible étend partout ses ravages,
c'est un devoir pour tous de chercher à en adoucir les funestes effets.
Le
conseil d'administration de l'asile école Fénélon, a voulu, autant
qu'il pouvait dépendre de lui, consacrer à ce but les sommes que la
bienfaisance met à sa disposition.
En
conséquence, il a décidé que les jeunes garçons de l'age de 3 à 11
ans, orphelins par suite du choléra, seraient admis à l'asile
moyennant une pension de 16 francs par mois seulement. Ainsi, moyennant
cette faible somme, les personnes charitables, les familles généreuses
pourront assurer à un pauvre enfant l'existence et l'éducation.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1849 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence de M. loisel.
Le
sieur Lelubois, horloger-bijoutier à Bayeux, s'étant aperçu que sa
femme commettait des soustractions dans sa boutique, avait fait placer
des serrures aux châssis où il renfermait ses bijoux. Cette
précaution n'empêcha pas qu'un assez grand nombre d'articles ne
disparussent encore dans le mois de mai dernier. Il les estime à une
valeur de deux cents francs.
Convaincu
que sa femme avait des complices il porta plainte : une instruction fut
requise et elle révéla les charges les plus accablantes contre le
nommé Groult, ancien serrurier, et contre la nommée Louis Boivin,
femme Guyenro, de Mont-St-Pierre. Celle-ci servait d'entremetteuse aux
relations adultères qui s'étaient établies entre la dame
Lelubois et l'accusé Groult.
Ne
sachant plus comment se procurer de l'argent pour faire face à leurs
dissipations, il fut convenu que Groult confectionnerait des fausses
clés pour ouvrir les châssis du sieur Lelubois.
Le
1er mai, jour où le sieur Lelubois était allé à la foire
de Caen. Groult, la femme Guyenro et la femme Lelubois elle-même,
ouvrirent un châssis à l'aide des fausses clés préparées par Croult,
et s'emparèrent de divers objets d'horlogerie et de bijouterie qui
furent vendus partie à des orfèvres et partie à des fripiers.
Groult
avoue sans réticence tous les vols qui lui sont reprochés. La veuve
Guyenro prétend qu'elle n'a eu connaissance ni de la fabrication, ni de
l'usage des fausses clés, elle pensait, ajoute-t-elle, que la femme
Lelubois avait droit de déposer des bijoux qu'elle lui remettait.
Le
jury, faisant une part égale aux deux accusés, les déclare coupables
et leur accorde des circonstances atténuantes. La cour applique à l'un
et à l'autre le peine de 5 ans de prison.
(source Journal de Honfleur)
Septembre
1849 -
Nouvelles locales. -
Hier, vers cinq heures après midi, un feu de cheminée s'est
manifesté dans une maison de la rue Saint-Jean, occupée par l'entreprise
des voitures publiques du sieur Charles James : les secours ont été
immédiatement organisés, et au bout de deux heures de travail on est
parvenu à éteindre le feu. Il n'y a eu d'autres dégâts que ceux
occasionnés par l'eau jetée en abondance par les pompes.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1849 -
Nouvelles locales. -
Un autre incendie a eu lieu la nuit dernière, dans la rue de la
Bretagne ; le feu a pris sous un hangar appartenant au sieur Le
François, épicier, à un baril de suif fondu. Ce commencement de
sinistre a été bien vite arrêté par l'activité des pompiers, et la
perte est de peu d'importance. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1849 -
Nouvelles locales. -
Après une sérieuse délibération, le ministère a décidé que
la classe de 1832, qui a encore un an à passer sous les drapeaux,
serait immédiatement renvoyée dans ses foyers. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1849 -
La gendarmerie. -
M. le lieutenant-colonel Leguay-d'Arcy, commandant notre légion
de gendarmerie, est venu passer, lundi dernier, l'inspection de la
lieutenance de l'arrondissement de Bayeux.
Les
manœuvres à cheval ont eu lieu sur la place St-Patrice. Toutes les
personnes qui assistaient à ces exercices ont été frappées de la
magnifique tenue de ce corps d'élite, ainsi que de la précision avec
laquelle tous les commandements ont été exécutés. Cette constatation
fait le plus grand honneur à l'officier qui commande la gendarmerie de
notre localité, M. le lieutenant Teyssier. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1849 -
Un accident. - Un accident, dont les suites pouvaient occasionner la
mort, est arrivé vendredi soir au sieur Valognes, demeurant à
Vaux-sur-Seulles.
Cet
homme qui était ivre, est tombé sous sa voiture en descendant la rue
St-Jean. Une des roues lui a coupé l'oreille droite et lui a fait de
nombreuses excoriations à la tête. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1849 -
Curage de la rivière.
- Nous entendons émettre autour de nous des craintes
réitérées au sujet du curage de la rivière, dans la partie qui
traverse notre ville, opération qui doit avoir lieu lundi prochain et
jours suivants.
En
présence des ravages que le choléra exerce dans la commune de
Ouistreham, située comme on sait en bas de la rivière de Caen, au
milieu de marais fangeux, dont les vases remuées dernièrement ont peut
être contribué à l'invasion de la maladie sur cette malheureuse
commune, l'opinion publique s'alarme.
On
se demande si, pendant que l'influence épidémique règne sur notre
contrée et pendant ces temps d'orage et de chaleur malsaine, il ne
serait pas plus prudent d'ajourner le curage de la rivière ? on
s'effraie, et pour[1]les
ouvriers qui seront employés à ce travail, et pour les habitants
riverains, des dangers qui peuvent résulter de l'enlèvement du fond de
la rivière et du dépôt le long des maisons, de certaines matières
fangeuses et putréfiées, dont les exhalaisons peuvent être nuisibles
à la santé publique.
Dans
des rues aussi peu aérées que les rues Teinture, de l'Hôpital,
St-Laurent et autres, n'y aurait-il pas inconvénient grave cette
année, à remuer et à déposer en plein air ces foyers d'infection ?
ne serait-il pas mieux de les laisser séjourner, jusqu'à
meilleure occasion, dans le lit de la rivière sous l'action des pluies
torrentielles qui tombent depuis quelques jours et qui en balaient une
grande partie ? L'urgence du curage, opéré dans de telles conditions,
est elle bien démontrée ?
Sans
nous prononcer sur ce que de telles craintes peuvent avoir de fondé,
nous croyons devoir les soumettre à la sollicitude de l'autorité
municipale et de la commission hygiénique. Ceci nous paraît assez
sérieux pour appeler leur attention, et nous espérons bien que d'ici
là toutes ces questions seront examinées. Si, après leur mûr examen,
elles venaient à être résolues dans le sens du curage annoncé, nous
supplions MM. les membres de la commission hygiénique d'entourer cette
opération de toutes les précautions sanitaires, propres à en diminuer
la durée et les autres inconvénients, et à calmer des alarmes
exagérées peut-être, mais réelles et répandues dans la ville.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1849 -
Une note de la Préfecture.
-
M. le préfet du Calvados vient d'adresser la circulaire suivante
aux maires du département :
«
Messieurs, un grand nombre de propriétaires et de fermiers ont l'usage
d'élever des meules de paille dans l'intérieur des cours de ferme et
même le long des bâtiments d'habitation et d'exploitation. Ce
voisinage présente des dangers d'incendie contre lesquels il convient
de prévenir les administrés, en recourant à des mesures de police
qu'il vous appartient de prendre en vertu de la loi.
«
Je vous invite, Messieurs, à soumettre à mon approbation des arrêtés
par lesquels vous disposerez que les meules de paille ou les tas de
bourrées, élevés à ciel ouvert, seront éloignés des bâtiments à
une distance qui ne pourra être moindre de
cinquante mètres. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1849 -
Nouvelles locales. - Les préfets de département ont reçu l'ordre
d'empêcher l'apposition des affiches de l'autorité ou des particuliers
sur les murs et les portes des églises. (Source.
- Journal de
Honfleur)
Novembre
1849 -
Nouvelles divers. - Plusieurs cultivateurs ont fait cette année une
expérience pour la plantation de la pomme de terre, qui a été suivie
d'un plein succès.
Au
lieu de semer des morceaux dits mères, suivant l'habitude du pays, ils
se sont contentés de semer le germe extrait de la pomme de terre.
Le
résultat a dépassé leurs espérances : la semence a parfaitement
réussi, et ses produits, qui sont très abondants, se font en outre
remarquer par leur grosseur et leur bonne qualité.
Sur
cinquante boisseaux de pommes de terre l'on retire un boisseau de germe.
On gagne quarante-neuf boisseaux sur cinquante en les semant de la
manière précitée.
Pour
extraire le germe, on le cerne avec une lame pointue à un
demi-centimètre, plus ou moins de chaque côté sur une profondeur d'un
centimètre et demi. Les germes ne pourrissent point en terre
comme le font souvent les morceaux coupés dits mères. L'on peut semer
de deux à trois germes dans le même endroit, en les séparant de trois
à quatre centimètres seulement.
Le
même procédé avait déjà été découvert et employé avec succès
par Louis Touch, propriétaire au Mans. (Source :
Journal de Honfleur)
Novembre
1849 -
Nouvelles divers. - La fabrication des dentelles, après avoir subi une
détresse extrême, a repris de l'activité et rend aux nombreuses
ouvrières qu'elle occupe un taux de salaires dont elles ont été si
malheureusement privées depuis dix-huit mois.
A
Caen, à Bayeux, à Alençon, ce genre d'industrie espère que l'hiver
va accroître ses ventes, partant entretenir le travail. (Source.
: Journal de
Honfleur)
Novembre
1849 -
Nouvelles locales. - Favorisée par un beau temps la foire Toussaint a
attiré à Bayeux un grand nombre d'étrangers et beaucoup de
marchandises.
Bien
que le bas prix des transactions de la foire de la Maladrerie dût faire
mal augurer de notre foire, cependant le jour de la montre les vendeurs
avaient des prétentions assez élevées, et les achats se faisaient à
des conditions avantageuses pour les éleveurs, lorsque la nouvelle
inattendue du changement de ministère et les bruits plus ou moins
alarmants qui circulaient à ce sujet sont venus, sinon paralyser la
vente, du moins, le lendemain, abaisser notablement les prix.
Néanmoins
la vente des chevaux a été meilleure qu'on n’osait
l'espérer, les bons chevaux et surtout les poulains supérieurs ont
été recherchés, ceux de qualité inférieure ont seuls subi une
notable dépréciation.
Le
commerce des bestiaux n'a point été actif. La bête grasse a éprouvé
une diminution de 20 pour cent.
Les
porcs n'étaient point recherchés.
La
vente des bestiaux exerce toujours une notable influence sur les autres
branches de commerce. C'est ce qui fait que le commerce de détail n'a
point été très favorisé. Les petits marchands forains ont fait un
peu moins d'affaires que l'année, dernière. Le mauvais temps qui a
régné le dimanche n'a pas pour peu contribué à ce résultat
négatif.
Au
marché qui a précédé la foire, le beurre livré le samedi
précédent à bas prix, avait vu relever un peu son cours, il faut
espérer que le retour à Paris de la partie de sa population qui
l'habite l'hiver, va redonner de l'activité à cette branche de
commerce si importante de notre industrie. Avec la confiance politique
renaîtrait notre prospérité agricole !
La
graine de colza maintient toujours son prix.
Le
repiquage de cette plante a été opéré dans des circonstances
avantageuses. Les plants sont vigoureux, cependant si l'humidité se
prolongeait plus longtemps, il sérait à craindre que les limaces
ne causassent quelques dégâts dans cette trop riche végétation, un
temps sec et quelques gelées seraient à désirer pour ce motif.
La
pilaison des pommes commence à prendre de l'activité. Les cidres
déjà faits ont bien bouilli.
Il
serait à désirer que l'on embarquât des pommes comme les années
précédentes Cette exportation viendrait fort en aide à nos
agriculteurs. (Écho Bayeusain) (Source.
; Journal de
Honfleur)
Novembre
1849 -
Nouvelles locales. - L e sieur Yvory, sculpteur, concierge de la Cathédrale
de Bayeux, vient d'être investi par M. le maire du titre d'appariteur
de police.
Déjà
préposé par le gouvernement à la garde du monument, sa surveillance
sera plus efficace contre les auteurs des mutations qui y sont faites
trop fréquemment. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1849 -
Nouvelles locales. - L'état sanitaire du reste de notre contrée et de
notre ville est des plus satisfaisants, à part quelques dérangements
causés par l'influence et les variations de la température, aucun des
cas de choléra ne s'est manifesté dans aucune de nos communes. Nous
avons à ce sujet les renseignements les plus positifs et les plus
certains. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1849 -
Nouvelles locales. - Des pluies abondantes, accompagnées de tonnerre et de
vent, règnent depuis huit jours sur notre pays. Un grand nombre de
pommiers ont été déracinés.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1850 -
Certificats et Passe-ports aux inconnus.
- M.
le préfet du Calvados vient d'adresser aux maires du département la
circulaire suivante dont l'exécution intéresse au plus haut point la
sécurité publique :
Messieurs,
je crois devoir appeler votre attention sur la délivrance des
certificats et des passeports aux individus qui déclarent avoir perdu
leurs papiers.
Ces
individus inconnus aux maires dont ils obtiennent des certificats pour
voyager, sur la recommandation de personnes complaisantes et surtout
d'aubergistes chez qui ils descendent, sont presque tous des condamnés
libérés, qui évitent d'exhiber des passeports sur lesquels leur
véritable position est indiquée, ou des malfaiteurs qui ont intérêt
à cacher leurs antécédents. Les déclarations qu'ils l'ont sont
ordinairement fausses, ils n'ont d'autre but que de se soustraire aux
investigations de la police, et de pouvoir se rendre dans les villes
dont le séjour leur est interdit.
Aux
termes des lois des 10 vendémiaire et 17 ventôse an IV, les autorités
chargées de la délivrance des passeports n'en doivent donner qu'aux
personnes qu'elles connaissent personnellement, si elles ne les
connaissent pas, elles ne doivent délivrer ces passeports que sur
l'attestation de deux témoins connus, dont les noms sont désignés sur
la souche du passeport. Tout individu, voyageant sans passeport, peut
être mis sur le champ en état d'arrestation, et détenu jusqu'à ce
qu'il ait justifié de son domicile.
A
défaut de cette justification dans les quinze jours, il peut être
réputé sans aveu, et traduit comme tel devant les tribunaux
compétents.
Aucune
pièce, si ce n'est la feuille de route délivrée aux militaires ou
marins, ne peut suppléer au passeport. Ni les livrets d'ouvriers, ni
les certificats ne sauraient en tenir lieu. Jamais les maires ne doivent
accorder de certificats ou d'attestations à des individus, même connus
d'eux, qui les leur demanderaient pour servir de titre de voyage. Je
vous invite, Messieurs, dans l'intérêt de la sécurité publique, à
tenir la main à l'exécution des dispositions que je viens d'avoir
l'honneur de vous rappeler. Agréez, Messieurs, etc….
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1850 -
Le temps qu’il fait.
- Depuis
quelques jours, nous sommes en plein hiver et la neige couvre notre
contrée. La gelée n'a pas encore été très intense et la saison n'a
pas encore eu pour nous les rigueurs qu'éprouvent les pays
méridionaux. Les malles-postes de Paris et de Cherbourg n'ont encore
éprouvé qu'un retard d'une ou deux heures ; fait qui n'est pas
extraordinaire à cette époque de l'année. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1850 -
Police correctionnelle.
- Audience
du 2 janvier 1850.
—
Pareille condamnation en 13 mois d'emprisonnement, a été
infligée à Justine Marie, femme de Etienne Pavie, âgée de 59 ans,
dentellière, née et demeurant à Bayeux, pour
vol et détournement de différents objets.
Audience
du 23 janvier 1850.
—
Eugénie-Henriette Fouques dite Gaillard, âgée de 27 ans,
couturière, née à Monceaux, demeurant à Bayeux, subira 6 mois de
prison pour avoir, le 15 décembre 1849, commis un vol de viande au
préjudice de la dame veuve Després, bouchère à Bayeux.
—
Une amende de 2 fr. a été prononcée contre Aimée-Félicité
Pezeril, âgée de 24 ans, dentellière, née et demeurant à Bayeux,
pour avoir, vers la fin de novembre dernier, volé un pot d'étain au
préjudice de la demoiselle Robert. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1850
-
Nouvelles du département.
-
Dans la nuit du 8 au 9, l'arbre de la Liberté, planté sur la
place de l'Hôtel de Ville, a été scié circulairement à deux
endroits différents et à une profondeur qui parait être de 1 à 2
centimètres.
Ce
délit auquel on s'est aperçu le matin, et qui ne peut être que le
fait de quelque malintentionné, a donné lieu, comme il arrive toujours
dans des circonstances analogues, à une foule de commentaires plus ou
moins vraisemblables.
La
justice s'est livrée à des recherches pour découvrir l'auteur de
cette dégradation de monument, mais les investigations auxquelles elle
s'est livrée n'ont amené aucun résultat. (Source : Le Journal de
Honfleur)
Février
1850 -
La Garde Nationale. -
La
sixième compagnie de la garde nationale de Bayeux est convoquée pour
dimanche prochain, à onze heures du matin, à l'Hôtel-de-ville, pour
procéder à des élections de différents grades. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1850 -
Le temps qu’il fait.
- Après
un hiver des moins rigoureux, nous jouissons dans notre contrée d'un
printemps anticipé. Sous l'influence d'une température échauffée par
un brillant soleil, la végétation de nos jardins est très avancée ;
la fraîcheur des nuits vient heureusement contrebalancer ce qu'il
pourrait y avoir d'exagéré dans les progrès des arbres fruitiers. Il
serait à craindre, en effet, qu'en avril des blanches-gelées ne
vinssent détruire de belles espérances.
—-
Partout les haies et les arbres se couvrent de bourgeons, et nos
campagnes offrent déjà le riant aspect du printemps. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1850 -
Le temps qu’il fait.
- Depuis
plusieurs jours un froid assez vif règne sur notre contrée. Les nuits
sont très froides et de fortes gelées, donnent des craintes sérieuses
pour les arbres fruitiers des jardins. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1850 - Cour d’Assises du Calvados.
-
Présidence de M. le conseiller Regnault. Séance du 3 Mai.
Octavie
Ledérubé, âgée de 19 ans, dentellière, née à Littry, demeurant à
Bayeux, occupait dans cette ville une petite chambre où elle recevait
assez fréquemment la nommée Bénérice Fabrice. Cette dernière,
enfant de l'hospice de Bayeux, déjà condamnée pour vol en 1843, par
le tribunal du cette ville, à 8 jours de prison, servait en qualité de
domestique dans la maison du sieur Lepileur, aubergiste, chez lequel
elle était
entrée au mois de décembre dernier. Ses gages étaient de 5 fr. par
mois.
Dans
les premiers jours d'avril, le sieur Lepileur fut averti qu'on avait vu
en la possession de la fille Ledérubé un assez grand nombre de
morceaux de sucre, deux fioles de verre blanc, une bouteille de vin,
tous objets qui paraissaient avoir été soustraits à son préjudice
par sa domestique et portés par celle-ci chez la fille Ledérubé.
Une
perquisition eut lieu au domicile de la fille Ledérubé, elle amena la
découverte non seulement des objets ci-dessus mentionnés, mais encore
d'une certaine quantité de linge, appartenant au sieur Lepileur.
Bénérice
Fabrice avoua de suite les soustractions qu'elle avait commises. La
fille Ledérubé reconnut qu'elle n'ignorait point que le café,
l'eau-de-vie, le sucre et le vin avaient été
soustraits aux époux Lepileur, mais elle croyait, ajouta t-elle, que le
linge qui lui était apporté pour le faire blanchir provenait à la
fille Bénérice de l'hospice où on l'avait élevée.
La
fille Ledérubé s'est en outre avouée coupable d'un vol de bois commis
au préjudice des époux Lerebourg, ses voisins.
Malgré
les charges invoquées contre elle, la fille Ledérubé a été
acquittée, mais renvoyée devant le tribunal correctionnel de Vire,
pour le vol de bois. La fille Fabrice a été punie de 3 ans de prison
(circonstances atténuantes). (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1850 - Nouvelles locales.
-
La ville de Bayeux a célébré le 16 mai l'anniversaire
séculaire de la prise de cette place, sur les Anglais, après la
bataille de Formigny, et sa réunion à la France. Les couleurs
nationales ont été arborées sur l'hôtel de ville en mémoire de ce
grand événement. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Juin
1850 -
Police correctionnelle.
- Audience
du 29 mai 1850.
—
Enfin, Adolphe-Eugène Fauvel, âgé de 41 ans, marchand de
nouveautés à Bayeux, a été condamné en 10 mois d'emprisonnement
pour coups et blessures sur la dame Aglaé Néron, sa femme, cet
individu avait déjà été condamné le 27 février dernier en 2 mois
de la même peine pour pareil délit. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Décembre
1850 -
Les ordinations. -
A l'ordination de samedi, à Bayeux, on comptait 17 prêtres,
26 diacres, 9 sous-diacres, 24 minorés et 1 tonsuré. (Source : Le Bonhomme Libre)
Décembre
1850 -
La foudre. -
Pendant
l'orage de mardi, vers deux heures du matin, la foudre est venue frapper
le paratonnerre de la tour du Sud de la Cathédrale. Le fluide a
parcouru le conducteur d'où le gardien de l'édifice a vu distinctement
jaillir des étincelles bleuâtres. Aux endroits où ces étincelles ont
été remarquées, la branche de fer est polie à neuf et très
luisante. Il n'y a eu aucuns dégâts.
Le
clocher de l'église de Guéron est presque entièrement détruit. Ces
amas de ruines qui sont restées debout, enchevêtrées les unes aux
autres, offre un curieux spectacle, qui attire depuis trois jours
l'affluence des visiteurs. C'est une véritable procession sur la route
de Guéron. On se demande avec inquiétude comment on s'y prendra pour
achever sans danger l'œuvre de destruction si bizarrement commencée
par la foudre.
Le
clocher de l'église d'Esquay a été moins endommagé. La Tour n'a pas
souffert, et la flèche seule a été détruite. On évalue le dommage
à 3 000 fr.
La
tempête de ces derniers jours paraît toucher à sa fin, le vent tourne
au Nord, et le temps est plus froid et plus sec. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Décembre
1850
-
On nous invite à insérer dans nos colonnes l'avis suivant dont
l'accident arrivé cette nuit à l'église de Gueron :
Avis
—
La ville de Bayeux, dont de tous temps les autorités, la
compagnie de sapeurs-pompiers, la garde nationale et la population
entière ont considéré comme un devoir de prêter assistance aux
localités voisines en proie à l'incendie, vient d'augmenter ses moyens
d'action par la construction d'un charriot de campagne destiné à
transporter une pompe d'une puissance considérable, ainsi que la
quantité d'hommes nécessaires à son service.
L’administration
municipale vient de se mettre en état de faire parvenir avec
célérité les secours sur les points menacés. Mais pour éviter de
fausses alertes et seconder en même temps la bonne volonté de la ville
de Bayeux, il est important que de leur côté les communes qui se
croiraient hors d'état de pouvoir réprimer elles-mêmes le feu,
donnent à leur demande un caractère d authenticité et de nature à
les faire accueillir, prennent aussi quelques mesures propres à
faciliter l'arrivée du matériel.
C'est
pourquoi toute demande de secours qui indiquera la nature et l’intensité
du sinistre, devra provenir du maire ou de l'adjoint de la commune, ou
à leur défaut d'un conseiller municipal.
Pour
accélérer le départ des chariots et ne point perdre par des retards
regrettables un temps précieux, la dépêche devra être accompagnée
de l'envoi de 5 chevaux équipés, et tout prêts à être attelés.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
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