Édition de Bayeux                                                                                           UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS                                                               Édition du 25 Mars 2023

BAYEUX

Canton de Bayeux

Les habitants de la commune sont des Bajocasses ou Bayeusains, Bayeusaines

Janvier 1851   -   Le Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 24 décembre 1850

— Germain-Auguste-Désiré Gilles, âgé de 15 ans et demi, né à Mosles, demeurant dans la maison des hospices de Bayeux, inculpé de différents vols d'argent, s'élevant à environ 120 francs, commis dans la chambre et au préjudice d'une des dames religieuses de cet établissement, a été acquitté comme ayant agi sans discernement, et renvoyé dans une maison de correction pour y être élevé et détenu jusqu'à ce qu'il ait accompli sa vingtième année.

  François Simon dit Canisy, âgé de 30 ans, casseur de bois, à Bayeux, convaincu de vols et de mendicité avec menaces, a été condamné en 6 mois de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janviers 1851   -   Le marché de Bayeux.   -   La police a saisi, sur le marché de Bayeux, samedi dernier, environ 150 kilogrammes de viande exposée en vente par le nommé Jean-Baptiste Madeleine, boucher à Mandeville. Cette vache avait été achetée 40 fr. Procès-verbal a été rédigé contre Madeleine et celui qui a vendu cette vache. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1851   -   Viandes insalubres.   -   Dans sa dernière audience le tribunal de simple police de notre ville a condamné à l'amende et à l'emprisonnement plusieurs boucliers qui avaient exposé en vente sur le marché de celle ville, des viandes reconnues insalubres et nuisibles à la santé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1851   -   Passage de troupe.   -   La 14e batterie du 14e d'artillerie, composée de 3 officiers, 85 sous-officiers et soldats, se rendant de Douai à Cherbourg, traversera notre département dans le commencement du mois prochain.

Elle passera par Bayeux le 10 avril, et le lendemain 11 à Isigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1851   -   Les sinistres.   -  Lorsqu'une commune sera frappée par un sinistre quelconque, les habitants auront à faire immédiatement à la mairie la déclaration de leurs perles, et surtout qu'ils n'adressent pas directement leurs demandes au ministère, car ces demandes sont toujours renvoyées à la Préfecture pour être soumises à l'instruction locale, sans laquelle ils ne peuvent obtenir de secours.

Les pertes pour lesquelles des secours peuvent être demandés, sont : Les incendies, les orages, la grêle, les inondations, la gelée, les accidents divers : tels que les éboulements, avalanches, pertes de bateaux, de filets, etc…, les épizooties, les événements malheureux : blessures, chutes, coups, etc…  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1851   -   L’aéronef.   -   Enfin, M. Godard, l'aéronaute, a fait son ascension hier à midi, sur la place du Château. Après un temps d'arrêt de quelques instants, son ballon l'a enlevé dans la direction de la route de la Mine, où il est allé s'abattre dans un herbage de la ferme du sieur Ledésert. Le temps était calme, et ce court voyage aérien s'est effectué sans encombre. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1851   -   Le Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 2 avril 4851.

  Le nommé Joseph Bonner, âgé de 28 ans, menuisier, ayant été élevé dans la maison des hospices de Bayeux, demeurant à Trévières, convaincu d'avoir, le soir du 4 mars dernier, sur la route de Trévières à Bayeux, volé un paquet d'effets d’habilement, au préjudice de Florence Lefranc, de la commune de St-Gerrnain-de-Tournebut, a été condamné à trois mois d'emprisonnement.

  Un mois de la même peine a été infligé à Constance Souet, âgée de 36 ans, journalière, demeurant à Bayeux, pour avoir, dans le mois de février dernier, volé du fil, de la laine, du ruban et autres petites marchandises, au préjudice de la veuve Gervais, de cette ville, et pour avoir, le 1er mars aussi dernier, à Bayeux, exposé et délaissé son enfant âgé de trois mois.

  Pareille condamnation a été infligée à Pierre-Désiré Malherbe, âgé de 17 ans, journalier, né et demeurant à Bayeux, pour avoir, dans la nuit du 20 au 21 mars dernier, résisté avec violence et voies de fait, aux gendarmes et aux gardes-nationaux de cette ville. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1851   -   Une rue pitoyable.   -  On nous signale, et avec grande raison, le pitoyable état de la rue Cabourg. Cette rue, si elle est une des moins habitées de notre ville, n'en est pas moins une voie de communication très fréquentée. Elle mène à la caserne de la gendarmerie, à la cour de la Charité, où se tiennent les concours de bestiaux et d'étalons, elle sert de débouché pour le marché de St-Patrice, aux arrivages du canton de Ryes, par le Pont-Trubert, et de plusieurs communes du littoral. La chaussée en est venue à un tel état de délabrement, qu'il est difficile aujourd'hui aux voitures et aux chevaux de s'y aventurer sans de graves inconvénients.

Les piétons eux-mêmes doivent faire un détour pour ne pas avoir à s'y blesser. Cette rue qui n'est pas longue, et sur laquelle ne s'ouvrent que deux boutiques, pourrait être, ce nous semble, facilement et à peu de frais macadamisée, comme le sont la rue d'Aprigny, qui en est la suite, celles de Montfiquet et de l'église St-Patrice.

Les débris de son affreux pavé suffiraient amplement à cet emploi.

En nous faisant l'organe des plaintes que cet état de choses soulève dans le quartier, nous espérons que notre administration municipale voudra bien aviser sérieusement et y faire droit. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1851   -   L’armée.   -  Toutes les guérites des factionnaires de l'armée ont maintenant des sonnettes qui correspondent aux postes si loin qu'ils soient placés. Des fils électriques vont réunir les postes aux casernes et les casernes à l'état-major général. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1851   -   Le temps.   -  A Bayeux, comme dans beaucoup d'autres localités, le mauvais temps a régné pendant la journée du 4 mai. Un Te Deum a été chanté en l'église Cathédrale, en présence des autorités et de la garde nationale.

A la sortie de la cérémonie, une pluie battante a mis empêchement à la revue, et les gardes nationaux se sont immédiatement retirés dans leurs foyers.

La petite assemblée de la Saint-Marcouf s'est ressentie de la même influence, et s'est passée assez tristement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1851   -   Le temps et la foire.   -   Samedi et dimanche, les bons chevaux se sont bien vendus dans les écuries. Ils étaient très recherchés, et les marchands nombreux. Hier, les prix ont fléchi sur le champ de foire, mais il faut dire aussi que les chevaux de choix étaient déjà vendus.

Le mauvais temps exerce une influence déplorable sur la foire. Le commerce de détail souffre cruellement, et, si la température ne change pas, les marchands ne gagneront pas même leurs frais de déplacement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1851   -   Nouvelles locales.   -   Hier, vers trois heures de l'après-midi, un jeune ouvrier de la manufacture du porcelaines, le nommé Alexandre Lebœuf, âgé de 23 ans, demeurant rue Montfiquet, s'est noyé dans la rivière de Bayeux. Il parait que, ayant eu l'imprudence de se baigner après avoir mangé, il a été frappé d'une congestion cérébrale. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1851   -   Nouvelles locales.   -   La récolte du colza est terminée, celle des blés va bientôt commencer. Un grand nombre de propriétaires et de fermiers ont l'habitude d'élever des meules de paille dans l'intérieur des cours de ferme, et même le long des bâtiments d'exploitation et d'habitation. Cette habitude présente des dangers d'incendie, sur lesquels nous appelons toute l'attention des autorités locales. C'est leur droit et leur devoir de veiller à ce que les meules de paille ou les tas de bourrées, élevées à ciel ouvert, soient éloignées des bâtiments, surtout de ceux dont la couverture est en chaume. Aux termes d'un arrêté préfectoral, la distance ne pourra être moindre de 50 mètres. Les arrêtés que les maires pourront prendre à ce sujet devront être soumis à l'approbation de M. le préfet. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1851   -   Nouvelles locales.   -   Le 27 juin dernier, pour s'être rendu coupable d'injures et irrévérence graves envers M. le juge de paix du canton de Bayeux, pendant la tenue de son audience, le sieur Jean Delamare, père, ancien boucher, demeurant à Bayeux, rue Saint-Jean, a été condamné en 3 jours de prison. Delamare, a été conduit de suite par l'huissier-audiencier à la maison d'arrêt. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Le Conseil général.   -   Des études ont été autorisées par le ministre des cultes relatives à l'isolement de la cathédrale de Bayeux. Le Conseil a de nouveau invité M. le ministre à prendre les mesures nécessaires pour que ce travail s'exécute le plus promptement possible, par la destruction des maisons qui obstruent une partie de ce beau monument. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Les sinistres.   -   Les ministres du commerce et de l'intérieur ont envoyé des instructions aux préfets et aux maires de toutes les communes qui ont été ravagées par les orages ou des débordements de rivières, pour faire exécuter avec soin un relevé des pertes et dégâts éprouvés par chacune des localités. On n'évalue pas à moins de 500 millions les dommages causés par les eaux, tant sur les moissons que sur les propriétés des particuliers et sur les routes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Exercice de tir.   -   L'artillerie bayeusaine se rendra, dimanche prochain, vers huit heures du matin, à Port-en-Bessin, pour s'y exercer au tir à la cible. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Avis.   -   Différentes réparations vont être faites prochainement au dôme de la Cathédrale, l'indispensable nécessité des échafaudages empêchera pendant ce travail l'horloge de fonctionner.

— Sur la demande du conseil municipal, M. le ministre de l'instruction publique vient d'accorder à la ville de Bayeux une allocation de 3 000 francs, pour l'agrandissement de la salle d'asile, devenue insuffisante. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Exercice de tir.   -   Malgré le mauvais temps, la seule excuse des absents, notre artillerie tirait à la cible dimanche dernier, à Port-en-Bessin.

Cinquante boulets ont été lancés : fort peu, peut-être même aucun, n'est tombé à plus d'un mètre du but à battre. Mais les plus beaux résultats ont été obtenus par : MM. Perrée, artilleur, trois boulets sur quatre (les gargousses destinées aux absents ayant été tirées au sort, M. Perrée a parfaitement usé de celles qui lui sont échues) ; Hergast, maréchal-des-logis ; Morel, artilleur ; Adrien, id. Guille, id.

Pièces et caissons étaient rentrés en ville à 8 heures du soir. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Suicide.   -   Hier matin, une dame Delouet s'est suicidée dans son domicile, rue Saint-Patrice.

Vers dix heures la femme de ménage chargée de son service la trouva pendue à la tringle des rideaux de Son lit, dont elle avait eu la précaution d'enlever les matelas pour augmenter le vide sous ses pieds. Elle s'était servi, pour accomplir sa résolution, d'un cordonnet assez mince qui entourait son couvre-pied.

La dame Delouet, âgée de 62 ans, jouissait d'une certaine aisance. On ne peut attribuer son suicide qu'au dérangement de ses facultés mentales, dont elle avait donné des signes non équivoques. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Suicide.   -   Aujourd'hui samedi, vers quatre heures du matin, une fille Aglaé, couturière, habitant une petite chambre au troisième étage de la maison n’ 39, rue Saint-Martin, s'est précipitée par sa fenêtre sur le pavé de la rue.

Un tambour du 28e de ligne, battant le rappel, l'a trouvée gisant sans vie et la tête fracturée. Cette pauvre fille, de mœurs honnêtes, et connue dans le quartier pour sa grande piété, avait donné depuis quelque temps des signes d'aliénation mentale, elle était âgée de 34 ans. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Nouvelles locales.   -   La bibliothèque et la galerie renfermant la Tapisserie de la reine Mathilde, ouvertes extraordinairement au public dimanche prochain, offriront à la curiosité des visiteurs trois objets nouveaux.

Ce sont les deux magnifiques vases de la manufacture de Sèvres, donnés par le Président de la République à la ville de Bayeux, et le tableau de M. E. Pils, envoyés tout récemment par le ministre de l'intérieur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Le Conseil de révision.  -   Le conseil de révision se réunira le M de ce mois , à midi, pour examiner les remplaçants qui seront présentés par les jeunes soldats de la classe 1850, compris dans le prochain départ. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Septembre 1851   -   Le feu.  -   Mercredi, vers quatre heures de l'après-midi, un incendie s'est déclaré dans l'intérieur d'une grange, située dans la rue de la Bretagne. Malgré la promptitude des secours, la grange et 650 gerbes de blé, appartenant à un boulanger du notre ville, ont été la proie des flammes. Les efforts de la compagnie de pompiers et de la population, qui était accourue pour la seconder, ont dû se borner à protéger les bâtiments voisins, après deux heures de travaux énergiquement dirigés par M. le lieutenant Langlois, ce résultat a été obtenu et le feu a été éteint.

— Il paraît qu'un batteur en grange, dans le but de se débarrasser de la présence incommode d'un certain nombre de guêpes, avait eu l'imprudence de promener dans la toiture de la grange, une espèce de torche soufrée, dont les flammèches ont causé le sinistre.

Toutes les personnes présentes ont rivalisé de zèle et de dévouement, il nous est revenu pourtant que des procès-verbaux ont été dressés contre plusieurs personnes qui auraient refusé de travailler. Elles sont citées devant le tribunal de simple police. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Au Voleur !   -   Il n'est guère de solennité, donnant lieu à une agglomération inaccoutumée, qui n'attire des industriels de plus d'une espèce. Il paraît que la ville de Caen nous avait fourni dimanche, quelques visiteurs à la mine suspecte, que notre police avait d'ailleurs flairés à l'arrivée.

Un de ces individus à figure équivoque s'était approché, pendant la tenue du concours, sur la place du Château, fort près d'un promeneur, auquel il enleva prestement un foulard placé dans la poche de son habit. Surpris et appréhendé au collet par la victime du vol, notre industriel se dégagea brusquement, et se dirigea en courant à toutes jambes vers la rue des Terres et criant lui-même au voleur, de toute la puissance de ses poumons.

Malgré ce stratagème, deux gendarmes et plusieurs jeunes gens alertes s'élancèrent à sa poursuite, alors s'improvisa une véritable chasse à travers les rues des Terres, de la Poterie, St-Loup et de la Gambette.

Arrivé à la limite de la commune de St-Loup, le voleur allait se jeter à travers les champs, quand les chasseurs, qui n'avaient point perdu la piste, le forcèrent.

Un individu dont nous ne connaissons pas le nom, parvint à lui barrer le chemin assez de temps, pour permettre au maréchal-des-logis de la gendarmerie de se saisir de sa personne.

Le cortège ramena triomphalement sur la place du Château l'industriel aux abois, qui fut trouvé nanti de plusieurs foulards, et d'une assez grande quantité de cigares, empruntés aux poches des promeneurs.

Ce personnage, qui a été déposé à la maison d'arrêt, est un nommé Bellery, de Caen, condamné libéré, venant de Honfleur pour résider à Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Novembre 1851   -   Nouvelles locales.  -    Le bataillon de dépôt du 69e régiment de ligne, allant prendre garnison à Cherbourg, est arrivé, hier dans notre ville, à une heure de l'après-midi. Il est reparti ce matin, à six heures, pour lsigny.

C'est le dimanche, douze octobre, que le deuxième bataillon du même régiment passera à Bayeux, pour y loger jusqu'au lendemain. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1851   -   Nouvelles locales.  -    Nous n'avons à signaler, en fait d'accidents , qu'un vol de 200 francs qui a été commis lundi, dans la foire aux chevaux, au préjudice d'une femme Rossignol, de la commune de Ver.

On lui a coupé sa poche dans laquelle était placé un sac contenant cette somme.

— Dimanche soir un pauvre industriel, marchand de chapelets, ayant attaché une lanterne au-devant de sa charrette qui lui servait de boutique ambulante, le feu s'est communiqué à la toile du dessus et a détruit la presque totalité de ses marchandises.

— Le mercredi 12 novembre, il sera célébré, en l'église cathédrale, à la chapelle Saint-Pierre, un service funèbre en l'honneur de S. A. R. Mme la duchesse d'Angoulême. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1851   -   Nouvelles locales.  -  Mercredi dernier, vers midi, une femme Mouchel, atteinte d'une affection épileptique, est tombée dans la rivière auprès du pont, en lavant du linge à son usage. Quand on s'est aperçu de l'accident, il était trop tard pour la rappeler à la vie.

— Le même jour, un vieillard octogénaire, connu sous le nom du père Lochon, est mort subitement en prenant son modeste repas chez le sieur Rosier, aubergiste sur la route de Port. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1851   -   Accident.  -  Samedi dernier, un accident est arrivé rue Saint-Jean, un individu en état complet d'ivresse est tombé sous sa charrette attelée de plusieurs chevaux et chargée de gravier, l'une des roues lui a passé sur la poitrine. La mort a été instantanée, ce malheureux habitait Sainte-Croix-Grand'Tonne. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1851   -   Résultats du baccalauréat .  -   A la dernière session des examens pour le baccalauréat qui vient d'avoir lieu à Caen, sur les 34 candidats qui ont été reçus, un seul M. Jourdain, de Bayeux, a obtenu la mention bien.

Ont été reçus parmi les 33 autres, MM. Croquevielle, de Bayeux ; Postel, d'Isigny ; Lenormand, d'Isigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1851   -   Une note du ministre.  -  Le ministre des travaux publics vient d'adresser une circulaire aux préfets relativement à l'interdiction du travail le dimanche et les jours fériés par les ouvriers employés au compte de l'administration. Cette circulaire se termine ainsi : « Le gouvernement entend respecter les exigences légitimes du service et la liberté de ceux qu'il emploie, mais il s'honorera toujours en donnant de haut l'exemple de ce respect traditionnel qui s'est de tout temps attaché au jour consacré par les lois religieuses au repos, au culte et à la famille. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Janvier 1852   -   Nouvelles Diverses.  -  Un décret présidentiel, du 29 décembre, porte qu'une fête nationale sera célébrée le 1er janvier dans tous les chefs-lieux de département, et, le 11, dans toutes les communes de France, qu'un « Te Deum » sera chanté dans toutes les églises, en action de grâce du résultat des votes émis les 20 et 21 décembre dernier. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1852   -   Nouvelles Diverses.  -  Une lettre du Préfet du département avait prescrit de célébrer cette fête nationale le 1er janvier, mais elle est arrivée trop tard pour recevoir son exécution le jour indiquée. Elle aura donc lieu le 11, date fixée d'ailleurs par le décret. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1852   -   Nouvelles Diverses.  -  Par arrêté du 11 décembre 1851, le ministre de l'instruction publique a nommé membres du jury chargé pendant l'année 1852 d'examiner les aspirants au brevet de capacité pour l'instruction secondaire dans le département du Calvados, MM. Legaes, inspecteur de l'Académie ; Ranyal, procureur général ; l'abbé Rivière, vicaire général ; l'abbé Noger-Lacoudre, ancien professeur de philosophie ; Dupont-Longrais, membre du conseil général ; Vautier, membre du conseil général. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1852   -   Nouvelles locales.   -   Une nombreuse ordination vient d'être faite à Bayeux, on y a compté 24 minorés , 4 sous-diacres, 19 diacres, 30 prêtres. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1852   -   Nouvelles locales.   -  Nous avons entretenu nos lecteurs du drainage, c'est-à-dire du moyen employé pour débarrasser les terres cultivables de l'excès d'eau qui se répand sur leur superficie, excès d'autant plus dangereux que le sous-sol est moins perméable. Ce moyen facile et d'un emploi peu coûteux a pour résultat de rendre plus productives les terres ainsi mises à l'abri d'une trop grande humidité. 

Il en est un assez grand nombre dans noire contré pour attirer i'attention des cultivateurs, la société d'agriculture de Pont-l’Évêque a donné, déjà sur ce sujet des instructions que l'on fera bien de consulter. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1852   -   Nouvelles locales.   -  M. le Ministre de l’Intérieur vient sur la proposition de M. le Préfet du département, d'accorder une somme de 1 200 fr. à chacune des sociétés d'agriculture de Bayeux et de Pont-l’Évêque ainsi qu'à l'association normande, pour achats d'instruments de drainage. 

Le pays accueillera avec satisfaction cette nouvelle preuve du gouvernement de Louis-Napoléon pour nos intérêts agricoles. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1852   -   Le temps qu’il fait.  -   La sécheresse qui continue de régner dans notre contrée, est sans précédent à cette époque de l'année. Voilà trois grands mois qu'il n'a tombé d'eau, et rien malheureusement ne fait augurer un changement de temps.

Les colzas souffrent ainsi que les fourrages. La sécheresse n'est pas seule cause d'un retard dans la végétation, le froid excessif qui règne, y contribue beaucoup. Les blés ne souffrent pas de cet état de l'atmosphère, aussi sont ils généralement en baisse.

La nuit dernière, il a encore gelé à glace. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1852   -   Le médecin.  -   Décidément, nos malades de Bayeux ne veulent pas permettre à M. Piat de quitter notre ville. Il devait passer quelques jours à Cherbourg, et de là retourner à Versailles pour la foire, où il a coutume de se rendre chaque année.

Mais le nombre considérable des personnes qui viennent tous les jours réclamer les secours de son art, l'a déterminé à ne quitter Bayeux que pour aller à Caen, où il séjournera, pendant tout le temps de la foire, en face des Bains nationaux, près le manége. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1852   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 19 mai 1852.

— La dernière affaire a donné lieu à une scène de scandale qui a été sévèrement réprimée. La fille Elise Hugues Le Brethon, âgée de 34 ans, blanchisseuse, rue St-Jean, est une commère au caractère violent et peu commode. Elle avait outragé le préposé en chef de l'octroi dans l'exercice de ses fonctions, et le tribunal l'avait condamnée, pour ce fait, à cinq jours de prison.

Cette leçon ne lui suffisait pas, à ce qu'il paraît, pour la calmer, car immédiatement après le prononcé du jugement, elle se prit à proférer des menaces contre le sieur Turgis, témoin, et des paroles injurieuses pour le tribunal, M. le président donna l'ordre aux gendarmes présents à l'audience, d'arrêter cette fille et de l'amener devant le tribunal, on procéda à l'audition des témoins, et le tribunal, pour ce double délit, a infligé une nouvelle condamnation de quatre mois d'emprisonnement à la fille Joséphine-Elise Hugues, pour lui apprendre le respect que l'on doit aux magistrats. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1852   -  Les fausses nouvelles.   -   Plusieurs journaux , dans l'espoir de se soustraire aux peines prononcées contre les auteurs de fausses nouvelles, emploient des périphrases ou des formes dubitatives, telles que on dit, on annonce, pour répandre dès bruits de diverse nature qui ne reposent sur aucun fondement.

Ces formes, quelles qu'elles soient, ne laissent pas que d'accréditer de fausses nouvelles, et n'étant qu'un subterfuge qui tente[1]rendre illusoire l'art. 15 du décret organique sur la presse, ne sauraient mettre les journaux qui les emploient à l'abri des peines énoncées dans ce décret. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1852   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -  Audience du 9 juin 1852.

— Trois jours de prison a été infligée à Pierre-Philippe Morin, âgé de 37 ans, boulanger à Bayeux, pour mauvais traitements envers sa jeune fille, Pauline Morin, âgée de 9 ans. L'autorité paternelle ne doit pas aller jusqu'à commettre impunément des actes de brutalité ! (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1852   -  Un incendie.   -   Lundi malin, vers huit heures, la petite fille du marchand de menues merceries, établi dans la maison du sieur Desgrès, rue St-Martin, à Bayeux, donnait l'alarme aux voisins, le feu venait de se déclarer dans un cabinet, au troisième étage de cette maison.

La première inspection des lieux fit découvrir une chandelle allumée, placée sur le lit et entourée de chiffons qu'on avait enduits d'essence de térébenthine : le matelas, la couche et les murs étaient empreints de la même matière.

Ces diverses circonstances ont amené l'intervention de la justice et  l'arrestation préventive du sieur Desgrès. Ce matin, l'enquête judiciaire continue. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1852   -  Un incident.   -  Samedi soir, un rassemblement de près de deux cents personnes s'est formé comme par enchantement devant la halle au blé. C'est qu'il s'agissait d'un événement qui intéresse toujours à un haut degré une notable partie de notre population.

Un sieur Auvray, de Martragny, après s'être plus que convenablement restauré chez le sieur Tirel, aubergiste, refusait de le satisfaire, trouvant beaucoup plus commode de s'en aller sans payer. De là, dispute, injures et tout ce qui s'ensuit, si bien que la gendarmerie s'en est mêlée et a verbalisé contre le sieur Auvray, qui se repentira probablement de ses tendances par trop communistes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1852   -  Nouvelles locales.   -   Un éboulement sans cause apparente a eu lieu, ces jours derniers, dans la rue des Chanoines, entre la rue Bourbesneur et la place au Bois. Le pavé s'est effondré subitement, sur plus d'un mètre de surface, dans un des souterrains de l'ancien château de Bayeux, profond de deux mètres environ, et dont on ne soupçonnait point l'existence sur ce point de notre cité.

Nous n'avons heureusement aucun malheur à déplorer en cette circonstance, mais on frémit en pensant à ce qui eût dû arriver, si cet éboulement se fût fait lors du passage des Messageries générales, toujours si lourdement chargées de voyageurs et de bagages, et l'on s'étonne vraiment qu'il n'en ait pas été ainsi.

Quand on repavera cet endroit s'il était possible d'étendre les réparations d'un bout à l'autre de la rue, tous applaudiraient de grand cœur, nous en sommes certain, à cette bonne mesure. Il est évident que le pavage actuel, comme chose mauvaise, ne laisse plus rien à désirer. Malheureusement, les ressources si restreintes de la ville ne permettent pas à l'administration de réaliser tout le bien qu'elle a à cœur, et d'exécuter en une seule fois toutes les améliorations dont elle reconnaît l'urgence. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -  Cour de Cassation.   -   Dans son audience du 26 juin, la cour de cassation (chambre criminelle), a rejeté les pourvois de Joseph-Constant Marguerin, et Jean-Charles-Etienne Duvelleroy, condamnés par la cour d'assises du Calvados : le premier aux travaux forcés à perpétuité ; le second à douze ans de travaux forcés, pour vol avec violence sur un chemin public. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -  Nouvelles locales.   -   Jeudi soir un enfant de 8 à 9 ans, nommé Le Grand, est tombé du haut du mur du cimetière de Saint-Patrice, à Bayeux, sur lequel il était monté en jouant avec ses camarades, et s'est rompu le cou ; il est mort au bout de quelques heures. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -  Tribunal de Police Correctionnelle.   -    Audience du 30 juin 1852.

Parmi les divers habitués du pont qui longe la poissonnerie de Bayeux, le plus incommode aux passants est sans contredît Joseph-Benoit Lecler, âgé de 54 ans, qui jouit dans la ville d'une fâcheuse notoriété. Lecler se chauffe au soleil, ne travaille jamais et boit le plus qu'il peut ; mais pour satisfaire sa soif sans cesse renaissante, il faut bien qu'il ait recours à la bourse des passants, qu'il fatigue alors de ses obsessions quelquefois plaisantes et inoffensives ; mais le plus souvent injurieuses et menaçantes.

Cette vie de mendiant et de bohème durait depuis longues années, sans que plusieurs condamnations successives lui eussent servi de leçon, lorsque dernièrement Lecler a comblé la mesure, en insultant l'un de MM. les adjoints et M. le commissaire de police, dans l'exercice de leurs fonctions.

Traduit à l'audience de ce jour, et tristement recommandé par ses déplorables antécédents, l'intraitable ivrogne s'est vu condamner à 13 mois de prison, pendant lesquels il aura le temps, grâce au régime du lieu, de se guérir de sa position habituelle et de s'y façonner à un autre genre d'industrie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -  Un accident .   -    Un fâcheux accident a eu lieu lundi matin, au milieu de la foire. Un cultivateur du département de la Manche, âgé d'une cinquantaine d'années, avait eu l'imprudence de nouer autour de son poignet la longe de son cheval.

L'animal effrayé par le bruit et le mouvement de la foule, se mit tout à coup à bondir, emportant à travers le chemin son malheureux propriétaire qui a eu la tête fracassée. On l'a relevé dans un état désespéré. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -  Mauvais traitements.   -   Dimanche soir, un sieur Ferdinand Labbé, maçon, nouvellement en résidence à Bayeux, s'est livré, à la suite d'une discussion de ménage, envers sa femme, à des actes de violence par suite desquels il a fallu la porter à l'hôpital dans un état alarmant.

L'auteur de ces mauvais traitements a été immédiatement déposé à la maison d'arrêt. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -  Instruction primaire.   -   Par arrêté, en date du 26 avril, dernier, M. le ministre de l'instruction publique a accordé aux institutrices dont les noms suivent, les récompenses ci-après, savoir :

Pour l'année scolaire 1848-1849 : Une mention honorable à Mme Martin, institutrice communale à Littry.

Pour l'année scolaire 1849-1850 : Une mention honorable à Mme Belliard, institutrice communale à Trévières.

Pour l'année scolaire 1850-1851 : Une mention honorable à Mme de Villers, institutrice communale à Bayeux (école Charlemagne Delamare), et à Mlle Choisy, surveillante de la salle d'asile d'Isigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -   Nouvelles locales.   -    Les prairies qui longent la rivière d'Aure sont le rendez-vous habituel des baigneurs. Sur la plainte des propriétaires, le commissaire de police, accompagné de trois gardes-champêtres, s'y est rendu lundi soir, et a dressé procès-verbal contre plusieurs individus qui là prenaient leurs ébats aquatiques. La propriété a ainsi été vengée, ne serait-il pas à désirer que l'on fit aussi quelque chose pour la morale brutalement méconnue dans ces sortes de réunions. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -   Nouvelles locales.   -    Il parait que, depuis quelques jours, une assez grande quantité de viande gâtée a été jetée à la rivière. Nous réclamons, au nom des propriétaires riverains, contre cette mesure. Si la rivière venait a sécher, dans son parcours, à travers la ville, ces amas de matières putréfiées deviendrait un foyer d'infection.

Il serait beaucoup plus simple et sans danger de faire enfouir la viande pourrie, il ne manquera pas de gens qui fourniront l'emplacement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -  Une affaire de lune.   -   On sait que le mois de juillet, dans lequel nous venons d'entrer, aura deux pleines lunes. C'est un phénomène qui ne se voit qu'à de très longs intervalles. On ne l'a pas observé depuis 1787. La première de ces deux pleines lunes a eu lieu le 1er, à trois heures 37 minutes du soir ; la seconde se verra le 31, à deux heures 21 minutes du matin.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -   Recensement de la population   -  M. le Préfet vient de publier l'état du recensement de la population du département du Calvados, qui est de 491 210 habitants.

L'arrondissement de Bayeux figure dans la répartition pour les chiffres suivants : 6 cantons, 145 communes, population, 79 976 habitants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -   La tapisserie.   -  Plusieurs journaux de Paris avaient annoncé, ces jours derniers, que la tapisserie de la reine Mathilde allait être transporté au Louvre. Les renseignements que nous avons pu prendre à ce sujet, nous permettent d'affirmer que cette nouvelle est entièrement dépourvue de fondement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le conseiller Géraldy. Audience du 11 août.

Louis Desgrées, âgé de 59 ans, né à Ploërmel (Morbihan) entrepreneur de voitures publiques, demeurant à Bayeux, était accusé d'avoir, le 14 juin dernier, dans cette ville, tenté de mettre le feu à une maison habitée dont il était propriétaire.

Suivant le ministère public, le double but de Desgrées, en commettant ce crime, aurait été de tirer vengeance des sieurs Roussel, ses locataires, avec lesquels il était en guerre depuis longtemps et d'obtenir, en cas de destruction complète de son immeuble et de son mobilier, le montant, exagéré de près de moitié, des deux polices d'assurances contre l'incendie auxquelles il avait eu la mauvaise pensée d'apposer sa signature. (Sa maison, portée au chiffre de 40 000 fr., n'a été prisée, par experts compétents, qu'à la somme de 23 500 francs et son mobilier, garanti jusqu'à concurrence de 27 750 francs, n'a été estimé, non plus, qu'à 21,440 francs.) Desgrées a été acquitté. (Source :  Le Journal de Honfleur)

Août 1852   -  Nouvelles locales.   -   Le 30 juillet dernier, les sieurs Henry et Duchemin se livraient, sur la route de Port, à un agréable duo de coups de poings plus ou moins violents. Mais ce moyen n'étant pas assez expéditif pour se tuer, ces deux furieux se sont armés, l'un, d'un fort manche à balai, l'autre, d'un parement de fagot, qui se trouvaient là à point.

Heureusement qu'on est arrivé à temps pour les empêcher de s'assommer. La querelle serait venue, dit-on, de ce que le sieur Duchemin aurait traversé une propriété ensemencée du sieur Henry. II va sans dire que, pour ne point déroger au proverbe, c'est ce dernier qui a été le battu. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -  Nouvelles locales.   -   Une voiture chargée de bois s'est brisée avant-hier dans la rue des Chanoines. A qui ou à quoi la faute ? La voiture était peut-être vieille et usée, le pavé aussi est peu neuf assurément. Cette rue, du reste, n'est pas la seule qui mérite de fixer l'attention de nos édiles.

Hier, dans la rue du Goulet, passait une voiture chargée d'un énorme bloc de pierre, et Dieu sait les secousses que le détestable pavage de cette rue lui faisait subir. Aussi s'est-elle brisée. Mais ce qui est plus grave, c'est que le malheureux voiturier y a perdu son cheval de limon, qui a eu deux jambes cassées. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -  Nouvelles locales.   -   Le 8 de ce mois, un individu de St-Vigor-le-Grand, se trouvait sur la place du marché de Bayeux, cherchant des ouvriers pour la moisson. Le bas prix, par trop exagéré, qu'il affectait d'offrir, lui a attiré de la part des aoûterons dès huées, des injures telles, que la police a été obligée d'intervenir.

L'ordre n'a pu se rétablir que par le départ de cet individu. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -  Nouvelles locales.   -   Jeudi dernier, une fille nommée Marie-Anne Madelaine, native de Mosles, est accouchée clandestinement dans l'auberge du sieur Guillou à Bayeux.

La justice, informée de ce fait, s'est rendue sur les lieux, accompagnée d'un médecin, qui a reconnu que l'enfant était mort étranglé. Cette fille a été mis en état d'arrestation et déposée  à l’hôpital. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 11 août 1852.

—-Toujours des maris qui battent leur femmes. Le nommé Ferdinand Labbé, âgé de 40 ans, maçon, né à Dinan et fixé depuis peu de temps à Bayeux, a porté des coups et fait des blessures graves à la sienne. Il expiera, ces actes de brutalité par 6 mois de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1852   -  Les orages.   -   L'orage qui a éclaté jeudi dernier sur Bayeux, s'est fait sentir aussi sur l'arrondissement de Caen, ou il a causé de notables ravages. Il a été là cause d'un funeste accident à Douvres. Une femme a été engloutie par une trombe d'eau qui a crevé sur sa maison, et le mari de la victime n'est parvenu à se sauver qu'en se cramponnant à la charpente. Il paraît qu'il est tombé des grêlons énormes dans plusieurs communes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Plusieurs savants ont émis l'idée que les grandes chaleurs que nous avons éprouvées cet été, présageaient l'avènement prochain d'une comète.

Cette idée vient de se réaliser, M. Westphal, de Gœtin, a découvert, le 24 juillet, une comète à un degré 3/4 de l'étoile des Poissons. Le 27, cette même comète a été aperçue à l'observatoire d'Altona, immédiatement après le coucher de la Lune, mais elle n'a pu être observée qu'au moment où le crépuscule commençait. Le même jour, elle a été également observée par M. Runker, à Hambourg. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1852   -   Orages.   -   L'orage du jeudi 26 août a été d'une violence, d'une extension, d'une durée telles, qu'au récit de ce qui s'est passé dans notre contrée, il nous a paru convenable de joindre ce qui nous est rapporté d'ailleurs.

Ce tut à une heure de l'après-midi qu'il éclata sur l'arrondissement d'Avranches. Les sarrasins furent en un moment hachés et broyés, les pommiers dépouillés de leurs feuilles et de leur jeune bois. Les carreaux de vitres brisés ( on en compte 12 à 1 500 dans le bourg de Brecey seulement), les cloches à melons, les châssis vitrés furent anéantis par la grêle qui tomba pendant une demi-heure avec violence et fut amoncelée en quelques endroits jusqu'à 50 centimètres de hauteur. Dans les champs, des perdrix et autres oiseaux furent trouvés morts, dans les basses-cours, des poules et des canards furent tués.

On cite un individu atteint au bras par un grêlon qui a laissé une ecchymose d'au moins dix centimètres d'étendue, un enfant, a été atteint aussi par un grêlon, qui lui a fait sur la tête une plaie assez profonde.

Les pertes éprouvées dans cette contrée sont incalculables, on ne se rappelle pas avoir vu de mémoire d'homme pareil sinistre, avoir exercé de tels ravages.

Nous n'avons point connaissance de ce qu'on a dû éprouver dans d’autres parties du département de la Manche.

L'orage paraît avoir embrassé dans le département du Calvados une étendue d'au moins cinquante kilomètres.

Dans les campagnes, autour de Caen, les grêlons ont également haché les grains qui étaient encore dans les champs et le vent les a ensuite éparpillés sur le sol. Là aussi nombre de carreaux de vitres ont été cassés. Sur la route de Falaise, les pertes n'ont pas été moins considérables. Les arbres ont été dépouillés de leurs feuilles et de leurs jeunes pousses, beaucoup ont été renversés.

A Bayeux, c'est la pluie qui a fait plus de mal, ainsi que sur les bords de la mer. Les baraques des marchands d'images de la Délivrande ont été détruites et leurs débris dispersés au loin. Les barques de pêche qui étaient à la mer ont heureusement pu se réfugier dans les diverses anses de la côte.

Nous avons dit les remarques faites à Honfleur où l'orage arriva vers 4 heures et resta pendant près de 3/4 d'heure.

Il prit un autre caractère en continuant d'avancer vers l'est. Un témoin oculaire rapporte que vers 5 heures 1/2 à Duclair les nuages tournaient sur eux-mêmes comme entraînés par un tourbillon. On reconnut bientôt dans le lointain les eaux du fleuve violemment soulevées dans toute sa largeur, attirées par un gros nuage, cette trombe refoulait le courant. Un caboteur eut ses voiles emportées, un bâtiment sur le rivage couvert en planches et sous lequel six personnes s'étaient mises à l'abri de la pluie qui tombait à torrents, eut son toit enlevé à 400 pas. Des arbres étaient déracinés et retombaient sur la grande route dont ils empêchaient le parcours.

De Duclair à St-Georges de Borcherville, la trombe se dissipa, en suivant la vallée qui se dirige vers Barentin, mais les eaux couvraient le terrain et se répandaient en nappes vers la Seine où elles venaient tomber.

Il y eut, comme nous l'avons dit, sur le chemin de fer de Rouen au Havre un éboulement que l'on a évalué à trois mille mètres cubes. On s'empressa de se mettre à l'œuvre, plus de 300 ouvriers furent aussitôt occupés jour et nuit à déblayer la route et rétablir la circulation, qui n'a été interrompue que pendant deux jours. Durant ce temps le service s'est fait par des voitures de toute sorte, transportant voyageurs et marchandises pendant un trajet de 9 à 10 kilomètres, aux frais de la compagnie.

Au Havre on n'a eu que du tonnerre et de la pluie. La foudre est tombée sur un pavillon de la côte d Ingouville, et à St Romain sur une grange pleine qui n'a heureusement point été incendiée. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1852   -   Nouvelles locales.   -   Le 11 août on a arrêté et déposé à la maison d'arrêt de Bayeux, un individu d'isigny, sous la prévention grave de diffamation et de calomnie envers un administrateur de l'inscription maritime. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -   Le temps qu’il fait.   -   Les coups de vent se succèdent, sans relâche, depuis quinze jours et la pluie tombe presque sans interruption et quelquefois à torrents, de manière à faire naître des inquiétudes sur les navires en mer et surtout sur l'ensemencement des terres.

Dans la nuit de lundi à mardi (4 au 5 octobre) la pluie tomba avec une telle abondance que les petites rivières affluentes à la Seine, dans notre canton, grossirent singulièrement et avec rapidité. La « Morelle » faillit emporter le pont de Ficquefleur dont l'arche unique n'a que trois mètres d ouverture, elle s'ouvrit passage à chacune des deux extrémités, en couvrant toutes les prairies qui l'avoisinent. L' « Orange », plus encaissée, et dont le pont a 4 mètres n'a pas fait autant de mal, mais il n'en a pas été de même de la « Claire » qui vient tomber dans les anciens fossés de la ville, après avoir traversé deux fois souterrainement la route de Pont-l’Évêque. Ses bords sont bas, son lit resserré, elle a produit les mêmes dégâts qu'en décembre 1850.

Les usines, les tanneries, les moulins de diverses sortes ont, comme il y a deux ans, comme en 1846, éprouvé des dommages considérables, ainsi que les maisons d'habitation et jardins près desquels ou au milieu desquels elle passe.

Des réclamations furent alors adressées aux Préfets du Calvados, aux ministres qui avaient les travaux publics dans leur département, à l'administration des Ponts-et-Chaussées. On en espérait un résultat utile, et cependant les choses sont restées dans le même état. Un article du journal peut signaler le danger, mais c'est tout ce qu'il peut faire.

La « Calonne » et la « Touques », la première surtout, qui, à Pont-l’Évêque n'attendent pas une telle abondance d'eau pour déborder, couvraient de plusieurs mètres tous les herbages dont la ville est environnée, pendant près de 16 heures, les rues de la ville ont été changées en autant de rivières, et ses maisons pleines d'eau. Dans le quartier du « Bras-d’Or », l'eau, atteignait un mètre.

Lisieux n'a pas été épargnée. L'inondation a rempli les bas fonds la vallée de Corbon est sous l'eau.

La vallée de la Dives, offre sur une longueur de plusieurs kilomètres le plus, pénible spectacle.

A Caen les quais, les promenades, le cours, et les quartiers ont été immergés de près d'un mètre et demi. Les caves, les magasins, les boutiques ont été inondés et ont subi des dommages considérables, dans la rue Neuve-St-Jean, on ne pouvait entrer dans les maisons que par les fenêtres. Le service de la banque, du comptoir d'escompte, de la poste aux lettres se faisait en voitures. Le poste militaire de la rue Neuve St-Jean a été relevé à l'aide de charrettes.

Mercredi la foudre a tombé dans une des cours de l’Hôtel-Dieu et a renversé un factionnaire qui n'a repris ses sens qu'au bout de trois-quarts d'heure des soins des élèves internes de cette maison.

Le pont en construction sur l’ « Orne », vis-à-vis la commune du Coudray, a été emporté et le bac en partie détruit.

A Bayeux, les eaux se sont élevées à plus d'un mètre, plusieurs rues de la ville ont été inondées, on ne pouvait secourir les habitants et leur porter des vivres qu'à l'aide de chevaux et de charrettes.

Un particulier qui se rendait en cabriolet de Courseulles à Bayeux a failli être emporté par les eaux. Les herbages sont couverts, une trentaine de bestiaux ont péri.

Port-en-Bessin a été inondé.

Le pont d'Ouilly qui venait d'être reconstruit a été emporté, le vieux pont de Pont-Farcy est détruit.

La route de Caen à Granville, les communications entre Falaise, Condé, Vire ont été suspendues.

A Condé, le « Noireau » a débordé, deux ponts se sont écroulés, l'eau dépassait le premier étage.

A Flers, la crétine s'est élevée à plus de deux mètres dans les bas quartiers. Les caves occupées par les tisserands ont beaucoup souffert dans les marchandises et les métiers.

La « Vire » parait avoir fait des dégâts extraordinaires. Elles s’est élevée, suivant le Courrier de St-Lô, a près de 2 mètres 50 en plusieurs endroits, emportant le pont de Gourfaleur, entraînant des meubles, des poutres, des arbres entiers, bateaux, des bestiaux noyés.

On parlait de la destruction des ponts de Tessy et de St Fromond. Celui de Vire a éprouvé un affaissement considérable, et sera probablement à reconstruire.

Ainsi toute la Basse-Normandie a éprouvé des dommages plus ou moins grands suivant les localités. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -  La tapisserie.   -   On avait répandu le bruit que la tapisserie de la reine Mathilde qui remonte à l'an 1059 et qui est soigneusement conservée à Bayeux, allait-être (on disait même était) transportée à Paris pour être placée au musée des Rois et Reines de France. Nous avions eu raison de ne pas y croire. L'Indicateur de Bayeux assure que cette œuvre de la femme de Guillaume le Conquérant n'a pas quitté et ne quittera pas l'asile que la ville lui a fait construire à grands frais. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -  Un accident.   -    Hier soir, vers six heures, une femme Avonde était à laver du linge près le pont, du côté de la poissonnerie. Le baquet dans lequel elle était, s'est trouvé tout à coup soulevé par la force de l'eau, et la pauvre femme est tombée la tête la première dans la rivière.

La violence du courant l'a entraînée par-dessous l'une des écluses du moulin, qui heureusement était assez ouverte pour lui permettre de passer.

La nommée Louise Hébert, dentellière, s'est jetée courageusement à l'eau et a eu le bonheur de l'arracher à une mort certaine. Les soins les plus empressés lui ont été prodigués par M. Despallières, et aujourd'hui, elle est hors de danger.

Ne serait-il pas de la prévoyance la plus vulgaire de fixer au mur de soutien tous ces baquets de laveuses ? Nous ne comprenons point que les accidents trop souvent répétés de ce genre n'aient pas encore obtenu ce résultat. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Les inondations.   -    Cette nuit, par suite des pluies torrentielles qui tombent sans interruption depuis quelques jours, la rivière a débordé dans plusieurs quartiers de notre ville. La rue de l'Hôpital, dont le pont est crevé, les rues Larcher  St-Laurent et la place Dauphine sont envahies par les eaux, qui roulent des débris. Toutes les maisons voisines sont inondées dans leurs caves et leurs jardins, et beaucoup de boutiques n'ont pu être garanties. Nous n'avons pas appris qu'il soit arrivé de graves accidents.

Ce matin, au moment où nous écrivons, l'envahissement des eaux continue, dans les rues de l'Hôpital et des Teinturiers notamment, l'eau roule à torrents par les fenêtres du rez-de-chaussée ; les écluses des deux moulins sont renversées, et, d'après l'état déplorable du temps, il est malheureusement à craindre que cette triste situation, loin de toucher à sa fin, ne fasse qu'empirer. Toute la population est sur pied, et les mesures s'organisent pour combattre ce désastre. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Réorganisation de la compagnie de sapeurs-pompiers à Bayeux.   -   On s'occupe en ce moment, avec la plus grande activité, de réorganiser notre compagnie de sapeurs-pompiers. Cette compagnie devra se composer, d'après un arrêté de M. le Préfet du 14 septembre dermer, d'au moins soixante hommes.

MM. Despallières, maire ; Émile Langlois, conducteur des ponts-et-chaussées, déjà lieutenant de la compagnie, et Thomas, avoué, nommés membres du conseil de recensement, se sont réunis à la mairie, vendredi dernier 1er octobre, afin de choisir parmi les habitants ceux qu'ils croient réunir, à l'esprit d'ordre et de moralité, les meilleures conditions d'aptitude, de force et d'intelligence, pour composer la compagnie de pompiers.

Presque tous ceux qui en faisaient précédemment partie, ont été maintenus, et c'était justice. Car souvent nous avons eu à louer leur courage et leur dévouement. Mais comme leur nombre n'atteint pas le contingent déterminé par les instructions administratives, une liste a été arrêtée pour être soumise à l'adhésion des personnes qui y sont désignées. Nous pensons que nos concitoyens s'empresseront d'accepter, à moins d'empêchements sérieux. La garde nationale ne devant pas être, au moins provisoirement, réorganisée à Bayeux, il importe qu'au besoin la sécurité et l'ordre puissent être maintenus dans notre localité, et qu'en cas de sinistre des secours soient apportés immédiatement. Nous faisons donc appel au dévouement et au patriotisme, non seulement de ceux de nos concitoyens qui sont désignés par le conseil de recensement, mais encore de tous ceux qui sont aptes à entrer dans la compagnie de sapeurs-pompiers, et nous espérons que sous peu de jours le cadre de cette compagnie sera rempli. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Maladie de la Pomme de terre.   -  Nous croyons devoir porter à la connaissance des cultivateurs de notre pays les deux notes suivantes dont le contenu mérite toute leur attention : Un propriétaire de la Vendée, M. Brierre, a découvert un moyen sûr pour préserver les pommes de terre de la maladie qui, en certaines parties de la France et de l'étranger, attaque et tue ce tubercule. Ce moyen consiste tout simplement il laisser tremper pendant quelques heures, dans un liquide salé, les pommes de terre que l'on désire planter. Depuis deux ans que M. Brierre, pratique ce procédé , ses pommes de terre ont toujours parfaitement réussi. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Inondations.   -   Les appréhensions qu'on avait pu concevoir, mardi dernier, sur la fin de la journée ne se sont pas réalisées : vers deux heures de l'après-midi, le niveau des eaux baissait sensiblement, et les quartiers de notre ville envahis la nuit par la rivière débordée, étaient en partie, mardi soir, accessibles à la circulation. Aujourd'hui, l'Aure, au moins dans tout son parcours à travers Bayeux, a repris son lit, et ce n'est qu'au-delà du Pont-Trubert que les prairies sont encore inondées.

Cet envahissement subit des eaux a causé des dégâts assez graves dans notre ville ; des effets mobiliers ont été emportés par la violence du courant, des caves ont été inondées, et plusieurs épiciers, entr'autres M. Jouas-Laurent, ont eu une assez grande quantité de marchandises avariées ou perdues. Mais nous devons dire que le mal n'a pas été aussi grand qu'on pouvait le craindre, ou qu'on l'annonçait d'abord. Grâce aux nombreux dévouements, parmi lesquels on cite celui des sieurs Le Bret et Marie qui se sont portés au secours des habitants de la rue de l'Hôpital, personne n'a péri ou n'a même été blessé.

Toutes les exagérations contraires sont dénuées de fondement, et, en présence d'un désastre qui pouvait avoir d'aussi funestes conséquences, nous sommes heureux d'avoir à constater qu'il n'est survenu aucun accident irréparable. Ce qu'on avait dit des pertes de linge à l'Hôtel-Dieu est erroné ; l'admirable sollicitude des dames Religieuses de l'établissement n'a eu aucun désastre personnel à déplorer.

Les propriétés de ce quartier, principalement envahi par les eaux, ont été moins ravagées qu'elles eussent pu l'être, et la plupart des jardins battus par le torrent sont peu dévastés. En somme, nous le répétons, en dehors de quelques pertes matérielles toujours déplorables, on doit s'estimer heureux que le mal général n'ait pas été plus grand, surtout en présence du temps pluvieux qui continue de régner sur notre contrée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Rentrée des classes.   -   La rentrée des classes a eu lieu lundi dernier au collège de Bayeux. Nous apprenons avec plaisir que le nombre des élèves, surtout dans l'internat, est dès à présent supérieur à celui de l'an dernier.

Le jour de la rentrée, M. le principal a réuni tous les fonctionnaires du collège, et de concert avec eux a organisé les études sur le plan donné par le gouvernement pour les lycées ; aujourd'hui même le cours de sciences a commencé.

Les élèves trouveront donc au collège de Bayeux, comme dans les lycées, un enseignement complet, et pourront s'y préparer à toutes les écoles du gouvernement, à toutes les carrières littéraires et scientifiques. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Pétition pour le rétablissement de l'Empire.   -   Notre arrondissement a trop de patriotisme, de dévouement aux idées d'ordre et d'autorité que représente le gouvernement actuel, pour ne pas suivre le mouvement extraordinaire, et pour ainsi dire surnaturel, qui pousse la Nation à appeler de tous ses vœux le rétablissement de l'Empire sur la tête du Prince, Louis-Napoléon.

Aussi, les derniers renseignements que nous recevons des différents points de notre arrondissement nous donnent-ils l'assurance que partout des pétitions, demandant l'Empire, se signent avec le plus grand empressement et avec un tel enthousiasme que, dans plusieurs communes, l'unanimité des électeurs ont signé. Toutes nos communes tiendront à honneur de prendre part à cette manifestation populaire et dont « l'unanimité, selon les termes de la proclamation de M. le préfet du Calvados, commandera enfin au désintéressement du sauveur de la France ».

Parmi les communes qui ont déjà envoyé leurs pétitions, nous pouvons citer aujourd'hui les 42 suivantes : St-Sulpice ; Longueville ; Aiguerville ; Crépon ; Colleville-sur-Mer ; Neuilly ; Tournières ; Graye ; Arganchy ; Asnelles ; Marigny ; Ranchy ; Deux-Jumeaux ; St-Clément ; Blay ; Buceels ; Saonnet ; Nouant ; Couvert ; Russy ; Fontenailles ; Huppain ; Sermentot ; Surrain ; Oubeaux (les) ; St-Vigor ; Sommervieu ; Sully ; Commes ; Asnières ; St-Laurent-sur-Mer ; Etréham ; Englesqueville ; St-Pierre-du-Mont ; Bernesq ; St-Loup Hors ; Agy ; Ste-Honorine-des-Pertes ; Mandeville ; Gueron. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Les inondations.   -   Nous sommes heureux de pouvoir annoncer a nos, lecteurs que, dans notre ville, comme sur tous les points de notre arrondissement, les eaux, qui décroissaient rapidement depuis trois jours, sont tout à fait rentrées dans leur lit. Le changement de température qui s'est opéré, la sécheresse et le beau temps dont nous paraissons avoir repris possession achèveront d'effacer les dernières traces de l'inondation.

Les divers journaux nous apprennent qu'il en est de même à Caen, et sur les autres points du département où la crétine avait causé des ravages. Nos confrères des divers arrondissements constatent que, dans toute l'étendue du Calvados, les pertes de toute nature sont, malheureusement, assez considérables, mais, ainsi que nous l'avons déjà dit, le mal, qui eût pu être si désastreux, n'est pas aussi grand qu'on l'avait dit, et la frayeur a fait exagérer dans les premiers moments les récits qui ont été transmis de bouche en bouche et même par plusieurs correspondances erronées, adressées aux journaux de Paris.

Quoiqu'il en soit, l'État et le Département auront à consacrer d'importantes allocations à réparer certains dégâts, concernant des constructions d'utilité publique. On annonce que M. le Préfet, dans sa constante sollicitude pour les intérêts de ses administrés, a déjà adressé, à ce sujet, de pressantes demandes au gouvernement. Il faut espérer que les administrations locales interviendront aussi de leur côté, et que, la bienfaisance privée aidant, bien des pertes seront réparées.

Nous avons donné déjà les principaux détails, des diverses inondations, dans l'étendue du Calvados, nous croyons devoir ajouter qu'il parait certain qu'une veuve Balley, de Vire, a seule péri, laquelle encore, selon toute probabilité, n'a du la mort qu'aux suites de son intempérance. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Les secours.   -   On nous signale un fait que nous nous empressons de noter : le jour de l'inondation à Bayeux, le maréchal-des-logis de la gendarmerie et un des gendarmes se sont mis à l'eau, pour porter des vivres à des personnes qui se trouvaient recluses dans leurs chambres. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Théophile Brunet, bien connu dans Bayeux est un industriel émérite, dont la spécialité est d'exploiter les aubergistes, cafetiers et cabaretiers de la ville.

Gastronome sans argent, il n'hésite pas, quand la faim ou la soif 'aiguillonnent, à s'attabler carrément chez le premier restaurateur ou débitant qu'il daigne honorer, ce jour-là, de sa clientèle. Quand il est bien repu et que le quart-d'heure de Rabelais vient à sonner, Brunet, dont l'esprit vient du ventre, se montre alors très ingénieux a payer son hôte en récits mirobolants sur ses ressources, sur ses marchandises déposées en magasin, tous contes à dormir debout, et véritable monnaie de singe... mais enfin tout cela lui réussit, et il finit toujours par lever le pied, sans bourse délier... et pour cause.

Malheureusement pour lui, il se trouva mercredi dans la rue Franche, face à face avec un restaurateur dont il avait été plusieurs fois le commensal gratuit. Une altercation très vive s'engageait déjà, quand M, le commissaire de police, ( autre fâcheuse rencontre ) intervint tout-à-coup et s'empara de Brunet, qu'il conduisit à la maison d'arrêt, où d'ici à quelque temps, sans doute, il se trouvera hébergé, toujours gratis, aux frais de l'Etat. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Une femme Faucon, septuagésime et infirme, demeurant rue Saint-Loup, qu'on avait eu l'imprudence de laisser toute seule dans sa chambre, avec une chaufferette sous ses jupons, a été brûlée hier soir. Quand on s'est introduit dans son appartement, elle était entièrement carbonisée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Les journaux recommencent à parler d'inondations. En plusieurs endroits de la France, les rivières sont débordées de nouveau et causent des dégâts considérables.

Notre département n'est pas à l'abri de toute crainte, et les pluies de tous ces jours justifient jusqu'à un certain point ces appréhensions. L'Orne a de nouveau envahi la prairie de Caen, et l'Aure, déjà grosse à Bayeux, recommence à rouler avec violence ses eaux jaunâtres.

Espérons pourtant que nous en serons quittes, cette fois, pour la peur, et que le dicton qui nous menace cette année de CINQ inondations, sera en défaut. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  On mande du Havre, le 23 novembre.   -   Ce matin, Mgr Robin, évêque de Bayeux, est arrivé de Caen par le steamer l' « Orne ». Ayant remarqué, parmi les passagers, deux pauvres enfants en guenilles qui paraissaient souffrir de froid, le digne prélat, après informations prises, s'est empressé de donner à la femme du bord une certaine somme pour leur procurer des vêtements.

Le Courrier du Havre, qui nous transmet cette nouvelle, ajoute que ces enfants, secourus par Mgr Robin, sont deux mousses de Granville, qui viennent dans notre port pour s'y embarquer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Par suite de la reprise du mauvais temps et de pluies abondantes, l'inondation a recommencé sur plusieurs points de notre département.

A Caen, dans la journée de jeudi, la plupart des rues des quartiers inférieurs ont été de nouveau envahies par les eaux. Elles ont commencé à décroître samedi ; aujourd'hui, elles sont rentrées dans leur lit et la circulation est rétablie.

On annonce aussi que l'inondation a fait de nouveaux ravages à Condé-sur-Noireau. Ses deux rivières avaient débordé au point que, dans plusieurs rues, les eaux atteignaient, dit-on, le premier étage.

A Vire et à Pont-l’Évêque, on s'est aussi ressenti de la crue des eaux, grâces aux précautions prises par les administrations locales, le désastre a été moindre que la première fois.

A Bayeux, quoique gonflée considérablement par l'abondance des pluies, la rivière, n'a pas débordé de nouveau. Le temps est encore humide et pluvieux, mais il y a lieu d'espérer de le voir bientôt se remettre au beau et de croire que nous n'aurons plus de nouvelle crue des eaux a appréhender. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Par une dépêche en date du 19 octobre, M. le ministre de la guerre informe MM. les préfets que les administrations municipales sont autorisées, par analogie avec les administrations, des forêts, à prendre, sur leur demandes, dans les magasins de l'Etat, moyennant remboursement, ou à faire fabriquer, à leur compte dans les manufactures de l'état les armes dont elles auraient besoin pour armer leurs gardes-champêtres, ceux du moins que ces fonctionnaires pour lesquels les besoins du service rendraient cette formalité nécessaire.

Les gardes-champêtres peuvent être armés d'un mousqueton de gendarmerie, modèle de 1642, avec baguette, et un sabre d'infanterie, modèle de 1816. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Il est très sérieusement question de rétablir les 27 académies universitaires telles qu'elles existaient avant la loi actuelle. Caen redeviendrait ainsi chef-lieu d'un ressort académique, comme par le passé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

 Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   D'après un relevé officiel du nombre des sociétés savantes qui existent en France, le Calvados vient en second rang : la ville de Caen en compte seule 8 ; d'autres se trouvent dans les arrondissements de Bayeux, de Falaise, de Pont-l’Évêque et Lisieux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Un vol.   -   Un vol audacieux a été commis vendredi dernier, dans une maison, route du Pont-Roch. De onze heures à midi, un individu s'est introduit dans cette maison en brisant un carreau d'une fenêtre donnant sur la grande route, il a forcé la porte de l'armoire, culbuté tout le mobilier qui se trouvait dedans et y a volé une modique somme d'argent, seul ressource du locataire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Le département du Calvados, à la date du 27 octobre, comptait 612 communes qui ont voté des pétitions, ou des adresses pour le rétablissement de l'Empire. Ces actes diffèrent dans leur rédaction, mais tous témoignent chaleureusement d'une profonde reconnaissance pour le libérateur du pays et pressent l'avènement de l'empire sous Napoléon III. 130 communes de l'arrondissement de Bayeux figurent dans ce chiffre de 612. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Une pauvre mère de famille, dont le mari expie actuellement à la prison de Bayeux, les actes de violence qu'il a exercées sur elle, la femme Labbey, demeurant rue St-Loup, a trouvé avant-hier un billet de banque. Elle s'est empressée de le faire battre à son de caisse et de prévenir M. le commissaire de police.

Avis au propriétaire de ce billet. Nous constatons cet acte de probité, avec d'autant plus de plaisir, que la femme Labbey est dans une position des plus précaires. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1852   -  Le temps qu’il fait.   -   L'état du temps, qui s'était sensiblement amélioré et qui était passé au beau depuis quelques jours, est redevenu subitement mauvais. Hier la nuit, une bourrasque violente, mêlée de vent et de pluie, est venue fondre sur toute notre contrée, aux environs de Bayeux, plusieurs arbres ont été renversés, puissions nous n'avoir pas à constater de plus graves désastres ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1852   -  Une simple appropriation.   -   Ces jours derniers, au café Belge, à Bayeux, un brave et honnête fermier du département de la Manche, prenait tranquillement sa petite ration. Tout-à-coup, il remarqua la plaque du carafon qu'il était en train de vider, elle lui parut merveilleuse (elle était en argent) et il la fit passer prestement dans sa poche.

D'aucuns ont cru et prétendu qu'il voulait se l'approprier, mais c'était tout simplement, il l’a fort bien dit, pour la présenter comme modèle aux cafetiers de Carentan. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

49   -  BAYEUX  -  La Gendarmerie   -   Un coin du Marché aux Bestiaux

Commentaires et informations : Facebook - @