Édition de Bayeux                                                                                           UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS                                                               Édition du 1er Juin 2023

BAYEUX

Canton de Bayeux

Les habitants de la commune sont des Bajocasses ou Bayeusains, Bayeusaines

Janvier 1853  -   Nouvelles locales.   -   L'ordination du 18 décembre, à Bayeux, s'est composée de 3 tonsurés, 27 minorés, 7 sous-diacres, 25 diacres, 17 prêtres.

De ceux-ci, trois sont de Honfleur, MM. Benoist, Lecesne, Liétout, un quatrième honfleurais, M. Serrat, a été ordonné prêtre à Rouen, le même jour, par concession de Mgr. l'Évêque de Bayeux, et continue à appartenir au diocèse voisin. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1853   -  Le temps qu’il fait.   -   Une douce température et un beau temps ont favorisé chez nous la fête du jour de l'an.

Toute la journée, il y a eu dans les rues affluence de promeneurs, et nos magasins ont dû se ressentir de ces heureuses circonstances. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Le temps qu’il fait.   -   La température a été tellement douce pendant la durée du mois de décembre, que partout la végétation avance comme au mois d'avril.

A Caen, on peut voir en ce moment dans un jardin de cette ville un pécher dont les rameaux portent un certain nombre de fleurs du développement le plus parfait.

A Bayeux, un jardinier a récolté, ces jours-ci, une certaine quantité d'asperges.

Dans l'Ain, disent les journaux de cette contrée, les poiriers sont avancés à tel point, qu'une infinité de ces arbres sont chargés de fruits d'un volume égal à celui d'un noyau de cerise. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Un accident.   -   Avant-hier l'après-midi, un honorable habitant de la rue des Terres sortait de chez lui quand il se sentit, au bout de quelques pas, écrasé sous le poids d'une bourrée jetée par la fenêtre d'un grenier. Quoique le coup eût été considérablement amorti par la solidité de son chapeau, la victime de cet accident n'en fut pas moins relevée sans connaissance et reportée son domicile, où des soins énergiques lui ont été donnés.

Aujourd'hui son état est des plus satisfaisants. M. le capitaine de gendarmerie, qui se trouvait sur les lieux, adressé un procès-verbal contre l'auteur de cette déplorable imprudence, qui mérite une répression. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  deux évasions.   -   Deux détenus dont nous ignorons les noms, se sont évadés ce matin de la maison d'arrêt de Bayeux. La gendarmerie est à leur poursuite. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Les pluies.   -   Les pluies torrentielles, dont nous sommes incessamment inondés, continuent d'entretenir dans toutes nos habitations, une humidité malsaine. La persistance de cette température calamiteuse cause de nombreuses indispositions. La grippe envahit notre ville.

Les averses qui ne cessent de tomber chaque nuit, sont accompagnées de bourrasques d'une violence extrême, qui font craindre de nombreux sinistres en mer.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Les évadés de prison.   -   C'est samedi, dans l'après-midi, que la gendarmerie a ramené à Bayeux, pour le réintégrer à la maison d'arrêt, le nommé Suzanne, l'un des deux évadés de la semaine d'avant.

Cet individu, que son état de maladie mettait dans l'impossibilité d'échapper par une fuite prolongée aux poursuites dont il était l'objet, s'était remis volontairement aux mains de la gendarmerie de Caen. Son compagnon, Duval (François) plus ingambe et plus audacieux, s'était séparé de lui à Vieux-Pont, et depuis il est parvenu à se soustraire aux actives investigations de la gendarmerie. Il faut espérer que ce malfaiteur dangereux, qui a déjà subi 8 années de travaux forcés, finira par retomber sous la main de la justice. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Nouvelles locales.   -   Le Moniteur d'hier contient un décret impérial du 17 janvier, qui pourvoit à l'organisation partielle, de l'institution des commissariats cantonaux. Ce décret créé 738 commissariats de canton, au moyen d'une allocation de 752 000 francs, à laquelle les communes contribuent pour 576 000 francs.

Au nombre des cantons du Calvados, où il est créé par ce décret un commissaire de police, figure le canton de Balleroy. La juridiction de ce fonctionnaire s'étendra sur toutes les communes du canton.

Aux termes du précédent décret, « dans tout canton où il existe actuellement un commissaire de police, sa juridiction s'étendra à toutes les communes du canton ». Le canton de Bayeux est dans-ce cas. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Les évadés de prison.   -   Mardi dernier, l'évadé de la prison de Bayeux, Duval, a été vu dans la commune de Crouay, où il a volé un sac de cuir appartenant à un cantonnier, qui y renfermait ses provisions de bouche. La veille, il avait été poursuivi par plusieurs habitants du Tronquay. Tout porte a croire que ce dangereux malfaiteur ne se soustraira pas longtemps aux actives recherches dont il est l'objet. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Le temps qu’il fait.   -   Un journal de Caen signale « quelques framboises aussi mures, aussi appétissantes que celles qu'on recueille dans l'été » provenant des cultures de M. Chausse-Blanche, jardinier, à Caen.

Nous en avons vu quelques-unes du même genre, et au même degré de maturité dans un jardin particulier de notre ville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Nouvelles locales.   -   Il parait que, dans nos campagnes, les perdrix sont déjà couplées : aussi se laissent-elles facilement approcher, et les braconniers en profilent pour leur faire une guerre d'extermination.

Si cette température continue, le gibier déjà si rare est menacé d'une entière destruction. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Écoles de filles.   -   Je ne saurais trop insister aussi pour la propagation des écoles de filles. Le Conseil général, d'accord avec les efforts de l'Administration et la haute sollicitude du gouvernement, a voté des fonds importants pour encourager ces écoles, d'où dépendent, en grande partie, l'amélioration matérielle et morale du sort des classes laborieuses.

Les communes qui ne sont pas encore en possession d'écoles de filles, doivent profiter de la session de février pour, soit a elles seules, soit en se réunissant, arriver à faire cesser cette déplorable lacune.

Des subventions leur seront assurées comme à celles précédemment établies.

Asiles ouvroirs.  -—  II en sera de même des localités  qui établiront des écoles pour l'enfance ou des écoles-ouvroirs pour les adultes.

Maisons d'écoles. —  Des subventions seront également assurées aux communes qui justifieront de leur bon vouloir et de leurs sacrifices pour établir de bonnes maisons d'école et surtout pour bien aérer, en conformité des instructions, celles qui ne sont pas dans les conditions hygiéniques voulues.

Logements insalubres.    Enfin, là session de février doit être utilisée pour aviser à ce que, pour toutes les localités dans lesquelles ce sera possible, on remplisse les dispositions de la loi du 13 avril 1850, relatives à l'assainissement des logements insalubres ( n° 22 du Recueil, page 258 ) et la recommandation du chauffage des lavoirs publics ( page 257 du même Recueil ).     Le Prèfet du Calvados, Pierre Le Roy  (Source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Février 1853   -  Nouvelles locales.   -   L'hiver, pour s'être fait attendre, ne nous a pas oubliés. Depuis trois jours, le froid est vif, et il est tombé dans notre contrée une certaine quantité de neige. La gelée se fait sentir chaque nuit.

Ce changement de temps ne fera que du bien aux récoltes. Il n'en sera pas de même pour les fruits de nos jardins et de nos vergers, compromis par une végétation prématurée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Le temps qu’il fait.   -  Le froid continue de donner un rigoureux démenti aux apparences trompeuses d'un printemps qui s'était annoncé hors saison. Les observations faites le jour de la Chandeleur donnent à croire que l'hiver n'a pas dit son dernier mot.

Le Calendrier, des « Bons Laboureurs », pour l'année 1618 , dit en termes exprès :

Si le douze de février,

Le soleil apparaît entier,

L'ors (l'ours), estonné de sa lumière,

Se va remettre en sa tanière,

Et l'homme ménager prend soin,

De faire resserrer son foin,

Car l'hiver, tout ainsi que l'ours,

Séjourne aussi quarante jours. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Nouvelles locales.   -   La neige qui est tombée ces jours derniers sur toute notre contrée, couvre également une partie de la France, les départements du Midi n'en sont pas exempts non plus, ce qui vient justifier le vieux proverbe que nous avons cité.

Pourtant, on peut déjà constater une tendance marquée de la température au dégel.

Ce retour tardif de l'hiver, loin d’être préjudiciable aux récoltes et  notamment aux céréales, produira, pense-t-on généralement, les meilleurs résultats. On regrettait de voir une végétation trop hâtive et anormale exposer les jeunes bourgeons presque développés aux gelées de mars, qui font rarement défaut. (Source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Février 1853   -  Le temps qu’il fait.   -   Le temps est décidément au dégel depuis trois jours, la température s'est adoucie et la neige est disparue de partout.

La malle-poste a repris ses allures accoutumées et elle arrive à son heure ordinaire. Puissions-nous maintenant n'avoir pas à déplorer la reprise et la continuité des pluies ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -   Samedi dernier, sur la place, du marché de Bayeux, deux bouchers d'une commune voisine vendaient leur viande d'une façon extrêmement avantageuse pour eux. En avançant sur l'une des extrémités du fléau de leurs balances le crochet du plateau à marchandise, ils avaient trouvé le secret de vendre pour 10 kilog. ce qui n'en pesait que 8 en réalité. Par malheur, quelque indiscret s'est aperçu de la chose, et n'a rien eu de plus pressé que d'aller conter cela aux gendarmes, d'où saisie de deux balances comme pièces de conviction, procès-verbal et dans quelques jours probablement, la police correctionnelle. N'est-ce pas désolant pour de pauvres gens ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -  Un arrêté de M. le Préfet du Calvados autorise la destruction, par les armes à feu, les corneilles et corbeaux, classé parmi les animaux nuisibles, dans les champs de Colza, par les propriétaires et fermiers, nonobstant la clôture de la chasse.

Cette autorisation cessera, toutefois, d'avoir effet après la disparition de la neige et des troupes de corbeaux en nombre extraordinaire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -   Un fâcheux événement est venu attrister samedi soir les habitants du quartier St-Jean. Un petit garçon, âgé de 6 ans, le fils du sieur Colleville, attaché aux messageries de M. Le Guédois, est tombé en voulant atteindre une branche, dans l'abreuvoir d'un herbage situé derrière les maisons du haut de la rue St-Jean. Le pauvre enfant, qui était seul, s'est noyé, et ce n'est qu'au bout d'une heure, après s'être aperçu de sa disparition, qu'on l'a retrouvé ne donnant plus signe de vie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -   Nous voici revenus en plein hiver. Après quelques journées tièdes et printanières, le froid a repris plus vif que jamais. Nous avons eu des bourrasques accompagnées de grêle, et la neige tombe avec abondance.

Cela, du reste, était inévitable après le froid aigu de ces derniers jours, il faut espérer que ces rigueurs posthumes vont cesser enfin, et que le Printemps, monté d'hier sur le trône, va chasser de son empire le Vieillard malotru qui se rit de nous. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853  -   Le temps de travail.   -   M. le garde des sceaux a transmis récemment à MM. les procureurs-généraux de nouvelles instructions pour assurer l'exécution de la loi sur la durée du travail des adultes.

Afin de rendre plus efficace l'initiative de son collègue, M. le ministre de l'intérieur vient d'inviter MM. les préfets à unir leurs efforts à ceux de MM. les procureurs-généraux et de leurs substituts, pour empêcher que le travail effectif ne dépasse la limite fixée dans les manufactures et usines des départements. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1853  -   Instruction primaire.   -   Sur la proposition de M. le Recteur et de l'avis du Conseil académique, M. le ministre de l'instruction publique a accordé, pour l'année scolaire 1851-1852, une médaille de bronze à M. Sévestre, instituteur publique à Balleroy, et une mention honorable à M Vastel, directeur de l'école primaire élémentaire annexée au collège de Bayeux. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1853   -  Instruction publique.   -  La première session de la présente année pour les examens du Baccalauréat ès lettres sera ouverte, à Caen, le 19 avril.

Tous les candidats devront s’être fait inscrire le 18 au Secrétariat de l'Académie, le registre d'inscription étant clos irrévocablement la veille de l’ouverture de la session.

La première épreuve écrite (version latine) aura lieu le 19, à 8 heures du matin, dans la salle de la Faculté des Lettres, où tous les candidats devront être réunis afin de recevoir l'indication des jours assignés à chacun d'eux pour les épreuves.

La deuxième épreuve écrite (composition française ou latine) aura lieu le même jour, à 1 heure.

Les pièces à produire par les candidats sont : 1er leur acte de naissance ; 2e leur demande d'admission à l'examen, dans la forme prescrite par l'arrêté du 20 novembre 1849 ; 3e le récépissé des fonds consignés. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853   -  On lit dans la Gazette de France.   -   Nous avons parlé de la comète attendue en 1856, et nous avons dit quelque chose des précédents de cette voyageuse à tous crins. En 1835, il en est passé une autre, sans que personne mit le nez à la fenêtre, et pourtant ce n'était pas une parvenue : depuis l'an XVIII avant notre ère, et dans, les vingt-cinq visites qu'elle nous a rendues, elle a coïncidé avec des événements qui eurent leur importance.

Ainsi, on 1066 , Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, venait de débarquer en Angleterre à la tête d'une nombreuse armée, lorsqu'apparut cette comète qui porte aujourd'hui le nom de Halley. Elle fut considérée par les Anglais comme un pronostic de la victoire des Normands et inspira une terreur universelle, qui ne contribua pas peu a amener la soumission du pays après la bataille d'Hastings, comme elle avait servi à décourager les soldats de Harold avant le combat. La comète est représentée sur la fameuse tapisserie de Bayeux, ouvrage de la reine Mathilde, femme du conquérant.

Cette même comète jeta l'épouvante, en 1456, parmi les Turcs, commandés par Mahomet II, et dans les rangs des chrétiens pendant la terrible bataille de Belgrade, où quarante mille Musulmans périrent. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853   -  Nouvelles divers.   -  Le détail le plus intéressant qui ressort des tableaux de recrutement est relatif au degré d'instruction de jeunes gens appelés sous les drapeaux, Les statistiques militaires accusent un progrès lent, mais constant, dans la situation intellectuelle des populations.

Ainsi, des jeunes gens appelés de 1831 à 1835, près de la moitié (480 sur 1 000 ) ne savaient ni lire ni écrire. Cette proportion est descendue à 437 sur 1 000 pour les jeunes gens appelés de 1836 à 1840 ; à 400 sur 1 000 pour ceux de 1841 à 1845.

Pour la classe de 1848, sur 304 023 appelés, 175 416 savaient lire et écrire ; 13 092 ne savaient que lire ; 106 279 ne savaient ni lire ni écrire ; enfin il en est 9 236 dont le degré d'instruction n'a pu être vérifié.

Ces chiffres font ressortir le nombre des illettrés dans une proportion de 349 sur 1 000. Le progrès est sensible. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853   -  Nouvelles locales.   -   Des fouilles récemment exécutées dans l'église de Saint-Exupère, d'après l'autorisation de Monseigneur, ont amené la découverte de sept sarcophages.

La tradition et les renseignements historiques, permettent de penser qu'ils renferment les corps des premiers évêques de Bayeux. Aussi, la nouvelle d'un événement si important pour notre pays, nous allions dire pour la France entière, a-t-elle mis notre ville, habituellement si calme, dans un émoi extraordinaire.

Toutefois, nous croyons qu'il faut être de la plus grande réserve, en cette circonstance, et attendre le résultat des recherches et investigations de la commission que Monseigneur l'Évêque vient de nommer pour constater l'identité des corps, renfermés dans ces sarcophages. Cette commission se compose d'ecclésiastiques et de laïques dont la science et les lumières ne laisseront rien d'inexploré, rien d'obscur.

Du reste, une personne qui a participé activement aux fouilles, se propose de publier, d'ici à quelques jours, un document fort complet et fort intéressant sur les sépultures des évêques de Bayeux, sur les circonstances qui ont amené les recherches qui se poursuivent aujourd'hui, et sur les détails des travaux exécutés, de telle sorte que le public, lorsqu'il sera admis à visiter les sarcophages aura sous la main tous les renseignements propres à satisfaire sa curiosité. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853   -  Violente secousse de tremblement de terre.   -   Vendredi soir, quelques minutes, avant onze heures, on a ressenti, dans Bayeux, une assez violente secousse de tremblement de terre. Ce mouvement, accompagné d'un bruit sourd assez semblable au roulement de voitures pesamment chargées, a eu lien dans la direction du N.-O. au S.-E. Le ciel était calme et clair, parsemé de brillantes étoiles.

Les oscillations, qui ont duré environ 12 à 15 secondes, ont été constatées dans la plupart des habitations de la ville, par un léger dérangement de meubles, par le mouvement et le bruit de cristaux de vaisselle et même de quelques sonnettes. Ce phénomène, très rare dans notre pays, parait s'être manifesté dans toute la contrée, et sur une assez grande étendue. Les journaux de Caen en font aussi mention, dans des conditions identiques. Il parait s'être fait sentir sur la route de Paris à Lisieux et au-delà. On n'a pas appris qu'il en soit résulté d'accidents.

A ce sujet, un correspondant digne de foi nous écrit de Hottot-les-Bagnes, à la date du 2 avril :

« Un tremblement de terre a eu lieu la nuit dernière, sur les 10 heures et demie du soir environ. Il n'est pas de famille dont les meubles, les lits, n'aient été fortement ébranlés pendant près d'une minute. Les personnes qui étaient debout, avaient peine à se soutenir, et ont été partout saisies de la plus grande frayeur. Moi-même, à moitié endormi, j'ai cru, en me réveillant, qu'on ouvrait mes contrevents, sans connaître la cause de l'ébranlement considérable qui avait lieu. »

D'autres contrées de la Normandie ont ressenti cette secousse avec beaucoup plus d'intensité que la nôtre. Le Journal de Coutances nous apprend que des toitures ont été brisées dans la ville, des cheminées renversées, des pierres détachées des murailles. Dans la cathédrale, ajoute ce journal, une longue fissuré s'aperçoit à la voûte d'une des nefs latérales, du côté du nord, des pièces de marbre du grand autel sont disjointes, et à l'extérieur plusieurs clochetons ont perdu leurs pierres de couronnement.

On dit qu'à l'est de Coutances le sol, en différents endroits, offre des crevasses de plusieurs mètres de longueur.

L'oscillation se faisait sentir de l'ouest à l'est, et si les dégâts, en définitive, n'ont pas été grands, ce spectacle nouveau et menaçant n'en avait pas moins jeté l'alarme de tous les côtés. Cependant, au moment de la plus forte anxiété, le temps était calme. Une foule de personnes, qui ne comptaient, plus sur la sécurité de leurs maisons, ont passé le reste de la nuit à se promener sur les boulevards, à la clarté des étoiles.

Outre cette première secousse, qui a troublé si violemment le repos de la ville, trois ou quatre, autres, mais plus légères, ont encore été remarquées vers deux, trois et quatre heures. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853   -  Nouvelles locales.   -   Depuis l'ouverture de la foire de Caen, il y a, sur la route de cette ville à Bayeux, un mouvement considérable de voyageurs. Dimanche et lundi derniers surtout, toute notre contrée semblait s'être donné rendez-vous vers ce même but. Aussi y avait-il, ces deux jours là, dans les rues de la cité caennaise une foule énorme. On remarquait un certain nombre de fermières, aux riches et pittoresques costumes normands, qui font ordinairement l'admiration des étrangers.

Nous devons constater pourtant que toutes étaient étrangères à notre arrondissement, l'antique coiffure bayeusaine a complètement disparu. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853  -  Nouvelles locales.   -  Lors de fouilles récemment opérées dans l’église de St-Exupère à Bayeux, on a découvert sept sarcophages que l'on croit renfermer les corps des premiers évêques de cette ville. Une commission a été nommée par Mgr Robin pour constater l'identité de ces corps. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1853  -  Nouvelles locales.   -   Les savants ont attribué la froideur continue du printemps de cette année à la présence d'astéroïdes réunis, en grand nombre, entre la terre et le soleil, dont ils interceptaient les rayons. Il parait qu'ils se sont dissipés.

Depuis le commencement de la semaine, nous éprouvons la chaleur bienfaisante ressentie habituellement à cette époque. Le soir après le coucher du soleil, il y a fréquemment des éclairs, très rarement quelques roulements de tonnerre. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1853  -  Cour d’Assises du Calvados.   -  La session actuelle, sous la présidence de M. le conseiller Courtoise s'est ouverte, le 16 mai. Parmi les noms des jurés nous remarquons, comme appartenant à notre arrondissement, ceux de MM. Carité Auguste, propriétaire au Breuil ; Deschamps de Boishébert, propriétaire à Canapville ; Bucaille François André, propriétaire Honfleur ; Bonhomme Barthélemy, propriétaire à Honfleur ; Dubois Nicolas, propriétaire aux Authieux-sur-Calonne.

Audience du 17,

Louis-Léopold Morin, journalier, né à Bayeux en 1834 et y demeurant, s’introduisit le 9 Janvier dernier, au soir, par escalade et avec effraction,, dans la cour d’une maison de campagne, s’y tint caché jusqu'à ce que le jardinier de la demeure du propriétaire de cette maison fût couché, parvint, en se cramponnant à la bordure d'un mur, jusqu'à, une trappe du grenier restée ouverte et pénétra dans la maison alors inoccupée, força la porte du caveau fermée a clé, but en partie une bouteille de vin et passa le reste de la nuit sur un lit de sangle

Le lendemain. avant le jour, il s'empara d'un fusil double, de plomb, de poudre, de capsules, d'un flambeau, d'une serpette, de quelques morceaux de sucre et s'enfuit.

Arrêté, il fit l'aveu de son crime avec toutes ses circonstances, il a été condamné à cinq ans d'emprisonnement.

— Duval, journalier, né en 1816, fut condamné en 1843, pour vols, à 8 ans de travaux forcés ; en 1852, il commit de nouveaux vols, pour lesquels il fut arrêté au mois d'octobre. Il s'échappa de la prison de Bayeux, mais fut bientôt repris. Amené devant la cour d’assises, on lui reproche d'avoir, en 1852, commis plusieurs vols, la nuit, avec effraction et escalade, et en 1853, au préjudice de divers, de l'argent, des objets mobiliers, deux chevaux. Il subira 20 ans de travaux forcés.

— Auguste Borguiet, charron, né à Bayeux en l'an VII (1797) demeurant à Vaucelles, était accusé d'avoir, de concert avec Duval, volé, au mois d'octobre dernier, une vache, entre Bayeux et Vaucelles. Il a été acquitté. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1853   -  Instruction public.  -   Dans la liste des instituteurs primaires et des surveillantes des salles d'asile du ressort, auxquels le conseil académique du Calvados a décerné des médailles et des mentions honorables pour l'année scolaire 1851-1852, nous trouvons parmi les Institutrices : 

Mme Martin (Eugénie-Marie), religieuse de la Providence de Lisieux, à Liltry, médaille de bronze. — Mlle Guilbert (Marie-Rosalie), à Juaye, mention honorable.

Et au nombre des Directrices d'Asile, Mme Vigneron (Amélie-Uranie), sœur de St-Thomas-de-Villeneuve, à Bayeux, mention honorable. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Avis aux baigneurs.  -  Tous les ans, à l'époque du retour de la saison des bains, des plaintes nombreuses sont adressées à l'autorité sur les dégâts commis, dans les prairies, qui longent la rivière d'Aure, par les baigneurs, qui en détruisent l'herbe et les récoltes.

Nous croyons utile de prévenir tous ceux que cet avis pourrait intéresser, des mesures qui sont prises cette année pour faire cesser cet abus. Un garde spécial vient d'être attaché à la surveillance de ces prairies, et chargé de dresser procès-verbal à tout individu qui sera pris sur leur terrain.

Cet avis salutaire s'adresse aussi aux amateurs de la pêche et aux chercheurs de vers. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Le temps qu’il fait.   -   Une température plus douce a succédé au froid. Malgré le vent un peu âpre que nous venons de subir, l'aspect de nos campagnes se ressent déjà de cette printanière influence. Partout la végétation se développe rapidement. Les blés et les colzas présentent la plus belle apparence, et, s'il ne survient pas d'orages trop violents, toutes les récoltes réaliseront les plus belles espérances. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Nouvelles locales.   -  Nous pouvons annoncer la reprise très prochaine des travaux de restauration entrepris dans le chœur de la Cathédrale ; un crédit extraordinaire de 55 000 fr. vient d'être ouvert à cet effet.

Toutes les dispositions préliminaires sont prises en ce moment pour activer la réparation du pilier gauche, qui soutient la voûte du chœur, et le débarrasser des charpentes disgracieuses qui l'obstruant. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Un Incendie.   -    Hier l'après-midi, un enfant de 3 ans, laissé seul dans une chambre de la rue des Cuisiniers, et couché, sur de la paille, à laquelle on présume qu'une chaufferette aura mis le feu, a été brûlé. On l'a porté à l'hôpital dans un état déplorable. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Nouvelles locales.   -   Samedi dernier, 2 heures de l'après midi, il a été procédé, en l'église St-Exupère, à l'ouverture du dernier des sarcophages découverts par suite des fouilles pratiquées dans le chœur de cette église. Après avoir décrit minutieusement l'état extérieur du sarcophage et constaté la brisure transversale de 5 à 10 centimètres qu'offrait le couvercle, dans son milieu, la commission a fait procéder à l'enlèvement de ce couvercle.

MM. les membres de la commission, ainsi que plusieurs autres personnes présentes, ont pu constater immédiatement que cette sépulture était restée intacte, qu'aucun corps étranger n'y avait été introduit, et que le squelette qu'il contenait y était parfaitement figuré, dans sa pose primitive, la tête légèrement penchée du côté gauche. MM. les médecins, membres de la commission, ont procédé, avec les mêmes précautions que pour les autres, au dépôt de ces ossements et du gisement y adhérant, dans une botte qui a été scellée du cachet épiscopal.

Selon les données indiquées dans l'article de M. Beziers (rapporté dans les Notes Historiques) ces ossements seraient ceux de Saint-Géretrand, 16me évêque de Bayeux, vivant au VIIIe siècle. Nous avons pu, grâce à une bienveillante intervention, assister à celte intéressante opération. Nous devons dire qu'il est impossible d'apporter dans l'accomplissement de leur haute et savante mission, plus d'intelligence et d'impartialité éclairées, plus d'érudition raisonnée, plus de précautions minutieuses, plus de réserve et de délicates convenances, dans leurs rapports réciproques, que ne le font MM. les membres de la commission. Nous avons admiré aussi la netteté, l'exactitude, la précision des procès-verbaux, rédigés avec un talent tout spécial par M. l'abbé Noget, secrétaire de cette commission. Maintenant, nous attendons avec confiance le résultat de son examen et de ses travaux définitifs, nous tiendrons avec soin nos lecteurs au courant des curieux documents qui nous seront communiqués à ce sujet. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

       

Mai 1853   -  Nouvelles locales.   -   L'assemblée de la St-Marcouf a eu lieu dimanche dernier, par un très beau temps, sur la place du Château et dans l'herbage dit de la Poterie. Il y a eu affluence de promeneurs et grand débit de pots de cidre. L'ordre le plus parfait n'a cessé de régner, et la police n'a eu à intervenir nulle part. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1853   -  Le temps qu’il fait.   -   Le beau temps qu'il a fait à la St-Médard, est venu heureusement justifier nos prévisions. La journée d'avant-hier, mercredi, jour de la fête du bon évêque de Noyon, s'est passée sans une goutte d'eau. Bien des regards inquiets interrogeaient le ciel, tout disposés à voir, ce jour-là, dans le moindre nuage, un pronostic assuré de quarante jours de pluie. Mais toutes ces appréhensions de giboulées, de grêle et d'eau se sont fondues, sous les purs rayons d'un chaud et resplendissant soleil. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Juin 1853   -  Nouvelles locales.   -   Vendredi dernier, le convoi funèbre de M. Pierre Victor quittait la rue de la Chaîne pour se rendre à la Cathédrale, et se trouvait engagé dans ce passage si étroit et si dangereux qui forme l'angle des rues de la Juridiction et des Cuisiniers, quand arriva au grand trot la voiture des Messageries nationales.

L'imprudent postillon, loin de s'arrêter, voulut forcer le passage, au risque de broyer quelques-unes des nombreuses personnes qui accompagnaient le corps. Il y eut alors un mouvement d'effroi parmi toute l’assistance, mais le sieur Ivory, bedeau de la Cathédrale, s'élançant courageusement à la tête des chevaux, arrêta la voiture, menaçant de dresser sur-le-champ procès-verbal de cet acte inqualifiable.

Grâce à l'énergie de cette intervention, le moment du tumulte fut court, et le convoi put enfin tranquillement entrer dans l'église.

Il est donc des hommes qui ne savent pas respecter un cercueil ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1853   -  La Malle-poste.   -   Un fâcheux accident a failli arriver hier rue Saint-Jean. La malle-poste allant à Paris descendait le pont avec sa vélocité connue, lorsque le postillon s'aperçut que la voie n'était pas libre à quelques mètres en avant. D'un côté, la voiture qui stationne habituellement devant le bureau de M. Achard, de l'autre, une maringote, lourdement chargée de sable et de briques, qui s'était imprudemment arrêtée, en travers de la voie, ne lui permettaient pas de passer.

Dans la violence du mouvement qu'il fit pour ramener à lui ses guide, les deux chevaux du timon s'abattirent et furent traînés quelques pas. Heureusement le conducteur avait serré fortement la mécanique, la malle s'arrêta, et les chevaux relevés sans blessures purent bientôt reprendre leur course. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  La première communion.   -   Dimanche matin, la cérémonie de la première communion a été célébrée dans les quatre paroisses de notre ville. Le soir, après vêpres, les diverses processions ont parcouru nos rues par un temps magnifique, et au milieu du concours de toute la population, pour laquelle cette touchante solennité a été un vrai jour de fête, comme elle avait été pour les familles et pour les jeunes communiants un sujet de douces et pieuses émotions.

Le lendemain matin, Mgr l'Évêque a administré, dans l’église Cathédrale, le sacrement de la confirmation à tous les enfants qui avaient communié la veille, plusieurs paroisses voisines s'étaient jointes à celles de la ville. Après la cérémonie, Mgr a été reconduit processionnellement à son palais épiscopal. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Les prières.   -    Mgr l'évêque de Bayeux. vient d'adresser au clergé et aux fidèles de son diocèse une lettre circulaire prescrivant des prières pendant neuf jours pour obtenir un temps favorable aux biens de la terre. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Nouvelles des campagnes.   -    Depuis quatre jours, le temps s'est considérablement amélioré, et la saison d'été se fait enfin sentir. La plus grande activité règne dans nos campagnes environnantes, et la récolte des foins se fait partout dans de meilleures conditions qu'on n'eût pu l'espérer la semaine dernière.

Sous l'action d'une température plus favorable, les blés versés se relèvent, et présentent un aspect plus consolant. Il faut espérer que, si ce beau temps continue, on n'aura plus de crainte sérieuse à concevoir sur les résultats de la prochaine récolte. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Nouvelles du temps.   -    Le printemps a fini et la saison d'été a commencé le 21 juin, à 1 heure 33 minutes du soir. Le soleil, à la même heure, a quitté les Gémeaux pour entrer dans le signe du Cancer.

Pendant le printemps qui vient de finir, les vents d'ouest ont dominé, ils ont régné 77 jours sur 90. C'est à leur persistance qu'il faut attribuer les pluies continuelles que nous avons eues. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Vacances scolaires.   -    Par décision de M. le ministre de l'instruction publique, les vacances commenceront dans les collèges et institutions à partir du 10 août prochain. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Un accident.   -   La semaine dernière, un campagnard des environs de Bayeux, dans un état d'ivresse satisfaisant, sortait brusquement, aidé ou non, d'une maison de la rue Saint-Jean, et venait s'abattre sur la voie, juste au moment où passait la voiture qui fait le transport des beurres. Il était onze heures du soir environ.

Avant que le malheureux eût fait un mouvement pour se relever, l'une des roues du lourd véhicule lui broyait l'épaule et en faisait, pour ainsi dire, une bouillie. Il n'a pas succombé à cette terrible blessure, mais son état est pitoyable. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

       

Juillet 1853   -  La viande gâtée.   -    Le 29 juin, un nommé Surville, boucher au Tronquay, se présentait à  l'octroi, sur la route de Port, demandant un passe-debout pour une quantité viande qu'il avait dans sa voiture. L'employé, en vérifiant cette viande, s'aperçut qu'elle était gâtée. Mais Surville, pour se soustraire à cette vérification et à ses suites, donna plusieurs coups de fouet à son cheval, qui partit au grand trot.

L'employé, en s'élançant à la tête de l’animal pour l'arrêter, fut frappé par l'un des bras de la voilure, et renversé sous l'une des roues, qui lui passa sur la poitrine, ne lui faisant par le plus grand des hasards, qu'une légère contusion.

Surville a été arrêté immédiatement, et sa viande, reconnue insalubre, a été enfouie.

  Samedi dernier, un autre boucher a tenté également d'introduire en ville de la viande gâtée, que la police a saisie et fait enfouir. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Les récoltes.   -   La récolte des foins s'achève en ce moment, dans toute notre contrée, avec l'activité et la sollicitude que motivent, depuis trois à quatre jours, les variations fréquentes de la température.

Malgré quelques retards apportés par les derniers orages, d'ailleurs partiels, on s'accorde à dire que cette récolte aura été bonne, et que le produit en est presque de moitié en sus de celui de l'année dernière. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  un accident.   -   Dimanche dernier, sur les 7 h. du soir, un cheval, attelé à un char-à-bancs où se trouvaient trois personnes, descendait la rue St-Jean avec une effrayante rapidité. Il était facile de voir qu'il avait pris le mors aux dents. Dans son galop furieux, il donna tête baissée vers l'un des parapets du pont, et s'y fût peut-être brisé avec la voiture, s'il n'eût rencontré, près du talus, la petite voiture à bras d'un marchand de bimbeloterie ambulant.

Ce frêle obstacle, quoique culbuté, amortit, néanmoins le choc de la roue contre la marche du trottoir, et permit aux personnes qui étaient accourues, d'arrêter l'animal.

Ce cheval, a ce qu'il parait, est extrêmement doux, mais les brancards du char-à-bancs, trop courts pour sa taille, lui écorchaient au vif les jarrets, et il n'est pas étonnant que cette pauvre bête ait cherché à se soustraire à cette douleur par la fuite. Avis aux imprudents ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Prescriptions municipales.   -   Dans cette saison de sécheresse et de grandes chaleurs, il arrive fréquemment que des chevaux glissent et tombent sur le pavé. Nous engageons les habitants à se conformer très scrupuleusement aux prescriptions municipales sur l'arrosage, c'est le moyen de prévenir beaucoup de ces sortes d'accidents. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Arrivée d’un détachement.   -   Un détachement du 2e d'infanterie de marine, sous les ordres d'un capitaine et composé de 288 hommes, passera le 13 juillet à Isigny, et le 14 à Bayeux, où il logera jusqu'aux lendemain 15.

Ce détachement vient de Cherbourg et se rend à Toulon. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Nouvelles locales.   -   Deux élèves du collège de Bayeux, maîtres d'études dans l'établissement, MM. Guillouf et Condé, se sont présentés hier devant la faculté des sciences de Caen pour subir les épreuves du baccalauréat, ils ont été reçus. C'est un nouveau succès à ajouter à celui dont nous avons parlé dans notre dernier numéro. L'enseignement des sciences et des lettres répond donc, on le voit dans notre collège, aux exigences des nouveaux programmes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Nouvelles locales.   -   Ont commence les travaux de restauration du pilier gauche de la Cathédrale. Un large pan des stalles du chœur à du être déplacé, les échafaudages s'élèvent, et ce travail va être, nous assure-t-on, poussé avec activité. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Nouvelles locales.   -   Les nouvelles que nous recevons de tous les points de notre département et des contrées voisines, sur la situation des récoltes, sont de plus en plus rassurantes.

Nous pouvons aujourd'hui constater, sans crainte d'être démenti par l'événement, que les vives alarmes qu'on avait conçues, il y a quelques mois se sont heureusement évanouies. Les dernières semaines de chaleur et de temps sec dont nous avons joui, ont presque totalement réparé le mal causé par la longue intempérie des mois précédents.

Les blés versés dans beaucoup d'endroits se sont relevés presque partout, et, dès à présent, on peut prévoir que nous aurons, au moins dans notre pays, les trois quarts d'une très bonne récolte. Cette certitude doit suffire pour dissiper toutes les craintes sur l'alimentation de la population. Aussi les céréales tendent-elles à une baisse marquée sur tous les marchés. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Nouvelles locales.   -   La pluie, qui n'avait guères cessé de tomber pendant toute la journée de dimanche, n'a pas continué hier, un temps magnifique a favorisé la double solennité du 15 août.

A dix heures du matin, les autorités de la ville, escortées par la compagnie de pompiers, et précédées de la musique municipale, se sont rendues à la Cathédrale pour assister au service divin. Mgr l'Évêque officiait pontificalement. Après la messe, le Te Deum et le Domine salvum fac Imperatorem ont été chantés solennellement. Nous avons remarqué dans le cortège officiel plusieurs fonctionnaires civils revêtus de leur nouveau costume réglementaire. L'église était pleine.

Dans la soirée, la musique municipale a joué des symphonies sur la place du Château , au milieu d'une foule immense, qui n'a fait que s'accroître jusqu'à l'heure du feu d'artifice, qui a été tiré à 9 heures par un temps superbe. La foule s'est portée ensuite vers les illuminations, celles de l'hôtel de ville et de la sous-préfecture étaient trouvées de très bon goût.   (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Nouvelles locales.   -   Les nouvelles que nous recevons de tous les points de notre département et des contrées voisines, sur la situation des récoltes, sont de plus en plus rassurantes.

Nous pouvons aujourd'hui constater, sans crainte d'être démenti par l'événement, que les vives alarmes qu'on avait conçues, il y a quelques mois se sont heureusement évanouies. Les dernières semaines de chaleur et de temps sec dont nous avons joui, ont presque totalement réparé le mal causé par la longue intempérie des mois précédents.

Les blés versés dans beaucoup d'endroits se sont relevés presque partout, et, dès à présent, on peut prévoir que nous aurons, au moins dans notre pays, les trois quarts d'une très bonne récolte. Cette certitude doit suffire pour dissiper toutes les craintes sur l'alimentation de la population. Aussi les céréales tendent-elles à une baisse marquée sur tous les marchés. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -    La fête de l’Empereur.   -   A l'occasion de la fête de l'Empereur, il y a eu dans la plupart de nos communes, comme dans les autres localités, de charitables distributions de secours, autant que les ressources communales ont permis d'en étendre l'importance et le bienfait. A cette occasion aussi, la munificence de Sa Majesté est venue trouver dans leur humble retraite un grand nombre de vieux militaires de la République et de l'Empire.

Le département du Calvados a eu sa belle part dans ce tableau d'honneur. Voici, parmi les anciens militaires auxquels il a été accordé des secours viagers, les noms de ceux qui appartiennent à notre arrondissement : MM. James Pierre, de Balleroy, 80 fr.      Castel Laurent, du Tronquay, 100 fr.     Castel Pierre, de la Bazoque, 100 fr.     Colibert Pierre, de Bayeux, 100 fr.      Dutout Antoine, de La Folie, 120 fr.      Julien Joseph, de St-Honorine-des-Pertes, 100 fr.      Le Brun Jean-Baptiste, de Ste-Marguerite-d'Elle, 100 fr.      Le Moine Pierre-François, de Bayeux, 100 fr.      Levavasseur Gilles, de Bayeux, 100 fr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1853   -   Nouvelles diverses.   -   L'autorité judiciaire a fait écrouer à la maison d'arrêt de Bayeux, une jeune fille, de quatorze ans et demi, prévenue d'avoir détruit un enfant dont elle était récemment accouchée. On ne peut que déplorer une telle aberration dans un âge si tendre. (source Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1853   -   Une tornade.   -   Hier soir, vers neuf heures, un orage épouvantable, qui avait tous les caractères d'une trombe, mêlée d'eau, de grêle, de tonnerre et d'éclairs, a éclaté sur Bayeux.

Ce n'était plus de la pluie, on eût dit d'un fleuve immense se précipitant en cataracte.

Cette tempête a duré à peine une demi-heure, ravageant les jardins et changeant nos rues en torrents. Les parties basses de la ville, et notamment les rues Teinture et de l'Hôpital, ont eu, comme toujours, leurs maisons envahies. Dans quelques-unes, l'eau a atteint, en quelques minutes, une hauteur de 50 centimètres. Nous n'avons pas appris ce matin qu'il y ait eu d'accidents graves à déplorer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1853   -   Une évasion.   -   Une nouvelle évasion a eu lieu dimanche matin à la prison de Bayeux. A six heures, au moment de la corvée dans la cour, le nommé Auguste-Aimé Sicard, âgé de 22 ans, de Balleroy, détenu sous l'inculpation de plusieurs vols qualifiés, est parvenu à escalader l'un des murs intérieurs de la prison et à gagner la rue, en se glissant sur le faite du mur extérieur. Nous ignorons comment il a réussi à tromper la surveillance du gardien.

Hier, dans la matinée, Sicard a été arrêté à Balleroy, par la gendarmerie, qui l'a réintégré à la maison d'arrêt. Il avait déjà mis à profit le peu d'heures qu'il avait passé en liberté, en commettant deux vols, dont l'un avec escalade et effraction. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1853   -   Feux d’artifices.   -   Lundi soir, la foule s'était portée sur la place du Château, comme en un jour de réjouissances publiques. Il s'agissait d'assister à un feu d'artifice qui, quoique, il n'eût rien d'officiel, — peut-être même parce que — n'en a pas moins été merveilleusement réussi.

Nous devons dire, sans vouloir, obscurcir la pyrotechnie parisienne, que l'avantage de la comparaison a été tout à l'honneur de l'artificier nomade. De récents et sombres souvenirs ont rendu les spectateurs unanimes à cet égard, seulement, nous craignons que ce brillant feu d'artifice, de passage, n'ait rapporté à son auteur qu'une somme de beaucoup inférieure, à celle que le célèbre Ruggieri a coutume de nous faire payer les siens !.... Et pourtant…..

Un second feu d'artifice, dont l'annonce nous promettait nouvelles et resplendissantes merveilles, devait être tiré hier soir. Le mauvais temps en a fait ajourner l'exhibition à dimanche prochain.

Le feu d'artifice qui sera tiré ce soir-là, sera un des plus beaux que nous avions vu dans notre ville, tant par l'importance des pièces que par leur nouveauté et leur variété.

Pour s'assurer une légitime rémunération de son travail, le sieur Périer va présenter à domicile une liste de souscription, laissant à chacun la liberté de donner ce qu'il veut. Nous désirons que la générosité des habitants de notre ville lui fournisse les moyens de tirer dimanche son feu d'artifice qui, si le temps ne le permettait pas, serait remis au jour suivant. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1853   -   Nouvelles locales.   -   Sur la demande de M. l'architecte chargé de diriger les travaux de consolidation d'un des piliers du chœur de la cathédrale, la sonnerie va être interrompue momentanément, non qu'il y ait aucun danger pour la sécurité publique, mais afin d'éviter, par prudence, tout ébranlement qui pourrait réagir sur ce pilier avant que les étaiements soient posés. On tintera, au lieu de sonner. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1853   -   Nouvelles locales.   -   M. Eugène-Valéry Gauquelin-Despallières, capitaine commandant au 8e de lanciers, chevalier de la Légion-d'Honneur, et frère de M. le maire de Bayeux, est décédé mardi, en notre ville, à age de 57 ans.

Ses obsèques ont eu lieu hier matin en l'église Notre-Dame. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1853   -   Un orage.   -   Un assez fort orage est venu, dans la journée de mercredi, par un temps superbe, fondre tout à coup sur notre ville, et ses environs. Une pluie diluvienne est tombée durant plus d'une heure.

L'orage s'est fait sentir avec assez de force encore, vers deux heures du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi. Hier, et cette nuit surtout, le tonnerre, accompagné de torrents de pluie, n'a cessé de gronder pendant plusieurs heures. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1853   -   Nouvelles locales.   -   Il arrive tous les jours que des chasseurs passent sur des propriétés rurales, gardées ou non gardées, sans en avoir obtenu préalablement l'autorisation. Nous croyons devoir leur rappeler que ce fait est qualifié délit et puni comme tel, et qu'en ce moment un grand nombre de propriétaires de nos environs exercent ou font exercer une surveillance très rigoureuse pour empêcher ces violations de territoire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1853   -   Un accident.   -   Un fâcheux accident est arrivé vendredi soir à un chasseur de notre ville. Après avoir fait dans la journée une partie de chasse avec l'un de ses amis, un de nos honorables concitoyens se disposait à revenir à Bayeux par l'omnibus de Port-en-Bessin.

Voulant faire monter ses chiens dans la voiture, il avait placé debout contre le marchepied son fusil, qu'il n'avait pas eu soin, selon une habitude, trop fréquente chez la plupart des chasseurs, de décharger après la chasse. L'un des chiens vint à sauter brusquement de l'intérieur de l'omnibus et renversa à terre le fusil, dont un des coups partit si malheureusement qu'il fracassa toute la partie antérieure du pied gauche de notre concitoyen.

Après les premiers soins donnés à cette affreuse blessure, il fut rapporté, en proie à d'atroces douleurs, à son domicile à Bayeux. 

Samedi, à la suite d'une consultation de médecins, il a fallu désarticuler et amputer toute cette partie antérieure du pied, qui était littéralement broyée. Les os de la jambe et le talon sont restés intacts, le coup de feu ayant pris le pied en travers. L'état du malade est aujourd'hui satisfaisant.

Cet accident a causé dans notre ville une douloureuse et sympathique émotion. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1853   -   Nouvelles locales.   -   On lit dans le rapport de M. Bertrand, doyen de la Faculté des lettres :

Pour le baccalauréat, il y a eu, dans la dernière année scolaire, 264 examens, en y comprenant la session tenue à Rouen, où se sont présentés 38 candidats.

Dans ces 264 examens, 25' candidats ont figuré plusieurs fois, de sortes qu'il n'y a eu en réalité que 239 candidats, sur lesquels 115 ont été admis et 149 ajournés.

Un seul a obtenu la mention très-bien,  M. Guernier, élève du collège de Bayeux, et la mention bien a été accordée à MM. Huet, de Falaise, élève du collège de la même ville, et Cosne, de Vendes (Calvados), élève du lycée de Caen. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

50   -  BAYEUX (Calvados)  -  Place du Marché  -  Tentes de la boucherie

 

Commentaires et informations : Facebook - @