1er Juillet 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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BAYEUX

Canton de Bayeux

Les habitants de la commune sont des Bajocasses ou Bayeusains, Bayeusaines

Février 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Courtoise.  -  Audience du 6 février.

— La fille Frayssinet (Anne), âgée de 31 ans, domestique, née à Bergerac, demeurant à Bayeux, a commis plusieurs vols au préjudice de M. et Mme de Beauvais, et de M. de Lahaye, demeurant dans cette dernière ville. La fille Frayssinet a fait des aveux, dont le jury a tenu compte en déclarant l'existence de circonstances atténuantes, par suite desquelles elle a été condamnée à 4 ans de prison.

Dans ces dernières affaires, M. Courtoise ne pouvant connaître du jugement les fonctions de président ont été remplies par M. le conseiller Loisel, l'un de MM. les assesseurs. (source Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1854   -   Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 4 janvier 1854. Ont été condamnés :

Henry, Marie, veuve de François Alexandre Delangle, âgée de 41 ans, dentellière, née à Balleroy, demeurant à Bayeux ; Delangle, Héloïse-Françoise, âgée de 21 ans, dentellière, née et demeurant à Bayeux ; Houel, Clarisse-Marie, femme de Adolphe Jouet, âgée de 26 ans, couturière, née et demeurant à Bayeux, et Houel Rose-Virginie , âgée de 46 ans, dentellière, née et demeurant à Bayeux, la première à un mois d'emprisonnement, et les autres à 15 jours de la même peine, pour avoir, à la complicité les unes des autres, dans le cours des mois de novembre et de décembre 1853, commis différents vols de bois, au préjudice des entrepreneurs des travaux de la cathédrale de cette ville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   Nouvelles locales.   -   Samedi, fort tard dans la soirée, la route de Caen a été le théâtre d'une rixe sanglante, engagée entre trois individus, de l'espèce de Bohémiens qui viennent de temps à autre fixer en notre ville leur domicile nomade.

Ces hommes, qui, nous a-t-on dit, sont Allemands, excités par l'ivresse, se sont frappés entre eux d'une manière atroce. Un des leurs, que la police a fait transporter à l'Hôtel-Dieu, tandis qu'elle s'assurait de la personne des deux autres, a reçu plusieurs blessures assez graves faites à l'aide d'un marteau et d'un instrument tranchant, dont ils se servent dans leur profession de vannier.

Ce serait, à ce qu'il paraît, pour la deuxième fois qu'ils se livrent à ce genre un peu trop brutal de gymnastique. Il est à supposer que la leçon qu'ils recevront, leur en fera perdre l'habitude. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   Tour centrale de la cathédrale de Bayeux.   -   La menace de démolition dirigée contre le beau clocher de notre Cathédrale, dont nous avons dernièrement entretenu nos lecteurs, a produit une douloureuse impression, non seulement dans notre ville, mais encore dans les autres localités où cette nouvelle est parvenue.

A Caen, le conseil d'administration de la Société française a adressé à M. le ministre des cultes une vive réclamation au sujet de la destruction d'un des plus beaux monuments de France.

Jeudi 12, les membres de cette société résidants dans notre ville et dans ses environs se sont réunis à la Bibliothèque, sous la présidence de notre honorable compatriote M. de Caumont, pour aviser aux moyens de détourner le malheur qui menace notre ville.

Sur les conclusions d'un rapport détaillé, présenté par M. Georges Villers, l'assemblée a décidé

1° qu'une réclamation instante allait être adressée à S. E. M. le ministre des cultes, afin de le prier de ne pas prononcer sur l'exécution de la tour centrale de la cathédrale de Bayeux, avant d'avoir fait examiner le monument par une commission d'enquête chargée de rechercher les moyens de parvenir à la consolider.

2° que la Société française pour la conservation des monuments fera, de son côté, appel aux lumières d'architectes expérimentés, afin de pouvoir ainsi contribuer à fournir au Gouvernement des renseignements propres à éclairer sa religion sur la mesure qu'il aura à prendre.

Il y a lieu d'espérer que, devant la légitimité des réclamations qui lui sont adressées, le Gouvernement ne statuera pas sur l'existence de notre beau clocher, avant de s'être préalablement entouré de tous les renseignements qui peuvent ressortir d'une enquête confiée à des hommes de l'art expérimentés et désintéressés ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   La tour de la cathédrale.   -  La commission envoyée par le ministre dans le but d'étudier l'état des piliers de la tour centrale de la Cathédrale, est arrivée dimanche après midi dans notre ville, et a commencé immédiatement ses investigations.

Hier, cette commission s'est réunie, suivant le désire de S. Ex. M. le ministre des cultes, au palais épiscopal, où elle a été mise en rapport par Mgr l'Evêque avec M. le Sous-Préfet, les membres de l'administration municipale, du chapitre, de la fabrique et plusieurs autres personnes désignées à cause de leurs connaissances spéciales. Tous ont vivement réclamé en faveur de la conservation du monument.

Cette question de la démolition ou de la conservation de notre beau clocher préoccupe vivement les esprits, non seulement à Bayeux, mais encore dans tout l'arrondissement. Ajoutons que tout espoir n'est pas perdu encore. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   Des vols.   -  Samedi dernier, au moment d'ouvrir la vente du blé à la halle de Bayeux, un vol de 225 à 250 francs a été commis au préjudice et dans la poche du paletot de M. Dubreuil, maire de Tilly-sur-Seulles.

Au premier avertissement, les grilles de la halle ont été fermées, mais, si le vol a été commis sur ce lieu, ce qui laisse des doutes, le voleur était déguerpi : car la visite la plus minutieuse n'a produit aucun résultat.

— Le même jour, à la tombée de la nuit, sur le marché Saint-Patrice, le vol d'un chaudron a été commis au préjudice d'un boucher par des inconnus, qui, aussitôt après, l'auraient échangé contre une brouette avec une femme de la campagne, qui l'aurait elle-même revendu en ville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   Un accident.   -  Dimanche 22, dans la cour du Croissant, rue Saint-Jean, un nommé Cingal était monté sur une maison pour en ramoner la cheminée. Une corde, qui le soutenait, ayant été mal assujettie, céda, tout-à-coup, et le malheureux fut précipité sur le pavé, d'une hauteur de 12 à 15 mètres. Il eût dû être broyé, il n'a pas même été blessé, cet accident sera pour lui, nous le croyons, une suffisante leçon de prudence. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   Encore un vol.   -  Un autre voleur aussi effronté, mais plus adroit ou plus heureux, est parvenu, le même jour, à s'emparer d'une motte de beurre déposée pour quelques instants derrière la porte du Poids-Public. Une bonne femme, soupçonnée d'abord d'être l'auteur de ce délit, fut arrêtée et conduite devant le commissaire, mais son innocence ayant été facilement reconnue, elle fut relâchée aussitôt.

Quant au voleur, on le cherche encore. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   Nouvelles locales.   -   Depuis quelques jours, après une grande variabilité, la température s'est adoucie, et le dégel avance assez rapidement. Cependant nos rues, tant était grande l'abondance des neiges, sont encore encombrées de manière à en rendre le parcours très difficile, sinon dangereux.

Les habitants profitent de cette intermittence, surtout dans la route impériale, pour faire écouler dans les ruisseaux les monceaux de neige accumulés devant leurs maisons. Plaise à Dieu que ce travail ne soit pas interrompu par de nouvelles gelées. La circulation deviendrait alors impossible. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   Tour centrale de la cathédrale de Bayeux.   -   La menace de démolition dirigée contre le beau clocher de notre Cathédrale, dont nous avons dernièrement entretenu nos lecteurs, a produit une douloureuse impression, non seulement dans notre ville, mais encore dans les autres localités où cette nouvelle est parvenue.

A Caen, le conseil d'administration de la Société française a adressé à M. le ministre des cultes une vive réclamation au sujet de la destruction d'un des plus beaux monuments de France.

Jeudi 12, les membres de cette société résidants dans notre ville et dans ses environs se sont réunis à la Bibliothèque, sous la présidence de notre honorable compatriote M. de Caumont, pour aviser aux moyens de détourner le malheur qui menace notre ville.

Sur les conclusions d'un rapport détaillé, présenté par M. Georges Villers, l'assemblée a décidé

1° qu'une réclamation instante allait être adressée à S. E. M. le ministre des cultes, afin de le prier de ne pas prononcer sur l'exécution de la tour centrale de la cathédrale de Bayeux, avant d'avoir fait examiner le monument par une commission d'enquête chargée de rechercher les moyens de parvenir à la consolider.

2° que la Société française pour la conservation des monuments fera, de son côté, appel aux lumières d'architectes expérimentés, afin de pouvoir ainsi contribuer à fournir au Gouvernement des renseignements propres à éclairer sa religion sur la mesure qu'il aura à prendre.

Il y a lieu d'espérer que, devant la légitimité des réclamations qui lui sont adressées, le Gouvernement ne statuera pas sur l'existence de notre beau clocher, avant de s'être préalablement entouré de tous les renseignements qui peuvent ressortir d'une enquête confiée à des hommes de l'art expérimentés et désintéressés ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1854   -   Un mot sur la démolition de notre tour.   -   Nous nous sommes promis de tenir nos lecteurs au courant de tout ce qui est relatif aux travaux de la Cathédrale, et si nous n'en parlons pas plus souvent, plus longuement, c'est que nous tenons par-dessus tout à ne rien dire qui puisse être démenti ou infirmé en quoi que ce soit, et que nous voulons autant que possible faire taire nos propres sentiments pour laisser parler les faits. Voici où en est aujourd'hui la question :

Sur l'invitation de M. Regnauld, l'un des inspecteurs, Mgr l'Evêque a nommé une commission, composée d'hommes compétents, dont le mérite et la capacité sont incontestables, et l'a chargée de faire un rapport sur l'état des choses. D'après ce rapport, qui a été établi avec la plus grande circonspection, il est prouvé, mathématiquement prouvé, que la démolition de la tour, depuis la lanterne jusqu' à la partie carrée, n'ôterait qu'un sixième du poids qu'ont à supporter les piliers. Cette partie carrée et les voûtes donnent, à elles seules, les cinq autres sixièmes. Ainsi, abattez la tour, et vous n'aurez à peu près rien fait pour la consolidation des piliers. Il vous faudra encore, comme aujourd'hui, étayer les deux derniers, et les reconstruire en entier tous les quatre. Vous n'aurez pas épargné un sac de mille francs au gouvernement, au contraire, vous lui aurez imposé, en outre, les frais énormes de la démolition, et vous aurez anéanti l'un des plus beaux monuments de la France.

Le remarquable rapport dont nous parlons, a été envoyé au ministère. Nous aimons à espérer qu'il y sera favorablement accueilli.

Hier encore, deux architectes éminents, l'un du Calvados, l'autre de l'Orne, envoyés par la Société française pour la conservation des monuments, ont examiné avec la plus minutieuse attention l'état des travaux. Ils n'ont pas hésité à déclarer que la consolidation de la tour est possible et praticable. Seulement il faut se hâter, car, ainsi qu'il était facile de le prévoir, la force donnée au pilier malade réagit maintenant sur les autres, et tend à les écraser. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1854   -   Toujours la tour.   -   Mardi dernier, MM. les membres du Chapitre se sont réunis pour s'occuper encore de la grave question de la Tour centrale de notre Cathédrale : le résultat de cette délibération a été l'adoption d'une supplique à M. le Ministre des cultes dans laquelle on prie instamment S. E. de vouloir bien prendre en sérieuse considération les vœux unanimes du clergé et des fidèles du diocèse en faveur de la conservation de la tour.

Cette supplique est partie pour Paris.

Dans sa séance d'avant-hier, le conseil municipal a du prendre une délibération motivée dans le même sens. Le Siècle contient à ce sujet, dans son numéro d'hier, un remarquable article de M. La Bédollière. Le défaut d'espace nous force d'en remettre la reproduction à notre numéro de mardi prochain. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Courtoise. Audience du 18.

Virginie-Marie Masselin, âgée de 22 ans environ, née à Bayeux demeurant à Paris, est accusée d'avoir à Bayeux, depuis le mois de septembre 1852 jusque vers le commencement du mois de juin suivant, à des époques qui ne peuvent être précisées, soustrait frauduleusement des objets mobiliers au préjudice des époux Letortu, marchands de nouveautés, pendant qu'elle était à leur service.

Suivant l'information écrite et l'acte d'accusation, la fille Masselin aurait dérobé aux époux Letortu un nombre considérable de dentelles, d'objets de toilette de coupons d'étoffe et, après avoir commis ce crime, elle serait allée demeurer à Paris, ou la dame Letortu aurait retrouvé en la possession de cette fille le produit des vols qu'elle et son mari lui avaient imputés.

L'affaire a changé de face au débat oral et sur la plaidoirie fort adroite et fort spirituelle de Me  Scheppers, la fille Masselin a été déclarée non coupable et rendue à la liberté. (source Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1854   -   A propos de l’arrêté.   -   L'arrêté pris par M. le maire de Bayeux pour la vente forcée du pain dit de 2e qualité, a déjà produit les meilleurs effets. Aussi, sommes-nous heureux de constater que la majeure partie des boulangers s'est empressée de fournir non seulement le pain qu'on lui demandait, mais encore de lu perfectionner de telle sorte que les personnes les plus aptes ne pourraient, au premier aperçu, établir une différence réelle entre la première et la seconde qualité.

De tels actes font trop d'honneur à l'autorité qui les a provoqués, et aux boulangers qui savent les accepter ainsi, pour que nous les passions sous silence. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   Un attentat.   -   Lundi dernier, vers trois heures de l'après-midi, dans la partie isolée du territoire de Saint-Sulpice, un infâme attentat accompagné de violences et de blessures graves, a été commis sur la personne d'une fille, âgée d'une quarantaine d'années, habitante de cette commune. Il parait que les auteurs de cet horrible guet-apens étaient trois. On raconte des détails d'une nature tellement hideuse, que nous devons nous abstenir de les mentionner. L'état de cette honnête et malheureuse fille est tel, qu'on craint pour ses jours.

Deux personnages assez mal famés dans notre ville, les nommés Machu et Miette ont été mis en état d'arrestation, comme véhémentement soupçonnés d'être auteurs ou complices dé ce crime. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   Le carnaval.   -   Un soleil magnifique et une température de printemps ont favorisé dans notre ville les trois jours du carnaval. Pendant les soirées de dimanche et de mardi, la foule des promeneurs a parcouru la grande rue, sans rencontrer, dimanche surtout, beaucoup de mascarades. Mardi soir, plusieurs compagnies, à cheval et en voiture, se sont complaisamment exhibées, à la lueur de leurs torches, et au grand contentement des gamins, des enfants..... et de leurs bonnes. On rencontrait aussi, ça et la , quelques masques isolés, promenant, sans beaucoup d'entrain, leur mutisme ennuyé.

Constatons d'ailleurs que, s'il n'y a pas eu de la part des masques, grande gaieté, la police n'a pas eu non plus de troubles à réprimer, au milieu de cette affluence inaccoutumée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   Un accident.   -   Jeudi dernier, plusieurs enfants jouaient sur le trottoir de la rue de la Poterie, lorsque d'un d’eux s'élança du groupe pour traverser la rue, juste au moment où un tilbury passait. Ce pauvre petit fut culbuté, et l'une des roues de la voiture lui passa sur une jambe, sans pourtant la fracturer. Le propriétaire du tilbury, désolé d'un accident qu'il n'avait pu ni prévoir, ni détourner, se jeta à terre, et fut bien heureux lorsqu'il reçut de M. le docteur Demagny l'assurance que l'enfant n'avait point de blessure grave. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   La foire de Carême.   -   La foire dite du Premier Lundi de Carême a été favorisée par le temps, aussi notre ville a-t-elle été encombrée, hier, d'une foule énorme. Les chevaux se sont vendus avec la plus extrême facilité, en hausse de moitié sur les prix de l'an dernier.

Les bœufs et les vaches gras et le maigrage ont également trouvé acquéreurs à des conditions fort élevées.

Les miels étaient recherchés et payés assez cher. Les marchands pépiniéristes, fleuristes, et maraîchers, dont les produits occupaient une grande partie de la place Saint-Sauveur, ont dû réaliser aussi, pour leur part, d'assez jolis bénéfices. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   Tribunal de Police Correctionnelle.   -   Audience des 7 et 8 mars 1854.  Ont été condamnés :

Levieux (Bonne-Justine), veuve de Jean-Baptiste Desfaudais, âgée de 38 ans, couturière, née à Neuilly, demeurant à Bayeux, à trois années d'emprisonnement, pour abus de confiance, escroqueries et vols.

— Guilbert (Pierre-Alphonse), âgé de 48 ans, couvreur en ardoises, né et demeurant à Bayeux, à quatre mois d'emprisonnement, pour vol d'une blouse et pour mendicité habituelle. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1854   -   Une aide.   -   Mardi matin, il y a en un retard de plus d'une heure dans l'arrivée à Bayeux de la malle de Paris à Cherbourg, par suite d'un de ses essieux brisés à quelque distance de St-Pierre-de-Louviers.

Il a fallu retourner à cette station pour se procurer une autre voiture. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1854   -   Un accident.   -   Mercredi matin, vers neuf heures, un déplorable accident est arrivé au nommé Jalley, facteur au bureau des messageries générales, dans notre ville. Ce jeune homme suivait la diligence de cette administration, se rendant à Cherbourg, lorsque, arrivé devant le bureau de la poste aux lettres, rue St-Malo, il voulut monter auprès du conducteur et s'élança en courant sur le marchepied qui se brisa sous son poids. Jeté violemment sous les roues de la lourde voiture qui n'avait cessé de rouler, le malheureux jeune homme a eu la cuisse gauche broyée.

Relevé dans un état pitoyable, il a été immédiatement transporté à son domicile, sa situation présente une certaine gravité. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1854   -   Nouvelles locales.   -     M. le ministre de I’instruction publique et des cultes vient de prendre un arrêté destiné à réglementer le régime disciplinaire des lycées. Ce règlement porte à la fois sur les punitions et sur les récompenses.

Parmi les punitions autorisées, et qui sont au nombre de huit, quatre peuvent être infligées par le censeur, les professeurs, les surveillants et les répétiteurs. Ce sont : la mauvaise note, la retenue pendant une partie de la récréation et de la promenade, et l'exclusion momentanée de la classe ou de la salle d'études.

Les trois punitions que le proviseur seul peut prononcer, sont : la privation de la sortie, la mise à l'ordre du jour et l'exclusion du lycée.

Les récompenses sont au nombre de trois : la bonne note, la mise a l'ordre du jour de la classe ou de l'étude, et la mise à l'ordre du jour du parloir. Les deux premières pourront être décernées par le censeur, les professeurs, les surveillants et les répétiteurs, la dernière ne peut l'être que par le proviseur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1854   -   Nouvelles locales.   -     Dans sa dernière séance, la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de Bayeux, désirant s'associer aux réclamations universelles qui se sont élevées en faveur de la conservation de la tour centrale de notre cathédrale, a rédigé une pétition pour solliciter de S. M. l'empereur Napoléon III, la conservation de ce beau monument.

Cette pétition est déposée dans l'ancien corps de garde, à l'Hôtel-de-Ville, où tout le monde est invité de la signer, de 9 heures du matin à 4 heures d'après-midi. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   Instruction primaire.   -  Par arrêté du 15 mai, sur la proposition de M. le Recteur de l'Académie du Calvados et de l'avis du Conseil académique, M. le Ministre a accordé : Une médaille de bronze à M. Dufaut (Jean-François), en religion frère Altigien, instituteur public, à Bayeux ;

Et une mention honorable à M. Olivier (Anatole-Eugène), instituteur public à Arromanches. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   Arrêtés de M. le Recteur.   -   Conformément à l'avis du Conseil académique, M. le Préfet vient d'accorder une récompense pécuniaire aux 40 institutrices les plus méritantes du département. 16 instituteurs d'élite qui reçu chacun deux ouvrages reliés : (Dictionnaire historique de Bouillet. — Lettres sur la profession d'instituteur, de M. Théry, recteur de l'Académie.) Ces volumes portent un écusson, avec cette légende : Donné par le Préfet, sur l'avis du Conseil académique. Voici la liste des instituteurs et institutrices qui ont été l'objet de ces distinctions, dans notre arrondissement : Instituteurs. — MM. Marie Cardine, à Port-en-Bessin ; Quesnée, à Cacnchy. Institutrices. — Mmes Martin, à Littry ; De Villers, à Bayeux. Mlles Haulard, à Anctoville ; Guilbert, à Juaye ; Enguerrand, à Sept-Vents.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   Un retard.   -   Hier matin, la malle est arrivée à Bayeux avec un léger retard, et attelée seulement de trois chevaux. A la descente de Vieux-Pont, le quatrième s'était abattu et avait été tué raide. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Juillet 1854   -   Les prières.   -   La continuité de la pluie pouvant compromettre la moisson, Mgr l'Evêque de Bayeux vient d'ordonner des prières dans tout, le diocèse, pour implorer la clémence divine et obtenir un temps favorable aux fruits de la terre. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1854   -   Le temps.   -  Nous jouissons enfin, grâce à Dieu, d'une température favorable, qui parait devoir se prolonger. Jusqu'ici, du reste, les pluies ont pu contrarier la récolte des sainfoins, mais les blés n'en ont aucunement souffert. On n'en voit pas de versés, et, au dire de nos cultivateurs, jamais, de mémoire d'homme, ont n'a vu de plus belles récoltes. Les petits foins aussi seront excellents. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1854   -   Découverte macabre.   -   La police a été informée hier, que le cadavre d'un enfant nouveau-né gisait dans la rivière d'Aure près le Moulin-Renard. La justice s'y étant aussitôt transportée, il a été constaté, par M. le docteur Demagny, que cet enfant n'était pas né viable.

La police continue ses investigations à l'effet de découvrir s'il y a dans ce fait crime ou délit. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1854   -   Le bétail.   -  Depuis quelque temps, il est passé plusieurs fois dans notre ville des escouades de taureaux, sans autres entraves qu'une corde qui leur rattache la queue aux cornes. C'est là une très grande imprudence, et nous nous faisons un devoir d'appeler sur ce point l'attention de notre police locale.

Cet obstacle à la méchanceté de ces farouches animaux est insuffisant, et ils peuvent encore briser ou culbuter ce qu'ils rencontrent dans leur marche impétueuse et désordonnée. D'ailleurs, une corde se rompt ou se détache, ce qui est arrivé sous nos yeux, et alors qui arrêtera l'animal ? qui préviendra ou réparera les malheurs que peut causer sa furie ?  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1854  - Tour de la cathédrale de Bayeux.  -  La délibération du Conseil d'arrondissement de Bayeux, relative à la conservation de la tour de la cathédrale de cette ville, que la cathédrale de Bayeux occupe un des premiers rangs parmi les plus beaux monuments de France, et qu'à ce titre sa conservation n'intéresse pas moins le pays  tout entier que le  Département, si la ville de Bayeux s'enorgueillit de le posséder, cet édifice est, sans conteste, une de nos gloires départementales. 

Par ces motifs, émet le vœu que les dispositions les plus promptes soient prises pour la conservation de la tour et remédier à l'état déplorable dans lequel se trouve la cathédrale de Bayeux, par suite des étaiements qu'exige la reprise à faire à l'un des piliers qui menacent ruine, et prie M. le Préfet de bien vouloir, aux fins de son accomplissement, transmettre ce  vœu à MM. les Ministres compétents.

 

Août 1854  -  Couvertures en chaume. Incendies.  -  La délibération du Conseil d'arrondissement de Bayeux dans laquelle cette assemblée émet le vœu : 

Qu'un arrêté général proscrive les couvertures en chaume, et rende obligatoire l'emploi de la tuile et de l'ardoise dans les villages ou hameaux agglomérés. 

Que le Conseil général vote un crédit suffisant pour accorder des subventions aux propriétaires nécessiteux. Considérant, quant au premier objet, qu'un arrêté préfectoral a pourvu à  cette nécessité préventive, le système de subvention, dont la difficile répartition ne serait pas le moindre inconvénient et dont le chiffre ne saurait être indiqué, grèverait le budget  départemental d'une dépense qu'on ne peut raisonnablement lui imposer. Par ces motifs, dit qu'il n'y a lieu à délibérer.

 

Octobre 1854   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, l'ouverture du Jubilé a été célébrée dans notre ville par une procession générale du clergé de toutes les paroisses, réuni à la Cathédrale. Cette procession, à laquelle assistaient un concours immense de fidèles, s'est rendue, par un temps magnifique, à l'église de Saint-Exupère. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1854   -  Nouvelles locales.   -   Hier matin, une messe du Saint-Esprit a été dite en l'église Cathédrale par Mgr l’Évêque, à l'occasion de la rentrée des classes dans les établissements de la Doctrine chrétienne, de l'Enseignement mutuel et des sœurs de la Providence.

La nef de l'église était remplie des enfants de ces institutions, accompagnés de leurs parents. Après l'office religieux, notre vénérable prélat a traversé les rangs de la foule recueillie, en distribuant à tous sa bénédiction, avec une touchante et paternelle sollicitude. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1854   -  Tribunal de Police Correctionnelle.   -   Audience du 6 et 7 octobre 1854. Ont été condamnés :

— Auguste Lemoigne, âgé de 32 ans, conducteur de voitures publiques, né et demeurant à Bayeux, en deux amendes, l'une de 5 fr., et l'autre de 100 fr., pour avoir, le 27 août dernier, admis dans les compartiments de la voiture qu'il conduisait, un plus grand nombre de voyageurs que celui qu'elle devait légalement contenir.

Le sieur Tiret, demeurant à Bayeux, propriétaire de la dite voiture, a été déclaré civilement responsable de la condamnation en 5 fr. d'amende et des dépens prononcés contre Lemoigne, son employé.

— Le Tribunal a en outre prononcé deux acquittements : Le premier, en faveur de Antoine-Constant Moulay, cultivateur à Balleroy, inculpé de délit de chasse en temps prohibé.

Et le second en faveur du nommé Théodore-François Leplatois, âgé de 42 ans, cultivateur, né et demeurant à St-Martin-d’Aubigny, inculpé d'avoir, du 29 au 30 mai 1854, volé une jument au préjudice du sieur James, cultivateur à St-Martin-de-Blagny, par suite de ce renvoi, le dit Leplalois a été transféré dans la maison centrale de Beaulieu, pour y acquitter une peine de 5 années d'emprisonnement, prononcée contre lui le 6 juillet dernier, pour vol d'un cheval. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1854   -  Nouvelles locales.   -   Un certain nombre de jeunes soldats de notre, arrondissement se trouvaient à la bataille d'Alma : Les zouaves seuls comptaient quatre jeunes gens de notre ville ; ils n'ont reçu aucunes blessures.

Un jeune officier, appartenant à l'une des familles les plus honorables de ce pays, M. Martin des Pallières, sous-lieutenant au 1er régiment d'infanterie de marine, a été moins heureux. En gravissant un des coteaux occupés par les Russes, il a eu la jambe gauche fracassée par une balle. Le journal « la Flotte » annonce que sa blessure, quoique grave, ne nécessitera pas l'amputation. Espérons que l'armée conservera ce brave officier, digne émule de son jeune frère qui, tout récemment, a reçu, pour un brillant fait d'armes au Sénégal, la Croix d'officier de la Légion d'honneur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1854   -  Un incendie.   -   Mercredi soir, vers huit heures, le feu s'est manifesté avec violence dans la maison sise à l'encoignure des rues de la Poterie et des Terres, faisant face à la manufacture de porcelaine.

A peine l'éveil était-il donné, et avant l'arrivée des secours, que la flamme sortait par les fenêtres du second étage et envahissait dans toute son étendue le corps de bâtiments tout entier, faisant l'angle des deux rues. Malgré tous les efforts et le jet continu de trois pompes, au bout de deux heures la toiture et les planchers s'abîmaient au milieu des flammes, le rez-de-chaussée a peu souffert. Heureusement que ce corps de logis est isolé, et séparé des autres maisons de la rue de la Poterie par une vaste cour, heureusement aussi que la tempête de la veille était apaisée, car l'incendie, dont on s'était rendu maître à dix heures, aurait pu s'étendre à la maison voisine et gagner tout ce côté de la rue. On a pu sauver une grande partie des divers mobiliers, appartenant à plusieurs locataires. Quant à la cause du sinistre, on l'attribue au feu d'une chaufferette placée imprudemment trop près d'un amas de copeaux.

Comme toujours, notre population s'était portée en foule sur le lieu du sinistre. Les autorités, les élèves du séminaire, conduits par leurs directeurs, les fonctionnaires, un grand nombre d'ecclésiastiques de toutes nos paroisses, la gendarmerie, étaient accourus pour unir leurs efforts à ceux de nos sapeurs-pompiers. Chacun a fait preuve du plus grand zèle, mais il faut bien le dire, d'un zèle purement individuel. On manquait de direction et d'ensemble, les chaînes ont eu de la peine à se former, deux pompes étaient arrivées sur le lieu de l'incendie sans être suivies de leurs paniers, etc… et cette triste épreuve n'a que trop démontré, aux yeux de tous, combien le service des incendies est désorganisé dans notre ville. La compagnie de pompiers, naguères si bien disciplinée, se trouve depuis plusieurs mois dans un complet désarroi, la désunion s'est glissée dans ses rangs, presque tous ses officiers sont démissionnaires, sans qu'on ait avisé à les remplacer.

Il faut espérer que ce qui s'est passé hier soir, va donner l'éveil à l'administration municipale sur les dangers d'un tel état de choses, s'il devait se prolonger. Elle ne voudra pas laisser plus longtemps  désorganisée cette précieuse institution des pompiers qui, tant de fois déjà, s'est montrée la sauvegarde des intérêts de la population. Dut-on faire quelques sacrifices d'argent, en faire même beaucoup, que ce serait une dépense municipale bien entendue. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1854   -  Un brave.   -   Nous avons annoncé, dans notre numéro de mardi dernier, que M. Martin des Pallières, sous-lieutenant au 1er régiment d'infanterie de marine, avait reçu à la jambe gauche une blessure grave, en gravissant un des coteaux occupés par les Russes.

Aujourd'hui, « le Moniteur », nous apprend que, par décret impérial du 21 octobre, ce jeune officier a été élevé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur « pour s'être particulièrement distingué à la bataille de l'Aima ». (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1854   -   Cour d'assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller d'Angerville. Audience du 16 Novembre.

   Toute l'audience du 16 a été occupée par l'affaire du vol qualifié dont suit le compte rendu, et arrêt n'a été prononcé que fort avant dans la nuit.

Dans une des nuits du 20 au 26 novembre 1853, un vol considérable d'argenterie, de bijoux, d'argent (4 000 fr.) et d'un fusil, fut commis, à Bayeux, chez M. Vallée, propriétaire, qui était alors à la campagne.

Les circonstances qui avaient accompagné ce vol indiquant qu'un de ses auteurs, au moins, connaissait les lieux et les habitudes de la maison, les soupçons se portèrent sur Jules-François Laquet (âgé de 20 ans, né à Subles), ancien domestique de M. Vallée, et récemment sorti de prison pour vol, et sur Théodore Lhonorey ( âgé de 19 ans, né et demeurant à Bayeux), avec lequel Laquet s'était lié sous les verrous.

Ces premiers indices furent bientôt corroborés par les révélations de l'instruction. Dans un champ de colza situé près de Bayeux, des laboureurs trouvèrent, un jours l'argenterie et la plupart des bijoux volés ; le tout était renfermé dans un mouchoir de batiste. Le fusil fut aussi découvert sur la masse d'un fossé qui borde ce champ ; il était couché au pied d'un arbre et déjà rongé par la rouille. Les 4 000 fr. seuls n'ont pas été découverts.

Après de longs débats, Laquet, malgré ses dénégations, a été déclaré coupable et puni de 12 années de travaux forcés, un verdict de non culpabilité a été rendu en faveur de Lhonorey. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1854   -   Cour d'assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller d'Angerville. Audience du 17 Novembre.

La fille Léontine Legallois, domestique, demeurant à Bayeux, entra au mois de juillet dernier, au service des époux Lemenicier. Ceux-ci ne tardèrent pas à s'apercevoir que cette malheureuse commettait des soustractions à leur préjudice : une somme de 50 fr., renfermée dans leur armoire avait disparu ; il en avait été de même de deux pièces d'or, d'un jupon et de divers morceaux d'étoffe.

La fille Legallois fut arrêtée, et l'on trouva sur elle une somme de 41 fr. 20 c. Elle avait changé, le 11 août, une pièce d'or à Bayeux, et avait acheté un certain nombre d'objets de toilette. Ces découvertes rapprochées de cette circonstance, qu'au moment où elle était entrée au service des époux Lemenicier, la fille Legallois se trouvait dans le dénuement le plus complet, ne pouvaient laisser aucun doute dans l'esprit du jury, qui l'a déclarée coupable, mais a admis en sa faveur des circonstances atténuantes.

En conséquence, la Cour ne lui a infligé que deux ans d'emprisonnement. (Source : Le journal de Honfleur) 

 

Décembre 1854   -  Nouvelles locales.   -   Le 5 décembre, un nommé Guilbert, de la rue des Cuisiniers, a été arrêté et conduit devant l'autorité, comme ayant soustrait frauduleusement des effets mobiliers d'une chambre garnie qu'il tenait des époux Blanlot, au moment où il venait sans doute enlever le bois de lit, qu'il y avait encore laissé. C'est, il parait, une habitude chez le sieur Guilbert, qui avait déjà vendu le mobilier de sa femme. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1855   -  Nouvelles locales.   -   Dans la nuit du 13 au 14 courant, un vol d'une toile de boutique de marchand forain et d'une paire de draps a été commis au préjudice du sieur Lorre, marchand quincaillier à Bayeux. Ces objets avaient été déposés dans sa voiture, et dans la cour de son habitation, dont la barrière été restée ouverte. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1855   -  Nouvelles locales.   -   Un détachement du 6e dragons, composé de 1 officier et 33 hommes, a reçu le logement samedi dans notre ville. Il se rend de Tarascon au dépôt de la remonte de Saint-Lô. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1855   -  Abus de certificats de moralité.   -   On se plaint avec raison de la facilité avec laquelle sont généralement délivrés les certificats de bonnes vie et mœurs. L'autorité judiciaire a remarqué fréquemment que des attestations de cette nature avaient été données à des individus sans moralité, ou prévenus de crimes ou de délits que les maires avaient eux-mêmes dénoncés à la justice, des acquittements ont été le résultat de ces erreurs ou de ces coupables faiblesses.

Dans une circulaire datée du 6 janvier, M. le Préfet appelle toute l'attention des maires sur ces déplorables abus. Vous comprendrez, Messieurs, leur dit-il, combien vous devez apporter de fermeté et de prudence lorsque vous avez à rendre un témoignage intéressant à un si haut degré l'ordre public, et que jamais vous ne devez vous laisser influencer par le sentiment d'une complaisance dangereuse. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1855   -  Nouvelle locales.   -   Nous nous croyions quittes de l'hiver, mais, depuis quelques jours, la gelée a repris avec une intensité nouvelle, et la neige recommence à tomber. Dieu veuille qu'il n'en soit pas ainsi en Crimée ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1855   -  Un incendie.   -   L'apprêté de la sécheresse, qui règne en ce moment, rend le pavé de nos rues difficile et dangereux pour les chevaux.

Mercredi, l'un des chevaux de la diligence des Messageries générales, s'est abattu violemment dans la rue St-Patrice et a eu une jambe fracturée à plusieurs endroits. Il a fallu l'abattre immédiatement, le pauvre animal étant complètement hors de service par suite de sa chute.

Pareil accident était arrivé la veille, dans la rue St-Jean, au cheval d'un voiturier de la commune du Tronquay, qui amenait à Bayeux un chargement de poterie de Noron.

A la suite de ces accidents trop multipliés, M. le commissaire de police a prescrit la mise en vigueur immédiate de l'arrosage public, deux fois par jour. C'est une utile mesure, à laquelle les habitants s'empresseront, sans aucun doute, de se conformer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1855   -  Tribunal de simple police de Bayeux.   -   Audience du 30 janvier 1855.

Auguste Hébert, âgé de 36 ans, né à St-Côme-du-Mont, est domestique au service de Madame Jehanne, rue des Bouchers, à Bayeux. Voici les faits qui l'amènent devant le Tribunal.

Vers la fin de juillet 1854, peu de jours après la sortie d'une servante, que, pour des raisons graves, M. Delauney, architecte de la ville de Bayeux, avait renvoyée de chez lui, celui-ci s'aperçut que la sonnette de sa maison était agitée avec violence le matin et le soir, à des heures indues ; du crottin de cheval fut jeté dans sa cuisine par une fenêtre qui l'éclairé au couchant. M. Delauney, à qui certaines circonstances désignaient Héhert comme l'auteur de ces méfaits, lui fit quelques remontrances, mais en vain. Les coups de sonnette redoublèrent le matin et le soir ; la porte d'entrée de sa maison, les contrevents du rez-de-chaussée, ainsi que la croisée de sa cuisine ouvrant sur la cour parfaitement close de Madame Jehanne, se trouvèrent barbouillés de matières fécales, et plus d'une fois, en rentrant chez lui, ses mains furent souillées de cet immonde contact.

À ces vexations journalières vinrent se joindre les lettres anonymes, remplies d'injures contre lui, son épouse et sa servante. M. Delauney les trouvait tantôt sous la porte d'entrée de sa maison, tantôt sur la fenêtre de la cuisine, dont il a été déjà parlé, tantôt collées à sa porté avec des excréments.

Malgré des preuves accablantes, Hébert a persisté, à l'audience, dans des dénégations absolues ; mais reconnu coupable.

1° d'avoir, du 19 décembre 1854 au 19 janvier 1855 inclusivement, adressé à M. Delauney, vingt trois écrits ou lettres anonymes contenant des injures contre celui-ci, sa femme et sa servante.

2° d'avoir, à onze fois différentes, jeté ou déposé des matières fécales contre la maison dudit sieur Delauney.

3° enfin, d'avoir, à trois reprises différentes, fait des bruits et tapages nocturnes, en agitant sans nécessité la clochette de la même maison, Hébert a été condamné en vingt-trois amendes de cinq francs, pour injures ; en dix francs d'amende et trois jours de prison, pour chacun des onze jets de matières fécales ; en quinze francs d'amende et cinq jours de prison, pour chacun des trois tapages nocturnes ; en tout deux cent soixante-dix francs d'amende et quarante-huit jours de prison. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1855   -  Une bonne nouvelle.   -   Voici, pour nos lecteurs, une bonne nouvelle, si elle se confirme : La commission envoyée à Paris, au sujet des travaux de la Cathédrale, aurait eu une audience du ministre. Après un long débat contradictoire, la décision officielle aurait été prise dans le sens de la conservation de notre beau monument. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1855   -  Nouvelles locales.   -   Avant-hier, un convoi de quatre magnifiques chevaux noirs est sorti des écuries de notre concitoyen M. Jules Leblais, place de la Petite-Boucherie, et a traversé notre ville pour se rendre à Paris.

Ces chevaux ont été achetés par M. Plancy, premier écuyer de S. A. I, le prince Jérôme Napoléon.

Déjà l'Empereur avait fait opérer de semblables achats dans le Calvados. Il est d'autant plus désirable que l'exemple donné par le chef de l'Etat et par le prince Jérôme soit suivi par les premières maisons de France, qu'on peut aisément trouver dans notre contrée assez de chevaux d'élite pour n'être point obligé d'avoir recours à l'étranger . (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1855   -  Nomination des Maires et adjoints.   -  Par décret du 14 juin, ont été nommés maires et adjoints des communes de notre arrondissement ci-après désignées, savoir :

Bayeux. —  Maire, M. Gauquelin-Despallières (Auguste). —  Adjoints. MM. Gardin de Villers (Georges) ; Niobey (Louis Eugène).

Balleroy. —  Maire, M. Senot (Pierre). — Adjoint. M, James-Lalande (Jean).

Caumont. — Maire, M. Goubot (Pierre). — Adjoint. M. Mariette (Pierre-Auguste).

Ryes. — Maire, M. Blanlot (Arsène). — Adjoint, M. Lélédier (Philippe).

Trévières.    Maire, M. Guilbert (Jacques-Philippe). — Adjoint. M. Lebreton (Charles). (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1855   -  Nouvelles locales.   -  Par ce temps de hausse excessive sur le prix des bestiaux, vendre une vache au rabais peut sembler un acte de désintéressement quelque peu suspect. C'est ce qu'ont pensé, à bon droit, l'agent de police Senn et le gendarme Fouin en voyant samedi dernier, sur le marché de Bayeux, le sieur Le Chartier, charpentier à Cheux, se défaire pour 201 fr. d'une vache, valant au moins 300 fr.

Dérangé dans son marché par les deux agents de la force publique, et arrêté par eux en flagrant délit, Chartier a fini par avouer qu'il avait, dans la nuit, défiché celle vache de l'herbage du sieur QuesneI, cultivateur à Mouen, auquel d'ailleurs elle avait déjà été reconnue appartenir par une personne présente.

Le malencontreux vendeur a été déposé à la maison d'arrêt. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Juillet 1855   -   Franciscus de Nesmond.  -   Par suite de travaux considérables qui s'exécutent en ce moment dans la cathédrale de Bayeux, l'autorité ecclésiastique a pensé qu'il serait nécessaire de rechercher et de mettre à l'abri des démolitions les tombeaux qui pourraient encore se trouver sous les dalles du chœur.

Le mardi 4 juillet, des fouilles ont été entreprises à cet effet, en présence de M. le sous-préfet, de M. Niobey, adjoint au maire, de MM. les membres du chapitre et marguilliers de la cathédrale, et de plusieurs conseillers municipaux.

Ces fouilles opérées dans toute la largeur du chœur n'ont amené la découverte que d'un seul cercueil de plomb, placé directement au-dessous de la tour centrale. Sur le couvercle, on lit cette inscription :

 

FRANCISCUS DE NESMOND

EPIS. B. OBIIT DIE XVI JUNII

1715.

 

Le cercueil a été descendu sous la crypte du chœur, où il a été procédé à l'enlèvement du couvercle. Les restes mortels du prélat présentaient un aspect de conservation suffisante, pour qu'on ait pu se rendre compte facilement de la pose et de la forme du corps et des diverses parties de ses vêtements. Le corps, dont la longueur est de 1 m. 87 c., est revêtu de ses habits épiscopaux. La tête, dont le crâne est ouvert transversalement est nue, des cheveux y sont encore adhérents, et la forme osseuse de la face est entière.

Sous une teinte d'un brun noirâtre on peut distinguer toutes les parties du costume. La mitre est posée sur le bras gauche, le corps est revêtu d'une soutane. Sur la poitrine on remarque une petite croix d'or, et un peu plus bas une autre en bois noir. Du côté de la main droite on aperçoit l'anneau pastoral, et sur les jambes est posé le chapeau à larges bords et de forme ronde, auquel sont attachés ces glands entrelacés que l'on voit dans les armoiries de nos évêques. Les pieds, tombés sur la plante, sont revêtus de chaussures, retenues sur le coude-pied par une bride étroite.

Cet examen des restes mortels de l'illustre prélat, dit l’Indicateur de Bayeux, à qui nous empruntons ces détails, a été suivi avec un pieux et vif intérêt par toute l'assistance. Le cercueil doit être scellé dans un des caveaux de la chapelle souterraine et posé derrière l'autel de la crypte. Un inscription indiquera la place de sa sépulture provisoire. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1855   -  L’horloge de la tour.   -   Le démontage de l'horloge qui, depuis plusieurs siècles, donnait l'heure à la ville du haut de la tour centrale, a jeté notre population dans un complet désarroi. Nous apprenons avec une véritable satisfaction que, pour faire cesser cet état de choses, notre administration municipale, vient de s'entendre avec le chapitre de la Cathédrale, afin de pouvoir rétablir le plus prochainement possible l'horloge, dont le mutisme se fait sentir d'une manière si préjudiciable aux intérêts de tout le monde. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1855  -  Cathédrale de bayeux.  -   Informé que les travaux de démolition de la tour centrale de la Cathédrale de Bayeux viennent d'être suspendus, depuis trois jours, par les ordres de S. Exe. M. le Ministre de l'instruction publique et des cultes, et que sur les instances de Mgr l'Évêque et du Conseil municipal de Bayeux, un ingénieur avait reçu, et accepter la mission de se livrer à l'examen des moyens de consolidation.

Considérant que le clocher, ornement de la métropole diocésaine, est digne du plus grand intérêt non seulement comme oeuvre d'art, mais aussi à cause des souvenirs religieux et  historiques qui se rattachent aux époques successives de sa construction, que sa démolition ne devrait être définitivement ordonnée que si elle était commandée par la loi de la plus impérieuse nécessité, que sa conservation si énergiquement réclamée non seulement par la population de la ville épiscopale, mais aussi par celle du Diocèse entier, est d'un intérêt  général, grave et pressant, recommande à S. Exe. M. le Ministre de l'instruction publique et des cultes la conservation du clocher de la tour centrale de la Cathédrale de Bayeux, Emet le vœu que M. le Ministre, persévérant dans sa bienveillante sollicitude, ordonne toutes les mesures que conseillent l'art et la science pour parvenir à sa consolidation et à sa conservation, invite M. le Préfet, vu l'urgence, à lui transmettre immédiatement la présente délibération.

 

Septembre 1855   -  Travaux de la Cathédrale.   -   Nous venons compléter la bonne nouvelle que nous avions annoncée à nos lecteurs, dans notre numéro du mardi 4 septembre, à l'occasion de la suspension des travaux de démolition de notre belle tour, ordonnée par dépêche télégraphique de S. Exe. le ministre des cultes.

Dans la nuit de mardi à mercredi M. Flachat est arrivé dans notre ville. Le célèbre ingénieur, qui s'était fait précéder de quelques jours par quatre de ses coopérateurs, était accompagné de nouveaux hommes de l'art qui devaient se livrer avec lui à un examen sérieux et approfondi de l'état de notre cathédrale.

Nous avons entendu citer les noms de MM. de Dion, Molinos, Trélat, Guérin, ingénieurs, de MM. Crétin et Neveu, architectes, de MM. Pierron, maître charpentier, Dagien, entrepreneur de maçonnerie, et Boutin, directeur de travaux. Toute la journée a été consacrée à la visite des lieux. Il est résulté de leur enquête l'opinion unanimement exprimée par eux que des travaux de conservation et de restauration pouvaient être entrepris et exécutés avec succès.

M. Flachat, accompagné de ses honorables et savants coopérateurs, a repris hier la route de Paris, où il va soumettre son projet à l'examen de M. le ministre des cultes, déclarant que si, dans sa bienveillante sollicitude, Son Excellence y donnait son approbation, il entreprendrait immédiatement ce nouveau travail. On attend, très prochainement, la décision ministérielle qui, selon des espérances fondées, sera des plus favorables à la réalisation des vœux ardents de tout notre diocèse. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1855   -  La guerre de Crimée.   -   Ainsi que nous l'annoncions mardi, c'est au bruit du canon et au son de toutes les cloches de la Cathédrale, ainsi que, celles des paroisses, que les glorieuses dépêches venues de Crimée, ont été mardi matin proclamées et saluées dans notre ville. Elles ont produit le plus grand enthousiasme dans tous les rangs de la population, la joie la plus vive brillait sur toutes les figures, et la ville avait pris, comme par enchantement, un air de fête.

Un grand nombre de maisons avaient été pavoisées, et le soir, les promeneurs se portaient sur divers points, ou des feux d'artifice et des illuminations s'improvisaient.

Il en a été de même à Caen, où nos voisins, plus favorisés que nous, connaissaient les dépêches dès lundi soir.

Hier, dit « Le Moniteur du Calvados », à neuf heures du soir, la bonne nouvelle que nous venons de reproduire a été annoncée sur tous les points de notre cité, à son de caisse et à la lueur des torches, partout elle a été accueillie aux cris de « Vive l'Empereur ! » et avec un enthousiasme impossible à décrire, des établissements publics, des maisons particulières ont été illuminées, des rondes joyeuses se sont formées sur la place Royale, des chants populaires, des manifestations patriotiques ont témoigné, une fois de plus, des nobles sentiments d'orgueil national et d'amour de la patrie dont sont animées nos excellentes populations. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1855   -  Nouvelles divers.   -   A l'occasion de la prise de Sébastopol, un « Te Deum » solennel d'action de grâces sera chanté, dimanche prochain, dans toutes les églises de notre diocèse. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1855   -  Nouvelles divers.   -   Mercredi matin, la malle-poste de Paris n'est arrivée qu'à 10 heures 1/2, en retard de plus de trois heures, une locomotive, par suite d'une fuite à la chaudière, a manqué d'eau, et un temps assez long a été nécessaire pour la réparation et l'alimentation nouvelle. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1855   -  L’horloge.   -   On s'occupe activement de rétablir l'horloge, moins les carillons bien entendus, dans la tour centrale de la cathédrale. Si nous sommes bien informés, elle ne sera pas replacée à son ancienne position, mais à un étage inférieur, afin, qu'aucune des belles fenêtres de la tour ne soit murée comme autrefois pour abriter l'horloge.

C'est là une heureuse idée qui conservera un monument toute sa grâce. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1855   -  Un brave.   -   Nos lecteurs apprendront avec plaisir que notre jeune compatriote, le lieutenant Heute (des voltigeurs de la garde), qui a pris une part brillante à l'attaque de Malakoff, a été assez heureux pour n'avoir reçu que quelques légères contusions.

Sa conduite à cette affaire, où il a fallu être bien brave pour être remarqué parmi tant de braves, lui a valu cette haute distinction, — l'espoir et le légitime orgueil de tout soldat d'élite, — la Croix d'Honneur.

En l'annonçant, avec une modestie pleine de charme, à sa famille et à ses amis, M. Heute a trouvé le moyen de rehausser encore pour eux le prix de cette bonne nouvelle : il leur envoie un petit bout du ruban qui doit suspendre sa décoration. Ceux-ci se le partagent avec bonheur, et chaque parcelle sera conservée précieusement, comme le souvenir d'un ami qui honore le plus leur pays commun. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1855   -  Une célébration.   -   Demain, mercredi, à 10 heures du matin, le chapitre de notre église cathédrale célébrera un service solennel pour tous nos braves soldats qui ont succombé pendant le siège et à la prise de Sébastopol.

Cet appel sera entendu, nous en sommes sûrs, et les joies du triomphe ne nous feront pas oublier ceux qui sont morts pour l'assurer à la patrie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1855   -  une scène épouvantable.   -   Samedi soir, à 9 heures, une scène épouvantable mettait en émoi la rue de la Cave, à Bayeux. Un nommé Lahaye, cordonnier, avait engagé une femme perdue à passer la nuit avec lui.

Peu de temps après qu'ils furent entrés dans son domicile, il s'aperçut qu'une pièce de cinq francs était disparue d'un tiroir où il l'avait mise. Aussitôt, ses soupçons se portent sur sa digne compagne, il la fait déshabiller, fouille tous ses vêlements, et, furieux de ne rien trouver, il s'arme d'une hache et en assène plusieurs coups à cette femme.

Désarmé de cette hache, et rendu plus furieux encore, il saisit deux tranchets de cordonnier et en frappe à coups redoublés sa victime, qui a reçu, de ces dangereux instruments, deux blessures particulièrement qui sont fort graves, l'une lui a traversé l'avant-bras, l'autre a pénétré dans l'abdomen, du coté gauche. Cette malheureuse a été transportée à l'Hôtel-Dieu dans un pitoyable état, et Lahaye déposé à la maison d'arrêt. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1855   -  Des malfaiteurs.   -   Dans la même nuit, vers 3 heures du matin, une tentative de vol a eu lieu, rue des Terres, au domicile de M . Carabeufs, avocat. Des malfaiteurs se sont introduits dans son jardin, et ont pénétré dans son cabinet, situé au rez-de-chaussée, en forçant la persienne et en brisant un carreau de la fenêtre. Allant droit au bureau, ils ont d'abord pris quelques pièces de menue monnaie égarées parmi les papiers qui le couvraient, puis ont jeté ces papiers à terre et ont emporté le bureau même jusqu'au milieu du jardin.

Là, ils ont essayé d'en enlever la table, mais, ne pouvant y réussir, ils l'ont percé, au moyen de mèches de vilebrequin, en sept endroits différents, sans pouvoir réussir à mettre, la main sur le butin qui tentait leur cupidité (Il y avait 160 fr. en or dans un compartiment, et 40 fr. en argent dans un autre).

Alors ils ont porté ce meuble à l'extrémité du jardin, et là ils ont commencé à le briser avec une hache qu'ils avaient prise sous un des hangars de M. Gosse, à la fabrique de porcelaine. A ce moment, une panique sans doute a saisi nos voleurs, et ils se sont sauvés en escaladant le mur, près duquel on a trouvé une échelle et des traces qui trahiront les coupables, il faut l'espérer.

Un ouvrier de la porcelaine a excité des soupçons et a été mis en état d'arrestation. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1855   -  Un accident.   -   Dans la nuit du 1er au 2 courant, le nommé Delisle fils, de Saint-Germain-de-la-Lieue, revenait sur la route de la Mine, conduisant une voiture chargée de beurre. Environ à 2 kilomètres de Bayeux, il tomba sous l'une des roues, qui lui broya la colonne vertébrale. Ce malheureux jeune homme est mort sur le coup. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1855   -  Une disparition.   -   La veuve Distigny, âgée de 84 ans et ancienne marchande de graines à Bayeux, a disparu de son domicile, rue Laitière, dans la matinée de mercredi dernier. Cette pauvre femme, dont les facultés étaient affaiblies par l'âge, a été aperçue le même jour dans le voisinage de Saint-Exupère. Les recherches que l'on a faites jusqu'ici pour la découvrir, sont restées infructueuses, et tout fait craindre qu'il ne lui soit arrivé malheur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1855   -  L'horloge.   -   L'horloge de la Cathédrale, établie dans la tour du Nord, donne l'heure depuis mercredi midi. On se plaint généralement du peu de sonorité du bourdon, sur lequel frappe le marteau.

Cependant on ne devait pas s'attendre à retrouver ici le timbre de l'ancien carillon, sonnant l'heure à l'air libre, à plus de 200 pieds de hauteur, et il est bien certain que, s'il était enfermé lui-même dans l'une des deux tours, sa belle voix perdrait singulièrement de son ampleur.

Ce n'est qu'après des essais réitérés, et sur l'avis de personnes placées à divers endroits de la ville, et écoutant attentivement, que l'on a jugé le bourdon préférable à toute autre cloche. Du reste, on s'occupe en ce moment de poser, en dehors de la tour, deux fortes tinterelles qui marqueront les quarts, et obvieront ainsi, autant que possible, à l’inconvénient signalé.

Il ne faut pas non plus oublier que des essais trop répétés finiraient par augmenter outre mesure, et peut-être sans succès, des dépenses déjà considérables, qui ne doivent, d'ailleurs, être utilisées que dans un espace de temps très limité. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1855   -  Plainte pour soustraction.   -   M. Lejehannière, boucher à Bayeux, avait à se plaindre de soustractions de grain et de pommes faites à son préjudice. Mardi soir, à 7 heures, deux gendarmes, embusqués dans son herbage, aperçurent deux femmes qui sortaient de chez lui , et qui, en passant près d'un pommier, ramassaient un paquet déposé là dans l'après-midi.

Arrêtées immédiatement, ces deux femmes, du nom d'Adam, ont été déposées à la maison d'arrêt. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1855   -  Découverte d'un cadavre.   -   Depuis la disparition de la veuve Distigny, on n'avait eu aucun indice de ce qu'elle était devenue, lorsque, dimanche dernier, 11 de ce mois, en la commune de Monceaux, près Bayeux, le cadavre d'une femme a été trouvé, dans un fossé où existe un Courant d'eau.

La justice, informée de cette découverte, s'est rendue sur les lieux, et suivant, l'autopsie et les renseignements obtenus, ce cadavre est celui de Madame veuve Distigny, âgée de 84 ans, qui avait quitté son domicile à Bayeux, depuis le 31 octobre dernier. ElIe avait la figure en partie dévorée ; on doit supposer que ce sont des rats qui se seront abattus sur elle. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1856   -   Jurisprudence usuelle.  -  Année judiciaire 1855.

Toiture en chaume. — Excuse. — L’infraction à l’arrêté préfectoral qui dispose d’une manière absolue, que les toitures en chaume ne pourront être réparées qu’avec des matériaux incombustibles, ne peut être excusée par ce motif qu’il y aurait eu urgence, à raison de mauvais temps, de fermer des ouvertures pratiquées pour porter secours à une maison voisine où venait d’éclater un incendie. (C. de Cass., ch. crim., 21 septembre. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1856   -   Un service funèbre.  -  Conformément au mandement de MM. les Vicaires généraux, capitulaires du diocèse de Bayeux, un service funèbre, pour le repos de l’âme de Mgr l’Évêque de Bayeux et de Lisieux, a été célébré, jeudi dernier, dans les églises de notre ville. Des catafalques avaient été élevés au milieu du chœur de chacune de nos églises, qui étaient splendidement décorées.

En un mot, toute la pompe possible a été déployée pour donner à cette triste et solennelle cérémonie, le caractère le plus imposant, et la rendre digne de notre illustre et regretté pontife, auquel elle était consacrée. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1856   -  Nouvelles locales.   -  Lundi, vers cinq heures d'après-midi, les habitants de Bayeux et des environs ont été surpris par l'apparition subite d'un globe de feu qui, en éclatant dans l'air, a projeté une assez vive lumière. Ce phénomène qui se manifeste très rarement dans nos contrées, a été l'objet d'une foule de commentaires que nous nous garderons bien de relever, la plupart étaient d'une force trop naïve.

Ce météore a été d'ailleurs aperçu aussi à Rouen, au Havre et à Caen, ainsi que le constatent les journaux de ces localités. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1856   -   Le prolongement de la rue Larcher.   -   Les études pour le prolongement de la rue Larcher sur remplacement de l'embarcadère du chemin de fer se font avec activité. Il y a tout lieu d'augurer déjà que la dépense sera bien moins considérable qu'on ne l'avait cru, et la Compagnie aura tout intérêt à contribuer à l'exécution de cet accès, qui sera si utile à l'exploitation du chemin.

Ce travail est confié en ce moment au zèle et à l'intelligence de MM. Larousselière et Langlois, conducteurs des Ponts-et-Chaussées.

— Nous recevons, à propos de ce projet d'embarcadère, des observations que notre impartialité nous fait un devoir de publier. L'abondance des matières nous force de les renvoyer à notre prochain numéro. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1856   -   Nouvelles du matin.   -   Dimanche, au moment où l'on tirait le canon sur la place du Château, pour annoncer la naissance du prince impérial, un enfant, qui passait imprudemment devant lorsque le coup partait, a été légèrement atteint par la charge. Il en a été quitte pour la peur et un peu de noir au visage.

-   Le même jour, dans l'après-midi, plusieurs chevaux revenaient de l'abreuvoir de la rue de l'Hôpital. Un enfant, qui les suivait, reçut de l'un d'eux une ruade qui le renversa et lui fit au front une entaille assez profonde. Par lui bonheur providentiel, cette blessure ne présente, nous dit-on, que peu de gravité. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1856   -   Nouvelles du matin.  -  Un notable abaissement de température s'est fait sentir la semaine dernière à Bayeux. A un vent froid et vif a succédé une neige mêlée du pluie, si bien qu'on se serait cru au fort de la saison la plus rigoureuse.

Cette neige et ce froid, qui, du reste, ont été si utiles aux récoltes en terre, ont subitement disparu, et nous jouissons, depuis dimanche, d'une température vraiment printanière.

Il parait que cette température existe depuis quelque temps déjà dans d'autres contrées ? Voici en effet ce que nous lisons dans le Journal de Saône-et-Loire :

« Des observations thermométriques, faites sur divers points de la France, tendraient à faire croire à un printemps prématuré. De leur côté, les cultivateurs reconnaissent les signes d'une prochaine et assez forte chaleur. C'est ainsi que les fourmis s'approchent depuis quelques jours du niveau du sol, que les araignées sortent de leur coque, se promènent et filent déjà, et que les papillons jaunes commencent à se montrer. » (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1856   -   Nouvelles du matin.  -  Le nommé Samson (Victor-Alphonse) a été arrêté, le 22 mars, sur la route de Port, au moment où il venait de soustraire des effets d'habillement au domicile du sieur Huard, cultivateur à Bayeux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1856   -   Nouvelles du matin.  -  Le 16 mars, la police de Bayeux a constaté, dans une vérification générale faite, dans la matinée, du lait apporté aux consommateurs de la ville, que dans celui apporté par la nommée Marie Mazeline, veuve Durand, de Bayeux, il avait été additionné un quart d'eau. Elle en a opéré la saisie et en a livré l'auteur à la justice. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1856   -   Rappel de l’arrêté du maire.  -   Le commissaire de police se fait un devoir de rappeler aux propriétaires et locataires de maisons à Bayeux, les dispositions de l'article 5 de l'arrêté de M. le maire de cette ville du 5 octobre 1840, portant :

Tout propriétaire ou principal locataire qui aura reçu dans ses appartements des femmes ou des filles exerçant la profession de prostituée, sera tenu d'en faire dans les vingt-quatre heures la déclaration à M. le commissaire de police. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1856   -   Un spectacle nouveau.  -   Mercredi dernier, notre population a été mise en émoi par le spectacle, nouveau pour elle, d'une locomotive qui arrivait à Bayeux montée sur un chariot et traînée par 21 chevaux. Cette machine est repartie hier matin pour Cherbourg, où elle va servir au creusement de l'arrière bassin.

Elle ne pèse pas moins, dit-on, de 16 000 kilogrammes, et peut aisément franchir des pentes de 9 centimètres par mètre. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1856   -   Les nuits de Bayeux.  -   Chacun connaît les réverbères de la ville de Bayeux. Des rangées de cailloux, suspendus au milieu de nos rues et se balançant au vent : tel est notre système d'éclairage. Aussi, lors[1]que la lune fait défaut, gare les accidents ! Cette nuit, vers onze heures et demie, M. Desfrançois, chapelier, a été réveillé en sursaut par un horrible fracas de devantures défoncées et de vitres brisées : c'était une charrette qui, dans l'obscurité, prenait la porte de son magasin pour l'entrée de la rue Saint-Jean. M. Desfrançois s'est levé et s'est mis à la recherche du malavisé routier, mais il y a perdu sa peine, comme il y perdra probablement sa devanture et ses carreaux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1856   -   Nous lisons dans un Journal.  -  L'inconvénient que présentent certains cidres de prendre une couleur noire, quand il sont exposés à l'air et à la lumière, est connu de tous les consommateurs ; quand le cidre subit cette altération, on dit qu'il se tue ; ce défaut lui fait perdre une partie de sa valeur, et même peut entraîner la résiliation d'une vente.

M. Joast Le Baron, pharmacien à Alençon, vient de trouver le moyen d'empêcher le cidre de se tuer par l'addition d'un liquide conservateur. Un litre de ce liquide suffit pour préserver une pipe de cidre, sans lui communiquer ni odeur ni saveur étrangère. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1856   -   Les récoltes.  -   Nous jouissons ici de la plus belle température, aussi les blés sont magnifiques, et jamais, au dire même de nos cultivateurs, nos campagnes n'ont donné de plus riches promesses. Fasse, le ciel que nos espérances ne soient pas déçues ! La Haute-Normandie n'est, pas moins heureusement partagée que nous.

On lit dans le Courrier de l'Eure : « Les nouvelles de la récolte continuent à être très satisfaisantes, ou certaines parties de la plaine du Nexin, on nous assure qu'elle sera triple de ce qu'elle a été les années précédentes.

On a craint un instant les pluies d'orage, qui peuvent faire verser prématurément les blés forts. Mais le temps s'est remis au beau, et un soleil d'été a donné une nouvelle vigueur aux céréales. Nous pouvons affirmer, sans criante de démentis, et en dépit des pessimistes, qu'à moins d'accidents imprévus, la recolle sera magnifique cette année. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1856   -   Les communions.  -  Dimanche dernier, avait lieu en l'église Cathédrale (paroisse Notre-Dame), l'intéressante et sainte cérémonie de la première communion, au milieu d'un nombreux concours de fidèles. M. l'abbé Hugot, chanoine, qui, pendant la durée de la retraite, avait prodigué aux jeunes communiants les enseignements de son éloquente parole, disait la messe.

Avant et après la communion, l'éminent prédicateur a su trouver encore dans son cœur de douces et paternelles inspirations, qui auront dû laisser dans toutes ces jeunes âmes, qu'il avait si bien disposées à les recevoir, de précieuses et fécondes semences. Plus de quatre cents personnes, hommes et femmes, se sont associées à cette communion solennelle.

L'après-midi, après les vêpres, tous les communiants se sont rendus processionnellement, et avec la pompe accoutumée, en l'église Saint-Patrice. Un temps magnifique a favorisé ce pieux et touchant pèlerinage. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1856   -   Un accident.  -  Jeudi, vers quatre heures du soir, un accident, qui aurait pu avoir des suites déplorables, est arrivé rue de la Monnaie. Une voiture publique de Saint-Lô a renversé le sieur Altidor Poulet, couvreur, âgé de 18 ans, en accrochant son échelle.

Par un bonheur providentiel, au lieu d'être précipité sur le pavé, il est tombé sur la capote de la voiture. La chute a été ainsi amortie.

Ce jeune homme en a été quitte pour quelques contusions sans gravité. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1856   -   Un accident.  -  Avant hier, dans l'après-midi, le nommé Dieulafait, employé comme manœuvre aux travaux de la Cathédrale, traversant une planche placée sur les échafaudages, perdit l'équilibre et tomba de toute leur hauteur. Relevé dans un état assez grave, il fut transporté à son domicile où, depuis ce triste accident, il est l'objet des soins et des secours les plus empressés, tant de la part de plusieurs médecins que de celle de MM. les directeurs des travaux, qui lui ont maintenu le prix de ses journées. Aujourd'hui son état est assez satisfaisant. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1856   -  La santé des chevaux.  -  On vient de découvrir un moyen facile et peu coûteux de rendre la santé aux chevaux malades et épuisés. Il s'agit simplement de leur donner chaque jour une botte de chiendent de cinq à six kilogrammes, mélangée avec des carottes.

Ainsi le chiendent, qui, par sa multiplication et sa ténacité, fait le désespoir des cultivateurs, devient pour leurs chevaux un utile médicament. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1856   -  La démolition.  -  Par suite de la démolition bientôt terminée des deux hideux pâtés de maisons qui rendaient difficile la circulation de la rue Larcher, aux abords de la place Dauphine et de la prison, cette voie de communication va devenir l'une des plus belles de notre ville. II ne lui manquera plus, pour devenir en même temps une des plus utiles aux intérêts de la grande majorité des habitants, que d'être prolongée, dans un avenir prochain, par la chaussée ou le boulevard qui doit la relier directement à l'embarcadère du chemin de fer.

La nécessité de ce prolongement apparaît, aujourd'hui plus que jamais, comme une conséquence logique de sa position et de son nouvel alignement. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1856   -   On nous écrit.  -  Samedi matin, le cadavre d'un jeune soldat du 50e de ligne, qui était entré à l'hôpital de notre ville pour une indisposition légère, a été repêché sous la voûte du pont. Il avait disparu depuis quelques heures, et l'on présume que, s'étant aventuré imprudemment dans la rivière  dont les eaux sont basses le long du jardin, il aura perdu pied à l'endroit beaucoup plus profond où il a été retrouvé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1856   -   Un suicide.  -  Un de nos honorables concitoyens, M. Victor Dumas, ancien conducteur des Ponts-et-Chaussées, s'est jeté hier, vers cinq heures du matin, dans un puits situé dans la cave de son domicile, rue de la Chaîne.

Quand on s'est aperçu de ce triste événement, on n'a plus retiré qu'un cadavre. Depuis quelque temps, M. Dumas avait donné des signes évidents d'aliénation mentale. La surveillance toute spéciale dont il était l'objet avait, même jusqu'alors déjoué plusieurs tentatives de suicide, quand hier, cette surveillance s'étant relâchée, il est parvenu à réaliser sa funeste monomanie. Des poursuites en interdiction étaient commencées contre lui. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1856   -   Un malheureux accident.  -   Samedi dernier, dans la rue Franche, un jeune garçon de la campagne, âgé de 6 à 7 ans, est, tombé sous une voiture de maître, qui allait au pas. La roue lui a passé sur le corps.

M. le docteur Demagny, averti immédiatement, après lui avoir donné les premiers soins, l'a fait transporter à l'Hôtel-Dieu. Il n'avait rien de fracturé et son état est aujourd'hui satisfaisant. Nous devons ajouter que le propriétaire de la voiture a manifesté les intentions les plus généreuses.

Un accident du même genre, sans autre conséquence qu'une légère égratignure, est arrivé à un autre enfant, dimanche 24, dans la rue Saint-Jean. La voiture allait aussi au pas. Ceci doit être un avertissement aux parents de surveiller leurs enfants, surtout les jours de marché. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1856   -   Population de la ville de Bayeux.  -   Recensement quinquennal.

— Population agglomérée, 8 562 ; population éparse, 525. Total, 9 087.

Ainsi réparties. Sexe masculin : Garçons, 2 023 — hommes mariés, 1 586  — veufs, 206.

Sexe féminin : Filles, 2 916 — femmes mariées, 1 649 — veuves, 698.

A ce chiffre, il faut ajouter celui de la population flottante, se composant des marins du commerce, du personnel des prisons, des hospices, des séminaires, des couvents et des pensionnats, qui était, au moment du recensement, de 580.

Ce qui porte le chiffre général de la population de la ville de Bayeux à 9 667.

Le recensement a constaté l'existence de 1 621 maisons d'habitation et de 3 067 ménages. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1856   -   On lit dans le journal.   -   Hier matin, un habitant de la rue Saint Jean jetait par la fenêtre de son grenier, dans sa cour, des pièces de bois de charronnage, quand sa petite fille, âgée de 9 ans, vint, malgré les avertissements réitérés de sa mère, a traversé la cour au moment de la chute de l'un de ces lourds morceaux de bois.

Atteinte violemment à la tête, la pauvre enfant a eu le crâne ouvert. Elle est ce matin dans un état désespéré. Qu'on juge de la douleur des parents ! celle du malheureux père, tient du désespoir et d'un état voisin de la folie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1856   -   La malle-poste.  -   Ce matin, l'arrivée à Bayeux de la malle-poste à éprouvé un retard d'une demi-heure, qu'on attribue à un incendie considérable dans le quartier de Vaucelles à Caen.

Ce sinistre aurait tenu la nuit dernière toute la population sur pied. Les détails nous manquent. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
 

Septembre 1856   -   On lit dans le Journal.  -   Les astronomes attendent, cette année, pendant l'automne où nous entrons, le retour et l'apparition de la fameuse comète de 1556 , dite comète de Charles-Quint, qui n'a pas été vue depuis trois siècles. En 1556, elle coïncida avec une récolte en vin d'une qualité remarquable.

Espérons qu'elle manifestera cette année sa présence et son influence par un phénomène aussi agréable. On sait qu'à la suite de l'apparition de la petite comète de 1811, le vin fut aussi d'une qualité supérieure. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   Pour la cathédrale.  -   On construit en ce moment, dans l'intérieur du chantier situé sur la place de l'Evêché, un hangar en planches pour abriter les ouvriers occupés à tailler et à ciseler les blocs de pierre qui doivent servir à la reconstruction des quatre piliers de la Cathédrale. Celui du nord-est est démoli jusqu'à sa base, et c'est à présent qu'on peut apprécier facilement la merveilleuse combinaison du système de soutènement de la tour centrale. La reconstruction de ce premier pilier sera, nous assure-t-on, entreprise très prochainement.

Un grand nombre de curieux sont admis chaque jour à visiter les travaux, de onze heures à midi. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   La garnison.  -   Il parait que nous devons avoir prochainement quatre ou cinq cents hommes de garnison, détachés de celle de Caen. Du moins, si nous sommes bien informés, la proposition en aurait été faite à la ville par l'autorité militaire supérieure du département. Cette proposition est trop avantageuse pour n'être pas acceptée avec empressement ; et nous sommes persuadés que notre population accueillerait avec plaisir le séjour à Bayeux de cette force militaire qui, indépendamment de l'animation et de la dépense qu'elle y procurerait, serait un surcroît de surveillance et de sécurité pendant les longues nuits d'hiver.

Nous croyons être l'organe de tous les habitants en faisant des vœux pour la réalisation de celte éventualité désirable. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1856   -   Un incendie.  -   Depuis très longtemps la halle de Bayeux n'avait été aussi largement approvisionnée que samedi dernier. Plus de 400 sacs de blé avaient été apportés, et une nouvelle baisse de 15 c. sur le prix du pain a été la conséquence de cet approvisionnement exceptionnel. La tourte de 6 kilogr. a été fixée à 2 fr. 35 c.

Ce mouvement de baisse a été général sur tous nos principaux marchés de céréales. Les arrivages de l'étranger ont été considérables dans ces derniers temps, et partout les détenteurs de blés comprennent que le moment de vendre est venu, en face des éventualités de plus en plus probables, d'une réaction générale en baisse sur les prix.

Tout fait donc espérer que ce mouvement favorable ramènera le taux du pain à des proportions satisfaisantes pour tous les intérêts. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1856   -   Le collège de Bayeux.  -   Avis. -   Plusieurs familles de Bayeux se sorti présentées l'année dernière au collège, et en plus grand nombre cette année, pour demander à M. le Principal l'admission de leurs enfants dans la classe primaire élémentaire annexée au Collège.

La rétribution de 40 francs arrêtait le désir du plus grand nombre ! Au moyen d'une nouvelle combinaison et de la générosité d'une personne qui veut rester inconnue, M. le Principal peut en ce moment accepter tout à fait gratuitement les vingt-quatre premiers enfants qui lui seront présentés, à la seule condition d'un examen préalable, qu'il fera lui-même. Il engage les familles à lui présumer leurs demandes et leurs enfants le plus tôt possible, et à profiter de cette bonne occasion. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1856   -   Le couvre-feu.  -   Depuis le 1er décembre, notre ville a été remise en possession de la vieille coutume normande du couvre-feu. Tous les soirs, à neuf heures trois quarts, la Retraite, annonce à la population bayeusaine, qui a salué son retour avec joie, l'heure officielle et réglementaire de la fermeture des lieux publics. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1856   -   La brasserie de bière.  -   Une brasserie de bière vient de  s'établir à Bayeux, rue Laitière, et est aujourd'hui en pleine activité. C'est une succursale de la brasserie caennaise de M. Noë.

Outre la bière ordinaire dont s'approvisionnent les cafetiers, il s'y débite au détail, nous dit-on, une quantité considérable de petite bière de ménage, au prix de 20 centimes le double-litre. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1856   -   Le mauvais temps.  -   Depuis huit jours, nous avons éprouvé des coups de vent, d'une grande violence, accompagnés de pluies torrentielles. Nous n'avons pas appris que cette tempête ait causé de sinistres maritimes sur nos côtes, ni de graves dégâts dans les campagnes environnantes.

A la ville, cette bourrasque a détérioré quelques toitures, encore arriérées du vieux Bayeux, et les a dégarnies d'une partie de leur lourde charge de mortier. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1856   -   Un vol audacieux.  -   Samedi dernier, jour du marché à Bayeux, un vol audacieux a été commis en plein jour, au domicile et au préjudice de M. Lasalle, cafetier, rue Saint-Jean.

Profilant du moment, où l’établissement était garni d'un grand nombre de consommateurs, de deux à quatre heures de l'après-midi, un ou plusieurs malfaiteurs se sont introduits dans un corridor du 1er étage et sont entrés dans une chambre donnant sur la rue, après en avoir fracturé la porte. Une armoire a été forcée et une somme de 180 fr. contenue dans un sac a été, enlevée.

Une autre somme plus importante déposée dans un panier a échappé aux investigations, sans doute trop précipités des auteurs de ce vol effronté. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

50   -  BAYEUX (Calvados)  -  Place du Marché  -  Tentes de la boucherie

 

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