Janvier
1857 - Le
temps qu’il fait. -
Par suite de
l'abondance des dernières pluies, la rivière d'Orne est sortie de son
lit, à Caen, un peu au-dessous des Abattoirs. Les contre-allées du
Grand-Cours, des deux côtés, sont submergées sur plusieurs points, Le
passage en barque est interrompu. Le tablier du pont du passage Bellivet
baigne dans l'eau. Les caves des maisons situées sur l'Odon jusqu'au
pont Saint-Pierre doivent être envahies. Jusqu'à présent, cet état
de choses ne doit inspirer aucune inquiétude.
A
Bayeux, quoique considérablement grossie sur plusieurs points de la
ville et des environs par ces mêmes pluies, la rivière n'a pas
débordé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1857 - Un
accident. -
Samedi
dernier, vers trois heures de l'après-midi, une femme de la campagne,
en passant sur le pont de planches dit du Moulin-Renard, dont la
largeur est, comme on sait, beaucoup trop étroite, s'était laissée
tomber dans la rivière. Le courant de l'eau l'avait entraînée
au-delà du Pont-Trubert, et ce n'est qu'aux approches du moulin de
Saint-Vigor qu'elle fut aperçue par plusieurs personnes qui se
portèrent immédiatement à son secours.
Quoique
sans connaissance, elle n'avait pas lâché d'une de ses mains un panier
rempli de provisions, qui avait contribué à la maintenir sur l'eau, en
l'empêchant de couler tout à fait.
Recueillie
chez M. Dubosq, maire de St-Vigor, elle fut, de la part de M. le docteur
Huard, appelé sur les lieux, l'objet des soins les plus intelligents et
les plus énergiques. Au bout de quelques heures, elle était hors de
danger. La victime de cet accident, dont nous supplions notre
administration municipale de prévenir le retour, en faisant élargir le
pont, est la femme d'un maçon de Tracy-sur-Mer. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1857 - Le
temps qu’il fait. -
Pendant que,
sur plusieurs points du territoire, et notamment dans les départements
limitrophes de la Seine-Inférieure et de l'Orne, la neige est tombée
en abondance et rend les communications difficiles, il règne dans toute
notre contrée une température très douce, trop douce même, et, dans
les intervalles de la pluie, qui tombe presque incessamment depuis
quinze jours, nous jouissons de quelques chauds rayons de soleil et
d'une véritable température de printemps. Il serait bien à désirer
que cette humidité trop prolongée fit place à une bonne et franche
gelée.
Les
visites du jour de l'an se sont accomplies, dans notre ville, sous la
pluie et à travers des lacs de boue. On a généralement constaté une
notable diminution dans le nombre des cartes distribuées à domicile.
Faut-il l'attribuer au mauvais temps ou à une appréciation plus vraie
de la solennité du jour de l'an, dite la fête des familles !
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1857 - Nécrologie.
- La
semaine dernière est décédé à Bayeux, à l'âge de 84 ans, le sieur
Gilles Le Vavasseur, jardinier. Le sieur Le Vavasseur, ancien soldat des
armées de la République, avait assisté à tous les combats de
l'expédition d'Egypte et y avait reçu plusieurs blessures. C’était,
croyons-nous, dans notre arrondissement, le
dernier survivant de ce grand et glorieux drame, dont le théâtre fut
les plaines des Pyramides et le versant du Thabor.
Dans
les dernières années de sa vie, le sieur Le Vavasseur, sur la
recommandation des autorités locales, avait obtenu de l'Empereur une
petite pension. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1857 - Le
temps qu’il fait. -
L'hiver
qui se fait attendre dans notre contrée et qui jusqu'ici ne s'est
encore fait sentir que par des pluies incessantes, semblait devoir
commencer la nuit dernière. Une
neige assez abondante avait blanchi les toits et l'air était devenu
plus vif. Ce matin, le dégel a déjà commencé, avec le retour de la
pluie, et nos ruisseaux et nos rues ne présentent plus qu'un mélange
fangeux de neige fondue, de houe et d'eau ruisselante. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1857 - Démolitions.
- On
commence à démolir les maisons de la rue Bienvenue, contiguës au
côté gauche de la Cathédrale. Il faut espérer que cette démolition
s'étendra jusqu'à la rue des Cuisiniers, en face de celle de la
Juridiction. Ce déblaiement permettra de mettre à découvert la salle
Capitulaire, ce curieux monument de l’architecture XIIIe
siècle. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1857 - Le
temps qu’il fait. -
Enfin
l'hiver se fait sentir aussi pour nous. Il était temps, et quoique la
dure saison augmente les souffrances des classes pauvres, il faut
s'applaudir de ce retour a un état normal de la température. Il a
gelé la nuit dernière assez fortement pour que les récoltes en terre,
aussi bien que les pommiers et autres arbres fruitiers, ne soient plus
menacés d'une végétation trop précoce. Ces quelques jours de froid,
si nécessaires à l'époque où nous sommes, seront bien largement
compensés par les heureux résultats qu'ils nous préparent.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1857 - Les
transmissions télégraphiques. -
Voici un
nouvel exemple de la rapidité des transmissions télégraphiques : La
dépêche qui a transmis à Rouen le discours de l'Empereur contient
seize cents mots. Cette transmission a eu lieu en moins de deux heures.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1857 - Le
temps qu’il fait. -
Depuis huit
jours, le dégel a continué de se faire sentir dans notre contrée, et
aujourd'hui, nous sommes débarrassés de la neige qui a entièrement
disparu. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1857 - Les
mascarades. -
Mardi
dernier, par une soirée magnifique, la population bayeusaine parcourait
la grande rue à la rencontre des mascarades qui étaient assez
nombreuses. L'influence des promeneurs était énorme et jusqu'à dix
heures l'animation était grande. II n'y a eu ni désordre ni accident.
La
température actuelle, disent nos cultivateurs, est propice aux grains
en terre et semble promettre une récolte précoce. Il faut donc
espérer que l'année 1857 nous donnera cette abondante moisson qui
seule peut mettre un terme à la cherté du pain qui existe depuis
quelques années. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1857 -
L’éclairage public. -
L’éclairage
au gaz de notre ville a été inauguré, dimanche dernier, avec un plein
succès.
Une
foule nombreuse a parcouru, pendant toute la soirée, la rue d’Orléans,
qui, éclairée par douze candélabres, présentait le plus bel aspect.
Nous
devons profiter de cette occasion pour féliciter la compagnie du zèle
et de l’activité qu’elle a déployés. Espérons que cette
activité ne se démentira pas, et que, sous peu, la ville sera
complètement éclairée.
Peu
d’établissements particuliers ont, jusqu’à présent, adopté ce
genre d’éclairage, mais nous ne pouvons douter qu’un nombre
beaucoup plus considérable, reconnaissant bientôt les avantages qu’il
procure, ne s’empressent de l’employer. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1857 -
Le temps qu’il fait. -
La journée
de vendredi dernier était tiède et humide, et la température semblait
être devenue définitivement printanière. Dans la nuit, le vent d'est
a amené un brusque changement, et depuis samedi matin le froid a pris
une intensité notable. Dimanche matin, il est même tombé à Bayeux
quelques flocons de neige. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1857 -
Poste. - Entreprise
du transport des dépêches de Bayeux à Ryes, par distance de sept
kilomètres environ, à exécuter à pied. -— Les personnes qui
désireraient concourir à l'adjudication de l'entreprise du service des
dépêches sur la route ci-dessus désignée, sont invitées à se
présenter tous les jours, de dix heures du matin à quatre heures du
soir, jusque et compris le seize du mois de mars 1857, aux bureaux des
postes de Bayeux et de Ryes, pour prendre connaissance des charges de
l'entreprise et y déposer leurs soumissions, que les directeurs des
dits bureaux sont chargés de transmettre à l’Administration des
postes. Les soumissions devront être écrites sur papier timbré et
signées des soumissionnaires, ou, à défaut de leurs mandataires en
vertu de procurations notariées, jointes aux soumissions.
Elles
devront être conformes aux modèles annexés au cahier des charges ;
elles seront remises cachetées.
Toute
soumission extra conditionnelle, indéterminée, ou qui ne donnerait pas
une désignation exacte du service, sera considérée par
l'Administration comme nulle et non avenue.
Tout
candidat devra joindre à sa soumission, et sous la même enveloppe, un
certificat, délivré par le maire de sa commune, constatant non
seulement sa moralité, mais encore sa solvabilité et son aptitude ;
faute par lui d'avoir fourni cette pièce, sa soumission serait
considérée comme non avenue. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 -
Le recensement de la population.
- Le
dernier numéro du Recueil des actes administratifs contient le
recensement de la population de toutes les communes du département. Les
tableaux seront considérés comme officiels pendant 5 ans, du 1er
janvier 1857 au 1er janvier 1861.
La
population totale du département est de 478 397 habitants, répartie
entre 37 cantons et 784 communes.
La
population des arrondissements est ainsi répartie :
Caen.
9 Cantons ; 189, Communes ; 135 126 habitants.
Bayeux.
: 6 Cant. ; 143 Com. : 78 735 habit.
Falaise.
5 Cant. ; 119 Com. ; 58 634 habit.
Lisieux.
6. Cant. ; 124 Com. ; 66 742 habit.
Pont-l’Évêque.
5 Cant. ; 113 Com. ; 54 864 habit.
Vire.
6 Cant. ; 96 Com. ; 84 299 habit.
Voici
maintenant comment se divise la population de notre arrondissement :
Cantons
de Balleroy. 26 communes 15 429 habitants.
Cantons
de Bayeux. 16 communes 14 531 habitants.
Cantons
de Caumont. 19 communes 11 062 habitants.
Cantons
de Isigny. 28 communes 14 791 habitants.
Cantons
de Ryes. 27 communes 11 101 habitants.
Cantons
de Trévières. 27 communes 11 821 habitants.
Pour
Bayeux, la population flottante est de 9 667 ; population fixe, 9 087.
Pour
Isigny, population flottante, 2 186 ; population fixe , 2 186.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 -
Vol. - Nous
avons encore à signaler un vol audacieux commis dans une église.
Dans
la nuit de mardi à mercredi des malfaiteurs sont entrés dans le
cimetière de l'église de Saint-Éxupère, à Bayeux, dont la grille
est descellée en ce moment par suite de réparations. A l'aide d'un
énorme levier laissé sur le lieu et provenant sans doute d'une
barrière d'herbage, ils ont arraché un des barreaux en fer de la
fenêtre (côté sud) de la sacristie, de manière à donner passage à
un homme. Après s'être introduits dans cette partie de l'édifice,
située au levant, derrière le maître-autel, ils en ont ouvert tous
les fermants avec des fausses clés et ont enlevé deux calices en
argent d'une certaine valeur et la coupe d'un ciboire également en
argent, dont ils ont eu la précaution de dévisser le pied, en cuivre
argenté, qu'on a retrouvé à terre. Ils ont pris de plus une somme de
36 à 40 francs en monnaie blanche. Une somme plus importante placée
dans un tiroir à côté, ainsi qu'un ostensoir renfermé dans un étui
leur ont échappé. Une panique sera venue sans doute précipiter leurs
investigations.
Selon
toute probabilité, la même circonstance fortuite les aura empêché
d'entrer dans l'intérieur de l'église et de s'attaquer au tabernacle.
Il est consolant, à la suite de cet audacieux coup de main, de n'avoir
pas eu à regretter de profanation sacrilège. C'était du moins une
pieuse compensation laissée à l'honorable curé de cette paroisse et
dont il
se félicitait hautement au milieu de ses paroissiens accourus en foule,
dès le matin, sur le lieu de l'événement.
Mercredi,
de bonne heure, MM. le procureur impérial, le juge d'instruction, le
capitaine de gendarmerie, l'un des adjoints au maire de Bayeux et le
commissaire de police s'étaient rendus à Saint-Exupère, où
procès-verbal a été rédigé. Les investigations des agents de la
force publique qui immédiatement commencé avec la plus grande
activité. Malheureusement, il est à craindre que les auteurs de ce
vol, gens qui paraissent très[1]exercés
en cette spécialité, soient de ces industriels nomades et rôdeurs que
leur ubiquité soustrait presque toujours aux poursuites de la justice.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 -
Réclamations. - Plusieurs
réclamations nous ont été adressées sur la différence qui existe
journellement entre l'heure de la Poste aux lettres et celle de la
Cathédrale, qui est la seule horloge publique de la ville. Il serait à
désirer, dans l'intérêt du commerce, que cette dernière fût
réglée exactement sur celle du bureau de la poste, qui l'est,
elle-même, sur l'heure de Paris et du chemin de fer.
La
différence fâcheuse que nous signalons, existe aussi entre l'heure de
Caen, de quinze à vingt minutes. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1857 -
Assemblée Saint-Marcouf. -
Dimanche,
dans la matinée, l'assemblée Saint-Marcouf a été contrariée par une
pluie d'orage qui est venue s'abattre sur les boutiques en toile des
petits marchands forains, installés sur la place du Château.
Heureusement que vers cinq heures le ciel s'est éclairci, le temps
redevenu beau a permis à de nombreux promeneurs de venir circuler
pendant toute la soirée au tour des étalages de bimbolotleries, de
sucre d'orge et de pâtisseries.
La
loge élégante de maître Polichinelle a pu donner deux
représentations qui ont dû être fructueuses. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1857 -
Les trois cloches. -
Hier dans la
journée, une voiture chargée de trois belles cloches, toutes neuves,
et de diverses dimensions, entrait dans Bayeux par la rue Saint-Loup
venant de Villedieu. Ces cloches sont destinées à l'église de
Saint-Patrice ; leur baptême et leur pose auront lieu, dit-on, très
prochainement.
On
nous assure aussi que cette jolie église sera incessamment dotée d'une
horloge publique. Ce sera un véritable bienfait pour les habitants de
ce quartier. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 -
Bénédiction des cloches de l’église Saint-Patrice.
- Hier
matin, avait lieu en la paroisse Saint-Patrice, la solennelle
cérémonie de la bénédiction et du baptême des nouvelles cloches,
dues à l'active et pieuse initiative de l'honorable curé, et à la
généreuse coopération d'un certain nombre de fidèles de cette
paroisse. Revenu tout exprès de sa tournée de confirmation, Mgr Didiot
présidait cette solennité religieuse, qui était un vrai jour de fête
pour les habitants du quartier, et qui avait attiré, de bonne heure,
une foule immense. La jolie église était littéralement remplie. On
remarquait dans l'assistance, les principales autorités de l'ordre
administratif, judiciaire et militaire. Dans le chœur, sous une
charpente de feuillages et de fleurs, étaient appendues dans l'ordre de
leur dimension et de leur poids, les trois belles cloches, fondues à
Villedieu. Elles étaient garnies à leur sommet d'élégantes couronnes
de verdure et de laurier.
A
dix heures, Monseigneur, accompagné de ses vicaires-généraux,
descendait de voiture à la porte de l'église, où il a été reçu par
un nombreux clergé. A ce moment, M. l'abbé Yvon, curé de la paroisse,
a adressé au prélat une allocution respectueuse et bien sentie, à
laquelle S. G. a répondu quelques mots, empreints de sa bienveillance
habituelle. Puis, le nombreux cortège s'est dirigé processionnellement
vers le chœur, où Monseigneur a pris place sur le trône qui avait
été disposé à droite de l'autel. Après la messe, qui a été dite
par M. l'abbé Michel, vicaire-général, et la bénédiction
épiscopale qui l'a suivie, Mgr Didiot est monté en chaire au milieu
d'un sympathique et profond recueillement.
Après
être descendu de la chaire, Mgr l'évêque a procédé aux
consécrations mystiques de la bénédiction et du baptême des cloches,
selon les rites de la liturgie de l'Église. Le prélat avait à ses
côtés, les parrains et les marraines, qui étaient, dans l'ordre de la
consécration religieuse, MM. Pezet, Douesnel et de Rotz ; Mme de
Germiny, Lubin-Desvallées et de Bricqueville.
Les
cloches ont été nommées : Antoinette, Rosalie et Marie. A ce moment,
on a pu se convaincre de la justesse et de la sonorité de ces belles
cloches, que Monseigneur, et après lui les parrains et les marraines,
ont fait tinter trois fois.
De
retour à l'autel, Mgr l'évêque a entonné le Te Deum. Pendant
le chant du cantique sacré, les cloches ont été revêtues des
splendides cadeaux offerts à l'église Saint-Patrice par la
libéralité des honorables parrains et marraines. Ces magnifiques
ornements consistent en une chappe, une chasuble et deux dalmatiques,
en velours, brodées soie et or, d'une grande richesse et d'un
merveilleux travail.
Après
la cérémonie, Monseigneur, placé sous le dais, a été reconduit
processionnellement au presbytère de Saint-Patrice. Quoique ce fût un
jour de congé, une députation des écoles de la Doctrine chrétienne
marchait en tête du cortège, précédée de deux élégantes
oriflammes en soie, l'une aux riches couleurs bleue, blanc et rose,
brodée or et au chiffre impérial, due tout récemment à l'auguste et
maternelle munificence de S. M. l'Impératrice ; l'autre, bleue, brodée
argent, aux lettres H. M., hommage de bon et patriotique souvenir,
offert à l'excellente et précieuse institution des Frères de la
Doctrine chrétienne de notre ville, par notre brave et glorieux
concitoyen, M. le général Henri de Malherbe.
(Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1857 - Un
accident. -
Lundi soir, un malheureux accident est arrivé rue Tardif. Une
enfant de deux ans, fille d'un contremaître anglais attaché au chemin
de fer, est tombée par la fenêtre d'un premier étage sur le trottoir
de la rue. La pauvre petite a eu le bras fracassé et la tête fortement
contusionnée. Son état est aujourd'hui aussi satisfaisant
que possible. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1857 - Un
accident. -
Samedi dernier, 18 du courant, à sept heures du matin, le
nommé Baptiste Dilley, demeurant rue Laitière, à Bayeux, employé
comme terrassier au chemin de chemin de fer, à l'atelier de Saint-Loup,
se trouva renversé sur un des rails par un éboulement de terre. Par
suite de violence de cette chute, il a eu trois côtes fracassées et a
été rapporté à son domicile dans un étal de souffrance assez grave.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1857 - Un
accident. - Un autre accident, dû à l'ivresse, a eu lieu lundi
dernier, aussi à la tranchée de St-Loup. Le nommé Mancel Isidore, de
Caen, ouvrier terrassier, avait quitté les travaux à sept heures du
soir, étant déjà un peu troublé par la boisson. Vers les dix heures
du soir, s'étant rappelé qu'il avait oublié sa pelle, il s'achemina
vers le chantier. En voulant sauter un fossé, il se cassa la jambe et
resta sur la place, sans pouvoir se faire entendre et obtenir le
secours, jusqu'à une heure du matin.
A
ce moment, des ouvriers de la campagne entendirent ses cris de détresse
et s'empressèrent de le transporter à son domicile, chez le sieur
Laplanche, rue Saint-Loup, d'où il fut transféré dans la matinée à
Hôtel-Dieu. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1857 - Les
premières communions. -
Les premières communions de Saint-Exupère et de Saint-Laurent
ont eu lieu dimanche dernier.
L'après-midi,
vers cinq heures, les communiants de Saint-Exupère sont venus
processionnellement, bannière et oriflammes en tête, à la
Cathédrale, pour faire leur consécration à la Sainte[1]Vierge. Ceux de Saint-Laurent ont fait leur pieux
pèlerinage à l'église Saint-Patrice.
A
la procession de Saint-Exupère, on remarquait à côté de celles
données par M. le général de Malherbe, une nouvelle et brillante
oriflamme en cachemire écarlate, ornée de galons et de drap d'argent,
du plus bel effet, donnée par notre honorable concitoyen, M.
Charlemagne Jean de Lamare, à l'école des Frères Par cet acte
gracieux d'une munificence qui lui est habituelle, M. Charlemagne Jean
de Lamare a voulu laisser un nouveau et durable souvenir de l'intérêt
tout paternel qu'il porte à l'éducation chrétienne de la jeunesse de
notre cité. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1857 -
Les travaux de la Cathédrale.
-
La reconstruction du pilier sud-est est arrivée à peu près à
la moitié de sa hauteur. Les travaux continuent sans interruption, et
la démolition du quatrième pilier va commencer prochainement.
Les
deux piliers nord-ouest et nord-est sont complètement dégagés des
piliers provisoires en charpente qui les entouraient, et, à cette
heure, ils supportent de ce côté, le poids de la tour centrale. La
première arcade, côté gauche de la nef, qui était primitivement en
ogive, a été refaite en plein cintre ; elle est entièrement
terminée. Celle qui lui fait face, côté droit, est encore entourée
de ses blindages. Elle sera rétablie aussi en plein cintre, lors de la
reconstruction du quatrième pilier auquel elle est adhérente. Celui
des petits piliers du chœur, qui fait suite au principal pilier
nord-est de la tour et que son mauvais état avait fait démolir, est
reconstruit. On procède en ce moment au raccordement
de la voûte latérale, ouverte en cet endroit par suite de cette
reprise.
Aujourd'hui,
l'œil peut embrasser, de tout ce côté, l'ensemble de ce beau travail,
dégagé qu'il est des charpentes et des énormes poteaux qui en
gênaient l'aspect. Il est permis d'en apprécier toute l'importance,
d'en admirer la hardiesse d'exécution, de se rendre un compte
approximatif de la marche progressive des travaux et de l'époque de
leur achèvement probable, tout fait espérer, croyons-nous, qu'ils
seront terminés, a l'intérieur, dans le courant du mois de décembre
prochain. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1857 -
Destruction des fourmis. -
Voici un excellent moyen pour détruire les fourmis : faire
fondre du sucre dans un mélange d'eau et d'eau-de-vie, mettre la
liqueur dans un verre et enfoncer celui-ci dans la terre jusqu'au bord.
Le lendemain, le verre sera plein de fourmis qui seront venues s'y
noyer.
Un
semblable verre, placé dans une armoire, sans autre précaution, attire
aussi ceux de ces insectes qui s'y sont introduits, et qui, très
friands du mélange sucré qu'on leur offre, viennent promptement y
périr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1857 -
Curage des cours d’eau.
-
Un arrêté de M. le préfet du Calvados, en date du 26 août 187
, porto qu'il sera procédé, du 15 septembre au 16 octobre, au curage
de tous les cours d'eau du département qui ne sont ni navigables, ni
flottables. Cet arrêté contient une série de prescriptions,
concernant sa bonne exécution et conformes à celles des arrêtés
précédents. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1857 - Le
chloroforme. -
Nous
lisons dans un journal que la propriété que possède l'éther de
mettre les insectes dans un état de léthargie complet et de les tuer
si la dose est considérable, a suggéré l'idée d'appliquer ce moyen
contre les insectes qui attaquent les céréales.
Deux
grammes de chloroforme ou de sulfure de charbon par quintal métrique de
blé suffisent pour faire périr, tous les charançons en quatre ou cinq
jours. Il faut placer cet ingrédient dans l'intérieur des tas de blé
et dans les greniers hermétiquement fermés. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1857 - Nouvelles
locales. -
On sait qu'à
la naissance du Prince Impérial, l'Empereur déclara que lui et
l'Impératrice seraient les parrain et marraine, de tous les enfants
légitimes nés et venus au monde la même journée que leur auguste
fils.
Deux
enfants se trouvaient, à Bayeux, dans les conditions nécessaires pour
revendiquer l'honneur de ce haut parrainage, tout les deux appartenaient
à de pauvres familles.
Le
résultat vient de prouver que ce parrainage n'est pas un vain mot.
L'un
de ces enfants, Eugénie-Aimée-Adélaïde Lesage, dont la mère était
morte quelque temps après lui avoir donné le jour, ayant eu le malheur
de perdre dans le mois de juin dernier son père, qui fut écrasé sous
la roue d'une charrette, était, par suite de cet accident, tombé à la
charge du sieur Lesage, son grand-père, vieillard honnête, mais
entièrement dénué de ressources.
Informé
de la triste situation dans laquelle se trouvait
sa filleule, S. M. l'Empereur, qui avait envoyé d'abord quelques
secours provisoires, vient, en chargeant M. le maire de Bayeux
de surveiller l'emploi des fonds, d'accorder un secours annuel de 300
francs, pour subvenir aux frais de l'éducation et de l'entretien de
la pauvre orpheline.
Un
tel acte de munificence n'a pas besoin de commentaires. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1857
-
Nouvelles locales.
-
Samedi dernier, le soir, la femme du sieur Huet, ferblantier
à Bayeux, trouva sur la voie publique un sac à ouvrage, renfermant,
entre autres objets, un porte-monnaie dans lequel se trouvait une somme
de 26 fr. Elle s'empressa aussitôt d'en faire le dépôt au bureau de
M. le commissaire de police. Bientôt après le sac fut réclamé par
son propriétaire, qui récompensa dignement un tel acte de probité.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1857
-
le temps qu’il fait.
-
Les cultivateurs s'inquiètent et s'étonnent d'un hiver
parvenu sans gelée jusqu'au mois de décembre.
En
1684, la gelée ne commença qu'à la fin de janvier; mais elle sévit
avec une telle violence que pendant plusieurs semaines on a pu se
promener en carrosse sur la Seine, et qu'on y établit même, sur une
glace épaisse de trente-trois centimètres, environ, non seulement une
sorte de foire, mais encore des guinguettes où l'on dansait. Ce grand
froid tardif s'est reproduit lorsque l'armée française envahit la
Hollande et que la cavalerie républicaine prit les vaisseaux de ligne
néerlandais.
Enfin,
en 1753, il ne commença à geler à Anvers que le 24 février, mais en
revanche, le 15 mars, on circulait encore à pied et à cheval sur toute
la surface de l'Escaut, comme l'attestent les lignes suivantes gravées
au-dessus de l'axe des portes d'Anvers : « A la Saint-Thomas, il n'y
avait ni neige, ni glace ; à la mi-mars, on passait l'Escaut à pied et
à cheval. » (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1858 -
Les chemins de fer. -
Une
locomotive, nommée la « Normandie », est passée par Bayeux
ce matin, traînée par 27 chevaux. Elle est destinée aux travaux du
chemin de fer, section du Molay. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier
1858 - Le temps qu’il fait.
-
Presque partout en France le froid a sévi avec rigueur.
A
Nîmes, dont la température est presque toujours douce même en hiver,
le thermomètre a minimo est descendu à 7 degrés 6/10.
Le
7 janvier, à six heures du matin, il marquait à Lille 10 degrés 1/10.
Dans
la nuit du 5 au 6, à Bordeaux, il était descendu jusqu'à 12 degrés
au-dessous de zéro.
La
neige a fait son apparition sur plusieurs points. Elle est tombée en
abondance dans les Cévennes et dans le département de l'Ardèche. Sur
la ligne ferrée de Paris à Bordeaux, elle a retardé la marche des
convois.
—
Les historiens ont signalé des froids excessifs en Europe en 299 et
388, c'est l'empereur Julien, en cette année à Paris, qui on parle. En
359, en 358, en 605, 670, 695, 759, 760, 763, on mesura dans certains
endroits 50 pieds de neige ; en 821, 874, 908, 998, 1044, 1063, 1067,
1124, 1125, 1205, 1216, 1234, 1269, 1281, 1323, 1325, 1399, 1402, 1405,
1407, 1418, 1420, 1422, 1423 , 1426, 1433, 1427, la gelée commença à
Paris le 31 décembre, dura 2 mois 21 jours ; la neige tomba pendant 40
jours consécutifs
; 1458, 1468-69, Philippe de Comines, dont le tableau est au Louvre,
rapporte qu'on coupait le vin dans les tonneaux avec des haches, si bien
qu'en guise d'un verre on en recevait un morceau ; 1499, 1515, 1537,
1543, 1544, 1570, 1595, 1608 ; il y eut deux mois de gelée à Paris ;
les cotterets se vendaient 35 sous pièce ; 1621, 1655, 1658.
Il
y a deux siècles, la mer Baltique gela à une profondeur énorme ;
1683, 1684, 1709, 1724, 1733, 1735, 1738, 1740, 1748, 1754, 1760, 1768,
1774, 1776, 1779, 1784, 1785, pendant 115 jours ; 1786, 1788, il y eut
à Paris 18 degrés 1/4 Réaumur de froid ; 1789, froid extraordinaire
pendant sept semaines ; 1794, 1796, 1799 ; en 1810, le mercure gela à
Moscou ; on se souviendra longtemps, hélas ! de 1812, 1813, 1814,
1820, 1830 ; en 1840, à l'arrivée des cendres de l'empereur, il y
avait à Paris, 18 degrés centigrades de froid. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1858 -
Le temps qu’il fait.
-
Le bulletin quotidien de l'état, atmosphérique de divers points
de la France et de l'étranger, a signalé tout récemment ce fait
curieux, que le 6 janvier, à huit heures du matin, tandis que la
température était de 7 degrés 4 dixièmes au dessous de zéro, à
Paris, le thermomètre ne marquait, à Saint-Pétersbourg, que 2 degrés
7 dixièmes au dessous de zéro, et, à Brest, 2 degrés 7 dixièmes
au-dessus de zéro. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1858 -
Le télégraphe. -
Nos lecteurs
savent qu'une station télégraphique va être établie dans notre
ville. Aujourd'hui même, on travaille à la pose des fils électriques
et à l'installation du matériel dans l'ancienne maison de M. Hébert,
rue Laitière. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1858 -
Une éclipse de lune.
-
Nous avons eu,
samedi soir, le spectacle toujours curieux d'une éclipse partielle de
lune, dont le tiers s'est trouvé plongé dans l'ombre de la terre. Le
15 courant, il y aura une éclipse totale de soleil, également visible
pour nous. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1858 -
La neige. -
Hier la nuit, la
neige est tombée pour la première fois dans notre ville. Hier matin
les maisons et les rues étaient couvertes d'une couche de plusieurs
centimètres. A midi, dégel complet. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mars
1858 - Une blessure à la Joue. -
Samedi dernier, vers
les dix heures du soir, Léopold Hébert, jeune homme laborieux et
complètement inoffensif, rentrait chez ses parents, domiciliés rue
Laitière, dans la cour du n° 13. A peine a-t-il fait quelques pas dans
cette cour, qu'il se sent atteint à la joue droite d'une forte cuisson,
provenant d'une substance corrosive qui lui a été lancée par une
fenêtre, à l'aide d'une seringue.
Ses
vêtements, dans leur partie supérieure, sont brûlés a différents
endroits, et malgré ce dommage, le pauvre enfant s'estime encore bien
heureux d'avoir eu les yeux sauvegardés.
La
justice informe : de graves soupçons planent sur un individu qui
n'échappera pas, il faut l'espérer, à ses investigations. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1858 - Nouvelle diverses.
-
La saison d'hiver est
certainement la plus favorable aux fabricants de chaussures, et
cependant bon nombre d'ouvriers de notre localité se plaignent de ne
pas être suffisamment occupés.
Est-ce
que cela viendrait de ce que les patrons bayeusains tiendraient leurs
prix de vente trop élevés, et que les achats se feraient ailleurs ?
Nous
ne sommes pas suffisamment édifiés pour nous prononcer, mais nous
croyons devoir soumettre le fait aux intéressés. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1858 - Le Télégraphe.
- Par
suite de l'ouverture des stations télégraphiques de Bayeux et
Coutances, les stations de la ligne de l'Ouest. (Basse-Normandie), sont
ainsi fixées : Paris, Mantes, Évreux, Lisieux, Caen, Bayeux,
Saint-Lô, Cherbourg.
Coutances,
Granville et Saint-Malo qui se relient en même temps aux lignes de
Bretagne.
Nous
donnerons, aussitôt qu'il sera fixé, le prix des dépêches pour ces
diverses villes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1858 - Chemin de fer.
- Dans
la matinée de dimanche dernier, une locomotive, pavoisée de drapeaux
et partie de la station de Lison, près lsigny, a traversé la gare de
Bayeux pour se rendre à Caen. Elle emportait les ingénieurs et les
employés de cette partie de la ligne.
Arrivée
sans encombre à sa destination, cette locomotive dut s'arrêter au pont
de la rue de Vaucelles, à Caen, dont la traverse n'est point encore
terminée. Elle est répartie le soir au milieu ,. des applaudissements
de la population caennaise.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1858 -
Un accident de la route. -
Hier, soir,
vers cinq heures, le courrier de la malle-poste de Saint-Lô à Bayeux,
descendait le pont du chemin de fer, à l'extrémité de la rue
Saint-Loup, lorsque ses chevaux s'emportèrent. Ne pouvant les
maîtriser, il voulut s'élancer de sa voiture, mais dans ce mouvement,
sa blouse s'accrocha au siège, et le malheureux conducteur, après
avoir été traîné quelques pas, tomba sur la voie, où il eut les
deux jambes écrasées par les roues de la voiture. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Avril
1858 - Nous lisons dans le Moniteur du Calvados.
- Sur
la demande de M. le maire de Bayeux, S. Exe. M. le ministre de l’agriculture
et du commerce vient d'accorder à la bibliothèque de la ville de
Bayeux, l'ouvrage publié par MM. les inspecteurs-généraux de
l'agriculture sur les espèces bovine, ovine et porcine. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1858 - La vaccination.
-
Nous croyons utile de rappeler à nos lecteurs que M. le docteur
Féron, continue de vacciner, à son domicile, tous les samedis, à
midi, les personnes qui se présentent.
La
revaccination, ordonnée récemment pour l'armée par le Ministre de la
guerre est une utile précaution, qui ne peut que contribuer
efficacement à diminuer l'intensité des épidémies
varioliques. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1858 - La grosse cloche de la cathédrale.
- Depuis
plusieurs jours, un certain nombre d'ouvriers, sous la direction d'un
contre-maître des ateliers de M, Havard étaient occupés à détacher
la grosse cloche de la Cathédrale, dite Trémonde, du milieu des
charpentes qui la tenaient suspendue dans la tour du Nord. Cette
difficile opération, s'est accomplie après de minutieuses
précautions.
Ce
matin, vers six heures, elle sortait par la trappe, ouverte à cet
effet, sur la façade de la tour, et atteignait, une heure après, le
sol, au pied de cette tour.
Beaucoup
de curieux assistaient à l’opération, qui a été conduite et menée
à fin sans accident. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1858 - Nous lisons dans le Moniteur du Calvados.
- De
tous côtés, on entend dire que cette année la récolte des pommes à
cidre sera abondante, Les connaisseurs assurent que si le mois de mai
n'amène pas de blanches gelées pour, détruire les apparences, il n'y
aura pas assez de tonneaux pour loger le cidre, et cette fois du cidre,
car depuis quelques années, on le sait, les puits et les fontaines ont
été d'un grand secours à nos brasseurs des campagnes. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1858 -
La Saint-Marcouf.
- C'est
dimanche prochain 9 mai, qu'aura lieu, sur la place du Château à
Bayeux, l'assemblée annuelle dite Saint-Marcouf. Tous les marchands
forains, saltimbanques, chanteurs, jeux non prohibés, marchands de
boissons et de comestibles s'établiront sur cette place sans être
tenus de payer aucun droit de terrage. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1858 -
L’horloge de la cathédrale.
- Notre
population apprendra avec plaisir que l'ancien timbre de l'horloge de la
cathédrale vient d'être replacé dans la tour centrale, et qu'il sonne
l'heure aujourd'hui. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1858 - On lit dans « L'Ordre et la Liberté ».
- Le
vent nord-est qui soufflait depuis quelques jours avec une âpreté
excessive avait considérablement refroidi le temps. C'est à se croire
en février. On craint qu'en se prolongeant; cette inclémence du temps
ne soit fatale à la première floraison des pommiers et au
développement du colza. Quant aux blés dont la végétation trop
active va être retardée, ils n'éprouvent aucun préjudice de
l'intensité du froid.
Au
reste, les nouvelles des campagnes annoncent que les blés en terre sont
en avance de plus de quinze jours sur une année ordinaire, par suite de
la température exceptionnelle du mois d'avril. Les seigles vont
bientôt être en fleurs, les froments sont épais et assez élevés,
ainsi que les orges ; les fourrages naturels et artificiels sont très
avantageusement venus, la végétation de la vigne est également très
avancée ; elle a déjà des feuilles et de nombreuses pousses, ce qui
n'arrive pas avant la deuxième quinzaine de mai. Aussi la récolte des
céréales et du vin donne en ce moment les plus grandes espérances. On
craint seulement, depuis quelques jours, que les variations
d'atmosphère qui se succèdent, et nous font passer avec violence du
vent du midi au vent du nord, ne nous amènent des gelées printanières
qui seraient funestes.
Depuis
lundi dernier, la température s'est notablement adoucie, il tombe
aujourd'hui une pluie bienfaisante et depuis longtemps désirée. La
lune rousse a fini hier, jour de l'Ascension. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1858 -
Les statistiques. -
Le ministre
de l'agriculture vient de faire dresser la statistique des landes et
bruyères qui, en France, attendent encore les bras et les machines pour
les défricher. Il n'y a pas moins du 8 millions d'hectares de terres
incultes dans toute l'étendue de la France. Les deux départements qui
en ont le plus sont les Landes et la Corse ; ceux qui en ont le moins
sont la Seine et l'Eure-et-Loir. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1858 - Avis. -
Le Maire de
Bayeux rappelle aux militaires actuellement en congé renouvelable,
ainsi qu'aux jeunes soldats disponibles de la classe 1856, que,
conformément aux ordre de M. le Ministre de la guerre, ils doivent se
présenter en tenue, lundi prochain 24 mai, à midi, dans la Cour de la
mairie, pour être passés en revue par M. le général commandant le
département, aussitôt les opérations du Conseil de révision
terminées pour le canton de Bayeux.
Ceux
qui négligeraient de se présenter à cette revue, seraient passibles
de peines sévères.
A
l’Hôtel-de-ville, le 21 mai 1858. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1858 -
Avis. - Les
prairies de Bayeux,
ayant été ravagées complètement l'année dernière, par les
baigneurs, le propriétaire, afin d'éviter que pareille chose se
renouvelle cette année, a fait nommer un garde particulier qui est
chargé d'une surveillance active, nous croyons devoir en donner
connaissance afin d'empêcher de nombreuses contraventions.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1858 - Les récoltes en terre.
- L'aspect
des récoltes en terre continue à être des plus satisfaisants.
Partout, les colzas sont beaux ; seulement, dans quelques cantons, les
cultivateurs se plaignent de la présence des pucerons qui se tiennent
dans la fleur. Cependant, on croit que la pluie qui est tombée les fera
disparaître, si elle est suivie de chaleurs.
Les
pommiers sont dans un excellent état, et tout fait espérer que cette
année, le cidre, sera abondant à moins, ce qui n'est guère à
craindre maintenant, qu'il n'intervienne de fortes gelées et des vents
d'est, le cidre sera à très bon marché. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1858 - L’orage.
-
Avant-hier mercredi, vers cinq heures du soir, un orage
épouvantable a éclaté sur notre ville et sur une partie de notre
contrée.
Depuis
le matin, l'atmosphère était d'une chaleur écrasante, lorsque
tout-à-coup une pluie torrentielle, mêlée de tonnerre et d'éclairs,
vint à fondre avec violence, en quelques minutes, les rues inondées
n'offrirent plus que de larges ruisseaux, interceptant les
communications. Puis une véritable trombe d'énormes grêlons et de
morceaux de glace vint compliquer le désastreux effet de cette
bourrasque, et causer de grands dégâts dans tous les quartiers. Des
toitures en verre, des serres, des cloches à melons ont été complètement
brisées, des jardins ont été ravagés, des planches entières de
légumes et de fleurs ont été littéralement hachées. Une hirondelle
a été ramassée morte, tuée par la grêle. Enfin, dans la plupart des
habitations, ce n'étaient que débris d'ardoises, de carreaux et de
plâtre.
Personne
n'a souvenir, à Bayeux, d'un pareil désastre.
Ce
cataclysme, ne paraît pas d'ailleurs s'être étendu sur toute la
contrée. Il s'est fait sentir surtout sur une partie des cantons de
Balleroy, de Tilly, de Ryes et de Creully.
Sur
le territoire de la commune du Molay, une femme âgée, conduisant une
vache, a été tuée par la foudre, ainsi que la Vache, qui a été
portée à plus de vingt mètres de l'endroit où elle a été frappée.
Une autre femme de 28 à 30 ans, qui se trouvait à quelques pas de la
première, est restée paralysée.
On
nous a montré un glaçon apporté de Creully, d'une largeur de quinze
centimètres. On s'accorde heureusement jusqu'à présent à constater
que les désastres sur les récoltes ne sont pas aussi considérables
qu'on eût pu le craindre. Partout où l'orage à sévi, beaucoup de
pommiers ont été dépouillés de leurs fleurs. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1858 - Nouveaux orages.
-
Samedi, vers cinq heures du matin, de violents déchirements du
tonnerre, accompagnés d'éclairs continus, vinrent surprendre et
réveiller brusquement notre population. Après une nuit dont la
fraîcheur n'était pas de nature à le faire appréhender, un nouvel
orage éclatait sur la ville, et pendant près de deux heures, une pluie
torrentielle s'étendait sur la contrée. La foudre est tombée à
plusieurs endroits sans causer d'accidents notables. Un des deux sapins
situés sur le bord de la route de Port, à la sortie de l'octroi, a
été fendu dans toute sa longueur, deux poules, qui s'étaient
réfugiées sous cet arbre, ont été asphyxiés. Aucun sinistre
regrettable n'a été signalé.
Hier
matin, lundi, à dix heures, par un vent d'est assez froid, une
bourrasque, entremêlée de tonnerre et d'éclairs, de pluie et de vent,
et venant dans la direction de l'ouest, s'est de nouveau abattue sur
Bayeux. Pendant une heure, la pluie est tombée avec abondance ; le
reste de la journée a été beau.
Heureusement
que ces deux orages n'étaient pas compliqués de ces énormes grêlons
et morceaux de glace qui avaient, dans la soirée de mercredi, jonché
nos habitations et nos jardins d'une masse de débris de toute sorte. Le
séminaire de Villiers surtout a beaucoup souffert de la violence de cet
orage. Là sont tombés de gros morceaux de glace, et en telle
abondance, que les toitures en ardoise de l'établissement en ont été
littéralement broyées. On n'évalue pas le dégât à moins de dix
mille francs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1858 - Le travaux de la Cathédrale.
-
Depuis quelques jours, la nouvelle assez vague, d'ailleurs, qu'un
crédit de 150 000 francs venait d'être accordé pour la continuation
des travaux de la Cathédrale, était répandue dans notre ville.
Aujourd'hui, nous pouvons annoncer de source certaine que le fait est
vrai, et que ce nouvel acte de munificence de la part du gouvernement de
l'Empereur va sans doute permettre de pousser avec activité l'œuvre de
restauration complète, qui menaçait d'être prochainement interrompue.
(Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1858 - Nouveaux orages.
-
De nouveaux orages sont venus s'abattre ces jours-ci sur une
partie de notre contrée. Celui de lundi matin, que nous avons déjà
mentionné, parait s'être étendu sur divers points et avoir eu des
résultats regrettables.
La
foudre est tombée sur le château de Bernesq, occupé par M. Vallée.
Elle a, pour ainsi dire, parcouru le vaste édifice depuis le haut
jusqu'en bas, visité tous les appartements. La tourelle a été
dévastée. Des meubles ont été brisés à l'intérieur, d'autres
bousculés et dispersés. Un berceau d'où un enfant venait d'être
retiré depuis quelques minutes, a été enlevé et lancé par dessus un
lit à l'extrémité de l'appartement. Une domestique a été atteinte
au cou par le fluide qui, heureusement, ne lui a occasionné qu'une
légère brûlure. Personne autre n'a été blessé.
Presqu'au
même moment, la foudre tombait à Saonnet, dans un herbage appartenant
à M. Barbey, frappait un arbre, tuait trois vaches qui avaient cherché
là un abri et en blessai une quatrième.
Le
tonnerre est encore tombé dans plusieurs localités voisines,
notamment, dit-on, sur la commune du Molay. On n'a pas signalé,
jusqu'à présent, qu'il ait occasionné d'autres accidents graves.
Le
même jour, le bourg de Tilly a été inondé pendant une heure par de
véritables cataractes, ruisselant par masses torrentielles, avec une
violence et une intensité telles que, de mémoire des plus âgés parmi
les habitants, on n'avait pas souvenir d'un pareil déluge.
Mardi,
à cinq heures après midi, une profonde obscurité s'est étendue
pendant un quart d’heure sur toute la ville, puis, tout à[1]coup, ces sombres nuages se sont fondus en une pluie
torrentielle qui a duré jusqu' à sept heures. Le reste de la soirée
et la journée de mercredi, le temps est resté beau. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1858 -
On lit dans « Le Moniteur de l'Armée ».
- D'après les ordres
de l'Empereur, tous les régiments d'infanterie de ligne vont recevoir
des armes rayées, en échange des armes à canon lisse qu'ils
possèdent actuellement. Cet échange nécessitera diverses mesures
préparatoires qui sont détaillées dans une circulaire que M. le
ministre de la guerre a récemment adressée aux corps. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1858 - Nouvelles diverses.
-
La sécheresse avait fait concevoir un instant des craintes pour
l'avenir de la récolte. Heureusement il y a eu plus de peur que de mal,
et les pluies bienfaisantes que nous avons depuis quelques jours ont
déjà redonné à la végétation une vigueur admirable.
Sur
quelques points du département, entre autres dans les arrondissements
de Vire et de Falaise, les orages ont causé quelques dommages aux
arbres à fruits. Mais ce sont là des accidents partiels.
Quelques-unes
de nos campagnes sont encore aujourd'hui affectées des suites de la sécheresse.
L'état
de nos récoltes en terre est généralement satisfaisant. Les blés ont
souffert de la chaleur dans les terres légères, mais presque partout
ils sont très beaux : l'épiage et la floraison s'opèrent dans des
conditions qui ne peuvent que confirmer l'espoir d'une bonne récolte.
Les
seigles sont défleuris et promettent un rendement abondant en grain et
en paille. Si le temps continue à être favorable, on pourra les couper
à la fin du mois de juin.
La
pluie a été particulièrement propice aux avoines, surtout à celles
du printemps, qui ont un très bel aspect à peu près partout.
On
a commencé à couper les luzernes. Les jeunes sont généralement
bonnes, mais les anciennes ont peu donné.
En
résumé, la situation est bonne, et tout fait espérer qu'elle se
maintiendra dans ces Conditions. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juin
1858 - L’armée.
-
M. le général Chatry-Lafosse, a passé hier, la revue des
jeunes militaires du Calvados de la classe de 1858, appelés à
l'activité.
Ces
militaires, au nombre d'environ 340 , seront répartis dans les 16e,
32e, 41e, 47e, et 97e
régiments de ligne.
—
La 3e batterie du 3e régiment d'artillerie, forte
de 3 officiers, 68 sous-officiers et soldats, et 4 chevaux, venant de
Strasbourg et allant à Cherbourg, fera étape, jeudi, à Bayeux, et
vendredi à Isigny. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1858 - Passage de troupes.
-
Aujourd'hui vendredi, sont passés par Bayeux, 1° un
détachement de 68 jeunes soldats du département de la Somme ; 2° un
détachement de 80 jeunes soldats du département de la Sarthe.
Un
autre détachement de 66 hommes du département du Seine-et-Oise,
passera dimanche 27 juin.
Un
détachement de 84 hommes du département de l'Yonne, est attendu pour
le dimanche 4 juillet.
Tous
ces détachements se rendent à Cherbourg, pour être incorporés au 42e
de ligne, en garnison dans cette ville.
Le
2 juillet, 17 soldais de l'artillerie de marine, se rendant à
Cherbourg, séjourneront dans notre ville. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1858 - Le chemin de fer.
-
Lundi dernier a eu lieu la réception officielle de la ligne de
Caen à Cherbourg et le service général va être incessamment ouvert
à la circulation. De nouvelles affiches doivent d'ailleurs renseigner
le public à cet égard. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1858 - Un accident.
-
Un triste accident est arrivé, dimanche dernier à la gare de
Bayeux. A l'arrivée du train de Paris de quatre heures du matin, le
nommé Moulin (Modeste-François), garde-train, demeurant à Paris,
était descendu du convoi sur la voie pour accrocher un wagon de
supplément. Pendant qu'il procédait à cette opération, le train fut
mis en mouvement sans que ce malheureux, peu alerte par suite de
blessures reçues en Crimée, ait eu le temps de se dégager.
Une
des roues lui mutila la jambe, pendant qu'un de ses bras, à partir de
l'épaule, était broyé entre deux tampons. Transporté immédiatement
à l'Hôtel-Dieu, il est mort au bout de trois heures. II était marié
et laisse une veuve enceinte. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1858 - Les cloches de la cathédrale.
-
Les trois nouvelles cloches de la Cathédrale sont arrivées
samedi soir à Bayeux, venant de Villedieu, où elles ont été fondues
dans les ateliers de M. Havard. La foule ne cesse de les visiter et d'en
admirer le beau travail artistique et le fini d'exécution.
Après
la cérémonie du baptême qui aura lieu, dit-on, lundi prochain 12
juillet, elles seront placées, les deux grosses dans la tour du Nord,
la 3e dans la tour du Midi. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1858 - La porcelaine de
Bayeux à l'exposition d'Alençon.
-
Nous extrayons du rapport de l'exposition d'Alençon, le passage
suivant relatif à la porcelaine de Bayeux : La porcelaine de Bayeux est
signalée depuis plus de trente années, non-seulement en France, mais
encore dans toute l'Europe, pour son excessive solidité, et la
propriété toute spéciale de supporter l'action du feu.
Pour
les objets de ménage, cette manufacture produit une grande quantité
d'articles qui, aux avantages précieux de résister au feu, joignent
ceux d'une bonne fabrication et d'un prix réduit de près de moitié,
depuis que M. Gosse la dirige.
Aujourd'hui
la porcelaine de Bayeux, qui résiste au feu, coûte moins cher que bien
des porcelaines qui n'ont pas cette qualité.
Ces
précieux résultats lui méritèrent, à l'exposition universelle de
1855, une médaille d'argent pour le bon marché de ses produits, et une
deuxième pour leur supériorité exceptionnelle.
M.
Gosse a présenté à l'exposition d'Alençon des capsules d'un grand
volume et d'une magnifique exécution, une superbe tortue, une variété
d'objets de ménage, cotés aux prix les plus réduits.
Le
jury, appréciant la supériorité de la porcelaine de Bayeux, et
voulant rendre hommage à l'excellence de ses produits, a décerné à
l'habileté de M.,Gosse la plus haute distinction dont il pût disposer
en faveur de la céramique, et lui a accordé une médaille d'argent.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1858 - Le règlement.
-
Il arrive quelquefois que des fonctionnaires municipaux croient
pouvoir, nonobstant les termes des règlements sur la fermeture des
débits de boissons, autoriser certains habitants à laisser ouverts
leurs établissements après l'heure de fermeture fixée par ces
règlements.
Il
parait utile, dès lors, de porter à la connaissance de MM. les maires
que la Cour de cassation vient de décider qu'un maire n'a pas le droit,
lorsqu'il existe un arrêté qui ordonne la fermeture des
établissements publics à une heure déterminée, de donner la
permission de dépasser cette heure, pour quelque cause que ce soit. Il
ne peut, en effet, appartenir à l'autorité municipale de modifier un
arrêté régulièrement pris. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1858 - Un violent
orage. -
Vendredi soir, un violent orage, accompagné de tonnerre et
d'éclairs incessants, ainsi que d'une pluie torrentielle, a éclaté
sur Bayeux et sur toute la contrée. Il a duré par intervalles une
partie de la nuit et n'a cessé entièrement qu'au point du jour.
Nous
n'avons pas appris que la foudre, à part son bruit formidable qui a
tenu bien des gens éveillés, ait causé d'accidents regrettables.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1858 - Pour le 15
août. -
A l'occasion de la fête du 15 août, des secours ont été
accordés par S. Exe. M. le ministre d'Etat, au nom de l'Empereur, aux
parents d'un certain nombre des enfants qui, étant nés le 15 mars
1856, le même jour que S. A. le Prince Impérial, ont eu l'honneur
d'avoir pour parrain et marraine Leurs Majestés l'Empereur et
l'Impératrice. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1858 - La comète.
- La
comète signalée à Nantes et à Paimbœuf ces jours derniers a été
observée hier soir à Bayeux, vers huit heures, dans la direction de
l'ouest, environ 10° nord. Elle pouvait avoir, à cette heure, une
hauteur du 15° au-dessus de l'horizon, et quoique visible à l'œil nu,
elle n'a jusqu' à présent que peu d’éclat.
Cette
comète, découverte par M. Douati, n'a aucune analogie avec les autres
comètes qui ont été observées dans les temps historiques.
En
tout cas, ajoute-l-il, ce n'est pas la célèbre comète de Charles
Quint, dont le retour attendu, en vertu d'hypothèses, purement
gratuites, a tant effrayé le public dans ces dernières années.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1858 - L’orage. -
Hier soir, de
onze heures à minuit, le bruit formidable du tonnerre est venu tout à
coup terrifier la population de notre ville. Un affreux orage,
accompagné d'éclairs et d'un roulement continu, s'étendait sur notre
contrée. Pendant une demi-heure, la foudre déchirait la nue avec une
violence d'autant plus effrayante que la pluie n'est tombée que plus
lard. On n'a guères souvenir d'une pareille scène. On nous assure, ce
matin, que le tonnerre est tombé à plusieurs endroits.
Nous
venons de voir, dans un jardin de la rue des Teinturiers, un immense
peuplier qui a été frappé en travers, immédiatement au-dessous des
branches et à une hauteur de trois mètres environ du sol. Tout un
côté du tronc a été déchiré en longs ligaments, dont plusieurs ont
été portés à plus de quarante mètres, dans un autre jardin de la
rue de la Cave.
Au
bout d'une heure, cet orage qui se dirigeait vers la côte avait cessé
de gronder sur Bayeux. Nous désirons n'avoir pas à constater qu'il ait
causé au loin des effets plus désastreux. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1858 -
Élargissement d'une rue à Bayeux.
-
L'élargissement de la rue Echo, à Bayeux, est nécessaire pour
accéder à la gare du chemin de fer. Dans le cas où cet élargissement
s'opérerait actuellement par voie d'acquisition, il serait juste que la
ville de Bayeux contribuât à la dépense dans une certaine proportion.
Le conseil prie M. le préfet de mettre la ville de Bayeux en demeure de
s'expliquer sur la part qu'elle entend prendre dans la dépense
d'acquisition des maisons frappées d'alignement. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1858 - Avis. -
Une circulaire
de M. le Préfet du Calvados à MM. les maires, leur enjoint de
s'abstenir avec soin de viser pour l'étranger les passe-ports à l'intérieur,
et les livrets des ouvriers.
Aux
termes de la loi du 22 juin 1854 et du décret portant règlement
d'administration publique, du 30 avril 1855, le livret d'ouvrier
n'équivaut au passe-port que lorsqu'il a été revêtu d'un visa
spécial de l'autorité compétente pour une destination fixe à
l'intérieur. Le livret
est donc seulement valable comme passe-port à l'intérieur. Il ne
dispense jamais l'ouvrier français qui veut sortir de France de se
pourvoir d'un passe-port à l'étranger, assujetti au visa des agents
diplomatiques ou consulaires compétents. . (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1858 - Le temps qu’il fait.
- Les
astronomes ont compulsé toutes les tables météorologiques
quotidiennes depuis deux siècles, et ils n'ont pas trouvé un seul 16,
ni 17, ni 18 octobre ni aucun jour voisin dans le calendrier où l'on
ait joui, d'une température de vingt-cinq degrés centigrades au-dessus
de zéro.
L'année
1858 est l'une des années les plus extraordinaires de ce siècle pour
la beauté de la température.
Malheureusement
beaucoup, d'industries ont à souffrir de la sécheresse extraordinaire
aussi, cette année. Quinze jours de pluies seraient un véritable
bienfait pour elles. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1858 - La sécheresse. -
Les
cultivateurs appellent en ce moment la pluie de tous leurs vœux :
« Entre
la Toussaint et la Noël, rappellent-ils, il ne saurait trop pleuvoir ni
trop venter. » L'application de cette sentence agricole serait surtout
justifiée cette année. Les semailles ont été faites sans doute dans
de bonnes conditions, mais les terres sont devenues légères par suite
de la prolongation de la sécheresse et elles ont besoin d'être
raffermies pour résister aux gelées qui s'annoncent de bonne heure.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1858 -
Voici qui intéresse les ménagères.
- Il
s'agit d'un procédé de nouvelle lessive économique et rapide, trouvé
par M. Chapoleaut, pharmacien à Decise. On fait dissoudre 1 kilogramme
de savon dans 50 litres d'eau de rivière ou de fontaine. Lorsque, à
l'aide de la chaleur, la dissolution est complète, on retire du feu et on
ajoute : essence de térébenthine rectifiée, 15 grammes ; ammoniaque
liquide à 22°, 30 grammes. Remuer le mélange avec une baguette
pendant quelques minutes et le verser encore chaud, sur la quantité de
linge à lessiver. Au bout de quatre heures de contact, on frotte le
linge entre les doigts, on le passe à l'eau : il est d'un blanc
parfait. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1858 - Brûlée vive. -
Vendredi
dernier, vers dix heures du soir, la dame veuve Jacquelin-Duval, née
Van-Hecken, ancienne cafetière, demeurant en cette ville, a été
trouvée brûlée dans son domicile, rue St-Patrice, on présume qu'une
chaufferette aura communiqué le feu à ses vêlements, et que la fumée
l'aura étouffée sans qu'elle ait pu appeler à son secours.
Quand
les voisins l'ont trouvée elle était tombée sur le plancher de sa
chambre toute carbonisée et ne donnant plus signe de vie.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1858 - Nouvelles diverses. - Sur
les réquisitions de M. le substitut Jousselin, et afin de protéger
dorénavant les voyageurs et les dames contre certains fumeurs obstinés
et acharnés que rien n’arrête, le tribunal correctionnel de la Seine
vient de condamner un voyageur à 50 fr. d’amende et aux dépens pour
avoir fumé en wagon, malgré les réclamations des dames et des autres
voyageurs. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1858 - Nouvelles diverses. - Nous
signalons à l’attention de la police un nouveau genre de vol qui se
pratique le soir aux portes de la ville de Bayeux. Un industriel,
porteur d’un mauvais sabre dit briquet, et se disant agent de police,
déclare des procès verbaux aux habitants de la campagne, qui n’ont
pas de lanternes allumées à
leurs voitures, cet agent apocryphe affecte d’abord une grande
incorruptibilité, mais il finit par consentir à arranger l’affaires
moyennant finance.
Il
y a une quinzaine de jours, le sieur X….., cultivateur à Audrieu,
monté dans son banneau, partait de Bayeux par un beau clair de lune,
lorsqu’il fut accosté dans la rue de Cremelle, entre l’octroi et la
gare, par notre agent de police qui lui déclara procès-verbal pour n’avoir
pas allumé sa lanterne.
Le
campagnard lui fit observer que cela était inutile, puisque la lune
était dans tout son éclat, le filou insiste pour savoir le nom du
délinquant, qui, effrayé de ses menaces et voulant d’ailleurs
éviter un procès, lui offre deux francs pour le laisser poursuivre son
chemin ; l’autre les refuse avec indignation d’abord et finit par
les accepter sur les instances de M. A….., qui atteint sa bourse pour
payer la somme convenue. Mais tout à coup, et avec la rapidité de l’éclair,
l’incorruptible agent s’empare vivement de la bourse et gagne à
toutes jambes l’intérieur de la ville, où il disparaît bientôt. Le
volé eut beau crier au voleur, il a perdu son argent. La bourse
contenait 22 fr.
Quelques
instants avant, un autre campagnard avait été victime de la même manœuvre,
mais plus heureux que le sieur X….., il s’en était tiré pour 2
francs.
Le
volé n’a pas déposé de plainte, dans la crainte, d’être
lui-même poursuivi pour infraction à l’arrêté du Préfet, sur la
police du roulage. C’est par trop de naïveté !
(Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1858 - Un suicide. -
Hier soir,
vers 10 heures et demie, une pauvre fille, nommée Elisabeth, habitant
une petite mansarde au troisième étage d'une maison de la rue
Bienvenue, s'est jetée par sa fenêtre sur le pavé de la rue. La mort
a été instantanée. Cette malheureuse, qui était âgée de cinquante
ans environ et qui vivait d'aumônes, avait donné depuis longtemps des
signes non équivoques d'aliénation mentale.
Relevée
par des passants, son cadavre mutilé a été, quelques instants plus
tard, transporté à l'Hotel-Dieu. Un médecin, appelé sur les lieux,
avait constaté l'inutilité de toute, espèce de secours. (
Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1858 - Les expropriations.
- Le
jury d'expropriation de l'arrondissement de Bayeux s'est réuni de lundi
à jeudi soir pour s'occuper de l'expropriation définitive des terrains
occupés par les gares de Bayeux, le Molay et Lison.
Après
diverses visites faites sur les lieux mêmes, il a eu a statuer sur
vingt affaires. Les opérations ont été conduites avec une grande
habileté, et les parties respectives se sont montrées satisfaites des
résultats obtenus.
Dans
l'arrondissement de Bayeux, il ne reste plus à exproprier que les
terrains de la gare d'Isigny. (Moniteur du Calvados).
Décembre
1858 - Les prix de la viande.
- Les
charcutiers de Lisieux viennent de faire une grande diminution sur le
prix de la viande de porc ; cette diminution a été annoncée à son de
tambour, elle n'est pas de moins de 15 à 20 c. p r 1/2 kilog., ce qui
établit cette viande à 40 et 45 c.
—
A Bayeux, la diminution du prix de la viande sur pied a aussi
influé depuis quelque temps d'une manière heureuse sur
l'approvisionnement et le nombre des étaux de bouchers établis le
samedi au marché. Samedi dernier, il y avait cent trois bouchers sur la
place Saint-Patrice, presque tous marchands forains.
Cette
affluence de bouchers du dehors, dont l'entrée en ville est favorisée
par le tarif équitable de l'octroi, a contribué puissamment à
résoudre à Bayeux le problème de l'abaissement du prix de la viande.
En
effet, sur le marché, on se procure actuellement de la viande de très
bonne qualité à 1 fr. le kilog. les morceaux choisis, et de 70 à 90
c. les morceaux ordinaires.
En
présence de ces prix, un grand nombre de bouchers de la ville ont
compris avec raison qu'ils compromettraient leurs intérêts, en ne
suivant pas le cours du marché, et ils ont fait une diminution à leur
clientèle, nous espérons que leur exemple va être immédiatement
suivi par les autres.
Avis.
— Nous rappelons aux personnes intéressées que le marché de Bayeux,
se tenant ordinairement le samedi, aura lieu les vendredi 24 et 31
décembre courant, à cause des fêtes de Noël et du premier de l'An,
qui cette année se trouvent le samedi. ( Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Décembre
1858 - Des récompenses.
- Par
décision en date du 12 juillet 1858, le ministre de l'instruction
publique a décerné, les récompenses suivantes, aux instituteurs et
institutrices appartenant à l'arrondissement de Bayeux, qui, pendant
l'année scolaire 1856-1857, se sont fait remarquer dans
l'accomplissement de leurs devoirs :
Mention
honorable : à M. Besche, instituteur à Neuilly.
Médaille
de bronze : à Mme Belliard, religieuse de la Providence, institutrice
à Bayeux,
Mention
honorable : à Mlle Enguerrand, institutrice à Sept-Vents. .
( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1858 - Les délinquants de la route. - Un
arrêté de M. le Maire de Bayeux, en date du 1er octobre
1858, défend aux conducteurs de voitures de faire courir leurs chevaux
dans les rue de la ville, et l'art. 477, n° 4, et 476 du Code pénal,
puni d'une amende de 6 à 10 fr. et d'un à trois jours
d'emprisonnement, ceux qui font ou laissent courir leurs chevaux, bêtes
de trait, de charge ou de monture dans l'intérieur d'un lieu habité,
et ceux qui violent les règlements contre la rapidité des voitures.
Nous
voyons néanmoins tous les jours dans nos rues, et particulièrement les
jours de marché, les conducteurs de chevaux et voitures commettre des
infractions à ces lois et règlements, au risque de faire arriver des
accidents fort graves, aussi, la police s'est mise en éveil et se met
en devoir de dresser des procès-verbaux contre les contrevenants, et le
Tribunal de simple police à prononcé, mardi dernier, des condamnations
contre quatre délinquants. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1858 - Des récompenses.
- Le
Moniteur d'hier publie une longue liste des personnes auxquelles
l'Empereur vient de décerner des récompenses, pour des actes
de dévouement qui lui ont été signalés, pendant le troisième
trimestre de 1858. Nous y remarquons les suivantes :
Gérard
(Jacques), maitre-mineur ; Bailleul (Théodore-Félix) ; Mondehard
(François), mineur, reçoivent des médailles d'honneur en argent, le
premier de 1er classe, les deux autres de 2e
classe, pour avoir, à Bayeux, les 4, 5, 6, 7 et 8 mai
1858, au péril de leur vie, pris part au sauvetage d'un puisatier
enseveli sous un éboulement.
Marie-Benoit,
garde-champêtre, et Sevestre (Félix), chaufournier à Vaux-sur-Seulles,
pour avoir, à Vaux-sur-Seulles, le 7 avril 1858, dans une circonstance
semblable, montré même dévouement en cherchant à sauver trois
ouvriers. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1858 - La population du Calvados. - L'état
du mouvement de la population dans le Calvados en 1857 présente les
résultais suivants :
La
progression décroissante de la population, après s'être arrêtée en
1856, a repris son cours. Les naissances avaient été, en 1856, de 9
612, elles ne sont plus, en 1857, que de 9 401, soit en moins 211 ; de
même, les décès qui, en 1856, étaient de 9 712, sont, en 1857, de 10
188, soit en plus 476.
Si
maintenant on compare le nombre des décès. 10 188 à celui des
naissances, 9 401 on trouve
un excédant de décès de 787 soit 687 en plus de 1856. ( Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 - Mouvement de la population de Bayeux. - En
l'année 1858 : Naissances, 179 ; Décès, 309 ; Mariages, 61.
Différence
entre les naissances et les décès, 130. ( Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1859 -
Dispense. -
D'après
l'art. 79 de la loi du 15 mars 1850, les jeunes gens qui se destinent à
l’enseignement public doivent, pour être dispensés du service
militaire, contracter, avant l'époque fixée pour le tirage, un
engagement décennal devant le recteur de l'Académie. Ils ne perdront
pas de vue que l’engagement contracté par eux à leur entrée à l'Ecole
normale de les affranchit point de celui prescrit par ladite loi. (
Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 - Curieux mariage. -
Un mariage,
contracté la semaine dernière devant l'officier public de l'état
civil de Bayeux, présentait des particularités assez curieuses et fort
rares.
Les
deux époux sont nés la même année. Ils portent le même nom de
famille, sont cousins-germains, tous les deux ont deux frères, et ces
quatre frères étaient les témoins de l'acte de mariage au bas duquel
on ne voyait comme signatures que le même nom de famille, y compris
celui des père et mère de chacun des époux, qui sont eux-mêmes
frère et sœur. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 -
Le feu. -
Un feu de
cheminée a eu lieu, mardi, dans une maison de la rue Laitière. De
prompts secours portés par un détachement de sapeurs-pompiers, n'a
pas tardé à venir à bout de ce commencement d'incendie. (
Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 -
Il n’y a plus d’hiver.
- Le
crédit de M. Babinet commence à baisser, depuis que l'atmosphère a eu
le mauvais goût de donner le plus complet démenti à ses prédictions.
M. Babinet avait prédit que l'hiver de 1858 à 1859 serait un des plus
rigoureux que nous ayons eus, et que cette rigueur, excessive
commencerait à se faire sentir surtout à partir du 15 décembre
jusqu'au 1er janvier. Or, le 1er janvier est
passé, et l'on peut dire, sans crainte d'être démenti par personne,
que nous n'avons pas encore eu d'hiver, il est vrai que M. Babinet
explique qu'il a pu se tromper de quelques jours dans ses calculs, mais
il ajoute qu'il maintient sa prédiction qui commencera très
certainement à se réaliser à partir du 15 du présent mois. (
Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 - Usurpation d’identité.
- Aux
Comices agricoles du 19 septembre dernier la demoiselle Cottard,
servante chez M. Louis Delamare, à Etréham, a obtenu un prix de 60 fr.
à l'appel de ce nom, une personne s'est présentée et a reçu cette
somme des mains de M. le président de la Société, depuis, ce prix a
été réclamé au nom de la Dlle Cottard, avec déclaration que ce
n'était point elle qui l'avait reçu.
MM.
les Maires du canton de Trévières et autres personnes présentes à la
distribution sont priées de donner à M. Thieulin, trésorier de la
Société, au secrétariat de la Mairie de Bayeux, les renseignements
qu'elles pourraient avoir sur la confusion qui aurait pu s'opérer au
moment de la remise des récompenses décernées par la Société
d'agriculture de Bayeux, aux anciens domestiques.[1](
Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 - Avis. -
La
Société impériale et centrale de médecine vétérinaire, consultée
par S. Exc. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux
publics sur la loi des vices rédhibitoires, vient de décider que la
méchanceté et la rétivité seraient comprises désormais dans la
nomenclature des vices qui peuvent donner lieu à la résiliation des
marchés. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1859 - Le printemps montre son nez. -
Depuis quelques jours, nous jouissons d'une température
toute printanière ; la campagne commence à changer de vêtement ; la
verdure se hâte déjà de paraître ; l'oiseau gazouille et recommence
ses petits chants d'amour ; la vigilante abeille et la prévoyante
fourmi continuent leurs travaux ; enfin, tout semble renaître. Quelques
papillons osent aussi se montrer ; à bientôt les z'hannetons, les
catonnets et la prommerole pour un’épingue. (Source : Le journal
de Honfleur)
Février
1859 - Une chute mortelle.
- Dimanche
dernier, une dame Élisabeth, âgée de 65 ans, passait dans la rue d'Aprigny,
revenant de la messe de Saint-Patrice, accompagnée de sa fille.
Celle-ci, se trouvant malade et près de tomber, appela sa mère, qui
voulut soutenir sa fille, mais elles tombèrent l'une sur l'autre si
malheureusement que la dame Elisabeth ne s'en releva pas ; sa mort avait
été instantanée. ( Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Février
1859 - Un peu d’hygiène.
- Dans
presque toutes les fermes, les employés attachés aux étables, aux
écuries, aux bergeries, etc…, y couchent auprès des animaux auxquels
ils donnent leurs soins. Non seulement on ne regarde pas cette habitude
comme vicieuse, mais encore on croit que certaines maladies sont
guéries par un séjour plus ou moins, prolongé dans les étables.
Cette
méthode, basée sur la routine, doit être répudiée par le bon sens.
Le
séjour des hommes dans les étables, les bergeries, les écuries, etc…,
est contraire à toutes les règles de l'hygiène, dans un endroit
rempli d'animaux, on ne peut respirer qu'un air usé, vicié par leur
respiration, et manquant des principes organiques nécessaires à la
santé.
Les
cultivateurs chez lesquels ce système est en faveur objecteront sans
doute que leurs gens n'éprouvent pas de malaise et ne se plaignent
d'aucun dérangement de santé. Il est vrai que les maladies provenant
de ce régime sont longues à se déclarer, parce qu'il y a
intermittence et que l'air pur du jour peut remédier jusqu'à, un
certain point à l'effet des miasmes putrides de la nuit ; mais, si
l'influence du mal est lente, on ne peut nier son existence réelle.
En
été, l'air est généralement sec, les animaux sont dehors une partie
de la journée, la nuit on établit des courants d'air, alors il y a
moins d'inconvénients, peut-être ; mais l'hiver les bêtes à cornes
et les moutons restent presque toujours enfermés, les ouvertures sont
hermétiquement bouchées, les exhalaisons animales n'ont aucune issue ;
alors il y a véritablement danger sérieux à forcer les ouvriers des
fermes à y demeurer la nuit. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1859 - Tribunal Police Correctionnelle. - Audience
du 23 février 1859.
—
Jean-baptiste Savarin, âgé de 28 ans, épicier, né à Longueville,
demeurant à Bayeux, en 6 jours de prison et en 25 fr. d'amende, pour
ouverture de cabaret sans autorisation.
-—
Jean-Baptiste Grain, âgé de 58 ans. propriétaire, né et demeurant à
Ver, en 16 fr. d'amende et à la confiscation de son fusil pour délit
de chasse.
—
Adolphe Alexandre, âgé de 18 ans, et Michel Alexandre, âgé de 26
ans, cultivateurs à Ranchy, chacun en 5 fr. d'amende, pour coups et
blessures. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1859 - Le temps. -
La
température du mois de mars, dit le Moniteur du Calvados, si redoutée
des cultivateurs, se montre on ne peut plus favorable aux biens de la
terre. Les gelées matinales n'ont pas assez de force pour compromettre
les récoltes, et elles arrêtent les progrès de la végétation qui,
en l'absence de l'hiver proprement dit, avaient pris un essor
considérable. Partout les céréales en terre ont une apparence
magnifique, et si cette température se soutient, on peut compter sur
une récolté exceptionnelle. Les ensemencements de mars se font dans
d'excellentes conditions.
Les
colzas ont généralement une bonne apparence. Avant peu nous les
verrons en fleur.
Les
fourrages artificiels se comportent à merveille.
Nous
recevons de la vallée d'Auge d'excellentes nouvelles de nos pommiers.
Sur les sujets hâtifs, on remarque déjà de nombreux bourgeons à
fruit. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1859 -
Contingent de la classe de 1858.
- La
sous-répartition du contingent départemental, entre les cantons
proportionnellement au nombre des jeunes gens inscrits, est fixée pour
le Calvados au chiffre total : inscrits, 3 659 ; contingent à fournir,
1 674.
Voici
la répartition pour les six cantons de l'arrondissement de Bayeux :
Balleroy, inscrits 130, contingent 59 ; Bayeux,
inscrits 82, contingent 38 ; Caumont,
inscrits 87, contingent 40 ; lsigny,
inscrits 137, contingent 63 ; Ryes,
inscrits 74, contingent 34 ; Trévières,
inscrits 97, contingent
44. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1859 -
La victoire de Cavriana.
- Samedi
matin, vers dix heures, pendant que la nouvelle du nouveau triomphe de
nos armes était placardée à la mairie, le son des cloches et des
salves d'artillerie annonçaient à la population bayeusaine qu'un
glorieux événement venait encore de s'accomplir. La dépêche de
l'Empereur était proclamée à son de caisse et lue à tous les
carrefours de la ville. La joie et l'enthousiasme rayonnaient sur tous
les visages, chacun répétait à son voisin chaque terme du bulletin de
Sa Majesté, et la grande nouvelle se répandait dans toutes les maisons
et dans les quartiers les plus éloignés avec la rapidité du courant
électrique. Les fenêtres se garnissaient de drapeaux, aux cris de :
« Vive l'Empereur ! »
Pendant
toute la journée, la foule se portait vers la mairie pour lire et
relire ce nouveau et éloquent témoignage de l'admirable bravoure de
nos invincibles soldats et de leurs chefs. Au juste sentiment d'orgueil
national qui animait tous les cœurs, se joignait, à l'annonce de cette
nouvelle défaite de l'ennemi, l'espérance d'un résultat définitif et
prochain, bientôt suivis d'une paix solide et durable !...
Le
lendemain dimanche, jour de la solennité de la Fête-Dieu, la ville
était en fête dès le matin, Les drapeaux étaient restés en
permanence ; les rues, qui devaient être parcourues par la procession
générale de toutes les paroisses, se garnissaient de tentures et se
jonchaient de verdure et de fleurs.
Cette
magnifique procession, qui est sortie de la cathédrale à onze heures
et demie, empruntait aux circonstances un éclat inaccoutumé à son
brillant et solennel cortège d'ecclésiastiques, aux riches ornements
se mêlaient celui des autorités et des fonctionnaires en costumes
officiels, la longue file des écoles de garçons et de jeunes filles,
vêtues de blanc, enfin une longue et double ligue de fidèles des deux
sexes. La compagnie des sapeurs-pompiers et la gendarmerie faisaient
escorte au Saint-Sacrement, qui était porté par Mgr l'Évêque. En
avant du dais pontifical, la musique municipale faisait entendre des
symphonies qu'elle alternait avec la marche des tambours.
Cette
belle manifestation religieuse était, comme toujours, empreinte d'un
caractère de grandeur et d'une majesté surhumaine, mais, ce jour-là
surtout, elle devenait comme le solennel hommage des actions de grâces
de toute une population reconnaissante, envers la divine Providence qui
protège la France !
La
procession a suivi son parcours ordinaire par un beau temps, et à
travers des flots d'une population respectueuse et recueillie. Quatre
élégants reposoirs étaient espacés sur sa route. Monseigneur a
donné, à ces diverses stations, la bénédiction solennelle du
Saint-Sacrement. Il était près d'une heure quand la procession
rentrait en l'église cathédrale.
L'après-midi,
à l'issue des vêpres du chapitre, les enfants de la première
communion de la paroisse Notre-Dame se sont rendus processionnellement
en l'église Saint-Laurent.
Le temps avait continué d'être magnifique, cette seconde et touchante
solennité a doucement complété, pour toutes les familles, cette belle
journée d'une fête à la fois religieuse et nationale. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1859 -
Curage de la rivière .
Le Maire de
Bayeux, chevalier de la Légion d’honneur, publie l'arrêté suivant :
Art.
1er.
— Il sera
procédé au curage de la rivière d'Aure et de tous les fossés et
rigoles, sur le territoire de la commune de Bayeux. Le curage commencera
le lundi 5 septembre, à 6 heures du matin, et devra être terminé le
jeudi soir suivant. Le jeudi, à midi, aura lieu la visite des travaux,
ceux qui ne seraient pas convenablement effectués, seront exécutés d’office
au compte des retardataires. Dans le cas où cette mesure devrait être
prise, les vannes resteront levées jusqu'au samedi 10.
Art.
2. — Les propriétaires et les fermiers de moulins et usines
de la ville seront tenus de lever leurs vannes, et de maintenir les eaux
basses pendant tout le temps du curage, et, pour qu'il puisse s'opérer
le 5 septembre, à 6 heures du matin, les vannes seront levées dès le
dimanche matin, à 6 heures.
Art.
3.
— Le curage
se fera partout à vif fond et vifs bords, de manière à rétablir
autant que possible le plat fond, et à y donner une pente en long,
régulière et uniforme.
Art.
4.
—- Les
alluvions seront détruites, les terres, pierres, sables ou vases,
seront enlevés ou, jetés à un mètre loin du bord, sans qu'on puisse
les déposer sur les talus intérieurs. On arrachera les arbres à
souches, on coupera les branches, racines et broussailles, on supprimera
et détruira les ouvrages en saillie non autorisés, tels
qu'enrochements, piquets et tous autres obstacles, naturels ou
artificiels, pouvant nuire au libre cours des eaux.
Art.
5.
— Dans le
cas où quelques personnes se refuseraient à cette opération de
curage, il y serait préposé des ouvriers à leurs frais, sans
préjudice des poursuites dont elles seraient l'objet. ( L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1859 -
Les marais. - Nous
empruntons au rapport de M. l'ingénieur en chef sur le service
hydraulique dans le département du Calvados, les passages suivants, qui
sont relatifs aux marais de l'arrondissement de Bayeux
Vallée
d'Aure. Les marais de
la vallée d'Aure, dans l'arrondissement de Bayeux, à 55 kilomètres de
Caen, ont une étendue de 5 000 hectares. Ils sont administrés par un
syndical, conformément à un arrêté du 5 mai 1813.
Des
travaux ont déjà été exécutés pour rectifier la rivière,
faciliter le départ de l'eau et faire baisser son niveau dans le
marais. Un dernier projet a été approuvé, le 14 septembre 1856, par
l'administration supérieure.
Outre
ces travaux, on voudrait encore en entreprendre d'autres pour empêcher
les crues de l'Aure supérieure et de la Drome d'arriver dans la vallée
de l'Aure inférieure. Un avant projet, présenté le 29 juillet 1857, a
été soumis au Conseil général des ponts et chaussées, et un crédit
de 1 500 fr. a été accordé pour des études complètes qui vont être
terminées. Ce dernier projet donnerait à une surface de 2 600 hectares
une plus value de 2 600 000 fr. Il coûterait 500 000 fr. ( L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1859 -
Un dépôt à la maison d'arrêt de Bayeux. - Mardi
la nuit, la gendarmerie de la Seine a amené et déposé à la maison
d'arrêt de Bayeux, un nommé Y…...., habitant Paris. Cette
arrestation se rattache à l'assassinat de la veuve Simier, de
Saint-Martin-des-Entrées, qui a eu lieu dans le mois de janvier
dernier. Y…….. est parent de la victime. (Moniteur du Calvados.)
Septembre
1859 -
Un jugement réformé -
Par arrêt de
la Cour impériale de Caen en date du 25 août dernier, le jugement du
tribunal civil de Bayeux qui condamnait le sieur Alexandre Rosier,
marchand boucher à Caen, en quatre mois d'emprisonnement, pour vol d'un
veau, a été réformé.
La
condamnation a été annulée, et le sieur Rosier s'est même vu
déchargé de tous les frais du procès. ( L’Indicateur de Bayeux )
Septembre
1859 -
On lit dans le « Moniteur du Calvados ».
- Sous
le premier Empire, la ville de Caen était le siège d'une division
militaire, son importance, sa position stratégique avaient déterminé
cette mesure, qui a été maintenue jusqu'en 1830.
Si
nous sommes bien informé, il serait sérieusement question de faire
revivre cet état de choses. Nous nous faisons l'interprète, de la
cité en appelant de tous nos vœux la réalisation prochaine de ce
projet.
Caen
est restée l'Athènes normande. Elle tend à donner un nouvel essor à
son commerce. Quand elle sera redevenue le siège d'une division
militaire, elle aura recouvré sa brillante physionomie d'autrefois. (
Le Moniteur du Calvados)
Octobre
1859 -
Passage de troupe.
- Le
67e régiment d'infanterie de ligne, se rendant à Cherbourg
pour y tenir garnison, traversera prochainement notre département.
Un
bataillon, fort de 18 officiers et de 577 sous-officiers et soldats,
logera le 26 octobre à Bayeux, et les 27 et 28 à Isigny. Un autre
bataillon, fort de 16 officiers et de 554 sous-officiers et soldats,
logera le 28 octobre à Bayeux et le 29 à Isigny.
L'état-major
et un bataillon, forts de 24 officiers et de 650 sous-officiers et
soldats logeront les 29 et 30 octobre à Bayeux et le 31 à Isigny.
Le
4e bataillon et le dépôt, forts de 17 officiers et de 892
sous-officiers et soldats, logeront le 31 octobre à Bayeux et le 1er
novembre à Isigny. ( L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1859 -
Une remarque sur le temps.
- Une
chose digne de remarque, c'est que à Bayeux, les mois de septembre 1858
et 1859 ont éprouvé les mêmes variations atmosphériques. Lis ont eu,
l'un et l'autre, 24 jours de sec et six jours de pluie, avec, chacun, 22
degrés de chaleur et des vents dominants de sud. ( L’Indicateur de
Bayeux)
Octobre
1859 -
Le temps qu’il fait.
- Dans
la nuit de vendredi à samedi, il s'est manifesté dans notre contrée
une suite successive et continue de phénomènes atmosphériques : il a
plu, grêlé, neigé, gelé, éclairé et tonné.
Le
matin, dans nos environs, du coté de la mer, les chemins étaient
couverts d'une légère couche de neige qui, du reste, n' a pas tardé
à foudre. ( L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1859 -
L’hiver. - Nous
sommes entrés depuis huit jours en plein hiver. La neige est tombée en
assez grande abondance dans notre contrée. Le premier jour, les flocons
fondaient dès qu'ils avaient touché le sol. La température s'est
brusquement abaissée, la neige est tombée en abondance, et aujourd'hui
le sol en est jonché. Elle a persisté, et est devenue glissante.
La
campagne en est couverte. Les cultivateurs se réjouissent de cet état
de choses : la neige protége les blés contre le froid, qui, de son
côté, tue les insectes et les larves. ( L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1860 - Un
gendarme décoré. - Par
décret impérial du 28 décembre, M. Marie (Charles),
Marechal-des-logis de la gendarmerie à Bayeux, est promu au grade de
chevalier de la Légion d'honneur (28 ans de services effectifs).
Déjà,
au passage de l'Empereur par Bayeux, M. Marie avait été décoré par
S. M. de la Médaille militaire.
Tout
le monde, dans notre contrée, applaudira vivement à la nouvelle
distinction décernée à ce brave et loyal militaire, auquel ses
excellentes qualités publiques et privées, l'honorabilité de son
caractère ont acquis depuis longtemps l'estime et l'affection
universelles. ( L’Écho
Bayeusain )
Janvier
1860 - Les
inondations. -
A Vire, la rivière de ce nom a débordé vendredi vers six
heures du soir. Elle a envahi tous les quartiers bas de la ville et
s'est élevée à plus de un mètre dans la rue aux Teintures. Toutes
les autorités se sont rendues sur les lieux du sinistre, ainsi que la
gendarmerie, pour prévenir les accidents. A minuit, les eaux ont
commencé à se retirer.
Les pluies torrentielles qui ont accéléré la fonte des neiges, ont
produit dans notre arrondissement de nombreuses inondations.
La rivière d'Aure, de Drôme et de Tortonne ont débordé dans les
vallées qu'elles arrosent. La Fosse du Souci est devenue insuffisante
pour recevoir les deux premiers de ces cours d'eau qui refluent par
Etréham et vont gagner la baie d'Isigny en inondant les marais de La
Cambe et de Trévières. Du sommet de la butte d'Escures les prairies
inondées présentent à la vue l'aspect d'un vaste lac.
La ville de Bayeux n'a eu aucunement à souffrir de l'inondation, dès
les premiers symptômes de gonflement manifestés par l'Aure,
l'Administration municipale avait prudemment fait lever tous les
barrages pour prévenir l'accumulation des eaux. ( L’Écho Bayeusain )
Janvier 1860
- Le ruban
Rouge. -
Un de nos compatriotes, M. A. Bence, capitaine au 2e
Régiment de Cuirassiers, vient d'être nommé Chevalier de la Légion
d'Honneur. M. Bence compte 25 années de services effectifs. ( L’Écho
Bayeusain )
Février
1860 - Les
chevaux. -
On se rappelle qu'à l'issue de la campagne d'Italie, les
chevaux de trait et les mulets furent mis à la disposition des
agriculteurs sur la seule condition de les nourrir et de les entretenir.
Cette
mesure a porté ses fruits, aujourd'hui, 15 000 chevaux sont placés
dans les départements, qui ont tous ou presque tous participé au
bénéfice de la décision ministérielle. (L’Écho Bayeusain)
Février
1860
- Des malfaiteurs. -
La semaine dernière, des malfaiteurs se sont introduits la
nuit, à l'aide d'escalade, dans l'atelier de MM. Salles et Croquevielle
, carrossier, passage de la Boucherie, et se sont emparés d'une
certaine quantité de cuir évaluée à une somme de 100 fr. Jusqu'à
présent les auteurs de ce vol sont restés inconnus. (L’Écho
Bayeusain) pas de gravité. (L’Écho Bayeusain)
Avril
1860 -
Les Rameaux. -
L'usage de porter des rameaux le dimanche qui précède le
jour de Pâques, est comme on sait universellement répandu. À Paris
une immense consommation de verdure et faite cette journée, non
seulement dans les églises, mais encore dans les rues ou pas un cheval
ne circule sans être orné d'un rameau sur la tête.
Dans l'arrondissement de Bayeux, les rameaux bénits ne figure pas
seulement à l'adoration du signe sacré de la Rédemption, ils sont
employés à honorer la mémoire des morts et à fleurir les tombes,
d'où la dénomination de Pâques -Fleuries.
Avant hier, notre population s'est conformée comme les années
précédentes à cette antique tradition, et toute la journée une
longue file de parents et d'amis est allée accomplir un pieux
pèlerinage dans le cimetière de la ville. (l’Écho Bayeusain )
Avril
1860 -
Le temps qu’il fait.
-
La pluie tombée hier matin ayant fait considérablement
gonfler la rivière, on dut hier soir lever les vannes des moulins pour
éviter l'accumulation des eaux qui arrivaient avec violence.
Par suite de cette opération un domestique qui se trouvait à traire
dans la vallée-des-Prés, fut surpris par les eaux, et n'eut que le
temps de se sauver avec sa petite charrette et son petit cheval, heureux
d'en être quitte pour un bain improvisé. (L'Écho Bayeusain )
Avril
1860 -
Nous lisons dans l'Echo Bayeusain.
- La
première période des travaux de restauration de la cathédrale est
arrivée à sa fin, et l'atelier des quelques ouvriers occupés encore
dans l'intérieur du monument vient d'être définitivement licencié.
Dimanche,
a quitté notre ville M. Lasvignes, qui collaborateur de M. de Dion,
avait pris la direction des travaux après le départ pour l'Espagne de
l'éminent ingénieur dans lequel M. Flachat avait si justement placé
sa confiance.
Associé
dès l'origine à l'œuvre de restauration si habilement effectuée, M.
Lasvignes y a eu une large part, aussi notre population associera-t-elle
son nom à ce qu'elle entoure de sa reconnaissance. (Le Ordre et la
Liberté)
Avril
1860 -
Jugement correctionnel.
- Napoléon,
par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français,
à tous présents et à venir, salut.
Aujourd'hui
trente novembre mil huit cent cinquante-neuf.
Le
tribunal correctionnel séant à Bayeux, a rendu le jugement suivant :
A
la requête de M. le Procureur impérial près ledit tribunal.
Contre
François
Triquet, âgé de 60 ans, charpentier, né le 2 prairial, an 5, à La
Folie, demeurant à La Folie, célibataire.
Cité,
pour avoir à Bayeux, le 29 août 1859, vendu une certaine quantité d’œufs,
denrée alimentaire qu'il savais être corrompue.
La
cause appelée, le prévenu à comparu, etc...
Motifs,
etc...
Par
ces motifs, le tribunal, que M. de Procureur impérial, en son
réquisitoire et le prévenu en ses moyens de défense, après avoir
délibéré conformément à la loi, déclare Triquet coupable d'avoir
vendu des oeufs corrompus, en conséquence, le condamne en 20 jours
d'emprisonnement et aux dépens, ordonne en outre l'insertion du
présent jugement dans les deux journaux de Bayeux et son affiche aux
lieux ordinaires de la ville et des communes de l'arrondissement de
Bayeux, dans lesquelles il se tient des marchés.
Ainsi
jugé en audience publique, les jours, mois et an que dessus.
Enregistré
à Bayeux, le 20 décembre 1859. (Le Ordre et la Liberté)
Avril
1860 -
Le froid. -
Dans la nuit de mardi
à mercredi, il a gelé à glace à Bayeux. Nos correspondances nous
annonce qu'il en a été de même à Paris. aujourd'hui la pluie
recommence avec plus d'abondance que jamais. (Le Ordre et la Liberté)
Mai
1860 -
Passage de troupes. -
Le 3e
bataillon et le dépôt du 5e de ligne, fort d'environ 30
officiers, 260 hommes et de chevaux, quitteront Argentan le 25 mai et
iront loger le même jour et le lendemain à Falaise ; le 27, à Caen ; le
28, à Bayeux ; et le 29, 30, à Isigny d'où ils partiront le
31 pour Montebourg. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Nécrologie.
-
La ville de Bayeux vient d'être cruellement éprouvée. L’honorable
chef d'une noble et importante maison de cette ville, M. le comte
Charles-Antoine-Gustave de Germiny, a succombé aux atteintes d'une
longue et douloureuse maladie. Il est mort en son hôtel, dans la
soirée de mardi, à l'âge de 59 ans.
Ses
obsèques ont eu lieu, hier matin, en l’église Saint-Patrice sa
paroisse, au milieu d'une grande affluence. ( L’Ordre et la Liberté)
Août
1860 -
Loueries. -
Le Conseil général, a émis vœu de rendre obligatoires les
livrets des domestiques qui s'occupent des travaux de l'agriculture, ou
qui sont attachés à la personne et rende obligatoire l'inscription sur
le livret du denier à Dieu au moment même de l'acceptation des
conventions réciproques. Les vœux émis dans le but :
1°
De ne pas créer de nouvelles loueries dans le département du
Calvados. - 2° De restreindre leur nombre, si c'est
possible. - 3° Que le denier à Dieu soit absolu et
non conditionnel. - 4° Que les époques des loueries
soient toutes fixées après le 15 septembre. Considérant que l'époque
et le nombre des loueries n'est pas du ressort de l'administration.
Août
1860 - Contre la fièvre.
- La
graine de persil est un puissant spécifique contre la fièvre
intermittente. Des soldats revenus malades d'Afrique, des fièvres
habitant le voisinage des marais, ont été guéris par ce moyen . On la
prend en fusion, comme du thé, le matin et le soir. ( L’Ordre et la
Liberté)
Août
1860 -
un crédit extraordinaire.
-
Nous sommes heureux
de pouvoir annoncer à nos lecteurs que M. le Ministre de l'Instruction
publique et des cultes vient d'informer Mgr l'Evêque que, sur un
crédit extraordinaire d'un million ouvert au budget des Cultes par la
loi du 14 juillet dernier et applicable aux grands travaux des édifices
diocésains, une somme de 90 000 fr. a été allouée par décision de
S. Exc., du 27 du même mois, au budget de 1860, pour les travaux de la
tour centrale de la cathédrale de Bayeux. ( L’Echo Bayeusain)
Août
1860 -
un bien triste évènement.
-
Un douloureux
évènement vient de frapper de la manière la plus imprévue, une
famille justement considérée, dont la bienfaisante influence agit
d'une manière si heureuse sur l'activité industrielle de notre ville.
Mme Gosse, à peine âgée de 40 ans, a succombé mercredi matin aux
atteintes d'une maladie aussi violente que rapide.
Tout
le monde s'associera à Bayeux à la douleur légitime que va ressentir
de cette perte cruelle l'honorable propriétaire de notre manufacture de
porcelaine, M. Gosse, qui soutient avec tant d'habileté, d'intelligence
et de sacrifices, la renommée et la prospérité de cette utile et
important établissement.
Les
obsèques de Mme Gosse ont eu lieu ce matin en présence d'une grande
affluence d'habitants de toutes les classes de la société et de ses
nombreux ouvriers justement attristés.
Ce
soir, à six heures, sa dépouille mortelle, déposée dans l'église
Saint-Patrice, sera conduite à la gare, pour de là être transportée
à Paris et être inhumée au cimetière du Père-Lachaise. ( L’Echo
Bayeusain)
Août
1860 -
Kilométrage des lignes, poteaux indicateurs. -
Les opérations ayant pour but le kilométrage complet des lignes
et la pose des poteaux indicateurs au croisement en rase campagne
des lignes vicinales, ainsi que des tableaux indicateurs dans les
traverses bâties, sont à l'étude, inséparables les unes des autres,
elles ne pourront
être terminées que simultanément.
Les
plans généraux de chaque ligne demandés aux agents-voyers me sont
indispensables pour contrôler ce travail d'une manière efficace, ces
plans vont être livrés dans un très
bref délai, ce travail si important, si utile en même
temps, recevra avant la fin de l'année une
exécution presque complète.
Août
1860 - Un accident.
-
Dans la soirée du 24,
vers six heures, le nommé Lamy, terrassier, âgé de 50 ans, demeurant
rue Saint-Malo, voulut pénétrer dans le domicile d'une
femme qu'il connaissait, rue Coupée. Cette dernière, ne voulant pas le
recevoir, le poussa si brusquement qu'il fut précipité au bas de
l'escalier. Dans cette chute, le nommé Lamy s'est fait des blessures si
grave, qu'il a été transporté dans un état désespéré à
l'Hôtel-Dieu. ( L’Ordre et la Liberté)
Août
1860 - Éclairage
au gaz. -
Dans sa séance de vendredi dernier le Conseil municipal a donné
son approbation à un traité passé entre l'administration municipale
et une Compagnie qui s'est formée dans les meilleures conditions pour
éclairer au gaz la ville de Bayeux. ( L’Écho Bayeusain )
Août
1860 - Une arrivée.
-
Aujourd'hui un détachement du 3e d'artillerie fort de
130 hommes et 20 chevaux est arrivé à Bayeux d'où il ne partira que
jeudi. ( L’Écho Bayeusain )
Septembre
1860 - Un taureau furieux.
- Le
14 du courant, un taureau furieux s'est échappé du champ de foire, à
Bayeux, après avoir blessé ses deux conducteurs, les sieurs Ainé,
cultivateur, et Marie, journalier, domicilié à Russy.
L'animal
prit ensuite sa course dans la rue Royale, et s'est introduit dans la
cour du sieur Rupalley, aubergiste. On a pu s'en rendre maître.
Les
blessures faites aux sieurs Ainé et Marie sont assez sérieuses, le
premier a reçu un coup de corne dans le côté gauche, et le sieur
Marie a été atteint d'un même coup à la cuisse. Sa blessure
présentait dix centimètres de longueur et un de profondeur. Tous deux
ont reçu les soins que réclamait leur position, qui ne laisse aucune
inquiétude. ( L’Ordre et la Liberté)
Novembre
1860 - L’usine à gaz.
-
Depuis quelques jours, dit l' « Echo
Bayeusain », on travaille avec une grande activité à la
construction de l'usine à gaz, placée à Saint-Laurent, le long de la
rivière, sur un terrain concédé temporairement par la ville pour
cette destination.
Aux
termes du marché passé avec le Conseil municipal, la compagnie
concessionnaire sera tenue de fournir l'éclairage, le 1er
septembre 1861.
D'après
les renseignements que nous fournit l' « Indicateur de Bayeux »,
voici les rues qui jouiront, au début, du nouveau mode d'éclairage :
Rue
Saint-Laurent, jusqu'au pont de la Poissonnerie ; Grande-Rue (à
droite), jusqu’au collège ;
Idem
(à gauche), jusqu'au Grand-Bureau ;
Rues
Franche et de la Juridiction ; abords de la cathédrale, de l'évêché
et de la mairie ;
Rues
de Nesmond, de Cremel, jusqu'à la gare ;
Rues
des Chanoines, de la Poterie, la Porcelaine ;
Rues
Saint-Loup et de la Gambette. ( L’Ordre et la Liberté)
Novembre
1860 - Des gens honnêtes.
-
Dimanche, jour de la foire Toussaint à Bayeux, et pendant qu'une
foule immense se pressait à la gare, le sieur Félix Vengeon perdit
un porte-monnaie contenant une somme de 240 fr. 14 c.
Ce
porte-monnaie a été trouvé sur le trottoir de la gare par le sieur
Rongy, cultivateur à Monfréville, et remis par lui au conducteur
Vauquelin, qui s'est empressé d'en faire le dépôt au bureau de M. le
commissaire de police.
Pendant
ce temps-là, le malheureux Vengeon revenait par le train suivant pour
rechercher son porte-monnaie et sa joie a été grande quand on lui a
remis l'objet intact. ( L’Ordre et la Liberté)
Novembre
1860 - Le temps. -
Depuis quelques jours, nous jouissons d'un temps exceptionnel qui
permet de recommencer la récolte prochaine dans d'excellentes
conditions. Il est bien rare de rencontrer, à l'époque où nous
sommes, une série de beaux jours comme ceux que nous avons depuis
quelque temps : un soleil splendide pendant le jour, qui permet de faire
de belles et bonnes semailles, et, pendant la nuit, des gelées
blanches, qui font un bien immense en détruisant les vers et tous les
animaux parasites qui nuisent à la végétation. Cette conduite de beau
temps, qui permet aux travaux de la campagne de marcher régulièrement,
fait concevoir pour l'avenir les plus belles espérances.
On
a généralement remarqué que la qualité des blés nouveaux était
meilleure cette année que par le passé. Il est certain que lorsque les
blés, en 1860, auront essuyé les premiers froids de l'hiver, ils se
trouveront dans d'excellentes conditions pour la mouture. ( L’Ordre et
la Liberté)
Novembre
1860 - Brûlé vif. -
Lundi la nuit, le sieur Cordhomme, boulanger, rue des Chanoines,
à Bayeux, a été cruellement victime de son intempérance.
A
une heure avancée, sa femme et son fils s'étant aperçus qu'il
n'était pas rentré, se mirent à sa recherche et se rendirent à son
jardin de la rue des Terres, où il avait l'habitude d'aller souvent.
Ils le trouvèrent étendu sur une planche de bois, râlant et ne
donnant plus que quelques signes de vie ; le feu avait pris à sa
blouse, ses vêtements étaient brûlés, il avait le dos et la nuque
presque calcinés. Un reste de bougie, qui se trouvait près de lui,
indiquait la cause de cette horrible combustion. Malgré les prompts
secours qui lui ont été donnés, il a succombé au bout de quelques
instants.
On
a constaté que, dans la soirée de dimanche, après s'être livré à
de copieuses libations dans plusieurs cafés, il avait emporté à son
jardin un flacon d'eau-de-vie dont on a retrouvé un reste dans un
verre, sur la table d'un pavillon situé dans le jardin.
On
présume qu'étant sorti en état complet d'ivresse et sa lumière à la
main, il aura fait une chute, dans laquelle sa bougie aura mis le feu à
ses vêtements. (Indicateur de Bayeux)
Avril
1861 - Nous lisons dans
l'Écho Bayeusain. - Depuis
les travaux extraordinaires exécutés à notre cathédrale pour la
consolidation de la tour centrale, il n'y avait plus d'architecte
diocésain chargé de ce service. Par un motif dont tout le monde
comprendra la portée, c'était l'éminent ingénieur auquel la
confiance du gouvernement avait confié le salut de notre monument, qui
centralisait entre ses mains toutes les branches du service.
Aujourd'hui
que la reconstruction des quatre piliers a terminé la première partie
du travail de restauration, S. Exe. M. Rouland vient de reconstituer le
service en le replaçant dans ses conditions normales. C'est sur M.
Cretin, architecte de la Banque de France et de la Compagnie des chemins
de fer de l'Ouest, que s'est fixé le choix de M. le ministre.
M.
Cretin n'est point un étranger pour nous, car, depuis 1855, c'est lui
qui, en qualité d'architecte, a apporté à M. Flachat le dévoůment
éprouvé et désintéressé que M. de Dion lui prêtait comme
ingénieur.
La
marque de confiance dont vient d'être l'objet M Cretin, acquitte donc
à son égard la dette de la ville et du diocèse de Bayeux. Aussi
applaudissons-nous à cette désignation.
M.
Delaunay, architecte de la ville de Bayeux, secondera M. Cretin dans son
service, en qualité d'inspecteur. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1861 - Arrondissement de Bayeux.
- La ville de
Bayeux vient de perdre un de ses plus dignes citoyens, un homme de bien,
dans toute la noble acception du mot. M. le chevalier Gustave de
Grimouville, ancien commandant dans la garde royale, chevalier des
ordres de la Légion d'honneur et de Malte, est décédé mercredi matin
à la suite d'une longue maladie et de douloureuses souffrances
supportées avec la calme et patiente résignation du chrétien. Il
était dans sa 76e année. ( Moniteur du Calvados )
Juin
1861 - Interdit provisoirement.
- M.
le ministre de l'instruction publique et des cultes vient de prendre un
arrêté aux termes duquel est interdit provisoirement, dans les écoles
primaires publiques et libres de l'empire, l'ouvrage intitulé :
« Petit Cathéchisme pour les temps présents »,
publié à Paris par la librairie Lecoffre, et à Saint-Brieuc, par l'imprimeur-libraire
Prudhomme.
Aucun
cathéchisme autre que le diocésain ne doit d'ailleurs être introduit
dans les écoles. ( L’Ordre et la Liberté )
Juin
1861 - L’instruction publique en France. - Lorsque
M. Charles Dapin publia sa carte teintée sur le degré de l'instruction
publique répandue dans les différents départements de la France, on
n'avait pas encore déployé tous les efforts que le gouvernement
annonce aujourd'hui. Il est curieux de rapprocher les chiffres de
l'instruction secondaire d'il y a dix ans avec ceux de l'année
dernière.
En
1850, 19 269 élèves suivaient les cours des 57 lycées et 31 700 les
cours des 305 collèges communaux.
En
1860, 27 996 élèves ont été instruits dans les 61 lycées et 27 985
dans les 245 collèges communaux.
Enfin,
4 millions 16 923 enfants reçoivent les bienfaits de l'instruction
primaire dans les écoles. De plus, 68 708 enfants sont élevés dans
des établissements privés ecclésiastiques ou laïques. ( Le Moniteur
du
Calvados )
Juin
1861 - Arrondissement de Bayeux.
- Depuis
longtemps plusieurs cultivateurs des environs de Bayeux se plaignaient
de nombreux vols commis à leur préjudice pendant la nuit. On faisait
main basse sur leurs poules et poulets, et, malgré toute la vigilance
possible, le larron parvenait toujours à s'échapper.
Enfin
la semaine dernière, l'un d'eux fut plus heureux. En parcourant le
marché, il reconnut plusieurs poules qu'il avait le matin même
trouvées en moins dans son poulailler, et qu'il trouvait alors
exposées en vente. Elles étaient bien innocentes de cette escapade,
les pauvres bêtes, et semblaient protester avec énergie contre la
violence dont elles avaient été victimes.
Derrière
elles se tenait le ravisseur. L'imprudent ne se doutait pas qu’on pût
reconnaître précisément ces poules au milieu de centaines d'autres.
Aussi fut-il surpris quant le commissaire de police vint à lui et lui
déclara qu'il allait le mettre en cage, cette mesure semblant la
meilleure pour assurer aux gallinacés des environs un sommeil à l'abri
de toute surprise. ( Le Moniteur du Calvados )
Juin
1861 - La canicule.
- Depuis
trois ou quatre jours, la températures s'est élevée d'une manière
assez inattendue. Le printemps, qui n'a compté que quelques belle
journées, finit avec des chaleurs caniculaires.
Hier,
le thermomètre de M. Nessy marquait, à huit heures du matin, 15
degrés au-dessus de zéro ; midi, il avait monté de 13 degrés et
marquait 28 ; à huit heures du soir, 26 degrés.
Ce
matin, à huit heures, le thermomètre marquait, à l'ombre, 20 degrés,
et 28 5/10es à
midi.
Au
soleil il s'est élevé de dix à quinze degrés en plus, ce qui a
donné de 40 à 42 degrés à midi. ( Le Moniteur du Calvados )
Juin
1861 - Signature du décret.
- Nous
apprenons avec une vive satisfaction que S. M. l'Empereur vient de
signer le décret relatif au détournement de la route départementale
nº 6 de Port-en-Bessin à Falaise et au prolongement jusqu'à la gare
de la route départementale nº 12 de Bayeux à Courseulles.
Ainsi
se trouve définitivement résolue par la sanction et la haute
sollicitude du Chef de l'Etat, la question si intéressante des accès
de notre gare.
D'après
cette solution qui satisfait tous les intérêts, les rues Echo et de
Cremel, élargies dans une proportion suffisante, deviendront le
prolongement jusqu'au chemin de fer, de la route de Courseulles ; tandis
que la route de Port-en-Bessin se dirigera à travers la prairie pour
fournir un double accès à la gare. ( Le Moniteur du Calvados )
Juin
1861 - Arrondissement de Bayeux.
- Depuis
longtemps plusieurs cultivateurs des environs de Bayeux se plaignaient
de nombreux vols commis à leur préjudice pendant la nuit. On faisait
main basse sur leurs poules et poulets, et, malgré toute la vigilance
possible, le larron parvenait toujours à s'échapper.
Enfin
la semaine dernière, l'un d'eux fut plus heureux. En parcourant le
marché, il reconnut plusieurs poules qu'il avait le matin même
trouvées en moins dans son poulailler, et qu'il trouvait alors
exposées en vente. Elles étaient bien innocentes de cette escapade,
les pauvres bêtes, et semblaient protester avec énergie contre la
violence dont elles avaient
été victimes.
Derrière
elles se tenait le ravisseur. L'imprudent ne se doutait pas qu’on pût
reconnaître précisément ces poules au milieu de centaines d'autres.
Aussi fut-il surpris quant le commissaire de police vint à lui et lui
déclara qu'il allait le mettre en cage, cette mesure semblant la
meilleure pour assurer aux gallinacés des environs un sommeil à l'abri
de toute surprise. ( Le Moniteur du Calvados )
Juillet
1861 - La comète.
- A
mesure que la comète, espèce de fusée stellaire, s'avance dans sa
trajectoire hélicoïde pour s'en aller se perdre dans l'infini de
l'espace, sa queue change de direction. C'est ainsi que, dans les
premiers jours de son apparition, cette queue s'en allait de
nord-nord-ouest à sud-sud-est. Aujourd'hui, elle a pris la direction du
Sud, comme si, en tournant sur sa trajectoire, elle devait toujours
avoir la tête du noyau tournée vers le soleil. ( L’Ordre et la
Liberté )
Juillet
1861 - Un suicide.
- Le
sieur Aubin-Louis Cosne, ouvrier boulanger et coquetier, dans la rue de
Nesmond, était disparu de son domicile depuis le dimanche 30 juin, à
10 heures du soir.
Le
lendemain, une partie de ses vêtements trouvés sur le bord de la
rivière, dans la prairie, près du lieu dit le Ver-au-Quesne,
donnèrent à penser qu'il s'était noyé. On prit immédiatement des
précautions pour abaisser le cours de l'Aure, et de minutieuses
recherches n'amenèrent aucune découverte immédiate.
Samedi
matin, des pécheurs, qui jetaient leur ligue au même endroit,
aperçurent un corps flottant et en donnèrent avis à la police. Le
cadavre fut repêché, et, malgré son état de décomposition, il fut
reconnu pour celui de Aubin Cosne. Il a été inhumé dans
l'après-midi, par les soins de M. le commissaire de police.
On
suppose que l'état embarrassé de ses affaires aura porté ce
malheureux à cet acte de désespoir.
(L'Indicateur de Bayeux.)
Août
1861 - Les chemins de fer.
- Il
est question d'établir, sur les lignes de chemins de fer français, des
wagons-dortoirs d'un confort et d'une élégance peu communs. Ils
renfermeraient trente-six lits sur trois rangs, chaque lit, entouré de
rideaux, de manière à former alcove, serait composé d'un sommier à
ressort, d'un matelas en crin et d’une couverture très chaude, un
compartiment spécial serait réservé pour les dames qui voyagent
seules. ( L’Ordre et la Liberté )
Août
1861 - Une tentative de vol. - Dans
la nuit de vendredi à samedi, une tentative de vol fort audacieuse a eu
lieu au grand Séminaire de Bayeux.
Trois
malfaiteurs, qui s'étaient introduits dans cet établissement en
escaladant les murs, s'étaient déjà emparés de vingt-quatre couverts
d'argent et de plusieurs calices qu'ils avaient empaquetés, lorsqu'un
domestique, en entendant le bruit qu'ils faisaient, donna l'alarme.
Un
des voleurs, en descendant un escalier pour fuir, frappa ce domestique
qui se trouvait sur son passage, et tous les trois prirent la fuite en
abandonnant leur butin. ( L’Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 -
Cours d'eau. -
Vœu
que M. le préfet veuille bien prendre des mesures définitives avec les
commissions syndicales pour la direction et l'exécution du curage de
chaque cours d'eau. ( L’Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 -
Grosses réparations aux bâtiments communaux.
- Vu
le rapport de M. le préfet concernant les grosses réparations
d'églises, presbytères et maisons d'école.
Considérant
que la plupart des communes sont dans l'impossibilité de faire face aux
dépenses qu'exige la reconstruction de leurs édifices communaux.
Le
Conseil s'associe au projet de M. le préfet et l'invite à faire, en
1862, les propositions qu'il croira nécessaires pour sa réalisation,
jusqu'à concurrence de deux centimes extraordinaires. ( L’Ordre et la
Liberté )
Septembre
1861 -
Création d'une deuxième brigade de gendarmerie à Bayeux.
- Vœu
renouvelé que M. le préfet veuille bien rappeler à M. le ministre la
nécessité qu'il y aurait pour Bayeux d'obtenir la création d'une
deuxième brigade de gendarmerie. ( L’Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 -
Secours
aux instituteurs se destinant à l'instruction des sourds muets.
- Le
Conseil arrête que la somme de 500 fr. portée au budget de
l'instruction primaire, exercice 1861, pour indemnité à des
éleves-maîtres et à des instituteurs qui seront envoyés à Paris
pour y étudier la méthode de l'instruction à donner aux sounds-muets,
sera employée à défrayer des sujets qui iraient étudier la méthode
des salles d'asile dans les établissements modèles de la capitale. (
Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 - Nous lisons dans l’ « Echo
bayeusain ».
- Il
n'est bruit, en ce moment, dans la ville, que d'une tentative de vol qui
aurait eu lieu, dans la nuit de dimanche dernier à lundi, chez M. Louis
Carpentier, rue des Bouchers.
Voici,
d'après les renseignements qui nous sont parvenus, ce qui se serait
passé :
Vers
3 heures du matin, après l'extinction du gaz, un des employés de la
poste, qui habite en face de l’hôtel de M. Carpentier, aperçut, en
sortant de chez lui pour se rendre à son service, quatre individus
groupés contre la grande porte de cet hôtel et observant le plus
profond silence. L'un d'eux portait en sautoir sur l'épaule une trousse
de cuir semblable à celles dont se servent habituellement les
serruriers, un autre tenait un rouleau de cordages, un troisième était
penché contre terre, et le quatrième, un peu à l'écart des trois
autres, semblait surveiller les alentours.
La
demi obscurité qui régnait alors et la distance qui le séparait de
ces quatre individus ne permirent pas au jeune employé de remarquer
d'une manière bien distincte leurs costumes et leurs physionomies. Il
lui sembla, cependant, qu'ils portaient de longues vestes et avaient la
figure noircie.
Pendant
le peu de temps que dura son examen, les individus qui en étaient
l'objet semblèrent s'interroger par un mouvement de tête et
s'éloignèrent sans rien dire, faisant entendre à peine le bruit de
leurs pas. Un coup de sifflet retentit tout à coup, et, au moment où
celui qui les avait si malencontreusement dérangés allait quitter la
rue des Bouchers pour entrer dans la rue Alain-Chartier, il vit venir
sur lui, sortant de la rue Cabourg, un homme de haute taille, enveloppé
d'un manteau dont un des coins était rejeté sur l'épaule, qui lui dit
en dirigeant une arme quelconque, poignard ou pistolet, sur sa poitrine
: « Passe, et pas un cri, ou tu es mort ».
Profondément
ému et de cette menace et de ce qu'il venait de voir, le jeune homme se
rend au plus vite à son bureau, sonne le directeur et lui raconte ce
qui vient de se passer. Tous deux se rendent à l'instant à la
gendarmerie et donnent l'alerte, mais il était trop tard, nos hommes
avaient fui..... se réservant sans doute pour une occasion meilleure.
Et
cette occasion viendra, cela est à craindre. Notre ville semble un lieu
d'asile pour les malfaiteurs, eux seuls y sont en sécurité, et c'est
à bon droit que la population s'inquiète en voyant depuis quelques
semaines les tentatives de ce genre se renouveler impunément. Il est
temps, en vérité, qu'un tel état de choses ait un terme. Nous ne nous
ferons pas l'écho des plaintes qui s'élèvent de toutes parts contre
notre police municipale. Il ne faut pas lui demander plus qu'elle ne
peut faire. Nous savons qu'elle n'est point organisée pour un service
continu durant la nuit, mais il nous semble qu'une exacte surveillance
des maisons publiques et de certains étrangers qui viennent, trop
souvent, exercer dans notre ville des industries équivoques, devrait
refréner cette hardiesse déployée dans différentes tentatives assez
récentes, et peut-être les prévenir.
La
tolérance en pareille matière a toujours des inconvénients. Du reste
nous sommes de ceux qui pensent qu'on ne peut plus tarder à venir en
aide à la police, en augmentant le nombre de ses agents. Nous savons
que déjà l’administration municipale s'est occupée du projet
d'établir un service de sûreté pendant la nuit, rien assurément ne
serait plus utile. La légère depense qui en résulterait serait plus
que compensée par le sentiment de confiance qu'elle donnerait aux
citoyens en leur assurant la sécurité. Cette mesure serait le
complément indispensable de l'éclairage au gaz, à la condition qu'un
extinction prématurée des derniers becs ne viendrait pas, en quelque
sorte, donner le signal aux malfaiteurs, car, il faut bien le
reconnaître, leur plus incommode surveillant, c'est la lumière. ( L’Ordre
et la Liberté )
Octobre
1861 -
Un accident. -
Samedi
dernier, dit l'Indicateur de Bayeux, un triste événement a eu lieu
dans une des cours de l'Hôpital général de notre ville.
Vers
7 heures du matin, le nommé Bénard, couvreur, demeurant rue
Saint-Jean, occupé à des travaux de réparation à la toiture de
l'établissement, après avoir fixé son échafaudage au moyen de cordes
passées dans les pitons à anneaux de la corniche, venait s'installer
debout sur cet échafaudage.
Presque
aussitôt le piton de gauche se détache et fit basculer la planche qui
portait Bénard, l’entraînant dans sa chute, d'une hauteur de près
de 7 mètres. Il s'est brisé le crâne sur la dalle de la cour, et un
médecin, appelé immédiatement, a constaté que la mort avait été
instantanée.
Ce
malheureux, ouvrier laborieux et estimé, laisse une veuve et quatre
jeunes enfants. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 - Foire de Toussaint à Bayeux. - La
fête religieuse de la Toussaint, tombant cette année le vendredi 1er
novembre, le concours des Juments poulinières et la distribution
des primes auront lieu dans la matinée du lendemain samedi 2, sur la
place Dauphine.
La
montre des chevaux ne se tiendra que le dimanche 3, et la foire,
proprement dite, que le lundi 4 novembre. De cette manière, les
éleveurs et les cultivateurs ne seront point détournés, par le soin
de leurs intérêts commerciaux, de l'exhibition, toujours si
intéressante pour eux, des juments poulinières, qui avait lieu
ordinairement en même temps que la montre des chevaux.
Tout
le monde y trouvera facilité et profit, nos industries locales y
gagneront un jour de plus. ( Indicateur de Baуeuх )
Octobre
1861 - La note à MM. Préfets.
- Le
ministre de l'intérieur vient d'adresser à MM. les préfets la
circulaire suivante : Paris,
le 14 octobre 1861.
Monsieur
le préfet,
Le
Sénat, dans sa séance du 13 mars dernier, a promoncé le renvoi au
ministre de l'intérieur d'une pétition ayant pour but de demander que
le Gouvernement prenne des mesures pour réprimer l'ivrognerie :
Le
temps ne me paraît pas venu de provoquer une loi contre l'ivrognerie;
mais, à défaut de dispositions légales directement répressives de
l'ivresse, le décret du 29 décembre 1851, sur les débits des
boissons, me semble devoir fournir à l’administration le moyen de
remédier à la plupart des abus qui ont été signalés, et je vous
invite, à cet effet, à donner les instructions nécessaires pour que
ce décret soit rigoureusement appliqué.
Les
débitants de boissons seront formellement et expressément avertis que
s'ils favorisent l'ivresse en poussant à la consommation des boissons,
ou s'ils servent à boire à des individus déjà ivres, l'autorité
n'hésitera pas à faire fermer leurs établissements, en vertu des
dispositions de l'article 2 du décret précité.
Quant
aux individus dont l'ivresse se manifesterait au dehors par des actes de
nature à troubler l'ordre ou à inquiéter les citoyens dans leur
sûreté personnelle, l'autorité locale peut également interdire à
ces individus la libre circulation et le stationnement sur la voie
publique, et même les faire arrêter et déposer en lieu sur, tant
qu'ils peuvent compromettre, par leurs excès ou leurs sévices, la
sécurité des habitants.
Je
compte sur votre concours, monsieur le préfet, pour atteindre autant
que possible, et dans la limite des conditions que je viens d'indiquer,
le but qui fait l'objet de la présente circulaire.
Recevez,
etc…
F.
DE PERSIGNY
Octobre
1861 - On lit dans le Moniteur de l'Armée.
- Pour
faciliter le service, comme aussi pour éviter aux gendarmes qui
escortent des prisonniers par les voies rapides une perte notable de
temps et un surcroît de dépense, M. le maréchal ministre de la guerre
a décidé, le 27 septembre, que l'intendant qui délivrera un ordre
d'escorte sera autorisé à délivrer en même temps l'ordre de retour.
En
outre, dans la pensée d'épargner des fatigues aux gendarmes et des
dépenses à l'État, le ministre a recommandé de ne mettre, autant que
possible, les détenus en route que lorsqu'ils seront en nombre
suffisant pour remplir, avec les gendarmes d'escorte, un compartiment de
dix places. ( L’Ordre et la Liberté )
Mars
1862 - La cavalcade de la Mi-carême.
- La
jeunesse bayensaine vient d'organiser, pour la mi-carême, une cavalcade
au profit des pauvres.
Voici
le programme de cette fête dans laquelle figureront, à côté de
personnages historiques, des groupes dont les héros seront des
personnages populaires :
1.
Un peloton de magnifiques sapeurs, - 2º Un pyramidal tambour-major
suivi de ses lapins, - 3º Musique d'amateurs, - 4º Le char des
Charlatans et leur musique d'harmonie, - 5º L'illustre Don Quichotte de
la Manche, accompagné du fidèle Sancho et de la belle Dulcinée de
Toboso. - 6° La noce de M. Mardi-Gras et de Mme Mi-carême, précédé
des deux premiers violons de France et de Navarre. - 7º Le Roi d'Yvetot
et Jeanneton. - 8° L'infortuné Sire de Framboisy, - 9° M. Dumollet
partant pour son bon voyage. - 10° Le magnifique bœuf gras Pékin,
élevé et nourri dans les herbages de M…., porté triomphalement sur
les épaules et entouré de son cortège, suivi du sacrificateur
obligé. - 11º Deux hérauts d'armes à cheval. - 12º
Guillaume-le-Conquérant, duc de Normandie (à cheval), hommes d'armes
à pied ce groupe sera revêtu de costumes dessinés d'après la
tapisserie de la reine Mathilde). - 15° Mousquetaires du règne de
Louis XIII à cheval. – 14° Groupe de gentilshommes, pages, écuyers
de différentes époques, - 15° Char d'Amphytrite, - 16° Char de
l'Agriculture, - 17° Char de la Victoire, 18° Peloton de cavalerie
fermant la marche. ( l’Ordre et la Liberté)
Mai
1862 - L’Assemblée Saint-Marcouf.
- L'assemblée
Saint-Marcouf aura lieu, à Bayeux, sur la place du Château, le
dimanche 4 mai prochain.
Tous
les marchands forains, saltimbanques, chanteurs, jeux non prohibés,
marchands de boissons et de comestibles s'établiront sur cette place,
sans être tenus de payer aucuns droits de terrage.
M.
le commissaire de police sera chargé d'indiquer les places à ceux qui
en réclameront. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1862 -
Phénomène Météorologique.
- Jeudi
soir, vers 6 heures moins un quart, un météore lumineux, de la
grosseur apparente d'une bombe, a éclairé toute la région comprise
entre la Délivrande et Bayeux.
A
Creully, au moment du passage de ce globe de feu, quelques personnes
prétendent avoir ressenti une sorte de secousse. Le météore, depuis
sa naissance jusqu'à sa chute dans la direction de Bayeux, a duré
environ vingt secondes. Le ciel était très-pur, le vent du sud-est
presque nul, une petite gelée blanche commençait à se faire sentir.
Le baromètre marquait 756 millimètres, très peu au-dessous du
variable, avec une tendance à monter. Il se pourrait que ce phénomène
fût une sorte de contre-coup des perturbations
atmosphériques et
souterraines qui viennent de se manifester dans le midi de la France, à
Nîmes, par un tremblement de terre ; à Marseille et à Cette, par des
raz-de-marée et de violentes tempêtes. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1862 -
Avis. -
Le préfet du
Calvados a l'honneur d'informer les institutrices du département que le
Jury international de l'exposition de Londres a décerné une mention
honorable collective aux écoles de filles du département, pour les
travaux d'aiguille exécutés dans ces écoles. (l’Ordre et la
Liberté)
Décembre
1862 -
Les suites du phénomène météorologique.
- Le
météore dont nous parlions samedi a été vu au Havre comme à Caen,
à Creully et à Bayeux.
Le
Journal du Havre rapporte qu'un globe de feu d'un volume assez
considérable a été observé jeudi soir, vers six heures, courant dans
l'espace du Nord au Sud, avec une vitesse extrême et paraissant très
élevé au-dessus de l'horizon. Ce météore, qu'un grand nombre de
personnes ont vu au Havre, et qui jetait une clarté surprenante, a
été visible presqu'à la même heure à Rouen, comme l'atteste le Nouvelliste.
Tout
porte à croire que ce bolide si lumineux est venu achever sa course
dans les environs de Bayeux. Dans cette dernière région, en effet, il
paraissait assez près de la terre, et nous n'apprenons pas qu'il ait
été vu dans le département de la Manche. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1862 - Le rétablissement de la station d'étalons.
- La
Société d'agriculture de Bayeux a obtenu, à force d'instances, de M.
le directeur général des haras, le rétablissement dans cette ville de
la station d'étalons qui avait été supprimée depuis plusieurs
années, sous le prétexte, rarement invoqué par l'État en d'autres
matières, que les ressources de l'industrie privée suffisaient pour le
service de cette circonscription.
La
station de Bayeux se composera de quatre étalons des haras et va être
installée, aux frais de la ville, dans les bâtiments de la Charité.
Les propriétaires de juments des cantons de Creully, de Ryes et de
Bayeux, bénéficieront largement de cette institution vivement
réclamée par le Conseil général et les cultivateurs. (l’Ordre et
la Liberté)
Avril
1863 - Accident de la circulation.
- Lundi,
un malheureux événement a eu lieu dans la rue Saint-Martin, à Bayeux.
La dame Perrée, âgée de 81 ans, a été renversée par un omnibus,
dont la roue lui a passé sur le corps. Elle a succombé
presqu'immédiatement.
La
dame Perrée était sourde, et, en voulant imprudemment traverser la
rue, elle n'a pu entendre les cris du postillon, qui a arrêté son
cheval avec tant de force qu'il l'a presque renversé.
(l’Ordre et la Liberté)
Avril
1863 - Brûlé vif.
- Mardi
soir, vers six heures, un jeune enfant de 5 ans, fils du nommé
Piédavent, journalier à Bayeux, resté seul, pendant une courte
absence de sa mère, avec ses deux petits frères âgés de 2 et 3 ans,
dans un appartement où la soupe du ménage chauffait sur le feu,
s'approcha trop près de la cheminée et mit le feu à ses vêtements.
En
un instant, il fut envahi par la flamme, à ses cris, une voisine, la
femme Bailly, accourut et se jeta courageusement sur le pauvre enfant.
Elle parvint, au prix de plusieurs brûlures, à étouffer le feu, mais
déjà son corps n'était plus qu'une plaie.
Porté
immédiatement à l'Hôtel-Dieu, le jeune Albert Piédavent a succombé
dans la nuit aux suites de ses cruelles blessures.
(l’Ordre et la Liberté)
Juin
1863 - Avis. -
On
annonce que l'administration des tabacs vient de prendre une mesure qui
sera approuvée par les consommateurs. Les débits de tabac pourront
dorénavant livrer au public des paquets de tabac à fumer de 100
grammes (1 fr.) Jusqu'à présent, les moindres paquets étaient de 200
grammes (2 fr.) (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1863 - Avis. -
MM.
les éleveurs sont prévenus que M. l'inspecteur général des haras
visitera les étalons approuvés et autorisés et ceux qui lui seront
présentés pour des approbations et autorisations nouvelles, savoir :
A
Vire, le 23 septembre, à 8 heures du matin.
A
Bayeux, le 4 novembre, à onze heures du matin, près de
l'établissement de M. Lesénécal.
A
Caen, le 5 novembre, à midi. (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1863 - Avis. -
Une
louerie spécialement affectée aux domestiques des deux sexes se
tiendra dorénavant à Bayeux, dans le courant du mois de juillet, sur
la place Saint-Patrice.
Cette
assemblée aura lieu, cette année, le dimanche 19 juillet. L'ouverture
en sera fixée à 6 heures du matin.
Ainsi
qu'aux assemblées ordinaires, les marchands forains, directeurs de
spectacles, acrobates, chanteurs, etc..., pourront s'établir sur la
place sans être tenus de payer aucun droit de terrage. (l’Ordre et la
Liberté)
Septembre
1863 - Nous
lisons dans l'Indicateur de Bayeux.
-
Avec le beau temps dont nous jouissons, la fête de
dimanche s'annonce sous de favorables auspices. L'administration
municipale décore l'élégante place Dauphine, qui sera transformée le
soir en un square brillamment illuminé. Elle fait établir à l'entrée
du pont un arc de triomphe, et planter dans la Grande-Rue des mâts
vénitiens.
On
dresse aussi, sur la place du Château, une estrade pour la distribution
des récompenses des deux concours, et on établit une autre estrade sur
la place Saint-Patrice, pour le
concours des musiques et des fanfares.
De
leur côté, les habitants de la rue Saint-Martin élèvent aussi un
portique en verdure, et beaucoup de nos concitoyens se proposent
d'illuminer.
Nous
apprenons qu'un grand nombre de membres du Conseil général ont
accepté l'invitation que leur a adressée l'administration municipale
de venir assister aux deux concours de dimanche.
Nous
savons aussi que divers représentants de la presse de Caen et de Paris
s'y trouveront.
Il
est vivement à désirer, dans l'intérêt de notre pays, que les
agriculteurs amènent beaucoup de bestiaux, pour donner aux étrangers
une juste idée de la valeur de nos races.
(l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1863 -
L’école primaire. -
La situation
du service
de
l'instruction
primaire, dans le Calvados,
devient de
plus en
plus
satisfaisante.
Le
rapport
annuel de M.
l'Inspecteur d'Académie
constate qu'il n'y
a plus,
dans le département,
que 16 communes
sur
767 qui
ne possèdent pas d'écoles
ou ne
se trouvent
pas
réunies à
d'autres communes
ayant des
établissements scolaires. 22
constructions et
14 appropriations sont venues diminuer,
en 1862, le
nombre des maisons
signalées comme ne
convenant pas à leur
destination. On
compte, en
outre, 8
maisons
d'école en voie
de construction, et M.
l'Inspecteur porte à 72
le nombre des
projets en instruction, sur
lesquels 14 sont
approuvés.
Le
nombre
des enfants de 7
à 13 ans
qui ne
fréquentent aucune
école et
ne reçoivent aucune instruction dans la
maison paternelle a
diminué de
120.
Celui
des classes d'adultes
et des classes d'apprentis
est resté stationnaire,
on comptait, en
1861, 27
classes d'adultes
et 11 classes
d'apprentis, en
1862, il y avait
30 établissements
de la première catégorie
et 8
seulement de
la seconde, mais
le nombre des élèves
a augmenté
de 43.
Sur
300
écoles mixtes, le
nombre de celles dont
la direction est confiée
à des
instituteurs
célibataires ou veufs a
pu être réduit
à 34.
On
signale
aussi une augmentation de
2 936 dans le nombre des
jeunes filles
qui sont exercées aux
travaux à
l'aiguille.
Octobre
1863 - Inspection générale. -
M. l'inspecteur général des haras du 2e
arrondissement devait visiter à Bayeux, le 4 novembre prochain, à 11
heures du matin, près de l'établissement de M. Lesénécal, les
étalons approuvés et autorisés et ceux qui lui seraient présentés
pour des approbations et autorisations nouvelles, mais les exigences du
service ont fait avancer l'époque de cette réunion, qui aura lieu le
mardi 3, à deux heures de l'après-midi. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1863 - Nous lisons dans l'Écho
Bayeusain, du 16. -
Mercredi soir, la rue Saint-Jean a été le théâtre
d'une scène de violence d'un genre heureusement fort rare dans notre
ville. Le nommé Le Cler, repris de justice libéré et vaurien de la
pire espèce, échauffé par la boisson, se livrait à des menaces
depuis assez longtemps, lorsque l'agent de police Dubreuil vint
l'engager à se retirer.
Bien
que ce conseil fut donné avec toute la douceur possible, Le Cler n'en
tint pas compte, et redoubla au contraire ses cris et ses invectives.
L'agent de police, pour faire cesser ce spectacle scandaleux, essaya de
nouveau des voies persuasives, mais, des injures ayant été le prix de
sa patience, il se trouva dans la nécessité de procéder à
l'arrestation de Le Cler. Le Cler opposa la plus vive résistance et
frappa à coups redoublés l'agent. Une lutte
des plus acharnées s'engagea entre les deux adversaires qui roulèrent
sur le pavé, lutte dans laquelle l'agent, renversé d'abord par Le
Cler, finit par avoir le dessus et se rendit maître de la personne de
celui-ci avec l'aide de passants et de voisins qui, justement indignés,
garrottèrent ce forcené, et, malgré ses rugissements, le conduisirent
sur un camion au violon, d'où, hier matin, il a été extrait pour
être mis à la disposition de M. le
procureur impérial.
Dans
cette lutte, l'agent de police Dubreuil a eu le pouce de la main droite
fracturé, tous les témoins de cette scène s'accordent à rendre
hommage à la prudence et à la modération dont il a fait preuve. On ne
peut donc que le louer de la manière dont il a rempli son devoir en
cette circonstance, et que féliciter aussi les bons citoyens qui, avec
un honorable dévouement, n'ont pas hésité à prêter main-forte au
mandataire de la loi. (L 'Écho
Bayeusain )
Décembre
1863 - La tempête.
- A
la dernière heure, nous apprenons qu'hier une partie du chapeau en
toile et en zinc qui recouvre la tour encore inachevée de la
cathédrale de Bayeux a été emportée par le vent.
Une
malheureuse femme, qui traversait, à Bayeux, la rivière d'Aure sur une
passerelle, a été enlevée par le vent et précipitée dans la
rivière, où elle a trouvé la mort. (l’Ordre et la Liberté)
Février
1864 -
Un facteur. -
Le 9 de ce mois, le sieur Jeanin, ancien militaire du 33e
de ligne, libéré récemment du service, après avoir fait les
campagnes de Crimée et de Chine, et qui avait été admis comme facteur
à la direction des postes à Bayeux, s'était brisé la jambe en
voulant sauter un fossé et au moment où il allait arriver à la
dernière commune de sa tournée de distribution. Dans l'impossibilité
de se relever, il était resté sur la route, couché dans la neige,
jusqu'à l'arrivée de paysans que ses gémissements avaient attirés.
Ces derniers, au lieu de coucher cet homme, le firent asseoir sur une
chaise dans une charrette, et, pendant plus d'une heure et demie, le
pauvre Jeanin eut à endurer une souffrance inouïe par suite du
mouvement imprimé à sa jambe par la voiture. Cependant, tel était le
sentiment du devoir chez cet employé, qu'il voulait encore, dans cette
triste situation, achever sa distribution.
Ramené
à Bayeux, il fut aussitôt l'objet de soins, mais des désordres graves
étaient survenus pendant le trajet qu'il venait de faire, et hier ce
malheureux a succombé à sa blessure.
Jeanin,
qui n'avait aucune ressource, laisse une jeune femme avec laquelle il
était marié depuis peu de temps. Nous croyons savoir que
l'administration des postes va accorder un secours provisoire à la
femme de l'excellent employé qu'elle vient de perdre. (l’Ordre et la
Liberté)
Avril
1864 -
Le manque d’eau. -
On nous prie
d'appeler l'attention de l'autorité sur les plaintes que font entendre
les habitants de la rue et du quartier de Bayeux, qui, depuis quelque
temps, sont privés d'eau. Il paraît que, pour trouver une
borne-fontaine qui a sa raison d'être, il faut aller la chercher très
loin.
De
qui cela dépend-il ? On prétend que les réservoirs, qui,
certainement, sont pleins à cette époque de l'année, sont construits
de telle manière que l'eau arrive
difficilement et même pas du tout dans certains endroits trop élevés
du quartier en question. Quoi qu'il en soit, nous ne doutons pas que
l'administration ne s'empresse de faire droit aux réclamations que
provoque ce regrettable état de choses. (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1864 -
Un accident. - Jeudi
matin, dit l'Indicateur
de Bayeux, un cheval
attelé à un chariot et appartenant à M. Julien, marchand de fers,
s'est échappé de la gare où son conducteur chargeait des
marchandises, et, après avoir descendu à fond de train les rues de
Cremel et Écho, il s'est jeté dans la boutique de Mme veuve Pouchin,
marchande de tabac.
Heureusement
celle-ci a eu le temps de se retirer dans son arrière-boutique, et on
n'a eu d'autre mal à constater que le
bris de la devanture et de sept ou huit carreaux. (l’Ordre et
la Liberté)
Août
1864 -
La procession. -
Lundi dernier, à quatre heures et demie, la procession dite du vœu
de Louis XIII est sortie de la cathédrale de Bayeux pour faire son
parcours accoutumé.
Cette
imposante cérémonie était présidée par Mgr l'évêque, revêtu de
riches ornements pontificaux et précédé d'un nombreux clergé. Toutes
les autorités civiles et militaires, les Sociétés musicales et les
corporations de la ville faisaient partie de l'immense cortège. La
procession a été suivie d'un Te
Deum solennel et des
prières pour l'Empereur.
La
vaste basilique n'a pu contenir la foule immense, dont une grande partie
a dû stationner sur les places et les rues avoisinantes.
Une
procession semblable a eu lieu lundi, après les vêpres, dans trois
paroisses de Caen : Saint-Jean, Saint-Michel de Vaucelles et
Saint-Julien. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1864 -
Le nouveau jardin botanique.
-
A l'occasion de la fête du 15 août , la municipalité de Bayeux
a eu l'heureuse idée d'inaugurer le nouveau jardin botanique, aménagé
et planté sur un terrain dû à la générosité d'un des bienfaiteurs
de la ville, M. Charlemagne-Jean Delamarre, par la corporation des
jardiniers de l'arrondissement, sous la direction de leur zélé et
savant président, M. de Bonnechose, secrétaire de notre Société
d'horticulture de Caen.
Le
jardin botanique de Bayeux, dont le plan primitif a été tracé par
l'habile paysagiste Buhler, mêlera pour les habitants du pays l'utile
à l'agréable, ce sera une charmante promenade et, de plus, un lieu
d'étude pour les botanistes, et probablement une école d'arboriculture
pour les jardiniers des environs. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1864 -
La procession. -
Lundi dernier, à quatre heures et demie, la procession dite du vœu
de Louis XIII est sortie de la cathédrale de Bayeux pour faire son
parcours accoutumé.
Cette
imposante cérémonie était présidée par Mgr l'évêque, revêtu de
riches ornements pontificaux et précédé d'un nombreux clergé. Toutes
les autorités civiles et militaires, les Sociétés musicales et les
corporations de la ville faisaient partie de l'immense cortège. La
procession a été suivie d'un Te
Deum solennel et des
prières pour l'Empereur.
La
vaste basilique n'a pu contenir la foule immense, dont une grande partie
a dû stationner sur les places et les rues avoisinantes.
Une
procession semblable a eu lieu lundi, après les vêpres, dans trois
paroisses de Caen : Saint-Jean, Saint-Michel de Vaucelles et
Saint-Julien. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1864 -
Accident de la route. -
Hier, dans la
matinée, dit l'Indicateur de Bayeux, du 20, M. Mulot, directeur
du Comptoir d'escompte de notre ville, passait en cabriolet près du
Moulin-Renard. Voulant éviter une voiture qui venait à sa rencontre,
il se rangea de côté d'une façon trop prononcée, et une des roues
donna contre le talus servant de trottoir à la route.
Le
choc fut violent, et M. Mulot fut précipité en dehors de la voiture.
Le cheval et la voiture allaient lui passer sur le corps, lorsqu'un
passant arrêta le cheval avec promptitude. Grâce
à ce secours que le hasard lui a fourni, M. Mulot a pu être relevé
sur le champ et transporté à son domicile, on croit cependant qu'il a
une jambe très gravement démise. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1864 -
La foire aux Etocs. -
Hier 14
septembre, à Bayeux, la foire aux Etocs était assez bien fournie en
bestiaux de toute espèce. Les prix étaient bons, surtout pour les
vaches grasses, qui se sont vendues jusqu'à 1 fr. 40 à 1 fr. 60 le
kilogramme.
Les
génisses étaient recherchées de 1 fr. 50 à 1 fr. 80 la 1re
qualité. Ces prix s'expliquent par la croissance subite des herbes et
la cherté inusitée des beurres. Les bêtes maigres ne manquaient pas
à cette foire importante, et elles trouvaient acheteurs, quoiqu'à des
prix modérés. . (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
Un accident. - Un
ouvrier charpentier de Caen, père de deux enfants, qui travaillait à
l'agrandissement de l'église Saint-Patrice, à Bayeux, est tombé,
lundi dernier, du haut d'un des échafaudages de la voûte. Ce
malheureux n'ayant aucune lésion apparente, on avait espéré qu'il
survivrait à la commotion causée par une telle chute, mais il a
succombé avant-hier aux suites de cette commotion.
(l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1864 -
Un accident. -
Avant-hier, vers 3
heures du soir, dit l'Indicateur de Bayeux, un triste accident est
encore arrivé dans l'église de St-Patrice. Le sieur Tréfeu,
lessivier, rue de Nesmond, était allé porter du linge dans le
voisinage de l'église, lorsque l'idée lui vint ou lui fut suggérée
de visiter les travaux de restauration. Il monta au haut des
échafaudages au-dessus de l'ancienne voûte ; là un faux mouvement le
précipita sur cette voûte, dont le bois pourri céda, et il tomba de
cette hauteur sur le pavé de l'église. M. Tréfeu expira quelques
instants après. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1865 -
Un accident. - Lundi
soir, un funeste accident a eu lieu à la station de Bayeux. Le train de
Paris à Cherbourg venait d'entrer, à 6 heures 17 minutes, en gare,
quand une femme Goupil, sans attendre que le convoi fut complètement
arrêté, eut la fatale pensée de vouloir descendre.
Elle
s'élança si malheureusement qu'elle tomba sur la tête entre le
marche-pied et le mur du quai, et fut traînée plus d'un mètre ou
deux. Elle a eu les vertèbres du cou brisées, et les médecins ont
constaté que la mort a dû être instantanée.
Il
résulte de l'enquête judiciaire faite immédiatement que cette
malheureuse femme n'a péri que par suite d'une imprudence, trop
fréquente et trop commune à beaucoup de voyageurs.
Elle
était âgée de 49 ans, son mari est garde particulier de M. Létot, au
Vernay. (l’O rdre
et la Liberté)
Janvier
1865 -
Nous lisons dans l'Écho bayeusain du 26.
- Hier,
à trois heures d'après-midi, un événement dramatique a vivement
émotionné les habitants du quartier du Pont-Saint-Martin, à Bayeux.
Un jeune garçon de 7 ans, le petit Polin, ayant voulu aller puiser de
l'eau, est tombé à la rivière, dans la cour du Pressoir. Emporté par
la violence du courant, il était fort heureusement soutenu à la
surface par ses vêtements de laine, mais il n'allait pas tarder à
être submergé.
La
rivière l'emportait avec une grande vitesse vers les vannes du
Moulin-Renard, où sa perte était certaine. Dans le trajet, le pauvre
enfant s'accrocha au baquet d'une lessivière, celle-ci se précipita à
son secours et lui tendit la main, leurs doigts se touchaient déjà
lorsque la violence du courant les empecha de se joindre... Éloigné de 200 mètres du point de départ, il était
presqu'arrivé aux vannes, sa blouse lui recouvrant la tête, lorsqu'une
dame Avonde accourut vers lui et fut assez heureuse pour le saisir au
passage avec un râteau.
Lorsqu'on
le retira de l'eau, il était complètement inanimé, mais de prompts
secours administrés d'abord par M. Doullys, pharmacien, et ensuite par
M. le docteur Labbey, accourus tous les deux à la nouvelle de
l'accident, réussirent à rétablir la circulation du sang chez le
pauvre petit, qui, ce matin, est complètement hors de danger. (l’Ordre
et la Liberté)
Janvier
1865 -
Le temps qu’il
fait.
- Le
peu de neige tombée ici, dans la nuit du 17 au 18 de ce mois, est
aujourd'hui fondue, et, tandis que le centre et l'est de la France ont
repris leur manteau blanc de chaque hiver, notre Normandie garde, à peu
de chose près, sa physionomie quasi-printanière.
La
violente tempête qui a sévi sur nos côtes la semaine dernière, sans
y causer en somme de bien graves sinistres, n'a pas produit non plus
dans nos champs autant de dégâts qu'on aurait
pu le croire. Quelques pommiers, plutôt rompus que déracinés, à
cause de la sécheresse de la terre, représentent le dommage des
bourrasques réitérées de ces derniers jours. Ces bourrasques étaient
accompagnées d'éclairs et de tonnerre, et mêlées de grêlons ; en
somme, pourtant, elles ont amené peu de pluie, et nos sources n'ont pas
encore reconquis leur niveau d'hiver. En revanche, les chemins soulevés
par de petites averses et par des alternatives de gelée et de dégel
sont dans un état affreux de défoncement, et on fera bien de n'y
épargner, d'ici à la belle saison, ni matériaux, ni cantonnage.
L'agriculture
souffre toujours
du prix du blé, qui varie de 14 à 16 fr. l'hectolitre, du poids moyen
de 82 kilos.
Les
colzas, quoique si peu avancés, n'ont pas trop été éprouvés ; si
cela continue, on obtiendra environ un tiers de la récolte ordinaire.
On comptait sur beaucoup moins que cela, quoique le prix du colza, par
une cause non encore expliquée, n'ait pas varié sensiblement depuis la
récolte dernière.
Les
foins valent toujours de 60 à 70 francs les 750 kilog. Les bestiaux
maigres se vendent 40 centimes le demi-kilog., et les bestiaux gras 60
centimes tout au plus.
En
résumé, comme les semailles ont bonne apparence, on peut dire que
l'année s'annonce bien, et que si les céréales, d'un côté, et les
poulains, de l'autre, avaient des prix un peu plus haut, les
cultivateurs n'auraient guère de plaintes à formuler. (l’Ordre et la
Liberté)
Février
1865 -
Un météore. - Samedi
dernier, vers 11 heures du soir, un météore, ayant toutes les
apparences d'un bolide, a été vu à Bayeux et aux environs. Cette traînée
lumineuse, dirigée du zénith vers l'est de l'horizon, a mis un peu
plus de deux secondes pour parcourir cette moitié de
la voûte céleste ; à
ce moment l'atmosphère était calme, le ciel pur et étoilé. (l’Ordre
et la Liberté)
Juin
1865 -
Un accident. -
Mardi
dernier, vers trois heures de l'après-midi, un fâcheux accident est
arrivé dans une maison en réparation de la rue Saint-Martin à Bayeux.
Des ouvriers maçons, au nombre de huit, étaient occupés à soulever
de quelques centimètres le plancher de la boutique, quand tout-à-coup
il vint à s'affaisser, ensevelissant les ouvriers sous ses décombres.
Cet
accident était d'autant plus inattendu que, la veille, la même
opération avait été faite avec les mêmes moyens et les mêmes
précautions, à l'étage supérieur. Trois ouvriers ont été blessés
assez grièvement ; l'un surtout, le nommé Cornuel a eu la clavicule
brisée, et son état nécessite des soins assidus. Les deux autres en
seront quittes heureusement pour d'assez fortes contusions.
(L'Indicateur de Bayeux)
Juin
1865
-
Direction Générale des Postes.
-
Boites
mobiles.
A
partir du 1er juillet prochain, une boîte aux lettres mobile
sera fixée à la voiture du sieur Sénécal, qui fait le service des
messageries entre Isigny et Bayeux par Formigny et La Cambe.
Les
départs auront lieu : D'Isigny, à 6 heures du matin. De Bayeux, à 4
heures du soir.
Les
lettres trouvées dans cette boîte, à destination de Bayeux, seront
distribuées à 11 heures du matin.
Čelles
pour Caen, Paris et la route seront dirigées immédiatement sur le
chemin de fer.
Au
retour, des lettres destinées pour La Cambe et Isigny seront
distribuées dans la soirée.
Cette
boîte fixée à l'arrière de la voiture pourra recueillir, pendant le
parcours, tous les objets de correspondance que le, public voudra
expédier. Elle mettra les habitants des communes rurales en
communication le matin avec Bayeux et le bureau ambulant de Caen à
Paris, et le soir avec Isigny et le bureau ambulant de Cherbourg à
Paris.
Le
directeur des postes du département du Calvados, MALHÉNÉ.
(l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1865 -
L’orage. -
L'Écho
bayeusain nous apprend que jeudi, pendant l'orage qui a éclaté sur la
contrée, la foudre est tombée sur le clocher septentrional de la cathédrale,
le fluide électrique suivant le paratonnerre n'a laissé aucune trace
de son passage.
La
foudre serait aussi tombée sur l'église d'Audrieu, et aurait causé
d'assez grands désordres dans la couverture.
Dans
cette partie du canton de Tilly, la pluie était tellement abondante que
la voie du chemin de fer a été pendant quelque temps submergée.
On
nous écrit que, par suite de cet orage, les blés ont été un peu versés,
on a pourtant l'espoir qu'ils se redresseront. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1865 -
Découverte d'un cadavre. -
Lundi, on a retiré de la rivière de Drôme, près du pont de
Vaucelles, à Bayeux, le cadavre d'un homme qui a été reconnu pour
être le nommé Tribout (Jean-Louis), de Formigny ou de Surrain. Cet
individu avait disparu depuis une huitaine de jours.
On
présume que s'étant appuyé sur le parapet du pont, il sera tombé par
accident dans la rivière.
Mars
1866 -
Un déraillement. -
Jeudi matin, vers sept heures et demie, un wagon est déraillé
pendant une manœuvre dans la gare de Bayeux.
Le
temps nécessaire pour remettre le wagon sur les voies a occasionné au
départ du train qui quitte Bayeux à 8 heures 40 minutes du matin, un
retard de 57 minutes.
Par
suite le train de Bretagne, qui part le matin de Caen 8 heures 50
minutes a éprouvé, au départ, 40 minutes de retard, pour attendre le
train de Bayeux.
Mars
1866 -
Des travaux. -
Par suite des travaux qui s'exécutent présentement dans la tour
centrale de la cathédrale de Bayeux, le timbre de l'horloge sera
transféré, et l'heure frappera sur une des cloches de la tour du nord.
Mars
1866 -
Un ouragan. -
Vendredi soir, un ouragan s'est manifesté à Bayeux et aux
environs. Cette tempête a duré une demi-heure, et a renversé un
certain nombre de cheminées,
enlevé des portions de toitures et déraciné une grande quantité
d'arbres.
-
Vendredi soir, un ouragan s'est manifesté à Bayeux et aux
environs. Cette tempête a duré une demi-heure, et a renversé un
certain nombre de cheminées, enlevé des portions de toitures et
déraciné une grande quantité d'arbres.
-
Vendredi soir, un ouragan s'est manifesté à Bayeux et aux
environs. Cette tempête a duré une demi-heure, et a renversé un
certain nombre de cheminées, enlevé des portions de toitures et déraciné
une grande quantité d'arbres.
Mai
1866 -
Une belle histoire. -
Un pays des environs d'Aunay, qui n'avait pas en sa vie vu
beaucoup de pays, poussa un jour ses pérégrinations jusqu'à Bayeux.
-
Un pays des environs d'Aunay, qui n'avait pas en sa vie vu
beaucoup de pays, poussa un jour ses pérégrinations jusqu'à Bayeux.
Son
premier soin fut de visiter la cathédrale. Il en fit plusieurs fois le
tour, en ouvrant de grands yeux émerveillés et en faisant force
exclamations. Il était arrêté en face des clochers et
s'extasiait à son aise, lorsque deux jeunes gens s'approchèrent de lui
:
- N'est-ce pas, mon bonhomme, dit l'un d'eux, que voilà un
beau moulin à vent ?
- Ah ! Mes bons messieurs, répliqua-t-il, je vous remercie
ben, je ne savais pas ce que ce était, pourtant j'aurais dû m'en
douter en voyant deux ânes au pied.
Juillet
1866 -
La louerie. - La
louerie qui s'est tenue à Bayeux dimanche, a eu les proportions les
plus considérables. à huit heures du matin, il y avait sur la place
Saint-Patrice environ trois mille personnes venues non seulement
de tous les points de l'arrondissement, mais encore de l'arrondissement
de Caen et du département de la Manche.
Les
marchés entre maîtres et serviteurs se sont effectués avec facilité
et à des conditions avantageuses.
Septembre
1866 -
Les travaux du diocèse. - En
ce moment on travaille aux deux plus grands édifices religieux du
diocèse.
- En
ce moment on travaille aux deux plus
grands édifices religieux du diocèse.
La
tour centrale de la cathédrale de Bayeux est entourée d'un immense
échafaudage savamment construit. La maçonnerie se poursuit avec
activité. Le couronnement de la coupole
se fera en fonte de fer, ce qui nous paraît être peu en harmonie avec
le caractère du monument.
à
Saint Étienne de Caen, on échafaude la tour nord-ouest à partir de la
hauteur des cloches. On se propose de refaire à neuf le sommet de la
pyramide, qui fut trop légèrement préparé, il y a une vingtaine
d'années.
En
attendant la fin des travaux, la grande sonnerie et de nouveau
condamnée au silence.
Décembre
1866 -
Les cours pour adultes. -
M. le préfet a autorisé les instituteurs et institutrices
ci-aprés désignés à ouvrir des cours d'adultes, le soir, dans leurs
communes respectives à savoir :
-
M. le préfet a autorisé les instituteurs et institutrices
ci-après désignés à ouvrir des cours d'adultes, le soir, dans leurs
communes respectives à savoir
:
MM.
Dumont à Fontenay-le-Pesnel ; Lerat, à Bricqueville ; Vidal,
frère Abias-Marie à Bayeux ; Mmes Huet à Dozulé ; Haulard,
à Cahagnes ; Youf à Bures (arrondissement de
Vire).
Décembre
1866 -
La pluie torrentielle. -
La pluie torrentielle qui n'a cessé de tomber pendant toute la
journée de dimanche dernier, a fait enfler tous les cours d'eau. La
rivière d'Aure, lundi matin, a amené dans notre ville un certain
nombre d'arbres abattus qui n'auraient pas manqué d'obstruer la voûte
de l'hôpital, si on ne les avait arrêtés au passage.
Dans
la prévision de la crue, l'administration municipale avait fait lever
toutes les vannes des barrages. Aussi nous n'avons eu aucune inondation.
Janvier
1867 -
Le froid.
- la soirée
et une partie de la nuit de samedi à dimanche dernier ont été
marquées par une température exceptionnelle.
Il
est tombé, pendant plusieurs heures consécutives une sorte de pluie
fine et glacée qui a converti nos rues et nos places publiques en une
véritable mer de glace, sur laquelle les mieux aguerris ne
parvenaient que fort difficilement à conserver l'équilibre. Aussi les
chutes ont-elles été nombreuses.
Plusieurs
d'entre elles ont donné lieu à des accidents plus ou moins graves.
Ainsi,
l'on nous signale à Caen une jeune fille qui a fait dans la rue
Saint-Jean, une chute si malheureuse, qu'on a du la reconduire chez
elle, hors d'état de poursuivre sa route.
Quelques
jours auparavant, une femme Lebourg, balayeuse à Caen, s'était
également fracturé la jambe, en faisant un faux pas sur la neige
glacée.
à
Bayeux, une dame Langlois s'est brisé la jambe, en tombant dans la rue
des Cuisiniers.
Août
1867
-
L'Exposition universelle.
- 21 départements ont envoyé leurs instituteurs
à Paris, à l'occasion de l'Exposition universelle, ces MM. sont
répartis entre les trois lycées Louis-le-Grand, Saint-Louis et
Napoléon.
Les
instituteurs du Calvados habitent le lycée Louis-le-Grand.
L'Empereur
et l'Impératrice ont reçu lundi dernier tous les instituteurs en ce
moment à Paris.
En
tête du cortège marchaient ceux du Calvados, représentés par MM.
Douétil, instituteur à Vire ; Cauvin, chef à Bayeux ; Delarue,
à St-Sever ; Barbier, à Castillon-en-Auge ; Biron, à
St-Pierre-sur-Dives ; Castel, à Harcourt ; Briens, à Coulonces ;
Harang, à Pierres, et quelques autres dont les noms n'échappent.
L'Empereur
et l'Impératrice ont reçu ces députation avec des paroles de
bienveillance et d'encouragement, qui ont porté à son comble
l'enthousiasme des assistants privilégiés.
Septembre
1867 -
La foire. - Samedi
prochain, 14 septembre, aura lieu la foire Sainte-Croix à Bayeux.
Afin
d'assurer à la vente des animaux de la race bovine toutes les
conditions de commodité désirables, les bestiaux de cette catégorie
seront rangés sur l'emplacement de l'ancienne
prison, attenant immédiatement au marché et aujourd'hui complètement
nivelé.
Septembre
1867 -
Une visite. - M.
le comte de Quast, inspecteur général des monuments du royaume de
Prusse, a passé près d'une semaine dans le Calvados.
Il
a visité successivement Falaise, Saint-Pierre-sur-Dives et plusieurs
églises rurales de la contrée. À Caen, il a vu avec le plus grand
intéret nos églises de l'Abbaye, de la Trinité
et de Saint-Pierre, et dans l'arrondissement celles de Bernières,
Langrune, Thaon, etc..., les châteaux de Lasson et de Fontaine-Henry.
Enfin, à Bayeux, M. Lambert lui a fait voir la cloche de
Fontenailles, la Tapisserie et la cathédrale.
Septembre
1867 -
Les travaux. - La
pose de la charpente en fer du dôme qui doit couronner la tour octogone
de la cathédrale de Bayeux est commencée depuis quelques jours
et tous les matériaux sont arrivés sur place.
Ce
travail qui est exécuté par des ouvriers serruriers de Paris sera
terminé à la fin d'octobre.
Il
sera appliqué sur cette charpente des arêtes en cuivre, à crochets et
à sculptures, avec frises et ornements, le tout dans le style des deux
tours en maçonnerie. Le dôme ainsi reconstruit présentera la
silhouette exacte et plus élancée de l'ancien, il sera surmonté d'un
clocheton en fer, entouré comme autrefois d'un rond de fer à la rampe
historiée et élégante.
La
population de bayeusaine va suivre avec un nouvel intérêt
l'accomplissement de ce travail qui complètera définitivement la
restauration de sa magnifique
basilique.
Octobre
1867 -
Les travaux. -
La carcasse métallique du dôme et le campanile de la tour
centrale de la cathédrale de Bayeux sont posés. Ce dernier travail a
nécessité un second et hardi
échafaudage au dessus de celui déjà connu. La croix a été plantée,
ainsi qu'un drapeau, sur le sommet du campanile, le 30 octobre, à
quatre heures après midi. Les ouvriers ont fait assaut de
hardiesse.
Janvier
1868 -
Exécution de Juhel.
- Juhel, condamné
à mort par arrêt de la Cour d'assises du Calvados, le 27 novembre
dernier, a subi son châtiment sur la place Saint-Patrice, à Bayeux,
ainsi que le portait le jugement, lundi dernier à 8 heures du matin.
Depuis
18 h, l'échafaud n'avait point été dressé à Bayeux, aussi est-ce
avec une impression pénible que les habitants virent les lugubres
préparatifs.
Dimanche,
à 11 heures du soir l'instrument du supplice était dressé, les
exécuteurs étaient arrivés, c'était celui de Caen et celui de
Rennes, qui avait amené un aide avec lui.
Dans
la soirée, M. l'abbé du Bisson, aumônier de la prison de Bayeux,
s'était rendu à Caen pour assister M. l'abbé Lemoine dans sa pénible
mission. Vers 2 heures du matin,
ils se rendirent dans la cellule du condamné et lui annoncèrent
que le moment fatal était venu.
Juhel,
qui s'était paisiblement couché la veille, dormait encore. Au bruit
des verrous, il s'éveilla et comprit ce dont il s'agissait, mais il
était préparé, calme, soumis, acceptant avec résignation le
châtiment comme expiation de son crime.
La
camisole de force lui fut retiré et on lui
donna les vêtements qu'il portait pendant son procès. Il descendit
ensuite les escaliers, traversa la cour et se rendit à la chapelle, où
il entendit la
messe, se confessa et reçut la communion.
Pendant
tout ce temps, Juhel se tint à genoux sur un escabeau devant l'autel,
son impassibilité ne
s'est pas un instant démentie, ses traits sont restés calmes, et son
pouls consulté avait
gardé un mouvement régulier.
Juhel
fut ensuite conduit dans la geôle, où le greffier lui signifia le
rejet de sa demande en grâce. Il était alors 3 h. 10 m., le départ
pour Bayeux était fixé à 3 h. 1/2 précises. Juhel
attendit environ pendant 20 minutes assis près du poêle.
Sur
l'invitation de l'aumônier, il accepta avec lui un petit morceau de
pain et but un verre de vin rouge. Avant de boire, il se tourna vers les
aumôniers et les assistants et dit d'une
voix faible, mais parfaitement assurée : « A votre santé, messieurs,
et la compagnie. »
Lorsque
l'heure fut arrivée, il salua tranquillement, suivit les gardiens d'un
pas ferme, et fut remis entre les mains des gendarmes. Il monta dans la
voiture, petit omnibus de louage, dans laquelle les deux aumôniers et
deux gendarmes prirent place, et le triste convoi partit au trot.
A
Carcagny, l'escorte fut prise par des gendarmes de Bayeux. Sur
l'invitation de l'aumônier, Juhel fit sa prière. C'est à cet endroit
qu'il avait assassiné Bernard.
Le
cortège se rendit directement à la maison d'arrêt de Bayeux, où il
arriva vers 7 heures.
Les
exécuteurs commencèrent alors l'horrible toilette. Le condamné en a
supporté les tristes apprêts sans défaillance et avec résignation,
recommandant de ne pas le manquer. En quittant la maison d'arrêt, il
est monté de lui même dans la charrette, ayant à ses cotés les deux
prêtres qui le soutenaient par leurs exhortations.
Le
lugubre cortège, ayant en tête un fort peloton de gendarmes à cheval,
et escorté d'une double haie de soldats détachés de la garnison de
Caen, arrivés le matin, a pris lentement
sa marche Le long des rues Larcher, du Louvre, des Bouchers, et pour
s'arrêter, à huit heures précises, sur le lieu de l'exécution.
Pendant le parcours, par un sentiment
d'humanité et pour dérober les traits du patient aux regards avides de
la foule, M. l'abbé Lemoine lui avait jeté sur la tête un foulard qui
lui à été enlevé avant de descendre de la charrette. A ce moment, le
condamné, dont la pâleur était extrême, a franchi les marches de la
plate-forme, sans hésitation, et sans avoir besoin d'être soutenu par
le deux aumôniers, aussi pâles et plus émus peut être, qui
l'ont accompagné jusqu'auprès de la fatale bascule et après lui avoir
fait une dernière fois baiser le crucifix et l'avoir eux-mêmes
embrassé, l'ont livré aux exécuteur... Quelques secondes à
peine et tout était fini. Un bruit sourd annonçait à la foule que
l'assassin Juhel venait de
payer sa dette à la justice humaine !...
Sur
le parcours et sur la place de l'exécution, l'affluence des spectateurs
était considérable.
Autour de l'échafaud, les habitants des campagnes voisines étaient en
majorité, mais
cette foule, d'abord bruyante et tumultueuse, était devenue silencieuse
et haletante au moment fatal.
Les
brigades de gendarmerie, les soldats du 70e de ligne ont
quitté la ville presque immédiatement après l'exécution.
Immédiatement aussi, la tête et le corps du supplicié, réunis
dans le même cercueil, ont été enterrés dans le cimetière de
l'Ouest, en présence des représentants de l'autorité
civile.
Juillet
1868 -
Le Conseil municipal. - Les
journaux de Bayeux annoncent que le Conseil municipal de cette ville
vient de voter une somme de 6000 francs pour l'appropriation,
comme salle de réunions publiques et de concerts, de l'ancienne salle
de l'enseignement mutuel, dite salle Saint-Laurent.
Cette
salle est excellente pour la musique, bonne nouvelle donc pour les
dilettante de Bayeux et des environs, qui ne peuvent que remercier le
Conseil municipal de la résolution généreuse qu'il vient de prendre.
Août
1868 -
La récolte des pommes. -
Il résulte des plus récentes communications faites à la
Société centrale d'agriculture, que la récolte des pommes, dans les contrées
à cidre, sera cette année, d'une abondance extraordinaire.
Août
1868 -
Un cadeau. -
M. le ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaux-Arts vient
d'accorder, pour l'école publique de dessin de la ville de Bayeux, un
exemplaire de 60 planches, reproduite par les procédés
de l'héliogravure.
Septembre
1868 -
La foire. - La
foire Sainte-Croix, à Bayeux, a été considérable sous le rapport de
la quantité des bestiaux exposés à la vente. On y remarquait surtout un
nombre considérable de
moutons.
Septembre
1868 -
Une drôle d'histoire. - Vendredi
dernier, au matin, des ouvriers maçons procédaient à la démolition
d'une vieille masure démodée, connue sous le nom de « Maison
Chappon », qui forme l'encoignure de la rue des Cuisiniers, à
Bayeux.
L'un
des ouvriers venait de donner, en chantant « C'est dans l'nez
qu'ça m' a chatouille », au mur d'un cabinet..... particulier, un
mémorable coup de pioche, qui avait mis à nu une tête couverte d'une
magnifique chevelure.
A
cette étrange découverte, il appelle ses compagnons de travail.......
On regarde, on examine..... de loin. Pas de doute, cette trouvaille ne
sent rien de bon, il y a un crime là-dessous.
Immédiatement,
on va prévenir l'autorité, chercher un médecin et une caisse à
savon, pour y déposer le corps du pauvre assassiné.
En
un clin d'œil le bruit se répand, et tout Bayeux se rend sur les
lieux, c'est à grand peine que les maçons, armés de pioches, tiennent
à distance le flot populaire.
Les
versions les plus lugubres circulent .... Est-ce un homme, est-ce une
femme ? Est-il jeune, est-elle vieille ?
Les
uns prétendent que c'est l'assassin de Lecarpentier, qui a demandé au
suicide l'oubli de son crime. D'autres, que ce pourrait bien être la
femme qui a disparu, depuis que le tribunal de Bayeux l'a
honorée d'une condamnation à pas mal de mois de prison. Les anciens
eux, pariaient pour un prussien ou un cosaque.
Mais,
au milieu de l'assemblée apparaît soudain un perruquier voisin, le
père Gloria-Patri, qui s'écrie en criant :
« C'est
une tête à perruque !..... je la reconnais au parfum..... »
A
cette révélation, l'autorité tend le nez, pour constater le fait. Les
hommes de l'art le baissent, devinant une évidence probable. Et le
public se le bouche, en flairant une évidence reconnue.
Janvier
1869 -
Les vocations. -
Les vocations ecclésiastiques diminuent dans de larges
proportions dans le diocèse de Bayeux. Le clergé de Bayeux a perdu, en
effet, quarante et un prêtres dans le courant de l'année
1868, et la liste totale des nouveaux prêtres de cette même année ne
comprend que vingt-huit noms.
Janvier
1869 -
Un don.
- La
ville de Bayeux vient de recevoir un don qui ne manquera pas d'être
accueilli par elle avec les sentiments d'une profonde gratitude ; c'est
une belle toile représentant un des événements les plus
glorieux de notre histoire, la bataille de Formigny.
Cette
oeuvre, d'un des peintres les plus estimables de la ville de Caen, M.
Julien, mort tout récemment, a été léguée à cette ville par son
auteur.
Mars
1869 -
Un ouragan. - L'ouragan
du 2 mars a occasionné des dégâts assez importants sur divers points
de notre département.
A
Luc, le clocheton de la chapelle du Nouveau-Luc a été renversé dans
la matinée par une violente rafale. En tombant, l'une des pierres de ce
clocheton après avoir défoncé la toiture, le plafond et
brisé la balustrade, a pénétré dans la chapelle, où elle a creusé
dans le pavé un trou d'une profondeur de 20 centimètres environ. Il
n'y avait personne dans
la chapelle en ce moment. Les autres pierres sont tombées ça et là
sur le mur d'enceinte du monument et en ont démoli une vingtaine de
mètres. La couverture en ardoises et les enduits en plâtre ont
éprouvé des détériorations importantes. L'orgue a également
souffert. On évalue la perte totale a près de 3000 francs.
A
Lion, la mer, poussée par le vent, à défoncé le mur de soutènement
situé en face du Casino. Dans la direction de Luc, elle a submergé une
certaine quantité de terrains, et amené des éboulements de la dune.
A
Langrune, la mer a également envahi le jardin de M. de Franquenet sur
une longueur de plus de 20 mètres.
Aux
environs de Bayeux et de
Pont-l'Evêque, bon nombre des pommiers ont été arrachés par le vent.
A
Bayeux même, l'ouragan a renversé la partie supérieure de pinacle sur
le côté méridional du portail de la cathédrale.
A
Trouville, la mer était tellement grosse qu'elle a submergé les quais
à l'heure de la marée, et que ses lames ont déferlé jusque
par-dessus le pont qui traverse la Touques.
Près
de Honfleur, la tempête a fait éprouver quelques dégâts aux
propriétés longeant la mer, mais sans pertes considérable.
A
Cabourg, la tempête s'est élevée avec une telle impétuosité, que la
mer a remporté la digne des bains de Cabourg, passé par-dessus la
route et envahi des maisons qui se trouvent à la descente de
Caumont, au pied de la falaise, le long du chemin du Mauvais-Pas.
Avril
1869 -
Un avis. -
A partir du 1er avril, le marché aux bestiaux et les marchés
aux veaux, aux porcs et à la volaille de la ville de Bayeux, sont
avancés d'une heure : le premier
ouvrira à sept heures et les autres à huit heures
du matin.
Juin
1869 -
Fait divers.
- Jeudi,
vers 2 heures, d'après-midi, un enfant de deux ans et demi, appartenant
à une femme occupée au lavoir du sieur Pierre Edine, lessivier, rue
de Nesmond, à Bayeux, est tombé à l'eau et allait périr, lorsque le
sieur Edine se jeta courageusement à son secours et fut assez heureux,
malgré la profondeur de l'eau et la
rapidité du courant, pour pouvoir le rendre à sa mère.
L’indicateur
de Bayeux rappelle que l'année dernière, un homme, près de se noyer,
avait été sauvé par le sieur Edine, dont la modestie et le
dévouement méritent un public hommage.
Août
1869
- Pour les
Beaux-Arts.
- M.
le ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaux-Arts vient
d'accorder, pour l'école publique de dessin de la ville de Bayeux, un exemplaire
de 60 planches, reproduites par les procédés
de l'héliogravure.
Septembre
1869 -
Fait divers.
- Bayeux
est depuis deux jours sous le coup d'une pénible émotion. L'incendie
vient de semer ses ravages autour de cette ville.
Dans la nuit de dimanche, à minuit, le feu s'est manifesté
subitement dans la grange de la ferme de M. Duhomme, à
Saint-Vigor-le-Grand, et occupée par M. Dubosq, maire de cette commune.
Un voisin ayant aperçu des flammes donna l'alarme, et quelques instants
après un messager, emmenant des chevaux, accourait à Bayeux réclamer
le secours des pompes. Bientôt la
générale, battue dans les rues, réveillait la population qui se
rendait sur le théâtre de l'incendie, que lui indiquait de loin une
lueur sinistre et d'une énorme intensité.
Les
premiers secours donnés avec intelligence et énergie durent faire la
part du feu, mais préservèrent le groupe de bâtiments contigus
remplis d'un grande quantité de fourrages. Une tranchée faite
aux toitures arrêta le feu dont l'intensité circonscrite dans
son foyer, c'est-à-dire dans la grange, fut vigoureusement combattue
par l'action de deux puissantes pompes qu'alimentait une longue
chaîne puisant l'eau au pont Trubert, situé à près de 300 mètres du
lieu du sinistre.
Jusqu'à
6 heures et demie, la population de Saint-Vigor et de Bayeux ne cessa de
travailler aux chaînes. Après cette heure, elle se retira, laissant
aux sapeurs-pompiers et aux travailleurs qui les secondaient, le
pénible et dangereux soin d'extraire de la grange les 4.000 gerbes de
blé qui s'y trouvaient renfermées, et qui, bien que s'enflammant à l'air,
durent être transportées dehors. Ce ne fut qu'à 9 heures et
demie que les sapeurs-pompiers, exténués de fatigue, rentrèrent en
ville, laissant le soin de coopérer à l'achèvement
du déblaiement de la grange à quelques-uns d'entre eux, qui ne sont
revenus à Bayeux que lundi soir.
Au
moment où nous nous disposions à rendre compte de cet incendie, le
tambour s'est fait entendre de nouveau, et nous avons appris qu'un
sinistre considérable venait d'éclater à Gueron, dans le hameau qui,
il y a maintenant un an, fut désolé par le feu.
Une
pompe et un fort détachement de sapeurs-pompiers sont en effet partis
et se sont rendus à Gueron, suivis d'une foule considérable des
habitants de Bayeux.
Le
feu dévorait l'habitation de la dame veuve Marais, et s'étendait sur
une longueur de 65 mètres de bâtiments. A l'arrivée des secours,
presque toutes les toitures étaient en feu, les flammes allaient
gagner un groupe d'habitations voisines que l'on tentait de protéger en
les recouvrant de draps mouillés. La violence du feu était telle que
les pierres éclataient comme des coups de fusil, le jeu de la
pompe, habilement dirigé, est parvenu à préserver les deux étages
inférieurs d'une partie de l'habitation, dont les planchers ont été
sauvés ainsi que le mobilier et le grain que le grenier contenait.
Après
quatre heures d'un travail sans relâche, l'incendie a été éteint. On
ignore encore la cause de ces deux incendies, dont la perte est
heureusement couverte par des assurances.
S'il
est affligeant de voir ces tristes événements se renouveler aussi
fréquemment dans notre pays, il y a au moins un fait qui console, c'est
l'empressement, si honorable pour elles, avec lequel nos populations se
précipitent sur le lieu du sinistre pour porter secours. Hommes,
femmes, enfants, riches et pauvres, fonctionnaires et administrés, tous
rivalisent de zèle et ne se retirent que lorsque tout danger a
disparu. A Saint-Vigor, tout le monde a payé sa dette. M. le vicomte de
Bony, sous-préfet, de Bayeux ; M Despalières, maire de Bayeux ; MM.
Villers et Niobey, adjoints ; M. de Gourmont, remplissant les fondions
de juge d'instruction ; M Deshameaux, conseiller d'arrondissement ; M.
le curé de Saint-Vigor, et d'autres ecclésiastiques ; M. Le
Moyne, ingénieur des ponts et chaussées ; M. Delcroix, commissaire de
police et ses agents étaient accourus des premiers, pour organiser les
secours, ainsi que la gendarmerie.
Nous
avons retrouvé ce matin presque. Nous avons retrouvé ce matin presque
tous les mêmes fonctionnaires à Gueron, où nous avons constaté aussi
là présence de M. Trébutien, président du tribunal civil ; M.
Pellerin, substitut du procureur impérial ; MM. les maires de Gueron et
de Saint-Loup ; MM. les curés d'Arganchy, de Subles et de Gueron
; MM. les abbés Dubisson et Elie, vicaires de la cathédrale, et
Trébutien, etc….
Quant
aux personnes qui se sont fait remarquer par leur travail aussi
persévérant que courageux, nous voudrions les citer toutes, mais leur
nombre est tellement grand que nous sommes dans l'impossibilité
de leur payer ce tribut de reconnaissance. Nous nous bornerons à citer
quelques noms. Ce sont ceux des sieurs Fauconnier, déchargeur à la
halle, et du sieur Coquière qui, pendant toute la nuit de
dimanche à lundi, se sont tenus dans la rivière pour remplir les seaux
; le sieur Manoury, qui a travaillé aux endroits périlleux avec une
grande énergie ; le sieur Langlois, boulanger, et un sieur Amand Adam,
charpentier à Subles qui, à l'incendie de lundi matin, a rendu par son
intelligence et son courage de grands services.
Quant
à nos sapeurs-pompiers, comme toujours ils ont fait leur devoir; mais
parmi les plus intrépides, une mention spéciale, et que ratifiera
l'opinion publique, est due au caporal Hémel qui, aux deux
incendies, a tenu la lance au milieu du feu avec autant de courage que
d'habileté ; aux sapeurs Lesseine, Ecolasse, Carville père, Robine,
Gabriel, Lecomple, Liégard, aux caporaux Noircy et Bourmont,et aussi au
sergent Dauchez et au clairon Thomas, qui se sont tenus tous aux
endroits les plus périlleux. .
Nous
accomplissons un devoir en signalant aussi à la reconnaissance publique
M. Halley, adjudant, qui, en remplacement de M. Moutier, momentanément
absent, a exercé le commandement aux deux incendies, et,
intelligemment secondé par M. Eugène Chasles, sergent, a dû, comme ce
dernier, se multiplier et bravement payer de sa personne.
Octobre
1869 -
Le chemin de fer.
- Mercredi,
sur l'initiative de l'administration municipale, une réunion de
notables commerçants de la ville de Bayeux, où figuraient la plupart
des membres du tribunal de commerce, a eu lieu à l'Hôtel-de-Ville, au
sujet du chemin de fer de Bayeux à Caumont, par Balleroy, Noron, etc…
L'assemblée
a donné son adhésion au tracé par Noron, le Tronquay et Balleroy.
Informée qu'une souscription ouverte à Balleroy et à Noron avait
été généreusement accueillie, elle a manifesté son intention
de répondre de la même manière à celle qu'on se proposait d'ouvrir
à Bayeux.
Cette
souscription est en effet ouverte, et déjà M. le maire et MM. les
adjoints de Bayeux s'y sont fait inscrire pour 500 fr.
Décembre
1869 -
Fait divers.
- On
nous annonce pour dimanche prochain, à l'occasion de la Sainte-Cécile,
une solennité musicale qui aura lieu à midi, dans la Cathédrale
de Bayeux, une messe sera chantée par l'Orphéon. La musique municipale
y fera entendre quelques-uns de ses morceaux. La compagnie des
sapeurs-pompiers accompagnera les deux Sociétés. L'après-midi,
à 4 heures, la musique municipale
se propose de donner un concert.
Janvier
1870 -
Fait divers.
-
Dans les derniers jours de l’année qui vient de se terminer,
une femme Marie, âgée de 38 ans, d'une forte corpulence, était
occupée a laver à environ 50
mètres du pont Saint-Martin à Bayeux, lorsque se penchant pour
mouiller son linge, elle tomba dans la rivière, elle était entraînée
par le courant, et les personnes présentes
n'osaient lui parler secours ne sachant pas nager, lorsque, n'écoutant
que son courage, M. Jeanne, teinturier, se précipita dans la rivière
tout habillé et fut assez heureux pour saisir et ramener sur le
quai la femme Marie, qui déjà, sous la double impression du froid et
de la frayeur, avait perdu connaissance.
La
conduite de M. Jeanne dans cette circonstance est d'autant plus digne
d'éloges que, sortant de son atelier dans lequel régnait une haute
température, il était complètement en sueur, et qu'en se
plongeant ainsi brusquement dans l'eau, il pouvait compromettre
gravement sa santé.
En
apprenant cet acte de dévouement,
M. le maire de Bayeux a écrit officiellement à M. Jeanne pour
le féliciter de son courage.
Janvier
1870 -
Les poivriers.
- Depuis
longtemps la ville de Bayeux, est le théâtre des pérégrinations
nocturnes d'un genre de malfaiteurs que la police parisienne désigne
sous le nom de poivriers.
Ces
rôdeurs de nuit ont pour spécialité de suivre dans les rues
écartées ou sur les places publiques les pas avinés, principalement
étrangers à la localité, et de profiter de leur
état
d'ivresse pour les dépouiller de l'argent qu'ils peuvent avoir sur eux.
Dans
les premiers jours de ce mois, trois de ces quidam qui étaient en
chasse, ayant avisé un habitant de la campagne dont la marche
chancelante indiquai qu'il avait festoyé
largement la dite
bouteille, n'eurent rien de plus pressé que de lui faire la conduite et
de l'accompagner hors la ville. Une fois dans les champs, passant des prestations
d'amitié à des actes d'une autre nature, ils dépouillèrent, en le
menaçant même d'un coup de couteau, l'ivrogne attardé de
l'argent qu'il portait sur lui, puis, cette opération
terminée, ils lui souhaitèrent le bonsoir.
Il
est probable que les trois poivriers allaient gaiement fêter à
leur tour l'heureux résultat de leur chasse, si une plainte de leur
victime n'avait mis la police sur la piste de ces chasseurs
de nuit.
Activement
dirigée par notre zélé et intelligent commissaire de police, M.
Delacroix, l'enquête ne tarda pas à faire connaître les noms des
individus coupables d'un délit qui ne se
commet que trop souvent dans notre localité et qui demeure aussi trop
souvent impuni, par suite de l’impossibilité dans laquelle les
individus dépouillés se trouvent presque toujours
de faire connaître les noms de ceux qui les ont allégés de leur
argent.
La
répression de cette agression nocturne ne s'est pas fait attendre, et
samedi dernier, le tribunal correctionnel de Baveux, agissant avec une
juste sévérité, a condamné à quinze
mois d'emprisonnement les nommés Jeanne, dit la Plus-Belle, et
Belhon, comme acteurs principaux du vol que nous venons de raconter, et
à 6 mois de la même peine,
le nommé Adrien, comme ayant été leur complice.
Mars
1870 -
Fait divers.
- L'année
1870 aura vu dans le Calvados un certain nombre de cavalcades. À
Bayeux, l'idée d'organiser dans des conditions réellement sérieuses,
une cavalcade ayant un caractère historique et charitable, s'est aussi
produite, et a été accueillie sur-le-champ avec beaucoup
d'empressement par un très grand nombre
de jeunes gens, aussi, on nous affirme que la réalisation de ce
projet est aujourd'hui pour ainsi dire assurée.
Le
sujet choisi pour cette cavalcade serait l'entrée dans la ville de
Bayeux du comte de Dunois, lieutenant général du roi Charles VII,
après la capitulation de la garnison anglaise,
le 16 mai 1450, à la suite de la bataille de Formigny. Cette
cavalcade, destinée à raviver le souvenir d'un des plus glorieux
événements de notre histoire, présentera,
comme on voit, un caractère tout local. Elle aura lieu, le lundi 18
avril, date concordant à quelque chose près avec l'anniversaire de la
victoire de Formigny.
Les
inscriptions seront reçues chez M. Andrieu, président du comité
d'organisation de la Cavalcade, rue St-Laurent, à Bayeux.
En
ce moment, le chiffre des adhésions déjà reçues s'élève à près
de 150
fr.
Avril
1870 -
Fait divers.
- La
grande cavalcade de Bayeux a complètement réussi : Dimanche soir, le
mandement du vicomte-maire a été lu, aux carrefours, par des sergents
de l'hôtel de ville. Le lendemain, l'entrée du chancelier a eu lieu
suivant l'ordre, annoncé.
Les
chars de l'horticulture, de la bienfaisance et de la musique étaient
fort coquettement décorés.
La
fanfare municipale a été ce qu'on attendait d'elle, excellente et
courageuse jusqu'au bout. Les commissaires se sont acquittés de
la quête avec un zèle au-dessus de tout éloge. Nous croyons que
la part des pauvres est belle, et nous constatons d'autant plus
volontiers ce succès, qu'il est dû à une oeuvre toute d'initiative
privée des jeunes gens de
la ville.
Le
départ du cortège a eu lieu à 11 heures et demie et il ne s'est
séparé qu'à 6 heures.
La
ville s'était pavoisée, des mâts vénitiens étaient disposés de
place en place, la foule était énorme.
Elle
ne s'est retirée qu'après une retraite aux flambeaux qui n'a pas
démenti l’entrain de la journée. Nous regrettons vivement que le
soir un bal n'ait pas été organisé soit à la mairie,
soit au théâtre.
Avril
1870 -
Fait divers.
- Les
mans ont déjà commencé leurs ravages printaniers, les hannetons vont
bientôt sortir de terre. Nous recommandons tout spécialement la destruction
de ces coléoptères qui, l'année dernière, ont causé aux
agriculteurs des pertes
qui se
chiffrent par des millions
de francs.
Mai
1870 - Fait
divers.
- Les
nouvelles les plus récentes que nous recevions sur l'état des
récoltes dans le département du Calvados sont du 20 mai.
Partout
on déclare les arbres à fruits, pommiers et poiriers, dans un très
bon état. La floraison s'opère par un temps favorable.
On
se plaint généralement des blés que la sécheresse et le froid du
commencement de mai ont étiolés sur un assez grand nombre de points.
Néanmoins on cita certaines contrées où les blés sont très beaux.
Les
avoines, les orges, les betteraves, les colzas, les pommes de terre, les
foins aspirent après la pluie, même dans les terres franches.
La
récolte sur laquelle on fonde le moins d'espoir est le colza. De tous
côtés on se plaint de son apparence chétive, à peine signale-t-on du
côté de Bayeux une légère amélioration.
Les
prairies naturelles et artificielles, à quelques exceptions près, sont
très mauvaises. Si la sécheresse continue, on sera embarrassé pour
nourrir les bestiaux.
Toutes
les pommes de terre sont en fleur et nous promettent une abondante
récolte.
Juillet
1870 -
Une
Louerie.
- Le
maire de Bayeux a l'honneur de rappeler au public que la louerie de
domestiques, établie à Bayeux, se tiendra cette année le dimanche 10
juillet, sur la place Saint-Patrice. Cette assemblée, devenue
l'une des plus importantes du département, ouvrira à 8 heures
précises du matin.
Les
dispositions nécessaires seront prises pour que le plus grand ordre
règne dans cette assemblée, où il ne sera perçu aucun droit de
terrage, La faveur de plus en plus grande
qui accueille l'établissement de cette louerie, heureusement située au
centre d'une contrée essentiellement agricole, est un sûr garant de
l'empressement avec lequel les
maîtres et les domestiques de l'arrondissement de Bayeux, et
même des arrondissements voisins, continueront de saisir l'occasion qui
leur est offerte de se mettre réciproquement en rapport.
Août
1870 -
Mobilisation. -
La
garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes,
est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons,
divisés en huit compagnies chacun.
Le
premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux,
Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le
quatrième bataillon, composé des cantons de;
Caumont, Villers-Bocage,
Aunay, Beny-bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent
provisoirement garnison à Caen.
Le
deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et
Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et
Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.
Le
troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot,
Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév
Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.
Septembre
1870 -
Fait divers.
- M.
de Gyresme, ancien capitaine d'état-major, vient de se mettre à la
disposition du ministre de la guerre. On assure qu'il va être nommé aide
de camp du général commandant le Calvados. M. de Gyresme est âgé de
60 ans. Il est père de trois enfants, le dernier de ses fils vient de
s'engager dans le 3e
chasseurs. M. de
Gyresme est un des propriétaires les plus riches de
l'arrondissement
de
Bayeux.
Janvier
1871 -
Pour les blessés.
- Monseigneur
l'Évêque de Bayeux a organisé une nouvelle ambulance à Bayeux.
Déjà sa Grandeur avait donné 30 lits à l'Hôtel Dieu. La nouvelle
ambulance, qui renferme 70 lits, est établie dans l'hôtel de la
famille de
Vacognes.
Mai
1871 - Nécrologie.
- Le corps du
général Le Roy de Dais, tué dans les rues de Paris, a été ramené
à Bayeux, où il est né le 1er avril 1814.
Juin
1871 -
Fait divers.
- La louerie
de domestiques établie à Bayeux se tiendra, cette année, le dimanche
9 juillet, sur la place Saint-Patrice. Cette assemblée ouvrira à 8
heures précises du matin. Il ne sera perçu aucun droit de terrage.
Juin
1871 -
Fait divers.
- Le
marché à foin, établi sur la place du Château, à Bayeux,
ouvrira samedi prochain, à 9 heures du matin. Exemption
de droits.
Juillet
1871 -
Le Conseil municipal.
- Dans
l'une de ses dernières séances, le Conseil municipal de Bayeux, sur la
proposition d'un
de ses membres, a décidé par acclamation que le nom glorieux du
général de Dais serait donné à la rue Saint-Nicolas.
Août
1871 -
Fait divers.
- Des
phénomènes atmosphériques singuliers se sont produits dans le
département de la Seine-Inférieure
et du Calvados. A Elbeuf, une pluie de fourmis
ailées avait couvert de cette manne d'un nouveau genre les toits des
maisons et le pavé des rues à Caudebec, des hirondelles ont été
ramassées surchargées de ces insectes
qui s'étaient attachées à
elles et avaient entravé leur vol. Une véritable pluie de papillons
s'est abattue aux environs de Paris.
Août
1871 -
Les impôts
- Seigneur
! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts
sur tout.
Sur
les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le manger.
Mais
ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui
en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on
mette un impôt sur la
teurgoule.
La
teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les
petites maîtresses et les muscadins.
Mes
petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les
gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule…...
Et
cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de
telles cuillerées de ce mets délectable,
que la.... bouche
leur en
teurd !
Septembre
1871 -
Fait divers.
- On
nous signale le départ prématuré des hirondelles, malgré la
température élevée à cette époque de la saison. Il en reste
cependant encore, mais
peu dans nos contrées. On peut voir dans ce phénomène un indice
certain d'un hiver précoce et rigoureux.
Octobre
1871 -
Médaille militaire.
- Par décret
du 17 septembre, la médaille militaire est décernée à M. Ratier,
vétérinaire à Bayeux, pour fait d'armes et blessures.
Décembre
1871 -
Fait divers.
- En
France, les vols dans les églises se multiplient
tellement, que les autorités diocésaines invitent les curés, et
desservants à vider tous les
soirs le tronc des pauvres et à retirer les vases sacrés du
tabernacle.
Février
1872
-
Fait divers.
-
La Normandie a eu dimanche soir le spectacle d'une aurore
boréale, ou pour dire plus exactement, d'une aurore polaire. A six
heures, après avoir
passé par
leurs phases ordinaires de mobilité et d’éclat divers, deux colonnes
éblouissantes, sillonnées de traits de feu jaune et pourpre, se sont
réunies au zénith, pour y former une couronne, dont l’aspect a
semblé donner raison à ceux qui soutiennent cette opinion, que ce
météore est dû à la matière magnétique qui s’enflamme comme de
la limaille de fer.
On
eut dit qu'un obus gigantesque venait d’éclater à des espaces
incommensurables, allait couvrir la terre de ses débris.
Puis
les pluies du météore, obéissant au mouvement de rotation de
l'atmosphère qui les entraînait prirent des nuances plus sombres, et
finirent par disparaître, pour ne plus laisser
dans le nord qu'un immense rideau de pourpre, qu'à minuit et demi,
avait entièrement disparu.
Comme
de
juste, ce
phénomène météorologue a donné lieu aux commentaires les
plus étranges, car une croyance populaire veut que le retour de
ce, phénomène soit
l’annonce
d'un événement important.
-
C’est signe de mort, disaient les uns.
-
C'est signe de sang, c'est signe de revanche, disaient les
autres.
A
l'avenir de
prononcer.
Février
1872 -
Fait divers.
- La
nomination de M. l'abbé Mabire comme chanoine titulaire de l'église
cathédrale de Bayeux a été agréée du gouvernement par décret du 14
février 1872.
M.
l'abbé Guérin, curé-doyen de St-Sever, est décédé samedi dernier,
à la suite d'une courte
maladie.
Juillet
1872 -
Mort accidentelle d’un enfant.
- Mercredi
vers 6 heures du soir, le nommé Louis-Auguste-Adolphe Anne,
âgé de 8 ans 1/2, est tombé accidentellement dans
la rivière d'Aure en pêchant derrière le domicile de sa mère,
situé rue Nesmond, et s'y est noyé. M. Levilly, marchand de vins,
prévenu de l'accident, accourut en toute hâte
et se jeta à l'eau, mais l'enfant, qui un instant auparavant
avait pris son repas, avait déjà disparu, ce n'est qu'après dix
minutes de recherche qu'il le trouva, il avait cessé de
vivre. Les
médecins, appelés à lui donner des soins, ne
purent que constater
la mort.
Octobre
1872 -
La tapisserie de Bayeux.
- Sous
Louis-Philippe, un artiste anglais fut autorisé à copier la fameuse
tapisserie de Bayeux, attribuée à la reine Mathilde, femme
de Guillaume le Conquérant, dont elle représente l’histoire. Or, la
femme de ce copiste, nommé Stothard, en vola un morceau qui fut acquis
plus tard par un musée de Londres. L'administration de ce musée
vient de se décider à restituer le morceau
manquant de
cette
tapisserie.
Décembre
1872 -
Cartes-poste.
- Il
va être établi des cartes-poste qui seront vendues par
l'administration au prix de 10 centimes et qui circuleront en franchise
dans tout le territoire
français. Sur ces cartes on
met l'adresse d'un côté, et quelques lignes de l'autre. Elles existent
déjà en Suisse et en Angleterre, où elles rendent les plus grands service.
Janvier
1873
-
L'Ouragan de dimanche.
-
Les prédictions de nos astronomes qui nous ont annoncé les
tempêtes pour la dernière dizaine de janvier s'accomplissent.
Un
véritable ouragan s'est déchainé dimanche au soir sur nôtre pays.
Accompagné
d'une pluie torrentielle, il a duré près de trente-six heures,
torturant les arbres, faisant voler les ardoises, ébranlant les
cheminées et retournant avec une prestesse
de prestidigitateur les parapluies qui s'aventuraient dans les
rues.
Dans
la soirée de dimanche, il a pris des proportions inquiétantes. Le vent
mugissait d'une manière effroyable et menaçait d'enfoncer les
fenêtres sous sa violence. Ces rafales
étaient accompagnées de grêle, d'éclairs et de tonnerre.
Cet
orage nous est également Signalé de Bayeux, de Lisieux, de
Rouen, de Paris, etc...... A Paris surtout, sa violence a été
extrême, la foudre a frappé plusieurs personnes, des
passants et jusqu'à des voitures ont été renversés, des toitures
enlevées, les spectacles interrompus même à l'Odéon, il y a eu un
moment de panique indescriptible.
Aux
portes de Caen, la force de l'ouragan a brisé le calvaire de St-Pierre
à un mètre du sol,
sur la route de Bayeux, un cabriolet a été enlevé et les
voyageurs jetés sur le sol, la
foudre est tombée sur divers points.
A
Tilly-sur-Seulles, l'ouragan à enlevé la toiture de l'église,
renversé les murs, bouleversé les étables, déraciné les pommiers,
une pierre énorme a été enlevée par le vent et transportée
à plus de cinquante mètres.
L'ouragan s'est dirigé
vers le midi.
Janvier
1873 -
Papier à douleurs !
- Cette
semaine, les avertissements pour paiement aux contributions,
vulgairement nommés papier à douleurs, sont tombés dru comme grêle
sur chacun. Les commerçants sont furieux, car le taux des
patentes a encore augmenté, les propriétaires, eux, se frottent les
mains, car la contribution foncière ne paraît pas avoir subi
d'augmentation.
Janvier
1873 -
Échenillage.
- M.
le préfet rappelle aux intéressés que la loi prescrit l'échenillage
des arbres, haies ou buissons, sous peine d'amende. La douceur exceptionnelle
de la température depuis le commencement de l'hiver, qui aura pour
effet de hâter réclusion, rend encore plus nécessaire cette année
l'exacte application de la loi.
Mars
1873 -
Tirage au sort.
-
On procède en ce
moment au Tirage au sort. Malgré l’établissement du, service
militaire obligatoire, ce tirage à été maintenu. Il a, du reste, une
certaine
importance, les
jeunes gens qui
tireront les numéros les plus élevés ne feront qu'une année de
service, où même six mois, s'ils passent avec succès, au corps leurs
examens. Les jeunes gens qui tireront les numéros les plus bas, 1, 2,
3, etc……, jusqu'à un chiffre que le ministre à la guerre fixera
suivant le nombre de soldats dont il aura
besoin chaque année, feront cinq ans de service.
Mars
1873 -
Prenez garde à vous !
-
Nous rappelons à nos lecteurs qu'il est interdit d'introduire
dans les colis expédiés par voiture ou chemin de fer, des lettres ou
circulaires assujetties à des droits de poste. Et si nous faisons cette
remarque, c'est qu'en ce moment l'administration des postes fait
fouiller tous les colis à leur arrivée dans les
gares de chemins de fer et dans les bureaux de voitures publiques.
De nombreuses contraventions ont
été constatées en ces derniers jours.
Avril
1873 -
Enfant abandonné.
-
Deux ouvriers de l'usine
à gaz, les sieurs Hamel et Enguerrand, ont trouvé, mercredi, à 5
heures du matin, sur le perron de la classe des
sœurs de la Providence, rue de la Poterie, à Bayeux, un
panier dans lequel était déposé un enfant nouveau-né, qui, remis
entre les mains de M. Guillemin, brigadier de police,
a été admis à l'Hospice général, après avoir reçu de la
dame Guillemin les soins les plus empressés. L'auteur de cet abandon
est recherché.
Avril
1873 -
Pauvre mère.
-
Dans la nuit de
vendredi à samedi dernier, une femme a accouché, vers une heure du
matin, sur la place
du marché, à Bayeux. Un médecin qui passait à
recueilli l'enfant, et a fait transporter, dans une voiture à bras, la
mère à l'Hôtel-Dieu.
Mai
1873
-
Les Événements.
- Samedi
soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la République
française. Il a été remplacé par le maréchal DE MAC-MAHON,
duc DE MAGENTA. Le maréchal-Président est âgé de 65 ans.
Mai
1873 -
Les orages.
-
Depuis quelques jours,
les orages se succèdent dans notre région, du côté de Lisieux et de
Vimoutiers les abats d'eau ont déterminé une véritable
inondation : deux personnes de l'Orne se seraient noyées. Sur divers
points des arrondissements de Caen et de Bayeux, il est tombé des
glaçons de la grosseur d'une
noisette. Les colzas et les arbres à fruits ont beaucoup souffert.
Mercredi, les caves des bas quartiers de la Ville de Caen ont été
inondés.
Août
1873
- Enfant abandonné.
- Jeudi
matin, des personnes en passant sur la route de St-Lô à Bayeux, près
l'auberge dite l'Image Saint-Pierre, ont trouvé un enfant du sexe
masculin, âgé d'environ un mois, placé dans une bourriche et
soigneusement enveloppé dans des langes très propres. Un billet ainsi
conçu a été trouvé dans la bourriche
: « Je me nomme Alexandre, ma mère est morte en couches,
ayez pitié de moi ! » Cet enfant, qui semble bien portant, a été
déposé
à
l'hospice.
Août
1873
- Les présages.
- Un
immense vol de corbeaux a passé sur Paris, se dirigeant vers le
sud-ouest. On eût dit un nuage noir en forme de triangle, fendant l'étendue
avec une vitesse de locomotive. C'est
signe de grand froid pour l'hiver, quand les vols de corbeaux passent
aussi tôt. Pour les personnes superstitieuses, c'est signe
de malheur.
Avril
1874
-
Centenaire. -
Une
centenaire, chose rare de nos jours, vient de décéder à l'Hôpital de
Bayeux. Les Bayeusains l'ont vue, il n'y a pas bien des années encore, parcourir
les rues en criant de sa voix aigre et débile : « Allumettes chimiques
à un sou le paquet ! chaque allumette chaque fois du feu !….., »
Elle s'appelait Victoire Portail, dit
Goulet, elle était âgée de
104 ans.
Mai
1874
-
Température. - Brouillard
en mars, gelées en mai. Ce proverbe reçoit depuis quelques jours son
application. Après des chaleurs tropicales un vent froid souffle
sur nos contrés et les nuits sont glaciales. Déjà certains arbres à
fruits ont été endommagés ainsi que les légumes précoces. Les
pommiers à cidre sont jusqu'à présent épargnés, mais si la
température continue à être aussi rigoureuse, il est à
craindre que les dégâts ne s'étendent et ne s'aggravent. La
perspective de la récolte des céréales est excellente,
malheureusement il n'en est pas de même. dans les pays vignobles, et le
froid qui sévit toutes les nuits a déjà fait éprouver de grands
dégâts dans le centre et le Midi.
Mai
1874
- Récoltes. -
Les
nouvelles des pays vignobles sont toujours désastreuses, les gelées de
ces nuits dernières, ont détruit ce que les froids précédents
avaient épargné.
Les
premières fleurs de nos pommiers à cidre ont souffert.
On commence à se plaindre de la sécheresse : cultivateurs et
jardiniers demandent deux jours d'eau. Des orages sont à craindre.
Mai
1874
- fait divers. -
Lundi
dernier, une femme de la campagne, escortée de deux enfants de deux à
trois ans, et en portant un autre âgé de quelques semaines, s'arrêta
pour acheter des pommes chez Mme Marie, marchande de légumes, rue de
Nesmond, à Bayeux. Après quelques minutes de conversation, la paysanne
pria la marchande de lui
garder ses enfants pendant un quart d'heure, le temps, dit-elle,
d'aller à St-Patrice
chercher sa mère qui l'y attendait, Mme Marie entra les deux aînés
dans sa boutique, prit
le poupon sur ses bras et la mère partit. Elle oublia de revenir.
Le
soir, on s'occupa de la rechercher, mais ce fut en vain, et le lendemain
seulement, guidé par les indications obtenues de l'aînée des enfants,
on apprit la vérité. Ayant été condamnée à quelques semaines de
prison et n'ayant personne à qui confier ses enfants, cette femme
n'avait rien trouvé de mieux à faire que de les abandonner à la
grâce de Dieu et sous
la protection de la première personne qui lui tomberait sous la main.
Grâce, au bon cœur de Madame Marie et au concours empressé des
voisins, ces pauvres petits êtres n'ont manqué de rien, jusqu'à
ce que la police intervenant, on les ait retirés des mains de la
dépositaire, pour les placer à l'hôpital-général, où ils resteront
jusqu'à
la libération de leur
mère.
Juillet
1874
-
Orages et tonnerres -
Les
orages annoncés par le prophète Nick pour le mois de juillet ont
éclaté à leur heure. Paris et ses environs, la Seine-Inférieure et l'Eure
en ont ressenti les effets. — Notre pays n'a pas non plus été
épargné, il y a même eu morts de hommes. Le sieur Lefort, boulanger
à Bernières, a été tué par la foudre au
moment où il sortait de son jardin avec une brouette, et le sieur
Ferdinand Séron, propriétaire à Tournay-sur-Dives, arrondissement
d'Argentan, a été frappé par la foudre, vendredi
dernier,;dans
un pré où il était à faucher.
—
L'arrondissement de Lisieux a eu beaucoup à souffrir, le vent, l'eau,
et la grêle, dont certains, grêlons atteignaient la grosseur d'un
marron,
ont fauché les colzas, les blés et les
pommiers. Une grande consternation règne dans les communes de Moyaux,
Fumichon, etc…...où en quelques heures, les cultivateurs ont vu
anéantir l'espoir de toute une année.
—
La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous
subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la
sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en
1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement
rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811
comme en 1846,
le vin fut
abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera de
même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr. par
hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40
degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation
sont signalés.
Janvier
1875
-
Triste accident. - Un
bien triste accident est
arrivé à Bayeux la semaine dernière. M. Langlois, capitaine de
gendarmerie, étant allé consulter M. Tassine, armurier en cette ville,
à propos d'un revolver nouveau modèle qu'il venait de recevoir,
déposa l'arme non chargée, pour aller sur le pas de la porte parler à
une personne qu'il venait
de voir passer. Pendant ce temps, M. Tassine glissait dans le revolver
une cartouche, afin d'essayer le jeu de la culasse, puis abandonnait
imprudemment l'arme sur son
comptoir au moment où M. Langlois rentrait.
Celui-ci,
sans défiance, reprit son arme
qu'il se mit à manier, la croyant toujours inoffensive. A cet instant
le coup partit et la balle vint frapper l'armurier en plein estomac. Je vous
laisse à penser le désespoir de M. Langlois qui, cependant, ne mérite
pas en cette circonstance le moindre reproche d'imprudence, la fatalité
seule a tout fait. La balle est allée se loger dans les
intestins, elle se trouve placée du côté de la colonne vertébrale,
ce qui n'a pas encore permis aux docteurs Denis-Dumont, Aubrée et
Basley, qui donnent simultanément leurs soins au blessé, de
procéder à son extraction.
Au moment de mettre sous presse, nous apprenons que M. Tassine vient
d'expirer.
Janvier
1875
-
Une rosière bajocasse. -
Lundi
25 courant, une commission municipale, sous la présidence de M. le
maire, décernait à la jeune fille la plus sage de la paroisse
St-Exupère la dot annuelle de 400 fr. fondée par M. Charlemagne
Delamarre, en faveur des jeunes filles dont l'éducation se sera faite
dans l’établissement scolaire, qu'il
a fondé à cet effet dans ladite paroisse. Ce prix dotal a été
accordé à Mlle Clémence Sabine, âgée de 18 ans, l'aînée de sept
enfants, et domiciliée chez ses parents, rue Saint-Jean. Un mariage
d'inclination doit bientôt couronner cette faveur
bien méritée.
Janvier
1875
-
Éclipses.
- Si,
en 1875, il n'y a pas d'éclipse de lune, le soleil, en revanche, sera
éclipsé deux fois : le 6 avril et le 29 septembre. La deuxième seule
sera visible, en partie, à Paris.
Février
1875
-
L’École.
- Le
ministre de l'instruction publique a décerné une médaille de bronze
à M. Biron, directeur de l'école municipale de garçons de Bayeux,
connue sous le nom d'École mutuelle.
Juillet
1875
- Récoltes. -
Le
temps s'est enfin mis au beau. Les travaux des champs sont poussés avec
une très grande activité. Sur la place de Caen, les hommes se cotaient
à un prix élevé. Le colza rend bien, le seigle est bon. Le blé
chicot rendra au moins autant que l'année dernière.
Il
en est de même dans les environs de Paris. Les pommiers ont toujours
très belle apparence, la plaine de Caen est, sous ce rapport, bien
partagée. On est inquiet au sujet de
la récolte des blés dans certaines régions du nord et du centre de la
France. Les mauvaises nouvelles de Russie, d'Angleterre, de Belgique
et de Hollande font augmenter les
blés et les farines, et par suite, le prix du pain.
Juillet
1875
- Fait divers. -
Nous
nous faisons l'écho des nombreux auditeurs qui assistaient au concert
donné à Bayeux dans le Jardin
botanique, en réclamant l'érection de
la statue, ou du moins le buste de M. Charlemagne de La Mare,
l'homme de bien auquel la ville est redevable de cet établissement.
Juillet
1875
- Récompense.
- C'est
le jeune Albert Hamon,
qui a obtenu le prix (un livret de caisse d'épargne de cinquante
francs) fondé par M. Daligault, en faveur de l'élève qui, chaque
année, se sera le plus distingué par sa conduite, son application, ses
progrès, et qui aura mérité, après examen, le certificat d'études
primaires.
Novembre
1875
-
Abjuration. -
Lundi,
15 novembre, dans la chapelle, des malades de l'Hôtel-dieu de Bayeux,
un jeune turc, âgé de 28 ans, a
abjuré solennellement
la secte de Mahomet et demandé le baptême. Mohammed Ben-Ali avait
quitté l'Afrique pour prendre part à la guerre de 1870, il était venu
malade, il y a trois mois, demander l'hospitalité à l'Hôtel-Dieu de
Bayeux, c'est là qu'il s'est, converti. Mohamed avait à ses côtés
son parrain, M. Olive, administrateur des hospices, et sa marraine, Mme
Loir, née Demagny.
|