Février
1876
-
Tempêtes et inondations. -
A Bayeux et dans
les environs, la bourrasque a occasionné de nombreux dégâts. Des toits
ont été enlevés et des cheminées renversées. Toutes les rues étaient
jonchées de débris de couvertures. Un nombre incalculable d'arbres et de
pommiers ont été déracinés.
Dans
un hameau appelé Sagy, qui se trouve à peu de distance de
Tilly-sur-Seulles, l'ouragan a failli faire deux victimes. Les époux
Lahaye dînaient tranquillement quand ils s'aperçurent que le vent
enlevait le chaume de leur demeure. Le mari monta vite au grenier pour
aviser aux moyens de consolider la toiture. A peine avait-il commencé son
travail que la charpente tombant subitement défonça la plancher qu'elle
entraîna dans sa chute. Il put heureusement se dégager des décombres et
appeler les voisins au secours de sa femme littéralement ensevelie sous
les ruines. On la trouva près de l'horloge, entièrement privée de
connaissance, ayant à la tête une blessure grave.
Avril
1876
-
Les Pommiers. -
Malgré
les gelées, les intempéries et les perturbations atmosphériques de ce
printemps, les pommiers, dans notre région, ont jusqu'à présent une
superbe apparence et promettent une récolte exceptionnelle telle, au dire
des cultivateurs de certains pays, et notamment de la Manche, qu'on n'en a
pas va depuis trente ans.
Mai
1876
-
Accident. -
Samedi
dernier, au hameau de Bellefontaine, près Bayeux, le jeune Émile Marie,
âgé de 15 ans, aidait son père dans les travaux de la forge, lorsqu'à
la suite d'un mouvement trop brusque, les tenailles brûlantes qu'il
tenait à la main lui sautèrent dans l’œil. Malgré les soins qui lui
ont été prodigués par le docteur Nicolle, l’œil du pauvre enfant est
considéré comme perdu.
Mai
1876
-
Armée. -
Le
fusil Gras ou chassepot modifié vient d'être distribué à toutes les
troupes du 3e corps. Contrairement à l'ancien fusil, celui-ci
a le canon et les capucines bleu foncé. La batterie est en métal poli.
Quant au fonctionnement, il est, à peu de chose près, le même que pour
le chassepot, mais le fusil Gras est bien moins sujet à s'encrasser, et
on sait que c'était là le défaut principal de l'arme dont se servaient
depuis quelques années les troupes français.
Mai
1876
-
Cavalcade. -
A.
l'occasion des fêtes de l'inauguration de la statue d'Arcisse de Caumont,
à Bayeux, il est question d'organiser une grande cavalcade.
Mai
1876
-
Nos récoltes. -
La
longue période de sécheresse que nous avons subie pendant près d'un
mois avec grands vents d'amont continuels et très-froids, inspirait des
craintes sérieuses à l'agriculture : plantes légumineuses et
fourragères, prairies naturelles et artificielles, tout semblait
dépérir sur pied faute d'humidité. Le temps vient heureusement de
changer, il est à l'eau. Dans le Midi, il pleut beaucoup, les orages sont
à redouter.
Juin
1876
-
Cavalcade de Bayeux. -
La
cavalcade organisée pour le 13 juillet aura pour sujet l'entrée à
Bayeux de François 1er , en 1532.
Août
1876
-
Imprudence. -
Dans
la soirée de vendredi, un jeune clerc d'huissier, nommé Mallet, baignait
un cheval dans l'abreuvoir, à Bayeux. Debout sur le mur, il tenait
l'animal à bout de longe. Celui-ci, par un brusque mouvement de tête, a
attiré à lui son conducteur qui est tombé sur une des pierres où les
lessivières placent leur linge, et a roulé de là dans la rivière. Il
allait se noyer infailliblement si une femme, témoin de sa chute, ne
l'avait retiré de l'eau. Un médecin, appelé en toute hâte, a constaté
que le jeune imprudent avait une jambe fracturée.
Août
1876
-
Taureau furieux. -
Dimanche
dernier, M Louis Dubosq, propriétaire-cultivateur, rue Saint-Patrice, à
Bayeux, était allé dans l'un de ses herbages pour rentrer un taureaux
devenu furieux, qui avait déjà blessé sa
domestique. L'animal s'est précipité subitement
sur son maître, l'a terrassé et allait le tuer à coups de cornes, quand
le fils Dubosq est arrivé au secours de son père. Celui-ci a brisé un
énorme bâton sur la tête du taureau qui s'élançait déjà sur lui,
lorsqu'est survenu. M. l’abbé Delaunay, vicaire de St Patrice, qui
s'est porté résolument à leur secours et a pu calmer un instant
le terrible animal et donner à ses victimes le temps de se mettre à
l'abri de sa fureur.
M.
Dubosq père a reçu dans le côté plusieurs blessures qui, nous
l'espérons, n'auront pas la gravité que l'on pouvait craindre. La
blessure qu'a reçue la domestique n'offre aucun danger.
Octobre
1876
-
Les élections. - V’la
que ça commence les histoires d'élection….. J'en ai déjà haut comme
cela.
Je
pêche dans le tas :
A
X……., canton de Dozulé, un prétendant municipal a tant fourré de
galette et de goutte à ses partisans, que la plupart, pris d'une
indigestion subite, n'ont pu aller voter.
Naturellement,
c'est l'autre qui a été élu.
Dans
une autre commune, à Y…….., canton de Vire, un citoyen a été
éliminé parce qu'il est fabricant de tombeaux.
C'est
l’adjoint qui a poussé à la roue$
en disant : « Si no l'nomme, cha portera malheu à la
commeuns. » .
Dans
l’arrondissement de Bayeux la commune de C……., a rappelé de
l'exil un seigneur et maire dégommé.
Il
a promis qu'à l'avènement du comte de Chambord il ferait ériger la
commune en duché..., afin d'en prendre le titre.
A
Saint-……., arrondissement de Pont-l'Evêque, et à B……..,
arrondissement de Caen, quelques conseillers municipaux avaient un plumet
de première classe.....
Ce
qui me fait dire que ces administration-là ont été élevées au petit
pot……
Novembre
1876
-
Les Pommes. -
On
calcule qu'il se fabrique annuellement 12 millions d'hectolitres de cidre
en Normandie, représentant une valeur de plus de 100 millions
de francs. Il n'en sera pas brassé autant cette année, car presque
partout la récolte est mauvaise.
Dans
les parties du Pays d'Auge et de la Manche, où la pomme a un peu donné,
le prix varie entre 4fr. 50 et 5
fr. l'hectolitre.
Novembre
1876
-
Passage de troupes. -
L'état-major
et deux bataillons du 136e de ligne, comprenant 30 officiers et
542 hommes de troupes, passeront à Caen le 25 novembre et repartiront le
26 pour Bayeux.
Il
serait à désirer que l'Administration municipale fit connaître, par la
voie de la presse, les quartiers soumis au logement. Nos concitoyens ne
seraient plus entendus à justifier leur absence par un « nous ne savions
pas », et l'on verrait moins souvent des soldais exténués
de fatigue être obligés,
trouvant visage de bois, de faire le trajet de la mairie à la
Demi-Lune et de la Demi-Lune à la mairie.
Cette
mesure n'est pas une innovation, elle est en usage à Lisieux, Bernay et
autres villes de passage.
Janvier
1877
-
Températures. -
La Température ne
varie pas, et le temps reste humide, au grand déplaisir des cultivateurs
qui voudraient voir succéder un peu de froid à la température anormale
que nous subissons depuis trop longtemps. Hâtons-nous de le dire,
cependant, il n'y a quant à présent, aucun dégât et tout serait pour
le mieux s'il survenait sous peu du froid et de la sécheresse.
Dans
la nuit de dimanche, un ouragan terrible s'est fait sentir sur notre
contrée, les dégâts sont presque insignifiants.
Janvier
1877
-
Accident. -
Une poutre du plafond
d'un dortoir du collège de Bayeux est venue à céder tout à coup.
Avertis par un craquement précurseur, les élèves ont pu échapper à
temps. Il n'y a que des dégâts matériels.
Janvier
1877
-
Permis de chasse. -
Voici le nombre des
permis de chasse qui ont été délivrés par la préfecture du Calvados,
pendant l'année 1876 : Arrondissement de Caen, 1 887 ; id. de Bayeux,
933 ; id. de Falaise, 902 ; id. de Lisieux, 1 430 ;
id. de Pont-l’Évêque, 1 137 ; id. de Vire, 683 ; Total, 6
072.
Février
1877
-
Carte du Calvados. -
La carte routière du
département du Calvados, dressée par M. l'Agent voyer en chef, vient
d'être mise en vente aux prix suivants : un exemplaire non colorié, 2
fr. 50 ; un exemplaire colorié, 3 fr.
Cette
carte étant une propriété départementale, sera livrée à MM. les
libraires et marchands d'estampes, qui en feront la demande à M. le
Préfet, au prix de revient du tirage et
par quantité de 25 exemplaires au moins.
Février
1877
-
La dentelle. -
L'industrie
dentellière traverse depuis plusieurs années une crise qui pèse
particulièrement sur les arrondissements de Caen et de Bayeux, où
25 000 femmes vivent de cette
fabrication.
Pour
remplacer nos produits, on a essayé des imitations en coton, en laine et
même en or, ces innovations n'ont eu qu'une heure de succès.
Aujourd'hui, la mode semble vouloir revenir à la dentelle de soie.
Les principaux fabricants de l'arrondissement de Caen ont, à ce sujet,
adressé à Mme la
maréchale de Mac-Mahon, une pétition qui, remise par MM. Bertauld et
d'Harcourt, a été favorablement accueillie, la maréchale a aussitôt
demandé qu'on lui envoyât quelques spécimens de notre fabrication.
Attendons-nous donc d'ici peu à voir Mme la
duchesse de Magenta parée de nos dentelles, et faisons des vœux pour que
son exemple soit, dans l'intérêt du bien-être des campagnes, suivi par
toutes les élégantes.
Juin
1877
-
Les orages. -
Lundi,
dans l'après-midi, un orage
violent a éclate sur la ville et la plaine de Caen, des grêlons gros
comme des noisettes qui été ramassés, les arbres à fruits et certaines
plantes ont beaucoup souffert.
—
A Saint-Contest, vers 5 heures et demie du soir, la foudre est tombée sur
un corps de bâtiments à usage de grange, écurie et remise, appartenant
à M. Bertaux. L'immeuble a été réduit en cendres.
—
L'orage s'est fait aussi sentir sur l'arrondissement de Bayeux.
Lundi, vers huit heures du soir, la foudre est tombée sur une ferme
appartenant à M. de La Conté, et louée au sieur Baptiste Guillot,
fermier. En un clin d’œil, la toiture a été embrasée dans toute la
longueur du bâtiment qui a été entièrement détruit. Pertes, 40 000
fr., dont 40 000 fr. pour le mobilier. Assuré.
—
Le même jour, à Pont-l'Evêque, après une matinée splendide, un
violent orage a éclaté à trois heures après-midi, sur la vallée de la
Calonne. La grêle et la pluie sont tombées avec intensité. On a
ramassé des grêlons pesant de 10 à 15 grammes.
—
A Saint-Pierre-sur-Dives, les logettes du marché ont été renversées,
un marronnier fort gros a été brisé à une hauteur de deux mètres par
la violence du vent.
—
Le lundi précédent, la foudre était tombée à Rapilly, canton de
Falaise, sur une ferme appartenant à M de Magny. Une cheminée a été
disloquée, on sera obligé de la reconstruire. Ce
qu'il y a eu de plus particulier, c'est que la commotion a passé sur deux
autres fermes sans les atteindre, pour aller, à 300 mètres environ de la
première, frapper
un mouton qui se trouvait dans une pièce. On ne s'est aperçu que
l'animal était tué que lorsqu'on l'a touché. Il était resté debout,
dans l'altitude qu'il avait au moment où le fluide l'atteignit. La laine
et la chair ne portaient nulle trace d'altération.
—
L'orage de la soirée et de la nuit de lundi s'est fait peu sentir à
Honfleur et aux environs, mais à la Rivière-Thibouville, deux maisons
auraient été emportées par les eaux.
Octobre
1877
-
- Incendie.
- Le
19 septembre, vers 9 heures du soir, le sieur Jacques Pelhâtre,
domestique à l'hôpital général de Bayeux, rentrant avec une voiture
chargée de paille, s'engagea sous le porche de cet établissement où un
bec de gaz se trouvait allumé. Le feu se communiqua en un clin d’œil
à la paille qui, malgré les secours survenus, fut entièrement consumée.
Mars
1878
-
Cheval emporté. -
Samedi
dernier, à Bayeux, un cheval attelé à un banneau qui se dirigeait vers
la gare s'est subitement emporté, en traînant pendant près de deux
cents mètres le conducteur, qui essayait en vain d'arrêter l'animal.
Heureusement que le banneau est venu se heurter sur un camion de roulage
en station devant le bureau d'octroi, et que, grâce à l'intervention de
M. Bidot, du domestique de M. Bidgrain et des employés de l'octroi, le
cheval a pu être maîtrisé et le malheureux conducteur sauvé
assurément d'une mort certaine.
Avril
1878. -
Accident de voiture.
- Mardi
soir, vers cinq heures, le nommé Laroche, aubergiste à Port-en-Bessin, a
été victime d'un grave accident, qui met ses jours en danger.
Il
conduisait sa carriole, à laquelle était attelée une jument un peu
vive, lorsque, arrivé à un kilomètre de Bayeux, a un endroit que l'on
appelle le Gibet, la sous-ventrière de l'attelage s'est rompue et le
cheval est tombé dans un herbage situé à 5 mètres au-dessous du niveau
de la route.
Dans
sa chute le sieur Laroche a eu l'épaule gauche démise et a été
fortement contusionné. La jument, en tombant dans l'herbage, a été
fichée en terre par un des brancards de la carriole, qui lui a traversé
le cou de part en part. ( Bonhomme Normand)
Avril
1878. -
Voiture versée. - Samedi,
vers sept heures du soir, la voiture que conduisait M. Verdant,
propriétaire à Villiers, ayant heurté un camion abandonné rue de la
Cave, à Bayeux, a été renversée et le conducteur précipité sur le
sol. Plusieurs personnes se sont empressées de relever la voiture et de
porter secours à M. Verdant, qui en sera quitte pour quelques contusions.
Chacun
se retirait satisfait d'avoir accompli son devoir, lorsqu'un individu est
survenu et a accueilli les personnes présentes dans des termes qui
permettent de supposer qu'il n'était pas en état d'envisager sainement
les choses, ( Bonhomme Normand)
Avril
1878
- Gaz.
- Une souscription pour
établir l’éclairage au gaz dans
la cathédrale de Bayeux est ouverte par Monseigneur l’Évêque.
Juin
1878
-
Les suites de l’orage. -
Un
orage très violent a éclaté dimanche dans l'après-midi et a parcouru
une partie des arrondissements de Caen, de Bayeux, de Vire et de Falaise.
La grêle, qui est tombée dans certains endroits, a causé des dommages
assez sérieux aux récoltes.
Grand
nombre de communes du canton de Balleroy ont eu beaucoup à souffrir de la
grêle qui est tombée en grains d'une proportion énorme, beaucoup de
récoltes sont perdues. M. Richomme, qui exploite la ferme d'Hommey, à
Livry, a subi une perle de 10 000 fr., et M. Percy une de cinq.
La
foudre est tombée à Littry chez M. Bagnollet, maréchal, le fluide est
entré par une fenêtre en traversant un carreau, mais pour sortir il a
renversé une fenêtre entière.
Du
côte d'Ouilly, la grêle est tombée pendant vingt minutes avec une
intensité effroyable, et a détruit une très grande partie des récoltes
sur une longueur de quatre kilomètres et une largeur de trois
kilomètres. La foudre est tombée en plusieurs endroits, mais n'a
causé aucun accident.
A
Pretreville, un incendie, allumé par la foudre, a détruit un corps de
bâtiment à usage d'habitation, appartenant à M. Morin, de Lisieux.
Perte du propriétaire, 18 000 fr., assurés. Perte du fermier, 500 f.,
non assurés.
Au
Theil, la foudre a consumé trois mètres de la couverture en chaume de la
maison du sieur Boutrois, cantonnier.
Juin
1878
-
Les suites de l’orage. -
De
nouveaux renseignements nous parviennent sur l'orage qui a éclaté la
semaine dernière sur le Calvados. A Planquery. canton de Balleroy, les
débats s'élèveraient à 28 000 francs.
Cet
orage a causé aux sieurs Lampérière, Lejemble et Tiphaigne,
cultivateurs à Cormolain, canton de Caumont, une perte de 5 800 fr., que
ne couvre aucune assurance. La foudre est tombée à Montfiquet,
canton de Balleroy, chez M.
Désiré Bazire, marchand de bois et charbons, et a mis le feu à un tas
de sciures de bois.
Plusieurs
communes de l'arrondissement de Falaise, ravagées par la grêle, ont
demandé la remise totale de leurs impôts.
Juillet
1878
-
Excellente mesure.
- Le
Ministre vient d'interdire dans les écoles communales les quêtes qui s'y
font habituellement sous divers prétextes religieux ou autres. Pendant
qu'il y était, le Ministre aurait bien fait d'interdire aussi les
souscriptions ouvertes dans certaines écoles pour offrir soit à
l'instituteur, soit au curé, un cadeau à l'occasion de leur fête ou
anniversaire.
Août
1878
-
Subventions. -
M. le ministre a alloué au
collège de Bayeux une subvention annuelle de 1 000 fr., pour les
dépenses de l'enseignement, et une subvention annuelle de 1 800 fr. au
collège de Honfleur pour la création d'une chaire de physique.
Août
1878
-
Plancher écroulé. -
Un
accident, qui pouvait avoir des suites graves, est arrivé, la semaine
dernière, dans une maison, rue Montfiquet, en face l'église St-Patrice,
à Bayeux. Par suite de la rupture d’une poutre, le plancher du grenier
de cette maison s'est écroulé. Une demoiselle Le Chevalier, âgée de 74
ou 75 ans, qui était couchée à l'étage inférieur, a failli être
étouffée sous les décombres qui couvraient son lit. Grâce à de prompt
secours, elle a pu être retirée saine et sauve de cette dangereuse
position.
Septembre
1878
-
Au loup ! -
Les
bandes de loups qui dévastent en ce moment certaines parties des
départements de la Manche et de l'Orne, menacent les frontières, du Calvados
du côté des arrondissements de Bayeux et de Vire. Dans la Manche,
à Belle-fontaine, ces carnassiers ont dévoré une brebis et deux
agneaux, à Saint-Martin-de-Chaulieu, trois moutons, appartenant à un
boucher, ont été également étranglés par les loups dans un pré
situé à environ 100 mètres des habitations. Dans l'Orne, à Juviguy,
Tessé et Saint-Michel, les loups, non contents d'étrangler les moutons,
ont attaqué et tué trois bœufs et un cheval.
Janvier
1879
-
La neige et les inondations. -
Une
partie de la France a été
pendant plusieurs jours enfouie sous les neiges. Sur beaucoup de points,
la circulation a été interrompue.
Dans
le Calvados, la ligne de la mer a dû suspendre son service. La neige a
atteint dans certains endroits plus de trois mètres de hauteur. Dans un
grand nombre de localités, on se plaint que les cantonniers n'aient pas
été, dès les premiers jours, envoyés sur les routes pour déblayer.
Sur la route de Pont-l'Évêque à Bonnebosq, on nous signale des
excavations produites par les eaux, ayant pour cause des puits creusés il
y a longtemps pour extraire de la marne ou des moellons, à
l'administration des ponts et chaussées de veiller.
Au
dire des anciens, il faudrait remonter à cinquante ans pour trouver
l'exemple d'une semblable avalanche de neige. Pendant l'hiver 1829-1830,
on avait été obligé d'employer des soldats de la garnison de Caen pour
tracer des voies sur les routes aboutissant à Caen, les neiges relevées
sur les côtés du chemin formaient un talus de 4 à 5 mètres de hauteur.
De distance en distance on avait réservé des espaces pour le croisement
de deux voitures. C'est le mardi 7 janvier que la neige a commencé à
tomber, il y a cent soixante-dix ans, jour pour jour (le 7 janvier 1709),
entre 8 et 9 heures du soir, le vent qui était au midi et à la pluie,
tourna subitement au nord et à la neige. Le froid fut tellement intense
que le pain et l'eau gelaient auprès du feu, les prêtres à l'autel
étaient obligés de faire mettre un réchaud plein de feu à côté du
calice qui gelait encore, malgré cette précaution.
Le
dégel qui s'est produit va amener des inondations, tous nos cours d'eau
débordent. Sur les rives de la Loire, la consternation est grande, des
villages entiers sont sous l'eau, à Nantes, plusieurs quartiers sont
submergés. Les dégâts sont incalculables. L'évêque de Nantes fait un
appel à la charité des fidèles en faveur des victimes des inondations.
L'une des plus grandes inondations occasionnées en Normandie par les
neiges est celle du 2 février 1508. Tous les cours d'eau débordèrent,
la Seine s'éleva à trois pieds au-dessus des rives.
Avril
1879 -
Écoles de filles, répartition de secours. - Le Conseil, conformément
au rapport de M. le Préfet, répartit une somme de 2 500 fr. à prendre
sur le crédit de 5 000
fr. inscrit au budget de 1879, pour établissement et entretien d'écoles
de filles. Bayeux (paroisse Saint-Patrice), 8 614 habitants, Mme
Desmarest, 26 élèves payantes, 46 gratuites ; 300 fr. de traitement en
1878 ; indemnité personnelle accordée 40 fr. Insuffisance de ressources.
Deux maîtresses.
Mai
1879
-
Un duel. -
Une
rencontre au pistolet vient d'avoir lieu en Belgique entre le
sous-préfet de Bayeux, M. Pluchart, et M. le docteur Soubise, de
Vendôme. Deux balles ayant été échangées sans résultat, les témoins
ont déclaré l'honneur satisfait. La politique est étrangère à cette
rencontre.
Juillet
1879
-
Secours et subventions. -
Il
a été accordé à
Méry-Corbon 18 000 fr. pour la construction d'une école de garçons et
de filles. — 300 fr. à la fabrique de l'église de Missy,
pour l'achat d'objets mobiliers ; à l'école
municipale de dessin de Bayeux, 200 fr.
Septembre
1879
-
Vache furieuse. -
Lundi
matin, en face du marché, à Bayeux, une vache en fureur jetait
l'épouvante parmi le public. Devant l'épicerie Benard, M. Lecarpentier,
boucher à Littry, s'élança sur elle et la terrassa, la vache se releva
plus furieuse encore, l’homme la terrassa une seconde fois et, avec
l'aide de quelques spectateurs, il parvint à la garrotter.
Octobre
1879
- Une distraction
lugubre. -
La
semaine dernière, dans un chef-lieu de canton de l'arrondissement
de Bayeux, il y avait un matin à l'église un mariage et un enterrement.
Le bedeau, qui avait accompagné le curé au cimetière, entend sonner le
mariage. Il a peur de n'être pas là pour recevoir les mariés. Il quitte
le cimetière, court à la sacristie et, voyant entrer les époux dans
l'église, va au devant d'eux fort empressé. Mais il fut mal accueilli.
Le malheureux avait oublié de quitter son costume d'enterrement, et
semblait ainsi prendre les mariés pour deux défunts.
Octobre
1879
-
Pêche. -
La
pêche du saumon, de la truite et de l'ombre-chevalier est interdite dans
tous les cours d'eau du département, depuis le 19 octobre, au coucher du
soleil, jusqu'au premier février 1880, au lever du soleil. Cette
interdiction s'applique à tous les procédés de pêche, même à la
ligne flottante à la main.
Novembre
1879 -
Les pompiers de Bayeux. - Dimanche
dernier, la compagnie de sapeurs-pompiers de Bayeux a été passée en
revue par la municipalité. A la suite de cette revue, elle a exécuté
avec quatre pompes toute une série de manœuvrées qui ont présenté le
plus vif intérêt, et qui ont été applaudies par les nombreux
spectateurs qui y assistaient. A cette revue figuraient deux pompes
curieuses, données à la ville
de Bayeux il y a cent ans par M. Larcher de la Londe.
Novembre
1879 -
Explosion de gaz. -
Lundi de la semaine dernière, vers 5 heures du soir, une forte
odeur de gaz se répandait dans les magasins de M. Sassot, marchand de
nouveautés, rue Saint-Martin, à Bayeux, M. Sassot, ayant voulu s'assurer
d'où pouvait provenir la fuite, pénétra avec de la lumière dans un des
appartements contigus à son magasin. Le gaz s'enflamma aussitôt et il se
produisit une violente détonation. Il n'y a pas eu d'accident de
personnes à déplorer, l'explosion a simplement occasionné quelques
dégâts matériels : deux glaces ont été brisés.
Novembre
1879 -
On en réclame un second. -
Un certain nombre d'habitants de Bayeux, qui connaissent les
excellentes relations que nous entretenons avec la municipalité
bajocasse, nous signalent le mauvais état et l'insuffisance du cabinet
inodore (inodore est risqué) situé près du marché. Ils en réclament
un second un peu mieux installé et voudraient qu'il fût à l'usage des
deux sexes. Nos correspondants espèrent que les édiles de Bayeux
sentiront que cette réclamation n'est pas sans fondement, puisqu'elle est
de première nécessité.
Janvier
1880
- Ou il va être
prouvé que les bajocasses ont raison de ne pas être contents.
- On
leur avait promis une représentation de Marceau, et cette représentation
n'a pas eu lieu ! Est-ce que l'administration municipale craint de voir
éclater une
insurrection à Bayeux, si on y jouait cette pièce patriotique ? Ou bien
l'autorisation a-t-elle été brûlée lors de l'incendie qui a éclaté
chez le maire ?
Autre
sujet de mécontentement. Mercredi de la semaine dernière un concert a eu
lieu à Bayeux au profit des pauvres. Les moindres places étaient de 1
fr. par personne. Les assistants
étaient au nombre de 650 à 700. Or il paraît que la recette a été de
280 fr. Cela tient, dit-on, aux entrées de faveur. Ainsi il y aurait eu
des richards qui seraient entrés sans payer à ce concert des pauvres. Eh
bien ! ceux-là peuvent se vanter de n'être pas honteux.
Un
de nos confrères rapporte, au sujet de cette soirée de bienfaisance, que
M. Dragon de Gomiécourt, directeur de l'usine à gaz de Bayeux, aurait
voulu imposer des modifications
au programme, sinon il refusait d'éclairer la salle. Malgré sa mauvaise
volonté, le Dragon qui dispense si parcimonieusement la lumière à la
ville de Bayeux, a été obligé de céder aux justes injonctions de
l'administration.
M.
Strauss, le nouveau sous-préfet de Bayeux, vient d'arriver sans tambour
ni trompette, comme était du reste parti son prédécesseur.
Janvier
1880
- Encore l’hiver.
- Un
vieux proverbe prétend qu'à la fin de janvier, l'hiver s'en va ou
redouble de rigueur. Si ce proverbe est vrai, nous n'avons pas tout lieu
de nous réjouir, car à la température relativement douce de la semaine
dernière a succédé une vive reprise du froid. La saison a été bien
dure pour les malheureux. Un retour de l'hiver serait presque un désastre
pour tout le monde.
Janvier
1880
- Échenillage. - C'est
dans 18 courant de février, que tout propriétaire, fermier ou locataire
est tenu d'écheniller les arbres, haies ou buissons, sur les propriétés
qu'il exploite où qu'il occupe.
Février
1880
- Morte de peur. - Dans
la nuit de lundi, Mme Haley, demeurant rue St-Jean, 55, à Bayeux,
gravement malade depuis quelque temps, se sentit tout à coup brûlée à
la tète. Une veilleuse mal posée sur la table de nuit avait mis le feu
à son bonnet et à son oreiller. Elle put encore réveiller son mari qui
parvint à éteindre la feu. Sa maladie et, sans nul doute, l'émotion
qu'elle avait éprouvée par cet accident, ont causé sa mort.
Mars
1880
- Accident. -
Il y a quelques jours, une femme lavant du linge près le pont, à
Bayeux, est tombée dans la rivière. Elle était en danger de se noyer,
lorsque le sieur Levêque, journalier sans quitter ses vêtements, se jeta
à l’eau et fut assez heureux pour pouvoir la saisir et la ramener au
quai saine et sauve.
Mai
1880
- Un cheval emporté. -
Un événement, qui aurait pu avoir des suites plus graves, est
arrivé à Bayeux lundi, vers deux heures d'après-midi, un cheval attelé
à un banneau, s'est échappé d'une maison située à
Saint-Vigor-le-Grand, et descendait à fond de train la rue Saint-Jean,
lorsqu'arrrivé rue Saint-Martin, l'agent de police Reydellet, se jetant
à la tête de l’animal, le fit tomber à terre, le cheval, se relevant
précipitamment, reprit sa course effrénée, et une des roues du banneau
passa sur l'épaule de l'agent et lui occasionna de très graves
contusions. Arrêtés un instant après, cheval et véhicule ont été
ramenés au domicile du propriétaire.
Avril
1880
- Pourquoi ? -
Le curé d'une commune de
l'arrondissement de Bayeux vient de refuser, en termes peu parlementaires,
de communiquer au maire les comptes de la fabrique. Le maire a dû
déposer plainte au
parquet. Mais pourquoi diable M. le curé ne veut-il pas, conformément à
la loi, communiquer les comptes de la fabrique ?
Septembre
1880
- Sauvetage. - Vendredi, à
sept heures, une jeune fille, occupée à laver du linge en amont du pont,
à Bayeux, s'est laissé choir dans la rivière, qui était très forte en
ce moment, par suite des pluies torrentielles qui tombent depuis plusieurs
jours. Le sieur Malherbe, teinturier, s'est porté aussitôt à son
secours et a été assez heureux pour la retirer saine et sauve.
Octobre
1880
- Inondation.
- Qu'a
donc fait notre pauvre France ? Toutes les calamités semblent accumulées
sur elle. Presque toute;notre
région est sous l'eau, plus loin, nos lecteurs trouveront les désastreux
détails de cette crue que nous n'avions pas vue aussi forte depuis vingt
ans. L'été a été déplorable. Il n'y a pas de pommes, les récoltes
ont été faites dans les conditions déplorables, et si le temps
continue, on se demande comment on arrivera à faire, le blé. Les pluies
qui ont tombé pendant toute
la semaine dernière
ont considérablement grossi les cours d'eau de notre département.
A
Bayeux, dans la nuit de vendredi à samedi, une crue d'eau subite a fait
refluer la rivière jusque dans les quartiers avoisinants les habitants
des rez-de-chaussée se sont vus forcés
de se réfugier aux étages supérieurs. La rue Teinture, notamment, a
présenté samedi
toute la journée un spectacle navrant, c'était avec les plus grandes
difficultés que l'on pouvait faire parvenir des vivres aux
habitants, que l'eau retenait chez eux, le bureau de l'enregistrement,
situé dans cette rue, envahi par les eaux était inaccessible au public.
La violence du courant était telle que les vannes de plusieurs moulins
ont été emportées. Les pertes en linges, marchandises, etc….., sont,
assure-t-on, très considérables. L'usine à gaz envahie également par
l'eau, n'a pu faire son service accoutumé, et samedi soir la ville était
plongée dans la plus complète obscurité.
Octobre
1880
- Dévouement. - A
Bayeux, le jour de l'inondation, le maréchal des logis de gendarmerie
Boutry, passant à cheval dans la rue Teintures, pour porter secours aux
habitants surpris par les eaux, apprend qu'une femme Hue, lessivière,
et ses quatre enfants étaient en péril dans leur demeure, située au
fond d'une cour. Le sieur Boutry descend aussitôt de cheval et, reprenant
sa monture par la bride, il pénètre résolument dans cette cour, où
l'eau s'élevait à plus d'un mètre de hauteur, il place un enfant sur
son cheval, en prend un autre dans ses bras et revient les mettre en lieu
de sûreté, il retourne une seconde fois pour chercher la mère, enfin,
malgré le froid qui commençait à l'envahir, il fait un troisième
voyage et rapporte les deux derniers enfants.
Février
1881
- Accident
de voiture.
- La
semaine dernière, vers les cinq heures et demie du soir, une petite
carriole, contenant cinq personnes et conduite par M. Lefèvre,
propriétaire, rue d'Eterville, tournait rapidement le carrefour de la rue
Alain-Chartier, à Bayeux, pour s’engager dans la Grande-Rue, quand le
derrière de la voiture, mal maintenu par la chaîne qui devait le
retenir, se renversa tout à coup, entraînant avec les deux chaises où
elles étaient assises, Mme Lefèvre et une autre dame qui se trouvait à
ses côtés. La dégringolade avait été si rapide, que le conducteur,
n'ayant rien entendu, pas plus que ses compagnons, continuait son train.
Il fallut courir et crier après eux pour les arrêter. Les deux dames
avaient perdu connaissance. Malgré la gravité de la chute, qui pouvait
être mortelle, elles n'avaient reçu que de légères contusions. Mme
Lefèvre, cependant, avait la figure ensanglantée, après une violente
attaque de nerfs, elle dut être reconduite dans un coupé à son
domicile. Quant à l'autre personne , elle put regagner le soir même
Sommervieu, où elle
habite.
Février
1881
- Bayeux
se remue. -
MM. Niobey, maire de Bayeux ; Lamy, adjoint ; Bertot, président du
Tribunal de commerce ; Couillard et Lefèvre, conseillers, sont
partis pour Paris, afin de présenter au Président de la République et
au ministre de la guerre une demande de garnison.
Août
1881
- Élections.
- A Bayeux, il y a ballottage. Ce résultat, qui est un échec pour
le baron Gérard, doit donner à réfléchir à ce candidat richard, dont
cependant les largesses ne se font sentir qu'à l'approche des, périodes
électorales.
M.
Colbert triomphe à Lisieux avec 665 voix. Ce succès de la réaction est
dû à la maladresse du comité républicain, qui n'avait pas besoin de
crier par dessus les cheminées d'usine
qu'une souscription était
ouverte pour payer les frais de l'élection Banaston.
A
Vire, la réussite de M. Delafosse est attribuée au peu de surface de son
adversaire, et aussi au bruit répandu qu'il pourrait bien sous peu
tourner casaque, tout comme M. Dugué de La Fauconnerie. Hébert, le
candidat radical et ridicule, doit être satisfait, il a obtenu 112 voix,
25 de plus qu'en 1877.
Août
1881
- Une servante pas
commode. -
En juillet dernier, nous avons raconté les démêlés du curé de
Saint-Exupère de Bayeux avec sa servante, la nommée Adèle Vicquelin,
âgée de 46 ans, qui, passablement émue, s'était mise à l'injurier
grossièrement. Flanquée à la porte, elle rentra par la fenêtre en
brisant les carreaux. Le curé fut obligé de requérir la police pour se
débarrasser d'elle et la faire sortir de chez lui. A la suite de ces
incidents, Adèle Vicquelin avait été condamnée à deux mois de prison
par le tribunal de Bayeux pour bris de clôture et abus de confiance. Elle
a porté appel et la cour de Caen, écartant l'abus de confiance, a
réduit sa peine à six jours.
Octobre
1881
- Un phénomène.
- La semaine dernière
est né chez M. Langlois, boucher à Bayeux, un veau dont la tête tient
en partie de celle du chien, et qui a les oreilles et les narines d'un
bouledogue. Les pattes, très courtes, sont d'une certaine épaisseur. Le
barnum qui l'exhiberait dans les foires réaliserait de fructueuses
recettes... Avis aux députés non réélus qui se trouvent sans emploi.
Février
1882
- Mis au monde dans
le cimetière. -
Dimanche matin, à Bayeux, le sacristain de Saint-Patrice
traversait l'ancien cimetière qui entoure cette église, quand il
entendit des plaintes
étouffées et de sourds vagissements. Il se dirigea du côté d'où ils
semblaient venir et trouva étendue sur l'herbe une femme froide, ayant à
ses côtés un tout petit enfant, qu'elle venait de mettre au monde.
Fille, et sur le point de devenir mère, elle avait quitté Ryes de grand
matin pour venir accoucher à Baveux, mais, surprise par les douleurs de
l'enfantement, elle n'avait eu que le temps de chercher un refuge dans le
cimetière. On s'empressa de relever et de faire entrer la malheureuse
dans une maison voisine, le commissaire de police, prévenu, donna des
ordres pour la faire conduire chez une sage-femme.
Février
1882
- Un
suppléant à quatre pattes.
- Dans une commune de
l'arrondissement de Bayeux, l'instituteur s'absente quelquefois pendant la
classe, et pour empêcher que les élèves confiés à ses soins ne
se livrent à un tapage trop accentué, il les fait garder par son
suppléant dont ils ont grand peur. Seulement, ce suppléant là n'est pas
agréé par l'autorité et n'a guère chance de l'être, car c'est le
chien du maître d'école. On dit d'ailleurs qu'il ne tient pas la classe
plus mal que ce dernier.
Avril
1882
- Armée.
- En
ce moment, dans certaines garnisons de notre région, on tire au sort 75
hommes par bataillon, qui sont dirigés sur l'Afrique.
Avril
1882
- Questions
d’eaux.
- L'importante
question, d'une
distribution d'eau à Bayeux semble entrer dans la phase de l'exécution.
Une grande compagnie a fait de sérieuses propositions, qui seront
prochainement soumises à l'examen du conseil municipal. Espérons que ces
propositions ne tomberont pas dans l'eau.
Septembre
1882 - La tapisserie de Bayeux.
- Sous Louis-Philippe, un artiste anglais fut autorisé à copier la
fameuse tapisserie de Bayeux, attribuée à la reine Mathilde, femme de
Guillaume le Conquérant, dont elle représente l'histoire. Or, la
femme de ce copiste, nommé Stothard, en vola un morceau qui fut
acquis plus tard par un musée de Londres. L'administration de ce musée
vient de se décider à restituer le morceau manquant de cette tapisserie.
Octobre
1882 -
Apprentis et petits domestiques.
- Dans
notre dernier numéro, nous avons annoncé qu'un certain nombre d'enfants
assistés, filles et garçons, ayant, atteint l'âge de treize ans,
et sachant lire et écrire, sont à la disposition des personnes qui
voudraient les prendre, comme petits domestiques ou apprentis. Il faut
s'adresser à la préfecture, service des enfants assistés. Ajoutons que
durant l'année dernière, aucune poursuite judiciaire n'a été dirigée
contre les 443 enfants assistés, âgés de 14 à 20 ans,
placés dans le Calvados. Au 18juillet, 333 de ces enfants avaient
déposé 20 040 fr. à la caisse d'épargne.
Octobre
1882 -
Orage et foudre.
- La
semaine dernière, un
violent orage a éclaté sur le Calvados.
La
foudre est tombée sur l'église de Norrey. Les dégâts
occasionnés par le tonnerre sont insignifiants, ils peuvent être
estimés à une centaine de francs. Voilà la troisième fois que pareil
accident se renouvelle sur le même édifice.
Un
nommé Lemarchand, garde-barrière à la gare de Bretteville-Norrey,
déjà privé d'un bras, a été renversé par la foudre, au moment où il
donnait le signal
d'arrivée, lorsqu'il
s'est relevé, il n'y voyait plus. Aujourd'hui, il est certain que cet
infortuné ne restera pas aveugle, il est père de cinq enfants.
Le
même jour, MM. Jules Lecocq, d'Amblie, et Charles Lecocq, de Creully,
revenaient en voiture sur la route de Saint-Léger à Creully. Le cheval,
effrayé par les éclairs, s'est emporté et a brisé la voilure contre
une borne kilométrique. Les deux voyageurs ont été projetés sur la
route avec la capote du cabriolet, ils n'ont heureusement eu que quelques
contusions sans gravité. La voiture a été complètement brisée.
A
la même heure, un poulain appartenant à M. Jules Lecocq, de Creully, a
été tué par la foudre, dans un herbage situé près des Carrières d'Orival
.
La
foudre est aussi tombée à l'entrée de la ville de Bayeux, dans
un herbage situé entre les routes de Nihault et Vaucelles. Une jument
poulinière, de toute beauté, primée dans plusieurs concours, a été
tuée sur le coup, le jeune poulain n'a rien eu. Elle appartient à M.
Desmazures, propriétaire, rue Saint-Patrice, à Bayeux.
Le
même jour à la Villette, la foudre est tombée au hameau des Binettes,
sur une ferme occupée par les époux Victoire et appartenant au docteur
Ferdinand Vaulegeard de Condé. Le sieur François Mullois, domestique,
venait de se coucher dans l'écurie depuis quelques minutes, quand il
entendit un formidable coup de tonnerre. II se mit aussitôt sur son
séant : une forte odeur de soufre le prit à la gorge et il vit une
grande lueur : la couverture de la ferme était déjà embrasée. Malgré
de prompts secours qui furent apportés,
le feu se développa avec une rapidité extrême, et l'on dut se borner à
protéger les bâtiments voisins. Les chevaux purent être sauvés, mais
avec beaucoup de difficultés Pertes environ 19 000 fr.
Octobre
1882 -
Statistique.
- La
statistique vient de découvrir que la Calvados est un des départements
dans lesquels il y a le plus de vieilles filles, et où les vieillards se
trouvent en plus grand nombre.
Novembre
1882 -
Une cloche qui se détraque.
- Samedi,
vers trois heures du soir, au moment où l'on sonnait les premières
vêpres de la fête du lendemain à la Cathédrale de Bayeux. Le battant
de la cloche se détacha tout à coup et fut projeté avec violence sur le
plancher qui a été traversé.
Mars
1883 -
Un évêque à l’index.
– Mgr
Ducellier, évêque de
Bayonne, ancien grand vicaire de Bayeux, est déféré au conseil d'État
pour son mandement au sujet de la décision de la congrégation de
l'Index, condamnant les manuels Paul Bert.
Mai
1883 - Un riche
député.
–M. le baron Gérard,
député de l'arrondissement de Bayeux, riche déjà de 40 millions,
vient, dit-on, de faire un nouvel héritage de 12 millions.
Mai
1883 - Une drôle de
grève.
– Les commerçants
bajocasses avaient demandé à la compagnie un gaz mieux épuré, une
pression plus forte et à discrétion, la réduction de 40 à 35 centimes
le prix du mètre. Les commerçants de Bayeux et la compagnie n'ont pu s’entendre.
Les intéressés ont donné jusqu’au. 1er juin à la
compagnie pour réfléchir. Si à cet date il ne leur a pas donné
satisfaction, ils feront enlever leurs compteurs et reprendront
l'éclairage à l’huile et à la chandelle des douze, comme au temps du
bon Roi Dagobert.
Juin
1883 -
La mâchoire miraculeuse.
– On
nous communique une lettre curieuse de M. le curé de Saint-Laurent, de
Bayeux. De cette lettre, il résulte qu'autrefois l'église Saint-Laurent
possédait la mâchoire miraculeuse de saint Etienne, et que cette
mâchoire n'avait qu'une, dent. Voici, du reste, d'après les registres
paroissiaux, l'un des miracles opérés par cette dent miraculeuse :
«
Le traiziesme jour d'octobre, moy-soubsigné, curé de Saint-Martin de
Bayeux, mo suis transporté en la maison de honneste fille, Françoise
Lhonoroy, de la paroisse de St-Mâlo, où j'ay trouvé lad. fille couchée
malade, depuis trois seumaines, laquelle avoit perdu la parolle, la vue et
estoit demeurée de tous les membres sans les pouvoir remuer... Et portant
dans mes mains un certain os de la mâchoire de St-Estienne, premier
martir, dans lequel il y a encor une dent, je me suis approché du lict
afin de lui faire baiser lad relique, laquelle lui appliquant sur les
yeux, les lèvres et les mains en disant : « Sancte Stéphane, ora
pro ca ».
«
Aussitôt, elle a eu les yeux, clairvoyant et un parfait mouvement de la
parole et de tout son corps, assurant toutte la compagnie qui ostoit bien
de six a sept personnes qu'elle ne sentoit plus aucun mal et qu'elle se
voulloit se lever, lequel miracle jateste estre véritable pour obliger à
l'advenir, les catholiques à avoir pour les reliques tout le respect qu'elles
méritent.
»
Mais.
malheureusement, toujours d'après la lettre de M. le curé de
Saint-Laurent, cette précieuse mâchoire, qui rendrait de si grands
services aujourd'hui, est perdue. Celui qui l'aurait trouvée est prié de
la rapporter à M. le curé de Saint-Laurent. Il y aura... indulgence !
Juin
1883 -
L’électricité à Bayeux.
– Les commerçants
de Bayeux ont tenu et n'ont pas voulu se soumettre aux exigences du
directeur du gaz. Vendredi 1er juin, un grand nombre d'entre
eux ont fait enlever leurs compteurs et ont repris l'éclairage à l'huile
ou à la luciline. D'autres ont bravement arboré l’antique chandelle
qui, d'ailleurs, ne fait pas regretter le gaz de la compagnie.
Quelques-uns songent à examiner la question de l'éclairage par
l'électricité. Les mécontents sont assez nombreux à Bayeux, pour
l'essayer avec quelques chances de succès.
Mai
1883 - Plus de cachot.
– Le
ministre de l'instruction publique vient d'adresser aux recteurs
d'académie une circulaire, dans laquelle il les informe que l'usage du
séquestre dans les lycées et collèges doit être abandonné partout.
Juillet
1883 -
Fête Nationale. –
La fête du 14, a
été un peu partout, comme à Caen, contrariée par le temps. Les
illuminations et les décorations privées s'en sont ressenties.
Bayeux
a fait exception, jamais fête n'a été aussi belle et animée. Mais des
malintentionnés, mus par l'esprit de parti, ont sur divers points
arraché et déchiré des drapeaux, renversé des colonnes et brisé les
verres dont elles étaient garnies.
A
Troarn, la municipalité n'a pas donné signe de vie à l'occasion du 14
juillet, ce qui n'a pas satisfait les commerçants, qu'une fête fait
toujours gagner. Il y a eu pourtant quelques illuminations particulières,
notamment celles de la gendarmerie, de l'école et du nez d'un cochonnier
de l'endroit. Le matin, le manifeste du prince Jérôme avait été
placardé sur les murs. Il a été arraché par la police.
A
Touques, le maire, qui tient à ne rien faire comme ses autres confrères,
a laissé le marché avoir lieu le jour de la fête nationale.
Octobre
1883 -
Effondrement. –
Mardi, vers deux heures et demie, un grave accident s'est
produit rue Laitière, à Bayeux. Deux journaliers, occupés à démolir
une vieille maison, achetée par la ville à M. Delaunay et située près
le nouvel hôtel des postes, venaient d'enlever la dalle du dernier palier
de l'escalier et se préparaient à descendre cette énorme pierre qui
pèse au moins 250 kilos, lorsque l'escalier s'est, effondré
complètement sous leurs pieds. Les ouvriers sont tombés du troisième
étage, au milieu des marches et des décombres, l'un d'eux, le
nommé Royer, a été relevé grièvement blessé, son camarade, le sieur
Yon, n'a reçu dans sa chute que des contusions légères.
Août
1884 -
Orage. –
Une tempête
épouvantable a traversé le Calvados dimanche soir. La foudre est tombée
à plusieurs endroits dans le Pays-d'Auge, du côté de Mézidon, elle a
allumé plusieurs incendies sans importance. Sur le littoral, on a
constaté que des dégâts matériels.
Le
cirque Robba, installé à Bayeux,
a vu sa représentation interrompue par une rafale qui fit rompre une
corde de la toile qui s'est détendue et affaissée sur le public.
Août
1884 -
Parents, veillez. –
Mercredi, à
Bayeux, un enfant de 6 ans, Léon Gambier est tombé à l'eau en lançant
un petit bateau. Un jeune homme se jeta à la rivière pour le retirer,
mais le pauvre petit était déjà mort.
Septembre
1884 -
Ouragans et sinistres. –
Mercredi et jeudi. un violent ouragan a causé de grands ravages
sur plusieurs points de notre région. A Bayeux, une trombe a abattu des
peupliers et enlevé des toitures. Dans les campagnes environnantes,
beaucoup de pommiers ont été dépouillés, ce qui est un véritable
désastre à cette époque de l'année.
Sur
nos côtes, on a eu à signaler plusieurs sinistres. Une barque montée
par le patron Veziel, de Ver, et trois hommes d'équipage, a chaviré. Les
trois marins ont pu se sauver, mais Veziel a péri.
A
Saint-Aubin, deux bateaux de pêche ont échoué. Les services de bateaux
à vapeur entre le Havre et Trouville, le Havre et Caen ont dû
interrompre leur service. A Trouville, plusieurs barques de pêche ont
été jetées à la côte.
Le
yacht français « l'Iris », mouillé en rade de Cherbourg, a
fait côte et un sloop du Havre a sombré en mer.
Septembre
1884 - Les beurres de
Bayeux. – Le
jury
de l'exposition universelle d'Amsterdam vient de déclarer à l'unanimité
que les beurres envoyés par la Société d'agriculture de Bayeux
occupaient le premier rang parmi tous les beurres exposés.
Septembre
1884 -
Accouchée dans la rue. – Vendredi
dernier, vers huit heures du soir, une fille Levacher, en mal d'enfant, se
présentait à la porte de la dame Rogelet, sage-femme à Bayeux, qui ne
voulut pas la recevoir, alors, la malheureuse fille-mère, prise de
douleurs, se coucha sur le perron de l'hôpital. Des passants se
hâtèrent d'aller chercher les secours que cette femme réclamait, il n'y
avait personne au poste
de police, lorsqu'ils s'y présentèrent. S'étant rendus ensuite chez
l'agent Marie, celui-ci leur répondit « qu'il n'avait pas à se
déranger, que, d'ailleurs, on trouverait quelqu’un au poste dans vingt
minutes. » Le docteur Davy, que le commissaire de police, aussitôt
prévenu, alla quérir, donna ses soins à la malade, qui mit au monde, un
gros garçon, la mère et l'enfant ont été ensuite transportés chez Mme
Berthaume, sage-femme, qui n'a fait, elle, aucune difficulté pour les
recevoir et les soigner.
Octobre
1884 -
Un nouveau Musée. -
On disait avec justice que depuis 40 ans, la municipalité
de Bayeux n'avait rien fait pour l'amélioration de la ville.
L'administration actuelle, relevant le gant, vient de faire acte
d'énergie en se rendant adjudicataire des vieilles masures en bois qui
sont le plus bel ornement et aussi le plus gênant de la rue des
Cuisiniers. Il est question d'y établir un musée !
Bayeux
possèdera donc cinq musées…. En
perspective, sans compter le musée des antiques au conseil municipal....
A quand les choses utiles ?
Décembre
1884 -
Pluie et tempêtes. -
A Caen,
la Crétine a monté, mais sans faire de sérieux dégâts. A Bayeux,
la crue a été plus grande, plusieurs personnes ont été obligées
d'abandonner leurs demeures. A Honfleur, le vent a renversé la baraque du
Massacre des Innocents, et occasionné un incendie qui à fait 400 fr. de
dégâts.
Janvier
1885 -
Exécution du parricide de Cormolain. -
Nos lecteurs s'en
souviennent. Dans l’après-midi du 15 Septembre, la nommé Jules
Lamoureux, âgé de 30 ans, se trouvant seul avec sa mère, se jeta sur
elle, il la terrassa et l'étrangla avec un foulard. Mais, la mort ne
venant pas assez vite, Lamoureux, agenouillé sur sa victime, lui frappait
la téte sur le
pavé en même temps qu'il serrait de plus en plus
fort le foulard autour du cou, jusqu’à ce que la pauvre femme ne fit
plus un mouvement.
Il
se mit ensuite à table, mangea et but sans manifester aucune émotion,
puis il se jeta sur son père et essaya de l'étrangler comme il avait
étranglé sa malheureuse mère.
Voilà
le crime. Quant au mobile, c'est l'avarice qui l'a fait commettre.
Lamoureux aimait l'argent avec passion, avec frénésie, non pour le
dépenser, mais pour le cacher, car jamais il n'a dépensé un centime au
cabaret.
Cette
brute n'a jamais manifesté le moindre repentir. Chaque fois qu'on lui
demandait pourquoi il avait tué sa mère, il répondait avec
indifférence : « Je n'en sais rien ! »
Lundi,
on nous informait que là grâce de Lamoureux, qui avait refusé de se
pourvoir en cassation, était rejetée et que l’exécution aurait lieu
jeudi matin. Les bois de l'échafaud étaient expédiés à Bayeux par la
chemin de fer, accompagnés des aides du bourreau, qui examinèrent à
leur arrivée la place où la fatale machine, qui est toute petite, sans
estrade, devait être montée. Ce lugubre travail a eu lieu mercredi au
milieu de la nuit.
Lamaureux
ayant appris que M. Grévy avait gracié le jeune Birée et la femme
Aveline, eut le pressentiment que son heure dernière était proche. Il ne
manifesta cependant aucune émotion, seulement comme la brut craintive, il
prêtait l'oreille au moindre bruit et regardait d'un oeil interrogateur
les gardiens. Le crime de Lamoureux est si horrible, son attitude a été
telle, que nous nous étonnons qu'un examen médical n'ait pas été
ordonné pour savoir s'il jouissait bien de toutes ses facultés.
Quand,
jeudi, vers une heure et demie du matin, l'abbé Cosson et le gardien sont
entrés dans la cellule de Lamoureux, ils l'ont trouvé sommeillant. Il a
fait un soubresaut et a écouté d'un air hébété les prières,
lorsqu'on lui a annoncé que l'heure de l'expiation avait sonné. Il s'est
levé, s'est habillé machinalement et a écouté les prières sans
paraître comprendre que c'était son oraison funèbre qu'on récitait. Il
a mangé et bu du vin qu'il s'est versé lui-même.
A
2 heures 35, il est monté dans un omnibus
bien chauffé de l'entreprise Richier,
avec les représentants de Dieu et de la Loi. Nous étions six à assister
à ce triste départ, sans compter trois agents de police et les hommes du
poste de la prison.
Lamoureux
portait les habits de la prison et était chaussé de sabots. Quatre
gendarmes à cheval escortaient la voiture.
Malgré
le froid, beaucoup de curieux attendaient, à 6 heures, l'arrivée du
condamné à Bayeux.
C'est
là qu'a eu lieu la lugubre toilette. On n'a observé d'autre émotion
visible durant ces tristes préparatifs, qui se sont accomplis dans la
plus profond silence, qu'un frisson à peine sensible au moment où le
froid des ciseaux coupant les cheveux, s'est fait sentir sur le cou qui
allait bientôt tomber sous le glaive de la loi.
Dans
la prison, il a entendu deux messes avec calme. A deux reprises
différentes, les prêtres qui l'assistaient l'ont pressé de questions
pour savoir où il avait caché l'argent volé dans l'armoire de ses
parents. Un instant on a cru qu'il allait le révéler, mais il a gardé
un silence obstiné. On lui a demandé s'il voulait manger. Il a refusé
et a demandé du café, il en a pris deux tasses.
On
l'a enveloppé d'une chemise blanche, ses pieds ont été déchaussés et
sa tête a été couverte d'un voile noir. Ainsi le veu la loi.
A
la sortie de la prison, Lamoureux qui conserve son énergie sauvage, monte
en voiture, cinquante mètres avant d'arriver sur la place du Marché, on
le fait descendre et placer entre les deux ailes du bourreau. Un carré
composé de deux compagnies du 36e retient à distance les
trois mille spectateurs qui assistent à ce triste spectacle. Lamoureux,
toujours impassible, écoute avec insouciance la lecture de l'arrêt. Puis
le bourreau s'empare de lui et accomplit sa sinistre tâche avec une telle
rapidité, qu'il est impossible de savoir si, en ce moment suprême, le
parricide a eu un instant d'émotion ou de repentie.
Quelques
secondes après, le couperet abattait la tête de ce criminel qui, malgré
l'horreur de son forfait, avait peut être, en raison de son état
intellectuel, plus de droits à la clémence que la femme Aveline et
Birée, qui s'est mise rire et a hausser les épaules lorsqu'on lui a lu
sa lettre de grâce.
Septembre
1885 -
La population. - On
vient de publier le tableau officiel du mouvement de la population en
1884. Dans les cinq départements de Normandie, il y a eu excédent des
décès sur les naissances. Cet excédent a été, pour l'Orne, de 1 713
décès ; Eure, 1 474 ; Seine-inférieure, 1 424 ; Manche, 1 123 ;
Calvados, 1 013. Pour toute la France, l'augmentation de la
population a été de 2 pour mille. Sur 11 naissances, il y en a une
d'illégitime.
Septembre
1885 -
L’orage. -
L'orage de
la nuit de mercredi à jeudi a causé plusieurs accidents dans notre
région. A Bayeux, route de Port, la foudre est tombée d'abord sur
le milieu de la voie, entre deux voitures venant en sens inverse, les deux
chevaux se sont arrêtés subitement. La foudre est également tombée à
St-Vigor-le-Grand sur un orme, situé près l'église. A Sully, un cheval
et une génisse ont été tués dans un herbage. A St-Sulpice, trois
arbres ont été brisés.
A
l'Hôtellerie, près Lisieux, un bâtiment a été détruit par la foudre
avec tout le matériel qu'il contenait, appartenaient aux sieurs Alphonse
Lefèvre, de la Chapelle-Gautier, et Hippolyte Petit, boucher à
l'Hôtellerie.
Juillet
1885 -
Sauvetage. -
Dimanche
malin, jour de la louerie, une scène de sauvetage des plus émouvantes
s'est passée près le pont Saint-Jean, à Bayeux.
Mlle
Remy, jeune personne de 17 ans, dont les parents tiennent un restaurant
rue Larcher, était descendue sur les bords de l'Aure pour laver une toile
d'emballage, lorsque le pied lui manquant, elle tomba à la rivière.
La
jeune fille fut promptement entraînée jusque sous les vannes du moulin,
levées en ce moment, les dépassa sans sombrer et fut amenée par le
courant jusque devant l'établissement de H. Grand, teinturier. La
situation devenait critique, vu la proximité des voûtes de la halle,
sous lesquelles l'infortunée jeune fille allait s'engager et où elle
allait indubitablement
trouver la mort.
Cependant
sa chute à l'eau avait été aperçue par M. Léopold Soyer, ouvrier
maréchal, qui après un long détour, put arriver à temps pour tendre à
Mlle Remy un balai qui se trouvait à sa portée et que celle-ci put
saisir, ce qui permit au jeune sauveteur de la ramener saine et sauve sur
le quai, aux applaudissements de la foule.
Décembre
1885 -
La neige. - La
neige a fait son apparition à Paris, elle est tombée lundi la nuit et
une partie de la journée de mardi. Mercredi dans la nuit, il en est
tombé dans le Calvados.
Décembre
1885 -
Vengeance. -
Une
agression nocturne a eu lieu samedi, route de Vaux, contre le fils
Fermine, habitant le clos St-Nicolas, à Bayeux, par deux individus qui,
sans mot dire, l'ont assommé à coups de bâton, et l'ont laissé à demi
mort sur la route. La même nuit, une pouliche appartenant au sieur
Fermine a été tuée à coups de couteau dans un herbage.
Janvier
1886 -
Cheval coupé en deux. -
Samedi,
dans la matinée, un cheval de 800 fr., appartenant à M. Marie, marchand
de chevaux à Bayeux, venait d'être introduit dans un wagon, quand, à
peine installé, et dans un mouvement de gaieté, l'animal, d'une forte
ruade, brisa les parois qui le retenaient captif. Libre, il s'élança
joyeusement sur la voie ferrée. Malheureusement, arrivait à toute vapeur
le train de Caen. La pauvre bête fut atteinte par la locomotive et
littéralement coupée en deux.
Juillet
1886 -
Effondrement. - Dimanche,
au n° 59 de la rue Saint-Patrice, à Bayeux. M. Jeanne, sculpteur, qui
habite le premier étagère cette maison, reposait encore, ainsi que son
épouse et leur jeune enfant, quand, vers les cinq heures du matin, ils
furent réveillés par un horrible craquement. C'était la poutre du
plafond de leur chambre qui s'effondrait, entraînant avec elle tout le
deuxième étage. Heureusement, pour les époux Jeanne, que leur armoire
s'est trouvée là pour arrêter dans sa chute l'énorme pièce de bois,
qui est ainsi demeurée suspendue par un bout, sans quoi, ils auraient
été probablement écrasés. Seul, M. Jeanne a été assez gravement
contusionné à une jambe. La mère et l'enfant étaient sains et saufs.
Janvier
1887
- Pauvre fille. -
Une
fille Marie, âgée de 27 ans, originaire d'Englesqueville, a été
trouvée dans la nuit de dimanche, à Bayeux, assise dans une cour,
grelottant de froid, et affaiblie par la faim. Un agent de police, l'ayant
aperçue, l'a interrogée et elle lui a déclaré se trouver enceinte et
sans place, ses maîtres l'ayant renvoyée quand ils avaient reconnu son
état. Elle a été arrêtée pour vagabondage.
Mai
1887 -
Les
monuments historiques de l'arrondissement de Bayeux. -
Jeudi
dernier, a paru au Journal Officiel, la loi nouvelle sur la conservation
des monuments et objets d'art ayant un intérêt historique et artistique.
A
la suite, figurait le tableau de ces monuments et objets.
Nous en extrayons le relevé en ce qui concerne l'arrondissement de Bayeux
:
Monuments
du Moyen-age, de la Renaissance et des temps modernes :
Asnières.
— Église.
Bayeux.
— Cathédrale
Notre-Dame ; Chapelle du séminaire ; Tapisserie de la reine
Mathilde dans la bibliothèque ; Maison dite du Gouverneur, rue
Bourbesneur ; Maison rue Saint-Malo, n° 4 ; Maison rue des
Cuisiniers, n° 1 ; Maison place de la cathédrale.
Saint-Loup
de Bayeux. — Église.
- Bricqueville. — Église.
- Campigny. — Tour de l'Église et tombeaux dans la chapelle
sud. - Colleville-sur-Mer. —
Église. - Colombiers-sur-Seulles. — Tour de
l'église.
- Etréham. — Église.
- Formigny. — Église.
- Louvières. — Église.
- Marigny. —
Église.
- Ryes. —
Église.
- Tour. — Église.
- Ver-sur-Mer. — Tour de l'église.
Dans
la partie de la loi concernant les monuments mégalithiques de la
Basse-Normandie, on cite le Menhir de Colombiers-sur-Seulles.
Mai
1887 -
Cavalcade
fixée
au lundi de la Pentecôte 30 mai 1887.
-
La
petite fêle donnée l'année dernière à la Mi-carême, ayant pleinement
réussi, les jeunes gens de la ville de Bayeux qui y avaient pris
part soit comme organisateurs, soit comme participants, se sont réunis en
comité et se sont mis d'accord à l'effet d'organiser une Cavalcade à
Bayeux pour le lundi de la Pentecôte 30 mai prochain.
Ceux
donc qui désireraient en faire partie, peuvent se faire inscrire dès
maintenant. Les adhésions sont reçues chez M. Pesquerel fils, 40, rue
Saint-Martin, le soir, de six à dix heures.
Juin
1887
- Les
fortes chaleurs.
-
Les
fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos
pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit
s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En
1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs
départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta
stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les
bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le
thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20 degrés
au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.
Juillet
1887 -
La
sécheresse.
-
Si
le temps devenu si chaud, si serein, n'est pas défavorable aux
céréales, la maraicherie se plaint vivement de la sécheresse
prolongée, les légumes et les fruits ont soif. D'autre part, les vers
rongeurs, qui font, sous terre, la guerre à nos récoltes, se
développent à l'aise, la pluie ne venant plus les noyer.
On
demande un peu d'eau.
Juillet
1887
- Louerie
de domestiques.
-
Le
Maire de la ville de Bayeux, chevalier de la Légion d'honneur, Vu la loi
du 5 avril 1884
Vu
l'arrêté municipal en date du 30 juin 1862.
Arrêté
:
Art.
1er. — La Louerie de Domestiques établie à Bayeux se
tiendra, celte année, le Dimanche 10 juillet, sur la place Saint-Patrice.
Art.
2. — Cette Assemblée ouvrira à 8 heures du matin.
Art.
3. — Il ne sera perçu aucun droit de terrage.
Le
Maire du Bayeux profite de cette occasion pour faire savoir aux personnes
étrangères à la localité que cette Louerie, située au centre d'une
contrée essentiellement agricole, est devenue une Foire d'une importance
réellement exceptionnelle. A l'Hôtel-de-Ville, le 18 mai 1887.
NIOBEY.
Juillet
1887 -
Curage
de la rivière.
-
Le
Maire de la ville de Bayeux, Chevalier de la Légion d'Honneur,
Vu
l'arrêté préfectoral du 9 germinal an X ; Vu la loi du 14 floréal
an XI ; Vu l'arrêté de M. le Préfet en date du 16 juin 1887.
Considérant
que l'Administration municipale est chargée d'assurer, sur le territoire
de la commune, le libre cours des eaux et la conservation de leur
lit. Arrête :
Art.
1er.
— Il sera procédé au curage de la rivière d'Aure et de tous les
fossés et rigoles sur le territoire de la ville de Bayeux.
Le
curage commencera le Lundi 12 Septembre prochain, à 6 heures du matin, et
devra être terminé le jeudi suivant.
Le
Jeudi, à midi, aura lieu la visite des travaux. Ceux qui ne seraient pas
faits convenablement seront exécutés d'office au compte des
retardataires. Dans le cas où cette mesure devrait être prise, les
vannes resteraient levées jusqu'au Vendredi 10 Septembre.
Art.
2. —
Les propriétaires et les fermiers des moulins et usines seront tenus de
lever leurs vannes et de maintenir les eaux basses pendant tout le temps
du curage, et, pour que le travail puisse commencer le lundi 12 septembre,
à 6 heures du matin, les vannes seront levées, dès la veille, à 6
heures du soir.
Art.
3.
— Le curage sera fait partout à vif fond et à vifs bords. Les
alluvions seront détruites, les terres, pierres, sables et vases, seront
enlevés ou jetés a un mètre loin du bord, sans qu'on puisse les
déposer sur les talus intérieurs. On arrachera les arbres et souches qui
sont dans le lit du cours d'eau, on coupera les bronches, racines et
broussailles qui l'obstrueraient. On supprimera aussi et on détruira les
ouvrages en saillie non autorisés, tels qu'enrochements, piquets, et
enfin tous les obstacles naturels ou artificiels pouvant nuire au
libre cours des eaux. Les berges, digues et chaussées seront
partout réparées avec le plus grand soin, et fortifiées de manière à
éviter les filtrations et pertes d'eau, les curures seront employées à
recharger les digues et chaussées dans les endroits où elles n'auraient
pas les dimensions convenables, conformément aux dispositions de
l'article 3 de I'arrêté de M. le Préfet.
Art.
4.
— Des procès-verbaux seront dressés contre les personnes qui se
refuseraient à l'opération du curage.
Octobre
1887 -
L’ouragan.
-
Dans
la nuit de samedi à dimanche, un ouragan furieux s'est déchaîné sur
notre région. A Caen, des monuments funéraires ont été gravement
endommagés dans les cimetières, dix des peupliers séculaires du cours
Circulaire ont été fauchés à ras de terre par le cyclone. Deux arbres
ont été abattus sur le cours la Reine et un boulevard du Théâtre. Le
lierre qui recouvrait une grande partie de la maison de M. Lelort, avoué,
rue Ecuyère, a été détaché du mur et projeté dans la rue. Aux
environs de Caen, les dégâts sont considérables. Une centaine d'arbres
ont été abattus sur le canal de Caen à Ouistreham. De Caen à
Colombelles, on en compte une quarantaine
de brisés par la tempête. La campagne était pleine de pommiers
arrachés et d'arbres brisés. A Bretteville-sur-Odon, un échafaudage
considérable, qui servait aux réparations de l'église, a été
complètement renversé par le vent, il va
sans dire que toutes les pommes ont été gaulées, c'est besogne faite
malheureusement trop tôt pour les espèces dites
« pommes dures », qui auraient encore demandé une
quinzaine au moins pour arriver à leur complète maturité.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un ouragan furieux s'est déchaîné
sur notre région. A Caen, des monuments funéraires ont été gravement
endommagés dans les cimetières, dix des peupliers séculaires du cours
Circulaire ont été fauchés à ras de terre par le cyclone. Deux
arbres ont été abattus sur le cours la Reine et un boulevard du
Théâtre. Le lierre qui recouvrait une grande partie de la maison de M.
Lelort, avoué, rue Ecuyère, a été détaché du mur et projeté dans la
rue. Aux environs de Caen, les dégâts sont considérables. Une centaine
d'arbres ont été abattus sur le canal de Caen à Ouistreham. De Caen à
Colombelles, on en compte une quarantaine de brisés par la
tempête. La campagne était pleine de pommiers arrachés et
d'arbres brisés. A Bretteville-sur-Odon, un échafaudage considérable,
qui servait aux réparations de l'église, a été complètement renversé
par le vent, il va sans dire que toutes les pommes ont été gaulées,
c'est besogne faite malheureusement trop tôt pour les espèces dites
« pommes dures », qui auraient encore demandé une
quinzaine au moins pour arriver à leur complète maturité.
A
Bayeux, route de Vaucelles, deux ormes magnifiques se sont abattus
sur des jardins riverains. Route de Caen, un orme puissant a été enlevé
avec une partie du talus en pierre qui bordait la route en cet endroit, et
est allé s'étendre dans un champ voisin. Heureusement que les pertes
sont purement matérielles. Boulevard de la Gare, les peupliers ont été
élagués. Pour éviter les accidents, il a fallu faire enlever les
branches qui l'encombraient. On ne compte pas les toitures endommagées et
les cheminées renversées. C'est un véritable désastre.
Sur
le littoral, les ravages sont énormes. Au Havre, la tempête a été
terrible, le chaland « Neptune » des docks de St-Ouen a été
coulé. A la gare, un garde-barrière, un moment aveuglé par la
pluie, pendant son service, et poussé par le vent, a été atteint et
renversé par un train de manœuvre qui lui est passé sur le corps, la
jambe et le bras droit du malheureux étaient littéralement arrachée du
corps, il a succombe immédiatement.
Plusieurs
navires ont fait naufrage en Manche. A Dunkerque, un sloop hollandais a
été jeté à la côte, le capitaine, sa sœur, un matelot et un novice
ont péri. Une dame de Tourcoing a été atteinte à la tête par une
tuile en traversant la rue et tuée sur le coup.
—
Le fil téléphonique de Paris à Bruxelles a été brisé en plusieurs
endroits.
—
A Jersey, une jeune fille a été tuée dans son lit par la chute
d'une cheminée.
Avril
1888 -
Cadeaux de Pâques. -
Cette
année Pâques, étant tombé le 1er avril, les bons
habitants de Bayeux ont eu à la fois, leurs, oeufs de Pâques et leur
poisson d'avril, sous, forme d'une surtaxe de 6 francs sur chaque
hectolitre d'alcool qui entrera en ville. Cette surtaxe est nécessitée
par la dépensé d'installation du service des eaux. Le conseil municipal
avait proposé une surtaxe de 9 fr. Mais
le conseil d'État l'a réduite à six. Ce qui est déjà
assez joli pour les contribuables qui la paieront.
Mai
1888 -
Un
biau mariage.
- On
a célébré ces jours-ci, Bayeux, un mariage comme on n'en voit peu, car
la mariée était plus âgée que la mère du mari.
La
mariée a passé la cinquantaine et le marié en a vingt et un ou
vingt-deux.
Je
dis vingt et un ou vingt-deux, voici pourquoi :
Quand
on a demande son âge au marié, il a déclaré vingt et un.
Sa
mère s’est récriée :
-
Mais té, té, bêtas ! tu sais bien qu't'en as vingt-deux.
-
Vos êtes folle, ma mère.
-
Y m'semble pourtant que j’en sieux pu sure que té !
-
Eh ben ! et mé, est-ce que j'n'y étais pas...
Dans
le doute, il a fallu faire des recherches sur les livres de l'état civil.
Et
comme la mariée manifestait hautement son mécontentement de ce retard,
l'un des parents n'a pas pris des mitaines pour lui dire :
-
Hélas ! qu'vos m'paraissez pressée pou vot'âge...
-
M'nâge !... nos vait bien qu'vos n'connaissez rien à l'hostriculture ..
Car vos sériez que pour avait de biaux fruits, faut greffer su d’vieux
pieds.
-
Ah ben ! non !… J’demande
à voir les rejetons.
Juillet
1888 -
Ce n’est pas possible.
-
On nous affirme que
les chiens errants trouvés dans Bayeux sont empoisonnés en pleine rue,
et qu'on a vu de pauvres bêtes se débattre pendant plus d'un quart
d'heure sur le pavé avant de mourir, on dit même qu'un chien à demi
empoisonné aurait été jeté dans un tombereau rempli de terre que ses
soubresauts soulevaient.
Si
ces actes de cruauté sont vrais, nous voudrions bien savoir si les brutes
qui les commettent le font de leur propre mouvement, ou si ces ordres
aussi bêtes que méchants leur sont donnés par la municipalité.
Juillet
1888
-
Vol à la Poste de Bayeux.
-
Depuis quelque temps, on remarquait certaines irrégularités dans
la comptabilité du bureau de poste de Bayeux. Dernièrement, un
chargement du bureau de Ryes contenant une somme de 400 francs
disparaissait. On soupçonna un jeune employé d’une vingtaine d'années
et on le surveilla. Ces jours-ci, 50 à 60 fr. disparaissaient encore de
la caisse. A tort ou à raison, on accusa le jeune employé, qui a été
arrêté.
Juillet
1888 -
Les beurres margarinés.
-
Le sieur Badufle avait
été condamné par défaut à 3 mois de prison et 3 000 fr. d'amende,
pour avoir fait des mélanges de margarine, ce jugement a été confirmé
samedi par le tribunal de Bayeux.
Juillet
1888
-
Il faut chercher ailleurs.
-
Nous avons dit qu'un chargement de
400 francs, provenant du bureau de poste de Ryes, avait disparu à la
poste de Bayeux, et que
des déficits de caisse avaient aussi été constatés dans ce bureau. Un
jeune employé avait été soupçonné et arrêté.
Après une longue enquête, il a été mis en liberté.
Août
1888 -
Marché aux beurre. -
Encouragée
par le succès de son nouveau marché aux bestiaux, la municipalité de
Bayeux vient de créer un marché au beurre qui aura lieu le mardi de
chaque semaine.
Septembre
1888 -
Laïcisation. -
L'école communale
congréganiste de la rue Saint- Laurent, à Bayeux, est laïcisée. Les
Frères de la doctrine chrétienne sont partis. M. Roberge, instituteur à
Balleroy, a été nommé directeur.
Octobre
1888 -
Dans la gueule du loup. -
Le
nommé Malherbe, qui a continuellement maille à partir avec la police,
était accusé d'avoir soustrait 80 fr.
Malherbe
étant ivre eut la malheureuse idée de venir à Bayeux pour y trouver une
place. Comme il n'y voyait pas très clair, il prit la gendarmerie pour un
bureau de placement et y entra. Il ne se trompait qu'à demi, car le
gendarme auquel il s'adressa lui mit la main au collet et le plaça à la
maison d'arrêt, où il est encore.
Décembre
1888 -
Bestiaux furieux. -
Rue Saint-Martin, à Bayeux, une vache, faisant partie d’un
troupeau revenant du marché de Littry, a été prise d'une furie subite
et est entrée chez M. Guilbert, marchand de volailles, de là, elle s'est
introduite dans la cour de M. Troude, quincaillier, enfin on a pu lui
couvrir la tête avec un linge. Bien que « bônée » la bête a
repris, dans la rue, sa course vertigineuse et est allée donner de la
tête dans le contrevent du magasin de M. Thomine, pâtissier. Enfin, plus
loin, la bête affolée put reprendre place avec ses compagnes et
continuer paisiblement sa route.
Décembre
1888 -
Abandon d’enfants. -
La semaine dernière, une jeune femme se présentait à l'hôpital
de Bayeux, tenant dans ses bras un petit, enfant de 8 ou 9 mois, et en
conduisait deux autres par la main, l'un âgé de 3 ans, l'autre de 2 ans.
Elle raconta que, son mari l’ayant abandonnée, elle se trouvait hors
d'état de nourrir ses enfants et venait les déposer à l'hospice.
On lui répondit de s'adresser au sous-préfet. Elle revint l'après-midi,
disant que sa démarche n'avait pas réussi. En causant, elle entra avant
sous le portail, jusqu'à la crèche des petits enfants, mit à terre le
petit qu'elle portait dans les bras, puis se sauva de toute la vitesse de
ses jambes, au grand ébahissement de la religieuse qui ne put que faire
entrer dans la crèche les pauvres petits abandonnés. Les privations les
avaient tellement épuisés qu'ils ressemblaient à de véritables
squelettes, l'un d'eux est mort le lendemain.
Juin
1889. -
???. -
Samedi, vers 6
heures du soir, la rue Saint-Malo, à Bayeux, était en émoi. Une
personne ayant affirmé qu'une somme de 500 fr. lui avait été dérobée
pendant qu'elle se trouvait dans le magasin d'un de ses fournisseurs, la police
s'est livrée à une enquête, qui n'a pas confirmé les soupçons de la
plaignante. (Bonhomme Normand)
Août
1889. -
Les héros inconnus. -
Dans son
discours prononcé à l'inauguration du monument des Enfants du Calvados,
M. Guillouard a livré à la postérité les noms de plusieurs soldats,
morts héroïquement à l'ennemi. Voici ce que
le
général Ambert, dans ses Récits
militaires, dit de
l'un d'eux :
«
Dans la matinée du 21 octobre 1870, un fort détachement ennemi s'avança
jusqu'à Chérisy, afin de reconnaître les défenses de Dreux.
Chérisy
était occupé par une grand'garde des mobiles du Calvados. Dans les rangs
de ce bataillon se trouvait un héros inconnu. Il se nommait Binet.
Surpris dans une maison de Chérisy qu'il défendait en tirant par les
fenêtres, le garde mobile est sommé de se rendre par plusieurs soldats
du 13e
régiment
hanovrien.
Binet refuse de mettre bas les armes, et couche en joue ses ennemis, mais
son fusil rate, et la baïonnette soule lui reste. Il en perce un
Hanovrien, et se jette à la gorge d'un autre. « Rends-toi
! » lui crie un
officier. « Jamais !
» répond Binet, qui tombe tout sanglant pour ne plus se relever. Binet
était ouvrier menuisier à Bayeux, il avait 21 ans, et il était marié
depuis quelques mois seulement au moment de la guerre.
M.
Guillouard a aussi cité Charles Golibourg, né à Cormelles, près Caen,
engagé volontaire à l'âge de 70 ans, tué à Villejuif, et il a ajouté
: « Je ne sais quel est ce soldat, ni d'où il vient ni quel est son
passé, mais je m'arrête à ce nom, et je salue, avec un respect et une
émotion que vous partagez, J'en suis sur, la mémoire de ce brave
! » ( Bonhomme Normand)
Septembre
1889. -
Morts accidentelles. -
La dame Lecarpentier, demeurant impasse des Capucins, à Bayeux,
lavait du linge à l'endroit dit le douet d'Olivet, lorsqu'elle fut
prise d'un étourdissement subit et tomba dans l'eau, une petite fille
l'ayant aperçue se mit à crier. M.
l'abbé Pignolet passait dans le moment avec des enfants, mais ne pouvant
atteindre l'infortunée qui avait gagné l'autre coté du lavoir, envoya
chercher du secours à la Croix-Rouge.
Ce
n'est qu'au moyen d'un râteau qu l'on a pu la ramener au bord. La dame
Lecarpentier, dont l'état de santé était mauvais depuis quelque temps,
transportée à son domicile, est morte. (
Bonhomme Normand)
Février
1890 -
Agression. -
La
semaine
dernière, vers 6 heures du soir, à Bayeux, le sieur A. Tubœuf, chargé
de l'éclairage des réverbères à huile dans la ville, a été attaqué
dans la voie de Bière par deux individus ivres, qui l'ont frappé et lui
ont mis la figure en sang. Procès-verbal a été dressé contre ces
vauriens.
Février
1890 -
Mutinerie à la prison de Bayeux.
- Un
commencement de mutinerie s'est produit mercredi soir à la prison de
Bayeux. Un nommé Tanquerel, de Hottot-les-Bagues, qui purge une
condamnation à trois mois et un jour de prison, avait refusé
défaire la corvée imposée aux prisonniers à tour de rôle. On le mit
en cellule. A huit heures, les 19 détenus qui étaient dans
l'atelier déclarèrent qu'ils n'iraient pas se coucher si Tanquerel ne
leur était pas rendu. A la tête des mutins était le nommé Sabine. Le
sous-préfet averti se rendit à la prison et mata les mutins en les
menaçant de la gendarmerie.
Mars
1890 -
Parents dénaturés. -
Un
sieur Bonnet, ouvrier menuisier à Bayeux, a été arrêté et écroué à
la maison d'arrêt, sous l'inculpation d'attentat à la pudeur, sur sa
propre fille, âgée de 13 ou 14 ans.
Mars
1890 -
Incidents à la justice de paix.
- Depuis
quelque temps, un groupe de mauvais sujets prennent plaisir à troubler
les audiences de la justice de paix de Bayeux. A l ‘avant dernière
audience, le nommé Delorme, 24 ans, journalier à Bayeux, se mit à fumer
devant le tribunal. Des agents de service lui ordonnant de sortir de la
salle, il les injuria.
Le juge de paix le fit amener à la barre et le condamna à 21 heures de
prison. La bande des vauriens voulut empêcher aux agents de conduire
Delorme au violon. Le nommé Charles Frérot, 38 ans, injuria
grossièrement le commissaire de police Delorme et Frérot n'en furent pas
moins conduits au poste de police. Ils ont comparu devant le tribunal
correctionnel et le premier a été condamné à 2 mois de prison ; le
second, pour rébellion, à 10 jours.
Avril
1890 -
Récompense.
- Par
arrêté du ministre de l'instruction publique, une médaille de bronze a
été décernée à M. Eugène Artu, instituteur à Bayeux, pour son
travail relatif à l'établissement de jeux gymnastiques dans les écoles.
Mai
1890 -
Suicide. - Vendredi
dernier, Amand Huet. demeurant rue du Louvre, à Bayeux, quittait ses
enfants, une fille de 15 ans et un petit garçon de 11 ans, leur disant qu'il
allait se rendre en prison pour faire les deux jours auxquels il avait
été condamné. Ne le voyant pas rentrer au bout des deux jours, on
s'informa à la prison s'il était venu purger sa condamnation, et
l'on apprit qu'il ne s'y était pas
présenté. L'une des voisines se souvint avoir vu passer Huet, se rendant
à son cellier. C'est là qu'on l'a trouvé pendu.
Mai
1890 -
Les orages. -
Un
violent orage a éclaté dimanche sur Paris et les environs. On a ramassé
des grêlons gros comme une petite noix. Sur divers points du Calvados, notamment dans
l'arrondissement de Bayeux, il est tombé beaucoup d'eau.
Mai
1890 -
Abandon d’enfant. -
Mercredi
matin, à Bayeux,
un employé du gaz a trouvé sur les marches de l'hôtel-Dieu, rue de
Nesmond, un enfant du sexe masculin, paraissant âgé de 7 à 8 mois,
enveloppé dans un jupon de coton, rayé de fils noirs, bleus et rouges.
Cet enfant a été admis à l'hôpital général. L'auteur de cet abandon
a été arrêtée vendredi.
Mai
1890
-
Deux interrogations.
-
Le
maire de Bayeux ne veut plus que les entrepreneurs laissent en transit,
sur le territoire de la ville, des matériaux destinés à des travaux du
dehors.
Est-ce pour compenser les billets de cent que certains amis de la
municipalité doivent à la ville pour fraude sur les droits d'octroi
?
—
A propos d'octroi, l'employé Bordel, inculpé de soutirages illicites, a
repris son service mardi. Le maire de Bayeux, au lieu de le suspendre, lui
avait donné un congé. Maintenant, il le réinstalle à l’octroi de la
gare. Il est évident que le maire protège l'employé aux soutirages !
Pourquoi ?
Juin
1890 -
Ils vont bien, à Bayeux. -
La voiture du maire était
ces jours-ci en réparation. Un mauvais plaisant a collé sur ce
corbillard (c'est ainsi qu'on appelle le véhicule mairial) une pancarte
avec ces mots : « A désinfecter... »
Juin
1890 -
Chenilles, criquets et grenouilles.
- Dans
notre région, les chenilles ont dévasté une grande partie des pommiers.
— En Algérie, les criquets ont fait leur réapparition.
Les dégâts sont considérables. — A Yvetot (Seine-Inférieure), une
pluie de grenouilles s'est abattue sur une partis de la ville. C'est par
milliers que l'on comptait ces batraciens sur les chemins.
Juin
1890 -
Fête-Dieu. -
Le
deuxième dimanche de la Fête-Dieu, les processions sont sorties par un
temps admirable. Aucun incident sérieux.
—
A Bayeux, le feu a pris
au reposoir dressé sous la porte cochère du couvent des dames Ursulines.
On a dû renverser le reposoir afin d'empêcher la propagation de
l'incendie qui menaçait l'immeuble.
Juillet
1890 -
Suicide. -
La
police de Bayeux a fait ouvrir par un serrurier la porte de la chambre
occupée, dans cette ville, rue St-Flexel, par le sieur Michel Hue, qu'on
a trouvé pendu au moyen d'une corde à un clou fixé au mur. Ce
malheureux, né à Tour, était âgé de 75 ans. Depuis plusieurs jours,
il donnait des signes manifestes d'un dérangement de ses facultés
mentales.
Juillet
1890 -
Un jour de congé. -
Le préfet, en raison de sa nomination dans le Calvados, a accordé
le 15 juillet, comme jour de congé supplémentaire, aux écoles
primaires.
Juillet
1890 -
Les récoltes. -
Les pluies persistantes de ces derniers temps ont compromis les
récoltes dont les apparences étaient des plus belles. La plupart des
foins ne sont pas rentrés et l'eau a pénétré dans les meulons, Les
blés et les avoines sont versés et, comme roulés, sur certains points.
On craint aussi que l'humidité n'atteigne les pommes de terre. La
récolte de pommes à cidre sera encore moindre que l'an dernier.
Juillet
1890 -
Salubrité. -
M. Niobey, le maire têtu de la bonne ville de Bayeux, s'obstine à
laisser, route de Vaux, à 500 mètres des habitations, un atelier
d'équarrissage, vrai foyer d'infection. Il attend sans doute pour le
faire disparaître qu'un de ses administrés soit mort de la piqûre d'une
mouche charbonneuse ? Et encore si ce malheur arrivait M. Niobey serait
bien capable de prétendre que c'est son administré qui a eu tous les
torts.
Juillet
1890 -
Orages. -
Jeudi, un orage épouvantables s’est fait sentir presque par
toute la France. A Caen, il n'a pas éclaté dans toute sa force mais dans
les arrondissements de Lisieux, de Bayeux et sur tout le littoral, le
cyclone a fait d'immenses ravages. Les cours d'eau ont débordé emportant
les récoltes coupées, les outils, des poules, des lapins et jusqu'à de
jeunes bestiaux.
Dans
la Seine-Inférieure, la foudre est tombée en plusieurs endroits. Une
femme couchée a vu la foudre passer sur son lit, tomber sur une horloge,
qui est toute démolie, presque
fondue, et ensuite sortir par un trou pour aller carboniser deux
malheureuses poules qui étaient devant la porte. A Paris, l'orage s'est
déchaîné avec uns violence inouïe, la foudre est tombée rue
Popincourt, sur le groupe scolaire de garçons. Aucun enfant n'a été
atteint. Dans l'Est et dans le Nord, la grêle est tombée accompagnés de
torrents d'eau. A. Troyes, la foudre a incendié une maison, elle a
tué un cultivateur. A St-Quentin, une famille de sarcleurs de betteraves,
qui s'était réfugiée contre une gerbe de blé, a été surprise par la
foudre, trois de ses membres ont été carbonisés.
Dans
la Sarthe, les récoltes sont complètement perdues. Au Lude, un
domestique de ferme a été tué par la foudre, au moment où il se
réfugiait sous un ormeau du chemin. Un fermier, chez qui la foudre est
tombés, a eu le bras instantanément paralysé. Dans la commune de Nouans,
300 arbres ont été arrachés, notamment un chêne mesurant 3 mètres de
tour.
A
Bruxelles, on signale de nombreux accidents. A Gand, au champ de courses,
une panique s'est emparée de la foule, des chevaux se sont emportés, les
bookmakers en ont profité pour filer avec la caisse. Un cyclone a
détruit une rue de Slonim (Pologne), il y a 19 morts.
Septembre
1890 -
Le charivari de Bayeux. -
Le tapage fait pendant plusieurs jours autour de la demeure d'une
divorcée de près de 50 ans, remariée à un jeune homme n'en ayant
pas 30, est terminé, grâce aux condamnations sévères prononcées en
justice de paix contre les charivariseurs, dont la plupart s'étaient
laissé embaucher par des fanatiques ou des gens intéressés.
Septembre
1890 -
Vol d’une voiture de marchandises.
- Dans la nuit de samedi à dimanche, d'audacieux voleurs ont
enlevé une lourde voiture chargée de mercerie, draperie, etc…...,
appartenant au sieur Lespagnol, marchand forain à Bayeux, qui était
restée sur la place du Marché. Ce n'a été qu'à 9 heures et demie du
matin qu'on s'est aperçu de sa disparition. On a signalé comme ayant
passé, vers 2 h. du matin, devant l'octroi du Pont-Trubert, un véhicule
conduit à fond de train. Jusqu'à présent, les recherches n'ont pas
abouti et l'enquête se poursuit.
Septembre
1890 -
Chiens enragés. -
Un chien à l'allure suspecte circulait place St-Patrice, à
Bayeux, on se mit à sa poursuite et, comme il s'était réfugié dans
l'allée du café Laville, on parvint à l'abattre. L'autopsie, pratiquée
par un vétérinaire, a révélé que l'animal, qui appartenait au sieur
Drouet, marchand de faïence, était atteint de la rage.
Un
autre chien enragé a été tué à Vaucelles. Jusqu'à nouvel ordre, la
circulation des chiens en liberté est interdite dans la ville de Bayeux.
Octobre
1890 -
Les pommes. -
Dans le Calvados, le pays-d'Auge surtout, n'a pas de pommes, on
parle de 4 et 5 fr. la barretée. Dans la Manche, il y en a davantage, les
prix varient entre 3 et 3 fr. 50. La Bretagne est plus favorisée, on en
trouva en gare à 2 fr. 25 et 2 fr. 50. Sur certains points on les vend au
poids.
Octobre
1890 -
Encore des crimes impunis. -
Au mois de juillet dernier, deux superbes chiens, appartenant au
sieur Osmont, cuItivateur, hameau de Bellefontaine, à Bayeux, mouraient
empoisonnés.
Quelque
temps après, deux personnes vinrent lui donner le nom de celui qui avait
empoisonné ses chiens et du pharmacien de Bayeux qui avait vendu le
poison. Plainte fut déposée entre les mains du commissaire de police et
les deux témoins signèrent cette plainte.
Jusqu'ici,
il n'y a été donné aucune suite. S'il est vrai que le pharmacien en
question ait vendu du poison sans ordonnance, pourquoi ne pas le rappeler
au respect de la loi. C'est de l'injustice, et ce fait donnerait
raison à ceux qui prétendent qu'avec des protections, à Bayeux, on peut
se tirer des plus mauvais cas. Mais ce n'est pas tout. Depuis la mort de
ces chiens, on a commis plusieurs vols chez le sieur Osmont, et ces
jours derniers encore on lui coupait un pommier. Quant aux coupables, ils
se promènent tranquillement.
Octobre
1890 -
Conducteur imprudent. -
Dimanche, le sieur Montroty, camionneur à Bayeux, stationnait
causant avec des amis, rue St-Jean, il avait auprès de lui sa petite
fille âgée de 22 mois. Une voiture, conduite par la servante du sieur
Gouville, boucher, remontait en ce moment la rue à une allure rapide.
L'enfant fut renversée et une des roues lui passa en travers de la
figure. L'état de la pauvre enfant est désespéré.
Novembre
1890 -
Un procès pour deux sous. -
Un
gros procès s'est plaidé à Bayeux à propos de deux sous. Mais la
question de droit est grave. Il s'agit de savoir si l'État ou dans
l'espèce la caisse des dépôts et consignations a le droit, lorsqu'elle
paie une somme, de faire payer par la personne qui reçoit les fonds le
timbre de 10 centimes dont toute quittance supérieure à 10 fr. doit
être revêtue. Les frais de libération devant être soldés par le
débiteur, le timbre devrait donc rester à la charge de l'État. Une
demoiselle Jouenne le fait soutenir, le ministère public est de son avis.
Le tribunal civil de Bayeux donnera son avis dans huit jours.
Novembre
1890 -
La misère. - Mercredi
soir, à Bayeux, vers 6 heures, le nommé Poirier, habitué du Pont,
s'affaissait subitement dans la rue Laitière. Relevé et interrogé, cet
homme avoua n'avoir pas mangé depuis deux
jours.
Novembre
1890 -
Mort par imprudence. -
Le
bruit s'est répandu, à Bayeux, qu'un militaire du nom de Chasles, qui
était venu en permission pour une journée, et regagnait son corps par
l'express qui quitte Bayeux à 8 heures 56 minutes du soir, a ouvert la
portière du compartiment qu'il occupait, au moment où le train passait
sous le tunnel de Bernay. Cet imprudent serait tombé si malheureusement
qu'il s'est tué.
Novembre
1890 -
Les receveuses peuvent aimer.
- Par
arrêté ministériel, les receveuses sont autorisées à contracter
mariage avec le fiancé de leur choix. Une seule exception
subsiste : elle concerne les personnes du sexe masculin, remplissant une
fonction de police, comme les gendarmes, commissaires et les gardes
champêtres.
Décembre
1890 -
Défonceur de violons. -
L'autre
soir, le sieur Paulmier, couvreur à Bayeux, se présentait ivre au bureau
de police où on le fourra au violon. Dans la nuit, il
défonça le mur à l'aide du baquet et rentra tranquillement chez lui,
où on l'arrêta pour le mettre à la maison d'arrêt, dont les murailles
sont plus solides que celles du violon.
Décembre
1890 -
Le froid. - Le
froid est général. En Russie, il est à peu près du double plus fort
que celui que nous éprouvons. On signale la mort de nombreux bestiaux,
et, dans les steppes, plusieurs caravanes dont les voyageurs et les
chevaux seraient également morts gelés. A Valladond [Espagne], au moment
où on relevait la garde, une sentinelle de nuit a été trouvée morte de
froid.
Décembre
1890 -
Suicide d’une fille. -
Une
jeune fille de 17 ans, orpheline, originaire de Livry, demoiselle de
magasin chez M. Gibert, confiseur, rue St-Malo, à Bayeux, a été
trouvée, dans sa chambre, affaissée au pied de son lit dans une mare de
sang. Elle avait la gorge ouverte de deux coups de rasoir. Les traces de
sang, relevées sur le parquet, semblent indiquer que cette malheureuse
jeune fille, pour se donner la mort, est venue se placer devant sa glace,
et que, après s'être porté un premier coup, elle a eu l'affreuse
énergie de se frapper une seconde fois, avec une force dont témoignent
les profondes entailles qu'a faites le rasoir.
On
a trouvé dans la chambre, sur la table de toilette, une feuille de papier
à lettre tachée de sang, sur laquelle était écrite d'une main ferme
cette phrase laconique : « Le désespoir (désespoir d'amour sans
doute) me force à mourir ». Signé : Maria Lebourgeois.
Janvier
1891 -
Question intéressante. -
Le
préfet a-t-il entendu parler qu'il y a, dans l'arrondissement de Bayeux,
un maire qui se sert des fonds de la commune pour ses besoins personnels,
payant seulement au fur et à mesure qu'elles se présentent les notes
partielles dues par la commune ?
Ces
faits ont dû cependant être reconnus devant témoins par ce maire, qui
s'est, en outre, reconnu débiteur d'une certaine somme envers la commune.
Février
1891 -
Enfant abandonné. - Mardi
soir de la semaine dernière, une jeune fille de 18 ans se présentait
vers 7 heures à l'hôpital général de Bayeux demandant à parler
à la supérieure. La sœur portière alla prévenir celle-ci, mais à son
retour la jeune fille avait disparu, laissant un panier dans lequel on
découvrit une petite fille âgée d'environ 1 mois. On a retrouvé cette
jeune fille, qui a prétendu avoir agi d'après les ordres de sa
maîtresse, la dame G…….., propriétaire à Sully. Cette dernière,
interrogée, a déclaré que l'enfant appartenait à une de ses anciennes
servantes, la fille Tostain, de Campigny, qui serait venue le déposer
chez elle le 14 janvier. Après avoir essayé vainement
de le faire admettre à l'hôpital général, la dame G……... l'y avait
envoyé déposer.
Mars
1891 -
accouchée à la mairie. -
Vendredi, à Bayeux, la nommée Margueritte, servante, née à
Colombiers-sur-Seulles, se disposait à monter l'escalier de la mairie où
elle venait demander un bon afin d'être admise chez une sage-femme,
lorsqu'elle fut prise, dans le vestibule, des premières douleurs. Elle ne
tarda pas à mettre au monde une petite fille qui fut transportée à
l'hôpital général. La mère a été admise à l'hospice.
Mars
1891 -
Accouchée à la mairie. -
Encore une fille qui
accouche à l'hôtel-de-ville de Bayeux. Lundi, matin, vers 10 heures, la
nommée Marie Pain, 26 ans, originaire de Marigny, en état de grossesse
avancée, venait de réclamer à la mairie une autorisation afin d'être
admise chez une sage-femme. Pendant qu'elle attendait, au bas du grand
escalier du tribunal, la voiture qui devait la conduire, elle fut prise
des douleurs de l'enfantement et accoucha d'une petite fille. La fille
Pain a été conduite à l'hospice et l'enfant a été admis à l'hôpital
général.
Mai
1891 -
Les mains lestes. -
Les parents d'enfants d'une commune de l'arrondissement de Bayeux
ont porté plainte contre un instituteur qui se serait livré à des voies
de fait envers les enfants de l'école. Une enquête a été faite, elle a
été favorable à l'instituteur.
Cela
n'a rien d'étonnant, car on a interrogé et fait signer une pétition à
des personnes qui n’ont plus depuis longtemps ou qui n'ont jamais eu
d'enfants à l'école. On a même recueilli des signatures de
célibataires.
(source
B-N)
Juin
1891 -
Les exploits de l’octroi. -
Les gendarmes de Balleroy venaient d'amener à la maison d'arrêt
de Bayeux la femme Geffroy, inculpée de vol d'eau-de-vie au sieur
François Maine, débitant au Breuil.
Pendant
qu'ils déposaient au greffe, comme pièce à conviction, la bouteille
l'eau-de-vie saisie, deux employés de l'octroi trop zélés arrivèrent
et exigèrent des gendarmes le paiement d'une somme de 30 sous pour droit
d'octroi, avec menace de dresser procès-verbal en cas de non-paiement.
Pour éviter toute difficulté, les gendarmes payèrent. C'est roide,
n'est-ce pas ? Il est
vrai que cela se passe à Bayeux où on en a vu bien d'autres.
(source
B-N)
Juillet
1891 -
Vilain voisinage.
-
Depuis 60 ans, deux
vieilles filles, nommées Le Blanc, habitaient une pièce du 2e
étage près du pont Saint-Jean, à Bayeux. On vient de les expulser de
leur logement. Un huissier et deux recors étaient chargés
de cette sale besogne. On ne peut s'imaginer les odeurs infectes qui
sortaient de ce tas d'ordures, véritable
foyer de putréfaction. Des bouquets fanés ramassés dans les cimetières
et dans la ville depuis plus de 25 ans, des os, des chiffons, de la
ferraille, plus de cent paires de vieilles chaussures, savates,
bottines usées, composaient ce mobilier où la vermine circulait
librement. Deux banneaux ont à peine suffi pour enlever ces débris, sans
compter ce qui a été enlevé par les chiffonniers.
(source
B-N)
Juillet
1891 -
Lâche
agression. -
Dimanche, le nommé
Raphaël Martine, ouvrier chez M. Tognetti, fumiste, rue Saint-Jean, à
Bayeux, rentrait vers 11 heures du soir pour se coucher, lorsque, arrivé
près de sa porte, il fut bousculé par cinq individus aux allures
suspectes. Martine, aussi courageux que robuste, fit face à ses
agresseurs et les tint, en respect jusqu'au moment où l'un d'eux lui
porta lâchement à la cuisse un violent coup de couteau, puis s'enfuit,
avec ses complices.
L'arme
a fait une blessure de 15 centimètres de long, qui a occasionné au
blessé une perte considérable de sang. Le nommé Tailpied, ouvrier
porcelainier, habitant Saint-vigor, a été arrêté comme ayant porté le
coup de couteau. Le sieur Martine est originaire de Caen. Son agresseur
est, dit-on, son neveu.
(source
B-N)
Septembre
1891 - Manœuvres du 5e.
-
Du
3 au 11 septembre, aux
environs de Caen, du 12 au 16 septembre, sur le terrain longeant la cote,
entre l'embouchure de l'Orne et Bayeux.
—
Direction générale des opérations : Saint-Aubin-d'Arquenay,
Douvres, Courseulles et Bayeux.
—
Cantonnements : le 12 septembre, Douvres ; le 13, Courseulles,
deux bataillons ; Graye, un bataillon ; le 14
Bayeux, deux
bataillons ; Vaux-sur-Aure, un bataillon ; le 15 Bayeux. (source
B-N)
Septembre
1891 -
Les manœuvres. -
Les manœuvres
dans le Calvados sont terminées. Elles ont été faites par une chaleur
torride, dont les réservistes surtout ont beaucoup souffert. Plusieurs
ont été ramenés et mis à l'hôpital. Le 5e est rentré
mercredi à Caen. (source
B-N)
Septembre
1891 -
Retour de Brest. -
M.
Bertaux, cycliste caennais,
est arrivé le 18e sur 207 concurrents, dans la grande course
de Paris à Brest. On lui a fait une très belle réception. (source
B-N)
Septembre
1891 -
Un marcheur qui n’a pas de cors.
-
M.
Bénard, élève en pharmacie chez M. Levêque, avait parié de faire à
pied le trajet de Bayeux à Caen en 2 heures. M. Bénard, parti à, 6
heures du soir de Bayeux, est arrivé à Caen à 7 h. 50.
Les dépêches télégraphiques mettent plus que ça.
(source
B-N)
Octobre
1891 -
Voituriers et vélocipédites.
- Dimanche
soir, à Bayeux, route de Port, le sieur François Aumont, cultivateur à
Nonant, a, par méchanceté, heurté avec sa voiture une bicyclette
montée par le sieur L…….., de Paris, qui a été renversé, puis il a
fouetté son cheval et est parti à fond de train. Mais il a dû arrêter,
car sa femme effrayée
avait sauté de voiture. Le bicycliste n'a pas été blessé. Il se
propose de poursuivre Aumont.
(source
B-N)
Octobre
1891 -
Conducteur imprudent. -
Vendredi,
à Bayeux, à 2 heures, Mme Desheulles, marchande de légumes, 72 ans, a
été renversée dans la rue des Bouchers par
le brancard d'une voiture qui descendait la rue à fond de train. Elle a
eu l'épaule démise.
(source
B-N)
Octobre
1891 -
Chien enragé. -
Vendredi,
M. Rattier, vétérinaire à Bayeux, a constaté qu'un cheval du sieur
Vincent, voiturier, était enragé. Cet animal a été abattu. Il avait
été mordu par un chien. (source
B-N)
Octobre
1891 -
Lequel croire ? -
Un vélocipédiste
de Bayeux affirme qu'il a fait le trajet, aller et retour, de Bayeux à
Carentan, en 4 heures. Un journal de Carentan soutient que le
vélocipédiste bajocasse ne serait pas arrivé sur une bicyclette, mais
bien en chemin de fer. (Source
B-N)
Décembre
1891 - Brûlures
graves. - A Bayeux, un
sérieux accident est arrivé à Mme d'Estaing, femme d'un employé de la
sous-préfecture. Elle se trouvait près de son fourneau allumé, sur
lequel était une timbale remplie d'eau bouillante. Tout à coup, le
fourneau mal assujetti, a basculé et est tombé sur Mme d'Estaing, l'eau
bouillante lui a fait sur le corps de graves blessures.
(Source
B-N)
Décembre
1891 -
Cheval enragé. -
Nous avons raconté
que le sieur Vincent, messager à Bayeux, avait eu un cheval atteint de la
rage et qu'il avait fallu l'abattre. Le deuxième, également atteint du
virus rabique, avait succombé au commencement de novembre. Le
prolongement de la moelle épinière et le cervelet avaient été soumis
à M. Pasteur. On a fait à plusieurs animaux des inoculations le 14
novembre, et ils ont été tous pris de rage le 27.
(Source
B-N)
Janvier
1892 -
67 ans de ménage. -
M. et Mme Baricaud
rentiers, habitaient depuis de longues années à Bayeux, rue des
Teinturiers. Mme Baricaud avait 82 ans ; son mari 93. Tous les deux sont
morts à quatre heures d'intervalle, sans que rien fit présager cette
fin.
Mme
Baricaud était bien souffrante, mais la veille de sa mort, elle
fredonnait encore un vieux refrain terminé par ces mots : « Il faut
s'attendre à tout ». M. Baricaud était encore très alerte et dansait
la gavotte... Il y avait 67 ans qu'ils étaient mariés.
(Source B-N)
Février
1892 -
Pauvre folle. - Vendredi,
la nommée Armandine Legris, ancienne domestique, qui résidait à
Bayeux depuis quelque temps, parcourait la rue Saint-Jean en poussant des
cris et frappant dans les croisées. Elle fut arrêtée et on reconnut
qu'elle était folle. On va l'interner.
(Source
B-N)
Mars
1892 -
Course à pied. -
Cinq jeunes gens, de 18 à
29 ans, sont partis de Bayeux dimanche matin pour Port-en-Bessin (aller et
retour), soit 18 kil. Louis Benoist a fait le trajet en 1 h. 35 ; Louis
Raoult, 1 h. 36 ; Léon Letellier, 1 h. 37 ; Paul Daniel, l h. 45, et
Constant Grellin, 2 h. ½.
(Source
B.N.)
Avril
1892 -
Excitation de mineurs à la débauche.
- Procès-verbal
a été dressé contre la nommée Eugénie Lothain, femme Waast, 18 ans,
débitante à Bayeux, pour excitation
de mineurs, à la débauche. (Source B.N.)
Avril
1892 -
Accident de voiture. -
Vendredi, le sieur Lebrun,
maire de Crouay, arrivait à Bayeux. A la tournée dit le Goulet, voulant
éviter plusieurs petits enfants qui se trouvaient sur son passage, il
détourna légèrement son cheval, mais l'animal manqua des quatre pieds
et vint s'abattre dans la devanture de la pharmacie Dupont, n'y
occasionnant que des dégâts matériels.
(Source B.N.)
Mai
1892 -
Enfant noyé. -
Le
jeune Charles Lecomte, 11 ans, ayant aperçu dans une mare située
route de Port, à Bayeux, un petit chien en train de se noyer, voulut
essayer de l'attraper. Malheureusement, il tomba dans l’eau. Ses petits
camarades appelèrent aussitôt au secours. Deux ouvriers, qui
travaillaient dans le voisinage, les nommés Albert Lefèvre, charpentier,
et Jules Greffin, maçon, accoururent à la hâte et se précipitèrent
dans la mare qui est très profonde. Déjà le pauvre petit Lecomte avait
coulé au fond. Lefèvre, qui ne sait pas nager, et qui était
arrivé le premier, plongea sans pouvoir le retirer. On dut même l'aider
à sortir de l'eau, car, à ce moment là, le sang lui sortait par le nez.
Quelques minutes après, il se rejetait dans l'eau et il parvenait à
retirer de la vase le corps du pauvre petit Leeomte. Malgré les soins
prodigués à cet enfant, il a été impossible de le ramener à la vie.
L'asphyxies était complète. (Source B.N.)
Juin
1892 -
Nos marcheurs. -
Le Petit journal
avait ouvert un concours de marche, distance 500 kil. de Paris à
Belfort.
Les-vainqueurs
sont MM. Ramogé et Gounet. Des ovations splendides ont été faites.
Plusieurs normands y ont pris part : M. Raoul, de Caen, est arrivé
le 223e ; M. Le
Martinel, de Bayeux, le 242e.
Moyenne, 15 lieues par jour.
(Source B.N.)
Juin
1892 -
Récompenses. -
Médailles
argent 2e classe à MM. Jules Greffin et Albert Lefèvre dit
Sévérin, ouvrier maçon à Bayeux, pour avoir le 5 mai 1892 exposé leur
vie en tentant le sauvetage d'un enfant tombé dans une mare
profonde.
—
Mention honorable, à M. Arthur Moutier, 14 ans, domestique à Vendeuvre,
pour avoir, le 23 avril 1892, courageusement porté secours à une petite
fille en danger de se noyer dans la Dives. (Source
B.N.)
Juillet
1892 -
Nos récoltes. -
La récolte du foin
est réduite aux deux tiers d'une récolte ordinaire par la sécheresse.
On parle de 100 fr. le cent : mais ce prix ne se maintiendra pas. Blé,
orge, avoine, sarrasin, assez bons. Pommes peu nombreuses en général.
Quelques contrées en ont cependant.
(Source B.N.)
Juillet
1892 -
Vaches furieuses. -
Jeudi
soir, une servante de M.
Lequesne, propriétaire à Bayeux, s'était rendue pour traire les vaches
dans un herbage situé rue de Cremel, et avait emmené avec elle, malgré
la défense qu'on lui avait faite à plusieurs reprises, une petite fille
de 3 à 4 ans, parente de ses maîtres. La servante avait commencé de
traire une vache, achetée récemment dans la Manche, quand celle-ci,
devenant soudain furieuse, se précipita sur elle et l'enlevant avec ses
cornes la projeta en l'air. Aux mugissements de la bête, les autres
vaches qui se trouvaient dans l'herbage accoururent menaçantes et
entourèrent la servante. Celle-ci eut cependant la présence d'esprit de
prendre l'enfant qui était auprès d'elle et de la cacher sous ses
vêtements. Aux cris de la servante on accourut. Le sieur Richard,
journalier à Bellefontaine, qui arriva le premier, fut renversé et
piétiné par une vache. Mais de nouveaux arrivants parvinrent, à coups
de bâtons et de triques, à disperser les vaches. On s'empressa autour de
la servante, qui était évanouie et dont les vêtements étaient
déchirés par les coups de cornes. Elle n'a aucune blessure sérieuse,
l'enfant non plus, mais l'imprudente servante a eu tant de
peur qu'elle a été, à la
suite, prise de plusieurs syncopes. (Source B.N.)
Août
1892 -
Orages et foudre. -
Un orage épouvantable s'est abattu sur la France vendredi
et samedi. Après avoir fait de très sérieux dégâts dans la Manche, le
fléau a atteint le Calvados et s'est étendu sur presque toute la France
en faisant des victimes et en occasionnant des pertes immenses.
A
Caen et dans l'arrondissement, rien de grave heureusement. A
Villers-Bocage cependant, deux vaches appartenant au sieur Delaunay ont
été foudroyées dans un herbage où
elles étaient à pâturer.
A
Authie, la foudre a tué un cheval dans un herbage. A Bayeux, elle
est tombée dans les herbages de M. Langlois, boulevard de la Gare. A
Bellefontaine, elle est tombée sur la maison inhabitée appartenant à
Mme Duperron et connue sous le nom de « Maison hantée, ou « Maison du
Diable ». Elle a démoli un tuyau de cheminée et fait deux brèches
assez larges à la toiture.
A
Sully, dans un herbage, une vache appartenant à M. Jacques Lefèvre, de
Ranchy, a été tuée.
A
Ver, la foudre est tombée chez le sieur Ponty, menuisier, mais n'a fait
que des dégâts insignifiants. Personne n'a été attrapé sauf un
ouvrier qui s'est plaint d'avoir reçu une commotion dans les reins. :
A Crépon, la foudre est tombée sur un veau qu’elle à
tué et sur une maison dont elle a abattu la cheminée.
A
Vire, l'orage a été d'une violence inouïe. La foudre a tué deux
personnes sur le champ de foire. Ce sont les sieurs Sourdeval fils, 20
ans, à Saint-Martin-de-Tallevende, et Lechevalier, 50 ans, cultivateur,
demeurant à Pleines-Oeuvres, qui s'étaient retirés sous les
marronniers. Une femme qui se trouvait près d'eux est tombée sans faire
le moindre mouvement, et a été portée à l'hospice. Elle n'est pas
morte, et la paralysie des jambes qu'on a crainte ne se produira pas. Elle
sera quitte pour la peur. Plusieurs bestiaux ont été foudroyés à
Roullours, la foudre, a incendié la ferme du sieur Briard. Les pertes
sont importantes, assuré. La foudre est tombée également à Neuville,
à St-Germain-de-Tallevende, à St-Martin-de-Chaulieu où elle a tué des
bestiaux. A Pont-Erembourg, elle a mis le feu à la filature
Baron-Langlois, mais l'incendie a été rapidement éteint. Elle est
tombée également dans un champ où elle a brûlé des gerbes de seigle.
A
Saint-Pierre-sur-Dives, la foudre est tombée par deux fois sur l'église,
où elle a fait des dégâts considérables, découvrant une partie de la
tour du milieu, crevassant les murs en nombreux endroits et endommageant
la charpente et faisant de grands dégâts dans l'intérieur de l'église.
MM. Lechoisne et Lecerf étaient montés sur la grosse tour, comme ils en
descendaient, Un coup de tonnerre les renversa. M. Lechoisne se releva
avec un bras endolori, M. Lecerf fut quelque temps avant de reprendre
connaissance. Il n'a eu d'ailleurs aucun mal. Une religieuse qui priait a
été renversée sans avoir aucun mal. La foudre est tombée
également sur l'école des garçons et plusieurs habitations. Dans les
environs, il y a eu des gerbes de blé de brûlées, sur la route de
Crèvecoeur, les poteaux du téléphone de M. Lepetit ainsi que plusieurs
peupliers ont été atteints et teillés. A Victot-Pontfol, le tonnerre
est tombé sur une jument, que M. Marie venait de dételer, elle a été
tuée net.
A
Méry-Corbon, M. Semaison, l'éleveur bien connu, a eu un cheval de
course, d'une très grande valeur, tué par la foudre dans un herbage.
A
Coulibœuf, la foudre est tombée sur un poteau près de la gare et a
interrompu les communications télégraphiques avec Falaise.
A
Urville, la foudre est tombée sur le calvaire en contournant le fût de
la croix, elle a détaché le Christ qui, est resté suspendu par un bras.
Même commune, trois bestiaux ont été tués dans l'herbage de M. Macé.
Les
campagnes sont dévastées et les récoltes entièrement perdues. (Source
B.L.)
Août
1892 -
Les horsains. -
Tous les Bayeusains ont donc des emplois ? L'on serait
tenté de le supposer, puisque la municipalité a chargé du service des
fontaines un homme habitant Saint-Vigor-le-Grand. On pense à
Bayeux qu’il eût été plus sage de donner cette place à un bajocasse
que d'en faire bénéficier un étranger arrivé depuis peu dans
le pays.
(Source B.N.)
Août
1892 -
Chaleurs et orages. -
A la suite des chaleurs tropicales que nous avons
ressenties, de nouveaux orages se sont déchaînés sur le Calvados.
-
On annonce aussi qu'à Longueville, deux vaches ont été broyées par la
foudre.
-
A Grandcamp, la foudre est tombée sur le bateau le
« Robert », tous les hommes sont tombés sur le pont. Le
bateau a de fortes avaries. Le mât a été brisé, le Pont labouré par
la foudre.
- A Venoix, elle est tombée sur la cheminée d'une maison et
a brisé une glace dont les morceaux sont restés incrustés dans le mur.
-
A Fresnay-Ie-Puceux, le calvaire de cette commune a été atteint, les
deux bras de la croix et la moitié du montant ont été pulvérisés.
-
A Bayeux, le tonnerre est tombé sur la maison de M. Talvest,
limonadier, rue St-Malo, et a causé quelques dégâts à la toiture.
-
A Vire, la foudre est tombée sur un pommier du séminaire et l'a
littéralement haché.
-
Dans les monts de Vaudry, près de la chapelle Saint-Roch, elle a enfoncé
en terre une barre de fer qui se trouvait sur le sol.
-
A Bény-sur-Mer, la foudre est tombée sur la maison du sieur Jules
Lacouve et l'a endommagée.
-
A Préaux, près Rouen, deux hommes ont été tués par la foudre.
De
nouveaux orages sont à craindre. Partout
la chaleur a été excessive et la sécheresse compromet beaucoup les
récoltes.
Par
suite de ces chaleurs, quelques cas de diarrhée cholériforme se sont
déclarés à Rouen, à la caserne des chasseurs à cheval. 120 fièvres
typhoïdes sont en traitement dans les hôpitaux.
Beaucoup
de bestiaux sont morts, dans les wagons. A Paris, 120 porcs ont été
retirés gonflés et pourris d'un wagon où ils étaient restés 12
heures. (Source
B.N.)
Septembre
1892 -
Fête religieuse. -
Nous l'avons dit,
les fêtes données en l'honneur de Monseigneur de Bayeux ont été
splendides. Pas d'incident sérieux, pas trop de mécontents.
Seules, les dames de Bayeux ont, paraît-il, trouvé mal placée la chape
dont elles ont fait don à Mgr Hugonin. Parmi les objets offerts citons :
une crosse donnée par le clergé, chape offerte par les dames de la
société de Bayeux et de l'arrondissement, chasuble offerte par le
Bon-Sauveur de Caen, une
mitre par les Dames Ursulines de Bayeux, un paravent, peint à la main,
représentant des scènes de la vie de Jeanne d'Arc, par les Religieuses
Bénédictines de Bayeux, fauteuil et prie-Dieu brodés au petit point par
les Religieuses de l'hotel-Dieu de Bayeux, tapis de pied en tapisserie,
aux armes de Monseigneur, par le couvent de la Charité de Saint-Vigor,
portrait de Monseigneur Hugonin par les Carmélites de Lisieux, Pontifical
offert par les Bénédictines de Lisieux, tous les vêtements et objets à
l'usage du prélat pour l'office pontifical offerts par les diverses
communautés de la ville et du diocèse, etc., etc…….
Assistaient
à cette imposante cérémonie : les archevêques de Rouen et de
Besançon, les évêques d'Évreux, de Coutances et de Laval.
Menu
du repas, 450 couverts, servi par M. Mancel de l'hôtel d'Angleterre de
Caen :
Potage
: tapioca. Relevé : saumon sauce verte. Entrée : filet de bœuf béarnaise,
tête de veau en tortue. Rots : poularde du Mans, pâté de lièvre.
Salade, haricots verts à l'anglaise,
pudding de riz, dessert. Vins : Madère,
Graves, Pomerol, Champagne mousseux, café, liqueurs. (Source
B.N.)
Octobre
1892 -
Trois enfants pour
10 fr. par mois.
-
Marie Fleury, 27 ans, est une grosse luronne qui était servante
chez un sieur Lemanissier, fermier du côté de Bayeux. Marie Fleury
étant devenue servante-maîtresse, eut de son maître trois enfants.
Trouvant cette fille trop productive, il la renvoya en lui faisant une
pension de 10 fr. par mois, ce qui est peu pour trois enfants. Mais
Lemanissier, trouvant que c'était trop encore, les lui supprima.
Pour
se procurer des ressources, la fille Fleury vola deux vaches à son ancien
amant et alla les vendre à Villers-Bocage. Le vol fut découvert et la
pauvre fille a été condamnée à deux mois de prison, mais avec le
bénéfice de la loi Bérenger. Quant au vieil amoureux, il a été
arrangé de la belle façon à l'audience.
(Source B.N.)
Octobre
1892 -
Un amant pas galant. -
Une fille
Vauclin, 15 ans et demi, couturière, rue St-FIoxel, à Bayeux, avait des
relations avec un nommé Paul Leplatois, 25 ans, ouvrier
porcelainier.
Elle
devint enceinte. Ayant, il y a quelques jours, rencontré son amant, la
fille Vauclin le supplia, à plusieurs reprises, de l'épouser comme il
lui avait promis. Celui-ci lui répondit qu'il
ne la connaissait pas, qu'il n'avait pas affaire à elle et, finalement,
lui porta plusieurs coups de pied et de poing qui la firent tomber. La
mère de Leplatois, survenant au même moment, la frappa également à
coups de balai. La fille Vauclin a porté plainte. (Source
B.N.)
Octobre
1892 -
Enfant
abandonné qui a bien tourné.
-
Le 21 mai 1849, une inconnue
mettait au monde chez Mme Chauvin, sage-femme à Caen, un
garçon, auquel on
donna les noms de Gustave Brassicourt. Cet enfant, devenu homme, habite
Bayeux. II est dans une assez belle situation et voudrait connaître sa
famille pour lui laisser ce qu'il possède. (Source B.N.)
Janvier
1893 -
Disparition. -
Le facteur rural Loisel, du bureau de Bayeux, parti
dimanche pour faire sa tournée, n'avait pas encore reparu mardi. Dans la
soirée de dimanche, Loisel a été vu en compagnie de plusieurs
individus.
(Source B.N.)
Janvier
1893 -
Retrouvé. -
La gendarmerie
de Vassy a procédé à
l'arrestation du nommé Eugène Loisel, 28 ans, né à
St-Denis-Maisoncelles, facteur rural, attaché au bureau de poste de
Bayeux, dont nous avions annoncé la disparition. Loisel avait disparu
emportant avec lui toutes les lettres et les chargements qu'il devait
remettre aux intéressés des localités qu'il desservait et ne l'a pas
fait. (Source B.N.)
Janvier
1893 - Sacrilège.
- A
l'église Saint-Exupère de Bayeux, un Belge, employé chez un des
industriels de la ville, a reçu communion sans s'être confessé. Son
attitude, à l'issue de la messe, avait fait soupçonner le
sacrilège.
Interrogé,
il a soutenu d'abord s'être confessé et avoir reçu l'absolution, mais
il a fini par avouer. Il a quitté la ville de Bayeux.
(Source
B.N.)
Février
1893 - A propos de brouette.
- Un
commerçant de Bayeux avait, comme réclame pour son commerce, mis
sur son trottoir une brouette debout et retenue seulement par une cale.
Les gamins s'amusaient à enlever la cale, ce qui faisait perdre
l'équilibre à la brouette. Le commerçant les guetta et, l'autre jour,
les prenant sur le fait, leur distribua des coups de fouet. Mais, cognant
au hasard et sans regarder, il cingla aussi plusieurs passants qui ont
porté plainte. Cette affaire menace de lui coûter beaucoup plus que ne
vaut la brouette.
(Source B.N.)
Février
1893 - Accident de travail.
- Lundi à
Bayeux, Aubert, 18 ans, originaire d'Agy, employé chez le sieur Gillard,
rue Saint-Loup, a eu le pouce de la main gauche pris par l'engrenage d'un
moulin à pommes. Il devra subir l'amputation.
— Dimanche, un ouvrier du sieur Le Trône, marchand de bois,
rue Saint-Loup, à Bayeux, qui émondait un arbre, est tombé de 13
mètres de haut. Il s'est cassé la clavicule gauche et s'est blessé au
côté droit. Son état est fort grave.
(Source B.N.)
Février
1893 -
Un facteur qui avait trop bu.
- Eugène
Loisel, 28 ans, ancien facteur à Bayeux, partait, le 15 janvier, du
bureau de poste de Bayeux, pour faire sa tournée. Il gelait dur. Loisel,
qui n'avait pas l’habitude de boire, entra dans un café et prit quelque
chose afin de se réchauffer, mais il se trouva gris.
Il
prit alors le train à Bayeux, pour se rendre à Vassy, chez son frère,
emportant 12 lettres et 50 imprimés. Cependant, il renvoya six de ces
lettres et se disposât à renvoyer les six autres quand on l'arrêta. Le
préjudice causé est nul. Aussi le tribunal de Bayeux, vu ses bons
antécédents, ne l'a-t-il condamné qu'à, 16 fr. d'amende.
(Source B.N.)
Mars
1893 -
Un gaillard pas facile. -
Samedi,
le nommé Ernest Le Bugle, journalier à Bayeux, qui était recherché
pour un vol d'argent commis chez Mlle Blavet, débitante de tabac, fut
aperçu par deux agents de police sur la place Saini-Patrice et arrêté.
Il a fallu l'attacher sur un camion pour le conduire à la prison. (Source
B.N.)
Mars
1893 -
Maigre ou gros ? - Il
y a, en la bonne ville de Bayeux, une dame Evette qui est presque aussi
curieuse que le fut jadis la mère Eve, de curieuse mémoire.
Elle
a pour époux un monsieur plat comme un latte. La curieuse, voulant
s'assurer si les hommes maigres et les hommes gras se ressemblaient, a
fait la connaissance d'un bedonard du pays.
Ayant
appris que son gros amoureux avait une autre connaissance, elle lui donna
rendez-vous dans la vallée de Vaucelles pour lui faire des reproches
sanglants.
Mais
notre bedonard a clos le bec à dame Evette, en lui disant :
—
Tu trumpe by t'n'homme. Porqui que je n'te trump'rais pas ? (Source
B.N.)
Avril
1893 -
Le gui. - Nous
rappelons qu'un arrêté préfectoral ordonne a tout cultivateur ou
propriétaire d'enlever le gui des pommiers. Des procès-verbaux seront
dressés aux cultivateurs et propriétaires qui ne se conformeraient pas
à cet arrêté. (Source
B.N.)
Avril
1893 -
Courses de vélocipèdes. -
La
société vélocipédique
les « Cyclistes normands » a organisé le 9 avril prochain, une course
à fond, sur route, de Caen à Bayeux, 50 kilomètres. Des médailles de
vermeil et d'argent, grand module, avec diplôme, seront décernés aux
dix premiers arrivants, qui auront fait le trajet en moins de 4 heures.
Des diplômes de constatation seront accordés à ceux des coureurs qui
arriveront ensuite et auront fait le parcours en moins de 4 heures. A 1
heure, départ du siège social, café du Théâtre, pour la Maladrerie.
(Source B.N.)
Avril
1893 -
Courses de cyclistes. -
De
Caen à Bayeux
et retour, trajet, 47 kilomètres. Sur les quinze coureurs, partis de la
Maladrerie à 1 h. 30, neuf ont accompli le trajet dans le délai fixé.
Ce s'ont : MM. Bouhours, 1 h. 49 m. 40 s. ; Capron, 1 h. 49 m. 41 s.
; Delahaye, 1 h. 56 m. 8 s. ; Daumalle, 1 h. 59 m. 15 s. ; Salmon, 2 h. 30
s. ; Debrune, 2 h. 25 m. 30 s. ; Angot, 2 h. 34 m. 34 s. ; Lemanicier, 3
h. 24 m. 3 s. ; Bazin, 3 h. 24 m. 4 s..
(Source B.N.)
Mai
1893 -
Infanticide. -
Dans la nuit de
mercredi, Angèle Ménage, 19 ans, née à Blay , domestique chez le sieur
Osmont, boucher à Bayeux, est accouchée clandestinement. Elle a
étranglé son enfant et à enfermé le petit cadavre dans sa malle, où
on l'a trouvé. Elle nie lui avoir donné la mort, mais les conclusions de
l'autopsie sont formelles. (Source B.N.)
Mai
1893 -
La sécheresse. - Dimanche, dans
toutes les églises du diocèse, on a donné lecture d’une lettre de l’évêque
de Bayeux, prescrivant des
prière pour obtenir la Cessation de la sécheresse.
(Source B.N.)
Juin
1893 -
Les
jambes de laine.
-
L'un des soirs
de la semaine dernière, pendant deux heures, une femme ivre a, sur le
pont Saint-Jean, à Bayeux, insulté grossièrement les passants.
Messieurs
les agents, surnommés, « les Jambes de Laine », ne feraient-ils pas
mieux de surveiller la voie publique que de se mettre à l'affût
derrière des rideaux pour pincer les débitants en retard de quelques
minutes pour la fermeture de leurs établissements.
(Source
B.N.)
Juin
1893 -
Morts subites. - Ces
jours-ci, on a trouvé, dans les écuries Primois, à Bayeux, le cadavre
du sieur Louis Mahé, originaire de Pacé (Ille-et-Vilaine), cocher sans
place. Des constatations, il résulte que la mort est naturelle et due
probablement à une hémorragie, car on a trouvé près du défunt une
cuvette pleine de sang coagulé. (Source
B.N.)
Juin
1893 -
Récoltes dans le Calvados. -
Blé d'hiver, bon ; seigle,
bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ;
foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne
sur certains points, presque nulle sur d'autre.
(Source
B.N.)
Juin
1893 -
A propos de sécheresse. -
La
plus grande que nous avions
eue en Normandie est celle de 1559. De Pâques à la Toussaint la chaleur
fut fort grande, dit M. de Bras. Le temps était toujours à l'orage et,
pendant plus de six mois, il ne tomba pas, ou très peu d'eau. L'hiver qui
suivit fut très doux et les violettes de mars parurent en janvier. Les
arbres, trop avancés, donnèrent peu de fruits.
(Source B.N.)
Juin
1893 -
Les fourrages. -
Une circulaire
ministérielle indique de ne pas acheter le foin à plus de 100 fr., les 1
000 kilos quand les grains, les tourteaux et autres résidus, tels
que drèches, pulpes, etc…….., peuvent donner l’équivalent en
nourriture à un prix moindre.
—
On peut donner les feuilles d'arbres aux bestiaux, elles ont la valeur de
la luzerne. Ne pas donner de châtaigniers, pas, de feuilles de noyers,
elles tarissent le lait. Ne pas donner de très jeunes feuilles, elles
nuisent à l'arbre et donnent la maladie
du bois aux animaux. (Source
B.N.)
Juillet
1893 -
Louerie. -
La
louerie de domestiques a Bayeux aura lieu le 9 juillet. (Source
B.N.)
Juillet
1893 -
Orages.
-
Mardi l'après-midi, un
orage d'une grande violence s'est déclaré sur notre région. A Caen et
environs, pluie, vent et tonnerre. A 3 heures du matin, la foudre est
tombée place Singer sur les ateliers de M. Margellé, fabricant de pain
d'église. Une cheminée de six mètres a été coupée et est tombée sur
les ateliers dont les ouvriers étaient absents. Mme Margellé a cru voir
comme un pigeon blanc
passant devant ses yeux.
Une
heure après le tonnerre tombait sur le clocher d’Allemagne et, par
contre-coup causait des dégâts à la maison de M. Boivenel, de plus l’enseigne
du
restaurant Lecomte, soutenue par une tige en fer, était brisée.
A
Luc, elle est tombée sur le clocher sans occasionner de dégâts
appréciables.
A
Bayeux, le tonnerre est tombé sur une maison située, rue des
Bouchers et occupée par M. du Boscq de Beaumont. La foudre a frappée sur
le bord de la toiture, enlevant une cinquantaine d’ardoises et faisant
un trou d’un mètre de diamètre environ, elle a suivi le tuyau de la
gouttière et est allée se perdre dans un puisard établi au pied.
A
Crocy, la foudre est tombée sur un bâtiment qui a été complètement
brûlé.
(Source B.N.)
Juillet
1893 -
Réhabilitation.
- La
cour de Caen vient dé réhabiliter le sieur Oscar Benoist, ex-receveur
d'octroi à Bayeux, qui avait payé, ainsi que cela arrive souvent, pour
un plus coupable que
lui.
Juillet
1893 -
Les guêpes.
- Il
y a beaucoup de guêpes
cette année par suite des chaleurs. Nos campagnes et nos plages en sont
couvertes. Dans le Cher, ces insectes sont si nombreux qu'on ne peut pas
cueillir les fruits. (Source
B.N.)
Juillet
1893 -
Le jus de tabac.
- En
vue de permettre aux
cultivateurs de défendre leurs récoltes contre les ravages des nombreux
insectes que la sécheresse a fait éclore, l'administration des
contributions indirectes rappelle que le commerce en détail des jus de
tabac dénaturés est entièrement libre et toute personne peut, sans
être astreinte à la moindre formalité, obtenir la livraison de ces
produite et même en constituer un dépôt, où chacun à la faculté de
venir s'approvisionner.
Une
notice indiquant le mode d'emploi, les conditions de vente et
d'expédition des jus de tabac dénaturés, est tenue à la disposition
des intéressés par les entreposeurs de tabacs de Caen: Bayeux, Lisieux,
Honfleur, Vire et
Falaise. (Source
B.N.)
Juillet
1893 -
Mérite agricole.
- Sont
nommés, chevaliers : MM.
Conard, agriculteur à Beaufour ; Londe, conseiller d’arrondissement à
Curcy ; Rattier, vétérinaire à Bayeux ; Levavasseur, maire d'Ussy
; Voisin, maire de Saint-Rémy.
(Source B.N.)
Août
1893 -
Un gamin qui promet. - Léopold
Raoult, 8 ans, demeurant à Bayeux, s'est présenté chez M.
Bellanger, pépiniériste à Bayeux, route de Vaucelles, et, en l'absence
de celui-ci, ne trouva que sa grand-mère, âgée de 86 ans, à qui il
demanda l'autorisation de visiter les pépinières, ce qui lui fut
refusé. Alors, furieux, il s'empara d'un bâton, et, à trois reprises
différentes, frappa violemment la pauvre femme qui était dans
l'incapacité de se défendre. Procès-verbal a été dressé contre ce
méchant garnement. (Source B.N.)
Août
1893 -
Infanticide.
- Dans
la nuit du mercredi 13, mai, Angèle Ménage, 19 ans, née à Blay,
domestique chez
le sieur Osmont,
boucher à Bayeux, accouchait clandestinement. Après avoir étranglé son
enfant, elle enferma le petit cadavre dans sa malle, où on l'a trouvé.
La fille Ménage a été condamnée à 5 ans de prison. (Source
B.N.)
Décembre
1893 -
Grève de croque-morts. -
Mercredi,
on enterrait un détenu de la prison de Bayeux. Malgré la promesse de
l'aumônier qu'ils seraient payés après l'enterrement, les croque-morts
ont refusé leurs services. Ils voulaient être payés d'avance. On a
remplacé par des personnes de bonne volonté ces singuliers grévistes.
(Source B.N.)
Décembre
1893 -
Fumisterie anarchiste. -
La
semaine dernière, l'évêque de Bayeux, le curé de la cathédrale
et le commissaire de police recevaient des lettres les informant qu'une
bombe serait lancée dans la cathédrale à la messe de minuit.
Les
mesures ont été prises pour parer à toute éventualité. Mais il ne
s'est rien produit. Ces lettres étaient l’œuvre d'un mauvais farceur
qui pourrait payer cher sa fumisterie s'il était découvert. (Source
B.N.)
Décembre
1893 -
Statistique. -
Le nombre des
déclarations de vélocipèdes pour le Calvados est de 1 822 :
arrondissement de Caen, 723, dont 456 pour Caen ; Bayeux, 177 ;
Falaise, 208 ; Lisieux, 284 ; Pont-l'Evéque, 309 ; Vire, 121.
(Source B.N.)
Décembre
1893 -
Les voleurs de zinc. -
Les
voleurs de zinc, à la gare de Bayeux, viennent d'être jugés. Ces hardis
coquins opéraient la nuit, entre une et trois heures du matin,
ils prenaient un camion laissé sur la voie publique et se rendaient à la
gare en pénétrant entre le quai de la voie et les herbages de Mme Pagny,
ils prenaient une certaine quantité, de vieux zinc déposé dans cet
enclos, le chargeaient sur le camion et se hâtaient de partir avant le
réveil des employés pour le passage du train-poste.
La
quantité de zinc ainsi disparue est évaluée à 2 400 kilos. C'est la
fille Aimée Marie, dite Louis XVI, qui a vendu tout ce zinc par
quantités variables, disant que ce zinc était abandonné à son amant en
paiement de ses journées de couvreur. Elle le vendait environ 24 cent. le
kilo.
Tous
les accusés, sauf Émile Cheret, sont des repris de justice. Ils ont
été condamnés : François Désiré, 30 ans, couvreur à Bayeux, 6 mois
; sa concubine, la fille Aimée Marie, dite Louis XVI, 20 ans, 8 mois ;
Émile Cherel, 29 ans ; Pierre Collette, 30 ans ; Léon Morin, 20
ans, et Alexandre Lahaye, 20 ans, journaliers à Bayeux, chacun 4 mois ;
Amand Marie, dit Louis XVI , 31 ans, journalier à Bayeux, 2 mois. Les
sieurs Jaume et Fortecu, marchands de chiffons, qui ont acheté le zinc,
ont été acquittés faute de preuves de complicité. (Source
B.N.)
Février
1894 -
Chronique
judiciaire. -
Femme
Victorine Lenocq, 22 ans, vol de zinc au préjudice de la compagnie de
l'Ouest et de onze lapins aux époux Marie, à Bayeux, 6 mois.
—
Veuve Varin, 32 ans, à Juaye-Mondaye, avait été condamnée à 3 mois et
1 jour de prison pour vols, fait opposition et reconnaît avoir volé une
couverture de cheval, au sieur Hodier. Le tribunal réduit la peine à 2
mois.
(Source B.N.)
Février
1894 -
Mort subite. -
Mardi matin, le sieur Michel, employé à la section de
la compagnie des chemins de fer de l'Ouest, à Bayeux, venait d'arriver à
son bureau, quand il s'est trouvé subitement indisposé. Transporté
immédiatement à son domicile, il n'a pas tardé à y rendre le dernier
soupir. (Source
B.N.)
Février
1894 -
Le
froid.
-
L'hiver
nous est revenu brusquement cette semaine. Mardi matin le thermomètre
marquait 4 degrés au-dessous de zéro et mercredi 6 degrés.
(Source
B.N.)
Mars
1894 -
Voleuse
incorrigible.
-
La
fille Alphonsine Alexandre, 20 ans, s'est introduite chez son
beau-frère, le sieur Martin, menuisier, rue Larcher, à Bayeux, s'est
offert à boire et à manger et a enlevé, dans les meubles, 260 fr. Cette
fille est en fuite, la veille, elle avait été condamnée à quatre mois,
avec loi Bérenger, pour vol à Neuilly et à St-Germain. (Source
B.N.)
Mars
1894 -
Les
bajocasses ne sont pas contents.
-
Ils ont raison. Depuis une
trentaine d'années, un brave homme, bon musicien, compositeur distingué,
dirigeait la musique
de Bayeux. Le malheureux artiste tombé malade et la municipalité, avec
une précipitation regrettable, le remplace. On dit même que la mairie
n'a pas eu la main heureuse.
Le
nouveau chef est étranger à la ville, ses galons, il les a gagnés dans
une petite commune de quelques cents habitants. Bref, il est loin de
valoir l'ancien, voire même le sous-chef. En réponse à cette
méconnaissance des services rendus et à ce choix, un grand nombre de
musiciens ont démissionné. Ils ont bien fait. (Source
B.N.)
Avril
1894 -
Disparitions. -
La demoiselle Huguet, marchande de mercerie et de légumes, à
Bayeux, rue St-Malo, n'avait pas été vue à son domicile depuis
plusieurs jours. Comme elle avait souvent manifesté de vives
inquiétudes au sujet de son commerce, se plaignant de ne pas faire
d'affaires, et paraissant presque désespérer de son avenir, on s'est
ému de cette disparition et on à prévenu la police.
Une
perquisition a été faîte et on a trouvé la maison entièrement vide,
tout le mobilier avait disparu aussi bien que la locataire, et on n'a pu
découvrir aucun indice, ni recueillir aucun renseignement de naturel
mettre sur la tracé de Mlle Huguet. On pense, cependant, qu'il n'y à pas
lieu de croire à un suicide.
(Source B.N.)
Mai
1894 -
Jeanne d’Arc. -
Des fêtes en l'honneur
de Jeanne d'Arc auront lieu pendant le mois de mai dans les principales
églises du diocèse de Bayeux. Des artistes et des amateurs s'y feront
entendre.
—
L'audition musicale du 8 mai, en l'honneur de Jeanne d'Arc, dans la
cathédrale de Bayeux, aura un retentissant écho. Caen y sera très
honorablement représenté par des solistes et un nombre important de
choristes. Toutes les sociétés de Bayeux sont déjà en mesure, dit-on.
Leurs chefs les font activement travailler, y compris même le « maître-heurier
» de la cathédrale, faisant fonctions de maître de chapelle, qui,
en retour de tant de peines, n'aura que la douleur, encore ! de céder son
pupitre à M. Dupont, organiste de St-Pierre de Caen, qui dirigera
l'exécution. Les Bayeusains doivent compléter leur fête par la
décoration et l'illumination des maisons. Qui vivra verra !
—
A Caen, on dit que l'étendard rappelant celui que Jeanne d'Arc portait à
Orléans ne coûtera pas moins de 1 000 fr., au prix où est la frange,
c'est un peu cher. On dit aussi que de vrais patriotes ont écrit au
comité pour lui demander de fêter, après Jeanne d'Arc, Hoche et
Marceau. (Source
B.N.)
Juin
1894 -
Accros historique. -
Les jeunes gens de
Bayeux organisent, pour le 24 juin, une cavalcade dont le succès est
d'ores et déjà assuré. 150 cavaliers figureront dans le cortège
emprunté à l'histoire du pays, puisqu'il représentera l'entrée
d'Arthur de Bretagne, le vainqueur de la célèbre bataille de Formigny.
Mais
pourquoi le comité fera-t-il figurer un char où Jeanne d'Arc trônera
avec son étendard ?
C'est
là un accroc historique, car Arthur de Bretagne a remporté la bataille
de Formigny en l'an 1450 et Jeanne d'Arc ne pouvait l'accompagner, avant
été brûlée en 1431.
(Source B.N.)
Juin
1894 -
Cavalcade. -
La
cavalcade organisée à Bayeux pour le dimanche 24 juin promet d'être
très belle, Les costumes viennent de chez le fournisseur du Grand-Opéra.
Il y aura 300 figurants, 7 chars et 100 chevaux.
—
Le char de la conquête avec Jeanne d'Arc, chars d'horticulture, de la
musique, des enfants, d'agriculture, comique et de bienfaisance. Le soir,
retraite aux flambeaux. Trains supplémentaires. (Source
B.N.)
Juin
1894 -
Avis. -
Lundi
matin, la France entière a appris avec stupeur une épouvantable
nouvelle. Dimanche soir, M.Carnot, président de la République, avait
été assassiné à Lyon.
On
n'osait croire à la réalité de telle affreuse catastrophe, car M.
Carnot était aimé de tous les partis. Il n'avait pas un seul ennemi.
Le
président de la République était allé visiter l'exposition de Lyon.
Samedi, à son arrivée dans la seconde ville de France, il avait été
accueilli avec un chaleureux enthousiasme.
M.
Carnot était, dans sa 57e année. Il appartenait à une
vieille famille républicaine de Limoges. Son grand-père, membre du
Comité de Salut public sous la Révolution française, organisa les
vaillantes armées qui repoussèrent l'étranger et mérita le titre
d' « organisateur de la victoire ». Son père, Hippolyte
Carnot, fut ministre de la République en 1848. (Source
B.N.)
Août
1894 - Les orages.
-
Depuis dix jours, notre
contrée est sous le coup d'orages désastreux, les récoltes sont en
souffrance, les pommes de terre se gâtent, les fruits ne mûrissent pas
ou pourrissent aux arbres. La nouvelle lune parait vouloir nous être
clémente. Il n'est pas trop tôt. (source B. N.)
Août
1894 - Légion d’Honneur.
-
M. Augustin de
Basly, éleveur à Cresserons, a été nommé chevalier de la Légion
d'honneur. C'est la série B dont nous parlions au moment du concours
régional.
—
M. Pilet-Desjardins, ancien député de Bayeux, conseiller à la Cour de
Paris, a été également crucifié.
(source B. N.)
Août
1894 - La Cocotte.
- Dans
divers cantons de la Manche, limitrophes du Calvados, la fièvre aphteuse
prend un tel caractère envahissant que le préfet a pris un arrêté
interdisant l'introduction dans le Calvados des animaux des espèces
bovine, ovine, caprine et porcine de la Manche. (source B. N.)
Août
1894 - La peine du
talion méconnue. - Les
femmes Tillaye et Fortier ont essayé de persuader aux juges de
Pont-l'Evêque que, puisque leurs maris les trompaient, elles
avaient bien le droit d'en faire autant. Ça n'a pas pris.
—
Commençons par Zoé Duquesne, femme Tillaye, 42 ans, trouvée en
compagnie de Ferdinand Bosquet, 36 ans, journalier à Honfleur. Son mari
vivait de son côté, elle croyait pouvoir en faire autant. Quant à
Bosquet, c'est par humanité qu'il a reçu la femme Tillaye en son logis.
Cette philanthrope action n'est pas appréciée du tribunal, car il
condamne les deux coupables à chacun huit jours de prison.
—
Même cas pour la femme Léontine Fortier, 23 ans, trouvée dans le lit de
Léopold Lesnis, 35 ans, journalier à Danestal. La femme à Lesnis est
partie avec un autre, Marie Fortier
a trouvé son mari couché avec une fille, dans le lit conJugal. Malgré
ces détails très atténuants, les deux amants ont été aussi
condamnés, chacun à huit jours de prison.
—
L'adultère commis à Bayeux, par la femme AiméeTailpied, 35 ans,
n'a pas les mêmes motifs pour excuse. Son mari est un brave homme. C'est
pendant qu'il était en traitement à l'hôpital que la femme Tailpied a
eu des relations avec Etienne Manoury, 26 ans, ouvrier couvreur. Mais ce
qui aggrave leur cas d'adultère, c'est qu'il a eu lieu en présence des
enfants Tailpied. Aussi sont-ils condamnés chacun à quatre mois de
prison, et Manoury à 100 fr. d'amende en plus. (source B. N.)
Août
1894 - Conseil
général. -
Exhaussement
du plan d'eau du canal a été admis.
—
La question des tramways est résolue. Sont concédées les lignes de
Grandcamp à la Mine-de-Littry ; de Courseulles à Arromanches et à Bayeux ;
de Caen à Falaise ; de Port-en-Bessin à Bayeux et Caen, Tilly,
Balleroy et La Mine. Une gare centrale serait construite place du Parc à
Caen où tous les trains aboutiraient.
(source B. N.)
Novembre
1894 - Chasse au bœuf.
-
Mercredi, à Bayeux,
un bœuf, pris de peur, se sépara de la bande dont il faisait partie et
s'échappa par la rue Saint-Exupère. Un des conducteurs et plusieurs
chiens le poursuivirent, et le rejoignirent près du carrefour
Saint-Georges. Le bœuf rebroussa chemin et se précipita, tête baissée,
dans la devanture de M. Bosquain, coiffeur, qu'il défonça. Les chiens
s'élancèrent à la poursuite de l'animal, le rattrapèrent prés de la
gare et le ramenèrent jusqu'au carrefour St-Georges, où il fut enfin
repris. (source B. N.)
Décembre
1894 - L’Entrée des
casernes interdite. - Les
parents demandant à voir un militaire devront l'attendre au dehors,
tandis qu'un soldat du poste ira appeler le demandé. Il sera interdit de
pénétrer dans les cantines, même pour y remettre des colis, et les
cantiniers seront tenus d'en faire prendre livraison à la porte du
quartier, de même pour les fournitures. (source
B. N.)
Décembre
1894 - Absences
illégales. - Plusieurs
jeunes gens de Bayeux et un
de Longues enrégimentés au 5e de ligne, qui étaient venus,
dimanche, sans permission spéciale, ont été arrêtés à la gare par le
gendarme de planton et reconduits
à Caen dans l'après-midi. (source
B. N.)
Décembre
1894 - Année
pluvieuse. - Sur
340 jours l'Observatoire de
Paris a compté 204 jours de pluie ; 100 jours brumeux, créant de la
boue, mais sans pluie, et enfin une
quarantaine de jours beaux. Les derniers jours
de
l'année seront plutôt pluvieux que froids. —
Mercredi, sur notre région, éclairs, tonnerre, vent, pluie et
grêle. (source B. N.)
Janvier
1895 - Le déplacement
des marchés. -
Le
conseil d'État vient de décider qu'en cas de déplacement d'un marché
on doit réduire la contribution foncière imposée aux propriétaires du
quartier où il était situé. (source
B. N.)
Février
1895 - Fâcheuse
mesure. -
Samedi,
avait lieu, à Bayeux, le tirage de la classe 1894. De temps immémorial,
on laisse les parents des conscrits séjourner sous le péristyle au bas
de l'escalier conduisant à la salle du tirage. Cette année, on les a
fait sortir et ils ont dû attendre les pieds dans l'eau et la neige. Qui
donc peut avoir prescrit cette mesure inhumaine ? (source
B. N.)
Février
1895 - Le froid.
-
Le froid a continué cette semaine. Il a été
particulièrement intense vendredi et samedi, le thermomètre est descendu
à - 20 degrés. A Caen, certaines rues, notamment celles qui donnent
accès aux quartiers élevés, ont été véritablement impraticables. On
ne dispose pas d'assez de personnel, pour les mesures exceptionnelles
qu'il faudrait prendre. Il y a de nombreux accidents un peu partout.
Le
chauffeur Michel, de la Cie de l'Ouest, a glissé près de l'aiguillage du
dépôt et a eu une jambe cassée. En gare de Dozulé, le mécanicien
Thibert est tombé de sa machine, frappé d'une congestion causée par le
froid. Il a été transporté à l'hôtel-Dieu de Caen. Le nommé Boulet,
marchand de peaux de lapins à Vire, est tombé sur la route à Vassy et
s'est cassé une jambe.
A
Bayeux, une femme qui parcourt les rues avec un orgue mécanique a
été frappée de congestion sur la voie publique et on l'a transportée
à l'hôpital. A St-Martin-de-la-Lieue, une femme Turquetil, 69 ans, est
morte de froid. A Lisieux, l'amoncellement des glaçons au pont de la rue
du Moulin-à-Tau a causé un commencement d'inondation qui a cessé dès
qu'on a pu lever les vannes du canal de décharge.
DERNIÈRE
HEURE. — Cette nuit, à Caen,
le thermomètre est descendu à - 25 degrés. (source
B. N.)
Février
1895 - Asphyxié.
- Dans la nuit
de mercredi, un employé de M. Guillaume Lamazure, quincaillier à Bayeux,
Alfred Armand, 20 ans, pour se réchauffer, avait allumé des briquettes
dans sa chambre dépourvue de cheminée. Le lendemain matin, on le
trouvait mort asphyxie. (source
B. N.)
Février
1895 - Neige et froid.
-
L'hiver que nous traversons
menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il
est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue.
Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction
des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux
dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la
circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir
recours aux prestataires. Si cet affreux
temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est
prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu
par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi
matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est
d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (source
B. N.)
Février
1895 - La nouvelle
noblesse. -
La
municipalité
de Bayeux a fait installer, dans tous les coins, des pissotières pour
hommes. Les Bajocasses, atteints d'une affection de la vessie, voulaient,
par reconnaissance, offrir une médaille emblématique à celui qui prend
tant de soin de leurs besoins. Mais ils se sont heureusement rappelé que,
jadis, les rois et les empereurs ennoblissaient les hommes qui, par leurs
idées, leur savoir ou leurs hauts faits, se rendaient immortels, et ils
vont adresser une pétition au gouvernement ayant pour but d'autoriser le
créateur de ces lieux indispensables à signer à l'avenir : Cyrus de la
Pissotière. (source
B. N.)
Mars
1895 - Le bétail
américain. -
Une délégation
des députés et sénateurs des départements du Calvados, de l’Eure, de
l'Orne et de la Seine-Inférieure sont allés, jeudi matin, voir le
ministre de l'agriculture, pour l'entretenir de la question des blés
américains et ont insisté très vivement pour que l'entrée du bétail
d'Amérique soit prohibée en France. Ils ont aussi appelé son attention
sur la question des bouilleurs de cru et sur la répression de la fraude
sur les beurres. A la suite de cette démarche on a interdit l'entrée du
bétail américain. (source
B. N.)
Mars
1895 - Est-ce
fini ? -
Nous pouvons espérer
en avoir fini enfin avec le froid, le dégel a lieu lentement, ce qui
évite les crues, mais n'améliore pas vite l’abominable état des rues
de Caen. Il est vrai que notre ville n'est pas seule en cette
situation.
On
pourrait en dire autant de Bayeux. Dans la Seine, et sur la Loire on
redoute la débâcle des glaces. A Rouen, on a fait sauter, avec de la
mélinite, les glaces qui arrêtaient la navigation.
(source
B. N.)
Avril
1895 - Pour faire fine
taille. -
Le nommé Delory,
restaurateur, rue St-Jean, à Bayeux, s'est emparé d'une boîte contenant
un corset à l'étalage du Sans-Pareil et s'est enfui rapidement.
Aussitôt on se mit à sa poursuite. Mais en ne put l'atteindre. Les
agents lui tendirent alors une souricière. Ils se postèrent aux
approches de sa demeure et le cueillirent à son arrivée. Conduit au
bureau de police, il fut trouvé porteur du corset qu'il avait volé pour
faire fine taille, il a été condamné à trois mois de prison.
(source B. N.)
Avril
1895 - Médecine
gratuite. -
Les préfets sont en
train de mettre à exécution une loi votée depuis longtemps déjà par
les Chambres : L'assistance médicale dans les campagnes.
Ça
ne va pas tout seul, car les conditions sont dérisoires pour les
médecins : 1 fr. par visite jusqu'à quatre kilomètres ; 50 centimes par
kilomètre en plus. Passe encore pour les médecins qui ont cheval et
voiture, mais, pour les autres, quatre kilomètres aller et retour à
pied, ajoutés au temps de visite et du repos, donnent bien trois heures,
quelque chose comme sept sous de l'heure. C'est-à-dire que le dernier des
maçons gagnera davantage que ne recevra un médecin.
Comment
veut-on que ce service soit bien fait ? C'est impossible. Il sera fait
comme celui du dispensaire, à Caen, où il faut la croix et la bannière
pour avoir la visite des médecins titulaires.
(source B. N.)
Avril
1895 - Tué par une
vache. -
M. Rémy, boucher à Bayeux, rue Saint-Patrice, était allé à
Esquay, pour voir une vache qu'il se proposait d'acheter, quand l'animal
lui lança un coup de pied qui l'atteignit au flanc. Transporté à son
domicile, le malheureux boucher reçut les soins les plus empressés, mais
il fut impossible de conjurer les effets désastreux
des lésions internes qui s'étaient produites, et M. Rémy est mort
après trois jours de cruelles souffrances. Il était âgé de 39 ans,
était veuf et père de 2 enfants.
(source B. N.)
Juillet
1895 - Faudra
aller nu-pieds.
- La
chaussure est menacée
d'une hausse importante par suite de l'élévation du prix des cuirs due
à la disette des fourrages en 1893, forçant l'éleveur à vendre ses
bestiaux, et à la fertilité de 1894 engageant l'éleveur à garder ses
élèves.
D'autre
part, en 1893-94, l'Amérique, par suite d'une crise monétaire, avait
réduit sa fabrication qu'elle reprend avec ardeur, enfin, pendant la
guerre de Chine, on a absorbé d'énormes quantités de chaussures et il
va en falloir davantage encore à la Chine et au Japon pour rechausser
leurs armées.
C'est
en raison de ces causes diverses que les fabricants de chaussures de Paris
et de province ont résolu d'élever leurs prix de 20 à 30 pour cent.
(source B. N.)
Juillet
1895 - Spectacle
manqué.
- Des
prospectus distribués à Bayeux portaient que, à la suite d'un pari, un
jeune homme bien connu de la ville s'était engagé à pénétrer dans la
cage avec les lions du dompteur Max-Himm.
Aussi
y avait-il foule le soir. Mais il y a eu désillusion, car le maire avait
interdit l'entrée dans la cage.
(source B. N.)
Juillet
1895 - Armée.
- Sont
nommés chevaliers de la Légion d'honneur : MM. Gaultier, capitaine au 5e
de ligne ; Ferrier, capitaine acheteur à Caen ; Guillemard, capitaine
de gendarmerie à Bayeux.
—
La médaille militaire est conférée à MM. Yvelin, adjudant au 5e
de ligne ; Renaud, maréchal des logis de gendarmerie à Dives ; Soury,
brigadier à Vire ; Falue et Keller, gendarmes à Vire. (source
B. N.)
Septembre
1895 - Grave accident.
- Dimanche,
un accident est arrivé rue du Petit-Rouen, à Bayeux. Le sieur L…...
finissait d'atteler sa carriole pour la famille A…..., qui se disposait
à faire une promenade, et s'occupait à refermer la remise lorsque sa
fille et Mlle A…... eurent l'idée de monter avant lui en voiture. A
peine étaient-elles montées que le cheval partit sans conducteur.
La
voiture heurta une borne placée à rentrée de l'impasse, et le cheval,
sentant une résistance, tira tellement fort qu'il parvint à entraîner
la voiture avec une violence qui la fit verser, projetant sur le sol Mlle
A…….. La malheureuse jeune fille resta longtemps sans connaissance.
Son état inspire de sérieuses inquiétudes. Mlle L….... qui a eu la
hardiesse de sauter, en a été quitte pour une légère foulure au
poignet. (source B. N.)
Novembre
1895 - Truc de filles. -
Malgré leur jeune
age, Léonie Langlois, 19 ans, et Élise Castel, 15 ans, connaissent tous
les trucs pour apiper les hommes. Leur principal truc consistait à se
promener sur les routes qui aboutissent à Bayeux, et, lorsqu'elles
apercevaient un conducteur à la figure enluminée, à l’œil enflammé,
elles lui demandaient
à monter dans sa voiture. Une fois installées, elles faisaient les
gentilles et les conducteurs finissaient par leur dire : « Ma p'tiote,
qu'vos êtes agréable, faut que j'vos embrache ». Les fillettes se
laissaient faire et pendant que l’amoureux les tenait à brassée, elles
visitaient son gousset, qu'elles allégeaient de tout ce qu'elles
pouvaient. Puis, elles descendaient et allaient avec leur souteneur, un
nommé Ernest Lebugle, 3l ans, faire la noce.
C'est
à l'aide de ce moyen, et d'autres aussi, qu'elles ont soulagé de 30
francs le sieur Catherine, demeurant à Saint-Vigor-le-Grand, de 42 fr.,
le sieur Chevalier, voiturier à Vienne, de 200 fr., un commerçant de
Caen qui n'a pas voulu dire son nom, et de bien d'autres qui n'ont pas
porté plainte pour ne pas se faire ficher d'eux et aussi peut-être par
crainte que la chose ne vienne aux oreilles de leurs épouses.
Le
tribunal de Bayeux a condamné Ernest Lebugle à six mois de prison et à
la relégation, les deux filles, à chacune quatre mois de la même peine.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1895 - Départ des
conscrits. -
Le
12 novembre, départ des jeunes gens de la classe 1894 appelés pour un
an, le 14, des conscrits appelés pour deux ou trois ans et
appartenant à des subdivisions impaires, le 16, des jeunes gens des
subdivisions paires. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1895 - Pas d’argent,
pas de prières. -
Dans
une paroisse des environs de Bayeux, une quête avait été faite, le
matin du 1er novembre, pour les trépassés. Les paroissiens,
pensant que, dans l'autre monde, toutes les pièces avaient cours,
s'étaient empressés de déposer, dans le plat, toute leur fausse
monnaie.
Cela
n'a pas fait l'affaire du vicaire qui est venu, aux vêpres, déclarer aux
fidèles que ce qu'ils avaient donné le matin ne comptait pas, et qu'il
fallait redonner de bonnes pièces, s'ils voulaient des prières pour
leurs défunts. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1895 - Un bolide.
- Lundi
soir, vers neuf heures, les nombreuses personnes qui se trouvaient sur le
champ de foire, à Bayeux, ont pu apercevoir une boule de feu, paraissant
assez grosse, qui est passée au-dessus de cette ville, dans la direction
du Sud au Nord, et s'est éteinte au bout de quelques instants.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1895 - Les années
bissextiles. -
Tout le
monde sait que l'année prochaine sera bissextile, son millésime étant
divisible par quatre. Mais ce que l'on sait peut-être moins
généralement, c'est que ce sera la dernière bissextile du siècle,
l'année séculaire, celle qui clôturera le dix-neuvième siècle,
l'année 1900, ne le sera pas, et nous devrons attendre huit ans pour
revoir un mois de février ayant 29 jours. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1895 - Costume
ecclésiastique. -
Maintenant, les
chanoines de la cathédrale de Bayeux porteront le rochet en dentelles et
la barrette à filets rouges, de leur côté,
les Pères missionnaires de la Délivrande auront comme costume distinctif
la barrette blanche et le camail blanc, à bandes bleues, ils auront la
mosette. Les Pères missionnaires porteront ce costume à la chapelle et
dans leurs prédications, les supérieurs de maisons auront seuls le droit
de le porter dans le diocèse. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Janvier
1896 - Attention. - Le ministre
vient d'ordonner que les auteurs d'acte de cruauté ou de mauvais
traitements excessifs envers les animaux, soient rigoureusement
poursuivis, ainsi que les personnes qui se servant de chien pour faire
traîner leurs camions. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - La chasse au
lapins. -
La chasse au
lapin qui était permise en temps prohibé vient d'être singulièrement
restreinte. Elle ne sera plus permise que pour huit jours seulement aux
propriétaires et fermiers, qui auront donné des preuves de l'abondance
du lapin sur leurs terres et des ravages causés par lui. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - Congés des
jours gras. -
Les congés
des jours gras dans les lycées et collèges ont été fixés aux lundi 17
et mardi 18 février. Les cours reprendront le mercredi 19. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Février
1896 - Vive Bayeux.
-
Pendant le mois de
janvier, il n'y a eu que 14 décès à Bayeux au lieu de 32 la moyenne des
années précédentes. Et depuis 15 jours il n'y a eu aucun décès.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1896 - Mouvement de la
population dans le Calvados. -
Voici le relevé de
la population dans notre département en 1895. Population : 429 417
habitants ; mariages, 2 895 ; divorcés, 100 ; naissances, 8 453, dont 7
436 légitimes et 1 017 illégitimes ; décès, 10 709. Excédent des
décès sur les naissances. 2 256. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1896 -
Un cas assez rare. -
Presque toujours, c'est le mari qui fait condamner sa femme
pour adultère. Cette fois, c'est le contraire, car c'est à la requête
de son épouse que Gustave Greffïn, 46 ans, demeurant à Bayeux, rue
St-Floxel, a été poursuivi pour adultère avec sa maîtresse, la fille
Léa Sebire, demeurant à Bretteville. Ce doux délit coûte à chacun des
amoureux une amende de 16 fr.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Tué par les chevaux. -
Le
sieur Jules Hérissey, journalier au service de M. Lesieur, propriétaire
à Bayeux, conduisait une voiture chargée de pièces de bois destinées
à faire une pompe, un de ces lourds morceaux ayant heurté le cheval,
celui-ci, pris de peur, s'emballa. Hérissey descendit pour se jeter à la
tête de l'animal, et, se cramponnant au brancard, fut traîné sans
parvenir à maîtriser son cheval dont, il reçut à la tête un coup
violent : il tomba, et la roue lui passa sur tout le côté gauche du
corps.
Hérissey
avait la colonne vertébrale brisée, et, malgré les soins qui lui ont
été prodigués, il a succombé dans l'après-midi. Il était marié et
père de famille. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Comédies bajocasses. - Depuis longtemps déjà, la rue Laitière, à Bayeux,
est le théâtre de scènes réjouissantes.
Les
acteurs sont : d'un côté, maître Sebire, agent d'affaires, et les deux
Lucas, commerçants, et de l'autre côté, messire d'Arthenay, aussi
commerçant Sans-Pareil. A les entendre tous les quatre voudraient se
battre à mort, mais il y en a toujours trois qui ne veulent pas. Ils
préfèrent s'adresser à la justice pour lui demander la réparation des
gros mots qu'ils échangent entre eux. On dit même que la police se
serait mise de la partie, et voilà pourquoi d'Arthenay a toujours des
poursuites sur la planche, quand ce n'est pas en police correctionnelle,
c'est en simple police. La semaine dernière, il était encore cité
devant le tribunal de Bayeux qui le condamnait à 100 fr. de
dommages-intérêts pour insultes envers Sebire et à 50 fr. d'amende.
D'un
autre côté, Sebire était condamné à un franc de dommages-intérêts
aussi pour insultes envers la dame d'Arthenay et à un franc d'amende.
Mais le plus curieux de ces dernières, entre voisins, c'est que les
injures échangées entre eux ne sont rien auprès de ce que les avocats
révèlent au public.
Cette
affaire a failli se compliquer. Une personne, qui assistait aux débats,
pas satisfaite du jugement, a lancé contre les juges et contre l'avocat
de d'Arthenay une épithète qui aurait
pu conduire loin son auteur si l'injure eût été relevée.
Cette
rue Laitière est vraiment appelée à en voir de toutes les couleurs et
à en entendre de toutes sortes. Samedi, une querelle des plus amusantes
avait lieu entre un débitant et une femme qui plaidait pour son saint, en
protestant bruyamment contre l'eau avec laquelle le susdit débitant
baptisait son gros bère. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Allure trop vive. - Samedi soir, à Bayeux, le sieur Finel, 60 ans,
jardinier rue Montfiquet, regagnait son domicile, lorsqu'il fut renversé,
rue des Bouchers, par une voiture qui descendait à une allure assez vive,
et dont sa surdité l'avait empêché de se garer. Les roues lui
passèrent sur les deux jambes.
Relevé
par les passants, Finel a été admis d'urgence à l’Hôtel-Dieu.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Un veau en litige. -
M. Suzanne, boucher à Trévières, a reconnu à Bayeux, au
moment même où M. Etienne Delamare, boucher rue St-Jean, venait de s'en
rendre acquéreur pour 140 fr., un veau qu'il avait acheté au marché de
Littry pour 125 fr. et dont il n'avait pu prendre livraison, son vendeur
ayant disparu. M. Suzanne a porté plainte contre son vendeur, un nommé
Broullié, cultivateur à Planquery.
En
attendant, l'animal a été mis en fourrière. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1896 -
Grave accident. -
Vendredi soir, au plus fort de la tempête, le sieur Merry
revenait d'Arromanches avec un omnibus, le sieur Lecouvreur, loueur de
voitures, y retournait également en voiture. A l'entrée de Bayeux, le
cheval du sieur Lecouvreur, qui était emballé, se jeta sur l'omnibus. La
voiture du sieur Lecouvreur culbuta et celui-ci fut projeté sur le sol
avec une telle violence qu'on le crut tué sur le coup. On espère
cependant le sauver. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Cultivateurs, prenez garde.
-
Comme tous les ans, nos campagnes sont visitées par des individus
qui se présentent pour acheter des pommes ou du cidre et se font
héberger à l’œil. Heureux encore quand nos confiants cultivateurs en
sont quittes à ce prix.
Mais
quand ils apportent le cidre acheté à l'endroit indiqué et qu'ils
trouvent visage de bois, c'est plus embêtant. C'est ce qui est arrivé
dernièrement à M. Bisson, cultivateur à Bérigny. Un individu lui avait
acheté 180 fr. un tonneau de cidre livrable à « Désiré Hamel, place
aux Pommes, 16, à Bayeux. » A cette adresse, pas de Désiré Hamel.
Notre
cultivateur avait été joué. Heureusement qu'il a trouvé à passer son
tonneau à un marchand de casquettes de Bayeux, mais avec un rabais de 40
francs. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Vol du jument. - La nommée Ismérie
Yver, servante à la Cambe, avait volé, dans la plaine de Grandcamp, une
jument de 150 fr. Cette particulière avait eu l'audace d'amener la bête
à Bayeux et de la faire mettre en vente par le commissaire-priseur. Mais,
aucun acquéreur ne s'étant présenté, elle s’en retournait avec
l'animal, lorsque les gendarmes l'ont arrêtée. (Source : Le
Bonhomme
Normand)
Octobre
1896 -
Explosion de gaz. -
En cherchant une fuite de gaz dans la cuisine de M. Leclerc,
épicier à Bayeux, un employé de la compagnie approcha une lumière du
bec installé au milieu de cette pièce. Une violente explosion retentit
aussitôt, le plafond s'effondra dans toute sa longueur et deux glaces de
la devanture éclatèrent. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Vols de bestiaux. -
Une vache de 700 fr. appartenant au sieur René Mauger, demeurant
à Bayeux, a été volée, la nuit, dans l’herbage où elle était à
paître.
Une
vache, robe rouge, deux dents,
poids 150 kilos, à été volée, la nuit, commune de, Cerisy-la-Forêt et
emmenée sur Bayeux. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
L’hiver arrive. -
Il
a neigé dans le midi et le centre de la France. En Angleterre, il a gelé
assez fort. En Normandie, nous avons eu des pluies abondantes et
persistantes qui ont produit des Inondations. L'Orne a dépassé trois
mètres.
Toutes
les prairies ont été couvertes d'eau. Entre Mézidon et Beuvron, un
train a été arrêté par l'eau. La plupart des hirondelles, sont
parties, il ne reste que quelques retardataires. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Pour faire la noce. -
La
fille Apolline Pestel n'a que 20 ans. C'est cependant une ancienne fille
publique qui a quitté le métier pour se mettre en place chez une loueuse
de Bayeux. M. Youf, receveur des domaines, vint y faire un séjour de
quelques jours. La fille Pestel était chargée de son ménage. Profitant
de l'absence de M. Youf,
elle ouvrit l'armoire avec une fausse clef et y prit 640 fr. en or,
laissant de côté 300 fr. en billets. Puis elle télégraphia à ses
parents, qui habitent St-Aubin-sur-Mer, de la demander par dépêche. Le
jour même, elle partait pour Caen avec une camarade, Aline Leplard, 21
ans. C'est là qu'elles ont été arrêtées. 340 fr. ont été retrouvés
en leur possession, le reste avait été dissipé en dépenses de bouche
et en achats divers.
La
fille Peste! a été condamnée à six mois de prison ; sa compagne à un
mois. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Noyés.
-
Mardi
l'après-midi, un individu
inconnu, 60 ans environ, a été trouvé dans l'Aure, au Pont Trubert, à
Bayeux. Quand on l'a découvert, il y avait à peine deux heures qu'il
s'était noyé.
—
Le même jour, le sieur Auguste Jacqueline, 77 ans, rentier à
St-Paul-du-Vernay, s'est noyé accidentellement dans une mare, à 200
mètres de son habitation.
—
On a trouvé
dans la « Morelle », à Honfleur, le cadavre du sieur Hansen,
interprète norvégien. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Vélocipédistes,
attention ! -
Au commencement
de l'hiver, il est utile de rappeler aux vélocipédistes l'arrêté
préfectoral. Pour répondre au vœu du conseil général du
Calvados, les ordres ont été donnés pour que prescriptions de cet
arrêté soient observées, surtout en ce qui concerne l'éclairage et
l'addition d'un grelot ou sonnette pour avertir les piétons et éviter
les accidents. (Source
: Le Bonhomme
Normand)
Décembre
1896 -
Accalmie.
- Cela
se calme, mais il y a eu un moment où la rue des Laitiers, à Bayeux, en
a vu et entendu de drôles. Il n'y avait pas de jour où les d'Arthenay,
les Sebire et les Lucas ne se jetassent des défis sous les espèces de
papier timbré. Mais, nous le répétons, le calme paraît renaître dans
ce coin de la vieille cité bajocasse. Le départ du commissaire
Collinet, envoyé dans un chef-lieu de canton de Meurthe-et-Moselle, va
assurément précipiter la conclusion de la paix entre, ces
messieurs.
En
attendant, la cour de Caen a eu ces jours-ci à s'occuper d"un
procès qui remonte au mois d'août, le tribunal de Bayeux avait condamné
le sieur d'Arthenay à 100 f. d'amende et 50 fr. de dommages-intérêts
pour injures envers le sieur Sebire. D'un autre côté, le sieur Sebire
avait été condamné à 1 fr, d'amende et 1 fr. de dommages-intérêts
pour injures envers la dame d'Arthenay. La cour a porté à 200 fr. les
dommages-intérets à verser par d'Arthenay au sieur Sebire et a
déchargé ce dernier de la peine prononcée contre lui pour injures à
Mme d'Arthenay. Tous les frais des deux procès sont à la charge des
époux d'Arthenay. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Le Patois normand.
- M. Guerlin
de Guer fils vient de
réunir en brochure, sous le titre « Introduction à l'étude des parlers
de Normandie », un travail des plus intéressants. M. Guerlin de Guer
termine sa courte préface en déclarant que son « plus vif désir est de
travailler en Normandie pour la Normandie et pour les Normands » Cette
idée est trop belle pour ne pas être encouragée.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Les potins bajocasses.
- Ce n'est pas
fini d'un côté, à Bayeux, que cela recommence de l'autre.
Le calme se faisait à peine au centre que les échos d'un boulevard de la
ville nous apportaient le récit de faits plus graves. Un monsieur,
paraît-il, sous prétexte de règlement de compte, en aurait attiré un
autre, et lui aurait flanqué une magistrale tripotée parce qu'il aurait
outragé sa fille. On à dû enlever le battu et le transporter chez un
médecin qui a constaté que les coups pouvaient entraîner une longue
interruption de travail. Qu'est-ce que c'est encore.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1897 -
Un petit drame.
- Un
jeune couple
avait un ami. Le mari avait tant de confiance en lui qu'il n'en était pas
jaloux. Un jour, à Bayeux, le mari entend prononcer le nom de sa femme
par deux jeunes gens qui riaient en lisant une lettre. Il demanda à la
voir et la garda. Cette lettre avait été perdue par son ami. Il revint
au logis et montra la lettre à sa femme.
La
pauvrette avoua et demanda pardon. Le mari fut impitoyable. Il corrigea la
coupante et lui coupa à ras ses cheveux, auxquels elle tenait tant. Puis,
comme l'ami indigne devait venir le lendemain, le mari l'attendit. A son
arrivée, notre don Juan campagnard fut prévenu. Il ne détela pas et
regagna sa commune, au grand trot de son bidet. Heureusement pour lui, car
il aurait passé un mauvais quart d'heure, autrement touchant que celui
qu'il espérait.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Accident de voiture.
- Le
sieur
Legallois, cantonnier-chef des ponts et chaussées, à Bayeux, n'entendant
pas les avertissements du conducteur d'une carriole qui marchait à une
allure très modérée rue St-Martin, a été renversé par la roue sur le
bord de la chaussée, il a été blessé légèrement. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Le carnaval de Bayeux.
- Mardi
prochain
à l'occasion du carnaval, aura lieu à Bayeux une sortie costumée,
organisée par les jeunes gens de la ville. Nombreux chars, cavaliers,
clowns etc.. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mars
1897 -
Rien que cela.
- Nous
comprenons
très bien qu'il est difficile de demander, même à Bayeux, son billet de
confession à un monsieur qui sollicite l'honneur de marcher à la tête
d'une compagnie de sapeurs-pompiers, comme tambour. Mais au moins si on
consultait leur casier judiciaire, ce qui est arrivé à Bayeux ne se
serait pas produit.
Jules
Massière, 32 ans, était tambour des sapeurs-pompiers de la ville
épiscopale. Il en a profité pour solliciter, au nom de la compagnie, des
souscriptions qu'il a empochées. Pour
cette escroquerie, Massière a été condamné à un mois de prison. C'est
sa quatrième condamnation, dont une à deux ans pour vol, rien que cela.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1897 -
Blessures graves.
- Le
sieur Azé,
pompier à Bayeux, dont les vêtements s'étaient engagés dans la
tarière, mue par une machine à vapeur, servant à percer les pompes, a
été entraîné par le mouvement de rotation, et avait fait trois tours
quand on put arrêter la machine. Le sieur Aze a été grièvement blessé
à une oreille, à un bras et à un genou.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1897 -
La neige.
- Dès
samedi, il en est tombé
sur notre région. Mardi, elle a été plus abondante, mais sans tenir.
Dans les Alpes, il y a eu une véritable tourmente. Au col de la
Traversette, où trois de nos soldat ont été récemment engloutis, la
neige a atteint près de 5 mètres d'élévation. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1897 Vent et tempête. - Ces
derniers jours,
la mer a été démontée sur nos côtes. Il n'y a pas eu de sinistres
causant mort d'hommes, mais les embarcations ont eu beaucoup à souffrir,
et le vapeur « le Havre » a coulé à pic en vue de Cherbourg.
Les six hommes qui le montaient ont été sauvés.(Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1897 -
Chute mortelle. - Samedi
soir, à Bayeux, les cloches de la cathédrale allaient finir de
sonner l’Angélus, quand le sieur Paul Lechevalier, 17 ans, manquant
tout à coup la pédale, et perdant l'équilibre, tomba dans l'intérieur
du beffroi, et, rencontrant la cloche en plein mouvement, fut violemment
atteint dans les reins et à la tête par cette énorme masse de 4 500
kilos, et rejeté sur le plancher intérieur, où il resta tout
ensanglanté. Transporté immédiatement à l'hôpital, ce malheureux y
est mort dans la nuit. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Meurtre à Bayeux. -
Le
nomme Aimé Labbey, 51 ans, jardinier, habite à Bayeux avec sa concubine,
Marie Delaunay, femme Henry, une maison isolée à l'endroit connu sous le
nom de « Bois de Boulogne ». Dimanche soir, à la suite d’une
discussion avec Ernest Jeanne, dit Lebois, 32 ans, charpentier à
Putot-en-Bessin, qui avait festoyé avec lui et qui voulait que Labbey lui
donnât encore du cidre, ce dernier menaça Labbey de son fusil. Lebois
saisît l’arme par le canon, essayant de désarmer son adversaire. Mais
Labbey fit feu et atteignit Lebois dans la région du cœur . La mort a
été instantanée. Labbey a été arrête. (source
B.N.)
Septembre
1897 -
Concurrence. -
Pour
obtenir à Caen, l'un des quatrièmes bataillons, on va proposer à l'Etat
la construction d'une nouvelle caserne estimée 250 000 fr. Bayeux se
remue pour avoir ce 4e bataillon. Qui l'emportera ? (source
B.N.)
Septembre
1897 -
Conducteur imprudent. -
Mardi matin, à Bayeux, au croisement des rues Alain-Chartier,
Royale, St-Malo et St-Patrice, une carriole de la campagne, conduite à
fond de train, contrairement aux règlements, a culbuté la voiture de M.
Hierolty, fumiste, et blessé le cheval. L'essieu de la carriole a été
brisé. (source
B.N.)
Octobre
1897 -
Encore meurtre. -
Lundi,
vers
huit heures du soir, le sieur Aimé Lemasson, 61 ans, rue St-Loup, à
Bayeux, était assis devant sa porte, auprès de son frère infirme, qui
venait de tomber et qu'il avait ramassé avec l'aide des voisins. A ce
moment, vint à passer un mauvais sujet de 23 ans, Marc Geinsbach,
journalier, qui interpella grossièrement le sieur Lemasson. Celui-ci dit
à Geinsbach qu'il était ivre et lui ordonna de passer son chemin.
Geinsbach alla alors chercher une grosse pierre de granit et la lança
avec une telle force dans la poitrine de Lemasson que celui-ci s'affaissa
en disant : « Tu ne m'as pas manqué ». En effet, il n'a pas repris
connaissance .* Geinsbach a été arrêté. (source
B.N.)
Novembre
1897 -
Par la fenêtre. -
Dans un accès de fièvre chaude, le sieur Donatz,
pâtissier, rue St-Martin, à Bayeux, s'est jeté, du deuxième étage,
par la fenêtre de sa chambre. La mort a été instantanée. (Source
B.-N.)
Novembre
1897 -
Ça
continue. -
Après
les chiens, les chèvres, après les chèvres, les brebis. Tous les
animaux de la création y passeront. Albert Fleury qui à la monomanie de
la bestialité, ayant été surpris, à Bayeux, avec une chèvre, a été
condamné à un mois.
Un
autre individu, qu'on croit originaire de Tilly, a été surpris par deux
femmes, à Bayeux, au moment où il se livrait à un acte da bestialité
sur une brebis qu'il avait renversée sur le dos. L'individu a menacé de
frapper les femmes avec un fouet et s'est sauvé à travers les herbages.
(Source B.-N.)
Janvier
1898 -
Médailles
d’honneur. -
La médaille de
bronze des postes et des télégraphes a été décernée aux sous-agents
: Cœuret, brigadier-facteur des postes et des télégraphes à Caen ;
Denis, facteur de ville à Bayeux ; Lebrethon, facteur rural à
Aunay-sur-Odon ; Pilastre, chef surveillant des télégraphes à Caen.
(source B. N.)
Février
1898 -
Voleurs
de grand chemin. -
Deux malfaiteurs
inconnus ont arrêté M. Gueron, près Bayeux, le sieur Eugène Dubois,
marchand à Fontenay-le-Pesnel, qui s'en allait à Port-en-Bessin acheter
du poisson. Après l'avoir frappé à coups de bâton, ils lui ont volé
son porte-monnaie contenant 26 francs. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Gui-Gui
l’enragé. -
Eugène
Delorme, dit Gui-Gui, dit l'Enragé, marchand de guimauve à Bayeux, est
un partisan de la médecine homéopathique.
Un
samedi, un chien venait de se faire à demi écraser par une voiture.
Gui-Gui ne trouva rien de mieux que de panser la pauvre bête en lui
appliquant des coups de galoches. Ce remède ne fut pas du goût du
commissaire qui voulut arrêter Gui-Gui. Celui-ci résista. Survint alors
un agent de police que l'enragé Gui-Gui mordit à un doigt comme un
chien. Pour tous ces méfaits, Gui-Gui l'Enragé a été condamné à un
mois de prison. Ça lui apprendra à frapper les bêtes et à mordre les
gens. (source
B. N.)
Mars
1898 -
Tentative
de suicide. -
La fille
Estelle Marie, 20 ans, cuisinière chez le sieur Cottenet, propriétaire
à Bayeux, après avoir tenté de s'empoisonner en buvant de l'eau
phéniquée, s'est jetée par une fenêtre du deuxième étage, d'une
hauteur de huit mètres, se blessant assez gravement au front. La fille
Marie venait d'être congédiée pour vol d'effets d'habillement et de
linge à une autre bonne qui était venue offrir ses services.
(source B. N.)
Mars
1898 -
Les
chevaux américains. - L'importation
des chevaux américains augmente sans cessé. Le syndicat agricole du
Calvados fait signer une pétition demandant que les chevaux étrangers
soient frappés d'un droit de 200 fr. à leur entrée en France. Protéger
l'élevage français c'est, effet, assurer le recrutement des chevaux de
cavalerie.
(source B. N.)
Mars
1898 -
La
Mi-carême à Bayeux. - Comme
les années précédentes,
il y aura sortie costumée a Bayeux, le jeudi de la mi-carême. Cinq
chars. Le soir, grande retraite avec chars illuminé.
(source B. N.)
Mai
1898 -
A propos de Saints. -
Les
saints de glace, la terreur des horticulteurs, figurant au calendrier les
11, 12 et 13 mars, ne paraissent vouloir faire parler d'eux. Fin de la
lune rousse, le 20 mai.
(source le B. N.)
Juin
1898 -
A méditer par les conducteurs de chevaux.
- Le
tribunal correctionnel de Bayeux a condamné dernièrement le sieur Decaen,
boucher, à un mois de prison, avec la loi Bérenger, et à 100 fr.
d'amende pour avoir, en conduisant sa voiture à une trop vive allure,
blessé grièvement une dame Bêche, qui n'est pas encore complètement remise
de ses blessures.
Il
y a eu tentative de conciliation pour le chiffre des dommages-intérêts,
mais, l'entente n'ayant pas pu s'établir, la dame Bêche va introduire
une action civile contre le sieur Decaen.
Puisque
la police ne fait pas observer les arrêtés sur l'allure trop rapide,
dans les rues, des chevaux et voitures, cette condamnation va sans doute
faire réfléchir les conducteurs qui mènent leurs chevaux comme des
fous. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Réservistes et territoriaux.
–
Les réservistes
et territoriaux d'infanterie, convoqués pour accomplir une période
d'instruction en 1898, sont invités à retirer dans la première
quinzaine de juin leurs ordres d'appel qui sont déposés à la
gendarmerie de leur résidence. (source
le B. N.)
Juin
1898 -
Généreux donateur. –
M. René Beaupoil,
ancien commerçant à Bayeux, décédé le 27 mai, a légué 20,000 fr, à
la Société de secours mutuels de Bayeux, 4 000 fr. à la Ligue de
l'enseignement, et a institué les hospices de Bayeux légataires
universels de sa fortune, évaluée à 200 000 fr.
(source
le B. N.)
Juin
1898 -
Fiacres électriques. –
Dans deux
mois, la compagnie des Voitures de Paris mettra en circulation des
coupés, des voitures découvertes et des landaus automobiles
électriques. Pour les petites voitures, la course sera de 2 fr. Chacune
de ces petites voitures revient de 5 à 6 000 fr.
(source le B. N.)
Juin
1898 -
La taxe sur les vélocipèdes.
– Nous
avons déjà annoncé qu'à
dater du 1er janvier 1899 la taxe vélocipédique sera ainsi
fixée : 6 fr. pour les machines à une place ; 12 fr. pour les machines
à deux places, et 5 fr. pour chaque place en plus. Mais, comme
conséquence de la réduction de la taxe, toutes les machines des
cyclistes devront être munies, à partir du 1er juillet
prochain, de la plaque de contrôle. Les cyclistes doivent faire, avant
cette date, la déclaration proscrite par la loi. Toute contravention à
l'obligation de la plaque de contrôle sera punie de peines de simple
police, sans préjudice du doublement de taxe qui serait encouru pour
défaut ou inexactitude de déclaration.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Saisie de viande. –
Des
procès-verbaux ont été
dressés contre des bouchers établis sur la place du Marché, à Bayeux,
pour détention ou mise en vente de viande impropre à la consommation. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Incendies. –
Un
violent incendie a éclaté dans la nuit de dimanche à lundi, chez M
Thomine. pâtissier à Bayeux. Le feu qui a pris dans la salle à manger,
a gagné les appartements voisins et, faisant sauter une toiture vitrée,
s'est attaqué a un second corps de bâtiments. Réveillé par le bruit de
cette explosion, M.Thomine s’est vit levé
et a prévenu les pompiers qui sont arrivés au plus vite. Dans deux
heures tout était terminé. On croit que le sinistre serait dû à un
jeune employé qui dans la soirée, aurait accidentellement mis le feu au
contenu d’un placard ou il cherchait des essuis. Les pertes sont
évaluées à 20 000 fr, il y a assurance.
Si
le plancher de la chambre sise au-dessus du foyer d'incendie n'eût pas
été en terre les époux Thomine, endormis, seraient tombés dans le
brasier. (source
le B. N.)
Juillet
1898 -
La série continue. –
Un
violent incendie s'est
déclaré, la nuit, dans le magasin de M. Danne, coiffeur, rue
Saint-Martin, à Bayeux. M. Danne, parent de M Colongne, coiffeur à Caen,
était rentre chez lui, vers onze heures et demie, et n'avait rien
remarqué d'anormal. A une heure, les aboiements de son chien et le bruit
de vitrages volant en éclats le réveillaient en sursaut.
Apercevant
son magasin en feu, il donna l'alarme. Le magasin tout entier et presque
toutes les marchandises qu'il contenait ont été la proie des flammes.
Les pertes couvertes par une assurance, s'élèvent a 11 000 fr. une
imprudence serait la cause du sinistre.
-
Quatre jours auparavant, un incendie s’est déclaré dans une grange
remplie de fourrages, appartenant au sieur Victor Radiguet, propriétaire,
rue des Teinturiers, à Bayeux, et louée au sieur Jules Morel, débitant
à Mathieu. Tout a été brûlé. Les pertes s'élèvent à 1 000 fr.
environ : 650 fr. pour le propriétaire et 350 fr. pour le locataire.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1899 -
Inauguration des tramways. -
Lundi 26, réception des lignes de Bayeux à Port-en-Bessin,
Courseulles et Arromanches. La commission se réunira à la gare de Bayeux
à 8 heures. Les lignes doivent être ouvertes à la circulation le 1er
juillet ; mais on retardera jusqu'à la fin du mois la fête
solennelle d'inauguration. Pour concerter les mesures relatives à
cette fête, les maires des communes traversées se sont réunis à
Bayeux le samedi 24 juin. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Les voleurs de bestiaux. –
On
a volé un mouton de 40 fr.
au sieur Adam maçon à Bayeux.
Une
vache de 380 à 400 fr. a été volée, dans un herbage, au sieur Louis
Robert, propriétaire à Vaudry, près Vire. L'auteur de ce vol serait,
suppose-t-on, un ancien serviteur du sieur Robert. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
Fille trop confiante. –
Au commencement
du mois de mai, Auguste Jean, 30 ans, rencontrait à Bayeux une fille
Bourrey, domestique à Clécy. Tout de go il la demanda en mariage, la
malheureuse accepta avec empressement. Pour prendre sans doute un petit
acompte sur le bonheur du mariage, ils se rendirent à Caen, dînèrent au
restaurant Moulinet chez lequel ils louèrent une chambre pour la nuit. Le
lendemain, notre Jean disparut, mais, auparavant, il avait emprunté la
montre de sa compagne, avec laquelle il est parti.
Pendant
plusieurs jours, Auguste Jean s'est fait servir à boire et à manger chez
des restaurateurs de Bayeux, de Ryes, de Littry, de Port, etc….., puis,
au moment de régler, il disait qu'il n'avait pas le sou.
Cette
manière de vivre sur le paysan ne pouvait pas durer, aussi notre escroc
a-t-il été arrêté. Le tribunal de Bayeux l'a condamné à quatre mois
de prison et à la relégation.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1898 -
Un peu de modestie. –
Le maire de
Bayeux, dans une proclamation à ses concitoyens, trouve que ses fêtes
locales d'hier ont surpassé celles de 1876, 86 et 91.
C'est
son opinion, mais une opinion que peu partagent. Pour ne parler que des
premières qui durèrent six jours consécutifs, avec un enthousiasme sans
cesse croissant, elles protestent hautement contre la comparaison.
Qu'a-t-on vu, en effet, ces jours-ci, qui puisse rappeler, même de loin,
la magnifique cavalcade représentant l'entrée de François 1er
, le splendide festival donné devant une salle comble, le concours de
musique et d'orphéons où 75 sociétés se rencontrèrent, le majestueux
apparat de l’inauguration de la statue où était réunie l'élite
intellectuelle du pays, l'énorme foule de visiteurs, dont beaucoup
étrangers, qui encombrèrent littéralement les habitations de la ville
et dont le séjour fut un profit pour Bayeux ? Il faudrait être plus
modeste et ne pas voir les choses à travers le prisme décevant de son
ruban rouge.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1898 -
Ce qu’il en coûte d’aller trop vite.
- Nos
lecteurs se rappellent que le sieur Decaen, boucher à Bayeux, avait été
condamné à un mois
de prison avec la loi Bérenger et 100 fr. d'amende pour avoir renversé
et blessé avec sa voiture une dame Bêche. Cette dame fut si grièvement
blessée qu'elle est restée plusieurs mois à l'hôpital et
qu'aujourd'hui elle n'est pas encore parfaitement remise. La dame Bêche a
cité devant le tribunal civil le sieur Decaen, qui a été condamné à
lui verser 600 fr. et à lui faire jusqu'à sa mort une pension de 1 fr.
50 par jour. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1898 -
Outrage public à la pudeur.
- Le nommé
Manoury, 55 ans, journalier à Graye, et la femme Jamet, 53 ans,
journalière à Vaux-sur-Seulles, ont été surpris en flagrant délit
d'outrage public à la pudeur dans un herbage situé près l'église
Saint-Exupère, de Bayeux. Ils sont arrêtés. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1898 -
Plaisirs olfactifs. -
Un
ukase municipal avait
ordonné que le curage de la rivière traversant Bayeux aurait
lieu du 12 au 17 septembre,
sans souci de la température exceptionnelle que nous subissons. Aussi,
cette opération, toujours dangereuse, a-t-elle été plus
particulièrement pénible et désagréable cette année, non seulement
pour la population, mais encore pour les nombreux étrangers que la belle
saison lui amène.
Les
touristes se bouchaient le nez à l'envi en passant dans certaines rues
où séchaient au soleil les vases extraites de la rivière. Certains
quartiers ne fleuraient pas la rose, et les curés, venus à la retraite
ecclésiastique, ont dû remporter autant de microbes que de
bénédictions.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1898 -
Animaux tués par la foudre.
- On
peut évaluer à une trentaine le nombre des bestiaux tués par la foudre
dans les champs du Calvados pendant les derniers orages. L'arrondissement
de Bayeux est le plus atteint. Presque tous ces animaux étaient assurés.
(Source
: Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1898 -
Amoureux de sa belle mère.
- Il
est quelquefois dangereux de prendre une femme plus jeune que soi. Jean
Savary, journalier à Bayeux, en sait quelque chose.
Notre
Jean a 53 ans aujourd’hui. En 1892, il n'en avait que 48, il est vrai,
mais il eut le tort de prendre pour épouse une veuve Amanda qui n'avait
alors que 22 ans. Savary était veuf aussi et avait un fils à peu près
de l'âge de la veuve Amanda. Jusqu'au retour du fils, revenant d'un
régiment d'Afrique, le ménage fut asssi uni, mais le fils à papa ayant
fait la cour à sa belle-mère, celle-ci l'écouta si bien qu'à
différentes reprises le pauvre Jean trouva les deux tourtereaux dans son
lit.
Chaque
jour, le fils faisait des scènes de jalousie à son père et le
maltraitait. Enfin, le mari quitta le domicile conjugal et fit, dans une
auberge de St-Vigor, pincer son fils et sa femme en flagrant délit
d'adultère. La femme Savary est enceinte, et, à l'audience, on disait
que c'était pour le fils de son mari. Malgré cette circonstance
aggravante, ils n'ont été
condamnés qu'à quinze jours d'emprisonnement chacun.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1898 -
A propos de « L’Affaire ».
- Léon
Dangoumaux, tailleur au Havre, se rendait à Port pour ramener son fils
qui avait passé ses vacances chez des parents. Dimanche soir, en
traversant Bayeux, Dangoumaux fit la rencontre d’un copain. On entra au
café. On parla d'abord métier, puis de l'affaire Dreyfus.
Les
deux tailleurs n'étant pas du même avis, la discussion était des plus
vives lorsqu'ils sortirent du café, Dangoumaux s'en allait de son coté,
lorsque son compagnon, revenant sur ses pas, lui tira un coup de revolver
dont la balle traversa la joue et cassa deux dents au pauvre Dangoumaux,
qui en sera quitte pour manger de la bouillie pendant quelques
jours.
L'auteur
de cet acte inqualifiable n'a pas été arrêté sur le champ. Il se
cache, mais, étant connu, on ne tardera pas à le pincer. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1898 -
Arrestation. - Nous
avons dit dans notre dernier numéro que Victor Havard, 36 ans, ouvrier
tailleur, venant de Bayeux, avait été admis a l'hôtel-Dieu de Caen pour
être soigné d'une blessure qu'il s'était fuite à la main en nettoyant
un revolver. Nous ajoutions qu'il pourrait bien être l'auteur du coup de
revolver tiré sur le sieur Léon Dangoumaux, tailleur au Havre, de
passage à Bayeux, par un buveur de rencontre, à la suite d'une
discussion au sujet de l'affaire Dreyfus. Nous n'avions pas tort, car
Havard, qui est complètement guéri, a quitté l'hôtel-Dieu et a été
écroué à la maison d'arrêt, sous la prévention de tentative de
meurtre sur le sieur Léon Dangoumaux. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1898 -
Laïcisation. -
C'est en vertu
d'un arrêté ministériel du mois de septembre que toutes les écoles
communales en faveur desquelles il n'y a pas de fondations ont été
laïcisées à partir du 1er novembre. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1898 -
Le coup des vices rédhibitoires.
- Un
cultivateur était venu a Bayeux à la foire Toussaint. Il était sur le
champ de foire avec un cheval à vendre, lorsque deux individus
s'approchèrent et lui offrirent d'acheter son cheval.
Après
quelques pourparlers, le marché fut conclu. Vendeur et acheteurs se
dirigèrent du côté de la gare où le cheval devait être immédiatement
embarqué. Lorsque le cheval fut
installé dans le wagon, l'un des acheteurs, dit au cultivateur : « Je ne
vais pas vous payer aujourd'hui, je vous enverrai de l'argent dans neuf
jours, car d'ici là, je verrai bien si votre cheval a des vices
rédhibitoires ».
Certain
d'avoir affaire à des fripons, le pauvre cultivateur est allé raconter
son affaire à la gendarmerie.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Le nouvel Évêque de Bayeux.
- Mgr
Amélie, évoque de Bayeux
et Lisieux, sera sacré dans la cathédrale d'Évreux le mercredi 25
janvier prochain. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Recensement. -
Les
propriétaires de chevaux, juments, mulets et mules et de voitures
attelées, devront, sous peine de poursuites, se présenter à la mairie,
avant le 1er janvier, pour en faire la déclaration. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Pendu….. et dépendu. -
Eugène Sabine,
un des « soleils » habitués du pont, à Bayeux, s'est pendu au domicile
de ses parents, rue St-Jean. C'est sa mère qui, en rentrant, l'a
découvert dans l'allée de son habitation.
Elle
appela au secours, la corde fut coupée et Sabine put être rappelé à la
vie. Ne trouvant pas sa dépendaison à son goût, Sabine essaya de
recommencer, mais on parvint à l'empêcher. Sabine devait passer ces
jours derniers en correctionnelle pour violences exercées sur une femme.
Il paraîtrait que c'est là ce qui l'aurait décidé à prendre
cette détermination. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Janvier
1899 -
Les enfants martyrs -
La
femme Dauge, âgée de 31 ans, demeurant à Bayeux, rue Saint-Jean,
accouchait fin août 1898 d'un garçon
bien constitué. Il fut confié provisoirement à une voisine qui
le remit en parfait état à sa mère. Depuis, le pauvre petit ne fit que
dépérir et, deux mois après, il mourait. Une enquête eut lieu, et il
fut établi que la femme Dauge, qui s'enivre tous les jours, avait laissé
mourir son enfant de faim et de misère. Cette femme a eu cinq enfants, un
seul est vivant. Quand on a arrêté cette femme, elle était ivre et
avait vendu une tourte de pain pour boire. Elle a été condamnée à 2
ans.
—
Dans la commune des Oubeaux, près Isigny, habite le couple Jugan,
journaliers, qui a trois enfants, dont un petit gamin de 11 ans venu avant
le mariage. Ses parents le maltraitent avec la dernière cruauté en le
frappant avec un bâton. A cette saison de l'année, il couche dans un
grenier ouvert à tous les vents. Sa petite sœur de 6 ans est également
très maltraitée par ses parents, qui n'ont de tendresse que pour leur
dernier enfant, un jeune garçon de 2 ans.
—
Toujours dans l'arrondissement de Bayeux, à Aignerville, canton de
Trévières, un nommé Eugène Lemarchand a épousé une femme ayant deux
petits enfants. Il ne travaille pas
et veut que sa femme le nourrisse. Il envoie les enfants mendier et quand
ils ne lui rapportent pas grasse recette, il les bat. La semaine
dernière, la petite de 8 ans ne pouvant pas fermer une porte, il la fit
coucher à côté de son frère et, armé d'un bâton, il frappa à coups
redoublés sur les deux pauvres créatures. Procès-verbal a été
dressé.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1899 -
Sacre. -
Mgr
Amette, le nouvel évêque de Bayeux, sera sacré le 25 janvier dans la
cathédrale d'Évreux. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1899 -
Les débits de boissons. -
Une
loi est proposée au Sénat pour que les débits de boissons à consommer
sur place soient réduits à un par 300 habitants.
En
ce moment, il y a en France un débit par 85 habitants. L'écart est
grand. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1899 -
Concours retardé. -
Par
crainte de la propagation de la fièvre aphteuse qui règne dans certaines
localités de la contrée, le concours de taureaux, vaches, génisses et
veaux d’un an qui devait avoir
lieu à Bayeux le mardi 25 avril, n’aura pas lieu. Une
nouvelle date sera fixée ultérieurement.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1899 -
Vélocipèdes. -
On
sait que la taxe sur les vélocipèdes, depuis le 1er janvier,
est la suivante : vélocipèdes à une place, 6 fr. ; à 2 places, 12 fr.
; à 3 places, 18 fr., etc…. Les machines à moteur sont taxées au
double.
—
A partir du 1er mai 1899, tout vélocipède ou machine à
moteur devra porter une plaque de contrôle. Cette plaque sera délivrée
gratuitement par le percepteur sur le vu de l’avertissement et contre le
payement des douzièmes échus de la taxe.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1899 -
Pendu qui vit encore. -
Camille Victoire,
dit Tailpied, 15 ans, domestique, détenu à la prison de Bayeux, s'est
pendu, avec un bout de corde, à un barreau d'une fenêtre. On est arrivé
à temps pour le sauver. Victoire avait été condamné, en février
dernier, à quinze jours de prison pour escroquerie de 5 francs à la dame
Geffine, à Juaye Mondaye.
A
la suite de nouveaux vols commis par Victoire, le tribunal l'avait
condamné samedi dernier à être enfermé dans une maison de correction. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
On dit….
- On
dit que Mgr de Bayeux a envoyé aux membres du clergé de son diocèse une
lettre confidentielle leur enjoignant de ne pas rentrer trop tard en leur
presbytère. Cette invitation vise certainement celles que l'on pourrait
leur faire d'assister à des repas de corps et autres.
Ces
divagations nocturnes ont, il est vrai, de nombreux inconvénients.
Dernièrement, une sainte famille célébrait ses noces d'argent, La
veille, il y eut un grand dîner, auquel assistèrent le curé et les
vicaires de la paroisse, l'une des plus importantes du diocèse.
Or,
comme ce repas familial avait lieu pendant la quinzaine de Pâques, les
pénitentes venues le soir à l'église, pour obtenir l'absolution,
trouvèrent visage de bois à tous les confessionnaux et furent obligées
de renvoyer à plus tard leur communion pascale, à moins qu'elles ne se
soient, adressées au quatrième vicaire adjoint, non invité à ce repas
de « noces ».
L'histoire
est parvenue à l'oreille du nouvel évêque, Mgr Amette prit alors sa
bonne plume pastorale et rédigea la lettre abstinence en question, qui
dû faire faire la grimace à tous les prêtres bonnes fourchettes du
diocèse. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
Les pommes.
- La
pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été
préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière.
Aussi les prix ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières
pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
Tramways.
- Aux lignes de Grandcamp-les-Bains à la Mine de Littry, de
Courseulles à Arromanches et à Bayeux, de Caen à Falaise, et de Port à
Bayeux, déclarées depuis deux ans d'utilité publique, il faut ajouter
deux nouvelles lignes entre la Mine de Littry et Balleroy et entre Bayeux
et la gare de la Besace, par Caumont.
Si
ces deux lignes sont aussi longues à construire que les autres, les
voyageurs ont le temps d’aller à pied.
Enfin,
on dit que le service des tramways de Bayeux à Port-en-Bessin et de
Bayeux à Courseulles et Arromanches commencera le 1er juillet.
Sous réserves, car le public a été tant de fois déçu. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Enfants abandonnés. -
Dimanche,
on a trouvé, avant la messe de 5 heures du matin, à la porte de la
cathédrale de Bayeux, trois enfants en bas âge, qui ont
été conduits à l'hospice. L'aîné, qui est âgé de 5 ans environ, a
déclaré se nommer Charles Fouquet, quant aux deux autres enfants, l'un
est une fille de 2 ans et l'autre un garçon d'environ 2 mois.
D'après
les déclarations du petit Charles, ces enfants auraient une tante à
Crouay, et c'est leur mère qui les aurait emmenés à Bayeux pour les
conduire ensuite à Caen. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Ignoble vieillard. -
Le nommé Bouland, 74 ans, propriétaire, rue St-Loup, à
Bayeux, a été arrêté pour actes immoraux qu'il faisait commettre par
une enfant de six ans. Cet immonde personnage a voulu se suicider en se
précipitant dans la rivière, mais on l'a repêché aussitôt. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Ce que l’on gagne a être ministre.
- Les
ministres reçoivent 60 000 fr. par an, ou 5 000 fr. par mois. Quand le
mois n'est pas complet, on verse à chaque ministre autant de trentièmes
de mois qu'il est resté de jours au pouvoir. M. Lebret a donc touché en
chiffres ronds 37 000 fr. comme traitement ministériel, desquels il faut déduire
son indemnité législative qu’il n'a pas touchée pendant son passage
au ministère. Ce n'est pas trop payé pour les injures qu'on y récolte. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Récompenses au dévouement. -
Médaille de bronze : M. Victor Vastel, boucher à Isigny : a
sauvé un enfant qui se noyait et maîtrisé un cheval emporté.
—
Mentions honorables : MM. Octave Perrotte, employé de commerce à Bayeux
: a maîtrisé des chevaux emportés ; Auguste Le Rochais, employé de
commerce à Lisieux ; a sauvé une jeune fille qui se noyait. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Tristes sires. -
La police de
Bayeux a arrêté le nommé Lehec, 19 ans, journalier, né à Longueville,
sous l'inculpation d'actes contre nature commis par lui avec un nommé
Biraben, actuellement en prison. Ces sales individus avaient été
surpris, à Bayeux, le mois dernier, dans un fossé, aux abords de la gare
de l'Ouest. (Source
: Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
A éclaircir. - La semaine dernière, à la suite d'une violente discussion
avec sa femme, au sujet d'une montre qu'elle avait trouvée, le nommé
Charles Frérot, 48 ans, journalier à Bayeux, qui était malade, se
trouva plus mal et mourut presque subitement.
Son
frère Alexandre étant intervenu au cours de la querelle, la rumeur
publique l'accusa d'avoir porté à son frère un coup de pied dans le
ventre, qui aurait pu déterminer la mort.
Le
parquet a fait procéder à l'autopsie du corps de Frérot. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Tramways. - Dimanche 30 juillet, inauguration officielle des tramways de
Bayeux à Port-en-Bessin, à Arromanches et à Courseulles, par M. Bret,
préfet du Calvados. Iront-ils mieux après cela ? (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
On ne roule pas. - Nos
confrères de Bayeux parlent avec enthousiasme de l'inauguration de leur
tramway.
Ce
qu'ils ne disent pas, c'est qu'au moment du départ le train officiel a
patiné sur place pendant vingt minutes. Il y avait quelque chose de
détraqué dans la machine. On y a remédié et le train est enfin parti.
Mais il s'essoufflait facilement et il a fallu s'arrêter en route pour
permettre à la machine d'aller faire de l'eau.
On
dit que c'est le personnel surtout qui est défectueux, et que les
employés connaissent imparfaitement ce qu'ils ont à faire.
Cette
inauguration n'a pas été drôle pour tout le monde, car cent personnes
au moins, qui stationnaient à la gare d'Arromanches pour se taire ramener
à Bayeux par le train de 8 heures 29, n'ont pas appris sans colère que
ce train n'aurait pas lieu. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
C’est se fiche du monde.
- Dimanche,
le tramway qui doit partir de Bayeux à midi pour Port est parti avec 20
minutes de retard.
Comme
compensation, le soir, il est parti de Port 10 minutes avant l'heure,
laissant en panne un grand nombre de promeneurs.
Qu'en
pense l'administration préfectorale ? (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1899 - Éclairage
des automobiles. -
Un décret
vient de réglementer l'éclairage des automobiles. Elles devront porter
un feu blanc à l'avant et un feu rouge à l'arrière. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Grave accident. -
Un
chariot lourdement chargé passait dans la rue Bourbesneur, à Bayeux,
quand un cabriolet venant en sens inverse, que conduisait le sieur Auguste
Binet, propriétaire à la Cambe, accompagné de sa femme, de la dame et
de la demoiselle Droulon, s'engagea dans cette rue très étroite.
Un
choc se produisit. La roue du cabriolet monta sur le moyeu d'une des roues
du chariot, la voiture versa et le cheval s'abattit. La capote fut lancée
sur un mur et retomba emprisonnant le sieur Binet, qui se trouva serré à
la gorge. Relevé évanoui avec deux graves blessures à tête, le sieur
Binet fut transporté dans une maison voisine, où il reçut les premiers
soins, puis à l'hotel-Dieu. Ses
jours sont en danger.
Les
dames Binet et Droulon et la fillette n'ont pas été blessées. Au dire
de plusieurs témoins de l'accident, le conducteur du chariot, le sieur
Gardin, tenait, comme il le devait, la droite de la rue. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Vol important de dentelles.
- De
hardis malfaiteurs, malheureusement encore inconnus, ont volé au sieur
Bazire, marchand de blancs à Bayeux, des dentelles de Valenciennes
estimées 6 000 fr. et les plus belles qu'il existe.
C'est
en voulant ouvrir la boite où elles étaient sous clef, que le sieur
Bazire s'est aperçu qu'on en avait cassé le cadenas et a découvert le
vol dont il est victime. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
La dentelle. - Comme
nous l'avons annoncé, M. Fernand Engerand a fait, à Bayeux, une
conférence sur la dentelle et sur les moyens de provoquer une reprise de
cette industrie.
Tous
les journaux sont unanimes pour reconnaître que notre concitoyen a
traité cette question avec beaucoup d'esprit et d'à-propos. M. Fernand
Engerand à la parole claire et persuasive de son père. Aussi a-t-il
été écouté avec beaucoup de plaisir et d'attention. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
A surveiller. -
L'un
de nos confrères de Bayeux signale une bande de marchandes de toile peu
recommandable qui a exploité Bayeux et les environs.
L'une
de ces femmes se présentait dans les maisons comme mourant de faim, et si
on ne lui achetait rien, elle devenait acariâtre, reprochait aux clients
de manquer de cœur et les menaçait en leur disant : « Vous vous
rappellerez de moi, souvenez-vous de ce que je vous dis, il vous arrivera
malheur, etc... » Ces femmes se disposent sans doute à exploiter notre
région. Les autorités feront bien de les surveiller. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Un découragé. -
Nous avons dit
dans notre dernier numéro que M. Chouquard, 42 ans, voyageur en
dentelles, s'était pendu dans la cuisine de son domicile, rue Bourbesneur,
à Bayeux. Le bruit a couru que ce malheureux s'était tué parce qu'il ne
pouvait pas faire face à ses affaires. Et Chouquard était atteint depuis
plusieurs années d'une
maladie dont il se montrait très affecté, il craignait de ne pouvoir
continuer d'exercer sa profession, et semblait parfois très
découragé.
Il
avait cependant paru se décider à suivre un traitement, et revenait de
Paris d'où il venait d'obtenir de sa maison un congé pour se soigner.
C'est donc dans un moment de découragement qu'il s'est suicidé. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Mordu par un cheval. -
Le sieur
Tanquerel, 20 ans, journalier à Bayeux, a été mordu cruellement à la
main par un cheval qu'il attelait. Il a une partie des chairs enlevée et
deux doigts de la main droite broyés. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Le temps. -
Depuis
samedi nous sommes en automne. Après les grandes chaleurs, le frais,
presque froid.
Dans
l'Isère, il est tombé une légère couche de neige bientôt disparue
sous l'action du soleil.
L'hiver
ne sera cependant pas dur, si on s'en rapporte à ce fait que les oignons
n'ont qu’une légère pelure qui s'enlève d'elle-même. Les oignons
sont peu velus, donc pas besoin de se couvrir. Voilà pourtant comme se
font les prédictions.
—
Dans la nuit de samedi, le vent a soufflé en tempête sur le Havre. Un
bateau a coulé, deux hommes ont été noyés, dont un chef de manœuvre
à bord de la grande drague des ponts et chaussées, M. Barassin, marié,
père de plusieurs enfants. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Mort des suites d’un accident.
- Nous
avons dit dans notre avant dernier numéro que le sieur Léon Bazire, 45
ans, employé à la gare de Bayeux, avait eu un bras broyé entre deux
wagons. L'amputation fut pratiquée et réussit, mais la gangrène
s'étant déclarée, puis le tétanos, le malheureux Bazire a succombé,
à l'hospice, aux suites de sa blessure. Il laisse une veuve et une fille
de 10 ans. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Plus de peur que de mal.
- Des
réparations sont exécutées, en ce moment, aux fondations de la tour
nord, à la cathédrale de Bayeux, et un trou profond de 6 mètres a été
creusé tout auprès de la porte.
Or,
la dame Desnoyers, 81 ans, propriétaire à Bayeux, entrait le soir dans
l'église par cette porte que les ouvriers avaient omis de barricader,
lorsque, trompée par l'obscurité, elle
tomba dans le trou, heureusement à moitié rempli d'eau. A ses cris, des
personnes accoururent la retirer de sa fâcheuse position.
La
dame Desnoyers en a été quitte pour de légères égratignures aux
jambes. (source le Bonhomme Normand)
Novembre
1899 - Victimes du travail.
-
Le sieur Adolphe Lair, 50 ans, journalier à, Villy-Bocage,
chargeait une voiture de chaux au four du sieur Madelaine, à Monts, près
Villers, lorsqu'en passant sur un madrier, pour effectuer son travail, il
est tombé d'une hauteur de 1 mètre 80. Relevé sans connaissance, le
malheureux, qui dans sa chute s'était rompu la colonne vertébrale, a
été transporté à la cantine du four à chaux où il est mort le
lendemain. Lair laisse trois enfants ; il était veuf.
—
Le sieur Alfred Lemaitre, 30 ans environ, ouvrier maçon à
Saint-Pierre-sur-Dives, est tombé du deuxième étage d'une maison où il
travaillait, commune de Vaudeloges. On l'a relevé dans un état très
grave.
—
Le sieur Victor Pagnant, 26 ans, serrurier chez son père, habitant rue
St-Jean, à Bayeux, travaillait à une machine à percer, il a eu un doigt
de la main droite écrasé. Il a été amputé. (source, le Bonhomme
Normand)
Novembre
1899 -
Froc aux orties. - Le Journal de Caen annonce qu'une Sœur de la Providence de
Rouen aurait quitté l'école de la Poterie, à Bayeux, en compagnie d'un
personnage qui, comme elle, aurait jeté, avant de partir, son froc aux
orties. (source, le Bonhomme Normand)
Novembre
1899 - C’est a dégoûter d’être honnête. -
L'autre jour, le commissaire de police de Bayeux, liquidant un
stock d'objets trouvés, convoquait à son bureau les personnes qui les y
avaient déposés et tirait de chacune d'elles un reçu.
Mais
voilà que le fisc a mis son nez curieux dans les susdits reçus et qu'il
a réclamé 62 fr. d'amende pour défaut de timbre mobile, non au
commissaire qui pourtant se libérait, mais, chose incroyable, aux
signataires. Tellement que pour avoir été honnêtes, ceux-ci, —
l'administration fédérât-elle ses exigences. — en seront pour 5 fr.
60.
Un
célèbre assassin a dit jadis : N’avouez jamais. En présence des
exigences du fisc, nous disons à nos lecteurs : Ne signez jamais.
(source, le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 -
Le doublement des voies de la ligne de Caen à Cherbourg.
-
La seconde voie sur la ligne de Cherbourg sera livrée à
l'exploitation le 1er mars 1899,
de Montebourg à Sottevast, le 1er avril suivant, de Bayeux à
Lison et le 1er juillet de Caen à Bayeux. À partir de cette dernière
date, le service de Caen à Bayeux et de Montebourg à Cherbourg pourra
être assuré sur double voie, sauf dans la traversée du marais de
Carentan, entre Lison et Montebourg.
- La seconde voie sur
la ligne de Cherbourg sera livrée à l'exploitation le 1er mars 1899, de
Montebourg à Sottevast, le 1er avril suivant, de Bayeux à Lison
et le 1er juillet de Caen à Bayeux. À partir de cette dernière date, le
service de Caen à Bayeux et de Montebourg à Cherbourg pourra être
assuré sur double voie, sauf dans la traversée du marais de Carentan,
entre Lison et Montebourg.
Décembre
1899 - Jambes cassées.
-
Le sieur Gustave Poisson, 23 ans, commis-épicier à Bayeux,
arrivait à cheval devant la porte de son patron, quand l'animal, glissant
sur le pavé manqua des quatre pieds et tomba lourdement, entraînant sous
lui le jeune employé. Ce dernier eut une jambe cassée! !
Le
sieur Bisson, facteur rural à Falaise, est tombé de bicyclette en
sortant de la gare et s'est brisé une jambe. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - Un cheval dans une pharmacie.
- Le
cheval du sieur Laville, boulanger à Bayeux, stationnait dans la rue
Alain-Chartier, attelé à une carriole. Pris d'une peur subite, il
est parti à fond de train, sans conducteur, et est allé se jeter dans la
devanture de la pharmacie située à l'angle des rues Saint-Malo et des
Terres.
Entrant
dans la porte du magasin, il l'a défoncée et a brisé glaces et
bocaux. Les dégâts sont évalués à 800 francs.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - Les premières victimes du froid. - Lundi
matin, on a trouvé, au haut de la côte de Fresne, au pied d'un mulon, le
cadavre du nommé Castel, journalier à Arromanches. Cet individu, qui
était paresseux et ivrogne, est mort de froid et de misère.
Dimanche,
à Bayeux, la veuve Martin, 63 ans, journalière, est tombée, en faisant
ses provisions, frappée d'une congestion causée par le froid, à
laquelle elle a succombé.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - Pauvres parents. -
Il y a une quinzaine de jours
environ, la petite Louise Grente, 15 mois, demeurant rue du Louvre, à
Bayeux, était tombée sur une plaque
de tôle toute brûlante, chez son père, qui est boulanger dans cette
rue. Elle est décédée dimanche des suites de ses blessures.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 -
Distinction honorifique. -
M Félix Jeanne, secrétaire
de la mairie de Bayeux, est nommé officier d'académie. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1900 -
Enfant abandonnée. -
Une enfant de quatre semaines, enveloppée dans des langes
trempées par la pluie, a été trouvée, mardi matin, à la porte de la
cathédrale de Bayeux.
La
pauvre petite fut portée à l'hospice où l'on apprit qu'une femme
s'était présentée, la veille, demandant à y placer son enfant.
C'était la fille Marie Lecoq, 27 ans, domestique, vivant depuis un an en
état de vagabondage. C'est la misère qui l'a décidée à commettre cet
abandon. Elle a été arrêtée.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1900 -
Ce qu'il en coûte d'avoir des enfants.
–
Une fille Marie Legrand, 28 ans, née à St-Georges-Montcocq
(Manche), venant de Bayeux, avait été prise des douleurs de
l'enfantement à Caen et avait été admise à l'hôtel-Dieu.
Le
20 décembre, elle quittait l'hôpital et reprit la route de Bayeux où
elle vécut de mendicité. Le 8 janvier, elle se présentait à l'hôpital
de cette ville pour y faire admettre son enfant. On lui répondit que
c'était impossible.
Le
lendemain, au petit jour, le custos de la cathédrale trouvait, devant
l'évêché, une petite fille de trois à quatre semaines dont les langes
étaient trempés par la pluie. Cette enfant était celle de Marie Legrand,
depuis longtemps sans domicile. Le tribunal de Bayeux l'a condamnée à
trois mois de prison. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1900 - Scandale. –
Samedi matin, vers 7 heures 1/2, devait avoir lieu, à Bayeux,
l'enterrement de la dame veuve Navet, journalière, rue Saint-Jean.
Le
clergé arriva à l'heure précise, mais aucun porteur ne se présente,
c'était un enterrement de pauvre. Les assistants durent patienter une
demi-heure par un froid très vif en attendant l'arrivée des porteurs. De
semblables incidents ne devraient jamais se produire. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1900 - Disparition d’un facteur.
- Le
sieur Richard Le Révérend, facteur rural à Bayeux, parti lundi matin
pour faire sa tournée habituelle, n'a pas reparu.
Il
s'est présenté au château d'Etréham et y a remis le courrier, depuis
ce moment, on a perdu sa trace. Le Révérend avait l'habitude de
traverser la rivière sur une passerelle faite de deux planches
vermoulues. On a constaté qu'une d'elles était rompue, on suppose
qu'elle s'est brisée sous le poids du facteur et que celui-ci, tombé
dans l'eau, s'est noyé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 - Broyés. -
Le
sieur Léon Brichard, 35 ans, ouvrier apprêteur chez le sieur Paris, à
Condé-sur-Noireau, chargeait une pièce de tissu sur son dos, l'étoffe
s'étant accrochée au
volant actionnant la roue sur laquelle se trouve la courroie de
transmission, le malheureux a eu la tête projetée contre le volant qui a
une vitesse de 1 000 tours à la minute.
Le
crâne fut fendu jusqu'à la racine du nez et Brichard expira sous les yeux
de son jeune frère, seul témoin de l'accident.
Brichard
était un ouvrier modèle, au service du sieur Paris depuis 23 ans. Il
était marié et n'avait pas d'enfants.
—
Dimanche soir, le sieur Victor Pellerin, 36 ans, journalier à Bayeux,
employé à la minoterie Chaumard, s'approcha trop près de l'arbre de
couche en mouvement, une courroie le saisit et il fut emporté avec une
vitesse vertigineuse. Son corps en passant sur le cylindre, qui a été
brisé, a fait arrêter la machine et a produit un violent choc.
Au
bruit, le surveillant descendit précipitamment dans le moulin, Pellerin
était broyé et son corps comme ficelé par les courroies. La mort a
été instantanée.
On
ne sait comment l'accident s'est produit. Pellerin, paraît-il, n'avait
nullement besoin dans le moulin. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Accident à la gare de bayeux.
- Le
sieur Jean L'Haridon, 26 ans, homme d'équipe, accompagnait une « rame »
de wagons chargés qui descendaient le long de la voie des tramways.
Après
avoir abattu le frein à main d'un des wagons, L'Haridon posa la main
droite sur la tige de l'un des tampons, quand le tamponnement se
produisit, le tampon, rentrant brusquement dans son « boisseau », serra
la main de l'homme d'équipe, qui fut grièvement blessé : le pouce est
complètement écrasé, on pense que l'amputation sera nécessaire.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 - La consommation du lait à Paris. - Chaque
matin, vers 3 heures, arrivent à Paris les « trains de lait » avec 3 ou
4 wagons venant des départements limitrophes, contenant 690 000 litres de
lait que Paris absorbe chaque jour, sans compter l'eau que les laitiers y
ajoutent. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1900 - Absence regrettable. - Mgr l'évêque n'assistait pas aux
obsèques de l'abbé Planquette, curé de Saint-Patrice de Bayeux. Sa
Grandeur était, dit-on, à bénir une chapelle dans un château de son
diocèse. Cette absence a produit un mauvais effet.
Si
la bénédiction de la chapelle ne pouvait être remise, on pouvait
certainement retarder d'un jour l'inhumation du regretté curé de
Saint-Patrice.(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900 - Assassinat. - La veuve Anfry, 68 ans,
habitait seule à Bayeux, hameau de Cremel, une maison lui appartenant,
située sur le bord de la route de Bayeux à Tilly-sur-Seulles et d'assez
belle apparence. Dimanche matin, ses voisins, surpris de voir les volets
clos, pénétrèrent dans la maison. La porte, d'ailleurs, était
entre-bâillée. Ils ne remarquèrent d'abord rien d'anormal, mais, en
entrant dans la buanderie, ils aperçurent la dame Antry étendue sur le
sol, baignant dans une mare de sang et sans vie. La pauvre femme portait
à la nuque une blessure déterminée par une balle de revolver.
Rien
n'ayant été dérangé dans la maison de la dame Anfry, ou se demande
dans quel bût le crime a été commis. La veuve Anfry était la femme
d'un ancien chef de section du chemin de fer de l'Ouest. Elle était
souvent volée et avait le pressentiment qu'elle serait assassinée, car,
la veille du crime, elle avait demandé à un employé du chemin de fer de
venir passer la nuit près d'elle.
Souffrant,
il n'avait pas pu s'y rendre. L'assassin ne doit pas être loin : surpris
et reconnu par la veuve Anfry, il l'aura tuée pour ne pas être
dénoncé. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900 -
Sage opposition. -
La
présence d'une sage opposition dans le conseil municipal de Bayeux porte
ses fruits. Pour la première fois, les enfants des écoles laïques et
congréganistes ont été conviés indistinctement aux joies gratuites du
14 juillet.
Stricte
justice, d'ailleurs, les impôts qui soldent les fêtes étant payés par
les parents des uns et des autres. Cette concession ne serait-elle point,
de la part de quelques-uns, le paiement de certains suffrages
inexplicables, sinon inespérés ?
Beaucoup
d'entrain au bal populaire, ouvert par le second adjoint et auquel le
sous-préfet a concouru par ses talents chorégraphiques.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900 -
La chaleur. -
La
chaleur accablante que nous avons eue lundi et qui s'est élevée à 35°
degrés à l'ombre s'est fait sentir partout ; à Paris et en Angleterre,
il y a eu des cas d'insolation mortels.
Par
place, il y a eu des orages ; à Rouen, la foudre est tombée dans un
café et a traversé la salle sans faire de dégâts. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900 -
Baguette mal tombée.
-
Samedi soir à Bayeux, pendant le tir du feu d'artifice sur la
place du Château, une baguette de fusée enflammée est tombée si
malheureusement sur le sieur Lavolo, typographe, qu’elle l'a coupé au
nez, et lui a fendu, la lèvre. Les plaies ont été recousues aussitôt,
et l’accident n'aura pas de suites. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900
-
Victimes de la chaleur.
- Le
sieur Jean Quoidbach, 42 ans, journallier à Lisieux, déchargeait des
wagons à la gare, quand il est tombé tout à coup frappé d’insolation.
Transporté à l'hôpital, le malheureux y est mort Sans avoir repris
connaissance.
—
On a trouvé mort
dans un champ, à St Martin-de-Fontenay, près Caen, un ouvrier qui avait
été loué à Caen pour relever de l'avoine. Le malheureux avait
succombé à une congestion déterminée par une insolation.
—
La dame Verrier, née Clotilde Fieffey, 43 ans, journalière à Soignolles,
près Bretteville-sur-Laize, travaillant à la moisson, s’est trouvée
subitement indisposée par la chaleur et s'affaissa, sur le sol.
Transportée chez elle, cette femme est morte le lendemain, elle laisse
deux enfants.
—
Le sieur Lecomte, 59 ans, couvreur à
Bayeux, qui partait, le matin, pour son travail, portant une
échelle, est mort subitement, sur le boulevard Sadi-Carnot,
d'une congestion.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900
-
Vilaine farce.
- Dimanche
la nuit, à Bayeux, de mauvais, plaisants ont escaladé la clôture du
jardin appartenant au sieur Lesieur, et dans lequel se trouve un petit
pavillon habité par la dame veuve Mériel, appartenant a une famille de
luthiers bien connue à Caen, puis ils se sont mis à frapper à coups
redoublés sur le pavillon, au grand effroi de la dame Mèriel, très
âgée et malade depuis quelque temps.
Elle
a eu, néanmoins, la présence d'esprit de se servir d'une corne d’appel
dont le son a mis les tapageurs en fuite. Depuis, cette pauvre dame est
restée malade. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1900 - Mort d'un
retraité, à Bayeux : M. Félix Godillot, 80 ans, était l'inventeur
et le fabricant des chaussures militaire
qui porte son nom.
Août
1900 -
Récompenses honorifique. - La
médaille d'honneur des eaux et forets a été décernée au sieur
Constant Louvel, brigadier domanial au cantonnement de Bayeux.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 - Escroquerie d’un
sacristain. - Au
mois de juillet, nous signalions les escroqueries commises par un individu
employé dans une église de Bayeux. Les plus grosses sommes escroquées
par ce voleur, un sacristain, furent rendues, mais les petites sommes,
soustraites en majorant les factures d'inhumation et autres, n'ont pas
été remboursées.
Une
enquête a lieu,
mais le voleur, qu'on aurait dû arrêter lors de la première plainte, a
disparu.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Retards
ennuyeux.
-
Jeudi soir, vers
sept heures, en gare de Bayeux, trois wagons de marchandises ont
déraillé pendant une manœuvre. Deux se sont brisés et ont encombré
les voies. Il n'y a pas eu d'accident, mais simplement des retards de
trois à quatre heures. A un moment donné, il y a eu sept trains en
détresse dans
la gare, plus une machine de secours.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Attaque à main armée. -
Le sieur Cliquet,
ancien commis des hypothèques, demeurant à Bayeux, se promenait
tranquillement le soir, vers 7 heures 1/2, quand, au Pont-Trubert, il fut
accosté par un individu, qui, sans aucune provocation, lui porta
plusieurs coups de fourreau d'une canne-épée.
Cliquet
appela au secours. Le sieur Auguste Fontaine, gardien d'herbages, étant
accouru, l'agresseur prit la fuite dans, la direction de Bayeux où il fut
arrêté par le receveur d'octroi qui le relâcha après l'avoir reconnu.
C'est un ouvrier couvreur, demeurant à Saint-Vigor-le-Grand.
Le
lendemain, la lame de la canne à épée a été retrouvée sur la route.
Le sieur Cliquet, en se défendant, avait pu s'emparer du fourreau de
l'arme. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Quitte pour une émotion. -
Plusieurs
maçons travaillaient à la construction d'un calorifère et d'une
sacristie à la cathédrale de Bayeux, lorsqu'un bloc de terre et de
vieilles pierres de 4 à 5 000 kilos, qu'on n'avait pas suffisamment
étayé, a failli s'abattre sur l'un des ouvriers, le sieur Henri
Françoise dit Radiguet, demeurant à Bayeux.
Heureusement
le bloc a été arrêté par une pièce de bois. Henri Françoise en a
été quitte pour quelques contusions sans gravité et une émotion facile
à comprendre. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
La consigne est de ronfler. -
Bayeux
est la ville la plus morte du Calvados. Le samedi, jour de marché, elle
donnait seulement signe de vie.
Le
maire vient de la condamner à une léthargie éternelle. Dans un arrêté
qui restera célèbre, M. Lamy interdit aux colporteurs de crier, le
samedi, leur marchandise dans les rues. Plus d'hérengs frais ! plus
d'biâs balais ! plus d'choux poumés !
Mais
pourquoi plutôt le samedi que les autres jours ? Demandez-le à l'ami de
Morphée, le dieu du sommeil. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
Deux écrasés. -
On a trouvé, lundi
matin, sur la voie, au passage à niveau de la gare de Bayeux, le sieur
Louis Bazire, 51 ans, veilleur de nuit, qui avait été broyé parle train
de marchandises venant de Caen et arrivant à Bayeux à 4 heures 35.
Le
malheureux était étendu à plat ventre, il avait le bras gauche
entièrement arraché, et la tête complètement détachée du tronc. On
suppose que Bazire, en voulant traverser la voie pour ramasser une sacoche
de vélocipédiste, aura fait un faux pas et aura été surpris par le
train en manœuvre. L'infortuné, qui était veuf, était depuis vingt et
un ans au service de la Compagnie et allait prochainement être admis à
la retraite.
—
La dame veuve Rioult, née Zoé Marteau, 78 ans, demeurant à St-Jacques
de Lisieux, traversait la voie, au passage à niveau de Beuvillers, quand
elle fut tanponnée par le train de Paris à Cherbourg, lancé à toute
vitesse. Elle roula sous les roues du convoi qui la broya littéralement.
La tête, presque détachée du tronc, ne formait plus qu'une bouillie.
La
pauvre femme, atteinte de surdité et faible de vue n'a pas entendu les
cris de la garde-barrière ni vu arriver le train. Elle laisse six
enfants, tous d'un certain âge.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 - Pour les petits, S.
V. P. -
La
rivière de Bayeux serait-elle devenue propriété particulière ?
Toujours
est-il que le minotier du Moulin-Renaud en usé comme d'un fief du bon
vieux temps. Il la tient par les deux bouts. Il lève les vannes de son
moulin de l'Hôpital, quand bon lui semble, pour procurer de l'eau à sa
trop gourmande usine, inondant subitement l'espace entre ces deux moulins
extrêmes.
Le
reste du temps, il met l'eau si bas qu'il est impossible aux rivérains
d'exercer leur industrie et que le déversoir vide est un foyer
d'infection. Est-ce que les autorités démocrates
laisseront ce gros manger les petits. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 -
Domestique voleur - Pendant
une absence du sieur
Levillain, dresseur de chevaux à Bayeux, son domestique, Albert Riquier,
19 ans, originaire de Trouville, a fouillé les meubles et s'est emparé
de 500 fr. en billets déposés dans un bol recouvert d'une soucoupe et
d'un billet de 1 000 fr. placé dans une commode.
Après
s'être équipé à neuf, Riquier a pris un train se dirigeant vers Caen.
On a retrouvé dans un herbage près de la gare les vieux habits du
voleur. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 - La poste fermée le dimanche.
- A
partir du 1er novembre, les guichets des postes, télégraphes et téléphones seront
fermés à midi les dimanches et jours fériés. La remise des lettres
poste restante et le paiement des mandats télégraphiques seront assurés
l'après-midi par les agents des guichets télégraphiques.
—
Quant aux malheureux facteurs, ils continueront à trimer toute
l'après-midi, les dimanches comme les autres jours.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 -
L’ami des femmes. - C'est
M. Tillaye, qui vient de faire voter par le Sénat qu'à l'avenir les
femmes, munies des sacrements nécessaires, pourront se faire inscrire
comme avocats et plaider.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 -
Suicide d’un directeur des Postes.
- Le
sieur Auguste Albert, 61 ans, receveur des postes à Bayeux, avait été
signalé à l'administration comme étant dans une situation financière
des plus mauvaises. En dehors de son ménage, le sieur Albert avait des
relations dont l'une devait lui coûter assez cher.
Sa
femme ne devait pas l'ignorer, car elle avait souvent avec son mari de
vives altercations. La semaine dernière, un inspecteur des postes
arrivait à Bayeux. Deux jours après, Albert était trouvé pendu
dans l'un des greniers de l'hôtel de la poste.
Nous
ne savons pas dans quelle situation l'inspecteur a trouvé la caisse du
suicidé, mais ce qu'il y a de certain c'est que sa malheureuse veuve
reste sans un sou. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900
-
Mort accidentelle et non suicide.
-
Dans
notre dernier numéro, nous avons dit que M. Auguste Albert, receveur des
postes à Bayeux, s'était suicidé.
Il
résulte des constatations médicales que cette mort est due à une chute
qui a déterminé une congestion cérébrale. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Décembre
1900 - Abandon d’enfants.
- Une
petite fille, âgée d'une quinzaine de jours, a été trouvée dans un
panier en osier contre la porte de l'hôpital, à Bayeux. La mère de la
pauvre petite est connue : c'est la veuve Gancel, née Célina Noblet, 33
ans, servante sans place, ayant servi à Ecrammeville.
—
On a trouvé également à Bayeux, sous le porche d'entrée de la tour sud
de la cathédrale, une petite fille âgée d'un mois environ. Elle a été
également portée à l'hospice.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 -
Abandon d’enfant. -
Nous
avons annoncé dans notre dernier numéro que la veuve Gancel, née
Célina Noblet, 33 ans, servante sans place, avait abandonné sa petite
fille, âgée d'une
quinzaine de jours, sur les marches de l'hôtel-dieu de Bayeux.
Elle
a été arrêtée à Ecrammeville, où elle s'était rendue la nuit même
de l'abandon. Interrogée la veuve Gancel a dit que la misère seule l’avait
forcée à agir ainsi. En plus de son dernier-né abandonné, elle a deux
autres enfants.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Un tonneau qui roule.
- Un
bajocasse était tout prêt à piler. Il n'attendait plus qu'un tonneau
qui devait lui arriver en gare. Mais le tonneau avait roulé vers une
destination inconnue.
Enfin,
il revint à Bayeux. On en informa le propriétaire. Celui-ci se rend le
lendemain à la gare pour se livrer de son tonneau. On le chercha partout.
Il roulait encore en compagnie d'autres tonneaux et fut vendu à l'encan
place du Marché. Le propriétaire réclame 300 fr. d'indemnité, la
Compagnie offre la modique somme de 45 fr. On va plaider.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Remarque à propos du temps.
- Le
mois de novembre 1872, fut encore davantage pluvieux que celui de cette
année et il fut suivi d'un hiver où il n'y eut que de très rares jours
froids. D'autre part, presque tous les hivers rigoureux dont on a gardé
souvenance ont fait suite à un mois de novembre clair et sec.
D'après
cela, l'hiver qui a commencé le 22 décembre serait donc clément. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Cheval tué. -
En traversant Bayeux, un fort beau cheval, attelé à
une voiture appartenant au sieur Morel, propriétaire à Coulombs, est
tombé si malheureusement sur la tête qu'il s'est assommé du coup, et
est resté mort sur place. (Source
: Le Bonhomme Normand)
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