Janvier
1901 - Le temps qu’il fait et qu’il fera. - D'après
les prédictions, il y aura pendant la dernière semaine de janvier des
tempêtes et de la neige.
Par
contre, février sera beau et doux.
—
Pendant les derniers froids, un cheval est mort de froid à Doudeville
(Seine-Inférieure).
—
Au village de Caux (Hérault), trente maisons se sont effondrées sous
la neige. Une femme de 52 ans a été retirée des décombres le crâne
broyé.
—
En Russie, cinq trains, dans lesquels se trouvaient 1 200 voyageurs,
sont demeurés pendant longtemps ensevelis dans la neige aux environs
d'Odessa. 4 000 soldats ont été occupés à déblayer la voie.
—
400 pêcheurs auraient péri dans la violente tempête qui a sévi le 10
janvier sur la côte occidentale du Japon. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1901 - Partout la même chose.
- Malgré l’influence
de l’évêché en 1900 le nombre des naissances a été inférieur, à
Bayeux, à celui des décès : 249 décès contre 123 naissances, 69
mariages et 1 divorce seulement. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1901 -
Légion d’Honneur. -
M.
Lamy, maire de Bayeux, est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
—
M. Bouchon, le directeur de la sucrerie de Nassandres (Eure), qui va
installer une sucrerie à Caen, est nommé chevalier de la Légion
d'honneur. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Février
1901 -
Bayeux la nuit. - Dimanche,
la nuit, trois attaques nocturnes ont eu lieu à Bayeux, dans le
voisinage du bureau de police, de la part d'une bande de quatre
individus. Le chef de cette bande, un nommé Eugène Castel, 22 ans,
menuisier, a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1901 -
Cavalcade à Bayeux. -
On
annonce pour le 8 avril, à Bayeux, une grande cavalcade, partie
historique, partie drolatique.
Le
soir, bal populaire à 1 franc. L'affiche dit que le bal sera ouvert par
« les cors de chasse ». C'est sans doute une erreur d'impression ;
c'est par « les cors aux pieds » qu'il faut lire.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1901 -
Blessée par un bœuf.
- Comme
la dame Fontaine, gardienne d'herbages à Bayeux, traversait un pré, un
bœuf, devenu subitement furieux, s'est jeté sur elle, la blessant
très grièvement. Après avoir maintenu l'animal par les naseaux,
pendant près d’une demi-heure, elle n'a pu s'en débarrasser qu'en se
jetant dans la rivière qui passe au milieu de l'herbage. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1901 -
Stupide vengeance. -
Un cheval de 1 200 fr., appartenant au sieur Merry, loueur de
voitures à Bayeux, était à l'herbe dans un herbage. Pendant la nuit,
des malfaiteurs lui ont cassé une jambe à coups de pierres. II a fallu
abattre la pauvre bête. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1901 - Un escroc. -
La dame Lempérière,
demeurant à Bayeux, avait chargé le nommé Jules Massier, 36 ans,
journalier, de conduire à la foire de Formigny une jument que devait
vendre un dresseur de chevaux. Ce dernier, n'ayant pas trouvé
d'acheteur, renvoya à Bayeux la jument et son conducteur.
Mais
Massier jugea inutile de revenir et vendit en route l'animal,
s'appropriant l'argent. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1901 - Adultère. -
La gendarmerie de Bayeux a
pincé en flagrant délit d'adultère, dans une auberge de cette ville,
Anna Lajehannière, femme Victoire, 36 ans, cultivatrice à Trévières,
et Léon Lemaître, 42 ans, terrassier, demeurant à Isigny.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1901 - Coups de tonnerre.
- Un
orage a éclaté à Caen, dimanche matin, vers sept heures. La foudre
est tombée sur la cheminée du sieur Le Berruyer, boulanger, place des
Petites-Boucheries. Elle est passée à côté du patron sur lequel le
garçon boulanger a été projeté, ils en ont été quittes pour une violente commotion.
—
A Bayeux, la foudre est également tombée sur la cheminée du sieur
Barbier, épicier, puis, de là, elle a traversé la rue, est entrée au
2e étage, dans la teinturerie tenue par Mme Gautier, où
elle a brûlé un rideau de fenêtre. La foudre est tombée aussi en
plusieurs endroits dans les champs. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1901 - Vol de vin sacré.
- Des
malfaiteurs inconnus ont pénétré, à l'aide de fausses clés, dans le
caveau de la cathédrale de Bayeux et ont volé 200 bouteilles de vin
qui s'y trouvaient pour le service du culte. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1901 - Sus aux nomades. -
Dernièrement, aux portes
de Bayeux, des nomades dévalisaient les fleurs d'un jardin. Le
propriétaire, M. Le Privey, ayant protesté, fut frappé violemment. Il
porta plainte, mais, pour obtenir justice, il devra supporter les frais
de procédure, sans compter les 10 francs versés au médecin chargé de
constater la trace des coups reçus.
—
C'est sans doute la même bande de nomades, la plupart Allemands, qui
s'est abattue dimanche sur Louvigny, où ils se sont installés comme
chez eux, barrant même l'Orne avec une corde pour y établir un tir. Un
brave ouvrier, ayant été uriner derrière l'une de leurs voitures,
plusieurs hommes de la bande se sont rués sur lui et l'ont frappé et
renversé en lui abîmant la mâchoire d'un coup de talon de soulier. La
population s'est ameutée, et si l'autorité n'avait pas protégé ces
misérables, il leur en eût cuit.
Puisque
certains maires, par peur, laissent leurs communes à la discrétion de
ces nomades, puisqu'il faut avoir l'argent à la main pour obtenir
justice, que les habitants de la campagne se la fassent eux-mêmes et
secouent ces malandrins de façon à leur enlever l'envie de revenir.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1901 - Imprudence d’enfant.
- Le
jeune Guichard, 6 ans, demeurant chez ses parents, à Bayeux, voulut
monter derrière un coupé. En essayant de s'asseoir sur le ressort, il
se prit la jambe dans sa blouse et tomba, la tête entre le ressort et
la roue, la jambe repliée sur elle-même et prise dans la roue qui
continua de tourner en l'entraînant, le cocher arrêta aussitôt, mais
déjà le jeune Guichard avait tout un côté du visage horriblement
blessé, la cuisse cassée et tout le corps gravement meurtri. Cet
accident ne peut être imputé au conducteur du coupé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Les voleurs d’églises.
- Des
malfaiteurs ont pénétré, la nuit par effraction, dans la sacristie,
de l'église de Subles, près Bayeux. Les meubles ont été brisés, les
vêtements sacerdotaux mis en désordre. Le tabernacle a été forcé et
les troncs défoncés inutilement, ils ne contenaient en tout qu'un sou
que les cambrioleurs ont, d'ailleurs, laissé. Pour tout butin, ils
n'ont emporté qu'une, bouteille de vin blanc.
—
Les mêmes malfaiteurs, probablement, ont tenté, de pénétrer
également la nuit, dans l'église de Saint-Exupère, à Bayeux, mais,
n'ayant pu forcer les serrures des portes heureusement solides, les
cambrioleurs ont dû se retirer sans pouvoir mettre à exécution leur
tentative de vol. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Battues sans résultat.
- A
la suite de nombreux vols commis tant à Bayeux qu'aux environs, toutes
les brigades de gendarmerie ont fait une battue de nuit, espérant
rabattre les voleurs sur la ville où des souricières leur étaient
tendues. Comme beaucoup de chasseurs, Ies gendarmes sont revenus
bredouilles et n'ont pris qu'un misérable voleur de lapins.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Ca cloche de tous côtés.
- Ce
n'est pas seulement le matériel qui ne marche pas comme sur des
roulettes aux tramways de Bayeux à la Mer. La comptabilité cloche
aussi. Il paraît même qu'on aurait découvert un trou assez profond
pour que la Compagnie ait jugé indispensable de déléguer l'un de ses
gros bonnets pour aller en sonder les profondeurs. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Accident de voiture.
- Une
voiture-panier, conduite par le sieur Delalande et dans laquelle se
trouvaient trois dames, descendait la rue des Bouchers, à Bayeux. Un
tonneau de cidre que l'on entrait chez un cafetier encombrant le chemin,
le cocher dut tourner pour remonter la rue. Mais, dans ce mouvement, le
cheval glissa sur les rails du tramway, et tomba sur le côté,
entraînant dans sa chute la voiture et les personnes qui se trouvèrent
recouvertes par elle.
On
accourut pour les dégager. Sauf la demoiselle Bourdon, 80 ans,
pensionnaire de la communauté de l'hôtel-Dieu, qui a eu le pied
abîmé, les autres personnes en ont été quittes pour
la peur. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Une béatification.
- Dimanche, 20, l'évêque de Bayeux présidera à St-Jean de
Caen la béatification du Bienheureux Jean Soreth, né à Caen ou à
Mathieu en 1394, qui fut général des Carmes.
L'évêque
Huet nous apprend que Soreth, ayant voulu mettre un terme aux mœurs
galantes de certaines Communautés de son ordre, mourut dans d'atroces
douleurs après avoir mangé des mûres empoisonnées qui lui furent
présentées par les Carmes d'Angers. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1901 - Qu’est-ce que l’Hydromel ? - Cette
boisson, qui figure dans l'énumération des boissons hygiéniques
récemment dégrevées, n'est autre qu'un vin de miel dont nos ancêtres
étaient très friands.
Sa
fabrication est facile : on prend 20 kilos de miel pour un hectolitre
d'eau et on y ajoute 150 grammes de levain de pain. Mettre le tout dans
un fût bien bouché, l'agiter et le laisser fermenter deux à trois
mois, en ayant soin de tenir toujours la barrique pleine.
Ce
liquide, mis en bouteilles, mousse comme du Champagne et, au bout de six
mois, on croirait boire du vin blanc. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1901 - Le port de la soutane.
- La cour de cassation vient de déclarer illégaux les
arrêtés municipaux interdisait aux prêtres le port de la soutane en
dehors des offices. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - L’ivresse d’un fiévreux.
- Théophile
Frérot, soldat à la légion étrangère, était venu à Bayeux avec un
congé de convalescence de trois mois, à la suite de fièvres
contractées aux colonies. Se trouvant en état d'ivresse, il donna,
sans motif, un violent soufflet à une femme Guillot.
Un
agent voulut arrêter Frérot, mais il résista. Il fallut deux
gendarmes et le commissaire pour se rendre maître de ce forcené qui,
après avoir été ligoté, fut conduit en voiture au violon.
Le
lendemain, il ne se souvenait de rien. Aux termes du code militaire, les
délits d'outrages et de rébellion commis par un militaire en congé
restant soumis aux conseils de guerre, Frérot a été transféré à
là prison militaire de Rouen. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - Précoce
voleur. -
Gaston Hébert, 15 ans, travaillait chez le sieur Outrequin,
ébéniste à Bayeux. Il accompagnait comme aide un ouvrier qui allait
poser un tapis chez le sieur Le Hartel fils. Le jeune vaurien se mit à
fureter partout et découvrit dans la cuisine un porte-monnaie contenant
un billet de 100 fr. et 3 fr. en monnaie, dont il s'empara.
Cela
se passait fin août. Le 10 septembre, Hébert dérobait 35 fr. chez les
époux Jonas. Ce petit scélérat prétend avoir brûlé le billet de
100 fr. volé chez le sieur Le Hartel. C'est peu probable, il l'aura
plutôt caché.
Gaston
Hébert a passé devant le tribunal de Bayeux, qui l'a condamné à
trois mois de prison, avec application de la loi Bérenger. Méritait-il
cette application. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - Méchanceté. -
A la sortie de Bayeux, des
pierres ont été lancées sur le train de 8 h. du soir. Une glace a
été brisée et le mécanicien a été légèrement atteint.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - A qui la faute ?
- Tel
s'en va en voiture à sa dernière demeure qui devait s'attendre à y
être porté à bras. Ainsi en a-t-il été d'un journalier de la rue
des Teinturiers, à Bayeux, qui, par manque de croque-morts, a été
enlevé en corbillard, sur l'initiative du vicaire qui faisait son
enterrement.
Ce
n'est pas d'ailleurs la première fois que les croque-morts font défaut
dans cette ville. Sera-ce la dernière ? A l'administration municipale
d'aviser. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1902 -
Mouvement de la population en 1901.
- Voici le mouvement
de la population à Bayeux pendant le cours de l'année passée :
Naissances
: Garçons, 69 ; Filles, 63 ; Total, 132. Mariages, 49 ; Divorces,
3 ; Décès, 209.
En
1900, on avait enregistré 123 naissances, 69 mariages, 1 divorce et 249
décès.
Janvier
1903 - Les 13 jours en 1903.
- Les
dates pour l'accomplissement des périodes d'instruction des
territoriaux en 1903 ont été fixées : du 29 juin au 12 juillet, pour
les hommes appartenant au 1er bataillon et au dépôt des
régiments d'infanterie du 3e corps d'armée, domiciliés,
dans la Seine-Inférieure, l'Eure et le Calvados ; du 28 septembre au 11
octobre, pour les hommes appartenant à l'infanterie ; du 2 au 15
novembre, pour les territoriaux appartenant à la cavalerie ; à des
dates spéciales, les territoriaux appartenant à l'artillerie, au
génie et aux sections.
Ces
périodes concernent les territoriaux des classes 1886, 1887 et 1888,
qui appartiennent au 3e corps d'armée. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1903 - Une octogénaire brûlée vive.
- On
a trouvé dans sa maison, rue Saint-Floxel, à Bayeux, le corps de la
dame veuve Hémel, née Adélaïde Lemoine, âgée de 78 ans, étendue
à terre, la tête entre deux barreaux d'une chaise et tout le bas du
corps carbonisé.
La
pauvre femme qui avait dû s'endormir sur une chaise, devant le feu,
avait glissé dans le foyer.
Le
petit-fils de la veuve Hémel tirait au sort le jour même, et, —
singulière coïncidence, — le mari de cette pauvre femme était mort
subitement, d'une congestion, juste un an avant elle, jour pour jour. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1903 - Imprudence. -
Le
jeune Arthur Yvray, 16 ans, garçon boucher à Bayeux, revenait,
l'après-midi, de Longues, avec un chargement de paille. Il s'était
assis sur un des brancards de la voiture. Soudain, il tomba, entraînant
dans sa chute quelques bottes de paille.
Trouvé
inanimé par deux maçons qui revenaient de leur travail, il fut ramené
chez son patron, où un docteur a constaté une commotion cérébrale
assez violente. On espère, cependant, que l'accident n'aura pas de
suites graves. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1903 - Instituteurs et curés.
- Des
circulaires académiques recommandent aux instituteurs de supprimer de
leur service la surveillance des enfants dans les églises. D'un autre
côte, les curés se refusent à recevoir pour la première communion
les enfants non surveillés aux offices et récriminent, en chaire,
contre les procédés laïques. Si on pouvait de part et d'autre,
montrer un peu plus de tolérance, est-ce que cela ne vaudrait pas mieux
pour tout le monde ? Car, en fin de compte, ce sont les enfants des
écoles et leurs familles qui se
trouvent pris ainsi entre l'enclume académique et le marteau clérical.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1903 - Correspondance. -
En réponse à notre
entre filet sur la réforme de l’orthographe, M. Auguste Renard,
agrégé de l’Université de Caen nous adresse la lettre suivante :
Loin
de vouloir démolir la « langue » — qu'il ne faut pas confondre avec
l'orthographe — nous avons pour elle un culte égal au moins à celui
de nos adversaires, et nous gémissons de la voir tous les jours
maltraitée, Dieu sait comme ! par tant de journaux — autres que le
Bonhomme normand — et défigurée,
en effet, par cette horrible plaie que sont les mots étrangers.
Mais, ces mots étrangers, il me semble qu'on leur fait assez bon
accueil dans les journaux de la « bonne société », du high life, du
five o'clock tea, du yachting, etc..., qui ne sont généralement pas
favorables à la réforme. Ce. n'est pas à nous qu'il faut s'en
prendre. Que le Bonhomme rectifie donc son tir. Quant à l'orthographe
— j'entends l'orthographe actuelle — oh ! oui, nous lui voulons mal
de mort, et cela non pas par fanatisme ou « maboulisme », mais
parce qu'elle est absurde et malfaisante.
On
écrivait, autrefois, phantôme, thrône et crystal, c'était absurde,
On a simplifié l'écriture de ces mots en écrivant fantôme, trône,
cristal, on a bien fait.
N'est-ce
pas l'avis du Bonhomme ? On simplifiera de même philosophe, théâtre
et mystère ? en écrivant filosofe, tèâtre et mistère, c'est-à-dire
qu'on n'aura' plus à se demander si tel mot s'écrit avec
f ou ph, avec t au th avec i ou y : ce sera toujours f, t ou i
simplement. Et ce sera une réforme raisonnable, logique et utile :
l'orthographe sera meilleure, plus simple, plus française et moins «
cocasse », et les enfants l'apprendront plus vite.
Le
Bonhomme a trop de bon sens et d'esprit pour ne pas se ranger,
après réflexion, à cet avis. Et, en nous aidant, il fera une
bonne action. Ce. ne sera pas la première. Je vous prie d'agréer,
etc..., A. RENARD. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1903 - Dangereuse connaissance.
- Aline
Leprovost, 19 ans, qui habitait route de Port, à Bayeux, ayant
rencontré M. Gentet, fondé de pouvoirs de la recette des finances,
qu'elle connaissait on ne peut mieux, se fit indiquer son
domicile.
Comme
l'appartement n'était pas fermé à clef, la fille Leprovost s'y
introduisit et prit trois billets de 100 fr. et plusieurs objets
déposés dans une commode. M. Gentet ne s'aperçut du vol que
trois jours après, il porta plainte et la voleuse fut facilement
découverte. Après avoir essayé de nier, la fille Leprovost finit par
avouer le vol, mais ne voulut pas faire connaître ce qu'elle avait fait
de l'argent. La fille Leprovost, une voleuse et une coureuse de
profession, déjà plusieurs fois condamnée pour vols, se trouvait sous
le coup de la relégation.
Pour
ne pas l'envoyer au bagne, le tribunal lui a infligé six mois de prison
et a ordonné qu'elle sera enfermée dans une maison de correction.
jusqu'à sa majorité. (Source : Le Bonhomme Normand
Mars
1903 - Accident. -
Le sieur Joseph Cartal, mécanicien à la Compagnie des tramways,
à Bayeux, en réparant une machine, s'est trouvé pris entre une
locomotive et un mur. Il se plaint de graves douleurs internes. (
Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Accidents de voitures.
-
Le sieur Chandivert, épicier à Cabourg, se rendait en voiture
à Dozulé, il arrêta son cheval pour mettre son pardessus. L'animal,
ayant sans doute eu peur, fit un brusque écart. Le sieur Chandivert,
qui était debout, retomba sur son siège et le fit basculer.
La
secousse projeta l'épicier par terre où il resta sans connaissance. On
l'a relevé gravement blessé à la tête et à la base de la colonne
vertébrale.
—
La voiture publique de Honfleur arrivait à Trouville, quand, rue
d'Orléans, la barre d’attelage se déboulonna et vint frapper les
jambes des chevaux. Ceux-ci, en se cabrant, ont culbuté la diligence.
Le
conducteur, le sieur Fontaine, a été projeté à terre. Il est assez
sérieusement blessé,
—
La voiture du sieur Granger, maître d'hôtel à Bayeux, et la diligence
de Balleroy se sont rencontrées rue St-Loup, à Bayeux. Le sieur
Granger, projeté à terre, est resté quelque temps sans connaissance.
Son état est très grave. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Promenade bizarre.
-
A la fin d'octobre, une des petites filles des époux Barbier,
rue de Nesmond, à Bayeux, en se querellant avec sa sœur, eut une
aiguille à repriser les bas enfoncée dans le haut du bras et cassée
sous la peau.
Le
médecin ne put l’extraire. Ces jours derniers, cette aiguille est
sortie sous la plante du pied. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Mars
1903 - Chevaux de gendarmes.
Une commission de remonte
se réunira le 25 mars, à 7 heures du matin, hôtel de la Gendarmerie,
pour acheter les chevaux nécessaires à la
maréchaussée du Calvados, de la Seine-Inférieure et de l'Eure. Les
chevaux hongres et juments devront être de préférence de robe
foncée, avoir de 4 à 8 ans et mesurer de 1 mètre 53 à 1 mètre
58. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Les bouilleurs de cru.
-
En 1900, un million de cultivateurs ont distillé leur vin ou
cidre. Il y en a eu 25 000 dans le Calvados, 41 000 dans l'Orne et 35
000 dans la Manche.
C'est-à-dire
plus de 100 000 pour les trois départements de Basse-Normandie. Ces
chiffres montrent de quelle importance est la question des bouilleurs de
cru. ( Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Un coup, mais pas deux.
-
Les journaux du monde entier s'occupent en ce moment de l'alcool.
On est en train de le réhabiliter. Des expériences ont été faites en
Amérique sur des hommes jeunes et robustes à qui on en faisait boire,
chaque jour, une dose modérée.
Ces
expériences ont démontré que l'alcool est un aliment comme un autre,
très riche même en principes nourrissants, et que son usage modéré
est sans' aucun danger pour la santé.
M.
Combes, chef du cabinet, l'a aussi déclaré aux représentants des
cafetiers de Paris. Voilà qui va faire plaisir à nos braves bouilleurs
der cru normands et donner du cœur à ceux qui les défendent. Tout le
monde saura à présent qu'on peut boire un coup sans danger, mais il
est toujours défendu d'en boire deux.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Victime du travail.
-
Le sieur Lepage, 37 ans, ouvrier couvreur, réparait, à Bayeux,
la toiture de l'immeuble appartenant à Mme Pilet des Jardins, pris d'un
vertige subit, il est tombé d'une hauteur de 12 mètres et s'est
défoncé le crâne sur le pavé. Relevé par les ouvriers qui
travaillaient avec lui, il à été transporté à l'hospice dans un
état désespéré. Lepage, qui est originaire de Brouay, est
célibataire. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1903 - Décès.
- M.
le baron Gérard, ancien député du Calvados, vient de mourir à 85
ans.
Avril
1903 - Prévenir vaut mieux que construire. - La
fièvre typhoïde sévit chez nous avec recrudescence. Malgré les
travaux de voirie et autres, il semble que nous n'ayons pas fait
beaucoup de progrès au point de vue sanitaire.
Comme
nous l'avons dit, les médecins caennais s'en inquiètent et tous sont
d'accord pour déclarer, sans le prouver, que les puits et les fontaines
qui se fournissent d'eau à notre nappe souterraine sont cause de tout
le mal. L'infect Odon, cloaque répugnant où pourtant on lave presque
tout le linge caennais, y est bien pour quelque chose aussi.
Quand
se décidera-t-on à le couvrir dans tout le parcours de la ville ?
C'est une mesure nécessaire absolument. Avant de construire à grands
frais des hôpitaux, il serait plus simple de commencer par diminuer la
fréquence des épidémies et le nombre des malades par des précautions
hygiéniques rigoureuses. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1903 - Mort des suites de ses blessures. - Nous-
avons raconté, dans notre dernier numéro, le terrible accident
arrivé, à Bayeux au sieur Lepage, 37 ans, ouvrier couvreur, qui
était, tombé de la toiture de l'immeuble appartenant à Mme Pilet des
Jardins. Le malheureux ouvrier est mort des suites d'une fracture du
crâne. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1903 - Pour les bouilleurs.
-
Les bouilleurs de cru ne se laissent pas faire. Ils se remuent
comme des diables et protestent contre la loi nouvelle.
A
Thury-Harcourt, une réunion importante a eu lieu, des cultivateurs,
propriétaires et fermiers se sont entendus et ils ont fondé un «
Comité de défense des intérêts des bouilleurs de cru ». Ils
cherchent des adhérents, dans les autres cantons du Calvados et ils se
proposent d’amener un grand mouvement de protestation contre le
retrait du privilège.
C'est
très bien, mais il eût été préférable de se grouper ainsi avant qu’après,
pourtant, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Courage donc et
bonne chance aux protestataires. C'est eu vain que M. Tillaye, de son
côté, a protesté au nom de nos cultivateurs, le ministre l'a
emporté. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - Une centenaire. -
Depuis
le 3 mai, la demoiselle Flavie Godard, demeurant à Bayeux, rue -St-Loup,
a 100 ans.
A
cette occasion, ses voisins ont organisé une petite fête en son
honneur. La. musique municipale prêtait son concours. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - Mauvais début d'année.
- Anne
Lecomte, 26 ans, domestique à Bayeux, était venu fêter le 1er
de l'An à Bayeux, en compagnie de quelques amis. La nuit d'arrivée, on
décida d'aller souhaiter la bonne année à des demoiselles cloîtrées
par ordre de la police. En les quittant, Lecomte, en guise de
salutation, porta un coup de couteau au-dessous de l'œil du supérieur
de l'établissement, on n'a jamais su pourquoi.
A
l'audience, Albert Voisin, 24 ans, palefrenier à Commes, pour sauver
son copain, a prétendu qu'il n'était pas venu à Bayeux ce jour-là.
On a eu beau lui faire envisager les dangers de son faux témoignage,
Voisin a persisté et s'est rétracté trop tard.
Le
tribunal l'a condamné à un mois de prison et son ami Lecomte à quatre
mois de la même peine, mais avec la loi Bérenger, et 100 fr. d'amende.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - Les pommiers. -
La température que nous
subissons depuis trop longtemps n'a pas, jusqu'à présent, causé de
dégâts trop sérieux aux pommiers, dont les plus précoces ont été
arrêtés dans leur végétation avant que les fleurs se soient
complètement montrées. Il n'en est pas de même des poiriers, qui sont
gravement compromis, ainsi que les pêchers, les abricotiers et les
cerisiers.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - La température. -
Les saints de glace ( 11,
12 et 13 mai ) ne se sont pas fait trop sentir. S'il faut en croire la
légende, il paraît que saint Urbain ( 25 mai ) ne sera pas aussi doux
que ses copains. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1903 - Impôt sur le revenu.
-
Ce projet de loi a été déposé à la Chambre. Il se compose :
1°
de la taxe personnelle portant sur le revenu provenant des loyers, des
rentes, du commerce, du travail, des emplois et même des retraites.
2°
de la taxe mobilière fixée d'après le loyer.
—
En ce qui concerne l'impôt sur le revenu, c'est le contrôleur qui
l'estimera à charge par lui de prouver l'existence du revenu indiqué.
Sont
affranchis de l'impôt, ceux dont le revenu est inférieur à 500 fr.,
à 700 fr., à 900 fr., à 1 200 fr. et à 1 600 fr. selon l'importance
de la population.
A
Caen, les personnes ayant un revenu inférieur à 1 600 fr. seront
exonérées de l'impôt. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1903 - La circulation. - M.
Lamy, maire de Bayeux, vient de prendre un l'arrêté suivant :
Article
1er. La circulation des
automobiles, motocyclettes, et de tous les véhicules à moteur
mécanique, ne pourra excéder la vitesse d'un cheval allant à un trot
modéré dans le parcours des rues de la ville de Bayeux. Cette vitesse
devra être réduite à celle du cheval au pas à l'intersection des
rues et à l'approche de tout embarras ou rassemblement existant sur la
voie publique.
Article
2. M. le commissaire de police
est chargé d'assurer l'exécution du présent arrêté.
Juin
1903 - Tremblement de terre.
- Une légère secousse de tremblement de terre s'est produite
lundi dernier à Port.
Juillet
1903 - En déveine. -
Nous ne savons pas si l'abbé James, aumônier de l'hospice de
Bayeux, avait bon pied et bon œil, mais, aujourd'hui, il n'a plus que l’œil
d'intact.
En
montant à bicyclette, il se donna une première fois une entorse au
pied droit, la seconde fois, ce fut une entorse au pied gauche.
Vendredi, pour la troisième fois, qui est toujours « bonne ou mauvaise
», l'abbé James s'est brisé une cheville. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Protestations. -
Le gouvernement a la prétention de faire payer un droit sur les
banneaux, charrettes à gerbes et autres véhicules employés pour
l'agriculture. Plusieurs conseils d'arrondissement ont protesté, avec
raison. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Les pommes. -
Toujours pas apparence de pommes en Calvados. La Manche est un
peu plus favorisée. L'Eure, la Sarthe et la Bretagne, au lieu d'être
vendeurs, seront acheteurs.
Nous
sommes loin des 10 000 wagons de pommes expédiés l'année dernière
par le Calvados, Le dernier cours est de 5 fr. 25, offres de la maison
Schirmer, à Mézidon. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Violences et viol. -
Adolphe Boissel, 22 ans, journalier à Bayeux, rencontrant sur la
route de Tilly-sur-Seulles Marie Mercier, 26 ans, servante, sans
domicile, l'a frappée et violentée. Il est arrêté, il est inculpé,
en outre, de viol sur la nommée Léontine Dringot, servante à Ellon.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Matelas rembourré avec des pièces d’or. -
Adèle Marie dit Wintras décédait il y a quelques mois à
Bayeux. Cette vieille fille se livrait à la mendicité, mal vêtue,
elle allait de porte en porte demander de quoi ne pas mourir de faim.
Comme elle n'avait pas de famille, le misérable mobilier de cette
vieille fille allait être vendu au profit de l'Etat, lorsqu'on
s'aperçut que ses matelas étaient rembourrés avec des matières
dures.
On
les éventra et, au milieu d'une laine pourrie, on découvrit 17 240 fr.
en louis de 20 fr. enveloppés dans des chiffons, plus 1 100 francs de
billets.
Adèle
Wintras étant une fille naturelle non reconnue et n'ayant pas fait de
testament, c'est l'État qui va bénéficier de cette petite fortune.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Mérite agricole. -
Sont nommés chevaliers : MM. Paul Hersent, herbager à Pont-l’Évêque
; Prempain, ancien secrétaire de la Société d'agriculture de Bayeux,
et Bertrand, directeur du casino et maire de Cabourg. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Suites mortelles d’un accident.
-
Le sieur Achille Farin, 40 ans, épicier et cireur à Bayeux, qui
était tombé d'un premier étage en secouant un tapis, a succombé
après d'horribles souffrances. Une côte lui avait perforé le poumon.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Officier tué. -
On se bat toujours à Madagascar, car le lieutenant Regdelet,
élève du collège de Bayeux, a été tué dans un avant-poste qu'il
commandait. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Tristes départs. -
Les Sœurs enseignantes ont toutes quitté leurs écoles le 1er
août, sans espoir de retour. Partout, elles ont été conduites aux
gares par leurs élèves et leurs parents, qui leur ont offert des
bouquets et des gerbes de fleurs. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1903 -
Accidents du travail.
- Le
sieur Eugène Barbot, mécanicien de la chambre de commerce de Honfleur,
s'est fracturé plusieurs côtes, en tombant dans un escalier. C'est un
repos forcé d'une vingtaine de jours.
—
Le sieur Louis Vitard, allumeur de réverbères à Bayeux, procédait au
nettoyage de ses lanternes, quand le poteau soutenant l'une d'elles se
rompit subitement, entraînant l'allumeur dans sa chute. Vitard est
grièvement blessé et son état inspire d'assez sérieuses
inquiétudes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Tué par son cheval. -
Le
sieur Aimé Marie, 40 ans, cocher chez M. Kesler, loueur de voitures à
Bayeux, avait reçu d'un cheval qu'il faisait boire un coup de pied dans
le ventre. Le blessé, qui avait été transporté à l'hospice, a
succombé à ses blessures. Il laisse une veuve et une fillette de onze
ans. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Mort d’une centenaire.
- La
demoiselle Flavie Godard, dont nous avons annoncé la fête organisée,
le 3 mai dernier, par les habitants de la rue St-Loup, à Bayeux, à
l'occasion de son centenaire, est décédée le 19 août, à l'âge de
100 ans 3 mois et 16 jours. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1903 - La haine du bloc.
- Un
garde champêtre pas musicien, c'est Alphonse Legouix, 65 ans,
assermenté dans une commune voisine de Bayeux. Il ne peut pas souffrir
le violon.
Legouix
était venu à Caen pour voir un parent et il avait pas mal trinqué.
Des agents le rencontrèrent dans la rue ne tenant plus debout et, sans
plus de respect pour sa plaque, ils le plaquèrent au violon. Il faut
croire que le bon garde est habitué à un certain confort, car,
lorsqu'on le délivra, il ne put s'empêcher de protester énergiquement
contre le manque de luxe du local. Il y gagna qu'on l'y refourra
aussitôt et qu'il n'en sortit qu'avec un bon procès-verbal. C'était
dur pour un homme plutôt habitué à en faire aux autres.
A
l'audience de simple police de Caen où il a comparu, Legouix a
prétendu avoir été étourdi par des crampes d'estomac et, de nouveau,
il a marqué son dégoût profond pour le violon : « Si j'y étais
resté dix minutes de plus, s'est-il écrié, j'étais mort ! » Il
s'est tiré de l'aventure avec 2 fr. et les dépens. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1903 - Singulier accident.
- La
bonne des époux Auguste Duval, demeurant rue Saint-Floxel, à Bayeux,
descendait l'escalier de la maison en tenant dans ses bras le jeune
enfant de ses maîtres, âgé de 8 mois. Tout à coup elle glissa sur
une marche et tomba si malheureusement que le petit garçon fut assommé
sur le coup et ne tarda pas à rendre le dernier soupir. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Mort subite.
- Le
sieur Beaudry, 68 ans, pilote à Honfleur, était assis près d'une
table quand il s'est affaissé tout à coup. Sa femme essaya de le
ranimer, mais le malheureux avait déjà cessé de vivre.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Mort dans la rue.
- Le
sieur Rainel, 67 ans, ancien forgeron de la Compagnie de l'Ouest, s'est
trouvé subitement mal dans la rue Saint-Loup, à Bayeux. On l'a relevé
et soigné, mais inutilement, il avait cessé de vivre. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 -
Cambriolage non puni par la loi.
- Des
bourgeois du quartier St[1]Patrice,
à Bayeux, ayant aperçu, la nuit, un individu s'introduire furtivement
dans leur habitation, s'en furent quérir les gendarmes. Ils arrivèrent
à sept : cinq cernèrent la maison et deux pénétrèrent dans
l'immeuble pour y pincer le cambrioleur, qu'ils trouvèrent caché dans
le lit de la bobonne.
Comme
ce qu'il y cherchait ne tombe pas sous le coup de la loi, les gendarmes
s'en retournèrent penauds et le soi-disant cambrioleur aussi, car, à
la suite de cette escapade, le chef de l'administration dans laquelle il
est employé lui a signifié son congé. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Est-ce un suicide ?
- Dans
un journal, on lit : « La semaine dernière, un employé de librairie,
le sieur Albert Auvray, 25 ans, demeurant rue Saint-Martin, à Bayeux,
s'est tiré un coup de revolver dans la tête. On ignore les causés de
ce suicidé. »
—
Dans un autre, nous copions : « M. Albert Auvray est mort subitement
d'une embolie du cœur ». (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - Mort mystérieuse.
- L'enquête
commencée sur la mort de la demoiselle Roger, de Bayeux, attribuée
d'abord à un suicide, se poursuit. On croit maintenant que la pauvre
fille a été assassinée et volée. Le meurtrier serait un frère des
Ecoles chrétiennes défroqué. Cet individu est originaire des environs
de Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - L’assassinat de Bayeux.
- La
mort de Mlle Roger passionne toujours l'opinion. On sait qu'un nommé
Commun, ex-frère des écoles chrétiennes, est soupçonné. On n'a pu
jusqu'ici retrouver ses traces. Il est né à Grandru, près Compiègne
(Oise), et il a passé son enfance à la maison de correction de
St-Maurice (Loir-et-Cher). Il fut frère à Caen, jusqu'à son service
militaire. Réformé bientôt, le frère André — c'était son nom —
revint au Havre, puis au noviciat d'Hérouville, enfin à Bayeux, où il
resta jusqu'en décembre 1901. Il jeta le froc et se fixa quelque temps
à Caen, où il fit de nombreuses dupes dans le monde religieux, sous
les noms de Sézille ou de Pierre de Sommereuse.
Son
amie, une fille Le Menn, ancienne institutrice, connue sous le nom d'Eliane,
est recherchée aussi. La veille du crime, Mlle Roger avait reçu 1 500
fr. de son notaire et en avait remis la moitié à sa nièce,
institutrice au lycée de jeunes filles de Caen. Le reste n'a pas été
retrouvé. L'assassin avait laissé des valeurs au porteur qu'il jugeait
compromettantes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - Accident du travail.
- Le
nommé Lecourt, ouvrier mouleur chez M. Nizou, à Caen, était occupé
avec une dizaine de ses camarades à sortir une pièce pesant 2 000
kilos, quand, tout à coup, la pièce ayant fait un sursaut, le chantier
dévia et le malheureux ouvrier eut deux doigts coupés.
—
En gare de Lisieux, Jacques Hellouin, 42 ans, journalier, au service de
M. Cacheleux, entrepreneur à Lisieux, a eu la main gauche prise entre
le tampon d'un wagon et le blutoir. Il devra se reposer un mois.
—
Le sieur Emmanuel Lepont, 36 ans, maçon chez M. Adam, entrepreneur à
Bayeux, est tombé d'une hauteur de cinq mètres et s'est brisé
l'épaule. C'est le troisième accident de ce genre qui lui arrive.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - La traite de blanches.
- Une
jeune bonne des environs de Bayeux s'était fiancée, à un garçon qui,
un beau matin, était parti pour l'Amérique. Dernièrement, son fiancé
l'invita à aller le rejoindre. Des personnes prudentes conseillèrent
à la jeune fille d'attendre, et les renseignements qu'on fit prendre,
par le consul de France, apprirent que la jeune fille devait, dès son
arrivée au Nouveau-Monde, être conduite dans une maison de débauche.
Inutile de dire qu'elle a renoncé à ce singulier mariage.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - Parents indignes.
- Les
deux petits Marie, Camille, 7 ans, et Émile, 9 ans, dont les parents
habitent rue Montfiquet, à Bayeux, ont passé une nuit, sur une place
voisine, dans une charrette à fumier, pour échapper aux mauvais
traitements de leurs parents.
Le
père, Ferdinand Marie, 41 ans, et la mère, Basilide Marie, 38 ans, les
rouaient tellement de coups que les voisins entendaient journellement
leurs cris.
Les
deux petits martyrs ont été confiés à l'Assistance publique. Marie
n'a été condamné qu'à 6 jours de prison et sa femme à 8 jours.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - L’assassinat de Bayeux.
- Commun,
l'ex-frère des Ecoles chrétiennes, accusé d'avoir assassiné la
demoiselle Roger, vient enfin d'être arrêté au Havre, peu de temps
après sa maîtresse, une fille Le Menn, dite Eliane, qui est aussi sous
les verrous. Elle nie énergiquement avoir participé au crime.
Dernièrement,
Commun avait séjourné à Joigny (Yonne). Il était descendu dans un
hôtel, déguisé en prêtre, et se faisant appeler le père Gabriel
Marie. Mais, comme, à table d'hôte, il tenait des propos inconvenants
et causait du scandale, l'hôtelier l’avait expulsé.
Il
venait juste de partir pour Paris quand son identité fut reconnue. On.
retrouva vite la trace du faux prêtre qui fut pincé en arrivant au
Havre. Interrogé sur la provenance de l'argent qu'il avait sur lui,
Commun a prétendu avoir trouvé, il y a deux mois, 800, puis 500, puis
400 fr. sur le bord du canal de Caen à la Mer. Les deux inculpés
viennent d'être transférés à la prison de Bayeux. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1904 - Le crime de Bayeux.
- A son
arrivée à Bayeux, Commun, l'ex-frère des Ecoles chrétiennes, accusé
du meurtre de Mlle Roger, a été hué par la foule.
La
fille Le Menn continue à nier toute participation au crime de la rue
Bourbesneur. Elle a pu l'ignorer, car, lorsqu'elle à connu Commun, la
fille Le Menn était, pensionnaire d'une maison close, à Caen. Commun
lui a payé ses 50 fr. de dettes pour l’en faire sortir et il lui a
affirmé que cet argent était le produit d'une vente de terre.
Pourtant,
dans une lettre, il supplie sa maîtresse de ne pas parler de ce qu'elle
sait. Est-ce une allusion au crime ? La fille Le Menn n'est pas une
ancienne religieuse, comme on l’avait dit ; elle a été seulement
pensionnaire à la Charité de Caen.
L'x-frère
vient enfin d'avouer son forfait, mais il nie énergiquement la
préméditation. D'après ses déclarations, Mlle Roger aurait été
mise, par lui, au courant de ses relations avec la fille Le Menn et elle
lui aurait refusé l'argent destiné à satisfaire son caprice. Commum
alors aurait vu rouge et se serait précipité sur la vieille demoiselle
qu'il a étranglée.
L'affaire
viendra aux assises de mai. Les avocats désignés sont Me
Dodeman pour Commun et Me
Meheudin pour la fille Le Menn. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Mars
1904 -
Histoire pas claire. -
L’autre
soir, un sieur Greffin, 20 ans, de Bayeux, a porté plainte contre un
camarade, le nommé Frérot, 19 ans, qui venait de tirer sur lui un coup
de revolver et l'avait blessé à la nuque.
Ils
avaient bu ensemble, étaient ensuite allés de compagnie vers le
Pont-Trubert pour poser des lignes de fond. Là, sans aucune
provocation, Frérot avait tiré sur son camarade. On constata, en
effet, une blessure causée par une balle de petit calibre et
intéressant la nuque.
On
rechercha Frérot, qui raconta les faits de tout autre façon. A
l'entendre, c'était lui qui avait reçu une balle de Greffin et, pour
preuve, il montra son chapeau troué. On réussit à savoir pourtant que
trois coups avaient été tirés. On conclut que Frérot avait lui[1]même
tiré dans son chapeau, qu'il tenait à la main pour faire croire à
l'histoire qu'il racontait. Frérot a été arrêté.
La
jalousie serait le mobile de cette tentative de meurtre. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1904 - Mari trop vif.
- Deux jeunes époux passaient, en se querellant, sur le pont
Saint-Jean, à Bayeux, lorsque le mari, furieux de ne pouvoir faire
entendre raison à sa femme, la poussa par-dessus le parapet et la jeta
à la rivière. Il y avait peu d'eau heureusement et la femme en fut
quitte pour un bain froid qui la calma. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1904 - Émouvante capture.
Un dangereux malfaiteur
s'est introduit dans une chambre habitée par le sieur Charron, marchand
de faïences, rue Saint-Martin, à Bayeux, en fracturant la porte
d'entrée, il n'y a pas trouvé d'argent, mais il a emporté une trousse
de voyage.
Le
même individu a pénétré chez le sieur Lavigne, cordonnier, rue
Saint-Malo, en passant par une fenêtre ouverte. Il s'est chaussé d'une
paire de bottines neuves et a pris 40 francs environ.
Enfin,
il est entré chez le sieur Leclerc, épicier, rue Saint-Floxel. Après
avoir fouillé les tiroirs, il s'était installé tranquillement à
manger, lorsqu'il fut aperçu par le sieur Loisel, beau-frère du sieur
Leclerc, qui, ayant entendu du bruit, était descendu doucement, pieds
nus.
Sans
perdre son sang-froid, le sieur Loisel alla prévenir son beau-frère
qui s'habilla à la hâte, descendit par un escalier extérieur et
surprit le voleur à sa sortie de la maison. Une lutte terrible
s'engagea, l'homme était d'une force peu commune, mais Leclerc, aidé
de son beau-frère et d'un voisin, parvint enfin à le maîtriser et à
le ligoter en attendant les gendarmes qui l'emmenèrent. On ignore
encore l'identité de cet audacieux bandit. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
La jalousie. -
On
se souvient que le sieur
Louis Frérot, 19 ans, de Bayeux, soupçonnant son ami Greffin
d'entretenir des relations avec sa femme, âgée de 17 ans, l'avait
attiré dans un guet-apens près du Pont-Trubert et lui avait tiré des
coups de revolver, ne lui faisant, heureusement, qu'une blessure
insignifiante. Frérot a comparu devant le tribunal de Bayeux sous
l'inculpation de coups envers sa femme, blessure avec préméditation et
guet-apens envers Greffin. Il a été condamné à six mois de prison.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
Arrestation. -
L'auteur
du vol de 600 fr. commis la semaine dernière, à Bayeux, au préjudice
de M. Hergast, négociant, vient d'être arrêté. C'est un nommé Louis
Lebourvelée, 18 ans, de Lorient, employé depuis peu chez M. Hergast.
On
a retrouvé 580 fr. dans une malle déposée par lui à l'hôtel de la
Gare. Le volé n'aura donc heureusement perdu qu'un louis. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
Découverte d’un squelette.
- En
creusant les fondations d'une maison de la rue des Bouchers, à Bayeux,
on a découvert, à la place de la cheminée, un squelette complet. Il
n'y avait pas de trace de cercueil. Comme il n'y a jamais eu là de
cimetière, on se demande si un crime n'y a pas été commis à une date
très reculée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
La musique et les mœurs.
- Pas
plus à Bayeux qu'à Caen, la musique n'adoucit les mœurs. Artistes et
amateurs sont en bisbille.
Une
nouvelle société symphonique vient de se fonder, à côté de
l'ancienne. Il faut croire qu'elle ne donnait pas satisfaction à tout
le monde. Cette société, l'Union symphonique, fait ses répétitions
dans une salle prêtée par la municipalité, rue Quicangrogne. Et «
qui qu'en grogne » ? Ce sont les voisins, qui ont adressé une plainte
au maire, coupable d'avoir « troublé de gaieté de cœur un quartier
paisible ».
Plainte
a été portée aussi au procureur de la République contre l'honorable
M. Verdier, directeur de l'Union symphonique, qu'on accuse de « tapage
nocturne ».
En
présence d'événements aussi graves, le conseil municipal s'est réuni
et il a autorisé les répétitions jusqu'à dix heures et demie du
soir. Mais quelle tête ont dû faire les mélomanes bayeusains en
voyant leurs paisibles et laborieuses réunions artistiques qualifiées
de tapage nocturne ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1904 - Une bande de cambrioleurs.
- Nous avons dit comment un audacieux cambrioleur avait été
arrêté à Bayeux au moment où il venait de mettre au pillage le
magasin du sieur Leclerc, épicier, rue St-Floxel.
On
connaît à présent l'identité de ce malfaiteur : c'est un nommé
Joseph Lehaillif, 20 ans, menuisier à Honfleur. Il a reconnu être
l'auteur de vols nombreux commis dans les arrondissements de
Pont-l'Evêque et de Lisieux, et il est allé rejoindre en prison le
jeune Liberge, son complice, dont nous avons aussi parlé. Liberge
n'était accusé que de vol, mais son dossier vient de se compliquer
d'une affaire de faux, commis au préjudice de son patron, M. Foubert,
agent d'assurances.
Lehaillif,
Liberge et un autre membre de la même association, passeront
probablement aux assises prochaines. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Mai
1904 -
Cour d’Assises. - Assassinat
et vol. - Le 3 décembre,
la demoiselle Marie Roger, 67 ans, habitant seule une maison de la rue
Bourbesneur, à Bayeux, était trouvée sans vie dans sa cuisine. La
mort remontait à trois jours. Le cadavre était étendu, près d'une
chaise à demi renversée, sous un fort crochet fixé au plafond. Un
cordon, enroulé autour de son cou, semblait indiquer que la mort était
due à un suicide.
Les
parents et les amis de la demoiselle Roger disaient qu'elle était trop
religieuse pour avoir attenté à ses jours. Sous la poussée de
l'opinion publique, on commença une enquête sérieuse et on finit par
découvrir que le crochet était placé trop haut pour que la demoiselle
Roger ait pu y atteindre, même montée sur une chaise. On avait bien
trouvé un peu d'argent et plusieurs obligations au porteur dans une
armoire, mais une forte somme, apportée quelques jours auparavant par
un notaire, avait disparu.
Le
doute n'était plus possible. La mal heureuse femme avait été
étranglée et l'assassin avait placé le corps sous le crochet et
renversé la chaise pour faire croire à un suicide. Après avoir
soupçonné et interrogé deux honnêtes ouvriers, le parquet trouva la
vraie piste. Le coupable était Lucien Commun, 28 ans, originaire de
l'Oise, ancien Frère des écoles chrétiennes. Quoiqu'il eut été
enfermé jusqu'à 20 ans dans une maison de correction, Lucien Commun
parvint à se faire admettre à l'Institut des Frères de Paris, sous le
nom de frère André. Il appartenait à l'école libre des Frères de
Caen, lorsqu'il fut appelé à faire son service militaire, dans la
Meuse, au 154e. Mais il ne tarda pas à se faire réformer,
en simulant le délire religieux.
En
1898, il entrait chez les Frères du Havre ; de là il fut envoyé à
St-Lo, puis au noviciat d'Hérouville-St-Clair et, de là, à Bayeux,
chez les Frères de la rue Franche, d'où il fut renvoyé, en 1901, pour
faits d'inconduite.
Depuis,
Commun n'a vécu que d'escroqueries, en prenant les noms de Sezeville,
de Pierre de Sommereuse et de Père Gabriel, et en se présentant, vêtu
d'habits ecclésiastiques, comme le trésorier d'œuvres charitables
imaginaires. Il a fait des dupes un peu partout, mais surtout dans le
Calvados.
A
Caen, il allait dépenser dans une maison de tolérance 50 fr. que le
généreux curé de St-Jean lui avait remis. A Joigny (Oise), il tenait
de tels propos, scandaleux pour un
prêtre, dans l’hôtel de la
Poste, qu'on l'en chassa. Sa dernière étape, comme escroc, est Poissy,
près Paris. Entre temps, il avait été en service à Villers-sur-Mer,
à Deauville, à Ouézy, à Orbec, et chez la comtesse de Bonvouloir,
dont il menaça de tuer la femme de chambre qui refusait de l'épouser.
En
novembre, Lucien Commun était sans ressources. Il habitait, à Caen, un
garni de la rue Pémagnie, 6. Le 1er décembre, il arrivait
à Bayeux par le train de 2 heures 20 et repartait par celui de Caen de
4 heures 20. Il avait le gousset bien garni et dépensait sans compter.
Au cocher qui le conduit aux « Passés[1]Violets », il donne 5 fr. ; 10 fr. au domestique qui lui
ficéle sa malle et 50 fr. à la tenancière de la maison. Puis il part
pour Paris avec une fille Marie Le Menn, 22 ans, originaire de Brest,
connue sous le nom d'Eliane dans les maisons de plaisir de Caen, Lisieux
et le Havre. De Paris, ils se rendirent dans le Midi. Mais, les
ressources s'épuisant, le couple revint à Paris, où Commun resta
quelque temps pendant que sa maîtresse retournait au Havre. Certaine
que Commun viendrait l'y rejoindre, la police veillait et arrêta
l'assassin le jour même de son arrivée et au moment où il était à
la recherche, d'un bateau pour l'Angleterre.
Commun
essaya d'abord de soutenir d'abord de soutenir que l'argent qu'il avait
dépensé provenait d'un trésor trouvé sur les bords du
canal de Caen à la
Mer. Puis il finit par tout avouer.
A
plusieurs reprises, Commun, grâce à son habit religieux, avait su
capter la confiance de la demoiselle Roger, qui lui était venue souvent
en aide. Le 1er décembre,
il se présenté chez elle, l'étrangle et place le cadavre de façon à
faire croire à un suicide. Puis il monte au premier étage, où il
enlève 2 500 francs (on suppose qu'il a volé 4 à 5 000 fr. Mais, afin
d’éviter la circonstance aggravante de préméditation, l'assassin
soutient qu'il était venu demander de l'argent à la demoiselle Roger
pour retirer la fille Le Menn de la maison où elle était et la ramener
dans le droit chemin. Il prétend que c'est sur le refus de la
demoiselle Roger qu'il aurait vu rouge et se serait précipité sur la
malheureuse qu'il a étranglée avec une corde trouvée dans la cuisine.
La
fille Marie Le Menn, qui avait été arrêtée au Havre, a été mise en
liberté, rien n'établissant qu'elle connût la provenance de l'argent
que Commun dépensait avec elle. Commun la présentait partout comme sa
sœur, institutrice à Chantilly. Singulière institutrice !
L'attitude
de Commun devant le jury a été humble. Il baissait souvent les yeux et
joignait constamment les mains. Son crime, il l'avoue et le regrette.
Comment il l'a commis ? il ne s'en rappelle pas. Mais ce qu'il
tient à détourner, c'est la préméditation, il proteste d'avoir
apporté la corde avec laquelle il a étranglé sa victime. Cette corde,
qui lui servait cependant de ceinture, il prétend l'avoir oubliée le
29 novembre quand il était venu voir Mlle Roger pour lui demander des
secours. Mlle Lotondot, institutrice au lycée de jeunes filles de Caen,
était venu voir sa tante. Elle est convaincue que sa présence a
empêché Commun de commettre son crime ce jour-là. L'assassin voudrait
aussi faire croire à un crime passionnel. Ce serait pour la fille Le
Menn qu'il a tué et volé.
Commun
avait choisi Me Grandsard
comme avocat. Il a été bien inspiré. Le défenseur ne pouvait avoir
qu'un espoir : sauver la tête de son client. La tâche était
difficile. Les médecins avaient
déclaré Commun responsable. Il est vrai que le ministère public n'a
pas tenu compte de leurs affirmations si ce qui prouve le peu de
confiance qu'inspire parfois aux magistrats les dépositions des
princes de la science, quel que soit leur majestueux aplomb. Le passé
de Commun était déplorable : tout jeune, il avait tenté d'étrangler
la tante qui l'élevait ; plus tard, il était enfermé dans une maison
de correction pour vol de 140 fr. C'est un sournois, un débauché. La
préméditation était établie et son crime était d'autant plus odieux
qu'il avait étranglé une femme qui lui avait toujours fait du bien. Me
Grandsard est parvenu à
effacer la mauvaise impression produite par les débats. Sa belle
plaidoirie et son éloquente persuasion ont déterminé le jury à
admettre des circonstances atténuantes.
Aussi
Commun n'a-t-il été condamné qu'aux travaux forcés à perpétuité.
Commun a entendu sa condamnation sans manifester aucune émotion, se
contentant de dire, entre haut et bas : « Merci, monsieur l'avocat ».
En
rentrant à la prison, il a manifesté sa satisfaction à ses gardiens
d'avoir sauvé sa tête. Il a mangé de bon appétit et a bien dormi. Il
ne se pourvoira pas en cassation. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1904 -
Accident de voiture.
- M. Leroy,
avocat à Bayeux, revenait d'Arromanches, en voiture, avec sa femme et
ses deux enfants, lorsque le cheval, effrayé par une motocyclette,
brisa un brancard.
Le
cocher répara l'accident, mais, un peu plus loin, le cheval s'emballa
à nouveau et les guides étant rompues le cocher ne put le retenir. M.
Leroy était descendu à ce moment avec sa petite fille. L'enfant que
tenait Mme Leroy lui échappa et tomba, se blessant à la bouche. Mme
Leroy sauta à terre, mais la roue lui passa sur le corps, lui brisant
la clavicule et lui contusionnant la jambe.
On
alla chercher des secours à Bayeux où les blessés furent
transportés. Leur état actuel est satisfaisant. Le cheval et la
voiture ont été retrouvés intacts à quelques kilomètres.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1904 -
Les morts volés.
- Le gardien du
cimetière de Saint-Exupère, à Bayeux, constatait que les fleurs des
tombes étaient souvent coupées. Il les surveilla activement, et l’autre
jour, il vit un panier, plein de fleurs, lancé par dessus le mur du
cimetière, tomber dans un herbage voisin. Il arrêta la femme Henry, 50
ans, journalière à Saint-Vigor, au moment même où elle ramassait son
butin sacrilège.
La
voleuse a déclaré qu'elle voulait un bouquet pour la Ste-Émilie. Mais
le tribunal de Bayeux la sévèrement condamnée à 4 mois de prison.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1904 -
Singulier accident.
- La jeune
Louise Aubert, 14 ans, demeurant chez ses parents, rue des Teinturiers,
à Bayeux, est tombée, en descendant un trottoir, tenant un bol
dans lequel elle allait chercher du lait. Un des débris du bol la
blessa grièvement, lui coupant une veine du bras gauche. On l'a
transportée à l'hôtel-Dieu. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1904 -
Bayeux s’agite. -
Dans le Calvados, à Bayeux excepté, aucun incident sérieux n'a
marqué la mise sous séquestre des maisons religieuses enseignantes,
atteintes par la nouvelle loi d'expulsion.
Le
liquidateur désigné pour Caen est M. Souron, presque un ami des
congréganistes ; aussi se sont-ils contentés de lui donner lecture
d'une protestation des plus anodines.
—
A Bayeux, M. Bazin, avoué, a été désigné pour procéder à la
liquidation des biens des Ursulines, peu riches, du reste. Déjà M.
Bazin avait été chargé de la liquidation de l'abbaye de Juaye-Mondaye,
inventaire facile à faire, car les bons Pères n'avaient laissé, pour
tout potage, que six cents bouteilles vides et leur absolution pour
leurs persécuteurs. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1904 -
Bayeux s’agite. -
Il y a quelques jours, M. Bazin se présentait au couvent des
Ursulines pour accomplir sa mission. La distribution des prix des
élèves devant avoir lieu le samedi et des offices spéciaux le lundi
et le mardi, le liquidateur annonça qu'il reviendrait le mercredi pour
commencer l'inventaire prescrit par la loi, mais qu'il le ferait avec la
plus grande réserve, persuadé qu'aucune manifestation ne se
produirait.
La
supérieure le remercia. Le mercredi, M. Bazin fut tout surpris de
trouver une soixantaine de personnes devant la porte et, sur le seuil,
l'abbé Hamel, un papier à la main. M. Bazin voulut entrer, mais vingt
mains le saisirent, les unes par les bras, les autres par les pans de
son veston, et même dessous.
Repoussé
sur le trottoir, assez violemment, puisqu'il a eu les mains écorchées,
M. Bazin fut obligé de subir la lecture du factum de l'abbé Hamel, le
dos tourné, chapeau sur la tête.
On
lui en fait un reproche. Ne fallait-il pas qu'il se mît à genoux !
La
lecture faite, M. Bazin put entrer et commença son inventaire qu'il a
dû interrompre, l'enregistrement réclamant que cet acte fût sur
papier timbré et non sur feuille libre. Décidément, ces messieurs du
fisc sont aussi timbrés que leur papier. Nous sommes heureux d'avoir à
le constater, les pauvres religieuses ne sont pour rien dans cette
regrettable manifestation.
M.
Guillemette, juge de paix, pour ne pas apposer les scellés a donné sa
démission, mais il va être révoqué.
Une
enquêté est ouverte, car le parquet est décidé à poursuivre les
agresseurs de M. Bazin. Dans cette circonstance, comme souvent, c'est
l'innocent qui paie pour les coupables, c'est-à-dire pour les auteurs
d'une loi contre laquelle tous les partisans de la liberté protestent.
Deux
jours après, le bruit courait que de la troupe de Caen allait venir
pour expulser les religieuses. Trois cents personnes se massèrent
devant la porte des Ursulines et la gendarmerie monta à cheval. La
troupe ne venant pas, — et pour cause, — les manifestants
rentrèrent chez eux, les gendarmes descendirent de cheval et tout
rentra dans l'ordre, qui ne sera plus troublé, car, depuis, M. Bazin
fait tranquillement son inventaire sans être dérangé.
Les
liquidateurs ont pour mission d'inventorier tout ce que les communauté,
ont de fortune et de la mettre sous séquestre. Plus tard, ces biens
seront vendus. Sur le prix de vente, on paiera d’abord les dettes,
puis on restituera leur dot aux religieuses et leur argent aux
bienfaiteurs. Avec le surplus, ou servira des rentes aux religieuses
infirmes ou trop vieilles pour gagner leur pain. Le maximum de la
pension est de 1 200 fr. par an. Si ce qui restera du prix de vente
n'était pas suffisant, l'Etat devra y pourvoir.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1904 -
Démission et révocation. -
L'expulsion mouvementée des Ursulines de Bayeux a eu la suite
qu'on attendait. M. Guillemette, juge de paix, qui avait démissionné
pour ne pas avoir à apposer les scellés, a été révoqué. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
Sous les roues.
- En
revenant de traire, la servante du sieur Levêque, cultivateur à
Bayeux, la demoiselle Marie Liégeard, passait sur la grand route,
portant une canne à lait, lorsqu'elle fut renversée par la voiture du
sieur Ameline, cultivateur à Vaubadon, qui arrivait à toute
allure.
Une
roue passa sur le bras de la pauvre fille qui fut aussi blessée
grièvement à la tête et resta évanouie sur le sol. Une automobile
qui suivait s'arrêta, le conducteur la recueillit et la transporta à
Bayeux. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
La rage. -
Le
chien de M. Hérondelle, avoué à Bayeux, a été abattu. Il était
atteint de la rage.
Jusqu'au
1er novembre, les chiens ne pourront pas sortir dans les
limites de Bayeux sans être tenus en laisse. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
Plus de peur que de mal.
- Rue
Écho, à Bayeux, le petit garçon et la petite nièce du sieur Destigny,
gardeur de bestiaux, étaient à la fenêtre. La barre d'appui céda et
la petite fille, âgée de 8 ans, tomba dans le vide. Elle heurta la
saillie de la boutique et fut rejetée dans la rue. On la releva avec
seulement de légères contusions. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
Un assassinat. -
Un
jeune garçon, en se rendant dans un pré pour y changer les bestiaux,
trouva, près du cimetière de Saint-Patrice, le corps encore tiède du
sieur Langlois, ancien maire de Ste-Marie-du-Bois (Manche), qui était
parti la veille pour se rendre au concours du Teilleul.
Le
malheureux avait le crâne fracturé en plusieurs endroits ; la langue
était gonflée comme si on avait voulu l'arracher. M. Langlois expirait
le lendemain sans avoir pu articuler une parole.
On
crut d'abord à une vengeance, et plusieurs jeunes gens furent,
soupçonnés. Aujourd'hui, le parquet est certain que le sieur Langlois
a été assassiné par des nomades en quête d'un
mauvais coup. On croit que les assassins se sont dirigés sur Vire, et
c'est dans cette région que les recherches se poursuivent.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1904 -
Cruel accident. -
Un
sieur Jean Leroy, maçon à Bayeux, travaillait, avec un camarade, à
réparer une porte qui, soudain, tomba sur lui et lui brisa les deux
jambes à la hauteur de la cheville.
On
le transporta à l'Hôtel-Dieu, où son état, quoique inquiétant, ne
fut pas jugé désespéré. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1904 -
Fâcheuses plaisanteries. -
Les
statues de nos places sont en bronze ou en marbre, elles ne peuvent pas
se défendre et les mauvais plaisants en profitent pour leur jouer des
tours pendables.
C'est
ainsi que la statue du vieux poète Alain Chartier, qui fait l'ornement
d'une place bayeusaine, est très souvent l'objet de plaisanteries d'un
goût douteux, on demande pour Alain Chartier une grille protectrice.
A
Caen, l'autre matin, le père Élie de Beaumont, de la place
Saint-Sauveur, s'est réveillé tenant un tableau indécent d'une main
et serrant un balai de l'autre. Décidément le respect s'en va.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1904 -
Animaux volés. -
Un
veau estimé 200 fr. a été volé au sieur Albert Maizeret, cultivateur
à Angerville, près Dozulé.
—
Au marché de Bayeux, l'autre matin, un individu a mis en vente une
vache à un prix dérisoire. On a eu des soupçons sur la provenance de
l'animal et on a arrêté son vendeur. La vache avait été volée dans
les champs sur la commune de Noyers.
—
A Fierville-la-Campagne, près Bretteville-sur-Laize, un veau a disparu
de la ferme du sieur Georges Quesnel. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Décembre
1904 -
Les suites d’une expulsion.
- La
tribunal correctionnel de Bayeux avait eu à connaître des incidents
qui s'étaient produits lors de l'expulsion des Ursulines.
On
se souvient que le liquidateur, M. Bazin, avait été quelque peu
malmené par les personnes présentes. M. l'abbé Hamel, secrétaire
général de l'évêché, était accusé de l'avoir saisi par le bras,
une vénérable dame, la baronne Rigau, l'avait décoiffé du bout de
son ombrelle, et une simple couturière, Mlle Onfroy, l'avait tiré par
son veston.
Les
débats ont prouvé l'innocence de l'abbé Hamel, et son avocat, Me
Leroy, a vu sa tâche facilitée, mais les deux dames, ayant avoué les
faits, ont été condamnées, malgré l'habileté de leur défenseur, Me
Dodeman : la baronne Rigau à 16 fr. d'amende et la demoiselle Onfroy à
25 francs. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1904 -
Bayeux la nuit. -
Une
rixe a eu lieu, l'autre nuit, sur la place du Marché. Une bande de
noctambules des environs a donné la chasse à un pauvre garçon qui a
été rejoint et à demi assommé. Ses cris ont été entendus, mais
personne ne s'est risqué à lui porter secours. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1904 -
Triste maisonnée. -
Une
femme. Destournières, 26 ans, lessivière à Bayeux, avait économisé
50 fr. en cachette de son mari qui, parait-il, dépense pour boire tout
ce qu'il gagne.
En
rentrant à la maison, elle constata la disparition des 50 fr., et son
désespoir fut tel, qu'elle alla se jeter dans la rivière, à
l'abreuvoir de la blanchisserie Hamon.
On
la retira non sans peine, et comme elle parlait de recommencer son
plongeon, on dut l'emmener à l'hôpital pour la surveiller.
Le
ménage Destournières a deux petits enfants, une grand-mère s'en est
occupée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1905 - Tentative de meurtre.
- Dimanche soir, vers 6 heures, le sieur Siouville, qui tient un
magasin de bicyclettes Bretteville-l'Orgueilleuse, arrivait à Bayeux
par le train lorsqu'il rencontra dans la cour de la gare sa femme,
âgée de 25 ans, née à Bayeux, avec laquelle il est en instance de
divorce, et qui habite cette ville depuis environ un mois.
Une
discussion survint aussitôt entre eux deux, au cours de laquelle
Siouville sortit un revolver de sa poche et en tira quatre
coups sur sa femme. Deux balles la blessèrent à la main qu'elle
avait levée pour se garantir la figure, une troisième entra par
l'oreille gauche et ressortit à quelques centimètres derrière
l'oreille, et enfin une quatrième qui semble avoir été tirée alors
que la femme Siouville s'enfuyait, et qui permettra assez
profondément derrière la tête.
Siouville
fut désarmé par les employés de l'octroi de la gare et gardé
jusqu'à l'arrivée de la justice qui le mit en état d'arrestation. La
femme Siouville fut transportée à son domicile, rue Bellefontaine où
elle reçut les soins de M. le docteur Davy. On espère que ses
blessures qui sont fort douloureuses et seront longues à guérir, ne
mettront pas sa vie en danger. Femme reproche à son mari d'être
violent et ce dernier reproche à sa femme sa mauvaise conduite.
Juin
1906 - Cinématographe Ketorza.
- M. Ketorza, le directeur du cinématographe géant, dont les
Bayeusains ont certainement conservé le meilleur souvenir est dans nos
murs et débute ce soir avec un programme de tout premier ordre.
Tous
les jeudis des vues locales seront données en
supplément. Les programmes seront très variés ; aussi M.
Ketorza, qui a su mériter la faveur des Bayeusains est assuré de
retrouver un succès plus grand encore que celui des années
précédentes.
Août
1906 - Mort faute de soins.
- Samedi dernier, on a transporté à l'hôpital de Bayeux, le
jeune René Gambin, âgé de 14 ans, dont les parents habitent rue des
Teinturiers, et qui avait été trouvé sans connaissance par sa
mère, dans l'écurie d'une ferme où il était domestique, à Amblie.
Ce jeune homme est décédé le lendemain matin sans avoir repris
connaissance. Plainte
a été portée.
Janvier
1907 - Sauvage
agression.
-
Le Jeune
André Anne, âgé de quatorze ans, demeurant chez ses parents à
Carcagny, traversait dimanche soir, vers Cinq heures et demie, la rue
des Teinturiers, à Bayeux, lorsqu'il fut attaqué par un garçon
âgé de vingt ans, Georges Noël, qui demeure à Bayeux, où il
n'exerce aucune profession. Sans mot dire, Noël se jeta sur le petit
Anne le terrassa et lui porta un coup de talon en pleine figure. Des
voisins s'empressèrent autour du malheureux enfant dont la figure
était tout ensanglantée et qui portait une sérieuse blessure à
la tête. Cette affaire aura son dénouement devant la justice.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 -
Vol avec effraction.
- Pendant l'absence de
Mme Marie, journalière à Bayeux, au lieu dit la Vallée-des-Prés, des
individus ont pénétré dans son domicile, avec escalade et effraction,
jeudi l'après-midi, et ont dérobé des volailles estimées 17 francs.
Une enquête est ouverte et on croit être sur les traces des
malfaiteurs. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 -
Création
d’abattoirs.
- Une enquête de
commodo et Incommodo est ouverte à l'Hôtel de Ville de Bayeux jusqu au
mardi 26 février prochain, sur l’établissement d'un abattoir public
dans cette ville. Pendant ce temps, les maires des communes voisines
ainsi que tout particulier, seront admis à former opposition. Le plan
de l'établissement projeté comprend un rayon de 500 mètres.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 -
Un
projet de loi contre les corbeaux.
- M. de Villebois-Mareuil, député de la Mayenne, vient
d'élaborer avec le comte Clary, président du Saint-Hubert-Club de
France, un projet de loi destiné à donner satisfaction aux chasseurs
et aux agriculteurs. Il s'agit de la création de postes de Tierceliers
dans toute la France, en vue de la destruction des oiseaux de
proie, des petits fauves et principalement des corbeaux.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Février
1907 -
L'impôt
sur le revenu.
-
Contrairement à ce qui avait été annoncé officiellement, ce
n'est pas au conseil des ministres de samedi que le gouvernement
délibérera sur le projet d'impôt sur le revenu qu'a
préparé M. Caillaux.
Il
est très probable, d'ailleurs, que les ministres ne se réuniront pas
samedi et que le prochain conseil n'aura lieu que la semaine prochaine.
D'autre
part, M. Caillaux a demandé à ses collègues de lui réservé une
séance toute entière du conseil des ministres pour l'examen de son
projet. Et le gouvernement a, au préalable, une série de
questions à régler, qui l'obligeront à ajourner sa délibération sur
le travail de M. Caillaux.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Février
1907 -
La
nouvelle école de théologie.
-
L'école de théologie
qui remplace à Bayeux le grand séminaire, a été ouverte, mercredi
matin. Une messe du Saint-Esprit a été célébrée
à cette occasion à sept heures et demie en l'église cathédrale.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Février
1907 -
Création
d’abattoirs.
- Une enquête de
commodo et incommodo est ouverte à l'Hôtel de Ville de Bayeux jusqu au
mardi 26 février prochain, sur l’établissement d'un abattoir public
dans cette ville. Pendant ce temps, les maires des communes voisines
ainsi que tout particulier, seront admis à former opposition. Le plan
de l'établissement projeté comprend un rayon de 500 mètres.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Février
1907 -
Grave
incendie à Bayeux.
- Hier soir,
vers 9 heures, un incendie qui a pris rapidement de grandes proportions
s'est déclaré chez M. Perrette, marchand de couleurs, rue Saint-Jean.
En quelques minutes, tout le magasin dans lequel se trouvaient des
matières inflammables était en feu ainsi que les autres appartements
du rez-de-chaussée. Les pompiers ne tardèrent pas à arriver sur
le lien du sinistre, et grâce à leurs efforts ils purent circonscrire
le foyer et préserver les étages supérieurs de l'immeuble.
Un
voisin qui était très gravement malade a dû être sorti de sa chambre
et transporté dans une autre maison.
Les
dégâts sont assez considérables et ne sont couverts qu'en partie par
une assurance.
Les livres de comptabilité ont été pour la plupart détruits. Aucun
accident de personne n'a été heureusement à déplorer. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Mars
1907 -
Au
Conseil municipal.
- Dans sa
dernière séance, tenue mercredi soir sous la présidence de M. Delmas,
maire, le conseil municipal de Bayeux a eu à s'occuper d'une
importante question relative au grand concours d'animaux reproducteurs
qui a lieu chaque année à Bayeux au mois d'avril.
La
Société d'agriculture de cette ville a déclaré ne pouvoir assumer la
charge des frais d'organisation de ce concours. Le conseil municipal, en
présence de cette situation, a décidé de s'en charger, il
a porté la subvention de la ville de 250 à 400 francs. (Source :
Le Moniteur du Calvados)
Avril
1907 - Monument aux enfants du pays morts aux armées.
- Une réunion a eu lieu à l'hôtel de ville de Bayeux, samedi
dernier, 20 avril, dans le but de poursuivre l'édification sur
une des places de la ville d'un monument dédié aux enfants du pays
morts aux armées. Dans cette assemblée, un comité d'exécution a
été nommé.
Avril
1907 - Au Conseil
municipal. -
Dans sa dernière
séance, tenue mercredi soir sous la présidence de M. Delmas, maire, le
conseil municipal de Bayeux a eu à s'occuper d'une importante question
relative au grand concours d'animaux reproducteurs qui a lieu chaque
année à Bayeux au mois d'avril,
La
Société d'agriculture de cette ville a déclaré ne pouvoir assumer la
charge des frais d'organisation de ce concours. Le conseil municipal, en
présence de cette situation, a décidé de s'en charger, il a porté la
subvention de la ville de 250 à 400 francs.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Mai
1907 - Découverte macabre. - Des ouvriers
employés au service des eaux, creusant une tranchée dans la
propriété de M. Simon-Giraud, rue Saint-Malo, à Bayeux ont
découvert vendredi des ossements parmi lesquels se trouvaient
trois crânes. On se souvient que plusieurs maisons de la rue Saint-Malo
sont construites sur l'emplacement de l'ancienne église Saint-Malo et
de son cimetière. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Mai
1907 - Singulière
coïncidence.
-
Un fait très rare vient de se passer à Bayeux. Trois
personnes : M. Pamphile, âgé de 70 ans ; Mme veuve Hébert, âgée de
58 ans, et Mme veuve Delangles, âgée de 73 ans, demeurant rue de
Nesmond, les deux premiers dans le même immeuble et la seconde dans la
maison voisine, sont décédés dimanche à peu d'intervalle.
Leur
inhumation a eu lieu le même jour et au même cimetière, ils sont deux
voisins après leur mort comme pendant leur vie.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1908 - Attraction.
- On annonce qu'un cinématographe dont on dit le plus grand bien,
et actuellement installé à Caen, pendant la foire Mirlourette, viendra
à Bayeux à la fin du mois et y séjournera une quinzaine.
Avril
1908 - Un trésor. - En démolissant un
immeuble sis près de la cathédrale, des ouvriers ont trouvé dans le
mur de cet immeuble, appartenant à Mlles Mahère, un vase qui avait
été scellé et contenant enfermées dans un sac de cuir, trente
pièces d'argent et douze pièces d'or datant du 16e siècle, à
l'effigie de Louis XII, François 1er, Henri II, François II, Henri III
et Henri IV.
Avril
1912 - Après le
grand incendie que l'Ouest-Eclair a relaté, il s'en est produit un
autre qui a contribué encore à augmenter l'émotion de la population
Bayeusaine. Vendredi soir, en effet, à 3 heures et demie de
l'après-midi, le feu s'est déclaré rue du Louvre, chez un
épicier, M. Le Nourichel, a la suite d'une violente explosion de
gaz. Un stock de marchandises fut brûlé et le
plafond, en s'écoulant, blessa à la tête M. Le Nourichel.
Heureusement, grâce à la rapide intervention de nos courageux
sapeurs-pompiers, le fléau fut vite maîtrisé. Mais voilà bien
des émotions pour notre ville ! (Source : Ouest-Eclair)
Mai
1912 - Dimanche
matin, à 4 heures après midi, la voiture de M. Le Normand, ancien
avoué, propriétaire, a versé route d'Arromanches. M. Lenormand dans
sa chute se fixe des blessures sérieuses. Il se plein également de
douleurs dans les reins.
-
Dimanche matin, vers 9 heures, M. Jules Bottin, 33 ans, domestiques chez
M. Perrette, camionneur, a été à moitié écrasé entre un mur et un
tonneau de cidre qu'il était en train de décharger.
Il a été envoyé à l'hôpital avec une fracture des côtes ; de plus
comme il avait une hernie au bas-ventre et que cette partie a été
très atteinte dans l'accident, on considère l'état du blessé
comme très grave.
-
Mardi dernier, le cheval de M. Guilbert, cultivateur à Berigny, s'est
jeté contre le tramway venant de Balleroy. M. Guilbert resta sans
connaissance quelque temps. Il a éprouvé une forte commotion
cérébrale. Son domestique s'en est tiré sans mal. Le cheval a été
légèrement blessé et la voiture est détériorée.
Janvier
1913 - Bayeux
repousse la T.S.F. - On demande à la ville de Bayeux une
somme de six à sept cents francs pour entretien et frais annuels d'un
poste radiotélégraphique. Le Conseil rejette cette demande.
-
L'électricité. - Le préfet a adopté le traité pour
l'installation de l'électricité à Bayeux ; deux transformateurs
seront installés ; l'un sur la petite place de la Halle-aux-Grains,
l'autre place du Château ou dans le petit jardin derrière
l'Évêché.
Février
1913 - Un terrible
accident - Un terrible accident s'est produit jeudi
matin à Bayeux, au passage à niveau situé près de la gare de
l'état. M. Lunel conducteur d'arrière d'un train de marchandises du
dépôt de Caen, a glissé d'un marchepied qui s'est brisé. Il a roulé
sous le wagon et les roues lui ont broyé les deux jambes. Il a été
transporté à l'hôpital de Bayeux. Son état est presque
désespéré, il est âgé de 40 ans.
Février
1913 - L'incendie de l'église Saint-Patrice.
- Les incendies d'églises sont devenus assez rares, alors qu'au
moyen âge ils s'étaient très fréquents. Pourtant le feu a failli
détruire complètement l'église Saint-Patrice de Bayeux. Les
trois sacristies y attenant sont en ruines, et on a eu beaucoup de peine
à protéger le bâtiment principal dont la nef a dû être
inondée complètement. C'est une voisine, la dame Débése, qui a
aperçu les flammes vers 9 heures du soir. M. Lemarchand, sacristain,
avait fermé, deux heures avant, sans rien remarquer d'anormal. Les
sacristies flambaient déjà et on dut renoncer à en ouvrir les portes
intérieures pour ne pas propagé le fléau à l'église elle-même.
Les
pompiers accourus eurent de la peine à brancher leurs tuyaux sur les
bouches d'eau, difficile à retrouver sous la boue épaisse et ailleurs
assez éloignées. Les séminaristes leur aidèrent à combattre le feu.
Il fallut percer la toiture de l'église et malgré tous les efforts, on
ne put sauver rien des bâtiments incendiés. Les pertes en boiseries,
ornements, vitraux, etc... , atteignent une cinquantaine de mille
francs. Elles sont assurées. Une chasuble, estimée 10.000 francs, se
trouvait, par bonheur, au presbytère. Les archives de la paroisse ont
été complètement détruites.
Mars
1913 - La
Tapisserie de la Reine Mathilde. - La fameuse tapisserie
brodée par la reine Mathilde et relatant par l'image les exploits de
son époux, Guillaume-le-Conquérant, a été transportée à l'ancien
évêché, suivant la décision du Conseil municipal. On peut la visiter
tous les jours de 10 heures à 4 heures, aux conditions fixées par
l'arrêté du 15 octobre 1906.
Mai
1913
- Qu'on en
finisse - Cette fois la population de Bayeusaine
réclament des mesures énergiques contre l'audacieuse bande de
cambrioleurs qui entreprend de mettre notre ville en coupe
réglée. Pour la sixième fois elle a tenté de pénétrer chez M.
Delalande, pharmacien, et cette fois y a brisé quelques carreaux. La
police est sans dessus dessous.
Juillet
1913 - Le
mouvement de population. - Population de
l'arrondissement de Bayeux, il comptait en 1851 , 80 732 habitants
; en 1911 : 60 104, perte : 20 628 ; Ville de Bayeux : 9 630
habitants en 1851, 7 638 en 1911 ; perte : 2 081 habitants.
Octobre
1913 - Une maison
s'effondre - Dimanche soir, un accident est arrivé rue
Saint-Jean, cours de la Madeleine, dans un immeuble d'habitation ou
habitaient M. Ferdinand Année, sa femme et ses deux enfants.
Soudain Année fut réveillé par les deux petits qui criaient "
Papa, la maison s'en va ! " M. Année se précipita à leur secours
et au moment où il allait pénétrer dans l'appartement le plancher
s'effondra l'entraînant sous les décombres. C'était la propriété
voisine qui en s'effondrant avait entraîné la chute de la muraille et
d'une partie du plancher de la pièce où reposaient les enfants.
M. Année, qui a été sérieusement blessé à la tête et au côté, a
pu opérer le sauvetage des enfants. Les dégâts sont importants ; le
mobilier est en partie brisé.
Décembre
1913 - L'Électricité.
- L'éclairage électrique doit être inauguré à Bayeux, si les
prévisions se réalisent, et on disait même hier soir que la
cérémonie de Noël à la cathédrale devait avoir lieu avec
l'éclairage électrique de l'édifice.
Février
1914 - Les
fouilles de l'église Saint-Patrice. - On a annonce la
découverte découverte, au cours des travaux de reconstruction
d'une sacristie, de vieux tombeaux au même d'une ancienne crypte. Les
fouilles ont amené la mise à jour de plusieurs cercueils remplis
d'ossements, d'un squelette fort bien conservés, auxquels trois dents
seulement manquaient. Il avait été placé sur un sarcophage en
Pierre. Ces nouvelles découvertes rendent de plus en plus vraisemblable
l'existence d'une ancienne crypte.
Avril
1914 - Les
monuments historiques du Calvados. - Voici, d'après
l'officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments
historiques avant la promulgation de la loi du 31 décembre 1913,
pour le département du Calvados :
Allemagne-la-Basse
(Fleury-sur-Orne) : Clocher de l'église ; Amblie : Portail occidental
de l'église ; Anguerny : Clocher de l'église ; Asnières : Église ;
Audrieu : Église ; Authie : Clocher et portail méridional de
l'église ; Baron : Clocher de l'église ; Bayeux :
Cathédrale Notre-Dame, Chapelle du Séminaire, Cheminée dite "
Lanterne des Morts ", attenante à une maison place de la
Cathédrale ; Bény-sur-mer : Clocher de l'église ; Bernières-sur-mer
: Église ; Biéville-sur-Orne : Église ; Bougy : Église ;
Boulon : Portail de l'église ; Brécy : Château ; parties classées :
le portail formant entrée de la cour, les façades du corps de
logis à l'exclusion des intérieurs, les dispositions architectoniques
et décoratives du jardin ; Bricqueville
: Église, etc...
Septembre
1914 -
Blessé par une vache.
- Un
garçon boucher de M. Gillette, à Bayeux, Édouard Lefèvre, a eu la
mâchoire brisée d'un coup de corne par une vache qu'il ramenait chez
son patron.
Déjà,
l'an dernier, pendant qu'il faisait son service militaire, Lefèvre
avait été grièvement blessé en voulant préserver d'un accident un
de ses camarades. (Bonhomme Normand)
Septembre
1914 -
Les émigrés à Bayeux.
- 800
Belges sont arrivés ces jours-ci. Les Anglais qui opéraient dans la
région du Borinage, se sentant débordés, les avaient engagés à
fuir, leur laissant, dans leur intérêt même, à peine le temps de
prendre quelques bagages. Ils avaient erré au hasard avant d'avoir pu
être réunis en convois organisés.
Puis
on en avait dirigé sur Paris, Rouen et notre région. Ainsi qu'à Caen,
la population leur a fait un cordial accueil et tous ont trouvé bonne
table et bon gîte.
Une
grande partie d'entre eux ont été dirigés sur Balleroy et Caumont.
(Bonhomme Normand)
Septembre
1914 -
Arrivée de blessés.
-
Nos hôpitaux caennais, qui s'étaient vidés presque, se sont à
nouveau remplis et, à présent, ils sont trop petits. On a dû faire
des installations provisoires. Un certain nombre de ces victimes de
l'abominable guerre sont assez grièvement atteintes, pourtant les
décès sont plutôt rares, jusqu'ici.
A
Bayeux, une cinquantaine de blessés nouveaux sont arrivés.
A
Falaise, on en a reçu aussi un convoi.
Sur
la côte, de très nombreux blessés des combats de l'Aisne sont
hospitalisés. (Bonhomme Normand)
Octobre
1914 -
Morts glorieuses. -
Parmi les nôtres
tombés à l'ennemi ou morts des suites de leurs blessures, citons : Le
soldat Chemin, de Hiéville, tué à l'ennemi ; le soldat Clovis Caligny,
de Saint-Pierre-du-Bû, mort à l'hôpital de l'Institut, à Paris ; le
soldat Léon Hubert, de Viessoix, mort à l'hôpital de Ribérac ; le
soldat Alexandre Hamel, du 19e
territorial d'infanterie, de Saint-Germain-de-Tallevende, mort à
l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges ; le capitaine Delaunay, du 24e,
beau-frère de M. Le Chesne, dentiste à Caen, tué au combat de Loivre
; le capitaine Le Maréchal, gendre de M. Roussy, receveur
d'enregistrement à Caen ; le sergent Lemay, du 41e
de ligne, gendre de M. Radenac, marchand de vins à Bayeux, blessé
mortellement à Montmirail ; le lieutenant Claude Guinder,
sous-préfet de Boulogne-sur-Mer, ancien sous-préfet de Pont-l'Évêque,
mort au champ d'honneur ; le soldat Toutain, du 5e,
de Falaise, tué à la bataille de la Marne ; le soldat Esnault, du 5e,
de Villers-Canivet, tué prés de Reims ; le soldat Poisson, du 205e,
de Saint-Germain-Langol, mort à la Pitié, à Paris ; le soldat Liard,
du 5e,
de Vignats, blessé mortellement à Charleroi ; le capitaine de Maynard
et le lieutenant du Plessis-Vaidières, du 36e,
morts au champ d'honneur. (Bonhomme Normand)
Octobre
1914 -
La censure. -
Nos lecteurs ont pu
remarquer, dans notre dernier numéro, l'espace de quelques lignes
laissées en blanc et peut-être en trouveront-ils aussi dans le
présent journal.
Sans
doute, ils ont pensé que nous avions ménagé ces blancs pour les
personnes qui ne savent pas lire. Il ont eu tort. Ces lignes nous ont
été supprimées par la Censure.
Pendant
la guerre, en effet, et dans un but hautement patriotique, il est
convenu que la Presse ne doit pas être trop bavarde et qu'elle doit
faire le silence absolu sur tout ce qui concerne les opérations
militaires, mobilisation, déplacements de troupe, etc… (Bonhomme
Normand)
Octobre
1914 -
Nos héros. -
Pour sa brillante conduite sur le champ de bataille, M. Ludger,
directeur de la société de gymnastique « La Jeune France » de
Bayeux, a été fait successivement adjudant-chef et sous-lieutenant.
Le
jeune Robert Ruault, de Condé, cavalier au 11e cuirassiers,
qui, avec quelques camarades, a sauvé huit pièces de canon, est
proposé pour la médaille militaire. (Bonhomme Normand)
Octobre
1914 -
Deux petites filles empoisonnées.
-
Odette et Marcelle Lerebourg âgées de 6 ans 1/2 et de 7 ans
1/2, demeurant route de Port, à Bayeux, se sont empoisonnées
imprudemment en absorbant de la poudre à tuer les taupes, dont elles
avaient trouvé un flacon dans le tiroir d'une commode
chez
une femme Lefrançois, qui, en l'absence de leur père, mobilisé et
soldat au 23e territorial, devait prendre soin d'elles.
La
petite Marcelle sortit et se sentit malade dans la rue. Une dame Posser
lui prodigua des soins, ainsi que deux aides en pharmacie, mais la
fillette mourut peu après. Quand la police, prévenue à son tour,
arriva, route de Port, chez la femme Lefrançois, l'autre fillette avait
également succombé.
Les
corps des deux pauvres petites furent transportés à l'hôpital où on
en fit l'autopsie.
La
femme Lefrançois, 37 ans, et un taupier, nommé Marie, âgé de 70 ans,
qui habitait avec cette femme depuis le départ de M. Lerebourg, ont
été mis à la disposition du Parquet pour enquête. Il y aurait eu au
moins un manque de surveillance complet de la part de la femme
Lefrançois, qui est mal considérée dans le quartier.
(Bonhomme
Normand)
Octobre
1914 -
Une mégère. -
Nous avons raconté dans notre précédent numéro comment deux
fillettes de Bayeux, Odette et Marcelle Lerebourg, s'étaient
empoisonnées en absorbant de la poudre à tuer les taupes laissée à
leur portée.
La
femme Lerenard, chargée de soigner les deux pauvres petites en
l'absence de leur père, mobilisé à Cherbourg, fut arrêtée.
L'enquête
ouverte à la suite de ce triste accident a révélé que la femme
Lerenard battait fréquemment et violemment les deux enfants. Elle sera
donc poursuivie non seulement pour homicide par imprudence, mais encore
pour mauvais traitements. (Bonhomme Normand)
Novembre
1914 -
Les méfait de l’ivresse.
-
Passant le soir, en
voiture, près du champ de courses de Bayeux, la dame Marie, 24 ans,
cultivatrice à Russy, qui était accompagnée de son petit garçon, a
été heurtée et culbutée par une carriole non éclairée, conduite
par un domestique de Sully, qui était en état d'ivresse.
La
dame Marie et son enfant furent projetés sur la voie du tramway et
assez grièvement contusionnés. La voiture a été brisée. (Bonhomme
Normand)
Décembre
1914 -
Légion d’Honneur. -
Le docteur Guillet, de Bayeux, fait
prisonnier à Dixmude, pendant qu'il soignait des blessés dans une
tranchée, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.
(Bonhomme Normand)
Janvier
1915 -
Morts glorieuses.
- Sont
tombés au champ d'honneur : Marcel Renard, soldat au 119e
de ligne, dont la famille habite rue Saint-Jean, à Caen ; Lucien
Blanchel, menuisier à Bayeux ; Tribout, serrurier à Bayeux ;
Victor Tirard, de Pierres, soldat au 205e ; Victor Esnault,
de Ste-Marie-Laumont ; Henri Debreuil, soldat au 136e,
professeur au pensionnat St-Joseph à Caen ; le sergent Pierre Lebas,
des Iles-Bardels ; Clément Delacour, de Villers-Canivet, soldat au 166e
; Alfred Bonne, de Pierrefitte-en-Cinglais ; Émile Gouesmel,
boulanger à Bayeux ; Ferdinand Denise et Léon Evode, de
Moutiers-en-Auge, du 5e d'infanterie.
Janvier
1915 -
Plaquez-vous :
- Les
cyclistes savent-ils bien que tout vélocipède ne peut être sorti,
même devant la porte du domicile de son propriétaire pour être
nettoyé, ni même conduit à la main chez le mécanicien pour
être réparé, sans être muni de la plaque de contrôle de 1915 ?
Février
1915 -
Des édiles arboriphiles.
- Les
Bayeusains
aiment les arbres et ils ont bien raison. Leur conseil municipal les
soigne particulièrement (pas les Bayeusains, mais les arbres). C'est ce
point que, dans le dernier budget, trois dépenses étaient inscrites :
1° installation d'un
système protecteur au hêtre pleureur du jardin botanique ; 2°
installation d'un
autre système de projection à l'arbre de la Liberté ; 3°
installation de trottoirs dans la route de Port. Malgré certaines
oppositions plus ou moins opportunes, les deux premiers projets vont se
trouver réalisés. Quant au troisième, on l'a remis à une date
ultérieure. Les Bayeusains ne sont pas des arbres, que diable ! Ils
peuvent bien attendre et souffrir un peu ! Bravo ! voila au moins un
conseil municipal que la peur de l'électeur ne fait pas marcher.
Mars
1915 -
L’hospitalité normande. -
Des
réfugiés belges et du Pas-de-Calais sont arrivés, ces jours-ci. Bayeux en a
reçu un certain nombre. On les a répartis dans des locaux municipaux :
Salle Saint-Laurent, Hôtel-Dieu et dans des patronages. Puis ils ont
été, pour la plupart, envoyés dans des communes avoisinantes. Une
cinquantaine est restée a Bayeux. On en a envoyé aussi
quelques centaines à Vire.
Mars 1915
- L’exode des
belges. - Les
soldats belges de la garnison de Bayeux sont partis, eux aussi, pour le
camp d'Auvours. La population les a accompagnés en masse à la gare. Il
y a eu échange de vivats. 250 élèves-officiers belges sont venus
remplacer les partants. Les Bayeusains les accueillent de leur mieux. On
sait qu'à Caen, c'est le dépôt du 43e d'artillerie qui a
repris possession de la caserne que nos alliés occupaient depuis des
mois. On rencontre beaucoup de ces artilleurs, en ville, à présent. Ce
sont, de solides gaillards, dont le sombre uniforme se rehausse d'une
ceinture et d'une bandoulière de cuir fauve. Ils sont armés d'un
solide revolver, mais ils n'ont jamais de canon de 75 avec eux.
Mars
1915 -
Certificat d’études. -
Le
ministre de l'instruction
publique et des beaux-arts a décidé, par une mesure exceptionnelle,
d'ouvrir l'examen dans sa session normale à tous les l'instruction
publique d'ouvrir l'examen dans sa session normale à tous les enfants
qui atteindront l'âge de 12 ans, le 31 décembre prochain.
Mars
1915 -
Le temps qu’il fait. -
On
ne dira pas que le
Bonhomme Normand n'est pas un bon prophète, puisque son Almanach
annonçait de la pluie et du vent pour les fêtes de Pâques.
Malheureusement, ses pronostics pour la suite du mois ne sont pas non
plus très bons. Heureusement que, suivant le vieux dicton : Jamais
pluie de printemps n'a passé pour du mauvais temps.
Avril
1915 -
Visite nocturne. -
Pendant la nuit, des malfaiteurs se sont introduits dans le
magasin de fourrures de M. Deschamps, de Paris, rue Saint-Malo, à
Bayeux, et géré par Mme Thomerel, et y ont pris pour 1 366 francs de
marchandises.
Les
voleurs ont pénétré dans la maison par une fenêtre grillée dont ils
ont descellé un barreau. (Bonhomme Normand)
Avril
1915 -
Arrivée de blessés. -
Un
train de blessés, arrivé ces jours-ci, a été réparti entre les
hôpitaux de la cote et ceux de Bayeux. Dans cette ville, 89 blessés
ont été hospitalisés au collège et aux Bénédictines. Un convoi de
prisonniers allemands, venant du Havre, et allant rejoindre le camp de
concentration, a traversé le département.
Avril
1915 -
Les braves. -
Maurice Rouillard, de Lisieux, soldat au 319e a reçu
la médaille de l'ordre de Saint-Georges de Russie ; M. Fernand
Arbogast, beau-frère de M. Perrine, ancien adjoint au maire de
Trouville, a reçu la médaille militaire.
-
Ont été cités à l'ordre du jour : MM. Margot, fondé de
pouvoirs à la recette des finances de Bayeux, caporal fourrier au 31e
bataillon de chasseurs à pied ; Henri Blachet, de Caen, soldat
au 36e ; Charles Osmont, aspirant au 5e de ligne,
blessé mortellement
; Jouanne, soldat au 236e ; Perpignani et Crowet,
sous-lieutenants au 205e ; l'adjudant Cremazy, les sergents
Thelamon et Cany, les soldats Lequesne et Fournier, le chef de bataillon
Henneton, les capitaines Cren et Mollinier, le lieutenant Bourdarie, les
sous-lieutenants Ferlut, Blary, Rodat et Hiriard, tous du 5e.
(Bonhomme Normand)

Mai
1915 -
Le temps qu’il fait. -
Un
maître orage s'est
déchaîné mardi sur notre région. Les détonations électriques se
succédaient avec une violence extraordinaire et la pluie tombait «
d'abat ». En beaucoup d'endroits, la grêle a endommagé les fleurs des
poiriers et autres arbres fruitiers. Cette perturbation un peu subite et
inattendue est-elle causée par les commotions anormales que propagent,
dans l'air, les canonnades et les explosions ?
Mai
1915 - Les vaches à
l’herbe. - Les
pluies abondantes et les
premières chaleurs ont activé puissamment la végétation et, dans nos
herbages, l'herbe pousse dru. Il y en a tant que nous ne pourrons
jamais tout manger... c'est à dire, tout faire manger. Car du fait des
réquisitions intensives qui ont singulièrement éclairci le troupeau
et aussi à cause de l'absence d'un grand nombre de chefs
d'exploitation, beaucoup de prairies se trouvent déchargées de
bestiaux. Les propriétaires s'inquiètent en pensant que leurs terres
vont maigrir, faute de bœufs et de vaches pour les dépouiller et les
engraisser. On s'est demandé si on pouvait, aux termes des baux,
obliger les fermiers mobilisés à garnir les herbages de bestiaux, et
M. Fernand Engerand s'est chargé de poser la question au ministre
de l'agriculture. Celui-ci a fait la réponse qu'on pouvait prévoir :
Il ne saurait être engagé aucune poursuite ni accompli aucun acte
d'exécution contre les citoyens présents sous les drapeaux. Il n'y a
donc rien à faire pour l'instant qu'à laisser l'herbe pousser. On la
fauchera plus tard, si on peut.
Mai
1915 - Les
habillements militaires. - A
côté
de la confection des capotes, vareuses et pantalons, pièces principales
du costume militaire, celle des accessoires moins importants procure du
travail aussi à pas mal d'ouvrières. C'est ainsi que la confection des
écussons portant le numéro matricule du régiment et devant être
cousus sur le col des capotes ou vareuses occupe quelques
personnes. Ces écussons, comportant trois chiffres à coudre comme ceux
du 236e, étaient payés cinq francs le cent aux ouvrières.
Comme l'écusson
est double (un de chaque côté du col, cela faisait donc six cents
chiffres pour 5 fr. Ceux des régiments dont le matricule ne comporte
que deux chiffres, comme le 36e, n'étaient payés que 4 fr.
le cent. On concevait bien le motif de cette différence. Mais depuis
quelques jours, sans qu'on sache trop pourquoi, les écussons de trois
chiffres ne sont plus payés que 4 fr. aussi. Si ce tarif uniforme est
maintenu, toutes les ouvrières vont demander à faire des écussons
pour le 5e
de ligne.
Mai
1915 - Victime d’une
explosion. - Mme
Enault,
40 ans, femme de ménage chez M. Maingot, carrossier à Bayeux,
descendait à la cave pour laver des bouteilles. Elle avait à la
main une lampe à essence. Au moment où elle pénétrait dans le
local, une violente explosion se produisit, des flammes jaillirent, qui
brûlèrent grièvement la malheureuse femme. On lui porta
aussitôt secours, mais son état était si grave qu'on dut la
transporter à l'hôpital, où, malgré les soins qui lui furent
prodigués, elle expira dans la nuit. Elle laisse trois enfants. On ne
sait encore à quelle cause attribuer l'explosion, pourtant on la
croit due à des gaz échappés d'une fosse d'aisances contiguë à la
cave qui se sont enflammés au contact de la lampe.
Mai
1915 -
Les Saints de Glace. -
Connaissez
vous Mamert, Pancrace et
Servais ? Ce sont trois particuliers morts en odeur de sainteté et dont
on commémore la fête les 12, 13 et
14 mai. On ne sait trop pourquoi ces vénérables personnages ont
accoutumé de jeter un froid dans le calendrier et d'y signaler leur
passage annuel par une recrudescence de gelées dangereuse pour les
arbres à fruit. Servais, Pancrace et Mamert n'ont pas failli à leur
mission, cette année non plus, et si nous en parlons après coup, c’est
qu'ils ont trouvé des imitateurs dans leurs camarades des jours
suivants. Il a blanc gelé un peu partout, mais il ne semble pas
jusqu'ici que les arbres aient beaucoup souffert et la floraison se
poursuit dans d'excellentes conditions.
Mai
1915
-
Mort glorieuse.
- Sont
morts pour la patrie : M. Émile Chenu, ex-employé au greffe du
Tribunal de Bayeux ; Paul
Guérin, de Bayeux, soldat au 235e ; Eugène Mouchel,
domestique à Bayeux..
Mai
1915 -
Il y a 118 ans. - Les
Bayeusains, fiers à juste titre de posséder un « arbre de la Liberté
», ont fait consolider ce vénérable ancêtre en entourant son tertre
d'un tablage en granit. Ils ont aussi agrémenté son tronc d'une belle
plaque de métal, avec une inscription relatant sa plantation, le 10
Germinal (un mois bien choisi) de l'an II, c'est-à-dire le 30 mars
1797.
Juin
1915 -
Pour les récoltes. -
Mgr
l'Evéque de Bayeux publie une lettre invitant, pour le temps des
moissons, MM. les curés à autoriser le travail le dimanche, même à supprimer
les Vêpres quand le besoin s'en fera sentir. Il engage, en outre,
tous ceux qui sont restés au foyer, hommes, femmes et enfants, à se
livrer au travail.
Juin
1915 - Les braves. - Ont
été cités à l'ordre du jour : MM. Henri Grandin, de Caen, soldat au
36e de ligne ; le capitaine Caresme, ancien élève du
collège de Bayeux ; Maurice Le Hoc, sous-lieutenant au 149e,
fils du maire de Deauville.
Août
1915
- Les belges à
Bayeux. -
La remise d’un drapeau aux troupes belges, par les autorités
bayeusaines, a eu lieu avec éclat, ces jours ci. D ‘éloquents
discours ont été prononcés et des distinctions ont été
remises par le général Chaplain à plusieurs blessés français. Nos
voisins de la cité épiscopale, plutôt habitués aux pompes
religieuses, assistaient pour la première fois à une
manifestation guerrière de ce genre. Ils ont pu en apprécier l’émouvante
grandeur et la noble simplicité.
Août
1915
- Sous les roues.
- Le
camionneur de M. Perrette, à Bayeux, M. Jouet, revenant de porter du
cidre à Littry, a été projeté à terre par un de ses chevaux. Une
roue lui a passé sur un bras et une cuisse. Mais aucun des deux membres
n'a été fracturé, et il ne faudra pas plus de quinze jours à M.
Jouet pour se rétablir.
Novembre
1915
- A l’ordre du
jour. -
Laurent Lemoyne, imprimeur-libraire à Bayeux, actuellement
téléphoniste à la …e brigade qui, sous une pluie de
balles et d’obus, dans l’un des derniers combats, est allé
réparer les lignes téléphoniques, a été cité à l’ordre du jour
et décoré de la Croix de guerre.
Mars
1916 -
Patriotisme et neutralité.
-
Comme toutes nos villes normandes, la vieille cite bayeusaine a
ses héros et ses braves. Parmi eux, il faut compter M. Urbain Jeanne,
géomètre, un ancien élève de notre École normale de
Caen, qui vient de s'engager dans l'artillerie, quoique âgé de 59 ans,
avec le désir de rejoindra son fils, également artilleur sur le
front, depuis le début des hostilités. On cite également un
jeune homme réformé, M. Louis Dubosq, fils du directeur de la
Laiterie, qui a trouvé le conseil de révision trop indulgent à son
égard et qui vient de contracter un engagement. A côté de cela,
hélas ! il y a bien quelques embusqués notoires, du reste, où n'y en
a-t-il pas ? Mais le comble de l'embuscade, n'est ce pas d'avoir été
surpris par la guerre, en accomplissant son service, de s'être fait
réformer et d'être rentré dans ses foyers, alors que tout le monde
part en masse (Hein ! ça vous en rase un coin !) Il est vrai
qu'en ce cas, on à la ressource, pour s'entretenir quand même,
dans les sentiments patriotiques, d'aller voir manœuvrer les recrues
belges, sur la place, ou de se rendre, le dimanche soir, au
départ du train, pour assister aux adieux émus des permissionnaires à
leurs mamans et à leurs épouses.
Avril
1916 -
Convoi de prisonniers. -
Avant-hier, quatre wagons de prisonniers boches passaient à
notre gare venant de Cherbourg et dirigés sur Caen.
Aux
champ d’honneur. -
Il y a quelques jours nous apprenions que M. Barbey, jeune négociant de
notre ville, mobilisé depuis le début de la campagne, venait
pour la seconde fois d’être blessé, et avait dû subir l’opération
du trépan. Déjà cité à l’ordre de l’armée et décoré de
la Croix de Guerre, pour avoir dans un poste téléphonique
allemand, tué trois Boches de sa main. Ce brave sous-officier va
aussi bien que possible et ne tardera pas à recevoir la médaille
militaire. Apprenons aussi que notre compatriote M. Marion,
employé des Chemins de fer du Calvados, vient de succomber aux
suites de ses blessures de guerre. Mort également face à l’ennemi
le caporal de chasseurs à pied Pierre Levillain, de Littry.
Inclinons-nous profondément devant la tombe de ces mort glorieux.
Mort
pour la Patrie.
- MM. César Dauguet,
restaurateur, âgé de 33 ans, sergent mitrailleur, mortellement atteint
d’un éclat d’obus, décédé le 19 courant, des suites de sa
blessure ; - Léon
Lepoultier, typographe au journal de Bayeux vient de succomber des
suites d’une maladie contractée à l’armée.
Mai
1916 - Un qu’on
regrette. -
C'est M. Delmas, maire
de Bayeux. On commence déjà à s'apercevoir de sa disparition. Ainsi,
il est de nouveau question d'augmenter le prix du gaz. En pleins beaux
jours, c'est bizarre ! On se rappelle avec quelle énergie le maire s'y
était opposé, l'hiver dernier. Les bayeusains trouvent qu'on ferait
mieux d'augmenter la qualité de l'éclairage. Et puis, pourquoi y
a-t-il des becs qui brûlent toute la journée ? Inutile d'insister, ils
ne feront jamais concurrence à la lumière du soleil.
Juillet
1916 -
Une famille de héros.
- M.
Pierre Lecour,
cordonnier, à Bayeux, à six fils et quatre gendres mobilisés.
L'aîné des fils, Pierre, a été tué ; le second a été blessé à
Charleroi et à Berry-au-Bac ; le troisième, Raymond, blessé
après quinze mois de front, et prêt à repartir ; le quatrième,
Édouard, soldat au 319e,
est au front depuis le début de la guerre ; le cinquième, Eugène,
est au 22e d'artillerie,
sur le front ; enfin, le sixième, est sur le point de partir au feu.
Les quatre gendres sont aussi sur le front, et l'un d'eux, M. Carderon,
a été blessé.
Août
1916 -
Le carrefour du Goulet.
- Si
quelquefois vous allez
vous promener en voiture, à Bayeux, méfiez-vous du carrefour du
Goulet. Dans une même journée, il ne s'y est pas produit moins
de quatre accidents. Trois ont été plutôt anodins et n'ont eu comme
résultats, que de légers dégâts matériels. Le quatrième a été
plus grave, M. Noël, de Cussy, arrivait au
carrefour du Goulet, lorsque son cheval glissa, s'abattit et entraîna,
dans sa chute, le conducteur et une dame de Barbeville, qui
l'accompagnait. La dame en fut quitte pour la peur, mais
M Noël resta étendu inanimé. Grâce à des soins énergiques, on put
le remettre sur pied et on le reconduisit chez
lui.
Août
1916 -
Le temps qu’il fait.
- Inutile
de parler de la chaleur,
tout le monde la sent. Nous sommes dans la canicule, cela ne veut pas
dire qu'il doit faire un temps de chien, mais tout bonnement que le
soleil traverse en ce moment la constellation du Grand Chien dont Sirius
(Invisible en ce moment, bien entendu) est l'étoile la plus brillante
du ciel. Si la récolte des
foins se fait admirablement, les herbages et prairies commencent
à souffrir de la sécheresse, car il n'a pas plu depuis près d'un
mois.
Septembre
1916
- Heures nouvelles.
- En
hiver, le tramway de
Bayeux à Port partait à 2 heures et repartait à 5 heures. Le séjour
à Port était donc de trois heures. Avec l'heure nouvelle, il part de
Bayeux vers 2 heures et revient à 4 heures : séjour, deux heures. Les
promeneurs bayeusains qui veulent passer l'après-midi du dimanche au
bord de la mer feront donc bien d'attendre l'hiver. Ce sera moins
gai, mais ça durera plus longtemps. A moins que (suivant la vieille
plaisanterie) ils ne partent en chemin de fer de Bayeux et qu'ils ne
reviennent à pied de Port.
Septembre
1916
- Une mine de fer.
- On
peut voir, près de la cathédrale de Bayeux, à l'intérieur des
grilles qui l'entourent, entre la sacristie nouvelle et le vieux grenier
à sel, passage Flachat, un tas considérable de vieilles
ferrailles qui forment un amas inesthétique. Il est vrai que les
touristes sont peu nombreux en ce moment. Mais, au point de vue
pratique, il semble qu'avec du vieux fer on fabrique du fer neuf et
utilisable. Si les Boches étaient passés par là, le nettoyage eût
été bientôt fait.
Décembre
1916 -
Les braves.
-
Ont été nommés
dans la Légion d'honneur : Chevaliers : MM. Fernand Marson, de Condé
sur Noireau, sous-lieutenant au 2e colonial ; de Saint
Quentin, lieutenant au 117e, fils du sénateur ; René
Michel, avocat à Caen, lieutenant aviateur ; Billet médecin aide-major
au 36e.
La
médaille militaire a été conférée à MM. René Foubert, Émile
Perrier et Louis Gautier, tous trois de Bayeux.
Décembre
1916 -
Les messes de minuit.
-
Dans
un but
d'économies hautement patriotiques, l'évêque de Bayeux a laissé
messieurs les curés libres de supprimer, cette année, les messes de
minuit et il a engagé ceux, qui jugeraient bon de les célébrer quand
même à restreindre au minimum leur éclairage. Même, prêchant
d'exemple, les curés de Bayeux vont supprimer cette cérémonie. C'est
peut-être pousser le zèle un peu loin. Alors qu'on n'a interdit aux
spectacles profanes qu'un seul jour de représentation par semaine, l'Eglise,
elle, qui n'a, dans toute l'année, qu'une seule cérémonie
nocturne, toute de poésie et de grâce naïve, va devoir en interrompre
l'ancestrale tradition !
Janvier
1917 -
La tempête de neige.
- Elle a sévi à
Bayeux et dans la région avec une violence particulière. Elle fut
accompagnée d'éclairs et de tonnerre.
- Elle a sévi à
Bayeux et dans la région avec une violence particulière. Elle
fut accompagnée d'éclairs et de tonnerre.
De
nombreux fils électriques ont été brisés et même des supports
de fer se sont rompus et abattus : un immeubles, sis à
l'angle des rues St Malo et Général de Dais a été endommagé. Des
équipes d'électriciens ont procédé déjà aux réparations
urgentes.
Février
1917 -
Il y a sablés et sablés !
-
D'après un
confrère de Bayeux, qui pourtant devrait être renseigné exactement
sur ces choses, nous avions dit, l'autre jour, que l'Usine de
sablés Marie avait des succursales à Littry et à Isigny. M. G.
Rouillard, de l'usine d'Isigny, nous écrit pour nous prier d'affirmer
qu'il en est seul propriétaire et exploitant et complètement étranger
à l'usine Marie. Voilà qui est fait. Nos lecteurs, et nous, saurons
désormais qu'il ne faut pas confondre les sablés de Bayeux avec ceux
d'Isigny, N'est-il pas d'ailleurs tout naturel de fabriquer des sablés
au bord de la mer où la matière première abonde ?
Mars
1917
- Incident de
marché. -
Le 27 janvier
dernier, à Bayeux. une bagarre s'était produite au marché à propos
de la vente du beurre. Un acheteur de la maison Bretel, de Valognes,
voulait le payer 2 fr. 60 au lieu de 2 fr. 50, prix de la taxe. Un
brigadier de police intervint. Il fut entouré et malmené. Un sieur
Georges Filliatre, cafetier, rue St-Patrice, s'opposa surtout à
l'action du brigadier, qui tentait de faire respecter l’arrêté
préfectoral. Ce cafetier a été poursuivi et les juges correctionnels
viennent de lui infliger 200 fr. d'amende.
Avril
1917
- Les suites d’une
bagarre. -
On n'a pas
oublié l'échauffourée qui se produisit, le 27 janvier, sur le marché
de Bayeux, à l'occasion de l'application de la taxe du beurre. Des contraventions
furent relevées, mais elles furent accueillies de telle façon qu'on
dut requérir l'Intervention du commissaire de police, M. Vier. Ce
dernier fut outragé, menace et même assez violemment bousculé.
Six des plus enragés, parmi les manifestants, ont été poursuivis
devant le tribunal de Bayeux. Ils ont été condamnés : MM. Betourné,
de Trungy, Lecomte, de Saon, Guérin, d'Ellon, chacun à 50 francs
d'amende, avec sursis ; Héroult, de Condé-sur-Seulles, Planchon, de
Planquery, chacun à 10 francs, aussi avec sursis. M. Fleury, de
Castillon, qui s'était montré le plus violent, a été condamné à
quinze jours de prison et à 100 francs d'amende, sans sursis.
Avril
1917
- Voul’ous
vend vos caudières ?
-
L'État cherche à acheter du cuivre et, de préférence, en
France. Aussi a-t-il fait savoir qu'on pourrait lui proposer les
alambics devenus sans usage, depuis la loi sur l'alcool. Mais peut
être nos bouilleurs auxquels, avec cruauté, on a leur crû ôté,
aimeront-ils mieux les conserver quand même. On ne sait jamais ce qui
peut arriver !
Avril
1917 -
Jour de deuil.
-
Gros émoi, ces jours-ci,
parmi nos riches possesseurs d'autos. Malgré que plusieurs aient
soigneusement caché leurs voitures, on les a dénichées et
réquisitionnées. L'un d'eux a vu prendre la sienne qui lui avait
coûté, assurait-il, 22 000 frs. Un autre, gros bonnet municipal, avait
muchi son auto chez un ami et se servait d'un mauvais « taco ».
On l'en a dépouillé aussi, pas du « taco », mais de la bonne
voiture. Sa mauvaise humeur n'a pas émotionné le moins du monde
l'officier acheteur. Pauvres gens ! faudra nous coucher pour
les plaindre !
Avril
1917 -
Le temps qu’il fait.
-
Nous avons eu quelques
journées de soleil, mais il gèle encore la nuit, une bise âpre et
froide dessèche les terres et arrête la végétation. Il est impossible
d'imaginer une plus mauvaise saison. Nous
voici fin avril et la campagne est absolument nue. Même dans la cour de
notre confrère, M. Le Boyteux, le fameux marronnier qui
dégottait celui des Tuileries et fleurissait le 20 mars est en retard
juste d'un mois. S'il n'y a pas la de quoi marronner !
Mai
1917 -
Mauvais terrain.
-
A
Bayeux, il avait été question de planter des pommes de terre au jardin
botanique dit Champ à Crevel. Puis on avait changé d'avis et loué un
terrain. Enfin, on n'a rien fait du tout. Pour couper court à toute
fatigante initiative, un conseiller municipal, disciple de St-Fiacre, a
déclaré péremptoirement que le terrain de Bayeux et des environs
était impropre à la culture de la pomme de terre ! Il aurait fallu le
dire plus tôt. Les Bayeusains se seraient empressés d'arracher les
pommes de terre qu'ils venaient de faire, pour les manger, ce qui
leur eût rendu grand service. Ils les auraient remplacées par des
haricots. Mais sans doute que le jardin botanique est également
impropre il la culture haricotière !
Mai
1917 - Le Gaz. - A
Bayeux, le gaz de ville est Si pauvre et sa pression si faible
qu'il est inutilisable il éteint les allumettes.
Mars
1917 -
Les pommes de terre. -
Elles deviennent
de plus en plus rares et on peine même à s'en procurer pour semence.
Cela va changer dès que les nouvelles vont arriver. Il va bien falloir
que les tas qui restent se démuchent. A Bayeux, une personne
généreuse en a offert 25 000 kilos pour ensemencer. A Coutances,
le sous-préfet en a réquisitionné, en gare, pour la population
civile. Chez nous, il en vient encore pas mal, mais, sitôt arrivés,
les wagons disparaissent comme par... désenchantement.
Mars
1917 -
On récolte ce qu’on sème.
-
Presque toutes les villes du Calvados, et Caen en tête, ont
trouvé du terrain pour la culture des pommes de terre. Bayeux n'a rien
trouvé du tout. Dans la bonne vieille cité bajocasse, on n'est
pas partisan du système D. Il y a pourtant un champ de courses, un
jardin public. A Coutances on a sacrifié les pelouses du jardin de la
ville, à Bayeux on ne se résignerait jamais à une telle
transformation. Or ces pelouses n'en ont pourtant que le nom, puisqu'on
y laisse croître l'herbe pour en faire du foin. On aime faner, chez nos
voisins, tout comme Mme de Sévigné !
Après tout, chacun a ses besoins, et la municipalité bayeusaine
est bien libre de préférer le foin aux pommes de terre.
Mai
1917 -
Légion d’honneur. -
MM.
le docteur Dielz, de Bayeux, actuellement au front, et le capitaine de
Beaumont, d'Airel, ont été nommés chevaliers de la Lésion d'honneur.
Juin
1917
- La fête dieu.
- Les
processions, interdites presque partout, ont encore lieu à Bayeux. Un
temps superbe les a favorisées. Les reposoirs étaient assez nombreux
et de bon goût. La municipalité avait pavoisé. La ville épiscopale
garde ses traditions ancestral et n'a peut être pas tort. C'est
Bruges-la-Morte en Normandie.
Juillet
1917
- Le temps qu’il
fait. -
Après
quelques jours d'un froid bien anormal en
cette saison, la température s'est élevée à nouveau. Cette hausse
subite a causé des orages violents
et de grands abats-d’eau. Un peu partout des bestiaux ont
été foudroyés dans les champs. Les rivières sont en pleine crue, on
se croirait à l'automne, et la fenaison va devenir difficile si ces
désordres atmosphériques continuent. Hier soir, une éclipse totale de
lune avait lieu. Elle s'est passée derrière les nuages.
Octobre
1917 -
Choses bayeusaines. -
La ville épiscopale,
toujours un peu engourdie, avait été émoustillée cependant par la
présence des braves soldats belges, gens actifs et remuants. Mais voici
qu'on parle de les faire partir et les Bayeusains s'inquiètent.
Saint-Lo, Coutances, Granville, Honfleur sont menacées de même, tous
les Belges seraient envoyés au camp d'Auvours. Mais ces villes
résistent, elles envoie des suppliants messages au roi Albert, et notre
voisine les a sans doute imitées.
Espérons
que la bienveillante Majesté sera touchée de leurs plaintes, et
qu'elle va revenir sur une décision qui replongerait à tout jamais
dans le marasme les infortunés Bayeusains et, plus encore, les
malheureuses Bayeusaines.
Novembre
1917 -
Bizarre et tragique accident.
-
Mme
Boussié, employée à la gare de Bayeux, demeurant rue des Teinturiers,
venait de poser une soupière de potage bouillant sur la table, lorsque
le chien de la maison, passant sous cette table, la fit basculer et
renversa la soupe sur un
bébé de 2 ans et demi,
Marie-Thérèse Boussié
qui fut horriblement brûlée. Malgré les soins qui lui furent donné,
la pauvre petite succomba le lendemain.
Décembre
1917 -
Départ. -
Il n'y a plus de Belges
à Bayeux. Les derniers officiers et soldats de l'école d'interprètes
sont partis ces jours-ci.
A
Caen, nous perdons aussi les docteurs américains du Lycée. Ces
parfaits gentlemen, qui laisseront chez nous les plus aimables
souvenirs, partent vendredi pour Châteauroux. Nous leur souhaitons de
n'y pas séjourner trop longtemps et de pouvoir d'ici peu de mois
traverser l'eau salée.
Septembre
1918 -
Avis aux amateurs. -
Le tribunal
correctionnel
de Bayeux
vient de
condamner à huit
jours de
prison avec
sursis, à
deux cents
francs d'amende
et à
l'affichage du
jugement la
dame Denis,
épicière, rue
Larcher, qui
avait refusé
du sucre
à une
cliente, parce
que celle-ci
ne lui
prenait pas
suffisamment d'autres
marchandises.
Septembre
1918 - La police des
automobiles. - Pour
déplacement de
tourisme, la
brigade de
Bayeux a
dressé procès-verbal
à M.
Etienne Marcel,
mobilisé comme
chauffeur à
la Société
Normande de
métallurgie à
Caen. De
son côté,
la brigade
de Lison
a dressé
procès-verbal
à M.
Alfred Loquet,
épicier à
Isigny, pour
contravention à
l'arrêté ministériel
du 23
mars 1918.
Septembre
1918
- Ah quel malheur d’avoir
un gendre.
-
M. Victor
Eudeline,
propriétaire
à Lison,
au lieu
dit «
le Haut
Chêne »
a porté
plainte
contre
son gendre,
Louis
Cardin,
employé
de chemin
de fer
aux Batignolles
pour
injures
et tapage
nocturne.
Septembre
1918
- Tentative
de déraillement.
- Samedi,
vers
11 heures,
à l'arrivée
d'un
train
en gare
de Bayeux,
les employés
de la
gare
ont constaté
que la
locomotive
venait
d'écraser
plusieurs
tas de
cailloux
et de
boites
à conserves
déposés
sur les
rails,
avant
le passage
du convoi.
En outre,
le fil
de transmission
d'un
signal
avancé
avait
été
décroché
du compensateur.
Des renseignements
recueillis
dans
le voisinage,
il résulte
que de
jeunes
garnements
de la
rue Saint-Jean
seraient
les auteurs
de cet
attentat.
Une enquête
est ouverte..
- Samedi,
vers
11 heures,
à l'arrivée
d'un
train
en gare
de Bayeux,
les employés
de la
gare
ont constaté
que la
locomotive
venait
d'écraser
plusieurs
tas de
cailloux
et de
boites
à conserves
déposés
sur les
rails,
avant
le passage
du convoi.
En outre,
le fil
de transmission
d'un
signal
avancé
avait
été
décroché
du compensateur.
Des renseignements
recueillis
dans
le voisinage,
il résulte
que de
jeunes
garnements
de la
rue Saint-Jean
seraient
les auteurs
de cet
attentat.
Une enquête
est ouverte.
Janvier
1919 -
Boucheries et charcuteries départementales.
-
On nous communique la note suivante :
Le
bruit a couru ces derniers jours, et la presse s'en est fait l'écho, de
la fermeture, au 15 février prochain, des boucheries et des
charcuteries départementales.
Nous
sommes en mesure d'affirmer que cette
nouvelle est sans fondement. La démobilisation de divers spécialistes
affectés à ces établissements doit, à la vérité, entraîner des
modifications dans leur fonctionnement. Certains magasins de vente vont
faire retour à leurs occupants de 1914. Mais il sera procédé à leur
remplacement par le service du ravitaillement départemental qui, nous
le répétons poursuit et poursuivra son action aussi longtemps qu'elle
sera nécessaire. ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Janvier
1919 -
Arrestation. -
A la suite d'une plainte portée pour abus de confiance, par
Madame Richard, maîtresse d'hôtel du Luxembourg, contre la femme
Quétot, cette derrière a été arrêtée.
La
femme Quétot, qui était employée comme cuisinière à l'hôtel,
recevait de l'argent pour faire les achats de viande.
Comme
ces achats n'étaient pas payés régulièrement, les bouchers
réclamèrent. C’est à la suite de ces réclamations faites par M.
Mêzières et Mme Gillette, auxquels il était dû 250 fr., que Mme
Richard porta plainte.
La
femme Quétot a reconnu les faits qui lui étalent imputés.
Le
fils Quétot qui avait, avec des camarades, cambriolé le presbytère de
Vaux-sur-Aure et des villas à Tracy, a été confié ces jours à un
patronage de l'enfance. ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Mars
1919 -
Le pécule des poilus insaisissable.
-
Le sous-secrétaire d'État aux finances fait connaître qu'il a
été notifié aux comptables du Trésor qu'il leur était
interdit de retenir d'office les impôts sur les sommes inscrites
au carnet de pécule, de même qu'éventuellement sur l'indemnité de
démobilisation. ( Source : Le
Moniteur du Calvados )
Mars
1919 -
Trouvée morte. -
Samedi soir, Mlle Augustine Alexandre, ancienne domestique chez
M. Davy, médecin, a été trouvée morte à son domicile, rue de la
Juridiction.
Mlle
Alexandre était souffrante depuis quelques jours et recevait les soins
d'une personne du quartier. ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Mai
1919 -
Installation du téléphone dans les gendarmeries.
- L'installation du téléphone dans les brigades de
gendarmerie est adopté.
Tous
pouvoirs sont donnés à M. le Préfet pour signer les contrats
d'abonnement, accepter les offres de participation des communes et
accélérer l'achèvement complet des travaux.
(Source : Le
Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Arrestations. -
Des militaires de l'Infanterie Coloniale se trouvant dans
le train de Cherbourg, le 24 mai, ayant été signalés à la gare de
Bayeux comme s'étant rendus, coupables de vol de beurre en gare de
Lison. M. David, facteur-chef à la gare de Bayeux, s'est rendu, à
l'arrivée du train, dans le compartiment qu'ils occupaient et s'il ne
trouva pas le beurre volé, il constata que trois des militaires qui
occupaient le compartiment : Charrier (Émile), soldat au régiment
colonial du Maroc ; Vermester (Adrien) ; Et Maurane (Joseph), au 1er
régiment d'Infanterie coloniale, voyageaient sans permission et sans
billet.
Arrêtés
pour absence illégale et conduits à la maison d'arrêt de Bayeux, Ils
nient s'être rendus coupables du vol dont ils sont accusés.
En
fouillant le soldat Maurane, on a trouvé dans ses bandes molletières 1
billet de 100 francs et deux pièces d'or l'une de 20 fr., l'autre de 10
fr. L'enquête continue. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Juillet
1919
-
Le
13, à 8 heures et quart du soir, et le 14, â 6 heures et
quart matin et à midi et quart : sonneries des cloches et salves
d'artillerie. Distribution de pain aux indigents. Le
14, à 2 heures et demie, place du Château, mât de cocagne, jeux
divers. A 5 heures, square de l'Hôtel de Ville, concert. A 9 heures et
demie, retraite aux flambeaux, illuminations des édifices publics.
A 10 heures et demie, bal populaire dans la
Halle aux Grains.
Septembre
1919
-
Les
postiers et le repos dominical.
-
Mgr l’évêque de
Bayeux a fait paraître la note suivante dans la Semaine Religieuse :
«
Tout ce qui favorise le repos et la sanctification du dimanche, - tout
ce qui limite et allège, en ce jour, les travaux indispensables, doit
être accepté par les catholiques.
« L'attention a été attiré
ces derniers temps, - sur les employés des Postes et Télégraphe, jusque la obligés, par les exigence du service, de continuer leur
travail pendant une grande partie de la journée du dimanche.
Ces employés, modestes et dévoués,
méritent, entre beaucoup d'autres, les égards du public. «
Or, le public, au prix de légers sacrifices, peut améliorer, dans
l'espèce, la condition des employés dont il s'agit; et les
catholiques doivent être les premiers à faire, spontanément, ces
sacrifices. Ce serait un honneur pour les catholiques si, grâce à leur
concours, les joies de la vie de famille et l'assistance aux offices
religieux de la paroisse devenaient accessibles, tous les dimanches, au
personnel de l'administration des Postes et Télégraphes. « En
conséquence, Hormis les cas de nécessité. .
« Nous engageons les catholiques du diocèse de Bayeux à ne donner
l'occasion d'aucun travail, les jours de dimanche, aux employés
des Postes et Télégraphes, qu'il s'agisse pour ceux-ci, au
départ, de timbrer les lettres et de préparer leur expédition -
à l'arrivée, de faire le triage et la distribution à domicile.
En
général, il y a lieu d'éviter de mettre des lettres à la poste le
samedi après-midi et le dimanche toute la journée. Il y a lieu
d'éviter, aux mêmes moments, les envois d'argent et d'objets
recommandés. « Nous demandons spécialement à nos prêtres et à nos
communautés religieuses d'être fidèles à la ligne de conduite qui
précède. Nous même, d'ailleurs, nous comptons bien, à ce
sujet, donner l'exemple. « Le présent avis sera lu, en chaire, le
dimanche qui suivra sa réception.
«
Bayeux, le 18 septembre 1919. «
THOMAS, Évêque
de Bayeux et Lisieux. »
Janvier
1920 -
Les dangers du gaz. -
L'autre
matin, au moment où M. Collet, représentant de commerce à Bayeux,
pénétrait dans sa cuisine, une lampe allumée à la main, une violente
explosion se produisait, les vitres volèrent en éclats.
Quoique
à demi asphyxié et assez sérieusement brûlé, M. Collet garda son
sang froid et ouvrit toutes les fenêtres. Avec l'aide d'un voisin, M.
Dezelle, bijoutier il réussit à éteindre le commencement d’incendie
qui s'était déclaré. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Victime du naufrage -
Au
nombre des victimes du naufrage du paquebot
« Afrique », nous relevons le nom de Mme Félix, 19 ans, qui
allait rejoindre, à Dakar, son mari, lieutenant d'infanterie coloniale.
Mme Félix était la fille de M. Dewesse,
employé d'octroi à Bayeux. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Accident du travail. -
Un
jeune ouvrier boulanger, Louis Gidon, 14 ans, travaillant chez M.
Moisson, rue St-Jean, à Bayeux, a eu trois doigts écrasés et la peau
de l'avant-bras
arrachée par l'engrenage du pétrin mécanique. On a conduit le blessé
à l’hôpital où il a fallu amputer les doigts atteints.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Mort subite. -
Dimanche
matin, à son retour de la messe, Mme Maresq, 66 ans, épicière, rue de
la Maîtrise, Bayeux, a été prise d'un malaise et a expiré presque
aussitôt. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Après la tempête. - De
tous les cotés, on s'est rendu compte que les dégâts causés par la
tempête ont été plus graves.
A
Bayeux, on s'est aperçu que de nombreux mètres de la couverture de la
nef de la Cathédrale devront être faits neufs, des ardoises continuant
à tomber.
L'ébranlement
reçu par le vent a soulevé des quantités d'ardoises qu'il faudra
remplacer. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1920 -
Mauvais début d'année.
- Procès-verbal
a été dressé par M. le Commissaire de Police contre le nommé Pierre
Montreuil, demeurant 20 rue des Teinturiers.
Dans
la soirée du premier janvier, cet homme, qui était ivre, a brisé une
glace et divers objets à l'hôtel de la gare tenu par M. Bertaux ; il a
prononcé des insultes et fait des violences.
(Source : Le Moniteur du
Calvados)
Février
1920
-
Plus
de gaz.
-
L'usine a gaz n'a fonctionné que quelques jours et déjà la
direction nous annonce que, par suite de manque de combustible, elle
cessera d'assurer son service. Nous allons être à nouveau plongeai
dans l'obscurité la plus complète II est vrai que M le Maire de Bayeux
a fait toutes les démarches nécessaires pour assurer à la ville un
peu de lumière le soir venu. Mais il se heurte à la compagnie du gaz
qui ne veut entendre parler en aucun cas du remplacement du gaz - même
temporaire — par l’électricité.
Février
1920 -
On dit…. -
que
la police de Bayeux, qui comptait deux agents et un brigadier, ne compte
plus que le brigadier tout seul. Les agents ont rendu leur képi et leur
sabre… (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Chemins de fer du Calvados.
- Par suite du
manque de charbon, a partir du 11 février, le nombre des trains sera
réduit à un train journalier, aller et retour, sur les lignes de
Caen-Falaise, Bayeux-Arromanches, Courseulles et Bayeux-Port-en-Bessin.
[Consulter les Horaires dans les Gares).
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Coup de pouce. -
C'est
dans la nuit du samedi à dimanche que nous allons devenir tous riches,
en économisant, d'un coup, 250 heures de feu et de lumière ! En
effet, l'avance de l'heure part, cette année, du 14 février et elle
durera jusqu'au 25 octobre.
Nous
allons donc recommencer et vivre en désaccord avec le soleil, la lune,
les étoiles, les fleurs, les petits oiseaux, les coqs, les vaches, les
cultivateurs et le bon Dieu par dessus le marché.
Ça
ne fait rien, nous avons l'habitude ! Pour que l'avance prématurée de
l'heure ne soit pas trop préjudiciable à la santé des écoliers, les
entrées de classes, ne seront pas avancées avant Paques. Alors nos
gosses vont manger une heure après nous !
On
dit qu'en Amérique cette avance de l'heure n'est plus pratiquée.
Pourtant les Yankees sont gens pratiques. Sans doute se trouvent-ils
assez riches pour se dispenser de faire des économies de bouts de
chandelles. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
Mauvaise rencontre. - Route de Tilly à Bayeux, une collision s'est produite
entre l'auto de M. Maubanc, directeur de la Laiterie Coopérative de
Juaye-Mondaye et celle de M. Georges Seigle. Les deux autos allèrent se
jeter, chacune de son côté, dans les fossés de la route. Les
voyageurs purent se dégager sans grand dommage, mais les deux voitures
sont sérieusement avariées. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1920 -
Les sauvages dans la rue.
- En sortant de chez elle pour accompagner chez le
coiffeur son père aveugle, Mlle Yvonne Lucius, 25 ans, journalière,
rue St-Jean, à Bayeux, a eu le pied gauche écrasé par la roue d'un
camion automobile, qui vint raser le trottoir. Malgré les cris de Mlle
Lucius, le conducteur continua sa route.
La
blessée a été transportée à l'hôpital. On croit que le camion
appartient à une maison de transports de Caen. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1920 -
Quitte à bon compte.
- En
se rendant le soir à la cathédrale, le chanoine Feuguet, de Bayeux, a
été heurté par l'auto de M. Martin, entrepreneur, et a roulé sous la
voiture. M. Martin ayant pu arrêter aussitôt, M. Feuguet en a été
quitte heureusement pour quelques légère
blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1920 -
Il faudrait Sherlock Holmes !…
- Ces
jours derniers, le sol d'une des écuries de Hôtel du Lion d'Or, à
Bayeux, a cédé sous le poids d'un cheval. Dans l'excavation qui s'est
produite, on a trouvé un squelette humain, des lambeaux de vêtements
et un côté de malle portant encore l'étiquette Bayeux et un numéro
d'ordre.
Il
y a vingt ans, M. Huchez, alors financier de l'hôtel, disparut sans
qu'on n'entendît jamais parler de lui. Se trouve-t-on en présence de
ses restes ? C'est ce que l'enquête ordonnée par le Parquet apprendra
peut-être, En attendant, les commentaires vont leur train dans la ville
épiscopale. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1920 -
Cycliste blessé. - En
passant, l'autre soir, à l'intersection des rues de la Poterie et
St-Loup, à Bayeux, un cycliste, Adolphe Rouillard, 17 ans, ouvrier
couvreur à Saron, est allé se jeter dans un attelage dont les roues
lui ont passé sur le corps. On l'a relevé grièvement blessé, mais,
sauf complication, son état n'est pas inquiétant. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1920 -
Une usine à gaz. -
M.
Nilès, mécanicien, rue St-Malo, à Bayeux, avait mis dans une boite du
carbure qui fut mouillé par la pluie. S'étant approché de cette
boite, avec une lampe allumée, il provoqua une explosion. M. Nilès fut
assez sérieusement brûlé au visage, notamment à l'œil droit, qui a
été grièvement atteint.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1920 -
La gabegie des chemins de fer.
- M.
Jules. Bulcourt, venant comme chef de culture à Commes, avait expédié
son mobilier en gare de Bayeux. Quand il alla pour reconnaître, son
wagon, il constata que les cadenas avaient été enlevés et le wagon
cambriolé. Il estime son préjudice à 18 000 fr.
Un
de nos confrères de Bayeux, qui relate le fait, assure que le
facteur-chef de la gare de Bayeux refusa tous renseignements aux
gendarmes chargés de l’enquête, et même leur demanda : « s'ils
étaient bien .qualifiés pour constater ces faits à l'intérieur de la
gare ». Sans
commentaires ! (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 -
Classement des automobiles. - Il est rappelé aux
possesseurs d'automobiles que le classement de ces voitures aura lieu a
Bayeux, cour de la Gare État, le Jeudi 3 juin, de 10 heures à 18
heures et demie et quelles doivent toutes y être présentées.
Août
1920 -
Une égarée. - A
Bayeux, une jeune bonne de restaurant, Henriette Françoise, 19 ans, qui
était accouchée clandestinement chez ses patrons, profita de l'absence
de ses parents pour porter dans leur grenier le cadavre de son enfant.
Le lendemain, elle tomba malade et fut obligée de rester chez ses
parents. Pressée de questions par sa mère, la
jeune fille finit par lui avouer la vérité. Une enquête est ouverte.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1920 -
Fallait pas qu’il y aille.
- Pour se désennuyer, le sieur Moulin, marchand de chiffons à
Villiers-Ie-Sec, est venu à Bayeux passer la soirée dans une maison de
tolérance. En présence de quatre jeunes gens, Moulin a sorti son
portefeuille garni de petits billets et a changé 100 fr. Croyant qu'il
avait la forte somme, ces apaches se sont jetés sur lui à la sortie.
Après l'avoir assommé, ils l'ont soulagé de son portefeuille, qui
contenait 290 fr. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1921 -
Trop des tendresses ! -
Marc
Esnault, 51 ans, journalier, route de Port à Bayeux, s'étant rendu rue
du Louvre, au restaurant Laloé, y rencontra Victoria Collin, divorcée
Saillart, 33 ans, qui avait travaillé avec lui à Vaux-sur-Aure.
Après
son repas, Esnault sortit avec la fille Collin. Celle-ci l'accompagna un
bout, puis le quittant sous prétexte qu'il faisait noir, l'embrassa et
partit. Ayant senti une pression suspecte, Esnault se fouilla et
constata qu'il lui manquai! 80 fr, en billets. Il alla prévenir la
gendarmerie et rejoignit la fille Collin au restaurant Laloé où elle
avait une chambre. Elle avoua qu'elle avait
l'argent, mais prétendit que c'était Esnault, qui le lui avait
donné.
Arrêtée,
la fille Collin a été condamnée à un mois de prison. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1921 -
La Cour d’Assises. -
La
session des Assises s'est ouverte lundi.
Une
mère coupable. -
La fille Henriette Françoise, 19 ans, était domestique chez les
époux Bissonnier, restaurateurs à Bayeux. Entrée à leur service en
janvier 1920, alors qu'elle était enceinte de trois mois, elle réussit
à dissimuler son état pendant toute sa grossesse.
Un
soir de juillet, prise de douleurs, la fille Françoise prévint son
patron que, se sentant indisposée, elle montait, se coucher. Quelques
heures après, elle accoucha clandestinement et cacha son entant dans
son lit. Elle resta couchée toute la nuit près de l'enfant qui était
mort, à la suite de manœuvre criminelles auxquelles elle avait eu
recours.
Au
matin, la fille Françoise enveloppa le petit cadavre dans un tablier et
alla le cacher dans le grenier de ses parents, sis non loin de la maison
Bissonnier. Ne pouvant travailler, elle s'alita chez ses parents et
finit par leur avouer qu'elle était accouchée. Les constatations
médico-légales ont démontré que sa petite fille était venue à
terme, parfaitement viable et qu'elle avait succombé à des fractures
du crâne.
L'accusée
n'avait pas d'antécédents judiciaires, et, après une
courte délibération du jury, on l'a acquittée. —- Défenseur : Me
Dupont. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Mai
1921 -
A débrouiller. -
Que
devient l'affaire de la coopérative laitière de Bayeux ? On sait
qu'une série de vols s'étendant sur six années, a été découverte.
Le montant de ces petites indélicatesses atteindrait 400 000 francs.
Une paille, quoi ! Cela fait une moyenne de 66 000 francs par an. S'il y
avait 100 coopérateurs, ils auraient subi un préjudice moyen d'environ
660 fr. chacun par année.
La
surveillance devait être plutôt légère et cette affaire pourrait
bien être une véritable boîte à surprises. (Source : Le
Bonhomme
Normand)
Mai
1921 -
Entre voisins. -
Le
torchon brûle entre Bayeux et Port, ou du moins entre les
municipalités de ces deux villes. C'est Bayeux qui a commencé, en
interdisant aux poissonniers
de Port de venir vendre leur marchandise dans les rues de la ville
épiscopale. Port a répondu en menaçant de vexations analogues les
marchands de Bayeux qui viennent exercer sur la côte.
Le
conseil municipal bayeusain a passé outre à cette menace et les choses
en sont là.
Pourvu
qu'elles ne s'enveniment point tout à fait et que Portais et Bayeusains
n'en viennent pas à se prendre aux cheveux. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1921 -
La punition. -
Joseph
Labbé, ancien employé au Crédit Lyonnais et caissier chez M. Duhamel,
huissier à Bayeux, dont nous avons annoncé l'arrestation pour vol à
son patron, et escroqueries à Bayeux, vient d'être condamné par le
Tribunal correctionnel à 2 ans de prison et 50 fr. d'amende. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
Cruel embarras !
- La
municipalité de Bayeux se débat dans de cruelles perplexités. C'est
à propos du fameux projet de monument aux Morts. Il apparaît à tout
le monde et à elle-même que le jury, chargé de distinguer la
meilleure maquette, s'est mis le doigt dans l'œil avec ensemble.
Mais,
la décision est là, il faut compter avec. Dans son embarras, la
Municipalité n'a qu'une chose à se dire, c'est que tout, même un
passe-droit, vaut mieux que de laisser perpétrer une médiocrité.
Un
monument qui ne donnerait pas satisfaction au goût délicat d'une
population très avertie au point de vue artistique, ne peut trouver
place dans la ville épiacopale. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
La Saint-Médard. -
Durant
cette journée fatidique, il a fait un temps superbe. Voici donc, si le
proverbe dit vrai, quarante jours de soleil d'assurés. C'est peut-être
beaucoup et au bout de cette période anhydre plus d'un maraîcher où
cultivateur pourra dire : « Il m'eût plus plu qu'il eût plus plu ! »
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921
- Coffrés !
- Désiré
Anne, 31 ans, rue Saint-Loup, à Bayeux, se trouvait rue des Chanoines
avec sa concubine, la fille Marie Quintaine, 42 ans. Anne qui avait bu
un coup de trop, frappait sa concubine à coups de poings. La police
intervint et emmena Anne au poste. La fille Quintaine voulut s'opposer
à l'arrestation de son trop généreux ami. Mal lui en prit car elle
subit le même sort que lui et tous deux furent ébroués à la maison
d'arrêt. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
Le dernier repas. -
M. Léon Leprévost,
demeurant, au clos Saint-Nicolas, hameau de Bayeux, était en journée
chez son frère habitant au même endroit, la ferme des Maillières. En
sortant de table, Sans avoir manifesté aucun malaise, le malheureux es
mort subitement. Il était âgé de 56 ans. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1921 -
Monstrueux attentats.
- Sur
différentes ligues, on a essayé de faire dérailler les trains. Les
sinistres fripouilles qui commettent ces lâchetés, puisent, sans
doute, leurs criminelles inspirations, dans les idées communistes et
anarchistes ou dans les exploits des bandits de cinématographe.
Ils
ne pourraient avoir qu'un soupçon d'excuse, leur imbécillité et leur
ignorance. Mais, ne pense-t-on pas qu'ils auraient bien mérité qu'on
les plaçât eux mêmes sur une voie, en leur annonçant qu' à une
heure fixée d'avance, un train leur paierait dessus ? (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Le feu. Un
incendie s'est déclaré dans une dépendance de la quincaillerie
Tronsson, rue St-Martin, à Bayeux, dans laquelle des emballages et de
la paille, étaient entassés.
On
suppose que le feu aurait été communiqué dans le grenier par des
étincelles du tuyau d'une lessiveuse. Les dégâts sont plus élevés
pour le propriétaire. Le Dr Chodorowski, que pour le locataire.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Chaleur et sécheresse.
- Quand
ces lignes paraîtront, peut-être aura-t-il plu, mais, ce n'est guère
probable, hélas! nous sommes dans une période tellement équilibrée
et établie, les vents soufflent avec une telle constance dans la même
direction, qu'il est difficile de prévoir quand et comment cela finira.
Cet
été 1921 restera dans !es mémoires et les annales météorologistes,
en fixeront !e brûlant souvenir, car la quantité de pluie, tombée
depuis trois ou quatre mois, est relativement insignifiante, par rapport
à la normale, le ciel demeure implacablement bleu, et parfois, pendant
des séries de semaines, ou ne peut apercevoir un seul nuage, si petit
soit-il, en suspension dans l'atmosphère.
Des
sécheresses, il y en eut de tous temps : Dans l'antiquité biblique et
au Moyen-Age, on les considérait comme une juste punition du ciel, et
l'Eglise même avait institué des prières pour en obtenir la cessation
?
Quand
elles sont de durée normale, personne ne songe à s'en étonner. Elles
accompagnent, pour ainsi dire, logiquement, les chaleurs estivales, dont
on a coutume de ne point trop s'émotionner non plus, si elles ne
dépassent pas une certaine intensité et une certaine durée. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Cruel accident du travail.
- Un
menuisier de la maison Mabire, Boulevard Sidi-Carnot, à Bayeux, M.
Lebaron, de Monceaux, a eu trois doigts de sectionnés par une
dégauchisseuse. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Pour faire son beurre !
- Louis Portmann, 33 ans, et sa femme, née Jeanne
Laporte, 39 ans, marchands de beurre à Bayeux, étaient poursuivis pour
hausse illicite sur les beurres. Ils avaient, en septembre 1919
notamment, raflé tout ce qui se trouvait de beurre sur le marché de
Balleroy en le payant, 12 fr 50 le kilo, alors que le cours normal du
marché, était de 6 à 8 fr. le kilo.
Ils
sont condamnés par le Tribunal de Caen. Portmann à 3 000 fr d'amende ;
sa femme, à 4 000 francs. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Dépêches retardées.
- Un vendeur de journaux de Bayeux a trouvé, vers cinq
heures du matin, rue du Cremel, en se rendant à la gare, un sac de
dépêches perdu deux heures auparavant par le courrier faisant le
service de la gare au bureau de poste.
La
gare prévenue fit le nécessaire pour que les dépêches fussent prises
par l'Administration. Heureusement que cette trouvaille était en bonne
mains. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Le carillon de Bayeux.
- Pendant quelque temps, « Bayeux, la ville épiscopale
», ne va plus s'éveiller « au bruit des carillons ». Le poids
de l'horloge de la cathédrale,
a rompu le câble qui le portait. Il est tombé sur le plancher,
au-dessus de la voûte, et l'a défoncé.
En
conséquence, l'horloge, et son carillon sont devenus muets. Souhaitons
qu’ils retrouvent bientôt leur harmonieuse parole. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Accident de voiture. - M. Baron, camionneur chez M. Martin, entrepreneur à
Bayeux, est passé sous le banneau qu'il conduisait, se faisant une
fracture de la cuisse. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1921 -
Dig ! Din ! Don !
-
Le Carillon de Bayeux est à présent réparé et il a
recommencé de sonner. Les Bayeusains en sont enchantés et les
Bayeusaines itout, car, comme Arthur Marye la chanté :
Ce
que serait un corps sans âme,
Un
couvent sans son aumônier,
L'hiver
sans gel - l'été sans flamme,
Et
sans son moulin, un meunier,
Un
chanoine sans sa prébende,
Une
abeille sans aiguillon,
Une
noisette sans amande,
C’est
Bayeux sans son Carillon.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
L’eau de citron. - Au dernier marché de Bayeux, une ambulante, disant se
nommer Isabelle Desmard, 27 ans, vendait, moyennant 1 fr. le flacon, de
l'eau de Cologne dite « supérieure fantaisie ». La police
qui trouvait le trafic suspect fit analyser le liquide. En fait d'eau de
Cologne, c'était tout simplement de l'eau et du jus de citron.
Inutile
de dire que la marchandise fut immédiatement saisie. Procès-verbal fut
dressé pour tromperie sur la qualité, et, par la même occasion, la
marchande en eut un autre pour défaut de patente et de récépissé de
déclaration. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Pour les petits. - Avec la calamiteuse sécheresse, on peut craindre que
le lait ne devienne cher, cet hiver, et les dépenses de la Goutte de
Lait seront sûrement lourdes.
Aussi les dons faits à notre oeuvre préférée, sont-ils bien
accueillis. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Un satyre. -
Un marchand de moules de Bayeux, Octave Barette, 45 ans, est
accusé d'attentat à la pudeur sur sa propre fille, Alice Barrette, 12
ans. Les débats ont lieu à huis-clos. Il est condamné à 6 ans de
travaux forcés et à la déchéance de la puissance paternelle. —
Défenseur : Me
Jouenne. (Source : Le
Bonhomme
Normand)
Novembre
1921 -
Un mauvais tuyau. - Différents objets avaient disparu de la scierie Dosso,
au Cremel, près Bayeux, notamment un tuyau de caoutchouc pesant 15
kilos et valant 250 fr., qui servait à alimenter la machine à vapeur.
La
police ouvrit une enquête et après plusieurs constatations ses
soupçons se portèrent sur un nommé Désiré Liétol, manœuvre, rue
de Nesmond, à Bayeux. A son domicile on ne retrouva pas le tuyau, mais
une roue de brouette neuve, provenant du chantier Dosso, fut frouvée
cachée sous de la paille. Malgré cela, Liétot nia les faits. Ne
s'arrêtant pas là, la police continua son enquête ce qui lui permit
de trouver un complice, nommé Lecacheux, rempailleur de chaises, rue du
Petit-Rouen, déjà, plusieurs fois condamné, lequel avoua tout, ce qui
permit de retrouver le tuyau de caoutchouc au domicile d'un troisième
complice, un sieur Joseph Lebarbier, fumiste, place St-Vigor-le-Petit.
On
dit qu'ils ne sont pas seuls à avoir trempé dans cette affaire et que
d'autres personnes encore pourraient bien élire inquiétées.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1922 -
Explorateur de troncs.
- Il
y a quelques jours,
le tronc de Saint-Antoine de la cathédrale de Bayeux, a été visité
par un audacieux voleur. A genoux devant la statue, cet individu devait,
à l'aide d'une baleine, enduite de glu, extraire les petits billets qui
se trouvaient dans le tronc.
L'arrivée
d'un vicaire le dérangea et il s'empressa de filer avec une femme qui
devait être sa complice. Et c'est bien le cas de dire que ce voleur
spécialiste devait trouver l'invention du tronc bonne. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1922 -
Noyade accidentelle. -
Mme Madeleine,
boulangère près le pont Saint-Jean, à Bayeux, se rendait à la
rivière pour laver son linge. Un éboulement de pierres se produisit
sous ses pieds, qui la fit tomber à l'eau. Elle fut retirée aussitôt,
mais, malgré les soins qui lui furent prodigués, Mme Madeleine mourut
dans la nuit des suites d'une congestion. Elle était âgée de 58 ans.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
De l’ouvrage pour les magistrats.
- Plainte
a été portée par M.Dudouet, rue de la Cambette, à Bayeux, contre une
femme de 37 ans, qui serait partie, entraînant avec elle son jeune fils
de 15 ans. On les recherche.
Une
autre plainte a été également portée par M. Harel, cordonnier, à
Bayeux, contre Justin Desseales, pour excitation de mineure à la
débauche. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
Trop d’indulgence !
- Une
affaire de spéculation illicite sur le beurre remontant à 1918, vient
d'avoir son dénouement en police correctionnelle à Caen.
Les
deux prévenus, Jeanne Besse, femme Marie, 30 ans, et son oncle, Victor
Besse, 68 ans, propriétaire à Paris, raflaient, à cette époque, tout
le beurre des marchés de la région de Bayeux et le revendaient à prix
d'or.
A
l'audience, les deux inculpés se sont rejetés l'un sur l'autre les
responsabilités de leurs actes.
Mme
Marie a déjà été condamnée en justice de paix à 31 amendes pour
achats au-dessus de la taxe et à une amende de 1 000 fr, à Pars pour
spéculation Illicite.
Le
tribunal l'a condamnée à un mois de prison avec sursis et 2 000 fr.
d'amende. Son complice, M. Besse a 1 000 fr; d'amende seulement. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
Un aigrefin pas fin. -
On
a arrêté, dans l'église Saint-Patrice, à Bayeux, un individu suspect
descendu depuis quelques jours à l'Hôtel du Lion d'Or, et disant se
nommer Drouault, employé de banque.
Au
moment de son arrestation, il a montré des pièces au nom de Leclerq,
sujet belge, venant d'Angleterre. Le commissaire lui ayant demandé s'il
ne connaissait pas un nommé Drouault. Il perdit son assurance. Il avoua
alors qu'il ne travaillait pas et qu'il se disposait à partir le soir
même sans régler sa note d'hôtel. Il a été écroué. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
La course à la lumière.
- Pour
aller au devant du jour, les villes se sont avancées d'une heure. Les
campagnes, elles, pour la plupart, n'ont pas bougé.
Cela
fait un joli salmigondis ! On va recommencer à entendre parler de « la
nouvelle » et de « l'ancienne ». C'est pour la dernière fois,
dit-on, et, c'est absurde. Car, de deux choses l'une : ou ce changement
est bon et il faut le pratiquer chaque année, ou il est mauvais et il
ne fallait pas l'adopter une fois de plus. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Avril
1922 -
Bonne prise. -
Un
certain Lucien Roger, soi-disant inspecteur des fraudes, a été
arrêté à Rouen après avoir exploité plusieurs commerçants de cette
ville. Cet individu, du vrai nom de Deshayes, qui avait commis des
escroqueries à Bayeux, aux Nouvelles Galeries et chez M. Le Bouxel,
marchand de chaussures, a été ramené à Bayeux, où il a été
écroué. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1922 -
Un entôlage. -
Marie-Louise
Pichereaux, fille soumise, pensionnaire de la maison de tolérance de
Bayeux, a été arrêtée pour un vol de 300 fr. à un habitant de
Saint-Vigor qui avait eu le tort de lui rendre visite avant de rentrer
chez lui. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1922 -
Nos rivières sont toujours en crue. - Les
poissons y ont de la place ! Cela les change un peu de l'été dernier
où vraiment ils auraient commencé à se sentir les nageoires s'ils
avaient été aussi nombreux que jadis. Mais, hélas ! la gent aquatique
tend toujours à diminuer dans les cours d'eau français en général,
normands en particulier !
C’est
une dépopulation analogue à celle du gibier. Le poil, la plume et
l'écaille se raréfient à qui mieux mieux. A quoi cela tient-il ? A de
nombreuses causes, mais surtout au braconnage terrible qui a sévi
durant les années de guerre. Tout était admis à ce moment-là, et le
reste aussi. On chassait sans permis, on filetait, on colletait, on
dynamitait. Il semble qu'une véritable fureur de destruction sévissait
sur toutes les savoureuses bestioles dont la nature prévoyante avait
jadis peuplé nos guérets, nos bois, nos fleuves et nos ruisseaux.
Aujourd'hui,
la tourmente semble, par bonheur, sinon complètement dissipée, du
moins apaisée sensiblement. Même on s'occupe de repeupler un peu. Oh !
pas chez nous ! Chez nos voisins de l'Eure. On a immergé, en effet,
récemment, quarante mille alevins de truites, dont ont profilé les
charmantes rivières qui ont nom « la Risle » « la
Charentonne », « la Calonne » et « la
Dives » supérieure.
Si
Dieu prête vie à ces intéressants poissonneaux, il en descendra sans
doute quelques-uns dans le Calvados. C'est égal, un peu de
réempoissonnement dans « la Vire », « la Seulles »,
« l'Orne » et « la Touques » n'eut pas été non
plus mal accueilli.
Mais
voilà, c'est la Chambre de Commerce d'Évreux qui avait fait, à Paris,
des démarches pressantes pour obtenir cet envoi important d'alevins. Il
faudrait que celle de Caen prit la même initiative et ce ne sont pas
là ses spéculations habituelles. Des soucis autrement importants
l'agitent ! Elle pense, bien à faire agrandir nos rivières et nos
canaux, mais ce n'est pas pour mettre du « paisson » dedans.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1922 -
Ah ! Chaleur !
- Cette expression va revenir de mode : On suffoque, on
étouffe, on cuit ! Pourquoi ce changement si brusque, d'où vient cette
vague de feu qui nous submerge ?
Nos
météorologistes nous l'expliqueront, s'ils le peuvent. En attendant,
bien des gens souffrent dans les appartements étroits, les ateliers,
les usines.
Heureux
ceux qui, le soir, peuvent chercher la fraîcheur à la campagne, au
bord de l'eau ! Disons, à ce propos, que la saison des bains s'est
brusquement ouverte dans nos écoles de natation. Chez Maës, le bon
baigneur Crouvisier est aux cent coups. Pourtant, qu'on se rassure, il y
a de l'eau pour tout le monde ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1922 -
Les mouilleurs de lait.
- Pour
fraude sur la qualité du lait mouillé à plus de 50 % le tribunal de
Bayeux a condamné les époux Tariel, anciens charcutiers à Bayeux, à
huit mois de prison, sans sursis, 3 000 fr. d'amende et chacun 1 500 fr.
de dommages-intérêts envers la crémière, Mme Desmares, à qui ils
fournissaient, leur lait.
Retirés
du commerce, les époux Tariel se livraient à l'engraissement des
bestiaux et au leur, en même temps. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Le temps qu’il fait.
- La saison prend une assez vilaine tournure. Il fait trop
beau. Après une période de pluies trop fréquentes et trop denses,
voici que la sécheresse commence à sévir, comme l'an dernier.
Jusqu'ici
le mal n'était pas grand, mais un arrosage sérieux serait bien
nécessaire. Avec cela, les orages causés par ces chaleurs
prématurées sont singulièrement violents.
L'autre
semaine, à Mézidon, c'est une véritable trombe de glace qui s'est
abattue, saccageant les jardins et les champs, brisant même les
toitures. Il est à souhaiter qu'un temps moyen s'établisse, avec
alternatives de sec et d'humidité. Car il faut se souvenir que le
centre et l'ouest de l'Europe devront subvenir encore, pour de longs
mois, à l’alimentation des contrées orientales où la révolution a
aboli stupidement toutes les ressources agraires.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
L’omnibus versé.
- Par
suite de la rupture d'une guide, l'omnibus qui fait le service entre la
gare et la ville de Bayeux, a versé près de l'octroi au moment où il
allait entrer
en ville.
Les
voyageurs qui se trouvaient dans la voiture ont été blessés. Parmi
eux se trouvaient M. Chanteau, pharmacien, rue St-Malo et son fils, qui
sont tous deux blessés à la tête. Le conducteur, M. Sedidot se plaint
de vives douleurs. L'omnibus est dans un triste état. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Un coup de pied mortel.
- Une
rixe ayant éclaté entre deux ouvriers maçons de Bayeux, Aimé
Guillon, 60 ans, et Henri Françoise, dit Radiguet, ce dernier donna un
violent coup de pied dans le bas-ventre de Guillon qui alla tomber sur
un mur.
Transporté
à l'hôpital, le malheureux est mort quelques jours après. Radiguet,
interrogé, a d'abord tenté de nier, puis il a reconnu les faits. On
l'a laissé en liberté provisoire. Il devra cependant
rendre compte de son acte devant la justice. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1922 - Dentelle
de Bayeux. -
La Ville de Paris désirant faire une gracieuseté au nouveau
président de la République Argentine, M. de Alvear, a eu l'ingénieuse
idée d'offrir à sa femme une écharpe de dentelle.
Cette
pièce mesure 3 mètres de long et 0 m. 65 de large : c'est la maison
Lefébure qui l'a fait exécuter par ses ouvrières bayeusaines. Elle
montrera, de l'autre côté de l'eau salée, que dans notre vieille
Normandie, on sait encore tortiller les bloquets. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Septembre
1922
-
Le culte du souvenir.
-
C'est
dimanche, 1er octobre, que Bayeux inaugurera son monument aux
Morts. Il y aura grande cérémonie à la Cathédrale, avec le concours
des sociétés musicales de la ville. L'allocution sera faite par M.
l'abbé Balley, curé de Saint-Jean de Caen, aumônier militaire.
A
3 heures, grand défilé et inauguration du monument en présence de
toutes les autorités civiles, religieuses et militaires. Les familles
des Morts auront leur place réservée près du monument. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1922 -
Un saut dangereux.
- En
revenant de la fête de Noron, Raoul Lerouxel, 20 ans, charpentier, rue
Echo, à Bayeux, a eu l’imprudence de sauter dans le tramway en
marche. Il a été heurté par le marchepied qui l'a blessé grièvement
à une jambe. Lerouxel a été transporté à l'hôpital de Bayeux.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1922 -
Bayeux et ses héros -
Notre vieille chère sous-préfecture se devait à elle-même
d'honorer dignement ses 225 enfants morts pour la France.
Le
monument qu'elle leur a élevé, œuvre de M. Bénet, sculpteur fort
distingué, est d'une belle tenue artistique, il représente une
Victoire ailée et casquée, des lauriers en ses mains, se
dressant devant un socle de pierre, sorte d'autel de la Patrie, où sont
inscrits les noms des glorieux disparus.
L'inauguration
de ce beau monument n'a donné lieu à aucune réjouissance frivole :
pas de banquet, pas de fêtes, mais seulement une cérémonie à la
cathédrale, le matin et des discours en plein air, l'après-midi. Ces
discours étaient, pour la plupart, d'émouvants morceaux oratoires :
nos confrères bayeusains les ont reproduits. Quantité de
personnalités étaient présentes et, pour Bayeux, ce fut là une
journée de pur et réconfortant recueillement patriotique.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1922 -
Un acquittement. -
En mai dernier Henry Françoise dit Radiguet, maçon à Bayeux,
travaillait au chantier de la Société Générale. Il fut heurté par
la brouette d'un autre maçon, Aimé Guillou. Des paroles vives s’échangèrent
aussitôt entre les deux ouvriers Devenant furieux, Françoise frappa
Guillou à coups de poing et à coups de pied.
Guillou
dut entrer à l'hôpital le lendemain et il y mourait huit jours après
des suites ses blessures.
Pour
diminuer sa responsabilité, l'accusé prétend qu'il était persuadé
que Guillou l'avait heurté volontairement. II a été acquitté. La
partie civile a obtenu 1000 fr. de dommages-intérêts.
—
Défenseurs : Me Dodeman,
du barreau de Bayeux et Roger. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1922 -
Salés ! - Roger
Tanquerel, 23 ans, et René Marcotte, 22 ans, couvreurs à Bayeux,
auteurs de l'agression, dont fut victime, rue de la Cavée, le fils de
M. le Dr Dansac, maire d'Asnelles, ont été condamnés par le tribunal
de Bayeux, à chacun un an de prison et cinq ans d'interdiction de
séjour. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1922 -
Acharné à mourir. - Un
vieillard de 69 ans, Pierre Hamel, rue de la Poterie, à Bayeux, avait
essayé de se suicider avec du gaz d'éclairage. Des voisins l'avaient
sauvé et transporté à l'hôpital. Dans la soirée, la religieuse de
service le trouva, à genoux sur son lit. Il s'était étranglé avec
une cordelière de rideau. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1923 - Une a mettre à l’index.
- L'affaire
de mouillage de lait reproché à Mme Guilbert, l'ex-bouchère de la rue
Saint-Jean à Bayeux, actuellement propriétaire à St-Vigor-le-Grand a
eu son dénouement devant le tribunal correctionnel de Bayeux.
A
la suite de prélèvements chez, divers commerçants de la ville, le
commissaire de police arrêta la voiture de Mme Guilbert à l'octroi de
Bayeux et pesa son lait qui accusa des poids variés suivant les
récipients. Questionnée, la dame Guilbert avoua qu'elle mettait deux
à trois litres d'eau dans chaque bidon pour récupérer les 120 000 fr.
de bénéfices de guerre qu'elle avait dû payer.
A
la barre, la femme Guilbert avoue avec cynisme les faits qui lui sont
reprochés, ce qui lui vaut cette réplique sensée du président : «
Vous êtes une misérable. Vous vous êtes enrichie pendant la guerre,
alors que tant d'autres se faisaient tuer. Vous êtes indigne ! » Le
Procureur de la République, après avoir rappelé que la fillette des
époux Dethau, âgée de 3 mois, avait failli mourir des agissements de
l'ancienne bouchère, réclama pour elle le maximum de la peine.
La
femme Guilbert a été condamnée à 4 mois de prison et 5000 fr.
d'amende, le tout sans sursis. De plus, à l'affichage et à l'insertion
du jugement dans les journaux de Bayeux, du Bessin et le Bonhomme
Normand. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1923
-
Avis aux habitants.
-
Le
commissaire de
police de
Bayeux
rappel aux
habitants leurs
obligations pour
la propreté
de la
voie publique.
Le balayage
des rues,
ruisseaux et
trottoirs
doit être
terminé le
matin à
7 heures. Les
rues doivent
être balayées
jusqu'à la moitié
devant chaque
habitation et
ses dépendances.
Les
propriétaires sont
responsables de
la non-exécution de
ces formalités.
Les ordures
ménagères doivent
être déposées
dans des
boites ne
devant pas
excéder 25
kilos pour
lui permettre
la manipulation.
Une inspection
sera faite
chaque matin
par les
agents
police et
les contrevenants
seront poursuivis.
Mai
1923
-
Pas contente.
-
La
dame Guilbert, l'ancienne bouchère de Bayeux, condamnée récemment par
le tribunal correctionnel à 4 mois de prison sans sursis et à 5 000
fr. d'amende pour mouillage de lait, a porté appel de ce jugement,
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1923
-
Le temps qu’il fait.
-
Après
des chaleurs quasi-caniculaires et vraiment, hors de saison, le temps
s'était un peu rafraîchi. Mais des orages se sont formés quand même
et ont éclaté avec violence.
On
espère qu'il n'en sera pas résulté de trop sérieux dommages pour nos
pommiers en fleurs qui sont vraiment magnifiques. La récolte du reste,
s'annonce excellente de toutes manières, c'est un triomphe pour
l'agriculture qui se prépare et M'sieu Henry, grand prêtre de Cérès,
a le sourire. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1923 -
Les vols de la gare de Bayeux.
- Le
belge Bergen, arrêté la semaine dernière, a été interrogé par le
juge d'instruction de Bayeux. Il a déjà reconnu deux trois à Ryes,
chez M. Michel, débitant de tabac et chez Mme Marie, épicière chez
lesquels il faisait des travaux de peinture.
Sur
les nombreux vols de la gare de Bayeux, Bergen en avoue un seul, un sac
de café qu'il trouva sur le quai en revenant de Caen. Il déclare en
avoir vendu à la femme Thouroude de Ranchy et à un M. Lenormand,
commerçant à Caen. Le belge affirme aussi que sa femme est innocente
et ignorait tout.
L'enquête
qui se continue nous réserve peut-être des surprises. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1923 - Un brutal. -
Le conducteur
de l'auto 9597-Y-8 a le caractère un peu vif. M. Alfred Prevel, 35 ans,
employé de commerce à Bayeux qui avait été renversé par lui,
s'était permis de le lui reprocher. Furieux l'automobiliste est
descendu, a flanqué plusieurs coups de poing à son interlocuteur, puis
est remonté dans sa voiture et a filé à toute vitesse. Mais il a beau
courir, on saura bien le rattraper. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1923 -
Les vols de Bayeux. -
Au
cours d'une perquisition opérée au domicile de Bergen, l'auteur
présumé des vols de la gare de Bayeux, plusieurs valises et une malle
ont été saisies.
Bergen
continue à nier, prétendant avoir acheté tout ce que l'on retrouve
chez lui. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 -
Un adoucissement. - La
dame Guilbert, ancienne bouchère, rue Saint-Jean à Bayeux, condamnée
en correctionnelle à 4 mois de prison sans sursis, 5 000 francs
d'amende, à l'insertion et à l'affichage du jugement, pour mouillage
de lait, avait porté appel. La Cour a confirmé le jugement du tribunal
de Bayeux, mais elle a réduit la peine de prison à 2 mois sans sursis
et l'amende à 3 000 francs. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 -
Pas pressé ! - Après
avoir bien bu, Albert Gautier, 60 ans, charron, place aux Pommes à
Bayeux, s'était querellé avec sa concubine, la femme Fontaine, 44 ans.
Vers dix heures du soir, Gautier qui s'était assis sur le lit
s'endormait. En se réveillant à minuit, il alluma une bougie et vit la
femme Fontaine pendue à un cordeau servant à étendre du linge.
Gautier coupa la corde et alla faire un tour.
Ce
n'est que quelques heures, après qu'il se décida à prévenir le
frère de sa compagne, M. Destournières, rue de la Cave, et, plus tard
encore, la police. Une enquête est ouverte sur ce singulier suicide. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1923 - Curage de la
rivière et des ruisseaux.
- Le
curage
de la
rivière l'Aure,
des ruisseaux
de Saint-Loup
et du
douet d'Olivet,
et de
tous les
fossés et
rigoles du
territoire de
la ville
de Bayeux,
commencera le
lundi 10
septembre, à
6 heures
du matin
et devra être
terminé le
samedi soir
suivant.
Août
1923 -
L’incendie de Bayeux.
- Dans
la nuit, un violent incendie, a détruit une grande partie des ateliers
et des magasins de la grande carrosserie Maingot, rue Tardif, à Bayeux,
Huit voitures automobiles et trois voitures à chevaux neuves ont été
la proie des flammes. L’alarme a été donné par la bonne d'une
maison voisine qui, voyant une lueur, s'était levée et avait aperçu
des flammes sortant de l’atelier de forge. Le manque d’eau retarda
les secours et la moto-pompe du être montée au pont de l’Aure, assez
éloigné du sinistre, un propriétaire ayant refusé l’accès de son
terrain.
Les
causes de l'incendie sont restées inconnues, M. Ruault, gendre de Mme
Maingot avait, comme d'habitude, passé une inspection sérieuse dans le
courant de la nuit et n'avait rien remarqué
d'anormal. On pense cependant que c'est dans la forge que le feu aurait
couvé. Les dégâts atteignent près d'un million. Il y a assurance.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1923 -
La peur du juge. -
Un
commerçant de Bayeux, M. Désétable, 46 ans, rue des Cuisiniers, que
des ennuis de ménage devaient appeler prochainement en correctionnelle,
s'est empoisonné en avalant un verre d'esprit de sel.
On
l'a transporté à l'hôpital où, malgré tous les soins, il a
succombé dans la soirée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1924 - Arrestation. -
Lundi dernier, la police a arrêté le sieur Armand Onfroy, 37
ans, terrassier, sans domicile fixe, qui, étant en état d'ivresse,
causait du scandale rue Saint-Jean. Cet individu se livra à des voies
de fait sur l'agent Jamaret.
Il
a été écroué à la prison de Bayeux et sera poursuivi pour ivresse,
rébellion et défaut de carnet anthropométrique. ( Source :
Ouest-éclair )
Avril
1924 -
Passage de troupe.
-
Un
détachement
comprenant
3
officiers,
3
sous-officiers,
54
hommes
et
72
chevaux,
arrivera
le
6
avril
à Bayeux
et
y
logera
la
nuit
du
6
au
7.
Ce
même
détachement
repassera
le
11
et
y
logera.
Le
logement
sera
assuré
par
le
quartier
Saint-Jean.
Juillet
1924
- Autobus Bayeux-Caumont. - Depuis
le
4
juillet,
une
ligne
d'autobus
existe
entre
Bayeux
et
Caumont
avec
passage
à
Saint-Loup
Hors
Guéron,
Subles,
Agy,
Noron,
St-Paul-du-Vernay,
Balleroy,
Planquery,
Cormolain
Sallen,
Livry.
Départ
chaque jour
Bayeux (hôtel
Michaut),
6 h 40
(légale); arrivée
à Caumont
à 8
h. 40; Départ
de Caumont.
(restaurant
Angot), 19
h. 10;
arrivée à
Bayeux, 21
h. 15.
Janvier
1925 - La
Tempête et les inondations. -
L'année
débute mal, une tempête qui s'était calmée Jeudi a repris vendredi
avec une force peu ordinaire amenant avec elle une pluie
torrentielle, heureusement rare dans nos réglons, qui, en peu de temps,
a fait déborder les cours d'eau.
A
Bayeux, l'eau de la rivière, sortant par les bouches d'égout envahit
samedi soir la rue des Teinturiers. Dans le sous-sol du théâtre du
Patronage Saint-Léon, on mesurait près de deux
mètres d'eau.
Les
prés de la gare furent convertis en un beau lac. Dans la vallée de la
Drôme, cette rivière envahit la minoterie de M. Le Brun, à Sully, et
la maison habitable dans laquelle il y eut quarante centimètres d'eau.
La
ferme de l'Église, occupée par M. Lemanissier, qui est située entre
les deux bras de la rivière, fut complètement inondée, et les pertes
pour le fermier ont été importante.
Sous
l'action de cette crue subite, les Fosses du Souci débordèrent et
l'eau envahit la vallée de l'Aure-lnférieure.
Au
Havre, l'anémomètre du sémaphore enregistra une vitesse de 39 mètres
à la seconde. C'est le maximum que l'appareil puisse enregistrer.
Dans
la journée de vendredi, la tempête a continué à faire rage, Le
bateau de Caen et celui d’Honfleur n'ont pu prendre la mer. Les vagues
déferlaient furieusement par[1]dessus
les digues. Les navires
qui étaient en rade sont venus se mettre à l'abri.
En
Angleterre, ce fut pis encore. C'était en six Jours la quatrième
tempête qui s'abattait, A Londres même, le vent atteignait une vitesse
de soixante milles à l'heure, soit 1 600 mètres à la minute.
Cette tornade s'ajoutant à l'Inondation qui sévit dans la région, la
situation de nombreux habitants de la grande banlieue londonienne était
rendue très critique.
Cette
situation fut encore plus critique pour les navires en mer.
A
quoi est due cette tempête ? A une dépression qui régnait depuis deux
jours entre l'Islande et les îles Britanniques. Elle fut ressentie plus
vivement encore sur les côtes du Bretagne et
dans le Nord de la France. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1925 -
13 300 communes ont élevé des monuments aux morts.
- 13
300 communes françaises ont a ce jour élevé des monuments à leurs
habitants morts à la guerre.
Presque toutes ont eu recours à l'État pour les aider à ériger ces
monuments, ce qui a coûté au Trésor plus de 12 millions. Le
gouvernement fait annoncer qu'il ne sera plus accordé d'autres
crédits. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1925 -
Nouvelles locales - Une manivelle d'auto a été perdue, la rapporter à la police
; y rapporter également une paire de poches contenant un
porte-monnaie renfermant 80 francs, perdue par une ouvrière
âgée.
Une
paire de chaussettes trouvé en ville peut être réclamée à la
police.
Une
contravention, pour embarras de la voie publique, a été dressée,
samedi, rue de Port, contre le propriétaire du l'auto n° 8.866 Z.-7.
(source : L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier
1925 -
Les Autos. -
En voulant éviter une automobile qui venait face à lui, dans
la rue Saint-Malo, M. Lalonde de Monceaux est entré mercredi en
collision avec la sienne dans
une camionnette conduite par M.Poignant chaudronnier rue St-Patrice, M.
Fleury, menuisier qui était dans la camionnette, a éprouvé quelques
contusions sans gravité, quand aux
véhicules, ils ont été mis en triste état.
On
signale en ville la vitesse exagérée avec laquelle certains
automobilistes conduisent leurs voitures. Dimanche midi, une voiturette
jaune qui venait de la rue Larcher et qui, sans aucune précaution et en
vitesse exagérée, fit la tournée pour remonter la rue Saint-Martin a
failli se faire couper par une autre automobile qui arrivait à cet
endroit. La faute en aurait été à l'imprudent qui a fait la tournée.
(source : L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier
1925 -
Incidents et accidents d'autos.
- Samedi,
vers la fin de l'après-midi, la police fut avertie que deux hommes pris
de boisson venaient de démolir le pare-brise d'une
auto qui stationnait rue St Patrice. Pendant que le propriétaire
de cette voiture faisait en compagnie d'amis une partie dans un café
voisin, deux ouvriers un peu éméchés, l'un Marie Gaston, 24 ans,
maçon à Bayeux, et l'autre, Lefèvre Victor, maçon à Mandeville,
eurent la baroque idée de monter dans l'auto, et sous la poussée de
Marie, Lefèvre dégringola dans la glace qu'il cassa.
Ce
mauvais coup fait, Lefèvre s'empressa de filer, laissant son camarade
aux prises avec le propriétaire de l'auto qui fit demander la police.
Comme Marie qui était ivre ne voulait rien
entendre, procès-verbal fut dressé contre lui, et afin de lui
permettre de calmer ses nerfs, les agents le conduisirent au violon.
—
Ce même jour au Goulet Saint-Patrice, deux autos se rencontrèrent,
mais il n'y eut personne de blessé. Une rencontre
plus sérieuse eut lieu dimanche midi à la jonction de la rue
de Nesmond avec la rue Larcher, entre une auto conduite par M. Léon
Mallard, propriétaire, rue d'Aprigny et l'un des camions-auto de la
laiterie de Vaucelles.
Celui-ci
gagnait la gare par la rue Larcher, lorsque tout à coup déboucha sur
lui de la rue de Nesmond une auto de marque conduite par M. Mallard qui
alla donner, non dans le beurre,
mais sur le flanc gauche du chariot qu'elle défonça et dont elle
culbuta les bidons de lait, l'un arrosa
amplement le conducteur du camion et ce contenu alla ensuite se
répandre dans la rue. Quand à l'auto de M. Mallard, son avant
dans cette accolade fut passablement déformé.
—
Dimanche l'après-midi, vers cinq heures, un accident plus grave se
produisit au carrefour des rues Saint-Exupère et de Bellefontaine où
une ouvrière, la dame Lebarbier
demeurant
Place Saint-Vigor-le-Petit, fut renversée par une automobile venant de
la rue de Bellefontaine.
Le
peu humain conducteur, son mauvais coup fait s'empressa de filer en
descendant par la rue Saint-Exupère. Cette pauvre femme se releva le
visage tout écorché ayant une coupure au dessus du nez d'où le sang
coulait abondamment et les mains contusionnées.
Plainte
fut portée à la police. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1925 -
Conférence sur la T. S. F.
- La
conférence sur la Télégraphie et la Téléphonie sans fil annoncée
il y a quelque temps sera donnée par M. l'Abbé Dubosq au
Patronage St-Léon, Dimanche prochain 25 Janvier à 4 heures
précise.
Le
programme sera publié vendredi. — Il est prudent de retenir ses
places, car on se souvient qu'un grand nombre de personnes ne purent
entrer le 30 Novembre.
M.
l'Abbé Dubosq donnant la même Conférence accompagnée de mêmes
expériences et des films, les prix restent fixés à 1 fr. et 0 fr. 50.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1925 -
Deux enfants carbonisés. -
En
passant devant la maison de la dame Avice, Mme Alexandre Lebrun,
journalière, aperçut de la fumée qui sortait par la porte, l'ayant
poussée elle vit que le lit et un berceau étaient en flammes Mme
Lebrun se mit à crier au feu et, au même instant, M. Bernard
cantonnier arriva à ses appels, tous les deux s'emparèrent
l'un de la fillette Louise âgée de 3 ans et l'autre du petit Georges
âgé de 11 mois qui, affreusement brûlés, ils transportèrent chez
une voisine. Ils s'empressèrent ensuite d'éteindre ce commencement
d'incendie et de faire prévenir la mère de ces enfants qui était
allée à environ 300 mètres chercher du lait.
Lorsque
cette femme arriva elle questionna la fillette qui avoua s'être
emparée d'une boite d'allumette placée sous l'oreiller du lit.
Le
docteur Vandelle qui avait été appelé donna ses soins aux deux
enfants lesquels, une heure après expiraient dans de cruelles
souffrances.
Le
second des enfants était né dans le veuvage de la femme Avice, mais
qui était connue comme ayant soin de ses enfants. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1925 -
Inondations. - Les
pluies torrentielles qui ont suivi la tempête de ces jours derniers ont
provoqué dans toute la France des inondations qui, en certains
endroits, ont pris des proportions désastreuses :
La
région de l'Ouest a été l'une des plus éprouvées. La Vire a subi
une crue telle qu'il faut remonter à 1852 pour trouver une cote plus
importante. Plusieurs rues sont sous l'eau. L'hôpital est envahi,
l'usine à gaz arrêtée, ainsi que toutes les fabriques installées sur
les bords de rivière.
A
Valognes, une femme qui lavait du linge dans la rivière, malgré la
violence du courant, a été emportée.
A
Bayeux, l'Aure a débordé dans les prairies
qui bordent la rivière. Les quartiers en aval de la poissonnerie, ont
été atteints par l'eau.
Les
marais de Trévières et de Carentan sont entièrement « blancs »
Le
Noireau, subitement grossi, a débordé, la région de Condé est
inondée et les eaux de cet important affluent n'ont pas peu contribué
à grossir le flot de I'Orne.
On
nous fait savoir que l'Orne est en décroissance à Argentan, mais qu'à
Thury-Harcourt le fleuve est en crue ; il faut donc s'attendre à voir
le niveau actuel dépassé, cependant, la pluie ayant cessé de
tomber depuis vingt-quatre heures, il faut espérer que la baisse ne
tardera pas à se faire sentir. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Avril 1925 -
Goudronnage. -
Dès que le temps le permettra, le service vicinal va faire
procéder au goudronnage des routes de Littry, Port-en-Bessin,
Tilly-sur-Seulles, Courseulles par Villiers, Arromanches, Ryes et
Dès que le temps le permettra, le service vicinal va faire
procéder au goudronnage des routes de Littry, Port-en-Bessin,
Tilly-sur-Seulles, Courseulles
par Villiers, Arromanches, Ryes et
Courseulles par Asnelles.
Mai
1925 -
Chez les bouchers.
- Le
Syndicat
de la
boucherie
de Bayeux,
réuni
jeudi
dernier
27 Mai,
a décidé
que les
boucheries
de la
ville
seraient
fermées
tous
les dimanches
(et toute
la journée)
à partir
de dimanche
prochain
7 juin.
Cette
mesure
qui est
déjà
mise
en pratique
dans
plusieurs
villes
de notre
région
et notamment
à Lisieux,
est une
application
de la
loi du
juillet
1906
sur le
repos hebdomadaire.
Les
bouchers
espèrent
d'autre
part
qu'elle
sera
bien
accueillie
des consommateurs
en raison
des heureux
effets
qu'elle
pourra
avoir
sur le
prix
de la
vie.
Ils continueront
comme
par
le passé
à s'efforcer
de donner
entière
satisfaction
à leur
honorable
clientèle.
Juin
1925 -
Un chauffeur est écrasé sous sa
locomotive.
- Un
grave
accident
s'est
produit
hier
soir
vers
8 heures,
à l'arrivée
du tramway
à vapeur
de la
Besace,
en gare
de Bayeux.
Le mécanicien
du convoi,
M. Fritot,
27 ans,
avait confié
la conduite
de la
locomotive à
son chauffeur
Henri Dudouit,
âgé de
18 ans.
A l'arrivée,
il voulut
reprendre son
poste pour
monter la
rampe du
boulevard Sadi-Carnot.
M.
Fritot
ouvrit totalement
le régulateur,
mais au
sommet de
la côte
il ne
put, par
suite de
son état
d'ivresse, refermer
ce régulateur.
Le convoi
tout entier
passa en
trombe devant
la station.
A
l'aiguillage
de l'hôtel
de la
Gare, la
machine sauta
des rails,
parcourut
quelques mètres
et se
renversa écrasant
dans sa
chute le
mécanicien projeté
de son
poste.
Le
Parquet a
procédé à
une enquête
et entendu
plusieurs témoins.
M. Laroche,
directeur
des chemins
de fer
du Calvados,
s'est également
rendu sur
les lieux.
La
machine,
qui avait
de sérieuses
avaries, a
été redressée
hier soir
et ce
matin la
voie a
pu être
complètement dégagée.
Août
1925 - Une noyée.
- Avant-hier on a
repêché dans la rivière l'Aure qui passe derrière la place
Saint-Vigor-le-Petit, le corps d'une femme, Madeleine, née Samson, 39
ans, demeurant à Baveux, rue Écho, qui avait quitté son domicile dans
la nuit du au 18 août dernier. Cette malheureuse femme, mère de trois
enfants, était neurasthénique. |