1er Décembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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BAYEUX

Canton de Bayeux

Les habitants de la commune sont des Bajocasses ou Bayeusains, Bayeusaines

Janvier 1901   -   Le temps qu’il fait et qu’il fera.  -   D'après les prédictions, il y aura pendant la dernière semaine de janvier des tempêtes et de la neige.

Par contre, février sera beau et doux.

— Pendant les derniers froids, un cheval est mort de froid à Doudeville (Seine-Inférieure).

— Au village de Caux (Hérault), trente maisons se sont effondrées sous la neige. Une femme de 52 ans a été retirée des décombres le crâne broyé.

— En Russie, cinq trains, dans lesquels se trouvaient 1 200 voyageurs, sont demeurés pendant longtemps ensevelis dans la neige aux environs d'Odessa. 4 000 soldats ont été occupés à déblayer la voie.

— 400 pêcheurs auraient péri dans la violente tempête qui a sévi le 10 janvier sur la côte occidentale du Japon. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   Partout la même chose.  -   Malgré l’influence de l’évêché en 1900 le nombre des naissances a été inférieur, à Bayeux, à celui des décès : 249 décès contre 123 naissances, 69 mariages et 1 divorce seulement. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   Légion d’Honneur.  -   M. Lamy, maire de Bayeux, est nommé chevalier de la Légion d'honneur.

— M. Bouchon, le directeur de la sucrerie de Nassandres (Eure), qui va installer une sucrerie à Caen, est nommé chevalier de la Légion d'honneur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   Bayeux la nuit.  -   Dimanche, la nuit, trois attaques nocturnes ont eu lieu à Bayeux, dans le voisinage du bureau de police, de la part d'une bande de quatre individus. Le chef de cette bande, un nommé Eugène Castel, 22 ans, menuisier, a été arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1901   -   Cavalcade à Bayeux.  -  On annonce pour le 8 avril, à Bayeux, une grande cavalcade, partie historique, partie drolatique. 

Le soir, bal populaire à 1 franc. L'affiche dit que le bal sera ouvert par « les cors de chasse ». C'est sans doute une erreur d'impression ; c'est par « les cors  aux pieds » qu'il faut lire.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1901   -   Blessée par un bœuf.   -  Comme la dame Fontaine, gardienne d'herbages à Bayeux, traversait un pré, un bœuf, devenu subitement furieux, s'est jeté sur elle, la blessant très  grièvement. Après avoir maintenu l'animal par les naseaux, pendant près d’une demi-heure, elle n'a pu s'en débarrasser qu'en se jetant dans la rivière qui passe au milieu de l'herbage. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1901   -   Stupide vengeance.   -   Un cheval de 1 200 fr., appartenant au sieur Merry, loueur de voitures à Bayeux, était à l'herbe dans un herbage. Pendant la nuit, des malfaiteurs lui ont cassé une jambe à coups de pierres. II a fallu abattre la pauvre bête. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1901   -   Un escroc.  -   La dame Lempérière, demeurant à Bayeux, avait chargé le nommé Jules Massier, 36 ans, journalier, de conduire à la foire de Formigny une jument que devait vendre un dresseur de chevaux. Ce dernier, n'ayant pas trouvé d'acheteur, renvoya à Bayeux la jument et son conducteur.

Mais Massier jugea inutile de revenir et vendit en route l'animal, s'appropriant l'argent. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1901   -   Adultère.  -   La gendarmerie de Bayeux a pincé en flagrant délit d'adultère, dans une auberge de cette ville, Anna Lajehannière, femme Victoire, 36 ans, cultivatrice à Trévières, et Léon Lemaître, 42 ans, terrassier, demeurant à Isigny. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1901   -   Coups de tonnerre.  -   Un orage a éclaté à Caen, dimanche matin, vers sept heures. La foudre est tombée sur la cheminée du sieur Le Berruyer, boulanger, place des Petites-Boucheries. Elle est passée à côté du patron sur lequel le garçon boulanger a été projeté,  ils en ont été quittes pour une violente commotion.

— A Bayeux, la foudre est également tombée sur la cheminée du sieur Barbier, épicier, puis, de là, elle a traversé la rue, est entrée au 2e étage, dans la teinturerie tenue par Mme Gautier, où elle a brûlé un rideau de fenêtre. La foudre est tombée aussi en plusieurs endroits dans les champs. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1901   -   Vol de vin sacré.  -  Des malfaiteurs inconnus ont pénétré, à l'aide de fausses clés, dans le caveau de la cathédrale de Bayeux et ont volé 200 bouteilles de vin qui s'y trouvaient pour le service du culte. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Sus aux nomades.  -  Dernièrement, aux portes de Bayeux, des nomades dévalisaient les fleurs d'un jardin. Le propriétaire, M. Le Privey, ayant protesté, fut frappé violemment. Il porta plainte, mais, pour obtenir justice, il devra supporter les frais de procédure, sans compter les 10 francs versés au médecin chargé de constater la trace des coups reçus.

— C'est sans doute la même bande de nomades, la plupart Allemands, qui s'est abattue dimanche sur Louvigny, où ils se sont installés comme chez eux, barrant même l'Orne avec une corde pour y établir un tir. Un brave ouvrier, ayant été uriner derrière l'une de leurs voitures, plusieurs hommes de la bande se sont rués sur lui et l'ont frappé et renversé en lui abîmant la mâchoire d'un coup de talon de soulier. La population s'est ameutée, et si l'autorité n'avait pas protégé ces misérables, il leur en eût cuit.

Puisque certains maires, par peur, laissent leurs communes à la discrétion de ces nomades, puisqu'il faut avoir l'argent à la main pour obtenir justice, que les habitants de la campagne se la fassent eux-mêmes et secouent ces malandrins de façon à leur enlever l'envie de revenir. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Imprudence d’enfant.  -  Le jeune Guichard, 6 ans, demeurant chez ses parents, à Bayeux, voulut monter derrière un coupé. En essayant de s'asseoir sur le ressort, il se prit la jambe dans sa blouse et tomba, la tête entre le ressort et la roue, la jambe repliée sur elle-même et prise dans la roue qui continua de tourner en l'entraînant, le cocher arrêta aussitôt, mais déjà le jeune Guichard avait tout un côté du visage horriblement blessé, la cuisse cassée et tout le corps gravement meurtri. Cet accident ne peut être imputé au conducteur du coupé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1901   -   Les voleurs d’églises.   -   Des malfaiteurs ont pénétré, la nuit par effraction, dans la sacristie, de l'église de Subles, près Bayeux. Les meubles ont été brisés, les vêtements sacerdotaux mis en désordre. Le tabernacle a été forcé et les troncs défoncés inutilement, ils ne contenaient en tout qu'un sou que les cambrioleurs ont, d'ailleurs, laissé. Pour tout butin, ils n'ont emporté qu'une, bouteille de vin blanc.

— Les mêmes malfaiteurs, probablement, ont tenté, de pénétrer également la nuit, dans l'église de Saint-Exupère, à Bayeux, mais, n'ayant pu forcer les serrures des portes heureusement solides, les cambrioleurs ont dû se retirer sans pouvoir mettre à exécution leur tentative de vol. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Battues sans résultat.   -   A la suite de nombreux vols commis tant à Bayeux qu'aux environs, toutes les brigades de gendarmerie ont fait une battue de nuit, espérant rabattre les voleurs sur la ville où des souricières leur étaient tendues. Comme beaucoup de chasseurs, Ies gendarmes sont revenus bredouilles et n'ont pris qu'un misérable voleur de lapins. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Ca cloche de tous côtés.   -  Ce n'est pas seulement le matériel qui ne marche pas comme sur des roulettes aux tramways de Bayeux à la Mer. La comptabilité cloche aussi. Il paraît même qu'on aurait découvert un trou assez profond pour que la Compagnie ait jugé indispensable de déléguer l'un de ses gros bonnets pour aller en sonder les profondeurs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Accident de voiture.   -  Une voiture-panier, conduite par le sieur Delalande et dans laquelle se trouvaient trois dames, descendait la rue des Bouchers, à Bayeux. Un tonneau de cidre que l'on entrait chez un cafetier encombrant le chemin, le cocher dut tourner pour remonter la rue. Mais, dans ce mouvement, le cheval glissa sur les rails du tramway, et tomba sur le côté, entraînant dans sa chute la voiture et les personnes qui se trouvèrent recouvertes par elle.

On accourut pour les dégager. Sauf la demoiselle Bourdon, 80 ans, pensionnaire de la communauté de l'hôtel-Dieu, qui a eu le pied abîmé, les autres personnes en ont été quittes pour la peur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Une béatification.   -   Dimanche, 20, l'évêque de Bayeux présidera à St-Jean de Caen la béatification du Bienheureux Jean Soreth, né à Caen ou à Mathieu en 1394, qui fut général des Carmes.

L'évêque Huet nous apprend que Soreth, ayant voulu mettre un terme aux mœurs galantes de certaines Communautés de son ordre, mourut dans d'atroces douleurs après avoir mangé des mûres empoisonnées qui lui furent présentées par les Carmes d'Angers. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Qu’est-ce que l’Hydromel ?   -   Cette boisson, qui figure dans l'énumération des boissons hygiéniques récemment dégrevées, n'est autre qu'un vin de miel dont nos ancêtres étaient très friands.

Sa fabrication est facile : on prend 20 kilos de miel pour un hectolitre d'eau et on y ajoute 150 grammes de levain de pain. Mettre le tout dans un fût bien bouché, l'agiter et le laisser fermenter deux à trois mois, en ayant soin de tenir toujours la barrique pleine.

Ce liquide, mis en bouteilles, mousse comme du Champagne et, au bout de six mois, on croirait boire du vin blanc. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Le port de la soutane.   -   La cour de cassation vient de déclarer illégaux les arrêtés municipaux interdisait aux prêtres le port de la soutane en dehors des offices. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   L’ivresse d’un fiévreux.   -   Théophile Frérot, soldat à la légion étrangère, était venu à Bayeux avec un congé de convalescence de trois mois, à la suite de fièvres contractées aux colonies. Se trouvant en état d'ivresse, il donna, sans motif, un violent soufflet à une femme Guillot.

Un agent voulut arrêter Frérot, mais il résista. Il fallut deux gendarmes et le commissaire pour se rendre maître de ce forcené qui, après avoir été ligoté, fut conduit en voiture au violon.

Le lendemain, il ne se souvenait de rien. Aux termes du code militaire, les délits d'outrages et de rébellion commis par un militaire en congé restant soumis aux conseils de guerre, Frérot a été transféré à là prison militaire de Rouen.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901    -   Précoce voleur.  -  Gaston Hébert, 15 ans, travaillait chez le sieur Outrequin, ébéniste à Bayeux. Il accompagnait comme aide un ouvrier qui allait poser un tapis chez le sieur Le Hartel fils. Le jeune vaurien se mit à fureter partout et découvrit dans la cuisine un porte-monnaie contenant un billet de 100 fr. et 3 fr. en monnaie, dont il s'empara.

Cela se passait fin août. Le 10 septembre, Hébert dérobait 35 fr. chez les époux Jonas. Ce petit scélérat prétend avoir brûlé le billet de 100 fr. volé chez le sieur Le Hartel. C'est peu probable, il l'aura plutôt caché.

Gaston Hébert a passé devant le tribunal de Bayeux, qui l'a condamné à trois mois de prison, avec application de la loi Bérenger. Méritait-il cette application. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1901    -   Méchanceté.  -   A la sortie de Bayeux, des pierres ont été lancées sur le train de 8 h. du soir. Une glace a été brisée et le mécanicien a été légèrement atteint. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -  A qui la faute ?   -   Tel s'en va en voiture à sa dernière demeure qui devait s'attendre à y être porté à bras. Ainsi en a-t-il été d'un journalier de la rue des Teinturiers, à Bayeux, qui, par manque de croque-morts, a été enlevé en corbillard, sur l'initiative du vicaire qui faisait son enterrement.

Ce n'est pas d'ailleurs la première fois que les croque-morts font défaut dans cette ville. Sera-ce la dernière ? A l'administration municipale d'aviser. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1902  -   Mouvement de la population en 1901.  -  Voici le mouvement de la population à Bayeux pendant le cours de l'année passée :

Naissances : Garçons, 69 ; Filles, 63 ;  Total, 132. Mariages, 49 ; Divorces, 3 ; Décès, 209.

En 1900, on avait enregistré 123 naissances, 69 mariages, 1 divorce et 249 décès.  

 

Janvier 1903    -   Les 13 jours en 1903.  -  Les dates pour l'accomplissement des périodes d'instruction des territoriaux en 1903 ont été fixées : du 29 juin au 12 juillet, pour les hommes appartenant au 1er bataillon et au dépôt des régiments d'infanterie du 3e corps d'armée, domiciliés, dans la Seine-Inférieure, l'Eure et le Calvados ; du 28 septembre au 11 octobre, pour les hommes appartenant à l'infanterie ; du 2 au 15 novembre, pour les territoriaux appartenant à la cavalerie ; à des dates spéciales, les territoriaux appartenant à l'artillerie, au génie et aux sections.

Ces périodes concernent les territoriaux des classes 1886, 1887 et 1888, qui appartiennent au 3e corps d'armée. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1903    -   Une octogénaire brûlée vive.  -  On a trouvé dans sa maison, rue Saint-Floxel, à Bayeux, le corps de la dame veuve Hémel, née Adélaïde Lemoine, âgée de 78 ans, étendue à terre, la tête entre deux barreaux d'une chaise et tout le bas du corps carbonisé.

La pauvre femme qui avait dû s'endormir sur une chaise, devant le feu, avait glissé dans le foyer.

Le petit-fils de la veuve Hémel tirait au sort le jour même, et, — singulière coïncidence, — le mari de cette pauvre femme était mort subitement, d'une congestion, juste un an avant elle, jour pour jour. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Imprudence.  -  Le jeune Arthur Yvray, 16 ans, garçon boucher à Bayeux, revenait, l'après-midi, de Longues, avec un chargement de paille. Il s'était assis sur un des brancards de la voiture. Soudain, il tomba, entraînant dans sa chute quelques bottes de paille.

Trouvé inanimé par deux maçons qui revenaient de leur travail, il fut ramené chez son patron, où un docteur a constaté une commotion cérébrale assez violente. On espère, cependant, que l'accident n'aura pas de suites graves. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1903   -   Instituteurs et curés.  -   Des circulaires académiques recommandent aux instituteurs de supprimer de leur service la surveillance des enfants dans les églises. D'un autre côte, les curés se refusent à recevoir pour la première communion les enfants non surveillés aux offices et récriminent, en chaire, contre les procédés laïques. Si on pouvait de part et d'autre, montrer un peu plus de tolérance, est-ce que cela ne vaudrait pas mieux pour tout le monde ? Car, en fin de compte, ce sont les enfants des écoles et leurs familles qui  se trouvent pris ainsi entre l'enclume académique et le marteau clérical.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1903   -   Correspondance.  -  En réponse à notre entre filet sur la réforme de l’orthographe, M. Auguste Renard, agrégé de l’Université de Caen nous adresse la lettre suivante :

Loin de vouloir démolir la « langue » — qu'il ne faut pas confondre avec l'orthographe — nous avons pour elle un culte égal au moins à celui de nos adversaires, et nous gémissons de la voir tous les jours maltraitée, Dieu sait comme ! par tant de journaux — autres que le Bonhomme normand — et défigurée,  en effet, par cette horrible plaie que sont les mots étrangers. Mais, ces mots étrangers, il me semble qu'on leur fait assez bon accueil dans les journaux de la « bonne société », du high life, du five o'clock tea, du yachting, etc..., qui ne sont généralement pas favorables à la réforme. Ce. n'est pas à nous qu'il faut s'en prendre. Que le Bonhomme rectifie donc son tir. Quant à l'orthographe — j'entends l'orthographe actuelle — oh ! oui, nous lui voulons mal de mort, et cela non pas par fanatisme ou « maboulisme », mais parce qu'elle est absurde et malfaisante.

On écrivait, autrefois, phantôme, thrône et crystal, c'était absurde, On a simplifié l'écriture de ces mots en écrivant fantôme, trône, cristal,  on a bien fait.

N'est-ce pas l'avis du Bonhomme ? On simplifiera de même philosophe, théâtre et mystère ? en écrivant filosofe, tèâtre et mistère, c'est-à-dire qu'on n'aura' plus à se demander si tel mot s'écrit avec  f ou ph, avec t au th avec i ou y : ce sera toujours f, t ou i simplement. Et ce sera une réforme raisonnable, logique et utile : l'orthographe sera meilleure, plus simple, plus française et moins « cocasse », et les enfants l'apprendront  plus vite.

Le Bonhomme a trop de bon sens et d'esprit pour ne pas se ranger,  après réflexion, à cet avis. Et, en nous aidant, il fera une bonne action. Ce. ne sera pas la première. Je vous prie d'agréer, etc..., A. RENARD. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1903   -   Dangereuse connaissance.  -   Aline Leprovost, 19 ans, qui habitait route de Port, à Bayeux, ayant rencontré M. Gentet, fondé de pouvoirs de la recette des finances, qu'elle  connaissait on ne peut mieux, se fit indiquer son domicile.

Comme l'appartement n'était pas fermé à clef, la fille Leprovost s'y introduisit et prit trois billets de 100 fr. et plusieurs objets déposés dans une commode. M. Gentet ne s'aperçut du vol que  trois jours après, il porta plainte et la voleuse fut facilement découverte. Après avoir essayé de nier, la fille Leprovost finit par avouer le vol, mais ne voulut pas faire connaître ce qu'elle avait fait de l'argent. La fille Leprovost, une voleuse et une coureuse de profession, déjà plusieurs fois condamnée pour vols, se trouvait sous le coup de la relégation.

Pour ne pas l'envoyer au bagne, le tribunal lui a infligé six mois de prison et a ordonné qu'elle sera enfermée dans une maison de correction. jusqu'à sa majorité. (Source : Le Bonhomme Normand

 

Mars 1903   -   Accident.  -   Le sieur Joseph Cartal, mécanicien à la Compagnie des tramways, à Bayeux, en réparant une machine, s'est trouvé pris entre une locomotive et un mur. Il se plaint de graves douleurs internes. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Accidents de voitures.  -  Le sieur Chandivert, épicier à Cabourg, se rendait en voiture à Dozulé, il arrêta son cheval pour mettre son pardessus. L'animal, ayant sans doute eu peur, fit un brusque écart. Le sieur Chandivert, qui était debout, retomba sur son siège et le fit basculer.

La secousse projeta l'épicier par terre où il resta sans connaissance. On l'a relevé gravement blessé à la tête et à la base de la colonne vertébrale.

— La voiture publique de Honfleur arrivait à Trouville, quand, rue d'Orléans, la barre d’attelage se déboulonna et vint frapper les jambes des chevaux. Ceux-ci, en se cabrant, ont culbuté la diligence.

Le conducteur, le sieur Fontaine, a été projeté à terre. Il est assez sérieusement blessé,

— La voiture du sieur Granger, maître d'hôtel à Bayeux, et la diligence de Balleroy se sont rencontrées rue St-Loup, à Bayeux. Le sieur Granger, projeté à terre, est resté quelque temps sans connaissance. Son état est très grave. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903  -   Promenade bizarre.  -  A la fin d'octobre, une des petites filles des époux Barbier, rue de Nesmond, à Bayeux, en se querellant avec sa sœur, eut une aiguille à repriser les bas enfoncée dans le haut du bras et cassée sous la peau.

Le médecin ne put l’extraire. Ces jours derniers, cette aiguille est sortie sous la plante du pied. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Chevaux de gendarmes.  Une commission de remonte se réunira le 25 mars, à 7 heures du matin, hôtel de la Gendarmerie, pour acheter les chevaux nécessaires à la maréchaussée du Calvados, de la Seine-Inférieure et de l'Eure. Les chevaux hongres et juments devront être de préférence de robe foncée, avoir de 4 à 8 ans et mesurer de 1 mètre 53 à 1  mètre 58. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Les bouilleurs de cru.  -  En 1900, un million de cultivateurs ont distillé leur vin ou cidre. Il y en a eu 25 000 dans le Calvados, 41 000 dans l'Orne et 35 000 dans la Manche.

C'est-à-dire plus de 100 000 pour les trois départements de Basse-Normandie. Ces chiffres montrent de quelle importance est la question des bouilleurs de cru. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Un coup, mais pas deux.  -   Les journaux du monde entier s'occupent en ce moment de l'alcool. On est en train de le réhabiliter. Des expériences ont été faites en Amérique sur des hommes jeunes et robustes à qui on en faisait boire, chaque jour, une dose modérée.

Ces expériences ont démontré que l'alcool est un aliment comme un autre, très riche même en principes nourrissants, et que son usage modéré est sans' aucun danger pour la santé.

M. Combes, chef du cabinet, l'a aussi déclaré aux représentants des cafetiers de Paris. Voilà qui va faire plaisir à nos braves bouilleurs der cru normands et donner du cœur à ceux qui les défendent. Tout le monde saura à présent qu'on peut boire un coup sans danger, mais il est toujours défendu d'en boire deux.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Victime du travail.  -  Le sieur Lepage, 37 ans, ouvrier couvreur, réparait, à Bayeux, la toiture de l'immeuble appartenant à Mme Pilet des Jardins, pris d'un vertige subit, il est tombé d'une hauteur de 12 mètres et s'est défoncé le crâne sur le pavé. Relevé par les ouvriers qui travaillaient avec lui, il à été transporté à l'hospice dans un état désespéré. Lepage, qui est originaire de Brouay, est célibataire. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903  -  Décès.   -  M. le baron Gérard, ancien député du Calvados, vient de mourir à 85 ans.  

 

Avril 1903    -   Prévenir vaut mieux que construire.  -  La fièvre typhoïde sévit chez nous avec recrudescence. Malgré les travaux de voirie et autres, il semble que nous n'ayons pas fait beaucoup de progrès au point de vue sanitaire.

Comme nous l'avons dit, les médecins caennais s'en inquiètent et tous sont d'accord pour déclarer, sans le prouver, que les puits et les fontaines qui se fournissent d'eau à notre nappe souterraine sont cause de tout le mal. L'infect Odon, cloaque répugnant où pourtant on lave presque tout le linge caennais, y est bien pour quelque chose aussi.

Quand se décidera-t-on à le couvrir dans tout le parcours de la ville ? C'est une mesure nécessaire absolument. Avant de construire à grands frais des hôpitaux, il serait plus simple de commencer par diminuer la fréquence des épidémies et le nombre des malades par des précautions hygiéniques rigoureuses. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   Mort des suites de ses blessures.  -   Nous- avons raconté, dans notre dernier numéro, le terrible accident arrivé, à Bayeux au sieur Lepage, 37 ans, ouvrier couvreur, qui était, tombé de la toiture de l'immeuble appartenant à Mme Pilet des Jardins. Le malheureux ouvrier est mort des suites d'une fracture du crâne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   Pour les bouilleurs.  -  Les bouilleurs de cru ne se laissent pas faire. Ils se remuent comme des diables et protestent contre la loi nouvelle.

A Thury-Harcourt, une réunion importante a eu lieu, des cultivateurs, propriétaires et fermiers se sont entendus et ils ont fondé un « Comité de défense des intérêts des bouilleurs de cru ». Ils cherchent des adhérents, dans les autres cantons du Calvados et ils se proposent d’amener un grand mouvement de protestation contre le retrait du privilège.

C'est très bien, mais il eût été préférable de se grouper ainsi avant qu’après, pourtant, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Courage donc et bonne chance aux protestataires. C'est eu vain que M. Tillaye, de son côté, a protesté au nom de nos cultivateurs, le ministre l'a emporté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Une centenaire.  -  Depuis le 3 mai, la demoiselle Flavie Godard, demeurant à Bayeux, rue -St-Loup, a 100 ans.

A cette occasion, ses voisins ont organisé une petite fête en son honneur. La. musique municipale prêtait son concours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Mauvais début d'année.  -   Anne Lecomte, 26 ans, domestique à Bayeux, était venu fêter le 1er de l'An à Bayeux, en compagnie de quelques amis. La nuit d'arrivée, on décida d'aller souhaiter la bonne année à des demoiselles cloîtrées par ordre de la police. En les quittant, Lecomte, en guise de salutation, porta un coup de couteau au-dessous de l'œil du supérieur de l'établissement, on n'a jamais su pourquoi.

A l'audience, Albert Voisin, 24 ans, palefrenier à Commes, pour sauver son copain, a prétendu qu'il n'était pas venu à Bayeux ce jour-là. On a eu beau lui faire envisager les dangers de son faux témoignage, Voisin a persisté et s'est rétracté trop tard.

Le tribunal l'a condamné à un mois de prison et son ami Lecomte à quatre mois de la même peine, mais avec la loi Bérenger, et 100 fr. d'amende.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Les pommiers.  -   La température que nous subissons depuis trop longtemps n'a pas, jusqu'à présent, causé de dégâts trop sérieux aux pommiers, dont les plus précoces ont été arrêtés dans leur végétation avant que les fleurs se soient complètement montrées. Il n'en est pas de même des poiriers, qui sont gravement compromis, ainsi que les pêchers, les abricotiers et les cerisiers. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   La température.  -   Les saints de glace ( 11, 12 et 13 mai ) ne se sont pas fait trop sentir. S'il faut en croire la légende, il paraît que saint Urbain ( 25 mai ) ne sera pas aussi doux que ses copains. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Impôt sur le revenu.  -  Ce projet de loi a été déposé à la Chambre. Il se compose :

1° de la taxe personnelle portant sur le revenu provenant des loyers, des rentes, du commerce, du travail, des emplois et même des retraites.

2° de la taxe mobilière fixée d'après le loyer.

— En ce qui concerne l'impôt sur le revenu, c'est le contrôleur qui l'estimera à charge par lui de prouver l'existence du revenu indiqué.

Sont affranchis de l'impôt, ceux dont le revenu est inférieur à 500 fr., à 700 fr., à 900 fr., à 1 200 fr. et à 1 600 fr. selon l'importance de la population.

A Caen, les personnes ayant un revenu inférieur à 1 600 fr. seront exonérées de l'impôt. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903  -  La circulation.  -  M. Lamy, maire de Bayeux, vient de prendre un l'arrêté suivant :  

Article 1er. La circulation des automobiles, motocyclettes, et  de tous les véhicules à moteur mécanique, ne pourra excéder la vitesse d'un cheval allant à un trot modéré dans le parcours des rues de la ville de Bayeux. Cette vitesse devra être réduite à celle du cheval au pas à l'intersection des rues et à l'approche de tout embarras ou rassemblement existant sur la voie  publique.

Article 2. M. le commissaire de police est chargé d'assurer l'exécution du présent arrêté.

 

Juin 1903  -  Tremblement de terre.  -  Une légère secousse de tremblement de terre s'est produite lundi dernier à Port.

 

Juillet 1903    -  En déveine.   -   Nous ne savons pas si l'abbé James, aumônier de l'hospice de Bayeux, avait bon pied et bon œil, mais, aujourd'hui, il n'a plus que l’œil d'intact.

En montant à bicyclette, il se donna une première fois une entorse au pied droit, la seconde fois, ce fut une entorse au pied gauche. Vendredi, pour la troisième fois, qui est toujours « bonne ou mauvaise », l'abbé James s'est brisé une cheville. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Protestations.   -  Le gouvernement a la prétention de faire payer un droit sur les banneaux, charrettes à gerbes et autres véhicules employés pour l'agriculture. Plusieurs conseils d'arrondissement ont protesté, avec raison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Les pommes.   -   Toujours pas apparence de pommes en Calvados. La Manche est un peu plus favorisée. L'Eure, la Sarthe et la Bretagne, au lieu d'être vendeurs, seront acheteurs.

Nous sommes loin des 10 000 wagons de pommes expédiés l'année dernière par le Calvados, Le dernier cours est de 5 fr. 25, offres de la maison Schirmer, à Mézidon. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Violences et viol.   -     Adolphe Boissel, 22 ans, journalier à Bayeux, rencontrant sur la route de Tilly-sur-Seulles Marie Mercier, 26 ans, servante, sans domicile, l'a frappée et violentée. Il est arrêté, il est inculpé, en outre, de viol sur la nommée Léontine Dringot, servante à Ellon. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Matelas rembourré avec des pièces d’or.   -   Adèle Marie dit Wintras décédait il y a quelques mois à Bayeux. Cette vieille fille se livrait à la mendicité, mal vêtue, elle allait de porte en porte demander de quoi ne pas mourir de faim. Comme elle n'avait pas de famille, le misérable mobilier de cette vieille fille allait être vendu au profit de l'Etat, lorsqu'on s'aperçut que ses matelas étaient rembourrés avec des matières dures.

On les éventra et, au milieu d'une laine pourrie, on découvrit 17 240 fr. en louis de 20 fr. enveloppés dans des chiffons, plus 1 100 francs de billets.

Adèle Wintras étant une fille naturelle non reconnue et n'ayant pas fait de testament, c'est l'État qui va bénéficier de cette petite fortune. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Mérite agricole.   -   Sont nommés chevaliers : MM. Paul Hersent, herbager à Pont-l’Évêque ; Prempain, ancien secrétaire de la Société d'agriculture de Bayeux, et Bertrand, directeur du casino et maire de Cabourg. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1903  -  Suites mortelles d’un accident.   -   Le sieur Achille Farin, 40 ans, épicier et cireur à Bayeux, qui était tombé d'un premier étage en secouant un tapis, a succombé après d'horribles souffrances. Une côte lui avait perforé le poumon. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Officier tué.   -   On se bat toujours à Madagascar, car le lieutenant Regdelet, élève du collège de Bayeux, a été tué dans un avant-poste qu'il commandait. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Tristes départs.   -   Les Sœurs enseignantes ont toutes quitté leurs écoles le 1er août, sans espoir de retour. Partout, elles ont été conduites aux gares par leurs élèves et leurs parents, qui leur ont offert des bouquets et des gerbes de fleurs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Accidents du travail.   -   Le sieur Eugène Barbot, mécanicien de la chambre de commerce de Honfleur, s'est fracturé plusieurs côtes, en tombant dans un escalier. C'est un repos forcé d'une vingtaine de jours.

— Le sieur Louis Vitard, allumeur de réverbères à Bayeux, procédait au nettoyage de ses lanternes, quand le poteau soutenant l'une d'elles se rompit subitement, entraînant l'allumeur dans sa chute. Vitard est grièvement blessé et son état inspire d'assez sérieuses inquiétudes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Tué par son cheval.   -   Le sieur Aimé Marie, 40 ans, cocher chez M. Kesler, loueur de voitures à Bayeux, avait reçu d'un cheval qu'il faisait boire un coup de pied dans le ventre. Le blessé, qui avait été transporté à l'hospice, a succombé à ses blessures. Il laisse une veuve et une fillette de onze ans. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Mort d’une centenaire.   -    La demoiselle Flavie Godard, dont nous avons annoncé la fête organisée, le 3 mai dernier, par les habitants de la rue St-Loup, à Bayeux, à l'occasion de son centenaire, est décédée le 19 août, à l'âge de 100 ans 3 mois et 16 jours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   La haine du bloc.   -   Un garde champêtre pas musicien, c'est Alphonse Legouix, 65 ans, assermenté dans une commune voisine de Bayeux. Il ne peut pas souffrir le violon.

Legouix était venu à Caen pour voir un parent et il avait pas mal trinqué. Des agents le rencontrèrent dans la rue ne tenant plus debout et, sans plus de respect pour sa plaque, ils le plaquèrent au violon. Il faut croire que le bon garde est habitué à un certain confort, car, lorsqu'on le délivra, il ne put s'empêcher de protester énergiquement contre le manque de luxe du local. Il y gagna  qu'on l'y refourra aussitôt et qu'il n'en sortit qu'avec un bon procès-verbal. C'était dur pour un homme plutôt habitué à en faire aux autres.

A l'audience de simple police de Caen où il a comparu, Legouix a prétendu avoir été étourdi par des crampes d'estomac et, de nouveau, il a marqué son dégoût profond pour le violon : « Si j'y étais resté dix minutes de plus, s'est-il écrié, j'étais mort ! » Il s'est tiré de l'aventure avec 2 fr. et les dépens. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Singulier accident.   -   La bonne des époux Auguste Duval, demeurant rue Saint-Floxel, à Bayeux, descendait l'escalier de la maison en tenant dans ses bras le jeune enfant de ses maîtres, âgé de 8 mois. Tout à coup elle glissa sur une marche et tomba si malheureusement que le petit garçon fut assommé sur le coup et ne tarda pas à rendre le dernier soupir. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Mort subite.   -   Le sieur Beaudry, 68 ans, pilote à Honfleur, était assis près d'une table quand il s'est affaissé tout à coup. Sa femme essaya de le ranimer, mais le malheureux avait déjà cessé de vivre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Mort dans la rue.   -   Le sieur Rainel, 67 ans, ancien forgeron de la Compagnie de l'Ouest, s'est trouvé subitement mal dans la rue Saint-Loup, à Bayeux. On l'a relevé et soigné, mais inutilement, il avait cessé de vivre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -  Cambriolage non puni par la loi.   -   Des bourgeois du quartier St[1]Patrice, à Bayeux, ayant aperçu, la nuit, un individu s'introduire furtivement dans leur habitation, s'en furent quérir les gendarmes. Ils arrivèrent à sept : cinq cernèrent la maison et deux pénétrèrent dans l'immeuble pour y pincer le cambrioleur, qu'ils trouvèrent caché dans le lit de la bobonne.

Comme ce qu'il y cherchait ne tombe pas sous le coup de la loi, les gendarmes s'en retournèrent penauds et le soi-disant cambrioleur aussi, car, à la suite de cette escapade, le chef de l'administration dans laquelle il est employé lui a signifié son congé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Est-ce un suicide ?   -   Dans un journal, on lit : « La semaine dernière, un employé de librairie, le sieur Albert Auvray, 25 ans, demeurant rue Saint-Martin, à Bayeux, s'est tiré un coup de revolver dans la tête. On ignore les causés de ce suicidé. »

— Dans un autre, nous copions : « M. Albert Auvray est mort subitement d'une embolie du cœur ». (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   Mort mystérieuse.   -    L'enquête commencée sur la mort de la demoiselle Roger, de Bayeux, attribuée d'abord à un suicide, se poursuit. On croit maintenant que la pauvre fille a été assassinée et volée. Le meurtrier serait un frère des Ecoles chrétiennes défroqué. Cet individu est originaire des environs de Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1904  -   L’assassinat de Bayeux.   -    La mort de Mlle Roger passionne toujours l'opinion. On sait qu'un nommé Commun, ex-frère des écoles chrétiennes, est soupçonné. On n'a pu jusqu'ici retrouver ses traces. Il est né à Grandru, près Compiègne (Oise), et il a passé son enfance à la maison de correction de St-Maurice (Loir-et-Cher). Il fut frère à Caen, jusqu'à son service militaire. Réformé bientôt, le frère André — c'était son nom — revint au Havre, puis au noviciat d'Hérouville, enfin à Bayeux, où il resta jusqu'en décembre 1901. Il jeta le froc et se fixa quelque temps à Caen, où il fit de nombreuses dupes dans le monde religieux, sous les noms de Sézille ou de Pierre de Sommereuse.

Son amie, une fille Le Menn, ancienne institutrice, connue sous le nom d'Eliane, est recherchée aussi. La veille du crime, Mlle Roger avait reçu 1 500 fr. de son notaire et en avait remis la moitié à sa nièce, institutrice au lycée de jeunes filles de Caen. Le reste n'a pas été retrouvé. L'assassin avait laissé des valeurs au porteur qu'il jugeait compromettantes.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1904  -   Accident du travail.   -    Le nommé Lecourt, ouvrier mouleur chez M. Nizou, à Caen, était occupé avec une dizaine de ses camarades à sortir une pièce pesant 2 000 kilos, quand, tout à coup, la pièce ayant fait un sursaut, le chantier dévia et le malheureux ouvrier eut deux doigts coupés.

— En gare de Lisieux, Jacques Hellouin, 42 ans, journalier, au service de M. Cacheleux, entrepreneur à Lisieux, a eu la main gauche prise entre le tampon d'un wagon et le blutoir. Il devra se reposer un mois.

— Le sieur Emmanuel Lepont, 36 ans, maçon chez M. Adam, entrepreneur à Bayeux, est tombé d'une hauteur de cinq mètres et s'est brisé l'épaule. C'est le troisième accident de ce genre qui lui arrive. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   La traite de blanches.   -    Une jeune bonne des environs de Bayeux s'était fiancée, à un garçon qui, un beau matin, était parti pour l'Amérique. Dernièrement, son fiancé l'invita à aller le rejoindre. Des personnes prudentes conseillèrent à la jeune fille d'attendre, et les renseignements qu'on fit prendre, par le consul de France, apprirent que la jeune fille devait, dès son arrivée au Nouveau-Monde, être conduite dans une maison de débauche. Inutile de dire qu'elle a renoncé à ce singulier mariage. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1904  -   Parents indignes.   -    Les deux petits Marie, Camille, 7 ans, et Émile, 9 ans, dont les parents habitent rue Montfiquet, à Bayeux, ont passé une nuit, sur une place voisine, dans une charrette à fumier, pour échapper aux mauvais traitements de leurs parents.

Le père, Ferdinand Marie, 41 ans, et la mère, Basilide Marie, 38 ans, les rouaient tellement de coups que les voisins entendaient journellement leurs cris.

Les deux petits martyrs ont été confiés à l'Assistance publique. Marie n'a été condamné qu'à 6 jours de prison et sa femme à 8 jours. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   L’assassinat de Bayeux.   -   Commun, l'ex-frère des Ecoles chrétiennes, accusé d'avoir assassiné la demoiselle Roger, vient enfin d'être arrêté au Havre, peu de temps après sa maîtresse, une fille Le Menn, dite Eliane, qui est aussi sous les verrous. Elle nie énergiquement avoir participé au crime.

Dernièrement, Commun avait séjourné à Joigny (Yonne). Il était descendu dans un hôtel, déguisé en prêtre, et se faisant appeler le père Gabriel Marie. Mais, comme, à table d'hôte, il tenait des propos inconvenants et causait du scandale, l'hôtelier l’avait expulsé.

Il venait juste de partir pour Paris quand son identité fut reconnue. On. retrouva vite la trace du faux prêtre qui fut pincé en arrivant au Havre. Interrogé sur la provenance de l'argent qu'il avait sur lui, Commun a prétendu avoir trouvé, il y a deux mois, 800, puis 500, puis 400 fr. sur le bord du canal de Caen à la Mer. Les deux inculpés viennent d'être transférés à la prison de Bayeux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1904  -   Le crime de Bayeux.   -   A son arrivée à Bayeux, Commun, l'ex-frère des Ecoles chrétiennes, accusé du meurtre de Mlle Roger, a été hué par la foule.

La fille Le Menn continue à nier toute participation au crime de la rue Bourbesneur. Elle a pu l'ignorer, car, lorsqu'elle à connu Commun, la fille Le Menn était, pensionnaire d'une maison close, à Caen. Commun lui a payé ses 50 fr. de dettes pour l’en faire sortir et il lui a affirmé que cet argent était le produit d'une vente de terre.

Pourtant, dans une lettre, il supplie sa maîtresse de ne pas parler de ce qu'elle sait. Est-ce une allusion au crime ? La fille Le Menn n'est pas une ancienne religieuse, comme on l’avait dit ; elle a été seulement pensionnaire à la Charité de Caen.

L'x-frère vient enfin d'avouer son forfait, mais il nie énergiquement la préméditation. D'après ses déclarations, Mlle Roger aurait été mise, par lui, au courant de ses relations avec la fille Le Menn et elle lui aurait refusé l'argent destiné à satisfaire son caprice. Commum alors aurait vu rouge et se serait précipité sur la vieille demoiselle qu'il a étranglée.

L'affaire viendra aux assises de mai. Les avocats désignés sont Me  Dodeman pour Commun et Me  Meheudin pour la fille Le Menn. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Histoire pas claire.   -  L’autre soir, un sieur Greffin, 20 ans, de Bayeux, a porté plainte contre un camarade, le nommé Frérot, 19 ans, qui venait de tirer sur lui un coup de revolver et l'avait blessé à la nuque. 

Ils avaient bu ensemble, étaient ensuite allés de compagnie vers le Pont-Trubert pour poser des lignes de fond. Là, sans aucune provocation, Frérot avait tiré sur son camarade. On constata, en effet, une blessure causée par une balle de petit calibre et intéressant la nuque. 

On rechercha Frérot, qui raconta les faits de tout autre façon. A l'entendre, c'était lui qui avait reçu une balle de Greffin et, pour preuve, il montra son chapeau troué. On réussit à savoir pourtant que trois coups avaient été tirés. On conclut que Frérot avait lui[1]même tiré dans son chapeau, qu'il tenait à la main pour faire croire à l'histoire qu'il racontait. Frérot a été arrêté.

La jalousie serait le mobile de cette tentative de meurtre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -   Mari trop vif.   -   Deux jeunes époux passaient, en se querellant, sur le pont Saint-Jean, à Bayeux, lorsque le mari, furieux de ne pouvoir faire entendre raison à sa femme, la poussa par-dessus le parapet et la jeta à la rivière. Il y avait peu d'eau heureusement et la femme en fut quitte pour un bain froid qui la calma. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Émouvante capture.   Un dangereux malfaiteur s'est introduit dans une chambre habitée par le sieur Charron, marchand de faïences, rue Saint-Martin, à Bayeux, en fracturant la porte d'entrée, il n'y a pas trouvé d'argent, mais il a emporté une trousse de voyage.

Le même individu a pénétré chez le sieur Lavigne, cordonnier, rue Saint-Malo, en passant par une fenêtre ouverte. Il s'est chaussé d'une paire de bottines neuves et a pris 40 francs environ.

Enfin, il est entré chez le sieur Leclerc, épicier, rue Saint-Floxel. Après avoir fouillé les tiroirs, il s'était installé tranquillement à manger, lorsqu'il fut aperçu par le sieur Loisel, beau-frère du sieur Leclerc, qui, ayant entendu du bruit, était descendu doucement, pieds nus.

Sans perdre son sang-froid, le sieur Loisel alla prévenir son beau-frère qui s'habilla à la hâte, descendit par un escalier extérieur et surprit le voleur à sa sortie de la maison. Une lutte terrible s'engagea, l'homme était d'une force peu commune, mais Leclerc, aidé de son beau-frère et d'un voisin, parvint enfin à le maîtriser et à le ligoter en attendant les gendarmes qui l'emmenèrent. On ignore encore l'identité de cet audacieux bandit. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1904  -   La jalousie.   -    On se souvient que le  sieur Louis Frérot, 19 ans, de Bayeux, soupçonnant son ami Greffin d'entretenir des relations avec sa femme, âgée de 17 ans, l'avait attiré dans un guet-apens près du Pont-Trubert et lui avait tiré des coups de revolver, ne lui faisant, heureusement, qu'une blessure insignifiante. Frérot a comparu devant le tribunal de Bayeux sous l'inculpation de coups envers sa femme, blessure avec préméditation et guet-apens envers Greffin. Il a été condamné à six mois de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   Arrestation.   -   L'auteur du vol de 600 fr. commis la semaine dernière, à Bayeux, au préjudice de M. Hergast, négociant, vient d'être arrêté. C'est un nommé Louis Lebourvelée, 18 ans, de Lorient, employé depuis peu chez M. Hergast.

On a retrouvé 580 fr. dans une malle déposée par lui à l'hôtel de la Gare. Le volé n'aura donc heureusement perdu qu'un louis. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   Découverte d’un squelette.   -  En creusant les fondations d'une maison de la rue des Bouchers, à Bayeux, on a découvert, à la place de la cheminée, un squelette complet. Il n'y avait pas de trace de cercueil. Comme il n'y a jamais eu là de cimetière, on se demande si un crime n'y a pas été commis à une date très reculée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   La musique et les mœurs.   -  Pas plus à Bayeux qu'à Caen, la musique n'adoucit les mœurs. Artistes et amateurs sont en bisbille.

Une nouvelle société symphonique vient de se fonder, à côté de l'ancienne. Il faut croire qu'elle ne donnait pas satisfaction à tout le monde. Cette société, l'Union symphonique, fait ses répétitions dans une salle prêtée par la municipalité, rue Quicangrogne. Et « qui qu'en grogne » ? Ce sont les voisins, qui ont adressé une plainte au maire, coupable d'avoir « troublé de gaieté de cœur un quartier paisible ».

Plainte a été portée aussi au procureur de la République contre l'honorable M. Verdier, directeur de l'Union symphonique, qu'on accuse de « tapage nocturne ».

En présence d'événements aussi graves, le conseil municipal s'est réuni et il a autorisé les répétitions jusqu'à dix heures et demie du soir. Mais quelle tête ont dû faire les mélomanes bayeusains en voyant leurs paisibles et laborieuses réunions artistiques qualifiées de tapage nocturne ?  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -   Une bande de cambrioleurs.   -   Nous avons dit comment un audacieux cambrioleur avait été arrêté à Bayeux au moment où il venait de mettre au pillage le magasin du sieur Leclerc, épicier, rue St-Floxel.

On connaît à présent l'identité de ce malfaiteur : c'est un nommé Joseph Lehaillif, 20 ans, menuisier à Honfleur. Il a reconnu être l'auteur de vols nombreux commis dans les arrondissements  de Pont-l'Evêque et de Lisieux, et il est allé rejoindre en prison le jeune Liberge, son complice, dont nous avons aussi parlé. Liberge n'était accusé que de vol, mais son dossier vient de se compliquer d'une affaire de faux, commis au préjudice de son patron, M. Foubert, agent d'assurances.

Lehaillif, Liberge et un autre membre de la même association, passeront probablement aux assises prochaines. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1904  -   Cour d’Assises.   -  Assassinat et vol.  -   Le 3 décembre, la demoiselle Marie Roger, 67 ans, habitant seule une maison de la rue Bourbesneur, à Bayeux, était trouvée sans vie dans sa cuisine. La mort remontait à trois jours. Le cadavre était étendu, près d'une chaise à demi renversée, sous un fort crochet fixé au plafond. Un cordon, enroulé autour de son cou, semblait indiquer que la mort était due à un suicide.

Les parents et les amis de la demoiselle Roger disaient qu'elle était trop religieuse pour avoir attenté à ses jours. Sous la poussée de l'opinion publique, on commença une enquête sérieuse et on finit par découvrir que le crochet était placé trop haut pour que la demoiselle Roger ait pu y atteindre, même montée sur une chaise. On avait bien trouvé un peu d'argent et plusieurs obligations au porteur dans une armoire, mais une forte somme, apportée quelques jours auparavant par un notaire, avait disparu.

Le doute n'était plus possible. La mal heureuse femme avait été étranglée et l'assassin avait placé le corps sous le crochet et renversé la chaise pour faire croire à un suicide. Après avoir soupçonné et interrogé deux honnêtes ouvriers, le parquet trouva la vraie piste. Le coupable était Lucien Commun, 28 ans, originaire de l'Oise, ancien Frère des écoles chrétiennes. Quoiqu'il eut été enfermé jusqu'à 20 ans dans une maison de correction, Lucien Commun parvint à se faire admettre à l'Institut des Frères de Paris, sous le nom de frère André. Il appartenait à l'école libre des Frères de Caen, lorsqu'il fut appelé à faire son service militaire, dans la Meuse, au 154e. Mais il ne tarda pas à se faire réformer, en simulant le délire religieux.

En 1898, il entrait chez les Frères du Havre ; de là il fut envoyé à St-Lo, puis au noviciat d'Hérouville-St-Clair et, de là, à Bayeux, chez les Frères de la rue Franche, d'où il fut renvoyé, en 1901, pour faits d'inconduite.

Depuis, Commun n'a vécu que d'escroqueries, en prenant les noms de Sezeville, de Pierre de Sommereuse et de Père Gabriel, et en se présentant, vêtu d'habits ecclésiastiques, comme le trésorier d'œuvres charitables imaginaires. Il a fait des dupes un peu partout, mais surtout dans le Calvados.

A Caen, il allait dépenser dans une maison de tolérance 50 fr. que le généreux curé de St-Jean lui avait remis. A Joigny (Oise), il tenait de tels propos, scandaleux pour un prêtre, dans l’hôtel de la Poste, qu'on l'en chassa. Sa dernière étape, comme escroc, est Poissy, près Paris. Entre temps, il avait été en service à Villers-sur-Mer, à Deauville, à Ouézy, à Orbec, et chez la comtesse de Bonvouloir, dont il menaça de tuer la femme de chambre qui refusait de l'épouser.

En novembre, Lucien Commun était sans ressources. Il habitait, à Caen, un garni de la rue Pémagnie, 6. Le 1er décembre, il arrivait à Bayeux par le train de 2 heures 20 et repartait par celui de Caen de 4 heures 20. Il avait le gousset bien garni et dépensait sans compter. Au cocher qui le conduit aux « Passés[1]Violets », il donne 5 fr. ; 10 fr. au domestique qui lui ficéle sa malle et 50 fr. à la tenancière de la maison. Puis il part pour Paris avec une fille Marie Le Menn, 22 ans, originaire de Brest, connue sous le nom d'Eliane dans les maisons de plaisir de Caen, Lisieux et le Havre. De Paris, ils se rendirent dans le Midi. Mais, les ressources s'épuisant, le couple revint à Paris, où Commun resta quelque temps pendant que sa maîtresse retournait au Havre. Certaine que Commun viendrait l'y rejoindre, la police veillait et arrêta l'assassin le jour même de son arrivée et au moment où il était à la recherche, d'un bateau pour l'Angleterre.

Commun essaya d'abord de soutenir d'abord de soutenir que l'argent qu'il avait dépensé provenait d'un trésor trouvé sur les bords du canal de Caen à la Mer. Puis il finit par tout avouer.

A plusieurs reprises, Commun, grâce à son habit religieux, avait su capter la confiance de la demoiselle Roger, qui lui était venue souvent en aide. Le 1er  décembre, il se présenté chez elle, l'étrangle et place le cadavre de façon à faire croire à un suicide. Puis il monte au premier étage, où il enlève 2 500 francs (on suppose qu'il a volé 4 à 5 000 fr. Mais, afin d’éviter la circonstance aggravante de préméditation, l'assassin soutient qu'il était venu demander de l'argent à la demoiselle Roger pour retirer la fille Le Menn de la maison où elle était et la ramener dans le droit chemin. Il prétend que c'est sur le refus de la demoiselle Roger qu'il aurait vu rouge et se serait précipité sur la malheureuse qu'il a étranglée avec une corde trouvée dans la cuisine.

La fille Marie Le Menn, qui avait été arrêtée au Havre, a été mise en liberté, rien n'établissant qu'elle connût la provenance de l'argent que Commun dépensait avec elle. Commun la présentait partout comme sa sœur, institutrice à Chantilly. Singulière institutrice !

L'attitude de Commun devant le jury a été humble. Il baissait souvent les yeux et joignait constamment les mains. Son crime, il l'avoue et le regrette. Comment il l'a commis ? il ne s'en rappelle pas. Mais ce qu'il tient à détourner, c'est la préméditation, il proteste d'avoir apporté la corde avec laquelle il a étranglé sa victime. Cette corde, qui lui servait cependant de ceinture, il prétend l'avoir oubliée le 29 novembre quand il était venu voir Mlle Roger pour lui demander des secours. Mlle Lotondot, institutrice au lycée de jeunes filles de Caen, était venu voir sa tante. Elle est convaincue que sa présence a empêché Commun de commettre son crime ce jour-là. L'assassin voudrait aussi faire croire à un crime passionnel. Ce serait pour la fille Le Menn qu'il a tué et volé.

Commun avait choisi Me  Grandsard comme avocat. Il a été bien inspiré. Le défenseur ne pouvait avoir qu'un espoir : sauver la tête de son client. La tâche était difficile. Les médecins avaient déclaré Commun responsable. Il est vrai que le ministère public n'a pas tenu compte de leurs affirmations si ce qui prouve le peu de confiance qu'inspire parfois aux magistrats les dépositions  des princes de la science, quel que soit leur majestueux aplomb. Le passé de Commun était déplorable : tout jeune, il avait tenté d'étrangler la tante qui l'élevait ; plus tard, il était enfermé dans une maison de correction pour vol de 140 fr. C'est un sournois, un débauché. La préméditation était établie et son crime était d'autant plus odieux qu'il avait étranglé une femme qui lui avait toujours fait du bien. Me  Grandsard est parvenu à effacer la mauvaise impression produite par les débats. Sa belle plaidoirie et son éloquente persuasion ont déterminé le jury à admettre des circonstances atténuantes.

Aussi Commun n'a-t-il été condamné qu'aux travaux forcés à perpétuité. Commun a entendu sa condamnation sans manifester aucune émotion, se contentant de dire, entre haut et bas : « Merci, monsieur l'avocat ».

En rentrant à la prison, il a manifesté sa satisfaction à ses gardiens d'avoir sauvé sa tête. Il a mangé de bon appétit et a bien dormi. Il ne se pourvoira pas en cassation.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Accident de voiture.   -   M. Leroy, avocat à Bayeux, revenait d'Arromanches, en voiture, avec sa femme et ses deux enfants, lorsque le cheval, effrayé par une motocyclette, brisa un brancard.

Le cocher répara l'accident, mais, un peu plus loin, le cheval s'emballa à nouveau et les guides étant rompues le cocher ne put le retenir. M. Leroy était descendu à ce moment avec sa petite fille. L'enfant que tenait Mme Leroy lui échappa et tomba, se blessant à la bouche. Mme Leroy sauta à terre, mais la roue lui passa sur le corps, lui brisant la clavicule et lui contusionnant la jambe.

On alla chercher des secours à Bayeux où les blessés furent transportés. Leur état actuel est satisfaisant. Le cheval et la voiture ont été retrouvés intacts à quelques kilomètres. (Source : Le  Bonhomme Normand)

 

Juin 1904   -   Les morts volés.   -  Le gardien du cimetière de Saint-Exupère, à Bayeux, constatait que les fleurs des tombes étaient souvent coupées. Il les surveilla activement, et l’autre jour, il vit un panier, plein de fleurs, lancé par dessus le mur du cimetière, tomber dans un herbage voisin. Il arrêta la femme Henry, 50 ans, journalière à Saint-Vigor, au moment même où elle ramassait son butin sacrilège. 

La voleuse a déclaré qu'elle voulait un bouquet pour la Ste-Émilie. Mais le tribunal de Bayeux la sévèrement condamnée à 4 mois de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Singulier accident.    -   La jeune Louise Aubert, 14 ans, demeurant chez ses parents, rue des Teinturiers, à Bayeux, est tombée, en descendant un trottoir, tenant un bol dans lequel elle allait chercher du lait. Un des débris du bol la blessa grièvement, lui coupant une veine du bras gauche. On l'a transportée à l'hôtel-Dieu. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Bayeux s’agite.    -   Dans le Calvados, à Bayeux excepté, aucun incident sérieux n'a marqué la mise sous séquestre des maisons religieuses enseignantes, atteintes par la nouvelle loi d'expulsion.

Le liquidateur désigné pour Caen est M. Souron, presque un ami des congréganistes ; aussi se sont-ils contentés de lui donner lecture d'une protestation des plus anodines.

— A Bayeux, M. Bazin, avoué, a été désigné pour procéder à la liquidation des biens des Ursulines, peu riches, du reste. Déjà M. Bazin avait été chargé de la liquidation de l'abbaye de Juaye-Mondaye, inventaire facile à faire, car les bons Pères n'avaient laissé, pour tout potage, que six cents bouteilles vides et leur absolution pour leurs persécuteurs.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Bayeux s’agite.    -   Il y a quelques jours, M. Bazin se présentait au couvent des Ursulines pour accomplir sa mission. La distribution des prix des élèves devant avoir lieu le samedi et des offices spéciaux le lundi et le mardi, le liquidateur annonça qu'il reviendrait le mercredi pour commencer l'inventaire prescrit par la loi, mais qu'il le ferait avec la plus grande réserve, persuadé qu'aucune manifestation ne se produirait.

La supérieure le remercia. Le mercredi, M. Bazin fut tout surpris de trouver une soixantaine de personnes devant la porte et, sur le seuil, l'abbé Hamel, un papier à la main. M. Bazin voulut entrer, mais vingt mains le saisirent, les unes par les bras, les autres par les pans de son veston, et même dessous.

Repoussé sur le trottoir, assez violemment, puisqu'il a eu les mains écorchées, M. Bazin fut obligé de subir la lecture du factum de l'abbé Hamel, le dos tourné, chapeau sur la tête.

On lui en fait un reproche. Ne fallait-il pas qu'il se mît à genoux !

La lecture faite, M. Bazin put entrer et commença son inventaire qu'il a dû interrompre, l'enregistrement réclamant que cet acte fût sur papier timbré et non sur feuille libre. Décidément, ces messieurs du fisc sont aussi timbrés que leur papier. Nous sommes heureux d'avoir à le constater, les pauvres religieuses ne sont  pour rien dans cette regrettable manifestation.

M. Guillemette, juge de paix, pour ne pas apposer les scellés a donné sa démission, mais il va être révoqué.

Une enquêté est ouverte, car le parquet est décidé à poursuivre les agresseurs de M. Bazin. Dans cette circonstance, comme souvent, c'est l'innocent qui paie pour les coupables, c'est-à-dire pour les auteurs d'une loi contre laquelle tous les partisans de la liberté protestent.

Deux jours après, le bruit courait que de la troupe de Caen allait venir pour expulser les religieuses. Trois cents personnes se massèrent devant la porte des Ursulines et la gendarmerie monta à cheval. La troupe ne venant pas, — et pour cause, — les manifestants rentrèrent chez eux, les gendarmes descendirent de cheval et tout rentra dans l'ordre, qui ne sera plus troublé, car, depuis, M. Bazin fait tranquillement son inventaire sans être dérangé. 

Les liquidateurs ont pour mission d'inventorier tout ce que les communauté, ont de fortune et de la mettre sous séquestre. Plus tard, ces biens seront vendus. Sur le prix de vente, on paiera d’abord les dettes, puis on restituera leur dot aux religieuses et leur argent aux bienfaiteurs. Avec le surplus, ou servira des rentes aux religieuses infirmes ou trop vieilles pour gagner leur pain. Le maximum de la pension est de 1 200 fr. par an. Si ce qui restera du prix de vente n'était pas suffisant, l'Etat devra y pourvoir.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Démission et révocation.    -   L'expulsion mouvementée des Ursulines de Bayeux a eu la suite qu'on attendait. M. Guillemette, juge de paix, qui avait démissionné pour ne pas avoir à apposer les scellés, a été révoqué. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Sous les roues.    -   En revenant de traire, la servante du sieur Levêque, cultivateur à Bayeux, la demoiselle Marie Liégeard, passait sur la grand route, portant une canne à lait, lorsqu'elle fut renversée par la voiture du sieur Ameline, cultivateur à Vaubadon, qui arrivait à toute allure. 

Une roue passa sur le bras de la pauvre fille qui fut aussi blessée grièvement à la tête et resta évanouie sur le sol. Une automobile qui suivait s'arrêta, le conducteur la recueillit et la transporta à Bayeux. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   La rage.    -   Le chien de M. Hérondelle, avoué à Bayeux, a été abattu. Il était atteint de la rage.

Jusqu'au 1er novembre, les chiens ne pourront pas sortir dans les limites de Bayeux sans être tenus en laisse. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Plus de peur que de mal.    -   Rue Écho, à Bayeux, le petit garçon et la petite nièce du sieur Destigny, gardeur de bestiaux, étaient à la fenêtre. La barre d'appui céda et la petite fille, âgée de 8 ans, tomba dans le vide. Elle heurta la saillie de la boutique et fut rejetée dans la rue. On la releva avec seulement de légères contusions. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Un assassinat.    -   Un jeune garçon, en se rendant dans un pré pour y changer les bestiaux, trouva, près du cimetière de Saint-Patrice, le corps encore tiède du sieur Langlois, ancien maire de Ste-Marie-du-Bois (Manche), qui était parti la veille pour se rendre au concours du Teilleul.

Le malheureux avait le crâne fracturé en plusieurs endroits ; la langue était gonflée comme si on avait voulu l'arracher. M. Langlois expirait le lendemain sans avoir pu articuler une parole.

On crut d'abord à une vengeance, et plusieurs jeunes gens furent, soupçonnés. Aujourd'hui, le parquet est certain que le sieur Langlois a été assassiné par des nomades en quête d'un mauvais coup. On croit que les assassins se sont dirigés sur Vire, et c'est dans cette région que les recherches se poursuivent. (Source : Le Bonhomme Normand)  

Décembre 1904  -  Cruel accident.  -  Un sieur Jean Leroy, maçon à Bayeux, travaillait, avec un camarade, à réparer une porte qui, soudain, tomba sur lui et lui brisa les deux jambes à la hauteur de la cheville.

On le transporta à l'Hôtel-Dieu, où son état, quoique inquiétant, ne fut pas jugé désespéré. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Fâcheuses plaisanteries.  -   Les statues de nos places sont en bronze ou en marbre, elles ne peuvent pas se défendre et les mauvais plaisants en profitent pour leur jouer des tours pendables.

C'est ainsi que la statue du vieux poète Alain Chartier, qui fait l'ornement d'une place bayeusaine, est très souvent l'objet de plaisanteries d'un goût douteux, on demande pour Alain Chartier une grille protectrice.

A Caen, l'autre matin, le père Élie de Beaumont, de la place Saint-Sauveur, s'est réveillé tenant un tableau indécent d'une main et serrant un balai de l'autre. Décidément le respect s'en va. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Animaux volés.  -    Un veau estimé 200 fr. a été volé au sieur Albert Maizeret, cultivateur à Angerville, près Dozulé.

— Au marché de Bayeux, l'autre matin, un individu a mis en vente une vache à un prix dérisoire. On a eu des soupçons sur la provenance de l'animal et on a arrêté son vendeur. La vache avait été volée dans les champs sur la commune de Noyers.

— A Fierville-la-Campagne, près Bretteville-sur-Laize, un veau a disparu de la ferme du sieur Georges Quesnel. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Les suites d’une expulsion.  -  La tribunal correctionnel de Bayeux avait eu à connaître des incidents qui s'étaient produits lors de l'expulsion des Ursulines.

On se souvient que le liquidateur, M. Bazin, avait été quelque peu malmené par les personnes présentes. M. l'abbé Hamel, secrétaire général de l'évêché, était accusé de l'avoir saisi par le bras, une vénérable dame, la baronne Rigau, l'avait décoiffé du bout de son ombrelle, et une simple couturière, Mlle Onfroy, l'avait tiré par son veston.

Les débats ont prouvé l'innocence de l'abbé Hamel, et son avocat, Me Leroy, a vu sa tâche facilitée, mais les deux dames, ayant avoué les faits, ont été condamnées, malgré l'habileté de leur défenseur, Me Dodeman : la baronne Rigau à 16 fr. d'amende et la demoiselle Onfroy à 25 francs. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Bayeux la nuit.  -  Une rixe a eu lieu, l'autre nuit, sur la place du Marché. Une bande de noctambules des environs a donné la chasse à un pauvre garçon qui a été rejoint et à demi assommé. Ses cris ont été entendus, mais personne ne s'est risqué à lui porter secours. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Triste maisonnée.  -  Une femme. Destournières, 26 ans, lessivière à Bayeux, avait économisé 50 fr. en cachette de son mari qui, parait-il, dépense pour boire tout ce qu'il gagne. 

En rentrant à la maison, elle constata la disparition des 50 fr., et son désespoir fut tel, qu'elle alla se jeter dans la rivière, à l'abreuvoir de la blanchisserie Hamon. 

On la retira non sans peine, et comme elle parlait de recommencer son plongeon, on dut l'emmener à l'hôpital pour la surveiller. 

Le ménage Destournières a deux petits enfants, une grand-mère s'en est occupée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1905  -  Tentative de meurtre.  -  Dimanche soir, vers 6 heures, le sieur Siouville, qui tient un magasin de bicyclettes Bretteville-l'Orgueilleuse, arrivait à Bayeux par le train  lorsqu'il rencontra dans la cour de la gare sa femme, âgée de 25 ans, née à Bayeux, avec laquelle il est en instance de divorce, et qui habite cette ville depuis environ un mois.

Une discussion survint aussitôt entre eux deux, au cours de laquelle Siouville sortit un  revolver de sa poche  et en tira quatre coups sur sa femme. Deux balles la blessèrent à la main qu'elle  avait levée pour se garantir la figure, une troisième entra par l'oreille gauche et ressortit à quelques centimètres derrière l'oreille, et enfin une quatrième qui semble avoir été tirée alors que  la  femme Siouville s'enfuyait, et qui permettra assez profondément derrière la tête.

Siouville fut désarmé par les employés de l'octroi de la gare et gardé jusqu'à l'arrivée de la justice qui le mit en état d'arrestation. La femme Siouville fut transportée à son domicile, rue Bellefontaine où elle reçut les soins de M. le docteur Davy. On espère que  ses blessures qui sont fort douloureuses et seront longues à guérir, ne mettront pas sa vie en danger. Femme  reproche à son mari d'être violent et ce dernier reproche à sa femme sa mauvaise conduite.  

 

Juin 1906  -  Cinématographe Ketorza.  -  M. Ketorza, le directeur du cinématographe géant, dont les Bayeusains ont certainement conservé le meilleur souvenir est dans nos murs et  débute ce soir avec un programme de tout premier ordre.

Tous les jeudis des vues locales  seront  données en supplément.  Les programmes seront très variés ; aussi M. Ketorza, qui a su mériter la faveur des Bayeusains est assuré de retrouver un  succès plus grand encore que celui des années précédentes.

 

Août 1906  -  Mort faute de soins.  -  Samedi dernier, on a transporté à l'hôpital de Bayeux, le jeune René Gambin, âgé de 14 ans, dont les parents habitent rue des Teinturiers, et qui avait  été trouvé sans connaissance par sa mère, dans l'écurie d'une ferme où il était domestique, à Amblie. Ce jeune homme est décédé le lendemain matin sans avoir repris connaissance.  Plainte a été portée. 

 

Janvier 1907  -  Sauvage agression.  -  Le Jeune André Anne, âgé de quatorze ans, demeurant chez ses parents à Carcagny, traversait dimanche soir, vers Cinq heures et demie, la rue des  Teinturiers, à Bayeux, lorsqu'il fut attaqué par un garçon âgé de vingt ans, Georges Noël, qui demeure à Bayeux, où il n'exerce aucune profession. Sans mot dire, Noël se jeta sur le petit Anne le terrassa et lui porta un coup de talon en pleine figure. Des voisins s'empressèrent autour du malheureux enfant dont la figure était tout ensanglantée et qui portait une sérieuse  blessure à la tête. Cette affaire aura son dénouement devant la justice. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

 Janvier 1907  -  Vol avec effraction.  -  Pendant l'absence de Mme Marie, journalière à Bayeux, au lieu dit la Vallée-des-Prés, des individus ont pénétré dans son domicile, avec escalade et effraction, jeudi l'après-midi, et ont dérobé des volailles estimées 17 francs. Une enquête est ouverte et on croit être sur les traces des malfaiteurs. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1907  -  Création d’abattoirs.  -  Une enquête de commodo et Incommodo est ouverte à l'Hôtel de Ville de Bayeux jusqu au mardi 26 février prochain, sur l’établissement d'un abattoir public dans cette ville. Pendant ce temps, les maires des communes voisines ainsi que tout particulier, seront admis à former opposition. Le plan de l'établissement projeté comprend un rayon de 500 mètres. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1907  -   Un projet de loi contre les corbeaux.  -  M. de Villebois-Mareuil, député de la Mayenne, vient d'élaborer avec le comte Clary, président du Saint-Hubert-Club de France, un projet de loi destiné à donner satisfaction aux chasseurs et aux agriculteurs. Il s'agit de la création de postes de Tierceliers dans toute la France, en vue de la destruction des oiseaux de  proie, des petits fauves et principalement des corbeaux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1907  -  L'impôt sur le revenu.  -  Contrairement à ce qui avait été annoncé officiellement, ce n'est pas au conseil des ministres de samedi que le gouvernement délibérera sur le  projet d'impôt  sur le revenu qu'a préparé M. Caillaux. 

Il est très probable, d'ailleurs, que les ministres ne se réuniront pas samedi et que le prochain conseil n'aura lieu que la semaine prochaine.

D'autre part, M. Caillaux a demandé à ses collègues de lui réservé une séance toute entière du conseil des ministres pour l'examen de son projet. Et le gouvernement a, au préalable, une  série de questions à régler, qui l'obligeront à ajourner sa délibération sur le travail de M. Caillaux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1907  -  La nouvelle école de théologie.  -  L'école de théologie qui remplace à Bayeux le grand séminaire, a été ouverte, mercredi matin. Une messe du Saint-Esprit a été célébrée à cette occasion à sept heures et demie en l'église cathédrale. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1907  -  Création d’abattoirs.  -  Une enquête de commodo et incommodo est ouverte à l'Hôtel de Ville de Bayeux jusqu au mardi 26 février prochain, sur l’établissement d'un abattoir public dans cette ville. Pendant ce temps, les maires des communes voisines ainsi que tout particulier, seront admis à former opposition. Le plan de l'établissement projeté comprend un rayon de 500 mètres. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1907  -  Grave incendie à Bayeux.  -  Hier soir, vers 9 heures, un incendie qui a pris rapidement de grandes proportions s'est déclaré chez M. Perrette, marchand de couleurs, rue Saint-Jean. En quelques minutes, tout le magasin dans lequel se trouvaient des matières inflammables était en feu ainsi que les autres appartements du rez-de-chaussée. Les pompiers ne  tardèrent pas à arriver sur le lien du sinistre, et grâce à leurs efforts ils purent circonscrire le foyer et préserver les étages supérieurs de l'immeuble.

Un voisin qui était très gravement malade a dû être sorti de sa chambre et transporté dans une autre maison.

Les dégâts sont assez considérables et ne sont couverts qu'en partie par une assurance. Les livres de comptabilité ont été pour la plupart détruits. Aucun accident de personne n'a été heureusement à déplorer. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1907  -  Au Conseil municipal.  -  Dans sa dernière séance, tenue mercredi soir sous la présidence de M. Delmas, maire, le conseil municipal de Bayeux a eu à s'occuper d'une  importante question relative au grand concours d'animaux reproducteurs qui a lieu chaque année à Bayeux au mois d'avril.

La Société d'agriculture de cette ville a déclaré ne pouvoir assumer la charge des frais d'organisation de ce concours. Le conseil municipal, en présence  de cette situation, a décidé de s'en  charger, il a porté la subvention de la ville de 250 à 400 francs. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1907  -  Monument aux enfants du pays morts aux armées.  -  Une réunion a eu lieu à l'hôtel de ville de Bayeux, samedi dernier, 20 avril, dans le but de poursuivre l'édification sur  une des places de la ville d'un monument dédié aux enfants du pays morts aux armées. Dans cette assemblée, un comité d'exécution a été nommé.

 

Avril 1907  -  Au Conseil municipal.  -  Dans sa dernière séance, tenue mercredi soir sous la présidence de M. Delmas, maire, le conseil municipal de Bayeux a eu à s'occuper d'une importante question relative au grand concours d'animaux reproducteurs qui a lieu chaque année à Bayeux au mois d'avril,

La Société d'agriculture de cette ville a déclaré ne pouvoir assumer la charge des frais d'organisation de ce concours. Le conseil municipal, en présence de cette situation, a décidé de s'en charger, il a porté la subvention de la ville de 250 à 400 francs. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1907  -  Découverte macabre.  -  Des ouvriers employés au service des eaux, creusant une tranchée dans la propriété de M. Simon-Giraud, rue Saint-Malo, à Bayeux ont découvert  vendredi des ossements parmi lesquels se trouvaient trois crânes. On se souvient que plusieurs maisons de la rue Saint-Malo sont construites sur l'emplacement de l'ancienne église Saint-Malo et de son cimetière. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

 Mai 1907  -  Singulière coïncidence.  -  Un fait très rare vient de se passer à Bayeux. Trois personnes : M. Pamphile, âgé de 70 ans ; Mme veuve Hébert, âgée de 58 ans, et Mme veuve Delangles, âgée de 73 ans, demeurant rue de Nesmond, les deux premiers dans le même immeuble et la seconde dans la maison voisine, sont décédés dimanche à peu d'intervalle.

Leur inhumation a eu lieu le même jour et au même cimetière, ils sont deux voisins après leur mort comme pendant leur vie. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1908  -  Attraction.  -  On annonce qu'un cinématographe dont on dit le plus grand bien, et actuellement installé à Caen, pendant la foire Mirlourette, viendra à Bayeux à la fin du  mois et y séjournera une quinzaine.  

 

Avril 1908  -  Un trésor.  -  En démolissant un immeuble sis près de la cathédrale, des ouvriers ont trouvé dans le mur de cet immeuble, appartenant à Mlles Mahère, un vase qui avait été  scellé et contenant enfermées dans un sac de cuir, trente pièces d'argent et douze pièces d'or datant du 16e siècle, à l'effigie de Louis XII, François 1er, Henri II, François II, Henri III et Henri IV.

 

Avril 1912  -  Après le grand incendie que l'Ouest-Eclair a relaté, il s'en est produit un autre qui a contribué encore à augmenter l'émotion de la population Bayeusaine. Vendredi soir, en effet, à 3 heures et demie de l'après-midi, le feu s'est déclaré rue du Louvre, chez un épicier,  M. Le Nourichel, a la suite d'une violente explosion de gaz. Un stock de  marchandises fut  brûlé  et le plafond, en s'écoulant, blessa à la tête M. Le Nourichel.  Heureusement, grâce à la rapide intervention de nos courageux sapeurs-pompiers, le fléau fut vite maîtrisé. Mais voilà  bien des émotions pour notre ville ! (Source  : Ouest-Eclair)

 

Mai 1912  -  Dimanche matin, à 4 heures après midi, la voiture de M. Le Normand, ancien avoué, propriétaire, a versé route d'Arromanches. M. Lenormand dans sa chute se fixe des blessures sérieuses. Il se plein également de douleurs dans les reins.

-  Dimanche matin, vers 9 heures, M. Jules Bottin, 33 ans, domestiques chez M. Perrette, camionneur, a été à moitié écrasé entre un mur et un tonneau de cidre qu'il était en train de décharger. Il a été envoyé à l'hôpital avec une fracture des côtes ; de plus comme il avait une hernie au bas-ventre et que cette partie a été très atteinte dans l'accident, on considère l'état  du blessé comme très grave.

-  Mardi dernier, le cheval de M. Guilbert, cultivateur à Berigny, s'est jeté contre le tramway venant de Balleroy. M. Guilbert resta sans connaissance quelque temps. Il a éprouvé une forte  commotion cérébrale. Son domestique s'en est tiré sans mal. Le cheval a été légèrement blessé et la voiture est détériorée.

 

Janvier 1913  -  Bayeux repousse la T.S.F.  - On demande à la ville de Bayeux une somme de six à sept cents francs pour entretien et frais annuels d'un poste radiotélégraphique. Le Conseil rejette cette demande.

L'électricité.  -  Le préfet a adopté le traité pour l'installation de l'électricité à Bayeux ; deux transformateurs seront installés ; l'un sur la petite place de la Halle-aux-Grains, l'autre place  du Château ou dans le petit jardin derrière l'Évêché.

 

Février 1913  -  Un terrible accident  -  Un terrible accident s'est produit jeudi matin à Bayeux, au passage à niveau situé près de la gare de l'état. M. Lunel conducteur d'arrière d'un train de marchandises du dépôt de Caen, a glissé d'un marchepied qui s'est brisé. Il a roulé sous le wagon et les roues lui ont broyé les deux jambes. Il a été transporté à l'hôpital de Bayeux. Son  état est presque désespéré, il est âgé de 40 ans.  

 

Février 1913  -  L'incendie de l'église Saint-Patrice.  -  Les incendies d'églises sont devenus assez rares, alors qu'au moyen âge ils s'étaient très fréquents. Pourtant le feu a failli détruire  complètement l'église Saint-Patrice de Bayeux. Les trois sacristies y attenant sont en ruines, et on a eu beaucoup de peine à protéger le bâtiment principal dont la nef a dû être inondée  complètement. C'est une voisine, la dame Débése, qui a aperçu les flammes vers 9 heures du soir. M. Lemarchand, sacristain, avait fermé, deux heures avant, sans rien remarquer d'anormal. Les sacristies flambaient déjà et on dut renoncer à en ouvrir les portes intérieures pour ne pas propagé le fléau à l'église elle-même.

Les pompiers accourus eurent de la peine à brancher leurs tuyaux sur les bouches d'eau, difficile à retrouver sous la boue épaisse et ailleurs assez éloignées. Les séminaristes leur aidèrent à combattre le feu. Il fallut percer la toiture de l'église et malgré tous les efforts, on ne put sauver rien des bâtiments incendiés. Les pertes en boiseries, ornements, vitraux, etc... , atteignent une cinquantaine de mille francs. Elles sont assurées. Une chasuble, estimée 10.000 francs, se trouvait, par bonheur, au presbytère. Les archives de la paroisse ont été complètement détruites.

 

Mars 1913  -  La Tapisserie de la Reine Mathilde.  -  La fameuse tapisserie brodée par la reine Mathilde et relatant par l'image les exploits de son époux, Guillaume-le-Conquérant, a été transportée à l'ancien évêché, suivant la décision du Conseil municipal. On peut la visiter tous les jours de 10 heures à 4 heures, aux conditions fixées par l'arrêté du 15 octobre 1906.

 

Mai 1913  -  Qu'on en finisse  -   Cette fois la population de Bayeusaine réclament des mesures énergiques contre l'audacieuse bande de cambrioleurs qui entreprend de mettre notre ville  en coupe réglée. Pour la sixième fois elle a tenté de pénétrer chez M. Delalande, pharmacien, et cette fois y a brisé quelques carreaux. La police est sans dessus dessous.

 

Juillet 1913  Le mouvement de population.  -   Population de l'arrondissement de Bayeux, il comptait en 1851 , 80 732  habitants ; en 1911  : 60 104, perte : 20 628 ; Ville de Bayeux : 9 630 habitants en 1851, 7 638 en 1911 ; perte : 2 081 habitants.

 

Octobre 1913  -  Une maison s'effondre  -  Dimanche soir, un accident est arrivé rue Saint-Jean, cours de la Madeleine, dans un immeuble d'habitation ou habitaient M. Ferdinand Année, sa  femme et ses deux enfants. Soudain Année fut réveillé par les deux petits qui criaient " Papa, la maison s'en va ! " M. Année se précipita à leur secours et au moment où il allait pénétrer dans l'appartement le plancher s'effondra l'entraînant sous les décombres. C'était la propriété voisine qui en s'effondrant avait entraîné la chute de la muraille et d'une partie du plancher de  la pièce où reposaient les enfants. M. Année, qui a été sérieusement blessé à la tête et au côté, a pu opérer le sauvetage des enfants. Les dégâts sont importants ; le mobilier est en  partie brisé.  

 

Décembre 1913  -  L'Électricité.  -  L'éclairage électrique doit être inauguré à Bayeux, si les prévisions se réalisent, et on disait même hier soir que la cérémonie de Noël à la cathédrale devait avoir lieu avec l'éclairage électrique de l'édifice.

 

Février 1914  -  Les fouilles de l'église Saint-Patrice. -  On a annonce la découverte découverte, au cours  des travaux de reconstruction d'une sacristie, de vieux tombeaux au même d'une ancienne crypte. Les fouilles ont amené la mise à jour de plusieurs cercueils remplis  d'ossements, d'un squelette fort bien conservés, auxquels trois dents seulement manquaient.  Il avait été placé sur un sarcophage en Pierre. Ces nouvelles découvertes rendent de plus en plus vraisemblable l'existence d'une ancienne crypte.

 

Avril 1914  -  Les monuments historiques du Calvados. -   Voici, d'après l'officiel, la liste des  immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31  décembre 1913, pour le département du Calvados :

Allemagne-la-Basse (Fleury-sur-Orne) : Clocher de l'église ; Amblie : Portail occidental de l'église ; Anguerny : Clocher de l'église ; Asnières : Église ; Audrieu : Église ; Authie : Clocher et  portail méridional de l'église ; Baron : Clocher de  l'église ; Bayeux : Cathédrale Notre-Dame, Chapelle du Séminaire, Cheminée dite " Lanterne des Morts ", attenante à une maison place de  la Cathédrale ; Bény-sur-mer : Clocher de l'église ; Bernières-sur-mer :  Église ;  Biéville-sur-Orne : Église ; Bougy : Église ; Boulon : Portail de l'église ; Brécy : Château ; parties classées : le  portail formant entrée de la cour, les façades du corps de logis à l'exclusion des intérieurs, les dispositions architectoniques et décoratives du jardin ; Bricqueville : Église, etc...

 

Septembre 1914   -   Blessé par une vache.   -   Un garçon boucher de M. Gillette, à Bayeux, Édouard Lefèvre, a eu la mâchoire brisée d'un coup de corne par une vache qu'il ramenait chez son patron.

Déjà, l'an dernier, pendant qu'il faisait son service militaire, Lefèvre avait été grièvement blessé en voulant préserver d'un accident un de ses camarades. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1914   -   Les émigrés à Bayeux.   -   800 Belges sont arrivés ces jours-ci. Les Anglais qui opéraient dans la région du Borinage, se sentant débordés, les avaient engagés à fuir, leur laissant, dans leur intérêt même, à peine le temps de prendre quelques bagages. Ils avaient erré au hasard avant d'avoir pu être réunis en convois organisés.

Puis on en avait dirigé sur Paris, Rouen et notre région. Ainsi qu'à Caen, la population leur a fait un cordial accueil et tous ont trouvé bonne table et bon gîte.

Une grande partie d'entre eux ont été dirigés sur Balleroy et Caumont. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1914   -   Arrivée de blessés.   -    Nos hôpitaux caennais, qui s'étaient vidés presque, se sont à nouveau remplis et, à présent, ils sont trop petits. On a dû faire des installations provisoires. Un certain nombre de ces victimes de l'abominable guerre sont assez grièvement atteintes, pourtant les décès sont plutôt rares, jusqu'ici.

A Bayeux, une cinquantaine de blessés nouveaux sont arrivés.

A Falaise, on en a reçu aussi un convoi.

Sur la côte, de très nombreux blessés des combats de l'Aisne sont hospitalisés. (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1914   -   Morts glorieuses.   -   Parmi les nôtres tombés à l'ennemi ou morts des suites de leurs blessures, citons : Le soldat Chemin, de Hiéville, tué à l'ennemi ; le soldat Clovis Caligny, de Saint-Pierre-du-Bû, mort à l'hôpital de l'Institut, à Paris ; le soldat Léon Hubert, de Viessoix, mort à l'hôpital de Ribérac ; le soldat Alexandre Hamel, du 19e  territorial d'infanterie, de Saint-Germain-de-Tallevende, mort à l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges ; le capitaine Delaunay, du 24e, beau-frère de M. Le Chesne, dentiste à Caen, tué au combat de Loivre ; le capitaine Le Maréchal, gendre de M. Roussy, receveur d'enregistrement à Caen ; le sergent Lemay, du 41e de ligne, gendre de M. Radenac, marchand de vins à Bayeux, blessé mortellement à Montmirail ; le lieutenant Claude Guinder, sous-préfet de Boulogne-sur-Mer, ancien sous-préfet de Pont-l'Évêque, mort au champ d'honneur ; le soldat Toutain, du 5e, de Falaise, tué à la bataille de la Marne ; le soldat Esnault, du 5e, de Villers-Canivet, tué prés de Reims ; le soldat Poisson, du 205e, de Saint-Germain-Langol, mort à la Pitié, à Paris ; le soldat Liard, du 5e, de Vignats, blessé mortellement à Charleroi ; le capitaine de Maynard et le lieutenant du Plessis-Vaidières, du 36e, morts au champ d'honneur. (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1914   -   La censure.   -   Nos lecteurs ont pu remarquer, dans notre dernier numéro, l'espace de quelques lignes laissées en blanc et peut-être en trouveront-ils aussi dans le présent journal.

Sans doute, ils ont pensé que nous avions ménagé ces blancs pour les personnes qui ne savent pas lire. Il ont eu tort. Ces lignes nous ont été supprimées par la Censure.

Pendant la guerre, en effet, et dans un but hautement patriotique, il est convenu que la Presse ne doit pas être trop bavarde et qu'elle doit faire le silence absolu sur tout ce qui concerne les opérations militaires, mobilisation, déplacements de troupe, etc… (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1914   -   Nos héros.   -   Pour sa brillante conduite sur le champ de bataille, M. Ludger, directeur de la société de gymnastique « La Jeune France » de Bayeux, a été fait successivement adjudant-chef et sous-lieutenant.

Le jeune Robert Ruault, de Condé, cavalier au 11e cuirassiers, qui, avec quelques camarades, a sauvé huit pièces de canon, est proposé pour la médaille militaire. (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1914   -   Deux petites filles empoisonnées.   -  Odette et Marcelle Lerebourg âgées de 6 ans 1/2 et de 7 ans 1/2, demeurant route de Port, à Bayeux, se sont empoisonnées imprudemment en absorbant de la poudre à tuer les taupes, dont elles avaient trouvé un flacon dans le tiroir d'une commode

chez une femme Lefrançois, qui, en l'absence de leur père, mobilisé et soldat au 23e territorial, devait prendre soin d'elles.

La petite Marcelle sortit et se sentit malade dans la rue. Une dame Posser lui prodigua des soins, ainsi que deux aides en pharmacie, mais la fillette mourut peu après. Quand la police, prévenue à son tour, arriva, route de Port, chez la femme Lefrançois, l'autre fillette avait également succombé.

Les corps des deux pauvres petites furent transportés à l'hôpital où on en fit l'autopsie.

La femme Lefrançois, 37 ans, et un taupier, nommé Marie, âgé de 70 ans, qui habitait avec cette femme depuis le départ de M. Lerebourg, ont été mis à la disposition du Parquet pour enquête. Il y aurait eu au moins un manque de surveillance complet de la part de la femme Lefrançois, qui est mal considérée dans le quartier.   (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1914   -   Une mégère.   -   Nous avons raconté dans notre précédent numéro comment deux fillettes de Bayeux, Odette et Marcelle Lerebourg, s'étaient empoisonnées en absorbant de la poudre à tuer les taupes laissée à leur portée.

La femme Lerenard, chargée de soigner les deux pauvres petites en l'absence de leur père, mobilisé à Cherbourg, fut arrêtée.

L'enquête ouverte à la suite de ce triste accident a révélé que la femme Lerenard battait fréquemment et violemment les deux enfants. Elle sera donc poursuivie non seulement pour homicide par imprudence, mais encore pour mauvais traitements. (Bonhomme Normand)

 

Novembre 1914   -   Les méfait de l’ivresse.   -   Passant le soir, en voiture, près du champ de courses de Bayeux, la dame Marie, 24 ans, cultivatrice à Russy, qui était accompagnée de son petit garçon, a été heurtée et culbutée par une carriole non éclairée, conduite par un domestique de Sully, qui était en état d'ivresse.

La dame Marie et son enfant furent projetés sur la voie du tramway et assez grièvement contusionnés. La voiture a été brisée. (Bonhomme Normand)

 

Décembre 1914   -   Légion d’Honneur.   -   Le docteur Guillet, de Bayeux, fait prisonnier à Dixmude, pendant qu'il soignait des blessés dans une tranchée, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.  (Bonhomme Normand)

 

Janvier 1915  -  Morts glorieuses.  -  Sont tombés au champ d'honneur : Marcel Renard, soldat au 119e  de ligne, dont la famille habite rue Saint-Jean, à Caen ; Lucien Blanchel, menuisier à Bayeux ; Tribout, serrurier à Bayeux ; Victor Tirard, de Pierres, soldat au 205e ; Victor Esnault, de Ste-Marie-Laumont ; Henri Debreuil, soldat au 136e, professeur au pensionnat St-Joseph à Caen ; le sergent Pierre Lebas, des Iles-Bardels ; Clément Delacour, de Villers-Canivet, soldat au 166e ; Alfred Bonne, de Pierrefitte-en-Cinglais ; Émile Gouesmel, boulanger à Bayeux ; Ferdinand Denise et Léon Evode, de Moutiers-en-Auge, du 5e d'infanterie.  

 

Janvier 1915  -  Plaquez-vous :  -  Les cyclistes savent-ils bien que tout vélocipède ne peut être sorti, même devant la porte du domicile de son propriétaire pour être nettoyé, ni même  conduit à la main chez le mécanicien pour être réparé, sans être muni de la plaque de contrôle de 1915 ?

 

Février 1915  -  Des édiles arboriphiles.  -  Les Bayeusains aiment les arbres et ils ont bien raison. Leur conseil municipal les soigne particulièrement (pas les Bayeusains, mais les arbres). C'est ce point que, dans le dernier budget, trois dépenses étaient inscrites : 1°  installation d'un système protecteur au hêtre pleureur du jardin botanique ; 2° installation d'un autre système  de projection à l'arbre de la Liberté ; 3° installation de trottoirs dans la route de Port. Malgré certaines oppositions plus ou moins opportunes, les deux premiers projets vont se trouver réalisés. Quant au troisième, on l'a remis à une date ultérieure. Les Bayeusains ne sont pas des arbres, que diable ! Ils peuvent bien attendre et souffrir un peu ! Bravo ! voila au moins un conseil municipal que la peur de l'électeur ne fait pas marcher.  

 

Mars 1915  -  L’hospitalité normande.  -  Des réfugiés belges et du Pas-de-Calais sont arrivés, ces jours-ci. Bayeux en a reçu un certain nombre. On les a répartis dans des locaux municipaux : Salle Saint-Laurent, Hôtel-Dieu et dans des patronages. Puis ils ont été, pour la plupart, envoyés dans des communes avoisinantes. Une cinquantaine est restée a Bayeux. On  en  a envoyé aussi quelques centaines à Vire.  

 

Mars 1915  -  L’exode des belges.  -  Les soldats belges de la garnison de Bayeux sont partis, eux aussi, pour le camp d'Auvours. La population les a accompagnés en masse à la gare. Il y a eu échange de vivats. 250 élèves-officiers belges sont venus remplacer les partants. Les Bayeusains les accueillent de leur mieux. On sait qu'à Caen, c'est le dépôt du 43e d'artillerie qui a repris possession de la caserne que nos alliés occupaient depuis des mois. On rencontre beaucoup de ces artilleurs, en ville, à présent. Ce sont, de solides gaillards, dont le sombre uniforme se rehausse d'une ceinture et d'une bandoulière de cuir fauve. Ils  sont armés d'un solide revolver, mais ils n'ont jamais de canon de 75 avec eux.  

 

Mars 1915  -  Certificat d’études.  -  Le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts a décidé, par une mesure exceptionnelle, d'ouvrir l'examen dans sa session normale à tous les l'instruction publique d'ouvrir l'examen dans sa session normale à tous les enfants qui atteindront l'âge de 12 ans, le 31 décembre prochain.

 

Mars 1915  -  Le temps qu’il fait.  -  On ne dira pas que le Bonhomme Normand n'est pas un bon prophète, puisque son Almanach annonçait de la pluie et du vent pour les fêtes de Pâques. Malheureusement, ses pronostics pour la suite du mois ne sont pas non plus très bons. Heureusement que, suivant le vieux dicton : Jamais pluie de printemps n'a passé pour du mauvais temps.

 

Avril 1915   -   Visite nocturne.   -   Pendant la nuit, des malfaiteurs se sont introduits dans le magasin de fourrures de M. Deschamps, de Paris, rue Saint-Malo, à Bayeux, et géré par Mme Thomerel, et y ont pris pour 1 366 francs de marchandises.

Les voleurs ont pénétré dans la maison par une fenêtre grillée dont ils ont descellé un barreau. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1915  -  Arrivée de blessés.  -  Un train de blessés, arrivé ces jours-ci, a été réparti entre les hôpitaux de la cote et ceux de Bayeux. Dans cette ville, 89 blessés ont été hospitalisés au collège et aux Bénédictines. Un convoi de prisonniers allemands, venant du Havre, et allant rejoindre le camp de concentration, a traversé le département.

 

Avril 1915   -   Les braves.   -   Maurice Rouillard, de Lisieux, soldat au 319e a reçu la médaille de l'ordre de Saint-Georges de Russie ; M. Fernand Arbogast, beau-frère de M. Perrine, ancien adjoint au maire de Trouville, a reçu la médaille militaire.

-       Ont été cités à l'ordre du jour : MM. Margot, fondé de pouvoirs à la recette des finances de Bayeux, caporal fourrier au 31e bataillon de chasseurs à pied ; Henri Blachet, de Caen, soldat au 36e ; Charles Osmont, aspirant au 5e de ligne, blessé mortellement ; Jouanne, soldat au 236e ; Perpignani et Crowet, sous-lieutenants au 205e ; l'adjudant Cremazy, les sergents Thelamon et Cany, les soldats Lequesne et Fournier, le chef de bataillon Henneton, les capitaines Cren et Mollinier, le lieutenant Bourdarie, les sous-lieutenants Ferlut, Blary, Rodat et Hiriard, tous du 5e. (Bonhomme Normand)

Mai 1915  -   Le temps qu’il fait.  -  Un maître orage s'est déchaîné mardi sur notre région. Les détonations électriques se succédaient avec une violence extraordinaire et la pluie tombait « d'abat ». En beaucoup d'endroits, la grêle a endommagé les fleurs des poiriers et autres arbres fruitiers. Cette perturbation un peu subite et inattendue est-elle causée par les commotions anormales que propagent, dans l'air, les canonnades et les explosions ?  

 

Mai 1915  -  Les vaches à l’herbe.  -  Les pluies abondantes et les premières chaleurs ont activé puissamment la végétation et, dans nos herbages, l'herbe pousse dru. Il y en a tant que nous  ne pourrons jamais tout manger... c'est à dire, tout faire manger. Car du fait des réquisitions intensives qui ont singulièrement éclairci le troupeau et aussi à cause de l'absence d'un grand nombre de chefs d'exploitation, beaucoup de prairies se trouvent déchargées de bestiaux. Les propriétaires s'inquiètent en pensant que leurs terres vont maigrir, faute de bœufs et de vaches pour les dépouiller et les engraisser. On s'est demandé si on pouvait, aux termes des baux, obliger les fermiers mobilisés à garnir les herbages de bestiaux, et M. Fernand Engerand  s'est chargé de poser la question au ministre de l'agriculture. Celui-ci a fait la réponse qu'on pouvait prévoir : Il ne saurait être engagé aucune poursuite ni accompli aucun acte d'exécution contre les citoyens présents sous les drapeaux. Il n'y a donc rien à faire pour l'instant qu'à laisser l'herbe pousser. On la fauchera plus tard, si on peut.

 

Mai 1915  -  Les habillements militaires.  -  A côté de la confection des capotes, vareuses et pantalons, pièces principales du costume militaire, celle des accessoires moins importants procure du travail aussi à pas mal d'ouvrières. C'est ainsi que la confection des écussons portant le numéro matricule du régiment et devant être cousus sur le col des capotes ou vareuses  occupe quelques personnes. Ces écussons, comportant trois chiffres à coudre comme ceux du 236e, étaient payés cinq francs le cent aux ouvrières. Comme l'écusson est double (un de chaque côté du col, cela faisait donc six cents chiffres pour 5 fr. Ceux des régiments dont le matricule ne comporte que deux chiffres, comme le 36e, n'étaient payés que 4 fr. le cent. On concevait bien le motif de cette différence. Mais depuis quelques jours, sans qu'on sache trop pourquoi, les écussons de trois chiffres ne sont plus payés que 4 fr. aussi. Si ce tarif uniforme est maintenu, toutes les ouvrières vont demander à faire des écussons pour le 5e de ligne.

 

Mai 1915  -  Victime d’une explosion.  -  Mme Enault, 40 ans, femme de ménage chez M. Maingot, carrossier à Bayeux, descendait à la cave pour laver des bouteilles. Elle avait à la main  une lampe à essence. Au moment où elle pénétrait dans le local, une violente explosion se produisit, des flammes jaillirent, qui brûlèrent grièvement la malheureuse femme. On lui porta  aussitôt secours, mais son état était si grave qu'on dut la transporter à l'hôpital, où, malgré les soins qui lui furent prodigués, elle expira dans la nuit. Elle laisse trois enfants. On ne sait  encore à quelle cause attribuer l'explosion, pourtant on la croit due à des gaz échappés d'une fosse d'aisances contiguë à la cave qui se sont enflammés au contact de la lampe.  

 

Mai 1915  -  Les Saints de Glace.  -  Connaissez vous Mamert, Pancrace et Servais ? Ce sont trois particuliers morts en odeur de sainteté et dont on commémore la fête les 12, 13 et 14 mai.  On ne sait trop pourquoi ces vénérables personnages ont accoutumé de jeter un froid dans le calendrier et d'y signaler leur passage annuel par une recrudescence de gelées dangereuse pour les arbres à fruit. Servais, Pancrace et Mamert n'ont pas failli à leur mission, cette année non plus, et si nous en parlons après coup, c’est qu'ils ont trouvé des imitateurs dans leurs camarades des jours suivants. Il a blanc gelé un peu partout, mais il ne semble pas jusqu'ici que les arbres aient beaucoup souffert et la floraison se poursuit dans d'excellentes conditions.

 

Mai 1915  -  Mort glorieuse.  -  Sont morts pour la patrie : M. Émile Chenu, ex-employé au greffe du Tribunal de Bayeux ; Paul Guérin, de Bayeux, soldat au 235e ; Eugène Mouchel, domestique à Bayeux..

 

Mai 1915  -  Il y a 118 ans.  -  Les Bayeusains, fiers à juste titre de posséder un « arbre de la Liberté », ont fait consolider ce vénérable ancêtre en entourant son tertre d'un tablage en granit. Ils ont aussi agrémenté son tronc d'une belle plaque de métal, avec une inscription relatant sa plantation, le 10 Germinal (un mois bien choisi) de l'an II, c'est-à-dire le 30 mars 1797.  

 

Juin 1915  -  Pour les récoltes.  -  Mgr l'Evéque de Bayeux publie une lettre invitant, pour le temps des moissons, MM. les curés à autoriser le travail le dimanche, même à supprimer les  Vêpres quand le besoin s'en fera sentir. Il engage, en outre, tous ceux qui sont restés au foyer, hommes, femmes et enfants, à se livrer au travail.  

 

Juin 1915  -  Les braves.  -  Ont été cités à l'ordre du jour : MM. Henri Grandin, de Caen, soldat au 36e de ligne ; le capitaine Caresme, ancien élève du collège de Bayeux ; Maurice Le Hoc, sous-lieutenant au 149e, fils du maire de Deauville.

 

Août 1915  -  Les belges à Bayeux.  -  La remise d’un drapeau aux troupes belges, par les autorités bayeusaines, a eu lieu avec éclat, ces jours ci. D ‘éloquents discours ont été prononcés et  des distinctions ont été remises par le général Chaplain à plusieurs blessés français. Nos voisins de la cité épiscopale, plutôt habitués aux pompes religieuses, assistaient pour la première  fois à une manifestation guerrière de ce genre. Ils ont pu en apprécier l’émouvante grandeur et la noble simplicité.  

 

Août 1915  -  Sous les roues.  -  Le camionneur de M. Perrette, à Bayeux, M. Jouet, revenant de porter du cidre à Littry, a été projeté à terre par un de ses chevaux. Une roue lui a passé sur un bras et une cuisse. Mais aucun des deux membres n'a été fracturé, et il ne faudra pas plus de quinze jours à M. Jouet pour se rétablir.

 

Novembre 1915   -  A l’ordre du jour.  -  Laurent Lemoyne, imprimeur-libraire à Bayeux, actuellement téléphoniste à la …e brigade qui, sous une pluie de balles et d’obus, dans l’un des  derniers combats, est allé réparer les lignes téléphoniques, a été cité à l’ordre du jour et décoré de la Croix de guerre.  

 

Mars 1916  -  Patriotisme et neutralité.  -  Comme toutes nos villes normandes, la vieille cite bayeusaine a ses héros et ses braves. Parmi eux, il faut compter M. Urbain Jeanne, géomètre,  un ancien élève de notre École normale de  Caen, qui vient de s'engager dans l'artillerie, quoique âgé de 59 ans, avec le désir de rejoindra son fils, également artilleur sur le front, depuis le  début des hostilités. On cite également un jeune homme réformé, M. Louis Dubosq, fils du directeur de la Laiterie, qui a trouvé le conseil de révision trop indulgent à son égard et qui vient de contracter un engagement. A côté de cela, hélas ! il y a bien quelques embusqués notoires, du reste, où n'y en a-t-il pas ? Mais le comble de l'embuscade, n'est ce pas d'avoir été surpris par la guerre, en accomplissant son service, de s'être fait réformer et d'être rentré dans ses foyers, alors que tout le monde part en masse (Hein ! ça vous en rase un coin !) Il est vrai qu'en  ce cas, on à la ressource, pour s'entretenir quand même, dans les sentiments patriotiques, d'aller voir manœuvrer les recrues belges, sur la place, ou de se rendre, le dimanche soir, au  départ du train, pour assister aux adieux émus des permissionnaires à leurs mamans et à leurs épouses.

 

Avril 1916  -  Convoi de prisonniers.  -  Avant-hier, quatre wagons de prisonniers boches passaient à notre gare venant de Cherbourg et dirigés sur Caen.

Aux champ d’honneur.  -   Il y a quelques jours nous apprenions que M. Barbey, jeune négociant de notre ville,  mobilisé depuis le début de la campagne, venait pour la seconde fois d’être  blessé, et avait dû subir  l’opération du trépan. Déjà cité à l’ordre de l’armée et décoré de la  Croix de Guerre, pour avoir dans un poste téléphonique allemand, tué trois Boches de sa main.  Ce brave sous-officier va aussi bien que possible et ne tardera pas à recevoir la médaille militaire.  Apprenons aussi que notre compatriote M. Marion, employé des Chemins de fer du  Calvados, vient de succomber aux suites de ses  blessures  de guerre. Mort également face à l’ennemi le caporal de chasseurs à pied Pierre Levillain, de Littry. Inclinons-nous profondément devant la tombe de ces mort glorieux.

Mort pour la Patrie.  -  MM. César Dauguet, restaurateur, âgé de 33 ans, sergent mitrailleur, mortellement atteint d’un éclat d’obus, décédé le 19 courant, des suites de sa blessure ; -  Léon Lepoultier, typographe au journal de Bayeux vient de succomber des suites d’une maladie contractée à l’armée.

 

Mai 1916  -  Un qu’on regrette.  -  C'est M. Delmas, maire de Bayeux. On commence déjà à s'apercevoir de sa disparition. Ainsi, il est de nouveau question d'augmenter le prix du gaz. En pleins beaux jours, c'est bizarre ! On se rappelle avec quelle énergie le maire s'y était opposé, l'hiver dernier. Les bayeusains trouvent qu'on ferait mieux d'augmenter la qualité de l'éclairage. Et puis, pourquoi y a-t-il des becs qui brûlent toute la journée ? Inutile d'insister, ils ne feront jamais concurrence à la lumière du soleil.  

 

Juillet 1916  -  Une famille de héros.  -  M. Pierre Lecour, cordonnier, à Bayeux, à six fils et quatre gendres mobilisés. L'aîné des fils, Pierre, a été tué ; le second a été blessé à Charleroi et à Berry-au-Bac ; le troisième, Raymond, blessé après quinze mois de front, et prêt à repartir ; le quatrième, Édouard, soldat au 319e, est au front depuis le début de la guerre ; le cinquième, Eugène, est  au 22e  d'artillerie, sur le front ; enfin, le sixième, est sur le point de partir au feu. Les quatre gendres sont aussi sur le front, et l'un d'eux, M. Carderon, a été blessé.  

 

Août 1916  -  Le carrefour du Goulet.  -  Si quelquefois vous allez vous promener en voiture, à Bayeux, méfiez-vous du carrefour du Goulet. Dans une même journée, il ne s'y est pas produit  moins de quatre accidents. Trois ont été plutôt anodins et n'ont eu comme résultats, que de légers dégâts matériels. Le quatrième a été plus grave, M. Noël, de Cussy, arrivait au carrefour du Goulet, lorsque son cheval glissa, s'abattit et entraîna, dans sa chute, le conducteur et une dame de Barbeville, qui l'accompagnait. La dame en fut quitte pour la peur, mais M Noël resta étendu inanimé. Grâce à des soins énergiques, on put le remettre sur pied et on le reconduisit chez lui.

 

Août 1916  -  Le temps qu’il fait.  -  Inutile de parler de la chaleur, tout le monde la sent. Nous sommes dans la canicule, cela ne veut pas dire qu'il doit faire un temps de chien, mais tout bonnement que le soleil traverse en ce moment la constellation du Grand Chien dont Sirius (Invisible en ce moment, bien entendu) est l'étoile la plus brillante du ciel. Si la récolte des foins  se fait admirablement, les herbages et prairies commencent à souffrir de la sécheresse, car il n'a pas plu depuis près d'un mois. 

 

Septembre 1916  -  Heures nouvelles.  -  En hiver, le tramway de Bayeux à Port partait à 2 heures et repartait à 5 heures. Le séjour à Port était donc de trois heures. Avec l'heure nouvelle, il part de Bayeux vers 2 heures et revient à 4 heures : séjour, deux heures. Les promeneurs bayeusains qui veulent passer l'après-midi du dimanche au bord de la mer feront donc bien d'attendre  l'hiver. Ce sera moins gai, mais ça durera plus longtemps. A moins que (suivant la vieille plaisanterie) ils ne partent en chemin de fer de Bayeux et qu'ils ne reviennent à pied de Port.

 

Septembre 1916  -  Une mine de fer.  -  On peut voir, près de la cathédrale de Bayeux, à l'intérieur des grilles qui l'entourent, entre la sacristie nouvelle et le vieux grenier à sel, passage  Flachat, un tas considérable de vieilles ferrailles qui forment un amas inesthétique. Il est vrai que les touristes sont peu nombreux en ce moment. Mais, au point de vue pratique, il semble qu'avec du vieux fer on fabrique du fer neuf et utilisable. Si les Boches étaient passés par là, le nettoyage eût été bientôt fait.  

 

Décembre 1916  -  Les braves.   -  Ont été nommés dans la Légion d'honneur : Chevaliers : MM. Fernand Marson, de Condé sur Noireau, sous-lieutenant au 2e colonial ; de Saint Quentin, lieutenant au 117e, fils du sénateur ; René Michel, avocat à Caen, lieutenant aviateur ; Billet médecin aide-major au 36e.

La médaille militaire a été conférée à MM. René Foubert, Émile Perrier et Louis Gautier, tous trois de Bayeux.  

 

Décembre 1916  -  Les messes de minuit.   -  Dans un but d'économies hautement patriotiques, l'évêque de Bayeux a laissé messieurs les curés libres de supprimer, cette année, les messes de minuit et il a engagé ceux, qui jugeraient bon de les célébrer quand même à restreindre au minimum leur éclairage. Même, prêchant d'exemple, les curés de Bayeux vont supprimer cette cérémonie. C'est peut-être pousser le zèle un peu loin. Alors qu'on n'a interdit aux spectacles profanes qu'un seul jour de représentation par semaine, l'Eglise, elle, qui n'a, dans toute  l'année, qu'une seule cérémonie nocturne, toute de poésie et de grâce naïve, va devoir en interrompre l'ancestrale tradition !

 

 Janvier 1917  -  La tempête de neige.  -  Elle a sévi à Bayeux et dans la région avec une violence particulière. Elle fut accompagnée d'éclairs et de tonnerre.   -  Elle a sévi à Bayeux et dans  la région avec une violence particulière. Elle fut accompagnée d'éclairs et de tonnerre. 

De nombreux fils électriques ont été brisés et même des  supports de fer se sont rompus et abattus  :  un immeubles, sis à l'angle des rues St Malo et Général de Dais a été endommagé. Des équipes d'électriciens  ont procédé déjà aux réparations urgentes.  

 

Février 1917  -  Il y a sablés et sablés !  - D'après un confrère de Bayeux, qui pourtant devrait être renseigné exactement sur ces choses, nous avions dit, l'autre jour, que l'Usine de sablés  Marie avait des succursales à Littry et à Isigny. M. G. Rouillard, de l'usine d'Isigny, nous écrit pour nous prier d'affirmer qu'il en est seul propriétaire et exploitant et complètement étranger à l'usine Marie. Voilà qui est fait. Nos lecteurs, et nous, saurons désormais qu'il ne faut pas confondre les sablés de Bayeux avec ceux d'Isigny, N'est-il pas d'ailleurs tout naturel de fabriquer des sablés au bord de la mer où la matière première abonde ?  

 

Mars 1917  -  Incident de marché.  -  Le 27 janvier dernier, à Bayeux. une bagarre s'était produite au marché à propos de la vente du beurre. Un acheteur de la maison Bretel, de Valognes, voulait le payer 2 fr. 60 au lieu de 2 fr. 50, prix de la taxe. Un brigadier de police intervint. Il fut entouré et malmené. Un sieur Georges Filliatre, cafetier, rue St-Patrice, s'opposa surtout à l'action du brigadier, qui tentait de faire respecter l’arrêté préfectoral. Ce cafetier a été poursuivi et les juges correctionnels viennent de lui infliger 200 fr. d'amende.  

 

Avril 1917  -  Les suites d’une bagarre.  -  On n'a pas oublié l'échauffourée qui se produisit, le 27 janvier, sur le marché de Bayeux, à l'occasion de l'application de la taxe du beurre. Des contraventions furent relevées, mais elles furent accueillies de telle façon qu'on dut requérir l'Intervention du commissaire de police, M. Vier. Ce dernier fut outragé, menace et même assez  violemment bousculé. Six des plus enragés, parmi les manifestants, ont été poursuivis devant le tribunal de Bayeux. Ils ont été condamnés : MM. Betourné, de Trungy, Lecomte, de Saon, Guérin, d'Ellon, chacun à 50 francs d'amende, avec sursis ; Héroult, de Condé-sur-Seulles, Planchon, de Planquery, chacun à 10 francs, aussi avec sursis. M. Fleury, de Castillon, qui s'était montré le plus violent, a été condamné à quinze jours de prison et à 100 francs d'amende, sans sursis.

 

Avril 1917  -  Voul’ous vend vos caudières ?  -  L'État cherche à acheter du cuivre et, de préférence, en France. Aussi a-t-il fait savoir qu'on pourrait lui proposer les alambics devenus sans  usage, depuis la loi sur l'alcool. Mais peut être nos bouilleurs auxquels, avec cruauté, on a leur crû ôté, aimeront-ils mieux les conserver quand même. On ne sait jamais ce qui peut arriver !

 

Avril 1917  -  Jour de deuil.  -  Gros émoi, ces jours-ci, parmi nos riches possesseurs d'autos. Malgré que plusieurs aient soigneusement caché leurs voitures, on les a dénichées et réquisitionnées. L'un d'eux a vu prendre la sienne qui lui avait coûté, assurait-il, 22 000 frs. Un autre, gros bonnet municipal, avait muchi son auto chez un ami et se servait d'un mauvais « taco ». On l'en a dépouillé aussi, pas du « taco », mais de la bonne voiture. Sa mauvaise humeur n'a pas émotionné le moins du monde l'officier acheteur. Pauvres gens ! faudra nous coucher pour les plaindre !

 

Avril 1917  -  Le temps qu’il fait.  -  Nous avons eu quelques journées de soleil, mais il gèle encore la nuit, une bise âpre et froide dessèche les terres et arrête la végétation. Il est impossible d'imaginer une plus mauvaise saison. Nous voici fin avril et la campagne est absolument nue. Même dans la cour de notre confrère, M. Le Boyteux, le fameux marronnier qui dégottait celui des Tuileries et fleurissait le 20 mars est en retard juste d'un mois. S'il n'y a pas la de quoi marronner !

 

Mai 1917  -  Mauvais terrain.  -  A Bayeux, il avait été question de planter des pommes de terre au jardin botanique dit Champ à Crevel. Puis on avait changé d'avis et loué un terrain. Enfin, on n'a rien fait du tout. Pour couper court à toute fatigante initiative, un conseiller municipal, disciple de St-Fiacre, a déclaré péremptoirement que le terrain de Bayeux et des environs était impropre à la culture de la pomme de terre ! Il aurait fallu le dire plus tôt. Les Bayeusains se seraient empressés d'arracher les pommes de terre qu'ils venaient de faire, pour les manger, ce qui leur eût rendu grand service. Ils les auraient remplacées par des haricots. Mais sans doute que le jardin botanique est également impropre il la culture  haricotière !

 

 Mai 1917  -  Le Gaz.  -  A Bayeux, le gaz de ville est Si pauvre et sa pression si faible  qu'il est inutilisable il éteint les allumettes.

 

Mars 1917  -  Les pommes de terre.  -  Elles deviennent de plus en plus rares et on peine même à s'en procurer pour semence. Cela va changer dès que les nouvelles vont arriver. Il va bien falloir que les tas qui restent se démuchent. A Bayeux, une personne généreuse en a offert  25 000 kilos pour ensemencer. A Coutances, le sous-préfet en a réquisitionné, en gare, pour la population civile. Chez nous, il en vient encore pas mal, mais, sitôt arrivés, les wagons disparaissent comme par... désenchantement.

 

 Mars 1917  -  On récolte ce qu’on sème.  -  Presque toutes les villes du Calvados, et Caen en tête, ont trouvé du terrain pour la culture des pommes de terre. Bayeux n'a rien trouvé du tout.  Dans la bonne vieille cité bajocasse, on n'est pas partisan du système D. Il y a pourtant un champ de courses, un jardin public. A Coutances on a sacrifié les pelouses du jardin de la ville, à Bayeux on ne se résignerait jamais à une telle transformation. Or ces pelouses n'en ont pourtant que le nom, puisqu'on y laisse croître l'herbe pour en faire du foin. On aime faner, chez nos voisins, tout comme Mme de Sévigné !  Après tout, chacun a ses besoins, et la municipalité bayeusaine est bien libre de préférer le foin aux pommes de terre.  

 

Mai 1917  -  Légion d’honneur.  -  MM. le docteur Dielz, de Bayeux, actuellement au front, et le capitaine de Beaumont, d'Airel, ont été nommés chevaliers de la Lésion d'honneur.  

 

Juin 1917  -  La fête dieu.  -  Les processions, interdites presque partout, ont encore lieu à Bayeux. Un temps superbe les a favorisées. Les reposoirs étaient assez nombreux et de bon goût. La municipalité avait pavoisé. La ville épiscopale garde ses traditions ancestral et n'a peut être pas tort. C'est Bruges-la-Morte en Normandie.

 

Juillet 1917  -  Le temps qu’il fait.  -  Après quelques jours d'un froid bien anormal en cette saison, la température s'est élevée à nouveau. Cette hausse subite a causé des orages violents et de  grands abats-d’eau. Un peu partout des bestiaux ont été foudroyés dans les champs. Les rivières sont en pleine crue, on se croirait à l'automne, et la fenaison va devenir difficile si ces désordres atmosphériques continuent. Hier soir, une éclipse totale de lune avait lieu. Elle s'est passée derrière les nuages.  

 

Octobre 1917  -  Choses bayeusaines.  -  La ville épiscopale, toujours un peu engourdie, avait été émoustillée cependant par la présence des braves soldats belges, gens actifs et remuants. Mais voici qu'on parle de les faire partir et les Bayeusains s'inquiètent. Saint-Lo, Coutances, Granville, Honfleur sont menacées de même, tous les Belges seraient envoyés au camp d'Auvours. Mais ces villes résistent, elles envoie des suppliants messages au roi Albert, et notre voisine les a sans doute imitées. 

Espérons que la bienveillante Majesté sera touchée de leurs plaintes, et qu'elle va revenir sur une décision qui replongerait à tout jamais dans le marasme les infortunés Bayeusains et, plus  encore, les malheureuses Bayeusaines.

 

Novembre 1917  -  Bizarre et tragique accident.  -  Mme Boussié, employée à la gare de Bayeux, demeurant rue des Teinturiers, venait de poser une soupière de potage bouillant sur la table, lorsque le chien de la maison, passant sous cette table, la fit basculer et renversa la soupe sur un bébé de 2 ans et demi, Marie-Thérèse  Boussié qui fut horriblement brûlée. Malgré les soins qui lui furent donné, la pauvre petite succomba le lendemain.  

 

Décembre 1917  -  Départ.  -  Il n'y a plus de Belges à Bayeux. Les derniers officiers et soldats de l'école d'interprètes sont partis ces jours-ci. 

A Caen, nous perdons aussi les docteurs américains du Lycée. Ces parfaits gentlemen, qui laisseront chez nous les plus aimables souvenirs, partent vendredi pour Châteauroux. Nous leur souhaitons de n'y pas séjourner trop longtemps et de pouvoir d'ici peu de mois traverser l'eau salée.

 

Septembre 1918  -  Avis aux amateurs.  -  Le tribunal correctionnel de Bayeux vient de condamner à huit jours de prison avec sursis, à deux cents francs d'amende et à l'affichage du jugement la dame Denis, épicière, rue Larcher, qui avait refusé du sucre à une cliente, parce que celle-ci ne lui prenait pas suffisamment d'autres marchandises.

 

Septembre 1918  -  La police des automobiles.  -  Pour déplacement de tourisme, la brigade de Bayeux a dressé procès-verbal à M. Etienne Marcel, mobilisé comme chauffeur à la Société Normande de métallurgie à Caen. De son côté, la brigade de Lison a dressé procès-verbal à M. Alfred Loquet, épicier à Isigny, pour contravention à l'arrêté ministériel du 23 mars 1918.

 

Septembre 1918  -  Ah quel malheur d’avoir un gendre.  -  M. Victor Eudeline, propriétaire à Lison, au lieu dit « le Haut Chêne » a porté plainte contre son gendre, Louis Cardin, employé de chemin de fer aux Batignolles pour injures et tapage nocturne.

 

Septembre 1918  -  Tentative de déraillement.  -  Samedi, vers 11 heures, à l'arrivée d'un train en gare de Bayeux, les employés de la gare ont constaté que la locomotive venait d'écraser plusieurs tas de cailloux et de boites à conserves déposés sur les rails, avant le passage du convoi. En outre, le fil de transmission d'un signal avancé avait été décroché du compensateur. Des renseignements recueillis dans le voisinage, il résulte que de jeunes garnements de la rue Saint-Jean seraient les auteurs de cet attentat. Une enquête est ouverte..  -  Samedi, vers 11 heures, à l'arrivée d'un train en gare de Bayeux, les employés de la gare ont constaté que la locomotive venait d'écraser plusieurs tas de cailloux et de boites à conserves déposés sur les rails, avant le passage du convoi. En outre, le fil de transmission d'un signal avancé avait été décroché du compensateur. Des renseignements recueillis dans le voisinage, il résulte que de jeunes garnements de la rue Saint-Jean seraient les auteurs de cet attentat. Une enquête est ouverte.

 

Janvier  1919    -   Boucheries et charcuteries départementales.  -   On nous communique la note suivante :

Le bruit a couru ces derniers jours, et la presse s'en est fait l'écho, de la fermeture, au 15 février prochain, des boucheries et des charcuteries départementales.

Nous sommes en mesure d'affirmer que cette nouvelle est sans fondement. La démobilisation de divers spécialistes affectés à ces établissements doit, à la vérité, entraîner des modifications dans leur fonctionnement. Certains magasins de vente vont faire retour à leurs occupants de 1914. Mais il sera procédé à leur remplacement par le service du ravitaillement départemental qui, nous le répétons poursuit et poursuivra son action aussi longtemps qu'elle sera nécessaire. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Janvier  1919    -   Arrestation.  -   A la suite d'une plainte portée pour abus de confiance, par Madame Richard, maîtresse d'hôtel du Luxembourg, contre la femme Quétot, cette derrière a été arrêtée.

La femme Quétot, qui était employée comme cuisinière à l'hôtel, recevait de l'argent pour faire les achats de viande.

Comme ces achats n'étaient pas payés régulièrement, les bouchers réclamèrent. C’est à la suite de ces réclamations faites par M. Mêzières et Mme Gillette, auxquels il était dû 250 fr., que Mme Richard porta plainte.

La femme Quétot a reconnu les faits qui lui étalent imputés.

Le fils Quétot qui avait, avec des camarades, cambriolé le presbytère de Vaux-sur-Aure et des villas à Tracy, a été confié ces jours à un patronage de l'enfance. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Mars  1919    -     Le pécule des poilus insaisissable.   -   Le sous-secrétaire d'État aux finances fait connaître qu'il a été notifié aux comptables du Trésor qu'il leur était  interdit de retenir d'office les impôts sur les sommes inscrites au carnet de pécule, de même qu'éventuellement sur l'indemnité de démobilisation. ( Source : Le Moniteur du Calvados ) 

 

Mars  1919    -     Trouvée morte.   -   Samedi soir, Mlle Augustine Alexandre, ancienne domestique chez M. Davy, médecin, a été trouvée morte à son domicile, rue de la Juridiction.

Mlle Alexandre était souffrante depuis quelques jours et recevait les soins d'une personne du quartier. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Mai  1919  -  Installation du téléphone dans les gendarmeries.   -    L'installation du téléphone dans les brigades de gendarmerie est adopté.

Tous pouvoirs sont donnés à M. le Préfet pour signer les contrats d'abonnement, accepter les offres de participation des communes et accélérer l'achèvement complet des travaux.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai  1919  -  Arrestations.   -   Des militaires de l'Infanterie Coloniale se trouvant dans le train de Cherbourg, le 24 mai, ayant été signalés à la gare de Bayeux comme s'étant rendus, coupables de vol de beurre en gare de Lison. M. David, facteur-chef à la gare de Bayeux, s'est rendu, à l'arrivée du train, dans le compartiment qu'ils occupaient et s'il ne trouva pas le beurre volé, il constata que trois des militaires qui occupaient le compartiment : Charrier (Émile), soldat au régiment colonial du Maroc ; Vermester (Adrien) ; Et Maurane (Joseph), au 1er régiment d'Infanterie coloniale, voyageaient sans permission et sans billet.

Arrêtés pour absence illégale et conduits à la maison d'arrêt de Bayeux, Ils nient s'être rendus coupables du vol dont ils sont accusés.

En fouillant le soldat Maurane, on a trouvé dans ses bandes molletières 1 billet de 100 francs et deux pièces d'or l'une de 20 fr., l'autre de 10 fr. L'enquête continue. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1919  -  Le 13, à 8 heures et quart du soir, et le 14, â 6 heures et quart matin et à midi et quart : sonneries des cloches et salves d'artillerie. Distribution de pain aux indigents. Le 14, à 2 heures et demie, place du Château, mât de cocagne, jeux divers. A 5 heures, square de l'Hôtel de Ville, concert. A 9 heures et demie, retraite aux flambeaux, illuminations des édifices  publics. A 10 heures et demie, bal populaire dans la Halle aux Grains.

 

Septembre 1919  -  Les postiers et le repos dominical.  -   Mgr l’évêque de Bayeux a fait paraître la note suivante dans la Semaine Religieuse :

« Tout ce qui favorise le repos et la sanctification du dimanche, - tout ce qui limite et allège, en ce jour, les travaux indispensables, doit être accepté par les catholiques. « L'attention a été attiré ces derniers temps, - sur les employés des Postes et Télégraphe, jusque la obligés, par les exigence du service, de continuer leur travail pendant une grande partie de la journée du dimanche. 

 Ces employés, modestes et dévoués, méritent, entre beaucoup d'autres, les égards du public. « Or, le public, au prix de légers sacrifices, peut améliorer, dans l'espèce, la condition des  employés dont il s'agit; et les catholiques doivent être les premiers à faire, spontanément, ces sacrifices. Ce serait un honneur pour les catholiques si, grâce à leur concours, les joies de la vie de famille et l'assistance aux offices religieux de la paroisse devenaient accessibles, tous les dimanches, au personnel de l'administration des Postes et Télégraphes. « En conséquence, Hormis  les cas de nécessité. . « Nous engageons les catholiques du diocèse de Bayeux à ne donner l'occasion d'aucun travail, les jours de dimanche, aux employés des Postes et  Télégraphes, qu'il s'agisse pour ceux-ci, au départ, de timbrer les lettres et de préparer leur expédition -  à l'arrivée, de faire le triage et la distribution à domicile.

En général, il y a lieu d'éviter de mettre des lettres à la poste le samedi après-midi et le dimanche toute la journée. Il y a lieu d'éviter, aux mêmes moments, les envois d'argent et d'objets  recommandés. « Nous demandons spécialement à nos prêtres et à nos communautés religieuses d'être fidèles à la ligne de conduite qui précède. Nous même, d'ailleurs, nous comptons  bien, à ce sujet, donner l'exemple. « Le présent avis sera lu, en chaire, le dimanche qui suivra sa réception. 

« Bayeux, le 18 septembre 1919. « THOMAS, Évêque de Bayeux et Lisieux. »

 

Janvier 1920  -  Les dangers du gaz.   -   L'autre matin, au moment où M. Collet, représentant de commerce à Bayeux, pénétrait dans sa cuisine, une lampe allumée à la main, une violente explosion se produisait, les vitres volèrent en éclats. 

Quoique à demi asphyxié et assez sérieusement brûlé, M. Collet garda son sang froid et ouvrit toutes les fenêtres. Avec l'aide d'un voisin, M. Dezelle, bijoutier il réussit à éteindre le commencement d’incendie qui s'était déclaré. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1920  -  Victime du naufrage   -   Au nombre des victimes du naufrage du paquebot  « Afrique », nous relevons le nom de Mme Félix, 19 ans, qui allait rejoindre, à Dakar, son mari, lieutenant d'infanterie coloniale. Mme Félix était la fille de M.  Dewesse, employé d'octroi à Bayeux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1920  -  Accident du travail.   -   Un jeune ouvrier boulanger, Louis Gidon, 14 ans, travaillant chez M. Moisson, rue St-Jean, à Bayeux, a eu trois doigts écrasés et la peau de l'avant-bras arrachée par l'engrenage du pétrin mécanique. On a conduit le blessé à l’hôpital où il a fallu amputer les doigts atteints. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1920  -  Mort subite.   -   Dimanche matin, à son retour de la messe, Mme Maresq, 66 ans, épicière, rue de la Maîtrise, Bayeux, a été prise d'un malaise et a expiré presque aussitôt. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1920   -  Après la tempête.   -   De tous les cotés, on s'est rendu compte que les dégâts causés par la tempête ont été plus graves.

A Bayeux, on s'est aperçu que de nombreux mètres de la couverture de la nef de la Cathédrale devront être faits neufs, des ardoises continuant à tomber.

L'ébranlement reçu par le vent a soulevé des quantités d'ardoises qu'il faudra remplacer. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1920   -  Mauvais début d'année.   -   Procès-verbal a été dressé par M. le Commissaire de Police contre le nommé Pierre Montreuil, demeurant 20 rue des Teinturiers.

Dans la soirée du premier janvier, cet homme, qui était ivre, a brisé une glace et divers objets à l'hôtel de la gare tenu par M. Bertaux ; il a prononcé des insultes et fait des violences. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1920  -  Plus de gaz.  -  L'usine a gaz n'a fonctionné que quelques jours et déjà la direction nous annonce que, par suite de manque de combustible, elle cessera d'assurer son service. Nous allons être à nouveau plongeai dans l'obscurité la plus complète II est vrai que M le Maire de Bayeux a fait toutes les démarches nécessaires pour assurer à la ville un peu de lumière le soir venu. Mais il se heurte à la compagnie du gaz qui ne veut entendre parler en aucun cas du remplacement du gaz - même temporaire — par l’électricité.

 

Février 1920  -  On dit….  -  que la police de Bayeux, qui comptait deux agents et un brigadier, ne compte plus que le brigadier tout seul. Les agents ont rendu leur képi et leur sabre… (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  Chemins de fer du Calvados.  -   Par suite du manque de charbon, a partir du 11 février, le nombre des trains sera réduit à un train journalier, aller et retour, sur les lignes de Caen-Falaise, Bayeux-Arromanches, Courseulles et Bayeux-Port-en-Bessin. [Consulter les Horaires dans les Gares).  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  Coup de pouce.  -   C'est dans la nuit du samedi à dimanche que nous allons devenir tous riches, en économisant, d'un coup, 250 heures de feu et de lumière ! En effet, l'avance de l'heure part, cette année, du 14 février et elle durera jusqu'au 25 octobre.

Nous allons donc recommencer et vivre en désaccord avec le soleil, la lune, les étoiles, les fleurs, les petits oiseaux, les coqs, les vaches, les cultivateurs et le bon Dieu par dessus le marché.

Ça ne fait rien, nous avons l'habitude ! Pour que l'avance prématurée de l'heure ne soit pas trop préjudiciable à la santé des écoliers, les entrées de classes, ne seront pas avancées avant Paques. Alors nos gosses vont manger une heure après nous !

On dit qu'en Amérique cette avance de l'heure n'est plus pratiquée. Pourtant les Yankees sont gens pratiques. Sans doute se trouvent-ils assez riches pour se dispenser de faire des économies de bouts de chandelles. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1920  -  Mauvaise rencontre.  -   Route de Tilly à Bayeux, une collision s'est produite entre l'auto de M. Maubanc, directeur de la Laiterie Coopérative de Juaye-Mondaye et celle de M. Georges Seigle. Les deux autos allèrent se jeter, chacune de son côté, dans les fossés de la route. Les voyageurs purent se dégager sans grand dommage, mais les deux voitures sont sérieusement avariées. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1920  -  Les sauvages dans la rue.   -   En sortant de chez elle pour accompagner chez le coiffeur son père aveugle, Mlle Yvonne Lucius, 25 ans, journalière, rue St-Jean, à Bayeux, a eu le pied gauche écrasé par la roue d'un camion automobile, qui vint raser le trottoir. Malgré les cris de Mlle Lucius, le conducteur continua sa route.

La blessée a été transportée à l'hôpital. On croit que le camion appartient à une maison de transports de Caen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1920   -   Quitte à bon compte.   -   En se rendant le soir à la cathédrale, le chanoine Feuguet, de Bayeux, a été heurté par l'auto de M. Martin, entrepreneur, et a roulé sous la voiture. M. Martin ayant pu arrêter aussitôt, M. Feuguet en a été quitte heureusement pour quelques légère blessures. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1920   -   Il faudrait Sherlock Holmes !…   -    Ces jours derniers, le sol d'une des écuries de Hôtel du Lion d'Or, à Bayeux, a cédé sous le poids d'un cheval. Dans l'excavation qui s'est produite, on a trouvé un squelette humain, des lambeaux de vêtements et un côté de malle portant encore l'étiquette Bayeux et un numéro d'ordre.

Il y a vingt ans, M. Huchez, alors financier de l'hôtel, disparut sans qu'on n'entendît jamais parler de lui. Se trouve-t-on en présence de ses restes ? C'est ce que l'enquête ordonnée par le Parquet apprendra peut-être, En attendant, les commentaires vont leur train dans la ville épiscopale. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1920   -   Cycliste blessé.   -   En passant, l'autre soir, à l'intersection des rues de la Poterie et St-Loup, à Bayeux, un cycliste, Adolphe Rouillard, 17 ans, ouvrier couvreur à Saron, est allé se jeter dans un attelage dont les roues lui ont passé sur le corps. On l'a relevé grièvement blessé, mais, sauf complication, son état n'est pas inquiétant. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1920   -   Une usine à gaz.   -   M. Nilès, mécanicien, rue St-Malo, à Bayeux, avait mis dans une boite du carbure qui fut mouillé par la pluie. S'étant approché de cette boite, avec une lampe allumée, il provoqua une explosion. M. Nilès fut assez sérieusement brûlé au visage, notamment à l'œil droit, qui a été grièvement atteint. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1920   -   La gabegie des chemins de fer.   -   M. Jules. Bulcourt, venant comme chef de culture à Commes, avait expédié son mobilier en gare de Bayeux. Quand il alla pour reconnaître, son wagon, il constata que les cadenas avaient été enlevés et le wagon cambriolé. Il estime son préjudice à 18 000 fr. 

Un de nos confrères de Bayeux, qui relate le fait, assure que le facteur-chef de la gare de Bayeux refusa tous renseignements aux gendarmes chargés de l’enquête, et même leur demanda : « s'ils étaient bien .qualifiés pour constater ces faits à l'intérieur de la gare ». Sans commentaires !   (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1920  -   Classement des automobiles. -  Il est  rappelé aux possesseurs d'automobiles que le classement de ces voitures aura lieu a Bayeux, cour de la Gare État, le Jeudi 3 juin, de  10 heures à 18 heures et demie et quelles doivent toutes y être présentées.

 

Août 1920   -   Une égarée.   -   A Bayeux, une jeune bonne de restaurant, Henriette Françoise, 19 ans, qui était accouchée clandestinement chez ses patrons, profita de l'absence de ses parents pour porter dans leur grenier le cadavre de son enfant. Le lendemain, elle tomba malade et fut obligée de rester chez ses parents. Pressée de questions par sa mère, la jeune fille finit par lui avouer la vérité. Une enquête est ouverte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1920  -  Fallait pas qu’il y aille.  -  Pour se désennuyer, le sieur Moulin, marchand de chiffons à Villiers-Ie-Sec, est venu à Bayeux passer la soirée dans une maison de tolérance. En présence de quatre jeunes gens, Moulin a sorti son portefeuille garni de petits billets et a changé 100 fr. Croyant qu'il avait la forte somme, ces apaches se sont jetés sur lui à la sortie. Après l'avoir assommé, ils l'ont soulagé de son portefeuille, qui contenait 290 fr. Une enquête est ouverte. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1921  -  Trop des tendresses !  -   Marc Esnault, 51 ans, journalier, route de Port à Bayeux, s'étant rendu rue du Louvre, au restaurant Laloé, y rencontra Victoria Collin, divorcée Saillart, 33 ans, qui avait travaillé avec lui à Vaux-sur-Aure.

Après son repas, Esnault sortit avec la fille Collin. Celle-ci l'accompagna un bout, puis le quittant sous prétexte qu'il faisait noir, l'embrassa et partit. Ayant senti une pression suspecte, Esnault se fouilla et constata qu'il lui manquai! 80 fr, en billets. Il alla prévenir la gendarmerie et rejoignit la fille Collin au restaurant Laloé où elle avait une chambre. Elle avoua qu'elle avait l'argent, mais prétendit que c'était Esnault, qui le lui avait donné. 

Arrêtée, la fille Collin a été condamnée à un mois de prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1921  -  La Cour d’Assises.  -  La session des Assises s'est ouverte lundi.

Une mère coupable.   -   La fille Henriette Françoise, 19 ans, était domestique chez les époux Bissonnier, restaurateurs à Bayeux. Entrée à leur service en janvier 1920, alors qu'elle était enceinte de trois mois, elle réussit à dissimuler son état pendant toute sa grossesse.

Un soir de juillet, prise de douleurs, la fille Françoise prévint son patron que, se sentant indisposée, elle montait, se coucher. Quelques heures après, elle accoucha clandestinement et cacha son entant dans son lit. Elle resta couchée toute la nuit près de l'enfant qui était mort, à la suite de manœuvre criminelles auxquelles elle avait eu recours.

Au matin, la fille Françoise enveloppa le petit cadavre dans un tablier et alla le cacher dans le grenier de ses parents, sis non loin de la maison Bissonnier. Ne pouvant travailler, elle s'alita chez ses parents et finit par leur avouer qu'elle était accouchée. Les constatations médico-légales ont démontré que sa petite fille était venue à terme, parfaitement viable et qu'elle avait succombé à des fractures du crâne.

L'accusée n'avait pas d'antécédents judiciaires, et, après une courte délibération du jury, on l'a acquittée. —- Défenseur : Me  Dupont. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1921  -  A débrouiller.   -   Que devient l'affaire de la coopérative laitière de Bayeux ? On sait qu'une série de vols s'étendant sur six années, a été découverte. Le montant de ces petites indélicatesses atteindrait 400 000 francs. Une paille, quoi ! Cela fait une moyenne de 66 000 francs par an. S'il y avait 100 coopérateurs, ils auraient subi un préjudice moyen d'environ 660 fr. chacun par année. 

La surveillance devait être plutôt légère et cette affaire pourrait bien être une véritable boîte à surprises. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1921  -  Entre voisins.   -   Le torchon brûle entre Bayeux et Port, ou du moins entre les municipalités de ces deux villes. C'est Bayeux qui a commencé, en interdisant aux poissonniers de Port de venir vendre leur marchandise dans les rues de la ville épiscopale. Port a répondu en menaçant de vexations analogues les marchands de Bayeux qui viennent exercer sur la côte.

Le conseil municipal bayeusain a passé outre à cette menace et les choses en sont là.

Pourvu qu'elles ne s'enveniment point tout à fait et que Portais et Bayeusains n'en viennent pas à se prendre aux cheveux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  La punition.   -   Joseph Labbé, ancien employé au Crédit Lyonnais et caissier chez M. Duhamel, huissier à Bayeux, dont nous avons annoncé l'arrestation pour vol à son patron, et escroqueries à Bayeux, vient d'être condamné par le Tribunal correctionnel à 2 ans de prison et 50 fr. d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  Cruel embarras !   -   La municipalité de Bayeux se débat dans de cruelles perplexités. C'est à propos du fameux projet de monument aux Morts. Il apparaît à tout le monde et à elle-même que le jury, chargé de distinguer la meilleure maquette, s'est mis le doigt dans l'œil avec ensemble.

Mais, la décision est là, il faut compter avec. Dans son embarras, la Municipalité n'a qu'une chose à se dire, c'est que tout, même un passe-droit, vaut mieux que de laisser perpétrer une médiocrité.

Un monument qui ne donnerait pas satisfaction au goût délicat d'une population très avertie au point de vue artistique, ne peut trouver place dans la ville épiacopale. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  La Saint-Médard.   -   Durant cette journée fatidique, il a fait un temps superbe. Voici donc, si le proverbe dit vrai, quarante jours de soleil d'assurés. C'est peut-être beaucoup et au bout de cette période anhydre plus d'un maraîcher où cultivateur pourra dire : « Il m'eût plus plu qu'il eût plus plu ! » (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  Coffrés !   -   Désiré Anne, 31 ans, rue Saint-Loup, à Bayeux, se trouvait rue des Chanoines avec sa concubine, la fille Marie Quintaine, 42 ans. Anne qui avait bu un coup de trop, frappait sa concubine à coups de poings. La police intervint et emmena Anne au poste. La fille Quintaine voulut s'opposer à l'arrestation de son trop généreux ami. Mal lui en prit car elle subit le même sort que lui et tous deux furent ébroués à la maison d'arrêt. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

 Juin 1921  -  Le dernier repas.   -  M. Léon Leprévost, demeurant, au clos Saint-Nicolas, hameau de Bayeux, était en journée chez son frère habitant au même endroit, la ferme des Maillières. En sortant de table, Sans avoir manifesté aucun malaise, le malheureux es mort subitement. Il était âgé de 56 ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  Monstrueux attentats.   -   Sur différentes ligues, on a essayé de faire dérailler les trains. Les sinistres fripouilles qui commettent ces lâchetés, puisent, sans doute, leurs criminelles inspirations, dans les idées communistes et anarchistes ou dans les exploits des bandits de cinématographe.

Ils ne pourraient avoir qu'un soupçon d'excuse, leur imbécillité et leur ignorance. Mais, ne pense-t-on pas qu'ils auraient bien mérité qu'on les plaçât eux mêmes sur une voie, en leur annonçant qu' à une heure fixée d'avance, un train leur paierait dessus ? (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Le feu.   Un incendie s'est déclaré dans une dépendance de la quincaillerie Tronsson, rue St-Martin, à Bayeux, dans laquelle des emballages et de la paille, étaient entassés.

On suppose que le feu aurait été communiqué dans le grenier par des étincelles du tuyau d'une lessiveuse. Les dégâts sont plus élevés pour le propriétaire. Le Dr Chodorowski, que pour le locataire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Chaleur et sécheresse.   -   Quand ces lignes paraîtront, peut-être aura-t-il plu, mais, ce n'est guère probable, hélas! nous sommes dans une période tellement équilibrée et établie, les vents soufflent avec une telle constance dans la même direction, qu'il est difficile de prévoir quand et comment cela finira.

Cet été 1921 restera dans !es mémoires et les annales météorologistes, en fixeront !e brûlant souvenir, car la quantité de pluie, tombée depuis trois ou quatre mois, est relativement insignifiante, par rapport à la normale, le ciel demeure implacablement bleu, et parfois, pendant des séries de semaines, ou ne peut apercevoir un seul nuage, si petit soit-il, en suspension dans l'atmosphère.

Des sécheresses, il y en eut de tous temps : Dans l'antiquité biblique et au Moyen-Age, on les considérait comme une juste punition du ciel, et l'Eglise même avait institué des prières pour en obtenir la cessation ?

Quand elles sont de durée normale, personne ne songe à s'en étonner. Elles accompagnent, pour ainsi dire, logiquement, les chaleurs estivales, dont on a coutume de ne point trop s'émotionner non plus, si elles ne dépassent pas une certaine intensité et une certaine durée.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Cruel accident du travail.   -   Un menuisier de la maison Mabire, Boulevard Sidi-Carnot, à Bayeux, M. Lebaron, de Monceaux, a eu trois doigts de sectionnés par une dégauchisseuse. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Pour faire son beurre !   -   Louis Portmann, 33 ans, et sa femme, née Jeanne Laporte, 39 ans, marchands de beurre à Bayeux, étaient poursuivis pour hausse illicite sur les beurres. Ils avaient, en septembre 1919 notamment, raflé tout ce qui se trouvait de beurre sur le marché de Balleroy en le payant, 12 fr 50 le kilo, alors que le cours normal du marché, était de 6 à 8 fr. le kilo.

Ils sont condamnés par le Tribunal de Caen. Portmann à 3 000 fr d'amende ; sa femme, à 4 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   Dépêches retardées.   -   Un vendeur de journaux de Bayeux a trouvé, vers cinq heures du matin, rue du Cremel, en se rendant à la gare, un sac de dépêches perdu deux heures auparavant par le courrier faisant le service de la gare au bureau de poste.

La gare prévenue fit le nécessaire pour que les dépêches fussent prises par l'Administration. Heureusement que cette trouvaille était en bonne mains. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   Le carillon de Bayeux.   -   Pendant quelque temps, « Bayeux, la ville épiscopale », ne va plus s'éveiller « au bruit des carillons ». Le poids de l'horloge de la cathédrale, a rompu le câble qui le portait. Il est tombé sur le plancher, au-dessus de la voûte, et l'a défoncé.

En conséquence, l'horloge, et son carillon sont devenus muets. Souhaitons qu’ils retrouvent bientôt leur harmonieuse parole. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   Accident de voiture.   -   M. Baron, camionneur chez M. Martin, entrepreneur à Bayeux, est passé sous le banneau qu'il conduisait, se faisant une fracture de la cuisse. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1921  -   Dig ! Din ! Don !   -  Le Carillon de Bayeux est à présent réparé et il a recommencé de sonner. Les Bayeusains en sont enchantés et les Bayeusaines itout, car, comme Arthur Marye la chanté :

Ce que serait un corps sans âme,

Un couvent sans son aumônier,

L'hiver sans gel - l'été sans flamme,

Et sans son moulin, un meunier,

Un chanoine sans sa prébende,

Une abeille sans aiguillon,

Une noisette sans amande,

C’est Bayeux sans son Carillon.

(Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   L’eau de citron.   -   Au dernier marché de Bayeux, une ambulante, disant se nommer Isabelle Desmard, 27 ans, vendait, moyennant 1 fr. le flacon, de l'eau de Cologne dite « supérieure fantaisie ». La police qui trouvait le trafic suspect fit analyser le liquide. En fait d'eau de Cologne, c'était tout simplement de l'eau et du jus de citron.

Inutile de dire que la marchandise fut immédiatement saisie. Procès-verbal fut dressé pour tromperie sur la qualité, et, par la même occasion, la marchande en eut un autre pour défaut de patente et de récépissé de déclaration. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Pour les petits.   -   Avec la calamiteuse sécheresse, on peut craindre que le lait ne devienne cher, cet hiver, et les dépenses de la Goutte de Lait seront sûrement lourdes. Aussi les dons faits à notre oeuvre préférée, sont-ils bien accueillis. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Un satyre.   -  Un marchand de moules de Bayeux, Octave Barette, 45 ans, est accusé d'attentat à la pudeur sur sa propre fille, Alice Barrette, 12 ans. Les débats ont lieu à huis-clos. Il est condamné à 6 ans de travaux forcés et à la déchéance de la puissance paternelle.   Défenseur :   Me Jouenne.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   Un mauvais tuyau.   -   Différents objets avaient disparu de la scierie Dosso, au Cremel, près Bayeux, notamment un tuyau de caoutchouc pesant 15 kilos et valant 250 fr., qui servait à alimenter la machine à vapeur.

La police ouvrit une enquête et après plusieurs constatations ses soupçons se portèrent sur un nommé Désiré Liétol, manœuvre, rue de Nesmond, à Bayeux. A son domicile on ne retrouva pas le tuyau, mais une roue de brouette neuve, provenant du chantier Dosso, fut frouvée cachée sous de la paille. Malgré cela, Liétot nia les faits. Ne s'arrêtant pas là, la police continua son enquête ce qui lui permit de trouver un complice, nommé Lecacheux, rempailleur de chaises, rue du Petit-Rouen, déjà, plusieurs fois condamné, lequel avoua tout, ce qui permit de retrouver le tuyau de caoutchouc au domicile d'un troisième complice, un sieur Joseph Lebarbier, fumiste, place St-Vigor-le-Petit.

On dit qu'ils ne sont pas seuls à avoir trempé dans cette affaire et que d'autres personnes encore pourraient bien élire inquiétées. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1922  -   Explorateur de troncs.   -   Il y a quelques jours, le tronc de Saint-Antoine de la cathédrale de Bayeux, a été visité par un audacieux voleur. A genoux devant la statue, cet individu devait, à l'aide d'une baleine, enduite de glu, extraire les petits billets qui se trouvaient dans le tronc.

L'arrivée d'un vicaire le dérangea et il s'empressa de filer avec une femme qui devait être sa complice. Et c'est bien le cas de dire que ce voleur spécialiste devait trouver l'invention du tronc bonne. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1922  -   Noyade accidentelle.   -   Mme  Madeleine, boulangère près le pont Saint-Jean, à Bayeux, se rendait à la rivière pour laver son linge. Un éboulement de pierres se produisit sous ses pieds, qui la fit tomber à l'eau. Elle fut retirée aussitôt, mais, malgré les soins qui lui furent prodigués, Mme Madeleine mourut dans la nuit des suites d'une congestion. Elle était âgée de 58 ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   De l’ouvrage pour les magistrats.   -   Plainte a été portée par M.Dudouet, rue de la Cambette, à Bayeux, contre une femme de 37 ans, qui serait partie, entraînant avec elle son jeune fils de 15 ans. On les recherche.

Une autre plainte a été également portée par M. Harel, cordonnier, à Bayeux, contre Justin Desseales, pour excitation de mineure à la débauche. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Trop d’indulgence !   -   Une affaire de spéculation illicite sur le beurre remontant à 1918, vient d'avoir son dénouement en police correctionnelle à Caen.

Les deux prévenus, Jeanne Besse, femme Marie, 30 ans, et son oncle, Victor Besse, 68 ans, propriétaire à Paris, raflaient, à cette époque, tout le beurre des marchés de la région de Bayeux et le revendaient à prix d'or.

A l'audience, les deux inculpés se sont rejetés l'un sur l'autre les responsabilités de leurs actes.

Mme Marie a déjà été condamnée en justice de paix à 31 amendes pour achats au-dessus de la taxe et à une amende de 1 000 fr, à Pars pour spéculation Illicite.

Le tribunal l'a condamnée à un mois de prison avec sursis et 2 000 fr. d'amende. Son complice, M. Besse a 1 000 fr; d'amende seulement. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Un aigrefin pas fin.   -   On a arrêté, dans l'église Saint-Patrice, à Bayeux, un individu suspect descendu depuis quelques jours à l'Hôtel du Lion d'Or, et disant se nommer Drouault, employé de banque.

Au moment de son arrestation, il a montré des pièces au nom de Leclerq, sujet belge, venant d'Angleterre. Le commissaire lui ayant demandé s'il ne connaissait pas un nommé Drouault. Il perdit son assurance. Il avoua alors qu'il ne travaillait pas et qu'il se disposait à partir le soir même sans régler sa note d'hôtel. Il a été écroué. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   La course à la lumière.   -   Pour aller au devant du jour, les villes se sont avancées d'une heure. Les campagnes, elles, pour la plupart, n'ont pas bougé.

Cela fait un joli salmigondis ! On va recommencer à entendre parler de « la nouvelle » et de « l'ancienne ». C'est pour la dernière fois, dit-on, et, c'est absurde. Car, de deux choses l'une : ou ce changement est bon et il faut le pratiquer chaque année, ou il est mauvais et il ne fallait pas l'adopter une fois de plus. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   Bonne prise.   -   Un certain Lucien Roger, soi-disant inspecteur des fraudes, a été arrêté à Rouen après avoir exploité plusieurs commerçants de cette ville. Cet individu, du vrai nom de Deshayes, qui avait commis des escroqueries à Bayeux, aux Nouvelles Galeries et chez M. Le Bouxel, marchand de chaussures, a été ramené à Bayeux, où il a été écroué. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   Un entôlage.   -   Marie-Louise Pichereaux, fille soumise, pensionnaire de la maison de tolérance de Bayeux, a été arrêtée pour un vol de 300 fr. à un habitant de Saint-Vigor qui avait eu le tort de lui rendre visite avant de rentrer chez lui. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Nos rivières sont toujours en crue.    -   Les poissons y ont de la place ! Cela les change un peu de l'été dernier où vraiment ils auraient commencé à se sentir les nageoires s'ils avaient été aussi nombreux que jadis. Mais, hélas ! la gent aquatique tend toujours à diminuer dans les cours d'eau français en général, normands en particulier !

C’est une dépopulation analogue à celle du gibier. Le poil, la plume et l'écaille se raréfient à qui mieux mieux. A quoi cela tient-il ? A de nombreuses causes, mais surtout au braconnage terrible qui a sévi durant les années de guerre. Tout était admis à ce moment-là, et le reste aussi. On chassait sans permis, on filetait, on colletait, on dynamitait. Il semble qu'une véritable fureur de destruction sévissait sur toutes les savoureuses bestioles dont la nature prévoyante avait jadis peuplé nos guérets, nos bois, nos fleuves et nos ruisseaux.

Aujourd'hui, la tourmente semble, par bonheur, sinon complètement dissipée, du moins apaisée sensiblement. Même on s'occupe de repeupler un peu. Oh ! pas chez nous ! Chez nos voisins de l'Eure. On a immergé, en effet, récemment, quarante mille alevins de truites, dont ont profilé les charmantes rivières qui ont nom « la Risle » « la Charentonne », « la Calonne » et « la Dives » supérieure.

Si Dieu prête vie à ces intéressants poissonneaux, il en descendra sans doute quelques-uns dans le Calvados. C'est égal, un peu de réempoissonnement dans « la Vire », « la Seulles », « l'Orne » et « la Touques » n'eut pas été non plus mal accueilli.

Mais voilà, c'est la Chambre de Commerce d'Évreux qui avait fait, à Paris, des démarches pressantes pour obtenir cet envoi important d'alevins. Il faudrait que celle de Caen prit la même initiative et ce ne sont pas là ses spéculations habituelles. Des soucis autrement importants l'agitent ! Elle pense, bien à faire agrandir nos rivières et nos canaux, mais ce n'est pas pour mettre du « paisson » dedans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Ah ! Chaleur !    -   Cette expression va revenir de mode : On suffoque, on étouffe, on cuit ! Pourquoi ce changement si brusque, d'où vient cette vague de feu qui nous submerge ?

Nos météorologistes nous l'expliqueront, s'ils le peuvent. En attendant, bien des gens souffrent dans les appartements étroits, les ateliers, les usines.

Heureux ceux qui, le soir, peuvent chercher la fraîcheur à la campagne, au bord de l'eau ! Disons, à ce propos, que la saison des bains s'est brusquement ouverte dans nos écoles de natation. Chez Maës, le bon baigneur Crouvisier est aux cent coups. Pourtant, qu'on se rassure, il y a de l'eau pour tout le monde ! (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Les mouilleurs de lait.    -   Pour fraude sur la qualité du lait mouillé à plus de 50 % le tribunal de Bayeux a condamné les époux Tariel, anciens charcutiers à Bayeux, à huit mois de prison, sans sursis, 3 000 fr. d'amende et chacun 1 500 fr. de dommages-intérêts envers la crémière, Mme Desmares, à qui ils fournissaient, leur lait.

Retirés du commerce, les époux Tariel se livraient à l'engraissement des bestiaux et au leur, en même temps.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Le temps qu’il fait.    -    La saison prend une assez vilaine tournure. Il fait trop beau. Après une période de pluies trop fréquentes et trop denses, voici que la sécheresse commence à sévir, comme l'an dernier.

Jusqu'ici le mal n'était pas grand, mais un arrosage sérieux serait bien nécessaire. Avec cela, les orages causés par ces chaleurs prématurées sont singulièrement violents.

L'autre semaine, à Mézidon, c'est une véritable trombe de glace qui s'est abattue, saccageant les jardins et les champs, brisant même les toitures. Il est à souhaiter qu'un temps moyen s'établisse, avec alternatives de sec et d'humidité. Car il faut se souvenir que le centre et l'ouest de l'Europe devront subvenir encore, pour de longs mois, à l’alimentation des contrées orientales où la révolution a aboli stupidement toutes les ressources agraires.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  L’omnibus versé.    -   Par suite de la rupture d'une guide, l'omnibus qui fait le service entre la gare et la ville de Bayeux, a versé près de l'octroi au moment où il allait entrer en ville.

Les voyageurs qui se trouvaient dans la voiture ont été blessés. Parmi eux se trouvaient M. Chanteau, pharmacien, rue St-Malo et son fils, qui sont tous deux blessés à la tête. Le conducteur, M. Sedidot se plaint de vives douleurs. L'omnibus est dans un triste état. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Un coup de pied mortel.    -    Une rixe ayant éclaté entre deux ouvriers maçons de Bayeux, Aimé Guillon, 60 ans, et Henri Françoise, dit Radiguet, ce dernier donna un violent coup de pied dans le bas-ventre de Guillon qui alla tomber sur un mur.

Transporté à l'hôpital, le malheureux est mort quelques jours après. Radiguet, interrogé, a d'abord tenté de nier, puis il a reconnu les faits. On l'a laissé en liberté provisoire. Il devra cependant rendre compte de son acte devant la justice. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922   -   Dentelle de Bayeux.   -   La Ville de Paris désirant faire une gracieuseté au nouveau président de la République Argentine, M. de Alvear, a eu l'ingénieuse idée d'offrir à sa femme une écharpe de dentelle.

Cette pièce mesure 3 mètres de long et 0 m. 65 de large : c'est la maison Lefébure qui l'a fait exécuter par ses ouvrières bayeusaines. Elle montrera, de l'autre côté de l'eau salée, que dans notre vieille Normandie, on sait encore tortiller les bloquets. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Le culte du souvenir.   -   C'est dimanche, 1er octobre, que Bayeux inaugurera son monument aux Morts. Il y aura grande cérémonie à la Cathédrale, avec le concours des sociétés musicales de la ville. L'allocution sera faite par M. l'abbé Balley, curé de Saint-Jean de Caen, aumônier militaire.

A 3 heures, grand défilé et inauguration du monument en présence de toutes les autorités civiles, religieuses et militaires. Les familles des Morts auront leur place réservée près du monument. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922  -  Un saut dangereux.    -   En revenant de la fête de Noron, Raoul Lerouxel, 20 ans, charpentier, rue Echo, à Bayeux, a eu l’imprudence de sauter dans le tramway en marche. Il a été heurté par le marchepied qui l'a blessé grièvement à une jambe. Lerouxel a été transporté à l'hôpital de Bayeux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Bayeux et ses héros   -   Notre vieille chère sous-préfecture se devait à elle-même d'honorer dignement ses 225 enfants morts pour la France.

Le monument qu'elle leur a élevé, œuvre de M. Bénet, sculpteur fort distingué, est d'une belle tenue artistique, il représente une Victoire ailée et casquée, des lauriers en ses mains, se dressant devant un socle de pierre, sorte d'autel de la Patrie, où sont inscrits les noms des glorieux disparus.

L'inauguration de ce beau monument n'a donné lieu à aucune réjouissance frivole : pas de banquet, pas de fêtes, mais seulement une cérémonie à la cathédrale, le matin et des discours en plein air, l'après-midi. Ces discours étaient, pour la plupart, d'émouvants morceaux oratoires : nos confrères bayeusains les ont reproduits. Quantité de personnalités étaient présentes et, pour Bayeux, ce fut là une journée de pur et réconfortant recueillement patriotique. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Un acquittement.   -   En mai dernier Henry Françoise dit Radiguet, maçon à Bayeux, travaillait au chantier de la Société Générale. Il fut heurté par la brouette d'un autre maçon, Aimé Guillou. Des paroles vives s’échangèrent aussitôt entre les deux ouvriers Devenant furieux, Françoise frappa Guillou à coups de poing et à coups de pied.

Guillou dut entrer à l'hôpital le lendemain et il y mourait huit jours après des suites ses blessures.

Pour diminuer sa responsabilité, l'accusé prétend qu'il était persuadé que Guillou l'avait heurté volontairement. II a été acquitté. La partie civile a obtenu 1000 fr. de dommages-intérêts.

— Défenseurs : Me  Dodeman, du barreau de Bayeux et Roger. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1922   -  Salés !   -    Roger Tanquerel, 23 ans, et René Marcotte, 22 ans, couvreurs à Bayeux, auteurs de l'agression, dont fut victime, rue de la Cavée, le fils de M. le Dr Dansac, maire d'Asnelles, ont été condamnés par le tribunal de Bayeux, à chacun un an de prison et cinq ans d'interdiction de séjour. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1922   -  Acharné à mourir.   -   Un vieillard de 69 ans, Pierre Hamel, rue de la Poterie, à Bayeux, avait essayé de se suicider avec du gaz d'éclairage. Des voisins l'avaient sauvé et transporté à l'hôpital. Dans la soirée, la religieuse de service le trouva, à genoux sur son lit. Il s'était étranglé avec une cordelière de rideau. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Une a mettre à l’index.   -   L'affaire de mouillage de lait reproché à Mme Guilbert, l'ex-bouchère de la rue Saint-Jean à Bayeux, actuellement propriétaire à St-Vigor-le-Grand a eu son dénouement devant le tribunal correctionnel de Bayeux.

A la suite de prélèvements chez, divers commerçants de la ville, le commissaire de police arrêta la voiture de Mme Guilbert à l'octroi de Bayeux et pesa son lait qui accusa des poids variés suivant les récipients. Questionnée, la dame Guilbert avoua qu'elle mettait deux à trois litres d'eau dans chaque bidon pour récupérer les 120 000 fr. de bénéfices de guerre qu'elle avait dû payer.

A la barre, la femme Guilbert avoue avec cynisme les faits qui lui sont reprochés, ce qui lui vaut cette réplique sensée du président : « Vous êtes une misérable. Vous vous êtes enrichie pendant la guerre, alors que tant d'autres se faisaient tuer. Vous êtes indigne ! » Le Procureur de la République, après avoir rappelé que la fillette des époux Dethau, âgée de 3 mois, avait failli mourir des agissements de l'ancienne bouchère, réclama pour elle le maximum de la peine.

La femme Guilbert a été condamnée à 4 mois de prison et 5000 fr. d'amende, le tout sans sursis. De plus, à l'affichage et à l'insertion du jugement dans les journaux de Bayeux, du Bessin et le Bonhomme Normand. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923  -  Avis aux habitants.  -  Le commissaire de police de Bayeux rappel aux habitants leurs obligations pour la propreté de la voie publique. Le balayage des rues, ruisseaux et trottoirs doit être terminé le matin à 7 heures. Les rues doivent être balayées jusqu'à la moitié devant chaque habitation et ses pendances.
Les propriétaires sont responsables de la non-exécution de ces formalités. Les ordures ménagères doivent être déposées dans des boites ne devant pas excéder 25 kilos pour lui permettre la manipulation. Une inspection sera faite chaque matin par les agents police et les contrevenants seront poursuivis.

 

Mai 1923   -  Pas contente.   -    La dame Guilbert, l'ancienne bouchère de Bayeux, condamnée récemment par le tribunal correctionnel à 4 mois de prison sans sursis et à 5 000 fr. d'amende pour mouillage de lait, a porté appel de ce jugement, (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923   -  Le temps qu’il fait.   -   Après des chaleurs quasi-caniculaires et vraiment, hors de saison, le temps s'était un peu rafraîchi. Mais des orages se sont formés quand même et ont éclaté avec violence.

On espère qu'il n'en sera pas résulté de trop sérieux dommages pour nos pommiers en fleurs qui sont vraiment magnifiques. La récolte du reste, s'annonce excellente de toutes manières, c'est un triomphe pour l'agriculture qui se prépare et M'sieu Henry, grand prêtre de Cérès, a le sourire. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923   -  Les vols de la gare de Bayeux.   -   Le belge Bergen, arrêté la semaine dernière, a été interrogé par le juge d'instruction de Bayeux. Il a déjà reconnu deux trois à Ryes, chez M. Michel, débitant de tabac et chez Mme Marie, épicière chez lesquels il faisait des travaux de peinture.

Sur les nombreux vols de la gare de Bayeux, Bergen en avoue un seul, un sac de café qu'il trouva sur le quai en revenant de Caen. Il déclare en avoir vendu à la femme Thouroude de Ranchy et à un M. Lenormand, commerçant à Caen. Le belge affirme aussi que sa femme est innocente et ignorait tout.

L'enquête qui se continue nous réserve peut-être des surprises. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1923   -  Un brutal.   -   Le conducteur de l'auto 9597-Y-8 a le caractère un peu vif. M. Alfred Prevel, 35 ans, employé de commerce à Bayeux qui avait été renversé par lui, s'était permis de le lui reprocher. Furieux l'automobiliste est descendu, a flanqué plusieurs coups de poing à son interlocuteur, puis est remonté dans sa voiture et a filé à toute vitesse. Mais il a beau courir, on saura bien le rattraper. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1923   -  Les vols de Bayeux.   -   Au cours d'une perquisition opérée au domicile de Bergen, l'auteur présumé des vols de la gare de Bayeux, plusieurs valises et une malle ont été saisies.

Bergen continue à nier, prétendant avoir acheté tout ce que l'on retrouve chez lui. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -  Un adoucissement.   -   La dame Guilbert, ancienne bouchère, rue Saint-Jean à Bayeux, condamnée en correctionnelle à 4 mois de prison sans sursis, 5 000 francs d'amende, à l'insertion et à l'affichage du jugement, pour mouillage de lait, avait porté appel. La Cour a confirmé le jugement du tribunal de Bayeux, mais elle a réduit la peine de prison à 2 mois sans sursis et l'amende à 3 000 francs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -  Pas pressé !   -   Après avoir bien bu, Albert Gautier, 60 ans, charron, place aux Pommes à Bayeux, s'était querellé avec sa concubine, la femme Fontaine, 44 ans. Vers dix heures du soir, Gautier qui s'était assis sur le lit s'endormait. En se réveillant à minuit, il alluma une bougie et vit la femme Fontaine pendue à un cordeau servant à étendre du linge. Gautier coupa la corde et alla faire un tour.

Ce n'est que quelques heures, après qu'il se décida à prévenir le frère de sa compagne, M. Destournières, rue de la Cave, et, plus tard encore, la police. Une enquête est ouverte sur ce singulier suicide. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923  -  Curage de la rivière et des ruisseaux.  -  Le curage de la rivière l'Aure, des ruisseaux de Saint-Loup et du douet d'Olivet, et de tous les fossés et rigoles du territoire de la ville de Bayeux, commencera le lundi 10 septembre, à 6 heures du matin et devra être terminé le samedi soir suivant.

 

Août 1923   -   L’incendie de Bayeux.   -   Dans la nuit, un violent incendie, a détruit une grande partie des ateliers et des magasins de la grande carrosserie Maingot, rue Tardif, à Bayeux, Huit voitures automobiles et trois voitures à chevaux neuves ont été la proie des flammes. L’alarme a été donné par la bonne d'une maison voisine qui, voyant une lueur, s'était levée et avait aperçu des flammes sortant de l’atelier de forge. Le manque d’eau retarda les secours et la moto-pompe du être montée au pont de l’Aure, assez éloigné du sinistre, un propriétaire ayant refusé l’accès de son terrain.

Les causes de l'incendie sont restées inconnues, M. Ruault, gendre de Mme Maingot avait, comme d'habitude, passé une inspection sérieuse dans le courant de la nuit et n'avait rien remarqué d'anormal. On pense cependant que c'est dans la forge que le feu aurait couvé. Les dégâts atteignent près d'un million. Il y a assurance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1923   -   La peur du juge.   -    Un commerçant de Bayeux, M. Désétable, 46 ans, rue des Cuisiniers, que des ennuis de ménage devaient appeler prochainement en correctionnelle, s'est empoisonné en avalant un verre d'esprit de sel.

On l'a transporté à l'hôpital où, malgré tous les soins, il a succombé dans la soirée. (Source : Le Bonhomme Normand)

Janvier 1924   -  Arrestation.   -   Lundi dernier, la police a arrêté le sieur Armand Onfroy, 37 ans, terrassier, sans domicile fixe, qui, étant en état d'ivresse, causait du scandale rue Saint-Jean. Cet individu se livra à des voies de fait sur l'agent Jamaret. 

Il a été écroué à la prison de Bayeux et sera poursuivi pour ivresse, rébellion et défaut de carnet anthropométrique. ( Source : Ouest-éclair )

 

Avril 1924  -  Passage de troupe. -  Un détachement comprenant 3 officiers, 3 sous-officiers, 54 hommes et 72 chevaux, arrivera le 6 avril à Bayeux et y logera la nuit du 6 au 7. Ce même détachement repassera le 11 et y logera. Le logement sera assuré par le quartier Saint-Jean.

 

Juillet 1924  -  Autobus Bayeux-Caumont.  -  Depuis le 4 juillet, une ligne d'autobus existe entre Bayeux et Caumont avec passage à Saint-Loup Hors Guéron, Subles, Agy, Noron, St-Paul-du-Vernay, Balleroy, Planquery, Cormolain Sallen, Livry. Départ chaque jour Bayeux (hôtel Michaut), 6 h 40 (légale); arrivée à Caumont à 8 h. 40; Départ de Caumont. (restaurant Angot), 19 h. 10; arrivée à Bayeux, 21 h. 15.  

 

Janvier 1925  -  La Tempête et les inondations.  -  L'année débute mal, une tempête qui s'était calmée Jeudi a repris vendredi avec une force peu ordinaire amenant avec elle une  pluie torrentielle, heureusement rare dans nos réglons, qui, en peu de temps, a fait déborder les cours d'eau.

A Bayeux, l'eau de la rivière, sortant par les bouches d'égout envahit samedi soir la rue des Teinturiers. Dans le sous-sol du théâtre du Patronage Saint-Léon, on mesurait près de deux mètres d'eau.

Les prés de la gare furent convertis en un beau lac. Dans la vallée de la Drôme, cette rivière envahit la minoterie de M. Le Brun, à Sully, et la maison habitable dans laquelle il y eut quarante centimètres d'eau.

La ferme de l'Église, occupée par M. Lemanissier, qui est située entre les deux bras de la rivière, fut complètement inondée, et les pertes pour le fermier ont été importante.

Sous l'action de cette crue subite, les Fosses du Souci débordèrent et l'eau envahit la vallée de l'Aure-lnférieure.

Au Havre, l'anémomètre du sémaphore enregistra une vitesse de 39 mètres à la seconde. C'est le maximum que l'appareil puisse enregistrer.

Dans la journée de vendredi, la tempête a continué à faire rage, Le bateau de Caen et celui d’Honfleur n'ont pu prendre la mer. Les vagues déferlaient furieusement par[1]dessus les digues. Les navires qui étaient en rade sont venus se mettre à l'abri.

En Angleterre, ce fut pis encore. C'était en six Jours la quatrième tempête qui s'abattait, A Londres même, le vent atteignait une vitesse de soixante milles à l'heure, soit 1 600 mètres à la  minute. Cette tornade s'ajoutant à l'Inondation qui sévit dans la région, la situation de nombreux habitants de la grande banlieue londonienne était rendue très critique.

Cette situation fut encore plus critique pour les navires en mer.

A quoi est due cette tempête ? A une dépression qui régnait depuis deux jours entre l'Islande et les îles Britanniques. Elle fut ressentie plus vivement encore sur les côtes du Bretagne et dans le Nord de la France.   (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  13 300 communes ont élevé des monuments aux morts.    -  13 300 communes françaises ont a ce jour élevé des monuments à leurs habitants morts à la guerre. Presque toutes ont eu recours à l'État pour les aider à ériger ces monuments, ce qui a coûté au Trésor plus de 12 millions. Le gouvernement fait annoncer qu'il ne sera plus accordé d'autres crédits.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  Nouvelles locales  -  Une manivelle d'auto a été perdue, la rapporter à la police ; y rapporter également une paire de poches contenant un porte-monnaie  renfermant 80 francs, perdue par une ouvrière âgée.

Une paire de chaussettes trouvé en ville peut être réclamée à la police.

Une contravention, pour embarras de la voie publique, a été dressée, samedi, rue de Port, contre le propriétaire du l'auto n° 8.866 Z.-7. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  Les Autos.    -  En voulant éviter une automobile qui venait face à lui, dans la rue Saint-Malo, M. Lalonde de Monceaux est entré mercredi en collision avec la sienne dans une camionnette conduite par M.Poignant chaudronnier rue St-Patrice, M. Fleury, menuisier qui était dans la camionnette, a éprouvé quelques contusions sans gravité, quand aux véhicules, ils ont été mis en triste état. 

On signale en ville la vitesse exagérée avec laquelle certains automobilistes conduisent leurs voitures. Dimanche midi, une voiturette jaune qui venait de la rue Larcher et qui, sans aucune précaution et en vitesse exagérée, fit la tournée pour remonter la rue Saint-Martin a failli se faire couper par une autre automobile qui arrivait à cet endroit. La faute en aurait été à l'imprudent qui a fait la tournée. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1925  -  Incidents et accidents d'autos.   -   Samedi, vers la fin de l'après-midi, la police fut avertie que deux hommes pris de boisson venaient de démolir le pare-brise d'une auto qui  stationnait rue St Patrice. Pendant que le propriétaire de cette voiture faisait en compagnie d'amis une partie dans un café voisin, deux ouvriers un peu éméchés, l'un Marie Gaston, 24 ans, maçon à Bayeux, et l'autre, Lefèvre Victor, maçon à Mandeville, eurent la baroque idée de monter dans l'auto, et sous la poussée de Marie, Lefèvre dégringola dans la glace qu'il cassa.

Ce mauvais coup fait, Lefèvre s'empressa de filer, laissant son camarade aux prises avec le propriétaire de l'auto qui fit demander la police. Comme Marie qui était ivre ne voulait rien entendre, procès-verbal fut dressé contre lui, et afin de lui permettre de calmer ses nerfs, les agents le conduisirent au violon.

—   Ce même jour au Goulet Saint-Patrice, deux autos se rencontrèrent, mais il n'y eut personne de blessé. Une rencontre plus sérieuse eut lieu dimanche midi à la jonction de la rue  de Nesmond avec la rue Larcher, entre une auto conduite par M. Léon Mallard, propriétaire, rue d'Aprigny et l'un des camions-auto de la laiterie de Vaucelles.

Celui-ci gagnait la gare par la rue Larcher, lorsque tout à coup déboucha sur lui de la rue de Nesmond une auto de marque conduite par M. Mallard qui alla donner, non dans le beurre, mais sur le flanc gauche du chariot qu'elle défonça et dont elle culbuta les bidons de lait, l'un arrosa amplement le conducteur du camion et ce contenu alla ensuite se répandre  dans la rue. Quand à l'auto de M. Mallard, son avant dans cette accolade fut passablement déformé.

—   Dimanche l'après-midi, vers cinq heures, un accident plus grave se produisit au carrefour des rues Saint-Exupère et de Bellefontaine où une ouvrière, la dame Lebarbier  demeurant Place Saint-Vigor-le-Petit, fut renversée par une automobile venant de la rue de Bellefontaine.

Le peu humain conducteur, son mauvais coup fait s'empressa de filer en descendant par la rue Saint-Exupère. Cette pauvre femme se releva le visage tout écorché ayant une coupure au dessus du nez d'où le sang coulait abondamment et les mains contusionnées.

Plainte fut portée à la police. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  Conférence sur la T. S. F.   -  La conférence sur la Télégraphie et la Téléphonie sans fil annoncée il y a quelque temps sera donnée par M. l'Abbé Dubosq au  Patronage St-Léon, Dimanche prochain 25 Janvier à 4 heures précise. 

Le programme sera publié vendredi. — Il est prudent de retenir ses places, car on se souvient qu'un grand nombre de personnes ne purent entrer le 30 Novembre.

M. l'Abbé Dubosq donnant la même Conférence accompagnée de mêmes expériences et des films, les prix restent fixés à 1 fr. et 0 fr. 50. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  Deux enfants carbonisés.  -   En passant devant la maison de la dame Avice, Mme Alexandre Lebrun, journalière, aperçut de la fumée qui sortait par la porte, l'ayant poussée elle vit que le lit et un berceau étaient en flammes Mme Lebrun se mit à crier au feu et, au même instant, M. Bernard cantonnier arriva à ses appels, tous les deux s'emparèrent l'un de la fillette Louise âgée de 3 ans et l'autre du petit Georges âgé de 11 mois qui, affreusement brûlés, ils transportèrent chez une voisine. Ils s'empressèrent ensuite d'éteindre ce commencement d'incendie et de faire prévenir la mère de ces enfants qui était allée à environ 300 mètres chercher du lait.

Lorsque cette femme arriva elle questionna la fillette qui avoua s'être emparée d'une boite d'allumette placée sous l'oreiller du lit.

Le docteur Vandelle qui avait été appelé donna ses soins aux deux enfants lesquels, une heure après expiraient dans de cruelles souffrances.

Le second des enfants était né dans le veuvage de la femme Avice, mais qui était connue comme ayant soin de ses enfants. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1925   -  Inondations.   -   Les pluies torrentielles qui ont suivi la tempête de ces jours derniers ont provoqué dans toute la France des inondations qui, en certains endroits, ont pris des proportions désastreuses :

La région de l'Ouest a été l'une des plus éprouvées. La Vire a subi une crue telle qu'il faut remonter à 1852 pour trouver une cote plus importante. Plusieurs rues sont sous l'eau.  L'hôpital est envahi, l'usine à gaz arrêtée, ainsi que toutes les fabriques installées sur les bords de rivière.

A Valognes, une femme qui lavait du linge dans la rivière, malgré la violence du courant, a été emportée.

A Bayeux, l'Aure a débordé dans les prairies qui bordent la rivière. Les quartiers en aval de la poissonnerie, ont été atteints par l'eau.

Les marais de Trévières et de Carentan sont entièrement « blancs »

Le Noireau, subitement grossi, a débordé, la région de Condé est inondée et les eaux de cet important affluent n'ont pas peu contribué à grossir le flot de I'Orne.

On nous fait savoir que l'Orne est en décroissance à Argentan, mais qu'à Thury-Harcourt le fleuve est en crue ; il faut donc s'attendre à voir le niveau actuel dépassé, cependant, la  pluie ayant cessé de tomber depuis vingt-quatre heures, il faut espérer que la baisse ne tardera pas à se faire sentir. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1925  -  Goudronnage.  -  Dès que le temps le permettra, le service vicinal va faire procéder au goudronnage des routes de Littry, Port-en-Bessin, Tilly-sur-Seulles, Courseulles par Villiers, Arromanches, Ryes et  Dès que le temps le permettra, le service vicinal va faire procéder au goudronnage des routes de Littry, Port-en-Bessin, Tilly-sur-Seulles, Courseulles par Villiers, Arromanches, Ryes et Courseulles par Asnelles.  

 

Mai 1925  -  Chez les bouchers.  -  Le Syndicat de la boucherie de Bayeux, réuni jeudi dernier 27 Mai, a décidé que les boucheries de la ville seraient fermées tous les dimanches (et toute la journée) à partir de dimanche prochain 7 juin.

Cette mesure qui est déjà mise en pratique dans plusieurs villes de notre région et notamment à Lisieux, est une application de la loi du juillet 1906 sur le repos hebdomadaire.

Les bouchers espèrent d'autre part qu'elle sera bien accueillie des consommateurs en raison des heureux effets qu'elle pourra avoir sur le prix de la vie. Ils continueront comme par le passé à s'efforcer de donner entière satisfaction à leur honorable clientèle.

 

Juin 1925  -  Un chauffeur est écrasé sous sa locomotive.  -  Un grave accident s'est produit hier soir vers 8 heures, à l'arrivée du tramway à vapeur de la Besace, en gare de Bayeux. Le canicien du convoi, M. Fritot, 27 ans, avait confié la conduite de la locomotive à son chauffeur Henri Dudouit, âgé de 18 ans. A l'arrivée, il voulut reprendre son poste pour monter la rampe du boulevard Sadi-Carnot.

M. Fritot ouvrit totalement le régulateur, mais au sommet de la côte il ne put, par suite de son état d'ivresse, refermer ce régulateur. Le convoi tout entier passa en trombe devant la station.

A l'aiguillage de l'hôtel de la Gare, la machine sauta des rails, parcourut quelques mètres et se renversa écrasant dans sa chute le mécanicien projeté de son poste.

Le Parquet a procédé à une enquête et entendu plusieurs témoins. M. Laroche, directeur des chemins de fer du Calvados, s'est également rendu sur les lieux.

La machine, qui avait de sérieuses avaries, a été redressée hier soir et ce matin la voie a pu être complètement dégagée.

 

Août 1925  -  Une noyée.  -  Avant-hier on a repêché dans la rivière l'Aure qui passe derrière la place Saint-Vigor-le-Petit, le corps d'une femme, Madeleine, née Samson, 39 ans, demeurant à Baveux, rue Écho, qui avait quitté son domicile dans la nuit du au 18 août dernier. Cette malheureuse femme, mère de trois enfants, était neurasthénique.

385    Bayeux  -  Rue St-Martin

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