1er Février  2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS  

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BAYEUX

Canton de Bayeux

Les habitants de la commune sont des Bajocasses ou Bayeusains, Bayeusaines

Juillet 1926  -  Un enfant se noie dans les douves du château de Bellefontaine.  -  Le jeune Robert Danry, dont les parents habitent Bayeux, s'est noyé hier dans des circonstances tragiques, au château de Bellefontaine.

Par suite des examens du certificat d'études, les classes n'ayant pas lieu, le jeune Robert Danry était allé chez sa grand’mère, Mme veuve Danry, concierge au château de Bellefontaine, il devait passer la journée.
L'enfant alla jouer sur les bords de la douve, s'amusant à chasser la poule d'eau. L'heure du repas de midi étant arrivée, la grand'mère et la tante l'appelèrent en vain. Alors, avec des voisins, elles partirent à sa recherche. Quelques instants après, on aperçut, flottant sur l'eau, le cadavre du malheureux, qui fut ramené sur la berge.
Des soins immédiats lui furent donnés, mais la mort avait fait son œuvre.

 

Août 1926  -  Secteur électrique du Bessin.  -  Le Maire de Bayeux porte à la connaissance des habitants qu'à partir de demain, Vendredi 27 août inclus, la ligne à haute tension Bayeux-Port-en-Bessin sera mise en service pour essais.

Cette ligne doit être considérée dès à présent comme sous tension et les règlements de police et de sécurité relatifs aux distributions d'énergie électrique entrent en vigueur immédiatement.

Des poursuites peuvent être exercées contre quiconque aura détérioré ou détruit volontairement des ouvrages. Il est rappelé tout particulièrement que des poursuites peuvent être exercées contre quiconque aura détruit ou détérioré volontairement des ouvrages de distribution publique d'énergie, que des travaux de bâtiment ne peuvent être effectués au voisinage immédiat de ligne de transport ou de distribution sans que le concessionnaire en ait été avisé (arrêté préfectoral du 10 novembre 1923) que les accidents de personne provenant du fait des ouvrages de transport ou de distribution doivent être déclarés immédiatement à la Mairie du lieu, qui doit en faire part dans le plus bref délai à l'agent du contrôle des distributions d'énergie électrique de son ressort et au concessionnaire.  

 

Août 1926  -  Subvention.  -  Le Conseil général, communique l'emploi d'un reliquat de 11 700 francs restant un le crédit inscrit au budget de 1926,  pour l'entretien et la réparation des Monuments historiques. Se répartit ainsi qu'il suit : Bayeux. — Réfection d'une souche de cheminée de la maison de la rue des Cuisiniers, 250 fr.

 

Septembre 1926  -  Une protestation du Conseil Municipal.  -  Le Conseil municipal de Bayeux s'est réuni le 14 septembre pour protester énergiquement contre la suppression du Tribunal.    Le Conseil municipal de Bayeux s'est réuni le 14 septembre pour protester énergiquement contre la suppression du Tribunal.  

 

Novembre 1926  -  Des saboteurs d’autos arrêtés.  -   Vendredi dernier, 12 novembre, vers 16 heures, se rendant, en compagnie d'un de ses ouvriers et d'une femme de ménage, à la propriété qu'il possède rue de Bellefontaine, M. Émile Marie, ferronnier d'art, rue Saint-Malo, à Bayeux, s'aperçut que des malfaiteurs s’étaient introduits dans sa maison en escaladant le mur haut de 2 m. 50.
Une automobile qui se trouvait dans la cour avait été dépouillée de tous ses accessoires. Poursuivant sa visite le ferronnier découvrit, cachés derrière les cabinets d'aisances, deux individus blottis l'un contre l'autre. Interrogés, ils dirent être venus pour voler des pommes. Ne se doutant pas être en présence des auteurs du sabotage de l’auto, M. Marie
chassa les deux malandrins.

Mais quelle ne fut pas sa surprise en pénétrant dans le garage se trouvaient trois autres automobiles, de voir que celles-ci avaient subi le même sort que celle qui était dans la cour ! Radiateurs, magnétos, carburateurs, tuyautages et accessoires en cuivre bronze, aluminium, tout avait été enlevé. Un sac renfermant des outils et autres pièces d'auto fut trouvé dans la cour.
M. Marie se rendit au commissariat de
police et porta plainte contre inconnu.

Au cours de l’enquête menée par l’actif commissaire, M. Darley, les auteurs de ce sabotage furent arrêtés dès le lendemain, deux rue Laitière et un troisième à son domicile, rue Saint-Jean.

Il s'agit des nommés Charles Hue, 20 ans, mécanicien-électricien, rue St-Jean, Flavien Lcfort, 22 ans, à Xivry-Circoure (Meurthe et Moselle) et Robert Marie, 20 ans, manœuvre à Bayeux.

Interrogés, Lefort et Hue reconnurent être les auteurs du vol, et être les individus surpris par le ferronnier. Quant à leur camarade, Robert Marie, son rôle aurait été de faire le guet, opération qui ne lui aurait rapporté qu'une trentaine de francs.
Il fut reconnu qu'une partie des accessoires volés avait été vendue chez un marchand de ferrailles de la rue Saint-Jean, par Hue, qui déclara que les débris provenaient d'une vieille voiture achetée par lui.
Au cours d'une perquisition faite par la police au domicile de Hue, une magnéto fut trouvée. A noter que ce dernier a été condamné, le 16 janvier dernier, par le Tribunal correctionnel de Bayeux, d un mois de prison pour abus de confiance. M. Marie évalue son préjudice à plusieurs milliers de francs.

 

Avril 1927  -  Une femme broyée.  -  Rentant d'un enterrement à Saint-Laurent-sur-Mer, les époux Laigneaux, de Chartres prenaient le train en gare de Bayeux, lorsque Mme Laigneaux, qui s'était attardée sur le quai, a voulu monter dans le convoi qui démarrait. La malheureuse a glissé sur le marche-pied roulé sous le train et a été coupée en deux. On juge de l'émotion  provoquée par ce terrible accident.

 

Mai 1927  -  Il était temps !  -  Dernièrement, à l'issue du mariage, à Bayeux, de M. Marcel Gallet, employé à la Scierie de Cremel, et de Mlle Juliette Lesueur, employée de commerce, le  repas de noces avait eu  lieu dans une remise gracieusement prêtée et les ornée, rue de Cremel.

Vers 2 heures du matin, les convives venaient à peine de se retirer qu'une poutre du plancher s'est rompue, entraînant avec elle la charpente de l'étage. Table, service et chaises ont été écrasés. Heureusement, les dégâts, très important, ne sont que matériels.

 

Juin 1927  -  Un bain nocturne.  -  Samedi, vers 11 heures du soir, M. Mabire, menuisier, à Bayeux, entendait des cris provenant d'un herbage voisin. S'y étant rendu, il trouvait un homme tombé à la renverse dont les jambes étaient retenues par des ronces artificielles, tandis que ses bras et sa tête plongeaient dans un fossé rempli d'eau et de boue. Tiré à demi expirant de cette fâcheuse position, le baigneur fut reconnu pour un nommé Castel, journalier.

Soigné et reconduit à son domicile, il a été prié de rester désormais chez lui après la tombée de la nuit.  

 

Juin 1927  -  Brûlé vif.  -  L'autre soir, le jeune Montfiquet, 15 ans, commis chez M. Louvel, pâtissier à Bayeux, rue Saint-Malo, descendait l'escalier en chemise, une bougie à la main, lorsque la flamme a mis brusquement le feu à l'étoffe et le pauvre garçon a été horriblement brûlé. On l'a porté à l'hôpital où il est décédé peu après.

 

Juin 1927  -  Un noyé.  -  Dernièrement, Henri Meniot, ouvrier plafonnier à Bayeux, partait de chez lui sans dire où il allait travailler. Comme c'était son habitude, sa femme ne s'en inquiéta pas. Or, quelques jours après, des lessiveuses de la place Saint-Vigoret retiraient de l'Aure le cadavre du malheureux ouvrier que le courant avait amené aux vannes. On croit à un accident.

 

Août 1927  -  Un triste individu.  -  Paresseux et brutal, Ernest Brasseur, 40 ans, cimentier à Bayeux, était dernièrement accusé de battre et de terroriser sa femme, de la laisser sans ressources avec ses cinq enfants, et d'abuser de deux de ses fillettes, Marcelle, 12 ans, et Yvette, 11 ans. Une enquête fut ouverte qui conclut à l'exactitude des graves accusations portées sur Brasseur.

Celui -ci, dès qu'il apprit que l'affaire était entre les mains de la justice, s'enfuit à Echauffour, près d'Argentan. C'est là qu'il vient d'être arrêté. Il a déjà été trois fois condamné pour vol et coups. Quant à ses cinq enfants, ils ont été provisoirement confiés à l'Assistance Publique.

 

Octobre 1927  -  La circulation à Bayeux.  -  Nous avons reçu d'un groupe de cultivateurs la lettre que voici :

« Une ville peu hospitalière est, vous pouvez le dire, la ville de Bayeux. Le maire a pris un arrêté interdisant le stationnement dans la rue principale, la plus commerçante, et, cet arrêté est exécuté avec grand empressement par le commissaire de police, aussi les contraventions pleuvent comme grêle. Le 13 octobre, le juge de paix a prononcé 81 condamnations à 3 francs  d'amende, toutes pour le même motif : stationnement dans un endroit interdit. De ce fait, il devient impossible de s'approvisionner dans cette bonne ville, car, si les commerçants sont aimables, la police y est trop sévère. Elle ne donne même pas le temps de faire ses achats, c'est exagéré, aussi  serons nous obligés de nous fournir ailleurs.

Nous nous permettons de vous signaler ce fait, à titre de lecteurs assidus de votre journal et connaissant votre intérêt à la région, vous nous feriez plaisir en insérant cette lettre dans vos colonnes ».  

Nos amis campagnards trouvent indigeste les amandes Bayeusaines et menacent de boycotter la ville. On va un peu fort des deux côtés. M. Le maire a pris des arrêtés et y tient la main. Soit ! Mais c'est à la  police à montré du doigté. On ne chambard pas d'un seul coup des habitudes aussi anciennes. Il faut le temps de s'habituer à s'en déshabitués.

 

Octobre 1927  -  Fatale imprudence.  -  Comme le train de Paris entrait l'autre soir en gare de  Bayeux, un voyageur, M. Cardon, 67 ans, a voulu sauter à terre sans attendre l'arrêt complet. Mais il a glissé et a roulé sous le convoi qui lui a broyé les deux jambes.

Transporté aussitôt à l'hôpital de Bayeux, il y est mort peu après. Le malheureux se rendait à Saint-Côme-de-Fresné, passer la Toussaint, dans sa villa « Les Tamaris ».

 

Octobre 1927  -  Pauvres Bayeusains.  -  Tout n'est pas rose, paraît-il dans la ville épiscopale. On s'y plaint du manque d'écoulement des eaux et de la saleté des voies, de la complication  de la circulation, de l'insuffisance de l'éclairage et surtout des pannes d'électricité. Mais quelles sont Les villes normandes qui n'ont pas à formuler des doléances de ce genre ?

 

Novembre 1927  -  Brûlé vif. -   Surpris de ne plus voir M. Héroult, 70 ans, jardinier à Bayeux, des voisins sont entrés chez lui et l'ont trouvé dans l'âtre de la cheminée, la tête à demi consumée. Le vieillard a dû mourir asphyxié.  

 

Janvier 1928  -  Une grave affaire de fraude contre l’état.  -  Chaque fois qu'un veau ou un cochon était oublié sur le marché de Bayeux par un cultivateur trop pressé, le brigadier faisait conduire l'animal en fourrière chez M. Moricet, restaurateur près du marché. Si l'animal n'était pas réclamé dans les délais voulus, le brigadier vendait la bête, payait à M. Moricet les frais de fourrière et gardait la différence.

Les deux dernières opérations extra-commerciales du brigadier concernent un veau vendu par lui à M. Holopherne, cultivateur à Ellon, pour la somme de 150 francs, un cochon, d'une valeur de 400 francs, appartenant à un courtier du Havre, subit le même sort.
D'après les déclarations de M. Moricet, le brigadier procédait ainsi depui
s 15 ans. Pour ne pas attirer l'attention de l'Administration des domaines chargé de la vente des animaux mis en fourrière, le brigadier ne dressait pas de procès-verbal.
L’enquête a établi que Deshayes se faisait remettre des sommes assez élevées par des forains auxquels il assignait des emplacements les jours de foire et de marché.
Le Conseil de discipline, prévu par la loi, qui s'est réuni avant-hier soir a entendu le brigadier dont le système de défense est extrêmement simple. Il nie toutes les dépositions des témoins. Le Conseil de discipline a prononcé la suspension sans traitement. Il appartient au préfet de prononcer la révocation, s'il la juge utile.  

 

Mars 1928  -  Le pendu deux fois dépendu.  -  L'autre matin, des habitants de la rue de la juridiction à Bayeux, avertissaient la police que leur voisin, Ernest Bisson, journalier, depuis longtemps poursuivi par l'idée de suicide, devait avoir mis son funeste projet à exécution, car c'est en vain qu'on l'avait appelé.   -  L'autre matin, des habitants de la rue de la juridiction à Bayeux,  avertissaient la police que leur voisin, Ernest Bisson, journalier, depuis longtemps poursuivi par l'idée de suicide, devait avoir mis son funeste projet à exécution, car c'est en vain qu'on l'avait appelé.

En effet, les agents, ayant enfoncé sa porte, le trouvaient pendu. La corde coupée, le désespéré revint heureusement à la vie, mais, une demi-heure après, il se pendait de nouveau, sans plus de succès d'ailleurs.  On ignore les raisons exactes d'un si vif dégoût de l'existence. 

 

Avril 1928  -  Le feu.  -  Par suite d'un retour de flamme à un moteur industriel, le feu s'est déclaré aux ateliers Mazuet, peinture sur vitraux, rue Saint-Loup à Bayeux. Les pompiers sont arrivés aussitôt mais, par suite de la pénurie d'eau et du mauvais entretien des bouches, le sinistre n'a pu être combattu que tardivement, grâce à une citerne. Les dégâts assurés, s'élèvent à 20 000 francs.  

 

Octobre 1928   -   Singulière invasion.   -   Jeudi dernier, une invasion de moustiques verts, qui s'est fait sentir jusqu'à Caen, s'est abattue sur Bayeux, gênant même la circulation des piétons, obligés de se préserver les yeux. Par bonheur, les premières pluies ont mis en déroute ces indésirables cousins.

Janvier 1929  -  Un terrible accident de chasse. -  Un effroyable accident causé par l'imprudence de celui qui en fut victime a jeté la consternation à Bayeux. M. Pierre Violette, ouvrier menuisier de la maison Outrequin, âgé de 27ans seulement, s'est tué au cours d'une partie de chasse, non loin de sa demeure. Il était environ 8 h. du matin, lorsque M. Pierre Violette partit de chez lui pour chasser en compagnie d'un ami, M. Georges Bigot, employé au chemin de fer à Lison.

Les deux hommes empruntèrent le talus de la ligne de chemin de fer Paris Cherbourg à proximité du pont de Saint-Loup. M. Violette marchait devant en suivant le sentier qui d'en haut suit la voie. Il portait son fusil à la bretelle. Tout à coup sans rien dire à son ami qui suivait, il saisit son arme par le canon et, ayant aperçu un lapin au gîte, il donna un violent coup de crosse sur une touffe d'herbe où celui -ci était blotti. Sous la violence du choc, la crosse peu solide se rompit et le coup partit  atteignant M. Violette à l'abdomen. Le malheureux fit un demi-tour sur lui  même et tomba au bas du talus. M. Bigot se précipita à son secours :  « Georges, je suis perdu », eut encore la force de dire le blessé, puis il succomba. La charge en effet lui avait fait à l'abdomen une horrible blessure et il avait les intestins perforés

Affolé, M. Bigot courut chercher du  secours après avoir allongé le corps de son ami le long de la voie.  Un voisin, M. Aubry arriva le premier, pendant que M. Bigot allait prévenir les docteurs Bouillons et Dietz, qui ne purent que constater le décès. Le corps fut transporté rue Saint-Loup, au domicile du défunt. On juge le désespoir de sa jeune femme et de son père.  

Février 1929  -  Le feu.  -  Un incendie s'est déclaré chez M. Lefebvre, minotier à Bayeux, rue Saint-Loup, dans un bâtiment à usage de moulin. À l'aide d'extincteurs, le personnel tenta d'enrayer le fléau, mais la fumée intense qui se dégageait paralysa leurs efforts. On dut faire appel aux pompiers qui se rendirent maîtres du feu après un long travail. La toiture et le  plancher ont été détruits, le matériel a beaucoup souffert  et  de nombreux sacs de grains sont perdus. Les pertes seraient environ de 15 000 francs. On attribue le sinistre à un court circuit.

 

Mars 1929  -   Les suites mortelles d'un accident.  -  En voulant s'accrocher à une auto en marche, le jeune Millet, 8 ans et demi, tomba sur la route, après avoir été traîné sur une certaine distance, et fut blessé à la figure et au ventre. Le malheureux enfant dont les parents habitent route Caen, à Bayeux, est mort des suites de ses blessures, à Caen, où il avait été transporté.  

 

Juillet 1929  -  Vache phénomène.  -  On a vu samedi et dimanche, sur la place Saint-Patrice à Bayeux, une vache phénomène à cinq pattes, ayant deux paires de mamelles et deux intestins. Cette bête curieuse, de race normande, est âgé de 5 ans et pèse 600 kilos.  

Octobre 1929  -  Il est des erreurs qui ne se pardonnent pas.  -  Samedi, la dame Degremont, demeurant à Bucéels se présentait à la police de Bayeux, demandant si un panier renfermant 60 000 francs  avait été rapporté au bureau. M. le commissaire ayant répondu que rien n'avait été apporté, il fut demandé à cette personne si elle avait été dans une maison. Elle répondit que oui, et qu'elle avait été chez M. Le Savoureux, rue Montfiquet.

Après avoir été réclamer chez ce dernier, la dame Dégremont se rappela avoir été au débit de M. Dessoulle, où elle retrouva le panier.

 

Décembre 1929   -   La tempête à Bayeux et dans les environs.  -   Depuis samedi, la tempête qui a produit ses effets sur le nord de la France a causé de nombreux dégâts à Bayeux et dans notre région. Des rafales balayaient la ville en jonchant le sol d'ardoises, de tuiles, des faîtières et plusieurs têtes de cheminées, un grand mur, de l'ancien couvent des Ursulines, a été renversé rue de la Bretagne, d'autres ont été endommagés sur plusieurs points en ville, notamment à l'enclos des Capucins, à cet endroit la couverture d'un atelier a été très endommagée.

Un pinacle d'une niche placée au-dessus du portait de la cathédrale est tombé auprès de la porte nord où il se brisa heureusement sans blesser personne.

A l'église Saint-Patrice, une aiguille du cadran de l'horloge a été arrachée et le mécanisme a été faussé.

Dans les jardins les arbres abattus sont nombreux et dans les campagnes incalculables, sans compter les divers sur les routes et dans les terres, il y a en outre des quantités de pommiers, ce qui causera un grand préjudice.

On nous signale des arbres tombés sur la route de Caen, dans le voisinage de l'église Saint-Exupère, un s'est abattu dans la tête d'un de l'autre côté de la route, et sous lequel les voitures passent, un rompu dans la propriété de M. Garnier a coupé des câbles d'électricité et ceux du téléphone.

Sur nos plages tout est ravagé. A Port-en-Bessln le faite de l'abri Thomas Lemonnier a été enlevé de ses deux tiers de sa longueur. A l'église, des dégâts ont été causés à la toiture, celle avec sa charpente a été enlevée de la maison Tabourel.

Tous les bateaux étaient rentrés, mais l'un avait perdu un mat et plusieurs avaient des voiles enlevées ou arrachées.

A Caen, un bâtiment s'est écroulé dans le quartier de Vaucelles. Des cheminées et des couvertures ont été sérieusement endommagées.

L'ouragan a atteint particulièrement les lignes de la Société d’Electricité de Caen, privant ainsi de courant les régions de Bayeux, Tilly-sur-Seulles, Condé-sur-Noireau, Falaise, Mézidon, Cabourg et tous les pays entre Caen et la mer.

Les deux lignes qui alimentent Bayeux ont été fauchées littéralement par des arbres énormes tombés en travers des routes.

Sur d'autres points, des poteaux ont été brisés et des lignes entières jetées à terre. Un poste de transformation a été couché. (Source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1930   -   Après la tempête.   -   De partout, depuis hier, il nous est signalé des méfaits occasionnés par la tempête. Sur nos routes, des arbres ont été arrachés des branches brisées, des fils téléphoniques, télégraphiques électriques coupés. De mémoire d'homme nous dit-on, jamais pareille tornade n'avait encore soufflé sur Bayeux et la région. Et aujourd'hui encore le vent n'a pas dit son dernier mot.

La pluie, la grêle, la bourrasque se répètent par à coups, laissant à peine un temps pour de brèves éclaircies.
Mais maintenant que l'histoire encore toute fraîche, peut relater un fait qui eut spécialement sur nos communications téléphoniques, télégraphiques et électriques des
conséquences désagréables; pour éviter par la suite la fréquence de semblables inconvénients dans la vie intensive moderne, ne pourrait-on pas songer dorénavant à éloigner de nos fils conducteurs de messages et de lumière, des arbres qui font la beauté de nos routes, mais l'insécurité des transmissions ?
Nous ne serons pas assez ingrats pour ne pas reconnaître et l’organisation des équipes d'ouvriers de la Société d'électricité qui, avec zèle et rapidité ont procédé à la réfection des lignes rompues, ni l'administration des Postes et Télégraphes opérant dans leur zone, mais il n'en demeure pas moins vrai que les grandes futaies qui bordent nos routes sont par ces temps abondamment fertiles en bourrasques de sérieux dangers contre la sécurité de nos lignes aériennes.

Une révision de l'émondage des arbres parait, en maints endroits, utile, et souvent même l'arrachage de hautes futaies offrant une trop belle emprise au vent. Et nous ne parlons pas des graves inconvénients que les arbres font encore courir aux voitures automobiles.
A Bayeux, depuis longtemps, quand souffle le vent, la lumière dans nos ampoules, papillote, puis souvent
s'éteint. La cause de ce mauvais éclairage est souvent due aux branches d'arbres, qui, balancées par le vent viennent toucher les fils. Il n'en faut pas davantage, ce nous semble, pour
indiquer quel doit être le remède.
Telles, par conséquent, nous apparaissent, aujourd'hui, les leçons données par l'expérience de nombreuses
tempêtes qui viennent de se succéder depuis un mois, soufflant rageusement sur notre Bessin et qui par deux fois ont pendant de nombreuses heures, privé Bayeux et de lumière et de force électrique.
(Source  : Ouest-Eclair)

 

Janvier 1930   -  La ligne automobile Cherbourg-Paris.   -   Le service automobile quotidien organisé entre Cherbourg et Paris par la S. A. T. O. S., filiale des Chemins de Fer de l'Etat a commencé à fonctionner le 1er Janvier. II comporte un service quotidien dans chaque sens, au moyen de cinq Pullman[1]Bus. Les billets seront délivrés tout aussi bien à Cherbourg ou à Paris, qu'en Amérique, dans les bureaux des agences maritimes et à bord des paquebots, par les soins des commissaires. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1930   -  Après la tempête.   -   De tous les cotés, on s'est rendu compte que les dégâts causés par la tempête ont été plus graves.

A Bayeux, on s'est aperçu que de nombreux mètres de la couverture de la nef de la Cathédrale devront être faits neufs, des ardoises continuant a tomber.

L'ébranlement reçu par le vent a soulevé des quantités d'ardoises qu'il faudra remplacer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1930   -  Mauvais début d'année.   -   Procès verbal a été dressé par M. le Commissaire de Police contre le nommé Pierre Montreuil, demeurant 20 rue des Teinturiers.

Dans la soirée du premier janvier, cet homme, qui était ivre, a brisé une glace et divers objets à l'hôtel de la gare tenu par M. Bertaux ; il a prononcé des insultes et fait des violences. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1930   -  Un chauffeur qui conduisait mal son automobile blesse un jeune ouvrier.   -   Mardi soir, vers onze heures et demie, plusieurs jeunes gens de notre ville reconduisaient à son domicile un ami habitant rue des Cuisiniers. Tout à coup ils aperçurent à peu près au milieu de cette rue une automobile venant sur eux à très vive allure et semblant être mal conduite. Tous se rangèrent, et l'un, M. Léon Sédillo, âgé de 19 ans, ouvrier serrurier, demeurant à Bellefontaine, monta sur le trottoir à sa droite. A ce moment, l'automobile qui roulait du côté opposé fit une embardée sur le trottoir où était M. Sédillo, qui fut renversé, et la voiture fit un tête à queue presque complet.

Les jeunes gens constatèrent que le conducteur était pris de boisson et s'empressèrent auprès de M. Sédillo qu'ils portèrent à la pharmacie de M. Leverrier. On constata que M. Sédillo avait des blessures aux deux pieds et aux jambes.

Pendant ce temps, M. Darlet, commissaire de police, qui venait d'être prevenu, se rendit à la pharmacie de M. Leverrier, et s'inquiéta de l'état du blessé. Après les témoignages de M Sédillo et des témoins, M. le Commissaire entendit le conducteur de l'automobile qui prétendit avoir voulu éviter un piéton qui venait de gauche, ce qui lui fit causer l'accident.

Procès-verbal fut dressé contre l'homme pour blessures involontaires et pour inobservation des règlements. C'est un chauffeur de M. Bost, négociant forain à Caen, nommé Gabriel Desloges, né à Fresnay-le-Puceux. Il venait de Vaubadon. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1930   -   Les Agriculteurs du Bessin et la délimitation beurrière.   -   Le projet de délimitation de la zone beurrière d'Isigny au seul canton de ce nom amène maintenant la protestation des cultivateurs du Bessin, producteurs de la région de Bayeux, toute voisine de celle d'Isigny.

Une réunion des agriculteurs de cette région vient d'avoir lieu au cours de laquelle ceux-ci ont protesté contre le projet tel qu'il est annoncé. Ils se sont basés surtout sur ce fait que dans tous les concours où ils ont obtenu de très nombreuses récompenses, leurs beurres sont présentés comme étant des beurres d'Isigny. Ils se sont déclarés disposés d'ailleurs à entrer en pourparlers avec les producteurs d'Isigny en vue d'une délimitation « rationnelle et équitable », en collaboration avec les délégués des réglons intéressées.

M. Rauline, conseiller général, a été chargé des pourparlers avec le syndicat d'Isigny. (Source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Avril 1930   -   Notre petite Ville se modernise.  -   L'ancien bureau des P.T.T. va être transformé par son propriétaire en un splendide magasin de vêtements. Les maisons qui dépassaient largement l'alignement à l'angle des rues Demagny et Victor Hugo sont remplacées par un immeuble très moderne qui fait honneur à l'architecte qui l'a conçu.

Le Restaurant Desforges vient d'être vendu à une maison d'Automobiles qui doit y établir un immense garage dont l'entrée se trouvera en face le café Richardot.

Les hangars qui menaçaient ruine à l'angle du quai Boniceau et de la rue Thiers sont disparus pour faire place à un garage. Les automobilistes vont être enchantés du redressement de ce tournant.

A propos d'urinoirs l'on devrait bien signaler à la Commission Sanitaire de Bayeux, l'état défectueux de certains. Près de l'église, rue Delaunay et rue de Paris. A quand leurs transformations ? (Source : L’Écho du Bessin)  

 

Juin 1930   -   Accident mortel.   -   Samedi soir, vers 19 heures, M. Oscar Lamy, qui rentrait à Bayeux, sa journée finie de la carrière à sable de Saint-vigor, descendait à bicyclette le boulevard Sadi-Carnot, quand, à 200 mètres environ de l'hôtel Bertaud, il voulut doubler un camion automobile de la maison Mazuel, conduit par le chauffeur Leroyer. S'étant abattu trop vite à droite pour éviter des autos qui montaient le boulevard, M. Lamy accrocha l'aile gauche avant du camion et fut projeté à terre. Avant que M. Leroyer ait pu arrêter son camion, le lourd véhicule passa sur la tête du malheureux Lamy qui fut relevé mourant et transporté de suite à l'hôpital où le docteur Dietz vint lui donner ses soins. Mais le blessé, trop grièvement atteint, succomba une heures après. M. Oscar Lamy, qui était originaire de Saint-Vigor-le-Grand, était âgé de 48 ans. Il y avait 18 ans qu'il était au service de M. Mazuet et il jouissait de l'estime de tous ses camarades.  

 

Juillet 1930   -   Une jeune fille de 16 ans commet un infanticide.   -   Il y a environ trois mois, une fille Lemarchand, âgée de 16 ans, entrait comme bonne au service de M. Bertaux, épicier,  rue Saint-Jean à Bayeux. Mme Bertaux ayant trouvé des traces de sang dans les cabinets, conçut des doutes. Elle interrogea sa bonne qui tout d'abord donna une explication toute naturelle. Mme Bertaux ne s'en contenta pas et informa M. Darley, commissaire de police.

Une perquisition fut faite dans la chambre de la bonne, et cette dernière avoua que vers 4 heures du matin, dans la nuit du 20 au 21, elle était accouchée d'un garçon né viable. Elle jeta l'enfant dans son seau hygiénique qu'elle descendit le matin pour le vider dans les cabinets.

M. Darley fit faire des recherches et le petit cadavre fut retrouvé dans la fosse. La fille Lemarchand mise en état d'arrestation a été admise à l'hôpital.

 

Novembre 1930   -   Les suites navrantes d'un coup de poing.  -    Le journalier Devaux, 33 ans, demeurant au hameau de Crémel, à Bayeux, avait perdu un oeil à la suite d'une blessure de  guerre. Il y a  quelques mois en intervenant pour empêcher un individu d'étrangler sa compagne, il recevait un coup de poing sur l'oeil demeuré sain. Ce coup de poing devait avoir les plus graves conséquences pour M. Devaux,  qui est devenu aveugle.

Le malheureux qui, faute d'avoir fait à temps les demandes nécessaires ne touche pas de pension militaire, est à la charge de sa femme. Il a trois enfants , le plus jeunes âgés de 7 mois et l'aîné de 4 ans. Mme  Devaux s'est adressée à la mairie pour obtenir un secours que les formalités administratives n'ont pas encore permis de lui accorder.

 

Décembre 1930   -   La puis de boue sur la région de Bayeux.   -   Nous avons indiqué qu'une pluie de boue était tombée sur Paris. Le phénomène n'a pas été constaté qu'en la capitale. Il s'est manifesté également à  Bayeux, un habitant de la rue Saint-Loup notamment fut tout étonné de trouver boueuse vendredi matin, de l'eau qu'il avait versée propre la veille dans des baquets. A Littry et à Condé-sur-Seulles le même phénomène a été observé. Il en a été de même dans les environs de Granville (Manche).

 

Avril 1931  -  Subventions.  -  Le Conseil général, émet un avis favorable au maintien des subventions allouées au Syndicat d'initiative de l'arrondissement de Bayeux et à l'Association pour la répression de la traite des Blanches et la préservation de la jeune fille. Regrette que l'état des finances départementales ne lui permette pas d'accueillir favorablement les autres demandes qui lui sont présentées. 

 

Janvier 1932   -   Un odieux attentat.   -   Une fillette de dix ans, la jeune Marguerite Aude, demeurant avec ses parents, rue Saint-Floxel aurait été victime dans l'après-midi du 1er janvier, dans le chemin dit du Donet d'Olivet, qui borde la voie des chemins de fer de l'État, d'un individu qui se jeta sur elle et se livra à des sévices graves. Ce n’est que ces jours derniers que l'enfant, souffrante, raconta la scène d'odieuses violences qu'elle dut subir,

La petite Aude a dû être hospitalisée. Son état paraît grave. Malgré le peu de renseignements recueillis par le commissaire de police, on espère découvrir le coupable. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1932   -   Retrait de permis de conduire.   -   La Commission consultative de retrait des permis de conduire s'est réunie, à la Préfecture, le lundi 11 janvier, sous la présidence de M. le Secrétaire général.

Après avis de cette Commission, le Préfet du Calvados a décidé :

1° de suspendre : 5 permis pour une durée de 8 jours, 1 pour une durée de 15 jours, un pour une durée de trois mois.

2° de retirer : 1 permis pour une durée de deux ans et un autre permis définitivement.

En outre, de nombreux avertissements ont été adressés à des conducteurs ayant contrevenu aux prescriptions du Code de la route. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1932   -   Victime de devoir.   -   Dimanche soir, les gendarmes Leseigle et Yves Le Guern, de Bayeux, dressaient une contravention à un cycliste pour défaut d'éclairage. Pendant ce temps, arrivait un autre cycliste, également en défaut, qui, à la vue des gendarmes, s'enfuit aussitôt. Le gendarme Le Guern sauta sur sa bicyclette et s'élança à la poursuite du fuyard. Mais, arrivé au Goulet, une automobile vint à passer et M. Le Guern alla butter dessus. Il fut relevé aussitôt et conduit dans une clinique de Bayeux avec le poignet cassé.  (Bonhomme Normand)

 

Mars 1932   -   Légion d’Honneur.   -   Deux grands mutilés de guerre, M. René Larue, de Thury-Harcourt, et Gendrin, restaurateur à Bayeux, rue St-Patrice, déjà médaillés militaires, viennent d'être nommés chevaliers de la Légion d'Honneur au titre du ministère de la Défense nationale. (Bonhomme Normand)

 

Mars 1932   -   Les voleurs maladroits.   -   Au soir, Mme Séré, femme du comptable de la manufacture de porcelaine, à Bayeux, rentrait chez elle quand, rue St-Jean, devant chez M. Brault, fumiste, une main sortit d'une auto qui la dépassait et essaya de s'emparer de son sac à main. Heureusement, la prise fut mal réussie et le sac tomba.

L'auto, ou se trouvaient deux individus, fila alors par la rue de la Cave. Déjà, il y a vingt jours, une dame cycliste avait été victime d'une semblable tentative infructueuse, prés du pont de St-Loup, sur la route de Saint-Lô. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1932   -   Attentat abominable.   -   En quittant son travail, un ouvrier de la scierie de Cremel, à Bayeux, remarquait dans un hangar, une fillette évanouie. Ranimée, l'enfant, en larmes, conta qu'elle venait de subir d'odieuses violences de la part d'un jeune homme.

La gendarmerie, appelée, venait d'arriver quand un individu passa sur la route, d'un air tranquille. « Le voilà, c'est lui ! » s'écria la fillette. Aussitôt arrêté, l'individu nia énergiquement mais les constatations faites devaient confirmer sa culpabilité. C'est un nommé Georges Dary, 20 ans, scieur de long à Monceaux. Il a été écroué.

Quant à la malheureuse fillette, Germaine Chapelle, 10 1/2, l'enquête médicale a constaté toute l'horreur de l'attentat. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1932   -   Fête remise.   -   On a décidé de reporter au 15 mai, au delà de la période électorale, la fête nationale de Jeanne d'Arc, fixée au dimanche 8 mai. C'est donc seulement le dimanche 15 mai que les Monuments publics seront pavoisés et illuminés et qu'auront lieu les cérémonies et cortèges habituels en l'honneur de notre grande héroïne française. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1942   -   Un accident.   -    Rue Larcher à Bayeux, un camion piloté par M. Porée, chauffeur à l'entreprise Lemoine, route de Port-en-Bessin, en voulant doubler un autre camion, a accroché Mme Vasche, 60 ans, de Méautis, près de Carentan, qui passait sur le trottoir. Perdant l'équilibre, cette dame est tombée sur la chaussée et a eu les deux jambes broyées par les roues du lourd véhicule.

La malheureuse n'a pu survivre à ses affreuses blessures. Elle laisse 8 enfants vivants. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1942   -   L'indiscipline punie.   -   De nombreux industriels laitiers du Calvados dont la plupart des plus importants, avaient sciemment passé outre aux instructions du Ravitaillement général en fabriquant d'importantes quantités de fromages, grâce au surplus de leur production autorisée, au lieu de réserver le lait à la fabrication beurre.

Ils ont ainsi soustrait 18 000 ks de beurre à la collecte, soit la ration mensuelle de 50 000 consommateurs.

M. Le Roy Ladurie, ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement, a donc décidé des sanctions, sous forme d'amendes professionnelles calculées sur la base de la valeur des fromages fabriqués irrégulièrement.

Le total de ces amendes, qui vont de 18 000 à 450 000 fr. par maison, selon l'importance de la fabrication, s'élève à près de 2 millions et demi. (Bonhomme Normand)

 

Janvier 1936  -  La crue dans le Bessin.  -  Bien que sillonnée par de multiples rivières, la région bayeusaine n'a pas été atteinte par les inondations. 

A Bayeux, on s'attendait bien à ce que l'Aure sorte de son lit et envahisse, comme elle l'a fait maintes fois déjà, les bas quartiers de la rue des Teinturiers, il n'en fut rien, les vannes ouvertes toutes grandes en temps utile à la sortie de la ville et très graduellement du côté de l'hôpital, réglèrent le débit et tout se passa le mieux du monde.

A Ryes, la Gronde n'effectua qu'une petite sortie sans importance, dans les marais avoisinant Trévières, la route de Colombières fut coupée par endroits mais le fait est courant et on ne le considère plus comme un sinistre. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1936  -  Création d’un terrain d’aviation à Bayeux.  -   A la dernière séance du Conseil municipal, M. le maire a informé ses collègues qu’il a reçu, par l'intermédiaire de M. Ie préfet, communication d'une circulaire du ministre de l'Air relative à l'organisation des terrains d'aviation. Le ministère serait, en effet, désireux de voir se créer à Bayeux un terrain d'aviation. 

M. Dodeman a attiré l'attention du Conseil sur l'intérêt qu'il y aurait à posséder un terrain aménagé à Bayeux du fait de l'organisation des services postaux par avion, qui tend à prendre de  l'extension. Priver notre ville, sans examen préalable, d'une telle organisation constituerait peut-être, dit-il une imprudence que l'administration municipale regretterait dans l'avenir, et il est bon d’étudier la question pendant que l'État semble disposé à accorder une aide intéressante aux municipalités qui prendront des initiatives conformes aux vues ministérielles. 

La question est renvoyée pour étude à la Commission des finances. M. le maire dépose entre les mains des membres de cette Commission le projet de terrain de l'Aéro-Club de Bayeux et précise que la Commission aura pour mission de rechercher un terrain aux environs de Bayeux. dont L'acquisition puisse être envisagée, soit à l'amiable, soit en recourant à l'expropriation. Il recommande aux commissaires de s'intéresser tout particulièrement à ce projet, qui peut être des plus importants pour la prospérité future, non seulement de la ville, de Bayeux, mais de la région. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1936  -  Le froid et le verglas.  -  Les Virois ont été désagréablement surpris de voir leurs rues transformées en glaciers. La circulation sur les routes était impraticable. De nombreux accidents se sont produits. On signale notamment ceux survenus à Mme Mansson qui, allant prendre son service au magasin des Deux Nègres, à  Vire, a glissé et est tombée si malencontreusement qu'elle s'est fracturée un bras ; à Mlle Huet, employée chez M. Prével, charcutier à Vire, qui en tombant s'est  blessée à la tête ; à M. René Brionne, cultivateur à Roullours, qui, au moment où il allait commencer sa tournée de livraison de lait à Vire, est tombé, se blessant assez grièvement à la tête. 

A Bayeux, des membres cassés et une morte de froid. Le verglas a rendu la circulation difficile sur toutes les routes environnantes, ainsi que dans les rues de la ville et provoqua de nombreux accidents. 

Dans la côte du Vieux-Pont, une trentaine d'autos venant sur Bayeux à l'occasion du marché, restèrent en panne. Mme Brokken, de Bayeux, qui se rendait à Caen, ne pouvant continuer sa route arrêta sa voiture et voulut descendre pour la caler, mais avant qu'elle n'eut réussi à placer la cale l'auto partait en glissant et allait tomber dans le jardin de M. Leclerc, maraîcher, qui se trouve en contrebas de la route. 

En ville, on enregistra plusieurs accidents pénibles. Mme Cartal, domiciliée rue de la Juridiction, se fractura un bras en tombant dans sa cour. 

M. Richard, glissant dans la rue, tomba sur le bord du trottoir et se fit une coupure profonde au-dessus de l'arcade sourcilière. 

Mme Potier, demeurant Bellefontaine, s'est brisée la rotule dans sa chute sur la voie publique, elle a dû être transportée à la clinique de la rue d'Aprigny, où elle a été opérée par le docteur  Jeanne. 

Enfin, dernier fait plus triste encore, vers 13 heures, Mme Delhaye, domiciliée rue du Petit-Rouen, trouvait sa voisine, Mme Victoire Guillot, 85 ans, tombée devant la porte de son cellier, elle était morte d'une congestion causée par le froid. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1936  -  Une jeune bonne grièvement blessée par une explosion.  -   Hier matin, alors que sa patronne était encore couchée, Mlle Paulette Dubary, 21 ans, bonne, chez Mme Griès, épicière, rue de Nesniond, arrivant comme de coutume prendre son travail vers 7 h. 30, voulut allumer la cuisinière. Pour y parvenir plus facilement, elle eut la fâcheuse idée de prendre un bidon d'essence et arrosa copieusement le combustible placé dans le foyer. 

Malheureusement, la dose avait sans doute été trop forte, car lorsque Mlle Dubary voulut allumer le feu, une formidable explosion se produisit. Toute la partie de la cheminée comprise dans la pièce éclata et alors qu'il ne se produisait rien aux étages supérieurs qu'elle traverse, toute la partie surmontant le toit fut enlevée et vint s'écraser dans la cour avec fracas. 

Au rez-de-chaussée,  outre les dégâts précités, bien qu'il y eut une pièce à traverser pour se rendre, de la cuisine où se produisit l'accident, au magasin, devanture de celui-ci fut très fortement ébranlée. Les glaces se brisèrent les endroits et les marchandises de l'étalage furent projetées dans la rue. 

Des voisins accoururent aussitôt pour voir ce qui se passait. Comme le feu commençait à prendre, M. Devesse, courue dans une maison voisine, prit un extincteur et fut assez heureux pour le commerce d’éteindre immédiatement l'incendie. 

Quant à Mlle Dubary, elle avait reçu sur la tète une partie des blocs de pierre tombés de la cheminée et saignait abondamment. On dut la transporter à la clinique de la rue d'Aprigny où le docteur Jeanne constata qu'elle était. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1936  -  Auto contre attelage.  -  Vendredi après-midi, un accident s'est produit au hameau de Cremel, à l'entrée de Bayeux, sur la route de Tilly. 

Une automobile conduite par M. Pacary, mécanicien au Douet de Chouain, est entrée en collision avec un attelage qui sortait de la ferme de M. Touraille. 

Celui-ci se composait d'un cheval tirant un rouleau de culture. Le jeune Constant Louet, 15 ans, qui conduisait l'animal s'était arrêté avant de s'engager sur la chaussée. Ne voyant rien venir  il avança et avait presque réussi à traverser pour tourner et prendre la direction de Tilly-sur-Seulles. 

A ce moment survint l'auto qui apparut au virage situé à une soixantaine de mètres. Bien qu'ayant freiné et monté sur le trottoir, M. Pacary heurta le cheval qui fut blessé, cependant que les deux brancards du véhicule étaient cassés et que le jeune Louet projeté à terre se faisait de multiples contusions au pied, à la cuisse gauche et à la hanche. La voiture de M. Pacary eut le pare-brise cassé. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1936  -  Un bidon d’essence avait pris feu.  -  Samedi, à la fin de l'après-midi, un bidon d'essence a pris feu dans la maison de Mme veuve Lepoultier, au hameau des Sablons, et déjà la panique était dans toutes les maisons voisines où s'abritent une quinzaine de ménages avec de nombreux enfants. Fort heureusement, M. Auguste Bedel, qui fait d'ailleurs partie de la Compagnie des sapeurs-pompiers de Bayeux, ne perdit pas son sang-froid, il pénétra suivi du jeune René Guéret dans la maison de Mme Lepoultier, où déjà les flammes s'élevant à une grande hauteur léchaient le plafond et chauffaient la peinture des boiseries, et tous deux, au risque de voir éclater le bidon dont le contenu les eut aspergés et peut-être transformés en torches vivantes, le poussèrent dehors. 

Dès que cette délicate opération fut réalisée, tout danger était écarté et l'on en fut quitte pour une chaude émotion. Mme Lepoultier a été légèrement brûlée aux mains et le jeune Guéret a eu les sourcils roussis. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1936  -   Une voiture heurte une devanture.  -  Un accident s'est produit au carrefour du Goulet. Une auto pilotée par M. Saint-Merd, demeurant rue du Moulin, à Caen, montait la rue Saint-Malo, lorsqu'au Goulet, elle fut légèrement accrochée par une autre auto, conduite par M. Blanlot, de Tours-en-Bessin, qui débouchait de la rue Royale. 

M. Saint-Merd roulait à assez vive allure et sa voiture se trouva déportée. Voulant redresser la direction, il fit une embardée, monta sur le trottoir droit à l’entrée de la rue Saint-Patrice, détériora la devanture et alla se jeter sur la voiture de M. Lemoine, entrepreneur de transport, qui stationnait devant la boucherie Prosper. 

Dans son parcours sur le trottoir, la voiture de M. Saint-Merd renversa Mme Cauvin, demeurant rue Saint-Patrice, qui fut projetée sur la poubelle et blessée légèrement à la tête et à une  jambe. 

Les deux automobilistes ont fait l'objet de contraventions : M. Saint-Merd pour excès de vitesse en ville, et M. Blanlot pour refus de priorité de passage. Les voitures ont subi des dégâts très  importants, (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Décembre 1936  -   Un cambriolage à Bayeux.  -  De retour à leur domicile, après une courte absence, M. et Mme Lesage, propriétaires, route de Courseulles, à Bayeux, ont constaté qu'un malfaiteur avait visité leur maison et s'était emparé d'une somme de 1 200 francs environ, d'une montre en or et de sa chaîne. Le malfaiteur s'était introduit dans l'habitation en brisant une  vitre et en utilisant une lime qui se trouvait dans la chambre occupée par un petit, domestique, le jeune F…..., âgé de 15 ans. Ce dernier, qui, à la suite du cambriolage, avait manifesté sa crainte d'être inquiété et avait même parlé de se suicider, a été interrogé. Il proteste de son innocence. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1936  -   Les fluctuations du chômage en France.  -  Suivant les chiffres donnés par le service central de la main d'œuvre, pour la semaine du 16 au 21 novembre, il y avait, à cette dernière date et pour toute la France, 408 101 chômeurs, 308 824 hommes et 99 277 femmes. La semaine précédente, le total était de 406 444 et pendant la semaine correspondante de l'année dernière de 404 228. Il y a donc, pour la semaine du 16 au 21 novembre 1936, une augmentation de 1 657 chômeurs sur la semaine précédente et de 3 873 sur l'année dernière. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1936  -   On demande des ouvriers pour les mines de fer de l’Est.  -  En vue de procurer aux mines de fer de l'Est, situées dans les départements de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle, la main-d’œuvre qui leur manque, l'Office Départemental de placement et de main-d’œuvre, rue Georges-Lebret, 9, à Caen, se tient pour tous renseignements jusqu'au 12 décembre courant, à la disposition des travailleurs en chômage français ou étrangers, âgés de 21 à 40 ans, et désireux de travailler dans ces mines. 

Sont aptes au travail de chargeur, tous les carriers, terrassiers et manœuvres vigoureux. Ne seront acceptés que les ouvriers auxquels auront été reconnues les aptitudes physiques nécessaires. 

Salaires journaliers pour les catégories recherchées : mineur: 38 à 45 frs. ; chargeur de minerai : 32 à 40 francs. Les frais de voyage sont en principe à la charge de la Mine. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1936  -   Dangereux ivrognes.  -  Dimanche soir, M. Hippolyte Lemarchand, entrepreneur de pompes funèbres à Bayeux, rentrait chez lui en auto avec sa femme et son bébé, lorsque sa voiture fut arrêtée, rue de la Juridiction, par une autre auto, mal rangée, et non éclairée, dont les trois occupants étaient descendus au café Hamelin. 

M. Lemarchand entra dans cet établissement pour faire des observations au conducteur, mais il fut pris à partie et dut se retirer. Il rentra alors chez lui pour alerter la police, et revint sur les lieux pour chercher sa femme et son bébé restés dans la voiture. Il y trouva les trois individus qui accentuèrent à son égard leur attitude menaçante, cherchant à renverser l'auto. 

M. Lemarchand rentra alors au café Hamelin et voulut appeler la gendarmerie au téléphone, mais il n'en eut pas le temps, car les énergumènes qui l'avaient suivi arrachaient aussitôt les fils de l'appareil et s'attaquaient ensuite à lui. M. Hamelin. propriétaire de l'établissement, qui tenta de s'interposer, reçut lui aussi quelques horions. 

M. Lemarchand put se retirer à nouveau chez lui comme survenait l'agent Jacq. Celui-ci parlementa avec les trois individus qui consentirent à le suivre au commissariat. Mais peu après ils étaient rejoints par les gendarmés Meignan, Leguern, Autin et Le Borgne. 

La vue de ceux-ci fit renaître la fureur des trois hommes pris de boisson et une véritable bagarre s'engagea. Le gendarme Le Borgne reçut un coup de poing et un coup de pied au visage, mais cependant la force restait aux représentants de l'autorité, qui arrêtèrent les énergumènes. 

Ce sont trois ouvriers de Bayeux : Ernest Geslin. 24 ans, menuisier, son frère Léon, 34 ans, sabotier, propriétaire de la voiture qui fut à l'origine de toute cette histoire, et Victor Basbois, 23 ans, sabotier également, tous trois domiciliés 54, rue Saint-Patrice. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Janvier 1937  -   Un escroc arrêté.  -  La police de Bayeux a arrêté le nommé André Jeanne, 23 ans, journalier à Port-en-Bessin.

Jeanne, qui appartient à une honorable famille de la région est déjà bien connu. Cette fois-ci, il est encore l'objet d' multiples plaintes pour vol, abus de confiance et escroqueries.

Voici d'ailleurs la série des faits qui ont provoqué son arrestation.

Voilà quelques jours, Jeanne louait à M. Lamotte, mécanicien, rue Saint-Jean, à Bayeux, une bicyclette. Aussitôt en possession de la machine il s'empressait d’aller la revendre à M. Marie, brocanteur, rue Saint-FIoxel.

Encouragé par cet essai, il résolut de faire mieux et se rendit à Caen. Là sous un faux nom, (prétendant s'appeler Henri Delain et habiter Port-en Bessin, il loua au garage Vasseur un auto destinée à remplacer la sienne qui, disait-il, était en panne, pour le transport de son poisson.

Naturellement, on ne le revit plus aux établissements Vasseur, car la possession de la voiture lui permit de mener à bien un certain nombre d'exploits. C'est ainsi qu'il se rendit au Syndicat agricole, de Bayeux, se fit livrer 300 kilos d'orge en usant à nouveau d'un faux-nom et alla revendre ce grain chez un commerçant de la place Saint-Patrice.

Comme il lui fallait de l'essence pour faire rouler sa voiture, Jeanne se rendit au garage Feignon, à Bayeux et se fit livrer trois bidons de carburant pour le compte du garage Vasseur.

Ayant appris que M. Anne de Saint-Paul-du-Vernay avait fait déposer pour qu'elle soit réparée une montre chez M. Le Bec, bijoutier, il vint la réclamer se faisant passer pour M. Anne et prétendant qu’il an avait besoin pour se rendre au Havre.

Sans méfiance, M. Le Bec remit l'objet à Jeanne qui la porta chez un autre bijoutier, M. Monnier. Celui-ci effectua la réparation que jeanne d'ailleurs paya. Il porta alors la montre chez M. Pouchain à qui il demanda de lui acheter.

M. Pouchain s'y refusa. Mais lui consentit un prêt de 25 francs.

Les agents de police lorsqu'ils arrêtèrent Jeanne connaissaient déjà la plus grande partie de ces faits. Mais habilement interrogé par l'agent Jayet l'escroc passa des aveux complets et reconnut sans difficulté, que toutes les présomptions pesant sur lui étaient justifiées. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1937  -   Les agents de polices logerons ….. en prison !  -  Aujourd'hui, vendredi, les agents de police Bayeusains se sont installés dans l'ancienne maison d'arrêt, cour des Tribunaux.

Ils ne perdront pas à l'échange, car ils y seront logés bien plus confortablement qu'au commissariat actuel.

L'austère bâtiment, d'ailleurs, a perdu son air sévère, grâce à la grande porte moderne qui a remplacé le triste portail grillagé.

C'est égal : des agents de police logés en prison, voilà qui n'est pas banal ! (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1937  -   Une scène dramatique.  -  Ce matin, vers 8 heures, une femme vêtue de haillons, arrivait en auto rue Saint-Laurent. C'était une dame Angèle Mazire, née Cottenet, âgée de 42 ans, demeurant à Caen, rue Frémentel accompagnée de son fils, Maurice Cottenet, âgé de 13 ans et de deux ouvriers. Elle venait réclamer à sa mère certains objets mobiliers. Mme Cottenet ayant ouvert sa fenêtre du premier étage, on entendit une violente discussion entre les deux femmes. Lorsque les agents, prévenus par les deux ouvriers, arrivèrent, ils virent Mme Maure et son fils armés chacun d'un revolver chargé, qui mettaient en joue Mme Cottenet. Désarmés aussitôt, ils furent conduits au Commissariat ou ils se virent dresser une série de contraventions pour défaut de déclaration d'armes, port d'arme prohibée, menaces de mort, défaut de permis de conduire et de carte grise. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1937  -  Une cavalcade à Bayeux.  -  A l'occasion de la quinzaine commerciale, les commerçants de Bayeux organisent, pour dimanche prochain 7 mars, une cavalcade comprenant de nombreux chars et des groupes costumés. 

La musique militaire et la musique municipale prêterai leur concours. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1937  -  Arrestation mouvementée d’un repris de justice.    Les gendarmes de Bayeux étaient avertis jeudi matin, qu'un interdit de séjour bien connu des services de la justice et nommé Alexandre Huet, 24 ans, journalier, sans domicile fixe, avait été aperçu dans plusieurs communes environnantes et même, à Bayeux où il se promenait dans les rues, narguant la police. 

Aussitôt, l'adjudant Tourte, accompagné des gendarmes Autin et Leborgne, se mit à sa recherche. 

Dans l'après-midi, il apprit que le gaillard venait d'être vu rue Saint-Jean et qu'il devait se trouver dans un café à proximité. 

Les gendarmes se rendirent au dit établissement, mais comme ils approchaient, ils virent Huet qui en sortait, s'enfuyant à toutes jambes. 

Ils se mirent à sa poursuite, mais le jeune homme réussit à prendre sur eux une certaine avance. 

Heureusement un automobiliste passait fort à propos, comprit la situation et fit monter l'adjudant dans sa voiture, et le fugitif fut ainsi bientôt rejoint. 

Les gendarmes purent le cueillir dans un jardin où il tentait de se dissimuler dans une touffe de groseilliers.

La capture est d'importance, car Alexandre Huet est un dangereux repris de justice tout à fait indésirable à Bayeux où il ne s'est déjà que trop signalé par des innombrables méfaits. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -  Une grève de marbriers à Bayeux.    Une grève a éclaté mercredi dernier dans la maison Lesage où 37 ouvriers de cette importante entreprise de marbrerie décidèrent brusquement, après une réunion tenue la veille, de ne pas prendre le travail le matin et d'occuper les chantiers.

Les ouvriers exigeaient le renvoi de deux de leurs camarades non syndiqués. Ils demandaient en outre que les congés payés soient accordés à partir du 13 juillet (alors que M. Lesage les avait fixés à compter du 16 août). Ils voulaient également recevoir leur paie sur le chantier et sous enveloppe le samedi soir, à 18 h. 30.

Un contrat collectif ayant été signé régulièrement il y a 3 mois, M. Lesage estima que cette grève formait rupture du contrat et il avertit par pli recommandé chacun des grévistes qu'il ne faisait plus partie du personnel.

Jeudi après-midi, il fit constater par huissier, l'occupation de ses établissements.

Devant une décision aussi énergique, les autorités s'émurent et les parties furent convoquées à la Préfecture, afin d'engager des pourparlers en vue d'un accord.

Tandis que les conversations s'engageaient ainsi, les ouvriers évacuèrent les lieux et seul un piquet de grève resta en permanence jusqu'à samedi soir, date à laquelle un accord fut conclu aux termes duquel les ouvriers s'engagèrent à reprendre le travail dès le lundi 28 juin. M. Lesage. de son côté, s'engagea à ne procéder à aucun licenciement. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Une Histoire compliquée.  -  Dimanche, vers 22 h., des cris et des appels au secours retentissaient rue Larcher. Deux hommes, Émile Marie et Marcel Hébert, se battaient. Un troisième compagnon, Jules Travers, réussit à les séparer et bien que Marie eut la figure en sang, il ne voulait pas porter plainte. Chacun s'enfuit à la vue des agents pour ne pas avoir de démêlés avec la police. 

Tout était rentré dans le calme, quand vers 2 heures du matin, deux individus, Armand Marie et Marcel Boitard, vinrent prévenir les agents qu'un homme était tombé dans la rivière, rue des Teinturiers, mais on avait réussi à le repêcher. 

L'homme ne voulut pas dire comment il était tombé là, ramené au commissariat, les agents durent le garder toute la nuit, car l'énergumène voulut se suicider. 

Ce n'est que lundi dans l'après-midi, lorsqu'il fut calme, qu'il put être relâché sans danger. L'individu n'était autre que Marcel Hébert qui, non content de s'être battu avec Émile Marie, avait fini par déclencher encore une bagarre avec Boitard et Armand Marie. 

Procès-verbal pour ivresse, tapage nocturne, coups et blessures a été dressé contre chacun de ces énergumènes. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juillet 1937  -  Une femme tombe du 2e étage et se tue.  -  On a trouvé, vers 22 heures 30, le cadavre de Mme Cardine demeurant 32, rue St-Martin, à Bayeux, qui était tombée de son appartement situé au deuxième étage. La mort avait été instantanée. 

Les circonstances de cette mort tragique ne sont pas exactement établies. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Un cycliste sérieusement blessé dans un accident.  -  M. Roland Anne. 37 ans, employé de chemin de fer, résidant à Monceaux, regagnait, à 22 h. 30, son domicile à bicyclette. Il suivait la rue Larcher, lorsque tout à coup il fut violemment heurté par une automobile qui venait derrière lui et que conduisait M. Alexandre Lelaidier, boulanger à Caumont. 

M. Anne, que le choc avait projeté à terre, fut relevé avec une fracture de l'épaule gauche. Il a été transporté à la clinique de la rue d'Aprigny. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Les effets de l’orage dans le Bessin. -  Au cours du violent orage qui s'est abattu sur la région de Bayeux, la foudre est tombée à plusieurs endroits : rue Larcher, sur l'église Saint-Exupère et sur le transformateur électrique de la place de la Halle. 

Elle est tombée également à Sommervieu et à Juaye-Mondaye où elle a incendié un sapin dans le parc du Château. 

Sur le secteur de Ryes et vers la région de Ver et Courseulles, les communications téléphoniques ont été coupées dans la soirée. Fort heureusement, on ne signale aucun accident de personne. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Septembre 1937  -  L’illumination de la Cathédrale de Bayeux.   -   Le « Tour de France de la Lumière » poursuivant sa longue route était samedi à Bayeux. 

La belle cathédrale fut ce soir-là l'objet d'un spectacle comme il est rare d'en voir. Aussi c'est en grand nombre que le public défila devant la merveille illuminée de 21 heures à 23 h. 30. 

Que de choses inconnues ont été découvertes en cette soirée féerique. Les plus petits détails de sculptures ne pouvaient échapper aux yeux, si profanes soient-ils. 

L'ombre des trois tours se reflétant sur les nuages n'était pas le spectacle le moins curieux.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1937  -  Un cycliste blessé mortellement dans une collision.  -  M. André Madeleine, 17 ans, cordonnier à Cerisy-la-Forêt, était venu à Bayeux comme il le fait chaque dimanche, pour voir sa mère qui habile rue St-Jean. 

Il arrivait à bicyclette par la rue de la Poterie et s'apprêtait à tourner vers la place du Bois, quand arriva au même instant une camionnette conduite par M. Maurice Laine, cultivateur à Tracy-sur-Mer, qui se dirigeait vers Saint-Lô. La collision fut inévitable et le cycliste projeté à terre fut relevé gravement blessé à la tête. 

Il fut transporté aussitôt à la clinique le la rue d'Aprigny où le docteur Jeanne constata un enfoncement de la boîte crânienne. 

Le malheureux jeune homme devait succomber trois quarts d'heure après. 

Nous prions la malheureuse mère et toute la famille d'agréer nos bien sincères sentiments de condoléances  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1937  -   Le temps qu’il a fait en septembre.    Le mois de septembre a été normal pour les températures. La moyenne mensuelle à 14° 77. Partout, le maximum s'est présenté le 6, sans atteindre 36° à Lisieux, cependant, par exception, ce maximum s'est élevé à 31°. 

Le mois a été généralement beau, sauf du 10 au 20, mais, au cours de cette période, les pluies ont été exceptionnellement abondantes. 

Quelques orages faibles ont éclaté, spécialement le 19 et le 20. Les pluies, quoique tardives, ont été très favorables aux prairies, qui ont reverdi rapidement. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1937  -   Une automobile dérape et heurte un arbre.     Dimanche matin, vers 11 heures, M. Hubert, garagiste à Cabourg, se rendant à Grandcamp en automobile, venait de traverser Bayeux et se trouvait à la hauteur du hameau des Sablons lorsque, tout à coup, par suite sans doute de l'état de la route rendue très glissante par la pluie à cet endroit, la voiture dérapa et après avoir accroché un  premier arbre sur la gauche, alla s’écraser sur le suivant. 

Tout l'avant de la voiture est complètement détruit et les débris jonchaient la berne. Mais, par bonheur, M. Hubert est sorti indemne de l'accident. 

Mme Hubert et sa sœur, qui se trouvaient également dans l'automobile, ont été blessées, mais sans gravité. La première a une fracture de l'omoplate et diverses blessures légères au visage et sur le corps, la seconde en sera quitte pour une forte commotion. Elles sont restées provisoirement dans une clinique de Bayeux. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1937  -    Un incendie à Bayeux.      Un incendie qui, heureusement, n'a pas eu de conséquences graves, s'est déclaré vers 8 h. 15, dans une petite maison située place Saint-Vigor, appartenant à Mme veuve Brillaud. 

Au rez-de-chaussée de cette maison, sous un hangar, un poêle avait été allumé pour la lessive, le tuyau s'étant déplacé, une poutre située juste au-dessus chauffa fortement et commença à se consumer. 

Alerté, M. Louis Brïllaud. aidé de M. Platel, purent à temps sortir les meubles de valeur, contenus dans un pavillon en attendant la venue des pompiers. 

Ces derniers arrivèrent rapidement à écarter tout danger et bien que la toiture du bâtiment ait souffert, les dégâts ne semblent pas très importants. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -   Un cheval emballé provoque un double accident .   Un double accident s'est produit hier, vers midi, rue Saint-Jean. Un cheval attelé à la voiture de M. Biron, cultivateur à Tilly-sur-Seulles, était arrêté rue Saint-Martin, lorsque, tout à coup, pris de peur, il s'emballa, et s'enfuit ainsi au galop par la rue St-Jean où il rencontra une automobile conduite par M. Fortin, garagiste à Bayeux. 

L'attelage prit l'automobile en écharpe et en arracha la carrosserie. Il accrocha ensuite une autre automobile conduite par M. Ruault, marchand d'appareils de T.S.F. Le cheval put enfin être arrêté sans avoir causé d'accident de personne. Les deux automobiles ont été très endommagées. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Décembre 1937  -  Un violent orage s’est abattu sur Bayeux.   -  Une véritable trombe de grêle et de neige a demi-fondue, s'est abattue hier. pendant plusieurs heures, sur Bayeux.

Vers 14 h. 30, le ciel s'est obscurci complètement et la nuit devint à peu près totale pour le reste de la journée. On eut alors la surprise de voir des éclairs et d’entendre des coups de tonnerre, qui allèrent en s'amplifiant, deux ou trois coups particulièrement violents ébranlèrent la ville tout entière.

la foudre était tombée sur la cathédrale, sur l'ancienne prison et sur la poste où elle détruisit plusieurs fusibles, privant ainsi de communications téléphoniques une grande partie de la ville et des environs.

Fort heureusement, les dégâts se sont bornés là, on ne signale aucun accident sérieux dans la région. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Décembre 1937  -  Les dégâts causé par l’orage dans le Bessin  -  L'orage d'une rare violence qui s'est abattu jeudi après-midi sur la région de Bayeux a eu quelques conséquences dommageables. A Cottun, la foudre est tombée sur le clocher de l'église qu'elle a éventré et détruit presque entièrement. Les blocs de pierre en s’écroulant ont perforé le toit de l'église en maints endroits et causé de graves préjudices aux tombeaux. Quelques-uns qui complètement pulvérisés. On a dû interdire momentanément l'accès du cimetière, car on craint de nouveaux éboulements de la base du clocher resté debout par miracle. 

La foudre est tombée également sur la cathédrale et ce fait a eu des conséquences inattendues. En effet, au montent où la foudre tomba sur l'édifice, M. Guibert se trouvait dans la cave où est installée la chaudière du chauffage central. Il reçut, on s'en doute une forte commotion, mais il ne semblait pas qu'il dut y avoir d'autres suites fâcheuses à ce phénomène. 

Or, hier après midi, il descendit à nouveau à la cave et fut tout surpris de voir qu'un. vieux p... abandonné sur un tas de charbon était en train de brûler. En s'approchant. M. Guibert put tater que toute la masse du combustible était chaude. Il donna aussitôt i'alarme et on organisa des secours. Toutes les bonnes volontés furent réquisitionnées pour aider aux sapeurs-pompiers à sortir rapidement le charbon qui se consumait lentement. Ce ne fut pas un petit travail, car dans la cave se trouvaient emmagasinées plus de vingt tonnes de combustible. Mais grâce à la continuité de l'effort commun, il put être mené à bien. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Décembre 1937  -  Un fut de cidre éclate blessant grièvement un employé.   -  M. Armand Blanchet, demeurant à Bayeux, employé au service de M. Quinin, rue de la Cuve, était occupé à laver un fût de cidre, lorsque, tout à coup, sans que l'on sache pour quelle raison, le tonneau éclata.

M. Banchet, sérieusement atteint par les éclats de bois, fut transporté aussitôt à l'hôpital de Bayeux. Le docteur Jeanne a constaté une fracture du bassin, qui obligera le blessé à observer un très long repos. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1937  -  Un incendie à Bayeux.  -  Un violent incendie s'est déclaré hier matin, rue des Bouchers, à Bayeux, dans la maison habitée par M. et Mme Séré.

Le feu a pris naissance dans le bureau situé au rez-de-chaussée. L'odeur acre de la fumée incommodant M. et Mme Séré, les tira de leur sommeil vers 7 h. 15. A ce moment déjà ils ne pouvaient descendre par l'escalier en flammes et ce sont des voisins qui les aidèrent à sortir de leur maison par la fenêtre.

Les pompiers de Bayeux arrivèrent rapidement, et se mirent à combattre le sinistre sous les ordres du capitaine René et du lieutenant Golanor. Ils firent rapidement la pari du feu. Les dégâts, évalués à environ 20 000 francs, se bornèrent à la destruction du bureau et du plancher de la chambre dont quelques meubles ont également souffert.

D'après l'enquête, l'incendie serait dû à un court-circuit. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1938  -  La tempête.  -   La tempête a repris avec une extrême violence dans la nuit de samedi à dimanche, atteignant son maximum vers 3 heures du matin.

A Caen, un arbre a été abattu sur le Grand Cours, un autre a été brisé sur les promenades Saint-Julien. Sur les routes avoisinantes, et en particulier sur la route de Bayeux et aux environs de Falaise des arbre ont été également abattus. Dans le pays d'Auge, de nombreux pommiers ont été déracinés. Toutefois on ne signale pas d'accidents de personnes.

La tempête a privé Falaise de lumière et de force électrique pendant plusieurs heures, dimanche matin. Vers 9 Heures, le courant put être rétabli.

La tempête interrompit en outre la circulation routière pendant plusieurs heures en couchant deux grands arbres sur la route de Falaise à Caen au lieu dit « L'Attaque », deux sur la route de Falaise à Saint-Pierre-sur-Dives, au lieu dit « Veston », un sur la route de Falaise à Argentan, au lieu dit « Saint-Clair ».

A Bayeux, plusieurs cheminées se sont abattues sur la chaussée, notamment dans la rue Franche. Au collège un vasistas a été arraché du toit et projeté dans la rue. Sur la route de Littry, à la sortie de Bayeux, un arbre tombé en travers de la chaussée a interrompu la circulation pendant un moment dimanche matin.

Un autre arbre est également tombé sur la route de Caen. entre Bayeux et St-Martin-des-Entrées. Par un hasard extraordinaire, il est tombé entre le passage d'une auto et celui d'un autocar qui a pu s'arrêter à temps.

A Balleroy, sur la route de Saint-Lô, un poteau supportant des lignes électriques, a été abattu ainsi qu'à Caumont-l’Eventé, une cheminée de l'Hôtel de Ville.

Au Havre vers 5 heures du matin, une bourrasque d'une violence extraordinaire s'est soudaine déchaînée. Sur la plage, les vagues ont enlevé une quarantaine de cabanes en bois. D'autre part, sous la violente du vent, les tribunes du Stade Havrais se sont en partie effondrées, et des pièces de bois, projetées sur deux maisons voisines les ont sérieusement endommagées. A Saint-Laurent-de-Brevedent, un jeune ouvrier agricole a été écrasé par la chute d'un arbre. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1938   -   Le pacage des Animaux.   -   Sur la proposition de M. Michel, Le Conseil d'Arrondissement, Considérant que : une sécheresse persistante sévit actuellement dans notre région et que beaucoup de petites gens possédant une vache ou deux, vont être obligés de les vendre faute de nourriture.

Emet le vœu : que les personnes qui ne possèdent qu'une vache ou deux, soient autorisées, à titre exceptionnel, pendant les mois de Juillet, Août et Septembre, et dans les endroits non infectés par la fièvre aphteuse, à les garder sur les bermes des routes nationales et les chemins de grande communication, étant entendit que les dits animaux devront être tenus à la corde. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1938   -   On a mis à jour à Bayeux de nouveaux vestiges de l’ancien palais romain.   -   Le sous-sol de Bayeux renferme encore de nombreux et importants vestiges d'une antique  grandeur. Sous l'emplacement actuel de l'église et de l'ancien cimetière Saint-Laurent, les Romains, avaient construit, un palais des thermes, revêtu de marbre. De récents travaux entrepris pour la construction d'un transformateur électrique, ont permis de découvrir à nouveau, quelques débris de cette magnifique construction.

L'excavation produite par les présents travaux, a mis à jour une partie du mur de la première salle qui, serait celle où l'on tenait réunion, et où les habitués se déshabillaient avant de se rendre au bain. Les pans de murs sont construits en briques. La partie intérieure en est recouverte de marbre poli, d'un blanc très pur, au grain brillant.

Lors des fouilles successives on a d'ailleurs trouvé à profusion du marbre de toutes couleurs. On a découvert également quantité de vases, outils, amphores, des bijoux, etc...

Cette superbe construction, fut vraisemblablement détruite lors des grandes invasions saxonnes, au cours des IVe  et Ve  siècles.

Il semble établi que la source qui alimentait les célèbres thermes de Bayeux, était une fontaine connue plus tard sous le nom de « fontaine du bourreau », et située route de Port. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1938   -   Sur la route, une jeune fille inanimée.   -  Dimanche soir, Mlle Denise Esnolt, 22 ans, femme de chambre à Bayeux, a été trouvée inanimée sur la route d'Arromanches. La jeune fille, qui paraissait atteinte à la tête, fut transportée à la clinique de la rue d'Aprigny, à Bayeux. Là, on a dû la garder en observation, car on craint une fracture du crâne.

La blessée ne se souvient plus à la suite de quelles circonstances elle resta évanouie sur la route.

L’hypothèse d'un accident doit être écartée, car on a trouvé la bicyclette intacte auprès de la jeune tille. Il y a donc tout lieu de supposer que Mlle Esnolt fut prise d'un malaise et se blessa en tombant de sa bicyclette. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1938   -   Bayeux sous l’occupation romaine.   -   Le Journal de Normandie publie, à propos des découvertes archéologique de Bayeux, l'article suivant :

Au cours des travaux exécutés rue Saint-Laurent, pour la construction d’un transformateur, les ouvriers ont mis à jour des briques provenant des Thermes romains qui s'élevaient à cet endroit.

Bayeux, du 1er au Ve siècle, fut en effet, sous la domination des Romains qui y élevèrent des monuments vastes et somptueux, des arcs de triomphe, un Cirque, une Neumachie (vaste piscine où se donnait le spectacle d'un combat naval ), pour les besoins de lequelle furent amenées, au moyen d’un aqueduc de plus de huit kilomètres de longueur, les eaux d'une source  qui jaillit dans la cour d’une ferme dépendant de l'Abbaye de Monnaye, des places publiques, des monuments décoré de statues et de vases exécutés par des artistes renommés ; enfin un Palais des Thermes à l’emplacement de l'église St-Laurent.

Le Forum et la Basilique, lieu public et couvert où se réunissaient dans la saison pluvieuse le Préteur, les magistrats, les jurisconsultes, étaient situés près des Thermes, sur remplacement occupé de nos jours par l'école maternelle et la place aux Pommes.

Vers la fin du IVe  siècle, commencèrent les invasions des Saxons. Attaquée de toutes parts, Rome fut impuissante à se défendre et malgré l'aide apportée aux Romains qui occupaient Bayeux par les Suèves et les Bataves la ville fut conquise.

Maîtres de Bayeux, les Saxons n'ont laissé intacts aucun des monuments élevés par la domination romaine. Un seul ne fut pas détruit jusque dans ses fondations : ce fut le Palais des Thermes.

L'existence et l’emplacement de ce palais, dont la splendeur était vraiment merveilleuse, furent ignorés jusqu'en 1762. A cet époque on reconstruisait l'église Saint-Laurent et, en procédant aux fouilles nécessaires pour asseoir les fondations, on s'aperçut que cette église avait été construite sur les ruines d'un vaste édifice que l'on supposa être un temple d'idoles.

En 1765, de nouveaux travaux exécutés à cette église mirent à découvert les ruines de l'une des salles de ce magnifique monument pavé de marbre blanc. Les murs avaient été revêtus d'un placage de marbre gris et blanc.

On y découvrit un bas-relief de marbre blanc représentant un jeune homme appuyé sur cep du vigne.

En 1794, la recherche du salpêtre, dans la nef de l'église Saint-Laurent, mit à découvert des morceaux de marbre et des fragmenta de corniche.

Le 9 floréal, an II, des membres de la Société Populaire, firent une démarche pour que défense fut faite aux ouvriers de dégrader les marbres mis à jour durant les recherches pour trouver du salpêtre.

En 1821, la réparation du mur du cimetière, amena, de nouveau, la découverte d'une portion considérable de l'édifice souterrain. Des fonds furent mis à la disposition de M. Surville, ingénieur des ponts et chaussées, et de M. Lambert, bibliothécaire de la ville. Un procès-verbal et un plan des travaux exécutés furent publiés. Ces fouilles établirent d'une manière indiscutable que l'église Saint Laurent avait été bâtie sur les ruines d'un monument superbe que les Romains désignaient sous le nom de Thermes. Il avait été construit selon toutes les règles prescrites par Vitruve et décoré avec une rare magnificence. Deux arcades à claveaux rudimentaires, avec assise de briques encore visible dans les murs qui portent les fondations du chœur, indiquent l'emplacement de l'étuve des bains tièdes et des bains chauds dans l'axe de la nef et du chœur. Des passages voûtés et une courbe en maçonnerie plus soignés signalent la grande salle circulaire des fêtes. L'autel du chœur occupe le centre de cette salle circulaire.

Les médailles, poteries, bronzes découverts sont conservés au Musée de Bayeux, ainsi, qu'une tête casquée de Minerve, en albâtre, œuvre romaine, un peu différent du type grec. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Septembre 1938   -   Le cent-cinquantenaire d’une école libre.  -  Avec les premiers jours du mois d'octobre va coïncider le cent-cinquantenaire de la fondation de l'école de la rue Franche.

C'est en effet, en 1788, qu'ouvrait ses portes la première école des Frères des Écoles Chrétiennes à Bayeux. Cet anniversaire coïncide avec le cinquantenaire de la fondation de l'Association Amicale des Anciens Élèves. Pour commémorer dignement ce jubilé, de grandes fêtes sont en préparation. Elles se dérouleront le dimanche 2 octobre.

Le matin, une importante réunion se tiendra à l'École à laquelle sont cordialement invités tous les anciens élèves, les parents, les élèves et les amis de l'École. Une messe en musique, sous la présidence de Mgr Picaud, évêque de Bayeux, sera célébrée et suivie d'un banquet.

L'après-midi, l'assemblée générale, à 15 heures, suivie d'une représentation théâtrale de gala, à la salle Saint-Léon 23, rue des Teinturiers, à 16 h. 30. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1938 - Les danger des armes à feu. -  Le jeune Roger Jaulée, 15 ans, travaillait chez ses parents, boulangers, rue Saint-Martin, à Bayeux, mercredi vers 10 heures, lorsqu'il entendit du bruit occasionné par des rats.

Il se saisit alors d'une carabine et s'apprêta à la charger pour tuer les indésirables bêtes. Au même moment, sa manche se prit dans la gâchette et, par malheur, l'arme étant déjà chargée,  le coup partit. Le jeune homme reçut la décharge dans l'épaule.

Il fut transporté à la clinique de la rue d'Aprigny où le docteur Jeanne l'opéra aussitôt. Fort heureusement, sa blessure n'est pas grave et l'état du jeune Jautée est aussi satisfaisant que possible. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1938   -  Était-ce une aurore boréale ?   -   Mercredi soir, entre 20 h. et 22 h. 30, plusieurs personnes se trouvant au lieu dit « Clos Saint-Nicolas », à la sortie de la ville, furent les témoins du phénomène atmosphérique suivant : une lueur d'abord rose rougeâtre embrasa le ciel dans la direction de la campagne, puis elle passa au rouge vif. 

Cette lueur ressemblait fortement à celle de l'aurore boréale remarquée un soir, au début de cette année. La teinte rouge s'effaça et fit place à un reflet blanchâtre qui disparut à son tour. 

Quelques instants après, le même phénomène recommençait. Cela dura pendant plus de deux heures. Il est vraisemblable que ce fût là une petite aurore boréale. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Décembre 1938   -  Voici des fleurs, des fruits….  -  La végétation se livre cette année à quelques fantaisies. Vers la fin du mois de septembre, et même au début d'octobre, on avait remarqué que des pommiers avaient refleuri en divers coins de Normandie. Les techniciens expliquaient cette floraison anormale par le fait que des fleurs avaient coulé lors des gelées printanières et reparaissaient sous l'effet d'une température extrêmement douce.

Ce qu'on ne prévoyait pas, c'est que certaines de ces fleurs donneraient des fruits. Évidemment, ce ne sont que des embryons de pommes, mais le fait n'en est-pas moins exact.

Toujours sous l'effet d'une température douce, on peut voir des fraisiers qui. après avoir fleuri, voient leurs fruits se nouer. Des groseillers bourgeonnant, etc...

Les gelées printanières ont permis de voir des pommes en décembre sur des arbres. Sans doute, les gelées hivernales ramèneront-elles ces pommiers fantaisistes, ainsi que les fraisiers, au respect des saisons.... (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1938   -  Un fut de cidre éclate , blessant grièvement un employé.  -  M. Armand Blanchel, demeurant à Bayeux, employé au service de M. Quinio, rue de la Cuve, était occupé à laver un fût de cidre, lorsque, tout à coup, sans que l'on sache pour quelle raison, le tonneau éclata.

M. Banchet, sérieusement atteint par les éclats de bois, fut transporté aussitôt à l'hôpital de Bayeux. Le docteur Jeanne a constate une fracture du bassin, qui obligera le blessé à observer  un très long repos. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Décembre 1938   -   L'offensive du froid.   -  Les froids intenses signalés ces derniers jours en Russie et en Allemagne taisaient présager l'arrivée d’une vague glaciaire dans nos régions. Elle a arrivée dans la nuit de samedi à dimanche, faisant éclore sur nos fermes une riche floraison de givre, et surprenant autant par son apparition soudain que par sa rigueur inaccoutumée.

Le thermomètre avait, en effet, marque 7 degrés sous zéro. Mais il ne devait pas s’arrêter en si beau chemin, et cette nuit, il est descendu aux environs de 12, ce qui ne s'était pas vu depuis 1929.

il en est résulte de graves inconvénients pour la circulation et pour la vie ménagère. Nombreuses sont les habitations où l'eau et le gaz sont coupés, par suite du gel des canalisations ou des compteurs. Le vent reste à l’Est, et le froid peut durer. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1938   -   Un accident peu banal.   -  Mme Toulorge. demeurant à Bayeux, se tenait sur le seuil de sa porte, guettant sa fillette au retour de  l’éole. Or, la coïncidence voulut que son mari, ayant rencontré l'enfant sur la route de Littry, arrivât avec elle. Les apercevant, Mme Toulorge envoya le chien à leur rencontre. La fillette appela l’animal qui manifestait sa joie de revoir tout son monde. Mais à l’instant précis où il traversait la route, une auto arrivait et le pauvre toutou fut écrasé.

M. Toulorge se précipita pour le ramasser, mais le chien dans un dernier sursaut de douleur, le mordit à la joue. Puis la brave bête, qui ne se doutait pas du mal qu'elle faisait à son maître, rendit le dernier soupir, les crocs se refermèrent et emprisonnèrent la main de M. Toulorge comme dans un étau. On eut toutes les peines du monde à desserrer l’emprise du chien, et M. Toulorge se démit un doigt en essayant de se dégager. Il fut transporté à la clinique de la rue d'Aprigny. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1938   -   La neige a bloqué plusieurs communes.   -  La neige est tombée dans le Calvados d'une façon inégale et il semble qu'elle ait été plus abondante dans la partie ouest. C'est, ainsi que dans le Bessin et le Bocage la couche atteignait hier une épaisseur de 25 à 30 centimètres, et allait même jusqu'à un mètre dans les endroits où le vent faisait sentir particulièrement son action.

Deux accidents se sont produits à Bayeux. Mme Aimée Bedel, 58 ans, habitant le hameau des Sablons, qui se rendait à Bayeux à 11 heures, a fait une chute en face de la maison de M. Lecanu, rue de Vaucelles et s'est fracturé le bras droit.

Mme veuve Bernardine Adam, demeurant rue des Teinturiers, est tombée dans cette rue, à 11 h. 15 et s'est brisée la cuisse gauche. Toutes deux ont été admises à l'hôpital.

Dans de nombreuses communes il n'y a eu ni courrier ni passage d'autobus. ( Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1938   -   Le feu à la manufacture de porcelaine de bayeux.   -  Dans la nuit de lundi à mardi, vers 23 h. 45, un incendie s'est déclaré à la manufacture de porcelaine de Bayeux. L'alerte fut donnée par la sirène et le tocsin de la cathédrale.

Les pompiers, sous les ordres du capitaine René, partirent quelque temps après pour combattre le fléau. La lutte devait durer, près de quatre heures.

Les circonstances exactes de cet incendie ne sont pas encore bien définies. On pense seulement que le feu a dû prendre dans la pièce contiguë à la sécherie où sont installés la chaudière du chauffage central, deux moteurs électriques et diverses autres machines.

Le toit s'est écroulé, ainsi que tout le premier étage. Les dégâts sont évalués à environ 200 000 francs, tant en marchandises que pour la partie de l'immeuble complètement détruite. ( Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1939   -   Deux cambriolages à Bayeux.   -   Au cours de la nuit de samedi à dimanche, un malfaiteur s'est introduit chez M. Hesch, ingénieur des travaux publics aux chemins de fer, rue de Cremel, pendant son sommeil. Il a emporté une somme de 4 000 francs en billets de banque et divers bijoux sans grande valeur.

On suppose que le vol a été commis entre 2 heures et 4 heures du matin. Le malfaiteur s'est servi d'une fausse clef pour entrer dans les lieux. Personne n'a rien entendu.

M. Cervotti. commissaire de police de Bayeux, saisi de l'affaire, a ouvert une enquête et suit actuellement diverses pistes.

Signalons que durant cette même nuit, une incursion a été opérée dans une autre maison proche, rue de Nesmond. Là encore, il n'y a pas eu effraction, le visiteur nocturne, qui n'a pénétré  que dans un bâtiment à usage de cave, s'est contenté d'emporter une certaine quantité de charbon et quelques boîtes de conserves contenues dans un garde-manger. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1939   -   Des travaux de terrassement occasionnent un commencement d’asphyxie dans une maison.   -  Actuellement, une équipe d'ouvriers terrassiers creuse des tranchées en vue de l'installation d'une ligne souterraine téléphonique. Par suite de ces travaux, une canalisation de gaz d'éclairage alimentant les appartements occupés par M. Fontaine, demeurant rue  Cabourg, à Bayeux, s'est trouvée crevée. Une fuite de gaz se produisit dans ses appartements, ce qui provoqua un commencement d'asphyxie chez les occupants. Secourus par des voisins, ils ont reçu les soins nécessaires et leur état n'est pas grave. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1939   -   Le mois de décembre météorologique.   -   Le mois de décembre 1938 pourra être cité comme l'exemple typique d'un mois extraordinaire, non pas à cause de ses moyennes, qui furent assez voisines des normales, mais à cause de l'opposition absolue constatée entre les deux quinzaines successives. La première partie du mois a été très douce; brusquement, la situation s'est renversée le 17. En l'espace de 38 heures, la température est passée de 12° à — 12° et, pendant une dizaine de jours, les minima se sont abaissés à — 15° et même moins 17°. Dans la soirée du 23, entre 19 heures et 20 heures, la température est descendue à Caen à — 17°7, pour remonter rapidement à — 13° à 20 h. 15. Dans la nuit du 25 au 26, nous avons encore enregistré — 16°8. Du 17 au 27, la gelée a été continue, même dans la journée. Puis, l'arrivée d'une dépression océanique a amené un dégel complet dans l'espace de quelques jours.

Un second phénomène remarquable a été l'abondance des chutes de neige. Par une anomalie curieuse, les régions qui ont reçu le plus de neige ont été celles qui en sont préservées d'ordinaire, le Bessin et le Cotentin.

A Lisieux, l'épaisseur de la neige a été faible, à Caen, elle a atteint 25 centimètres. A Bayeux, notre correspondant en a mesuré 45 centimètres. Dans la presqu'île du Cotentin, on a parlé de 70 centimètres. S'il faut remonter à 1895 et 1890, pour retrouver des températures comparables à celles de 1938, il faut remonter plus haut encore, probablement en 1833, pour retrouver des chutes de neige aussi considérables.

Malgré les anomalies que nous venons de signaler, les moyennes de température ne sont pas très inférieures à la normale 4° 62.

Quant aux pluies ou neiges fondues, elles sont très inégalement réparties. Les dégâts occasionnés par les gelées paraissent très importants. Ce n'est cependant qu'au printemps que l'on pourra juger de l'étendue des dommages causés par le froid à l'agriculture, et, plus spécialement encore à l'horticulture.   (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1939   -   La neige.   -   La neige est tombée cette nuit en abondance dans le sud du département, il y en avait ce matin une épaisse couche dans la région de Falaise et de Villers-Bocage. A Caen, où elle est tombée en moindre quantité, la neige n’a laissé aucune trace. (Source  : Le Moniteur du Calvados)   

 

Février 1939   -   Un jeune polonais voyageait clandestinement sur le toit d’un wagon.   -  Un Polonais, âgé de 17 ans, quittait son pays d'origine le 26 mars dernier, à bord d'un vapeur anglais, qui partait, de Ganiski, se dirigeant vers Caen. Pendant la traversée, le jeune polonais fut employé à divers travaux de bord. Il arriva ainsi à Caen dimanche dernier. Le lendemain soir, il prenait l'express se dirigeant vers Cherbourg. N'ayant pas de billet, il fit le trajet sur le toit d'un wagon. Sa présence ayant été remarquée, il fut arrêté à la gare de Bayeux.

Interrogé, le Polonais déclara se nommer Ryszard Glinisky, né à Vilna. Assez bien vêtu, le jeune homme ne possédait ni argent, ni papiers d'identité, par contre, on a trouvé dans ses poches deux tubes de gardenal.

Il a été arrêté pour vagabondage et infraction à la police des chemins de fer, avant d'être traduit devant le Procureur de la République de Bayeux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Avril 1939   -   Un entrepreneur a l’oreille arrachée.   -   M. Lerenard, 25 ans, couvreur à Bayeux, a été victime d'un grave accident dans le chantier qu'il possède à Bellefontaine. Il venait de travailler à charger un camion de matériaux de démolition et se trouvait derrière quand en voulant démarrer le camion reculant légèrement serra M. Lerenard contre un mur.

Se voyant sur le point d'avoir la tête écrasée M. Lerenard se dégagea brusquement, néanmoins l'oreille gauche resta prise et fut complètement arrachée. M. Lerenard fut conduit sans retard à la clinique de la rue d'Aprigny où le docteur Jeanne lui donna les soins urgents que réclamait son état. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1939   -   Un caennais dévalisait les troncs dans les troncs dans la cathédrale.   -   Mardi, M. Victor Guibert, sacristain de la cathédrale de Bayeux, fermait à midi les portes de l'édifice, quand il aperçut un individu se trouvant près du tronc de la statue Sainte-Thérèse, l'ayant interpellé, l'homme prétendit qu'il venait de réparer la sonnerie des cloches.

Le sacristain rendit la liberté à l'individu, mais, pris de soupçons, inspecta aussitôt les lieux. Il constata alors que le tronc en question venait d'être fracturé.

M. Victor Guibert informa le Commissariat de police, et à 13 h. 30, grâce à l'activité de MM. Poupinet et Catherine, le malfaiteur était arrêté route de Caen.

Amené devant M. Cervotti, commissaire de police, il déclara se nommer Amand Demaine, âgé de 45 ans, monteur électricien, 4, rue de l'Eglise-de-Vaucelles, à Caen. Il reconnut les faits qui lui étaient reprochés.

Amand Demaine, qui a déjà été condamné huit fois pour les mêmes motifs, a été trouvé porteur d'un ciseau à froid, un trousseau de 21 clefs et une somme de 162 fr. 10. Il a été déféré au Parquet de Bayeux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juin 1939   -   Les anciens souterrains de Bayeux ne sont pas utilisable pour la défense passive .  -  Lundi soir, Me  Dillaye, secrétaire-trésorier de la Société des Sciences, Arts et Belles Lettres, a fait, à la salle Saint-Léon, devant une assistance nombreuse et particulièrement attentive, une très intéressante causerie sur « Bayeux », sous Guillaume le Conquérant ».

Dans son exposé topographique, sur la ville à cette époque, le conférencier a été appelé à parler des anciens souterrains, reliant le château aux faubourgs de Bayeux, et dont l'un aboutissait rue de la Cave.

Cette question a soulevé une assez vive discussion au sujet de l'utilisation de ces souterrains mystérieux pour la Défense passive.

Elle a été résolue par la négative, personne n'ayant d'ailleurs pénétré dans ces souterrains depuis la tentative faite, vers 1880, par M. Anquetil, ancien président, de la Société des Sciences,  Arts et, Belles Lettres, et ne pouvant dire leur état actuel.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1939   -   Deux cents réfugiés espagnols regagnent leur pays.  -  Environ 200 réfugiés espagnols venant des centres de Bayeux et Villers-sur-Mer, sont passés à Caen hier en autocar, se rendait à la gare, où ils doivent s'embarquer à destination de leur pays.

Le service d'ordre était assuré par M. Hennet, commissaire spécial de la gare, et les agents de la police municipale. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

Juin 1939  -  Le carillon de Bayeux.   -   Le Carillon dont les claires tinterelles égrènent dans le ciel de la ville épiscopale les airs de l'ancienne liturgie bayeusaine a été lui-même, chanté par notre distingué confrère Arthur Maugé à qui il inspira les couplets les mieux venus et la-mélodie la plus charmante de sa fameuse, revue « Caen s’r’amuse », dont le succès fut triomphal.

Cette jolie chanson n'a pas vieilli et a gardé auprès du public toute la faveur qui l'accueillit à son apparition. Aussi la maison Bonnaventure vient-elle d'en publier édition, grand format, chanteurs et musiciens tiendront à posséder une nouvelle que tous les chanteurs et musiciens de la région tiendront à posséder.

(Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1939  -  Les heures de travail dans l’administration départementale.   -    Par suite de l’application des dispositions de l'article 6 du décret, du 21 avril 939, fixant à 45 heures la durée  du travail hebdomadaire, dans les administrations et services publics les heures de travail du personnel des bureaux de la Préfecture et des sous-Préfectures du Calvados, ainsi que des services annexes sont, fixées ainsi qu'il suit, à compter du 1er juillet 1939.

Les lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi : le matin, de 8 h. 15 à 12 heures ; l e soir, de 14 h. à 18 h. 30.

Le samedi : le matin, de 8 h. 15 à 12 heures. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1939  -  L'économe du Grand Séminaire de Bayeux est tué dans un accident.     Un tragique accident s'est produit, ce matin, au carrefour des rues de l'Evêché et de Nesmond.

M. l'abbé Painblanc, économe du Grand Séminaire, prêtre de Saint-Sulpice, qui circulait à bicyclette, a été renversé par un camion de laitier. Le crâne fracturé et les jambes broyées,  l'ecclésiastique fut tué sur le coup. Il était âgé de 43 ans. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1939  -  Un chaudronnier poignarde son amie.     Maxime Le Sire, 40 ans, originaire de Pontivy (Morbihan), déjà condamné, exerce la profession de chaudronnier. L'autre après-midi, il vint échouer, légèrement ivre, avec son amie, Augusta Geffine, 31 ans, sans profession ni domicile fixe, vers 17 h., sur un banc de la place du Château.

Bientôt une discussion éclata entre eux. Prenant son couteau, Le Sire en porta un coup à la femme Augusta. Gravement blessée à l'épaule gauche, celle-ci fut transportée à l'hôpital. Le Sire a été arrêté. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  Grièvement brûlé par un retour de flammes.   -   M. Poulard boulanger, demeurant rue du Maréchal-Foch, à Bayeux, ayant été mobilisé, un de ses amis, M. Louis, habitant également à Bayeux, rue Saint-Martin a accepté de venir le remplacer pour réussir à satisfaire la clientèle.

Vers 10 h. 30. alors qu'il était occupé à allumer le feu qui marche au mazout, un retour de flammes se produisit.

Si M. Louis ne fut pas blessé, il n'en a pas été de même pour Mme Poulard et le neveu de celle-ci, qui se trouvaient à proximité. Mme Poulard a eu les cheveux brûlés. Quant à son neveu, plus sérieusement atteinte il porte des brûlures graves à l'avant bras droit et au cou.   (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1939  -  La sollicitude de M. Goebbels s’étend aux bayeusains.  -   Des Bayeusains viennent de recevoir des lettres écrites en mauvais français, parties de Saint-Gall, en Suisse. Ces missives, comme beaucoup d'autres signalées dans diverses régions de France et d’Angleterre, essaient de justifier la politique de M. Hitler et tentent d'expliquer « les bonnes » intentions du Führer.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  Le temps qu’il a fait en Juillet.  -   Le mois de juillet a été pluvieux tout le monde le sait. Il a été normal pour les températures, beaucoup de personnes hésiteront à le croire. Cependant, le fait est indéniable. La normale 16,84 est dépassée dans le Nord et l’est du département.

Fait remarquable, ce résultât est obtenu sans que le mois ait compté une seule journée de grande chaleur. La maximum absolu n'a pas dépassé 28° 8 à Caen. Mais les minima nocturnes ont  été généralement élevés, dépassant parfois 14° et 15°. Il y a compensation, et le mois est normal pour les températures sans avoir été beau. Le mois a été excessivement nuageux, relativement pluvieux et moyennement chaud.

Le mois a été pluvieux, grâce à quelques journées orageuses qui ont fourni de grosses quantités de pluie. Assez rares du 1er au 15, les pluies ont été abondantes du 15 au 25, si bien que  leurs sommes totales dépassent largement la normale 59 m/m. On note, 72 à Bayeux, la Délivrande et Littry,  127 à la forêt de Balleroy, et 198 à la forêt de St-Sever. Les collines du Bocage ont été. largement arrosées, les stations voisines du littoral l'ont été beaucoup moins que certaines personnes ne se l'imaginent. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  La rentrée des récoltes et la réquisition des chevaux et attelages.  -   Le décret de réquisition affiché en même temps que les ordres d'appel de réservistes a provoqué une vive émotion parmi les populations rurales, celles-ci en effet, n'ont pu, par suite du mauvais temps de la première quinzaine d'août, moissonner et rentrer les récoltes aussi rapidement qu'il eut été désirable.

D'autre part les ordres d'appel enlèvent dans chaque exploitation les hommes valides capables de conduire les attelages, et il reste des quantités considérables de grains à rentrer.

L'Union des Syndicats Agricoles du Calvados en lui signalant cette situation particulièrement grave dans la plaine de Caen a demandé à l'Union Nationale des Syndicats Agricoles d'intervenir près du ministre de l'Agriculture pour qu'en tout état de cause les chevaux et attelages nécessaires à la rentrée des récoltes soient laissés à la disposition des cultivateurs tant que les besoins s'en feront impérieusement sentir.

En réponse à cette démarche. l'Union des Syndicats Agricoles du Calvados vient de recevoir de l'U.N.S.A. la note ci-après :

« Nous sommes intervenus auprès du Ministre de l'Agriculture et par l'intermédiaire de celui-ci, auprès du Ministre de la Défense Nationale pour demander que la réquisition des chevaux  laisse en dehors de son champ d'opérations les régions dont les récoltes ne sont pas encore rentrées.

Nous venons d'être avisés par le Ministre de l'Agriculture que le Ministre a adressé hier aux Directeurs des Services Agricoles une lettre leur demandant de se mette immédiatement en rapport avec l'autorité militaire du département  pour éviter que les moyens de traction ne soient retirés aux cultivateurs  la où ils sont absolument nécessaires.

Il a donc tout lieu de penser que dans notre département les réquisitions de chevaux si elles venaient à être opérées tiendraient compte de la note transmise par le Ministre de l'Agriculture. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  La censure fonctionne.  -  En application du décret instituant la censure préventive, un contrôle des informations est, dès hier, entré en application à Caen. Le service est installé à la Préfecture. Toutes les publications imprimées dans notre ville et destinées à être répandues dans le public, doivent lui être soumises, qu'il s'agisse de journaux, revues, bulletins, livres, tracts ,etc..., y compris les feuilles dactylographiées. (Source  : Le Moniteur du Calvados)   

 

Septembre 1939  -  La censure dans le Calvados.     Comme on le sait, le Ministre de la Guerre a prescrit la mise en service d'une organisation militaire chargée du contrôle des publications de toute nature ( journaux, brochures, textes, dessins, films. etc.... ).

En conséquence toute publication, devra être préalablement soumise à la censure de la commission militaire dont le siège est Caen, à la Préfecture, pour les arrondissements administratifs de Caen, Bayeux et Vire ainsi que pour la commune de Dives-sur-Mer.

Toutefois pour les communes de Littry, Condé-sur-Noireau, Dives-sur-Mer, Falaise, Cabourg, une section de contrôle existe à la Mairie, et pour les communes de Bayeux et Vire une section semblable siège à la Sous-Préfecture. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   La dernière dépêche de 15 h.     Le gouvernent a décrété la mobilisation générale et l'état de siège. Le premier jour de la mobilisation est le samedi 2 septembre. Le Parlement se réunira demain. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   Éclairage extérieur, public et privé.      En temps normal : Éclairage normal de guerre.

A) Dans toutes les communes du département à l'exception de celles qui ont été nommément désignées dès le temps de paix par le préfet, tout éclairage extérieur, soit public, soit privé est supprimé.

B) Dans les communes et dans certains établissements qui ont été nommément désignés dés le temps de paix par le Préfet, un éclairage extérieur public réduit est autorisé, à l'exclusion de tout éclairage extérieur privé. Cet éclairage ne doit comporter que le nombre de lampes, strictement indispensable au fonctionneraient des chantiers, au service d'ordre et à la circulation, à vitesse réduite dans les principales artères, l'intensité de ces lampes doit en outre être diminuée dans toute la mesure du possible.

Dans les communes où l'éclairage public est assuré à la fois par l’électricité et par le gaz, les suppressions doivent porter de préférence sur le gaz. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   Pour les volontaires de la défense passive.      Le préfet du Calvados Invite toutes les personnes ayant souscrit un engagement dans la Défense Passive à se présenter sans délai à la Mairie de leur résidence où toutes instructions leur seront données en vue de leur utilisation.

Toutefois cet avis ne s'applique pas aux engagés ayant déjà été invités par un ordre individuel à se présenter à la Mobilisation à un service déterminé. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   Des journaux saisis dans le Calvados .     Les journaux : L'Enchaîné et La Normandie Populaire ont été saisis par les gendarmes et la police dans les dépôts du Calvados. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   Les réfugiés affluent dans le Bessin.   -  Dans la nuit de dimanche à lundi, des trains spéciaux sont entrés en gare de Bayeux avec 5 000 réfugiés qui ont reçu abri, pendant quelques heures, dans les locaux prévus à cet effet, avant d'être répartis entre diverses localités du Bessin.

Un nouveau contingent de réfugiés est arrivé mardi matin, vers 8 heures. Il a été peu après aiguillé sur plusieurs points de la région. (Source  : Le Moniteur du Calvados) 

SCENES DE LA VIE NORMANDE

26.  Visite à la Ferme   -   Laiterie coopérative de Bayeux

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