15 Mai 2025

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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BEAUMONT - en - AUGE

Canton de Pont-l'Évêque

Les habitants de la commune sont des Beaumontais, Beaumontaises


Octobre 1833    -    Monsieur le Rédacteur.   -   J'ai lu avec un vif intérêt les différents articles de votre journal concernant le voyage que le Roi vient de faire dans les départements de la Normandie, vous en avez retracé chaque jour les principales circonstances, en offrant à vos abonnés le tableau de l'enthousiasme qu'a fait naître partout la présence de S. M. et de son auguste famille. Mais malgré vos soins à ne négliger aucun des faits qui ont signalé, d'une part, le zèle et le dévouement des populations normandes, et, de l'autre, les témoignages si touchants de bonté et d'affabilité qu'elles ont reçues du Roi, il en est un qu'on ne vous a sans doute point communiqué, et dont la publicité doit vous paraître utile, le voici : Sur la route que Sa Majesté a parcourue pour se rendre de Caen à Pont-l’Évêque, se trouve la commune de Beaumont.

(1) Les habitants s'étaient empressés d'élever un modeste arc de triomphe aux limites de cette commune, et avaient eu l'heureuse idée de le placer à l'entrée de la terre du Mérisier, où le célèbre Laplace a passé les premières années de son enfance.

Là, le maire, accompagné de ceux de plusieurs communes voisines ( Glanville, Clarbec et Drubec ) et des conseillers municipaux, a adressé au Roi ses félicitations respectueuses et l'expression des sentiments de dévouement des habitants.

Il a dit ensuite à Sa Majesté, qu'elle se trouvait en ce moment à Beaumont, patrie de l'illustre Laplace, que ses habitants, fiers d'avoir vu naître l'auteur de la Mécanique Céleste, avaient arrêté le projet d'élever un monument à sa mémoire, et qu'ils suppliaient Sa Majesté d'honorer ce projet de sa haute protection.

Le Roi a paru entendre ces détails avec intérêt, et les habitants de Beaumont conservent l'espoir qu'il daignera exaucer leurs vœux.

Je joins ici, Monsieur, la copie du discours du maire, et j'espère qu'en secondant les désirs de mes compatriotes, vous ne refuserez pas de l'insérer, ainsi que la présente notice, dans un des prochains numéros de votre journal.

J'ai l'honneur d'être, etc…

                      Bretocq aîné,

                      Membre du Conseil municipal de Saint-Etienne, près Beaumont.

 

(1) Beaumont est un bourg dont la population n'excède pas mille habitants, mais qui doit être cité dans les annales de la  Normandie. Il renfermait autrefois une école militaire, rivale et émule de celle de la Flèche, ou la jeunesse des départements environnants recevait la meilleure éducation. Les élèves de ce collège, après avoir terminé leurs humanités et reçu les premiers éléments des sciences exactes, se rendaient aux écoles d'application et étaient ensuite admis, soit dans la magistrature, soit dans les cadres de l'armée ou des corps du génie militaire, de l'artillerie, etc... Beaumont peut citer avec une sorte d'orgueil les hommes recommandables sortis de son école militaire. Parmi eux figurent :

Deux membres du parlement de Rouen ; Labey, ancien professeur de mathématiques à Paris ; Le général Evain, aujourd'hui ministre de la guerre dans le royaume de Belgique ;

Le général Caulaincourt ; Plusieurs autres généraux et colonels qui ont contribué à la gloire des armées françaises ; Vauquelin, célèbre chimiste ; Laplace, auteur de la Mécanique céleste, né à Beaumont même etc..., etc…, etc... (Mémorial du Calvados)

 

Février 1845   -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. Regnault.

La première session des assises du Calvados pour 1845 s'est ouverte le 11, sous la présidence de M. le conseiller Regnault. Il est a remarquer qu'aucun juré de l'arrondissement de Bayeux n’a été appelé par le sort à siéger dans cette session.

Nous donnons un résumé succinct des affaires dont le compte rendu nous est parvenu.

   Le 30 octobre dernier, le sieur Guillaume Dudezert, en rentrant vers onze heures du matin, dans le grenier à fourrage qui précède la chambre qu'il habite chez le sieur Pitrais, à Beaumout-en-Auge , chez lequel il est berger, remarqua deux planches levées dans la cloison qui sépare ce grenier de sa chambre. Ces planches qui tenaient avec des clous avaient été récemment arrachées, sa porte était fermée à clef. Il entra dans sa chambre et il aperçut son coffre ouvert, dans lequel on avait pris un pantalon de laine, une cravate de soie et un chapeau blanc, de plus on avait dérobé dans l'appartement en d'autres endroits, deux blouses, une cravate de laine, un mouchoir à carreaux et enfin une petite bourse contenant 32 fr. Il y avait dans l'appartement une fourche qu'on avait prise dans l'écurie et qui avait dû servir à l'effraction.

S'apercevant qu'il était volé et croyant que le vol avait été commis depuis très peu de temps, puisque une demi-heure auparavant, et avant d'aller à la basse-messe, il avait quitté une des blouses qui lui manquaient. Dudezert pensa que le voleur ne pouvait pas être loin. Il se disposa donc à faire perquisition dans le grenier, au moment où il y entrait, il vit le nommé Canu (Arnaud-Alexandre) de Basseneville, sautant dans la cour par une petite fenêtre, et de la dans le chemin en escaladant le haut bord. S'étant mis à sa poursuite après avoir crié au voleur ! et aidé du sieur Halby et de M. Pitrais, il vint à bout d'arrêter le nommé Canu et de le ramener sur les lieux. En sa présence on retrouva cachés, dans le trèfle, les différents objets volés, à l'exception de la bourse. De là, le voleur ainsi pris en flagrant délit, fut conduit, malgré ses instances, devant le procureur du roi de Pont-l’Évêque.

L'instruction a fait découvrir un autre vol dont Canu se trouve accusé. Il aurait dérobé le 16 octobre, à l'aide d'effraction, deux pantalons de laine rouge, un brun, un autre d'été, un gilet, une veste, deux chemises de toile, une blouse, un chapeau, des mouchoirs de cou et de poche, au nommé Ozerais (Baptiste) domestique du sieur Daufresne à la Rançonnière, commune de St-Gatien.

Reconnu coupable par le jury, Canu a été condamné à six ans de travaux forcés et à l'exposition. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1845   -   Nouvelle local.  -    Le nombre des conscrits de ia classe de 1844 fournis par le département du Calvados est de 533, dont 505 pour l'armée de terre et 28 pour l'armée de mer.

Le départ des premiers aura lieu du 21 au 25 juillet. L'époque du départ des 28 destinés à l'armée de mer n'est pas encore fixé. (Source  : Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1845   -   Nouvelle local.  -    Le tirage des jurés pour le 3e trimestre des assises du Calvados qui ouvriront le 1er août, a eu lieu.

L'arrondissement de Pont-l’Evêque n'a fourni que les noms de MM. Briand à Beaumont, Bériard, médecin à Cambremer, Letellier, pharmacien à Beaumont, Rabel, maire à Saint-André-d'Hébertot, Dauge, imprimeur à Pont-l'Evêque, Berrurier fils, propriétaire à Honfleur. (Source  : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1847      -  Nouvelles nationales.  -  Le recensement de la population de la France fait pour 1846, donne un total de 35 400 486 individus, celui fait en 1841 avait donné un total de 34 230 178.

Ce qui donne pour les cinq ans un accroissement de 4 170 308. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1847   -  Cour d’Assises du Calvados.  -  François-Désiré Corblin, et Jean-Charles Morel, tous deux bergers à Beaumont-en-Auge, accusés de vols nombreux commis dans cette commune, sont condamnés chacun à cinq ans d'emprisonnement.

  -  Marie Chartier, âgée de 33 ans, domestique à St-Omer, était secrètement accouchée d'un enfant auquel elle a donné la mort dans le courant d'août dernier. Déclarée coupable, mais avec admission de circonstances atténuantes, la fille Chartier, pour laquelle la cour a abaissé la peine d'un second degré, a été condamnée à 20 ans de travaux forcés et à l'exposition.

  -  Hyppolite Turpin, âgé de 28 ans, ouvrier bonnetier volait depuis plusieurs mois du pain aux boulangers de Falaise, à l'aide d'escalade et d'effraction : Une femme Lebrun, revendeuse, partageait avec lui le produit de ses vols en vendant le pain au-dessous de la taxe et entretenait ainsi les coupables penchants de Turpin.

Celui-ci a été condamné à cinq ans de prison, quant à la femme Lebrun, malgré les charges reproduites contre elle à l'audience, son acquittement a été prononcé.

  -  Les frères Guilbert, accusés du vol de 12 volailles comparaissent devant la cour :  l'un a été condamné à cinq ans de travaux forcés avec exposition ; l'autre à deux mois de prison.  (  source : Journal de Honfleur)  

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -   Dimanche dernier, une cérémonie a eu lieu à Trouville-Henequeville à l'occasion de la plantation de l'arbre de la liberté. Le même jour une semblable cérémonie a eu lieu à Beaumont. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -   L'ordre est donné d'armer le littoral du département de la Seine-Inférieure.

— On dit que des dispositions analogues à la mesure qui précède sont prises aussi pour le Calvados. (source Journal de Honfleur)  

 

Octobre 1849   -  Nouvelles divers.   -   Dimanche dernier, a eu lieu, à Beaumont-en-Auge, une fête fraternelle à l'occasion de la réorganisation de la compagnie de sapeurs-pompiers de cette commune. Les gardes nationales de diverses localités avaient été conviées.

Malgré l'invitation faite à notre garde nationale, et la communication qui en avait été donnée à chaque compagnie, malgré l'attrait séduisant du programme, qui avait été placardé, peu de personnes ont répondu à l'invitation, et se sont laissées séduire par les promesses de l'affiche. Les raisons alléguées par la plupart des gardes nationaux pour se dispenser d'aller à Beaumont, étaient on ne peut plus légitimes, et assez connues pour que nous nous abstenions de les mentionner. Quoiqu'il en soit, la fêle n'en a pas moins eu lieu et le programme ponctuellement exécuté : Réception des gardes nationales qui s'étaient rendues à l'invitation, revue par les autorités, tir à la cible, banquet, course en sac, mât de cocagne, bal, etc…   (Source.  -  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  nouvelles locales.   -   Jeudi dernier, sur les midi, en la commune de Beaumont, un incendie a éclaté sur une propriété appartenant à M. Serand, le feu a pris dans un bâtiment à usage de bouillerie, et a communiqué promptement à des bâtiments voisins couverts en chaume. La compagnie de pompiers de cette commune étant prévenue de ce sinistre, s'est immédiatement rendue sur les lieux, mais malgré tous ses efforts, elle n'a pu sauver qu'une partie des bâtiments incendiés. La perle s'élève à 2 000 fr. environ. 

On remarquait parmi les travailleurs, monsieur le curé de Beaumont, accompagné de son vicaire. La malveillance paraît étrangère à ce sinistre. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Novembre 1853   -   Nous lisons dans le « Pays-d'Auge ».   -   Dans un champ situé près du hameau dit « des Lecouteur », à Beaumont-en-Auge, on a trouvé, le 11 de ce mois, au milieu des ronces, un malheureux enfant nouveau-né, appartenant au sexe masculin. Il avait le corps recouvert d'une poignée d'herbes sèches et la tête appuyée sur un caillou. Cet enfant a été recueilli par les soins de M. le commissaire de police de Pont-l’Évêque, en tournée dans ce canton, et transporté à l'hospice de ce lieu, où il est mort dans la journée du 14.

La mère est une femme nommée Marie-Anne-Rose-Catherine Fosset, veuve Fortier, âgée de 48 ans, journalière, demeurant à Beaufour, elle a été arrêtée samedi dernier, par la gendarmerie de Pont-l’Évêque, et mise à la disposition de la justice. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   On lit dans le Bulletin de l'Instruction publique.   -  Conformément à l'avis du conseil académique, M. le préfet vient d'accorder une récompense pécuniaire aux quarante institutrices les plus méritantes du département, 16 instituteurs d'élite ont reçu chacun deux ouvrages reliés : ( Dictionnaire historique de Douillet. — Lettres sur la profession d'instituteur, de Thiéry, recteur de l'académie). Ces volumes portent un écusson avec cette légende : Donné par le préfet, sur l'avis du conseil académique.

Voici les noms des instituteurs et institutrices de notre arrondissement, qui ont été l'objet de ces distinctions : MM. Patin, à Beaumont-en-Auge ; Thieulin, à Dozulé ; Devaux, à Tourville ; Mmes Lecarpentier, à Saint-André-d'Hébertot ; Lemanissier, à Honfleur ; Edeline, à Honfleur ; Lavigne, à Pont-l’Évêque ; Hue, à Trouville ; Mlle Allaire, à Formentin. (source Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1858   -   Découverte macabre.   -   Le corps d’un enfant nouveau-né a été trouvé, le 25 décembre dans une mare située à Beaumont-en-Auge. Il a été constaté que l’enfant était viable, encore bien qu’il fût né à six mois de terme.

La justice, malgré d’actives recherches, n’a pu encore découvrir la mère de cet enfant. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Octobre 1858   -   On écrit de Paris à « L'indépendance belge ».   -   Dans une petite commune du canton de Pont-l’Evêque (Beaumont-en-Auge), il s’est trouvé un enfant montrant pour la peinture les plus heureuses dispositions. Le jeune Krug est fils de parents dont la position de fortune est insuffisante pour suffire à ses besoins. Un jour il quitta le village de Drubec, où est domiciliée sa famille, arriva à Paris et entra dans l’atelier de M. Léon Coignet.

Une lettre de ce peintre constate que, depuis son entrée dans l’atelier, Krug a fait des progrès rapides et réels. Ainsi, en 1857, au concours de l’atelier de son maître, il obtenait une médaille d’argent ; enfin le 8 août dernier, il méritait l’une des meilleures places dans la grande lutte de l'Ecole des Beaux-Arts. Le conseil général du Calvados vient d'allouer une somme de 500 fr. à ce jeune artiste. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1858   -  On lit dans « Le Pays-d'Auge ».   -   Les journaux annoncent de toute part une diminution sensible dans le prix de la viande de boucherie. A Beaumont, près de notre ville, le prix du 1/2 kilog. vient d'être réduit à 46 c.

Il est regrettable qu'à Pont-l’Évêque la boucherie persiste à faire exception, malgré la diminution qui se manifeste si évidemment dans la viande sur pied.  ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1862   -   Le tirage au sort.   -   Hier a commencé simultanément, dans tous les chefs-lieux de canton, la grande opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1861 nés en 1841, pour la formation du contingent annuel. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1862   -   Par décret impérial du 3 courant, sont autorisés.   -    Le trésorier de la fabrique de l'église curiale de Beaumont-en-Auge et le maire de Beaumont-en-Auge, au nom de cette commune, à accepter, chacun en ce qui le concerne, aux charges, clauses et conditions imposées, les legs faits par le sieur François Liégeard et consistant :

1.  En une somme de 1 000 fr. pour être employée à l'acquisition d'une cloche.

2.  En une rente annuelle et perpétuelle de 50 fr. pour fondation de messes. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1862   -   Nous lisons dans le Pays-d'Auge, du 30 octobre.   -   Une imprudence, dont les exemples ne sont que trop fréquents parmi les enfants à la garde desquels sont confiés des bestiaux, a été, dimanche dernier, bien funeste au jeune Guillot (Ernest), âgé de 9 ans, petit domestique chez M. Alphonse Simon, fermier en la commune de Beaumont.

• Chargé de reconduire à un pré dépendant de la ferme une vache qui y était restée avec d'autres, les jours précédents, il s'avisa, chemin faisant, de s'attacher autour du corps la longue corde passée aux cornes de la vache.

A l'observation que lui fit une femme sur le danger auquel il s'exposait, il répondit que la vache était très douce, et dans cette confiance, en continuant d'aller, il se passa la corde au cou, à double tour, avec une sorte de nœud coulant. Mais, à quelque distance de là. cette vache, subitement prise d'épouvante ou d'un accès de gaîté, entraîna ce malheureux enfant dans sa course précipitée, jusqu'à la porte du pré, éloigné environ de 300 mètres, par un chemin très caillouteux et d'une pente très raide dans une partie. Plusieurs personnes y accoururent et trouvèrent l'enfant, dans un état qui ne leur laissa aucun doute de sa mort. En effet, ses vêtements, presque entièrement déchirés et restés épars sur le chemin, avaient laissé en évidence les nombreuses contusions dont son corps était couvert, sa tête ensanglantée était dépouillée du cuir chevelu, ses yeux tournés dans leur orbite et sa face bleuâtre semblaient présenter les caractères d'un décès moins récent. Tel a été, du reste, l'état dans lequel il fut bientôt vu par M. Godard, médecin, et M. Blandin, maire, arrivé aussi sur les lieux pour constater ce fâcheux événement.

Mais il est triste de penser que si l'enfant, moins maltraité, ne se fût trouvé que dans un état de mort apparente, il aurait pu de même succomber faute de prompts secours. Les personnes venues d'abord, imbues du préjugé qu'en toute circonstance un individu, trouvé mort ou jugé tel, doit étre laissé sur place, sans qu'on y touche, jusqu'à l'arrivée des autorités locales ou judiciaires, s'étaient bornées à contenir la vache, devenue d'ailleurs très paisible, sans oser détacher la corde du cou de l'enfant. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1864   -   Par décret impérial.   -   En date du 9 avril, la nomination faite par Mgr l'évêque de Bayeux et Lisieux de M. l'abbé Dallibert, desservant de Cléville, à la cure de Beaumont-en-Auge, a été agréée. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1864   -   Par décision.   -   de M. le directeur général des postes, en date du 13 décembre, les bureaux de distribution établis dans les communes de Beaumont-en-Auge, Luc-sur-Mer, Saint-Sylvain et Ussy ont été convertis en direction de poste de plein exercice. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1865   -   Nouvelles diverses.   -   A l'hospice de Pont-l’Évêque, on s'arrête devant un pommier chargé de fruits et qui a déjà donné une récolte en août dernier.

-  A Beaumont-en-Auge, il se trouve aussi un poirier en plein épanouissement, et cela bien qu'il ait déjà fourni une assez grande quantité de fruits. (Le Pays d’Auge)

 

Octobre 1865   -    Un incendie.   -   Jeudi dernier, sur les 8 heures du soir, un commencement d'incendie, à Beaumont-en-Auge, occasionné par la flamme d'une bougie, a menacé de devenir très funeste.

Un vieillard nommé Le Juif, très peu dispos et atteint à la bouche d'une grave affection cancéreuse qui l'empêchait d'appeler du secours, voyait son lit envahi par les flammes et allait périr, sans le dévouement des deux sapeurs-pompiers Fouettre et Samson, accourus aux cris de Mme Lahais, sa fille, qui, sortie depuis peu d'instants, rentrait auprès de lui.

Ce ne fut que presque suffoqués eux mêmes, qu'ils réussirent, avec elle, à l'enlever de cette position d'autant plus critique, qu'il se trouvait enfermé entre le côté extérieur, enflamme, et la muraille. Déjà paillasse, lit de plumes, matelas, draps et couverture étaient embrasés.

Heureusement, le pauvre malade n'a eu pour résultat de son imprudence que deux brûlures à un genou, Mme Lahais en a reçu une a un pouce.  (Le Pays d’Auge)

 

Mars 1866   -   Un bonhomme d'avare.   -    Il y en a encore parmi nos paysans, c'était jeudi dernier à Beaumont-en-Auge, pour livrer un sac de pois gris qu'il avait vendu à un grainetier de l'endroit. Sa livraison faite, le brave homme s'éloigne et va retrouver au cabaret un ami, pour prendre l'indispensable demi qui devait, avec un pain d'un sou, lui servir de  déjeuner. Au milieu de son repas et au plus fort de la conversation engagée entre lui et sa connaissance, le vieillard fait un bond sur sa chaise, manque de renverser la table, traverse la foule et s'éloigne la bouche pleine, en courant comme un homme qui a perdu la raison.

Surpris, effrayé, ne sachant à quoi attribuer ce coup de tête, l'ami de l'avare se lève, sort, et va à la poursuite de ce dernier qu'il aperçoit à l'extrémité du bourg, courant toujours en entrant chez le grainetier.

Or, voici ce qui était arrivé : le bonhomme thésaurise, il cache son argent, il avait, quelques mois auparavant, arrière de sa femme, mis dans les pois gris une somme de 800 francs qu'il voulait pas exposer aux regards scrutateurs de sa moitié. Il avait comblé, lié et livré son sac sans penser à son trésor. Ce ne fut qu'au cabaret, en voyant compter près de lui une somme d'argent, qu'il pensa à sa cachette, à la sottise qu'il venait de faire. De la l'empressement qu'il mettait à se transporter chez le grainetier afin de lui  réclamer son or.

Disons-le tout de suite, grande fut sa joie en apercevant dans la boutique de son acheteur, son sac tel qu'il le lui avait livré, mais plus grande encore plus sa colère lorsque le marchand, mis en quelques mots au courant de ce qui se passait, refuse de lui restituer sa somme, prétendant en être le seul propriétaire, et entendant la conserver comme chose légitimement acquise.

Après bien des explications, après bien des larmes répondues par l'avare, le grainetier, qui n'a voulu que plaisanter, se décide à détourner le sac et à rendre les 800 francs.

Le bonhomme satisfait mais ému, rentre en possession de ses Napoléons, les compte, pour voir s'ils sont tous revenus, les remet dans le pied de bas qui les abrite, s'éloigne, et  retourne avec son ami achever son repas, vivement et très utilement interrompu.

 

Décembre 1869   -   Nomination.   - M. Laîné, nouveau prêtre, est nommé vicaire de Beaumont.  

 

Décembre 1870   -  Nécrologie.   -  M. l'abbé Pierre-Frauçois-Louis Lainé, vicaire de Beaumont-en-Auge, est décédé le 24 décembre, à l'âge de 26 ans. M. l'abbé Allais, ancien  professeur au  collège de Lisieux, vient de mourir à Hennequeville.  

 

Avril 1871   -  Fait divers.   -  Mercredi dernier, le typhus a été constaté dans une bande de bestiaux parqués dans un herbage tenu à ferme par M. Léger, marchand de bestiaux à Beaumont-en-Auge.

M. Lemarchand, vétérinaire à Pont-l'Evéque, avait visité cette bande de bœufs la semaine dernière, et contrairement à l'opinion d'une Commission venue de Caen pour étudier la question, avait pensé que la mort d'un premier animal provenant de cette bande, avait été causée par le typhus. Deux nouveaux cas de mort s'étant produits mardi l'autopsie d'un des animaux a été faite par M. Lemarchand, en présence de M. le Sous-Préfet, de plusieurs membres de la Société d'Agriculture et des Autorités communales. Les caractères de la maladie ont été reconnus.

L'abattage des animaux composant la bande de bestiaux, a été fait immédiatement.  

 

Avril 1871   -  Fait divers.   -  Plusieurs herbagers de Beaumont-en-Auge et des environs, ont abattu leurs bestiaux sur place et fait vendre samedi dernier et lundi leur viande à la criée. La population ouvrière a largement profité de cet avantage, qui lui a procuré l'occasion de payer cette viande 35 c. en moyenne le 1/2 kilo.  

 

Mai 1871   -  Fait divers.   -  Dans la nuit du 2 au 3 courant, à Beaumont-en-Auge, un incendie dont la cause est restée inconnue, s'est déclaré dans une maison habitée par le nommé Amand Bournon, journalier, et appartenant au sieur Louis Picard, aussi journalier au même lieu, et s'est communiqué à une maison non habitée, contiguë à la précédente, appartenant an sieur Davieux, berger en la même commune. La perte est d'environ 2.000 francs, dont une partie seulement couverte par une assurance.  

 

Janvier 1872   -  Fait divers.   -   La triste nouvelle que nous ayons donnée la semaine dernière, relativement au typhus, se confirme malheureusement de plus en plus.

A Saint-Etienne-la-Thillaye, deux bœufs appartenant à M. Beaudet ont été abattus et enfouis sur place; cinq autres ont été tués et leur viande dépecée. Cinq bœufs étant la propriété  de M. Brocquehaye ont été enfouis; dix-sept autres bœufs appartenant également à ce dernier ont été tués par précaution, et la viande en a été expédiée sur Paris.

Mais là ne se son pas bornées les atteintes du fléau : Dix animaux de la race bovine ont été abattus à Clarbec, sur la propriété de M, Pilate où un bœuf était mort précédemment ; sept  autres animaux appartenant à M. Hardrey, fermier de M. Gisiet, ont aussi été tués et enfouis immédiatement par ordre.

Jeudi, à Beaumont, M. le sous-préfet et M. le substitut ont fait dresser une vingtaine de procès-verbaux contre les vendeurs qui ne s'étaient pas mis en règle.  

 

Février 1874   -   Vols de poules.  -  Nous continuons à enregistrer les vols de poules et de lapins qui se multiplient d'une façon inquiétante. Les autorités locales doivent plus que jamais surveiller les étrangers qui traversent leurs communes. On nous informe que la veille des vols commis à Bénouville, un individu, petit de taille, assez proprement vêtu, a parcouru ce pays sous prétexte de demander l'aumône pour se guérir d'un mal de saint. C'est aux gardes champêtres a surveiller tout spécialement les rôdeurs qui sont assurément les éclaireurs de la bande de voleurs qui dévastent nos poulaillers. Ainsi qu'on le verra par la liste suivante, toutes les parties du département sont explorées : 

— A Beaumont-en-Auge, on a dérobé sept poules au sieur La Haye, cafetier. — A Argences, une poule a été volée au sieur Morel. — A Blainville, vingt-deux poules, deux dindes et un canard, ont été enlevés avec effraction, au sieur Brée, propriétaire. — A Airan, on a soustrait, dans des circonstances, analogues, huit poules et un lapin au sieur Giot. La même nuit, dans la même commune, on a dérobé quatre volailles au sieur Boulin. — A Orbec, on a volé six poules et un coq au sieur Aube. — A Bonneville-la-Louvet, quatre poules appartenant à la dame Deprez. — Un vol de onze poules a été commis, au préjudice de la dame Hamon, propriétaire à Hamars. — Dans la nuit du 20, neuf poules ont été dérobées dans l'étable du sieur Beuron, cultivateur, à Bénouville. Dans la journée du 21, un vol de neuf poules a été également commis au préjudice de la dame veuve Olivier, propriétaire, même commune.  

BEAUMONT-en-AUGE  -  La Mairie

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