UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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BEAUMONT - en - AUGE

Canton de Pont-l'Évêque

Les habitants de la commune sont des Beaumontais, Beaumontaises


Novembre 1876  -  La neige.  -  La neige a fait son apparition dans notre ville, il en est tombé mercredi soir et jeudi dans la nuit. Hier, les toits étaient entièrement couverts, et le froid persistant l'a maintenue sur la terre. Aujourd'hui, le thermomètre est descendu à 6 degrés au-dessous de zéro.

 

Mars 1880  -  Incendie.  -  Jeudi, la cabane servant d'habitation aux époux Guillaume, casseur de cailloux à Beaumont-en-Auge, à été incendié. Le feu a été communiqué à la toiture  par un tuyau de poêle qui la traversait.  

 

Septembre 1881  -  Aptitudes et références.  -  II y a quelques jours, un cultivateur d'une petite commune voisine de Beaumont se voyait offrir une place avantageuse, mais il lui fallait un certificat du maire faisant connaître ses aptitudes et ses références. Il va trouver le maire qui lui dit : « Je ne peux pas bailli ce certificat-là. Je ne sais pas ce que ça veut dire : aptitudes et références. P't'être que l'adjoint le sera, ly ». Le cultivateur se rend chez l'adjoint, celui-ci dit d'abord qu'il ne sait pas non plus ce qu'on lui demande. Puis il se décide à donner un certificat qui ne signifie absolument rien, mais il refuse de le signer, en répétant toujours : «Je ne sais pas ce que c'est que l'aptitude ». L'aptitude, étonnant adjoint, c'est précisément ce qui vous manque, ainsi qu'à monsieur votre maire, pour bien remplir vos fonctions.

 

Août 1883  -  Une femme vindicative.    Ces jours-ci, la voiture du sieur Pierre Halin, cafetier à Beaumont-en-Auge, a fait la bascule, M. Halin s'est fait, des blessures qui mettent ses jours en danger. Une femme du pays, qui en veut au sieur Halin à la suite d'un mariage manqué, dit partout que, si elle avait voulu, elle eût pu empêcher l'accident. Elle ferait bien mieux de se taire.  

 

Mars 1885  -  Distinctions.  -   dailles d'argent à M. Guillaume Vesque, sous-lieutenant des sapeurs-pompiers de Bonnebosq, et Constant Trolong, sergent de pompiers à Beaumont-en-Auge.  Médaille honorable à M. Célestin Sophie, à Crépon, qui a arraché à une mort certaine un enfant aux prises avec un chien de forte taille.  

 

Août 1885  -  Statue et eau.  -  Dimanche prochain, à Beaumont-en-Auge, érection de la statue du colonel Langlois, le créateur des panoramas militaires, un des braves qui commandaient le carré de la vieille garde, à Waterloo. A ce sujet, nous rappellerons que c'est la nièce du colonel qui vient de doter le bourg de Beaurnont de fontaines procurant à la population l'eau en abondance. Voilà un exemple que M. Albert Mériel devrait suivre pour rafraîchir quelque peu sa bonne ville de Caen, dont les habitants voient, de jour en jour, diminuer leur ration d'eau.  

 

Avril 1890  -  La collection Langlois.  -  La rez-de-chaussée et le premier étage du Pavillon, à Caen, ont été transformés en une charmante salle de Musée renfermant une partie de la collection  Langlois. C'est Mme Serrand-Langlois, propriétaire à Beaumont-en-Auge, qui a donné à la ville de Caen ces tableaux, œuvre de son oncle le colonel, et c'est elle aussi qui a fait  disposer la salle à ses frais. Prochainement l’ouverture.

 

Juin 1890  -  Chenilles, criquets et grenouilles.  -  Dans notre région, les chenilles ont dévasté une grande partie des pommiers. — En Algérie, les criquets ont fait leur réapparition. Les dégâts sont considérables. — A Yvetot (Seine-Inférieure), une pluie de grenouilles s'est abattue sur une partis de la ville. C'est par milliers que l'on comptait ces batraciens sur les  chemins.

 

Juin 1890  -  Marché au beurre.  -  Le maire de Beaumont-en-Auge prévient les cultivateurs et propriétaires qu'à partir du jeudi 19 juin, ils trouveront, sous la halle, acheteurs de beurre en mottes.  

 

Octobre 1890  -  Les pommes.  -  Dans le Calvados, le pays-d'Auge surtout, n'a pas de pommes, on parle de 4 et 5 fr. la barretée. Dans la Manche, il y en a davantage, les prix varient entre 3 et 3 fr. 50. La Bretagne est plus favorisée, on en trouva en gare à 2 fr. 25 et 2 fr. 50. Sur certains points on les vend au poids.

 

Octobre 1890  -  C’est à ne pas croire.  -  Il s'est trouvé, dans le canton de Beaumont, des gens assez idiots pour prétendre qu'une femme de ce canton était accouchée de trois petits chiens, et d'autres, plus idiots encore, pour le croire. Bien plus, aux derniers marchés de Beaumont et de Pont-l'Evèque, cette malheureuse a été suivie par une douzaine d'imbéciles qui l'ont huée. Est-ce assez bête ?

 

Octobre 1891  -  Incendie.  -  Un incendie accidentel a consumé, un pressoir, situé à Beaumont-en-Auge, appartenant au sieur Jules Heuzey, propriétaire à St-Pierre-Azif, et loué au sieur Chapron. Pertes, 6 000 fr.  (source le Bonhomme Normand)

 

Février 1892  -  Incendiaire.  -  Le sieur Mesnil, journalier à Beaumont-en-Auge, avait été arrêté, il y a quelques jours, sous l'inculpation de vols. Dans la nuit de mercredi, le feu a pris à son  domicile. La femme Mesnil et ses quatre enfants auraient infailliblement péri dans les flammes sans le secours des voisins qui s'étaient aperçus de l'incendie On croit que le  feu a été mis par une main criminelle.

Les sinistres de ce genre sont, parait-il, nombreux depuis quelque temps à Beaumont et dans les environs.   (source le Bonhomme Normand)

 

Mai 1892  -  Incendies et vols.  -  Au cours du mois d'août 1891, on avait affiché, dans les communes de Beaumont-en-Auge et de Drubec, des placards menaçant d'incendie les propriétaires et cultivateurs qui employaient aux travaux de la moisson, des ouvriers étrangers au pays. Ces menaces ne tardèrent-pas à être mises à exécution. Mais elles avaient surtout pour but de faire disparaître les traces des vols commis par une véritable bande composée de : Charles Mesnil, 34 ans ; Louis Toutain, 32 ans ; Alexandre Toutain, 28 ans ; Célestin Levieux, 35 ans ; Alexandre Levieux, 27 ans, et Achille Vincent, 28 ans, journaliers à Beaumont-en-Auge. C'est de cette commune qu'ils partaient pour leurs expéditions, incendies et vols. Ils ont été condamnés : Mesnil, à 15 ans de travaux forcés ; Victor Toutain, à 8 ans de réclusion ; Alexandre Toutain, à 15 ans de travaux forcés ; Alexandre Levieux, à 5 ans de réclusion ; Célestin Levieux, à 20 ans de travaux forcés, et Vincent, à 2 ans avec application de la loi Bérenger. (source le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Exhumation.  -  Le parquet de Pont-l'Evêque s'est rendu à Beaumont-en-Auge pour exhumer le cadavre du nommé Jean Bride, 77 ans, sans profession, récemment décédé. D'après la rumeur publique, la mort aurait été occasionnée par les mauvais traitements que ce vieillard aurait subis d'un de ses enfants.  (source le Bonhomme Normand))  

 

Mai 1894  -  Incendies.   -  Le sieur Lebu, demeurant à Saint-Pierre-Tarentaine, ayant eu l'imprudence de placer une mine dans un tronc d'arbre, place trop près d'une habitation, le feu a été communiqué à des bâtiments appartenant à quatre personnes. Les pertes, pour le propriétaire, s'élèvent à 17 000 fr., assurées, pour les locataires, à 9 500 fr., sauf un, tous étaient assurés. 

— Dans la nuit, un incendie a détruit, à Beaumont-en-Auge, deux corps de bâtiments appartenant à Mme veuve Laplace. Pertes, 10 000 fr. On croit à la malveillance. (source le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1895  -   Incendies.  -  Le feu a détruit un bâtiment situé à Coulonces, appartenant à M. Léon Bécherel, propriétaire à Vire. La maison incendiée n'était plus habitée depuis la  Saint-Michel dernière et aucun meuble ne se trouvait à l'intérieur, mais dans le hangar et la grange étaient renfermées environ huit charretées de paille et de foin. La plupart des habitants de ce village se trouvaient, au moment du sinistre, au marché de Vire, par suite, aucun secours n'a pu être apporté et tout a été détruit. Les causes de ce sinistre sont  inconnues. 

— A Léaupartie, une maison inhabitée appartenant à M. Becquemont a été brûlée, cause inconnue. 

— A Dozulé, incendie d'une écurie appartenant à M. Bertron, cause inconnue. Pertes 350 fr. 

— A Beaumont-en-Auge, incendie dans la maison de M. Émile Léon. Pertes, 950 fr. 

— Un soir, la dame Pierre Lemagnan, propriétaire à Saint-Georges-d'Aunay, fut réveillée par les beuglements d'une de ses vaches renfermées dans l'étable. M. Lemagnan, s'étant levé, aperçut le feu qui était à la toiture de l'étable. Son premier soin fut d'arracher aux flammes les bestiaux. Les pertes s'élèvent à 4 900 fr. (source le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  En sortant de la messe.   -   Une ancienne fermière, la dame Legrix, sortait de la messe, à Beaumont-en-Auge, lorsqu'elle chancela sur une fillette de dix ans et tomba à terre. Quand on la releva, elle avait cessé de vivre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Le voleur du pauvre.   -   Un après-midi, le vérificateur des poids et mesures arrivait chez le sieur Alexandre Hamel, boucher à Beaumont-en-Auge, et trouvait sous sa balance un poids qui faisait bénéficier le boucher de 50 grammes par pesée.

Comptez ce que cela peut faire de profit au bout d'une année. Le tribunal de Pont-l’Évêque a bien condamné Hamel à trois mois de prison, mais il lui a accordé la loi Bérenger, c'est-à-dire qu'il ne fera la peine que s'il retombe dans le péché de fraude.

Ce n'était cependant pas le cas d'appliquer cette loi d'excuse, car est-il rien de plus coupable que de voler sur la ration, déjà si maigre, des malheureux travailleurs ? (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Un mot à double sens.   -   Procès-verbal avait été dressée à la femme Albertine Ameline, journalière à Beaumont-en-Auge, pour avoir laissé « divaguer » son chien.

Elle venait d'être condamnée à un franc lorsqu'elle s'écria : « Chest pas vrai ! man kien n’cause pas, y n'peu pas divagui... chest vos qui divaguez, j'connais ma langue. »

Malheureusement, la femme Ameline ne s'arrêta pas là, s'échauffant en divaguant, elle insulta si grossièrement le juge de paix que, séance tenante, elle, a été condamnée deux mois de prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Suicides.  -  Yves Lecalvez, 17 ans, domestique, s'est pendu à une poutre dans l'écurie de son maître, Auguste Duval, à Jurques. Ce jeune homme était d'une humeur charmante quelques instants avant de se suicider, il n'avait jamais manifesté la moindre idée à ce sujet. C'était un excellent garçon, il contribuait à faire vivre sa mère. 

— Le sieur Victor Leprieur, 45 ans, propriétaire à Beaumont-en-Auge, a été trouvé pendu dans son pressoir. Cause inconnue. (source le Bonhomme Normand)

 

Février 1898  -  Encore des transfuges.  -  Deux enfants, Constant Baillet, 10 ans, et Ernest Villain, 12 ans, avaient été confiés à un blanchisseur de Beaumont-en-Auge, l'un par l'hospice de Caen, l'autre par l'hospice de Honfleur. Or, ces jours derniers, les deux gamins, qui probablement s'ennuyaient, débarquaient à Pont-l'Evêque où, trouvés errants dans les rues et dénués de ressources, ils furent interrogés par le commissaire de police. Celui-ci les fit héberger jusqu'à l'arrivée du blanchisseur qui, prévenu, vint immédiatement les réclamer. (source : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1898  -  Arrestation d’une voleuse.  -   Le sieur Théodule Patin, épicier à Beaumont-en-Auge, employait, deux ou trois jours par semaine, la femme Anna Becquemont, 41 ans, ménagère. Or, il y a quelques jours, une somme de cent cinquante francs était trouvée éparpillée sur la route, non loin du domicile de cette dernière. Soupçonnant un vol à son préjudice, le sieur Patin, après surveillance, aperçut que ses recettes diminuaient étonnamment en même temps que la femme Becquemont dépensait au delà de ses ressources. Une  perquisition fut faite chez celle-ci et on découvrit dans une armoire tout un attirail de draps, de chemises, de foulards et d'objets de toilette, une somme de 1 200 fr., plus un livret de caisse l'épargne de 1 500 fr. 

La femme Becquemont, arrêtée , a avoué qu'elle volait de 30 à 60 fr. chaque fois qu'elle travaillait chez le sieur Patin. Ce dernier estime le préjudice à lui causé à 8 000 f. environ. (source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Suicides.    Le sieur Emile Gautier, entrepreneur de bâtiments à Littry, qui se rendait à Cairon, s'est coupé la gorge avec son couteau dans un herbage, à Carcagny. Cet acte désespéré est attribué à une maladie noire dont le malheureux était atteint depuis environ trente ans. Il avait déjà, plusieurs fois, tenté de se donner la mort. 

— Le sieur Paul Aubraye, propriétaire à Saon, près Trévières, dans un accès subit de fièvre chaude, s'est suicidé en se tirant un coup de fusil, pendant que sa femme était partie lui cueillir des fraises pour son dessert. 

— Le sieur Gustave Halley, 31 ans, domicilié à Beaumont-en-Auge, s'est pendu à l'aide d'une ceinture à un sapin contigu au cimetière. Il souffrait de veines varices. (source le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Outrages à la pudeur.    Dans sa dernière audience, le tribunal correctionnel de Pont-l’Evêque en a entendu de drôles : la série a commencé par Marie Eveillard, femme Leclercq, 30 ans, demeurant à Honfleur, rue Bourdet. Cette gaillarde ne se gène pas, elle en prend à son aise et se pose n'importe où pour converser intimement avec les hommes qui veulent bien écouter ses propositions. Comme elle a été déjà plusieurs fois pincée pour le même fait, elle est condamnée à un an de prison et à 16 fr. d'amende. 

— Ensuite, est venu Othon Parfait, 66 ans, fermier à Barneville-la-Bertrand, il est prévenu d'être descendu dans sa cour et de s'être mis tout nu afin de faire voir aux hommes et aux femmes présents à cette exhibition qu'il était, pour son âge, aussi bien conformé qu'Adam au moment du péché. Comme excuse, Othon Parfait avoue qu'il était, ce jour-là, un peu parti pour la gloire. Le tribunal l'a condamné à un an de prison, mais avec la loi Bérenger. 

— C'est aussi pour un outrage public à la pudeur que Juste Fresnel, 65 ans, né à Touques, a été condamné à trois mois de prison, également avec la loi Bérenger. 

— La jeune Louise Lemasson, 15 ans, ayant voulu démontrer comment se produisait une éclipse de lune, a montré la sienne à certains citadins honfleurais qui n'ont pas pris cette leçon d'astronomie du bon coté et ont porté plainte. Mais l'affaire a été renvoyée devant, un autre tribunal, celui de Pont-l’Evêque ne pouvant la juger. 

— Le nommé Baron et la femme Richard s'étaient réfugiés dans un fossé de Beaumont-en-Auge d'ou ils ont été dénichés par le garde champêtre qui n'a voulu dire qu'à huis clos ce qu'il avait vu. Le jugement de cette affaire a été renvoyé à plus tard. (source le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Deux femmes pour un homme.   -   Maître Eugène Dumoulin a 28 ans, il est cultivateur à Beaumont-en-Auge. Il y a quelques années, il épousait sa servante. Depuis, il en a pris une autre qui la remplace, sous prétexte que l'autre, la légitime, fréquenterait d'anciens amis... Mais, comme cela n'est pas prouvé, n'insistons pas.

Si la seconde servante, devenue plus maîtresse que l'autre, s'était contentée de prendre sa place, rien à dire. Mais, un jour, trouvant que la légitime lui avait manqué « de respect », elle lui dit qu'elle allait lui faire flanquer « une tournée » par son mari. En effet, Dumoulin n'y alla pas de main morte et madame son épouse porte encore aujourd'hui les marques des attouchements de son mari.

Cela ne l'empêche pas de demander grâce pour le coupable, que le tribunal a condamné à un mois de prison, mais avec la loi Bérenger, afin de ne pas faire deux veuves d'un coup. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Femme assassinée par son mari.   -   Alfred Thillaye, 42 ans, journalier à Beaumont-en-Auge, vit depuis sept ans séparé de sa femme, qui habite route de Caen, à Pont-l'Evêque. A différentes reprises, Thillaye avait tenté de reprendre la vie commune avec sa femme. Celle-ci avait toujours refusé en se moquant de lui. Thillaye en éprouva un vif ressentiment et résolut de se venger. Jeudi soir, armé d'un fusil, il se rendit, à travers champs, près de la demeure de sa femme et se cacha derrière une haie. Au moment où la femme Thulaye se disposait à rentrer chez elle, son mari apparut et lui demanda « s'il y avait moyen d'entrer chez elle ». La femme refusa. Thillaye épaula son fusil et en disant à sa femme « qu'il allait l'éclairer » il lui tira à bout portant un coup de fusil qui l'atteignit au côté. La malheureuse tomba sur le trottoir en appelant du secours. Transportée chez elle, elle mourut quelques heures après, en pleine connaissance. 

Thillaye, son crime commis, se dirigea par derrière les maisons pour aller se constituer prisonnier. Mais apercevant les gendarmes qui accouraient, il leur cria « N’allez pas plus loin, mé voilà, je suis Thillaye, je viens de tuer ma femme ».  Arrêté aussitôt, ayant encore son fusil à la main, Thillaye passa des aveux complets, et ajouta :  « J'ai chargé mon fusil avant de partir de Beaumont, car je ne voulais pas rater le coup ». Sa femme, prétend-il, le narguait quand elle le rencontrait, et c'est pour se venger qu'il avait résolu de la tuer. Thillaye a  déjà été condamné à deux mois de prison pour avoir menacé de son fusil un maréchal du pays. On dit qu'il est à moitié fou, ce qu'il y a de certain, c'est qu'il est alcoolique. Devant le cadavre de sa femme, il n'a manifesté aucun regret. (source le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1898  -  Voleur de vaches en récidive.   -   Au dernier marché de Beaumont-en- Auge, Désiré Mellion, 30 ans, né à Saint-Martin-de-Fresnay, offrait à un marchand une vache pour le prix de 300 fr. Celui-ci en offrit 220 que le vendeur accepta aussitôt. Cet empressement fit supposer que c'était un voleur et l'acheteur, prétextant une course dans le bourg, revint avec le garde champêtre. 

Mellion, se voyant découvert, essaya de se sauver, mais il fut arrêté après s'être démis une jambe en voulant sauter un fossé pour fuir à travers les herbages. Mellion était sorti dernièrement de la prison de Gaillon, où il a fait cinq ans, également pour vol d'une vache. Celle qu'il voulait vendre sur le marché de Beaumont avait été volée à la dame Guérin, de Quetiéville, près Mézidon.  (source le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Vaches tuées par la foudre.   -   Pendant l'orage de la semaine dernière deux vaches appartenant, l'une au sieur Fossey, propriétaire à Beaumont-en-Auge,  et l’autre de 400 fr., au sieur Domnesque, marchand de fromages à Moyaux, ont été tuées par la foudre.  (source le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1899  -  Ce qu’il en coûte de ne pas déclarer ses bêtes malades.   -  Le sieur Constant Raphaël, 44 ans, maréchal à Dozulé, a loué à Pûtot, un herbage dans lequel il met de nombreuses bêtes à cornes. 

Elles se trouvèrent atteintes de la fièvre aphteuse, ce qui n'empêcha pas le sieur Raphaël de mettre une de ces vaches en vente au marché de Beaumont-en-Auge. Un vétérinaire le constata et dressa procès-verbal. Le sieur Raphaël, poursuivi pour avoir omis de déclarer la maladie de ses bestiaux et pour mise en vente d'une vache atteinte de la cocotte, a été condamné à deux amendes s'élevant à 116 francs. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Affaires de femmes.   -   Guillaume Gervais, dit Couture, 49 ans, et la femme Amélie Guillaumin, 46 ans, habitent Beaumont-en-Auge, où ils font, surtout la nuit, un vacarme qui empêche les voisins de dormir. 

Un soir, le garde champêtre intervint pour les engager au calme. Ils se révoltèrent et injurièrent le garde. 

C'est pour cela qu'ils ont été cités en police correctionnelle. Ils s'en seraient peut être tirés avec une légère amende, si la femme Guillaumin ne l'avait pas pris de haut et n'avait pas mêlé à cette affaire une fille du pays avec laquelle le garde serait au mieux. Où est le mal ? 

Gervais avait beau dire à sa complice : « Tais-té, mais tais-té donc, bougresse, » elle n'en criait que plus fort, jusqu'au moment où elle s'est entendu condamner, ainsi que son coprévenu, à huit jours chacun.  (source le Bonhomme Normand)

 

Février 1900   -   Incendies.  -   D'un bâtiment à usage de caves et greniers au sieur Bertheaume, à Saint-Martin-de-Fresnay. Pertes, 5 000 fr.

— Chez le sieur Forest, menuisier à Moyaux. Pertes, 300 fr. Assuré.

— D'une écurie et d'un hangar long de 10 mètres au sieur Samson, à Beaumont-Auge. Deux chevaux ont été brûlés. Pertes, 4 000. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900  -  Incendies.  -  D'une maison d'habitation au sieur Leconte et d'une autre au sieur Dupont, à St-Marc-d'Ouilly. Pertes pour le sieur Leconte, 2 600 fr. ; pour le sieur Dupont, 3 000 francs.

— D'un bâtiment au sieur Gilet, à Livarot. Pertes, 1000 fr. Assuré.

— D'un bâtiment à usage de boulangerie et bouillerie exploité par les époux Chrétien, à Beaumont-en-Auge. Pertes pour ce dernier, 500 fr. ; pour le propriétaire, 800 fr. Assurés.

— A Valsemé, d'un bâtiment d'exploitation occupé précédemment par le sieur Hérout, à Aunebault.

— D'un bâtiment au sieur Lair, du Mesnil-Simon. Assuré. -

— De 25 ares de bois à la dame Cousssin, à Saint-Germain-le-Vasson.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900   -   Tentative de viol.  -  La veuve Jehanne, demeurant à Beaumont-en-Auge, a été victime d'une tentative dé viol par un individu resté inconnu. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

BEAUMONT-en-AUGE (Calvados) -  La Place

Beaumont-en-Auge (Calvados)  -   Pavillon du Prieuré

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