15 Octobre 2024 |
UN
SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS |
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BERNIÈRES s/ MER |
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Canton de Douvres-La-Délivrande |
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Janvier
1850 -
Nouvelles du temps.
- Le froid se fait sentir dans les contrées
méridionales d'une manière très rigoureuse. Nous ne parlerons pas
des pays de montagnes, mais à Florence, le 29 décembre, le
thermomètre marquait 10 degrés au-dessous de zéro, et le 1er
Janvier, l'Arno était
complètement pris, ce qu'on n'avait pas vu de mémoire d'homme. A
Madrid, la glace était assez forte pour porter les patineurs, ce que
la population voyait avec le plus grand ébahissement. Les
fourmis ont bien prévu cette saison rigoureuse en creusant leurs
retraites à 0 m. 50 au-dessous du sol. Durant
le siècle dernier, il y eut dix-huit années où le froid fut
excessif. Dans l'hiver de 1788 à 1789, le thermomètre descendit à
22° 3 au-dessous de
zéro ; en 1795, à 23° 6. Depuis
le commencement du XIXe siècle,
on compte seulement sept hivers rigoureux, le dernier en 1840-41. Le
15 décembre, jour des funérailles de l'Empereur, le thermomètre
marquait 17° 8. (Source. :
Journal de Honfleur)
Janvier 1850 - On nous écrit ! - Un de nos abonnés d'une commune du littoral nous écrit pour se plaindre des entraves apportées par l'administration à l'enlèvement, sur le bord de la mer, du sable fin qui, mêlé aux boues des rues, remplace la tangue pour l'agriculture. Si la réclamation de notre correspondant est fondée, s'il est en butte aux vexations qu'il signale, nous l'engageons à se pourvoir auprès de l'administration qui, comme il le dit lui-même, s'empressera de faire cesser cet état de choses. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1850 -
Nouvelles du département.
- Les coups de vent qui se sont succédé les semaines
dernières, ont occasionné probablement de nouveau sinistres en mer
et sur les rivages du Calvados. Les campagnes du département s'en
sont aussi ressenties, il y a eu des arbres renversés, des cheminées
abattues. On ne parle point d'accidents personnels.
. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juin
1850 - Nouvelles locales.
-
Le météore du 3 juin que nous avons mentionné dans notre
dernier numéro, a été vu dans toutes les villes, ou pour mieux dire
dans toutes les contrées à l'ouest, au nord et à l'est, de Paris,
dans un rayon de 40 à 50 lieues, à la même heure et sous la même
forme. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Décembre
1850 - Nouvelles locales.
- Les
craintes qu'avait fait naître la prédiction de l'astronome anglais
sont évanouies. La veille de la pleine lune, la mer poussée par un
violent vent de N. O. s’est élevée, comme à toutes les fortes
marées de syzygie. Mais depuis le temps s'étant calmé, elle n'a pas
monté plus qu'on devait s'y attendre. (Source :
Le Journal de
Janviers
1851 -
Nécrologie. -
II
est mort en 1850, dans le diocèse de Bayeux, 17 prêtes. Un dans
l'arrondissement de Bayeux ; sept dans celui de Caen ; un dans celui
de Falaise ; cinq dans celui de Lisieux ; deux dans l'arrondissement
de Pont-l’Évêque et un dans celui de Vire : Celui de l’arrondissement
de Caen : Jean-Baptiste Demortreux, 26 ans, à Bernières-sur-Mer.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août 1851 - Avis. - M . le préfet du Calvados vient de publier la circulaire et l'arrêté suivants, relatifs à la conservation des côtes et rivages de la mer : Messieurs, les propriétaires de terrains, menacés d'envahissement par la mer, se plaignent sans cesse de l'enlèvement de matériaux sur le rivage. De leur côté, Ies administrations municipales qui ont besoin de pierres et de graviers pour la confection et l'entretien des voies publiques, et les particuliers habitués à trouver sur le rivage les matériaux nécessaires à la confection, prétendent que l'enlèvement des pierres et galet n'a rien de nuisible, et que l'interdiction presque absolue, qui résulterait de l'application rigoureuse de l'arrêté du 16 août 1847, apporte une gêne inutile à l'exécution des travaux publics. Cette controverse démontre au moins que l'on ne peut permettre l'extraction des matériaux sur tous les points du rivage, sans dommage pour les propriétés limitrophes, et qu'il est indispensable d'examiner de plus près la question, afin de bien déterminer les lieux où l'on ne peut tolérer l'enlèvement de cette défense naturelle, et ceux qui, par leur disposition, n'ont pas besoin de cette protection. J'ai
l'honneur de vous adresser un arrêté qui organise des commissions
chargées de visiter toutes nos côtes, et de donner son avis sur les
mesures à prendre pour la conservation du rivage, en conciliant le
mieux possible l'intérêt des propriétés riveraines avec les
besoins des travaux publics et particuliers.
(source :
L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1851 - La grande marée. - Ainsi que nous l'avons annoncé déjà, il doit y avoir, le 26 de ce mois, une marée qui dépassera même en hauteur celle du 19 mars dernier, qui causa, on se le rappelle, quelques dommages sur la côte d'Angleterre. Le phénomène de cette marée, la plus forte de l'année, est dû aux circonstances astronomiques suivantes : le 26, le soleil et la lune passeront, comme à toutes les nouvelles lunes, à peu près simultanément au méridien, en outre, à cette date, la lune sera très rapprochée de la terre, enfin, les ascensions droites et déclinaisons des deux astres différant fort peu, ils seront très rapprochés l'un de l'autre au moment du passage au méridien, et, par suite, leurs attractions concorderont. Dans
notre contrée, deux points surtout pourraient s'en ressentir : la
falaise de Vierville et les terrains, déjà envahis, qui se trouvent
entre Courseulles et Bernières. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier 1852 - Nouvelles Diverses. - Un décret présidentiel, du 29 décembre, porte qu'une fête nationale sera célébrée le 1er janvier dans tous les chefs-lieux de département, et, le 11, dans toutes les communes de France, qu'un « Te Deum » sera chanté dans toutes les églises, en action de grâce du résultat des votes émis les 20 et 21 décembre dernier. (Source : Le Journal de Honfleur)
Janvier 1852 - Nouvelles de France. - Par décret du 31 décembre, le Président de la République a déridé que l’aigle français serait rétablie sur les drapeaux de l'armée, ainsi que sur les croix de la Légion d'Honneur. (Source : Le Journal de Honfleur)
Janvier 1852 - Instruction publique. - L'espoir que l'on avait conçu de voir enfin réalisé le vœu formé il y a prés de 70 ans (en 1784) que l'école gratuite d'instruction primaire serait confiée aux frères des écoles chrétiennes, n’est pas encore accompli. Cela tient, dit-on, à la situation financière. Il a cependant été destiné à cet établissement une maison acquise et que l'on a commencé à approprier à une telle destination. (Source : Le Journal de Honfleur)
Janvier
1852 - Nouvelles locales.
- Le
préfet maritime de l'arrondissement de Cherbourg vient de prendre,
relativement à la cueillette des moules, sur les côtes du Calvados
un arrêté approuvé par le ministre de la marine, et nécessité par
les nombreuses infractions aux anciennes ordonnances qui se
multiplient[1]sur les côtes du quartier de Caen. II y rappelle que, la pêche de ce coquillage est interdite du 1er octobre au 1er mai, et prescrit aux agents de la marine de veiller à l'exécution de telle disposition. (Source : Le Journal de Honfleur)
Mai 1852 - Nouvelles divers. - Le gouvernement vient d’instituer une commission chargée d'étudier. l'établissement de bibliothèques communales. (Source : Le Journal de Honfleur)
Mai 1852 - Nouvelles divers. - Les engagements volontaires sont ouverts dans le 1er régiment d'infanterie de marine jusqu'à la mise en activité des jeunes gens de la classe de 1851. Ceux de cette classe pourront être admis à devancer l'appel avant l'ouverture des opérations des conseils de révision. (Source : Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles Divers.
- Une loi
rendue il y a quelques années punit les gens qui maltraitent les
animaux et nous avons appris quelques applications des peines qu'elle
prononce. Il
s'est fondé à Paris une société protectrice des animaux, qui donne
des médailles aux cochers, palefreniers, conducteurs de bestiaux,
charretiers, bergers etc... qui auraient fait preuve à un haut degré
de compassion, de douceur, de soins intelligents envers les animaux
qui leur sont confiés. Cette société vient de réclamer de celle
d'agriculture du Calvados les
noms et les titres des candidats qu'elle aurait à proposer. Celle-ci
a regretté de ne pouvoir répondre à cette demande et elle le fait
d'autant plus sincèrement qu'elle est au centre d'un pays producteur
de chevaux et de bestiaux, qui
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- On ne saurait
prendre trop d'attention à l'égard des allumettes chimiques, qu'on
laisse, avec trop de négligence, à la disposition des enfants. On a
vu souvent quelles ont été les malheureuses conséquences. La
composition qui leur donne la propriété de s'enflammer au plus
léger frottement contient des ingrédients d'une grande puissance
toxique. Un ouvrier portefaix de Marseille est mort dernièrement, dit
le Courrier de cette ville, pour, avoir bu un verre de vin dans lequel
on avait fait dissoudre une petite quantité de cette composition, il
était empoisonné. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juillet
1852 - Nouvelles divers.
- La chaleur
est devenue excessive depuis dimanche dernier, et paraît l'être
d'autant plus qu'elle a été subite. Il en est déjà résulté
quelques graves accidents sur plusieurs personnes travaillant aux
champs et généralement en plein air. Il
serait utile de suspendre ces travaux de 11 heures du matin à 2 h.
après midi. On a cité des chevaux asphyxiés dans la route qu'ils
parcouraient de Bayeux à Caen, et plusieurs qui à la foire de
Formigny, ont aussi succombé à l'ardeur de la température. Il
est essentiel d'exécuter avec ponctualité les arrêtés de police
pour l'arrosage dans les rues, quais, places et marchés. Il faut
tâcher d'entretenir le pavé humide par le jet d'eau de pluie ou de
fontaine en évitant soigneusement d'y répandre des eaux grasses ou
corrompues. La
chaleur porte beaucoup de personnes à se baigner. Nous avons déjà
signalé des accidents, qui en ont été la suite. Ce qu'il faut
éviter surtout c'est de se mettre à l'eau aussitôt après avoir
mangé, il faut laisser achever la digestion. Plusieurs administrations municipales ont renouvelé la défense de laisser vaguer les chiens, de les laisser sortir sans être musclés et tenus en laisse. Les cas d'hydrophobie se multiplient. On cite nombre de personnes mordues par des chiens enragés et qui ont succombé au milieu d'horribles souffrances. (Source : Le Journal de Honfleur)
Août 1852 - Nouvelles locales. - Les orages qui se succèdent chaque jour dans nos contrées endommagent gravement nos récoltes L’eau abondante, mêlé de grêle sur plusieurs points, qui est tombée ces deux dernières nuits, a dû encore aggraver les dégâts. Dans la Beauce et dans une grande partie de la France, les récoltes sont déjà rentrées. II est bien loin, malheureusement, d'en être ainsi dans notre pays. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1852 - Les grandes marées. - La marée du 15 septembre, une des plus hautes de l'année, et dont, comme on sait, l'effet s'est fait sentir le 17, favorisée par des vents de S. 0., s'est élevée plus que ne l'indiquaient les tables. Nous avions omis de la signaler. Celle du 13 octobre doit, d'après les calculs astronomiques, être plus haute encore. Si Ies vents soufflaient de la même partie, elle pourrait occasionner des dégâts sur plusieurs points du littoral. Le 17 septembre l'eau avait effleuré les portes de nos bassins. (Source : Le Journal de Honfleur)
Nous en avons vu quelques-unes du même genre, et au même degré de maturité dans un jardin particulier de notre ville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1853 -
Nouvelles locales. - Il
parait que, dans nos campagnes, les perdrix sont déjà couplées :
aussi se laissent-elles facilement approcher, et les braconniers en
profilent pour leur faire une guerre d'extermination. Si cette température continue, le gibier déjà si rare est menacé d'une entière destruction. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 -
Écoles de filles. - Je
ne saurais trop insister aussi pour la propagation des écoles de
filles. Le Conseil général, d'accord avec les efforts de
l'Administration et la haute sollicitude du gouvernement, a voté des
fonds importants pour encourager ces écoles, d'où dépendent, en
grande partie, l'amélioration matérielle et morale du sort des
classes laborieuses. Les
communes qui ne sont pas encore en possession d'écoles de filles,
doivent profiter de la session de février pour, soit a elles seules,
soit en se réunissant, arriver à faire cesser cette déplorable
lacune. Des
subventions leur seront assurées comme à celles précédemment
établies. Asiles
ouvroirs.
-— II en sera de
même des localités qui
établiront des écoles pour l'enfance ou des écoles-ouvroirs pour
les adultes. Maisons
d'écoles.
— Des subventions seront également assurées aux communes qui
justifieront de leur bon vouloir et de leurs sacrifices pour établir
de bonnes maisons d'école et surtout pour bien aérer, en conformité
des instructions, celles qui ne sont pas dans les conditions
hygiéniques voulues. Logements insalubres. — Enfin, là session de février doit être utilisée pour aviser à ce que, pour toutes les localités dans lesquelles ce sera possible, on remplisse les dispositions de la loi du 13 avril 1850, relatives à l'assainissement des logements insalubres ( n° 22 du Recueil, page 258 ) et la recommandation du chauffage des lavoirs publics ( page 257 du même Recueil ). Le Prèfet du Calvados, Pierre Le Roy (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 -
Les grandes marées.
- Les
plus grandes marées de l'année 1853 auront lieu le 26 mars, le 25
avril, le 24 mai, le 4 octobre, le 2 novembre et le 2 décembre ;
Avril
1853 - Nouvelles locales.
- Une
secousse de tremblement de terre s'est fait sentir, vendredi 1er
avril, vers 10 heures 3/4 du soir. Elle a duré six secondes à peine.
Nous n'avons point
mentionné ce fait dimanche dernier, craignant quelque erreur de la
part des personnes qui nous disaient l'avoir ressentie, car, quoique
debout a cette heure, nous n'avions rien éprouvé qui nous parût
extraordinaire. Cette secousse s'est fait sentir dans les
départements de la Manche, de l'Orne, du Calvados, de la
Seine-Inférieure, dans presque toute la Bretagne, le Maine, l'Anjou
et la Touraine. Tous les journaux signalent ce fait, et quoique variant la forme du récit et l'accompagnant de circonstances plus où moins excentriques, il résulte des détails que cette commotion souterraine, pour avoir été plus ou moins forte, dans quelques localités, a produit partout à peu prés les mêmes effets, et n'a fort heureusement occasionné aucun accident. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juillet 1853 - Nouvelles des campagnes. - Depuis quatre jours, le temps s'est considérablement amélioré, et la saison d'été se fait enfin sentir. La plus grande activité règne dans nos campagnes environnantes, et la récolte des foins se fait partout dans de meilleures conditions qu'on n'eût pu l'espérer la semaine dernière. Sous l'action d'une température plus favorable, les blés versés se relèvent, et présentent un aspect plus consolant. Il faut espérer que, si ce beau temps continue, on n'aura plus de crainte sérieuse à concevoir sur les résultats de la prochaine récolte. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet 1853 - Nouvelles du temps. - Le printemps a fini et la saison d'été a commencé le 21 juin, à 1 heure 33 minutes du soir. Le soleil, à la même heure, a quitté les Gémeaux pour entrer dans le signe du Cancer. Pendant le printemps qui vient de finir, les vents d'ouest ont dominé, ils ont régné 77 jours sur 90. C'est à leur persistance qu'il faut attribuer les pluies continuelles que nous avons eues. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1853 -
Vacances scolaires.
- Par
décision de M. le ministre de l'instruction publique, les vacances
commenceront dans les collèges et institutions à partir du 10 août
Septembre
1854 - Nouvelles diverses.
- D'après
les règlements maritimes en vigueur, la pêche des huîtres est
ouverte, sur les côtes de France, à partir du 1er
septembre courant jusqu'au 30 avril prochain. (Source : Le
journal de Honfleur)
Septembre
1854 - Nouvelles diverses.
-
L'art. 19 de la loi
portant fixation du budget de 1855, proroge jusqu'au 1er
janvier 1865 les dispositions combinées de l'art. 16 de la loi du 17
juin 1840 et de l'art. 1er de celle du 10 juin 1850, en
vertu desquels les petites salines établies sur le littoral de
Normandie devaient cesser d'exister au 1er janvier 1855. (Source :
Le journal de Honfleur)
Septembre 1854 - Nouvelles diverses. - Le Conseil général, se référant aux motifs insérés dans ses délibérations des années précédentes, appelle l'attention de M. le préfet sur les mesures à prendre pour assurer la défense des propriétés exposées aux envahissements de la mer, et sans entendre préjudicier en rien la question de savoir jusqu'à quel point les associations syndicales des arrondissements intéressés pourraient avoir recours aux subventions des départements, invite M. le préfet à leur assurer, de toutes les manières possibles, l'appui de l'administration et les secours de l'État. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1855 -
Les
grandes marées. -
Les 18, 19 et 20 mars courant, aura lieu une des plus grandes
marées de 1855. Elle atteindra en hauteur 1m 11, et pourra causer
quelques désastres sur nos côtes, si elle est favorisée par les
vents. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1855 -
Une visite de M. le Préfet.
-
M. le préfet s'est transporté cette semaine dans plusieurs
communes du littoral, pour s'assurer par lui-même de l'exécution des
mesures de salubrité, et pour en ordonner, au besoin, de nouvelles.
Ces démarches, pleines de sollicitude, ont été accueillies avec
reconnaissance par tous les habitants et ont produit le meilleur
effet. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars 1856 - Marées de 1856. - L’armée 1856 est remarquable par le nombre de marées que le calcul y indique comme devant être fortes. Trois sont cotées 1,14 et une 1,15. Les marées de ces numéros ne sont pas très rares, il est vrai, et ne sont pas toujours désastreuses. Nous en avons eu récemment de 1,15 en 1852, ..34, et ..48 ; de 1,16 en 1852, ..47 et ..45, et même une de 1,17 en 1847, sans qu’elles aient causé de malheurs dans notre voisinage, le vent ne les ayant point poussées sur nous. Cependant chacune des principales marées de cette année pourrait être fort dangereuse dans nos ports et sur nos côtes, si la force et la direction du vent venaient à les favoriser. On ne peut donc trop recommander de précautions à nos riverains, surtout pour la prochaine marée, de 1,15, dont le plein doit avoir lieu le 7 ou le 8 mars, à une époque de l’année que signalent presque toujours des vents assez violents, et même des tempêtes. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1856 -
Tribunal de Police correctionnelle.
- Audience
du 18 juin 1856. Ont été condamnés : Alexis-François
Lerebourg, âgé de 28 ans, journalier, né à Planquery, demeurant à
Bernières-sur-Mer, en trois mois d'emprisonnement pour avoir, le 2
mai dernier, volé une blouse et une cravate au préjudice du sieur
Lefèvre, journalier à Foulognes. (Source : L’Indicateur de
Bayeux) Juin
1856 -
Nous lisons dans un Journal.
- L'inconvénient
que présentent certains cidres de prendre une couleur noire, quand il
sont exposés à l'air et à la lumière, est connu de tous les
consommateurs ; quand le cidre subit cette altération, on dit qu'il
se tue ; ce défaut lui fait perdre une partie de sa valeur, et même
peut entraîner la résiliation d'une vente. M.
Joast Le Baron, pharmacien à Alençon, vient de trouver le moyen
d'empêcher le cidre de se tuer par l'addition d'un liquide
conservateur. Un litre de ce liquide suffit pour préserver une pipe
de cidre, sans lui communiquer ni odeur ni saveur étrangère.
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Juin
1856 -
Les récoltes. - Nous
jouissons ici de la plus belle température, aussi les blés sont
magnifiques, et jamais, au dire même de nos cultivateurs, nos
campagnes n'ont donné de plus riches promesses. Fasse, le ciel que
nos espérances ne soient pas déçues ! La Haute-Normandie
n'est, pas moins heureusement partagée que nous. On
lit dans le Courrier de l'Eure : « Les nouvelles de la récolte
continuent à être très satisfaisantes, ou certaines parties de la
plaine du Nexin, on nous assure qu'elle sera triple de ce qu'elle a
été les années précédentes. On
a craint un instant les pluies d'orage, qui peuvent faire verser
prématurément les blés forts. Mais le temps s'est remis au beau, et
un soleil d'été a donné une nouvelle vigueur aux céréales. Nous
pouvons affirmer, sans criante de démentis, et en dépit des
pessimistes, qu'à moins d'accidents imprévus, la recolle sera
magnifique cette année. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre 1857 - Encore les grandes chaleurs. - Depuis quelques jours, les chaleurs avaient repris une intensité extraordinaire, et qui rappelle les plus grandes chaleurs de juillet et d'août, aussi, les morts subites, par suite de congestions cérébrales sont-elles extrêmement fréquentes. Dans la dernière semaine, on a constaté plusieurs morts foudroyantes dans un même quartier de Paris. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre 1857 - Nous lisons dans la Presse. - Dans la séance de lundi dernier, de l'Académie des sciences, M, Texier a présenté un fragment considérable de bois pétrifié, provenant des forêts sous-marines qui s'étendent le long des côtes de la Normandie. Ce fragment est extrait d'un fond de douze brasses (20 mètres environ), au-dessous du niveau de la mer, aux environs d'Arromanches, près Bayeux.
M.
Texier en déduit la preuve de l'envahissement des côtes de
l'ancienne Gaule par les eaux de l'Océan. Le bois du fragment
présenté à l'Académie provient évidemment d'un arbre
dicotylédone, c'est-à-dire, de la nature même de nos forêts
actuelles. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1858 -
Le Jour de l’an. -
Une belle gelée, adoucie par un
soleil resplendissant, a favorisé, pendant la journée d'hier, les
visites du jour de l'An.
En dehors des visites hiérarchiques, on a généralement
constaté que le nombre des cartes va diminuant chaque année. Il ne
parait pas qu'il en ait été de même des Étrennes. Cet usage si
cher aux enfants a donné lieu à des ventes assez avantageuses pour
les divers magasins de cette spécialité. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier 1858 - Le froid. - Pour s'être montré tardif, dans notre contrée, l'hiver s'est fait sentir depuis huit jours d'une manière assez vive. La température s'est considérablement abaissée, et le froid sévit avec une certaine intensité. Dans la nuit de lundi à mardi, le thermomètre est descendu à 11 degrés au-dessous de zéro. La gelée est arrivée brusquement sans que des pluies soient venues accroître préalablement la hauteur de nos cours d'eau qui, sur plusieurs points, sont insuffisants pour faire marcher les moulins. Il en résulte que la fabrication de la farine va devenir plus difficile, au reste, et par une heureuse compensation, les récoltes en terre ne peuvent que gagner à cette température plus rigoureuse. Elle est venue à propos pour arrêter la végétation trop précoce des blés et des plantes oléagineuses, qui d'ailleurs, offrent, dans notre contrée, le plus riche aspect. Il
faut donc accepter comme un bienfait providentiel cette saison,
rigoureuse mais nécessaire, et ne pas oublier surtout qu'à la
Charité incombe le devoir d'en soulager les souffrances et d'en
atténuer les rigueurs ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1858 -
Une tempête. -
Une bourrasque
épouvantable règne depuis plusieurs jours sur les côtes de
Normandie ; aussi le mouvement de la navigation est-il à peu près
nul. De vieux marins disent ne pas se rappeler avoir vu la mer aussi
mauvaise qu'elle l'est en ce moment dans la Manche. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier 1858 - Le temps qu’il fait. - Le bulletin quotidien de l'état, atmosphérique de divers points de la France et de l'étranger, a signalé tout récemment ce fait curieux, que le 6 janvier, à huit heures du matin, tandis que la température était de 7 degrés 4 dixièmes au dessous de zéro, à Paris, le thermomètre ne marquait, à Saint-Pétersbourg, que 2 degrés 7 dixièmes au dessous de zéro, et, à Brest, 2 degrés 7 dixièmes au-dessus de zéro. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars 1858 - La fin de la sécheresse. - La neige et la pluie qui sont tombées depuis une quinzaine de jours, ont été un véritable bienfait.
Les observations faites dans beaucoup de localités et recueillies par la statistique autorisent à considérai la sécheresse de l'hiver de 1858 comme une des plus grandes qui se soient produites depuis un très grand nombre d'années. Le niveau des eaux de quelques-uns des plus grands fleuves de l'Europe s'est abaissé à ce point d'en arrêter le cours. Le Rhin et le Danube ont laissé voir des rochers placés au fond de leurs lits, qu'on n'avait point aperçus depuis plus d'un siècle, ainsi qu'on a pu le constater par les inscriptions, écrites sur leurs flancs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars 1858 - Le printemps. - Le printemps a commencé samedi dernier, 20 mars, à 3 h. 55 min, du soir. C'est le moment de l'équinoxe du printemps : jours et nuits égaux. Depuis
quelques jours, la température s'est beaucoup adoucie dans notre
contrée, aussi la végétation prend-elle un essor remarquable, et
avant peu les pêchers, les abricotiers, les lilas seront en fleurs.
Les prairies, grâce aux dernières pluies, sont dans une excellente
situation. En un mot, l'année 1858 promet de donner d'excellentes
récoltes en fruits de toutes sortes. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Avril 1858 - La grande marée d’équinoxe. - La marée extraordinaire d'équinoxe aura lieu le 14 de ce mois, sur les côtes de la Manche, de l'Océan et de la mer du Nord, où elle pourra occasionner des dégâts, si elle est favorisée par le vent.(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1858 - Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence
de M. le conseiller Géraldy. Audience du 16 août. Le
sieur Lecouturier, cultivateur à Bernières-sur-Mer, employait à son
service depuis plusieurs mois, les époux Marie. Comme Lecouturier
était malade, il s'occupait peu de sa maison, il accordait à Marie
et à sa femme la plus grande confiance. L’accusé
en profita pour soustraire du linge à son maître. C’est ainsi que
trois chemises au moins ont été volées à celui-ci. L’une a été reconnue sur Marie par la dame Lecouturier,
l'autre trouvée étendue dans la cour d’une maison où Marie et sa
femme travaillaient en journée, la troisième enfin a été saisie
lors d’une perquisition faite à leur domicile. L’accusé
avoue être coupable du vol d’une seule des chemises mais il ne peut
expliquer la possession des deux autres, qui ont été reconnues par
le sieur Lecouturier, et qui d’ailleurs portent les initiales. Une
condamnation pour vol d’une vache a été prononcée par contumace
contre Marie, et c’est pour se soustraire aux recherches de la
justice qu’il avait abandonné son domicile, et s’était réfugié
dans la commune de Bernières. Aujourd’hui il doit encore rendre
compte de ce premier crime, pour lequel la circonstance aggravante de
nuit ne peut-être l’objet d’aucun doute, l'accusé
avouant lui-même avoir pris la vache à cinq heures du matin
en décembre. En ce qui concerne le dernier vol, la circonstance
aggravante résultant de ce que le vol a été fait dans une maison
habitée est incontestable, et la circonstance aggravante de travail
habituel à peu près certaine.
La
défense présentée par Me Postel
ne croit pas l'accusé indigne de toute pitié. Elle invoque la
pureté des antécédents de Marie. il a cinquante-six ans. Eh bien
jusqu'à sa condamnation par contumace, jusqu’à cinquante-deux ans,
on ne trouve dans sa vie aucun acte d’improbité. II fallait qu’il
eût un certain fond d’honnêteté, pour avoir pu résister pendant
cinquante-deux ans aux perfides suggestions de la misère, lui enfant
naturel, dont le hasard a fait l’éducation. Après avoir longtemps
lutté, il cède un jour; mais il faut lui tenir compte de la lutte. Il
cède, mais ce n’est pas un voleur de profession, il vole mais sous
le coup de la détresse, sous la pression de la faim, pour venir en
aide à sa femme et à sa fille malades et dans le dénuement. On
ne saurait donc sans dureté lui refuser toute miséricorde. Déclaré coupable purement et simplement, Marie a été condamné à six ans de réclusion. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1858 - Avis. -
Un
grand mouvement se prépare, parait-il, à la surface des mers. Ce
sera une grosse marée, une marée qui excédera en hauteur les
marées ordinaires d'un mètre au moins. Elle aura lieu le 22 octobre,
et se fera ressentir surtout dans les ports de la Manche. On
prend dans ces ports, et particulièrement à l'embouchure des
fleuves, les plus grandes précautions. C’est toujours là qu'ont
lieu les sinistres occasionnés par les barres qui se forment à l’estuaire
de certains fleuves. La barre de la Seine, à Quillebœuf est redoutable et on pourrait citer plusieurs navires qui ont péri du voulant la franchir. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1858 - Police des routes.
- Il
est beaucoup de personnes, préposées à la conduite de voitures sur
la voie publique, qui, soit par ignorance des dispositions de la loi,
soit dans un but de vexation envers les conducteurs de véhicules qui
voyagent sur le côté opposé de la voie, s'obstinent à ne pas
vouloir laisser libre la moitié de la route. Cette obstination amène
des accidents qui très souvent, peuvent être graves, et qui ont pour
résultat de faire condamner, au tribunal de simple police l'auteur de
l'accident à plusieurs jours d'emprisonnement. En
présence de ces faits, nous croyons, utile de rappeler que tout
conducteur de voitures, sur la voie publique, doit suivre le côté
droit de la roule et avoir soin de laisser libre la moitié de la
voie, pour ne pas entraver la circulation des voitures qui viennent du
côte opposé. En
ne se conformant pas à ces dispositions, il se met en contravention
à l'article 9 de la loi du 30 mai 1851, sur la police du roulage.
(source
Octobre
1858 - Le temps qu’il fait.
- Les
astronomes ont compulsé toutes les tables météorologiques
quotidiennes depuis deux siècles, et ils n'ont pas trouvé un seul
16, ni 17, ni 18 octobre ni aucun jour voisin dans le calendrier où
l'on ait joui, d'une température de vingt-cinq degrés centigrades
au-dessus de zéro. L'année
1858 est l'une des années les plus extraordinaires de ce siècle pour
la beauté de la température. Malheureusement
beaucoup, d'industries ont à souffrir de la sécheresse
extraordinaire aussi, cette année. Quinze jours de pluies seraient un
véritable bienfait pour elles. (source : L’Indicateur de
Bayeux) Octobre
1858 - La grande marée et la basse mer d'octobre sur les
côtes du Calvados. -
Les
spectacles grandioses que présente la mer commencent à éveiller la
curiosité. Parmi
les phénomènes maritimes susceptibles d'être prévus, il n'en est
pas de plus remarquable que celui des grandes marées et des basses
mers qui leur succèdent toujours. Nous
arrivons à la pleine lune d'octobre, qui aura lieu le 22 : le soleil
ne sera encore éloigné que d'environ 11 degrés au sud de
l'équateur ; la lune, qui aura franchi cette ligne le 19, approchera
de son périgée (sa plus courte distance à la terre), qu'elle
atteindra le 25. L'action
combinée du soleil et de la lune sur la mer sera insuffisante encore
pour la faire battre à pleins rivages et donner le spectacle de la
cinquième et dernière grande marée de 1858 : Les grandes marées
précédentes ont eu lieu Ie 17 mars, le 15 avril, le 10 août et le 9
septembre. On
sait que les plus grandes marées arrivent toujours aux nouvelles et
aux pleines lunes, à l'époque des équinoxes, et elles sont d'autant
plus considérables que la lune et le soleil sont plus rapprochés de
la terre et du plan de l'équateur. La mer ne monte pas à une égale
hauteur dans les différents ports de France ; chaque port a son
unité de hauteur dans la marée, et cette unité est la quantité
dont la mer s'élève ou s'abaisse relativement au niveau moyen qui
aurait lieu sans l'action du soleil et de la lune ; elle est déduite
d'un grand nombre d'observations de hautes et basses mers dans les
régions équatoriales. Au
Havre, par exemple, l'unité de hauteur du port est de 5 mètres 67 ;
ce nombre a été obtenu en prenant la moitié de 7 mètres 14, qui
est la différence observée, dans ce port, entre les plus hautes et
les plus basses mers ; à l'embouchure de l'Orne, l'unité est de 5
mètres 65 ; à Port-en-Bessin, de 3 mètres 20. Nous devons citer ici
un fait important que l'observation nous révèle, c'est que, dans nos
ports les plus grandes marées suivent toujours d'un jour et demi
l'instant de la nouvelle et de la pleine lune . En conséquence, la
pleine lune d'octobre ayant lieu le 22, à trois heures vingt-sept
minutes du soir, la plus haute marée ne se produira que le 24 octobre
au matin Les
marées peuvent dépasser les hauteurs que nous venons d'indiquer mais
la cause n'en doit pas être, attribuée à l'influence combinée du
soleil et de la lune ; cela ne peut avoir lieu que si les vents
viennent à souffler du large et à pousser impétueusement la masse
des eaux contre leurs rivages. Voir
la mer agitée bouillonner avec des flocons d'écume garnissant la
crête de chaque vague, n'est que la moitié du curieux spectacle qui
attend les touristes aux bords de la Manche. Une
très basse mer succède toujours à une très haute marée ; les eaux
se retirent d'autant plus au large qu'elles se sont plus avancées
vers le rivage. Ce fait n'a rien qui doive surprendre ; l'explication
scientifique en est toute simple : comme c'est la lune qui, par son
passage au méridien du lieu, détermine l'heure de la marée,
lorsqu'elle passe au De
ce retrait des eaux après une forte marée, il résulte que les
plages plates et peu profondes se trouvent découvertes et presque
laissées à sec à une assez grande distance au large. Une des plages
qui réunit le mieux ces deux conditions est celle du Calvados ;
aussi, n'est-il pas étonnant de voir la mer se retirer sur certains
points jusqu' à une distance de quatre ou cinq kilomètres. Tout le
monde connaît la fameuse chaîne des rochers de Calvados qui ont
donné leur nom au département ; d'ordinaire ils sont entièrement
plongés sous l'eau, on
n'en aperçoit pas la moindre crête à la surface. Mais viennent les
basses mers des équinoxes, on les voit se détacher par massifs noirs
sur la plage sablonneuse. C'est
une grande fête pour les habitants du pays et des villes voisines, on
voit ce jour-là hommes et femmes de tout rang et de toute qualité,
suivre pied à pied la mer qui se retire jusqu'au delà du rocher,
laissant derrière elle une infinité de poissons de toute sorte
oubliés dans les petites mares qui se forment dans les bas fonds de
sable avec une profondeur de quelques pouces d'eau à peine. Il se
fait alors sur tous les points une pêche générale, pêche à la
main et sans danger, à laquelle tout le monde peut prendre part,
d'autant plus qu'on ne risque jamais que de se mouiller les pieds
jusqu'à la hauteur de la cheville. La
pêche est des plus variées : aux poissons les plus estimés viennent
se joindre des coquillages, tels que homards, langoustes, pouparts
(sorte de gros crabes qui s'enfoncent dans le sable), des crabes de
plusieurs espèces, des huîtres qu'on détache du rocher, une foule
de petit coquillages rares et curieux par leur forme bizarre, puis des
étoiles de mer et d'autres zoophytes ; les crevettes abondent dans
toutes les flaques d'eau salée, je ne parle pas des moules qu'on
pourrait ramasser par pelletées, le quartier général des amateurs
de ce nouveau genre de pêche est Caen, d'où ils se distribuent
ensuite sur les plages de Bernières, de Luc, de Langrune et sur toute
la côte jusqu'à Arromanches. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre 1859 - Le temps qu’il fait. - Dans la nuit de vendredi à samedi, il s'est manifesté dans notre contrée une suite successive et continue de phénomènes atmosphériques : il a plu, grêlé, neigé, gelé, éclairé et tonné. Le
matin, dans nos environs, du coté de la mer, les chemins étaient
couverts d'une légère couche de neige qui, du reste, n' a pas tardé
à foudre. ( L’Indicateur de Bayeux)
Octobre 1859 - Une aurore boréale. - Samedi soir, on a observé, vers huit heures et demie, dans la direction du nord-ouest, sur les côtes de la Seine-Inférieure, du Calvados et de la Manche une aurore boréale. Elle a commencé par des rayons blanchâtres, qui se sont confondus en une masse orangée, d'une clarté assez vive. Ce spectacle a duré environ cinq minutes. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1859 - L’été de la Saint-Michel. - L'été
de la Saint-Michel nous est arrivé depuis quelques jours, il s'est
manifesté par un temps magnifique et par une élévation de
température qui nous ramène aux beaux jours du mois d'août.
(Source :
Mars
1860
- Grande
marée du 9 mars. -
Il y a longtemps qu'on on a vu ce produire des marées aussi
grandes que celles attendues, à 1860, à l'époque des deux
équinoxes. Bien rarement la hauteur des plus grandes marées
annuelles atteint, dans le tableau calculé pour la connaissance des
temps, le chiffre de 1,15. Cette année ce chiffre maximum est
dépassé, non seulement en septembre, mais surtout en mars ou la
grande marée du 9 atteint jusqu'au chiffre 1,17. Théoriquement,
cette marée doit donc être une des plus forte du siècle.
Avril 1860 - Une circulaire du Ministre. - Une circulaire du ministre de la marine vient d'autoriser les jeunes gens de la classe de 1859, qui appartiennent aux communes du littoral, à contracter des engagements volontaires de sept ans pour les divisions des équipages de la flotte. Afin de faciliter l'incorporation d'un plus grand nombre de jeunes conscrits, le ministre a décidé que la taille de 1 mètre 63 centimètres, au lieu de 65, pouvait être accordée aux jeunes gens qui justifieront cette faveur par leur constitution et leur aptitude spéciale au service de la marine. ( L’Ordre et la Liberté)
Avril 1860 - L’hiver. - Le bonhomme hiver veut-il ou ne veut-il pas céder sa place au printemps ? Telle est la question que nous nous adressons depuis trop longtemps déjà. Mardi dernier, les rayons du soleil étaient tellement splendides qu'on se sentait aise de prendre les vêtements d'été. Hier
et toute la nuit, un vent du nord assez violent a soufflé sur Caen et
a changé tout-à-coup la température. Ce matin, des rafales de
grêle sont tombées sur notre ville, le vent est aussi fort et le
froid est aussi vif qu'au milieu de l'hiver. ( L’Ordre et la
Liberté)
Mai
1860 - Cours d'assises du Calvados.
-
Présidence de M. le conseiller Piquet. L'accusation
est soutenu par M. l'avocat-général Farjas. Audience
du 9 mai. -
Dans la nuit du 26 au 27 janvier 1842, on s'était introduit,
à l’aide d'escalade, dans des bâtiments dépendant de la ferme
d'un sieur Beausamy, à Bernières-sur-Mer, et l'on avait pris une
certaine quantité de blé et divers objets, tels que harnais et
poches. Quelques autres objets de peu de valeur, appartenant au
batteur en grange, avaient également été enlevés. Les
soupçons s'étant portés sur Philippe qui, à cette époque, avait
une forte mauvaise réputation, il s'était empressé de prendre la
fuite. Au surplus, Ils étaient fondés, car devant le Une
condamnation à 5 ans de travaux forcés a été prononcée contre
Philippe. Défenseur
: Me Delasalle.
( L’Ordre et la Liberté)
Juillet 1860 - Les militaires au champ. - Depuis quelques jours nous jouissons d'une température admirable qui répare les dégâts causés dans nos campagnes par des pluies incessantes qui, dernièrement, nous faisaient concevoir de sérieuses craintes pour nos récoltes. Aujourd'hui nos prairies ont repris leur riant aspect et les travaux des champs s'exécutent dans de bonnes conditions. On
sait que, sur la demande de M. le préfet, un certain nombre de
militaires de la garnison sont mis, pendant le temps des moissons, à
la disposition des agriculteurs. Voici quelles sont les conditions
exigées pour l'obtention de ces militaires. 1°
leur transport gratuit au lieu de travail. 2°
la fourniture d'habits de travail. 3°
la nourriture et le couchage. 4°
le repas à demi-paie le dimanche. 5°
le salaire est fixé à 1 fr. 50 c. par jour. Les
demandes de travailleurs doivent être adressées à M. le préfet. (
L’Ordre et la Liberté)
Octobre
1860 - Un Vol. -
Dans le
courant de la semaine dernière, un vol à l'aide d'escalade et
d'effraction a été commis au préjudice de Mme Vve Lequesne,
demeurant à Bernières-sur-Mer. On
ne sera pas surpris lorsqu'on apprendra que les auteurs de ce crime
sont trois jeunes gens âgés de onze, douze et neuf ans, les nommés
Eugène Lemarchand, Alexandre Marie et Victor Benoist de la commune. Après la constatation du vol faite par M. le commissaire de police de Douvres, les deux premiers ont été arrêtés et mis à la disposition de M. le procureur impérial. ( L’Ordre et la Liberté)
Octobre
1860 - On lit dans le Journal d'Agriculture Pratique.
-
Le mois de septembre, avec ses pluies continuelles, n'a pas
apporté d'amélioration à l'état des récoltes. On est plus en
retard que jamais dans les travaux de la saison, les labours
préparatoires pour les semailles d'automne sont à peine commencées,
et beaucoup de champs portent encore des récoltes qui, dans les
années ordinaires, sont rentrées du 1er au 15 septembre. Les
avoines ont été maltraitées par la pluie, elles donneront toutefois
un produit passable en grains. Les vendanges occupent en ce moment tous les bras dans les pays vignobles. On aura pas de vin de bonne qualité, mais le rendement se rapprochera assez de celui d'une année moyenne. ( L’Ordre et la Liberté)
Octobre
1860 - Une invention. -
Un industriel américain vient d'arriver à Paris, afin
de vendre en France un appareil des plus ingénieux pour traire les
vaches. Cet appareil, L'appareil
consiste en une pompe aspirante en caoutchouc munie de plusieurs
tuyaux, lesquels s'adaptent a autant de pis que l'on veut. En un tour
de manivelle la succion s'opère, et les mamelles de la vache sont
complètement vidées. Ce qu'il y a de curieux, c'est qu'une fois
qu'elles ont été traites par ce procédé, les vaches ne reviennent
que difficilement à l'ancienne méthode. ( L’Ordre et la Liberté)
Novembre
1860 - Les compagnies de marins-canonniers. - On
s'occupe activement dans les commissariats de marine, dit le Pays
de Caux, de créer des compagnies de marins canonniers le long de
littoral. On fait choix de vieux marins qui n'ont point passé sous
voiles le temps nécessaire pour avoir droit à la retraite, droit
qu'ils acquerront de cette sorte. On dit, toutefois, qu'il leur serait permis de faire le petit cabotage et la pêche côtière. Cette mobilisation ferait cependant partie des garnisons de la réserve dans les chefs-lieux d'arrondissement. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1861 - Avis aux militaires.
- Par
un ordre du jour à la date du 31 mai, M. le maréchal Magnan,
commandant le corps d'armée, dans lequel se trouve placée la 2e
division militaire, vient de défendre aux troupes sous ses ordres de
se baigner isolément. MM. les chefs de corps et de détachements devront, à cet égard, exercer la plus active surveillance pour empêcher des actes malheureux de désobéissance dont plusieurs militaires ont été victimes tout récemment. ( L’Ordre et la Liberté )
Juin
1861 - Interdit provisoirement.
- M.
le ministre de l'instruction publique et des cultes vient de prendre
un arrêté aux termes duquel est interdit provisoirement, dans les
écoles primaires publiques et libres de l'empire, l'ouvrage intitulé
: « Petit Cathéchisme pour les temps présents »,
publié à Paris par la librairie Lecoffre, et à Saint-Brieuc, par l'imprimeur-libraire
Prudhomme. Aucun
cathéchisme autre que le diocésain ne doit d'ailleurs être
introduit dans les écoles. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre 1861 - Un vol. - Dans le courant de la semaine dernière, un vol à l'aide d'escalade et d'effraction a été commis au préjudice de Mme veuve Lequesne, demeurant à Bernières-sur-Mer. On ne sera pas peu surpris lorsqu'on apprendra que les auteurs de ce crime sont trois jeunes gens âgés de onze, douze et neuf ans, les nommés Eugène Lemarchand, Alexandre Marie et Victor Benoist, de la commune. Après
la constatation du vol faite par M. le commissaire de police de
Douvres, les deux premiers ont été arrétés et mis à la
disposition de M. le procureur impérial. ( L’Ordre et la Liberté
Février 1862 - Une découverte macabre. - Le 5 courant on a trouvé, sur la plage de Bernières-sur-Mer, le cadavre d'un jeune homme, âgé de 14 ans, qui a été reconnu pour être celui du nommé Madelaine (Ferdinand), mousse à bord du navire la « Caroline », du port de Courseulles. Ce jeune homme avait été emporté par un coup de mer, dans la soirée du 11 janvier dernier, et avait disparu sans qu'on puisse lui porter aucun secours. Ce
malheureux avait la figure et les mains rongés par les poissons, on
ne l'a reconnu que par ses vêtements. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre 1862 - Le temps qu'il fait. - Une succession de tempêtes et de giboulées, mêlées de coups de tonnerre, cause, depuis plusieurs jours, de notables dégâts aux toitures de nos maisons et aux arbres de nos campagnes. Nous apprenons que, dans les vergers du Bessin et du Pays-d'Auge, beaucoup de pommiers ont été renversés ou au moins fort endommagés par la violence du vent du sud-ouest. Le baromètre, qui était descendu, ces jours-ci, au-dessous de 745 millimètres, est remonté, la nuit dernière, au-dessus de 752. Néanmoins, une pluie diluvienne est venue encore déconcerter, ce matin, les personnes qui espéraient une trêve dans cette continuité de mauvais temps. Les
colzas, dont on a planté cette année une quantité exceptionnelle,
doivent avoir et au-delà l'eau nécessaire à leur reprise. Nos
rivières ont considérablement grossi, mais nous n'avons jusqu'ici
reçu la nouvelle d'aucune inondation. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre 1862 - Avis. - Le préfet du Calvados a l'honneur d'informer les institutrices du département que le Jury international de l'exposition de Londres a décerné une mention honorable collective aux écoles de filles du département, pour les travaux d'aiguille exécutés dans ces écoles. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1862 -
Le mauvais temps. -
Le
Courrier de Cherbourg
signale le mauvais temps qui règne sur nos côtes, soumises,
paraîtrait-il, à une seconde édition des rafales équinoxiales.
Jusqu'à ce jour, cependant, on n'a aucun sinistre à déplorer. (l’Ordre
et la Liberté)
Janvier 1863 - On écrit de Bernières-sur-Mer. - La tempête qui a sévi dans la Manche, pendant les Journées de samedi, dimanche et lundi, a fortement endommagé la digue construite dans le but de protéger les propriétés de MM. Le Cceps et de Savignac. La mer, furieuse, a passé par-dessus en plusieurs endroits, et nul doute que, si le vent n'avait pas sauté du nord-ouest au nord-est, elle eût fait une trouée et envahi de nouveau ces propriétés. Nos
dunes, entre Bernières et Saint-Aubin, ont également beaucoup
souffert. (l’Ordre et la Liberté)
Mai
1863 - La tempête.
- Dans
la nuit de lundi à mardi, dit l' « Indicateur de Bayeux »,
un ouragan des plus furieux, poussé par des vents de nord-est, s'est
déclaré sur nos côtes ; la mer était affreuse et les vagues
déferlaient avec impétuosité par-dessus les jetées de
Port-en-Bessin, ce qui rendait la mer extrêmement houleuse dans
l'intérieur du port ; Ce marin était de Bernières-sur-Mer, marié et père de trois enfants. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet 1863 - Des militaire aux champs. - Le ministre de la guerre a décidé que cette année, comme les années précédentes, des militaires seraient mis à la disposition des cultivateurs qui en auraient besoin pour les travaux des champs, à défaut d'un nombre suffisant d'ouvriers civils. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet 1863 - Le temps. - Le beau temps qui nous favorise d'une façon si exceptionnelle cette année attire sur nos côtes une affluence considérable de baigneurs. De tous côtés les plages offrent l'aspect le plus riant et le plus animé. A Trouville, le nombre des étrangers est immense, il en est de même à Cabourg, à Beuzeval, à Houlgate. D'un autre côté, les voitures de M. Luard, qui ne désemplissent pas, déversent à toute heure des flots de voyageurs à Lion, à Luc, à Langrune, à Saint-Aubin, à Bernières à Courseulles, etc... Arromanches n'est pas resté étranger à ce mouvement, un assez grand nombre de baigneurs s'y sont donné rendez-vous. En ce moment, deux hôtes illustres y sont attendus : le célèbre historien, M. Thiers ; puis Mme la maréchale Mac-Mahon, duchesse de Magenta. On annonce pour dimanche prochain, une brillante fête de bienfaisance qui sera donnée dans le vaste Casino de Cabourg. MM. les administrateurs de cet établissement ont eu la bonne pensée d'organiser un bal au profit des pauvres, parmi les souscripteurs on cite le prince et la princesse de Metternich. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre 1863 - Un incendie. - Un incendie, attribué à l'imprudence d'une femme qui, dans la soirée, serait entrée avec une chandelle allumée dans un grenier rempli de bottes de paille, de colza, s'est déclaré, du 29 au 30 septembre dernier, à Bernières-sur-Mer, et a détruit une maison, une grange, une étable et un hangar, le tout appartenant aux sieurs Seigle et Germain (Joseph). Le préjudice causé par ce sinistre est évalué à 2 300 francs environ. Rien
n'était couvert par une assurance. (l’Ordre et la Liberté)
Avril 1864 - Chemin de fer en projet de Caen à la mer. - M. le préfet du Calvados, à la date du 14 avril, a pris l'arrêté suivant : Nous, préfet du département du Calvados, officier de l'ordre impérial de la Légion-d'Honneur, commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand. - Vu la décision, en date du 7 de ce mois, par laquelle M. le ministre des travaux publics a autorisé M. Mauger (Anthime), demeurant à Douvres, à faire les études d'un chemin de fer entre Caen et la mer. - Vu l'art. 1382 du Code Napoléon, les lois des 16 septembre 1807 et 3 mai 1841.
Art. 1er. M. Mauger et les agents par lui préposés sont autorisés, en exécution de la décision ministérielle indiquée ci-dessus, à pénétrer sur les propriétés privées pour étudier le meilleur tracé de la ligne en projet de Caen à la mer. Ces études s'appliqueront aux terrains situés dans les communes de Caen Venoix, Saint-Contest, Épron, Cambes, Mathieu. Anisy, Anguerny, Douvres, Luc, Langrune, Saint-Aubin-sur-Mer, Bernières et Courseulles. Art. 2. Une expédition du présent sera adressée à MM. les maires, pour être affichée aux lieux accoutumés. Une expédition sera également transmise à M. Mauger, qui devra, lui et ses agents, en justifier aux propriétaires, sur leur réquisition, en prenant envers eux, s'il est besoin, l'obligation écrite de leur payer les dommages occasionnés. (l’Ordre et la Liberté)
Juin 1864 - Chemin de Caen à la Mer. - Il y a à peine deux mois qu'il est question d'un chemin de fer de Caen à la mer, que déjà, tant est vive l'impatience du public, on voudrait voir cette nouvelle ligne livrée à la circulation. Mais les choses ne vont pas si vite, et, avant que le sifflet d'une locomotive ne se fasse entendre sur les côtes si riantes de Luc ou de Courseulles, il faut rédiger le projet, étudier le meilleur tracé, le soumettre à l'approbation, puis faire les travaux, etc..., etc…, ce qui ne veut pourtant pas dire que nous sommes condamnés à attendre longtemps encore l'inauguration du chemin. Non l'entreprise est confiée à des mains trop habiles et surtout trop actives pour avoir à redouter ce désagrément. Nous pourrions presque prédire que, le 1er juillet de l'année prochaine, la population caennaise pourra déjà se rendre à Luc. La ligne projetée, qui s'étend de Caen à Courseulles, aura un parcours total de 24 kilomètres, plus une ligne de raccordement, de 4 à 5 kilomètres, avec le réseau de l'Ouest, elle desservira les stations suivantes : Caen, Cambes, Mathieu, Douvres, la Délivrande, Luc, Langrune, St-Aubin, Bernières et Courseulles. La gare de Caen sera construite en grande partie sur le terrain occupé par la propriété de M. de Lalonde, place St-Martin. Cette gare sera monumentale, et l'idée générale qui a présidé à la composition de sa façade offre une grande analogie avec les dessins de la magnifique gare de Strasbourg, à Paris. Une colossale statue de Notre-Dame de la Délivrande ornera son fronton, et, bénissant l'entreprise, elle semblera la présider. L'étude des 24 kilomètres est terminée, mais le projet ne sera complètement rédigé que dans un mois environ, époque à laquelle il sera soumis à l'approbation de l'administration. Les travaux ne pourront donc être commencés qu'au mois de septembre prochain, c'est-à-dire après les récoltes. Il n'y aura de travaux importants, dans toute l'étendue de la ligne, que pour monter de Caen sur les hauteurs de Couvrechef, et pour descendre des hauteurs de Mathieu jusqu'au niveau du rivage de Luc, et encore l'importance de ces travaux n'est-elle que secondaire. Dans tout le parcours, les plus fortes pentes n'excèderont pas un centimètre par mètre, et les rayons des courbes ne seront nulle part inférieurs à 500 mètres. Ce renseignement démontre péremptoirement que l'exploitation sera plus facile que sur beaucoup de lignes de premier ordre. Aussi la dépense totale n'excèdera-t-elle pas quatre millions. La ligne de Courseulles se raccordera avec le chemin de fer de Paris à Cherbourg, dans la prairie, derrière l'établissement du Bon-Sauveur, au moyen de l'embranchement de 4 à 5 kilomètres dont nous avons déjà parlé. Certains trains, et notamment l'express venant de Paris, seront en correspondance immédiate avec le service de Courseulles, à cet effet, une machine légère opérera le transport d'une gare à l'autre. Le
trajet de Caen à Courseulles s'effectuera en 55 ou 60 minutes. Le
dimanche matin, le mouvement des voyageurs étant plus considérable,
des départs auront lieu d'heure en Il y aura, bien entendu, une très grande amélioration dans le prix du transport, on parle de billets d'aller et retour, de Caen à Luc, moyennant 1 fr.. Ainsi qu'il était facile de le concevoir, l'administration n'a rencontré aucun obstacle de la part des cinq ou six cents propriétaires auxquels elle a dú s'adresser pour obtenir des renseignements, aux termes de l'arrêté de M. le préfet du Calvados, en date du 14 avril dernier, tous ont montré une grande obligeance envers les agents de la nouvelle entreprise. L'aplanissement de toutes les difficultés matérielles laisse donc espérer que la ligne de Caen à Luc sera livrée à la circulation le 1er juillet 1865. On dira peut-être qu'il sera difficile de réaliser un projet aussi important dans l'espace de dix mois. Nous n'aurons qu'une réponse à opposer à cette objection, c'est que l'activité si connue de M. Mauger et de M. l'ingénieur chargé du projet saura bien suppléer à la brièveté du temps qui existe entre le mois de septembre et le mois de juillet. (l’Ordre et la Liberté)
Août 1864 - L’instruction dans le Calvados. - Sur 767 communes dont se compose le département M. Vendryès, inspecteur de l'Académie, constate dans son rapport que 263 d'entre elles possèdent des écoles distinctes pour chaque sexe ; 300 possèdent une école mixte ; 188 sont réunies à d'autres pour l'instruction, et 16 ne sont pas réunies. La moyenne de la population scolaire a été, en 1862, de 57,94 élèves par école ; en 1861, elle était de 58,43 élèves. Le total des enfants admis dans les différentes écoles a été, pour les garçons, de 27 685, et pour les filles de 29 559 ; en tout 57 244 enfants. Le département compte 30 classes d'adultes et 8 classes d'apprentis. La direction des écoles est confiée à 485 instituteurs et à 503 institutrices. Il y a donc dans le département 988 écoles. Le nombre des établissements d'instruction secondaire est de 20 ( 6 publics et 14 libres, dont 2 petits séminaires ). La population de tous ces établissements était, en 1863, de 2 236 élèves ( 35 de plus qu'en 1862 ). (l’Ordre et la Liberté)
Août 1864 - Pour les écoles. - Le ministre de l'instruction publique vient de charger les préfets de demander aux Conseils généraux une allocation pour acheter à l'usage des écoles normales primaires départementales : Un
baromètre de Fortin. Un
thermomètre à minima de Rutherford. Un
thermomètre à maxima de Negretti. Un
psychromètre. Un
pluviomètre. Une
girouette.
Août
1864 -
Le mauvais temps. -
Les bourrasques qui se sont fait sentir, mardi dernier, ont
été si violentes qu'elles ont occasionné des dégâts dans beaucoup
de communes. Des pommiers ont été couchés sur le sol ; beaucoup
d'autres ont eu leurs branches rompues. Les
pommiers et les poiriers ont été tellement secoués par la tempête,
qu'une grande quantité de fruits jonchent le sol. Ce fait est
d'autant plus regrettable que ces fruits sont loin de leur maturité,
ce qui constitue une perte évidente pour les propriétaires. (l’Ordre
et la Liberté)
Décembre
1864 -
Tribunal correctionnel de Caen.
- Présidence
de M. Lentaigne,
vice-président. Audience
du 1er Décembre1864. -
Victoire Cirier, femme Pastey, dentellière, demeurant à
Bernières, est prévenue d'avoir, à Bernières, le 24 août 1864,
soustrait frauduleusement, à l'aide d'une brouette : 1º
une certaine quantité de pieds de colza, production utile de
la terre, déjà détachés du sol. 2º
une certaine quantité de pois, production utile de la terre, déjà
détachés du sol. La
prévenue fait les aveux les plus complets. L'objet du double vol
qu'on lui reproche était, d'ailleurs, d'une médiocre valeur, à
peine peut-on l'estimer à 2 fr. 50 c. En outre, les antécédents de
la femme Pastey ne sont pas mauvais, elle comparaît pour la première
fois devant la justice. Le
Tribunal lui inflige, avec l'admission de circonstances atténuantes,
la peine de 8 jours de prison. Défenseur, Me Guernier. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1864 -
Les télégraphes communaux.
- On
parle, avec raison et talent, des chemins de fer vicinaux ; voici
maintenant les télégraphes communaux. Il est question de donner
suite à la circulaire du 30 juillet dernier, par laquelle M. le
directeur général des lignes télégraphiques exposait aux préfets
et aux Conseils généraux tout un système de création de bureaux
télégraphiques dans les cantons et dans les communes. Un
appareil serait placé dans une salle de la mairie, et le secrétaire
municipal ou l'instituteur serait chargé de le diriger. Ceux-ci
seraient rétribués à raison de 30 centimes par dépêche de
départ, et de 15 centimes par dépêche d'arrivée ; l'appariteur le
concierge ou le garde champêtre porterait les dépêches à domicile,
moyennant 15 centimes. Les
frais d'établissement de ces lignes seraient supportés par les
communes, et l'administration télégraphique se chargerait de leur
construction moyennant une indemnité de 120 francs par kilomètre de
ligue neuve, et 60 francs par kilomètre de fils à placer sur des
poteaux déjà existants. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre 1864 - Le temps qu’il fait. - La neige est tombée assez abondamment dans nos contrées dimanche matin ; à midi, elle avait déjà, aux environs, une épaisseur de près de 20 centimètres. La soirée de dimanche a été calme et douce, mais, dans la nuit, le froid l'a emporté, et, lundi matin, le thermomètre marquait une des plus basses températures de nos contrées maritimes, 10 degrés au-dessous de zéro. Cherbourg
et le Cotentin, en général, ont eu plus de neige que nous, ce qui
n'est pas habituel. Cette neige a l'inconvénient d'arrêter beaucoup
de travaux, mais elle est plutôt Ces derniers frimas ont nécessairement interrompu la fabrication des cidres, qui était assez avancée, et qui donnait des résultats exceptionnels. En effet, les jus de cette année contiennent un huitième de plus d'alcool que les années précédentes. Le cidre sera donc d'une qualité supérieure et se conservera mieux que d'habitude. Les bles sont à un prix décourageant pour les agriculteurs (17 à 18 fr. l'hectolitre), et il n'y a pas encore de reprise sur les bestiaux maigres, à cause de la cherté persistante des fourrages. Quant
au commerce des poulains et des chevaux en général, à part les
sujets d'élite, il y a stagnation obstinée, malgré l'impulsion que
la fondation de la Société du demi-sang normand avait paru donner
tout d'abord au marché chevalin. Le mécanisme de cette institution
est du reste mieux compris, et beaucoup de gens qui, dans le principe,
ne s'étaient pas bien rendu compte de la raison d'être de cette
nouvelle Société d'encouragement, reviennent de leurs défiances,
maintenant surtout que la publication des statuts leur a ôté pour le
moment toute crainte de la voir dégénérer en Société
étalonnière. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier 1865 - Une tempête. - Pendant la nuit dernière, le vent a constamment soufflé en tempête avec des alternatives de pluie et de grêle. Vers deux heures et demie du matin, la violence du vent était extrême, et, dès la première heure du jour, il était facile de constater, par les débris de tuiles et d'ardoises projetés sur la voie publique, les dégâts qu'il avait dû occasionner aux toitures des habitations. Dans la journée, le temps est non moins mauvais que dans le courant de la nuit, et les rafales qui se produisent nous font craindre des sinistres maritimes sur nos côtes. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier 1865 - La lettre du préfet. - M. le préfet de la Manche a adressé, le 30 décembre dernier, la circulaire suivante à MM. les sous-préfets et maires du département : « Deux maires du même arrondissement ont été récemment condamnés pour délits de chasse. Il serait superflu d'insister sur ce que de tels faits présentent de regrettable et même de scandaleux. Je
me borne à vous signaler, messieurs, les condamnations dont il s'agit
comme une circonstance exceptionnelle et qui ne se reproduira plus. Je
n'hésiterai pas, d'ailleurs, en cas de nouveaux délits de cette
nature, à sévir contre ceux qui manqueraient aussi gravement à la
dignité de l'administration. Recevez, etc... (l’Ordre et la
Liberté)
Février 1865 - Cour d’Assises du Calvados. - Présidence de M. Renault, conseiller. Audience du 16 février. Attentat à la pudeur. - Le nommé Aimé-Marcellin-Simon Bertrand, dit Marie, âgé de 21 ans, domestique, né à Saint-Gabriel, est accusé d'avoir, le 23 janvier 1865, sur la grand'route de Bernières-sur-mer à Saint-Aubin-sur-Mer, commis un attentat à la pudeur avec violence sur une femme âgée de 44 ans. Ces débats ont eu lieu à huis-clos. L'accusation a été soutenue par M. Le Menuet de La Jugannière, avocat général ; la défense a été présentée par Me Villey, avocat.
Mai
1865 - L’orage.
- Un
orage violent a éclaté dimanche dans la soirée vers onze heures ;
les éclats de tonnerre et les éclairs se succédaient avec une
rapidité effrayante. Pour en donner une idée il nous suffira de dire
que dans l'espace d'un quart d'heure on a compté jusqu'à 267
éclairs.
Le
bruit a couru que la foudre était tombée dans une commune voisine de Colleville ; mais nous manquons de renseignements à cet égard. (l’Ordre et la Liberté)
Mai 1865 - La lune. - La lune rousse, qui a été charmante cette année, a fini mercredi soir, à 10 heures 59 minutes. Mais la Saint-Médard arrive le 8 juin cette année. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet 1865 - Un accident. - Avant-hier jeudi, vers 5 heures du soir, le nommé Mutel (Romain-Louis-Clément), marin, demeurant à Bernières-sur-Mer a eu la main gauche mutilée dans les circonstances suivantes : Le fils de M. Hettier donnait un repas aux jeunes gens de la commune de Bernières pour les remercier de divers cadeaux qu'ils lui avaient offerts à l'occasion de son récent mariage, et, ainsi qu'il est malheureusement d'usage dans nos campagnes, de nombreux coups d'armes à feu furent tirés pendant le dîner. Mutel, voulant faire comme ses camarades, s'arma d'un pistolet et après l'avoir chargé, il s'apprêtait à le tirer, lorsque, au moment où il armait cette arme, le coup lui partit dans les mains. La charge de poudre lui laboura si affreusement la main gauche que tous les os, dans la partie supérieure, ont été mis à nu. Hier
matin, le nommé Mutel a été transporté à l'Hôtel-Dieu de Caen
pour y recevoir les soins que nécessite sa position. (l’Ordre et la
Liberté)
Mars
1867 -
Un délit de chasse. -
MM. Eugène Louis Lefort, âgé de 22 ans,
cordonnier ; Jean-Baptiste Lefort, âgé de 53 ans, boulanger
; Adolphe Victor Lefort, âgés de 18 ans ; Jacques Prospèr
Greffin, agé de 43 ans, demeurant tous à Bernières-sur-Mer, ont
été condamnés pour délit de chasse, chacun à 50 fr. D'amende.
Septembre
1867 -
Une visite. - M.
le comte de Quast, inspecteur
général des monuments du royaume de Prusse, a passé près d'une
semaine dans le Calvados. Il
a visité successivement Falaise, Saint-Pierre-sur-Dives et plusieurs
églises rurales de la contrée. À Caen, il a vu avec le plus grand
intérêt nos églises de l'Abbaye, de la Trinité et de
Saint-Pierre, et dans l'arrondissement celles de Bernières,
Langrune, Thaon, etc..., les châteaux de Lasson et de Fontaine-Henry.
Enfin, à Bayeux, M. Lambert lui a fait voir la cloche de Fontenailles,
la Tapisserie et la cathédrale.
Juillet
1868 -
Un drame. - Le
23 juillet, à deux heures du soir, le nommé Clément Dellery, âgé
de 22 ans, né à Cristot (Calvados), domestique chez M.Hettier, maire
de Bernières, est tombé à la mer en faisant baigner un cheval. Ce
malheureux jeune homme, qui venait de manger, a été asphyxié
immédiatement, et tous les soins qui lui ont été prodigués n'ont
Août 1868 - Les vols. - Les plaintes s'élèvent contre les bandes de rôdeurs qui exploitent en ce moment le littoral. Depuis
Honfleur jusqu'à Arromanches et au-delà, on voit, depuis que la
saison des bains est ouverte, des compagnies de bohémiens qui
viennent camper à l'entrée des communes du
littoral, et de la envoient leurs enfants en haillons et pieds
nus, mendier dans les maisons et jusque sous les pieds des chevaux et
sous les voitures au risque de causer de déplorables
accidents.
Août
1868 -
Décision du Conseil général.
- La session
du Conseil général, commencée le lundi 24 août, a été terminée
lundi dernier, à trois heures. Parmi
des décisions prises par le Conseil, nous devons une mention toute
particulière à l'approbation qu'il a donné, samedi, à la
construction des chemins de fer départementaux : 1°
Chemin de fer de Caen à Courseulles, passant par Cambes,
Mathieu, Douvres, Luc, Langrune, Saint-Aubin, Bernières. 2°
D'Orbec à Lisieux, sur une longueur de 16 kilomètres. 3° De Falaise à Pont-d'Ouilly, à un point de raccordement sur la ligne de Caen à Flers.
Octobre 1868 - La mer. - Dans la nuit de mardi à mercredi, la mer de la Manche avait une phosphorescence comme on ne lui en voit pas aux plus fortes chaleurs de l'été. Les bateaux en marche paraissaient naviguer au milieu d'une véritable mer de feu.
Octobre
1868 -
Un phénomène.
- Un curieux
phénomène s'est produit mercredi, vers minuit. Les quelques
personnes qui, à cette heure avancée, se donnaient le plaisir de
la promenade, ont aperçu dans l'espace un magnifique météore
qui apparaissant dans la direction de l'est est allé disparaître
derrière les hauteurs du bois de Rocques. Sa
forme était celle d'un globe de transparence blanche, traînant à sa
suite une longue bande d'un rouge étincelant, illuminant le paysage
comme une vive lumière électrique. La
marche peu rapide de ce bolide a permis à ceux qui l'ont aperçu
d'admirer son éclat. Son
passage est signalé dans plusieurs villes. À Caen son passage n'a
été annoncé par aucun bruit, tandis qu'à Rouen, on a entendu une
forte détonation.
Mars
1869 -
Une condamnation.
- Jean
Armand Trébutien, âgé de 89 ans, marin à Bernières-sur-Mer, a
été condamné pour outrage par paroles le garde champêtre de sa commune,
c'était le 20 janvier, il traitait cet agent de sûreté publique de
canaille et de rosse. Le tribunal lui a infligé 6 jours d'emprisonnement.
Avril
1869 -
La mer et les naufrages. - Pendant
la nuit de samedi à dimanche, un brick norvégien, capitaine Baastad,
venant de Frédérickshald avec un changement de bois à
destination de Caen, pour MM. Frappard et Ménard, a fait côte
sous Bernières, à deux kilomètres dans l'est du port de
Courseulles, l'équipage est sauvé, mais le navire a éprouvé
beaucoup de de graves avaries : le grand mât est rompu au niveau du
pont, le gouvernail enlevé, la fausse étrave et le brion brisés.
D'après
ce qu'il a dit lui-même à l'un de nos amis, Frédérickshald, petit
port assez pauvre de l'extrême frontière de Norvège, au sud-est de
Christiana, est plongé dans la consternation
par suite de la perte consécutive de quatre grands navires, coulés
cette année.
Septembre
1869 -
Fait
divers.
- Mardi,
le sieur Baptiste Marie, dit Roillet, cultivateur à
Bernières-sur-Mer, a dit-on, reçu un coup de pied d'un cheval dont
il venait de faire l'acquisition. Le
sieur Marie, qui était âgé d'une cinquantaine d'années, est mort
des suites de sa blessure il laisse une veuve et 5 enfants.
Octobre
1869 -
Le chemin de fer de Caen à Courseulles.
- On
s'occupe activement des formalités à remplir pour commencer le
chemin de fer de Caen à Courseulles. Les entrepreneurs
traitent à l'amiable avec les propriétaires des terrains
nécessaires à la construction de la voie, et, en cas de
contestation, le jury va être tout prochainement appelé à statuer. S'il ne surgit aucune difficulté sérieuse, si l'hiver ne vient pas par sa rigueur, interrompre, les travaux, tout porte à croire que la partie comprise entre Caen et Luc-sur-Mer sera terminée et livrée à la circulation pour le mois de juillet prochain. Beaucoup de personnes se demandent quel sera le prix des places ? Si les entrepreneurs s'en tiennent aux conditions stipulées dans le Cahier des charges, le prix du voyage devra être, en 3e classe, à peu près le même que par les voitures publiques.
Février
1870 -
Fait divers.
- Le
froid de ces derniers jours a été tel, que sur notre littoral, entre
Courseulles et Ouistreham, les congres, étrilles, crabes et autres
coquillages saisis par le froid, venaient échouer sur la
grève. Des cultivateurs des environs ont enlevé ces animaux, qui
seront utilisés à l'engraissement
des terres.
Mars 1870 - La tempête. - Le mauvais temps de la semaine dernière a porté ses fruits. La côte de Courseulles à Ouistreham se couvre de débris et d'épaves. Dimanche dernier, on apercevait entre Saint-Aubin et Langrune, à peu de distance du rivage, une portion considérable d'un grand navire, dont la nationalité n'a pu être reconnue, les pêcheurs rentrant au port ont rencontré en mer des planches, des madriers, dont l'abord n'était pas sans danger, des balles de coton et de tabac qui indiquaient un naufrage dans nos parages. Un bateau de Courseulles employé à la pêche des huîtres a ramené dans sa drague une botte neuve, dans laquelle se trouvait la jambe du propriétaire, paraissant récemment détachée du tronc. Aucun cadavre n'a été signalé.
« M. Schmit, irlandais, a habité pendant deux ans la commune de Bernières, où il a laissé les plus honorables souvenirs et depuis le commencement de la guerre, il n'a pas cessé de donner à notre malheureux pays les témoignages de la plus vive sympathie, en s'associant aux efforts de M. Léonard, pour l'organisation des ambulances et en envoyant au Comité des secours qui ont atteint un chiffre considérable. Auburn-Ville, Rathgai, Dublin. » Février 10-1871. Mon
cher Monsieur Hettier, J’ai
l'honneur de vous adresser un ordre sur la maison de Rothschild frères,
à Paris, pour 92 fr. 50 c ., portion d'une petite souscription confiée
à moi par quelques pauvres Irlandais habitant le village de
West-Calder, en Ecosse. Veuillez l'accepter, mon cher Monsieur, pour
les pauvres familles des soldats de votre commune. Ces
pauvres gens, mes compatriotes, seraient bien aise de voir inséré
dans un journal de Caen, leur souscription, et si vous avez la bonté
de m'adresser une ligne, je serai bien obligé. Nous
autres Irlandais, nous n'allons pas encore abandonner la France. Victrix
causa diis placuit sed victa Catoni. Veuillez
accepter, mon cher monsieur Hettier, l'assurance de mon estime et de
ma considération la plus distinguée. P.-J.
SMYTH. (Ordre et la
Liberté)
Août 1873 - Glanage. - Au moment des récoltes, il est utile de rappeler un arrêt de la Cour de cassation qui concerne le droit de glanage. Les propriétaires et fermiers pensent faire un acte de générosité en laissant les pauvres de la commune qu'ils habitent râteler et grappiller après l'achèvement de la récolte. C’est une erreur, il résulte de la jurisprudence de la cour suprême que ce n'est pas un acte de philanthropie qu'ils exercent, mais un devoir qu'ils accomplissent.
Août
1873
- Naufrage.
- Le
20 août, deux pêcheurs de Bernières, montaient dans une barque pour
aller à la pêche, la mer était fort houleuse. Par imprudence, les
deux pêcheurs, avant de jeter leurs filets, n'amenèrent pas leurs
voiles, un coup de vent fit chavirer l'embarcation, et les hommes qui
la montaient disparurent dans les flots, bien que l'un d'eux
sût parfaitement nager. Un bateau qui se trouvait au large se dirigea
vers le lieu de l'accident, mais ne put secourir les
naufragés.
Novembre
1873
-
Récompenses.
- Le
ministre de la marine a décerné des récompenses pour faits de sauvetage
aux personnes ci-après désignées, domiciliées dans notre
département : Eugène-Clair
Baverel, marchand ébéniste ; médaille de 2eme classe,
argent, — Secours à quatre soldats à Langrune, 13 juillet 1873.
François-Marin-Zéphir
Haupois, matelot, témoignage officiel de satisfaction ;
Jean-Baptiste-Emmanuel Lepareux, matelot, témoignage officiel de
satisfaction. — Secours d'un bateau chaviré à Bernières.
Théophile-Félicien
Lemarchand, matelot, médaille de 1er classe, argent.—
Sauvetage de quatre personnes. Saint-Aubin-sur-Mer. M.
Carel, avocat à Caen, récemment nommé chevalier de la Légion
d'honneur, vient de recevoir du pape le cordon de commandeur de
Saint-Grégoire-le-Grand.
Décembre 1873 - Condamnation. - Louis, Ferdinand Duval 57 ans, cultivateur à Bernières-sur-Mer, 25 fr. d'amende, pour contravention aux règlements sur la pêche.
Juin 1874 - Bohémiens. - Par arrêté de M. le Préfet du Calvados, le stationnement sur la voie publique ou sur les terrains communaux des voitures servant au logement des bohémiens et autres individus nomades, sans profession avouée, est interdit dans toute retendue du département du Calvados. Ils seront arrêtés et déférés aux tribunaux comme vagabonds, leurs voitures seront mises en fourrière jusqu'à la décision judiciaire à intervenir. Quant à ceux qui exerceraient des professions inoffensives, il leur sera accordé par l'autorité des permissions spéciales.
Juin
1874
- Fait divers. -
Nous
livrons ce communiqué aux méditations du garde champêtre de
Bernières, qui a quasi arrêté, M. Lecerf, parce que, comme
protestant, ce citoyen
avait refusé de se découvrir sur le passage de la
procession.
Juillet 1874 - Orages et tonnerres - Les orages annoncés par le prophète Nick pour le mois de juillet ont éclaté à leur heure. Paris et ses environs, la Seine-Inférieure et l'Eure en ont ressenti les effets. — Notre pays n'a pas non plus été épargné, il y a même eu morts de hommes. Le sieur Lefort, boulanger à Bernières, a été tué par la foudre au moment où il sortait de son jardin avec une brouette, et le sieur Ferdinand Séron, propriétaire à Tournay-sur-Dives, arrondissement d'Argentan, a été frappé par la foudre, vendredi dernier,;dans un pré où il était à faucher. — L'arrondissement de Lisieux a eu beaucoup à souffrir, le vent, l'eau, et la grêle, dont certains, grêlons atteignaient la grosseur d'un marron, ont fauché les colzas, les blés et les pommiers. Une grande consternation règne dans les communes de Moyaux, Fumichon, etc…...où en quelques heures, les cultivateurs ont vu anéantir l'espoir de toute une année. —
La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous
subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la
sécheresse furent telles qu'un grand nombre de
rivière tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle
sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains endroits que
des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le vin fut
abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera
de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10
fr. par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a
Février
1875
-
Chemin de fer. - Une
enquête aura lieu
dans les communes de Langrune, St-Aubin-sur-Mer, Bernières-sur-Mer
et Courseulles, sur le projet présenté pour l'établissement
des stations et arrêts de ce chemin projetés sur le territoire des
communes sus-indiquées. Cette enquête a commencé le 11 février et
sera close le 21 du même mois.
Mars 1875 - Le printemps. - Si cela continue, le printemps sera inauguré par la gelée ou la neige. En Angleterre, des vents violents ont causé beaucoup de malheurs. Des maisons en construction ont été renversées et des ouvriers ont péri.
Mars 1875 - Condamnation. - Colombe-Louise Marie, 52 ans, dentellière à Bernières-sur-Mer, jette des pierres dans les carreaux de son propriétaire comme à compte sur les loyers qu'elle lui doit, de plus, elle injurie le garde champêtre. Cette manière de payer ses dettes n'a pas eu cours devant le tribunal, qui l'a condamnée à 6 jours de prison.
Ces
tendances usurpatrices ne découragent pas les entreprenants qui ont
juré de faire de Bernières une station balnéaire, et on y arrivera
si, comme on me l'assure, M. Capmartre se l'est mis dans la tète. M.
Capmartre est fermier de la régie des halles, à Paris, il est riche
à millions et a acheté à Bernières la propriété de Mme de
Vauborelle. En ce moment, il est en train de traiter des terrains
nécessaires à la construction d'un Casino, dans lequel il donnerait
rendez-vous à tous les millionnaires de la halle. En
attendant mieux, M. Capmartre a voulu donner aux Bernièrais un
spécimen de la fashion parisienne, il a offert pendant quelques jours
l'hospitalité à Victor Cochinat, rédacteur de la Petite Presse. Cette exhibition n'a pas dû donner aux indigènes, une bien haute opinion des Parisiens en général et des journalistes en particulier, car notre confrère est tellement noir, que pendant son séjour à Bernières, on ne le désignait que sous le nom de... Moricaud. |
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26 - Bernières-sur-Mer (Calvados) - Vue panoramique |
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