1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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BERNIÈRES  s/ MER 

Canton de Douvres-La-Délivrande

Les habitants de la commune sont les Bernièrais et les Bernièraises.

Mars 1876   -  Tempêtes sur mer et naufrages.  -  Nous avons depuis quelques semaines, sur les côtes de la Manche, un temps abominable. Il vente presque continuellement en tempête.

La mer est affreuse. La navigation n'est pas plus praticable qu'en plein mois de décembre. Les pécheurs sont a l'ancre depuis douze jours.

  Un picoteux de Luc ayant cassé ses amarres, a été poussé vers Trouville, il est inscrit au port de Courseulles sous le n° 179.

  Une goélette ou bisquine se serait naufragée sur le ratier de Villerville. Le bateau est perdu, on dit que l'équipage aurait péri. Nous n'avons pu avoir de renseignements à cet égard.

  Dimanche, à la suite de la tempête, les communications avec l'Angleterre, la Belgique, Lille, le Havre, Rouen, Amiens, Arras, Beauvais , etc……., ont été momentanément interrompues.

  Des pêcheurs assurent avoir vu engloutir, par la mer démontée, le vapeur anglais « Thittle ». Ce navire, qui était attendu à Dieppe avec un chargement de charbon devait être monté par onze hommes d'équipage.

  Mardi, vers sept heures du matin, le brick-goélette anglais « Juliette », capitaine Roberts, venant de Llanelly avec un chargement de 250 tonneaux de charbon à destination de Caen, est tombé sur les rochers situés vis-à-vis de Bernières, à trois milles environ du rivage. A 8 heures l'équipage, composé de sept hommes, embarquait dans le canot du bord et atteignait la côte de Langrune. A 9 h., après deux heures de mer démontée, la « Juliette »  était entre deux eaux, ballottée par la houle qui était très forte, elle perdait ses mâts de perroquet et de flèche. On n'aperçoit actuellement que les bas mâts de ce navire. Les matelots sont arrivés à Caen par le chemin de fer de Luc.  

 

Mai 1876   -  Armée.  -  Le fusil Gras ou chassepot modifié vient d'être distribué à toutes les troupes du 3e corps. Contrairement à l'ancien fusil, celui-ci a le canon et les capucines bleu foncé. La batterie est en métal poli. Quant au fonctionnement, il est, à peu de chose près, le même que pour le chassepot, mais le fusil Gras est bien moins sujet à s'encrasser, et on sait que c'était là le défaut principal de l'arme dont se servaient depuis quelques années les troupes français.

 

Mai 1876   -  Nos récoltes.  -  La longue période de sécheresse que nous avons subie pendant près d'un mois avec grands vents d'amont continuels et très-froids, inspirait des craintes sérieuses à l'agriculture : plantes légumineuses et fourragères, prairies naturelles et artificielles, tout semblait dépérir sur pied faute d'humidité. Le temps vient heureusement de changer, il est à l'eau. Dans le Midi, il pleut beaucoup, les orages sont à redouter.

 

Mai 1876   -  De Caen à la Mer.  -  Se rendant au désir si souvent exprimé, la compagnie du chemin de fer de Caen à la mer va recevoir des voitures de deuxième classe pourvues d'impériales, auxquelles auront droit les voyageurs de 1e et 2e classe, dans chaque train, il y aura deux de ces voitures.

— La compagnie vient également de traiter avec M. Amédée Louard, pour faire le service entre la gare de Luc et Lion-sur-Mer, M. Amédée Louard a cessé, depuis lundi son service journalier  de Caen à Lion-sur-Mer et de La Délivrande à Lion. Prix du trajet (aller et retour) : 2 fr. 25 cent.

— La section de Luc à St- Aubin sera terminée vers le 1er juillet. Les travaux de Saint-Aubin à Courseulles marchent lentement, cependant on espère pouvoir livrer cette dernière section au public pour le mois d'août. Vendredi, la commission s'est réunie à la préfecture pour délibérer au sujet de certaines concessions de terrain dépendant de la commune de Courseulles.  

 

Août 1876   -  La sécheresse.  -  Les herbagers sont dans la désolation, l'herbe brûle sur pied, ils sont obligés de vendre leurs bestiaux. Chose qui ne s'était jamais vue, huit bouchers parisiens étaient à Caen, sur le marché, pour profiler de l'occasion.

 

Août 1876   -  Arrestation.  -  La semaine dernière, le sieur François-Xavier Béziers, 61 ans, propriétaire à Bernières-sur-Mer, a été arrêté et écroué à la prison de Caen, sous l'inculpation d'attentats à la pudeur sur de jeunes garçons de la commune. Plusieurs témoins ont été entendus, d'autres sont assignés, Béziers est un pécheur endurci, il y a environ quatre ans, il fut obligé, pour faits analogues, de donner sa démission d'adjoint de Bernières. Le préfet d'alors fut bien mal inspiré, il eût été préférable de mettre Béziers entre les mains du parquet. Il est des faits pour lesquels on ne doit avoir aucune commisération.  

 

Août 1876   -  Éclosion de poulets.  -  Le propriétaire du château de la Rive, à Bèrnières-sur-Mer, continue ses expériences pour l'éclosion artificielle des poulets.

Tous les jours, jusqu'au 27 courant inclusivement entre 4 et 5 heures, le public sera admis à constater l’éclosion quotidienne de 3 à 400 poulets. Le prix d’entrée est fixé à 1 fr. par personne, les enfants payeront demi place. M. Capmartin est arriver à faire éclore 1 million d’œufs par an, et à faire ainsi baisser le prix des volatiles dans une proportion assez sensible.

 

Août 1876   -  Vol de 4 100 poulets.  -  Dans la nuit de dimanche à lundi, M. Capmartin, qui a établi dans sa propriété de Bernières plusieurs couveuses artificielles pour l'éclosion des poulets, a été l'objet d'un vol hardi et inexplicable. Des malfaiteurs auraient enlevé, dans l'appartement où ils sont placés la nuit, onze cents poulets : 700 de huit jours, 200 de trois semaines  et 200 de deux mois. Ce qui rend ce vol extraordinaire plus inexplicable encore, c'est que la nuit un chien de garde très méchant est lâché dans la cour où se trouve le poulailler. Aucune trace d'escalade n’a été remarquée, tout porte à croire que les voleurs ont embarqué le produit du vol dans un bateau amarré au rivage.  

 

Décembre 1876   -  Incendie.  -  Un incendie dû à l'imprudence d'un enfant de six ans nommé Eugène Duval, a éclaté à Bernières-sur-Mer, jeudi matin, et a consumé un bâtiment, ainsi que le mobilier et les récoltes qu'il contenait. Appartenant à M. Théodore Duval.

 

Janvier 1877   -  Mort accidentelle.  -  Mardi, sur la route de grande communication de Caen à Courseulles, dans la traversé de la commune de Bernières-sur-Mer, M. Victor Oger, propriétaire à Coulombs, âgé de 63 ans, est tombé du haut d'une voiture qu'il conduisait. Les roues lui ayant brisé la colonne vertébrale, la mort a été instantanée. 

 

Mai 1877   -  La pluie.  -  Il résulte d'observations faites que, dans l'espace de huit mois (du 28 septembre 1870 au 28 mai 1877), il y a eu dans nos contrées 131 jours de pluie.

 

Juin 1877   -  Effet de la chaleur.  -  Les suicides augmentent par le temps qui court : le cerveau s'exalte sous l'influence des rayons solaires, et bien des gens, à l'imagination ardente, qui se désoleraient simplement en temps ordinaire, se jettent à l'eau ou se pendent. Les insolations frappent les travailleurs en pleine campagne, malheur à qui s'endort sous les rayons du soleil. 

  On ne saurait aussi prendre trop de précautions contre les mouches charbonneuses qui font, chaque année, au moment des grandes chaleurs, de si nombreuses victimes. Un habitant de Bois-Jérôme (Eure) vient d'être piqué par une de ces mouches. L'état de ce malheureux homme est désespéré.

 

Juin 1877   -  Une vache écrasée.  -   La semaine dernière, tout près de Bernières, un des trains circulant entre Caen et Courseulles a écrasé une vache qui s'était engagée sur la voie, il n'y a pas eu d'accident. Nous rappelons aux propriétaires de bestiaux qu'ils sont responsables de leurs animaux et passibles de peines correctionnelles lorsqu'ils les laissent errer sur les lignes de chemin de fer.

 

Février 1878.   -   Crime ou suicides ?   -   Jeudi matin, on trouvait sur la grève, en face de Bernières, le cadavre du sieur Castel, âgé de 60 ans, marin classé à Ver.

Mercredi, Castel était venu à Caen, avec sa fille, pour y toucher 1 680 fr., sur lesquels il versa 180 francs à un homme de Ver, après avoir réglé ses affaires avec M. Le Petit, agent d'affaires, il se retira en promettant d'envoyer de Courseulles une douzaine d'huîtres à M. Le Petit pour le récompenser du mal qu'il s'était donné.

Castel, après avoir changé 1 000 f. chez M. Lauffray, se rendit, en effet, à Courseulles, et envoya Ia douzaine d'huîtres promise Vers la fin de l'après-midi, sa fille, qui est servante chez M. Gondoin, à Courseulles, le quitta, et après avoir, elle-même, mis dans la poche de côte de la veste de son père la somme qu'il venait de recevoir, en plaçant par précaution un petit foulard noir dessus, elle le reconduisit à une certaine distance dans la direction de Ver.

Qu'est-il alors advenu ? Castel, après avoir bu, est-il tombé sur un rocher d'où la marée montante l'aura enlevé ?

Des malfaiteurs auront-ils, comme on le dit, accosté Castel, et après l'avoir assommé l'ont-ils jeté à la mer ? Rien de positif quant à présent.

Ce qu'il y a de certain, c'est que le lendemain on trouvait son cadavre, portant au front un coup violent, large, soit qu'on ait frappé avec une planche, soit qu'en tombant la tête ait porté sur une large pierre.

Ce coup n'a pas déterminé la mort, il a étourdi Castel qui a été jeté à l'eau ou, en cas de chute, emporté par le flot, il est donc mort par submersion. On a retrouvé, mais dans la poche du gilet, le foulard dont nous avons parlé, dans une autre poche, du pain, un numéro du Bonhomme et un papier paraissant avoir servi à envelopper ces pièces d'or. Mais on n'a retrouvé aucune trace des 1 500 fr. ni en or ni en billets, c'est ce qui ferait supposer qu'il y a eu crime. (Bonhomme Normand)

 

Février 1878   -  L’événement de Bernières.  -  On croit pouvoir affirmer que le malheureux Castel, trouvé la semaine dernière sur la grève de Bernières, a été assassiné, il ajoute que le corps  qui, d'après  lui, n'aurait pas séjourné dans l'eau, portait derrière la tête la trace d'un coup et que la gorge présentait également des traces de strangulation. On a été induit en erreur : la preuve que le corps de Castel a séjourné dans l'eau et a dû être roulé par le flot, c'est qu'il a été relevé au delà du relais de la mer et qu’on a trouvé du sable dans toutes ses poches et jusque sur la peau. Quant aux blessures, il n'en portait qu'une, celle du front, d'un autre côté, on n'a constaté dans les vêtements aucun désordre, conséquence ordinaire d'une agression et d'une lutte. Aucune arrestation n'a eu lieu.  (Bonhomme Normand)

 

Mars 1878.   -   Respect aux lois  -   Il y a beaucoup de maires qui ne se conforment aux prescriptions de la loi. Dans la plupart des communes et des villes, on n'affiche à la porte des mairies ni l'ordre du jour des séances, ni le compte rendu des délibérations.

A Cabourg, le maire ou son secrétaire refuse la communication des procès-verbaux des séances aux électeurs.

Dans une autre localité, lorsqu'il y a trop de monde dans la salle des séances le conseil se constitue en comité secret.

Une fois pour toutes, il serait bon que la préfecture rappelât au respect de la loi les maires qui l'oublient soit par ignorance, soit de parti pris. ( Bonhomme Normand )

 

Avril 1878.   -   Pourquoi ?   -   Le chemin de fer de Caen à la mer délivre des billets de série pour toute sa ligne. Deux gares seulement sont privées de cette faveur, celles de Cambes et de Bernières. Les habitants de cette dernière localité nous prient de demander à M. Mauger ce qui peut leur mériter cette disgrâce. ( Bonhomme Normand)

 

Avril 1879   -  Pêche des moules.  -  L'exploitation des moulières ci-après désignées est autorisée, savoir : Quartier de Caen : Moulières de Gonneville, d'Auberville, de Villers, d'Hermanville, de Lion, de l'Aiguillon, de Tracy, de Port, de Longues, de Huppain, de Ste-Honorine. Sous-quartier de Courseulles : Moulières de Figar, de Lombay, de Creuhot, de Lihan, de la Folie, de la Home, de l'Escorbat, de l'Anguille, de Langrune, de Saint-Martin, de Valet, de Haut-Rocher, des Grouins, de la Vieille-Pouque, de la Roquette, des Essarts, de Bernières, de Maragnan, de Germain, de la Roquette, de la Tunelle: de Saint-Gerbaut, de l'Epecque. 

Les moules pêchées en contravention seront reportées par les délinquants sur les bancs d'où elles proviendront. Il est défendu d'arracher les moules à poignée et de les cueillir avec d'autres instruments qu'un couteau, et de circuler sur les moulières avec des voitures ou des bêtes de somme. Il est défendu de pêcher et d'employer à un usage quelconque, notamment à l'engrais, les moules n'ayant pas la dimension minimum de trois centimètres.  

 

Avril 1879  -  Écoles de filles, répartition de secours.  - Le Conseil, conformément au rapport de M. le Préfet, répartit une somme de 2 500 fr. à prendre sur le crédit de 5 000 fr. inscrit au budget de 1879, pour établissement et entretien d'écoles de filles. Bernières-sur-Mer, 1 078 habitants, Mme Lucas (Angélique), 52 élèves payantes, 17 gratuites ; 900 fr. de traitement en 1878 ; indemnité personnelle accordée 25 fr. Deux religieuses. Une maîtresse de travail à la charge de l'institutrice.

 

Juillet 1879   -  Secours aux communes.  -  Escoville, travaux d'appropriation de l'école, 500 fr.   -   Bernières-sur-Mer, restauration de l'église, 11 000 fr.   -  Pennedepie, réparations à l'église, 350 fr.   -   Creully, restauration de l'église, 2 000 francs.

 

Juillet 1879   -  Les pluies d’aujourd’hui et les pluies d’autrefois.  -  Dimanche dernier, on a lu dans toutes les églises une circulaire de Mgr  l'évêque de Bayeux ordonnant des prières  publiques pour la cessation de la pluie. Il faut remonter à plus d'un siècle et demi, à 1725, pour trouver une année aussi pluvieuse que 1879.

En 1725, la pluie ne cessa de tomber trois mois durant, on fit également des prières publiques et on promena dans Paris la châsse de sainte Geneviève. La pluie cessa deux jours après. Nous, sommes moins heureux en 1879, car depuis que les prières publiques sont commencées, la pluie tombe de plus belle, sans aucun égard pour les circulaires et les prières épiscopales.  

 

Août 1880  -  Les bains de mer.  -  Bernières et Courseulles héritent du trop plein de Saint-Aubin. Du côté d'Houlgate et à Lion, il y a aussi affluence. A Luc, les maîtres d'hôtel ne savent où donner de la tête, à la Belle-Plage, on a servi dimanche près de 400 repas. Baron y est attendu. La population, reconnaissante des retraites aux flambeaux que le grand comédien organisait chaque soir l'an dernier, se propose d'aller le chercher tambour en tête.  

 

Août 1880  -  Les bains de mer.  -  Le soir, lorsque la mer est calme, on voit, à peu de distance de la grève, jouer de jeunes marsouins. Lundi, à mer basse un petit phoque a été pris par un baigneur, il est mort dans la nuit.

 

Août 1880  -  Les orages.  -  Mardi et mercredi un violent orage s'est abattu sur une partie du Calvados. La foudre a causé des dégâts au bureau télégraphique de Courseulles, des poteaux ont été renversés entre Courseulles et Bernières, et la directrice a été renversée, sans aucun mal, dans son bureau, par une commotion. Le fluide est tombé à Hermanville. A Lisieux, il est tombée à trois endroits différents, route neuve de Paris, près de la mairie de St-Jacques, sur les remises de M. Papillon, carrossier, rue Olivier, derrière le chevet de l'église St-Pierre, et enfin dans le jardin du collège, et n'a fort heureusement causé ni accidents, ni dégâts appréciables. 

A Caen, la circulation a été un moment interrompue dans quelques rues, qu'une pluie diluvienne avait transformées en torrents. On dit aussi qu'un homme a été tué à Airan.  

 

Octobre 1880  -  Travaux.  -  Il est fortement question de terminer le chemin qui passe derrière le Casino de Saint-Aubin et de le continuer jusqu'à Courseulles. Il crèverait l'extrémité de Saint-Aubin et passerait entre Bernières et la mer .

 

Juillet 1881  -  Encore un mystère.  -  Mardi matin, des passants trouvaient étendus sur la route de Saint-Aubin-sur-Mer à Bernières, le cadavre du nommé Nicolle, âgé de 22 à 24 ans, ouvrier  maçon. Il avait la tête fracassée par un coup de pistolet, et le pouce de la main gauche était emporté, comme s'il eût été atteint au moment où ce jeune homme essayait de préserver son visage de l'arme qui le menaçait. 

Le pistolet, arme anglaise à un canon, a été retrouvé de l'autre côté de la route, derrière un tas de pierres, il avait été tellement chargé, qu'en parlant il avait éclaté. 

On a dit que Nicolle, qui était d'un caractère querelleur, avait été tué à la suite d'une dispute qu'il avait eue en sortant du cabaret, mais l'enquête a démontré que cette mort était le résultat d'un suicide. Plusieurs fois déjà Nicolle avait manifesté l'intention de se détruire, il était l'ami de David, en ce moment en prison, sous la prévention d'avoir jeté à l'eau le nommé Lemarchand. La sœur de ce dernier était aussi au mieux avec Nicolle.  

 

Août 1882  -  Bains de mer.  -  Avec le beau temps et le 1er août, les baigneurs commencent à arriver, bien qu'en moins grand nombre que les années précédentes. Le mauvais temps, les désastres financiers, la politique et le retard des vacances parlementaires, tout y est pour un peu.

Mardi, le train de Caen à Courseulles était composé de 17 voitures de toutes classes. 

Il paraît que des méchants ou des jaloux ont fait courir le bruit que les fièvres étaient à Bernières, du côté de Saint-Aubin. 

Mardi, nous nous sommes rendu sur les lieux, et nous pouvons affirmer qu'il n'en est rien. D'un autre côté, on disait que dans un hôtel du littoral, plusieurs personnes avaient failli être empoisonnées par des casseroles mal nettoyées, sur ce point encore, nous pouvons, donner le démenti le plus formel.

 

Décembre 1882  -  Un mari trompé et assommée. -  Mercredi, le sieur Édouard Lecoq, âgé de 36 ans, maçon à Bernières-sur-Mer, rentrait à son domicile, vers sept heures du soir. La porte de la chambre à coucher étant fermée en dedans, il frappa avec force. Au bout d'un instant, sa femme vint lui ouvrir, mais au moment de pénétrer dans la chambre, Lecoq reçut sur la tète un coup qui lui fendit la tête et lui fit perdre connaissance. Le coup a dû être porté avec un corps coupant, de plus, Lecoq avait à la figure et sur le corps plusieurs contusions. 

Plainte a été portée, l'auteur de cette criminelle action doit être un individu avec lequel la femme Lecoq entretient des relations coupables.  

 

Septembre 1885  -  Noyées.  -  Mardi matin, à Bernières-sur-Mer, une pêcheuse de crevettes était restée seule à marée basse. Elle n'a pas été revue. On craint qu'elle n'ait été emportée par la mer. 

— A Ver-sur-Mer, une pêcheuse de crevettes, la femme Leprêtre, s'est noyée lundi. De la plage, on a entendu ses cris, mais on n'a pu lui porter secours.  

 

Mars 1887  -  Tentative d’assassinat.  -  Samedi, à Bernières-sur-Mer, à 6 heures du matin, la veuve Guillaume, journalière, se rendait à l'étable du sieur Augustin Seigle, pour y soigner les bestiaux. Un individu, dont elle n'a pu donner le signalement, sortit de l'étable et lui donna un coup de couteau, qui ne fit que traverser les vêtements, le coup ayant été amorti par le buse du corset. Le malfaiteur lui donna en outre un violent coup de pied dans le ventre qui la fit tomber par terre, puis il s'enfuit.

 

Mars 1887  -  Une femme qui s’assassine.  -  Nous annoncions, dans notre dernier numéro, que, le samedi précédent à Bernières-sur-Mer, un individu avait tenté d'assassiner la veuve Guillaume, 33 ans, au moment où elle entrait le matin dans l'étable du sieur Seigle. Elle ne pouvait expliquer cet attentat, ne se connaissant pas d'ennemis, disait-elle. L'enquête a fourni cette explication et a établi que c'est la veuve Guillaume qui s'est fait elle-même quelques blessures, peu graves, afin de mettre sur le compte de son prétendu assassin un vol de 600 fr. dont elle est inculpée. Trois cents francs ont été retrouvés.

 

Février 1889.   -   Madame le maire n’est pas contente.   -    C'est de dame Armande Gallié, ex-femme de chambre à l'hôtel d'Angleterre de Caen, aujourd'hui femme du maire de Bernières-sur-Mer, que nous voulons parler.

Samedi matin, elle s'est présentée à sa fenêtre, comme l'un de nos crieurs faisait sa vente, et l'a chargé de nous dire qu'elle n'était pas contente de nous... Madame, vous êtes bien exigeante !... Puis elle a ajouté qu'on ne vendrait bientôt plus de Bonhomme dans Bernières. Est-ce que ce serait mame le maire qui porterait l'écharpe ?

C'est drôle, n'est-ce pas ? Et, cependant, nous n'eussions pas relevé cette engueulade, si nous n'avions pas tenu à faire connaître aux juges de la 2e chambre les gens pour lesquels ils nous ont si sévèrement condamnés. ( Bonhomme Normand)

 

Août 1889  -  Les chemins de grande communication.  -  N° 79, de Caen à Courseulles, et à Bernières, par Basly. (21 km 286). Chemin en bon état d’entretien. (Source C. G.)

 

Août 1889  -  Les chemins de grande communication.  -  N° 84, de Courseulles à Ouistreham, par le littoral, et par Luc et le Haut-Lion, avec embranchement sur Bernières, sur la gare de Luc et sur Lion. (23 km 57).

Chemin en bon état. Les travaux de construction du chemin sont terminés sur Bernières à St-Aubin. Un crédit de 18 543 fr. est demandé en 1890, pour solder et pour construire les trottoirs et caniveaux pavés destinés à assainir les traverses bâties de Bernières, Luc et Lion. Les contingents des communes pour cet objet, se montent à 10 350 fr.  (Source C. G.)

 

Août 1889  -  L’école, situation comparative 1878 - 1888.  -  Dans la période qui s’étend de 1878 à 1888, trois lois scolaires ont été votées et promulguées : Le 16 juin1881 (gratuité)  -  Le 28 mars 1882 (obligation)  -  Le 30 octobre 1886 (laïcité).

 

Juillet 1891  -  Jeune baigneur noyé.  -  Jeudi l'après-midi, M. Joseph Lelarge, 19 ans, était allé, à Bernières, passer la journée. Avant de dîner, il voulût prendre un bain en compagnie d'un de ses camarades. Quoique très bon nageur, on le vit disparaître sous les flots. Son camarade se précipita à son secours. Mais, ne sachant pas nager, il dut revenir sur le rivage, le capitaine Pelliat, qui venait de prendre son bain, se jeta aussi à la mer, mais inutilement. 

Ce n'est qu'à dix heures du soir que fut retrouvé, à la marée basse, le cadavre de Joseph Lelarge. Ce jeune homme était un des meilleurs élèves de la classe de philosophie de Sainte-Marie. Ce drame s'est passé sous les yeux de la pauvre mère affolée. Joseph Lelarge était originaire de Caen. ( Bonhomme Normand)

 

Février 1892  -  Un pendu.  -  Le nommé Jacques Desrieus, 55 ans, employé au chemin de fer de Caen à la Mer, demeurant à Bernières, n'était pas commode quand il avait bu un coup. Ces  jours derniers, il avait encore cogné sur sa femme. Celle-ci s'enfuit.  Quand elle voulut rentrer, la porte était fermée à l'intérieur. Elle fut chercher le garde champêtre, qui trouva Desrieus pendu à l'aide d'une corde fixée au plafond de la baraque qu'il habitait. ( Bonhomme Normand)

 

Mars 1892  -  Grand marée.  -  Une grande marée aura lieu le 28 mars. Elle atteindra 118, c'est-à-dire une hauteur à laquelle la mer ne monte que: quatre à cinq fois par siècle.  ( Bonhomme Normand)

 

Juin 1892  -  La pluie.  -  La pluie, que les cultivateurs demandaient à grands cris, a fini par tomber. Sur plusieurs points de notre département, notamment sur Caen et les environs, ç'a été, mardi, pendant une heure, un vrai déluge. ( Bonhomme Normand)

 

Juin 1892  -  Nouvelle impôt sur les pommes.  -  Le gouvernement, dans son projet de budget, frappe, les pommes d'un droit qui viendrait se cumuler avec l'impôt sur les cidres. La commission du budget est disposée à accepter l'établissement de cette taxe, ce qui ferait que le cidre paierait, tant sous la forme de matière première que sous celle de produit fabriqué. Singulière façon, vraiment, de procéder au dégrèvement des boissons populaires.  ( Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Les vélocipèdes ont du bon.  -  Si cette légère machine cause quelques ennuis aux promeneurs, il faut dire qu'elle rend parfois service. Nous en avons eu la preuve ces jours-ci. Les paquets de journaux de nos dépositaires. ligne de Courseulles, avaient été laissés dans un coin. La poste les a fait transporter en vélocipèdes aux destinataires. Retard : quelques heures seulement. ( Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  La viande.  -  Par suite de la disette d'herbe, les cultivateurs sont obligés de vendre leurs bestiaux à des prix excessivement bas. Les bouchers en général, et ceux de Caen en particulier, syndiqués à cet effet, n'en continuent pas moins à vendre la viande à un taux élevé. Les bouchers feraient bien de l'abaisser, car, s'ils ne le font pas, il se pourrait que la question fût soulevée en séance municipale et qu'une demande de taxe soit formulée.  ( Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1892  -  Droit sur les pommes.  -  Les sénateurs et les conseillers généraux républicains viennent d'adresser à tous les maires du département une circulaire et une pétition en vue de protester contre le vote de la commission du budget qui frappe un droit de circulation de 30 c. par hectolitre les fruits à pressoir. 

Une autre pétition a été aussi envoyée par le baron Gérard dans son arrondissement. Nous engageons les maires à s'occuper sérieusement de cette question qui intéresse à un si haut degré la fortune du Calvados. ( Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Armée.  -  A l'avenir, tout Français militaire fait partie de l'armée active pendant trois ans, de la réserve pendant dix, de la territoriale pendant six. 

— Les réservistes des classes 1882 et 1885 sont convoqués : Infanterie, 1er série, du 22 août au 23 octobre. 

— 2e série, du 26 septembre au 23 octobre. 

  Artillerie, 1er série, du 22août au 18 septembre. 

— 2e  série, du 30 septembre au 30 octobre. ( Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  La foudre.  -  Mardi l'après-midi, nous avons eu un orage de tonnerre. Il faisait une chaleur torride. La foudre est tombée sur divers points. Cet orage s'est étendu sur presque toute la France et à l'étranger. ( Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Idée originale.  -  M. Etienne, négociant en vins, a fait construire une immense voiture qu'il a baptisée «La Normande » avec laquelle il doit faire, en famille, le tour de France.  Cette roulotte est construite avec luxe et très confortablement emménagée, elle comprend une cuisine, trois chambres à coucher, une salle à manger, une écurie mobile, etc. Elle est attelée de trois vigoureux percherons. Notre compatriote, accompagné de sa famille et de deux domestiques, est parti pour Rouen. Moyen pratique de ne jamais manquer le train et de n'avoir pas à subir les ennuis des hôtels. Malheureusement ce truc n'est pas à la portée de toutes les bourses. ( Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Bains de mer.  -  Les chaleurs font fuir Paris et rechercher les bords de la mer. Aussi les baigneurs commencent-ils à arriver. Le casino de Trouville, toujours dirigé par M. de Maraine, vient de publier son tableau de troupe. Il est très complet. La jetée en fer a été essayée. Tout porte à croire que vers le 10 juillet le public pourra bénéficier des inestimables avantages d'un nouveau service régulier, sans souci des bases-mer. Les régates de Trouville auront lieu les 30 et 31 juillet et le 1er août. 

 - Ouverture du casino de Luc le 10 juillet, Jeux, orchestre choisi, petite troupe d'opéra et de comédie recrutée parmi les meilleurs artistes. 

 - Mme Messeline qui a joué 80 fois miss Helyette, à Bruxelles, est descendue à l'hôtel Belle-Plage. 

 - Caen Bains de Mer a fait sa réapparition. Toujours frais, toujours soigné, notre confrère. Il fera bien de surveiller son correspondant d'Arromanches qui lui fait dire que le maire ne fait pas réparer l'effondrement des digues : d'abord, parce que les digues ne sont pas défoncées, ensuite, parce que cela ne regarde pas le maire. 

 - Autre éclosion : « l'Écho des Plages », bi-hebdomadaire, journal des stations de Beuzeval-Houlgate, Dives. Cabourg, le Home, Ouistreham, Lion, Luc, Langrune, St-Aubin, Bernières et Courseulles. — Bureaux et rédaction, 102, rue Saint-Pierre, Caen.  ( Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Mérite agricole.  -  Ont été nommés chevaliers : M. Braissac, conseiller municipal à Bemiéres-sur-Mer ; Cochon-Labutte, maire de Livarot ; Bastard, éleveur à Fontaine-Henry ; Delouey, maire de Bény-Bocage ; Couruel, éleveur à Mézidon ; Roussel, fabricant de fromages à Boissey ; René Poisson, propriétaire à Caen, membre de la Société d'encouragement pour le cheval français ; Pierre Guillot, cultivateur aux Monceaux.( Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  En ballon.  -  Une ascension a eu lieu samedi au Havre, au profit de l'aéronaute Porlié. A quatre heures, M. Porlié avec sa fille, âgée de 14 ans, est dans la nacelle du  « Victor-Hugo », cubant 700 mètres, il crie le traditionnel « a Lâchez tout ! » Le ballon s'élève dans les airs aux applaudissements chaleureux de la foule. Après avoir plané longtemps au-dessus de la mer, le ballon a paru se diriger du côté de Trouville et Caen. Il est passé près de Bernières en rasant la terre et en suivant la direction sud-ouest. Les passagers appelant au secours, des personnes ont essayé en vain d'arrêter l'aérostat qui a atterri à la Dèlivrande.  ( Bonhomme Normand)

 

Août 1892  -   Les grosses chaleurs.  -  Partout la chaleur a été excessive et la sécheresse compromet beaucoup les récoltes. 

Par suite de ces chaleurs, quelques cas de diarrhée cholériforme se sont déclarés à Rouen, à la caserne des chasseurs à cheval. 120 fièvres typhoïdes sont en traitement dans les hôpitaux.  (Source B.N.)  

 

Octobre 1892  -  Enfin !  -  Depuis de longues années, MM. Lefortier et Cie réclamaient un service de poste de Caen à Courseulles, par Thaon, et de Courseulles à Douvres. Un coup d'épaule de M. Charles Benoist, publiciste, originaire de Courseulles, a fait aboutir l'affaire. Ce sont les habitants du littoral qui sont contents.   (Source B.N.)  

 

Novembre 1892  -  Mauvais vote.  -  La Chambre vient de voter, en principe, la suppression du privilège des bouilleurs de crû. Espérons que ce vote n'est pas définitif. (Source B.N.)  

 

Novembre 1892  -  Longévité extraordinaire.  -  L'un de nos abonnés nous écrit qu'il y a l'école vétérinaire de Bruxelles, (Belgique), une jument âgée de 41 ans et ayant eu 18 produits, dont le dernier est né en 1891 (la mère âgée alors de 40 ans). Cette jument n'a aucune tare, jouit d'une bonne santé, mais ne possède plus une seule dent. (Source B.N.)

 

Novembre 1892  -  Les bouilleurs de cru.  -  Nous avons annoncé que la Chambre avait voté la suppression du privilège des bouilleurs de cru auxquels il ne serait plus accordé que 10 litres d'alcool comme consommation personnelle. 

Il se pourrait que la Chambre revienne sur cette décision. Mais ce qui paraît bien acquis, c'est l'élévation du droit sur l'alcool de 156 à 235 fr. l'hectolitre et l'élévation des licences des débitants. Par contre, l'Etat abandonne ses droits sûr les boissons. (Source B.N.)

 

Décembre 1892  -  Tirage au sort.  -  Les jeunes gens faisant partie de la classe 1892 doivent se présenter au bureau militaire de la mairie de Caen, pour fournir tous les renseignements nécessaires, à l'effet d'être inscrits sur les tableaux de recensement. Sont compris dans ce recrutement pour l'année 1892 les jeunes gens nés du 1er janvier 1872 au 31 décembre suivant, tous les omis des classes antérieures. En cas d'absence, les père, mère, tuteur ou curateur des jeunes gens doivent se présenter. (Source B.N.)  

 

Décembre 1892  -  Recensement.  -  Le recensement des voitures attelées, susceptibles d'être utilisées pour les besoins de l'armée au moment d'une mobilisation, aura lieu du 1er au 15 janvier. (Source B.N.)

 

Janvier 1893  -  Le froid.  -  Le froid a fait son apparition cette semaine. A Bernières, le thermomètre est descendu à 10 degrés au-dessous de zéro.  (Source B.N.)  

 

Avril 1893  -  Bouilleurs, bouillez en paix.  -   Les bouilleurs de cru peuvent se rassurer, il n'y aura rien de changé à leur situation cette année. (Source B.N.)

 

Avril 1893  -  28 jours de plus.  -   En application de la nouvelle loi sur le service militaire qui porte à dix ans le service à accomplir dans la réserve, la direction de l'infanterie a reçu l'ordre de préparer un nouvel appel pour une troisième période de 28 jours, que devront accomplir dorénavant tous les hommes pris par la conscription. (Source B.N.)  

 

Mai 1893  -  La sécheresse.  -  Dimanche, dans toutes les églises du diocèse, on a donné lecture d’une lettre de l’évêque de Bayeux, prescrivant des prière pour obtenir la Cessation de la sécheresse. (Source B.N.)

 

Mai 1893  -  Mandats-Poste.  -  Sous peu, le paiement des mandats-poste pourra être fait à domicile par les facteurs. (Source B.N.)

 

Juin 1893  -  Récoltes dans le Calvados.  -  Blé d'hiver, bon ; seigle, bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ; foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne sur certains points, presque nulle sur d'autre.  (Source B.N.)

 

Juin 1893  -  A propos de sécheresse.  -  La plus grande que nous avions eue en Normandie est celle de 1559. De Pâques à la Toussaint la chaleur fut fort grande, dit M. de Bras. Le temps était toujours à l'orage et, pendant plus de six mois, il ne tomba pas, ou très peu d'eau. L'hiver qui suivit fut très doux et les violettes de mars parurent en janvier. Les arbres, trop avancés,  donnèrent peu de fruits. (Source B.N.)

 

Juin 1893  -  Les fourrages.  -  Une circulaire ministérielle indique de ne pas acheter le foin à plus de 100 fr., les 1 000 kilos quand les grains, les tourteaux et autres résidus, tels que drèches, pulpes, etc…….., peuvent donner l’équivalent en nourriture à un prix moindre. 

— On peut donner les feuilles d'arbres aux bestiaux, elles ont la valeur de la luzerne. Ne pas donner de châtaigniers, pas, de feuilles de noyers, elles tarissent le lait. Ne pas donner de très jeunes feuilles, elles nuisent à l'arbre et donnent la maladie du bois aux animaux. (Source B.N.)

 

Juillet 1893  -  Fête du 14 juillet.  -  Les pâtissiers et boulangers, sont prévenus que le type à fournir pour la distribution de gâteaux à faire aux enfants, a été arrêté ainsi qu'il suit : Un ou plusieurs gâteaux secs ou biscuits renfermés dans une enveloppe telle que boite, panier, sac, etc……, avec les couleurs nationales et ornementations diverses.  (Source B.N.)  

 

Juillet 1893  -  Les guêpes.  -  Il y a beaucoup de guêpes cette année par suite des chaleurs. Nos campagnes et nos plages en sont couvertes. Dans le Cher, ces insectes sont si nombreux qu'on ne peut pas cueillir les fruits. (Source B.N.)

 

Juillet 1893  -  Le jus de tabac.  -  En vue de permettre aux cultivateurs de défendre leurs récoltes contre les ravages des nombreux insectes que la sécheresse a fait éclore, l'administration des contributions indirectes rappelle que le commerce en détail des jus de tabac dénaturés est entièrement libre et toute personne peut, sans être astreinte à la moindre formalité, obtenir la livraison de ces produite et même en constituer un dépôt, où chacun à la faculté de venir s'approvisionner. 

Une notice indiquant le mode d'emploi, les conditions de vente et d'expédition des jus de tabac dénaturés, est tenue à la disposition des intéressés par les entreposeurs de tabacs de Caen: Bayeux, Lisieux, Honfleur, Vire et Falaise. (Source B.N.)  

 

Juillet 1893  -  Avis aux baigneurs.  -  Annuaire des marées pour Caen-Ouistreham et ses environs, indiquant l'heure des pleines et basses mers ; les hauteurs d'eau des pleines mers en mètres et en centimètres, pieds et pouces anglais ; le lever et le coucher du soleil et de la lune conformés â l'Annuaire des marées des côtes de France et divers renseignements utiles, est en vente sur nos côtes, et à Caen, chez M. Brulfert, libraire. (Source B.N.)  

 

Août 1893  -  La saison.  -  Nos côtes se sont garnies, mais tout n'est pas loué. L'année sera assurément bonne comme nombre, mais on se plaint que les baigneurs font bien moins de dépenses qu'autrefois, on sent la gêne. (Source B.N.)

 

Août 1893  -  Les fabriques d’églises.   -  Le nouveau règlement sur la comptabilité des fabriques d'églises vient d'être promulgué. Désormais, les comptes des fabriques seront vérifiés et jugés par les conseils de préfecture, et soumis à la vérification des inspecteurs des finances. 

Tous leurs fonds disponibles devront être versés au Trésor. Dans le cas où le trésorier n'accepterait pas d'être comptable des deniers publics, il serait nommé, par les marguilliers, un receveur spécial, et, sinon, les fonds seraient encaissés par le percepteur de la commune, qui seuL pourrait lever les troncs de l'église, ses jours de tournée dans la commune. (Source B.N.)

 

Août 1893  -  Les retards des trains.   -  Le ministre des travaux publics, ému des retards signalés dans la marche des trains, a prescrit aux commissaires de surveillance des principales gares de dresser des procès-verbaux.

Un projet de loi punissant les retards par des amendes prélevées sur les dividendes va être présenté. (Source B.N.)

 

Août 1893  -  La chaleur.   -   La chaleur a été très grande dans le Calvados, mais pas encore comme dans le Midi et dans le centre de la France. Rien que dans l'arrondissement de Bordeaux, on a constaté douze morts par insolation. Dans la Loire-Inférieure, il y a eu aussi une dizaine de morts par suite d'insolation.  

 

Septembre 1893  -  Le cyclone.  -  Nous avons eu, dans le Calvados, la fin du cyclone qui a fait tant de ravages dans le Midi et près de Paris. 

—  A Cette, un mousse a été enlevé par le vent et a été noyé. 

—  A Maisons-Laffitte, il y a eu plusieurs blessés, le vent était tellement violent qu'une voiture attelée a été renversée et trois wagons culbutés.

—  A Rouen, la foudre est tombée sur une maison, pas d'accident. 

—  Dans la région de Charleroi, une maison s'est écroulée, un homme a été tué. 

—  Le vapeur n'a pas pu entrer samedi à Trouville, il a dû retourner au Havre. 

—  En Angleterre, il y a eu une tempête de neige. (Source B.N.)  

 

Octobre 1893  -  Chronique judiciaire.  -   Théodore Deliot, 47 ans, cultivateur à Lion-sur-Mer, chasse,16 f.

—  Pierre Gillette, 68 ans, journalier, à Allemagne, coups et blessures à sa femme, 15 jours de prison,

—  Albert Barbe, 15 ans, journalier à Bernières-sur-Mer, vol d'une somme d'argent au sieur Magniez, jusqu'à 20 ans dans une maison de correction.

—  Auguste Lelièvre, 53 ans, domestique à la Délivrande, outrages à la gendarmerie, ivresse, tapage, 1 mois.

—  Albertine Hepiegne,femme Beuron, 42 ans, journalière à Colombelles, vol de choux dans les champs au préjudice du sieur Cliquet, 1 mois et 16 fr. (Source B.N.)

 

Octobre 1893  -  L’appel de la Classe 1892.  -   Tous les conscrits qui ne sont appelés sous les drapeaux que pour une seule année de service partiront le 11 novembre. Ceux qui vont rester au régiment pendant trois ans partiront le 14 et le 16 novembre, le 14, ceux qui sont attachés à des subdivisions de régions impaires, et le 16, ceux qui appartiennent à des subdivisions de régions paires, les uns et les autres recevront des ordres d'appel. Cette année-ci, aucune demande de changement de destination ou de devancement d'appel ne sera accueillie. 

Dans la 3e région de corps d'armée, les subdivisions impaires sont : Bernay, Falaise, Rouen (nord) et Caen. Les subdivisions paires sont : Evreux, Lisieux, Rouen (sud) et le Havre. (Source B.N.)

 

Novembre 1893  -  La tempête.  -  Samedi et dimanche, une tempête s'est déchaînée sur la Manche et a fait d'incalculables dégâts dans notre région.

— Plusieurs navires se s'ont échoués sur le littoral. Deux cadavres de marins ont été trouvés au milieu de monceaux de débris de toute sorte. La force du vent a renversé plusieurs wagons du Decauville, pas un des 14 voyageurs qui s'y trouvaient n'a été blessé.

— Le « Chanzy », M. Allainguillaume, s'est échoué à Ouistreham, le navire n'est pas en danger.

— L' « Elisabeth-Kelly », bateau anglais, allant en Islande, était en vue des côtes d'Angleterre, lorsqu'il a été pris par un coup de vent qui lui a brisé ses mâts et déchiré ses voiles. Il s'est échoué en face de Langrune. Huit marins, dont six sont mariés, sont montés dans deux canots, au risque d'être engloutis, et ont sauvé les six hommes d'équipage. On espère sauver, le bateau.

— Trois hommes de l'équipage d'un bateau de Port-en-Bessin, enlevés par une lame, auraient été considérés comme perdus pendant quelques instants, lorsqu'une autre vague les aurait rejetés miraculeusement sur le pont.

— Au Havre, le pilote Mauger a été enlevé par une vague.

— A Dieppe, quatre hommes, qui portaient des amarres au paquebot « Paris », ont été jetés sous les roues : deux ont été tués.

— A Calais, on compte déjà 14 morts et plus de 50 orphelins.

— Un mur s'est écroulé sur la voiture du docteur Renaud, de Harfleur. Le domestique a été tué, M. Renaud est très grièvement blessé.

— A Châteaudun,  éboulement d'un bloc de rocher qui a écrasé des maisons de la rue, des Fouleries. Huit personnes sont ensevelies et sûrement mortes.

—16 cadavres de marins anglais ont été trouvés sur les côtes de la rade de Morlaix. C'était l'équipage du trois-mâts anglais « Aboukir-Bay », de 1,117 tonneaux.

— Le vapeur « Orientos », de Hambourg allant à Lisbonne, s'est brisé sous Barfleur : 9 hommes sauvés, 5 noyés.

— Un vapeur grec le « Parastevi », allant à Cardif, naufragé sous St-Germain-de-Vaux, le pilote hollandais noyé ainsi que le second du bord.

— Le voilier « Surprise », perdu corps et biens en face de Biarritz : morts, 1 capitaine et 4 matelots.

— Devant Douvres, un steamer à sombré : 21 personnes ont péri.

— On estime à 134 le nombre de personnes qui ont péri, en Angleterre, dans les accidents provoqués, par la tempête et en dehors de celles mortes avec les navires naufragés restés inconnus qui ont sombré.

— De Copenhague, on écrit qu'il y a eu une violente tempête. Un grand nombre de bateaux de pêche ont fait naufrage. 37 pêcheurs se sont noyés.

— Le vent a brisé des arbres d'une grosseur énorme. Beaucoup de pommiers ont été renversés. Il y a eu des trombes de neige à Alençon et au Mans. Il y a même eu, dimanche, dix centimètres de neige à Caumont-l'Eventé, et la voiture de Villers est restée en détresse sur la route. A Limoges et à Lyon, à Caen, il a encore neigé mercredi la nuit. (Source B.N.)  

 

Décembre 1893  -  Chronique judiciaire.  -  Albert Lepellettier 36 ans, Journalier à Bû-sur-Rouvres, mendicité, outrages, coups aux gardes particuliers Valette et Perrine, 1 mois. 

— Maria Lefèvre, 53 ans, journalière à Bernières-sur-Mer, outrages au maire et au garde champêtre de Bernières, 15 jours de prison. (Source B.N.)  

 

Décembre 1893  -  La Normandie et les îles Anglo-normandes.  -  Les liens si étroits qui, unissent la Normandie et l'archipel normand vont se resserrer encore. A la suite d'une enquête et après s'être concerté avec des personnages influents des îles, le comité caennais de l'Alliance française a résolu de subventionner les écoles françaises et l'étude du français à Jersey et Guernesey, où les empiétements de l'anglais ont mis la langue française en péril. (Source B.N.)

 

Décembre 1893  -  Morte sur la route.  -  Victoire Tillard, veuve Costil, 56 ans, journalière à Bernières-sur-Mer, mère de cinq enfants, allait à Putot-en-Bessin et s'était égarée à Bretteville-l'Orgueilleuse. Une dame Mancel lui avait indiqué son chemin et lui avait remis la lanterne avec laquelle elle a été trouvée morte sur la route. (Source B.N.)  

 

Février 1894  -  Enseveli sous un éboulement.  -  Mercredi, vers 1 h. 1/2 du soir, le sieur Philibert Lunel, 45ans, ouvrier maçon, à Bernières-sur-Mer, étant occupé à Saint-Aubin-sur-Mer dans une tranchée creusée dans le sable, profonde de 2 m. 70 environ, a été enseveli sous un éboulement. On le délivra, le corps de Lunel était encore chaud. Malheureusement, il fut  impossible de le rappeler à la vie, malgré les soins qui lui furent prodigués par M. Malassis. Pharmacien. (Source B.N.)  

 

Février 1894  -  Mouvement de la population.  -  D'un rapport inséré au Journal officiel, il résulte qu'il y a eu dans le Calvados en 1892, 8 616 naissances ; 10 672 décès ; 3 054 mariages et 89 divorces, excédent des décès, 2 056. (Source B.N.)

 

Février 1894  -  Le froid.  -   L'hiver nous est revenu brusquement cette semaine. Mardi matin le thermomètre marquait 4 degrés au-dessous de zéro et mercredi 6 degrés.  (Source B.N.)

 

Mars 1894  -  Un nouveau Judas.  -  Beaucoup de bruit, en ce moment, dans un coin de notre littoral. On y fait un charivari du diable, on y élève des statues portant des accessoires significatifs. Tout cela est à l'adresse d'un prêtre, d'une jeune fille et de sa mère.

Voici les faits : un prêtre, épave de Bretagne, dit-on, était venu s'échouer non loin des rochers du Calvados. Il  avait été autorisé a dire sa messe par un brave curé, qui ne croit pas au mal, étant incapable d’en faire.

Ce prêtre était admis dans une famille du pays. Dans la maison, se trouvait une fille, jeune encore, mais d'un âge à savoir ce que parler veut dire, qui a mordu aux sermons de notre homme, (et à autre chose aussi, paraît-il).

Personne ne le soupçonnait, car il avait des airs de saint et officiait avec une majesté auprès de laquelle la pompe de M. le curé de Saint-Pierre n'est que de la saint Jean. Bref, un peu tard, il est vrai, car il a dépassé la soixantaine, cet ecclésiastique a jeté le froc pour revêtir les habits de fiancé, plus conformes à ses goûts et à sa nature. Mais il faut croire que cela presse, car le mariage doit avoir lieu aujourd'hui.

Ce qui exaspère surtout la population croyante de nos côtes, c'est de voir ce prêtre, qui disait encore sa messe il y a quelques jours, choisir, pour renier son Dieu, le jour où Judas l'Iscariote a livré le Sauveur du monde à ses bourreaux.

Plusieurs procès-verbaux ont été dressés contre les charivariseurs. Espérons qu'ils n'auront pas de suite, en raison de l'intention. (Source B.N.)

 

Avril 1894  -  Mariage de prêtre.  -   C’est mercredi qu'a eu lieu à Bernières-sur-Mer, le mariage de l'ex-curé Brethon avec la demoiselle Gady. Le marié a vu passer son 63e hiver, la mariée n'en est qu'à son 24e printemps. Les futurs se sont rendus en couple à la mairie, puis sont partis pour Paris, dit-on. 

Le maire, en bon catholique, a passé l'écharpe à l'adjoint, un protestant. On parlera longtemps de ce mariage dans la contrée. Dame ! des huées au lieu de chansons, des trognons de choux pour fleur d'oranger et des gendarmes pour couche-bru, voilà ce qui ne se voit pas tous les jours. 

Aussi les époux ne paraissaient pas être à la noce, ce qui ne les empêchera pas d'être heureux et d'avoir beaucoup d'enfants, si on en juge sûr les apparences. (Source B.N.)  

 

Avril 1894  -  A propos d’enfant.  -  La commune de Bernières-sur-Mer est en ébullition depuis le mariage de ex-prêtre Brethon. Mardi, il y a eu une bataille en règle, avec bâtons et fourches, entre les familles Lequesne et Marie. Et tout cela pour un pauvre petit poupon qui n'a pas demandé à venir. 

La fille Lequesne le tenait sur ses bras quand elle rencontra la dame Marie et son fils et leur cria, « Guettez ! si chest pas vot' portrait ! » 

La dame Marie trouva cette allusion blessante et flanqua un coup de pied à la fille Lequesne qui appela au secours. De là mêlée générale, avec procès-verbal pour conclusion.

Les manifestations auxquelles ont donné naissance les amours et les fiançailles de l'ex-abbè Brethon ont entraîné une série de procès-verbaux, dressés par des gendarmes en gaieté, à la grande joie du Tartare de Douvres.

Nous espérons que le parquet de Caen, plus intelligent et plus tolérant, ne donnera pas suite à ces poursuites, vues d'un mauvais oeil par l'abbè-mari lui-même, en raison du potin que cela ne manquerait pas de faire à Caen et ailleurs. (Source B.N.)  

 

Mai 1894  -  Charivariseurs condamnés.  -  Plusieurs personnes contre lesquelles les gendarmes de Douvres avaient dressé procès-verbal pour avoir, à Bernières-sur-Mer, fait du chahut à l'occasion du mariage du vieil ex-abbé Lebrethon et de sa jeune compagne, ont comparu ces jours-ci devant le juge de paix. Les charivariseurs, dont un a 73 ans, ont été condamnés à des amendes de 5 à 15 fr. Le maire de Douvres, faisant fonctions de ministère public, avait conclu à un acquittement. 

Les prévenus ont été fort chargés par les gendarmés, par un surtout auquel on a eu toutes les peines du monde à lui fourrer dans la tête la différence qui existe entre un souteneur et un meneur. Pas doux non plus, les gendarmes, pour le maire de Bernières. Malgré tout ce qui a été dit à l'audience, on a oublié de parler d'une clef et d'une bouteille de vin qui ont pourtant  joué un certain rôle dans cette affaire. (Source B.N.)  

 

Juin 1894  -  Avis.   -  Lundi matin, la France entière a appris avec stupeur une épouvantable nouvelle. Dimanche soir, M.Carnot, président de la République, avait été assassiné à Lyon. 

On n'osait croire à la réalité de telle affreuse catastrophe, car M. Carnot était aimé de tous les partis. Il n'avait pas un seul ennemi. 

Le président de la République était allé visiter l'exposition de Lyon. Samedi, à son arrivée dans la seconde ville de France, il avait été accueilli avec un chaleureux enthousiasme. 

M. Carnot était, dans sa 57e année. Il appartenait à une vieille famille républicaine de Limoges. Son grand-père, membre du Comité de Salut public sous la Révolution française, organisa les vaillantes armées qui repoussèrent l'étranger et mérita le titre d' « organisateur de la victoire ». Son père, Hippolyte Carnot, fut ministre de la République en 1848. (Source B.N.)  

 

Juillet 1894  -  Le Calvados !   -  Notre département est au nombre de ceux qui ont le plus manifesté à l'occasion de la mort de M. Carnot. De toutes parts, adresses, fleurs, délégations et services, des prières ont même été dites au Temple.

— A St-Etienne de Caen, c'est l'évêque qui présidait. S'il est vrai qu'un douanier a été sévèrement puni pour être arrivé en retard, une grâce s'impose en raison de la circonstance. (Source B.N.)

 

Juillet 1894  -  La fièvre aphteuse.   -  Les arrêtés préfectoraux continuent à pleuvoir sur les exploitations infectées de cette fièvre contagieuse. (Source B.N.)

 

Juillet 1894  -  Trop de zèle.   -  L'arrêté sur les jeux jette la perturbation dans tout le département. Des maires le prennent à la lettre et interdisent même le jeu de bouchon, d'autres repoussent les loteries, et les vaisseliers désertent notre pays pour des contrées moins tracassières. Nous comprenons très bien que l'on fasse la chasse aux bonneteurs et autres écumeurs de champ de foire, mais interdire la galoche, le jeu de quilles et les loteries, c'est assurément dépasser les intentions préfectorales. (Source B.N.)

 

Juillet 1894  - Encore le maire de Bernières-sur-Mer.   -   Le comte de Milhau s'est fait nommer lieutenant par les hommes de sa compagnie, mais sa nomination n'a pas été agréée par la préfecture. Dimanche, M. de Milhau avait convoqué ses pompiers. Le maire leur a donné l'ordre de se disperser. Mais il paraît que M. de Milhau aurait si malmené le maire que celui-ci lui a dressé procès-verbal pour injures. (Source B.N.)

 

Août 1894  -  Affaire de Bernières.   -   M. de Milhau est venu nous raconter ce qui s'est passé entre lui et le maire de Bernières-sur-Mer. M. de Milhau nous a déclaré qu'il n'a jamais été lieutenant de la compagnie de pompiers et qu'il n'a jamais fait aucune convocation. C'est en qualité de président de la société de Secours mutuels des pompiers qu'il était venu à la réunion, convoquée par le sergent, pour donner aux hommes qui avaient été malades les indemnités auxquelles ils avaient droit. 

Le maire est arrivé et a dit aux hommes d'aller porter leurs fusils à la mairie. Les fusils ont été rendus, mais sans les bretelles, car elles sont à M. de Milhau, qui les a données. Tant que le maire a été ceint de son écharpe, M. de Milhau affirme qu'il a été très correct, mais, lorsque M. Lefèvre n'a plus eu sa sous-ventrière, M. de Milhau lui a dit son fait et lui a reproché sa conduite lors de la mort de M. Carnot.  (A ce sujet, on dit que, pour aller aux obsèques du président, le maire de Bernières aurait pris le chemin des écoliers et se serait attardé au Havre au lieu d'aller tout droit sur Paris) et, pendant ce temps-là, le cachet de la mairie était sous clef et aucun acte n'a pu être légalisé. (Source B.N.)  

 

Août 1894  -  La saison.   -   A la limite de Bernières, sur Saint-Aubin, il y a eu ces jours-ci un commencement d'incendie. A cette occasion on nous fait remarquer que le maire de Bernières détient chez lui, depuis cinq mois, le jet de la pompe. Notre correspondant ne nous dit pas si c'est pour ses besoins intimes. Mais le plus curieux c'est que ledit maire a dissous la compagnie de pompiers de sa propre autorité, alors que les corps de sapeurs-pompiers ne sont suspendus que par le préfet, et ne peuvent être dissous que parle président de la République. (source B. N.)  

 

Septembre 1894  -  Les orages.   -   Notre région est toujours sous le coup de gros orages. Dimanche soir, à Caen, on aurait cru que la foudre tombait à chaque coup sur la ville.  Mercredi la nuit, nouvel orage, moins fort, cependant. (source B. N.)

 

Septembre 1894  -  Pommes.   -   Messieurs les agriculteurs désireux de se procurer des toiles à pressoirs sont priés de bien vouloir faire leur commande à l'avance Compagnie Linière et Chanvrière, 94, boulevard Saint-Pierre, Caen. (source B. N.)

 

Septembre 1894  -  Incendie.   -   En Amérique, des forêts ont pris feu. Six villes sont devenues la proie des flammes. 400 personnes ont été brûlées. Des 400 maisons de la ville de Hinckley, une trentaine sont seulement restées intactes. (source B. N.)  

 

Septembre 1894  -  Trop de vacances.   -  Pour l'année scolaire 1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de 201 jours de congé contre 164 de travail. (source B. N.)

 

Septembre 1894  -  Le vélo.   -  L'Académie a parlé. Tout compte fait, sauf de très rares exceptions, hommes et femmes peuvent, sans danger pour leur santé, monter en vélocipède, cet exercice n'est interdit qu'aux personnes atteintes d'une maladie de cœur. (source B. N.)  

 

Octobre 1894  -  Appel des conscrits.   -  Le bruit s'accrédite de plus en plus que l'appel de la classe de 1893 aurait lieu, par anticipation du 12 au 15 novembre. (source B. N.)

 

Octobre 1894  -  Tempêtes sur terre et sur mer.   -  Vendredi, samedi et dimanche, il y a eu des tempêtes sur la Manche, plusieurs bâtiments ont été jetés à la côte. Lundi, pluie toute la journée, inondations sur divers points du Calvados. Mercredi, orage et tonnerre. (source B. N.)

 

Novembre 1894  -  Une compagnie qui n’est pas dans le mouvement.   -  Cette compagnie est celle de Caen à la Mer. Elle élève ses prix au maximum, pour les voyageurs et pour les marchandises Elle ne fait rien pour faciliter les déplacements, jamais un train de plaisir. Enfin, c'est à grand peine que nos cultivateurs obtenir qu'on enlève leurs betteraves et qu'ont ne les laisse pas geler, comme cela est arrivé précédemment. 

Elle émet des obligations, et plus elle en émet, plus elle restreint le nombre de ses trains. Les heures sont fixées sans qu'on ait le moindre égard aux convenances de la population. Plus de train dans la soirée. Si, le dimanche ou le jeudi, vous vous, attardez pour une raison quelconque dans l'une des localités desservies par cette ligne, si vous restez à dîner chez l'un de vos amis, il vous faudra avancer l'heure du repas, car à partir de 4 h. 50, de Courseulles, vous n'avez plus de train pour revenir à Caen. Si, au contraire, quelque habitant du littoral s'avise de rester à Caen après 6 h.10 du soir, il devra coucher ou revenir à pied. Bref, le public en est à demander un nouveau Louard, c'est-à-dire un service d'omnibus partant de Courseulles les jeudis et dimanches; à 8 ou 9 heures du soir. 

Aux tramways, maintenant. Le public n'est pas content. Pas d'abris et trop d'air. Aux stations de Calix, Hérouville et Blainville, il n'y a pas même un banc pour s'asseoir en attendant les trains souvent en retard. Trop de voitures ouvertes aussi en cette saison venteuse et pluvieuse. (source B. N.)  

 

Novembre 1894  -  Le départ de la classe.  -  Le départ des conscrits aura lieu les 15 et 16 novembre. Certaines catégories d'appelés seront cependant mises en route quelques jours plus tard. Les conscrits affectés aux troupes stationnées en Algérie et en Tunisie partiront par petits détachements, du 18 au 26 novembre, de façon à ne pas encombrer les paquebots. Le recrutement de la Seine n'enverra pas, cette année, d'hommes aux zouaves, aux tirailleurs algériens et aux chasseurs d'Afrique. (source B. N.)

 

Novembre 1894  -  La tempête.  -  Elle a commencé dans notre région dès dimanche la nuit puis s'est étendue un peu partout en passant sur Paris qui était, lundi soir, tout sens dessus dessous. 

A Caen, les tuiles et les ardoises pleuvaient dans les rues, des cheminées ont été renversées, des arbres abattus sur nos promenades. Un peuplier du parc de la préfecture a, en tombant, démoli la toiture du presbytère Notre-Dame. Un clocheton des bas côtés de l'église Saint-Jean est tombé sur la toiture de l'ancienne école des Sœurs en brisant quelques chevrons et, de là, a roulé dans la rue des Carmes. Une gargouille de l'église Saint-Sauveur est tombée dans la rue Froide et a failli blesser une jeune fille. Rue Saint-Pierre, M. Royer photographiait une enfant quand une partie de l'atelier (murs et vitrage), a été emportée. L'enfant n'a eu aucun mal. Le sieur Maurice Labarie, propriétaire d'un bateau de plaisance, a été enlevé de son bord et jeté dans le canal. Il a pu se sauver à la nage. Près du pont de Vaucelles, le jeune Leclerc, 17 ans, est tombé dans l'Orne en voulant rattraper le chapeau de son père emporté par le vent. Il a été retiré sain et sauf par le sieur Isambart, conducteur de scierie. Il y a eu de grands dégâts à la toiture des Facultés.

Les trains des tramways ne sont partis, lundi soir, ni de Bernières, ni de Dives, à cause de la tempête. Le dernier train du soir n'est pas parti de Caen.

Dans les autres villes du département, on ne signale que des dégâts matériels. Sur nos côtes la tempête a eu une violence inouïe.

Grands dégâts à Lisieux. La couverture de la nouvelle halle des marchandises à la gare a été enlevée. Un homme a été blessé. A Mézidon; la chute d'une cheminée a blessé cinq personnes, dont quelques unes grièvement. Une partie de la couverture de la gare de Pont-l'Evêque a été enlevée. 

A Paris, le nombre des personnes atteintes par les ardoisés ou les tuyaux de cheminées dépasse deux cents. Une victime est morte, plusieurs sont dans un très grave état. (source B. N.)

 

Décembre 1894  -  Le froid.   -  Il fait un froid glacial depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est tombé et le froid a déjà fait des victimes. (source B. N.)

 

Décembre 1894  -  Chevaux et mulets.   -  Les propriétaires de chevaux, juments, mulsts et mules devront se présenter a la mairie de leur commune avant le 1" janvier pour faire la déclaration des animaux qui sont en leur possession, sans aucune distinction, et en indiquer l'âge et le signalement. Il leur sera donné récépissé de cette déclaration. La loi punit d'une amende de 25 fr. à 1,000 fr. le défaut de déclaration. (source B. N.)  

 

Décembre 1894  -  Année pluvieuse.   -  Sur 340 jours l'Observatoire de Paris a compté 204 jours de pluie ; 100 jours brumeux, créant de la boue, mais sans pluie, et enfin une quarantaine de jours beaux. Les derniers jours de l'année seront plutôt pluvieux que froids. Mercredi, sur notre région, éclairs, tonnerre, vent, pluie et grêle. (source B. N.)

 

Décembre 1894  -  Tempête.   -  Les ouragans qui se sont déchaînés ces jours derniers sur l'ouest de l'Europe ont causé de nombreux accidents. La mer était démontée sur nos côtes. Un certain nombre de canots de pêcheurs ont éprouvé des avaries. Le canot « Blanche-Marie », d'Yport, a sombré en face du port de Fécamp. Le patron, père de sept enfants, a péri avec, ses trois matelots. 

— La « Virginie-Hélise », de Lannion, allant au Havre, a fait naufragé en vue d'Auderville (Manche). Le bateau de sauvetage de Goury a pu, en bravant les plus grands périls, sauver le capitaine et trois hommes. Le cadavre d'un quatrième est resté accroché dans les haubans et n'a pu être enlevé. 

— La tempête a été, formidable sur les côtes d'Angleterre et de Hollande. Une goélette de Glascow a sombré avec seize hommes. Un train de marchandises a déraillé à Chelford, par suite de la violence du vent, et a été jeté en avant de l'express. Il y a eu douze morts et trente blessés. 

— A Glervan, le vent a jeté dans un fossé une voiture de saltimbanque. Le feu y a pris et quatre personnes, qui y étaient couchées, ont été carbonisées. Beaucoup de personnes ont été tuées par la chute de cheminées, Sur les côtes de Hollande, une cinquantaine de barques ont coulé avec équipages. (source B. N.)

 

Janvier 1895  -  Tempête.   -  Les tempêtes ont continué cette semaine, principalement samedi et dimanche. Le service maritime a été en grande partie suspendu sur nos côtes. Dimanche, le bateau de Caen au Havre a voulu sortir du port de Ouistreham, mais il s'est vu forcé de rentrer dans le port. Depuis longtemps on n'avait pas vu une mer aussi démontée. Le  transatlantique La « Champagne », qui devait partir pour New-York, est resté au port du Havre. La barque « Jeune-Henri », de Dielette, s'est perdue sur les rochers de Grune, près de Cherbourg. Les quatre hommes qui la montaient n'ont pas été retrouvés. Ils laissent dix orphelins. Plusieurs pêcheurs de harengs, surpris par la tempête, ont été obligés d'abandonner leurs filets évalués à plusieurs milliers de francs pour se réfugier à l'abri. Un navire s'est perdu près de Brest sur la côte de l'île de Batz. La tempête a amené une collision entre deux vapeurs dans le port de St-Sébastien (Espagne) Deux matelots ont été tués. 

Le voilier français « Marte – Louise » a été abordé près de Gibraltar par un vapeur anglais et a perdu cinq matelots.  — Aux Etats-Unis, la mer a envahi le Village de Gaira, dont les maisons se sont effondrées. Cinquante personnes ont péri dans les flots.

— La barque « Ossta » à fait naufrage près de Holyhead (Angleterre). On a établi une communication avec la côte, mais, avant qu'on eût pu recueillir un seul des vingt-quatre naufragés, une lame énorme les enleva. (source B. N.)  

 

Janvier 1895  -  Tempête et neige.   -  Nous sommes, quant à présent du moins, favorisés. Il n'en est pas de même dans le Midi et le Centre de la France. A Foix, dans la vallée de Luchon, des avalanches de neige ont occasionné de nombreux accidents suivis de quinze morts. A la neige a succédé une forte gelée. Toute la région est dans la consternation. Sur plusieurs points, en Algérie, les communications sont interrompues. Du côté de Toulouse, plusieurs personnes sont également mortes de froid. En Espagne, des trains ont été arrêtés et la circulation a été interrompue. 

— Des épaves assez nombreuses viennent s'échouer depuis quelques jours sur le littoral du Calvados. On signale un fût de vin rouge de 600 litres, marqué « V. 750, A. M. », des fûts vides de 600 litres environ portant l'inscription « Droulers Prouvost, à Roubaix (Nord) », avec numéros : une planche de cordage avec l'inscription « Colombine Paimpol ». Trois cadavres de bœufs sont venus à la côte sur les plages du syndicat de Dives. (source B. N.)

 

Janvier 1895  -  La saison.   -  Quelle bizarre température nous subissons. Samedi, il gelait à pierre fendre, dans l'après -midi, le vent soufflait du Nord et, dans la soirée, la neige se mettait à tomber, bientôt suivie d'un épais verglas qui transformait les rues en un miroir, à une heure du matin, la couche était telle qu'on ne pouvait avancer qu'à petits pas. Dimanche matin, le verglas tenait encore, mais bientôt la température s'adoucissait et le soleil faisait fondre neige et verglas. (source B. N.) 

 

Février 1895  -  Le froid.   -  Le froid a continué cette semaine. Il a été particulièrement intense vendredi et samedi, le thermomètre est descendu à - 20 degrés. A Caen, certaines rues, notamment celles qui donnent accès aux quartiers élevés, ont été véritablement impraticables. On ne dispose pas d'assez de personnel, pour les mesures exceptionnelles qu'il faudrait prendre. Il y a de nombreux accidents un peu partout. 

Le chauffeur Michel, de la Cie de l'Ouest, a glissé près de l'aiguillage du dépôt et a eu une jambe cassée. En gare de Dozulé, le mécanicien Thibert est tombé de sa machine, frappé d'une congestion causée par le froid. Il a été transporté à l'hôtel-Dieu de Caen. Le nommé Boulet, marchand de peaux de lapins à Vire, est tombé sur la route à Vassy et s'est cassé une jambe.

A Bayeux, une femme qui parcourt les rues avec un orgue mécanique a été frappée de congestion sur la voie publique et on l'a transportée à l'hôpital. A St-Martin-de-la-Lieue, une femme Turquetil, 69 ans, est morte de froid. A Lisieux, l'amoncellement des glaçons au pont de la rue du Moulin-à-Tau a causé un commencement d'inondation qui a cessé dès qu'on a pu lever les vannes du canal de décharge. 

DERNIÈRE HEURE. — Cette nuit, à Caen, le thermomètre est descendu à - 25 degrés. (source B. N.)

 

Mars 1895  -  Les conséquences de l’hiver.   -   En outre des arbres, arbustes et fruits perdus, on estime à six millions les huîtres qui ont péri par suite des gelées. Cancale est dans la consternation. A Huberville (Manche), deux petits agneaux ont été à demi dévorés par des corbeaux. L'un avait les deux yeux et les boyaux mangés. 

Sur notre littoral, il y a encore des manceaux de crabes et étrilles gelés. Dans plusieurs caves, le cidre a gelé et les tonneaux ont éclaté. On nous signale plusieurs à mulons de blé dont le grain a été complètement dévoré par les corbeaux. (source B. N.)  

 

Avril 1895  -  Médecine gratuite.  -  Les préfets sont en train de mettre à exécution une loi votée depuis longtemps déjà par les Chambres : L'assistance médicale dans les campagnes. 

Ça ne va pas tout seul, car les conditions sont dérisoires pour les médecins : 1 fr. par visite jusqu'à quatre kilomètres ; 50 centimes par kilomètre en plus. Passe encore pour les médecins qui ont cheval et voiture, mais, pour les autres, quatre kilomètres aller et retour à pied, ajoutés au temps de visite et du repos, donnent bien trois heures, quelque chose comme sept sous de l'heure. C'est-à-dire que le dernier des maçons gagnera davantage que ne recevra un médecin. 

Comment veut-on que ce service soit bien fait ? C'est impossible. Il sera fait comme celui du dispensaire, à Caen, où il faut la croix et la bannière pour avoir la visite des médecins titulaires. (source B. N.)  

 

Juillet 1895  -  Une panique.  -  Le feu s'est déclaré en mer, dans la cale de la « Normandie », qui fait le service du Havre à New-York. Il a duré toute la nuit. Les passagers ont montré le plus grand calme. (source B. N.)

 

Juillet 1895  -  Faudra aller nu-pieds.  -  La chaussure est menacée d'une hausse importante par suite de l'élévation du prix des cuirs due à la disette des fourrages en 1893, forçant l'éleveur à vendre ses bestiaux, et à la fertilité de 1894 engageant l'éleveur à garder ses élèves. 

D'autre part, en 1893-94, l'Amérique, par suite d'une crise monétaire, avait réduit sa fabrication qu'elle reprend avec ardeur, enfin, pendant la guerre de Chine, on a absorbé d'énormes quantités de chaussures et il va en falloir davantage encore à la Chine et au Japon pour rechausser leurs armées. 

C'est en raison de ces causes diverses que les fabricants de chaussures de Paris et de province ont résolu d'élever leurs prix de 20 à 30 pour cent. (source B. N.)  

 

Septembre 1895  -  Classe 1894.  -  Cette année, les conscrits de 1894 rejoindront directement et individuellement leur corps. Ils feront l'avance de leurs frais de route qui leur seront remboursés au régiment. Ceux qui seraient sans moyens recevront un mandat de l'intendance, avant le départ, sur la présentation d'un certificat du maire de leur domicile. Tout conscrit, pour un parcours de 1 à 25 kilomètres, aura droit à une indemnité fixe de 1 fr. 25. Au-dessus de 25 kilomètres, l'indemnité journalière sera accordée. (source B. N.)

 

Septembre 1895  -  Qu’est ce que l’on verra encore ?  -  Nous avons dit qu'on n'avait pas quête chez tous les habitants de la commune pour la fête de bienfaisance donnée à Bernières-sur-Mer. Le maire nous fait écrire, non pas pour démentir le fait, mais pour prier la personne « qui s'est fait si bénévolement cette réclame », d'aller remettre son obole au bureau de bienfaisance Non ! mais voyez-vous ce roitelet de la mêlasse disant à un généraux: bienfaiteur : « Apportez vos cent francs, moi, je ne me dérange pas pour si peu ! » (source B. N.)

 

Octobre 1895  -  Crime mystérieux.  -   Comme nous le disions dans notre dernier numéro, Noël-Violette, cultivateur, berger à Cairon, a été, trouvé sur la grève, entre Bernières et St-Aubin, a-t-il été assassiné. Par qui ? Voilà le mystère.

Noël-Violette était un homme dans la force de l'âge. Il s'enivrait souvent et brutalisait sa femme qui ne voulait pas se soumettre à certains désirs de son mari, car Noël-Violette passait,  dit-on, dans le pays pour avoir une passion contre nature.

Les époux Violette sont mariés de: puis une quinzaine d'années. Jamais ils n'avaient eu d’enfants. Ce n'est, qu'il y a six mois que la femme est accouchée d'une fille qu'elle allaite. Dans la ferme, il y avait un grand valet qui passait, à tort ou à raison, pour être au mieux avec sa maîtresse.

Vendredi de l'autre semaine, Violette était parti et rentra ivre. Le lendemain, il quittait de nouveau la ferme pour aller boire et aussi pour rechercher des compagnons de sa sorte. Il emporta tout l'argent et la femme fut obligée d'emprunter pour payer ses journaliers. On le suit bien jusqu'au dimanche, dans quelques cabarets et endroits borgnes, en train de boire avec plusieurs individus. Puis plus rien.

C'est son cadavre que l'on retrouve, sur le bord de la mer où il a dû être transporté vers cinq heures du matin. Les parents de Noël, qui étaient à sa recherche, furent les premiers informés, ils vinrent à la nuit prévenir la femme Noël-Violette, qui sa rendit dans sa voiture avec son grand valet pour aller reconnaître le cadavre.

Noël-Violette était un solide gaillard. Il a fallu que les assassins profitassent de son ivresse ou se mettent plusieurs sur lui pour en avoir raison. La femme et le grand valet ont été confrontés avec le cadavre. Le grand valet est resté impassible, la femme a manifesté quelque douleur. Ils ont été mis provisoirement en état d'arrestation, ce qui aurait déterminé le parquet à agir,  c'est qu'un témoin dit avoir, reconnu la voiture de Violette sur la route à l'heure où le cadavre a dû être porté au bord da la mer.

On suppose Violette aurait été tué sur la route de Thaon, dans un bas-fond, et que son corps a été transporté en voiture au bord de la mer.

Les assassins, auraient enlevé la chemise de Noël, déchiré les lettres de la coiffe de son chapeau et enlevé son mouchoir marqué aux initiales de sa femme. Il avaient ensuite réhabillé le cadavre. En procédant ainsi les assassins espéraient sans doute que le cadavre serait emporté par la mer et que, lorsqu'elle le rejetterait dans quelques jours, il serait impossible de constater son identité. Noël devait avoir 5 à 600 fr. dans son porte-monnaie. Rien n'a été retrouvé. A Cairon, on doute de la culpabilité de la femme Noël-Violette. On affirme qu'elle aurait dit plusieurs, fois à son mari, à propos du grand valet « Puisque tu es jaloux de lui, prends-en un autre ». En somme, cette affaire et encore très obscure. (source B. N.)

 

Septembre 1895  -  Sécheresse, pluie orages.  -  La sécheresse a fait bien des dégâts dans notre contrée. Les fruits ne grossissent pas et tombent avant d'être mûrs. Quelques averses sont signalées et de gros orages ont éclaté dans la Seine-Inférieure, la foudre est tombée, à Rouen, sur une maison, n'occasionnant que peu de dégâts. (source B. N.)  

 

Octobre 1895  -  Assassinat.   -  Lundi, on a découvert au bord de la mer, territoire de Bernières-sur-Mer, le cadavre du sieur Noël Violette, berger à Cairon. On croit à un crime, car Violette devait avoir 5 à 600 fr. sur lui et ils n'ont pas été retrouvés. Le crime aurait été commis dans les environs de Thaon, et, pour faire croire sans doute à un accident, les assassins auraient transporté le cadavre sur le bord de la mer. Le médecin a constaté plusieurs blessures sur le corps et des traces de strangulation à la gorge. Il n'y a pas eu lutte à l'endroit où le corps a été trouvé, mais, quand on l'a déposé là, le malheureux Violette respirait encore, car autour de lui le sol indique qu'il s'est débattu. (source B. N.)  

 

Octobre 1895  -  Septembre.   -  Ce mois a présenté les plus curieuses anomalies, au point de vue météorologique. Sa température moyenne a été de 20° 3 ; elle a dépassé celles des mois de juillet et d'août. Les chiffres extrêmes constatés depuis 1847 sont 20° 7 ; en 1866 et 13° 9 en 1849. Le jour le plus chaud a été le 3 septembre : 32° 6. Le thermomètre a dépassé 3 fois 30° et 13 fois 25°. La sérénité du ciel a donné 18 jours sans nuages, 8 jours nuageux, 3 variables et un seul couvert. (source B. N.)

 

Octobre 1895  -  Le mystère de Cairon.   -  Il y a plus de quinze jours que le cadavre du sieur Noël-Violette, cultivateur à Cairon, a été trouvé sur la plage de Bernières, et l'enquête n'a pas donné de résultat. Cela n'a rien d'étonnant, car trois brigades de gendarmerie se renvoient la balle, celle de Bretteville, dont dépend Cairon, lieu d'habitation du sieur Violette, celle de Creully, à laquelle appartient la commune de Thaon, où le crime a dû être commis, et celle de Douvres, dont dépend Bernières, où le corps a été trouvé. Quant au parquet, il était en vacances et, lundi, il n'avait pas encore eu le loisir d'interroger la femme Violette et son grand valet, cependant sous les verrous et au secret depuis le 1er octobre.

A défaut de celui de la gendarmerie, voici le résultat de notre enquête : Noël-Violette, selon son habitude, était ivre le samedi 28 septembre. Le soir, vers huit heures, il quitte sa ferme, emportant tout l'argent qui se trouvait à la maison. Il passe une partie de la nuit à boire chez un individu habitant Thaon, puis sous un hangar, de la même commune. Le lendemain dimanche, il mange des tripes chez un cabaretier de l'endroit. On le voit, vers les dix heures du matin, se dirigeant vers le lieu dit Bourbanville, où existe un petit bois. Puis ce n'est que le lundi qu'on trouve le cadavre de Violette sur la grève de Bernières. Son porte-monnaie, contenant 7 à 800 fr., avait disparu, ainsi qu'un calepin sur lequel se trouvait inscrit le nombre de moutons qu'il donnait en garde. On vient prévenir la femme Violette. Elle se rend à Bernières avec son grand valet, c'est là qu'on les arrête à la suite de dépositions des plus contestables et après les avoir sommairement interrogés.

D'après un médecin du pays, Viollette est mort d'une congestion, soit. Mais il n'est pas mort sur la grève de Bernières, son cadavre y a été apporté. Violette est mort dans la matinée de dimanche, car les tripes qu'il avait mangées n'étaient pas encore digérées. Il porte au cou des traces de strangulation. Son porte-monnaie a disparu. Qui a étranglé Violette ? Qui s'est emparé de son porte-monnaie ? Qui a caché son cadavre pendant vingt heures avant de le transporter sur le sable de Bernières ? Autant de questions sur lesquelles on aurait dû, aussitôt le  crime commis essayer de faire la lumière.

A-t-on recherché si parmi les gens besogneux du pays, connaissait Violette, il ne s'en trouvait pas ayant intérêt à le faire disparaître et, par suite, à faire peser les soupçons sur des innocents ? Est-il vrai que le chien de Violette, très intelligent, n'approché plus qu'en grognant du lieu où on suppose que Violette a été tué, et qu'il montre les dents chaque fois qu'il rencontre un individu que fréquentait son maître ?  Est-ce exact qu'une personne, à laquelle on disait d'entrer voir le cadavre de Violette, ait répondu : « Je n’veux pas, ces gens-là vous font des questions trop embarrassantes ».

Nous le répétons, il y a des témoins qui pourraient donner de précieux indices, et on ne les a pas encore interrogés. On s'est contenté de la déposition du courrier de la poste qui prétend avoir vu, vers les quatre heures du matin, la voiture de Violette sur la route de Thaon, ce qui est peu probable, car, il parait que cette voiture était en ce moment dans une autre commune. En attendant, le propriétaire de la ferme, M, Jules Le Bâtard, pour sauvegarder ses intérêts, a fait mettre les scellés, et le pauvre bébé, auquel la femme Violette donnait encore quelquefois le sein, serait mort faute de soins si une personne charitable ne l'avait pas recueilli. Au dernier moment, on nous dit que les viscères de Violette ont été envoyés à Paris pour être analysés et s'assurer s'ils ne contiendraient pas des traces de poison.

En résumé, Violette est mort, voilà le fait brutal. Est-ce de congestion ou assassiné ? A la justice de le rechercher. Mais le certain, c'est qu'il a été dévalisé. Par qui ? Dans le pays, on n'accuse ni la femme Violette, ni son grand valet, quelles qu'aient été leurs relations, et on s'étonne que le parquet et ses trois brigades de gendarmes n'aient pas encore suivi la piste que la rumeur publique indique. (source B. N.)

 

Octobre 1895  -  Sauvetage.   -  Deux femmes de Bernières accompagnées d'un enfant étaient à pêcher dans le chenal de Courseulles au moment où on levait les vannes, surprises par le flot, elles allaient infailliblement périr, sans le secours de M. Bouffard, secrétaire général de la préfecture, qui se jeta dans le courant fort rapide et fut assez heureux pour les sauver. (source B. N.)  

 

Octobre 1895  -  La mort mystérieuse de Cairon.   -  Le juge d'instruction s'est enfin décidé à entendre un certain nombre de témoins au sujet de la mort du berger Noël-Violette, de Cairon.  Mais l'enquête n'en est pas pour cela plus avancée. Cela n'a rien d;étonnant, car il y a eu trop de contradictions entre les enquêtes des trois gendarmes, sans compter le peu de précision des déclarations des médecins, qui constataient des traces de strangulation, puis déclaraient qu'il n'y en avait pas eu pour arriver à conclure à une mort par congestion ou par empoisonnement. 

Voilà qui explique l'envoi des intestins à Paris. Nous comprenons que le parquet soit très embarrassé et s'il décidé à mettre en liberté la femme Noël-Violette et son grand valet. Quoi qu'il en soit, l'enquête se poursuit, et, en outre de la première piste, on en suit deux autres. Espérons qu'on trouvera la vraie. (source B. N.)

 

Novembre 1895  -  Départ des conscrits.  -  Le 12 novembre, départ des jeunes gens de la classe 1894 appelés pour un an, le 14, des conscrits appelés pour deux ou trois ans et appartenant à des subdivisions impaires, le 16, des jeunes gens des subdivisions paires. (source B. N.)

 

Décembre 1895  -  Les alouettes.  -  Par décision ministérielle, les préfets sont invités à introduire dans leur arrêté une disposition autorisant, sans aucune restriction, la capture des alouettes dont l'utilité, quoique l'on en dise, n'est pas suffisamment prouvée. (source B. N.)

 

Décembre 1895  -  L’affaire de Cairon.  -  Les Viscères de Noël Violette, ce berger de Cairon trouvé mort sur la grève de Bernières, qui avaient été envoyés à Paris, sont revenus. Ce que l'on avait pris pour des traces de poison est tout simplement l'effet des mauvaises boissons absorbées par Noël qui était presque toujours ivre. Cet homme aurait donc succombé à une mort naturelle. Mais qui l'a volé ?

Voilà ce que l'on ne saura jamais, car au début on ne s'en est pas préoccupé et, aujourd'hui, il est trop tard. Albert Thomasse, le grand valet, arrêté, va donc être remis en liberté après avoir fait deux mois et demi de prévention. Comme c'est agréable. (source B. N.)

 

Décembre 1895  -  Quand même.  -  Les ex-pompiers de Bernières-sur-Mer se sont quand même, en un banquet, réunis pour fêter la Ste-Barbe à... celle du maire qui les a renvoyés dans leurs foyers, au grand regret des dames, dit-on. (source B. N.)

 

Décembre 1895  -  Enfin !  -  Comme nous le disions, dans notre dernier numéro, une ordonnance de non-lieu a été rendue en faveur d'Albert Thomasse, accusé d'avoir assassiné Noël-Violette, berger à Cairon, de complicité avec sa femme. Thomasse a été mis en liberté jeudi l'après-midi. (source B. N.)  

 

Décembre 1895  -  Les années bissextiles.  - Tout le monde sait que l'année prochaine sera bissextile, son millésime étant divisible par quatre. Mais ce que l'on sait peut-être moins généralement, c'est que ce sera la dernière bissextile du siècle, l'année séculaire, celle qui clôturera le dix-neuvième siècle, l'année 1900, ne le sera pas, et nous devrons attendre huit ans pour revoir un mois de février ayant 29 jours. (source B. N.)

 

Décembre 1895  -  Une famille qui n’aime pas les commis.  -  La dame Fortuné Croix tient à Bernières-sur-Mer un débit à son nom, son mari ayant fait faillite. 

Par deux fois, elle aurait fait des difficultés pour recevoir les employés des contributions indirectes venus pour faire la vérification des liquides. Les commis, peut-être un peu énervés, ont porté plainte. De plus, le sieur Croix et son fils, employés à Rouen, se trouvaient malheureusement là, le père bouscula les commis et son fils les injuria. Comme conclusion, à la suite des débats menés un peu à la baguette à cause de l'affaire de contrefaçon qui devait être ensuite appelée. Croix père a été condamné à dix jours de prison, son fils, à 25 fr. d'amende, et la femme Croix, à 100 fr., plus le double décime. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1895  -  Vol important.  -  Samedi, des malfaiteurs se sont introduits, pendant son absence, au domicile du sieur Lefèvre, propriétaire et maire de Bernières-sur-Mer, et lui ont dérobé une somme de 1 723 fr. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1896  -  Attention.  -  Le ministre vient d'ordonner que les auteurs d'acte de cruauté ou de mauvais traitements excessifs envers les animaux, soient rigoureusement poursuivis, ainsi que les personnes qui se servant de chien pour faire traîner leurs camions. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  La chasse au lapins.  -  La chasse au lapin qui était permise en temps prohibé vient d'être singulièrement restreinte. Elle ne sera plus permise que pour huit jours seulement aux propriétaires et fermiers, qui auront donné des preuves de l'abondance du lapin sur leurs terres et des ravages causés par lui. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Congés des jours gras.  -  Les congés des jours gras dans les lycées et collèges ont été fixés aux lundi 17 et mardi 18 février. Les cours reprendront le mercredi 19. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Mouvement de la population dans le Calvados.  -  Voici le relevé de la population dans notre département en 1895. Population : 429 417 habitants ; mariages, 2 895 ; divorcés, 100 ; naissances, 8 453, dont 7 436 légitimes et 1 017 illégitimes ; décès, 10 709. Excédent des décès sur les naissances. 2 256. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Respect au règlement .  -  Plusieurs personnes ont été bousculées cette semaine dans les rues de Caen, par des bicyclistes qui n'avaient pas la sonnette réglementaire. Espérons qu'on fera désormais observer le règlement qui les oblige à l'avoir. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1896  -  Maires et mairies.  -  Nous avons dit que, dans presque toutes les communes du Calvados, les maires sortant et se représentant avaient été réélus. Au bord de la mer, il y a eu cependant quelques changements. A Bernières, M. Lefèvre est resté sur le carreau. C'est M. Tesnières, avocat, qui a été élu. On lui demande de prendre un arrêté interdisant les disputes conjugales, le soleil couché. 

— A Cabourg, c'est M. Charles Bertrand, propriétaire du Casino, qui a été élu en remplacement de M. Loutrel, qui ne se représentait-pas, et pour cause. Ça met M. Bertrand en belle position, car M. Bertrand, maire, ne pourra certainement pas refuser les autorisations qu'il se demandera comme directeur du Casino. 

— L'abbé Gaugain, candidat malheureux aux élections du conseil général, a été plus heureux aux élections municipales de sa commune, car il en a été élu maire de Boulon. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Bernières-sur-Mer.   -   Grande fête de bienfaisance, le dimanche 6 septembre, jeux et divertissements, bataille de fleurs et confetti, concert, illuminations, bal, retraite aux flambeaux et grand feu d'artifice par la maison du Bonhomme normand. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Mauvaise saison.   -  Le mauvais temps a donné le dernier coup aux bains de mer. Aux maisons qui n'ont pas ouvert en août, viennent s'ajouter les fermetures d'habitations non louées pour septembre.

Ce que l'on cherche aujourd'hui, ce sont des logements à prix raisonnables. Malheureusement, sur nos côtes, on a la réputation, un peu méritée, de demander les yeux de la tête pour des habitations dont le confortable laisse à désirer. Les loueurs feront bien d'y réfléchir. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Pluie et vent.   -   Les tempêtes annoncées avec l'équinoxe se sont produites. L'Europe tout entière a été, pendant deux jours, sous le coup d'un cyclone de deuxième classe, si on le compare à celui de Paris. S'il n'y a pas eu d'accidents de personnes, en revanche les dégâts matériels sont considérables.

Dans notre région, des milliers d'arbres ont été abattus, sur les routes, la circulation était interrompue. Le long du canal de Caen à la mer, il y après de 300 arbres abattus ou déracinés. Les pommiers ont partout beaucoup souffert. C'est un spectacle tout à la fois curieux et attristant de voir ces arbres fruitiers verts d'un côté, roussis de l'autre par le vent. Cette tempête pourrait bien influer sur la saison prochaine.

On craint que les bourgeons exposés au vent n'aient été brûlés et ne donnent pas de fruits l'an prochain. De nombreuses maisons, surtout celles en construction, ont été endommagées.

Des bestiaux ont été tués. A la Vacquerie, deux vaches ont été tuées d'un coup par un peuplier. A Arganchy, une vache de 500 fr. a été tuée sous un pommier.

Notre littoral a souffert aussi. Plusieurs barques out été brisées, un grand vapeur anglais, chargé de grains, s'est échoué à quelques mètres des jetées de Honfleur et a été ouvert en deux par la force des lames. Tout est perdu sauf l'équipage qui a été sauvé.

Du côté de la Rochelle, plusieurs matelots ont disparu. Au Havre, un jeune imprudent a été enlevé par une lame et a disparu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Vélocipédistes, attention ! -  Au commencement de l'hiver, il est utile de rappeler aux vélocipédistes l'arrêté préfectoral. Pour répondre au vœu du conseil général du Calvados, les ordres ont été donnés pour que prescriptions de cet arrêté soient observées, surtout en ce qui concerne l'éclairage et l'addition d'un grelot ou sonnette pour avertir les piétons et éviter les accidents. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Le Patois normand.  -  M. Guerlin de Guer fils vient de réunir en brochure, sous le titre « Introduction à l'étude des parlers de Normandie », un travail des plus intéressants. M. Guerlin de Guer termine sa courte préface en déclarant que son « plus vif désir est de travailler en Normandie pour la Normandie et pour les Normands » Cette idée est trop belle pour ne pas être encouragée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Tempête.  -  La tempête qui a traversé l'Europe à la fin de la semaine a fait de nombreuses victimes et occasionné d'immenses, dégâts sur les côtes de Bretagne et anglaises. A Dieppe, une partie des dunes s'est effondrée, menaçant d'entraîner les magnifiques villas, construites sur les hauteurs. Il y a vingt ans que le baromètre n'était pas descendu aussi bas. Une barque de Port a été cinq jours dans une situation des plus critiques. Quand on est arrivé, les vivres commençaient à manquer.(Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1897  -  Orages.  -   Samedi, de violents orages se sont déchaînés sur la France. Au camp de Châlons, un militaire et deux chevaux ont été tués par la foudre. Une espèce de trombe s'est produite en Normandie et a passé près de Rouen, sur le Havre et a gagné Cabourg. A certains endroits, des jardins ont été criblés par des grélons de la grosseur d'une petite noix. A Caen, l'eau est tombée en abondance, dimanche matin. Mais, lundi, une trombe de grêle s'est abattue sur la ville et les environs. Les jardins ont été fort endommagés : des cloches et des châssis ont été brisés. Les arbres à fruits ont particulièrement souffert. A Lisieux, l'orage a été très violent La foudre est tombée en plusieurs endroits, notamment sur une marche du calvaire de St-Désir. Près de Cany (Seine-Inférieur), deux femmes ont été tuées par la foudre. A Valliquerville, près d'Yvetot, cinquante arbres sont tombés sur une ferme. La plupart de ces arbres ont été brisés en morceaux et transportés au loin. (source B. N.) 

 

Juillet 1897  -  Les orages.  -  Les orages que nous avons subis sont de l'eau de rose comparés aux inondations qui ont dévasté le sud-ouest de la France. Dans le Gers, cinquante personnes ont été noyées, des centaines de maisons se soin, écroulées, des villages entiers sont sous l'eau à Vic-Fesensac, soixante maisons se sont écroulées, et l'hôpital d'Auch, on a du trouer les plafonds du premier étage pour sauver une partie du personnel et des malades II y a eu sept noyées, ce sont toutes de malheureuses infirmes, pensionnaires de l'asile des aliénés.

— La Garonne, a aussi débordé : à Saint-Gaudens six ouvrières ont été noyées. 

— Le sous-préfet de Saint-Girons a fait évacuer toutes les maisons 

— La grotte de Lourdes a été aussi submergée.

— A l'Isle-en-Dodon (Haute-Garonne), la Save avait envahi la moitié de la ville. 40 maisons ont été emportées par les eaux. 18 cadavres ont été trouvés noyés, sous les décombres. Un voiturier a été tué par les grêlons. (source B. N.)  

 

Juillet 1897  -  Sur nos cotes.  -  Les locations commencent à se faire sérieusement, les trains arrivent bien garnis. Le mois d'août sera meilleur qu'on ne le supposait, mais juillet a été très mauvais. 

— Plus que jamais les autorités locales feront bien de veiller à la propreté et à l'hygiène. Surtout qu'ils interdisent de vider les lieux d'aisances en plein jour : un transvasement de ce genre, opéré en présence d'un baigneur, a fait manquer ces jours-ci une location de 800 fr.

— Autre conseil : loueurs et habitants, soyez polis, humbles et pas exigeants envers les baigneurs, leurs femmes, leurs enfants et même leurs chiens. N'imitez pas ces habitants d'Hermanville qui ont traqué l'autre jour un pauvre chien et l'ont tué sous prétexte qu'il était enragé, alors qu'il était simplement atteint de ce qu'on appelle « tomber du haut mal». (source B.N.)  

 

Août 1897  -  Mauvaise saison.  -  Les baigneurs chassés par le mauvais temps ont déserté nos plages. Le mois de septembre sera beau assurément, mais août, le meilleur, est perdu pour les loueurs et les hôteliers, cependant, il y a lieu de constater que les petites plages ont été plus favorisées que les grandes.

Jamais à aucune époque nous n'avions vu autant de villas et de propriétés voisines de la mer à vendre. Les journaux locaux en sont remplis et on ne trouve pas d'acquéreurs. Le mauvais temps n'à profité qu'aux tenanciers des maisons de jeu où jamais on n'a tant joué et où jamais on n'a été aussi impitoyablement nettoyé que cette année. 

Dimanche, aux régates, de Courseulles, une chaloupe, dont on avait essayé vainement d'aveugler une voie d'eau, a sombré en virant de bord. Les deux hommes qui la montaient, bons nageurs, ont pu se maintenir sur l'eau jusqu'à l'arrivée de deux yachts qui les ont sauvés. (source B.N.)  

 

Août 1897  -  Bureau télégraphique   -   Le Conseil municipal, vote la création d’un bureau télégraphique municipal à Bernières-sur-Mer, et prie M. le Directeur des Postes et Télégraphe de bien vouloir indiquer exactement le montant des frais d’établissements. (Arch. du C. )

 

Septembre 1897  -  Les manœuvres de septembre.  -  La 10e  brigade d'infanterie exécutera du 6 au 15 septembre des manœuvres au nord de Caen. Le 11e régiment d'artillerie a quitté Versailles le 28 août, il arrivera à Cheux et Bénouville le 7 septembre. Le 5, le 129e partira du Havre pour Trouville par bateau et cantonnera à Touques et Bonneville. Les deux escadrons du 6e dragons quitteront Évreux le 3 septembre et seront le 7 à Saint-Manvieu et Hérouville. 

— Les manœuvres commenceront le lundi 6 septembre. Les cantonnements sont ainsi fixés : le 6, l'état-major et le 36e de ligne à Tilly-sur-Seulles ; le 159e à Bavent et à Varaville ; le 11e  d'artillerie à Argences, le 6e dragons à Troarn. Le 7 et le 8, l'état-major à Mathieu, le 36« a Cheux, St-Manvieu et Norrey le 129' à Beuville et environs ; l'artillerie à Cheux et Bénouville : les dragons à St-Manvieu et Hérouville. Le 9 et le 10, l'état-major et le 129e à Courseulles ; le 36e à Cambes, Anisy et Mathieu ; l'artillerie à Mathieu et Bemières ; les dragons à Périers et Graye. Le 11, l'état-major à Courseulles; le 36e à Bernières et St-Aubin ; le 129e à Courseulles, St-Manvieu et Ryes ; l'artillerie à Graye et Sommervieu ; les dragons à Courseulles et Ryes. Le  dimanche 12, toutes les troupes seront concentrées a Bayeux et commenceront les manœuvres de brigade contre un ennemi figuré ;Le 13, les troupes cantonneront a Sainte-Croix, Loucelles. Brouay, Martragny, Rots, Carcagny, etc…. Le 14, aura lieu la revue finale à Caen et le 15 repos à Caen, puis dislocation de la brigade. Le 16, le 129e cantonnera à Dozulé, l'artillerie à Mézidon, les dragons à Cambremer, le train à Argences. Les 14 et 15, 2 450 hommes, 520 chevaux et 44 voitures cantonneront à Caen. (source B.N.)

 

Septembre 1897  -  La saison.  -  Septembre a été aussi mauvais qu'août pour nos cotes. Le mauvais temps et la création de nouvelles plages à bon marché y est pour quelque chose. Mais pour certaines jadis florissantes, la faute en est aux administrations locales et aux  directeurs de casinos, qui ne font rien ou font tout de travers pour ramener les baigneurs. (source B.N.)

 

Septembre 1897  -  La neige.  -  La neige a fait son apparition dans les Vosges, le Cantal, l'Ariège, le Doubs, la Haute-Loire et la Savoie, chez nous, le temps est froid, les hirondelles se rassemblent comme si elles allaient partir. (source B.N.)  

 

Décembre 1897  -  Le mauvais temps.  -  La tempête qui sévit un peu partout en ce moment a fait de grands ravages sur les côtes d'Angleterre. Toutes les embouchures sur la Manche ont été ravagées par les eaux. Sept navires se sont perdus avec leurs équipages sur les cotes du Norfolk, en autre navire s'est échoué sur les côtes de Cornouailles, faisant douze victimes. 

Sur nos côtes, on a signalé plusieurs bateaux en détresse. Au Havre, un coup de mer a enlevé un matelot. La goélette « Hasparren », qui se rendait à St-Malo, s'est perdue sur les côtes d'Aurigny. Des matelots ont péri. (source B. N.)  

 

Janvier 1898  -  Superstitions.  -  L'année 1897 ayant commencé un vendredi, les gens superstitieux ont attribué à cette date fatale toutes les calamités, qui se sont produites pendant ces  douze derniers mois. 

— L'année qui commence, quoique débutant un samedi, ne recèle rien de bon non plus s'il faut s'en rapporter aux révélations de l'ange  Gabriel parlant par la bouche de la Couesdon. L'ange voit : « Un incendie s'élever, des enfants aisés y seront brûlés... L'autre ne sera rien a côté. » (source B. N.)

 

Janvier 1898  -  Les femmes témoins dans les Postes.  -  La nouvelle loi sur les femmes témoins, vient de recevoir une utile application dans les postes. Les femmes pourront être témoins dans les opérations de la caisse d'épargne postale, pour les remboursements ne dépassant pas 150 fr., ainsi que pour les mandats postaux. Toutefois, le mari et la femme ne pourront être témoins pour la même quittance. (source B. N.)  

 

Janvier 1898  -  Simple question.  -  Le jour de Noël doit-il être considéré comme un dimanche ? Si nous posons cette question, c'est qu'on nous assure qu’un curé a fait casser du bois ce jour-là à des journaliers. (source B. N.)

 

Juin 1898  -  Fiacres électriques.     Dans deux mois, la compagnie des Voitures de Paris mettra en circulation des coupés, des voitures découvertes et des landaus automobiles électriques. Pour les petites voitures, la course sera de 2 fr. Chacune de ces petites voitures revient de 5 à 6 000 fr. (source le B. N.)

 

Mai 1898  -  A propos de Saints.  -   Les saints de glace, la terreur des horticulteurs, figurant au calendrier les 11, 12 et 13 mars, ne paraissent vouloir faire parler d'eux. Fin de la lune rousse, le 20 mai. (source le B. N.)

 

Juin 1898  -  Saint-Médard.    C'était mercredi la fête de Saint-Médard, un évêque qui a inventé la fête des rosières. C'est le patron des marchands de parapluies, car on dit que « s'il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard », à moins que Saint-Barnabé, dont la fête tombe le 11 juin, ne coupe la chique à Saint-Médard en rétablissant le beau temps. Or, mercredi, de notre coté, il a plu comme du chien, et il pleut encore. (source le B. N.)

 

Juin 1898  -  Réservistes et territoriaux.    Les réservistes et territoriaux d'infanterie, convoqués pour accomplir une période d'instruction en 1898, sont invités à retirer dans la première quinzaine de juin leurs ordres d'appel qui sont déposés à la gendarmerie de leur résidence. (source le B. N.)  

 

Juin 1898  -  La taxe sur les vélocipèdes.     Nous avons déjà annoncé qu'à dater du 1er janvier 1899 la taxe vélocipédique sera ainsi fixée : 6 fr. pour les machines à une place ; 12 fr. pour les machines à deux places, et 5 fr. pour chaque place en plus. Mais, comme conséquence de la réduction de la taxe, toutes les machines des cyclistes devront être munies, à partir du 1er juillet prochain, de la plaque de contrôle. Les cyclistes doivent faire, avant cette date, la déclaration proscrite par la loi. Toute contravention à l'obligation de la plaque de contrôle sera punie  de peines de simple police, sans préjudice du doublement de taxe qui serait encouru pour défaut ou inexactitude de déclaration. (source le B. N.)  

 

Juillet 1898  -  Bains de mer.     Pendant le mois de mai, les loueurs de nos cotes étaient dans la joie, les locations commençaient à se faire, mais ils ont déchanté depuis, car le mauvais temps de juin a tout arrêté. (source le B. N.)  

 

Août 1898  -  Orages et chaleurs.  -   La chaleur torride de ces jours derniers a amené de violents orages. Celui qui a éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi a causé, de grands dégâts. On ne signale pas d'accidents de personnes dans le Calvados. La tempête a enlevé, à Trouville, la toiture d'un hall. La foudre est tombée sur une ferme à Saint-Germain-de-Tallevende et l'a détruite. Trois bestiaux ont été carbonisés.

— La foudre est tombée sur l'église de Tréprel, prés Falaise, et a causé 600 fr. de dégâts.

— Dans l'Orne, à Laigle, la foudre a allumé deux incendies et tué des bestiaux.

— A St-Lô, le tonnerre est tombé en plusieurs endroits et a tué des bestiaux.

— A Rouen, la foudre est tombée en plus de quarante endroits différents. De nombreuses personnes ont été renversées, mais aucune n'a été blessée grièvement.

  A Darnétal, une ferme a été incendiée et, tous les chevaux qui s'y trouvaient ont été foudroyés.

—  A Gravigny (Eure) la foudre a incendié deux maisons : cinq personnes qui se trouvaient dans un restaurant ont été blessées.

— Deux fermes ont été détruites près de Nogent-le-Rotrou.

— A l'usine des tramways de Brest, les fils des lampes électriques ont fondu et les lampes sont tombées. On a du éclairer l'usine au pétrole.

— A Penmarch, la foudre a tué une jeune fille de 13 ans.

— A Landerneau, la foudre est tombée sur une machine à battre le blé et a tué une femme et deux enfants placés près de la machine. Le cheval attelé à la machine a été également tué et deux personnes blessées.

— Près d'Arras, trois jeunes filles ont été foudroyées : Deux sont mortes.

— A Paris, un orage épouvantable a éclaté lundi. La pluie est tombée à torrents pendant deux heures. La foudre a détruit la devanture d'un bar, rue Turbigo.

— Les dépêches de l'étranger signalent de nombreux accidents. Dans l’île de Jütland (Danemark), quatre personnes ont été tuées par la foudre. Plusieurs fermes ont été incendiées.

Les chaleurs ont provoqué de nombreux cas d'insolation. On les redoute fort pour les soldats qui vont aller aux grandes manœuvres. Aussi, des instructions sont-elles données pour éviter aux hommes tout surmenage inutile. Le lieutenant-colonel Walbaum, du 2e régiment d'artillerie de marine, a été frappé d'insolation dans l'étape d'Antrain à Avranches. Son état semble désespéré. Près de Saint-Brieuc deux soldats sont morts d'insolation, une trentaine sont à l'hôpital. Cinq hommes sont morts à Amiens. Il y a eu aussi des décès dans le Midi.

— Les victimes de la chaleur ont été nombreuses à Paris. Il y a eu une trentaine de morts par insolation.

On signale également un grand nombre de cas d'insolation dans les départements. — Un incendie, causé par la chaleur, a éclaté aux abattoirs de la Villette. Le feu a pris dans un grenier à fourrages. On s'en est rendu maître au bout de deux heures. — Une grande quantité de porcs destinés au réseau du Nord avaient été expédiés du Tarn par les trains de grande vitesse. Environ quatre-vingts de ces bêtes ont succombé en route à la température qui régnait dans les fourgons. La gare a fait enfouir les corps des animaux.

— Plusieurs chevaux sont tombés dans la rue morts d'insolation.

— Comme c'était à redouter, les chaleurs ont amené des incendies dans les forêts du Midi et dans les Landes. Dans certains départements, notamment dans le Cher, tout est grillé, dans les champs, les bestiaux ne trouvent pas à se nourrir.

— Dans les Landes les bois sont en feu sur douze communes, l'incendie couvre 100 kilomètres et les flammes s'élèvent à plus de 100 mètres de haut. Des troupes ont été envoyées pour porter secours. (source le B. N.)

 

Septembre 1898  -  La saison.   -   La chaleur s'en va avec, le mois d'août. Les plus grandes chaleurs ont eu lieu les 14 et 15, où on a relevé 34° à l'ombre. Les départs sont nombreux, et septembre ne parait, pas devoir ramener un contingent sérieux de baigneurs. Partout les fêtes données sur nos plages ont été très animées. (source le B. N.)

 

Septembre 1898  -  Intolérance.   -   Un baptême avait lieu dernièrement dans un petit pays du Calvados, selon l'usage, la nourrice devait tenir l'enfant sur les fonts baptismaux. Le clergé, sous prétexte que cette fille a eu un enfant, lui refusa l'entrée de l'église. Cette intolérance est d'autant plus inexplicable qu'une fille, également mère, a ses petites et ses grandes entrées dans l'église interdite à la nourrice-mère. Il y a cependant une nuance entre les deux : la nourrice élève avec soin son enfant, l'autre a abandonné le fruit de sa faute, sans doute pour bénéficier du proverbe : « Péché caché est à moitié pardonné ». (source le B. N.)  

 

Octobre 1898  -  L’instruction des pêcheurs.   -   Un arrêté ministériel rend obligatoire dans les écoles du bord de la mer l’enseignement de notions relatives à la profession du marin et du pêcheur. Les candidats à l'examen du certificat d'études primaires, inscrits dans les écoles du littoral, subiront une épreuve sur ces matières aux lieu et place de l'épreuve d'agriculture ou de dessin. (source le B. N.)

 

Décembre 1898  -  Cours d’adultes.   -   Les cours de la Ligue de l’enseignement vont recommencer le lundi 5 décembre, à 8 heures du soir. 

Cette année, on a dédoublé les cours de mathématiques et de français pour que les forts et les faibles puissent suivre des leçons proportionnées à leur instruction. Il y a un cours spécial de lecture et d'écriture pour les illettrés. Nous ne saurions trop recommander ces cours très suivis l'an dernier et qui le seront plus encore cet hiver. (source le B. N.)  

 

Janvier 1899  -  La tempête.   -   Une violente tempête s'est déchaînée la semaine dernière, sur notre littoral. Il y a eu de très grands dégâts à Saint-Aubin, Bernières et à Langrune. A Ouistreham, les vagues ont culbuté et enlevé presque toutes les cabines sur la plage jusqu'à Riva-Bella. Le pavillon nord de la villa de la marquise d'Angerville, à Beuzeval-Houlgate, s'est écroulé. Celle de M. Auburtin, maître des requêtes au conseil d'État, a été en partie éventrée. Les dégâts sont immenses à Trouville : tous les bordages de la jetée ouest ont été enlevés. La mer a pénétré dans le café Mottet, sous les galeries de la plage la promenade en planches est presque détruite, les cabines ont été enlevées, jetées l'une sur l'autre, brisées en miettes. La mer a dévasté toutes les propriétés bordant la plage, depuis l'hôtel des Roches-Noires jusqu'à la digue, faisant d'énormes dégâts. Le parapet a été enlevé sur plus de 70 mètres. Quant à la jetée-promenade, elle est encore debout, mais dans toute sa longueur son plancher a été enlevé, ce n'est plus qu'un monceau de décombres. 

Grands dégâts également à Villerville, ainsi que sur le littoral entre Grandcamp et Isigny.

Les quartiers St-François et Notre-Dame, au Havre, ont été inondés. Dans plusieurs rues, on ne pouvait circuler, car l'eau atteignait jusqu'au moyeu des roues. A Fécamp, la violence des flots a détruit complètement la digue du boulevard du Casino. Une machine à vapeur a été précipitée dans le brise-lames. La plage de Dieppe est dévastée. Des pièces de bois et des fermes en  fer, arrachées du musoir de la jetée, volaient comme des allumettes sur le tablier du brise-lames. 

Dans les départements, la tempête a causé également des accidents : à Raon-l’Étape (Vosges), un douanier a reçu sur le corps une pile de planches et a été tué net. il était marié et père d'un  enfant. Partout il y a eu des inondations par suite de crues subites des fleuves et des rivières. Les pertes sont énormes. (source le B. N.)

 

Février 1899  -  Nécrologie.  -  Nous apprenons avec peine la mort subite de M. Le vicomte de Milhau. Il y a quelques jours, au saut du lit, il appela son domestique pour lui demander quelques objets de toilette. Le brave serviteur, arrivant aussitôt, eu la douleur de trouver son maître étendu inanimé sur le parquet.

M. Le vicomte de Milhau avait succombé à une rupture d'anévrisme. C'était un excellent homme, d'humeur facile et aimable, et d'un caractère obligeant et serviable.

 

Février 1899  -  Trouvé mort.   -  M. le comte de Milhau, qui fut deux fois candidat à la dèputation dans la 2e circonscription de Caen, et qui était bien connu sur la côte pour ses originalités, a été trouvé mort mercredi, dans son château de Bernières-sur-Mer. (source : le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Dons de joyeux avènement.   -   En dehors des sommes d'argent données par le président de la République pour les pauvres de Paris et de son pays, tous les militaires ont reçu une ration de vin et, lundi dernier, il y a eu repos pour tous les corps de troupes. De plus, de nombreuses permissions de 48 heures ont été accordées. Les élèves des lycées et des écoles n'ont pas été oubliés : 24 heures seront ajoutées aux vacances de Pâques. Ordre a été donné de lever les punitions dans les régiments, sans compter les autres grâces qui vont être accordées. (source : le Bonhomme Normand)

 

Mars 1899  -  La neige.  -  Lundi la neige a tombé partout dans le département et le froid a été très vif. Les arbres à fruits ont souffert. (source : le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Les débits de boissons.  -   Une loi est proposée au Sénat pour que les débits de boissons à consommer sur place soient réduits à un par 300 habitants. 

En ce moment, il y a en France un débit par 85 habitants. L'écart est grand. (source : le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Bernières.  -   Bernières-sur-Mer a fêté de la façon la plus enthousiaste le succès de son maire, M. Paul Tesnière, aux élections du Conseil général. Les habitants lui ont offert  un très beau bronze d’art. (source : le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Les Saints de glace.  Le souffle glacé de saint Mamers, de saint Servais et de saint Pancrace est en avance. Pendant plusieurs jours, il a fait un vent du diable, il a fait froid, il a même gelé au point de roussir, dans certaines contrées, les pousses printanières. 

Espérons que ces bienheureux refroidis ne nous secoueront pas leurs glaçons les 11, 12 et 13 mai. (source : le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Les pommes.   -  Les pommiers à cidre et les poiriers ont partout belle apparence. La gelée ne leur a pas fait trop de mal, car les arbres étaient secs. Il n’y a pas eu non plus, comme l'an dernier, de ces brouillards qui font un tort irréparable aux arbres fruitiers.  (source : le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1899  -  La loi est-elle faite pour tous ?   -   Nous posons cette question à certain maire du littoral au sujet de son garde, qu'il a ramassé sur la voie publique plein comme un oeuf et sa culotte aussi. Le fait a-t-il été signalé à qui de droit ? Car on a beau être garde, ce n'est pas une raison pour em... baumer les gens de son pays. (source : le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1899  -  Bains de Mer.  -   Le beau temps et les chaleurs ont décidé les baigneurs. Le mois d'août s'annonce comme devant être très bon partout. 

Tous les casinos ont fait leur réouverture. Les petits chevaux et autres jeux, qui rapportent aux tenanciers des profits de 30 à 40 %, continuent, à être entourés de naïfs. 

  Réapparition de l'Écho de Cabourg, avec un article très intéressant de M. Ballière sur le différend entre la commune de Luc et M. Lajoye, propriétaire de l'hôtel Belle-Plage, toujours fermé. (source : le Bonhomme Normand)

 

Août 1899  -  Fêtes.   -   Fête de bienfaisance à Bernières-sur-Mer, le dimanche 27 août, avec le concours de la Fraternelle et de plusieurs artistes de l'Odéon : jeux divers, régates, courses de chevaux, illuminations, retraite aux flambeaux et brillant feu d'artifice de la maison du Bonhomme normand. (source : le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1899  -  Le temps.   -   Depuis samedi nous sommes en automne. Après les grandes chaleurs, le frais, presque froid.

Dans l'Isère, il est tombé une légère couche de neige bientôt disparue sous l'action du soleil.

L'hiver ne sera cependant pas dur, si on s'en rapporte à ce fait que les oignons n'ont qu’une légère pelure qui s'enlève d'elle-même. Les oignons sont peu velus, donc pas besoin de se couvrir. Voilà pourtant comme se font les prédictions.

— Dans la nuit de samedi, le vent a soufflé en tempête sur le Havre. Un bateau a coulé, deux hommes ont été noyés, dont un chef de manœuvre à bord de la grande drague des ponts et chaussées, M. Barassin, marié, père de plusieurs enfants. (source : le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Disette de poisson.   -   Nos pêcheurs du littoral sont dans la désolation. Depuis Le Havre jusqu'à Cherbourg, la mer est infestée par les pieuvres qui détruisent le poisson plat et les crustacés. Seuls, les congres et les chiens de mer peuvent résister à ces ignobles bêtes, dont les tentacules atteignent parfois jusqu'à un demi-mètre de longueur. 

Depuis les derniers froids, ces ennemis des soles, des merlans, des crevettes, des homards, des étrilles et des crabes sont moins nombreux. (source le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1899   -   Amusement stupide.   -  Certains chasseurs, à cette saison où toutes nos plages sont désertes, s'amusent à prendre les cabines pour cibles et à les cribler de plombs.

Les douaniers qui passent fréquemment sur la côte devraient bien signaler tout chasseur surpris à cet amusement ridicule et préjudiciable. (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Le bulletin des parlers normands.   -   Langue et littérature populaire normande est entré dans sa troisième année.

Grâce à l'impulsion que lui a donnée son directeur, M. Ch.Guerlin de Guer, les collaborateurs y affluent de tous les points du département.

Abonnement : 3 fr. par an. Le numéro, 6 fr. 50. Conditions spéciales pour MM. les instituteurs. On s'abonne, à Caen, 111, rue Saint-Pierre. (source : le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Pauvres pêcheurs.  -   Nous avons dit combien la pêche devenait difficile sur nos côtes, par suite de la présence de quantité de pieuvres qui détruisent le poisson. Ces animaux destructeurs séjournent de préférence dans la haute mer, aussi le poisson se réfugie-t-il le plus près de la côte.

Malheureusement pour les marins, il leur est défendu de pécher au chalut à moins de 3 000 de l'endroit où la mer bat son plein. Quand ils sont pris par les gardes-côtes, cela leur coûte gros, car, si l'amende prononcée n'est que de 25 fr., la confiscation des engins de pêche est toujours prononcée, et un chalut est estimé de 1 200 à 1 500 fr.

Six barques de pêche de Trouville ont été ainsi prises d'un coup de filet. Tous les marins ont été condamnés à 25 fr. d'amende et à la confiscation des engins de pêche dont ils se servaient.

Les armateurs ont été déclarés civilement responsables. Heureusement que M. Contant, maire de Trouville, à pu obtenir du ministre de la marine la restitution des engins de pêche, qui avaient été confisqués, en attendant que le Parlement ait décidé que la confiscation des engins n'est plus applicable en pareil cas.

Un détail curieux : c'est que la marine, qui devrait, pour se conformer, à la loi, détruire les engins de pêche prohibés confisqués, les revend, parait il, à son profit. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1899   -   Le froid.  -   La gelée a pris au moment où rien ne la faisait prévoir. Presque immédiatement le froid a atteint, à Caen, 6 au-dessous de zéro ; au bord de la mer, il y a eu 7 et même 8 dans les endroits ou le vent portait. 

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le thermomètre est descendu à 10 au-dessous de zéro. Mardi, la neige a fait son apparition dans notre région. Le froid est général en France. (Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Tirage au sort.  -   Les opérations du tirage au sort de la classe 1899 commenceront le 22 janvier prochain, pour être terminées le 16 février suivant. (Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Le froid.  -   Après avoir marqué jus qu'à 19 degrés dans les campagnes, le thermomètre a remonté. Il était mercredi à zéro.

En résumé, froid très intense et hâtif. Rapportez-vous en donc aux prophéties pelure d'oignon.

Ces grands froids ont fait la joie des pêcheurs, car ils ont détruit un grand nombre de pieuvres, ces ennemis du poisson. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1900   -   La tempête.  -  Vendredi, une violente tempête de vent a sévi sur notre région et sur toute la France.

Dans le Calvados et l'Orne il y a eu de nombreux dégâts matériels, mais on ne signale aucun accident de personnes.

A Cherbourg, la mer était démontée. On a signalé quelques sinistres. Le paquebot anglais « Emily » monté par douze hommes d'équipage s'est perdu corps et biens sous le sémaphore de Barfleur. La tempête a été très violente à Brest et sur les côtes de Bretagne.

A Paris, la journée de vendredi s'est passée en rafales d'une extrême violence qui, par moment, ont présenté un caractère inquiétant. La tempête a fait rage dans les chantiers de l'Exposition, dès midi, on a été obligé d'arrêter le travail sur les échafaudages, et les sculpteurs ont dû interrompre leur besogne, dans l'impossibilité où ils étaient de défendre contre le vent les bâches destinées à les protéger. Les accidents ont été nombreux, mais il y en a eu peu de graves.

A St-Etienne (Loire), l'ouragan a renversé un mur et cinq personnes ont été prises sous les décombres. Une seule a été blessée.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   La tempête.  -  Dimanche dernier, à la suite du violent coup de vent de Nord-Ouest, le cotre « Ouragan », chargé de briques, était resté en détresse en rade de Ouistreham. Les chaînes de ses deux ancres ayant cassé, le navire est parti à la dérive et a fait côte sous Cabourg. Il est considéré comme perdu. L'équipage a été sauvé.

— Le « Buisson », bateau de pêche de Boulogne, a été jeté à la cote, à Bernières-sur-Mer, entre la pointe du Castel et le sémaphore. Les 18 hommes d'équipage ont pu être Sauvés. Cet accident serait dû à l'inattention de l'homme de quart.

— Le steamer anglais « Prince Arthur », parti de Caen pour Londres, s'est échoué près de Newhaven.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900  -  Naufrage.  - En début d'année, très forte tempête. Le cotre "Ouragan" chargé de briques, en détresse dans la rade de Ouistreham, casse les chaînes de ses deux ancres et est jeté à la côte devant Cabourg. Même mésaventure à Bernières sur mer, pour un bateau de pêche boulonnais. les deux équipages ont été sauvés.

 

Avril 1900   -   Accident maritime.  -   Un grave accident s'est produit, à Brest, à bord du cuirassé "Masséna", battant pavillon de l'amiral Besnard, commandant l'escadre du Nord. Trois quartiers-maîtres mécaniciens ont été grièvement brûlés par un jet de vapeur.

Les trois victimes ont été transportées à l'hôpital maritime. L'un des blessés, le sieur Guillemette, est originaire de Bernières-sur-Mer (Calvados). (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900 - La consommation du lait à Paris. - Chaque matin, vers 3 heures, arrivent à Paris les « trains de lait » avec 3 ou 4 wagons venant des départements limitrophes, contenant 690 000 litres de lait que Paris absorbe chaque jour, sans compter l'eau que les laitiers y ajoutent. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1900 - Orages. - Dimanche soir, il a plu à Caen. C'était la queue des orages qui avaient éclaté à Paris et à Rouen. Dans cette dernière ville et aux environs, le vent et la pluie ont  occasionné de grands dégâts.

A Louviers (Eure), trois personnes ont été blessées par la chute d'une cheminée.

A Berk-sur-Mer, trois petits bateaux-chalutiers ont chaviré sous voile. Quatre hommes ont été noyés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1900 - Animaux volés. - Un cheval, estimé 500 francs, a été volé, la nuit, dans un champ, au sieur Jules Biron, cultivateur à Bernières-sur-Mer.

— Une jument de 500 fr. a été volée, la nuit, au sieur Louis Gérard, cultivateur à Prètreville, près Lisieux.

— On a volé une vache de 275 fr. au sieur Hérel, propriétaire à Saint-Pierre-Tarentaine, près Bény-Bocage. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900  -  Tentative de meurtre et vol sur une grande route.  -  Le Sieur Émile Nicolle, 34 ans, domestique à Bernières-sur-Mer, se rendait vers minuit à la gare de Moult pour aller à Lisieux, quand, à environ 600 mètres de cette gare, il fut assailli par deux individus inconnus, qui lui dirent : « Tiens, te voilà ! », et lui tirèrent presque à bout portant trois coups de revolver à la tête.

Nicolle tomba sans connaissance. Quand il revint à lui, il s'aperçut qu'un portefeuille, qui ne contenait que des papiers sans valeur, lui avait été volé. Heureusement que son porte-monnaie, qui renfermait 130 francs, n'a pas été découvert par ses agresseurs.

Le blessé a été transporté à l'hôtel-Dieu, à Caen, où son état, quoique grave, n'est pas désespéré. Tout porte à croire qu'il y a dans cette tentative de meurtre une affaire de femme. L'enquête se poursuit. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900   -   La chaleur.  -   La chaleur accablante que nous avons eue lundi et qui s'est élevée à 35° degrés à l'ombre s'est fait sentir partout ; à Paris et en Angleterre, il y a eu des cas d'insolation mortels.

Par place, il y a eu des orages ; à Rouen, la foudre est tombée dans un café et a traversé la salle sans faire de dégâts.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900   -   Libération de la classe.  -   Les militaires de la classe 1896, ainsi que tous les hommes qui doivent passer dans la réserve avant le 1er novembre, actuellement présents dans les corps, à l'intérieur, en Algérie et en Tunisie, seront envoyés successivement en congé, à partir du 22 septembre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -   Bains de mer.  -  Le mois de septembre sera aussi mauvais que le mois de juillet. Presque toutes les maisons sont à louer.

A Trouville, rue de Paris, sept magasins n'ont pas loué de la saison. Les fêtes du littoral s'en sont ressenties.

Du reste, Courseulles, Bernières, Langrune, Lion et Arromanches avaient eu la malencontreuse idée de faire leurs fêtes ou régates le même jour.

— Les loueurs sont désolés, les hôteliers, consternés. Heureusement que les directeurs de casinos ont les petits chevaux et la cagnotte. En effet, on a remarqué que si le nombre des joueurs était moindre cette année, le chiffre des décavés était plus grand. Cela semblerait indiquer qu'il faut que la cagnotte se remplisse quand même, pour faire face aux frais énormes dont sont surchargés les tenanciers. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -   La neige en août.  -   Dans la nuit de dimanche à lundi, une tempête a sévi dans la Manche. A la suite, une pluie, mêlée de petits flocons de neige qui fondaient aussitôt après avoir touché le sol, est tombée au Havre. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1900   -   Bains de mer.  -  Départs sur départs. On a signalé la présence en famille, à Bernières-sur-Mer, villa Madeleine, de l'ex-colonel Picquart, qui joua un grand rôle dans l'affaire Dreyfus. Ce bruit est inexact. 

Il s'agit d'un officier du nom de Picard qui n'a rien de commun avec l'ex-colonel. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   Vols.  -   A Ouistreham, d'une bicyclette de 460 fr. au sieur Lemenuet, menuisier à Caen.

— D'une paire de bottes de 10 fr. au sieur Lecot, à Tilly-sur-Seulles.

— De 100 fr. d'objets mobiliers au sieur Pouchin, à Cabourg.

— De 50 fr. de pommes au sieur Bellenger, à Goupillières.

— D'un fusil de 100 fr. au sieur Aubry, cultivateur à Tailleville.

— D'une paire de bottines de 18 fr. au sieur Casset, cultivateur à Saint-Samson. — De 66 fr. d étoffes à la veuve Lecoq, mercière à Bernières-sur-Mer.

— De 200 bouteilles de vin dans la villa du sieur Claverie, à St-Aubin-sur-Mer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900   -   Fièvre typhoïde.  -   Cette maladie sévit avec assez de violence au Havre. C'est au point qu'on a jugé prudent de ne pas faire l'appel des « treize jours » du 24e d'infanterie.

— Dans les autres villes de Normandie, les réservistes ont commencé lundi leur période d'exercice. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   La poste fermée le dimanche.  -  A partir du 1er novembre, les guichets des postes, télégraphes et téléphones seront fermés à midi les dimanches et jours fériés. La remise des lettres poste restante et le paiement des mandats télégraphiques seront assurés l'après-midi par les agents des guichets télégraphiques.

— Quant aux malheureux facteurs, ils continueront à trimer toute l'après-midi, les dimanches comme les autres jours. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1900   -   L’ami des femmes.  -  C'est M. Tillaye, qui vient de faire voter par le Sénat qu'à l'avenir les femmes, munies des sacrements nécessaires, pourront se faire inscrire comme avocats et plaider. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1900   -   Le XXe  Siècle.  -  La fin du siècle approche, dans quelques jours, le dix-neuvième siècle aura vécu. Des fêtes se préparent de toutes parts, pour célébrer l'aube du XXe  siècle.

A Rome, On s'apprête à murer, à St-Pierre, la fameuse porte jubilaire qui fut ouverte le 31 décembre dernier, la Cérémonie s'accomplira avec la pompe accoutumée, en présence de pèlerins venus de tous les pays du monde, Léon XIII, lui-même, officiera.

Dans toutes les églises catholiques, des messes de minuit seront chantées le 31 décembre prochain.

Constatons que dans le monde on commence à s'inviter pour le réveillon du 31 décembre. Il sera si agréable, sur le coup de minuit, de se souhaiter un bon siècle ! Cela n'arrive pas si souvent. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1900   -   Remarque à propos du temps.  -   Le mois de novembre 1872, fut encore davantage pluvieux que celui de cette année et il fut suivi d'un hiver où il n'y eut que de très rares jours froids. D'autre part, presque tous les hivers rigoureux dont on a gardé souvenance ont fait suite à un mois de novembre clair et sec.

D'après cela, l'hiver qui a commencé le 22 décembre serait donc clément.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

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