15 Novembre 2023 |
UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS |
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BERNIÈRES s/ MER |
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Canton de Douvres-La-Délivrande |
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La
France s'est agrandie, pacifiquement, de la, Savoie et du comté de
Nice, elle a étendu son domaine colonial, mais elle à perdu l'Alsace
et une partie de la Lorraine. En
1800, elle s'imposait à l'Europe, en 1900, elle est descendue au rang
des deuxièmes puissances. Triste bilan. Chers lecteurs, à l'occasion du nouveau siècle et de la nouvelle année, nous, vous adressons nos doubles souhaits de santé et de bonheur, avec l'espérance, que la Providence dissipera les nuages épais suspendus sur l'année qui commence. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1901 - La tempête. -
Une
tempête, qui a commencé jeudi la nuit et s'est prolongée plusieurs
jours, a atteint toute l'Europe et particulièrement la France et
l'Angleterre. A
l'entrée du port du Havre qui était interdit, il y a eu deux
victimes. Dans cette ville, Eugène Fortin 52 ans, a été tué par
une cheminée, et Gabriel Crevel, de 12 ans, a été enlevé par la
tempête et jeté à l'eau, il a été sauvé. Partout,
il y a eu des toitures d'enlevées, des poteaux télégraphiques
brisés et de nombreux arbres déracinés.
Pendant
la nuit, la barque “l'Éclair”, de Trouville, a chaviré, un homme
est noyé. On est encore sans nouvelles de trois barques de ce port. Au
Tréport (Seine-Inférieure), plusieurs marins ont été noyés. A
Gravelines (Nord), cinq bateaux sont perdus, il y a huit noyés. En
rade des Sables-d'Olonne (Vendée), un brick a coulé. Quatre hommes
fabriquèrent un radeau avec des barriques et tentèrent de se sauver.
Trois disparurent, le quatrième arriva à la nage à dix mètres de
terre et fut précipité sur des rochers et eut le crâne fracassé. A Perou-sur-Mer (Bretagne), la foudre a enlevé, sur un hôtel, une plate-forme en zinc pesant 1 000 livres. En
Angleterre, on compte 80 victimes. Le navire anglais “Primrose-Hill”
a sombré. Il y a 34 morts. Le
“Capricorne”, de Trieste, allant de Cardiff à Bilbao a fait
naufrage, 8 hommes noyés. Le
steamer allemand “Suihsang” a fait naufrage, le capitaine et les
matelots de l'équipage ont été noyés. En Russie, un bateau a coulé, il y a 30 morts. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1901 - Le Gui. - Le
gui exporté en Angleterre à l'occasion de Noël et du jour de l'An
provient en grande partie de la Normandie et de la Bretagne. Il
s'envoie dans des caisses en bois à claire-voie. Le
gui, payé presque rien par les intermédiaires, est vendu très cher
en Angleterre. Cette année, les belles branches ont atteint,à
Londres, le prix de 10 f. Pour avoir une petite
Janvier 1901 - Incendie - Un incendie a détruit une meule de blé appartenant à M. Félicien Quiquemelle, cultivateur. Auteur soupçonné.
Février 1901 - Règlement maboule. - La semaine dernière, par un froid de dix degrés, on avait eu soin de mettre des bouillottes dans les wagons de première du chemin de fer de Caen à la Mer, et on n'en avait pas mis dans les wagons de seconde et de troisième. Or, il n'y avait pas un voyageur dans les premières et il y en avait un certain nombre dans les troisièmes et les secondes. Les
voyageurs ont demandé des bouillottes. On leur a répondu :
« Ce serait contraire au règlement ». Et ils ont dû geler de
froid pendant qu'en vertu du règlement on chauffait des wagons où il
n'y avait personne. Quelle belle chose que les règlements ?
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1901 - Causes de la dépopulation. - Pendant que les marchands et débitants de vins et eaux-de-vie demandent la diminution des droits sur l'alcool, les médecins du Calvados, sur la proposition du docteur Vigot, déclarent à l'alcool une guerre sans merci. D'après eux, l'alcool est un excitant dangereux, il est la cause directe d'un grand nombre de maladies mortelles, il favorise l'invasion de la tuberculose et de la phtisie pulmonaire, il conduit au crime et à l'aliénation mentale, il est un des facteurs les plus importants de la dépopulation, il menace de destruction prochaine notre race toute entière. — A l'appui de sa thèse, le docteur Vigot cite Caen comme exemple : 893 naissances contre 1 574 décès en 1900, différence, 681. —
Nous laissons à d'autres le soin de rechercher si les médecins ne
sont pas pour quelque chose dans cet excédant de mortalité. Quant au
journal la Croix, sans nier l'influence néfaste de l'alcool, il pense
que la dépopulation est plus grande depuis qu'on a supprimé Dieu de
la morale et de l'école, où on n'enseigne plus le mystère de
l'Incarnation. Il y a du vrai, assurément, en ce qui concerne l'abus
de l'alcool. Cependant, en Angleterre, où les femmes boivent autant
que les hommes, la population augmente. Si elle diminue en France,
c'est que, pour les familles nombreuses, il est très difficile
aujourd'hui d'élever et de caser leurs enfants. Dieu bénit bien les
longues familles, mais il ne les nourrit pas,
l'Etat non plus. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril 1901 - La pêche aux huîtres. - Les gouvernements français et anglais ont fixé au 15 juin la clôture de la pêche des huîtres dans les eaux commîmes de la Manche. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1901 -
Le temps probable. -
Le
temps assez chaud et couvert ou pluvieux du 12 au 13 mai se
rafraîchit ensuite !e 14, puis il se réchauffe rapidement, ce qui
rend probables des orages le 15, ensuite, après s'être rafraîchi un
instant, le temps redevient chaud, couvert ou pluvieux et venteux du
16 au 17 et surtout ce dernier jour, refroidissement
Mai 1901 - Bains de Mer. - Les demandes de location commencent à arriver sur notre littoral. On espère en une bonne saison. Les marins sont dans l'anxiété : ils se demandent s'ils auront, plus qu'en ce moment, du poisson à offrir aux Parisiens. En effet, jamais il n'en a été si peu péché. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1901 - Les pommes. - Il y a apparence de récolte moyenne dans certains endroits du pays d'Auge. Dans d'autres, la récolte sera peu abondante. La Seine-Inférieure et la Bretagne paraissent mieux partagées. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1901 -
Messieurs les maires, attention.
- Le maire de Serrières-de-Briord (Ain) a été condamné
à 300 fr. d'amende pour avoir procédé à un mariage malgré
l'opposition, régulièrement signifiée, de la mère du futur.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août 1901 - Bains de Mer. - C'est incontestable, il y a en ce moment énormément de monde sur nos plages, mais beaucoup de baigneurs ont attendu le 10 et même le 15 août afin de louer pour rien ou pour peu de chose. D'un autre côté, tout le monde restreint son train de maison, et les habitants peuvent, cette année, avec vérité, dire qu'il n'y a que des « mangeux d'œufs » sur la côte. —
Une charge d'infanterie comme on n'en voit guère a eu lieu le jour
des courses de Cabourg. La machine, de force insuffisante, parvenait
difficilement à monter la rampe de Ranville. Les soldats du 36e
qui étaient dirigés vers le champ de courses pour faire la police
descendirent de wagon, puis, sous la conduite du commissaire central
de Caen, faisant fonctions de commandant, ils poussèrent le train et
parvinrent à faire démarrer la machine. —
Fêtes et régates du littoral : le 25, à Bernières et à
Saint-Aubin. (Source :
Le Bonhomme Normand) Août 1901 - Sus aux écraseurs. - MM. Le Comte et Chéron ont fait adopter au conseil général un vœu demandant qu'il soit interdit aux constructeurs de moteurs de leur donner une vitesse supérieure à 30 kilomètres à l'heure et de défendre aux chauffeurs de dépasser une vitesse de 6 kilomètres à l'heure dans les villes et les communes. Nous ne saurions trop appuyer ce vœu émis au lendemain de la « quinzaine sanglante » que nous venons de traverser et au cours de laquelle il s'est produit dans le Calvados, quinze accidents, dont un mortel, causés par les automobiles lancées à toute vapeur. —
Un grand nombre de conseils généraux ont émis des vœux analogues.
Espérons que leur voix, jointe aux cris de douleur poussés par les
victimes des écraseurs, sera enfin entendue. (Source
Septembre 1901 - Le téléphone. - Le téléphone est en si bonne voie que les intéressés réclament non seulement l'installation du deuxième circuit, mais aussi le rattachement de Caen au littoral. Le capital est trouvé. Comme la première fois, le baron Gérard et le comte Foy ont bien voulu répondre à la demande de M. Bures, administrateur de la Société, et avancer les fonds nécessaires. Il ne reste à trouver que les intérêts. Le conseil général a voté 1 500 fr., la ville de Caen votera certainement la même somme. Les communes du littoral auraient dû être les premières à s'inscrire, car avec le téléphone elles ramèneraient de nombreux parisiens qui ont émigré de l'autre côté de l'Orne où le téléphone leur permet de correspondre facilement avec leurs établissements. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre 1901 - La criminalité en Normandie. - Pendant l'année 1899, il a été prononcé dans les trois départements du ressort de la cour de Caen (Calvados, Orne, Manche) 32 condamnations à la relégation, 105 condamnations pour crimes, 5 813 condamnations à l'emprisonnement. La moyenne donne 471 condamnés par 100 000 habitants. Les
condamnations pour vol sont au nombre de 1820. Le vagabondage en
fournit 663. Les abus de confiance, escroqueries, faits de mœurs sont
en très minime proportion. Les rixes et coups viennent en première
ligne. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1901 - Furetage. - La tempête et les vents de la semaine dernière n'ont pas seulement occasionné des sinistres sur mer et des dégâts sur terre, ils ont aussi jeté la perturbation dans certains ménages. Un matin que les cheminées du littoral dansaient sur la grève comme des feuilles mortes et que les fumistes ne savaient à quel tuyau entendre, l’un d'eux se leva au petit jour pour aller au plus pressé. Soudain, un coup de vent l'enleva et l'envoya dans les bras d'un ami qui, tout joyeux, s'écria : « Comm'cha s'trouve, m'n'ami... Vy-t'en que j't'en pouaie por un sou ». « Dépêche-té », répondit le fumiste, en entrant dans le cabaret, « car y faut que j'prenne l’premier train ». Le sou de café avalé, le fumiste courut à la gare, le train était parti. Notre homme retourna chez lui. Sa femme était encore à sa chambre. Il y monta tout doucement. Elle n'était pas seule, un garçon boulanger du voisinage lui tenait tendrement compagnie. Le fumiste prit son revolver. « Pas d'fumisterie ! » s'écria le boulanger, qui, d'un coup sec sur le bras du fumiste, fit tomber le pistolet. Puis il sauta sur le mari désarmé, qui en est encore tout bleu... Et
dire que, sans la tempête et le vent, tout cela ne serait pas
arrivé. (Source :
Février
1902 -
Un noyé.
- Mardi dernier,
le corps du nommé Grard, âgés de 18 ans, a été trouvé dans le
marais.
Septembre
1902 -
Bureau de poste. -
Par arrêté en date d'hier, du Sous-secrétaire d'État des
Postes et des Télégraphes, la création d'un bureau de poste est
autorisé dans cette commune.
Janvier 1903 - Marée. - L'une des plus grandes marées se produit aujourd’hui sur nos côtes. Elle se fera sentir jusqu'à dimanche. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier 1903 - Pauvres pêcheurs. - Si la misère est grande en Bretagne, par suite du manque de sardines, les matelots de nos côtes ne sont pas plus heureux, car le hareng manque et les pêcheurs trouvent difficilement à se défaire du « sprat », petit poisson que l’on mêle à la sardine dans les boites de conserve qui sont vendues à bas prix. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier 1903 - Fermeture de 58 écoles. - Ainsi que nous l'annoncions il y a quinze jours, 58 écoles de religieuses, établies dans le Calvados, viennent de recevoir l'ordre de fermer leurs portes. Les
écoles fermées à Caen sont celles de la rue au Canu, de la rue du
Moulin, de la rue du Vaugueux, de la rue des Cordes-Saint-Gilles et de
la rue des Carmes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier 1903 - Des bouillottes, S.V.P. - C'est à la Compagnie de Caen à la Mer que cette prière s'adresse. Il est inouï qu'elle se refuse ainsi a donner satisfaction aux voyageurs. Chaque hiver, le même concert de plaintes et de réclamations s'élève, mais la Compagnie, qui a l'oreille dure, se contente de mettre des bouillottes dans ses wagons de première où peu de personnes mettent les pieds. Et, pendant ce temps-là, on claque des dents dans tout le reste du train. Pour
se réchauffer, les infortunés habitués de cette ligne
inhospitalière ne peuvent que battre la semelle sur l'air des
lampions en criant : « Des bouil-lot-tes ! des bouil-lot-tes ! »
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1903 - Pour nos pêcheurs.
-
Tout en plaignant les pêcheurs bretons, nous avons fait
connaître que le sort des pêcheurs normands n'était pas plus
heureux, car le mauvais temps et l'absence de harengs les a réduits
à une misère telle qu'une délégation a été obligée d'aller
demander des secours à la mairie de Cherbourg. (Source : Le
Bonhomme Février 1903 - A propos des pêcheurs bretons. - Nous avons dit que la misère des pêcheurs bretons ne doit pas nous faire perdre de vue la situation lamentable des pêcheurs normands. Le Journal de Honfleur, bien placé pour savoir, est de notre avis : « La pêche du sprat ou de « l'œillet », dit-il, n'est pas aussi abondante que par le passé, et l’avilissement des prix est cause que nos pauvres pêcheurs ne peuvent même plus pourvoir à leur nourriture et à celle de leurs familles, malgré leurs rudes fatigues et leur pénible et dangereux travail ». (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars 1903 - Les voleurs d’églises. - D'audacieux malfaiteurs ont pénétré, la nuit, dans les églises de Lion-sur-Mer, Hermanville, Saint-Aubin et Bernières. Ils n'ont trouvé que deux francs dans le tronc de l'église d'Hermanville. Celui de Lion-sur-Mer ne contenait pas d'argent. A St-Aubin-sur-Mer, ils ont enlevé les deux troncs de St-Antoine où ils n'ont trouvé que quatre sous. Ces deux troncs ont été retrouvés dans les champs. Ils ont tenté aussi, mais sans résultat, de voler dans l'église de Bernières-sur-Mer. A
Lessard-et-le-Chêne, près Lisieux, deux francs ont été volés dans
le tronc de l'église. (Source : Le Bonhomme Normand) Mars 1903 - Chevaux de gendarmes. Une commission de remonte se réunira le 25 mars, à 7 heures du matin, hôtel de la Gendarmerie, pour acheter les chevaux nécessaires à la maréchaussée du Calvados, de la Seine-Inférieure et de l'Eure. Les chevaux hongres et juments devront être de préférence de robe foncée, avoir de 4 à 8 ans et mesurer de 1 mètre 53 à 1 mètre 58. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1903 - Les victimes de la mer . - Samedi, à quatre heures du matin, Modeste Jamet, 62 ans, marin à St-Aubin, et Albert Marie, 57 ans, marin à Bernières, partaient pour la pêche. Vers huit heures, ils se disposaient à rentrer, à Saint-Aubin, lorsqu'ils ont été assaillis par un coup de mer qui a fait couler leur embarcation. Des marins qui se trouvaient un peu plus loin n'ont pas pu porter secours aux naufragés qu'on a vus, de la plage, un instant suspendus aux mâts. L'endroit où ils se sont perdus est très dangereux : trois barques y ont été déjà englouties. Marie a deux grandes filles ; Modeste Jamet, un excellent homme, bon marin, d'une grande conduite, laisse cinq orphelins et une malheureuse femme, enceinte de sept mois. Les cadavres n'ont pas été retrouvés. Une souscription est ouverte pour venir en aide aux veuves et aux orphelins des malheureux noyés. Les souscriptions sont reçues par M. Tesnières, maire de Bernières ; Favreau, maire de St-Aubin, et aux bureaux du journal le Calvados. (Source : Le Bonhomme Normand)
1° de la taxe personnelle portant sur le revenu provenant des loyers, des rentes, du commerce, du travail, des emplois et même des retraites. 2° de la taxe mobilière fixée d'après le loyer. — En ce qui concerne l'impôt sur le revenu, c'est le contrôleur qui l'estimera à charge par lui de prouver l'existence du revenu indiqué. Sont affranchis de l'impôt, ceux dont le revenu est inférieur à 500 fr., à 700 fr., à 900 fr., à 1 200 fr. et à 1 600 fr. selon l'importance de la population. A Caen, les personnes ayant un revenu inférieur à 1 600 fr. seront exonérées de l'impôt. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1903 - Essai de vitesse. - Sur la ligne du chemin de fer de Paris au Havre, un train rapide vient d'être essayé. Il pourra faire le parcours, 57 lieues, en deux heures et demie. (Source : Le Bonhomme Normand) Juin 1903 - La pluie. - C'était lundi la St-Médard. Il a plu un peu partout. En voilà pour quarante jours, s'il faut en croire la légende. Mais nous sommes certains qu'elle mentira. (Source : Le Bonhomme Normand) Juin
1903 - Morue. -
La pêche de ce poisson paraît devoir être très abondante
cette année. 55 000 morues d'Islande ont été reçues à Fécamp
pour le compte de la maison Le Borgne. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet 1903 - Cadavre retrouvé. - Un des malheureux matelots engloutis par la mer, en face Saint-Aubin-sur-mer, a été retrouvé mercredi dernier. Son état est tel qu'on a pu le reconnaître. L'inhumation a eu lieu et toute la population a tenu à conduire à sa dernière demeure cette victime de la mer.
Septembre 1903 - Un père barbare. - Les journaux de Paris nous racontent souvent les tortures que certains parents dénaturés font endurer à leurs enfants. Mais ces actes hors nature ne se passent pas malheureusement que dans les grandes villes. Ainsi, le tribunal correctionnel vient de condamner à trois mois de prison Charles Catel, 48 ans, ancien employé de la mairie de Caen, retiré à Bernières-sur-Mer, pour avoir, lui aussi, atrocement martyrisé ses enfants. Il en a quatre, dont un petit garçon; de 7 ans et une fillette de 9 ans. Non content de les laisser croupir dans la saleté et se couvrir de vermine, Catel frappait les malheureux petits avec la plus monstrueuse cruauté. Il les battait même à coups de tisonnier, les voisins entendaient les coups et les cris. Le Dr Catois, médecin-légiste, a déclaré que les appartements où Catel tenait ses enfants étaient si malpropres qu'on n'y aurait pas osé mettre des lapins ou des porcs. Une
voisine, la dame Haupois, voulut faire des observations à ce père
barbare, mais mal lui en prit, car Catel la battit à son tour. Il n'a
pas volé sa condamnation. Quant aux enfants,
Septembre 1903 - L’hiver. - Des prophètes infaillibles nous avaient promis un mois de septembre superbe. Ils se sont grossièrement trompés, car le temps est exécrable et il fait déjà froid. Un
autre prophète, le comte Joseph Ledochovski, dont les prédictions
sont certaines, dit-on, nous annonce l'hiver le plus froid qu'on ait
passé depuis un siècle ! Si lui aussi pouvait se tromper, cela
ferait bien notre affaire. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre 1903 - Le bâton de l’ivrogne. - Un gaillard qui a l'ivresse batailleuse, c'est Léon Goubot, 39 ans, journalier à Bernières-sur-Mer. Successivement, dans la même soirée, sans motif aucun, il a frappé et blessé avec un bâton, sur la route de la Délivrande, les sieurs Delalande, 35 ans, domestique à Caen ; Varin, 29 ans, menuisier à la Folie ; Desmonts, 39 ans, cultivateur à Épron, et la demoiselle Roussel, 22 ans, qui était avec Desmonts. On
a pu se rendre maître de ce forcené, qui a été conduit au bureau
de police. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1903 - Accident.
- Lundi vers 3 heures de l'après-midi, M. Augustin Lemoine,
cultivateur, conduisait à Saint-Aubin une voiture de moellons. En
traversant un passage à niveau de la ligne de chemin de fer, il
trébucha sur des cailloux et tomba si malheureusement qu'une roue lui
passa sur le corps. Relevé par des témoins de l'accident M. Lemoine a été transporté à son domicile, où il a reçu les soins du docteur Tourmente. Il a un doigt de la main droite écrasé, il éprouve de très vives douleurs internes.
Décembre 1903 - Ce n’est pas trop. - Léon Goubot, 39 ans, journalier à Bernières-sur-Mer, avait, en novembre dernier, dans la même soirée et sans motif aucun, frappé et blessé avec un bâton, sur la route de la Délivrande, les sieurs Delalande, domestique à Caen ; Varin, menuisier à la Folie ; Desmonts, cultivateur à Épron, et la demoiselle Roussel, 22 ans, qui était avec Desmonts. Le tribunal correctionnel de Caen l'avait condamné à six mois de prison. Sur appel du ministère public, la cour a augmenté la dose et condamné Goubot à un an. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1904 - La tempête. - Depuis bientôt dix jours une tempête épouvantable désole notre région. Le veut souffle en bourrasque, la pluie, la grêle et la neige tombent en cataractes. Partout les rivières débordent. —
L'Orne et l'Odon sortent
de leur lit et inondent les prairies. Celles de Caen, Mondeville,
Hérouville et Ranville sont sous l'eau. Les habitants de Louvigny et
du bas Venoix sont — A Pont-l’Évêque on aurait pu aller en bateau dans certaines rues et la municipalité a dû organiser un service de voitures. Une voie de garage s'est affaissée et devra être refaite. La crue de la Touques et de l'Orbiquet a été une des plus fortes qu'on ait vues. Pourtant Lisieux a été épargne, grâce à ses récents travaux de protection. — A Orbois, canton de Caumont, un champ de pommiers a été dévasté, quarante-trois ont été arrachés par le vent. — A Feuguerol!es, un gros sapin, rompu, a été transporté dix mètres plus loin. — A Mesnil-Mauger, la Viette a inondé les chemins sur plus d'un kilomètre et arrêté complètement la circulation. — A Saint-Pierre-sur-Dives, il y a eu 0,50 centimètres d'eau dans les prés ; on n'avait pas vu pareille crue depuis celle de 1881. — Sur la cote, la mer charrie des épaves nombreuses. En outre du naufrage de l’ « Etienne-Maurice » dont nous parlons plus haut, de nombreux navires ont été on perdition. — L'Espérance, de Trouville a été sauvée par le canot de sauvetage de Honfleur. — La « Rose-Marguerite » de Grandcamp, montée par sept hommes, a été rasée comme un ponton et l'équipage, enfermé dans la chambre et attendant la mort, a été sauvé par un autre bateau, le « Noël », qui, avec une peine inouïe, l'a ramené au port. — La tempête dure encore et ne paraît pas devoir cesser de sitôt. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1904 - Chemins de fer et tramways. - Un domestique du sieur Beaucousin, chaufournier à Osmanville, conduisait une voiture chargée à Isigny, lorsque le tramway, survenant au sortir d’un chemin creux, culbuta l'équipage. La voiture fût traînée, démolie et deux chevaux grièvement blessés. Le domestique n'a eu aucun mal. — Le chemin de fer du Calvados a déraillé, entre Courseulles et Luc, et sa locomotive a obstrué la voie du train de Caen à la Mer. Les
voyageurs de ce train ont dû prendre le tramway de Luc pour revenir
à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1904 - Suicides. - La dame Potel, 45 ans, journalière à Le Gast, près Saint-Sever, dont l'esprit était un peu dérangé, avait quitté sa maison l'après-midi. Ne la voyant pas rentrer, son mari la rechercha, et ce n'est que le lendemain soir qu'on la trouva pendue dans un bois à la Guérenterie (Manche). Personne au village le plus proche n'ayant voulu recevoir le corps de la malheureuse, on dut la transporter de nuit au domicile de son mari. —
L'autre matin, dans la remise du sieur Rocher, cultivateur à
Saint-Pierre-Azif, canton de Dozulé, on a trouvé pendue la veuve
Céline Roussel, 50 ans, journalière. Cette malheureuse avait déjà
essayé de se détruire. Elle était restée dans la misère avec trois
enfants et, il y a deux ans, un de ses fils s'était pendu aussi.
Depuis cela, elle répétait — Un propriétaire de Bernières-sur-Mer, le sieur Haupois, 61 ans, s'est suicidé, lundi matin, en se tirant un coup de revolver dans la bouche. La balle, sortie par le crâne, a brisé un carreau et est allée se perdre dans le jardin. Cette mort est attribuée à des embarras financiers. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août 1904 - Bains de Mer. - Malgré la chaleur, il n'y a pas foule sur nos côtes. La politique et le défaut d'argent y sont pour beaucoup, la jalousie de terroir aussi. Ceux qui, pour faire prévaloir leur coin, répètent que telle plage est contaminée, ne se doutent pas du mal qu'ils font à tout le littoral. —
Il y a eu à Luc un concours de cerfs-volants. Les plus hauts élevés
ont été disqualifiés parce qu'ils avaient été lancés trop tôt.
Un peu plus d'entente et moins de potins et tout irait bien.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août
1904 -
Fête. -
Bernières-sur-Mer — Fête
de bienfaisance, dimanche 28 août, jeux et divertissements variés,
courses vélocipédiques, mât de cocagne, chevaux de bois, concert,
illuminations. Retraite aux flambeaux et feu d'artifice par la maison
du Bonhomme(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1904 - La tempête. - Le vent a soufflé sur nos côtes, depuis mardi, avec une violence inouïe. La mer est démontée et on craint beaucoup de naufrages. Au Havre, des arbres ont été déracinés et des toitures enlevées. —
Quatre ouvriers, qui travaillaient sur la digue, à Brest, ont
disparu. On craint qu'ils ne se soient noyés. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin 1905 - Un accident. - Dimanche vers 7 heures et demie du soir, un accident est arrivé à un sieur Lacour qui, en voulant, à marée haute aller chercher de l'eau dans une barrique, perdit pied et allait infailliblement périr sans le dévouement de M. Pestel, conseiller municipal, qui heureusement, se trouvait sur la plage avec sa famille, n'hésita pas à se jeter dans l'eau et fut assez heureux de retirer Lacour sain et sauf. Voulant se soustraire aux félicitations des personnes accourues, M. Pestel rentra chez lui.
Août 1905 - Des malfaiteurs. - Dans la nuit de dimanche à lundi, des malfaiteurs restés inconnus ont fracturé huit cabines et jeté à la mer les objets qu'elles contenaient. Heureusement, les cabines ne refermaient aucun objet précieux. Le préjudice causé est de 200 francs environ. Une enquête est ouverte.
Janvier 1907 - La tempête dans la Manche. - Une violente tempête de nord a sévit sur toute la côte, causant d'importants dégâts. Il
est impossible de ravitailler les forts et ouvrages avancés en mer.
Tous les caboteurs de Dunkerque à Nantes se sont réfugiés en toute
hâte dans les ports, quelques uns avec des La
neige tombe en abondance et rend les routes difficiles, empêchant les
cultivateurs d'apporter leurs produits. A
Cherbourg, la rade est consignée par ordre du préfet maritime et le
croiseur « Jules-Ferry » est obligé de rester sous
pression. Tous
les bateaux de pêche de Grandcamp et de Ia Hougue ont dû renoncer a
se rendre sur les lieux de la pêche, par crainte de sinistres. Toutes
les mesures sont prises par la direction des mouvements des
ports et les équipages des bateaux de sauvetage se tiennent en
permanence.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 -
Le froid. - La
température sibérienne que nous subissons en ce moment a fait à
Paris dans la journée d'hier un certain nombre de victimes. On
signale une dizaine de personnes qui sont mortes de congestion
occasionnée par le froid. Partout
le froid est terrible. C'est ainsi que le thermomètre marquait —
18° à Châlons-sur-Marne et — 20° à Remiremont et a Belfort. A
Dijon, il gelait si fort que, lorsque hier matin à la gare des
locomotives voulurent prendre de l'eau, elles ne le purent, les
réservoirs étant complètement congelés. De ce fait, les trains,
dans les deux directions de la ligne, subirent des retards
considérables. A
Avignon, à Grenoble, à Clermont-Ferrand, il neige abondamment. Le
Midi n'est pas épargné. Tout le littoral méditerranéen, de
Marseille, de Port-Vendres, de Sète à Montpellier, est recouvert
d'une couche de neige variant de 25 à 40 centimètres
d'épaisseur, les trains subissent des retards considérables. Le
Plateau-Central est impraticable aux courriers, de même que les Alpes
dauphinoises et le massif pyrénéen. Un
froid Intense règne sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique,
arrêtant toute la navigation. Dans
le golfe du Lion, la tempête fait rage, et l'on a du rappeler en
hâte à TouIon, par sémaphore, l’escadrille de torpilleurs en
exercices au large. A
Bruxelles, hier, le thermomètre est descendu à 13° au de sous, à
Arlon, il s'est abaissé jusqu'à 11°. Le train de Paris est arrivé
à Anvers avec trois heures de retard, la locomotive ayant
eu un tuyau crevé par la gelée. En
Angleterre, la température s'est maintenue très basse. Dans
la Manche, la mer est démontée et quelques accidents sont signalés. Dans
les pays voisins, la température continue à être très basse et le
froid excessivement vif. A
Berlin, à midi, hier, on a enregistré 24° au dessous. Dans la
soirée la température s'est un peu radoucie. La
Suisse surtout a été très éprouvée. La neige tombée en abondance
a interrompu sur plusieurs points les relations postales.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 -
Maires
révoqués. -
Tous les maires
du département du Calvados qui ont été suspendus pour s'être
opposés à l'enlèvement des crucifix dans les écoles, viennent
Janvier 1907 - La location des presbytères. - Les instructions secrètes du ministère aux préfets. Le gouvernement a eu l'habileté de se décharger sur les municipalités du soin de faire exécuter dans les communes les lois sur la séparation. Mais il a pris soin de « brider » les maires catholiques, de leur retirer les pouvoirs de location du 5 avril 1884, en faisant insérer dans la loi du 2 janvier 1907 cette prescription que tout bail de presbytère ne sera valable qu’après l'approbation préfectorale. Lors de la discussion de cette disposition exceptionnelle, le gouvernement, par tactique, la présentait comme une simple formalité. Or, depuis, il a transmis aux préfets des instructions très rigoureuses : ils ont l'ordre d'annuler toute délibération municipale et de rejeter tout bail de presbytère dont le prix du loyer ne serait pas en rapport avec la valeur locative. En fait, les maires ont toute liberté pour accentuer la rigueur des lois de séparation, mais il leur est impossible, sans se heurter au veto des préfets, d'en atténuer les mesures draconiennes dans une mesure quelconque et pour les motifs les plus légitimes. Les maires peuvent « serrer la vis », ils ne peuvent pas la « desserrer ». On
voit que le libéral Briand continue à combattre l'Église à
« coups de libertés ».
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Avril 1907 - L’impôt sur le revenu. - Les présidents des chambres de commerce de France viennent de se réunir à Paris. Soixante-dix-sept chambres de commerce étaient représentées parmi lesquelles : Caen, Cherbourg, Flers, Le Havre, Paris. M. Dubrujeaud, président de la chambre de Paris, a été appelé à la présidence de l'assemblée, M. Isaac, de Lyon, et M. Waddington, de Rouen, ont été élus vice-présidents. La principale question à l’ordre du jour était l'impôt de M. Caillaux, qui n'a pas trouvé de défenseur parmi ces honorables commerçants et industriels dont l'avis vaut sûrement mieux que celui de vagues politiciens. L'impôt
sur le revenu a été rejeté à l'unanimité avec des considérants
qui en font clairement ressortir tous les dangers. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Mai
1907 - La
tempête.
-
Depuis mardi, un violent vent du Nord souffle sur toute
la côte, accompagné de bourrasques de grêle. La mer est très
grosse.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Septembre 1907 - Sauvetage d'un enfant. - Un incident s'est produit mercredi dernier sur la plage de Bernières. La mer montante avait charrié des planches reliées entre elles par des traverses boulonnées.
Heureusement, une dame qui passait entendit les cris désespérés de l'enfant ; elle s'empressa d'aller chercher du secours. De braves marins accoururent et avec une promptitude digne de louanges, mirent à l'eau un canot et ramèrent vigoureusement vers l'enfant. Il l'atteignirent et le ramenèrent après quelques minutes d'effort. Nous félicitons les braves marins de Bernières qui ont assurément sauvé, grâce à leur agilité si prompte, la vie de l'enfant en péril.
Septembre 1908 - Accident. - Lundi soir vers 8 heures 50, à environ 300 mètres de la gare de Bernières, le mécanicien du chemin de fer de Caen à la mer, crut apercevoir un homme couché sur la voie. Il renversa immédiatement la vapeur, mais ne put arrêter assez vite. Le cylindre a atteint cet homme, un nommé Jules Biot, 39 ans, domestique à Bernières, et l'a rejeté de côté. Lorsque le train fut arrêté, on constata que le blessé était atteint à la tête, et en raison de la gravité de sa blessure, il fut ramené à Caen par le train suivant et admis à l'hôpital. L'enquête qui se poursuit a établi que Biot était en état complet d'ivresse.
Octobre 1909 - Tempêtes sur tempêtes. - En six jours, deux tempêtes, la dernière surtout, ont occasionné, sur nos côtes, des dégâts considérables. C'est le port de Grandcamp qui a été le plus atteint : une trentaine de barques de pêche ont été plus ou moins avariées, c'est la ruine et la misère pour les malheureux pêcheurs. A la nouvelle de ce sinistre, M. Chéron s’est rendu à Grandcamp. Port-en-Bessin a aussi souffert, ainsi que Arromanches, ou une partie de la digue a été enlevée. A
Courseulles, Langrune, Bernières, de
nombreuses cabines, enlevées par la mer, ont été brisées. Tout le
littoral, du reste, présentait un triste spectacle : toitures
enlevées, arbres et poteaux arrachés, maisons inondées par la
mer, qui est venue battre à plus d'un kilomètre dans les terres.
Heureusement, on ne signale aucun accident de personne. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai 1912 - Accident. - Le 16, Le gendarme Sarrat, se rendant en service à Courseulles, a été assailli à la Rive, Commune de Bernières-sur-mer, par un jeune chien appartenant à M. Aubrée, cultivateur, et qui l'a fait tomber de bicyclette. Dans sa chute, il s'est assez sérieusement blessé au poignet.
Mai
1912 - Découverte
d'un cadavre. - Le 14, on a trouvé le cadavre
de Constant Lecourtois, 53 ans, domicilié, à Vincennes, que la mer,
en se retirant, avait laissé sur le sable. Cet homme avait
été vu quelques instants auparavant, inquiet et agité.
Juin 1913 - Accident ou suicide ? - On a trouvé dans le lavoir communal le cadavre d'une alcoolique, la veuve Lepetit, 63 ans, journalière. On ne saura peut-être jamais si elle y est tombée accidentellement ou si elle s'est suicidée.
Novembre
1913 - Un
suicide - La veuve Vautier, 60 ans, sans
profession, s'est asphyxiée avec un réchaud à charbon. Ont
dit que cette femme avait des embarras d'argent et que
désespérée de ne pouvoir y faire face, elle a pris une fatale
détermination.
Mars
1914. -
Le Temps qu’il fait.
- Une
aire de forte pression couvre le sud-ouest et le centre de l’Europe
avec maximum 769 m/m sur les Pays-Bas. Une faible dépression persiste
sur la Méditerranée : une autre plus importante, envahit le
nord-ouest. On note 731 m/m à Reykjavik. 747 aux îles Féroé. Le
vent est modéré d'entre est et sud sur nos côtes de la Manche, des
réglons nord sur celles de la Méditerranée, il souffle de
directions variables en Gascogne. Des
pluies sont tombées sur les îles britanniques, l'Italie et
l'Algérie. Des neiges en Scandinavie, et dans le nord de la Russie.
En France on signale quelques averses dans le sud-est. La
température reste un peu basse dans nos régions.
Le
thermomètre marquait ce matin — 0° à Nantes et à Paris, 2° à
Bordeaux et à Nancy, 6° à Cherbourg et à Marseille, 8° à Brest,
11° à Alger. En
France le temps va rester généralement beau ou brumeux avec
température un peu basse dans le centre et le sud. (source
Ouest-Eclair)
Avril 1914 - Les monuments historiques du Calvados. - Voici, d'après l'officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31 décembre 1913, pour le département du Calvados : Allemagne-la-Basse (Fleury-sur-Orne) : Clocher de l'église ; Amblie : Portail occidental de l'église ; Anguerny : Clocher de l'église ; Asnières : Église ; Audrieu : Église ; Authie : Clocher et portail méridional de l'église ; Baron : Clocher de l'église ; Bayeux : Cathédrale Notre-Dame, chapelle du Séminaire, cheminée dite " Lanterne des Morts ", attenante à une maison place de la Cathédrale ; Bény-sur-mer : Clocher de l'église ; Bernières-sur-mer : Église ; Biéville-sur-Orne : Église ; Bougy : Église ; Boulon : Portail de l'église ; Brécy : Château ; parties classées : le portail formant entrée de la cour, les façades du corps de logis à l'exclusion des intérieurs, les dispositions architectoniques et décoratives du jardin ; Bricqueville : Église, etc...
Juin
1914
-
Goudronnage
des routes.
-
On procède depuis lundi 29 juin jusqu'au dimanche 5 juillet au
goudronnage du chemin de grande communication de Courseulles à
Ouistreham, dans les communes de Luc, Langrune,
Septembre 1914 - Les émigrés. - Lisieux a reçu un contingent important d'émigrés. Ils ont été accueillis en amis, en frères. -
A Vire, il est arrivé 600 Belges. On en a logé beaucoup dans
l'ancien séminaire. 500 émigrés flamands ont été envoyés à Condé-sur-Noireau
; 600 à Tinchebray. -
Sur notre littoral, de Trouville à Bernières, quantité d'émigrés
sont arrivés ces jours ci. Nos plages retrouvent ainsi, du fait de la
guerre, l'animation que la guerre leur avait fait perdre. Malheureusement, ce n'est pas la joie qui y règne, mais la tristesse et le deuil. Puissent au moins nos alliés et nos compatriotes, échappés aux horreurs de l'invasion, y trouver le repos et la quiétude dont ils ont tant besoin. (Bonhomme Normand)
Septembre 1914 - une rafle d’étrangers. - On a arrêté, ces jours-ci, dans diverses stations de nos cotes, tout un lot d'Allemands et d'Autrichiens qui, en dépit des mesures sévères prises à leur égard, au début de la mobilisation, continuaient d'attendre chez nous, le plus tranquillement du monde, l'issue du terrible conflit qu'ils espéraient sans doute voir tourner à leur avantage. On les a, parait-il, embarqués dans des fourgons et exilés dans un îlot de la Manche en attendant qu'on statue sur leur sort. Au commencement des hostilités, on comptait de nombreuses familles étrangères sur nos plages. On l'apprit par les déclarations reçues dans les mairies. C'est
un enseignement bon à méditer pour l'avenir. C'était une bonne
besogne d'arrêter ces « indésirables » Mais qu'on continue de
chercher et nul doute qu'on ne trouve encore d'intéressants
personnages, qui, quoique établis chez nous parfois depuis longtemps,
ne manifestent aucune reconnaissance pour l'hospitalité que nous leur
accordons trop généreusement. Bien au contraire. (Bonhomme Normand)
Septembre 1914 - Acte de courage. - Le jeune Michel Biscope, de Paris, 12 ans, se baignait, à Bernières, assez loin du rivage, lorsqu'il fut pris d'une faiblesse. A ses cris, le jeune Jean Maudelonde essaya de le rejoindre, mais ne put lui porter utilement secours. Deux autres jeunes gens, qui étaient à leur cabine, Henri Leclerc, de Levallois-Perret, et Fernand Le Blanc, de Caen, se jetèrent résolument à la nage et parvinrent à ramener le jeune imprudent sain et sauf au rivage. (Bonhomme Normand)
Septembre
1914 -
Les hôpitaux du Littoral.
- On
nous demande pourquoi, alors que, pour y installer des hôpitaux
militaires, on avait réquisitionné les principaux hôtels et villas
de Langrune, St-Aubin, Bernières et Courseulles, on a négligé Luc,
la première station balnéaire du chemin de fer de Caen à la mer. Nous
renvoyons cette question à qui de droit. -
Au dernier moment, on nous informe que le casino de Luc serait réquisitionné
aussi. (Bonhomme Normand)
Mai
1915
-
Après les naufrages sur les cotes normandes.
-
Nous avons reçu de plusieurs blessés, en traitement dans les
stations balnéaires de la côte normande, situées entre Luc et
Courseulles, plusieurs lettres qui nous signalaient un fait curieux.
Nous avons voulu nous rendre compte par nous-mêmes de l ‘exactitude
de leurs dires, et nous venons De
Langrune à Bernières, nous en avons compté plusieurs
centaines ; les amas sont parfois assez rapprochés, parfois
distants d’une cinquantaine de mètres. Dans le trajet, nous avons
également rencontré quatre cadavres de chiens, dont un parfaitement
conservé. Les lettres que nous avons reçues et des
renseignements recueillis, il résulte que ces morceaux d’animaux et
ces cadavres proviennent des récents naufrages survenus dans la
Manche. La grande marée qui vient d’avoir lieu a rejeté toutes ces épaves de chair sur le rivage, avec une régularité surprenante. On m’a assuré que, en deux jours, des habitants d’une de ces plages avaient recueilli à mer basse un tombereau de bois de toutes sortes. Cependant, il importe de signaler le danger très sérieux qui résulte de ce dépôt de chair en décomposition sur tout ce coin de littoral. Les mouches pullulent sur ces débris, et les charognes. Les plages en ce moment sont fréquentées et parcourues par le grand air pur de la mer. Il est absolument urgent que des mesures promptes soient prises pour l’enlèvement de ces foyers d’infection.
Juin 1915 - L’hôpital temporaire . - Ces jours derniers, on annonçait l’arrivée du commandant Brunet, fils de M. le baron Brunet, le regretté conseiller général de Saint-Pierre-sur-Dives. Le commandant Brunet blessé venait prendre un peu de repos bien gagné dans l’hôpital temporaire, au château que sa famille occupe depuis de longues années sur cette charmante plage de notre littoral.
Juin 1915 - La situation agricole au 1er mai dans le Calvados. - Le mois d’avril a été favorable à l’exécution des travaux agricoles. On a achevé les semailles d’avoine et commencé celles d’orges et de betteraves. La végétation n’a pas été favorisée par la température dans la seconde quinzaine du mois. Néanmoins l’aspect général des cultures en terre reste satisfaisant.
Juin
1915 -
On réclame. - L’enlèvement
des animaux morts et autres détritus, véritables foyers d’infection
qu’on trouve encore sur nos plages. C’est la marée qui nous
apporte trop souvent ces victimes de sous-marins allemands. Quand la mer se retire, autrement dit à la marée descendante, c’est une insupportable puanteur, et ces émanations peuvent produire des épidémies. Il importe donc de les enlever au plus vite et le plus tôt sera le mieux.
Juin
1915 -
Une lettre du Préfet. -
A
la préfecture, on s’est
ému des nouvelles que nous avions données, au sujet des détritus de
toute sorte et principalement des morceaux de Une
lettre a été de suite adressée par M. le préfet aux maires des
régions que nous avons indiquées, pour les prier de faire enlever ou
brûler ces épaves pestilentielles. Malheureusement, la main-d’œuvre fait défaut : Le garde-champêtre, malgré toute sa vigilance et sa bonne volonté, ne peut faire cette besogne à lui seul, il finirait par y perdre le boire et le manger et il risquerait de tomber asphyxié, tout comme les membres du Conseil d’hygiène publique à Caen, dont la fin tragique explique l’apathie forcée.
Juin
1915
- Sur le
littoral. -
Le monde arrive un peu partout sur nos plages, lentement au
dire des gens qui ne sont jamais contents de rien, et assez vite en
égard aux circonstances. D’ordinaire, à cette époque, on entendait dire « les arrivages sont rares, il faut attendre le 14 », comme cette année la fête est supprimée, les gens voudraient voir les parisiens venir nous apporter leur galette, mais il ne faut pas oublier qu’elle est rare, ne pas se montrer trop avide et se garder d’oublier que personne n’est à la fête avec la guerre.
Juillet
1915
- Échos
balnéaires. -
Le croira-t-on, c’est pourtant la vérité, la saison malgré
les moments d’angoisse que nous traversons, promet d’être bonne
et, d’ores et déjà sur presque tout le littoral, elle s’annonce
sous les meilleurs auspices. A
Bernières et Courseulles : Les étrangers n’affluent pas
encore, mais un certain nombre de locations ont été faites par
correspondance et tout est prêt pour recevoir les nobles étrangers. Dans certain article nous passerons en revue les autres plages du littoral et nous consacrerons à chacune d’elles un article spécial.
Août
1915
- Situation critique.
- Vendredi dernier
de bon matin six baigneurs, dont une petite fille de 13 ans et deux
dames s’étaient rendus à la pêche à la crevettes à marée
basse, très loin. Surpris par la mer à l’heure du flux, ils furent
rapidement cernés et malgré tous leurs efforts, ils se trouvèrent
bientôt dans une situation des plus périlleuses. La fillette
et une des dames étaient terrifiées. Heureusement une barque
conduite par le patron Pierre Mériel, de Langrune, passait par
là : le brave matelot vint tirer les imprudents de leur
position critique. Ces derniers sont heureux de l’avoir échappé
belle et profiteront, espérons-le,
de l’expérience.
Septembre
1916
- Pour les
Blessés.
- Après
le petit et charmant concert de Bernières, qui avait produit environ
600 fr. pour les hôpitaux, une matinée donnée à Saint-Aubin a, de
même, brillamment réussi. On
nous assure que la vente des programmes seule a rapporté quelques
beaux billets. Félicitations aux organisateurs.
Juin
1917 -
Le temps qu’il fait.
- Pendant
deux nuits consécutives, les éclairs, le tonnerre et la pluie ont
fait rage. Ces grands
bals d'eau ne valent pas une bonne petite pluie régulière, mais la
végétation s'en trouve bien quand
même. Souhaitons, cependant, que leur violence n'ait pas causé la
chute prématurée des fleurs dont les arbres à fruits sont
Octobre
1917 -
Une bande
de cambrioleurs.
- Notre
brigade de
police mobile
vient de
prendre
une bande
de cambrioleurs
qui, depuis
quelque temps,
mettait en
coupe réglée
les villas
des stations
balnéaires de
la cote,
à Bernières, en
particulier, plusieurs
des individus,
de cette
bande s'étaient
introduits dans
la villa
de M.
le colonel
Pelliat, avaient
bu du
vin et
mangé des
biscuits, puis,
effrayés par
l'aboiement d'un
chien, ils
prirent la
fuite vers
les deux
heures du
matin, emportant
deux bicyclettes,
appartenant au
colonel Pelliat
et à
sa fille.
Ces bicyclettes
ont été
retrouvées. On les soupçonne d'être les auteurs de plusieurs cambriolages signalés sur la côte, notamment à Riva-Bella. Nul doute que l'enquête activement menée par la brigade mobile ne vienne éclaircir bientôt cette affaire, dont nous reparlerons.
Janvier 1919 - La défense de nos cotes est réorganisée. - Un décret que publie le Journal Officiel, organise le service de défense côtière contre l'ennemi flottant. D'après
ce décret, il est créé, dans chaque arrondissement maritime, un
service de défense, placé, dans chaque arrondissement, sous le
commandement d'un officier général, qui a le titre de chef de la
défense, qui en commande tous les éléments et qui a, de ce fait,
autorité sur les commandants de la marine de l'arrondissement, en ce
qui concerne la défense de leur secteur. ( Source : Le Moniteur du
Calvados )
Janvier
1919 -
Ne laissez pas vos terres en friches.
- Cultivateurs
de toutes conditions, ne laissez pas en friches les parcelles de terre
avoisinant vos champs et les fermes se trouvant sur le territoire de
votre commune. Entendez-vous avec le propriétaire pour les louer et
les exploiter. Si
vous les mettez en culture en même temps que vos terres, vous
bénéficierez d'avances de l'État, pouvant atteindre 250 fr. par
hectare pour les parcelles et 1 000 fr. par hectare si vous
prenez un domaine entier, grâce aux dispositions de la loi du 4 mai
1918 sur la mise «n culture des terres abandonnées. Vos
efforts seront récompensés par une augmentation de recettes et vous
obtiendrez, en outre, un rang de priorité pour vous procurer :
main-d'œuvre, semences, engrais, etc... Écrivez à ce sujet à M. Compère-Moret, commissaire de l'agriculture, 6, cité Vaneau, Paris, et vous recevrez tous renseignements utiles à cet effet. ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Mai 1919 - Triste effets de la tempête. - La tempête que nous signalons d'autre part a causé de graves dégâts à Grandcamp. Des barques et vingt-cinq chaloupes qui sa trouvaient sur rade ont eu leurs amarres brisées et ont été jetées à la côte. L'une des barques, le « Charles-Marguerite », a été complètement détruite. Sur les vingt-cinq chaloupes, six sont entièrement perdues et onze très endommagées. On estime les pertes à une centaine de mille francs. Des
délégués des pêcheurs de Grandcamp sent venus, à Caen, exposer à
l'administration préfectorale et au Conseil général la situation
précaire dans laquelle va se trouver, du fait M. Chéron, président du Conseil général, a demandé l'envoi d'urgence de trois remorqueurs nécessaires au renflouement des barques en péril, et, sur la proposition du baron Gérard, le Conseil a voté à l'unanimité, un crédit de 10 000 francs, comme premier secours aux marins et à leurs familles. — A Bernières-sur-Mer et sur d'autres points de la côte, de nombreuses cabines ont été renversées et démolies. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1919 - Tristes effets de la tempête. - A Bernières-sur-Mer et sur d'autres points de la côte, de nombreuses cabines ont été renversées et démolies. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1919 - Le temps qu’il fait. - Une effroyable tempête a soufflé ses jours derniers, lacérant les premières feuilles et arrachant les premières fleures. Malgré
l'arrivée des hirondelles, le printemps ne peut se décider à faire
son entrée. La végétation s'en trouve très retardée. Pourtant
jamais une année d'abondance n'eût été aussi nécessaire.
Fort heureusement, jusqu'ici, rien n'est sérieusement compromis et il
est toujours permis d'espérer.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1919 - Le temps qu’il fait. - Il ne faut jamais se plaindre que la mariée soit trop belle, dit-on, mais on peut parfois — comme en ce printemps — regretter que le temps demeure implacablement magnifique. La sécheresse devient inquiétante ; les céréales commence à en souffrir sérieusement. II
y a aussi des chenilles en quantité et on dit qu'en certains endroits
les premières pommes n'ont pas noué. Saint-Médard, cette année,
n'a rien voulu savoir et il a remisé son arrosoir. Il était vexé,
sans doute, de voir sa tête tomber
le jour de la Pentecôte et passer inaperçue.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai 1920 - Nos routes. - Petits et grands chemins du département sont dans un triste état. Ce ne sont plus, pour la plupart, que de grandes ornières avec un peu de chaussée autour. Les ressorts et les pneus en voient de dures ! Pourtant, le caillou ne manque pas et nous avons la chance d'avoir, à Caen, le siège d'une grande entreprise de cylindrages. Qu'attend-on pour envoyer les rouleaux Perrin sur nos routes ? La tâche est énorme et devra durer plusieurs années, raison de plus pour l’entreprendre sans tarder et pour en assurer la continuité régulière. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1920 -
Un gamin meurtrier.
- Plusieurs
enfants de Bernières-sur-Mer, canton de Douvres, parmi lesquels se
trouvait Émile Lecouturier, 15 ans, s'amusaient à jeter des cailloux
sur un chat qui se réfugia dans la cour de M. Émile Heuline,
martin-pêcheur. Celui-ci eut la mauvaise inspiration de leur faire
des remontrances puis il rentra chez lui. Un peu après, en sortant. M
Heuline aperçut la bande qui l’attendait Plusieurs gamins
avancèrent vers lui en disant des injures. Lecouturier qui était en
tête, tenait un couteau ouvert à la main. Pour éviter une bataille,
M. Heuline allait rentrer, quand, au moment où il faisait, demi-tour,
Leçouturier se précipita sur lui et lui plongea son couteau en plein
dos. Le pécheur s’affaissa perdant du sang en abondance.
Ils
oublient trop souvent que ce sont ces « parisiens », comme ils les
appellent, qui leur apportent le bien-être pour le reste de l'année.
Une surveillance plus serrée s'impose dans nos communes du bord de la mer, et le garde-champêtre de Bernières, qui se croît un peu là, devrait bien s'y employer. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Incendies. - Des incendies se sont déclarés à Bernières-sur-Mer,
dans la ferme occupée par M. Flambard, cultivateur. Dégâts assurés
: 12 000 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
Le temps qu’il fait.
- Nous
sommes en Mars, et nous ne risquons pas de l'ignorer, car les
giboulées sont là pour nous le rappeler. Elles sévissaient, ces
jours-ci, avec une violence rare. Cela touchait au cyclone. Il a même
« éclairé » et tonné. De
quel présage ces normales intempéries sont-elles le signe ? Personne n'en sait rien et les autres l'ignorent. M'empêche que cet hiver il a fort peu gelé et encore moins neigé. Il s'ensuit qu'à l'heure actuelle, les amandiers sont en fleurs, ainsi que les pêchers et abricotiers. Si l'hiver est fini, qu'il le dise ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
le Robinson de Bernières.
- Revenant
d'expéditions
lointaines, François Goubot, 15 ans, de Bernières-sur-Mer, canton de
Douvres, profita de l'absence de son père
pour s'emparer d'une somme de 1 320 fr. En
possession de cette somme, il avait formé le projet de rejoindre un
de ses cousins, marin au Havre, avec lequel il pensait pouvoir faire
de longues expéditions. Il prit le train à Langrune et arriva, à
Caen, où il fit l'emplette d'un complet et d'une paire de chaussures.
Il se rendit, ensuite à la gare Etat, avec l'intention de prendre le
train pour Le Havre. Voyant son air plutôt embarrassé, un gendarme le questionna. C’est en pleurant que le jeune Goubot lui compta son escapade. La mère prévenue vint chercher son fils à la gendarmerie. Il a bien juré de ne jamais recommencer. On verra. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet 1922 - La Cour d’Assises. - La session trimestrielle des assises s'est ouverte à Caen, sous la présidence de M. Porquet, Conseiller à la Cour, assisté de MM. les Conseillers Lenormand et Vagnair. Une incendiaire - La première affaire de la session amène devant le jury Louise Vincent, femme Levard, 34 ans, cultivatrice à Bernières-sur-Mer. Elle est accusée de tentative d'incendie. Le feu s'était déclaré chez les époux Levard pendant leur absence. Il fut, vite éteint par des voisins et par la femme Levard elle-même, qui rentrait. Aucun
dommage appréciable n'était à déplorer de ce côté. Mais la femme
Levard déclara qu'elle avait été victime d'un vol d'un millier de
francs, et, que c'était certainement les Un certificat médical constatant chez l'accusée des troubles mentaux assez graves, on a commis un expert pour l'examiner et l'affaire, a été renvoyée à une prochaine session. — Défenseur: Me Martin. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre 1922 - Le temps qu’il fait. - Après une superbe période de soleil et de sécheresse à laquelle nous ne faisions pas plus attention que si elle nous était due, le froid, la neige, le brouillard et la pluie ont sévi avec intensité. Il a gelé assez dur déjà et les arbres ont été, en quelques jours, complètement dépouillés. C'est Novembre, le triste, que suivra sans doute Décembre, le rigoureux... Mais courage ! dans six semaines les jours augmenteront. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre 1922 - Incendie volontaire. - Cette affaire avait été remise, lors de la dernière session, pour examen mental de la femme Levard, 34 ans, cultivatrice à Bernières-sur-Mer, accusée d'incendie volontaire. Au mois de février, la femme Levard avait mis le feu chez elle et était sortie, pour donner le change. En rentrant, l'accusée trouva sa maison pleine de fumée. Elle appela du secours et l'incendie, qui était sans importance, fut vite éteint. Quand on l'interrogea, la femme Levard déclara d'abord qu'on lui avait volé 1 000 fr. et que c'étaient sans doute les voleurs qui avaient mis le feu. Plus tard, elle avoua que pour toucher la prime d'assurances, elle avait mis le feu et simulé le vol en cachant dans la cave divers objets, et en emportant son argent. Un examen mental a conclu à une responsabilité atténuée de la femme Levard, qui a été acquittée. —
Défenseur : Me Martin. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier 1923 - Triste retour. - On continue à ramener du front, les corps de nos héros, et. cette tâche, pieuse n'est pas toujours favorisée par les circonstances. Dans une commune de la côte, on attendait, ces jours-ci, une de ces glorieuses dépouilles. Des affiches avaient été apposées pour annoncer son arrivée, mais, au jour dit, il ne vint rien, et le lendemain pas davantage. Ce n'est que le jour de l'an que le corps arriva : poignantes étrennes ! On
le reçut cependant, avec tous les honneurs qui lui étaient dus.
Pourtant le soir, dans le cimetière, on pouvait entendre le bruit
d'une violente querelle. Le maire et une personne de la commune
disputaient pour, savoir où on l'enterrerait. La place de ce brave
entre deux de ses camarades, est tellement étroite que la croix de la
tombe voisine eût pu dégringoler sur le fossoyeur. Et voilà
pourquoi, au clair de lune, le repos des morts était troublé d'assez
inconvenante façon. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1923 - Sur la cote. -
Les premiers beaux jours ont ramené
les étrangers sur nos côtes avant même que les hirondelles n'y
soient revenues et déjà des locations sont faites pour la saison.
Certaines ont été conclues à des conditions plus avantageuses
encore que l'an dernier (pour les propriétaires s'entend). Il devrait
pourtant y avoir des limites à cette ascension des loyers et le
record de la hauteur devrait être depuis longtemps établi.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1923 - Sur la cote. -
Les rivages
de la mer n'offrent qu'une stabilité relative. Pendant que, sur
certains points, des alluvions les envasent ou les ensablent, sur
certains On
sait comment, à St-Aubin, par exemple, celles du Castel se sont
trouvées modifiées sous l'action acharnée et perpétuelle des
marées. Plus loin, près de Port, les « demoiselles » de Longues,
ces curieux rochers monolithes isolés sur la plage, ont vu leurs
bases rongées par les flots et ont disparu. On s'est, de tous temps,
préoccupé de cette invasion des eaux, on a élevé des digues,
lancé des jetées, consolidé les falaises, construit des épis et
autres ouvrages protecteurs, et on a bien fait. Mieux encore, on a
édicté des lois spéciales
pour conserver à nos rivages leur défense naturelle, la meilleure de
toutes, à. savoir le sable et le galet que l'océan apporte comme
pour s'assigner à lui-même d'infranchissables limites. C'est
ainsi qu'il est interdit, on le sait, sous peine d'amende d'enlever du
rivage ne serait-ce qu'une seule brouette de sable. Cette consigne
ultra sévère est assez rigoureusement observée, les douaniers se
chargent de la faire respecter. On se demande dès lors comment il se
fait que l'administration soi-disant compétente et qui dans
l'espèce, compète de travers, tolère sur certains points
l'enlèvement en masse, par banneaux de sable, gravier, galets, etc…
que certains entrepreneurs y vont ostensiblement chercher ? A
la place de ce qu'on enlève, il reste des trous et dans ces trous il
vient de l'eau salée. Le rivage recule d'autant... Mais,
j’y pense ces gens-là ont peut-être entrepris de rectifier
l'alignement de nos côtes du Calvados simplement pour que nos gosses,
à l'école, aient moins de mal à dessiner leur carte du
département. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - La terre contre la mer. - Il existe un « Syndicat d'expansion économique du littoral bas-normand » dont les intentions sont excellentes mais le titre un peu long. Quand donc comprend!a-t-on que pour, qu'une entreprise soit[1]connue, approuvée, aidée, il lui faut, une étiquette facile à retenir. Ce syndicat, s'est réuni, ces jours-ci. pour étudier les moyens de défense de nos côtes contre la mer. On
a résolu de résister jusqu'à la gauche... du département à tous
les projets saugrenus dont diverses administrations nous menacent et
surtout à l'endiguement de l'estuaire de la Seine. Bravo ! Pourvu
qu'il y ait des actes au bout de ces paroles. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet 1923 - Ceux qu’on écorche. - Une lectrice, en villégiature sur la Côte, nous envoie ces doléances : Pendant, que les fromagers paient aux cultivateurs le lait 0 fr. 30 le litre, celui-ci le vendent aux baigneurs 0 fr. 80, pris chez eux. Comment trouvez-vous la différence ? De passage à Caen, j'ai payé un litre de lait 0 fr. 70 chez un coquetier qui pourtant devait avoir son petit bénéfice. Il me semble donc que si le cultivateur peut apporter du lait à Caen pour 0 fr. 60, il doit le donner au moins au même prix quand on vient le prendre chez lui. Le lait est pourtant aussi nécessaire que le pain. On croit que tous ceux qui viennent, à la mer ont les moyens d'y être volés sur ces aliments et sur autre chose. Erreur
profonde ! Tous les baigneurs ne sont pas là par plaisir, beaucoup y
sont par raisons de santé et font parfois de lourds sacrifices pour,
suivre une ordonnance de médecin. Nous
avons plutôt adouci les termes de cette lettre que nous trouvons
navrante en ce sens que les faits qu'elle décèle amèneront
fatalement peu à peu la désertion de nos plages. C'est l'éternelle
histoire de la poule aux œufs d'or, quand on la tue, elle ne pond
plus. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1923
-
Le temps qu’il fait.
-
L'horrible
cataclysme du Japon semble avoir été annoncé chez nous par la
tempête qui avait sévi pendant la semaine. Cette tempête a causé
des dégâts partout et en particulier sur la côte où la mer
démontée a bouleversé les plages. A
la suite de ces perturbations, le temps s'est fortement refroidi et
les étrangers frileux ont déjà commencé à déserter les stations
balnéaires. Pendant ces journées troublées quantité d'oiseaux de mer et de migrateurs : goélands, oies sauvages, courlis, chevaliers, pieds-rouges, pluviers ont passé au-dessus de notre région se dirigeant vers le Sud. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre 1923 - Un pâté de veau. - Entre St-Aubin et Bernières, un veau qui s'était aventuré sur la voie du chemin de fer de Caen à la Mer, a été écrasé par le train et a causé le déraillement de deux wagons, occasionnant un retard de plus de deux heures. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1925
-
Tribunal correctionnelle de Caen.
-
Président : M. Bourassin. Ministère Public : M. d'Auriac.
-
Audience du lundi 29 décembre 1924. Mlle
Tessel Pauline, 71 ans, journalière à Bernières-sur-Mer,
a, le 18 octobre 1924, versé de l'eau bouillante sur la figure de
sieur Desaunais qui tirait de l'eau à un puits malgré sa volonté. En
1923 pour le même motif elle avait gratifié le nommé Lessard d'une
paire de gifles. 25 fr. plus 200 fr. de dommages-intérêts au sieur
Desaunais qui s'est porté partie civile. —
Goron Léon, 18 ans, pêcheur, à Ouistreham, a, le 18 décembre
courant brisé le cadenas fermant la chambre du bateau du sieur
Delarue et a soustrait 8 livres de pain, 1 pied de cochon et 1 hareng
saur. 4 mois. Dans
la nuit du 24 au 25 courant il a brisé la porte de la cabine du sieur
Levavasseur et a soustrait dans cette cabine une longue vue, un tapis,
un matelas, 1 store, 1 pantalon neuf, 1 édredon et 1 sortie de bain.
6 mois. Confusion.
Janvier 1925 - Une éclipse. - Les almanachs annoncent pour le 24 de ce mois une éclipse de soleil visible comme partielle à Paris, c'est-à-dire en France, où elle commencera à 13 h. 53 et aura sa plus grande phase (0.75) à 16 h. 3, le soleil se couchant à 16 h. 33. La même éclipse sera visible, comme totale, depuis les grands lacs d'Amérique du Nord, puis sur l'Océan Atlantique, jusque dans la région comprise entre l'Islande et le nord de l'Écosse. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Un
vieux proverbe dit que lorsqu'il tonne en décembre, l'hiver est
manqué. Rien cependant ne l'indique, il parait au contraire arriver
à grands pas. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1925 -
13 300 communes ont élevé des monuments aux morts.
- 13 300
communes françaises ont a ce jour élevé des monuments à leurs
habitants morts à la guerre.
Presque toutes ont eu recours à l'État pour les aider à ériger ces
monuments, ce qui a coûté au Trésor plus de 12 millions. Le
gouvernement fait annoncer qu'il ne sera plus accordé
d'autres crédits. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1925 -
Un cambriolage.
- A
son
retour
de
la
plage
où
elle
avait
été
passer
l'après-midi,
Mme
Sainetetette,
en villégiature
à
Bernières-sur-Mer,
villa
« Les
Roses
»
était
avertie
par
sa
bonne
que,
pendant
leur
absence,
la
maison
avait
été
cambriolée. Les
appartements
étaient
bouleversés
et
une
somme
de
450
francs
en
billets
de
banque
avait été
dérobée. Aucune
trace
d'effraction.
Le
voleur
avait
ouvert
les
portes
à
l'aide
d'une
clef
cachée
dans
un
garde-manger.
Mme
Sainetelette
a porté
ses
soupçons
sur
une
jeune
fille
du
pays
qui
fut
quelque
temps
à
son
service
comme
femme
de
ménage.
Juillet 1925 - Un Squale sur la cote. - Un marsouin du poids de 611 kilogs environ et portant des traces de deux blessures, s'est échoué hier après-midi sur la plage de Bernières. Après avoir fait l'objet de la curiosité des baigneurs, il a été dépecé sur place par des amateurs de chair marine.
Octobre 1925 - Une fusillade dans un café. - Les époux Quiquemelle, débitants à Bernières, s'étant absentés 24 heures, confièrent la surveillance de leur établissement à Mme Hautpois, ménagère et leur jeune servante Adeline Levécheux. Trois
jeunes gens
de la
région, les
nommés Moro,
Hébert et
Troprès, électriciens
à Saint-Aubin-sur-Mer, se
présentèrent
au café,
vers 6 heures
du soir.
Après avoir
pris plusieurs
consommations,
les trois
camarades se
livrèrent
à des excentricités
qui effrayèrent
plutôt la
gérante et
sa bonne. Ayant commandé deux bouteilles de champagne, Hébert et Moro placèrent les récipients vides sur le plancher de la salle, sortirent, leur revolver et tirèrent plusieurs projectiles sur ces cibles qui volèrent en éclats, au grand effroi du personnel. Le chien s'étant mis à aboyer, les deux facétieux voulurent exécuter l'animal que Mme Hautpois s'empressa d'éloigner. Un
moment les
détonations crépitaient
dans le
café transformé
en stand
de tir.
Adeline Levécheux
qui avait
été menacée,
se réfugia
chez des
voisins. D'autre
part un
habitant du
quartier, M.
Poyer, appréhendant
un drame,
intervint
pour calmer
les énergumènes,
qui firent
feu dans
sa direction
sans l'atteindre.
Ils ne
cessèrent leur
dangereuse
manifestation qu'après
avoir épuisé
leurs cartouches. Interrogés le lendemain par les gendarmes, Moro et Hébert attribuèrent au champagne qu'ils avaient bu cette exhibition belliqueuse qui aurait pu se terminer tragiquement. |
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BERNIERES-sur-MER (Calvados) - Vue générale |
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33 BERNIÈRES-sur-MER - Rive plage - LL. |
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22 - Bernières, vu de la Plage
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6 - BERNIÈRES-sur-MER - Vue prise de la gare
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30 BERNIÈRES-SUR-MER - LE CALVAIRE LL.
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1 - Bernières - La Grande-Rue
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Bernières-sur-Mer - La Gare
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BERNIÈRES-sur-MER (Calvados) |
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8488. BERNIÈRES-sur-MER - Ramassage de Goêmon.
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2. Bernières - Le Lavoir Communal |
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