UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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La BIGNE

Canton de Aunay-sur-Odon

Les habitants de la commune de La Bigne sont nommés les les Bignetons et les Bignetonnes.


Décembre 1871   -  Fait divers.   -  M. le Préfet du Calvados, sur la proposition de M. l'inspecteur d'académie, a accordé aux écoles primaires un congé du samedi 30 décembre au jeudi 4 janvier inclusivement.

 

Janvier 1872   -  Incendie.   -   Dans notre dernier numéro, nous avons parlé d'un incendie qui a éclaté dans la commune de la Bigne, village de Loisonnière, et qui a détruit en peu de temps deux corps de bâtiments, à usage d'habitation et de grange, avec le mobilier, les récoltes et les instruments aratoires, estimés 4.500 fr. On soupçonné comme l'auteur de cet incendie, le sieur Marais, gendre de la veuve Boulard, propriétaire des dits bâtiments. Un mandat de dépôt a été lancé contre cet individu. La justice continue ses investigations.  

 

Juin 1882  -  Bon exemple.  -  Beaucoup de communes du Calvados ont créé des caisses des écoles pour subvenir à l'entretien des élèves indigents, en leur fournissant des soupes l'hiver, ainsi que des fournitures de classes et au besoin des habits. Dans certaines, des souscriptions ont été faites spontanément par les conseillers municipaux, afin de ne pas trop grever le budget communal. 

Il serait d'un bon exemple pour les autres communes qui ne l'ont pas fait, que le Préfet communiquât aux journaux celles où ces souscriptions ont eu lieu.

 

Juillet 1882  -  Vache enragée.  -  Il y a environ six semaines, une vache que conduisait par la corde une petite fille, le long d'un chemin à la Bigne, près Aunay-sur-Odon, fut mordue par un chien enragé. Quant à cette petite fille, elle eut ses vêtements déchirés, mais ne fut pas mordue jusqu'au sang, la peau ne fût qu'effleurée par les dents du chien. La vache ayant été prise de la rage, la semaine dernière, on a dû l'abattre.  

 

Octobre 1888  -  Un homme écrasé.  -  Mercredi, à une heure du soir, le sieur Désiré Marie, 38 ans, propriétaire à La Bigne, revenait en voiture du marché de Villers-Bocage, quand sur le chemin vicinal de Maisoncelles-Pelvey son cheval prit peur et versa la carriole sur le conducteur, qui eut la tête écrasée. La mort a été instantanée.  

 

Janvier 1894  -  Filles-mères.  -  Une fille Alphonsine Hermier, 20 ans, étant au service du sieur Hallot, cultivateur à la Bigne, canton d'Aunay, accouchait clandestinement dans la nuit du 30 au 31 décembre. Si l'on en croit cette fille,  son enfant serait mort-né. On croit à un infanticide. 

— La gendarmerie de Bayeux a arrêté Maria Noc, 21 ans, journalière, sans domicile fixe, inculpée de suppression d'enfant nouveau-né. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1894  -  Infanticide.  -  Comme nous l'avons annoncé, c'est bien un infanticide qui a été commis par la fille Alphonsine Hermier, 20 ans. Cette jeune fille était au service des époux Hallot, cultivateurs à la Bigne, canton d'Aunay : auparavant, elle avait été employée comme servante, pendant deux ans, chez le sieur Xavier Levert, cultivateur à Dampierre. Lorsque la fille Hermier arriva chez les époux Hallot, elle était déjà, enceinte et sa nouvelle maîtresse crut s'en apercevoir. Elle lui en fit même la remarque, mais la fille Hermier protesta énergiquement, alléguant que c'était naturel chez elle d'avoir les apparences de la grossesse. 

Avant d'arriver à la Bigne, la fille Hermier avait fait la connaissance d'un jeune homme de Dampierre qui, s'il faut l'en croire, lui aurait promis le mariage. La fille Hermier s'étant fait une blessure à la main, elle fut pendant quelques jours incapable de s'en servir. Une après-midi, sous prétexte qu'elle souffrait plus que d'habitude, elle demanda à aller se coucher. C'est à ce moment qu'elle est accouchée. 

Le lendemain, la dame Hallot demanda à sa servante des nouvelles de sa blessure et de la lui montrer. La fille Hermier parut alors embarrassée à un tel point que sa maîtresse exigea de voir sa main. Quelle fut sa surprise en la voyant pleine du sang de l'enfant qu'elle avait mis au monde. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1898  -  Las de la vie.  -  Ou a trouvé, pendu dans une grange contiguë à son habitation, le sieur Augustin Marais, 75 ans, journalier à la Bigne, près Aunay-sur-Odon. Le désespéré avait, à plusieurs reprises, manifesté des idées de suicide. Il était sans ressources. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Incendies.  -  D'un corps de bâtiment de 50 mètres de Iong, au sieur Louis Yon, à Grainville-sur-tidon. 2 700 gerbes de paille ont été brûlées. La cause du sinistre doit être attribuée à un enfant qui jouait avec des allumettes. Pertes, 7 000 fr.

— D'un bâtiment au sieur Lafosse, à la Bigne. Pertes. 700 francs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1899  -  Vol qualifié.   -   Joseph Haupaix, 30 ans, ; Victor Honoré, 20 ans, et la fille, Joséphine Murris, 39 ans, habitaient à Caen, mais parcouraient les campagnes voisines pour marauder et voler. Tous ont été condamnés plusieurs fois pour vol. L'acte, d'accusation leur reproche notamment des vols commis avec escalade et effraction à la Bigne, à Pierres, à Maizet, à Maltot, etc….. Pendant que les deux hommes volaient, la fille faisait le guet.

Ils ont été condamnés : Haupaix à 5 ans de travaux forcés, Honoré à 4 ans de prison, et la fille Murris à 2 ans de la même peine. Défenseurs. : Mes  Roger, Tardif et Capronnier. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Noyés accidentellement.  -  On a trouvé noyé dans une mare le sieur Alphonse Levillain, 52 ans, propriétaire à Sainte-Marguerite-de-Viette, près Livarot.

Trompé sans doute par l'obscurité, il a dû tomber accidentellement dans la mare, car, par la position qu'il occupait lorsqu'on l'a trouvé, on devine qu'il a cherché à se retenir en s'accrochant à l'herbe du talus.

— La fille Emérentienne, âgée de 60 ans, servante depuis plus de vingt ans chez le sieur Richard, cultivateur à la Bigne, près Aunay-sur-Odon, s'est noyée accidentellement dans la mare de son maître. Cette fille ne possédait plus sa lucidité d'esprit. Ella était devenue presque infirme. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Petites et grosses bêtes.  -   L'un de nos lecteurs, nous fait une juste observation. Partout, on interdit les courses de taureaux avec mise à mort de la bête. Dans les départements de l'Ouest, on tolère sous le nom de « tir aux coqs,» le massacre de malheureuses volailles attachées par la patte a un piquet.

Pourquoi plutôt protéger les taureaux que les poules. Est-ce parce que ce sont de plus grosses bêtes ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Morts accidentelles.  -  Le sieur Pierre Auvray, 67 ans, cultivateur à la Bigne, près Aunay-sur-Odon, était monté sur des solives, dans son pressoir, quand, pris d'un étourdissement, il tomba sur le sol, se fracturant le crâne. La mort a été instantanée.

— Le sieur Letellier, 47 ans, propriétaire à Bernières-le-Patry, près Vassy, qui rentrait de Tinchebray avec sa voiture, fit la rencontre d'une voiture chargée de pierres, contre laquelle la sienne alla buter.

Le choc fut si violent que le sieur Letellier fut projeté sur la route et tué sur le coup. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1908  -  Prise au piège.  -  Nous avons raconté en son temps la cruelle mésaventure dont fut victime une femme Eugénie Boulot, 36 ans, journalière à la Bigne, canton d'Aunay-sur-Odon. Le sieur Alcide Lebreton, propriétaire, même commune, ayant constaté qu'on lui volait du cidre dans une maison inhabitée, avait installé un fusil dont la charge devait partir lorsqu'on ouvrirait la porte. La voleuse, la femme Boulot, y fut prise et fut grièvement blessée au bras droit. Elle dut d'abord se soigner, puis comparut ensuite devant le tribunal de Vire, qui l'a condamnée à deux mois de prison. Son mari, 35 ans, comme complice, a attrapé un mois.

 

Avril 1912  -  Un scandale à l'école. - Le 17  à 7 heures et demie. Mlle Bréant, 47 ans, institutrice publique à La Bigne, est venue prévenir M. Maurice Legeard, 44 ans, maire de La Bigne, que M. Jeanne, 49 ans, instituteur à Maltot, s'était introduit dans sa classe et refusait d'en sortir.

M. Legeard se rendit à l'école où, en effet, il trouva M. Jeanne, qui refusa de s'en aller avant dit-il, " d'avoir eu une explication avec Mlle Bréant ". Comme le maire lui faisait remarquer l'inconvenance de sa conduite, il répliqua ; " Elle veut du scandale elle l'aura, quant à moi, je m'en moque. " M. Legeard se retira sans plus insister.

Le lendemain matin, le maire était avisé que l'instituteur Jeanne avait mis sa menace à exécution. Il s'était présenté à l'école, avait demandé à entrer. Comme Mlle Bréant refusait, Jeanne fit sauter la porte, sauta à la gorge de l'institutrice et lui administra une volée de coups de poing, pendant que les enfants de l'école s'enfuyaient épouvantés. M. Legeard se rendit de nouveau à l'école, constata le scandale et porta plainte contre l'instituteur de Maltot. Quant à Mlle Bréant, elle refusa de porter plainte. Ce scandale fait un bruit énorme dans le pays.

 

Mai  1919  -  Vol.  -  Une génisse estimée 800 à 900 fr. a été volée le 10 mai au préjudice de Madame veuve Pauger, propriétaire cultivatrice à La Bigne. Madame Pauger soupçonne son fils Henri d'être l'auteur de ce vol.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1938  -    Les pronostics de l'Abbé GABRIEL.      Baromètre : Le 7 mars, à 7 h. du matin : 775.  Le 8 mars, à 7 h. du matin : 773.

Thermomètre : Maximum : 17° 0.     Minimum :  0° 9.

Le temps du 8.    Beau.

Temps probable pour le 9. — Vents variables faibles ; temps beau ou peu nuageux. Température sans grand changement. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

Janvier 1901   -   Quatre noyés.  -  On a retiré au pont de Calix, sur le canal de Caen à la mer, le corps qu'on croit être celui d'Emmanuel dit Marie, 61 ans, disparu de Saint-Martin-de-Sallen où il demeurait. La mort doit être accidentelle, quoique le corps porte au cou une large blessure qui a dû être produite par l'hélice d'un vapeur.

— La dame Auguste Lecordier, 62 ans, habitant la Bigne, canton d'Aunay, est tombée accidentellement dans une mare. Il est probable qu'elle avait un peu bu, car il n'y avait que trente centimètres d'eau et il est extraordinaire qu'elle n'ait pas pu se retirer. Toute idée de suicide doit être écartée.

La dame Lecordier se disputait bien quelquefois avec son mari, mais jamais elle n'avait manifesté l'intention de se détruire.

— Le sieur Victor Catel, 50 ans, est cultivateur à Montchauvet, canton de Bény-Bocage. Il sortait d'un débit de la Ferrière-Durand, le soir. Ne connaissant pas bien la route, il en a enjambé le talus et est tombé dans un étang assez profond où il s'est noyé. Catel était veuf avec quatre enfants.

— Le sieur Romain Doudeville, 47 ans, journalier à Vouilly, était à travailler chez le sieur Tostain, cultivateur à Montfréville, près Isigny. Le soir du 22 décembre, il quitta ses camarades, il était un peu pris de boisson. Depuis, on ne l'avait pas revu.

Son cadavre a été retrouvé dans l'Aure où il sera tombé accidentellement en prenant l'eau de la rivière pour le grand chemin. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1948   -   Un malade mais fin à ses jours.   -   Mme Raymonde Delasalle, ménagère à la Bigne, a découvert son beau-père, M. Jean Chouquet, 73 ans, pendu dans une remise près de son habitation.

Malade depuis longtemps, le septuagénaire avait manifesté à plusieurs reprises son intention d'en finir avec la vie. (Source  : Le Bonhomme Libre)

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Vire. 

Canton d'Aunay-sur-Odon : Aunay-sur-Odon(A) ; La Bigne (R) ; Cahagnes (D) ; La Ferrière-au-Doyen (R) ; Jurques (R) ; Les Loges (D) ; Ondefontaine (D) ; Le Plessis-Grimoult (R) ; Saint-Georges-d'Aunay (R) ; Saint-Jean-des-Essartiers (R) ; Saint-Pierre-du-Fresne (R). (Source  : Le Bonhomme Libre) 

LA BIGNE - Le Pont de Bigne sur l´Odon

LA BIGNE (Calvados) - Les Pierres Tombales du Cimetière

LA BIGNE (Calvados) -  Rue de l'Église

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