1er Mars 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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BONNEVILLE - la - LOUVET

Canton de Blangy-le-Château

Les habitants de la commune sont des Bonnevillais, Bonnevillaises


Octobre 1847   -  Une agression.   -   Pendant la nuit du 29 septembre, des personnes qui cheminaient sur la route de Bonneville-la-Louvet entendirent des cris plaintifs sur le bord d'un fossé. Elles s'approchèrent de l'endroit d'où partaient ces cris, et elles trouvèrent gisant à terre dans une mare de sang, un homme couvert de blessures et dont les vêtements étaient en lambeaux. Elles le relevèrent et le portèrent dans une maison voisine ou elles lui firent donner tous les soins qu'exigeait sa triste position.

Ce malheureux était le nommé Masson, domestique chez la dame veuve De la Place. Il revenait de Bonneville, lorsqu'il fut accosté sur la route par une fille Hardy, avec laquelle il avait jadis eu des relations, et par le frère de celle-ci. Ces deux individus qui, vraisemblablement, le guettaient au passage, se jetèrent sur lui, et, après l'avoir maltraité de la manière la plus barbare, lui enlevèrent une petite somme d'argent, une montre en or, un parapluie et un violon dont il était porteur.

Le motif de cette agression paraîtrait être un ressentiment qu'aurait éprouvé la fille Hardy, d’avoir été abandonnée par Masson qui, depuis quelques jours seulement, avait contracté mariage avec une autre fille de sa commune.

Par suite de l'instruction qui à été entamée sur le champ, la fille Hardy et son frère ont été mis sous la main de la justice et déposé à la maison d'arrêt de Pont-l’Évêque. Ils comparaîtront probablement devant les prochaines Assises du Calvados. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1848  -  Cour d’Assises du Calvados.    -   Audience du 11 août.   -  Une fille Marre, âgée de 26 ans, était accusée d'avoir mis le feu à une maison de Bonneville-la-Louvet, occupée par la demoiselle Poiret, avec qui elle avait eu la veille de l'événement une très vive altercation.

Acquittée sur ce fait, elle a été renvoyée en police correctionnelle comme prévenue de vols de poules.

— Nous avons rendu compte dans le mois de juillet dernier du meurtre commis à Equemauville par un nommé Pottier à l'encontre du nommé Hardy, qui mourut le 17 à l'hôpital de Honfleur des suites des blessures reçues la veille.

Déclaré coupable, mais avec des circonstances atténuantes, Pottier n'a été condamné qu'à 8 ans de travaux forcés.

Cet homme d'une très mauvaise conduite, qui a déjà été condamné à l'emprisonnement pour coups et blessures est encore sous le coups d'une accusation du même genre pour avoir dans le cours de l'hiver dernier, frappé de la dague qui a donné la mort à Hardy un jeune homme qui était entré chez lui pour allumer sa pipe. Cette affaire est la dernière de la session. (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Avril 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Le 21 de ce mois, M. le lieutenant de gendarmerie de Pont-l’Évêque, assisté de la brigade de gendarmerie de Blangy, a opéré l'arrestation d'un malfaiteur fort dangereux, le nommé Jean Tranchard, lequel était garde-moulin chez le sieur Douillon, à Bonneville-la-Louvet. 

Cet individu avait été condamné, par contumace, le 12 février 1847, sous le nom de Vimbos, aux travaux forcés à perpétuité, pour avoir attaqué, la nuit, sur un chemin public, le 7 août 1841, le sieur Letellier, propriétaire à Bonneville-la-Louvet, auquel il avait volé un sac renfermant 216 fr., après lui avoir porté 8 coups de couteau. (Pilote du Calvados.)  (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1855   -   Le « Pays-d’Auge » informe.   -   Le 27 février, on a retiré de la Calonne, sur le territoire de la commune de Bonneville-la-Louvet, le cadavre du sieur Lemercier, marchand de vaches, demeurant à St-Pierre-de-Cormeilles.

Ses sabots et son chapeau étaient restés sur le bord de la rivière, sa voiture avait été trouvée la veille, abandonnée dans un chemin. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1855   -   Réparation et entretien des chemins vicinaux.   -   Le lundi 19 mars prochain, à midi, hôtel de la Sous-Préfecture, il sera procédé, par M. le Sous-Préfet, aux adjudications au rabais, sur soumissions cachetées, des fournitures à faire et des travaux à exécuter pour réparation et entretien des chemins vicinaux, dans les communes ci-après désignées, et dont la dépense est évaluée comme suit : Trouville-sur-Mer, 1446 fr. 27 c. ; Hottot-en-Auge, 1422 fr. 54 c. ; Le Breuil, 1109 fr. 90 c. ; Ablon, 1 105 fr. 90 c. ; Notre-Dame-d'Estrées, 966 fr. 48 c. ; St-Gatien-des-Bois, 805 fr. 50 c. ; Manneville-la-Pipard, 775 fr. 03 c. ; Pontfol, 750 fr. 59 c. ; Norolles, 608 fr. 20 c. ; Corbon, 593 fr. 21 c ; St-André-d'Hébertot, 528 fr. ; Bonnebosq, 509 fr. 19 c. ; Clarbec, 496 fr. 45 c. ; Bonneville, 490 fr. ; Bonneville-sur-Touques, 434 fr. 98 c. ; Coudray, 337 fr. 02 c. ; Rumesnil, 335 fr. 78 c. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1855   -   Conseil d'Arrondissement.   -   Séance du 21 juillet 1855 : Voirie vicinale.

Le conseil demande le classement comme chemin de moyenne communication :

    Du chemin de Blangy à Cormeilles.

    Du chemin de Pont-l’Évêque à Cambremer, par Saint-Eugène.

Le conseil, après un examen approfondi, insiste pour que la direction de ce chemin suive la rive droite de l'Ivie, à partir du point de jonction avec la route de Lisieux, au lieu dit « Poirier de Chio », jusqu'au moulin de Gassard.

Cette direction qui desservira plus de propriétés, a, en outre, l'avantage d'éviter les pentes rapides que présentent les autres projets.

     Du prolongement du chemin de la Chapelle-Hainfray, depuis la Forge de Clermont jusqu'à Beuvron.

     Du chemin de Bonneville-la-Louvet à Lisieux par Saint-Philbert. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1857   -  Cour d'assises du Calvados.  -  Présidence de Monsieur le conseiller Adeline. Audience du 12 Mai.  

— Vers la fin de février dernier et dans les premiers jours du mois de mars, les époux Vittecoq, cafetiers à Bonneville-la-Louvet, remarquèrent plusieurs fois qu’il leur manquait de l'argent dans un comptoir fermé à clef, qui se trouve dans leur cuisine. Leurs soupçons s’étant portés sur la femme Boudin, qu'ils employaient habituellement comme journalière, ils résolurent de l’épier la prochaine fois qu’elle viendrait travailler chez eux.

— Le sieur Vittecoq pratiqua, à cet effet, dans le plancher de sa chambre, au-dessus de la cuisine, un trou par lequel il pouvait voir tout ce qui se passait dans cet appartement, et, de plus, il eut soin de marquer d’un signe particulier l'argent laissé dans son tiroir.

— Le 6 mars, l’accusée vint en journée comme d'ordinaire. Le sieur Vittecoq étant alors en route, sa femme, qui avait été forcée de faire une courte absence, s’aperçut à son retour qu’un nouveau vol avait été commis et qu’on avait encore pris quelques pièces de monnaie.

— La coupable ne devait pas tarder à être surprise en flagrant délit, étant rentré vers midi à son domicile, le sieur Vittecoq feignit bientôt d’en sortir, sous le prétexte de se rendre à une boutique qu’il possède dans une autre partie de la commune. De son côté sa femme s’éloigna ostensiblement.

Cependant, le sieur Vittecoq n’avait pas quitté sa maison, il était furtivement monté dans sa chambre, et de là, il surveillait les actions de la femme Boudin.

Au bout de quelques instants, il la vit s’approcher du comptoir, tirer une clef de sa poche et l’introduire dans le serrure. Il descendit aussitôt et le tiroir était encore ouvert, et l’accusée tenait dans sa main quelques pièces de billon, ainsi que la fausse clef qu’elle essayait de cacher sous ses vêtements.

Le jury ayant déclaré l’accusée coupable, mais ayant écarté les circonstances aggravantes de domesticité et de fausses clefs, et accordé des circonstances atténuantes, la femme Boudin a été condamnée à une année d’emprisonnement. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1857   -   Des vols.   -   Le 7 de ce mois, un vol, avec escalade et effraction a été commis à Bonneville-Ia-Louvet (arrondissement de Pont-l’Évêque), au préjudice du sieur Desrues (Félix), charpentier.

Les objets volés consistent en argent et en effets d’une valeur de 97 fr.

— Le 10, un vol d’argent, également avec escalade et effraction, a eu lieu à Saint-Benoit-d’Hébertot, au préjudice de la dame Floquet.

Le nommé Fontaine, soupçonné d’être l’auteur de ce vol et de celui commis à Bonneville-la-Louvet, a été arrêté le lendemain à Corneilles (Eure), et mis à la disposition de la justice. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1860   -   Un incendie.   -   Le 28 février, vers 7 heures du soir, le feu s'est déclaré subitement dans une usine à huile, appartenant à M. Lebourg, et occupée par M. Gibert à Bonneville-la-Louvet ( canton de Blangy ). En un instant l'usine est devenue un vaste foyer d'incendie ou tout secours était inutile.
La perte s'élève pour le bâtiment à 12 000 fr. Celle éprouvée par le sieur Gibert, est 10 000. S
ur ces 22 000 fr., les assurances atteignent à peine un chiffre  de 5 000 fr.
On ignore la cause du sinistre, mais la malveillance y est totalement étrangère. (La Pays d’Au
ge )

 

Avril 1860   -   La Poste.   -   L'administration des postes s'occupe activement d'une amélioration qui sera bien avantageuse pour les campagnes. Il s'agit d'organiser le service rural de façon à ce que, dans les plus petites communes de France, il y ait régulièrement un service quotidien. ( Le Pays d'Auge )

 

Avril 1860   -   Un suicide.   -   Le 31 mars, le nommé Quesnay Eugène, tourneur en chaises, âgé de 24 ans, demeurant à Bonneville-la-Louvet, s'est, dans un accès d'aliénation mentale, précipité dans une mare d'une assez grande profondeur.

Lorsqu'on l'a retiré, ce n'était plus qu'un cadavre. (Le Ordre et la Liberté)

 

Avril 1860   -   Le printemps arrive.   -   Mardi dernier à 9 heures 14 minutes du matin, nous avons quitté d'hiver pour entrer dans le printemps. Nous amènera t-il de la chaleur ? Il faut l'espérer, car nous avons ressenti assez cruellement les atteintes de l'hiver pour espérer que le printemps nous ramènera le soleil et des beaux jours. ( Le Pays d'Auge )

 

Août 1860   -   Des mutilations.   -   Le 27 juillet, des malfaiteurs se sont introduits dans un herbage appartenant au sieur Duhamel, propriétaire à Bonneville-la-Louvet, et ont mutilé plusieurs bœufs en leur coupant les crins. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Août 1867   -   Un incendie.   Un incendie a eu lieu vendredi, à Bonneville-la-Louvet (Calvados), dans des circonstances  assez singulières.

M. Desm....., cultivateur propriétaire, mit le feu à sa propre maison, vers une heure de l'après-midi, puis il fit le tour de l'immeuble comme pour s'assurer du succès de sa tentative.

Dans cette tournée il était simplement vêtu, d'un caleçon et une chemise flottante composaient seuls son habillement.

Convaincu que la maison, qui est isolée, brûlerait bien, le sieur Desm.... se coiffa d'un seau et alla se jeter dans une mare.

Les voisins les plus rapprochés, en voyant les flammes, organisèrent les premiers secours, firent sonner le tocsin, une chaîne se forma, et l'eau qui devait servir à éteindre le feu était épuisée dans la mare même où gisait le propriétaire, et à quelques pas de son corps.

Le bruit se répandit parmi les assistants que le sieur Desm.... était là, étendu dans l'eau, mais personne n'osait aller à son secours par suite de ce vieux préjugé qu'il faut attendre l'autorité légale pour toucher à un corps supposé mort.

M. N........, négociant à Paris, se trouvait là avec son fils, ils s'empressèrent de retirer le corps de l'eau en tâchant de persuader les personnes présentes que les autorités, loin de blâmer ceux qui portent de secours aux suicidés, noyés ou pendus, les invitaient au contraire à le faire.

On attribue la double action d'incendie et de suicide à l'état d'ivresse de Desm.... La maison a brûlé entièrement. Une pompe à incendie récemment arrivée dans le pays a été inaugurée à cette occasion.  

 

Mai 1868   -   La lune.   -   La lune rousse qui finit aujourd'hui vendredi, à 6 heures 45 du matin, pour faire place à la lune de mai, n'aura pas été par trop méchante. Elle nous a donné de  beaux jours. Les biens de la terre, au dire de nombreux cultivateurs, ont un aspect magnifique.

 

Mai 1868   -   Une tentative d'assassinat.   -   Une tentative d'assassinat a eu lieu dans la nuit du 18 au 19 courant, vers deux heures du matin, sur la personne du sieur Jean Giffard, vieillard de 76 ans, qui habite seul sa maison située dans la commune de Bonneville-la-Louvet.

C'est à quatre heures du matin qu'on a découvert cet infortuné vieillard, le visage contusionné et couvert de sang ainsi que ses vêtements. Des soins empressés lui ont été prodigués par  ses voisins. Le mobile de cette tentative d'assassinat est le vol.

Le crime aurait été commis par deux individus qui ont demandé à la victime de leur remette son argent. Le sieur Giffard n'avait que 45 fr. 50, qu'il leur a donnés, mécontent de si peu, les  assassins se sont jetés sur lui et lui ont fait des blessures très graves.

Deux individus, accusés d'être les auteurs du crime, ont été arrêtés et conduits à la maison d'arrêt de Pont-l'évêque, ce sont les nommés Constant et Eugène Boudin.  

 

Novembre 1868   -   Un incendie.   -   Une maison appartenant à Mme Veuve Verger, cultivatrice à Bonneville-la-Louvet et occupée par la demoiselle Clémentine Roussel, marchande de ballais à Blangy, a été détruite par un incendie lundi matin, à 10 heures.

La perte subie par la propriétaire est estimée à 1000 francs environ. Le mobilier de la demoiselle Roussel, évalué à une vingtaine de francs, n'était pas assuré. On attribue cet incendie à une cause purement accidentelle. 

 

Février 1870   -   Fait divers.   -   Mardi, vers sept heures et demie du matin, à Bonneville-la-Louvet, sur le bord de la route départementale n° 17, a été trouvé le cadavre du nommé Jean Melthéreau, âgé de 58 ans. La mort paraît devoir être attribuée à une congestion cérébrale.  

 

Avril 1870   -   Fait divers.   -   Mercredi soir, un accident dont les suites ont occasionné la mort, est arrivé à St-Clair, près le pont du chemin de fer de Honfleur.

Le sieur Alphonse Auger, domestique d'un cultivateur de Bonneville-la-Louvet, était venu apporter une botte de cidre chez M. Désiré Biette. Dans l'après-midi, les enfants de ce dernier étaient allés faire la conduite au sieur Auger, et l'un d'eux, penché sur la voiture, allait tomber, quand Auger s'en aperçut et va pour le recevoir. A ce moment, le train du chemin de fer  vint à passer sur le pont St-Clair, les chevaux, épouvantés par le bruit, prennent le galop, et le malheureux Auger se trouve renversé par la voiture, qui lui passe sur le côté du corps. On s'empressa de le transporter à l'auberge voisine.

M. le docteur Duval, appelé de suite pour constater la position du blessé, reconnut bientôt qu'un organe intérieur avait été déchiré, et que cette lésion déterminerait promptement la mort. En effet, le malheureux Auger a succombé cette nuit.

 

Février 1874   -   Vols de poules.  -  Nous continuons à enregistrer les vols de poules et de lapins qui se multiplient d'une façon inquiétante. Les autorités locales doivent plus que jamais surveiller les étrangers qui traversent leurs communes. On nous informe que la veille des vols commis à Bénouville, un individu, petit de taille, assez proprement vêtu, a parcouru ce pays sous prétexte de demander l'aumône pour se guérir d'un mal de saint. C'est aux gardes champêtres a surveiller tout spécialement les rôdeurs qui sont assurément les éclaireurs de la bande de voleurs qui dévastent nos poulaillers. Ainsi qu'on le verra par la liste suivante, toutes les parties du département sont explorées : 

— A Beaumont-en-Auge, on a dérobé sept poules au sieur La Haye, cafetier. — A Argences, une poule a été volée au sieur Morel. — A Blainville, vingt-deux poules, deux dindes et un canard, ont été enlevés avec effraction, au sieur Brée, propriétaire. —  A Airan, on a soustrait, dans des circonstances, analogues, huit poules et un lapin au sieur Giot. La même nuit, dans la même commune, on a dérobé quatre volailles au sieur Boulin. — A Orbec, on a volé six poules et un coq au sieur Aube. — A Bonneville-la-Louvet, quatre poules appartenant à la dame Deprez. — Un vol de onze poules a été commis, au préjudice de la dame Hamon, propriétaire à Hamars. — Dans la nuit du 20, neuf poules ont été dérobées dans l'étable du sieur Beuron, cultivateur, à Bénouville. Dans la journée du 21, un vol de neuf poules a été également commis au préjudice de la dame veuve Olivier, propriétaire, même commune.

BONNEVILLE-la-LOUVET (Calvados)  -  Quartier de la Mare

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