UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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BONNEVILLE - la - LOUVET

Canton de Blangy-le-Château

Les habitants de la commune sont des Bonnevillais, Bonnevillaises


Mai 1877   -  La pluie.  -  Il résulte d'observations faites que, dans l'espace de huit mois (du 28 septembre 1870 au 28 mai 1877), il y a eu dans nos contrées 131 jours de pluie.

 

Juin 1877   -  La chaleur.  -  Lundi matin, M. Grégoire Roger, conducteur de bestiaux, âgé de 25 ans, né à Avranches, demeurant à Bonneville-la-Louvet, passait rue des Carmélites, à Caen, lorsque, suffoqué par la chaleur, il s'est affaissé sur la voie publique en vomissant le sang. Cet homme a été conduit à l'Hôtel-Dieu, où il a été admis d'urgence.  

 

Août 1879  -  La Poste.  -  Les bureaux de poste et les bureaux télégraphiques ont été fusionnés à Vire, Condé, Orbec, Dives, Livarot, Argences, Dozulé et Évrecy. La fusion sera bientôt à Honfleur un fait accompli.

Deux bureaux télégraphiques ont été ouverts à Ryes et à Crèvecœur. Un bureau permanent a été substitué au bureau temporaire de Cabourg. Le bureau de Deauville va être incessamment réouvert et transféré au bureau de poste.

Enfin, des études se poursuivent pour doter d'un bureau télégraphique les communes de Saint-Aubin, Morteaux-Coulibœuf, Clécy, Bonnebosq, Lison et Bonneville-la-Louvet.

 

Décembre 1882  -  Maires. -  Ont été élus maire de Cambremer, M. G. Delettre, en remplacement de M. Pernelle, démissionnaire. 

Maire de Bonneville-la-Louvet, M. Vatel, en remplacement de M. Durand, démissionnaire. 

Maire de Lingèvres, M. Châtel, à la place de M. Bellissent. 

 

Décembre 1882  -  Passage de Vénus. - Le 6 décembre, dix commissions scientifiques françaises étaient éparpillées sur la surface du globe terrestre, pour lorgner Vénus passant devant le soleil. Nous ne savons si le travail de toutes ces lorgnettes vaudra la surcharge dont elles pèsent au budget, les nuages ayant contrarié les observateurs.  

 

Août 1883  -  Télégraphes.    La création de bureaux télégraphiques a été autorisée à Bonneville-la-Louvet et à Moyaux.  

 

Juin 1884  -  Incendiaire par vengeance.    Mercredi et jeudi, vers 8 heures 1/2 du soir, deux tentatives d'incendies ont eu lieu à Bonneville-la-Louvet, l'une dans le grenier, l'autre dans l'écurie du sieur Henri Bélanger, gérant de la papeterie. Les dégâts sont nuls. Sa servante, la nommée Danet, 15 ans, a avoué avoir mis le feu, elle a été arrêtés.

 

Juillet 1885  -  Le crime de Bonneville-la-Louvet.  -  L'homme tué par Jetton et Le Gall est un nommé Gabriel Caulonnier, 51 ans, originaire du Finistère. Il avait travaillé pendant une année chez un fermier de Piencourt et l'avait quitté le 13 juillet pour se rendre à Cormeilles ; il avait sur lui 180 francs ; les outils qu'il portait consistaient en une pioche et une pelle. Jetton avait fait route depuis Cormeilles avec Caulonnier.

A Bonneville, ils firent la rencontre de Le Gall, et les trois hommes burent ensemble. Dans la conversation, Caulonnier laissa voir qu'il était porteur d'une certaine somme d'argent. Les  associés résolurent de s'en emparer. Le soir venu, Caulonnier quitta ses deux compagnons pour se rendre à Beuzeville ; mais ceux-ci le suivirent. A peu de distance du bourg, Caulonnier, qui était un peu ivre, se coucha le long de la route, et ses deux compagnons se cachèrent dans un fossé.

La nuit étant complètement venue, Caulonnier quitta la route et alla dans un pré, où il fit un trou pour y passer la nuit. Lorsque les assassins le crurent endormi, ils s'approchèrent sans bruit et, sans le réveiller, parvinrent à lui lier les mains. Puis, sans craindre aucune résistance, ils assommèrent leur victime avec sa propre pioche.

Arrêtés, ils n'ont pas pu donner l'emploi de leur temps. Le Gall a été trouvé porteur d'effets et d'une somme de dix francs de, et Jetton d'une somme de 4 fr. 95, d'un mouchoir tâché de sang et d'un vieux veston de toile bleue remplie également de sang. Interrogé sur ces tâches Jetton  a déclaré ne pas savoir d'où elles provenaient. Cette individu a, en outre, déclaré aux gendarmes qu'il avait subi plusieurs condamnations, mais que cela ne les regardait pas. Mis en présence l'un de l'autre, Le Gall a dit à Jetton ces paroles significatives : " Tu n'as pas peur ; moi je tremble. "

 

Août 1886  -  Incendie.  -  Un incendie, qui aurait pu avoir les plus graves conséquences, a éclaté dans une cave de Bonneville-la-Louvet, appartenant à madame Houiville. Cette dame avait chargé le sieur Pinel de mettre en perce un fut d'eau-de-vie. C'est en faisant cette opération que l'alcool s'est enflammé au contact d'une lumière nécessitée par l'obscurité de la cave. L'incendie a été immédiatement arrêté grâce au concours intelligent et dévoué des pompiers et des voisins et surtout à l'intrépidité du sieur Pinel, qui n'a pas craint de rester exposé aux plus graves dangers. Il s'est retiré couvert de brûlures aux jambes et aux bras.  

 

Juin 1888  -  Suicides.  -  Jean Hurel, 56 ans, couvreur à Cambremer, a été trouvé noyé dans une mare, territoire de St-Pair-du-Mont. Un billet trouvé sur le cadavre fait connaître que la mort était le résultat d'un suicide, dont la cause n'était pas indiquée dans l'écrit trouvé sur le suicidé. 

— Pierre Auzouf, 62 ans, journalier à Bouneville-la-Louvet, a été trouvé pendu dans le grenier de sa maison. On ignore pourquoi cet homme s'est suicidé.

 

Décembre 1888  -  Les voleurs de vaches.  -  Une génisse de dix mois, estimée 150 francs, a été dérobée au préjudice du sieur Boudin, propriétaire à Bonneville-la-Louvet.

 

Octobre 1890  -  Mort accidentelle.  -  Un jeune homme de dix-neuf ans, Henri Léopold, domestique à Bonneville-la-Louvet, est tombé d'un tombereau qu'il conduisait et s'est tué net.

 

Juillet 1891  -  Écrasé.  -  Le jeune Édouard Martigny, 15 ans, domestique à Bonneville-la-Louvet, a passé sous les roues de la voiture qu'il conduisait, et est mort des suites de ses blessures.  

 

Décembre 1893  -  Un écrasé.  -  Le sieur Giraut, 37 ans, domestique chez le sieur Fiollet, farinier à Bonneville-la-Louvet, conduisait une voiture pesant environ 9 000 kilogrammes. En passant par Genneville, vers minuit, il voulut monter sur le siège placé sur le devant de la voiture. Malheureusement, il manqua son coup et tomba sur la chaussée. Une roue de la voiture lui passa alors sur un genou et sur une cuisse qui furent broyés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1893  -  Les suites d’un accident.  -  Nous avons dit que le sieur Ferdinand Girault, 38 ans, domestique chez le sieur Fiollet, farinier à Bonneville-la-Louvet, conduisait, dernièrement, une voiture pesant environ 9 000 kilogrammes. En passant par Genneville, vers minuit, il voulut monter sur le siège placé sur le devant de la voiture. Malheureusement, il manqua son coup et tomba sur la chaussée. Une roue de la voiture lui passa alors sur le genou et la cuisse qui furent broyés. Il fut transporté à l'hospice de Pont-l'Evêque. Il y est mort des suites de ses blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1894  -  Dépravation précoce.  -  Des faits-ignobles viennent de se passer à Bonneville-la-Louvet. Le jeune Henri L…...., 15 ans, a commis sur sa petite sœur Eugénie, âgée de six ans, des attentats contre nature. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1895  -  Le train n’attend pas.   -  Sur les confins du Calvados, non loin de Cormeilles, maître Cornedebuit partait pour porter un chargement à la gare la plus proche. A un kilomètre, il s'aperçoit que ses roues manquaient d'huile. Il reprend le chemin de son logis et, en arrivant, entend son domestique dans la chambre de sa femme. 

— Qui qu' tu fais-là ?….. grand feignant !... T'as d'la chance que l'train attend pas... Mais quand j' vas r'veni, tu vas vais... 

Lorsqu'il revint, le domestique n'était plus là, naturellement. 

— Ah ! ben Dieu ! d'ben Dieu ! il a ben fait d'pas rester preux d'ma femme, car il érait vu que j'm'appelle pas Cornedebuit pour des pois. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1896  -  Une poule savante.  -  Une nuit, le poulailler des époux Rebours, demeurant à Bonneville-la-Louvet, était dévalisé. Soupçonnant ses voisins, les époux Grenguet, les gendarmes firent une perquisition et trouvèrent deux poules que le papa Rebours reconnut pour les siennes. Les Grenguet soutinrent que c'étaient les leurs. 

Le gendarme lâcha les deux cocottes sur le milieu de la route et toutes les deux prirent joyeusement le chemin du poulailler de Rebours. Mais ce n’est pas tout. Rebours appela l'une des poules qui se percha sur son doigt et fit la morte dans une soupière. « Faites l'y en faire autant », dit le gendarme à Grenguet. Il appela la poule, mais elle se sauva en lui faisant caca au nez. L'expérience était décisive. Aussi, malgré leurs dénégations, Grenguet a été condamné à trois mois de prison, sa femme à un mois, sans compter un total de 150 fr. d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1897  -  Suicide. -  La gendarmerie de Blangy a constaté le suicide par immersion du sieur Jean Guy, 76 ans, propriétaire à Bonneville-la-Louvet. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1897  -  Interdiction de Pêche.  -  En vue de protéger la reproduction du poisson, la pêche, du saumon est interdite du 30 septembre au 10 janvier, celle de la truite et de l'ombre-chevalier du 20 octobre au 31 janvier, et celle du lavaret, du 15 novembre au 31 décembre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1897  -  Mauvaises mères.  -  La femme Léontine Morice , 25 ans, habite Pont-l'Evêque. Son mari est en prison. Presque toutes les journées, la femme Morice s'absentait abandonnant ainsi ses quatre pauvres enfants dont le dernier, une petite fille de 20 mois. Le commissaire, ayant été informé que cette enfant était dans un état épouvantable, se rendit  chez la femme Morice où il trouva la pauvre petite martyre couchée dans une boite à savon, sur un fumier infect, au milieu de saletés et de vermine. L'enfant respirait encore, le commissaire la fit transporter à l'hospice où elle mourait trois jours après. Poursuivie pour homicide par imprudence, la femme Morice a été condamnée à un mois de prison. 

 — Une femme de Bonneville-la-Louvet, Marie Taillois, 29 ans, s'en est tirée à meilleur compte pour avoir maltraité son petit garçon de 7 ans, « un petit chameau qu'elle eût voulu voir crever ». Elle a été condamnée à quarante jours de prison, mais avec la loi Bérenger. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1898  -  Infanticide.  -  Le sieur Rebours, serrurier à Bonneville-la-Louvet, se rendant ces jours derniers à son travail, aperçut dans la rivière la « Calonne » le cadavre, déjà en putréfaction, d'un enfant du sexe féminin, qu'il s'empressa de retirer de l'eau. Détail curieux : le cadavre de la petite fille, qui paraissait bien constituée, avait le cordon ombilical attaché à l'aide d'une ficelle à l'extrémité de laquelle était maintenue, par le milieu, une baguette de 40 centimètres.

L'autopsie a établi que l'enfant était née viable et que son séjour dans l'eau remontait à un mois environ. Aucune trace de blessure n'a été constatée. Une arrestation aurait, dit-on, été opérée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1898  -  Accident mortel. -  On a trouvé râlant, sur la route de Beuzeville à Corneilles (Eure), le sieur Fiolet, meunier à Bonneville-la-Louvet. Malgré tous les soins, le malheureux ne tardait pas à expirer. Sa voiture, attelée de quatre chevaux, était restée, une roue dans le fossé de la route, et près de là une autre voiture était versée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  Infanticide.  -   Berthe Eudeline, 20 ans, servante de ferme à Bonneville-le-Louvet, est accusée d'infanticide. Le 23 février dernier, un sieur Rebours découvrait, à Bonneville-la-Louvet, dans la Calonne, le cadavre d'un enfant nouveau-né du sexe féminin paraissant avoir séjourné dans l'eau un certain temps. L'autopsie établit que cette enfant et ait venue à terme, vivante et, viable, qu'elle avait vécu et respiré. 

L'état de décomposition du cadavre ne permit pas d'établir si des violences avaient été exercées sur l'enfant. La rumeur publique accusait la fille Eudeline, domestique chez la dame Audrieu, d'être accouchée clandestinement quelque temps auparavant et d'avoir fait disparaître son enfant. 

Elle fut interrogée, mais elle nia sa grossesse. Mais l'examen des effets et linges saisis chez elle prouva qu'elle était accouchée clandestinement. Alors elle avoua et déclara qu'après  son accouchement elle avait, laissé son enfant mourir sans soins, puis avait jeté le cadavre dans la Calonne. Ayant déjà à sa charge deux enfants naturels, elle tenait à se débarrasser du troisième. 

L'accusée a une mauvaise réputation, elle était fille-mère dès l'âge de quinze ans. Le jury a été indulgent, et la fille Eudeline n'est condamnée qu'à un an de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  Mérite agricole.  -   Sont nommés officiers : MM. Perrinne, maire de Ste-Marguerite-de-Viette ; Pagny, conseiller d'arrondissement à Cartigny-l'Epinay.

— Sont nommés chevaliers MM. Amand Leneveu, dresseur de chevaux d'attelage et de selle à Caen, 31 ans de services ; Lair, instituteur à Langrune-sur-Mer ; Postel, cultivateur à Vacognes ; Quesnel, propriétaire-cultivateur à Bonneville-la-Louvet ; Sabine, propriétaire à Sannerville ; Sebire, propriétaire-pépinieriste à Ussy ; Tricault, propriétaire à Vire: Vignioboul, directeur de la Société laitière des fermiers normands, à Morteaux-Couliboeuf ; Lemariey, cidres et eaux-de-vie à Paris, mise en valeur de terrains meubles dans le Calvados ; Martine, maire de la commune de Gonneville-sur-Merville. (Source : Le Bonhomme Normand)

BONNEVILLE-la-LOUVET (Calvados) -  Café de la Gare

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