1er Mai 2025

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

Page 1

BRETTEVILLE  s/ ODON

Canton de Caen 

Les habitants de la commune sont des Brettevillais, Brettevillaises


Novembre 1828   -   Le tribunal de police.  -   Aujourd'hui le tribunal de police n'a eu à s'occuper que de trois affaires, et encore l'une d'elle a été renvoyée.

Le sieur Larcher, de Bretteville, était traduit devant le tribunal pour délit de chasse, il a prétendu qu'il n'avait pas chassé, qu'étant sorti avec un fusil et un chien, c'était seulement pour faire peur aux moineaux, mais les gendarmes avaient constaté dans leur procès-verbal qu'ils l'avaient vu chassant, et il a été condamné à 30 fr. d'amende, la confiscation de son fusil, et les frais.

-   Le nommé Lequesne, cabaretier, poursuivi par l'administration des impôts indirects, a été condamné à 100 fr. d'amende et à la saisie d'une bouteille de cassis, qui s'est trouvée chez lui en contravention. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Janvier 1830   -   Un accident de la route.   -    Des voyageurs arrivant hier soir de Paris, ont raconté un événement affreux qui plonge dans le deuil une famille des environs de notre ville.

Il y a deux jours, deux marchands de bestiaux revenaient du marché de Mantes dans un cabriolet, rapportant, dit-on, une somme considérable, prix de leur marchandise vendue. Dans un endroit où la route est escarpée et domine la Seine, ils ont rencontré une diligence qui a effrayé leur cheval, cet animal a reculé et tout a roulé dans la rivière.

Les hommes et le cheval ont été bientôt submergés et ont péri dans les flots. L'un des deux marchands, victimes de ce triste accident, était M. Rousselin, le 2e des fils de M. Rousselin de Bretteville-sur-Odon. . (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Février 1830   -   Le froid continu.   -   Depuis 30 ans notre pays n'avait pas éprouvé un froid aussi intense que celui qui s'est fait sentir dans la nuit de mardi à mercredi, le thermomètre, au milieu de la ville, dans un courant d'air ordinaire, est descendu à 15° au-dessous de zéro, exposé a un air libre, il a baissé jusqu'au-dessous de 17° et à 20° dans la campagne.

Aussi tout est gelé, même dans les appartements où le feu est entretenu pendant toute la journée.

- Aujourd'hui le thermomètre était descendu à 5 heures du matin à 15º 5/10 en plein air. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1830   -   Accident de la route.   -   Voici les nouveaux renseignements bien positifs qui nous sont parvenus sur l'événement arrivé à Roboise la semaine dernière.

La diligence montait la côte au pas au moment où le cabriolet la descendait avec une imprudente rapidité, que le postillon de la diligence avait remarquée par le feu que le cheval faisait sur le pavé il s'était même rangé à gauche de la route pour laisser le passage plus libre. Malheureusement le cabriolet ayant accroché un des chevaux de la diligence, une des personnes qui montaient le cabriolet voulant éviter le choc, poussa trop vivement à gauche, et l'équipage débordant la route a été entraîné dans la Seine.

Il paraît que le lendemain matin on a vu passer, sous le pont de Vernon, le cabriolet et le cheval qui ont été retirés un peu plus bas. (Le Pilote)

 

Décembre 1830    -    La garde nationale.   -    Hier plusieurs de MM. les officiers de la garde nationale de Bretteville-sur-odon, sont venus à Caen, en uniforme rural, présenter leurs hommages civiques à M. le Préfet. Chacun a remarqué l'élégance de leur uniforme qui, conforme en tout au modèle envoyé par le ministère de l'intérieur, produit un très bel

effet. La blouse que portaient les gardes-nationaux, au lieu d'être simplement serrée par la ceinture tricolore, forme sur la poitrine, et par derrière des plis arrêtés par la ceinture même de la blouse, en sorte que l'habillement se dessine d'une manière infiniment plus élégante que la plupart des autres blouses d'uniforme dont les plis ne se forment qu'irrégulièrement, maintenus seulement par la ceinture.

Déjà un assez grand nombre d'habitants de cette commune sont pourvus de leur équipement, et avant un mois les 150 hommes qui composent cette garde nationale seront entièrement habilles, plusieurs propriétaires de la localité s'étant empressés de contribuer aux frais d'équipement des habitants peu aisés. De tous côtés nous savons que les communes sont dans les mêmes dispositions, et que la plupart des gardes nationales rurales seront prochainement revêtues d'un uniforme que tout citoyen doit être fier de porter.

Le drapeau envoyé par le Roi à notre garde nationale étant celui de toutes les gardes civiques de l'arrondissement sous la défense desquelles il est placé, il est, dit-on, question de les appeler à la cérémonie de la remise de ce drapeau, le 1er dimanche de janvier. Il serait bon, si tous les citoyens portés sur les contrôles des compagnies rurales ne se rendent pas au chef-lieu, que chaque commune y envoyât du moins une députation pour cette circonstance solennelle. (Le Pilote du Calvados)

 

Juin 1831    -    Procession du Saint-Sacrement.   -   Il paraît que dimanche dernier un schisme s'est élevé entre la garde nationale de Bretteville-sur-Odon et la procession du Saint-Sacrement.

Cette procession était déjà en marche et le dais escorté par la milice nationale, lorsqu'un des fidèles qui suivaient le cortège s'aperçut de l'oubli peut-être volontaire qui avait été fait des panaches blancs qui ornaient précédemment les angles du dais, la garde nationale croyant voir dans ces panaches des insignes d'un autre temps, exprima le désir qu'on ne les exposât point aux regards, mais des gens qui, sous un dehors tout dévotieux, ne cherchent qu'occasion de troubles, insistèrent pour déployer ces ornements.

Ne voulant point troubler la procession et faire naître le scandale qu'on paraissait chercher, la garde nationale se retira avec son drapeau et précéda la procession pour faire enlever les reposoirs qui se trouvaient sur son passage. Aucun désordre n'eut lieu du reste et les prétendus dévots n'ont retiré d'une sotte exigence qu'une séparation qui a fait manquer en partie leur procession. (Le Pilote du Calvados)

 

Juin 1831    -    Appel à la vigilance des maires.   -   M. le préfet du Calvados vient d'adresser à MM. les maires du département une circulaire pour inviter ces fonctionnaires à prendre de suite toutes les mesures nécessaires pour empêcher la divagation des chiens.

Plusieurs de ces animaux attaqués de la rage ont parcouru différentes communes et ont mordu d'autres animaux. Il importe

donc dans l'intérêt de la sûreté publique, que les règlements sur cette matière soient exécutés avec sévérité, afin de prévenir les accidents qui résulteraient d'un défaut de précaution et de surveillance. (Le Pilote du Calvados)

 

Décembre 1831    -    Cérémonie d'installation.   -   Dimanche dernier, la garde nationale et tous les habitants de Bretteville-sur-odon se sont réunis pour célébrer l'installation du nouveau maire et du nouvel adjoint de cette commune.

Cette cérémonie, que le bruit du tambour avait annoncée dès le matin, avait attiré une foule considérable. Deux arbustes dont les branches portaient deux écharpes tricolores ont été offerts au nom de la commune aux deux fonctionnaires.

M. Revel, lieutenant de la compagnie nationale, qui portait la parole au nom de tous ses concitoyens, a prononcé, dans cette circonstance, un discours remarquable par l'élévation des pensées, dans lequel il a rappelé aux récipiendaires les devoirs que la commune s'attendait à les voir remplir.

Un banquet où plus de 250 personnes ont été admises, et un bal auquel une grande partie de la population de la commune a pris part, ont terminé fort agréablement cette fête patriotique et fraternelle, à laquelle la bienfaisance a voulu faire participer aussi les indigents. Une collecte en leur faveur et une abondante distribution de pain ont été pour eux le fruit de cette heureuse et agréable journée. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1833    -   Affrontement mortel entre soldats.   -   On raconte que deux soldats d'un détachement de la remonte établie à Bretteville-sur-odon, tous deux pris de vin, ont tiré le sabre par suite d'une querelle, et que l'un d'eux a été tué.

Si cette scène a eu des spectateurs, comme tout le fait présumer, il est étrange qu'aucun d'eux n'ait tenté de prévenir cet affreux accident. (Mémorial du Calvados)

 

Mai 1833    -   Refus d'inhumation.   -   Nous apprenons aujourd'hui que M. le curé de Breteville-sur-Odon a refusé d'admettre dans l'église de Notre-Dame le convoi du sieur Levacher, le même militaire de la remonte tué en duel dernièrement et dont nous avons déjà parlé. Sur son refus, le cortège, qui se composait de vingt gardes nationaux de la commune et de plusieurs habitants, pour éviter un conflit scandaleux, s'est dirigé vers l'église de St-Pierre.

La porte se trouvant fermée, M. le maire a fait demander la clef nouveau refus de la part du curé. Cette nouvelle a porté a son comble l'exaspération de la foule, déjà excitée par le premier refus, la porte a été enfoncée, et la cérémonie s'est passée ensuite avec calme et recueillement sans le concours de l'autorité ecclésiastique.

La conduite de M. le curé en cette occasion n'a été ni sage ni prudente, mieux pénetré de la tolérance évangélique, et aurait pu éviter ce scandaleux éclat. (Mémorial du Calvados)

 

Mars 1842  -   On nous écrit.   -  A la date du 9 mars : La nuit qui vient de s'écouler n'a été qu'une longue tempête. Depuis dix heures du soir jusqu'au lever du jour, les vents d'ouest, sud-ouest ont soufflé avec une impétuosité inouïe. La fureur de l’ouragan était telle que des parties de toits se  détachaient à chaque instant et allaient au loin achever de se briser sur les pavés de nos rues.

On redoute fort d'apprendre quelles sinistres maritimes ont eu lieu. Puissent les bateaux pêcheurs de nos côtes n'avoir pas été assaillis en mer, avant leur retour, par le déchaînement subit de cet orage épouvantable ! Puisse-t-on n'avoir à enregistrer aucuns de ces désastres trop fréquents qui accompagnent la vie aventureuse de ces pauvres pêcheurs.

On apprend que le vent a fait dans la commune d'Allemagne des ravages considérables, plusieurs maisons sont lézardées. d'autres, et c'est le plus grand nombre, ont perdu leurs couvertures, les grues servant à l'exploitation des carrières ont été brisées et leurs débris semés dans la campagne.

A Caen, plusieurs arbres de nos promenades publiques ont été renversés, sur le Cours-la-Reine, quatre platanes gisent déracinés, sur le grand cours, trois ormes antiques, l'orgueil de cette belle promenade, ont été brisés en éclats à la naissance des premières branches, et leurs fûts gigantesques ont été lancés jusque dans la rivière qui paraît près de déborder.

—  Nous lisons à ce sujet dans le « Haro » : Cette nuit de mercredi à jeudi, une violente tempête a éclaté sur notre ville et aux environs. Dès hier au soir, le vent, le tonnerre et les éclairs présageaient une mauvaise nuit. Ce matin, nos rues étaient jonchés de tuiles, d'ardoises, de carreaux, de persiennes, de tabatières, etc… Sur les deux cours, plusieurs arbres ont cédé sous la violence du vent. Il en est deux surtout sur le grand cours que leur age et leur force semblaient devoir protéger, et qui ont été déracinés. La toiture de la caserne de Vaucelles a, dit-on, beaucoup souffert, la rose des vents qui se trouve au-dessus du pavillon de l'Hôtel-de-Ville, a été inclinée, une maison en construction sur la hauteur du calvaire de Vaucelles a été enlevée.

—  Le courrier d'Alençon a couru de grands dangers dans la ville de Falaise, où les tuiles tombaient comme grêle, a la sortie de la ville, un hêtre déraciné a failli tuer les chevaux.

Sur la route de Caen à Tilly, plusieurs maisons, dont le toit est en chaume, ont été découvertes entièrement, et la toiture portée à une certaine distance. Un grand nombre de pommiers sont déracinés ou brisés.

A Bretteville, une maison s'est presque écroulée, et un enfant, nous dit-on, serait dangereusement blessé par les débris.

La guérite de la place du Sépulcre a été renversée, nous dit-on, et transportée à une assez grande distance, nous n'avons pu vérifier le fait.

Nous craignons d'apprendre de plus grands sinistres, nous redoutons surtout les nouvelles maritimes.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Jeudi soir, vers 10 heures, la ville de Caen a été mise en émoi, par le départ précipité des pompiers et de la troupe de ligne qui se rendaient en toute hâte vers la commune de Brettevlïle-sur-Odon, où venait d'éclater un violent incendie.

Le feu s'était déclaré avec une rapidité effrayante au hameau de Rocreu, situé entre Bretteville et Verson, au moins d'une heure il a consumé quinze à seize maisons dont on n'a presque rien sauvé et sans que des secours efficaces aient pu être organisés à temps. Un corps considérable de ferme appartenant à une dame Pinçon, a été réduit en cendres, avec le mobilier et les récoltes qu'il renfermait.

L'opinion publique attribue ce sinistre à la malveillance : l'incendie a commencé par une maison inhabitée depuis plusieurs années et dans laquelle auraient été vus, dit-on, la veille un ou plusieurs individus sur le compte desquels la justice informe. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -  Voici les noms des insurgés faisant partie du convoi du 2 au 3 de ce mois, et appartenant au département du Calvados : Hasser (Hippolyle, Frédéric), 21 ans, journalier, Càen.  — Futrel (François-Jules), 37 ans, ébéniste, Vire.   Lemarchand (Eugène), 38 ans, serrurier, Bayeux. —   Mullois (François, Arthur), 33 ans, charpentier, Bretteville.  —  Dutheil (Hippolyte), 41 ans, jardinier, Lisieux.    Leneveu (Frédéric), 25 ans, tailleur, Caen.   Hubert (Ursin), 42 ans. piqueur de pierre, Vire. (source Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Le 13, mercredi prochain, il y aura une éclipse totale de lune en partie visible à Paris. Elle commencera à 5 heures 39 minutes du matin, milieu à 6 heures 28 minutes, fin de l'éclipse totale 7 heures 17 minutes. (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -   Tremblement de terre.   -  Il y a quelques jours, de violentes secousses, accompagnées de détonations souterraines, et ayant la plus grande analogie avec les tremblements de terre, se sont fait sentir dans plusieurs communes voisines de la ville de Caen : à Bretteville-sur-Odon, à Carpiquet, à Saint-Contest, à Garcelles, etc… Dans une foule d'habitations, des meubles on été violemment agités, déplacés même. Du reste, aucun accident n'est a citer. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1852   -   Une découverte.  -   Ces jours passés, à Bretteville-sur-Odon, dans la campagne, à gauche de la route de Verson, des ouvriers occupés à la réparation des chemins ont trouvé un cadavre à l'état de squelette, qui paraissait enfoui depuis longues années. Il était debout, un peu courbé, à dix-huit pouces environ de la surface du sol. On a exhumé en même temps un bassin de cuivre et un verre-à-pied. Avis à été donné à la justice. On ne sait que penser de cette découverte. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1857   -   Des accidents.  -   Samedi a été pour la commune de Brelleville-sur-Odon, un jour bien néfaste. Un ouvrier de cette commune, le sieur Lajenièvre, a été tué sur le cours Caffarelli, par la chute d'un arbre qu'il abattait. Ce malheureux était père d'une nombreuse famille.

Un jeune homme, nommé Guerney, qui travaillait au chemin de fer, sur le territoire de Bretteville, a eu le corps broyé entre deux wagons. Il a été reporté, samedi soir, à la Maladrerie, lieu de son domicile. Rien ne saurait rendre le désespoir de la malheureuse mère, à la vue du cadavre mutilé de son enfant. Ce jeune homme était un excellent sujet, et sa mort cause la plus douloureuse émotion.

Enfin, le même jour, à Bretteville, une demoiselle Mutel, d'un âge déjà avancé, a succombé à une attaque d'apoplexie foudroyante. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1861   -   Cours d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le Conseiller Coqueret.

L’affaire concernait un nommé Lubin (Louis-Eugène), âgé de 26 ans, ouvrier couvreur, demeurant à Caen.

Reconnu coupable d'une tentative de viol commise, le 21 mai dernier, vers dix heures du soir, sur la route de Vire, entre les communes de Caen et Bretteville-sur-Odon, Lubin a été condamné à cinq ans de travaux forcés.    Défenseur, Me  Fauvel. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Novembre 1861   -   Un suicide.   -   Le nommé Lepailleur (François Louis), âgé de 42 ans, ouvrier serrurier, né et demeurant à Bretteville-sur-Odon, a été trouvé pendu dans sa chambre, dans l'après-midi de dimanche.

On attribue ce suicide à une maladie d'aliénation mentale dont avait été atteint cet homme qui, déjà, avait été enfermé au Bon-Sauveur. Il paraissait complètement guéri, mais, depuis quelque temps, ses voisins avaient remarqué qu'il était plus triste que d'habitude, il avait même déclaré qu'il se donnerait la mort. Lepailleur était célibataire. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Décembre 1861   -   Un accident.   -   Lundi, vers neuf heures du soir, le nommé Halard (Joseph), ouvrier carrier, demeurant à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, était occupé à faire une fouille dans une carrière située sur le territoire de la commune de Bretteville-sur-Odon, avec les nommés Michel (François), Michel (Georges), Guillard (Pierre) et Roussel (Louis), quand tout-à-coup une énorme pierre s'est détachée de la voûte et lui est tombée sur la tête. La mort a été instantanée.

Le nommé Michel (Georges) a failli avoir le même sort. Il n'a dû sa vie qu'à un bloc de pierre près duquel il était placé, et qui l'a garanti d'une mort certaine : il en a été quitte pour une forte contusion à l'épaule.

Le nommé Halard était âgé de vingt-huit ans et était marié, sans enfants. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Août 1862   -   La distribution des prix.   -   La commune de Bretteville-sur-Odon a fait, cette année, une fort belle distribution de prix aux élèves de ses écoles.

La solennité, qui avait lieu, en présence de tous les habitants, dans la cour de l'école des garçons, parfaitement décorée, était présidée par M. Simon, maire, assisté de son conseil municipal et ayant à sa droite le vénérable curé de la paroisse. Après la distribution, l'instituteur et l'institutrice ont reçu un gage de la reconnaissance de leurs élèves.

Bretteville-sur-Odon, nous aimons à le dire bien haut, est une de ces communes où les autorités civiles et ecclésiastiques n'ont qu'une même pensée, l'amour du bien. Nous l'en félicitons sincèrement, car c'est ainsi que les autorités parviennent à former de leurs administrés une seule famille, qui les bénit de tous les bienfaits qu'elle en reçoit. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   La fête St-Pierre.   -   La commune de Bretteville-sur-Odon célébrait, dimanche dernier, sa fête patronale (la Saint-Pierre). Cette assemblée, placée au premier rang des belles fêtes communales, était, grâce au concours empressé de l'administration municipale, des plus attrayantes.

Tenue aux portes de Caen, elle réunissait plus de six mille personnes. Exercices du mât de cocagne, courses en sac, feu d'artifice, illuminations, musique, bal, etc..., rien, en un mot, ne manquait à cette belle réunion, où l'ordre n'a pas été un instant troublé.

A l'exception de la petite assemblée tenue à l'ancienne abbaye d'Ardennes, la ville de Caen n'a pas, près d'elle, de louerie de domestiques. L'établissement d'une réunion de ce genre à la Saint-Pierre, à Bretteville-sur-Odon, serait on ne peut plus favorablement accueillie dans nos environs.

Nous faisons des vœux pour que M. le maire de cette commune, si dévoué aux intérêts de ses administrés, établisse, en 1864, une louerie dans sa belle localité. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   Un incendie.   -   Hier, vers midi, un commencement d'incendie s'est manifesté à Bretteville-sur-Odon, dans un bâtiment appartenant au sieur Vatier (Michel), cultivateur. Grâce à la promptitude avec laquelle les secours ont été organisés, une faible partie de la toiture et une cinquantaine de bottes de fourrage ont seulement été la proie des flammes, et la perte ne s'est élevée approximativement qu'à 200 fr.

M. le capitaine de la compagnie des pompiers de Caen, qui avait été prévenu presqu'aussitôt de ce sinistre, dont les conséquences auraient pu être beaucoup plus graves, s'était rendu en toute hâte à Bretteville avec le grand chariot et 22 pompiers.

Leur présence fut heureusement inutile, les pompiers et la pompe de la commune ayant suffi pour éteindre le feu. Deux gendarmes à cheval, sous les ordres de M. l'adjudant, s'étaient également rendus sur le lieu du sinistre. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1866   -   Par décision.   -   Par décision du 15 juin 1866, M. le ministre de l'instruction publique a approuvé le projet d'acquisition et d'appropriation d'une maison d'école dans la commune de Bretteville-sur-Odon, et, en raison des sacrifices que ladite commune s'impose dans cette circonstance, Son Excellence a bien voulu lui accorder un secours de 3000 francs sur le montant duquel 60 francs seront affectés à l'achat d'une bibliothèque-armoire.  

 

Septembre 1866   -   Décret impérial.   -   Par décret impérial du 14 août 1866, la commune de Bretteville-sur-Odon est autorisée à acquérir du sieur julienne une maison pour l'établissement d'une maison d'école de filles, et à emprunter la somme de 5000 francs, remboursable en 10 ans.

 

Décembre 1866   -   Les cours pour adultes.   -   M. le préfet a autorisé les instituteurs et institutrices ci-après désignés à ouvrir des cours d'adultes, le soir, dans leurs communes respectives à savoir :

MM. Bunel à Sannerville ; Eudes, à Moult ; James, à Amfréville ; Béziers a Putot-en-Auge ; Bonvoisin, à Villy-Bocage ; Lebourgeois à Bénouville ; Léger, à Lantheuil ; Patry, à Bretteville-sur-Odon ; Potdevin, à Rots. Mme Langlois à Sannerville .  

 

Juin 1867   -   Le train.   -  Mardi, le train venant de Cherbourg, et qui aurait dû entrer en gare à 2 heures 15 minutes, a subi un retard considérable. Un éboulement sous la voie entre  Bretteville-sur-Odon et Carpiquet, en a été la cause. On sait que les carrières de la Maladrerie s'étendent jusque de ce côté. Les voyageurs ont été obligés de quitter les wagons, de contourner l'éboulement et de prendre d'autres wagons amenés de Caen. Il y a pas eu d'accident.  

 

Octobre 1867   -   L'orage du 3 octobre.   -   A Bretteville-sur-Odon, sur la ligne de chemin de fer, la foudre a atteint un disque indicateur et détérioré quelques rails. La secousse a brisé plusieurs vitres chez le garde-barrière.

 

Septembre 1868   -   Un incendie.   -   Mercredi, vers 8 heures du soir, un commencement d'incendie s'est manifesté dans la maison du sieur Leclerc, journalier à Bretteville-sur- Odon.  La  perte est peu considérable.

On attribue ce commencement d'incendie, qui aurait pu prendre de grandes proportions, à l'imprudence de la femme Leclerc. L'empressement des voisins à éteindre le feu mérite d'être signalé.  

 

Juillet 1869   -   Tentative de meurtre.   -  Lundi dernier, entre neuf et dix heures du soir, les nommés Baptiste Lethan, âgé de 20 ans, Exupère Frilley, âgé de 20 ans, et Gustave Frilley, âgé de 16 ans, journaliers, demeurant tous à Bretteville-sur-Odon, étaient à boire chez la dame Alfred Cœuret, aubergiste dans la même commune.

Au moment du départ, une discussion s'éleva entre les trois buveurs, à propos du paiement de la dépense, qui se montait à un franc dix centimes seulement. Après avoir déposé vingt centimes sur la table, le plus jeune des frères Frilley voulut les reprendre, et les laisser à la charge de Lethan. Celui-ci se plaignit du procédé, des injures furent échangées, et les deux buveurs se saisirent par leurs vêtements, mais Lethan, qui était le plus fort, étendit son antagoniste sur une chaise.

En voyant la tournure que prenait, la contestation l'aubergiste congédia ses clients. Sur la route, à vingt-cinq pas du cabaret, Gustave Frilley reprocha à son frère de ne pas lui avoir laissé reprendre ses vingt centimes, et il le provoqua.

Lethan, sans se mettre colère, traita les deux frères de « gamins », il se mit entre eux pour les séparer, et saisit les mains du plus âgé, pour arrêter les coups qu'il voulait porter à Gustave Frilley. Mais celui-ci profitant de la position, passa derrière son frère, et vint frapper Lethan d'un coup de couteau au-dessous de l'épaule gauche, qui lui fit une blessure profonde de six centimètres et large de cinq. En se sentant atteint, Lethan poussa un cri et dit : «: Ah ! malheureux, tu te sers d'un couteau !... attends... »

Il quitta alors les mains d'Exupère pour se mettre à la poursuite de son meurtrier, mais comme le sang s'échappait avec abondance de sa blessure, il dut s'arrêter au bout de quelques pas et appeler au secours.

Un médecin fut immédiatement prévenu, il constata que la blessure ne présentait aucune gravité et n'aurait pas de suites regrettables. Néanmoins, Lethan a été obligé de garder le lit.

La justice s'est transportée mardi à Bretteville-sur-Odon pour procéder à une information, et un mandat d'arrêt a été lancé contre Gustave Frilley, qui a été le jour même arrêté à Caen.,  place de l'Ancienne-Boucherie.  

 

Octobre 1869   -   Scandale lors d'un enterrement à Bretteville-sur-Odon.   -   Un des abonnés de l'Ordre et la Liberté  l'entretient d'une scène scandaleuse qui, si ses renseignements sont exacts, aurait eu lieu vendredi dernier à Bretteville-sur-Odon.

Il s'agissait d'une inhumation, la cérémonie funèbre eut lieu à l'église avec tout le respect et le recueillement convenables, mais aussitôt que la bière fut arrivée à sa destination, au cimetière, une femme se serait présentée sur le bord de la fosse, et, se croisant les bras avec un cynisme révoltant, aurait proféré des outrages que la morale et les convenances ne  permettent pas de relever.

Si le fait est vrai, et l'on nous assure qu'il est non seulement vrai, mais qu'il s'est déjà produit d'autres fois à Bretteville-sur-Odon, des mesures devraient être prises pour en empêcher le  retour et sauvegarder le respect dû aux morts.  

 

Juillet 1870   -  Accouchement inattendu dans une fosse.   -   Un bien singulier événement est arrivé dans la commune de B... (Calvados).

Un conseiller municipal de la commune étant mort, le bedeau de la paroisse, qui cumule les fonctions de fossoyeur et de sonneur, se mit en devoir de préparer la fosse, mais un peu ami de la bouteille se mit en retard dans son travail, de sorte que le funèbre cortège arrivant à l’église, il fallut quitter le cimetière pour aller sonner. Le bedeau dit à sa femme de finir la besogne l'aida même à descendre dans la fosse.

Or, cette femme était enceinte. Au moment où le clergé et les assistants viennent pour déposer la bière, on trouve la malheureuse, privée de sentiment et venant de donner le jour à une petite fille. On retira les deux vivants pour faire place au mort. Quelques soins ranimèrent l'accouchée, et nous sommes heureux d'ajouter que la mère et l'enfant se portent bien.  

 

Décembre 1871   -  Fait divers.   -  Un déplorable accident est arrivé la semaine dernière, à Bretteville-sur-Odon. L'un des domestiques de M. Tillard, adjoint de la commune, devait, dans la journée, aller reporter son fusil de garde national. Au moment de partir, il mit en joue l'une des servantes de la maison, en lui disant : « Avant de rendre les armes, faut que je te tue ! » L'imprudent lâcha la détente à bout portant, le fusil était chargé, et toute la charge atteignit à la cuisse l'infortunée servante, qui tomba sans connaissance.

Le docteur Le Prestre fut immédiatement appelé, mais en présence de la gravité de la blessure, il conseilla de faire transporter la pauvre servante à l'Hôtel-Dieu de Caen, où tous les soins nécessaires lui seraient prodigués. La blessée refusa, et un autre médecin fut appelé. L'amputation de la cuisse fut jugée nécessaire, mais l'opération était à peine terminée, que la  malheureuse fille était morte, morte victime d'une de ces manies insensées, malheureusement trop communes,  qui portent à jouer avec des armes à feu.

 

Avril 1874   -   Les suites de l’ivresse.  -  Dimanche dernier, vers 5 heures du soir, le nommé Adjutor Duchesne, âgé de 50 ans, jardinier à Villers-Bocage, se trouvant en état d'ivresse, a  voulu monter sur le marchepied de derrière de la voiture publique du sieur Gibert, à son passage à Bretteville-sur-Odon, mais après un parcours d'environ 100 mètres, il est tombé sur la route à la renverse, et s'est fait à la tête une blessure qui a déterminé la mort deux heures après. Cet individu était marié et père de deux enfants.

 

Novembre 1874   -   Fait divers.  -  Joseph-Ferdinand Leneveu, 61 ans, est un ivrogne de profession. Quand il est ivre, il se livre à des démonstrations que la justice ne peut tolérer. C'est ainsi qu’il y a quelque temps, il s'est permis de troubler l'office divin dans l'église de Bretteville-sur-Odon et d'injurier le curé de cette paroisse. Leneveu, qui paraît encore sous le coup de sa funeste habitude, a été condamné à 4 mois d'emprisonnement et 105 francs d'amende.  

 

Mars 1875   -   Mort asphyxiée.  -  La nommée Rose Barbey, veuve Leclerc, âgée de 72 ans, sans profession, demeurant à Bretteville-sur-Odon, ayant, placé, en se couchant, une chaufferette dans son lit, celle-ci a communiqué le feu au lit, et la malheureuse femme a été asphyxiée par la fumée. Le matin, elle a été trouvée morte dans sa chambre.  

 

Octobre 1875   -   La vie.  -  On a fait un curieux travail sur la longévité comparée de nos départements. Il en résulte que le nombre annuel de décès, à l'âge de 100 ans et au-dessus, est en France de 148. Les départements qui se distinguent par la durée de la vie, sont les suivants : Calvados, Orne, Eure, Eure-et-Loir, Sarthe, Lot-et-Garonne, Deux-Sèvres, lndre-et-Loire, Basses-Pyrénées, Maine-et-Loire, Ardennes, Gers, Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne.

 

Octobre 1875   -  Légion d’Honneur.  -  Nous avons, précédemment fait connaître, à cette place, la condamnation qui frappait le sieur Delaville, éleveur à Bretteville-sur-Odon, pour complicité d'abus de confiance envers l'État à l'occasion de fournitures faites pendant la guerre dernière. Delaville avait été nommé, sous l'empire, chevalier de la Légion d'honneur. Sur la proposition du général Vinoy, grand chancelier de la Légion d'honneur, et du ministre de la justice, le président de la République vient de rendre un décret qui enlève à Delaville son titre de chevalier. 

 

Octobre 1875   -  Honneur et Patrie.  -  Nous avons, avec nos confrères, annoncé que M. Delaville, éleveur à Bretteville-sur-Odon, avait été rayé du livre de la Légion d'honneur, sans indiquer la durée de cette radiation. On nous demande une rectification. Nous nous empressons d'y faire droit en publiant l'extrait suivant, copié dans le Bulletin des Lois :

N° 8307.    Décret du président de la République rendu sur la proposition du grand chancelier de l'ordre national de la Légion d'honneur, contre-signé par le ministre de la justice, qui suspend pendant cinq ans, à partir de la date du présent décret, de tous droits et prérogatives attachés à la croix de chevalier de la Légion d'honneur, Edmond-Victorin Delaville, agriculteur-éleveur, chevalier de la Légion d'honneur du 8 août 1870, condamné le 25 juin 1875 à un an de prison pour complicité d'abus de confiance. (Versailles, 6 mars 1875.)

Maintenant, en ce qui concerne la loi, il est regrettable que le texte n'en soit pas plus absolu, et qu'il n'interdise pas pour toujours, à ceux-là qui ont failli, quelle que soit la nature de leur faute, de placer sur leur poitrine un signe sur lequel sont gravés les mots : « Honneur et Patrie ! »

 

Avril 1878.   -   Abjuration.   -   Dimanche a eu lieu, à Bretteville-sur-odon , l'abjuration et la première communion de Mlle Albertine-Sophie-Hélène Simon, âgée d'environ 20 ans, couturière à Bretteville-sur-odon.

Cette jeune personne est la fille aînée de M. Simon, bedeau au temple protestant de Caen. Elle voulait se convertir au catholicisme, malgré l'opposition persistante de ses parents, à sa majorité, elle est allée se réfugier chez son ancienne patronne, à Bretteville-sur-odon. ( Bonhomme Normand)

 Bretteville-sur-Odon   -   L'Église

Commentaires et informations : Facebook - @