UN
SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS |
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BRETTEVILLE s/ ODON |
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Canton de Caen |
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Décembre
1880
- Le gendarme
désespéré. -
Scène amusante samedi
dernier à la police correctionnelle de Caen. La femme Letiec, âgée de
30 ans, servante à Bretteville-sur-Odon, comparaissait
pour outrages à un gendarme. Interrogée par ce gendarme au cours d'une
enquête, elle lui aurait fait des réponses peu respectueuses. Pour se
justifier, elle a prétendu, devant le tribunal, que le gendarme avait
naguère eu ses faveurs, ainsi que plusieurs autres de ses camarades. Le
gendarme a protesté énergiquement contre un système de défense qui
mettait en doute la pureté de ses mœurs en particulier et de celles de
la gendarmerie en général. Il a fallu l'intervention du président pour
l'empêcher de.... s'évanouir d'indignation. Quant à la femme
Letiec, elle ne pourra pas se vanter d'avoir eu les faveurs du tribunal,
car il lui a infligé dix jours de
prison.
Octobre
1887 -
L’ouragan.
-
Dans la nuit de samedi à dimanche, un ouragan furieux
s'est déchaîné sur notre région. A Caen, des monuments funéraires ont
été gravement endommagés dans les cimetières, dix des peupliers
séculaires du cours Circulaire ont été fauchés à ras de terre par le
cyclone. Deux arbres ont été abattus sur le cours la Reine et un
boulevard du Théâtre. Le lierre qui recouvrait une grande partie de la
maison de M. Lelort, avoué, rue Écuyère, a été détaché du mur et
projeté dans la rue. Aux environs de Caen, les dégâts sont
considérables. Une centaine d'arbres ont été abattus sur le canal de
Caen à Ouistreham. De Caen à Colombelles, on en compte une quarantaine
de brisés par la tempête. La campagne était pleine de pommiers
arrachés et d'arbres brisés. A Bretteville-sur-Odon, un
échafaudage considérable, qui servait aux réparations de l'église, a
été complètement renversé par le vent, il va sans dire que toutes les
pommes ont été gaulées, c'est besogne faite malheureusement trop tôt
pour les espèces dites « pommes
dures », qui auraient encore demandé une quinzaine au moins pour
arriver à leur complète maturité. A
Bayeux, route de Vaucelles, deux ormes magnifiques se sont abattus sur des
jardins riverains. Route de Caen, un orme puissant a été enlevé avec
une partie du talus en pierre qui bordait la route en cet endroit, et est
allé s'étendre dans un champ voisin. Heureusement que les pertes sont
purement matérielles. Boulevard de la Gare, les peupliers ont été
élagués. Pour éviter les accidents, il a fallu faire enlever les
branches qui l'encombraient. On ne compte pas les toitures endommagées et
les cheminées renversées. C'est un véritable désastre.
Sur
le littoral, les ravages sont énormes. Au Havre, la tempête a été
terrible, le chaland « Neptune » des docks de St-Ouen a été
coulé. A la gare, un garde-barrière, un moment aveuglé par la pluie,
pendant son service, et poussé par le vent, a été atteint et renversé
par un train de manœuvre qui lui est passé sur le corps, la jambe et le
bras droit du malheureux étaient littéralement arrachée du corps, il a
succombe immédiatement.
—
Le fil téléphonique de Paris à Bruxelles a été brisé en plusieurs
endroits. —
A Jersey, une jeune fille a été tuée dans son lit par la chute d'une
cheminée.
Octobre 1888 - Victime du travail. - Mercredi dernier, le sieur Malcouronne, tailleur de pierre, travaillant à la construction de la nouvelle église de Bretteville-sur-Odon, est tombé de l'échafaudage du clocher. On l'a transporté à son domicile à St-Manvieu où il est mort.
Octobre 1888 - Orages et neige. - Les orages et les inondations ont causé de grands dégâts dans le Midi. La circulation des trains a été interrompue sur certains points. En Normandie, il fait froid et il tombe beaucoup d'eau. Dans le Doubs et le Gard, il est tombé de la neige, en Écosse aussi.
Novembre 1890 - Les receveuses peuvent aimer. - Par arrêté ministériel, les receveuses sont autorisées à contracter mariage avec le fiancé de leur choix. Une seule exception subsiste : elle concerne les personnes du sexe masculin, remplissant une fonction de police, comme les gendarmes, commissaires et les gardes champêtres.
Décembre
1890 -
Victime du travail. -
Le
sieur Arnaud Laigle, 58 ans, carrier à la Maladrerie, travaillant dans
une carrière sur la commune de Bretteville-sur-Odon, a eu le bras droit
broyé par une pierre détachée du haut du chantier.
Mars 1891 - Une agression et ses suites. - Dimanche soir, à Bretteville-sur-Odon, le domestique de Mme Mériel a été attaqué sur la route par cinq ou six individus et a reçu plusieurs blessures assez graves à la tète et aux membres. Une enquête est ouverte et a déjà fait découvrir quelques-uns des coupables. Les
sapeurs-pompiers de Bretteville ont intenté un procès à Mme Mériel,
ils lui demandent une indemnité pour avoir porté secours dans un
incendie. Ce procès est une douce plaisanterie des susdits pompiers et
n'a assurément, quoi qu'on en dise, aucun rapport avec l'agression que
nous signalons.
Août 1893 - Cour d'assises du Calvados. - Vol qualifié. - — Henry Poll, 37 ans, ouvrier maréchal, vol de volailles chez la veuve Diligence, à Banneville-sur-Ajon, et chez la demoiselle Desligny, à Bretteville-sur-Odon, 8 ans de travaux forcés. (source, le Bonhomme Normand)
- Honoré Lemarchand, 57 ans, gardien d'herbages à Vaux-sur-Seulles, chasse, 60 francs d'amende. - Louis Tillard, 18 ans, domestique à Lantheuil, chasse, 20 francs. - Eugène Thomasse, 55 ans, Emile Thomasse, 21 ans, Léon Sénecal, 23 ans, et Jules Marie, 20 ans, carriers à Allemagne, chasse, chacun 15 jours et 50 fr. (source, le Bonhomme Normand)
Décembre 1893 - Postes. - Avis : Deux Établissements de facteur-receveur seront ouverts le 16 décembre 1893: le premier à Mondeville qui ne desservirai que cette commune ; le deuxième à Venoix qui desservira en outre la commune de Bretteville-sur-Odon. (source, le Bonhomme Normand)
Juillet 1895 - Faudra aller nu-pieds. - La chaussure est menacée d'une hausse importante par suite de l'élévation du prix des cuirs due à la disette des fourrages en 1893, forçant l'éleveur à vendre ses bestiaux, et à la fertilité de 1894 engageant l'éleveur à garder ses élèves. D'autre part, en 1893-94, l'Amérique, par suite d'une crise monétaire, avait réduit sa fabrication qu'elle reprend avec ardeur, enfin, pendant la guerre de Chine, on a absorbé d'énormes quantités de chaussures et il va en falloir davantage encore à la Chine et au Japon pour rechausser leurs armées. C'est en raison de ces causes diverses que les fabricants de chaussures de Paris et de province ont résolu d'élever leurs prix de 20 à 30 pour cent. (source, le Bonhomme Normand)
Juillet 1895 - Infanticide. - La fille Marie Duval, servante chez M. Fontaine, propriétaire à Bretteville-sur-Odon, a été mise en état d'arrestation sous l'inculpation d'infanticide. Cette fille a avoué le crime qui lui était reproché et a déclaré avoir enterré son enfant, dans le jardin, au pied d'un lilas où le cadavre a été trouvé. (source, le Bonhomme Normand)
Septembre 1895 - Blessures accidentelles. - Dimanche, un vélocipédiste qu'on croit être des environs de Ste-Honorine-du-Fay, descendant à fond de train la côte de Bretteville-sur-Odon, a renversé la dame Roger, rentière, 75 ans, qui a eu de graves blessures. L'auteur de cet accident ne s'est pas arrêté. Il a été au contraire à toute vitesse par la route d'Évrecy. (source, le Bonhomme Normand)
Février
1896 - Elles l’ont
échappée belle. -
Dernièrement, en
gare de Pont-l’Evêque, deux femmes, paraissant étrangères à la
localité, se promenaient sur la voie sans plus s'inquiéter du
train 31 qui arrivait à toute vitesse. Malgré les cris poussés par les
personnes présentes et les coups de sifflet annonçant l'arrivée du
train, ces deux femmes
Octobre 1896 - Noces d’or. - Dimanche, à Bretteville-sur-Odon, M. et Mme Renaux ont célébré le cinquantième anniversaire de leur mariage. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet 1897 - Viandes corrompues. - Constant Hamel, équarrisseur à Bures,; Agénor Desbois, garçon boucher, et Jules-Désiré Leclerc, tueur de porcs aux abattoirs de Caen, Pierre Boissais, meunier à Bretteville-sur-Odon, ont comparu mercredi dernier en police correctionnelle. — Voici, les faits l'équarrisseur Hamel avait acheté 12 fr., à M. Deloges, ancien député, un bœuf tombé accidentellement dans un fossé. Hamel en remit les pieds à Leclerc pour en faire ce qu'il voudrait, mais ils furent saisis aux abattoirs, en outre, ledit Hamel avait reçu du sieur Longuet, cultivateur à Robehomme, un jeune veau malade dont il ne trouva pas à se débarrasser. Quant au meunier Boissais, il avait une vache malade, Dubois l'acheva et l'arrangea pour être expédiée aux Halles, à Paris. On la retourna à l'expéditeur, quant aux tripes, elles furent saisies aux abattoirs. — Hamel et Desbois ont été condamnés à deux mois de prison ; Leclerc et Boissais à un mois, non pas pour avoir vendu de la viande mauvaise, mais pour avoir livré, préparé ou accepté, en vue de la vendre, de la viande saisie comme impropre à la consommation. Parmi les témoins se trouvait M. Leblanc, tripier aux abattoirs, dont nos lecteurs se rappellent la lettre de protestation. Il a reconnu avoir acheté des tripes dont il ignorait la provenance, sur ce, le président lui a fait remarquer « qu'il n'était pas trop délicat ». Le 5 août, viendront les autres affaires de viandes corrompues, qui sont à l'instruction depuis plusieurs mois. (source, le Bonhomme Normand)
Septembre 1897 - Trouvé mort dans son lit. - Un des voisins du sieur Duval, journalier à Bretteville-sur-Odon, étonné de ne pas l'avoir vu depuis plusieurs jours, a regardé par la fenêtre de son appartement et la trouvé mort dans son lit. (source, le Bonhomme Normand)
Mars 1898 - Accident de voiture. - Samedi soir, la voiture faisant le service de la poste de Sainte-Honorine-du-Fay venait à Caen quand, à la côte de Bretteville-sur-Odon, elle rencontra une voiture attelée de quatre, chevaux et appartenant au sieur Bunel, meunier à Vieux. Le domestique de ce dernier, Albert François, au lieu de marcher à côté de ses chevaux, était assis sur un brancard de sa charrette et semblait dormir. Un choc violent se produisit. Le conducteur de la poste, le sieur Deschamps, 70 ans, fut renversé sur le sol où il resta sans connaissance, une épaule fortement contusionnée et des blessures a la tête. Son cheval a eu l'un des pieds de derrière complètement coupé. Il a fallu l'abattre.
Août 1898 - Incendie. – Un incendie a réduit en cendres 50 ares d'avoine en javelle, dans un champ à la Maladrerie, appartenant au sieur Albert Eury, 50 ans, cultivateur à Bretteville-sur-Odon. Pertes : 200 francs. Causes inconnues. (source, le Bonhomme Normand)
Août 1898 - Renvoi de la classe. – Les hommes des classes 1894, 1895 et 1896, ainsi que les engagés volontaires qui doivent passer dans la réserve avant le 1er novembre prochain, seront envoyés en congé aux dates ci-après : à l'intérieur : le 17 septembre, dans les corps de troupe qui ne prennent pas part aux manœuvres, ou dans ceux qui seront rentrés en temps utile dans leurs garnisons pour exécuter, avant le 17, toutes les opérations de désarmement. Dans les autres corps, les hommes seront renvoyés après la rentrée des manœuvres aussi vite que possible. (source, le Bonhomme Normand)
Novembre
1899 - Une faiseuse d’anges.
- Nous
avons dit, dans notre dernier numéro, qu'une femme de Goustranville,
près Dozulé, se trouvant en état de grossesse, se serait adressée à
une femme de Bretteville-sur-Odon. Celle-ci vient d'être arrêtée. C'est
une femme Sénécal, née Lépicier, 35 ans, blanchisseuse à Bretteville
et originaire de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe. Depuis longtemps, on la
soupçonnait de pratiquer des manœuvres abortives. (source, le Bonhomme
Normand)
Décembre
1899 - Les suites d’une chute.
- Le sieur Renaud,
octogénaire, propriétaire à Bretteville-sur-Odon, revenait, le soir, de
Caen. Au haut de la côte de Bretteville, il tomba à la suite d'un
étourdissement causé par le froid. Des passants le relevèrent et le
reconduisirent chez lui. Dans sa chute, le sieur Renaud eut un pouce
brisé qu'il a fallu amputer, la gangrène s'y étant mise.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier 1900 - Mauvais présage. - Jeudi matin, vers 10 heures, à Bretteville-sur-Odon et à Louvigny, le soleil s'est trouvé tout à coup escorté de deux autres soleils plus petits, de forme un peu ovale, mais fort Brillants. Ce
phénomène de mirage atmosphérique a duré un quart d'heure environ. Le
même fait s'étant déjà produit en 1848 et en 1870, les bonnes femmes
du pays disent que c'est présage de guerre ou de révolution. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Pourquoi plutôt protéger les taureaux que les poules. Est-ce parce que ce sont de plus grosses bêtes ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 -
Les faiseuses d’anges. -
Aux prochaines assises du Calvados, le samedi 5 mai, sera
jugée la femme Sénécal, de Bretteville-sur-Odon, poursuivie pour de
nombreux avortements.
La femme Sénécal a exercé son honteux métier pendant plusieurs années et on venait la trouver de points du département fort éloignés. Sur cette affaire est venue s'en greffer une autre qui passera probablement au mois d'août. Il s'agirait de plusieurs complices de la femme Sénécal, dont l'un serait un forgeron qui aurait brûlé les fœtus dans sa forge. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1900 - Avortements. - En parlant de l'affaire d'avortement qui passera samedi devant les assises du Calvados, nous disions que les femmes Lapersonne et Sénécal, demeurant à Bretteville-sur-Odon, avaient un complice qui se chargeait de brûler dans sa forge, le produit des avortements. Ce serait Joseph Lerebourg, 26 ans, ouvrier maréchal à Mathieu, qui a été mis en état d'arrestation, sous l'inculpation de complicité d'avortement. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1900 - Vol important. - Un malfaiteur a pénétré, la nuit, chez la dame Florentine Destigny, cultivatrice à Bretteville-sur-Odon, et lui a dérobé dans une armoire, placée à trois mètres de son lit, 1 000 francs qui s'y trouvaient. La dame Destigny est très sourde, c'est ce qui explique que le voleur ait pu opérer en sécurité. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
Avortements. -
Marie
Lépicier, femme Lesénécal, 34 ans, était blanchisseuse à
Bretteville-sur-Odon. Elle était bien connue des filles et des femmes
dans l'embarras qu'elle débarrassait à aide de moyens que lui avait
indiqués une sage-femme. La
femme Lesénécal, dont la réputation est très mauvaise, continuerait
encore son horrible métier si la jalousie ne s'en était pas mêlée. Le
sieur Laloë, marchand ambulant, avait à son service Juliette Poulard,
femme Lapersonne, 23 ans, qui vivait séparée de son mari, habitant
Goustranville. Celle-ci se trouva enceinte et s'adressa à l'avorteuse de
Bretteville, qui la débarrassa à la suite d'opérations douloureuses
trois fois répétées à l'aide d'aiguilles à tricoter. Malheureusement,
elle confia sa position à la dame Laloë qui, par jalousie, dénonça la
chose aux gendarmes de Dozulé.
Elle
prétend qu'elle était enceinte pour son maître qui paya pour la faire
avorter. Binet nie, il fait bien, car il a été acquitté, ainsi que la
fille Lepoultier et la femme Lapersonne. Seule, la femme Lesénécal a
été condamnée à 3 ans de prison. Elle était défendue par Me
Hébert. Les autres prévenus avaient pour défenseurs Me
Biré, Grandsart et Roger Paris. Un
sieur
Lerbourg, ouvrier maréchal à Baron, qui se chargeait d'enterrer les fœtus,
a failli être compris dans la poursuite. La
femme Lesénécal n'en revient pas de sa condamnation, la femme Lapersonne,
dont le mari est à la maison d'arrêt, va reprendre sa vie d'aventures,
la fille Lepoultier va rentrer chez ses maîtres, à Caen, quartier
Saint-Julien. Quant à Binet, revenu dans sa commune, il continuera à
siéger comme conseiller municipal et à commander les pompiers comme
capitaine, seulement, il
pourra remplacer son sabre par une aiguille à tricoter. (Source
: Le Bonhomme Normand) |
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BRETTEVILLE-sur-ODON - Le Bureau de Tabac |
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