1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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CABOURG

Canton de Cabourg

Les habitants de la communes sont des Cabourgeais et Cabourgeaises

Novembre 1876   -  Adultère  -  Deux délits de cette nature ont été jugés jeudi par le tribunal correctionnel de Caen.

La premiers poursuite comprenait la femme Piquot, 22 ans, blanchisseuse à Merville, et le nommé Cyriaque Saulnier, 45 ans, peintre à Cabourg. Surpris en flagrant délit, il était difficile de nier; aussi la femme a-t-elle tout avoué en pleurant, elle a été condamnée à 1 mois de prison. Saulnier, au contraire, a eu une attitude déplorable qui lui a valu 3 mois de prison et 100 fr. d'amende, il est allé jusqu'à dire que c'était par « humanité » qu'il avait recueilli la femme Piquot, et sans doute commis le délit qu'on lui reprochait. De plus la femme Piquot a été condamnée à 15 jours de prison pour abus de confiance.

—  L'autre couple se composait de la femme Dudouet, 50 ans, dentellière à Cairon, et de Jules-Aimé Touraille, 41 ans, cultivateur au même lieu. Le mari étant le seul témoin ayant vu ou cru voir, les deux accusés ont été acquittés sur le fait d'adultère, mais comme Touraille, non content de prendre la femme, de Dudouet avait encore pris celui-ci au collet, il a été, pour coups et blessures, condamné à 1 mois de prison, 200 fr. d'amende.  

 

Septembre 1877   -  La saison balnéaire.  -  Le mois d'août a fini avec le mauvais temps, septembre a aussi mal débuté, mais tout fait espérer de prochains beaux jours. La saison balnéaire n'a pas été bonne jusque-là, et septembre ne s'annonce pas mieux. Sur toutes nos côtes, il y a en ce moment très peu de monde, et elles sont rares les grosses locations. C'est peut-être un peu de la faute des propriétaires, hôteliers et marchands, dont les exigences ne connaissent plus de bornes, on loue les maisons au poids de l'argent, et l'on vend les denrées au poids de l'or. Que de plaintes ! que de réclamations !  

Ces prétentions pourront bien avoir de regrettables conséquences, et lorsque l'étranger, fatigué d'être ainsi écorché, cherchera des rives plus hospitalières, les rançonneurs normands lâcheront, mais trop tard, la corde avec laquelle ils auront essayés d'étrangler les baigneurs sera cassé.  

 

Mars 1878.   -   Respect aux lois  -   Il y a beaucoup de maires qui ne se conforment aux prescriptions de la loi. Dans la plupart des communes et des villes, on n'affiche à la porte des mairies ni l'ordre du jour des séances, ni le compte rendu des délibérations.

A Cabourg, le maire ou son secrétaire refuse la communication des procès-verbaux des séances aux électeurs.

Dans une autre localité, lorsqu'il y a trop de monde dans la salle des séances le conseil se constitue en comité secret.

Une fois pour toutes, il serait bon que la préfecture rappelât au respect de la loi les maires qui l'oublient soit par ignorance, soit de parti pris. ( Bonhomme Normand )

 

Janvier 1879  -  Construction d’écoles.  -   Pour le Calvados, 25 constructions nouvelles dans 22 communes,  dans l’arrondissement de Caen : Moult, école de garçons ; Démouville, écoles de filles ; Fontenay-le-Marmion, écoles de filles ; Cabourg, école de filles.

 

Août 1879  -  La Poste.  -  Les bureaux de poste et les bureaux télégraphiques ont été fusionnés à Vire, Condé, Orbec, Dives, Livarot, Argences, Dozulé et Évrecy. La fusion sera bientôt à Honfleur un fait accompli.

Deux bureaux télégraphiques ont été ouverts à Ryes et à Crèvecœur. Un bureau permanent a été substitué au bureau temporaire de Cabourg. Le bureau de Deauville va être incessamment réouvert et transféré au bureau de poste.

Enfin, des études se poursuivent pour doter d'un bureau télégraphique les communes de Saint-Aubin, Morteaux-Coulibœuf, Clécy, Bonnebosq, Lison et Bonneville-la-Louvet.

 

Mai 1880  -  Une excentricité.  -  Dimanche dernier, après la basse-messe de Troarn, un homme âgé de 66 ans, riche et marié, habitant une commune voisine, est sorti d'un café de Cabourg, revêtu d'une manière grotesque d'habits de femme et, dans cet accoutrement, il a parcouru l'étendue du bourg, aux yeux étonnés de la population, qui croyait que le carnaval était fini depuis longtemps. Ce monomane n'a pas craint de se livrer à la risée publique pour gagner deux pièces de 5 fr., qui étaient, parait-il, l'enjeu de cette mascarade.  

 

Juin 1881  -  Sinistres maritimes.  -  Plusieurs sinistres sont signalés sur nos côtes de Normandie. Pendant deux jours, les vents ont soufflé de l'ouest avec une grande violence, beaucoup de pêcheurs, surpris au large par des grains d'orage, ont fait des avaries, quelques-uns n'ont pu regagner leur port et se sont trouvés en perdition.

 

Juin 1881  -  Bains de mer.  -  Presque tous les hôtels de notre littoral ont ouvert le 15 juin. Celui de la Belle-Plage, à Luc, appartenant à M. Ernest Pagny, a été augmenté d'une construction immense, avec salle à manger pouvant contenir 200 couverts.

A Cabourg et à Saint-Aubin, on a tellement construit, que ces deux pays ne sont plus désignés que sous les noms de Saint-Aubin les moellons et de Cabourg la brique.

A Lion, on reconstruit le théâtre de M. Hugot ; on en construit un à Saint-Aubin, qui sera également desservi par M. Hugot, dont la troupe desservira le Casino de Cabourg.  

 

Juillet 1881  -  Deux poids deux mesures.  -  On nous assure qu'une descente de justice a eu lieu la semaine dernière au casino de Cabourg, pour y interdire un jeu qu'on tolère à Trouville.

 

Août 1881  -  Le tramway.  -    Une première section de tramway, section de 900 mètres environ, a été inaugurée à Cabourg, elle longe le littoral jusqu'à la pointe du port de Dives.  

 

Septembre 1881  -  Une servante étranglée par son maître.  -  Il y a quelque temps, venait s'installer, dans un petit logement de Cabourg, un propriétaire aisé de Boulogne-sur-Seine, près Paris, M. Paul-Laurent Thébault, âgé de 39 ans, avec sa femme, quatre enfants et une jeune servante à l’air souffrant. Elle était triste et ne fréquentait personne. Les mauvaises langues cherchèrent à percer ce mystère et ne tardèrent pas à affirmer que cette fille devait être enceinte. Le fait est exact, et on attribue la paternité à Thébault. Dimanche, dans l’après-midi, Thébault partit pour la pêche avec sa servante et s'avança assez loin, un instant on les perdit de vue, puis Thébault revint seul et se mit à interroger des pêcheuses de crevettes au sujet de sa servante. C'est alors que l'une d'elles lui dit « qu'il venait de la noyer ». Lundi matin le corps a été retrouvé sur le rivage, l’autopsie, en a été faite et le parquet, à la suite d'une minutieuse enquête, a mis Thébault en état d'arrestation. D'après les on-dit, cette fille aurait déjà eu un enfant du même père et serait restée néanmoins au service de Thibault.

 

Mars 1882  -  Un batelier.  -  Il y a à l'embouchure de la Dives un bac pour le transport des habitants des deux rives. Il rendrait de grands services, malheureusement depuis deux mois il est devenu tout à fait inutile, par cette excellente raison que ce bac n'a plus de batelier.  

 

Juillet 1882  -  Sauvetages.  -  La semaine dernière, à Cabourg, le baron Pasquier, agent de change, fils de l’ancien ministre, a sauvé trois personnes qui se noyaient. 

— Mercredi, devant Honfleur, un yacht d'Argenteuil eût infailliblement péri avec un jeune homme qui était à bord, sans le dévouement du patron Leblanc et de l'équipage du bateau de  sauvetage n° 3, du Havre. Il a fallu aux sauveteurs plus d'une heure d'une lutte acharnée et des plus périlleuses contre des vagues énormes, avant de réussir à ramener le yacht à Honfleur.  

 

Octobre 1882  -  Apprentis et petits domestiques.  -  Dans notre dernier numéro, nous avons annoncé qu'un certain nombre d'enfants assistés, filles et garçons, ayant, atteint l'âge de treize ans, et sachant lire et écrire, sont à la disposition des personnes qui voudraient les prendre, comme petits domestiques ou apprentis. Il faut s'adresser à la préfecture, service des enfants assistés. Ajoutons que durant l'année dernière, aucune poursuite judiciaire n'a été dirigée contre les 443 enfants assistés, âgés de 14 à 20 ans, placés dans le Calvados. Au 18juillet, 333 de ces enfants avaient déposé 20 040 fr. à la caisse d'épargne.

 

Octobre 1882  -  Statistique.  -  La statistique vient de découvrir que la Calvados est un des départements dans lesquels il y a le plus de vieilles filles, et où les vieillards se trouvent en plus grand nombre.

 

Octobre 1882  -  Une route déshéritée.   -  Depuis Merville jusqu'à Cabourg, la route est dans un tel état, qu'il y va de la sécurité des voyageurs. Pas plus tard que mercredi matin, une voiture publique, à la suite d'un cahot dans un trou insondable, a eu un ressort et son timon brisés. Il n'y a pas eu d'accident, mais certes, ce n'est pas la faute de ceux qui sont chargés de l'entretien de ce chemin, déshérité.  

 

Juin 1885  -  Victime de son dévouement.  -  Vendredi, à Cabourg, à l'arrivée du train du soir, un omnibus, attelé de deux chevaux, appartenant au sieur Lefèvre, stationnait dans la cour de cette gare, pendant que le conducteur était à chercher des bagages. Au moment du départ du train, les chevaux, en entendant le sifflet de la machine, sont partis au trot, sans conducteur, en suivant la route de Caen, deux voyageurs se trouvaient dans l'intérieur de la voiture. Le nommé Alfred Victor Rault, 24 ans, facteur mixte à la gare, n'écoutant que son courage, s'est élancé après l'attelage qu'il a rejoint, après une course, d'environ 150 mètres, mais il à été renversé en voulant saisir les guides, et les roues lui ont passé sur le corps. La mort a été instantanée.

 

Septembre 1885  -  L’ouragan.  -  La tempête qui a sévi cette semaine sur notre contrée a causé d'immenses ravages.

A Caen et dans les campagnes voisines, les dégâts sont purement matériels : arbres arrachés, pommiers brisés et dépouillés de leur récolte, couvertures endommagées. Le train de 8 heures, de Courseulles à Caen, est demeuré en détresse pendant 3/4 d'heure à la sortie de Douvres. Quatre grands arbres, arrachés par le vent, obstruaient la voie, ayant brisé les fils télégraphiques. Il a fallu scier les troncs d'arbres qu'il aurait été impossible de déplacer, s'ils étaient restés entiers.

A Lisieux, Pont-l'Evèque, Vire, Bayeux, grands dégâts, mais pas d'accidents. A Condé, où se tenait la foire, des tentes de forains ont été renversées. Des peupliers sont tombés sur un bâtiment de la tannerie de M. Maillard, et l'ont effondré. Un ouvrier a failli être tué.

Sur nos côtes, cet ouragan coïncidait avec la grande marée, ce qui en a augmenté la violence. A Langrune, la mer a enlevé sur plus de cent mètres les talus en terre bordant la rue de la Plage, démoli des murs en pierre sèche, coupé les pentes qui conduisent à la mer et brisé les escaliers en bois. A Cabourg, les cabines des bains culbutées. Les branches des arbres jonchaient toutes les avenues.

Une barque d'Arromanches dont l'équipage se composait de 13 hommes a échoué à Asnelles, après avoir lutté 10 heures contre l'ouragan. A Deauville, la mer a enlevé le pavillon en bois placé au bout de l'estacade. A Trouville, la jetée Est a été endommagée. Un homme a été jeté à la mer par le vent et n'a pu être sauvé qu'avec grandes difficultés. Un pêcheur montant une barque du Havre, Auguste Fouriel, 35 ans, né à Honfleur, enlevé par une lame, n'a pu être retrouvé. De mémoire de marin, la mer n'avait jamais été plus furieuse. A Honfleur, le musoir de l'estacade a été assez fortement avarié par les vagues, de même que le côté nord de la digue construite à l'entrée du port. A Villerville, la tempête a eu des effets désastreux. Les falaises  hautes de 20 mètres ont été escaladées par les lames, le village a été envahi, les cours remplies d'eau, des maisons démolies, le casino est littéralement emporté. Les peintres Duez, Pinel, Ravaud, le romancier Montaigut, qui ont voulu voir ce spectacle effrayant, ont manqué d'être enlevés par la mer. On est sans aucune nouvelle de plusieurs barques de pêcheurs.

Au Havre, une barque de Trouville, poussée par le vent, a heurté le steamer « l’Éclair » et brisé ses tambours. La barque a eu son beaupré cassé. Le trois-mâts italien « Nipoli-Accume » a été jeté contre le mur du quai et a éprouvé de fortes avaries. Au poste des Transatlantiques, les pieux d'amarrage s'arrachaient, et il a fallu mouiller les ancres des paquebots pour parer à tout événement.

Le cotre de Cherbourg, « l'Avenir » a fait côte sur les rochers de Mielle, l'équipage a été sauvé.

 

Janvier 1886  -  Révocation de maires.  -  Par décret du président de la République, contresigné par le ministre de l'intérieur, M. Alphonse Minot, maire de Moult, et M. Joseph Pégat, maire de Cabourg, ont été révoqués.  

 

Octobre 1886  -  Tramways.  -  Un tramway reliera, l'été prochain, Cabourg à Houlgate. Des sommes assez fortes sont déjà souscrites pour en établir un entre Luc et Lion, on parle même de le prolonger jusqu'à Ouistreham.  

 

Juin 1887  -  Cabourg port de guerre.  -  Une pétition demandant création d'un port de guerre et de commerce à Cabourg, pour suppléer, aux ports de Cherbourg et du Havre, à été déposée à la Chambre et au Sénat.

 

Juin 1887  -  Les fortes chaleurs.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.  

 

Juin 1887  -  Carte postale.  -  A l'avenir seront punis d'un emprisonnement de 5 jours à 6 mois et de 16 à 3 000 fr., d'amende, ceux qui auront injurié ou diffamé par carte postale. 

 

Juillet 1887  -  Saison des bains.  -  Depuis lundi, la compagnie de l'Ouest est obligée de dédoubler ses trains sur Trouville et Cabourg.

 

Juillet 1887  -  La sécheresse.  -  Si le temps devenu si chaud, si serein, n'est pas défavorable aux céréales, la maraicherie se plaint vivement de la sécheresse prolongée, les légumes et les fruits ont soif. D'autre part, les vers rongeurs, qui font, sous terre, la guerre à nos récoltes, se développent à l'aise, la pluie ne venant plus les noyer. On demande un peu d'eau.

 

Septembre 1887  -  Découverte d’un cadavre.  -  Jeudi, on a retiré de la Dives, à Cabourg, le cadavre de François Larcher, 53 ans, pêcheur à Sallenelles. Ce malheureux s'était noyé en  voulant profiter du flot de la marée montante pour rentrer son canot dans le port de Dives.  

 

Janvier 1888  -  Tramway.  -  On parle de l'établissement d'un tramway à moteur mécanique, pour le transport des voyageurs, des messageries et bagages, sur les chemins de grande communication n° 34 et 37, entre Dives (gare de Cabourg) et l'extrémité du bourg de Sallenelles.  

 

Février 1888  -  Un port à Cabourg.  -  M. Alfred Piat, à Paris, a soumis à la Chambre le projet ayant pour but la création, à Cabourg (Calvados), d'un port de guerre, et de commerce en eau profonde, projet dont nous avons déjà parlé. La quinzième commission de la Chambre a décidé le renvoi de la pétition au ministre des travaux publics.  

 

Juin 1888  -  Caen à Trouville.  -  C'est dimanche prochain, 1er juillet, que la Compagnie inaugure son service de trains de plaisir sur Cabourg, Dives, Beuzeval, Villers-sur-Mer et Trouville. Prix, aller et retour, 2 et 3 fr. 

Départ de Caen, 8 h. 16 ; arrivée à Trouville 10 h. 45.  Départ 7 h. 35 ; arrivée à Caen, 10 h. 16.

 

Juin 1888  -  Bains de mer.  -  Les chaleurs font leur effet. Un certain nombre d'étrangers sont attendus du 15 au 20. Les casinos font leur toilette et vont bientôt ouvrir. La réclame parisienne parait avoir pris sous son patronage le casino de Cabourg. On voit que les nouveaux propriétaires et le président du cercle, M. G. de Dramard, comptent de nombreux amis dans la presse de Paris. La plage de Cabourg est assurément très belle, son casino et son grand hôtel bien aménagés. Ils pourraient attirer, beaucoup de monde, mais à la condition que les prix soient plus abordables que par le passé. Surtout, qu'on ne voie plus deux poulets de même force vendus l'un, le matin, 9fr., et le second, 15 fr., parce que c'était l'après-midi, et que l'article volaille très demandé ce jour-là manquait dans le garde-manger de l'hôtel. 

Cabourg ne fera certainement pas négliger Trouville et les autres stations. De grandes locations sont déjà faites à Trouville. Son casino va rouvrir ses salons où les concerts et les fêtes se succéderont. M. de Maraine veuf faire de cet établissement un petit Monte-Carlo, qu'il est allé visiter cet hiver et d'où il est revenu avec des idées et des projets dont on dit merveille. De l'autre côté de l'Orne, le casino de Luc se prépare à soutenir la concurrence de Cabourg.  

 

Août 1888  -  Noyés.  -  Jeudi dernier, Le sieur Philios-Etienne Robert, 34 ans, pêcheur à Dives et baigneur à Beuzeval-Houlgate, s'est noyé en face du Grand-Hôtel de Cabourg, en voulant arrêter sa barque qui partait à la dérivé.

 

Juin 1889.   -   Le tremblement de terre du 30 Mai.   -   Voici les nouveaux renseignements que nous recevons, ce matin encore, sur les secousses de tremblement de terre, qui ont été ressenties, jeudi soir, dans notre région.

Cabourg, 31 mai.

vers 8 heures et demie du soir, une secousse de tremblement de terre s'est fait sentir, pendant 5 à 6 secondes, assez fortement pour faire danser les portes et les fenêtres ainsi que les meubles.

Dans plusieurs maisons, des plats et des assiettes ont été cassés, et la mer, qui se trouvait encore à une certaine distance du rivage, s'est trouvée tout à coup dans son plein. (l'Avenir du Calvados)

 

Août 1889  -  L’école, situation comparative 1878 - 1888.  -  Dans la période qui s’étend de 1878 à 1888, trois lois scolaires ont été votées et promulguées : Le 16 juin1881 (gratuité)  -  Le 28 mars 1882 (obligation)  -  Le 30 octobre 1886 (laïcité). (Conseil. Général )

 

Août 1889.   -   Un enfant écrasé.   -   Samedi, le jeune René Sénéchal, âgé de 7 ans, demeurant chez ses parents, à Bavent, était venu se promener, à Beuzeval, avec le sieur Aimé Audrieu, cultivateur, voisin des époux Sénéchal.

Le pauvre petit est tombé, territoire de Cabourg, de dessus un tombereau attelé de deux chevaux, chargé de sable, conduit par le sieur Andrieu, au moment où le tombereau se remettait en route après un arrêt de quelques minutes.

L'enfant est passé sous la roue droite, qui l'a écrasé, la mort a été instantanée. Cet accident est dû à l'imprudence du jeune René Sénéchal. ( Bonhomme Normand)

 

 Juin 1890  -  Chiens enragés.  -  Les possesseurs de chiens maugréent contre les ennuis que leur cause l'arrêté sur l'interdiction de circulation. C'est ennuyeux mais assurément indispensable. Depuis le premier chien reconnu enragé à Caen et abattu, plusieurs cas ont été reconnus : deux à Troarn, un à Cabourg et un à Pont-l'Evêque. Dans cet arrondissement, plusieurs chiens suspects sont surveillés.

 

Juillet 1890  -  Un jour de congé.  -  Le préfet, en raison de sa nomination dans le Calvados, a accordé le 15 juillet, comme jour de congé supplémentaire, aux écoles primaires. 

 

Juillet 1890  -  Tempête.  -  Samedi dans la matinée, un coup de vent que rien ne faisait prévoir s'est fait sentir sur nos côtes. Presque toutes les petites barques sorties pour la pêche ont été jetées à la côte sur des points éloignés de leur lieu d'attache. C'est un miracle qu'aucun pêcheur n'ait trouvé la mort dans cette tempête.

 

Juillet 1890  -  Les récoltes.  -  Les pluies persistantes de ces derniers temps ont compromis les récoltes dont les apparences étaient des plus belles. La plupart des foins ne sont pas rentrés et l'eau a pénétré dans les meulons, Les blés et les avoines sont versés et, comme roulés, sur certains points. On craint aussi que l'humidité n'atteigne les pommes de terre. La récolte de pommes à cidre sera encore moindre que l'an dernier.

 

Juillet 1890  -  Salubrité.  -  On nous prie d'engager M. le maire de Cabourg à faire surveiller la salubrité de la viande. Il y a quelques jours, un bœuf, que des bouchers avaient refusé  d'acheter, le prétendant malsain, y a été mis en vente par un de leurs confrères, moins soucieux de la santé de ses clients.  

 

Juillet 1890  -  Bains de mer.  -  Le casino de Luc a ouvert aussi ses portes le 13 juillet M. Cuvellier nous promet des merveilles, c'est homme à tenir parole. 

— Le casino et le théâtre de Cabourg ont inauguré le même jour. Le représentant de la société, M. Masson, n'a rien négligé pour attirer et satisfaire la clientèle de ce rivage privilégié. 

— A St-Aubin, réouverture de Salon dit des Familles. 

— A Courseulles, où habite en ce moment M. Jules Rocques, directeur de l’Égalité et du Courrier français, il y aura dimanche un grand concours de musique.  

 

Août 1890  -  Libération de la classe 1885.  -  Les troupes de cette classe seront libérées le 25 septembre prochain. Celles des colonies le 1er janvier.

 

Août 1890  -  Gare de Cabourg-Dives.  -  Le ministre des travaux publics vient d'adresser au conseil d'État un projet de décret tendant la réunion en une seule gare, sise entre Cabourg et Dives, de la halte de Cabourg et de la station de Dives, sur le chemin de fer de Mézidon à Dives.  

 

Novembre 1890  -  Un retard expliqué.  -  Un propriétaire de Cabourg avait cru bien faire en pratiquant à travers son terrain une voie qui abrégeait de près de moitié le chemin de Cabourg à la gare. Malheureusement, à l'extrémité, se trouvait un fossé infect, sur lequel la commune prétend avoir un droit. Or, depuis deux ans, malgré les réclamations des habitants, le chemin n'a pu être utilisé et on est toujours obligé de parcourir la longue avenue de la Mare pour se rendre à la gare. Disons que, par une singulière coïncidence, presque tous les membres du conseil municipal de Cabourg ont des propriétés sur l'avenue de la Mare. Cela explique tout.  

 

Novembre 1890  -  Les receveuses peuvent aimer.  -  Par arrêté ministériel, les receveuses sont autorisées à contracter mariage avec le fiancé de leur choix. Une seule exception subsiste : elle concerne les personnes du sexe masculin, remplissant une fonction de police, comme les gendarmes, commissaires et les gardes champêtres. 

 

Novembre 1890  -  Jolie coup de fusil.  -  Un aigle mâle, mesurant 2 mètres 60 d'envergure, a été tué ces jour derniers dans les marais de Cabourg par M. Auguste Donadieu d'Houlgate.

 

Février 1891  -  L’eau de Cabourg.  -  La station balnéaire de Cabourg, qui a réalisé tant de prodiges, va posséder de l'eau pure de la meilleure qualité. La municipalité a eu l'excellente idée d'acheter une source à Grangues, village au-dessus de Dives, et l'on fait les études pour la canalisation.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

 Juillet 1891  -  Les odeurs de Cabourg.  -  Il parait que le maire de Cabourg ne parfume pas ses voisins. S'il faut en croire certaines réclamations, il arrose son herbage avec les vidanges des cabinets d'aisances. C'est le cas de dire que les plus près ne sont pas les mieux placés. 

— Autre histoire : Une fumiére est placée tout près de maisons habitées ou à louer. Les propriétaires réclament au maire, il ne fait rien. Ils écrivent deux lettres au préfet, elles restent sans réponse. Voilà un silence qui n'a rien d'éloquent.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1891  - Les fêtes.  -  A Cabourg, à Houlgate, grâce à de généreuses initiatives, les pauvres auront de quoi se chauffer cet hiver, si la répartition des fonds recueillis, est sagement faite. 

— Dimanche, à St-Aubin, beaucoup de monde, malgré l'incertitude du temps. La fête était sous le patronage du préfet et il n'y assistait pas. Est-ce parce que le nouveau maire a été l'un des..., comment dirons-nous.., l'un des serviteurs des amis de l'Empire ?  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1892  -  Distribution d’eau.  -  La station balnéaire de Cabourg est enfin dotée d'une distribution d'eau de source très abondante. La conduite est en fonction depuis deux mois et les essais faits ont affirmé 1 000 000 de litres par 24 heures. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1892  -  Fête.  -  La fête de bienfaisance de Caboug, qui devait avoir lieu le 26 août dernier, est l'envoyée au 6 septembre prochain : jeux et divertissements variés, concert et grand feu d'artifice fourni par la maison du Bonhomme normand. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  Coups mortels.  -  Frédéric Hue, 26 ans, chauffeur à l'usine à gaz de Cabourg, Pringent, Defresne et Marie, avaient eu une discussion au café. Sur le chemin, Hue et Pringent se jetèrent sur Defresne et Marie. Hue donna un formidable coup de poing sûr l’œil de Defresne qui s'affaissa, des désordres graves se produisirent,  et huit jours après, Defresne expirait. 

Pringent a comparu en police correctionnelle et en a été quitte pour 30 fr. Hue a été condamné à 18 mois de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  Récompenses honorifiques.  -   Ont obtenu des témoignages officiels de satisfaction : Victor Retout, baigneur à l'établissement de bains de Villers, sauvetage d'une femme à Villers, le 22 août 1892. 

François Jacqueline, matelot, sauvetage d'un homme à Cabourg, le 10 août 1892. 

—Adjutor Guichard, matelot, sauvetage d'un enfant, à Grandcamp.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1893  -  Victimes du travail.  -   La semaine dernière, quatre ouvriers maçons étaient occupés à construire un mur dans la sous-sol du Grand-Hôtel de Cabourg, lorsque tout à coup le mur en construction vint à s'ébouler sur eux, deux d'entre eux purent se retirer à temps, mais les autres se trouvèrent serrés entre les pierres et un autre mur. 

Le sieur Joseph Larcher, 27 ans, a eu un bras cassé et les deux avant-bras presque écrasés, et le sieur Désiré Ferey, 42 ans, a eu le poignet gauche tellement mutilé que l'on a été obligé de le transporter à l'hôtel-Dieu de Caen. L'effondrement de ce mur est attribué à la poussée d'un monceau de sable qui s'y trouvait adossé.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1893  -  Bouilleurs, bouillez en paix.  -   Les bouilleurs de cru peuvent se rassurer, il n'y aura rien de changé à leur situation cette année.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Voyageur lisez.  -  M. Lévy Javal, propriétaire à Paris, était venu, cet été, passer quelques jours dans un hôtel de Cabourg. Descendu pour : aller se promener sur la plage, il laissa la clef sur la porte de sa chambre. Un filou l'ouvrit et enleva les bijoux de M. Lévy, Il en a demandé le remboursement à l'hôtelier, cette semaine seulement, le jugement a été rendu à Paris, et M. Lévy débouté de sa demande. 

L'arrêt constate que si la responsabilité imposée aux hôteliers subsiste malgré toutes les pancartes qu'ils peuvent afficher dans les chambres pour s'en dégager, en recommandant aux voyageurs de déposer au bureau leurs objets de prix, cette responsabilité cesse cependant lorsque le voyageur lui-même a commis une négligence ou une imprudence, spécialement en laissant, comme M. Lévy, sa porte ouverte quand il s'absente de l'hôtel.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  La saison des bains.  -  Le beau temps amène déjà des baigneurs. M. Pasteur est arrivé cette semaine à St-Aubin, où il restera un mois. 

Ce sont MM. Noël et Passard, propriétaires du Grand-Hôtel de Monaco, qui se sont rendus concessionnaires des établissements de la plage de Cabourg, hôtel et restaurant. 

M. Lajoye a loué l'hôtel Belle-Plage de Luc à un homme du métier, M. Menard, dont les parents tiennent un hôtel à Paris. L'ouverture a lieu dimanche prochain. 

M. Simon-Max, l'artiste parisien si connu et si aimé, vient de. prendre la direction du casino de Villerville, troupe choisie, avec Mme Simon-Girard en tête. Tous les jours, Five O'Clock.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Tramway Decauville.  -  La ligne de Caen à Bénouville fonctionne. Ce tramway dessert, d'un côté : Caen, Calix, Hérouville, Blainville et Bénouville ; de l'autre : Ouistreham, Riva-Bella, Colleville, Bréche-d'Hermanville, Lion et le Haut-Lion.

Enfin, de l'autre côté du Canal : Ranville, Amfréville, Sallenelles, Merville, Le Home et Cabourg, avec correspondances avec les lignes de l'Ouest et de la Mer. Dimanche, il y a eu foule de voyageurs.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1893  -  Bains de mer.  -  Encore quelques jours et la saison sera dans son plein. Parmi les grandes plages, Trouville et Cabourg paraissent les plus favorisés. Un seul train à amené plus de 400 voyageurs à Trouville. Il commence à y avoir du monde sur les planches et au Casino où les concerts et les représentations théâtrales sont très suivies.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1894  -  Femme noyée.  -  Le 9 mars, vers six heures et demie, le sieur Louis Baucher, âgé de 69 ans, gardien d'herbages au Bas-bas Cabourg, n'ayant pas trouvé sa femme à son domicile, se mit à la chercher dans les herbages dont il a la garde. Il la découvrit à peu de distance, la tête tombée en avant dans un fossé d'écoulement ayant une hauteur de 60 centimètres d'eau. Cette malheureuse était âgée de 63 ans. Lorsque son mari l'a retirée, elle respirait encore, on présume qu'une planche, qui servait à passer a été déplacée, que la femme Baucher est tombée dans le fossé où elle s'est noyée.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1894  -  Victime du travail.  -  La semaine dernière, le sieur Tourmente, tailleur de pierres à Cabourg, travaillait à la réparation d'un caniveau sur le chemin du Madrier, une pierre manœuvrée par trois hommes, vint le frapper à la jambe, près du pied, et il eut l'articulation de la cheville luxée, on dut le rapporter chez lui, on l’a ensuite transporter Caen.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1894  -  Caen en retard.  -  Cabourg va, dit-on, être mis très prochainement en communication téléphonique avec Paris.  A quand Caen ?    (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1894  -  Morts accidentelles.   -  Le sieur Joseph Guyon a été trouvé à Cabourg, baignant dans son sang et sans vie, à l'angle du chemin des Pêcheurs et de la route de Caen. Il semble résulter que la mort a été occasionnée par une fractura de la base du crâne, fracture causée par une chute violente sur la tête. On prétend qu'une voiture, conduite par un nommé Guibout, aurait renversé le sieur Guyon en tournant trop vite. Ce qui prête crédit à cette version, c'est que cette voiture aurait versé par suite de son allure trop rapide et aurait projeté à terre le sieur Guibout et les personnes qu'il conduisait.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1894  - Un ivrogne qui n’aime pas l’eau.   -   Le sieur Anne Québec, journalier à Dives, était allé chercher un demi-litre d'eau-de-vie chez une demoiselle Prempain. Il l'absorba afin de se donner du courage, car il voulait se noyer. Il s'est rendu à Cabourg, s'est complètement déshabillé dans les dunes, et s'est avancé à 400 mètres en mer. Mais à la vue des flots qui allaient l'atteindre, il a poussé de véritables cris de bête féroce. Ramené sur le sable, Québec a été mis au violon, et, le lendemain, il a été reconduit à son domicile. Depuis, Québec, qui n'a pas toute sa raison, paraît vouloir se laisser mourir de faim. Cela n'empêche pas que procès-verbal lui a été dressé pour ivresse et outrage public à la pudeur.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1894  -  Une partie de plaisir mal terminée.   -  Joseph Guibout, 18 ans, cultivateur à Darnetal, était venu passer la journée à Cabourg, en compagnie de trois de ses amis. Le soir, tous étaient gais, ils louèrent une voiture pour aller à Beuzeval, où ils passèrent la soirée au café-concert. En revenant, Guibout conduisait, et, comme il avait bu plus que de raison, il tapait sur le malheureux cheval qui galopait continuellement. Après avoir passé le pont sur la Dives, la voiture, se dirigeant vers l'avenue des Pêcheurs, tourna trop brusquement, elle versa et tous les voyageurs furent projetés sur la chaussée. Ils se relevèrent sans être bien endommagés... 

N'y a-t-il pas un Dieu pour les gens gais ! mais il n'en fut pas de même d'un pauvre diable du nom de Guillon, coiffeur, bien à jeun, lui. Se trouvant malheureusement sur la route au moment de l'accident, il fut atteint par la voiture et blessé si grièvement qu'il expira peu d'instants après. Guibout a été poursuivi pour homicide par imprudence, et il s'en est tiré avec 150 fr. d'amende. 

De plus, la veuve Guillon, tant en son nom qu'en celui de ses deux fils, dont un est mineur, a réclamé 60 000 francs d'indemnité à verser non par le conducteur seul, mais aussi par MM. Piel, Georges Hornbostel et Joseph Guibout, qui se trouvaient dans la voiture au moment de l'accident.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Les voleurs de bestiaux.   -  Une vache de 600 fr. qui avait été volée, l'autre semaine, à M. Loutrel, propriétaire à Cabourg, a été retrouvée, mais le voleur est resté inconnu.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Trop de vacances.   -  Pour l'année scolaire 1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de 201 jours de congé contre 164 de travail.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Le vélo.   -  L'Académie a parlé. Tout compte fait, sauf de très rares exceptions, hommes et femmes peuvent, sans danger pour leur santé, monter en vélocipède, cet exercice n'est interdit qu'aux personnes atteintes d'une maladie de cœur.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Immoralité.   -  Nous avons parlé d'un sieur Leclerc, matelassier à Cabourg, signalé comme donnant asile à des filles non en âge qui racolaient sur la plage et sur les chemins, pendant la saison des bains. Les époux Leclerc ont été arrêtés et écroués à Caen.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  L’Entrée des casernes interdite.   -  Les parents demandant à voir un militaire devront l'attendre au dehors, tandis qu'un soldat du poste ira appeler le demandé. Il sera interdit de pénétrer dans les cantines, même pour y remettre des colis, et les cantiniers seront tenus d'en faire prendre livraison à la porte du quartier, de même pour les fournitures.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Année pluvieuse.   -  Sur 340 jours l'Observatoire de Paris a compté 204 jours de pluie ; 100 jours brumeux, créant de la boue, mais sans pluie, et enfin une quarantaine de jours beaux. Les derniers jours de l'année seront plutôt pluvieux que froids. —      Mercredi, sur notre région, éclairs, tonnerre, vent, pluie et grêle.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Un parapluie qui coûte cher.   -  Pendant la saison des bains, les pour époux Leclerc, matelassiers à Cabourg, avaient donné asile à trois jeunesses : Félicie Delarette, Lucie Voisin et Julia Hubert. Leclerc, qui est âgé de 50 ans, était au mieux avec ses pensionnaires. Il les promenait et, lorsqu'elles étaient seules, il allait, leur chercher de la compagnie. Avec la fin de la saison, les trois belles petites s'envolèrent, deux sans, rien, la troisième en emportant le parapluie de famille du sieur Leclerc. Celui-ci le réclama à Lucie, qui lui envoya du Havre une lettre, non affranchie, avec le mot de Cambronne et une invitation à s'en faire un traversin. 

Le matelassier froissé, porta plainte. Les gendarmes font une enquête et découvrent que la petite Lucie est mineure. Ils dressent procès-verbal aux époux Leclerc pour excitation de mineures à la débauche, et le tribunal les condamne chacun à deux mois de prison, et tout cela pour un parapluie de famille ! (source B. N.)

 

Juillet 1895  -  Un sermonneur non breveté.  -  Léon Gascoin dit Lejeune, 34 ans, menuisier à Cabourg, est un ami de la bouteille. Quand il a bu, il devient un anarchiste enragé. L'autre dimanche, Léon, étant dans les vignes du Seigneur, est entré dans son temple à la fin des vêpres et est monté en chaire. Il se proposait de prononcer un sermon sur « le gloria », quand, le vicaire a mis à la porte ce prédicateur non breveté de l'évêché.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1895  -  Une vilaine farce.  -   L'incroyable compagnie du tramway de Caen à Dives a fait une vilaine farce à ses voyageurs, le vendredi des courses de Cabourg. Elle avait annoncé, à grand renfort d'affiches, un train spécial aller et retour. L'aller a bien eu lieu, mais le retour a été supprimé sans aucun avis. De sorte que les voyageurs qui comptaient être de retour à 6 heures 31 sont arrivés avec, trois quarts d'heure de retard parle train ordinaire. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1895  -  Victime de la mer.  -   Le sieur Louis Lecordier, 42 ans, pêcheur à Cabourg, s'est noyé accidentellement sur la plage, en péchant. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1895  -  Fraudeurs, attention.   -  Les commis ont l’œil plus ouvert que jamais. C'est pour cela qu'ils ont pincé, l'autre jour, le sieur Octave Boizard, restaurateur à Cabourg, transportant de l'eau-de-vie en fraude. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1896  -  Vache écrasée.  -  Mercredi, le train de Caen à la mer a rencontré sur la voie, entre Cambes et Mathieu, près d'un passage à niveau, une vache, qui a été écrasée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1896  -  Maires et mairies.  -  Nous avons dit que, dans presque toutes les communes du Calvados, les maires sortant et se représentant avaient été réélus. Au bord de la mer, il y a eu cependant quelques changements. A Bernières, M. Lefèvre est resté sur le carreau. C'est M. Tesnières, avocat, qui a été élu. On lui demande de prendre un arrêté interdisant les disputes conjugales, le soleil couché. 

— A Cabourg, c'est M. Charles Bertrand, propriétaire du Casino, qui a été élu en remplacement de M. Loutrel, qui ne se représentait-pas, et pour cause. Ça met M. Bertrand en belle position, car M. Bertrand, maire, ne pourra certainement pas refuser les autorisations qu'il se demandera comme directeur du Casino. 

— L'abbé Gaugain, candidat malheureux aux élections du conseil général, a été plus heureux aux élections municipales de sa commune, car il en a été élu maire de Boulon. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1896  -  Grave accident de voiture.  -  Une Victoria occupée par M. et Mme de Dessus-Lamare, le baron de Langsdorff et le comte de Blanzay, rentiers à Paris, passait à Cabourg, près de la halte du tramway au moment où celui-ci se mettait en marche, les chevaux de la Victoria, effrayés, s'emballèrent. 

M. et Mme de Dessus-Lamare, ainsi que le baron sautèrent à terre sans se faire aucun mal. Cent mètres plus loin, la Victoria culbutait, le cocher a été relevé avec la jambe fracturée, et le vicomte de Blanzay, étendu sans connaissance sur le sol, avait la tête gravement contusionnée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Voleur de grands chemins.   -   Le tribunaux ne se montrent pas assez sévères pour les misérables qui attaquent les passants pour les dévaliser.

  Le sieur Daulne avait été attaqué et dévalisé sur la route de Cabourg par un inconnu,  quelques jours après, c'était le tour du sieur Leroux, ouvrier terrassier, mais celui-ci se débattit si bien que le voleur dut prendre la fuite. Mais il avait été reconnu. C'est un nommé Auguste Marie, 18 ans, pêcheur à Cabourg.

Malgré sa mauvaise réputation, malgré son état de récidive, ce jeune malfaiteur n'a été condamné qu'à 8 mois de prison.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Vélocipédistes, attention ! -  Au commencement de l'hiver, il est utile de rappeler aux vélocipédistes l'arrêté préfectoral. Pour répondre au vœu du conseil général du Calvados, les ordres ont été donnés pour que prescriptions de cet arrêté soient observées, surtout en ce qui concerne l'éclairage et l'addition d'un grelot ou sonnette pour avertir les piétons et éviter les accidents. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Pompiers remerciés.  -  Ils étaient seize pompiers, à Cabourg, qui ne se faisaient pas tirer l'oreille pour aller au feu. Quatre ne plaisaient pas à la nouvelle municipalité dont M. Bertrand, le roi des atouts, est le chef. Crac ! un décret présidentiel a dissous la compagnie, qui a été reformée, mais sans les quatre déplaisants, dont deux cependant comptent plus de vingt années de service. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Le Patois normand.  -  M. Guerlin de Guer fils vient de réunir en brochure, sous le titre « Introduction à l'étude des parlers de Normandie », un travail des plus intéressants. M. Guerlin de Guer termine sa courte préface en déclarant que son « plus vif désir est de travailler en Normandie pour la Normandie et pour les Normands » Cette idée est trop belle pour ne pas être encouragée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Accidents.  -  Arrondissement de Caen — A Cabourg, en face la gare du tramway, un cheval attelé à une carriole, conduit par le sieur Touchard fils, s'est emballé et la voiture a versé. Touchard en a été quitte pour la peur.

— La voiture du sieur Levain, loueur de voitures à Luc-sur-Mer, s'est inversée au passage à niveau en montant sur un tas de matériaux provenant de réparations faites par la compagnie du chemin de fer de Caen à la Mer, et dont aucun éclairage ne signalait la présence. Le sieur Levain s'est luxé la clavicule. 

 

Janvier 1897  -  Mesures contre la rage.  -  Un nouvel arrêté préfectoral prescrit que, jusqu'au 1e février 1897, tous les chiens circulant sur la voie publique seront muselés solidement ou tenus en laisse, à l'exception seulement des chiens de berger ou de bouvier et des chiens de chasse. (source, le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Le tirage au sort.  -  L'examen des tableaux de recensement de la classe 1896 et le tirage au sort commenceront le 18 janvier 1897. (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1897  -  Ou la statistique va-t-elle se fourrer ?  -  On dit que la population diminue en Calvados. Les femmes de certaines communes font cependant ce qu'elles peuvent, car un statisticien, fort dangereux pour les ménages, vient de découvrir qu'en la commune de Langrune-sur-Mer, 870 habitants, il y a, en ce moment, trente-cinq femmes dans un état des plus intéressants. A Lion, 1 060 habitants, trente-cinq femmes sont aussi dans le même cas. A Hermanville, 740 habitants, il n'y en a que vingt-huit, c'est déjà coquet. 

Les uns attribuent cet état de choses à l'affluence des baigneurs au cours de l'été dernier, d'autres, au concours entre les enfants ayant moins d'un an révolu et élevés au sein par leur mère, dans les communes d'Hermanville et Lion, organisé, l'été dernier, par Mme Béquet de Vienne, fondatrice de la société de l'Allaitement maternel, à Paris.

A Cabourg, M. Legentil vient de faire baptiser son douzième enfant. Comme on le voit, ce n'est pas du côté de « la mé » que le monde faillira ! (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1897  -  Orages.  -   Samedi, de violents orages se sont déchaînés sur la France. Au camp de Châlons, un militaire et deux chevaux ont été tués par la foudre. Une espèce de trombe s'est produite en Normandie et a passé près de Rouen, sur le Havre et a gagné Cabourg. A certains endroits, des jardins ont été criblés par des grêlons de la grosseur d'une petite noix. A Caen, l'eau est tombée en abondance, dimanche matin. Mais, lundi, une trombe de grêle s'est abattue sur la ville et les environs. Les jardins ont été fort endommagés : des cloches et des châssis ont été brisés.  Les arbres à fruits ont particulièrement souffert. A Lisieux, l'orage a été très violent La foudre est tombée en plusieurs endroits, notamment sur une marche du calvaire de St-Désir. Près de Cany (Seine-Inférieur), deux femmes ont été tuées par la foudre. A Valliquerville, près d'Yvetot, cinquante arbres sont tombés sur une ferme. La plupart de ces arbres ont été brisés en morceaux et transportés au loin. (source, le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1897  -  C’est une série.  -  Un incendie accidentel a consumé, dimanche à Cabourg, l'immeuble occupé par la dame Baudry, « au Bazar Parisien ». Le feu était si intense que cette dernière n'a pu emporter sa caisse. On a dû sauver une personne malade par la fenêtre d'une chambre qu'elle occupait au-dessus des magasins incendiés. 

Les habitations voisines ont été atteintes. Pertes 250 000 francs. Deux pompiers et un lieutenant ont été brûlés aux mains et au visage. 

— A Combray, près Harcourt, le feu a consumé une maison et un moulin appartenant au juge de paix de Clécy. Pertes pour le propriétaire, non assuré, 6 000 fr., pour le locataire, 1 160 fr., assuré pour 4 000 fr. (source, le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1897  -  Discours rentré.  -  M. Bertrand, maire de Cabourg et tenancier des jeux de cette cité balnéaire, a donné, avec les profits de la cagnotte, un banquet à ses amis et électeurs. C'est M. de Dramard, un maître en l'art d'en faire avaler de toutes les couleurs, qui a badigeonné de fleurs le susdit maire en l’absence de M. Tillaye, absent, volontairement assurément. 

Un conseiller municipal devait aussi prendre la parole, mais il a été retenu par une « intuition complicative » dit le procès-verbal, une « intuition complicative », qui que c'est qu'ça ? Un discours rentré, bien sûr, mais pour quelle cause ? (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Enfant noyé.  -  Louis Maquaire, 3 ans 1/2, trompant la surveillance de ses parents, à Cabourg, est allé jouer près d'un fossé rempli d'eau. Par suite d'un faux pas, il y est tombé et s'est noyé.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Juin 1898  -  Incendie.     Un incendie s’est déclare, a Cabourg dans un bâtiment en bois goudronné, de 20 metres de long sur 9 de large et appartenant aux sieurs Dussalian et Huchet, loueurs de voitures. Le feu a éclaté subitement  sans qu'on puisse en connaître la cause. Le bâtiment qui servait de remise a été détruit ainsi que plusieurs voitures, avec quantité de paille et fourrages. (source, le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Les mêmes partout.    Sur les côtes normandes, certains hôteliers ou restaurateurs se contentent d'écorcher les voyageurs en leur faisant payer 20 francs une petite chambre sur la mer et six sous des sardines de deux liards. Ou encore de leur faire payer 1 fr. 50 de service par jour, comme dans le petit coin pas cher dont nous parlions dans notre dernier numéro. En Angleterre, ils les étranglent littéralement. Témoin M. P……..., notre concitoyen, qui a payé, pour coucher au deuxième, 12 fr. 30, plus le pourboire de la bonne, dans un hôtel, près de la gare du chemin de fer de Newhaven. Et encore on n'a pas fait ses chaussures sous prétexte qu'il partait à 6 heures du matin. D'un autre côté, voilà ce qu'une dame venant d'Angleterre pour rejoindre son mari à Boulogne a eu à payer avant d'arriver à l'hôtel : marin qui portait les petits colis, 1 fr. ; trois petites malles pour lesquelles le commissionnaire a exigé 1 fr. 50 ; pourboire, 50 centimes ; à la chambre de commerce pour trois colis, 1 fr. 50 ; pourboire, 30 centimes ; voiture à deux chevaux pour se rendre à l'hôtel, 3 fr. Total, 8 fr. 30. (source, le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Enfant gravement blessé.   -   Le jeune Petit-Pas, 13 ans, était allé avec le garçon boulanger du sieur Lemonnier, de Cabourg, porter du pain au Home. Une pierre fit culbuter voiture et voyageurs. Le garçon boulanger n'eut aucun mal, mais le pauvre enfant fut littéralement scalpé. On a dû le transporter à l'hôtel-Dieu de Caen. (source, le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Mort accidentelle.   -   Le cadavre du sieur Pierre Bénard, 57 ans, ouvrier carrier à la Bazoque, près Balleroy, a été découvert clans la carrière même où il travaillait. On présume que le malheureux, en se rendant à son travaille le matin, trompé par l'obscurité, est tombé dans un trou plein d'eau où il a été trouvé noyé. 

— Honoré Foyer, 58 ans, marchand de légumes à Cabourg, est tombé de sa voiture étant endormi et s'est tué. (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1898  -  Blessures accidentelles.   -   Le sieur Lamy, charron à Cabourg, revenait, le soir, en voiture du Bas-Cabourg, sa jument, effrayée par un motocycle que son propriétaire rajustait, s'est jetée dans le fossé et, contournant un arbre, rebroussa chemin vivement. Dans ce brusque mouvement, le sieur Lamy fut projeté avec force sur la ridelle de sa voiture, se faisant à la poitrine une blessure qui n'aura pas cependant de suites.

  Le sieur Lemoisson, 47 ans, à Vassy, a eu la poitrine fortement contusionnée par la chute d'un arbre qu'il abattait et dont un coup de vent avait fait changer la direction. L'état du blessé, qui se plaint aussi de douleurs internes, inspire des inquiétudes. Lemoisson est père de quatre enfants.

— Jules Bunel, 18 ans, dont le père est meunier à Courtonne-la-Meurdrac, se trouvant un peu pris de boisson, passa sous l'une des roues de la voiture qu'il conduisait sur la route de Beuvillers. Des passants le relevèrent et le conduisirent à l'hôpital de Lisieux. Il en sera quitte pour une entorse.

 La dame Bidot, veuve Couture, 77 ans, demeurant rue Saint-Pierre, à Caen, est tombée dans la devanture du sieur Gaschet, sellier, boulevard Saint-Pierre, et a été blessée assez gravement au front par les éclats de la glace qu'elle a brisée.

 La dame veuve Guérin, rentière, rue d'Auge, à Caen, s'est fracturé une jambe en tombant rue Neuve-du-Port.

 Le sieur Lemasson, maréchal à Caen, était à Cagny, occupé à ferrer un jeune cheval, lorsque l'animal se mit à ruer violemment et atteignit le malheureux ouvrier sous le menton, lui fracturant la mâchoire. Le blessé à été transporté à l'hôtel Dieu, il est marié et père de 2 enfants en bas âge.   (source, le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Les Saints de glace.  Le souffle glacé de saint Mamers, de saint Servais et de saint Pancrace est en avance. Pendant plusieurs jours, il a fait un vent du diable, il a fait froid, il a même gelé au point de roussir, dans certaines contrées, les pousses printanières. 

Espérons que ces bienheureux refroidis ne nous secoueront pas leurs glaçons les 11, 12 et 13 mai. (source, le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Téléphone.   -   Le réseau téléphonique de Dives-sur-Mer et le circuit reliant cette localité à Cabourg viennent d'être mis en service. (source, le Bonhomme Normand)

 

 Juin 1899  -  Double asphyxie.   -   Le sieur Marguerite, 29 ans, né à Méry-Corbon, était facteur à Cabourg. II vivait, depuis quelques mois, avec la nommée Marie Civray, 22 ans, servante, originaire du département de l'Allier. Pendant quelque temps, le faux ménage marcha cahin-caha, mais, comme il arrive souvent, la brouille ne tarda pas à éclater. Or, ces jours derniers, leur propriétaire, ne les voyant pas, brisa un carreau et trouva les deux malheureux étendus sans vie sur le lit, ils s'étaient asphyxiés, ainsi que l'indiquait une casserole contenant encore des débris de charbon. On dit que la femme Civray aurait profité d'une indisposition de Marguerite pour terminer ainsi leur triste existence. Marguerite était très travailleur; sa concubine avait un mauvais caractère et était des plus paresseuses. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Chute grave.   -   Le sieur Victor Deschamps, 62 ans, conducteur d'omnibus à Cabourg, est tombé de son siège sur la tête et s'est fracturé le crâne. Deschamps a été conduit à l'Hôtel-dieu dans un état désespéré. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Automobiles.  -   Le journal le « Matin » a organisé une course d'automobiles dites « du tour de France ». Les concurrents, partis de Paris, feront le tour de France à raison de 350 à 400 Kil. par jour.

L'étape dant laquelle se trouve compris Caen est celle de Nantes à Dozulé. Les concurrents traverseront une partie du Calvados le 23 juillet. Ils doivent arriver à Falaise vers midi et demie et seront à Caen à une heure et demie, ils arriveront au calvaire de la route de Falaise, prendront le boulevard Leroy pour rejoindre la route de Troarn et gagner Dozulé, but de la course. De là, toutes les voitures et tricycles se rendront à Cabourg.

Voici l'étape de cette course : 23 juillet, Nantes, Ancenis, Angers, La Flèche, Le Mans, Alençon, Argentan, Falaise, Caen, Dozulé, Cabourg.

— 24 juillet, Cabourg, Pont-l'Evêque, Lisieux, Évreux, Paris. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Grave accident de voiture.   -  La marquise de Neuville, le comte et la comtesse de Neuville se promenaient en voiture aux environs de Cabourg, où ils sont en villégiature. Leurs chevaux, subitement effrayés, s'emballèrent et, après une course effrénée d'une centaine de mètres, s'abattirent, faisant verser la voiture. 

La marquise de Neuville a eu un poignet et une épaule luxés ; la comtesse a reçu de très graves contusions à la tête et au bras, et le comte s'est blesse assez grièvement à une jambe et à un genou. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Bains de Mer.   -  Si le mois de juillet a été calme, le mois d'août s'annonce comme très animé.

Presque partout, de Trouville à Arromanches, les locations sont à peu près toutes faites.

  Excellents débuts aux casinos de Luc et de Cabourg. C'est tout le contraire au casino de Trouville ; troupe détestable, nous écrit-on ; le public, cependant en majeure partie composé d'entrées gratuites, fait un froid accueil aux nouveaux pensionnaires.

  L'hôtel Belle-Plage, de Luc, n'a pas trouvé acquéreur le 20 juillet. Voilà maintenant qu’on annonce, pour fin août, la mise en vente, à l'amiable et avec facilités de paiement, du casino de Luc. (source, le Bonhomme Normand)

 

Août 1899  -  La saison.   -  Les vacances, le beau temps et les chaleurs produisent leurs effets : les baigneurs arrivent en masse sur nos cotes. Beaucoup, écœurés de l'affaire Dreyfus, désertent la Bretagne où elle se juge,

— Saint-Aubin comme plage de famille, Beuzeval-Houlgate et Cabourg comme plages mondaines tiennent le record. Comme conséquence, le cercle de Cabourg est très suivi, on y joue des parties sérieuses.

M. Marc, qui a tiré sur un agent de police croyant viser un cambrioleur se sauvant sur les toits, a bien été acquitté par le jury de la Seine, mais il a été condamné à verser 6 000 fr. à la veuve de l'agent. Pour se rattraper sans doute, M. Marc, de passage à Cabourg, est entré au cercle, mais la guigne l'y a poursuivi, car il a laissé 50 000 fr. sur le tapis vert.

A Trouville, il y a du monde et cependant on ne fait rien pour y attirer les baigneurs. Le vieux et misérable pont qui relie la « reine des plages » à Deauville a été rafistolé. Il avait été question d'établir à coté une passerelle pour les piétons, rien.

Aux piétons de se tirer de ce passage dangereux comme ils le pourront. Le projet de tramway de Trouville à Honfleur est toujours enfoui dans les cartons de la préfecture.

Sur la plage, les « planches » ont été rapiécées, ce n'est pas malheureux.

L'hôtel des Roches-Noires est fermé, M. Dufayel a eu, dit-on, l'intention de le prendre à son compte, il y a renoncé à cause des réparations.

Un hôtel monstre devait être construit sur la plage, ce projet est aussi tombé dans l'eau. (source, le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Piéges à auto.   -   M. Duquesne est propriétaire, à Cabourg, de la villa « la Divette», donnant sur un chemin lui appartenant. Pour l'interdire aux automobiles, dont il déteste l'odeur, il a fait machiner un arbre de telle façon qu'un enfant, en lâchant une clanchette, peut faire basculer l'arbre qui tombé en travers du chemin au moment où une automobile s'y engage. 

Plainte a été portée au parquet. Ce monsieur aurait bien dû au moins faire placer à l'entrée de son chemin un ècriteau avec ces mots : « Ici, il y a des pièges à auto ». (source, le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Tamponnée.   -   La dame veuve Guyon, née Virginie Mariette, 77 ans, sans profession à Cabourg, revenait du Home voir son fils. Elle suivait le petit passage longeant les rails du tramway quand, à un endroit où la voie fait une courbe très prononcée, elle fut tamponnée par un train et eut la colonne vertébrale fracturée. 

Elle a succombé peu de temps après. La dame Guyon, qui était atteinte de surdité, n'avait pas entendu les avertissements du mécanicien du tramway. (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Boulangère envolée.   -  Le sieur Jules Laménager, 40 ans, boulanger à Cabourg, s'était absenté toute l'après-midi. Il fut tout surpris, en rentrant, de ne pas voir sa femme. Il la demanda à sa servante qui lui répondit que sa maîtresse avait fait atteler vers les quatre-heures par le garçon boulanger et qu'ils étaient partis tous les deux. 

Le pauvre, homme attendit, mais, ne les voyant pas revenir, il alla porter plainte à la gendarmerie. 

En plus du cheval et de la voiture, estimés 1 200 fr., les envolés auraient emporté l'argent qui se trouvait dans le comptoir. 

Comme raison, la boulangère a dit à la servante, en se dirigeant vers Gonneville-sur-Dives avec son garçon, qu'ils allaient tous les deux au bois pour en acheter. Pourvu qu'ils n'en reviennent pas trois.  (source, le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1899   -   Récompense honorifique.  -   Une médaille d'argent de 2e classe a été accordée au sieur Auguste Mérieult, déjà titulaire d'un témoignage officiel de satisfaction : sauvetage du patron, d'un matelot et du mousse du sloop de pêche « Adolphine », Cabourg, 21 nov. 1898. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1900   -   La tempête.  -  Dimanche dernier, à la suite du violent coup de vent de Nord-Ouest, le cotre « Ouragan », chargé de briques, était resté en détresse en rade de Ouistreham. Les chaînes de ses deux ancres ayant cassé, le navire est parti à la dérive et a fait côte sous Cabourg. Il est considéré comme perdu. L'équipage a été sauvé.

— Le « Buisson », bateau de pêche de Boulogne, a été jeté à la cote, à Bernières-sur-Mer, entre la pointe du Castel et le sémaphore. Les 18 hommes d'équipage ont pu être Sauvés. Cet  accident serait dû à l'inattention de l'homme de quart.

— Le steamer anglais « Prince Arthur », parti de Caen pour Londres, s'est échoué près de Newhaven.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1900   -   Les cambrioleurs d’église.  -   Des malfaiteurs inconnus ont pénétré, la nuit, dans l'église de Cabourg, par un vitrail qu'ils avaient brisé. Quatre troncs furent forcés. Les voleurs ont été déçus dans leur entreprise et leurs espérances, car les troncs avaient précisément été vidés la veille. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900  -  On a pas oublié le fameux propriétaire de Cabourg qui, ennuyé de voir les automobiles passer devant chez lui, l'été dernier, demanda à la municipalité de l'endroit qu'elle interdit la circulation de ces véhicules sur la route. La municipalité n'accorda pas l'interdiction.  

Furieux, ce Cabourgeois a l'âme noire truqua un arbre de sa propriété, lequel arbre tombait en travers de la route chaque fois qu'une automobile était signalée.

Non content de cette première vengeance, il déclarait dernièrement, à la veille des élections municipales, que si l'adjoint, sa bête noire, était réélu, il transformerait sa villa en un sanatorium où l'on ne soignerait que les maladies contagieuses, variole, teigne, pelade etc...

Les Cabourgeois ne prirent pas au sérieux cette menace et renommèrent leur adjoint. Et voilà la villa qui se transforme en sanatorium !  Le cas devenant grave, on alla trouver, le propriétaire automobilophobe. On le pria, on le supplia ; mais, entêté, il  exigea, pour revenir sur sa décision, la démission de l'adjoint. Et celui -ci répond aujourd'hui à ses électeurs : " j'y suis, j'y reste ! "  Comment finira le conflit ?  (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1900   -   Accident de voiture.  -  Comme le sieur Leménager, boulanger à Cabourg, portait son pain à Merville, son cheval, effrayé par des voitures de colporteurs et du linge étendu sur des haies, voulut se retourner brusquement. Mais, le chemin étant étroit, l'animal culbuta dans le fossé, projetant hors du véhicule le conducteur qui, dans sa chute, s'est fracturé un bras.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900    Trop d'accidents d'automobile à Cabourg : cinq en moins de deux semaines. Le dernier : l'auto du Marquis de Nouilles a défoncé la boutique d'une fleuriste, avenue de la Mer.

 

Juillet 1900  -  Morts accidentelles.  -  Le cadavre du sieur Guillaume Féret, 76 ans, journalier au Bas-Cabourg, a été trouvé dans un fossé rempli d'eau. On suppose que le malheureux,  pris d'un étourdissement subit, sera tombé la tête dans la vase d'où il n'aura pu se retirer, succombant à l'asphyxie.

— Auguste Pépin, dit Mathias, 23 ans, habitant à Carpiquet, près Caen, par suite d'une fausse manœuvre, en tirant de l'eau à un puits, y est tombé la tête la première. Retiré presque aussitôt, malgré tous les soins, il ne pût être rappelé à la vie. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900  -  Suicides.  -  Le sieur Michel Eudeline, propriétaire à Montbertrand, près Bény-Bocage, était souffrant depuis longtemps et avait, maintes fois, manifesté l'intention de se donner la mort.

Il a mis à exécution son sinistre projet, car sa femme, en revenant de porter la collation à des faucheurs qui travaillaient dans un pré voisin, a trouvé son malheureux, mari pendu à un soliveau de sa grange.

— La gendarmerie de Dives-surMer a été appelée à constater le suicide de la femme Anne Le Corre, ménagère à Cabourg. Cause : dérangement des facultés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900  -  Chagrains d'amour.  -  On a découvert dans la Dives, à Cabourg, le cadavre de la femme Candavoine. Ce sont des chagrins intimes, parait-il, qui auraient poussé cette malheureuse à se donner la mort. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900   -   Les bains de mer.  -  Les baigneurs commencent à arriver sur nos côtes. Ce qui fera certainement défaut cette année, ce sont les touristes de passage.

A St-Aubin-sur-Mer, les promeneurs ne se gênent pas pour traiter l'administration de « maboule » ; c'est le mot du jour. Ils n'ont pas tout à fait tort, car le maire a été bien mal inspiré en choisissant le mois de juillet pour faire faire les canalisations du gaz.

L'Écho de Cabourg vient de faire sa réapparition. A propos de la mort du peintre Georges de Dramard, il rappelle les luttes que Cabourg a dû soutenir avant de devenir l'une des plus belles plages normandes. . (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1900   -   Suicide.  -   Mardi matin, sur la plage de Cabourg, a été trouvé le cadavre d'un inconnu, paraissant âgé d'une trentaine d'années. Ce malheureux s'est tiré, dans la nuit, un coup de revolver en plein cœur, après avoir marché quelques mètres dans l'eau, car son corps a été retrouvé, ainsi que ses vêtements qu'il avait déposés à côté de lui, complètements recouverts de sable II n'avait sur lui qu'un billet du tramway de Sallenelles pour Cabourg, pas de papiers.

Sa mise très simple, composée d'un complet gros bleu en service depuis longtemps, était plutôt minable et n'avait assurément rien de riche.

L'arme dont il s'est servi, emportée par la mer ou enfoncée dans le sable, n'a pas été retrouvée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -   Toujours les automobiles.  -  Dimanche, à Cabourg, au moment où, par suite de la sortie de la grand'messe, la rue de la Mer était pleine de monde une voiture automobile, marchant à une vitesse exagérée, a écrasé un charmant bébé de 5 ans ½, fils de M. Durand, ingénieur à Paris, en villégiature à Cabourg.

Le véhicule a passé de ses deux roues, sur le ventre du malheureux enfant, sous les yeux de ses parents. Le père s'est précipité pour relever son fils, évanoui, pendant que la pauvre mère, folle de douleur, se précipitait sur le corps de son enfant. Le petit ne portait trace d'aucune contusion externe, mais se plaignait de douleurs internes dans le ventre. On espère le sauver.

L'automobile était conduit par son propriétaire, M. Aymé, fils du juge de paix du 8e arrondissement de Paris et neveu de M. Aymé, président de chambre à la cour de Caen. Il y a à Cabourg, comme partout, un arrêté du maire prescrivant aux automobiles une allure modérée dans les rues, mais, comme partout, cet arrêté est violé et le sera tant qu'un gros numéro ne permettra pas de dresser procès-verbal aux contrevenants.

Nous espérons que, cette fois, le contrevenant sera non seulement poursuivi pour ne s'être pas conformé à l'arrêté du maire de Cabourg, mais encore pour blessures par imprudence, devant le tribunal correctionnel et qu'il sera sévèrement condamné. Il est temps que les piétons soient protégés contre ces chauffards, qui, narguant les arrêtés, se croient droit de vie et de mort sur tout le monde. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Surprise désagréable.  -  En rentrant chez lui, le sieur Duhamel, journalier à Cabourg, a constaté l'enlèvement d'objets mobiliers valant 200 fr. Ce serait la femme du sieur Duhamel qui les aurait emportés. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1900   -   Quinze jours pour huit.  -  Gaston Boullin, 17 ans, marchand de journaux à Cabourg, revenait de faire sa distribution à bicyclette lorsqu'il fit la culbute. Un gamin, qui se trouvait là, lui cria : « J'çré qu't'as prins eune pelle, man gas ».

Boullin, déjà, furieux d'être tombé, se fâcha tout rouge et cogna sur le gamin. Boullin a été condamné à huit jours de prison et il y en a quinze qu'il était dedans.

Il est vrai que, sans ressources, ayant faim, il s'est constitué prisonnier à la gendarmerie en s'accusant d'un vol qu'il n'a pas, paraît il, commis. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   Outrage public à la pudeur.  -  A Cabourg, le nommé Guillot, 17 ans, a commis un outrage public à la pudeur en présence de trois femmes. Procès-verbal lui a été dressé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   Faits d'immoralité.  -   La gendarmerie de Dives-sur-Mer procède à une enquête concernant un outrage public à la pudeur commis, à Cabourg, par le nommé M……., en présence d'une d'une fillette à âgée de 8 ans et demi.

— Un nommé L…....., demeurant à Pleines-Œuvres, aurait commis des faits d'immoralité en présence d'une petite fille de 9 ans. Procès-verbal a été dressé contre cet individu par la gendarmerie de Saint-Sever. (Source  : Le Bonhomme Normand)

226  -  CABOURG.  -  La Rue de la Mer.

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