1er Avril 2025 |
UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS |
Page 1 |
|
|
CAEN |
||
Canton de Caen |
|||
|
|||
15 juillet 1315 - Éphémérides. - Sur les plaintes des seigneurs, du clergé et surtout du peuple de la Normandie, contre l'énormité des subsides et l'avidité des gens du fisc, Louis X, dit Le Hutin, pour faire cesser les exactions, donne l'Édit connu sous le nom de « Charte-aux-Normands » (Le Pilote du Calvados)
28 Juillet 1365 - Éphémérides. - Lettres-Patentes de Charles V , accordant des secours à l'Hôtel-Dieu de Caen , pour réparer les pertes que cet hospice avait éprouvées dans les ravages exercés par Edouard III, roi d'Angleterre, sur la Normandie. (Le Pilote du Calvados)
1er
juillet 1450 -
Éphémérides. - Par
suite de la capitulation signée quelques jours auparavant, Charles
VII reprend possession de Caen, que les Anglais occupaient depuis 33
ans. (Le Pilote du Calvados)
1er Août 1417 - Henry V. - Le roi d'Angleterre, Henry V, descend à Touques, dont le château se défendit quatre jours, avant de se rendre. Il alla ensuite assiéger la ville de Caen, « qui estoit moult puissante et bien peuplée » suivant les expressions. (source : L’Indicateur de Bayeux)
18
Août 1417. —
Siège de Caen par Henri V, roi d'Angleterre. Le sir de
Montenay, gouverneur, n'avait pas 200 soldats, et cependant il opposa
une résistance héroïque, grâce au concours des habitants. Les
anglais « firent battre la ville de grosses bombardes, y
jetèrent quantité de feux d’artifices, et en renversèrent les
murs avec diverses sortes de machines. »
Ce
siège coûta la vie à 600 hommes tant bourgeois que soldats. « Les assiégeants, dit l'Histoire sommaire de Normandie, y en perdirent sans doute beaucoup davantage. » (source Le Journal de Honfleur)
31 Octobre 1505. — Mort d'Etienne de Blosset de Carouges, évêque de Lisieux. Il avait été sacré le 12 août 1482. On l'inhuma dans sa cathédrale. (source Le Journal de Honfleur)
29 Août 1562. - Le duc de Bouillon, gouverneur du château de Caen, fait démolir l’église et le clocher de la collégiale du Saint-Sépulcre, battis en 1219, sur le modèle du Saint-Sépulcre de Jérusalem, par Guillaume Acarin. (source Le Journal de Honfleur)
16 Août 1678. — Les pauvres sont reçus dans l'hôpital Saint-Louis à Caen, fondé par Henri d'Orléans, duc de Longueville, gouverneur et bailli de Caen, ( 1655). (source Le Journal de Honfleur)
Février
1722 -
Mort d’un poète.
- 24
février 1722. Mort de Jean de Carbonnel, poète et savant, né à
Caen en 1622. Membre de l'Académie de sa ville natale, il en était
le secrétaire, lorsque par suite des désagréments qu'il éprouva à
cause de la religion réformée qu'il professait, il se retira en
Hollande, où il passa le reste de sa vie. (Le Pilote du Calvados)
Décembre 1789 - L’Assemblée Nationale a décrétée & décret ce qui suit : - 1° Il sera fait une nouvelle division du Royaume en Département, tant pour la représentation que pour l’administration. Ces Départements seront du nombre de soixante quinze à quatre vingt cinq.
- 3° Chaque district sera partagé en division, à appelées Canton, d'environ 4 lieux quarrées (lieues commune France). - 4° La nomination des représentants à l'Assemblée nationale, sera fait par le département. - 5° Il sera établi au chef-lieu de chaque département, une assemblée administrative supérieur, sous le titre d'administration de département. - 6° Il sera également établi au chef-lieu de chaque district, une assemblée administrative inférieur, sous le titre d'administration de district.
- 7° Il y aura une
municipalité en
chaque ville,
bourg, paroisse, ou
communauté de campagne. - 8° Les Représentant nommé à l'Assemblée nationale, par les départements, ne pourrons pas être regardé comme les représentants d'un département particulier, mais comme les représentants de la totalité des départements, c'est-à-dire de la nation entière. (Source : Archives Nationales)
Février
1790 -
Le Département du Calvados.
-
le comité de constitution chargé de proposer des appellations
nouvelles avait demandé que l’on donnât aux départements des noms
de rivières, ou des noms rappelant quelque particularités
géographique bien évidente. Or
un député du bailliage de Caen proposa pour ce qu’on appelait encore
en janvier 1790 le « département de Caen » un simple nom
de rocher, prenant ainsi une initiative originale, qui est d’ailleurs
restée unique en France. Rejetant
les noms d'Orne, de basse Orne et Orne Inférieur, auxquels le comité
avait d’abord songé, il fit adopter celui de
« Calvados ».
D’après
la tradition, on doit cette appellation à une femme, mademoiselle
Delaunay, bourgeois de Bayeux et sœur d’un député de cette ville,
Jean baptiste Gabriel Delaunay. (Source : (Calvados " de
René Lepelley)
Février 1790 - Suite de décret sur la division du Royaume. - Département de Caen : l’Assemblée nationale d’après l’avis de son comité de constitution décrète : - 1° Que le département de Caen et divisé en six districts dont les chefs-lieux son Caen, Bayeux, Vire, Falaise, Lisieux, Pont-l’Évêque. - 2° Que le tribunal du district de Lisieux sera placé à Orbec.
- 3° Que la ville de Pont-l’Évêque
réunira l’un & l’autre établissement de son district, mais que
la ville d’Honfleur aura aussi un tribunal du même genre, & que
les ressorts des deux sièges seront déterminé par l’Assemblée
Nationale sur les mémoires qui seront fournis à cet effet.(Source
Février 1790 - Le 5 février 1790, paraissait le décret officiel de l’Assemblée nationale sur la formation du Calvados.(Source : Archives Nationales)
Janvier
1791 -
Évènements. -
Caen,
mardi dernier les cavaliers de la Maréchaussée instruits que le nommé
Gateblir dit Cartouche était dans un cabaret de l’un de des faubourg
de cette ville, l’y ont arrêté & l’ont constitué prisonnier.
Le lendemain il a subit un premier interrogatoire.
(Source
C. du C.) Janvier
1791 -
Évènements. -
L’ouragan
qui se manifeste toute les nuits a produit de terribles effets, que
jeudi matin une maison de la rue Pémagnie s’est écrasée. Une veuve
et son fils étaient dans cette maison. Au fracas occasionné par la
chute des planchés, aux cris douloureux qui imploraient des secours, un
garçon boulanger, qui était alors levé , est accouru. Il a péri
victime de son , fan avoir put sauver ni la mère, ni le fils, ensevelis
fous les décombres. (Source :
Conseil Général du Calvados)
Janvier 1791 - Gendarmerie Nationale. - A la veille de la révolution, le corps de troupe qui maintenait l'ordre et faisait la police s'appelait « maréchaussées ». Par décrect du 16 janvier 1791, le corps fut réorganisé sous le nom « Gendarmerie Nationale ». (Source : Archives Nationales)
Juillet 1791 - Garde Nationale. - Tandis qu’on cherche à nous alarmer sur la crainte prochaine, d’une invasion en France, nos frontières sont dans le meilleur état , et l’Assemblée Nationale, vient de multiplier les précautions, dans le Décret suivant : Il sera mis sur le champ en activité 97 000 hommes de Gardes Nationales, y compris les 26 000 qui, par le Décret du …., ont été destinés à la défense des frontières du Nord, ces Gardes Nationales seront soldées et organisées conformément aux précédent Décrets, et seront distribuées ainsi qu’il suit : En Normandie : La Douzième division, de Saint-Malo au Grand-Vey, 3 000 hommes fournis par les départements de l’Isle et Vilaine, La Manche et la Mayenne. Treize
division, du Grand-Veys, à l’embouchure de la Somme, 4 000 hommes
fournis par les départements du Calvados, de la Seine-Inférieure et de
l’Eure. (Source : Conseil
Général du Calvados)
2 Août 1793. - Entrée à Caen de l'armée de pacification, précédée de trois commissaires de la convention nationale, les citoyens Bonnet, Duroy et Lindet. (source : L’Indicateur de Bayeux)
15 Août 1793. — On plante, sur la principale place de la ville de Caen, un arbre à la fraternité qui unit les citoyens de l'armée et ceux de cette ville. Toute la garde nationale prend les armes, et un détachement de chaque corps de l'armée assistée la cérémonie. Le
lendemain, sur l'invitation du général qui donna l'exemple avec son
état major, les citoyens soldats et les soldats citoyens célébrèrent
cette fête par des chants et des
19 Août 1793. — Le citoyen Romme, l'un des représentants du peuple détenus à Caen, lors de la coalition départementale, appelle l'intérêt de la Convention sur le sort d'un malheureux invalide septuagénaire, gardien du château de cette ville. Le décret qui en ordonne la démolition, va être exécuté ponctuellement. Ce vieux militaire, en perdant sa place, n'aura plus aucun moyen d'existence. Romme prie la Convention de lui accorder pour logement le petit appartement qui leur avait été assigné pour prison. Lacroix et Bréard combattent cette proportion, ils demandent, pour l'honneur de la nation, que toutes les maisons où ont été détenus les représentants du peuple, soient rasées, à commencer par le local dont Romme vient de parler. Quant au vieil invalide, ils réclament pour lui une pension de 300 livres, outre ce qu'il a déjà touché. La convention décrète ces diverses propositions. (source Le Journal de Honfleur)
Août
1793 -
Destruction du donjon. -
230 manifestants refusent la conscription militaire en mars 1793.
Les représentants envoyés par la Convention nationale. Arrivés en
pleine insurrections fédéralistes, ils sont assignés à résidence
dans le presbytère de l'église Saint-Georges à partir du 12 juin
1793. Ils sont libérés un mois plus tard après la défaite des
troupes fédéralistes lors de la bataille de Brécourt. Afin de punir
cet affront, la Convention décrète le 6 août 1793 que « le
donjon et château de Caen dans lesquels la liberté et la
représentation nationale ont été outragées, seront démolis. Sur les
ruines du donjon il sera planté un poteau, sur lequel seront inscrits
les noms des députés déclarés traîtres à la patrie ». Les
travaux de démolition commencent dès le 18 août. Le presbytère est
démoli, le donjon en grande partie arasé et la porte Saint-Pierre
endommagée.
3
Octobre 1827. —
Mort à Caen, à l'âge de 74 ans, de don Ribard, ancien sous-prieur de
l'abbaye de St Etienne de cette ville et censeur du collège royal. (source
Le Journal de Honfleur)
Avril 1828 - Un accident. - Chaque jour de nouveaux accidents viennent accuser l'imprudence des conducteurs qui n'ont point le soin de se tenir en tête de leurs chevaux. Lundi dernier, à midi, il en est encore arrivé un de cette nature sur le pont St-Jacques. Un décroteur, dormant étendu sur le pavé, eut tous les doigts du pied coupés par la roue d'une voiture de roulier, ce malheureux eut la force de braver sa douleur et de ramasser la partie détachée de son pied pour la jeter dans la rivière. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Avril
1828 -
Un artiste. -
Leclerq est
encore engagé cette année avec deux nouveaux artistes, pour donner des
représentations pendant la foire dans le café Piel, près le pont St.
Louis. Ce physionomane mérite certainement l'attention, il est
impossible de joindre à une figure plus mobile le talent d'imitation
qu'il possède, on l'a vu
Avril 1828 - Barrage de la rivière de l’Orne. - Si une entreprise devait contribuer à la prospérité de cette ville et du département, seconder l'accroissement du commerce, faire refluer de nouvelles richesses dans leur sein, qu'elle exigeât quelques sacrifices de la part de nos capitalistes, sans doute encore leur patriotisme se ferait gloire d'une pareille action, et ils s'empresseraient de remplir les conditions exigées. Quelle confiance ne doit-on donc pas avoir dans la réussite du projet qui vient d'être présenté par le savant ingénieur de ce département, et approuvé par notre chambre de commerce ? L'utilité en est appréciée depuis longtemps, on sait qu'en rendant la rivière en tout temps navigable depuis son embouchure jusqu'à Caen, les navires, même du plus faible tonnage, ne seraient plus forcés d'attendre que des marées assez fortes puissent les faire remonter jusqu'au port, ils ne seraient pas réduits à rester échoués longtemps sur le sable, à être souvent rompus, à éprouver des avaries qui détériorent leurs cargaisons, de plus grands bâtiments prendraient une destination pour notre ville, elle acquerrait par là plus d'importance. Tels sont les avantages qui résultent du barrage de la rivière d'Orne, et pour prendre part à l'exécution de cet important travail, aucun sacrifice n'est demandé, bien loin de là des bénéfices certains sont offerts. Toutes choses calculées sur le nombre des navires arrivés jusqu'ici dans notre port, l'intérêt des capitaux fournis se trouvera au moins de 8 pour cent, intérêt qui sera assurément doublé par le plus grand nombre de bâtiments qu'amèneront les facilités données à la navigation. Sous toute espèce de rapport on doit donc penser que nos concitoyens vont s'empresser, suivant leur fortune, de se faire inscrire sur la liste qui leur est ouverte, et qu'ils prendront ainsi l'initiative sur des compagnies qui déjà sollicitent ce privilège, en l'obtenant eux-mêmes ils empêcheront le numéraire de sortir de notre province, et notre commerce maritime ne se trouvera point sous une dépendance étrangère. La dépense présumée de ce projet, en la portant à sa plus grande valeur, s'élève à 641 000 f., et déjà, avant qu'aucun appel ait été fait, on a obtenu 363 000 f. Le premier magistrat du département, le maire de la ville de Caen, se sont faits inscrire de suite en tête des actionnaires. Le barrage établi traversera l'embouchure de l'Orne, vis-à-vis Sallenelles, depuis la pointe de la Roque jusqu'à la pointe du Siège, où sera construite une écluse de navigation. Par ce moyen les eaux seront toujours soutenues à la hauteur moyenne des marées et, par des chasses fréquentes, fourniront le moyen de débarrasser le canal des amas de vases infectes qui rendent tout à la fois hideuses et malsaines les parties de la ville voisines de la rivière. Les droits de péage sont ainsi projetés : Pour remonter la rivière, les navires venant des ports de la Manche situés entre Granville et Dieppe, par tonneau de jauge………. « f. 50 c. » Ceux venant des ports au-delà de Granville et Dieppe, jusqu'à Bayonne et Dunkerque inclus, idem………. « 75 » Ceux venant de la Méditerranée, du long-cours et de l'étranger, idem……….. « 1 50 » Tout navire étranger, quelque soit sa nation, idem………. « 2 25 »
Séjour dans le port ou l'étendue du bassin, plus de 15 jours ; le premier mois par tonneau de jauge………. « 10 » Pour chacun des autres………. « 5 » Pour les navires étrangers, la moitié en sus. Pour relâcher dans le canal : les navires de cabotage………. « 10 » Ceux venant de la Méditerranée et de l'étranger………. « 20 » Les navires étrangers quelque soit leur nation ………. « 30 » (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Avril 1828 - Louis XIV. - La statue en bronze et pédestre de Louis XIV, qui doit être élevée sur le piédestal de la place royale, a été exposée au Louvre le 2 de ce mois. Le grand roi est vêtu à la romaine, et tient en main une couronne de chêne. Un glaive brisé est sous son pied gauche, à côté un cippe orné de couronnes destinées aux arts et aux sciences, dont les attributs sont tracés sur les faces du cippe. Cette statue doit rester exposée jusqu'au 9. Elle sera ensuite envoyée à Caen, et probablement l'inauguration aura lieu vers la fin du mois. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Avril 1828 - Une agression. - Il y a peu de temps qu'un jeune homme qui marche difficilement, passant à 11 heures du soir sur le pont St-Jacques, vit venir à lui un homme de mauvaise mine qui lui barra le chemin, en lui disant d'un air menaçant : « Il me faut de l'argent ». Celui dont je parle joint à beaucoup d'esprit un poignet très vigoureux, « Attendez », répond-il sans se déconcerter, « je crois que vous êtes mal arrivé, je vais voir si j'en ai. » Feignant alors de chercher dans son gousset, il prépare sa canne de l'autre main, et en décharge sur la tête du bandit un coup qui l'étend à ses pieds. S'en voyant ainsi débarrassé, et craignant qu'il ne se relève, il s'échappe à toutes jambes, est cependant obligé de s'asseoir sur le premier bois qu'il rencontre, pour donner le temps a son émotion de se calmer, et rentre chez lui plus mort que vif. On n'a pas entendu parler du voleur de nuit, sans doute il n'avait été qu'étourdi, et s'est retiré plus tard. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Avril 1828 - Le chien de l’aveugle. - Mardi dernier, une scène populaire assez touchante eut lieu sur la place Royale. Un aveugle, conduit par un chien barbet, sentit ce fidèle guide qui se couchait à ses pieds ; il l'excite de la voix et du pied pour le faire se relever ; mais le trouvant sans mouvement, cet homme le soulève dans ses bras, et demeure convaincu que l'animal est tout à fait mort. Il
se met alors à pleurer et à sangloter, sa douleur rassemble autour de
lui les passants, dont un s’offre aussitôt pour le conduire à sa
demeure, où il emporte avec lui la
Avril 1828 - Les suites d’un accident. - Heureusement le décroteur Vassel n'a point été blessé aussi grièvement que nous l'avions d'abord annoncé : au moment où arrivé un malheur, il semble toujours plus grand qu'il n'est réellement, et huit jours plus tard, il est facile de rectifier quelques détails. Mais il n'est pas vrai que cette blessure puisse se trouver guérie au bout de huit jours, elle exige au contraire un mois de traitement, d'après le rapport des chirurgiens de l'hôtel-Dieu. Vassel a confirmé lui-même devant ces chirurgiens, qu'après l'accident il jeta dans la rivière le lambeau de chair détaché de son pied. Comme nous n'éprouvons pas le besoin de flagorner la police, nous l'engageons au contraire à veiller à ce que de semblables accidents ne se renouvellent pas. De quelque côté que le roulier se trouvât placé en tête de ses chevaux, à moins d'une grande négligence, il ne pouvait manquer d'apercevoir, en arrivant sur un pont très étroit, le malheureux qui s'y trouvait étendu. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Avril 1828 - L’inauguration. - La cérémonie d'inauguration de la statue de Louis XIV dont nous avons parlé dans le dernier numéro, aura lieu à 2 heures et sera annoncée par le canon du château. La loterie de comestibles aura lieu à la suite, elle se compose de 600 bouteilles de vin, 300 cervelas, 100 ramponeaux, 60 volailles et 20 pâtés. La tribune qui se trouvait dans la salle du musée, ainsi que le théâtre disposé pour l'orchestre de la société philharmonique se trouveront enlevés pour le bal qui aura lieu le soir à l'hôtel-de-ville.
Mai
1828 - La
Cour d’Assises de Caen. - Mardi
20, la Cour s'est occupée de trois accusations concernant les nommés
Pierre Madeleine, Pierre-Charles Laignel et Jean-Baptiste Marie. Le
premier, déclaré coupable de deux vols domestiques, a été condamné
en sept années de réclusion. Le
deuxième, convaincu d'un vol de poules, commis pendant la nuit, dans
les dépendances d'une maison habitée, et d'une tentative de vol
commise aussi pendant la nuit, dans une maison habitée, et à l'aide
d'escalade, a été condamné en cinq années de travaux forcés. Jean-Baptiste
Marie, déclare coupable d'avoir volé 23 fr. au préjudice et dans la
maison habitée du sieur Gardembas, au hameau de la Folie, à Caen, et
d'une tentative de vol , commise au préjudice du même individu, à l'aide d'effraction intérieure, a été condamné à la peine de cinq ans de travaux forcés. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin
1828 -
La première communion. -
La première
communion pour les élèves a eu lieu hier au collège royal avec une
grande solennité. Le recteur, le conseil
Juin
1828 -
Les accidents de la route. -
Un grand
nombre d'accidents arrivent sur les routes par suite de la maladresse,
et souvent de la malice des rouliers, qui sont presque toujours en
contravention aux règlements, soit en abandonnant leurs chevaux, soit
en refusant de céder la moitié de la chaussée aux voitures qu'ils
rencontrent. Sur
la route de Caen à Tilly, ces rencontres fâcheuses se sont
renouvelées très souvent. Nous pourrions en citer 5 à 6 qui ont
manqué de donner lieu à des accidents très graves. Une affaire de
cette nature a été appelée jeudi dernier devant le tribunal de
première instance de Caen.
Cet
hiver, le cabriolet de Mme, X, voyageant avec son fils et son
domestique, fut violemment heurté par une lourde charrette, une roue
fut brisée en entier, les harnois mis en morceaux et le cabriolet
renversé. Heureusement personne ne fut blessé. Cet accident avait lieu à Carpiquet devant la porte du maire de cette commune qui fut appelé et constata qu'il provenait évidemment de la faute du charretier. Traduit devant le tribunal à fins civiles, cet homme a prétendu, comme ils le font tous, qu'il n'y avait rien à lui reprocher, mais des témoins ont été entendus qui ont confirme le procès-verbal du maire, et le tribunal de première instance, jugeant en dernier ressort, a condamné le roulier à 100 fr. de dommages et intérêts, et à tous les dépens, qui montent, dit-on, à 3 ou 400 fr. Il est à désirer que cette leçon ne soit pas perdue. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin
1828 -
Les préparations pharmaceutiques.
- C'est
le 1er juillet prochain que le jury médical, composé de MM.
Trouvé et De La Vauterie, docteurs-médecins ; Halbic ; De
Courdemanche et Hubert, pharmaciens à Caen ; et le Bisois, pharmacien
à Bayeux, commencera sa visite annuelle chez les pharmaciens et
droguistes du département. Nous allons faire connaître, à cette
occasion, une circulaire adressée dernièrement par M. le comte de
Montlivault à MM. les sous-préfets, maires et administrateurs des
hospices. «
Messieurs, des plaintes se sont élevées sur l'exécution des
dispositions des lois et des règlements relatifs à l'exercice de la
pharmacie, particulièrement en ce qui concerne la vente des remèdes
secrets. On
affiche dans les rues, on publie dans les journaux qu'on vend chez des
pharmaciens des remèdes secrets pour le traitement de diverses
maladies, souvent dans ces annonces, on se prévaut d'autorisations qui
n'ont jamais été accordées, d'approbations donnée par l'académie
royale de médecine, qui n'a jusqu'à présent approuvé aucun remède
secret. Cependant,
aux termes de l'article 36 de la loi du 19 ventôse an 11, la
publication de toute affiche ou annonce imprimée qui indiquerait des
remèdes secrets, sous quelque dénomination qu'ils soient présentés,
est sévèrement prohibée, les pharmaciens eux-mêmes n'ont pas le
droit d'en vendre, suivant l'article 32 de la loi du 21 germinal an 11. On
assez grand nombre de distributeurs de remèdes secrets cherchent à
éluder le vœu de la loi, en donnant à ces prétendus
Au
reste, si un distributeur de remèdes secrets s'appuie d'une
autorisation obtenue, vous devez vous la faire représenter, et prendre
les mesures nécessaires pour que les conditions aux-quelles elle est
subordonnée ne soient pas enfreintes. L'exercice
illégal de la pharmacie donne lieu à d'autres abus. Aux termes de la
loi, les pharmaciens légalement reçus ont seuls le droit de préparer
et de vendre des médicaments, mais il arrive souvent que les épiciers,
les droguistes, les confiseurs, etc..., empiètent sur le domaine de la
pharmacie. Les limites de ces diverses professions ne sont pas toujours
distinctes, cependant, en faisant une large part à la liberté de
l'industrie, il doit être facile de déterminer quelles préparations
doivent être considérées comme remèdes, et ne peuvent être vendues
que par des pharmaciens. Il
est des hospices et des bureaux de bienfaisance, desservis par des sœurs
de charité, qui non seulement préparent des médicaments pour les
malades, mais encore en distribuent et en vendent au-dehors. Quelque
louables que soient les intentions de ces pieuses sœurs, une telle
pratique entraîne des abus que l'Administration ne doit pas tolérer.
On ne peut leur interdire la faculté de préparer des médicaments pour
l'intérieur de leurs établissements, si l'autorité dont elles
dépendent le leur permet, mais elles ne peuvent distribuer et vendre
des remèdes composés, qui sont de véritables préparations
pharmaceutiques, sans s'exposer à des erreurs dont elles ne sauraient
prévoir les conséquences. On peut seulement autoriser les sœurs de
charité à préparer et vendre à bas prix des sirops, des tisanes, et
quelques autres remèdes qu'on désigne dans la pharmacie sous le nom de
magistraux, mais là doit se borner la tolérance qu'elles sont en droit
de réclamer dans l'intérêt des pauvres. Je
vous invite, Messieurs, à ne point perdre de vue ces dispositions, et
à en assurer la stricte exécution en ce qui vous concerne. Veuillez
recevoir , Messieurs, l'assurance de mes sentiments de parfaite
considération. COMTE
DE MONTLIVAULT. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin
1828 -
Par ordonnance du Roi. -
En exécution
de l'ordonnance du Roi du 11 mai, qui appelle 60 000 hommes sur la
classe de 1827, les publications des tableaux de récemment seront
faites les dimanche 22 et 29 du présent mois. L'ouverture des
opérations du conseil de révision aura leu le 1er août, et
la clôture de la liste du contingent le 10 octobre. Cette ordonnance a porté à 944 hommes le contingent assigné au département du Calvados. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin
1828 -
Une imprudence. -
Lundi
dernier, le nommé Alexandre Tirard, âgé d'environ 13 ans, s'est noyé
dans la rivière d'Orne, il était monté sur une barque à l'endroit
où le bras de rivière qui passe sous le pont de l'Hôtel-Dieu, vient
se jeter dans l'Orne au-dessus des travaux, malgré le courant, qui est
très rapide, ce jeune homme s'amusait avec un autre à faire chavirer
la barque, l'éq Le
père d'Alexandre Tirard est un ancien flambreman ( déchargeur sur le
Quai ) maintenant incapable de travail, il a plusieurs enfants; et
pressentant le malheur dont celui-ci a été victime, il recommandait
encore quelques jours avant à son fils aîné de renvoyer son frère à
la maison, de lui donner même une tape, s'il était nécessaire, pour
l'empêcher de monter sur les bateaux du Quai. Ce
matin, le pont de bois qui se trouve à l'endroit où ce malheur est
arrivé, a encore été emporté par le courant. Un
de ces jours derniers, on a trouvé à Longueval, dans la rivière, le
cadavre d'un des habitants de ce hameau que l'on n'avait pas vu depuis
quelques jours. Hier, une femme lavant du linge à l'abreuvoir de la porte St-Malo, en voulant ressaisir un morceau qui lui échappait, manqua encore de se noyer, heureusement on parvint à la retirer de suite. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin
1828 -
Découverte d’un cadavre.
- Par
suite des règlements de police qui prescrivent le curage de l'Odon, le
lit de cette rivière ayant été mis à sec ces jours derniers, on a
trouvé sur la vase, dans la direction de la maison du sieur Bougy, rue
de la Boucherie, une bourriche contenant des ossements humains presque
entièrement dépouillés de chairs, ces ossements se composent d'une
tête et de toutes les vertèbres qui entrent dans la construction du
squelette, la tête est celle d'un vieillard septuagénaire et contenait
encore le cerveau qui se trouvait entièrement putréfié. La justice a dû rechercher de quelle source ces restes humains pouvaient provenir, et un docteur-médecin a été envoyé pour en constater l'état. Il est présumable, d'après l'examen qu'il en a fait et dont nous venons de donner le résultat, que quelque élève en médecine les aura oubliés dans la rivière, où il les aurait déposés dans le but de les faire macérer, comme il est d'usage pour les études anatomiques. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin
1828 -
Ordonnance de police. -
Une
ordonnance de police, publiée par ordre de M. le Maire de Caen, défend
de se baigner en tous autres lieux qu'aux écoles de natation,
établies, l'une dans la rivière d'Orne, au haut du grand Cours,
l'autre dans la rivière de Lanoë, au milieu de la prairie, enfin au
lieu appelé les « Quatre
Carabines ». Dans
ces lieux-là même les personnes qui se livreront à la natation
devront être vêtues d'un caleçon. Les
écoles de natation devront être entièrement fermées, de manière que
les baigneurs soient absolument séparés du public, et il est défendu,
sous la responsabilité des préposés, que l'on puisse dépasser les
limites déterminées et mettre pied à terre hors de l'enceinte. Les
préposés devront se tenir toujours prêts à secourir les baigneurs,
et leur indiquer les endroits périlleux.
Ces écoles devront être fermées depuis heures du soir jusqu'au point du jour, et il est défendu d'y laisser entrer des femmes. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin 1828 - Un bien mauvais cavalier. - Mercredi dernier, un de ces étourdis qui, mauvais cavaliers, aiment à étaler leur savoir sur de mauvais chevaux de louage, après avoir fatigué sa monture de coups d'éperons, se laissait emporter par elle sur la promenade St-Julien. Un instituteur, conduisant deux enfants, s'empresse aussitôt d'en garantir un qui se trouvait exposé, mais au même instant il est lui-même atteint par le poitrail du cheval et jeté à quelque pas plus loin où il tombe sans connaissance. On le porta dans le bureau d'octroi placé sur cette promenade, d'où il fut ramené chez lui, il est resté plusieurs jours couché et a été obligé d'interrompre son travail, heureusement il commence à se rétablir. Un agent de police est venu l'engager à porter plainte, un sentiment généreux l'en a empêché. Il serait cependant à désirer que de pareilles imprudences soient punies, lorsqu'on considère les tristes résultats qu'elles entraînent souvent. Dans cette circonstance cet homme pouvait être très grièvement blessé, l'enfant tué sur la place, et deux familles frappées ainsi dans leur soutien et leur espérance. Toutefois celui qui a causé cet accident reçut de suite un avertissement qui devrait le rendre plus sage, il fut emporté dans les allées de la promenade et jeté à terre par son cheval, qui l'abandonna pour regagner l'écurie. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet 1828 - Tentative d’évasion. - Ces jours derniers les trois condamnés à mort, Pierre Marie, Boucheron et Grouas, ont tenté de s'évader de la prison de Caen, avec un mauvais couteau très acéré qu'ils se sont procuré on ne sait comment, chacun d'eux est parvenu à couper un des anneaux de sa chaîne, et ils allaient probablement tenter au moyen de leurs draps de franchir le mur de la prison, le geôlier, en faisant l'inspection de leurs chaînes, s'est aperçu de leur rupture, et a fait ainsi évanouir leurs projets. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet 1828 - Avis. - Par ordonnance de police, en date du 11 de ce mois, il est défendu de laisser sortir aucuns chiens, à moins qu'ils ne soient muselés ou conduits en laisse. Il est également défendu d'exciter les chiens et les faire se battre dans les rues. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1828 -
Les forçats. -
La chaîne de
forçats est partie de Caen lundi matin tous les condamnés aux
dernières assises , sauf quatre dont les pourvois ne sont pas encore
rejetés, en font partie. Le
nombre total s'élève à 34 : elle se dirige sur Alençon d'où elle
continuera sa route jusqu'à Brest. (Le Journal de Caen et de la
Normandie)
De
leur côté, les vendeurs et les anciens propriétaires sont également
invités à faire la déclaration des biens qui ont cessé de leur
appartenir; attendu, qu'aux termes de l'art. 36 de la loi du 3 frimaire
an 7, ils sont responsables de la contribution de ces mêmes biens
jusqu'à ce que la mutation en ait été inscrite. L'intérêt des nouveaux propriétaires à ces déclarations n'est pas moins évident, à quelques-uns, en effet, elles préparent, et plus tard, facilitent l'usage de certains droits qu'on ne peut exercer qu'en justifiant du paiement d'une somme déterminée de contribution, et, pour tous, elles sont un nouveau moyen de constater leur propriété. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1828 -
Avis. -
Par un autre
avis, en date du 19, M. le maire s'empresse de porter à la connaissance
de ses concitoyens, que M. le docteur Trouvé, conservateur du dépôt
de vaccin, vaccinera gratuitement les personnes qui se présenteront,
soit chez lui, rue de l'Engannerie, nº 6 bis, soit dans une des salles
de l'Hôtel-Dieu, tous les vendredis depuis midi jusqu'à deux heures. Une expérience de près de trente années, ayant démontré l'efficacité de cette heureuse découverte, le Maire est persuadé que les habitants apprécieront une mesure prise dans leur intérêt, et qu'ils ne négligeront pas d'en profiter comme moyen certain de se préserver d'une aussi cruelle maladie que la petite vérole, néanmoins il croit devoir les avertir qu'aucun enfant ne sera admis aux écoles des frères de la doctrine chrétienne, chez les sœurs de la Providence, aux cours publics de dessin et d'architecture, que nul ne recevra des secours du bureau de bienfaisance, ne pourra entrer à l'hospice ou dans les ateliers de charité, qu'il n'ait justifié, par un certificat d'un docteur-médecin ou d'un officier de santé, qu'il a eu la variole ou qu'il a été vacciné. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1828 -
Recensement. -
La population
totale de la Normandie est, d'après les derniers recensements, de deux
millions six cent cinquante-six mille cinq cent un habitants ; savoir :
Calvados 500 956, Eure 421 665, Manche 611 206, Orne 434 379,
Seine-Inférieure 688 295. Le
contingent de la Normandie pour la classe de 1827 sur un appel de
soixante mille hommes est de 5 003, c'est-à-dire d'un douzième, savoir
: Calvados 944, Eure 794, Manche 1 151, Orne 818, Seine-Inférieure 1
296. Il serait curieux de constater d'une manière bien exacte la
disproportion qui existe entre le nombre des soldats normands et celui
des officiers de la même province. On trouverait l'inverse pour les
rives de la Garonne. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet 1828 - Tribunal de Police Correctionnelle. - Audience du samedi 28 juillet 1828. Sophie
Chemin, dite Marie, domestique, demeurant à Hérouville-Saint-Clair, a
été condamnée à 1 an d'emprisonnement et à 16 fr. d'amende, pour
avoir porté des coups - Jacques Legrand, journalier, demeurant à Caen, a été condamné à 3 ans d'emprisonnement , à 16 fr. d'amende et à 5 ans de surveillance, pour avoir volé des planches sur le quai de cette ville. au préjudice du sieur Boissée. Charles Périé, prévenu de s'être rendu complice de ce vol, a été acquitté. - Jean Binet et Marie Hélie, son épouse, demeurant à Troarn, ont été condamnés à 2 ans d'emprisonnement, pour avoir mendié hors du canton de leur résidence, et en usant de menaces contre les personnes qui refusaient de leur donner. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Août 1828 - Un accident. - Vendredi dernier, un jeune homme de 16 ans environ, conduisant des chevaux à l'abreuvoir qui se trouve près de l'ancien Hôtel-Dieu, a été emporté par le courant et entraîné le long du bras de rivière qui coule près de la tour du massacre, jusqu'au pont de bois nouvellement construit sur le Quai. Son corps a été arrêté par les supports de ce pont, et retiré de l'eau sans vie. Les chevaux ont été portés plus loin, jusqu'au batard qui traverse l'Orne au-dessus des travaux, et, plus heureux que leur maître, ils ont pu être sauvés. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Août 1828 - Des triplés. - On peut remarquer, à l'article des naissances, celle de trois garçons jumeaux, ils sont tous trois pleins de vie et bien constitués. Dans chacune de deux couches précédentes, la mère avait déjà mis au monde deux enfants à la fois, ainsi, en trois couches le ménage se trouve peuplé de sept héritiers. Les deux époux sont d'une constitution très ordinaire. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Août 1828 - Remise des prix. - Enseignement élémentaire. Mercredi dernier, 20 août, la distribution des prix aux élèves de l'école d'enseignement mutuel s'est faite en présence d'une nombreuse et brillante réunion de parents des enfants. M. le curé de la paroisse de Notre-Dame et M. le curé de St.-Jean, membres du comité gratuit pour l'instruction primaire, nouvellement établi, y ont assisté, accompagnés de MM. les vicaires de Notre-Dame, ils ont couronné les enfants qui avaient mérité les premiers prix. Les cartes de géographie et les dessins faits par les élèves les plus avancés étaient exposés dans l'école. Avant de distribuer les récompenses, l'instituteur a exhorté les enfants à se rendre, par leur bonne conduite et leur application, dignes de la bienveillance du Comité d'instruction primaire chargé de surveiller et de protéger les écoles, quel que soit le mode d'enseignement adopté par les maîtres. M le curé de Notre-Dame a bien voulu accepter un dessin, fait par un élève de l'école ( l'enfant Jésus d'après Raphaël ). Précédemment Monseigneur l'Évêque de Bayeux avait aussi daigné recevoir deux dessins du même élève ( Jésus de Nazareth et Mater dolorosa ). La rentrée des classes a été annoncée pour le lundi 6 octobre. Avant
cette époque, le directeur fera connaître le nouveau prospectus de
l'école, à laquelle il se propose de donner, pour l'enseignement, plus
d'extension qu'elle n'avait pu
Août 1828 - Un accident. - Ce matin , un homme occupé à vider un puits à St.-Julien, au moment ou on le descendait dans un seau, a été précipité au fond par le défaut de la corde qui s'est rompue. On est parvenu à le retirer, et l'on espère, malgré les douleurs qu'il éprouve, que ce malheur n'aura pas de suites graves. La chute a été si violente que le seau a été mis en pièces. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre
1828 -
Une plaisanterie. -
Une
plaisanterie est comme un bon mot ; l'un échappe sans réflexion,
l'autre est exécutée presque toujours sans en prévoir les suites. Mercredi
dernier, des maçons qui travaillent dans la rue St.-Jean, voulant
ressusciter des farces maintenant vieillies comme les expressions de
Molière qui les mit en scène, placèrent sur le toit d'une maison, in
conspectu omnium ,
une tête à cornes. Un ouvrier attaché au propriétaire de cette maison, indigne de l'insulte publique faite à son maître, se décide aussitôt à aller abattre cette enseigne, mais pour augmenter son courage, il a recours à une dose de vin un peu trop ample, monte sur l'échafaudage des maçons, sa tête et son pied ne conservent pas l'assurance nécessaire pour accomplir sa bonne action, et ce malheureux tombe dans la rue : cette chute lui a fracturé la cuisse, et il a été conduit à l'Hotel-Dieu, où l'on espère que cette blessure, heureusement peu grave, sera bientôt guérie. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre
1828 -
L’orage. -
Le coup de
tonnerre qui a éclaté subitement lundi et avec une si forte
détonation, au moment ou on ne s'y attendait pas, n'a heureusement
rendu personne muet, il est devenu au contraire, la nouvelle du jour,
personne qui ne l'ait vu tomber, qui n'en ait ressenti la commotion, et
cela en mille endroits différents, sans doute le fluide électrique
s'est beaucoup divisé et s'est répandu en plusieurs directions, mais
il n'en est pas moins vrai que la plupart des bruits qui courent ont
été enfantés par la surprise ou par la crainte, on cite deux jeunes
gens qui montaient au café Binet, le premier, surpris et ébloui tombe
sur le deuxième, la tête de celui-ci va frapper contre la muraille et
reçoit une bosse, qui depuis, est passée sur le compte du tonnerre,
etc…, etc…. Ce que nous savons de certain, c'est qu'une décharge électrique a eu lieu dans la rue Froide, et qu'elle a été ressentie par une femme passant alors avec son mari, elle portait un tablier en soie noire, et nous avons vu sur le milieu une traînée de taches jaunes, ces taches proviennent nécessairement de la couleur qui s'est trouvée détruite, et sous la principale tache se trouve sur la robe ( de couleur blanche) une autre tache noire qui semble être le résultat de la couleur projetée du tablier. Cette femme est enceinte; elle a été indisposée par cet évènement, mais heureusement il parait qu'il n'aura aucune suite fâcheuse pour elle et pour son enfant. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre
1828 -
L’élevage. -
Les
propriétaires et cultivateurs normands apprendront sans doute avec
reconnaissance que, par décision de Sa Majesté, dorénavant les
chevaux destinés à remonter les compagnies de ses gardes-du-corps ne
seront plus achetés que dans les départements formés de l'ancienne
Normandie.
L'industrie
agricole de nos départements trouvera dans cette mesure un motif
d'encouragement qui donnera un nouveau zèle à ceux qui se livrent à l'éducation des chevaux. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre
1828 -
La garnison à Caen. -
Le 18e
léger
maintenant en garnison à Caen, doit partir le 4 du mois prochain, il
sera remplacé par le 4e
régiment de ligne qui est maintenant au Havre. Le 18e léger s'est toujours fait remarquer ici par sa bonne tenue, et l'on doit regretter de le voir s'éloigner, mais le 4e de ligne est aussi un fort beau régiment, il possède, dit-on, une des plus belles musiques militaires de France, ses clairons surtout sont d'un très bel effet. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre
1828 -
Le feu. -
Dimanche, à
sept heures du matin, le feu s'est manifesté dans une maison de la rue
St.-Martin, heureusement à cette heure les secours ne pouvaient
manquer, et il a été promptement éteint, les pompiers en cette
occasion ont rivalisé de zèle. M.
le préfet s'était lui-même rendu sur les lieux, et a puissamment
contribué à bien diriger le service, il recommandait encore aux
gendarmes, en s'en allant, de faire évacuer les maisons voisines,
mesure qui n'a point empêché cependant qu'il n'y ait eu plusieurs vols
de commis, on doit ajouter que la précipitation y a aidé, car sans
rien examiner, on s'était d'abord empressés de tout jeter par les
fenêtres. Le
dommage causé par cet événement s'élève à environ 800 f., on ne
sait point quelle en a été la cause, le bruit le plus répété est
qu'il aurait été le résultat de braise non encore éteinte placée
dans un coin du grenier. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre 1828 - Mort subite. - La fille Laurent, âgée de 36 ans, demeurant rue des Capucins, a été frappée de mort subite dans la nuit de dimanche à lundi. Cette malheureuse n'avait ressenti la veille aucune indisposition, elle était même fort gaie, er avait eu la précaution, pour dormir plus longtemps, de mettre, en se couchant, un mouchoir sur la cage d'un oiseau dont le babil la réveillait le matin, elle couchait avec une de ses amies. A minuit elle se plaignit de froid, l'autre femme la couvrit pour qu'elle puisse se réchauffer, et elle parut se rendormir, mais une heure après elle ne répondit plus à la voix de sa compagne, elle était déjà morte. L'autopsie a fait connaître qu'elle était affectée d'une maladie du cœur extrêmement rare, le tissu de cet organe était en supuration. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
On leur reproche de n'avoir aucun égard aux signaux qui leur sont faits par le chef de l'escorte, et de compromettre leur propre sûreté et celle du convoi par leurs manœuvres, comme par leur éloignement pendant la nuit. Il paraît que dans les derniers convois, plusieurs navires manquaient des objets les plus indispensables pour la sûreté et la célérité de la marche, que d'autres étaient absolument lèges, par une économie mal entendue qui avait empêché de les pourvoir de quelques tonneaux de lest. Pour prévenir le retour de tels abus, il a été dressé, d'après les ordres de S. Ex. le Ministre de la marine, des placards destinés à rappeler aux capitaines les obligations que leur impose la navigation en convoi, et les conséquences graves que pourrait entraîner pour eux leur résistance à s'y soumettre. Ces placards dont le contenu, à cause de son étendue, ne saurait être inséré dans les journaux, sont affichés dans les bureaux des classes, dans l'auditoire du tribunal de commerce, et dans les bureaux des Courtiers. Les capitaines de navires sont invités à en prendre lecture.
- Plusieurs capitaines de navires du commerce Français, s'étaient plaints d'avoir été indûment soumis à la Gouadeloupe, à des droits de visite des instruments de chirurgie et de médicaments, par suite de ces réclamations, et d'après les ordres de S. Ex. le Ministre de la marine et des colonies. Mr. le gouverneur de la Gouadeloupe, a rendu en conseil privé une ordonnance portant que « à partir du jour de la publication, le droit de visite pour les instruments de chirurgie et les médicaments, cessera d'être perçu dans les ports de la colonie. » (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre 1828 - La comète. - Il paraît certain que la comète de 1832 s'approchera de nous à une distance de 13 000 lieues. Or, le célèbre Lalande a calculé que si une comète de la grosseur de la terre s'approchait de notre globe à 13 290 lieues, il en résulterait une marée de 2000 toises au-dessus du niveau ordinaire de la mer, de sorte que le déluge serait universel, à l'exception du sommet des hautes montagnes de l'Amérique du Sud. Et cette grande catastrophe aurait lieu en 1832 !!! On prétend que nos spéculateurs européens ont déjà passé un traité pour s'assurer la location des plus hautes montagnes du Nouveau-Monde, afin de les relouer alors. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Octobre 1828 - On lit dans le Journal du Havre. - Le 4e régiment de ligne, qui depuis deux ans environ était en garnison au Havre, va partir pour Caen, il sera longtemps regretté dans notre ville. L'excellente
tenue des soldats lui avait mérité l'estime et la confiance des
habitants, et aucun régiment n'avait encore réuni un corps d'officiers
dont les manières eussent
Octobre 1828 - l'opération d'un calcul. - Une opération de chirurgie très remarquable a eu lieu ces jours derniers à l'Hôtel-Dieu. Un homme, habitant du Bessin, malade depuis six ans, voyait chaque jour ses douleurs s'accroître, et cherchait vainement leur guérison dans une foule de remèdes, il portait dans la vessie une pierre énorme ( grosse au moins comme le poing ) méconnue par les médecins de son pays. Heureusement pour lui il fut enfin consulter un médecin d'une petite ville des environs, qui reconnut de suite la cause du mal , et l'adressa au chirurgien habile qui, ainsi que M. le docteur Trouvé, est placé à la tête de nos hospices. M. Dominel lui a fait subir l'opération de la taille par le haut appareil, la pierre, très friable, s'est brisée en un grand nombre de fragments, qui ont facilité son extraction, mais qui ont dû nécessairement en prolonger la durée. Aujourd'hui cet homme est dans un état satisfaisant , et se trouve heureux d'être délivré de ses tourments, tout fait espérer, malgré la gravité d'une affection aussi terrible, qu'elle se terminera heureusement. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Octobre 1828 - Un voleur. - Le nommé Demortreux coucha lundi soir chez la dame Lance, aubergiste à la Maladrerie. Le lendemain matin il vola dans l'auberge deux draps de lit. La dame Lance s'apercevant qu'il emportait quelque chose, lui arracha l'un de ces draps, et le laissa aller, ne soupçonnant pas qu'il en eût un second, mais le garde champêtre de la commune de Venoix, qui rencontra cet homme au travers des champs, lui trouvant une figure suspecte, désira savoir qui il était, Demortreux donna des explications peu satisfaisantes, et au bout de quelques instants, il fut obligé de convenir que le drap qu'il avait renfermé dans son mouchoir provenait d'un vol fait chez la dame Lance.
Octobre 1828 - Un naufrage. - Le bateau de pêche la « Petite-Elise », capitaine Lemieux, parti ce matin de Caen, a coulé, à onze heures, à une lieue de la jetée du Nord. Le capitaine et un homme qu'il avait avec lui n'ont eu que le temps de se jeter dans leur canot qui heureusement était encore à la traîne. Sans avirons ni voiles, ces deux hommes auraient infailliblement peri, si le flambard du pilote Vauquelin n'était sorti avec ses pilotes à bord pour porter secours au canot, que la grosseur de la mer menaçait à chaque instant d'engloutir. Ces
braves gens, après avoir couru plusieurs bordées sont parvenus enfin
à sauver les deux naufragés et à les ramener dans nos bassins. (Le
Journal de Caen et de la Normandie)
Novembre 1828 - Le palais de Justice. - Le gouvernement et le conseil général de département ont accordé les fonds nécessaires pour l'achèvement de notre palais de justice, et il paraît que l'on s'occupe en ce moment de la confection des plans. La partie gauche du palais, maintenant occupée par les chambres civiles de la Cour, sera donnée au tribunal de première instance. A droite, seront élevées des constructions nouvelles, qui comprendront les salles d'audience de la Cour et autres appartements appropriés aux besoins du service. Nous pouvons donc espérer avoir un jour un monument qui réunira, comme à Paris, les deux degrés de juridiction. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Novembre 1828 - L’acuponcture. - L'acupuncture, ou système de guérison au moyen de piqûres d'aiguilles, a d'abord obtenu une grande vogue, a ensuite été tourné en ridicule, et a fourni matière à des couplets de vaudeville. C'était d'un côté se montrer trop enthousiaste, de l'autre rejeter sans réflexion. Nous trouvons dans un journal de médecine deux faits de guérisons opérées par ce moyen, dans les salles de l'Hôtel-Dieu de Caen, que dirige M. le docteur Trouvé, médecin en chef de nos hôpitaux. Au mois de janvier dernier, une fille, nommée Delente (Arsène), brodeuse, âgée de 28 ans, entre à l'hôpital, elle est sujette à des accès d'hystérie si violents, qu'éprouvant des douleurs atroces et de violentes contractions, à leur suite elle ne peut ni parler ni tirer la langue hors de la bouche : le premier mois les membres du côté gauche tombent en paralysie. Une saignée est pratiquée, et à peine le coup de lancette est-il donné, que les doigts de la main se déploient, s'agitent et se meuvent comme dans l'état ordinaire ; trois jours après on enfonce quatre aiguilles dans la région lombaire ; trois heures après elles sont retirées, et la malade peut marcher. Diverses rechutes moins intenses ayant eu lieu, dix-neuf aiguilles furent successivement enfoncées dans les parties souffrantes, et la malade n'éprouvant plus d'accidents sortit de l'hôpital. Une autre fille, Auvray ( Caroline), avait fait une chute sur le dos, et une paralysie du membre inférieur droit étant survenue, depuis sept ans cette fille faisait usage de béquilles. M. Trouvé, encouragé par les heureux succès qu'il avait obtenus, sollicité d'ailleurs par Auvray, se détermina à lui placer une série d'aiguilles dans la partie paralysée ; quatre aiguilles sont enfoncées à la profondeur d'un pouce, aussitôt retirées, Auvray se lève et marche sans appui, mais en boitant, le soir on enfonce cinq nouvelles aiguilles, le lendemain deux, le surlendemain quatre, et la malade marche sans aucunes douleurs. Depuis ce moment Auvray a recouvré l'usage de son membre. Ces deux faits doivent prouver que l'acupuncture peut être employée avec succès dans certains cas. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Novembre 1828 - Vente forcée. - Vendredi prochain, vingt-huit novembre 1828, sur les onze heures du matin, il sera procédé en la ville de Caen, place St-Sauveur, devant la porte de la halle à blé, à la vente au plus offrant, argent comptant, des meubles et effets mobiliers consistant en batterie de cuisine, tables, chaises, buffet de service, vaisselle, lampe, baromètre, comptoir, bottes, souliers, cirage, secrétaire, commode, liqueurs, eau-de-vie, un fût de tonneau et quantité d'autres objets, saisis requête de l'administration des contributions indirectes, sur le sieur Letellier, entrepositaire de boissons, demeurant à Caen, rue St-Laurent. Caen, le 26 novembre 1828. Pour l'administration : TRIBOUILLARD, le jeune.
Décembre 1828 - Un sauvetage. - Le brick le « Mars », de Caen, faisant voile pour le Havre, eut connaissance le 13 septembre, à vingt lieues de Cadix, d'un brick français qui faisait des signaux de détresse, c'était l' « Adélaïde » de Rouen. Le capitaine de ce navire, en voulant charger un canon, venait d'avoir les deux bras emportés par l'explosion inattendue de la pièce. Le second de l' « Adélaïde » déclara au capitaine du « Mars » qu'il n'était pas en état de conduire le navire, et que si on abandonnait l'équipage à ses seules ressources, il périrait infailliblement faute de pouvoir diriger la route sur un point quelconque. Le capitaine du « Mars » se décida alors à escorter l' « Adélaïde » juqu'à Cadix. A l'entrée de ce port un pilote vint rentrer le brick, et le « Mars » mit le cap en route après s'être écarté pendant quatre jours de sa direction pour secourir le bâtiment en détresse, auquel un autre navire français avait déjà refusé assistance. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre 1828 - Police correctionnelle. - Il n'est pas une cuisinière qui ne connaisse cette femme de la campagne qui depuis plus de 30 ans vend par les rues gentils choux verts et gros poirrias et dont le gentil bourricot stationnait souvent le matin dans la rue Saint-Sauveur. Cette femme, qui se nomme Varin, comparaît comme plaignante et demande des dommages-intérêts au sieur Faivre-Pierret, graveur, qui, suivant elle, lui aurait porté un coup violent pour l'empêcher de faire boire son pauvre jacot à la pompe publique qui est auprès de la porte du sieur Faivre. Celui-ci prétend que depuis longtemps l'habitude qu'avait prise la femme Varin de placer son âne auprès de sa boutique l'incommodait beaucoup dans son travail, et que ce jour-là, impatiente des ombres vacillantes que projetaient sur son travail les oreilles du baudet, il sortit pour chasser la femme et son âne, mais sans se permettre aucune violence ni sur l'un ni sur l'autre. Le tribunal, considérant qu'il n'est pas constant que le sieur Faivre-Pierret ait réellement maltraité la femme Varin, l'a renvoyé de l'action avec dépens pour valoir de dommages-interêts. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre 1828 - Arrêté de M. le Maire. - Art. 1er. A dater du 25 décembre prochain, les horloges publiques de cette ville seront réglées d'après le temps moyen. Art. 2. Les personnes chargées de ce soin dans toutes paroisses de cette ville, devront, lorsqu'elles auront la connaissance du temps vrai, soit au cadran solaire qui existe contre l'église St-Pierre, soit à tout autre, méridien reconnu exact, régler chaque jour leurs horloges, d'après les différences déterminées au tableau. Celles qui ne pourront avoir la connaissance du temps vrai se régleront sur la sonnerie de l'Hôtel-de-Ville, de l'église St-Pierre, ou enfin sur le régulateur du sieur Jacquot, Place royale. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Janvier
1829 -
Les accidents. -
Une femme
très âgée, nommée Simon, a été renversée hier dans la rue de
l'Écu par la voiture de la poste de Vire, la roue lui a - Le même jour une jeune fille de 14 à 15 ans s'est précipitée d'un deuxième étage dans la rue aux Lisses, elle n'est pas morte, mais on craint pour sa vie. - Il arrive si souvent des accidents qu'il est utile de signaler ce qui semble pouvoir y donner lieu. - Nous ne savons pas si l'autorité a été avertie du peu de solidité du pont placé en face des casernes du Cours, un des appuis s'est détaché, et lorsque un certain nombre de personnes passent sur ce pont, il fléchit de manière à inspirer de l'inquiétude. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Janvier 1829 - L’éducation. - En vertu de l'une des décisions du conseil supérieur de la guerre, les écoles 'd'enseignement mutuel vont être établies et suivies avec soin dans les régiments ou elles avaient été suspendues et où elles n'avaient pas encore existé. Ce conseil a décidé aussi qu'il sera établi dans tous les corps pour les officiers et sous-officiers, des cours de grammaire, de géographie, d'histoire, de littérature, de géométrie et de plusieurs autres sciences. En conséquence, ces cours ont été ouverts hier dans le sixième, régiment de la garde royale, et l'on assure qu'un discours d'ouverture très remarquable a été prononcé à cette occasion. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Janvier 1829 - La circulation en ville. - L'ordonnance de police qui prescrit des mesures de sûreté publique pour la circulation dans les rues de toutes espèces de voitures, vient d'être de nouveau affichée, on doit désirer qu'elle soit mise rigoureusement à exécution, afin d'éviter les accidents qui surviennent si souvent. D'un autre côté, il serait peut-être convenable en se montrant sévère contre les conducteurs de voiture, de venir aussi à leur secours. Ne serait-il pas utile, par exemple, de répandre du terreau ou du fumier, à la descente si rapide du pont Charles X, ce matin la gelée avait rendu le pavé si glissant, qu'on était obligé d'atteler 18 chevaux sur une voiture pour la faire monter, encore menaçait-elle à chaque pas de retomber sur la maison qui forme l'encoignure. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Janvier 1829 - Comète de 1832. - On a parlé dans les journaux de l'apparition d'une comète qui doit toucher la terre en 1832. Sans avoir la prétention d'examiner sur quel fondement reposent les prédictions des astronomes qui, à la vérité, n'ont souvent pas plus de valeur que nos frivoles conjectures, il peut être curieux de passer en revue quelques-unes des hypothèses que fournissent à ce sujet les données les plus vulgaires de la science. De quelque cote que se portent nos regards sur le sol que nous foulons, il est facile de reconnaître les traces des révolutions successives éprouvées par notre globe. Partout des dépôts de matières calcaires, des couches de terres schisteuses, amassées par les eaux, témoignent les invasions de l'Océan au milieu des terres. Bien plus, les éboulements des roches primitives, les anfractuosités des montagnes et les déchirures des hautes sommités qui les couronnent, forment les indices de chocs violents qui ont du ébranler la nature. D'où peuvent provenir ces signes de bouleversements, si ce n'est des accidents nombreux éprouvés dans les temps anciens par notre planète, et auxquels elle est encore malheureusement exposée !
Si au contraire la comète, plus petite que la terre, était attirée dans l'orbe qu'elle décrit, et venait exercer sur nous sa funeste influence, alors, par l'effet de la complication du nouveau système, les eaux de l'Océan, forcées d'obéir à une nouvelle attraction, franchissant tout-à-coup leurs limites, feraient irruption sur les plages ou s'élèveraient en vapeur dans l'atmosphère, et par les ravages de l'inondation ou le dessèchement qui serait Ie résultat de leur évaporation , offriraient de nouvelles chances de mort à l'humanité toute entière. Si enfin il pouvait arriver que la comète vint, par un choc rapide ct inévitable, heurter quelque partie de notre monde, l'imagination se refuse à concevoir l'épouvantable bouleversement qui serait occasionné par un pareil choc. Les monts ébranlés jusque dans leur fondement seraient renversés sur les habitants des plaines, qui , écrasés par les débris de ces colosses, seraient eux-mêmes anéantis au milieu du plus vaste nuage de poussière qui puisse s'élever dans les airs, au bruit de la plus horrible détonation qui puisse éclater dans la nature. Catastrophe effroyable dont la seule pensée fait frémir, mais qu'aucune induction raisonnable ne donne lieu de craindre aux hommes de la génération présente ! Ce qu'il est plus naturel de supposer, c'est que la queue d'une comète, cette queue qui est formée par une atmosphère lumineuse d'une immense étendu, pourrait être mise en contact avec notre atmosphère, de telle sorte que celle-ci subirait de graves altérations par le mélange de gaz ou de fluides qui seraient incompatibles avec notre mode d'existence. Mais il est temps d'éloigner toutes ces suppositions sinistres sur lesquelles nous nous arrêtons avec d'autant plus de complaisance qu'elles sont moins conformes aux probabilités des plus simples calculs de la raison humaine. Quand bien même la comète de 1832 passerait à l'écliptique, traverserait l'orbite de la terre, les chances qui doivent nous rassurer sont aussi multipliées qu'il y a de points divers dans l'étendue de cet orbite, qui équivalent au diamètre de notre globe, d'où il suit que si, par une évaluation approximative, ce diamètre y est compris soixante-quinze mille fois, il y a soixante-quatorze mille à parier contre un que le choc n'aura pas lieu. Après tout, qu'on se rappelle les pronostics effrayants répandus dans toute l'Europe, il y a une cinquantaine d'années, par notre compatriote Lalande. Une comète devait toucher la terre. L'alarme était générale. Toutes les âmes timorées étaient dans la stupeur. Qu'arrive-t-il ? le jour où l'astre sinistre devait le plus s'approcher de nous, plusieurs personnes de ce pays gravirent de hautes montagnes pour observer la comète, à l'instar de Pline l'ancien, qu'on vit s'embarquer au cap de Micène pour observer une grande éruption du Vésuve. Eh bien, on eut beau regarder, on eut beau attendre, il n'arriva rien d'extraordinaire. Il
y eut des gens qui allèrent jusqu'à s'impatienter, à cause de leur
désappointement, et, après l'évènement, tout ce qu'on put dire,
c'est que le temps avait été nébuleux, et Ainsi donc, sur la foi de l'expérience, chacun jusqu'à nouvel ordre peut dormir tranquille. Le 22 octobre 1832 , jour où l'astre errant dont le retour est prédit, ne se trouvera plus qu'à environ dix-neuf millions de lieues de la terre, ce qui ne laisse pas de former un intervalle assez rassurant, il est bien possible que notre atmosphère soit chargée de brouillards, à cause de la température humide de la saison, mais ce que nous pouvons affirmer, c'est que la comète voyageuse, peu empressée d'entrer avec nous dans les rapports d'un bon ou mauvais voisinage, ne se dérangera point de sa course pour venir nous visiter. ( Extrait du journal d' Alençon. )
- On vient de lire dans tous les journaux l'article suivant : On avait annoncé pour 1832 la fin du monde, il parait que cette grande catastrophe est encore remise, et que ni nous ni nos enfants, ni nos arrières-petits-enfants en être les victimes. Le célèbre astronome Encke annonce que la comète qui sèment actuellement dans le système solaire, qui est la seule connue dans ce cas, et à laquelle des savants attribuent notre température présente, viendra frapper la terre et la détruire ou se briser elle-même contre notre globe, mais ce ne sera, ajoute-t-il, qu'au bout de deux cent dix-neuf millions d'années. On voit que le genre humain a le temps de se préparer à la mort, et qu'aucun de nous ne pourra reprocher à l'astronome que sa prédiction ne se soit point réalisée. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Janvier 1829 - Un suicide. - Hier matin, à huit heures, le sieur Ameline, caissier de M. d'Osseville, receveur-général, s'est précipité par une fenêtre au deuxième étage, dans la rue de l'Oratoire. Un auvent avait arrêté sa chute, ce qui sans doute l'a empêché d'expirer au moment même, il a repris sa connaissance; mais malgré les secours qui lui ont été prodigués, il est mort dans l'après-midi. Depuis quelque temps il était malade et affecté de pensées tristes, rien du reste ne devait lui faire désirer la mort, et l'on présume que c'est dans un moment de délire qu'il s'est ainsi précipité, il venait de se lever, et n'avait que son pantalon. Peu s'en est fallu qu'il ne soit tombé sur une femme qui passait dans la rue. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Février 1829 - Le charivari. - On peut lire dans l'Essai historique sur Bayeux, que depuis longtemps subsiste l'usage de venir faire charivari devant la maison des nouveaux mariés, lorsqu'un des époux a donné quelque sujet de scandale. Ces scènes consistaient et consistent encore à se rassembler vis-à-vis du domicile des époux, et à faire « un carillon épouvantable avec toutes sortes d'instruments, comme vielles, violons, mouches, chiflets, sonnettes, bedons, piucettes, grelots, chaudrons, claquets, etc…, » et à crier coucou, coucou, coucou, à contrefaire la voix d'un enfant nouveau-né en frappant à la porte des nouveaux mariés, à porter un petit cochon de lait, comme si ce fût un enfant emmailloté, et à le faire crier, enfin à se mettre des cornes de bœuf sur la tête, etc... etc… C'est
un scandale à Caen pour un homme veuf de se remarier avant l'expiration
d'une année depuis la mort de sa femme, et on a l'usage de faire
charivari devant son Il y a trois ans pareille chose se passa dans la rue St-Pierre, plus de 2 000 personnes se réunissaient tous les soirs, et encombraient les passages. Depuis huit jours, un mariage célèbre dans la paroisse St-Julien a donné lieu au même tumulte, les commissaires de police et un piquet de troupe sont de service pour veiller à ce qu'un trop grand désordre n'en résulte pas. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Février 1829 - Visites de Mgr l’Évêque. - Dernièrement Mgr. l'évêque de Bayeux a fait une visite dans la prison de cette ville. Tous les prisonniers avaient été rassemblés dans la chapelle, monté sur les marches de l'autel, l'évêque leur a adressé des paroles de consolation, et en même temps des conseils dignes d'un ministre de la religion. Presque tous ont été vivement touchés, quelques-uns pleuraient, et Mgr partageant leur émotion, avait lui-même les larmes à l'œil. Il a adressé un moment la parole à la fille Hubert, qui bientôt sera jugée pour infanticide, cette femme paraissait pénétrée de repentir, et fondait en larmes. A son départ, le digne pasteur a laissé au concierge une aumône pour les prisonniers. Le lendemain, Mgr. l'évêque a visité la maison de Beaulieu, ses paroles de paix ont encore produit la plus vive impression sur tous les détenus. Mgr. a parcouru tout l'établissement, et a voulu même goûter aux aliments qu'il voyait préparer. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Février 1829 - Un sauvetage. - Il y a environ 15 jours , un nommé Le Couturier, coquetier dans la rue Saint-Sauveur, s'étant levé à six heures du matin, se trompa dans sa marche et tomba dans la rivière d'Odon. Il était près de périr, lorsqu'un jeune homme qui occupe une chambre voisine de la rivière, entend du bruit dans l'eau, aperçoit quelque chose, croit distinguer un gémissement, n'écoutant alors que son bon cœur, il saute à bas de son lit, court et se précipite dans la rivière, d'où il retire, au risque de sa vie, l'homme qui, deux minutes plus tard, était perdu. Ce jeune homme, nommé Dupont, qui soutient de son travail sa mère aveugle et fort âgée, travaille dans nos ateliers. Ce n'est cependant qu'aujourd'hui et d'une personne étrangère que nous avons appris son action courageuse. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mars 1829 - Des travaux à venir. - Nous avions parlé dans un de nos derniers numéros de l'état de vétusté du petit pont voisin de la caserne de Vaucelles, sans doute que quelques formalités préalables aux travaux publics en avaient retardé la réparation. L'administration n'avait point perdu de vue cet objet, un avis de M. le maire annonce l'adjudication de la reconstruction de ce pont. On va aussi repaver la rue des Carmélites qui, en effet, est depuis longtemps dans un fâcheux état. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mars
1829 -
Le canal de Caen à la mer.
- Au
lieu d'un barrage qui aurait conservé le cours actuel de l'Orne à son
embouchure, M. Girard de l'Institut a proposé de Ce projet est soumis au conseil de l'amirauté. On espère que son avis ne se fera pas attendre, ainsi que celui de conseil des ponts et chaussées. Enfin les travaux pourraient commencer a la campagne prochaine. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mars 1829 - Pour prévenir la contagion. - Depuis quelque temps on disait que sur plusieurs points du département et chez quelques maîtres de poste il existait des chevaux morveux ou soupçonnés tels. Un avis de M. le Préfet adressé à tous les maires les invite à prendre les mesures convenables pour prévenir la contagion. Ils devront procéder en outre avec des vétérinaires à la visite des chevaux suspects, faire abattre ceux reconnus morveux, et isoler ceux qui présentent des symptômes douteux. Ils rappelleront aux propriétaires de chevaux infectés que ceux qui n'en feraient pas la déclaration ou les laisseraient communiquer, se mettent dans le cas d'être poursuivis suivant la rigueur des lois. Ces mesures étaient d'autant plus urgentes que déjà, sur une route que nous ne voulons point nommer, des relais entiers de diligence avaient cessé le service, et les relayeurs voisins avaient tellement craint la communication que les entrepreneurs avaient été obligés de se servir de chevaux de poste. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Avril 1829 - Une ordonnance de M. le Maire. - Au moment où l'approche de la belle saison va donner lieu à de nouvelles entreprises et constructions de tout genre, il nous semble utile de faire connaître une ordonnance de M. le Maire de Caen, en date du 29 mars, qui a pour but d'assurer la liberté et la sûreté de la voie publique. A dater de la publication de cette ordonnance, nul ne pourra établir de chantier ni déposer aucun objet quelconque sur la voie publique, sans en avoir fait la déclaration au commissaire de police, qui en constatera la nécessité, et déterminera l'emplacement et l'étendue à occuper. Ces chantiers ou dépôts seront éclairés pendant toute la nuit au moyen de lanternes à trois faces ; les excavations devront en outre être entourées de barricades. Les objets quelconques qui nuiraient à la liberté ou à la sûreté du passage seront enlevés, aux frais des contrevenants, par les soins du commissaire de police, sans préjudice des frais encourus. Il est enjoint aux épiciers, tonneliers, fruitiers, et autres marchands de rentrer et serrer leurs marchandises dans leurs boutiques. Tout étalage saillant, de quelque nature qu'il soit, est défendu. Il est défendu de laisser stationner toute voiture, charrette, tombereau, etc…, pendant autre temps que celui nécessaire au chargement et au déchargement, et de manière que la moitié au moins, de la voie publique, soit constamment libre, les pierres mises devant les roues devront être soigneusement enlevées. Les établissements de messageries, diligences, roulages et autres entreprises semblables, ne pourront en aucun cas, charger ou décharger leurs voitures sur la voie publique : ils devront toujours faire cette opération dans l'intérieur.
Avril 1829 - Mort de peur. - On sait qu'il est d'usage dans les campagnes le lendemain du jour de Pâques d'attacher un coq et de tirer jusqu'à ce que mort s'en suive. Lundi dernier, sur la route de Bretteville, une femme s'étant approchée trop près, son enfant, âgé de 6 mois, qu'elle tenait sur son bras, reçut une telle impression du bruit des coups de fusil qu'il en mourut quelques instants après. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Avril 1829 - Un incendie. - Samedi dernier, dans l'église Saint-Jean, le feu prit aux draperies du sépulcre, et en brûla une partie. Heureusement on parvint promptement à l'éteindre. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Avril 1829 - Le projet adopté. - L'Amirauté vient d'approuver le projet conçu par M. Girard, de Caen, ingénieur en chef et de l'académie des sciences, de creuser un canal latéral au cours de l'Orne, de la Roque à la redoute de Merville, avec barrage. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Avril 1829 - Accident d’arme à feu. - Un accident, arrivé mardi dernier, sera encore un avertissement des précautions à prendre lorsqu'on se sert d'armes à feu. Un jardinier, du Vaugueux, allant travailler à son jardin, avait emporté son fusil pour tirer sur une martre, arrivé là il le place contre le mur, mais néglige apparemment de bien l'y assurer. Quelques instants après, le fusil tombe, la détente est lâchée, et le jardinier, occupé de son travail et penché presqu'à terre, reçoit toute la décharge dans le bas ventre. Ce
malheureux, âgé de 24 à 25 ans, a été transporte de suite à l'Hôtel-Dieu
ou on lui prodigue tous les soins nécessaires. On craint de ne pouvoir
le rappeler à la vie. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mai 1829 - Un viol. - Le nomme Richer, perruquier, rue Saint-Sauveur, qu'il ne faut pas confondre avec le sémillant coëffeur de la rue Ecuyère, a été arrêté le 22 de ce mois comme inculpé d'une tentative de viol sur la jeune L…….. G…... âgée de six ans. Si l'on en croit les bruits, cette petite fille serait allée au jardin de Richer, dans les champs Saint-Michel, avec d'autres enfants, Richer aurait éloigné ceux-ci en les envoyant cueillir du lilas, tandis qu'il restait dans la cabane du jardin avec la malheureuse L…….. Là, malgré les pleurs de l'enfant, il aurait à diverses reprises tenté un crime qui serait incroyable si déjà de nombreux et déplorables exemples n'en avaient démontré la possibilité. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mai 1829 - Cour d’Assises. - Présidence de M. Gournay. Mardi 19 mai.
Jean Courcière soutenait qu'il avait trouvé ces deux couverts sur la route de la Maladrerie, mais on n'a pas ajouté foi à cette prétendue trouvaille, et Courcière a été condamné à dix années de réclusion. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mai 1829 - Cour d’Assises. - Présidence de M. Gournay. Jeudi 21. - Le nommé Lubin, employé pendant quelques mois au café d'un sieur Orange à Caen, fut surpris, au mois de janvier dernier, au moment où il venait de s'emparer d'une redingote au préjudice de son ancien maître, et peu de temps après il fut arrêté vêtu d'un pantalon et coiffé d'un bonnet de coton, volés pendant la nuit et à l'aide d'escalade dans une maison de campagne à Biéville. Il a été condamné en cinq années de travaux forcés. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mai 1829 - Cour d’Assises. - En parlant dans notre dernier nº. du nommé Richet, arrêté pour crime de viol , nous avions déjà prévenu qu'il fallait bien se garder de confondre l'obscur perruquier avec le coëffeur de la rue Ecuyère. On nous prie de compléter cette explication en ajoutant que les sieurs Constant Richer et Aimé Richer, son frère, demeurant l'un rue Ecuyère, l'autre rue St-Martin ne sont ni parents, ni alliés du prévenu, l'orthographe des noms n'est pas la même. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mai 1829 - Un voleur. - On s'est beaucoup entretenu dans le public d'un nommé Louis Élisabeth, ancien garçon d'écurie dans plusieurs auberges de Caen, et que l'on disait avoir été trouvé saisi d'une immense quantité d'objets volés. Effectivement tout lui était propre, linge, bois, grain, meubles de toutes espèces, morceaux de ferraille, assiettes, couteaux, verres, instruments de jardinage et d'agriculture, cuirs, paquets de brides à sabots, ont été trouvés entassés pêle-mêle chez lui dans deux appartements qu'il tenait toujours soigneusement fermés. Ces objets étaient aujourd'hui en partie exposés devant le jury. Élisabeth avait en outre été trouvé en possession d'une somme de 8 800 francs en argent, contenu dans un coffre. Malgré son refus de donner aucunes explications pendant l'instruction, il a fait, devant la Cour, l'aveu de beaucoup de vols, il a prétendu seulement qu'il avait trouvé par hasard quelques-uns des objets saisis, et en avait acheté d'autres d'individus qu'il ne connaît pas, enfin s'il a commis les vols dont on l'accuse, au préjudice des sieurs Valdampierre et Lecouturier, c'est selon lui sans escalade et sans usage de fausses clefs Ce système de défense, soutenu avec force par Me De Valroger a réussi, les circonstances aggravantes ont été écartées, et l'accusé condamné en dix années de réclusion, comme coupable de vols domestiques. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Au conseil des ponts et chaussées les voix se sont partagées sur ce plan, ou plutôt les opposants n'y ont proposé que de légères modifications. Mais un nouveau projet est encore arrivé, il est bien temps que tant de fécondité s'arrête, car les dépenses s'accroîtraient de plus de 300 000 francs. A l'examen de cette cinquième ou sixième édition, M. le directeur des ponts et chaussées a tout replacé dans ses cartons, s'en remettant à l'avenir comme pour les routes. Cependant la saison favorable se passe, il paraît que la société des souscripteurs va réclamer vivement contre tant de retards qui accroissent les embarras de la navigation et qui éloignent indéfiniment l'exécution d'une entreprise si nécessaire pour notre port. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin 1829 - Le marchand d’homme. - Lundi soir dans la rue du Pont Saint-Jacques, un homme a été frappé si violemment par un autre, à coups de manche de fouet, qu'on crut qu'il allait en mourir, heureusement les suites n'ont pas été si funestes, et il n'est que malade. Ses cris plaintifs avaient attiré autour de lui beaucoup de monde, et son assommeur, nommé Catherine, que le peuple appelle marchand d'hommes, parce qu'il vend des remplaçants aux jeunes conscrits, a été arrêté et conduit en prison. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin 1829 - Un acte de dévouement. - Lundi dernier, un enfant s'amusant à pêcher dans une barque , près du rond-point du Quai, tomba au milieu de la rivière d'Orne, entraîné par la rapidité du courant, il aurait infailliblement péri sans le secours d'un sieur Dubosq de Vaucelles qui, sans considérer le danger auquel il s'exposait lui-même, se précipita dans l'eau, et eut le bonheur de l'en retirer encore en vie. L'état de cet enfant, qui donnait d'abord quelques sujets de crainte, est maintenant très rassurant. M. le maire, toujours empressé à encourager ce qui mérite de l'être, a fait venir devant lui le sieur Dubosq, et lui a accordé une gratification pour le récompenser d'un tel acte de dévouement. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juin 1829 - Attentat aux mœurs. - Pierre-Marie, menuisier, demeurant à Caen, poursuivi par le ministère public pour attentat aux mœurs, a été condamné en 18 mois de prison et 100 fr. d'amende. Les débats ont eu lieu à huit clos. (Le Journal de Caen et de la Normandie) Juin
1829 -
Un observateur caennais.
- Dans
notre ville des Omnibus à 15 places comme les Carolines ou les
Béarnaises, etc... Peu de cités, si ce n'est Nantes où ces voitures
ont été imaginées, sont aussi bien disposées que Caen pour un
service de ce genre, bâtie toute en longueur, ses quartiers débouchent
tous sur la ligne qui de Les jours et aux heures de spectacle, ces voitures stationneraient sur la place de la Comédie. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet 1829 - Orage ou tremblement de terre ? - Quelques personnes prétendent avoir ressenti ce matin, à la suite d'un coup de tonnerre, une légère secousse de tremblement de terre. Tous ceux que nous avons consultés à cet égard, et qui se trouvaient bien éveillés, ont été d'avis opposé. Ce qu'il y a de plus clair, c'est un éclair qui a sillonné le ciel à 5 heures et demie, en répandant un très vif éclat. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1829
-
Capitaine courageux.
-
Nous avons encore à citer
une action courageuse d'un de nos marins, le capitaine Aubert , qui
déjà en 1827 mérita d'être décoré de l'étoile des braves pour un
fait semblable : on se rappelle qu'alors, à ses propres périls, il
sauva la vie à 36 américains. Le
brick « Nanine » et « Cerès »,
capitaine, L. Mazzin, parti de Caen le 30 juin dernier pour se rendre à
Rosoff, était parvenu malgré les grands vents qui régnaient depuis
son départ à s'élever jusqu'au de-là de Guernesay, lorsqu'il fut
assailli par un coup de vent terrible, la mer était grosse, le temps
par grains, et sur les 10 h du soir une forte voie d'eau se déclara.
Malgré le travail des pompes, l'emploi de sceaux et des efforts
inouïs, l'eau gagnait toujours, déjà montée à trois pieds et demi
au-dessus du lest, il devenait impossible de gouverner, tout espoir
était perdu, au moment même où les hommes de l'équipage, au nombre
de 6, délibèrent sur leurs moyens de salut, le navire se couche
presque entièrement sur le côté, leur laisse à peine le temps de se
jeter dans le canot, et de se livrer ainsi exténués à la fureur de la
tempête. Après
avoir, pendant 12 heures, été battus par les flots et être restés le
jouet des vents, exposés à une mort presque certaine, ils aperçoivent
enfin une voile, des signaux de détresse sont donnés, et le brick le
« Jean-Baptiste », de Caen, qui les aperçoit dirige
aussitôt sa route sur ces naufragés. Trop heureux de pouvoir leur
donner des secours, le capitaine Aubert s'empresse de faire les manœuvres
convenables. Les malheureux, accablés de fatigue et de besoin,
n'avaient plus la force de diriger leur canot, enfin près d'aborder le
« Jean-Baptiste », un coup de mer terrible faillit
encore les faire échouer, le capitaine Aubert et son équipage les
crurent tous perdus. Heureusement cependant on parvint à les retirer du
canot et on les recueillit à bord, vite ils furent traités avec toute
sorte de soins et d'égard. Le capitaine Mazzin, en faisant connaître la conduite noble et généreuse du capitaine Aubert envers lui et son équipage, a voulu témoigner ainsi toute la reconnaissance qu'il garde pour son libérateur. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1829
-
Brevet d'invention.
-
Un brevet d'invention
accordé pour perfectionnement dans la manière de sonner les cloches !
voilà qui prouve, grand discernement dans les récompenses accordées
à l'industrie.
Au moyen de son procédé, on parvient à faire sonner les cloches sans les mettre en branle ! (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1829
-
Une longue procédure criminelle.
-
La chambre d'accusation de
la Cour a consacré une grande partie de sa séance de vendredi dernier
à entendre le rapport qui lui a été fait par M. Brunet, substitut du
procureur-général, de la longue procédure criminelle instruite
d'abord à Pont-l’Évêque, ensuite à Caen par M. le conseiller
Allard, en vertu d'un arrêt d'évocation, et qui est relative à
l'assassinat du sieur Le Févre, maître de l'hôtel du Bras-d'or à
Pont-l'Évêque, Cinq
individus ont été renvoyés devant la Cour d'assises, savoir : les
nommés Dauge, fils aîné, imprimeur à Pont-L'Évêque ; Pongnant,
garde-champêtre au Mesnil-sur-Blangy ; Pouchin et Binette, cultivateurs
à Saint-Julien-sur-Calonne, comme auteurs du crime, et la femme
Barbier, cabaretière à Pont-l’Évêque, comme complice. Quatre
autres inculpés ont été remis en liberté. Cette affaire sera appelée à la prochaine session qui doit ouvrir le 2 août prochain, sous la présidence de M. Hubert ( Benjamin ). Il paraît que les débats doivent être doublement intéressants, tant par les faits qui se rattachent au crime, que par les circonstances dont il a été accompagné. On assure que le nombre des témoins qui seront entendus à la requête du ministère s'élèvera au-delà de 100. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1829 -
Le 4e de ligne.
- Un
événement fâcheux vient de plonger dans la douleur de 4e
régiment de ligne en garnison à Caen. Le plus brave, Ic plus
ancien soldat de l'armée, le chef de bataillon Béné a mis fin à ses
jours. Entouré
de l'estime générale, chéri de son digne colonel, dont par
ancienneté de services il pouvait être considéré comme frère
d'armes, également aimé de ses égaux et de ses inférieurs
ce brave commandant semblait placé dans la position la plus
heureuse. Comment donc a-t-il pu désirer quitter la vie, abandonner ses
camarades qui étaient tous ses amis, des soldats qui le regardaient
comme leur père ! Le
commandant Béné était naturellement d'un esprit un peu sombre, et
dans ces derniers temps, cette disposition avait paru s'accroître,
depuis 5 jours il était reste enfermé dans sa chambre, et répondait
froidement au colonel et aux officiers qui vinrent le visiter,
avant-hier un caporal lui apporta son traitement du mois, qu'il ne
voulut pas recevoir. Ce
matin à sept heures, son domestique frappe pour entrer, le commandant
ne fait aucune réponse, cet homme, attaché à son maître et inquiet
sur son sort, ébranle la Plusieurs
papiers se trouvent sur le secrétaire, entr'autres une lettre adressée
au colonel, qui l'ouvre aussitôt, c'étaient des adieux à son chef et
à tout le régiment. Le commandant Béné emporte les regrets du corps auquel il appartenait, il ne laisse d'autres souvenirs que ceux d'une vie glorieuse et sans aucune tache. Ses affaires, en mourant, étaient dans un ordre parfait. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet 1829 - Avis. - On vient de réafficher l'ordonnance de police qui indique comme seuls lieux où il soit permis de se baigner : les écoles de natation établies, l'une dans la rivière d'Orne, près la chaussée de Montaigu ; l'autre dans la rivière de Lanoë, à l'extrémité du pré du sieur Boissée, enfin, le lieu appelé les Quatre-Carabines. Toutes
personnes qui se livreront à la natation devront être vêtues d'un
caleçon. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Juillet
1829 -
Le danger des lieux d’aisances.
- On
sait à quel danger sont souvent exposés les ouvriers qui travaillent
dans les mines, à cause des gaz inflammables qui s'y dégagent et qui,
mêlés à une quantité d'air atmosphérique produisent de terribles
détonations. Un accident de même nature, quoique arrivé dans une
position différente, a eu lieu ici vers la fin de la semaine dernière. Un
tailleur, demeurant rue St-Pierre, étant descendu le soir aux lieux
d'aisance, approcha sa lumière de l'ouverture, aussitôt le gaz qui
s'élevait de la fosse s'enflamma, et une détonation si forte fut
produite que les voisins crurent entendre un coup de tonnerre. Le
malheureux eut les deux mains et les cheveux brûlés, malgré de très
vives douleurs, il eut la présence d'esprit d'échapper à un plus
grand danger en se précipitant au dehors. On doit noter que ni la fosse, presque pleine, ni l'appartement qui est très restreint, n'ont de communication à l'extérieur de la maison. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Août
1829 -
Dérèglement climatique.
- Depuis
une semaine les orages se sont succédés chaque jour à Paris et dans
les environs. Les nouvelles que nous recevons de divers points de la
France, montrent que ce mauvais temps a été général. A
Valenciennes et dans les environs de Lille, des pluies abondantes ont
dévasté les terrains bas. Près
de Lyon, plusieurs villages ont été ravagés par la grêle. Une
tempête furieuse s'est également fait sentir dans les environs de
Bordeaux, et dans plusieurs communes il ne reste plus vestige de
culture. Si
la saison continue à être ainsi pluvieuse, il est à craindre que la
récolte n'en souffre beaucoup, et que la moisson ne se fasse que bien
difficilement. (Le
Journal de
Septembre
1829 -
Un incendie. -
Hier
, entre 8 et 9 heures du soir, le son du tocsin, toujours si lugubre, a
troublé la tranquillité de notre ville. Le feu s'était déclaré chez
M. Delan, épicier, rue de Geôle : voici les détails que nous avons
recueillis sur ce malheureux évènement. Deux
commis du sieur Delan étaient descendus dans une cave qui sert de
magasin, là, des bouteilles d'essence de térébenthine sont disposées
à quelques pieds de terre, un des garçons s'aperçoit que des gouttes
d'essence tombent d'une de ces bouteilles, il se baisse pour voir s'il y
en a beaucoup de perdue, il approche sa chandelle, en ce moment une
goutte tombe et s'enflamme, le feu se communique à la bouteille, le
garçon effrayé voudrait pouvoir l'éteindre, il cherche à arracher
cette bouteille d'où elle est placée et à la poser au milieu de
l'appartement, alors l'essence se répand sur les vêtements, des
flammes l'entourent, il cherche à s'échapper, mais n'en a pas la
force, et tombe sur les marches de l'escalier. Son camarade, dès qu'il
avait vu le feu se déclarer, s'était enfui pour avertir, on arrive
alors, et l'on s'empresse de retirer de la cave le malheureux jeune
homme, on jette sur lui plusieurs sceaux d'eau, des médecins sont
appelés, mais tous les secours sont vains, la peau entière se trouvait
calcinée, et il vient d'expirer ce matin dans les plus cruelles
douleurs. A
9 heures du soir on se procure facilement du secours, c'est le moment
où toutes occupations ont cessé, aussi en obtint-on très promptement,
ce qui est fort heureux, car dans une cave voisine, se trouvait encore
une plus grande provision d'essence de ·térébenthine. Du fumier fut
apporté et on s'en servit pour boucher toutes les ouvertures de la
cave, les pompes étaient occupées à verser de l'eau dessus. A 11
heures moins un quart l'incendie avait entièrement cessé. Dès le
premier moment M. le maire s'est rendu sur les lieux, et a constamment
encouragé les travailleurs. Il n'est arrivé d'autre accident qu'un
sceau d'eau qui, élevé en l'air, est tombé sur la tête d'un
commissaire de police et heureusement n'a fait que le mouiller, sans le
blesser aucunement. On estime la perte à environ 3 000 fr. Il est fâcheux d'ajouter que, dans un pareil danger, la foule se montre plus empressée à s'échapper que disposée à fournir assistance. C'est un honteux spectacle de voir, chaque fois que des hommes occupés du service des pompes s'avancent d'un côté, une troupe de curieux et de fainéant s'échapper à toutes jambes dans la crainte de se trouver employés. Ne serait-il pas à désirer que toujours, pour éviter cette confusion, un détachement de troupes fût employé à garder les issues de chaque rue,. empêchant ainsi les curieux et surtout les femmes, d'accourir comme à un beau mélodrame et d'entraver la circulation, et retenant en même temps les hommes dans le cas d'être utiles, et qui ont la lâcheté de s'enfuir. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Septembre
1829 -
Un incident. -
Avant-hier
a eu lieu dans l'église St-Pierre, un accident heureusement très rare,
et dont les effets paraîtraient au premier abord presque incroyables. Lundi
matin un officier, en grande tenue, entre dans l'église, se place au
milieu de la nef, et entend la messe avec le plus profond recueillement,
debout, les mains jointes, et les yeux fixés vers l'autel, il semble
adresser ses prières à Dieu, on le croirait en extase. Cette piété
si ardente surprend dans un officier, les fidèles le contemplent avec
édification et craignent de le troubler dans ce saint exercice.
Cependant la messe est terminée, les assistants se retirent, l'officier
seul conserve la même position, Alors,
la foule augmente encore autour de lui, quelques dévotes imaginent que
le démon s'est emparé de cet homme et s'enfuient, d'autres se
persuadent qu'il a fait vœu de ne pas bouger, quelques-uns le croient
mort. Enfin la garde est appelée, et M. le curé de St-Pierre, qui
vient d'arriver, fait transporter cet officier dans le presbytère, et
envoie appeler M. le docteur Boscher. Place sur un fauteuil, l'officier
semble recouvrer un peu le sentiment, peut même opérer quelques
mouvements. Serrez-moi la main, lui dit-on, et il la serre, mettez votre
gant, et il le met, on l'entendit même proférer quelques paroles,
entr'autres celles-ci « pauvre femme ! malheureux enfants ! »
On optera sur lui quelques frictions. Mais M. le curé voyant que,
malgré toute espèce de secours, son état ne s'améliorait pas, fit
les démarches nécessaires pour qu'il put être transporté à l'Hôtel-Dieu,
dans la salle des officiers ou il est maintenant
confié aux soins des médecins de l'établissement. L'accident dont nous venons de rendre compte est connu en médecine sous le nom de catalepsie. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Octobre
1829 -
Le jardin des plantes.
- M.
le Maire, qui s'occupe avec zèle de l'embellissement de notre ville,
ayant reconnu la nécessité d'agrandir le jardin des plantes, vient,
après avoir pris l'avis du conseil municipal, de traiter avec
différents propriétaires pour l'acquisition de terrains nécessaires. M. le Maire prévient qu'une information de commodo et incommodo aura lieu le 6 octobre, à 10 heures du matin, à l'hôtel-de-ville, et invite ses concitoyens à émettre leur opinion sur les avantages ou les inconvénients de la mesure proposée. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre 1829 - Pour le musée. - La ville de Caen vient d'obtenir, pour être déposés dans un de ses musées, une ancre et un canon de l'expédition de Lapeyrouse, rapportés en France par notre compatriote M. Dumont d'Urville, lors de son dernier voyage autour du monde. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre
1829 -
Le Canal. -
Enfin
on conçoit l'espoir que le barrage de l'Orne pourra bientôt
s'effectuer. Le Conseil des ponts et chaussées s'en est dernièrement
occupé, et une lettre vient d'être adressée à ce sujet à M. le
comte de Montlivault par M. Becquet, directeur-général. Quelques
modifications sont demandées an projet présenté par notre savant
ingénieur, M. Pattu. Suivant ce projet le barrage devait être formé
à la pointe de la Roque et se joindre à une écluse établie à la
pointe du Siège. M. Becquet voudrait au contraire qu'un nouveau plan
lui fût présenté, suivant lequel une
Une
assemblée de la commission des actionnaires vient d'avoir lieu
aujourd'hui, et on croit que des observations seront présentées à M.
le directeur des ponts et chaussées pour l'engager à changer la
détermination qu'il semble avoir prise, et dont l'exécution
occasionnerait nécessairement des dépenses très considérables. Nous faisons des vœux pour que ces difficultés soient bientôt aplanies, et qu'on puisse atteindre le résultat, si désirable pour la prospérité de notre pays. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre 1829 - Une noyade. - Jeudi soir vers les huit heures et demie, deux marins du navire hanovrien « Gebina », en déchargement près le pont des Carmes, rentraient à leur bord dans un état complet d'ivresse, l'un d'eux tomba dans la rivière, et malgré de prompts secours on ne parvint à le retirer qu'une demie-heure après, mais déjà il avait cessé de vivre. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre 1829 - Un suicide. - Hier, au moment où tous les soldats étaient réunis dans la cour de la caserne de la Visitation, pour se rendre à la messe, le bruit d'une arme à feu, parti d'une des salles, se fit entendre, on court aussitôt vers cet endroit, et on trouve le nommé Duhoux, étendu sans vie sur le plancher, la tête fracassée et son fusil près de lui. Ce malheureux avait profité du moment où le rappel éloignait ses camarades, et, resté seul, s'était servi du manche d'une cuillère pour former une balle, en avait chargé son arme, et s'était brûlé la cervelle. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre 1829 - Le froid. - On parle encore d'événement malheureux survenus depuis le temps rigoureux qui se fait sentir : un ouvrier charpentier, revenant de son travail, et passant sur une planche pour traverser un fossé, près Troarn, est tombé dans ce fossé et a été trouvé le lendemain étouffé dans la neige ; on parle aussi de mendiants trouvés morts de froid sur les routes. Les pauvres éprouvent les besoins les plus pressants, et pour les secourir MM. les membres du Conseil municipal se sont partagé les différents quartiers de la ville, afin de recueillir les dons que chacun ne peut manquer d'offrir avec empressement. Hier aussi une vente d'ouvrages faits par des dames, et qui a lieu chaque année au profit des indigents, grâce au soins bien faisans de Mme la comtesse de Monlivault, a produit, dit-on, environ 3 000 fr. Plusieurs personnes, et parmi elles S. Exc. le ministre de l'instruction publique, avaient envoyé leurs offrandes. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Décembre
1829
-
De la température de 1829, au dérèglement climatique.
-
C'est assurément une
chose fort remarquable que cette sorte de cataclysme de pluies qui n'a
presque pas été interrompue depuis le commencement du mois de juin
(1). La désastreuse année 1826 fut moins humide et ses pluies au moins
cessèrent plus tôt, Il est bien présumable que de pareilles années ont eu lieu, et que ce n'est pas seulement en 1816 et en 1829 qu'on a vu et même remarqué des étés affligés de pluies trop longtemps prolongées, et désastreuses à la fois pour les sillons et les vignobles. Cependant quelques savants de salon ont prétendu que depuis la révolution la température avait changé et que les saisons avaient éprouvé un dérangement préjudiciable, par suite du déboisement de quelques contrées, et par les changements survenus dans diverses espèces de culture. Cette opinion a été avantageusement combattue. Certes ce ne sont pas quelques avenues et quelques bouquets de bois de plus ou de moins qui font la pluie et le beau temps. Depuis des siècles la France va se déboisant, et ne s'en trouvait pas plus mal. En effet si, une seule fois peut-être, l'on avait remarqué, il y a dix-huit siècles, quelques oiseaux qui restaient en plein air plus tard qu'on ne les y voit aujourd'hui, ce qui supposerait que la Gaule était plus chaude, on sait que l'essartement des forêts et la soumission des cours d'eau à un régime régulier, en diminuant l'excessive humidité, ont réellement échauffé le sol, et l'ont rendu propre à des cultures qu'auparavant il n'eût pu admettre. Les expériences même des savants qui mesurent la quantité de pluie qui tombe annuellement, sont loin d'être aussi exactes qu'on l'a cru généralement. En effet divers observateurs obtiendront des résultats peu concordants, si leurs récipients ne sont pas constamment placés à la même hauteur au-dessus du sol. C'est ce que l'on a reconnu à l'Observatoire de Paris, ou, depuis 1817, deux récipients égaux, établis l'un dans la cour, l'autre sur le sommet de l'édifice, ont donné des résultats très différents. Le récipient inférieure, placé à 27 mètres au-dessous de l'autre, recueille toujours une plus grande somme de liquide, laquelle de 1817 à 1822 a présenté pour terme moyen une différence d'un huitième en plus. Ainsi il importe beaucoup de savoir à quelle hauteur on dispose les récipients pour la pluie. voyons maintenant si c'est seulement depuis la révolution qu'il tombe des pluies considérables et si ce grand évènement a occasionné autant de déplacement dans l'atmosphère que dans les institutions politiques. Nous nous occuperons de la pluie moyenne qui tombe à Paris, et nous remonterons à plus de cent trente ans. Ce fut en 1689, un siècle tout juste avant la révolution, que l'académie des sciences fit placer un récipient pour les pluies dans la tour orientale de l'Observatoire ( découverte alors ), à 17 mètres plus bas que le récipient supérieur actuel dont nous avons parlé. Les observations eudométriques furent continuées de 1689 à 1754, trop longtemps suspendues ou au moins non publiées, elles ne furent reprises qu'en 1805. Il résulte de ces observations comparées, que le climat de Paris n'est pas devenu plus ou moins pluvieux qu'il l'était en 1689. Il résulte aussi de observations faites par M. Messier, de 1773 à 1822, que le nombre moyen des jours de pluie a toujours été de 139 pour chacune de ces cinquante années, on remarque même qu'il fut de 152 pendant la période de 1786 à 1795, tandis qu'il n'a été que de 144 pendant celle de 1816 à 1822. Nos
longues pluies de 1829 sont assurément fort affligeantes et ont même
été fort désastreuses, mais combien ces pluies sont peu de chose en
comparaison de celles des tropiques ! En effet, tandis que chez nous le
terme moyen de nos pluies ne présente que 16 pouces par an, on en
compte à Bombai 87, et dans ce pays, ou c'est aussi dans l'été qu'il
tombe plus d'eau, on en a mesuré jusqu'à 6 pouces en un seul jour ( le
24 juillet 1819 ), comme on voit c'est en un jour à peu près le tiers
de la pluie moyenne Quelques observations faites dans le midi de la France et en Italie semblent prouver que la pluie a augmenté dans ces contrées, mais ces observations ne datent pas d'assez loin pour être concluantes. La température humide et le froid intempestif de l'été dernier ont porté quelques personnes à penser qu'il s'était peut-être détaché cette année quelques nouvelles montagnes de glace que les courants avaient poussées du pôle boréal vers les mers qui nous avoisinent, c'est en effet ce qui eut lieu il y a peu d'années. On sait que plusieurs navigateurs en rencontrèrent en 1817 et en 1818, une grande quantité, dont quelques-unes s'élevaient de 200 à 250 pieds au-dessus du niveau de la mer. La masse en était tellement considérable en surface que celles qui furent rencontrées le 28 mars 1818 occupaient une superficie d'environ sept lieues. Même vers les tropiques on en vit qui avaient encore conservé des dimensions considérables. En
attendant que nous apprenions si de nouvelles montagnes de glace,
détachées aussi du pôle boréal, sont venues cette année infester
les mers du midi, et nous apporter de proche en proche le
refroidissement et les longues pluies qui nous affligent, il faut
suspendre notre jugement, nous résigner, et prendre le temps comme il
vient en attendant qu'il vienne nous prendre. (Le
Journal de Caen et de la Normandie)
Février
1830 -
Voleur de manteaux. -
On
parle beaucoup d'un meurtre commis avant-hier sur la route de Paris. Des
fraudeurs, dit-on, portant des vessies remplies d'eau-de-vie, forcèrent
un voiturier de les laisser monter, et placèrent les vessies sous de la
paille. A la barrière, les commis ayant découvert la fraude, voulurent
s'emparer de l'eau-de-vie, ce que ne refusaient pas les fraudeurs, mais
on exigeait en outre que le voiturier suivit, et les fraudeurs,
alléguant qu'il n'était pour rien dans cette affaire, s'y opposèrent
vivement. Il paraît qu'une rixe s'en suivit, et qu'un coup de sabre vint frapper dans le bas-ventre un des fraudeurs, qui est mort bientôt après. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Février
1830 -
Le froid. -
Le
froid ne s'était pas fait sentir, depuis bien des années avec autant
d'intensité. M. Arago a, dit-on, assuré que, vers le milieu de ce
mois, il s'élèverait à 18 degrés. Ce célèbre astronome attribue cette circonstance à la rupture des glaces polaires, qui a une influence considérable sur l'atmosphère de l'Europe. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Janvier
1830 -
Le port de Caen. -
Il
est entré au port de Caen, pendant le cours de l'année 1829 , huit
cent quarante-neuf navires, jaugeant ensemble 40 876 tonneaux, savoir :
759 français, faisant 32 000 tonneaux, et 90 étrangers faisant 8 876
tonneaux. Quoique
parmi les navires français il en soit venu 22 sur lest, et 827 autres
ont versé dans le port 33 624 tonneaux de marchandises, ce qui prouve
que le tonnage des Il en est de même des étrangers : les 90 bâtiments, mesurant en masse 8 876 tonneaux, ont apporté 9 815 tonneaux de marchandises. (Le Pilote)
Janvier
1830 -
Le Palais de Justice.
- Depuis
longtemps il est question de terminer le palais de justice, auquel
manque une aile du côte de la place Saint-Sauveur. On assure qu'enfin les maisons sur l'emplacement desquelles doit s'élever la dernière partie de l'édifice, seront abattues au printemps. Les dépenses sont réparties entre les trois départements ressortissants de la Cour royale de Caen, mais il n'y a, dit-on, encore en ce moment de fonds que pour acquérir le terrain et non pour construire le bâtiment. (Le Pilote)
Février
1830 -
Le froid. -
Le
changement de température qui, depuis 8 jours s'était opéré, avait
débarrassé nos rivières et nos campagnes des glaces et des neiges qui
les couvraient, lorsque , samedi la nuit, le vent passant brusquement au
nord nous a ramené un froid excessif. Dimanche
soir, vers 10 heures, le thermomètre marquait 10 degrés au-dessous de
glace, à minuit 6º. ; 7 environ à huit heures du matin lundi, depuis
hier soir il a varié de 5 à 11°.
Heureusement pour la conservation des semences et des colzas, la
terre est couverte de quelques pouces de neiges qui les préserveront. L'Orne
est prise en partie, et va geler en totalité, pour peu que le froid
continue. Les besoins des malheureux vont devenir des plus pressants, espérons que, dans ces moments difficiles, la charité publique ne se lassera point de sacrifices devenus indispensables. On nous avait assuré qu'un chauffoir avait été établi dans une des salles de l'hôtel de ville, mais jusqu'à présent il n'en est rien, c'eût été d'un grand secours, quoique assez peu dispendieux d'ailleurs. (Le Pilote)
Février
1830 -
Le froid continu. -
Depuis
30 ans notre pays n'avait pas éprouvé un froid aussi intense que celui
qui s'est fait sentir dans la nuit de mardi à mercredi, le
thermomètre, au milieu de la ville, dans un courant d'air ordinaire,
est descendu à 15° au-dessous de zéro, exposé a un air libre, il a
baissé jusqu'au-dessous de 17° et à 20° dans la campagne. Aussi
tout est gelé, même dans les appartements où le feu est entretenu
pendant toute la journée. -
Aujourd'hui le thermomètre était descendu à 5 heures du matin à 15º
5/10 en plein air. (Le Pilote du Calvados)
Février 1830 - Parents veillez ! - Encore une preuve du danger auquel on expose les enfants en les laissant seuls dans un appartement où il se trouve du feu. Avant-hier
la femme d'un tisserand de la rue aux Lisses sortit un instant de sa
chambre où était sa petite fille, âgée de 18 mois. Cette enfant
s'étant approchée de la cheminée le feu a pris à ses vêtements, et
la malheureuse mère à son retour a vainement éteint la flamme qui
dévorait son enfant, qui, couverte de brûlures, n'a survécu que
quelques heures. (Le Pilote du
Février 1830 - Insubordination. - Un nomme Prosper Vauquelin, entre dés l'âge de 17 ans au service militaire, avait été condamné à 5 années de fers pour insubordination au corps. Depuis, la cour d'assises de Rennes avait prononcé contre lui une seconde condamnation, pour avoir pris part à une révolte dans la prison où il était enfermé. Après avoir subi cette dernière peine, il était revenu à Caen, et en 1829 il tenta de rentrer dans l'armée comme remplaçant, mais il lui fallait des certificats pour être admis en cette qualité par le conseil de révision, et dans sa position il était difficile de les obtenir. Il fit part de son embarras à un nommé Vannier, courtier de chair humaine, et d'accord avec lui, il se fit délivrer sous le nom d'un de ses frères les certificats nécessaires. Par ce moyen Vauquelin rentra au service, mais il paraît qu'il s'y conduisit assez mal, et la voie frauduleuse qu'il avait prise pour se faire recevoir en remplacement du conscrit qu'il représentait, ayant été découverte, une plainte en faux fut portée, et par suite il comparaissait avec Vannier sur le banc de l'accusation. Le jury ayant déclaré les accusés coupables, mais à la simple majorité, la Cour s'est à l'unanimité réunie à la minorité des jurés, et les deux accusés ont été condamnés, Vauquelin en 5 années et Vannier en 6 années de travaux forcés, et tous deux à la marque des lettres T. F. M
de Fontette, nouvellement appelé aux fonctions de substitut de M. le
procureur-général, portait pour la première fois la parole dans cette
affaire. Le talent qu'il a déployé dans son réquisitoire a prouvé
qu'il est digne de la réputation distinguée dont il jouissait parmi
ses anciens compagnons d'études, et des éloges qu'on se plaisait à
lui donner pendant qu'il exerçait à Alençon les fonctions de
substitut du procureur du Roi. (Le Pilote du Calvados)
Février 1830 - Mouvement des armées. - Le 1er bataillon du 4e régiment de ligne, en garnison à Caen, est parti ce matin pour Cherbourg où il fera provisoirement le service en remplacement du 64e de ligne qui va quitter cette place pour s'embarquer, dit on, pour Toulon et Alger. Le 1er bataillon du 4e reviendra à Caen, dès que le 64e sera remplacé à Cherbourg. . (Le Pilote du Calvados)
Février 1830 - Mobilisation maritime à Caen. - Des levées assez considérables de marins se font en ce moment dans le quartier maritime de Caen, ces marins sont dirigés sur Cherbourg, pour former l'équipage des navires de guerre en armement dans ce port. Des levées semblables ont lieu dans d'autres quartiers maritimes, et il paraît qu'au Havre les cours d'hydrographie se trouvent en ce moment suspendus, les jeunes marins qui suivaient les leçons, pour se faire recevoir, au printemps prochain, capitaines au long-cours, étant appelés au service des bâtiments de l'état. (Le Pilote du Calvados)
Février
1830 -
Dégradation publique de deux sergents.
- Vendredi
à midi, en présence du régiment sous les armes, les deux sergents
Prud'homme et Toraire, dont nous avons fait connaître la condamnation
à 5 ans de fers, pour vol, ont été dégradés sur la place Royale.
Février
1830 -
Les voleurs volés. -
Si
l'idée du vol devait cesser d'exister quelque part, ce serait
certainement dans les maisons de détention où les voleurs subissent la
punition de leurs fautes. Il n'en est rien pourtant, certains hommes
semblent tellement nés pour le crime, que les châtiments restent sur
eux sans effet. Mercredi
dernier, deux des détenus de la maison centrale de Beaulieu ont commis
une tentative de vol dans l'un des magasins de la prison, ils avaient
déjà brisé un carreau et détaché en partie un des barreaux de fer
de la fenêtre, lorsqu'ils ont été forcés de renoncer à leur projet. Arrêtés peu après, sur les soupçons qui planaient sur eux, ils ont avoué leur crime. (Le Pilote du Calvados)
Février
1830 -
Le Pont des Jésuites enfin ouvert.
- Nous
appelâmes, il y a quelque temps, l'attention de l'autorité sur
l'embarras apporté à la circulation dans un des quartiers les plus
fréquentes de la ville, par la suspension de travaux, presque terminé,
du Pont-des-Jésuites. Les
voitures ne pouvant passer par la rue St-Laurent, prennent route depuis
6 mois par la Venelle aux Chevaux, or, le grand nombre de voitures qui
suivent cette rue et les fardeaux que le pavé supporte presque sans
interruption, l'ont rendue presqu'impraticable, le sol en est tellement
défoncé que les piétons peuvent s'y estropier comme les voitures s'y
briser. -
P.S. -
Nous apprenons au moment où le journal est sous presse, que la
rue St-Laurent est en partie déblayée, et que les voitures ont pu aujourd'hui passer sur le nouveau pont. (Le Pilote du Calvados)
Février
1830 -
Le musée de Caen s'enrichit d'un canon. - Le
ministre de la marine a donné au musée de Caen, un canon provenant du
naufrage de Lapeyrouse. Son Exc. n'a pu disposer en faveur de cet
établissement d'une ancre qui avait été aussi demandée, parce quelle
a été donnée à la ville d'Alby, patrie de Lapeyrouse, pour décorer
un cénophate que ses concitoyens font élever à sa mémoire. Mais d'autres objets, provenant également des bâtiments commandés par ce célèbre et malheureux navigateur ( une gueuse en fer, un saumon en étain et trois morceaux de plomb ) sont réservés pour la ville de Caen, où ils seront envoyés avec le canon. (Le Pilote du Calvados)
Mars
1830 -
Deux faux-monnayeurs arrêtés à Caen.
- Mardi
matin, sur un mandat décerné par M le procureur du Roi de Falaise,
deux gendarmes assistés du commissaire de police,
ont arrêté, dans une auberge du quartier St-Pierre, deux
individus soupçonnés de faux. Ils ont été provisoirement déposés
dans la maison d'arrêt
Mars
1830 -
Accident spectaculaire dans la Venelle-aux-Chevaux.
- Mardi
matin, un événement, qui pouvait avoir les suites les plus fâcheuses,
et qui a fini par exciter l'hilarité de tout le quartier, a en lieu
dans une des rues de Caen. La
diligence de Bayeux arrivait rapidement ( trop rapidement, dit-on ),
lorsqu'elle entra dans la Venelle-aux-Chevaux, quelques personnes
s'aperçurent que l'essieu des roues de l'avant-train se rompait. On
cria au conducteur d'arrêter, mais soit qu'il n'entendît pas, soit que
la voiture fut trop lancée pour pouvoir être arrêtée, elle continua
encore un moment à rouler, et l'avant-train venant à se détacher,
elle versa du coté d'une boutique dans laquelle le conducteur et deux
voyageurs qui étaient sur la banquette, se trouvèrent lancés
brusquement. On accourut aussitôt pour leur porter secours, mais aucun
d'eux n'était blessé, le premier était tombé sur le comptoir et les
autres au fond de la boutique, au milieu d'une pile de sabots et
d'objets d'épicerie. Si
la voiture eut versé contre une muraille pleine, il n'y aurait eu à
rire pour personne, et la crainte d'accidents de cette nature doit
rendre les conducteurs bien prudents, surtout dans l'intérieur des
villes. On avait d'abord attribué la fracture de l'essieu au mauvais
état du pavé de la rue, mais il paraît qu'il était craqué
auparavant. Toutefois, et pour remédier provisoirement à l'état de ce
pavé, on a rempli avec des pierres brisées les ornières profondes qui
rendaient cette rue si dangereuse. (Le Pilote du Calvados)
Mars
1830 -
La circulation reprend sur le pont Saint-Laurent.
- Le
pont St-Laurent est enfin terminé, et la rue va être incessamment
déblayée, et permettre aux voitures une circulation depuis 6 mois
interrompue. Le nouveau pont a été reconstruit plus large que l'ancien, et l'on a beaucoup approuvé l'établissement des trottoirs dont il est garni, et qui mettent les piétons à l'abri des accidents que la rencontre des voitures ou des chevaux pouvaient occasionner. Nous serons toujours prêts à signaler les utiles améliorations, quelques faibles qu'elles soient, partout où nous les verrons s'opérer. (Le Pilote du Calvados)
Mars
1830 -
Deux accouchements dramatiques dans la nuit. -
Hier la nuit, vers 3 heures, deux jeunes filles, l'une de Caen,
l'autre de Mondeville, ont mis au monde chacune un garçon, la première
est accouchée sur le pavé de la rue des Petits-Murs, la seconde sur la
crète d'un fossé entre Mondeville et Caen. Ces deux filles venaient implorer l'assistance d'une sage-femme, mais elles s'y sont prises trop tard, il paraît du reste que les deux enfants sont en pleine santé. (Le Pilote du Calvados)
Mars
1830 -
Un trésor découvert dans un champ.
- En
travaillant aux champs, le fermier d'un de nos magistrats, trouva,
dit-on, il y a quelques mois, un vase Il en fit un secret à son propriétaire qui, depuis, en ayant eu connaissance par voie indirecte, l'a contraint de lui abandonner moitié du produit de ces monnaies, qui avaient été vendues chez un orfèvre de notre ville. Cette moitié s'élève, à ce qu'il paraît à 1 300 fr. dont le propriétaire a fait don aux pauvres de la commune de ....... où le petit trésor a été trouvé. (Le Pilote du Calvados)
Mars
1830 -
La rue Venelle-aux-Chevaux va être refaite . - La
rue Venelle-aux-Chevaux est un des passages de notre ville les plus
dangereux pour les voitures, à cause de la descente rapide du pavé en
arrivant de la Place Royale. Les charges que le pavé de cette rue a
supportées depuis 6 mois, pendant la confection du pont St-Laurent, ont
rendu le pavage de ce quartier indispensable. L'administration
municipale a songé à profiter de l'occasion de ces travaux, qui
doivent être adjugés vendredi prochain, pour faire abaisser d'un pied
le pavé, et rendre ainsi la descente moins sensible. Tant de fois déjà nous avons parlé des inconvénients des pavés de notre ville, qu'on croira aisément que nous sommes les premiers à applaudir à cette amélioration. D'après le cahier des charges, les travaux devront être terminés pour l'époque de la foire. (Le Pilote du Calvados)
Avril
1830 -
La rue de la Boucherie à Caen.
- Au
centre d'une ville populeuse, d'une cite rangée parmi les vingt plus
importantes de la France, au milieu du quartier le plus fréquenté, se
trouvent placés, qui le croirait ! les maisons qui servent
d'abattoirs..... Que
la ville de Caen n'ait point de salle de spectacle, qu'elle soit
dépourvue de halles, qu'elle manque de fontaines, tout cela n'est
que privation, et il faut bien s'accoutumer à se passer de ce qu'on n'a
pas, l'absence d'un avantage ou d'un agrément n'est rien d'ailleurs à
côté d'un mal réel, et l'existence de la rue de la Boucherie, dans
son état actuel, est un de ces immenses inconvénients, un de ces maux
auxquels il faut se hâter de porter remède. Chacun
connaît la position de cette petite rue ou ruelle, parallèle à la rue
Notre-Dame, mais la moitié peut-être des habitants de Caen ne l'ont
point parcourue, on passe devant en détournant la tête, et à moins
qu'une affaire ne force de s'y engouffrer, jamais, o grand jamais, on ne
fut tenté de la traverser. Celle rue peut donner une juste idée du
goût et du soin qui, dans le bon temps, présidaient à
l'établissement des rues et à la construction des maisons, on ne
s'occupait ni d'aligner une rue, ni de la faire assez large pour donner
passage à un air libre, et permettre une circulation facile, chacun
baptisait sa maison, en envahissant autant que possible sur la voie
publique, c'est à peine si l'on ouvrait assez de jours pour éclairer
les appartements et y renouveler l'air. Aussi de temps en temps, à
cette époque, objet des regrets de quelques gens, de bonnes épidémies
venaient décimer la population, un grand nombre de familles se
transmettaient avec les successions des maladies contre lesquelles l'art
était impuissant, parce que la cause en était toujours présente, et
la France était couverte de maladreries trop étroites encore pour
contenir tous les lépreux. Autrefois
cette rue, qui se nommait rue des Prés, était remplie de fontaines,
mais depuis ce temps elle a bien changé, et pourtant, ne fut-ce que
sous le rapport de la salubrité, jamais fontaines ne pourraient être
mieux placées que dans cette rue, car dans les jours brûlants de
l'été les exhalaisons qui émanent de ce quartier peuvent Mais
là ne se bornent point les inconvénients de ce dégoûtant cloaque, il
arrive parfois que frappés et non terrassés par la massue du boucher,
des bœufs et vaches rompent leurs liens, et se dérobent au coup
mortel, vont en état de fureur répandre la terreur dans le voisinage.
Plusieurs fois, même pour ressaisir ces animaux échappés, il a fallu
en faire sortir d'autres, afin que les premiers vinssent s'y mêler et
pussent ainsi être repris. A
ce tableau , dont chacun peut connaître la vérité, qui ne sent la
nécessité d'éloigner les abattoirs du centre de la ville pour les
établir aux environs dans la partie qui offrira le plus de facilités
au commerce des bouchers ? Dans une ville pour l'embellissement de
laquelle des dépenses considérables ont été faites depuis 40 ans,
n'est-il pas urgent d'opérer des réformes, des améliorations aussi
importantes ? Nous l'avons déjà dit, mais nous ne balançons pas à le
répéter, tout ce qui est de pur ornement et sans autre but que
l'embellissement, ne doit pas être préféré à ce qui est
indispensable. Caen possède des promenades magnifiques, elle a fait
pour quelques monuments, des dépenses considérables, dans son sein se
trouvent divers établissements très recommandables, mais à côté de
ces avantages, que nous sommes loin de mettre tout sur la même ligne,
se rencontrent des vices qu'il est urgent de faire disparaître; et au
premier rang on doit placer la rue de la Boucherie, qu'il est essentiel
d'assainir. Ce
vice est indigne d'une grande ville, à une époque où tout tend à
marcher vers le mieux, espérons que dés que ses ressources le lui
permettront , notre administration municipale donnera son attention à
cet objet important. L'établissement d'abattoirs ne sera pas une chose
très dispendieuse, et d'ailleurs, par la location, les fonds qui seront
consacrés à ce travail ne seront point stérilement dépensés. La
ville ne pourrait-elle même pas trouver, sans entrer dans ces
dépenses, à les faire faire par quelque capitaliste ? Nous abandonnons ces différents points aux réflexions de nos administrateurs, nous leur avons signalé le mal, c'était notre devoir, le leur est de tâcher d'y apporter remède. Si la ville est en ce moment un peut gênée, son budget lui offre des ressources qui, dans quelques années , lui permettront de nouveaux sacrifices, et personne, certes, ne critiquera des dépenses qui ont pour objet la salubrité publique. (Le Pilote du Calvados)
Avril
1830 -
La météo fait des caprices.
- Pendant
la dernière quinzaine, de mars, le thermomètre s'est élevé jusqu'à
15º, aussi, la végétation faisait les progrès les plus sensibles,
depuis 3 jours, des pluies abondantes et vivement désirées pour le
bien de la terre, ont changé la température au point que dimanche il
est tombé beaucoup de neige, et que le thermomètre a redescendu dans
la nuit jusqu'à 0.
Avril
1830 -
Un enfant échappe à l'enlèvement .
- On
nous invite à publier la note suivante pour servir d'avertissement aux
familles qui ont des enfants en bas âge : Le
sieur N ...... se promenait dimanche dernier sur le Cours-la- Reine,
leur jeune enfant, qui jouait à quelque distance d'eux, disparut.
Inquiets, ils se mirent aussitôt à sa recherche, et peut-être ils le
chercheraient encore, si un jeune homme ne les eût mis sur les traces
de deux femmes qui l'emmenaient en lui promettant des bonbons pour
l'allécher.
Ces femmes, forcées de rendre cet enfant, s'excusèrent de manière à prouver qu'elles avaient l'intention de le soustraire à ses parents. Cette tentative d'enlèvement doit engager les familles, surtout à une époque où la foire attire de nombreux étrangers à Caen, à prendre garde que leurs enfants ne tombent aux mains de ces croquemitaines femelles. (Le Pilote du Calvados)
Avril
1830 -
Le courage de Dubosq récompensé .
- Nous
rapportâmes, dans notre numéro du 16 de ce mois, le dévouement d'un
sieur Dubosq, ouvrier, qui, deux jours auparavant , avait sauvé, au
péril de ses jours, l'un des enfants tombés dans l'Orne, et fait
d'inutiles efforts pour sauver l'autre. Nous apprenons que M. le maire de Caen a accordé à ce brave homme une indemnité de 50 fr., et qu'il l'a recommandé à l'autorité supérieure, en rappelant que ce trait de courage n'est pas le premier dont on ait à le récompenser. (Le Pilote du Calvados)
Mai 1830 - Renforts pour l'Afrique. - Les deux bataillons du 4e régiment de ligne, qui se trouvent actuellement en garnison, l'un à Cherbourg et l'autre à Granville, ont, dit-on, reçu l'ordre de se tenir prêts à faire partie du corps d'armée de réserve qui doit se réunir à Toulon après le départ de l'expédition d'Afrique. Les cadres de ces bataillons vont être complétés par les soldats qui étaient en congé et qui sont rappelés à cet effet, et par des hommes pris dans les 12e et 64e régiments de ligne. Le bataillon qui tient garnison à Caen y restera provisoirement comme dépôt du régiment. (Le Pilote du Calvados)
Mai 1830 - Cambriolage à l'Hôtel d'Angleterre. - Ce matin des voleurs se sont introduits entre 5 et 7 heures à ['Hôtel d'Angleterre, dans l'appartement où l'argenterie de la maison est déposée chaque soir. Ils se sont emparés du panier qui contenait cette argenterie, et l'ont monté jusqu'à la porte du grenier où il a été retrouvé vide. La perte se compose de 50 couverts, de 34 petites cuillers à café et de quelques autres objets d'argent. Jusqu'à
présent on n'a pu découvrir les auteurs de ce vol. (Le Pilote du
Mai 1830 - Le succès de la lithographie à Caen. - Nous avons plusieurs fois annoncé l'établissement lithographique fondé à Caen par les soins de M. Chalopin, imprimeur, tous les amis des arts ont vu avec plaisir s'élever chez nous ce genre d'industrie pour lequel notre ville était tributaire de la capitale. Nous nous faisons un plaisir d'annoncer aujourd'hui que les presses lithographiques de M. Chalopin obtiennent tout le succès désirable. Déjà un grand nombre de dessins sont sortis de ces presses, et nous avons sous les yeux deux lithographies représentant, l'une, le château de Flers, l'autre, l'eglise de N.-D. sous l'Eau à Domfront, tirées avec la plus grande correction Nul
doute que ces heureux résultats n'assurent de plus en plus le succès
de cette entreprise intéressante. (Le Pilote du Calvados)
Mai
1830 -
Unis face au danger. -
Quoique jusqu'à présent le
fléau des incendies n'ait pas déployé ses ravages dans les campagnes
voisines de Caen, les habitants se sont mis dans la plupart des communes
en état de faire respecter leurs propriétés, des patrouilles sont
organisées à cet effet, et chacun concourt alternativement à la
défense de son domicile et de celui de ses voisins.
Ce service volontaire, établi sous les yeux des autorités locales, se fait avec le plus grand ordre et avec une discipline aussi éloignée de l'abus que propre à prévenir les tentatives des méchants, et à maintenir la sécurité parmi les bons citoyens. (Le Pilote du Calvados)
Mai
1830 - Les militaires mobilisés pour faire face à la vague
d'incendies . -
De
nombreux incendies continuant à désoler les départements de la Manche
et du Calvados, malgré l'énergie des mesures prises par
l'administration civile, et l'autorité judiciaire, la nécessité de
moyens coercitifs plus puissants a été reconnue, et le gouvernement,
dont ce fâcheux état de choses excite toute la sollicitude, vient de
donner des ordres pour qu'un bataillon du 59e régiment de
ligne, en garnison à St-Malo, soit dirigé sur le département de la
Manche, pour que deux escadrons du 16e de chasseurs en
garnison au Mans, soient envoyés à Mortain, et que le 1er
bataillon du 12e de ligne, qui se trouve au Havre, soit mis
en mouvement sur Caen. Ces
mesures que l'autorité s'est empressée de prescrire, même par le
télégraphe, et qui recevront leur exécution sous 24 heures,
permettent de penser que non seulement les trames criminelles qui
désolent ces deux départements cesseront immédiatement, mais que la
justice parviendra à en approfondir les causes, et à faire un exemple
sévère des coupables, qui ne peuvent plus espérer aujourd'hui
d'échapper à ses recherches. -
Le 2e bataillon
du 4e de ligne,
est arrivé ce matin de Granville, où il était en garnison. On attend
demain, dans notre pays, un bataillon du
Mai
1830 - Un
orage d'une violence inouïe s'abat sur la région.
- Il
y a aujourd'hui deux ans, le jour de l'.Ascension, que pendant un orage
terrible l'église de Maisoncelles, près Vire, frappée de la foudre
s'écroula sur les fidèles réunis pour entendre l'office, et ensevelit
un grand nombre de malheureux sous ses ruines. Ce jour néfaste a failli
cette année d'être témoin de nouveaux désastres. Aujourd'hui
vers 5 heures 1|2 du soir, après un très beau temps, un orage a
éclaté sur notre ville et sur les campagnes voisines, avec une fureur
heureusement peu ordinaire, une pluie accompagnée d'un gros vent est
tombée pendant 5/4 d'heure, avec une violence telle qu'en un moment
toutes les rues ont été inondées, et que celles par lesquelles
descendent les eaux des campagnes et des quartiers les plus élevés
présentaient l'aspect de torrents. Cette
pluie était mêlée de grêlons et de morceaux de glace très gros qui
ont déchiré tout le feuillage, et peut-être occasionné quelques
dégâts dans les champs. Les vieillards de notre pays ne se rappellent
pas avoir vu un déluge aussi complet. Dans plusieurs quartiers les caves sont entièrement noyées, une maison dans le faubourg du Vaugueux a croulé, mais par bonheur personne n'a été blesse. Plusieurs murailles ont été renversées. Quoique le tonnerre ait roulé continuellement pendant tout l'orage, nous n'avons point appris que la foudre ait produit aucun ravage. (Le Pilote du Calvados)
Mai
1830 -
L'armée appelée en renfort pour rétablir l'ordre.
- Hier 26, 4 compagnies
du 4e régiment de ligne, dont nous avons annoncé le nouveau
séjour dans notre pays, au moment où il allait le quitter, ont été
dirigées sur Vire, 2 autres sur Falaise et 2 sur Bayeux.
Ce
matin, 100 hommes du même régiment ont été répartis aux environs de
Caen, dans les 3 communes d'Hérouville-St-Clair, Eperon et Colombelles.
Ce matin aussi, 4 compagnies du bataillon du 12e de ligne qui
était en garnison à Dieppe, sont arrivées à Caen. Lundi
et mardi prochains arriveront de St-Denis et Courbevoie, le 4e
régiment d'infanterie de la garde royale, et 500 hommes du 1er
régiment de grenadiers à cheval, également de la garde. M.
le lieutenant général comte :Floissac-la-Tour, est arrivé hier ici
pour prendre le commandement de la division militaire, et diriger les
troupes envoyées dans notre pays. Nous
apprenons aussi que le bataillon de la garde royale qui a reçu l'ordre
de se rendre de Rouen dans le Calvados, est depuis hier à Lisieux.
Ainsi, indépendamment des régiments qui tenaient
garnison dans nos départements, voilà plusieurs milliers d'hommes
répandus sur Notre
position est extrêmement délicate, cet appareil militaire, déployé
sur des arrondissements laborieux et industriels, où naguère régnait
la sécurité la plus profonde, et où n'ont pas cessé de régner
l'ordre et le respect dû aux lois et aux autorités, donnerait à notre
pays l'aspect d'un pays conquis, n'était la fraternité qui va
promptement s'établir entre l'armée et la population. Les
soldats répartis dans nos campagnes songeront, en entrant sous le
chaume où ils recevront un asile et qu'ils sont appelés à protéger,
que tous les Français sont solidaires du repos et du bonheur commun,
ils se souviendront qu'eux aussi ont laissé sous le chaume des familles
chez lesquelles le fléau qui désole notre contrée pouvait aussi
porter la désolation, ils tendront en signe de paix et d'union la main
aux cultivateurs, qui de leur côté verront en eux des amis
secourables, et qui, grâce à leur assistance, pourront reprendre sans
crainte le cours de leurs travaux. Unis pour la même cause, leurs
efforts mutuels sauront bientôt
conjurer les tentatives criminelles, si quelques misérables osaient
encore en former, ou saisir et mettre sous le coup de l'autorité ceux
qui auraient la témérité de passer, la torche incendiaire à la main,
à travers les baïonnettes protectrices. Oui,
soldats et habitants sauront comprendre leur position respective, parce
que les uns seront pénétrés des égards que l'on doit au malheur, et
les autres du respect que commande tout acte fait au nom de la loi et du
Roi, Citoyens soldats, ou soldats citoyens, tous auront la même
pensée, ramener le calme et la sécurité dans tous les lieux d'où le
crime les a bannis depuis quelques mois. (Le Pilote du Calvados)
Mai
1830
-
Un orage d'une violence inouïe s'abat sur la région.
-
Il y a aujourd'hui deux
ans, le jour de l'.Ascension, que pendant un orage terrible l'église de
Maisoncelles, près Vire, frappée de la foudre s'écroula sur les
fidèles réunis pour entendre l'office, et ensevelit un grand nombre de
malheureux sous ses ruines. Ce jour néfaste a failli cette année
d'être témoin de nouveaux désastres. Aujourd'hui
vers 5 heures 1|2 du soir, après un très beau temps, un orage a
éclaté sur notre ville et sur les campagnes voisines, avec une fureur
heureusement peu ordinaire, une pluie accompagnée d'un gros vent est
tombée pendant 5/4 d'heure, avec une violence telle qu'en un moment
toutes les rues ont été inondées, et que celles par lesquelles
descendent les eaux des campagnes et des quartiers les plus élevés
présentaient l'aspect de torrents. Cette
pluie était mêlée de grêlons et de morceaux de glace très gros qui
ont déchiré tout le feuillage, et peut-être occasionné quelques
dégâts dans les champs. Les vieillards de notre pays ne se rappellent
pas avoir vu un déluge aussi complet. Dans plusieurs quartiers les caves sont entièrement noyées, une maison dans le faubourg du Vaugueux a croulé, mais par bonheur personne n'a été blesse. Plusieurs murailles ont été renversées. Quoique le tonnerre ait roulé continuellement pendant tout l'orage, nous n'avons point appris que la foudre ait produit aucun ravage. (Le Pilote du Calvados)
Mai
1830
-
Des renforts militaires dans le Calvados.
-
Le 4e
régiment d'infanterie de la Garde est depuis hier à Caen, 500
hommes du 1er régiment des Les
détachements du 4e de ligne qui étaient dans la Manche vont
rejoindre leur régiment à Bernay ( Eure ) L'infanterie va être casernée dans l'établissement de Vaucelles, la cavalerie occupera la caserne voisine du Palais de Justice. (Le Pilote du Calvados)
Juin
1830
-
Prières pour nos soldats en Afrique.
-
Conformément à la lettre
close adressée par le Roi aux archevêques et évêques du royaume, et
en exécution du mandement publié par M. l'évêque de Bayeux, demain
dimanche, à 4 heures et demie du soir, des prières publiques auront
lieu dans l'église de Saint-Etienne, dans le but d'attirer la
protection divine sur les armes de France, pendant la campagne
d'Afrique. Toutes
les autorités civiles et militaires de la ville ont reçu l'invitation
d'assister à cette pieuse cérémonie. (Le Pilote du Calvados)
Juin
1830 -
La garde nationale de Caen maintenue.
- Le
bruit s'est répandu dans la ville et dans les campagnes que le
Gouvernement avait l'intention de désarmer la garde nationale de Caen.
On a dit même que dimanche dernier, le corps d'officiers de cette arme
étant allé, après la messe militaire, offrir à M. le préfet de
faire un service de nuit pour protéger la ville contre les tentatives
des incendiaires, cet administrateur aurait répondu d'une manière plus
que désobligeante, en disant que le règne des La Fayette était
passé. Nous
ignorons quelles peuvent être les dispositions du Gouvernement à
l'égard de notre garde nationale, mais nous croyons pouvoir assurer
que, jusqu'à présent du moins, aucun ordre n'a été transmis à
l'autorité locale, qui put servir de fondement au bruit de son
désarmement. Nous apprenons au contraire avec plaisir, qu'au moment où
nous écrivons, l'ordre vient d'être donné de convoquer la garde
nationale pour la cérémonie qui doit avoir lieu demain. Quant
aux paroles qu'on attribue à M. le préfet, et à la circonstance qui y
aurait donné lieu, elles sont absolument controuvées. MM. les
officiers de la garde nationale, dont les services n'ont pas été
jugés nécessaires lorsque la ville était presque entièrement
dégarnie de troupes, n'ont pas eu besoin d'en renouveler l'offre depuis
qu'une nombreuse garnison est dans nos murs. Ils n'ont donc pas
éprouvé un nouveau refus. Nous sommes certains même qu'à la
dernière réception de M. le préfet, ils ont au contraire reçu de ce
magistrat l'assurance formelle que, quoiqu'on n'ait pas cru devoir en
profiter, leurs offres de services avaient été très agréables à
l'administration, et que l'autorité comptait toujours sur eux si jamais
les circonstances exigeaient qu'on fit un appel à leur bonne volonté. Nous rapportons ces détails dans l'espoir qu'ils suffiront pour effacer la fâcheuse impression qu'ont produite ici, et plus encore dans les campagnes, les bruits de licenciement et de désarmement d'un corps dont la dissolution, dans les circonstances où nous nous trouvons, ne pourrait qu'alarmer les citoyens paisibles et intéressés au maintien de la tranquillité. (Le Pilote du Calvados)
Un
agent de police attiré par le bruit qu'il faisait en criant et en
frappant à coups redoublés, voulut en vain faire cesser le tapage
qu'il occasionnait. Il fut contraint de recourir à la force armée,
trois hommes du poste de la Place Royale arrivèrent pour lui prêter
assistance, mais l'état d'exaspération dans lequel ils trouvèrent
l'individu qui causait ce bruit, était tel qu'après beaucoup d'efforts
inutiles pour le saisir, ils furent obligés d'envoyer chercher un
nouveau renfort. Armé de son couteau et adossé contre la porte de la
maison où il voulait entrer, l'homme ivre soutint pendant longtemps
encore les efforts de six militaires qui s'abstinrent fort sagement de
faire usage de leurs armes. Ce
ne fut qu'avec beaucoup de peine, qu'après l'avoir désarmé, ils
s'emparèrent de sa personne et le conduisirent, en le portant par les
quatre membres, jusqu'au poste où ils le déposèrent. Plusieurs d'entr'eux
reçurent dans cette circonstance des contusions plus ou moins fortes. On a su depuis que l'individu arrêté était le nommé Jean-Baptiste Héroult, forçat libéré en surveillance à Caen. (Le Pilote du Calvados)
Juin
1830 -
lettre du ministre de l'Intérieur.
- M.
le ministre de l'intérieur vient d'adresser la lettre suivante aux
préfets du Calvados et de la Manche : Monsieur
le préfet, Je
me félicite avec vous du bon effet qu'ont produit les mesures que S. M.
a prescrites pour mettre un terme aux criminelles manœuvres qui
troublent la tranquillité de votre département. Il m'est agréable
d'apprendre que les incendies deviennent plus rares, que les recherches
de la justice n'ont point été infructueuses, et que la population des
campagnes, rassurée par la vigilante protection qu'elle reçoit de
l'autorité publique, retourne avec empressement à ses travaux. Afin
d'obtenir plus promptement et plus sûrement un résultat encore plus
complet, je vous autorise à publier la promesse d'une récompense
pécuniaire, en faveur de quiconque procurerait l'arrestation de tout
individu qui aurait fait des propositions, donné de l'argent ou fourni
des matières inflammables pour provoquer ou faciliter la consommation
de ces crimes. Je
me réserve de solliciter de la bienveillante justice du Roi des grâces
d'une autre nature quand il y aura lieu. Les
tribunaux dont le zèle infatigable a si puissamment secondé le vôtre,
auront d'ailleurs à examiner si l'article 108 du Code pénal, en vertu
duquel on doit exempter de toute peine ceux des auteurs et complices de
crimes attentatoires à la sûreté intérieure du royaume, qui ont
donné connaissance du projet de crime ou procuré l'arrestation des
coupables, ne devra pas recevoir son application aux faits et aux
personnes que je viens de désigner. Agréez,
M. le Préfet, l'assurance de ma considération très distinguée.
DE PEYRONNET. (Le Pilote du Calvados)
Juin
1830 -
Un horloger provoque une panique générale.
- Lundi soir,
aux approches de la nuit, et tandis que, réunis dans l'église
St-Etienne, les fidèles attendaient la bénédiction, une vive rumeur
éclata dans l'assemblée, et l'office se trouva brusquement interrompu. -
Nous avons vu, bien vu.... -
Quoi ? -
Un homme. - Où ? -
Dans les galeries du haut de l'église. -
Quelle sorte d'homme ? -
Grand, vêtu d'un pantalon blanc, il paraissait vouloir se
cacher. Et
l'alarme de se répandre, et les langues de marcher, et les têtes de
trotter, trotter, et M. le curé, et M. le suisse, et M. le bedeau de
marcher de suite à l'escalier qui conduit aux galeries. -
M. le curé veut y monter le premier, il va y monter seul.... -
Dieux ! M. le curé, si c'est un incendiaire ou un voleur ? -
Je le saisirai ! -
Si c'est le malin esprit ? -
Je l'exorciserai ! La porte s'ouvre tout-à-coup, un long cri poussé par les assistants est répété par les échos du temple, au moment où apparaît le voleur, incendiaire ou malin esprit....... C'était tout bonnement un horloger qui, en allant régler l'horloge de la paroisse, avait dérangé l'imagination des paroissiennes, à tel point que l'on assure que le cœur de plus d'une faisait encore tic-tac longtemps après la certitude acquise qu'un horloger n'est pas un diable, et que M. le curé n'avait aucun danger à courir. (Le Pilote du Calvados)
Juin
1830 -
Une mère monstrueuse.
- Avant-hier,
on a déposé dans la maison d'arrêt de Caen, une fille Verdan,
demeurant rue Coupée, qui, fille naturelle et mère naturelle
elle-même de 6 ou 7 enfants, et non contente du désordre dans lequel
il parait qu'elle vivait, est inculpée d'avoir, par de mauvais,
traitements, contraint sa fille, âgée de 15, ans à peine, à se
livrer au plus dégoûtant libertinage. Cette jeune fille, par les
conseils et les soins de son directeur de conscience, s'était retirée,
il y a quelques mois, à l'hospice de la Charité d'où sa mère l'a
arrachée à force d'importunités. L'autorité
ayant été depuis informée de la conduite de cette malheureuse, l'a
fait arrêter, et une instruction, se poursuit en ce moment, contre
elle. Notre plume se refuse à tracer les détails qui nous ont été donnés sur les débauches où, elle a forcé sa pauvre enfant de prendre part. (Le Pilote du Calvados)
Juin
1830 -
Refus de sépulture religieuse pour Létorey.
- Hier
matin, on a retrouvé sur les bords de l'Orne, échoué sur la chaussée
du moulin de Montaigu, le cadavre du nommé Létorey, dont nous avons
annoncé la mort dans notre numéro du 16. Nous
avons appris avec regret que M. le curé de Vaucelles a refusé aux
restes de ce malheureux la sépulture religieuse, malgré les prières
qui lui ont été adressées par la famille du défunt. Sans doute ce
ministre du culte avait le droit de faire ce refus, et personne n'a le
droit de lui demander compte des scrupules que lui a présentés sa
conscience, mais il n'en est pas moins fâcheux de voir un pasteur en
venir, à cette extrémité. Cette rigueur de principes paraîtra à
beaucoup, de personnes d'autant, moins
Juin
1830 -
Un orage spectaculaire s'abat sur Caen. -
Après une journée pendant laquelle le thermomètre s'est
élevé jusqu'à 25º, hier dans la soirée, un orage violent,
accompagné d'éclairs continuels et d'une effrayante beauté, a
éclaté sur Caen et les environs. Il est tombé beaucoup de pluie, mais
assez doucement pour n'avoir occasionné aucun dommage dans les
campagnes. (Le Pilote du Calvados)
Juillet
1830 -
Un passage impraticable.
- Parmi
les inconvénients qui naissent de la longue interruption des travaux du
quai de Caen, plusieurs personnes nous ont invité à signaler le danger
qu'offre le passage sur les ruines du petit pont de bois établi sur le
bras de rivière qui venait se jeter dans l'Orne, vis-à-vis les
magasins de poudre végétative, et qui a été comblé, il y a 2 ou 3
ans. Ce pont, en effet, est dans un tel état de dégradation que les
planches entièrement pourries menacent de se rompre sous les pieds des
passants, ce qui ne manquera pas d'arriver au premier instant. Nous espérons que l'on aura égard à cet avis, et que l'on jettera quelques voiturées de pierre ou de terre, pour former un passage solide en place des débris de planches de l'ancien pont. (Le Pilote du Calvados)
Juillet
1830 -
Enquête sur les incendies.
- On
sait que parmi les nombreuses tentatives d'incendie que le hasard ou la
vigilance des habitants ont fait avorter dans différentes communes de
notre pays, plusieurs ont été manifestées par la découverte de
divers objets trouvés dans le voisinage de quelques granges, et dans
lesquels on a cru reconnaître des corps comburants. Afin de s'éclairer
complètement sur la nature de ces matières, la cour de Caen vient
d'adresser par commission rogatoire à l'un des juges d'instruction de
la Seine, une série de questions sur lesquelles la cour désire avoir
l'opinion des chimistes de la capitale. Une commission de cinq membres vient à cet effet d'être designée par l'autorité. Elle se compose de MM. Gay-Lussac, Chevallier , Barritel , Laugier et Marc. (Le Pilote du Calvados)
Juillet
1830 -
La solution pour combattre les incendies : les pompes Sikard.
- Les
nombreux incendies qui ont ravage notre pays ont fait vivement sentir la
nécessité de multiplier surtout dans les campagnes, les moyens de
secours les plus prompts et les plus efficaces. Un procédé qui, en
simplifiant le travail difficile des pompiers, aurait encore l'avantage
de ne pas dépasser les ressources des communes rurales les plus pauvres
et des particuliers les moins aisés, serait une véritable conquête
pour l'humanité. Ce
problème difficile semble être résolu aujourd'hui et c'est à ce titre
que nous recommandons à nos lecteurs les pompes simplifiées de M.
Sikard, mécanicien breveté. (Le Pilote du
Juillet
1830 -
Départ des régiments de la Garde Royale. - Le
régiment d'infanterie de la Garde Royale, et le détachement du
régiment de Grenadiers à cheval, en garnison à Caen depuis bientôt 2
mois, ont reçu l'ordre de partir pour retourner, le premier à
Courbevoie, près de la capitale, et le second à Versailles, où ils
sont casernés habituellement. Un
des bataillons s'est mis en route aujourd'hui, et arrivera le 1er
août à sa destination, le reste partira dimanche et sera rendu le 2 à
Courbevoie. Ces
corps vont être remplacés, dans notre garnison par les 6e
et 12e régiments de ligne, stationnés en grande partie dans
les villes et les campagnes de nos départements. C'est pour nous un devoir de rendre hommage à l'admirable tenue et à la discipline des beaux régiments qui vont quitter notre pays. Nous ne doutons pas que tous nos concitoyens n'approuvent ce tribut que nous aimons à leur payer, notre ville les verra s'éloigner avec autant de regret que nous éprouvions de peine à les y voir arriver dans des circonstances aussi désastreuses que celles qui les appelèrent dans nos murs. Nous désirons vivement que MM. les officiers et tous les militaires de ces deux corps emportent de notre pays un souvenir aussi flatteur que celui qu'ils y laissent, nous désirons en particulier que les artistes qui composent la musique de la garde trouvent dans ces lignes la juste expression de la gratitude de nos concitoyens pour les moments agréables qu'ils leur ont procurés pendant un séjour que nous voudrions voir se prolonger. (Le Pilote du Calvados)
Août
1830 -
Le feu. -
Hier
l'après-midi, deux compagnies du 12e régiment de ligne
arrivèrent au hameau de la Maladrerie, où elles avaient reçu l'ordre
de rester. Elles étaient extenuées de fatigue et de besoin, et rien
n'était disposé pour les loger et les nourrir. Les habitants
connaissant la position de ces militaires, s'empressèrent d'ouvrir une
souscription pour leur en offrir le produit. Les
officiers pensèrent que cet acte de générosité pourrait blesser la
délicatesse de leurs soldats, quelque pures que fussent d'ailleurs les
intentions des souscripteurs. Aussitôt que ce refus fut parvenu à la
connaissance des habitants, ils coururent vers les soldats, et avec une
cordialité touchante, ils s'emparèrent d'eux et les amenèrent à
leurs domiciles pour y remplir envers eux tous les devoirs de
l'hospitalité. Au bout de quelques instants il n'y avait plus de
militaires dans le village de la Maladrerie, il n'y restait que des
citoyens. Vers
2 heures du matin, un cri d'alarme a annoncé que le feu venait
d'éclater au milieu du hameau, sur le champ les militaires, heureux de
prouver leur reconnaissance aux habitants qui les avaient accueillis en
frères, sont arrivés sur le théâtre de l'incendie et avec un zèle
et un dévouement auxquels on ne peut accorder trop d'éloges, ils ont
travaillé à maîtriser le feu, qui menaçait de faire de grands
progrès. Vers
4 heures du matin l'incendie a été éteint. 5 maisons et plusieurs
petits bâtiments y attenant ont été en grande partie consumés, on
ignore jusqu'à présent comment le feu a pris, il s'est manifesté
d'abord dans la maison de la veuve Brunet. Nous
nous faisons un devoir de signaler ici les militaires et citoyens qui
ont mis le plus d'activité à arrêter les effets des flammes, ou
plutôt ceux qui se sont trouvés en occasion d'être le plus
remarqués, car soldats, habitants et pompiers ont rivalisé de zèle.
Une grande partie du mobilier des maisons incendiées a été retiré à temps. (Le Pilote du Calvados)
Août
1830 -
La Normandie rallie la révolution : le drapeau tricolore flotte
sur nos villes. - Le
drapeau tricolore flotte à Saint-Lô, il flotte à Coutances et sans
doute sur tout le département. Nous
sommes trop loin de Paris pour avoir pu prendre part au grand mouvement
national qui vient de délivrer la France. Mais
que le nouveau Gouvernement fasse un appel, il trouvera dans notre
département une masse immense de volontaires prêts à se lever pour la
liberté, la patrie et la Charte. Nos
tribunaux sont fermés, l'autorité s'est montrée prudente et calme.
Consignées pendant un jour, les troupes ont obtenu depuis permission de
sortir, elles se promènent sans armes, et confondues avec toute la
population. -
Vire, même date. Aujourd'hui à midi, en présence de plus de 3 000 de
nos concitoyens, nous avons fait arborer le drapeau tricolore sur le
monument le plus élevé de notre ville. Si on l'attaquait, nous sommes la, enfants de la Normandie, prêts à le défendre. (Le Pilote du Calvados)
Août 1830 - Un événement historique. - On annonce que le nouveau Roi a fait demander au gouvernement anglais les restes de Napoléon, dans le dessein de rendre à ces débris de la plus grande gloire de notre époque, les honneurs d'une sépulture digne de la nation aux destinées de laquelle le proscrit de Saint Hélène a présidé. (Le Pilote du Calvados)
Août 1830 - Le général Proteau maintient l'ordre et la sécurité. - M. le général Proteau a donné à M. le commissaire du gouvernement l'assurance que toutes ses mesures étaient prises pour maintenir la tranquillité et l'union sous le drapeau de la nation, et repousser avec force toute agression étrangère. (Le Pilote du Calvados)
Août
1830 -
Un événement historique.
- Dimanche
prochain, en exécution d'un arrêté de M. le préfet du Calvados,
après le serment du corps municipal, l'inauguration solennelle du
drapeau tricolore, et la proclamation officielle de l'avènement du roi
Louis-Philippe 1er doivent avoir lieu à Caen. Une
solennité semblable aura lieu dans toutes les communes du Calvados, le
dimanche qui suivra la réception de l'arrêté adressé à
cet effet par M. le préfet , à tous les maires du département. (Le
Pilote du
Août 1830 - Un geste de générosité touchant. - MM. les officiers du 12e régiment de ligne en garnison à Caen, viennent de déposer au Secrétariat de la Mairie, la somme de 332 fr. 77 cent., en faveur des blessés, orphelins et veuves des journées mémorables des 27, 28 et 29 juillet 1830. (Le Pilote du Calvados)
Août
1830 -
Le cortège de Charles X fait sensation à Caen.
- Hier toutes les
voitures et plusieurs des fourgons dépendant de la suite de Charles X
sont arrivés à Caen, escortés de quelques gendarmes des chasses, et
ont été déposés sur la place de la Préfecture. Une foule avide de
contempler ces tristes débris d'un grand naufrage, se pressait autour
de ces voitures, une seule, celle de la duchesse de Berri, remarquable
par l'élégance qui la décore, attirait particulièrement tous les
regards. Au milieu des réflexions diverses que faisait naître ce
spectacle, une seule personne était aussi l'objet spécial d'un
intérêt honorable, c'était la jeune princesse dont la voiture
attirait les regards de chacun. Pour
les autres, l'idée de parjure, de violence et de perfidie comprimait au
fond de tous les cœurs le sentiment de la pitié que dans d'autres
circonstances la vue d'une si grande infortune n'aurait pas manqué
d'exciter. Ce
matin à cinq heures le cortège a repris sa marche, se dirigeant sur
Paris. On
attend incessamment ici un grand nombre de chevaux ayant appartenu
aux différents corps dispersés, et qui doivent être affectés au
dépôt de remonte établi à Caen. (Le Pilote du Calvados)
Août 1830 - Un hommage à la patrie : un navire baptisé « Parisien ». - Un négociant de Caen, pour lequel un navire est en construction sur les chantiers de notre port, se propose de payer son hommage patriotique au peuple si noble, si généreux, qui a versé son sang pour le maintien de ses droits, et à cet effet il donnera à son navire le nom de « Parisien ». Le lancement de ce navire se fera avec pompe, afin de consacrer dignement le baptême national qui lui sera donné. Nous ferons connaître le jour de la cérémonie. (Le Pilote du Calvados)
Septembre 1830 - Souscription. - En faveur des veuves et des orphelins des victimes tuées à Paris le 27, 28 et 29 juillet 1830. Au bureau du Pilote( 9º. liste ). MM. Jouin, maire de Verson, 5 fr. ; Jean-Baptiste Leduc, adjoint, 5 fr. ; Jean-Baptiste Mahyer, percepteur, 5 fr. ; Gambier, officier retraité, 5 fr. ; Delaunay, capitaine retraité, 5 fr. Lejeune, P. J., capitaine, 5 fr. ; Paul-Alexandre Lepelletier, 5 fr. ; Marc, maire de Mathieu, 10 fr. ; Bellier fils, propriétaire à Cully , 5 fr. ; Castel géomètre du cadastre, 5 fr. ; Jobert père, propriétaire, 20 fr. Souscription ouverte à Argences, en l'étude de Me Hoguais, notaire, 103 fr.
Souscription ouverte à Goustranville-Saint-Clair, déposé par M. Hoybel, maire, 160 fr. ; François Lecael, garde champêtre, à Carpiquet, 3 fr. ; Laurent l'aîné, maire à Carpiquet , 10 fr. (Le Pilote du Calvados)
Septembre 1830 - Le Domine salvum fait son retour à l'église. - Enfin les curés et desservants ont chanté dimanche le Domine salvum. Nous nous doutions bien qu'ils se résigneraient avant peu, ou plutôt que l'évêque concevrait mieux sa position, et qu'il lèverait le veto qu'il avait mis sur tous les lutrins du diocèse, moins ceux où quelques curés raisonnables ayant mieux compris les circonstances, et tenant à marcher en bonne harmonie avec leurs paroissiens, ont toujours prié pour le Roi depuis le jour où il a été proclamé. (Le Pilote du Calvados)
Septembre 1830 - Uniformisation de la Garde Nationale. - On nous assure qu'un uniforme modèle pour les gardes nationales des campagnes va être envoyé incessamment du ministère de l'intérieur à la préfecture du Calvados : il se compose d'une blouse grise, d'un pantalon de toile bleue, d'un chapeau ciré et d'une ceinture tricolore portant la giberne sur le côté droit. (Le Pilote du Calvados)
Septembre 1830 - Des maires récalcitrants ralentissent la formation des gardes nationales. - Dans beaucoup de communes de notre pays, la présence de fonctionnaires plutôt disposés à entraver qu'à servir le gouvernement, est un puissant obstacle à l'organisation des gardes nationales. Le préfet peut, jusqu’à certain point, juger des sentiments politiques des maires, par le zèle qu'ils mettent à organiser militairement leurs administrés. (Le Pilote du Calvados)
Septembre 1830 - Les fonderies de suif de la rue Froide. - Dans plusieurs rues de la ville de Caen, et notamment dans la rue Froide, il existe des fonderies de suif desquelles émane une odeur qui semble de nature à compromettre la salubrité publique, ou qui du moins est extrêmement désagréable pour le quartier. Nous
ne doutons pas que ces fonderies n'aient été établies avec
l'agrément de l'autorité, mais , comme aux termes du décret du 15
octobre 1810 et l'ordonnance du 14 janvier 1815, il est toujours temps
de réclamer contre l'incommodité qu'occasionnent dans le voisinage les
établissements de cette nature, nous appelons sur cet objet l'attention
de l'administration qui, en ordonnant une enquête de commodo, sera
bientôt convaincue de l'inconvénient de les laisser subsister dans des
quartiers populeux et commerçants dont nous nous faisons un devoir
d'exprimer ici les justes réclamations. (Le Pilote
Septembre 1830 - L'armement des gardes nationales. - Des lettres nous sont adressées de différents points du département, pour savoir si les communes doivent espérer voir octroyer la demande qu'elles ont formée de fusils pour armer leurs gardes nationales. Nous savons que M. le préfet du Calvados s'occupe d'obtenir les moyens d'armer les communes, mais on parviendra difficilement à donner à chaque localité la quantité d'armes demandée. En attendant, rien n'empêche de faire usage pour les exercices et l'armement provisoire de fusils de chasse. Nous
savons aussi que dans plusieurs départements, les communes ont voté,
et d'autres se disposent à voter des fonds pour acheter les armes
nécessaires à leur organisation militaire. Nul doute que les préfets
n'approuvent et n'autorisent cette dépense, jamais emploi de fonds ne
sera fait plus utilement que celui qui a pour objet de maintenir la paix
publique, en imposant à l'intérieur un appareil propre à arrêter
ceux qui oseraient spéculer sur le désordre, et. en montant à
l'étranger quelle force la France pourrait, déployer si jamais elle en
avait besoin. (Le Pilote du Calvados)
Septembre
1830 -
Un incendie. -
Samedi
dernier, à l'entrée de la nuit, une lueur rougeâtre que l'on vit
briller à l'horizon vers l'ouest, et qui bientôt parut prendre un
développement considérable, annonça aux habitants de la partie
occidentale de notre ville qu'un incendie éclatait au loin dans la
campagne, dans la direction de la route de Bayeux. Les
progrès effrayants du feu indiqués par l'accroissement de la lueur
firent craindre qu'une commune entière ne fût devenue la proie des
flammes. Un grand nombre de personnes se dirigèrent du côté de ce
foyer dans l'intention de porter secours,
mais elles revinrent bientôt après, annonçant d'après des
renseignements qu'elles avaient obtenus de voyageurs qui arrivaient des
lieux où était le feu, que la cause de cette alarme était l'incendie
d'un énorme tas de bourrées destinées à l'entretien d'un four à
chaux situé en la commune de Fontenay-le-Pesnel, à environ trois
lieues de Caen. Cette explication, en calmant les craintes plus graves qu'on avait conçues, ramena la sécurité dans ces quartiers populeux. On croit que la malveillance n'a point été étrangère à cet événement, qui pouvait avoir des suites funestes pour la commune qui en a été le théâtre, et qui a eu pour résultat de causer un préjudice considérable au propriétaire qui en a été victime. (Le Pilote du Calvados)
Octobre 1830 -
Ouverture des inscriptions pour l'école de médecine de Caen.
- Les
cours de l'école secondaire de médecine de l'académie royale de Caen
recommenceront le jeudi 4 novembre 1830. Le registre des inscriptions
sera ouvert chez M. Bacon, secrétaire de l'école, pour le premier
trimestre, du 1er au 15 du mois de novembre 1830; et pour les
deuxième, troisième et quatrième trimestres de l'année scolaire,
pendant les quinze premiers jours des mois de janvier, avril et juillet
1831, et sera clos irrévocablement le 15 de chacun de ces mois. (Le
Pilote du Octobre
1830 -
Le barrage de l'Orne : un projet sur le point de se concrétiser.
- La
réalisation du projet de barrage à l'embouchure de l'Orne, a longtemps
trouvé dans notre pays des incrédules. Ce projet a pris, cependant de
la consistance de jour en jour, et sous l'ancienne administration le
barrage a été définitivement arrêté, sauf une combinaison, jugée
nécessaire, des plans proposés par les deux ingénieurs qui se sont
occupés de ce travail. Dans
le but de lever les dernières difficultés, et de mettre
l'administration supérieure des ponts-et-chaussées à portée de
prononcer définitivement sur la question, trois commissaires chargés
de donner leur avis dans le plus bref délai, ont été envoyés de
Cherbourg pour examiner les localités. Ce sont MM. Leroux, ingénieur
des constructions navales, et Gard et Génébrias, capitaines de
frégates.
Depuis
quelques jours le résultat de leurs observations est expédié à
Paris, bientôt sans doute le mode d'exécution de ce barrage, si
important pour notre pays, va être fixé, et les travaux pourront
commencer au printemps prochain. Nous reviendrons sur cet objet dès qu'une résolution positive sera prise. (Le Pilote du Calvados)
Octobre
1830 -
Les gardes nationaux s'entraînent avec assiduité.
- La
plupart des compagnies de notre garde nationale se réunissent plusieurs
fois chaque semaine pour s'exercer au maniement des armes et aux
évolutions, dans peu de temps ce ne sera plus seulement par sa belle
tenue, mais, encore par ses manœuvres que cette garde nationale se fera
remarquer. Il
est fâcheux que plusieurs compagnies n'aient pas le même zèle pour
apprendre une théorie indispensable, et qu'elles ne veuillent pas
s'occuper d'une étude dont elles sentiront la nécessité, quand elles
auront à manœuvrer avec celles qui se seront utilement exercées. Pour
remplir convenablement un rang dans les cohortes
citoyennes il ne suffit pas de porter un fusil, il faut apprendre
à s'en servir. Les éclaireurs s'exercent de leur côté, tandis que leur équipement se complète : bientôt nous les verrons en tête de nos rangs dans une tenue belle par son élégante simplicité, et de laquelle le général La Fayette s'est plu à faire l'éloge, lorsque la députation de notre garde nationale a été offrir l'hommage de son dévouement à ce grand citoyen. Vers le 15 de ce mois, cette compagnie sera, à ce qu'il paraît, entièrement équipée. (Le Pilote du Calvados) Octobre
1830 -
La chaussée de Montaigu abaissée : un soulagement pour les
riverains. -
Depuis longues années, d'interminables débats s'étaient
élevés entre les anciens propriétaires du moulin de Montaigu et les
propriétaires des communes que traverse l'Orne, à l'occasion de la
chaussée de ce moulin, dont l'élévation causait des inondations dans
les campagnes voisines. Une
transaction vient d'avoir lieu, par laquelle M. Gervais, propriétaire
de l'usine de Montaigu et de la chaussée, s'oblige à abaisser cette
chaussée et à faire divers autres travaux destinés à faciliter
l'écoulement des eaux, et à prévenir les débordements dans les
prairies de Louvigny et dans celles des communes riveraines. (Le Pilote
du
Octobre
1830 -
Les élèves enfin récompensés.
- Mardi
prochain, jour fixé pour la rentrée des classes au collège royal de
Caen, aura lieu à une heure de l'après-midi, la distribution de prix,
qui, par suite des avènements de Juillet, ne s'est point faite à
l'époque ordinaire, au commencement des vacances. Le discours d'usage sera prononcé par M. Bertrand, professeur de rhétorique. (Le Pilote du Calvados)
Octobre
1830 -
La foire Saint-Michel connaît un succès retentissant.
- Encore
bien que le temps promît hier matin d'être moins favorable qu'il ne
l'a été pendant toute la journée, la foire St-Michel avait attiré
beaucoup de monde. L'affluence y était aussi considérable que dans les
jours les plus animés de la foire de Caen. Le principal commerce de cette foire consiste dans la vente des laines, des bestiaux et oignons. Le premier de ces articles s'est vendu avantageusement. La vente des bestiaux a été plus difficile, en général, cependant, les marchands, tant de la foire que de la ville, n'ont point eu à se plaindre de la vente, rarement les affaires s'y font plus facilement qu'elles n'ont été faites cette année. (Le Pilote du Calvados)
Octobre
1830 -
Où sont passées les armes de la garde nationale ?
- Il
est vrai que la garde nationale de notre commune est organisée, mais
elle n'a pas d'armes... ou plutôt qu'a-t-elle fait de celles qui ont
été remises à l'administration en 1815, 72 fusils lui furent donnés
alors, et maintenant qu'elle en réclame n'est-on pas fondé à lui
demander compte de ceux qu'elle a reçus. Ces
fusils doivent exister encore, des fusils de munition qui ne servent pas
doivent durer plus de 15 années, et au lieu de les laisser dans les
caves et dans les greniers ou d'en demander de nouveaux, il conviendrait
beaucoup mieux de remettre en état les anciens. Les
noms des habitants auxquels furent distribués ces 72 fusils doivent
être connus, des reçus doivent avoir été remis au maire qui
administrait la commune à cette époque. Comment donc se fait-il
qu'aucune de ces armes ne soit représentée aujourd'hui, et que ceux
qui les ont reçues en demandent encore. Le fait que je signale ici peut s'appliquer à beaucoup d'autres localités, c'est à l'administration supérieure à faire de cet avis tel cas qu'elle jugera convenable. (Le Pilote du Calvados)
Novembre
1830 -
Caen accueille des reliques du vaisseau de La Pérouse.
- Recueillis
par notre savant compatriote, M. Dumont-Durville, divers débris du Ces objets vont être déposés dans un local dépendant de la mairie, destinés à consacrer le souvenir de l'expédition honorable et malheureuse de Lapeyrouse, et du voyage périlleux entrepris par suite par M. Durville. Ce don fait par le gouvernement à la ville de Caen, est du aux soins de M. Lair, dont le zèle fut toujours si actif pour tout ce qui se rattache à la science, et contribue à enrichir nos établissements publics. (Le Pilote du Calvados)
Octobre
1830 -
Où sont passées les armes de la garde nationale ?
- Il
est vrai que la garde nationale de notre commune est organisée, mais
elle n'a pas d'armes... ou plutôt qu'a-t-elle fait de celles qui ont
été remises à l'administration en 1815, 72 fusils lui furent donnés
alors, et maintenant qu'elle en réclame n'est-on pas fondé à lui
demander compte de ceux qu'elle a reçus. Ces
fusils doivent exister encore, des fusils de munition qui ne servent pas
doivent durer plus de 15 années, et au lieu de les laisser dans les
caves et dans les greniers ou d'en demander de nouveaux, il conviendrait
beaucoup mieux de remettre en état les anciens. Les
noms des habitants auxquels furent distribués ces 72 fusils doivent
être connus, des reçus doivent avoir été remis au maire qui
administrait la commune à cette époque. Comment donc se fait-il
qu'aucune de ces armes ne soit représentée aujourd'hui, et que ceux
qui les ont reçues en demandent encore. Le fait que je signale ici peut s'appliquer à beaucoup d'autres localités, c'est à l'administration supérieure à faire de cet avis tel cas qu'elle jugera convenable. (Le Pilote du Calvados)
Novembre
1830 -
Caen accueille des reliques du vaisseau de La Pérouse.
- Recueillis
par notre savant compatriote, M. Dumont-Durville, divers débris du
vaisseau de l'infortuné Lapeyrouse ont été rapportés en France du
rivage de Vanicolo. Une pièce d'artillerie et quelques autres objets
provenant de ce naufrage ont été accordés à la ville de Caen, et
sont arrivés de Toulon il y a quelques jours. Ces objets vont être déposés dans un local dépendant de la mairie, destinés à consacrer le souvenir de l'expédition honorable et malheureuse de Lapeyrouse, et du voyage périlleux entrepris par suite par M. Durville. Ce don fait par le gouvernement à la ville de Caen, est du aux soins de M. Lair, dont le zèle fut toujours si actif pour tout ce qui se rattache à la science, et contribue à enrichir nos établissements publics. (Le Pilote du Calvados)
Novembre
1830 -
Les trottoirs font leur apparition à Caen. - On
a vu avec plaisir l'usage des trottoirs commencer à prendre dans notre
ville. Déjà le côté de la place Royale qui fait
face à la Mairie en est garni, toutes les rues du nouveau quartier
Singer offriront à la circulation la même facilité. Il est bien à
désirer que cet usage utile soit adopté dans toutes celles de nos
rues dont la largeur permettra d'en établir, car, depuis quelque
temps surtout, elles sont d'une malpropreté contre laquelle nous avons Les étrangers surtout sont surpris du peu de soin avec lequel la voirie est nettoyée chez nous. Du moins, grâce aux trottoirs, on pourrait se risquer dans les rues sans avoir continuellement à se préserver des flots d'une boue épaisse. (Le Pilote du Calvados)
Décembre
1830 -
L’insalubrité place de la Comédie.
- Il
est certains quartiers de Caen ou, pour peu qu'il vienne encore quelques
jours de pluie, les habitants seront traqués dans leurs habitations par
une mer de boue qu'ils ne pourront traverser qu'en établissant des
ponts. De ce nombre est la place de la Comédie : dimanche dernier, au
moment où la garde nationale passa sur cette place, ce fut dans tous
les rangs une explosion de murmures contre l'insigne malpropreté de ce
quartier, on eût dit d'un chemin de village à la fin de l'hiver,
plutôt qu'une place de ville. Dans les jours de spectacle, chaque soir cependant ce quartier est fréquenté, de plus, il est sur la route que l'on suit le plus communément pour gagner la promenade voisine. Si l'on n'apporte aucun remède à cet état de choses, cette place sera bientôt, si déjà elle n'est pas impraticable, et il faudra renoncer à la jolie promenade du Cours, à moins de se décider à y arriver dans un état toujours fort désagréable, surtout pour les promeneurs. (Le Pilote du Calvados)
Décembre
1830 -
La garde nationale. -
La population
du département étant évaluée à 500 956 individus, les gardes
nationales en forment environ le 7e. Le travail de M. Ymbert,
dont les tableaux sur l'effectif des gardes nationales ont été
publiés par le Temps, était resté au-dessous de la force
réelle de notre département. qu'il porte à 62 754, hommes. Le même ouvrage porte à 56 565 la garde nationale de la Manche, dont la population est de 611 206, et celle de l'Orne à 54 414, sur une population de 434 379. En prenant cette base, nos trois départements présenteraient à eux seuls une masse imposante de plus de 200 000 hommes de garde nationale. (Le Pilote du Calvados)
Décembre
1830 -
Le temps qu’il fait.
- Avant-hier
la nuit, après une journée pluvieuse et mêlée de quelques ondées de
grêle, le vent est passé au Nord, et une assez grande quantité de
neige est tombée. Hier matin le thermomètre était descendu à 3
degrés au-dessous de zéro dans la soirée, il est encore tombé une
grande quantité de neige. C'est un premier appel à la bienfaisance
publique. - Après 3 jours de neige et de gelée pendant lesquels vendredi soir, vers neuf heures, le thermomètre est descendu le plus bas à 6 degrés 6 dixièmes, hier le dégel a commencé et a continué à s'opérer aujourd'hui. (Le Pilote du Calvados) |
|||
![]() |
|||
![]() |
|
||
7. CAEN - Entrée de la Rue de Vaucelles |
|||
. |
|||
|
|
|