17 Décembre 2022

EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS   

 Page 4

CAEN

Canton de Caen

Les habitants de la commune de Caen sont des Caennais, Caennaises.

Janvier 1843   -  Nouvelles locales.   -   Indépendamment de sept ou huit arbres qu'il a renversés sur le Grand-Cours, l'ouragan de la semaine dernière a fait tomber un des pilastres  de la grille du Collège royal, du côté du parc, et roulé, en les détachant, quelques-unes des larges plaques de zinc qui se trouvent sur la toiture du cabinet d'histoire naturelle.

Il serait impossible d'énumérer toutes les réparations auxquelles a donné lieu cette tempête, et tous les ravages qu'elle a causés !

Ces jours derniers, pendant les orages qui ont passé sur nos contrées, le tonnerre est tombé au milieu de la route de Condé à Harcourt, presqu'à la tête du cheval d'un voiturier, mais sans causer aucun accident. La violence du vent a culbuté et déraciné même bon nombre d'arbres fruitiers et forestiers.

La foudre est tombée mardi dernier, à Fontenay-le-Pesnel, elle a renversé et brisé en éclats un arbre situé vis-à-vis l'auberge du sieur Hodan, dont plusieurs vitres ont été réduites en poussière au même moment. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles locales.   -  On avait annoncé un hiver rigoureux pour l'année 1842-43, déjà le solstice d'hiver est passé, l'année 1843 s'ouvre, le soleil commence à remonter sur l'horizon, et la température est restée jusqu'ici fort douce et fort égale, on a compté, en décembre, des journées comparables à celles de mars et d'avril.

Les cultivateurs en sont arrivés au point de désirer quelques gelées pour empêcher que les plantes semées ne s'avancent trop.

En Suisse, on récolte déjà des fraises dans les bonnes expositions, et de toutes parts on signale des phénomènes de précocité surprenants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Un coup de vent.   -  Samedi dernier, la violence du coup de vent qui a régné sur notre contrée a causé plusieurs dégâts dans notre ville, des couvertures ont été enlevées, des cheminées abattues, et dans la nuit, le mur qui sépare la cour de la prison de la caserne de la Charité a été renversé.

Un poste de gardes nationaux a été immédiatement placé par l'autorité pour veiller à la garde des prisonniers : ce poste a été relevé hier par une compagnie du 46e venue de Caen tout exprès, jusqu'à ce que les travaux de réparation entrepris en ce moment aient replacé les choses dans leur état accoutumé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles Locale.   -  On lit dans le « Pilote » : M. Puiseux, professeur d'histoire au collège royal de Caen, vient de remettre à MM. les conservateurs de notre bibliothèque communale, pour en enrichir ce bel établissement, de nombreuses lettres et documents relatifs au général Decaen, en 1817.

Ces papiers importants ont été sauvés, presque miraculeusement par M. Puiseux lui-même, d'entre les mains d'un marchand de tabac de Brives et certes il ne forment pas la partie la moins intéressante de la collection d'autographes, recueillie depuis deux ans par nos jeunes et zélés bibliothécaires. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles Locale.   -  On lit dans le « Pilote » : On se rappelle la belle conduite tenue par notre compagnie de sapeurs-pompiers, lors du terrible incendie de Beaulieu.

M. le ministre de l'intérieur, informé du courageux dévouement dont avaient surtout fait preuve quelques-uns des membres de cette compagnie, lors du sinistre dont il s'agit, vient de placer sous les yeux du roi les noms de MM. Le Cavelier, lieutenant, Toutin, caporal-fourrier, David, caporal, et Richard-Croisy, sapeur-pompier.

Le roi a immédiatement autorisé le ministre à décerner en son nom, à ces estimables citoyens, des médailles d'honneur en argent. Aussitôt que ces médailles parviendront à la préfecture, il en sera fait remise aux titulaires. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles Locale.   -  La semaine dernière la neige est tombée pendant trois jours sur notre contrée avec une abondance inaccoutumée, surtout à l'époque avancée de la saison où nous nous trouvons. Un tapis blanc, d'une épaisseur très considérable en certains endroits, a couvert les champs, les routes, les rues , les toits des maisons.

L'arrivée des voitures publiques a été retardée, les malles-poste de Paris et de Cherbourg ont subi dans les heures de passage en notre ville, six à huit de retard : vendredi, celle de Granville à Bayeux a été retardée de 24 heures, il paraît que le parcours de la forêt de Neuilly était devenu impraticable.

Au reste, le dégel dure depuis plusieurs jours, la température s'est sensiblement adoucie et les circulations se rétablissent sur tous les points. Nous n'avons pas appris qu'il soit arrivé dans notre, contrée, par suite de ce mauvais temps, d'accidents graves : seulement, vendredi matin on a trouvé dans la neige, au chemin de la Croix de Vienne, le cadavre d'un sieur Noël Desprez, cultivateur au Manoir. La veille au soir, il avait quitté Bayeux dans un état complet d'ivresse, et il sera sans doute tombé dans la neige sans avoir pu se relever : cet homme avait l'habitude de boire outre mesure et personne dans le pays n'a été surpris de l'événement qui a terminé son existence. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles Locale.   -  Le chiffre de la population de Caen, fixée d'abord à 41 mille habitants, a été réduit à 36 mille par suite d'une décision du conseil d'état qui a considéré que les populations flottantes ne devaient pas être comprises dans le nombre des habitants des villes où elles ne résident que momentanément. Cette réduction doit faire diminuer les droits d'octroi, et un certain nombre d'autres droits dans l'ordre judiciaire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles Locale.   -   L'immense quantité de neige tombée dans notre pays, durant la seconde moitié de cette semaine, a rendu excessivement pénible et difficile  le service des voitures publiques. La poste elle même a éprouvé des retards de 5 à 6 heures et à présent encore ce n'est que fort avant dans l'après-midi qu'on reçoit les journaux et la correspondance de Paris.

Le dégel qui a commencé dès hier rendra promptement il faut l'espérer, un libre cours à la circulation sur les grandes routes, et le départ et l'arrivée reprendront alors leur régularité  accoutumée. Nous n'avons point entendu dire jusqu'à ce moment que cette subite invasion des neiges ait causé aucun accident grave. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles Locales.   -  « On lit dans le Pilote » :  L'administration du collège de Caen n'a point attendu qu'un appel fût fait à sa bienfaisance pour ouvrir une souscription en faveur des malheureuses victimes du tremblement déterre de la Guadeloupe.

Tous les élèves du collège se sont associés avec d'autant plus d'empressement à cette généreuse manifestation qu'ils comptent parmi leurs camarades plusieurs jeunes gens appartenant à des familles de cette malheureuse colonie.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles Locales.   -  M. de Fontette, député du Calvados, a déposé sur le bureau de la chambre une pétition de 90 propriétaires et cultivateurs de l'arrondissement de Caen, tendant à réclamer comme propre à favoriser l'élève des chevaux, en encourageant les progrès de l'art vétérinaire, l'adoption d'une loi destinée à améliorer la situation des vétérinaires militaires.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles Locales.   -  Un ouvrier de la Pointe-à-Pitre, M. Turquetil, né dans notre pays, est arrivé à Caen avec son enfant, ce malheureux, vêtu seulement d'un pantalon, avait vu disparaître sa femme et son autre enfant sous les décombres de sa maison sans avoir pu leur porter secours. Effrayé, il s'est enfui vers le port, s'est jeté dans le premier bâtiment en partance, et est ainsi revenu chercher des secours et des consolations au sein de sa famille.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles locales.   -   Dans la soirée de vendredi dernier, et plusieurs soirs de suite, entre huit et neuf heures, chacun a pu apercevoir à l'horizon un météore lumineux dont l'éclat lacté s'avivait graduellement à mesure que s'obscurcissait le ciel. C'était une clarté boréale s'étendant de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest, dans un développement de 40 à 45 degrés. Sa forme était celle d'une arc-en-ciel, sa couleur, une teinte blanchâtre affectant, pendant quelques instants, des tons légèrement cuivrés.

Après 85 minutes de durée, elle ne laissait plus dans le ciel qu'une vague et incertaine lueur qui s'est éteinte subitement.

Inutile de dire que dans notre ville, comme ailleurs, les suppositions et appréhensions de tout genre ont marché vite, à l'occasion de cet accident météorologique, dont les savants du bureau des longitudes de Paris nous donneront sans doute la prochaine explication. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelle du département.   -   Conformément aux nouvelles ordonnances, la plus grande partie de la garnison de Caen va être armée de fusils à percussion.

  On annonce qu'a partir du 25 de ce mois, les militaires de la classe de 1837, vont être renvoyés dans leurs foyers. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles Locale.   -    On lit dans le Pilote : Vendredi dernier, il a paru sur le marché de Caen trois magnifiques bœufs gras dont le plus remarquable a été vendu par M. Marion ( de l'Académie) a M. Adam, marchand boucher, au montoir de l'ancienne poissonnerie.

Cet énorme animal, d'une taille peu commune, a été promené avant-hier dimanche dans notre ville, au son du tambour et de la musique. Il doit ètre abattu jeudi. Son poids est de 1 500 kilogrammes environ.

On remarquait dés hier, chez M. Adam, un mouton d'une grosseur extraordinaire, et ( chose assez rare ) d'une qualité supérieure. Il pesait plus 150 kilogrammes. Cet animal était de race normande, il avait été élevé dans le pays et surpassait de beaucoup, sous tous les rapports, des moutons de race anglaise qu'on avait amenés au marché, et qui lui avaient en vain disputé la préférence. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles Locale.   -    Vendredi, vers trois heures de l'après-midi, dans le quartier de Vaucelles, un bien triste accident a jeté la consternation parmi les Caennais et les étrangers, que l'approche de la foire de la mi-carême a attirés dans cette ville et que l'achat des chevaux réunit principalement dans cette partie de la cité.

Une jeune fille, de 10 à 12 ans, pauvre petite joueuse de vielle, enfant venue de l'Auvergne avec son jeune frère, chantant et dansant sur le pavé, comme le pauvre Jacquot de Loïsa Puget, pour gagner de gros sous a été frappée d'un violent coup de pied de cheval dans la région du cœur, elle vomissait le sang, et les personnes présentes pensaient que la mort était inévitable. Pauvre enfant ! pauvre mère !  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1843   -  Nouvelles locales.   -   Dans la soirée de vendredi dernier, et plusieurs soirs de suite, entre huit et neuf heures, chacun a pu apercevoir à l'horizon un météore lumineux dont l'éclat lacté s'avivait graduellement à mesure que s'obscurcissait le ciel. C'était une clarté boréale s'étendant de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest, dans un développement de 40 à 45 degrés. Sa forme était celle d'une arc-en-ciel, sa couleur, une teinte blanchâtre affectant, pendant quelques instants, des tons légèrement cuivrés. 

Après 85 minutes de durée, elle ne laissait plus dans le ciel qu'une vague et incertaine lueur qui s'est éteinte subitement. 

Inutile de dire que dans notre ville, comme ailleurs, les suppositions et appréhensions de tout genre ont marché vite, à l'occasion de cet accident météorologique, dont les savants du bureau des longitudes de Paris nous donneront sans doute la prochaine explication. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1843   -  Nouvelles Locales.   -  Un ouvrier de la Pointe-à-Pitre, M. Turquetil, né dans notre pays, est arrivé à Caen avec son enfant, ce malheureux, vêtu seulement d'un pantalon, avait vu disparaître sa femme et son autre enfant sous les décombres de sa maison sans avoir pu leur porter secours. Effrayé, il s'est enfui vers le port, s'est jeté dans le premier bâtiment en partance, et est ainsi revenu chercher des secours et des consolations au sein de sa famille.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Avril 1843   -  Chemin de fer.   -   Dans sa séance du 10 septembre dernier, le conseil général du Calvados émettait, ainsi que nous l'avons dit, le vœu que l'administration fit commencer le plus tôt possible les études d'un chemin de fer de Paris à Cherbourg par Caen. Il paraît, et nous avons tout lieu d'être sûrs de la vérité des renseignements que nous venons de recueillir à ce sujet, que dès le mois de septembre même, des fonds ont été mis à la disposition de MM. les ingénieurs, e t que les études se poursuivent avec activité sur la ligne dont il s'agit. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles du Département.   -   Une circulaire de M. le préfet, en date du 15, porte à la connaissance de MM. les sous-préfets, les maires et les commandants de la garde nationale, qu'une inspection spéciale des armes des gardes nationales vient d'être ordonnée pour le Calvados.

Elle commencera le 2 mai prochain et devra être terminée le 10 juillet. Cette mission est confiée à M. Marion, officier vérificateur, qui sera accompagné de M. Doriot, inspecteur  d'armes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles du Département.   -   Aux termes de la loi du 21 mai, 1836, et des instructions et circulaires qui s'y rapportent M. le préfet du Calvados a arrêté que le service des chemins de grande communication, dans le département, qui demeure placé conformément à la loi sous l'autorité du préfet, sera dirigé désormais par un agent-voyer en chef. M. Méhéin, agent-voyer de l'arrondissement de Caen, est nommé agent-voyer en chef du département. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles du Département.   -   La foire aux chevaux à Caen , a été jusqu'à ce jour fort peu active. Il ne s'y est fait qu'un très petit nombre d'affaires. Nos cultivateurs et marchands de chevaux voyant que la plupart des acheteurs ordinaires ont fait défaut cette année, n'ont pas cru devoir par un temps d'ailleurs assez contraire, mettre inutilement leurs chevaux en montre dans les écuries de la ville où se font habituellement les affaires de ce genre.

De son côté, l'administration des remontes n'a fait que très peu d'achats. Il se peut que la nullité des affaires de la semaine ait quelqu'influence sur le marché de lundi et que la vente, au moins pour certaines espèces de chevaux, prenne de l'activité. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles du Département.   -   Sur la proposition de la commission des monuments historiques, M. le ministre de l'intérieur vient de faire frapper une médaille destinée aux personnes qui, à des titres divers, ont prêté à l'administration un utile concours pour la conservation des monuments.

Dans le Calvados, cette médaille a été accordée à M. de Caumont, notre compatriote, correspondant de l'Institut. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles du Département.   -   Un bien triste événement est arrivé à Caen, mardi dernier vers 4 heures, sur le Cours. Trois charpentiers occupés a couvrir une des plus grandes baraques que l'on construit pour la foire, travaillaient sur un frêle échafaud, à une hauteur de huit à dix mètres environ.

Tout-à-coup, la planche qui les soutenait se brise et ces malheureux ouvriers tombent pêle-mêle avec une trentaine de solives, sous lesquelles ils se trouvent enfouis. Ce n'est pas sans peine que les promeneurs les retirent de ce tombeau de planches et de poutres. Tous les trois ont été grièvement blessés. Sans compter les contusions plus ou moins graves et nombreuses qu'ils ont reçues, l'un a eu la jambe foulée, l'autre la main gauche écrasée, un doigt coupé, quant au troisième, la commotion qu'il a éprouvée a été si violente que l'on  a craint quelques instants pour ses jours.

Trois jeunes enfants, qui jouaient dans cette baraque, n'ont échappé à la mort que par une espèce de miracle. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles du Département.   -   On lit dans le « Pilote » : Le progrès appelle le progrès. Chaque amélioration fait naître autour d'elle d'autres perfectionnements. Nous ne sommes pas loin du temps où il fallait plusieurs jours pour aller de Caen à Paris, et plus près de nous encore, il fallait de 30 à 36 heures à franchir cette distance qu'aujourd'hui la malle-poste parcourt en 14 heures et les messageries 17 ou 18.

Et cette rapidité ne suffit plus ! Les chemins de fer rendent tout le monde exigeant : on veut perdre en route le moins de temps possible. C'est pour satisfaire à ce besoin qu'on attendant l'époque où nous aussi nous aurons notre rail-way, les grandes messageries songent à nous faire profiter de celui de Rouen. On assure, en effet, que par suite d'un traité avec la compagnie de ce chemin de fer, les départs de Caen vont être réglés de manière à ce que les diligences arrivant à Rolleboise pour le passage du convoi, puissent être enlevées avec leurs voyageurs et bagages sur des wagons disposés à cet effet. Ainsi la route sera parcourue en treize heures, et en partant le matin de Caen, on ira dîner à Paris.

Et lorsqu'à une époque peu éloignée le rail-way s'étendra jusqu'au Havre, l trajet se fera en 10 heures. Puis en 7 1/2, quand le réseau de fer se prolongera jusqu' à Cherbourg. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Nouvelles locales.   -   Le mauvais temps qui dure depuis un mois est préjudiciable aux céréales ; déjà sur notre marché le blé a un peu renchéri et le pain a subi une augmentation de 5 centimes par kilog. Il est vrai que les blés des fortes terres ont gagné plus en herbe qu'en épi, en plusieurs endroits ils sont déjà même couchés. Toutefois, il suffirait de quelques jours de beau temps pour réparer le mal.

Les foins auraient aussi besoin d'un temps sec ; dans beaucoup de prairies ils jaunissent par le pied.

Les colzas se présentent bien cependant, et tout annonce que cette denrée aura une bonne année.

On nous écrit du pays d'Auge que les pommiers offrent les plus belles espérances ; il y a longtemps même qu'on n'avait cru à une récolte aussi abondante ; déjà le cidre a subi une certaine baisse, et dans nos faubourgs hors-barrière on le donne à 20 centimes le double-litre. (Haro ) (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1843   -  Nouvelles locales.   -  Depuis quelque temps, malgré les avis réitérés de la presse et les nombreux accidents enregistrés par elle, la gendarmerie de notre arrondissement a eu à constater un grand nombre de contraventions à la police des routes. Ce genre de délit se renouvelle souvent malgré les nombreuses répressions auquel il donne lieu de la part des voituriers qui abandonnent leur attelage, et laissent souvent leurs chevaux errer à l'aventure et sans direction. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Fêtes de Juillet.   -   Le gouvernement ayant supprimé, cette année, la célébration de l'anniversaire de 1830, comme étant trop rapproché de celui de la mort de M. le duc d'Orléans, M. le préfet du Calvados vient d'adresser à cette occasion la circulaire suivante à MM. les sous-préfets et maires du département :

 « Messieurs, la France, encore en deuil, ne célébrera pas cette fois l'anniversaire de 1830.

Sa perte est trop récente, sa douleur fut trop profonde, pour qu'elle puisse déjà s'en distraire : et elle ne mêlera pas une pensée de fête au plus triste des souvenirs ! Elle sait, d'ailleurs, qu'elle honore aussi la révolution de juillet, en payant ce pieux tribut à la mémoire du prince qui l'avait si bien conquise, si noblement servie, et qui devait un jour sur le trône la représenter avec tant d'éclat.

Vous vous bornerez donc, Messieurs, à assister au service funèbre annuel, pour lequel les autorités civile et ecclésiastique dans chaque commune se concerteront d'avance. Vous n'oublierez pas non plus que chaque fête publique dans notre pays est avant tout la fête des pauvres ; et là où les ressources locales le permettront, vous, voudrez bien vous occuper d’œuvres charitables et de distributions de secours.

J'approuverai, de la part des conseils municipaux, tous les votes de fonds qui auraient cette destination. » (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Nouvelles locales.   -  Depuis que nous avons entretenu nos lecteurs des soins habiles que M. Guernier se proposait de donner aux maladies des yeux, plusieurs succès nous ont confirmé dans l'opinion que nous avions du savoir et de l'adresse de ce médecin-oculiste, que l'on trouve tous les samedis chez M. Achard, rue St-Jean, depuis dix heure s à midi.

Une jeune aveugle, appelée Victoire Le Jeune, a été opérée par lui chez M. Aze, à St-Vigor, d'une cataracte dont elle était atteinte depuis une année, et la vue, ce charme de l'existence lui a été complètement rendue. Aucun accident n'est venu entraver cette opération, qu'une main exercée pratique en quelques secondes et presque sans douleur. Par la méthode d'abaissement, adoptée par M. Guernier, on n'a point à redouter les cicatrices que le procédé par extraction laisse souvent sur la cornée, et qui sont une nouvelle source de cécité ; on n' a pas à craindre non plus les déformations de la pupille qui signalent quelquefois ce dernier mode opératoire, et qui rendent aussi la vision plus ou moins imparfaite et difficile.

Plusieurs autres résultats heureux ont signalé les connaissances médicales de M. Guernier, dans le traitement des affections oculaires. MM . Bosquain, rue de la Cave, Bailleul, rue St-Jean, lui doivent l'inappréciable bienfait d'une guérison prompte et solide. Nous ne doutons pas que de nouveaux succès ne viennent bientôt récompenser M. Guernier de ses longues études et de ses travaux consciencieux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  L'administration des Postes.   -   De tous les services publics qui composent la grande unité administrative de la France, la direction générale des postes est celui qui depuis douze années a marché avec le plus de persévérance et de succès dans la voie des améliorations. Les rapports industriels de notre époque, se développant de plus en plus sur tous les points du royaume, ont amené la multiplicité des communications postales ; et leur célérité en est venue à réaliser, sur la plupart de nos routes, la dernière limite du possible, en dehors du nouveau et puissant secours de la vapeur. Ces progrès généraux que nous ne faisons qu'indiquer, pour ne nous occuper ici que de ceux qui intéressent notre contrée, ont d'ailleurs, en servant les intérêts du public, largement et progressivement bénéficié au trésor de l'état.

Nous avons aujourd'hui à entretenir nos concitoyens de la nouvelle réalisation d'une mesure que nous n'avons cessé, d'accord avec la presse de Caen, de réclamer instamment. Un service supplémentaire de Bayeux à Caen, avec retour, va être mis en activité à partir du 1er septembre.

Ce service, dont l'adjudication est passée depuis plusieurs jours, se fera au moyen d'une voiture qui partira de Bayeux à 4 heures du matin, et de Caen à 2 heures de l'après-midi. Indépendamment des nouvelles facilités créées par cette double communication journalière aux nombreux rapports de commerce et d'affaires de tout genre qui existent entre les deux villes, et par suite de l'échange et de la célérité de leurs correspondances, elle offrira un moyen commode et prompt de transport aux voyageurs qu'une cause imprévue et urgente appelleraient à Paris pour un bref séjour.

On pourra en effet partir de Bayeux à 4 heures du matin pour arriver dans la même journée à Paris sur les 8 heures du soir ; en prenant à Caen les voilures spéciales des messageries royales et générales qui partent de cette ville à 7 heures du matin pour gagner l'embranchement du chemin de fer le plus rapproché et parcourir ainsi la route en douze heures.

L'administration des postes en créant cette nouvelle entreprise a donc fait une chose utile, sous tous rapports, aux intérêts de notre contrée, et c'est avec empressement que nous nous faisons à ce sujet l'organe du public envers M. Goussu, inspecteur des postes à Caen, dont le zèle et les efforts ont puissamment secondé, auprès de la direction générale à Paris, le vœu des habitants de Bayeux et de Caen.

Nous croyons pouvoir assurer qu'au 1er septembre aussi un courrier à cheval, de Bayeux à Creully, passant par Ryes, pourra être en mesure de commencer son service. Cette amélioration, réclamée par toutes les communes de ce riche canton, et sollicitée à plusieurs reprises par la presse locale, vient de recevoir une solution favorable sur les demandes de M. Granson , directeur à Bayeux, qui, après s’être convaincu par lui-même de son utilité, a mis le plus louable empressement à la signaler et à la faire réussir. En s'occupant des moyens d'accélération des courriers de son ressort et, en facilitant ainsi l'échange des correspondances et des relations de nos communes rurales avec le chef-lieu d'arrondissement, ce fonctionnaire nous semble agir avec une intelligente appréciation des véritables intérêts du public et du trésor.

Pour s'en convaincre il suffit de rappeler, qu'avant la création du courrier actuel de Bayeux à Littry, qui fait le transport des dépêches en voiture, il n'existait sur cette ligne importante aucune messagerie régulière ; tandis que maintenant deux voitures commodes font un service journalier.

C'est l'établissement de deux nouvelles boites supplémentaires, l'une à St-Patrice et l'autre à St-Jean. Nous n'avons pas besoin d'insister sur leur utilité auprès de M. Goussu, qui l'a reconnue lui-même ; et c'est pour mémoire seulement que nous lui soumettons de nouveau la réclamation des habitants de ces deux extrémités de la ville, avec l'espoir qu'il s'emploiera de tous ses efforts à la faire réussir. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Incendie.   -   On écrit de Caen, le 16 août : Un violent incendie a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi, au rond-point du port de Caen, au milieu des vastes chantiers de bois de construction qui s'étendent tout le long des quais.

Trois baraques en bois attenante s aux magasins de dépôt des planches de sapin du nord qui s'élèvent en hautes piles toutes rapprochées, le bureau du marchand de tabac, l'atelier et les hangars d'une construction de barques ont été en quelques instants la proie des flammes. Malgré les prompts secours des postes de la douane, de la caserne de Vaucelles et des gendarmes, malgré l'arrivée instantanée de la compagnie de pompiers, qui a montré dans cette circonstance le courage et le dévouement qui la distinguent, le feu a fait de grands ravages et les efforts des travailleurs n'ont plus été employé qu'à faire la part des flammes, qui répandaient au loin une clarté effrayante, et à sauvegarder les bâtiments amarrés dans le port.

Le marchand de tabac qui couchait dans sa baraque a été dévoré par les flammes, on a retrouvé son corps presque entièrement consumé, sur les deux heures du matin, sa servante que le feu avait déjà atteinte est parvenue à se sauver sa figure et ses mains ont été brûlées.

A la pointe du jour tout était éteint, et les entrepôts de marchandises et les nombreux magasins qui avoisinent le port ne couraient plus aucun danger.

La cause de ce sinistre était due à l'imprudence du malheureux marchand de tabac, qui dans un état complet d'ivresse, avait allumé du punch auprès de son lit.(source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   La fille Launey a servi tour à tour en qualité de domestique, chez M. Lefêvre, juge d'instruction à Caen, et chez M. l'inspecteur de la maison centrale de Beaulieu. Ces deux maître s ont été mis par elle à contribution. Des paquets sans nombre de linge et de vêtements sont placés comme pièces de conviction sur le bureau de la cour d'assises.

La fille Launey a confirmé par ses aveux, les charges de l'accusation. Elle a été condamnée en 5 années d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   Le nommé Antevet, né en Corse, a été condamné aussi, à huis-clos, en 5 années d'emprisonnement pour attentat à la pudeur, commis dans l'hôpital de Caen sur des enfants de cet établissement, où il avait été admis. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   Les journaux de notre département et de la Manche mentionnent des accidents trop fréquents causés par des chiens vagabonds et atteints d'hydrophobie.

Ces funestes exemples doivent engager les populations et les administrations de nos contrées à faire exécuter scrupuleusement et sévèrement les arrêtés administratifs, assez à temps pour prévenir de si terribles accidents aux quels chaque jour l'on est exposé par la divagation incessante de cette foule de chiens, sinon habituellement nuisible, au moins complètement inutile. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   On nous communique un remède aussi sûr que prompt contre la brûlure. Nous croyons utile de le faire connaître à nos lecteurs.

On prend une pincée de pousses de jeunes buis que l'on pile avec trois blancs de poireaux, et on y ajoute une cuillerée d'huile d'olive. On renferme ensuite le tout dans un linge bien blanc et on l'applique sur la partie brûlée.

Plusieurs personnes qui ont fait l'essai de ce remède, en ont obtenu les plus prompts et les plus heureux résultats. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   La cour d'assises s'est occupée ensuite du procès de M.Berard de Pontlieu, avocat du prophète Vintras et Geoffroy, prévenu de diffamation, par la voie de la presse, envers le procureur du roi de Caen.

Les lois de septembre interdisent de présenter le compte-rendu des débats de cette affaire, débats qui ont été longs et animés et ne se sont même terminés qu'assez avant dans la nuit.

Reconnu coupable par le jury du délit qui lui était reproché, malgré la remarquable plaidoirie de Me  Blot-Leqnesne, son défenseur, M. liérard de Pontlieu a été condamné à 3 mois de prison, 500 fr. d'amende et aux dépens. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   En Basse-Normandie, l'existence de phénomènes de la nature, que depuis le commencement de l'automne ils se sont multipliés autour de nous. Beaucoup d'arbres d'espèces diverses se sont parés d'un second feuillage, et dans plusieurs communes du Pays-d'Auge, voire même sur la route de Caen à Lisieux, on remarque en ce moment certains pommiers tout couverts de fleurs parmi d'autres qui menacent de se rompre sous le poids des fruits maintenant à peu près murs dont, par extraordinaire, ils sont surchargés cette année jusqu'à l'extrémité des branches les plus frêles et les plus délicates en apparence. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843    -  Nouvelles locales.   -   Dimanche matin, les habitants de la maison dans laquelle demeure Mlle Vauquelin, place Saint-Sauveur, furent attirés chez cette demoiselle par des cris déchirants : la première personne qui entra dans sa chambre fut épouvantée de voir les habits de cette demoiselle en feu ; à force de soins on parvint à en arrêter le progrès.

M. Onfroy, pharmacien, appelé, donna les premiers soins à la malheureuse demoiselle Vauquelin ; son état présente les plus grandes inquiétudes et on désespère de la sauver.

Mlle Vauquelin a 70 ans. On présume que le feu aura pris à ses vêtements par un terrinet. Ceci servira-t-il d'avis ?

Nous croyons devoir rappeler que le meilleur moyen pour arrêter le feu dans les cas semblables a celui-ci, est d'empêcher la personne incendiée de courir et de l'envelopper immédiatement dans une couverture. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   On lit dans le « Haro », les réflexions suivantes dont l'application peut trouver sa place dans plus d'une localité :

La police laisse pulluler de plus en plus les mendiants par les rues de notre ville. Nous comprenons, jusqu'à un certain point, qu'elle tolère les aveugles, les vieillards et les estropiés. Mais il est un autre ordre d'individus qui implorent la charité publique et qui, si on les laisse faire, auront bientôt fait revivre les Piètres, les Hubins, les Rufez, les Callots, les Sabouleux, les Malingreux, les Francs-Mitoux et toute cette tourbe qui se tenait jadis dans la Cour des Miracles, sous la royauté du grand Coësre.

Parmi tous ces pauvres, il en est un qui depuis quelques jours se promène dans la ville, portant une croix de sapin entre ses bras, orné de fleurs et d'images, et dont les vêtements en lambeaux (y compris le pantalon rouge à la Robert-Macaire qui tombe en loques de toutes parts) sont couverts de coquillages.

Il est honteux, il est désolant de voir les habitants de nos campagnes se découvrir devant ce mendiant ou plutôt devant la croix qu'il porte. C'est cependant ce que nous avons vu nous-mêmes.

Cet individu dit revenir de Saint-Hubert, en Belgique ; il prétend avoir un morceau de la vraie croix. Il attire la commisération publique en enveloppant d'un mouchoir son bras droit qui se porte cependant bien ; et une femme qui l'accompagne, va mendier de boutique en boutique, pendant qu'il se tient au milieu de la rue, hurlant des syllabes inintelligibles.

Et ceci se passe au XIXe  siècle, dans une ville de 43 000 âmes, et en face de la police.

N'est-ce pas que le peuple français est le peuple le plus civilisé du monde, et la police de Caen la plus complaisante de France ?

Que doivent penser de nous les étrangers qui voient ces choses là ? (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Mercredi dernier, un jeune enfant qui sortait en jouant avec ses camarade de l'école primaire de la commune de Venoix s'est laissé tomber sous la roue d'une lourde voilure qu'il n'avait pas vue venir, et il est resté écrasé sur la place. Le « Pilote », en annonçant ce triste événement, ajoute que cet enfant était le troisième et dernier fils d'une femme de la commune, et que cette malheureuse mère les a, par une étrange fatalité, perdus tous les trois par accident. 

Le premier fut étouffé à l'âge le plus tendre par sa propre mère qui l'avait imprudemment couché la nuit à côté d'elle ; le second est mort brûlé et le troisième devait être broyé sous la roue d'une charrette ! (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Les journaux de notre département n'ont que trop souvent l'occasion de signaler les dangers que présente, dans l'intérieur des villes et des villages surtout, la funeste habitude qu'ont les voituriers de rester assis dans leurs voitures au centre de la circulation.

Notre compte-rendu d'aujourd'hui de la police correctionnelle de Bayeux mentionne un nouveau fait de ce genre et la sévère répression infligée par notre tribunal à son auteur.

— Dans sa dernière audience, le tribunal de police municipale de la ville de Caen a prononcé des amendes contre vingt-trois contraventions de la même espèce qui, pour n'avoir point donné lieu à des accidents, n'en méritaient pas moins d'être réprimées.

—Puisque les voituriers sont incorrigibles, il est urgent de couper pied à de si périlleux abus, qu'il appartient dès lors à l'active surveillance de la police de signaler avec soin et à nos tribunaux de les punir d'une manière exemplaire.

Voici les réflexions dont le journal le « Haro » fait précéder la liste de ces 23 condamnations : « Nous n'avons cessé de signaler, depuis quatre ans que le « Haro » existe, tout le danger qu'il y a pour les conducteurs à s'asseoir sur les brancards de leurs voilures ; nous disions avant-hier encore que depuis trois mois nous avions enregistré au moins vingt cas de mort violente produits par l'imprudence ; nous avons demandé sans cesse que l'autorité intervint pour arrêter ces déplorables accidents.

Nous avons donc appris avec plaisir que le tribunal de simple police de Caen avait dans sa dernière audience, jugé vingt trois cas de contravention, et que trois contrevenants nouveaux étaient cités pour la prochaine audience.

Nous ne saurions trop louer la police du zèle qu'elle apporte dans la surveillance des voitures. Mais ce n'est pas encore tant à Caen que dans les campagnes que les malheurs arrivent.

Nous désirerions donc que, par une circulaire spéciale, M. le préfet engageât MM. les maires à lire pendant plusieurs dimanches de suite, au son du tambour et à la sortie de la messe, les dispositions en vertu desquelles le tribunal de police de Caen a rendu ses vingt-trois jugements ; nous désirerions, en outre, que des ordres sévères fussent donnés à tous les délégués de l'autorité de dresser procès-verbal contre tout individu placé sur le brancard de sa voiture.

En attendant, nous croyons devoir publier le nom des contrevenants, et nous engageons tous nos confrères du département à avertir par la voie de leur journal les habitants de la campagne. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   La rentrée des classes du collège de notre ville a eu lieu hier lundi.

  Nous rappelons, à cette occasion, que renseignement sera complété cette année par l'établissement d'une école primaire élémentaire. Cette école sera purement élémentaire, c'est-à-dire qu'on y admettra comme internes ou externes les enfants ne sachant encore ni lire ni écrire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1843    -  Instruction publique.    -   Au commencement de la dernière année classique, M. le ministre de l'instruction publique, par une circulaire en date du cinq novembre 1842, avait recommandé expressément, dans toutes les classes de grammaire, d'humanités et de lettres, l'usage trop négligé de l'exercice de mémoire, en attachant quelques distinctions spéciales au succès de ce travail. Les intentions du ministre et celles du conseil royal ont été fidèlement suivies, et déjà on a pu apprécier les heureux résultats de cette, récitation intelligente de morceaux étendus, emprunté s aux plus beaux modèles de littératures grecque, latine et française.

Aujourd'hui que des essais multipliés ont démontré l'utilité des exercices de récitation classique, il était nécessaire de les régulariser et de les faire entrer plus complètement dans le cours ordinaire des éludes.

Un arrêté, pris, en conseil royal de l'instruction publique sous l'approbation du ministre, semble tout a fait propre à atteindre ce but.

Nous reproduisons cet arrêté, rédigé après un examen comparatif de divers rapports qui ont été adressés par les académiciens, et qui contient les dispositions reconnues les plus généralement applicables.

ART. 1er.    A la fin de chaque trimestre, les élèves seront admis à réciter des passages choisis des auteurs classiques français, latins et grecs, qui auront été désignés pour chaque classe par le professeur, d'accord avec le proviseur. Ces exercices ne pourront comprendre que des morceaux étendus et complets, tirés des ouvrages prescrits annuellement pour chaque classe par le conseil royal de l'instruction publique.

Art. 2.  La récitation devra être correcte, intelligente et accentuée. En outre les élèves devront répondre à toutes les questions qui leur seront adressées sur ces morceaux.

Art. 3.  A la suite de chaque exercice, il sera dressé une liste de mérite ; à la fin de l'année il sera décerné pour chaque classe, à la distribution des prix du collège, deux prix et quatre accessits, sous le titre de Prix et mentions pour récitation classique. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   En Basse-Normandie, l'existence de phénomènes de la nature, que depuis le commencement de l'automne ils se sont multipliés autour de nous. Beaucoup d'arbres d'espèces diverses se sont parés d'un second feuillage, et dans plusieurs communes du Pays-d'Auge, voire même sur la route de Caen à Lisieux, on remarque en ce moment certains pommiers tout couverts de fleurs parmi d'autres qui menacent de se rompre sous le poids des fruits maintenant à peu près murs dont, par extraordinaire, ils sont surchargés cette année jusqu'à l'extrémité des branches les plus frêles et les plus délicates en apparence. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Une circulaire.   -   Par une circulaire, en date du 13 de ce mois, M. le ministre de l'agriculture et du commerce a rappelé aux préfets les injonctions de la loi du 22 mars 1841, sur le travail des enfants dans les manufactures, et les a invités à surveiller activement l'exécution de cette loi, dictée par une pensée d'humanité et de civilisation. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  La Poste.   -   Si l'on en croit les journaux, le gouvernement prépare une réforme de notre régime postal.

II s'agirait d'établir une taxe uniforme sur les lettres circulant à l'intérieur ; celles de l'intérieur à l'étranger et de l'étranger à l'intérieur resteraient soumises à une taxe graduée.

La taxe uniforme serait de 20 centimes, qu'elle que fût la distance. Il paraît que pour simplifier les rouages de l'administration, l'affranchissement serait obligatoire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   D'après le dernier recensement, la population de la France se trouve être aujourd'hui de 34 494 875 individus. Le département de la Seine compte à lui seul une population de près d'un million et demi.

Dans l'espace de 150 années, la population a presque doublé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Sur 50 352 instituteurs primaires répandus sur la surface de la France, 23 048 ont un traitement minimum fixe de 200 francs ; 2 003 reçoivent depuis 201 jusqu' à 209 francs ; les autres touchent 300 fr. et au-dessus ; 52 sur 100 sont mariés, et 4 sont veufs avec ou sans enfant.   (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   M. l'abbé Beausire, curé de la Gloriette, de Caen, est mort la semaine dernière, dans un âge très avancé. Doué, au plus haut point de toutes les vertus qui doivent recommander le prêtre, ce digne ecclésiastique se fit surtout distinguer par un rare esprit de charité et de tolérance. Il s'est éteint, comme le juste, le cœur plein de foi et laissant à ses successeurs un magnifique exemple à suivre, celui de sa vie entière.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1844   -  Foire de Noël à Caen.   -   Cette foire, qui est un fort marché pour les bestiaux, a été bien approvisionnée, et il s'y est traité beaucoup d'affaires. Les bœufs et vaches, gras et maigres, s'y sont bien vendus.

Il ne se fait pas d'affaires en chevaux à cette époque. Aussi a-t-on été surpris d'y voir plusieurs marchands de chevaux du midi de la France, qui venaient dans l'intention d'acheter des chevaux de gendarmes. Il est probable que ces marchands auront fait un voyage inutile, au moins en partie, à moins qu'ils ne se soient décidés à prendre chez le cultivateur les chevaux qui ne seront mis en état de vente que pour la foire du premier lundi.

M. de Strada, écuyer du roi, est venu la semaine dernière à Caen, faire des achats pour les écuries de la liste civile. Il paraît qu'il a fait peu d'acquisitions. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1844   -  Nouvelles de France.   -   Des renseignements que l'administration vient de recueillir pour la statistique générale de France, il résulte que, dans le département des Vosges, il a été tué de 1817 à 1842 inclusivement, c'est-à-dire pendant 25 ans, 700 loups, 40 louves pleines, 438 louves non pleines, 434 louveteaux, 14 797 renards, 383 sangliers, 548 fouines, 147 chiens enragés, 167 chiens vagabonds et 662 chats sauvages, blaireaux, martres, etc...

Les primes accordées pour la destruction des animaux nuisibles se sont portées pendant le même espace de temps, à 8 400 fr. pour les loups, 720 fr. pour les louves pleines, 6 570 fr. pour les louves non pleine, et 2 508 fr. pour les louveteaux. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1844   -  Police correctionnelle.  -   Audience du 30 décembre.

Auguste-Emmanuel Desbleds, âgé de 51 ans, carrier, demeurant à la Maladrerie, a comparu devant le tribunal, comme prévenu d'avoir, dans les premiers jours de ce mois, dans le domicile du sieur Bisson, aubergiste à Caen, rue Notre-Dame, volé deux draps de lit en toile au préjudice dudit sieur Bisson lui-même, puis une veste de drap, une chemise de toile et deux blouses au préjudice du sieur Kaittel. 

Desbleds a déjà été condamné, le 27 avril 1833, à un mois d'emprisonnement. Le 18 novembre 1837, à 15 jours d'emprisonnement, pour détournement d'objets saisis sur lui. Et le 25 juin 1842, à 13 mois d'emprisonnement, pour vol. 

Ces antécédents fort peu recommandables militaient peu en sa faveur, il a été condamné à 5 ans d'emprisonnement et 5 ans de surveillance. (source : Le Haro)

 

Février 1844   -  Échenillage.   -   Avons nous besoin de dire ici tous les dégâts, que causent les chenilles ?  Nous croyons donc utile de rappeler à l'administration qu'il y a une loi du 20 ventôse an IV, qui fixe l'époque à laquelle l'échenillage doit avoir lieu ; qu'en outre le § 8 de l'article 471 et l'art. 474 du Code pénal punissent de l'amende, et même de 3 jours de prison, ceux qui auront négligé d'écheniller dans les jardins ou dans les campagnes où ce soin est proscrit.

Ce serait un grand service à rendre à l'agriculture que d'exiger l'exécution de la loi de l'an IV. Or, cette loi prescrit à tous propriétaires, fermiers, locataires ou autres faisant valoir d'écheniller ou faire écheniller avant le 1er mars prochain, les arbres plantés sur leurs héritages, et de brûler sur le champ les bourses et toiles tirées des arbres, haies ou buissons.

Il importe d'autant plus de rendre cette loi exécutoire que les arbres ont à craindre cette année, outre les chenilles, un ennemi bien redoutable, les hannetons. Déjà les laboureurs et les jardiniers qui ont remué la terre en ces derniers temps, en ont rencontré en grand nombre.

Pour notre compte, nous en avons vu il y a déjà huit jours détruire deux cent cinquante à trois cents dans un espace très restreint. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1844   -  Nouvelles du département.   -   Il y a, en ce moment, dans le département du Calvados, 958 libérés, soumis à la surveillance de la police, soit perpétuelle, soit temporaire. Dans ce nombre, 362 sont d'anciens forçats ; 281 ont subi la peine de la réclusion ; 375 ont été condamnés correctionnellement. Il faut ajouter, pour rassurer ceux que pourrait effrayer un pareil chiffre, que, dans le cours du dernier trimestre, sur les 958 libérés en surveillance, il n'y en a eu que 5 qui aient été l'objet de poursuites de la part de l'autorité judiciaire, et pour des délits seulement.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1844   -  Nouvelles du département.   -   On lit dans le « Pilote du Calvados » : Les vœux tant de fois réitérés par le Conseil général du Calvados, le Conseil municipal et la chambre de commerce de la ville de Caen, par la presse locale, et, en un mot, par tous les habitants de ce pays, relativement à la confection du canal de Caen à la mer, paraissent enfin être sur le point de recevoir un commencement d'exécution.

Les plans et devis définitifs du canal, rédigés par M. l'ingénieur en chef M. Tostain, ont été remis à M. le préfet, et transmis immédiatement par ce fonctionnaire à M. le ministre des travaux publics. Ce projet qui, dit-on, a été mûrement étudié, résout enfin d'une manière définitive la double question de l'alimentation même du canal et de l'établissement de retenues assez puissantes pour entretenir, au moyen de chasses, le débouché à travers les jetées situées en tête du chenal. Jusqu' à ce jour les solutions proposées à ce sujet avaient toutes laissé quelque doute à l'administration supérieure, tant sur leur praticabilité que sur l'efficacité de leurs résultats.

M. Bocher a dû partir lui-même avant-hier pour se rendre auprès du gouvernement, afin de recommander à sa sollicitude l'adoption du projet du canal, et pour lui demander qu'un projet de loi soit bientôt présenté aux chambre  pour l'obtention de tous les fonds nécessaires à la complète réalisation de ce grand travail d'utilité publique.  .  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1844   -  Cours d’Assises du Calvados.   -  Immédiatement avant le procès du détenu Varin, la cour d'assises est occupée de l'affaire du nommé Pierre-François Marié, accusé de vol domestiques, au préjudice de MM. Henry et Lecouvey, marchands de nouveautés à Caen, et de M. Beaudouin, l'un des commis de ces deux négociants.

M. Henry ayant eu de fortes raisons de suspecter la probité de Marié,

résolut de le soumettre à une épreuve, et bientôt il reconnut que Marié, en faisant la chambre de son associé, M. Lecouvey, avait soustrait une somme de 2  fr. 50 c. dans les vêtements de celui-ci. l.es effets de Marié furent immédiatement visités et celle perquisition amena la découverte d'une grande quantité d'objets soustraits dans leurs magasins, et de deux mouchoirs volés au sieur Beaudouin.

Marié reconnut, à l'instant même, être l'auteur de tous ces vols. Déclaré coupable, mais avec admission de circonstances atténuantes en sa faveur, il en a été quitte pour une condamnation correctionnelle de 5 mois d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1844   -  Nouvelles du département.   -   Il y a, en ce moment, dans le département du Calvados, 958 libérés, soumis à la surveillance de la police, soit perpétuelle, soit temporaire. Dans ce nombre, 362 sont d'anciens forçats ; 281 ont subi la peine de la réclusion ; 375 ont été condamnés correctionnellement. Il faut ajouter, pour rassurer ceux que  pourrait effrayer un pareil chiffre, que, dans le cours du dernier trimestre, sur les 958 libérés en surveillance, il n'y en a eu que 5 qui aient été l'objet de poursuites de la part de l'autorité judiciaire, et pour des délits seulement.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.   -   Le ministre de l'instruction publique doit présenter cette année au roi la statistique de l'instruction primaire. Ce travail, qui a lieu tous les ans, doit s'exécuter sur une échelle bien plus vaste que par le passé.

Les inspecteurs et sous-inspecteurs des écoles appelés à fournir les éléments de cet important document auront à consigner, sur des cadres qui comportent 2 000 colonnes au, moins, leurs réponses en nombre égal à celui des arrondissements du département. Ils devront en outre fournir une triple expédition, avec un rapport à l'appui, le résumé ou l'addition de tous ces différents chiffres.

Ce travail doit être terminé dans la dernière quinzaine de mars. Nous ne saurions trop engager les maires, les membres des comités locaux et les instituteurs à concourir avec tout le zèle possible à ce travail, et à fournir à l'administration des données parfaitement exactes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.   -   Cette année, les étalons militaires ne viendront pas, à ce qu'il paraît, dans notre ville faire une concurrence ruineuse à nos possesseurs d'étalons ; personne ne se plaindra de leur absence, d'autant plus que l'industrie particulière de notre localité s'est imposé, nous assure-t-on, de nouveaux sacrifices pour satisfaire à tous les besoins des agriculteurs et éleveurs de notre contrée, notamment pour procréer des chevaux d’armes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.   -   La foire aux chevaux du premier lundi de carême à Caen a été considérable cette année ; la vente dans les écuries a été fort active et faite avec faveur sur les foires de l'année dernière.

Hier, les affaires ont été plus languissantes, et le prix des chevaux de travail n'a pas été en rapport avec celui des carrossiers et des bêtes de luxe.

Deux accidents y sont survenus, d'abord, un cultivateur de nos environs a eu la jambe fracassée d'un coup de pied ; ensuite un cheval a frappé un autre cheval à la jambe, avec tant de force que l'artère ayant été intéressée, a causé, au bout de quelques minutes, la mort de l'animal ainsi cruellement atteint. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.   -   M. le maréchal ministre de la guerre a décidé, le 15 du courant, que l'appel semestriel des hommes de la réserve qui, aux termes de l'instruction du 3 juin 1836, devait avoir lieu le premier dimanche du mois de mars prochain, serait ajourné jusqu'à nouvel ordre. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.   -   On annonce que dans sa séance de lundi dernier, le conseil royal des ponts et chaussées a complètement approuvé le projet du canal à la mer, dressé par M. l'ingénieur en chef Tostain. Quelques modifications de détail ont été demandées par le conseil, dans l'intérêt du pays ; elles consistent dans l'élargissement des écluses. En sus des crédits déjà alloués, la dépense totale est évaluée à 5 millions. 

Maintenant que la praticabilité du projet et la possibilité de son succès paraissent ne plus être en question, il ne reste qu'à se préoccuper de la réponse que feront les chambres à la demande des allocations nécessaires pour la réalisation d'une si importante entreprise. (Pilote.) (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.  -    Sur les 86 départements dont se compose la France, 84 ont concouru à l'exposition de 1844. Deux départements seulement n'y ont pas pris part : ce sont ceux de la Corse et du Lot. En revanche, on y voit figurer quatre de nos possessions d'outremer ; l'Algérie, la Guadeloupe, Pondichéry et Bourbon.

Le département de la Seine-Inférieure est, après le département de la Seine, celui qui compte le plus d'exposants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.  -    II y aura, le 31 du mois, une éclipse totale de lune, visible à l’œil nu. L'éclipse commencera à 8 heures 14 minutes du soir, et cessera à 1 heure 26 minutes du matin. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -  On coupe de toutes parts les colzas dans la plaine de Caen. Ceux qui n'ont point été transplantés ne sont presque pas inférieurs aux autres, tant l'hiver a été favorable à cette plante importée chez nous il y a un demi siècle, et qui forme aujourd'hui un des principaux éléments d e notre richesse agricole. Quelques blés ont été roulés par les dernières pluies, mais seulement dans quelques parties du Calvados, le dommage est peu considérable. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -    Les amateurs d'antiquités n'apprendront pas sans regret la démolition d'une des trois maisons de bois situées à Caen, rue Saint-Pierre auprès de l'hôtel des messageries Laffitte. Ces maisons, que tous les historiens de la ville ont décrites, sont, comme on sait, remarquables par la finesse des sculptures qui en décorent la façade. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Le conseil de révision se réunira mardi prochain 23 juillet, pour l'admission des remplaçants.

 Les jeunes soldats de la classe de 1843, affectés à l'armée de mer, vont, par ordre du ministre de la guerre, être immédiatement dirigés sur les corps dont ils doivent faire partie. Le Calvados fournit, dans cette levée, 96 hommes, répartis de la manière suivante :

 2° régiment d'infanterie de marine, à Brest, 28.

 Équipages de ligne, à Toulon, 54.

 Régiment d'artillerie de marine, à Cherbourg, 8.

 enfin, 6° compagnie d'ouvriers d'artillerie de marine, à Brest, 6. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Il a encore été prononcé samedi dernier, par le tribunal de simple police de Caen, 22 condamnations contre des propriétaires de chiens trouvés errants et non muselés sur la voie publique. Si les animaux ainsi rencontrés étaient immédiatement abattus, ces contraventions ne se renouvelleraient pas d'une manière aussi fréquente et aussi menaçante pour la sécurité publique. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Voici quel a été le mouvement de la population dans le Calvados en 1843 .

NAISSANCES. Enfants légitimes : garçons, 4 432 ; filles, 4 277 ; total : 8 709 .

Enfants naturels reconnus : garçons, 113 ; filles, 116 ; total : 229.

Enfants naturels non reconnus : garçons, 442 ; filles, 382 ; total : 824. Total des naissances : 9 762.

MARIAGES. Entre garçons et filles, 3 034 ; entre garçons et veuves, 217 ; entre veufs et filles, 375 ; entre veufs et veuves, 120. Total des mariages : 3 746.

DÉCÈS. Garçons, 2 708 ; hommes mariés, 1 332 ; veufs, 781 ; total : 4 821. Filles, 2 709 ; femmes mariées, 1204 ; veuves, 1 285 ; total : 4 998. Total des décès : 9 819.

Il résulte du tableau ci-dessus qu'en 1843, les décès ont excédé les naissances de 57. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1844   -  Nouvelles locales.   -   La Normandie a été dignement représentée à l'exposition des produits de l'industrie nationale. A l'exception de Paris, qui seul figure pour un nombre considérable et dans une proportion hors ligne, dans cette magnifique exhibition, aucune province n'avait envoyé à ce brillant concours une réunion plus nombreuse et plus intéressante de produits de toute nature. Nous avons déjà cité quelques-uns de ceux qui sont sortis de notre pays en particulier.

Les départements de la Manche et de l'Orne , ceux surtout de la Seine-Inférieure et de l'Eure, ont fourni à cette collection un riche et précieux contingent : toutes les personnes qui ont visité les galeries du palais industriel, s'accordent à reconnaître que l'industrie normande y a occupé une place digne de son importance et des immenses capitaux qu'elle emploie.

Le jour des récompenses est enfin arrivé, et parmi les listes des exposants auxquels, sur l'avis du jury, le roi vient de décerner, des distinctions si honorables, on retrouvé encore en grand nombre les fabricants et industriels de notre pays.

Voici les noms des exposants du Calvados, qui ont été récompensés : Rappels de Médailles d'or. — Tissus. —  MM. Lefebure et sœur et Petit,   dentelles, à Bayeux.

Médailles d'argent. —  Tissus.    MM. Le Normand, tissus, à Vire ; —Lefournier-Lamotte, père et fils et Dufay, idem, à Condé-sur-Noireau ; —  Leboulanger, idem, à Bayeux ; —  Violard, idem, à Courseulles.

Rappels de Médailles d'argent. — Tissus.    MM. Dobergue ; Desfrièches et Gillotin , peignes à tisser, à Lisieux.

Médaille de bronze.    Tissus.    MM. Torcapel, dentelles, etc..., à Caen ; Veuve Bordeaux, Fournet et fils, à Lisieux..

Id.    Instruments de précision :    M. Garat, aîné, balances, à Caen.

Id.    Arts chimiques :    MM. Berthe frères, produits chimiques à Honfleur.

Rappels de Médailles de bronze.    Tissus :    MM. Gervais, coton, à Caen ;   Vautier, bonneterie , à Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1844   -  Projet d'un chemin de fer de Rouen à  Caen.  -   Depuis quelque temps on s'occupait dans notre ville de former une société pour aviser à la construction d'un chemin de fer que relierait Caen à Rouen, en passant par Lisieux, et qui aussi se rattachant au chemin de Paris à Rouen, aurait pour double résultat de mettre en communication intime et rapide la Basse et la Haute-Normandie, et celle-ci avec la capitale et les provinces du nord de la France.

Cette société est parvenue dernièrement à se constituer, et elle vient de recevoir du gouvernement les autorisations nécessaires pour faire procéder aux études sur le terrain.

Cette importante entreprise, bien qu'elle ne soit encore qu'à l'état d'essai et d'investigations préparatoires, appelle naturellement toute l'attention et toute la sollicitude de la presse locale. Nous aurons donc occasion d'y consacrer plusieurs articles qui en détermineront d'une manière plus catégorique l'origine, le but, la nature, et la portée, car il s'y rattache des questions de divers ordres qui ne sauraient être développées que successivement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1844   -  Nouvelles locales.   -   La police de Caen est, à ce qu'il paraît très sévère pour L'exécution de la loi sur la chasse, elle fait des visites chez tous les marchands de comestibles. Depuis hier elle a saisi une grande quantité de gibier. Cent quarante-six cailles ont été prises chez plusieurs marchands. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1844   -  Chronique de la Cour d’assise du Calvados.   -   Divers attentats a la pudeur, commis avec violence sur de jeunes filles âgées de moins de onze ans, amenaient devant la cour d'assises le nommé Geffroy, ancien garde du Palais de Justice de Caen, et vieillard presque septuagénaire.

Les débats de cette sale affaire ont eu lieu à huis-clos, et Geffroy déclaré coupable sur tous les chefs sans circonstances atténuantes, a été frappé de la peine de 10 années de réclusion avec exposition publique. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1844   -  Nouvelles locales.   -   On a pu voir ces jours derniers à l'œil nu, dans la direction de l'Orient, la comète découverte par M. Meauvais.

La queue parait avoir une longueur d'un demi-pied ; son éclat est assez faible. Autour de la comète était un cercle semblable aux cercles qui encadrent quelquefois la lune, lorsque le temps est sur le point de changer. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1844   -  Nouvelles locales.  -  M. le ministre des travaux publics a approuvé, le 9 de ce mois, le projet qui lui avait été soumis pour l'achèvement du bassin Saint-Pierre, au port de Caen. La dépense est évaluée à douze cent mille francs. Il sera procédé incessamment à l'adjudication des travaux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1844   -  Avis aux maires.   -   L'administration préfectorale vient d'adresser à MM. les maires du Calvados la circulaire suivante : Caen, le 12 septembre 1844.

Messieurs, je crois utile d'appeler votre attention sur la disposition de l'article 34 du décret du 23 juin 1806, concernant la police du roulage. Cet article est ainsi conçu :

Tout propriétaire de voitures de roulage sera tenu de faire peindre sur une plaque de métal, en caractères apparents, son nom et son domicile : cette plaque sera clouée en avant de la roue et au côté gauche de la voiture, et ce, à peine de vingt-cinq francs d'amende : l'amende sera double si la plaque portait, soit un nom, soit un domicile faux ou supposé.

Quoique cette disposition soit aussi claire que précise, il arrive journellement qu'on s'en écarte. Des propriétaires font clouer la plaque au collier du cheval de limon ; d'autres la remplacent par une bande de papier portant leur nom et leur domicile. En agissant ainsi, non-seulement ils se mettent en contravention avec les prescriptions du décret, mais encore ils appellent sur ces infractions l'attention des agents chargés de les constater. De là une foule de procès-verbaux nécessairement suivis de condamnations.

Je vous engage, Messieurs, à profiler de vos relations avec vos administrés pour leur rappeler qu'il est indispensable, pour prévenir les poursuites, que la plaque soit en métal, qu'elle soit clouée sur la partie de la voiture indiquée par le décret, et que l'inscription qu'elle porte soit lisible et apparente. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Nouvelles locales.  -   Il est question d'instituer des gardes-maritimes. Ces agents auraient pour mission spéciale de surveiller la pêche qui se fait sur les côtes du littoral et dans les fleuves et rivières jusqu'aux limites de la circonscription maritime. Ils seconderaient les syndics des gens de mer dans leur service à l'égard des levées et pour ce qui concerne les naufrages.

Les gardes-maritimes seraient recrutés parmi les hommes de vingt-cinq à quarante ans ayant navigué, ils seraient divisés en trois classes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Nouvelles locales.  -  Ce matin, sur mandat d'amener décerné par M. le juge d'instruction, la police à arrêté et déposé en prison le nommé Leguernier, maréchal-ferrant, et sa femme, demeurant ensemble place de la Petite-Boucherie, à l'angle de la rue Caponnière, comme inculpés d'avoir, depuis plusieurs semaines, tenu séquestré au fond d'une cave, dans un état presque absolu de privation de vêtements et de nourriture, leur propre enfant, âgé de quatre ans. Les voisins des époux Leguernier, appelés immédiatement devant M. le juge d'instruction, ont déposé des faits d'une atrocité telle qu'on refuserait presque d'ajouter foi aux déclarations qu'ils ont passées.

Il paraîtrait que l'innocente, victime de ce crime aurait été soumise, de jour et de nuit, aux tortures les plus odieuses. La nouvelle de cette double arrestation a été accueillie dans tout le quartier avec les marques de la plus entière et de la plus vive satisfaction. (Pilote.) (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -  Les époux Leguernier, maréchal ferrant, place de l'Ancienne Boucherie, à Caen, dont nous avons annoncé dernièrement l'arrestation pour sévices sur la personne de leur enfant, âgé de quatre ans, ont comparu hier matin devant le tribunal de police correctionnelle.

Malgré leurs dénégations, ils ont été condamnés, savoir : la femme Leguernier, à six mois d'emprisonnement, et le mari à quatre mois de la même peine. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -   Par une heureuse exception, la foire St-Simon et St-Judes, qui a eu lieu hier à la Maladrerie, a été, cette année, complètement favorisée par le beau temps. Il y avait une affluence inusitée et considérable d'habitants de la ville et de la campagne. La vente des bestiaux qui, comme on sait, forment la branche la plus importante du commerce de cette foire, s'est faite avec beaucoup de facilité, quoiqu'à des prix médiocres. L'ognon s'y est écoulé si avantageusement que, dès quatre heures, il ne restait plus rien des cent charretées amenées sur la place.

Les taillandiers, les mégissiers, les sabotiers, les marchands de marrons, les marchands de lard, dit à la brochette, les cabaretiers, etc…, etc..., ont été pleinement satisfaits de leur débit, seul, la menue mercerie n'a pas été aussi favorablement vendu. (Pilote.) (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -   Des phénomènes de végétation, que beaucoup de gens regardent comme l'indice certain d'un hiver rigoureux, se font remarquer cette année dans le midi de la France. Non seulement des poiriers et des amandiers sont en pleine floraison dans plusieurs localités des environs, mais on voit des fleurs de lilas aussi belles et aussi parfumées qu'au mois d'avril. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Il paraîtrait que l'innocente, victime de ce crime aurait été soumise, de jour et de nuit, aux tortures les plus odieuses. La nouvelle de cette double arrestation a été accueillie dans tout le quartier avec les marques de la plus entière et de la plus vive satisfaction. (Pilote.) (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -   Des phénomènes de végétation, que beaucoup de gens regardent comme l'indice certain d'un hiver rigoureux, se font remarquer cette année dans le midi de la France. Non seulement des poiriers et des amandiers sont en pleine floraison dans plusieurs localités des environs, mais on voit des fleurs de lilas aussi belles et aussi parfumées qu'au mois d'avril. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1844   -  Nouvelles locales.   -   La rigueur de la saison se fait vivement sentir. Tout annonce un hiver précoce et long. Les communications deviennent difficiles.

Aujourd'hui, le courrier de Paris qui passe ordinairement à dix heures et demie, est arrivé à quatre heures d'après-midi.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1844   -  Allumettes chimiques.   -   Avant-hier dimanche, vers 7 heures du soir, les sieurs Marais, jardinier, et Salles, demeurant au rez-de-chaussée d'une maison, sise rue de la Masse, 2, hameau de Calix, éprouvèrent de l'inquiétude en voyant une fumée épaisse sortir par la fenêtre et par la porte de la chambre occupée dans la même maison par une veuve Bidard, marchande de légumes, ils s'empressèrent alors de s’y transporter, d'enfoncer la porte, et voyant les draps et les couvertures du lit enflammés et tombés dans la chambre à certaine distance de la couche, le sieur Marais s'empressa d'enlever ces objets et de les jeter dans la cour.

Revenant immédiatement dans la chambre, il entendit un cri, et aperçut la femme Billard gisant sur le pavé, il la prit aussitôt dans ses bras et l'emporta aussi dans la cour, en lui arrachant son bonnet qui était enflammé et en éteignant le feu de sa camisole qui brûlait.

Interrogée le lendemain par le commissaire de police du quartier, la veuve Bidard lui déclara que la veille elle s'était couchée de bonne heure selon sa coutume et que, vu  l'humidité, elle avait placé entre son oreiller et son matelas, deux paquets d'allumettes chimiques, afin de les faire prendre plus facilement, lorsqu'elle désirerait s'en servir, le feu s'était communiqué à son lit, tandis qu'elle était profondément endormie, et elle avait été sauvée, elle ne savait comment, par ses voisins qui avertis par la fumée épaisse sortant de sa chambre s'étaient empressés de venir à son secours.

La perte qu'elle a éprouvée consiste dans une courte-pointe, une couverture, une paire de draps, le matelas fortement endommagé, une jupe et une camisole, ainsi qu'une table qui se trouvait auprès du lit, (Pilote.)  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1844   -  Bassin de Saint-Pierre, tête du canal de Caen à la mer.   -  On continue de s'occuper avec une grande activité des premiers travaux nécessaires pour la réalisation de cet important projet. Déjà plus de 80 ouvriers sont employés à ces opérations, et l'on en attend une centaine de nouveaux pour la semaine prochaine.

Toute la partie du quai située devant le couvent de la Charité, et au-delà, du côté du rond-point, sur l'emplacement de laquelle doit passer une partie du bassin projeté, est déjà presqu'entièrement dépavée, du côté opposé de l'Orne, sur un espace de plus de cent mètres, qui contribuera aussi à agrandir le lit de la rivière, tous les arbres de la promenade Courtonne sont déracinés et enlevés pour la plupart : ils servent à combler les vides faits par l'intempérie des saisons ou par la vieillesse dans les plantations des autres promenades.

Les entrepreneurs des travaux ne quittent pas le terrain et ils aiguillonnent, sans relâche, le zèle, de tous les ouvriers.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le musée de Caen doit recevoir prochainement le portrait de l'illustre et infortuné contre-amiral Dumont-d'Urville, peint par M. Cartelier. Notre cité, dont les précieuses collections d'histoire naturelle doivent tant à la générosité de l'intrépide navigateur, sera heureuse et fière à la fois, nous n'en doutons pas, d'offrir aux regards de ses habitants et des étrangers qui la visiteront, les traits d'une des plus grandes célébrités modernes que puisse revendiquer le département du Calvados, aux yeux du monde savant et artistique de toute la France . (Pilote.) (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dans le Calvados, le nombre de docteurs en médecine est de 241, celui des officiers de santé, de 127 ; total des médecins : 368, c'est-à-dire 1 par 1 348 habitants.

Le département du Calvados est celui qui renferme le plus de médecins après ceux de la Seine, de la Somme et de la Gironde. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -   Un avis de M. le maire de Caen, en date du 8, fait connaître qu'une enquête de commodo et incommodo aura lieu dans la salle de la justice de paix, devant M. Violard, commissaire, le mercredi 19 de ce mois, depuis 10 heures du matin jusqu'à 3 heures de l'après midi, au sujet de la création à la Maladrerie, par le sieur Legoux, d'un établissement destiné à durcir la pierre, par un procédé appelé Litho-Pyrogène et qui consiste dans une infiltration bitumineuse. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1845   -  L’École.   -   Les commissions d'instruction primaire des départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne, ouvriront leur première session ordinaire de 1845, le mercredi 26 mars prochain, à Caen, sous la présidence du recteur, à St-Lô et à Alençon, sous celle d'un inspecteur de l'Académie, à l'effet d'examiner les aspirants et aspirantes, au brevet de capacité.

Les aspirantes au brevet de capacité, âgées de vingt ans accomplis, nées ou domiciliées dans le département, devront s'inscrire avant le mercredi 26 mars, chez M. l'inspecteur de l'instruction primaire.

La commission spéciale d'examen pour les salles d'asile ouvrira aussi à Caen, sa première session ordinaire le mercredi 26 mars.

Les candidats, âgés de dix-huit ans accomplis, nés ou domiciliés dans le département, qui désirent obtenir le brevet de capacité nécessaire pour exercer les fonctions d'instituteur primaire, devront s'inscrire, avant le vendredi 28 mars, chez M. l'inspecteur de l'instruction primaire du département. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -  La semaine dernière, un très vif refroidissement a eu lieu dans l'atmosphère. On conçoit que les colzas ont eu beaucoup à souffrir de ce froid. Aussi à la halle de Caen la graine avait repris faveur. Quelques acheteurs offraient 11-75 ; on a beaucoup traité à 11-50. Par suite les huiles de colza ont éprouvé de la hausse. On a vendu de 82 à 83, au lieu de 80, cours du commencement de la semaine dernière.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1845   -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. Regnault.

La première session des assises du Calvados pour 1845 s'est ouverte le 11, sous la présidence de M. le conseiller Regnault. Il est a remarquer qu'aucun juré de  l'arrondissement de Bayeux n’a été appelé par le sort à siéger dans cette session.

Nous donnons un résumé succinct des affaires dont le compte rendu nous est parvenu.

   La fille Madeleine-Victoire-Marie Legrand, était depuis trois ans au service de M. Berjot, commissaire-priseur à Caen. Elle a dérobé à ses maîtres, du linge et quelques bouteilles de vin de Champagne et de liqueur qu'elle avait données à un jeune homme avec lequel elle avait des relations.

Aux débats cette fille avoue ces vols , et elle, ajoute en outre avoir pris dans la caisse de son maître, un jour qu'elle était ouverte, un sac de mille francs qu'elle a déposés à la caisse d'épargne, vol pour lequel elle n'était pas inculpée.

Le jury ayant admis des circonstances atténuantes, la fille Legrand n'a été condamnée qu'à 3 ans d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Avril 1845   -  Nouvelles locales.   -   D'après un relevé des registres de la douane de Caen, ce port qui, en 1817, recevait moins de 400 navires, en reçoit aujourd'hui 1 300.

Dans ce mouvement de la navigation n'entrent pas de paquebots à vapeur qui font par an trois cents voyages chacun, et transportent de 10 à 12 000 voyageurs.

Les recettes de la douane se sont élevées, Ces dernières années, à environ 2 millions 220 751 francs.  (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   M. le ministre de l'intérieur vient de décerner au nom du roi, trois médailles d'honneur en argent : une au sieur Danjou, adjudant de la  compagnie des sapeurs-pompiers à Caen, pour les actes de courage et de dévouement dont il a fait preuve dans plusieurs incendies.

La deuxième au sieur Chauvin, de la même ville, pour avoir sauvé le 28 novembre 1838, au péril de ses jours, la vie à une femme qui se noyait dans un bras de l'Orne où elle s'était précipitée. Malgré la hauteur et la force des eaux, et la rigueur de la saison, le sieur Chauvin n'avait pas hésité à se jeter tout habillé dans la rivière.

La troisième au nommé Halley, ancien maître pêcheur à Trouville, pour avoir retiré vivant de la rivière du quai, de Trouville, un enfant qui y était tombé. Les eaux étaient rapides et le danger imminent. Le sieur Halley s'était précipité tout habillé et il ne parvint à saisir l'enfant qu'après des efforts inouïs, il faillit lui même être victime de son dévouement, car il allait disparaître avec lui, lorsque par  un heureux hasard, un canot arriva et les recueillit l'un et l'autre. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dans la séance d'avant-hier, M. le ministre des travaux publics a présenté à la chambre des députés une demande de crédit relative au port de Caen. Nous espérons que, fidèle aux promesses qu'il a faites, le gouvernement portera cette demande d'allocation à un chiffre qui satisfera complètement les justes exigences de notre pays. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1845   -   Chronique des Assises du Calvados   -   Pendant tout le cours de l'année 1844, la ville de Caen se trouva désolée par de nombreux vols, la multiplicité des crimes, l'audace de leur auteur, les circonstances dans lesquelles ils étaient commis, jetèrent dans les esprits les plus sérieuses inquiétudes.

Souvent, en effet, c'était dans les quartiers les plus populeux, en plein jour, dans les maisons habitées par plusieurs personnes, sur le palier d'escaliers communs à un grand nombre de locataires, que les portes et les armoires étaient violemment enfoncées et les soustractions opérées. Les recherches les plus minutieuses étaient faites et toujours sans résultat. On ne savait même sur qui arrêter le plus léger soupçon, lorsque, dans la soirée du 29 décembre 1844, l'auteur de tous les vols fut pris en flagrant délit, au moment où il venait de soustraire à deux jeunes ouvriers de la ville, les époux Aumont, une bourse contenant une certaine somme d'argent, et une boîte qui renfermait des bijoux.

Ce malfaiteur était le nommé Barbier, homme établi à Caen et faisant un commerce prospère de teinturerie. Une perquisition fut faite à son domicile, on y trouva une  grande  quantité d'objets qui tous furent reconnus.

Sentant que toute justification était devenue impossible, il se détermina à faire des aveux. Depuis le 23 janvier 1844 jusqu'au 29 décembre de la même année, quarante sept vols d'objets mobiliers, tels que linges, hardes, bijoux, ustensiles de cuisine, outils, armes, etc..., etc..., ont été commis par Barbier, la plupart à l'aide des circonstances aggravantes de nuit, de maison habitée, d'effraction extérieure et d'effraction intérieure. En présence des aveux de Barbier, et des charges qui pesaient sur lui, le jury a rendu un verdict de culpabilité ; Barbier a été condamné à 12 années de travaux forcés et à l'exposition. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1845   -   Nouvelle local.  -  Un des projets de loi adopté le 28 juin par la chambre des députés alloue des fonds pour l'amélioration de certains ports. Nous citons ceux de  l'ancienne Normandie : 1 800 000 fr. pour celui de Fécamp ; 900 000 fr. pour un port de refuge à Port-en-Bessin ; 4 500,00 fr. pour la construction d'un bassin à flot à Granville.

Dans la séance de la veille, sur un amendement proposé par M. Dangeville, la chambre avait augmenté le crédit demandé pour l'amélioration des ports, d'une somme de 1 200 000  fr. pour le canal de Caen à la mer.

Nous ignorons si quelque allocation de fonds est destinée au port de Honfleur, dans les 2 961 603 fr. demandés par le gouvernement pour ce chapitre de dépenses. (Source  : Le Journal de Honfleur)  

 

Juillet 1845   -  Pourvoi en Cassation.   -   Par suite du rejet de son pourvoi en cassation et de son recours en grâce, Auguste Le Barbier, teinturier a Caen, cet audacieux malfaiteur dont les vols innombrables ont, pendant un certain temps, jeté l'alarme dans notre ville, a subi hier, à midi, la peine de l'exposition publique. Il sera prochainement dirigé sur le bagne de Brest pour y faire les douze années du travaux forcés auxquelles il a été condamné. 

Une foule immense, avide de le contempler au pilori, se pressait dès le matin sur la place St-Sauveur. Le Barbier a paru supporter son châtiment comme une expiation. Sa contenance résignée formait contraste avec le maintien effronté, l'air cynique d'un de ses compagnons d'infamie, exposé en même temps que lui, nous voulons parler du nommé Le Blondel, condamné à 20 années de bagne pour différents vols qualifiés. 

Les condamnés étaient rentrés en prison que les curieux stationnaient encore sur la place aux environs du poteau. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1845   -  Nouvelles Locales.   -   On nous adresse quelques observations touchant des abus qui seraient commis journellement par des instituteurs primaires, du ressort de l'académie de Caen.

Il paraîtrait que quelques-uns d'entr'eux monopolisant entre leurs mains la vente des livres destinés à leurs élevés défendraient formellement à ceux-ci de se procurer ces mêmes livres ailleurs que chez eux, instituteurs, et qu'ils réaliseraient ainsi par ce débit forcé une sorte de bénéfice illicite au préjudice des pères de familles.

Il paraîtrait encore qu'en d'autres lieux, quelques maîtres, pour ajouter un peu d'agent au produit de leur trop mince rétribution, s'occuperaient, pendant les heures de classe aussi bien que dans les moments de repos, à divers ouvrages manuels, soit à tricoter, soit à faire de la tapisserie, soit à confectionner des meubles, etc..., et que les enfants, poussés par la curiosité naturelle à leur âge, passeraient à examiner ces travaux, le temps qui doit être spécialement consacré à leur instruction.

Nous ne publions ces faits que sous toute réserve, et nous sommes persuadés que M. le recteur s'empressera de couper pied à de tels abus, s'il lui est établi clairement  par des renseignements que, du reste, il sera plus à même que personne de se procurer, qu'ils ont bien réellement été commis. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1845   -  Nouvelles Locales.   -   Dimanche dernier, M. le commissaire de police Bichot a arrêté, dans son domicile, chez le sieur Borel, aubergiste, rue St-Malo, à Caen, un hardi malfaiteur qui, jusqu'à ce jour, était parvenu à se soustraire aux recherches dirigées contre lui.

Cet individu, qui prônait indifféremment les noms de Louis Hue et de Jules Durand, sous lesquels il aurait commis les diverses escroqueries qui lui sont imputées, a été reconnu pour être le nommé Ferdinand Auvray, âgé de 17 ans 1/2, né à Colombières, canton de Trévières. Il habitait la ville de Caen depuis 15 ou 16 mois, et après avoir servi en qualité de garçon de café chez plusieurs limonadiers de la ville, il était employé depuis quelques jours aux travaux du bassin.

Il est inculpé d'avoir volé, 1° chez le sieur Champin, marchand de nouveautés, rue du Moulin, deux foulards en soie.

  2° chez le sieur Hélouis, cordonnier, rue du Pont-St-Pierre, une paire de souliers.

  3° chez le sieur Mulot, bottier, rue St-Jean, une paire de brodequins.

  4° enfin, chez le sieur François, chapelier, rue St-Jean, un chapeau dans son étui.

Cet individu, mis à la disposition du procureur du roi, a été écroué à la maison d'arrêt.  (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1845   -   Nouvelle local.  -  Dans la nuit de dimanche à lundi, un violent orage a couvert toute notre contrée. Déclaré vers minuit il a duré environ cinq heures. Les éclairs ne cessaient sans interruption, le tonnerre roulait sourdement et éclatait fréquemment, la pluie tombait à torrents.

La foudre a tombé plusieurs fois sur le banc devant notre port, sans faire aucun dommage.

Nous n'avons pas entendu dire que nos campagnes aient souffert.

Plusieurs bruits d'accidents fâcheux ont été répandus, aucun heureusement n'est fondé. Si c'est la malveillance qui les a fait courir, c'est un tort fort grave, de la part de ceux qui les  ont inventés, si c'est par légèreté, c'est au moins blâmable, ils ont été répandus dans des journaux extérieurs à la localité, nous ne les démentons que par ce simple paragraphe.

La foudre a tombé sur l'église de Trouville, dont la couverture seule a souffert, ainsi que sur le château de M. Vallée. Mais comme ce bâtiment est muni d'un paratonnerre, le  tonnerre a suivi la chaine sans faire aucun dégât.

A Touques et dans ses environs, des arbres ont été complètement dépouillés de leur écorce par la foudre, un bœuf a été tué dans l'herbage de M. Rebut,

A Vauville, des bâtiments couverts en chaume ont été, en un moment incendiés, sur un longueur d'environ 30 mètres. Un millier de foin a été brûlé. Rien n'était assuré, on évalue la perte à 12 000 fr. elle eût été plus considérable sans les secours immédiatement portés par les pompiers de Touques et grand nombre d'habitants des communes voisines, accourus au bruit du tocsin qui sonnait à plusieurs églises.

Nous craignions que Pont-l'Evêque n'eût souffert par la crue des cours d'eau qui y affluent. On ne cite aucun dommage.

Nous avons les mêmes craintes pour Lisieux, nous espérons cependant qu'il n'y aura pas eu plus de mal. Cet orage a éclaté à Caen dans la même nuit. Les journaux de cette localité ne mentionnent d'autre suite que l'incendie, par la foudre, d'une meule de foin élevée en plein champ dans le hameau de Gruchy non loin d'Ardennes. (Source  : Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1845   -  Nouvelles Locales.   -   Nous voyons dans une pétition qui vient d'être adressée au gouvernement sur le danger des inhumations précipitées, qu'en 1844, en moins de sept mois, quatre personnes dont le décès avait été constaté, sont revenues à la vie au moment où l'on allait les inhumer, et qu'en 1845, en moins de huit mois, six résurrections pareilles ont eu lieu.

L'auteur de la pétition, M. Leguern, continue en ces termes : « Depuis 1833, il y a eu, à ma connaissance seulement, quarante six cas d'enterrement plus ou moins précipités, auxquels je le répète, le hasard a le plus souvent mis empêchement. Vingt-et-un individus se sont réveillés d'eux-mêmes au moment où on allait les porter en terre, neuf par suite des soins que leur prodigua une trop rare tendresse, quatre par suite de la chute du cercueil, deux par suite de la suffocation dans le cercueil, trois par suite des piqûres faites en épinglant le linceul, sept, y compris le fils d'un employé des contributions directes du département de la Seine, par suite de retards non calculés dans la cérémonie des funérailles. Et le décès de tous ces citoyens avait été officiellement constaté ! » .  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

Septembre 1845   -  Fait divers.   -  Ces jours derniers, une ouvrière en dentelle qui demeure non loin du Montoir de la Poissonnerie, à Caen, quitta sa chambre en  laissant sur une table, devant sa fenêtre ouverte et à proximité d'une boite d'allumettes chimiques, un de ces globes en verre remplis d'eau, dont les personnes de sa profession font usage le soir, pour concentrer les rayons de lumière sur leur métier, lorsque leur lampe est allumée.

Le soleil pénétra dans la chambre, et ses rayons, en traversant le globe en question, allèrent converger sur la boite d'allumettes. Leur chaleur ne tarda pas à en déterminer la combustion. En un instant la table fut brûlée, et l'incendie menaçait de s'étendre lorsque quelques pompiers arrivèrent, et grâce à des secours intelligents, parvinrent promptement à l'étouffer. Avis aux dentellières.  (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Nouvelles.   -   Nous lisons dans plusieurs journaux de Paris :

L'année humide que nous traversons, désastreuse pour bien des produits, est à ce qu'il paraît, très favorable aux herbages du Berry, du Nivernais et de la Normandie. Aussi espère-t-on que le bétail sera de qualité supérieure.

caeCes prévisions nous semblent erronées. Les herbages sont à la vérité plus abondants que l'année dernière, mais ils sont moins succulents. Il est du reste reconnu que les secondes herbes des années de sécheresse sont plus riches en principes nutritifs que celles des années pluvieuses.

Ainsi non seulement le bétail ne trouvera pas une nourriture substantielle dans les secondes herbes, mais il aura à souffrir de la mauvaise qualité des foins qui ont été considérablement avariés par les inondations. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Informations locales.   -   Nous croyons utile de donner de la publicité à une triste observation qu'a été faite dernièrement et qui devra servir d'exemple aux intéressés :

Depuis un mois environ, plus de trente voituriers ou préposés à la conduite des voitures ont été tués ou très grièvement blessés sous les roues de leurs charrettes, dans les deux seuls départements du Calvados et de la Manche. Tous ces accidents étaient dus à l'imprudence ou à l'ivrognerie. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Nouvelles locales.   -   M. le ministre de l'intérieur vient d'adresser une circulaire à tous les préfets, dans laquelle il leur recommande d'inviter les administrations municipales à prendre des mesures pour que les logeurs, aubergistes et hôteliers, soient tenus d'avoir dans leurs établissements des lits à une seule place,  de manière que les soldats en voyage puissent à l'avenir coucher isolément. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Quoique la perte en pommes de terre soit moins grande dans notre contrée qu'on ne le craignait d'abord, il n'est que trop vrai qu'il y a cette année un déficit considérable, évalué à un cinquième, ou même à un quart. Il est des contrées où le mal est très grave et où l'on sera forcé d'acheter les tubercules à planter au printemps prochain. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Jamais, depuis un grand nombre d'années, la dernière moitié du mois d'octobre et le commencement du mois de novembre n'ont présenté une série de jours aussi constamment beaux, le ciel a été presque toujours pur et sans nuages, aussi les nouvelles des départements s'accordent-elles à dire que les semailles, favorisées par ce beau temps, se font dans d'excellentes conditions.

On espère que cette température favorable arrêtera la hausse du prix des céréales. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Un vol à la tire des plus audacieux et des plus subtils a été exécuté, mardi, sur le champ de foire de la Maladrerie, au préjudice d'une femme de la campagne.

Cette femme    selon l'habitude des personnes de sa condition   portait à la fois deux paires de poches, l'une fixée à sa robe par une couture, l'autre attachée au jupon de dessous par un ruban. Pour la dévaliser, il a fallu que le voleur ait trouvé le moyen non seulement d'insinuer la main dans la première poche qui était vide, mais de fendre celle-ci et de pénétrer de la sorte jusque dans la seconde, au fond de laquelle était renferme l'argent, objet de sa convoitise. De cette façon, il s'est emparé d'une somme de quinze francs en pièce de cinq francs. Une pièce de deux francs engagée probablement dans quelques plis, a seule échappé à l'effronté filou.

Les recherches opérées presque immédiatement par la police, n'ont produit aucun résultat. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1845   -  Nouvelles du temps.   -   Voici le résumé officiel des observations météorologiques pour le mois de septembre, faites à l'observatoire de Paris avec le plus grand soin :

La température minimum extrême a été de 5° 03 + 0 le 25 et la température maximum extrême, de 26° + 0 le 10. La température absolue a été de 15° + 0. Il est tombé dans la cour, de l'observatoire 7 centimètres 283 de pluie, et sur la terrasse 6 - 510, un vrai déluge.

La hauteur moyenne du mercure, dans le tube barométrique a été 755 mill. 62.

Enfin le vent a soufflé de l'ouest pendant 14 jours ; il y a eu 21 jours de pluie ou temps couvert, et 9 jours seulement de beau temps. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le ministre des travaux publics vient d'adresser aux préfets une circulaire fort importante, concernant les alignements des routes royales et départementales dans les traverses des villes, bourgs et villages. Nous mentionnons les instructions principales que renferme cette circulaire, dans l'intérêt des propriétés privées.

« Il convient, dit cette circulaire, de ne pas s'attacher à établir un parallélisme rigoureux, d'éviter, autant que possible, de faire avancer les constructions sur la voie publique, ce qui réduirait sans utilité la largeur actuelle, et, lorsqu'un redressement est indispensable, de combiner les alignements de manière que la circulation ne puisse jamais être entravée par l'exécution partielle du plan.

De prendre l'élargissement du côté où le dommage doit être moindre pour les propriétaires riverains.

De maintenir, autant que possible, les alignements résultant d'autorisations régulières.

De conserver toutes les façades qui différeraient peu de l'alignement à suivre.

Dé faire choix des repères fixes et bien déterminées, en évitant avec soin de briser la façade d'un bâtiment.

De ne jamais proposer d'alignements curvilignes, mais d'y substituer des portions de polygones rectilignes, dont la forme est plus favorable aux constructions.

Enfin, de se borner, sur les places et promenades publiques, à tracer des lignes ponctuées indiquant les limites de la grande voirie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Voici quelques détails sur l'assassinat du maréchal-des-logis Desprez, tué à Caen par son brigadier.  -   Le brigadier de gendarmerie Marguerie avait, pour l'inspection dernière, était porté sur le tableau d'avancement, mais il en avait été rayé à cause de quelques punitions. Toutefois ses chefs lui avaient promis que pourvu qu'ils ne s'exposât pas de nouveau à être puni, il serait certainement porté sur le tableau.

Il y a quelque temps ce brigadier fut puni par le maréchal-des-logis Desprez. Marguerite s'emporta contre celui-ci et se permit à son égard des propos qui nécessitèrent encore une assez forte punition.

Marguerie a épousé la fille d'un honorable gendarme d e la légion. Cette femme est la douceur et l'honnêteté même. Mardi elle partit pour aller voir son enfant qui est en nourrice à la campagne, et assez loin.

Mardi soir Marguerie rentra au quartier, à 10 heures 1|4, c'est-à-dire après l'heure fixée par le règlement. Si sa femme se fût trouvée là, la caserne n'eût point été attristée par un assassinat.

Le maréchal-des-logis Desprez, fit des reproches à Marguerie, et lui fit observer que disciplinairement il serait, à regret, forcé de faire un rapport le lendemain.

Marguerie se serait, dit-on, retiré dans sa chambre en murmurant, pendant que le maréchal-des-logis entrait dans la sienne pour se coucher.

Une heure après, vers 11 heures 1|4 ou 11 heures 1|2, Desprez, qui était couché, entendit du bruit à la porte de la cuisine. Il se lève, en ce moment Marguerie venait d'enfoncer la porte et arrivait sur le seuil de la chambre à coucher du maréchal-des-logis, sur lequel il tira un coup de pistolet, puis il s'enfuit.

Le coup avait frappé Desprez au visage, la balle avait pénétré par la bouche, et était sortie par la joue.

Cependant, quoique blessé, Desprez eut assez de force pour arriver jusqu'à la porte du commandant, et pour tourner le bouton de la sonnette. Mais aussitôt Marguerie revint sur lui et lui tira un coup de pistolet à bout portant. Le canon avait été posé sous l'oreille droite, et la balle, après avoir, sillonné le cou, et y avoir produit une blessure atroce, s'est arrêtée dans la pommette gauche. La mort fut instantanée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le gendarme Marguerie, en résidence à Caen, prévenue, d'attentat sur la personne de son maréchal-de-logis, a été acquitté par le conseil de guerre de Cherbourg, à la minorité de faveur de 3 voix sur 4. (source : L’Indicateur de Bayeux)

148.  -  CAEN  

La Maladrerie  -  Rue du Général-Moulin

Caserne de Beaulieu

Commentaires et informations : Facebook  -  E-mail

.