EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS
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CAEN |
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Canton de Caen |
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Janvier 1853 - Le temps qu’il fait. - Une douce température et un beau temps ont favorisé chez nous la fête du jour de l'an. Toute la journée, il y a eu dans les rues affluence de promeneurs, et nos magasins ont dû se ressentir de ces heureuses circonstances. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1853 - Le temps qu’il fait. - La température a été tellement douce pendant la durée du mois de décembre, que partout la végétation avance comme au mois d'avril. A Caen, on peut voir en ce moment dans un jardin de cette ville un pécher dont les rameaux portent un certain nombre de fleurs du développement le plus parfait. A Bayeux, un jardinier a récolté, ces jours-ci, une certaine quantité d'asperges. Dans l'Ain, disent les journaux de cette contrée, les poiriers sont avancés à tel point, qu'une infinité de ces arbres sont chargés de fruits d'un volume égal à celui d'un noyau de cerise. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1853 - Suicide. - Dimanche dernier, la demoiselle M..… (Désirée), née à Bayeux, âgée de 25 ans, et employée comme femme de chambre dans la maison de M. de Sainte-Marie, à Caen, rue Guilbert, s'est donné la mort en s'asphyxiant à l'aide du charbon. On attribue le suicide de cette jeune fille à un dérangement de ses facultés intellectuelles. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1853 - Nouvelles Locales. Les pluies, si, fréquentes depuis un mois, ont grossi toutes les rivières et les ruisseaux des deux départements de l'Eure et du Calvados et les ont fait déborder, presque partout. Heureusement cet effet était prévu, et tout ce qui a pu lui être soustrait l'a été. Mais les prairies sont couvertes d'eau. La Seine aussi a cru considérablement. (Source : Le Journal de Honfleur)
Janvier 1853 - Les pluies. - Les pluies torrentielles, dont nous sommes incessamment inondés, continuent d'entretenir dans toutes nos habitations, une humidité malsaine. La persistance de cette température calamiteuse cause de nombreuses indispositions. La grippe envahit notre ville. Les averses qui ne cessent de tomber chaque nuit, sont accompagnées de bourrasques d'une violence extrême, qui font craindre de nombreux sinistres en mer. A Caen, l'Orne et ses affluents ont considérablement grossi. Toute la prairie est submergée. Depuis hier, pourtant, l'état de l'atmosphère, qui s'est beaucoup amélioré et est devenu sec, nous fait espérer que nous n'aurons pas de nouvelles inondations à déplorer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1853 - Les évadés de prison. - C'est samedi, dans l'après-midi, que la gendarmerie a ramené à Bayeux, pour le réintégrer à la maison d'arrêt, le nommé Suzanne, l'un des deux évadés de la semaine d'avant.
Janvier 1853 - Nouvelles locales. - Le Moniteur d'hier contient un décret impérial du 17 janvier, qui pourvoit à l'organisation partielle, de l'institution des commissariats cantonaux. Ce décret créé 738 commissariats de canton, au moyen d'une allocation de 752 000 francs, à laquelle les communes contribuent pour 576 000 francs. Au. nombre des cantons du Calvados, où il est créé par ce décret un commissaire de police, figure le canton de Balleroy. La juridiction de ce fonctionnaire s'étendra sur toutes les communes du canton. Aux termes du précédent décret, « dans tout canton où il existe actuellement un commissaire de police, sa juridiction s'étendra à toutes les communes du canton ». Le canton de Bayeux est dans-ce cas. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1853 - Le temps qu’il fait. - Un journal de Caen signale « quelques framboises aussi mures, aussi appétissantes que celles qu'on recueille dans l'été » provenant des cultures de M. Chausse-Blanche, jardinier, à Caen. Nous en avons vu quelques-unes du même genre, et au même degré de maturité dans un jardin particulier de notre ville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1853 - Nouvelles locales. - Il parait que, dans nos campagnes, les perdrix sont déjà couplées : aussi se laissent-elles facilement approcher, et les braconniers en profilent pour leur faire une guerre d'extermination. Si cette température continue, le gibier déjà si rare est menacé d'une entière destruction. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1853 - Écoles de filles. - Je ne saurais trop insister aussi pour la propagation des écoles de filles. Le Conseil général, d'accord avec les efforts de l'Administration et la haute sollicitude du gouvernement, a voté des fonds importants pour encourager ces écoles, d'où dépendent, en grande partie, l'amélioration matérielle et morale du sort des classes laborieuses. Les communes qui ne sont pas encore en possession d'écoles de filles, doivent profiter de la session de février pour, soit a elles seules, soit en se réunissant, arriver à faire cesser cette déplorable lacune. Des subventions leur seront assurées comme à celles précédemment établies. Asiles ouvroirs. -— II en sera de même des localités qui établiront des écoles pour l'enfance ou des écoles-ouvroirs pour les adultes.
Logements insalubres. — Enfin, là session de février doit être utilisée pour aviser à ce que, pour toutes les localités dans lesquelles ce sera possible, on remplisse les dispositions de la loi du 13 avril 1850, relatives à l'assainissement des logements insalubres ( n° 22 du Recueil, page 258 ) et la recommandation du chauffage des lavoirs publics ( page 257 du même Recueil ). Le Préfet du Calvados, Pierre Le Roy (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1853 - Nouvelles locales. - L'hiver, pour s'être fait attendre, ne nous a pas oubliés. Depuis trois jours, le froid est vif, et il est tombé dans notre contrée une certaine quantité de neige. La gelée se fait sentir chaque nuit. Ce changement de temps ne fera que du bien aux récoltes. Il n'en sera pas de même pour les fruits de nos jardins et de nos vergers, compromis par une végétation prématurée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1853 - Le temps qu’il fait. - Le froid continue de donner un rigoureux démenti aux apparences trompeuses d'un printemps qui s'était annoncé hors saison. Les observations faites le jour de la Chandeleur donnent à croire que l'hiver n'a pas dit son dernier mot. Le Calendrier, des « Bons Laboureurs », pour l'année 1618 , dit en termes exprès : Si le douze de février, Le soleil apparaît entier, L'ors (l'ours), estonné de sa lumière, Se va remettre en sa tanière, Et l'homme ménager prend soin, De faire resserrer son foin, Car l'hiver, tout ainsi que l'ours, Séjourne aussi quarante jours. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1853 - Nouvelles locales. - S. M. l'Empereur vient d'envoyer à M. le maire de Caen, un déjeuner en vermeil et une écritoire pour Ia loterie organisée, en cette ville, par la société de St-Vincent de Paul. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 -
Nouvelles locales. - La
lieutenance de gendarmerie de Lisieux vient, comme celle de Bayeux,
d'être élevée au rang de capitainerie. En conséquence, M. Delplanque
est
Février 1853 - Nouvelles locales. - La neige qui est tombée ces jours derniers sur toute notre contrée, couvre également une partie de la France, les départements du Midi n'en sont pas exempts non plus, ce qui vient justifier le vieux proverbe que nous avons cité. Pourtant, on peut déjà constater une tendance marquée de la température au dégel. Ce retour tardif de l'hiver, loin d’être préjudiciable aux récoltes et notamment aux céréales, produira, pense-t-on généralement, les meilleurs résultats. On regrettait de voir une végétation trop hâtive et anormale exposer les jeunes bourgeons presque développés aux gelées de mars, qui font rarement défaut. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1853 - Le temps qu’il fait. - Le temps est décidément au dégel depuis trois jours, la température s'est adoucie et la neige est disparue de partout. La malle-poste a repris ses allures accoutumées et elle arrive à son heure ordinaire. Puissions-nous maintenant n'avoir pas à déplorer la reprise et la continuité des pluies ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 - L’Orne. -
Nous
lisions dernièrement, dans le Journal du Havre, et nous n'avions pas
osé répéter l'article suivant, dans la crainte d'être accusé de
calomnie envers la rivière d'Orne. Mais le « Pilote du
Calvados » l'ayant inséré lui-même, nous n'hésitons pas. C'est
un avis de plus du danger que présente la navigation de cette rivière,
qui conduit à Caen. On se félicitait, tout récemment, de ce que les
crues extraordinaires récentes l'avaient améliorée. L’on regrette,
à la fin de cet article, que les projets d'art relatifs ne soient point
réalisés. Il y a long temps que l'on a commencé des travaux, que des
fonds considérables ont été dépensés. Il se passera longtemps
encore, on peut le craindre, avant que l'Orne soit devenue navigable. Voici l'article que nous mentionnons : « Le petit bateau à vapeur, la « Ville de Caen », vient de périr dans la rivière de l'Orne. Il s'est rompu en deux. Il y a neuf mois et treize jours, ce petit, steamer quittait la Seine et entrait dans l'Orne pour y faire le remorquage, mais, comme on le voit il n'a pu résister longtemps au régime de cette rivière, parsemée de chaussées et d'épis en cailloux, la plupart sous l'eau. Depuis, longtemps on parle de projets d'amélioration, il sérait bien temps qu'ils fussent réalisés. » (Source : Le Journal de Honfleur)
Février
1853 - Le temps qu’il fait.
- L'hiver,
pour être tardif, ne se fait pas sentir avec moins de rigueur depuis
quelques jours. La gelée est venue sérieusement, la neige est tombée,
accompagnée d'un vent de Nord, grand frais, qui la maintient sur terre.
Vendredi surtout c'était une véritable tempête. Les côtes de la
Seine-Inférieure en sont couvertes, comme nos campagnes, il en est
ainsi dans les départements du Nord. On dit même qu'on en a vu à
Bordeaux et à Toulouse. La santé publique, l’agricole se trouveront bien de ce retour du froid, et l'on doit se féliciter de ce qu'il n'a pas tardé davantage. (Source : Le Journal de Honfleur)
Février
1853 - Éphémérides Départementales et honfleuraises.
- 4
Février 1418. —
Commencement du siège de Honfleur par les anglais, sous les ordres de
Salisbury.
4
Février 1814. —
Mort de Jacques-François Mutel de Boucheville, orateur et poète, né
à Bernay, où il décéda. Son premier ouvrage fut un poème, en six
chants, sur la conquête de la Sicile par les Normands, il a laissé
aussi un Voyage à Honfleur. 7
Février 1591. — La
garnison sort de Honfleur, pendant le siège de ctlte ville par Villars,
mais un grand nombre de bourgeois sont arrêtés et forcés de racheter
leur liberté. 9
Février 1707. —
Les évêques de Lisieux, de Séez, de Bayeux et d'Evreux se
réunissent, dans l'église Ste Catherine, sous la présidence de Mgr
Claude Maur d'Aubigué, archevêque de Rouen. Après avoir célébré la
messe du St-Esprit, ils ont déposé et chassé de la ville le ministre
protestant Stender, qui instruisait les fidèles des erreurs de Luther
et Jansénius ( Synodus Rothomagensis ) 12
Février 1793.
— Un petit corsaire de Honfleur, la « Marie-Rose »,
capitaine Picquot, s'empare, sur les côtes d'Angleterre, d'un grand
brick anglais, « The Belfast » sortant d'Irlande, chargé de
bœuf, de beurre et autres marchandises. Le capitaine avait envoyé
quatorze hommes à bord, et le brick fut amariné sans résistance. Une
demi heure après, le capitaine aperçut un grand navire anglais de 400
tonneaux, qu'il aurait aussi amariné, s'il avait eu du monde, car il
n'avait vu, dans toute sa croisière, aucun bâtiment de guerre de cette
nation. La
brume lui fit perdre la prise de vue, dans le courant de la nuit, mais
il fut convenu que la capture faite serait conduite au premier port
français. On ne tarda pas à savoir qu'elle était entrée dans le port
de St-Valéry en-Caux. 17
Février 1793.
— Rentrée triomphale à Honfleur du premier corsaire sorti de ce
port. Il salue la ville de cinq coups de canon, et du cri trois fois
répété de « Vive la République ! » c'était un petit
sloop destiné à la pêche, appartenant aux frères Picot, et qui
s'était, en peu de temps, métamorphosé en navire de guerre. Par la
façon bruyante dont il opérait sa rentrée au port, le sloop des
frères Picot annonçait assez hautement ses premiers succès. 18
Février 1450. —
Dunois s'empare de la ville de Honfleur qu'il tenait assiégée depuis
le 14 janvier précédent. 18
Février 1801.
— Une tempête cause de grands ravages à Honfleur et aux environs. 28
Février 1830. — Le
premier incendie dont notre département a été le théâtre, date de
cette époque. Au 15 juillet de la même année, on ne comptait pas
moins de 188 sinistres ayant affligé les départements du Calvados, de
la Manche et de l'Orne. Sept accusés comparurent devant les assises, et l'on sait que le jury prononça la peine capitale contre les filles Pauline Amand, Joséphine Bailleul et la femme Coulibeuf. (Source : Le Journal de Honfleur)
Mars
1853 -
Nouvelles divers. - Mercredi
dernier, à Caen, le sieur Chatel, cultivateur à Saint-Gabriel, a vendu
à la remonte un cheval moyennant 700 fr. Cette somme lui fut payée en
7 billets de banque de chacun 100 francs, qui furent mis dans un
portefeuille. Peu de temps après, le sieur Chatel perdit son
portefeuille, qui fut trouvé par un cavalier de la remonte, qui en fit
la remise à son propriétaire. Pour
récompenser un acte d'une si grande probité, le sieur Chatel ôta de
son portefeuille un billet de 100 fr. et en fit la remise au cavalier.
Mars
1853 -
Nouvelles divers. - Un
arrêté de M. le Préfet du Calvados autorise la destruction, par les
armes à feu, les corneilles et corbeaux, classé parmi les animaux
nuisibles, dans les champs de Colza, par les propriétaires et fermiers,
nonobstant la clôture de la chasse. Cette autorisation cessera, toutefois, d'avoir effet après la disparition de la neige et des troupes de corbeaux en nombre extraordinaire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1853 -
Nouvelles divers. - Nous
voici revenus en plein hiver. Après quelques journées tièdes et
printanières, le froid a repris plus vif que jamais. Nous avons eu des
bourrasques accompagnées de grêle, et la neige tombe avec abondance. Cela,
du reste, était inévitable après le froid aigu de ces derniers jours,
il faut espérer que ces rigueurs posthumes vont cesser enfin, et que le
Printemps, monté d'hier sur le trône, va chasser de son empire le
Vieillard malotru qui se rit de nous. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Avril
1853 - Le temps de travail. - M.
le garde des sceaux a transmis récemment à MM. les
procureurs-généraux de nouvelles instructions pour assurer
l'exécution de la loi sur la durée du travail des adultes. Afin de rendre plus efficace l'initiative de son collègue, M. le ministre de l'intérieur vient d'inviter MM. les préfets à unir leurs efforts à ceux de MM. les procureurs-généraux et de leurs substituts, pour empêcher que le travail effectif ne dépasse la limite fixée dans les manufactures et usines des départements. (Source : Le Journal de Honfleur) Avril
1853 - La Compagnie de pompiers.
- La
ville de Caen est enfin organisée. Elle a reconnu ses officiers et est
en activité. Le
dimanche suivant, au moment où elle faisait une visite au maire, un
commencement d'incendie s'est manifesté et a promptement été éteint,
et le soir du même jour, un autre s'est déclaré dont on a bientôt
été maître. Ces deux circonstances ont prouvé l'utilité, déjà
mainte fois reconnue au surplus, de ces compagnies. Il nous a été assuré que la nomination des officiers de la nouvelle compagnie de pompiers à Honfleur était arrivée, et qu'il allait être bientôt procédé à sa réorganisation. (Source : Le Journal de Honfleur)
Avril 1853 - La Légion d’honneur. - Au 1er octobre 1852, le nombre total des membres de la Légion-d'Honneur était de 53 462, ainsi classés : grand-croix 62, Grands officiers 215, Commandeurs 986, Officiers 4 639, Chevaliers 47 560. Sur le nombre total des membres de l'ordre, 36 983 ne reçoivent pas de traitement. (Source : Le Journal de Honfleur)
Avril
1853 - Nouvelles locales.
- Le
détail le plus intéressant qui ressort des tableaux de recrutement est
relatif au degré d'instruction des jeunes gens appelés sous les
drapeaux.
Ainsi,
des jeunes gens appelés de 1831 à 1835, près de la moitié (480 sur 1
000) ne savaient ni lire ni écrire Cette proportion est descendue à
437 sur 1 000 pour les jeunes gens appelés de 1836 à 1840 ; à 400 sur
1 000 pour ceux ; de 1841 à 1843. Pour
la classe de 1848, sur 304 023 appelés, 175 416 savaient lire et
écrire ; 13 092 ne savaient que lire ; 106 279 ne savaient ni lire ni
écrire ; enfin il en est 9 236 dont le degré d'instruction n'a pu
être vérifié.
Ces chiffres font ressortir le nombre des illettrés dans une proportion de 349 sur 1 000. Le progrès est sensible. (Source : Le Journal de Honfleur)
Avril
1853 - Nouvelles locales.
- Une
secousse de tremblement de terre s'est fait sentir, vendredi 1er
avril, vers 10 heures 3/4 du soir. Elle a duré six secondes à peine.
Nous n'avons point mentionné ce fait dimanche dernier, craignant
quelque erreur de la part des personnes qui nous disaient l'avoir
ressentie, car, quoique debout a cette heure, nous n'avions rien
éprouvé qui nous parût extraordinaire. Cette secousse s'est fait
sentir dans les départements de la Manche, de l'Orne, du Calvados, de
la Seine-Inférieure, dans presque toute la Bretagne, le Maine, l'Anjou
et la Touraine. Tous les journaux signalent ce fait, et quoique variant la forme du récit et l'accompagnant de circonstances plus où moins excentriques, il résulte des détails que cette commotion souterraine, pour avoir été plus ou moins forte, dans quelques localités, a produit partout à peu prés les mêmes effets, et n'a fort heureusement occasionné aucun accident. (Source : Le Journal de Honfleur)
Avril
1853 -
Violente secousse de tremblement de terre.
- Vendredi
soir, quelques minutes, avant onze heures, on a ressenti, dans Bayeux,
une assez violente secousse de tremblement de terre. Ce mouvement,
accompagné d'un bruit sourd assez semblable au roulement de voitures
pesamment chargées, a eu lien dans la direction du N.-O. au S.-E. Le
ciel était calme et clair, parsemé de brillantes étoiles. Les
oscillations, qui ont duré environ 12 à 15 secondes, ont été
constatées dans la plupart des habitations de la ville, par un léger
dérangement de meubles, par le mouvement et le bruit de cristaux de
vaisselle et même de quelques sonnettes. Ce phénomène, très rare
dans notre pays, parait s'être manifesté dans toute la contrée, et
sur une assez grande étendue. Les journaux de Caen en font aussi
mention, dans des conditions identiques. Il parait s'être fait sentir
sur la route de Paris à Lisieux et au-delà. On n'a pas appris qu'il en
soit résulté d'accidents. A
ce sujet, un correspondant digne de foi nous écrit de Hottot-les-Bagnes,
à la date du 2 avril : «
Un tremblement de terre a eu lieu la nuit dernière, sur les 10 heures
et demie du soir environ. Il n'est pas de famille dont les meubles, les
lits, n'aient été fortement ébranlés pendant près d'une minute. Les
personnes qui étaient debout, avaient peine à se soutenir, et ont
été partout saisies de la plus grande frayeur. Moi-même, à moitié
endormi, j'ai cru, en me réveillant, qu'on ouvrait mes contrevents,
sans connaître la cause de l'ébranlement considérable qui avait lieu.
» D'autres
contrées de la Normandie ont ressenti cette secousse avec beaucoup plus
d'intensité que la nôtre. Le Journal de Coutances nous apprend que des
toitures ont été brisées dans la ville, des cheminées renversées,
des pierres détachées des murailles. Dans la cathédrale, ajoute ce
journal, une longue fissuré s'aperçoit à la voûte d'une des nefs
latérales, du côté du nord, des pièces de marbre du grand autel sont
disjointes, et à l'extérieur plusieurs clochetons ont perdu leurs
pierres de couronnement. On
dit qu'à l'est de Coutances le sol, en différents endroits, offre des
crevasses de plusieurs mètres de longueur. L'oscillation
se faisait sentir de l'ouest à l'est, et si les dégâts, en
définitive, n'ont pas été grands, ce spectacle nouveau et menaçant
n'en avait pas moins jeté l'alarme de tous les côtés. Cependant, au
moment de la plus forte anxiété, le temps était calme. Une foule de
personnes, qui ne comptaient, plus sur la sécurité de leurs maisons,
ont passé le reste de la nuit à se promener sur les boulevards, à la
clarté des étoiles. Outre
cette première secousse, qui a troublé si violemment le repos de la
ville, trois ou quatre, autres, mais plus légères, ont encore été
remarquées vers deux, trois et quatre heures. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Avril
1853 - A propos. -
Le tremblement de terre qui vient de se faire sentir dans toute
notre contrée, le « Pilote du Calvados » publie la note
suivante : Tremblement
de terre à Caen, en 1776. —
Nous sommes redevables à l'obligeance de M. Deschamps, archiviste de
l'état civil de Caen, de la précieuse communication suivante, que nos
lecteurs accueilleront avec un vif intérêt.
Le
haut clocher de Cormelle a été renversé ainsi que le contretable de
l'église d'Éterville. Heureusement, il n'y a eu dans, toute la ville
qu'une personne de blessée par la chute d'une pierre. » Cette curieuse note est extraite textuellement du Registre des baptêmes et mariages de la paroisse Saint-Ouen de Caen, elle vient à la suite d’un acte de baptême et est écrite, en entier, de la main de M. J.-F. Hébert, alors vicaire, et depuis curé de la paroisse. Elle ne pouvait être publiée dans un moment plus opportun. (Source : Le Journal de Honfleur)
Avril
1853 -
Instruction publique.
- La
première session de la présente année pour les examens du
Baccalauréat ès lettres sera ouverte, à Caen, le 19 avril. Tous
les candidats devront s’être fait inscrire le 18 au Secrétariat de
l'Académie, le registre d'inscription étant clos irrévocablement la
veille de l’ouverture de la session. La
première épreuve écrite (version latine) aura lieu le 19, à 8 heures
du matin, dans la salle de la Faculté des Lettres, où tous les
candidats devront être réunis afin de recevoir l'indication des jours
assignés à chacun d'eux pour les épreuves. La
deuxième épreuve écrite (composition française ou latine) aura lieu
le même jour, à 1 heure. Les pièces à produire par les candidats sont : 1er leur acte de naissance ; 2e leur demande d'admission à l'examen, dans la forme prescrite par l'arrêté du 20 novembre 1849 ; 3e le récépissé des fonds consignés. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1853 -
On lit dans la Gazette de France.
- Nous
avons parlé de la comète attendue en 1856, et nous avons dit quelque
chose des précédents de cette voyageuse à tous crins. En 1835, il en
est passé une autre, sans que personne mit le nez à la fenêtre, et
pourtant ce n'était pas une parvenue : depuis l'an XVIII avant notre
ère, et dans, les vingt-cinq visites qu'elle nous a rendues, elle a
coïncidé avec des événements qui eurent leur importance. Ainsi,
on 1066 , Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, venait de débarquer
en Angleterre à la tête d'une nombreuse armée, lorsqu'apparut cette
comète qui porte aujourd'hui le nom de Halley. Elle fut considérée
par les Anglais comme un pronostic de la victoire des Normands et
inspira une terreur universelle, qui ne contribua pas peu a amener la
soumission du pays après la bataille d'Hastings, comme elle avait servi
à décourager les soldats de Harold avant le combat. La comète est
représentée sur la fameuse tapisserie de Bayeux, ouvrage de la reine
Mathilde, femme du conquérant. Cette même comète jeta l'épouvante, en 1456, parmi les Turcs, commandés par Mahomet II, et dans les rangs des chrétiens pendant la terrible bataille de Belgrade, où quarante mille Musulmans périrent. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Ainsi,
des jeunes gens appelés de 1831 à 1835, près de la moitié (480 sur 1
000 ) ne savaient ni lire ni écrire. Cette proportion est descendue à
437 sur 1 000 pour les jeunes gens appelés de 1836 à 1840 ; à 400 sur
1 000 pour ceux de 1841 à 1845. Pour
la classe de 1848, sur 304 023 appelés, 175 416 savaient lire et
écrire ; 13 092 ne savaient que lire ; 106 279 ne savaient ni lire ni
écrire ; enfin il en est 9 236 dont le degré d'instruction n'a pu
être vérifié.
Ces chiffres font ressortir le nombre des illettrés dans une proportion de 349 sur 1 000. Le progrès est sensible. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1853 -
Nouvelles locales. - Depuis
l'ouverture de la foire de Caen, il y a, sur la route de cette ville à
Bayeux, un mouvement considérable de voyageurs. Dimanche et lundi
derniers surtout, toute notre contrée semblait s'être donné
rendez-vous vers ce même but. Aussi y avait-il, ces deux jours là,
dans les rues de la cité caennaise une foule énorme. On remarquait un
certain nombre de fermières, aux riches et pittoresques costumes
normands, qui font ordinairement l'admiration des étrangers. Nous devons constater pourtant que toutes étaient étrangères à notre arrondissement, l'antique coiffure bayeusaine a complètement disparu. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1853 -
Nouvelles locales. - Le
sloop l’ « Elisa », du port de Caen, capitaine Lefèvre,
parti de Cherbourg, le 9 de ce mois, à la marée du soir, en
destination d'Isigny, fit rencontre pendant la nuit, d'un petit bateau
qui se livrait à la pêche, sans avoir de fanal, et que l'obscurité
l'empêcha de voir. Le sloop ayant, sans le savoir, passé par-dessus
l'amarre de la drague, la petite embarcation se trouva chavirée avant
qu'on eût pu lui porter secours. Les deux hommes qui la montaient
disparurent sous les eaux et ne furent aperçus de personne, quoique le
capitaine du sloop eût fait arrêter la marche du bâtiment, dans
l'espoir de secourir les naufragés. Il ne s'éloigna qu'après avoir
constaté l'inutilité de ses recherches. L'autorité
maritime, informée de ce triste accident, a ordonné et fait commencer
aussitôt, une enquête, dont les pièces ont été transmises à
Cherbourg. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1853 -
Nouvelles maritimes. -
Le
maître de port de Caen a communiqué à la société d'agriculture et
de commerce de la même ville, un travail dont il résulte qu'il est
entré en ce port, pendant l'année 1852, 1 429 navires jaugeant
ensemble 90 631 tonneaux, et montés par 7 751 hommes d'équipage. Ces
voyages se sont partagés entré la navigation à voiles (1 023 navires
jaugeant 58 960 ton.) et la navigation à vapeur dont une grande partie
exécutés par les paquebots qui transportent les voyageurs de Caen au
Havre et réciproquement. Si cela prouve l'activité commerciale, entre Caen et les autres ports, malgré les difficultés de navigation dans l'Orne, il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit que du petit cabotage et que le terme moyen du tonnage de chaque bâtiment à voiles, n'est représenté que par le chiffre 58,6. (Source : Le Journal de Honfleur)
Mai
1853 -
Éphéméride Départementale.
- 21 Avril
1793. Le
colonel Telly, commandant les troupes françaises à Bréda et à
Gertruydemberg, est admis à la barre de[1]la
convention, nationale et rend le compte suivant (extrait) : « ….. Le
3e bataillon, du Calvados, détaché, à Baamsdoculk, à une
demi-lieue de la ville, fut attaqué par des forces supérieures, la
nuit du 17 au Le chef de ce bataillon, le lieutenant colonel du Maine, eut le bras percé d'une balle, à la tête de sa troupe je perdis quatre hommes, une douzaine de blessés, la perte de l'ennemi fut beaucoup plus considérable. Enfin, citoyens, depuis, ce moment jusqu'au 22, quatre heures après-midi, le brave bataillon du Calvados, et un détachement des 19e et 23e bataillons nationaux firent tête à 2 000 hommes d'infanterie et à un régiment de cavalerie. » (Source : Le Journal de Honfleur)
Mai
1853 -
Nouvelles locales. -
Les
savants ont attribué la froideur continue du printemps de cette année
à la présence d'astéroïdes réunis, en grand nombre, entre la terre
et le soleil, dont ils interceptaient les rayons. Il parait qu'ils se
sont dissipés. Depuis le commencement de la semaine, nous éprouvons la chaleur bienfaisante ressentie habituellement à cette époque. Le soir après le coucher du soleil, il y a fréquemment des éclairs, très rarement quelques roulements de tonnerre. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juin 1853 - Les orages. - Les journaux du Calvados et de l'Eure, que nous avons reçus, mentionnent de violents orages ressentis sur plusieurs points de ces départements, la semaine qui a terminé le mois de mai. Il y a eu des dégâts considérables dans les vallées d'Orbec et de Livarot. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juin 1853 - Éphémérides départementales. - 3 mai 1801. — Installation à Caen de la société d'agriculture et de commerce, rétablie par le général de division Dugua, préfet du Calvados. Ce fut le savant chimiste Fourcroy, conseiller d'état, alors dans cette ville, qui prononça le discours d'inauguration. Le nombre des membres résidants fut fixé à 50 ; celui des correspondants était illimité. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Nouvelles diverses.
-
La commission d'instruction primaire va ouvrir sa deuxième
session de 1853 pour I’examen des instituteurs et des institutrices,
pour celles-ci l'examen aura lieu le 29 juillet, pour les instituteurs
le 25. Les
candidats devront se faire inscrire, au secrétariat de l’académie,
avant le 30 juin, et déposer : 1° leur acte de naissance, 2° la
déclaration qu'ils ne se sont présentés devant aucune commission
d'examen dans l'intervalle des quatre mois qui précéderont la session
; 3° s'il y a lieu, l’indication de celles des matières comprises
dans la 2e partie de l'art. 22 de la loi du 15 mars 1850, sur
lesquelles ils demandent a être interrogés. Leur signature doit être légalisée par le maire de la commune où ils résident. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Un décret impérial.
-
Un décret impérial du 3 juin, rendu sur la proposition du Grand
Chancelier de la Légion d'Honneur, le Conseil de l'ordre entendu,
exclut de la Légion vingt individus atteints par des jugements de
diverses natures, de ce nombre est un Commandeur ; il retire
l'autorisation de porter la croix de St-Louis à un chevalier de cet
ancien ordre, et à trois autres individus celle de porter des
décorations étrangères. Un autre décret raye des contrôles des décorés militaires un condamné correctionnellement pour vol. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Un décret impérial.
-
Un décret impérial détermine les conditions exigées pour
porter les décorations étrangères. Pour toutes il faut une
autorisation formelle accordée sur le rapport du Grand Chancelier de la
Légion-d'Honneur. Il était temps de ramener l'ordre dans cet état de choses où l'on ne pouvait plus distinguer ce qui était la récompense du mérite, de la satisfaction d'une vanité puérile ou d'une ambition démesurée. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juin 1853 - Le Chemin de fer. - Les agents du chemin de fer sont venus, la semaine dernière, prendre des mesures préparatoires dans les environs de Caen, spécialement sur le territoire de Venoix. Il paraît que le rail-way, partant des terrains situés derrière la préfecture, traverserait cette commune pour se diriger vers la plaine de Carpiquet, en longeant une petite ferme dite « la Bijude ».
Juin 1853 - Le temps qu’il fait. - Le beau temps qu'il a fait à la St-Médard, est venu heureusement justifier nos prévisions. La journée d'avant-hier, mercredi, jour de la fête du bon évêque de Noyon, s'est passée sans une goutte d'eau. Bien des regards inquiets interrogeaient le ciel, tout disposés à voir, ce jour-là, dans le moindre nuage, un pronostic assuré de quarante jours de pluie. Mais toutes ces appréhensions de giboulées, de grêle et d'eau se sont fondues, sous les purs rayons d'un chaud et resplendissant soleil. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin 1853 - Une agression. - Mercredi soir, vers dix heures et demie, une scène de scandale et de violence s'est passée dans notre ville. Un de nos concitoyens se promenait dans la rue Saint-Jean en société de l'un de ses amis, habitant de Caen. Ces deux messieurs accompagnaient leurs femmes, auxquelles ils donnaient le bras. Arrivés à l'encoignure de la rue de la Cave, ils allaient revenir sur leurs pas, quand ils furent croisés par deux individus, en état d'ivresse, qui les insultèrent de gestes et de paroles. L'un des promeneurs les ayant repoussés de la main, se trouva immédiatement assailli et fut obligé d'engager une lutte, dans laquelle il ne tarda pas à terrasser ses deux adversaires. Mais, désarmé de sa canne par l'un des auteurs de ce guet-apens, il en reçut un coup assez violent sur la tête. Aidé bientôt par son ami, ils parvinrent enfin, grâce à l'énergie de leur attitude, à se débarrasser de ces deux mauvais sujets, qui s'enfuirent, pendant que les deux dames, justement effrayées, frappaient à une maison voisine, pour demander du secours. La police, avertie trop tard, n'est intervenue sur les lieux qu'après la scène. Mais, il paraît, d'après l'enquête à laquelle elle s'est livrée immédiatement, qu'elle, connaît les auteurs de cet odieux guet-apens. Il faut donc espérer que bonne et sévère justice en sera faite. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin 1853 - Exécution de Marie et de la veuve Guillot. - On se rappelle encore l'épouvantable assassinat de Vendes, et les circonstances atroces dont il fut accompagné. On sait que la femme Duvivier, ayant obtenu des circonstances atténuantes, ne fut punie que de la peine des travaux forcés à perpétuité, qu'elle subit en ce moment à la maison centrale de Rennes. Quant à Marie et à la femme Guillot, qui furent condamnés à la peine capitale, ils ont satisfait, mardi dernier, à Caen, à la justice des hommes. Puissent-ils aussi avoir satisfait à celle de Dieu ! Voici en quels termes le « Pilote » de mardi raconte leur exécution : Aucun intérêt ne s'attachait aux coupables, si ce n'est peut-être à Marie, qui semble n'avoir été que l'instrument des deux femmes, ses complices, et aux aveux spontanés et complets duquel la justice a dû ses principaux éléments d'accusation et de conviction. Les pourvois en cassation et en grâce formés au nom de Marie et de la femme Guillot ayant été successivement rejetés, la femme Guillot eut recours à un expédient qui devait prolonger sa vie de quelques semaines. Elle déclara qu'elle était enceinte de quatre, mois, mais il a fini par résulter, tant de l’examen des hommes de l'art que de ses propres aveux, que cette assertion était mensongère. L'expiation du crime commis par elle et par son amant ne devait donc plus être différée. Comme, on savait que l'échafaud ne serait plus dressé en plein jour, ni un jour de marché, depuis près de deux mois, le mercredi et le samedi de chaque semaine, les promenades Saint-Julien, où s'exécutent les arrêts criminels, étaient, dès trois heures du matin, encombrées par une foule énorme dont la longue attente n'aboutissait qu'à une déception.
L'épreuve terrible de la toilette les a trouvés l'un et l'autre pleins de résignation. Ils avaient manifesté le désir de faire le trajet à pied, le courage et l'énergie ne les ont pas abandonnés un seul instant. On a remarqué seulement que la marche de Marie était moins ferme que celle de la femme Guillot. Celle-ci a subi la première son châtiment, et, une minute après, Marie, après avoir à plusieurs reprises baisé le crucifix, et embrassé le prêtre qui l'accompagnait et le soutenait de ses exhortations, s'est livré aux exécuteur. A sept heures, tout était consommé. Les curieux, qui étaient innombrables, se sont alors retirés peu à peu. Nous n'avons pas besoin de dire qu'une foule d'habitants des communes de Balleroy, de Tilly, de Juvigny et de Vendes, étaient venus de ces localités à Caen, pendant la nuit, à marche forcée, les uns à pied, les autres à cheval ou en voiture. On assure, que, pendant les longs jours qui se sont écoulés depuis leur condamnation jusqu'à leur supplice, Marie et la femme Guillot ont tenu une conduite exemplaire, manifesté des sentiments religieux et témoigné du repentir. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin 1853 - Nouvelles locales. - On a fait courir le bruit, dit « Le Pilote », que la veuve Guillot, qui a porté, mardi dernier sa tête sur l'échafaud, s'était surexcitée par des liqueurs fortes, pour arriver sans faiblir à l'heure suprême. Ce bruit étant dénué de tout fondement, il importe de le démentir de la manière la plus formelle. On nous assure que la veuve Guillot et Marie ont demandé et reçu la communion, le matin même du jour où l'expiation de leur crime s'est accomplie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin 1853 - Nouvelles locales. - L'inscription maritime de Caen avait reçu l'ordre de faire une levée immédiate de marins ; cette mesure, qui devait atteindre sur notre littoral un assez grand nombre d'hommes mariés, a sans doute été modifiée. Nous sommes informés que, sur 41 marins désignés primitivement pour le service de l'Etat, sur notre cote, entre Asnelles, Arromanches et Port, un seul est appelé à fournir ses quatre années dans la marine impériale. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1853 -
Nouvelles locales. - La
police Caennaise vient de faire une importante capture de lait
sophistiqué, c'est-à-dire, étendu d'eau, que des marchands, des
environs allaient livrer aux revendeurs de la ville. Ce lait a été
répandu sur la voie publique. Les ailleurs de cette fraude vont être
poursuivis. A cette occasion, il est opportun de rappeler à qui de
droit qu'il ne s'agit plus dans ce cas, comme précédemment, d'une
amende de simple police, ne dépassant pas le plus souvent un franc ;
aujourd'hui, la justice peut appliquer aux coupables une amende de 50
fr., la peine de l'emprisonnement, ordonner l'insertion du jugement dans
un journal ; lequel journal doit se faire un devoir de publier les noms
des délinquants, espèce de châtiment qui a bien aussi sa valeur. A
bon entendeur… avis ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1853 - La loi de vendémiaire an IV.
-
Le tribunal de 1er instance de Toulon a rendu, le 21
juin un jugement qui intéresse toutes les communes de France. Voici
les motifs d'après lesquels il a prononcé celle de Cuers responsable
des pertes causées dans cette commune par l'insurrection qui a eu lieu
le 5 décembre 1851 : 1°.
Les communes ne peuvent s'exonérer de la responsabilité que fait peser
sur elles la loi de vendémiaire an IV qu'en justifiant que les dégâts
ont été occasionnés par des individus tous étrangers à la commune,
et qu'elle a pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir et
réprimer les désordres. 2°.
La loi de vendémiaire an IV ne fait pas de distinction entre les
délits politiques et les délits non-politiques, la responsabilité des
communes est engagée quelque soit le but que se proposent les auteurs
des désordres et de l'insurrection. 3°. La désorganisation des pouvoirs municipaux ne peut-être invoquée, par la commune, comme excuse, surtout lorsque cette désorganisation est le fait de ses habitants. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juillet 1853 - Le blé. - Le « Pilote du Calvados » annonçait une baisse, légère à la vérité, sur le blé vendu à la halle du 4 juillet. Sur la totalité de l'apport, plus de la moitié a été reliée. Tout annonçait une prochaine diminution dans les cours, grâce au retour du beau temps et à l'excellent aspect que la récolte avait prise. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juillet
1853 - Le blé. -
A l'approche de la récolte, nous rappellerons aux cultivateurs
l'usage adopté depuis long temps dans les département voisins,
notamment dans celui de la Seine-Inférieure où on l'emploie, depuis
plus de trente ans, de mettre en villottes ou moyettes le blé dès que
les gerbes sont liées. Nous ne décrirons pas ce procédé bien connu, mais nous dirons que le blé mis en villottes produit encore, après avoir été coupé et dans une proportion plus considérable que lorsqu'il est resté en javelles, le grain s'échappe moins facilement de l'épi, il est mieux préservé de la pluie ou de la grèle et moins exposé à l'avidité des oiseaux et des insectes ; sa bonne apparence lui assure dans les marchés un prix plus élevé Ce procédé a été décrit et recommandé par M. Gasparin dans son cours d'agriculture, 3e vol. (Source : Le Journal de Honfleur)
Août 1853 - Éphéméride du Calvados. - 1er Juillet 1640. — Tremblement de terre, sur les 10 heures du soir, à Caen et dans les villes et communes circonvoisines. Le mouvement oscillatoire fut très sensible et dura un quart d’heure environ. (Source : Le Journal de Honfleur)
Août
1853 -
Nouvelles locales. - Il
est arrivé à Caen deux détachements de gendarmerie : l'un, composé
d'un maréchal-des-logis et de 34 hommes, venant de Melun ; l'autre, de
18 hommes, venant de Versailles. Ils viennent acheter des chevaux à
notre dépôt de remonte. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1853 -
Le curage des rivières.
- D'après
un arrêté de M. le préfet du Calvados, il sera procédé, du 1er
au 30 septembre prochain, au curage de tous les cours d'eau du Il
en sera de même pour tous les fossés, canaux et rigoles communiquant
avec ces cours d'eau, sans distinguer s'ils sont ou non navigables ou
flottables. Le
curage de tous les cours d'eau, dit la circulaire de M. le Préfet, est
plus que jamais une nécessité. Ce n'est pas une demi-mesure qu'il faut
prendre, l'agriculture et l'industrie la veulent complète et efficace.
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Septembre
1853 -
Le télégraphe électrique .
- Les
fils du télégraphe électrique de Paris à Caen, aboutissent
maintenant, sur la place Royale, au deuxième étage de la vaste et
élégante maison que M. Paul Lahaye, négociant, vient de faire
construire sur cette place. C'est dans cette maison que l'appareil
télégraphique et les bureaux de correspondances sont établis. Les
premiers essais ont parfaitement réussi. Source : L’Indicateur
de Bayeux) Septembre
1853 -
La vente de chevaux. -
Vingt-quatre
gendarmes des compagnies de la 1er légion sont en ce moment
à Caen, où ils viennent faire des achats de chevaux. Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1853 -
Pêche des Huîtres. -
Aux termes du
décret du 4 juillet 1853, la périodes huîtres est ouverte, depuis le
1er septembre, pour cesser le 30 avril. Elle est interdite
avant le lever et après le coucher du soleil. Elle
ne peut être faite que sur les huîtrières déterminées par le
préfet maritime ou le chef de service de la marine du
sous-arrondissement, et indiquées par des affiches placardées dans le
quartier ou syndicat. Le
filet ou drague, employé sur les huîtrières qui ne découvrent point,
doit être de chanvre, et les mailles avoir 0 m. 055 en carré. Le poids
de la drague ne peut excéder 65 kilogrammes. Le
diamètre des huîtres, dans leur plus grande longueur, doit être de 0
m. 060, toutes celles qui n'auraient pas cette dimension doivent être
rejetées à la mer, ainsi que les poussiers, sables, graviers et
fragments d'écailles, si le triage se fait à bord ; s'il se fait à
terre, ce doit être aussitôt après le déchargement du bateau, alors
les petites huîtres, ainsi que les matières ci-dessus énoncées,
doivent être, à la plus prochaine marée, reportées sur le banc où
la pèche a eu lieu. Si
les patrons ne le faisaient pas, ce serait à leur compte par les
personnes désignées par les agents de surveillance, sans préjudice
des peines portées par la loi du 9 janvier 1852, les patrons
étant personnellement responsables des infractions commises par leurs
gens. La pêche des moules a fini jusqu'ici, le 30 septembre, le nouveau décret la prolonge jusqu'au 31 octobre, à moins que le préfet ou le chef du service du sous-arrondissement ait fixé une autre époque. C'est le cas où nous trouvons cette année, où, d'après une décision du chef du service du Havre, la pêche des moules ne sera pas permise plus tard que précédemment, c'est-à-dire qu'elle cessera le 30 du mois courant. (source Le Journal de Honfleur)
Septembre
1853 -
Nouvelles Maritimes. -
Le
tribunal commercial maritime de Caen a condamné, le 31 août dernier,
à 6 jours de prison et une campagne d'un an à 2/3 de solde sur les
bâtiments de l'état, un marin qui avait laissé partir le navire sur
lequel il était engagé, et ne s'était pas rendu à bord. Il a condamné à 6 jours de prison le second capitaine d'un navire pour ivresse sans désordre, dans l'exercice de ses fonctions. (source Le Journal de Honfleur)
Septembre
1853 -
Nouvelles diverses. -
Depuis le 6 septembre, la ligne électrique pour la
correspondance est ouverte de Caen à Paris. La
distance à parcourir est de 223 kilomètres. Une dépêche de vingt
mots coûtera 5 fr. 30 c. celle de 21 à 30 mots 6 fr. 05 c. la
dépêche de 20 mots, pour Évreux, 3 fr. 80 c. celle pour Rouen, 4 fr.
90 c. celle pour le Havre, 5 fr. 80 c
Septembre
1853 -
Nouvelles diverses.
- Le maire de
Caen a pris dernièrement un arrêté qui serait bon d'imiter dans les
autres villes. Il a interdit les étalages roulants ; les marchands ambulants ne pourront plus stationner ailleurs que sur les place publiques et seulement pendant la durée des marchés. (source Le Journal de Honfleur)
Septembre
1853 -
Nouvelles diverses. -
La demoiselle Cantel, qui n'existe que par son travail, trouva,
il y a peu de jours, au bas du Pont St-Pierre, à Caen, cinq billets de
banque de cent francs chacun. Elle s'empressa de les porter au
commissaire de police. Une
demi heure après ils étaient réclamés par M. Lelarge propriétaire,
ils lui furent remis. II s'empressa de son côté d'en laisser un à
mademoiselle Cantel. Honneur a tous deux ! Ce n'est pas au surplus le premier acte de probité de cette demoiselle. (source Le Journal de Honfleur)
Septembre
1853 -
Nouvelles diverses. -
Quatre individus, condamnés par la cour d'assises, s'étaient
pourvus en cassation ; leur pourvoi n'a pas été admis. Ce sont Boisgontier, condamné pour vol qualifié à 10 ans de travaux forcés ; François Meslin, à 8 ans de réclusion, pour vol domestique ; Eugène Vaudry, à 6 ans de réclusion, pour tentative de viol, et J. B. Desmousseaux, à la même peine, pour vol qualifié. (source Le Journal de Honfleur)
Septembre 1853 - Une arrestation. - On assure que le nommé Méry, ce détenu de la maison de Beaulieu qui réussit à s'évader dans la matinée du 28 août dernier, vient d'être arrêté par la gendarmerie, dans les environs de la ville de Falaise. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1853 - Au feu. - Hier matin, à 3 heures, la cloche de Saint-Pierre de Caen annonçait aux habitants un incendie en ville. Le feu avait pris à une maison bâtie en bois, à usage de café-restaurant, situé sur le quai, près le bureau des bateaux à vapeur. Grâce aux secours arrivés de tous Côtés, la maison seule a été brûlée. Les habitants étaient partis à une fête des environs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1853 - Un don de l’Empereur. - L'Empereur vient de faire don à l'église Saint-Pierre de Caen d'un tableau représentant le Martyre de Saint-Pierre. On l'a placé à droite du chœur, au dessus de l'ordre d'accompagnement. On sait que Simon Bar-Jone, qui fut ensuite appelé Céphas ou Pierre, prêcha la parole du Christ, qu'à sa voix plusieurs milliers de Juifs embrassèrent la religion chrétienne et que ce « prince dcs apotres » arrivante la gloire du martyre, finit sa vie à Rome, sur une croix, où il fut attaché la tête en bas comme il l'avait demandé lui-même. Le moment choisi par l'artiste est précisément celui du supplice. L'auteur, dit le Pilote, qui fait le plus grand éloge de cette peinture, est M. Armand Dumaresq, jeune peintre, qui a déjà plusieurs fois exposé au salon de Paris, et qui, nous sommes heureux et fier de l'apprendre à nos lecteurs, appartient à la Normandie. Si
nous sommes bien informés, ajoute notre confrère, Mlles
Duperré-Crestey, dont la maison de commerce est une des plus honorables
de notre place, et M. le comte d'Houdetot, ancien pair de France et
président du conseil général du Calvados, auraient puissamment
contribué à nous faire obtenir ce morceau capital. (Source
Octobre
1853 -
Le chemin de fer. - La
compagnie du chemin de fer de Paris à Caen vient de faire planter des
jalons dans le faubourg Vaucelles, sur le terrain qui domine les
Bains-Chinois et qui fait face au cours la Reine. L'espace compris entre
ces jalons a une longueur de 600 mètres et une largeur de 200 mètres.
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Octobre
1853 -
Nouvelles locales. -
Il
arrive tous les jours que des chasseurs passent sur des propriétés
rurales, gardées ou non gardées, sans en avoir obtenu préalablement
l'autorisation. Nous croyons devoir leur rappeler que ce fait est
qualifié délit et puni comme tel, et qu'en ce moment un grand nombre
de propriétaires de nos environs exercent ou font exercer une
surveillance très rigoureuse pour empêcher ces violations de
territoire. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Octobre
1853 -
Une industrie de notre littoral.
- Un
article du « Moniteur » vient de donner des détails
intéressants, au sujet de cette pèche, qui occupe en moyenne 685
bateaux montés de 7 755 hommes, et dont les produits sont
principalement consommés par les classes indigentes. On sait que cette
industrie est l'une des principales ressources de la population maritime
de notre littoral. La
semaine dernière encore, un certain nombre de matelots d'AsnelIes,
d'Arromanches, de Port et de Grandcamp, s'embarquaient au port de
Courseulles, pour la campagne actuelle, qui vient de s'ouvrir dans le
rayon maritime compris entre Dunkerque et Caen. Par
suite de déplorables abus, d'opérations illicites, énumérées par la
feuille officielle, cette industrie en était venue à un tel état de
malaise qu'elle n'existait, sur les cotes d'Ecosse, par exemple, plus
que de nom. Le mal était devenu si grand que beaucoup de bons esprits
se prononçaient pour la suppression de cette pêche. Le
décret du 28 mars 1852 , dont les familles de nos pécheurs ont déjà,
cette année, ressenti le bienfait, est venu mettre un terme à ce
triste état de choses. Il est basé sur une sévère répression des
achats de poisson à l'étranger, si contraires aux intérêts des
matelots, et qui ne bénéficiaient qu'a des armateurs peu scrupuleux.
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Octobre
1853 -
Nouvelles locales. -
Nos
pécheurs d'huîtres, que Ie mauvais temps avait sans cesse contrariés
pendant une huitaine de jours, ont enfin accompli leur première sortie
mardi dernier. Le vent a encore fait quelques, avaries parmi eux,
plusieurs ont eu leurs matures gravement endommagées. Malgré tout, la
pêche a été très bonne, chaque bateau a rapporté, en moyenne,
environ 15 000 huîtres. Maintenant,
les sorties vont pouvoir se succéder rapidement, on a l'espoir que les
achats d'huîtres conclus seront toujours assez considérables pour que
nos bateaux-pêcheurs, qui, cette année, sont au nombre de plus de 200,
ne puissent jamais rester dans l'inactivité. D'ailleurs, cet espoir,
est très bien fondé. Au
commencement de la campagne précédente, nos pêcheurs vendaient leurs
huîtres 7 fr. 80 c. le mille ; plus tard, elles montèrent à 9 fr. le
mille. Cette année, nous sommes heureux d'annoncer qu'elles commencent
par être livrées au prix de 9 fr. le mille, et il est probable que ce
cours suivra aussi, avant peu, une nouvelle augmentation. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1853 -
Cour d'Assises du Calvados.
-
Présidence de M. le Conseiller Lenteigne. La
session du 4e trimestre de 1853, s'est ouverte le 15, à 10
heures du matin. Le
nommé Bacon, convaincu d'avoir, aux environs de Caen, commis, à l'aide
de circonstances aggravantes, différents vols d'objets mobiliers,
d'outils et d'instruments de terrassier, a été, vu
- Hye
dit Eloi, convaincu de complicité d'avortement, a été condamné à 5
ans d'emprisonnement. Hamel,
détenu à Beaulieu, déclaré coupable d'avoir tenté d'assassiner un
de ses compagnons de captivité, subira 10 ans de travaux forcés.
(source Le Journal de Honfleur) Novembre
1853 -
L’école primaire. -
Plusieurs instituteurs primaires ont adopté l'usage de
recouvrir, les cahiers de leurs élèves de couvertures sur lesquelles
sont représentés des objets d'histoire naturelle, ou des sujets
historiques profanes ou religieux, mais, le plus souvent, les sujets
sont mal choisis, mal exécutés et ont pour moindre inconvénient de
fausser le goût des enfants. M. le Recteur de l'Académie du Calvados a prescrit aux inspecteurs de l'instruction primaire, de ne tolérer, sur les couvertures des cahiers, que des cartes géographiques, des tables de calcul ou la représentation des mesures métriques. (source Le Journal de Honfleur)
Novembre 1853 - Nouvelles locales. - On assure que l'embarcadère du chemin de fer sera placé à Caen dans l'espace compris entre l'église et la caserne de Vaucelles. Des études ont dû être faites, il y a quelques jours sur ce terrain. Quoique probable que puisse dire cette nouvelle, nous la donnons sans la garantir. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Novembre 1853 - Un vol odieux. - Samedi dernier, dans l'église St-Etienne de Caen, d'audacieux malfaiteurs ont fait sauter, à l'aide de nombreuses pesées, la porte du tronc où les Fidèles déposent leurs aumônes pour les indigents, et se sont emparés de l'argent que contenait ce fermant, dont la solidité paraissait être à toute épreuve. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Décembre
1853 -
Le
baccalauréat. -
On lit dans le rapport de M. Bertrand, doyen de la Faculté
des lettres : Pour
le baccalauréat, il y a eu, dans la dernière année scolaire, 264
examens, en y comprenant la session tenue à Rouen, où se sont
présentés 38 candidats. Dans
ces 264 examens, 25' candidats ont figuré plusieurs fois, de sortes
qu'il n'y a eu en réalité que 239 candidats, sur lesquels 115 ont
été admis et 149 ajournés. Un seul a obtenu la mention très-bien, M. Guernier, élève du collège de Bayeux, et la mention bien a été accordée à MM. Huet, de Falaise, élève du collège de la même ville, et Cosne, de Vendes (Calvados), élève du lycée de Caen. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Décembre
1853 -
Nous lisons dans l' « Ordre et la Liberté ».
- La
grande question de l'emplacement de l'embarcadère de notre chemin de
fer est, plus que jamais, vivement et sérieusement étudiée et
discutée. Plusieurs plans et plusieurs compagnies sont en présence.
Deux projets, surtout, paraissent avoir le privilège de réunir le plus
grand nombre d'adhésions et d'influences. Le
premier place l'embarcadère près de l’église de Vaucelles, et le
rail-way déboucherait sur le port, vers les abattoirs et dans la
direction du Rond-Point.
D'un
autre coté, les partisans de l'embarcadère de Vaucelles ne restent pas
en demeure d'arguments, et nient surtout que l'avenir commercial du
Rond-Point, où continueront d'arriver les bateaux à vapeur, et qui
réunit dans un vaste rayon de si grands et si puissants intérêts,
puisse être ainsi déshérité, même dans un avenir éloigné.
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Décembre
1853 -
Deuxième Conseil de Guerre séant à Caen.
- Présidence
de M. le lieutenant-colonel Olivier. — Séance du 5 décembre. Joseph
Dreyer, soldat à la 2e compagnie de cavaliers vétérans,
est un homme doué d'une taille et d'une force peu communes. A jeun,
c'est le meilleur garçon du monde, mais en état d’ivresse c'est un
vrai diable, ces jours derniers, onze soldats du 41e ont eu
toutes les peines du monde à s'en rendre maîtres, il est redouté de
toute sa compagnie, et l'on compte sur sa feuille de punitions 350 jours
depuis 1850. Le
22 novembre dernier, Dreyer manqua à l'appel du soir, et rentra, comme
de coutume, en état d'ivresse, il avait été puni, peu de temps
auparavant par le brigadier Baux, de deux jours de salle de police et
avait fait entendre des menaces contre lui. Trompant
la surveillance du brigadier de garde, chargé de le conduire en prison,
en raison de son absence tardive, Dreyer se précipita dans la chambre
où se trouvait couché le brigadier Baux, se rua sur lui et le saisit
à la gorge en disant qu'il voulait l'étouffer, le jeter par la
fenêtre, et en lui prodiguant mille injures. Baux n'eut que la force
d'appeler au secours les hommes de la chambrée, mais ces militaires,
réunissant leurs efforts, ne purent dompter Dreyer, qu'en le saisissant
lui-même à la gorge au point de lui faire perdre la respiration. Reconduit
à la prison du corps, ce furieux fit entendre encore des injures
grossières et des menaces de mort. C'est
en raison de cette conduite que Dreyer a comparu hier matin devant le
Conseil sous la prévention de voies de fait envers son supérieur,
crime puni de mort par la loi du 21 brumaire an V, d’injures et
menaces envers le même, crime invariablement puni par la même loi de 5
ans de fers. Le
Conseil écartant le chef de voies de fait, a déclaré à la majorité
de 6 voix contre 1, Dreyer non coupable, mais, il l'a reconnu coupable,
à l'unanimité, sur le chef d'injures et menaces : Dreyer a été
condamné en 5 ans de fers. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1854 - Nouvelles locales. - Une circulaire de M. le ministre de l'instruction publique, invite MM. les recteurs des académies à faire dresser des tableaux des punitions scolaires, pendant les mois d'octobre, de novembre et de décembre, comparées à celles qui ont été encourues dans les mois correspondants de l'année précédente. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1854 -
Nouvelles locales. -
M. le ministre de la guerre vient de décider que le maniement et
l'exercice de la pompe seraient enseignés désormais dans tous les
régiments. Cette mesure est excellente. Les soldats, en rentrant dans
leurs foyers, apporteront ainsi des connaissances spéciales qui
aideront puissamment à combattre le fléau de l'incendie.
(Source : L’Indicateur
Janvier 1854 - Nouvelles locales. - Depuis quelques jours, après une grande variabilité, la température s'est adoucie, et le dégel avance assez rapidement. Cependant nos rues, tant était grande l'abondance des neiges, sont encore encombrées de manière à en rendre le parcours très difficile, sinon dangereux. Les habitants profitent de cette intermittence, surtout dans la route impériale, pour faire écouler dans les ruisseaux les monceaux de neige accumulés devant leurs maisons. Plaise à Dieu que ce travail ne soit pas interrompu par de nouvelles gelées. La circulation deviendrait alors impossible. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1854 -
Le chemin de fer. - Dans
son rapport sur la situation actuelle des chemins de fer qu'il vient
d'adresser à l'Empereur, M. le ministre du commerce fait connaître
que, sur la ligne de l'Ouest, le chemin sera livré au public jusqu'au
Mans, au mois de mai prochain et prolongé jusqu' à Laval dans les
premiers mois de 1855. Des chantiers organisés sur les lignes de Caen et Cherbourg, occupent utilement un grand nombre de bras et sont pour les populations une ressource précieuse pour faire face aux rigueurs de la saison et à la cherté des subsistances. L'ensemble des chemins de fer concédés forme, aujourd'hui un développement de 9 000 kilomètres environ, représentant une dépense totale de plus de 2 millions et demi. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1854 -
Un attentat. - Lundi
dernier, vers trois heures de l'après-midi, dans la partie isolée du
territoire de Saint-Sulpice, un infâme attentat accompagné de
violences et de blessures graves, a été commis sur la personne d'une
fille, âgée d'une quarantaine d'années, habitante de cette commune.
Il parait que les auteurs de cet horrible guet-apens étaient trois. On
raconte des détails d'une nature tellement hideuse, que nous devons
nous abstenir de les mentionner. L'état de cette honnête et
malheureuse fille est tel, qu'on craint pour ses jours. Deux personnages assez mal famés dans notre ville, les nommés Machu et Miette ont été mis en état d'arrestation, comme véhémentement soupçonnés d'être auteurs ou complices dé ce crime. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1854 -
Le port de Caen.
- L'entrepreneur
des transports du matériel de la compagnie du chemin de fer vient
d'expédier à Caen plusieurs navires chargés de rails et qui doivent
être suivis d'un grand nombre d'autres bâtiments ayant le même
chargement. Le
port de Caen a été choisi pour dépôt de ce matériel à cause de sa
position centrale. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Mai
1854 -
Une rafle à Caen.
- Depuis
quelques jours, la police expulse de la ville de Caen un grand nombre
d'individus, d'origine suspecte, qui probablement y étaient venus dans
le but de travailler à la foire. —
On parle d'une capture importante opérée par la police de Caen, et qui
met la justice sur les traces d'une bande de malfaiteurs. Plusieurs sont
déjà arrêtés : une fille appartenant à cette bande a été
arrêtée à Caen, dimanche dernier, et la perquisition faite chez elle,
par M. Paysant, commissaire central, a amené la découverte d'une
quantité d'objets de toute espèce et des plus disparates. On a
trouvé, cousus dans ses jupes, des bijoux de prix et des pièces d'or.
(Source Mai
1854 -
On lit dans « le Pilote ».
- Dimanche
dernier, une soi-disant femme sauvage qui avait eu recours au cirage
anglais pour se donner l'apparence d'une négresse, a été expulsée de
la foire, par ordre de M. le commissaire central. Hier,
un nègre bon teint, auxiliaire de M. Arpin, le terrible savoyard, qui
vient d'ouvrir sur le Cours une Arène athlétique, a été blessé
assez grièvement au cou par un de nos robustes paysans, avec lequel il
avait engagé une lutte. On a dû, le transporter à l'Hôtel-Dieu. —
Le 4 de ce mois, la brigade de Bretteville-l'Orgueilleuse a fait une
capture importante : celle du nommé Claudel, ajusteur[1]mécanicien,
né dans le département des Vosges, âgé de 46 ans, inculpé d'avoir
arrêté plusieurs personnes sur la grande route
de Caen à Bayeux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1854 - On lit dans « l’ordre et la Liberté ».
-
La foire de Caen vient le prouver quelles immenses ressources
possède la Normandie en fait de production chevaline. Après
la quantité énorme de chevaux achetés par la remonte et par le
commerce, le marché, loin d'être épuisé, est encore abondant. Les
faits sont là qui l'attestent. Les
meilleurs chevaux ont été achetés par la remonte. On peut dire que,
depuis l'année dernière, les prix, en ce qui les concerne, ont
doublé. Quand aux chevaux médiocres ou impropres au service de
l'armée, ils se vendaient facilement, mais toute proportion de qualité
gardée, ils étaient loin, toutefois, d'atteindre un prix aussi élevé
que ceux de la première catégorie. Le
prix des bestiaux, gras et maigres, qui avait un peu fléchi aux
dernières foires de la Manche, a plutôt augmenté que diminué. Depuis
longtemps nous n'avions vu un si grand nombre de loges de marchands de
cuirs et de tanneurs, leurs longues lignes occupent les deux tiers du
Grand-Cours. Cette marchandise est de plus en plus recherchée et en
hausse. Les demandes du commerce et les approvisionnements de l'armée
en ont considérablement élevé les prix sur tous les marchés. La
différence sur l'année dernière est au moins de 35 c. Les
laines n'ont pas suivi le mouvement ascensionnel des cuirs. La première
qualité se vendait de 1 fr. 80 c. à 2 fr. (source Le Journal de
Honfleur) Mai
1854 - Un rappel. -
Nous croyons utile de rappeler qu'un décret, à la date du 14
fructidor an XII prescrit à tous les conducteurs de voitures publiques
d'inscrire sur une feuille de route les paquets qui leur sont remis.
L'omission de cette formalité est punie d'une peine de 100 fr. à
amende envers l'administration des contributions indirectes, et 10 fr.
envers l'état. A
l'audience du tribunal de police correctionnelle de Caen du 13 mai, pour
avoir contrevenu à ce décret, neuf conducteurs de voiture ont été
condamnés, savoir : quatre, à 100 fr. d'amende envers
l'administration, 16 fr. envers l'État et à la confiscation de la
voiture, deux autres, à quatre amende, deux de 100 fr. et deux de 16,
et trois à la même peine, et de plus à la confiscation des chevaux et
de la voiture. (source Le Journal de Honfleur)
Mai
1854 -
Un honnête homme. - A
l'un de nos derniers marchés, une brave femme de la campagne perdit
dans la rue un bon de beurre de 177 fr. On devine aisément sa
désolation lorsqu'elle s'aperçut de son malheur. Heureusement pour
elle, son bon était tombé entre des mains honnêtes. Le marchand de
cirage de Caen, nommé ou surnommé Napoléon, l'avait trouvé, et
s'empressa de le remettre à la propriétaire, ne voulant pour toute
récompense que le plaisir de sa bonne action. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1854 -
Le chemin de fer. - Nous
pouvons annoncer de la manière la plus positive, dit le « Journal
de Falaise », que le chemin de fer de Paris à Cherbourg sera
terminé jusqu'à Lisieux le 1er avril prochain, et jusqu'à
Caen le 1er juillet
suivant. .
Mai 1854 - Nouvelles locales. - M. le ministre de I’instruction publique et des cultes vient de prendre un arrêté destiné à réglementer le régime disciplinaire des lycées. Ce règlement porte à la fois sur les punitions et sur les récompenses. Parmi les punitions autorisées, et qui sont au nombre de huit, quatre peuvent être infligées par le censeur, les professeurs, les surveillants et les répétiteurs. Ce sont : la mauvaise note, la retenue pendant une partie de la récréation et de la promenade, et l'exclusion momentanée de la classe ou de la salle d'études. Les trois punitions que le proviseur seul peut prononcer, sont : la privation de la sortie, la mise à l'ordre du jour et l'exclusion du lycée. Les
récompenses sont au nombre de trois : la bonne note, la mise a l'ordre
du jour de la classe ou de l'étude, et la mise à l'ordre du jour du
parloir. Les deux premières pourront être décernées par le censeur,
les professeurs, les surveillants et les répétiteurs, la dernière ne
peut l'être que par le proviseur. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juillet
1854 - Le baccalauréat.
- Un
arrêté de M. le ministre de l'instruction publique et des cultes, en
date du 20 juin, détermine les chefs-lieux d'académie dans lesquels
siégeront les jurys d'examen pour le baccalauréat ès-lettres et pour
le baccalauréat ès-sciences, à la session d'août 1854. Cette
session se tiendra, pour la Faculté de Caen, au chef
lieu des académies du Calvados et de la Seine-Inférieure (Caen
et Rouen). (source Le Journal de Honfleur) Juillet
1854 - Le dérèglement climatique.
- Un
journal croit avoir trouvé la raison des perturbations atmosphériques
dans des observations ainsi formulées. L'apparition
de la nouvelle comète découverte le 4 juin dernier, à l'observatoire
de Gœttingue, dont le passage au périhélie, le 22 du même mois, a
été calculé à l'observatoire de Paris, donne l'explication des
perturbations atmosphériques que nous éprouvons depuis plus d’un
mois. La
durée et l'intensité de ces perturbations étant en rapport avec
l'étendue de la période de cet astre errant, qui doit être de près
de 400 ans (397 ans), son influence, sur notre globe par
l'intermédiaire de notre satellite peut se faire sentir encore pendant
plusieurs mois, mais il est probable qu'une grande chaleur va succéder
à une grande humidité, c'est ce que semble annoncer du reste la lutte
entre ces deux principes et les deux parties des points cardinaux
nord-ouest et sud-est qui viennent de provoquer de terribles orages. Cette
comète, qui a dû apparaître en 1457, est indiquée à cette époque
dans les catalogues, mais sans observations, il est difficile en effet
de l'apercevoir à l'œil nu. L'inclinaison
de l'orbite sur l'écliptique est de 71°, son mouvement est
rétrograde. (source Le Journal de Honfleur) Juillet
1854 - Le temps qu’il fait.
- Après
quelques jours de fortes chaleur, un violent orage a éclaté, mercredi
dernier, vers deux heures d'après midi, sur notre ville, sans causer de
Nous
n'avons pas appris que cet orage, qui s'est étendu sur un long espace,
ait eu de fâcheux résultats sur d'autres points de notre département.
Cette
tempête a été signalée, sur la rade du Havre, par un déplorable
accident. Le lougre compromis l’ « Alerte », sorti de ce
port pour aller pécher en mer, était mouillé, dans l'ouest nord-ouest
de la Hève, lorsque tout à coup une trombe d'une violence effroyable
est venue fondre sur le frêle bâtiment qui fut englouti avec les
quatre marins qui étaient à bord. Un
seul de ces malheureux, le nommé Émile Gallon, fut sauvé par le sieur
Paul Piquet, patron du cotre de plaisance, le « Muguet », du
Havre. (source Le Journal de Honfleur) Juillet
1854 - Le dérèglement climatique.
- D'après
le compte rendu des observations météorologiques du mois de juin que
vient de publier M. Barral, de mémoire d'homme on n'avait vu dans
certaines contrées, en France, un mois de juin aussi pluvieux. Il est
tombé de l'eau, les deux tiers du temps, dans le plus grand nombre
d'endroits. Dans quelques localités, c'étaient de véritables torrents
de pluie. L'humidité
relative moyenne observée à Marboué est de 74/100, représentant une
atmosphère saturée : le minimum a été de 59 et le maximum de 86. C'est,
dit M. Barral, un des mois les plus humides qu'il ait rencontrés. Pas
un jour qui n'eût ou de fortes rosées, ou des brouillards, des orages
et des grêles. Les orages avec tonnerre ont été très fréquents dans
tout l'Est, à Goersdorff, Metz, Strasbourg, Bourg. A
Paris, le 30, la foudre est tombée 25 fois et a tué 5 personnes. La
rosée a été très abondante et fréquente, on en a trouvé en 25
jours une hauteur de 5 mill. 88. C'est
de l'ouest et du sud-ouest que le vent a continuellement soufflé dans
le mois, et cela d'une façon inaccoutumée pour la saison. Quand à la
température moyenne, elle a été en général celle ordinaire du mois
de juin. Au Puy seulement, le thermomètre était de 5 à 11 et au-dessus, tandis que, vers le 25 juin, le thermomètre était monté à 24 degrés au plus bas ( à Paris et à la Châtre), et jusqu'à 32 et 35 (à Toulouse et à Bordeaux). (source Le Journal de Honfleur)
Juillet 1854 - Les prières. - La continuité de la pluie pouvant compromettre la moisson, Mgr l'Evêque de Bayeux vient d'ordonner des prières dans tout, le diocèse, pour implorer la clémence divine et obtenir un temps favorable aux fruits de la terre. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet 1854 - Le temps. - Nous jouissons enfin, grâce à Dieu, d'une température favorable, qui parait devoir se prolonger. Jusqu'ici, du reste, les pluies ont pu contrarier la récolte des sainfoins, mais les blés n'en ont aucunement souffert. On n'en voit pas de versés, et, au dire de nos cultivateurs, jamais, de mémoire d'homme, ont n'a vu de plus belles récoltes. Les petits foins aussi seront excellents. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet 1854 - Au service des postes. - On assure qu'une nouvelle amélioration va être apportée prochainement au service des postes, par la création de cachets d'affranchissement à cinq centimes pour les journaux, les lettres de mariage, les cartes de visite et les imprimés. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1854 -
Avis important -
Beaucoup d'ouvriers de notre département se sont rendus au
Havre, dans le but d'y être employés aux travaux de construction des
nouvelles fortifications ; mais, arrivés dans cette ville, ils n'ont
trouvé, au lieu du travail à la journée sur lequel ils comptaient,
que du travail à la tache, à un prix très minime qui, eu égard
surtout à la nature des terrains où ont lieu les terrassements, ne
leur donne pas un salaire suffisant pour vivre dans une ville où tout
est d'une excessive cherté.
Il
serait donc à désirer que MM. les Maires prémunissent les ouvriers
contre les déceptions qui les attendent, lorsque ces derniers viennent
faire signer leurs passeports ou leurs livrets. Une
note, que nous trouvons dans le Journal du Havre et qui est ainsi
conçue, doit prendre place tout naturellement après cet avis, qu'elle
ne rend que plus opportun : « M. Garnier, adjudicataire des travaux des forts qui se construisent sur les hauteurs du Havre, a reçu ordre de dresser des baraquements pour loger un millier de soldats russes, que l'on destine à travailler aux terrassements ». (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1854 -
Les prochaines moissons.
-
Il y a près de
deux mois qu'il n'était tombé d'eau dans nos contrées. Les eaux de
notre rivière sont très basses. Cette sécheresse, qui paraît
générale, retarde notablement la mouture des grains de la nouvelle
récolte, et explique le haut prix auquel se maintiennent les farines
malgré l'abondance de la moisson. D'un autre côté, le battage ne se fait guères en ce moment que pour les semences et l'alimentation des fermes. Heureusement que le temps parait en train de changer ; depuis deux jours, il est tombé de la pluie et les premiers travaux du battage ont lieu avec activité. Il faut donc, s'attendre â ce que nos halles vont se trouver très prochainement mieux approvisionnées. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1854 -
Création d'un musée d'antiquités dans la ville de Caen. -
Par suite des
dispositions qui rendent aux préfets la direction de l'instruction
primaire, il va être pourvu, dans un bref délai, à l'installation des
bureaux de l'inspecteur et du conseil départemental. Ces bureaux seront
établis dans le vaste local qu'occupaient jadis les bureaux de la
préfecture, et dont une partie est habitée, depuis quelques mois, par
M. Hurel, secrétaire-général. Le surplus sera consacré a
l'établissement d'un musée particulier, qui prendra dignement place à
côté de la riche et précieuse galerie de peinture que possède la
ville de Caen. D'après
le vœu émis par la société des antiquaires, M. le préfet, amateur
des beaux-arts, se propose de placer dans l'espace demeuré libre, les
débris d'architecture, de sculpture, etc..., épars dans les cinq
départements qui composaient la Normandie. Ces débris seraient
déposés et classés méthodiquement au rez-de-chaussée, le premier
étage recevrait les modèles réduits des monuments actuels, tous les
souvenirs des temps anciens, de la Renaissance, des spécimens de l'art
à notre époque. Ce
projet sera chaudement approuvé et appuyé, nous en sommes certains,
par tous ceux qui cultivent les arts, et qui les protègent, et, comme
on l'a dit avec raison, grâce à des dons M. le préfet a soumis au conseil général une demande tendant à la réalisation de cette noble et patriotique entreprise, dont il lui appartenait plus qu'à personne d'être le promoteur, et il a obtenu du conseil une première subvention qui lui permettra peut-être de former, dès cette année, le noyau des précieuses collections que le nouveau musée, s'enrichissant de jour en jour, offrira, dans un avenir prochain, à la curiosité publique et aux études des archéologues et des artistes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1854 -
Les préjugés. -
Deux gros préjugés sont encore très répandus dans les
campagnes : le premier, c'est qu'il faut attendre l'arrivée d'un agent
de l'autorité pour enfoncer la porte d'un asphyxié et pour couper la
corde d'un pendu, de même qu'il faut laisser un noyé dans l'eau
jusqu'à ce qu'il ait été vu par le dit agent. Il est seulement permis
de lui mettre la tête hors de l'eau, mais les jambes au moins doivent y
rester. Quand
on brave ce premier préjugé à l'égard du noyé, quand on le retire
de l'eau, c'est pour obéir à un autre préjugé, c'est pour le pendre
par les pieds, sous prétexte de lui faire vomir l'eau qu'il a avalée,
opération qui ferait mourir en deux minutes un homme en bonne santé. Eh
bien ! dit à ce sujet M. Alphonse Karr, ne pourrait-on faire
réciter aux gens qui, passant leur vie sur l'eau, rencontrent
fréquemment de pareilles circonstances, les lignes que voici : «
Coucher le noyé sur le coté droit,
— la tête plus
haute que les pieds ; nettoyer les narines et la bouche de la vase et de
l'écume. Presser
les côtés de la poitrine et soulever à pleine main les parois
extérieures du ventre ; frictionner, le corps et les membres avec
de la laine ; mettre du tabac en poudre dans le nez et le chatouiller
avec une plume. Cette rédaction pourra paraître une idée originale, mais qui oserait soutenir qu'au bout d'une année ces cinq lignes répétées n'auraient pas sauvé un certain nombre d'hommes ? Cela ne répond-il pas il tout ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1854 -
Un deuil. -
Une grande douleur vient de frapper l'honorable M. Bertrand,
maire de Caen. Mme Bertrand est décédée, le 19 de ce mois, à 5
heures du soir. Les convoi et service de Mme Bertrand, dont les
dépouilles mortelles doivent reposer dans la commune de Carneille
(Orne), ont eu lieu le 21, à 8 heures 1/2, en l'église Saint-Jean. Une
foule énorme, précédée de tous les fonctionnaires, chefs de service
et employés de la cité, de toutes les notabilités locales, composait
le cortège funèbre.
Octobre
1854 - Classe de 1855.
-
Les jeunes soldats du Calvados faisant partie de la réserve de
la classe de 1855 appelés à l'activité par le décret impérial du 14
septembre dernier, sont convoqués pour le 8 octobre prochain. Ils
seront passés en revue par le général commandant la subdivision le 9
au matin, ils partiront de Caen le mardi 10 du même mois, à 7 heures
du matin. Il
y aura deux séances pour l'admission des remplaçants, les 2 et 4
octobre. Le 8, les jeunes soldats devront se trouver, à 10 heures, au
bureau de recrutement, rue Bicoquet. 12. Aucun
régiment de cavalerie ne fait partie des corps que doit fournir le
département : 50 hommes pour l'artillerie, 12 pour les équipages
militaires, et 5 pour la 2e compagnie des ouvriers
constructeurs, à Vernon, sont les seuls jeunes soldats qui ne sont pas
envoyés dans les 8e, 22e, 28e, 48e ,
55e, 67e et 70e de ligne, dans le 17e
léger et dans les 1er, 12e, 14e et 20e
bataillons
Octobre
1854 - Un leg. -
On sait qu'en 1834, M. G. Lefrançois fit un legs à la ville de
Caen, à la charge par elle d'établir un concours entre jeunes
gens, nés en Normandie, qui se destinent aux arts et peuvent remplir
les conditions nécessaires pour étudier avec fruit à Paris, cette
bourse se trouvant aujourd’hui vacante, M. le maire de Caen vient de
prendre un arrêté aux termes duquel il sera ouvert à Caen, entre les
élèves sculpteurs, un concours pour l'obtention de la bourse de 1 500
fr., fondée par M. G. Lefrançois. Les
candidats devront : 1° être âgés de vingt-un ans au plus ; être
nés dans l'un des cinq départements composant l'ancienne Normandie :
le Calvados, la Manche, l'Orne, la Seine-Inférieure et l'Eure, et
justifier de cette condition par le dépôt de l'acte de naissance au
secrétariat de la mairie avant la même époque. Le
concours s'ouvrira lundi 11 décembre, à neuf heures du matin, dans les
salles de l'école de dessin, à l'hôtel-de-ville, il devra être
terminé le 23 du même mois, à huit heures du soir. Le
programme des épreuves est fixé ainsi qu'il suit : 1° modeler un
torse d'après la bosse ; 2° composer un bas-relief sur un sujet
donné.
Le jury d'examen fera connaître sa décision dans les trois jours qui suivront la clôture du concours. Le jury se composera de MM. Brard Suriray, adjoint au maire de Caen, président ; Monnier, inspecteur divisionnaire honoraire des ponts et chaussées, membre du conseil municipal ; Tostain, ingénieur en chef du département, membre du conseil municipal ; Guy, architecte de la ville ; Guillard, conservateur du musée ; Verrolles, architecte du département ; Niard, sculpteur. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre 1854 - Nouvelles locales. - Mardi matin, les jeunes soldats du Calvados, faisant partie de la réserve de 1853, ont quitté Caen pour se diriger sur leurs corps respectifs. Ils emportaient de nombreux drapeaux aux devises et inscriptions guerrières. Par leur attitude et leurs chants patriotiques, tous témoignaient d'un ardent enthousiasme, manifesté par les cris : Vive l'Empereur ! à bas Nicolas ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre 1854 - Un vol. - Tout le monde sait que M. Guilbert, banquier à Caen, occupe un hôtel situé à l'angle de la rue de Bernières et de l'impasse Gohier. La pièce où est établi le comptoir donne sur l'impasse, et la fenêtre on est solidement grillée. Cette nuit, d'audacieux voleurs sont parvenus, à l'aide d'un puissant levier, à faire éclater la pierre formant la partie supérieure du cadre de la fenêtre et à desceller le barreau du milieu qu'on a retrouvé fortement coudé. Il leur a été facile, ensuite, d'escalader la fenêtre, d'ouvrir la croisée, qui avait été laissée entrebâillée pour donner de l'air à l'intérieur et de pénétrer dans le comptoir. Après avoir forcé une solide armoire où d'ordinaire restent déposées de menues sommes d'argent, ils ont pris dans ce fermant une somme de 80 fr. environ, toute en sous. Sans doute, une circonstance fortuite les aura empêchés de consommer leur crime, car ils ont laissé intact, sur le paquet, un tiroir au fond duquel étaient disséminées et parfaitement visibles quelques petites pièces d'argent. La justice informe. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1854 -
Nouvelles locales. -
Le bruit des salves d'artillerie, tirées lundi soir au château
de Caen, pour célébrer la victoire de l'Aima, avait été apporté
jusqu'à Bayeux, non par un
Octobre 1854 - Nouvelles locales. - Le Calvados étant un département frontière, M. le préfet vient de faire afficher à Caen et dans les autres villes, pour y être appliqué immédiatement, un décret du 22 septembre, relatif aux droits sur l'importation des eaux-de-vie étrangères. On
sait qu'aux termes de ce décret, les eaux-de-vie étrangères de toute
sorte sont provisoirement, et jusqu' à ce qu'il en soit autrement
ordonné, admises en France moyennant un droit de douane de 15 fr. par
hectolitre d'alcool pur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre 1854 - Logements militaires. - M. le Préfet du Calvados vient d'adresser à MM. les Sous-Préfets et les Maires du département une circulaire portant qu'aux termes d'un décret impérial, en date du 14 septembre dernier, les militaires chargés de la conduite des chevaux de remonte ont droit, comme toutes les troupes en marche, au logement sans indemnité chez l'habitant pour eux et leurs chevaux. Les dispositions de l'ordonnance du 11 avril 1851, portant règlement sur le service de la remonte générale, sont rapportées en ce qu'elles ont de contraire au décret précité. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1854 - Le temps qu’il fait.
-
Le mois de septembre dernier a été non seulement le plus beau
de l'année, mais encore depuis bien longtemps on n'en avait vu un
pareil. Il résulte en effet, des observations météorologiques faites
dans les divers observatoires de la France, que le temps s'est montré
d'une constance bien remarquable. Les
jours couverts ont été d'une rareté extraordinaire, et il est tombé
si peu d'eau que sur beaucoup de points il a été impossible de la
mesurer. La
température moyenne a été presque partout d'un degré plus élevé
que pendant le mois de septembre de 1855. Les extrêmes furent de 15
degrés au Havre, de 23 degrés à Clermont. L'humidité relative
moyenne de l'atmosphère a été à Lille et à Aubigny (Cher) de 67°
seulement. Depuis
1854, on n'avait vu à Paris un mois de septembre aussi sec. En beaucoup
d'endroits, les herbacés ont été grillés et les arbres dépouillés
par la sécheresse. L'épiderme du sol dans les terres fortes était
devenu dur comme de la pierre, ce qui a fortement contrarié les
semailles. Par contre, on a vu, grâce à la douceur phénoménale de la
température, des pommiers, des noyers et des chênes fleurir en Alsace,
des pruniers recouvrer leurs feuilles, certaines poires d'automne mûrir
dans l'Ain six semaines plutôt qu'à l'ordinaire, et la vigne donner
partout un vin excellent. Ces derniers phénomènes du règne végétal pronostiqueraient, s'il fallait en croire quelques gens de la campagne, un hiver très dur, d'autant plus disent-ils, que la Saint-Michel a été étincelante de clarté ce qui serait un signe précurseur reconnu par la tradition des bergers et des laboureurs. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1854 - Nouvelles planètes.
- Deux
nouvelles planètes viennent d'être découvertes. L'une et l'autre ont
été reconnues à Paris et à un jour d'intervalle. La
première a été trouvée dans la nuit du 27 au 28 octobre par M
Goldschmidt ; son éclat est celui d'une étoile de 10e à 11e
grandeur. Elle portera le nom de « Pomone ». La
seconde a été trouvée à l'Observatoire impérial, dans la nuit du 28
au 29 octobre, par M. Chacornac. Son éclat est celui d'une étoile de 9e
à 10e grandeur.
Elle portera, le nom de
Novembre 1854 - Les planètes. - Le 7 et le 8 février prochain, les planètes Mars, Venus et Mercure se trouveront si rapprochées les unes des autres qu'elles formeront un triangle lumineux. Ce phénomène qui est au nombre des plus rares, ne sera visible pour nos contrées que de six heures un quart à sept heures un quart de la soirée des deux jours indiqués. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1854 -
La foire. -
Samedi dernier a eu lieu, à la Maladrerie, la foire. Saint-Simon
et Saint-Jude. Les bestiaux, qui font le principal commerce de cette
foire, ont été vendus à un prix très élevé. Voici
le nombre des animaux qui ont été amenés à cette foire : chevaux,
660 — ânes, 16 — vaches, 372 — moutons, 1 389 — porcs, 390 —
cochons de lait, 80. La
vente a été lente et difficile pour les porcs, à cause de la cherté
des grains. On nous rapporte qu'un boulanger de la commune de Carpiquet
ayant mis en vente, à cette foire, un jeune porc, ne tarda pas à
trouver pour cet animal un acheteur qui lui en offrit un prix fort
avantageux, mais à condition que le vendeur se changerait de faire les
démarches nécessaires pour obtenir le permis de sortie. Le
brave boulanger, sans défiance, n'exigea pas le prix de son porc avant
d'aller lever le permis, et quand il revint avec cette pièce, acheteur
et marchandise avaient disparu, l'un portant l'autre. (Source : L’Indicateur
de Bayeux) Novembre
1854 -
Nous lisons dans « l'Ordre et la Liberté ».
- Nous ne connaissons encore rien de certain sur l’emplacement
de notre embarcadère, non plus que pour les différents tracés
étudiés de Caen à Bayeux et à Cherbourg. Nous
savon , cependant, de source certaine, que la compagnie pousse les
travaux sur Caen avec la plus grande activité, afin de livrer le chemin
à la circulation, de Paris à Caen, non pas le 13 juillet 1855, ainsi
que l'engagement en a été pris, mais pour la fin de mai au plus tard.
La compagnie veut profiter de l'affluence que la Normandie enverra
nécessairement à l'exposition. Nous
savons également qu'une grande partie du crédit voté pour les travaux
de Caen à Cherbourg, en 1855, sera dépensée sur la section de Caen à
Bayeux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1854 - Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence
de M. Le conseiller d'Angerville. Audience
du 22 Novembre. — Cantel
(Olympe-Sophie), domestique, née à St-Lô, demeurant à Caen. Dutrout
(Marie-Anne), femme Bunel, journalière, née à Saint-Martin-de-Sallen,
demeurant à Caen. La
fille Cantel, domestique à Caen, chez une veuve Lecomte, était
accusée d'un grand nombre de vols commis, au préjudice de sa
maîtresse, dans les premiers mois de 1854, époque ou la veuve Lecomte,
ayant été obligée de s'absenter avait confié la garde de sa maison
à sa domestique. Les
objets volés, qui consistaient en divers bijoux et pièces
d'argenterie, avaient été vendus à un horloger de cette ville par la
femme Bunel, qui a reconnu les tenir de la fille Cantel, qui de son
côté, avoue les avoir volés à sa maîtresse. La
fille Cantel était, en outre, accusée d'avoir, en 1854, soustrait une
somme de 400 fr. à un pensionnaire de la veuve Lecomte, sa maîtresse,
et, comme celui-ci, qui la soupçonnait l'avait Ces deux femmes ont été condamnées l'une et l'autre à deux ans d'emprisonnement, grâce à l'admission de circonstances atténuantes. (Source : Le journal de Honfleur) Décembre 1854 - On lit dans le Journal du Havre. - Lundi dernier, vers 7 heures du soir, le vent soufflant avec une violence extrême, la goélette « Jeune Elise », capitaine Delpierre, sortie de Caen pour Rouen, avec un chargement de diverses marchandises, a fait côte sous Vasouy, à 2 milles environ de notre port. L'équipage a pu se sauver. La marine s'occupe du déchargement de la cargaison. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1854 - Nouvelles diverses.
- M.
le Préfet rappelle à MM. les Sous-Préfets, Maires, Receveurs
municipaux, et Instituteurs du département qu'ils doivent lui fournir
les pièces relatives à la subvention que le Département est tenu de
payer, en cas d'insuffisance de la rétribution mensuelle, et à défaut
de ressources communales suffisantes, pour compléter le traitement des
Instituteurs publics et les Indemnités de logement pendant l'année
1854. — Enfin, M. le Préfet invite MM. les Maires à faire rechercher le sieur Jean-Baptiste Mullois, âgé de 55 ans, atteint d'idiotisme, qui a disparu de la commune d'Olendon, ( arrondissement de Falaise ), le 5 de ce mois. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1854 - Nouvelles diverses.
- Le
recensement général de la population de l'Empire aura lieu dans le
cours de l'année prochaine. Le dernier recensement a présenté un total de 35 400 486, savoir : 18 367 470 femmes, 17 033 016 hommes. Différence en sus pour les femmes, 1 554 454. Cette population est répartie entre 86 départements qui se subdivisent en 563 arrondissements, 1 847 cantons et 56 835 communes. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1855 -
Étrange ! -
Par
une étrange coïncidence qui ne se renouvellera plus avant une longue
période, l'année dans laquelle nous entrons semble, sous le rapport de
la concordance des jours de la semaine avec les dates des mois, calquée
sur l'année 1849. Mais quelque chose de plus singulier encore, à deux époques si rapprochées, c'est que la lettre, dominicale est la même et que toutes les fêtes mobiles, sans exception, tombent aux mêmes dates et aux mêmes jours. Ainsi la Septuagésime, les Cendres, Pâques, les Rogations, l'Ascension, la Pentecôte, la Trinité, la Fête-Dieu, l'Avent et la Conception nous arriveront en 1855, sans le moindre changement comme en 1849. Les Quatre-Temps eux-mêmes sont aux mêmes dates. Ainsi, en ce qui concerne la supputation du temps, les almanachs de 1849 peuvent servir pour 1855. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier 1855 - Les éclipses de l’année. - Il y aura en 1855, deux éclipses totales de lune : le 2 mars et le 25 octobre ; l'une et l'autre seront en partie visibles chez nous. Il y aura deux éclipses de soleil, mais invisibles pour nous. (Source : Le journal de Honfleur)
La gare de Caen sera établie près des Abattoirs, dans l'emplacement adopté par la commission d'enquête et par le conseil municipal, et accepté par la compagnie, et sera rattachée aux quais de la rive gauche par un pont spécial dont les dispositions seront ultérieurement déterminées par l'administration supérieure. La compagnie contribuera à la dépense de construction dudit pont par une subvention qui sera de 135 000 fr. dans le cas où l'on établirait un pont fixe, et de 100 000 fr. seulement dans le cas où l'on adopterait un système de pont avec travée mobile. La compagnie est, dès à présent, autorisée à placer sur le dit pont, ainsi que sur les quais de l'Orne et du bassin à flot, une voie de fer sur laquelle les wagons ne pourront être traînés que par des chevaux. Les dispositions de cette voie seront arrêtées par l'administration supérieure, sur les propositions de a compagnie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1855 - Nouvelle locales. - Nous nous croyions quittes de l'hiver, mais, depuis quelques jours, la gelée a repris avec une intensité nouvelle, et la neige recommence à tomber. Dieu veuille qu'il n'en soit pas ainsi en Crimée ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1855 - Avis important. - Par décret impérial du 16 février 1855, le contingent des jeunes soldats de la classe de 1854, appelés en 1855, est fixé à 1 729 pour le département du Calvados. La sous-répartition cantonale va avoir lieu immédiatement. Les opérations du Conseil de révision commenceront le 1er mars prochain, et seront closes le 20 suivant. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril 1855 - Avis du ministre de la Marine. - S. Exe. M. le ministre de la marine a fait placarder l'avis suivant à la porte principale du ministère et dans tous les ports de l'Empire : Les engagements volontaires sont reçus dans les régiments d'infanterie de la marine impériale aux conditions suivantes : « 1° Avoir 18 ans et la taille de 1 mètre 56 centimètres. « 2° Et savoir lire et écrire. » (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin 1855 - La cour de cassation. - La cour de cassation vient de décider que la profession d'entremetteur de mariages est contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - La cour Impériale.
- La
cour impériale de Paris ( 2e chambre ) a décidé que le
devoir absolu d'un entrepreneur de travaux est d'exigé que les
précautions nécessaires pour
Juin
1855 - Actes de courage.
- Voici
les noms des personnes appartenant au département du Calvados, qui
viennent, sur la proposition de M. le ministre de l'intérieur,
d'obtenir des médailles d'honneur pour des actes de courage et de
dévouement accomplis pendant le premier trimestre de cette année : Louis
Paysant, commissaire central de police à Caen.
— La Folie, 19 septembre 1854. — A exposé ses jours dans un
incendie pour arracher deux personnes à une mort certaine, et a été
grièvement blessé. — Médaille d'argent de deuxième classe. Jean-Jacques
Thomasse, gendarme à Bretteville-l'Orgueilleuse, 19 janvier 1855. — A
exposé ses jours pour arrêter un cheval emporté ; déjà titulaire
d'une médaille d'honneur. — Médaille d'argent de première classe. Lance,
directeur des mines de Littry. — Saint-Vigor, 29 décembre 1854. — A
fait preuve d'un grand dévouement pen[1]dant
22 jours qu'ont duré les travaux entrepris pour sauver le puisatier
Demosle. — Médaille d'or de première classe. Pascy,
Aimable Lemoutier, L'Ecluse, ouvriers mineurs, — Saint-Vigor, 29
décembre 1854. — Dans la même circonstance ces trois ouvriers ont
montré un zèle et une abnégation au-dessus de tout éloge. —
Médaille d'argent de première classe. (Source : Le journal de
Honfleur)
Juin 1855 - Chemin de fer. - Le conseil d'administration du chemin de fer de Paris à Cherbourg, dans sa séance du 7 de ce mois, a arrêté que l'ouverture de l'exploitation de la section de Mantes à Lisieux aura lieu le dimanche 1er juillet prochain. Les
travaux du chemin de fer sur le territoire de Caen sont en voie
d'exécution, du moins sur les portions de terrain dont la compagnie a
obtenu la cession à l'amiable. La station de Caen sera définitivement
placée dans la prairie, les jardins d'auprès de l'abattoir et sur les
bords de l'Orne. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - L’Académie de médecine.
- L'un
des derniers numéros du journal de l'académie de médecine de Turin,
renferme un article assez piquant de statistique générale. Quoique
plusieurs des assertions que l'on y trouve semblent susceptibles de
quelque tempérament, il n'est pas moins curieux de les faire connaître
au public : La
population qui couvre la terre parait pouvoir être évaluée au chiffre
d'un milliard d'individus qui parlent 5 506 langues, et professent un
millier de religions différentes. Le
nombre total des hommes est à peu près égal au nombre total des
femmes, quoique dans certains pays l'égalité n'existe pas. La
durée de la vie moyenne est de trente-trois ans environ ; mais il y
a tel pays où le niveau de cette vie moyenne est plus élevé, et l'on
sait qu'en général il tend chez nous, et depuis un demi siècle
surtout, à s'élever encore. Le
quart des individus qui naissent, meurent avant la septième année, un
autre quart du nombre total des individus nés, meurent avant la
dix-septième année, de sorte que, lorsqu'on a dix-huit ans, on peut se
regarder comme jouissant d'un privilège refusé à la moitié des
êtres humains.
Ce
qui parait plus étrange et ce que l'on sait moins, c'est qu'il n'y a
que six individus sur cent qui arrivent à la soixante cinquième
année, et un seul sur cinq cents qui arrive à la quatre-vingtième. Les
tables de mortalité dressées en divers pays ne donnent pas exactement
les mêmes résultats, il s'agit ici de l’universalité des êtres et
de la collation de ces tables, autant qu'elles peuvent être dressées
d'une manière générale. On
a calculé qu'il meurt plus de trente-trois millions de personnes par
an. Le
chiffre donné par la statistique ( mais évidemment, il serait puéril
de l'admettre aussi minutieux ), est de 90 854 morts par jour, 5 758
morts par heure, de 60 morts par minute, de 1 mort par seconde. Quoiqu'il
en soit, à chaque seconde et pour ainsi dire à chaque battement de
notre cœur, une existence humaine finit quelque part. Il faut dire que
le nombre des naissances égale au moins et probablement surpasse le
nombre des morts. Voici
encore quelques observations du journal italien : Les gens mariés
vivent plus longtemps que les célibataires, et les hommes grands ( ce
qui est contre l'opinion générale ) plus longtemps que les hommes
petits. On
a remarqué que les mois où il se fait le plus de mariages sont les
mois de juin et de décembre. Les enfants qui naissent au printemps,
jouissent ordinairement d'une santé plus robuste que les autres. Il est inutile d'insister sur le caractère trop exclusif des affirmations générales, et l'on doit se contenter de noter ces faits, donnés par la statistique comme l'expression de grandes lois qui souffrent des exceptions nombreuses. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 -
Nouvelles locales. -
La cour de cassation, chambre criminelle, présidée par M.
Laplagne-Barris, a rejeté les pourvois formés par les nommés
Marie-Pauline Danguy et Jean-Jacques Marie, dit Frérot, contre deux
arrêts, rendus, les 18 et 26 mai 1855, par la Cour d'assises du
Calvados, qui les a condamnés à la peine de mort, la première pour
assassinat, et le second pour incendie. (Source : L’Indicateur de
Bayeux) Juin
1855 -
La guerre en Crimée.
-
D'après des lettres particulières, reçues lundi dernier à
Caen, M. Brunet, général de division, aurait été tué à l'attaque
de la tour Malakolf. Cette
nouvelle, va profondément affecter toutes les personnes qui ont connu
M. Brunet, lorsqu'il était colonel du 15e léger, et que son
régiment tenait garnison à Caen. Cet officier supérieur a laissé,
parmi nous, d'excellents souvenirs, et son nom vivra toujours chéri et
vénéré dans notre cité. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Juin
1855 -
La guerre en Crimée.
-
Dans la nuit du 6 au 7 de ce mois, trois pelotons du 6e
régiment de dragons ont exécuté, contre les Russes, sous les murs de
Sébastopol, des charges fort brillantes et abattu, un grand nombre
d'ennemis. Un
enfant de Caen, M. Aimé Leroux, âgé de 23 ans à peine, ancien
élève de notre lycée, maréchal-des-logis au 6e dragons,
s'est particulièrement distingué dans ce combat. Blessé d'une balle
à l'une des jambes, il a du subir l'amputation. Notre
jeune compatriote a été mis à l'ordre du jour de l'armée et nommé
chevalier de la Légion d'honneur. Un bel avenir s'ouvrait devant cet
intrépide militaire, qui se recommande à la fois par
Juin 1855 - La cour de cassation. - La cour de cassation vient de décider que la profession d'entremetteur de mariages est contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs. (Source : Le journal de Honfleur) Juin 1855 Juin 1855 - La cour Impériale. - La cour impériale de Paris ( 2e chambre ) a décidé que le devoir absolu d'un entrepreneur de travaux est d'exigé que les précautions nécessaires pour empêcher les accidents soient prises et de s'assurer qu'elles l'ont été, et qu'en conséquence, lorsque, par suite du manque de solidité d'un appareil élevé par les ordres de l'entrepreneur, l'un des ouvriers employés par lui a été blessé, cet entrepreneur doit être déclaré responsable, alors même que l'ouvrier victime de l'accident, aurait concouru à l'établissement de l'appareil vicieux. (Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1855 - Pronostics tirés de l’atmosphère. - Quand
l'équinoxe de printemps n'est précédée ni suivie d'aucun orage,
l'été suivant sera sec au moins 5 fois sur 6,. Si
le 19, 20 ou 21 mai, il survient un orage de l'est, l'été suivant sera
presque toujours sec. Si
l'orage a lieu le 26, 27 ou 29 mai, l'été sera sec au moins 4 fois sur
5. Si
c'est du 19 au 22 mars, l'été sera humide 5 fois sur 6. Un
automne humide et un hiver doux annoncent un printemps froid et sec qui
nuit à la végétation. Si
l'été est humide, on doit s'attendre à un hiver rigoureux. Quand
il pleut beaucoup en mai, il ne pleuvra que peu en septembre, au
contraire, si le mois de mai est sec, le mois de septembre sera très
humide. Si
les premiers jours de février ou de mars sont pluvieux, et que
l'arc-en-ciel apparaisse souvent, le printemps sera pluvieux et l’été
humide. La
pleine lune d'avril, la nouvelle et pleine lune d'août sont
ordinairement accompagnées de pluie. Quand
l'hiver est pluvieux, l'année sera stérile ; quand l'automne est
rigoureux, l’hiver est venteux. Une
belle fin d'année, un printemps modérément chaud, sont l'indice d'une
année fertile. Quand
il y a eu de grandes chaleurs pendant l'été ou quand un brouillard sec
a régné pendant cette saison, l'hiver est ordinairement rigoureux. Quand l’été et l’automne sont chauds, et quand les grandes chaleurs se prolongent jusqu'en septembre, on peut compter sur un commencement d'hiver doux et sans gelées, mais que la fin de cette saison et les premières semaines du printemps seront rigoureuses. (Source : Le journal de Honfleur) Juillet
1855 - Une condamnation.
- Le
tribunal de police correctionnelle de Caen, dans son audience du 16
juin, a condamné un charcutier de cette ville, à dix jours de prison
et 25 fr. d'amende, pour avoir eu dans ses magasins des substances
alimentaires qu'il savait être corrompues. Le tribunal ordonne en outre
que 10 exemplaires du jugement seront afficha dans Caen, et que le même
jugement sera inséré en entier dans les trois journaux de la même
ville, le tout aux frais du condamné. (Source : Le journal de
Honfleur) (Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1855 -
Nouvelles locales. -
L'usage des vases et des tuyaux de plomb peut entraîner des
accidents graves et parfois mortels. A
Caen, depuis quelque temps, un assez grand nombre d'empoisonnements (de
quinze à dix-huit) ont été observés, et l'un d'eux a déterminé la
mort de la victime. Une honorable famille de cette ville, celle de M. Liot-Stimber, marchand de chaussures, place St-Pierre, se servait de tuyaux de plomb pour transvaser du cidre du tonneau du marchand dans une barrique de capacité moindre, tous ont été en proie à de cruelles souffrances, et M, Liot-Stimber, fils, second violon à l'orchestre du théâtre de cette ville, a succombé aux suites de cet empoisonnement, malgré les soins qui lui ont été prodigués par. M. le docteur Lemeray. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1855 -
Chiens errants. -
L'attention de M. le Préfet a été appelée sur la nécessité
de faire revivre les dispositions relatives aux chiens errants. Ce
magistrat invite, en conséquence, MM. Les maires a rappeler par des
placards les règlements déjà existant dans les communes sur cette
partie du service de police, ou à prendre des arrêtés pour prescrire
aux propriétaires de chiens de les tenir à la chaîne ou de les
conduire, musclés, en laisse. Tous
les chiens trouvés errants ou libres doivent être mis en fourrière ou
abattus, selon les cas. Les propriétaires de chiens qui contreviendraient aux dispositions arrêtées par les administrations locales seraient passibles des peines édictées par les art. 475 et 478 du Code pénal, sans préjudice des dommages-intérêts dont ils deviendraient passibles à raison des accidents auxquels leur contravention donnerait lieu. L'exécution des règlements sur les chiens errants ne saurait être trop rigoureuse, en présence des dangers de l'hydrophobie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1855 -
Triste nouvelle. -
M. Mounier, ancien ingénieur en chef, directeur des ponts et
chaussées dans le département du Calvados et sa famille, viennent
d'être frappés bien cruellement dans leurs plus chères affections. M.
Mounier fils, capitaine d'artillerie, qui de l'armée d'Italie avait
passé dans celle de Crimée, a été tué le 17 juin, devant
Sébastopol, par un éclat d'obus reçu au milieu du front. Nous nous associons à la douleur de la famille de cet officier distingué devant lequel s'ouvrait un brillant avenir. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1855 -
Les élections. -
Aux scrutins de samedi et dimanche derniers, qui ont eu lieu à
Caen pour les élections municipales, aucun des 32 membres à élire
n'ayant atteint la majorité suffisante (le quart des électeurs
inscrits), ces élections devront recommencer samedi 21 et dimanche 22
courant. Sur 7 530 inscrits, il ne s'était présenté que 3 062 votants. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Ainsi, au printemps de 1856, le canal de Caen à la mer sera livré à la navigation, et la ville, qui sera déjà, à cette époque, en possession de son chemin de fer, pourra jouir de tous les avantages résultant de l'ouverture de ces deux importantes voies de communication, si précieuses pour son commerce et son industrie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août 1855 - Un brave. - Au nombre des militaires dont notre ville doit particulièrement regretter la perte, nous avons à ajouter aujourd'hui le nom d'un jeune officier du génie qui donnait les plus belles espérances. M. De Laporte, fils de M. B. De Laporte, officier de port à Caen, et qui venait de conquérir, sur le champ de bataille de Crimée, son grade de capitaine et la croix de la Légion d'honneur, blessé dans une des dernières attaques contre Sébastopol, a succombé à ses blessures. Il est mort à Constantinople, où il avait été transféré pour recevoir les soins qu'exigeait sa position. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août 1855 - Nouvelles locales. - Par un arrêté en date du 20 de ce mois, M. le préfet du Calvados a autorisé la compagnie du chemin de fer de Paris à Cherbourg à occuper temporairement divers terrains situés sur la limite des communes de Caen et de Mondeville, pour l'établissement d'une gare provisoire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août 1855 - Nouvelles locales. - M. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, ayant accepté les propositions de la ville de Caen, a décidé que le projet d'amélioration de la navigation de l'Orne allait recevoir immédiatement un commencement d'exécution par la suppression du barrage de Montaigu. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1855 - Un naufrage. -
Le
8, vers 7 heures du matin, la barque de pêche
« Marie-Françoise », du port de Caen, se rendant de
Cherbourg à Rouen, avec un chargement de pierres, et se trouvant à
environ 12 kilomètres du Havre, était sur le point de couler par suite
d'une forte voie d'eau que les pompes ne pouvaient plus arrêter,
lorsqu'elle, a été aperçue par la barque n° 52, patron Mazurier, du
port de Trouville. A peine cette barque avait-elle recueilli à son bord les quatre marins qui composaient l'équipage de la « Marie-Françoise », que déjà celle-ci coulait avec son chargement. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1855 - On lit dans le « Pilote du Calvados ».
- Le
samedi 10 de ce mois, une locomotive d'essai est allée de la gare de
Lisieux à Mézidon et a traversé le tunnel de la Motte sans encombre. On
a dit, mais nous nous sommes bien gardé de prendre ce bruit au
sérieux, que, le jeudi 15, une locomotive se dirigeant de Lisieux sur
Caen, s'était embourbée vers la moitié de son parcours ; toujours
est-il que dimanche 18 novembre, une locomotive est arrivée à la gare
provisoire de Mondeville. Partie
de Paris vers 5 heures du matin, elle a fait à petite vitesse, de
Lisieux à Caen, ce voyage d'essai. Le parcours a eu lieu dans des
conditions satisfaisantes. Une dépêche télégraphique Quelques
membres du conseil d'administration de la compagnie de l'Ouest, des
ingénieurs et un certain nombre de mécaniciens faisaient partie du
convoi. Ces derniers, sans descendre de leur locomotive ont célébré
par de copieuses libations de vin, de Champagne, l'heureux résultat de
la première visite de la Victoria — tel est en effet le nom de la
machine d'essai. Comme on le voit, les travaux sont terminés et la voie est en état d'être parcourue. Le service de la ligne s'organise sur tous les points. L'exploitation régulière doit commencer, dit-on, dans les premiers jours de décembre. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1855 - La Gendarmerie. -
Comme
le recrutement de la gendarmerie éprouve en ce moment de sérieuses
difficultés et qu'il importe de maintenir l'effectif au complet
réglementaire, un décret impérial porte qu'il sera admis dans la
gendarmerie des élèves-gendarmes qui seront titularisés au fur et à
mesure des besoins du service. Ces
élèves, pris dans les corps d’infanterie et de cavalerie de
l'armée, devront avoir au moins 25 ans d’age et 18 mois de service ;
ils seront placés aux chefs-lieux des compagnies et dans les diverses
résidences d'officiers ; cependant, si les besoins du service
l'exigent, ils pourront être momentanément répartis dans les autres
brigades. Leur uniforme sera celui de la gendarmerie. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1855 - Le cidre. -
Depuis
une quinzaine de jours, on embarque des quantités considérables de
pommes à cidre à bord de quelques navires de notre port. Ces pommes
sont dirigées sur Rouen, où on les convertit en cidre qu'on vend et
qu'on expédie ensuite aux consommateurs de Paris, dont cette boisson
est recherchée aujourd'hui plus que jamais, à cause de la cherté des
vins. Les nombreux achats de pommes qui sont faits à nos agriculteurs pour cette destination, ont produit une sensible augmentation sur le prix du cidre dans toutes les contrées qui nous avoisinent. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1855 - La Normandie en Provence.
- Sous
ce titre, l'Union du Var publie la note suivante, qui lui est adressée
du village de Chàteauneuf : L'oïdium,
en frappant les vignes et en tarissant la source de la première des
boissons, a inspiré à tous l'envie de remplacer le vin par toutes
sortes d'essais. Parmi
les nouveaux moyens, le cidre s'offrait naturellement. L'abondante
récolte de pommes qui, cette année, a favorisé les cantons du Var et
de Corsegoules, a secondé singulièrement l'entreprise en grand du
liquide normand et breton. Plusieurs
moulins à huile, accoutumés à moudre des olives, ont pilé des pommes
nuit et jour. Il en est résulté un cidre parfait ; bientôt les poires
et même les cormes, dont d'abondance est extrême, ont été jetées
sous la meule. Le poiré a été jugé délicieux, et la corme a donné
un jus sain, très mousseux et très agréable dans son âpreté. Cette
âpreté n'a pas laissé que de plaire à certaines personnes et sera un
mérite de plus en lui donnant avec le vin plus de ressemblance. Dernièrement,
en rentrant dans notre village, quelques soldats venus d'Orient, joyeux
de revoir leurs foyers, chantaient avec transport et ne pensaient pas si
bien dire en choisissant le refrain si J'aime
à revoir ma Normandie, C'est le pays qui m'a donné le jour ! (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1855 - Faculté de Droit de Caen.
- M.
le ministre de l'instruction publique, par décision du 1er
septembre dernier, a arrêté que la question ci-après transcrite
formera le sujet du concours de 1855-1856, entre les aspirants au
doctorat et les docteurs reçus par la Faculté de droit de Caen, depuis
le 1er janvier 1855 : « Des
droits des tiers-porteurs sur la provision de la lettre de change. » Les
dissertations devront être déposées au secrétariat de la Faculté de
droit, rue des Cordeliers, 11, au
plus tard le 25 juillet 1856. Les concurrents auront soin d'inscrire, en tête de leur dissertation, deux devises : l'une en français, l'autre en latin. Ces deux devises seront reproduites sur l'enveloppe cachetée d'un bulletin contenant leurs noms, prénoms et adresses. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre 1855 - Un don. - Un jeune artiste caennais, M. Marie, ex-maître charpentier, entré depuis 18 mois à peine dans l'atelier de M. Toussaint, l'un de nos statuaires les plus distingués, vient de faire don à la ville de Caen de sa première œuvre, c'est une statue de Napoléon 1er qui a du être placée, dimanche dernier, sur le grand palier de l'escalier de l'Hôtel-de-ville, au 1er étage. L'Empereur est assis, à St-Hélène, sur un rocher battu par les flots ; de la main droite, il tient déroulé son testament, sur lequel on lit ces mots : « Je désire que mes cendres reposent au bord de la Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai tant aimé. NAPOLÉON » Cette composition est, dit-on, remarquablement belle. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre 1855 - Nous lisons dans le Pilote. - Chemin de fer de Paris à Cherbourg. — Section de Lisieux à Caen. En dépit du temps, qui était extrêmement maussade, une foule énorme se pressait, dimanche dernier 2 décembre à la gare provisoire de Mondeville, attendant, avec une fiévreuse impatience, la venue, depuis plusieurs jours annoncée, du premier convoi de voyageurs. A une heure moins vingt minutes, ce convoi, parti de Lisieux vers onze heures, entrait majestueusement à notre débarcadère. Il se composait de cinq wagons — deux de première classe, deux destinés aux bagages, et un wagon découvert. — La locomotive qui l'amenait était décorée d'un bouquet d'honneur et portail le n° 75. Dans le wagon découvert, qui fermait la marche, se trouvaient MM. les ingénieurs, les hauts fonctionnaires de l'administration et M. le Préfet du Calvados qui, parti la veille pour Lisieux, avait voulu se rendre compte personnellement de l'état des travaux. Nous n'avons pas besoin de dire que tous les mouvements du train ont été suivis avec le plus vif intérêt par la masse des curieux qui ne se lassaient pas d'examiner jusque dans les plus petits détails la machine, ses accessoires et les véhicules qu'elle remorquait. Aucun accident ne s'est produit pendant la station du convoi qui a repris sa course vers Lisieux à une heure vingt minutes environ.
Dans ces conditions, la locomotive a pu reprendre sa course et la fournir brillamment jusqu'il Lisieux, d'où MM. les fonctionnaires et ingénieurs dont nous avons déjà parlé sont partis immédiatement pour Paris par un train spécial. Il était alors 3 heures 25 minutes environ. (A 3 h. 14 m. le convoi était entré dans le tunnel de la Motte, et il en était ressorti à 3 h. 21 m., ayant ainsi franchi en 7 m. un souterrain qui n'a pas moins de 2 700 mètres de longueur, et dont l'entrée, du coté de Caen, offre l'aspect le plus pittoresque et le plus formidable qu’on puisse voir.) Si nous sommes bien informés, l'inauguration de la ligne de Paris à Caen aura lieu vers Noël et l'exploitation régulière commencera dans les premiers jours de janvier. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre 1855 - Nous lisons dans le Pilote. - Un décret impérial, en date du 1er décembre, porte convocation, pour le 10 du courant, du Conseil général du département du Calvados. Le Conseil général est convoqué à l'effet de délibérer sur l'affectation aux travaux de reconstruction de la caserne de gendarmerie de Caen des ressources créées par la loi du 29 juin 1854, ainsi que sur les autres affaires urgentes que le Préfet croira devoir lui soumettre. Cette session extraordinaire ne pourra durer plus de trois jours. Le bureau du Conseil général sera composé ainsi qu'il l'a été pendant la dernière session. (Source : L’Indicateur de Bayeux) |
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122. CAEN - Hôtel de Ville et Square. - LL. |
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