15 Janvier 2024 |
EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS
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CAEN |
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Canton de Caen |
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Ce météore a été d'ailleurs aperçu aussi à Rouen, au Havre et à Bayeux, ainsi que le constatent les journaux de ces localités. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1856 - Jurisprudence usuelle.
- Année
judiciaire 1855. Agriculture. — L’arrêté municipal qui défend de mettre les fumiers en tas sur la voie publique, et qui prescrit le mode d’enlèvement des fumiers placés à l'intérieur des maisons, est impératif, et le juge ne peut se dispenser de l’appliquer sous prétexte de nécessité. Une semblable contravention est passible des peines portées au n° 15 de l’art. 471 du code pénal. (C. de cass., ch. crim., 20 septembre). (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1856 - L’Almanach. -
Chaque
année, les facteurs de la poste ont l’habitude d ’offrir aux
personnes qu’ils ont coutume de servir, des almanachs ou calendriers. L
’administration des postes, désirant faire tourner cette coutume au
profit de ses administrés, a fait rédiger, à leur usage, un
calendrier spécial, présentant toutes les indications et
renseignements qu’ils ont intérêt à avoir quotidiennement sous la
main. Ce
sont ces calendriers qui ont été offerts, cette année, aux habitants
de notre localité, par les facteurs qui la desservent, et qui ont été
acceptés avec d’autant plus d’empressement qu’ils présentent un
caractère tout spécial d’utilité. M. l’inspecteur des Postes du Calvados a eu l'heureuse idée d’ajouter, aux renseignements fournis par l’administration, une feuille volante, contenant la nomenclature de toutes les communes du département, avec le bureau de direction ou de distribution qui dessert chacune d’elles. Ce document sera d’une très[1]grande utilité pour la bonne rédaction des adresses des lettres à destination du Calvados, et aidera beaucoup à leur donner une direction convenable. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1856 - Jurisprudence usuelle.
- Année
judiciaire 1855. Toiture en chaume. — Excuse. — L’infraction à l’arrêté préfectoral qui dispose d’une manière absolue, que les toitures en chaume ne pourront être réparées qu’avec des matériaux incombustibles, ne peut être excusée par ce motif qu’il y aurait eu urgence, à raison de mauvais temps, de fermer des ouvertures pratiquées pour porter secours à une maison voisine où venait d’éclater un incendie. (C. de Cass., ch. crim., 21 septembre. (Source : Le journal de Honfleur)
Février 1856 - Nous lisons dans un journal. - Nos renseignements étaient exacts, lorsque nous annoncions, dans notre numéro du 29 janvier dernier, que le vaste établissement de vêlements confectionnés, connu à Caen sous le nom de « Belle-Fermière », et exploité anciennement par le sieur David, avait été adjugé à une maison de Paris. L'établissement a été acheté par MM. Léman, Gabriel et Cie, chefs de la plus ancienne et de l'une des plus considérables maisons de confection en gros de Paris. Nous apprenons avec plaisir que ces messieurs vont développer, sur une grande échelle, le commerce d'habillements pour hommes, et que de grandes améliorations vont être apportées dans cette maison, principalement pour le mode de vente, qui se fera à prix fixe. D'après les travaux d'embellissement et les changements que les nouveaux propriétaires se proposent de faire subir à cet établissement, nous ne pouvons pas encore déterminer l'époque de son ouverture , qui, sans doute, ne se fera pas attendre. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Février
1856 -
La foire de Carême. -
Malgré
le mauvais temps qui a régné une partie de la matinée, la foire du 1er
lundi de Carême avait attiré à Caen une immense affluence d’habitants
des campagnes voisines. Il
s’y est fait un commerce considérable d'arbres de toute espèce et de
miel. 1 147 chevaux ont été vendus, avec une forte baisse — 71 bœufs — 486 vaches — 1 veau — 161 moutons — 26 agneaux — 96 porcs et 44 porcs de lait ont été amenés au marché, et presque tous vendus. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1856 -
Les fêtes. -
On sait que la
fête de Pâques est célébrée le dimanche qui suit le 14 de la lune,
après l’équinoxe de printemps, qui commence au 21 mars, et que le
mercredi des cendres suit
immédiatement le mardi de la Quinquagésime (5e dimanche
avant la Passion)
En
1858, idem ….. le 17 février. En 1859, idem …. le 9 mars. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril 1856 - Les récompenses. - Par décision du 21 mars, l’amiral ministre secrétaire d’État de la marine et, des colonies a accordé des récompenses honorifiques pour faits de sauvetage à plusieurs habitants du Calvados, dont les noms suivent, savoir : Médailles
de 2e classe en argent.
MM. Pouettre (Jean-Baptiste-Eugène), matelot de 5e classe,
inscrit à Honfleur, patron du bateau de pêche « Eugène-Victorine ». Boissel
(Jean-Guillaume), ouvrier charpentier à Honfleur. Témoignages
officiels de satisfaction.
MM.
Gamard (Pierre), matelot de 2e classe, inscrit à Honfleur,
embarqué sur le transport l’ « Expéditive » Barreyre
(Félix-Ernest), mousse, inscrit à Caen. Aubin
(Léon-Hippolyte), mousse, inscrit à
Caen. (Parmi
les personnes qui ont obtenu des médailles de 2e classe en
argent, mais dont le Moniteur ne fait connaître ni le domicile ni la
résidence, nous remarquons le sieur Toutain (François), écolier,
âgé de 14 ans, et le sieur Rouxel (Jean), cultivateur à Saint-Samson…..
?) (Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1856 -
La santé des chevaux. -
On
vient de découvrir un moyen facile et peu coûteux de rendre la santé
aux chevaux malades et épuisés. Il s'agit simplement de leur donner
chaque jour une botte de chiendent de cinq à six kilogrammes,
mélangée avec des carottes. Ainsi le chiendent, qui, par sa multiplication et sa ténacité, fait le désespoir des cultivateurs, devient pour leurs chevaux un utile médicament. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Juillet 1856 - Les travaux des champs. - M. le ministre de la guerre vient de faire connaître aux généraux commandant les divisions militaires, que son intention est que, cette année comme l'année dernière, des militaires soient mis à la disposition des cultivateurs qui en auraient besoin pour les travaux de la moisson, à défaut d'un nombre suffisant d'ouvriers civils. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet 1856 - Recensement. - Le recensement quinquennal de la population de France doit être terminé maintenant. Il sera curieux de voir s'il vient confirmer les observations faites par M. de Watteville, dans son intéressant travail sur les classes laborieuses. M. de Watteville a constaté que la population de la France a diminué et tend encore à diminuer dans sept départements : les Basses Alpes, le Calvados, l'Eure, le Cantal, le Gers, la Manche et le Tarn-et-Garonne, ce dont on peut s’étonner, surtout pour le Calvados, l’Eure et la Manche, qui appartiennent à l’une des provinces les plus riches de l’Empire. M. de Watteville. attribue cette décroissance à l’allaitement artificiel dans les départements en question. Selon lui, l'allaitement au petit-pot est une cause évidente de la mortalité pour l’enfance. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1856 - La canicule. -
La canicule, c’est à-dire la période de temps qui renferme
les jours les plus chauds de l’année a commencé le 24 juillet ; elle
durera jusqu’au 20 août. (Source : Le journal de
Août 1856 - Pour le musée de Caen. - Le gouvernement vient d'accorder au musée de Caen un tableau remarquable, peint par M Dehon, représentant l'entrée de Guillaume-le-Conquérant à Londres. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Août
1856 -
Un malheureux accident. -
Nous
complétons par les détails suivants, la nouvelle donnée dans notre
numéro de lundi, de l'accident arrivé à la gare de Caen : Lundi,
vers sept heures du matin, deux tailleurs de pierre étaient occupés à
poser un carreau sur le bandeau du mur en construction de la gare
définitive du chemin de fer, la pince dont ils se servaient pour ce
travail, leur ayant échappé des mains, détermina la chute d'un bloc
de pierre d'au moins 100 kilog., qui tomba sur le sol d'une hauteur
d'environ 8 mètres.
Le nommé Vasnier (Alphonse), âgé de 49 ans, manœuvre, rue d'Auge, 75, qui était à genoux, et penché au pied d'une chèvre pour la manœuvrer, fut atteint à l'épaule, et sa tête, penchée en avant, se trouva prise entre le sol et ce bloc de pierre. Transporté
à son domicile dans un état désespéré, il reçut les premiers soins
du docteur Luard ; Vasnier a succombé, deux heures après l'accident.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1856 - On lit dans le Journal du Havre. - Le steamer « Cygne », venant de Caen, a débarqué, mercredi, deux magnifiques chevaux, qui ont été immédiatement conduits à Frascari, aux écuries du prince Jérôme Bonaparte. Ces chevaux ont été achetés par M. de Plancy, premier écuyer du prince, à M. Déblais, éleveur et marchand, demeurant à Caen. Le prince Jérôme attache, à ce qu'il parait, le plus grand prix à notre belle race chevaline de Normandie, parmi laquelle, assure-t-on, se recrutent exclusivement les chevaux destinés à son service. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1856 - La malle-poste. - Ce matin, l'arrivée à Bayeux de la malle-poste à éprouvé un retard d'une demi-heure, qu'on attribue à un incendie considérable dans le quartier de Vaucelles à Caen. Ce sinistre aurait tenu la nuit dernière toute la population sur pied. Les détails nous manquent. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1856 - On lit dans le Journal. - Les astronomes attendent, cette année, pendant l'automne où nous entrons, le retour et l'apparition de la fameuse comète de 1556 , dite comète de Charles-Quint, qui n'a pas été vue depuis trois siècles. En 1556, elle coïncida avec une récolte en vin d'une qualité remarquable. Espérons qu'elle manifestera cette année sa présence et son influence par un phénomène aussi agréable. On sait qu'à la suite de l'apparition de la petite comète de 1811, le vin fut aussi d'une qualité supérieure. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1856 - Incendie de Caen. - Nous annoncions vendredi que le matin même un incendie avait eu lieu à Cacn. Cette nouvelle, par laquelle nous n'avions à ce moment aucun détail, avait donné lieu à beaucoup d'exagérations. Voici les faits d'après le récit du Pilote.
Le corps de logis où le feu avait éclaté, était occupé par Madame veuve Thiesse, fabricante de pièces d'artifice et d'allumettes chimiques. Tous les approvisionnements en matériaux et en marchandises, essentiellement combustibles, furent bientôt embrasés et le terrible fléau se créa un vaste foyer. Il fallait faire la part de l'incendie. Malheureusement l'accès difficile de ce bâtiment, situé au premier étage, dans une allée, au milieu d'une cour, et l'étroitesse de l'escalier, ne permirent pas à nos braves et dévoués sapeurs-pompiers d'organiser les secours avec leur promptitude habituelle. Ce ne fut qu'après des efforts inouïs qu'on parvint à circonscrire les flammes et à préserver du danger les habitations contiguës : les charpentes et la toiture du bâtiment sont en partie détruites. Le dommage pour la maison des sieurs Manchon et Tirard est évalué à 4 000 francs. Ce bâtiment est assuré. Madame veuve Thiesse, qui n'a eu que le temps de fuir dans un état presque complet de nudité, déclare que les perles sur son matériel et ses marchandises s'élèvent au moins à 6 400 francs. Sa chambre à coucher n'a pas été atteinte, et son petit mobilier a été préservé. C'est tout ce qui lui reste.— Rien n'était assuré. Le sieur Angot, marchand épicier, dont le grenier est voisin des constructions atteintes par le feu, accuse, de son côté, une perte mobilière de 1 000 . francs environ. Son mobilier et ses marchandises sont assurés à la Première Société mutuelle mobilière. Le chiffre total des pertes se monte à 11 300 francs. Tout le monde a fait son devoir : autorités administratives et militaires, commissaire central et commissaires du quartier, pompiers et soldats de la garnison, gendarmerie et habitants accourus de tous les points de la cité. On n'a, Dieu merci, aucun accident à déplorer. Autant que permettent de le croire les renseignements recueillis depuis hier matin, la malveillance est étrangère à ce sinistre, dont on attribue la cause à la décomposition d'une certaine quantité de phosphore qui aurait pris feu. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1856 - l’hygiène. -
Une
très importante question d’hygiène rurale fourni à M. Huzard.
membre de la Société impériale et centrale d’agriculture et du
conseil d’hygiène et de salubrité publique, le sujet d’observations
dont voici la substance : Dans
presque toutes les fermes, les employés que leurs occupations attachent
aux étables, aux écuries, aux bergeries etc…, couchent dans les
endroits où séjournent les animaux auxquels ils donnent leurs soins.
Non seulement on ne regarde pas cette habitude comme vicieuse, mais
encore dans quelques campagnes, on pense que certaines maladies sont
guéries par un séjour plus ou moins prolongé dans les étables. D’après
M. Huzard, cette méthode basée sur la routine, doit être répudiée
par le bon sens. Il considère comme anormal et en dehors de toutes les
règles de l’hygiène, le séjour des hommes dans un endroit rempli d’animaux,
attendu qu’on ne peut y respirer qu’un air usé, vicié par la
respiration de ces derniers et manquant des principes organiques
nécessaires à la santé. Les
cultivateurs chez lesquels ce système est en faveur, et ils sont
nombreux, objecteront sans doute, fait il remarquer, que leurs gens n’éprouvent
pas de malaise et ne se plaignent d’aucun Toute
fois l’auteur des observations reconnaît que les symptômes provenant
de cet état de choses sont longs à se déclarer, parce qu’il y a
intermittence dans la situation, et que l’air pur du jour peut, jusqu’à
un certain point, remédier à l’absorption des miasmes putrides de la
nuit, mais il affirme que si l’influence exercée est tardive, son
existence n’en est pas moins réelle et nuisible. Il
admet encore que, pendant l’été, il y a moins d’inconvénients
peut-être, par la raison que l’air est généralement sec, que les
animaux sont dehors une partie de la journée, et que la nuit on établi
des courants d’air ; mais l’hiver il n'en est pas ainsi. En effet
les bêtes à cornes et les moutons restent presque toujours enfermés ;
les ouvertures pouvant donner passage à l’air extérieur sont
hermétiquement bouchées ; les exhalaisons animales, n’ont en
conséquence, aucune issue, et alors, d’après M. Huzard, il y a
barbarie et danger sérieux à forcer les ouvriers des fermes à y
demeurer la nuit. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1856 - Nouvelles diverses. -
Nous
sommes, assure-t-on. menacés d’un hiver précoce. La température,
depuis les premiers jours de l’équinoxe, s’est considérablement
refroidie, et on apprend qu’une grande quantité de neige est tombée
sur les Alpes, les Pyrénées et dans les Vosges. On pronostique aussi
la rigueur et la précocité de l’hiver par la disparition subite des
hirondelles et la floraison de la fougère dans les forêts.
(Source : Le journal de Honfleur) Mai
1856 - Nouvelles diverses. -
Les
astronomes attendent cette année, pendant le printemps où nous sommes,
le retour de la fameuse, comète de 1556, dite Comète de Charles-Quint,
qui n’a pas été vue depuis trois siècles. En 1556, elle coïncida
avec une récolte en vin d’une qualité remarquable. On sait qu’à
la suite de l’apparition de la petite Comète de 1811, le vin fut
aussi d’une qualité supérieure. (Source : Le journal de
Honfleur)
Octobre
1856 -
On lit dans le Journal du Havre du 22.
- Le
joli petit steamer « Omnibus-n° 1 », qui avait été
construit, on se le rappelle, par M. A. Normand, pour faire la
navigation de la haute Seine, et qui, par suite de la dissolution de la
société à laquelle il appartenait, était resté pour le compte de
son constructeur, est sorti du port aujourd'hui pour Caen. On
sait qu'en pareil cas les bateaux de Caen ne peuvent aller que jusqu' à
Dives, où les passagers débarquent, pour de la gagner par terre leur
destination. Si les essais de l'Omnibus réussissent, c'est lui qui sera chargé, assure-t-on, du transport des passagers depuis le bas de la rivière jusqu'à Caen, et vice versa, pendant la morte-eau. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1856 -
Nous lisons dans le Journal du Havre, du 12 Novembre.
- Un
lougre de Caen, la « Rose », ayant à son bord six hommes, y
compris le capitaine, et parti de Calais à destination de Caen, s'est
perdu, hier, sur le banc d'Anfar, après plusieurs tentatives
infructueuses pour entrer en rivière d'Orne. Pendant trois jours, le
capitaine Cardine a courageusement Heureusement,
le bateau de sauvetage du Havre s'étant porté au secours des
naufragés, a pu les recueillir sains et saufs. On
regarde le chargement de la « Rose » comme entièrement
perdu ; on espère seulement pouvoir sauver, à mer basse, une partie de
la voilure et du gréement. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Novembre
1856 - Nouvelles diverses. -
On
a observé que depuis quelques années les pommiers se trouvaient
dégarnis de leur feuillage avant le temps, les pommiers ne produisirent
pas de fruits ; cet automne les feuilles jaunissent sur pied et ne se
détachent de l’arbre que lorsqu’elles sont entièrement mûres. On
en tire la conjecture que la prochaine récolte de pommes sera des plus
abondantes. Puissent ces prévisions se réaliser. (Source : Le
journal de Honfleur) Novembre
1856 - Nouvelles diverses. -
On
a déjà calculé, à l’Observatoire de Paris, que d'ici à la fin du
dix-neuvième siècle, il n’y aura plus que six éclipses totales de
soleil, dont aucune ne sera visible en France. Ces
éclipses auront lieu en 1860, 1861, 1870, 1887, 1096 et 1900. De telle
sorte que, depuis l’an 1000 jusqu’à 1900, il y aura eu 195
éclipses de soleil, dont une seule aura été totale pour Paris, celle
du 12 août 1654. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre 1856 - Exécution capitale. - Samedi matin, a huit heures, a eu lieu l'exécution de Lefresne, condamné à mort aux dernières assises, pour tentative d'assassinat sur un autre détenu de la maison centrale de Beaulieu. Il avait refusé de se pourvoir en cassation. A huit heures moins un quart, le condamné est sorti de la prison ; il marchait à pied, accompagné de M. l'aumônier des prisons, qui, pendant le terrible trajet, lui prodiguait les consolations de la religion. L'altitude de ce grand coupable était sans jactance et paraissait résignée et repentante. Arrivé au lieu du supplice, il a monté les degrés de l'échafaud d'un pas assuré. Il a ensuite baisé une dernière fois le crucifix et embrassé son confesseur, puis il s'est livré aux exécuteurs. Un instant après, la justice des hommes était satisfaite. Bien que le jour et l'heure de l'exécution eussent été divulgués le moins possible, une foule immense y assistait, mais, cette fois, nous devons dire, à l'honneur des femmes, qu'elles étaient en minorité. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1857 - Le
temps qu’il fait. -
Par
suite de l'abondance des dernières pluies, la rivière d'Orne est
sortie de son lit, à Caen, un peu au-dessous des Abattoirs. Les
contre-allées du Grand-Cours, des deux côtés, sont submergées sur
plusieurs points, Le passage en barque est interrompu. Le tablier du
pont du passage Bellivet baigne dans l'eau. Les caves des maisons
situées sur l'Odon jusqu'au pont Saint-Pierre doivent être envahies.
Jusqu'à présent, cet état de choses ne doit inspirer aucune
inquiétude. A Bayeux, quoique considérablement grossie sur plusieurs points de la ville et des environs par ces mêmes pluies, la rivière n'a pas débordé. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Janvier
1857 - Le
temps qu’il fait. -
L'hiver
qui se fait attendre dans notre contrée et qui jusqu'ici ne s'est
encore fait sentir que par des pluies incessantes, semblait devoir
commencer la
Janvier
1857 - Naufrages.
- Le
navire le « Polixène », de Caen, capitaine Néel, allant de
la Spezzia à Dunkerque, chargé de blocs de marbre, s'est perdu le 11
janvier sur la roche aux Congres, commune de Prospoder, près du
Conquet. L'équipage est parvenu à se sauver malgré la tempête. Le
navire a été mis on pièces. Un
autre bâtiment du port de Caen, la goélette le « Georges-Clémencia »,
capitaine Aubry, allant de Cardiff à Tunis, a fait côte le 3 janvier,
sur le littoral de l'ancienne Carthage. L'équipage a été sauvé. On mande de Guernesey que deux embarcations portant le nom de « Jeune-Marie », de Caen, sont venues à la côte dans le nord de l'Ile le 11 janvier, et qu'on a recueilli en même temps une grande quantité de débris. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1857 - Le
temps qu’il fait. -
Enfin
l'hiver se fait sentir aussi pour nous. Il était temps, et quoique la
dure saison augmente les souffrances des classes pauvres, il faut
s'applaudir de ce retour a un état normal de la température. Il a
gelé la nuit dernière assez fortement pour que les récoltes en terre,
aussi bien que les pommiers et autres arbres fruitiers, ne soient plus
menacés d'une végétation trop précoce. Ces quelques jours de froid,
si nécessaires à l'époque où nous sommes, seront bien largement
compensés par les heureux résultats qu'ils nous préparent.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1857 - Nous
lisons dans les journaux de Caen la note suivante.
- Les
commerçants de Caen, désireux de voir livrer à la navigation le canal
de Caen à la mer, ont présenté à M. le préfet une pétition,
couverte en deux jours de 300 signatures, pour le prier de vouloir bien
user de sa puissante intervention afin d'accélérer l'ouverture de ce
canal. M. le préfet, que chacun se plaît à reconnaître si dévoué au bien du pays, a répondu aux délégués, en tête desquels se présentaient MM. les présidents de la chambre et du tribunal de commerce, que l'entrepreneur lui avait promis que le canal, creusé provisoirement à 3,50, serait livré à la navigation le 31 mars prochain. Le zèle et l'activité bien connus dr M. Mauger sont un sûr garant que sa promesse sera tenue. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1857 - Un accident. - Un accident fort grave est arrivé, jeudi soir, vers 8 h. à Caen : le nommé Guillot, âgé de 34 ans, né à Grandcamp et y demeurant, conduisait une charrette chargée de chaux ; arrivé près du bureau d'octroi de la rue de Bayeux, il mit ses chevaux au trot pour être avant huit heures au bureau, mais, il tomba à terre et la roue de la charrette lui passa sur le corps. Il a été transporté à l'Hôtel-dieu dans un état déplorable. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1857 - Le temps qu’il fait. - Depuis huit jours, le dégel a continué de se faire sentir dans notre contrée, et aujourd'hui, nous sommes débarrassés de la neige qui a entièrement disparu. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars 1857 - Le temps qu’il fait. - La journée de vendredi dernier était tiède et humide, et la température semblait être devenue définitivement printanière. Dans la nuit, le vent d'est a amené un brusque changement, et depuis samedi matin le froid a pris une intensité notable. Dimanche matin, il est même tombé à Bayeux quelques flocons de neige. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1857 -
Vénus. -
La
planète de Vénus, qui est en ce moment à son point le plus rapproché
de la terre, est observée en plein midi au moyen des lunettes les plus
ordinaires. Quand le soleil est couché, elle brille comme un astre de
première grosseur et avec une intensité extraordinaire. Cette
brillante planète qui est venue détrôner Jupiter est, tous les huit
ans, dans la position la plus favorable pour nous renvoyer
l'illumination du soleil, et 1857 est une de ces années privilégiées.
Le public, vivement préoccupé de la fin du monde, fait beaucoup
d'attention à cette planète, qui, à sa dernière époque de grand
éclat, n'avait excité qu'une curiosité scientifique. En
ce moment, Vénus présente un disque à moitié éclairé, comme la
lune en premier quartier. Le
4 avril, elle sera à son maximum d'éclat et visible en plein jour,
comme pendant tout le mois de mars. Alors elle offrira un beau
croissant, comme la lune entre l'époque où elle est nouvelle et
l'époque où elle est en premier quartier. C'est et ce sera alors un
bel objet télescopique, et à Paris il attire déjà la foule aux
lunettes de carrefour. Le
10 mai, Vénus sera sous Ie soleil, et, plus tard, elle reprendra le
croissant et le premier quartier, mais elle sera alors plus haut dans le
ciel et plus favorablement placée que dans la période actuelle. C'est le 15 juin qu'aura lieu ce nouveau maximum d'éclat, qui permettra encore mieux de voir la planète en plein jour. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1857 -
La plus forte marée. -
On
fait d'actifs préparatifs, en ce moment, dans tous nos ports de
construction, de l'Océan, de la Manche et de la mer du Nord, pour être
en mesure de lancer, le 26 de ce mois, à la haute marée de
l'équinoxe, tous les navires du commerce et de l'État qui sont
terminés sur leurs cales.[1] La plus forte marée de l'année doit avoir lieu, en effet, après la nouvelle lune du 25 de ce mois, sa hauteur sera de 1 mètre 14 centimètres au-dessus du niveau moyen des plus hautes eaux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1857 -
Canal de Caen à la mer. -
Le
bateau dragueur (Marie-Salope), après avoir enlevé tous les barrages
depuis l'embouchure, fonctionne maintenant pour faire disparaître les
derniers obstacles et rendre libre définitivement l'accès du bassin. Ce
bateau, mu par la vapeur, est d'une grande puissance, et peut, dit-on,
enlever 350 et 400 mètres de terrain par jour. Bon nombre de nos concitoyens se rendent sur les bords du canal pour être témoins de ces manœuvres aussi curieuses qu'importantes par leurs résultats. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
M. l'abbé Varin, qui a tant fait pour doter la ville de l'œuvre admirable des Petites-Sœurs, a prononcé une allocution appropriée, qui a profondément ému toute l'assistance. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril 1857 - Nécrologie. - M. le comte Louis d'Osseville, ancien maire de la ville de Caen sous la Restauration, est mort lundi matin, en son hôtel, rue du Havre, à Caen. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1857 -
Le Canal. -
L'ouverture
du canal de Caen à la navigation aura lieu prochainement. Aussitôt que
le pont qui doit être placé à Ouistreham sera posé sur les deux
rives, les barrages qui ferment la communication avec la mer seront
enlevés. La pose de ce pont en fer, qui a été construit à Paris, et
qui est aujourd'hui arrivé à destination, durera environ un mois. .
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Avril 1857 - Un arrêté. - Un arrêté de M. le Préfet interdit de permettre les inhumations dans les cimetières communaux, à une distance moindre de deux mètres des murs des églises. Il sera établi à cette distance un chemin de ronde autour de l'édifice. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 -
Le Conseille Municipal de Caen.
- Le
conseil municipal de Caen, prenant en considération la confection d'un
chemin de fer de Caen à Condé, avec embranchement sur Vire, vient
d'autoriser l'administration municipale à faire, auprès du
gouvernement, toutes les démarches nécessaires à l'effet d'obtenir le
classement le plus prompt possible de ce chemin. Par
une autre délibération du même conseil, qui marche largement dans la
voie du progrès et des améliorations urbaines provenant de son actif
concours, l'administration municipale est autorisée à se pourvoir
auprès du gouvernement et à faire tontes les démarches nécessaires,
au nom de la ville, concurremment avec M. le préfet, agissant au nom du
département, à l'effet d'obtenir le décret déclaratif d'utilité
publique pour l'expropriation des maisons du quartier de la Foire, afin
d'arriver non seulement à l’établissement de la nouvelle caserne de
gendarmerie, mais encore à l'ouverture des voies qui doivent l'isoler
et lui procurer de libres accès. (Source : L’Indicateur de
Bayeux) Mai
1857 -
Le recensement de la population.
- Le
dernier numéro du Recueil des actes administratifs contient le
recensement de la population de toutes les communes du département. Les
tableaux seront considérés comme officiels pendant 5 ans, du 1er
janvier 1857 au 1er janvier 1861. La
population totale du département est de 478 397 habitants, répartie
entre 37 cantons et 784 communes. La
population des arrondissements est ainsi répartie : Caen.
9 Cantons ; 189, Communes ; 135 126 habitants. Bayeux.
6 Cant. ; 143 Com. : 78 735 habit. Falaise.
5 Cant. ; 119 Com. ; 58 634 habit.
Pont-l’Évêque.
5 Cant. ; 113 Com. ; 54 864 habit. Vire.
6 Cant. ; 96 Com. ; 84 299 habit. Voici
maintenant comment se divise la population de notre arrondissement :
Cantons de Balleroy. 26 communes 15 429 habitants. Cantons
de Bayeux. 16 communes 14 531 habitants. Cantons
de Caumont. 19 communes 11 062 habitants. Cantons
de Isigny. 28 communes 14 791 habitants. Cantons
de Ryes. 27 communes 11 101 habitants. Cantons
de Trévières. 27 communes 11 821 habitants. Pour
Bayeux, la population flottante est de 9 667 ; population fixe, 9 087.
Pour Isigny, population flottante, 2 186 ; population fixe , 2 186.
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Mai
1857 -
La première communion. -
Avant-hier dimanche, à huit heures du
matin, a eu lieu, dans la chapelle du lycée impérial de Caen, la
première communion des élèves internes. Immédiatement après cette
cérémonie, Mgr Didiot a donné le sacrement de la confirmation.
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Mai
1857 -
Le Canal. -
Le
canal qui doit relier Caen à la mer touche à son terme. Dans quinze
jours, tous les travaux seront achevés, et dans un mois au plus tard,
le canal, commencé il y a une quinzaine d'années, et pour lequel on a
dépensé 10 millions, sera entièrement livré au commerce.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai 1857 - La Faculté des Lettres de Caen. - Elle a terminé lundi dernier les examens pour le Baccalauréat ès-lettres, ouverts le 20 avril, 49 candidats s’étaient présentés ; 22 ont été ajournés après les compositions écrites, et 7 après l’examen oral. 20 candidats ont été admis au grade de bacheliers. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai 1857 - La Foire de Caen. - Il a été vendu, lundi dernier, à la foire de Caen, qui a ouvert le dimanche 26 avril, 830 chevaux, 3 ânes, 21 bœufs 688 vaches. 20 veaux, 45 moutons, 5 agneaux, 101 porcs, 99 porcs de lait. La majeure partie des animaux de boucherie ont été achetés pour mettre à l’herbe ou à l’engrais. Les bœufs et les vaches ont été vendus en baisse de 25 à 50 fr. par tête, si l’on compare ces transactions avec celles de la foire précédente. Les plus beaux chevaux ont été vendus dans les écuries, Les chevaux de trait étaient très demandés, en raison du petit nombre exposé en vente. Les apports en cuirs de toute nature étaient en général plus faibles cette année que l’année précédente. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1857 - Le temps qu’il fait. -
Devons-nous,
à l’exemple de presque tous nos confrères, signaler l'inclémence de
la température dont nous jouissons en ce moment ? Cela nous semble
inutile, car nous n’apprendrions rien à nos lecteurs qui l'ont
remarquée comme nous et en éprouvent personnellement les
désagréments. Nous dirons ce[1]pendant,
ce que beaucoup de monde sait, du reste, que les mauvais temps que nous
éprouvons n’ont eu, jusqu’à présent du moins, aucune influence
désastreuse pour nos récoltes en[1]terre,
et pour nos arbres fruitiers, qui
Mai 1857 - Un drame. - La traversée du bateau jà vapeur, le « Cygne », cap. Lefoulon, faisant la navigation du Havre à Caen, a été, lundi dernier, signalée par un dramatique événement. Ce navire opérait son retour au Havre, vers onze heures du matin, lorsque dix à douze minutes à peine après sa sortie de la rivière de l'Orne, un passager s’est jeté à la mer de l'avant du bateau. Malgré la promptitude de la manœuvre faite pour le sauver, on ne put crocher le cadavre qui avait paru un instant entre deux eaux privé de mouvement. Ce malheureux avait été frappé violemment par les aubes mues à toute vapeur. Il serait difficile de donner une idée de la consternation qui régnait à bord du steamer après ce lugubre incident. On se communiquait le peu de renseignements que l’on pouvait recueillir sur la victime. Depuis le commencement de la traversé plusieurs voyageurs avaient remarqué l’aspect triste et l’air préoccupé de cet individu ; il adressait quelques questions de loin en loin, et avait demandé, un instant avant d'accomplir son sinistre projet, si l’on en avait encore pour longtemps avant d'arriver. Le capitaine Lefoulon est resté au moins une demi-heure à l’endroit où avait eu lieu l’événement et ce n’est qu’après avoir été bien convaincu que le pauvre diable était coulé à fond depuis longtemps, qu’il a repris sa route pour le Havre. Cet homme n’était connu de personne à bord ; on pense qu’il devait être âgé de 40 à 45 ans environ. Il avait dit habiter les environs de Condé-sur-Noireau. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1857 -
Tentative de vol. - Dans
la nuit de jeudi a vendredi, des malfaiteurs ont essayé de s'introduire
dans l'église Saint-Elienne de Caen, par la porte qui donne du côté
de la rue Guillaume-le-Conquérant. A
l'aide d'une mèche anglaise, ils avaient pratiqué circulairement neuf
trous dans cette porte, de manière a en détacher un morceau suffisant
pour y passer la main et l'ouvrir en dedans. Heureusement une barre de
fer a résisté à leurs efforts. On présume aussi que le temps a pu leur manquer. Effrayés par quelque bruit, et surtout par les aboiements d'un chien, ils auront cru prudent de battre en retraite. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1857 -
Canal de Caen à la Mer. -
Avant-hier
mercredi, M. le préfet du Calvados a fait afficher à la bourse de
Caen, l'avis suivant : «
S. Exe. le Ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics
vient de décider que l'ouverture du canal de Caen à la mer aurait lieu
immédiatement pour les navires qui en réclameraient l'entrée, et dont
le tirant d'eau ne dépasserait pas 3 mètres 60 centimètres. »
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Juin
1857 -
Aliénation mentale. -
Le
nommé James (Paul), ouvrier armurier, demeurant rue des Teinturiers,
22, à Caen, donnait, depuis environ deux mois, des signes d'aliénation
mentale. Jusqu'alors il ne s'était livré à aucune violence
regrettable, lorsque mardi, vers deux heures d'après-midi, atteint
tout-à-coup d'un accès de folie, il tira son couteau de sa poche,
saisit sa femme par les cheveux et l'étendit par terre en s'écriant :
« coquine, il faut que je te tue ! » et en infime temps il la
frappa de plusieurs coups de couteau.
Quant
aux blessures de la femme James, elles ne sont pas fort graves, le
couteau dont son mari s'est servi s’étant trouvé en très mauvais
état.
Cet individu est de Bayeux, où il était connu sous le nom d'Olivier. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin 1857 - Statistique. - D'après des tableaux de statistique publiés par le « Journal de Pont-Audemer », il se trouve que, dans l'intervalle de vingt-cinq années, de 1831 à 1856, le Calvados a diminué de 16 305 habitants, et l'Orne, de 14 754 ; au contraire, la Manche a vu sa population s'accroître de 3 918 habitants, et la Seine-Inférieure, de 75 767. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1857 -
Les orages. -
Après
les deux orages déjà si violents, qui avaient éclaté sur notre ville
dans les deux soirées de jeudi et de vendredi, un redoublement
épouvantable a eu lieu samedi, à cinq heures de l'après-midi. Après
une belle journée et à la suite d'une chaleur étouffante, de gros
nuages venant de l'ouest, chargés d'électricité, de pluie et de
grêle, sont venus s'abattre avec une effrayante violence sur Bayeux et
sur toute la contrée. En un clin d’œil, la plupart de nos rues
étaient transformées en véritables torrents, et, dans plusieurs
endroits, les chevaux avaient de l'eau jusqu'au poitrail. Les roulements
du tonnerre étaient continus, les éclairs sillonnaient l'atmosphère
sans interruption. La foudre est tombée sur divers points de la ville,
notamment dans la rue Saint-Loup, où elle a suivi le fil du
télégraphe électrique. Heureusement qu'elle n'a causé aucun
désastre à signaler. Ce
cataclysme, qui parait s'être étendu avec la même violence au-delà
de Caen, sur la ligne du chemin de fer de cette ville à Lisieux, a
cessé vers sept heures du soir, laissant sans doute au milieu des
récoltes de déplorables suites de son passage. Celui de jeudi avait
déjà causé d'assez grands ravages dans les environs de Caen, dans le
canton de Tilly et sur la route de Vire. L'orage de vendredi, moins fort
en durée et en violence, n'a pas eu des conséquences aussi
désastreuses que celui de la veille. Dans la journée de dimanche, un soleil brûlant et de gros nuages roulants en tous sens avaient fait craindre le retour de nouveaux sinistres atmosphériques. Nous sommes heureux d'avoir à constater qu'on en a été quitte pour la peur. La soirée a été magnifique ; le ciel était parsemé de brillantes étoiles et la température était notablement rafraîchie. Il faut donc espérer que ce moment de répit inattendu sera durable, et que, sous l'influence de la nouvelle lune qui a commencé dimanche à dix heures quinze minutes du soir, un temps plus favorable va venir réparer une partie des désastres trop nombreux qu'on aura sans[1]doute à constater sur divers points de notre contrée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1857 -
Ouverture du canal de Caen à la mer.
- L'avis
par lequel M. le préfet a informé le public qu'aux termes d'une
décision ministérielle, l'ouverture du canal aurait lieu
immédiatement pour les navires qui en réclameraient l'entrée, et dont
le tirant d'eau ne dépasserait pas 3 mètres 60 centimètres, a été
accueilli par le commerce avec une vive satisfaction. Nous apprenons que, ce matin, trois navires, « Willem-Carel », galiote norvégienne ; « Albert-Marie », goélette de Cherbourg, et « Irma », brick de Quimper, sont descendus de Caen à la mer par le canal. Un quatrième se disposait à les suivre. Plusieurs navires sont attendus aujourd'hui à Caen, venant par la même voie. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Juin
1857 - La
suites des orages. -
Les
renseignements que nous recevons sur l'orage de jeudi, sont unanimes
pour constater sa violence, mais, heureusement, il n'a pas causé
partout L'orage
de samedi s'est fait sentir avec, une grande force dans les cantons de
Creully, de Ryes et de Tilly. Les communes de Bretteville-l'Orgueilleuse
et de Coulombs ont en particulier éprouvé des pertes énormes
occasionnées par la grêle. Le
même jour, une jeune fille de Crépon, nommée Geneviève Marotte, fut
comme enveloppée par le fluide électrique, et renversée sur la roule,
entre Amblie et Creully. Des passants la trouvèrent vivant encore, mais
sans connaissance et baignant dans son sang. Elle fut transportée à
Creully, où tous les soins lui furent prodigués. Son état est
toujours des plus alarmants. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1857 -
l’ouverture du canal. -
L'ouverture
du canal de Caen a été fatale aux poissons d'eau douce. L'eau de mer,
en y pénétrant, a été pour eux un élément de mort. Ne retrouvant
plus leurs conditions vitales, les
malheureux se pressaient effarés et mourants à la surface de l'eau.
Aussi en a-t-on pris samedi, et surtout dimanche, des quantités
innombrables. Le bassin était couvert de barques de pécheurs, qui les
capturaient, les uns avec des filets, d'autres avec de simples tamis,
quelques-uns avec leurs casquettes ou simplement à la main. Les pécheurs à la ligne, qui faisaient du canal le théâtre privilégié de leurs pacifiques exploits, vont donc être obligés de transporter ailleurs leur innocent instrument et leur patience proverbiale. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1857 - La
saison. -
L'été
a commencé dimanche, à midi trente-cinq minutes, c'est le moment du
solstice d'été et des plus longs jours. Depuis
le commencement de l'année, la chaleur n'avait pas encore été aussi
intense que ces jours derniers. Le thermomètre de M. Nessy, opticien à
Caen, a marqué jusqu'à 32 degrés centigrades au-dessus de zéro. Les orages ont éveillé la sollicitude sur les blés, qui sont en général assez peu avancés pour que la verse occasionnée ne puisse causer de dommages sérieux, d'un autre côté, les pommes de terre, les betteraves, les avoines et les seigles commençaient à souffrir de la sécheresse ; les pluies leur ont été favorables et n'ont pas, il faut l'espérer, dépassé de beaucoup le nécessaire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet 1857 - Les amélioration. - La ville de Caen continue avec vigueur sa marche progressive dans la voie des embellissements et des améliorations d'utilité publique. En ce moment, des enquêtes sont ouvertes pour l'exécution des projets suivants : 1° la construction d'une caserne de gendarmerie et l'ouverture d'un boulevard sur l'emplacement occupé par le quartier dit de la Foire ; 2° le prolongement de la rue au Canu à travers la rue Notre-Dame jusqu'à la place Royale ; 3° le prolongement de la place du Pare jusqu'à la grande Prairie ; 4° l'alignement du cours Caffarelli, du côté opposé à la rivière. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet 1857 - Relations entre Caen et Londres. - D'un autre côté, nos confrères de Caen nous apprennent que mercredi dernier, une nombreuse assemblée de commerçants s'est réunie à la chambre de commerce de Caen, pour entendre le rapport d'une commission qui, au commencement de cette année, avait été chargée de s'occuper des moyens d'établir une communication régulière à vapeur entre Caen et Londres.
Juillet 1857 - Prochainement ouverte au public. - On annonce que la gare définitive de Caen sera prochainement ouverte au public ; le jour de l'inauguration solennelle n'est pas encore fixé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1857 -
On lit dans Ie « Progrès du Calvados ».
-
Les travaux de dégagement de la rue Venelle-aux-Chevaux
se poursuivent avec une activité qui fait le plus grand honneur au
zèle de l'administration. Déjà de magnifiques constructions
s'élèvent aux lieux où gisaient, hier encore, de hideuses baraques.
Une rue large et spacieuse s'ouvre à nos regards, et l'œil cherche déjà
le nom de ce nouveau débouché. Une
voix amie s'est élevée pour proposer à l'administration d'écrire le
nom d'Alexandre CHORON au front de cette belle voie de communication.
Nous applaudissons à cette heureuse et délicate pensée, qui n'a
d'autre dessein que de voir consacrés deux souvenirs : celui d'un
concitoyen à jamais illustre, et d'une solennité mémorable.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet 1857 - Avis aux Militaires en congé. - S. Exe. le Ministre de la guerre a invité MM. les généraux commandant les subdivisions militaires a faire prévenir par les soins de la gendarmerie, tous les militaires en congé renouvelable, qu'ils sont responsables des effets d'habillement qui leur ont été confiés, et que ceux qui ne pourront les représenter au moment des appels, seront justiciables des conseils de guerre pour vente d'effets d'habillement, et s'exposeront à être condamnés de 6 mois à 2 ans de prison. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet 1857 - Les grandes chaleurs. - Samedi, à midi, le thermomètre centigrade de M. Nessy, opticien, rue des Quatre-Vents, à Caen, marquait 30 degrés au-dessus de zéro ; à deux heures, 30 degrés 5/10es au-dessus de zéro. Dimanche, à sept heures du matin, 19 degrés 5/10es au-dessus de zéro ; à midi, 28 degrés. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet 1857 - Les moissons. - La coupe des blés vient de commencer dans le Calvados, on est au moins de quinze jours en avant sur l'année dernière. Le temps est toujours magnifique, et jusqu'ici les renseignements sont satisfaisants. Les cultivateurs s'accordent à dire qu'ils ont quantité et qualité, les épis sont bien garnis, la gerbe est pesante et le grain parait lourd. Les nouvelles des autres points de la Normandie sont aussi favorables et permettent de jeter un regard plein de confiance vers l'avenir. Le beau temps et la chaleur de la température continuent d'accélérer la maturité des blés. Dans presque toute notre contrée, une activité prodigieuse préside aux opérations de la moisson, qui se fait partout dans des conditions excellentes. Partout
aussi une nouvelle baisse sur le prix des céréales est signalée par
les journaux. En présence de la richesse des récoltes actuelles, cette
baisse ne peut faire, en effet, que de nouveaux et rapides progrès.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1857 -
L'inauguration du canal de Caen.
-
L'inauguration du canal de Caen à la mer, est définitivement
fixée au 23 août. Tout annonce que cette cérémonie surpassera en
magnificence les plus belles fêles et même celle du 19 juillet
dernier. Le
conseil municipal de la ville a voté spontanément une somme de 10 000
fr. pour les dépenses de cette fête et les commerçants ont ouvert une
souscription afin de s'y associer. M.
le Préfet, au nom du département et de la ville de Caen, avait prié
S. Exe. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux
publics, d'honorer de sa présence la fête de l'inauguration du canal
de Caen à la mer, à laquelle l'administration et le commerce désirent
donner un grand éclat : malheureusement M. Rouher, que le soin de sa
santé vient d'appeler à Vichy, n'a pu accepter cette invitation ; il
en a exprimé, dit-on, tous ses regrets à M. le Préfet. (Source :
L’Indicateur de Bayeux) Août
1857 -
L'inauguration du canal de Caen.
-
Le temps a favorisé cette belle journée de dimanche
dernier, dont nous allons dire quelques mots à la hâte. A dix heures
du matin, un brillant cortège prenait place sur le steamer l'
« Orne ». On remarquait le général Herbillon, la poitrine
couverte de plaques et de croix ; il portait en écharpe le grand
cordon de la Légion d'honneur. Mgr l'évêque, accompagné de ses deux
grands vicaires et de plusieurs ecclésiastiques, était arrivé
quelques instants avant. Des milliers de spectateurs étaient entassés
le long des quais et sur les deux rives de la rivière. Le coup d’œil
était magnifique. Bientôt
le canon retentit et le steamer descend majestueusement la rivière.
Deux autres le suivent, portant les représentants du commerce, leurs
actionnaires et des invités. La
population des communes riveraines attend, en habits de fête, le
passage du convoi, et le salue de ses acclamations et de décharges de
mousqueterie, les sapeurs-pompiers inclinent leur drapeau, les postes de
douanes présentent les armes, le drapeau national flotte partout. Les
steamers répondent avec leur artillerie, et la musique militaire par
une fanfare. Deux
drapeaux flottent sur la terrasse du château de Bénouville, on les
détache, on les agite en signe de salut. La réponse ne se fait pas
attendre. Il
nous serait impossible de retracer toutes les scènes émouvantes de
cette magnifique fête. On
arrive au bas de la rivière, à l'avant-port, situé à Ouistreham, où
Monseigneur met pied à terre ; le clergé et le conseil municipal
reçoivent le prélat et les autorités qui l'accompagnent. Après un
discours du maire de cette commune, accueilli aux cris de « vive
l'Empereur », Monseigneur se rend sur le pont de Ouistreham,
et là, il donne sa première bénédiction aux eaux du canal. Quelques
instants après, le convoi des deux vapeurs est entré dans le nouveau
canal, ayant à sa remorque deux bricks chargés d'une foule élégante.
Les steamers sont venus s'arrêter au pont de Courtonne, répondant, aux
canons de la ville. Plus de trente mille âmes attendaient sur les quais
et sur les hauteurs de Saint-G.illes. Les tambours ont battu aux champs,
quand le prélat a quitté, le steamer pour se rendre sur le pont de
Courtonne. Sa Grandeur a prononcé un éloquent discours, qui a excité
le plus chaleureux enthousiasme. Nous espérons qu'il sera publié. M.
le préfet a pris immédiatement la parole au milieu des plus vifs
bravos. Un
banquet a terminé cette belle fête, sur quelques épisodes de laquelle
nous aurons à revenir. Le soir, un feu d'artifice, très brillant
donné par le commerce a été tiré. Le bassin était entouré dans
toute son étendue d'une illumination vénitienne. Un
certain nombre de hauts fonctionnaires étaient venus de Paris assister
à la cérémonie. (Source Août
1857 -
Conseil Général du Calvados.
-
Poids et mesures dans les écoles. — Le conseil émet le vœu
que les communes satisfassent au vœu du conseil d'arrondissement de
Bayeux, tendant à ce que chaque école soit pourvue d'assortiments de
poids et mesures nouveaux pour servir d'instruction pratique aux
enfants. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1857 - Nous lisons dans « Le Progrès du Calvados »,
journal de Caen, du 1er courant.
- Dimanche,
dès le matin, une triste nouvelle a causé une profonde consternation
dans toute la ville, un vol considérable, suivi d’un crime horrible,
avait été commis dans la nuit. Vers
deux heures du matin, des voleur, au nombre de trois, ont ouvert, à l’aide
d’une pince en fer dite monseigneur, la porte de l’allée de la
maison habitée par M, Jules Péchard, bijoutier-horloger, rue
Guillaume-le-Conquérant, près l’église Saint-Etienne, puis se sont
introduits par la porte de derrière dans la boutique, où ils ont fait
main basse sur un grand nombre d’objets de valeur. La
manière dont le vol a été commis indique de la part de ses auteurs
une parfaite connaissance de la maison et des habitudes du sieur
Péchard, placée en travers dans l’escalier, pour barrer le passage
si quelqu’un venait à descendre ; un timbre placé dans la boutique
correspond au premier étage dans la chambre du sieur Péchard, à la
tête de son lit. Les voleurs devaient connaître le secret de l’empêcher
de sonner ; une petite chienne très hargneuse quand il s’agit de
personnes qu’elle ne connaît pas, n’a pas aboyé. M. Péchard. pour
plus de sûreté, avait en partie confectionné lui-même les clefs et
les serrures de ses montres et vitrines, toutes reliées entre elles par
des chaînes : les voleurs ont saisi les clefs dans un tiroir, ouvert
les montres et vitrines et pris le temps de choisir, puisqu’ils ont
enlevé de préférence des montres en or, des montres en argent à
cylindre, des épingles en or, etc... Le
sieur Péchard avait passé une grande partie de la soirée de samedi,
à faire de la musique avec son frère et ne s’était couché qu’après
onze heures du soir. Eveillé
par quelque bruit, il se couvre à la hâte d’un paletot, et sans
chaussure, descend précipitamment l’escalier, il rencontre bientôt l’échelle
et tombe. Au bruit de sa chute, un des voleurs court à la porte qui
donne sur l’escalier et lui lance une pierre qui ne l’atteint pas.
Mais le sieur Péchard s’était relevé, une lutte s’engage, lutte
inégale qui dure à peine quelques secondes et dans laquelle il est
frappé d’un coup de poignard à l’avant-bras droit. Craignant qu'on
ne vienne au secours de leur victime, les voleurs prennent la fuite,
Péchard s’élance après eux dans la rue et réussit bientôt à en
atteindre un. Celui-ci pour se débarrasser lui tire à bout portant
deux coups de pistolet, dont un l’atteint au milieu du front et l’autre
à la gorge. Le malheureux jeune homme tombe presque dans les bras de
son frère, qui, sans avoir pris aucun vêtement, accourait à son
secours. Ne couchant pas dans la même chambre que son aîné, il
n'avait été réveillé que par le bruit de la première lutte. Aux
cris du jeune Péchard, qui voit Ies assassins prendre la fuite, les
voisins, éveillés par les détonations successives, trouvent la
victime baignée dans son sang et ne peuvent plus qu’aider à la
transporter à son domicile. Depuis ce moment, l’infortuné Péchard n’a
plus donné aucun signe de connaissance, et cette nuit il a succombé. M.
le procureur impérial, averti, s’est aussitôt transporté sur les
lieux, ainsi que M. le commissaire central ; d actives recherches ont
été de suite commencées et se poursuivent. Hier, deux individus, qui
se sont présentés à la caserne pour vendre des montres, ont été
arrêtés, mais on a bientôt reconnu qu’ils étaient des colporteurs
en règle, et ils ont été mis en liberté. Dimanche,
M. le Préfet est allé deux fois s'informer de l’état du malheureux
Péchard. On ne saurait dépeindre l’impression douloureuse produite
durant ces deux jours dans toute la ville par ce triste événement. M.
Péchard n’avait que 24 ans, il jouissait de l’estime générale et
il était à la tête d’un établissement en pleine voie de
prospérité.
Espérons
que les auteurs de ce crime épouvantable ne tarderont pas à tomber
sous la main de la justice.
On
a recueilli sur les lieux du crime la pince en fer, une lanterne, la
pierre lancée au sieur Péchard, et un morceau de son vêtement.
(Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1857 - Télégraphie
électrique maritime. -
Les
principaux ports du littoral français sur la Manche, sur l'Océan et
sur la Méditerranée vont être reliés et mis en communication
instantanée par un système général de télégraphie électrique
maritime, destiné a remplacer les anciens sémaphores. L'étude
de l'établissement de ce service a été faite depuis Port-Vendres
jusqu'à Antibes par un capitaine de vaisseau et un ingénieur
hydrographe, qui ont parcouru toute cette étendue de côtes. Une
commission, présidée par M. le contre-amiral Bonard, est partie de
Brest pour Ouessant le 25 août, afin d'étudier la même question sur
les Iles et sur les côtes occidentales du Finistère. Il sera procédé
incessamment à l'étude de ce projet sur le littoral de la Manche, et
l'établissement du système télégraphique suivra de près
l'accomplissement de ces préliminaires. - On lit à ce sujet dans le Phare de la Manche : Une commission, présidée par M. le capitaine de vaisseau de La Roche-Kérandraon, est partie de Cherbourg jeudi 3 septembre, pour se rendre à Caen, afin de procéder, sur le littoral du premier arrondissement maritime, à l'étude du projet d'établissement d'un système général de télégraphie électrique, destiné à relier les principaux ports de France par un service spécial de communication analogue à l'ancienne sémaphorie. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Septembre
1857 - Un
accident. -
Jeudi,
vers les 2 heures 1/2 du soir, un accident est arrivé à Venoix, aux
travaux de terrassement du chemin de fer. Un
nommé Amélagère, lanceur de wagons, était assis sur le premier wagon
d'un train vide qu'il dirigeait de la prairie au lieu des terrassements.
Ayant quitté son siège pour fouetter ses chevaux, il voulut y remonter
sans faire arrêter le train. Ce malheureux fut renversé, et le convoi, composé de 15 wagons, lui est passé sur le corps. Il a eu une jambe cassée, tout un côté du corps écrasé, et le bras littéralement broyé. Il a été transporté à l'Hôlel-Dieu dans un état désespéré. . (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1857 - La
pollution de l’air. -
Le
conseil général du Calvados vient de délibérer sur une question qui
préoccupe, depuis longtemps, les départements industriels ; il a
approuvé une délibération du conseil d'arrondissement de Lisieux
signalant les résultats fâcheux de la fumée des usines pour les
propriétaires qui les avoisinent, et a invité le préfet à faire
examiner quel serait le moyen de parer à cet inconvénient. Il
y a longtemps qu'on le cherche, jusqu'ici on n'en connaît pas d'autre
que de brûler la fumée, mais on n'a pas pu parvenir à le réaliser
complètement. Les machines a ce destinées sont encore très
imparfaites. Les
usiniers sont les premiers intéressés à ne pas perdre les masses de
charbon qui s'envolent de leurs hautes cheminées, au détriment de leur
caisse et de l'hygiène publique. Le jour où la science aura résolu le
problème des grilles entièrement fumivores, la question sera
tranchée, et M. le préfet du Calvados, comme tous les préfets de
France, n'aura plus qu'à prendre un arrêté qui ordonnera l'usage de
ces grilles. Jusque-là, il faut subir ce que l'on ne peut empêcher.
Mais le génie des inventeurs doit tendre à un résultat qui
récompenserait magnifiquement leurs efforts. (Source Septembre
1857 - Appel
à témoins. -
Le
commissaire central de Caen a l'honneur de faire connaître au public
que la lanterne sourde et la pince dite monseigneur qui ont servi à
commettre le vol chez M. Peschard, sont déposées en son bureau. Toutes
les personnes qui croiraient pouvoir les reconnaître et donner à leur
égard des renseignements à la justice, sont invitées à venir les
examiner. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre 1857 - Encore les grandes chaleurs. - Depuis quelques jours, les chaleurs avaient repris une intensité extraordinaire, et qui rappelle les plus grandes chaleurs de juillet et d'août, aussi, les morts subites, par suite de congestions cérébrales sont-elles extrêmement fréquentes. Dans la dernière semaine, on a constaté plusieurs morts foudroyantes dans un même quartier de Paris. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1857 - Le
temps qu’il fait. -
Des
orages épouvantables ont éclaté dans le Gard, la Meurthe, la Meuse et
le Pas-de-Calais. Dans l'Ardèche, des pluies diluviennes ont causé des
débordements désastreux. Plusieurs personnes ont péri ; des
troupeaux, des fermes entières ont été emportés par les eaux de la
Volane et de l'Ardèche. Trois personnes, un vieillard, une jeune femme
et une petite fille ont été foudroyées dans leur maisonnette, sur les
hauteurs de Vals. Un jeune homme a été seul épargné de la famille.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1857 - Avis
de recherche. -
Le
lundi 12 du courant, un nommé Alfred Dumond âgé de 9 ans 1/2, fils du
sieur Dumond, tailleur, rue Froide, 2, s'amusait sur la place
Saint-Sauveur, de Caen, avec son frère, âgé de 13 ans, et un nommé
Marie, âgé de 14 ans, demeurant chez sa mère, rue Saint-Jean,
vis-à-vis l'église. Les
agents de police étant passés sur la dite place et ayant vu l'aîné
Dumond jeter de l'eau sur les passants, au moyen d'une seringue, le
consignèrent au poste, où il a passé la nuit. Le jeune Alfred voyant
emmener son frère et craignant sans doute le même sort, s'enfuit avec
le dit Marie ; depuis lors ils n'ont pas reparu. Vendredi
dernier, deux cantonniers travaillant, l'un sur la commune de Vimont, et
l'autre sur celle de Moult, ont déclaré avoir vu, le même jour,
passer sur la route deux enfants dont le signalement se rapporte à
celui des deux fugitifs. Signalement
d'Alfred Dumond : âgé de 9 ans 1/2, taille ordinaire, cheveux
châtains, yeux gris très grands, nez moyen, bouche moyenne, visage
plein, teint pâle, vetu d'une blouse bleue en coutil de coton rayé,
pantalon de coutil à carreaux grisâtres, cravate en soie, couleur
giroflée, casquette plate en drap noir, souliers ferrés. Signalement de Marie : âgé de 14 ans, le reste inconnu ; vêtu d'une mauvaise blouse noire en coton à empiècement, un mauvais pantalon de même marchandise et de même couleur, de mauvais souliers de femme, sans cravate, nu-tête. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1857 - Le
temps qu’il fait. -
La
température anormale qui se manifeste a produit des phénomènes de
végétation dans plusieurs contrées : Au
Luxembourg, aux Tuileries, ainsi que dans la plupart de nos jardins
publics, les jeunes marronniers ont, presque, tous, repris leur parure
printanière. A leur feuillage nouveau et touffu viennent se joindre de
nombreuses fleurs, et, chose assez bizarre, à côté de ces fleurs
nouvelles, les fruits de la précédente saison. Dans
les jardins publics, ces marronniers n'ont refleuri que lorsqu'ils
étaient à une exposition convenable, mais rue d'Enfer, dans l'avenue
qui conduit à la barrière, tous, sans exception, sont en fleurs et
plus beaux que partout ailleurs.
Octobre
1857 - Mauvais
temps. -
Mercredi,
un sloop avait été signalé de la Hève comme demandant du secours ;
aussitôt une embarcation était sortie, avec Joseph Mencion pour
patron, et le sloop, dont l'équipage s'était ainsi recruté de six
bonnes paires de bras, a fait route dans la direction de Fécamp. On apprend aujourd'hui que le sloop en question est « l’Omnibus », capitaine Tolmer, parti de Caen le 6 au soir, chargé de pierres de granit pour le Havre, et n'ayant à bord, pour tout équipage, qu'un seul homme, en outre du capitaine. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1857 - Le
temps qu’il fait. -
La
tempête qui s'est manifestée à Bayeux et dans la contrée, dans la
nuit de mercredi et pendant toute la journée de jeudi, s'est étendue
au loin. Ce violent orage, dont les premières manifestations ont eu
lieu dans l'après-midi de mercredi, a continué au Havre pendant toute
la nuit suivante, et jeudi encore, les vents soufflaient en tempête, la
mer affreuse. A ce sujet, nous extrayons ce qui suit du Journal du Havre
de jeudi : Le
gros temps n'a cependant pas empêché le départ des steamers qui
desservent, les ports voisins. Ainsi l' « Eclair », capit.
Dubourg, est sorti pour Honfleur ; l' « Orne », cap.
Bambine, pour Caen, et la « Normandie », cap. Piquet, est
entrée à la marée, venant de Rouen, d'où elle était partie ce
matin, à huit heures un quart, effectuant ainsi en six heures et avec
un temps pareil le trajet de Rouen au Havre. On ne signale encore sur nos côtes aucun de ces sinistres maritimes si fréquents pendant les orages d'équinoxe. Mais, dans le port même, on a à regretter quelques accidents qui se sont produits, cette nuit, parmi les navires placés dans le bassin de l'Eure. Ce bassin, avec des vents comme ceux qui règnent, devient une véritable petite mer Noire, impraticable aux embarcations et dangereuse même pour les navires, qui chassent sur leurs ancres et ne sont abrités en aucune façon. Un des plus mauvais emplacements de ce bassin est celui qui est réservé aux navires désarmés ; on l'appelle Malakoff. Dans ce dangereux Endroit, le « Stoïcien », de Marseille, a failli sombrer cette nuit. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1857 - Nous
lisons dans « L’Ordre et la Liberté ». - Nous
avons parlé déjà, plusieurs fois des travaux importants qui seront
probablement exécutés dans la prochaine campagne, pour
l'amélioration, le rétrécissement et la régularisation du cours
d'eau connu sous le nom de la Noé, depuis sa sortie de la grande
prairie jusqu'au pont de Courtonne. Ce cours d'eau, auquel se
réunissent les deux Odons auprès du moulin Saint-Pierre, est la grande
artère qui fournit l'eau nécessaire au canal de Caen à la mer, et
c'est à ce titre que l'administration des Ponts-et-Chaussées on
entreprend l'amélioration. Mais
notre Conseil municipal , comprenant l'importance pour la ville d'un
travail complet, a répondu à la demande qui lui a été faite par le
gouvernement de concourir à la dépense, en votant une somme égalé à
celle accordés par l'Etat (170 000 fr.), qui sera employée à achever
l'œuvre, à élever des murs de quai, des parapets, et, en outre, une
somme de 85 000 fr., destinée à payer les travaux de voirie qui seront
la suite nécessaire du projet. Ainsi,
la ville de Caen verra, dans quelques mois, disparaître ces hideux
cloaques qui la déshonorent, et le cours d'eau dont il s'agit,
resserré entre deux quais, portera désormais des eaux plus limpides,
plus vives, et non plus infectées par les vases, les herbes et les
immondices. La rue des Quais sera élargie, repavée et bordée de
trottoirs, l'abside de l'église Saint-Pierre, ce bijou d'architecture
italienne, dont le pied est aujourd'hui souillé par la boue, se
reflétera dans l'eau devenue pure, la rue des Petits-Murs deviendra
véritablement une rue, peut-être même une belle place, par la
suppression du moulin Saint-Pierre et des masures qui l'avoisinent ; la
rue de Bernières, les abords du théâtre, le quartier lie la Foire,
qui attend aussi sa transformation,
Octobre 1857 - Les travaux à l’Hôtel de la Préfecture. - On a commencé lundi, à Caen, à l'hôtel de la préfecture, les travaux nécessaires pour la construction d'un nouveau bâtiment, conformément aux décisions du conseil général, dans sa dernière session. Par suite de ces travaux, l'entrée principale est interdite ; on ne pourra plus parvenir dans la cour de l'hôtel que par la porte des bureaux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre 1857 - Nouvelles locales. - Mercredi, vers trois heures et demie de l'après-midi, le nommé Aimé Dethan, demeurant à Bayeux chez son père, messager, venait de Caen, conduisant une charrette attelée de quatre chevaux. En sortant du hameau de la Maladrerie, il fit rencontre du sieur Victor Deschamps, propriétaire à Trois-Monts, qui, se trouvait dans son cabriolet. Dethan, qui était ivre, ne voulant pas se ranger et céder le côté gauche, frappa ses chevaux et crocha le cabriolet qui fut entraîné et dont le cheval fut abattu. Une des roues de la charrette de Dethan passa alors sur le pied du cheval du sieur Deschamps et lui arracha le sabot. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre 1857 - L'uniformité de jauge des futailles. - Conformément au vœu exprimé par un grand nombre de conseils de département et d'arrondissement, il va être pris, dit-on, des mesures en vue de l'uniformité de jauge des futailles, c'est à dire, que l'ancienne feuillette et l'ancienne barrique, qui représente , tantôt 210 tantôt 225 litres seront ramenées à une capacité normale de 100 ou de 300 litres. Cette réforme, qui n'est que le commencement d'autres du même genre, est appelée à rendre les plus grands services au commerce. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre 1857 - Nouvelles locales. - Dimanche, vers neuf heures et demie du matin, une énorme locomotive, « l'Aurigny », portant en tête une branche de laurier enrubannée, traversait la ville de Caen, traînée par seize vigoureux chevaux. Au moment de tourner , la Venelle-aux-Chevaux, l'attelage, trop long, cessa de tirer avec ensemble, et le lourd véhicule s'arrêtant, les pavés, nouvellement posés, fléchirent sous les roues, et il, fut impossible, malgré de nombreux chevaux de renfort de remettre le chariot en mouvement. Il fallut soulever chacune des roues, introduire dessous des pièces de bois et faire, avec des madriers, un chemin en bois jusqu'à la rue Notre-Darne. Alors un vigoureux effort de l'attelage put enlever la lourde machine, qui continua sa route sans encombre. Cette locomotive qui pèse, dit-on, 35 000 kilog., est destinée aux travaux du chemin de fer de Caen à Bayeux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre 1857 - Nouvelles Nationales. - Le départ des militaires de la classe de 1854, auxquels trente mille congés de six mois renouvelables viennent d'être accordés par ordre de l'Empereur, s'effectue en ce moment dans, les divers corps de l'armée. Ce départ a déjà eu lieu dans quelques régiments de l'armée de Paris. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1857 - La
classe 1856. -
Dimanche
matin, les jeunes conscrits du Calvados de la classe de 1856, appelés
à l'activité par le décret du 28 octobre, ont quitté la ville de
Caen pour se rendre aux dépôts de leurs régiments respectifs. Ils
sont au nombre de 446, et sont répartis connue il suit : 2 hommes au 2e
carabiniers, en garnison à Versailles
— 9 au 1er
Décembre 1857 - La médecine. - L'extension des médecins cantonaux à toute la France, vient d'être votée en principe par l'Académie impériale de médecine. A l'occasion d'un rapport sur la statique nosologique des décès, l'Académie de médecine a proposé de répondre à M. le ministre de l'agriculture et du commerce, qui l'avait consultée, qu'elle venait de créer des médecins cantonaux chargés tout à la fois de donner des soins médicaux aux habitants pauvres des campagnes, et de rédiger, en cas de décès, le bulletin indicateur de la cause qui l'a déterminé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre 1857 - le temps qu’il fait. - Les cultivateurs s'inquiètent et s'étonnent d'un hiver parvenu sans gelée jusqu'au mois de décembre. En 1684, la gelée ne commença qu'à la fin de janvier; mais elle sévit avec une telle violence que pendant plusieurs semaines on a pu se promener en carrosse sur la Seine, et qu'on y établit même, sur une glace épaisse de trente-trois centimètres, environ, non seulement une sorte de foire, mais encore des guinguettes où l'on dansait. Ce grand froid tardif s'est reproduit lorsque l'armée française envahit la Hollande et que la cavalerie républicaine prit les vaisseaux de ligne néerlandais. Enfin, en 1753, il ne commença à geler à Anvers que le 24 février, mais en revanche, le 15 mars, on circulait encore à pied et à cheval sur toute la surface de l'Escaut, comme l'attestent les lignes suivantes gravées au-dessus de l'axe des portes d'Anvers : « A la Saint-Thomas, il n'y avait ni neige, ni glace ; à la mi-mars, on passait l'Escaut à pied et à cheval. » (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1858 -
Le Jour de l’an. -
Une
belle gelée, adoucie par un soleil resplendissant, a favorisé, pendant
la journée d'hier, les visites du jour de l'An.
En dehors des visites hiérarchiques, on a généralement
constaté que le nombre des cartes va diminuant chaque année. Il ne
parait pas qu'il en ait été de même des Étrennes. Cet usage si cher
aux enfants a donné lieu à des ventes assez avantageuses pour les
divers magasins de cette spécialité. (Source : L’Indicateur de
Bayeux) Janvier 1858 - Le Jour de l’an. - Le steamer à hélice le « Monté-Christo », de Marseille, destiné à accomplir un service régulier entre Caen et Londres, est arrivé avant-hier à Caen, à midi, et se trouve en ce moment amarré dans le bassin. Il partira de Caen pour Londres le dimanche et de Londres pour Caen le mercredi de chaque semaine. C'est dimanche prochain, 3 janvier, qu'aura lieu le premier départ de Caen pour Londres. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Janvier
1858 - Le froid. -
Pour
s'être montré tardif, dans notre contrée, l'hiver s'est fait sentir
depuis huit jours d'une manière assez vive. La température s'est
considérablement La
gelée est arrivée brusquement
sans que des pluies soient venues accroître préalablement la hauteur
de nos cours d'eau qui, sur plusieurs points, sont insuffisants pour
faire marcher les moulins. Il en résulte que la fabrication de la
farine va devenir plus difficile, au reste, et par une heureuse
compensation, les récoltes en terre ne peuvent que gagner à cette
température plus rigoureuse. Elle est venue à propos pour arrêter la
végétation trop précoce des blés et des plantes oléagineuses, qui
d'ailleurs, offrent, dans notre contrée, le plus riche aspect. Il faut donc accepter comme un bienfait providentiel cette saison, rigoureuse mais nécessaire, et ne pas oublier surtout qu'à la Charité incombe le devoir d'en soulager les souffrances et d'en atténuer les rigueurs ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1858 - Un sauveur.
-
Samedi dernier, une jeune fille au service de Mme G. Delisle, rue
Guilbert, à Caen, passait sur le bord du bassin, lorsque, trompée par
l'obscurité causée par l'épaisseur du brouillard, elle tomba à
l'eau. Ses cris furent entendus par le préposé des douanes Lecordier,
alors de faction sur ce point. Ce brave militaire se porta en toute
hâte au secours de la malheureuse qui, avec une présence d'esprit
étonnante, saisit l'extrémité du manteau qui lui avait été lancé
par Lecordier, qui fut assez heureux pour la sauver d'une mort
imminente. On ne saurait, en cette circonstance, assez féliciter de son sang-froid le préposé Lecordier, qui appartient à un corps dont chaque membre rivalise tous les jours de dévouement et d'abnégation. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1858 - Le trafic maritime du port de Caen.
-
Pendant l'année 1856, 1 465 navires, jaugeant ensemble 80 000
tonneaux, porteurs et steamers compris, sont entrés dans le port de
Caen. Leur chargement consistait notamment en cotons, cafés et épices,
sucres, savons, houilles, sels, alcools et vins, fers, aciers et fontes,
engrais, bois du Nord. Depuis
l'ouverture du canal, le mouvement maritime, à Caen, a
considérablement augmenté. En 1857, le nombre d'entrées des navires a
été de 1 535, celui des sorties de 1 541. L'augmentation dans le nombre de navires entrés est de 70. Le nombre parait peu considérable, mais avant l'ouverture du canal, les navires d'un fort tonnage, nous apportant les bois du Nord et les houilles, se rendaient soit au Havre, soit à Honfleur, d'où leur chargement nous était expédié par de petits navires côtiers. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1858 - Le temps qu’il fait.
-
Presque partout en France le froid a sévi avec rigueur. A
Nîmes, dont la température est presque toujours douce même en hiver,
le thermomètre a minimo est descendu à 7 degrés 6/10. Le
7 janvier, à six heures du matin, il marquait à Lille 10 degrés 1/10.
Dans
la nuit du 5 au 6, à Bordeaux, il était descendu jusqu'à 12 degrés
au-dessous de zéro. La
neige a fait son apparition sur plusieurs points. Elle est tombée en
abondance dans les Cévennes et dans le département de l'Ardèche. Sur
la ligne ferrée de Paris à Bordeaux, elle a retardé la marche des
convois. —
Les historiens ont signalé des froids excessifs en Europe en 299 et
388, c'est l'empereur Julien, en cette année à Paris, qui on parle. En
359, en 358, en 605, 670, 695, 759, 760, 763, on mesura dans certains
endroits 50 pieds de neige ; en 821, 874, 908, 998, 1044, 1063, 1067,
1124, 1125, 1205, 1216, 1234, 1269, 1281, 1323, 1325, 1399, 1402, 1405,
1407, 1418, 1420, Il y a deux siècles, la mer Baltique gela à une profondeur énorme ; 1683, 1684, 1709, 1724, 1733, 1735, 1738, 1740, 1748, 1754, 1760, 1768, 1774, 1776, 1779, 1784, 1785, pendant 115 jours ; 1786, 1788, il y eut à Paris 18 degrés 1/4 Réaumur de froid ; 1789, froid extraordinaire pendant sept semaines ; 1794, 1796, 1799 ; en 1810, le mercure gela à Moscou ; on se souviendra longtemps, hélas ! de 1812, 1813, 1814, 1820, 1830 ; en 1840, à l'arrivée des cendres de l'empereur, il y avait à Paris, 18 degrés centigrades de froid. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1858 -
Le temps qu’il fait.
-
Le bulletin quotidien de l'état, atmosphérique de divers points
de la France et de l'étranger, a signalé tout récemment ce fait
curieux, que le 6 janvier, à huit heures du matin, tandis que la
température était de 7 degrés 4 dixièmes au dessous de zéro, à
Paris, le thermomètre ne marquait, à Saint-Pétersbourg, que 2 degrés
7 dixièmes au dessous de zéro, et, à Brest, 2 degrés 7 dixièmes
au-dessus de zéro. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1858 - Un accident. - Mercredi, sur les cinq heures du soir, une charrette venant d'Allemagne, conduite par le domestique du sieur Rebussel, meunier à Saint-Gabriel, canton de Creully, descendait le Pont Saint-Pierre, à Caen. Elle était chargée d'une pierre pesant près de 8 000 kilos. La machine à enrayer s'étant brisée, le cheval de limon fut entraîné par la pente du pont, et tomba sur le pavé. Dans cette chute, il se brisa une jambe. Cet accident étant sans remède, on a été obligé de l'abattre sur place. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1858 -
L’hippodrome. -
Le renouvellement du prix de 2 000 fr. précédemment accordé à
l'hippodrome de la ville de Caen, sur les fonds de la liste civile, est
autorisé par l’Empereur pour les courses de 1858. (Source : L’Indicateur
de Bayeux) Février 1858 - l'église St-Etienne-le-Vieux. - On procède, depuis quelques jours, au dégagement de l'église St-Etienne-le-Vieux. On abat, à cet effet, l'ancien mur de ville, du côté de la place du Parc. La pierre portant cette inscription espagnole, à la date de 1581 : ANTÈS MVERTO QVE MVADO (plutôt mourir que de changer), a été conservée et sera, dit-on, déposée au musée de la Société des antiquaires de Normandie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1858 - Nous lisons dans « Le Moniteur du
Calvados ». -
La venue à Caen
de M. le comte d'Aure, écuyer de l'Empereur, a été une bonne fortune
pour nos grands éleveurs et nos marchands de chevaux. Une trentaine de
chevaux environ ont été achetés pour les écuries de Sa Majesté. Ce
sont des chevaux d'attelage de premier choix et quelques juments de
poste. Malgré
les déclamations de quelques pessimistes, qui prétendent que la
Normandie perd, sous le rapport de l'élève des chevaux, la
supériorité dont elle a joui si longtemps, M. le comte d'Aure, qui est
sans contredit un des connaisseurs les plus expérimentés que nous
possédions, trouve que les attelages normands, ceux du Calvados
particulièrement, sont toujours à la hauteur de leur vieille
réputation. Au reste, personne ne sait mieux que lui mettre la main sur
ce que nos éleveurs produisent de
plus remarquable.
M.
le comte d'Aure a fait ses achats chez nos grands éleveurs, MM. Basly,
Marion père, Marion fils et Le Sénécal, de Bayeux, et chez MM.
Lebluis, Pierre, Constant, etc…, marchands de chevaux. (Source :
L’Indicateur de Bayeux) Février
1858 - Nous lisons dans « Le Moniteur du
Calvados ». -
Le Moniteur
publie une demande adressée à Son Excellence le garde des sceaux,
ministre de la justice, pour faire déclarer l'absence ou constater le
décès du nommé Vimard (Charles-Emile). Placé
au dépôt le 25 mai 1813, il fut incorporé dans la garde impériale
sous le n° 7821 ; il était encore sous les drapeaux dans le cours de
la retraite de Russie, en 1813 ou 1814, époque à laquelle il a cessé
de donner de ses nouvelles. La demande se poursuit devant le tribunal civil de Bayeux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars 1858 - Une tempête. - Une bourrasque épouvantable règne depuis plusieurs jours sur les côtes de Normandie ; aussi le mouvement de la navigation est-il à peu près nul. De vieux marins disent ne pas se rappeler avoir vu la mer aussi mauvaise qu'elle l'est en ce moment dans la Manche. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1858 - La fin de la sécheresse. -
La neige et la pluie qui sont tombées depuis une quinzaine de
jours, ont été un véritable bienfait. Dans
les campagnes, on se réjouit de ce changement de temps, qui vient
mettre un terme à la grande sécheresse qui régnait depuis plusieurs
mois. Les recolles, malgré cette sécheresse, ont une fort belle
apparence. Grâce à cette neige, l'eau qui manquait tout à fait dans
les nombreuses fermes éloignées des rivières a reparu, dans les
citernes et dans les mares. Les observations faites dans beaucoup de localités et recueillies par la statistique autorisent à considérai la sécheresse de l'hiver de 1858 comme une des plus grandes qui se soient produites depuis un très grand nombre d'années. Le niveau des eaux de quelques-uns des plus grands fleuves de l'Europe s'est abaissé à ce point d'en arrêter le cours. Le Rhin et le Danube ont laissé voir des rochers placés au fond de leurs lits, qu'on n'avait point aperçus depuis plus d'un siècle, ainsi qu'on a pu le constater par les inscriptions, écrites sur leurs flancs. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Mars
1858 - Le printemps.
- Le
printemps a commencé samedi dernier, 20 mars, à 3 h. 55 min, du soir.
C'est le moment de l'équinoxe du printemps : jours et nuits égaux. Depuis
quelques jours, la température s'est beaucoup adoucie dans notre
contrée, aussi la végétation prend-elle un essor remarquable, et
avant peu les pêchers, les abricotiers, les lilas seront en fleurs. Les
prairies, grâce aux dernières pluies, sont dans une excellente
situation. En un mot, l'année 1858 promet de donner d'excellentes
récoltes en fruits de toutes sortes. (Source : L’Indicateur de
Bayeux) Mars
1858 - Le Télégraphe.
- Par
suite de l'ouverture des stations télégraphiques de Bayeux et
Coutances, les stations de la ligne de l'Ouest. (Basse-Normandie), sont
ainsi fixées : Coutances,
Granville et Saint-Malo qui se relient en même temps aux lignes de
Bretagne. Nous
donnerons, aussitôt qu'il sera fixé, le prix des dépêches pour ces
diverses villes. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Mars
1858 - Le printemps.
- Malgré
la température assez vive de ces jours derniers, nous paraissons en
avoir fini avec l'hiver, et le printemps commence à se faire sentir. L'état
des récoltes est aussi satisfaisant qu'il puisse l'être à cette
époque de l'année. Les travaux en vue des semailles de printemps se
poursuivent sur tous les points, et les terres se préparent bien.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1858 - Nouvelles diverses.
- Dans
tous les pays, il naît plus de garçons que de filles. Pour
1 000 000 de filles, il naît 1 050 985 garçons, ce qui donne environ
un excès de 51 000 pour ces derniers, la proportion est 82 pour 79. Cet
excès numérique d’enfants mâles disparaît à une époque peu
avancée de la vie, et déjà, au bout de 15 ans, le chiffre des filles
l’emporte sur celui des jeunes gens de l’autre sexe. Aussi dans tout recensement où le nombre des adultes prédomine, toujours les femmes sont en excès. On peut regarder la proportion qui établit que sur huit femmes il n’y a que sept hommes comme très exacte. (Source : Le journal de Honfleur) Mars
1858 - Nouvelles diverses.
- Un
observateur a fait le calcul qu’il existe en France 1 700 843
médecins, et d’après un autre calcul qu’on dit être exact, il y a
1 400 651 malades par an. D’un autre côté, il y a 1 900 403 avocats, et les rôles ne portent que 698 000 causes à plaider. Si les 502 403 avocats oisifs ne tombent pas malades de chagrin, voilà 300 192 médecins qui restent les bras croisées. (Source : Le journal de Honfleur) Avril 1858 - Chemin de fer. - La voie du chemin de fer entre Caen et Bayeux est maintenant terminée, sauf la traverse de Vaucelles. Hier matin, une locomotive, garnie de drapeaux, a amené à Caen une trentaine de voyageurs venant de Bayeux. Ce train s’est arrêté au pont de la rue de Vaucelles et est reparti dans la soirée au milieu des acclamations de la foule. (Moniteur du Calvados). Avril
1858 - Le Psautier
de Guillaume-le-Conquérant.
- Il résulte d’une
communication faite aux journaux de Caen par la Société des
antiquaires de Normandie, que l’université d’Oxford vient de
décider la publication du Psautier de Guillaume-le-Conquérant,
d’après les manuscrits qui en restent à Oxford, à Cambridge, à
Londres et à Paris. Cette
traduction des psaumes en dialecte normand est, comme la version du
Livre des Rois, un des plus curieux monuments de la langue française. La publication de cette œuvre importante est confiée à l’un de nos plus savants philologues, M. Francisque Michel. (Source : Le journal de Honfleur) Avril
1858 - Nous lisons dans
plusieurs journaux. -
L’administration
des lignes télégraphiques fait étudier en ce moment la pose du câble
électrique entre Honfleur et le Havre, dans Grâce
à cette communication sous-marine, les dépêches pourront être
échangées entre les stations télégraphiques des deux lignes sans
passer par Paris. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1858 - Chemin de fer.
- Dans
la matinée de dimanche dernier, une locomotive, pavoisée de drapeaux
et partie de la station de Lison, près lsigny, a traversé la gare de
Bayeux pour se rendre à Caen. Elle emportait les ingénieurs et les
employés de cette partie de la ligne. Arrivée sans encombre à sa destination, cette locomotive dut s'arrêter au pont de la rue de Vaucelles, à Caen, dont la traverse n'est point encore terminée. Elle est répartie le soir au milieu ,. des applaudissements de la population caennaise. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1858 - Un éclairage moderne.
- L'église
de Vaucelles de Caen vient d'être pourvue d'un appareil d'éclairage au
gaz. Trente-deux becs sont, disposés dans l'église, et un lustre de
soixante bougies, est placé au milieu du chœur. L'église des R. P . Récollets, rue Sainte-Paix, est déjà en possession du même système d'éclairage. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1858 - Nous lisons dans le Moniteur du Calvados.
- Une
mesure d'une grande importance a été votée la semaine dernière par
le conseil municipal de Caen. L'hôtel
de ville va être complété. Le musée, si riche en tableaux d'un grand
prix, sera achevé et pourra recevoir toutes les œuvres qui dans ce
moment, faute de place, encombrent les salles, ou sont entassées dans
les greniers. La bibliothèque, dont les rayons ne peuvent contenir les
50 000 volumes dont elle se compose, sera agrandie de moitié, des
salles d'exposition, de vastes appartements, construits au
rez-de-chaussée, permettront à l'administration de satisfaire à tous
les besoins du service, et de donner la splendeur convenable aux fêtes
publiques qu'une ville comme la notre est appelée à organiser dans les
circonstances solennelles. Ce
projet, dont les plans sont achevés, sera l'objet de travaux
successifs, destinés à réaliser un magnifique plan d'ensemble dont
l'exécution est confiée, dès ce moment, à MM. les architectes de la
ville. Une somme de 80 000 fr. environ vient d'être mise à leur
disposition, ayant pour objet la continuation jusqu'à la rue
Saint-Laurent de la nef qui contient au rez-de-chaussée la belle salle
des concerts et à l'étage supérieur la bibliothèque publique. La
nouvelle salle, qui fera suite à celle qui existe aujourd'hui, pourra
servir à toutes les expositions et deviendra aussi, à l'occasion, une
vaste salle de banquet. La galerie joindra, le long de la rue
Saint-Laurent, le musée actuel au nouvel édifice et sera continuée
jusqu'à la rue de l'Hôlel-de-Ville. On
peut concevoir dès aujourd’hui ce que sera l'hôtel-de-ville, lorsque
ce plan aura reçu son complet développement. Le rez-de-chaussée,
c'est-à-dire la salle qui doit être construite immédiatement à la
suite de la salle des concerts, objet elle-même d'une réparation, pour
laquelle une somme de 10 000 fr. a été votée, devra être achevé à
l'époque de l'inauguration du chemin de fer de Paris à Cherbourg.
Cette construction sera heureusement alors inaugurée par la fête que
la ville doit offrir à S. M. l'Empereur, lors de son passage à Caen. Si nous sommes bien informé, les propositions faites à ce sujet, par M. le Maire, auraient été adoptées à l'unanimité par le conseil municipal. Nous le félicitons sincèrement d'un voté qui atteste le louable empressement avec lequel il accueille toutes les mesures ayant pour objet l'embellissement et l'agrandissement de notre ville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1858 -
Longévité. -
Il est mort,
ces jours derniers, à Foix (Ariège), une femme[1]âgée de 102 ans. Cette femme, appelée Marie Campion,
était originaire de Caen, et habitait Foix
Avril 1858 - Les fumeurs. - Plusieurs procès-verbaux ont été dressés à la charge de fumeurs obstinés qui, dans les wagons du chemin de fer, incommodaient leurs voisines ou leurs voisins de la fumée échappée de leur cigare. Nous engageons nos lecteurs à observer strictement les règlements de la police sur les chemins de fer, s'ils ne veulent encourir les désagréments d'un procès-verbal. On nous assure que, sur plusieurs lignes, des compartiments spéciaux sont réservés aux personnes qui, ayant un certain parcours à faire, désirent fumer. L'administration du chemin de fer aurait des droits certains à la reconnaissance des fumeurs si elle voulait prendre les mêmes dispositions sur la ligne de l'Ouest. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril 1858 - Nous lisons dans le Moniteur du Calvados. - De tous côtés, on entend dire que cette année la récolte des pommes à cidre sera abondante, Les connaisseurs assurent que si le mois de mai n'amène pas de blanches gelées pour, détruire les apparences, il n'y aura pas assez de tonneaux pour loger le cidre, et cette fois du cidre, car depuis quelques années, on le sait, les puits et les fontaines ont été d'un grand secours à nos brasseurs des campagnes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril 1858 - Une pharmacie. - Depuis quelques mois, il est question de fonder, à Caen, une pharmacie dans le genre de celles qui existent à Paris et dans nos principales villes de France. Ces établissements ont eu un plein succès, en réunissant le bon marché à la quantité des produits. Ce projet va recevoir très prochainement son exécution au centre de la ville, rue Froide, numéro 22, dans l'une des plus anciennes pharmacies de notre département. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1858 - Deux pièces de canon.
- Jeudi
dernier, un détachement de nos sapeurs-pompiers, commandé par
l'adjudant sous-officier de la compagnie, ont reconduit, pour en faire
le dépôt au château de Caen, les deux pièces de canon qui avaient
été confiées pendant longues années à la garde nationale de Bayeux. Ce dépôt a eu lieu par suite d'une mesure générale qui prescrit la remise dans les arsenaux de l'État de toutes les armes de guerre. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Mai
1858 - On lit dans « L'Ordre et la Liberté ».
- Hier
la nuit, une partie de notre ville était mise en émoi, vers 3 heures,
par une sonnerie extraordinaire, partant à deux reprises, de l'église
Saint-Sauveur. On croyait à un incendie ; heureusement ce n'était pas
du tout cela. Le sacristain de la paroisse, réveillé en sursaut, et
s'imaginant avoir enfermé quelqu'un le soir dans l'église, accourt lui
en ouvrir les portes, mais aussitôt un homme nu, qui s’était blotti
sous le bénitier de l'entrée, se jette sur lui, éteint sa lumière et
se sauve à toutes jambes. Grand
fut l'étonnement du sacristain à cette apparition inattendu, il fut
plus grand encore quand il vit ses vêtements couverts de sang. Bientôt
le jour arrive et laisse distinguer partout du sang sur les dalles ;
l'autel de la Ste -Vierge, décoré avec tant de goût pour
le mois de Marie, maintenant ravagé en partie, n'offre plus qu'un amas
confus de porcelaines brisées, de flambeaux froissés et renversés, de
fleurs en désordre et teintés, comme le reste, de sang, dont les
colonnes, les cierges et les murs sont également empreints, la croix du
tabernacle est à terre, la lampe est déplacée, les bénitiers sont
vides.
Le
malheureux Paris, habitant de notre ville, atteint récemment
d'aliénation mentale, ayant réussi à se soustraire à la surveillance
de sa famille, s'était caché, la veille au soir, dans la tribune,
pendant la répétition des cantiques qui suit les exercices du mois de
Marie, et avait opéré dans sa folie tous ces dégâts, lavé ses
vêtements dans les bénitiers et fini par sonner les cloches. Paris, cause involontaire de ce désastre, est entré au Bon[1]Sauveur. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Mai
1858 - Le temps qu'il fait.
- Le
vent nord-est qui soufflait depuis quelques jours avec une âpreté
excessive avait considérablement refroidi le temps. C'est à se croire
en février. On craint qu'en se prolongeant; cette inclémence du temps
ne soit fatale à la première floraison des pommiers et au
développement du colza. Quant aux blés dont la végétation trop
active va être retardée, ils n'éprouvent aucun préjudice de
l'intensité du froid. Au
reste, les nouvelles des campagnes annoncent que les blés en terre sont
en avance de plus de quinze jours sur une année ordinaire, par suite de
la température exceptionnelle du mois d'avril. Les seigles vont
bientôt être en fleurs, les froments sont épais et assez élevés,
ainsi que les orges ; les fourrages naturels et artificiels sont très
avantageusement venus, la végétation de la vigne est également très
avancée ; elle a déjà des feuilles et de nombreuses pousses, ce qui
n'arrive pas avant la deuxième quinzaine de mai. Aussi la récolte des
céréales et du vin donne en ce moment les plus grandes espérances. On
craint seulement, depuis quelques jours, que les variations
d'atmosphère qui se succèdent, et nous font passer avec violence du
vent du midi au vent du nord, ne nous amènent des gelées printanières
qui seraient funestes. Depuis lundi dernier, la température s'est notablement adoucie, il tombe aujourd'hui une pluie bienfaisante et depuis longtemps désirée. La lune rousse a fini hier, jour de l'Ascension. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai 1858 - Les statistiques. - Le ministre de l'agriculture vient de faire dresser la statistique des landes et bruyères qui, en France, attendent encore les bras et les machines pour les défricher. Il n'y a pas moins du 8 millions d'hectares de terres incultes dans toute l'étendue de la France. Les deux départements qui en ont le plus sont les Landes et la Corse ; ceux qui en ont le moins sont la Seine et l'Eure-et-Loir. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Mai
1858 - Les récoltes en terre.
- L'aspect
des récoltes en terre continue à être des plus satisfaisants.
Partout, les colzas sont beaux ; seulement, dans quelques cantons, les
cultivateurs se plaignent de la présence des pucerons qui se tiennent
dans la fleur. Cependant, on croit que la pluie qui est tombée les fera
disparaître, si elle est suivie de chaleurs. Les
pommiers sont dans un excellent état, et tout fait espérer que cette
année, le cidre, sera abondant à moins, ce qui n'est guère à
craindre maintenant, qu'il n'intervienne de fortes gelées et des vents
d'est, le cidre sera à très bon marché. (Source
Juin
1858 - Nouvelles diverses.
-
La sécheresse avait fait concevoir un instant des craintes pour
l'avenir de la récolte. Heureusement il y a eu plus de peur que de mal,
et les pluies bienfaisantes que nous avons depuis quelques jours ont
déjà redonné à la végétation une vigueur admirable. Sur
quelques points du département, entre autres dans les arrondissements
de Vire et de Falaise, les orages ont causé quelques dommages aux
arbres à fruits. Mais ce sont là des accidents partiels. Quelques-unes
de nos campagnes sont encore aujourd'hui affectées des suites de la sécheresse. L'état
de nos récoltes en terre est généralement satisfaisant. Les blés ont
souffert de la chaleur dans les terres légères, mais presque partout
ils sont très beaux : l'épiage et la floraison s'opèrent dans des
conditions qui ne peuvent que confirmer l'espoir d'une bonne récolte. Les
seigles sont défleuris et promettent un rendement abondant en grain et
en paille. Si le temps continue à être favorable, on pourra les couper
à la fin du mois de juin. La
pluie a été particulièrement propice aux avoines, surtout à celles
du printemps, qui ont un très bel aspect à peu près partout. On
a commencé à couper les luzernes. Les jeunes sont généralement
bonnes, mais les anciennes ont peu donné. En résumé, la situation est bonne, et tout fait espérer qu'elle se maintiendra dans ces Conditions. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1858 - L’armée.
-
M. le général Chatry-Lafosse, a passé hier, la revue des
jeunes militaires du Calvados de la classe de 1858, appelés à
l'activité. Ces
militaires, au nombre d'environ 340 , seront répartis dans les 16e,
32e, 41e, 47e, et 97e
régiments de ligne. —
La 3e batterie du 3e régiment d'artillerie, forte
de 3 officiers, 68 sous-officiers et soldats, et 4 chevaux, venant de
Strasbourg et allant à Cherbourg, fera étape, jeudi, à Bayeux, et
vendredi à Isigny. (Source : L’Indicateur de Bayeux) Juin
1858 - Passage de troupes.
-
Aujourd'hui vendredi, sont passés par Caen, 1° un détachement
de 68 jeunes soldats du département de la Somme ; 2° un détachement
de 80 jeunes soldats du département de la Sarthe. Un
autre détachement de 66 hommes du département du Seine-et-Oise,
passera dimanche 27 juin. Un
détachement de 84 hommes du département de l'Yonne, est attendu pour
le dimanche 4 juillet. Tous
ces détachements se rendent à Cherbourg, pour être incorporés au 42e
de ligne, en garnison dans cette ville. Le 2 juillet, 17 soldais de l'artillerie de marine, se rendant à Cherbourg, séjourneront dans notre ville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1858 - voyage de l’empereur.
-
Le conseil municipal de Caen, par une délibération do lundi
dernier, a ouvert à l'administration! un crédit illimité, afin de
donner le plus vif éclat à la réception de Leurs Majestés
Impériales.
L'arrivée
à Caen de l'Empereur, avec l'Impératrice aura lieu le mardi 3 août,
à 5 heures du soir. Le lendemain mercredi, à midi, Leurs Majestés
partiront pour Cherbourg.
Août 1858 - Le règlement. - Il arrive quelquefois que des fonctionnaires municipaux croient pouvoir, nonobstant les termes des règlements sur la fermeture des débits de boissons, autoriser certains habitants à laisser ouverts leurs établissements après l'heure de fermeture fixée par ces règlements. Il parait utile, dès lors, de porter à la connaissance de MM. les maires que la Cour de cassation vient de décider qu'un maire n'a pas le droit, lorsqu'il existe un arrêté qui ordonne la fermeture des établissements publics à une heure déterminée, de donner la permission de dépasser cette heure, pour quelque cause que ce soit. Il ne peut, en effet, appartenir à l'autorité municipale de modifier un arrêté régulièrement pris. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août 1858 - Chemin de fer de Caen à Cherbourg. - La construction de la section de Caen à Cherbourg, qui compte 131 kilomètres, et qui n'a duré que deux ans, termine l'établissement de la grande ligne de l'Ouest, de Paris à Cherbourg. Il n'est pas de ligne en France, dit le Journal des Chemins de fer, qui ait nécessité autant de terrassements que ce chemin de fer, surtout pour la section comprise entre Mantes et Caen. La construction du railway de Mantes à Cherbourg (on sait que de Paris jusqu'à Mantes le chemin emprunte la ligne du Havre) a nécessité des déblais qu'on estime à plus de 10 millions de mètres cubes et des remblais d'une importance à peu près égale, ce qui porte à 20 millions de mètres cubes l'ensemble des terres déplacées. La longueur total des tunnels réunis n'est que de 4 388 mètres ; en revanche, on compte 70 ponts sur rivières, 310 ponts ou ponceaux sur routes, 700 chemins vicinaux traversés ou déviés, 114 passages à niveau et 400 aqueducs. Les ouvrages d'art sont édifiés en pierre ou en brique, souvent avec ces deux matériaux réunis, d'après le type anglais. Les stations, au nombre de trente-une, sont parfaitement aménagées pour les besoins du public et du trafic, d'après les combinaisons et les éludes de M. de Lapeyriére, directeur du chemin de l'Ouest ; enfin le matériel roulant est le même qnc celui du réseau, sauf pourtant les locomotives, qui ont une plus grande puissance, en raison des rampes nombreuses, et rapides de la ligne. L'établissement du chemin de Cherbourg et sa mise en exploitation ont coûté 106 millions, dans lesquels sont comprises les subventions du gouvernement ; mais le chemin n'étant pourvu d'une double voie que de Mantes à Lisieux (133 kilomètres), il reste à établir la double voie depuis cette dernière localité jusqu'à Cherbourg (180 kilomètres) ; les terrassements et les ouvrages d'art sont même déjà préparés pour recevoir la double voie jusqu'à Lison (105 kilomètres). Pour poser cette seconde voie, il faudrait encore employer environ 10 millions. Ainsi complété, le chemin de Cherbourg coûterait donc une somme de 116 millions qui, divisée par 313 kilomètres, constituerait une dépense de 360 000 francs par kilomètre. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1858 - On lit dans
« La Gazette de Lyon ».
-
L'opération délicate de la transfusion du sang a été
renouvelée samedi par deux habiles praticiens, MM. Berne et Desgranges,
sur une accouchée du quartier des Brotteaux. Cette dame, jeune encore,
avait été frappée, à la suite de ses couches, d'hémorragies très
graves qui menaçaient de tarir eu elle les sources de la vie. Deux
cents grammes de sang fournis par son beau-frère ont été injectés
dans ses veines. Depuis cette opération, habilement conduite, la malade
est sortie de l'état d'épuisement dans
Août 1858 - Pour le 15 août. - A l'occasion de la fête du 15 août, des secours ont été accordés par S. Exe. M. le ministre d'État, au nom de l'Empereur, aux parents d'un certain nombre des enfants qui, étant nés le 15 mars 1856, le même jour que S. A. le Prince Impérial, ont eu l'honneur d'avoir pour parrain et marraine Leurs Majestés l'Empereur et l'Impératrice. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août 1858 - Un incendie. - Un incendie considérable a éclaté mardi dernier, à la Maladrerie, vers deux heures de l'après-midi. Le feu parait avoir été occasionné par des flammèches échappées de la cheminée de la forge du sieur Isabelle, maréchal, flammèches qui, chassées par le vent, ont communiqué le feu d'abord aux bâtiments du sieur Isabelle, et de là s'est propagé aux maisons voisines. A la première nouvelle de l'incendie, écrit « L'Ordre et la Liberté », deux cents hommes du 13e de ligne partirent au pas de course pour la Maladrerie, et, concurremment avec les compagnies casernées à Beaulieu, se signalèrent par leur énergie et leur dévouement. Les habitants de la ville de Caen apportèrent un concours d'autant plus précieux que les secours devaient être divisés et exigeaient beaucoup de travailleurs. En effet, l'incendie, qui s'était déclaré d'abord dans deux maisons couvertes en chaume, à gauche de la route de Caen à Bayeux, avait traversé cette route, et, laissant intactes plusieurs rangées de maisons couvertes en ardoises, s'abattait sur les toitures en chaume de plusieurs maisons, situées de l'autre côté de la rue de l'église, et les ravageait. Huit corps d'habitation, tous couverts en chaume, ont été la proie des flammes. Une partie du mobilier seulement a pu être sauvée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août 1858 - Résultats du Baccalauréat. - Notre collège vient encore d'obtenir à Caen un très beau succès. Il a présenté cinq élèves aux examens du baccalauréat, trois pour les lettres, deux pour les sciences. Quatre ont été déclarés admissibles et dans un très bon rang. Trois ont été définitivement reçus bacheliers, deux pour les lettres, l'un avec la note bien, et un pour les sciences, ce sont les élèves Raingeard, Eugène Daon et James. Dans le cours de l'année scolaire, un autre élève s'est présenté à Paris et a été reçu bachelier ès-sciences avec la note bien. Cette note se donne très rarement. Bayeux l'a obtenue deux fois dans l'année sur quatre admissions, et à fait recevoir quatre candidats sur six ; les deux autres ont beaucoup de chances pour le mois d'octobre. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août 1858 - Un accident. - Hier matin, un bien triste accident est arrivé dans l'établissement des bains russes, situé rue des Petits-Murs, à Caen. Le chauffeur, ayant eu l'imprudence de monter sur sa machine sans l'arrêter, a eu le pied pris dans un des appareils, et littéralement coupé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août 1858 - Les anciens officiers. - Par suite d'une circulaire de M. le ministre de l'intérieur, du 6 août, MM. les maires sont chargés de dresser l'état des anciens officiers des armées de terre et de mer qui, nommés ou promus dans l'ordre impérial de la Légion d'honneur pendant leur présence sous les drapeaux du 1er avril 1814 au 22 janvier 1852, ne reçoivent pas le traitement attribué aujourd'hui aux membres militaires de cet ordre. Les
anciens officiers qui sont domiciliés dans le Calvados et que cette
mesure intéresse, sont invités à se présenter sans retard à la
mairie de leur commune, pour donner à M. le maire les renseignements
dont ce fonctionnaire peut avoir besoin pour satisfaire à la demande de
l'administration supérieure. (Source
Août 1858 - Le port et l’Orne. - La rivière d'Orne est encombrée de vases et les communications avec le canal par le bassin deviennent impossibles, les rives sont corrodées, affouillées dans tous les sens et s'éboulent dans le lit de l'Orne, les terres ainsi délayées sont en grande partie transportées par le flot dans le port de Caen, la rivière est indispensable pour le service des bateaux à vapeur, les fonds d'entretien sont insuffisants, la dérivation de l'Orne à Sallenelles, pour en jeter les eaux dans l'avant-port de Ouistreham, serait un moyen puissant d'améliorer les passes et de réaliser plus complètement les avantages que procure déjà la navigation du port de Caen. Émet le vœu que le Gouvernement s'occupe de suite de ces utiles et importants travaux, et que les fonds d'entretien soient augmentés.
Août
1858 -
Curage du bassin et creusement du canal.
- Le Conseil
général, Vu le vœu émis par le Conseil d'arrondissement de Caen que
la profondeur du canal de Caen à la mer (4 mètres) est insuffisante,
elle ne répond pas aux besoins de la navigation ni à l'importance du
port de Caen. Les travaux d'art permettent, sans dépenses
considérables, d'accroître le tirant d'eau. Les vases diminuent la
profondeur du bassin. Le Gouvernement ordonne le plus promptement
possible que le tirant d'eau dans le canal soit porté à 4 m. 75,
et que le bassin soit débarrassé des vases qui en diminuent la
profondeur.
Septembre 1858 - Nous lisons dans « Le Moniteur du Calvados ». - Mme la baronne de Montaran, auteur de poésies très recommandables, vient de léguer sa galerie de tableaux et d'objets d'arts, une des plus nombreuses et des plus riches de la province, à la ville de Caen, à la condition qu'on leur affectera un salon qui prendra le nom de salon ou galerie de Montaran. Parmi ces œuvres, il en est quelques-unes de fort rares, et toutes les autres ont une valeur réelle. La ville, par l'intermédiaire de son conseil municipal, a accepté le legs et a chargé M. le maire de transmettre ses remerciements à Mme de Montaran. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1858 - Une bande de voleurs. - Depuis quelque temps, des vols nombreux, d'une audace extraordinaire, étaient commis en plein jour dans la ville de Caen, et les coupables avaient échappé jusqu'ici aux plus actives recherches. Enfin, la police est parvenue à les découvrir. C'est, toute une bande de jeunes malfaiteurs, de 13 à 22 ans. Le plus âgé était leur chef, et il était digue de l'être par ses antécédents, ayant déjà, nous assure-t-on, fait un congé à Beaulieu. Ils avaient établi leurs réunions dans les maisons en construction ou abandonnées. C'est là qu'ils rendaient compte de leurs opérations, et qu'ils se concertaient pour de nouvelles expéditions. Connaissant parfaitement les lieux, n'inspirant aucune défiance, ils pénétraient dans les maisons a l'heure où ils savaient les propriétaires absents. Munis de fausses clés, ils ouvraient les serrures avec toute l'habileté de voleurs émérites. C'est ainsi qu'ils ont dévalisé un grand nombre de maisons. Tout leur était de bonne prise : argent, linge, habits, ustensiles de ménage, etc… etc… Des
receleurs leur venaient en aide pour l'écoulement des produits du vol.
Les choses en étaient là, lorsque, ces jours-ci, la police apprit que
la plupart de ces malfaiteurs couchaient dans un navire abandonné,
amarré à bord du quai. M. le commissaire de police du quartier y fit
une descente pendant la nuit. Cette visite eut un plein succès. Dix de
ces jeunes voleurs furent surpris dans leur repaire et immédiatement
arrêtés. Le reste de la bande ne va pas tarder à être mis également
en lieu de sûreté. Cette capture fait le plus grand honneur à la
police de notre ville. (source
Octobre
1858 - Police des routes.
- Il
est beaucoup de personnes, préposées à la conduite de voitures sur la
voie publique, qui, soit par ignorance des dispositions de la loi, soit
dans un but de vexation envers les conducteurs de véhicules qui
voyagent sur le côté opposé de la voie, s'obstinent à ne pas vouloir
laisser libre la moitié de la route. Cette obstination amène des
accidents qui très souvent, peuvent être graves, et qui ont pour
résultat de faire condamner, au tribunal de simple police l'auteur de
l'accident à plusieurs jours d'emprisonnement. En
présence de ces faits, nous croyons, utile de rappeler que tout
conducteur de voitures, sur la voie publique, doit suivre le côté
droit de la roule et avoir soin de laisser libre la moitié de la voie,
pour ne pas entraver la circulation des voitures qui viennent du côte
opposé. En
ne se conformant pas à ces dispositions, il se met en contravention à
l'article 9 de la loi du 30 mai 1851, sur la police du roulage.
(source : L’Indicateur de Bayeux) Octobre
1858 -
Avis. -
Par suite des
permissions dites de convalescence et des congés temporaires un certain
nombre de sous-officiers et soldats ayant fait les dernières campagnes
de la Baltique et de Crimée n'ont pas encore reçu les décorations
spéciales décernées à leurs camarades, l'administration de la guerre
a décidé que le travail de répartition ne serait clos qu'à la fin de
cette année. Jusque-là les ayants droit résidant en France ou à
l'étranger seront admis à présenter leurs réclamations à la
chancellerie. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1858 - L’application de la loi.
-
Voici une nouvelle application de la loi du 2 juillet 1850 sur
les animaux domestiques : Qui
n’a rencontré des voitures où des veaux étaient entassés, ayant
les pieds liés ensemble, les uns la tête entre les deux civières,
suspendue au-dessus de la voiture, et les autres la tête pendante vers
la terre, de manière à leur occasionner, sans nécessité, des
souffrances pendant le transport. Le
conducteur condamné en police municipale, pour un fait de cette nature,
s’est vainement pourvu en cassation sous le prétexte que la loi de
1850 n’entend partir que d'actes de brutalité ou de violence, et non
d’un manque de soin ou de précaution, reprochable au conducteur. La cour suprême a décidé, par un arrêt récent, que la loi du 2 juillet 1850 est conçue en termes généraux, et réprime aussi bien les mauvais traitements exercés publiquement et absolument envers les animaux domestiques, que les mauvais traitements résultant d’actes directs de brutalité ou de violence, ou tout autre acte volontaire de la part des coupables, quand ces actes ont pour résultat d’occasionner aux animaux des souffrances que la nécessité ne justifie pas. (Source : Le journal de Honfleur) Octobre
1858 - Avis. -
Au moment où
l'on pressure les pommes et où les habitants de la ville ont l'habitude
de faire leurs provisions dé cidre, nous croyons utile de rappeler à
nos lecteurs que l'emploi de tuyaux en plomb pour faire couler le cidre
dans les tonneaux des caves est très dangereux. Nous ne nous étendrons
point sur les causes de l'empoisonnement du cidre, nous dirons,
seulement que ces sortes de conduits, dont on se sert assez
communément, ont occasionné dans plusieurs endroits de graves
accidents. On
se rappelle le cruel malheur arrivé il y a quelques années, à une
famille de la ville de Caen après avoir fait usage de cidre transvasé
au moyen d'un tuyau de ce genre. (source : L’Indicateur de Octobre
1858 - Avis. -
Un grand
mouvement se prépare, parait-il, à la surface des mers. Ce sera une
grosse marée, une marée qui excédera en hauteur les marées
ordinaires d'un mètre au moins. Elle aura lieu le 22 octobre, et se
fera ressentir surtout dans les ports de la Manche. On
prend dans ces ports, et particulièrement à l'embouchure des fleuves,
les plus grandes précautions. C’est toujours là qu'ont lieu les
sinistres occasionnés par les barres qui se forment à l’estuaire de
certains fleuves. La
barre de la Seine, à Quillebœuf est redoutable et on pourrait citer
plusieurs navires qui ont péri du voulant la franchir. (source : L’Indicateur
de Bayeux) Octobre
1858 - Des amélioration à Caen.
- La
ville chef-lieu du département continue de marcher dans la voie des
améliorations et des embellissements. Un décret impérial, daté de
Biarritz le 23 septembre, déclare d'utilité publique dans la ville de
Caen : 1°
La construction d'une caserne de gendarmerie. 2°
L'ouverture et la suppression de plusieurs rues. 3° Le prolongement direct de l'impasse des Carmélites. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1858 - Le temps qu’il fait.
- Les
astronomes ont compulsé toutes les tables météorologiques
quotidiennes depuis deux siècles, et ils n'ont pas trouvé un seul 16,
ni 17, ni 18 octobre ni aucun jour voisin dans le calendrier où l'on
ait joui, d'une température de vingt-cinq degrés centigrades au-dessus
de zéro. L'année
1858 est l'une des années les plus extraordinaires de ce siècle pour
la beauté de la température. Malheureusement
beaucoup, d'industries ont à souffrir de la sécheresse extraordinaire
aussi, cette année. Quinze jours de pluies seraient un véritable
bienfait pour elles. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre 1858 - Exécution capitale de Grafft et de Pascal. Nos lecteurs ont encore présent à la mémoire le long drame qui s’est déroulé devant la Cour d’assises du Calvados, au mois de juin dernier, et qui se termina par la condamnation à la peine de mort des deux accusés Graft et Pascal. Ces condamnés se pourvurent en cassation, mais ainsi que nous l’annonçâmes vers le milieu du mois d’août, ce pourvoi fut rejeté. Une partie de la population de Caen et des campagnes environnantes, croyant que l’exécution ne serait pas différée, se porta chaque matin, pendant près de quinze jours, sur les promenades St-Julien, où s’accomplissent les exécutions capitales. Le 29 et 30 août, jours anniversaires de l’assassinat et de l’agonie du malheureux Pêchard, le nombre des curieux dépassa cinq mille. On sut depuis que le retard apporté dans l’exécution était occasionné par l'instruction qui se poursuivait devant le parquet de Rouen, relativement à l’assassinat de la servante de M. le curé de St-Romain, assassinat à la perpétration duquel on soupçonnait Pascal et Graft d’avoir pris part. Ces condamnés furent interrogés à de nombreuses reprises, mais on ne put obtenir aucun aveu, et l’affaire s'est terminée par une ordonnance de non-lieu. Depuis leur condamnation Graft et Pascal étaient enfermés dans des cellules séparées, ayant environ deux mètres carres. Ils étalent attachés par le pied à une chaîne de fer de cinquante centimètres, rivée au mur, et ne pouvaient se tenir que debout ou couchés. Tous deux, du reste, paraissaient résignés a leur sort et se montraient très doux envers leurs gardiens.
Ce matin vers cinq heures et demie, M. le greffier de la cour s’est rendu dans les cellules des condamnés, et là avec calme les formalités d’usage, il leur a donné lecture de la sentence de mort, Pascal a reçu cette nouvelle avec calme, Graft qui avait toujours conservé une légère espérance, a paru un moment abattu, mais bientôt son naturel a repris le dessus, et il a répondu qu’il était prêt… Tous deux, accompagnés de leurs confesseurs se sont rendus à la chapelle. La messe a été célébrée par M. l’abbé Lemome, Pascal y a reçu la sainte communion. Au moment de quitter la chapelle, tous deux sur l’invitation des digues ecclésiastiques qui ne devaient plus se séparer d’eux, se sont embrassés ; puis ils se sont rendus dans la salle où I’on devait procéder à la toilette. Graft a été déshabillé le premier. Au moment où l’on coupait sa chemise qui était en linge fin, il a exprimé le désir qu’elle fut seulement rabattue, et quand on lui a eu fait comprendre que cela était impossible, il s'est résigné et est reste calme jusqu’à la fin. Il s'est ensuite retiré dans un angle de la chambre et a attendu avec patience que la toilette de Pascal fut achevée. L'heure fatale du départ était arrivée. Tous deux ont fait de la manière la plus touchante leurs adieux aux gardiens de la prison, les remerciant des égards qu’ils avaient eus pour eux. Graft en a embrassé quelques-uns, a demandé pardon au gardien chef du mécontentement qu'il aurait pu lui avoir causé, et a témoigné un vif regret de ne pouvoir embrasser le jeune enfant de ce gardien, qu'il avait vu plusieurs fois, et qui n’était pas présent à cette triste scène. Les deux condamnés se sont ensuite embrasses une fois encore puis le cortège s’est mis en marche. Pascal, dont les émotions paralysaient les forces physiques, est monté dans la charrette avec M. l’abbé Lemoine, qui l’a enveloppé dans son manteau. Graft a témoigné le désir de marcher à pied, et soutenu par M. l’abbé Morand, il s’est dirigé d’un pas ferme, mais sans forfanterie aucune vers le lieu du supplice. Il était alors sept heures et demie. C’était le jour de marché, cette circonstance a fait modifier l’itinéraire que devaient suivre les condamnés. Au lieu de prendre la rue Pémagie et la place St-Martin, le cortège a du suivre la place St-Sauveur, la rue de la Chaîne et la rue Neuve-des-Cordeliers. Sur son parcours se trouvait massée une foule immense qui dut s’ouvrir pour lui livrer passage. Nous devons dire qu’à ce moment suprême ce n’était plus de l’exaspération des premiers jours qu’elle faisait montre, l’agonie de ces misérables avait duré quatre mois, et son cœur s’ouvrait à la pitié. Les condamnés les yeux fixés sur le Christ, leur dernière espérance, écoutaient religieusement les pieuses exhortations des aumôniers. Pascal
devait être exécuté le premier. Il fallut l’aider à descendre de la
charrette. Une fois à terre, il a eu un instant de faiblesse, mais il a
conservé ses sens, reprenant courage il s’est jeté dans les bras de
son confesseur et a embrassé le Christ à plusieurs reprises. L’abbé
Lemoine, profondément ému le secourait encore par un appel à la
résignation et à l’espérance. Il
l’aida à monter les degrés fatals, les exécuteurs s’en emparèrent,
et une seconde après, l’expiation humaine était terminée. Graft
attendait au pied de l’échafaud, écoutant les dernières exhortations
de M. L’abbé Morand, qui n’avait cessé de lui prodiguer depuis sa
condamnation les consolations de la religion Graft conservant toute sa
force d’esprit, lui témoigna le regret de n’avoir pas communié. «M.
l’abbé, lui dit-il, je vous en prie, portez encore une fois mes adieux
aux gardiens de la prison et embrassez l’enfant du gardien-chef, cet
enfant que je m’étais pris à aimer et que je n’ai pas eu le bonheur
de revoir en partant » Puis embrassant chaleureusement son digne
confesseur, il monta d'un pas ferme les degrés de l’échafaud, se
tournant ensuite vers la foule, il s'écria d’un air résigné et avec
une certaine dignité : « Adieu, messieurs ! » Il se plaça de
lui-même sous le couteau, et aussitôt après justice était faite et il
comparaissait avec Pascal devant Comme toujours, la foule était immense au lieu de l’exécution. Nous l’évaluons à plus de dix mille personnes. Toutes les fenêtres de la place Saint-Martin étaient occupées, il y avait des curieux sur les voitures qui stationnent sur la place pendant le marché, et jusque dans les arbres qui bordent la promenade. Faut-il le dire ? les femmes étaient en majorité, nous en avons remarqué en assez grand nombre qui avaient amené de jeunes enfants à cet affreux spectacle, et qui en avaient même à la mamelle. On parle de plusieurs évanouissements et de la chute d’un curieux qui dans un moment de faiblesse, serait tombé du haut d’un arbre. Ainsi s’est terminé ce drame lugubre, commencé il y a bientôt quinze mois, et qui a eu le triste privilège d’occuper un instant la presse européenne. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre 1858 - La Cour Impériale. - La Cour impériale de Paris vient de décider que les pères et mères sont responsables des blessures faites en jouant par leur enfant à un autre enfant. Les parents ne se rendent pas seulement coupables, en laissant leurs enfants sans surveillance ou se livrant à des jeux dangereux pour eux-mêmes ; mais ils sont responsables pécuniairement des accidents qui peuvent en résulter pour les autres, et notamment des blessures que peuvent recevoir ceux-là même qui partagent les jeux. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1858 - A remarquer. -
Un fait digne de
remarque, c'est qu'il faut remonter jusqu'à l'année 1791 pour trouver la
fête de Pâques le jour où elle tombera en 1859, c'est à-dire le 24
avril. On
a remarqué aussi qu'en 1858, la Fête-Dieu tombera la veille de la
Saint-Jean (20 juin), qui est un jour de jeune, comme on sait ; or, cette
coïncidence à donné lieu à ce proverbe de nos pères : Quant
Jean fait jeûner Dieu, Abondance de biens on tout lieu. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre 1858 - A noter. - Hier, par le train de 4 h. 35 minutes, est arrivé à Caen M. Verly, commandant les cent-gardes de Sa Majesté. Cet officier supérieur est descendu à l'hôtel Sainte-Barbe. M. Verly vient à Caen faire des acquisitions de chevaux pour ses escadrons. La grande difficulté de se procurer des chevaux de choix pour ce corps d'élite, est cause que M. le commandant des cent-gardes est venu lui-même en faire l'achat. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1858 - Une invention. -
Un chimiste de
Liège a trouvé le moyen de faire un papier à enveloppe qui aurait la
propriété de transmettre sans difficulté sur le corps de la lettre la
reproduction du timbre de la poste. Ainsi tous les inconvénients de l'enveloppe actuelle disparaîtraient, et chaque missive de commerce porterait la date officielle de son envoi, sans qu'on pût élever à ce sujet de contestations. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Nos
marchés sont bien approvisionnés. Les ensemencements d'automne se sont faits généralement dans de bonnes conditions. Les prairies artificielles ont peu souffert, elles se présentent bien. Les colzas sont en bonne situation, les repiquages ont généralement réussi. Quant aux betteraves, elles sont malheureusement très compromises par les gelées. C'est une cause de plus à ajouter à celles qui contribuent à la dépréciation de la viande sur pied, car on sait que les betteraves sont un précieux élément d'alimentation pour les bestiaux pendant la saison d'hiver. Ne pouvant nourrir, les cultivateurs vendront. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1858 -
Les jeunes soldats. -
M . le général
commandant la subdivision du Calvados a fixé au 22 décembre le départ
de Caen des jeunes soldats composant le contingent du département
affecté à l'armée de terre. Aux
termes des règlements, les jeunes soldats appelés à l'activité ne
peuvent plus faire admettre de substituants ni de remplaçants à partir
du cinquième jour qui précède leur mise en route. Le conseil de
révision, pour satisfaire aux demandes qui pourraient être faites par
ces jeunes soldats, se réunira le 17 décembre courant, à une heure. La
loi autorise seulement aujourd'hui les substitutions et les remplacements
entre parents jusqu'au 6e degré. Les pièces à produire devront être déposées immédiatement au bureau militaire de la préfecture. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1858 -
Un sinistre commercial frappe la place de Caen.
- Il
n'est bruit que de cet événement, et nous devons rompre aujourd'hui le
silence que nous nous étions imposés hier. M. Choisy, commissionnaire en
graines et en huiles de colza, a pris la fuite dimanche dernier, laissant
un déficit qu'on estime s'élever à près de quatre cent mille francs.
La veille, il s'était livré il ses transactions accoutumées, il avait,
nous assure-t-on, prélevé dans diverses maisons de banque les fonds qui
lui étaient nécessaires pour faire face à ses payements du jour, et il
avait reçu en magasin et en gare les marchandises qui devaient lui être
livrées. Cette
nouvelle, connue hier matin seulement, a causé une émotion profonde ;
les affaires ont été suspendues ; il n'y a point eu de Bourse. La
faillite a été déclarée à midi, par le tribunal de commerce ; M.
Charles Paulmier a été nommé juge commissaire, et M. Rabin, agréé,
syndic provisoire. M.
Choisy était entouré ici de la considération générale, et son crédit
était pour ainsi dire illimité. Nous avoirs le regret d'annoncer que cette déconfiture imprévue est généralement attribuée à des opérations de jeu. (Moniteur dû Calvados).
Décembre 1858 - Postes. - Les personnes qui désireraient concourir à l'adjudication de l'entreprise du service des dépêches sur la route de Caen à Bretteville-l'Orgueilleuse, distance 12 kilomètres à exécuter à cheval, sont invitées à se présenter tous les jours, de dix heures du matin à quatre heures du soir, jusque et compris le 3 du mois de janvier 1859, aux bureaux des postes de Caen et de Bretteville-l’Orgueilleuse, pour prendre connaissance des charges de l'entreprise et y déposer leurs soumissions, que les directeurs desdits bureaux sont chargés de transmettre à l'administration des postes. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1858 -
La population du Calvados.
- L'état
du mouvement de la population dans le Calvados en 1857 présente les
résultais suivants : La
progression décroissante de la population, après s'être arrêtée en
1856, a repris son cours. Les naissances avaient été, en 1856, de 9 612,
elles ne sont plus, en 1857, que de 9 401, soit Si maintenant on compare le nombre des décès. 10 188 à celui des naissances, 9 401 on trouve un excédant de décès de 787 soit 687 en plus de 1856. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 - Le trafic du port.
- Pendant
l'année 1858, il est entré à Caen 1 516 navires et il en est sorti 1
519. Le mouvement des entrées dans le port est ainsi réparti : Janvier,
100 ; février, 89 ; mars, 110 ; avril, 174 ; mai, 163 ; juin,
155 ; juillet, 135 ; août, 137 ; septembre, 122 ; octobre, 125 ;
novembre, 105 ; décembre, 111. En
1857, le mouvement des entrées avait été de 1 535 navires, et en 1856,
de 1 435. — Dans le courant du mois de décembre il est entré à Caen cent onze navires, il en est sorti cent dix-huit. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 - Changement de nom de rue.
- Si
nous sommes bien informé, plusieurs des rues de Caen les plus importantes
vont changer de nom ou recevoir une nouvelle extension. Ainsi, la rue
Saint-Pierre se prolongerait jusqu'à la place Malherbe, absorbant les
rues Notre-Dame et Saint-Etienne. —
La rue de Geôle, comprenant les rues Vilaine et aux Lisses, irait
jusqu'à la rue du Gaillon. —
La rue Venelle-aux-Chevaux s'appellerait rue Eugénie ou de l’Impératrice. — La rue de la Boucherie deviendrait rue de Bras. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 - Des récompenses.
- Sur
la proposition de M. le commissaire de l'inscription maritime à Caen, S.
Exc. le ministre de la marine vient d'accorder, par une décision du 31
décembre dernier, deux médailles d'argent de 2e classe aux
matelots Lemarchand (Alexandre-Victor-Constantin), de Luc-sur-Mer, et
Duval (Pierre-Etienne), de Ver, et un témoignage officiel de satisfaction
au maître au cabotage, Tessel (Jacques-Théogène), d'Ouistreham,
commandant la goélette la « Louise », de Caen. Ces
récompenses ont été méritées par ces marins pour leur belle conduite
dans le sauvetage de l'équipage du sloop « Espérance »,
d'Isigny, qui, le 10 octobre dernier, était sur le point de sombrer dans
la baie de Caen, lorsque la « Louise », revenant de
Sunderland, aperçut ses signaux et fut assez heureuse pour arracher à
une mort imminente les trois marins de Courseulles qui formaient
l'équipage en détresse. A
peine le sauvetage fut-il effectué, que l’ « Espérance »
coulait sous les yeux des deux équipages. Dans cette circonstance, les matelots Lemarchand et Duval, qui montaient le canot sauveteur, coururent les dangers les plus sérieux, la mer étant très houleuse et menaçant à chaque instant de les submerger. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1859 - Il n’y a plus d’hiver. - Le crédit de M. Babinet commence à baisser, depuis que l'atmosphère a eu le mauvais goût de donner le plus complet démenti à ses prédictions. M. Babinet avait prédit que l'hiver de 1858 à 1859 serait un des plus rigoureux que nous ayons eus, et que cette rigueur, excessive commencerait à se faire sentir surtout à partir du 15 décembre jusqu'au 1er janvier. Or, le 1er janvier est passé, et l'on peut dire, sans crainte d'être démenti par personne, que nous n'avons pas encore eu d'hiver, il est vrai que M. Babinet explique qu'il a pu se tromper de quelques jours dans ses calculs, mais il ajoute qu'il maintient sa prédiction qui commencera très certainement à se réaliser à partir du 15 du présent mois. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1859 - Avis. - La Société impériale et centrale de médecine vétérinaire, consultée par S. Exc. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics sur la loi des vices rédhibitoires, vient de décider que la méchanceté et la rétivité seraient comprises désormais dans la nomenclature des vices qui peuvent donner lieu à la résiliation des marchés. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1859 - Nous lisons dans l' « Ordre et la Liberté ».
- La
décision municipale en vertu de laquelle la rue Venelle-aux-Chevaux
s'appellera rue Eugénie, perpétuant ainsi le nom et le gracieux souvenir
de l'Impératrice, a été accueillie, par l'immense majorité des
habitants, avec une véritable satisfaction.
Ce sont là d'heureuses innovations dont nous ne pouvons que féliciter l'administration et le Conseil municipal. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février 1859 - Des travaux importants. - L'année 1859 verra se réaliser, dans la ville de Caen, des travaux importants, des améliorations nouvelles qui achèveront la transformation de cette belle cité. Des
allocations considérables seront consacrées à ces divers travaux que
l'administration municipale poursuit avec un zèle infatigable. (
Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1859 - Un remède contre la goutte. - Voici
un remède qu'on dit merveilleux et des plus efficaces contre la goutte,
et que ceux de nos lecteurs qui seraient atteints de cette insupportable
maladie nous sauront gré de leur avoir fait connaître, s'il est
réellement salutaire. Ce sont des bains de pied avec de l'eau dans laquelle on fait bouillir, pendant trois heures, des fleurs de frêne mélangées avec des fleurs de sureau. Au bout de deux jours, quatre au plus, la goutte disparaît complètement. (Source : Le journal de Honfleur)
Février 1859 - Nouveaux noms de rues. - Par décret impérial, en date du 9 février, rendu sur le rapport de S. Exe. le ministre de l'intérieur : Est approuvée la délibération, en date du 17 janvier 1859, par laquelle le conseil municipal de Caen a donné à la rue dite Venelle-aux-Chevaux, le nom de rue de l’Impératrice-Eugénie, et à la rue dite de la Boucherie, le nom de rue de Bras. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1859 - Un peu d’hygiène.
- Dans
presque toutes les fermes, les employés attachés aux étables, aux
écuries, aux bergeries, etc…, y couchent auprès des animaux auxquels
ils donnent leurs soins. Non seulement on ne regarde pas cette habitude
comme vicieuse, mais encore on croit que certaines maladies sont guéries
par un séjour plus ou moins, prolongé dans les étables. Cette
méthode, basée sur la routine, doit être répudiée par le bon sens. Le
séjour des hommes dans les étables, les bergeries, les écuries, etc…,
est contraire à toutes les règles de l'hygiène, dans un endroit rempli
d'animaux, on ne peut respirer qu'un air usé, vicié par leur
respiration, et manquant des principes organiques nécessaires à la
santé.
Les
cultivateurs chez lesquels ce système est en faveur objecteront sans
doute que leurs gens n'éprouvent pas de malaise et ne se plaignent
d'aucun dérangement de santé. Il est vrai que les maladies provenant de
ce régime sont longues à se déclarer, parce qu'il y a intermittence et
que l'air pur du jour peut remédier jusqu'à, un certain point à l'effet
des miasmes putrides de la nuit ; mais, si l'influence du mal est lente,
on ne peut nier son existence réelle. En
été, l'air est généralement sec, les animaux sont dehors une partie de
la journée, la nuit on établit des courants d'air, alors il y a moins
d'inconvénients, peut-être ; mais l'hiver les bêtes à cornes et les
moutons restent presque toujours enfermés, les ouvertures sont
hermétiquement bouchées, les exhalaisons animales n'ont aucune issue ;
alors il y a véritablement danger sérieux à forcer les ouvriers des
fermes à y demeurer la nuit. ( Source
Mars
1859 - Un incendie.
- Dans
la nuit de samedi à dimanche, le feu s'est déclaré à l'angle du
Rond-Point, sur le quai de Juillet, dans une maison en planches
goudronnées, occupée par le sieur Morice père, cafetier et charpentier
de navires. En quelques instants l'incendie a pris d'énormes proportions,
et le tocsin a sonné à Saint-Jean d'abord, puis ensuite à Vaucelles.
C'était un effrayant spectacle. La foule accourait de toutes parts, et
l'on pressentait que nul secours ne pourrait sauver le bâtiment et tout
ce qu'il renfermait. Avant que les pompes fussent arrivées, les baraques
voisines, également en planches, dite de l'Ancienne-Carue, et du café
Guillemette avaient été envahies par le feu. Ce
n'est que le dimanche matin, à quatre heures et demie, qu'on a pu se
rendre mettre du feu. Les pompes sont restées jusqu'au soir, fonctionnant
sans interruption, et l'une d'elles, alimentée par une borne-fontaine,
est encore en ce moment sur le lieu du sinistre, sous la surveillance du
personnel des bateaux à vapeur. Parfois, de la masse du coton, on voit
s'échapper de la fumée, ce qui nécessite l'action de la pompe. La
perte est considérable. Le sieur Morice était assuré pour 20 000 francs
à la compagnie l'Union. Tout ce que contenait sa maison a été réduit
en cendres. Telle était la violence du feu à son début, que cinq
personnes couchées au premier étage ont eu à peine le temps de se
sauver ; quelques-unes mêmes sans pouvoir prendre leurs vêtements. Cent trente-sept balles de coton et cinquante sacs de guano sont brûlés ou perdus. C'est une valeur de près de 90 000 francs assurée à diverses Compagnies. ( Moniteur du Calvados.)
Mars 1859 - Une grave injure. - La cour impériale d'Angers vient de décider que le refus fait par le maris de procéder, après le mariage civil, au mariage religieux, est une injure tellement grave envers la femme, qu'elle dispense celle-ci de la cohabitation conjugale et lui donne le droit de demander et d'obtenir la séparation de corps. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1859 - Le temps. -
La température
du mois de mars, dit le Moniteur du Calvados, si redoutée des
cultivateurs, se montre on ne peut plus favorable aux biens de la terre.
Les gelées matinales n'ont pas assez de force pour compromettre les
récoltes, et elles arrêtent les progrès de la végétation qui, en
l'absence de l'hiver proprement dit, avaient pris un essor considérable.
Partout les céréales en terre ont une apparence magnifique, et si cette
température se soutient, on peut compter sur une récolté
exceptionnelle. Les ensemencements de mars se font dans d'excellentes
conditions. Les
colzas ont généralement une bonne apparence. Avant peu nous les verrons
en fleur. Les
fourrages artificiels se comportent à merveille. Nous recevons de la vallée d'Auge d'excellentes nouvelles de nos pommiers. Sur les sujets hâtifs, on remarque déjà de nombreux bourgeons à fruit. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1859 - Une nouveauté. - Il
y a quelques années, des expérience ont été faites à Vincennes pour
appliquer les machines à vapeur à la locomotion sur la terre et sur le
pavé. Elles ont été renouvelées tout récemment et couronnées de
succès.
Une
machine montée sur trois roues et portant son eau et son charbon sur ses
flancs, a été dirigée fort adroitement sur la route de Paris à travers
les voitures, s'arrêtant facilement, s'écartant à volonté de la ligne
droite et décrivant toutes les courbes nécessaires. (Source
Avril 1859 - le curage du bassin. - On a commencé, mercredi dernier, le curage du bassin de Caen, au moyen de la machine à draguer. Ces travaux vont être conduits avec la plus grande activité et ils seront terminés avant l’époque des chaleurs. (Moniteur du Calvados.)
Avril 1859 - un violent orage. - Jeudi dernier, après trois jours d'une chaleur tropicale et prématurée pour la saison actuelle, un violent orage accompagné d'éclairs éblouissants et de très forts coups de tonnerre, est venu fondre sur notre cité. Nous n'avons heureusement aucun malheur à déplorer. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril 1859 - Faculté de droit. - Par décret impérial, en date du 6 avril 1859 , rendu sur le rapport du ministre de l'instruction publique et des cultes été créé à la Faculté de droit de Caen une seconde droit romain. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859
- Exécution
d’un jugement militaire. -
Samedi, à midi, l’exécution du jugement rendu le 20 mars
dernier par le 2e conseil de guerre séant à Caen, contre le
nommé Haaser, fusilier au 15e de ligue, a eu lieu au milieu
d'une grande affluence de curieux, dans la cour du château, en présence
des troupes de la garnison sous les armes. Un
peu avant l'heure prescrite par M. le commandant de la place, le condamné
a été amené par un piquet d'hommes de sons régiment et placé au
centre et en face de la troupe rangée en bataille. Toutes
les dispositions étant prises et les tambours ayant exécuté les
batteries réglementaires, M. le greffier du conseil de guerre a donné
lecture du dispositif du jugement qui condamne le fusilier Haaser
(Nicolas) à la peine de cinq ans de réclusion et à la dégradation
militaire : 1° pour vol d’une somme de 62 fr. environ au préjudice du
caporal Boudé ; et 2° pour vol d'une autre somme de 15 fr. au préjudice
du fusilier Kervarc, du même régiment. Ensuite
M. le chef de bataillon du 15e de ligne, qui avait le
commandement des divers détachements, s'est approché du condamné et a
prononcé d'une voix forte cette formule de la dégradation prescrite par
l'article 190 du Code militaire : « Haaser (Nicolas), vous êtes
indigne de porter les armes ; de par l'Empereur, nous vous dégradons ! »
Aussitôt
après, le sergent de piquet a arraché les boutons de la veste, le
numéro du régiment qui se trouvait sur le képy, et enfin tous les
insignes militaires du condamné qui est resté impassible pendant tout le
temps. Cette triste opération terminée, et après le défilé des troupes le nommé Kaaser, qui est désormais exclu des rangs de l'armée, a été remis entre les mains de la gendarmerie chargée de I'écrouer dans la maison centrale de Beaulieu, où il doit subir sa peine. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859
- Le
temps qu’il fait. -
Si la semaine dernière n'a pas été bonne pour les biens de
la terre, comme disent nos bons cultivateurs à en juger du moins par le
temps que nous avons eu, les gelées blanches de jeudi et vendredi dernier
sont loin d'avoir amélioré cet état de choses. En effet, tous les
journaux constatent que le thermomètre est descendu à zéro et même à
2 degrés au-dessous, par un vent du nord piquant comme en plein hiver.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859 -
L’école. - On
parle de fonder à Caen une école de statuaire. Tous les partisans de la
décentralisation applaudiront à cette idée.
Avril 1859 - Une foule de militaire. - On voit depuis quelques jours, à Caen, une foule de militaires de toutes armes, se dirigeant en petite tenue vers les bureaux de la sous-intendance militaire. Ce mouvement inaccoutumé a pu faire croire un instant que les militaires qui, en très[1]grand nombre, ont obtenu des congés renouvelables, avaient reçu l'ordre de rejoindre. C'est une erreur. Ces hommes sont les semestriers qui sont partis de leurs corps le 1er octobre dernier et qui, comme chaque année, y rentrent le 31 mars, à expiration de leur congé. Il n'a pas été question jusqu'ici de rappeler les hommes qui sont porteurs de congés temporaires, renouvelables la 1er janvier et le 1er juillet de chaque année. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril 1859 - Un remède pour le rhume. - De tous les remèdes indiqués pour guérir les rhumes et les maux de gorge qu'occasionnent les transitions de température du printemps, le miel est sans contredit le plus efficace et le plus à la portée de tout le monde. Les laits de poule au miel, pris bien chauds soir et matin, méritent surtout d'être recommandés dans cette circonstance. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1859 - la vie du port.
- Dans
le premier trimestre de l'année 1859, il est entré à Caen trois cent
vingt navires, et il en est sorti trois cent dix. Au premier avril de l'année précédente, le nombre des navires entrés n'était que de deux cent quatre-vingt-dix-huit, et celui des navires sortis de trois cent trois. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1859 - Des peines sévères.
- Le
décret du 27 décembre 1851 punit de peines sévères les contraventions,
délits et crimes relatifs aux lignes télégraphiques. Les
dispositions pénales de ce décret ont été récemment appliquées à
une personne reconnue coupable d'avoir volontairement mêlé, par un coup
de fouet, les fils d'une ligne télégraphique. L'auteur de ce délit a été condamné à trois mois de prison, 100 francs d'amende et aux dépens. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril 1859 - La fête de Pâques. - Cette année , la fête de Pâques a atteint sa limite supérieure à un jour près. Cette fête tombe rarement le 24 avril ; cela n'est arrivé que deux fois dans le siècle passé, en 1707 et en 1791 ; dans notre siècle, cela n'aura lieu que cette année ; on ne le verra pas dans le siècle prochain, car cela n'arrivera qu'en l'année 2011. Ainsi, il y a cinquante-huit ans que l'on n'a vu Pâques le 24 avril, et on ne le verra à la même date que dans cent cinquante-deux ans. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1859 - Une magnifique aurore boréale.
- Jeudi,
vers huit heures et demie du soir, notre population a été témoin d'un
phénomène qu'on prit d'abord pour un violent incendie. C'était une
magnifique aurore boréale. Elle a paru dans la direction du nord-ouest,
et on a pu jouir, pendant assez longtemps, de ce curieux spectacle. On se rappelle qu'un semblable phénomène eut lieu en novembre dernier, et qu'il fit croire également à un incendie. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1859 -
L’achat de chevaux. -
Dans la deuxième quinzaine d'avril, il a été acheté , par le
comité d'achat du dépôt de remonte de Caen, trois cent quarante-trois
chevaux. Le montant des achats s'élève à la somme de 342 575 francs.
Les chevaux se répartissent ainsi : cavalerie de réserve, 185 ;
cavalerie de ligne, 121 ; cavalerie légère, 23 ; génie (train), 14. Le
classement de ces animaux, par âge et par sexe, donne les résultais
suivants : Chevaux : de quatre ans, 134 ; de cinq ans, 112 ; de six ans,
15 ; de sept ans, 3. — Total 269. Juments : de quatre ans, 39 ; de cinq ans, 23 ; de six ans, 9 ; de sept ans, 3. — Total 74. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1859 -
Une mort glorieuse. -
Notre localité, qui a été si dignement représentée par ses
enfants aux premiers combats de la guerre d'Italie, a déjà payé à la
gloire de nos armes un sanglant tribut, et une honorable famille de notre
ville vient d'être cruellement éprouvée. M.
Valéry Gauthier de Savignac, sergent-major au 3me régiment de
Zouaves, a été tué au combat de Palestro, au moment où son régiment
exécutait une de ces charges héroïques qui suffiraient à elles seules
pour immortaliser nos armées. M.
de Savignac est mort de la mort du soldat, frappé en pleine poitrine, il
est tombé en combattant vaillamment aux côtés de son commandant, M.
Bocher, frère de l'honorable M. Bocber, Enrôlé volontaire, M. de Savignac allait être nommé sous-lieutenant. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1859 -
Départs des jeunes soldats.
-
Vendredi matin, tous les jeunes soldats de la classe de 1858 de
notre département ont été réunis au château de Caen, où M. le
général Châtry de Lafosse, commandant la subdivision, leur a passé la
revue de départ. Ensuite, ils ont été soumis à la visite de M. Le Cœur,
docteur-médecin, chargé du service militaire de santé. A
neuf heures et demie, la commission spéciale du département, composée
de M. le général de brigade, de M. le sous-intendant militaire, de M. le
chef d'escadron de gendarmerie et de M. le capitaine de recrutement, s'est
assemblée dans la salle du 2e conseil de guerre, à l'effet de
statuer sur la position de treize jeunes gens proposés pour la réforme.
Quatre d'entre eux ont été reconnus impropres au service; les autres ont
été ajournés ou n'ont pas paru devoir être réformés. Le
chiffre du contingent que devait fournir le Calvados était de 1674 ;
celui des exonérations autorisées ayant été de 600 environ, il ne
restait donc plus que 850 hommes disponibles ; mais, par suite
d'exemptions, de réformes, d'admissions à l'hôpital, l'effectif des
partants ne dépassait pas 720 hommes affectés à vingt-six corps de
l'armée. Ce matin, à partir de cinq heures, tous ces braves jeunes gens, réunis en détachements, se sont mis en roule pour les différents régiments, sous la conduite de sous-officiers et caporaux du 13e de ligne, et ont quitté notre ville aux cris répétés de : « Vive l’Empereur ! » (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1859 -
Soutien à l’armée d’Italie .
-
M. le préfet du Calvados vient d'adresser à MM. les maires du
département la circulaire suivante : Messieurs,
Déjà
plusieurs personnes ont eu la généreuse pensée et pris l'initiative de
mettre à la disposition de l'autorité du vieux linge destiné au
pansement des blessés de l'armée d'Italie. Je ne saurais recommander trop chaudement à la sollicitude de vos administrés cette œuvre de patriotisme et d’humanité, et j'attends de vous, messieurs, que vous ferez connaître, par tous les moyens dont vous disposez, aux habitants de vos communes que la préfecture recevra, avec reconnaissance, les envois qui lui seraient faits de vieux linge ou de charpie pour notre brave armée d'Italie. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1859 -
Cour d’Assises du Calvados.
-
Présidence de M. le conseiller Coqueret. Audience du 21 mai. — La fille Dujardin, reprise de justice ; Anne, dit Lépine, aussi repris de justice, et enfin la femme Anne dit Lépine, ces deux derniers employés comme fossoyeurs au cimetière de l'hospice Saint-Louis de Caen, étaient accusés, la première de vols et de recel, les derniers, de recel seulement. Malgré les efforts de la défense, les trois accusés ont été déclarés, par le jury purement et simplement coupables, et la Cour a condamné la fille Dujardin à 15 ans, la femme Lépine à 8 ans, et Lépine à 6 ans de travaux forcés. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1859 -
Cour d’Assises du Calvados.
-
Présidence de M. le conseiller Coqueret.
L'accusé est un jeune homme de 22 ans, du nom de Leclerc, auquel le ministère public reproche d'avoir soustrait des sommes importantes et des effets mobiliers, au sieur Etienne, marchand de vins à Caen, et à M. l'abbé Moncoq, maître de pension, chez lesquels il a été successivement employé. Déclaré coupable, avec l'admission de circonstances atténuantes, Leclerc est condamné à 2 ans d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1859 -
La victoire de Cavriana.
- Samedi
matin, vers dix heures, pendant que la nouvelle du nouveau triomphe de nos
armes était placardée à la mairie, le son des cloches et des salves
d'artillerie annonçaient à la population caennaise qu'un glorieux
événement venait encore de s'accomplir. La dépêche de l'Empereur
était proclamée à son de caisse et lue à tous les carrefours de la
ville. La joie et l'enthousiasme rayonnaient sur tous les visages, chacun
répétait à son voisin chaque terme du bulletin de Sa Majesté, et la
grande nouvelle se répandait dans toutes les maisons et dans les
quartiers les plus éloignés avec la rapidité du courant électrique.
Les fenêtres se garnissaient de drapeaux, aux cris de : « Vive
l'Empereur ! » Pendant
toute la journée, la foule se portait vers la mairie pour lire et relire
ce nouveau et éloquent témoignage de l'admirable bravoure de nos
invincibles soldats et de leurs chefs. Au juste sentiment d'orgueil
national qui animait tous les cœurs, se joignait, à l'annonce de cette
nouvelle défaite de l'ennemi, l'espérance d'un résultat définitif et
prochain, bientôt suivis d'une paix solide et durable !...
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin 1859 - la glorieuse victoire de Magenta. - Dimanche dernier, la bonne nouvelle de la glorieuse victoire de Magenta, est venue répandre l'allégresse dans notre ville ; le soir les édifices publics et diverses maisons particulières étaient illuminés. Chaque jour un public avide de lire de nouveaux bulletins de victoire se presse aux abords de l'Hôtel-de-Ville. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1859
- Le
temps qu’il fait. -
La température
orageuse sous laquelle nous vivons depuis trois semaines fait beaucoup de
mal aux récoltes et se traduit en pertes déjà très considérables. De
tous les côtés on n'entend parler que d'orages violents qui inondent les
récoltes sous des masses d'eau, ou les ravagent plus cruellement encore
par la grêle. Les avalanches entraînent la terre, les blés se versent,
les petits cours d'eau débordent et chaque jour, tantôt sur un point,
tantôt sur un autre, les journaux des départements ont à déplorer de
nouveaux désastres causés par ces orages quotidiens. Les pays de vignobles ont surtout beaucoup à souffrir, et, aujourd'hui encore, on annonce que dans la Marne plusieurs communes ont perdu une grande partie de leurs précieuses récoltes ravagées par la grêlé. Si cela continue, ce ne seront plus seulement des pertes locales, comme on en a chaque année à regretter, la récolte générale en sera gravement affectée. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1859
- le
récapitulatif des morts et blessés. -
Voici, d'après le « Moniteur du Calvados »,
la récapitulation des morts et blessés dans l'affaire de Magenta : 52
officiers tués, 194 Dans
l'affaire de Marignan : 12 officiers tués, 56 blessés ; 141 soldats
tués, 699 blessés et 64 disparus. Total : 944. Le chiffre des soldats disparus ne doit être considéré que comme approximatif. Il faut admettre, en effet, qu'un certain nombre de soldats, tués ou blessés, n'avaient pu être retrouvés au moment même où les états des pertes ont été établis, et il est permis d'espérer que, dans ce nombre, quelques soldats blessés seront entrés aux hôpitaux, et que d'autres, égarés dans le moment du combat, auront rejoint leurs corps. (Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1859
- Les
facteurs ruraux. -
Les chaleurs
intolérables qui règnent depuis quelque temps, ont attiré l'attention
de l'administration des postes sur la condition si modeste et si
importante à la fois des facteurs ruraux. On
cite dans plusieurs cantons des facteurs qui n'ont pas à parcourir chaque
jour moins de huit à neuf lieues, ( 38 à 40 km.) c'est à peine si
les chevaux, sous un soleil ardent, pourraient résister à de pareilles
fatigues. Il serait question d'accorder deux jours de repos par mois aux
facteurs ruraux dont le traitement modique ne dépasse pas 1 fr. 40 cent,
par jour, un facteur postulant, rétribué par l'administration des
postes, pourrait servir de suppléant. (
Moniteur du Calvados )
Août 1859 - Nos ports. - Vous pourrez mesurer la portée des projets qui doivent augmenter l'importance de tous nos ports indistinctement et par suite développer l'activité de notre navigation. Caen. — L'approfondissement du canal de Caen à la mer, le détournement de l'Orne pour dégager son embouchure des hauts fonds qui rendent la navigation si difficile et lui donner une issue par l'avant-port de Ouistreham, en constituant une chasse puissante et continue qui rendra le chenal plus profond et plus prolongé, le revêtement des berges de la rivière pour garantir les riverains contre l'action envahissante et destructive de la navigation à vapeur, les travaux de prise d'eau sur l'Orne supérieure pour alimenter le canal d'une eau plus abondante et plus régulièrement uniforme, sont des avantages qu'il suffit d'énoncer pour vous en faire apprécier toute l'importance. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1859 - Un congé extraordinaire. -
En
commémoration des victoires de l'armée d'Italie et de la paix qui en a
été la suite, M. le ministre de l'instruction publique a accordé aux
lycées et collèges un congé extraordinaire de huit jours, lequel sera
ajouté aux prochaines vacances. La rentrée des classes sera donc
reculée de huit jours. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1859 -
Une entrée triomphale.
– Hier,
à onze heures, le 98e de ligne a fait une entrée quasi
triomphale dans la ville de Caen, où il vient tenir garnison. Les rues
étaient littéralement tapissées de drapeaux et de guirlandes. Les
autorités, en tête desquelles marchait le conseil général, étaient
allées, ainsi que la compagnie de sapeurs-pompiers, un détachement des
cavaliers de la remonte, la musique municipale et les sociétés chorales,
recevoir le régiment à la Demi-Lune. Une foule énorme des campagnes
remplissait les rues, M. le général Châtry-la-Fosse, ayant à sa droite
notre brave concitoyen, M. Conseil-Dumesnil, colonel du 98e, a
pris le commandement de la colonne, en avant de laquelle marchaient deux
cent quarante blessés. Pendant la marche du régiment, les soldats ont
été couverts de couronnes de lauriers et de fleurs, et accueillis par de
chaleureuses acclamations.
Dans
l'après-midi, la ville de Caen a offert un banquet aux officiers et un
autre aux soldats. Le soir, toutes les maisons ont été illuminées. ( L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre 1859 - On lit dans le « Moniteur du Calvados ». - Sous le premier Empire, la ville de Caen était le siège d'une division militaire, son importance, sa position stratégique avaient déterminé cette mesure, qui a été maintenue jusqu'en 1830. Si nous sommes bien informé, il serait sérieusement question de faire revivre cet état de choses. Nous nous faisons l'interprète, de la cité en appelant de tous nos vœux la réalisation prochaine de ce projet. Caen est restée l'Athènes normande. Elle tend à donner un nouvel essor à son commerce. Quand elle sera redevenue le siège d'une division militaire, elle aura recouvré sa brillante physionomie d'autrefois. ( Le Moniteur du Calvados)
Septembre 1859 - Le chemin de fer. - La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest s'occupe en ce moment des travaux préparatoires pour l'établissement de la seconde voie de Lisieux à Caen. ( L’Indicateur de Bayeux)
Octobre 1859 - La ligne télégraphique. - Les éludes pour l'établissement d'une ligne télégraphique sur notre littoral avancent très activement. Cette ligne sera reliée aux villes de l'intérieur du département par un embranchement partant de la Pointe de la Percée, commune de Vierville, et passant par Port-en-Bessin. On doit ensuite s'occuper de la construction d'une seconde ligne partant de Caen pour aller à Ouistreham, ligne dont l'utilité se fait de plus en plus sentir. ( L’Indicateur de Bayeux)
Octobre 1859 - Une remarque sur le temps. - Une chose digne de remarque, c'est que à Caen, les mois de septembre 1858 et 1859 ont éprouvé les mêmes variations atmosphériques. Lis ont eu, l'un et l'autre, 24 jours de sec et six jours de pluie, avec, chacun, 22 degrés de chaleur et des vents dominants de sud. ( L’Indicateur de Bayeux)
Octobre 1859 - Le temps qu’il fait. - Dans la nuit de vendredi à samedi, il s'est manifesté dans notre contrée une suite successive et continue de phénomènes atmosphériques : il a plu, grêlé, neigé, gelé, éclairé et tonné. Le matin, dans nos environs, du coté de la mer, les chemins étaient couverts d'une légère couche de neige qui, du reste, n' a pas tardé à foudre. ( L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1859 - Le mauvais temps. - Le pilote du Havre Frémont, du bateau N° 9, rentré du large lundi, rapporte avoir rencontré le matin, à 4 ou 5 milles de distance dans le ouest-nord-ouest, de la Hève, un tableau de navire, supposé provenir d'un caboteur, et portant les mots : « Charles », de Caen. La
semaine dernière, des morceaux de débris de navire et une petite
croisée étaient venus s'échouer
Septembre 1859 - Le gros temps. - Une triste nouvelle a été apportée au Havre par le steamer le « Cygne », capitaine Lefoulon, entré venant de Caen. Il s'agit du naufrage du sloop « Marie », de Honfleur, capitaine Olivier, qui s'est perdu corps et biens, dans la nuit de samedi à dimanche, sur les côtes de la baie de Caen, par une forte brise du large. Ce sloop était parti du Havre samedi avec un chargement de colza, à destination de Caen. On l'a rencontré coulé par quatre brasses d'eau, à mer basse. Le
cadavre du capitaine a été porté par le flot sur la plage de
Ouistreham, où on l'a recueilli, dimanche, pour lui rendre les derniers
devoirs. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre 1859 - L’hiver. - L'hiver nous arrive à grands pas, après une journée très froide vendredi nous avons eu pendant la nuit une forte grêle, le temps a été hier également très froid et la grêle est tombée avec abondance, quelques grêlons étaient très gros. Les beaux jours dont nous avons bien fait de profiter sont passés probablement, il est temps d'organiser les poêles. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre 1859 - Une nouvelle planète. - M. Leverrier, directeur de l'Observatoire de Paris, vient de découvrir, près du soleil, une cinquante-sixième planète. Elle arrive bien à temps, car l'année 1859 allait s'écouler sans aucune découverte de ce genre. Il s'agit d'une planète de premier ordre et dont la présence auprès du soleil doit servir à expliquer une foule de perturbations atmosphériques et d'évolutions astéroïdes dont on avait cherché en vain la raison d'être. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre 1859 - La tempête. - Une horrible tempête a régné la semaine dernière sur les côtes de la Manche. Plus de soixante sinistres sont signalés. Dieu veuille que la liste n'en soit pas plus nombreuse encore. Voici
les premières nouvelles qui, nous parviennent sur les navires de nos
ports : Le
brick français « Anna », capitaine Bugault, allant de
Honfleur à Skien, sur lest, a relâché sur la rade de Fanoë (Danemark),
ayant une voie d'eau et ses pompes engagées. On a dû l'échouer pour
empêcher qu'il ne coulât bas. Mardi
on commençait à décharger son lest afin de pouvoir conduire le navire
dans le port. Des
nouvelles de Margate (Angleterre), en date du 26 octobre nous apprennent
que la goélette anglaise « Mary Ann », de Stockton,
allant de Newcastle à Caen, s'est abordée la nuit dernière, pendant une
violente tempête du sud-sud-est, contre l'épave du navire « Northern-Belle »,
échoué, près de là, sur la roche Long-Noce, et a sombré
immédiatement. L'équipage s'est réfugié dans la mâture et y est
resté depuis six heures du soir jusqu'à quatre heures du matin, moment
où il a été recueilli par le lougre « Queen »,
patron Henry Fox, qui l'a débarqué ici dans le plus triste état. Le
brick anglais « Isabella », de Sunderland, capitaine
Stephenson, allant à Caen, avec houille, s'est échoué, la nuit
dernière, à Jury's Gap, près de Rye (Angleterre). Ce matin, la mâture
est venue en bas, et le navire s'est complètement brisé. L'équipage est
sauvé. (Moniteur
Novembre
1859 - Les allumettes. - En
attendant que l'usage des allumettes chimiques soit frappé d'une
interdiction générale, nous voyons avec plaisir que déjà S. Exe. le
ministre de la guerre vient de les prohiber dans les casernes. Les
militaires doivent employer exclusivement les allumettes dites
hygiéniques et au phosphore amorphe qui ne s'enflamment qu'après un
frottement sur un papier spécial. Elles sont aussi dépourvues de toute
substance vénéneuse. Bientôt, il faut l'espérer, il n'y en aura pas
d'autres vendues chez nos débitants. Le journal de Honfleur)
Décembre
1859 -
Les médailles d'honneur.
- S.
M. l'Empereur vient d'accorder, sur la proposition de S. Exe. le ministre
d'agriculture, du commerce et des travaux publics, des médailles
d'honneur aux membres des commissions de statistique cantonale du
département, pour les soins éclairés avec lesquels ils ont contribué
à réunir les éléments de la statistique agricole. Pour
le Calvados, les membres désignés sont : MM.
Morière, professeur à la Faculté, des sciences, professeur
d'agriculture du département. Langlois,
employé à la préfecture du Calvados. Le
vicomte de Blangy, maire de Juvigny. Elie,
secrétaire de la sous-préfecture de Bayeux. Ledonné,
juge de paix à Falaise. Lebaillif,
membre du conseil général à Falaise. Simon,
juge de paix à Lisieux. Letorey,
préposé en chef de l'octroi de Pont-l’Évêque. Lefevre,
agent-voyer d'arrondissement à Pont-l’Évêque. Windesheim,
alors agent-voyer à Honfleur. Thouroude, docteur-médecin à la Graverie. ( L’Indicateur de Bayeux)
Décembre 1859 - Chemin de fer. - On remarque depuis quelque temps dans les trains de voyageurs du réseau de l'Ouest des compartiments réservés pour les dames. Tout le monde applaudira à cette précieuse amélioration dans le service. ( L’Indicateur de Bayeux)
Décembre 1859 - L’hiver. - Nous sommes entrés depuis huit jours en plein hiver. La neige est tombée en assez grande abondance dans notre contrée. Le premier jour, les flocons fondaient dès qu'ils avaient touché le sol. La température s'est brusquement abaissée, la neige est tombée en abondance, et aujourd'hui le sol en est jonché. Elle a persisté, et est devenue glissante. La campagne en est couverte. Les cultivateurs se réjouissent de cet état de choses : la neige protége les blés contre le froid, qui, de son côté, tue les insectes et les larves. ( L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1859 - Offre d’emploi. - On
demande des ouvriers pour la pose de la seconde voie de Lisieux à Caen et
pour le ballastage du chemin de fer de Beaumont le Roger à Caen. Les
ouvriers peuvent se rendre directement, à Caen, à Moult-Argences, à
Mézidon, à Lisieux ou à Beaumont-le-Roger. Ils devront être munis
d'une pelle, et d'une pioche chacun, et s'adresser aux divers chefs
d'atelier d'entreprise. Le prix de l'heure effectif du travail est de 20
à 50 c. ( Moniteur du Calvados. ) Décembre
1859 - La neige. -
La neige
est tombée en abondance cette semaine et surtout vendredi dans la
journée et pendant la nuit : en différents endroits il y en avait
jusqu'à 40 centimètres. Vendredi
toutes les diligences ont éprouvé des retards considérables. Aucun
malheur, jusqu'à présent, n'est parvenu à notre connaissance. ( Le
journal de Honfleur ) |
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9. CAEN - Boulevard St-Pierre - Tour LEROY |
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