15 Octobre 2024 |
EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS
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CAEN |
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Canton de Caen |
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Un
malheureux chef de train, le sieur Guéraud, mort le 30 décembre, d'une
congestion pulmonaire, devait être inhumé à 2 heures du soir. Les
formalités d'usage avaient été remplies par ses camarades qui le
conduisaient à sa dernière demeure. Après
la cérémonie religieuse, on s'apprêta à confier à la terre le
cercueil du défunt, quand on s'aperçut que les fossoyeurs auxquels on
avait donné les dimensions exactes du cercueil, avaient creusé une
fosse trop étroite. On fut obligé d'élargir cette fosse à trois
reprises différentes, ce qui demanda 45 minutes, et cela en présence
des parents et des amis de la victime, indignés et justement émus d'un
tel spectacle qui, au dire du vicaire ne;
s'était jamais vu. Au
troisième essai, le cercueil bascula dans la tombe, et l'un des hommes
fut obligé de descendre et de peser de tout son poids sur la bière
pour la redresser et la faire enfin reposer uniformément. Cette
opération terminée, les fossoyeurs refusèrent de combler le trou
béant, et les employés du chemin de fer qui étaient venus jeter un
dernier adieu à leur ami, se virent obligés de faire eux-mêmes
la besogne des fossoyeurs
Février 1871 - Une souscription. - Le 4 février, au soir, la souscription pour les capotes et chaussures des mobiles du Calvados s'élevait à 127 135 fr. 74 c. (Ordre et la Liberté)
Mars 1871 - Pour le comité de secours aux blessés. - MM. Poggard et Schibsby, négociants à Caen, ont mis à la disposition de l'administration municipale une somme de 7 500 fr. envoyée par le comité de secours aux blessés de l'armée française et à leurs familles établis à Copenhague (Danemark). (Ordre et la Liberté)
Mars 1871 - Pour le comité de secours aux blessés. - B. Harald Meyer a annoncé à la mairie l'arrivée au Havre d'un navire venant de Copenhague et apportant une quantité considérable de vêtements de toute nature destinés aux soldats de l'armée française, lesdits vêtements envoyés par un comité de dames institué à Copenhague. (Ordre et la Liberté)
Mars
1871 -
Nouvelles diverses. -
Nous trouvons
dans le Moniteur
prussien de
Versailles, du 24 février, la pièce officielle concernant la partie de
notre département occupé par l'ennemi : «
Par ordre de Sa Majesté l'empereur et roi, la partie du département du
Calvados occupée par l'armée allemande, est placée sous
l'administration du gouvernement général du nord de la France. Le
gouverneur général du nord de la France,
Cet arrêté est en date du 23 février. (Ordre et la Liberté)
Mars 1871 - Nouvelles diverses. - Nous apprenons que M. Leroyer, employé au mouvement du chemin de fer, à Caen, engagé volontaire au début de la guerre. vient, par suite de diverses actions d'éclat, d'être élevé au grade de capitaine au 41e de ligne. Cette nomination sera d'autant mieux accueillie que M. Leroyer occupait une position importante qu'il a quittée volontairement pour se mettre au service de la patrie. (Ordre et la Liberté)
Mars 1871 - Les congés scolaires. - M. le ministre de l'instruction publique vient de décider que les vacances de Pâques seront supprimées cette année dans les collèges et les lycées. Il n'y aura congé que le Vendredi-Saint et le lundi de Pâques. (Ordre et la Liberté)
Mars
1871 -
Une demande urgente. -
M. le préfet
du Calvados par intérim a adressé la dépêche ci-après à M. le chef
du pouvoir exécutif et à chacun de MM. les députés du Calvados à
l'Assemblée nationale, à Bordeaux : « Il
serait urgent de faire cesser immédiatement la situation créée par le
décret de l'empereur Guillaume qui, en nommant le comte Linder, préfet
de l'Orne, lui attribue l'administration des parties du Calvados
occupées par les troupes allemandes. Voici
pourquoi j'insiste : Le typhus contagieux des bêtes à cornes a fait
son apparition dans le Calvados. Pour ce département, dont la
principale richesse est l'élève et le commerce des bestiaux, il y a
là une question capitale. J'avais pris à l'avance et je continue à
prendre les mesures les plus énergiques pour empêcher et combattre la
propagation du fléau. Mais il faut que ces mesures soient exécutées
rigoureusement sur tous les points du département sans exception, sous
peine d'être impuissantes, et les prétentions administratives de
l'autorité allemande peuvent entraver mon action ou, tout au moins,
créer des lacunes irrémédiables. Au
nom des intérêts les plus sérieux du Calvados, je vous supplie de
faire en sorte que ce danger disparaisse. Le
préfet du Calvados par intérim, Ch. DELAGNEAU. (Ordre et la Liberté)
Avril
1871 -
Fait divers.
- Cette
année, on signale une abondance menaçante de chenilles. Les
cultivateurs et les jardiniers qui n'ont pas pratiqué l'échenillage,
malgré les avertissements à eux donnés, et les gens de la force
publique qui n'ont pas veillé à l'exécution des règlements, auront
été bien coupables. Aux
environs de Caen, on nous signale plusieurs endroits où les nids de
chenilles n'ont pas été détruits, notamment Champs-Saint-Michel,
derrière le Jardin des Plantes, et dans le chemin qui conduit du
cimetière Saint-Pierre à la route de Lion-sur-Mer. Avril
1871 -
Condamnation.
- La nommée
Reine-Victorine-Juliette Lepelletier femme Quesnot, née à Maltot, le 7
avril 1848, dentellière, demeurant à Caen, et le nommé Alfred-Adolphe
André, né à Rouen, le 6 juin 1826, surpris en flagrant délit
d'adultère à Caen, ont été condamnés chacun en 6 mois de prison par
le tribunal de Caen, dans son
Mai
1871 - Fait
divers.
- Samedi, on
a transféré de l'ancienne église du Sépulcre, dans la cour des
pompes, à l'Hôtel-de-Ville de Caen, quatre pièces de canon avec les
affûts et chariots, destinées à la compagnie d'artillerie de la garde
nationale. Ce
sont des pièces de 7, rayées, se chargeant par la culasse (système
Reffy). Elles appartiennent à la ville de Caen et sont le produit de la
souscription ouverte, l'hiver dernier, pour l'achat de canons.
Elles sortent des ateliers de Cherbourg. Leur plus grande portée est de
7.000 mètres.
Mai
1871 - Fait
divers.
- Vendredi,
à midi, cinquante hommes de notre compagnie de pompiers, leur capitaine
en tête, parlaient pour Paris, afin d'aider à l'extinction des
incendies allumés dans Paris par les bombes à pétrole des insurgés.
Les pompiers de Lisieux, Vire, Trouville, etc. ont répondu à l'appel
du ministre. Chaque homme touchait par jour une haute paie de 3 fr. Tous
ces détachements sont rentrés lundi soir dans leurs foyers. Mai 1871 - Fait divers. - Chaque jour, des trains spéciaux d'insurgés passent en gare de Caen, à destination de Cherbourg. Ces trains contiennent chacun de 800 à 900 insurgés, entassés dans des wagons à bestiaux hermétiquement fermés. Ces individus vont être enfermés dans les forteresses ou dans les pontons de vaisseaux préparés à cet effet. La directeur de la maison central de Beaulieu et plusieurs employés ont été appelés à Cherbourg, par le télégraphe. Parmi
les prisonniers, on cite un nommé P..., de la rue Saint-Jean, et un
autre individu qui aurait, par la porte entrouverte de son wagon,
reconnu la rue d'Auge où, assure-t-il, il est né. Plus de 3.000 de ces
individus sont déjà arrivés à Cherbourg. Plusieurs
de ces individus, la plupart couverts de haillons, ont été fusillés
dans le trajet de Paris à Caen, pour avoir, à l'aide de couteaux,
essayé de faire des ouvertures dans les parois des wagons.
Juin
1871 -
Fait divers.
- A
la foire Trinité tenue à Caen le 5 juin, 655 chevaux et 12 ânes ont
été exposés en vente, lundi, sur les places Saint-Gilles où se tient
habituellement, chaque année, la foire de la Trinité. Les apports
étaient satisfaisants (31 chevaux da plus qu'à la même foire
correspondante de 1870). Les transactions ont été promptes et
faciles pour les chevaux d'un certain prix. Quant à ceux de
valeur inférieure, beaucoup ont dû être relevés, faute
d'acquéreurs.
Juin 1871 - Fait divers. - Dimanche, à Caen, sur la Cours, M. le préfet et M. le maire, accompagné de ses deux adjoints, ont passé en revue de la garde nationale. Plusieurs chefs ont été reconnus et diverses récompenses militaires distribuées. L'artillerie a défilé pour la première fois avec ses canons : quatre pièces de 7, se chargeant par la culasse.
Durant
les six premiers mois de l’année 1871, le chiffre de la mortalité
s'est élevé à Caen, à 1.464. Pendant la même période de
temps, en 1870, on avait compté que 773 décès. Enfin, pendant
l'année du choléra, le nombre des décès pendant les six premiers
mois de 1866, n'avait été que de 803. Comme on le voit pendant les six premiers mois de 1871, le chiffre de la mortalité, à Caen, comparé avec celui de l’année précédente, a presque doublé.
Août 1871 - Arrêté du maire. - Un arrêté du maire de Caen interdit de déposer sur la voie publique aucun débris de verre ou de poterie, ou de les jeter dans les bouches d'égouts et dans les cours d'eau qui traversent le territoire de la ville. Les habitants diront les remettre aux banneliers à leur passage, ou les transporter en face le bureau d'octroi de la route de Trouville.
Août 1871 - Fait divers. - Les jeunes gens appelés par le sort à former le contingent de l'armé, et maintenus dans leurs foyers comme soutiens de famille, oublient quelquefois que cette faveur leur impose, vis-à-vis de leurs parents, des obligations rigoureuses. Un jeune soldat du Loiret, classe 1868, qui se trouvait dans ce cas, vient d'être dirigé sur le régiment auquel il avait été affecté, pour y accomplir le temps de service de sa classe, par suite de l'abandon dans lequel il avait laissé ses parents.
Août 1871 - Avis aux cultivateurs. - L'autorité militaire a reçu des instructions pour mettre des soldats à la disposition des cultivateurs, pour les travaux de la moisson, à la condition que les travailleurs recevront des indemnes convenables. Il ne sera satisfait d'ailleurs qu'aux demandes approuvées par les maires.
Août 1871 - Fait divers. - Des phénomènes atmosphériques singuliers se sont produits dans le département de la Seine-Inférieure et du Calvados. A Elbeuf, une pluie de fourmis ailées avait couvert de cette manne d'un nouveau genre les toits des maisons et le pavé des rues à Caudebec, des hirondelles ont été ramassées surchargées de ces insectes qui s'étaient attachées à elles et avaient entravé leur vol. Une véritable pluie de papillons s'est abattue aux environs de Paris.
Août
1871 -
Les impôts
- Seigneur
! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts
sur tout. Mais
ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui
en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on
mette un impôt sur la
teurgoule. La
teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les
petites maîtresses et les muscadins. Mes
petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les
gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule….,.. Et
cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de
telles cuillerées de ce mets délectable, que la.... bouche
Août 1871 - Fait divers. - Dans son audience du 25 août, le tribunal de simple police de Caen a jugé 142 affaires. - 36 débitants de boissons ont été condamnés pour défaut d'éclairage à l'extérieur. - 25 conducteurs pour embarras de la voie publique. - 10 pour chiens non muselés. - 12 pour contravention aux bains de rivières. - 20 pour tapage et violences légères.
Septembre 1871 - Fait divers. - On nous signale le départ prématuré des hirondelles, malgré la température élevée à cette époque de la saison. Il en reste cependant encore, mais peu dans nos contrées. On peut voir dans ce phénomène un indice certain d'un hiver précoce et rigoureux.
Septembre
1871 -
Fait divers.
- Le bois de
la guillotine de Caen a été, nous assure-t-on, vendu la semaine
dernière. Cet instrument de supplice était presque neuf, car le bois
de l'ancienne guillotine avait été vendu, il y a quelques années, à
un fripier de la cour de la Monnaie, à Caen. L'exécuteur, chargé
désormais de trancher la tête aux condamnés à mort, sera le bourreau
de Paris, le sieur Henrich.
Novembre
1871 -
Fait divers.
- Dans
l'une de ses dernières séances, le Conseil général du Calvados s'est
prononcé pour l'instruction obligatoire. Novembre
1871 -
Fait divers.
-
On se rappelle
que la ville de Caen a traité avec le département de la guerre pour
l'établissement, sur un terrain situé au fond du vallon occupé
par la route de Creully, à 1100 mètres environ du Jardin-des-Plantes,
d'un champ de tir pour la garnison. La ville doit payer les deux tiers
de la dépense, et l’Etat l'autre tiers. L'Etat est chargé de
remplir toutes les formalités nécessaires pour l'acquisition du
terrain, soit à l'amiable, soit par expropriation, il prend également
à sa charge les travaux et les appropriations qu'exigera l’affectation
du terrain à usage de champ de tir. Nous apprenons qu'un décret en
date du 3 septembre dernier, a déclaré d'utilité publique
l'acquisition de ce terrain pour le service militaire. M. le
préfet est chargé de prendre les mesures nécessaires pour en assurer
l'exécution. Novembre
1871 -
Fait divers.
- Mardi,
à Caen, place du Théâtre, une chute déplorable a entraîné la mort
d'un pauvre enfant de 8 ans, qui jouait dans
un escalier. Nous
taisons le nom et les détails de peur, que ces lignes ne tombent
brusquement sous les yeux de quelques parents qui ignoreraient encore ce
funeste malheur.
Novembre
1871 -
Le temps.
- La neige
est précoce cette année, vient de faire son apparition à Caen.
Décembre
1871 -
Fait divers.
- Le
Conseil municipal de Caen, dans sa séance du 15 courant, a décerné le
prix de courage, légué par M. Lair, à deux sapeurs-pompiers de notre
ville : 1°
Au sergent Goujon, 31 ans de services : a porté des secours dans 67
incendies et 55 feux de cheminées ou d'appartements. 2°
Au caporal Jacques Greveuil, 24 ans de services : a porté des secours
dans 30 incendies et 23 feux de cheminées ou d'appartements, sauvetage,
le 3 mai 1859, de deux jeunes Janvier
1872 -
Une visite.
- Samedi,
vers une heure et demie de l'après-midi, S. M. don Pedro, empereur du
Brésil, est arrivé à Caen. L'empereur est descendu en ville et a
parcouru en voiture la rue St-Jean jusqu'à l'église St-Pierre, qu'il
s'est arrêté fort longtemps à contempler et dont il a admiré la
merveilleuse architecture. Après
sa courte apparition à Caen, l'empereur du Brésil s'est dirigé sur
Cherbourg, et en passant, s'est arrêté à Bayeux, où il a visité la
cathédrale et la tapisserie de la reine Mathilde. Décembre
1871 -
Fait divers.
-
M. le Préfet du
Calvados, sur la proposition de M. l'inspecteur d'académie, a accordé
aux écoles primaires un congé du samedi 30 décembre au jeudi 4
janvier inclusivement. Janvier
1872 -
Fait divers.
- Le
nommé Hodencq, soldat du 51e
de ligne, en
garnison au Havre, condamné par le conseil de guerre de Caen à 10 ans
de travaux forcés et à la dégradation militaire, pour vol d'une
montre commis la nuit sur la voie publique, a subi la peine de la
dégradation mardi à midi sur la place Royale à Caen. Immédiatement
après la dégradation, il a été remis à la gendarmerie, qui l'a
conduit à la maison centrale de Beaulieu. De là il sera transféré à
Toulon ; puis à la Nouvelle-Calédonie. Le désir d'Hodencq, qui a
montré une grande indifférence pendant la dégradation, est,
paraît-il, de se marier avec une pétroleuse. Qui se ressemble
s'assemble.
Janvier
1872 -
Nouvelles du Calvados.
- Le
mouvement de la population de Caen, pendant l'année 1871, se résume
ainsi : Naissances.....
702 Falaise
: naissances, 136 ; mariages, 48 ; décès, 298.
Lisieux : naissances, 272 ; mariages, 97 ; décès, 721. Vire :
naissances, 116 ; mariages, 52 ; décès, 381. Honfleur : naissances,
129 ; mariages, 72 ; décès, 380 ; Troarn : naissances, 16 ;
mariages, 5 ; décès, 26.
Février
1872 -
Fait divers.
- La
construction du chemin de fer de Caen à Courseulles va être poursuivie
avec activité. La première section, de Caen à Luc, sera terminée le
1er mars 1874, et la seconde, de Luc à Courseulles, le 1er
mars
1875. Mars
1872 -
La circulation.
- La
place de la Préfecture à Caen, a été empierrée dernièrement, et,
pour forcer les voitures a passer sur le milieu de la chaussée des
pierres ont été placées aux abords dés trottoirs, afin d'en
interdire le passage. Le jour, cette mesure est bonne et sans danger,
mais la nuit vendu, il serait bon de faire disparaître ce
barrage, afin d'éviter les accidents. En effet, on nous informe
que dans la nuit de mercredi à jeudi, une voiture a versé en passant
sur ces cailloux que ne pouvait apercevoir le conducteur, qui n'a
pas heureusement été blessé. Mars
1872 -
Des visites.
- Dans
l'intérêt du la population, M. Latouche, commissaire central à Caen,
vient de prendre une mesure à laquelle nous ne saurions trop applaudir.
Il vient d'ordonner aux commissaires de faire des visites répétées
chez les laitiers, bouchers, boulangers et charcutiers de notre ville,
afin de garantir aux consommateurs la quantité et la qualité des
marchandises qu'ils achètent. A
la suite d'une de ces visites, procès-verbal a été dressé contre le
sieur G…..., coquetier rue des Carmes, dont le lait était falsifié.
Février
1872 -
Fait divers.
- La
construction du chemin de fer de Caen à Courseulles va être poursuivie
avec activité. La première section, de Caen à Luc, sera terminée le 1er mars 1874, et la seconde, de Luc à Courseulles, le 1er mars 1875.
Avril
1872 -
Accidents de chemin de fer.
- D'après
la statistique des accidents des chemins de fer en France, depuis 1870,
il a été constaté officiellement que sur les lignes
Avril
1872 -
Mort accidentelle.
- Vendredi,
rue de l'Église de Saint-Ouen, à Caen, un enfant de 6 ans conduisait
une vache, et il avait eu l'imprudence d'enrouler la corde, autour
de lui. Tout à coup la vache s'est subitement affolée et a traîné
jusque dans la rue des Capucins, sur un parcours de plus de 300 mètres,
le pauvre enfant, dont le corps rebondissait de soubresaut en soubresaut
sur le pavé et contre les murailles. Un
journalier, le sieur Pelots, s'est jeté résolument à la tête de
l'animal et est enfin parvenu à l'arrêter. La tête et un bras du petit conducteur étaient dans le plus pitoyable état. Les premiers soins lui ont été donnés avec sollicitude, dans l’établissement du Bon-Sauveur, puis on l'a transporté ensuite à l'Hôtel-Dieu, où il est mort le lendemain matin. Il se nommé Clément Gosley, il avait été abandonné par sa mère et était élevé par les grands-parents, auxquels appartiennent la vache, cause de ce déplorable accident.
Mai
1872 - Le temps
qu’il fait.
- Depuis
quinze jours, il pleut, il vente, il grêle, il neige, il gèle. Dans
le Calvados, gelée et inondation. Dans l'Orne, neige et gelée. Aux
environs de Paris, les légumes et les fruits sont en partie détruits.
Dans les pays vignobles, tout semble anéanti. Le blé augmente sur tous les marchés, cependant, il ne faut pas trop s'effrayer de cette hausse, car les récoltes ne sont pas en détresse, et ceux-là qui prétendent que le blé va pourrir en terre sont des imbéciles ou des spéculateurs.
Mai 1872 - Pluie. - Les pluies abondantes qui sont tombées pendant ce mois, ont produit une crétine très préjudiciable dans la vallée de la Dives. En effet, l'eau couvre tout à fait un grand nombre d'herbages dans plusieurs communes, surtout dans les partis les plus basses, où elle atteint 50 à 60 centimètres.
Mai
1872 - Le temps
qu’il fait.
- La
température insolite
qui règne depuis quelques semaines, est cause d'une aggravation de la
mortalité dans certaines contrées. A Paris le chiffre des décès a été de plus 1000 dans la dernière semaine, total considérable en raison du nombre actuel des habitants.
Mai 1872 - Fait divers. - La récolte du blé sera abondante cette année et le pain bon marché. Qui dit cela ? La caille, d'après le dicton ancien : « Autant de fois chante la caille, autant de pistoles vaut le sac de blé. » Or, cette année, la caille fait entendre son chant criard quatre fois consécutives : signe d'abondance et le blé à 40 fr. le sac. L'année dernière, elle le répétait six et sept fois ; présage de cherté. En effet, le blé n'a-t-il pas, en ces derniers jours, monté à plus de 60 fr.
Juillet
1872 -
Fait divers.
- Ainsi
que nous l'avons annoncé il y a quinze jours, le célèbre Godard
vient donner à Caen une
grande fête aérostatique. Cette fête qui aura lieu sur la
Juin 1872 - Recensement. - D'après les documents relatifs au recensement recueillis jusqu a ce jour, on, estime et que la population du Calvados a diminué de 25.000 habitants, depuis le recensement de 1866.
Juillet 1872 - Curage. - Par arrêté préfectoral, il sera procédé, entre le 20 juillet et le 20 septembre 1872, au curage de tous les cours d'eau du département, qui ne sont ni navigables, ni flottables, ni enfin soumis a un régime spécial d'association.
Juillet 1872 - Un Don. - M. Édouard Albert, peintre, titulaire de la bourse Lefrançois, vient de faire hommage à la ville de Caen d'un tableau de sa composition, dont le sujet est : « Don Juan jeté sur le rivage (lord Byron). Ce tableau, qui atteste combien ont été rapides les progrès du jeune artiste caennais, a été placé dans le musée.
Juillet 1872 - Accident. - Un horrible accident a eu lieu le 22 du courant, vers 4 heures 1/2 du soir, dans la fabrique d'huile de M. Paulmier, rue Coupée, à Caen. Le nommé Arsène Ballon, âgé de 38 ans, demeurant rue Coupée, 10, a eu la tête broyée par le poids d'une chaudière que l'on fixait sur un fourneau et qui chavira au moment où il se glissait sous cette chaudière pour en retirer une cale. La mort du sieur Ballon, qui est père de famille, a été instantanée, une enquête est ouverte pour rechercher les causes de ce sinistre événement.
Juillet 1872 - Effondrement d’un plancher. - Le 17 de ce mois, dans la journée, le plancher du 3e étage de la maison sise rue de Bras, 14, à Caen, appartenant pour partie à Mme veuve Clérisse et pour le bas à Mlle Cornet, rue Écuyère, s'est effondré, la femme Hervieu Robert, qui occupait le troisième étage est tombée au deuxième, où il n'y avait personne en ce moment, avec les poutres et les platras, les deux enfants Hervieu qui se trouvaient avec leur mère, sont restés dans la chambre du troisième, tout près du; trou béant, la femme Hervieu n'a reçu que quelques contusions, des mesures ont été prises pour éviter des accidents plus sérieux.
Juillet
1872 -
Fait divers.
- A
Caen, le nombre des chiens abattus la semaine dernière a été
de 20. Plusieurs vaches qu'on soupçonnait également d'être
atteintes d'hydrophobie, ont été abattues. A Paris, durant le mois de juillet, on a abattu 108 chiens enragés, qui ont mordu 14 personnes.
Juillet
1872 -
Chasse et récolte.
-
L’ouverture de la
chasse aura lieu, dans notre département, vers les premiers jours de
septembre, car la rentrée des récoltes ne pourra être terminée
que tardivement cette année, en raison des nombreux blés couchés par
les orages. Au
commencement de cette semaine, les cultivateurs traitaient à Caen, avec
les travailleurs des champs, à 30 fr. l'acre (169 perches) pour
Juillet 1872 - Fait divers. - On nous prie de faire remarquer à qui de droit, que sur le canal, entre les ponts du bassin et de Calix, de nombreux individus, contrairement aux règlements, se baignent complètement nus.
Juillet
1872 -
Ascension Godard.
- Les
préparatifs de l’ascension aérostatique qui aura lieu à Caen, place
Royale, le dimanche 11 août sont déjà commencés. L'ascension fait dimanche dernier à Lisieux, part le célèbre Godard, a parfaitement réussi, il était accompagné de M. Brunet. Les voyageurs sont descendus au Mesnil-Eudes.
Septembre 1872 - Dégradation. - Une dégradation militaire a eu lieu sur la place Royale, à Caen, devant les troupes rassemblées sous les armes. Les faits qui ont motivé cette punition sont les suivants : « Dans la soirée du 5 juin dernier, le nommé Hié, soldat au 5e d'infanterie, avait à sa sortie de la prison du corps où il avait été détenu correctionnellement pour absence illégale, volé à un de ses camarades de l'argent qui se trouvait dans la poche de son pantalon déposé à la tête de son lit avant de s'endormir. Il avait bu avec lui une partie de cette soirée et savait qu'il avait de l'argent. Hié a été condamné à cinq ans de détention. »
Septembre 1872 - La gendarmerie. - Plusieurs brigades de gendarmerie vont être crées dans le Calvados, elles sont réparties de la manière suivante : Bretteville-sur-Laize, une brigade à cheval ; Littry, une brigade à pied ; Caen, idem ; Mézidon, une brigade à cheval, en remplacement de celle à pied, qui passe à Caen.
Septembre 1872 - L’état civil. - Le ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets une circulaire pour appeler leur attention sur le mauvais état, dans lequel se trouvent les actes de l'état civil dans la plupart des communes, et les inviter à veiller à ce que les municipalités prennent des mesures pour la conservation de ces importants documents, qui intéressent à un si grand degré la population tout entière.
Septembre 1872 - Écoles gratuites. - Le Maire de Caen prévient ses concitoyens que les Écoles gratuites d'enseignement primaire et les cours publics gratuits de dessin, d'architecture, de musique vocale et instrumentale, recommenceront le 1er octobre. La rentrée de l'École du soir, dirigée par les Frères des Écoles chrétiennes aura lieu le même jour.
Octobre
1872 -
Fermeture de cafés.
- Par
des arrêtés, le préfet du Calvados a prononcé, pour cause de
mauvaise tenue et inexécution des règlements, la fermeture de
plusieurs débits de boissons exploités à Tracy-Bocage, à Landes, à
Maisoncelles-Pelvey et Caen, rue des Abatoires et rue Montaigu. — Nos lecteurs se rappellent que, dans un de nos précédents numéros, nous avons, raconté qu'un individu était mort, à la suite d'ivresse, en sortant d'un cabaret de Langrune. Cet établissement a été fermé.
— Poissonnerie de Caen. - Le lundi 23 décembre, à 2 heures de l'après-midi, dans une des salles de l'Hôtel-de-Ville, il sera procédé, à l'adjudication des droits à percevoir à la Poissonnerie de Caen, pendant deux années consécutives, à partir du 1er janvier 1873.
Décembre 1872 - Boues et boulevards. - Nous entendons parfois des citoyens caennais se plaindre que les dames ne peuvent traverser le boulevard Saint-Pierre, sans se fourrer de la boue jusqu'à la cheville. Que serait ce donc si nos élégantes payaient à arpenter les rue de Deauville, il paraît que dans cette infortunée cité, les habitants ne peuvent plus sortir que montés sur de longues échasses.
Décembre 1872 - Recensement. - Le recensement de la ville de Caen vient d'être terminé. Le chiffre de la population est de 44 918 habitants, lors du dernier dénombrement, il était de 41 564, c'est une diminution de 354 habitants.
Janvier 1873 - Bac de Clopée. - On affirme au Journal de Caen que, depuis quelque temps, on ne passe plus au bac de Clopée, sur l'Orne. Le batelier est mort. Un autre a dû être nommé et depuis trois semaines, la barque est en réparation. Nous appelons sur ce point l'attention des ponts et chaussées.
Décembre 1872 - Cartes-poste. - Il va être établi des cartes-poste qui seront vendues par l'administration au prix de 10 centimes et qui circulerons en franchise dans tout le territoire français. Sur ces cartes on met l'adresse d'un côté, et quelques lignes de l'autre. Elles existent déjà en Suisse et en Angleterre, où elles rendent les plus grands service.
Janvier
1873 -
L'Ouragan
de dimanche.
- Les
prédictions de nos astronomes qui nous ont annoncé les tempêtes pour
la dernière dizaine de janvier s'accomplissent. Un véritable ouragan
s'est déchaîné dimanche au soir sur nôtre pays. Accompagné
d'une pluie torrentielle, il a duré près de trente-six heures,
torturant les arbres, faisant voler les ardoises, ébranlant les
cheminées et retournant avec une prestesse de prestidigitateur les
parapluies qui s'aventuraient dans les rues. Dans
la soirée de dimanche, il a pris des proportions inquiétantes. Le vent
mugissait d'une manière effroyable et menaçait d'enfoncer les
fenêtres sous sa violence. Ces rafales étaient accompagnées de
grêle, d'éclairs et de tonnerre. Cet
orage nous est également Signalé de Bayeux, de Lisieux, de Rouen, de
Paris, etc...... A Paris surtout, sa violence a été extrême, la
foudre a frappé plusieurs personnes, des passants et jusqu'à des
voitures ont été renversés, des toitures enlevées, les spectacles
interrompus même à l'Odéon, il y a eu un moment de panique
indescriptible. Aux
portes de Caen, la force de l'ouragan a brisé le calvaire de St-Pierre
à un mètre du sol, sur la route de Bayeux, un cabriolet a été enlevé et les
voyageurs jetés sur le sol, la A Tilly-sur-Seulles, l'ouragan à enlevé la toiture de l'église, renversé les murs, bouleversé les étables, déraciné les pommiers, une pierre énorme a été enlevée par le vent et transportée à plus de cinquante mètres. L'ouragan s'est dirigé vers le midi.
Janvier
1873 -
Papier à douleurs !
- Cette
semaine, les avertissements pour paiement aux contributions,
vulgairement nommés papier à douleurs, sont tombés dru comme grêle
sur chacun. Les commerçants sont furieux, car le taux des patentes a
encore augmenté, les propriétaires, eux, se frottent les mains, car la
contribution foncière ne paraît
pas avoir subi d'augmentation. Janvier
1873 -
Sapeurs-pompiers.
- Dimanche,
à midi, la compagnie des sapeurs-pompiers de Caen a pris les armes pour
reconnaître son capitaine en second, M. Lubineau. C'est M. Charles
Paulmier, adjoint, qui a lu le décret de nomination. Ensuite, musique
en tête, a eu lieu le défilé, avec un ensemble et une tenue qui nous
ont fait regretter que ces prises d'armes ne se renouvellent pas
plus souvent. Janvier
1873 -
Malpropreté, gaspillage.
- La
ville de Caen est la
plus malpropre des villes du département. Témoins les immondices qu'on
entasse au pied des peupliers sur la place de la Préfecture et
qu'on y laisse pour empester les passants. Nous avons rencontré de
belles casquettes portant en lettres d'argent
« Salubrité publique », A quoi serrent-elles ? Puisque
nous sommes sur la place de la Préfecture, signalons l'énorme
quantité de macadam qu'on y a enfoui, on aurait évité ce gaspillage,
qui coûte fort cher à la ville, si on avait nivelé cette place avec
des matériaux solides, au lieu d'employer de la terre. Mars
1873 -
Chemin de fer. -
M.
le président de la Chambre de commerce de Caen a reçu de Paris
l'assurance formelle que le chemin de fer de Caen à Flers serait ouvert
le 15 mai. —
D'un autre côté, nous sommes autorisés à affirmer que la ligne de
Caen à Condé sera ouverte avant la fin d'avril. Janvier 1873 - Échenillage. - M. le préfet rappelle aux intéressés que la loi prescrit l'échenillage des arbres, haies ou buissons, sous peine d'amende. La douceur exceptionnelle de la température depuis le commencement de l'hiver, qui aura pour effet de hâter réclusion, rend encore plus nécessaire cette année l'exacte application de la loi.
Mars
1873 -
Tirage au sort.
-
On procède en ce
moment au Tirage au sort. Malgré l’établissement du, service
militaire obligatoire, ce tirage à été maintenu. Il a, du reste, une
certaine importance, les
jeunes gens qui
tireront les numéros les plus élevés ne feront qu'une année de
service, où même six mois, s'ils passent avec succès, au corps
leurs examens. Les jeunes gens qui tireront les numéros les plus
bas, 1, 2, 3, etc……, jusqu'à un chiffre que le ministre à la
guerre fixera suivant le nombre de soldats dont il aura besoin chaque
année, feront cinq ans de Mars
1873 -
Prenez garde à vous !
-
Nous rappelons à nos lecteurs qu'il est interdit d'introduire
dans les colis expédiés par voiture ou chemin de fer, des lettres ou
circulaires assujetties à des droits de poste. Et si nous faisons cette
remarque, c'est qu'en ce moment l'administration des postes fait
fouiller tous les colis à leur arrivée dans les gares de chemins de
fer et dans les bureaux de voitures publiques. De nombreuses
contraventions ont été constatées en ces derniers jours. Mars
1873 -
Signalement.
-
Nous signalons à l'administration une porte qui donne sur
l'Odon, rue Quincampoix, et qui reste presque toujours ouverte. Si
quelqu'un tombait en cet endroit, il disparaîtrait à l'instant sous la
voûte qui se prolonge jusqu’à Génare. L'Odon
est infecté, par l’égout d’une fumière dans laquelle on doit
jeté des débris d'animaux. Noust
le signalons à
qui de droit. Il
y a des latrines, près delà porte, en question. Qui a pu les y
établir ? Puisse notre édilité aller sur les lieux, et apprécier par
elle-même l'air qu'on y respire.
Mai 1873 - Les orages. - Depuis quelques jours, les orages se succèdent dans notre région, du côté de Lisieux et de Vimoutiers les abats d'eau ont déterminé une véritable inondation : deux personnes de l'Orne se seraient noyées. Sur divers points des arrondissements de Caen et de Bayeux, il est tombé des glaçons de la grosseur d'une noisette. Les colzas et les arbres à fruits ont beaucoup souffert. Mercredi, les caves des bas quartiers de la Ville de Caen ont été inondés.
Juin 1873 - Processions de la fête -Dieu. - Dimanche 15 juin et le dimanche suivant, toutes les rues de Caen seront balayées et nettoyées avant sept heures du matin. Il est interdit aux habitants de faire aucun dépôt sur la voie publique. Il est expressément défendu aux voitures, aux personnes à cheval et à tout individu, de traverser les processions. Il est défendu de tirer aucune arme à feu, ni pièce d'artillerie pendant les processions. Les marchés qui se tiennent sur le Nouveau-Boulevard et la place de la Poissonnerie devront être terminés à huit heures du matin. Les chantiers qui se trouvent sur la voie publique devront être resserrés, de manière à laisser un accès convenable, lors du passage des processions du St-Sacrement.
Juin 1873 - Les fosses trop étroites - Dans le cimetière de Vaucelles, on enterrait une personne de la rue de Branville. Il s'est trouvé, au moment de déposer le corps dans la fosse, qu'elle était trop étroite. Il a fallu remonter plusieurs fois le cercueil avant de pouvoir procéder à l'inhumation. Cela a duré près de trois quarts d'heure. Ce fait s'est renouvelé souvent, dit le Journal de Caen, depuis quelque temps. Il est pénible pour les membres d'une famille qui accompagnent un des leurs à sa dernière demeure, de rester si longtemps sur le bord d'une fosse. Nous appelons sur ce point l'attention de qui de droit.
Septembre
1873
-
Pont du chemin de fer.
- Le
nouveau pont établi à Caen, sur l'Orne, parla Compagnie des chemins de
fer, a été soumis à l'épreuve. Trois machines y ont
été mises pendant six heures. L'opération a bien
Septembre 1873 - Accident. - Jeudi matin, M. Paul Marie, âgé de 40 ans, chef poseur, employé du gaz, avait raccordé le tuyau de la rue de l’Engannerie, à Caen, sur le nouveau tuyau de la rue St-Jean, cette opération avait produit un mélange d'air et de gaz. A 3 heures de l'après-midi, Marie s'apprêtait à retirer le bouchon qui fermait l'orifice des tuyaux, lorsqu'une explosion se produisit et déchira en long celui qui se trouvait à la hauteur du n° 17 de la rue St-Jean. Quelques éclats atteignirent légèrement l'ouvrier à la tête et à la main droite M. Jacomety, ingénieur de la Compagnie du gaz, attribue la cause de cette explosion à ce qu'au moment même où Marie travaillait rue de l'Engannerie, un ouvrier plombier soudait le branchement d'une maison sur le nouveau tuyau, rue St-Jean. La flamme du chalumeau avait enflammé le gaz mélangé d'eau, devenu explosible.
Septembre 1873 - Écoles municipales. - A Caen, la réouverture des écoles gratuites d'enseignement primaire et des cours publics gratuits de dessin, d'architecture, de sculpture et de dessin industriel, de musique vocale et instrumentale, est fixée au lundi 6 octobre. La rentrée de l'école gratuite du soir, dirigée par les frères des écoles chrétiennes, rue de Geôle, aura lieu le même jour.
Octobre
1873
- Demande
de concession.
- On
nous apprend qu'une Compagnie vient d'adresser au Conseil général du
Calvados la demande de concession d'une ligne de tramways, (chemin
de fer avec chevaux), destinée à relier toutes les villes et stations
balnéaires de la côte du Calvados, Caen, Villers, Trouville, Honfleur.
Novembre 1873 - Le choléra. - Cette fois c'est bien fini : le choléra, tant à Caen que dans le département, a complètement disparu. Maintenant, il ne reste plus qu'à secourir les victimes de l'épidémie, à prendre les mesures nécessaires pour en conjurer le retour, et à rechercher pourquoi une épidémie (rougeole, millière, petite vérole, choléra), ne peut sévir en France sans que notre ville ne paie un large tribut au fléau. C'est une question assez grave, et qui intéresse à un trop haut degré l'avenir de notre cité, pour que nous n'y revenions pas bientôt et longuement.
Novembre 1873 - Le choléra. - La mort continue à frapper les enfants, du reste, cet état de choses n'existe pas seulement dans le Calvados. Le préfet de Seine-et-Oise vient de publier un rapport qui constate que la mortalité, dans ce département, était de 60 à 70 pour cent sur les enfants.
Novembre 1873 - Pronostics. - Depuis quelques jours, de nombreuses oies sauvages qui émigrent devant l'hiver passent sur notre ville, C'est dit-on, l'indice d'un froid rigoureux.
Novembre
1873
-
Misères de la guerre.
- Le
Journal officiel publie le rapport relatif à la répartition de la
somme de 211 950 719 fr 35, votée par l'Assemblée nationale pour
réparation des dommages subis par suite de l'invasion, par les
individus, les villes, les communes et les départements envahis pendant
la guerre. Le Calvados, dont 78 communes
Novembre 1873 - La garnison. - Le général Lebrun, commandant le corps d'armée auquel appartient notre subdivision, a passé la revue, de caserne des bataillons des 36e et 119e de ligne, en garnison dans notre ville. Le général Lebrun a trouvé les casernements insuffisants, il a demandé la construction d'une autre aile, sur les jardins de l'hôpital, et a laissé à entendre que nous n'aurions un régiment complet que le jour où les bâtiments seront construits. On savait cela, il y a même quelque six mois, il était question de prolonger jusqu'au pont de Vaucelles, l'aile des casernes, et de construire le long des ateliers de la compagnie hors-rang. Si on ne s'en est pas préoccupé, c'est qu'on s'est endormi. Samedi, le conseil municipal de Caen s'est réuni et a mis à là disposition de l'administration de la guerre une somme de 200 000 fr., pour concourir à l'installation d'un régiment entier d'infanterie. En attendant, les officiers mariés du dépôt, qui vivaient comme l'oiseau sur la branche, cherchent des logements et font venir leurs familles.
Novembre 1873 - Les tramways. - Si nos édiles le veulent, ils peuvent doter, sans bourse délier, notre ville d'un réseau de tramways, qui permettra aux habitants de se faire transporter de la Gare de l'Ouest à la Maladrerie, pour l0 cent. Une compagnie se charge de tout établir à ses frais, comme garantie elle offre un cautionnement, et s'engage, après quarante-huit années d'exploitation, à laisser à la ville tout son matériel avec le droit d'exploitation. Ce système de traction a cela d'avantageux, c'est que les fourgons du tramways, en cas d'embarras de voilures, peuvent quitter la voie pour la reprendre plus loin. Quatre lignes seraient établies : 1° de Vaucelles à la place Blot ; 2° de la Gare à la Maladrerie ; 3° de la Gare à la Gare de Courseulles ; 4° du pont de Courtonne à la place Villers. Un double réseau départemental serait établi sur le littoral ; le premier partirait de la place Blot, à Caen, pour gagner Creully, Arromanches, Port-en-Bessin ; le deuxième, du pont de la Marine pour gagner Sallenelles, Cabourg, Dives, Trouville et Honfleur. Les entrepreneurs s'engagent à se mettre à l’œuvre dans les 48 heures de l'autorisation.
Décembre 1873 - Souscription. - La souscription en faveur des victimes de l'épidémie, provoquée par M. le Préfet du Calvados et par M. le Maire de Caen, est toujours ouverte. Nous le répétons, la place que nous occupons ne nous a pas permis d'ouvrir une souscription dans nos colonnes, mais nos lecteurs n'en voudront pas moins participer à l’œuvre commue, en portant leur offrandes à nos confrères du Moniteur du Journal de Caen ou de l'Ordre, dont nous envions véritablement aujourd'hui le rôle et la périodicité. En 1866, le nombre des personnes enlevées à Caen par le choléra a été de 178 ; en 1873, ce chiffre a dépassé 300, il faut que les offrandes soient à la hauteur des circonstances. Et cependant, la souscription ouverte en 1866, a dépassé 30 000 fr., à l'heure qu'il est, nous sommes loin de ce chiffre.
Novembre 1873 - Accident. - Le 28 novembre dernier, vers 4 heures et demie du soir, le sieur Émile Tillard, propriétaire à Bretteville-sur-Odon, passait rue St-Jean, à Caen, monté dans son tilbury, arrivé en face le passage, la roue ayant touché le trottoir, le cheval s'est abattu et le poids du conducteur a fait verser la voiture, fort heureusement il ne passait personne sur ce point. Le sieur Tillard seul a reçu quelques contusions à l'épaule droite.
Décembre 1873 - Maraudeurs. - Dans les campagnes des environs de Caen, on nous signale la présence d’une bande de maraudeurs qui font main basse sur tout ce qu’ils trouvent à leur portée et à leur convenance. Nous conseillons aux habitants de ne laisser rien traîner, et de mettre à l’abri des envieux leurs volailles et leurs lapins.
Décembre
1873
-
Crime. - Jeudi
matin vers 8 heures, les nommés Lemérer et Dubosq, journaliers, ont
trouvé sur la rivière l’Orne à la hauteur du quai des Abattoirs, un
panier filant au cours de l’eau. Ils se sont emparés de ce panier et
ont constaté qu’il renfermait le cadavre d’un enfant nouveau né,
qui a été déposé à la morgue. Cette enfant du sexe féminin, a été étranglée avant d’être jetée à l’eau, puisqu’elle a encore un cordon blanc serré autour du cou. Une information est commencée pour découvrir les auteurs de ce crime.
Décembre
1873
-
Visites du premier janvier.
- C’est
le moment, ou jamais, de s’occuper des cartes qu’il est dans l’usage
d’échanger à l’occasion du premier de l’an. C’est
seulement à l’époque du 1er janvier
qu’on peut envoyer des cartes par la poste, c’est-à-dire sous
enveloppe. Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être affranchies
à 5 cent, pour le rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau
de distribution, l’affranchissement est de 10 cent. Les cartes ne
doivent porter que le nom, la profession et l’adresse. On peut
en mettre deux sous la même enveloppe. Une dame ne peut envoyer sa carte à un homme non marié, une demoiselle, quel que soit son âge, n’envoie jamais de carte.
Janvier
1874
-
Édilité.
-
Le Journal de
Caen se joint à nous pour rappeler l'attention de qui de droit sur l’état
boueux des abords du pont des Abattoirs. — Les citoyens qui habitent le côté droit du boulevard, devant la Poissonnerie, nous demandent si, avec un peu de protection, ils ne pourraient pas obtenir le pavage de leurs trottoirs.
Janvier
1874
-
Accident. -
Le
29 du courant, vers midi, une femme Nicolas Colbert, âgée de plus de
80 ans, demeurant quartier Saint-Gilles, à Caen, en traversant le
boulevard
Janvier
1874
-
Un embellissement piquant. -
L'abside de
l'église Saint-Sauveur est complètement restaurée. L'administration,
qui aime le clinquant, a fait agrémenter l’œuvre primitive
d'une large gouttière en relief. Nos confrères ont dit de trop bonnes
choses à propos de cette ornementation ridicule, pour qu’il soit
nécessaire que nous y revenions. Mais voici le plus piquant ! Cette partie de l'édifice a été entourée d'une grille mesurant 1 m. 50, dont l'extrémité est agrémentée de crochets renversés, semblables à ceux dont se servent les bouchers pour suspendre leurs quartiers de mouton, et les passants ne peuvent approcher de ces crocs sans y laisser quelque lambeau de leur peau ou quelques bribes de leurs vêlements. Nous comprenons très bien que l'administration mette les sculptures de St-Sauveur à l'abri des iconoclastes modernes, mais, par pitié, que ça ne soit pas au détriment de la peau de nos concitoyens.
Janvier 1874 - Les réverbères. - Nous n'avons pas la prétention de faire de Caen une ville de lumière, mais franchement, dans certains coins, il y a par trop d'ombre. Du pont du chemin de fer (quai des Abattoirs) à l'octroi de Clopée, pas une lanterne. Un malheureux, trompé par les réverbères qui se trouvent de l'autre côté, s'est noyé sur ce quai, il y a quelque temps. Attendra-t-on un nouveau malheur pour éclairer ce point ?
Février 1874 - Instruction. - Une circulaire du ministre de l'instruction publique, envoyée tout récemment aux proviseurs des lycées, porte que tous les premiers jeudis de chaque mois, les élèves devront faire une promenade militaire et exécuter des manœuvres d'ensemble.
Février 1874 - Édilité. - Des travaux importants de nivellement et d'assainissement sont exécutés rue de l'Hôtel-Dieu et place Reine-Malhilde. Nous nous associons à l'Ordre et la Liberté pour rappeler à l'administration ce que nous avons déjà dit à propos de ce cloaque infect, place St-Gilles, qui a nom Mare-Abbesse. Causons un peu de la rue du Gaillon maintenant. Pendant un mois au moins, les conduits destinés à porter l'eau à cette partie assez déshéritée de notre ville, ont séjourné au haut de la rue aux Lisses. Il y a quelques semaines, ces conduits ont été mis en place, mais on a eu la malencontreuse idée de jeter par-dessus une tombe de terre qui, délayée par les pluies, rend cette rue inaccessible. Les riverains demandent si ou ne pourrait point faire disparaître ce marécage boueux.
Février
1874
-
Envasement. - Dimanche
matin, le steamer « Manche », qui arrivait du Havre à Caen,
s’est échoué dans les vases de la rivière de l'Orne. Les voyageurs
ont été mis à terre, des barques ont apporté à Caen les
marchandises et les bagages. Le steamer a pu rentrer à Caen, dimanche;
dans la soirée.
Cet incident fait assez comprendre
Mars 1874 - Plantation du calvaire Saint-Pierre. - Lundi dernier devait avoir lieu, sur la route de Caen à la Délivrande, la plantation du calvaire de la paroisse Saint-Pierre. Le temps était beau, vingt-cinq mille personnes étaient échelonnées de la place Saint-Pierre à la route de Lion, partout des arcs dé triomphe, des guirlandes et des couronnes, de nombreux étendards, de splendides bannières flottaient au vent. La procession, à la pente de la côte de la Délivrande, offrait un coup d’œil vraiment magnifique. Toutes les paroisses, toutes les congrégations de la ville y étaient représentées et escortaient le calvaire porté sur les épaules. Les évêques de Bayeux, de Colomby, et l'abbé de Mondaye, revêtus des ornements pontificaux, dirigeaient la cérémonie. C’est M. Lecouvreur, charpentier, rue de Bayeux, et non M. Mancel, comme le bruit en a été répandu, qui était chargé de l'entreprise. Une forte charpente avait été disposée, mais en voyant l'unique corde qui la surmontait, chacun mettait en doute qu'elle pût soutenir une masse pesant plus de trois mille. En effet, le calvaire était à peine haut de quelques mètres, que la corde s'est brisée et que la croix est tombée lourdement sur le sol sans être trop endommagée. Impossible de décrire l'émotion de la foule, chacun craignait pour la vie des personnes les plus proches. Par un bonheur providentiel, aucune n'a été grièvement atteinte, deux ou trois ouvriers ont seuls été légèrement contusionnés. Cet incident regrettable, dans lequel quelques-uns ont cru voir un sinistre présage, a mis fin à la cérémonie, et c'est morne et profondément impressionnée que la procession a regagné la ville. Le lendemain, le Calvaire était enlevé pour être remplacé par un autre. Nous n'insisterons ni sur l'imprudence des uns, ni sur l'incurie des autres, nous dirons seulement: puisque l'administration municipale avait, sans doute dans un but de sécurité publique, fait interdire aux voitures la route de La Délivrande pendant la procession, pourquoi n'a-t-elle pas été prévoyante jusqu'au bout ? Pourquoi n'a-t-elle pas chargé l'un de ses agents de s'assurer si la charpente et les cordages étaient assez solides pour éviter un accident qui pouvait avoir de si terribles conséquences ?... C'eût été là une belle occasion de prouver que la charge d'architecte de la ville n'est pas une sinécure !
Avril 1874 - Expropriation. - Signification de déménager dans un bref délai a été donnée aux propriétaires et aux locataires des maisons édifiées sur le tracé de la voie d'accès à la gare de Courseulles-Aunay. Cette voie débouchera sur la place Saint-Martin, à l'endroit où se trouvent l'atelier de M. Marie, relieur, et une haute maison carrée, nouvellement restaurée, de là, la nouvelle voie traverse des jardins en laissant à gauche les réservoirs de la ville.
Mai
1874
-
Température. - Brouillard
en mars, gelées en mai. Ce proverbe reçoit depuis quelques jours son
application. Après des chaleurs tropicales un vent froid souffle sur
nos contrés et les nuits sont glaciales. Déjà certains arbres à
fruits ont été endommagés ainsi que les légumes précoces. Les
pommiers à cidre sont jusqu'à présent épargnés, mais si la
température continue à être aussi rigoureuse, il est à craindre que
les dégâts ne s'étendent et ne s'aggravent. La perspective de la
récolte des céréales est excellente, malheureusement il n'en est pas
de même. dans les pays vignobles, et le froid qui sévit toutes les
nuits a déjà fait éprouver
Mai 1874 - Récoltes. - Les nouvelles des pays vignobles sont toujours désastreuses, les gelées de ces nuits dernières, ont détruit ce que les froids précédents avaient épargné. Les premières fleurs de nos pommiers à cidre ont souffert. On commence à se plaindre de la sécheresse : cultivateurs et jardiniers demandent deux jours d'eau. Des orages sont à craindre.
Mai 1874 - Travaux. - Par décision du 16 mai, M. le Ministre des travaux publics a ouvert un crédit de 53 500 fr. pour les travaux de construction à Caen, du barrage mobile et le dragage du bassin à flot du port.
Mai 1874 - fait divers. - Nos lecteurs n’ont pas été sans remarquer à la porte des ateliers de M. Delasalle, carrossier à Caen, un immense véhicule carré. C'est la fameuse voiture mécanique devant marcher sans le secours d’aucun poney, pour laquelle le banquier Jacquemard a engagé une somme de 4 000 fr. L'inventeur est M. Lecornu, rue du Havre, à Caen.
Mai 1874 - Édilité. - On parle de la construction, rue de Bayeux, à Caen, d'une maison d'école de filles, et de la construction d'un cirque en pierre, place de l'Ancienne-Comédie. Il est question de démolir le pont établi à Caen dans la prairie, devant l'usine Garvais, et de le reconstruire un peu plus bas. Ce changement est rendu nécessaire par les travaux qui s'exécutent sur l'Orne.
Juin 1874 - Fait divers. - Lundi 15 courant, à dix heures du matin, dans les chantiers de M. Guillemette, constructeur de navires à Caen, sera lancé le brick-goëlette « Heloïse », de 350 tonneaux, capitaine Cagnard, armateur M. A. Laffetay, négociant à Caen. Tous les hommes compétents sont unanimes à reconnaître que ce navire réunît toutes les conditions nécessaires pour fournir une marche supérieure.
Juin 1874 - Vol dans la chapelle. - Mercredi matin une vieille marchande de légumes de Caen, que son amour pour Mme Lebrun et ses demoiselles a fait surnommer, Mme Filbrun, s’était arrêtée dans un cabaret de la rue Notre-Dame, laissant son âne à la porte. Celui-ci, impatienté d'attendre, est parti sans rien dire, et quand la vieille buveuse est sortie, elle n'a plus rien trouvé. Mais en s'informant à tous les voisins, elle put suivre la piste de l’animal et le retrouva place Saint-Sauveur, à l'endroit où elle étale les jours de marché. L’âne avait, sans être conduit, et peut-être à cause de cela, poursuivi sa route sans encombre….. Qu'on aille après cela mettre en doute la raison des bêtes.
Juin 1874 - Salubrité. - L'autorité municipale rappelle aux habitants, qu'un arrêté de police fait défense d'uriner sur la voie publique, ailleurs que dans les urinoirs. Elle les prévient, en même temps, que toute infraction au dit arrêté sera constatée par des procès-verbaux.
Juillet 1874 - Orages et tonnerres - Les orages annoncés par le prophète Nick pour le mois de juillet ont éclaté à leur heure. Paris et ses environs, la Seine-Inférieure et l'Eure en ont ressenti les effets. — Notre pays n'a pas non plus été épargné, il y a même eu morts de hommes. Le sieur Lefort, boulanger à Bernières, a été tué par la foudre au moment où il sortait de son jardin avec une brouette, et le sieur Ferdinand Séron, propriétaire à Tournay-sur-Dives, arrondissement d'Argentan, a été frappé par la foudre, vendredi dernier,;dans un pré où il était à faucher. — L'arrondissement de Lisieux a eu beaucoup à souffrir, le vent, l'eau, et la grêle, dont certains, grêlons atteignaient la grosseur d'un marron, ont fauché les colzas, les blés et les pommiers. Une grande consternation règne dans les communes de Moyaux, Fumichon, etc…...où en quelques heures, les cultivateurs ont vu anéantir l'espoir de toute une année. —
La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous
subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la
sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en
1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement
rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811
comme en 1846, le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on
espère qu'il en sera de même en 1874, aussi les cours des vins
sont-ils en baisse de 10 fr. par hectolitre. A Marseille, le
thermomètre a marqué, à l'ombre, 40 degrés, à Paris, au
soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation sont signalés.
Juillet 1874 - Le réchauffement climatique. - La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr. par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40 degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation sont signalés.
Juillet 1874 - La comète. - Selon les prévisions des astronomes, la comète découverte par M. Coggia, de Marseille, le 17 avril dernier, n'aura tout son éclat que vers le 15 juillet, mais actuellement, grâce à la pureté momentanée de l'atmosphère, elle brille merveilleusement chaque soir, au-dessous de l'étoile polaire, comme une étoile de troisième grandeur. Sa traînée est très apparente à l’œil nu.
Juillet 1874 - Nos cochers. - A Trouville, le permis de conduire a été retiré au cocher Chaurand, de la voiture n° 11, pour s'être enivré et avoir été impoli avec les voyageurs qu'il conduisait. Excellent moyen pour rappeler aux convenances les cochers tentés de s'en écarter.
Juillet 1874 - Bornes fontaines. - Depuis plus de quatre mois, l'administration municipale a fait placer des conduits pour le service des eaux dans les rues du Gaillon, Bosnières et du Costil-Saint-Jalien, et pas une seule borne fontaine n'est placée, chaque jour, les habitants sont obligés d'aller chercher de l'eau jusqu'au milieu de la rue aux Lisses. Plus heureux, les citoyens de la rue Branville ont vu les conduits de leur quartier placés après ceux de Saint-Julien, et cependant aujourd'hui ils possèdent des bornes-fontaines. D'où vient cette différence ; y a-t-il là-dessous quelque influence personnelle. Nous le craignons, car il paraît qu'en administration, ce n'est pas comme en religion : il ne faut pas s'adresser au bon Dieu, mais à ses saints ! — Les habitants de Saint-Etienne et Saint-Gilles, nous prient d'être leur interprète auprès de l'administration, plusieurs bornes-fontaines de ces quartiers ne fonctionnent plus. — Les habitants de la rue des Teinturiers, si éprouvés par l'épidémie cholérique, signent en ce moment une pétition demandant à l'administration municipale l'établissement de bouches d'eau au point culminant de la rue.
Juillet 1874 - La canicule. - Le 24 juillet, a commencé la canicule, qui finira le 26 du mois prochain. Beaucoup de personnes croient que ce temps correspond aux plus fortes chaleurs de l’année. Nous en avons la preuve contraire cette année.
Octobre 1874 - Barrage de l’Orne. - L'essai du barrage de l'Orne a été fait mardi dernier, il a parfaitement réussi. Les aiguilles tapissées de prélarts ont si bien arrêté l'écoulement des eaux, que la rivière en aval était guéable. De nombreux spectateurs assistaient à cette expérience et applaudissaient à son heureuse réussite, Chacun comprenait l'importance de ce barrage qui va permettre de remplacer, par une eau limpide, la fange qui remplit le bassin et menaçait de corrompre le canal jusqu'à la mer. La rigole, désormais bien alimentée, servira à nettoyer l'aqueduc qu'on construit dans la rue Saint-Jean, peut-être ne sera-t-il pas impossible de faire encore concourir l'Orne au nettoiement des Odons. Tant d'avantages frappaient tout le monde et faisaient espérer que notre ville allait enfin sortir de sa malpropreté traditionnelle. Le barrage à aiguille que nous possédons maintenant n'a eu que deux autres devanciers en France, les plans ont été dressés par M. l'ingénieur Boreux, et exécutés sous sa surveillance et avec le concours de M. Lamy, conducteur.
Octobre 1874 - Éclipse. - Le 10, il y aura une éclipse partielle de soleil, visible dans le Calvados.
Octobre
1874
- Embellissement. -
M.
le préfet du Calvados
sur la demande de l'administration municipale de Caen, a pris un
arrêté par lequel il a déclaré d'utilité publique l'établissement
de trottoirs : Rue Saint-Jean, rue des Carmes, rue aux Namps, rue de l’Eglise-Saint-Julien,
rue Basse (jusqu'à la rue Manicier), boulevard du Théâtre et
boulevard — La part des propriétaires riverains, dans les frais de construction des trottoirs, est fixée à la moitié, l'autre moitié sera à la charge de la ville. L'entretien des trottoirs sera toujours à la charge des propriétaires riverains.
Octobre 1874 - Une parade. - Lundi matin, une parade d'exécution a eu lieu sur la place Royale, à Caen. Le nommé Auguste-Ulysse Louvet, soldat au 119e de ligne, condamné à 5 ans de travaux publics pour désertion à l'intérieur, a défilé devant les troupes assemblées sous les armes et a ensuite été remis à la gendarmerie.
Octobre 1874 - Le Bassin. - Bien que le barrage de l'Orne fonctionne depuis quelque temps déjà, l'envasement du bassin de Caen n'en existe pas moins, et, par une mesure regrettable, l'eau n'est pas maintenue à une hauteur suffisante. La semaine dernière, un bâtiment chargé de bois a brisé plusieurs câbles en faisant la manœuvre d'approche pour se mettre à quai, et finalement n'a pu y parvenir.
Octobre 1874 - Armée territoriale. - Les opérations de révision pour l'armée territoriale (classe de 1855 à 1866) commenceront le 2 novembre prochain. II y aura un conseil de révision par canton. — Voici quelques renseignements sur l'armée territoriale et la réserve : 1 500 000 hommes sont inscrits pour l'armée territoriale proprement dite. Sur ces 1 500 000 hommes, 800 000 seulement ont servi dans l'armée active ou la mobile, il reste donc 700 000 sujets qui n'ont reçu aucune instruction militaire. La réserve de l'armée territoriale compterait 900 000 hommes. Ainsi notre seconde armée s'élèverait à 2 400 000 hommes au total. Ce chiffre n'est pas définitif, car les conseils de révision n'ont pas encore fonctionné, et prononceront beaucoup d'exemptions. Toutefois, il faut compter qu'il restera au moins deux millions d'hommes disponibles.
Octobre 1874 - Nos égouts. - La construction de l'égout qui dessert la rue Saint Jean et la rue des Carmes est terminée. Il reste encore à faire en ce moment quelques travaux de nettoyage. Ce travail a été exécuté sur les plans dressés par M. Verrine, ingénieur de la ville. Les travaux ont commencé le 20 juin dernier et seront complètement terminés pour la fin du mois, ainsi que le portait le cahier des charges consenti par l'entrepreneur, M. Garnier. L'égout proprement dit atteint une longueur d'environ 1 150 mètres, sa hauteur, sous clef de voûte, est de 1 mètre 80 centimètres, la largeur est de 50 centimètres à la base des pieds droits et de 80 centimètres à la naissance de la voûte. Le fond et les côtés sont construits en moellon reliés en ciment. La voûte est en briques.
Novembre 1874 - L’hiver. - Les astrologues annoncent, comme chaque année du reste, que l'hiver sera des plus rigoureux. — La semaine dernière, il est tombé un peu de neige à Paris et dans, quelques-uns des départements voisins. Les oies sauvages et autres passent par bandes se rendant à leurs quartiers d'hiver.
Décembre 1874 - Recensement. - Les maires vont commencer dans toutes les communes le recensement des chevaux, juments et mulets susceptibles d'être utilisés pour les besoins de l'armée. Cette réquisition n'aura jamais lieu que moyennant le paiement d'une indemnité de 900 à 1 600 fr.
Décembre 1874 - La neige. - La neige continue à tomber en grande abondance dans différentes régions de la France. Depuis vingt ans, dit le Courrier des Alpes, il n'était pas tombé autant de neige, il y en a deux mètres de haut sur la route de Bourg-Saint-Maurice. Dans la Lozère, la neige encombre les routes. A Angers, la halle s'est écroulée sous le poids de la neige, huit victimes. Au
delà de Mézidon et vers Rouen, la neige est tombée la semaine
dernière avec abondance. |
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106. CAEN - La Rue de Strasbourg |
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