Janvier
1896 - Un réveillon
troublé. -
Jean Lebas, 29 ans, et Marie Bunel, femme Aubet,
habitaient Epaignes (Eure). Tous les deux sont mariés et ont des
enfants. Des relations s'étaient établies entre Lebas et la femme
Aubet, mais, pour avoir plus de liberté, ils décidèrent de s'enfuir.
La femme Aubet enleva à son mari 1 300 fr., et Lebas 500 fr. à sa
femme, puis ils se dirigèrent sur Caen, où le sieur Aubet les
découvrit et les fit pincer le soir du réveillon, au moment où ils se
disposaient a faire bombance avec un lapin sauté et une poularde
rôtie. Au lieu de ce repas appétissant, les deux complices furent
obligés de se rendre à la prison et d'y manger l'ordinaire : de la
soupe et du rata aux pois. On a trouvé en leur possession 1 000
fr., qui ont été remis au mari. Les deux amoureux ont été condamnés
à chacun deux mois de prison. (source B. N.)
Janvier
1896 - Le premier de
l’an. -
Triste, comme
le temps. Pas de réceptions officielles et très peu d'intimes. Au lieu
de recevoir, magistrature et fonctionnaires se donnent le mot pour ne
pas « recevoir ».
—
Le commerce se plaint que l'on n'achète pas comme autrefois. Le jour de
l'An, comme tant d’autres usages
s’en irait-il aussi ?
(source B. N.)
Janvier
1896 - La Christmas
et nos ports. -
Les Anglais ont
réveillonné ferme, à l'occasion de la Christmas, ainsi qu'ils
appellent, la fête de Noël. Le
port de Honfleur à expédié
une dizaine de paquebots chargés de victuailles, le port de Caen à lui
seul, a envoyé quinze mille caisses d’oies, dindes, poulardes, toutes
plumées, chaque caisse contenant vingt bêtes, cela fait, rien que pour
Caen trois cent mille volailles. (source B. N.)
Janvier
1896 - Changements de
noms. -
La place de
la Préfecture s'appellera, désormais place Gambetta ; la rue de la
Chaîne portera le nom de rue Pasteur ; la venelle Haldot s’appellera
désormais rue Haldot, et la venelle Gaillarde est transformée en rue.
En sera-t-elle plus propre ? (source B. N.)
Janvier
1896 - La pépie aux
abattoirs. -
Cette semaine, aux
abattoirs de Caen, on n’a pu, pendant plusieurs jours, donner a boire
aux animaux, faute d'eau ! (source B. N.)
Janvier
1896 - Attention.
-
Le ministre vient
d'ordonner que les auteurs d'acte de cruauté ou de mauvais traitements
excessifs envers les animaux, soient rigoureusement poursuivis, ainsi
que les personnes qui se servant de chien pour faire traîner leurs
camions. (source B. N.)
Février
1896 - Maîtres
peintres au grenier. -
M. Fernand Engerand publie dans le Moniteur de très
intéressants articles sur notre musée. Chargé, avec M. Mabilleau, de
rédiger un catalogue historique de nos tableaux, il a fait une étrange
découverte. Plus de 400 numéros se trouvent relégués dans les
greniers. Dans ce tas, il a trouvé le nez au mur : la. Vierge et
l'enfant \ Jésus, attribués à Rubens ; Notre Seigneur faisant la
cène avec ses disciples, par Le Tintoret ; Jésus:
couronné d'épines, attribué à Van Dyck, etc….. Ces
maîtres peintres au grenier, n'est-ce pas un comble ? (source
B. N.)
Février
1896 - Outil inutile.
- Que
fait- on du rouleau à vapeur qui, autrefois broyait les
cailloux sur les routes chargées ?. Tous les chemins et toutes les
routes sont encaissés avec du galet de May d'une telle grosseur qu'on
pourrait bâtir avec des murs. Quant au rouleau à vapeur, on ne le voit
nulle part. (source B. N.)
Février
1896 - Pauvre
Saint-Pierre. -
Ce n'était vraiment pas la peine de faire déménager
si vite le clergé de Saint - Pierre de Caen et de l'installer dans un
immeuble dont la ville paye les loyers. Il fallait laisser debout le
vieux presbytère qui était plus propre que cette ruine infecte qui
déshonore le boulevard Saint-Pierre. A quand l'appropriation de ces
démolitions couvertes de toiles ?
—
Plus un ouvrier dans les chantiers et dans les échafaudages. Quand on
reprendra les travaux, à Pâques ou à la Trinité,
il faudra réinstaller tout ce
qui aura été mis hors d'usage par
les intempéries. (source B. N.)
Février
1896 - Casse-cou.
-
Quand un
propriétaire ou un entrepreneur laissent, la nuit, un tas de bois ou de
moellons, sans falot, procès-verbal leur est dressé. — Sur le quai
de la Londe, c'est plus fort : les tramways de Caen à la mer, auxquels
tout paraît permis, laissent en pleine voie leurs wagons sans que rien
indique aux cochers qu'il y a là un casse-cou qui pourrait bien leur
coûter la vie ainsi qu'aux voyageurs qu'ils transportent. (source
B. N.)
Février
1896 - La chasse au
lapins. -
La chasse au
lapin qui était permise en temps prohibé vient d'être singulièrement
restreinte. Elle ne sera plus permise que pour huit jours seulement aux
propriétaires et fermiers, qui auront donné des preuves de l'abondance
du lapin sur leurs terres et des ravages causés par lui. (source
B. N.)
Février
1896 - Congés des
jours gras. -
Les congés
des jours gras dans les lycées et collèges ont été fixés aux lundi
17 et mardi 18 février. Les cours reprendront le mercredi 19. (source
B. N.)
Février
1896 - Mouvement de
la population dans le Calvados. -
Voici le relevé de
la population dans notre département en 1895. Population : 429 417
habitants ; mariages, 2 895 ; divorcés, 100 ; naissances, 8 453, dont 7
436 légitimes et 1 017 illégitimes ; décès, 10 709. Excédent des
décès sur les naissances. 2 256. (source B. N.)
Février
1896 - Distinction
méritée. -
M. Mabilleau,
professeur à la faculté des lettres de Caen, vient d'être nommé
chevalier de la Légion d'honneur. M. Mabilleau est correspondant de
l'Institut. Il a mené de concert avec M. Fernand Engerand une campagne
très remarquée pour obtenir dans le musée de Caen des réformes
indispensables. (source B. N.)
Février
1896 - Le carnaval à
Caen. -
Le beau temps
a favorisé le carnaval à Caen. Peu de déguisements lundi et dimanche.
Mardi, il y a eu assez d'animation. Aucun incident
important. (source
B. N.)
Février
1896 - Respect au
règlement . -
Plusieurs
personnes ont été bousculées cette semaine dans les rues de Caen, par
des bicyclistes qui n'avaient pas la sonnette réglementaire. Espérons
qu'on fera désormais observer le règlement qui les oblige à l'avoir.
(source B. N.)
Février
1896 - Réclamation .
-
Un grand nombre de
commerçants de la rue St-Jean, à Caen, viennent de signer une
pétition demandant qu'on ne tolère plus, dans cette rue déjà fort
encombrée, le stationnement des voitures de place devant certains
établissements pendant plusieurs heures et quelquefois plus d'une
demi-journée. (source B. N.)
Février
1896 - Vache
écrasée. -
Mercredi, le train de Caen à la mer a rencontré sur la
voie, entre Cambes et Mathieu, près d'un passage à niveau, une vache,
qui a été écrasée. (source B. N.)
Février
1896 - La bombe de la
place Fontette. -
Jeudi soir, place Fontette, à Caen, l'employé qui
fermait le magasin de M. Lanier, papetier, aperçut dans le corridor un
paquet cylindrique bien enveloppé et ficelé d'où émergeait une
mèche. Grand émoi. Un courageux citoyen prit le paquet et alla le
jeter dans la vasque pleine d'eau qui se trouve sur la place. Après
cinq minutes d'attente, tout le monde voulut connaître le contenu du
paquet. On parvint, en ayant soin de laisser la bombe dans l’eau, à
déchirer le papier qui l'entourait, et on découvrit un... clysopompe.
(source B. N.)
Février
1896 - Cavalcade de
bienfaisance. -
Une cavalcade de
bienfaisance aura lieu à Caen, jeudi prochain, à l'occasion de la
mi-carême, sous le patronage de la municipalité. Elle comprendra
cinq chars : Bœuf-gras, Bergerie, Bienfaisance, Reine des
Blanchisseuses, Agriculture et Alimentation, Musique, mousquetaires à
pied et à cheval, tambours, trompettes, fanfare « le Réveil ». Pour
tous renseignements et participation, s'adresser à M. Vincent, café de
l'Hôtel de ville, place de la République. (source B. N.)
Mars
1896 - La Reine d’Angleterre.
-
La reine
d'Angleterre, voyageant incognito sous le nom de comtesse de Balmoral et
se rendant dans le midi de la France, a traversé, mercredi, à 1 h. 19
du soir, la gare de Caen, où son train a stationné pendant six
minutes. (source B. N.)
Mars
1896 - La tempête.
-
Une tempête qui a
duré plusieurs jours a
sévi cette semaine sur notre région. A Caen, la foudre est tombée
près du camp de Cormelles et a causé des dégâts dans plusieurs
maisons. En ville, des tuyaux de cheminées ont été renversés. Grands
ravages sur les côtes. Le service des paquebots du Havre a été
suspendu pendant trois jours. A Honfleur, la tempête a duré plus de
cinq jours. Jeudi, le vent a chaviré le « St-Joseph n°
2 », qui sortait du port. Les deux hommes qui le montaient ont
été sauvés par le
bateau de sauvetage. A Boulogne-sur-Mer, un bateau dépêche a sombré
avec 9 marins.
(source B. N.)
Mars
1896 - Souvenir.
-
L'inauguration de
la plaque érigée par
les soins de la Société Le Souvenir français, sur la maison n° 2 de
la place de la République, où est né le lieutenant d'infanterie de
marine Gabriel Lamay, mort au champ d'honneur, au Tonkin, le 17
décembre 1891, a eu lieu dimanche, à une heure. Toutes les autorités
et les sociétés locales assistaient à cet hommage patriotique.
Plusieurs discours ont été prononcés. (source B. N.)
Mars
1896 -
La Mi-carême à Caen. -
Malheureusement,
le mauvais temps est venu gâter la cavalcade de la mi-carême qui a,
contre vent et ondées, suivi exactement son programme.
C'est dommage. La quête, faite sur le parcours au profit des pauvres de
la ville, a produit 3 à 400 fr. (source B. N.)
Mars
1896 -
Les tramways de la mer. -
Voici le beau temps qui revient au galop. Va-t-on
réaliser les promesses de jadis et faire arriver les tramways à
Saint-Pierre ?
Pour
tous les voyageurs, ce sera un vrai soulagement, car c'est une tâche et
parfois un danger de traverser ces chantiers de charbon encombrés de
wagonnets et de voitures pesantes. Ce sera vraiment la gare St-Pierre,
car, aujourd'hui, on devrait dire gare St-Gilles. (source B. N.)
Mars
1896 -
Agression contre un prêtre.
-
Le Moniteur raconte les faits suivants : Les enfants des
écoles de Vaucelles allaient faire à l'église Saint-Jean l'une des
visites prescrites par le Jubilé. Ils étaient conduits par l'abbé
Masselin et un Frère de la doctrine chrétienne. Sur leur chemin, ils
rencontrèrent le sieur Edouard Lenglinay, propriétaire, rue du Milieu.
Ce dernier insulta grossièrement l'abbé Masselin et se livra même sur
lui à des voies de fait. Lenglinay a été conduit au commissariat où
procès-verbal lui a été dressé. (source B. N.)
Avril
1896 -
La tempête. -
La tempête
de la semaine dernière a causé de graves sinistres sur nos côtes.
Le
vapeur la « Normandie » de la compagnie Leprince, faisant le service
de marchandises entré Dunkerque, Boulogne et Caen, quittait Boulogne
jeudi matin, vers huit heures, par un temps calme. Une tempête
épouvantable s'éleva plus tard dans la Manche. Depuis, on n'a plus eu
de nouvelles du bateau.
La
compagnie a télégraphié dans tous les ports du littoral, il n'a été
vu nulle part. On croit qu'il a sombré dans la tempête, car une
planche portant l'inscription « Normandie » a été trouvée sur la
plage de Mers, près du Tréport ainsi que des bouées. L'équipage qui
se composait, y compris le capitaine, de 10 hommes et d’un mousse,
comptait un matelot de moins au départ. En effet, l'un d'eux s'étant
trouvé blessé pendant le chargement à Boulogne, est entré à
l'hôpital de cette ville, et n'a pas été remplacé sur « la
Normandie ». C'est donc une victime de moins. Quoiqu'il eu soit, cette
catastrophe fait d'un seul coup 17 orphelins. Tous les naufragés
étaient mariés, dont deux seulement sans enfants. Un seul en laisse 7,
un autre 5.
On
se fait une idée de la consternation qui règne dans les bureaux de la
compagnie et au sein de l'administration. La « Normandie » était
assurée pour cent mille francs, dont cinquante mille étaient restés
au compte de la compagnie.
—
Le « Chanzy » du port de Caen, a été jeté sur la jetée d’Ouistreham,
qu'il a fortement endommagée. (source
B. N.)
Avril
1896 -
Conseil Général. -
Comme
il était facile de le
prévoir, l'impôt sur le revenu n'a pas été bien accueilli par la
presque totalité des conseils généraux. Celui du Calvados, à
l'unanimité moins deux abstentions, celles de MM. Knell et Bunel, a
émis le vœu que le projet du gouvernement soit repoussé.
(source B. N.)
Avril
1896 -
Les victimes de la Mer. -
On est toujours sans nouvelles de la « Normandie »,
le vapeur de la compagnie de Caen au Havre. Il a dû sombrer à pic. Le
conseil d'administration de la compagnie a voté 15 000 fr. à prendre
sur ses réserves en faveur des veuves et des orphelins. Cette somme,
jointe à celle à peu près pareille due par la compagnie d'assurances-accidents
« Le Soleil », représente environ six mois de traitement
par veuve et trois mois par tête d'enfant, et cela sans préjudice des
appointements de mars et d'avril qui, dès le premier moment, ont été
réglés intégralement aux victimes, il a été décidé, en outre,
qu'un service funèbre serait célébré, que les corps que pourrait
rendre la mer seraient ramenés au Havre aux frais de la compagnie,
enfin, qu’une souscription en faveur des veuves et des orphelins
serait ouverte entre tout le personnel de la compagnie, entre ses
clients et ses actionnaires, si le produit est insuffisant pour donner
des résultats efficaces, la souscription "sera" étendue au
public.
La
« Normandie » était assurée pour 100 000 fr., dont 50 000
fr. de risques, restés à la charge de la compagnie, et qui seront
couverts par sa réserve spéciale d'assurance, qui doit monter, en ce
moment, à environ pareille somme. Quant aux marchandises, il n'y avait
d'assurées que celles qui l'avaient été par leurs expéditeurs, la
compagnie n'ayant jamais pris à sa charge l'assurance des marchandises
que sur ses lignes régulières de Caen, de Trouville et de Honfleur.
On
nous affirme qu'il est grandement question, dans le conseil, de ne pas
remplacer la « Normandie » qui, créée dans l'origine pour
aider aux transports sur Caen, dans les moments d'encombrement, a dû
être utilisée depuis, pour ne pas rester inactive onze mois sur douze,
à des voyages sur les côtes voisines. Il avait même été question,
l'hiver dernier, d'envoyer le matériel disponible faire au loin un
service entre Cannes, Nice, Monte-Carlo et Menton. Ces diverses
tentatives qui contrastaient par leur côté aventureux avec les
vieilles et saines traditions de la compagnie, n'ont pas été
heureuses. (source B. N.)
Mai
1896 -
Outrages a un militaire. -
Une compagnie du 5e
de ligne faisait l'exercice derrière la caserne de Beaulieu, près
Caen. Un sergent avait été chargé de placer des petits postes et des
sentinelles au delà du terrain de manœuvre et était parti avec ses
hommes. Une bande de gamins le suivait et finit à la fin par gêner la
manœuvre. Le sergent les pria de s'écarter, mais deux jeunes gens plus
âgés que les autres, Constant Barthélémy, 18 ans, et Aristide Raoul,
18 ans, prirent la chose de très haut et injurièrent le sergent en le
traitant de vendu et crève-la-faim. Un lieutenant, ayant entendu ces
injures, donna l'ordre d'arrêter les deux individus, mais ceux-ci
s'enfuirent, et un seul put être appréhendé. L'enquête a établi la
parfaite correction du sergent. A l'audience, ces deux garnements font
des excuses, mais à regret. Aristide Raoul a été condamné à dix
jours de prison ; Barthélemy à huit. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1896 -
Victime du travail. -
Samedi
soir, une explosion s'est produite à l'usine à gaz de Caen dans une
colonne de distillation d'eau ammoniacale. Une plaque d'un regard,
en fonte, a été brisée. Aussitôt, un jet de vapeur et d'eau
bouillante s'est répandu dans la pièce où se trouve la colonne de
distillation, brûlant très grièvement, sur toutes les parties du
corps Édouard Letourneur, 33 ans, rue Haute-Saint-Gilles, et Ernest
Lemaître, 43 ans, rue de Falaise. Letourneur est mort dimanche. il
était marié et père de 4 enfants. Lemaître est également marié et
père de 2 enfants, ses brûlures ne paraissent pas graves.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1896 -
Fraudeur pincé. - Le
sieur Arsène Maurocq, 52 ans, marchand de fourrages à Caen, rue
Nationale, était signalé pour faire la fraude. Vendredi soir, un
employé d'octroi et un agent l'ont arrêté. Il était monté dans une
voiture ayant un double fond et, dans cette cachette, on a trouvé 45
litres d'eau-de-vie de cidre que Maurocq avait introduits en fraude.
Maurocq
a été écroué à la prison de Caen. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1896 -
Enfant noyé. - Dimanche
l’après-midi, le jeune Louis Pouriau, âgé de trois ans, demeurant
chez son grand-père, cours Caffarelli, à Caen, s'amusait à jouer avec
ses petits camarades, près d'un fossé rempli d'eau, où il est tombé
accidentellement et s'est noyé. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1896 -
Mort inattendue. - Samedi
soir, le sieur Auguste Lecosse, 40 ans, tripier à St-Lo, s'est trouvé
malade à la gare de Caen, à l'arrivée du train venant de Cherbourg.
Transporté à l'hôtel, cet homme est mort dans le parcours.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1896 -
L’immoralité. - Alexandre
Potdevin, 74 ans, rentier à Caen, rue de Caumont, a une misérable
habitude, c'est de se livrer, sur nos promenades publiques, à des actes
indécents. C’est à l’un de ces actes qu'il se livrait
dernièrement, sur le cours Sadi-Carnot, devant un jeune garçon qui
prévint ses parents. Potdevin, qui parait avoir la tête un peu faible,
suite naturelle de sa manie, n'a été condamné qu'à 200 fr. d'amende.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1896 -
Mort accidentelle. - On
a retiré du bassin de Caen le cadavre du sieur Léon Guillot, employé
chez M. Allainguillaume, disparu. La mort de cet homme parait être le
résultat d'un accident. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Toujours à propos d’eau.
- Un
cultivateur des environs de Caen nous écrit qu'il est resté baba à la
lecture du compte rendu de la dernière séance du conseil municipal de
Caen dans laquelle le maire a déclaré qu'il ferait pour
suivre, comme des « voleurs » les personnes
étrangères à la ville surprises en train de prendre de l’eau aux
fontaines publiques.
Il
nous demande si, vraiment, les habitants des cantons suburbains qui
viennent aux marchés de Caen[1]et qui auraient, eux ou leurs bêtes le malheur de boire aux
fontaines publiques peuvent être traités comme des voleurs. Nous ne le
pensons pas, car cette théorie inhospitalière aurait pour conséquence
de diminuer encore l'importance de nos misérables marchés déjà si
mauvais.
On
nous dit que la commune de Saint-Julien-le-Faucon est en train de
s'embourber dans une affaire d'eau très coûteuse et qui ne donnera
pas, parait-il, les résultats espérés.
Habitants
de St-Julien-le-Faucon, avant de vous engager, méditez ce qui arrive
aux Caennais avec les eaux de Mouline. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1896 -
Facteur condamné. - Le
nommé Rose-Alexis Viénot, 41 ans, facteur à la poste de Caen, qui
avait été arrêté pour détournements de lettres, contenant des
timbres-poste et autre valeurs, n'a été condamné qu'à trois mois de
prison.
C'est
peu, car Viénot ne se contentait pas de s'approprier les lettres de son
service, il en prenait aussi à ses collègues au risque de les faire
soupçonner.
C'était
pour satisfaire ses goûts de dépense qu'il volait. Viénot faisait le
service des rues du Moulin et de Geôle ; à son début, il avait fait
la tournée d'Hérouville. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Coup de pied de cheval. -
Vendredi, le
domestique du sieur Londe, restaurateur, route de Creully, près du
calvaire St-Julien, à Caen, a reçu en pleine poitrine une ruade d'un
cheval qu'il conduisait à l'herbe. Son état est très grave.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Coups et blessures graves. -
Mercredi, à
Caen, vers quatre heures du soir, un garçon boulanger, employé chez le
sieur Roullier, rue St-Pierre, était gris et se promenait sur la place
St-Pierre en gesticulant avec un manche à balai. Il attrapa un paveur.
Celui-ci furieux se jeta sur le boulanger et le frappa avec une telle
violence que l'infortuné garçon a été porté chez son patron dans un
état fort grave. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Conseil municipal. - Mardi,
le conseil municipal de Caen a voté divers crédits pour les travaux
aux sources de Moulines et pour la machine à vapeur de l'hôtel-Dieu.
Il a refusé de voter un crédit pour améliorations à la bibliothèque
universitaire. Il s'est occupé aussi de la fête du 14 juillet dont le
programme sera identiquement le même que ceux des années
précédentes. Il s'est de nouveau entretenu des arbres de l'avenue de
Courseulles dont le conseil a voté le maintien. Un chef de service a
pris sur lui de les faire élaguer sans consulter la municipalité. M.
le maire a déclaré qu'il lui ferait des observations. Aussi le chef de
service, en question peut-il s'attendre à passer un mauvais
quart d'heure. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Récompenses. - M.
Octave Dubosq, négociant-distillateur à Caen, est heureux d'informer
ses clients qu'il vient d'obtenir à l'exposition internationale-commerciale
de Paris ( mai-juin 1896 ), deux médailles d'or, l'une pour ses
eaux-de-vie de cidre et l'autre pour les cidres servant à leur
fabrication. Il tient ces articles à leur disposition, à des prix
exceptionnels de bon marché.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Inhumanité administrative.
- Un
pauvre diable nommé Launey dit Saint-Malo, atteint d'une goutte
sciatique, était étendu sur la place des Casernes, à Caen. Un passant
ayant dit que Launay demeurait chez M. Borel, logeur, rue de Falaise, la
police l'y fit porter sur un camion.
Mais,
comme Borel ne l'avait plus pour locataire depuis deux mois, il refusa
de le recevoir. La police ne sachant qu'en faire le déchargea, dans une
venelle isolée, où le malheureux est resté de dix heures du matin
jusqu'à près de huit heures du soir, sans qu'on fasse des démarches
pour le faire transporter à l'hôtel-Dieu. Voilà ce que raconte le
Moniteur du Calvados. Est-ce vrai ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Disparition. - Le
sieur Jamot, qui avait quitté le service de M. Blochon pour s'établir
marchand de primeurs à la halle de Caen, a quitté son domicile,
samedi, à la suite d'une discussion avec sa femme. Mercredi matin, la
dame Jamot a reçu de Bayeux une lettre de son mari dans laquelle il lui
disait qu'il allait se suicider.
Heureusement
il n'en était rien, car Jamot est rentré mercredi soir à Caen.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Orages. -
Notre région
est sous le coup de violents orages. Mardi la nuit, la foudre est
tombée à Caen sur un
poteau télégraphique.
—
A Hermanville, une jument a été tuée dans un champ.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Mauvaise viande. - On
surveille en ce moment, la viande apportée à Caen, et on fait bien. La
preuve, c'est que procès-verbal a été dressé à Georges Marie,
boucher à Louvigny, pour avoir mis en vente, sous le marché couvert,
de la viande corrompue, qui a été saisie. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1896 -
Blanchisseuse blanchie. -
Nous
avions annoncé qu'une veuve Queudeville, blanchisseuse à Caen, rue de
Vaucelles, avait été déclarée, coupable de complicité par recel,
d'un vol de 800 francs qu'une femme Henry. prétendait avoir pris à sa
mère, et qu'elle aurait mangés en compagnie de la veuve Queudeville.
Celle-ci a porté appel.
Sur
la plaidoirie de Me Engerand, la Cour d'appel acquitte la blanchisseuse.......,
que voilà définitivement blanchie. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Ou est-elle ? - M.
Fernand Engerand, très compétent en matière d'art, nous apprend que
Caen possède ou devrait posséder une tapisserie des Gobelins, valant
20 000 fr. au bas mot. Où est cette tapisserie ?
Si
elle existe, pourquoi ne pas en orner les murs de certaines salles de la
mairie ? Si quelque corsaire municipal s'en est emparé, qu'on nous le
dise. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Encore un de pincé. -
Au mois de
janvier dernier, on arrêtait pour détournements le sieur Lecoq,
régisseur des recettes et des dépenses du balayage à la mairie de
Caen.
Aujourd'hui,
c'est le tour d'un autre employé, le sieur Malfitâtre, qui touchait le
montant des quittances de balayage et des étalages.
Ces
jours derniers, MM. Languehard et Dufour, conseillers vérifiant des
comptes à la mairie, furent amenés à soupçonner Malfilâtre de
malversations. Ils allèrent chez plusieurs commerçants avec le
registre à souche et se firent présenter leurs quittances d'étalage.
Les sommes portées sur celles-ci étaient supérieures à celles
inscrites sur le registre à souche.
Malfilâtre
se faisait ainsi un joli petit revenu. Il a été arrêté. Déjà, lors
de l'affaire Lecoq, Malfilâtre avait été soupçonné. Mais on ne put
ou on ne sut trouver aucune charge contre lui. Et voilà que des
conseillers municipaux, après une vérification sérieuse, trouvent ces
preuves qu'on avait cherchées en vain. C'est qu'ils ont fait un
contrôle sérieux, et jusqu'ici personne n'avait contrôlé
sérieusement. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Un mari qui cogne. - Le
nommé François Rubé, 34 ans, journalier, venelle Ste-Anne, 2, à
Caen, a été mis à la disposition de l'autorité judiciaire pour coups
et blessures graves sur sa femme. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Chute grave. - Mardi
soir, vers 5 heures, le jeune Louis Prunier, 12 ans, demeurant chez ses
parents, rue du Vaugueux, à Caen, qui jouait à une balançoire, dans
la cour de M. Brière, cafetier, rive gauche du canal, est tombé et
s'est fait des blessures graves au visage. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1896 -
Infanticide. - Il
a six semaines, une fille Marié Gosselin, 19 ans, se trouvant enceinte,
quittait le domicile de son maître, M. Taillepied, à Caen, et entrait
comme servante au service de Mme veuve Ythier, à Allemagne.
Dans
la nuit du 9 au 10 juillet, la fille Gosselin se sentit prise des
douleurs de l'enfantement. Elle accoucha d'un enfant du sexe masculin,
parfaitement viable.
Résolue
à se débarrasser de cet enfant, elle étouffa ses vagissements, puis
avec un cordon coupé
au tablier de sa maîtresse, elle étrangla le petit être, mit le
cadavre dans un seau
qu'elle avait été chercher, puis descendant aux lieux d'aisances, elle
le jeta dans les cabinets. Au petit jour elle lava le parquet et le
linge dont elle s’était servi et qu'elle étendit dans le jardin de
Mme veuve Ythier, puis prenant l'omnibus elle se fit conduire à Caen
où elle entrait en place chez M. Marie, débitant de tabac, rue des
Jacobins, mais sur le linge étendu qui avait été lavé à l'eau
froide, des plaques rouges ressortirent bientôt, ce qui attira
l'attention des voisins qui informèrent le garde champêtre. Celui-ci
avisa la gendarmerie de la fuite de la fille Gosselin qui, interrogée
une première fois nia son crime.
L'examen
du docteur Gatois n'ayant laissé subsister aucun doute, elle avoua sa
culpabilité et fut arrêtée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Légion d’honneur. - Le
général Chambert, commandant la 12e brigade d'infanterie :
43 ans de services, 4 campagnes. Officier du 28 décembre
1889, est nommé commandeur de la Légion d'honneur.
—
Sont nommés chevaliers : MM. Gallemand, capitaine au 5e
d'infanterie ; Wolff, capitaine au 36e d'infanterie ; Martin,
officier d'administration de 1er classe au 3e
corps d'armée : 29 ans de services, 9 campagnes ; Bourdeloy,
médecin-major de 1er classe au 5e. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Elle y est ! - En
trois coups de plume autorisée, le journal de l'administration a bien
voulu nous rassurer sur le sort de cette tapisserie des Gobelins tant
réclamée par M. Engerand. Elle est encore à la mairie. Tant mieux.
L'auteur
de cette note s'étonne que nous ayons insinué qu'elle avait pu tenter
quelque corsaire municipal.
Eh
! mais, par ces temps d'arrestations répétées, il est bien permis
d'avoir quelque défiance.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Tout pour la musique. -
A
Caen, on s'occupe beaucoup de l'école de musique, mais de l'école des
beaux-arts, pas du tout. Pour la musique, il y a un prix d'honneur, pour
les beaux-arts, il n'y en a pas, et il y en a eu un cependant autrefois.
Dans
les classes, il n'y a pas un modèle intact. Pourquoi cette
préférence? La musique est agréable à entendre, mais la sculpture
n'est pas désagréable à voir. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Abus de confiance. - Depuis
quelque temps, M. Renard, propriétaire des grands magasins de
nouveautés du boulevard du Théâtre, à Caen, remarquait la
disparition de diverses marchandises. Il se décida à porter plainte au
commissaire de police qui se rendit sur les lieux pour procéder à
l'interrogatoire des employés sur lesquels M. Renard avait des
soupçons.
Le
nommé Hyacinthe Macé, domestique, fut le premier interrogé, pressé
de questions, il se décida à avouer, et on découvrit, cachées dans
un grenier à foin, attenant aux magasins, une certaine quantité de
marchandises dont la valeur peut être estimée à 1 000 fr.
Macé
a dénoncé un sieur Germain, employé de la maison, comme un de ses
complices. Tous les deux ont été arrêtés. L'enquête se poursuit car
on croit qu'il existe encore d'autres coupables. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Vol d’animaux. - Dans
la nuit, un cheval au piquet a été volé au sieur Georges Dumarais,
cultivateur à la ferme d'Ardennes, près Caen.
Ce
cheval, estimé 1 200 fr., a été retrouvé dans un champ, à Cambes.
L'animal n'avait plus de licol et on lui avait coupé la queue.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Téléphone à Caen. - Une
réunion, organisée par un groupe de commerçants, pour l'étude de
l'installation du téléphone entre Caen et Paris, aura lieu le vendredi
31 juillet, à 4 heures, salle de la Bourse. Toutes les personnes qui
s'intéressent à cette création de la plus grande utilité, sont
priées d'assister à cette réunion. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1896 -
Garçon boulanger amoureux.
- Louis
Legout, 23 ans, garçon boulanger à Caen, rue de Vaucelles, avait un
béguin pour une veuve tenant un débit dans le même quartier. Un soir,
il vint au café avec des amis, quand, vers minuit, la veuve voulut
mettre les consommateurs à la porte, Legout la pria de le faire sortir
par la porte de la cour
pour le soustraire aux instances d'amis qui voulaient encore le faire
boire.
A
peine dans l'arrière-boutique, Legout se jeta sur la veuve qu'il
commença par embrasser, puis... La veuve résista et, dans la lutte,
des carreaux furent brisés.
Legout
a été condamné à deux mois de prison et 11 fr. d'amende. La
veuve est très honnête, elle a deux enfants. Quant à Legout, il y a
très peu de temps qu'il est marié. Cela promet de beaux jours à sa
jeune épouse. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1896 -
Incendie. -
Dans
la nuit de lundi, un violent incendie éclatait à Caen, rue Soyer, à l’hôtel
du Plat-d'Etain. En peu de temps les greniers et mansardes étaient la
proie des flammes qui ont tout consumé.
On
craignait pour les voisins, mais l'incendie a pu être maîtrisé à
temps. C'est un garçon qui a mis le feu par imprudence.
Les
pertes s'élèvent à 10 000 fr., assurées. Un garçon a dû se sauver
en chemise, tout ce qui lui appartenait a été détruit, y compris 90
fr. qu'il avait dans sa malle.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Cour d'assises du Calvados.
- Infanticide à Caen.
—
Le 14 janvier, le cadavre d'un enfant nouveau-né, enveloppé dans un
tablier, était découvert derrière la porte d'une allée de la rue de
Geôle, à Caen.
L'autopsie
démontra que cet enfant très bien constitué, était né à terme et
viable, mais qu'il avait été étranglé à l'aide d'un cordon en
tresse de coton.
Après
de nombreuses recherches, la police finit par apprendre que la veuve
Lenfant, 33 ans, domiciliée à Caen, rue des Carmes, avait dû
accoucher clandestinement et faire disparaître le produit de sa
grossesse. En effet, l'accusée, après avoir retenu une marraine,
accoucha alors qu'elle était seule, pendant que son amant était à son
travail, elle saisit son enfant, l'enveloppa dans un tablier après
l'avoir étranglé, et alla le déposer derrière la porte de la maison
de la rue de Geôle, où il a été trouvé. Puis, afin de détourner
les soupçons, elle simula la continuation de sa grossesse jusqu'au 18
mai, époque à laquelle elle fut arrêtée.
Au
cours de l'information, l'accusée a varié dans son système de
défense, prétendant tantôt qu'elle n'était pas enceinte, tantôt
qu'elle était accouchée, soutenant qu'elle avait jeté le cadavre de
son enfant dans l'Orne, contestant même avoir avoué devant le
magistrat instructeur qu'elle eût donné la mort à son enfant. Ce
système ne lui a pas réussi, car elle a été condamnée à 5 ans de
travaux forcés. Défenseur, Me
Lebacheley. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Cour d'assises du Calvados.
-
Banqueroute frauduleuse. - En 1865, Paul Ancelin quitta le
service de la Compagnie de l'Ouest pour s'établir relieur rue
Neuve-St-Jean, à Caen.
N'ayant
aucune ressource, il parvint cependant à monter sa maison avec un
certain luxe. Ancelin eût réussi s'il n'avait pas eu les goûts de
dépenses qui le poussèrent à négocier pour plus de 30 000 francs de
traites qu'il négocia au Crédit de France.
En
janvier 1882, Ancelin quitta Caen, laissant sa femme pour masquer sa
fuite et achever le détournement d'un certain nombre d'objets
mobiliers. Ancelin s'était réfugié à Bruxelles où il monta de
nouveau une maison de reliure.
Le
22 février 1883, il fut condamné par contumace par la cour d'assises
du Calvados à 20 ans de travaux forcés et à 20 ans de surveillance
pour faux et banqueroute frauduleuse.
Ancelin
a comparu de nouveau devant le jury, qui l'a acquitté à la suite d'une
excellente plaidoirie de Me
Guernier. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Cour d'assises du Calvados.
-
Coups mortels — Le 12 juin 1896,
Prosper Lemarrois, 30 ans, et Paul Marais, 29 ans, ouvriers d'une même
équipe, travaillaient sur le port à transporter des pièces de bois.
Une discussion s'éleva entre eux. Ils étaient, d'ailleurs, mal
ensemble. Des injures on en vint aux coups. Il y eut échange de
soufflets et de coups de poings. Puis, comme Lemarrois s'avançait vers
Marais, ce dernier lui porta un coup de pied dans le bas-ventre.
Transporté
à l'hôpital, Lemarrois y décéda, le 15 juin, d'une perforation de
l'intestin, causée par le coup de pied. Les plus mauvais renseignements
sont donnés sur Marais, qui est querelleur et ivrogne. La victime, au
contraire, était d'un caractère très doux : Marais n'en a pas moins
été acquitté, il doit un beau cierge a son avocat Me
Engerand. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Les orages. - Dimanche soir, un orage suivi d'une trombe d'eau s'est
déchaîné sur Caen et les environs. Le tonnerre est tombé sur
plusieurs points : rue Haute, à Caen, chez M. Travers, qui a été
renversé par le fluide et est resté près d'un quart d'heure sans
mouvement. M. Dumont, négociant, boulevard St-Pierre, était en voiture
avec sa famille à Ouistreham, lorsque, en arrivant à Caen, la foudre
vint à tomber et sa voiture fut violemment projetée contre le mur du
parc de l’hôtel-Dieu.
La
foudre est aussi tombée rue Basse, dans la cour de la maison de M.
Adigard, capitaine des douanes ; à la Maladrerie, elle a endommagé
plusieurs arbres.
Le
lendemain, l'orage se déchaînait sur l'arrondissement de Pont-l’Évêque.
La foudre est tombée sur plusieurs points et a mis le feu à deux
granges du côté de la Chapelle-Yvon. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1896 -
Vol audacieux. -
M. Marguerie, rentier, habite à Caen, place St-Sauveur, une
maison contiguë avec la halle au blé. Profitant de l'absence de M.
Marguerie, des Voleurs ont passé sous la voûte de la halle et ont
percé, au quatrième étage, un trou de 40 centimètres par lequel ils
se sont introduits dans la maison qu'ils ont visitée du haut en bas.
Ces malfaiteurs, qui devaient connaître l'habitation, ont enlevé 7 à
800 fr. d'argenterie. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Vols. -
Gaston
Henry, 18 ans, né à Paris, était clerc chez Me
Desmares, avoué à la cour d'appel de Caen. D'abord exact et
d'une conduite régulière, il fréquentait dans ces derniers temps les
maisons de débauche, et faisait des dépenses exagérées. Afin de se
procurer l'argent qui lui était nécessaire pour continuer ce genre
d'existence, il vola son patron. Au commencement d'avril 1896, en
l'absence de Me Desmares,
il s'introduisit dans le cabinet de ce dernier et prit les clés du
coffre-fort dans le tiroir du bureau où elles étaient déposées, et,
l'ayant ouvert aisément, il déroba un billet de banque de 500 fr., il
replaça ensuite les clés à l'endroit habituel.
Un
mois plus tard, il volait de la même façon 300 fr. Me
Desmares le soupçonna et Henry finit par avouer.
A
la fin de la procédure criminelle, Me
Desmares, ayant été remboursé, a retiré sa plainte. Henry
n'en a pas moins été poursuivi.
Grâce
à une chaleureuse défense de Me
Engerand, il a été acquitté. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1896 -
Quelle fichue rencontre.
- Victor Bonguet, 58 ans, ouvrier menuisier à Caen, rue
St-Pierre, ayant fait la rencontre de Berthe Delaunay, 19 ans, fut
séduit non par les grâces, mais par la jeunesse de la demoiselle.
Malheureusement,
au lieu d'attendre qu'il fût en lieu clos, Victor voulut illico prouver
à la jeune Berthe qu'il était encore solide malgré ses 58 ans. Mal
lui en est advenu, Car procès-verbal lui a été dressé pour outrage
public à la pudeur, ainsi qu'à sa compagne qui, pour payer ses
faveurs, sans doute, s'était emparé de 10 fr. 50. cent., que le pauvre
Bonguet avait dans son gousset.
Bonguet,
qui a eu le tort d'aller se plaindre, a été condamné à 40 fr.
d'amende, et la fille Delaunay à un mois de prison. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1896 -
L’immoralité - Victor
Postel, 73 ans, jardinier, à Caen, rue de Caumont, 18, a été arrêté
sous l'inculpation d'excitation de mineurs à la débauche.
—
La gendarmerie a arrêté Auguste Bertin, 27 ans, originaire de la
Cambe, employé à la ménagerie toulousaine. Cet individu est inculpé
d'outrage public à la pudeur. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Suicides. -
Le
sieur Labbé, ancien boucher, rue de Vaucelles, à Caen, a été trouvé
pendu dans sa chambre. Depuis longtemps déjà, Labbé ne vivait plus
avec sa femme et, le jour de son suicide, on devait procéder à la
vente sur saisie des quelques meubles qui lui restaient. C'est à ce
motif que cet acte de désespoir doit être attribué.
—
Un vieillard de 86 ans, Louis Chollet, sans profession, demeurant à
Mézidon, s'est pendu samedi. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1896 -
Un petit abri S.V.P.. -
Les
voyageurs et surtout les voyageuses qui prennent, à Caen, le tramway de
Ouistreham, ou qui en descendent, réclament de la compagnie
l'installation d'un chalet de nécessité. Ils sont obligés de se...
camper en plein air, et c'est désagréable, pour les dames surtout.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Deux accidents mortels.
- Samedi l'après-midi, le sieur Edouard Lainé, 24 ans,
employé surnuméraire à la gare de l'Ouest, demeurant à Cagny, étant
occupé à une manœuvre dans la gare de Caen, a été tamponné par une
machine et renversé sur la voie. Deux wagons lui ont passé sur le bras
et la jambe gauche qui ont été fracturés à plusieurs endroits. Ce
malheureux est décédé une heure après. Il était marié depuis 4
mois. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Manœuvre de troupes.
-
C'est aujourd'hui que le 5e d'infanterie part pour les
manœuvres et de là pour Paris.
Mardi
soir, les officiers se sont réunis au Cercle militaire et la musique a
donné un magnifique concert qui avait attiré, sur la place de la
République, de nombreux promeneurs. Le 36e d'infanterie
reviendra après les manœuvres, prendre sa garnison à Caen.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Mauvaise graine. - Alexandre Potel, jardinier à Caen, rue de Caumont,
avait attiré chez lui deux orphelines de 16 et 18 ans. Ces jeunes
filles étaient sans place, elles n'hésitèrent pas à se rendre chez
Potel qui avait beaucoup connu leurs parents.
Malgré
son grand âge ( il a 73 ans ! ) Potel excita les jeunes filles et eut
avec elles successivement des relations. Plainte ayant été portée, le
vieux jardinier a été poursuivi et condamné à quinze mois de prison
pour excitation de mineures à la débauche. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1896 -
Un bœuf sur les épaules.
- Vendredi matin, un troupeau de 140 bœufs et vaches,
achetés au marché de Caen par M. Lesart, marchand de bestiaux, à
Paris, rue de Flandre, étaient conduits à la gare par dix-huit
conducteurs.
En
passant sur le Cours-Circulaire, un bœuf heurta une voiture à bras
arrêtée sur cette promenade. L'animal, qui est aveugle, ayant reculé,
tomba du haut du mur de soutènement dans la prairie sur les sieurs
Eugène Philippe, 74 ans, tailleur de pierres, rue Branville, et Auguste
Tostain, 69 ans, tailleur de pierres, rue Bosnières, qui travaillaient
au bas du mur.
Tous
deux furent blessés très grièvement. Après avoir reçu des soins,
ils furent reconduits à leur domicile. Le nommé Auguste Tostain est
décédé le lendemain matin. L'état de son camarade reste toujours
très grave. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Blessé par un tabernacle.
- Lundi soir, le nommé Ernest Roussel, 31 ans, tailleur
de pierres à Couvrechef, employé chez M. Bourdon, sculpteur, rue
Desmoueux, à Caen, était retourné, après son travail, chercher une
musette qu'il avait oubliée au chantier. En la prenant, il dérangea un
tabernacle en pierre de taille qui lui tomba sur le corps, lui
fracturant le bras droit et lui faisant une large blessure à la joue
droite. Tombé sans connaissance, il ne put se relever et passa la nuit
dans cet état. Trouvé étendu mardi matin, il fut conduit à
l'hôtel-Dieu. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Un noyé. - Le cadavre du sieur Joseph Delamare, ancien mécanicien
retraité du chemin de fer de l'Ouest, demeurant rue du Milieu, à Caen,
a été retiré de l’Orne, près la passerelle de Montaigu. Le corps
ne porte aucune trace de violence. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
La débauche. - Procès verbal a été dressé contre une femme de
Vaubadon qui recevait chez elle des jeunes gens et des jeunes filles qui
s'y livraient à la débauche.
—
Procès-verbal a été dressé à la nommée Marie Aze, veuve Houel, 78
ans, logeuse en garnis, rue de la Délivrande, 16, à Caen, pour
ouverture d'un débit de boissons sans autorisation et excitation de
mineures à la débauche. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
41 jours au clou. -
En juillet, les propriétaires du magasin de nouveautés du
boulevard du Théâtre, à Caen, constataient que des marchandises
disparaissaient à vue d'œil. Ils firent le guet et constatèrent que
le coupable était le domestique de la maison, Hyacinthe Massé, 18 ans.
Une
partie des marchandises volées fut retrouvée dans le grenier à foin.
Massé a comparu cette semaine en police correctionnelle. Mais le
parquet s'était, sans doute, trompé d'adresse, puisque le tribunal
s'est déclaré incompétent et a renvoyé Massé en cour d'assises.
Le
sieur Saint-Germain, employé de la même maison, qui avait été
accusé de complicité, malgré les actes de probité qu'il a à son
actif, a été reconnu innocent à la suite d'une minutieuse enquête et
mis en liberté après 41 jours de détention.
—
Mieux vaut tard que jamais, c'est vrai ; mais rester 41 jours en prison
pour qu'on vous dise un beau matin : « Allez vous en, nous n'avons
rien trouvé contre vous », c'est dur ! (Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1896 -
Infanticide. -
Le cadavre d'un enfant nouveau-né a été trouvé dans le canal
de Caen à la mer, non loin du lieu dit la Tour-des-Gens-d'Armes. On
recherche l'auteur de cet infanticide. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1896 -
Arrestation. -
Il y a un mois, Léon Combe, 20 ans, peintre, rue Sainte-Anne, à
Caen, était arrêté pour vol commis, la nuit, au domicile de M.
Marguerie, rentier place St-Sauveur. Son complice, Victorin Pain, 27
ans, cordonnier, qu'on croyait pouvoir pincer à Rouen, avait eu le
temps de filer. Il a eu la mauvaise idée de revenir à Caen. Il a été
arrêté, par la police, dans une meule de paille, près le
Motet-d'Argences, où il se trouvait en compagnie de plusieurs filles.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Les cambrioleurs à Caen.
- Le 1er septembre, Mme Guerrand, propriétaire rue
Docteur-Rayer, 4, à Caen, se rendait en villégiature dans les
environs, laissant sa bonne seule à la maison. Celle-ci, à son tour,
partait le 3 septembre.
Mme
Guerrand devant revenir mardi dernier, la domestique rentra lundi. Elle
constata que des voleurs s'étaient introduits dans la maison. Toutes
les portes étaient ouvertes. Tous les
meubles étaient fracturés. Les voleurs se sont emparés de bijoux, de
bracelets, de montres, de linge et d'effets, le tout évalué à plus de
cinq mille francs. Mais ils n'ont pas trouvé d'argent, Mme Guerrand
n'en ayant pas laissé chez elle.
Ce
vol audacieux a été accompli par plusieurs individus, car,dans la
salle à manger, on a trouvé sur une table cinq verres et deux
bouteilles vides. Dix fausses clefs avaient été oubliées sur la table
de la cuisine. Un ciseau à froid a été oublié dans une chambre. Il
porte la marque «Peugeot frères ». (Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1896 -
Découverte de cadavre.
- Le cadavre de Ferdinand Marie, 47 ans, journalier, a
été trouvé dans le bassin, à Caen. Aucune trace de violence n'a
été relevée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Victime du travail. -
Lundi, en
gare de Caen, vers minuit et demi, le nommé Françoise, charretier
depuis 18 ans au service de MM. Primois, entrepreneurs de voitures
publiques, qui conduisait un des chevaux affectés aux manœuvres de
wagons, a été tamponné et est mort une demi-heure après l'accident.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Accidents. - Dimanche soir, Ambroise Quéguiner, 27 ans, chauffeur
à bord du vapeur « Chanzy », amarré dans le port de Caen,
travaillait à une manœuvre sur le pont du navire, lorsque, les deux
pieds lui glissant à la fois, il tomba dans la cale d’une hauteur de
4 mètres et se fit des blessures assez graves au bas-ventre et une
profonde coupure à l'aine. Il a été transporté à l'hôtel-Dieu.
—
Lundi, à Caen, le nommé Marais, 27 ans, journalier à Ranville,
voulant monter sur un navire en déchargement quai de La Londe, est
tombé dans le bassin et s'est blessé grièvement à la tète.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Vol important. -
Vendredi, vers 7 heures du soir, Mme Hippolyte Isabel, 28 ans,
cuisinière, quittait Varaville et prenait place, pour se rendre à
Caen, dans la carriole du porteur de dépêches. Dans cette carriole,
qui est bâchée, se trouvait le nommé Jules Tellier, 27 ans,
domestique à Caen.
A
Mondeville, Mme Isabel s'aperçut qu'on lui avait coupé sa poche et
volé son porte-monnaie qui renfermait 300 fr. Elle accusa ses
compagnons qui protestèrent. Le courrier retrouva, sous la banquette,
le porte-monnaie ouvert, qui ne contenait plus que 180 francs ; on y
avait soustrait 120 francs. Quand on arriva à l'octroi de Caen, où on
devait chercher de nouveau, Jules Tellier descendit et s'enfuit.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1896 -
Le train présidentiel.
- Le train spécial qui amènera M. Félix Faure,
Président de la République, à Cherbourg, pour recevoir les souverains
russes, fait aussi ses voyages d'essai. Il est passé mercredi en gare
de Caen, à 11 heures. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Un mort qui se porte bien.
-
Vendredi après midi, à la halte de la Maladrerie, sur la
ligne raccordant la compagnie de l’Ouest à celle de la Mer, le fond
du cylindre
d'une machine qui remorquait le train ayant fait explosion par suite de
la rupture d'une bielle, le nommé Bruley, demeurant à la Folie, qui
remplaçait la garde-barrière Bazin, en congé, a été blessé
légèrement à la tête. C'est donc à tort qu'on a fait courir le
bruit de la mort de Bruley.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Les cambrioleurs. -
Des rôdeurs, auxquels on ne fait pas assez sérieusement
la chasse, se sont introduits, rive gauche du Canal, à Caen, dans
l'habitation de la dame Ménard qui était en villégiature à Luc
depuis deux mois.
Ils
ont fait main-basse sur 250 francs que la propriétaire avait eu
l'imprudence de laisser dans un tiroir. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1896 -
Suicide d’une miséreuse.
-
La nommée Désirée Marie, 43 ans, journalière rue de la
Fontaine, à Caen, a mis fin à ses jours en se pendant, à l'aide d'un
fragment de tablier, à l'espagnolette de la fenêtre de sa chambre.
Cette malheureuse était dans une misère noire. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Mort imprévue. -
Vendredi matin, Jean Fauvel, 74 ans, à Caen, sans domicile fixe,
était trouvé malade sur la voie publique. Transporté à l’hôtel-Dieu,
cet homme y est décédé dans la soirée. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1896 -
Pluie et vent. -
Les tempêtes annoncées avec l'équinoxe se sont produites.
L'Europe tout entière a été, pendant deux jours, sous le coup d'un
cyclone de deuxième classe, si on le compare à celui de Paris. S'il
n'y a pas eu d'accidents de personnes, en revanche les dégâts
matériels sont considérables.
Dans
notre région, des milliers d'arbres ont été abattus, sur les routes,
la circulation était interrompue. Le long du canal de Caen à la mer,
il y après de 300 arbres abattus ou déracinés. Les pommiers ont
partout beaucoup souffert. C'est un spectacle tout à la fois curieux et
attristant de voir ces arbres fruitiers verts d'un côté, roussis de
l'autre par le vent. Cette tempête pourrait bien influer sur la saison
prochaine.
On
craint que les bourgeons exposés au vent n'aient été brûlés et ne
donnent pas de fruits l'an prochain. De nombreuses maisons, surtout
celles en construction, ont été endommagées.
Des
bestiaux ont été tués. A la Vacquerie, deux vaches ont été tuées
d'un coup par un peuplier. A Arganchy, une vache de 500 fr. a été
tuée sous un pommier.
Notre
littoral a souffert aussi. Plusieurs barques out été brisées, un
grand vapeur anglais, chargé de grains, s'est échoué à quelques
mètres des jetées de Honfleur et a été ouvert en deux par la force
des lames. Tout est perdu sauf l'équipage qui a été sauvé.
Du
côté de la Rochelle, plusieurs matelots ont disparu. Au Havre, un
jeune imprudent a été enlevé par une lame et a disparu. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Tentative de suicide.
- Samedi l'après-midi, le nommé Alfred Châtel, sorti
le matin de la maison d'arrêt de Caen, s'est jeté volontairement dans
le bassin, près du pont. Il a été retiré aussitôt et conduit à
l'hôtel-Dieu. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Tombé en voulant aller voir sa femme.
- Vendredi, vers 6 heures du soir, le nommé Auguste
Frilley, 48 ans, journalier à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, étant en
état d'ivresse, cherchait a escalader la fenêtre de la chambre de sa
femme, située au premier étage de la maison du sieur Langevin, place
St-Martin, à Caen. Cet homme perdit l'équilibre et tomba d'une hauteur
de trois mètres. Il s'est fracturé un poignet et fait des contusions
à la tête. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Un oubli de 175 000 fr.
-
Un officier venu de Caen à Paris, pour accompagner un
détachement de soldats, avait enfermé, dans sa « cantine », 175 000
fr., tant en titres, qu'en espèces. Il avait eu l'imprudence de mettre
cette « cantine » aux bagages et, lorsque son ordonnance vint la
réclamer à la gare Saint-Lazare, on ne put la lui délivrer.
On
crut à un vol, mais, grâce à d'actives recherches, on a retrouvé le
colis à Caen, où il avait été renvoyé au vu d'une vieille
étiquette provenant d'un précédent voyage. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Le Président. -
M. Félix Faure est passé à Caen dimanche, à 3 h. 53. Il est
resté 7 minutes en gare. M. Faure n'a voulu recevoir personne, pas
même le maire et ses adjoints. L'accès de la gare et de ses
dépendances était rigoureusement interdit. M. Faure est arrivé à
Cherbourg à 7 heures du soir. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
La glace du train présidentiel.
-
Dimanche, entre Glos et Lisieux, une glace du
wagon-restaurant du train présidentiel a été brisée par une pierre.
L'enquête n'a rien fait découvrir. Cet accident est dû peut-être à
une pierre de la voie qui aurait été projetée, comme cela arrive
quelquefois, par une roue du train en marche. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Avis. -
Les anciens combattants de 1870-71 feront leur tir annuel
dimanche prochain, en même temps que le 23e territorial,
stand des fossés du château. Il leur sera accordé 6 cartouches
gratuites à chacun. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Pendu. -
Le sieur Hyppolite Quesnel, 48 ans, peintre en voitures, 46, rue
Guillaume-le-Conquérant, à Caen, s'est pendu vendredi dernier à l’espagnolette
de la fenêtre de sa chambre. Motifs inconnus. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Adultère. -
Procès-verbal a été dressé contre les nommés Auguste Denier,
49 ans, et Augustine Madeleine, 26 ans, tous deux rempailleurs de
chaise, 27, rue du Marais à Caen, pour adultère. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Incendie
du Boulevard Bertrand. -
Mercredi,
vers midi, un violent incendie a éclaté à Caen, boulevard Bertrand.
Le feu a commercé cité Gardin, sous un hangar loué à M. Pagny,
négociant. Il a ensuite gagné rapidement les bâtiments voisins, les
ateliers M. Geffine, peintre en voitures, les écuries de MM. Biétrix
et Perret, un certain, nombre de remises louées à des négociants, ou,
à des cochers, le gymnase de la « jeunesse caennaise », ancienne
salle Bertrand servant maintenant de dépôt à la compagnie des
omnibus-tramways.
Les
secours ont été apportés par les sapeurs-pompiers de Caen, la pompe
de la gare et des détachements du 36e de ligne. Les flammes
se propageaient rapidement dans ces constructions en bois et ces
greniers remplis de foin, aussi, est-ce seulement vers quatre heures du
soir qu'on a pu se rendre maître du feu.
Les
pertes sont considérables et il est difficile de les évaluer. Les
ateliers Geffine, l’entrepôt
Soyer, un magasin de bois de M. Hérissy, une partie, des remises de M
Perret, ont été détruits. Il en est de même du gymnase de la
« Jeunesse caennaise » ainsi que des écuries des tramways.
Il y a eu aucun accident de personnes. Quatre chevaux ont été
brûlés, deux à M. Beau, marchand de fers, un à M. Morillon,
négociant, rue St-Jean, et un à un cocher.
Cet
incendie aurait été causé, dit-on, par l'imprudence d'un petit
employé qui tirait des pétards sous le hangar de M. Pagny.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
L’hiver arrive. - Il
a neigé dans le midi et le centre de la France. En Angleterre, il a
gelé assez fort. En Normandie, nous avons eu des pluies abondantes et
persistantes qui ont produit des Inondations. L'Orne a dépassé trois
mètres.
Toutes
les prairies ont été couvertes d'eau. Entre Mézidon et Beuvron, un
train a été arrêté par l'eau. La plupart des hirondelles, sont
parties, il ne reste que quelques retardataires.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
La débauche. - Le
maire de Caen vient de rééditer un vieil arrêté relatif aux filles
de mauvaise vie, où il est dit que les propriétaires qui louent en
garni, ou autrement, des logements occupés par des filles publiques,
seront responsables des faits et gestes de ces demoiselles.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Les fleurs. - Chaque
jour, nos confrères parisiens annoncent des phénomènes de
végétation, parfois incroyables.
Ce
qu'ils n'ont pas vu certainement, c'est un soleil d'une végétation de
trois mètres de haut, dont la fleur mesurait 75 cent, de diamètre,
obtenu chez M. Victor Lajoye, rue de l'Arquette, à Caen. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
Une enragée. - Marie
Renault, fille de mauvaise vie à Caen, n'a que 21 ans. Elle ne peut pas
voir un agent de police sans être prise de rage. Neuf fois déjà, elle
a été condamnée pour les avoir outragés ou frappés. Elle venait
d'être encore condamnée à deux mois pour le même fait, lorsque,
apercevant deux agents, elle flanqua à l'un un coup de poing, à
l'autre un coup de pied. Puis elle fut prise d'une attaque de nerfs. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
Par amour ! -
Le
sieur Deregnaucourt, 17 ans, serrurier-ajusteur,
qui, depuis deux jours, avait pris pension chez M. Chauvet,
restaurateur, rive gauche du Canal, à Caen, s'est tiré un coup de
revolver dans la tête. Sur la table de nuit de sa chambre, il avait
laissé une lettre de regrets adressée à une jeune fille, sa fiancée.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
Filles mal gardées. -
Ces jours-ci,
les gendarmes trouvaient sur la route de Caen à Falaise trois
demoiselles vêtues d'un même habit gris, et chaussée de savates.
Les
gendarmes leur demandèrent d'où elles venaient et où elles allaient.
Après beaucoup d'hésitation, elles finirent par dire qu'elles
sortaient de l'hôtel-Dieu de Caen, d'où elles s'étaient échappées,
en passant par-dessus les murs, en emportant des mouchoirs pour se faire
des coiffures et une couverture pour se faire, des cache-nez...
Elles
ajoutèrent qu'elles allaient à Falaise voir des amis qu'elles ont au
régiment. Heureusement qu'elles ne sont pas arrivées à destination,
car, ces filles, mal gardées, étaient en traitement et eussent
certainement laissé aux pauvres tourlourous un mauvais souvenir de leur
visite amoureuse. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
Le vol de la rue de Vaucelles.
- Pierre
Martin, 21 ans, né à Manneville-sur-Risle ; Charles Leprince, 18 ans,
né à Courvaudon, et François Guilbert, 28 ans, né à Cartigny, font
partie d'une bande qui a pendant quelque temps commis de nombreux vols
sur le territoire de Caen.
Le
11 mars, le sieur Courrèges, demeurant rue de Vaucelles, à Caen,
rentrait chez lui et s'apercevait que sa maison avait été mise au
pillage. Il porta plainte à la police. Les coupables n'auraient
certainement pas été découverts, si le volé n'avait reconnu sur l'un
des voleurs un pantalon en velours blanc lui appartenant. Il le fit
arrêter.
C'était
Pierre Martin, qui avoua le vol de Caen et aussi un autre commis, à
Tracy-sur-Mer, chez le sieur Planquette. Ces trois voleurs ont été
condamnés : Martin, 8 ans de travaux forcés, défenseur, Me
Blaizot ; Leprince, 5 ans de prison, défenseur, Me
Roudaut, et Guilbert, 6 ans de réclusion, défenseur, Me
Boissais (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
Vol de la place Saint-Sauveur.
- Victorin
Pain, 27 ans, cordonnier, et Aristide Combe, 20 ans, se disant
comptable, étaient à la recherche d'un mauvais coup, lorsque le
premier s'aperçut que la maison de M. Marguerie, contiguë à la halle
au blé, était fermée. Les deux voleurs se cachèrent dans la halle,
et, la nuit venue, firent un trou dans le mur qui leur donna accès dans
la maison, où ils enlevèrent une somme de mille francs, de
l'argenterie et divers objets.
A
la suite de ce vol, Pain et Combe furent faire la noce à Paris et à
Rouen. Combe fut arrêté à Caen où il poussa l'audace jusqu'à venir
réclamer la mise en liberté d'un de ses amis arrêté pour ivresse et
outrages. Pain a été condamné à 10 ans de travaux forcés, et Combe
à 5 ans de prison. Défenseur : Mes
Engerand et Burnouf. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
Vol de la rue Saint-Jean.
- Les époux Pagnoux-Anderodias, fabricants de gants rue St-Jean
à Caen, étaient, dans la nuit du 14 janvier 1894, victimes d'un vol de
1 600 francs, commis par une personne qui avait pu s'introduire dans la
maison sans effraction extérieure.
Les
époux Pagnoux avaient comme servante une femme Lebrun, séparée de son
mari, mais celui-ci venait cependant quelquefois coucher avec sa femme.
Après
bien des tâtonnements, les soupçons se portèrent sur cet individu,
âgé de 23 ans. La veille du vol, il était à Caen, le lendemain, il
repartait pour Flers, où il travaillait, et y changea un billet de 100
fr. Voilà sur quoi s'échafaudait la prévention.
Le
jury, convaincu par Me Engerand, n'a pas admis cette preuve
comme suffisante et a acquitté Louis Lebrun. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
Arrestation d’un contumace.
- On
vient d'arrêter, à Caen, le nommé Alexandre, âgé de 65 ans,
voiturier à St-Lô, condamné par contumace à dix ans de réclusion
pour attentats à la pudeur. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
Les sous étrangers. -
Le
gouvernement ne sait quoi faire pour embêter le pauvre monde. Il a
débuté par les pièces à recevoir ou à refuser, aujourd'hui, ce sont
les sous étrangers.
On
dit que ces trucs rapportant des millions à l'État. Un député a
demandé qu'une quinzaine soit accordée pour s'en débarrasser. C'est
trop simple pour être pris en considération. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Novembre
1896 -
L’Université s’amuse.
- Les
fêtes universitaires, organisées à Caen la semaine dernière, ont
été remarquables. Elles ont commencé par une procession ( le mot
n'est pas de nous, mais du Journal de Caen ) de tous les professeurs,
toques en tête, robes bariolées sur les épaules, partis pédestrement
de l'hôtel de l'université pour se rendre à l'hôtel de ville, dont
les échos leur réservaient de longs discours comme apéritif.
Le
soir, au café de Madrid, banquet arrosé de toasts comme digestif.
Enfin visite au cercle des étudiants où la gaieté a été la note
dominante.
S'étaient
fait excuser de ne pouvoir assister à ces agapes : l'évêque de
Bayeux, le préfet, le président du tribunal de commerce, le
vice-président de la chambre de commerce et le trésorier-payeur
général. L'avenir nous fera sans doute connaître le pourquoi de cette
grève d'un nouveau genre.
Vendredi,
représentation de gala au théâtre. Belle salle. Côté des hommes :
cravates blanches et têtes chauves ; côté des « belles dames de Caen
», comme dit Marie Martel, la voyante de Tilly, il y en avait pour tous
les goûts. Nos grands confrères se sont pâmés sur la richesse des
bijoux exhibés Hélas ! il est bien difficile, par ces temps de fraude,
de discerner le vrai du toc. Il n’en est pas de même du décolletage.
Les unes en ont de trop, les autres pas assez. Mais, vendredi, personne
n'avait le droit de se plaindre, car la vue ne leur en coûtait rien. A
cette soirée, on a lu une jolie pièce de vers de M. Ambroise Colin,
l'auteur de « Caen s'amuse ». (Source : Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1896 -
Incendie à Caen. -
M.
Tesnières habitait autrefois Mathieu. De là, il rayonnait avec des
voitures pour vendre de la rouennerie et des toiles dans les campagnes.
Dernièrement,
il venait établir un dépôt immense de marchandises dans la maison
Letenneur, sur le boulevard, en face le petit passage. Dimanche, pendant
que M. Tesnières, qui s'occupe aussi de chevaux, était parti à
Mondeville, où avait lieu une vente importante, le feu se déclara dans
le magasin. Il était quatre heures environ. On ne savait pas au juste
où était le feu, et, par conséquent, il était difficile de savoir de
quel côté l'attaquer. Après bien des tâtonnements, on finit par
défoncer la devanture. Des lances furent dirigées sur le foyer de
l'incendie et bientôt on était maître du sinistre.
Comment
le feu a-t-il pris ? Voilà le point difficile à éclaircir.
M.
Tesnières dit qu'on ne fumait pas dans le magasin, qu'on n'y faisait
pas de feu, qu'on n'y avait pas allumé le gaz, et le feu a pris dans le
magasin même, dans une encoignure donnant sur la rue des Quatre-Vents.
Il n'y a pas de doute à ce sujet. Mais comment a-t-il pris ? Par
qui a t-il été mis ?
Voilà
ce que cherche à découvrir l'enquête. Les livres ont été sauvés.
Les marchandises étaient assurées à l'Union pour 150 000 fr. M.
Tesnières estime les dégâts à 100 000 fr.
Ce
sinistre n'aurait certainement pas atteint ces proportions si les ordres
avaient été moins contradictoires, car il y a plus de marchandises
d'abîmées par l'eau que brûlées ou détériorées par le feu.
On
a depuis reconnu que si le feu avait été attaqué par l'une des portes
en bois, on en aurait eu plus rapidement raison. C'est, dit-on, M.
Auvray, architecte municipal, qui s'y serait, opposé. De quel droit ?
Est-ce
que, à ses nombreuses fonctions, M. Auvray aurait la prétention
d'ajouter celle de commandant des sapeurs-pompiers.
En
1893, M. Tesnières, l'incendié d'aujourd'hui, eut l'intention de se
présenter à la députation comme candidat socialiste. « Je ne suis
pas riche, écrivait alors M. Tesnières, et je compte sur les
travailleurs pour payer les frais de mon élection » : il eut 79 voix.
Aujourd'hui,
M. Tesnières est assez riche pour entasser dans les magasins de M.
Letenneur plus de cent mille francs de marchandises.
Une
preuve que cela rapporte plus d'aller balader de la marchandise par les
routes que de se balader dans les couloirs du palais Bourbon ou du
Luxembourg. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Aux éleveurs. -
Une commission de remonte
se réunira tous les trois mois a Caen, hôtel de la gendarmerie, pour y
procéder à l'achat des chevaux de troupe nécessaires à la
remonte des gendarmes de la Seine-Inférieure, de l'Eure et du Calvados.
Le nombre des achats variera de 30 à 40 au minimum a chaque réunion
d'achat. Les chevaux (hongres et juments) devront être âgés de 4 ans
faits au moins et de 8 ans au plus, la préférence sera donnée aux
robes foncées. La commission se réunira pour la première fois à
Caen, le 9 juin, à 7 h. du matin, hôtel de la gendarmerie. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Pauvres gens. -
Il y a quelques jours, on volait une jument et une voiture
à quatre roues. Le volé porta plainte et ordre fut envoyé à toutes
les gendarmeries d'arrêter les voleurs. Pour leur malheur, les époux
Barrault et leur enfant de six ans, artistes lyriques, domiciliés à
Escoville, canton de Troarn, parcouraient, en tilbury cependant, la
route d'Orbec à Caen. Un brigadier de gendarmerie les rencontre et les
arrête en leur déclarant qu'ils sont les voleurs de la jument et de la
voiture à quatre roues. Barrault veut protester. Ouste ! répond le
brigadier, et la voiture et le cheval sont mis en fourrière à Orbec.
Barrault est arrêté et écroué à la prison de Caen.
Le
juge d'instruction, de Caen n'a pas eu besoin d'un long examen pour
reconnaître qu'il y a erreur, car Barrault a 28 ans et mesure 1 mètre
84, de plus il est châtain, tandis que le voleur présumé est un
nommé Marlot, dentiste, 38 ans, blond et mesurant seulement l,
m. 60.
Barrault
a été quatre jours sous les verrous. Sa jument a été mise en
fourrière, mais elle a été si mal nourrie qu'elle n'en pouvait mais
et qu'il a été obligé de la vendre pour faire face aux sommes
dépensées par sa femme pour aller et venir, sans compter ce qu'ils
auraient gagné à la foire d'Orbec.
Qui
dédommagera ces pauvres gens de ces dépenses et de ces pertes ? Mais
ce n'est pas tout, à la suite de leur arrestation, on leur dit sans
cesse « qu'il n'y a pas de feu sans fumée », et cela par la bévue
d'un brigadier qui a pris un tilbury pour une voiture à quatre roues et
un gaillard haut comme le diable pour un petit bonhomme pas plus haut
que sa botte. Quelle myopie ! pour ne pas dire plus. Mais qui
écope dans tout ceci, toujours les malheureux..., toujours eux..., et
on s'étonne qu'il y ait des socialistes !
(source B. N.)
Décembre
1896 -
Vélocipédistes,
attention ! -
Au commencement
de l'hiver, il est utile de rappeler aux vélocipédistes l'arrêté
préfectoral. Pour répondre au vœu du conseil général du Calvados,
les ordres ont été donnés pour que prescriptions de cet arrêté
soient observées, surtout en ce qui concerne l'éclairage et l'addition
d'un grelot ou sonnette pour avertir les piétons et éviter les
accidents. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
L’hiver. -
La neige et la gelée ont
fait leur apparition cette semaine. Il y a eu pas mal de chutes. Une des
plus graves a été celle du facteur Brard, de Livarot, qui
s'est cassé la jambe. Du coté de Grandcamp, une forte bourrasque de
vent et de neige a surpris les bateaux de pêche, qui ont dû se
réfugier dans les ports voisins. Mardi, le dégel est venu.
A
Caen, les grandes voies ont été assez rapidement débarrassées. Le
maire vient de rappeler un ancien arrêté interdisant aux usiniers qui
emploient beaucoup d'eau de la laisser écouler sur la voie publique et
obligeant les riverains à y répandre de la sciure de bois, du sable,
etc….., et leur interdisant de déposer la neige et les glaces
provenant de leurs cours
ou jardins. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Prix
de vertu -
L'Académie
française,
dans sa séance publique annuelle de jeudi, a décerné les prix de
vertu. Le prix Honoré de Sussy a été donné à Eugénie Jaley dite
Nana. Euphrasie Jaley est âgée de 78 ans, elle est entrée à 13e
ans comme bonne à tout faire chez le docteur Liégard à Caen, et,
depuis, elle est restée au service de cette même famille, consacrant
sa vie aux enfants et petits-enfants de son premier maître. Elle en a
vu naître trente et un, dit le rapport, elle a contribué à les
élever, à les nourrir, s'ingéniant, dans les moments de gène que la
famille a traversés, à trouver la subsistance nécessaire pour que la
maisonnée ne manquât jamais de rien. Elle a fermé les yeux à sept
d'entre eux, elle a vu grandir et s'envoler les autres. (source
B. N.)
Décembre
1896 -
Morts
accidentelles. -
Dimanche l'après-midi, le sieur Vaudeville, âgé de
27 ans, employé chez M. Lamy, armateur, et demeurant à Caen, rue de
Geôle, 89, est tombé sous les roues de wagons en manœuvre en face le
nouveau bassin, il a eu les deux jambes brisées. Transporté à
l'hôtel-Dieu, il y est mort en arrivant. Vaudeville laisse une veuve et
un enfant en bas âge.
—
Le sieur Louis Royer, 60 ans, journalier au Mesnil-sur-Blangy, a été
trouvé, noyé dans le ruisseau dit Douët-Vitrebec. Il était tombé à
la renverse en franchissant de nuit le torrent, la veille au soir,
sur une planche qui a basculé. On suppose qu'il était pris de
boisson.
—
M. Auguste Jeannette, conseiller municipal à Trungy, en regagnant son
domicile, est tombé accidentellement dans un fossé plein d'eau et s'y
est noyé. (source B. N.)
Décembre
1896 -
Le Patois normand.
- M. Guerlin
de Guer fils vient de
réunir en brochure, sous le titre « Introduction à l'étude des
parlers de Normandie », un travail des plus
intéressants. M. Guerlin de Guer termine sa courte préface en
déclarant que son « plus vif désir est de travailler en Normandie
pour la Normandie et pour les Normands » Cette idée est trop
belle pour ne pas être encouragée.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Tempête.
- La
tempête qui a traversé l'Europe à la fin de la semaine a fait de
nombreuses victimes et occasionné d'immenses, dégâts sur les côtes
de Bretagne et anglaises. A Dieppe, une partie des dunes s'est
effondrée, menaçant d'entraîner les magnifiques villas, construites
sur les hauteurs. Il y a vingt ans que le baromètre n'était pas
descendu aussi bas. Une barque
de Port a été cinq jours dans une situation des plus critiques. Quand
on est arrivé, les vivres commençaient à manquer.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1896 -
Demande en mariage
sans cérémonie. -
Une jeune fille de 15 ans, servante chez M. Hamelet,
boucher, rue Neuve-Saint-Jean, à Caen, a été réveillée dans la nuit
de lundi, vers quatre heures, par, un individu qui s est introduit dans
sa chambre, une chandelle à la main, mais le corps complètement
nu.
Aux
cris de la fillette, ce singulier visiteur s'est sauvé. C'est un nommé
Prosper Lepage, 44 ans, mouleur. Il a déclaré qu'il venait, sans
cérémonie, demander la jeune fille en mariage. Il y en a qui mettent
pour cela un habit à queue de pie. Lepage préfère le costume d'Adam.
Ça lui coûtera une poursuite pour violation de domicile et pour
outrage à la pudeur. (source
B. N.)
Décembre
1896 -
Succès
universitaire. -
M. Gustave Loisel,
docteur en médecine, ancien interne des hôpitaux de Caen, vient
d'obtenir le grade de docteur ès-sciences, avec la mention supérieure.
(source B. N.)
Décembre
1896 -
Le
1er janvier. - Les
magasins ont déjà commencé leurs étalages de jour de l'an.
Nos commerçants se sont encore surpassés cette année dans le choix de
leurs achats. Tous les articles sont d'un fini et d'une fraîcheur
supérieurs à ceux de Paris, et sans majoration de prix, au contraire.
(source B. N.)
Janvier
1897 -
Caen la nuit.
- Dimanche
la nuit,
rue du Pont-St-Jacques, à Caen, tout près du bureau de police, deux
individus, qu'on a vus s'enfuir ensuite, ont brisé les vitres qui se
trouvent derrière les ventaux de la porte de la maison d'habitation de
Mme Querrière. (source
B. N.)
Janvier
1897 -
Mesures contre la
rage. -
Un
nouvel
arrêté préfectoral prescrit que, jusqu'au 1e février
1897, tous les chiens circulant sur la voie publique seront muselés
solidement ou tenus en laisse, à l'exception seulement des chiens de
berger ou de bouvier et des chiens de chasse. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Janvier
1897 -
Le tirage au sort.
- L'examen
des tableaux
de recensement de la classe 1896 et le tirage au sort commenceront le 18
janvier 1897. (source
B. N.)
Janvier
1897 -
Trop de sans-gène.
- Jeudi
soir,
vers 6 h. 1/2, à Caen, les personnes descendant du tramway d'Ouistreham
se jetaient sur des tas de pierres déposées en pleine route, quai de
La Londe, des voitures venant en sens inverse manquaient également de
verser. Ces pierres, destinées à être chargées sur les Wagons des
tramways, étaient encore sur le milieu de la route le lendemain, à 10
heures du matin.
Puisque l'on permet à la compagnie des tramways de prendre la voie
publique, pour sa gare de marchandises, l’on devrait bien l'obliger à
éclairer tous les objets qu'elle fait séjourner dans le coin le plus
obscur de la ville de Caen.
(source B. N.)
Janvier
1897 -
Suppression des « Potées ».
- La
municipalité
de Caen vient, sous prétexte de salubrité, de défendre aux boulangers
de recevoir à l'avenir les « potées » que les blanchisseuses
mettaient à passer la nuit dans leurs fours. Cette interdiction fait
murmurer les blanchisseuses et les petits ménages aussi. Ils disent
avec raison que le feu
purifie tout et qu'on n'a jamais signalé aucun accident dû à cet
usage plus que séculaire, dont la suppression va leur causer un
sérieux préjudice.
(source B. N.)
Janvier
1897 -
Infanticide
- On
a trouvé dans
le canal, à Caen, à environ 300 mètres du pont de Colombelles, un
paquet contenant un enfant nouveau-né, du sexe masculin. Une paire de
tenailles était enfermée dans le paquet, dans le but de le maintenir
au fond du canal. L'enfant parait être venu à terme, il a dû
séjourner dans l'eau environ trois semaines. (source
B. N.)
Janvier
1897 -
Tempête et neige.
- Une
véritable tempête de neige s'est abattue vendredi, samedi et dimanche
sur la région. A Caen, les rues ont été rapidement encombrées. Le
maire a fait publier l'arrêté sur les mesures à prendre en
temps de neige. On a fait couler toutes les bouches d'eau et au lieu
d'un encombrement de neige on a eu des lacs de boue.
Dans
les campagnes, il y avait 30 centimètres de neige dans les chemins et
plus d'un mètre en certains endroits. La circulation a été
interrompue sur les routes et sur la ligne de la Mer. Le service n'a pu
être rétabli que lundi midi. A Cambes, la neige atteignait, sur plus
de 1 800 mètres, 0 m. 90 à 1 m. 30, à 1 m. 30 de hauteur, et sur le
reste du parcours, entre Couvrechef et Mathieu, une hauteur de 0 m. 50
à 0 m.80. Le service des correspondances postales a été assuré, par
exprès à pied.
A
Grandcamp, la tempête a été très violente. Deux barques de pêche
ont été jetées à la côte. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1897 -
A propos de « potées ».
- S'il
y a encore des lessivières à Caen, il n'y a plus de lessiveuses. A la
suite du malencontreux arrêté du maire, interdisant de mettre
les « potées » au four, les quincailliers ne peuvent plus
suffire aux demandes d'achat de lessiveuses dites économiques.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Crues et pluies.
- La
fonte rapide des neiges
et les pluies abondantes ont amené la crue des cours d'eau. A Caen, la
prairie a été inondée subitement dans la nuit de samedi à dimanche.
Ce jour-là, deux accidents se sont produits, Mme de Lacoste de Laval,
dont le mari est lieutenant au 36e régiment d'infanterie,
ses trois enfants et sa belle-sœur, étant allés en voiture de place
à Bretteville, revinrent par Louvigny. En traversant la prairie
inondée la voiture versa. Heureusement les sieurs Lainé, fils du garde
du cimetière de Vaucelles, Malherbe, chauffeur à l'usine à gaz,
Gaston et Fernand Martin, employés à l'usine se jetèrent à l'eau et
purent sauver les deux dames et les trois enfants. Eugène Lainé, aidé
de plusieurs autres personnes, a sauvé également un sieur Mouchel qui
s'était aventuré sur le chemin inondé et allait être noyé. La crue
a subi une forte recrudescence dans la nuit de mardi. Mercredi matin,
l'eau atteignait presque le niveau du cours Sadi-Carnot.
—
Un éboulement s'est produit à Caen, rue Branville, au-dessous de
l'atelier de M. Lamusse, artiste peintre. Deux ou trois cents mètres
cubes de roches et de terre ont glissé dans un jardin contigu, en
contrebas de 20 mètres. Une partie du mur de l'atelier de M. Lamusse a
été détruite, l'autre est restée suspendue dans le vide. On attribue
cet effondrement aux dernières pluies.
(source B. N.)
Février
1897 -
Réclamation.
- Nous
avons dit que le sieur Mouchel, journalier, rue Saint-Pierre, en danger
de se noyer l'autre dimanche dans la prairie de Caen, avait été sauvé
par plusieurs personnes. On nous assure que l'auteur principal de
ce sauvetage est le sieur Malherbe, de Louvigny, chauffeur à l'usine à
gaz. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Caen enfumé.
- Une
enquête est ouverte à
la mairie de Caen pour obtenir le prolongement du petit chemin de fer de
Ouistreham jusqu'à la place du Parc.
Ce
projet présente plus d'inconvénients que d'avantages. Il sera
dangereux pour les voitures et les piétons, surtout au passage de la
place Saint-Pierre, déjà très accidenté, ce sera aussi un mauvais
voisinage pour les riverains dont les demeures seront enfumées et pour
les boutiquiers dont les marchandises seront détériorées par la
fumée et les escarbilles de charbon.
Nous
avons peu de confiance dans les enquêtes. Elles sont rarement le reflet
de l'intérêt général. Cependant, dans le cas présent, nous
espérons que les intéressés vont se remuer afin de peser sur le
conseil municipal et sur l'administration, dont l'un des membres doit
bien connaître cette affaire de chemin de fer, puisqu'il y a été
mêlé lors de sa cession, par la société Decauville. au triumvirat
Bidgrain-Moisson-Larue.
(source B. N.)
Mars
1897 -
Coups de poing, coups de pied.
-
Dimanche
la nuit, une lutte a eu lieu dans le quartier St-Pierre, à Caen, et, à
2 heures du matin, un individu, nommé Rigaud, était amené tout
sanglant et inanimé à la pharmacie Le Behot. Après un assez long
temps, il a pu être ranimé, et un sergent de ville a conduit cet
ivrogne au poste. Il n'a pas de blessure mortelle, mais il est bourré
de coups de poing et de coups de pied au point qu'il était
méconnaissable. Sa figure était comme une bouillie.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1897 -
Le Carnaval.
-
Triste carnaval, à Caen.
Rares déguisements, dimanche et lundi. Mardi, il y a eu un peu plus
d'animation. On a remarqué un cortège fantaisiste de la Mariée de la
rue St Jean.
—
A Bayeux, la sortie costumée a eu un grand succès. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1897 -
La Reine d’Angleterre en Normandie.
-
La
reine d'Angleterre arrivera le 10 mars, à six heures du soir, à
Cherbourg. Le train royal partira pour Nice le lendemain, et passera
vers 2 heures du soir, à Caen.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1897 -
La question des tramways.
- Mercredi,
le conseil municipal de Caen a statué sur le tracé des tramways à
vapeur. La gare centrale sera établie place du Parc. La ligue ira
rejoindre la gare de l'Ouest en suivant le boulevard Bertrand, les cours
Circulaire et Sadi-Carnot et longeant le canal Robert, la caserne,
jusqu'au pont des trains du chemin de fer. Là elle se réunira avec une
autre ligne partant de la place Courtonne où sera la gare des tramways
de Ouistreham. Le point de jonction avec la gare de Vaucelles est encore
à débattre. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1897 -
Suite de l’incendie du Bd Bertrand.
- On
sait que le jeune
Lainé, 17 ans, employé chez M. Pagny, passementier, rue Saint-Jean, à
Caen, accusé d'être la cause de l'incendie du boulevard Bertrand, en
jetant sous une remise de son patron une allumette mal éteinte qui
aurait communiqué le feu à des pièces d'artifices, avait été
condamné à 50 francs d'amende par le tribunal correctionnel. Mais M.
Pagny avait été déclaré non responsable de la faute de son employé.
Cette affaire est revenue mercredi devant la cour d'appel qui, après
les débats, a remis le prononcé de l'arrêt à une audience
ultérieure. (source B.
N.)
Mars
1897 -
La Mi-Carême.
- Les
blanchisseuses de
linge et lessiviers de Caen sont invités à se réunir, dimanche
prochain, à 11 heures du matin, dans le lavoir municipal, à l'effet
d'élire la reine des blanchisseuses et arrêter le programme de la
fête de la mi carême. (source
B. N.)
Mars
1897 -
Un bon point.
- Le
Conseil municipal de Caen
a droit à un bon point pour s'être opposé au passage, par nos
principaux boulevards, des locomotives et des trains du tramway à
vapeur de Dives à Caen, pour aller se raccorder à la gare centrale
projetée en bas de la place du Parc.
Le
maire a proposé un autre projet passant par le boulevard Bertrand, les
Cours, derrière la caserne pour aller se souder à une ligne de raccord
avec l'Ouest partant de la rue de la Prairie-St-Gilles. Mais le conseil
s'est réservé de statuer sur le passage de l'Orne et sur l'accès à
la gare de l'Ouest. La compagnie de l'Ouest ayant été momentanément
en délicatesse avec l'agent voyer en chef du Calvados, ces points n'ont
pas encore été résolus.
Nos
lecteurs se demanderont certainement pourquoi la compagnie des tramways
de Caen à Dives ne construit pas sa gare centrale aux environs du
bassin. Voilà : c'est que les tenanciers de cette ligne veulent faire
d'une affaire trois coups et centraliser sans doute, à la gare du Parc,
la ligne de Dives et les lignes de Falaise et de Tilly, quand elles
seront faites. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1897 - Brûlures
graves.
- Lundi
soir, la jeune domestique
du sieur Binet, débitant, rue d'Auge, à Caen, Juliette Deslandes, 14
ans, tirait de l'essence, une lumière à la main, d’un fût placé
dans l’arrière-boutique, quand le feu prit à l'essence et aux
vêtements de la malheureuse enfant qui fut assez grièvement brûlée
aux mains et aux cuisses. L'incendie se communiqua alors au plancher de
la boutique, mais il fut promptement éteint. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1897 -
Nécessité n’a pas de loi.
- Jeudi,
un voyageur se trouvant cours Sadi-Carnot, à Caen, est pris d'un besoin
tordant. Il aperçoit l’édicule de la société des Chalets de
nécessité et s'y rend au galop. Déception... le monument est fermé
à clef.
Ne
pouvant retenir une explosion imminente, notre homme s'accroupit au pied
d'un arbre, se soulage et... se voit dresser procès-verbal par un
représentant de police qui ne badine pas avec ces choses-là. Ne
devrait-on pas aussi verbaliser contre la société des Chalets qui
ferme ainsi aux mortels dans le besoin la porte de ses petits-paradis ?
(source
B. N.)
Avril
1897 -
La neige.
- Dès
samedi, il en est tombé
sur notre région. Mardi, elle a été plus abondante, mais sans tenir.
Dans les Alpes, il y a eu une véritable tourmente. Au col de la
Traversette, où trois de nos soldat ont été récemment engloutis, la
neige a atteint près de 5 mètres d'élévation. (source
B. N.)
Avril
1897 -
Faits normands.
- Le
conseil de guerre de Limoges a condamné à la peine de mort Albert
touché, originaire de Caen, soldat au 78e de ligne, en
garnison à Guéret. Fouché, qui a déjà subi une condamnation pour
outrages envers un supérieur, était poursuivi pour avoir dégainé
contre un sergent-major, fait rébellion à la patrouille et pour avoir
frappé le sergent de garde et le caporal qui commandait la patrouille.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1897 -
La fêté des parapluies.
-
Lundi,
sous une pluie battante,
a eu lieu, à Caen, l'inauguration du calvaire St-Pierre. Sur le
parcours du cortège, les rues étaient couvertes de guirlandes de
feuillage et toutes les maisons, à l'exception de trois, étaient
décorées. On a beaucoup remarqué plusieurs dômes et arcs de
triomphe, ainsi que le portail gothique de la rue St-Malo, peint par M.
Danjou. La décoration du Vaugueux était très remarquable. Malgré le
mauvais temps, la foule était énorme. Jamais de mémoire de Caennais
on n'a vu une telle forêt de parapluies. L'évêque était resté
au presbytère St-Pierre et n'a pas pris part à la cérémonie.
Le
calvaire est tout en granit. La base, le piédestal, le fût et le
Christ réunis pèsent 15 000 kilos. Le Christ à lui seul est du poids
de 3 000 kilos.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Avril
1897 -
L’art de faire des contraventions.
-
L'arrêté du maire de
Caen interdisant aux filles et femmes de servir dans les débits de
boissons continue à faire du bruit dans le monde des débitants.
Jusque-là, des contraventions n'ont été dressées qu'au propriétaire
de la Taverne du Crime, par des agents en bourgeois, qui faisaient
risette aux demoiselles de l'établissement pour mieux les attraper. Ces
affaires ont été appelées vendredi devant le juge de paix. Le
tenancier, condamné à cinq amendes de 3 francs, a déclaré faire
défaut. Pendant que les agents de police ourdissaient leur trahison, le
garde-chiourme de l'établissement s'est mis à crier : « Encore un
criminel ! » Tableau : c'était l'un de nos conseillers municipaux.
Plusieurs
débitants nous ont écrit pour nous demander si cet arrêté du maire
de Caen est légal. Il est copié sur celui du maire de Grenoble qui a
été déclaré légal parle conseil d'Etat.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Mai
1897 -
Femme asphyxiée.
-
Jeudi,
à la
suite d'un commencement d'incendie qui s'est déclaré dans sa chambre,
rue de Bretagne, à Caen, la veuve Pierre Cécile, née Aimée Leloutre,
74 ans, a été trouvée asphyxiée. On suppose que la pauvre vieille,
qui s'était trouvée indisposée le soir, aura voulu se lever pendant
la nuit et aura mis accidentellement le feu aux rideaux de son lit en
allumant une bougie. Un chien et quatre oiseaux ont été également
asphyxiés. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1897 -
Toujours les fraudeurs.
-
Des
employés de l'octroi de Caen, en observation, la nuit, rue Saint-Pierre,
aperçurent une carriole qui leur parut suspecte et que suivait pas à
pas un individu marchant sur le trottoir. A un moment donné, le
conducteur, arrêtant sa voiture, remit un baril à son complice. Les
agents se précipitèrent alors à la tête du cheval qui s'abattit,
mais les fraudeurs s'enfuirent, abandonnant le fût. Dans la voiture on
trouva encore trois barils remplis d'eau-de-vie de cidre, les quatre
ensemble contiennent 232 litres.
(source B. N.)
Mai
1897 -
Parricide.
- Il y
a vraiment des hommes qui sont à plaindre. Le sieur Lecomte, facteur au
télégraphe, à Caen, est de ce nombre. Marié, il a eu un fils auquel
il a fait donner
une bonne instruction, mais il n'a jamais voulu rien faire. Sa femme
s'enivrait et vendait le mobilier pour boire. Le 10 mars, Julien Lecomte,
21 ans, avait passé la journée à
boire, En rentrant chez ses parents, il trouva sa mère ivre qui
lui reprocha de ne pas travailler. Julien Lecomte se relira, mais, vers
six heures du soir, il prit un foulard de soie, entra doucement, passa
le foulard autour du cou de sa mère et le serra fortement par derrière
jusqu'à ce que la malheureuse ne fit plus un mouvement. Son crime
commis, le parricide descendit l'escalier dans lequel il rencontra un
ami auquel il annonça qu'il venait de tuer sa mère. L'ami monta à la
chambre, essaya de ramener la femme Lecomte à la vie, mais il était
trop tard. Quant à Julien Lecomte, il alluma une cigarette et s'en fut
tout raconter au commissaire de police. Le parricide ne manifesta aucun
regret et soutint que c'était à la suite d'une dispute qu il avait
étranglé sa mère. Lecomte a soutenu la même thèse à l'audience.
C'est Me Engerand qui le défendait. Malgré tous ses efforts, l'habile
avocat n'a pu obtenir que les circonstances atténuantes et Lecomte a
été condamné à 20 ans de travaux forcés.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Mai
1897 -
Le froid.
-
Le froid de ces derniers
jours a fait beaucoup de mal aux arbres et aux récoltes. Ce
contre-temps est à peu prés général, mais c’est surtout dans le
Centre et dans le Midi qu’il s’est fait sentir. La plupart des
vignobles sont détruit. Dans la région
de Bordeaux, les fèves et les pois
ont été gelés. Sur certains points de notre région, les pommiers ont
beaucoup souffert. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1897 -
Ligne téléphonique.
-
L'installation d'une
ligne téléphonique entre Caen et Paris est en bonne voie. Tout dépend
de la bonne volonté des intéressés à cette ligne. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1897 -
Curage du Grand-Odon.
-
Le
curage du Grand-Odon
commencera a Caen, le lundi 1er juin, pour être terminé le
8. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1897 -
Cadavre reconnu.
-
Le
corps de
la femme trouvée noyée dans l'abreuvoir du cours Circulaire, à Caen,
a été reconnu pour celui de la veuve Etienne, née à Bellengreville,
près Argences. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1897 - Coquin de printemps.
- Il
faut
que certains agents de la police de Caen aient des allures bien
attirantes, car, en quinze jours, deux individus du même acabit, mis
sans doute en humeur par ce coquin de printemps, leur ont fait des
propositions dites déshonnêtes. Hâtons-nous de dire, pour l'honneur
du
corps des agents, que les susdits, au lieu de répondre à ces avances,
ont dressé procès-verbal pour outrage à la morale publique. Le
premier de ces chevaliers du pétard avait été condamné, comme nous
l'avons dit, à 150 fr. d'amende ; le second, Léon Lucas, 58 ans,
marchand à Caen, qui s'était aussi trompé d'adresse et avait fait des
propositions à un agent de police en bourgeois de service sur le Cours,
a été condamné mercredi à 100 fr d'amende.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1897 -
Une enfant qui l’a échappé belle.
- Pendant
l'absence des époux Leroyer, demeurant à Caen, rue Neuve-Saint-Jean,
leur petite fille de 7 ans était restée seule à la maison. Un
commencement d'incendie s'y étant déclaré, un voisin, le sieur
Marchand fils, s'est empressé de procéder, à l'aide d'une échelle,
au sauvetage de la pauvre petite. On parvenait à éteindre le feu au
bout de quelques instants. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1897 -
Menaces de mort. - Alphonse
Isabelle,
ajusteur mécanicien, est en instance de divorce avec sa femme, qui
habite à Caen, rue du Vaugueux. Isabelle avait chargé son gamin de
douze ans de prévenir sa mère qu'il la tuerait, en effet, un soir, il
a essayé de forcer la porte de la chambre de la malheureuse femme. Aux
cris de celle-ci, des agents accoururent et se mirent à la poursuite
d'Isabelle qui a été trouvé porteur d'un long couteau et d'une fiole
de vitriol. Il a été condamné à quatre mois de prison et, de plus,
le séjour de Caen lui a été interdit.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Encore les fraudeurs. -
Les
gendarmes ont pincé deux
fraudeurs à l'entrée de Bretteville-sur-Laize. L'un d'eux put
s'esquiver, le second déclara se nommer Eugène Rivière, 26 ans,
hôtelier à St-Pierre-sur-Dives, et donna le nom de son compagnon,
Joseph Souchet, cafetier, également à St-Pierre-sur-Dives. La voiture
contenait 110 litres d'eau-de-vie de cidre valant 600 fr.
—
Les employés de l'octroi de Caen, en surveillance quai des Abattoirs,
ont arrêté un individu passant derrière le bureau d'octroi de Clopée
et portant sur son dos un sac à moitié plein. Vérification faite du
contenu, le sac, au lieu de peaux de lapins et de chiffons qui devaient
s'y trouver d'après l'individu, renfermait deux dames-jeannes
d'eau-de-vie de cinq litres chacune, qui ont été saisies. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Respect aux morts. -
Ces
jours-ci, un pauvre
diable, décédé à l’hôtel-Dieu de Caen, était enterré dans le
cimetière St-Gilles. Quelques parents et amis avaient conduit sa
dépouille jusqu'à la fosse. Quelle ne fut pas la surprise de l'un de
ces derniers en voyant les fossoyeurs, pour combler le trou, jeter sur
la bière de gros cailloux qui durent briser les faibles planches du
cercueil.
L'ami
demanda à ces hommes si c'était un chien ou un chrétien qu'ils en
fouissaient ainsi. Ceux-ci L'envoyèrent promener, en lui répondant que
cela ne le regardait pas. Mais cela regarde l'administration, et nous
espérons bien qu'elle avisera pour que l'on respecte un peu plus les
restes des malheureux.
Autre
triste scène racontée par notre confrère d'Isigny. Un fils avait
été bon pour sa vieille mère, jusqu'au jour où il se maria. Depuis,
il n'est pas de misères et de mauvais traitements qu'il n'ait fait
subir à la malheureuse femme. Ces jours-ci, la mort mettait un terme à
ses souffrances.
Son
fils a voulu
aider à confectionner sa
bière, il a mis lui-même le corps dedans et a vissé le couvercle du
cercueil, et quand cette sinistre besogne fut terminée, il lui adressa
cet adieu : « Te ivoilà bien la-dedans maintenant ; nous voilà
bien débarrassés d toi ! » Ces faits ont soulevé l’indignation
de ceux qui y assistaient et méritent d'être livrés à la vindicte
publique. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Le feu. -
Un
commencement d'incendie, éteint après une heure de travail, s'est
déclaré, à Caen, 159, rue Saint-Pierre, au domicile du sieur Emile
Grard, conducteur de train au chemin de fer de Caen à la Mer. Dégâts,
1 500 fr. Malheureusement, la dame Grard a été
brûlée aux mains et au dos. Elle était couchée au moment de
l'incendie, et, sans le secours de son mari, elle aurait été
asphyxiée .
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Choses municipales. -
Le conseil
municipal du Caen a encore été obligé de voter 25 000 fr. pour les
eaux de Moulines dont le débit ne va pas en augmentant, Il serait même
question de construire un second réservoir pour éviter une nouvelle
disette d'eau.
—
700 fr. ont été accordés aux pompiers pour aller se balader à
Rennes.
—
250 fr. ont été accordés à la société « La Neustrie »
—
Par forfait, les « Folies-Caennaises » devront payer 150 fr.
par mois pour droit des pauvres. Si toutes les perceptions au profit des
pauvres se font aussi largement, il ne devrait pas y avoir un malheureux
à Caen.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Victime se son bon cœur. -
Le sieur
Cairon, marchand de charbon, rue de Caumont, à Caen, est chargé de la
surveillance du bien de son frère. Un jour, il surprit le sieur Leneveu,
marchand de liquides, et la fille Devains, sa servante, (car Leneveu est
séparé de corps de sa femme), en train de cueillir des roses dans le
jardin de son frère. Une discussion s'éleva et des coups furent
échangés.
Cairon
ne voulut pas porter plainte, mais Leneveu fit poursuivre Cairon pour
avoir porté un coup sous l’œil de sa servante. Cairon a été
victime de son bon cœur. Alors qu'il pouvait être le poursuivant,
c'est lui qui a-été condamné, mais à un franc d'amende seulement. Le
juge de paix a rejeté la demande de dommages-intérêts. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Lugubre découverte. -
On
a trouvé
dans la prairie de Caen, à l'extrémité de la décharge publique, le
corps en putréfaction de la dame Marie Caillot, 64 ans, née à Amblie
et pensionnaire chez les Petites-Sœurs des Pauvres. Il y a trois
semaines, elle avait obtenu la permission de sortir, et depuis on ne
L'avait plus revue. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Sauvetage. -
Le sieur
Leclerc, 20 ans, employé de messagerie, demeurant à Venoix, prenait un
bain dans l'Orne, à la grande école de natation. Ne sachant pas nager,
il allait couler lorsque le sieur Berteaux, directeur, quoique venant de
manger, se jeta à l’eau et réussit à le ramener sain et sauf. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1897 -
Abandon d’enfant. -
Un
enfant
du sexe féminin, âgé d'un mois environ, à été trouvé rue de l'Engannerie,
à Caen, déposé à la porte de la maison portant le n° 5 Le
pauvre petit être a été transporté à l'hospice Sains-Louis. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1897 -
Les orages. -
Des
orages violents ont éclaté la semaine dernière sur notre région. A
Caen, la foudre a frappé les canalisations électriques et occasionné
l'arrêt du service sur le réseau des quartiers Saint-Jean, de
Vaucelles et du théâtre. Les dégâts occasionnés par cet accident
ont été d'ailleurs des plus minimes, les appareils de sécurité ayant
fonctionné tant à l'usine que dans le poste du théâtre où les fils
fusibles ont fondu immédiatement.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1897 -
Le téléphone à Caen. -
D'après
une
lettre adressée par le sous-secrétaire d'État des postes à M.
Lebret, l'installation du téléphone entre Caen et Paris est en bonne
voie. Le travail pourrait être fini
en 1897. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1897 -
Le feu. -
Pendant
que la dame Bonté, restaurateur, rue d'Auge, à Caen, donnait des soins
à sa petite fille d'un an, sa lampe, placée trop près de la croisée,
mit le feu aux rideaux et au lit qui fut bientôt la proie des flammes.
Mais le feu put être éteint au bout de trois quarts d'heure par le
personnel du sieur Bonté, avec l'aide des voisins. Les pertes
mobilières, évaluées à 800 francs, sont couvertes par deux
assurances. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1897 -
Les manœuvres de septembre.
- La
10e
brigade
d'infanterie exécutera du 6 au 15 septembre des manœuvres au nord de
Caen. Le 11e régiment d'artillerie a quitté Versailles le
28 août, il arrivera à Cheux et Bénouville le 7 septembre. Le 5, le
129e partira du Havre pour Trouville par bateau et cantonnera
à Touques et Bonneville. Les deux escadrons du 6e dragons
quitteront Évreux le 3 septembre et seront le 7 à Saint-Manvieu et
Hérouville.
—
Les manœuvres commenceront le lundi 6 septembre. Les cantonnements sont
ainsi fixés : le 6, l'état-major et le 36e de ligne à
Tilly-sur-Seulles ; le 159e à Bavent et à Varaville ; le 11e
d'artillerie à Argences, le 6e dragons à Troarn. Le 7 et le
8, l'état-major à Mathieu, le 36« a Cheux, St-Manvieu et Norrey le
129' à Beuville et environs ; l'artillerie à Cheux et Bénouville :
les dragons à St-Manvieu et Hérouville. Le 9 et le 10, l'état-major
et le 129e à Courseulles ; le 36e à Cambes,
Anisy et Mathieu ; l'artillerie à Mathieu et Bemières ; les
dragons à Périers et Graye. Le 11, l'état-major à Courseulles; le 36e
à Bernières et St-Aubin ; le 129e à Courseulles,
St-Manvieu et Ryes ; l'artillerie à Graye et Sommervieu ; les
dragons à Courseulles et Ryes. Le dimanche 12, toutes les troupes
seront concentrées a Bayeux et commenceront les manœuvres de brigade
contre un ennemi figuré ;Le 13, les troupes cantonneront a
Sainte-Croix, Loucelles. Brouay, Martragny, Rots, Carcagny, etc…. Le
14, aura lieu la revue finale à Caen et le 15 repos à Caen, puis
dislocation de la brigade. Le 16, le 129e cantonnera à
Dozulé, l'artillerie à Mézidon, les dragons à Cambremer, le
train à Argences. Les 14 et 15, 2 450 hommes, 520 chevaux et 44
voitures cantonneront à Caen. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1897 -
Cheval broyé. -
Lundi l'après-midi, la
demoiselle Louise Allard, 18 ans, dont les parents sont cultivateurs à
Couvrechef, près Caen, se rendait en voiture porter du lait à Caen, au
passage à niveau se trouvant à 200 mètres de la gare de Couvrechef,
elle voulut traverser la ligne du chemin de fer avec son attelage, mais
un train venant de Caen renversa cheval et voiture. La demoiselle Allard
fut précipitée sur le sol, sans se blesser gravement. Quant au cheval,
il avait une jambe cassée et les reins rompus, la voiture a été en
partie démolie. Préjudice, 140 fr. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1897 -
Le téléphone. -
C’est
chose certaine, le réseau
qui va être certainement sous peu réalisé comprendra les ligues Caen
Paris, Lisieux-Caen, Caen-Bayeux et
Caen-Trouville, MM. Maurice Gérard et comte Foy, de Bayeux, ont offert,
si personne antre ne se présentait, de faire l'avance des 200 000 fr.
nécessaires à l'exécution du réseau et ce, sans garantie, avec le
seul service des intérêts à 4 pour 100 pendant une période maximum
de 20 années. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1897 -
Coup de couteau. -
La
femme Julia
Levillain, née Desrues, 18 ans, demeurant à Caen, rue Saint-Jean, se disputait
avec son mari, place de la Poissonnerie. Sa belle-mère, la femme
Victorine Levillain, marchande de poisson, rue de la Pigacière, voulut
intervenir dans la discussion. Mal lui en prit, car sa bru lui portait
aussitôt un coup de couteau derrière l'épaule gauche. La blessure,
heureusement, n'est pas grave. La femme Julia Levillain est arrêtée.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Une brute malfaisante. -
Ferdinand Durand, 32
ans, un repris de justice, entrait, il y a six ans, au service du sieur
Langevin, qui a installé un débit près du calvaire St-Pierre. Le
sieur Langevin exploitait aussi une petite ferme à Lébisey. Lundi
matin, il envoyait Durand traire les vaches. Au lieu de s'acquitter de
cette besogne, Durand s'introduisit dans la ferme de Lebisey et mit le
feu, sans motif aucun, dans une grange, à trois endroits
différents.
Malgré
les secours, tout a été brûlé et détruit. C'est une perte de 2 800
fr. pour le sieur Langevin, qui n'était pas assuré et devait quitter
la ferme aujourd’hui même. Quant à la propriétaire, la dame Tuboeuf,
elle est assurée.
Son
coup fait, Durand s'est rendu au bureau de police, ou il a raconté ce
qu'il avait fait, disant que c'était à la suite de discussions avec
son maître qu'il avait mis le feu, ce qui est inexact. Durand était
connu de la police, car on le surveillait depuis qu'il avait adressé
une lettre de menaces au ministre de la justice. C'est ce qui a pu faire
croire que Durand était un anarchiste, alors que ce n'est qu'une
brute malfaisante. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Coups de couteau. -
Marie
Renault,
une fille de mauvaise vie, bien connue à Caen, avait fait la rencontre
d'un individu avec lequel elle ne tarda pas à se disputer. A bout
d'arguments, la fille Renault a porté plusieurs coups de couteau à son
amant de rencontre, qui a été légèrement blessé. Marie Renault à
22 ans. Depuis l'âge de 16 ans, elle mène une vie désordonnée.
Pendant ces six années, elle n'a pas été six mois en liberté.
Toujours elle a été en prison ou à l'hôpital, elle a même été
enfermée quelque temps au Bon-Sauveur.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1897 -
Meurtre à Caen. -
Georges
Prodhomme,
ex-piqueur chez M. Ricard,
éleveur à Villerville, devait monter un cheval aux courses de
dimanche. Mais, s'étant attardé à boire, il n'arriva pas en temps et
fut remplacé.
Dans
la soirée, il était vu en compagnie de plusieurs individus avec
lesquels il but. Puis il se rendit dans la maison de tolérance de la
cour du Mesnil-Thouret où il eut le tort de se vanter
d'avoir gagné 400 fr. en jouant aux courses, ce qui n'est pas vrai. Au
contraire, le malheureux ne devait avoir que très peu d'argent sur
lui.
Lundi
matin, on trouvait Prodhomme presque sans vie sur la place d'Armes. Il
portait les traces de coups portés avec un dossier de chaise qu'on a
trouvé rue Frementel, ou le malheureux a dû être assommé au cours
d'une rixe. Il est mort sans avoir repris connaissance.
L'enquête
faite au sujet de cette affaire a établi que, dans la même nuit, il y
avait eu deux rixes distinctes, une rue St-Jean, l'autre rue Frementel.
Quand Prodhomme a été frappé, il
se trouvait en compagnie de filles accompagnées de souteneurs. Les
frères Desloges, Louis Auvray et Adolphe Goubert, bien connus, à Caen,
pour ne pas avoir une vie exemplaire, ont été arrêtés comme ayant
pris part à la rixe dans laquelle le malheureux piqueur a trouvé la
mort. La mère de Prodhomme a tenu une auberge à Dives-Cabourg où le
cadavre a été transféré. Prodhomme était un fort gaillard de 29
ans, de taille à se défendre s'il n'avait pas été pris de boisson. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Plus de médecins que de malades.
- Un
journal de Paris dit, à propos de l'affaire du docteur Laporte, «
qu'il se fait aujourd'hui trop de médecins, dix fois plus que la
maladie n'en peut nourrir ». C'est sans doute le cas pour Caen,
car, pendant le mois de septembre, la plupart de nos médecins étaient
en vacances. Ces absences paraissent avoir du bon, puisque, dans ce
mois, le nombre des décès a été constamment en
diminuant. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Le crime de la rue Frementel.
- L'enquête
faite au sujet du meurtre de l'infortuné Prodhomme a fait mettre la
main sur les auteurs du crime. Le nommé Désiré Legout, 30 ans,
journalier à Epron, en est un, il a été arrêté. L'autre, un garçon
de la même région, est recherché. Legout est un mauvais sujet,
redouté dans la contrée. L'an dernier, le 6 mai, à la suite de potins
de femme, il alla menacer chez lui un nommé Hébert et en reçut un
coup de fusil dans l'aine. Hébert ne fut condamné qu'à 20 jours de
prison pour blessures par imprudence. Legout est assurément un des
individus dont Prodhomme avait fait la connaissance dans la maison de
tolérance de la cour du Mesnil Thouret.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Interdiction de Pêche. -
En
vue de protéger
la reproduction du poisson, la pêche, du saumon est interdite du 30
septembre au 10 janvier, celle de la truite et de l'ombre-chevalier du
20 octobre au 31 janvier, et celle du lavaret, du 15 novembre au 31
décembre.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Suites funeste de l’ivresse.
- Le
sieur Cornavin, au service de la veuve Leroy, entrepreneur de
transports, à Caen, prit, samedi matin, pour l'aider dans le
déchargement de wagons de bois, à la gare de la petite vitesse, un
journalier connu sous le nom de Lamy et sans domicile fixe. Dans
l'après-midi, ce dernier, ivre et dans l'impossibilité
de continuer son travail, alla se coucher sur l'herbe, près la voie où
étaient garés les wagons. Le soir, sa journée terminée, Cornavin se
rendit auprès de Lamy pour l'emmener, mais, n'en pouvant tirer que des
paroles incohérentes, il le laissa. Dimanche matin, en venant reprendre
son travail, Cornavin retrouvait Lamy étendu sur un wagon et presque
inanimé. Le chef de gare, prévenu, manda aussitôt le Dr Gosselin,
mais, à son arrivée, Lamy était mort. Il avait succombé à une
congestion provoquée par l'ivresse.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Dédoublement de voies ferrées.
- Les voies de Caen
à Cherbourg, de Pont-l'Evêque à Trouville et de Paris à Brest vont
être dédoublées. Les travaux de Caen
à Cherbourg et de Paris à Brest viennent d'être adjugés.
En
ce qui concerne la double ligne de Caen à Cherbourg, il n'y a pas de
terrains à acheter, mais presque partout les terrassements sont à
faire, ainsi que les travaux d'art. C'est dans la traversé des marais
de Carentan que le travail sera le plus difficile. Ces travaux seront
terminés pour la fin de 1899. La double voie de Caen à Cherbourg est
faite au point de vue stratégique, car elle n'augmentera ni le nombre
des voyageurs, ni l'importance du trafic des marchandises. C'est plutôt
un surcroît de dépenses pour la compagnie. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Mieux vaut tard que jamais.
- La
compagnie anonyme de navigation entre le Havre et Caen, vulgairement
appelée, du nom de son directeur, « société Le Prince », prendra
désormais le titre. plus en rapport avec son caractère anonyme, de :
« Compagnie normande de navigation à vapeur ». Ainsi en a décidé la
récente assemblée des actionnaires, qui a en même temps prorogé sa
durée de vingt années. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1897 -
Enfant brûlé. -
Mercredi,
rue de
Geôle, à Caen, le jeune Bruet, 4 ans, trompant la surveillance de ses
parents, dont le père est employé à la Belle-Fermière, est descendu
seul de son lit et s'est approché de la cheminée. Immédiatement le
feu s'est communiqué à sa chemise. Ses patents se sont précipités à
son secours, mais l'enfant était très grièvement brûlé au visage et
au corps. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1897 -
Une
maison hantée. -
Voilà
maintenant qu'on parle d'une maison hantée rue Montmorency, à Caen,
quartier de Calix. Elle est occupée par les époux Mouillard,
jardiniers. Dimanche, il est tombé chez eux une pluie de pierres, le
manège a continué les jours suivants. Les époux Mouillard ont deux
enfants en bas âge et un domestique entré chez eux depuis quelques
mois. De nombreux curieux vont voir cette maison. Il est impossible de
soupçonner les habitants du voisinage. Espérons qu'on découvrira
l'auteur de ces jongleries et qu'il sera sévèrement puni.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1897 -
Commencement d’asphyxie. -
Le cocher de M.
Vatin, préfet du Calvados, avait allumé son poêle avant de se
coucher. Le matin, une voiture de paille arrivant, le concierge alla
frapper à la porte du cocher. Ne recevant pas de réponse, il courut
prévenir le préfet qui envoya chercher un serrurier et un médecin. La
porte fut ouverte et alors on trouva le malheureux cocher inanimé
sur son lit.
Des
soins énergiques le rappelèrent promptement à la vie, mais ce n'est
que le lendemain qu'il recouvra sa pleine connaissance.
Neuf
serins sur dix, enfermés dans l'appartement, ont été asphyxiés. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1897 -
Ca va mal. -
C'est
de la lumière électrique à Caen dont nous
voulons parler. Des travaux qui devaient durer 12 jours ont été
entrepris rue Saint-Pierre. Ils ont duré 22 jours ! Surtout à cette
saison, ces interruptions sont regrettables. Les commerçants sont
furieux et quelques-uns vont avoir recours à l'acétylène, qu'il est,
facile, paraît-il, d'installer
maintenant sans qu'il y ait aucun danger. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1897 -
Cour
d'assises du Calvados. -
la nuit du 26
septembre, un sieur
Prodhomme, piqueur de chevaux, originaire de Cabourg, était assassiné
et volé à Caen. Les allées et venues des gens de course, le tapage et
les querelles qui en résultent rendirent difficile la découverte des
coupables.
Enfin,
on apprit que Prodhomme avait fait la rencontre, dans la maison de
tolérance de la cour du Mesnil-Thouret, de Désiré Legoux, 20 ans, et
d'Edmond Thierry, 19 ans, deux repris de justice, le premier demeurant
à Epron, où il était redouté de tout le pays.
En
sortant de l'établissement, tous les trois parcoururent la ville. A la
fin Prodhomme se fatigua d'être ainsi escorté. C'est alors que Legoux
le frappa avec le montant d'une chaise brisée qu'il avait trouvé rue
Saint-Pierre. Prodhomme tomba comme une masse sur le trottoir au milieu
de la rue Frementel, et Legoux lui enleva sa montre, sa chaîne et son
porte-monnaie contenant trois sous. Legoux et Thierry relevèrent
Prodhomme et le traînèrent sous une borne-fontaine de la place
d'Armes, où ils le laissèrent après lui avoir lavé la figure.
Mais
ils revinrent bientôt. Et, pendant que Legoux regardait dans les
souliers du malheureux garçon s'il n'y avait pas caché d'argent,
Thierry lui enlevait son pardessus et sa canne. Prodhomme n'avait plus
sa connaissance. il est mort dans la matinée. Le lendemain, les deux
complices allaient se louer sur les promenades Saint-Julien.
Legoux
et Thierry ont été condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Si
le jury n'avait pas écarté le chef d'assassinat, c'était la peine de
mort au moins pour Legoux. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1897 -
Les
femmes témoins. - On
vient de promulguer
la loi accordant aux femmes le droit d'être témoins dans les actes de
l'état civil et dans les actes instrumentaires en général. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1897 -
La
température. –
Fortes
gelées dans les derniers jours de la semaine. A Caen, le thermomètre
est descendu à 8 degrés au-dessous de zéro. On a patine dans la
prairie. Mais le plaisir à été de courte durée, car le dégel est
arrivé mardi dernier. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1897 -
Les
pompiers et la bicyclette. –
Le
ministre de l'intérieur vient de rappeler aux maires des 30 000
communes de France qu'en vertu de la loi du 28 avril 1893, les
sapeurs-pompier qui possèdent des bicyclettes sont affranchis de la
taxe. (Source : Le
Bonhomme Normand)
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