Janvier
1898 -
Superstitions.
- L'année
1897 ayant commencé un
vendredi, les gens superstitieux ont attribué à cette date fatale
toutes les calamités, qui se sont produites pendant ces douze
derniers mois.
—
L'année qui commence, quoique débutant un samedi, ne recèle rien de
bon non plus s'il faut s'en rapporter aux révélations de l'ange
Gabriel parlant par la bouche de la Couesdon. L'ange voit : «
Un incendie s'élever, des enfants aisés y seront brûlés... L'autre
ne sera rien a côté. »
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1898 -
Conspuez
Zola. -
Les
manifestations qui se
produisent partout contre Zola et le syndicat Dreyfus ont eu leur
écho à Caen. Lundi soir vers neuf heures, une quarantaine de jeunes
gens ont parcouru quelques rues en criant : « Conspuez Zola!
A bas les juifs ».
Sous
les fenêtres du Cercle militaire ils ont acclamé l’armée. Ils ont
crié assez bruyamment et fait du tapage devant les magasins
d'habillements de quelques marchands juifs rues St-Pierre et St-Jean. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Les
femmes témoins dans les Postes.
- La
nouvelle loi sur les femmes témoins, vient de recevoir une utile
application dans les postes. Les femmes pourront être témoins dans
les opérations de la caisse d'épargne postale, pour les
remboursements ne dépassant pas 150 fr., ainsi que pour les mandats
postaux. Toutefois, le mari et la femme ne pourront être témoins
pour la même quittance.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Tentative
d’assassinat. -
Une
tentative d'assassinat a été commise sur notre concitoyen, M.
Allainguillaume, armateur et directeur de l'usine de meubles Bully.
M.
Allainguillaume dirige aussi, à Paris, une fonderie de caractères
d'imprimerie fondée par son beau-frère, décédé il y a quelques
années. Ces jours-ci, Benoît Tilmont, 50 ans, tourneur en bois,
avait été renvoyé de l'usine de meubles à la suite d'une
contestation avec le contremaître.
Il alla trouver M, Allainguillaume à Paris. Après une courte
explication, Tilmont, n'ayant pas gain de cause, allait se retirer,
lorsqu'il se retourna et tira quatre coups de revolver sur M.
Allainguillaume qui, s'étant renversé en arrière, ne reçut qu'une
balle dans le bras gauche. L'assassin a été immédiatement arrêté.
Tilmont nie la préméditation. Il a affirmé avoir acheté le
revolver dans l'intention de se suicider. Il ne s'était rendu, a-t-il
ajouté, chez M. Allainguillaume que sur les instances de sa femme.
Tilmont
a six enfants. L'un d'eux, aujourd'hui âgé de 10 ans, aurait eu, à
Caen, en jouant dans l'usine de M. Allainguillaume, deux doigts
coupés par un wagonnet. D'après la femme Tilmont, à la suite de cet
accident, le patron de son mari avait promis de se charger de
l'éducation de l'enfant et de lui assurer une situation plus tard. M.
Allainguillaume nie énergiquement non seulement avoir fait une
telle promesse, mais même avoir eu connaissance de l'accident.
Tilmont
avait loué depuis le 31 décembre, rue Hamon, la « Taverne
alsacienne », sur les volets de laquelle on lisait : « Fermé pour
cause d'installation de concert ». La blessure de M. Allainguillaume
n'aura pas de suites graves. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Coups
de canif dans le contrat.
- Le
sieur Voilant, étudiant fort connu, lors de son séjour à Caen, à
cause de sa longue chevelure, est actuellement soldat au 30e
d'infanterie. Avant son départ pour le
régiment, il flirtait avec la dame Mohr, bijoutière à Caen,
séparée de corps de son mari. Ce mari, auquel ils ne songeaient ni
l'un ni l'autre. Les fit pincer une belle nuit, et le tribunal
correctionnel de Caen les a condamnés chacun à 300 fr. d'amende. Le
sieur Mohr avait, comme partie civile, réclamé 1 fr. de
dommages-intérêts. C'était modeste, aussi l'a-t-il obtenu.
N'importe, Vollant doit regretter de ne pas s'être adressé à une
divorcée.
—
Jean Solignon, journalier à Ducy-Ste-Marguerite, entretient au
domicile conjugal une concubine, la fille Alphonsine Marie. La femme
Solignon ayant porté plainte, le tribunal les a condamnés à 40
francs d'amende, tenant compte de ce fait, paraît-il, que la dame
Solignon n'est pas sans reproches. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Conspuez
Zola. -
Les
manifestations qui se
produisent partout contre Zola et le syndicat Dreyfus ont eu leur
écho à Caen. Lundi soir vers neuf heures, une quarantaine de jeunes
gens ont parcouru quelques rues en criant : « Conspuez Zola!
A bas les juifs ».
Sous
les fenêtres du Cercle militaire ils ont acclamé l’armée. Ils ont
crié assez bruyamment et fait du tapage devant les magasins
d'habillements de quelques marchands juifs rues St-Pierre et St-Jean. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Après
l’orage, le calme. -
L'émotion
causée par les manifestations qui se sont produites à la suite de la
demande de révision du procès du capitaine Dreyfus, condamné pour
trahison, commence à se calmer. Il n'est pas trop tôt, car si dans
notre région il ne s'est pas produit d'incident grave, il n'en a pas
été de même dans plusieurs contrées : à Lyon et à Alger,
notamment, où des magasins ont été pillés, des incendies allumés et
des hommes tués. A la Chambre, plusieurs députés se sont aussi
battus comme des crocheteurs.
—
C'est lundi que M. Zola passe en cour d'assises pour un article
antipatriotique publié dans l'Aurore.
—
Il y a nombre d'années, lorsque nous voyions M. Zola, assis sur le
sable de St-Aubin-sur-Mer, préparer son premier roman à sensation
l'Assommoir, nous étions loin de soupçonner le bruit qu'il ferait
plus tard.
—
Nous ne savons pas si, à propos de cette affaire, il se produira de
nouvelles manifestations. Dans ce cas, nous conseillons à la jeunesse
de nos écoles de n'y pas prendre part, même passivement, afin
d'éviter que l'on puisse encore, malgré leurs protestations, accuser
certains d'entre eux, fils d'officiers supérieurs et de magistrats,
de faire cause commune avec les malheureux égarés qui conspuent
l'armée. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Ça
recommence. -
M.
Bénard, habitant une
maison boulevard Leroy, à Caen, a signalé à la gendarmerie que,
depuis quelques jours, des pierres sont lancées sur sa maison on ne
sait par qui. L'autre nuit une pierre a brisé la vitre d'une
fenêtre.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Manifestations.
- Dimanche,
à la suite d'une
conférence contre les juifs, faite aux Folies-Caennaises par MM.
Georges Thiébaud et Dubuc, une manifestation a
eu lieu aux cris de « Vive l'armée ! A bas Zola. » Elle comprenait
environ 300 personnes. Elle a été facilement dispersée par la
police. Comme on avait prétendu que cette manifestation avait été
organisée par les cléricaux, une affiche placardée dans Caen
dément ce bruit et déclare qu'elle a été organisée par tous les
patriotes.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Adultère
entre parents. - Depuis
assez longtemps, les frères Lecordier, journaliers à Caen, tous deux
mariés, étaient au plus mal. L'un des deux couples Lecordier avait
même injurié et battu la femme de l'autre Lecordier. Mais l’insulteur,
Gustave Lecordier, 35 ans, pris de remords, a, depuis, demandé pardon
à sa belle-sœur, Clémentine Fontaine, femme Lecordier, 26 ans.
Celle-ci lui a ouvert ses bras pour lui prouver qu'elle ne lui en
voulait pas, au contraire. Notre gaillard s'y est même si bien
trouvé qu'il y est resté assez de temps pour se faire dresser
procès-verbal pour adultère. Les deux tourtereaux ont été
condamnés chacun à 50 fr. d'amende.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Un
gros scandale. -
Le pharmacien
du dispensaire de Caen a tenté de se donner la mort à la suite de
faits immoraux relevés contre lui. Secouru à temps, il a été
sauvé, mais à peine rétabli il a pris la fuite. Voilà une
excellente occasion de supprimer l'inutile pharmacie du dispensaire.
Le titulaire qui vient de fuir était professeur à l'école de
médecine. Il passait pour être un déséquilibré. On cite de lui de
nombreux et étonnants traits d'excentricité. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Noyées.
- On
a trouvé, noyée dans l'Odon, à Venoix, la veuve Boquet, 74 ans,
dont les enfants habitent à Caen, rue de Bayeux. L'infortunée ne
jouissait pas de toutes ses facultés mentales.
—
La dame Beautier, 68 ans, lessivière à Lisieux, est tombée dans la
rivière, en voulant rattraper du linge. On retira presque aussitôt
la malheureuse, mais déjà elle était morte. Elle venait de manger
et avait succombé à une congestion. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Réserve
territoriale. - Les
hommes des classés de 1872, 1873, 1874, 1875, 1876, 1877, sauf ceux
classés dans les services auxiliaires, sont prévenus qu'ils devront
déposer leur livret individuel, soit à la mairie, soit à la
gendarmerie de leur domicile ou de leur résidence, d'ici le 15
février. Ils doivent réclamer un récépissé lorsqu'ils remettent
leur livret.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Tentative
de suicide. - La dame
Pommier, coquetière, place Saint-Sauveur, à Caen, inconsolable de la
mort de son fils, décédé dans la nuit, a tenté de s'asphyxiée au
moyen d’un réchaud rempli de charbon. Un voisin ayant frappé à sa
porte sans obtenir de réponse entra et trouva la malheureuse femme
presque inanimée. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Vieux
jeu. -
Les maires
passent, mais les boues restent. Par ces temps maussades et pluvieux,
nos rues et nos boulevards ressemblent à des marais. Les gens du
balayage font ce qu'ils peuvent. Mais le temps du balai est passé :
c'est vieux truc. Vive le balayage mécanique ! Au lieu d'entretenir
des sociétés linnéenne et autres, dont l'existence n'a aucun
intérêt public, la ville ferait mieux d'acheter des balayeuses
mécaniques. Ce serait peut-être un moyen pour rattraper un peu de
cette popularité que l'administration municipale de Caen a perdue
avec certains arrêtés n'ayant d'autre raison d'être que d'embêter
le public. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Funeste
imprudence. - Lundi
soir à Caen, un
étudiant qui venait d'acheter un revolver le montrait à un de ses
camarades, M. O…..... Ce dernier en prenant l'arme fit jouer la
gâchette, un coup partit et la balle atteignit l'imprudent à
l'arcade sourcilière gauche. La balle a été extraite mardi. On
croit que l’œil n'a pas été atteint.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Incendies.
- Mercredi
matin, vers 2 heures, un incendie a éclaté au domicile de la dame
veuve Mury, qui tient, à Caen, un café près de la gare du tramway
Decauville. La maison est entièrement construite en planches. On
suppose que le feu a pris naissance dans de vieux papiers et des
débris de bois servant au chauffage. Sentant de la fumée dans sa
chambre à coucher, la dame Mury chercha à fuir, mais la fumée
était si épaissi dans l'escalier qu'elle dut avec l'aide d’un
pensionnaire, descendre, avec ses deux enfants, par la fenêtre de la
chambre, peu élevée au-dessus du sol, à leurs appels au secours,
les voisins accoururent et éteignirent le feu. Si la dame Mury
s'était réveillée, quelques instants plus tard, elle eût
inévitablement péri, elle et ses enfants, dans les flammes. On
estime la perte à 4 000 francs. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
La
Reine d’Angleterre. - La
reine d'Angleterre, se
rendant à Nice, passera en gare de Caen demain vendredi. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Les
chevaux américains. - L'importation
des chevaux américains augmente sans cessé. Le syndicat agricole du
Calvados fait signer une pétition demandant que les chevaux
étrangers soient frappés d'un droit de 200 fr. à leur entrée en
France. Protéger l'élevage français c'est, effet, assurer le
recrutement des chevaux de cavalerie.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Les
chevaux américains. - Le
pétitionnement contre
l'importation des chevaux américains prend des proportions
formidables dans notre région et dans toute la France. On comprend,
en effet, partout, qu'il s'agit de sauver l'élevage français et
d'assurer la défense nationale.
Dans
Se Calvados, on espère avoir 40 000 signatures. La Chambre des
députés s'étant prorogée à lundi prochain, les pétitions seront
reçues au Syndicat agricole du Calvados, rue Auber, à Caen, jusqu'à
dimanche prochain.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Un enfant de 6 ans sauveteur.
- Un enfant de
3 ans est tombé, dimanche, dans le lavoir de la rue Caponière, à
Caen. Sans la présence d'esprit du jeune Bossé , 6 ans, qui s'est
précipité vers lui et a pu le saisir par son tablier, le pauvre
petit se serait noyé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Mission. -
Dimanche,
en l'église Saint-Pierre de Caen, a commencé une mission pour les
hommes qui durera jusqu'au jour de Pâques, Les midi, mardi et
mercredi saints, il y aura une retraite pour les dames, la mission est
prêchée par l'abbé Garnier. Elle s'est passée avec calme
jusqu'ici.
On
a beaucoup remarqué que l'abbé Garnier a considérablement grossi.
La figure s'est empâtée et le ventre s'est arrondi. « Sic
transit gloria mundi ». (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Téléphone.
-
M, Dalpeuch,
sous--secrétaire d'Etat des postes et des télégraphes, dans une
lettre adressée à M. Lebret, député du Calvados, annonce que
le circuit
téléphonique Paris-Caen sera mis à la disposition du public très
prochainement. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Deux agents dans des brindezinques.
-
Une
belle nuit, deux agents de la police de Caen chevauchaient
difficilement rue St-Pierre.
—
« J'crois, disait l'un, que j'en avons une cuite ». « a
Collègue, répond l'autre, vous avez raison, sans avoir la vôtre
».
—
Des personnes ayant aperçu les deux pochards coururent au poste
voisin et requirent des agents pour mettre en lieu sûr ces deux
agents en train de tacher leurs uniformes. On dit qu'ils ont été
révoqués. Nous le croyons sans peine. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Un attelage dans la rivière.
- L'attelage
du sieur Petchverty, entrepreneur à Caen, prenant un chargement de
sable sur le quai de Juillet, a été crocheté par une autre voiture.
Le choc a effrayé le cheval qui en reculant est tombé dans l'Orne.
On a réussi à retirer l'attelage de l'eau après trois quarts
d'heure de travail. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Acte de dévouement. -
La
veille de Pâques, à 6
h. 50 du soir, le train allant de Paris à Cherbourg entrait en gare
de Caen. Un des voyageurs de ce train, ayant commis l'imprudence de
descendre avant
l'arrêt complet, fut projeté sur la bordure du quai. Entraîné par
le marchepied des wagons, il glissait sous le train et allait être
broyé, quand M. Commin, commissaire de surveillance administrative à
la gare, se précipita à son secours et put, après avoir été
lui-même violemment heurté par une portière ouverte, arracher à la
mort cet imprudent. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Sucrerie et distillerie. -
Malgré
les bruits qui
circulent au sujet du projet d'établissement de la Sucrerie caennaise
dont M. Etienbled cherche a doter notre ville, il parait, que cette
entreprise est en bonne voie et ses représentants vont se mettre en
contact avec les agriculteurs pour recueillir les engagements
culturaux nécessaires pour permettre
de monter le plus tôt possible leur usine et de la faire fonctionner.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
La pêche aux huîtres. -
Le
ministre de la marine,
d'accord avec le gouvernement anglais, a décidé que la pèche aux
huîtres pourra être continuée dans la mer commune de France et
d'Angleterre jusqu'au 15 juin. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Pêche. -
Nous
rappelons que la pêche de l'écrevisse et de tous les poissons autres
que le saumon, la truite, l'alose et l'anguille, est interdite
jusqu'au 19 juin. L'anguille ne pourra pendant cette période être
pêchée qu'avec l'aide de la bourrache et de la vermée. Les
interdictions ci-dessus s'appliquent même à la pèche a la ligne
flottante à la main. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1898 -
A propos de Saints. -
Les
saints de glace, la terreur des horticulteurs, figurant au calendrier
les 11, 12 et 13 mars, ne paraissent vouloir faire parler d'eux. Fin
de la lune rousse, le 20 mai.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1898 -
Les suites d’une imprudence.
- Au
mois de novembre 1887,
un sieur Drasse, employé à la fabrique de boites à fromage de la
Maladrerie, près Caen, appartenant à M. Pouettre, avait la main
droite prise dans une raboteuse.
L'inspecteur
du travail dressa alors un procès-verbal où il relevait contre le
patron une contravention à une loi sur l'organisation des machines.
Le parquet fit procéder à plusieurs enquêtes et de nombreux
témoins furent entendus : tous déclarèrent que Drasse avait été
blessé par sa faute.
Malgré
cela, M. Pouettre fut cité devant le tribunal de simple police. Par
un jugement très longuement motivé, M. Lefort, juge suppléant,
vient de renvoyer M. Pouettre des fins de la plainte et l'a acquitté
sans dépens. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1898 -
Un drôle d’arrêté. -
M.
Chevalier, marchand de
bicyclettes, rue Singer, à Caen, avait loué à un jeune, homme une
bicyclette munie de sa plaque et de son grelot, mais sans lanterne, le
bicycliste devant rentrer avant la nuit.
Celui-ci
s'attarda. Il revenait, le soir, sur la route, poussant sa bicyclette,
lorsque les gendarmes l'arrêtèrent et lui dressèrent,
procès-verbal pour ne pas avoir de lanterne, ni de grelot qu'il avait
mis à sa poche, ne croyant pas avoir à s'en servir puisqu'il
marchait à pied. Mais le plus curieux, c'est que ce n'est pas le
bicycliste qui a été poursuivi : c'est le loueur. Et le juge de paix
a été obligé de le condamner à 1 fr. d'amende en vertu d'un
arrêté préfectoral que nous ne serons pas les seuls à trouver un
peu drôle, pour ne pas dire plus. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1898 -
Cadavre retrouvé. -
Le cadavre du
sieur Albert Fillet, 21 ans, demeurant à Caen, a été retiré de
l'Orne, lundi dernier. Le malheureux, ainsi que nous l'avons annoncé
dans notre dernier numéro, était accidentellement tombé dans
l'Orne, derrière les tentes installées sur le Grand-Cours, dans la
nuit du1i5 au 16 mai. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1898 -
A propos de Saints. -
Les saints
de glace, la terreur des horticulteurs, figurant au calendrier les 11,
12 et 13 mars, ne paraissent vouloir faire parler d'eux. Fin de la
lune rousse, le 20 mai.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Plainte portée à la légère.
- Une
dame de Caen, en passant devant le magasin d'un de nos bijoutiers,
crut reconnaître, à l'étalage, deux timbales en argent qui lui
avaient été volées. Elle porta plainte avant d'interroger le
bijoutier. On saisit les deux timbales et on fit chez lui une
perquisition minutieuse. Le bijoutier ayant pu établir, par factures,
qu'il avait acheté les deux timbales, elles lui ont été rendues.
Une autre fois, les personnes volées feront bien d'y regarder à deux
fois avant de porter plainte contre d'honnêtes commerçants. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Réservistes et territoriaux.
–
Les réservistes
et territoriaux d'infanterie, convoqués pour accomplir une période
d'instruction en 1898, sont invités à retirer dans la première
quinzaine de juin leurs ordres d'appel qui sont déposés à la
gendarmerie de leur résidence. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Noyé. –
On a retiré du canal
de Caen à la mer le corps de Pierre Kerfeuto, 35 ans, terrassier.
Avant de mettre à exécution son funeste projet, Kerfeuto avait
écrit un mot adressé à son beau-frère, le sieur Mathurin Peronne,
jardinier à Allemagne.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Fiacres électriques. –
Dans deux mois, la compagnie des Voitures de Paris mettra
en circulation des coupés, des voitures découvertes et des landaus
automobiles électriques. Pour les petites voitures, la course sera de
2 fr. Chacune de ces petites voitures revient de 5 à 6 000 fr. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Une centenaire. –
Mme Lefébure, née à Caen,
le 24 mai 1798, a célébré, la semaine dernière, son centième
anniversaire. Mme Lefébure est veuve, depuis 1873, de M. Bruno
Lefebure, ancien chef de division à la préfecture de la Seine.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Les processions. –
Les
processions de la
Fête-Dieu ont eu lieu dimanche dernier à Caen, sans incident.
A
Carpiquet, une bougie a mis le feu à un reposoir qui a été
complètement brûlé.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Téléphone. –
Le
circuit téléphonique entre Caen et Trouville est ouvert au public
depuis lundi dernier 13 juin.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
La taxe sur les vélocipèdes.
– Nous
avons déjà annoncé
qu'à dater du 1er janvier 1899 la taxe vélocipédique
sera ainsi fixée : 6 fr. pour les machines à une place ; 12 fr. pour
les machines à deux places, et 5 fr. pour chaque place en plus. Mais,
comme conséquence de la réduction de la taxe, toutes les machines
des cyclistes devront
être munies, à partir du 1er juillet prochain, de la
plaque de contrôle. Les cyclistes doivent faire, avant cette date, la
déclaration proscrite par la loi. Toute contravention à l'obligation
de la plaque de contrôle sera punie de peines de simple police, sans
préjudice du doublement de taxe qui serait encouru pour défaut ou
inexactitude de déclaration.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
A compléter. –
La
municipalité de Caen a
réuni les rues des Petites et des Vieilles-Carrières-Saint-Julien en
une seule et même rue appelée rue des Carrières-Saint-Julien, mais
elle a laissé subsister les anciens numéros des deux rues, ce qui
fait un double capable de produire des erreurs d'adresse et de
provoquer de regrettables quiproquos... en cas de rendez-vous.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1898 -
Chevaux emballés. – Le
sieur Raymond Tirel, 25 ans, cocher chez le sieur Dumont, loueur de
voitures à Lion-sur-Mer,
attendait des voyageurs à la gare de l'Ouest, à Caen. Son cheval,
qu'il avait débridé pour manger l'avoine, s'est emballé subitement
dans la cour de la gare. En voulant arrêter l'animal, le sieur Tirel
a été projeté violemment à terre et, dans sa chute, s'est
fracturé une épaule.
—
Le cheval du docteur Mengin, qui se rendait de Caen à Plumetot, a
pris peur par suite de la rupture d'un trait et s'est abattu au bout
de quelques centaines de métres. Le docteur Mengin fut précipité
sous sa voiture, mais il ne s'est fait, heureusement, que de légères
contusions.
—
Un cheval attelé à une petite voiture à quatre roues passait sur le
Cours Sadi-Carnot, à Caen. Pris de peur soudain, l'animal se retourna
brusquement et l'attelage fut précipité de la hauteur du Cours dans
la prairie. Les deux personnes se trouvant dans la voiture avaient eu
le temps de sauter à terre. Le cheval n'a pas été blessé. La
voiture a eu seulement un brancard cassé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
Sécurité publique. –
Les
travaux d'élévation
du niveau d'eau du canal de Caen à la mer ont nécessité la
construction de nombreuses citernes sur la rive gauche. Quelques-unes
sont recouvertes de mauvaises planches, d'autres ne le sont pas du
tout. Au nom de la sécurité nous demandons qu'elles soient
solidement couvertes. Nous sommes même étonnés que des ordres en ce
sens n'aient pas été donnés, car il y a quelques jours l'un de nos
plus actifs conseillers municipaux faillit disparaître dans l'une de
ces oubliettes. C'eût été dommage !
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 - La rougeole.
– Quelques
cas de rougeole se sont produits dans la garnison de Caen,
mais, grâce aux bons soins dont les malades en traitement à
l'hotel-Dieu sont entourés, de la part des médecins militaires,
aucun décès n'est a signaler. Les malades sont en voie de guérison.
A Paris, la rougeole sévit sur les enfants.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
Lugubres découvertes. –
Par
suite de l'enlèvement des barrages, à Caen, le niveau de l'Orne a
baissé en amont et a fait découvrir, dimanche matin, un cadavre
d'enfant enveloppé dans un corsage en satinette noire. C'était une
petite fille qui avait dû être étranglée avant d'être jetée à
l'eau, car le cou était serré par un cordon noir. D'après les
constatations médicales, l'enfant avait dû vivre cinq à six jours
et son cadavre, en décomposition avancée, était dans l'eau depuis
un mois, il est probable qu'il y a été jeté entre Caen et
Saint-André. Une enquête est ouverte. (source
le B. N.)
Juillet
1898 - Accident de
voiture. – Vendredi,
à la sortie de Caen, au lieu dit la Demi-Lune, le sieur Leclerc,
boulanger, se dirigeait vers Argences avec une voiture chargée
d'environ 3 000 kilos de farine. Son fouet lui ayant échappé des
mains, il se précipita pour le rattraper, mais il fit un faux
mouvement et roula sous la voiture, dont une des roues lui passa sur
les mains, qui ont été en partie écrasées.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
Choses municipales. –
Le
ministre de la guerre
attribue à Caen un 4e bataillon du régiment en
garnison dans la ville. Les frais d'installation sont évalués à 250
000 fr., dont 150 000 à la charge de la ville et 100 000 à la charge
de l'État. ( source
le B. N.)
Juillet
1898 -
Les conséquences de la guerre.
– La
guerre des États-Unis et de l'Espagne atteint notre exportation. Pour
l'ensemble des cinq premiers mois de 1898, nos envois directs aux
Etats-Unis sont tombés de 110 466 000 à 68 195 000 fr., et, d'autre
part, nos exportations en Angleterre, qui comprennent une part
importante d'objets destinés à la grande république américaine,
ont baissé de 492 812 000 francs à 434 610 000 francs. (source
le B. N.)
Juillet
1898 -
Choses municipales. –
Au
début de la séance de
lundi, le maire a rendu hommage au dévouement du sieur Geneviève,
employé de l'octroi de Caen, blessé on essayant d'arrêter des
fraudeurs, une gratification lui a été donnée, en attendant la
récompense à laquelle il a droit pour son dévouement.
(source le B. N.)
Août
1898 -
Ignorance volontaire. –
Beaucoup de
maires ignorent, ou plutôt feignent d'ignorer, que l'assistance
médicale gratuite est organisée dans le Calvados et répondent
aux malades dans la gène qu'ils n'ont pas de ressources pour
les faire soigner. La préfecture ferait bien de rappeler ces maires
là à leurs devoirs. (source
le B. N.)
Août
1898 -
Renvoi de la classe. –
Les
hommes des classes
1894, 1895 et 1896, ainsi que les engagés volontaires qui doivent
passer dans la réserve avant le 1er novembre prochain,
seront envoyés en congé aux dates ci-après : à l'intérieur : le
17 septembre, dans les corps de troupe qui ne prennent pas part aux
manœuvres, ou dans ceux qui seront rentrés en temps utile dans leurs
garnisons pour exécuter, avant le 17, toutes les opérations de
désarmement. Dans les autres corps, les hommes seront renvoyés
après la rentrée des manœuvres aussi vite que possible.
(source le B. N.)
Août
1898 -
Imprévoyances administratives.
– L'administration
des ponts et chaussées n'est pas en veine en ce moment et les
contribuables non plus. Il y a trois à quatre mois, un accident
purement matériel, mais coûteux, se produisait dans le port de
Ouistreham par suite de l'imprévoyance des agents charges du service.
Dernièrement, un mur construit à Blainville par les ponts et
chaussées s'écroulait sur une grande longueur. Vendredi la nuit, un
autre accident, est arrivé sur l'Orne, au barrage de Caen, mais,
cette fois, il y a eu malheureusement mort d'homme. Les ponts et
chaussées ne manqueront pas de mettre ce malheur sur le compte des
éclusiers qui ont levé trop tard les plaques supérieures du
barrage. C'est possible, mais il n'en est pas moins étrange qu'un
accident de ce genre soit subordonné a l'oubli d'une manœuvre.
L'administration
avait bien prévu le courant d'amont Pourquoi n'a-t-elle rien fait
pour établir une résistance suffisante au courant de la marée
montante. L'ancien barrage a été replacé. Bien mieux eut valu le
laisser en place et le réparer s'il en avait besoin puisque depuis
trente ans il fonctionnait sans accident. A Caen comme à Ouistreham,
il y a eu imprévoyance, mais comme toujours les contribuables
paieront les pots cassés : 7 à 800 000 fr. pour Ouistreham, 25 à 30
000 fr. pour Caen.
Un
barrage en bois existait depuis longtemps sur l'Orne, à l'entrée du
Grand-Cours. Les ponts et chaussées décidèrent de remplacer ce
système vieux jeu par un barrage fin de siècle. La réception des
travaux avait eu lieu jeudi. Vendredi, les plaques du barrage cédant
du pied à la pression de la marée montante furent renversées du
côté opposé du barrage dont les eaux étaient peu élevées.
Malheureusement, a ce moment, les éclusiers Lemullois et Lecornu
étaient en train de manœuvrer les plaques et furent entraînés avec
le
barrage. Lecornu a été sauvé par deux courageux citoyens, mais le
cadavre de Lemullois n'a été retrouvé que le lendemain matin. En
disparaissant dans l'eau, le pauvre homme prononça plusieurs fois le
nom de sa fille, il était âgé de 67 ans.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1898 -
C’était prévu. -
Ainsi
que nous le prévoyions, les ponts et chaussées mettent l'accident du
barrage de l'Orne sur le compte du chef barragiste Lemullois, qui
n'est plus là pour se défendre. Un rapport, concluant à la faute de
cet agent, a été déposé au parquet. Quoi qu'il en soit, l'accident
prouve que le nouveau barrage n'était pas en état de supporter la
charge des eaux de la marée, et cette imprévoyance ne peut
certainement pas être mise sur le dos de ce pauvre Lemullois, qui a
payé de sa vie la faute des ponts et chaussées. (source le B.
N.)
Août
1898 -
Un pétrolier en feu.
- Lundi
matin, vers sept
heures, un incendie a éclaté à Caen, à bord du sloop « Léon-et-Paul »,
chargé de pétrole et amarré dans l'Orne, quai des Abattoirs. En peu
d'instants, des explosions successives de fûts se produisirent et le
navire entier fût embrasé. Le capitaine Deuff et sa femme n'eurent
que le temps de se sauver. L'alarme aussitôt donnée, la pompe à
vapeur de la gare et les pompiers arrivèrent bientôt, mais leurs
efforts durent se borner a préserver le paquebot
« l'Hirondelle », de la Compagnie normande de navigation,
et un ponton mouillés dans le voisinage et que la marée basse
empêchait de s'éloigner. Cependant, le pétrole se répandait sur la
rivière, flambant à plus de 10 mètres de haut et menaçait d'aller
incendier le barrage de la passerelle. Mais on réussit a empêcher
les épaves enflammées de gagner le large et en jetant du sable
dessus, à les noyer complètement. Le « Léon-et-Paul »,
armateur M. Corbet, du Havre, et dont le port d'attache est Honfleur,
jaugeait 32 tonneaux 47 centièmes, il était chargé de 210 gros
fûts de pétrole d'environ 180 litres, 350 bidons de 50 litres,
formant un total de 39 550 litres. Le chargement était assuré pour
15 000 francs, le sloop estimé 5 000 fr. ne l'était pas.
Le
capitaine a perdu dans cet incendie une bicyclette et des effets
d'habillement d'une valeur de 700 fr. non assurés. Il a retrouvé sa
montre et 18 fr. dans ce qui restait de la cabine de son bateau. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1898 -
Départ du 36e. - Ce
régiment va quitter Caen pour faire place au 5e
Mais nous n'aurons pas encore, parait-il, de 4e
bataillon, des contestations s'étant élevées au sujet des
aménagements à faire à l'usine Lanièce où ces hommes devaient
loger en attendant que les travaux du nouveau casernement soient
terminés. Espérons que l'on finira par s'entendre.
—
Soldats et réservistes sont partis, sous l'eau, pour prendre part aux
manœuvres qui vont avoir lieu à Chalons.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1898 -
Mortalité des enfants.
- La
semaine dernière, la mortalité a sensiblement augmenté à Paris,
surtout parmi les enfants. 201 n'ayant pas encore un an sont morts par
suite de l'absorption de mauvais lait. Des mesures ont été
prescrites.
—
A Caen, plusieurs enfants en bas age ont aussi succombé.
Est-ce la faute du lait ?
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1898 -
On réclame des bancs.
- Beaucoup
de personnes se plaignent de la rareté des bancs et du mauvais
entretien de ceux qui existent à Caen. Quel que soit l'esprit
d'économie de notre administration, un peu de sensibilité de sa part
pour les vieillards, les personnes souffrantes ou les femmes qui, dans
leurs promenades ou leurs courses, ont besoin, de temps à autre, d'un
peu de repos, ne serait pas un crime et ne serait pas mal vu. Une
douzaine ou deux de bancs de plus, répartis dans toute la ville, sur
les places et-les promenades, ne seraient pas une lourde charge pour
le budget de la ville, un peu plus de surveillance pour le maintien de
la propreté des bancs serait également approuvée de tous.
(source le B. N.)
Octobre
1898 -
Sauvetage peu ordinaire.
- Autre
sauvetage, plus modeste, accompli par deux ouvriers restés inconnus,
est celui du jeune Saint-Jean, 14 ans, employé chez M. Lubin,
marchand de fromages à Caen, rue Saint-Pierre, qui était tombé
dans le canal Robert.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1898 -
Démission. -
Mercredi
soir, M. Toutain, maire de Caen, a envoyé sa démission à la
préfecture. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1898 -
La garde des gares.
- Les
troupes envoyées sur
Paris vont rentrer. On a cesse de garder militairement les principales
gares d'embranchement de notre région. A Caen, le calme a été
complet. Sur les huit cents employés de la gare, six seulement font
partie du syndicat. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1898 -
Drole d’idée. - Le
126e régiment Territorial était convoqué à Perpignan
pour accomplir une période de treize jours. Un territorial, veuf et
père de cinq enfants de deux à neuf ans, avait fait une demande de
dispense qui fut rejetée. Ne pouvant laisser les enfants seuls à la
maison et étant dénué de ressources, ce territorial a amené ses
enfants à la caserne et a dit au colonel : « Je suis obligé
d'amener la marmaille, je suis sans le sou et ne puis laisser les
enfants sans pain dans la rue ». Les enfants ont été
recueillis à la caserne, où ils ont été logés et nourris
aux frais du régiment.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1898 -
Blessures accidentelles.
- Le
sieur Lamy, charron à
Cabourg, revenait, le soir, en voiture du Bas-Cabourg, sa jument,
effrayée par un motocycle que son propriétaire rajustait, s'est
jetée dans le fossé et, contournant un arbre, rebroussa chemin
vivement. Dans ce brusque mouvement, le sieur Lamy fut projeté avec
force sur la ridelle de sa voiture, se faisant à la poitrine une
blessure qui n'aura pas cependant de suites.
—
Le sieur Lemoisson, 47 ans, à Vassy, a eu la poitrine
fortement contusionnée par la chute d'un arbre qu'il abattait et dont
un coup de vent avait fait changer la direction. L'état du blessé,
qui se plaint aussi de douleurs internes, inspire des inquiétudes.
Lemoisson est père de quatre enfants.
—
Jules Bunel, 18 ans, dont le père est meunier à
Courtonne-la-Meurdrac, se trouvant un peu pris de boisson, passa sous
l'une des roues de la voiture qu'il conduisait sur la route de
Beuvillers. Des passants le relevèrent et le conduisirent à
l'hôpital de Lisieux. Il en sera quitte pour une entorse.
—
La dame Bidot, veuve
Couture, 77 ans, demeurant rue Saint-Pierre, à Caen, est tombée dans
la devanture du sieur Gaschet, sellier, boulevard Saint-Pierre, et a
été blessée assez gravement au front par les éclats de la glace
qu'elle a brisée.
—
La dame veuve Guérin,
rentière, rue d'Auge, à Caen, s'est fracturé une jambe en tombant
rue Neuve-du-Port.
—
Le
sieur Lemasson, maréchal à Caen, était à Cagny, occupé à ferrer
un jeune cheval, lorsque l'animal se mit à ruer violemment et
atteignit le malheureux ouvrier sous le menton, lui fracturant la
mâchoire. Le blessé à été transporté à l'hôtel Dieu, il est
marié et père de 2 enfants en bas âge. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Récompenses. -
Ont
été médaillés : M. Gilles,
agent de locations à Villers-sur-Mer, 1886-1898, s'est distingué
dans plusieurs circonstances, notamment en maîtrisant deux chevaux
emportés attelés à une voiture.
—
M. Leprince, brigadier de police à Caen le 10 octobre 1898 :
s'est signalé par un fait analogue. Déjà titulaire d'une mention
honorable. Hier encore, le brigadier Leprince, arrêtait un attelage,
quai de la Londe, au moment où une des roues allait écraser le
conducteur.
—
Mention honorable : M. Canivet, employé d'octroi à Caen le 30 août
1898 : sauvetage d'une fillette tombée dans un puits. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Appel aux dames. -
Dans
son dernier numéro le
Commerce caennais adresse un pressant appel aux dames de Caen pour
qu'elles n'aillent pas s'approvisionner dans les grands bazars de
Paris. Cet appel, nous leur avons déjà adressé bien dès fois, mais
nous avons toujours prêché dans le désert. Le Commerce caennais
sera-t-il plus écouté ?
Décembre
1898 -
Singulier moyen de montrer l’exemple.
- Dans
tous ses numéros le Commerce caennais, recommandé avec instance aux
habitants de Caen de
tout acheter aux commerçants
de la ville. Or, le Cercle national a offert un bronze de 1 400 fr. à
M. Vatin. Ce bronze n'a pas été acheté à Caen, mais à Paris, dans
une fabrique, chère dit-on, à l’un des membres de la chambre de
Commerce. Le Cercle national compte parmi ses membres un grand nombre
de commerçants. Ils prêchent donc aux autres ce qu'ils ce qu’ils
ne font pas eux-mêmes. (source
le B. N.)
Décembre
1898 - Recensement. - Les
propriétaires de chevaux, juments, mulets et mules et de voitures
attelées, devront, sous peine de poursuites, se présenter à la
mairie, avant le 1er janvier, pour en faire la
déclaration. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Le gaz et l’électricité.
- Le
gaz n'éblouit pas
précisément les Caennais par son éclat, mais il ne les plonge pas
dans les ténèbres. L'électricité est plus sans gène : elle
disparaît quand cela lui plait. Au beau milieu de la soirée,
éclipse totale. Boutiquiers et bourgeois. éclairez-vous comme vous
pourrez. Cela mécontente tout le monde et des gens ont même refusé
de payer leur installation jusqu'à ce qu'on leur donne une lumière
stable.
Si
c'est ça le progrès, n'en faut pas. Qu'on nous ramène au temps de
la reine Pétoche. On n'y voyait pas clair, c'est vrai, mais au moins
on ne payait pas pour ne pas être éclairé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Accident et non suicide. -
Le
bruit a couru que la
demoiselle Aimée Marie, 74 ans, demeurant Grande-Place-Saint-Gilles,
à Caen, s'était noyée volontairement dans le bassin. C'est
inexacte. Cette demoiselle y voyait très peu et c'est
accidentellement qu'elle est tombée à l'eau. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Coiffure. - Notre
concitoyen Auguste Mabille, ancien employé de la maison Coquerel,
coiffeur à Caen, vient de remporter, à Paris, le premier prix de
coiffure de Dames au concours international de l'académie universelle
de coiffures. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Poissonnerie. - Depuis
dimanche, la vente en gros du poisson, à Caen, a lieu dans le nouveau
pavillon. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Service militaire. -
La
durée du service militaire
commence le 1er novembre de l'année du tirage au sort et
l'incorporation doit avoir lieu le 16 novembre au plus tard.
L'expérience a montré que l'incorporation à cette époque tardive
présente des inconvénients : l'instruction des Jeunes soldats est
bientôt entravée par les rigueurs de la saison. Le ministre de la
guerre va proposer de reporter au 1er octobre la date
initiale du service et la date de mise du contingent à la disposition
du ministre pour en opérer la répartition, tout en laissant au
ministre la faculté de s'incorporer tout ou partie du contingent que
le 16 novembre au plus tard.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1899 -
Le doublement des voies de la ligne de Caen à Cherbourg. - La
seconde voie sur la
ligne de Cherbourg sera livrée à l'exploitation le 1er
mars 1889, de Montebourg à Sottevast, le 1er avril
suivant, de Bayeux à Lison, et le 1er juillet, de Caen à
Bayeux. A partir de cette dernière date, le service de Caen à Bayeux
et de Montebourg à Cherbourg pourra être assuré sur double voie,
sauf dans la traversée du marais de Carentan, entre Lison et
Montebourg.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1899 -
On dit…... -
Que
l'hôtel-dieu laisse de plus en plus à désirer sous le rapport de
l'hygiène. Une salle, dans laquelle on n'a pas cessé de mettre des
malades, serait contaminée. Un médecin aurait, à cause de ce fait,
hésité à envoyer à l'hôtel-dieu des malades d'un autre
établissement public de Caen.
Certaines
croisées seraient à ce point en mauvais état que, les jours de
pluie, l'eau se répand sur le parquet. La nourriture laisserait
beaucoup à désirer. Cela ne nous étonne pas, car, pour les
religieuses elles-mêmes, la table n'est pas, si l'on en croit les «
on-dit », aussi réconfortante que le croient les profanes (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1899 -
Mouvement de la population.
- Pendant
l'année 1898, il y a eu à Caen : 955 naissances, 288 mariages, 9
divorces, 1 187 décès. Excédent de 232 décès sur les
naissances.
—
A Bayeux : 136 naissances, 36 mariages, 1 divorce, 246 décès.
Excédent de 110 décès sur les naissances.
— A Vire : 124 naissances, 48 mariages, 3 divorces, 169
décès. Excédent de 45 décès sur les naissances.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1899 -
Réclamation. -
On nous écrit que le service des tramways de Caen à la Mer
laisse de plus en plus à désirer. Par cette saison humide, on a des
bouillottes un jour sur huit et quand on daigne vous en apporter,
c'est à peine si elles sont tièdes. Les employés n'ont qu'une voix
pour dire : « On nous refuse des briquettes, nous ne pouvons pas en
mettre en les payant de notre poche ». La compagnie qui avait
résolu, parait-il, de faire des économies en supprimant les permis
qui permettent à des familles entières de voyager à l’œil sans
avoir le moindre titre à cette générosité, la compagnie, dis-je,
se rattrape sur le dos du public et des employés auxquels elle fait
des retenues, à propos de tout et à propos de rien, sur un salaire
absolument insignifiant. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1899 -
Dons de joyeux avènement.
- En
dehors des sommes d'argent données par le président de la
République pour les pauvres de Paris et de son pays, tous les
militaires ont reçu une ration de vin et, lundi dernier, il y a eu
repos pour tous les corps de troupes. De plus, de nombreuses
permissions de 48 heures ont été accordées. Les élèves des
lycées et des écoles n'ont pas été oubliés : 24 heures seront
ajoutées aux vacances de Pâques. Ordre a été donné de lever les
punitions dans les régiments, sans compter les autres grâces qui
vont être accordées.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1899 -
Le service pour M. Faure.
- Dimanche,
a eu lieu, à l'église Saint-Étienne de Caen, un service pour M.
Félix Faure. L'évêque de Bayeux a donné l'absoute. Les
fonctionnaires et les corps constitués y assistaient, ainsi que M, le
préfet qui avait tenu à s'y rendre malgré son état de santé et
auquel cette désobéissance aux prescriptions médicales n'a pas
porté malheur, au contraire. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1899 -
Le carnaval de Caen.
- cette
année, nous avons eu, à Caen, un carnaval mouillé, on pourrait
même dire trempé. Cela n'a pas empêché les batailles de confetti d’être
ardentes et de nombreux promeneurs de parcourir les rues pour essayer
d'apercevoir quelques masques. Il y a eu plus de monde que les années
précédentes au bal du théâtre. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1899 -
Violent incendie à Caen.
- Un
incendie d'une extrême violence s'est déclaré, vendredi soir, vers
7 heures, dans les ateliers de M. Lefranc, entrepreneur de menuiserie,
rue Nicolas, en face l'église du vieux Saint-Nicolas, à Caen. M.
Lefranc était dans sa salle à manger lorsque, le gaz s'éteignant
tout à coup, il aperçut une forte lueur. Elle venait des ateliers,
déjà en l'eu. En un instances les flammes s'élevaient à une
hauteur prodigieuse, s'apercevant de tous les points de la
ville.
Les
secours furent très rapidement organisés. Toutes les pompes de Caen,
aidées par deux compagnies du 5e de ligne et un
détachement de soldats-ouvriers, attaquèrent vigoureusement
l'incendie, mais les bois résineux se trouvant dans les ateliers
rendaient tous les efforts inutiles. L'on dut se borner à faire la
part du l'eu et à protéger les maisons voisines. A dix heures, tout
danger ayant disparu, une partie du matériel fut rentré au dépôt.
Toutefois, un poste de pompiers est resté en permanence toute la nuit
et a continué à noyer les décombres.
On
ignore les causes de ces incendie, on sait seulement que le feu s'est
déclaré au premier étage entre la cheminée de la machine placée
dans les ateliers et le compteur à gaz. Les ouvriers avaient quitté
leur travail à 6 heures et le contremaître avait fermé les portes
des ateliers sans rien remarquer d'anormal. Les pertes, évaluées à
60 000 francs environ, sont assurées. Il n'y a pas eu d'accident de
personne. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1899 -
Repas d’enterrment.
- Pendant
que presque partout les établissements publics chômaient,
volontairement ou par ordre, le jour des funérailles de M. Félix
Faure. Le nouveau président de la République donnait un grand dîner
officielle de 125 couverts.
C'est
l'usage, parait-il. Cette bombance funèbre rappelle le repas
d'enterrement qu'on donne dans nos campagnes, et ou on mange le
traditionnel lapin en gibelotte. (source
le B. N.)
Février
1899 -
Les tramways électriques.
- La
compagnie des Tramways
électriques de Caen installera son usine et ses dépôts rue Fresnel,
quartier de Courtonne. Il a été reconnu, en effet, que
l'installation d'une usine de ce genre près des bains et lavoirs
offrait de grandes difficultés.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1899 -
La fête du 14 mai à Caen.
-
Voici les
grandes lignes du programme : élection d'une jeune reine du travail
ses quatre demoiselles d'honneur nommées par leurs compagnes, remise
à la reine d'un livret de caisse d'épargne de 500 fr. à toucher à
25 ans, ou plus tôt si elle se mariait.
La
reine et sa suite parcourraient les rues de la ville au milieu d'une
cavalcade représentant l'apothéose du travail; il y aurait une fête
de nuit cavalcade, histoire de la Lumière, et un grand bal populaire
à l'hôtel de ville.
Enfin,
comme il faut manger, banquet par souscription. Les présidents des
diverses corporations de la ville ont bien voulu se charger de
recueillir les souscriptions, qui seront inscrites sur des listes que
les souscripteurs n'auront actuellement qu'à signer en indiquant la
somme pour laquelle ils veulent souscrire.
Tout
ne dépend donc plus maintenant que de la bonne volonté et de la
générosité de nos concitoyens. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1899 -
Explosions. -
L'explosion
de Toulon rappelle une explosion de poudre qui eut lieu à Caen, il y
a 250 ans. L'explosion se produisit rue des Chanoines, où le
directeur des poudres avait son bureau et son dépôt. Il y eut trois
morts et plusieurs blessés. Des maisons furent détériorées et les
toitures de l'église Saint-Gilles et de l'Abbaye-aux-Dames furent
enlevées. Comme pour Toulon, on ne connut jamais exactement la cause
de l'explosion .
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1899 -
Un
centenaire. -
M.
Pierre Coltée, ancien agent d'affaires à Caen, demeurant à Bavent,
a cent ans depuis le 10 mars. Il jouit de la plénitude de ses
facultés et est encore ingambe et actif.
(source
le B. N.)
Avril
1899 -
Foire de Caen. -
C'est le
cirque Ducos, en ce
moment à Poitiers, qui viendra cette année à la foire de Caen. Nous
aurons également le grand théâtre Potel, la ménagerie Salvator, la
ménagerie des frères Roussel, les musées Laurier et Collignon, le
théâtre Dubourg, les Rayons X, le cinématographe Grenier et un
grand nombre de jeux divers : montagnes russes, carrousels, vagues,
etc.... (source le B.
N.)
Avril
1899 -
Réclamations. -
Il
ne se passe pas de
jours que des accidents dus à l'imprudence des bicyclistes ou des
chauffeurs ne soient signalés sur la promenade du canal de Caen à la
Mer. Notre nouveau préfet rendrait un fier service aux promeneurs
paisibles et même aux bicyclistes sérieux en leur l'appelant qu'il
ne considère pas comme lettre morte l'arrêté de son prédécesseur
réglementant la circulation des bicyclettes sur cette voie.
N'est-elle donc pas assez perdue par le tramway, cette malheureuse
promenade ? Veut-on la laisser devenir dangereuse et impraticable aux
piétons ?
—
On nous signale que les routes partant de Caen sont sillonnées par de
nombreuses voitures non éclairées, et, par suite, danger pour les
personnes à pied et pour les voitures éclairées venant
en sens inverse.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1899 -
En sonnant les cloches. -
Le sieur
Berthelot, 40 ans, qui sonnait les cloches dans l'église St-Etienne,
à Caen, a été violemment pressé contre le mur par l'une d'elles,
dont la pédale s'était brisée soudain, Il a une jambe fracturée et
une large plaie à une cuisse. On craint aussi des lésions internes.
Son état est grave. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1899 -
Les débits de boissons. -
Une
loi est proposée au Sénat pour que les débits de boissons à
consommer sur place soient réduits à un par 300 habitants. En ce
moment, il y a en France un débit par 85 habitants. L'écart est
grand. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1899 -
Passage de la reine d’Angleterre.
- Mercredi
midi, le train royal emportant la reine d'Angleterre, qui n'a pas mis
le nez à la portière depuis Cannes, est passé par Caen.
Aujourd'hui, tombait la fête de la princesse de Schleswig, qui
accompagnait la reine.
M.
Paoli, commissaire spécial à Paris, lui a offert un bouquet. La
princesse a paru flatée... Dame !.... (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1899 -
Un cocher bonne d’enfant.
- Jeudi
soir, au moment de la retraite militaire, un petit garçon de 2 à 3
ans disparaissait de chez ses parents, marchands, rue de Strasbourg.
On alla chez les voisins, on chercha à droite et à gauche, rien. La
police fut mise sur pied et ne fut pas plus heureuse dans ses
recherches. Enfin, à plus d'onze heures,
l'enfant fut ramené par un individu qui disparut aussitôt.
Voilà
ce qui était arrivé : en passant, un cocher de place, légèrement
ému, embrasse l’enfant et le fit monter dans sa voilure qu'il
allait remiser rue Pailleuse. Le cocher s'endormit sans doute et
l'enfant aussi. Ce ne fut qu'à onze heures que notre cocher se
réveilla et constata qu'il était devenu bonne d'entant. Heureusement
qu'il se rappela où il avait pris le marmot, car, « nouvelle
Hortense », il le prit dans ses bras et le ramena chez ses parents,
heureux.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1899 -
Les
Saints de glace. Le
souffle glacé de saint Mamers, de saint Servais et de saint Pancrace
est en avance. Pendant plusieurs jours, il a fait un vent du diable,
il a fait froid, il a même gelé au point de roussir, dans certaines
contrées, les pousses printanières.
Espérons
que ces bienheureux refroidis ne nous secoueront pas leurs glaçons
les 11, 12 et 13 mai.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1899 -
Fraudeur
pincé. - Des
agents de l'octroi de Caen, en surveillance au bureau de Falaise,
aperçurent, le soir, vers dix heures et demie, une carriole se
dirigeant à grande allure vers l'intérieur de la ville. Comme la
voiture ne s'arrêtait pas, un des employés se mit à sa poursuite et
put la rejoindre à une centaine de mètres environ. S'accrochant au
derrière, très élevé, du véhicule, il réussit à sauter dedans
et à s'emparer des guides.
Cheval
et voiture, estimés 600 fr., furent saisis. Le chargement se
composait de 5 barils dits du pays d'Auge, et contenant 320 litres
d'eau-de-vie de cidre à 67°, soit, à 2 fr. 50 le litre, 800 fr.,
sans les droits.
Le
fraudeur est le nommé Denise, 45 à 50 ans, il a été débitant et
cocher, il demeure actuellement du côté du Moulin-Leroi. Il est
probable qu’une transaction interviendra. On ne saurait trop
féliciter les préposés de l'octroi de cette capture. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1899 -
Infanticide.
- Mardi
matin, vers 6 h. 3/4, le nommé Philippe, employé chez M. Lainé,
marchand de matériaux, quai des Abattoirs, à Caen, a trouvé, à
l'entrée du chantier de M. Laine, un paquet enveloppé dans un linge
blanc non marqué, recouvert d'un morceau de vieux tapis, foncé
rouge, contenant le cadavre d'une enfant nouveau-née, portant autour
du cou un cordonnet qui avait servi à l'étrangler. Une enquête est
ouverte
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1899 -
Les
pommes. - Les
pommiers à cidre et les poiriers ont partout belle apparence. La
gelée ne leur a pas fait trop de mal, car les arbres étaient secs.
Il n’y a pas eu non plus, comme l'an dernier, de ces brouillards qui
font un tort irréparable aux arbres fruitiers. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1899 -
L’abbaye
d’Ardennes. - Lisez
la vie, les mœurs et les habitudes des moines de l'abbaye d'Ardennes
(près Caen}, de l'ordre des Prémontrés.
Cette
brochure sur l'abbaye d'Ardennes, que M. Eugène Liot, ancien
capitaine de mobiles, vient de faire paraître, est curieuse, bien
documentée et mérite tous les éloges. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
Découvertes de cadavres.
- Le
cadavre d’un inconnu âgé d'environ 40 ans, paraissant avoir
séjourné 7 ou 8 jours dans l'eau, a été trouvé dans la rivière
l'Orne, à Caen, à la hauteur de la passerelle. On ignore s'il y a
suicide ou accident.
—
Lundi dans l'après-midi, on a trouvé près d'une meule de paille, à
Venoix, le cadavre du sieur Barbot, 69 ans, qui vivait d'aumônes. Ce
malheureux vieillard, qui ne pouvait marcher sans s'appuyer sur des
béquilles, était sorti depuis quelques jours de l'hospice
Saint-Louis, préférant la vie nomade à celle de cet établissement,
Les causes de la mort sont naturelle.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
L’affaire du barrage.
- On
se rapelle que, dans la nuit du 5 août 1898, le barrage de la
passerelle du Grand-Cours, à Caen, fut brisé par la marée. Un des
éclusiers, le sieur Leraullois, 67 ans, fut noyé.
Une
longue instruction judiciaire fut ouverte, elle a abouti à des
poursuites contre M. Chevalier, ingénieur ordinaire des ponts et
chaussées, qui est inculpé d'homicide par imprudence.
L'affaire
viendra jeudi prochain 22 courant devant le tribunal correctionnel de
Caen. On croit qu'elle occupera toute l'audience.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
Tramway électrique de Caen.
- Les
travaux, qui vont être commencés, et seront poussés de façon à ce
que l'inauguration ait lieu le 1er janvier 1900. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
Le repos du dimanche.
- Les
employés de Caen se sont réunis au café des Voyageurs, place de la
République, Ils ont demandé « que la fermeture des magasins ait
lieu le dimanche, à midi, du 1er
juin à fin septembre, et à partir du 23 juin pour cette année,
mais, si dans le courant de l'année il se trouvait des fêtes
oflicielles non prévues, qui soient de nature à favoriser les
affaires, la fermeture pour ces jours-là deviendrait facultative ».
Conditions
très raisonnables, que tous les industriels ont acceptées. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
La loi sur les accidents du travail.
- Cette
loi est en vigueur depuis samedi.
A
Caen, quelques entrepreneurs ont voulu diminuer leurs ouvriers. Un
certain nombre n'est pas revenu au chantier, mais, comme c'est la
saison des foins, il n'y a rien d'étonnant.
—
Un entrepreneur de Cherbourg a averti ses ouvriers, pères de famille,
qu'il ne continuerait à les employer que s'ils consentaient à une
réduction de 50 cent, par jour sur leur salaire. Or, pour
une journée de 4 fr., la prime qu'il a à payer est de 20 cent. Ce
patron pratique cueillera donc un boni de 30 centimes sur chaque
ouvrier. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Les récoltes. -
Elles ont
belle apparence. Les foins bien récoltés sont en abondance, mais ils
conserveront leur prix par suite du manque de regains. — Pour les
pommes, il y a du pour et du contre. On croit généralement à une
récolte au-dessous de la moyenne. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Le repos du dimanche.
- Heureux
du succès obtenu, un certain nombre d'employés ont manifesté
dimanche, un peu bruyamment, leur contentement. Des cris ont été
poussés devant des magasins qui se disposaient à fermer.
Le
comité invite les employés au calme : c'est par la persuasion et non
par l'intimidation qu'ils arriveront à un résultat.
Nous
prévenons nos lecteurs de ne pas venir acheter le dimanche après
midi à Caen, car, les principaux magasins étant fermés, ils
trouveraient visage de bois.
—
Les boulangers n'ont pas pu encore s'entendre pour fermer de 2 à 7
heures. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Orages et chaleurs.
- Il y a des orages dans le ciel et dans la terre : à Rome, il
y a eu des tremblements de terre ; en Sicile, les laves de l'Etna
menacent d'engloutir les villages qui l'entourent.
—
Vendredi et samedi, des tempêtes de grêle et d'eau ont dévasté
notre région. Le tonnerre a foudroyé des bestiaux, incendié des
maisons, découvert plusieurs églises, renversé des arbres et
couché les moissons. Quantité de vitres ont été brisées, à
l'école de dressage de Caen, il y en a eu 70. Les serres et les
cloches à melons ont été très avariées.
A
Venoix. chez M. Levée, 200 cloches ont été brisées.
Dans
la montagne de Carlit (Pyrénées-Orientales), 200 moutons et des
vaches ont été foudroyés.
Les
départements de l'Eure et la Seine-Inférieure ont beaucoup souffert.
Près de Honfleur, nous avons ramassé des grêlons, ayant la forme
d'un œuf, qui pesaient 15 à 10 grammes, On nous a affirmé qu'il y
en avait eu de 20 et 22 grammes.
A
Charlottembourg (Allemagne), la foudre est tombée sur un treillage
métallique sur lequel de nombreuses personnes étaient appuyées.
Trois ont été tuées et quatre blessées grièvement.
C'est
à la suite d'une chaleur étouffante que ces orages se sont produits.
A Caen, nous avons eu jusqu'à 34 degrés ; à Paris, 33 ; à Londres,
35. Et comme les Anglais ne sont pas habitués a ces chaleurs,
ils tombaient comme des mouches et plusieurs chantiers ont cessé de
travailler.
La
chaleur a été la cause de nombreux décès. On connaît les chiffres
des dégâts pour quelques propriétaires de l'arrondissement de
Falaise. M. Delauge, de Morteaux-Couliboeuf, éprouve une perte de 5
000 fr. ; M. Mallet, de Jort, 2 000 fr. ; MM. Guérin, Dumont et
Liénart, à Beaumais, 2 500 fr., 3 000 fr. et 4 000 fr. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Enfants martyrs. -
La
femme Julie Catherine, 31 ans, est blanchisseuse de son état. Elle
habite au troisième étage dans une maison de la rue de Caumont, à
Caen. Elle se grise plus souvent qu'à son tour. La femme
Catherine ne ferait de tort qu'à elle, si elle n'avait pas un enfant
de trois semaines qu'elle laisse sans soins et abandonne des
demi-journées.
Un
jour, les voisins, attirés par les cris de l'enfant, montèrent à la
chambre de la femme Catherine. Celle-ci apparut bientôt, mais dans un
tel état d’ivresse qu'elle ne put pas donner le biberon au pauvre
petit, qui a été porté d'urgence et dans un état inquiétant à
l'hôpital St-Louis. Quant à la mère, elle a été condamnée à
quinze jours de prison.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1899 -
Ce que l’on gagne a étre ministre.
- Les
ministres reçoivent 60 000 fr. par an, ou 5 000 fr. par mois. Quand
le mois n'est pas complet, on verse à chaque ministre autant de
trentièmes de mois qu'il est resté de jours au pouvoir. M. Lebret a
donc touché en chiffres ronds 37 000 fr. comme traitement
ministériel, desquels il faut déduire son indemnité législative qu’il
n'a pas touchée pendant son passage au ministère. Ce n'est pas trop
payé pour les injures qu'on y récolte. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
La santé publique. -
La plupart des cours d'eau de Caen et particulièrement le
canal sont empoisonnés par des cadavres d'animaux qui répugnent
promeneurs et riverains, et font redouter à tous, les chaleurs
aidant, des épidémies dont l'insalubrité est toujours la
cause.
—
Certaines villes chargent un équarrisseur, moyennant un modique
débours, d'enlever et de détruire ce foyer d'infection. Ne
pourrait-on pas le faire aussi à Caen ?
—
Quoi qu'il en soit, puisque, par sécurité, l'on paie pour « happer
» les chiens coupables seulement d'ignorer les arrêtés municipaux,
pourquoi, par salubrité, ne pas les enlever quand ils sont devenus
dangereux pour l'hygiène et la santé publiques. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Voyageur imprudent.
- La
compagnie de l'Ouest recommande aux voyageurs de ne pas s'appuyer sur
les portières des wagons. Elle a même fait garnir d'une barre
les portières des wagons-couloirs.
Malgré
cette précaution, un voyageur du train qui arrive à Caen à 2 heures
23 du matin avait placé ses deux bras sur l'une de ces barres
entenant ses mains dehors pour les rafraichir. Un train venant en sens
inverse lui a coupé les deux mains. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
Fêtes à Caen. -
Cavalcade
le dimanche 20 août : 20 chars, 600 piétons et cavaliers. Des
costumes seront prêtés gratuitement à toute personne voulant bien
prêter son concours, soit comme cavalier, soit comme piéton.
—
Grande tombola gratuite du programme-itinéraire, 2 500 francs de lots
Principaux lots :
1°
une obligation entière Ville de Paris ayant droit au tirage de lots
de 100 000 fr. ; 2° un cheval d'une valeur de 300 francs,
remboursable ; une bicyclette d'une valeur de 250 francs ; 4° une
machine à coudre d'une valeur de 250 francs ; 5° une magnifique
garniture de cheminée en bronze. Prix de l'itinéraire : 0 fr. 25,
donnant droit à un billet de tombola. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
Effets de chaleur. - Par
ces temps de canicule, tous les cours d'eau sentent la sueur. Mares,
ruisseaux, rivières et même l'abreuvoir de la prairie de Caen sont noirs
de baigneurs. Les uns enfilent le modeste caleçon, d'autres se
serrent les flancs avec leur mouchoir. Mais il y en a qui, n'ayant ni
caleçon ni mouchoir, se jettent à l'eau comme ils sont venus au
monde, à la grande colère des mères de jeunes filles qui se rendent
à la promenade.
—
A plus d'une est venue la pensée d'aller arracher ce que ces
indécents ont le tort d'ainsi exhiber. C'est assurément ce qui
arrivera si le « garde qui veille aux barrières de la prairie n'en
défend pas le retour ». (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
Cavalcade de Caen. -
500
costumes, 20 chars faits à Paris, au Havre et à Caen.
—
Grande tombola gratuite du programme itinéraire, 2 500 francs de
lots. Principaux lots : 1er
une obligation entière Ville de Paris ; 2e
un cheval d'une valeur de 300 francs, remboursable ; une bicyclette
d'une valeur de 250 francs ; 4e
une machine à coudre d'une valeur de 250 francs ; 5e
une magnilique garniture de cheminée en bronze. Prix de l'itinéraire
: 0 fr. 25, donnant droit à un billet de tombola. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
Pretre injurié et frappé.
- Vendredi
soir, vers sept heures, l'abbé Laine, vicaire à Saint-Jean de Caen,
descendait du tramway Decauville, au bout du quai de la Londe. Un
individu à moitié ivre, que l'on suppose habiter dans la rue d'Auge,
lui emboîta le pas tout le long du quai Vendœuvre, lui adressant des
injures grossières.
Furieux
que le jeune prêtre ne lui répondait pas, l'ivrogne lui applique une
gifle sur la figure. Un ouvrier du chemin de fer est heureusement
intervenu et a accompagné l'abbé Lainé jusqu'au presbytère. Comme
il y a rarement des agents de police sur le quai, l'insulteur a pu
partir sans être inquiété. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
Nouvelle prison. - Les
travaux de la nouvelle prison de Caen, qui sera construite sur la
route de la Maladrerie, sont commencés. Les travaux seront, en
partie, faits par les détenus de Beaulieu avec de la pierre extraite
des carrières voisines. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1899 - Éclairage
des automobiles. -
Un
décret vient de réglementer l'éclairage des automobiles. Elles
devront porter un feu blanc à l'avant et un feu rouge à l'arrière. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Accident. -
M.
Malherbe, demeurant rue d'Auge, et sa fille de 20 ans, revenaient de
Ouistreham par le tramway. Tous les deux se trouvaient sur la
plate-forme du dernier wagon, lorsque le crochet de la barre sur
laquelle ils étaient appuyés vint à sauter.
Mlle
Malherbe tomba sur la voie. Elle en a été quitte pour quelques
contusions, mais elle aurait pu se tuer, et cela par la faute de la
Compagnie. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Tramway de Caen. -
Les
travaux de la voie vont être commencés. Plusieurs wagons de
matériel sont arrivés en gare.
Sauf
contretemps, les tramways électriques pourront donc marcher dans le
courant du mois de janvier. (source le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Le temps. -
Depuis
samedi nous sommes en automne. Après les grandes chaleurs, le frais,
presque froid.
Dans
l'Isère, il est tombé une légère couche de neige bientôt disparue
sous l'action du soleil.
L'hiver
ne sera cependant pas dur, si on s'en rapporte à ce fait que les
oignons n'ont qu’une légère pelure qui s'enlève d'elle-même. Les
oignons sont peu velus, donc pas besoin de se couvrir. Voilà pourtant
comme se font les prédictions.
—
Dans la nuit de samedi, le vent a soufflé en tempête sur le Havre.
Un bateau a coulé, deux hommes ont été noyés, dont un chef de manœuvre
à bord de la grande drague des ponts et chaussées, M. Barassin,
marié, père de plusieurs enfants. (source
le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Pressurage. -
Un
arrêté du maire de Caen interdit de déposer des marcs de pommes sur
la voie publique.
Tous
les marcs de pommes devront être portés à la décharge publique,
place du Parc.
L'autorisation
d'installer un pressoir sur la voie publique pourra être accordée
là où les circonstances le permettront, mais les permissionnaires,
aussitôt le pressurage terminé, seront tenus de justifier que les
marcs en provenant ont été transportés soit sur l'emplacement
désigné, soit hors de sa maison. (source le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Un mari alcoolique.
- Alphonse
Léger, 38 ans, jardinier à Caen, rue du Marais, est un alcoolique
qui cherchait toujours querelle à sa femme quand il était gris.
Plusieurs fois déjà, sa jeune femme (elle a 22 ans) l'avait quitté,
puis elle était revenue.
Un
lundi soir, voyant son mari encore ivre, elle partit de nouveau.
Léger alla se plaindre aux gendarmes, qui l'engagèrent à aller se
coucher en attendant le retour de sa femme. Léger ne suivit pas ce
sage conseil. Il prit un fusil et se rendit à Allemagne, chez la dame
Blot, sa belle-mère, où il croyait sa femme réfugiée. Ce fut sa
belle-sœur qui vint ouvrir. Léger fit feu sur la jeune fille sans
l'atteindre. Il la mettait de nouveau en joue quand on parvint à le
désarmer.
Léger
a été condamné à deux mois de prison. (source le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Adultère. -
Procès-verbal
a été dressé contre les nommés Anne Rougiè, femme Desprats, 31
ans, journalière, et Alfred Plandard, 36 ans, ouvrier mouleur,
demeurant ensemble rue des Carmes, 58, à Caen, pour adultère et
complicité d'adultère. (source le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Récompenses honorifiques.
- Une
mention honorable a été accordée au sieur Letellier, caporal au 5e
régiment d'infanterie : Caen, 19 juillet 1899, a maîtrisé un cheval
emporté attelé à une voiture.
—
Le jeune Maxime Guiffard, 13 ans, à Dives-sur-Mer, a reçu du
ministre de la marine un témoignage officiel de satisfaction :
sauvetage d'un enfant, à l'embouchure de la Dives, le 15 août 1899.
(source le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Réclamation. -
Pouvez-vous,
nous écrit un lecteur, faire une réclamation au nom des malheureux
habitants de la rue Caponière, de Caen, qui sont empestés
par les odeurs provenant de l'Odon dont le courant est
continuellement arrêté ?
Tout
le monde se plaint, tout le monde en souffre, mais personne ne se
remue, prétendant que c'est inutile, qu'ils ont pétitionné
plusieurs fois à ce sujet et que c'est comme s'ils n'avaient rien
fait. On laisse aller le courant un jour ou deux et c'est toujours à
recommencer.
Qui
retient l'eau à son profit ? On n'en sait rien ; dans tous les cas, ce sont des gens qui
n'en ont pas le droit. (source le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Équipage révolté.
- Onze marins français du trois-mâts
« Antonin », de Dunkerque, s'étaient mutinés, pendant la
traversée de la Palisse à North-Shield (Angleterre), à propos d'un
remplacement de vin comme boisson par de la bière et du thé.
A
la suite d'une enquête faite par le consul de France à Newcastle,
qui les a engagés vainement à reprendre leur service, ils ont été
rapatriés à Caen par le steamer « Actif ». Conduits
aussitôt à l'inscription maritime, où ils ont subi un premier
interrogatoire, ils ont ensuite été écroués à la prison, en
attendant leur comparution devant le tribunal maritime commercial de
Caen.
De
l'enquête à laquelle il a été procédé, il résulte que si la
boisson a été changée, c'est parce que le capitaine n'a pu puiser
dans son approvisionnement de vin qui était sous scellés, la douane
anglaise ne s'étant pas encore rendue à bord pour donner
l'autorisation nécessaire.
(source le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Le brouillard. - Nous avons eu pendant plusieurs nuits un épais
brouillard. Mais qu'est-ce auprès de celui de Londres, où la
circulation a dû être interrompue samedi, à partir de 2 heures de
l'après-midi. (source le Bonhomme Normand)
Novembre
1899 - Fraisiers en fleurs.
- Pour peu que la température continue, nous mangerons
des fraises en pleine hiver. M. Lafosse possède dans son jardin, une
vingtaine de pied de fraisiers complètement fleuris, comme si
nous étions en pleine saison. Manger des fraises en janvier, à Caen,
ne s'est peut-être jamais vu.
Novembre
1899 -
Une lampe a acétyléne qui fait explosion.
-
Le sieur Albert Aimé, 31 ans, marchand ambulant, vendait, le
soir, des chaînes de montre sur la place St-Pierre, à Caen. La lampe
à acétylène avec laquelle il s'éclairait faisant explosion
soudain, il a été brûlé assez grièvement au visage. On a conduit
le malheureux à l'hôtel-Dieu. (source, le Bonhomme Normand)
Novembre
1899 - Mutinerie. -
Les onze marins de l' « Antonin », amenés à Caen,
prévenus de désobéissance au maître d'équipage, ont été
condamnés par le tribunal commercial, les uns à six mois, les autres
à trois mois. (source, le Bonhomme Normand)
Novembre
1899 -
Le bulletin des parlers normands.
-
Langue et littérature populaire normande est entré dans sa
troisième année.
Grâce
à l'impulsion que lui a donnée son directeur, M. Ch. Guerlin de
Guer, les collaborateurs y affluent de tous les points du
département.
Abonnement
: 3 fr. par an. Le numéro, 6 fr. 50. Conditions spéciales pour MM.
les instituteurs. On s'abonne, à Caen, 111, rue Saint-Pierre.
(source : le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 -
La tempête. -
Durant la tempête qui a sévi partout en France ces jours-ci,
il y a eu des sinistres en mer et des grands dégâts sur terre. Dans
notre région, il y a eu des inondations et quantité d'arbres ont
été déracinés.
À
Lisieux et à Pont-l'Evêque, certains quartiers ont été couvert
d'eau. À Caen, l'eau a couvert la prairie, inondé le quartier Grusse
et envahi le planitre de Louvigny.
Lundi
soir, le cocher Adrien Féret, se rendait au presbytère de Louvigny
d'où il devait ramener à Caen deux personnes qu'il y avait conduites
le matin. Il voulut traverser la prairie déjà couverte par les eaux,
mais a 10 mètres de l'entrée, par la barrière en face de
l'abreuvoir, il appuya trop à droite et la voiture culbuta dans le
fossé. Féret parvint à dételer le cheval, et la voiture, seule,
resta abandonné sous l'eau.
Décembre
1899 - Un peu d’hygiène.
- Dans
notre avant dernier numéro, nous disions que la fièvre typhoïde
avait fait sa réapparition à Caen.
L'un
de nos lecteurs nous écrit qu'il serait plus exact de dire que la
fièvre typhoïde existe à Caen à l'état presque constant. Notre
ville a, en effet, la triste réputation d'être insalubre, et
l'installation des eaux de source n'a pas modifié l'état sanitaire
autant qu'on aurait pu l'espérer.
A
quoi faut-il donc attribuer cet état de choses ? Selon l'avis de
notre correspondant, les maladies épidémiques sont entretenues et
transmises, en grande partie, par les eaux de l'Odon. En effet, cette
rivière est utilisée en remplacement de fosses d'aisances par tous
ses riverains, c'est elle qui reçoit toutes les déjections et, par
conséquent, les germes épidémiques y fourmillent.
Eh
bien, l'eau de cette même rivière est utilisée pour blanchir le
linge ! On dit aussi, mais cela n'est pas, nous pouvons l'affirmer,
qu'elle sert à laver les tripes à la mode de Caen. Oui, de
nombreuses blanchisseuses lavent le linge dans cette eau infecte sur
laquelle on voit flotter... un tas de choses, et notre linge ainsi
lavé nous transmettra les germes infectieux : aujourd'hui, la
typhoïde, demain peut-être, le choléra ou la peste. Comment éviter
ce danger ? En employant un moyen radical : en couvrant l'Odon. La
question n'est pas nouvelle, le conseil d'hygiène lui-même s'en est
occupé jadis, mais il a sans doute craint de léser certains
intérêts, et il n'a pas pris de décision.
Si
l'Odon est utilisé comme égout, il ne peut pas être employé comme
lavoir. Tous les égouts, dans les grandes villes, sont couverts, il
devrait en être de même à Caen.
Continuons
à utiliser l'Odon comme égout, mais couvrons-le. Nous savons bien
que certaines industries souffriront de cette mesure de Salubrité,
mais l'intérêt général doit passer avant l'intérêt privé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - A propos d’eau.
- Le
sieur Edmond Pain, débitant, rue Saint-Pierre, à Caen, brassait du
cidre dans une remise qu'il a louée rue de la Blanchisserie. Il
était en train de prendre de l'eau dans un fût à une
borne-fontaine, lorsqu'un agent lui fit une contravention.
Cité
en justice de paix, le sieur Pain, en raison de sa bonne foi, n'a
été condamné qu'à 1 franc d'amende.
Les
considérants du jugement ne manquent pas de saveur : « Attendu, dit
le juge, que si les habitants de Caen ont droit de prise d'eau aux
bornes fontaines de la ville, ce droit est limité strictement, par un
arrêté municipal, aux besoins du ménage, or, que le sieur Pain
brassait du cidre, non pas seulement pour les besoins de son ménage,
mais encore pour les besoins de son industrie, destinant ce cidre à
être vendu dans son débit, etc. ».
—
A ce compte-là, les restaurateurs ne pourront pas non plus prendre
d'eau aux bornes-fontaines pour laver leurs tripes à la mode de Caen,
ces tripes étant destinées à être vendues à leur clientèle.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 -
Tirage au sort. -
Les opérations du tirage au sort de
la classe 1899 commenceront le 22 janvier prochain, pour être
terminées le 16 février suivant. (Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - Les premières victimes du froid. - M.
Burnouf, avocat à Caen, gendre de M. Tillaye, sénateur, avait à son
service deux jeunes bonnes, originaires de la Manche : Azélie
Giot, 18 ans, et Albertine Cabart, 16 ans. Toutes les deux couchaient
habituellement dans des chambres séparées, mais, dimanche soir, en
présence du froid, elles résolurent de coucher ensemble. Et, pour
que la chambrette, toute petite cependant et bien close, soit encore
moins froide, elles montèrent une chaufferette en métal dans
laquelle elles, allumèrent quelques morceaux de charbon de bois, puis
elles se couchèrent.
Lundi
matin, Mme Burnouf n'entendant pas ses bonnes monta à leur chambre.
D'abord, elle les crut endormies, mais, voyant qu'elles ne remuaient
pas, elle descendit prévenir son mari,
des médecins furent mandés. Il était trop tard, les corps
des deux jeunes filles étaient froids. Elles avaient été
asphyxiées, pendant leur sommeil, par les émanations produites par
le charbon, pourtant mis en petite quantité.
Elles
n'ont pas souffert et semblaient encore dormir : l'une, la tête
tournée vers le mur de la ruelle du lit ; l'autre, du côté de la
chambre.
Toute
idée de suicide doit être écartée. Sur la table, on a trouvé une
lettre inachevée adressée à sa famille dans laquelle elle disait
qu'elle allait se coucher parce qu'elle avait trop froid. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 -
Le froid. -
La gelée a pris au moment où rien
ne la faisait prévoir. Presque immédiatement le froid a atteint, à
Caen, 6 au-dessous de zéro ; au bord de la mer, il y a eu 7 et même
8 dans les endroits ou le vent portait.
Dans
la nuit de mercredi à jeudi, le thermomètre est descendu à 10
au-dessous de zéro. Mardi, la neige a fait son apparition dans notre
région. Le froid est général en France.
Les
patineurs caennais ont eu une grosse désillusion : l'eau manquant
dans les réservoirs, la partie de la prairie réservée au patinage
n'a pas été inondée en temps. Il a fallu avoir recours à une
machine à vapeur pour déverser l'eau. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - A quoi sert l’étuve à désinfection ?
- Une
mesure urgente de salubrité s'impose. Il est absolument nécessaire
que l'administration municipale de Caen veille
à ce que le linge et les effets ayant appartenu à des personnes
atteintes de maladies infectieuses ne soient portés aux lavoirs
publics qu'après avoir été désinfectés.
Nous
pouvons fournir la preuve que le linge d'une victime de la fièvre
typhoïde, dont nous avons annoncé le décès, a été blanchi dans
la même eau qui a servi à blanchir le linge de beaucoup de familles.
Nous avons, à Caen, une étuve à désinfecter. A quoi sert-elle ?
Combien de fois par an cette étuve est-elle utilisée ? (Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - Pourquoi ?…
- L'un
de nos concitoyens avait demandé à construire un petit hangar sur le
bord du Canal. L'administration s'y refusa. Depuis, on y a installé
un petit café-restaurant. Pourquoi refuser à l'un ce que l'on
accorde à l'autre ?. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 -
Une sucrerie à Caen. -
M. Bouchon, le créateur de la grande sucrerie de Nassandres
(Eure) va installer une usine modèle à Caen, dans la prairie entre
le Canal et le cours Caffarelli. Elle occupera cinq ou six cents
ouvriers. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1900 -
Pour la troisième fois !
-
La femme d'un retraité de la marine, retiré aux environs de
Cherbourg, a pris la clef des champs pour la troisième fois. Arrivée
à Caen, prise de remords ou abandonnée par celui qui l'avait
enlevée, elle a écrit à son mari pour lui demander pardon en jurant
qu'elle ne recommencerait pas.
—
« La troisième fois est bonne ou mauvaise », dit-on. Elle a été
mauvaise pour notre ménagère, car son mari, au lieu de l'absoudre, a
porté plainte. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1900 -
L’incendie du Bon-Sauveur.
-
Lundi vers midi, un incendie s'est déclaré à
l'établissement du Bon-Sauveur de Caenr, dans le quartier
Saint-Joseph, affecté aux aliénés riches.
Le
feu a pris dans les greniers, où se trouvent de la paille et des
copeaux. La pompe de l'École normale a été immédiatement amenée.
Bientôt sont arrivés les pompiers de Caen avec la plus grande partie
de leur matériel. Au bout d'une heure on était maître de
l'incendie.
Les
pertes sont évaluées de 15 000 à 18 000 fr., assurées à cinq
compagnies. Toute la toiture du bâtiment a été brûlée et les
planchers sont gravement endommagés. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1900 - Le drame de la rue Caponière.
- La femme Malherbe, que son mari avait blessée de plusieurs
coups de revolver, le 9 décembre dernier, chez un débitant de la rue
Caponière, à Caen, parce qu'il se croyait trompé par elle, vient de
sortir de l'hôtel-Dieu où elle était en traitement depuis cette
époque. Elle est, maintenant, complètement guérie.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1900 - Les gros poids. -
Enfoncés par une demoiselle les membres de la Société des
100 kilos, dont fait partie le fils Guilmin, dont le père fut, à
Caen, l'agent électoral des réactionnaires. Le Farceur, de Boulogne,
nous apprend qu'une demoiselle De Cauville, 35 ans, morte dans cette
Ville, pesait 240 kilos, soit 480 livres.
La
longueur du cercueil était de 2 m. 20 et sa largeur de 1 m. 08. Comme
le corps a été reporté à la campagne, il a fallu un cercueil en
plomb, un en orme et un en chêne, le tout pesant, avec le corps,
près de 700 kilos ou 1 400 livres !
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1900 - L’alcool. -
La ville qui fait la plus grande consommation d'alcool en
France, est Cherbourg. Elle en consomme près de 18 litres par tête
d'habitants ; puis Viennent le Havre, pour 17 litres 22 ; Rouen, 16
litres 74 ; Caen, 15 litres. 44. (Ces quatre villes tiennent la tête
de cette sombre liste) ; Lyon, 15 litres 14 ; Boulogne-sur-Mer, 12
litres 70 ; Amiens, 11 litres 70 ; Brest, 11 litres 50 etc…
Comme
plus des trois quarts des habitants n'absorbent pas d'alcool, il en
résulte que certains individus en consomment do 60 à 80 litres par
an. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1900 - Ce qu’il ne
faut pas montrer sous peine d’amande.
- Deux
gendarmes, un beau midi, se promenaient sur les rives de l'Orne,
territoire de Caen, lorsqu'ils aperçurent une petite barque montée
par Fernand Martin, 31 ans, employé au gaz, et Alfred Brasseur, 35
ans, employé à la compagnie des eaux. Martin avait dans les mains un
vieux fusil, une vraie « seringue à plomb ».
Les
gendarmes ordonnèrent aux deux navigateurs d'accoster. Martin se mit
à rigoler, pendant que Brasseur se baissait de façon à montrer
autre chose que sa face aux gendarmes. «Nom d'un bleu! dit le
brigadier à son collègue... m'est avis que ce pékin me montre son
postérieur ?»
—
« Supérieur, vous avez raison », répondit le gendarme à son
brigadier.
Conclusion
: deux procès-verbaux, qui ont valu 30 fr. d'amende, à Martin pour
chasse, et 50 francs à Brasseur, pour avoir montré son
arrière-train à l'autorité. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1900 -
L’incendie des Écuries Primois.
-
Un incendie s'est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi,
place Singer, à Caen, chez M. Primois, négociant et loueur de
voitures. C'est un cocher qui, rentrant vers minuit, s'aperçut que le
feu était dans l'atelier de sellerie, à l'extrémité d'un grand
bâtiment servant d'écurie et remise au rez-de-chaussée, de magasin
au premier et de grenier à fourrages au-dessus.
L'alarme
fut donnée aussitôt. On s'empressa de faire sortir les chevaux, qui
ont tous été sauvés. Les pompiers accoururent et le feu fut
vigoureusement attaqué. On en fut maître au bout d'une heure et
demie, mais l'extinction de l'incendie dans les fourrages dura
jusqu'à 4 heures du matin.
La
cause du sinistre n'a pu être établie d'une manière précise, car
le sellier avait fermé son atelier samedi soir et il n'est pas
probable que dans ce local le feu ait pu couver 32 heures
avant de gagner les fourrages au-dessus. Il est possible que
l'incendie ait été occasionné par les fils conducteurs de
l'électricité, recouverts de bois à l'intérieur du bâtiment.
Les
pertes en harnais, fourrages et bâtiments sont d'environ 25 000
francs, assurées par les Compagnies l'Union et l'Aigle.
—
Un accident s'est produit dans cet incendie. En détachant les
chevaux, un sieur Ruel, 33 ans, a reçu, dans le bas-ventre, un coup
de pied qui a nécessité son transport à l'hôtel-Dieu. Sa blessure
n'est pas grave.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1900 -
Téléphone. –
Depuis le 1er février 1900 fonctionne un service
d'appel téléphonique pour correspondants abonnés ou non abonnés.
La taxe de transmission de l'appel est fixée : à 0 fr 25 pour les
avis échangés à l'intérieur de tout réseau téléphonique et
entre localités reliées téléphoniquement entre elles par des
lignes dont la longueur totale ne dépasse pas 25 kilomètres, à 0
fr. 40 dans tous les
autres cas. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Février
1900 -
Nos tramways. –
On annonce de nouveau que des wagons de matériel sont arrivés
en gare de Caen, et que les travaux pour l'installation de nos
tramways électriques vont enfin commencer.
—
On nous demande où en est la construction du tramway de Caen à
Falaise. Les travaux des deux principaux tronçons sont encore à
adjuger, ce qui veut dire que la ligne ne sera pas livrée à
l'exploitation avant un an ou deux. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1900 -
La mortalité à Caen. –
Il y a eu cette semaine, à Caen 55 décès. La semaine
correspondante de l'année dernière, il y en avait eu 26. Excédent
on 1900 : 29. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1900 -
Les charbons. –
Les charbons de terre devenant de plus en plus rares, la hausse
continue.
Au
début de la guerre du Transvaal, le gouvernement anglais ayant
accaparé les mines de Cardiff et de Newcastle qui alimentent notre
littoral, les arrivages deviennent de plus en plus rares.
Par
suite de l'affluence des demandes, les charbons français sont sur le
point de devenir aussi rares que les charbons anglais. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1900 -
La mortalité. -
Le nombre des décès a été moins élevé cette semaine
à Caen, mais le nombre des malades est toujours considérable. Le mal
est général et la Manche parait encore plus atteinte que le
Calvados. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1900 -
Inondations et bourrasques.
- Les
pluies abondantes de ces dernières semaines ont amené une crue
générale des cours d'eau.
L'Orne
a inondé toute la prairie de Caen, une partie de la commune de
Louvigny et le village de Clopée à Mondeville.
La
fermeture des vannes de l'abreuvoir de la préfecture a comme
d'habitude, augmenté la hauteur des eaux. Tous les ponts de la
société des courses ont été emportés.
On
redoutes crues à Lisieux et à Pont-l'Evêque.
Des
bourrasques de vent ont causé de grands dégâts sur nos côtes. A
Cherbourg, un ouragan a enlevé complètement le toit du chœur de l'église
Sainte-Trinité. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1900 -
Tout pour eux, rien pour les autres.
- A la demande d'avis qui lui
était adressée par l'administration des postes concernant la
fermeture des guichets postaux, le dimanche, à partir de midi, le
conseil municipal de Caen a donné, à l'unanimité, un avis
défavorable.
Cela
n'aurait, cependant, aucun inconvénient l'été, nos commerçants et
rentiers, y compris ceux du conseil, allant se balader à la campagne
ou à la mer. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 - Une vieille collectionneuse.
- Les
habitués du marché aux bestiaux de Caen chargeaient de préférence
de la garde de leurs moutons, moyennant quelques sous, une
vieille fille nommée Marie Lesage, logeant à Venoix, dans une
misérable chaumière. Cette vieille fille avait la manie de ramasser
tout ce qu'elle trouvait sur sa route et de le déposer dans une
pièce qui a été trouvée remplie de cette collection d'un nouveau
genre.
La
demoiselle Lesage ne collectionnait pas seulement les objets sans
valeur; elle avait aussi un faible pour les louis de 20 fr. et les
pièces de cent sous.
La
vieille collectionneuse est morte ces jours-ci. Dans son grenier,
dissimulés dans des cendres et sous des chiffons, on a trouvé 100
000 fr. en louis de 20 fr., et 12 000 fr. en pièces de 5 fr. Total :
112,000 fr. que son neveu et sa nièce auront à se séparer. Marie
Lesage était âgée de soixante-dix-huit ans.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1900 - Vol à l’américaine.
- Dimanche,
le sieur Amand Fouques, 25 ans, cultivateur à Ondefontaine, près
Aunay-sur-Odon, venant de livrer deux chevaux à la gare de Caen, se
rendait à Venoix, quand, place des Casernes, il fut accosté par un
individu qui engagea une conversation avec lui. Bientôt, un compère
le rejoignit. Arrivés place de la Préfecture, un des individus remit
10 francs au sieur Fouques, lui demandant d'aller chercher des
cigares, mais il lui demanda une garantie. Fouques leur laissa 1 500
fr. et 4 titres de rente de 10 fr. qu'il avait sur lui. En échange,
il reçut la sacoche du particulier.
Il
courut rue Ecuyère, mais quand il revint les individus avaient
disparu. Il ouvrit la sacoche et y trouva 4 fr. 90 en sous. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Grande marée. -
La
marée du 3 mars mesurera 119 et sera l'une des plus fortes du XIXe
siècle. Elle dépassera presque du cinquième les grandes
marées moyennes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Les tramways électriques.
- Le Journal officiel publie le décret déclarant d'utilité
publique l'établissement à Caen d'un réseau de tramways
électriques. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Tentative de meurtre. -
Le
nommé Albert Henry, 30 ans, journalier, rue Saint-Jean, 18, à Caen,
a été arrêté pour tentative de meurtre, la nuit, sur sa
maîtresse, Berthe Delaunay, 25 ans. Henry avait porté à celle-ci un
coup de hachette au front, lui faisant une grave blessure qui a
nécessité son transport à l’hôtel-Dieu.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 - Bains et lavoirs.
- La
Compagnie des Tramways
électriques a pris possession des bains et lavoirs depuis le 1er
janvier, mais on ne lui a pas imposé de donner gratuitement des bains
aux soldats du régiment, comme cela avait lieu.
Le
colonel a réclamé, le conseil lui a accordé 4 200 fr. pour établir
un appareil à bains dans la caserne Hamelin.
Malgré
une vive opposition, le conseil, a décidé que les lavoirs paieraient
le gaz au prix de la ville, c'est-à-dire 10 cent, au lieu de 25. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 - La fièvre aphteuse.
- Le
maire de Caen vient de
prendre un arrêté portant que tout animal introduit dans les
abattoirs qui sera reconnu atteint d'une maladie contagieuse
quelconque devra être immédiatement abattu.
En
cas de refus du propriétaire, il sera procédé à ses frais à
l'abatage. Cet arrêté est motivé par la recrudescence de la fièvre
aphteuse ou cocotte. Il y a eu des cas un peu partout. M. Gallier,
vétérinaire sanitaire, a fait conduire à l'abattoir les animaux
suivants mis en vente sur le marché de Caen, et reconnus atteints de
maladie contagieuse, savoir : un bœuf, appartenant à M. Manissier,
marchand-boucher à Sallenelles ; un bœuf, appartenant à M. Auger,
marchand de bestiaux à Lantheuil, et trois bœufs , appartenant à M.
Fortin, marchand de bestiaux à Pré-en-Pail (Mayenne).
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Contre la fièvre typhoïde.
- La
fièvre typhoïde a encore fait de nombreux vides autour de nous.
L'eau est, dit-on, l'une des principales causes du mal. Toutes les
mesures d'hygiène qui s'imposent ont-elles été prises ?
—
Dans les villes où il y a, comme à Caen, un conseil
d'hygiène, ses membres surveillent si les marchands de vin ou de
cidre, si les fabricants de bière ou d'eaux gazeuses, si les
boulangers et pâtissiers n'emploient pas pour leur fabrication les
eaux de puits ou de cours d'eau qui peuvent être contaminés-.
—
Ils font la guerre aux boulangers qui, pour les refroidir,
laissent tremper leurs a patrouilles » dans les ruisseaux.
—
Ils s'assurent si les glaces livrées à la consommation ne
sont pas contaminées, c'est-à-dire si elles « donneraient par
fusion de l'eau potable », suivant les termes mêmes de la récente
ordonnance du préfet de police de la Seine.
—
Voilà ce que font les membres de ces conseils d'hygiène. A
Caen, en est-il ainsi ?
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Une désespérée. -
La demoiselle
Regnault, 25 ans, employée de commerce, demeurant rue St-Malo, à
Caen, s'est rendue le soir, dans les jardins derrière la caserne
du Château, et, là, s'est tiré volontairement un coup de revolver
au cœur.
La
jeune désespérée a été portée à l'hôtel-Dieu. Malgré les
soins empressés qui lui ont été donnés, elle est morte presque
aussitôt.
Elle
a été trouvée en possession de lettres adressées à sa mère et au
commissaire de police du quartier, dans lesquelles elle faisait
connaître sa funeste détermination. Ce suicide parait être le
résultat de peines de cœur. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Suites d’une querelle. -
Dimanche,
à 1 heure du matin, une querelle a éclaté rue Caponiére, entre le
sieur Saillenfest, cafetier, et le nommé Gondouin, menuisier à
Verson. On en vint aux mains et Saillenfest reçut un coup qui le
blessa pour la vie.
Il
ne sera plus, désormais, un homme comme tous les autres hommes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 - Disparition. -
Une
enquête est ouverte
relativement à la disparition, depuis le 14 février, du sieur Gaston
Lubin, 39 ans, voyageur de commerce, demeurant à Caen, rue d'Auge, 6.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1900 - Chute grave. -
Le
sieur Léopold Noël,
cocher au service du docteur Gidon, à Caen, est tombé du siège de
sa voiture, rue de la Gare. Une abondante hémorragie s'étant
déclarée, le blessé a été transporté à l'hôtel-Dieu où il a
été admis d'urgence.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1900 - Encombrement dangereux.
- Lorsqu'il
s'agissait d'obtenir le monopole des tramways à traction électrique
de Caen, la compagnie demanderesse était tout feu, tout activité.
Depuis
qu'elle est arrivée à son but, non seulement elle ne fait rien pour
être agréable au public en hâtant la construction des voies, mais
elle l'embête en encombrant nos trottoirs avec ses rails.
Nous
nous joignons au « Journal de Caen » pour protester contre
ces dépôts dangereux.
La
compagnie concessionnaire nous avait fait annoncer qu'elle serait
prête à marcher en février. Nous voilà à Pâques, et on ne
commencera, parait-il, que le lundi de Quasimodo. Pour sur, ce ne sera
pas encore terminé à la Trinité. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 -
Chronique judiciaire. -
René
Lecoq, 26 ans, journalier à Caen, 1 mois de prison, vol, sur les
quais, de charbon à M. Allainguillaume.
—
Camille Victoire, 15 ans, domestique à St-Paul-du-Vernay, 8 mois en
maison de correction, vol d'une blouse, taie d'oreiller et d'une
cravate au sieur Lemaigre, à Cheux ; de vêtements à des
domestiques, à Brécy et à Norrey, et à la dame Marie, à
Carpiquet.
—
Victor Viel, 16 ans, et Léon Lebret, 18 ans, journaliers à Caen, 2
mois de prison chacun, vols de 60 kilos d'outils et de ferraille dans
une carrière, à la Maladrerie. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 -
L’incendie de la rue de bras.
- Un
incendie s'est déclaré vendredi après midi, à Caen, rue de Bras,
cour dite de la « Salpetrière », dans des bâtiments en
bois à usage d'écuries, remises, entrepôts de vins et alcools,
occupés par les sieurs Lemarinier et Beaugè, bouchers ; Dupray et
Henry, épiciers en gros, et appartenant à la dame Houssaye.
Les
chevaux qui se trouvaient dans les écuries ont pu être sauvés.
Grâce à la promptitude des secours, au bout d'une heure on était
maître du feu. Les dégâts, assez importants, ne sont pas encore
évalués (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 -
La consommation du lait à Paris.
- Chaque
matin, vers 3 heures, arrivent à Paris les « trains de lait » avec
3 ou 4 wagons venant des départements limitrophes, contenant 690 000
litres de lait que Paris absorbe chaque jour, sans compter l'eau que
les laitiers y ajoutent. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 -
Pêche miraculeuse. -
Dimanche
dernier, le sieur Henri Leroy, qui péchait dans l'Orne, à Caen,
près de la passerelle, a, d'un seul coup de carrelet, pris 15 aloses,
pesant ensemble 60 livres. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1900 - Orages. - Dimanche soir, il a plu à
Caen. C'était la queue des orages qui avaient éclaté à Paris et à
Rouen. Dans cette dernière ville et aux environs, le vent et la pluie
ont occasionné de grands dégâts.
A
Louviers (Eure), trois personnes ont été blessées par la chute
d'une cheminée.
A
Berk-sur-Mer, trois petits bateaux-chalutiers ont chaviré sous voile.
Quatre hommes ont été noyés. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1900 - Récompenses honorifiques. - Une
médaille de bronze a été décernée au sieur Ferdinand Leroy, agent
de police à Caen, pour avoir maîtrisé des chevaux emportés.
—
Ont reçu la médaille du travail : MM. Lemonnier et Vigne, employés
maison Corbel, à Courseulles ; Venard, surveillant à la compagnie de
l'Ouest, à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1900 - La tempête. - Dimanche,
lundi et mardi, le vent a soufflé en tempête sur la région. Il y a
eu de grands dégâts dans les campagnes, nombre d'arbres fruitiers
ont été brisés.
A
Caen, un arbre a été arraché par le vent sur le boulevard. Sur le
Grand-Cours, le vent a brisé plusieurs grosses branches des arbres.
L'une d'elles est tombés sur le nommé Charles Hamon, 46 ans, garçon
boucher à Fontenay-le-Marmion, qui a été blessé mais sans
gravité, une femme qui suivait avec une brouette le chemin qui
traverse l'hippodrome a été jetée par le vent dans le fossé devant
les tribunes. Elle en a été retirés aussitôt par des ouvriers qui
travaillaient près du lieu de l'accident. Le paquebot de Caen au
Havre n'a pu partir lundi. Les communications téléphoniques entre
Caen et Paris ont été interrompues. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1900 - Gelées tardives. - Il
a gelé pendant la nuit de samedi à dimanche. Sur certains points de
la Normandie, les arbres ont beaucoup souffert. Il y a des pays
vignobles où la récolte est considérée comme perdue.(Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1900 - Encore une doctoresse. - Mlle
Sérard, 25 ans, originaire du Calvados, a soutenu, à la Faculté de
médecine de Paris, sa thèse en doctorat et a obtenu la mention «
bien ». (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1900 - Éclipse. -
L'éclipsé solaire du 28 mai. visible partiellement en France,
sera dans son plein vers quatre heures. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1900 -
Propositions galantes mal tombées.
-
Un agent de police de service, en bourgeois, ayant remarqué
les allures plus que louches de François Briouze, 45 ans, domestique
à Caen, l'observa.
Notre
homme, qui a de vilaines habitudes, croyant que le quart d'œil lui
faisait de l'œil s'en approcha gentiment et lui fit galamment des
propositions plus que malhonnêtes. Mais l'ardeur de Briouze fut
bientôt rabattue, car l'agent le prit au collet et l'emmena au poste
où procès-verbal lui fut dressé. Poursuivi pour outrage public à
la pudeur, François Briouze a été condamné à un mois de prison.
Cet individu a été conducteur de la poste de Caen à Dozulé.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Accident mortel. -
Le sieur Eugène Leroux, 46 ans, mécanicien à la gare de
l'Ouest, demeurant rue de Falaise, à Caen, est tombé dans une fosse
du dépôt en allant s'assurer de l'état de sa machine. Le
malheureux, qui faisait le service entre la gare de l’Ouest et la
gare Saint-Martin, a eu trois côtes brisées et le crâne fracturé.
Il est mort sur le coup. Leroux était depuis 27 ans au service de la
Compagnie de l'Ouest. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Accidents. -
Une tuile, en tombant dans la cour de l'hôtel de la Victoire,
à Caen, a blessé assez gravement à la tête la domestique, âgée
de 30 ans. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Les dessous d’une petite affaire.
- Un
agent de police avait dressé contravention au cocher Nicolle, pour
avoir conduit son fiacre, le soir vers onze heures, rue au Canu, à
Caen, à une allure désordonnée et de s'être jeté sur les chevaux
du tramway.
Le
cocher a fait appeler deux témoins dont le conducteur du tramway qui
a affirmé que ses chevaux n'avaient pas même été effleurés par le
fiacre du cocher. ( Nicolle a été acquitté ) Y aurait-il
là-dessous, comme on le dit, une histoire de « sou de café ».
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1900 -
Après l’élection. -
M.
Perrotte rappelle à ses administrés que procès-verbal sera dressé
contre toute personne qui usera des bornes-fontaines pour des besoins
industriels, pour l'arrosage des jardins, le lavage sur place du
linge, des voitures, des légumes, du poisson ou autres objets, ainsi
que l'abreuvage des bestiaux. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1900
-
La reconstruction de l’Hôtel-Dieu.
-
C'est M. Lemaitre, conseiller municipal, qui a été nommé
vice-président de la commission des hospices, en remplacement de M.
Frémont, démissionnaire, et M. Languehad,, ordonnateur des dépenses
: Une réunion composée de la commission des hospices, de délégués
du conseil municipal et des médecins, chefs de service de
l'hôtel-Dieu doit être convoquée pour étudier la question de la
reconstruction de l'hôtel-Dieu.
Nous
espérons que de cette réunion sortira une entente qui saura
concilier le bien-être des malades et l'intérêt des contribuables,
tout en n'exposant pas les vieillards et les entants de l'hospice
St-Louis aux émanations contagieuses qui se dégagent toujours des
salles d'un hôpital.
Le
projet, proposé par la mairie, consiste à construire un nouvel
hôpital dans le parc de l'hôtel-Dieu et à transporter l'hospice
Saint-Louis dans les bâtiments actuels de l'hôpital. Pour les
pensionnaires de l'hospice Saint-Louis, l'entrée resterait où elle
est actuellement. L'entrée du nouvel hôpital serait par la route
d'Ouistreham. Dans la ligne droite faisant face à la place
Reine-Mathilde, seraient construits les pavillons des militaires, des
fiévreux et des blessés, puis les bâtiments de la communauté et la
chapelle, séparés de la rue de Bretagne Calix par de vastes jardins.
En arrière, du côté de la rue de la Masse, seraient installés les
pavillons des contagieux et des filles publiques.
Le
contre-projet, qui respecte le parc de l'hôtel-Dieu, propose de faire
des réparations importantes dans les salles actuelles, de surélever
certains bâtiments, de reléguer les contagieux dans le jardin des
religieuses donnant sur la route d'Ouistreham, de donner l'eau à tous
les étages, d'éclairer les salles, à l'électricité., d'installer
un nouveau chauffage, etc...
D’un
autre côté des réparations importantes seraient faites à l'hospice
St-Louis, qui resterait là où il est. Ce projet aurait pour premier
résultat d'augmenter, de cinquante le nombre de lits des malades à l’hôtel-Dieu.
Le
projet de l’architecte municipal, qui ne perd pas de vue ses
honoraires, s'élève à 1 200 000 fr, mais, grâce à l'imprévu, il
arrivera certainement à deux millions sur lesquels le Pari mutuel
entre pour 400 000 fr. Le contre-projet n'atteindrait pas 800 000 fr.
Le
projet de la mairie diminue de 50 le nombre des lits, le contre-projet
l'augmente de 50. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1900
-
Mort presque subite d’un jeune communiant.
-
Le jeune Legentil, demeurant chez ses parents, rue des Carmes,
à Caen, avait fait sa première communion il y a huit jours. Hier
mercredi, quoiqu'un peu souffrant, il joua avec ses petits camarades.
Dans
la nuit, son père s'étant levé pour voir comment il allait, il le
trouva plus souffrant. Deux heures après, le pauvre enfant était
mort. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1900
-
Une farce de Mardi Gras. -
Or, ce jour-là, après avoir bien déjeuné chez des amis, la
veuve Dasque, demeurant à Caen, quartier Vaucelles, rentrait en
chantonnant dans sa cour. Tout à coup, les voisins
l'entendirent appeler : « Au s'cours ! à l'assasin ! » Ils
accoururent et trouvèrent la veuve étendue sur le sol, disant que
c'était Séraphin Hamelet, 30 ans, plâtrier, qui venait de la battre
comme plâtre.
—
« J'sieux morte, répétait-elle ; qu'nos z'aille cherchi la police
por me r'iever ». Comme la police mettait trop de temps à venir, Mme
Dasque se releva toute seule et alla se plaindre au commissaire.
Après
une triple enquête faite par le commissaire de Vaucelles, par le
central et par le juge d'instruction, on a poursuivi le plâtrier
Séraphin ; mais, grâce à Me
Gaillard, il a été acquitté et est sorti de là pur comme l'ange
dont il porte le nom. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900
-
La chaleur.
-
La
chaleur accablante que nous avons eue lundi et qui s'est élevée à
35° degrés à l'ombre s'est fait sentir partout ; à Paris et en
Angleterre, il y a eu des cas d'insolation mortels.
Par
place, il y a eu des orages ; à Rouen, la foudre est tombée dans un
café et a traversé la salle sans faire de dégâts. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900
-
Dépense inutile.
-
Tous
les ans, le préfet du Calvados fait afficher un arrêté par lequel
il est défendu de dénicher les oiseaux utiles à l'agriculture.
Nous
serions heureux de connaître le relevé des contraventions et
condamnations en simple police. Si le préfet ordonnait ce relevé, il
serait renseigné sur l'utilité de l'affichage de son arrêté, dont
on ne tient nul compte. Il serait peut-être surpris si, à la suite
de cette enquête, il se trouvait que, dans le département, pas un
seul procès-verbal n'a été dressé par les gardes champêtres.
Alors,
pourquoi grever le budget départemental d'une dépense que l'on sait
inutile, puisque partout cet arrêté est considéré comme lettre
morte ? (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900
-
Patrons, patronnes attention !
-
Mlle
Durand, couturière, boulevard St-Pierre, à Caen, emploie onze
ouvrières.
Comme
elle avait un deuil à finir, elle demanda à l'inspecteur la
permission de faire travailler deux de ses ouvrières après l'heure
réglementaire. L'inspecteur arriva à 9 heures du soir. Les onze
ouvrières travaillaient, il dressa procès-verbal, en disant qu'il
ferait une seconde contravention si les ouvrières ne quittaient pas
immédiatement l'atelier.
Comme
c'était un samedi, jour de paieries ouvrières restèrent quelques
instants encore. L'inspecteur, qui faisait le guet, dressa une
nouvelle contravention, ce qui à valu vingt deux amendes, de 5 fr. à
la maîtresse couturière, car, malgré l'autorisation de travailler
donnée pour deux ouvrières, l'inspecteur, se dégageant de sa parole
comme un simple député, les a comprises dans son procès-verbal.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900
-
Enfant tamponné.
- Le
jeune Albert Fauvel, 10 ans, dont les parents habitent à Caen, rue
Montoir-Poissonnerie, s'en alla sur le quai, au lieu de se rendre
directement à l'école des Frères de la rue Guilbert. Pour son
malheur, il voulut voir entrer un paquebot. Tout entier a l'évolution
de ce navire, le malheureux enfant ne s'aperçut pas d'une manœnvre
de wagons qui avait lieu, sur le quai. Surpris et tamponné entre deux
wagons, il est mort sur le coup. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1900
-
Coup de pied de cheval.
- Le
sieur Désiré Gervais, 55 ans, domestique à Caen chez le sieur
Brion, marchand de chevaux, a été blessé très gravement à la tête
par un coup de pied de cheval. On l'a transporté immédiatement à
l'hôtel-Dieu. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900
-
Accident causé par une automobile.
- Mardi
matin, le sieur Paul Poucoton, 39 ans, ouvrier maréchal, rue
Porte-au-Berger, à Caen, a été renversé par un automobile, rue
Neuve-du-Port. La voiture, conduite à une allure très modérée par
son propriétaire le sieur Tuénod, demeurant à Beuzeval, s'est
arrêtée presque instantanément. Malheureusement, la roue droite du
véhicule a passé sur la jambe du sieur Poucoton qui a été brisée
en deux endroits. . (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1900 -
Légion d’honneur. -
Parmi
les chevaliers du 14 Juillet, nous trouvons le nom de M. Louis André,
le distingué chef de musique du 36e,
décoré après 25 ans de services.
A
son passage à Caen, M. Loubet a remis la croix à M. Aymé,
président de Chambre.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
Odeurs de Caen.
- Dans la
nuit de mardi à
mercredi, à Caen, vers deux heures du matin une grande quantité de
vidanges a été déversée, à Vaucelles, dans la bouche d'égout qui
se trouve quai des Abattoirs, à l’angle de la rue du
Géneral-Decaen.
Personne
n'a inquiété les particuliers qui se livraient à ce passe-temps au
risque d'empoisonner tout un quartier. Et dire que Vaucelles possède
quatre conseillers municipaux dont un adjoint et un docteur en
médecine très ferré sur l'hygiène. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
L’incendie Allainguillaume. - Le
feu s'est déclaré vendredi dernier, vers neuf heures du soir, dans
l'usine de meubles de pitchpin appartenant à M. Allainguillaume,
l'armateur bien connu.
Les
bois, desséchés par la chaleur, ont pris comme des allumettes.
Sauver l'usine, était impossible. Préserver les maisons et les
magasins de bois voisins, voilà ce qu'ont fait nos pompiers avec leur
dévouement, habituel, mais ça n'a pas été sans mal, car la nuit
entière ils ont dû manœuvrer les pompes.
Comme
toujours, la pompe à vapeur de la gare a été d'un grand secours.
Plusieurs personnes ont été blessées. Le sergent Groult et le
soldat Morice, du 5e,
légèrement atteints. Parmi nos pompiers, on cite le caporal Emile
Marie, brûlures à la face et aux mains ; le sergent Guay, qu'on a
dû reconduire chez lui ; le sergent Fradel, brûlures à la main ; le
sapeur Lebouilleux, blessé à la main ; le lieutenant Rabachne,
commencement d'asphyxie ; le capitaine Ménard, blessé au bras en
tombant sur une pile de bois.
La
cause du sinistre ne peut pas être précisée. On suppose que c'est
une flammèche provenant de la cheminée de l'usine qui a déterminé
l'incendie. Tout est détruit. Dans quelques mois, M. Allainguillaume
devait transformer son usine afin de donner moins de prise au feu. Le
sinistre s'est produit auparavant.
Les
pertes sont évaluées à 250 000 francs. Il y a assurance pour cette
somme. Le feu s'est communiqué par rayonnement aux chantiers Savare,
à plus de trente mètres, mais le dévouement des pompiers et de la
troupe ont suppléé au manque d'eau et surtout de pression. S'il y
avait eu vent on ne prévoit pas où le feu aurait pu être arrêté.
Les dommages causés aux voisins sont d'une quinzaine de mille francs
environ. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
Une alerte.
- Lundi
l'après-midi, un élève de la pharmacie Mullois, rue Saint-Pierre,
à Caen, était descendu à la cave pour chercher de la benzine.
L'élève était porteur d'une lanterne qui n'était pas
hermétiquement close. Il la posa sur le sol pour remplir la
bouteille. Comme il n'avait pas d'entonnoir, des éclaboussures se
produisirent. Elles atteignirent la lanterne et tout s'enflamma
bientôt.
L'employé,
légèrement brûlé aux mains et aux jambes, s'échappa hors de la
cave en criant : « Au feu ! » M. Mullois, après avoir demandé des
secours par téléphone, s'empressa de jeter une grande quantité
d'ammoniaque dans la cave pour éteindre le feu qui ne s'est pas
propagé. M. Gaston Martin, employé du gaz, au risque de sa vie, est
descendu à la cave pour couper la conduite.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
Juste réclamation. -
Les
jeunes demoiselles de magasin de Paris sont autorisées depuis un
certain temps à s'asseoir lorsque la clientèle ne les oblige pas à
être debout.
Pourquoi,
à Caen, se montre-t-on moins humain, et pourquoi les jeunes filles de
magasin ne sont-elles pas autorisées à en faire autant ? Cela ne
nuirait à rien.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
Vents et sécheresse. - La
tempête de vent que
nous avons éprouvée à la fin de la semaine dernière n'a été rien
auprès du cyclone qui s'est fait sentir en Belgique et en Angleterre,
notamment à Londres, où la grippe a fait sa réapparition.
—
La foudre a fait aussi des siennes et a foudroyé à Grand-Souci
(Isère) un troupeau de 133 moutons.
—
La sécheresse de ces derniers temps a été nuisible à tout. Rien
n'a poussé dans les jardins. Le vent et le sec font tomber les
fruits, sans épargner les pommiers. Le beurre augmente, les bestiaux
se vendent à bas prix et, cependant, les bouchers maintiennent les
cours.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
Récompenses aux travailleurs. - Le
ministre du commerce
et de l'industrie a décerné à M. Alcide Hébert, né à Vassy, une
médaille d'honneur pour une période ininterrompue de plus de trente
années passées au service de la maison J. Barbey, négociant en
vins, à Caen.
Consacrer
plus de la moitié de sa vie au même maître est un exemple à suivre
pour les jeunes et qui sera certainement suivi par le fils Hébert,
employé dans la même maison. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
Encore du zèle ! - M.
Larue, armateur à
Caen, passe des traités avec les entrepreneurs pour le chargement ou
le déchargement de ses navires. Les entrepreneurs embauchent, paient
et surveillent les ouvriers.
Le
22 mai, un ouvrier qui travaillait pour le sieur Guillot,
entrepreneur, traversa un ponton et tomba à l'eau, il fut retiré à
demi asphyxié et mourut quelques instants après. Conformément à
la nouvelle loi sur les accidents, le juge de paix fit une enquête et
ce fut le sieur Guillot qu'il cita comme patron responsable. Cela n'a
pas empêché l'inspecteur du travail de dresser à M. Larue une
contravention pour n'avoir pas déclaré l'accident.
L'affaire
est venue devant le tribunal de simple police, elle a été fertile en
incidents : le
commissaire de police refusant communication d'une pièce, le
défenseur disant qu'il l'aurait, et, de fait, il l'a eue en s’adressant
au procureur général. Le juge de paix a sursis à statuer jusqu'à
ce que l'instance civile, intentée par la veuve contre l'entrepreneur
Guillot, ait été jugée. Le commissaire de police s'est, parait-il,
pourvu en cassation contre cette décision.
(Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
Chiens enragés. -
Dimanche,
l’enfant de 9 ans
d'une dame Basley, journalière à Caen, hameau de la Maladrerie, a
été mordu au visage par un chien enragé qu'on n'a pu abattre. Le
jeune Basley a été conduit à l'hôtel-Dieu, où la blessure a été
brûlée. On l'a envoyé à l'institut Pasteur.
—
Un chien, qui errait dans le quartier Saint-Julien, à Caen, et
paraissait enragé, a été abattu d’un coup de fusil, près de la
poudrière, par un employé du commissariat central. M. Gallier,
vétérinaire, après autopsie, a déclaré qu'en effet l'animal
était atteint d'hydrophobie. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1900 -
Choses municipales. -
Comme
nous le prévoyions,
le conseil municipal de Caen a voté le transfert de l'hôpital
St-Louis dans les bâtiments de l'hôtel-Dieu et la construction d'un
nouvel hôpital dans le clos Vaubenard faisant suite au parc de
l'hôtel-Dieu.
MM.
Demelle, Daléchamps, Brulfert et Maintrieu ont voté contre ; MM.
Quatravaux et Lance se sont abstenus.
Pour
faire face aux charges qui incomberont à la ville, celle-ci est
autorisée à s'imposer de 3 centimes 75 à partir de 1903.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Une cure difficile. -
On
demande un
spécialiste qui tentera de guérir la maladie de langueur dont la
société de Traction est sérieusement atteinte.
En
trois ou quatre mois la pose totale de la voie de nos tramways
électriques devait être un fait accompli. Voilà trois semaines que
les travaux sont commencés et il y a environ 500 mètres de travail
terminé, et encore. C'est peu ou c'est beaucoup. Mais comme la
circulation est entravée outre mesure, est-ce que la municipalité ne
pourrait pas intervenir en détendant de bouleverser la voirie
jusqu'au jour où cette société, plus en vigueur, prendra
l'engagement de faire vite.
A
moins que ce ne soit, comme on le dit, l'administration municipale de
Caen qui, dans un but électoral, a exigé cette mise en scène très
désagréable et encore plus dangereuse. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Ce qu’il en coûte de receler les amoureux. -
Il y a à
Caen, dans le haut de la rue Saint-Jean, plusieurs maisons dans
lesquelles les amoureux trouvent asile, le jour comme la nuit, en des
logements dits « garnis », tenus par des femmes qui sont
dégoûtées de la vie ou ne sont plus d'âge à la faire.
Comme
ces propriétaires complaisantes ne regardent pas à la dent de leurs
locataires de passage, il leur arrive parfois de sérieux
désagréments.
C'est
ainsi qu'une veuve Henriette Dieudonné, 42 ans, habitant au n° 195
de ladite rue, est poursuivie pour avoir reçu des filles et des
jeunes gens qui n'ont pas eu la patience d'attendre
leur majorité pour se livrer au jeu de l'amour.
La
veuve Dieudonné à été condamnée à deux mois de prison.
—
Un nommé Charles Leclerc, 35 ans, tenancier, rue du Ham, d'un couvent
de femmes où l'on ne fait pas précisément pénitence et vœu de
chasteté, était aussi poursuivi pour excitation de mineures à la
débauche, mais, comme il ne s'est pas présenté, le tribunal lui a
infligé six mois de prison. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Tramways. -
Vu
les protestations de l'enquête
et l'avis des ponts et chaussées, le conseil municipal de Caen a
émis, à l'unanimité, l'avis qu'il ne soit établi qu'une seule voie
rue Guillaume-le-Conquérant, sauf à la Compagnie d'électricité
d'établir, place des Petites-Boucheries et place du Lycée, toutes
les installations nécessaires aux deux voies. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Récompense.
-
M. Fleuriau, carrossier à Caen, a mis à l'Exposition
universelle de Paris une voiture bains de mer qui lui a valu une
médaille de bronze.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Sus
aux vagabonds.
-
Nous
avons, à différentes reprises, demandé à ce que notre ville, si
paisible, soit débarrassée des gens sans aveu. Ils n'y sont pas, il
faut le reconnaître, en grand nombre. La purge serait donc facile,
sans la nouvelle loi dont profitent ces gredins remis le plus souvent
en liberté par le parquet qui craint de s'attirer, une affaire.
Deux
de ces jeunes vauriens viennent de se signaler, Jeudi soir, vers 9
heures, deux jeunes gens causaient rue de Geôle. L'un deux, E.
Lepaulmier, 22 ans, garçon boucher chez M. Angot, rue de Geôle,
déposa son panier par terre. A ce moment, vinrent à passer Alphonse
Lefloc, 19 ans, palefrenier, rue de Vaucelles, 55, et Louis Rancin, 17
ans, se disant serrurier, habitant rue St-Jean, 48. Ce dernier enleva
le panier du garçon boucher et prit la fuite avec son complice.
Le
garçon boucher courut après son voleur qui, se voyant serré de
près, se retourna et lui porta un coup de couteau qui l'atteignit à
un bras, sans le blesser sérieusement. Aux cris « Arrêtez-les ! »
deux sous-officiers réservistes, Casernés rue du Tour-de-Terre,
arrêtèrent Rancin, malgré sa résistance, le lendemain, on
s'assurait de son complice.
—
La veille au soir, dans le haut de la rue Saint-Jean, une bande de
garnements s'amusaient à insulter les passants et à leur lancer des
pierres.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
La peste. -
Quoi
que les anglais fassent pour cacher que
la peste sévit dans la ville maritime
de Glascow (Ecosse), 650
000 habitants, des
mesures sont prises contre ce fléau. Les bateaux
de Glacow, notamment, ne sont pas reçus à Caen, et ceux venant d’Angleterre
sont visités à leur arrivée à Ouistreham.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Tentative de meurtre. -
Louis
Poulain, 26 ans,
journalier à Caen, rue de Geôle, 5, rencontrait vers minuit, rue de
Bernières, Marie Lutin, avec laquelle il vit en
concubinage. Une discussion survint entre eux, au cours de laquelle
Poulain porta à sa maîtresse un coup de couteau dans le sein gauche.
L'arme a pénétré assez profondément.
La
blessée, après avoir reçu les premiers soins à la pharmacie Tirel,
a été transportée d'urgence à l'Hôtel-Dieu. Poulain a été
arrêté. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 - La foire Saint-Michel de Caen.
- A
l'époque de la
fondation de l'abbaye de Saint-Étienne, le duc Guillaume institua en
faveur des moines une foire dont ils avaient le produit. Elle se
tenait dans les champs du Bourg-l'Abbé attenant à l'église
Saint-Nicolas et avait lieu le jour Saint Laurent.
On
la reporta bientôt, à cause de la récolte, au jour Saint-Michel et
elle s'appela vulgairement la « foire aux oignons ».
—
Cette foire durait trois jours pendant lesquels les armoiries et les
agents de l'abbé de Saint-Étienne étaient substitués à ceux du
roi et tous les droits d'entrée ou autres s'y percevaient au profit
de l'abbaye.
—
Pendant l'occupation de Caen par les Anglais, en 1431, Ambroise de
Loré attaqua le jour Saint-Michel le faubourg où se tenait la foire,
il fit trois mille prisonniers et enleva un butin considérable.
Quand les champs Saint-Michel, où se tenait cette foire, furent
transformés en jardins, la foire fut transférée sur la petit Cours
où elle se tient aujourd'hui. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
Ensevelis dans une carrière.
- Les
sieurs Lucien Lelièvre, 34 ans, contremaître, et Florent Giuseppi,
40 ans, qui étaient descendus dans les carrières de la Maladrerie,
appartenant à la Société des carrières du Calvados
E. James et Cie,
ont été ensevelis sous des blocs de pierre qui se sont détachés
tout à coup de la voûte. Un des contremaîtres s'étant aperçu
qu'une partie de voûte de la carrière menaçait de s'écrouler,
donna l'ordre de l'abattre. C'est aussitôt après que Lelièvre et
Giuseppi ont été écrasés et tués sur le coup.
Lelièvre
était marié et père de deux enfants, sa malheureuse femme est
accouchée dans la nuit de l'accident d'un troisième enfant.
Samedi
matin, l'inhumation des deux ouvriers a eu lieu au milieu d'une foule
énorme. Le curé a fait une quête pour la veuve et les enfants
Lelièvre. Elle a produit 68 fr. 15. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
Autrefois et aujourd’hui.
- Le
36e
de ligne est de nouveau installé dans les casernes de notre ville.
Samedi soir, il y avait réception au Cercle militaire, pendant
laquelle la musique s'est fait entendre sous les fenêtres du Cercle.
Le
lendemain, agréable surprise, elle a donné un concert sur la place
et a exécuté plusieurs morceaux avec une exquise finesse.
Le 36e
est très aimé à Caen, ses relations, avec la population, ont
toujours été des plus cordiales. Aussi regrettons-nous que
l'administration municipale n'ait pas, comme autrefois, eu la pensée
d'offrir un punch de bienvenue au corps d'officiers.
C'était,
cependant, une occasion pour M. Perrotte de montrer qu'il n'est pas
aussi dreyfusard qu'on le dit. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 - Salubrité. -
Route
de Paris, à la sortie de Caen, existe une maison infecte où l'on
apporte les restes des casernes et où on fait l'élevage des porcs.
On sent ce charnier à deux cents mètres à la ronde. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
Reves de jeunes filles. -
Jusqu'à ce
jour, les officiers ne
pouvaient se marier qu'avec des femmes leur apportant 25 000 francs de
dot. Maintenant, il leur est loisible d'épouser des jeunes
filles n'ayant que leur vertu pour apanage.
Depuis,
les jeunesses pauvres ne rêvent que pantalons rouges, comme si nous
étions encore au temps où les rois épousaient des bergères.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 -
Pécher n’est pas pêcher.
- Le jeune
vicaire de Caen qui à quitté brusquement son presbytère à la suite
d’une altercation avec le curé n'a pas repris la soutane. Il
se promène en laïque.
On
dit même, qu'il va se marier. Une sainte fille de Vaucelles, le
voyant monter, un matin, dans le train de la Mer, s'est signée, en
disant : « Le v'là co qui va péchi ».
C'est
de la calomnie, car l'ex-vicaire, n'allait pas pécher, mais pêcher
de i'équille. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 - La poste fermée le dimanche.
- A
partir du 1er novembre, les guichets des postes, télégraphes et téléphones seront
fermés à midi les dimanches et jours fériés. La remise des lettres
poste restante et le paiement des mandats télégraphiques seront
assurés l'après-midi par les agents des guichets télégraphiques.
—
Quant aux malheureux facteurs, ils continueront à trimer toute
l'après-midi, les dimanches comme les autres jours.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 - Bêtes et gens volés.
- Les
chevaux des tramways de Caen se faisaient parfois tirer les guides pour
marcher, c'était visible. On vient d'en découvrir la cause. La
compagnie avait à son service des employés qui, non contents de la
voler, rognaient aussi la portion des pauvres chevaux.
L'auteur
principal est un contrôleur nommé Arsène Lemarchand, habitant n°
42, rue Bosnières, ancien adjoint de Saint-Contest, ancien coinetier
à la halle, ancien marchand de grains. Il signait les souches du
livre d’achats de noms de, commerçants soi-disant fournisseurs qui
n'avaient rien fourni. Bref, d'après les livres, il devait y avoir en
grenier une grande quantité d'avoine et on n'en a trouvé que
quelques grains. Lemarchand avait pour complice un nommé Cordelier,
originaire du Jura, dont il achetait le silence en l'abreuvant
d'absinthe et en lui payant, un voyage a l'Exposition.
Tous
les deux ont été arrêtés et écroués mardi soir. Les fraudes
importantes ne doivent pas remonter à plus de six mois, c'est-à-dire
depuis que Lemarchand, bien que marié, a fait la connaissance d'une
femme de la rue de Falaise.
La
compagnie des trams évalue à 4 000 fr. son préjudice. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 - Victime du travail.
- Le
sieur Louis Guesdon dit Carouset, père de six enfants, travaillait
sur les chantiers de construction du tramway de Caen à Falaise. N'ayant
pas vu un trou creusé dans la journée, Guesdon est tombé au fond,
se brisant deux côtes dans sa chute. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 -
Récompenses
honorifiques.
- Mentions
honorables aux sieurs
Bérault, agent de police à Isigny ; Henri Le Boulanger,
débitant à Mondeville,
et Auguste Valence, préposé des
douanes à Caen, qui tous ont arrêté des chevaux emportés.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 -
Les poursuites continuent.
- Vendredi,
le juge de paix de Caen a encore eu à juger une kyrielle de
contraventions pour défaut de balayage ou dépôt d'ordures.
Il
a acquitté le sieur Didier, marchand d'huîtres, contre lequel
procès-verbal avait été dressé pour avoir déposé des écailles
d'huîtres sous son étal du carrefour Saint-Pierre pour lequel il
paie cependant une redevance à la ville. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1900 -
Question du jour. -
La
question du jour, c'est encore et toujours le fameux arrêté
concernant l'enlèvement des ordures. La façon, ou plutôt le
sans-façon avec lequel on applique le règlement, dépasse les
limites du sens commun.
Après
le commerçant poursuivi pour avoir laissé traîner quelques brins de
paille, voici qu'on traduit un marchand d'huîtres en justice de paix
pour avoir osé déposer sous son étal des écailles d'huîtres,
comme si tous ses confrères n'en faisaient pas autant, comme si
pareil dépôt ou plutôt pareille exposition n'était pas, en
l'espèce, une enseigne toute naturelle et la meilleure des
réclames.
A
Paris, on organise les expositions, ici, on les supprime. C'est la
guerre aux étalages qui commence. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1900 -
Acte de courage. -
Une
petite fille qui se trouvait avec ses parents dans un wagon, en gare
de Caen, était appuyée contre la portière, quand un voyageur qui
était en retard, voulant monter dans le train déjà en marche,
ouvrit précipitamment cette portière. La pauvre enfant tomba hors le
wagon et roula sur la voie passant au-dessous du marchepied.
Elle
allait être infailliblement écrasée si le sieur Ernest Lepetit, qui
se trouvait sur le quai, ne se fût aussitôt précipité à son
secours et n'eût réussi à la saisir assez à temps pour éviter
qu'elle ne passât sous les roues du train.
A
l'âge de 11 ans, ce courageux citoyen avait déjà sauvé un enfant
qui allait être écrasé sous les pieds d'un cheval attelé à un
lourd camion. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Broyé par un train.
- Jeudi
soir, en gare de Caen, un train de marchandises qui refoulait sur les
voies de garage à complètement broyé le sieur François Mousset, 33
ans, homme d'équipe, demeurant à Mondeville. On suppose qu'en
voulant traverser la voie au moment où le train se mettait en
mouvement le malheureux a trébuché et est tombé sous les roues des
wagons.
Mousset
laisse une jeune veuve et trois enfants en bas âge. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - C’est la faute aux tramways.
- Si
M. Perrotte a décrété l'emploi des boites à ordures, si on fait
des Contraventions pour des riens, si on supprime les étalages, c'est
la faute aux tramways électriques, voilà du moins les circonstances
atténuantes que le chef de la municipalité fait plaider par ses
amis.
D'un;
autre côté, les aubergistes de la Maladrerie se proposent d'agrandir
leurs écuries prévoyant que les cultivateurs, dont les chevaux ont
encore le caractère plus mauvais que celui de leurs maîtres,
remiseront en dehors de la ville et prendront le tram pour vaquer en
ville à leurs affaires. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 -
Pris pour un voleur. -
Léon
Bouquerel, 26 ans,
journalier, habite dans la maison de la dame Naslet, débitante et
logeuse, rue Porte-au-Berger, à Caen.
Rentrant
au petit jour et trouvant la porte de la maison fermée, il eut
l'idée de rentrer par le grenier. II parvint. Il parvint à monter
sur le toit et aurait réussi ainsi à gagner sa chambre s'il n'avait
été aperçu par des passants qui ont crié : « Au
voleur ! » et fait, arrêter ce pauvre Bouquerel qui n'est
pas près de recommencer. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 -
Monuments historiques. -
Sur la demande de l'État, la
ville de Caen consent à donner 15 000 fr. pour continuer les travaux
de l'église Saint-Pierre et 35 000 fr. pour ceux du tribunal de
commerce. L'Etat fournirait le surplus, moins 5 000 fr. votés par la
fabrique Saint-Pierre.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - La terreur à Caen.
- Le
commerce des marrons est dans le marasme. Les marchands ont beau crier
: « Chauds ! chauds ! » ceux qui d'ordinaire aiment à les
grignoter sortant de la poêle résistent à la tentation par crainte
de se voir dresser procès-verbal pour avoir laissé tomber les
écales sur le trottoir. — Si vous voulez être, — ou plutôt ne
pas être dans les papiers de la police, n'en jetez pas sur la voie
publique.
Un
passant, qui venait d'y lancer une circulaire Morillon, a été
menacé de contravention par un agent.
—
Ne touchez pas non plus aux boîtes à ordures chères à M, Perrotte.
—
Jules Sabine, chiffonnier, rue de Bras, n'ayant pas le moyen de se
payer une perrottine, a enlevé celle du sieur Duquesne, boulanger,
rue Ecuyère. Pour ce crime, il a été condamné à quinze jours de
prison. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Le feu à Caen. -
Jeudi matin, le feu a éclaté, au quatrième étage, dans les
mansardes de la maison occupée, rue Saint-Jean, par le café « Au
roi de Bavière », il a pu être assez rapidement éteint.
La
cause de ce commencement d'incendie est difficile à préciser.
Pertes, 5 000 fr. pour le propriétaire, M. Lemaître, et 800 fr. pour
le cafetier, tous les deux assurés. La dame Gérard, couturière, y
est pour 300 fr., non assurée.
Une
fois de plus, on a constaté que si les bouches d'incendie
fonctionnent admirablement lorsque l'on fait des essais, elles
laissent beaucoup à désirer au moment où on en a besoin.
Comme
toujours, les autorités sont arrivées à la queue leu leu. Le public
paraissant inquiet, M. Hendlè, secrétaire général préfecture,
s'est écrié : « Messieurs, plus rien à craindre du côté du feu :
il est... circoncis ». Pas mal trouvée pour un Juif, cette
circonlocution à la mode israélite.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 - Outrage public à la pudeur.
- Nous
avons, au mois de juillet, parlé d'une scène qui s'était passée
dans la prairie de Caen entre un soldat du 5e de ligne et
un commerçant dont les gestes ont été considérés par le parquet
comme un outrage public à la pudeur.
Le
commerçant est M. Stanislas Fournier, 70 ans, quincaillier. Il aurait
pu nier. Il a, au contraire, tout avoué, avec une telle naïveté
qu'on a cru qu’il n’avait pas sa raison.
Trois
médecins ont examiné le prévenu et ont conclu à sa
responsabilité. L’affaire a été jugée à huis clos. M. Fournier
et le soldat Albert Vassé, 23 ans, demeurant à Rouen, ont été
condamnés chacun à trois mois de prison et 16 fr. d'amende, avec la
loi Bérenger. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1900 -
Le XXe
Siècle. - La fin du siècle approche,
dans quelques jours, le dix-neuvième siècle aura vécu. Des fêtes
se préparent de toutes parts, pour célébrer l'aube du XXe
siècle.
A
Rome, On s'apprête à murer, à St-Pierre, la fameuse porte jubilaire
qui fut ouverte le 31 décembre dernier, la Cérémonie s'accomplira
avec la pompe accoutumée, en présence de pèlerins venus de tous les
pays du monde, Léon XIII, lui-même, officiera.
Dans
toutes les églises catholiques, des messes de minuit seront chantées
le 31 décembre prochain.
Constatons
que dans le monde on commence à s'inviter pour le réveillon du 31
décembre. Il sera si agréable, sur le coup de minuit, de se
souhaiter un bon siècle ! Cela n'arrive pas si souvent. (Source : Le Bonhomme Normand)
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