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Janvier
1916 -
Caen, port de boue. -
Est-ce
l'effet des commotions
épouvantables qui, sur un espace de quatre cents kilomètres,
ébranlent sans cesse l'atmosphère, mais toujours est-il que jamais il
n'a autant plu que cet hiver. Les terres sont complètement saturées
d'eau et, si cela continue, toutes les prairies et tous les terrains bas
vont être complètement inondés. Jamais non plus on n'a vu notre ville
aussi sale. Une mer de boue nous envahit. Il est vrai que là-bas, dans
les tranchées, nos pauvres soldats en voient bien d'autres, mais est-ce
que la saleté dont nous souffrons peut en quoi que ce soit diminuer
celle, beaucoup plus grave, dont ils souffrent ?
Non,
n'est-ce pas. Alors, donnez donc un coup de râteau de temps en temps.
Il ne manque pas de pauvres vieux qui seraient enchantés de gagner
quelques sous en travaillant et on aurait vite fait, si on voulait, de
recruter un imposant corps de balai.
Février
1916 -
Les sans-pétoches. -
Ce
sont les « bonhommes » de la 4e section, de la 17e
Cie de notre régiment caennais, le 236e. Les pauvres
bougres n'y voient goutte dans leurs cagnats ou dans leurs gourbis. Ils
touchent deux bougies tous les deux ou trois jours et quelquefois moins.
Avec ça, il n'y a guère mèche de chercher les cheveux sur la soupe ou
les arêtes dans le « singe ». Ils demandent si on ne pourrait
pas leur envoyer une vieille lampe à acétylène encore en état de
servir. Si elle était neuve, ils la prendraient tout de même. Il
faudrait l'adresser au sergent Noël, 236e d'inf. 17e
Cie. Secteur 41.
Février
1916 -
Aux hauts-fourneaux. -
Nous
avons dit, dans notre
dernier numéro, que l'Etat ayant refusé son concours, on craignait de
ne pas voir aboutir les conventions projetées entre la Société des
Hauts Fourneaux et Aciéries de Caen et le Creusot. Nous sommes heureux
d’annoncer que ces conventions sont aujourd'hui définitives. Voilà
donc enfin une de nos grandes industries redevenue complètement et
exclusivement française. Quand en sera t-il de même partout ?
Février
1916 -
Sous la tempête. -
La
violente bourrasque qui s'est abattue sur Caen et la région a causé de
graves perturbations dans le réseau de fils assurant l'éclairage
électrique de notre ville. De nombreux courts-circuits se sont produits
un peu partout et, en quelques endroits, ont provoqué des commencements
d'incendie. Rue Ecuyère, le feu a pris dans cinq immeubles, rue de
Bayeux, 52, chez M. Marie, rue Caponière, dans le magasin de MM. Robine
et Levavasseur, épiciers, et, enfin, chez M. Rebuffé, rue
Saint-Martin. Ces commencements d'incendie ont été promptement
éteints et les dégâts sont, heureusement, peu importants. D'autre
part, le vent a arraché de nombreuses feuilles de zinc de la toiture du
Marché Couvert.
Février
1916 -
Le temps qu’il fait. -
Après
une période quasi
printanière, où les arbres trop pressés avaient fleuri, nous sommes
retombés plus avant dans l'hiver. Il a gelé, assez légèrement du
reste, et la neige est tombée avec abondance. Mais elle fondait à
mesure et, pendant plusieurs jours, on a pataugé dans un immense
sorbet. Aussi que de rhumes et de bronchites ! Dimanche, au Foyer du
Soldat, où la salle était bondée de vieux et jeunes poilus, le bruit
permanent des toux couvrait par instants la musique. Il était évident
que les trois quarts et demi des soldats présents avaient les pieds
mouillés. S'inquiète-t-on suffisamment de la qualité des chaussures,
dans l'armée ? En 1870, elles avaient
des semelles de carton, tâchons qu'en 1916 elles soient un peu plus
consistantes et moins spongieuses.
Février
1916 -
Le temps. - La
neige est tombée sans relâche pendant plusieurs jours et plusieurs
nuits, interceptant les communications de tout genre, rendant
impraticables les routes et les chaussées. Ça et là, des dégâts se
sont produits, des fils ont été brisés, des poteaux et jusqu'à des
faîtages arrachés. A Caen, dimanche, c'était un cloaque inexprimable.
Mais, ces jours-ci, un dégel s'est produit et la neige a disparu. C'est
heureux, car il est probable qu'en ce moment, notre service de voirie,
déjà bien insuffisant d'ordinaire, doit briller par sa plus complète
absence.
Mars
1916 -
Pour nos auxiliaires. -
Dans les différents
dépôts de prisonniers allemands de notre région, il y a deux sortes
de captifs : 1° les Boches ; 2° les Français qui les gardent. Et les
plus tenus des deux ne sont pas ceux qu'on pense. On nous demande, à ce
propos, s'il ne serait pas possible d'améliorer le sort des pauvres
diables d'auxiliaires chargés de veiller sur les soldats allemands, ils
doivent rester là, immobiles ou presque, sous le vent, la pluie ou la
neige, pendant de longues heures, pour les garder. La moindre guérite
ferait bien leur affaire. Il paraît aussi que certains directeurs d’exploitation,
auxquels on a fourni des travailleurs boches, ne s'inquiètent guère
d'installer convenablement leurs gardiens. Nos soldats couchent parfois
dans des greniers mal fermés. Dans cette saison, c'est un peu dur, et
ils ne seraient peut-être pas beaucoup plus mal, à ce point de vue du
moins, s'ils étaient eux-mêmes prisonniers en Allemagne.
Mars
1916 -
Affaire faite. -
L'assemblée générale
des Hauts Fourneaux a approuvé les conventions passées avec la
société Schneider et Cie. La nouvelle entreprise s'appelle «
Société Normande de Métallurgie ». Les Thyssen n'ont pas donné leur
avis sur ces choses. Espérons qu'on ne le leur avait pas demandé.
Mars
1916 -
Maison nette. -
La nouvelle Société des
Hauts-Fourneaux a remercié tout l'ancien personnel, depuis le directeur
jusqu'au dernier des employés et la maison va demeurer fermée pendant
un mois. Espérons que ces MM. Thyssen ont, eux aussi, reçu leur congé
définitif.
Mars
1916 -
École de dentelle de Caen.
-
Malgré les difficultés
résultant des circonstances actuelles, l'École n'a pas interrompu ses
leçons. Elle est ouverte tous les jours, de 2 heures à 6 heures de
l'après-midi, 18 place de la République. On y enseigne notamment la
dentelle de Cluny, la dentelle Renaissance, la dentelle de Bayeux ou
Chantilly, la dentelle de Bruges, L'enseignement est gratuit.
Mars
1916 -
La piraterie allemande. -
Après le
« Danaé », de la Société Navale Caennaise, torpillé en juillet
dernier par un sous marin allemand, dans les parages des Hèbrides,
voici qu'un autre navire de cette Société, « l’Hébé», qui
se rendait de Caen à Newcastle, a heurté une mine au large de Yarmouth,
et a coulé. L'équipage, composé de dix huit hommes, a été sauvé.
L' « Hébé », commandé par le Capitaine Lemasson, avait été lancé
en 1909 et jaugeait 2
200 tonnes.
Mars
1916 -
Le temps qu’il fait. -
Depuis trois jours,
on est entré dans le printemps et on attend toujours que l'hiver
commence. De l'eau ! toujours de l'eau ! (Que d'eau ! Que
d'eau !) Un peu de neige, mais plus de gelées, nous n'avons plus
que des hivers pourris. Il doit y avoir quelque chose de détraqué
autour de nous. Enfin, malgré les jours mauvais, les arbres
bourgeonnent, les oiseaux fredonnent, et notre confrère, M. Lebbyteux,
fleuronne, car il a un marronnier déjà épanoui dans sa cour. Celui
légendaire des Tuileries va en dessécher de jalousie.
Avril
1916 -
Incidents au marché. -
Nous nous étions empressés de nous réjouir de la baisse des
œufs, elle a été de courte durée et nous avons trop tôt crié
victoire. Après avoir valu 1 fr. 10 et 1 fr. 20, ils sont remontés
vendredi dernier à 1 fr. 25 et 1 fr. 30. Une marchande s’avisa même
de demander 1 fr. 50 pour une douzaine : en un clin d’œil, des ménagères
s’emparèrent de ses œufs et les brisèrent sur le sol. Tout a une
limite, et les marchands feront bien de modérer leurs exigences s’ils
ne veulent pas s’exposer à des leçons de ce genre.
Avril
1916 -
Attention aux Zeppelins. -
Jeudi dernier, les Caennais ont vu, avec quelque surprise, placarder sur
les murs de notre ville de grandes affiches blanches, indiquant
les mesures de précaution à prendre au cas où des Zeppelins ou
autres aéronefs ennemis viendraient survoler Caen. Si cette
éventualité survenait, - mais rien ne la fait plus prévoir
aujourd'hui qu'auparavant, - les Caennais en seraient
immédiatement avertis par le tocsin qui serait sonné à l'église
Saint-Pierre et le " Garde à vous " dans les casernes. Il
leur est recommandé de descendre alors dans leur cave ou, s'ils n'en
ont pas, de se retirer dans une pièce aux murs très épais ; ils
devront également fermer tous les robinets à gaz. Le courant
électrique sera arrêté, aussi tous les Caennais feront-ils bien de se
prémunir de bougies ou de pétrole. Enfin, lorsque l'alarme aura
cessé, les habitants en seront avertis par la joyeuse sonnerie de la
" Berloque ". Nous espérons que ces sages mesures de prudence
n'auront pas lieu d'être appliquées et que les Boches ne viendront pas
visiter notre belle ville.
Avril
1916 -
Prisonniers de guerre pour les travaux agricoles.
-
Le Ministre de
l'Agriculture vient d'accorder au département du Calvados un contingent
de 140 prisonniers choisis parmi les hommes exercés aux travaux
agricoles. Ces prisonniers pourront être attribués par équipes de 20,
non compris la garde. Ils doivent être logés ensemble, mais peuvent
être divisés pour le travail en groupe de 5, au minimum. Les Comités
agricoles, les Syndicats et les particuliers qui désirent utiliser leur
travail, sont priés de faire parvenir une demande à la Préfecture le
plus tôt possible, en donnant les détails nécessaires sur l'étendue
et la nature du travail à effectuer et sur l'époque où devra
commencer le travail.
Avril
1916 -
Le temps qu’il fait. -
Le vent était encore
maigre pendant les fêtes de Pâques, et la végétation était
sensiblement en retard. Mais, depuis quatre jours, les hirondelles et
les martinets sont arrivés, apportant le printemps dans le vent de
leurs ailes et, tout d'un coup, feuilles et fleurs ont jailli de
partout. La température s'est élevée rapidement
et le courant des rivières, grossies par les dernières pluies, s'est
amorti. Cette fois, c'est le vrai printemps ! Puisse-t-il nous
apporter un peu d'espérance et nous faire entrevoir la fin de nos
misères !
Avril
1916 -
Sur le trottoir. -
Un récent arrêté
municipal, qui entrera en vigueur vendredi prochain, établit une
nouvelle répartition des emplacements destinés aux marchands. Le
marché aux oeufs, notamment, se tiendra dorénavant sur les trottoirs,
de chaque côté de la rue Pémagnie. Si seulement ce chambardement
pouvait faire augmenter le nombre des marchands et diminuer le
prix des oeufs.
Avril
1916 -
Un acte de courage . -
Lundi dernier, sur la rivière Noé, dans la Prairie, un jeune
enfant, voulant suivre son papa qui faisait passer son autre bébé sur
une poutre au-dessus de la rivière s’engagea sur l’étroite
passerelle et perdant son équilibre, il tomba dans l’eau. Il était
en grand danger de se noyer
quand il fut aperçu par le jeune Paul Le Somptier, élève du lycée
Malherbe et fils du sympathique conseiller municipal de Caen. Celui-ci
courageusement, entra dans l’eau et parvint, non sans peine ; à
ramener le petit sain et sauf. Aux remerciements émus du papa, très
inquiet, nous joignons nos très amicaux compliments pour cet acte de
courage.
Mai
1916 -
Un violent orage s'abat sur Caen et les environs.
- Vendredi,
vers 7 heures, un violent orage a éclaté sur Caen et les environs.
Dans la ville, les rues, surtout celles en contrebas, sont rapidement
devenues de véritables torrents, et certaines places, la place
Saint-Sauveur entre autres offraient l'aspect d'un lac.
Par
suite de l'accumulation du sable et des graviers entraînés dans les
rails et les aiguilles, la circulation des tramways électriques fut
gênée dans la soirée et on nous assure que rue de Vaucelles une
automobile fut arrêté par la grêle. La foudre serait tombée dans le
quartier de la rue basse et du côté du jardin des plantes. Dans les
campagnes, la grêle très violente a causé de vrais ravages aux arbres
fruitiers et les pommiers en fleurs ont été durement éprouvés.
Juin
1916
- Le temps qu’il
fait.
- Il
a plu le jour de
Saint-Médard, grand pleurard, mais, Il n'est rien tombé le jour de
Saint-Barnabé, pour la bonne raison que ce saint a été, cette année,
rayé de la plupart des calendriers, on ne sait trop pourquoi. Les
savants expliquent que les périodes de mauvais temps actuelles sont
dues aux immenses champs et montagnes de glaces détachés, brusquement
du pôle par les chaleurs anormales d'il y a quelques semaines. Le
Gulf-Stream a entraîné ces glaces jusque dans les mers tempérées.
L'activité calorique du soleil, particulièrement intense cette année,
a causé ces ruptures, et les glaces, au lieu de fondre la-haut, ont
fondu sur nous. Cela revient à dire que, s'il fait si froid, c'est
parce que le soleil chauffe trop. Qu'il se calme donc un peu pour qu'où
sue !
Août
1916 -
Dans le port.
- Deux
puissants navires, un anglais et un norvégien, sont entrés, ces
jours-ci, dans le port de Caen, le « Kilean » de Cardiff et
le « Rask de Hauguesund », (Norwége », le dernier est
un quatre mâts qui peut aussi être mû par la vapeur. Ils apportent
des marchandises et notamment du coke pour la Société métallurgique.
Août
1916 -
On dit….
- Que,
voulant se mettre d'accord avec la température tropicale de la
canicule, les conductrices de tramway de Caen, n'hésitent pas à
brûler les stations sous le nez des voyageurs qui en fument.
Août
1916 -
Le temps qu’il fait.
- Inutile
de parler de la chaleur,
tout le monde la sent. Nous sommes dans la canicule, cela ne veut pas
dire qu'il doit faire un temps de chien, mais tout bonnement que le
soleil traverse en ce moment la constellation du Grand Chien dont Sirius
(Invisible en ce moment, bien entendu) est l'étoile la plus brillante
du ciel. Si la récolte des foins se fait admirablement, les herbages et
prairies commencent à souffrir de la sécheresse, car il n'a pas plu
depuis près d'un mois.
Août
1916 -
La croix pour tous.
- Jusqu'ici
les officiers seuls
pouvaient obtenir la Légion d'honneur. Le général Joffre vient de
décider qu'elle pourrait aussi être décernée aux sous-officiers et
même aux simples soldats de préférence « non grièvement blessés et
susceptibles de porter leurs décorations dans le rang ».
Attendons-nous donc à une promotion prochaine de soldats et de
sous-officiers et espérons qu'on pensera, en donnant à cette mesure un
effet rétroactif, à récompenser le courage de ceux qui se
conduisirent héroïquement dès les premiers jours de la guerre.
Septembre
1916 -
On demande…...
- si
l'abreuvoir de la Prairie a cessé d'être un abreuvoir pour de venir un
lavoir. On y tolère des blanchisseuses qui ne sont pas dégoûtées,
car l'eau qui y stagne pourrait plutôt salir le linge que de le
blanchir. Les chevaux délicats n'y veulent plus boire, les autres, ont
les intestins savonnés et les cochers réclament. Et dire, qu'avant
l'établissement du fameux nouveau barrage, qui enrichit nos armateurs,
une nappe de transparent cristal coulait dans l'abreuvoir et dans la
Noë ! Pauvres chevaux et pauvres lavandières !
Septembre
1916 -
Les écoliers aux champs.
- Le
gouvernement fait appel
au concours des écoliers pendant les vacances, pour les travaux de la
moisson. Le transport vers les exploitations agricoles de la jeunesse
scolaire des agglomérations urbaines sera fait, gratuitement, par
réquisition, aux frais de l'Etat. D'autre part, toutes les mesures
seront prises pour protéger moralement et matériellement les Jeunes
gens des écoles qui auront à cœur de consacrer leurs vacances aux
travaux des champs. Les élèves disposés à répondre a cet appel
devront se faire inscrire soit à la mairie de leur commune, soit à la
Préfecture, office départemental de placement, qui fournira tous les
renseignements utiles.
Septembre
1916
- Levée de rasoirs.
- Avant
la guerre, il avait été convenu, entre les coiffeurs caennais, qu'on
fermerait le dimanche à midi. Certains même de nos sympathiques
raseurs n'ouvrent pas ce jour-la. Mais des coiffeurs mobilisés se
plaignent de ce que plusieurs de leurs confrères fonctionnent quand
même, l'après-midi du dimanche,
et risquent ainsi d'accaparer la clientèle de ceux qui tiennent leurs
engagements. Que devient alors l'Union sacrée dans le monde
des figaros ?
Septembre
1916
- Stade Malherbe
Caennais.
- Le
S. M. C. fait
savoir qu'étant en possession du terrain route de Ouistreham, il est à
même de recevoir de nouveaux adhérents. Les inscriptions sont reçues
chez M. H. Lepage, tailleur, 136 rue Saint-Jean.
Septembre
1916
- L’heure
retrouvée.
- Dans
la nuit de samedi à
dimanche, on nous rendra l'heure qu'on nous avait prise il y a trois
mois et demi. A une heure du matin, les horloges publiques seront toutes
remises sur minuit. Inutile de dire que, jusqu'ici, il n'a pas été
question de suspendre le cours des astres pendant soixante minutes.
Jupiter, qui brille superbement à l'est, en ce moment, montera donc
dans le ciel, cette nuit-là, comme de coutume.
Septembre
1916
-
Le temps qu’il fait.
- Depuis
samedi, 23 septembre,
nous sommes en automne Cette saison a débuté par plusieurs journées
superbes, malheureusement précédées de gelées blanches qui ont fait
tomber pas mal de feuilles. Souhaitons que la pluie traditionnelle de la
Saint-Michel nous soit épargnée, celte année.
Octobre
1916
- On dit……..
que dans un de nos
ports de la côte, un vapeur a pu entrer sans pilote et sans être
arraisonné ? C'était un allié, mais si cela avait été un
Boche...
On
dit……..
que des soldats
blessés, boiteux, en traitement dans les hôpitaux de la ville, sont
obligés de rester debout dans des tramways bondés de civils
On
dit..... qu'à
l'hôpital 102 il n'y a pas de cabinets
extérieurs, et que les visiteurs ou bien les blessés, quand ils sont
pressés, doivent faire leurs confidences à la muraille.
On
dit..... qu'on
s'assomme, le soir, sur les camions abandonnés et les boites ordures de
la rue de l'Oratoire, où un seul réverbère est allumé et qu'on ne
peut plus y trouver bonne aventure, mais plutôt des mauvaises.
Octobre
1916
-
Les braves.
- La
médaille militaire a été conférée à MM. Émile Morel, de Sept
Frères ; Maurice Rose, de Mesnil-Germain ; Octave Angot, de Balleroy,
mort au champ d'honneur ; Gustave Narcisse, de Caen, soldat au 74e
; Alphonse Cathrin, de Caen, soldat au 23e territorial ;
Furon, de Tour-en-Bessin, caporal au 236e d'Infanterie.
Novembre
1916
-
Formalités !
-
Comment se fait-il
donc que les familles des braves, morts pour la patrie, aient tant de
peine à recouvrer les sommes trouvées dans les vêlements de leurs
chers défunts ? Un de nos concitoyens, qui a perdu son fils au front, a
toutes les peines du monde à se faire rendre les 329 francs que le
pauvre garçon portait sur lui, restes d'une somme que son père lui
avait remise en partant ? On a pourtant renvoyé ses autres
effets.
Pourquoi
aussi exige-t-on des familles de blessés frappés au champ de bataille,
mais morts seulement plus tard, à l'hôpital, des droits de succession,
alors qu'avec raison on en dispense celles des tués pendant l'action ?
Il y a là des mystères bureaucratiques à éclaircir.
Novembre
1916
- Les pirates dans
la Manche. -
Des sous-marins
allemands ayant été signalés dans la Manche, le service entre Caen et
le Havre est interrompu : Il en résulte un fort déficit dans nos
approvisionnements. Espérons qu'on va trouver le moyen d'expurger la
baie de ces hôtes dangereux et de rétablir un trafic si utile à notre
commerce caennais.
Novembre
1916
- A la diète.
-
Il y a deux ans
que l'Allemagne se serre le ventre et nous allons commencer seulement à
l'imiter. C'est toujours autant de gagné. Malgré que les gens
Informés assurent qu'on pourrait, en s'y prenant bien, ou plutôt
mieux, ne point manquer de viande, il est question de nous on priver le
jeudi et le vendredi. Deux jours de suite, c'est peut-être rigoureux
pour commencer ! On va aussi interdire la vente des petits pains et
gâteaux frais. Cela équivaudra à fermer les pâtisseries.
Décembre
1916
- Les braves.
-
Ont été nommés
dans la Légion d'honneur : Chevaliers : MM. Fernand Marson, de Condé
sur Noireau, sous-lieutenant au 2e colonial ; de Saint
Quentin, lieutenant au 117e, fils du sénateur ; René
Michel, avocat à Caen, lieutenant aviateur ; Billet médecin aide-major
au 36e.
Janvier
1917 - Femme broyée par un tramway.
- Mardi à dix heures, Mme veuve Lemaitre demeurant rue Laplace,
passait rue Saint-Jean, portant un panier et un parapluie. N'entendant
pas venir le tramway, elle voulu traverser, mais elle le fit trop tard,
le car électrique Saint-Martin-Gare de l'État arrivait en effet à ce
moment à vive allure. Il renversa la malheureuse qui tomba et fut
broyée par le chasse-pierre et les roues. Elle eut la poitrine
littéralement écrasée et les cotes enfoncées et brisée.
Retirée
pantelante d'une mare de sang, la victime était morte sur le coup. Mme
Lemaitre était âgée de 77 ans, et habitait avec son fils, mécanicien
aux chemins de fer.
Janvier
1917 - Hareng frais ! et de la cote !
- Mainte fois, l'Ouest- Éclair, se faisant l"écho des
plaintes des acheteurs, a signalé l'insuffisance du contrôle sanitaire
à la Poissonnerie. Nous enregistrons avec plaisir que, pris d'un zèle
inaccoutumé ce service a saisi, les 31 et 1er janvier, 206 caisses de
harengs déclarés impropres à la consommation, c'est-à-dire
complètement pourris. Les poissons avariés ont été dénaturés et
jetés au tombereau. Cependant, il semble que le contrôle aurait pu
être encore plus sévère car certaines baladeuses (hareng frais, 15
sous la douzaine !) répandaient dans les rues une odeur qui n'était
rien moins qu'alléchante.
Janvier
1917 -
Dictature. -
Il
y a des gens qui demandent des dictateurs. Ils n'ont qu'à venir à
Caen. Il y trouveront des voies publiques interdites, une ville entière
plongée dans les ténèbres et les habitants bouclés chez eux par
ordre, tout cela sans qu'on sache ni pourquoi ni comment. Si ce n'est
pas là de la dictature, qu'est-ce que ça peut bien être ?
Janvier
1917 -
Un noble exemple. - Le
lieutenant colonel Kahn,
bien connu à Caen, avait été, on le sait, blessé grièvement, au
début de la guerre à la tête d'un bataillon de notre 36e.
Un de ses fils a été tué et l'autre, jeune officier de grande valeur,
blessé deux fois, est décoré. M. Kahn, après une longue
convalescence, avait été nommé commandant d'armes de la place de
Lisieux. Il vient, sur sa demande, d'être renvoyé au front. Méditez
donc cela, Messieurs les embusqués .
Janvier
1917 -
Le gel et la glace.
- Le froid continue
à sévir avec rigueur inaccoutumée. Les rues sont littéralement
couvertes de glace et par endroits la
circulation est devenue très difficile, sinon impossible. Un arrêté
du Maire a bien ordonné aux habitants de déblayer les trottoirs et les
ruisseaux, mais, ceux-ci par le froid qu'il faisait, n'avaient pas
hâte, de se soumettre aux injonctions municipales. Il fallut un rappel
à l'ordre de la police pour y parvenir.
Par
contre, les équipes de la voirie se sont empressées de déblayer les
rues désertes, telle la rue de Caumont, mais n'ont pas daigné donner
un coup de pioche pour dégager la voie du tramway dont la circulation
était sérieusement entravée par endroits, notamment place Malherbe et
rue Caponnière, en face le Bon-Sauveur ( la glace atteignait à
cet endroit plus de 15 cm et Contre le chasse-corps ). Inutile de dire
que l'état glissant des rues a causé mainte et mainte chute : que plus
d'un cheval et plus d'un passant a pris un contact
un peu brutal avec le sol : on ne signale heureusement aucun accident.
Dans la prairie derrière l'école de natation Bertaux, une belle nappe
d'eau a été transformée en une brillante piste de glace. Nombre de
Caennais sont venus s'y donner rendez-vous et se livrer aux joies
sportives du patinage, que nul n'avait pu pratiquer dans notre ville
depuis plusieurs années déjà. Par places, l'Orne était gelée d'un
bord à l'autre et les bassins du port étaient uniformément recouverts
d'une épaisse couche de glace qui rendait difficile la navigation.
Des
mouettes et des oiseaux aquatiques sont apparus en grand nombre et le
passage des sarcelles et de canards sauvages est signalé dans tout le
département.
Février
1917 -
Après le gel, la neige.
- Après la huitaine
de froid intense que nous avons traversée, la neige est venue, comme il
était prévu, dans la nuit de mardi à mercredi. Le Thermomètre est
remonté sensiblement, et il est probable que les beaux jours du
patinage sont passés...
Février
1917 -
le froid.
- Malgré la chute
de neige abondante mais heureusement éphémère, " La patinoire
" de la prairie a pu
être sauvée, grâce à l'heureuse intervention d'une équipe d'actifs
déblayeurs... Le patinage a repris de plus belles et nombreux sont nos
concitoyens, surtout parmi les jeunes, qui se livrent aux joies saines
et vivifiantes de ce joli sport. Mais le balayage et l'entretien
de la piste de glace est un rude travail et les déblayeurs se
recommandent à la générosité des patineurs et patineuses... car ils
n'ont pas, eux, de Traitement fixe...
Février
1917 -
La circulation impossible.
- Depuis quinze jours que nos rues sont couvertes de glace et de
neige, notre administration municipale n'a rien fait pour les approprier
ou les faire déblayer. Les Tramways n'ont pas pu circuler en partie
pendant deux jours et, vendredi dernier, des bouches d'eau ayant
éclaté en certains endroits (notamment rue Guillaume), la Circulation
était absolument impossible. Le regel de chaque nuit transforme la
neige à demi-fondue en verglas...
On
glisse, on tombe, on risque de se casser une jambe à chaque pas.
Cependant, nos municipaux, qui sans doute, ne sortent pas ou ne
s'aventurent qu'en fiacre ou en auto, se bornent à attendre le dégel
qui transformera nos glaciers en cloaques et en marécages... Secouons
Notre inertie !..,
Février
1917
-
Des soldats Malgaches à Caen.
-
Depuis quelques jours des Caennais ont pu voir dans les rues de
leur ville, de nombreux soldats couleur d’ébène. C’est qu’en
effet deux Compagnies de Tirailleurs Malgaches y sont venues travailler
pour la défense nationale. Ces militaires, qui portent l’uniforme
français bleu horizon, sont casernés au quartier d'artillerie.
Février
1917 -
Méfait de pirates. -
Le vapeur
« Gabrielle »,
de Caen, M. Bouet, armateur, a été coulé, ces jours derniers, sans
avertissement. Les marins, qui étaient restés quatorze heures dans une
embarcation, ont été recueillis par le steamer anglais
« Solway-Prince ».
Février
1917 -
Méfiez-vous des obus. -
M. Gravent, 55 ans, contremaître de la serrurerie Roblin,
demeurant rue Froide, était, dans l'atelier de son patron, en train de
polir un obus qu'on lui avait donné, lorsque l'engin éclata. L'ouvrier
fut grièvement atteint à la figure. Ou craint qu'il ne perde la vue.
On le soigne à l'hôpital.
Février
1917 -
Les obstructionnistes. -
Un sage arrêté du maire enjoint aux habitants de déblayer la
neige devant leurs portes et de dégager les ruisseaux. Beaucoup n'en
font rien. Rue Caponière, la circulation du tramway était interrompue,
ces jours-ci, par suite de l'amoncellement des neiges, notamment devant
le Bon-Sauveur. Est-ce qu'on n'aurait pas pu recruter, dans cet
établissement, une équipe de demi fous pour nettoyer un peu la
chaussée ? Ce petit travail n'eût pas manqué de leur être salutaire
en leur rafraîchissant un peu les idées.
Février
1917 -
Le temps qu’il fait. -
Ces jours derniers,
le froid a été un peu moins rude. Le thermomètre a remonté et le
baromètre a descendu. Puis ils sont repartis en sens inverse. C'est
tout de même le dégel, espérons-le. Mais un dégel sans pluie n'est
jamais bien sincère. Il est donc dit que les hivers de guerre sont
forcément des hivers froids. On n'a pas oublié celui si terrible de
1870 –71 ! L'hiver de 1917 aurait pu lui faire concurrence s'il
avait commencé quelques semaines plus tôt. A présent, nous marchons
vers le Printemps, les jours ont déjà rallongé pas mal et dans
l’après-midi le soleil commence à chauffer. Mais, c'est
égal, cette année le proverbe pourrait bien mentir qui assure que «
Jamais février n'a passé sans voir groseillier feuillé ».
Février
1917 -
Allô ! allô !. -
Si vous désirez téléphoner avec les départements limitrophes,
l'administration des postes vous fait signer un papier dans lequel vous
vous engagez à ne fournir aucun renseignement concernant la défense
nationale. Dans le cas où vous violeriez cette clause, on vous
couperait... devinez quoi ? Pas la tête, ce que vous mériteriez
pourtant, mais simplement la communication. A la bonne heure ! voila, un
régime vraiment paternel !
Février
1917 -
Les jours gras. -
Nous voici déjà au Mardi
gras qui tombe la semaine prochaine. On ne le croirait guère ! Un
arrêté municipal nous
apprend que les réjouissances habituelles a ce jour et à la Mi-Carême
sont supprimées à Caen.
Cela va de soi.
Février
1917 -
L’heure d’été. -
On nous la promet
pour le commencement du printemps : il faudrait alors lui trouver un
autre nom. Nous nous y rallierons comme tout le monde, par patriotisme.
Mais il reste bien entendu que ce changement présente, avec de nombreux
avantages, de sérieux inconvénients, ne serait-ce que celui de nous
faire rompre avec des habitudes ancestrales auxquelles se cramponnent
toujours les irréductibles traditionalistes que nous sommes, nous
autres Normands. Et puis, l'heure dite d'été convient surtout à la
vie factice des citadins, elle est en contradiction avec celle des
ruraux. Tous les édits du monde ne pourront jamais changer quoi que ce
soit aux grandes lois naturelles auxquelles les travailleurs des champs
sont contraints d'obéir.
Février
1917 -
Victime de pirates. -
Le vapeur
français « Paramé », arrivé dans le port de Caen, avait
à bord douze hommes de l’équipage du navire russe
« Tammerfors », coulé en mer.
Mars
1917 -
Les étudiants aux champs.
- Pour faciliter la
participation des élèves des lycées, collèges, écoles normales et
écoles primaires supérieures aux travaux agricoles en temps opportun,
les congés de Pâques commenceront le lundi 26 mars et se termineront
le jeudi soir 12 avril. Les classes reprendront le vendredi matin 13
avril.
Mars
1917 -
La prairie en flammes.
- Dimanche
également dans la matinée vers 10 heures, de grandes flammes furent
aperçues dans la prairie, derrière le cinéma Omnia. M. le lieutenant
des sapeurs-pompiers Thibault, accouru sur les lieux, constata que le
feu s'était déclaré dans les ajoncs de la prairie de Venoix ; mais
qu'en raison de l'état du sol, les pompes ne pouvaient être d'aucun
secours.
Cet
incendie ne présentait d'ailleurs aucun danger, nulle habitation ne se
trouvant à proximité. Les flammes gagnant de proche en proche, une
grande étendue de terrain fut bientôt embrasée. L'incendie se
continua ainsi pendant toute la journée et même une partie de la nuit,
sans causer toutefois de dégâts sérieux.
Mars
1917 - 1500 rapatriés vont arriver dans le Calvados. -
Nos armées victorieuses viennent de reconquérir de vastes étendues de
la terre de France. Mais, on sait qu'elle dévastation, quel désert,
les Allemands, ces Huns modernes, ont laissé derrière eux. La vie il y
est encore impossible. Aussi les populations des territoires
envahis, aujourd'hui libérées, sont-elles, par les soins de
l'autorité militaire, évacuées vers l'arrière puis dirigées sur
diverses régions de la France, susceptibles de les recevoir et de les
nourrir. C'est ainsi qu'à partir de demain et l'après-demain, un
contingent de 1500 évacués de la Somme et de l'Oise, anciens habitants
des zones récemment de reconquises, va arriver dans le Calvados.
On
a pas oublié l'admirable élan de générosité qui souleva tout le
Calvados au moment de la grande et douloureuse retraite, aux sombres
jours de l'exode des malheureux Belges et de nos populations du Nord si
éprouvées. C'est au nom de la solidarité patriotique, de
l'humanité, qu'il est fait à nouveau appel à la générosité
des habitants du Calvados, pour nos compatriotes qui ont subi pendant de
longs mois le joug allemand, c'est à dire la plus barbare et la plus
intolérable des oppressions, pour nos compatriotes de la Somme et de
l'Oise qui ont tout perdu : fortune, foyer, vergers, cultures....
Il
faut des leur arrivée, un logement, un mobilier convenable leur soient
assurés. Il est fait appel au patriotisme de tous, des maires et des
habitants, qui ne voudront pas laisser sans abri et sans ressources nos
frères si longtemps privés et opprimés. Cet appel doit être entendu
de tous, riches et modestes, qui auront à coeur de recevoir quelqu'un
des hôtes que nous attendons.
On
peut se faire inscrire à la préfecture, en indiquant si l'on peut
offrir un asile momentané ou permanent et le nombre de personnes que
l'on veut bien hospitaliser. L'état paiera les frais de subsistance des
rapatriés. C'est le devoir des populations du Calvados, de ce riche
département qui n'a pas été atteint, par la guerre dans son sol
fertile, de répondre en foule à l'appel pressant qui
leur est adressé.
Mars
1917 -
Mesure rapportée. -
On avait fermé les
théâtres et les cinémas sans trop savoir pourquoi. On va les rouvrir
pour la même raison. Il faut bien que l'administration administre.
Toutefois elle interdit de chauffer les salles. Voilà une
recommandation bien superflue en ce qui concerne le théâtre de Caen.
Mars
1917 -
Le coup de pouce. -
Nous sommes dans
le printemps depuis hier, aussi nous fait-on prendre l'heure d'été !
Les pouvoirs publics sont pleins d'à propos ! C'est dans la nuit
de samedi à dimanche qu'il faudra avancer sa montre d'une heure.
Beaucoup ne s'y résignent qu'en maugréant. Si, du moins, nous pouvions
espérer qu'après la guerre, on nous laissera, comme nos pères, libres
de compter les heures d'après la marche des astres ! Mais comme il
parait que l'avance de l'heure est mesure provisoire et c'est ce qui
nous fait craindre qu'elle ne dure longtemps.
Mars
1917 -
Les congés de Pâques. -
Afin de faciliter la
participation des élèves des lycées, collèges, écoles normales et
écoles primaires supérieures aux travaux agricoles en temps opportun,
le ministre de l'Instruction publique a décidé que les congés de
Pâques commenceront le dimanche 23 mars et se termineront le Jeudi soir
12 avril. Les classes reprendront le lendemain matin.
Mars
1917 -
On récolte ce qu’on sème. -
Presque toutes les villes du Calvados, et Caen en tête, ont
trouvé du terrain pour la culture des pommes de terre. Bayeux n'a rien
trouvé du tout. Dans la bonne vieille cité bajocasse, on n'est pas
partisan du système D. Il y a pourtant un champ de courses, un jardin
public. A Coutances on a sacrifié les pelouses du jardin de la ville,
à Bayeux on ne se résignerait jamais à une telle transformation. Or
ces pelouses n'en ont pourtant que le nom, puisqu'on y laisse croître
l'herbe pour en faire du foin. On aime faner, chez nos voisins, tout
comme Mme de Sévigné ! Après
tout, chacun a ses besoins, et la municipalité bayeusaine est bien
libre de préférer le foin aux pommes de terre.
Avril
1917 -
Le danger des rues. -
On proteste énergiquement
contre le mauvais état de la voie des trams électriques en ville. Les
rails font, par endroits, de dangereuses saillies et les voitures se
rangent des cars avec difficulté. Nous savons fort bien que la main-d’œuvre
manque partout ; pourtant, les Anglais viennent de faire onze mille
prisonniers !
Avril
1917 - La prison pour les époux infidèles.
- En temps de paix, les 25 francs d'amende infligés par les
tribunaux, étaient devenus légendaires. Avec la guerre, le tarif s'est
modifié et il n'est pas rare de voir la peine de l'emprisonnement
prononcée contre la femme qui profite de la mobilisation de son mari
pour le tromper.
C'est
ainsi qu'a sa dernière audience, le tribunal correctionnel de Caen a
condamné pour adultère la nommée Louise Moulin, 22 ans, journalière
a 8 jours de prison.
Avril
1917 -
Acte de courage. -
Le soldat Auguste Flachet,
24 ans, du 1er régiment mixte de zouaves, se trouvant
l'autre jour rue St-Jean, s'est jeté courageusement à la tête d'un
cheval emballé et a réussi à le maîtriser, et cela malgré qu'il ait
une fracture du bras gauche, glorieuse blessure reçue à la guerre.
Avril
1917 -
Voul’ous vend vos caudières ?
-
L'Etat cherche à acheter du cuivre et, de préférence, en
France. Aussi a-t-il fait savoir qu'on pourrait lui proposer les
alambics devenus sans usage, depuis la loi sur l'alcool. Mais peut être
nos bouilleurs auxquels, avec cruauté, on a leur crû ôté,
aimeront-ils mieux les conserver quand même. On ne sait jamais ce qui
peut arriver !
Avril
1917 -
Jour de deuil. -
Gros émoi, ces jours-ci,
parmi nos riches possesseurs d'autos. Malgré que plusieurs aient
soigneusement caché leurs voitures, on les a dénichées et
réquisitionnées. L'un d'eux a vu prendre la sienne qui lui avait
coûté, assurait-il, 22 000 frs. Un autre, gros bonnet municipal, avait
muchi son auto chez un ami et se servait d'un mauvais « taco ».
On l'en a dépouillé aussi, pas du « taco », mais de la bonne
voiture. Sa mauvaise humeur n'a pas émotionné le moins du monde
l'officier acheteur. Pauvres gens ! faudra nous coucher pour les
plaindre !
Mai
1917 -
Beau coup de filet. -
Ces jours-ci,
un pécheur caennais a capturé, au nouveau barrage, un saumon pesant 28
livres et l'a vendu 105 fr. Est-ce que les grands salmonidés,
chassés de notre rivière par l'obstruction des Ponts-et-Chaussées,
commenceraient enfin à en reprendre le chemin !
Mai
1917 -
Les jardins potagers militaires.
- En
présence des
difficultés toujours grandissantes rencontrées par le service du
ravitaillement, l'autorité militaire a tenu, cette année, à produire
elle-même les légumes frais dont elle a besoin pour l'alimentation des
troupes. Les plus louables efforts ont été faits et, il y a quelques
mois, des propagandistes militaires ont été désignés pour s'occuper
spécialement de la question dans toutes les régions de France. A leur
appel, tous ont répondu et ont rivalisé de zèle, rien que dans le
Calvados, plus de quarante hectares de terrains abandonnés ont été
transformés en jardins et plantés en légumes divers. La récolte, qui
promet d'être abondante, permettra de varier les menus de nos braves
soldats et contribuera, dans une large mesure, à atténuer la crise
alimentaire.
Juin
1917 - Le massacre des arbres.
- On a commencé à abattre les plus beaux arbres du Grand Cours.
En tombant, les platanes géants écrasent sous leurs branches les
arbres plus petits qui les entourent : si de travail se poursuit de la
sorte nous verrons bien quelques jours nos cours sans arbres. Ne
pourrait-on èmonder avant d'abattre ? Ne pourrait-on aussi empêcher de
malhonnêtes gens de voler, non seulement des branchages, mais même de
grosses branches qu'ils viennent scier et emportent à pleines brouettes
la nuit.
Juin
1917 - La situation agricole dans le calvados.
- Au 1er juin, la situation agricole s'est assez sensiblement
améliorée. Le temps plus chaud de mai, accompagné de pluies trop peu
abondantes a permis à la végétation de prendre enfin son essor. Mais
les effets désastreux de l'hiver se feront sentir jusqu'à la récolte
sur les blés, dont beaucoup sont clairs et envahis par les mauvaises
herbes, sur les avoines d'hiver ainsi que sur les prairies.
La
culture n'ayant pas reçu suffisamment de semences n'a pu planter toutes
les terres préparées pour la pomme de terre. Celle -ci a été
remplacée en grande partie par de l'orge et du sarrasin.
Les
céréales de printemps sont jusqu'à présent de belle venue. La levee
des betteraves, dont les semailles sont à peine terminées, est
satisfaisante. Dans les prairies naturelles, l'herbe est encore assez
peu touffue. Les sainfoins sont irréguliers. La floraison des poiriers
et des pommiers fait présager, comme nous l'avons dit, une très belle
récolte.
Juin
1917 - Un Caennais s'est évadé d'Allemagne.
- M. Porquet, négociant en cuirs à Caen, parti comme soldat de
1er classe au 236e régiment d'Infanterie a été cité à l'ordre
de la 3e armée avec ce motif : " D'une classe ancienne, a demandé
à partir dans un régiment de réserve, au début de la campagne. Fait
prisonnier le 20 août 1914, à Moy, a réussi à s'évader après deux
années de captivité et après de dures souffrances. Est venu se
remettre à la disposition de l'autorité militaire à sa rentrée en
France le 20 avril 1917 ". Nous adressons à notre brave concitoyen
nos félicitations les meilleurs.
Juin
1917 -
Le temps qu’il fait. -
Pendant
deux nuits consécutives,
les éclairs, le tonnerre et la pluie ont fait rage. Ces grands bals
d'eau ne valent pas une bonne petite pluie régulière, mais la
végétation s'en trouve bien quand même. Souhaitons, cependant, que
leur violence n'ait pas causé la chute prématurée des fleurs dont les
arbres à fruits sont couverts.
Juin
1917 -
Trop de horsains ! -
Il
faut croire qu'il fait meilleur chez nous que partout ailleurs, car les
étrangers y affluent. Nous les accueillons de notre mieux, mais il ne
faut tout de même pas qu'ils abusent. Route de Lébisey, dimanche
dernier, de jeunes Bretons de 15 à 18 ans, montés sur des vélos, ont
injurié grossièrement un passant et lui ont jeté des pierres.
Faudra-t-il maintenant, pour se protéger contre des agressions
possibles, ne plus circuler qu'avec des matraques et des revolvers ?
Juin
1917 -
Le temps qu’il fait. -
II
a plue le jour de la Saint-Médard et bruiné seulement le jour de la
Saint-Barnabé. Cela autorise à la fois nos
craintes et
nos espérances les
orages ne semblent pas avoir trop fait couler les fleurs des pommiers,
il y a toujours belle apparence. Au moins, si la on nous mesure le
manger, que nous ayons de quoi boire !
Juin
1917 -
Pour la mobilisation civile.
- Tout
homme de 16 à 60 ans,
non présent sous les drapeaux, est tenu de faire sa déclaration à la
mairie de la commune où il se trouvera dans la nuit
du 7 au 8 Juillet.
Juin
1917
- Les écrases-tout.
- Ces
jours-ci, en ville, une
auto des Hauts-Fourneaux bousculait et brisait le coquet attelage d'une
aimable doctoresse, et le chauffeur filait aussitôt,
sans plus s'occuper de son méfait. Heureusement
qu'on avait en le temps
de prendre son numéro ! D'autre part, nous
recevons des plaintes véhémentes de nos lecteurs de la
campagne au sujet des autos qui traversent les villages à des
vitesses folles, inondant les passants de poussière ou de boue suivant
l'état du sol. Il ne devrait s'agir là que des autos militaires,
puisqu'on refuse l'essence aux civils. On nous demande à ce propos
pourquoi les automobilistes, quels qu'ils soient, ne seraient pas rendus
responsables du mauvais état des routes qu'ils arrachent et ravinent,
et pourquoi on ne les ferait pas contribuer directement à leur
entretien. C'est une idée, et nous attendons de nos législateurs un
article de loi ainsi conçu : « Tout propriétaire d'auto devra se
mettre, pendant deux jours par mois, à la disposition du chef
cantonnier qui l'emploiera à la réfection de la route sur laquelle il
fait rouler sa voiture le plus ordinairement. » Et qui sait si ces
travaux forcés ne deviendraient pas, désormais, un signe extérieur
très recherché de la richesse ? Ne serait-il pas, en
effet, souverainement chic que votre
domestique pût répondre, aux visiteurs étonnés de ne pas vous rencontrer
chez vous : « Monsieur n'y
est pas aujourd'hui.
Monsieur empierre ou Monsieur rabote ! »
Juin
1917
- Contre les pirates
- Une
primo de 6 500 fr.,
prélevée sur la souscription ouverte par notre confrère Le Journal, a
été accordée au vapeur « Daphnè », de la Société
navale Caennaise. En mai dernier, le « Daphné », attaqué
au canon par un sous-marin, riposta et manœuvra assez heureusement pour
que le sons-marin renonçât à la chasse après avoir canonné ce
vapeur sans résultat, pendant plus d'une demi-heure.
Juillet
1917
- Le temps qu’il
fait. -
Après quelques
jours d'un froid bien anormal en cette saison, la température s'est
élevée à nouveau. Cette hausse subite a causé
des orages violents et de grands abats-d’eau.
Un peu partout des bestiaux ont été foudroyés dans les champs. Les
rivières sont en pleine crue, on se croirait à l'automne, et la
fenaison va devenir difficile si ces désordres atmosphériques
continuent. Hier soir, une éclipse totale de lune avait lieu. Elle
s'est passée derrière les nuages.
Juillet
1917 -
L'orage.
- L'orage de samedi
dernier, qui s'est déclaré le soir après une chaleur torride, a
donné relativement moins de pluie que partout ailleurs, mais les
éclairs et les coups de tonnerre se succédaient à chaque instant et
l'orage a duré plus de deux heures, sans causer d'accidents.
Juillet
1917 - Noyade
accidentelle. -
En démontant
une passerelle provisoire, près du nouveau pont de l'Orne, un italien,
Pietro Ambrosetti, 51 ans, demeurant rue Basse, perdit
l'équilibre et tomba à l'eau. Le malheureux ayant coulé à pic
aussitôt, il fut impossible de le sauver, et ce n'est que le lendemain
qu'on retrouva son cadavre à une cinquantaine de mètres de l'endroit
où il était tombé. Ambrosetti était marié et père de cinq enfants.
Juillet
1917
- La tour, prends
garde ! -
Avec les
inondations permanentes causées par l'élévation du plan d'eau du
canal, les fondations de certains édifices caennais perdent
sensiblement de leur solidité, et les risques d'écroulement de la tour
Saint-Jean augmentent tous les jours. C'est du moins ce qu'affirmait,
l'autre jour, en séance du Conseil municipal, M. Armand Marie, un homme
de pierre, qui s'y connaît. Une catastrophe est possible, parait-il, et
l'administration des Beaux- Arts est coupable de ne point s'en
préoccuper. En attendant qu'on étudie les moyens de consolidation de
notre curieuse tour penchée, on va se mettre à recouvrir l'église
Saint-Sauveur, et 7.000 fr., la moitié de la dépense, ont été votés
par la Ville. Toujours à propos de travaux, M. Armand Marie a avancé
que l'échafaudage établi au vieux Saint-Etienne n'était peut-être
pas des plus urgents et que les réparations entreprises à l'hôtel d'Escoville
ne semblaient pas inspirées par le bon sens et le niveau d'eau. Ça,
nous le savions avant qu'on nous l'ait dit, car, depuis un quart de
siècle et plus, a-t-on fait quelques travaux ou constructions à Caen
qui aient été réussis ?
Août
1917 -
Vers
la fermeture
complète des
casinos.
-
Le préfet
du Calvados
vient
de prendre
un arrêté
ordonnant
la fermeture
de tous
les cercles
fonctionnant
dans
les stations
balnéaires
du département
en même
temps
que de
tous
les débits
de boissons,
estaminets,
restaurants
et bars
attenant aux
casinos
de ces
stations.
Seules
resteront
ouvertes
les salles
de spectacle,
à l’exclusion
des salles
de concert
ou de
danses
dont
la fermeture
a été
prescrite
précédemment.
Août
1917 -
L'allumage
du premier
haut-Fourneau
par M.
Albert
Thomas, ministre
de l'armement.
- MM.
Albert
Thomas,
ministre
de l'armement,
et Loucheur,
sous-secrétaire
d'État
aux fabrications
de guerre
sont
venus,
dimanche
dernier
rendre
visite
à la
cité
caennaise,
pour
présider
à la
mise
à feu
du premier
haut-fourneau
de la
Société
Normande
de Métallurgie.
La censure
nous
permettra-t-elle
d'en
entretenir
aujourd'hui
nos lecteurs ?
Nous
l'espérons,
mais
en doutons
encore,
car dame
Anastasie
est d'humeur
fantasque
et ce
qu'elle
laisse
passer
à Caen
peut
fort
bien
être
échoppé à
Rennes
et vice-versa.
Invités gracieusement
par la
Société
Normande
de Métallurgie
à assister
à l'Allemagne
de son
premier
haut-fourneau,
nous
étions
à dès
9 heures,
heure
fixée
pour
le départ,
devant
l'hôtel
de la
Préfecture
où se
trouvaient
déjà
de nombreuses
personnalités
caennaises, mais
ce n'est
qu'à
9 h.
30 que
les automobiles
de la
Société
vinrent
nous
prendre
pour
nous
conduire
aux hauts-fourneaux,
où s'étaient
rendus
dès
8 heures,
MM. Albert
Thomas
et Loucheur,
accompagnés
de leurs
chefs
de cabinet,
de M.
Hélitas.
préfet
du Calvados,
Henri
Chéron,
Henri
Bérenger
et de
Saint-Quentin,
sénateurs,
pour
pouvoir
procéder,
en toute
tranquillité
à la
visite
détaillée
et minutieuse
de toutes
les installations.
Quel
émerveillement
s'empare
de tous
ceux
qui,
comme
nous,
ont vu,
il y
a cinq
ans encore,
notre
plaine
de Caen,
si calme
et si
paisible,
où seules
quelques
vaches
normandes
venaient
rompre
la monotonie
du paysage,
et la
revoient
aujourd'hui,
transformé
de fond
en combles
méconnaissable,
tout
hérissée
de cheminées
qui s'élèvent
dans
les airs
à perte
de vue,
de constructions
gigantesques
pour
lesquelles
des milliers
de tonnes
de fer
ont été
nécessaires,
et sillonnée
de toutes
parts
de lignes
de chemins
de fer
qui permettent
la plus
grande
activité jusque
dans
les moindres
parties
de cet
immense
organisme.
Mais
voici
le haut-fourneau,
le monstre
du jour,
avec
ses tuyaux
énormes
servant
à l'épuration
des gaz
et à
l'extraction
des poussières
de charbon.
Un monte-charge
et un
transbordeur
de bennes,
actionné
par un
central
électrique
spécial
lui apporteront
minerais
et combustibles
qui viendront
se déverser
dans
le gueulard,
le gouffre
de ce
gargantua
moderne.
A sa
partie inférieure,
une ouverture
a été
pratiquée,
donnant
naissance
à un
conduit
qui rejettera
tous
les résidus
de la
combustion,
coke
et scories,
dans
des wagons
qui,
une fois
remplis,
n'auront
plus
qu'à
être
expédiés,
pour
qu'il
soit
procédé
au triage
de toutes
ces matières
dont
les plus
utilisables
seront
livrées
à la
consommation.
Nous
montons
sur la
première
plate-forme
du Haut-Fourneau
et nous
nous
groupons,
autour
des autorités,
sur le
pont
de coulée
où a
été
placée
une table
sur laquelle
est posé
un boutons
électrique
dont
le fil
communique
au foyer
du haut-fourneau.
Tous
les assistants
sont
immobiles,
les yeux
fixés
sur ce
petit
point
qui,
tout
à l'heure
va mettre
le feu
à cette
masse
énorme.
L'instant
est historique.
- A
10 h.
30 précises,
M. Albert
Thomas,
d'un
geste
qui lui
est maintenant
familier,
appuie sur
le bouton,
une étincelle
jaillit
aussitôt
et les
copeaux
de bois
s'enflamment
immédiatement,
le premier
haut-fourneau
de Caen
est allumé,
il pourra
produira
désormais
400 à
500 tonnes
de fer
par jour
ce qui
le met
la tête
des plus
puissants
hauts-fourneaux
du monde.
Un
train,
mis aimablement
à la
disposition
des invités.
nous
conduit
ensuite,
à travers
toute
l'exploitation,
au môle
du port
privé
de la
Société
Normande
de Métallurgie.
Tout
en ciment
armé,
ce quai
de débarquement
est déjà
pourvu
de deux
grues
électriques
d'une
puissance
considérable,
dont
le montage
est presque
complètement
terminé.
Là,
M. Loucheur
s'est
longuement
entretenu
avec
MM. Dufour,
directeur
de l'entreprise
générale
des Hauts-Fourneaux,
et le
commandant
Vasseur,
ingénieur
en chef
des ponts
et chaussées,
sur la
nécessité
d'activer
les travaux
d'agrandissement
et d'approfondissement
du canal
de Caen
à la
mer,
sans
s'occuper
de l'éternelle
paperasserie
qui cherche
toujours
à mettre
des entraves
et en
ayant
recours,
au besoin,
à la
réquisition
des terrains
nécessaires,
beaucoup
plus
rapide
que l'expropriation,
mode
judiciaire
du temps
de paix,
mais
dont
la sage
lenteur
n'est
plus
de mise
en temps
de guerre,
lorsque
les intérêts
de la
défense
nationale
sont
en jeu.
Après
cette
visite,
nous
avons
eu le
privilège
d'accompagner
MM. les
Ministres
sur les
chantiers
de la
Pyrotechnie,
où ils
ont été
reçus
par M.
le commandant
Philippon,
entouré
de ses
collaborateurs.
Ces
établissements
doivent
être
prêts
à marcher
pour
le 1er
janvier
prochain.
« Il
le faut
» a
déclaré
M. Loucheur,
dans
son langage
vif et
imagé,
à M.
le commandant
Philippon,
et nous
sommes
assurés
que ce
dernier
tiendra
à faire
perdre
à M.
Cauvin,
sénateur
de la
Somme,
le déjeuner
qu'il
s'est
engagé
à offrir
au cas
où ce
prodige
serait
accompli.
A
midi
et demi,
au restaurant
Chaudivert,
un déjeuner
était
offert
par la
Chambre
de Commerce
de Caen
aux ministres
et aux
invités
de la
Société
Normande
de Métallurgie,
à l'issue
duquel
de très
intéressants
discours
ont été
prononcés
par MM.
Hippolyte
Lefèbre,
président de
la Chambre
de Commerce
: Chéron,
sénateur,
Loucheur
et Albert
Thomas. Puis
M. Loucheur
s'est
rendu
ensuite
en automobile
aux mines
de Soumont,
qu'il
a visitées
avant
de regagner
Paris.
Juillet
1917
- Les embarras de
Caen. -
Un car électrique
a heurté, ces jours derniers, rue de Bayeux, une charrette chargée d’un
tonneau de cidre. Par suite du choc, le conducteur, M. Narcisse Lebel,
50 ans, cultivateur à Cahagnes à été projeté à terre. On l’a
transporté à l’hôpital. Cet accident, si nous en croyons un
témoin, eût pu être évité. Le tonneau
de cidre précédait le tramway et circulait dans le même sens. La
wattwoman aurait donc dû ralentir et même stopper. S'il est entendu
que l'arrêté préfectoral qui régit la circulation des tramways
prescrit à tous les conducteurs de véhicules de laisser les voies
libres, il ne s'ensuit pas,
par cela même, qu'il donne le droit d'écraser les gens. L'état de
guerre a obligé beaucoup d'administrations à avoir recours au
personnel féminin, c'est le cas pour nos tramways, où presque tous les
postes sont occupés par des femmes. Malheureusement, par suite de
fréquents changements, la plupart d'entre elles sont inexpérimentées,
et nous nous demandons
s'il n'est pas imprudent de les charger d'une tâche aussi sérieuse que
la conduite des voitures, surtout en l'état actuel du matériel
et des voies. C'est l'occasion pour notre municipalité, qui accède si
facilement aux demandes de la Compagnie, d'exiger de celle-ci
qu'elle assure au moins la sécurité des voyageurs et des
passants.
Août
1917 -
Caen emm….illé. -
Une tempête de
plaintes et de récriminations nous arrive. Partout, en ville, les
fosses d'aisances sont
pleines et débordent. Rue
de l'Oratoire, certains
immeubles deviennent intenables. La Compagnie d'assainissement n'y peut
mais... Elle manque de personnel et ses machines sont détraquées.
Cette situation anti-hygiénique ne peut pourtant pas se prolonger et on
s'étonne partout de voir notre administration se désintéresser de
cette question, comme de tant d'autres. Qu'est-ce donc qui se passe ?...
Le temps et c'est tout.
Août
1917 -
Le temps qu’il fait. -
Après quelques
journées d'une chaleur excessive, des orages ont éclaté un peu
partout, dans notre région, retardant la récolte du foin qui,
jusqu'ici, s'opérait sans encombre. Pour quelques jours le temps est
redevenu maussade, pluvieux et froid. Espérons que ça n'est qu'une
mauvaise passe.
Août
1917 -
Les trams caennais. -
On continue de
se plaindre du service défectueux de nos tramways électriques. Leurs
déraillements sont fréquents, dans les courbes surtout, et, étant
donné l'état lamentable des voies, on s'étonne que des accidents
graves ne se produisent pas plus souvent encore. Bien ennuyeuses aussi
sont les interruptions de courant. Les voyageurs restent en plan,
quelquefois à peine montés dans les voitures. Il serait honnête alors
de les rembourser. Un de nos lecteurs, resté sept fois en panne dans
une seule semaine, y est de ses vingt et un sous. Ça n'est vraiment pas
drôle !
Août
1917 -
Derrière les grilles. -
Une lectrice
d'une petite ville du département, allant toucher son allocation, a
été prise à partie par le percepteur qui, sans aménité, lui a
réclamé les impôts, restés impayés, de sa mère qui est veuve, a eu
un fils tué et a encore cinq fils et gendre sur le front.
On
nous demande ce que nous pensons de cela. Parbleu ! que le
percepteur eût mieux fait de continuer à compter sa monnaie et à
manipuler ses paperasses.
Août
1917 -
L’église s’adapte ! -
Les temps que nous
vivons ne permettent guère la minutie des anciennes observances
religieuses, aussi le Pape s'est-il décidé à les abolir en
notable partie. Désormais, l'usage des oeufs, du laitage et de la
graisse sont permis en tout temps, même pendant le carême et les jours
de jeune. On peut aussi manger de la
viande et du poisson. Les vendredis et samedis sont, maintenant, jours
de jeune et d'abstinence pendant le carême. Resteront cependant à
observer le mercredi des Cendres, les quatre-temps et les veilles
de fêtes jusqu'à midi seulement. L'avance de l'heure n'est pas
prévue.
Août
1917 -
Au front. -
Notre concitoyen, M.
Théodore Legrand, lieutenant au 7e chasseurs à cheval,
vient d'être cité à l'ordre de sa division et décoré de la Croix de
guerre pour sa belle conduite dans des combats récents au Chemin
des Dames.
Août
1917 -
Aux champs. - Pendant
qu'un certain nombre de cultivateurs se plaignent amèrement du manque
de main-d’œuvre, on dit qu'il en est d'autres qui en trouveraient
facilement s'ils se résignaient à la payer ce qu'elle vaut. On
prétend aussi que certains usent et abusent des enfants d'hospice qui
leur sont confiés. On nous en signale même, assez prés de Caen, chez
lesquels les malheureux gosses sont accablés de si rudes tâches qu'ils
en deviennent difformes.
Comme
salaire, ces enfants ont des coups. Les quelques journaliers restant les
communes, excédés de travailler à un taux dérisoire, sont partie
dans les usines voisines. Et pourtant le mois d’août et il pleut sur
notre pain.
Août
1917 -
La récolte compromise. -
La
persistante
du mauvais temps devient vraiment inquiétante. Tous les jours et même
plusieurs fois par jour, des orages se montent qui n'éclatent
qu'imparfaitement et se résolvent en pluies interminables. Pourtant la
récolte devrait se faire et c'est notre existence de toute l'année qui
est en jeu. Si au moins nos cultivateurs pouvaient profiter des
embellies pour faucher et lier leur blé ! Mais les bras manquent
et parfois le zèle. Le grain est pourtant déjà assez clair et maigre,
s'il est mal récolté, ce sera la disette certaine et la perspective
d'un terrible hiver. Aussi personne (pas même
l'administration militaire) n’a-t-il
le droit de s'engourdir dans
l’inaction.
Qu'on envoie à la terre les hommes qui ne sont pas absolument
indispensables à la défense. Pour vaincre et résister, il faut vivre,
pour vivre il faut manger, pour manger, il faut récolter.
Août
1917 -
Arrestation d’un voleur de blé.
- Lundi
dernier,
vers
23 heures,
un agent
de police
passant
sur le
pont
des Abattoirs
rencontra
deux
individus
portant
chacun
un sac
sur le
dos à
sa vue,
ces hommes
jetèrent
leur
chargement
dans
l'Orne
et s'enfuirent,
mais
l'un
d'eux
fut rejoint
par l'agent
et conduit
au plus
prochain
poste
de police.
C'est
un nommé
Nicolas
Cousin,
patron
du chaland
« l’Amiral
Courbet »
amarré
dans
la rivière
l'Orne,
qui avoua
que les
sacs
qu'ils
transportaient,
contenaient
du blé
provenant
de son
bateau
et confié
à sa
garde.
Cousin
a été
arrêté
et écroué
à la
maison
d'arrêt,
son complice
est activement
recherché.
Septembre
1917 -
Une
rafle de
nuit. -
On n'a
jamais cessé
de se
plaindre
de l'insuffisance
de notre
police, impuissante
à rétablir
dans nos
rues, autrefois
si tranquilles,
l'ordre et
le calme
que sont
venus troubler
les malfaiteurs
et d’innombrables
femmes d'allure
équivoque, qui
se sont
abattus
dans notre
ville, sûrs
d'y trouver
le meilleur
et le
plus
inviolable des
asiles, et
qui y
opéraient jusqu'à
ces derniers
temps comme
en pays
conquis, avec
une audace
qui devenait
de jour
en jour
plus grande,
assurés qu'ils
étaient de
l'impunité.
Tout
dernièrement
encore, on se
faisait l'écho
de ces
réclamations trop
justifiées.
Mais rien
n'était parvenu
jusqu'alors à secouer
l'indifférence des
Pouvoirs publics.
Il a
fallu que
des cambrioleurs
viennent saccager
de fond
en comble
la maison
voisine de
celle habitée
par un
de nos
pères conscrits,
M. Henri
Chéron, pour
que les
gardiens de
la sécurité
des foyers,
comme feu
les carabiniers,
se décident
enfin à
se mettre
en branle.
Mieux vaut
tard que
jamais, direz-vous.
C'est ainsi
que samedi
dernier, dans
la journée,
au cours
d'une assemblée
tenue à
la préfecture,
par M.
Hélitas, préfet
de Calvados,
d'accord avec
M. Perrotte,
maire de
Caen à
laquelle prenaient
part le
colonel commandant
d'armes, le
commandant de
gendarmerie et
M. Bobler,
commissaire central,
il fut
décidé
que l'on
mettrait à
exécution dès
le soir
même les
importantes mesures
qui furent
jugées
nécessaires pour
remédier a
cet état
de choses
vraiment inquiétant.
Dans
la
nuit, des
patrouilles furent
effectivement
faites dans
les rues
et sur
les quais.
Au cours
de ces
rondes, 26 arrestations
furent opérées
ce furent
d'abord neuf
hommes, parmi
lesquels deux
repris de
justice recherchés
par la
police, qui
sortaient d'un
débit de
boissons vers
2
heures
et demie
du matin. Sept
militaires trouvés
dans une
situation irrégulière
ont été
mis à
la disposition
de la
gendarmerie. Enfin
17 femmes
de vie
peu recommandable
ont été arrêtées.
Trois ont
été conduites
à l'hôpital.
Septembre
1917 -
Les caennais devant l’ennemi. -
On sait comment M. Marcel Perrotte, un des fils de notre maire,
s'est distingué au front et, plusieurs fois blessé, a été l'objet
d'une glorieuse réforme. L'aîné de la famille, M. Pierre Perrotte,
lieutenant d'artillerie à l'armée d'Orient, vient aussi d'obtenir une
très flatteuse citation pour son commandement d’un dépôt de
munitions aux Dardanelles et ses vaillants faits d'armes lui ont valu la
Croix de guerre.
Septembre
1917 -
Activité aérienne. - Depuis
plusieurs jours, des avions passent au dessus de Caen. Par bonheur, ce
sont des appareils français ou alliés. Un dirigeable aussi a
survolé la plaine, où il a dû atterrir par suite d'avaries. La
proximité de stations aéronautiques va rendre ces passages d'aéros de
plus en plus fréquents. Nous n'avons pas à nous en inquiéter outre
mesure : il y a de la place en l'air. Seulement, faudrait voir à ne pas
attraper de torticolis et à ne pas perdre trop son temps à épier
ces sympathiques voleurs.
Septembre
1917 -
Levez-vous ! méfiez-vous ! -
La nuit dernière,
l'alerte a été donnée dans Caen par des trompettes du régiment
d'artillerie. Des zeps ou des aéros avaient sans doute été signalés
quelque part. Il était trois heures du matin, tout le monde dormait et
tout était éteint. En quelques minutes, les gens, réveillés, ont
rallumé des quantités de Iumières. C'était tout le contraire
de ce qu'il fallait et peut-être eût-il mieux valu laisser les
Caennais dormir. Si les zeps étaient venus, d'aucuns se seraient
réveillés morts,
mais du moins ils ne s'en seraient pas aperçus.
Septembre
1917 -
Un joli cadeau. -
C'est celui que vient de
nous faire la Croix-Rouge américaine. Elle a envoyé 35 000 fr. au
Conseil général, pour être distribués entre les familles de
mobilisés les plus éprouvées du Calvados, à raison de 100 fr. par
famille. Hip !
Hip ! Hurrah ! for the Red-Cross !
Octobre
1917 -
Sabotages. -
Le préfet de l'Allier vient de taxer les sabots à 3 francs,
alors que les mêmes sabots continuent de se vendre 6 et 7 francs la
paire dans les autres départements. La voilà bien pourtant la vraie
chaussure nationale et hivernale ! Chaussure historique aussi. Les
soldats de la révolution n'ont-ils pas sauvé la Patrie en sabots.
Octobre
1917 -
Sous l’œil de la police.
-
L'autre nuit,
une dame Ménard, journalière, rue Saint-Jean, 50, à Caen, se
présentait au commissariat de la Tour, déclarant qu'elle venait
d'être prise des douleurs de l'enfantement. Les agents coururent
aussitôt chercher une voiture. Quand ils revinrent, Caen comptait une
habitante de plus. Pendant leur absence, en effet, la dame Ménard
était accouchée d'une fillette. On a transporté la mère et l'enfant
à l'hôpital.
Octobre
1917 -
Dangereux horsains. -
Un Espagnol,
Domingo Lopez, 32 ans, demeurant à Giberville, noctambulait, l'autre
soir, rue St-Jean, à Caen, ayant à la main un revolver chargé,
avec lequel il terrorisait les passants. Les agents l'ont arrêté et
mis en lieu sûr. Espérons qu'on apprendra à ce horsain, de façon
qu'il s'en souvienne, à ne pas méconnaître ainsi les lois de
l'hospitalité.
Novembre
1917 -
Noyade accidentelle. -
Un marin du
centre d'instruction de l'armement des navires de commerce, Eugène
Bonnot, est tombé à l'eau en voulant monter à bord d'un vapeur
anglais amarré quai de Juillet, à Caen. Il a été aussitôt
entraîné par le courant et, jusqu'à présent, On n'a pu retrouver son
cadavre.
Décembre
1917 -
arrivée de réfugiés.
- On
annonce comme
imminente
l'arrivée
dans
notre
département
d'un
convoi
de plus
d'un
millier
de réfugiés,
évacués
des régions
du Nord
de la
France
récemment
libérées
par les
Anglais.
Pour les
vêtir
et les
secourir,
les dons
en nature
sont
reçus
au vestiaire
(Préfecture,
rue Saint-Laurent).
Les dons
en argent
doivent
être
adressés
à Mme
Foy,
trésorière,
35,
boulevard
Bertrand.
Décembre
1917 -
Un soldat noyé.
- On
a retiré
de l'Orne,
près
la passerelle
du Grand-Cours,
le cadavre
du militaire
Marcel
Marie,
30 ans,
mobilisé
au groupe
d'aviation
de Lion-sur-Mer.
Le corps
a été
transporté
à l'Hôtel-dieu.
On ne
sait
s'il
y a
eu suicide,
crime
ou accident.
L'enquête
ouverte
parviendra
peut-être
à élucider
ce mystère.
Décembre
1917 -
Démarches utiles. -
On sait que les
halles de Dives-sur-Mer sont un monument du XllIe ou XIVe siècle, un
des rares spécimens des édifices de bois construits
par les savants et hardis charpentiers de ces époques lointaines. Il
est question, parait-il, d'en obtenir le classement comme monument
historique, et des démarches sont
faites en ce sens par la municipalité. Nous souhaitons vivement
qu'elles réussissent.
A
propos de classement, on nous demande de différents côtés ce que
devient celui de la prairie de Caen. Le fait est qu'on n'en entend plus
parler, mais puisque la municipalité et le conseil général ont juré
de l'obtenir, il n'y a qu'à attendre. Il est vrai que M. Chéron, qui a
promis de s'en occuper particulièrement, a, pour l’instant bien
d'autres soucis. Il vient de faire un rapport très étudié sur « la
loi de
procédure de la
Haute-Cour de Justice » à propos des affaires parlementaires en
cours, et ce travail a été des
mieux accueillis
par ses collègues, à ce qu'assure la Journal 0fficiel. En outre, il
vient d'être élu rapporteur du budget de la guerre et ce n’est pas
une sinécure. Bravo ! La Prairie du reste, a la temps d'attendre
elle tient solidement à son fonds, pas de danger qu'on la cambriole
comme une simple pendule.
Décembre
1917 -
Les robinets capricieux . -
Le système R (celui des
restrictions) sévit aussi aux Bains et Lavoirs de la Ville. Les mardis
et vendredis, l'eau chaude y est supprimée. C'est très bien, mais pour
quoi continue-t-on d'y faire payer aux lavandières le même prix que
lorsque les robinets fonctionnent ? On se plaint aussi que ces jours
sans eau chaude soient mal choisis. Ainsi, le samedi est jour de
repassage, tout le monde sait ça. L'Administration, elle, l'ignore avec
sérénité. L'eau chaude coule donc le samedi et personne ne s'en sert.
Décembre
1917 -
Faut pas s’en faire !
-
Sur la vitrine
d'un marchand de tabacs du quartier de la Poissonnerie on peut lire
cette inscription, à la fols navrante et rigolote : Manquent tabac et
cigarettes - Cigares et pinard à volonté.
Décembre
1917 -
Essence pour les battages. -
Les entrepreneurs
et cultivateurs qui ne peuvent se procurer dans le commerce l'essence
nécessaire à leurs battages, sont informés qu'il peut leur être
délivré à la Direction des services agricoles, rue de Bernières, 16,
un bon d'essence livrable de suite par la sous-intendance militaire de
Caen.
Décembre
1917 -
Du
lait pour les caennais.
- Grâce
à l'utile
intervention
de M.
Hélitas,
notre
nouveau
préfet,
dés
les premiers
jours
de décembre
la fourniture
de lait
quotidienne,
à Caen,
pour
la consommation
familiale,
va s'augmenter
chaque
jour
de 2.500
litres
de lait
pasteurisé,
livrés
par le
Syndicat
des Fabricants
du véritable
Camembert
Normand,
au prix
de 40
centimes
le litre.
Ces 2.500
litres
seront
répartis
entre
plusieurs entrepôts.
Il n'est
pas trop
tôt
que les
fromagers
rendent
un peu
le lait
qu'ils
accaparent
toujours.
Décembre
1917 -
Départ. -
Il n'y a plus de Belges
à Bayeux. Les derniers officiers et soldats de l'école d'interprètes
sont partis ces jours-ci.
A
Caen, nous perdons aussi les docteurs américains du Lycée. Ces
parfaits gentlemen, qui laisseront chez nous les plus aimables
souvenirs, partent vendredi pour Châteauroux. Nous leur souhaitons de
n'y pas séjourner trop longtemps et de pouvoir d'ici peu de mois
traverser l'eau salée.
Décembre
1917 -
On va lui percer le flanc !
-
A qui
? A la place Gambetta, parbleu ! pour la réunir, par une voie
nouvelle, à l'avenue Albert-Sorel. Ce sera un fort raccourcissement du
trajet du cinéma, si, toutefois, la société Pathé reste encore
longtemps au cirque Omnia. La nouvelle rue qu'on se propose d'ouvrir
aura besoin d'un nom. Un lecteur nous propose celui de : Rue des Poilus.
Il en vaudrait bien un autre... qui serait moins bon.
Décembre
1917 -
Les braves. -
Ont été cités à
l'ordre du jour : MM Gaston Leboucher, de Bény-sur-Mer, soldat au 120e
d'artillerie (4 citations) ; le 2e bataillon du 23e
territorial ; Emile Debasly, de La Folie, près Caen, conducteur d'auto
; Albert Cadorin d'Ellon, soldat au 110e ; Raoul Henry, de
Caen, canonnier au 43e d'artillerie ; Louis Dewilde, de Caen,
sergent au 163e ; Constant Lemarchand, de Caen, sergent
au 235e.
Décembre
1917 -
Légion d’Honneur. -
Le colonel Cochin,
commandant la subdivision du Calvados, vient de recevoir la cravate de
commandeur de la Légion d'honneur.
Janvier
1918 -
Une belle
cérémonie maritime.
-
C'est celle
qui a
eu lieu
au dépôt
de l'armement
militaire des
bâtiments de
commerce,
au nouveau
bassin du
port de
Caen, à l'occasion
de la
remise d'un
pavillon offert
par quelques
négociantes caennais,
faite en
présence de
MM. Potigny,
administrateur de
la marine,
et Monjarret,
commandant le
dépôt.
Devant
la réunion
de nos
« Cols
bleus »
normands, dont
le regard
disait tout
le calme
courage et
toute la
légitime fierté,
le glorieux
emblème fut
hissé par
une charmante
jeune fille,
pendant que
les marins
en armes
rendaient
les honneurs.
Une
réception intime
suivit, au
cours de
laquelle des
toasts furent
prononcés. Le
commandant
Monjarret remercia
les généreux
donateurs au
nom du
centre de
l'A. B.
M. C.
Il dit
la grandeur
et l'héroïque
simplicité du
rôle des
marins qui
sur le
front de
mer servent
la Patrie,
comme les
poilus de
la tranchée.
Il fut
chaleureusement applaudi.
M. Potigny
ne le
fut pas
moins lorsqu'il
leva son
verre à
son tour,
en disant
l'importance
vitale de
la marine
marchande en temps
de guerre
et en
temps de
paix, et
en portant
la santé
des marins
normands et
de tous
les défenseurs
de la
France.
Cette fête
touchante, qui
a vivement
ému tous
les assistants,
a laissé
au fond
de leur
cœur comme
des braves
marins qui
en furent
les héros,
un souvenir
impérissable.
La
tombola des
Œuvre de
Guerre du
Calvados.
Janvier
1918 -
La question
du pain. Réduction
de la
consommation.
-
Le maire
de la
ville de
Caen informe
ses concitoyens
qu'à partir
du 1er
Janvier
le contingent
de farine
mit à
la disposition
de la
ville de
Caen a
été réduit
dans la
proportion de
30 %.
Dans
une réunion
de tous
les boulangers
de la
ville. Il
les a
prévenus que
les quantités
de farines
qui leur
seraient livrées
chaque jour
seraient réduites
dans la
même proportion,
que par
conséquent
pour pouvoir
fournir tous
leurs clients,
ils devraient
ne livrer
à chacun
d'eux que
des quantités
de pain
réduites de
20 à 25 % sur
leur consommation
habituelle. Le
maire compte
sur la
bonne volonté
de ses
concitoyens pour
accepter sans
murmures ces
restrictions
nécessaires.
Chacun tiendra
à honneur de
ne demander
à son boulanger
que la
quantité de
pain ainsi
réduite,
en songeant
que ce
qu'il prendrait
en surplus,
il l'enlèverait à un
autre qui
n'en aurait
pas sa
part et
en a
peut-être plus
besoin que
lui.
Au surplus,
pour faciliter
les choses
et ne
pas trop
déranger les
habitudes locales.
Il a
été convenu
que les
boulangers pourront
fabriquer des
pains de
725 grammes
et de
1.450 grammes,
qui seront
vendus au
prix de
40 centimes
et 60
centimes la
pièce.
Janvier
1918 -
La vente
du lait dans les dépôts municipaux.
- A
partir du
1er janvier, la
quantité de
lait mise
en vente
dans les
dépôts
municipaux établis
dans les
différentes écoles
de filles
que nous
avons indiquées,
a été
notablement augmentée.
Les personnes
non munies
de cartes
pourront donc
s'y présenter
partir de
6 heures
afin de
profiter des
disponibilités qui
leur seront
livrées au
prix de
45 centimes
le litre.
Janvier
1918 -
On nettoie nos trottoirs !
- Les
rafles
continuent.
Ces jours
derniers dans
les secteurs
de la
rue Saint-Jean
- Boulevard Saint-Pierre
et quais,
seize
filles
soumises
ont été
arrêtées
pour
provocation
aux passants
sur la
voie
publique.
Trois
d'entre
elles
reconnues
malades,
ont été
envoyées
à l'hôpital.
Tous
les Caennais,
lassés
de voir
nos trottoirs
et nos
rues
infestés
de cette
engeance
applaudiront
aux mesures
énergiques
prises
par notre
nouveau
commissaire
central.
Bravo.
Qu'il
continue
sa tache
d'épuration
salutaire.
Tous
les honnêtes
gens
sont
avec lui.
Mars
1918 -
Les récalcitrants.
-
Au cours
d'une ronde
récemment effectuée,
les agents
de la
police municipale
ont constaté
à minuit
15, dans
un café
de la
rue Saint-Jean,
là présence
de filles
soumises, de
civils et
de militaires.
Procès-verbal a
été dressé.
Mars
1918 -
Mort pour la France.
-
Charles Pierre,
militaire, disparu
dans la
perte du
Gallia en
mer ; Joseph
Meriel, caporal
au 55e
territorial d'infanterie,
disparu dans
la perte
du Gallia
en mer.
Avril
1918 -
L’hôtellerie
des
réfugiés.
- En
présence
de l'affluence
considérable
des réfugiés
à Caen,
notre
distingué
préfet
M. Maurice
Hélitas,
vient
d'avoir
l'heureuse
initiative
d'établir
dans
un grand
immeuble
sis 45,
rue de
Geôle,
une vaste
hôtellerie
où sont
établis
des dortoirs
comprenant
100 lits,
un réfectoire,
et qui
comprend
en outre
un jardin
où pourront
jouer
les enfants.
Là,
nos malheureux
compatriotes
pourront
trouver
un asile
sûr
et tout
au moins
momentané.
Cette
entreprise
si intéressante,
et si
heureusement
réalisée,
méritait
d'être
signalée.
Mai
1918 - Lait écrémé. - Un
voleur tué
d'un coup
de fusil.
- Ayant
constaté depuis
quelque temps
qu'on venait
lui voler
des volailles,
M. Jamois,
cultivateur
à Caen,
route de
Ouistreham, décida
de faire
le guet.
Samedi
soir, vers
10 h.
1/2, son
chien se
mit à
aboyer, M.
Jamois prit
son fusil
et s'avança
vers son
poulailler. Un
homme s'y
trouvait qui
cria : « si
tu avances,
je te
casse la
g. », M.
Jamois n'avança
point, mais
il tira
dans les
jambes du
voleur. L'homme
atteint au
genou
gauche s'affaissa.
M. Jamois
s'en fut
prévenir
la police.
Il revint
avec M.
Pruède, commissaire
de la
Tour, et
tous deux
trouvèrent
le cambrioleur
mort à
bout de
sang le
coup de
feu lui
avait touché
une artère.
Sur lui,
on trouva
un livret
militaire au
nom de
Fernand Jouenne,
24 ans,
demeurant 33,
rue de
l'Oratoire. M.
Jamois a
été consigné
à la
disposition du
parquet. Mais
il ne
saurait
être inquiété
pour s'être
justement défendu
contre un
malfaiteur.
Mai
1918 - Un Camion
défonce une devanture. - Lundi,
vers 18
heures, un
camion de
la Maison
Blochon, tournait
à l'angle
de la
rue Formage
et de
la place
Saint-Sauveur. Le
cheval fit
un écart
brusque et
la voiture
pivotant
sur elle-même
alla défoncer
la devanture
du restaurant
Robert, dont
une grande
glace fut
réduite en
miettes. Heureusement,
aucun accident
de personnes.
Mai
1918 - La foudre.
- Vendredi
dernier,
vers
18 heures,
un
violent
orage
a
éclaté
brusquement
sur
la
ville.
Le
tonnerre
est
tombé
au
bout
de
peu
d'instants
sur
le
réseau
télégraphique,
au-dessus
de
la
rue de
Strasbourg
et
coupa
un
fil sur
l'immeuble
occupé
par
M.
Lefrançois,
marchand
de
chaussures.
Une
foule
de
badauds
resta
longuement,
le
nez
en
l'air,
recherchant
vainement
les
effets
de
la
foudre,
nullement
comparables
à
ceux
d'un
Gotha.
Des témoins
oculaires affirment
avoir vu
l'éclair tomber
au milieu
de la
rue, à
quelques
mètres de
deux passants.
Juin
1918 -
Un
magasin détruit, une victime.
-
Un terrible
incendie
a
éclaté,
vers
9
heures
hier
matin,
chez
Mme
Lacroix,
qui
tient
un
magasin
de
couleurs
et
vernis,
rue
de
Vaucelles.
Le
commis,
âgé
de
14
ans,
remplissait
un
briquet
près
d'une
bouteille
d'essence.
Il fit
fonctionner
l'appareil
et une
étincelle
communiqua
le feu
la bouteille.
Des flammes
jaillirent.
Le commis
affolé
prit
la fuite.
Mme Lacroix
rentra
dans
l'arrière
boutique, où
le feu
se propageait,
elle
tenta
de l'éteindre,
mais
ses efforts
furent
vains.
Tout
à coup
la malheureuse
communiqua
le feu
à ses
vêtements.
Elle
sortit
en hurlant
et vint
tomber
sur le
trottoir,
alors
que déjà
l'incendie
dévorait
le magasin.
Le feu
trouva
un aliment
facile
dans
les bidons
de pétrole
et d'essence,
peinture,
benzine,
acétylène,
etc…
Très
rapidement
les
secours
arrivèrent.
D'abord
les
pompiers
du
poste
permanent,
sous
la
conduite
du
lieutenant
Thibault,
puis
le
piquet
d'incendie,
25,
hommes
de
la
classe
19 du
11e
d'artillerie,
commandés
par
le
maréchal
des
logis
Pannentier,
qui
rivalisa
de
zèle
avec
le lieutenant
Thibault
et
se
distingua
par
son
intrépidité.
M.
Lacroix
père,
sexagénaire,
a put
être
sauvé,
ainsi
qu'une
jeune
fille
et
une
autre
personne
qui
étaient
au
deuxième
étage.
Grâce à la
promptitude
et l'efficacité
des secours,
l'incendie put
être
limité
au seul
magasin.
Le premier
étage
a été
peu atteint,
les meubles
sont
intacts.
Le feu
avait
eu une
telle
violence
que les
flammes
traversaient
la rue,
atteignant
la devanture
du magasin
de M.
Daragon,
également
marchande
de couleurs.
La
circulation
a
été
interrompue
près
de
deux
heures.
Le
service
d'ordre
fut
très
bien
établi
par
la
gendarmerie
et
la
police.
Le
commissaire
central
était
sur
le
lieu
du
sinistre.
La
malheureuse
dame
Lacroix,
grièvement
brûlée,
fut
soignée
immédiatement
par
des
médecins
militaires
présents,
puis
transportée
l'hôpital
d'urgence
en
automobile.
Elle
est
décédée
hier
après-midi
à
5
heures.
Juin 1918
-
Une
explosion
formidable,
rue
Neuve Saint-Jean.
-
Mardi
soir,
vers
22 h.
30, une
détonation
d'une
extrême
violence
ébranlait
tout
le quartier
Saint-Pierre.
Elle
s'était
produite
exactement
à l'entrée
de la
rue Neuve
Saint-Jean,
en face
de la
maison
occupée
par
M. Dorée,
marchand
de couleurs,
et fut
entendue
des extrémités
de la
ville.
Au premier
moment
on crut
une
incursion
de gothas.
Mais
fort
heureusement
pour
les Caennais,
il n'en
était
rien,
et l'on
en fut
quitte
pour
la peur.
Les
causes
de
cette
détonation
qui
mit
tout
le
quartier
en
révolution
demeurent
mystérieuses,
encore
à l'heure
actuelle,
malgré
toutes
les
recherches
de
la
police
qui
poursuit
activement
son
enquête.
Juillet
1918 - Le
vapeur "Brignogan"
en feu.
- Caen,
ler juillet.
(De notre
correspondant particulier.)
Un violent
incendie s'est
déclaré
à bord
dit vapeur
charbonnier français,
« Brignogan », amarré
dans le
port de
Caen. Le
feu a
déterminé une
violente explosion
qui a
été entendue
de toute
la ville
et y
a causé
une très
vive émotion.
Malheureusement
il y a quelques victimes, des morts
et des
blessés. Le
dévouement des
sauveteurs a
été au-dessus
de tout
éloge.
Nous
pourrions donner
d'amples
détails sur
cette catastrophe,
mais la
Censure nous
l'interdit.
Juillet
1918 - L’explosion
du "Brignogan".
- Nous
avons
annoncé
le terrible
accident qui
s'est
produit
dans
le port
de Caen,
dans
la nuit
de samedi
à dimanche.
Le
charbonnier
français
« Brignogan »
qui a
fait
explosion,
appartenait
à la
Société
Maritime
Nationale,
dont
le siège
est à
Paris. Vainement
essaya-t-on
de prévenir
téléphoniquement
le poste
central
des pompiers
lorsqu'on
s'aperçut
de l'incendie
qui avait
pris
dans
la cambuse.
Un cycliste
alla
donner
l'alarme.
Aussitôt
la pompe
automobile
était
dirigée
vers
le nouveau
bassin.
Mais
le feu
avait
fait
de rapides
progrès,
et malgré
les efforts
des courageux
sauveteurs,
bientôt
les flammes
commençaient
à gagner
l'arrière
du navire.
Tout
à coup,
une formidable
explosion
se produisit
qui ébranla
tout
le quartier.
Le premier
moment
de stupeur
passé,
on s'empressa
de porter
secours
aux pompiers
atteints
par les
débris
de toutes
sortes
projetés
par la
violence
de l'explosion.
Une dizaine
d'entre
eux avaient
été plus
ou moins
grièvement
blessés,
ainsi
que l'adjudant
Lepaulnier.
Le lieutenant
Thibault,
atteint
aux reins,
ne devait
pas tarder
à succomber
à l'Hôtel-Dieu,
où il
fut transporté.
Il
ne devait
malheureusement
pas être
la seule
victime,
car on
découvrait
bientôt
quatre
morts
le sergent
Voisin
et le
caporal
Lefèvre,
et sur
le navire
sinistré
MM. Hérisson,
employé
chez
M. Alainguillaume
et le
chauffeur
Trémoureau.
Quelques
personnes
appartenant
à l'équipage
du
« Brignogan
», ont
également
reçu des
blessures,
le capitaine
M. Le
Guyennec,
le lieutenant
Rouzie,
les chauffeurs
Kerzerho,
Martin
et Guyomard
ainsi
que M.
Bouteille,
mécanicien.
Dans
le quartier
avoisinant,
quelques
dégâts
se sont
produits,
mais
personne
n'a été
blessé.
Sur le
lieu
de la
catastrophe
s'étaient
rendues,
dés
le début
de l'incendie,
la plupart
des autorités
de la
ville
de Caen
M. de
Févelas,
représentant
M. 1e
préfet,
M. Pérrotte,
maire,
M. Leuillieux,
Monnier,
Pruéde,
Lacroix,
Duoornet, Potigny,
colonel
Cochin.
etc…
Au
vif émoi
produit
d'abord
dans
notre
ville
par cet
épouvantable
accident,
a succédé
une profonde
consternation.
Les chinoiseries
de la
censure.
Une question
- Y
a-t-il
deux
censures, sans
doute,
car la
censure
de Caen
reçoit
des ordres
différents
de ceux
que reçoit
celle
de Rennes.
Ainsi,
Ouest-Eclair
a été
autorisé
à donner
quatre lignes
sur l'explosion
du
« Brignogan
», aux
journaux
de Caen,
on permet
de publier quatre colonnes
de renseignements.
Nos lecteurs
savaient
déjà
qu'Anasthasie
était
une vieille
dame
étrangement
capricieuse.
Septembre
1918 -
Le
toupet des Boches. -
Quatre prisonniers
de guerre,
qui, après
avoir cessé
leur travail
aux chantiers
de la
Société Normande
de Métallurgie,
traversaient la
voie ferrée
sur un
madrier d'une
largeur de
trente centimètres,
se trouvèrent
en présence
de trois
employés de
la Compagnie,
MM. Gaumes,
Guibert et
Darrouzès, qui
venaient
en sens
inverse. Ils
refusèrent de
leur laisser
le passage
libre, et
les injurièrent
grossièrement. M.
Caumes fut
même frappé
par les
Boches Hermann,
Haller et
Johann Willems.
Il a
porté plainte.
Septembre
1918 -
Au conseil de guerre. -
Le conseil
de guerre
de la
3e région
a condamné
à deux
ans de
prison, avec
sursis, pour
vol de
fromages sur
le quai
de la
gare de
Vire, le
matelot Raoul
Rouyer, mobilisé
au 4e
dépôt des
équipages de
la flotte.
Il a
condamné à
six mois
de prison,
également avec
sursis, pour
absences fréquentes,
le soldat
Georges Lefèvre,
mobilisé à la
Société Normande
de Métallurgie
de Caen.
Septembre
1918 -
Au conseil municipal. -
La
jonction
de la
Loire
au port
de Caen.
- Dans
sa dernière
séance,
le conseil
municipal
a entendu
un intéressant
rapport
de M.
A. Nicolas
qui a
fait
l'historique
du projet
de jonction
de la
Loire
au port
de Caen,
et rappelé
les efforts
successifs
pour
établir
dans
l'Ouest
et autour
de Caen
un système
de canaux,
après
quoi
il a
adopté
la délibération
suivante :
«
Le conseil
municipal
s'associant
à la
délibération
prise
par la
Chambre
de commerce
de Caen
le 13
août
1918
et après
avoir
entendu
le rapport
fait
au nom
des commissions
réunies
par
M. Auguste
Nicolas,
émet
le vœu :
Que les
études
du canal
reliant
Caen
la Loire
et aux
canaux
du centre
de la
France
soient
reprises
dans
le plus
bref
délai
possible
et que
les projets
y correspondantes
soient
soumis
à une
commission
composée
des délégués
des Assemblées
et des
Chambres
de commerce
intéressées
».
Septembre
1918
- La jonction de la
Loire à la Manche.
- M.
H. Lefèvre,
président
de la
Chambre
de commerce
de Caen,
vient
de recevoir
du ministre
des travaux
publics
une lettre
qui fait
suite
au vœu
émis
par cette
Compagnie.
Le ministre
fait
savoir
que cette
question
a été
soumis
à l'instruction,
mais
qu'en
raison
même
de son
importance,
cette
instruction
n'est
pas encore
terminée.
Le ministre
prie
la Chambre
de commerce
d'en
informer
les intéressés.
Octobre
1918
- Grave
collision
de
tramways.
- Un
sérieux
accident
de tramways
s'est produit
samedi
soir,
vers
sept
heures
et demie,
rue Saint-Pierre.
Un
car électrique
arrivait
en face
de l'épicerie
Mesnil,
au moment
même
où un
autre
car,
Gare
Saint-Martin-Gare-Etat,
débouchait
au tournant
de la
rue Demolombe.
En vain
les wattwomen
tentèrent-elles
de serrer
les freins
qui n'obéirent
pas.
Bien
que la
première
voiture
eut fait
marche
en arrière
presque
instantanément,
le heurt
inévitable
se produisit.
Il
fut extrêmement
violent.
La première
voiture
eut son
trolley
arraché
et tordu.
La seconde
fut littéralement
décapitée
de la
large
bande-réclame
en tôle
qui couronne
nos élégants
tramways.
Cette
énorme
bande
de tôle
et de
fer vint
s'abattre
sur le
trottoir, devant
le magasin
d'épicerie,
arrachant
sur son
passage
une lampe
à arc,
qui se
brisa
avec
un fracas
de vitres
et de
glaces,
le magasin
ayant
été
assez
sérieusement
atteint.
Par
bonheur,
personne
ne fut
blessé,
ni dans
la rue,
plus
déserte
à cette
heure
de la
journée,
ni à
l'avant
des deux
trams,
où tout
le monde
en fut
quitte
pour
une violente
émotion.
Au dire
des témoins
et des
employés
de la
compagnie
eux-mêmes,
l'accident
est dû
surtout
au mauvais
état
des
freins,
littéralement
hors
d'usage,
et au
non-fonctionnement
des sabliers,
qui sont
pour
ainsi
dire
inexistants,
ou dépourvus
de sable.
Faudra-t-il
encore
quelques
accidents
de ce
genre,
ou d'autres
plus
graves,
pour
que la
Direction
des tramways
s'émeuve
enfin,
ou pour
que s'émeuve
au moins
notre
municipalité.
Octobre
1918
- Une
baladeuse
de
tramway démolit
une
devanture.
- Hier,
vendredi,
à 13
heures
1/2,
la receveuse
d'un,
tramway
effectuait,
au terminus
Saint-Martin,
la manœuvre
de la
baladeuse.
Elle
croyait
avoir
serré le
frein,
mais celui-ci
était démoli.
Soudain, la
baladeuse
se mit
à descendre
l'avenue
de Courseulles,
dont
la pente
est rapide.
La receveuse,
voyant
le danger
et se
jugeant
impuissante à
l'empêcher,
sauta
à terre,
se contusionnant
légèrement.
La baladeuse,
heureusement
vide,
descendit
à toute
allure
l'avenue,
et, sous
les yeux
effarés
des marchands,
traversa
la place
Saint-Sauveur,
où se
tenait
le marché.
Par
miracle,
la voiture
effectua,
le virage
de la
place,
et absolument
emballée,
fila
la rue
Saint-Sauveur
mais
au tournant
de la
rue de
Mole,
elle
dérailla,
franchit
environ
six mètres,
sur les
pavés,
et alla
défoncer
la devanture
et la
vitrine
d'un
marchand
de tissus,
réfugié
à Caen.
C'est une
véritable
chance
qu'il
n'y ait
eu aucun
accident
de personnes
car,
la voiture
ayant
parcouru
environ
800 mètres
à toute
vitesse,
l'accident
aurait
pu avoir
de très
graves
conséquences,
si un
déraillement
était
survenu
place
Saint-Sauveur,
en plein
marché.
Les
dégâts
matériels
sont
sérieux.
Quant
donc
la direction
de la
Compagnie
et la
Municipalité,
caennaise
comprendront-elles
la nécessité
de réparer
un matériel
devenu
hors
d'usage,
qui est
un danger
confiant
pour
les voyageurs
et pour
les passants
?
Octobre
1918
- L'épidémie
de
grippe.
- Hier,
à Caen,
après
une réunion
du Conseil
départemental
d'hygiène,
tenue
à la
préfecture,
le préfet
du Calvados
a pris
un arrêté
qui,
en considération
de l'épidémie
de grippe
qui s'est
étendue
au département,
interdit
temporairement,
dans
tout
le Calvados,
les réunions
publiques,
les théâtres,
les concerts,
les cinémas
et les
autres
spectacles
qui provoquent
des agglomérations
de population.
Toute
infraction
à cet
arrêté
sera
sévèrement
poursuivie.
Novembre
1918 -
Du
lait
pour
les
enfants
et
les
malades.
-
A partir
du lundi
4 novembre,
du lait
sera
mis en
vente,
par les
soins
de la
Municipalité :
1e
à l'école
de filles
de la
rue Branville.
2e à
l'école
maternelle
de la
rue d'Auge
et 3°
à l'école
de filles
de la
rue Saint-Jean,
n° 220.
D'autres
dépôts
de lait
seront
créés
ultérieurement
et la
population
en sera
informée
en temps
utile.
Ce
lait
étant
spécialement
destiné
aux enfants
et aux
malades,
il sera
délivré
à la
mairie
de Caen
(salle
des mariages)
à partir
du samedi
2 novembre,
9 heures,
des cartes
de lait
sur présentation
du livret
de famille
ou d'un
certificat
médical
pour
les malades
ce certificat
devra
indiquer
la quantité
de lait
que réclame
le régime
imposé
au malade,
ainsi
que la
durée
probable
de ce
régime.
Le
prix
du lait
est fixé
à 55
centimes
le litre.
La vente
aura
lieu
chaque
jour,
de 5
heures
à 6
h. 1/2
du soir.
(Source :
Ouest-Eclair)
Novembre
1918 - L’Armistice
à Caen. - Je
crois bien que le Moniteur
le
premier journal de France a avoir donné la nouvelle de la signature de
l'armistice.
Le gouvernement tenait à
en
réserver
la primeur
aux Chambres
et les
préfectures avaient reçu l’ordre de ne rien communiquer.
Je·demande
pardon aux autorités diverses d’avoir omis de les consulter. Elles m’aurait
interdit ( et auraient fait ainsi leur devoir ), de publier l’annonce
d’une paix prochaine. J’ai cru d’ailleurs que je n’avais pas le
droit de priver toute la population anxieuse de la connaissance d’un
traité qui faisait cesser une tuerie générale !
D’ailleurs
dés 10 heures notre dévoué député Camille Blaisot
téléphonait
à
M. le maire de
Caen pour le mettre au courant de la situation et lui demander de faire sonner
les cloche
des églises.
En
un clin d’œil, la ville a été en fête, bien que mise en défiance
par une fausse nouvelle repandue
il y a trois
jours, vite on s'est donné tout à
la joie.
Les
drapeaux sont sortis des étages de nos maisons. L'allégresse
débordait. Les gamins avaient fait provision de minuscules drapeaux,
dont certains avaient entouré la dépêche
du Moniteur.
Les bicyclistes
avaient
attaché nos trois couleurs
sur les guidons de leurs machines. On s’abordait dans la rue sans se
connaître.
"C'est
la note générale de toute la France. L'un de nos représentants nous
écrivait ce matin :
« Vous
savez la grande nouvelle d'aujourd’hui. Nous sommes tout à la joie de
l’immense victoire de la Patrie qui ne peut que réunire dans un même
enthousiasme tous les Français ».
Et
c'est la vérité .
Aujourd'hui,
on sent que tous nous sommes frères.
Les
rues pendant toute l’après-midi ont
présenté l'aspect des grands
jours
de fête.
Des
groupe de femmes portant les drapeaux alliés les ont
parcourues en
chantant.
Un
Cortège plus réjouissant est celui des enfants en tête duquel
marchent deux jeunes filles : Une représentant
la
France, l'autre l'AIsaces-Lorraine.
.
Les
enfants
accompagnés
de leurs maîtres et maîtresses suivent, portant des bouquets, et des
drapeaux et chantant des hymnes patriotiques.
Partout
les drapeaux flottent.
Une
mention spéciale pour l’entrée de la rue de Geôle où les
guirlandes tricolores traversent d’un côté à l’autre des maisons.
A
11 heures et demie, les cloches ont sonné et une salve de 50 coups de
canon était tirée.
A
Paris, à 11 heures, le canon tonnant du Mont Valérien, annonçait la
bonne nouvelle.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Novembre
1918 - L’ex Kayser
se réfugie en Hollande. - Paris,
10 novembre
9 h. 35
soir :
Un
télégramme de La Haye dit que ex Empereur, et arrivé ce matin par
train spécial, à la gare d'yEsden, localité située à
la
frontière hollandaise entre Liège et Maëstricht. Un train spécial
néerlandais a dû le conduire à
sa
nouvelle résidence, actuellement encore inconnue
Le
roi de Wurtemberg a abdiqué.
- Bâle. 10 .novembre : Les Basler Nachrichten annoncent que le roi de
Wurteinberg a
abdiqué
dans la nuit de vendredi. (Source : Le Moniteur du
Calvados)
Novembre
1918 -
La
fête
de
l'armistice.
- Quand,
à 11
heures
du matin,
lundi,
s'est
répandue
par la
ville
la nouvelle
de la
signature
de l'armistice,
les drapeaux
sont
apparus
aux fenêtres
comme
par enchantement.
Dans
les bazars,
on se
les arrachait.
A midi.
toutes
les
cloches
de la
ville
ont sonné
à la
volée.
Des salves
d'artillerie
ont annoncé
la grande
nouvelle.
Le soir,
un immense
cortège
s'est
déroulé
dans
les rues,
pavoisées
et illuminées.
Le départ
en avait
été
fixé
au grand
balcon,
siège
de l'
« Association
des Étudiants ».
Les
pompiers
avaient
bien
voulu
précéder
le cortège
avec
leurs
torches.
Venaient
ensuite
les étudiants,
parmi
lesquels
Jean
Blanc,
président
de l'Ass.
et Marcel
Macé,
organisateur
de la
manifestation.
De nombreux
drapeaux
alliés
flottaient
sur tout
le cortège,
qui chanta
la « Marseillaise
» devant
la préfecture,
joliment
illuminée.
De
là,
il rendit
en chantant
des hymnes
patriotiques
au monument
des Mobiles
du Calvados.
Mardi,
jour
de congé
et de
fête,
l'animation
a été
grande.
Les salves
d'artillerie
ont de
nouveau
fait
retentir
l'air
au moment
même
où 1'
« Ouest-Eclair»
faisait
connaître
en détail
toutes
les conditions
de l'armistice.
Des cortèges
ont parcouru
les rues,
notamment
ce-lui
des employés
et employées
de la
Pyrotechnie
militaire,
porteurs
de drapeaux
et de
gerbes
de fleurs.
Les
cafés
sont
restes
ouverts
jusqu'à
une heure
avancée
de la
nuit.
Partout
les chants
patriotiques
des alliés
ont été
chantés
et repris
en chœur.
Après les
heures
sombres,
les belles,
les glorieuses
heures
ont enfin
sonné.
Tous
avaient
le droit
de se
réjouir
et de
fêter
la victoire
de nos
armes.
Décembre
1918 - La
guillotine à
Caen.
- Les
bois de
justice sont
arrivés
à
Caen
hier. Le président de la
République ayant rejeté le recourt
en grâce de Tranquet. L'assassin
condamné
à mort
par la
Cour d'assises
du Calvados
à la
session d'octobre
dernier, l'exécution
aura lieu
devant la
maison d'arrêt
demain
matin samedi
̃ au
petit jour.
Décembre
1918 -
Une
exécution
capitale
à Caen.
- Tranquet,
repris
de justice,
mauvais
soldat,
quatre
fois
déserteur,
avait
assassiné
pour
le voler
un vieillard
de 72
ans,
en l'assommant
et en
lui ouvrant
le crâne
à coups
de sécateur.
Les
bois
de justice
étaient
arrivés
à Caen
vendredi
à midi. Samedi
matin
à 6
h. 35,
la porte
de la
cellule
où Tranquet
dort,
fers
aux pieds,
s'ouvre.
Entrent
l'avocat
général
Mazier,
le Procureur
de la
République
Leullieux,
le juge
d'instruction
et son
greffier, Me Dubourg,
défenseur, l'abbé
Maçon,
aumônier
de la
prison,
et le
directeur
de la
Maison
centrale,
M. Mazière,
avocat
général,
annonce
le rejet
du recours
en grâce
« L'heure
d'expier
est arrivée,
dit-il,
soyez
courageux
». Le
gardien
retire
au condamné
les fers
et la
camisole
de force
et lui
donne
un veston.
Tranquet
déclare
n'avoir
aucune
déclaration
faire
ni aucune
confidence à
son défenseur.
Il se
confesse,
écoute
la messe,
très
calme
et très
pale,
et communie.
La messe
terminée
il est
amené
au parloir
des femmes.
Là,
il prend
deux
verres
de café
et un
verre
de rhum,
pendant
que
M. Deibler
signe
la levée
d'écrou,
puis
rapidement
deux
aides
procèdent
à la
toilette
et lui
coupent
à coups
de ciseaux
son col
de chemise.
Il est
7 h.
3 minutes.
Personne
ne souffle
mot.
A
7 h.
4 la
première
porte
de la
prison
est ouverte.
Tranquet
s'avance
sur le
perron,
soutenu
par les
deux
aides,
et la
seconde
porte
de la
prison
est ouverte.
Dans
la pénombre,
Tranquet
aperçoit
la guillotine
qui se
dresse,
devant
l'entrée.
Il chancelle.
L'abbé
Bacon
lui présente
le crucifix,
qu'il
embrasse,
puis
les deux
aides
l'empoignent
« Un
deux
allons-y »
dit Tranquet.
Il franchit
la seconde
porte.
On
entend
le bruit
sourd
de la
chute
du corps
sur la
bascule.
Le couteau
tombe.
Justice
est faite.
Quelques
curieux,
maintenus
assez
loin
de la
guillotine
par un
service
d'ordre,
n'ont
rien
vu. Aucune
manifestation.
Janvier
1919 -
Ministère de la Guerre. Direction des Approvisionnements, des
Fabrications et des Établissements Centraux du Service de Santé.
- Marché
de gré à gré pour la fourniture de : 1 000 jambes en bois à
flexion libre et verrouillage facultatif et 1 000 pilons articulés.
Le
cahier des charges et les conditions du marché sont déposés à la
direction des Approvisionnements des Fabrications etc... du Service de
Santé, 4, rue Casimir-Périer, à Paris, ainsi qu'à la Direction du
Service de. Santé de chaque Région.
Les
offres, ainsi que les pièces établissant la qualité de Français,
devront parvenir le 20 janvier 1919, au plus tard à la direction des
Approvisionnements et Fabrications, etc... du Service de Santé, 4, rue
Casimir-Périer, à Paris, 7e. ( Source : Le Moniteur du
Calvados )
Janvier
1919 -
Incendies
provoquées par des courts-circuits.
- Ce
matin, à 5 heures, de nombreux commencements d'incendie se sont
produits en divers points de la ville. Ils ont été provoqués par des
courts-circuits, dont la cause elle-même serait la chute d'un
fil-lumière sur les fils des tramwys. Au moment où le courant a été
lancé sur ces derniers, les courts circuits se sont produits.
On
en a constaté aux magasins de la « Samaritaine », chez M.
Delaunay, marchand de cierges et couronnes à l'angle des rues St-Jean
et de l'Oratoire. C'est là que les dégâts paraissent
avoir été le plus sérieux. Le magasin de son voisin, M. Borras,
marchand de primeurs, a été également atteint.
Courts-circuits
encore dans la même rue St-Jean, chez MM. Lefrançois, débitant de
tabac ; Maillard, tailleur ; à la succursale de la Belle Fermière ;
chez M. Rolland, marchand de primeurs et à l'annexe de l'Hôtel
d'Espagne.
Sur
le boulevard St-Pierre, on nous signale comme ayant été atteintes : la
maison de M. Teto-Etienne et celle de M. David, marchand de couleurs. En
ce dernier endroit, un grand accident aurait pu se produire, le compteur
se trouvant au-dessus d'une porte donnant accès aux magasins où se
trouvent les essences et les peintures.
Un
court-circuit s'est également produit chez M. Destiné, bijoutier, rue
St-Pierre, et MM. Maugeais, droguiste, rue du Moulin ; Pasquier,
entrepositaire, rue de l'Engannerie ; Marivaux et Durocher,
entrepositaires, rue St-Jean ; Mahias, marchand de porcelaine et
Clerget, marchand de parapluies même rue, et il y a eu certainement
beaucoup d'autres endroits qui ne nous ont pas été signalés.
Fort
heureusement, un peu partout, on s'est aperçu à temps du danger et on
a pu ainsi éviter qu'il prit des proportions sérieuses.
Les
pompiers se sont multipliés et, aidés par les voisins, ont pu, en
nombre d'endroits, circonscrire le feu. Dans d'autres les habitants ont
réussi à écarter le danger qui menaçait leurs habitations.
Une
enquête est ouverte. Les dégâts, non encore évalués, paraissent,
généralement, couverts par les assurances. ( Source : Le Moniteur du
Calvados )
Janvier
1919 -
Citations à l'Ordre du
Jour. -
Est
cité à l'ordre du corps d'armée :
Jame
( Edmond ), 2e canonnier servant : « Soldat de premier
ordre, remarquable par son calme. Du 25 septembre au 6 octobre 1918, a
assuré heureusement le fonctionnement des liaisons téléphoniques de
première ligne continuellement coupées par les tirs ennemis. Croix de
guerre ».
M.
Jame est le fils de M. Jame, demeurant rue du Gaillon, et dont le frère
Jame ( Maurice ), est mort pour la France le 12 juillet 1917, à Œuilly
(Aisne). (
Source : Le Moniteur du Calvados )
Janvier
1919 -
La défense de nos cotes
est réorganisée. -
Un décret que publie le Journal Officiel, organise le
service de défense côtière contre l'ennemi flottant.
D'après
ce décret, il est créé, dans chaque arrondissement maritime, un
service de défense, placé, dans chaque arrondissement, sous le
commandement d'un officier général, qui a le titre de chef de la
défense, qui en commande tous les éléments et qui a, de ce fait,
autorité sur les commandants de la marine de l'arrondissement, en ce
qui concerne la défense de leur secteur. ( Source : Le Moniteur du
Calvados )
Janvier
1919 -
Incendie. -
Un
incendie, que l'en croit causé par quelques charbons, non éteints,
tombés d'un brûloir à café, s'est déclaré Jeudi la nuit dans l'arrière-magasin.
de l'épicerie Lecordier, rue St-Jean.
L'alarme
fut donnée par M. Pannier, conservateur des hypothèques, qui avait
été réveillé par les crépitements du feu.
Grâce
à la promptitude des secours organisés par le capitaine Blanchard, M.
Adeline, fontainier et les voisins, les dégâts ont été
considérablement atténués, au moins pour l'Immeuble. Ceux des
marchandises sont importants, Ils sont évalués à 30 000 fr., dont, 24
000 fr. pour des cafés.
La
générale fut sonnée en ville et les pompiers arrivèrent avec leur
matériel qui fut vite installé. Ce matin, une pompe était encore
restée sur placé et l'on procédait au déblaiement des cafés
et autres sacs carbonisés. (
Source : Le Moniteur du Calvados )
Janvier
1919 -
Légion d’honneur. -
Sont
nommés chevaliers : MM. Parny, sous-lieutenant de réserve à titre
temporaire au 36e d'infanterie ; Bourseau, sous-lieutenant da
réserve à titre temporaire au 36e d'infanterie.
Médaille
militaire : La médaille militaire est attribuée à MM. Detoy,
adjudant de réserve au 36e d'infanterie ; Taisson, de
réserve au 36e d'infanterie. ( Source : Le Moniteur du
Calvados )
Janvier
1919 -
Citation à l'Ordre du Jour. - M.
Joseph Hodierne, sous-officier au 1er bataillon, de pionniers
du 23e a été
cité à l'ordre du jour en ces termes flatteurs.
«
Sous-officier courageux et dévoué, au front depuis décembre 1914 dans
l'armée territoriale et dans l'armée active.
Aux
attaques par nappes chlorées, des 19 et 20 octobre 1915, a fait preuve
de réelles qualités militaires. Agent de liaison entre le chef de
bataillon et le commandant de Cie, a fait montre de bravoure en toutes
circonstances, et tout particulièrement en mars et avril 1917, en
assurant la liaison dans le secteur de la Butte de Tir soumis à de
continuels bombardements ».
M.
Hodierne est employé depuis de longues années au journal
le « Bonhomme Normand », Nous lui adressons nos vives
félicitations. (
Source : Le Moniteur du Calvados )
Janvier
1919 -
Citation à l'Ordre du Jour. - Le
colonel de Partoneaux, commandant la brigade de dragons, cite à l'ordre
de la brigade :
De
Corday, Jacques, cavalier au 32e dragons.
« Jeune
cavalier plein de courage et de sang-froid. Le 16 juillet, devant
Vanteuil, est sorti spontanément de son abri, sous un feu Intense de
canons et de mitrailleuses et au moment même d'une attaque ennemie,
pour porter secours à un officier gravement blessé, a aidé à le
transporter jusqu'au poste de secours et a immédiatement rejoint son
poste de liaison sous un feu violent ».
Toutes
nos félicitations pour cette belle citation au jeune cavalier, fils de
M. le capitaine de Corday qui, depuis de longs mois, seconde avec tant
de dévouement, la subdivision de Caen, M. le colonel Cochin. ( Source :
Le Moniteur du Calvados )
Janvier
1919 -
Tribunal Correctionnel de Caen.
-
Louis Prével, 43 ans,
domestique à Boissey, a outragé 2 gendarmes de la brigade de Caen,
parce que ceux-ci lui dressèrent une contravention pour défaut
de guides.
50
francs, plus 6 francs. Le sieur Lantier, propriétaire à Boissey,
civilement responsable
—
Désiré Fauvel, 50 ans, cultivateur à Bonnemaison ; Henri Diligence,
49 ans, cultivateur à Bonnemaison, sont poursuivis pour coups
réciproques. Fauvel, 25 fr., défenseur : Me
Adam. Diligence, 16 fr., défenseur : Me
Dubourg.
—
Louis Violette, 55 ans, propriétaire, lieu dit la « Giraffe »,
destruction de petits oiseaux. 16 francs.
—
Auguste Levieux, 59 ans, chiffonnier à Cabourg, a soustrait un
demi-hectolitre de pommes à son propriétaire, le sieur Guillard, à
Troarn.
6
jours et 25 francs. Défenseur : Me
Dubourg.
—
Marie Lemarchand, femme Tlrard, 25 ans, charcutière à Villers-Bocage.
Le
23 octobre, jour de marché à Villers-Bocage, a mis en vente et vendu
de la viande de porc, un jour où cette vente était Interdite. 16
francs. – Défenseur : Me Delahaye.
—
Louise Thomas, femme Margrain, 34 ans, épicière, rue de
Vaucelles, 1, pour défaut d'affichage sur le prix des marchandises et
vente de beurre au-dessus de la taxe.
16
francs plus 5 francs. Défenseur : Me
Delahaye,
—
Ou Tien Yuey (chinois), à Colombelles, a soustrait une montre en argent
avec sa chaîne qui se trouvaient sur la table du photographe Krière,
rue St-Jean, chez lequel la demoiselle Durand les avait laissés.
2 mois. ( Source : Le
Moniteur du Calvados )
Janvier
1919 -
Médaille de Sauvetage. - Par
décision du 19 janvier 1919, lé ministre de la marine a décerné une
médaille de sauvetage en bronze au matelot fusilier breveté provisoire
Gibert (Louis-Jacques), Caen n° 9377, embarqué à la 4e
escadrille de patrouille de la zone des armées du Nord, en récompense
du dévouement dont il a fait preuve à Fécamp, le 19 décembre 1918 :
« s’est jeté tout habillé à la mer, en pleine mer et par
température très froide, pour porter-secours à un marin d'un navire
de commerce anglais, tombé accidentellement à l'eau et qui, sans sa
courageuse intervention, se serait infailliblement noyé. Déjà
titulaire de trois récompenses de sauvetage ». ( Source : Le
Moniteur du Calvados )
Janvier
1919 -
Les prisonniers encore en Allemagne.
- Le Sous-secrétaire
d'État à la démobilisation fait savoir que le gouvernement français
s’est préoccupé de savoir si les autorités allemandes ne
maintenaient pas cachés des militaires français jusqu'alors portés
déparas.
Une
déclaration formelle a été faite par les autorités allemandes que de
tels prisonniers n'existent pas. Pour la contrôler, et d'accord avec
les autres gouvernements de l'Entente, le gouvernement français
organise des missions chargées de procéder aux recherches et
vérifications utiles.
D'autre
part, un avis officiel va être donné par tous les moyens de publicité
désirables à la population allemande d'avoir à signaler, sous peine
de sanctions individuelles et collectives les plus sévères, tout sujet
des pays de l'Entente qui se trouverait encore sur le territoire
allemand. ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
La Fabrication de nos Fromager par l’Amérique.
- Pendant
qu'en Normandie on fait la guerre au camembert, en Amérique on
développe cette industrie. Et voici un détail curieux : ce sont les
fromageries américaines qui maintenant fournissent les transatlantiques
français et, parait-il, d'autres Importantes compagnies. Taxes
supprimées. ( Source : Le
Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Retour de « Poilus ». -
Retour de « Poilus » Aujourd'hui, vers midi, sont arrivés à
Caen environ 150 démobilisés des classes 94, 95, 96 et assimilés. Ils
ont été reçus à la Caserne d'Artillerie par le Colonel de Bouvie et
M. Perrotte, Maire de Caen, qui leur ont adressé quelques paroles de
bienvenue. Puis, au nom de la Ville de Caen, M. le Maire leur a offert
une coupe de Champagne et a levé son verre en l'honneur de tous les
poilus qui, par leur endurance et leur bravoure, ont sauvé la France et
nous ont donné la Victoire,. ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Citation à l'Ordre du Jour. -
Nous apprenons avec plaisir que M. Quesnel, Gaston, employé au
bureau du secrétariat de la mairie de Caen, vient de faire l'objet de
la citation suivante :
Le
médecin inspecteur Rigollet, directeur du service de santé du 1er
corps d'armée colonial, cite à l’ordre de la direction du Service de
santé les militaires dont les noms suivent : Groupe de brancardiers de
la 3e D. I. C.
Quesnel,
Gaston Fernand, caporal, section d'infirmiers coloniaux (réserve) : «
Ancien fantassin, caporal brancardier digne d'éloges. A su dans les
affaires de mars à La Pompelle conduire ses équipes avec calme et
courage favorisant dans une large mesure l'évacuation des blessés ».
( Source : Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Citation à l’Ordre du jour.
-
Nous adressons toutes nos félicitations au sergent Ribard dont
nous publions aujourd'hui la cinquième citation ainsi conçue :
Ribard
(Robert), sergent au 168e régiment d'infanterie, détaché
comme observateur à l'état-major du régiment : « Très bon
sous-officier. A toujours fait preuve de courage et de dévouement. A su
rendre de grands services et s'est montré un auxiliaire précieux de
son chef de corps, notamment pendant les journées des 29 et 30 octobre
1918 au cours desquelles il a assuré une liaison difficile en dépit
des bombardements les plus violents ». ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Citation à l’Ordre du jour.
-
Est cité à l'ordre du régiment : Jules Bichard. « Au front
depuis le début de la guerre, s'est toujours distingué au feu par sa
belle conduite et en particulier dans les opérations du 25 septembre au
7 novembre 1918 ». M. Jules Bichard est notre concitoyen, marchand de
fûts, rue des Carmes. ( Source
: Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Nouvelles maritimes. -
Deux steamers de la Compagnie Normande qui avaient été
affectés au service de guerre viennent de rentrer au Havre et vont reprendre
leur service.
Ce
sont l’ « Augustin-Normand » et le
« Trouville ». Ce dernier a été cité a l'ordre de
l'armée avec le motif suivant : « A détruit un grand nombre de mines
ennemies devant des ports particulièrement visés par l'ennemi, en
raison de leur importance pour la défense nationale ».
( Source : Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Commencement d'Incendie. - Dimanche,
vers huit heures du matin, Mme Desmonts, épicière, à Caen, Rue
d'Auge, 180, en voulant activer le feu dans son fourneau y versa du
pétrole et communiqua ainsi le feu à des paniers vides et à du linge
se trouvant à proximité.
Ce
commencement d’incendie a été éteint par les voisins et les
pompiers accourus sur les lieux non pas eu à intervenir. Les dégâts
sont évalués à une cinquantaine de francs. ( Source : Le Moniteur du
Calvados )
Février
1919 -
Médailles militaires. - Reçoivent
la médaille militaire : MM. Victor Maurice, soldat de 1er
classe (réserve) et Joseph Jouet (active) soldat au 36e
d'infanterie ; Couturier, sergent de réserve au 36e
régiment d'infanterie. (
Source : Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Une tentative de meurtre. - Un
permissionnaire du 333e régiment d'infanterie M. Jules
Hervé, qui tient à Caen, rue de Geôle, 14, un débit de boissons,
arrivait dimanche soir, vers 8 heures, à son domicile, sans avoir eu le
temps de prévenir sa femme.
Ne
l'ayant pas trouvée dans sa boutique, il monta dans ses appartements
avec l'espoir de l'y rencontrer. Grande fut sa surprise en la trouvant
en tête à tête avec un interprète danois, Ertich Westermark, qui
demeure à Caen, rue Frémentel, 27.
À
la vue du mari, ce dernier s'enferma dans le cabinet de toilette pour
échapper à sa colère. Mais le mari outragé ne l'entendait pas ainsi,
d'un formidable coup de pied, il fit voler la porte en éclats et se
trouva en présence de son rival qui lui déchargea à bout portant un
coup da revolver.
Atteint
à l'épaule, M. Jules Hervé s'affaissa en poussant un cri, cependant
que Westermack prenait la fuite.
On
fit mander immédiatement le docteur Wavelet qui après avoir examiné
le blessé, déclara que son état présentait peu de gravité.
Mis
au courant de ce qui venait de se passer, les agents de la sûreté se
mirent immédiatement à la recherche du coupable qui fut arrêté peu
de temps après.
Ce
petit drame a mis en émoi tout le quartier de la rue de Geôle et de
Saint-Pierre, où M. Jules Hervé est particulièrement connu.
( Source : Le Moniteur du Calvados )
Mars
1919 -
Mort au champ d’honneur.
- M.
Lemoine, médaillé militaire, ancien huissier-audiencier près la Cour
d'Appel, et Madame Lemoine, sont cruellement frappés. Leur fils
Henri Lemoine, membre de la Jeunesse Catholique, gradué en Droit,
Caporal au 24e Rég. d'infanterie, qui avait été porté
disparu, a été tué au combat du bois de la Caillette, sous Verdun, le
1er juin 1916 à l'âge de 21 ans.
Un
service pour le repos de son âme, sera célébré en l'église
Saint-Gilles de Caen, le jeudi 20 mars courant, à neuf heures et demie
du matin. On est prié de considérer le présent avis comme une
invitation. ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Mars
1919 -
Le pécule des poilus insaisissable.
-
Le sous-secrétaire d'État aux finances fait connaître qu'il a
été notifié aux comptables du Trésor qu'il leur était
interdit de retenir d'office les impôts sur les sommes inscrites
au carnet de pécule, de même qu'éventuellement sur l'indemnité de
démobilisation. ( Source : Le
Moniteur du Calvados )
Mars
1919 -
Les Régiments Normands.
-
On sait combien les régiments Normands se sont distingués an
cours de la grande guerre et tous maintenant ont, croyons-nous la
fourragère.
A
ceux dont nous avons déjà parlé, il faut ajouter le 205e
régiment de Falaise ; le 319e régiment de Lisieux, et le
224e régiment de Bernay.
Le
5e, qui porte déjà, cette fourragère, a de nouveau été
cité. On-dit qu'il recevrait prochainement la fourragère aux couleurs
de la Médaille militaire. (
Source : Le Moniteur du Calvados )
Avril
1919 -
Citations à l'Ordre du
Jour. -
Nous
sommes heureux de pouvoir publier la belle citation à l'ordre de
l'armée du 81e régiment d'artillerie lourde.
La
voici : « Malgré les bombardements les plus violents, et malgré les
rafales de mitrailleuses, malgré les fatigues endurées du 81e
régiment d'artillerie lourde, sous les ordres du lieutenant-colonel
Charlier, a contribué pour une large part, à arrêter, l'ennemi devant
Noyon, devant Montdidier, et sur la Marne, et à précipiter sa retraite
au cours de la glorieuse offensive du 18 juillet ».
Par
ordre numéro 136 F., le droit au port de la fourragère aux couleurs de
la Croix de guerre, est conféré au 1er, 3e et 4e
groupe et au groupe C et D du 81e
régiment d'artillerie lourde. Signé: PETAIN.
Nos
sincères félicitations à ces braves et tout particulièrement aux
Caennais qui en faisaient partie, entre autres : MM. Albert Leboyteux,
second fils de notre confrère, M. Leboyteux, directeur, de l’Écho
Normand ; Édouard Morin et Gaston Lebon, M. Marcel Le Moigne.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Avril
1919 -
Enfant brûlée. -
Un déplorable accident vient de survenir à une petite fille de
8 ans, Raymonde C……. Sa mère s'étant absentée quelques instants,
l'enfant s'approcha de la cheminée. Le feu prit à ses
vêtements.
Les
premiers soins ont été donnés à la pharmacie Guyard et l'enfant a
été transportée à l'hôpital. Elle a de nombreuses brûlures, mais
qui ne paraissent pas graves.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Un sous-brigadier des douanes se
noie -
Il voulait
sauver une femme. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le sous-brigadier
Caillet effectuait sa ronde au nouveau bassin, en compagnie du douanier
Segoulin, lorsqu'il entendit la chute d'un corps dans l’eau. C'était
une femme qui venait de se jeter dans le bassin. N'écoutant que son
courage, le sous-brigadier Caillet se précipita à son secours. Assez
longtemps, il disparut sous l'eau sans que son camarade le vit
revenir.
Se
demandant alors ce qu'il était devenu, M. Segoulin plongea à son tour.
Il fut assez heureux pour saisir un corps dans le remous et remonta à
la surface. C'était celui de la femme. Il le déposa sur la berge
et rechercha alors son camarade. Il ne put malheureusement le retrouver.
Il appela au secours, et après des recherches longtemps infructueuses,
il finit par retrouver le corps de Caillet. On opéra aussitôt les
tractions arpthmées de la langue et on l'entoura de soins. Mais
tout fut inutile, l'asphyxie avait fait son oeuvre. Le corps du
malheureux a été ramené à son domicile.
Quant
à la femme, qui a pu être retirée saine et sauve, c'est une fille
Léontine
Richard, demeurant à Caen. M. Caillet était âgé de 44 ans. Il était
entré dans l'administration des douanes en 1898 et avait fait preuve
d'excellentes qualités qui lui avaient valu le titre de
sous-brigadier en 1901. Quant à segoulin. Dont on ne saurait trop louer
le courage et l'esprit de sacrifice, il est né le 25 janvier 1876 a
Lion-sur-Mer. Entre dans l'administration des douanes en
1900, Il est déjà titulaire d'une médaille de sauvetage décernée
par le ministre de la marine et la fondation Carnegie lui a été
attribué une de ces dernières années. Il est marié et père de trois
enfants. Son bel acte de courage mérite d'être signalé à l'attention
de son administration.
Mai
1919 -
Caen, ville sale. -
Comme si ce n'était pas assez de sa saleté intérieure, notre
ville compte, dans plusieurs de ses quartiers excentriques, d'infects
dépotoirs, loyers de pestilence, dont les riverains ne se trouvent pas
à la noce. Dans les terrains vagues du « Pot-d'Etain », à
Saint-Julien, on dépose toutes sortes de choses, ordures variées et
cadavres d'animaux.
Au
premier rayon de soleil des miasmes se dégagent. Ce terrain, qui
appartient à M. Beaujour, avait été clos, on en a brisé les
clôtures et le dépôt continue.
A
Saint-Gilles, la rue Haute est presque Inaccessible. C'est un cloaque.
Les habitants de cette rue et ceux des maisons de la rue des Chanoines
qui y accèdent viennent de signer une protestation collective.
Si
on envois nos cinq balayeurs dans ces bourbiers louches, il serait
peut-être utile de les habiller en scaphandriers et de les relier par
téléphone au poste de pompiers. On pourrait voler à leur secours en
cas d'asphyxie ou d'enlisement. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1919 -
Les nouveaux noms des rues.
- M.
le Préfet a Informé M. le Maire qu'à la suite de la transmission de
la délibération du Conseil Municipal demandant l'autorisation de
donner à la route de Ouistreham, le nom de rue « Georges Clemenceau
», il a été informé que le Conseil des Ministres a décidé
d'ajourner l'autorisation de donner aux rues ou avenues le nom des
personnalités diplomatiques existantes, exception faite pour les chefs
d'État et les militaires. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Nouvelles maritimes. –
Les noms des bateaux.
- Le
commissaire aux Transports maritimes a prescrit qu' à l'avenir — et
à compter du 29 mai courant — aucun navire français de plus de 25
tonneaux bruts ne pourra prendre un nom qui serait déjà porté par un
autre bâtiment.
Il
s'ensuit que, désormais, les armateurs devront faire connaître à.
l'administration compétente (Transports maritimes — Réglementation
du Commerce maritime) les noms qu'ils désirent donner à leurs nouveaux
bâtiments. II leur sera accusé réception de leur demande, en même
temps qu'un avis favorable ou non, suivant le cas. (Source : Le
Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Installation du téléphone dans les gendarmeries.
- L'installation du téléphone dans les brigades de
gendarmerie est adopté.
Tous
pouvoirs sont donnés à M. le Préfet pour signer les contrats
d'abonnement, accepter les offres de participation des communes et
accélérer l'achèvement complet des travaux.
(Source : Le
Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Réinstallation de l'École Normale d'instituteurs de Caen.
- Le Conseil ouvre un crédit de 30 000 fr. pour la
remise en état des locaux de l'École Normale d'instituteurs et sa
réinstallation, sur lesquels l'Union des Femmes de France a déjà
versé 17 000 francs.
M.
le Président rend hommage à l'Union des femmes de France qui a rendu
de si grands services pendant la guerre et qui mérite la reconnaissance
publique. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
AVIS. - Conformément
aux instructions de M. le ministre du Ravitaillement, il ne sera pas
distribué de tickets de pain pour le mois de juin.
L'attribution
de farine aux boulangers étant basée sur la moyenne des délivrances,
qui leur ont été faites du 1er avril au 15 mai 1919, les
consommateurs sont invités à maintenir leur consommation dans la
limite des quantités auxquelles ils avaient droit avec des tickets
qu'ils détenaient.
Les
Cartes d'Alimentation devront être conservées par leurs titulaires qui
auront à les représenter à la mairie en vue de l'obtention de la
feuille de coupons du 2e semestre 1919. Le coupon n° 2 de
cette feuille sera toujours nécessaire pour obtenir des détaillants la
ration de sucre à laquelle chaque intéressé a droit.
A
l'hôtel de ville le 27 mai 1919. Le maire de Caen, chevalier de la
Légion d'honneur.
R. PERROTTE.
(Source
: Le Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Conseil Général du Calvados.
- Séance
du 29 avril 1919 -
Canal de la Manche à la
Loire.
Le
Conseil appuie le projet du canal de la Manche et décide de poursuivre
énergiquement la réalisation de différents travaux à réaliser en
trois tranches : 1° Transformation des ponts de Caen.
2°
Dragages du premier bief de la Haute Orne.
3°
Canalisation de la Haute Orne jusqu'à Saint-Rémy. Il réclame la mise
en état des ports d'Isigny et de Deauville.
M.
le baron Gérard demande que ces travaux soient exécutés le plus tôt
possible. (Source : Le
Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Conseil Général du Calvados.
- Séance du 29 avril 1919
- Postes et
Téléphones.
Dans
son rapport, M. de Longuemare, président de la 3e
sous-commission. demande la création de nouvelles recettes auxiliaires.
La modification et l'agrandissement de la poste centrale de Caen et de
la poste de Pont-l’Évêque, l'augmentation du personnel notamment[1]dans
les bureaux des villes d'eaux pendant la saison des bains de mer.
L'utilisation
de la locomotion automobile pour le service des courriers et en même
temps des voyageurs.
L'installation
du téléphone dans toutes les communes et notamment dans les brigades
de gendarmerie. (Source :
Le Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Conseil Général du Calvados.
- Séance du 29
avril 1919 -
Lait. -
M. Bellissent démontre la difficulté d'application par les
maires du droit de réquisition.
Il
signale la mort fréquente d'enfants, faute de lait.
MM.
Le Cherpy de Longuemare et Perrotte prennent part à la discussion. M.
le préfet signale les difficultés du ravitaillement en lait.
L'assemblée
émet à l'unanimité le vœu : 1°
Qu'à l'aide de toutes mesures qui seront jugées nécessaires, les
Pouvoirs publics réservent à la consommation des enfants, des malades
et des vieillards, le lait Indispensable à leur alimentation avant
toute transformation industrielle.
2°
Que les maires des communes usent du droit de réquisitionner le lait
dont ils peuvent avoir besoin pour les enfants, malades et vieillards.
3°
Qu'on réalise le projet de fixer autour des villes une zone interdite
aux fromageries afin de permettre le ramassage du lait par les villes et
leur ravitaillement, dans des[1]conditions
de fraîcheur et de conservation irréprochables. (Source : Le
Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Université de Caen. -
Le conseil de l'Université de Caen, désirant conserver la
mémoire des étudiants des différentes facultés (droit, sciences,
lettres) et de l'École de Médecine, qui sont tombés au champ
d'honneur, où ont reçu des blessures, ou ont été l'objet de
citations et de distinction prie les familles des étudiants qui
étaient inscrits sur les registres d'une des facultés ou de
l'École de Médecine au moment de leur mobilisation et qui rentrent
dans l'un des cas qui précèdent, de vouloir bien envoyer au
secrétaire des facultés, le plus tôt possible tous renseignement
utiles sur ces étudiants, avec le texte des citations qui les
concernent. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Juin
1919 - Le
feu à bord d'un navire. - Dans
la nuit de samedi à dimanche, le poste permanent des sapeurs-pompiers
était prévenu qu'un incendie venait d’éclater à bord du steamer
" Koningin-Willhelmina ", capitaine Bosselaar, amarré dans le
port de Caen. Les pompiers se rendirent immédiatement sur les lieux,
sous le commandement du capitaine Keyser et du sous-lieutenant Le
Pommier. Aidés par une partie de l'équipage, ils parvinrent à se
rendre maîtres du feu après plus de deux heures de travail ; ils
allaient regagner leur poste, lorsque vers deux heures et demie du
matin, ils furent appelés
de nouveau, une nouvelle alerte s'étant produite dans la chambre des
machines. Au cours des
efforts faits pour éteindre l’incendie, le maître chauffeur
Rintenberg s'est brûlé aux mains, en voulant retirer du foyer
d'incendie des bouteilles de pétrole. Il a reçu les premiers soins à
la pharmacie Lévesque. A la suite de l'enquête à laquelle il a été
procédé, il
semblerait établi que ces incendies successifs sont dus à la
malveillance. Deux arrestations ont été opérées, et les deux
matelots arrêtés sont actuellement écroués.
Juin
1919 -
Citation à l'Ordre du Jour.
- Le maréchal de France commandant en chef les armées
françaises de l'Est cite à l'ordre du régiment: Régnier, Edouard
Fernand, matricule 014027, sergent territorial à la 11e compagnie d'infanterie :
«
Bon gradé, ayant toujours fait son devoir dans toutes les
circonstances.
A
été atteint grièvement le 16 décembre 1916. Une blessure antérieure
».
Nous
sommes heureux de cette citation qui fait honneur à l'un de nos
compatriotes. M. Régnier est, en effet, brigadier de notre police
municipale. (Source : Le
Moniteur du Calvados)
Juillet
1919 -
Dimanche
13 juillet. -
A 21 heures : retraite aux flambeaux. A 22 h. 30, bals
publics, place du Théâtre et place des Petites-Boucheries. Lundi, 14
juillet. -
A 8 heures et demie, 12 heures et 20 heures, salves d'artillerie,
sonnerie de cloches. A 9 heures, place Alexandre-III, remise de
décorations, Le général remettra à l'Association des Invalides de la
Grande Guerre le drapeau offert par l'Union commerciale. A 10
heures 30, remise d'une palme au monument de la Place Alexandre-III par
les Anciens Combattants. - A
14 h. 30, Grande représentation gratuite de cinématographe. A 15
heures, sur le Cours Sadi-Carnot, concours de bicyclettes et de voitures
fleuries et fête sportive.
Au quartier neuf de Vaucelles, fête foraine et sportive. Le soir,
concert, illuminations, bal.
Juillet
1919 -
Pour
l’application des 8 heures. - Vendredi
dans la soirée, des manifestations bruyantes se sont produites devant
certains magasins de commerçants - des merciers, bonnetiers et
marchands de blanc, notamment -
elles étaient survenues parce que ces commerçants
se refusaient à fermer leur magasin et à libérer « tout » leur
personnel à 6 heures et demie
du soir. Rue Saint-Pierre, au coin de la rue de Strasbourg, la
manifestation se prolongea une demi-heure environ. Finalement, le rideau
de fer se releva pour libérer quatre ou cinq employées, à la grande
joie de leurs camarades.
Renseignements
pris, il s'agirait d'un simple malentendu. Les patrons de cette
catégorie de commerce - chambre syndicale de l’ habillement,
confection, blanc, lingerie, etc…. - auraient pris l'engagement
de fermer leur magasin à 6 heures et demie du soir. Quelques-uns, les
réfractaires, prétendent que cet engagement ne s'applique pas au
vendredi, jour de marché. Toute la question est là. Il est
évident que si l'engagement, qui a été approuvé et signé, ne
comporte pas d'exception précise, il doit être intégralement et
unanimement respecté. Nous
devons dire que les manifestants se sont bornés à une démonstration
publique, un peu bruyante, mais non hostile et qui s'est passée dans le
calme. La police, présente, n'a joué qu'un rôle de spectateur passif
il faut l'en féliciter.
Septembre
1919 - La
fin d'un conflit.
- La grève des Chantiers Navals est terminée. Le mouvement de grève,
déclenché depuis quelques Jours n'ayant pas abouti, les ouvriers des
Chantiers Navals ont repris le travail ce matin, sans augmentation de
salaire.
Janvier
1920 -
Embellissements. -
Pendant
qu'on ouvre un chemin à travers le square de la Préfecture, on
s'occupe d'abattre les acacias du boulevard dont la vieillesse a fort
éclairci les branchages. M. Augis va remplacer ces arbres par des
sorbiers et des tilleuls. Il y aura là, plus tard, de quoi régaler les
merles et faire de la tisane. Mais combien de vieux Caennais n'auront
pas le temps d'attendre les floraisons futures ! (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
La catastrophe des Haut-Fourneaux.
- Samedi
matin, la population de notre ville était douloureusement émotionnée
par la nouvelle que le train transportant le personnel des
Hauts-Fourneaux venait de dérailler et qu'il y avait de nombreuses
victimes.
Cette
nouvelle était malheureusement exacte et on connut bientôt les
circonstances de l'accident qui s'était produit. Le convoi était parti
du Nouveau Bassin vers 7 heures, comme d'habitude, quand, arrivé à la
bifurcation de la ligne des Chantiers Navals, le premier wagon suivit la
voie des Hauts-Fourneaux alors que le reste du train s'engagea sur celle
des Chantiers Navals. Une rupture d'attelage se produisit et les trois
wagons, suivant le premier, allèrent s'écraser contre le
remblai.
Des
cris déchirants se firent entendre et ceux qui n'avaient pas été
atteints se précipitèrent au secours de leurs camarades. On releva
cinq morts et une cinquantaine de blessés. Une dizaine de ces derniers,
grièvement atteints, furent transportés à l'hôpital. Les autres
regagnèrent leur domicile ou y furent conduits par les soins de
l'administration des
Hauts-Fourneaux.
Les
morts sont : MM. André Bazire, route de Falaise ; Raymond Rausch, route
d'Ifs ; Jules Foulfoin, rue de la Déllvrande ; Georges Liénard, rue
d'Auge, et Debrobick, sujet russe. On espère n'avoir pas d'autre mort
à déplorer.
Une
enquête a été aussitôt ouverte sur les causes de cette catastrophe.
On l'a d'abord attribuée à l'imprudence d'un ouvrier qui, monté sur
le marchepied d'un wagon, aurait donné involontairement un coup de pied
sur le contre-poids de l'aiguille et en aurait ainsi produit le
déclenchement.
C'est
bien invraisemblable. Mais il existe d'autres causes. On dit notamment
que l'aiguille n'était pas gardée et que la tige reliant les deux
pointes était en mauvais état, enfin, que le train, en dépit des
protestations déjà formulées nombre de fois, ainsi que nous le disons
d'autre part, était refoulé et non traîné. II y a donc, dans cette
terrible catastrophe, des responsabilités qu'il faut chercher et
surtout trouver. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
A propos d’une catastrophe.
- L'émotion
causée par le déraillement du chemin de fer des Hauts Fourneaux est
grande, dans le monde ouvrier. Personne, du reste, n'a pu demeurer
Indiffèrent en présence d'un accident aussi grave. Reste à en
établir les responsabilités.
A
ce point de vue, nous nous permettrons simplement une remarque : Des
accidents précurseurs de celui-ci s'étaient déjà produits sur cette
ligne. Ils avaient toujours pour cause la composition anormale des
trains, dans lesquels la locomotive, au lieu de traîner les wagons, les
poussait devant elle. On n'a pas idée d'atteler ainsi la charrue devant
les bœufs !
La
presse tout entière avait présenté maintes fois des observations à
la Cie à ce sujet. Elle n'en a jamais tenu compte et c'est un miracle
qu'un déraillement complet ne se soit pas produit plus tôt. Il n'en
est pas moins venu à son heure.
Heure
tragique s'il en fut, puisqu'elle a fait tant de victimes ! Mais on
ne peut s'empêcher de regretter une si faible sollicitude des
employeurs pour les employés et de plaindre les familles de
travailleurs et durement éprouvées.
—
Les Inhumations des victimes ont attiré une assistance nombreuse. Elles
ont été suivies d'une réunion ouvrière dans laquelle
l'administration des Hauts
Fourneaux a été plutôt malmenée.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Un acte de justice. -
Dans
la dernière liste des médailles de la Reconnaissance Française parue
à l'Officiel, se trouve l'attribution d'une médaille d'argent à Mme
Vêrel, la très dévouée présidente de la Croix Rouge. Voici la belle
citation qui accompagne cette attribution.
« Mme
Vérel, née Amélie Emma Hettier, à Caen (Calvados) : a été la
fondatrice à Caen du Comité de la Croix Rouge qu'elle préside depuis
40 ans. Malgré son grand age (née le 7 avril 1828) s'est dépensée
sans compter pendant toute la durée de la guerre pour assurer le bon
fonctionnement et la bonne marche de l'hôpital auxiliaire n° 9, venant
chaque jour à l'hôpital, prêtant son concours le plus actif à
l'assistance des blessés et ne cessant de donner l'exemple de l'esprit
de charité et du plus entier dévouement aux glorieuses
victimes de la guerre. »
La
ville entière applaudira à une distinction si bien méritée. Depuis
nombre d'années, dans la paix comme dans la guerre, Mme Vérel a mis au
service de son œuvre une inlassable énergie et une rare intelligence.
Elle s'est Ingéniée de mille façons à trouver les ressources
nécessaires et, tant qu'ont duré les hostilités, elle est restée
vaillamment et généreusement à son poste. C'est aussi, dans sa
personne, la Croix-Rouge tout entière qui est récompensée et, de
cette récompense si hautement méritée, nous ne pouvons que féliciter
avec joie et la vénérable présidente et ses dévouées
collaboratrices. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Cour d’Assises. -
Les satyres.
- Emmanuel Le Gloas,
27 ans, chauffeur à Caen, a comparu devant le jury sous l'Inculpation
d'attentat à la pudeur sur sa jeune belle-sœur, Juliette Yssambourg,
12 ans. Il a avoué, mais en alléguant qu'il était Ivre quand il a
commis l'acte qu'on lui reproche. Il est marié et père de deux
enfants.
Il
a été condamné à dix-huit mois de prison.
Défenseur : Me P.
Adam.
—
La Cour a infligé trois ans de prison à un ignoble personnage,
Émile Guillaume, 33 ans, qui s'était rendu coupable d’un attentat
sur un jeune garçon du 13 ans, Louis Marie, demeurant à Caen, hôtel
du Saumon. Guillaume avait déjà été condamné pour tentative de
viol. — Défenseur : Me Beslière. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Le lait à Caen. -
On
en manque, il n’y a pas besoin de le dire. Pourtant il en faut, et la
Mairie adresse à nos voisins, les ruraux, un appel pressant, à ce
sujet.
Les
producteurs des environs qui pourraient fournir du lait sont Instamment
priés de se faire connaître. On le leur paiera au prix des fromagers
et même on les dédommagera pour le transport : il est Impossible de
mieux dire. Il faut espérer que, parmi les cultivateurs de la région
caennaise, qui sont tous de braves gens, Il va s'en trouver qui auront
pitié de nos malheureux gosses. Quand on songe que des mères en sont
réduites actuellement à mettre de l'eau sucrée dans les biberons,
c'est une chose terrible !
—
« Voyons, un bon mouvement, mait' Jacques ! Dites à !a maîtresse
d’attendre au printemps pour porter du beurre au marché, faites
emplir les channes, attelez la Grise et envoyez Désiré à la ville.
Vous sauverez la vie à plus d'un petiot dans le courant de l'hiver et,
dans votre prospérité actuelle, dont personne n'est jaloux, croyez-le
bien, vous aurez fait acte de bon Francais et de Normand complaisant et
serviable I » (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Pour Rethel. -
La
souscription en faveur de notre filleule s'est ralentie, ce qui est tout
naturel. Les Caennais ont fait preuve de bonne volonté et de
patriotisme et donné dans la mesure de leurs moyens. Tant d’œuvres
intéressantes les ont sollicités qu'ils n'ont pu faire, pour chacune,
que tout juste ce qui était convenable.
Cependant
on quête encore pour Rethel, dans les cinémas et les spectacles, et la
souscription demeure toujours ouverte. Nous y faisons inscrire, cette
semaine, deux dons anonymes de 20 francs chacun et nous restons à la
disposition de nos lecteurs pour recevoir leurs offrandes en faveur de
la vaillante petite cité des Ardennes, qui essaie courageusement de
ressusciter de ses ruines. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Bonne prise. La
police municipale vient de mettre la main sur les auteurs des
cambriolages commis, ces jours derniers, a la chocolaterie dirigée par
M. de Peretil, route d'Harcourt, à Caen. Ce sont trois tout jeunes
gens, Albert Tostain, 17 ans, rue des Teinturiers ; Émile Marie dit
Lemière, 16 ans, rue Saint-Pierre, et Julien Decarpentry dlt Le Mousse,
16 ans, rue Vaugueux.
Ces
trois vauriens travaillent peu et ne vivent, la plupart du temps, que de
vols et de rapines. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Suites tragiques d’un abandon.
- Un
jeune homme de 19 ans, André Giblasse, originaire de Lisieux, ajusteur
aux Chantiers navals, à Caen, avait vécu maritalement pendant
quelque temps avec une fille soumise, Marie Jean. Cette fille
l'abandonna bientôt pour voler vers d'autres amours.
Rencontrant
l'autre nuit, rue des teinturiers, sa volage maîtresse, Giblasse la
supplia de revenir à lui. Comme elle ne voulait rien savoir, le jeune
homme se frappa d'un violent coup de couteau en pleine poitrine. On le
soigne à l’hôpital où, pendant quelques jours, on a considéré son
état comme désespéré. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Et la Poste ! -
Nous
voici avec une nouvelle, municipalité, va-t-elle s'occuper enfin, de la
Poste ?
L'ensemble
des locaux baptisé pompeusement : Hôtel des Postes de Caen est
composé de taudis infects, étroits, mal aérés, dégoûtants d'aspect
et inhabitables.
De
malheureux employés s'entassent là-dedans et y séjournent dans les
conditions d'hygiène les plus épouvantables. Combien d'entre eux,
seulement depuis un quart de siècle, y ont contracté les germes de
maladies mortelles ! Et le public ! On ne sait comment il se décide à
aller à la Poste, le public ! Il n'y va, du reste, qu'avec
répulsion.
A
de certaines heures, la foule s'entasse devant les guichets insuffisants
derrière lesquels les employés débordés perdent patience. Tout le
monde, dans cette sentine, souffre, se souille et se plaint.
Depuis
longtemps on a projeté le déplacement des Postes et leur
reconstruction. Même des projets superbes ont été préparés et près
d'être exécutés, mais il y fallait le concours de l'État et on n'a
jamais pu l'obtenir ! Nos députés n'ont donc guère d'influence, à
Paris ?
En
attendant, notre ville avec son Hôtel des Postes, bouge infect, est la
risée des étrangers et le public qui paie y est molesté et mal servi.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Condamné à mort gracié.
- Bonnafous
qui avait été condamné à mort, au Assises d'octobre, pour tentative
de meurtre sur les agents Cros, Provost et Desrues, de la police
municipale de Caen, eu sa peine commuée en celle des travaux forcés à
perpétuité. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Une naissance mouvementée -
Un
soir de la semaine dernière, deux femmes se présentaient à l’hôtel
de Strasbourg, rue de Bras, à Caen, tenu par M. Mériel, et demandaient
une chambre. On la leur donna.
Pendant
la nuit, un pensionnaire de l’hôtel, fut réveillé par des bruits de
pas, des vagissements. Le lendemain matin, il prévint le patron de
l'hôtel, qui monta aussitôt. Les clientes étaient
parties. L'état du lit démontrait clairement qu'un accouchement avait
eu lieu.
La
Police fut prévenue et on se mit à la recherche des fugitives. A
l'hôpital, on n'avait rien vu. Ce n’est qu'au bout de trois Jours de
recherches qu’on finit par retrouver, à l’hôpital même où,
pourtant, on avait affirmé, peu auparavant, n'avoir enregistre aucune
entrée, l'accouchée, Léa Soyer. Elle s’y était rendue directement,
à pied, le matin même, avec son enfant, une fillette. Peu après, on
retrouvait sa compagne, Armandine Blier, veuve Durand. Dans cette
aventure, cette dernière a été la moins, favorisée, car, comme elle
est sous le coup d'un arrêté d'interdiction de séjour, elle fut
arrêtée sur le champ et écrouée. Elle sera poursuivie. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Un duel à l’arme blanche.
- L'autre
soir, Albert Marguerie, journalier, rue Caponière, 82, soupçonnant sa
femme de le tromper avec Gaston Lalaude, 29 ans, égoutier, 198, rue
St-Jean, alla demander à ce dernier des explications à ce sujet.
Naturellement, il y eut discussion, puis rixe, au cours de laquelle
Marguerie frappa Lalande de plusieurs coups de couteau. Ce dernier
riposta avec un sabre.
Ils
se sont arrangés de telle façon qu'on a dû transporter les deux
adversaires à l'hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Après le pillage. -
On
n'a pas oublié les scènes d'émeute dont notre ville fut, l'autre
année, le théâtre et le pillage de plusieurs magasins caennais. Les
commerçants ont naturellement réclamés indemnités. Ils vont en
recevoir prochainement. L'Etat y participera pour une moitié et la
ville pour l'autre moitié.
Tout
de même, n'eùt-il pas été plus simple de réfréner ces essais de
bolchevisme expérimental et d'épargner aux contribuables excédés,
une dépense de plus ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Le gaz part. -
On
souffre grondement, à Caen de la restriction du gaz. Ce n'est pourtant
pas une consolation de songer qu'on en souffre davantage encore à
Bayeux. A tout propos, l'usine cesse de fonctionner. Et dire qu'il y a
peut-être, à quelques kilomètres, des quantités énormes de charbon
ensevelies dans les profondeurs du so!. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1920 -
On dit…. -
que les cinq
balayeurs de Caen vont avoir du renfort. M. Armand Marie compte leur
adjoindre les balayeuses mécaniques, sorties, enfin, de leurs remises.
Si une idylle s'ébauchait entre balayeurs et balayeuses, on pourrait
peut-être entrevoir une descendance heureuse de jeunes tapis-brosses et
de gracieuses raclettes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Chemins de fer du Calvados.
- Par
suite du manque de charbon, a partir du 11 février, le nombre des
trains sera réduit à un train journalier, aller et retour, sur les
lignes de Caen-Falaise, Bayeux-Arromanches, Courseulles et
Bayeux-Port-en-Bessin. [Consulter les Horaires dans les Gares).
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
La cavalcade des étudiants.
- Elle
est en marche déjà ! Elle court les rues et grimpe les escaliers pour
recoller les subsides nécessaires à sa réalisation complète.
A
peu près partout, nos jeunes quêteurs sont bien accueillis. Pourtant
chacun ne donne pas suivant ses moyens. Il est des gens à sac qui
lâchent péniblement vingt sous et de pauvres diables d'ouvriers qui y
vont du billet bleu. Un boucher a daigné souscrire pour un franc.
Peut-être aurait-il pu faire mieux. Qu'importe ! l'opération
commence à réussir. On a déjà ramassé trois ou quatre billets de
mille, peut-être. Mais il en faut dix, vous entendez bien, pour faire
une cavalcade qui en vaille la peine.
Allons
! braves caennais, on vous offre un jour de joie et de folie, si vous
avez de salles billets déchirés, débarrassez
vous en donc !
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Coup de pouce. -
C'est
dans la nuit du samedi à dimanche que nous allons devenir tous riches,
en économisant, d'un coup, 250 heures de feu et de lumière ! En
effet, l'avance de l'heure part, cette année, du 14 février et elle
durera jusqu'au 25 octobre.
Nous
allons donc recommencer et vivre en désaccord avec le soleil, la lune,
les étoiles, les fleurs, les petits oiseaux, les coqs, les vaches, les
cultivateurs et le bon Dieu par dessus le marché.
Ça
ne fait rien, nous avons l'habitude ! Pour que l'avance prématurée de
l'heure ne soit pas trop préjudiciable à la santé des écoliers, les
entrées de classes, ne seront pas avancées avant Paques. Alors nos
gosses vont manger une heure après nous !
On
dit qu'en Amérique cette avance de l'heure n'est plus pratiquée.
Pourtant les Yankees sont gens pratiques. Sans doute se trouvent-ils
assez riches pour se dispenser de faire des économies de bouts de
chandelles. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Le feu. -
Dans
la nuit de lundi, le feu a éclaté chez M. Amey, boulanger, rue de
Geôle. Tout le matériel de la boulangerie a été brûlé et un
plancher s'est effondré.
Les
dégâts sont évalués à une dizaine de mille francs. Ils sont
assurés. L'incendie serait dû à un court-circuit. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Le Gaz. -
Onze
sous le mètre cube ! C'est un peu cher tout de même. Et encore
pour ce prix là, nous n'en avons pas autant que nous en voulons ! Pour
nous consoler on nous annonce que, d'ici quelques jours nous pourrions
bien ne plus en avoir du tout. Il parait que les bateaux de charbon, à
peine sortis des ports anglais, sont forcés d'y rentrer.
Pourtant
notre Cie du gaz est anglaise elle-même et nous devrions être encore
éclairés quand partout on est à tâtons. Inutile de dire que, dans
toutes les villes de la régions l’éclairage au gaz est supprimé ou
considérablement réduit. On parle de faire de l'hydrogène avec du
bois. Y réussira-t-on et si on y réussit, combien faudra-t-il payer ce
nouveau fluide ? (Source
:
Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Le Caen nouveau. -
On
va enfin s'occuper de démolir l'hôpital Saint-Louis ! Que va-t-on «
remolir » à la place ? Personne n'en sait encore rien, car on se
souvient qu'un litige est ouvert à ce sujet.
Pour
la Ville, l'opération va comporter un assez important bénéfice et une
certaine dépense, car il va falloir reconstruire un égout aboutissant
à la caserne Hamelin. Qu'importe ! on fera bien de mener grand train
cette double besogne. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
V’la les masque ! -
La grippe «
reprend du vif ». Sale maladie, s'il en fut ! Pour éviter !a
contagion, des précautions sont utiles assurément. Reste à savoir si
celles qu'on nous indique, par voie d'affiches, sont vraiment efficaces.
Il faudrait n'approcher les malades que le visage recouvert d'un triple
masque de gaze ou de tarlatane. Combien de personnes consentiront à se
masquer ainsi, après Carnaval, et au risque de fiche le trac à ceux
qu'ils auront à soigner.
Ne
rions pas trop de la grippe cependant. Elle a fait ses preuves comme
meurtrière et il vaudrait encore mieux suffoquer un peu derrière trois
tarlatanes que d'étouffer pour de bon dans une péremptoire congestion.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
La crise du gaz. -
Le
gaz part de partout. Caen est toujours restrictionné. Bayeux le
paierait 0 f. 91 le mètre cube, si on lui en donnait, mais les cornues
de son usine sont, depuis longtemps, refroidies.
A
Condé, on est aussi à tâtons et il y a si peu d'espoir d'obtenir du
gaz à nouveau que la Compagnie propose à ses abonnés d'enlever les
compteurs et de sceller les robinets.
A
Argences, il est question de faire payer le gaz 35 sous le mètre. Ça
le mettra cher la lieue ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
On dit... -
Que, dans les cérémonies patriotiques, ce sont souvent ceux qui
n'ont pas combattu qui parlent au nom des anciens combattants.
On
dit...
que les veuves de guerre n’ont pu toucher leur trimestre de
pension du 15 mars, à la perception de Courseulles. Par ces temps de
vie chère, les pauvres femmes ne peuvent guère attendre. Ne devrait-on
pas, au moins, à défaut d'argent, leur donner les renseignements
nécessaires pour se faire payer plus vite ?
On
dit... que
l'éclairage électrique des principales rues de Caen sera inauguré le
matin du 14 juillet. En attendant, on vole et ou assomme dans les
ténèbres propices.
On
dit... que
la voix de « Blandine », la cloche de Saint-Sauveur,
est quelque chose dans le genre de Malborough : elle reviendra-z-à
Pâques... ou à la Trinité ! ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
Légion d’honneur. -
Le sous-lieutenant Marcel Moreau, du 36e mort au champ
d’honneur, le 23
septembre 1915, Croix de guerre, 2 citations, vient d'être promu
chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.
—
Deux officiers du 36e MM. Dufour de la Thuilerie, lieutenant,
et Hervoches, sous-Iieutenant, tous deux frappés mortellement sur le
champ de bataille, viennent d'être nommés, à
titre posthume, chevaliers de la Légion d'honneur. ? (Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
Les beurres baladeurs.
- C'est bon, le beurre de Normandie ! excepté
quand il vient de Hollande !
Les
sujets de la gracieuse Wilhelmine, non contents de nous garder Guillaume
et son fils, s'emploient encore à diminuer la réputation de nos
beurres. Ils en expédient à un prix relativement peu élevé aux
marchands du Cotentin qui le malaxent avec les leurs. Ce mélange
bâtard devient du beurre normand et est expédié, à gros bénéfices,
sous ce nom, dans toutes les directions.
Les
trafiquants qui se livrent à ce petit commerce ne sont pas seulement de
malhonnêtes gens, ce sont des imbéciles, car ils tuent bêtement leur
poule aux oeufs d'or. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
Une Foire régionale, à Caen.
- On sait qu'il a été projeté d'organiser, chaque,
année, dans notre ville, une grande foire régionale dans le but de
continuer au développement de l'agriculture, de l'industrie et du
commerce. Le comité constitué dans ce but et dont le président est M.
Hippolyte Lefèvre, fait appel à notre concours. Il lui est tout acquis
et nous serons heureux d'intéresser le public à cette tentative d'un
si haut intérêt pour le Calvados et la Normandie. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
Et le lait ! -
La mortalité infantile s'accroît de plus en plus par suite de
la pénurie de lait. Nos gosses meurent en suçant leurs tétines vides,
pendant qu'à la porte des herbages, les camions se chargent d'énormes
channes, débordant de lait parfumé et crémeux.
Ces
choses là se passent dans un pays qui se dit civilisé où il y a un
gouvernement et des représentants du peuple ! A ce sujet, un de nos
lecteurs nous écrit, déplorant avec nous la pénurie de lait, mais
affirmant que la fermeture des fromageries est impossible. Nous le
voyons pardieu bien ! Il termine ainsi sa lettre : «...Il y a pourtant
un moyen bien simple d'en trouver, du lait, un moyen simple comme le
jour, sans fermetures d'usines. Que la municipalité de Caen m'en donne
les moyens et je lui en trouverai, du lait, autant qu'il en faudra . »
Sapristi
! que notre lecteur parle vile... Mais il est probable que c'est
précisément le moyen qu'il réclame qui nous manque. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
La Cavalcade des étudiants.
- Le temps est devenu tellement incertain que nous
ignorons, à l'heure où nous paraissons, si la Cavalcade des
Etudiants déroule à travers la ville son joyeux cortège. Mais
qu'elle ait lieu, ou qu'elle soit remise, elle n'en est pas moins pour
notre ville un précieux et profitable divertissement, une vraie fête
de charité et la jeunesse studieuse de nos Facultés doit être
chaleureusement remerciée de l'avoir organisée.
A
cette occasion, la joyeuse feuille estudiantine, le Can-Can a refait une
apparition. On s'en est arraché les numéros. Nos étudiants y ont[1]exprimé
aux gens de Vaucelles leur regret de ne pouvoir les aller visiter, la
hauteur des chars interdisant le passage sous les ponts du chemin de
fer, Vaucelles ne s'en formalisera pas, il descendra en ville, et voilà
tout, ce ne sera pas la première fois. D'ailleurs, dans ce quartier
remuant et actif, on s'entend aussi admirablement à organiser des
fêtes et on aura sûrement, de l'autre côté de l'Orne, au cours de la
saison, d'agréables compensations. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
E. P. S. -
L'école primaire supérieure de Caen a été une vraie
pépinière de héros. Trois de ses professeurs et soixante-deux de ses
anciens élèves ont donné leur sang pour la France.
Leur
mémoire a été commémorée dimanche à l'Ecole en une impressionnante
cérémonie. Une plaque de
marbre portant les noms glorieux est apposée dans le grand vestibule
où elle sera, pour les élèves actuels et futurs, un noble et
patriotique enseignement. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
Légion d’honneur. -
La croix de la Légion d'honneur a été décernée, à titre
posthume, à MM. Gérard de la Crouée, lieutenant au 36e ;
Marcel Hérissy, lieutenant au 3e génie, et René Roussel,
lieutenant au 319e. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Un tour de vis. -
Jadis
on eut beaucoup de peine à affranchir les nègres, on en aura davantage
à présent à affranchir les lettres. A partir du 1er avril,
il en coûte cinq sous pour confier un pli à la poste et encore ne
doit-il pas peser plus de vingt grammes. L'envoi d'une carte postale
coûte quatre sous, d'une carte illustrée avec cinq mots, trois sous.
Les imprimés, échantillons, lettres recommandées, mandats, bons de
postes, recouvrements, etc... ont vu ( de quels yeux ? ) augmenter aussi
leurs tarifs dans des proportions notables. Les dépêches valent trois
sous le mot, c'est cher tout de même ! Et on ne peut en envoyer à
moins de 1 fr. 20. Il faut payer 700 fr. par an, à Paris, pour
s'abonner au téléphone. Le reste est à l'avenant.
Si
cela continue la Poste ne nous laissera pas un liard dans nos poches et
on pourra traduire ainsi ses initiales fatidiques : P. T . T. : Pour
tout tondre ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Une déplorable erreur.
- A sa rentrée dans ses foyers, le 1er
janvier dernier, le soldat Léon Croquevieille, du 136e
d'infanterie, avait été arrêté. Il était sous le coup d'une
condamnation à mort par contumace pour désertion devant l'ennemi.
Après
plus d'un an de détention, M. Croquevieille vient d'être mis en
liberté en attendant qu'une ordonnance de non-lieu soit rendue en sa
faveur.
M.
Croquevieille est marié et père de quatre enfants, et, étant donné
la condamnation prononcée contre lui, sa famille a été privée des
secours qui lui étaient dus et se trouve dans la misère. Il y a là
une injustice à réparer. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Un vol hardi. -
Dans la nuit du 20 mars, des voleurs ont pénétré dans les
magasins du Centre de récupération quai Amiral-Hamelin, à Caen, et
ont réussi à enlever et à forcer le coffre-fort de l'administration
militaire, placé dans une pièce du magasin. Le coffre-fort contenait
environ 10 000 fr. Ce vol serait dû à l'insuffisance de surveillance.
Deux
arrestations ont été opérées et la brigade mobile continue
activement l'enquête qu'elle a ouverte sur cette affaire. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Mortel accident du travail.
- Ces
jours-ci, Marcel Thomas, 32 ans, docker, rue Montoir-Poissonnerie,
était occupé au déchargement d'un bateau de charbon pour
le compte de la maison Lamy. Une pièce de la grue électrique se
détacha et tomba sur l'ouvrier, qui fut tué sur le coup. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Macabre repêchage. -
On a retiré du canal, avenue de Tourville, le cadavre d'un
individu paraissant âgé de 40 à 45 ans. On n'a trouvé sur lui aucune
pièce permettant d'établir son identité. On croit que c'est un
matelot étranger. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Médaille militaire. - L'adjudant Gaston Defoy, de Caen, promu
sous-lieutenant, Croix de guerre, trois citations, tué à la tête de
ses hommes, a reçu, à titre posthume, la médaille militaire.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Le temps qu’il fait.
- Tout sort de terre, ainsi que le constatait avec épouvante
un gendre qui venait, d'enterrer sa belle-mère, il y a peu de temps. La
végétation est en avance de deux ou trois semaines et, comble de joie
! les hirondelles sont arrivées. On en a vu voler, dès le commencement
de la semaine, au-dessus des jardins du Carel, à St-Ouen. La floraison
des arbres fruitiers donne encore de belles promesses et on ne redoute
plus guère les gelées tardives.
La
campagne est superbe déjà et n'était cette maudite cocotte qui ravage
nos herbages, tout serait pour le mieux dans la plus belle des
Normandies. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Le déraillement du train Paris-Caen.
- Un grave accident de chemin de fer c'est produit, samedi sur
la ligne de Paris-Cherbourg, à Vernouillet, à 300 mètres de la gare
de Verneuil.
A
cet endroit, une équipe de poseurs remplaçait de vieux rails, l’express,
parti de Paris vers 8 heures, et marchant à environ 80 kilomètres à
l'heure, passa en trombe sur un rail déboulonné. Un choc formidable se
produisit. Plusieurs wagons furent renversés et brisés et de nombreux
voyageurs se trouvèrent pris sous les décombres.
On
organisa immédiatement les premiers secours. On compte un mort et une
quarantaine de blessés. Parmi ces derniers se trouvent plusieurs de nos
concitoyens, notamment M. Voutiers, employé des pompes funèbres
à Caen, fracture, de la jambe gauche ; Le Goff, charbonnier à Lieury,
fracture des jambes ; Mezeran, rue Laplace, à Caen, fracture
des deux cuisses ; l'abbé Thomas, curé de Condé-sur-Noireau.
Dans
le train déraillé, Se trouvaient M. Aristide Briand, ancien président
du Conseil ; Mgr Amette et plusieurs autres prélats, qui se rendaient
aux obsèques de l'évêque d'Evreux. En plus de ces personnalités, le
train transportait notamment plusieurs artistes du cirque Palisse,
actuellement sur notre foire, dont quelques-uns furent blessés et, par
conséquent, ne purent débuter le lendemain.
On
recherche les causes de l'accident. Elles paraissent dues à
l'insuffisance des mesures de sécurité. D'abord il parait, chose
inouïe, que le chef poseur ignorait l'horaire exact des trains. En
outre, le règlement prescrit l'envoi d'un homme à un kilomètre du
chantier, lequel doit signaler, par plusieurs coups de trompe,
l'approche d'un train. Le moindre vent, contraire peut empêcher qu'on
les entende.
C'est
peut-être ce qui s'est produit. Ce serait ridicule, si ce n'était
aussi triste. La science a certainement mis d'autres moyens de
sécurité à la disposition des compagnies de chemins de fer.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Un qui sait se défendre.
- Un chef d'équipe des Hauts-fourneaux, M. Fiévet, demeurant
à Caen, rue St-Pierre, passait à bicyclette cours Montalivet,
lorsqu'un individu qui se tenait dissimulé derrière un arbre, bondit
sur lui et lança un coup de pied dans le vélo. M. Fiévet fut projeté
sur le sol. L'agresseur le frappa de plusieurs coups de poing au visage.
M. Fiévet étant parvenu à se relever, tomba à son tour sur son
agresseur et, d'une violente poussée, le précipita dans la rivière,
puis remontant sur sa machine, il continua sa route. S'étant retourné,
il vit l'homme, qui s'était retiré de l'eau.
Une
enquête est ouverte sur cette agression, dont on ignore les causes.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Un cheval qui s’emballe.
- M. Hurel, cocher
de fiacre, rue Ecuyère, se trouvait, avec sa voiture, place Gambetta,
quand son cheval s'emballa, partit à toute allure dans la rue Grusse,
et alla s'abîmer près de la maison de M. Lamy. Le cocher fut projeté
sur le sol et assez grièvement blessé. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Avril
1920 -
Pauvre gosse ! - Une de ces dernières nuits, un employé de la gare de Caen a
trouvé sous la banquette d'un compartiment d'un wagon de troisième
classe détaché du train de Paris à Cherbourg, un enfant emmailloté.
A coté du bébé, qui parait âgé d'une quinzaine de jours, avait
été exposé un trousseau analogue à ceux qu'on remet aux mères
indigentes dans les Maternités. Le commissaire spécial de la gare a
fait transporter à la Maternité de Caen l'enfant abandonné.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1920 -
Arrestations pour faits de grève.
- Sur mandat du Parquet de Caen, M. Terrassou, membre du
Conseil de la Fédération des mineurs, et délégué des ouvriers de la
région, a été arrêté à Granville.
—
A Caen, la police locale a arrêté le chef de train Métayer, des
Chemins de fer de l'Etat, pour entraves à la liberté du travail. Ont
été également arrêtés et écroués : Pierre Porte, ébéniste, 126,
rue de Bayeux. Il était un de ceux qui arrêtèrent les tramways, rue
St-Pierre. Enfin, Maurice Leroy, 25 ans, demeurant à Carpiquet,
inculpé de provocation de militaires à l'indiscipline. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1920 -
Caen coupe gorge. -
En rentrant, le soir, de la foire pour aller coucher chez un de
ses camarades, rue St-Martin, un jeune employé de commerce de
Coutances, arrivé à Caen le matin même, a été assailli, rue
Pasteur, devant le Lycée de jeunes filles, par deux individus
dissimulés dans l'embrasure d'une porte, qui l'assommèrent à demi à
coups de pieds et de poings. Aux cris poussés par la victime, des
habitants du quartier ouvrirent leurs fenêtres et virent s'enfuir les
agresseur, deux jeunes gens d'une vingtaine d'années. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1920 -
Caen autodrome. -
Les rues de Vaucelles, la rue de Falaise surtout, ne sont plus,
quand il pleut, qu'une vaste « éclinchoire ». Les autos, sortant de
la ville ou y entrant, y passent à des vitesses folles, envoyant toute
la boue des flaques dans les vitrines et sur les passants. Au carrefour
du boulevard Leroy, la circulation est dangereuse. Les habitants de ces
régions suburbaines réclament la présence d'un agent à bâton blanc,
comme on en voit à Paris, pour calmer un peu la folie de vitesse des
automaboulistes. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mai
1920 -
Le commerce caennais. - Notre Chambre de Commerce est riche ! Elle participera pour moitié aux travaux d'aménagement du
port de Caen-Ouistreham, lesquels travaux atteindront 80 millions (une
paille, un rien !) En attendant, elle va dépenser 1 750 000 fr. pour
l'achèvement, d'un quai de 365 mètres (un mètre pour chaque jour de
l'année), plus 34 000 fr. pour les travaux d'enrochement des jetées de
Ouistreham. Il fait bon vendre quelque chose, à Caen. Et acheter ?...
Ça c'est une autre affaire. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1920 - La fermeture des cafés et théâtres -
Par arrêté préfectorale, dans le département du Calvados, les cafés
et débits de boissons ouvriront à 5 heures du matin et fermeront
: au chef-lieu du département à 23 h. 30. Dans les chefs-lieux
d'arrondissement et de canton et dans les communes comptant au moins de
1.500 habitants agglomérés, 23 heures. Dans les autres communes, 22
heures.
D'autre
part, les établissements publics : théâtres, cinémas, etc.. pourront
rester ouverts jusqu'à 23 heures 30. Des dérogations sont prévues en
ce qui concerne les communes du littoral pendant la saison balnéaire.
Juin
1920 -
Comme M. Deschanel. -
L'autre
jour, pendant le trajet de Cherbourg à Caen, le matelot Dumouchel, qui
était ivre, chercha querelle aux voyageurs de son compartiment et
bouscula l'un d'eux, M Hardel, graveur à Cabourg. Sous la poussée, la
portière s'ouvrit et M. Hardel tomba sur la voie.
On
actionna le signal d'alarme, le train stoppa et l'on se porta au secours
de M. Hardel, qu'on trouva étourdi sur le ballast. Il n'avait
heureusement que quelques contusions et a pu remonter dans le train.
Profitant du désarroi qui s'en était suivi, le matelot s'était
esquivé et réfugié dans un compartiment voisin où il fut gardé à
vue. A l'arrivée à Caen, il fut, remis entre les mains de l'autorité
militaire. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1920 -
Chevaux à prêtés. - Le
43e d'artillerie peut prêter environ 25 chevaux dans les
conditions réglementaires. Adresser demandes au 43e
d'artillerie. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1920 -
A voir. -
Dans
la vitrine de Bonnaventure, un peintre Impressionniste, M. Lucien
Leclerq, expose quelques toiles d'une tonalité éclatante qui semblent
surtout de séduisants
panneaux décoratifs.
C'est
un peu poussé vers la clarté rutilante et la vibration exaspérée,
mais on sent de la sincérité et un talent déjà sûr de soi.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1920 -
Caen, coupe-gorge. -
Lundi
soir, à 11 h. 1/2, un
Algérien, chauffeur aux Hauts-Fourneaux, a été assailli en sortant du
débit Guelfi, rue Porte-au-Berger, par deux autres sidis, qui l'ont à
demi assommé à coups de Bâton. Le blessé, dont la tête ne formait
qu'une plaie, a été transporté à l'hôpital.
—
En rentrant le soir, de son travail, M. Octave Guilbert, 35 ans, manœuvre
aux Hauts-Fourneaux,
fut abordé sur le cours Caffarelli par trois individus qui lui
demandèrent l'heure, puis, sans attendre la réponse, le
terrassèrent et l'assommèrent à moitié. Ensuite, après lui avoir
volé sa montre, ils prirent la fuite en tirant trois coups de revolver
sur leur victime, qui fut atteinte au bras et à la cuisse.
—
Dans la même nuit, les agents ont trouvé étendue sans
connaissance, rue St-Jean, la nommée Marie Chevreuil, 26 ans, fille
soumise. Revenue à elle, elle a déclaré qu'elle .avait
été frappée d'un coup de couteau à la joue droite et de plusieurs
coups de poing au visage par un individu qu'elle avait rencontré rue
Montoir-Poissonnerie et dont elle ignore le nom. Ce sont les seuls
renseignements qu'on a pu tirer de cette malheureuse qui était ivre. On
l’a transportée à l'hôpital.
—
La présence d'une tourbe d'étrangers est un danger permanent
pour la sécurité publique. En serons-nous jamais débarrassés ?
Comment veut-on que les vieux Caennais se sentent des sympathies
pour les entreprises industrielles qui ont fait de leur ville, jadis
paisible, un ignoble bouge cosmopolite ?
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1920 -
Une bonne leçon. - On
se rappelle l'incident qui se produisit, le 1er mai, devant
la Bourse du Travail, rue St-Pierre. Une centaine d'ouvriers barrèrent
la rue et empêchèrent le passage du tramway.
L'un
d'eux, Pierre Porte, 46 ans, ébéniste à Caen, 126, rue de Bayeux, se
disant secrétaire du syndicat du bâtiment, enjoignit au personnel du
tramway de cesser le travail. Pour éviter que l'incident dégénérât,
en bagarre, le Directeur des tramways, qui était présent, donna
l'ordre de rentrer au dépôt. Porte fut arrêté et poursuivi pour
entraves à la liberté du travail. Il a été condamné à 40 jours de
prison et 500 fr. d'amende. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 - La statue oubliée. —
Une magnifique statue équestre du connétable Du Guesclin a été
donnée à la ville de Caen par la veuve du statuaire Le Duc. La
municipalité a exprimé sa reconnaissance à la généreuse donatrice,
mais l'entente n'ayant pu se faire au sujet de l'emplacement réservé
au monument la statue ne semble pas sur le point d'être inaugurée. On
à construit place Gambetta une sorte de boxe provisoire recouvert d'une
bâche qui peut convenir à la monture, mais pas à l'illustre cavalier.
A quand l'inauguration ?
Juin
1920 -
Légion d’honneur. - M.
Fernand Lenoir, officier adjoint au 161e d'infanterie, frère
de M. Jules Lenoir qui fut candidat aux dernières élections
législatives, a été nommé, a titre posthume, chevalier de la Légion
d'honneur. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 -
Le feu. -
Un
violent incendie a détruit deux baraquements dépendant de la fabrique
de meubles de M, Brunet, ébéniste à Caen. C'est à grand'peine que
l'on put préserver le reste de la fabrique. Les dégâts s'élèvent à
70 000 francs. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 -
Un forcené. - Ces
jours-ci, un certain Ernest Mounier, 26 ans, demeurant à Ouistreham,
qui était ivre, causait du scandale à la gare de Caen. Il venait de
frapper un militaire qui prenait le train pour Paris. Des agents furent
requis. Alors Mounier tourna sa colère contre eux les injuria et les
frappa. Un gendarme accouru pour leur prêter main-forte ne fut pas
épargné et reçut, lui aussi, de nombreux horions.
Pourtant
force resta à la loi et l'énergumène fut arrêté et écroué. Les
deux agents, dont l'un, l'agent Fourmond, avait eu l'arcade sourcilière
gauche fendue d'un coup de pied, et l'autre,
l'agent Blanc, avait été atteint au bas-ventre, ont dû interrompre
leur service.
Mounier
a comparu devant le Tribunal correctionnel de Caen, qui l'a condamné à
trois mois de prison avec sursis et 205 fr. d'amende. Il s'en tire, en
somme, à bon compte. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 -
Duel de locomotives. -
L'autre soir,
en se rendant au dépôt à la Demi-Lune, une des locomotives des
Chemins de fer du Calvados, a tamponné, rue du Marais, une autre
locomotive rentrant au dépôt. Le mécanicien et le chauffeur de cette
dernière machine purent heureusement sauter à temps de leur
locomotive, qui alla se renverser dans le remblai. Il n’y a eu aucun
accident de personnes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 -
Les mères coupables.
- Le
17 mai, Lucille Simon, 18 ans, pupille de l'Assistance publique,
servante chez Mme Mauger, à Couvrechef, accouchait clandestinement, la
nuit chez sa patronne. Elle étouffa son enfant avec un mouchoir et
porta le petit cadavre à l'endroit dit « La Fosse aux
Loups », où les gendarmes le découvrirent. Les renseignements
recueillis sur son compte sont bons et Mme Mauger n'a eu qu'à se louer
de ses services. Le jury a rendu en sa faveur un verdict négatif, en
conséquence duquel elle a été acquittée. — Défenseur : Me
Richard. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 -
Il faudrait Sherlock-Holmes.
- L'autre
nuit, on a découvert, rue Porte-au-Berger, baignant dans une mare de
sang, une veuve NicoIIe, 55 ans, domiciliée à Paris, arrivée à Caen,
dans la journée. Elle portait une plaie profonde à la tête. On la
soigne à l'hôpital. La veuve Nicolle a déclaré qu'elle s'était
blessée en tombant, mais sa version paraissant invraisemblable on a
ouvert une enquête. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1920 -
Légion d’honneur. - M.
Jos. Vattier, rédacteur en chef du Journal de Caen, à présent au les
Services Economiques vient d’être nommé, à titre militaire,
Chevalier de la Légion d'Honneur, avec la citation suivante : «
Excellent officier, d'une haute valeur morale, pénétré de l'esprit du
devoir, s'est distingué au front par son courage et son sang-froid sous
le feu, en particulier à la bataille de la Somme, en 1916 et 1917, où
il a été blessé au cours d'une reconnaissance très périlleuse qu'il
dirigeait, 2 blessures, 3 citations, dont une avec palme ».
—
Nous offrons à notre ex-confrère, nos plus chaleureuses félicitations
pour une distinction si hautement méritée. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1920 - Une enfant tombe du deuxième étage. - La
jeune Marie Françoise, Âgée de 4 ans, dont les parents demeurent 47,
rue du Vaugueux, était restée A la maison avec une petite
camarade âgée de 7 ans. Cette dernière s'étant absentée, l'enfant,
demeurée seule, se pencha vers la fenêtre et les voisins virent
tout-à-coup l'enfant tomber du 2e étage sur la rue. Relevée
Immédiatement, la petite fut transportée à la clinique du docteur
Maugéaix. Par un hasard extraordinaire, la fillette n'était que
légèrement blessée à un pied.
Septembre
1920 - Aux chantiers Navals. —
Les Chantiers navals français ont procédé le 5 septembre a la mise à
l'eau d'un ponton pesant 750 tonnes et qui est destiné à recevoir une
grue de 100 tonnes de puissance, réservée au service des Chantiers
navals et au port de Caen. L'opération a. été effectuée avec plein
succès.
Octobre
1920 -
Le respect des morts ?
- Des
vandales ont enlevé plusieurs entourages de tombes d'enfants,
dans le cimetière de Venoix, près Caen. La gendarmerie, prévenue par
le garde-champêtre, a ouvert une enquête qui, nous l'espérons, ne
tardera pas à porter ses fruits. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1920 -
Une bande sous les verrous.
- Les
gendarmes de Caen ont arrêté, ces jours-ci, les auteurs des agressions
nocturnes si fréquentes pendant ces derniers temps. Ce sont les nommés
Léon Hild, dont le casier judiciaire est déjà bien rempli, Havas,
Travers et Conan.
Ces
dernièrs sont les auteurs du cambriolage de la maison Lavarde, à La
Maladrerie. Ils ont été écroués à la prison de Beaulieu.
Le
chef de la bande, Hild, a été trouvé, un matin, dans sa cellule,
pendu par sa ceinture aux barreaux de la lucarne. En voilà un qui s'est
tiré d'affaire. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1920 -
Dans les fumées de l’alcool. -
Antoine
Hudelot, charpentier en fer, boulevard Leroy, à Caen, rencontré en
état d'ivresse, a été conduit au violon. Dans la nuit, il a tenté de
se suicider. Il a déchiré[1]sa
chemise et fait une corde avec les morceaux pour se pendre.
Heureusement
cette corde, peu solide, a craqué. Deux compagnons d'infortune ont
veillé toute la nuit pour l'empêcher de recommencer. Interrogé, au
matin, il a déclaré qu'il avait préféré mourir que de rentrer dans
sa famille, déshonorée par son arrestation. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1920 -
Les dangers de la rue.
- Le
jeune Gabriel Campos, 17 ans, employé de commerce à Venoix, est tombé
de bicyclette, rue St-Jean, en voulant éviter une auto. Accrochée par
le tramway qui passait à ce moment, l'automobile a été poussée
contre le jeune homme qui n'avait pas eu le temps de se relever. Il a
été serré par l'essieu et a eu la cuisse fracturée. On l'a conduit
à l'hôpital. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Service du téléphone. -
A partir du 15 octobre, les abonnés de Caen pourront
communiquer jusqu'à minuit avec la ville et les régions à service
prolongé. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Le dernier glas. -
Le
jour de la Toussaint, vers 7 h. 1/2 du soir, Charles Lamare, 41 ans,
demeurant à Caen, rue du .Milieu, aidait à sonner les cloches à
l'église de Vaucelles. Il eut l'imprudence de passer sous une cloche en
mouvement qui, à son retour, lui brisa les reins. La mort a été
immédiate.
La
nouvelle de ce tragique accident a causé dans la paroisse une très
vive émotion. La victime laisse une veuve et six enfants en bas âge.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Visite indiscrète. -
Des
malfaiteurs se sont introduits dans les bureaux de M. Lamy. négociant
en charbons, quai du Nouveau-Bassin. A l'aide d'un bout de rail, ils se
sont attaqué au coffre-fort qui a résisté. Ils ont enfoncé plusieurs
tiroirs et se sont emparés de timbres-poste et de divers effets
d'habillement estimés 2 000 fr.
Le
montant de ce vol est couvert par une assurance. Une enquête est
ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Gosses précoces. -
Les
jeunes Robert Roger, 13 ans, demeurant à Caen, 3, place St-Gilles, et
René Fourneau, 11 ans, rue de Geôle, 33, ont quitté le domicile de
leurs parents pour prendre le train à destination de Lisieux. Arrivés
à Mesnil-Mauger, ils ont fait arrêter le train en tirant la sonnette
d'alarme.
En
raison de leur jeune âge, ils avaient, été confiés à I’hôpital
de Lisieux. Ils sont maintenant à la disposition du parquet, sous
l'inculpation d'infraction à la police des chemins de fer, vagabondage
et vols. Cela promet. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 - Duel de voitures.
- Une
voiture dans laquelle se trouvaient M.M. Chauffrée, débitant, rue
Marthe-le-Rochois, à Caen, et Ridel, entrepositaire à Ifs, a été
accrochée, route de Ouistreham, par la voiture de M. Dujardin, messager
à Ouistreham.
La
première voiture s'est brisée et le cheval, dételé a continué sa
course tout seul. Il n'y a pas eu d'accident de personne. Une enquête
est ouverte.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Pour monter sa cave. -
On
a arrêté et écroué Victorine Cornefer, 41 ans, domestique, sans
domicile fixe. Elle est inculpée d'avoir dérobé plusieurs litres
d'eau-de-vie au préjudice de M. Martin, débitant, rue de Vaucelles, à
Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Chronique de la Cour d’Assises.
- Paul
Chaze, 36 ans, mécanicien, sans domicile fixe, est accusé du deux vols
qualifiés au préjudice de deux commerçants de notre ville : Mme
Mirault, bureau de tabac, rue St-Pierre, et M. Jourdain, débitant,
boulevard des Alliés. Bien que les objets volés aient été trouvés
chez lui au moment de son arrestation, Chaze nie les faits.
Les
débats d'audience font ressortir, ses contradictions. Comme il a déjà
subi 6 condamnations, le jury rapporte un verdict affirmant avec
circonstances aggravantes. Chaze est condamné à 10 ans de travaux
forcés. ( Défenseur Me
Dyrande ). (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 - Le soldat
inconnu. - Un Caennais, le soldat Auguste Thin de la
classe 19, l'un des survivants du 234è R.I. et blessé de guerre, est
désigné pour choisir le Soldat
Inconnu parmi les cercueils des tués non identifiés ramenés des
différents fronts.
Novembre
1920 -
Une échauffourée.
- Des agents,
prévenus qu'un individu venait d'elle assailli en sortant de la maison
de tolérance de la cour du Mesnil-Thouret, par trois matelots ivres,
qui l'avaient frappé à coups de couteau, se mirent à leur poursuite.
Ils les eurent vite rejoints et arrêtés.
Ce
sont Louis Bergot, Hippolyte Lecarpentier et Victor Podeur, tous trois
chauffeurs à bord du « Mécanicien », entré la veille dans
le port de Caen.
La
victime est un nommé François Maillard, chauffeur au gaz. Il a été
conduit à l'hôpital. Son état n'est pas grave. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Eau de la ville.
- En raison de la
sécheresse prolongé, il est recommandé de limiter la dépense d'eau
au strict nécessaire et d'éviter tout gaspillage. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1920 -
Abandonné. -
Une femme paraissant âgé de 25 ans, s'est présentée à la
crèche Notre-Dame, rue des Carmélite, à Caen, et a demandé à la
directrice de lui garder son enf'ant, qui peut avoir entre 6 et 7 mois,
pendant qu'elle allait faire quelques courses. Depuis, elle n'a pas
reparu. Des démarches sont faites pour faire admettre l'enfant à l’Assistance
publique. (Source : Le Bonhomme Normand)
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