1er Juillet 2023 |
EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS
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CAEN |
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Canton de Caen |
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Agression
et vol. -
Quatre inculpés : Maurice Luttenschlager, 28 ans, journalier
à Caen ; Joseph Cendre, 19 ans, docker à Caen ; André Chrétien, 20
ans, journalier à Caen, et Victor Rageot, 38 ans, chauffeur, sans
domicile fixe, sont poursuivis pour avoir attaqué et volé, sur le
quai Vendoeuvre à Caen deux norvégiens, les nommés Tollet, matelot
et Rydherg, chauffeur, qui regagnaient leur bord en compagnie de trois
filles soumises. Luttenschlager fut arrêté le premier. Il protesta
tout d'abord de son innocence, voulant même établir un alibi, mais,
quelques jours après, il reconnut sa culpabilité et désigna ses
trois complices qui furent arrêtés aussitôt. Ils confirmèrent
d'ailleurs ses dires. Ils
ont déjà subi des condamnations pour vols. La Cour condamne
Luttenschlager à 3 ans de prison. Chrétien à 18 mois, Rageot à 2
ans et Cendre à 13 mois. — Défenseurs : de Luttenschlager, Me
Jouanne ; de Cendre, Me
Sénécal ; de Chrétien,
Me Dyvrande : de Rageot, Me P.
Adam. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1921 -
D’un an dans l’autre. Rarement,
le Jour de l'An, on a été favorisé d'une aussi douce température.
On se serait cru au printemps et, avec un peu moins de boue, c'eût
été parfait. Mais quand verrons-nous le bout de la boue ? Nos magasins caennais avaient fait des étalages délicieux, aussi ont-ils été visités par une foule d'acheteurs empressés. Pendant deux jours, on s'est embrassé embrasseras-tu, comblé de cadeaux, de surprises. On a festoyé, trinqué, sucé des bonbons sans relâche à s'en rendre malade. Et même il est heureux que ces grandes liesses soient faites un jour de plus on en mourait. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1921 -
Héros. -
La
médaille militaire a été attribuée, à titre posthume, à Bellais
(Léon), sergent au 5e Régiment d'Infanterie. Commandant
une unité d'un groupe franc, le 15 août 1917, Léon Bellais a fait
l'admiration de tous par l’énergie et la bravoure avec lesquelles
il a entraîné ses hommes à l'attaque d'une position ennemie,
fortement défendue, dont il s'est emparé. Tué ensuite en organisant
la position conquise, il a été cité et décoré de la Croix de
guerre avec palme. M. Léon Bellais, âgé de 23 ans, était capacitaire en droit, clerc de notaire chez Me Lemaître, à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1921 -
La Cour d’Assises. -
La session
des Assises s'est ouverte lundi sous la présidence de M. Malençon,
assisté de MM. Porquet et Breton. Exploits
d’Apaches. —
En septembre, M. Brousse, employé de banque, rue St-Sauveur à Caen,
fut arrêté Cours Sadi-Carnot, par deux individus qui le
terrassèrent. L'un d'eux, Georges Falue, 21 ans, journalier, lui
serrait le cou avec un mouchoir, tandis que l'autre, un nommé Hild,
lui prenant son portefeuille contenant quelque argent, des pièces
d'identité et des photographies.
Hild, qui était un repris de justice dangereux, s'est suicidé à la Maison 'd'arrêt. Les renseignements fournis sur Falue n'étant pas défavorables, il bénéficie de circonstances atténuantes. Il est condamné à 4 ans de prison. — Défenseur : Me Dubourg. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1921 -
La jalousie. -
Mme
Marguerite Laure, marchande de bonbons à la porte des cinémas,
demeurant place du Château, à Caen, était à table avec quelques
amis, parmi C'est sans doute cette relation que la femme Lejamtel, qui habite rue du Vaugueux, ne pardonne pas à Mme Laure, et la jalousie a dû être le mobile de cette tentative de meurtre. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1921 - Pauvre petite ! - Ayant entendu des cris venant de la rue Haute, à Caen. Mme Le Gall, demeurant rue Basse, s'y est rendue et a trouvé, étendue contre le mur, une petite fille paraissant âgée de 10 à 11 mois et être en parfaite santé. Elle l’a emportée chez elle et lui a donné les soins nécessaires en attendant son admission à l'Assistance publique. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1921 - Pincée ! - Marcelle Azibert, 36 ans, brodeuse, s'est présentée au commissariat central, disant venir de St-Nazaire, pour chercher à Caen son ami, un artiste lyrique. L'examen des fiches criminelles du commissariat a permis d'établir que cette fille était sous le coup d'un mandat d'arrêt pour recel, délivré le 6 juillet par le juge d'instruction de Marseille. Elle a été mise à la disposition du Parquet. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1921 -
A tâtons ! -
M.
Alexandre Lecornu, journalier, rue de falaise, à Caen, poussait, vers
6 heures du soir, boulevard Bertrand, une petite voilure à bras
chargée de coke, qui n'était pas éclairée, lorsqu'une automobile
conduite par M. Fernand Capron, chauffeur, rue de Bayeux, le renversa. M. Lecornu qui a eu une jambe brisée a été conduit à l'hôpital. Les phares de l'auto n'étaient pas allumés. Une enquête est ouverte pour établir les responsabilités de ce pénible accident. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1921 -
Voleuse arrêtée. -
La
nommée Victorine Cornefer, 41 ans, rue Porte-au-Berger, a été
arrêtée sous l'inculpation de vols. Au cours de son interrogatoire,
elle a avoué être l'auteur de plusieurs vols, entre autres, chez Mme
Queniard, rue Calibourg ; Mlle Martin, rue Graindorge ; les
époux Painvain, rue Graindorge ; M. Maurice Halley, à Fleury. Une perquisition dans sa chambre a amené la découverte d'une partie des objets volés. Elle a également avoué en avoir vendu à différentes personnes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1921 -
Les abords de Caen.
- M.
Henri Fauconnier, 20 ans, charpentier aux Chantiers-Navals, son
travail terminé, regagnait son domicile de Saint-Manvieu, canton de
Tilly-sur-Seulles. A la sortie de La Maladrerie, il fut assailli par
des individus qui s'étaient cachés dans les fossés. Le malheureux
jeune homme resta évanoui sur la route, et ses agresseurs en
profitèrent pour lui voler son portefeuille contenant 150 francs.
Aux
cris poussés par Fauconnier, Mme Lehot et son fils Robert arrivèrent
mais furent assez mal reçus par les malandrins qui finirent par
prendre la fuite, laissant Fauconnier et le fils Lehot assez,
grièvement blessés. Plainte
a été portée contre Émile Richard, rue du Vaugueux, à Caen ; son
frère René, de Carpiquet, et les frères Maurice et Albert Gilbert
que Fauconnier a reconnu pour ses agresseurs.
Mars 1921 - Toujours les attaques ! - Marcel Cehat, 21 ans, contremaître, rue Saint-Pierre ; Yves Légal, 27 ans, machiniste, rue Saint-Pierre, et Alfred Simon, 32 ans, électricien, rue St-Pierre, ont été arrêtée pour tentative d'attaque nocturne et bris de clôture, rue du Moulin, à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1921 - Arrêtez-le ! - Un individu s'était introduit à bord du « Circé », amarré au Nouveau-Bassin, à Caen, et avait réussi à soustraire le porte-monnaie du matelot Rolland. Il fut surpris en flagrant délit par le capitaine qui s'empara de lui et le conduisait au Commissariat de police. Malheureusement, en route, le voleur échappa. On le recherche. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1921 -
Les Apaches obtiennent le sursis !
- Les
cinq individus qui avaient, à la sortie de La Maladrerie, au lieu dit
« la Pointe de Carpiquet », attaqué les nommés
Lefauconnier et Lalan, revenant de leur travail, et frappé Mme Lehot
et son fils qui étaient venus porter secours à Lefauconnier, ont
été condamnés par le Tribunal de Caen. Le premier, qui fut le plus acharné, René Richard, de Carpiquet, a eu 6 mois avec sursis et 25 fr. ; les autres Joseph Richard, de Carpiquet ; Émile Richard, rue du Vaugueux, à Caen ; Albert et Maurice Guilbert, d'Authie, ont eu chacun 3 mois avec sursis et 25 francs. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1921 -
Mauvaises rencontres.
- Une
collision s'est produite, place Gambetta, à Caen, entre une voiture
conduite par Mme Marie cultivatrice à La Folie, et une autre conduite
par Mme Miray, cultivatrice à St-André. Cette
dernière continua sa route sans s'inquiéter de l'accident et elle
n'a pu être rejointe qu'au Palais de Justice. Mme Marie est assez
grièvement blessée. Une enquête est ouverte. — M. Joseph Cervelle, 28 ans, employé à la teinturerie Trebouet, rue St-Laurent, a été renversé dans cette rue alors qu'il conduisait un tri-porteur, par l'automobile portant le numéro 8323-Y qui passait à vive allure et qui a continué sans s'arrêter. Les dégâts ne sont que matériels. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1921 -
Pour distraire un solitaire.
- Albertine
Amel, 31 ans, sans profession, ni domicile fixe, offrait en vente un
solitaire estimé 1 200 fr. Interrogée sur la provenance de ce bijou,
elle avoua l'avoir trouvé. Conduite devant le Procureur de la République elle a été écrouée pour détournement d'objet trouvé (vol par appropriation). (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1921 -
Légion d’honneur.
- Sont
nommes chevaliers de la Légion d'honneur, au titre militaire : M. le
comte d'Harcourt, député de l'arrondissement de Falaise, ancien
lieutenant-colonel au 2e bataillon territorial de chasseurs
; M. Alfred Palys, commissaire contrôle de l'État, sur les chemins
de fer, rue Basse, à Caen ; le médecin aide-major de 1er
classe, Maurice Collin, gendre de M. Gaston Desaunais, négociant à
Caen ; le lieutenant Léon Guéneau, du 24e d’infanterie,
gendre de M. Vesque, entrepreneur à Pont-l’Évêque. (Source
: Le Bonhomme
Avril
1921 -
On nous écrit. -
« Un
de mes fils est mort pour la France, il est tombé à la prise de
St-Quentin, et enterré au cimetière de l'Epine-Dallon. N'étant
pas profiteur de la guerre et pas millionnaire, mes moyens ne me
permettent pas d'aller visiter sa tombe. J'ai demandé son transfert.
Je pense qu'il me sera accordé : la loi est formelle. Mais
ce qui est moins établi, c'est le droit à une concession. Beaucoup
de communes ont la générosité d'offrir un coin de terre pour le
repos des glorieuses victimes qu'elles s'honorent de posséder,
d'autres le refusent. Comment jugez-vous leur attitude ? ». Scandaleuse, c'est le mot. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1921 - Les dangers de l’électricité. - Le patron de l'établissement forain « Du Cap au Caire », M. Joseph Thonin, 44 ans, installé sur le champ de foire à Caen, trouvant son éclairage défectueux voulut vérifier son tableau de distribution placé sous le plancher de sa baraque. En actionnant le commutateur, sans aucun doute mal isolé, il reçut une commotion électrique. Il ne pouvait lâcher prise et le courant continuait de le traverser. Retiré sans connaissance, M. Thonin fut conduit à sa voiture. Ce n'est qu'un quart d'heure plus tard qu'il reprit ses sens. L’accident du à un défaut d'installation n'a pas eu de suites graves. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1921 - Un satyre. - Auguste Billard, 31 ans, restaurateur, place de l'Ancienne-Comédie à Caen, a été arrêté sous l'inculpation de viol d'une enfant de 5 ans 1/2. Billard, qui a avoué, a été écroué. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1921 - La poudre d’escampette. - Alfred Beaumont, 18 ans, charpentier en fer, venelle aux Champs, à Caen, et Victoire Lemolaire, chef d'équipe, aux Chantiers Navals, à Blainville, arrêtés pour ivresse, étaient enfermés au poste de police de la Foire. Pendant la nuit ils réussirent, à l'aide d'un madrier, à tordre les barreaux du soupirail et à s'enfuir. Ils seront poursuivis pour évasion par bris de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1921 -
Cour d’Assises du Calvados.
- La factrice infidèle.
- Louise
Lelièvre, 19 ans, ex-factrice des postes à Caen, a supprime
plusieurs lettres confiées à la poste, et commis des détournements
s'élevant à environ 700 francs. Pour
masquer ces détournements, sept faux en écriture ont été faits par
elle. Les sommes appropriées ont servi à l'achat de vêtements, et
d'une bicyclette que la fille Lelièvre a revendue. L'accusée, a habité jusqu'à 17 ans à Beuville, chez ses parents, qui sont bien considérés. Elle les a quittés à la suite d'une discussion. Le jury admet les circonstances atténuantes et condamne la fille Lelièvre à 2 ans de prison et 16 fr d'amende — Défenseur : Me Martin. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1921 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Une bande. -
Ce sont des
vols et des recels qui ont amené devant le jury Antonin Leprévost,
18 ans ; Emmanuel Thomas, 19 ans ; Charles Dufour, 24 ans, et
Seguin, 17 ans, tous quatre ouvriers mécaniciens. Ils ont enlevé un
peu partout des bicyclettes, magnétos, pendules, etc...
Le
jury s'est montré sévère. Il a condamné Thomas à 10 ans de
travaux forcés ; Séguin à 15 ans ; Leprévost à 5 ans de
réclusion ; Dufour a été acquitté. — Défenseurs : Mes Roger, Dupont, A. Souron et Marcel Bourlier. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1921 -
Pauvre petit !
- Dans
un fauteuil de la terrasse du café Vérard, avenue de la Gare, à
Caen, on a trouvé abandonné, un bébé de 12 à 15 mois. Dans le
polo dont il était coiffé, était un billet écrit au crayon, ainsi
conçu : « Prière à la personne qui trouvera ce petit garçon de le
faire mettre aux enfants assistés, car étant seule, je ne puis
arriver à subvenir à ses besoins. Je préfère l'abandonner que d’en
faire un malheureux. Une mère de Caen, qui regrette beaucoup ». Le pauvre gosse a été remis à l'Assistance publique. Une enquête est ouverte pour découvrir cette mère coupable. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1921 -
Un bouge. -
Depuis un
certain temps la police municipale surveillait le débit tenu par M.
Hébert, rue d'Auge, à Caen. Il recevait, chez lui des filles de
mauvaise vie. Dans le quartier, le débit avait une réputation des
plus déplorables. Au
cours d'une descente de police dans l’établissement, on y trouva
deux filles dont l'une était en confidences avec un marocain. Les
bonnes furent interrogées et le résultat de l'enquête sera transmis
à M. le Procureur de la République. Il y a quelques jours, Hébert avait déjà été gratifié, d'un procès-verbal pour fermeture tardive et infraction à la police des garnis. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1921 -
Visites fâcheuses.
- Un
vol avec effraction a été commis chez M. Hébert, boucher, 175 rue
St-Jean, à Caen. La porte du vestibule, donnant accès à une chambre
du premier étage, a été fracturée ainsi que celle du secrétaire
duquel on à enlevé 1 000 fr .environ et divers bijoux, M. Hébert,
qui se trouvait dans sa cuisine n'a vu, ni entendu personne. — Une tentative de vol avec effraction a été relevée chez un autre boucher, M. Émile Delacour, rue St-Pierre. Celui-ci s'est aperçu que trois pesées, avaient été faites sur la serrure de sa porte du premier étage. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1921 -
Un bain froid. -
Marie
Binet, veuve Lefévre, 37 ans, demeurant au café Dodeman, avenue
Victor-Hugo, à Caen, a tenté de mettre fin à ses jours en se jetant
dans le Nouveau-Bassin. Retirée aussitôt, par M. Yves Lehen, docker,
rue. St-Jean, elle a été transportée à l'hôpital. Son acte de
désespoir est attribué à des chagrins intimes. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Mai
1921 -
A l’ombre ! -
Un
horloger de la rue Saint-Sauveur, à Caen, Lucien Dupont, 37 ans,
inculpé d'abus de confiance, a été arrêté en exécution d'un
mandat d'arrêt de M. le juge d'instruction de Caen. Il a été
écroué. (Source
Mai
1921 -
Dans le maquis de la procédure.
- Félix
Richaud, ancien employé au chemin de fer, conseiller municipal de
Honfleur, arrêté au sujet de l'affaire de trafics sur les charbons,
est mis en liberté provisoire. La même faveur a été refusée à
Schmilt, à Duhamel et à Jean Macé. Ils ont formé opposition à
l'ordonnance de rejet. Cette
demande sera soumise à la Chambre des mises en accusation de la Cour
d'appel de Caen. — Il est inouï qu'il faille tant d'histoires et de
complications pour punir comme ils le méritent de bas profiteurs.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1921 -
Lugubre retour. -
Un
2e convoi de corps de soldats exhumés du front est arrivé
ces jours derniers, dans le Calvados. Il y avait une soixantaine de
cercueils dont huit contenaient la dépouille de héros Caennais. Voici les noms de ces pauvres rapatriés : Audes Gaston, sergent au 236e R. I. ; Corbet Henri, lieutenant au 297e R. I. ; Fouin Georges, du 13e tirailleurs ; Guesdon Paul, adjudant au 8e Génie ; Lecoq Maurice, brancardier, au 319e R. I. ; Marie dit Philippe Albert, caporal au 344e R. I. ; Morel Firmin, chef de bataillon au 330e R. I. ; Trobel André, sergent au 4e R. I. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1921 -
Légion d’honneur.
- Sont
nommés chevaliers de la Légion d'honneur, au titre militaire : le
capitaine Georges Huchon, du 20e
territorial, fils, de M. Huchon, tapissier, place Thiers, à
Lisieux ; le lieutenant Gabriel Lassery, du 119e
d'infanterie, fils de M. Lassery, ancien conseiller municipal, à
Saint-Pierre-sur-Dives. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1921 - Attention ! - Des salves d'artillerie devant être tirées dimanche prochain, à 8 h., 12 h., et 20 h., à l'intersection du Cours Sadi-Carnot et du Grand-Cours, les habitants du quartier sont invitée à ouvrir leurs fenêtres pour éviter les bris de vitres. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
Le culte des héros.
- Des
plaques où sont inscrits les noms de 56 soldats morts pour la France,
ont été inaugurées dans l'église Saint-Ouen de Caen, dimanche
dernier. Mgr Lemonnier présidait. La société de trompettes
« Le Reveil » et des chanteurs de la « Schola
Saint-Grégoire » prêtaient leur concours. —
Le même jour, le petit village de Frénouville, près Caen, honorait
aussi ses héros. MM. Chéron, sénateur ; Blaisot, député ; Perrot,
conseiller de Préfecture ; Olivier, conseiller d'arrondissement,
étaient aux côtés du dévoué maire et conseiller général, M.
Raphaël. — Le 20 juin, ce sera le tour du bourg de Troarn. Après la cérémonie d'inauguration, un banquet aura lieu sous la Halle-aux-Grains. Le Bonhomme y est aimablement invité et, s'il n'y est pas en personne, il y sera de tout cœur. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
La Saint-Médard. -
Durant
cette journée fatidique, il a fait un temps superbe. Voici donc, si
le proverbe dit vrai, quarante jours de soleil d'assurés. C'est
peut-être beaucoup et au bout de cette période anhydre plus d'un
maraîcher où cultivateur pourra dire : « Il m'eût plus plu qu'il
eût plus plu ! » (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
Monstrueux attentats.
- Sur
différentes ligues, on a essayé de faire dérailler les trains. Les
sinistres fripouilles qui commettent ces lâchetés, puisent, sans
doute, leurs criminelles inspirations, dans les idées communistes et
anarchistes ou dans les exploits des bandits de cinématographe. Ils ne pourraient avoir qu'un soupçon d'excuse, leur imbécillité et leur ignorance. Mais, ne pense-t-on pas qu'ils auraient bien mérité qu'on les plaçât eux mêmes sur une voie, en leur annonçant qu' à une heure fixée d'avance, un train leur paierait dessus ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
Mauvaises rencontres.
- Une
automobile conduite par M. Foy, directeur de la Société Régionale
d'Électricité de Caen, a renversé, rue Caponière, à l'entrée du
pont de Venoix, deux jeunes gens, Gaston Delaunay et Charles Devaux,
qui regagnaient, à bicyclette, cette localité. Le choc fut violent.
La voilure traîna les deux jeunes gens sur une cinquantaine de
mètres. Les deux bicyclettes furent entièrement brisées. Par
miracle, les cyclistes ne furent que légèrement blessés. — Une collision s'est produite place des Petites-Boucheries, à Caen, entre une voiture appartenant à M. Charles Touchet, cultivateur à Bourguébus, et l'automobile de M. Félix Avoies, herbager à Noyers. Heureusement, les dégâts n'ont été que matériels. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
Une absence. -
Un
matin, le bruit courait, en ville, qu'une sacoche renfermant une,
dizaine de mille francs avait été volée chez M. Marcel Valais,
boucher, rue Caponière. Tout
le monde se met en branle pour la rechercher. On interroge a droite et
à gauche, rien ! Dans l'après-midi, les agents se rendent à nouveau
chez le prétendu volé et lui demandent de rechercher avec eux une
fois encore. Plus heureux alors, ils retrouvent la sacoche
mystérieuse, avec son contenu, dans l'arrière-boutique du boucher. Celui-ci avait vraiment la mémoire courte. Il ne se souvenait pas qu'il avait déplacé lui-même son argent, la veille au soir. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
Jardins caennais. -
En
trois jours seulement, les plates-bandes et massifs de la place de la
République ont été retournés de fond en comble et planté s à
nouveau. Aux ravenelles, pensées, myosotis, silènes et autres
plantes d'hiver, ont été substitués des géraniums, variés,
bégonias, achiranthes, ageratums bleus et blancs, calcéolaires,
sauges, cannas, anthémis, chrysanthèmes, d'été, santolines,
lobélias bleus et blancs, verveines et pyrètes. C'est la dernière fois que M. Augis, le dévoué chef des cultures du jardin des plantes, préside à ce changement qu'a exécuté avec art M. Adrien Varin, son habile sous-chef. M. Augis va prendre sa retraite prochainement après de longues années d'un labeur persistant et intelligent. La Ville perd en lui un excellent serviteur et M. Augis sera unanimement regretté. Puisse-t-on lui trouver un digne remplaçant. (Source : Le Bonhomme Normand)
Au cours de cette entrevue, l'amie, qui avait déposé chez l'ami une certaine quantité de titres et de valeurs, a saisi ces papiers et les a jetés à sa sœur postée d'avance sous la fenêtre. Ce transfert financier ne s'est, pas accompli sans protestations ni sans tapage. Mais comme, en définitive, tout cela, c'est des affaires qui ne nous regardent pas, ni nos lecteurs non plus, nous n'en dirons pas davantage. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
Pas réussi l’enlèvement.
- Ayant
perdu sa mère, son père ne semblant, pas donner les garanties
suffisantes pour l'élever, la jeune Denize Deshayes,15 ans, de
St-Pierre-sur-Dives, fut confiée à l'Ouvroir Notre-Dame,
à Caen. Dimanche dernier, pendant que les pensionnaires de cet établissement se rendaient à la messe, Deshayes, tenta d'enlever sa fille. Il n'y put réussir. Il l'avait saisie rue St-Laurent et portée dans une auto prête à la recevoir. Mais une des maîtresses de l'Ouvroir se précipita sur le marchepied de l'auto qu'elle empêcha de démarrer, pendant, que d'autres personnes couraient au poste de police. Les agents arrivèrent. Il fallut. aller s'expliquer chez le commissaire et l'enfant fut remise à l'Ouvroir. Elle va sans doute être bien gardée, à présent. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1921 - Tramway contre voiture. - M. Adrien Porée, cultivateur et maire de Noyers, accompagné de son jeune domestique. Alphonse Fiant, 15 ans, montaient la rue de Bayeux, à Caen, conduisant une voiture chargée d'un tonneau vide. Arrivés devant les établissements Kaskoreff, le cheval eut peur du tramway, et fit un brusque écart, causant une collision entre le car électrique et la voiture, qui a été culbutée. M. Porée a été blessé à la tête. Son domestique a eu une jambe fracturée. . (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1921 - Duguesclin fait ses paquets. - Il parait que le connétable de bronze, dont la munificence de Mme Le Duc nous a collés, va déménager bientôt, pour son domicile définitif de la place St-Marlin. Il y avait déjà, l'autre nuit, envoyé sa bâche. C'est un Breton prévoyant. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1921 -
La sécheresse. -
Nous
traversons une période d'implacable beau temps. Cela commence à
devenir fort inquiétant. Il est à craindre que les grains restent
maigres et que les fruits tombent. Jusqu'ici, cela ne semble
pas se produire, ne nous frappons donc point. Ce qui est inquiétant,
c'est l’assèchement des sources et des rivières. Dans
beaucoup d’endroits, l'eau manque déjà. II n'y a plus que de la
vase dans les puits. A Caen, ville humide s'il en fut pourtant, il
faut s'occuper de ménager l'eau. La nappe a baisse, dans le
réservoir, et quelques restrictions s'imposent. Il faudrait seulement
ne pas les faire supporter à la classe ouvrière et apporter du
discernement à la fermeture des bornes-fontaines. C'est ainsi que les
habitants de certains logements de Ia rue St-Pierre doivent aller
chercher leur eau jusque rue
Demolombe. C'est un peu loin. Pour
parer à de fâcheuses éventualités, on s'occupe d'aménager l’usine
artésienne du Moulin-au-Roi. Malheureusement, il semble bien que son
débit ne soit pas aussi important qu’on le comptait et qu'on ait
là de graves mécomptes. Il y a bien aussi l’ancienne usine Gémare,
qu'on pourrait remettre en état. Mais, on s'est aperçu qu'elle
communiquait avec des bras de l’Odon, et ce n'est pas précisément
de l'eau potable qui venait par là. Ceci explique la fréquence et
pour ainsi dire la permanence de la fièvre typhoïde, à Caen,
autrefois.
Juillet
1921 -
L’eau rare. -
II a plu
enfin, mais cela ne neutralise pas les pernicieux effets de trois mois
de sécheresse. A ce propos, on nous écrit : J'ai
lu, dans votre dernier numéro, mon cher Bonhomme, une invitation
adressée très à propos aux Caennais, pour économiser l'eau. Nous,
ouvriers, qui gagnons onze francs 75 par jour, nous avons abandonné
nos jardins domestiques, notre seule ressource de bien-être. Beaucoup
d'entre nous ayant l'eau de la ville chez eux et la payant, ont,
cependant arrêté l'arrosage et voient ainsi se perdre le fruit de
leurs peines. Malgré
cela, nous avons accepté cette grande privation pour satisfaire le
plus longtemps possible, aux besoins des ménages de la ville. Je suis
du nombre des gens de bonne volonté et je supporte une privation qui
cependant me coûte beaucoup étant donnée la cherté des légumes.
Mais hélas ! tous ne nous imitent pas. On est révolté de voir, par exemple, des commis de magasin, jeter à plein seau l'eau d'une borne-fontaine encore ouverte, pour laver une devanture : alors que l'Orne se trouve tout près et que deux seaux d'eau et une éponge prise dans le stock de la maison eussent suffi. Pendant cela, des Caennais font la queue pour avoir l'eau nécessaire à leur alimentation et des ouvriers se privent de légumes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Réclame intelligente.
- On
sait qu'un nouveau Syndicat d'Initiative a été constitué
récemment. Son titre exact est celui-ci : « Syndicat
d'Initiative de Caen et de la Vallée de l'Orne ». Malgré la
modicité relative de ses ressources, ce groupement semble plein
d'activité et il compte s'employer à attirer chez nous, par
différents moyens, la clientèle étrangère. C'est
ainsi qu'il vient de lancer un timbre réclame, représentant en noir,
sur fond bleu, l'église Saint-Etienne et le Lycée, avec cette
inscription : « Visitez Caen, l'a ville aux clochers, ses
plages, sa petite Suisse ». Si les horsains résistent à cette incitation, c’est qu'ils manquent de goût... et d'argent. . (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Le Calvados se dépeuple !
- En
1826, il y a à peu près un siècle, notre département comptait un
demi-million d'habitants. À chaque recensement, on a constaté une
diminution, et voici que le dernier vient accuser une dépopulation
totale de 130 000 habitants, depuis cette époque. Il n'y a plus
actuellement, dans notre département que 372 380 âmes, et autant de
corps, bien entendu. Comme
la superficie, elle, n'a pas diminué, et qu'elle est de 522 073
hectares, cela nous fait, à chacun, environ 1 hectare 40 ares, soit
quatorze mille mètres carrés pour nous retourner. On s'explique
difficilement, après cela, la crise du logement, et que nous
trouvions quand même le moyen de nous entasser les uns sur les autres
! Mais, pour parler sérieusement, ce mouvement progressif, continu,
et pour ainsi dire, fatal, de dépopulation n'en reste pas moins
inquiétant. C'est
l'arrondissement de Bayeux qui se trouve le plus atteint. Le seul
canton de Balleroy a perdu 1 659 habitants, en dix années. Le canton
de Bayeux en a perdu 823 ; Caumont, 1 230 ; Isigny, 1 173 ;
Ryes, 799 et Trevières, 1 100. L'arrondissement de Vire a perdu 6 000
habitants, dans le même temps. Falaise, Lisieux et Pont-l’Évêque,
quoique moins éprouvés, ont — La moralité, direz-vous... C'est qu'il y en a moins. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet 1921 - Un mari brutal. - Le nommé Sagny, 41 ans, éclusier, rue Saint-Jean, à Caen, a tellement, frappé sa femme qu'on a dû la transporter à l'hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
tour de France. -
Comme nous
l'avions annoncé les coureurs de cette grande épreuve cycliste sont
passés à Caen, mardi matin. Les premiers : Sellier, Alavoine, Sueur, Gerbrud et Bellenger sont arrivés au contrôle de l'hôpital à 9 h. 45, en avance d'environ une heure. Les autres se sont échelonnés jusqu'à midi. Un public nombreux les applaudissait au passage. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Incendie. -
Vers deux
heures du matin, le feu s'est déclaré dans la salle des fêtes du
patronage de Vaucelles de Caen, située chemin des Cités, près le
boulevard Leroy. Ce vaste établissement qui servait en même temps de
salle de gymnastique à la Société les Michaëls, a été
complètement détruit avec tout le mobilier qui le garnissait. Les
dégâts sont évalués à 200 000 francs. Espérons qu'il y a
assurance. Ce sinistre serait dû à un court-circuit. — Un autre incendie s'est déclaré vers 4 heures du matin, au calé Yver, avenue Pierre-Berthelot, à Caen, causant 15 000 francs de dégâts pour M. Yver et autant pour la Société des Chantiers Navals qui est propriétaire de l'immeuble. Les deux sont assurés. Une chambre contiguë à cet établissement et occupée par M. Oury, journalier, a été également détruite. Le mobilier, évalué 2 000 fr. n'est pas assuré. On ignore les causes de ce désastre. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet 1921 - Jeux dangereux. - M. Marius Mézières, employé aux Hauts-Fourneaux, boulevard Leroy, à Caen, a porté plainte contre son voisin, M. Loison, qui, sous prétexte d'essayer un fusil, a tiré un coup de feu et a traversé de deux, plombs le veston du fils Mézières. Heureusement qu'il n'y a eu que cela. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
On dit ….. -
Que les
canons boches ont quitté la cour de l'Hôtel de Ville et que personne
ne les regrette. On
dit... que pendant
leur séjour à la gare, les cercueils de nos héros pourraient tout
de même recevoir un peu plus d'honneurs. On dit... que l'Odon, rue de Strasbourg et rue du Moulin, est un abominable cloaque. On vient de la curer sans doute, mais comme chacun y déverse son trop plein, il n'y parait nullement. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Avez-vous l’âne ?
- Plainte
a été portée par M. Gratien Mauger, marchand des quatre-saisons,
rue St-Pierre à Caen, à propos de la disparition d'un âne qu'il
avait mis Disons, en passant, que cet animal errait, un soir, dans le quartier St-Julien, traînant derrière lui une énorme chaîne. Peut-être aura-t-il été recueilli par quelqu'un. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Cour d’Assises. -
La 3e
session des Assises s'est ouverte lundi sous la présidence de M. le
conseiller Porquet, assisté de MM. les conseillers Hubert et Lemoigne. Une
cambrioleuse. —
Émélie Thiéry, 41 ans journalière, sans domicile fixe, est
l'auteur de plusieurs vols et cambriolages commis à Caen à la fin de
l'année dernière et au début de cette année. A
l'aide de fausses clefs, elle pénétrait dans les appartements dont
elle savait les locataires absents et s'emparait des objets les plus
divers : linge, batterie de cuisine, bijoux. et quelques sommes
d'argent. Pourvue déjà de nombreuses condamnations, la fille Thiéry est condamnée à 10 ans de travaux forcés et 20 ans d'interdiction de séjour. — Défenseur : Me F. Souron. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Cour d’Assises. -
La 3e
session des Assises s'est ouverte lundi sous la présidence de M. le
conseiller Porquet, assisté de MM. les conseillers Hubert et Lemoigne. Sévère
condamnation
- Deux
marocains, Bouleghem Messaoud ben Saleh et Ben Melka Tayels ben Kecem,
ont assailli dans la nuit de mardi gras, le sieur Ballière, allumeur
de gaz, rue des Rosiers, à Caen, qui sortait du bar de la rue de
Strasbourg. Après l'avoir frappé, ils le dévalisèrent de son portefeuille contenant : 150 fr. Aux cris poussés par la victime, le commissaire central, M, Pugnières et son fils accoururent et réussirent à dégager Ballière qui sans leur intervention eut certainement passé un mauvais quart d'heure. Les inculpés, jusqu'ici n'avaient fait l'objet d'aucune remarque spéciale, cependant Bouleghem a déjà été condamné pour vol, outrage public à la pudeur et engagement frauduleux dans l'armée. Il est envoyé aux travaux forcés à perpétuité. Son complice Melka, qui a obtenu des circonstances atténuantes, est condamné à 8 ans de travaux forcés. — Défenseurs : Mes Jouanne et Sénécal. . (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Chaleur et sécheresse.
- Quand
ces lignes paraîtront, peut-être aura-t-il plu, mais, ce n'est
guère probable, hélas! nous sommes dans une période tellement
équilibrée et établie, les vents soufflent avec une telle constance
dans la même direction, qu'il est difficile de prévoir quand et
comment cela finira.
Cet
été 1921 restera dans !es mémoires et les annales
météorologistes, en fixeront !e brûlant souvenir, car la quantité
de pluie, tombée depuis trois ou quatre mois, est relativement
insignifiante, par rapport à la normale, le ciel demeure
implacablement bleu, et parfois, pendant des séries de semaines, ou
ne peut apercevoir un seul nuage, si petit soit-il, en suspension dans
l'atmosphère. Des
sécheresses, il y en eut de tous temps : Dans l'antiquité biblique
et au Moyen-Age, on les considérait comme une juste punition du ciel,
et l'Eglise même avait institué des prières pour en obtenir la
cessation ? Quand
elles sont de durée normale, personne ne songe à s'en étonner.
Elles accompagnent, pour ainsi dire, logiquement, les chaleurs
estivales, dont on a coutume de ne point trop s'émotionner non plus,
si elles ne dépassent pas une certaine intensité et une certaine
durée. (Source
Juillet 1921 - Le 14 Juillet. - Pendant que le « Bonhomme Normand » était sous presse, le programme connu de la Fête nationale s'est, déroulé sans incident, espérons-le. Chose extraordinaire et qui est bien faite pour nous inspirer confiance dans le gouvernement, il a eu la hardiesse intelligente de supprimer la revue du 14 juillet, à cause de la chaleur. Bravo et merci pour nos petits-soldats ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Distinctions posthumes.
-
La médaille militaire et la Croix de guerre ! ont été
décernées à la mémoire de M. André Alexandre, tombé
glorieusement le 17 avril 1917. Ce glorieux disparu est le frère de
M. Alexandre, l'actif commerçant bien connu. La médaille militaire et la Croix de guerre viennent aussi d'être décernées à la mémoire du soldat Georges Gosse. tué au Labyrinthe, en Mai 1915. Le père de ce héros, M. N; Gosse, a été chef de gare à St-Aubin, Luc et Courseulles. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
A Neuville-Saint-Vaast.
-
D'effroyables combats ont eu lieu, on s’en souvient, dans ce
coin tragique du Pas-de-Calais, et on s'est occupé d’y réunir,
dans un vaste cimetière, les restes des héros, inhumés un peu
partout dans les champs et les jardins. 6 000 tombes sont groupées
dans cette nécropole. Des familles y ont certainement des morts, sans
en avoir encore été prévenues. Une de nos lectrices, mère d'un
jeune combattant tombé là, s'est trouvée dans ce cas. Elle est
allée récemment, reconnaître la tombe de son fils et a relevé
quelques noms de ces héros. Voici
cette funèbre et glorieuse liste : Bunouf Léon, classe 1907
- Bosset Léon,
cl. 1914 - Busé
Emile, cl. 1915 -
Benard Pierre, cl. 1015 -
Bertrand Auguste, cl. 1898
- Louis
Henri, 274e Inf. -
Clairin Louis, cl. 1902 -
Hamel Alphonse cl. 1900 -
Charlotte Edouard, cl. 1907
- Guéliné Jules,
cl. 1903, tous originaires de Caen. et Onfroy René, cl. 1915.
originaire de Falaise. (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet
1921 -
Un drame passionnel.
-
Le quartier St-Ouen, était mis en émoi hier, comme notre
journal était sous presse. Un ouvrier, nommé Morel, âgé, de 47
ans, venait de tuer sa femme, âgée de 37 ans, de deux coups de
fusil. Le
ménage Morel avait cinq enfants, mais vivait désuni. Le matin du
meurtre, Morel avait fait un long trajet à bicyclette, pour venir
voir sa femme, qui demeurait rue Caponière, 86. On
l'a arrêté presque aussitôt et interrogé. Il pleurait à chaudes
larmes. Est-ce le sincère regret de son crime et n’a-t-il cédé
qu'à un accès de violence ? C'est ce que l'enquête est chargée de
révéler. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
La servante voleuse.
-
M. Lebahy, receveur de l'Enregistrement, rue des Carmes, à
Caen, était victime depuis quelque temps, de certains vols d'argent,
à Pont-l’Évêque, où il était avant, et à Caen, ensuite, 1 200
fr. d'abord avaient disparu, puis 2 000 fr. Cette fois-ci, M. Lébahy
porta plainte. L'enquête
amena vivement la découverte de la coupable, qui n'était autre que
la propre bonne de la maison, la fille Simonne Restoux, 19 ans. Elle
avoua. Elle avait rendu les 2 000 fr. d'une façon assez curieuse.
Hantée par les remords, la fille Restoux les avait mis dans une
enveloppe et remis à son patron en lui disant qu'un prêtre venait de
les apporter,
sans doute
Juillet
1921 -
Les beaux dimanches caennais.
-
Nos voleurs se piquent au jeu et continuent leurs exploits
hebdomadaires, portant ainsi le plus audacieux défi au public et à
la police. Dimanche, ils opéraient chez M. Marescal, 28, rue de Bras, entrepreneur de pompes funèbres. Ayant forcé la porte avec une pince, ils ont tout fouillé et jeté le contenu des meubles sur le parquet. Pourtant, ils n'ont guère eu le temps de prendre que pour environ 1 200 fr de bijoux. Un coffret renfermant 20 000 fr. leur a échappé. Mais qui donc nous enverra le Sherlock Holmes ou le Nick Carter qui saura dépister ces tenaces et effrontés cambrioleurs ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Une noyade. -
Deux jeunes gens, dont le jeune Roger Alix, 15 ans, demeurant
rue d'Auge se promenaient sur l'Orne, dans un petit bateau, Ils
eurent la mauvaise idée de descendre en aval, le long des quais des
casernes, et Ils s'arrêtèrent à l'escalier de pierre pour y
débarquer. Soudain Alix, perdant l'équilibre, disparut sous l'eau. On
chercha les secours. On voulut se procurer des engins de sauvetage. Il
n'y en avait aucun dans le voisinage. Des plongeurs de bonne volonté
sondaient la rivière cherchant vers le milieu. Les secours manquaient
complètement d'organisation. Un fut enfin prévenir M. Maës, de l'Ecole
de Natation, qui, à l'aide d'un grappin, retrouva le corps tout près
du bord, et à faible profondeur, là même où il était tombé. Il
était malheureusement trop tard pour rappeler le jeune garçon à la
vie. Mais n'est-il pas inouï que, dans une ville comme, la nôtre,
traversée par de si nombreux cours d'eau, le matériel de sauvetage
le plus élémentaire fasse défaut ! Au nom de la population caennaise tout entière, que cet événement douloureux a consternée, nous demandons qu'une guérite de sauvetage soit placée sur les quais et puisse fournir, à toute heure, les engins indispensables. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet 1921 - Un satyre. - Auguste Billard, 32 ans, restaurateur, place de l’Ancienne Comédie à Caen, comparait pour attentat à la pudeur sur une fillette de cinq ans, Billard a fait des aveux complets. La Cour le condamne à 5 ans de réclusion — Défenseur : Me Roger. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Orages et cyclones.
- La chaleur intense devait finir par amener de violentes
perturbations atmosphériques. Des orages violents se sont abattus sur
toute la région. A Caen, un cheval à M. Zappa, a été tué dans la
cour de la gare, par un fil électrique rompu. Au marché St-Sauveur,
le vent a causé quelques dégâts. Les tentes du Concours-Foire ont
été enlevées. A
Bayeux, l'orage s’est déchaîné avec une violence extrême. La
foudre est tombée sur des arbres, dans l'enclos des Capucins, elle a
renversé deux murs. Dans les champs, des pommiers ont été
renversés et le foin des vieillottes dispersé. Malgré d'abondantes
pluies d'orages, la chaleur persiste. Le
thermomètre, à Caen, reste sur la hauteur il ne s'y trouve pas à «
la fraîche », au contraire. Pourtant, nous ne sommes pas encore dans
la canicule. qui s’étend du 22 juillet au 23 août. et qui passe,
pour la saison la plus torride de l'année. S'il doit faire plus chaud
à ce moment qu'à présent, que deviendra-ce ? (Source : Le
Bonhomme Normand)
Nous
savons maintenant que l'inconcevable retard apporte à cette érection
a été dû, d'abord, aux lenteurs administratives, on n'en finissait
pas de voter les fonds, puis aux difficultés industrielles.
Le
piédestal, en granit de Bretagne, sort des chantiers de
St-Mards-le-Blanc. II a 5 m. 36 sur 4 m. 20, à la base, et mesure 3
m. 50 de hauteur. Cela faisait dans les 50 mètres cubes à équarrir
et polir. Il fallait pour cela 1 100 journées de travail. Il en
restait encore 60 lorsque sur une question de réduction de salaires,
a éclaté la grève des granitiers Il a fallu alors enlever les blocs
de la carrière de St-Mards-le-Blanc pour les transporter à Antrain. On
craignait que les ouvriers ne s'opposassent à leur enlèvement, par
bonheur, ils n'en ont rien fait et le piédestal s'est terminé,
malgré tout. Le
transport de la masse de bronze de deux tonnes et demi et sa mise en
place seront, on le conçoit des opérations assez difficiles, étant
donné surtout l'équilibre audacieux du cheval campé sur les deux
seuls pieds de derrière. Souhaitons que ces opérations s'accomplissent sans accident et que, dans l'alignement majestueux des tours de Saint-Étienne, se dresse bientôt la statue du valeureux connétable, qui sut si bien mettre les anglais à la raison. (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet 1921 - Un relevage. - C'est ainsi qu'on appelle la remise à neuf d'un orgue à tuyaux. Celui de St-Etienne de Caen va subir une réparation de de genre. Ce relevage exécuté par la maison Kœnig, de Caen, durera plusieurs mois, pendant lesquels la paroisse du Bourg-l'Abbé sera nécessairement privée de son grand orgue. (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet 1921 - Le retour des héros. - Les corps de quatre de nos concitoyens, tombés glorieusement, sont revenus à Caen, ces jours-ci, ce sont ceux de Paul David, soldat au 117e ; Henri Gosset, canonnier au 120e ; Henri Lemore, canonnier au 11e corps ; Oscar Lerebourg, soldat au 1er colonial. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Accident de voiture.
- Un cocher de la maison Fauvel, boulevard des Alliés,
à Caen, le père Catherine, bien connu à la station de la place de
la République, se rendait, la nuit, à la gare, venant de Venoix, et
passait sur le cours Sadi-Carnot, quand son cheval buta sur une pile
de planches servant à clôturer le champ de courses. M. Catherine fut précipité sur le sol. Il se plaint de douleurs internes et, n'a pu reprendre son service. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Le feu. - Un incendie s'est déclaré dans la boulangerie
Garnier, rue Campion, à Caen, devant la vieille église, St-Gille.
Tout le matériel et le magasin ont été détériorés. Une vingtaine
de sacs de farine qui se trouvaient dans une chambre, au-dessus du
four, ont été rendus Inutilisables. On suppose qu'un morceau de bois mal éteint a communiqué le feu. II y a assurance. (Source : Le Bonhomme Normand)
Cerceau
fut transporté à l'hôpital par les soins de la police qui commença
immédiatement une enquête pour retrouver le meurtrier. ce qui ne fut
pas long. Son coup fait, Legendre s'en fut paisiblement se coucher. Il a été arrêté à son domicile et mis à la disposition du Parquet. L'état de la victime ne semble pas très inquiétant. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Broyé sous un train.
- Un employé de chemin de fer de Ia gare de Lisieux. M.
Arthur Bossut, demeurant rue du Pré[1]d'Auge,
était de service de nuit. Vers 4 heures du matin, en voulant monter
dans un wagon au moment où le train se mettait en marche, il manqua
son élan et tomba sous les roues. Relevé immédiatement, le malheureux avait les deux jambes et un bras broyés. Il fut transporté d'urgence à l'hôpital où il expira une heure après. Bossut était âgé de 29 ans. Il laisse une veuve et deux enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Méfaits de sidis. - Deux arabes se trouvaient sur la voie de la S. M.N.,
gesticulant comme des hommes ivres. L'un d'eux sortit un revolver de
sa poche et en tira deux coups dans la direction de l'aiguilleur M.
Charles Dupont, 42 ans, demeurant à Caen, rue de Falaise, sans
heureusement l'atteindre. Deux
ouvriers de l'usine, MM. Louis et Merentier, arrivèrent et crièrent
aux Sidis : « Haut les mains ». L'arabe qui avait tiré jeta son
revolver et se laissa emmener au poste n° 1. Interrogé par les
gendarmes, il déclara qu'il n'avait voulu tuer personne, mais
seulement essayer son revolver. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Un satyre. - On a arrêté Jules Guilleux, 31 ans, manœuvre à
Colombelles. Ce triste individu s'était mis presque nu devant des
enfants qui s'amusaient dans un champ près le cimetière St-Gabriel,
à Caen, et s'était livré à des gestes obscènes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
L’étage au-dessous.
- Au passage d'un camion automobile conduit par M.
Maurice Balorel, employé à la biscuiterie Alabache, à Mézidon, le
sol s'est subitement affaissé, rue des Carmélites, à Caen. Le
Camion a été, après un long travail, retiré, de l'excavation. Il
n'y a pas eu d'accident. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Les méfaits administratifs.
-
Comme nous le disons dans notre premier article, la Noë et
l'Abreuvoir ont. été complètement envahis par les herbes et les
détritus. Pour comble, ces jours derniers, on a eu l'idée d'y
envoyer les Odons, quand, avec un peu de bonne volonté, on eût pu y
faire entrer de l'eau de l'Orne, qui, elle, est en train de remonter.
Le résultat ne s'est pas fait attendre : les milliers de poissons que
contenait la Noë sont crevés ou en train de crever. On
voit quantité de pièces superbes, brochets, brèmes, etc... se
débattre sur le dos.
Août
1921 -
Victime de son courage.
- M. Louis Bailleul, 32 ans, charpentier, rue de
Bretagne, à Caen, avait été désigné par ses patrons, MM.
Lelièvre, entrepreneurs de menuiserie, pour aider un voisin à
charger une voiture de bois. Le
chargement terminé, M. Bailleul s'apprêtait à s'en aller reprendre
son travail quand le cheval s'emballa. N'écoutant que son courage, le
charpentier s'élança à la tête de l'animal. Malheureusement, il
tomba et fut traîné pendant plusieurs mètres. Dans sa chute, il se
fractura le crâne. Il est mort des suites de ses blessures. M. Bailleul, marié depuis peu, laisse une jeune veuve et une famille bien éprouvée, trois de ses frères étant morts à la guerre. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
Visites domiciliaires.
- Plusieurs commerçants de Vaucelles, ont eu la visite
de malfaiteurs, qui se sont introduits la nuit, vraisemblablement à
l'aide de fausses clefs, d'abord au débit Hervieu, rue d'Auge, 95,
où ils ont pris 10 fr. et des boites de conserves, ensuite chez Mme
Lathuin coquetière, rue d'Auge, 26. Là, ils ont pris du beurre, des
oeufs et des conserves. Enfin chez M. Pasquier, coiffeur, également rue d'Auge où ils ont dérobé quelques coupures et des objets sans valeur. N'oublions pas de dire que des enquêtes sont ouvertes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
La chute de l’échafaudage.
-
L'entreprise de Mme Fauvelais, de Caen, effectue, en ce moment
des travaux de réfection à la toiture d'une maison appartenant à la
Ville de Lisieux et occupée par Mme Martin-Vesque, marchande de
chaussures, Grande-Rue. Par suite de la rupture des tire-fonds, l'échafaudage volant placé à la hauteur du deuxième étage, s'est écroulé, entraînant, dans sa chute deux ouvriers, MM. Jules Agnez, 32 ans, de St-Martin-de-la-Lieue, et Charles Jourd'heuil, 18 ans, de Lisieux. Relevés grièvement blessés, ils ont été transportés à l'hôpital. Agnez, qui se plaint de douleurs internes, porte des fractures de côtes et de l'avant-bras ; Jourd'heuil a une fracture du bras et de la cuisse. Malgré ces blessures, leur état est aussi satisfaisant que possible. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1921 -
Les sidis. - Deux ouvriers des Chantiers Navals, MM. Auguste Lanoê,
rue St-Jean, et Auguste Hulban rue de Vaucelles, ont été attaqués
par des marocains cachés dans le couloir du débit tenu par Mme
Richer, rue de Vaucelles. L'un d'eux tira un coup de revolver sur M.
Lanoê, le blessant à la cuisse gauche. Les
auteurs de cette agression ont été arrêtés le lendemain. L'auteur
principal, celui qui tira sur M. Lanoê, est un nommé Houssain ben
Amed Abdallah, 28 ans, et son complice, Layad ben Bonnich ben Amed, 21
ans, manœuvre, tous deux habitant chez la dame Richer, restauratrice,
rue de Vaucelles à Caen. Le revolver a, été retrouvé dans une
armoire où il avait été caché par Mme Richer. M.
Lanoê a été transporté à l'hôpital. Tout de même ne trouve-t-on
pas qu'il serait temps de renvoyer au Maroc tous ces Abdallas-là ?
(Source
Septembre
1921 -
Dangereux steeple-Chase.
- Le cheval de M. Bazin, hôtelier, rue du Vaugueux, à
Caen, que conduisait Alphonse Grin, 52 ans, domestique, eut peur, en
passant le long de la caserne, d'un camion à bras chargé de fer. L’animal
se cabra et malgré les efforts de son conducteur sauta par-dessus le
parapet, tombant dans l'Orne et entraînant avec lui la voiture. Le domestique a pu, heureusement sauter à temps pour ne pas suivre le même chemin. Ce n'est qu'après deux heures de travail que l'attelage a pu être retiré. Le cheval était noyé. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1921 -
Et les mœurs !
- Plainte a été portée par Mme veuve Eon, ménagère,
rue de Caumont, à Caen, contre Émile Pimont, 56 ans, journalier, rue
de Bras, qui se livrait à des actes obscènes sur son fils âgé de
sept ans. — Léon Besnard, 25 ans, domestique de ferme chez M. Lecorneur, à Barbery, canton de Bretteville-sur-laize, a été arrêté sous l’inculpation d'outrage public à la pudeur. Besnard a reconnu Ies faits qui lui sont reprochés. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre 1921 - Une grue qui se noie. - Par suite d'une voie d'eau, une grue de la Société du Port de Givet, amarrée quai Vendeuvre, a coulé à fond. La société s'occupe de faire le nécessaire pour la remettre à flot. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1921 -
L’éloquence des chiffres.
-
Au cours d'une récente séance du Conseil, on a déclaré que
le chiffre de la population caennaise n'était que de 47 926
habitants. On
nous fait remarquer qu'il ne s'agit là que de la population dite «
municipale » que concernent seule les instructions du
gouvernement. A ce chiffre, il faut ajouter celui de la population «
comptée à part » : hôpitaux, asiles, prisons,
établissements d'enseignement, garnison, etc... On
obtiendra ainsi un total de 52 367 habitants, chiffre officiel, mais
certainement inférieur à la réalité, étant reconnue
l'imperfection du dernier recensement. (Source : Le Bonhomme
Normand) Septembre
1921 -
La guerre continue !
-
Caen s’est éveillé jeudi au bruit des détonations. Dans la
plaine voisine, l'artillerie faisait rage. Heureusement les boches
n'étaient pas là, et il ne s'agissait que d'exercices de tir.
(Source : Le Bonhomme Normand) Septembre
1921 -
Destins tragiques. -
Un enfant de quatre ans, Eugène Lamare, rue du Milieu,
à Caen, était seul avec sa petite sœur de 13 mois. La fantaisie lui
vint d'allumer une allumette. Il mit le feu à des torchons et à la
voiture d'enfant dans laquelle sa sœur était couchée. La
pauvre petite a été grièvement brûlée à la tête et aux bras.
Aux cris poussés par le gosse, des voisins accoururent et se
rendirent assez vite maître de ce commencement d'incendie. La
petite Émilienne a été transportée, à l'hôpital. Elle y est
décédée quelques heures après. Le père de cet enfant était
sonneur à Vaucelles, il fut tué d'un coup de cloche à la Toussaint
dernière. (Source : Le Bonhomme Normand)
Le
cheval s’emballa et descendit la rue Manissier où il fut arrêté,
au bas, par M. Lelay. Une des deux dames qui se trouvaient dans la
voiture, Mme Ledauphin, demeurant rue Hamon, voulut sauter et se
fractura la jambe. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1921 -
On dit... -
Que le syndical des ouvriers des P. T. T. proteste avec
énergie contre la suppression des 720 fr. de « cherté de vie » qui
est en projet et contre les licenciements trop nombreux du personnel. -
On dit... que, dans toutes les communes, les instituteurs qui
prennent leur retraite ne sont pas également regrettés. -
On dit... que nos bons gendarmes font des procès de gui aux
propriétaires et jamais à l'Etat qui pourtant laisse les parasites
dans ses arbres. -
On dit... que la fameuse, lettre du prisonnier espagnol
continue de sévir et qu'il semble impossible que des naïfs mordent
encore à un appât depuis si longtemps éventé. -
On dit.... que dans un grand cimetière une tombe demeurée
ouverte un mois après une exhumation empêche Ies voisins d'arranger
de décemment leurs sépultures. - On dit... qu'il y a toujours « chiffetirée » entre le maire de Luc et le comité du Souvenir français. Le comité veut donner un concert. Le maire n'aime pas la musique. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1921 -
A propos du vieux Caen.
-
un lecteur me rappelle les légendes qui y couraient jadis, sur
les souterrains qui, assure-t-on, traversaient la ville. Les anciens
caennais prétendaient, en effet qu'un souterrain, partant de l'abbaye
d'Ardennes, avait sa sortie dans celle de St-Etienne, au centre du
carré des cloîtres actuels du Lycée. Un autre souterrain, partant,
de la même abbaye, aboutissait au Château. Enfin, un troisième
devait déboucher au pont de Carpiquet. Une
chose est certaine, c'est que lorsqu'une lourde voiture passe rue de
la Délivrande, à la Maladrerie, près de l'école des Filles, un
bruit sourd et caverneux se produit, comme si une importante
excavation formait cage de résonance au dessous de la route. Le
chemin souterrain d'Ardennes est peut-être là ? Aurions-nous donc, aussi des Catacombes dans notre vieille Athènes ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre 1921 - Une marâtre. - On a arrêté, à Caen, et mis à la disposition du Parquet, la femme Leparquez, 30 ans, ménagère, rue Caponière, pour mauvais traitements à des enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1921 -
Entre horsains. -
Un Sénégalais, Arsène Fallhas, docker, ayant voulu emmener
une femme à une chambre qu'il habité en commun boulevard des
Alliés, à Caen, avec un compatriote Faye-M. Baye, celui-ci s'y
opposa. La discussion prit aussitôt, un caractère violent, et Faye
porta un coup de couteau à son adversaire lui faisant une grave
blessure à
Septembre 1921 - Singulier vol. - Une barque appartenant à M. Louis Robie, bijoutier, rue Saint-Jean, à Caen, a été volée près le l'École de Natation. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1921 -
Mort sur la route. -
On a découvert sur la route de Lion-sur-Mer, près du
Haut-Lion, le cadavre de M. Lécourt, 28 ans, garçon boucher chez M
Knight, à Lion. Le malheureux avait succombé aux suites d'une embolie au cœur. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1921 -
A propos du vieux Caen.
-
un lecteur me rappelle les légendes qui y couraient jadis, sur
les souterrains qui, assure-t-on, traversaient la ville. Les anciens
caennais prétendaient, en effet qu'un souterrain, partant de l'abbaye
d'Ardennes, avait sa sortie dans celle de St-Etienne, au centre du
carré des cloîtres actuels du Lycée. Un autre souterrain, partant,
de la même abbaye, aboutissait au Château. Enfin, un troisième
devait déboucher au pont de Carpiquet. Une
chose est certaine, c'est que lorsqu'une lourde voiture passe rue de
la Délivrande, à la Maladrerie, près de l'école des Filles, un
bruit sourd et caverneux se produit, comme si une importante
excavation formait cage de résonance au dessous de la route. Le
chemin souterrain d'Ardennes est peut-être là ? Aurions-nous donc, aussi des Catacombes dans notre vieille Athènes ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Une scène faubourienne.
- En rentrant chez elle, le soir Mme Lancelevé, 37 ans,
chiffonnière, rue Caponière, 84, à Caen, accompagnée de sa fille
Fernande, 9 ans, fût assaillie à coups de bouteille par sa voisine,
la fille Augusline Gautier 28 ans. Non contente de s'en prendre à la mère la forcenée se jeta sur la fillette, lui faisant une blessure au-dessus de l'œil. Des voisins, accourus aux cris de Mme Lancelevé, se mirent à la poursuite de l'ami de la fille Gautier, un nommé Brault, qui dut s'enfuir rue Caponière, et se cacher dans un grenier. Mme Lancelevé, gravement blessée, a été transportée à l'hôpital. La fille Gautier a été arrêtée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1921 - La voûte meurtrière. - M Georges Varin, 43 ans, rue froide, à Caen, charretier chez M. Hubert, brasseur, rue des Carmes, rentrait, sa tournée terminée, conduisant un camion attelé de deux chevaux. En passant sous la porte voûtée de l'établissement de son patron, il heurta de la tête l'entrée de la voûté et se fractura le crâne. Transporté immédiatement à l'hôpital, le malheureux, qui avait un commencement de paralysie, est mort des suites de sa blessure. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Le génie du mal. -
Des pierres ayant été posées à 15 centimètres de distance
et sur une longueur de 50 mètres sur les deux rails de la ligne des
Chemins de fer du Calvados, une locomotive a déraillé au pont du
Marais, près la gare de l'État. Il n'y a pas eu d'accident de
personne. On recherche l'auteur de cette tentative criminelle. Le
trouvera-t-on ? Espérons-le.
Octobre
1921 -
La mort de prés. - Affligée d'une surdité complète, Mme Hareng, 64 ans,
descendait le quai de la Londe, près des rails du tramway, avec une
brouette chargée de fruits. Malgré les appels réitérés du
mécanicien, qu'elle n'entendait pas, Mme Hareng resta sur la voie et
fut heurtée par la locomotive, qui, heureusement la projeta hors des
rails. L'imprudente a été relevée avec de fortes contusions. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Macabre pêche. - On a retiré du bassin, à Caen, en face du quai
Saint-Nicolas, le cadavre du douanier Eugène Le Courtois, 31 ans, rue
d'Auge, qui était disparu depuis la veille. Son képi, trouvé au
bord du quai, avait donné l'éveil. Des recherches avaient été faites par ses collègues. Son corps avait pu être ramène à la surface. Il ne portait aucune trace de violences. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Un saut périlleux.
- En
passant sur le cours Circulaire, à Caen, le cocher Théodore Fleury,
rue de Strasbourg, qui conduisait un cheval aveugle a pris une
mauvaise direction. Le cocher, le cheval et le fiacre ont fait la
culbute dans le fossé de la prairie. Le cheval ne fut pas blessé,
mais son conducteur avait la clavicule fracturée et portait de
nombreuses contusions. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Est-ce un crime ?
- Un
facteur des Télégraphes, M. Eugène Prosper, rue Caponière, à Caen
a disparu de son domicile laissant sa vieille mère, avec laquelle il
habite, dans une inquiétude mortelle. Le lendemain de son départ sa
mère recevait une lettre lui demandant pardon de la peine qu'il
allait lui causer. Dès ce moment, on supposa un suicide. Bien
qu'on soit encore sans nouvelles précises. La découverte d'un képi
de facteur faite ces jours au pont de la Fonderie et semblant avoir
appartenu au disparu rendent plus angoissantes les recherches faites
pour le retrouver. Prosper était âgé d'une trentaine d'années et très estimé de ses chefs et de ses camarades. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
L’heure retrouvée.
-
A partir du 26 octobre prochain, l'heure sera l'heure, et non
plus l'heure d'avant. Ce sera un véritable soulagement pour nos
braves ruraux, que le dérangement du temps gêne extrêmement. Le
retour à l'heure normale se fera dans la nuit du 25 au 26, où on
pourra dormir 60 minutes de plus. Quelle aubaine. Comme d'ordinaire,
les horaires de chemins de fer ne seront pas changés, les conducteurs
de trains auront 60 minutes à leur disposition pour faire une
manille, là où ils se trouveront. Pourvu que ce flottement
n'occasionne pas d'accidents, c'est ce qu'il faut souhaiter. Mais il
serait peut-être plus prudent de ne pas voyager cette nuit là.
(Source
Octobre 1921 - Le suicide à bicyclette. - On a retiré de l'Orne à cinquante mètres environ de la passerelle du Grand-Cours, à Caen, le cadavre du facteur télégraphiste, Eugène Prosper dont nous annoncions la disparition la semaine dernière. La position du cadavre laisse croire que le désespéré s'est jeté à l'eau avec sa bicyclette qu'on a d'ailleurs repêchée quelques mètres plus loin. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Pauvre gosse !
-
La femme Leparquez, 30 ans, journalière, rue Caponière. à
Caen, était poursuivie pour mauvais traitements à l'enfant de son
amant, âgé de 7 ans. Elle le battait, si violemment qu'à chaque
gifle l'enfant roulait à terre. Un jour même, elle le traîna
jusqu'à Carpiquet par une chaîne dont elle lui avait attaché les
poignets. Le Tribunal correctionnel a condamné cette marâtre à 4 mois de prison. L'enfant a été confié, provisoirement à l'Assistance publique. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Arguments tranchants.
- Dans la nuit, le Commissaire de police de service à la
permanence était, prévenu que Louis Luttringer, riveur, rue des
Carmes, à Caen venait d'être frappé d'un coup de couteau par son
voisin, Émile Bourges, 19
ans, métallurgiste. Le
Commissaire se rendit sur les lieux et trouva Luttringer qui portait
à la cuisse droite une plaie de 6 centimètres. Apres enquête, Bourges prétend que c'est Luttringer qui se serait élancé vers lui, un couteau à la main, il lui aurait seulement saisi le bras sans le frapper. Tout ceci n'a pas paru clair et Bourges a été conduit devant le Procureur de la République, Luttringer, lui, a été transporté à l'hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1921 - Mort d’un assassin. - Morel, l’assassin qui, en juillet dernier, avait fait le voyage de Cintheaux à bicyclette, armé de son fusil de chasse, pour tuer sa femme qui tenait un petit, débit rue Caponière, vient de mourir à l'infirmerie de la maison d'arrêt où il était en traitement, pour une bronchite tuberculeuse gagnée pendant la guerre. Morel échappe ainsi à la justice des hommes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1921 - Pour les petits. - Avec la calamiteuse sécheresse, on peut craindre que le lait ne devienne cher, cet hiver, et les dépenses de la Goutte de Lait seront sûrement lourdes. Aussi les dons faits à notre oeuvre préférée, sont-ils bien accueillis. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1921 -
Le coup de pouce. - Nous sommes revenus à l'heure normale. L'opération
s'est faite sans douleur, si ce n’est pour nos montres, dont les
aiguilles souffrent toujours un peu de marcher en arrière. Finis,
maintenant, les longs soirs et le travail à la lumière du jour ! Il
va falloir allumer dès quatre ou cinq heures ! Mais
nos paysans, eux, sont contents. Ils en avaient plein le dos d'être
obligés de marcher en même temps « à la nouvelle et à
l'ancienne ». L'avance de l'heure, qui a quelques avantages, il faut
le reconnaître, commence à être sérieusement combattue. Des
esprits sérieux prétendent même que ses économies sont factices,
et que, comme toutes les habitudes anormales et contraires aux lois
naturelles, elle doit, au contraire, entraîner des pertes
appréciables, qu'on n'aperçoit pas de prime abord. Nous avons
toujours six mois pour y réfléchir ! (Source : Le Bonhomme
Octobre
1921 -
Trois saligauds. -
Un chimiste de la Société Normande de Métallurgie, nommé
Roussel, rue Saint-Pierre, à Caen, a été arrêté. Ce triste
individu se livrait, sur la voie, publique, tantôt dans un endroit,
tantôt dans un autre, et particulièrement devant des jeunes filles,
à des obscénités d'un goût non douteux. II a avoué ce qui lui
était reproché. —
Un autre, Jules Guilleux, 31 ans, journalier, sans domicile fixe,
attirait des enfants sur le cours Montalivet, à Caen, et là, comme
Roussel, se livrait à des gestes répugnants. Le père d'un des
gosses le surprit, lui administra une correction en règle et le
conduisit au commissariat. — Un journalier de Cléville, canton de Troarn, Pierre Avisse, accusé d'avoir violé, il y a quelques jours, une fillette de 13 ans, habitant Argences, a été arrêté. Il a avoué les faits. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1921 - De l’eau s.v.p. ! - Tenant Compte de nos requêtes, le Service des Eaux a rouvert quelques bornes-fontaines. Malheureusement il est encore bien des pauvres femmes qui doivent aller chercher 'eau au diable avant de la hisser dans leurs étages. Qu'on pense à favoriser de préférence les quartiers populeux, c'est ce que nous demandons instamment. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1921 -
Un qui se défend. -
Un tailleur de Luc-sur-Mer, M. Désiré Tessel, était venu à
Caen et se disposait à repartir le soir, vers 9 heures, lorsqu'il fut
accosté, près le bureau d'octroi, par un inconnu. Tous deux lièrent
conversation et se disposaient à faire la route ensemble. Arrivés
un peu au-dessus du calvaire Saint-Pierre, l'inconnu poussa d'un coup
d'épaule M. Tessel sur le talus, puis se jetant sur lui, il lui cria
: « La bourse ou la vie ! » Mais le tailleur ne perdit pas la
tête. Il administra à son agresseur un formidable coup de pied sous
le menton et l'envoya, à son tour rouler à terre. Voyant qu'il avait affaire à plus malin que lui, le bandit s'enfuit. M. Tessel qui en tombant, s'était cassé le pouce a été admis à l'hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1921 -
Après boire. - Mathurin Le Gouge, arrivant, des régions libérées,
était venu à Caen, pour chercher du travail. Il fit la rencontre de
plusieurs individus avec lesquels il prit des consommations dans un
café du cours Cafarelli. En sortant du café, Le Gouge se dirigea vers les Hauts-Fourneaux où il voulait se faire embaucher. A peine avait-il fait deux cents mètres qu'il était assailli par ses amis de rencontre qui le dévalisèrent de son portefeuille contenant une cinquantaine de francs et de son petit baluchon d'effets. Le Gouge a pu donner un signalement à peu près précis de ses agresseurs, qui, nous l'espérons, ne tarderont pas à titre arrêtés. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1921 -
Entre français !
-
Un jeune homme, appartenant à une des meilleures familles
caennaise, avait été mobilisé, dès le début de la guerre, en
qualité de médecin auxiliaire. Ce pauvre, enfant, plein de santé et
d'avenir, fut tué à Rouvray, en 1915. Un obus autrichien éclata à
ses pieds, et plusieurs de ses camarades succombèrent avec lui. Ce
n'est pourtant que ces jours-ci que la médaille militaire lui a été
décernée, à titre posthume. Et
voici comment sa famille en a été avertie. Elle a reçu, par la
poste, sans autre avis préalable, un petit paquet recommandé. Ce
paquet contenait, dans un modeste écrin, l'insigne de la Une
pauvre et mince feuille de papier, portant une formule polycopiée et
signée de l'officier d'administration, commandant la section
d'infirmiers à laquelle appartenait le jeune médecin disparu. Au dos
de ce triste chiffon, se trouvait une autre formule polycopiée
également : Pommes de terre. Choux. Carottes. Oignons. Poireaux, avec
cet avis : « Le prix à soumissionner est le prix du
kilogramme » C'est à frémir, vraiment ! Par quel aberration d'esprit, par quelle abominable négligence, une administration peut-elle en venir à commettre d'aussi révoltantes inconvenances ? On se le demande. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1921 -
Le temps qu’il fait.
- Un savant, emballé par les splendeurs de ce long
été, avait prédit trente cinq ans de beau temps et de chaleur. Nous
avons heureusement échappé à ce superbe mais trop desséchant
régime. A
présent, il pleut, bergères ! Bien mieux, il neige ! Nous sommes
même, ces jours derniers, payé le luxe d'une tempête, avec dégâts
un peu partout. Ces pluies viennent bien tard, n'empêche qu'au
Pays-d'Auge, les pommes « dernières », restées
accrochées aux arbres, ont trouvé le moyen de regrossir un peu. Partout en pile avec entrain et on boit du cidre nouveau qui n'est pas mauvais. On en trouve même, parait-il, dans la Manche à 0 fr. 20 le litre. S'il n'était pas si doux, on irait s'y flanquer une cuite ! Il faut tout de même que, chez nos voisins, les pommes ne soient pas chères, car les droits sont ridiculement élevé : vingt et un sous par barretée ! C'est parfois autant que valent les pommes ! A quoi songent donc nos représentants? Il faut des impôts, c'est vrai, mais on pourrait prendre l'argent ailleurs que sur la boisson du pauvre. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1921 -
Le père peinard. -
Ça doit être lui le directeur de la ligne de Vire à Caen,
car voici ce qu'est venu nous conter, mardi soir, une charmante
voyageuse qui débarquait tout fraîche (oh oui !) d'un train arrivant
de la capitale du Bocage : « C’est
inouï ! Monsieur ! on a pas idée de traiter des chrétiens comme ça
! Nous somme montés à Vire dans un wagon de secondes, les vitres
étaient cassées. Nous en avons pris un autre, il ne fermait pas !
Ies bouillottes étaient absentes ! Et on allait piano ! piano ! Mais
c'est de Noyers à Caen que nous avons battu tous nos records : manœuvres
à Verson, manœuvres à Louvigny, la ligne était un champ de manœuvres
! Deux heures pour faire, dix-sept kilomètres. Savez-vous, monsieur,
que ça fait environ 2 mètres 36 à la seconde ! J'ai fait le calcul
! » Peste, madame, vous comptez bien, avons-nous dit à notre interlocutrice exaspérée. Ce compliment l'a calmée. Elle a rougi, souri et elle est partie. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1921 -
Nos poilus. -
Nos poilus ne sont pas contents ! On leur a saboté
l'armistice ! Pour tous ceux qui se sont battus, l'armistice, c'est
une chose qui a eu lieu le 11 novembre, à 11 heures du matin, et,
cette chose leur a sauvé la vie. tout bonnement ! On
conçoit qu'ils la tiennent en honneur. Nos parlementaires, eux, ont
prétendu prouver que cette chose s'est peut-être passée un autre
jour, n'importe lequel, et à une autre heure, n'importe laquelle. Les
rescapés se sont fâchés mordicus et ils ont eu raison. Avec cela
que, nos parlementaires ont fait bien pis que de déplacer une minute
qui eût dû demeurer intangible.
Novembre
1921 -
Exemple à suivre. - Nous avons dit combien nous pensions raisonnable et
logique d'associer, dans un même hommage, les grands morts de 1870-71
et ceux de 1914-1918. Le superbe monument de la place des Casernes y
pourra suffire. Ses
auteurs, MM. Le Duc, pour la partie artistique, et, Nicolas, pour la
partie architecturale, ont réalisé là une œuvre émouvante et
noble, bien digne de ceux dont elle doit commémorer l'héroïque
sacrifice. Un exemple nous est donné, à ce propos, par une ville plus importante que la notre. Rennes, la capitale bretonne, a, elle aussi, un monument consacré à ses héros morts en 1870. Ce monument, élevé sur la Place du Champ de Mars, est, comme le notre, composé d'une stèle de granit et d'un sujet en bronze. Il portait déjà cette inscription : « Honneur aux braves tombés pour la Patrie, 1870-1871 ». On vient d'y faire ajouter simplement ces mots. « A la mémoire des soldats d'Ille-et-Vilaine, 1914-1918 ». Et voilà, du coup, un demi-million d'épargné, avec lequel bien des misères, causées par la guerre, pourront être soulagées. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre 1921 - Lugubre retour. - Un convoi de quarante cercueils, revenus du front, est arrivé ces jours-ci en gare de Caen. Les héroïques dépouilles ont été placées dans une chapelle ardente, en attendant leur départ vers des destinations différentes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1921 -
Une bagarre. -
Deux couvreurs, Léon Jourdan et Jean Macé, tous deux de la
rue Caponière, à Caen, avaient, dans un champ, rempli deux sacs de
choux. Comme ils s'en revenaient par la route de Maltot, l'un d'eux,
on ne sait trop pourquoi, tira un coup de revolver. M. Duclos,
maraîcher, sortit sur la route, et aperçut Macé qui l'injuria.
D'une maitresse gifle, le maraîcher envoya le couvreur dans le
fossé. Son camarade qui déjà s'était, armé de son revolver ne
larda pas à subir le même sort. M. Duclos et son fils, arrivé au secours de son père, emmenèrent les deux couvreurs au Commissariat où ils ont été mis à la disposition du Parquet. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1921 -
La Tour prends garde !
- C'était
le refrain menaçant, qu'avec leurs vieilles oreilles de pierre,
entendaient gronder autour d'elles, les deux antiques tourelles
encloses dans le quartier Saint-Louis. On voulait démolir la « Tour
ès Morts » et la « Tour devers les prés », surtout pour
ne pas avoir à les entretenir. Des
traditionalistes charitables ont demandé grâce pour
ces vestiges de nos anciennes fortifications caennaises, et
l'administration des Beaux-Arts s'est décidée à les adopter. Cette solution heureuse donne satisfaction à tout le monde. Les tours sont sauvés et les deniers municipaux aussi. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1921 -
Un peu de protectionnisme.
- Ce
n'est pas cette année que nos bons amis (?) d'Angleterre se
régaleront avec nos dindes et nos oies. Pour faire diminuer un peu le
prix des volailles et permettre à tout le monde, en France, de mettre
la poule au pot, à la Noël, le ministre de l'Agriculture a eu la
bonne idée d'interdire le transport des volailles mortes, en
Angleterre, du 1er décembre au 15 janvier.
Décembre
1921 -
Un bon point. -
Ce
sont nos députés du Calvados qui le méritent. Ils sont allés
parler de notre trop délabré système de routes nationales à M. Le
Trocquer, et ils lui ont demandé de le troquer pour un bon. Le ministre des Travaux publics leur a accordé un nouveau crédit de 50 000 fr., qui va permettre aux actifs rouleaux de Mme Perrin de nous aplatir pas mal de cailloux. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1921 -
Exercice d’équilibre.
- En
voulant traverser la rivière, vers 5 heures du matin, sur une des
poutres du pont de la Noë, M. Mutrel, employé au gaz, rue du
Vaugueux, à Caen est tombé à l'eau. Le gardien du Champ de Courses, entendant des cris d'appel, sortit avec ses deux fils et tous trois se dirigèrent de ce coté. Ils trouvèrent le gazier accroché à l'une des poutres et l'aidèrent à sortir de cette plutôt bizarre position. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1921 - Accident en gare. - Pris entre deux wagons qu'une locomotive refoulait en gare de Caen. M. Albert Lebret, 38 ans, homme d'équipe, place Reine-Mathilde, a eu le bras droit coupé. Le malheureux a été transporté à l'hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1921 - Lâche agression. - Au moment où il sortait de la sacristie, rue Sohier, vers 5 h. 1/2 du soir, M. Jules Perrette, sacristain de l'église Saint-Pierre, à Caen, a été frappé d'un violent coup de poing à l'œil qui l'assomma presque et le jeta à terre. Son agresseur qu'il a à peine vu, a pris aussitôt la fuite. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1921 - Le feu. - Le feu a pris dans un hangar, rue Caponière, à Caen, appartenant à Mme Hue, propriétaire à Vernon et loué a M. Guibout, employé à la Préfecture. Ce hangar, qui a été complètement détruit contenait du charbon et divers objets. Les dégâts sont couverts par une assurance. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1921 -
Les travaux de St-Pierre.
- Tous
les Caennais se réjouissent de ce qu'on va réparer le clocher de
St-Pierre, mais ils sont navrés de voir qu'un vilain échafaudage va
défigurer cette merveille, pour de longs mois, des années peut-être
! Pour
comble, on interdit l'entrée du square, sauf le dimanche. Les gosses
du quartier ne savent plus où aller jouer et l'un d'eux, à ce
propos, disait à un camarade : « Plutôt que de fermer la grillé,
pourquoi que l'entrepreneur a pas emporté le clocher pour le réparer
chez lui ? » (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier 1922 - Un bain froid. - Des passants ont retiré de l'Orne, cours Montalivet, à Caen, Alain Leroux, 21 ans, journalier, qui a été conduit à l’hôpital. Cet individu ayant donné des versions contradictoires au sujet de sa chute à l'eau, une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)
— Un commencement d'incendie, provoqué par l’échauffement de marcs de pommes qui séchaient dans le grenier, s'est déclaré à la cidrerie St-Julien, avenue de Creully, à Caen. Il a été éteint par le personnel de l'établissement. Les dégâts sont insignifiants. — Plusieurs feux de cheminée se sont déclarés à Caen, l'un rue des Cordeliers, dans un immeuble de l'ancien hôtel de Colomby, occupé par des ouvriers des Chantiers N'avais, un autre, rue de l'Église-de-Vaucelles, dans le logement de Mme Demesin. Heureusement les dégâts sont sans importance. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier 1922 - Un drame à bord d’un navire. - Après bien des libations en ville, deux matelots du vapeur français « Bûcheron », amarré dans le bassin Saint-Pierre, à Caen, le chauffeur Jean-Marie Souders, 20 ans et son camarade Flaters, rentraient à bord, complètement ivres, vers 8 h. 1/2 du soir. Les officiers prenaient tranquillement leur repas quand le chauffeur Souders entra dans la pièce et se mit à les injurier. Le capitaine Kerjolly ordonna à l'ivrogne de sortir. Le chauffeur prit son revolver et tira dans la direction du capitaine qui fut atteint au poignet. Le chef mécanicien Choquer se précipita au secours de son supérieur, mais le meurtrier tira également sur lui et le blessa au cou. A ce moment I’électricité s'éteignit, ce qui favorisa la fuite du chauffeur qui alla se cacher dans une cabine. La police prévenue de ce qui se passait arriva à bord. On remit la dynamo en marche et, aussitôt ont rechercha le meurtrier. Arrivé devant la cabine où Souders s'était barricadé. M. Tinck, commissaire de police, fit les trois sommations d’usage. Comme Souders ne répondait pas on fit sauter la porte. Avant même que les agents eussent le temps de le saisir le chauffeur tourna son arme contre lui et se logea une balle dans la tête. Le meurtrier et ses deux victimes furent transportés à l'hôpital. Les blessures des officiers ne sont pas très graves. L'état du chauffeur est désespéré. Son camarade Flaters, a été arrêté. Dans cette dangereuse affaire, l'attitude de M. Tinck et deses agents a été digne des plus grands éloges. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1922 - Ce qui tombe du ciel. - Les ouvriers travaillant à l'échafaudage de l'église Saint-Pierre de Caen, ont laissé tomber, accidentellement, un burin dans le vide. L'outil, en rebondissant sur le pavé, est venu frapper dans la glace de la maison Camille et Cie, et l'a brisée. Cet accident qui aurait pu avoir des conséquences graves, démontre bien le danger qu'il y a, en ce moment à stationner autour de l'église Saint-Pierre. Nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs de passer rapidement et de ne pas s'arrêter à cet endroit. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1922 -
Légion d’honneur.
- La
Croix de la Légion d'Honneur est attribuée à la mémoire du
Sous-lieulenant Gérard Brillet de Vire, tombé devant l'ennemi à Bœsinghe
(Belgique en 1914). (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1922 - Le meurtre de la rue Saint-Jean. - Dans la soirée de dimanche, vers dix heures et demie, en plein centre de la ville, rue Saint-Jean, un meurtre abominable a été commis. M. Guérard, 26 ans, ouvrier peintre rue Montoir-Poissonnerie, et plusieurs de ses camarades, parmi lesquels, se trouvait Eugène Coutance, 28 ans, peintre, ont été assaillis par une bande de Brestois. Au cours de la bagarre, Guérard a reçu un coup de couteau dans le ventre. Coutance, se portant au secours de son camarade, a été atteint au poignet droit et a eu l'artère sectionnée. La lutte ne fut pas longue, les agresseurs prirent aussitôt la fuite. La police, prévenue, a fait conduire Coutance à l'hôpital, et le cadavre de Guérard, qui venait de succomber a été transporté à la morgue. L'enquête active menée au cours de cette affaire a amené bientôt l'arrestation de deux individus, Gabriel Lethower, 20 ans, métallurgiste, et Raymond Stephan, 25 ans, journalier, tous deux habitant depuis quelque temps rue Saint-Pierre. Interrogés, ils ont d'abord nié, et fourni des alibis qui ont été vérifiés. Puis, confrontés avec le cadavre de la victime, ils ont déclaré qu'ils nommeraient le coupable, M. Coutance lui, a déclaré formellement les reconnaître. Ils ont été écroués à la prison et l'enquête a continué. Elle a amené l'arrestation des deux autres individus de la même bande, pierre, Kerjan, 19 ans, métallurgiste, rue Moisant-de-Brieux, et Henri Quillevère, 22 ans, peintre, rue St-Jean 186. Ce dernier est fortement soupçonné. Comme
nous le disons par ailleurs, la rue manquait complément d'éclairage
et jamais, en pleine lumière, un tel acte de sauvagerie n'eût pu
être commis. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
Une chute mortelle.
- Un
ouvrier de la maison Allainguillaume, négociant, en charbons à Caen,
M. Legouée, 40 ans, Rue
Michel-Cabieu était monté sur la passerelle d'un des transbordeurs
qui relient l'usine au quai. En se penchant pour vérifier le
fonctionnement de l'appareil, il a perdu l'équilibre et est venu
s'abattre sur le sol, faisant une chute de 8 mètres. Le malheureux est mort pendant son transfert à l'hôpital, succombant à une fracture du crâne. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
Reviendraient-ils ?
- On
reprend des saumons, cette année, au barrage du Cours. Ces
magnifiques poissons commenceraient-ils donc à réapprendre le chemin
des chaussées et des grèves de la
haute Orne dont l'échelle à poisson pourrait leur rendre
l'accès ? (Source
Mars
1922 -
Après le meurtre. -
Au cours d’un
interrogatoire serré, au sujet de l'assassinat de la rue Saint-Jean
où le peintre Gaston Guérard a trouvé la mort, le juge
d'instruction a arraché à Quillervé des aveux complets sur le
meurtre. « Eh bien ! oui, a-t-il déclaré, c'est moi qui ait fait le
coup ! » Le
misérable est entré ensuite dans les détails de cette scène
sanglante ! Il reste toutefois à éclaircir le rôle de Kerjean.
Quand le malheureux Guérard fut tombé à terre, on se souvient que
l'un des agresseurs lui donna des coups de talon sur la tête. Est-ce
Kerjean ? C'est ce que l'instruction ne tardera pas à établir. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
Un mauvais fils. -
Jules
Feuillet, 22 ans, qui venait d'être libéré du service militaire,
arriva chez sa mère, la veuve Feuillet, 48 ans, rue Basse, à Caen,
et la trouva en complet état d'ivresse. Une discussion éclata. Fou
de colère, le jeune homme s'empara d'un chandelier et frappa sa mère
à la tête. Mme Feuillet, tombée à terre, le misérable s'acharna
sur elle a coups de pied et de poing. La police intervint pour mettre fin à cette scène odieuse. Mme Feuillet, dont les blessures sont graves a été transportée à l'hôpital. Interrogé, Jules Feuillet qui avait la poitrine égratignée, avoua qu’il s'était fait cela pour faire croire que sa mère l'ayant frappé, il s'était ensuite défendu. On l'a arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
Le temps qu’il fait.
- Nous
sommes en Mars, et nous ne risquons pas de l'ignorer, car les
giboulées sont là pour nous le rappeler. Elles sévissaient, ces
jours-ci, avec une violence rare. Cela touchait au cyclone. Il a même
« éclairé » et tonné. De
quel présage ces normales intempéries sont-elles le signe ? Personne n'en sait rien et les autres l'ignorent. M'empêche que cet hiver il a fort peu gelé et encore moins neigé. Il s'ensuit qu'à l'heure actuelle, les amandiers sont en fleurs, ainsi que les pêchers et abricotiers. Si l'hiver est fini, qu'il le dise ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars 1922 - Un bain froid. - Pris de boisson M. Louis Lemonnier, 59 ans, couvreur, rue Caponière, à Caen, est tombé accidentellement dans l'Odon, à l'extrémité de la rue Grusse. On a pu l'en retirer sain et sauf. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars 1922 - La course à la lumière. - Pour aller au devant du jour, les villes se sont avancées d'une heure. Les campagnes, elles, pour la plupart, n'ont pas bougé. Cela fait un joli salmigondis ! On va recommencer à entendre parler de « la nouvelle » et de « l'ancienne ». C'est pour la dernière fois, dit-on, et, c'est absurde. Car, de deux choses l'une : ou ce changement est bon et il faut le pratiquer chaque année, ou il est mauvais et il ne fallait pas l'adopter une fois de plus. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
Lugubre pêche. -
On a
retiré de l'Orne, en face les Établissements Fouquet, le cadavre de
Joseph Godard, 19 ans, capitaine de cabotage, né à Plaineuf
(Côtes-du-Nord), sans domicile connu. Son corps, qui ne portait
aucune trace de violence, paraissait n'avoir séjourné que peu de
temps dans l'eau. Il a été transporté à la Morgue.
Avril
1922 -
Asphyxié par le gaz.
- Un
terrassier de Ouistreham, Eugène Revillard, 57 ans, était venu à
Caen et avait demandé hospitalité pour la nuit à M Liétot, rue des
Teinturiers. Le lendemain matin, ce dernier le trouva mort dans sa chambre. Des constatations faites, il résulte que le malheureux a été asphyxié par des émanations de gaz provenant d'une ancienne conduite qui aurait été insuffisamment aplatie. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1922 - Une terrible chute - En fermant des panneaux à bord du vapeur « Péronne », amarré dans le nouveau bassin, à Caen, un matelot, Louis Hellio, est tombé accidentellement d'une hauteur de six mètres dans la cale et s'est fracturé le crâne. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1922 -
Le feu. -
Un
incendie dont les causes sont restées inconnues s’est déclaré au
domicile de M. Lechoismier, employé au chemin de fer, rue St-Pierre,
à Caen. Les dégâts, tant à l'immeuble qu'au mobilier, sont évalués à 5 000 francs. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1922 - Pas même vingt ans ! - Jean Bissou, 19 ans, ouvrier plombier, rue du Vaugueux, à Caen, s'est jeté dans l'Orne, quai des Casernes. Malgré les recherches, son cadavre n'a pu encore être retrouvé. On suppose que, très affecté des reproches que son père lui avait adressé, la veille, sur sa conduite, le jeune homme avait décidé d'en finir avec la vie. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1922 - Et les mœurs ! - Procès-verbal a été dressé contre trois garçons boulangers de Caen : Auguste Dajou-Lamare, 24 ans, François Hamon, 29 ans, tous deux rue Guillaume-le-Conquérant, et Olivier Tillot, 21 ans, rue Caponière, pour attentat à la pudeur sur le jeune Roger Henri, 14 ans, apprenti boulanger, aussi rue Guillaume. — Un autre procès-verbal pour outrages à la pudeur, a été dressé contre Émile Duboé, 19 ans, mécanicien, rue de Bras, à Caen, et contre Juliette Martinet, femme Alexandre, 40 ans, fille soumise, sans domicile fixe. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1922 -
Le temps qu’il fait.
- C'est
un drôle de printemps que celui qui commence, ou plutôt qui est
censé commencer. Les journées de Pâques ont été glaciales. Depuis
une semaine déjà, les hirondelles sont arrivées au Pont-Créon.
Pourvu qu'elles ne s'en retournent pas ! Du
moins, les pluies torrentielles ont-elles fait remonter toutes les
sources, plus de danger de mourir de soif ! Même, notre Orne
dévergondée avait commencé à sortir de son lit. D'autres petites
rivières, un peu partout, ont découché aussi, si cela continue la
végétation va subir des retards. Mais ne perdons pas courage, nous
arriverons toujours bien à la Saint-Michel. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Mai
1922 -
Nos rivières sont toujours en crue. - Les
poissons y ont de la place ! Cela les change un peu de l'été dernier
où vraiment ils auraient commencé à se sentir les nageoires s'ils
avaient été aussi nombreux que jadis. Mais, hélas ! la gent
aquatique tend toujours à diminuer dans les cours d'eau français en
général, normands en particulier !
Aujourd'hui,
la tourmente semble, par bonheur, sinon complètement dissipée, du
moins apaisée sensiblement. Même on s'occupe de repeupler un peu. Oh
! pas chez nous ! Chez nos voisins de l'Eure. On a immergé, en effet,
récemment, quarante mille alevins de truites, dont ont profilé les
charmantes rivières qui ont nom « la Risle » « la
Charentonne », « la Calonne » et « la
Dives » supérieure. Si
Dieu prête vie à ces intéressants poissonneaux, il en descendra
sans doute quelques-uns dans le Calvados. C'est égal, un peu de
réempoissonnement dans « la Vire », « la Seulles »,
« l'Orne » et « la Touques » n'eut pas été
non plus mal accueilli. Mais voilà, c'est la Chambre de Commerce d'Évreux qui avait fait, à Paris, des démarches pressantes pour obtenir cet envoi important d'alevins. Il faudrait que celle de Caen prit la même initiative et ce ne sont pas là ses spéculations habituelles. Des soucis autrement importants l'agitent ! Elle pense, bien à faire agrandir nos rivières et nos canaux, mais ce n'est pas pour mettre du « paisson » dedans. (Source : Le Bonhomme Normand) Mai 1922 - Accident en gare. - En gare de Caen, un instituteur hollandais, M. Van der Hoeven, a été blessé grièvement en descendant d'un train en marche dans lequel il s'était endormi. Transporté à l'hôpital, on a constaté qu'il avait une fracture de l'avant-bras et une plaie au front. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1922 -
Mauvaises rencontres.
- M. Francis Resche, 37 ans, machiniste, rue Guilbert, à Caen,
suivait à bicyclette la promenade du Fort, lorsqu'il fut renversé
par un coupé que conduisait M. Mouillard. Le machiniste s'est fait, en tombant, de légères contusions au bras. Sa bicyclette, elle, est dans un piteux état. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1922 - Mauvaises rencontres. - Un autre cycliste, M. Julien Beauvais, facteur des postes, place Saint-Sauveur à Caen, a été aussi renversé, avenue de Courseulles, par une voiture de la Société Charbonnière. M, Beauvais n'a pas été blessé, mais sa machine est fort endommagée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1922 -
Les héros retrouvés.
- La
Fédération Nationale des Poilus d'Orient vient d'aviser l'Amicale
des Anciens d'Orient du Calvados que, ces jours-ci, sont partis de
Marseille à destination de Caen où ils devront arriver (en gare) le
7 mai à 1 h. 21, quatre cercueils contenant les restes de Legendre
Eugène, sergent, 8e R. I., à Caen : Bucher Alcide,
soldat, 54e R. Col., à Argences : Cussy René, soldat, 20e
Es. Tr., à Fontaine-Henri : Laurent Camille, soldat, 1er
R.Et., à Dives-sur-Mer. Les
familles des glorieux disparus trouveront une consolation précieuse
à leur légitime douleur dans le retour de ces chères dépouilles.
(Source
Mai
1922 -
Ah ! Chaleur !
- Cette expression va revenir de mode : On suffoque, on
étouffe, on cuit ! Pourquoi ce changement si brusque, d'où vient
cette vague de feu qui nous submerge ? Nos
météorologistes nous l'expliqueront, s'ils le peuvent. En attendant,
bien des gens souffrent dans les appartements étroits, les ateliers,
les usines. Heureux ceux qui, le soir, peuvent chercher la fraîcheur à la campagne, au bord de l'eau ! Disons, à ce propos, que la saison des bains s'est brusquement ouverte dans nos écoles de natation. Chez Maës, le bon baigneur Crouvisier est aux cent coups. Pourtant, qu'on se rassure, il y a de l'eau pour tout le monde ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1922 -
Un plongeon. -
Au
pont tournant de l'Orne, à Caen, le jeune Henry Lemoine, 9 ans, est
tombé dans la rivière. Un marin, qui se trouvait là, a pu lui
porter secours aussitôt. L'enfant a été transporté chez ses parents, rue Moisant-de-Brieux. Il en aura été quitte pour un bain froid. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1922 -
La locomotive fatale.
- M.
Falaize, 35 ans, mécanicien du dépôt de Caen, rue de Falaise,
conduisait la machine d'un express venant de Paris. En se penchant
pour examiner une pièce de la locomotive, il est tombé du train en
marche et s'est assez grièvement blessé. Il
a reçu immédiatement les soins d'un docteur, qui se trouvait dans le
train, et à l'arrivée à Évreux, on l'a transporté à l'hôpital. M. Falaize est marié et père de deux enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1922 - Suites mortelles d’accident. - Mme veuve David, 78 ans, propriétaire, rue Saint-Gabriel, à Caen, qui avait été renversée par l'automobile, de M. Davy, propriétaire, place des Petites-Boucheries, est morte des suites de ses blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1922 -
T.S.F. -
Les quelques privilégiés de notre ville qui possèdent à
domicile un poste récepteur de Télégraphie sans fil, durent être
bien surpris, l'autre jeudi, vers 10 heures 45, en entendant, après
le sacramentel « Ici, poste militaire de la Tour Eiffel », le
« Régisseur » annoncer dans un rayon de 2 000 kilomètres :
« Nous allons vous faire entendre Romance Hongroise, de
Léo Delibes, exécutée au piano par M. Maurice Jeanne, 1er
prix du Conservatoire de Caen ». Quelques
instants plus tard, on annonçait, toujours pour piano la Valse
Nonchalante, de St-Saëns. Ces deux solos furent très nettement
perçus, dans notre ville, ainsi qu'à Bayeux, Lisieux et Falaise, où
la Société caennaise de T. S. F. compte des membres, M. Jeanne, dont
il est question, n'est autre que le secrétaire de cette Société. Cette
émission de la Tour est faite pour les exposants de la Foire de
Paris. Cependant, notre lauréat eut l'honneur de se faire entendre
dans la France tout entière et les pays limitrophes. Au Maroc même,
les radio-concerts sont reçus avec puissance et une netteté
suffisantes. Ainsi donc, le Conservatoire de Caen. par l’un de ses
anciens élèves, eut l'honneur du plus puissant poste
radiotéléphonique du monde. —
Profitons de l'occasion pour parler de nos técéfistes. On est en
train d'aménager le local que le président. M. Boner, a mis à leur
disposition. Le
Comité espère que dans un mois, trois postes pourront y être en
plein fonctionnement. (Source
Juin
1922 -
Le temps qu’il fait.
- La saison prend une assez vilaine tournure. Il fait trop
beau. Après une période de pluies trop fréquentes et trop denses,
voici que la sécheresse commence à sévir, comme l'an dernier. Jusqu'ici
le mal n'était pas grand, mais un arrosage sérieux serait bien
nécessaire. Avec cela, les orages causés par ces chaleurs
prématurées sont singulièrement violents. L'autre semaine, à Mézidon, c'est une véritable trombe de glace qui s'est abattue, saccageant les jardins et les champs, brisant même les toitures. Il est à souhaiter qu'un temps moyen s'établisse, avec alternatives de sec et d'humidité. Car il faut se souvenir que le centre et l'ouest de l'Europe devront subvenir encore, pour de longs mois, à l’alimentation des contrées orientales où la révolution a aboli stupidement toutes les ressources agraires. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1922 - La chaleur. - M. Théophile Quétron, 71 ans, hospitalisé aux Petites Sœurs des Pauvres à Caen est tombé, victime de la chaleur, rue Montaigu, où la voiture de l’établissement est venue le chercher. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1922 - Les écrase-tout. - Une contravention a été relevée contre le chauffeur de la voiturette portant le numéro 2804-Y-8, qui déambulait dans les rues de la ville à une allure folle, sans avoir l'air de trop se soucier de la vie des passants. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Le temps qu’il fait.
- La saison prend une assez vilaine tournure. Il fait trop
beau. Après une période de pluies trop fréquentes et trop denses,
voici que la sécheresse commence à sévir, comme l'an dernier. Jusqu'ici
le mal n'était pas grand, mais un arrosage sérieux serait bien
nécessaire. Avec cela, les orages causés par ces chaleurs
prématurées sont singulièrement violents. L'autre semaine, à Mézidon, c'est une véritable trombe de glace qui s'est abattue, saccageant les jardins et les champs, brisant même les toitures. Il est à souhaiter qu'un temps moyen s'établisse, avec alternatives de sec et d'humidité. Car il faut se souvenir que le centre et l'ouest de l'Europe devront subvenir encore, pour de longs mois, à l’alimentation des contrées orientales où la révolution a aboli stupidement toutes les ressources agraires. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Une mouilleuse invétérée.
- Poursuivie
pour avoir mouillé son lait dans la proportion de 27 %, Augustine
Fouques, 62 ans, cultivatrice, place de la Demi-Lune, à Caen, est
condamnée à trois mois de prison avec sursis, à 2 000 francs
d'amende, à l'affichage et à l'insertion du jugement dans les
journaux de la ville. En 1918, Mlle Fouques avait déjà été condamnée pour fraude de lait, à 300 fr. d'amende. . (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Le retour des héros.
- Quarante-cinq cercueils, contenant les dépouilles de soldats
morts pour la patrie, sont arrivés du front, ces jours-ci. Il
y avait là les restes glorieux d'un certain nombre d'enfants de notre
ville. Voici
leurs noms : André Hue, 3e Génie ; Jules Menand, 3e
Génie ; Robert Delivet, 403e R. I. ; Émile Briand,
141e R. I. ; Louis Huet, 21e R. I. ; Gaston
Suzanne, 22e section
C. O. A. ; — Les honneurs militaires leur ont été justement rendus. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Le prix du gaz.
- Nous
recevons toujours de véhémentes plaintes, sur le prix du gaz à
Caen. Il y vaut 0 fr. 89, alors qu'à Paris, on le paie 0 fr. 55 et à
Lisieux, 0 fr. 52. L'écart
est énorme. On en a, il est vrai, déjà, maintes fois, expliqué les
raisons au public. Il ne les a pas comprises et il continue de ne pas
les comprendre. Plus que jamais les petits ménages, qui cuisinent, au
gaz, Auraient besoin d'être protégés, car la vie est déjà assez chère par ailleurs. Quand prendront fin ces tarifs ridiculement abusifs ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Une lettre. -
Nous avons
reçu la lettre suivante signée : Un groupe d'anciens combattants : «
Mardi, ont eu lieu en l'église Notre-Dame les obsèques du sapeur
Guillot (retour du front), de la Compagnie des Sapeur-Pompiers de
Caen, mort pour la France. Nous avons été péniblement
impressionnés par l'absence de tout membre de la Municipalité. Elle
ne pouvait cependant ignorer celte cérémonie à la mémoire d'un
brave et dévoué serviteur du pays et de la cité ». Nous oserons dire, à l'excuse de la Municipalité, que ces tristes funérailles sont malheureusement si fréquentes, qu'il devient difficile de se faire représenter à toutes. Mais la dépouille du sapeur Guillot était peut-être digne d'un hommage particulier. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Horrible accident de travail.
- Un
terrible accident s'est produit à la scierie Savare, à Caen. Un des
ouvriers, M. Joseph Lacour, 60 ans, à Ifs, en voulant resserrer une
courroie qui était trop lâche, dans le tunnel où passe l'arbre de
transmission donnant la force à toute l'usine, a été accroché par
sa veste et enroulé autour de l'arbre qui tourne à une vitesse
vertigineuse. Le corps du malheureux a été complètement déchiqueté. On a trouvé ça et là des morceaux de bras et de jambes. Des lambeaux de chair étaient collés au plafond, un des murs était couvert de sang. Un autre ouvrier qui se trouvai avec lui, M. Lerestreux a failli, lui aussi, être victime dans ce pénible accident. Qu'attend-on pour exiger que, pour de telles réparations on arrête le courant ? Elles s'effectueraient plus vite et ne coûteraient pas la vie à de pauvres ouvriers. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1922 - Le retour ! - Le corps de l'abbé Albert Depret, aumônier des Bénédictines de Caen et aumônier militaire pendant la guerre, rapporté à Caen, a été inhumé dernièrement. On sait, que l'abbé Depret appartenait à une vieille famille caennaise et avait fait ses études dans notre Lycée. Il s'était fait envoyer au front où il est mort en héros, le 15 janvier 1916. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Le temps qu’il fait.
- L'Almanach du Bonhomme Normand annonçait un temps chaud et
sec pour le commencement de ce mois, orage et vent vers les 13 et 11,
pluies ensuite. Jusqu'ici, il ne se trompait guère. On
demandait de l'eau, St-Médard, brigadier-chef de la grande compagnie
d'arrosage, nous en a envoyé. On lui demandera maintenant de la
mesurer, avec discrétion.
Juillet
1922 -
Un jugement. - La
fermeture du « Nouvel Hôtel », 173. rue Saint-Jean, à Caen, qui
servait d'asile aux filles publiques, souteneurs et repris de justice,
vient, d'être ordonnée par jugement du Tribunal correctionnel. La tenancière, Fernande Malherbe, 45 ans, a été condamnée à 6 jours de prison et 500 fr. d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1922 -
Jeunes voleurs punis.
- Joseph
Duval, 26 ans, journalier, et Georges Legrand, 16 ans, garçon
boulanger, tous deux sans domicile fixe, arrêtés à Caen, dans une
maison de tolérance, à la suite du vol de 11 250, fr. au préjudice
de M. Jeanne, marchand de bestiaux à la Demi-Lune, ont comparu devant
le Tribunal correctionnel. Duval
est condamné à 4 mois de prison. Legrand est confié à un patronage
d'adolescents, à Paris, jusqu'à sa majorité. La somme de 8 832 fr. 75 qu'ils avaient encore, lors de leur arrestation, a été remise à M. Jeanne. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1922 -
La Cour d’Assises. - La
session trimestrielle des assises s'est ouverte à Caen, sous la
présidence de M. Porquet, Conseiller à la Cour, assisté de MM. les
Conseillers Lenormand et Vagnair. Entre
mère et fils. -
Jules Feuillet, 22 ans, ouvrier coiffeur à Caen, eut avec sa
mère, le jour de sa libération du service militaire, une discussion
sur des questions d'intérêt. Le soir, Mme Feuillet, qui était ivre,
continua à discuter en injuriant son fils. Fou de colère, Feuillet
prit un chandelier et en frappa sa mère à la tête. Celle-ci tomba
à terre, baignant dans son sang. Le fils voulut, donner le change en
disant que, sa mère l'avait frappé la première d'un coup de
couteau, Mais, interrogé, il ne tarda pas à avouer qu'il s'était
fait, volontairement une blessure au sein. Feuillet n'a jamais subi de condamnations. Il a obtenu au régiment le certificat de bonne conduite. La Cour l'a acquitté. — Défenseur: Me Deniau. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1922 -
L’alcool rend fou et criminel.
- En
rentrant chez lui, rue Moisant-de-Brieux, à Caen, Victor Le Molaire,
26 ans, charpentier en fer, qui était ivre, se précipita sur sa
femme, qu'il roua ne coups. Deux agents intervinrent et calmèrent
momentanément l'ivrogne. Après leur départ, Le Molaire reprocha à
sa femme d'avoir provoqué un scandale. Devenant fou furieux, il
s'empara des quelques économies du ménage et les brûla sur le
plancher. Sa
femme voulut l'en empêcher, mais le misérable la menaça de la tuer,
il prit un rasoir et allait l'atteindre, quand la pauvre femme, pour
lui échapper, se précipita par la fenêtre du premier étage et vint
tomber sur le pavé de la cour. Relevée dans un état grave, la malheureuse a été transportée à l'hôpital. Le Molaire a été arrêté. Leurs quatre enfants, dont l'aîné a six ans, ont été confiés provisoirement à l'Assistance publique. (Source : Le Bonhomme Normand)
En
février dernier, après avoir bu dans plusieurs cafés de la ville,
ces deux individus rencontrèrent, à l'angle de la rue Neuve-St-Jean,
à Caen, les nommés Guérard et Coutances. On ne sait trop pourquoi,
une rixe éclate entre les deux groupes. Quillervé sortit un couteau
de sa poche et en frappa Coutances qui fut blessé au poignet. Se
retournant sur Guérard, il lui planta son couteau dans le ventre. Le
malheureux s'affaissa et mourut peu après. Pendant ce temps, Stéphan
frappait Coutances à coups de poing et de pied. La
police de Brest a fourni de très mauvais renseignements sur
Quillervé qui a déjà subi plusieurs condamnations pour coups et
blessures. Stéphan, titulaire de trois condamnations pour vols et
outrages aux agents, est paresseux et il avait de très mauvaises
fréquentations. On
les a condamnés : Quillervé à 10 ans de travaux forcés, et
Stéphan à 6 mois de prison. — Défenseurs : Mes
Sénécal et Tréhet. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1922 -
Du même, au même. -
La Cour
d'Appel de Caen a rendu sont arrêt dans l’affaire de la Laiterie de
Vaucelles, prés Bayeux. Elle
a confirmé la décision des juges de Bayeux en enlevant toutefois, à
Mouchel père, les dix ans d'interdiction de séjour dont il était
frappé et en réduisant la peine de Lamache à trois mois de prison. Les condamnations suivantes deviennent définitives : Mouchel père, 5 ans de prison : son fils, 2 ans ; sa, femme, 6 mois, et Lamache, 3 mois. De plus, Mouchel père et fils et Lamache sont condamnés à chacun 500 fr. d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1922 -
Les faux ménages.
- Gabriel Fontanaud, 23 ans, manœuvre, place de l'Ancienne-Comédie
à Caen, n'est pas toujours d'accord avec sa maîtresse, Charlotte
Aineu, 31 ans. Au cours d'une scène plus violente que les précédentes, Fontanaud l'a frappée de trois coups de couteau au bras, lui a brûlé ses vêtements et lacéré ses chaussures à coups de couteau. Les blessures de la fille Aineu ne sont que superficielles. Son amant a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand) Août
1922 -
Sous la locomotive.
- M. Roger Aubril, 20 ans, employé à la Société
Normande d'Alimentation, chemin des Coutures, à Caen, descendait le
matin, à bicyclette, la rue de Bayeux. Arrivé au passage à niveau
de la ligne de ceinture gare État-gare St-Martin, la barrière
n'étant fermée que d'un coté, et encore pas complètement, (on se
demande pourquoi), le jeune Aubril crut avoir le temps de passer, bien
que le garde-barrière, qui se trouvait près du poteau lui eût fait
signe de s'arrêter. L'imprudent
jeune homme, a peine engagé sur la voie, fut happé par la locomotive
et jeté brutalement entre les rails. Le mécanicien, M. Prével, qui
s'était rendu compte de l'accident, arrêta son convoi, qui,
heureusement, allait bien doucement, et se porta, au secours de
l'infortuné cycliste. Roger Aubry, avait de sérieuses blessures aux jambes, dont l'une était toute déchiquetée ! Transporté à l'hôpital, il a dû subir l'amputation du pied gauche et la désarticulation de la jambe droite. Son état est très grave. Une enquête est ouverte pour établir les responsabilités. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août 1922 - Arguments tranchants. - Rue des Blanchisseries, à Caen, au cours d'une querelle provoquée par la jalousie, Augustine Bonvoisin, 40 ans, journalière, rue Pémagnie, a frappé sa rivale, Gabrielle Delforge, 40 ans, journalière, impasse du Fort, de quatre coups de couteau, dont trois au thorax et un à la main gauche. Gabrielle Delforge a été transportée à l'hôpital et la fille Bonvoisin a été écrouée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1922 -
Coup de feu. -
La nuit, un inconnu a tiré un coup de revolver dans les
carreaux de la fenêtre de Mme Malherbe, rue de Vaucelles, à Caen. La balle, qui avait traversé le plafond, a été retrouvée dans la chambre à coucher. Une enquête est ouverte au sujet de ce mystérieux attentat. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1922 -
Après boire.
- Pour ivresse manifeste, outrages, rébellion et blessures
volontaires aux agents, Alphonse Quantin, 31 ans, journalier, place
des Petites-Boucheries, à Caen, a été mis a la disposition du
Procureur de la République.
Août
1922 - Deux Incendies. - Une
lueur sinistre s'élevait, mardi soir, vers 11 heures 1/4, du nouveau
quartier de la rue Albert-Sorel. Un dépôt de bois à M. Ledanois,
marchand de bois, rue Vauquelin, venait de prendre feu. Comment
? On l'ignore encore et peut-être l'ignora-t-on toujours. Celui qui a
mis le feu par imprudence ou malveillance a oublié de venir le dire. Ce
fut une belle flambée qui menaçait de s'étendre dans les hangars et
constructions Lacroix. Les pompiers accoururent, malheureusement la
pression d'eau était faible. On arrosa pourtant consciencieusement le
foyer et les environs et on réussit, après deux heures de travail,
à écarter tout danger de contagion. Les
dégâts n'en atteignent pas moins une cinquantaine de mille francs.
Pour se remettre de cette alerte et réparer leurs forces, nos braves
pompiers sont allés, le lendemain, faire un solide déjeuner chez
Juguet, pas à leurs frais, espérons-le. —
Comme les incendies vont toujours par série, on ne sait pourquoi, un
deuxième a éclaté, mercredi soir, à Venoix. C'était une fabrique
de balais qui brûlait. L'immeuble appartenant à M. Aupée et l'usine
venait d'être achetée, il y a quinze jours, à M. J. Ravault par M.
et Mme Barbey, rue Genas-Duhomme, à Bayeux. L'avis
de cession avait paru dans notre dernier numéro. L'eau est rare à
Venoix, on le sait. L'arroseuse municipale qu'on avait amenée allait
la chercher au bas de la côte. Malgré l'activité des pompiers qui,
le midi, avaient repris des forces, tout a été, consumé, jusqu'au
mobilier du contremaître. M.
Autras, qui est père de quatre enfants. Des voisins ont recueilli ces
pauvres petits. Les dégâts n'ont pu encore être évalués et il n'y
a assurance qu'en partie. — Espérons que la série est close et que le proverbe : « Jamais deux sans trois » ne se justifiera pas. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1922 -
Macabre repêchage.
- On
a retiré de l'Orne, à l'extrémité du quai de Juillet, à Caen, le
cadavre de Ferdinand Deslandes, 35 ans, journalier agricole, rue
Caponière. Son
corps ne portait aucune blessure apparente. Une enquête est ouverte.
(Source : Le Bonhomme Normand) Septembre
1922 -
Le temps qu’il fait.
- Ces
jours derniers, le baromètre était remonté et il avait, avec lui
soulevé le temps. Il y a donc eu, malgré des matinées et des nuits
assez maussades, quelques après-midi ensoleillés. On en a profité
pour continuer ou même achever les travaux de la moisson. Au
point de vue du rendement des grains, il y a eu des surprises. On
croyait tout perdu, tout compromis, il se trouve, au contraire, que
dans beaucoup d'endroits, les épis sont nourris et le grain assez
beau. Il faudra seulement le surveiller dans les greniers, le remuer
et l'étendre fréquemment pour le bien sécher. Nous
croyons savoir que faute d'avoir pris ces précautions, certains
producteurs se sont vu refuser leur blé dans les minoteries. Ce qui,
par exemple, est franchement mauvais, c'est la paille, heureusement
que ce n'est pas nous qui la mangerons. En
résumé, cette fin de saison s'annonce moins mauvaise qu'on ne la
craignait. L'herbe est d'une abondance rare, les graines de foin, les
trèfles sont superbes et les betteraves n'ont pas Septembre
1922 -
La fraude et les fraudeurs.
- Après
l'arrestation de Legay, le propriétaire de la camionnette abandonnée
par les fraudeurs dans un champ de la rue de Bayeux, une perquisition
a été faite à son domicile, à Flers. Elle a amené la découverte
d'une quantité considérable d'alcool et tout un matériel complet
d'automobiliste, avec de nombreux pneus de rechange, ce qui pouvait
lui permettre d'entreprendre de grandes randonnées. L'un
de ses complices, Georges Bouquet, garçon d'entrepôt, arrêté aussi
à Flers, a commencé par nier avec énergie, mais son assurance n'a
pas tardé à tomber devant les preuves accumulées contre lui. Il a
reconnu avoir fait partie de l'expédition pour rendre service à
Legay et que, blotti au fonds de la camionnette, il n'avait tiré
aucun coup de revolver. Il a été remis en liberté le lendemain,
tout en restant inculpé de complicité de fraude. Maurice
Lejeune, ancien employé d'octroi à Caen, remplissait dans la bande
le rôle de courtier pour le placement des marchandises entrées en
ville. La
police mobile continue son enquête. On assure que d'autres comparses
vont bientôt se trouver démasqués. (Source : Le Bonhomme
Normand) Septembre
1922 -
Beaucoup de bruit pour rien.
- Dans
l'après-midi. Mme Julia Philippon, qui vivait avec M. Emile Blanchet,
rue St-Jean, à Caen, se présentait au bureau de police et déclarait
qu'à la suite d'une discussion entre elle et son amant, celui-ci lui
avait tiré les cheveux et l'avait menacée. Prise de peur, elle avait
pris la fuite. A
ce moment, elle avait entendu un coup de feu. Les agents se sont
rendus immédiatement au domicile de Blanchet, qui, pris de boisson,
s'était tiré un coup de pistolet dans la poitrine. L'arme
n'était chargée qu'à la poudre, Blanchet n'était nullement
blessé. Son veston seulement était un peu brûlé. Conduit au
Commissariat, l'ivrogne se roula aussitôt à terre comme atteint
subitement d'une crise d'épilepsie. Sortant un couteau de la poche de
son pantalon, il s'en frappa au sein gauche, avant que, les agents ne
puissent intervenir, et se blessa légèrement. On l'a conduit à
l'hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand) Septembre
1922 -
Terrible accident du travail.
- M.
Charles Popel, 18 ans, terrassier, rue de Bayeux, à Caen, travaillait
à la construction de l'égout de la rue Saint-Louis. Surpris par un
éboulement, le malheureux a été tué sur le coup. Il laisse une
veuve et deux enfants. (Source : Le Bonhomme Normand) Septembre
1922 -
Une visite infructueuse.
- M.
Rivière, gérant de la maison d'alimentation située au 114, du
boulevard des Alliés, à Caen, avait quitté son domicile pour
quelques jours. A son retour, i! a constaté que des malfaiteurs
avaient pénétré chez lui en brisant une planche remplaçant un
carreau. Aucune disparition de marchandises n'a été relevée.
(Source : Le Bonhomme Normand) Septembre
1922 -
La place de Grève.
- La
guillotine élevée dans la Prairie est maintenant tout à fait au
point. Elle dresse ses bras blancs vers le ciel réclamant, le
couperet qui doit la surmonter.
Ces
déplacements et courtes villégiatures, ne vont pas sans quelques
dépenses pour le budget ; avec la guillotine fixe on les évitera
désormais et les finances françaises, grâce à cette économie,
pourront rapidement retrouver leur équilibre. Au lieu que M. Deibler
courre sans cesse après ses clients, ses clients courront après lui
: on les amènera tous à Caen. Il
ne se passera guère plus d'une quinzaine sans que nous ayons notre
petit divertissement. L'emplacement est vaste, riant et admirablement
choisi, et les tribunes mêmes pourront être utilisées pour les
autorités, la presse, etc... L'aube
rouge va se lever dans le « Camp du Drap Vert ». (Source : Le
Bonhomme Normand) Septembre
1922 -
Le marasme vaucellais.
- Un
groupe d'habitants de Vaucelles nous fait souvenir, qu'il y a quelques
mois, le Conseil municipal avait voté des fonds pour le goudronnage
de la rue d'Auge. Pourtant ce goudronnage n'a pas été fait et cette
rue, une des principales artères d'entrée de Caen, est dans un état
de déséquilibre et de saleté lamentables. Les
autos ne la descendent pas moins à la plus folle allure, sans que
jamais se montre par là le képi d'un sergent de ville. Victimes de
ce désastreux état de choses, les « rue d'Augers » se demandent si
Vaucelles est toujours à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand) Septembre
1922 -
L’heure retrouvée.
- Le
retour à l'heure normale se fera dans la nuit du 7 au 8 octobre
prochain. On pourra y dormir une heure de plus. Quelle aubaine ! Les
populations rurales verront ce retour avec satisfaction, car l'avance
de l'heure n'a jamais cessé de les gêner beaucoup, malgré qu'elles
en tiennent compte le moins qu'elles peuvent. Pour les citadins, dont
nous sommes, il faut convenir que l'heure d'été avait du bon, en
assurant, le soir, soixante minutes de lumineux loisirs. Que fera-ton
l'été prochain ? (Source : Le Bonhomme Normand) Septembre
1922 -
Les pommes. - Pour
dire qu'il y a des pommes, y a pas de pommes !... L'année est
franchement mauvaise. Les pommiers, exténués par plusieurs
productions excessives, se reposent. Pourtant, de ci de là. il s'en
trouve qui donnent quand même, cette année et leurs pommes sont
généralement très belles. Il s'en suit qu'on ne mourra pas encore
de soif, en Normandie, en 1923. Les
prix, très élevés d'abord, sont actuellement en baisse. On parle de
4 fr. la barretée dans la Manche, où les cidres se vendent de 450 à
500 francs le tonneau. (Source : Le Bonhomme Normand
) Septembre
1922 -
Un jeu qui fini mal.
- Vers
9 h. du soir, M. Louis Dubourg, 54 ans, représentant de commerce, rue
de la Délivrande, à Caen, et son fils, mécanicien, se trouvaient
rue de Geôle. En plaisantant, ils ont frappé dans la porte de la
Société Normande de Banque. Le concierge, qui n'a pas goûté cette
plaisanterie, est sorti avec son fils. On a échangé des gros mots
puis des coups et M. Dubourg père a été blessé au nez, par un coup
de manche à balai. On a dû le transporté à l'hôpital. (Source Septembre
1922 -
Noyade accidentelle.
- Un
journalier, M. Victor Ozenne, 60 ans, rue de Caumont, à Caen, est
tombé accidentellement dans l'abreuvoir près de la prairie. Retiré
de l'eau aussitôt, il a été transporté à l'hôpital où il est
mort quelques heures après. (Source : Le Bonhomme Normand) Septembre
1922 -
Un courageux sauveteur.
- Le
jeune Maurice Hamelin, 9 ans, rue des Teinturiers, à Caen, est tombé
dans l'Orne, quai de Juillet. Heureusement un des employés des
Établissements Fouquet, M. Pierre Vinout, 21 ans, l'avait vu tomber.
il s'est jeté à l'eau tout habillé et a pu sauver l'enfant qui,
espérons-le, en sera quitte pour la peur. (Source : Le Bonhomme
Normand) Septembre
1922 -
Tragique rencontre.
- Mme veuve Hettier, 56 ans, débitante à Fleury-sur-Orne, a
été renversée accidentellement Cours Sadi-Carnot, à Caen, par M.
Maurice Vail, 21 ans, comptable, rue Branville. Le
cycliste suivait la piste du cours lorsque Mme Hetlier, voulant la
traverser, a été renversée et blessée à la tête. Le
cycliste, blessé lui-même, lui proposait de la conduire, dans une
pharmacie. Mme Hettier a refusé. Malheureusement le choc avait été
rude et la pauvre femme a succombé au bout de quelques jours.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1922 -
La tour de l’église Saint-Pierre.
- Depuis
quelques jours,
tous les
regards des
promeneurs se
portent vers
le sommet
de la
tour de
l'église Saint-Pierre,
où vient
d'être achevé
le gigantesque
échafaudage, commencé
depuis quinze
mois, pour
permettre
la réfection
d'un monument
admirable.
Octobre
1922 -
Le Coq
de Saint-Pierre.
- Depuis combien
de siècles
est-Il là,
ce coq
vénérable auquel
les gais
compagnons charpentiers
de la
maison Lelièvre
viennent d'apporter
en cette
fin d'octobre
le bonjour
de l'an
1922 ! Oh son entretien n'est pas ruineux ! En quatre siècles, c'est la deuxième fois qu'on touche à sa toilette et qu'il passe à l'atelier de vernissage. Le bec a été légèrement émoussé par les frimas, la Cuivre, oxydé, a pris des teintes grises et verdâtres, mais l'ensemble reste intact. L'histoire du gardien symbolique de notre église est si singulière et si pittoresque qu'elle mérite d'être relatée brièvement ici. Les érudits affirment sur la foi de documents scripturaires très sérieux que ce coq fut installé sur son socle en l'an de grâce 1519, sous le règne de François 1er . Le
premier coq
qui occupa
le sommet
de la
tour pendant
deux siècles
finit tragiquement
le dix-neuvième
jour de
mars de
la même
année. Et
nous avons
pour certifier
le fait
un témoignage
C'était
un Breton
je signale
ce détail
à l'attention
de mon
confrère Liégard.
Il y
avait déjà
des horsains
à Caen
au seizième
siècle, et
ces horsains
savaient parfois
se rendre
utiles. La
grande détresse
du clocher.
- Le
chroniqueur auquel
nous devons
cette anecdote
fait remarquer
dans son
récit que
le prestigieux
équilibriste monta
au haut
de la
tour comme
on monte
à une
échelle, posant
les pieds
dans les
orifices en
formes d'étoile
existant sur
toute la
longueur de
la flèche
et saisissant
de ses
mains les
crampons de
pierres
en saillies
sur les
angles. Premières
restaurations.
- Aussi bien,
la tour
de Saint-Pierre
était d'une
facture si
délicat qu'elle
fait penser
aux dentelles
d'Alençon. Cette
pyramide merveilleuse,
remarque l'auteur
des antiquités
de Caen,
est percée
par quarante-huit
grandes étoiles
vides où
soufflent et
coulent les
vents et
qui empêchent
de l'endommager.
Octobre 1922 - Le goût caennais. - Une surprise charmante attendait dans nos rues les promeneurs de dimanche dernier : les étalages de plusieurs de nos magasins étaient une merveille, un enchantement. On sait l'adresse et l'ingéniosité de Cassanet, le décorateur des Nouvelles Galeries, il avait, comme toujours, fait des choses charmantes. Très réussi également était l'étalage du « Paradis des Dames », de la Samaritaine et de la maison Moulin qui exhibait six mannequins délicieux. M. Delaunay, rue de Strasbourg, avait, aussi réalisé un ensemble fort harmonieux et d'un goût délicat. Quant au magasin de « La Pensée » c'était une féerie, un éblouissement, un palais des Mille et une nuits. Il y avait là une série de vitrines, chacune d'un seul ton, où étoffes, rubans, et paradis étaient disposés avec le plus exquis raffinement, et un escalier somptueux où des écroulements d'étoffes lamées or et argent faisaient des avalanches de lumière. Si cela continue, les étalagistes parisiens pourront venir à Caen chercher des idées. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1922 - L’Orne canalisée. - Cet immense projet ne semble pas mûr pour l'instant. Ceux qui le caressent ne le connaissent guère. Le Conseil général du Calvados, faisant preuve de bon sens et de haute sagesse, lui a fait un enterrement de 1er classe en refusant de voler les 45 000 fr. qu'on demandait pour le mettre à l'élude. Nous avons, pour l'instant bien d'autres chats à fouetter. Mieux vaudrait bâtir des maisons que de s'occuper à déranger le lit paisible des rivières. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1922 -
Un scandale. -
Nous sommes désolés d'être obligés d'élever le ton à
propos de choses dont nous ne devrions même pas avoir à parler, mais
nous devons dire que les tombes de nos soldats, morts dans les
hôpitaux caennais et inhumés dans nos cimetières, sont presque
complètement à l'abandon. Nous
ne parlons pas des tombes du cimetière de la Maladrerie, très
convenablement entretenues par les soins de la Croix-Rouge, mais de
celles dont le Souvenir Français a été censé prendre la garde et
pour lesquelles la société des Femmes de France paie des frais
d'entretien.
Si
les indemnités versées au « Souvenir Français » sont jugées
insuffisantes, qu'on le dise, on trouvera l'argent qu'il faudra. Ce
qui est inadmissible c'est que les parents des héros qui ont
succombé dans nos hôpitaux caennais, ne puisent s'incliner, quand
ils viennent à Caen, en pieux pèlerinage, que sur des amas d'herbes
anonymes. (Source : Le Bonhomme Normand) Octobre
1922 -
Une triste fin. -
Inquiets de ne pas avoir vu de la journée M. Maurey,
rédacteur à « l’Avenir de l'Ouest », rue Jean-Marot,
ses voisins avaient prévenu le commissaire de police. On a ouvert la
porte de l'appartement et dans une chambre, on a trouvé, affaissé
derrière la porte le cadavre de M. Maurey. Le malheureux avait succombé à une crise cardiaque. Il était âgé de 42 ans. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1922 - Distinction posthume. - La médaille militaire vient d'être attribuée à la mémoire de Charles Henry Rogue, sergent au 31e d'infanterie, croix de guerre, trois citations, tué glorieusement près de Reims, le 25 juillet 1918, Né à Caen où il avait fait ses études, au Collège Sainte-Marie, puis au Pensionnat Saint-Joseph. Charles Henry Rogue était le fils de l'ancien et très estimé professeur de violon de notre ville. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1922 - Ca se tasse ! - Après plusieurs semaines d'instruction sur l'affaire de fraude de la rue de Courtonne à Caen, le parquet a retenu seulement contre MM. Samson et Legay, le délit de coups et blessures. MM. Lejeune et Bouquet, bénéficiant d'un non-lieu ont été remis en liberté. Cette affaire se résume en somme à peu près, à un simple transport délictueux d'alcool. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1922 - Cour d’Assises. - La dernière session des Assises, pour l'année 1922, s'est ouverte sous la présidence de M. le Conseiller Habert, assisté de MM. Choisy et Breton. Les voleurs. — Joseph Duval, 20 ans, Jules Bottin, 25 ans, tous deux journaliers, sans domicile fixe, et Georges Legrand, 16 ans, garçon boulanger, actuellement confié au patronage Rollet, à Paris, sont accusés de cambriolage chez M. Harel, route d'Ifs, à Caen. Pendant que le jeune Legrand faisait le guet, Duval et Bottin pénétrèrent dans la maison en l'absence des époux Harel. Après avoir tout bouleversé, ils emportèrent en tout 30 francs et des provisions ! C'était peu, mais comme Duval et Bottin sont des malfaiteurs dangereux, le jury s'est montré extrêmement sévère. On leur a infligé à chacun 5 ans de réclusion. Legrand a été acquitté. — Défenseurs : Mes Sénécal, Tréhet et Courave du Parc. (Source : Le Bonhomme Normand) (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1922 -
Une corrida. -
Un bœuf, mené aux abattoirs par M. Sobry, boucher, rue
St-jean, à Caen, s'est échappé. Poursuivi par plusieurs garçons
bouchers, l'animai s'est Désespérant de le prendre vivant, on décida de l’abattre sur place. Un sous-officier des Equipages de la flotte, de passage à Caen tira sur lui les six balles de son revolver et ne fit que le blesser légèrement. M. Leduc, sous-chef du dépôt, acheva l'animal d'un coup de fusil. Il n'y a pas eu d'accident de personne. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1922 - Un satyre. - Un représentant de commerce de Paris, Gaston Gaudefroy, 37 ans, a été arrêté, à Caen, pour attentat à la pudeur et outrages aux mœurs sur la jeune Roger Val, 15 ans, de Colombelles. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1922 - Affaires de mœurs. - François Lécluse, 57 ans, sans profession, rue du Milieu à Caen, est poursuivi pour attentat à la pudeur sur deux fillette de 10 ans et 7 ans. L'accusé nie les faits qui lui sont reprochés. Malgré cela, il a été condamné à 1 an de prison. — Défenseur : Me Sénécal. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1922 -
La banlieue réclame !
- Une
lettre intéressante nous est envoyée de Venoix : Il
est présent à toutes les mémoires qu'il y a peu de temps, la
localité de Venoix fut mise en émoi, vers six heures du soir, par un
violent incendie qui, en moins d'une demi-heure, détruisit la
fabrique de balais, baraquement en planches, construit à dix mètres
environ des habitation. Si le vent avait été tourné du côté des
maisons, malgré l'eau que l'on était forcé d'aller chercher à
Bretteville-sur-Odon, faute d'organisation, il est probable que
l'incendie se fût propagé avec une grande rapidité et eût pris des
proportions considérables. Heureusement,
il n'y a eu que la fabrique de balais qui y ait passé et tout le
monde se demandait comment les habitants de Venoix ne s'étaient pas
opposés à un voisinage aussi dangereux, la fabrique dont il s'agit
étant remplie de paille de riz, de manche de bois et même de soufre.
II ne suffisait que d'un fumeur imprudent ou d'un cour circuit pour
causer l'incendie. Aujourd'hui,
il est question de reconstruire cette fabrique de balais à la même
place et d'élever au baraquement en planches beaucoup plus important.
Nous voudrions bien savoir si c'est vrai. Ce serait un comble de
tolérer, dans une localité à proximité des habitations une
fabrique ne laissant aucune garantie de sécurité. Ce
n'est pas tout : la fièvre typhoïde sévit à Venoix et
Bretteville-sur-Odon. Malgré cela, l'Assainissement Caennais continue
à venir déverser ses vidanges près des habitations et à nous
apporter des tombereaux de détritus. Voyant cela, les habitants de
Venoix ont signé une pétition pour mettre ordre à tous ces abus.
Non seulement, on veut rôtir les habitants de Venoix, mais on veut
les emm... Ils ne veulent pas se laisser fraise. Ont-ils tort ? Cette lettre est signée d'un groupe de lecteurs. Elle dit des choses qui semblent fort raisonnables. Souhaitons qu'on les prenne en considération. sérieuse et pas trop tardive. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1922 -
Pour la repopulation.
- Il
faudra tout de même se décider à réviser les lois pour favoriser
la repopulation et venir en aide d'une manière plus efficace aux
filles-mères, coupables d'avoir donné des enfants à la patrie. Ainsi,
on nous signale le cas d'une fille orpheline, domestique, accouchée
il y a quelque temps chez ses patrons à Caen. Ceux-ci, prévenus à
temps, avaient envoyé chercher la sœur de cette fille et une
sage-femme, et dès le lendemain de l'accouchement, ils avaient
commencé des démarches pour faire entrer leur bonne à l'hôpital.
Après
plusieurs enquêtes, on est arrivé au même résultat négatif. L’hospitalisation de l'enfant coûterait au moins 75 fr. par mois que personne ne peut donner, malgré la bonne volonté de tous. Décidément, la société est mal faite. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre 1922 - Un naufrage au port. - Le vapeur anglais « Clermiston », du port de Newcastle, qui se rendait à Caen, a échoué dans le chenal de Ouistreham. Malgré la tempête, les travaux de renflouement ont été immédiatement commencés. (Source : Le Bonhomme Normand) Novembre 1922 - Fatale imprudence. - Un employé du chemin de fer, M. Julien Moreau, de Mondeville, suivait à bicyclette, cours Caffarelli à Caen, les bords de l'Orne. Sa machine ayant dérapé, le malheureux est tombé à l'eau. M. Miossec, barragiste, témoin de l'accident, s'est porté aussitôt à son secours. Il n'a retrouvé que la bicyclette. Le corps de l'infortuné cycliste qui avait été entraîné par le courant, très fort en ce moment, n'a été retrouvé que le lendemain. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre 1922 - Cycliste blessé. - Le jeune Fernand Guesdon, 13 ans apprenti mécanicien, avenue du Calvados, passait rue St-Pierre à bicyclette. En voulant éviter une dame qui descendait le trottoir, il a été renversé par une voiture de la maison Lamy, marchand de charbon. Une des roues de la voiture lui a écrasé le pied. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1922 -
Brûlée vive. - Souffrante
depuis quelques jours, Mme veuve Philippe, 65 ans, journalière, place
de l'Ancienne Comédie à Caen, avait eu l'imprudence de mettre une
chaufferette allumée, près d’elle, dans son lit. Le feu se
communiqua à la literie. Des
voisins accourus aux cris de la malheureuse la retirèrent de son lit.
Elle avait de graves brûlures sur diverses parties du corps. Mme
Philippe fut transportée à l'hôpital où elle est morte dans d’horribles
souffrances. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1922 - Un plongeur à pied. - Dans la nuit, M. Georges Martin, électricien, rue du Gaillon, à Caen, a retiré de l'abreuvoir du Pont de Courtonne, Vincent Prigent, 42 ans. Amené au bureau de police, Prigent qui paraissait pris de boisson a déclaré qu'en voulant rattraper le chapeau d'une femme, il était tombé à l'eau. Après avoir séché ses vêtements et repris ses sens, Prigent, a pu regagner son domicile. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1922 -
Toujours les horsains !
- Un
mécanicien des Chantiers Navals, M. Kabanoff, rue Neuve-St-Jean, à
Caen, a été assailli le long de l'Orne par deux individus qui l'ont
soulagé de son porte-monnaie, renfermant 250 francs. Les deux
agresseurs, Jean Nazaroff et Basile Karmazine, sujets russes, manœuvres
à Colombelles ont été arrêtés. (Source :
Décembre 1922 - Médaille d’honneur. - La médaille d'honneur de la police est attribuée au brigadier Périer de Trouville, et au sous-brigadier Cros, de Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1922 - Un mauvais fils. - Pour menaces de mort et chantage envers son père, électricien à Caen, Georges Pouillot, 26 ans, arrêté récemment au domicile de sa maîtresse, rue St-Jean, a été condamné à trois ans de prison, 50 francs d'amende et deux ans d'interdiction de séjour. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1922 - L’amour du ruban. - Ayant un culte tout particulier pour les insignes et décorations, Madeleine Ledemelle, 33 ans, sans profession ni domicile fixe, porte, sans aucun droit, les rubans de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire. On l'a arrêtée et conduite au Parquet. Elle sera poursuivie pour port illégal de décorations. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1922 - Un évènement sportif. - La rencontre de l'Olympique de Paris contre le Stade Malherbe de Caen, avait attiré, dimanche dernier, des spectateurs en grand nombre. La défaite des Caennais était prévue, n'empêche qu'elle a été presque une victoire: 3 points à 4. C'est dire combien la lutte a été émouvante, et quelle admiration a soulevé notre superbe équipe caennaise, entraînée superbement par son capitaine Maës. — La recette a dû être superbe. Nul doute qu'on y ait fait la part des bonnes oeuvres. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1922 - Légion d’Honneur. - Le capitaine Lacroix, du 36e d'infanterie, est promu officier de la Légion d'honneur. — On annonce aussi la nomination à titre posthume, au grade de chevalier du sous-lieutenant René Gilbert, mort glorieusement dans la Vallée aux Bleds, le 29 août 1914. Ce jeune homme plein d'avenir, était le gendre de notre confrère M. Prempain, directeur du « Moniteur du Calvados », auquel, en cette circonstance, nous offrons à nouveau nos sincères condoléances. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1922 -
Caen s’agrandit !
Un
million et demi de Français sont morts à la guerre et, malgré cela,
les survivants ne trouvent pas facilement à se loger. C'est qu'une
partie énorme du territoire a été complètement ruinée, ravagée
et qu'en outre, dans la France entière, on est demeuré plusieurs
années sans construire et on a laissé des quantités de maisons
s'effondrer, faute[1]de
réparations, il y a aussi l'abandon des campagnes qui est pour
beaucoup dans la crise. Les
villes se sont accrues en habitants plus qu'en logis. Pourtant, un peu
partout, des gens d'action et de cœur se mettent à l'ouvrage et dans
le Calvados notamment, un Office d'habitations à bon marché a
commencé de faire sortir de terre des cités entières. Nous en
aurons deux à Caen, l'une est élevée déjà, route de Ouistreham,
l'autre va se construire à la Demi-Lune. L'Office a été constitué
en 1919, sur l'initiative de MM. Chéron et Hélilas. Il a pour
président M. Manchon, conseiller général, un débrouillard et un
sympathique, et pour secrétaire, l'excellent M. Manoury.
Chose consolante, il y a beaucoup d'enfants dans la Cité-jardin de la route de Ouistreham. Ils y sont là au bel air et ne manquent pas de place pour leurs ébats. Une école provisoire y existe déjà, on va en construire une définitive. Des magasins vont s'ouvrir. L'eau circule dans chaque logement, le reste, suivra bientôt. C'est, en résumé, un magnifique effort qui a été réalisé là et il en est résulté une œuvre belle et utile. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1922 -
Devant le feu. - Les
explosions dans les foyers continuent à se produire un peu partout.
Deux sont enregistrer, cette semaine, dans le Calvados. A
Caen, dans les bureaux de M. Aze, directeur d’assurances, place
Saint-Sauveur, une salamandre chargée d'anthracite a fait explosion.
Au bruit, M. Aze est descendu. Il a trouvé le bureau envahi par la
fumée, des débris de fonte étaient éparpillés dans toute la
pièce. Le plafond même était marqué de multiples trous. Une large
déchirure dans les montants du foyer, laissait juger de la violence
de l'explosion. Il est heureux qu'elle se soit produite avant
l'arrivée des employés qui, certainement, auraient été blessés. Le parquet prévenu a fait ouvrir une enquête. Souhaitons que nos magistrats plus heureux que leurs collègues parisiens, parviennent à découvrir les auteurs de ces imbéciles attentats. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier 1923 - Entre horsains. - On a trouvé blessé sur la voie publique, Mohamed Laroussi sujet marocain, 44 ans, manœuvre, cours Montalivet, à Caen. Il portait des traces de coups violents à la tête. On l'a transporté à l'hôpital. D'après les premiers renseignements, il semble établi que Laroussi aurait été blessé au cours d'une rixe survenue sur le Nouveau Bassin, avec un nommé Hermat, qui est activement recherché. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier 1923 - Du travail facile. - Une bonne de café, demeurant rue de Bayeux, à Caen, a été dévalisée par deux individus, dont l'un est un interdit de séjour des plus dangereux : on lui a pris 2 650 fr. en espèces et en titres. Les voleurs ont été arrêtés et on a retrouvé sur eux, par bonheur, une grande partie des valeurs. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1923 -
Lugubre pêche. - On
a retiré du canal, à Caen, le cadavre d'un jeune matelot norvégien,
Ole Hymlestad, 17 ans, faisant partie de l'équipage du vapeur « Jeus
», amarré dans le vieux bassin.
Janvier
1923 -
Le temps qu’il fait.
- Il
pleut, bergère ! Heureusement que, par malheur, les moutons sont
rares, il n'y en a plus beaucoup à rentrer. Après l'automne
mouillé, on pouvait espérer un hiver sec. Pas du tout, il semble au
contraire que toutes les cataractes du ciel se soient ouvertes. Au
moins nous ne manquerons pas d'eau cet été et, si les fonds sont
bas. les sources montent. Il parait qu'un astronome anglais a découvert des tâches très étendues au centre du soleil, ce qui expliquerait les perturbations atmosphériques de ces temps derniers. Pas malin ! ce britannique découvreur, pendant qu'il y était, que n'enlevait-il les taches ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier 1923 - La perforation de la vessie. - A la descente à Caen d'un train venant de Falaise un voyageur dissimulait sous ses vêtements une vessie remplie de Calvados, qu'il cherchait à entrer en fraude. Mais les employés de l'octroi veillaient, Ils invitèrent le voyageur à passer au bureau. Se voyant pincé, le fraudeur prit son couteau et creva la vessie, répandant l'alcool à terre. Cela ne l'empêchera pas d'être poursuivi. C'est un nommé Louis Prével, de St-Pierre-sur-Dives. On pense qu'il est au service d'une entreprise de fraude importante. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1923 - On
découvre un squelette. -
Hier matin,
un jardinier
effectuait des
travaux de
défrichement à proximité
d'une propriété,
au 17
de la
rue du
Pont-Créon. Sa
pioche heurta
tout coup
un obstacle,
de forme
bizarre. L'ouvrier
voulu se
rendre compte
de la
nature de
l'objet qui
gênait son
travail. Il creusa
le sol
et se
trouva en
présence d'un
squelette de
taille moyenne,
dont la
structure était
complète. Assez
troublé par
cette découverte
en un
tel lieu,
le jardinier
avertit la
police. Une
est ouverte.
Le squelette du pont Créon. - Nous avons relaté la découverte d'un squelette dans la propriété du pont Créon. Tous les ossements qui avaient constitué le cadavre ont été retrouvé à leur place et a une profondeur d'environ 50 centimètres. Trois
pierres,
d’un volume
assez considérable,
recouvraient ces
ossements humain, l'une
à hauteur du
bassin, l'autre
à hauteur des
jambes. La
dernière cachait
le crâne,
dont les
parties osseuses, restaient
intactes. La
présente de
ces pierres
et le
peu de
profondeur
de cette sépulture, indiquent
bien qu'il s'agirait
d'un crime.
Février
1923 -
Une chute de dix-sept mètres.
- Occupé
à la réparation de la toiture des fours Pitt, à l a Société
Normande de Métallurgie, l'espagnol Francisco Pena, 25 ans, tôlier a
fait une chute de dix-sept mètres. Tombant sur un tas de briques, le
malheureux s'est défoncé le crâne. Pena
Février
1923 -
Lugubre pêche. - On
a retiré du bassin Saint-Pierre, à Caen, le cadavre d'un homme
paraissant avoir séjourné longtemps dans l'eau. Aucune pièce
permettant d'établir son identité n'a été retrouvée dans ses
vêtements. Seul un porte-monnaie contenant 200 francs et une montre
étaient restés dans ses poches. On l'a transporté à la Morgue.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1923 - Distinction posthume. - La médaille militaire vient d'être attribuée à la mémoire d'un vaillant soldat, le jeune caporal Pierre Thibaut, fils de notre aimable confrère M. Marin-Thibault, de « L'Écho-Normand ». Après s'être comporté vaillamment, dès le début de la guerre, Pierre Thibault, avait été frappé mortellement à Dieuze le 20 août 1914. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1923 - L’inaccessible pot-au-feu. - Tout est cher, en ce moment, mais la viande surtout coûte des prix fous. Dans une réunion récente, M. le préfet Hélitas, appelé à prendre la parole, n'a pas craint de faire remarquer, une fois de plus, le scandale des prix de la boucherie qui sont, on le sait, parfois trop sérieusement éloignés de ceux de la vente sur pied. Il est parti de là pour engager les cultivateurs a créer des boucheries coopératives et peut-être en sortira-t-il, à un moment donné, quelque chose d'utile pour les infortunés consommateurs. Pourtant, on continue à ne pas comprendre comment l'esprit mercantile peut s'étaler impunément ainsi et comment, contre lui, les pouvoirs publics se trouvent désarmés. — A ce propos, plusieurs propriétaires cultivateurs de la région de Lisieux et d'ailleurs, nous font savoir qu'ils seraient particulièrement heureux de s'entendre avec des personnes compétentes dans le but de fonder, à Caen, une coopérative de boucherie. Nous transmettrons bien volontiers les adresses. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1923 - Faubourg caennais. - Un lecteur nous écrit sur ce ton cordial et familier : Mon cher Bonhomme. Ne connaissant pas l'adresse de Mirambois, j'ai recours à votre ministère pour lui faire dire de venir poser ses écluses à 25 mètres de la porte du cimetière de Vaucelles, et ses vannes aux détritus de la ville, au bout de la rue Port-Millet prolongée. Entre ces deux points, aux jours de pluie, il faudrait des bottes d'éclusier pour circuler. Jugez, dans quel état sont nos enfants passant par là quatre fois par jour pour se rendre en classe. Mon cher Bonhomme, nous ne demandons pas un boulevard ni une rue pavée. Non ! Seulement quelques mètres de caillou pour encaisser la chaussée et empêcher l'eau d'y séjourner. Puisse notre faible voix être entendue par votre intermédiaire, eh ! alors ! nous serions les plus heureux, non pas des amoureux, mais des habitants de ce quartier plutôt délaissé. Comme il y a des gens qui se font toujours des illusions. Voilà un faubourien caennais qui voudrait qu'on s'occupât de la Porte-Millet prolongée, quand le square de l’Hôtel-de-Ville est un cloaque, les jours de pluie, et que ses grilles sont vertes de moisissures ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1923 -
Horrible accident. - Un
ouvrier des Hauts-Fourneaux, M. Guillemette, 31 ans, rue de Geôle à
Caen, était occupé à écraser de la fonte avec une masse, manœuvrées
M.
Guillemette était marié et père de deux enfants. On se demande
comment d'aussi épouvantables choses peuvent encore se produire et à
qui en incombent les responsabilités. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Février 1923 - La cavalcade de la Mi-Careme. - Les Étudiants ont de grands projets pour cette fête et, pour commencer, ils se sont assurés des décorateurs de talent : Douin, Thurin, Carbonnel. Les maquettes des chars sont déjà séduisantes, que seront les chars eux-mêmes ! Il y aura celui dû Cidre, des tripes et du Calvados. On nous exhibera un Bureau de Poste merveille de confortable. Il y aura aussi le Char de la République de Vaucelles, avec ses premiers ministres MM. T., L. et S. ; celui du Vol à voiles, du docteur Voronoff qui rajeunira tous les barbons au passage, l’Olympe et son cortège de dieux et de déesses, le Char de l’Enfance, le Char Tronc et traditionnellement, le Char...latan. On admirera une escorte de Cavaliers de l'Empire, une Quadrilla espagnole et comme attraction tintammaresque, Mirambois, l’éclusier de la Demi-Lune et les cinq sujets du corps de balai municipal. Qu'on se le dise et surtout qu'on accueille avec le sourire et de bon billets les Étudiants quêteurs. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1923 - Fatal coup de tête. - Le père de la jeune Andrée Mathieu, 14 ans, domestique chez M. Jouan, rue Singer, à Caen, ayant entendu dire que sa fille avait des intentions de partir à Paris, est venu la réprimander un peu. Sans doute dérangée dans ses plans et peu satisfaite, la jeune fille s'est jetée dans l'Orne, quai de Juillet. Après trois jours de recherches entre les deux passerelles, son cadavre a pu être enfin retrouvé. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1923 - Encore une ! - Notre ville aussi va donc avoir sa série, d'explosions de salamandres ! Chez M. Héribel, bijoutier, 37 rue St-Jean, une détonation a retenti soudain dans la salle à manger où, après le repas du midi, se trouvaient Mme Héribel et une de ses petites filles. Par miracle, ni l'une, ni l'autre ne furent atteintes. Pourtant des éclats de fonte jonchaient l'appartement et un tapis brûlait. On n'a rien trouvé d'anormal dans l'anthracite restant. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1923 - L’heure d’été. - On commence à la réclamer à cors et à cris. Nous lui avons été jadis nettement opposés à cause du trouble qu'elle jetait dans le monde rural, au début de son adoption. Maintenant, on y est fait et il semble qu'on en retire de sérieux avantages, aussi nous rangerions-nous volontiers parmi ses partisans, si on achevait d'y apporter les accommodements nécessaires. Mais qu'on la reprenne ou qu'on la délaisse, il va falloir se décider. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1923 - Les jours gras. - Ils se sont passés surtout en réjouissances intérieures. Pourtant mardi, l'après-midi, il y avait beaucoup de monde dans les rues, où les masques étaient assez rares. Le
soir, on s'est baladé sans entrain sous des parapluies. Par exemple,
on a dansé ferme, trois jours de suite, à l'Hôtel de Ville ;
dimanche, ou bal des Anciennes élèves du Lycée, animé
Février 1923 - Le monument aux morts. - Il est enfin choisi et comme on le prévoyait, c'est le premier prix du concours qui a obtenu la préférence. Nous l'avons déjà dit le projet de M. Bigot, avec son majestueux double escalier et sa svelte colonne ne pourra que contribuer à embellir la ville. Le tout est de lui donner un emplacement convenable et sur ce point, quoi qu'on en dise, l'accord définitif n'est pas encore fait. On sait maintenant que les fondations en béton armé coûteront une dizaine de mille francs et les échafaudages autant. L'architecte sera M. Bigot, le frère du sculpteur, prix de Rome, ses honoraires seront de 18 000 fr. et la dépense totale est évaluée à 300 000 fr. Il n'y a plus qu'à les trouver. Il est question d'un legs assez important provenant, du testament d'une dame de Lisieux. Cette somme arrivera fort à propos. Il faudra cependant qu'on fasse de sérieux efforts pour organiser quêtes et souscriptions et cela sans tarder davantage. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1923 - La caserne Hamelin. - Les archéologues, et les artistes ont protesté contre la disparition projetée de la façade de la caserne Hamelin qui est un des rares spécimens du style Louis XIV à Caen. Il est certain que d'autre part, sa conservation pourrait nuire à l'aspect du futur quartier St-Louis. C'est sans doute pour mettre tout le monde d'accord que le ministère des Beaux-Arts a chargé M. Ruprich Robert, l'architecte des Monuments historiques, de s'entendre avec la Ville pour tâcher de conserver cette façade, mais en la déplaçant. Ce projet ne semble pas très pratique et il serait sûrement très onéreux. Pauvre, façade qu'on veut garder, sans la garder, tout en la gardant ! — Tout le monde connaît les petits bâtiments placés à droite de la façade principale de la caserne Hamelin et qui servaient de locaux disciplinaires. La Ville a demandé qu'on les démolisse, l'Administration militaire consent, mais elle veut les « remonter » ailleurs, pour cette opération. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février 1923 - Un vilain monde. - Gabrielle Hodemon, 20 ans, à Caen, anciennement employée à la Société Normande de Métallurgie, avait fait la connaissance de Jean Lagisquet 28 ans, ajusteur et était dévoué à sa maîtresse. Les affaires ne marchèrent pas longtemps. Lagisquet voulait livrer la fille Hodemon à la prostitution, celle-ci se refusa et se sépara de son amant. Furieux de cette détermination Lagisquet et son camarade Georges Morin, 33 ans, mécanicien, terrorisèrent la jeune fille, la menaçant de la faire un mauvais parti si elle dénonçait son amant à la police. Devant ces menaces, la fille Hodemon a porté plainte. Le tribunal de Caen chargé de démêler cette affaire, n'a retenu contre Lagisquet et, Morin pue le délit de menaces de violences sous condition. Il a condamné le premier à 6 mois et 50 fr. amende et le second à 1 mois de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1923 -
La Mi-carême. -
Evohé ! Le grand jour approche ! C'est jeudi 8 mars, que se
déroulera dans nos rues, la grande Cavalcade des Étudiants, avec ses
chars, ses cortèges, Par
exemple, ce qu'on désire, c'est du beau temps. Aussi est-il question
de faire monter les cinq balayeurs sur une échelle double pour ranger
un peu les nuages et passer le ciel au bleu. Quant à Mirambois,
l'éclusier de la Demi-Lune, il serait chargé d'empêcher le dernier
quartier, qui tombera le 9, de nous arroser en partant. La reine et
ses demoiselles d'honneur sont entre les mains du Syndical de
l'Habillement. Elles n'en mènent pas large (ça leur fait la taille
fine) et elles essaient sans cesse. On a résolu de les mettre en
mauve et or, comptant qu'il ne fera pas mauvais hors. Le soir, pour
terminer en apothéose, les Étudiants ont organisé un grand bal avec
la Société de Gymnastique : touchant et fraternel accord ! Il y aura
double concours de costumes. Le
1er prix sera offert par M. Renouprez qui fera partie du
jury avec les organisateurs, ces messieurs de la Presse et d'autres
légumes. Prix en espèces de 100, 50 et 25 fr.; On est prié de « se
fendre» et d'en adresser d'autres encore, nombreux, à l'Association
des Étudiants. Il s'agit d'encourager les déguisements. Se faire inscrire à l'A. G. ou à la Gymnastique pour prendre part à ce tournoi. — Nota : Il est défendu de se costumer en ecclésiastique, en poivrot ou en Adam et Eve. La gaieté devant atteindre son paroxysme, on le suspendra d'avance, pas trop haut, à l'un des lustres. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1923 -
Un conte à dormir couché.
-
En rentrant chez lui, vers minuit, le jeune Le Moing, 15 ans,
mécanicien, rue Saint-Sauveur, à Caen, a rencontré des agents rue
St-Pierre. Ne se sentant pas tranquille le jeune homme leur a remis un
revolver chargé de quatre cartouches, leur disant que cette arme lui
avait été donnée rue Porte-au-Berger, par un inconnu. Après
enquête, il résulte simplement que M. Mehut, horloger, rue
Porte-au-Bergér, qui avait passé la soirée au concert avec Le Moing,
lui avait remis son revolver pour lui permettre de rentrer chez lui. L'arme a été confisquée et procès-verbal a été dressé. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars 1923 - Nous en gagnons ! - En 1913, le Port de Caen occupait le 10me rang d'importance parmi les ports français. En 1923, avec un mouvement de 1 237 667 tonnes, il est passé au 7me. Encore quelques crans et nous « dégotterons » Nantes et Bordeaux. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1923 - Le temps qu’il fait.
- Pendant
les premiers jours de mars, il a plu, replu et surplu. La terre se
trouvant enfin saturée et ayant cessé de boire, fleuves, rivières
et ruisseaux ont débordé un peu partout. La
Seine à Paris, la Loire, la Maine à Angers, le Rhône, la Saône, le
Doubs sont tous sortis de leur lit comme des dévergondés. Notre Orne
même, qui a toujours eu l'humeur un peu vadrouilleuse, est allée
faire un tour dans ses prairies riveraines. Elle s'est avancée, à
Caen, jusqu'au pied des tribunes des Courses. Seuls émergeaient,
lundi matin, l'hippodrome et quelques îlots verts. Les vaches,
demeurées dans la prairie, n'en perdaient pas une goulée pour cela. —
Toute la vallée d'Auge a été inondée et l'eau allait couler de
nouveau dans les rues de Pont-l’Évêque. A Saint-Pierre-sur-Dives,
cela a failli tourner au vilain. La rivière Gronde, pour le moment
bien nommée, a grossi sous les averses. Un barrage de branches s'est
formé le long du pont, près du cimetière qui s'est trouvé inondé.
Des tombes disparaissaient, de lugubres — Pas trop de mal cependant jusqu'ici, pourvu que ça s'arrête. Mais, au moins, on ne nous chantera plus, cet été, que les sources sont basses. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1923 - Ou trottiner ?
- Nous
ne savons plus trop qui était maire à Caen en mai 1870, deux mois
avant la guerre franco-allemande, peut-être était-ce M. Bertrand.
C'était en tout cas un fameux prophète, un devin, un sorcier ! Il
avait prévu l'invention future de la trottinette, vous savez ?... ce
petit chariot à roulettes sur lequel les enfants montent d'un pied,
en se poussant de l'autre. La
trottinette, en effet, est d'invention relativement, récente,
pourtant on interdit à nos gosses d'y jouer dans le square de la
place de la République, et cela en vertu d'un arrêté remontant au
28 mai 1870 ! Voilà un vieux parchemin, qui, aurait bien besoin d'être remis au net. Ajoutons que les petits ne peuvent apporter leurs trottinettes que bien rarement dans ce square boueux, le plus souvent une périssoire y conviendrait mieux. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1923 - La boucle de l’Orne.
- Notre
cri d'alarme à propos de la captation de l'Orne à Harcourt, a
éveillé des échos un peu partout. Tous ceux, et ils sont nombreux !
que ce projet menace ou inquiète seulement, commencent à se remuer,
à s'organiser pour y résister. Comme
nous l'avons dit, on veut, voler la rivière aux riverains,
l'assécher complètement ou à peu près dans une partie de son cours
et dans une autre, la transformer en cloaque. Qu'on
en juge : le projet comporterait d'abord la construction d'un énorme
mur en maçonnerie établi dans le lit même de l'Orne, depuis
Harcourt jusqu'au premier tournant de la boucle. La rive droite se
trouverait ainsi changée en canal, l'autre rive serait vidée
complètement ou à peu près. On y laisserait passer 300 litres d'eau
à la seconde, quand on en aurait de trop ! On voit ce que
l'écoulement d'une barrique d'eau pourrait faire dans un lit profond
de plusieurs mètres et large de 17 ! Comme le barrage du Hom situé
au-dessous serait maintenu, toute la partie en amont deviendrait
dormante, comme le sont devenus à Caen, la Noë, l'abreuvoir et les
Odons. Ce serait du propre ! Il y a en outre, dans ce projet, quantité d'autres considérations à envisager sur lesquelles nous reviendrons, mais ce qu'il faut en retenir d'abord, c'est son impopularité. Enlaidir une région délicieuse, centre d'excursions touristiques, causer le plus sérieux dommage à des riverains inoffensifs et aller à rencontre des désirs des habitants de ce coin charmant : va-t-on laisser accomplir cette jolie série de sottises ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars 1923 - Lâche attentat. - Une criminelle tentative de déraillement a été commis sur la ligne de Caen à Dozulé, près de la gare de Caen. Un employé qui longeait la voie, a découvert, en travers des rails des barres de fer pesant environ 40 kilos. Il les a enlevées et a prévenu le chez de gare qui a immédiatement ouvert uni enquête. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1923 - Malfaiteurs précoces.
- Des
malfaiteurs entrés par escalade et effraction dans le magasin de l'Economat
des chemins de fer de l'Etat, quai Amiral-Hamelin à Caen, y La
sûreté a mis la main sur ces coupables qui sont : Marcel Béchet, 19
ans, employé de commerce, rue Caponière ; Maurice Péronne, 16 ans,
mécanicien, rue de l'Ancienne-Halle, et Alexandre Blin, 20 ans,
journalier, impasse Cauvigny. Ces jeunes apaches ont été arrêtés
au domicile de Blin, où ils passaient leur temps à boire. Une partie des objets volés ont été retrouvés, sauf les deux bicyclettes qu'ils avaient vendues, 120 fr. chacune, à Rouen et une montre en argent, vendue au Havre. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1923 - Dans les vapeurs de l’alcool.
- Après
avoir beaucoup bu, trois ouvriers des carrières de Venoix, près
Caen, Eugène et Robert Depierrepont, à Verson et Gaston Cruchon, rue
Neuve-Bourg-l'Abbé. se sont rendus à la fabrique de balais de Venoix
pour chercher noise à un employé de l'établissement. Ils ont été expulsés par le contremaître qui a fermé la porte des ateliers. Les trois énergumènes ont essayé d'enfoncer la porte et se sont livrés à différentes excentricités qui ont nécessité l'intervention de la gendarmerie. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1923 - Une trouvaille désagréable.
- Opérant
un déménagement chez Mme Renault, teinturière, rue Neuve-St-Jean,
à Caen, des camionneurs ont trouvé, dans un réduit, deux torpilles
à ailettes chargées. L'autorité
militaire, prévenue aussitôt, a fait enlever ces redoutables engins.
Reste à découvrir leur provenance. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Mars 1923 - Succès universitaire - Suivant l'exemple de notre concitoyenne, Mme de Samie (Mlle de Lamarre) reçue docteur ès-lettres, avec sa thèse sur Chênedollé, une jeune Saint-Loise, Mlle Madeleine Deriès vient de soutenir une thèse d'histoire en Sorbonne. Elle avait choisi comme sujet : «Saint-Lô pendant la Révolution». Mlle Deriès qui est élève de l'Université de Caen a été reçue avec mention honorable. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1923 - Un pétrolier fait explosion dans le port de Caen. - 16 avril. Ce matin, vers 10 heures 30, une explosion terrible et prolongée secouait tout un quartier de notre ville les maisons tremblèrent, les vitres volèrent en éclats, une crépitation imitant le bruit de la fusillade, succéda à la détonation initiale. Certains crurent à une secousse sismique, d'autres à un accident formidable survenu dans les grandes usines de la société, normande de métallurgie. On apprit bientôt la cause de cette explosion. Le pétrolier Bronze, jaugeant 188 tonnes d'essence et de pétrole, expédiées par M. Desmarais, du Havre à son dépôt de Caen. venait de sauter, quai Amiral Hamelin. En
un instant,
la nouvelle
de cette
catastrophe
se répandait
à travers
la ville,
et une
foule innombrable
se transportait
sur les lieux.
Une gerbe
de fumée
noirâtre, semée
d'étincelles, montait
vers le
ciel à
plus de
80 mètres
de hauteur,
obscurcissant les
alentours
du port.
La faiblesse
du vent
préserva heureusement
les habitations
voisines, et
la colonne
enflammée qui
dominait le
navire resta
localisée entre
les rives
de l'Orne
en face
de l'embarcadère
du bateau
du Havre. Le Bronze qui appartient à la société des électrolyses du Havre, était arrivé samedi soir et avait amarré à sa place habituelle, quai Amiral Hamelin. Le pétrolier avait une cargaison de 188 tonnes d'essence et de pétrole le déchargement devait commencer hier matin. Quatre camions de la Maison Blochon se placèrent à huit heures précises le long du quai, six dockers, trois dans la cale, trois sur le pont, procédèrent au débarquement des caisses sous la direction du contremaître Mahais, qui surveillait le travail, en dehors du bateau. L'opération débuta avec entrain : deux des dockers dans la cale s'amusèrent même à lancer leur chien à la poursuite des rats entre les caisses de pétrole. Sur le pont, le patron de bord, actionnait un treuil. On enleva toutes les marchandises placées ! à l'avant. Les quatre premiers camions venaient de partir, le cinquième arrivait, en face du chaland, lorsqu'une épaisse fumée de flammes, envahit les abords de la passerelle et un éclatement sinistre retentit. Le Bronze sursauta dans un tourbillon opaque et sembla retomber brusquement au fond de l'eau. Plus rien n'apparaissait du bâtiment. Un moment après on entendit des cris de douleur et des hurlements. N’écoutant que son courage, le camionneur Hue bondit dans la fournaise au secours des victimes. Il put arracher aux flammes le docker Firmin. Un ouvrier menuisier, de passage sur le quai, M. Escoffier, stimulé par cet exemple d'héroïsme, se précipita également sur le pont incendié. On crut que le malheureux allait rester sur l'épave embrasée. Il reparut quelques moments après en rapportant dans ses bras le corps d'un des dockers qui travaillait sur le pont. M. Seigneur, de la rue Vaucelles. Ce dernier expira sur la berge. Il portait des brûlures horribles sur toutes les parties du corps. Dans ce sauvetage émouvant et sublime, M. Escoffier avait, lui-même, été grièvement atteint et on lui donna des soins empressés aux établissements Laffetay. Le
patron du
pétrolier, M.
Brondic, put
être retiré
a temps par
un courageux
sauveteur
et son
état est,
heureusement, peu
grave, un
docker surpris
par l'ouragan
de feu
au moment
ou il
prenait des
caisses à l'arrière
du chaland réussit à regagner
la passerelle
par ses propres moyen. Ce docker
M. Ribet.
n'avait que
des blessures
superficielles.
Avril
1923 -
Catastrophe du « Bronze ».
- M.
Webe,
capitaine
de
la
compagnie
des sapeurs-pompiers
de
Caen,
a découvert,
sur
le
pont
du
pétrolier,
des
foyers
ardente
dégageant
toujours
leur
fumée
blanche.
Des
ossements
humains
à
moitié
carbonisés
ont
été recueillis
au commissariat
de
Vaucelles. Les
dockers
Marguerite
et
Lagoutte
périrent
dont
réellement
à
leur
poste
peu
d'instants
après
l'explosion. L'état
du
blessé
Firmin
ne
s'est
pas
aggravé.
Avril 1923 - Un coup de grisou. - Une explosion s'est produite à bord du navire « Hébé », qui venait à Caen chargé de charbon. Un dégagement instantané de gaz, dans les cales pleines, a provoqué un coup de grisou. Une gerbe de flammes, jaillissant brusquement sur le pont, a brûlé grièvement les marins Onfroy et Lequellec. Les deux victimes ont été transportées à l'hôpital de Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1923 - L’indélicat gérant. - Une plainte en abus de confiance a été déposée contre Léon Chauveau, 46 ans, rue des Carmes à Caen, ancien directeur de la succursale de la maison Boussuge, rue des Croisièrs. Après le départ brusqué de son directeur, le patron fit un inventaire et constata un déficit dépassant 5 600 fr. De plus, un emprunt de 1 000 francs avait été fait par l'indélicat directeur, à un commerçant de la rue de Goêle et contre lequel il avait donné en garantie quatre pneus appartenant à son patron. Cette somme a été remboursée par M. Boussuge qui est rentré en possession de sa marchandise. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1923 - Un accident. - Un mécanicien de la Société Normande de Métallurgie, M. Wilfrid Halley, 32 ans, rue des Carmélites, à Caen, venait de graisser une locomotive. En remontent sur la machine comme le train démarrait, il perdit l'équilibre et tomba sur un pylône. Le malheureux s'est fracturé la bassin et a succombé en quelques heures à l'ambulance des Hauts-Fourneaux. Halley était originaire de Bayeux, il laisse une veuve et un enfant. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1923 - Un escalier qui s’effondre.
- Mme
Delalande, rue Caponière à Caen, était, montée dans son grenier
pour y prendre différents objets. Comme elle redescendait, l'escalier
vermoulu s'est effondré entraînant Mme Delalande qui a été
gravement blessée. On a dû la transporter à l'hôpital.
(Source
Avril 1923 - Noyade accidentelle. - En descendant à terre, le marin anglais Thomas Mac Kendry, 32 ans, matelot à bord de l’« Agate », est tombé accidentellement dans le vieux bassin à Caen et s'est noyé. Son corps n'a été retrouvé que le lendemain. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril 1923 - Un plongeon. - Un officier du vapeur russe « Dicklaoo », amarré dans le bassin, en face la rue des Carmes, à Caen, est tombé accidentellement à l'eau en faisant un faux pas. Repêché aussitôt par le cuisinier du bord, il en a été quitte pour un bain intempestif. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1923 - Une soirée accidentée.
- Un
pénible accident est venu attrister une représentation du cirque
Périé, installé à la grande foire de Caen. Une écuyère Mlle
Elisa Melville, 25 ans, qui exécutait des exercices d'acrobatie sur
un cheval, a fait une chute grave dès le début de son numéro et
s'est fracturée complètement la jambe au-dessus de la cheville. On a transporté à l'hôpital la pauvre artiste qui souffrait atrocement et poussait des cris affreux. Le docteur Osmont qui s'y trouvait par bonheur, a pu la chloroformer et réduire la fracture. On craint que la guérison ne soit assez longue. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - Jeux dangereux. - Le jeune Torquato, 13 ans, rue des Carmes, à Caen, qui s'amusait à tirer dans la rue avec une carabine à air comprimé, a blessé légèrement Mme Tabard, qui passait près de lui. Une autre personne, Mme Allix, a également été atteinte. On ne saurait trop insister auprès des parents pour qu'ils surveillent le jeu de leurs enfants dans la rue. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - Gare à la casse ! - Un cheval attelé à une carriole, laissé sans conducteur, s'est emballé, boulevard Bertrand, à Caen. Un des brancards de la voiture est venu s'accrocher à la clôture de l'étalage de vaisselle installé sur le cours Circulaire. Une partie du treillage a été arrachée et plusieurs caisses de vaisselle renversées. M. Cuvillier estime son préjudice à 500 fr. Le cheval et la voiture, qui porte une plaque au nom de M. Gastebled, à Vendes, ont été mis en fourrière. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - Le temps qu’il fait. - Après des chaleurs quasi-caniculaires et vraiment, hors de saison, le temps s'était un peu rafraîchi. Mais des orages se sont formés quand même et ont éclaté avec violence. On espère qu'il n'en sera pas résulté de trop sérieux dommages pour nos pommiers en fleurs qui sont vraiment magnifiques. La récolte du reste, s'annonce excellente de toutes manières, c'est un triomphe pour l'agriculture qui se prépare et M'sieu Henry, grand prêtre de Cérès, a le sourire. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - Une catastrophe. - Patatras ! il n'y a plus de musique du 36e ! La classe est partie, les musiciens avec. Ils ont bien laissé leurs instruments, mais personne ne sait par quel bout les prendre ; D'ici à ce qu'on puisse former de nouveaux exécutants, il se passera du temps !
Ce pauvre M. Manière ! lui qui s'était donné tant de mal ! Il se retrouve Gros Jean comme devant, et son talent si distingué va demeurer sans emploi. Son sous-chef, M. David, est logé à la même enseigne. Mais qui sait si de tels désastres ne serviront pas à faire comprendre l'utilité d'une institution de musiques militaires permanentes. Le drapeau et la musique, ce sont les points de ralliement du régiment. Évidemment, si on pouvait supprimer toute armée, ce sérait mieux, mais tant qu'il y en aura une, il sera prudent de lui laisser un panache. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - La terre contre la mer. - Il existe un « Syndicat d'expansion économique du littoral bas-normand » dont les intentions sont excellentes mais le titre un peu long. Quand donc comprend!a-t-on que pour, qu'une entreprise soit[1]connue, approuvée, aidée, il lui faut, une étiquette facile à retenir. Ce syndicat, s'est réuni, ces jours-ci. pour étudier les moyens de défense de nos côtes contre la mer. On a résolu de résister jusqu'à la gauche... du département à tous les projets saugrenus dont diverses administrations nous menacent et surtout à l'endiguement de l'estuaire de la Seine. Bravo ! Pourvu qu'il y ait des actes au bout de ces paroles. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - Le Cardiff explosif. - Avant de sortir de chez elle, Mlle Victorine Boutin, ménagère, rue du Moulin à Caen, avait chargé son fourneau, resté allumé, d'une pelletée de cardiff. Pendant son absence, le fourneau a éclaté. La porte a été projetée à l'extrémité de la pièce. Divers objets ont été brûlés. On ignore les causes de cette explosion. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - L’escroquerie à l’assurance. - On a arrêté à Caen, sous l'inculpation d'escroquerie, Maurice Boucher, 28 ans, connu sous le nom de Mérial. Dernièrement, il se présentait chez un employé de chemin de fer à Caen, et se disant représentant d'une Compagnie d'assurances contre les accidents, lui faisait signer une police et encaissait, le montant de la première prime, soit 75 fr. Comme il n'entendait plus parler de rien, l'employé écrivit à la Compagnie dont l'escroc se disait représentant. Celle-ci répondit qu'elle ignorait tout de cette affaire. Le volé a porté plainte et Mérial a été écroué. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - Après la catastrophe. - On s'est occupé, ces jours derniers, de renflouer la cargaison du pétrolier « Bronze » coulé par une explosion dans le port de Caen. Contrairement à ce qu'on pensait, un grand nombre de fûts et de bidons d'essence et de pétrole ont été retrouvés intacts au fond et sont remontés seuls à la surface. On évalue ces marchandises sauvées à 130 000 fr. environ. La
tragique surprise a été la découverte du corps putréfié du docker
Margueritte qui, croît-on, avait été brûlé en voulant porter
secours à ses camarades. On a pu l'identifier grâce à Le patron Bouzie, brûlé grièvement aux mains a quitté l'Hôpital, ces jours derniers, pour retourner au Havre. Un autre docker, Firmin, qui avait dû subir une douloureuse opération est encore en traitement. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - Un énergumène. - Pour revoir la jeune Charlier, 10 ans, qu'il connaissait pour avoir été élevée en nourrice chez des amis à lui, Henri Pique, 38 ans, chauffeur au gaz à Caen, se présenta au domicile des époux Charlier. Ceux-ci lui ayant refusé l'entrée de leur maison, le chauffeur se mit en colère. Il s'en fut chez sa concubine la fille Vallée, rue du Pont-Créon, prendre un revolver. Muni de son arme, Pique se présenta à nouveau chez les époux Charlier qui ne le reçurent pas davantage. De plus en plus furieux, l'énergumène enfonça la porte et menaça les époux Charlier, de son revolver. L'arrivée de sa concubine, qui l'avait suivi, mit fin à cette scène, ce qui n'empêcha pas l'arrestation de Pique qui sera poursuivi pour menaces de mort. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1923 - Une commune éclairée. - La manie de débaptiser les rues s'est un peu passée, heureusement, mais elle a sévi bien longtemps, hélas ! Comment ne pas regretter les noms anciens de nos rues caennaises qui, presque toujours, révélaient une particularité intéressante du quartier, consacraient une légende ou un souvenir ! Beaucoup de ces noms nous sont parvenus. On a plaisir et intérêt à se les remémorer. On sait que la rue Saint-Jean que notre historien, M. de Bras, qualifiait de « bellissime et large rue » s'appelait rue Humoise ou Ilièmoise, parce qu'elle menait au comté d'Hièmes, sur l'autre rive de l'Orne. On l'appelait aussi rue Exmoisine. La rue des Carmes, se nommait rue St-Jean-sur-Rive, la rue de l'Engannerie était la rue de la Gaisnerie, sans doute parce qu'on y fabriquait des gaines et des étuis de cuir. La rue Saint-Pierre porta plusieurs noms : rue de la Confiserie (nos aïeux avaient la bouche sucrée), rue de la Mercerie, etc… La rue Hamon a conservé son nom original depuis 1670, c'est bien extraordinaire. C’était celui d'un gros marchand qui habitait l'une des venelles que cette rue a remplacées. La rue Vauquelin était, il y a peu de temps, rue de l'Odon et jadis rue Vidiou. La rue Formage ou rue aux Fromages, s'appelait rue Monte-à-regret, c'était par là que les criminels étaient, menés au pilori ou à l'échafaud de la place du Vieil-Marché. La rue de Strasbourg, une de nos plus belles voies, n'était jadis que la Venelle aux chevaux, un ruisseau coulait au milieu. Un joli nom c'était celui du carrefour de I'Épinette à la rencontre des rue des Croisiers, alors rue de la Friperie, et de celle des Cordeliers. Il se trouvait là, conte M. de Bras, une fort belle aubépine. Une de nos voies les plus anciennes, c'est la rue de Geôle, dénommée d'abord rue Cattehoule (basse porte) sans doute celle des prisons qui s'y trouvaient. Il y avait encore la rue de la Serrurerie ou rue des Fèvres près de St-Pierre, et la rue de l'Amontouer qui montait à la Porte-du-Berger, ces deux derniers noms nous ont été à peu près conservés ainsi que celui de la rue Frémentel, jadis rue Froide-Mantel. Enfin,
si nous avons encore la rue du Puits-de-Jacob, nous n'avons
plus la rue Puits-ès-Bottes, ni le Pont Frileux (pont
de Vaucelles), ni le Pont d'Amour (pont du Cours), ni la rue
de l’Écu (rue Caponière), ni beaucoup d'autres dont les noms
nouveaux et souvent vulgaires ne nous ont apporté rien de plaisant,
ni de pittoresque. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1923 -
La foudre tombe
sur la caserne
d'artillerie et
sur le
village des
réfugiés.
- Vendredi
soir, au
cours d'un
orage d'une
extrême violence,
accompagné de
pluie Une
quinzaine
d'artilleurs,
leur
faction
terminée,
prenaient
leur
repas
du
soir
aux
cuisines.
On
venait
de
servir
le
café.
Confiants dans
leur
protectrice,
sainte
Barbe,
nos
militaires
devisaient
gaiement
ensemble
sur
les incidents
du
jour
sans
se
préoccuper
outre mesure
de
la
canonnade
aérienne
qui
faisait trembler
les
vitres,
lorsqu'une
boule
de
feu
envahit
le
local,
fit
le
tour
du
groupe
et, après
avoir
pris
la
direction
des
marmites, éclata
avec
fracas
sans
avoir
touché
personne
ni
causé
aucun
dégât.
Une
odeur
de
soufre se
répandit
aussitôt
dans
la
pièce.
Les
artilleurs
au
moment
où
se
produisit
la
détonation,
ressentirent
une
vive
commotion
et
trois d'entre
eux
furent
précipités
sur
le
sol. soir-là
dans
le
même
quartier.
La
foudre
était tombée
sur
un
poteau
supportant
les
lignes électriques
qui
fournissent
le
courant
au village
des
réfugiés.
Ce
poteau
fut
brisé
au sommet
et
des
éclats
de
bois
furent
projetés dans
toutes
les
directions.
Dans
le
village
les lampes
s'étaient
éteintes
ensemble
et
la
population
des
baraquements
se
trouva
en
pleine
obscurité.
M.
Bignout
et
sa
fille à
la porte
de
leur
maison,
furent
renversés.
Des
traces
de
brûlures,
étaient
empreintes
sur
leur corps
mais
les
accidents
furent
sans
gravité.
Juin
1923 -
Le trafic du port.
- Le
trafic du
port, pendant
le mois
dernier, s'est
élevé à 178.619
tonne, se
décomposant comme
suit : Importations.
134.885 tonnes
exportations, 44.534
tonnes.
Juin
1923 -
Une souris d’église en correctionnelle.
- Nous
avons
relaté
les
exploit
d'une
jeune
modiste
parisienne,
Hélène
Canuet,
dite
« Miette
»,
âgée
de
20
ans,
qui
était
venue
à Caen
pour
y trouver
du
travail.
En
réalité,
cette
aventurière
vivait
d'expédients
et
pratiquait
le
vol
avec
une
certaine
dextérité.
Juin
1923 -
Les distributeurs d’essence.
- Une
pétition rue
Sain-Jean. Les
concessionnaires d'appareil
à distributeurs
d'essence sont
résolus à défendre
âprement
leur privilège. Cette
voie dont
le milieu
est occupe
par notre
unique ligne
de tramways,
mesure à
peine cinq mètres
de largeur.
Comme elle
conduit directement
au centre
de la
ville, c'est
la ruée
inévitable des
voitures de
tous calibres
qui s'engouffrent,
dans les
deux sens
sur l'étroite
chaussée submergée
par le
déluge de
ce matériel
roulant auquel
vient s'ajouter
sans discontinuer,
le contingent
de treize
rues transversales.
Camions automobiles,
taxis, limousines,
fiacres, lourds
tombereaux, cycles
et motocyclettes,
voitures
à bras
se croisent,
se heurtent,
s'écrasent
sous les
malédictions des
passants, tout
le long
du sinueux
couloir, aux
courbes dangereuses
et personne
n'intervient pour
modérer
la vitesse
ou diriger
le gros
de cette
armée vers
les artères
latérales. On
dirait la
montée du
ravitaillement à
un secteur
d'attaque. A toute heure, une longue théorie de voitures obstrue le passage. Et que de collisions se produiront plus tard à cet endroit, lorsque l'Hôtel des Postes aura été construite ? Nous
insistons sur
les difficultés
crées de
ce fait,
pour la
circulation. Mais
a-t-on réellement
prouvé que
le danger
de l'installation,
n'était pas
sérieux et
permanent ?
Juillet
1923 - Un
terrible orage
à Caen.
- Le
10 juillet,
dans la nuit
de lundi
à mardi,
les Caennais
ont été
réveillés par
un formidable
coup de
tonnerre. Un
orage d'une
puissance
inouïe qui
a suivi
le cours
de l'Orne,
s'acharna avec
fureur sur
l'agglomération urbain.
bientôt les
nuages crevèrent
et des nappes
d'eau inondèrent
les bas
quartiers. Rue
des Teinturiers
et rue
du Tour
de Terre,
des averses
torrentielles ont
causé de
véritables désastres.
L'Odon passe
à lit
couvert
sous les
rues étroites
que l'eau
envahit par
en dessus et par
en dessous.
Cette fois,
Ie ruisseau
souterrain gonflé
par une
crue subite,
soulevait les
dalles et
les pavés.
Les ravages
causés par
l'inondation atteignent
un chiffre
considérable.
Juillet
1923 -
Le coq
du clocher
Saint-Pierre.
- Nous
avons relaté
la curieuse
légende du
coq du
clocher Saint-Pierre,
auquel on
a fait
quitter momentanément
son perchoir
aérien au
sommet de
la flèche
gothique qui
va être
remise à
neuf. On nous dit que la mauvaise humeur de M. l'Architecte est surtout imputable à une question de nuance qui lui est très personnelle. Cependant M. Nicolas devrait comprendre qu'on ne pouvait tout de même pas graver sur les ailes du coq de Saint-Pierre le nom des dignitaires de la Loge Thémis.
Juillet
1923 - La revue n’aura
pas lieu.
- En
raison de
la chaleur,
la revue
qui devait
avoir lieu
sur le
Grand-Cours est
supprimée.
Juillet 1923 - Un fourgon en feu. - Caen, 14 juillet. (De notre correspondant particulier) Quelques instants avant le départ de l'express Paris-Cherbourg, hier, à 12 h. 30, quelques homme, d'équipe transportaient des marchandises et des bagages dans un fourgon placé en avant du train. Après avoir conduit à ce fourgon tous les colis qui doivent suivre le convoi, les employés enlevèrent à quatre une caisse volumineuse d'un poids considérable qui fut menée sans encombre jusqu'au bord du wagon. Au commandement du chef d'équipe, la caisse fut soulevée légèrement par les porteurs et glissa sur le parquet du wagon, pendant que l'employé Chartrain, monté pour amarrer le chargement, s'apprêtait à lui faire une place à l’intérieur. Au même moment, une détonation formidable ébranla le hall de la gare, et une gerbe de flammes, imitant toute la gamme des couleurs, jaillissait au-dessus du fourgon. La caisse contenait un feu d'artifice complet, expédié par une maisons de notre ville pour une localité de la Manche à l'occasion du 14 juillet. Une explosion dont les causes ne purent être expliquées se produisit pendant le chargement. L'homme d'équipe Chartrain, surpris par cet accident imprévu, descendit précipitamment à contre-voie. Il avait les cheveux et la barbe entièrement brûlés. L'incendie
se
propagea avec
une rapidité
incroyable à
toutes les
parties du
fourgon transformé
en torche
ardente. Pour
circonscrire
le sinistre
on détela
le wagon
enflammé qui
fut conduit
par la
locomotive, à trois
cents mètres
de la
gare, où
il acheva
de brûlés.
Juillet
1923 -
Pauvre
Théo.
- Théophile
Flamand, 46
ans ouvrier
typographe, sans
domicile fixe,
avait passé
la nuit
an violon
de la
Tour. Rendu
à la liberté,
le lendemain,
le poivrot
qui Juillet
1923 - Tamponnement en gare.
- Par
suite d'une erreur d'aiguillage, un train transatlantique, venant de
Cherbourg est venu tamponner le train de Flers qui allait partir de la
gare de Caen. Sous violence du choc, le fourgon de tête du train de Flers a été fortement endommagé.[1]Les voyageurs ont été projetés les uns sur les autres et plusieurs d'entre eux légèrement blessés. Malheureusement le conducteur, M. Léchonneau a été grièvement atteint à la tête et à l'épaule. On l'a transporté à son domicile route de Rouen. L'aiguilleur, M. Godefroy dont un instant de distraction a causé l'accident, a été laissé en liberté, (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet
1923 - La fraude. -
Le
fraudeur Louis Prével, 51 ans, qui s'était fait pincer en gare de
Caen, à la descente d'un train du Mans alors qu'il portait, une
vessie pleine d'eau-de-vie, avait été condamné à un mois de prison
et 2 000 fr. d'amende, plus les frais, le tout sous contrainte d'un an
de prison. Ne
s'étant pas acquitté dans le délai fixé, Prével était recherche
par la police. Rencontré sur le boulevard des Alliés, il fut
appréhendé et conduit, au poste. Il était porteur, dans un panier,
d'une vessie de quatre litres d'eau-de-vie, destinés à sa femme,
mais pour lesquels il avait oublié, dit-il, de prendre une feuille de
régie. Une perquisition faite à son domicile, rue des Carmélites, a fait découvrir une quantité d'alcool dont le fisc n'avait certainement pas connaissance. Prével a été écroué. (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet
1923 -
Caen sous l’orage.
- Après
la chaleur torride qui a sévi durant quelques jours, on pouvait
s'attendre à des orages. Ceux qui sont venus lundi soir et mardi
l'après-midi, ont pourtant dépassé toute attente. Le ciel flambait
sans interruption, à chaque coup de tonnerre on se croyait écrasés,
pulvérisés. Malgré qu'à présent l'épais réseau de fils
conducteurs qui enveloppe les villes, les protège dans une certaine
mesure en éparpillant les décharges électriques, la foudre a
néanmoins fait des siennes, un peu partout. A
Caen, elle a tué un homme réfugié sous les arbres du Grand[1]Cours,
frappé nombre de cheminées et de murs, rue de Falaise, rue des
Carmes et ailleurs, grillé des transformateurs électriques et même,
s'abattant sur la mairie, elle, a pénétré dans le bureau du
secrétariat et brûlé légèrement à la main notre confrère et
ami, M. Ch. Renard, que nous félicitons de l'avoir échappée belle,
ainsi que les autres personnes qui se trouvaient là. Tout
ceci c'est l'œuvre du feu. Celle de l'eau n'a pas été moins
néfaste. Au cours de ces terribles orages, les cataractes du ciel
semblaient ouvertes alors que nos portes de flots étaient fermées.
Il s'en suivi une inondation lamentable dans les quartiers bas de la
ville. A
Vaucelles, on y est un peu habilité, mais rue des Teinturiers et rue
du Tour-de-Terre, des torrents coulaient qui, malheureusement,
n'étaient pas faits d'eau pure. Une bourbe immonde où le cloaque de
l'Odon et toutes les fosses d'aisance du quartier mélangeaient leurs
immondices, a tout envahi. De pauvres gens ont eu leur mobilier perdu.
Chez M. Jamet, grainetier, De
ce petit désastre il y a deux responsables : Dieu et les hommes. Le
premier doit savoir ce qu'il fait, les seconds savent bien ce qu'ils
ne font pas. Les précautions nécessaires ne sont jamais prises, en
cas d'orage, pour assurer l'écoulement des eaux. On
se demande qui a en main le système hydrographique caennais, ceux[1]là
font assez mal leur métier. On se demande aussi s'il est encore
possible d'éviter l'inondation, maintenant que le plan d'eau du canal
surélevé a amené la stagnation complète de tous nos cours d'eau
intérieurs.
Le
trafic de notre port augmente sans cesse, c'est vrai, mais Caen
s'enfonce de plus en plus dans la mélasse et on en vient à se
demander s'ils n'ont pas raison ceux qui assurent qu'en dernière
analyse le progrès est une reculade. — Autres méfaits de la foudre, à Caen : route de Bayeux, un treuil d'extraction de carrière a pris feu. Un poteau électrique abattu a causé l'interruption du service du tramway. Enfin la tour St-Jean elle-même, malgré qu'elle soit courbée et semble demander grâce, a été touchée. Par malheur, le courant électrique ne l'a pas redressée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 -
Une maison brûlée.
- Un
incendie qui n'a pas tardé à prendre de graves proportions s'est
déclaré, l'autre jour, dans une mansarde de la rue Hamon à Caen. En
un rien de temps, le troisième étage et la toiture sont devenues la
proie des flammes. Aussitôt l'alarme donnée, les pompiers avaient
attaqué le feu. La mise en action de la moto-pompe, avec son jet
puissant, a découvert la charpente embrasée et achevé de faire
tomber les tuiles déjà détachées par la chaleur. Dès ce moment, les pompiers étaient maîtres du fléau et tout danger de propagation était écarté. L'enquête n'a pas encore fait découvrir les causes de cet incendie. Les dégâts sont évalués à 50 000 francs. (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet 1923 - Foudroyé ! - Un ouvrier agricole qui revenait de faire les foins et s'était mis à l'abri, pendant l'orage, sous un des arbres du Grand Cours à Caen a été foudroyé. Il portait sur lui une carte d'électeur au nom de Désiré Lebaizant, journalier à Moon-sur-Elle (Manche). On l'a transporté à la morgue. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 - Salves d’artillerie.
- A
l'occasion de la Fête Nationale, des Salves d'artillerie seront
tirées à l'intersection du Cours Sadi-Carnot et du Grand Cours, le
samedi 14 juillet, à 7, 12 et 20 h. Il
est recommandé aux riverains d'ouvrir leurs fenêtres pendant le tir
des salves, pour éviter des bris de vitres. (Source : Le
Bonhomme Normand) Juillet
1923 - La dénatalité.
- Vous
avez su peut-être mais vous l'avez oublié que la France ne compte en
moyenne que 71 habitants par kilomètre carré. Cela nous fait dans
les quatorze mille mètres carrés chacun pour nous retourner. A coté
de nous « y a de la place » comme on dit. En
Italie on est un peu plus serré, 123 habitants par kilomètre carré.
En Allemagne c'est encore mieux, 131 habitants au kilomètre, en
Angleterre, 250, en Belgique 252.
L'Allemagne
s'accroît d'un demi-million d'habitants par an alors que nous avons
peine, à présent, à ne pas entrer en déficit. Si nous ne
réagissons point, au plus tôt, avant un demi-siècle, nous serons
débordés, submergés par cette marée montante. Que faire pour
réagir ? Un
philanthrope vient d'attribuer un prix de 50 000 fr. au meilleur
mémoire sur cet alarmant sujet de la dépopulation française. C'est
un M. Paul Haury qui l'a obtenu pour une brochure intitulée « La Vie
ou la Mort de la France ». Or, il parait que l'un des moyens
préconisés par lui pour combattre la natalité est de donner à
chaque Français, homme, femme ou enfant, devinez quoi ? un bulletin
de vote. Ce
projet, on y réfléchissant, n'est peut-être pas aussi ridicule
qu'on pourrait le penser, Je n'ai pas le loisir de l'expliquer ici.
Mais, c'est égal, il semble bien que ce ne soit pas là le remède
héroïque et infaillible à notre crise de natalité. Le désir de
faire naître de petits électeurs et de jeunes électrices constitue
un attrait vraiment trop faible pour le père de famille français. Il
faudra lui trouver autre chose. (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet
1923 -
Parasites caennais.
- Il
y a dans notre ville, une population fixe. Elle menace pourtant de
devenir flottante si les inondations se répètent, comme on le
craint. Mais, en outre, Caen nourrit pas mal de parasites à deux et
à quatre pattes. Les
rats surtout commencent à y pulluler. On peut en voir un peu partout,
même dans les salles de spectacles où d'aucuns, plus effrontés que
les autres, semblent s'inquiéter souvent de la couleur
des jarretelles des spectatrices. Une de ces nuits passées, une ronde
des Vigilants de Bakell, surveillant la rue St-Jean, entendit un
énorme raffut dans une boucherie. Les Vigilants, s'approchant avec
précaution, projetèrent soudain les rayons de leurs lanternes à
travers la grille. Ils mirent en déroute une armée de rats qui se
baladait sur les morceaux de viande. Le boucher en fut averti et,
depuis, il a du prendre de sérieuses mesures «raticides». Quelque
temps après, dans un autre quartier, les Vigilants entendaient aussi
des bruits anormaux sortant d'une Boucherie coopérative. C'était
cette fois, une bande de chats qui s'offrait un souper fin avec les
filets et les gigots. On ne s'embête pas autant qu'on pourrait le
croire, la nuit, à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet
1923 -
De l’eau ! de l’eau !
- Avec
les chaleurs un grand besoin d'eau se fait sentir et il semble bien
qu'on pourrait le satisfaire pour tout le monde, car il a plu pendant
de longs mois et les sources ne doivent pas être prêtes à tarir.
Pourtant, il reste à Caen des quartiers déshérités, complètement
privés d'eau, à preuve la lettre suivante prise entre plusieurs : Mon
cher Bonhomme. Au nom des habitants de la rue « Sans nom » et du
village sans eau (cimetière de Vaucelles), je réclame énergiquement
votre concours pour que la Municipalité caennaise s'occupe de nous et
qu'elle fasse le nécessaire pour nous donner de l’eau aussi bien
que dans les jardins du voisinage. Il nous faut faire de 1 500 à 3
500 mètres pour avoir de Il
est fort probable que s'il se déclarait un incendie dans notre
quartier ce serait un désastre étant donné le manque d'eau. Vous
voyez la chaîne qu'il y aurait à faire. Je compte sur votre
bienveillance pour attirer l'attention de ces messieurs municipaux qui
vraiment ne feraient que leur devoir en nous donnant l'eau dans la rue
«Sans nom», cadastrée n° 5 (chemin du Motet d'Ifs). Merci d'avance
au nom de ses habitants. Une
autre lettre de doléances fait remarquer que pendant qu'on interdit
ainsi l'approvisionnement des quartiers hauts, les fontaines coulent
en ville et les arroseuses municipales prennent l'eau aux bouches
d'incendie plutôt qu'à la rivière. Souhaitons que ces justes plaintes soient enfin entendues et qu'on en finisse de procéder pour la rue « Sans nom » à un baptême complet : arrosage et désignation. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 -
Mortel accident d’auto.
- Mlle
Maria Halbout, une pauvre sourde-muette de 57 ans, hospitalisée au
Bon-Sauveur, était sortie avec sa sœur et une autre personne. Comme
elle rentrait, Mlle Halbout quitta brusquement ses deux compagnes pour
traverser la rue. Au même moment arrivait un gros camion automobile
des Ponts et chaussées, conduit par M. Harang, dont les
avertissements ne purent faire déranger la malheureuse. La pauvre femme vint se jeter sous le camion. On la releva et on l'entra au Bon-Sauveur où elle expira bientôt. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 -
On essaie un feu d’artifice.
- Un
accident qui aurait pu avoir de graves conséquences s'est produit, le
14 juillet, en gare de Caen, peu de temps avant le départ de
l'express de Cherbourg. Une
caisse contenant tout un feu d'artifice, expédié par une maison de
notre ville à une municipalité de la Manche, a fait explosion dans
le fourgon où on venait de la déposer. Un employé. M. Chartrain,
qui se trouvait dans le fourgon, a pu se sauver à contre-voie avec
seulement quelques brûlures au visage. Le feu a pris rapidement au fourgon qu'une locomotive a dû entraîner hors de la gare. Toutes les marchandises qu'il contenait ont été détruites. Il ne reste que de la ferraille et les roues. Une enquête est ouverte pour établir les responsabilités. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet 1923 - Le torchon brûle ! - M. Léon Henry, journalier, rue Porte-au-Berger à Caen, a porté plainte contre sa femme pour coups et blessures. Cette épouse irascible a frappé son mari si violemment d'un coup de bouteille sur le bras, qu'elle lui a fait un profonde blessure. (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet 1923 - Médailles d’Honneur. - La médaille d'honneur de la Marine est accordée à MM. Cauchard, Colleville, Delamare, Langlois et Le Tourneur, matelots à Port-en-Bessin ; Le Renard et Marion, matelots à Grandcamp ; Le Roy, capitaine au long cours à Caen ; Deshayes, patron à Trouville ; Pestel, matelot à Trouville et Quétel, matelot à Deauville. (Source : Le Bonhomme Normand) Juillet
1923 -
La T.S.F. -
La T. S. F.
prend une extension considérable, ce n'est plus de l'engouement qu'on
a pour elle, c'est de la passion, c'est de la rage. Les postes de
réception Quelques
personnes adonnent à la T. S. F. dans un but d'études, mais le plus
grand nombre n'y voit qu'un jeu scientifique amusant. Pensez donc !
avec un poste bien installé et un haut-parleur, on peut faire
entendre un concert nasillé, lancé chaque jour de la tour Eiffel !
Et voici même qu'on annonce le départ à travers la France
d'autos-radios qui vont s'arrêter dans les bourgs et les villages
pour y donner des auditions. C'est très bien, mais une question se
pose qui intéresse fortement les musiciens. Tous ces concerts volants
et ambulants, vont-ils payer des droits d'auteur
? On
sait que dernièrement un chef d'orchestre, au moment de lever sa
baguette, s'est soudain croisé les bras parce qu'on avait installé
dans la salle un poste transmetteur destiné à envoyer sa musique
dans toutes les directions, à cheval, si j'ose dire, sur les ondes
hertziennes. Le
capellmeister était du reste d'accord avec ses musiciens et la grève
avait été décidée de concert avec eux. Cet accord préalable et ce
concert, avant le concert, étaient, vraiment, bien en situation. Trop
de gens oublient que la musique est un métier comme un autre et qu'on
a le droit d'essayer d'en vivre, Nul ne doit pouvoir s'emparer d'une
exécution musicale malgré celui qui la donne ou seulement à son
insu. C'est
comme pour les droits d'auteur, combien de gens se révoltent contre
leur juste perception ! Des personnes qui se croient, honorables ne
ratent jamais une occasion de carotter la Société des Auteurs, d'une
partie, des droits ou même de tous les droits qu'elle a mission de
recueillir. Tenez ! dernièrement, dans une petite localité, un
représentant, de la Société, dans l'exercice de ses fonctions,
s'est fait rudement apostropher par un gendarme trop zélé qui ne
comprenait pas pourquoi on pouvait demander des droits pour une
audition de phonographe dans un lieu public. Quand donc enfin se fera-t-on à cette idée si simple que la propriété artistique peut être aussi une propriété tout court ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 -
La vie toujours chère.
- Les
fromagers n'aiment pas la chaleur, elle fait fondre leurs fromages. La
vente s'en ralentit considérablement, les prix baissent et c'est à
peine si les offres d'achat couvrent les frais de revient, de port et
d'octroi. On aurait pu croire qu'il en aurait résulté une baisse du
lait. Il n'en est rien. Les prix se maintiennent partout. Les
producteurs, habitués maintenant au gros bénéfices, ne veulent pas
lâcher un sou et nous savons que dans pas mal d'exploitations
agricoles des environs du littoral et même de l'intérieur, on vend
le lait 0 fr. 80 le litre, trente-deux sous le pot, pris à la ferme.
Il y a tout de même des gens qui vont un peu fort, comme on dît. — La viande non plus ne diminue pas et là, il semble que ce soient surtout les intermédiaires qui profitent. Courageusement, le Préfet de la Manche a essayé de provoquer une détente des prix, on ne sait trop s'il y a réussi. Mais n'est-il pas triste de constater combien a décru en France, depuis la guerre, le sentiment de l'honnêteté ? (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 -
Passe-temps sternutatoires.
- On
fume de plus en plus et on prise de moins en moins. Pourquoi ? Parce
qu'on prétend que l'habitude de priser est inélégante et même
sale. Comme les mœurs et les façons de voir changent, tout de même
! Au temps des marquis et des marquises, en habit de velours, de soie
et de dentelles, il était aristocratique de s'introduire dans le nez
des pincées de poudre de tabac. Les tabatières étaient des objets
d'art merveilleux et c'était un geste infiniment distingué entre
tous que d'envoyer promener d'une chiquenaude le grain de pétun
accroché dans la cascade d'un jabot.
Ne désespérons donc pas de voir bientôt, quantité de gens devenir priseurs comme des commissaires. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 -
La destinée. - Mme
Salaun, 45 ans, dont le mari est employé à l'Assainissement
Caennais, se trouvait sur le quai Vendeuvre, au bord de l'eau,
lorsqu'elle fit un faux pas et tomba dans le bassin. Un
mécanicien, M. Victor Stallin et des dockers, accourus aux cris de la
malheureuse femme, purent la sortir de l'eau et lui faire reprendre
connaissance. Mme Salaun demanda à être reconduite chez elle, rue Guilbert, mais à peine avait-elle fait quelques pas, qu'elle s'affaissa tout à coup, succombant à une congestion. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1923 -
Mauvaise nouvelles -
On
vient d'annoncer officiellement la suppression du 36e.
Notre régiment va nous être enlevé et nous n'entendrons plus jamais
de musique militaire. On nous donnera seulement un bataillon du 129e
du Havre, un bataillon du train des équipages de Vernon et un
état-major de division commandant Le Havre, Caen et Cherbourg. Cette
nouvelle a abasourdi tout le monde. On était si bien persuadé que
c'était, au contraire, le 129e qui devait disparaître !
Quelles intrigues ont été menées ? Que, s'est-il passé ? Comment
cette manigance a-t-elle pu être enveloppée d'assez de mystère pour
que, chez nous, personne ne l’ait, éventée? Tout de même, voici Caen condamné et ces veinards de Havrais qui l'emportent... Signons au plus tôt un recours en grâce ! (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1923 -
Caen sous l’eau. - A
la suite des inondations récentes et des petits désastres qu'elles
ont amenés, on a cru devoir entreprendre quelques travaux de curage
et de nettoyage d'égouts. Il parait que le besoin s'en faisait
littéralement sentir et qu'on a retiré de ces cloaques de jolis tas
d'immondices. Malheureusement
ces travaux ont été faits un peu tard. Du moins pourront-ils, dans
une certaine mesure, éviter aux habitants de nos quartiers bas,
d'aussi fâcheuses alertes. — A propos de ces inondations, on nous demande si on ne pourrait pas remettre les clefs de toutes les écluses à Mirambois qui serait chargé de les lever aux premières gouttes d'eau. On y avait pensé déjà mais il paraît que Mirambois ne tient pas plus que cela à abandonner son poste de la Demi-Lune et que d'ailleurs toutes ces clefs feraient un trousseau si lourd qu'il ne serait pas fichu de le porter. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1923 -
Les caennais horsains.
- Il
va faire bon habiter désormais les cités nouvelles que
l'Administration ou les initiatives privées font surgir de terre dans
la périphérie caennaise.
Août 1923 - Mort subite d’un enfant. - M. Hochet, entrepreneur, rue des Chanoines, à Caen avait envoyé son fils, âgé de 11 ans, en vacances dans une pension de Ouistreham. L'enfant était d'assez mauvaise santé. A l'heure du bain, la directrice, Mlle Durant, qui avait conduit ses pensionnaires sur la plage, n'aperçut plus le jeune Hochet. On le chercha longtemps et on finit par le trouver inanimé dans un trou de sable qu'il s'était amusé à creuser. Il avait été pris, croit-on, d'une crise cardiaque, et, malgré les soins les plus énergiques, on n'a pu le sauver. (Source : Le Bonhomme Normand) Août
1923 - Noyé dans une lessiveuse.
- Les
parents du petit Pierre Herpin, qui demeurent, 9, rue
Montoir-Poissonnerie, l'avaient confié à sa grand'mère, Mme veuve
Augé, à demi impotente et sourde. Pendant
que la grand'mère faisait son lit le petit s'est penché sur une
lessiveuse ou il est tombé la tête la première. Il a été
asphyxié presque aussitôt et n'a pu, malgré tous les soins, être
rappelé à la vie. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre 1923 - Le coq de Saint-Pierre. - Hier, le coq de Saint-Pierre a repris sa place sur la flèche; il avait été descendu pour les travaux de réfection du clocher. Notons qu'il a été replacé, tel quel, avec sa patine que lui avaient donnée les siècles, et qui contrastera sur le blanc des pierres neuves. On va commencer à déséchafauder le clocher par le haut mais, pour voir la flèche, complètement dégagée, il faudra attendre que les clochetons soient réparé. Ce sera l'affaire de quelques mois.
Septembre
1923 - Le mouvement de notre port.
- La
situation est
restée visiblement
la même
cette semaine
au port
de Caen,
où une
amélioration
s'est produite
dans les
charbons Anglais se
chiffrant à
18.757 tonnes.
Le reste
du trafic
comprenait 600
tonnes de
fonte, 180
tonnes de
ciment, 165
tonnes de
ferraille, 94
tonnes de
vin et
67 tonnes
de marchandises
diverses ne
constitue qu'un
mouvement sans
importance.
Septembre
1923 - Le plus vieux poilu de France.
- Caen,
12 septembre.
(De notre
correspondant
particulier.) Nous
avons annoncé
hier la
mort du
plus vieux
poilu de
France. Cette
information était
prématurée. Un
vétéran
de la
grande guerre
qui revendique
avec une
fierté légitime
ce titre
glorieux, s'est
présenté le
même jour
dans les
bureaux de
notre rédaction
de Caen
avec son livret
militaire, pour
prouver qu'il
était réellement
le plus
ancien des
« pépères »
qui portèrent
le casque
des combattants,
et en même
temps pour
rassurer ses
anciens Ce héros, auquel nous devons rendre justice, se nomme Antoine Courchinoux. Il est né le 25 avril 1845 à Aurillac. Il est âgé de 78 ans, alors que M. Le Ménager du Hut, décédé à Mayenne, était âge de 73 ans. M.
Courchinoux,
qui est
le beau-père
de M.
Garrigou, sportsman
imminent de
notre ville,
a fait
comme engagé
volontaire la
guerre de
1870. En
avril 1915,
à 70
ans, il
contracta
un nouvel
engagement, fut
incorporé au
292e d'infanterie
et survit,
ses compagnons
d'armes dans
les tranchées
de Berry-au-Bac,
de Soissons
et du
plateau de
Quennevières. Il
connut même
la fournaise
de Verdun
et se
fit remarquer
sur tous
les champs
de bataille
par son
entrain et
son moral
inébranlable.
Septembre
1923 - Le pont-levis du château.
- Depuis
quelques jours,
des ouvriers
réparent la
passerelle
du pont-levis
du château.
Ces travaux
étaient devenus
urgents, l'ouvrage
ayant plus
d'un siècle.
Ne pourrait-on,
toutefois, activer
cette réfection
qui oblige
le personnel
de la
caserne Lefèvre
à de
véritables marches
d'épreuve pour
accéder à
la cour du
Château.
Septembre
1923 - Un chauffeur trop bouillant.
- M.
Alphonse Marie,
cultivateur, allait
avec ses
domestiques, conduire
un troupeau
de 11 vaches
et conduisait
un banneau.
Lorsque survint
près du
bois de
Tilly, un
camion automobile
chargé de
cailloux, venant
de Vendeuvre.
Les vaches,
effrayées, s'échappèrent
de tous
côtés. Le
cultivateur demanda
au chauffeur
de réduire
son allure
et une
dispute
éclata : le
conducteur arrêta
et descendant
de son
siège, appliqua
à M.
Marie plusieurs
forts coups
de poing,
lui pochant
un œil,
puis il
remit sa
machine en
route et partit.
Septembre
1923 -
Le temps qu’il fait.
- L'horrible
cataclysme du Japon semble avoir été annoncé chez nous par la
tempête qui avait sévi pendant la semaine. Cette tempête a causé
des dégâts partout et en particulier sur la côte où la mer
démontée a bouleversé les plages. A
la suite de ces perturbations, le temps s'est fortement refroidi et
les étrangers frileux ont déjà commencé à déserter les stations
balnéaires.
Pendant
ces journées troublées quantité d'oiseaux de mer et de migrateurs :
goélands, oies sauvages, courlis, chevaliers, pieds-rouges, pluviers
ont passé au-dessus de notre région se dirigeant vers le Sud.
(Source : Le Bonhomme Normand) Septembre
1923 -
Encore un ! -
Un
quatrième navire de la série dite des Marie-Louise, le
« Député-Emile-Driant », vient de sombrer dans la
Manche. Il parait que sous la violence des coups de mer, sa cargaison
s'est déplacée.
conçu
le plan de ces unités marchandes mais ils doivent, dans leur coin,
faire de bien tristes réflexions. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1923 - A coups de
jambe de
bois.
- Le
24 septembre
dernier, à
la fête
de la Demi-Lune,
une discussion
éclata dans
la soirée
entre le
chauffeur André
Gisor, demeurant
à Mondeville,
et un
pontonnier des
Hauts-Fourneaux. Ce
dernier, qui
est grand
blessé de
guerre
Octobre
1923 - Avis d’enquête.
- Le
maire a
l'honneur d'informer
les habitants
que, conformément
un arrêté
de M
le Préfet
du Calvados
en date
du 27
septembre 1923,
une enquête
sera ouverte
à la Mairie
de Caen
sur le
projet de
construction d’un bureau
d'octroi, route
de Creuilly.
Octobre 1923 - Au tribunal correctionnel. - Veuve de guerre, mère de cinq enfants, Mme Guillouet, journalière, demeurant, rue des Jacobins, n'avait pour subvenir à l'entretien de cette nombreuse famille qu'une pension de 1.800 francs. Elle trouva du travail dans le quartier, mais pendant qu'elle était occupée au dehors, ses enfants restaient privés de soins et souvent de nourriture. Le Tribunal la condamne à un mois de prison en prononçant la déchéance maternelle.
Novembre 1923 - La typhoïde. - Nombreux cas de typhoïde à Caen : Le maire recommande de ne pas utiliser l'eau des puits. Mais des quartiers n'ont pas encore l'eau courante, ni même de borne fontaine.
Novembre
1923 -
La misère ? -
Un
sac à main contenant différents papiers et 800 fr. a été volé
dans le tiroir-caisse de M. Becquet, débitant, avenue Guynemer, à
Caen. Le débitant a porté plainte. Une
femme Pillet, 23 ans, rue de Vaucelles, fortement soupçonnée, a
avoué, en mettant son vol sur le compte de la misère ; le gain de
son mari ne suffisant pas, assure-t-elle, à faire vivre leurs quatre
enfants. 600 fr. ont été retrouvés chez elle. Eu égard à sa
nombreuse famille,. Mme Pillet a été laissée en liberté
provisoire. (Source : Le Bonhomme Normand)
Nos
tripes à la mode de Caen sont connues partout maintenant. Leur
succulente recette s'est transmise dans presque toute la France et on
les sert aussi bien sur les tables parisiennes que sur les nôtres. Même,
nous les exportons et certains fabricants sont parvenus à enfermer
dans de solides boites, ne craignant pas les voyages ni les aventures,
le mets délicieux qui fut inventé chez nous. L'un d'eux même, d'une
ville, voisine de la nôtre, n'a-t-iI pas eu recours au patois
pittoresque et presque à la littérature pour lancer une marque
originale de fripes en boites ? « Guettez-mé cha ! Sentez-mé
cha ! Goûtez-mé cha », lit-on sur l'étiquette, au-dessous
d'un dessin représentant une Normande servant une potée de tripes.
Et, à côté, ces vers dont, tout au moins, certaines rimes sont
riches à millions : Le
Triomphe des Tripe ?
La
poularde du Mans, le jambon de Bayonne, la choucroute ce plat que
l'Alsace nous donne, Les pâtés de Toulouse ou ceux de Périgueux, Ia
truffé, mets de roi, les crêpes, mets de gueux, Les rillettes de
Tours, l'exquise galantine, Et le foie onctueux qu'on déguste en
tartine. Ne font pas oublier l'arôme provoquant des Tripes qu'on
prépare à la mode de Caen. Vraiment,
l'eau vous en vient à la bouche ! — Garçon ! une portion de
tripes et une bouteille de bon baire bien tiré ! (Source : Le
Bonhomme Normand) Novembre
1923 -
Sous le tramway. -
Mme
veuve Ferdinand, 69 ans, rue Caponière, à Caen, suivait la route de
Venoix le long de la ligne du tramway, lorsqu'un car électrique
survint. Malgré les avertissements du wattmann, Mme Ferdinand, qui
est sourde, continua sa route sans se déranger. Elle fut prise en
écharpe par la voiture et violemment projetée sur le sol. Relevée
avec une épaule fracturée et, une grave blessure à la tête, Mme
Ferdinand a été transportée à l'hôpital. (Source : Le
Bonhomme Normand) Novembre
1923 -
Pour un frère intérieur.
- La
Société protectrice des animaux qui on le sait, compte maintenant
une section caennaise, se doit de hautement récompenser l'excellente
femme qui, ces jours-ci, a été victime de son dévouement à une
bête en péril. Mme Lavrière, une mère de quatre enfants, âgée de
39 ans, et qui habite au village des Réfugies dans la banlieue
caennaise, voyait, l'autre jour, son chien, engagé sur la voie du
tramway, au moment où survenait une voiture automotrice. Malgré ses
appels, l'animal s'entêtait à ne point bouger, et dans un
irrésistible élan de pitié, elle s'est élancée pour le protéger.
C'est elle, hélas ! que Ia lourde voiture a atteinte et renversée.
On l'a relevée avec un pied coupé et un bras écrasé. Elle est à
l'Hôpital. Nous
avons fait prendre de ses nouvelles, son état est relativement
satisfaisant et tout fait espérer sa guérison. Mais la pauvre femme
demeurera infirme. Ne pense-t-on pas qu'elle a bien mérité d'être
louangée publiquement et mieux encore que nous ne pouvons le faire ?
(Source : Le Bonhomme Normand) Novembre
1923 -
Un drame dans la nuit.
- Un
individu s'est présenté dans la nuit, rue Barbey-d'Aurevilly, à la
porte du Dr Lernarchand, réclamant un pansement et se disant blessé.
Le docteur lui a répondu par sa fenêtre que son cabinet de
consultation n'étant plus là, il ne pouvait lui faire aucun
pansement. De plus, il lui conseillait de s'adresser à coté, chez le
L'homme
remercia et partit pour revenir dix minutes plus tard demander à
nouveau des soins. Le Dr Lemarchand plutôt impatienté par cette
seconde visite, lui fit la même réponse, le priant, cette fois, de
ne pas revenir. Il s'apprêtait à se coucher, quand il entendit un
bruit de pas sur le gravier du jardin. Le docteur pensa tout de suite
à l'individu qu'il venait de renvoyer. Il monta à l'étage au-dessus
réveiller son fière, M. Louis Lemarchand, clerc d'avoué, et lui fit
part de ses craintes. Au
même instant un bruit de vitres brisées se fit entendre. Il n'y
avait plus de doute, le, ou les malfaiteurs étaient entrés dans la
maison. Regardant par une fenêtre de l'escalier, les deux frères
aperçurent une ombre dans le jardin et de la lumière dans la
cuisine, M. Louis Lemarchand prit son revolver et tira un coup au
hasard afin d'effrayer le malfaiteur. En même temps il apercevait une
ombre sur le toit d'un petit hangar au-dessous de la fenêtre où il
se trouvait. Il tira un second coup de revolver, puis un troisième.
L'homme qui avait été touché s'affaissa en râlant sur la
couverture du hangar. Une
lettre trouvée sur lui a permis de l'identifier. C'est un nommé
Joseph Pinson, 38 ans, charpentier, ayant habité au restaurant
Guelfi, quai Vendeuvre. Les frères Lemarchand n'ont pu affirmer la
présence d'un deuxième individu. De
l'enquête, il semble résulter qu'on se trouvait plutôt en présence
d'un déséquilibré que d'un cambrioleur. En effet, Pinson qui était
épileptique donnait des signes certains de folie. M. Lemarchand qui a
affirmé se trouver dans un cas de légitime défense, n'a pas été
inquiété. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1923 -
Un lavoir moderne.
- L'Office
public
d'habitations
bon
marché du
Calvados,
a installé
il
y a
quelques
mois,
dans
sa
Cité-Jardin nord,
en
une
aile
du
local où
fonctionnent
des
bains-douches,
un
lavoir
clos,
chauffé
et
parfaitement
aménagé,
qui
comprend douze
places
ou
batteries
individuelles.
Les
habitants
du
quartier
voisin
de
la cité
nord,
sont
admis
aussi
bien
que
les
locataires
de
l'Office
à
bénéficier
de
cette
installation
ainsi
d'ailleurs
que
de
l'établissement
des bains.
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