25 Mars 2023 |
EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS
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CAEN |
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Canton de Caen |
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Janvier 1924 - La crue de l'Orne. - Après les pluies diluviennes des jours derniers, l'Orne menace de quitter son lit pour envahir les deux rives. La
prairie des
courses est
recouverte par
les eaux,
sur la
plus grande
partie de
sa surface et
la route
de Louvigny
va devenir
impraticable
aux piétons
et aux
véhicules.
Janvier
1924 -
Les rues
de Caen.
- La
population caennaise réclamait
avec
raison
contre
l'aspect
lamentable
de nos
rues. En
dotant le
service
de la
voirie
balayeuses
automobiles,
la Municipalité
actuelle
a fait
des frais
inutiles
car les
balais mécaniques
sont
inopérants
sur des
chaussées
disjointes
et crevassées.
La boue
s'incruste
entre
les pavés
informes
qui datent
de l'époque
mérovingienne.
On déplace
la couche
noirâtre
qui revêt
les deux
côtés
de la
voie,
mais
le résultat
est
négatif
et sous
le rapport
de la
propreté
nous
continuerons
longtemps encore
à détenir
un record
peu enviable.
Janvier
1924 -
Un nouveau plan de la ville de
Caen.
- Un
nouveau plan
de la
ville vient
d'être établi
par les
soins de
l'ingénieur municipal.
Ce travail
s'imposait à
tous égards.
Le plan
Janvier
1924 -
Le départ du drapeau du 36e régiment d’infanterie.
Avis aux
Associations
Patriotiques. Le
drapeau du
36e R. I. devant
quitter Caen
aujourd’hui,
les honneurs
lui seront
rendus dans
la cour
de la
caserne du
Château par
les troupes
de la
garnison.
Janvier
1924 -
Les inondations. -
Les
inondations s'aggravent. La crue de la Seine occasionne les pires
inquiétudes, les localités de la banlieue sont en partie sous l'eau et
les quais sont couverts dans la traversée de Paris.
Dans
le Midi, on signale des accidents, deux personnes ont été noyées
près de Villefranche, un train est tombé d'un talus miné par les
eaux. A
Tarbes, un charretier a été emporté par le flot. A Dijon, les
habitants sont cernés par les eaux. Dans le Morvan, les habitants ont
dû fuir les vallées. Plus
près de nous, on signale qu'à Pont-l’Évêque, la Touques a envahi,
le jour de Noël, les quartiers de la Sous-Préfecture, du Collège et
du Bras-d'Or. A
Caen, la prairie est de plus en plus couverte et le niveau de l'Orne se
rapproche du bord extrême de ses berges. (Source : Le Moniteur du
Calvados) Janvier
1924 -
La fin du 36e
- Un
fait qui aurait peut-être mérité de passer moins inaperçu, s'est
passé le 31 décembre. Ce jour-là, a vu disparaître un des vieux
régiments de France —
avec beaucoup d'autres d'ailleurs
— notre vieux 36e
d'Infanterie. Nous
avions ici plaidé sa cause et rappelé quelques souvenirs de son
histoire dont la dernière page vient de se fermer. Comme
nous le disions, beaucoup d'autres régiments ont partagé le sort du 36e,
victime de la réforme nécessaire de notre organisation militaire. Un
peu partout les municipalités n'ont pas voulu laissé se dissoudre les
régiments de leurs villes sans leur faire des adieux officiels. Tout
près de nous, dans la Manche, à Cherbourg et à Saint-Lô, de
patriotiques cérémonies ont eu lieu, où les municipalités de ces
villes ont fait leurs adieux au 25e et 136e
d'Infanterie. Les journaux de la légion nous ont apporté ces jours
derniers l'écho de ces réunions qui ont été très touchantes. On
peut regretter (et nous avons entendu de divers côtés regretter) que
la Municipalité de Caen n'ait pas pensé à faire le geste qui a
honoré celles d'autres villes. Elle aurait été certainement, en le
faisant, l'interprète de tous nos concitoyens. (Source : Le
Moniteur du Calvados)
Janvier 1924 - Attention au tramway. - Le 19 décembre dernier, Émile Buhour, 45 ans, camionneur à Colombelles. conduisait un attelage rue Saint-Jean. Il suivait les rails du tramway et ne s'empressa pas de ranger sa voiture à l'approche d'un car électrique. Interpellé par le watman, le conducteur répondit par des invectives. 13
francs d'amende avec sursis pour embarras de la voie publique. (
Source : Ouest-éclair )
Février
1924
- Sur le cours Montalivet.
– Le 2 octobre dernier, au cours d'une violente tempête,
plusieurs arbres furent déracinés sur les promenades Montalivet.
Février
1924
-
Découverte d’ossements humains. –
Au cours de travaux effectués à l'annexe des magasins
Thierry, rue Pont-Mortain, les ouvriers ont mis à jour des ossements
humains.
Février
1924 -
Le trafic du port. -
Les
arrivages en charbon se sont maintenus dans la normale avec 22.041
tonnes, auxquelles il y a lieu d'ajouter 555 tonnes d'engrais à à 420
tonnes de ciment.
Février
1924
- Blanc
partout ! c’est la neige. –
La plupart de nos correspondants de la région nous signalent des
chutes de neige.
Février
1924
- Fêtes des jours
gras et de la Mi-carême. –
Le Maire de la Ville de Caen rappelle à ses administrés les
dispositions des arrêtés municipaux des 11 février 1907 et du 10
juillet 1919, à l'occasion des Jours Gras et de la Mi-carême.
Février
1924
- L’enlèvement de
la neige. –
Le
maire de Caen rappelle aux habitants que par les temps de neige ou
de glace, ils doivent déblayer les trottoirs devant leurs
maisons, et y répandre des cendres, du sable, de la sciure de
bois ou autres matières pulvérulentes propres à rendre ces voies
moins glissantes.
9 janvier 1924 - Un raz de marée ravage les cotes. - Un terrible raz de marée s’est produit dans la nuit de mercredi à jeudi et ravage les cotes de ouest de la France depuis la pointe Saint-Mathieu jusqu'à l'Espagne. Partout les dégâts sont considérables. Autant que l'on puisse en juger d'après les dépêches que nous avons reçues de nos correspondants particuliers, ce raz de marée se serait fait sentir depuis la pointe de Saint-Mathieu et Ouessant, jusqu'à l'Espagne. Les dégâts matériels sont considérables et, malheureusement, des sinistres maritimes sont déjà signalés. Aux Sables-d'Olonne notamment un dundee s'est perdu corps et biens. L'équipage composé de 6 hommes a été noyé. A la Turballe un jeune homme a été enlevé par une lame. D'autre part, on signale plusieurs bateaux en perdition. A qu’elle cause est due ce raz de marée ? Jeudi
matin le
baromètre indiquait
une profonde
dépression. A
Lorient, par
exemple, Il marquait
729 millimètres.
On s'attendait
à un fort
« coup
de tabac »
cependant, nous
télégraphie notre
correspondant lorientais,
a part quelques
averses et
un temps
sombre, il ne
se passa
rien de
fâcheux. Et
pourtant, à ce
moment, une
tempête effroyable,
passait au
large en
direction de
la pointe
Saint-Mathieu
au cap
Finisterre (Espagne),
soit à
une distance
d'environ cent
milles au
large. On
signalait quelque
temps après
à la
Préfecture maritime
de Lorient,
que les
flots bouleversés
avaient occasionné
un raz
de marée
violent
qui avait
eu une
intensité particulière
sur les
cotes de Pommarch et
dans le
golfe de
Gascogne. La Digue, bien qu'exposée en plein à l'assaut des vagues, n'a point souffert, seuls, des bancs en ciment armé ont été arrachés et brisés. Mais
c'est
surtout
à Rochebonne
que la mer
a causé
de dégâts.
Les vagues,
qui montaient
jusqu'au
second
étage
de l'Hôtel
de la
Paix,
fermé
en ce
moment,
ont fait
sur la
terrasse
une énorme
crevasse.
De l'autre
côté
de la
cale
de Rochebonne,
plusieurs panneaux
vitrés
de l'Hôtel
de l'Océan
ont
été défoncés.
Mars
1924
-
Terrible accident de tramway.
-
Hier,
dans la
soirée, un
accident mortel
s est
produit au
passage d'un
tramway qui
descendait la
rue de
Bayeux sur
la pente
très prononcée
qui affecte
cette partie
de la
ligne. Le
car électrique
prit
tout il
coup une allure
anormale. Le
wattman, M.
Catherine, voulut
ralentir, mais
il constata
que ses freins
fonctionnaient imparfaitement,
il en avisa
aussitôt M.
Eudine, contrôleur,
lequel se
trouvait sur
la plate-forme
arrière. On
coupa le
courant, mais
le tramway
continua sa
marche vertigineuse.
Secoués par
les chaos
et redoutant
un tamponnement
qui leur
paraissait inévitable,
plusieurs voyageurs
manquèrent de
sang-froid, au
moment où
la voiture
abordait la
place des
Petites-Boucheries,
à
Mars 1924 - Déguisements interdits. - Des procès-verbaux ont été dressé contre Mlles L. Geneviève, ouvrière d'habillement, demeurant rue des Teintureries, et B. employée de commerce, rue de Ouistreham, pour s'être déguisées en marin de l'État.
Mars 1924 - Un jardin au pillage. - M. Victor Frédéric, facteur des postes, a constaté que des inconnus s'étaient introduits dans un jardin lui appartenant et situé rue Saint-Contest. Une certaine quantité de légumes a été dérobée par les rapineurs.
Mars 1924 - La police sur le marché au beurre. - A la suite de plaintes adressées au Parquet, plusieurs inspecteurs de la police mobile, accompagnés de M. le commissaire Ajéde, ont procédé hier matin, sur le marché au beurre, la saisie de plusieurs lots de marchandise, qu'ils ont pesés et dont le poids accusait des différences considérables sur celui pour lequel ils étaient vendus. Une instruction est ouverte.
Avril
1924
-
La fête du costume normand.
-
C'est
jeudi
prochain
à
14
heures
que
s'ouvrira
dans
la
salle
des
concerts
de
l'Hôtel
de
Ville,
l'exposition
du
costume
normand,
organisée
au
profit
de
l'Orphelinat
National
des
P.T.T.. On
nous
prie
d'annoncer
que
les
enfants
accompagnés
leurs
parents
entreront
gratuitement
les
jeudi,
vendredi
et
samedi.
En
raison
du grand
nombre
de fêtes
prévues
pour
le dimanche
6 avril,
le Comité
prie
les personnes
qui ont
des loisirs
de choisir
les jours
précédents
pour
visiter
l'exposition.
Avril
1924
-
La tempête sévit.
-
Depuis
samedi soir.
une violente
tempête sévit
sur la
côte normande.
Mai
1924
- Chez le
brocanteur.
- Le 6
mars dernier,
les nommés
Marcel Béchet,
20 ans,
manœuvre,
rue Caponière,
Jules Laga.
couvreur, rue
Neuve-St-Jean, et
Gaston Cagnon, doreur
sur bois,
boulevard Leroy
ont soustrait
au préjudice
de la
Compagnie du
Gaz, environ
80 kilos
de plomb,
vendu ensuite
à M. Gaumont,
brocanteur, 69,
rue de
Falaise. Le Tribunal
prononce les
peines suivantes,
M. Béchet, 4
mois de
prison, Laga
et Cagnon,
Juillet 1924 - Un accident. - Vendredi 5, vers 16 heures, à la sortie de Venoix des ouvriers égalisaient le bitume de la route devant un rouleau compresseur à vapeur. Le talon de l'un d'eux, un homme de 55 ans, reste planté dans le macadam. Le malheureux tombe et passe sous le cylindre qui l'aplatit tout entier, sauf la tête.
Juin
1924
- Un centre
anti-cancéreux à Caen.
- Dans
sa dernière
session, le
Conseil Général
du Calvados,
a décidé la
création d'un
centre anti-cancereux
dans notre
ville. Cette
importante question
fut l'objet
de deux
rapports, l'un
de M.
le docteur
Moutier et
l'autre de
M. le
docteur Germont. En
terminant son étude
documentée, M.
le docteur
Moutier déclara
que la
Commission des
affaires diverses
avait estimé
que le
centre
anti-cancéreux devait
être fixé
à l'hôpital
de Caen
parce que
le nombre
de lits
dont on
pourra disposer
y sera
toujours plus
considérable,
et qu'en
installant ce
service dans
un autre
local, on
priverait les
élèves de
l'Ecole
de Médecine
d'un enseignement
devenu
aujourd'hui nécessaire.
Juin
1924
- Une
grue roulante au port de Caen.
- Par
décision de
M. le
Ministre des
Travaux Publics,
M. Mercier,
entrepreneur à
Caen, est
autorisé à
installer et
à exploiter
une grue
roulante à
vapeur Ketzer,
d'une puissance
de 3.000
kilogrammes, sur
le rond-point
du quai
de Juillet
au port
de Caen.
Juillet
1924
- Le
faux
inspecteur.
- Il
y
a
quelque
temps,
le
jeune
Albert
Duvey,
24
ans,
soldat
au
12e
d'aviation,
étant
en
permission
à Caen,
voulut
se
rendre
en
voiture
à Louvigny.
Arrivé
à
l'extrémité
du
Grand
Cours,
il
demanda
à
un
employé
d'octroi
d'ouvrir
la
barrière.
Ce
dernier
s'y refusa.
Irrité,
Duvey
l'injuria
grossièrement.
Il aurait
ajouté
qu'il
était
inspecteur
d'un
grand
journal,
et qu'il
allait
faire
une campagne
de presse
contre
le fonctionnaire.
Août 1924 - Les cambriolages continuent. - Un sage conseil à nos concitoyens qui se préparent à partir vers les plages voisines, même si leur séjour sur la côte ne devait pas durer plus de 24 heures et les maisons rester désertes. Bien prendre soin de ne laisser dans les tiroirs ni bijoux, ni argent, ni objet de valeur. Depuis quelques jours, en effet, notre région est véritablement mise en coupe réglée par des voleurs aux tentatives desquels aucune serrure ne résiste. Nous
avons
relaté les
premiers exploits
de ces
dangereux visiteurs,
qui opérèrent
d'abord
rue Saint-Jean,
rue de
Vaucelles et
rue d'Auge.
Ces cambriolages
n'ayant pas
réussi à
leur gré,
les chevaliers
de la
pince-monseigneur
continuent la
série de
leurs méfaits.
Août
1924
- Un
paratonnerre sur l’église St Jean.
- Lorsqu'en
septembre
1923,
la
foudre
tomba
sur
la
tour
de
l'église
Saint-Jean,
nous
avons
fait
remarquer
combien
il
était
regrettable
que
cet édifice
ne fut
pas protégé
par un
paratonnerre.
La vieille
tour
devenue
une ruine
menaçante
ne résisterait
peut-être
pas à
certains
accidents
provoqués
par l'orage.
Septembre
1924 -
Une pomme de terre géante.
-
M. Desponts,
employé
de chemins
de fer
de l'Etat,
demeurant
44, rue
Saint-Jean, a
récolté dans
un jardin
qu'il cultive
près du cimetière
de Vaucelles,
un tubercule
géant mesurant
30 centimètres
de haut
et 41
de diamètre.
Cette pomme
de terre,
parfaitement saine,
pèse 1
kilog, 655
fr.
Octobre
1924
-
La tempête fait rage.
- Ce
matin, vers
5 heures,
la population
caennaise eut
un réveil
en musique
inattendu. Des
rafales d'une
rare violence
passèrent sur
la ville.
Quelques instants
après nos
rues étaient
jonchées de
tuiles,
ardoises et
débris de
toute sorte
des cheminées
tombèrent avec
fracas.
Novembre 1924 - Des taureaux emballés se réfugient dans l'église. - Dimanche dernier, deux bouviers conduisaient chez M. Valette, cultivateur à Le Bisey, quatre jeunes taureaux, qu'il avait achetée la veille. En
passant devant
l'Abbaye aux
Dames, les
animaux prirent
peur et
échappèrent à
leurs gardiens.
Après avoir
contourné l'église
Saint-Gilles, deux
des taureaux,
fonçant sur
la porte
principale,
pénétrèrent dans
le bas
de la
nef,
où
une foule
nombreuse assistait
à l'office
dominical
qui venait
de commencer.
Cette
apparition
inattendue
causa un
vif émoi
parmi
les fidèles.
Beaucoup abandonnerez
leurs
chaises et
gagnèrent la
nef principale.
Novembre
1924 -
Le record des betteraves. -
On siglalait,
l'autre
jour,
l'existence
d'une
betterave
de 17
livres
1/2 chez
un jardinier
de Chantenay-les-Nantes.
M.
Eugène
Roux,
cultivateur,
route
de Creully, à
Caen,
nous
informe
qu'il
tient
à notre disposition,
une betterave
de 21
livres et 150
grammes.
A qui le record ?
Janvier
1925 -
La tempête a passé causant d’importants dégâts.
- L'Orne
est une
rivière
bien
sage
et les
riverains
qui ont
bâti
sur ses
bords,
en amont
et en
aval,
ne connurent
jamais
le péril
des grandes
inondations.
Cependant,
après
les pluies
torrentielles
des jours
derniers,
une vive
inquiétude
s'est
emparée
de ces
riverains
brusquement
menacés
par la
crue. Tous
les herbages
sont
inondés
depuis
24 heures.
L'immense
prairie
des courses
est recouverte
sur toute
son étendue,
par une
nappe
d'eau
qui atteint.,
en certains
endroits,
une profondeur
d'environ
deux
mètres. Cet
après-midi,
de nombreuses
barques
explorèrent
ce lac
aux eaux
tranquilles.
Une partie
du grand
cours
est submergé.
Dans
la nuit
de samedi
à dimanche,
M. Maës,
directeur
de l'École
de Natation,
dont
l’établissement
est envahi,
fit prendre
des mesures
immédiates
pour
sauver
son matériel. Une
foule
considérable
n'a cessé
de stationner
aux abords
de la
prairie.
Hier
soir,
l'inondation
avait
atteint
la cité
Gardin
et le
quartier
de la
rue
Grusse
où sont
situés,
de nombreux
garages.
Les locataires
de ces
garages
ont dit
mettre
leurs
automobiles
en lieux
sûrs. La
situation
devient
inquiétante
à Louvignv,
où l'on
ne peut
plus
accéder.
Dans
l'après-midi,
une jeune
femme
qui devait
subir
une opération
urgente,
a été
transportée
en barque
à Caen. L'eau
atteint
les remblais
de la
ligne
de Flers
qui est
menacée
d'être
coupée. Janvier 1925 - La crue de l’Orne. - Depuis 24 heures, la crue de l'Orne qui paraissait à son maximum d'élévation fait des progrès inquiétants. Du profond réservoir formé par la prairie, l'eau déborde sur le Cours circulaire et le Cours Sadi-Carnot. La pelouse du Stade départemental est complètement submergée et le flot dévastateur couvre déjà les premiers gradins des tribunes. Dans
la journée,
plusieurs industriels
dont les
établissements sont
situés en
bordure du
boulevard Bertrand,
ont été
surpris par
l'inondation.
L'importante fabrique
de registres
de MM.
Hamelin frères
est gravement
éprouvée
par le
fléau et
les ateliers
de la
maison Doré,
place du
Parc, ont
également payé
leur tribut
la vague
dévastatrice. De bonne heure, hier matin, des marchandises de toute nature furent sorties des magasins de réserve de la cité Gardin. La présence d'un stock de carbure remisé dans ce quartier aurait pu déterminer une catastrophe au contact de l'eau et l'Administration municipale intervint aussitôt pour hâter l'évacuation du dangereux produit. L'évacuation s'effectua sans accident. Notons que sur plusieurs points, l'Odon, rivière souterraine, qui traverse le centre de la ville, a déversé ses eaux bourbeuses dans les caves des riverains en causant de sérieux dégâts. Tous les sous-sols des maisons situées à proximité de l'Orne et de la prairie sont noyés. Dans l'après-midi, les caves de la Banque de France étaient elles-mêmes menacées par des infiltrations continues et les pompiers furent requis pour prévenir tout danger. Il
convient de
faire remarquer
ici que
la municipalité
de Caen
s'est montrée
aussi prévoyante.
Hier, des
passerelles furent
édifiées
rue Grusse
pour permettre
l'accès aux
habitations isolées
par l'inondation.
Dès samedi
matin toutes
les écluses
avaient été
ouvertes. La commission spéciale, instituée après le désastre de 1910, serait amenée du reste, s'il était nécessaire, à prendre toutes les mesures envisagées par les plans de défense qui furent élaborés à cette époque. L'abaissement des eaux du canal de Caen à la mer, prévu dans ces dispositions, a déjà déterminé une légère diminution de la crue. Hier, dans la soirée, le service des Ponts et Chaussées annonçait encore une hausse d'environ 30 centimètres, mais tout danger grave semble écarté. Cependant la possibilité d'une recrudescence du fléau a nécessité l'installation d'un service d'ordre, à l'extrémité du Cours Cafarelli, sur la rive gauche de l'Orne où plusieurs maisons durent être évacuées par leurs habitants. M. le chef de bataillon Fafet, commandant la compagnie de gendarmerie, et M. le capitaine Wiard accompagnés des adjudants Vivier et Devinsse, prirent les décisions commandées par la situation et l'évacuation prévue des habitants s'est effectuée sans le plus léger accident.
Janvier
1925 -
Autour du clocher Saint-Pierre.
- La
réfection du clocher Saint-Pierre se poursuit dans la rapidité qui
caractérise tous les travaux intéressant les monuments historiques.
Depuis
bientôt trois ans, le fier clocher de notre vieille église a vu se
développer autour de ses clochetons et de ses ogives le réseau serré
des échafaudages qui cachent encore aujourd'hui ses lignes
harmonieuses. La restauration traîne en longueur. Certains se demandent
si l'on y travaille encore, car le regard cherche en vain soit au pied
de l'église, soit sur l'échafaudage même un quelconque compagnon. A
une période d'activité, manifestée vers la fin de 1922 et au début
de l'année suivante, a succédé un calme complet. On pourrait croire
à l'abandon de toute réfection si, au cours de la séance du Conseil
municipal du 7 novembre dernier, nous n'avions brusquement entendu de
nouveau parier de l'exécution des travaux... il s'agissait, en
l'espèce, d'une demande nouvelle de participation financière de la
Ville, nécessitée par un devis supplémentaire. Voici l'exposé des
motifs qui le justifient, exposé tiré du remarquable rapport de M.
Lesomptier au Conseil municipal : Le
21 juin 1921, l'Administration municipale était saisie d'une lettre de
M. le Préfet, relative à la réfection de l'église St-Pierre de Caen,
classée au rang des monuments historiques. Le coût des réparations
auxquelles il fallait d'urgence procéder, prévu par la Direction des
Beaux[1]Arts,
s'élevait à 407 007 fr. 43 centimes. Saisie de la question,
l'Assemblée décida de contribuer pour moitié aux travaux et
d'inscrire au budget primitif de 1922 une somme de 110 000 fr.
représentant la part de la Ville, pour les ouvrages de consolidation de
la flèche. Or,
le 19 août dernier, M. Hélitas avisait M. Armand Marie qu'après
établissement des échafaudages et la restauration de la partie haute
de l'église, M. l'Architecte en chef avait pu constater, en se livrant
à un attentif examen de la flèche que les parois de celle-ci et plus
particulièrement les clochetons monumentaux des quatre angles, ainsi
que les pinacles, lucarnes et balustrades, se trouvaient dans un état
déplorable, c'est ainsi qu'un grand nombre de pierres sont gelées, ce
qui provoque des chutes de matériaux et compromet la sécurité de la
circulation aux alentours. D'autre part, les pierres qui ont été
remplacées lors d'une restauration effectuée dans des conditions
défectueuses au XVIIe siècle, sont
actuellement complètement décomposées et les agrafes et crampons de
fer, employés généralement, à cette époque, n'ont fait que
provoquer des dégradations plus importantes. C’'est
dans ces conditions que l'Administration avait été appelée à
établir un projet supplémentaire demandant un complément de frais de
315 756 fr. 30, seuls ayant été approuvés par le Ministre des
Beaux-Arts, les chapitres I. IL III du devis estimatif — les deux
autres chapitres devant faire l'objet d'une révision — une somme de
120 586 fr. 99, représentait l'évaluation envisagée. Ainsi pourrait
être achevée la réfection de la partie basse et de la face est de la
flèche, et serait effectué la remise en état du clocheton de l'angle
sud[1]est,
particulièrement dégradé. La
décision de nos édiles a rencontré l'approbation unanime de nos
concitoyens. Regrettons pourtant que le Conseil municipal n'ait pas cru
devoir rappeler nettement dans le procès-verbal de la séance du 7
novembre 1924, le paragraphe suivant adopté à l'unanimité le 18 août
1921, à peu près en ces termes : « Nous votons les sommes
nécessaires qui nous sont demandées, et nous faisons confiance à M.
l'Architecte des Monuments Historiques pour que l'exécution de cette
restauration soit faite dans le plus court délai ». Cette
clause n'eut peut-être pas été inutile. (Source : Le Moniteur
du Calvados) Janvier
1925 -
L’inondation. - Comme
nous l'espérions, la pluie a cessé — ou presque — et le niveau de
la nappe liquide qui recouvre la vallée de l'Orne s'est abaissé.
L'étiage est Ce
matin les pompiers de Colombelles ont été appelés pour épuiser, à
l'aide de leur pompe automobile, les eaux qui recouvraient la piste du
Stade Départemental. L'importance
et la soudaineté de la crue ont causé, il serait puéril de le
dissimuler, une surprise générale. L'inondation, on l'a rappelé, est
la plus forte de celles qu'on ait vues depuis 1910. On a cependant vue
des pluies plus abondantes qui n'ont pas eu les mêmes effets
désastreux. Et l'on se demande, dans le public, si, à l'attaque
pluviale, on a opposé une défense fluviale appropriée et si les
écluses d'en bas ont été manœuvrées avec autant de maestria que
celles d'en haut. Nous
posons aussi la question. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier 1925 - On découvre un squelette place Saint-Pierre. - Hier, en procédant à des travaux de terrassement, place Saint-Pierre, des ouvriers ont mis a nu un squelette. Ces ossements proviennent de l'ancien cimetière Saint-Pierre qui s'étendait autrefois des deux côtés de l'église.
Janvier
1925 -
Les clochetons de l'abside de Saint-Pierre.
- Comme
suite à l'article de notre collaborateur Olivier Adeline, sur le
clocher de Saint-Pierre, il nous a paru intéressant de rappeler une
page d'histoire locale où peut-être la légende a mis son enluminure,
mais qui en tout cas, avait donné naissance à une coutume aujourd'hui
disparue. Voici le récit qu'en faisait un vieux Caennais quelques jours
après la victoire de Solferino, en montrant avec orgueil aux visiteurs
un drapeau qui flottait au sommet du plus haut clocheton : —
L'architecte qui exécutait, au seizième siècle, cette merveille sur
pilotis se nommait Hector Sohier, de Caen. Il voulut résumer, dans son
œuvre, toutes les richesses de la Renaissance. Quand il eut dessiné
son armée de pointes, de culs-de-lampe et de colonnettes (trop
nombreuse et trop chargée d'ailleurs pour un édifice gothique), il vit
les plus hardis sculpteurs reculer devant l'entreprise énorme et
dangereuse qu'il leur imposait. Il
les invita tous à dîner pour le lendemain, et les reçut à un festin
royal, en grande toilette, avec sa fille Clotilde, parée de ses plus
beaux atouts. II
faut dire que cette fille était la perle de la Normandie, et que chaque
artiste eût donné son sang pout lui toucher le bout des doigts. Le
dîner fut long et joyeux, l'architecte aimable et familier, Clotilde
ravissante et irrésistible, les sculpteurs enivrés de toute façon par
l'esprit du maître, par le feu de ses vins et par les yeux de sa fille. A
la fin du dessert, Hector Sohier se leva, fit remplir les verres du plus
fin bordeaux et dit solennellement, en trinquant à la ronde : —
A l'achèvement des clochetons de l'abside Saint-Pierre et à celui
d'entre vous qui exécutera le plus beau et le plus élevé, je lui
promets devant tous le cœur et la main de Clotilde ! La
jeune fille accepta le toast en rougissant, ce qui la rendit plus
admirable encore. Et dès le lendemain tous les sculpteurs étaient
installés sur leurs échafaudages aériens. Or, pendant deux ans,
ce fut un travail acharné, prodigieux, infini. Établie
juge par les concurrents, Clotilde n'était jamais contente d'aucun
d'eux : — Cette base était trop lourde, cette flèche trop aiguë,
cette cannelure irrégulière, ce bas-relief indigne du sujet, etc., etc…
Et les artistes de recommencer, de perfectionner, de recommencer encore,
de tenter l'impossible et le surhumain. Trois
d'entre eux moururent à la peine. Deux se tuèrent en tombant sur le
pavé. Quatre renoncèrent à gagner le prix. Et la lutte suprême eut
lieu entre les cinq plus capables et vaillants.
Il
fallut bien que Clotilde se prononçât. Elle était brave catholique,
et les huguenots assiégeaient Caen. —
Mon cœur et ma main sont à vous, dit[1]elle
au plus habile des sculpteurs — qui se trouvait être le plus
jeune et le plus beau — si vous m'apportez avant dimanche le drapeau
de Coligny et si vous l'attachez à la pointe de votre clocheton. Une
heure après, Jacques Lemaître (c'était le nom de l'artiste) entrait
au château, cerné par les calvinistes. Il trouva la garnison
catholique en désarroi, sans pain et sans
solde, sans munitions et sans habits. Il persuada aux plus
courageux de tenter avec lui un coup de désespoir. Il en reçut le
commandement absolu. Il fit fondre les bijoux du château pour les
payer, le plomb des châsses et des toits pour charger leurs mousquets.
Il les habilla du drap d'or et d'argent, du lampas et du velours des
tentures et. des rideaux. Bref, il exécuta avec eux une sortie si
vigoureuse et si triomphante, que les huguenots, croyant revoir les
diables auxquels ils ne croyaient plus, s'enfuirent avec Coligny,
entraîné dans leur déroute. Le
lendemain, devant toute la ville assemblée et poussant des acclamations
de victoire, un jeune homme blessé à la tête s'élança,
d'échafaudage en échafaudage, et arriva jusqu'au sommet du plus haut
clocheton de Saint-Pierre. II
y attacha un drapeau criblé de balles et descendit au milieu des vivats
et des applaudissements. Ce jeune homme était Jacques Lemaître, et le
drapeau était le guidon de Coligny. Clotilde
embrassa le vainqueur au pied de son chef-d'œuvre et de son trophée,
et un mois après, tous deux se mariaient dans la belle église, en
présence du gouverneur, de l'évêque et des habitants. Lorsque
Henri IV vint remercier les Caennais, en 1603, on lui présenta Jacques
Lemaître et sa femme, et on lui raconta leur histoire. —
Ventre Saint-Gris ! dit le Béarnais, je suis prêt à en faire autant
pour la même récompense. II baisa la main de Mme Lemaitre, et nomma
son époux sculpteur du roi. —
Depuis ce temps-là, conclut le vieux Caennais, toutes les victoires de
la France
ont vu flotter un drapeau au clocheton de Jacques Lemaître : et voilà
pourquoi vous y remarquez aujourd'hui ce pavillon de Solferino. Ces détails sont rigoureusement historiques. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier 1925 - Nouvelles locales - A Caen, la nommée Margueritte Allix, âgée de 22 ans, domestique, place de la République a été arrêtée et mise à la disposition du Parquet pour vol d'un empiècement de dentelle et de 5 mouchoirs au préjudice de son patron. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1925 - 13 300 communes ont élevé des monuments aux morts. - 13 300 communes françaises ont a ce jour élevé des monuments à leurs habitants morts à la guerre. Presque toutes ont eu recours à l'État pour les aider à ériger ces monuments, ce qui a coûté au Trésor plus de 12 millions. Le gouvernement fait annoncer qu'il ne sera plus accordé d'autres crédits. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1925 - Assises du Calvados. - Attentat aux mœurs. - La première affaire a amené devant le jury un capitaine de la Marine marchande nommé Layec Pierre, âgé de 48 ans, et originaire de Saizeau, lequel pendant la guerre fut cité à l'Ordre de l'Armée.
La
cour le condamne à deux ans de prison avec sursis. Défenseur Me
G. Dupont. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier 1925 - La place Saint-Pierre dans le passé. - La place St-Pierre, que la municipalité est en train de créer, n'est en somme qu'une reconstitution. Au temps de M. de Bras, le carrefour St-Pierre était formé par l'intersection de quatre rues : la rue de Geôle, la rue St-Pierre, celle de la Pâtisserie qui venait du Marché-au-Bois, enfin la rue de la descente du Pont St-Pierre, encore appelée rue du Change et que le vieil historien qualifiait de « belle et longue rue ». Entre celle-ci et l'église se trouvait le cimetière. Déjà, en l'année 1629, les échevins avaient décidé de créer une place à cet endroit. Afin, d'y parvenir, la ville acheta, pour la démolir, la rangée de maisons qui bordait la rue du Change, en face de l'hôtel d'Éscoville, depuis le carrefour jusqu'au pont St-Pierre, et aussi celles qui, situées d'un côté de la rue de la Pâtisserie, aboutissaient au pied de la tour de l'église, là où se voyait une croix devant laquelle les condamnés à mort faisaient amende honorable. Mais il fallait trouver un nouvel asile des morts, la ville y pourvut en achetant le cimetière des Carmes, au bout de la rue de ce nom, sur le bord de la rivière, et aussi, non loin de l'église, une parcelle de terre, en dehors du mur d'enceinte, qui devint le cimetière Buquet. En outre, elle s'engagea à verser au Trésor de la paroisse St-Pierre une rente de 600 livres. La démolition des bâtiments eut lieu en 1635. Aujourd'hui, on peut voir, au fond d'une tranchée assez profonde, creusée un peu en arrière de la grille, des pierres de taille qui, sans aucun doute, sont les fondations des maisons qui constituaient, de ce côté, l'ancienne rue du Change, détruite depuis près de trois siècle. Pourquoi
faut-il que nos édiles, en reprenant le plan de leurs prédécesseurs,
ne soient pas allés jusqu'au bout en isolant tout à fait l'église, au
lieu de l'entourer d'une ceinture que l'on ne pourra que déplorer
désormais. G. LESAGE.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Février
1925 -
Trafic du port.
- Plus
élevé
que celui
de la
semaine
précédente
de
8.582 tonnes,
le total
des importations
de houille
a été
de 23.313
tonnes,
chiffre
qui n'avait
pas été
atteint
au cours
des quatre
dernières
semaines.
Les
exportations
ont été
également
très
satisfaisants
on note
10.330
tonnes
de minerai
de fer
à
Avril
1925 -
Un
service
entre
l'Angleterre
et Caen.
- La Cie
Southern Railways a pris la
détermination
de supprimer
le service
des passagers
effectué par ses steamers entre Southampton et
Cherbourg
pendant
les mois
d'été
et d'établir
un service
de
passagers
sur
Caen,
ce port
étant
mieux
placé pour les touristes appelés à visiter les villes maritimes
ou intérieures
de Normandie. Les
services
sur Caen
commenceront
le vendredi
précédent
la Pentecôte
et les
départs
de Southampton,
pendant
les mois
d'été,
auront
lieu
les lundi,
mercredi
et vendredi,
et de
Caen,
Mars
1925 -
Après la crue.
- Au
cour,
des
dernières
inondations,
causées
par l'une
des plus
fortes
crues
de l'Orne,
de nombreux
arbres
et ces
épaves
de toutes
sortes
avaient
suivi
le courant
de la
rivière
jusqu'à
la
passerelle.
Certaines de ces épaves, retenues par des obstacle, encombrent encore les deux cotés de l'Orne, entre Louvigny et Caen. Il serait temps que les Ponts et Chaussées procèdent à l'enlèvement des arbres déracinés qui constituent des barrages dangereux à certains endroits.
Avril 1925 - A l’église Saint-Pierre. - L'inauguration du grand orgue, qui vient d'être restauré complètement par la maison Koenig, aura lieu le 17 mai, à 14 heures, avec le concours de M. Joseph Bonnet, organiste de St-Eustache de Paris. C'est une fête d'art religieux à laquelle se donneront rendez-vous tous les admirateurs du maître admirable qu'est M. Bonnet. Nous reparlerons prochainement de cette cérémonie.
Mai 1925 - La foire automobile. - Dans les terrains du nouveau quartier Saint-Louis se tient actuellement la première foire automobile de Caen, créée par le groupe de la Fédération de l'Association des Mécaniciens-Réparateurs du département du Calvados. Elle remporte le plus vif succès. Seules des voitures d'occasion y sont en vente. On ne peut que féliciter les auteurs de cette innovation. Il manquait entre vendeurs et acheteurs un terrain unique de rencontre. Cette lacune est maintenant comblée et nous ne saurions trop engager tous ceux que le choix des voitures d'occasion intéressent à rendre visite la foire automobile de Caen.
Mai 1925 - Le service Caen-Londres de la Southern-Railway. - Le steamer « Ardena », de la Southern-Railway, qui doit assurer le service Caen-Londres via Ouistreham et Southampton, trois fois par semaine, avec départs de Caen, le mardi, jeudi et samedi, effectuera son premier voyage le 29 et le 30 courant, Il arrivera à Caen samedi matin et repartira l'après-midi à 16 heures. Le paquebot sera amarré au quai des Établissements Worms, et le public pourra le visiter, de 13 h. 30 à 15 heures.
Juin
1925 - Comme
au Maroc.
-
Le
4 juin
dernier,
vers
22 heures,
une scène
orageuse
se déroulait
dans
le ménage
des époux
Toutain,
37, rue
Saint-Jean,
en un
instant,
tous
les habitants
de l'immeuble,
alertés
par le
vacarme,
ouvrirent
leurs
fenêtres.
Toutain
qui n'avait
pu avoir
le dernier
mot dans
la dispute
engagée
entre
lui et
sa compagne,
sortit
un moment
pour
prendre
l'air
dans
la cour.
Un facétieux
lui versa
sur la
tète,
du premier
étage,
le contenu
d'un
pot à
eau.
Cette
douche,
loin
de calmer
le pauvre
mari,
mit le
comble
à son
exaspération. Et
ce fut
un beau
tumulte
dans
le quartier.
Le propriétaire
de la
maison,
M. Moreau,
employa les
grands
moyens
pour
rétablir
l'ordre.
Armé
d'un
revolver,
il fit
feu par
terre
à deux
reprises.
L'employé
Toutain.
nullement
intimidé
par cette
démonstration
belliqueuse,
prit
chez
lui une
carabine
et mit
plusieurs
personnes
en joue.
L'émeute
se termina
heureusement
sans
qu'il
eut de
sang
versé
et l'affaire
se réduisit
aux simples
proportions
d'un
tapage
nocturne. M Toutain est condamné à une amende de 15 francs.
Juin
1925 -
Un terrible incendie détruit cinq
immeubles.
- Un
incendie qui
a causé
plus de
deux millions
de dégâts
éclatait la
nuit dernière,
dans les
ateliers de
menuiserie de
la Plusieurs
pièces manquaient
et la
motopompe
municipale dut
bientôt reprendre
le chemin
du garage.
Heureusement, les
pompiers
de Colombelles
assistés par
les agents
de la
gare de l'État,
secoururent utilement
les sinistres,
mais dans
l'intervalle, le
fléau avait
pris des proportions
foudroyantes. Cinq
immeubles devinrent
en quelques
heures, la
proie des flammes
devant la
foule accourue.
Ce toutes
paris, impuissante
à endiguer
les ravages
du feu. Dans
le quartier,
plusieurs voisins
alertés, appelèrent
vainement le
service des
téléphones.
Personne ne
répondit. Une
heure après,
les sapeurs
au nombre
d'une dizaine,
arrivaient
en face
du pont
de la
Fonderie. La
toiture de
la première
habitation incendiée
venait de
s'écrouler avec
fracas. peine
vêtu, M.
et Mme
Lefèvre avaient
pu réussir
à gagner
le quai. Les
cafés Levage
et Harivel
furent gravement
atteintes. Un
piquet du
129e était
arrivé sous
les ordres
des capitaines
David et
Mouchet. Parmi
les personnalités
présentes, on
remarquait
M. Houdan,
conseiller municipal
Delavergne, commissaire
central Hélitas,
préfet du
Calvados. Vers
6 heures
du matin,
les pompiers
de Colombelles
et de
la gare
de l'État
parvinrent
à circonscrire
l'action du
sinistre. Cependant,
les immeubles
de M.
Jeanne, négociant
en cuir,
avaient beaucoup
souffert. Dans
une écurie,
un cheval
auquel on
ne put
porter secours
périt dans
les flammes.
Des sacs
de sel
entreposés et
une grande
quantité
de fourrage
ont été
également consumés. M.
Pruède, commissaire
du arrondissement,
procédé à
une première
enquête pour
déterminer les
causes du
sinistre. Il est
à peu près
certain que
l'incendie a
pris naissance
dans les
ateliers Lefèvre. Les
propriétaires de
cette importante
entreprise
assurent cependant
qu'un cour-circuit
n'a pu
se produire,
les interrupteurs
ayant été
arrêtés au
compteur dans
la soirée.
D'autre part
aucun feu
n'avait été
allumé depuis
deux jours
pour la
préparation de
la colle.
Durant la
matinée et
l'après-midi, une
foule nombreuse
stationna sur
les lieux,
maintenue par
un important
service Des responsabilités semblent avoir été encourues par l'organisation des secours. Nous reviendrons sur cette question. Il est inadmissible qu'une ville de 60.000 habitants ne puissent être protégée efficacement dans de semblables catastrophes et qu'on ait eu besoin de faire appel à la municipalité socialiste de Colombelles pour suppléer à l'insuffisance des secours.
Juillet
1925 -
Le Président de la République, se
rendant à Cherbourg passe à Caen.
- Le
train
Présidentiel
se rendant
à Cherbourg
est entré
en gare
de Caen
mercredi
soir
à 20
h. 59.
Il en
est reparti
à 21
h. 04.
Aux abords
de la
gare,
les curieux
étaient
peu nombreux
aucune
réception
ne devait
avoir
lieu
pendant
le court
arrêt
du train. Un
service
d'ordre
fort
important
avait
été
organisé
le long
de la
ligne
dans
toute
l'étendue
du département
par les
soins
de M.Delavergne,
commissaire
central,
remplissant
en même
temps
les fonctions
de commissaire
spécial.
Avant
l'arrivée
du convoi,
les portes
de la
gare
avaient
été
fermées
et toutes
les issues
gardées. Pavoisée
de drapeaux
tricolores,
la locomotive
s'arrêta
sur la
voie
n° 1.
Le wagon-restaurant,
dans
lequel
se trouvait
le président
de 1a
République,
vint
se placer
en face
de la
sortie
des voyageurs.
A
ce moment,
M. Gaston
Doumergue
avait
à sa
droite
M. Herriot,
président
de la
Chambre
à sa
gauche,
M. Painlevé,
président
du Conseil.
En face,
M. de
Selves,
président
du Sénat.
On reconnaissait
également
MM. Pierre
Laval,
Borel,
M. Chiappe,
directeur
de la
sûreté. Au
départ,
à Paris,
un incident
pénible,
s'était
produit
le valet
de chambre
de M.
Painlevé,
Léon
Bizet,
Agé
de 38
ans,
s'étant
trouvé
subitement
indisposé
avait
été
transporté au poste municipal. Le
Président
du Conseil
demanda
qu'on
lui envoyât
télégraphiquement
des nouvelles
en cours
de route.
Dès
l'arrivée
du train
à Caen,
M. Delavergne
fit aviser
M. Painlevé
du décès
de M.
Bizet.
A
21 h.
4 le
train
repartait
pour
aller,
se garer
à Neully
à quelque
distance
de Lison,
ou le
président
de la
République
et sa
suite
passèrent
la plus
grande
partie
de la
nuit,
le train
ne devant
arriver
à Cherbourg
qu'à
8 heures
du matin. Ce soir, le train repassera assez tard en gare de Caen.
Octobre
1925 -
Taxe sur les chiens.
- Le
maire
rappelle
aux intéressés
qu'un
registre
est ouvert
à la
mairie,
destiné
à recevoir
les déclaration
exigées
des possesseurs
de chiens.
Les personnes
qui auraient
changé
de domicile
ou qui
auraient
cessé
de posséder
des chiens,
doivent
venir
faire
une nouvelle
déclaration
à la
mairie.
Faute
par elles
de remplir
cette formalité,
elles
seront
imposées
d’office,
d'après
les bases
de l’année
précédente.
Novembre
1925 -
Le chemin n° 212.
-
Pour ceux
qui ne
le reconnaissent
pas sous
cette désignation
numérique,
c'est le
chemin de
la Prairie,
très souvent
emprunté par
les cyclistes
et les
automobilistes qui
se rendent
à Louvigny.
Un de
nos confrères
recommande à
la générosité
des usagers
de cette
route le
pauvre Restauvent
qui par
beau ou
mauvais temps
a Nous
nous associons
bien volontiers
au geste
charitable du
confrère, mais
en vérité
pourquoi cette
barrière
et ce
gardien à
l'entrée d'un
chemin
classé ouvert
à tous
et particulièrement
fréquenté. D'autre part, puisque la barrière existe et que le pauvre Restauvent termine sa mission à la tombée de la nuit, pourquoi la barrière n'est-elle pas éclairée ? Attend-on que se produise une catastrophe pour prendre cette mesure de prudence. La
présence des
animaux en
liberté
ne suffirait-elle
plus pour
accroître
les risques
encourus par
les voyageurs. Rappelons à ce propos qu'il y a quelques jours M. et Mme Georges Marie, qui habitent la commune de Louvigny, ne durent qu'à une chance extraordinaire d'échapper à un grave accident. Comme
ils passaient
à bicyclette
pour traverser
la prairie,
des chevaux
affolés au
bruit d'une
auto, traversèrent
au galop
le chemin.
Les cyclistes
n'eurent que
le temps
de se
garer et
de descendre
de machine.
De tels
accidents sont
presque journaliers. Il
est difficile
d'expliquer comment
la municipalité,
responsable dans
l'espèce, interprète
les prescriptions
du code
de la
route. Novembre 1925 - L'Église Saint-Jean. - Dans la nuit du 2 août dernier, des pierres d'un certain volume se sont détachées de l'église Saint-Jean, et sont tombées, partie sur la voie publique, et partie sur deux immeubles voisins. Il n'y eut pas de victimes, mais les dégâts matériels ont atteint un chiffre important. Comme
le fait
remarquer le
rapporteur,
M. Herne, si cet
accident s'était
produit quelques
jours plus
tôt, pendant
les fêtes
du concours
de musique,
où une
foule énorme
se pressait
dans la
rue, on
frémit à
l'idée de
ce qui
aurait pu
se passer. Les pierres, tombées de l'édifice, atteignirent d'abord l'immeuble occupé par le Petit Bazar, endommageant la toiture et la marquise 418 fr. 50 de dégâts d'après les évaluations de M. René Ménage, architecte à Caen. Les mêmes pierres, tombées ensuite sur la chaussée, rebondirent et vinrent briser la devanture que la Maison Doré achevait de poser au numéro 140, pulvérisant une grande glace, enfonçant la grille de fermeture et détériorant le socle en marbre coût 2.139 fr. 45. M. Nicolas, architecte des monuments historiques, à qui on présenta ces deux factures, se déclare incompétent pour le règlement des dommages causés par l'église : la ville de Caen, propriétaire de l'édifice, aurait, à son avis, entièrement responsable des dommages. Il convient de faire observer que bien qu'elle soit en effet propriétaire du monument, la ville n’a pas le droit d'y faire effectuer les plus petites réparations, ce monument étant classé, qu'elle vote tous les ans une contribution pour les dépenses ordinaires d'entretien, qui a été portée récemment à 15.000 francs. Enfin, le Conseil municipal a voté des crédits élevés, pour la restauration du clocher Saint-Pierre : il a signalé à plusieurs reprises, l'état lamentable de la tour Saint-Jean, à l’administration des Beaux-Arts. En
mai 1920,
notamment, MM.
Nicolas
et Ruprirh
Robert, informés
d'une chute
de pierres,
ayant occasionné
de graves dommages virent examiner
l'édifice. Quelques
jours après,
la ville
attirait leur
attention sur
l'état des
gargouilles. Son
altitude
est
d'autant
plus
inexplicable
que
dans une
lettre
du
6 août denier,
M.
Herne,
architecte du
gouvernement avait donné des
instructions
précises à M.
Nicolas
pour prévenir de
Novembre
1925
-
Des automotrices
sur la ligne de Caen à la mer. -
La première
voiture automotrice,
pour l'acquisition
de laquelle
le Conseil
Général
a donné
l'appui du
département fera,
mercredi prochain,
un voyage
de démonstration pour
les personnalités
particulièrement intéressées
à l'amélioration
des transports
sur la
ligne de
Caen à Courseulles.
Novembre
1925 -
La tour qui penche.
-
Tardivement,
après
les
avertissements
réitérés
du
Conseil
municipal,
l'administration
des
Beaux-Arts
se
décide
à faire
quelque
chose
pour
consolider
la
tour
Saint-Jean.
Il
est
certain
que
les
gelées
prochaines
pourraient
être
fatales
à
l'édifice
en
hâtant
la
désagrégation
des
pierres
qui
sont
à
bout
d'équilibre
et
n'attendent
qu'un
souffle
pour
mitrailler
les
passantes.
Un
échafaudage
se
dresse
devant
le
porche.
On
ne
commencerait
que
plus
tard,
nous
dit-on,
les
travaux
de
restauration
qui
s'imposent.
La
charpente
que
l'on
construit
en
ce
moment
est
destinée
à
soutenir
une
plate-forme
en
saillie
pour
prévenir
des
accidents
possibles,
en
retenant
les
pierres
susceptibles
de
se
détacher
du
sommet.
C'est
en
quelque
sorte
un
abri
de
bombardement
qui
n'a
rien
d'esthétique
avec
ses
deux
potences
massif
inclinées
sur
la
rue.
Remarquons
en
outre
que
les
blocs
de
pierres
qui
viendraient
à
se
desceller
aux
angles
ne
seraient
nullement
interceptés
par
cette
couverture
de
protection.
Le dernier accident que nous avons relaté s'est précisément produit sur cette partie de l'édifice.
Novembre
1925 .
Le brouillard.
- Hier
après-midi,
un
brouillard
opaque
s'est
étendu
sur
la
ville
qui
fut
tout
à coup
plongée
dans
l'obscurité
la
plus
complète. Dans
nos
rues,
la
circulation
devint
très
difficile.
Nombre
d'automobilistes
remisèrent
leur
voiture
pour
emprunter
la
voie
ferrée,
moins
dangereuse,
par
suite
de
la
brume
épaisse.
Piétons
et
cyclistes
furent
très
prudents
et
aucun
accident
ne
se
produisit.
Notre
marché
hebdomadaire
se
ressentit
de
cette
température
car
les
marchands
plièrent
bagage
avant
l'heure
habituelle.
L'élégant
manoir,
est généralement
l'un
des premiers
monuments
caennais,
visité
par les
touristes,
qui ne
se lassent
pas d'admirer
ses curieuses
lucarnes,
son gracieux
campanile,
et ses
sculptures
originales. La
façade
extérieure
de l'édifice
malheureusement
subi
des transformations
moins
heureuses
que celles
effectuées
dans
la partie
occupée
par la
Chambre
de Commerce.
Plus
rien
n'indique
du dehors,
la présence
de l'un
des plus
purs
joyaux
de la
Renaissance.
Guides
en mains,
les excursionnistes
errent
longtemps
autour
de la
place
St-Pierre,
avant
de découvrir
l'objet
de leurs
recherches.
Les
caractères
gravés
sur un
marbre
terni,
au-dessus
du porche,
sont
à peine
lisibles,
et il
faut
s'approcher,
de fort
près,
pour
apprendre
que l'ancienne
Bourse
du Commerce
tenait
là ses
assises.
Il
n'y a
plus
de Bourse
du Commerce.
Nos producteurs
normands, qui
se réunissaient
jadis
dans
les salles
de l'antique
hôtel,
pour
connaître
le cours
des céréales,
prennent
ailleurs
leurs
informations.
L'enseigne
indéchiffrable
n'a donc
plus
de raison
d'être.
Pourquoi la Chambre de Commerce ne remplace-t-elle pas ce marbre dépoli, aux lettres invisibles, par une inscription plus digne de la majesté de l'édifice, en remettant a neuf, les colonnes en ruine, qui entour l’entrée du porche ?
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