15 juillet 2023 |
EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS
|
Page 25 |
|
|
CAEN |
||
Canton de Caen |
|||
|
|||
Les
sinistrés
attendent
qu'une
enquête
impartiale
et
complète
soit
organisée
pour
établissement
des
responsabilités.
Ils
demandent
en
outre
qu'il
leur
soit
tenu
compte
des
pertes
immenses
subies
par
eux
à
cause
de
l'imprévoyance
des
services
compétents. Tous
ceux
qui
ont
été
éprouvés
par
le
sinistre
sont
convoqués
à
une
réunion
qui
aura
lieu
mercredi
soir
à
20
h.
30
dans
la
salle
des
concerts
de
l'hôtel
de
ville.
La
crue
toujours
menaçante C'est
ainsi
que
nous
avons
appris
une
nouvelle
élévation
de
l'étiage,
heureusement
sans
danger
pour
le
moment.
Félicitons nos édiles de veiller enfin au grain. Si la même méthode avait été adoptée quelques jours plus tôt, quel désastres aurait-on évité en permettant de procéder à des mesures de préservation.
Janvier
1926 -
Le feu dans une scierie. -
Au
cours de
la nuit
dernière un
incendie
s'est déclaré
vers 21
heures, avenue
Victor-Hugo, dans
la scierie
des chantiers
de la
Société Continentale
d'Exploitation forestière,
dont le
siège social
est à
Paris, 73,
rue Saint-Blaize. En quittant les ateliers hier soir, M. Brosssy, directeur, n'avait rien remarqué d'anormal. Le foyer d'une machine à vapeur, qui est chauffée au bois, fut vidé comme d'habitude dans un cendrier isolé de tout contact dangereux. Il était 18 heures lorsque s'éloignèrent les derniers employés de l'établissement. L'alarme fut donnée par un veilleur des chantiers voisins, mais le feu, qui avait pris naissance dans une scierie s'étendit rapidement et gagna bientôt la toiture du hangar, vaste bâtiment d'une longueur de 25 mètres. Tordue sous l'action des flammes, la couverture métallique s'effondra pendant qu'une grande quantité de bois entreposé à l'intérieur achevait de se consumer. Nos
sapeurs-pompiers, sous la
direction
du commandant
Binet et
du capitaine
Blanchard, arrivés
très rapidement
sur les
lieux, s'efforcèrent
de préserver
les dépôts
de bois
voisins, menacés
par l'incendie
et ils
réussirent.
après une
heure d'efforts,
à se
rendre maître
du feu. Sans
leur intervention
énergique, les
marchandises entassées
autour des
bâtiments auraient
été la
proie des
flammes. Les
dégâts causés
par ce
sinistre n'en
sont pas
moins considérables
et ils
dépassent la
somme de
50.000 francs.
Une partie
de la
machinerie a
été détruite.
Le bois
placé à
l'intérieur
de la
scierie fut
également consumé. Le
personnel des
établissements voisins,
alerté dès
la première
heure,
s'était efforcé
d'arrêter les
progrès
de l'incendie
et tous
ont fait
preuve du
plus beau
dévouement. On
remarqua sur
les lieux
MM. Hélitas,
préfet du
Calvados Mengui,
substitut du
procureur de
la République,
Delavergne, commissaire
central, Renard,
Janvier 1926 - Enquête sur la crue du 31 décembre. - Cette fois le grelot est bien attaché Accuser l'hiver pluvieux, nos rivières qui s'émancipent, la marée qui vient compliquer la situation, les digues qui se rompent, les crues qui sévissent ailleurs, et mettre tout sur le dos de l'aveugle fatalité, fini cet expédient. Cela ne prend plus. La
population caennaise
commence à
y voir
clair et
à discerner
les causes
de son
malheur. On
n'est pas
toujours maître
des éléments,
soit, mais
ici tout
semble concourir
à favoriser son action néfaste. Depuis
le terrible avertissement
de 1910,
l'Administration ne s'est
pas contentée
de laisser
les choses
en l'état,
ce qui
déjà peut
sembler énorme,
elle a
fait pis
en aggravant
le danger,
en le
rendant constant
par l'autorisation
donnée
à des travaux
au profit
de l'armement,
mais qui suspendent
sur nos
têtes
une menace
perpétuelle. Je
n’entends pas reprocher à la direction
du port
de manquer
humanité. Elle
a de puissants intérêts
matériels et financiers
à sauvegarder.
Tout, de
même il
est pénible
de penser
qu'au moment,
ou des
milliers d'individus
se débattent,
ses calculs
soient agités. L’eau
monte toujours
et les
dirigeants
du port assistent impassible à notre
supplice, parce
que, malgré
leur bon
vouloir, ils
ne sauraient,
exposer à de
déplorables avaries
les cargos
et l'airain
de gros
navires qui
n'ont pas
fini leur
déchargement. La
voix des
consolateurs reprend : Plus
que 30
centimètres à
avaler et
vous serez
dégagés. Le
dernier cargo
lève l'ancre.
L'eau progresse
toujours en
hauteur et
en étendue
pendant que
nos bassins
conservent
toujours leur
niveau normal
80 centimètres
au-dessous de
l'effleurement
des quais.
Ce fut
constaté pendant
la matinée,
du 1er
janvier.
Janvier
1926 -
Avis aux sinistrés. -
L'énorme
quantité d'eau
tombée dans
la région
et les
inondations étant
susceptibles d'entraîner
la présence
d'impuretés dans
les eaux
provenant des
sources de
Moulines et
livrées à
la consommation,
le Maire de la ville de Caen a
l'honneur
d'inviter ses
concitoyens à
faire
bouillir leur
eau avant
de l'utiliser
pour l'alimentation
ou pour le
lavage de
la vaisselle
et des
récipients
qui doivent
contenir le
lait ou
les boissons. Il
rappelle aux
commerçants que
toutes les
marchandises ayant
été contaminées
ne doivent
pas être
mises
en vente.
Des instructions
seront données
ultérieurement pour
les formalités
à remplir
au sujet
de l'évaluation. Des démarches ont été faites et seront poursuivies près de MM. Chéron et Blaisot, avec lesquels nous avons eu une entrevue au sujet du paiement des impôts et de la prorogation destraites. Le Comité s'est mis en liaison avec les autorités préfectorale et municipale et M. l'inspecteur général des Ponts et Chaussées. Compte rendu de cette entrevue sera fait au cours de la réunion générale, mais dès maintenant nous tenons à rendre hommage à la grande courtoisie de M. l'inspecteur général des Ponts et Chaussées. Votre délégué a emporté de l'entrevue l'impression très nette que l'enquête serait faite avec toute l'impartialité désirable et que notre cause ne pouvait être en de meilleures mains. Une nouvelle entrevue a d'ailleurs été demandée aux fins d'entendre nos doléances et revendications. Le Comité provisoire de défense des intérêts des sinistrés demande à toutes les victimes de l'inondation de faire dès maintenant l'inventaire des dommages à eux causés par la crue, en y joignant toutes pièces justificatives si possible.
Janvier
1926 -
Malheureux Grainquebille.
- Hier
matin,
Eugène
Loyer,
63
ans, marchand
de
quatre
saisons,
qui
avait
pris
livraison
de
ses
marchandises,
allait
commencer
sa
tournée
habituelle, à
travers
la
ville
avec
sa
baladeuse.
On
vit
tout
à
coup
le
malheureux
s'affaisser
sur
le
sol entre
les
brancards
du
véhicule.
Croyant
que
le
malheureux
avait
glissé
sur
la
neige,
un
passant
se
précipita
a secours
et
voulut
le
relever.
Eugène
Loyer
ne
donnait
plus
signe
de
vie. On le transporta au poste de 1a Tour où, malgré les soins dont il fut entouré, il succomba, peu d'instants après, à une congestion causée par le froid.
Janvier
1926 -
Une nouvelle église à la Demi-Lune.
- Sur
l'initiative de
Mgr Lemonnier,
le clergé
de Vaucelles
s'occupe de
faire construire
une église
dans le
quartier de
la Demi-Lune. Il y a déjà
fait l'acquisition
d'un terrain
situé au
point terminus
de l'avenue
Guynemer, qui
appartient
maintenant à l'association
diocésaine. des travaux sont en cours depuis un mois pour établir une chapelle provisoire en vue de la construction de l'église définitive. M. le Curé de Vaucelles nous prie de faire savoir qu'il reçoit dès maintenant les offrandes, 1, rue de Branville, et à son compte chèques-postaux, Abbé Delamazure, Rouen 10.576.
Janvier
1926 -
L’eau de la Moulines.
- Les
dernières
analyses ayant,
permis de
constater
que l'eau
de la
ville provenant
des sources
de Moulines
était redevenue
pure, il
en résulte
Février
1926 -
Le
trafic du port de Caen.
-
Une
activité
normale
a régné
au
port
de
Caen,
qui
a reçu
23.842
tonnes
de
houille,
1.061
tonnes
de
nitrate
de
chaux
et
615
tonnes
de
produits
divers. Les
exportations
ont
particulièrement
porté
sur
le
minerai
de
fer
dont
12.315
tonnes
ont
été
expédiées
sur
Igminden
et
Rotterdam,
ainsi
que
l'acier,
dont
1.719
tonnes
sont
parties
à
destination
de
Grangemouth
et
Le
Havre :
divers,
43
tonnes.
Le mouvement du pavillon a été aux entrées de 17 vapeurs français, 6 anglais, 2 hollandais, 2 norvégiens et 1 estonien, aux sorties 15 français, 4 anglais, 2 hollandais, 2 norvégiens et 1 estonien.
Février 1926 - Match sanglant. - Chacun sait que nos clubs sportifs caennais sont loin de faire bon ménage depuis quelques mois. Lorsque les deux camps se rencontrent sur le ring, on comprend que le combat doit être sans merci et qu'on y aille pour de bon ! Tant pis pour qui écope. Les farouches adversaires peuvent, sans forfaire au règlement, donner libre cours à leur féroce émulation. Mais
des matchs
de football
ne doivent
pas dégénérer
en rixe
sanglante. Hier,
le joueur
Gœury, du
Stade Malherbe,
fut allongé
sur le
gazon par
un formidable
coup de
tête en
plein visage.
Le malheureux,
qui avait
perdu connaissance,
ne pourra,
de longtemps
rejoindre son
équipe car
son état
a été
jugé assez
grave. Détail
singulier le
match au
cours duquel
s'est produit
cet accident
pénible, avait
été organisé
en faveur
d'un autre
joueur, Mathieu,
de l'Olympique,
qui avait
eu récemment
la jambe fracturée
dans une
rencontre de
championnat. Notre jeunesse sportive défend réellement ses couleurs avec trop d'impétuosité. Les sports favorisent la culture physique, dit-on pas lorsqu'ils font des bancals ou des manchots. De grâce, messieurs, maîtrisez vos nerfs ! Un stade n'est pas une arène de Gladiateurs.
Mars
1926 -
Le mouvement de la population en 1925.
- Pendant
les
quatre
trimestres
de
1925,
on
a compté
dans
le
Calvados
146
mariages,
8.580
naissances
et
1.961
décès.
Le nombre
des
marinages
a
été
en
diminution
constante
de
1922
à 1924.
Il
a en
effet
passé
de
3.657
en
1922
à, 3.410
en
1923
et
3.253
en
1924. Le
nombre
des
naissances
est
par
contre
en
légère
augmentation,
de
8.460
en
1922
il
est
passé
à
8.561
en
1923
pour
revenir
à
8.338
en
1924
et
remonter
à
3.580
en
1925.
Enfin,
sauf
pour
l'année
1925,
le
nombre
des
décès
est
allé
en
diminuant.
Il
y a
lieu
de remarquer
que,
en
ce
qui
concerne
1925 õn
a
constaté
que
les
décès
survenus
perdant
les
3e
et
4e trimestres
sont
bien
plus
élevés
que
pendant
les
mêmes
trimestres
des
années
précédentes.
Mars
1926 -
Tragique accident d’auto.
- M. Minard,
chauffeur d’automobile,
marié
et
père
d'une
jeune
fillette,
demeurant
4,
rue
d'Alençon,
a été
tué
accidentellement
au
cours de
la
nuit
du
26
au
27 mars,
dans
les
circonstances
suivantes. M.
Minard
se
trouvait
rue
du
Grandjardin
vers
une
heure
du
matin
dans
un
taxi
conduit
par
le
chauffeur
Lethiais,
de
la
maison
Just,
quand,
en
passant
devant
le restaurant
James,
il
ouvrit
la
portière
pour,
suppose-t-on,
parler
à Lethiais.
Malheureusement
un
camion
de
bois
muni
de
feux
réglementaires
appartenant
à M.
Prodhomme,
entrepreneur
à
Orbec,
stationnait
Avril 1926 - Ce n’était pas un drame. - Hier après-midi les habitants de la rue Saint-Malo étaient mis en émoi par un coup de feu parti de l'une des fenêtres donnant sur le marché couvert. Deux
agents de
police entrèrent
dans le
logement. Aucun
drame, heureusement,
ne s'était
produit. M.
Auguste
Deremesnil, garçon
boulanger, avait
simplement voulu
essayer un
fusil de
chasse en
tirant à blanc.
Procès-verbal
lui a
été dressé. L'ouverture
des
vannes
et
écluses
a commencé
hier
soir,
après
la
rentrée
du
bateau
du
Havre,
et
la
baisse
a été
complète
vers
minuit.
Toute
la
journée,
on
laissera
l'Orne
étale
pour
élever
le
niveau
dans
la
nuit
et
permettre
le
départ
normal
du
bateau
vendredi
matin.
Les
exportations ont
été de
11.850 tonnes
de minerai
de fer
à destination
de Glasgow
et Rotterdam,
4.475 tonnes
d'acier pour
Newport, Garston
et Grangemouth,
et 1.780
tonnes
de marchandises
diverses à
destination
de Oran,
Alger, Marseille. Le mouvement du pavillon a été aux entrées de 19 vapeurs français, 4 anglais, 2 hollandais et 1 belge. Aux
sorties, 19
français, 4 anglais,
2 hollandais,
1 belge. Avril 1926 - Les joyeux caviste du Café de la bourse et ses compères de l’Alhambra. - Mme Scali, propriétaire du Café de la Bourse, avait porté plainte contre inconnu pour vol d'un billet de 1.000 francs. En recherchant l'auteur de ce vol, la sûreté municipale qui exerçait une surveillance discrète autour de l'établissement, fut promptement fixée sur la probité de l'un des employés, Marcel Angot, machiniste de l'Alhambra et caviste à ses heures de loisir. On savait qu'il s'occupait avec une attention toute spéciale de ce dernier emploi, mais un rapide inventaire des liquides démontra bientôt la raison de ce zèle. Marcel Augot, aidé par deux complices, Marie Lucien, 17 ans, plombier, et René Brunet, également garçon de café à la Bourse, avait fait disparaître environ 40 bouteilles de Champagne, sans compter les bouteilles d'apéritif de toutes marques. Il y a lieu de croire que le billet de 1.000 francs fut soustrait par l'un de ces trois individus qui s'étaient partagés les étages de la maison pour y opérer simultanément. L'enquête de la sûreté a mis fin à ce pillage. Les trois escrocs ont été coffrés après interrogatoire, malgré leurs dénégations.
Nombre
de
maisons,
108.242 ;
ménages,
120.847 ;
habitants,
386.991.
Le
travail
analogue,
fait
vers
la
même
date,
à
l'occasion
du
recensement
de
1921,
donnait
les
chiffres
ci-après : Le
nombre
total
des
maisons,
des
ménages
et
des
habitants
a donc
augmenté et
cette augmentation
est
la
suivante : Maisons,
2.194 ;
ménages,
1.117 ;
habitants
6.451. Le
nombre
des
ménages
a augmenté
dans
tous
les
arrondissements
sauf
dans
ceux
de
Bayeux
et
de
Vire. Dans
tous
les
autres
cantons
du
département,
la
population
a augmenté.
Avril
1926 -
La crue de l’Orne. -
La nuit
dernière, vers
une heure
du matin,
le poste
de Thury-Harcourt
signalait par
télégramme à
la mairie
de Caen,
une cote
de 3
mètres, en
ajoutant que
la crue
paraissait se
développer. M.
Renard,
secrétaire général,
informa
aussitôt les
membres de
la Municipalité.
On alerta
les bas
quartiers de
la rue
Grusse, de
la rue
de Louvigny
et de
la cité
Gardin. D'après
les calculs
établis par
l'Administration des
Ponts et
Chaussées, l'indication
fourmi
par Thury-Harcourt
laissait prévoir
8 m. 75
à l'étiage
de la
passerelle. Si
ces prévisions
s'étaient réalisées,
une partie
des deux
cours aurait
été envahie
par les
eaux. Les
propriétaires
d'établissements forains,
en particulier,
M. Pêne,
furent avertis.
Fort heureusement
la cote
ne dépassa
pas 8
m. 40. Dans la matinée, nouveaux renseignements de Thury-Harcourt faisant connaître que la cote était toujours de 3 mètres, mais que la rivière était étale. La
situation depuis
semble s'être
améliorée, tout
en restant
sérieuse. En
effet, comme
à la
fin de
l'année, nous
nous trouvons
au moment
d'une
grande marée.
Hier on
cotait une
marée La conséquence en a été le débordement de la Muance, qui traverse la coquette localité. La rivière la Dives a également débordé dans les prés de Cléville, Saint-Pierre-du-Jonquet, Le Ham.
Juin
1926 -
On répare la Tour.
-
Tout
arrive.
Après
bien
des
alternoiements,
l'administration
des
Beaux-Arts
s'est
décidée
à
faire
quelque
chose
pour
la
tour
Saint-Jean. Oh,
cette
initiative
n'ira
pas
loin,
il s'agit
simplement
de
consolider
la
voûte
du
porche,
qui pourrait
dans quelque
jour
s'effondrer
sur
la
tête
du
sonneur ou sur les fidèles à l’entrée
ou à
la sortie
de
l'église.
Pour
le
dehors, on sait ce qui a été fait.
Depuis
l'accident
qui
causa
de graves dommages aux immeubles voisins,
en
jonchant
de
moellons
énormes
les
dalles
du
portail,
on
évita,
aux
mariages
et
aux
enterrements,
de
stationner
à
cet
endroit
dangereux.
L'architecte
des
monuments
historiques,
pour
assurer
la
sécurité
des
cortèges,
fit
construire
au
dessous
de
ce
portail,
une
gigantesque
cuvette
destinée
à retenir
les
bolides
susceptibles
d'écraser
quelques
personnes.
En
fait,
ce
grotesque
échafaudage,
qui
aveugle
l'horloge
et
enlaidit,
la
façade
de
notre
vieille
église,
n'est
d'aucune
utilité
et
si
l'un
des
angles
de
la
tour
venait
a s'abattre,
il
y aurait
certainement
de
la
casse. L’installation a cependant coûte cher. Les réparations locales et partielles qui vont être effectuées ne seront pas moins élevées. Pourquoi ne pas entreprendre une restauration complète qui s'impose !
Juin
1926 -
Le mouvement du port.
-
La
persistance
de
la
grève
anglaise
menaçait
sérieusement
l'approvisionnement
des
importateurs
de
houille
du
littoral
normand,
et
en particulier
du
port
de
Caen,
dont
l'interland
comprend
plusieurs
départements
de
l'Ouest.
Ne
pouvant
se
procurer
les
charbons
dont
ils
avaient
besoin,
tant
pour
la
consommation domestique
que
pour
la
fabrication
des
briquettes,
ils
se
sont
adressés
en
Allemagne
où
plusieurs
marchés
viennent
d'être
passés
tout
récemment.
L'exécution
en
est
commencée,
et
la
semaine
écoulée,
neuf
navires
ont
apporté
de
Rotterdam
10.155
tonnes
de
charbons,
ce
qui
correspond
à une
moyenne
presque
normale. L'approvisionnement
sur
cette
place
a été
facilité
par
ce
fait
que
l'exportation
des
minerais
de
fer
sur
Rotterdam
est
plus
abondante
que
jamais. Les
navires
de
la
flotte
caennaise
trouvent
ainsi
un
fret
de
retour
rémunérateur
au
lieu
d'aller
le
chercher
dans les
ports
anglais. Aux
entrées,
on
a encore
enregistré
1186 tonnes
de
brai Aux
sorties,
les
minerais
sont
en
progression.
Il
en
a été
exporté
19.150
tonnes.
Juin
1926 -
Les poivrots
débrouillards.
- Une
histoire suggestive
qui montre
l'ingéniosité
de deux
poivrots, plus
forts que
Panurge, lorsqu'il
s'agit de
se procurer
de l'argent
pour satisfaire
leur passion. Auguste Percheron, 44 ans, terrassier, demeurant 46, avenue Guynemer, et Leteiller Albert, 30 ans, demeurant 100, rue d'Auge. Occupés à extraire de la pierre, dans une carrière située derrière le débit de M. Moitié, rue d'Auge, les deux hommes qui avaient fait d'abondantes libations et dépensé leur dernier maravédis, étaient torturés par une soif inextinguible. Dans
ce quartier,
le débitant
fait rarement
crédit. Auguste
Percheron trouva
instantanément
la combine.
Des lapins
erraient,
en liberté,
dans une
cour voisine.
L'un de
ces lapins
fut pris,
à la
course, étranglé
sur le
champ, dépouillé
avec célérité
et la
peau toute
chaude, vendue
chez le
brocanteur d'a
côte. Le
corps de
l'animal avait
été abandonné
sur un
tas de
fumier. Avec le produit de la vente, nos bons poivrots purent se rafraîchir. Leteiller est condamné à 15 jours de prison avec sursis. Auguste Percheron, qui fait défaut deux mois de prison.
Juin
1926 -
Le mouvement du port.
-
La
persistance
de
la
grève
anglaise
menaçait
sérieusement
l'approvisionnement
des
importateurs
de
houille
du
littoral
normand,
et
en particulier
du
port
de
Caen,
dont
l'interland
comprend
plusieurs
départements
de
l'Ouest.
Ne
pouvant
se
procurer
les
charbons
dont
ils
avaient
besoin,
tant
pour
la
consommation domestique
que
pour
la
fabrication
des
briquettes,
ils
se
sont
adressés
en
Allemagne
où
plusieurs
marchés
viennent
d'être
passés
tout
récemment.
L'exécution
en
est
commencée,
et
la
semaine
écoulée,
neuf
navires
ont
apporté
de
Rotterdam
10.155
tonnes
de
charbons,
ce
qui
correspond
à une
moyenne
presque
normale. L'approvisionnement
sur
cette
place
a été
facilité
par
ce
fait
que
l'exportation
des
minerais
de
fer
sur
Rotterdam
est
plus
abondante
que
jamais. Les
navires
de
la
flotte
caennaise
trouvent
ainsi
un
fret
de
retour
rémunérateur
au
lieu
d'aller
le
chercher
dans les
ports
anglais. Aux
entrées,
on
a encore
enregistré
1186 tonnes
de
brai Aux
sorties,
les
minerais
sont
en
progression.
Il
en
a été
exporté
19.150
tonnes.
Les
pourparlers
engagés
avec
les
Mines
et
les
Chemins
de
fer
de
l'État
par
la
Chambre
de
Commerce,
pour
l'installation
d'un
appareillage
moderne,
sur
le
nouveau
quai
de
305
mètres de
longueur,
se
poursuivent
activement. Notre
port
est
particulièrement
intéressé
à
la
réussite
de
ce
projet,
car
le
stockage
sur
les
quais
actuels
est
plus
difficile,
et
le
port
de
Granville
fait
en
ce
moment
de
gros efforts
pour
attirer
le
trafic
du
minerai
de
l'Orne
et
même
du
Calvados.
Juin
1926 -
Les poivrots
débrouillards.
- Une
histoire suggestive
qui montre
l'ingéniosité
de deux
poivrots, plus
forts que
Panurge, lorsqu'il
s'agit de
se procurer
de l'argent
pour satisfaire
leur passion. Auguste Percheron, 44 ans, terrassier, demeurant 46, avenue Guynemer, et Leteiller Albert, 30 ans, demeurant 100, rue d'Auge. Occupés à extraire de la pierre, dans une carrière située derrière le débit de M. Moitié, rue d'Auge, les deux hommes qui avaient fait d'abondantes libations et dépensé leur dernier maravédis, étaient torturés par une soif inextinguible. Dans
ce quartier,
le débitant
fait rarement
crédit. Auguste
Percheron trouva
instantanément
la combine.
Des lapins
erraient,
en liberté,
dans une
cour voisine.
L'un de
ces lapins
fut pris,
à la
course, étranglé
sur le
champ, dépouillé
avec célérité
et la
peau toute
chaud, vendue
chez le
brocanteur d'a
côte. Le
corps de
l'animal avait
été abandonné
sur un
tas de
fumier. Avec le produit de la vente, nos bons poivrots purent se rafraîchir. Leteiller est condamné à 15 jours de prison avec sursis. Auguste Percheron, qui fait défaut deux mois de prison.
Juillet
1926 -
La terre tremble.
- Dans
une partie
de la
Normandie, des
secousses de
quelques secondes
ont été
ressenties. Une
secousse sismique
assez violente,
mais de
courte durée,
quelques
secondes, a
été ressentie
en Normandie,
vendredi, vers
14 heures
20. Voici
les renseignements
que nous
avons reçus
à ce
sujet dans
le Calvados. Hier après-midi, vers 14 h. 30, une secousse sismique qui a duré environ une seconde a été ressentie sur divers points de la ville. Cours Montalivet, chez M. Frémont, marchand de porcelaine, de la vaisselle a été projetée par terre et brisée. Rue Saint-Martin et Pémagnie, des cloisons ont tremblé. Rue Caponière, au n° 26, deux dames qui se trouvaient dans leur chambre, Mme Faniel et Mme Panier, ont perdu l'équilibre et sont tombées. Rue Saint-Pierre et rue Saint-Jean on a éprouvé également pendant plus d'une seconde un léger tremblement.
Juillet 1926 - La ligne Caen - Le Havre. - Après "l'Emile-Deschamps", un second paquebot mixte, l'Adolphe-Le Prince", est mis en service le 2 sur la ligne Caen-Le Havre.
Octobre
1926 -
La question des Chemins de fer du
Calvados.
- Dans
sa séance
du 30
septembre 1926,
le Conseil
général avait
chargé la
Commission spéciale
désignée le
20 mai
1925 pour
étudier les
questions relatives
aux chemins
de fer
du Calvados,
de donner
un avis
sur les
suppressions
ou réductions
de trafic
à opérer
sur les
dits chemins
de fer,
en considération
du prix
actuel des
combustibles
et de
l'importance croissante
du déficit
d'exploitation. La
Commission a
ensuite formulé
son avis
et la
Commission départementale,
qui avait
reçu à cet
effet la
délégation du
Conseil général,
a rendu
définitives les
décisions de
la Commission
spéciale. Le
samedi, jour
du marché
de Bayeux,
il y
aura un
train aller
et retour
entre Caumont
et Bayeux. 3° Réseau de Falaise. Les trains mixtes actuels seront maintenus. Le train automoteur sera supprimé. 4°
Caen-Dives-Luc.
Le service
actuel est
maintenu, sauf
pour le
train automoteur
qui sera
supprimé, si,
dans le
courant du
mois de
novembre, les
recettes de
ce train
ne couvrent
pas entièrement
les dépenses.
Décembre
1926 -
Autour de nos clochers.
- Lorsqu'un
de nos
monuments historiques
menace ruine,
et oscille
sur ses
bases à
la suite
d'une lente
décomposition,
si les
riverains s'émeuvent,
si la
municipalité réclame
une restauration
urgente, l'administration
des beaux-arts
commande un
échafaudage
à la
maison Lelièvre.
Ce revêtement
de poutres
et de
madriers rassure
les habitants
du quartier
intéressé
qui se
disent «
On va
faire des
travaux, nous
ne serons
plus exposés
à une catastrophe,
voici les
ouvriers à
pied d'œuvre ». C'est
ainsi que
depuis cinq
ans la
flèche majestueuse
de l'église
Saint-Pierre
est masquée
par un
ouvrage gigantesque
avec échelles
aériennes, monte-charge
et plates-formes
superposées.
Pas un
ouvrier sur
ces plates-formes.
Si ce
monumental échafaudage
est inutile
pourquoi n'autoriserait-on
pas notre
compagnie de
sapeurs-pompiers qui
se réorganise
à l'utiliser
pour les
exercices d'équilibre
et d'escalade
de ses
jeunes recrues
? M.
le commandant
Binot disposerait
ainsi d'appareils
merveilleux pour
remplacer l'installation
du poste
de permanence
qui ne
suffit plus
à ses hardis
sapeurs. L'échafaudage
construit devant
le portail
de l'église
Saint-Jean, encore
plus inesthétique
que le
premier, est
un véritable
non-sens. Comme
nous l'avons
dit plusieurs
fois, il
n'a pas été
édifié pour
permettre de
commencer
les travaux
qui s'imposent,
mais pour
retenir les
pierres qui
ce détachent
du sommet
du clocher
expédient bien
précaire et
d'une efficacité
très douteuse.
Si la
tour aux
assises ébranlées
venait à s'écrouler,
cette cuvette
tendue par
M. Nicolas
en guise
de pare-éclats,
n'empêcherait
pas
la
catastrophe.
Décembre
1926 -
Une quincaillerie
au pillage. - Nous avons
relaté les
vols importants
commis au
préjudice de
la maison
Legallais et
Bouchard, rue
de Vaucelles
par une
bande organisée
qui avait
réussi à
s’emparer d'une
grande quantité
de marchandises,
vendues à vil
prix chez
des brocanteurs
de la
ville. L'auteur principal de ces vols, Clément Merceron, 21 ans, plombier demeurant, rue d'Auge, employé pour des travaux de réparation par MM. Legallais et Bouchard, était détenteur d'une clef des réserve. Aidé par un complice, Ferdinand Lecornenr, 19 ans, demeurant, rue d'Auge, il transportait à la nuit, dans un camion à bras, tous les objets susceptibles d'être facilement revendus : brocs, lessiveuses, chaudrons, tuyaux en zinc, les marchandises étaient recelées par la veuve Helliet, 40 ans, domestique, route de Rouen. Deux
brocanteurs occasionnels
acceptèrent
de traiter
à des conditions
qui prouvaient
leur mauvaise
foi. C'étaient
les sieurs
Eugène Leblanc,
27 ans,
rue Eustache
Restant et
Mahé Fernand,
38 ans,
demeurant rue
de Falaise.
Ne pas
confondre avec
un honorable
commerçant demeurant
dans la
même rue. Le tribunal a prononcé les condamnations suivantes Clément Merceron, 13 mois de prison ; Ferdinand Lecorneur, 8 mois ; Fernand Mahé, 6 mois de prison ; Marie Lecomte, veuve Helliet, 6 mois ; Eugène Leblanc, 6 mois. Décembre
1926 -
Travaux de démolition de l’ancien
barrage. - Le
Maire
de Caen
informe
les
intéressés
que
pour
permettre
les
travaux
de
démolition
de
l'ancien
barrage,
la passerelle
reliant
l’entrée
du
Grand
Cours
à
la
rue
du
Puits-de-Jacob,
va
être
démontée
à partir
de
demain
lundi,
6 décembre.
Pendant
la
durée
des
travaux,
la
traversée
de
l'Orne
par
les
piétons
sera
assurée
gratuitement par
M.
Jehanne,
passeur,
rue
de
l'Arquette.
Ce
service
fonctionnera
tous
les
jours,
dimanches
et
jours
fériés
compris,
entre
la
Venelle
du Bac
et
la
rive
opposée
du
lever
au
coucher
du
soleil.
Le
passage
des
colis
transportés
à
la
main,
ainsi
que
des
bicyclettes
et
des
voitures
d'enfants, sera
assuré
dans
les
mêmes
conditions.
Décembre
1926 - A
la poissonnerie. — Peu
accoutumées aux rigueurs de la température que nous subissons depuis
quelques jours, les marchandes de poissons des Halles ont quitté
leurs tables de vente hier dans la matinée et nos ménagères qui se
présentèrent un peu avant midi trouvèrent le marché fermé. C'est
un fait sans précédent. L'opposition des tout-puissants commissionnaires suffit pour écarter les justes revendications du personnel. Mais si la halle est en principe tenu constamment ouverte, il y a des jours, lorsque le marché se présente sous un aspect défavorable, où l'approvisionnement des tables est à peu près inexistant. Le poisson du jour marine dans les caisses pour être livré le lendemain. De sorte que en astreignant les employés à faire acte de présence, on offre parfois des vacances forcées au public des acheteurs. Nous
avons protesté à, maintes reprises contre cet autocratisme mais il
parait que le pouvoir des maires de Caen expire sur la première
marche de cette poissonnerie, qui se régit comme elle l'entend, selon
le
caprice de cinq ou six manitous dont personne n'oserait discuter les
actes ni les volontés.
Janvier 1927 - Intéressantes découverte archéologique. - En bêchant le jardin qu'il possède rue Eugénie, à Caen M. Tissières a mis à jour à 80 centimètres de profondeur, deux sarcophages en pierre, l'un de 2 mètres sur 0, 70 de large, l'autre de 1,90 sur 0,50. L'épaisseur de la pierre et de 5 centimètres. Les deux sarcophages étaient remplis de terre, entrée par une ouverture, mais dans le plus grand M. Tissières a trouvé des ossements. Il semble que ces sépultures identiques à celles découvertes sur le même plateau, lors de la construction de la caserne du 43e d'artillerie, datant de l'époque mérovingienne, et peut-être même de l'époque gallo-romaine.
Février 1927 - Encore un Séisme. - Jeudi 18 et vendredi 19, nouvelle secousse sismique à Caen, 6 mois et demi après celle de l'été 1926.
Mars 1927 - Le feu chez les imprimeurs du " Bonhomme ". - Vendredi dernier, un peu avant midi un incendie se déclarait dans le magasin à papier, situé au troisième et dernier étage de l'imprimerie caennaise Robert et Cie, rue Froide à Caen. À peine d'alerte était-elle donnée que déjà le sinistre s'était développé, trouvant dans la construction même des combles, en bois et galandage, un aliment facile. Prévenus téléphoniquement par M. Robert, les pompiers permanents, sous les ordres du commandant Binet, arrivaient quelques minutes après, avec la forte auto-pompe qui ne put, malheureusement, tourner sous l'étroite voûte conduisant dans la cour de l'imprimerie. À ce moment, il semblait que l'incendie attaqué sans retard, pouvait être rapidement circonscrit. Mais, malgré le zèle des officiers et des pompiers présents, un certain flottement se produisit, faute de main d'œuvre suffisante et expérimentée. Ainsi perdit-on de précieuses minutes. La preuve fut faite, une fois de plus, de l'insuffisance de pompiers permanents et d'engins, et aussi du mauvais état d'une partie du matériel existant. Enfin, des lances furent branchées sur les bouches d'eau des rue Saint-Pierre, aux Namps et Pasteur, tandis qu'arrivaient en hâte des pompiers rentrant de leur travail matinal. Pendant que le sinistre était attaqué par la rue des Croisiers, n tentait également de l'atteindre directement par la cour même de l'imprimerie. Mais il fallut y renoncer, faute de pression suffisante. Heureusement, grâce à l'auto-pompe, des torrents d'eau s'abattaient bientôt des toits voisins sur l'immeuble en feu... et sur les autorités au grand complet massées dans la cour de la rue Froide. Dès cet instant, le sinistre était enrayé et bientôt les pompiers, progressant à travers la fumée, pouvaient prendre pied sur la maison elle-même. Vers une heure, tout danger était écarté et a 1 h. 1/2 le foyer d'incendie, les décombres et l'immeuble tout entier étaient littéralement noyés. Aussitôt après, le travail de déblaiement commençait. Toute la toiture et l'étage supérieur avaient été détruits ainsi que le stock de papier qui y était entreposé. En outre, jusqu'au rez-de-chaussée, l'eau avait fait de graves ravages. Par chance, malgré ce bain forcé, les linotypes étaient à peu près intactes. Au total les dégâts et les pertes semblent s'élever à 200 000 francs environ.
Mars
1927 - Le vieux Caen. -
" La Tour prends garde ! La Tour prends garde ! Car nous
t'abattrons ! " chantait depuis longtemps le Conseil municipal
caennais. Il en avait alors à Mais nos édiles on renonçaient pas pour cela au désir de fiche par terre les deux antiques donjons. Leur insistance a reçu une demi satisfaction. La Tour-devers-les-Prés a été déclassée et va disparaître. C'est la première en allant vers la rivière. L'autre, la Tour-ès-morts, sera conservée et c'est heureux car, dégagée comme elle l'est, son aspect est des plus pittoresques. Il a déjà tenté bien des peintres, dessinateurs et photographes. Si on veut bien s'occuper dans nettoyer les abords et de lui créer un petit cadre simple et décent, cette vénérable Tour-ès-morts ajoutera une curiosité de plus à celles, si nombreuses, dont notre ville est fière.
Mars 1927 - Un horrible personnage. - Gardien d'un cinéma de Caen, a été condamné à 8 mois de prison pour s'être intéressé de trop près à 2 fillettes. Libéré, il essaie de se venger en leur apportant des éclaires au café et farcis de mort-aux-rats. La Cour d'assises le condamnera à 20 ans de prison.
Juin 1927 - Le déménagement de la baleine. - À la réunion municipale de ce soir on va s'occuper du transfert de la baleine qui va quitter enfin la Halle, dont elle bouchait un rude coin, pour aller prendre l'air au Jardin des Plantes. On dressera à ses vieux vertèbres, un asile rudimentaire mais suffisant et là, du moins tout le monde pourra la voir. Le docteur Lebailly triomphe, et les marchands de beurre exultent. Ils vont pouvoir respirer plus au large. Mais qui expliquera pourquoi on a attendu si longtemps avant d'expulser cette encombrante carcasse et de dire à la baleine : " Filez, c'est assez ! "
Juillet
1927 -
Un drame aux Charmettes : Deux morts.
- A la sortie de
Caen, sur la route de Rouen, se dresse, à l'entrée du lotissement
des Charmettes, une gentille maison, où Mme Eugénie Huet, 36 ans,
divorcée et mère d'un garçonnet, tenait un café-restaurant. Avec
elle, vivait son amant, Charles Fagnen, 48 ans, lequel, après avoir
été plombier, rue de goêle, avait fait construire cette villa voici
deux ans, et y avait installé le restaurant et une entreprise de
construction. La chance ne devait pas lui sourire : mis en
liquidation, Fagnen avait passé le fonds de commerce et ses droits
sur l'immeuble au nom de son amie qui apporta ses meubles et paya une
partie des dettes. Pourtant,
la discorde régnait dans le faux ménage : malade et très affecté
de sa ruine, l'ex entrepreneur reprochait à Mme Huet de le tromper et
de vouloir de le dépouiller de ce qu'il pouvait posséder encore. Des
scènes violentes eurent lieu, accompagnées de menaces. Vendredi
dernier, Fagnen se fit régler aux haut-Fourneaux, où il travaillait,
et déclara qu'il allait acheter un revolver et tuer sa femme.
Cependant, il rentrait le soir, portant des gâteaux à sa fillette,
Paulette, et à Marcel Jouan, fils de Mme Huet. Le
lendemain matin , comme de coutume, cette dernière envoya les deux
enfants en classe (d'où ils ne rentraient que le soir), puis vaqua à
ses occupations jusqu'au moment où, vers 10 h., elle dit à un
consommateur qu'étant souffrante, elle allait se coucher. À midi, un
client trouva la porte du café fermée et, à 17 h., quand Paulette
et Marcel revinrent de l'école, ils durent contourner la maison pour
y entrer. Dans
la chambre, un spectacle horrible les attentait : sur un lit, Mme Huet
gisait dans une mare de sang, la tête fracassée d'une balle tirée
derrière l'oreille, tandis que sur l'autre lit, Fagnen, mort,
tenait encore dans sa main crispée l'arme du crime. Affolés, les
petits se réfugiaient chez un voisin, qui prévenait les gendarmes. L'enquête,
aussitôt commencée, révélait qu'une lutte avait précédé le
drame : des meubles et une lampe renversés en témoignaient.
L'ex-entrepreneur avait dû tuer son amie alors
Septembre
1927 -
Que d'eau ! que de eau ! -
Jamais il n'en était tant tombé qu'en cette fin d'été.
L'autre vendredi surtout, cela tournait au cataclysme. Pluie, grêle,
vent, faisaient rage. Des torrents se formaient dans les chemins, les
arbres étaient déracinés, des fils et les poteaux électriques
brisés. À Caen, les égouts débordaient de toutes parts et l'eau
commençait déjà à s'élever dans les rues. L'almanach du bonhomme
avait justement annoncé cette bourrasque avec une simple erreur de
quelques jours. Fort
heureusement, l'état de la végétation et tel que des inondations
graves ne peuvent encore se produire, l'herbe et les feuilles
retiennent l'eau et l'évaporent. Mais
si le beau temps n'était revenu que pour une courte période et si
les pluies devaient reprendre, les terres imprégnées profondément,
ne pourraient plus rien absorber et nous aurions tout à craindre. Heureusement
qu'à Caen l'enlèvement du radier de la passerelle et la construction
de la digue des Écoles de Natation favorisaient l'emmagasinage et
l'écoulement des eaux. Puis il y a la pyramide enlevée de la prairie
par M. Babin qui y donnerait place à un ou deux mètres cubes
supplémentaires de liquide... Alors, avec tout ça, nous pouvons
dormir tranquilles.
Octobre
1927 -
La « Faire és Malards ».
-
C'est ainsi que, dans notre patois, on désigne la
traditionnelle Foire d'automne qui se tient à la Maladrerie, dans un
pré. Elle a bien perdu de son importance, jadis très grande, cette
joyeuse assemblée ! On y allait
« mougi du lard à la broquette et baire du cidre
nouveau ». Or, voici qu'un nouveau coup vient de lui être
porté. Comme elle tombe, cette année, le vendredi 28 octobre, jour
du grand marché à Caen, on a décidé que la foire aux bestiaux
n'aurait pas lieu, là-bas, dans le faubourg, mais tout simplement,
comme d'ordinaire, sur les Fossés St-Julien. Pauvre « faire és
malards » ! Va-t-elle pouvoir résister à un coup pareil ?
Novembre 1927 - Encore un Séisme. - Le samedi 19 à 23h 10, nouvelle secousse sismique.
Janvier
1928 - Démolition
de l’échafaudage de la place Saint-Pierre.
- Pour
éviter
les
accidents
possible
lors de la démolition de l’échafaudage
de
la
place
Saint-Pierre,
M. le Maire de Caen vient de prendre l’arrêté
suivant :
Février
1928 - Le nouvel Hôtel des
Postes. - Le
jury
spécial
chargé
des
pourparlers
relatifs
aux
indemnités
pour
expropriation
des
terrains
visés
pour
la
construction
du
nouvel
hôtel
des
Postes,
vient
d'être
formé. La réunion du Jury se tiendra au tribunal de première instance de Caen le 16 février, sous la présidence de M. Tardieu, magistrat directeur, pour statuer sur les causes qui y seront appelées.
Février
1928 -
On redoute de fortes inondations.
- Les
pluies
persistantes
de
ces
derniers
jours
ont
amenées
c'était
à prévoir
une
crue
sensible
de
l'Orne.
Mars
1928 -
Un canot à sac. - Le
canot à vapeur « Le Daphné », à M. Bocquel, chef
d'atelier aux Chantiers Navals, amarré près du pont de Calix à
Caen, a été dévalisé d'une grande partie de la tuyauterie de
cuivre et de nombreux objets de bronze et de plomb. Leur
méfait accompli, les voleurs auraient même ouvert la prise d'eau
pour faire couler le petit bâtiment. Il est possible qu'il s'agisse
d'un exploit de la bande arrêtée dernièrement et qui avait déjà
mis en coupe réglée un bateau voisin, « Le Saint-Julien »
dans les conditions que nous avons relatées.
Mars
1928 -
Pauvre gosse ! -
Le 12 février dernier, un jeune
collégien de Vire, Luc Bariol, 17 ans, qui se rendait à bicyclette
chez ses parents à Champ-du-Boult, traversait Caen Toutes les recherches étaient restées vaines, lorsque dernièrement, on a enfin retiré du canal le corps du malheureux jeune homme.
Avril
1928 -
Un tragique voyage de noce.
- Mardi
matin,
à
11
h. était
célébré,
en
l'église
Saint-Jean,
à Caen,
au
milieu
d'une
nombreuse
affluence de
parents
et d’amis, le
mariage
de
Mlle Anne
Gosselin
avec
M.
Jacques
Évrard,
industriel,
16,
rue
Porte-Foin, à
Paris. Inutile
de
dépeindre
la
consternation
et
le
désespoir
qui
firent
place
à la
meilleure
des
gaietés. Le
docteur
Marais,
qui
l'a
examiné,
suppose
la
fracture
de
deux
ou
trois
cotes.
MM.
Mengin
et
Bosquet, du
parquet
de Caen,
se
sont
tendus
sur
les
lieux
pour
procéder
à une
enquête.
Ils
étaient
accompagnés
de
M.
le
capitaine de gendarmerie Bercier.
Mai
1928 - Un drame à Caen. -
Dans un immeuble du passage Bellivet,
au dessus du café Lemarchand, vivaient ensemble un maçon d'origine
portugaise Antonio Avelino, 24 ans, et Jeanne Lanissol, 40 ans,
caissière. Mardi
soir, peut-être pour justifier le proverbe, le portugais rentra gai,
si gai même qu'il en avait perdu la raison. Ayant voulu frapper son
amie, celle -ci, prise de peur, saisit un revolver et
Juin
1928 -
Le noyé hebdomadaires. -
On a retiré du bassin Saint-Pierre, en face de la rue
Guilbert, à Caen, le cadavre d'un noyé qui a été reconnu pour
être celui d'Ahmed Bohel, 30 ans, journalier, sans domicile fixe. Le
corps ne portant aucune trace de blessures, l'enquête a conclu à une
mort par immersion prolongée. Hier
matin, on a également repêché le Vieux-Bassin, à Caen, le corps
d'un noyé de 35 à 40 ans, correctement vécu, qui n'a pu encore
être identifié. Sur lui, on a trouvé un porte-monnaie contenant 18
francs 75, mais aucun papier.
Juin
1928 -
Plus de peur que de mal. -
Vendredi soir, le petit peu Lucien Leffaileur, 4 ans, demeurant
chez ses parents, rue du Vaugueux à Caen est tombé d'une fenêtre du
3ème étage dans la cour. Quand on l'a relevé il ne portait aucune
blessure apparente, mais, pour plus de précautions, on l'a porté à
l'hôpital.
Juillet
1928 -
Un grave accident de train en gare de Caen.
- Un
grave accident
s'est produit
hier, peu
après midi,
à l'entrée
de la
gare de
Caen. Le
train transatlantique
n° 10.320,
venant de
Cherbourg, a
tamponné, sur
la voie
3, le
train de
voyageur qui
doit quitter
Caen à
12 h.
11, à
destination de
Laval. C'est
dans le
train tamponneur
que se
trouvaient les
voyageurs qui
furent
blessés. Le
fourgon de
tête de
ce train
dans lequel
se trouvait
le chef
de train,
qui put
sauter à
temps sur
le quai,
Dès la nouvelle de l'accident, une foule énorme s'est portée dans l'avenue de la Gare d'où, par dessus les barrières, il est possible de voir l'enchevêtrement des wagons brisés. De nombreuses personnalités se sont rendues sur les lieux. Nous y avons remarqué MM. Hélitas, préfet du Calvados ; Delalande, procureur de la République ; Bosquet, juge d'instruction ; Mengin, substitut du procureur ; Delavergne, commissaire central ; le général Gouraud, le commandant de gendarmerie ; le capitaine de gendarmerie Bercier ; le receveur des P.T.T.. etc, etc…. Plusieurs équipes d'ouvriers de la gare de Caen procèdent activement au déblaiement des voies. Le service des trains, dans l'après-midi, a été assuré par voie unique. (Source : Ouest-Éclair)
Juillet
1928 -
Le terrible accident de train de Caen.
- Le
nombre
des
blessés
de
l'accident
survenu à
l'entrée
de
la
gare
de
Caen,
primitivement
fixé
à
8,
puis
à
12 se
trouve
arrêté
à
16,
cinq
d'entre
eux
sont
encore
hospitalisée
à l'Hôtel-Dieu.
Ce
sont
MM.
Jules
Ronné,
manœuvre
au
dépôt
de
Caen,
sa
femme
et
ses
deux
enfants
et
M. Jules
Marie,
des
Trois-Monts.
Leur état,
qui
est
aussi
satisfaisant
que
possible,
n'inspire
aucune
inquiétude. «
Je
me
rendis
nettement
compte
que
le
mécanicien
qui
avait
renversé
sa
vapeur
n'était
plus
maître
de
sa
machine
et
je
fis
à
haute
voix
cette
réflexion
« Mais
où
va-t-il
s'arrêter ?
»,
car
dans
l'endroit
où
je
me
trouvait,
je
ne
voyais
pas
sur
quelle
voie
il était
engagé.
Ce
n'est
que
lorsque
les
deux
locomotive
furent
à
quelques
mètres
l'une
de
l'autre
que
j'entrevis
l'affreuse
collision,
inévitable.
J'aurai
voulu
crier,
je
n'aurai
pu.
Je
restai
là
une
seconde
sans
voix,
désespéré
d'assister
impuissant
à une
catastrophe
que
j'envisageai
immédiatement
terrible,
et
le
« C'est quelque chose d'inimaginable. La locomotive du « transatlantique », la 231-685, du dépôt de Caen défonça littéralement l'avant de celle du train de Laval par la violence du choc, les deux machines se cabrèrent, formant un dos d'âne de plusieurs mètres de hauteur, puis retombèrent avec un bruit terrible se couchant légèrement sur le coté, cependant que, de chaque coté, les wagons venaient s'écraser sur elles. « Pour le transatlantique, ce sont les deux wagons J qui s'ouvrirent les premiers, placés entre le tender et le fourgon à bagages, ils furent soulevés avec une force formidable et s'élevèrent l'un sur l'autre à une hauteur à peine croyable, puis retombèrent sur le fourgon à boggie qu'ils endommagèrent, soulevant en même temps l'arrière du tender. Celui-ci, défonçant la vigie d'un des fourgons où se trouvait le chef de train Hamel, accrocha le corps du malheureux, qui avait été tué sur le coup, et fut ainsi hissé à plusieurs mètres du sol. Les deux fourgons à boggie chargés de bagages des males, valises, caisses, etc…, ayant jailli par les ouvertures pratiquées, gisaient éventrés sur la voie, laissant échapper une partie de leur contenu : écharpes de soie, souliers et toilettes le bal, linge féminin, bijoux, porte-feuilles et porte-monnaie garnis de billets français et étrangers, ainsi que quelques pièces d'or et d'argent. Du côté du train de Flers, les dégâts, pour être moins impressionnants, n'en étaient pas moins lamentables, un fourgon et deux voitures de 3e classe s'étaient littéralement réduits en miettes sur le tender des débris s'élevaient des cris et des plaintes. Des secours s'organisaient rapidement et tous les blessés heureusement peu gravement atteints, furent immédiatement conduits hors de la gare pour recevoir les premiers soins.. » Comme nous demandons à M. Goux quelles seraient, d'après lui, les causes probables ou possibles de la catastrophe, il devient subitement très réservé et ne veut se permettre aucune déclaration. « Deux enquêtes sont en cours, une administrative et une judiciaire, vous comprendrez que je ne veux en aucune manière préjuger de leurs décisions. » Le
corps
de
M.
Hamel part
pour
Cherbourg :
Le
corps
du
chef
de
train
du
transatlantique,
M.
Hamel,
du
dépôt
de
Cherbourg,
tué
dans
la
catastrophe, doit
quitter
Caen
ce
soir,
à
destination
de
Cherbourg,
où
la
malheureuse
victime
habitait
impasse
Vindras
avec
sa
femme
et
ses
huit
enfants.
Juillet 1928 - Des torpilleurs dans le port de Caen. - Hier, au début de l'après-midi, est arrivée dans notre port, venant de Cherbourg, l’escadrille de Cherbourg, comprenant le Bambard, l'Algérien, le Kabyle, et l'Arabe, qui bat pavillon du capitaine de frégate Nicolas, commandant de l'escadrille. Le
public sera
admis à
visiter ces
navires de
guerre tous
les jours,
de 13
h. 30 à
17 heures,
jusqu'à jeudi
Août
1928 - Les bonnes mœurs. - Sous
la pression de la Ligue contre la Licence des Rues, une troupe
parisienne doit changer, sur ses affiches, le titre de l'opérette
d'Yves Mirande qu'elle joue au théâtre de Caen : «
3 jeunes filles nues »
devient «
3 jeunes filles modernes ».
Août
1928 -
Une pierre se détache du clocher de l’église Saint-Pierre
et blesse grièvement un chauffeur.
-
Hier
matin, vers
8 h.
30, une
pierre d'un
poids de
4 kilos
200 se
détachant
de la
base du
clocher Saint-Pierre,
à hauteur des
premières gargouilles,
est venue
tomber sur
un camion
automobile de
la maison
Leturcq,
entrepositaire quai
Vendeuvre, qui
passait rue
Montoir Poissonnerie.
Septembre
1928 -
la fin du « Daphné ».
-
Vendredi dernier le cargo charbonnier « Daphné »,
de la Société Navale Caennaise, commandé par le capitaine Caveland,
quittait Caen à destination de Gand, avec un équipage de 21 hommes
et un chargement de 2050 tonnes de minerai de fer. Le lendemain, il
était coulé dans le Pas-de-Calais par le quatre-mâts allemand
« Pascal », à bord duquel se trouvaient 72 cadets.
L'équipage du « Daphné » n'eut que le temps de se jeter
à la mer. Il
fut recueilli sain et sauf par le voilier abordeur et hospitalisé à
Dungeness.
Janvier
1929 -
Sur la place Blot. - Comme
ses similaires, le bureau d'octroi de cette place va disparaître, la
démolition de cette « cabane » laissera un vide dans ce
quartier tranquille où son trafic journalier provoquait une animation
joyeuse. On n'y verra plus l'arrêt des automobiles, le
stationnement des divers véhicules que le drapeau rouge
invitait à la vérification. On n'entendra plus le gai tintement des
timbales, complaisamment remplies au passage de la voiture laitière
et mise à la disposition des ménagères dans l'étroit vestibule de
la maisonnette en brique. Le
dernier occupant de ce « corps de garde » a été M. G.
Guyomard si assidu si intelligemment serviable, auquel il est permis
de souhaiter une complète réussite dans le nouvel emploi qui lui
est confié Certes,
il ne faut pas maudire la suppression de l'octroi, le vestige falot
d'une organisation périmée. Cependant ce n'est pas sans mélancolie
que l'on verra s'écrouler la frustre construction de la placeBlot,
dont la façade de brune se couvrait, à la belle saison, d'une parure
de fraîches capucines et de souples volubilis.
Février
1929 -
Le temps qu'il fait. -
Une sorte de jeu de bascule semblait s'être établi depuis
quelques jours. La nuit, gelée à 4 ou 5 degrés, dans la journée le
thermomètre monte un peu et la glace fond. Aussitôt le soleil
couché, il regéle. Il en résulte que par places, le sol était
glissant tous les matins. Le vent qui s'était fixé au sud, a
tendance à tourner à l'est. Lundi,
le dégel s'est accentué, et la pluie ne saurait tarder. Février
1929 -
Un nouveau-né brûlé vif. - Le dernier
enfant du docteur et de Mme Frilley,
né il y a quelques jours, est décédé dans la nuit de lundi à
mardi, de façon tragique. L'enfant
était couché dans une pièce chauffée d'un feu de boulets, sur le
pare-étincelle qui abritait le berceau, des langes étaient à
sécher. Un boulet enflammé, tombant du foyer, y mit le feu qui, en
quelques instants se communiqua au berceau. On
se porta au secours du pauvre bébé, mais les atroces brûlures qu'il
portait au visage et au mains étaient si graves qu'il succomba
presque aussitôt. Folle
de douleurs, Mme Frilley dut etre conduite par Miséricorde.
Avril
1929 -
La mort tragique d'un journalier.
- L'autre
soir, vers 17 h. 30, M. André Achard, mécanicien, demeurant place
Saint-Gilles, se trouvait sur un train de minerai, au nouveau bassin,
lorsqu'il aperçu debout près d'une aiguille, un homme d'une
cinquantaine d'années paraissant s'intéresser à la manœuvre du
convoi. Au moment où celui -ci arrivait à sa hauteur, l'homme se
baissa brusquement, fut happé par le wagon de tête et horriblement
broyé. L'enquête
ouverte par la gendarmerie a établi qu'il s'agissait d'un journalier,
M. Paul Poisson, 55 ans, disparu depuis le 12 mars au matin du
domicile de sa belle-fille, Mlle Perrier, couturière à
Hérouville, chez laquelle il habitait. Il
est probable que le geste fatal de M. Poisson, malade depuis 15 jours,
aura été volontaire. Avril
1929 -
Le bâton blanc. - Au
carrefour Saint-Pierre, place Fondette et au pont de Vaucelles, le
bâton blanc est en fonctions et cet essai donne des résultats si
satisfaisants qu'incessamment nous pourrons admirer aux agents en
plein exercice à tous les carrefours qu'une circulation intense
embouteille. Les
bienfaits de cette nouvelle application du « circulez ! »
traditionnel, déjà très sensibles, ne pourront être pleinement
appréciés qu'au cours des mois à venir, c'est, en effet, pendant la
saison estivale que cette réforme aura son plein effet. Les vacances
de Pâques qui vont diriger sur notre littoral les premiers touristes
de l'année, vont donner la mesure de cette importante innovation en
permettant d'endiguer le flot tumultueux des autos vrombissantes qui,
auparavant, sans contrôle et sans retenue, traversaient Caen à une
allure de bolide. Sous
l'égide des petits bâtons blancs, les piétons jusqu'alors apeurés
et protestataires, pourront désormais vaquer sans crainte à leurs
occupations journalières et traverser sans palpitations indésirables
les coins les plus animés de notre ville. Les
voitures grondantes et trépidantes, domptées par le geste symbolique
de l'agent tout puissant, leur laisseront libre passage lorsqu'il y
aura lieu.
Décidément,
qu'ils se baladent où qu'ils restent sur place, nos agents sont de
graves gens ! Avril
1929 -
Un déraillement près de la gare.
- Un
déraillement s'est produit vendredi matin sur la ligne de Laval. Le
train 2456 qui part de Croisilles-Harcourt à 6 h. 57, pour arriver à
Caen, normalement à 7 h. 30, sortait du tunnel, quand la locomotive,
le tender et le fourgon sortirent des rails. Le
nombre des voyageurs venant au marché de Caen, était très grand et
il en résulta pour eux un retard de plus de 3 heures. Fort
heureusement les dégâts furent purement
matériels. Avril
1929 -
Le temps qu'il fait. -
La
température se réchauffe peu à peu. Elle se réchaufferait
davantage si le vent ne restait pas obstinément fixé au Nord.
Néanmoins, dans la journée même sans soleil, on constate 10 à 11
degré au-dessus de 0. Une baisse barométrique considérable nous a
amenée une pluie abondante que la campagne a accepté avec plaisir.
Malgré tout, comme disent les bonnes gens, « nous allons du bon
côté ».
Mai
1929 - Le mouvement de la population.
-
Au cours de l'année 1928 le nombre de mariages est demeuré à
peu prés stationnaire dans le Calvados. Ils se sont élevés à 3.142
contre 3.131 en 1927. Le
nombre de naissances a été en progression constante. Il a atteint
8.801 en 1928, alors qu'il était de 8.524 en 1927. Les
décès, qui étaient depuis plusieurs années en augmentation
continuelle, se sont abaissés en 1928 à 7.946, alors qu'ils avaient
été de 8.302 en 1926. On a dû constater malheureusement une
augmentation du nombre de décès d'enfants de moins d'un an. La natalité a été devint le 22,5 pour 1000 en 1928 et la mortalité de 20,3.
Juin
1929 -
Grave accident de rue de d'église Saint-Julien.
-
Samedi, vers 21 heures 30, Mme Martin, 38 ans, demeurant rue de
l'église Saint-Julien, a mis le feu à ses vêtements en accrochant
sont tricot de laine à une lampe à alcool. Grièvement brûlée, Mme Martin, après avoir été visitée par M. le docteur Frémont, a été admise à l'hôpital.
Juillet
1929 -
La température. -
La chaleur après laquelle tout le monde aspirait en raison des
vacances et pour la maturité des récoltes, est survenue brutalement.
Et c'est maintenant une température torride que nous avons à subir,
avec des 30° et même plus à l'ombre. L'absence
de vent rend encore cette chaleur plus difficile à supporter et les
travaux des champs sont devenus très pénibles dans cette véritable
fournaise. Cependant, mardi, le ciel commencait à se couvrir et
l'orage semblait proche. Espérons que des pluies viendront
rafraîchir la température, mais souhaitons cependant qu'elles ne
soient pas trop fréquentes et que nous ayons un été
Août 1929 - Le nombre de bicyclettes et de motos en Normandie. - D'une récente statistique, il résulte que les nombres de bicyclettes et de motocyclettes existant en Normandie au 31 décembre 1928, sont les suivants : Seine-Inférieure, 149.957 bicyclettes et 4.757 motos. Manche, 81.820 bicyclettes et 1.907 motos. Calvados, 77.166 bicyclettes et de 2.381 motos. Eure, 74.596 bicyclettes et 3.203 motos. Orne, 62.764 bicyclettes et 2.322 motocyclettes.
Septembre
1929 -
Un ouvrier décapité par une
locomotive. -
M. Thomas Le Goff, aiguilleur, demeurant à Caen. Rue
Neuve-Saint-Jean, se rendant sur la voie des silos au charbon de la
Société Métallurgique de Normandie pour manœuvrer une aiguille,
aperçut, couché sur la voie, le cadavre d'un homme dont la tête
sectionnée se trouvait à environ 60 centimètres du corps. Il avertit aussitôt le chef de manœuvre M. Boitard, qui reconnut dans la victime un de ses camarades, M. Voisin, 23 ans, chef de manœuvre, demeurant à Bretteville-sur-Laize, où il est marié et père d'un enfant. M. Voisin qui était occupé à la manœuvre d'une rame, a dû être tamponné par une machine haut-le-pied qu'il n'aura pas entendue venir et, tombant sur la voie, aura eu la tête sectionnée par une des roues du lourd véhicule.
Septembre
1929 -
Une locomotive dans la rue.
-
Un accident qui aurait pu avoir de tragiques conséquences
s'est produit, jeudi dernier. Un
train de marchandises se dirigeant vers Vire quittait vers 9 heures la
Gare-Etat lorsque par suite d'une erreur d'aiguillage il fut
détourné sur une voie de garage. Brisant le butoir placé au point
terminus de la dite voie, la machine enfonça un mur, glissa dans la
rue de la Gare et vint détériorer la devanture d'un bar. Le
mécanicien et le chauffeur du convoi avaient pu, auparavant, sauter
hors de la locomotive. De
leur côté, les consommateurs attablés dans le débit étaient fort
heureusement parvenus à s'enfuir à temps. Les
travaux de déblaiement habilement et rapidement menés permirent de
dégager la chaussée avant la fin de la journée. L'immeuble au rez-de-chaussée duquel se trouvait le bar a été très endommagé. Une enquête est ouverte par l'administration des Chemins de fer de l'État et par le Parquet de Caen.
Septembre
1929 -
La sécheresse. -
Le temps magnifique dont nous jouissons a aussi ses
inconvénients. Aux cas d'insolation toujours possibles et aux
véritables souffrances physiques que cause une température aussi
élevée, il faut ajouter le manque d'eau qui commence à inquiéter
sérieusement les agriculteurs. Non
seulement, il ne pleut pas depuis plusieurs jours, mais l'année
presque entière a été d'une sécheresse inaccoutumée. A la
campagne, les cultivateurs qui n'ont pas de source sur leur
propriété, ou de puits, sont obligés d'aller chercher l'eau à la
rivière pour les besoins de leur ménage et pour abreuver les
bestiaux, et de la faire charrier à des distances quelquefois très
grandes, d'où une gêne sensible et des dépenses considérables. Les villes ne sont pas moins à plaindre. Pour abattre la poussière et donner un peu de fraîcheur dans les rues, elles sont obligées de faire arroser, ce qui grève incontestablement le budget.
Voici
un moyen très simple qui vous procurera facilement une agréable
impression momentanée. Amenez au bout de votre langue le plus de
salive possible, et avec ce liquide, humectez fortement l'index de vos
de mains, sans attendre, posez l'extrémité humide de vos index sur
les lobes de vos oreilles. Retirez vivement vos mains. À ce moment
vous éprouverez une sensation de fraîcheur très nette qui
s'explique facilement. Elle est produite tout simplement par l'évaporation de la salive qu'on vient de déposer sur les lobes des oreilles très sensibles au moindre variation de température. A vous de profiter de cet excellent tuyau et de l'utiliser quand besoin s'en fera sentir !
Octobre
1929 -
L'heure d'hiver. - Conformément
à la loi du 24 mai 1923, c'est dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6
octobre que l'heure d'été fera place à l'heure d'hiver, c'est à
dire que les pendules devront être retardées de 60 minutes.
Décembre
1929 -
La tempête.
-
Depuis samedi, la tempête qui a produit ses effets sur le nord
de la France a causé de nombreux dégâts à Bayeux et dans notre
région. Des rafales balayaient la ville en jonchant le sol
d'ardoises, de tuiles, des faîtières et plusieurs têtes de
cheminées, un grand mur, de l'ancien couvent des Ursulines, a été
renversé rue de la Bretagne, d'autres ont été endommagés sur
plusieurs points en ville, notamment à l'enclos des Capucins, à cet
endroit la couverture d'un atelier a été très endommagée. Un
pinacle d'une niche placée au-dessus du portait de la cathédrale est
tombé auprès de la porte nord où il se brisa heureusement sans
blesser personne. A
l'église Saint-Patrice, une aiguille du cadran de l'horloge a été
arrachée et le mécanisme a été faussé. Dans
les jardins les arbres abattus sont nombreux et dans les campagnes
incalculables, sans compter les divers sur les routes et dans les
terres, il y a en outre des quantités de pommiers, ce qui causera un
grand préjudice. On
nous signale des arbres tombés sur la route de Caen, dans le
voisinage de l'église Saint-Exupère, un s'est abattu dans la tête
d'un de l'autre côté de la route, et sous lequel les voitures
passent, un rompu dans la propriété de M. Garnier a coupé des
câbles d'électricité et ceux du téléphone. Sur
nos plages tout est ravagé. A Port-en-Bessln le faite de l'abri
Thomas Lemonnier a été enlevé de ses deux tiers de sa longueur. A
l'église, des dégâts ont été causés à la toiture, celle avec sa
charpente a été enlevée de la maison Tabourel. Tous
les bateaux étaient rentrés, mais l'un avait perdu un mat et
plusieurs avaient des voiles enlevées ou arrachées. A
Caen, un bâtiment s'est écroulé dans
le quartier de Vaucelles. Des cheminées et des couvertures ont été
sérieusement endommagées. L'ouragan
a atteint particulièrement les lignes de la Société d’Electricité
de Caen, privant ainsi de courant les régions de Bayeux,
Tilly-sur-Seulles, Condé-sur-Noireau, Falaise, Mézidon, Cabourg et
tous les pays entre Caen et la mer. Les
deux lignes qui alimentent Bayeux ont été fauchées littéralement
par des arbres énormes tombés en travers des routes. Sur
d'autres points, des poteaux ont été brisés et des lignes entières
jetées à terre. Un poste de transformation a été couché.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
|
|||
![]() |
|||
|
|||
73 - CAEN - Chapelle du Chateau |
|||
|
|||
CAEN - La Tour le Roi et le Clocher de Saint-Pierre. |
|||
![]() |
|
||
CAEN - La Gendarmerie - LD. |
|||
![]() |
|
|
|