1er Février 2025 |
EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS
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CAEN |
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Canton de Caen |
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Chartier Ernest, 32 ans, commis greffier, demeurant à La Neo-en-Vieux-Viel, était surveillant à la maison d'arrêt de Caen, où l'on se montrait très satisfait de lui, quand des faits dénoncés par un fournisseur, M. Leblanc, marchand de cidre à Caen, révélèrent à la charge de Chartier des manquements particulièrement graves. Le 15 juin dernier, Chartier se présentait chez M. Leblanc pour régler une facture de cidre s’élevant à 1 900 francs, mais prétextant une perte de 2 000 fr. qu'il venait de subir, il ne versait que 1 200 francs. Il promit à M. Leblanc de régler le solde de cette facture à fin juin. Chartier ne tint pas sa promesse et M. Leblanc, malgré ses réclamations pressantes et réitérées, ne put obtenir de l'inculpé le remboursement de ce solde de facture pas plus d'ailleurs que le paiement d'une nouvelle facture. On lui reprocha d'avoir fait un émargement au nom de M. Leblanc. Me Sénéchal prononce une vibrante plaidoirie demandant au jury un verdict d'acquittement que celui-ci rapporte après une courte délibération. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1930 -
Le mouvement de la population en Basse-Normandie.
-
Voici le mouvement de la population des départements normands au
cours du 2e trimestre 1929, avec les chiffres correspondants
de l’année 1928, le premier chiffre se rapportant à 1928 et le
second chiffre à 1929. Calvados : mariages, 828 - 878 ;
naissances, 2 171 - 2 177 ; décès, 3 053 - 2 014. Manche
: mariages, 909 -
940 ; naissances, 2 376 – 2 381 ; décès, 2 016 -2 357. Orne
: mariages, 680 -
701 ; naissances, 1 522 – 1 406 ; décès, 1 429 - 1 521.
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Février
1930 -
Les Écoliers et le Code de la Route.
-
Le bureau du Calvados de l'Automobile
Club de l'Ouest vient de faire distribuer dans les écoles du
département cinq mille tracts illustrés qui permettront d'instruire
les enfants des principales dispositions du code de la route et leur
apprendront la façon de se comporter et de circuler sans risques pour
eux et pour autrui. De nombreuses légendes accompagnent chaque image.
(Source : L’Indicateur de Bayeux) Février
1930 -
L'activité de la Gendarmerie dans la 3e Légion.
-
C'est avec satisfaction que nous reproduisons la statistique
générale de la gendarmerie de la 3e région pour l'année
1929, qui est particulièrement éloquente. Cette
statistique prouve que cette arme d'élite est toujours fidèle à ses
traditions d’honneur et de dévouement, et qu'elle a fait
consciencieusement son devoir. Nous ajouterons qu'on n'apprécie pas
toujours le courage et les mérites de ces excellents serviteurs du
pays. Le
service spécial de la gendarmerie comporte les constatations de crimes,
délits ou contraventions et les arrestations en flagrant délit ou sur
mandat, qu'on se rendra compte. En
1929, les gendarmes de la 3e légion ont constaté : 191
crimes, 10 035 délits et 27 993 contraventions. Ils ont arrêté en
flagrant délit : 1 709 civils et 37 militaires ; sur mandat : 3 071 civils
et 83 militaires. La
gendarmerie est désormais dotée de véhicules automobiles qui lui
permettent — tout en étant souvent encore moins bien partagée que
les malfaiteurs — de prévenir maints mauvais coups et d'arrêter
rapidement maints gaillards. La
statistique nous apprend, à ce sujet, que les gendarmes de la 3e
légion ont parcouru, au cours de l'an passe, 106 816 kilomètres en
automobile. Ils ont effectué avec leurs autos : 1
Mars 1930 - Le temps qu'il fait. - Pluie, grêle, vent, soleil, brouillard, bourrasques. Un vrai temps de mars. Qui dira encore que les saisons sont chambardées ? Même, un peu tardivement, nous avons été gratifiés de la neige, dans la nuit de mercredi à jeudi. Pour le dernier jour d'hiver, Caen et sa région se sont réveillés, hier matin, recouverts d'un tapis blanc assez épais qui n'a pas retardé à fondre sous un soleil radieux pour se transformer en une vilaine boue noire. Cette chute de neige a provoqué la rupture nombreux fils électriques, notamment place de la république, causant des perturbations dans les services des P.T.T. En outre, plusieurs poteaux télégraphiques sont tombés, une cheminée s'est écrasée rue Bertauld, et jeudi matin, plusieurs pierres menaçaient de tomber, rue Beuvrelui. Patience ! Le beau temps arrive.
Avril
1930 -
Comptons-nous ! - On vient de publier d'instructifs renseignements sur le
mouvement de la population dans le Calvados en 1929. De ces chiffres il
ressort que les mariages diminuent (3.044 contre 3.142 en 1928) tandis
que chose curieuse ! Les naissances augmentent progressivement depuis
cinq ans (8.578 contre 8.333 en 1924) : proportion, 21,9 pour mille,
contre 17,7 dans l'ensemble de la France. Malheureusement,
les décés aussi sont en forte progression passant de 7.500 en 1923 à
8.271 l'an dernier : proportion, 21 pour mille, contre 18 ! De
tels chiffres soulignent l'urgence des oeuvres sociales créées cours
de ces dernières années, dans le département, par le conseil
général (Maternité de Bénouville, Préventorium de Graye, Sanatorium
de Saint-Sever, Centre Hygiène Sociale) et aussi la nécessité des
inspections sanitaires des écoles adressées à l'administration
préfectorale sur l'insalubrité des locaux scolaires. Dans le seul arrondissement de Caen, 15 000 enfants profitent de ce nouveau service qui, bien compris et exécuté avec soin, doit avoir les plus salutaires effets sur les jeunes générations dont l'éducation hygiénique laisse encore tant à désirer.
Juin
1930 -
Le service des transports.
-
En apprenant que la Compagnie Satos assurerait les
correspondances entre Caen-Etat et Courseulles, d'une part, Courseulles
et Bayeux, d'autre part, les usagers ne purent cacher leur satisfaction.
Les longues attentes en gare de Caen-État, le trajet monotone de
Caen-Etat à Caen-St-Martin, le séjour prolongé à la gare de
Caen-St-Martin allaient enfin être évités, et le trajet de Caen à
Courseulles accéléré et régularisé. Mais,
si tout alla pour le mieux au début de l'exploitation, les temps
sont maintenant changés et les Satos n'ont presque plus rien à envier
pour la lenteur et l'irrégularité à l'ineffable convoi de Caen à la
mer. Des accidents de route, pannes de moteur ou collisions du tout
ordre, des arrêts des conducteurs imprévus aux horaires, trop
fréquents, occasionnent presque journellement des retards
considérables et préjudiciables aux usagers. Au moment où le service d'été va entrer en vigueur, nous croyons utile de signaler à qui de droit, les doléances motivées des voyageurs payants, qui estiment qu'une surveillance active et relativement facile, apporterait sûrement un remède prompt et efficace aux irrégularités signalées.
Juillet
1930 - On découvre dans la cave d'un hôtel le cadavre d'un
nouveau-né.
- Vendredi
matin une domestique de l'Hôtel Parisien, tenu place du marché au bois
par M. Roignant, Mlle Boiron, trouvait
dans la cave de l'établissement un volumineux paquets environné d'un
essaim de mouches. M. Roignant, informé du fait, prèvint M. Moser,
commissaire M.
Roignant se souvint alors qu'une bonne nommée Augustine Lefebvre,
âgée de 20 ans, qu'il avait eue à son service, était partie
brusquement le 25 mai dernier sans réclamer ses gages. Une
perquisition dans sa chambre, qui n'avait pas été occupée depuis,
permit d'y découvrir les traces d'un accouchement clandestin.
Juin
1930 -
Un imprimeur victime d'un curieux accident.
-
M. Edmond Domin, directeur de la Société d'Impression de
Basse-Normandie, vient d'être victime d'un grave accident. Vendredi soir, M. Domin travaillait à son bureau lorsque sa chaise glissa alors qu'il se baissait pour ramasser un livre. M. Domin tomba si malencontreusement que cette chute qui eût dû être insignifiante lui occasionna une grave fracture. Nous formons des vœux pour le prompt rétablissement du blessé.
Août
1930 -
Avez-vous vu la baleine ?
-
Ce fut sous Jules Grévy, une « scie » qui eut à
Caen son heure de succès. L'échouement sur la plage de Luc d'un
cétacé de belle taille, que tout le monde voulut aller contempler,
avait donné naissance à cette innocente plaisanterie dont, en 1883, on
se saluait d'un bout à l'autre de la ville. Pour
permettre à tous les caennais de « voir la baleine » la
municipalité de l'époque décida de recueillir le monstre et voilà,
à cet effet, une somme de 5000 francs pour la préparation de son
squelette et son installation dans le vieux Saint-Sauveur... Pendant
42 ans, vite oublié, le cétacé ou plutôt ce qui en restait, étala
dans un coin de la pauvre église désaffectée, sous un épais linceul
de poussière, sa masse imposante entre deux baleinoptères venus, par
charité sans doute, lui tenir compagnie.. Les
trois-quarts des caennais aujourd'hui ignoraient son existence à
l'heure présente, si la nécessité d'agrandir, la Halle-au-Beurre ne
s'était fait impérieusement sentir. Cet
agrandissement ne pouvant être qu'en reprenant à la baleine l'abri qui
lui avait été donné à son corps défendant, c'est le cas de le dire
! Nos édiles, dans leur séance du 7 juillet 1927, décidèrent
d'expulser la carcasse du monstre dont ils se trouvèrent
aussitôt fort embarrassés. Que
faire de la baleine ? Le
musée d'histoire naturelle n'en voulait pas... Le lycée n'offrait pour
le loger qu'un local insuffisant... Le Vieux Saint-Etienne ? Il n'y
fallait pas songer... Après
une étude laborieuse de la question, ça n'alla pas tout seul, loin de
la, et la baleine frisa de près l'incinération ! Le Conseil prit
finalement la décision de caser le squelette au Jardin des Plantes sous
un hangar que l'on construirait à sa seule intention, s'il vous plaît.
Ce qui fut fait. Le
hangar se dresse au fond du Jardin Botanique, adossé au mur bordant les
propriétés riveraines de la rue du XXe siècle. Démontée pièce par
pièce par un spécialiste venu tout exprès de Paris et transportée
là par camions, la carcasse de la baleine il y a été reconstituée. Je
suis allé lui dire un petit bonjour, l'autre semaine, entre deux
averses... C'est de, ma foi, un beau morceau de 17 m. 50 de long qui n'a
pas trop souffert de près d'un demi-siècle de claustration.
Reste à savoir si le grand air et ses inconvénients auxquels elle est
exposée lui réussiront aussi bien que les toiles d'araignées du Vieux
Saint-Sauveur... J'en doute que, comme je doute de son nouvel habitat
lui attire plus de visite que son ancien logis. Pas un écriteau pour
indiquer, dans le Jardin Botanique, au fond duquel sont les restes du
monstre. Mieux l'accès du Jardin Botanique, au fond duquel sont cachés
ceux-ci, est interdit au public...
Il
serait de foule justice que ces derniers puissent au moins, si l'envie
leur en vient par hasard, approcher la baleine à laquelle ils ont payé
un logement. On leur doit bien ça. Sans
compter qu'une petite visite aux débris du cétacé, ça distrairait
les nounous qui tuent le temps comme elles peuvent, assises près des
serres, et ça meublerait
un peu le dimanche des pious-pious qui bayent aux corneilles, par les
allées nombreuses en attendant l'heure de rentrer au quartier pour la
soupe du soir... Août
1930 -
Autour de la statue de Louis XIV.
-
Rien de plus amusant que de voir aux beaux jours, son Baedeker ou
son Joanne à la main, le touriste étranger s'arrêter devant
l'énigmatique statue, campant sur la place du Lycée un bizarre
personnage à l'aspect de général romain satisfait de lui-même,
semblant attendre avantageusement le salut de cohortes qui tardent
évidemment d'apparaître à travers des frondaisons du boulevard
Bertrand. Après avoir par trois fois tourné autour du socle, à la
recherche d'une inscription absente, le visiteur se décide à ouvrir
son guide, ce qu’il y lit le stupéfait sans doute, car il reste
généralement sur place, considérant longuement le guerrier des pieds
à la tête. Il
faut bien avouer qu'il est au moins inattendu de trouver là le
Roi-Soleil, dans un costume sous lequel, certes, on s'est plus à le
représenter, mais qui se justifie toutefois, à notre avis, assez
difficilement, étant par ailleurs d'un goût très discutable. L'histoire,
fertile en déboires, des effigies de Louis XIV à Caen est assez
curieuse, voire divertissante, et c'est pourquoi nous avons entrepris de
la conter brièvement à nos lecteurs, en nous aidant, de la
précieuse brochure d'un érudit, M. Longuemarre, brochure à peu prés
introuvable aujourd'hui. Le
4 novembre 1684, vraisemblablement sur le conseil d'un personnage
influent soucieux de se ménager les bonnes grâces royales, M. de
Morangis, intendant de la généralité, les échevins de Caen, à la
tête desquels se trouvait Segrais, décidèrent d'élever une statue au
monarque. À
cet effet, ils firent aménager un terrain vague, dépendant de la
prairie, appelé les Petits Prés, à droite de la chaussée
Saint-Jacques, en une place qui prit le nom de place Royale. Le 5
septembre 1885, eut lieu l'inauguration solennelle du monument oeuvre
d'un sculpteur caennais appelé Postel, il revenait à plus de 4000
livres. Haut de vingt pieds, y compris le piédestal, Louis y était
représenté debout, le bras tendu dans un geste de commandement.
Sculptée dans une pierre de très mauvaise qualité, l'effigie du grand
roi ne tarda pas à souffrir des injures des intempéries. Elle était
déjà en piteux état lorsqu'éclata la première Révolution. Le 7
juillet 1794, la statue fut renversée pendant la nuit et stupidement
mutilée. Au
lendemain de la restauration, la municipalité, présidée par le comte
de Vendeuvre, résolut de manifester aux Bourbons le loyalisme des
caennais en élevant à la place même occupée avant la tourmente par
la statue détruite, une nouvelle effigie de Louis XIV. Les plans furent
établis et l'exécution de l'oeuvre tout entière, y compris le socle,
confiée à Petitot, pensionnaire de Sa Majesté. Adoptant les
conclusions d'un rapport ampoulé de M. Harou-Romain, architecte de la
ville, qui chargé de dresser un devis de la dépense du piédestal,
avait cru bon d'y joindre un croquis de la statue telle qu’il la
comprenait, l'artiste affubla son personnage de l'étrange costume, le
plus convenable au monument de ce genre (assura-t-il) sous lequel il
apparaît aujourd'hui. Le
Conseil avait tout d'abord songé à faire sculpter la statue dans le
marbre, puis par la suite, son choix se fixa sur le bronze. Le 9
septembre 1827, la duchesse d'Angoulême scellait le piédestal que
devait surmonter le 24 avril suivant, l'effigie, récemment sortie des
ateliers de Crosatier, de Paris.
En
1882, l'Administration municipale gagnée de la maladie des
embellissements, fit ravager le jardin public et transporter la statue
devant la façade du Lycée à la place qu'elle occupe actuellement.
Octobre
1930 -
L'automobilisme dans le Calvados. - Le
Calvados possède 10 802 voitures
de tourisme et autobus et 5 233 camions et camionnettes, soit un total
de 16 125 véhicules représentant une voiture pour 25 habitants. En 1929, le Calvados a consommé 320 954 hectolitres d'essence.
Novembre
1930 -
Vive la lumière !
- Tous les
caennais se félicitent de cette heureuse décision du Conseil Municipal
: 250 lampes électriques de 1 000 bougies vont être réparties dans
les artères centrales de notre vieille ville ainsi que dans les
principales voies d'accès,
cependant que les lampadaires actuels iront prendre place dans les
quartiers plus déshérités quant à l'éclairage. Quels
sont donc ceux d'entre nous pérégrins de nos archaïques ruelles qui,
dès le crépuscule, n'ont point éprouvé les traîtrises de la
chaussée du roi, favorisées par un éclairage défectueux ou
insuffisant. La fantaisie de ses petits pavés chahuteurs qui gaminement
ne s'arrondissent en bosses que pour mieux se transformer en
fondrières, a été, voici " belle lurette" chantée sur tous
les tons, d'inénarrables glissades, des entorses moins drôles, des
bains de pieds inattendus au creux de lacs fangeux, voilà quelles
étaient les destructions quotidiennes offertes à nos pas hésitants. Entraînés
depuis l'enfance à ces périlleuses randonnées, les caennais se
tiraient avec honneur de tous les mauvais pas. Cheminant avec
l'habileté d'équilibristes sur fil de fer sur ces grès polis au grain
serré qui ont si bien résisté aux outrages du temps, ils glissaient,
butaient, pataugeaient, mais rattrapaient toujours un équilibre si
sévèrement menacé et savaient mener vive allure en dépit de toutes
ces chausse-trappes. Pour
nos amis, hôtes d'un jour ou d'une saison, le problème était plus
délicat et nous savons que bien des fines chevilles ont été
douloureusement éprouvées au cours de promenades citadines, devenues
par ce fait de véritables corvées. Mais
la fée électricité va, une fois de plus docile à l'appel de nos
édiles, éloigner ces ennuis de nos sorties nocturnes, sous le
ruissellement de clarté qui baignera nos artères centrales Il n'y aura que les poètes et les amoureux pour regretter l'éclairage au gaz, et déplorer la brutale invasion des rayons lumineux chassant la poésie charmante de la danse des ombres où l'angoissant mystère du gouffre des ténèbres inondées que les couples épris de solitude affrontaient cependant, sans peur pour les animer de leur bonheur éphémère et de la douce musique des baissers.
Janvier 1931 - les aides aux jeunes filles. - Dots attribuées en 1930 aux jeunes filles de familles nombreuses. La Commission départementale, chargée de l’attribution des dots y a donc eu à se prononcer pour cinquante attributions sur soixante et onze dossiers constitués. Caen. — Mlle Le Berre Andrée, âgée de 23 ans, d'une famille de 6 enfants vivants, Le père de Mlle Le Berre est décédé en 1914, la mère, veuve, a élevé seule les 3 derniers enfants, elle doit encore subvenir en partie aux besoins de sa mère, âgée de 78 ans.. La postulante a appris le métier de couturière. De bons renseignements ont été recueillis sur sa conduite et sa moralité. Elle a épousé, le 7 juin 1930, M. Datin, chaudronnier, dont le père est employé depuis 25 ans comme préposé aux abattoirs de la ville de Caen. —
Mlle Lebreton Madeleine, âgée de 24 ans, appartient à une famille de
5 enfants. Le père est décédé en 1925, des suites de maladie
contractée aux armées. La mère exerce la profession de blanchisseuse.
La candidate, qui est ouvrière en bonneterie, a fait l'objet des
meilleurs renseignements. Elle a contracté mariage, le 25 avril 1930,
avec M. Gassion, ouvrier
jardinier.
Janvier
1931 -
A l’instar de Paris.
-
La capitale n'a plus le monopole des vols dans les
bijouteries ! L'autre matin un ouvrier endimanché, pénétrait
dans la bijouterie-horlogerie Duhamel, rue St-Pierre, près de place
Malherbe, et demandait à Mlle Duhamel de voir des bagues dites «
chevalières ». Aprés de longues hésitations, le client allait partir
sans rien acheter quand Mlle Duhamel constata la disparition d'une
bague. Rappelé, l'homme protesta de son honnêteté, une discussion s'en suivit qui se termina par la fuite du voleur, poursuivi à grands cris par le bijoutier et sa fille. Empruntant la venelle Loisel, le malandrin prit les rues de Bras, Strasbourg, St-Pierre et sauta, croit-on dans un tramway qui passait. On ne l'a plus revu, la bague non plus. ( Le Bonhomme Normand)
Janvier
1931 -
Accident de navigation.
-
L'autre nuit le charbonnier anglais « Glanbrydan »,
venant de Cardiff, remontait le canal vers Caen quand il a heurté le
pont de Calix qui venait de s'ouvrir pour le laisser passer. Des dommages importants ont été causés à l'estacade, au navire et au pont lui-même. Néanmoins, ni la navigation, ni la circulation n'ont été interrompues. (Le Bonhomme Normand)
Avril 1931 - Subvention. - Le Conseil général, et la commission des travaux publics, donne acte à M. le Préfet de la répartition de la subvention de 60.000 fr. accordée par le département aux communes s'imposant des sacrifices pour l'entretien des édifices classés. Il estime que ce crédit de 60.000 fr. est notoirement insuffisant pour un département qui contient tant de richesses artistiques et invite la commission des Finances à prévoir une augmentation de crédit dans l'établissement du prochain budget.
Juillet
1931 -
Curiosité satisfaite.
-
Nous connaissons enfin le chiffre, mystérieux et flottant de la
population de notre ville : Caen
possède, d'après le démembrement de mars 1931, 7 817 maisons,
17 401 ménages et 56 283 habitants, dont 32 412 au canton Est et 23 871
au canton Ouest. Ces chiffres accusent une augmentation de 2 155 personnes depuis le recensement de 1926. Et encore, on pourrait prétendre que, depuis la publication de ces statistiques, il y a 112 566 caennais, puisque, enfin on nous avertis et qu'un homme averti en vaut deux.
Juillet
1931
- Les
Trois-Graces.
- M.
Pasquier. au
nom des
Commissions,
demande au
Conseil de
décider que
la fontaine
des Trois-Grâces,
actuellement fixée
boulevard des
Allies, sera
déplacée, que
la vasque
ira servir
d'abreuvoir aux
abattoirs et
que le
groupe dit
des Trois-Graces
sera mis
à la
réforme.
Juillet
1931 -
Renversé
par un
autobus et
grièvement blessé.
-
Un accident
s'est produit
vers 14
heures, sur
la place
des Petites-Boucheries,
à Caen, à
l'entrée de
la rue
Caponnière.
Juillet
1931 -
Un
incendie à
l'usine électrique.
-
Jeudi
matin, vers
8 heures,
le poste
permanent des
pompiers de
Caen était
alerté pour
aller combattre
un incendie
qui venait
de
Juillet
1931 -
La circulation des barques.
-
Considérant
qu'il y
a lieu
de réglementer
la circulation
des barques
sur la rivière
l'Orne au
cours des
fêtes nautiques
organisées les
dimanches
2 et
lundi 3
août par
le comité
des fêtes
de l'Union
commerciale et
Industrielle
de Caen
et de
l'arrondissement, M.
le Maire
de Caen
vient de
prendre un
arrêté stipulant
que pendant
la durée
de la
fête nautique
qui sera
donnée le
2 août
1931, de
21 heures
à 24
heures,
et pendant
la durée
du feu
d'artifice
nautique qui
sera tiré
sur l'Orne
le lundi
3 août
1931, de
21 heures
à 24
heures, aucune
barque autre
que les
barques décorées
illuminées et
préalablement
autorisées par
le comité
des fêtes
ne pourra
circuler sur
la rivière
l'Orne, partie
comprise entre
le vannage
du Pont
des Près
et la
nouvelle passerelle
de la
rue du
Puits de Jacob.
Juillet
1931 -
Pour
la création d’une Foire-Exposition de Caen et de Basse-Normandie. -
Nous
avons reçu,
avec prière
d'insérer,
le communiqué
suivant :
Janvier
1932 -
Une bonne idée. -
Tout le monde connaît, à Caen, la rue Manissier qui monte, dure
et raide, de la rue Basse à Saint-Gilles. Cette côte, pénible aux
piétons, difficile aux autos et quasi impossible aux gros charrois.
Nous y avons vu trop souvent de forts chevaux demander grâce. Aussi, le
comité bas-normand de la Société Protectrice des Animaux a-t-il été
particulièrement bien inspiré en faisant placer au bas de ce
raidillon, une double pancarte signalant la rude montée aux
charretiers. Ce panneau, bien composé, est très lisible. Souhaitons
que les camionneurs, eux, daignent le lire et se conformer à ses sages
conseils.
Janvier
1932 -
La restauration de Saint-Jean.
- On
a fini d'enlever aujourd'hui les derniers échafaudages qui ont servi à
la restauration de l'église Saint-Jean. On ne saurait trop louer
les Monuments historiques et de l'activité qui a marqué ces travaux et
du goût qui y a présidé. Tous les détails d'ornementation ont été
reconstitués, tout à été réparé avec un soin et un talent auquel
on ne peut que rendre hommage. Si,
comme il en a été question on reconstituait également l'ancien cadran
d'horloge on retrouverait ainsi dans son plus bel état l'un de nos
vieux et beaux édifices religieux qui sont la gloire de notre Cité.
(Source : Le Moniteur du Calvados) Janvier
1932 -
Un ponton-grue coule dans le bassin.
- Le
vapeur danois « Lexa », navigant sous pavillon allemand, à
destination de Londres, quittait le bassin Saint-Pierre mardi soir à 9
h. 21, lorsque par suite d'une fausse manœuvre il heurta le
ponton-grue, en ciment armé, de la Société Commerciale et Maritime
Normande, amarré au quai de la Londe. Une
voie d'eau se déclara aussitôt dans le ponton qui coula, sans toute[1]fois
chavirer, ce qui eut entraîné l'obstruction du bassin. Le
navire abordeur fut, par ordre des services du Port, arrêté, à
Ouistreham et saisi comme caution des dégâts occasionnés par l’abordage,
qui sont estimés à 300 000 francs. (Source : Le Moniteur du
Calvados)
Janvier
1932 -
Un drame sur les toits.
- Un
Marocain assiégé pendant 7 heures sur un toit, lapide pompiers et
agents. Un
Marocain, Mohamed ben Saïd ben Barek, habitait depuis quelques jours,
au 60 de la rue des Carmes, un garni au quatrième étage d'un immeuble
dont le rez-de-chaussée est occupé par le restaurant Pattyn. Vers
le milieu de la nuit, sans doute après de copieuses libations, une rixe
éclatait dans l'escalier entre le Marocain et plusieurs de ses
coreligionnaires. Saisi d’une frayeur qu'augmentait encore l’alcool
dont son cerveau était saturé, Mohamed, enjamba le rebord de sa
fenêtre et gagna le toit, ce qui lui était facile, sa chambre se
trouvant sous les combles. Il ne s'y crut pas cependant en sécurisé et
appela au secours. A ses cris, des voisins alertèrent les agents, et
bientôt M. Brochet commissaire central, accompagné de M. Moser,
commissaire du premier arrondissement, et de plusieurs agents,
arrivaient sur les lieux. Il
fallait à tout prix faire descendre l’énergumène, car celui-ci en
proie sans doute à une hallucination, se croyait poursuivi par des
ennemis et lançait dans la rue des blocs de pierre On
dut réclamer l'intervention des pompiers. Bientôt le lieutenant
Jacquemard arrivait avec ses hommes, deux lances furent mises en
batterie, mais le sidi, apercevant les préparatifs, cria qu'il se
jetterait du haut en bas si on l'aspergeait. Il
fallut chercher autre chose, M. Brochet et ses agents montèrent sous
les combles et firent pratiquer deux ouvertures dans le toit. Deux
agents, MM. Mazelin et Blouet, s'y engagèrent, mais Mohamed, qui
pendant ce temps avait achevé sa démolition se réfugia derrière une
autre cheminée. A ce moment, deux autres agents. MM. Delord et Raimond,
purent saisir le fils du Prophète par les cheveux et le firent rentrer
dans le grenier, non sans qu'il se fût débattu comme un beau diable. On
croit qu'il a agi sous l'influence d'une crise alcoolique. Cette scène
mouvementée et non sans péril pour les acteurs a mis en émoi tout le
quartier du port de minuit à sept heures du matin. (Source : Le
Moniteur du Calvados) Janvier
1932 -
Retrait de permis de conduire.
- La
Commission consultative de retrait des permis de conduire s'est réunie,
à la Préfecture, le lundi 11 janvier, sous la présidence de
M. le Secrétaire général. Après
avis de cette Commission, le Préfet du Calvados a décidé : 1°
de suspendre : 5 permis pour une durée de 8 jours, 1 pour une durée de
15 jours, un pour une durée de trois mois. 2°
de retirer : 1 permis pour une durée de deux ans et un autre permis
définitivement.
En
outre, de nombreux avertissements ont été adressés à des conducteurs
ayant contrevenu aux prescriptions du Code de la route. (Source :
Le Moniteur du Calvados) Janvier
1932 -
La police des mœurs opère…
- La
veuve Folliot, née Marie Dufour, 40 ans, ménagère, demeurant à Caen,
hameau de La Folie, sera poursuivie pour excitation habituelle de
mineurs à la débauche. Cette
femme recevait chez elle des jeunes gens de 15 à 19 ans, avec lesquels
elle avait des relations ; sa fille, âgée de 17 ans, se livrait à la
prostitution au domicile maternel. La femme Folliot qui est mère de
trois enfants en bas âge, a été laissée en liberté provisoire. —
La femme Thibault, née Léontine Riau, 39 ans, ménagère, 1, place de
la Mare, a été déférée au parquet sous l'inculpation d'excitation
de mineurs à la débauche et d'outrages publics à la pudeur. — René Philibert, 25 ans, 113, rue Saint-Jean, a été déféré au parquet sous l'inculpation d'outrages publics à la pudeur. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Février
1932 -
Après avoir tenté d’abandonner son enfant une jeune polonaise
voulait se suicider. -
Hier soir,
vers 19 h., une femme se présentait au Commissariat de police du IIIe
Arrondissement et déclarait qu'une jeune fille, portant dans ses
bras un bébé, longeait le quai Amiral-Hamelin et paraissait avoir
l'intention de se jeter dans l'Orne. Immédiatement,
deux gardiens de la paix se portaient à la rencontre de l'inquiétante
promeneuse et la ramenaient au poste, il s'agissait d'une Polonaise qui
interrogée par le truchement d'un interprète, déclara se nommer
Antonia Krzisinska, être âgée de 24 ans, et demeurer rue des Buttes,
à Dives-sur-Mer. Elle avoua que son mari, qui la brutalisait sans
cesse, l'ayant Désespérée,
ne sachant à qui confier sa misère, elle s'était résolue à se
suicider avec son enfant. La malheureuse ajouta qu'elle était mère
d'un second bambin qu'elle avait laissé, malade, à Dives. Antonia
Krzisinska, dûment sermonnée, a repris le chemin de Dives. Son enfant
a été confié au sœurs de l'hôpital. (Source : Le
Moniteur du Calvados)
Mars 1932 - Un flair d’artilleur. - En congé, l’agent de la police caennaise Gabriel Hérondel, rentrait à Caen par le bateau du Havre. Comme le navire longeait le quai du Nouveau-Bassin, l'agent vit deux personnes qui remplissaient des sacs à même un tas de charbon. Dès que le bateau fut à quai, M. Hérondel se rendit à l’endroit ou le vol se commettait et arriva comme les malfaiteurs partaient avec leur brouette. Conduits au poste, ils dirent se nommer Aimé Gohier, 62 ans, retraité à Mondeville, et Élise Mamet, 60 ans, ménagère, au même lieu. Tous deux seront déférés au Parquet pour vol de 100 kilos de charbon. (Bonhomme Normand)
Avril 1932 - Pâques rouges. - 51 morts, 218 blessés : tel est, pour la France, le tragique total des victimes de la route et de l'auto durant ces dernières fêtes. Mais par un hasard heureux, nous n'avons eu à déplorer aucun accident grave dans ce département qui a pourtant connu la plus vive animation. A Caen, aussi, tout s'est fort bien passé, grâce, surtout, aux judicieuses dispositions de l'actif commissaire central, M. Brochet, qui avait mobilisé ses forces de police tout au long des rues les plus passantes. Et l'on a pu constater, de ce fait, que, décidément, la peur du procès-verbal est le commencement de la sagesse. (Bonhomme Normand)
Avril 1932 - Le printemps. - Après un hiver inondé de soleil, voici un printemps inondé de pluie. C'est la loi des compensations, il n'y a pas à s'insurger contre. Puis, cela ne servirait à rien. Seulement, s'il pleut pendant aussi longtemps qu'il a fait beau, nous ne sommes pas au bout de nos larmes. Les marchands de parapluies vont pouvoir prendre une belle revanche ! Pourtant, malgré tout et malgré même un retour offensif du froid, la sève monte. Dans le square de la place de la République, les primevères, étonnées de leur audace, s'épanouissent frileusement. Les jacinthes, plus hardies, lèvent leurs hampes embaumées. Dans les bosquets et les avenues, les merles chantent leurs refrains effrontés ... Allons ! c'est tout de même le printemps. (Bonhomme Normand)
Avril 1932 - Fatal épilogue. - Nous avons relaté l'accident dont a été victime, rue de Geôle, Anne Panter, 60 ans, qui, sortant d'un couloir de cette rue et voulant traverser la chaussée, avait été renversée par l'auto de M. Lepainteur, entrepreneur de peinture. La malheureuse victime est morte des suites de ses blessures. (Bonhomme Normand)
Avril
1932 -
La grue renflouée. -
Le 31 décembre
dernier, un vapeur allemand, le « Lexa
», en manœuvrant pour quitter le vieux bassin de Caen, heurta et coula
un ponton grue en ciment armé, pesant 800 tonnes, propriété de la
Société Commerciale et Maritime de transports, amarré près du pont
de la Fonderie, Quelque temps après, la Cie d'Assurances du L'opération, extrêmes délicate, vient d'être menée à bien au moyen de deux bigues de 50 tonnes sur lesquelles furent amarrés deux câbles passant sous le ponton grue et destinés non pas à le soulever, mais à le guider dans son mouvement ascensionnel. Par ailleurs, le ponton était lui-même divisé en dix compartiments rendus étanches. Le vide y fut ensuite fait par 10 pompes débitant 3 000 mètres cube heure, tandis que l'équilibre du ponton était soigneusement surveillé. La première partie des travaux, commencée samedi dès 6 heures du matin s'effectua régulièrement mais la grue, par suite de sa position inclinée dans l'eau, accentua bientôt cette inclinaison en montant. Il fallut donc rétablir l'équilibre en remplissant d'eau les compartiments se trouvant à la partie la plus dégagée, et bientôt le ponton-grue se releva tout doucement pour reprendre une position horizontale et enfin monter à la surface de l'eau, tel un bouchon de liège. Un des artisans de ce succès est certainement le scaphandrier Henri Cavelier qui, de l'avis des techniciens, accompli là un travail remarquable qui méritait d’être signalé. Et ce récit prouve qu'il est, malgré tout, moins difficile de renflouer une grue qu'une banque ou la Cie Transatlantique. (Bonhomme Normand)
Avril 1932 - Le courage récompensé. - Des médailles de bronze viennent d'être accordées, pour actes de courage et de dévouement, à MM. Victor Blouet, Désiré Deloor, Henri Mazelin et Auguste Raimond, agents de police à Caen. Tous nos compliments. (Bonhomme Normand)
Avril
1932 -
Fête remise. -
On a décidé de
reporter au 15 mai, au delà de la période électorale, la fête
nationale de Jeanne d'Arc, fixée au dimanche 8 mai. C'est donc
seulement le dimanche 15 mai que les Monuments publics seront pavoisés
et illuminés et qu'auront lieu les cérémonies et cortèges habituels
en l'honneur de notre grande héroïne française. (Bonhomme Normand)
Mai
1932 - Adieu,
joli Co ! -
Les anciens caennais n'ont pas pu oublier le site charmant que
formait naguère l'abreuvoir de la Prairie, avant que l'élévation du
plan d'eau du canal et des bassins ait changé tous nos cours d'eau
caennais en immondes cloaques. La Noë etait alors un cours d'eau
cristallin dans lequel on voyait miroiter au soleil les écailles des
cyprins. Quant
à l'abreuvoir, abrité par de grands peupliers et des trembles toujours
murmurants, c'était une nappe transparente, un miroir de cristal en
mouvement. Il nous souvient d'avoir vu des pêcheurs à la mouche
artificielle lancer leur appât de la petite passerelle ménagée pour
le bain des chevaux, jusque sous les saules de la rive opposée et, par
certains jours, ramener un poisson, truite ou chevaine, à chaque coup
de ligne. Avec le progrès, l'abreuvoir était devenu un amas de vase et
d'herbes pourrissantes. Ne pouvant lui rendre son aspect ancien, on
prend le parti de le combler, pour y faire un square, paraît-il. Quelque
agréable que puisse devenir ce coin - et nous espérons qu'il le
deviendra - on ne peut
s'empêcher de regretter le joli étang mouvant de jadis ... Caen
s'embellit ! (Bonhomme Normand)
L'enquête a établi qu'au cours d'une scène de violence, Léon Bénard, 44 ans, avait malmené son épouse par trop brutalement. Les agents voulurent s'assurer de sa personne pendant qu'on transportait en ambulance la victime à l'hôpital, mais Bénard refusa d'ouvrir, déclarant qu'il ne parlerait que devant le procureur de la République et menaça les agents d'une barre de fer. Enfin, le lendemain matin, le singulier mari a été appréhendé et conduit au Parquet. Il a déclaré que s'il avait corrigé un peu sévèrement sa femme, c'est qu'il l'avait trouvée ivre à son habitude. Le plus triste de l'affaire c'est que les époux Bénard ont quatre enfants dont les deux derniers, de 7 et 5 ans, vivaient avec eux. Pauvres petits ! (Bonhomme Normand)
Juin
1932 -
Le sport dangereux. -
Au cours de la réunion organisée au vélodrome de Venoix, à
Caen, mardi soir, deux engagés de la course à l'américaine, les
cyclistes Clérisse et Poulain se sont accrochés et sont tombes sur la
piste. Le coureur Poulain s'est occasionné quelques égratignures, mais
son camarade a du être transporté chez un médecin : il avait l'arcade
sourcilière fendue et des blessures au nez et à la joue. Son état n'a
pas été juge grave. (Bonhomme Normand)
Juillet
1932
-
Le nouvelle hôtel des Postes.
-
A l'heure ou,
dans leur vieille cité, surgissement tant de laideurs déplaisantes,
c'est avec grand plaisir que les Caennais ont vu s'élever l'importante
et agréable construction de la Nouvelle Poste. C'est
un véritable édifice, harmonieux, grandiose presque dans son ensemble
et qui, malgré son allure bien moderne, ne déparera pas notre ville.
Son architecte, M. Chirol, est Rouennais, homme aimable et de grand
talent, il l'a prouvé. Il a su tirer parti d'un terrain en polygone
irrégulier, aux angles inégaux. Dire que son plan initial n'a reçu
aucun changement serait mentir, les remaniements, les chambardements et
autres embêtements n'y ont pas manqué. Le constructeur en est sorti
quand même et il a fait quelque chose de bien, comme on peut en juger
déjà par l'aspect extérieur. La
Nouvelle Poste, établie sur des fondations ultra-solides, malgré le
terrain humide et mouvant, est revêtue entièrement en pierre de Caen
et ses éléments décoratifs, très sobres nécessairement, sont
empruntés avec goût au style roman normand. De larges et nombreuses
baies, faisant verrières, recouvertes de grilles artistiques, donnent
de la légèreté à l'ensemble robuste. Deux entrées monumentales, aux
angles Aubert et Alliés, s'ouvrent par des grilles ouvragées,
décorées d'écussons aux armes de Caen, flanqués des léopards de
Normandie. On entre et dés l'abord, on est frappé par le bel aspect de
la grande salle, inondée de lumière, aérée, où s'alignent en
liberté, pour ainsi dire, les services du public. Pas de séparations,
ni de grillages, rien de rébarbatif, tout au large, les choses et les
gens. Le plafond élevé, porte son éclairage dans ses caissons
réguliers. Les bois rares, les marbres, les mosaïques donnent à ce
beau hall un véritable cachet d'élégance. A coté les salles de tri
avec leurs tables séparées, leurs sièges mobiles, assureront à nos
facteurs, si à l'étroit actuellement, toutes les commodités. Les
cabines de chargements, les nombreuses boites de commerce et privées se
trouvent au rez-de-chaussée aussi. La
place nous manque pour décrire en détail les nombreux aménagements de
ce nouvel Hôtel des Postes. La salle des téléphones, située
au-dessus de celle d'en bas, est fort belle aussi ; ces demoiselles y
auront de la lumière et de l'espace. Des bureaux nombreux sont
aménagés là, comme, du reste, à tous les étages. Ils sont
accompagnés de toutes les Au
2e, se trouvent les services de la direction, l'appartement
du Receveur, confortable comme il convient. Les services
télégraphiques ont eux-mêmes une large installation. Les sous-sols
sont occupés par la machinerie, le chauffage central, etc…, tout cela
disposé le plus judicieusement du monde. Nous
aurons, sans doute, l'occasion de reparler de cette belle installation
de I'Hôtel des Postes de Caen, mais on nous pardonnera, en finissant,
de rappeler que, pour obtenir cet emplacement si propice et faciliter
cette réalisation si désirable, le Bonhomme Normand s'est pas mal
débattu. N'insistons
pas, le résultat est atteint et, avec tous nos concitoyens,
réjouissons-nous plutôt. (Bonhomme Normand) Juillet
1932
-
Le Tour de France.
-
La place de
la République, ses abords et un peu la ville entière étaient en
émoi, mercredi, pour l'arrivée du Tour de France cycliste. Des
hauts-parleurs hurlaient les résultats aux badauds, pendant que des
pick-ups faisaient rage et qu'on risquait partout
l'écrabouillement sous les voitures des suiveurs officiels, des grands
journaux français et étrangers et des camions-réclames, appartenant
aux firmes les plus variées. L'Italie
même était représentée dans ce brouhaha. Il y avait là les autos de
nos confrères péninsulaires, la Gazetta del Popolo et d'autres,
venus chez nous pour voir arriver de braves cyclistes esquintés. Nous
aurions pu, en même temps, leur faire voir tout de même autre chose et
du diable si jamais nous irions à Venise voir des courses de bécanes,
surtout sur les canaux. Félicitons-nous
quand même de ce passage sensationnel qui, trois jours avant
l'arrivée de M. Albert Lebrun, a attiré sur Caen l'attention du monde.
(Bonhomme Normand) Juillet
1932
-
Audacieuse agression.
-
Mardi matin, vers 8 h. 45, un individu de 25 ans environ,
vêtu d'un costume marron et coiffé d'une casquette, se présentait à
la maison Servat, primeurs, boulevard des Alliés, à Caen, et demanda
une livre de café. La caissière, Mme Hamelin, qui était seule, lui
répondit qu'il n'y avait que des paquets de 250 grammes. L'individu
déclara alors vouloir la livre en un seul paquet et Mme Hamelin se
retourna pour le servir. Le client en profita pour s'emparer de deux
liasses de billets qui étaient, sur la caisse. La caissière se
retournant, vit le geste et tenta d'arracher les billets au ravisseur.
Elle réussit après une courte lutte, lui abandonnant toutefois une
cinquantaine de francs. L'individu
se sauva et sauta prestement sur une moto avec un complice qui la
pilotait. Il ne put être rejoint. C'est grâce à la courageuse
attitude de Mme Hamelin que cette audacieuse tentative a échoué. Une
enquête est ouverte. (Bonhomme Normand) (Bonhomme Normand) Juillet
1932
-
Le rail homicide.
-
Un grave accident s'est produit, mercredi matin, à la gare de
Caen-État : Un ingénieur de l'entreprise chargée des réparations au
dépôt des machines, M. Guinet, a été surpris au moment où il
traversait les voies, par une rame en manœuvre qu'il n'avait pas
entendue venir. Renversé,
M. Guinet est tombé entre les rails et la rame entière lui est passée
dessus. Relevé
sans blessures apparentes, l'ingénieur, qui se plaint de douleurs très
vives, a été transporté dans une clinique où son état
a été considéré comme grave. (Bonhomme Normand)
Dans les vêtements, on a retrouvé sa montre en or et une certaine somme. Atteint de paludisme, on pense que M. Laborie sera tombé à l'eau par accident. (Bonhomme Normand)
Juillet 1932 - L’impossible clef des champs. - Bernard Cadoret, 26 ans, de Rennes, qui purgeait à la Maison Centrale de Caen, une peine de 7 ans de réclusion, infligée en 1929, par les Assises d'Ille-et-vilaine, avait, dans la nuit du 21 au 22 novembre 1930, tenté de s'évader, de complicité avec un codétenu, nommé Engel. L'affaire ne réussit pas. Traduit devant les Assises du Calvados, le 20 avril 1931, Cadoret fut condamné à 8 ans de travaux forcés et à la relégation. Le prisonnier, loin d'avoir abandonné tout espoir de fugue, ne cherchait qu'une occasion de filer à nouveau. Un jour, il découvrit une pointe. L'ayant solidement emmanchée, il découpa un morceau du panneau inférieur de la porte de sa cellule, et d'un montant de son lit de camp, il fit une solide matraque. Cadoret camoufla son travail si bien que le surveillant ne vit rien d'anormal. Le 4 février 1932, vers 2 h. du matin, Cadoret se glissa par la petite ouverture, armé de son poinçon et de la matraque, et se mit à l'affût dans un escalier voisin, prêt à frapper le gardien au passage : il comptait l'assommer, lui prendre ses clefs et son argent, et revêtir son uniforme. Heureusement, le surveillant, M. Riou, fit un détour inattendu. Cadoret se précipita cependant sur lui et lui assena un fort coup de matraque sur la tête. Une lutte sauvage s'engagea, au cours de laquelle le grand poêle qui chauffe le quartier cellulaire fut renversé. Réveillé par le bruit, un autre surveillant, M. Rideau, accourut et maîtrisa le détenu qui fut aussitôt mis en lieu sur. Légèrement blessé, M. Riou, n'a pourtant pas interrompu son service. Quant à Cadoret, il a prétendu que s'il portait un poinçon, c'était pour pouvoir se tuer en cas d'échec. Le misérable, qui a de déplorables antécédents et de nombreuses condamnations. est un individu des plus dangereux. A
l'audience, après un interrogatoire serré du président, Cadoret finit
par avouer qu'il avait bien voulu assommer le gardien, Il est condamné
à 20 ans de travaux forces. Défenseur,
Me Desmolles. (Bonhomme Normand)
Juillet
1932 -
A tâtons ! -
Au cours des
travaux pour la pose des tuyaux canalisant l'Odon, un câble
électrique, desservant tout un réseau, a été coupé. Résultat
: la banlieue cannaise et de nombreuses communes se sont trouvées
privées de lumières et d'énergie, lampes éteintes et moteurs
arrêtés. Il a fallu faire un raccord de fortune, tout juste suffisant et il s'écoulera huit jours peut-être avant que la ligne soit complètement remise en état. (Bonhomme Normand)
Août
1932 -
Pour le gros baire. -
En Normandie,
le vrai bon cidre n'est pas rare, mais il est tout de même plus rare
que s'il était moins rare. En
dehors de chez nous, notre boisson normande est assez peu estimée. Cela
vient de ce qu'on ne livre à la consommation extérieure que du cidre
adouci, édulcore, additionné de drogues qui lui enlèvent son piquant,
sa saveur, ce qu'on appelle du cidre « pour
les parisiens » :
un vrai jus de réglisse. Comme les parisiens, et d'autres aussi, ont la
bouche assez fine, ils trouvent cette mixture médiocre et ils n'y
reviennent pas. Pourtant quel succès pourrait avoir, traité et
embouteillé normalement et loyalement, le vrai bon cidre de chez nous,
cru Ce Comité, composé de Normands et de Bretons, comprend des personnalités influentes et compétentes : agronomes, commerçants, producteurs, dont nous regrettons de ne pouvoir donner la liste. Il a mis sur pied un programme d'action très complet. Nous espérons le voir bientôt à l'œuvre et lui souhaitons bonne réussite. (Bonhomme Normand)
Août
1932 - Le prix de l’impur jus.
- Le
Tribunal Correctionnel de Caen vient de juger une grave affaire de
falsification de cidre, dans laquelle était inculpé M. Lenfant,
propriétaire d'une cidrerie à Caen, rue Basse, et qui n'a pas demandé
moins de trois audiences. Sur
dénonciation d'un ancien contremaître de M. Lenfant, des
vérifications ont eu lieu dans la cidrerie et ont révélé, dans de
nombreuses cuves, une dilution alcoolique n'ayant pas droit à la
dénomination « cidre » et, dans une cuve, un liquide en
putréfaction, souillé de substances nocives, dégageant une odeur
putride. En outre, le rapport de M. Warcollier a établi que les
coupures de cidre avaient été faites avec de l'eau non potable mais
n'a pas affirmer que la dilution alcoolique mise en vente sous
l'appellation « cidre » ait été dangereuse pour les consommateurs. Pour
se défendre, M. Lenfant a déclaré qu'il ignorait complètement le
contenu de ses cuves, son contremaître accusateur, M. Louis Guibert,
actuellement Après plaidoiries de Mes Dubourg pour M. Lenfant et Dupont pour la Régie, le tribunal, présidé par M. Le Bacheley, a déclaré M. Lenfant coupable de falsifications et tromperie, avec toutefois des circonstances atténuantes, et l'a condamné à un mois de prison avec sursis. 3 000 fr. d'amende, plus un total de 360 000 fr. d'amendes multiples, confiscation et remboursement des droits fraudés, à verser aux Contributions Indirectes et 25 000 fr. à l'État. Encore, le sursis a-t-il été accordé pour diverses autres amendes montant à deux millions et demi ! (Bonhomme Normand)
Août
1932 -
Légion d’honneur. -
Notre
distingué concitoyen le pharmacien-capitaine Colin, vient d'être
nommé Chevalier au titre du Ministère de la Guerre (promotion du 14
juillet).
Nous lui exprimons à nouveau nos bien sincères félicitations, ainsi qu'à M. Michant, inspecteur des Compagnies de Sapeurs-pompiers de l'arrondissement de Pont-l'Évêque, décoré au titre du Ministère de l'Intérieur et M. Buhot, président de l'Union mutuelle des Employés de Commerce de Lisieux, secrétaire, depuis 32 ans, du Conseil des Prud'hommes (promotion du Ministère du Travail). - M. Maurice Delahaye, de St-Aubin-des-Bois, grand mutilé de guerre, médaille Militaire et Croix de guerre, est également nommé Chevalier de la Légion d'honneur (ministère de la Guerre). (Bonhomme Normand) Août 1932 - Canicule - un chapelier caennais équipe de casque coloniaux les 18 agents préposés à la circulation.
Septembre 1942 - L'indiscipline punie. - De nombreux industriels laitiers du Calvados dont la plupart des plus importants, avaient sciemment passé outre aux instructions du Ravitaillement général en fabriquant d'importantes quantités de fromages, grâce au surplus de leur production autorisée, au lieu de réserver le lait à la fabrication beurre. Ils ont ainsi soustrait 18 000 ks de beurre à la collecte, soit la ration mensuelle de 50 000 consommateurs. M. Le Roy Ladurie, ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement, a donc décidé des sanctions, sous forme d'amendes professionnelles calculées sur la base de la valeur des fromages fabriqués irrégulièrement. Le total de ces amendes, qui vont de 18 000 à 450 000 fr. par maison, selon l'importance de la fabrication, s'élève à près de 2 millions et demi. (Bonhomme Normand)
Septembre 1932 - Les jeux périlleux. - Mardi après-midi, dans la cour de la caserne Lefèvre, le jeune Albert Cloître, 12 ans, demeurant dans un des bâtiments, et son camarade, Pierre Sageot, 7 ans, rue St-Pierre, voulurent mettre le feu à des détonateurs que Sageot avait apportés. L'un
d'eux fit explosion et blessa grièvement l'enfant qui a perdu l'œil
droit. Quant à Cloitre, il ne fut atteint que superficiellement à la
main gauche et au-dessus de l'œil. (Bonhomme Normand) |
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277 Port de CAEN. - Déchargement du Charbon |
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24 CAEN. - L'Arrivée du Train de Cabourg et Riva-Bella |
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