18 Décembre 2021

EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS   

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CAEN

Canton de Caen

Les habitants de la commune de Caen sont des Caennais, Caennaises.

Janvier 1936  -  La crue de l’Orne.   -   Communiqué n° 1 (3 Janvier, 14 h. 33)

L'Orne subit, depuis le début de la semaine, une crue continue et qui, tout d'abord assez lente, semble s'être accélérée en amont, depuis ce matin.

Télégramme d'alerte reçu de Thury-Harcourt :

31 décembre, 8 heures, 2 m. 70 (croit)

1er janvier, 8 heures, 2 m. 98 (croît);

2 janvier, 8 heures, 3 m. 10 (croît)

3 janvier, 8 heures, 3 m. 40 (croit) 3 janvier,

12 heures, 3 m. 53 (croit. 13 centimètres en 4 heures).

Ces observations feraient prévoir, à Caen, pour aujourd'hui, les cotes théoriques suivantes : à 20 heures, 8 m. 95 ; à 22 heures, 9 m. 08 (cote normale : 7 m. 74 - maximum de l'inondation de 1926, 10 m 54).

Les mesures prises pour l'évacuation rapide des eaux ont considérablement ralenti, jusqu'ici, l'allure de la crue à Caen. Mais il y a lieu de craindre que ces mesures ne se montrent, aux cotes actuellement atteintes, de moins en moins efficaces. On constate à chaque haute mer un accroissement du niveau de plus en plus important :

Le 31 décembre, à 10 heures (haute mer à Caen), 8 m. 30 ; le 1er janvier à 16 heures (haute mer à Caen), 8 m. 32 : le 2 janvier à 17 heures (haute mer à Caen). 8 m. 40 ; le 3 janvier à 6 heures (haute mer à Caen), 8 m. 50.

Cependant, à la marée, basse de 10 h. 49 (13 heures à Caen) aujourd'hui, l'Orne a coté à Caen 8 m. 45 (contre 8 m. 21 à la précédente).

La prochaine haute mer se fera sentir a Caen vers 18 heures. Les points bas de Caen pourraient, à partir de cette heure, commencer à être atteints par les eaux (cité Gardin, rue Grusse, rue du Stade, promenade du Fort, Stade Hélitas).

Un prochain communiqué sera affiché à la mairie, ce soir vers 21 heures. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1936  -  La crue de l'Orne.  -  La crue de l'Orne et de ses affluents s'est aggravée au cours de la nuit dernière et de la matinée : Ainsi qu'on le verra plus loin, les points bas de la ville ont été atteints comme il avait été d'ailleurs prévu.

La Prairie est entièrement inondée et offre l'aspect d'un vaste lac dont les eaux affleurent d'une part le Cours Aristide-Briand et le Cours Sadi-Carnot, et, d'autre part, débordent sur le Grand Cours recouvert dans sa plus grande partie.

L'Orne, qui coule rapide, affleure également les ponts. Ce midi, elle atteignait la hauteur des quais Amiral-Hamelin et de Juillet. Le Cours Caffarelli est inondé près du Rond-Point. Sur l'une des piles du pont de Vaucelles, une cabine, emportée par le flot, s'est écrasée.

Le pont des Abattoirs a été interdit à la circulation.

On ne signale jusqu'à présent aucun dommage grave et si le beau temps se maintient, il est permis de penser qu'une fois de plus les Caennais en auront été quittes pour une alerte. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1936  -  La crue de l'Orne.  -  Sauf retour de pluies abondantes, la crue de l'Orne peut être considérée comme terminée. La Prairie se vide rapidement et, ce matin, on pouvait même distinguer la piste du champ de courses. L'eau séjourne encore dans certaines caves, mais elle y a considérablement baissé.

Dans la banlieue, le hameau du Nouveau Monde, à Mondeville, que la crue atteignit particulièrement et dont les habitants durent être ravitaillés par des pelotons du 43e d'artillerie, est maintenant dégagé : les dégâts y sont assez importants

Mesures a prendre à la suites des inondations  -  Le maire de Caen rappelle à ses administrés les mesures d'assainissement à prendre à la suite des inondations : détruire tous les produits alimentaires souillés par les eaux ; Après enlèvement des dépôts, désinfecter les locaux ayant été envahis par l'eau : soit par lavages (eau de javel étendue d'eau ou solution de crésyl à trois pour cent) ; soit par badigeonnages à l'eau de chaux des parois des caves et des sous-sols. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Février 1936  -  L’eau de la ville est pure.  -  Le Maire de la Ville de Caen porte à la connaissance de ses administrés que l'eau de la Ville, reconnue très pure à l'analyse, peut être consommée sans avoir été bouillie auparavant. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1936  -  Trafic du port.  -   Le trafic s'est trouvé sérieusement réduit aux sorties, par suite de la diminution des exportations de minerai, il s'est maintenu aux importations, qui se sont élevées à 22 585 tonnes, dont 19 655 tonnes de houilles en provenance de Rotterdam, Newcastle, Swansea, Anvers, Dantzig et Huelva.

On a encore noté aux entrées : 1520 tonnes de goudron de Londres, 700 tonnes de créosote de Londres, 400 tonnes de ferro-manganèse de Boulogne, 70 tonnes de ciment du Havre et 15 tonnes d'amiante du Havre.

Sur le total de 5 580 tonnes de marchandises exportées, on a noté 2 500 tonnes de minerai pour Anvers, 2 970 tonnes de fer pour Le Havre, Newport, Nantes et Brest et 110 tonnes de farine pour Bristol. Le mouvement de pavillon a été de 24 navires aux entrées et de 23 aux sorties. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

     Février 1936  -  Une prise d’armes au château.  -   Ce matin, au cours d'une prise d'armes qui s'est déroulée à la caserne du Château, le général Bourret, commandant la cinquième division d'infanterie, a remis la croix de Chevalier de la Légion d'honneur aux militaires des réserves dont les noms suivent : Sergent Pérard, soldats Le Tourneur, Roger et Catherine.

Il a décoré ensuite de la médaille militaire, le maréchal-des-logis-chef de gendarmerie Le Sénéchal, de Lison, et les gendarmes Alfonsi, de Trouville ; Bouclier, de Moult ; Pignol, de Caen.

Un défilé des troupes, présentées par le lieutenant-colonel Furioux a terminé la cérémonie. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1936  -  Emblavures de printemps.  -   Les pluies abondantes de l'hiver ont empêché la fin normale des emblavures d'automne. En quelques endroits, certaines pièces seront à refaire. Les agriculteurs devront se procurer, comme semences, des variétés de blé d'origine française, susceptibles d'être utilisées en février et mars.

Les principales variétés conseillées par la Direction des services agricoles du Calvados, sont les suivantes :

1° Blés alternatifs à semer courant février : Japhet, Vilmorin 29. Alliés. Champ-Joli, les deux derniers pouvant être semés jusqu'au 15 mars.

2° Blés de printemps ou de mars Aurore, Chiddam de Mars, Saumur de Mars, Kolben, Florence-Aurore.

Les blés alternatifs seront choisis de préférence et les semailles effectuées le plus tôt possible. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1936  -  Le verglas.  -   Ce matin, nos concitoyens ont eu la: désagréable surprise de trouver rues et routes enduites d'une couche de verglas, produite par la congélation d'une pluie fine au contact du sol glacé par le vent d'Est. Si les rues du centre, plus abritées, sont devenues plus rapidement praticables à la circulation, les voies des quartiers hauts et les routes, devenues de véritables glissoires, ont été le théâtre d'accidents dont aucun, croyons-nous, n'a été grave.

Toutefois, en de nombreux endroits, et principalement dans les côtes au profil accentué, les pannes d'auto et de cars se sont multipliées.

Les tramways ont rendu les plus grands services en permettant aux habitants des quartiers excentriques, de se rendre en ville avec le minimum de risques. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Avril 1936  -  Abandonné par sa femme il se tranche la gorge.  -  Hier, vers 15 h., entendant appeler à l'aide dans l'immeuble voisin, M. Quoniam, boulanger, 228, rue Saint-Jean, alertait la police. 

Rendu sur les lieux, M. Moser, Commissaire du premier arrondissement, découvrait dans l'un des logements de la maison, étendu sur son lit ensanglanté, M. Albert Gogo, 30 ans employé de chemin de fer. Le cheminot s'était tailladé la gorge. Après avoir reçu les première soins de M. le docteur Gaillard le blessé a été transporté à l'hôpital. 

M. Gogo aurait tenté de se suicider à la suite du départ de sa femme qui la semaine dernière, a abandonné le domicile conjugal en raison des mauvais traitements dont elle était l'objet de la part de son mari, contre lequel elle avait d'ailleurs porté plainte. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1936  -  Interdiction de l’emploi du filet dit « Épervier ». - Un arrêté préfectoral en date du 27 mars 1936 a complété l'article 6 de l'arrêté réglementaire permanent du 25 mars 1932 sur la police de la pèche, concernant les engins, procédés ou modes de pêche prohibés. Aux termes de cet article, l'emploi du filet dit « épervier » est interdit dans les cours d'eau du Calvados. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1936  -  La kermesse des 18 – 19 avril.  -   C'est donc entendu : Caen va aider Mondeville à achever son église, église dédiée à Sainte Marie-Madeleine Postel. Quelle est cette Sainte ?... Canonisée assez récemment, cette normande vivait à l'époque de la révolution, et on lui doit la fondation d'un Institut religieux destiné à l'éducation des fillettes pauvres. La maison-mère de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche), garde son tombeau. Nous relaterons prochainement une visite à l'abbaye. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1936  -  Compagnie Normande de Navigation à Vapeur.  -  Reprise des relations journalières par mer entre Caen et Le Havre. A partir du 1er avril, la Compagnie Normande de Navigation à Vapeur remettra en service ses deux paquebots : « Adolphe-Leprince » et « Émile-Deschamps ». 

Prix des places : Première classe, trajet simple : 18 fr. ; Aller et retour : 28 fr. 

Deuxième classe, trajet simple : 15 francs ; Aller et retour : 23 fr. 

Validité des billets d'aller et retour : 1 jours, non compris les dimanches et fêtes. 

Les coupons de retour peuvent être utilisés au départ du Havre pour Honfleur ou pour Trouville. 

Des réductions de prix sont accordées aux familles nombreuses, aux mutilés de guerre et aux associations. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1936  -  Avis aux candidats au permis de conduire.  -  Les candidats au permis de conduire sont informés que le droit de brevet a été porté, à dater du 1er janvier 1936, de 54 à 64 francs. 

Aucune modification n'est apportée aux droits perçus pour l'obtention, soit du permis à tarif réduit, soit des extensions de validité. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Mai 1936  -  La population caennaise dépasse 61 000.  -  La mairie nous communique les résultats du recensement de 1936. Les voici :

Population agglomérée, canton Est : 32 741 ; canton Ouest, 21 623 : Total : 54 304.

Population éparse, canton Est, 566 ; canton Ouest, 13. : Total : 579.

Population municipale, canton Est, 33 307 ; canton Ouest, 21 636. Total : 54.943.

Population comptée à part : canton Est, 2 438 ;  Canton Ouest, 3 953. : Total : 6 391.

Total général de la population caennaise : 61 334 habitants, dont : 35 745 pour le canton Est et 25 589 pour le canton Ouest.

En 1881 Caen comptait 41 508 habitants.

1886  -  43 809 ; 1891  -  45 201 ; 1895  -  45 380 ; 1901  -  44.794 ; 1905  -  44 442 ; 1911  -  45 934 ; 1921  -  53 743 ; 1926  -  54 128 ; 1931  -  57 528.

La population s'est accrue depuis 1931 de 3 806 habitants. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1936  -  Les fêtes de nuit des 2 et 3 août.  -  Voici le programme des fêtes de nuit organisées par le Comité des fêtes de la ville de Caen, les 2 et 3 août prochains.

Dimanche 2 août. — Grande fête nautique. Illuminations du Grand Cours. De 20 h. 30 à 21 h. 30, concert par la « Ruche Vaucellaise », et « La Vaillante ».

Vers 21 heures, départ du défilé comprenant : 18 nefs vénitiennes aux armes des provinces du royaume de France. Trois cents figurants reconstituant l'entrevue de François 1er et de Charles-Quint, à Blois, en 1539. Première fête vénitienne donnée en France.

Thème de la reconstitution : l'an 1539, François 1er autorisa Charles-Quint à traverser son royaume pour aller châtier les Gantois révoltés contre son autorité, à cette occasion, il tint à offrir à son rival Charles-Quint une grandiose fête vénitienne, à Blois, à laquelle participèrent toutes les provinces de France.

A 22 h. 30, feu d'artifice tiré sur l'Orne. Cette fête est assurée avec !e concours de trois écoles de natation et des sociétés sportives de la ville.

A 23 heures, bals aux écoles de natation.

Lundi 3 août. — Illuminations du Grand Cours.

A 21 heures, grand concert de gala par l'harmonie « La Fraternelle » (100 exécutants), sous la direction de M. Clerisse.

A 22 heures, grand feu d'artifice et embrasement du cours.

Prix d'entrée : le dimanche, 2 francs, le lundi 2 francs.

Des chaises seront à la disposition du public au prix de deux francs. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1936  -  Traversée de Caen à la nage.  -  Organisée par le Club des Nageurs de Caen, sous le patronage du « Moniteur du Calvados ».

La grande épreuve de natation qu'est la Traversée de Caen à la Nage se disputera après le départ de la dernière étape du Tour de France.

Le Club des Nageurs de Caen qui l'organise tous les ans, y a apporté tous les soins voulus, et la Traversée de Caen à la Nage 1936 connaîtra un succès sans précédent si on s'en rapporte aujourd'hui aux engagements reçus par l'ami Maës et les nombreux prix offerts par les généreux donateurs. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1936  -  Le représentant « représentait » trop !  -  L'autre matin, se présentait au Bureau de Recrutement de Caen,  pour y obtenir un certificat de position militaire, en vue d'un prochain mariage, un jeune homme portant à la boutonnière, la rosette d'Officier de l'Instruction Publique. La jeunesse du décoré fit douter de ses titres à cette distinction.

Interrogé par l'adjudant de gendarmerie Michel, l'individu, Serge Bidet, 24 ans, voyageur de commerce en matériel de T.S.F., demeurant à Bois-Colombes, avoua qu'il n'avait aucun droit à la rosette violette qu'il arborait... parce qu'elle facilitait ses affaires. Il a été arrêté pour port illégal de décoration. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1936  -  L’application de la semaine de quarante heures.  -  Les organisation patronales et ouvrières se rapportant aux professions suivantes :

1° Entreprises de manutention dans les ports accessibles ou non aux navires de hautes mer.

2° Aux hôpitaux, hospices, maisons de santé, asiles d’aliénés, sanatoriums, préventoriums.

Sont priées, conformément aux articles 7 et 9 du Livre II du Code du Travail (modifiés par la loi susvisée du 21 juin 1936, instituant la semaine de quarante heures dans les établissements industriels et commerciaux et fixant la durée du travail dans les mines souterraines) de faire parvenir leur avis sur les dispositions à introduire dans le décret ci-dessus prévu, en signalant, le cas échéant, les accords intervenus entre les organisations patronales et ouvrières auxquels elles estiment que le décret à intervenir sevrait se référer et en communiquant à cet effet une copie conforme de ces accords.

Les organisations patronales et ouvrières intéressées devront donner leur avis dans le délai d'un mois.

Leurs communications devront être adressées au Ministère du Travail, Direction du Travail, 127, rue de Grenelle, à Paris (VIIe). Inutile d'affranchir. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1936  -  Un camion prend feu, rue Saint-Gabriel.  -  Vers 3 heures, un camion automobile de la sucrerie Béghin, de Thumeries (Nord), en stationnement rue Saint-Gabriel, en face des entrepôts de la Société Normande d’Alimentation, a été mis hors d'usage par un incendie. Ce camion était chargé de douze tonnes de sucre.

Les deux chauffeurs, MM. Roussel et Roye, en attendant l'ouverture des entrepôts, s'étaient endormis dans la cabine de la Voiture. Une vive chaleur les réveilla. Le camion était en feu. Avec beaucoup de peine, ils parvinrent à sortir de la cabine. Une partie de leurs effets, leurs papiers, ainsi que l'argent qu'ils portaient sur eux, ont été détruits.

Le feu, provoqué vraisemblablement par un court-circuit, a été éteint par les pompiers. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Septembre 1936  -  Le marché du travail.  -  Les deux fonds municipaux de chômage restant à fonctionner dans le département allouent des secours à 421 chômeurs, dont 329 à Caen. 

On note dans les milieux officiels, cette semaine, une nouvelle diminution du chômage dans le Calvados, avec 421 chômeurs contre 440 la semaine précédente. Cette diminution joue intégralement à Caen, qui compte 329 chômeurs contre 348. 

Dans ces 421 chômeurs, les hommes entrent dans la proportion de 369 et les femmes de 52. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1936  -  Un chalutier pêchait dans les eaux anglaises.  -  Le chalutier français « Sainte-Isabelle », du port de Caen, a été arrêté par le garde-côtes anglais « Dart », pour avoir été trouvé pêchant dans les eaux territoriales anglaises. 

La « Sainte-Isabelle » a été conduite, sous escorte, à Plymouth, et son capitaine comparaîtra devant le magistrat de cette ville. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Septembre 1936  -  Menacée par son mari, une femme le frappe avec une hachette.  -  Un drame de l'alcoolisme s'est déroulé hier après-midi à Caen, route de Cormelles, au domicile de M. François Veillaux, âgé de 52 ans, employé de chemin de fer.

Ce dernier, qui se livre quotidiennement à la boisson, rentrait ivre-mort chez lui hier après-midi, vers 14 h. 30, et cherchait querelle à sa femme.

Le sachant méchant et brutal quand il. a bu, Mme Veillaux se réfugia dans cave, poursuivie par son mari, qui ne cessait de proférer des menaces. 

La femme parvint à s'échapper, mais l'ivrogne, qui se faisait de plus eu plus menaçant, poursuivait la malheureuse qui se réfugia à nouveau dans la cave où la brute la rejoignit.

C'est alors que voyant sa vie menacée, Mme Veillaux saisit une hachette servant à fendre le bois et en porta un violent coup au visage de son mari. Celui-ci tomba inanimé sur le sol.

Mme Veillaux s'en fut chez des voisins, auxquels elle raconta la scène qui venait de se dérouler. Ceux-ci avertirent la police et bientôt M. Picard, commissaire de police du 3e arrondissement, se rendait sur les lieux.

Le commissaire trouva, l'employé de chemin de fer perdant du sang en abondance. Il le fit transporter à l'hôpital de Caen où son état a été jugé désespéré,

Toutefois, à l'heure où nous mettons sous presse, il ne s'est pas aggravé.

Les époux Veillaux ont trois fils, respectivement âgés de 24, 22 et 18 ans.

En raison des renseignements recueillis sur le compte de Mme Veillaux et des circonstances du drame, celle-ci a été laissée en liberté provisoire. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1936  -   L’heure d’hiver sera rétablie dans la nuit du 3 au 4 octobre.  -  En vertu des accords passés avec l'Angleterre et la Belgique, l’heure d'hiver sera rétablie dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 octobre prochain. 

A minuit, le changement s'effectuera et l'on retardera les pendules d'une heure. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1936  -   Le quai Vendeuvre.  -  Vers midi 45, un commencement d'incendie s'est déclaré, par suite de combustion spontanée, dans le hangar récemment construit, quai Vendeuvre, par la Chambre de Commerce et où se trouvaient entreposés des sacs de coques d'arachides broyées. 

L'alarme fut donnée par le consignataire de la marchandise, M. Sanzé. Les pompiers du Poste permanent se rendirent immédiatement sur les lieux, sous les ordres du lieutenant Jacquemard, et mirent en batterie une pompe alimentée au bassin voisin. Le feu fut rapidement maîtrisé. Par mesure de précaution, un navire chargé de ciment, à quai près du hangar, s'en est éloigné. 

Les sacs de coques d'arachides parmi lesquels le feu avait pris ont été déplacés un à un par les pompiers et une équipe de dockers et transportés plus loin. Sur toute fumée suspecte, un jet de lance était aussitôt dirigé. 

Parmi les personnalités qui étaient accourues au bruit de l'incendie, nous avons remarqué : MM. Delaunay, Président de la Chambre de Commerce ; Hesse, Ingénieur des Ponts et Chaussées ; Devaux, Secrétaire général de la IVe  Région Économique. 

Le service d'ordre était assuré par des gardiens de la Paix, sous la direction de M. Picard, Commissaire de Police du 3e Arrondissement. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Octobre 1936  -   Le sort d’André Martin.  -  Le bruit a couru à différentes reprises, ces jours derniers, qu'André Martin, l'assassin des époux Tidrick-Rousselle, allait expier son double crime. Certaines personnes bien renseignées annonçaient même que le fourgon contenant les bois de justice était arrivé en gare de Caen... 

Nous sommes en mesure d'annoncer que si le sort d'André Martin n'est pas encore fixé, il ne tardera pas à l'être. Son pourvoi en Cassation a été rejeté et le dossier transmis à la Commission des Grâces. A brève échéance, son distingué défenseur, Me DeIahaye, sera appelé par le Président de la République près duquel il tentera un ultime effort. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1936  -   Le conflit des dockers est terminé.  -  Le conflit qui s'était élevé entre les dockers du port de Caen et la direction des anciens établissements Savare, au sujet du déchargement du vapeur « Oswin » est heureusement terminé. 

Samedi après midi, une entrevue avait lieu à la préfecture du Calvados, sous la présidence de M. Mariacci, secrétaire général de la préfecture, à laquelle assistait M. Hassle, directeur général des établissements Savare, les représentants de la C.G.T. et des dockers, et un ingénieur représentant l'administration des Ponts et Chaussées. 

Les négociations entamées furent heureusement conduites et la reprise dit travail a été décidée pour ce matin. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1936  -   Enlèvement des fumiers à l’école de dressage.  -  Les offres pour l'enlèvement des fumiers à provenir des écuries de l'École d'Équitation et de Dressage du 1er janvier au 31 décembre 1937, devront être déposées sous pli cacheté, au secrétariat général de la mairie jusqu'au mercredi 15 octobre inclus, dernier délai. 

Prendre connaissance du cahier des charges à l'hôtel de ville, au cabinet de l'ingénieur-directeur des services techniques. (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Octobre 1936  -   Avis aux entrepreneurs.  -  Le Maire de Caen informe MM. les entrepreneurs que la décharge située à l'extrémité de l'avenue Albert-Sorel est fermée à dater du 1er octobre 1936.

Il rappelle à MM. les entrepreneurs qu'ils peuvent déposer des déblais, à l'exclusion de plâtras, aux endroits suivants :

1° Cours Caffarelli, entre le terrain servant de dépôt aux établissements Poinsignon et le chemin de halage.

2° Au pont des Prés dans la partie du lit de la Noé-Lévêque située entre le pont des Prés et la déviation du chemin de Louvigny.

3° Dans le terrain appartenant à M. Kuskoreff et situé en bordure du chemin Levalois, sur une largeur de cinq mètres, à partir de la limite actuelle du-dit chemin. (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Novembre 1936  -   Condamné à mort.  -  L'affaire de Lauzevis, l'ouvrier boulanger de la rue Saint-Pierre, qui poignarda sa femme de treize coups de couteau, s'est terminée par un verdict impitoyable. Le jury n'a trouvé aucune atténuation au forfait monstrueux de la brute qui a consommé par un crime toute une existence d'ignominie. Il ne se trouvera personne pour s'étonner de cet acte de justice et de défense sociale.

Les témoins : Nous avons rendu compte samedi de l'interrogatoire, après lequel eut lieu une suspension d'audience. A la reprise on entend les témoins.

Le premier est M. Doucet, commissaire de police qui a procédé aux constatations. M. le docteur Aumont, médecin légiste qui lui succède, donne le résultat des constatations qu'il a faites.

On appelle ensuite Mme Jandard, mère de Mme Lauzevis.

Elle rapporte les paroles prononcées par l'accusé et les menaces qu'il proféra le jour de la Pentecôte.

M. Jandard, qui lui succède, jette à la tête de l'accusé les épithètes les plus expressives, le traitant de menteur, de noceur, de bandit, dépensier.

Parlant de l'entrevue du jour de la Pentecôte, où il proféra des menaces, le témoins déclare : « Si ma femme n'avait pas été là, je lui aurais f….. un coup de fourche ».

On sent également chez le témoin une sourde colère qui ne demanderait qu'à éclater.

M. Jourdain, industriel à Caen, qui a employé Lauzevis, précise que le mercredi matin, le lendemain du crime, l'accusé est venu se faire régler et réclamer sa carte des assurances sociales.

Le réquisitoire et le verdict : A la reprise de l'audience, Me Donnal substitut général, dans son réquisitoire demande une condamnation sévère.

Lauzevis a-t-il frappé une femme acariâtre et méchante. Non. A-t-il tué une femme dépensière. Non plus. A-t-il assassiné enfin une femme paresseuse et vicieuse ? Encore moins. C'est, au contraire, une jeune femme de 24 ans, sur le compte de laquelle tous ceux qui ont été entendus ont été unanimes pour fournir les renseignements les meilleurs que Lauzevis a lâchement assassinée.

Lui, au contraire, depuis sa jeunesse, il est catalogué. C'est un bandit doublé d'un lâche. Il trompe la confiance de cette jeune maman sur le point de l'être une deuxième fois et lui inflige un martyr qui aura duré quatre ans, jusqu'à la mort.

Le ministère public demande un verdict de culpabilité, reconnaissant la préméditation. Il laisse aux jurés le soin d'apprécier s'il doit être accordé des circonstances atténuantes....

Le jury se retire pour délibérer et revient avec un verdict affirmatif sur toutes les questions.

En conséquence, la Cour ai condamne Lauzevis à la peine de mort. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1936  -   Un tender déraille au pont de Vaucelles.  -  Une locomotive et son tender rentraient au dépôt dimanche soir, après avoir garé un convoi composé de wagons de minerai, lorsqu'en arrivant sur le pont qui surplombe la rue de Vaucelles, elle s'engagea, on ne sait comment, sur une voie de garage qui longe les maisons pour aboutir à un butoir. Le choc fit dérailler le tender, qui se coucha sur le mur d'une des maisons dont la façade donne rue de Vaucelles.

Les locataires du logement à hauteur du choc, M. et Mme Couillard, étaient heureusement absents au moment de l'accident. Les meubles, par la  secousse, ont été déplacés et de la vaisselle brisée dans les buffets.

Le mur, heureusement solide, sur lequel le tender se trouvait arc-bouté, résista à la pression et les craintes d'écroulement qu'on avait pu éprouver ne se réalisèrent pas.

Des travaux furent immédiatement entrepris pour dégager le tender de sa fâcheuse position, mais force fut le faire appel à la grue mobile de Mantes. Le poids total du tender est, en effet, de 22 tonnes. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Novembre 1936  -   Pour le vote des femmes.  - Nous rappelons que la très intéressante conférence que la duchesse de La Rochefoucauld doit faire à Caen, le jeudi 12 novembre, à 20 h. 45, aura lieu dans la salle des concerts, à l'hôtel de ville, sous la présidence de M. Camille Blaisot, député, ancien ministre. La conférence aura pour sujet : « Quand voleront les Françaises ?... et traitera de la question du suffrage des femmes et de leur activité, en France et à travers le monde. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Novembre 1936  -   Un infanticide.  -  En rentrant chez ses parents, qui habitent 71, rue de Falaise, la jeune Fernande Perret, âgée de 12 ans, a découvert, à l'angle de cette rue et de la venelle aux Champs, un paquet qu'elle porta chez elle. Son jeune frère, âgé de 5 ans, voulant savoir ce que le paquet contenait, déchira le papier qui l'enveloppait et souleva le couvercle d'un carton. Il aperçut à l'intérieur le corps d'un bébé.

Ayant prévenu leurs parents, ceux-ci allèrent chercher M. Chaté, brigadier cycliste de la police municipale. Aussitôt. M. Chaté se rendit chez les parents de la fillette. Il coupa la ficelle et constata, lui aussi, la présence à l'intérieur du carton, d'un corps de nouveau-né du sexe féminin, qui était enveloppé dans  une toile blanche très fine.

Le macabre paquet fut alors transporté par le brigadier au commissariat du troisième arrondissement. M. Pirard, commissaire de police de cet arrondissement, et son secrétaire, M. Leroux, qui avaient été prévenus, vinrent immédiatement et commencèrent l'enquête.

Le service de la sûreté alerté, le brigadier en chef Morin et le sous-brigadier Démeautis procédèrent aux premières recherches.

M. le docteur Bézin fui appelé pour faire les premières constatations. L'on croit pouvoir dire en attendant la confirmation, car l'autopsie a été ordonnée par le Parquet, que l'enfant n'était vraisemblablement âgé que de quelques heures, qu'il était né viable et que des traces de corde ont été relevées sur le cou, faisant croire qu'il a été étranglé.

Le petit cadavre a été au cours de l'après-midi, transporté à la morgue. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Janvier 1937  -   L’affaire d’avortements de Caen en appel.  -  La Cour d'Appel a rendu hier son arrêt dans la grave affaire d'avortements que le Tribunal correctionnel avait sanctionnée une première fois le 28 mai dernier.

Dans cette affaire étaient inculpées, avec la femme Bourges, 43 ans, demeurant rue Vauquelin, douze autres personnes, qui avaient eu recours aux « soins » de la faiseuse d'anges. Les peines suivantes avaient été prononcées :

La femme Bourges, 5 années de prison ; la femme Lebrichard, 13 mois ; Suzanne Lefebvre, 13 mois ; la femme Miocque, 6 mois ; la femme Laisney, 6 mois ; la femme Delacourt, 6 mois ; la femme François, 6 mois ; la femme Desloques, 6 mois ; la femme Palaud, 6 mois ; Marguerite Lefranc, 6 mois ; la femme Cardon, 3 mois ; Marie-Louise Poulain, 3 mois.

Toutes ces condamnées avaient porté appel.

Le Tribunal avait condamné également à 4 mois de prison avec sursis, Pierre de Kercadio, ancien ami d'une des inculpées.

La Cour d'Appel de Caen, après avoir entendu les nombreuses plaidoiries a réduit sensiblement ces peines sauf en ce qui concerne la principale accusée. Voici, en effet, les peines prononcées par la Cour d'Appel de Caen :

La femme Bourges, 17, rue Vauquelin, 5 ans de prison ; la femme Lebrichard, 4 mois de prison ; Suzanne Lefebvre, 3 mois ; Jeanne Simone, ex-femme Miocque, 3 mois avec sursis ; la femme Laisney, 2 mois avec sursis ; la femme Delacourt, 3 mois avec sursis ; la femme François, 3 mois avec sursis ; la femme Desloques, 3 mois avec sursis ; la femme Palaud, acquittée ; Marguerite Lefranc, 2 mois ; la femme Cardon, acquittée  ; Marie-Louise Poulain, acquittée ; Pierre de Kercadio, acquitté. (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Janvier 1937  -   Un film sera t-il interdit à Caen ?  -  L'Amicale des Bretons du Calvados vient de faire une démarche près de la Municipalité afin que soit interdite la projection à Caen du film d'Yves Mirande : « Tout va très lien, Madame la Marquise », qui a déjà provoqué des incidents dans un cinéma de la Capitale, et que les Bretons considèrent comme injurieux pour leur petite Patrie. 

Ce film doit être projeté, dans notre ville, la semaine prochaine. M. le Maire a déclaré à la délégation de l'Amicale qui était venue l'entretenir de la demande d'interdiction, qu'il examinerait la question avec toute l'attention qu'elle mérite. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1937  -   L’élargissement de la rue de la Gare.  -  Il va bientôt, dit-on, entrer dans la voie des réalisations. Une personnalité caennaise compétente a indiqué que 1937 verra l'établissement de cette superbe voie.

il s'agira évidemment d'un splendide quartier avec ses magasins, ses hôtels, ses cafés. Et des cafés où l'on servira Dominette, l'excellent apéritif à base d'anis. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1937  -   Nos vieux tramways vont disparaître.  -  La Direction de la Compagnie des Tramways nous communique :

La direction des Tramways da Caen a l'honneur d'informer le public que le service tramway actuel sera remplacé à partir du samedi 23 janvier 1937, par des services autobus.

Les lignes suivantes seront desservies :

Ligne N° 1. — Gare État - Maladrerie.

Ligne N° 2. — Gare État - Venoix.

Ligne N° 3. — Gare Saint-Martin - Falaise (Chemin aux Bœufs).

Ligne N° 4. — Boulevard de Rethel - Saint-Pierre.

Ligne N° 5. — Nouvel Hôpital - Théâtre.

Sur chacune de ces lignes le prix par trajet unique pour n'importe quel parcours sera de : 0 fr. 75, payable en montant dans la voiture au chauffeur-receveur.

Ajoutons là ce communiqué les indications suivantes : Le nombre des voitures acquises par la Compagnie est de 17, dont 13 de 32 places et 2 de 46 places.

10 autobus sortiront chaque jour, 6 voitures supplémentaires circuleront le vendredi. Le dimanche, le nombre des voitures en circulation sera également augmenté.

110 trajets ( 55 aller et retour ) seront effectués quotidiennement sur la ligne N° 1 ; 96 sur la ligne 2 ; 83 sur la ligne 3 ; et 54 sur les lignes 4 et 5.

Le nombre de kilomètres couverts chaque jour par les voitures atteindra 556 sur la ligne 1 ; 485 sur la ligne 2 ; 344 sur la ligne 3 ; et 280 sur les lignes 4 et 5. Soit 660 000 kilomètres par an.

La consommation d'essence annuelle dépassera 250 000 litres.

La dépose des voies des tramways aura lieu au fur et à mesure des travaux de voirie, la dépose des lignes aériennes et des poteaux sera faite par les soins de la Compagnie.

La substitution des autobus aux tramways entraînera le licenciement de la plus grande partie du personnel actuellement employé. 4 hommes et 4 femmes, ces dernières devant être occupées comme receveuses supplémentaires aux heures d'affluence. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1937  -   Le vieux Caen qui s’en va…..  -  Les derniers arbres de l'ancienne plantation du Cours Sadi-Carnot, dont l'agonie avait été jusque-là respectée, viennent de tomber, à leur tour, sous la hache du bûcheron. 

Avec eux disparaît un souvenir très cher au cœur des vieux Caennais : celui du café du Chalet, qui fut le rendez-vous joyeux de tant de générations et qui présentait cette originalité d'encastrer dans sa construction de bois les platanes abattus. 

Le café du Chalet... Tout le Caen d'avant-guerre !  

… Ce Caen dont il ne reste plus grand chose et auquel nous ne pouvons songer sans émotion parce qu'il évoque à nos yeux bien des êtres chers que la mort nous ai ravis et qu'il a emporté avec lui toute notre jeunesse... (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1937  -   Depuis ce matin les autobus circulent sur le parcours des tramways.  -  La journée d'aujourd’hui marque une date dans l'histoire de Caen. Quelque chose est changé dans l'aspect de la vie quotidienne. On n'aperçoit plus, tanguant sur leurs rails comme de lourdes barques au mât sans voiles, les antiques cars à la caisse jaune, au brinqueballement cahotant dont les aiguilles, au passage renforçaient le bruit de ferraille. On n'entend plus le timbre, la « cloche », comme on l'appelait, lancer son impérieuse invitation à donner la voie libre. Le tramway électrique est mort, vive l'autobus !

On attendait ce matin son passage avec curiosité, dans toutes les rues situées sur le parcours des lignes. Beaucoup de monde, aux fenêtres, beaucoup de passants arrêtés, surtout aux  points de stationnement, dont les usagers n'ont encore pas l'habitude, et qui se trouvent pour la plupart légèrement en dehors des anciens arrêts des tramways. C'est que maintenant, l'autobus est un véhicule comme un autre, sans priorité, et qu'il doit se ranger bien sagement, comme tous les autres véhicules, sur sa droite, en observant — comme les autres — le sens giratoire autour des refuges entre lesquels son prédécesseur passait avec une hautaine arrogance.

Quelles sont les impressions du public ! Il est encore trop tôt pour le savoir. L'expérience d'une semaine complète est nécessaire pour se rendre compte des avantages et des inconvénients du nouveau système. Disons dès maintenant qu'on s'accorde à trouver une plus grande rapidité dans le service, malgré le temps plus long de l'embarquement, dû aux nécessités de la perception, du fait que les attentes aux croisements sont supprimées. Et puis, il n'y a plus de ces paradoxales différences de classes, qui faisaient qu'un changement de direction, au point terminus, vous transférait de 2e classe en première, sans avoir bougé d'une ligne, et qu'un voyageur assis en deuxième classe, avait à payer un supplément parce qu'il se levait pour offrir sa place à une dame et allait se tenir debout à l'arrière.

On paraît apprécier également la réduction de tarifs, et plus encore la suppression des sectionnements, grâce auxquels cinquante mètres de parcours supplémentaires se payaient sur le taux de cent sous le kilomètre.

Le confort? On est très bien assis, mais le balancement est plus fort que dans les tramways qui roulaient sur rails. Le revêtement des rues pavées amoindrira bientôt cet inconvénient.

Nombre d'usagers demandent dès maintenant l'extension de certains parcours : le terminus de Saint-Martin se trouvant reporté au cimetière Saint-Gabriel ; la ligue de Venoix prolongée jusqu'à Bretteville. Si ces améliorations sont possibles, nous sommes convaincus dès maintenant que le distingué directeur de la Compagnie des Tramways à Caen, M. Gay, s'emploiera à les réaliser.

L'établissement du sens giratoire à la place Saint-Pierre par l'utilisation de la voie anciennement réservée au tramway n'est pas sans dérouter les automobilistes, habitués à ne pas empiéter sur le terrain du « gros frère ». Question d'habitude, avant huit jours on n'y pensera plus.

Les étudiants, fidèles à leur joyeuse tradition, ont tenu à célébrer les funérailles du défunt tramway par une cérémonie fantaisiste qui s'est déroulée place Saint-Pierre, à 15 heures, et qu'ils avaient annoncée par un faire-part du décès de « M. Aimable Trolley… en son vivant tramway de Caen... commandeur du Tintamarre et grand croix de la Roue Carrée, officier de l'ordre de la Brouette, décédé après une carrière cahotante et accidentée et une pénible agonie. »

Tout en France, finit par des chansons ! (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Février 1937  - Les inondations dans la région.  -   Les pluies qui, après une courte accalmie, ont repris avec intensité, ont amené une crue de tous les cours d'eau de la région. La terre complètement, saturée, n'absorbe plus une goutte d'eau, et tout ce qui tombe va grossir les rivières dont le niveau s'élève de façon inquiétante.

A Caen, bien que le barrage ait été complètement levé, la prairie commence à « mouiller » et de larges flaques font à son tapis vert des accrocs argentés. Toute la partie comprise entre la ligne de chemin de fer et l'Orne est inondée et la route de Louvigny couverte depuis le pont de l'Orne, sauf au passage à niveau, où la route est surélevée.

Tous les champs en amont de Caen, en bordure de l'Orne, sur une largeur de plusieurs centaines de mètres, sont recouverts par les eaux, entre notre ville et Thury-Harcourt. La plupart des communes sont touchées par l’inondation.  

La situation cet après-midi

Ce matin, à 8 h., la cote de l'Orne, à Caen, était de 8 m. 30, et, à Thury-Harcourt, de 3 m. 35, en crue.

A 15 h., par basse mer, la cote, à Caen, était demeurée la même. L'Orne étant toujours en crue et I'Odon avait légèrement monté.

La crue atteindra vraisemblablement son maximum, à Caen, ce soir, entre 20 heures et 21 heures.

L'eau a envahi la prairie de Louvigny et coupé la route entre l'école de Natation Maës et le passage à niveau. La route est également coupée entre l'école de natation Arion et le pont du chemin de fer.

Aucun péril n'est à redouter pour le moment. Les administrations ont pris, d'ores et déjà, toutes précautions pour parer à toute éventualité, mais il y a lieu d'espérer qu'elles se révéleront inutiles.

Dans la vallée d'Auge

Dans la nuit du 5 au 6 février, par suite des pluies incessantes de ces derniers jours, les rivières de la vallée de Pont-l'Evêque, la Touques et la Calonne, considérablement grossies, ont, une fois de plus, quitté leur lit et envahi les herbages et les prés.

Au cours de la matinée du 6, Pont-l'Evêque s'est trouvée coupée dans son artère principale à plusieurs endroits, et certaines rues ont été isolées. Toute la journée un service hippomobile fonctionna pour permettre aux nombreux piétons de vaquer à leurs affaires. Les enfants des écoles s'amusèrent de cet intermède inattendu.

En ce qui concerne les inondations dans la vallée, certaines fermes sont isolées par l'eau et de nombreuses bêtes à cornes ont été surprises dans les prairies. Toutefois, la situation s'améliore et aucun accident n'a été signalé. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1937  - La crue de l’Orne.  -   La pluie continue à tomber, toutefois de larges accalmies font espérer que la situation ne va pas s'aggraver, malgré les craintes qu'inspire la marée de demain, avec son coefficient de 0,89.

Les prairies sont inondées aux abords de l'Orne, et l'eau a fait son apparition dans les caves de la cité Gardin.

La cote, qui était à Caen, hier soir, à 20 heures de 8 m. 52, était redescendue, à 4 heures ce matin, à 8 m. 36, pour remonter, à 8 heures, à 8 m. 43.

A Thury-Harcourt, on signalait, à la même heure, une cote de 3 m. 08, en décrue.

Le service des Ponts et Chaussées, en évacuant d'importantes masses d'eau par le canal, s'emploie activement à limiter les effets de la crue. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1937  -  Un commencement d’incendie aux Nouvelles-Galeries.  -  Un commencement d'incendie rapidement maîtrisé, s'est déclaré hier au début de l'après-midi, dans la tuyauterie du chauffage central des Nouvelles Galeries.

Le feu s'était communiqué au plancher de la salle des chaudières, par un tuyau calorifuge : c'est le veilleur de service qui alerta M. Dauphin, directeur, et M. Letocquer, sous-directeur. Ceux-ci mandèrent les pompiers qui arrivaient bientôt et mettaient une lance en batterie.

Les pompiers ne devaient pas tarder à se rendre maîtres du feu, mais, alors que tout danger paraissait écarté, on s'aperçut que le feu couvait encore et menaçait de reprendre plus fortement, les pompiers ont dû enlever complètement le plancher écartant ainsi tout nouveau danger. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1937  -  Un navire caennais arraisonné.  -  Le navire « Gallium », de la Société Navale Caennais, a été arraisonné au large de l'île d’Yeu par un navire espagnol, qui l'a laissé continuer sa route après avoir pris connaissance du chargement. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Mars 1937  -  La prison de Beaulieu va être agrandie.  -  La suppression prochaine du bagne va avoir une répercussion sensible sur le nombre des prisonniers à abriter. Dans les différentes prisons de France et force sera à l'Administration pénitentiaire de procéder à certains agrandissements des maisons existantes.

C'est pourquoi dimanche, M. Andrieux, directeur général de l'Administration pénitentiaire à Paris, accompagné de M. Angeli, préfet du Calvados et de M. Larocque, procureur général, s'est rendu à la Maladrerie où il a procédé, sous la conduite du directeur de la prison, à une visite détaillée de, l’établissement.

Cette visite a été favorable et la prison de Caen comptera parmi celles qui vont bénéficier d'agrandissements importants.

Des plans vont êtres dressés pour que la prison de Beaulieu soit à même de recevoir 5 ou 600 détenus supplémentaires.

Les travaux envisagés, qui seraient de l'ordre de 5 millions environ, devraient commencer dans un délai, maximum de trois mois. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mars 1937  -  Méchanceté.  -  On nous signale des actes de vandalisme qui se renouvellent journellement. Des inconscients, pour le seul motif de mal faire, se font un jeu de détériorer les nombreuses et coûteuses enseignes peintes que font faire de nombreux commerçants sur différents murs de notre ville. Afin de faire cesser cet état de choses, une surveillance active sera faite et tout individu surpris à dégrader lesdits murs sera poursuivi. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1937  -  Une mère qui abandonne son enfant.  -  On est parvenu à découvrir la mère de l'enfant du sexe féminin, âgé d'un mois, abandonné à Caen dans la nuit du 11 au 12 juillet, à la porte de la maison portant le numéro 5 de la rue de l'Engannerie. Ne pouvant payer les différentes nourrices de son enfant, la fille Lebatard était venue à Caen pour le faire admettre à l'hospice.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1937  -  Deux caennais fêtent leurs noces de diamant.  -  Ce matin, en l'église Saint-Jean, au milieu d'une assistance sympathique de parents et d'amis, a été célébrée une messe anniversaire des 60 ans de mariage de M. et Mme Paul Letellier, qui habitent à Caen, rue Guilbert, n° 31. 

C'est en effet le 18 mars 1877 qu'en l'église de Luc-sur-Mer, était bénie l'Union de M. Paul Letellier, alors habitant de Langrune, avec Mlle Eugénie Aubey, une paroissienne de Luc. Deux ans après, les deux époux venaient s'installer à Caen. 

M. Letellier est retraité des Chemins de fer de Caen à la Mer, où il compte 47 ans de bons et loyaux services. Il habite maintenant avec sa femme, de deux ans plus jeune que lui, chez sa fille, Mme Cléreau, la seule qui lui reste des trois enfants que le ménage a eus. 

Nous nous associons à la joie des parents et des amis des vénérables jubilaires et nous souhaitons qu'ils jouissent longtemps encore, au milieu des leurs, de l'estime et de l'affection qui entoure leur souriante vieillesse.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1937  -  Deux boulangers récalcitrants.  -  Procès-verbal a été dressé contre deux boulangers, MM. Bourgarl Henri, demeurant rue Saint-Pierre et Groult Eugène, 60 ans, 214 rue Saint-Jean, pour non fermeture de leurs magasins hier, jour de repos hebdomadaire. (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Mars 1937  -  Abaissement du plan d’eau de l’Orne.  -  Les habitants des communes de Ouistreham, Sallenelles, Ranville, Bénouville, Blainville, Hérouville, Colombelles, Mondeville, Caen, Venoix, Fleury-sur-Ome, Louvigny, Maltot, St-André-sur-Orne, Feuguerolles-sur-Orne, Bully, May-sur Orne, sont informés qu'un abaissement du plan d'eau de l'Orne aura lieu du 25 mars inclus au 27 mars inclus pour permettre aux riverains d'exécuter les travaux nécessaires à leurs ouvrages établis en bordure de cette rivière. 

Si cette opération ne peut être effectuée par suite des circonstances atmosphériques elle sera reportée à la période s’étendant du 12 avril inclus au 14 avril inclus. (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Mars 1937  -  Le boulangers récalcitrant ne cède pas.  Procès-verbal a été dressé contre M. Bourgart, boulanger, place Malherbe, pour avoir tenu son magasin ouvert, hier, jour de repos hebdomadaire. (source B.N.)

 

Mars 1937  -  Un violent incendie, rue Guillaume-le-Conquérant.  -  Le sinistre, vraisemblablement provoqué par un court-circuit, a causé d'importants dégâts. Au cours de la nuit dernière, vers 3 heures, un incendie s'est déclaré dans un immeuble composé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un grenier, faisant l'angle de la rue Guillaume-le-Conquérant et de la rue Saint-Manvieu, occupé par le magasin de faïences, verrerie et poterie de M. Guespin. 

Des voisins, réveillés par les crépitements du feu et par les premières lueurs du sinistre, donnèrent l'alarme, et prévinrent le poste permanent des Sapeurs-Pompiers qui, en quelques minutes, reçut trois appels téléphoniques. 

Lorsque les pompiers, rapidement rendus sur les lieus avec deux voitures et sous les ordres des lieutenants Jacquemard et Fouché, pénétrèrent dans la maison, ils constatèrent que l'intérieur de celle-ci était complètement en flammes, et que le feu qui avait gagné la toiture, menaçait de s'étendre aux immeubles voisins. 

Deux grosses lances branchées sur les bouches des places Fontette et des Petites-Boucheries, furent mises en batterie, cependant que, devant la gravité du sinistre, les officiers décidaient de faire appel aux pompiers bénévoles. La sirène de la caserne de la rue Daniel-Huet fut actionnée et peu après, une vingtaine d'hommes arrivaient en renfort. 

Secondés par le piquet d'incendie du 129e d'Infanterie, accouru au pas gymnastique, les pompiers attaquèrent vigoureusement l'incendie qui, malheureusement avait déjà pris trop de développement pour que les dégâts ne fussent pas sérieux. Bientôt le plancher des greniers s'effondrait cependant que celui du premier étage menaçait de céder à son tour. 

Après d'eux heures de travail, tout danger d'extension du sinistre était écarté. 

La toiture et l'intérieur de l'immeuble ont été détruits ainsi qu'un important stock de marchandises. Seuls ont pu être partiellement préservés une cuisine et une salle à manger. Il y a assurance. Selon les premiers résultats de l'enquête ouverte par M. le Commissaire de Police du IIe     arrondissement. L'incendie aurait été provoqué par un court-circuit. (source B.N.)

 

Avril 1937  -  Il y eut en 1936 diminution d’accidents dans le Calvados.  -   Au cours de l'année 1936, le nombre des accidents mortels occasionnés par les véhicules de toute nature s'est élevé à 68, soit 20 de plus qu'en 1935. 64 sont imputables aux automobiles, 1 à une motocyclette, 3 à des bicyclettes. 

Le nombre des tués est passé de 50 en 1935 à 72 en 1936. 

Pendant la même année 1936, les services de police du département ont constaté, 492 accidents ayant provoqué des blessures, contre 548 l'année précédente, soit une diminution de 50 accidents. 

443 de ces accidents ont été causés par des automobiles, 32 par des motocyclettes, 2 par des bicyclettes, 15 par des véhicules hippomobiles. 

Le nombre total des blessés s'est élevé à 727 contre 728 en 1935. (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Avril 1937  -  Le chômage diminue dans la Calvados.  -   On a enregistré cette semaine une diminution de 71 chômeurs dans le Calvados. Les neuf fonds municipaux de chômage n'allouent plus de secours qu'à  945 chômeurs, dont 450 à Caen ; 184 à Honfleur, 107 à Trouville et 85 à Deauville. On recherche actuellement, pour l'agriculture, des charretiers, vachers et vachères. (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Avril 1937  -  La gare routière de la rue Paul-Doumer.  -  Sur rapport de M. Lenoir, l'assemblée done son approbation à la création, par la Société Générale des Transports Départementaux qui assure la quasi totalité des services routiers, d'une gare routière sur les terrains compris entre les rues Paul-Doumer, de Bras et l'ancien lit de l'Odon et plus particulièrement sur l'emplacement de l'imprimerie Robin et l'hôtel du Grand Dauphin. Les terrains possédés par la Ville sur l'ancien lit de l'Odon seront vendus par celle-ci au prix de 51 fr. le mètre carré et les terrains sur la rue Paul-Doumer seront cédés à celui de 375 fr. le mètre carré. Des boutiques seront construites, en bordure des rues de Bras et Paul-Doumer, par la Société, les projets de façade devront être soumis à l'approbation de la Municipalité. Le problème de la circulation posé par la création de la gare a fait déjà et fera l'objet d'une étude très attentive. 

M. le Docteur Collin regrette l'adoption de ce projet qui entraîne l'abandon de la voie prévue entre les rues Paul-Doumer et de Bras. 

M. Yver aurait préféré voir la gare routière installée à proximité de la place Courtonne ainsi qu'il avait été envisagé. 

M. Dyvrande demande que les boutiques qui seront construites soient réservées aux commerçants locaux. (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Mai 1937  -  Effrayé à la vue d’un troupeau l’éléphant « Mago » s’enfuit.  -  Hier, vers 14 h. 30, un employé du Cirque Medrano conduisait aux écuries de l'Hôtel des Cultivateurs, place  de la Mutualité, l'éléphant « Mago » qui "fut l'une des attractions de la dernière Foire. Au moment où le pachyderme allait pénétrer dans la cour de l'hôtel, survint un troupeau de montons, A la vue de celui-ci, l'animal prit peur, et échappant à l'homme chargé de sa surveillance, s'enfuit au galop, traversa la place, puis le pont des Abattoirs et n'engagea rue de la Gare, semant sur son passage un émoi compréhensible parmi les passants. Son maître qui, prévenu, s'était mis à sa poursuite en automobile, le rejoignit près des bureaux des Chemins de Fer de l'État et, l'appelant et le caressant, parvint à s'assurer de son importante personne. « Mago » a regagné l'abri qui lui avait été assigné, mais son maître avait eu chaud ! (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Mai 1937  -  Un train aérodynamique fera des essais demain entre Caen et Paris.     On sait qu'un train aérodynamique, c'est-à-dire dont les lignes extérieures sont disposées pour n'offrir aucune prise à la résistance de l'air, a couvert le parcours Paris-Marseille en 9 h., atteignant la vitesse horaire de 140 kilomètres. 

Nous croyons savoir que le réseau de l'État n'entend pas rester en arrière et qu'un train aérodynamique est prêt à être mis en service sur ses lignes. Ce train procédera demain à des essais sur le parcours Paris-Caen et retour. 

Il arrivera en gare de Caen à 11 h. 9 et en repartira à 13 h. 56. (Source : Le Moniteur du Calvados)     

 

Juin 1937  -    Alignement du quartier Saint-Louis.    Une enquête sera ouverte à la Mairie de Caen, sur le projet de déclassement de la voie J du plan des alignements du quartier Saint-Louis (Cour de la caserne Hamelin).

Les pièces du projet seront déposées à la Mairie (Bureau de la Voierie) du 4 au 13 juin 1937 inclusivement, pour que les habitants puissent en prendre connaissance tous les jours, samedis après-midi, dimanches et fêtes exceptés, de 9 heures à midi et de 14 à 18 h. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juin 1937  -    Le passage à Caen des bataillons havrais du 129e R.I..    Un public extrêmement nombreux s'était rendu, hier, dans le centre de la Ville, pour assister au passage des deux bataillons du 128e d'infanterie, venant du Havre, pour gagner Mortain par la route, en trois étapes, et là s'embarquer, le 1er juillet, à destination, du Camp de Coëtquidan, où vont se dérouler des manœuvres de Corps d'Armée. Ce passage avait été indiqué comme devant avoir lieu vers la fin de la matinée et, dès avant 11 heures, la foule se pressait sur la place Saint-Pierre et sur les trottoirs des rues principales.

Il est infiniment regrettable qu'un fâcheux concours de circonstances ait privé la plupart des Caennais du spectacle qu'ils attendaient et les ait empêchés, du même coup, de manifester à  nos soldats leur chaleureuse sympathie et d'exprimer à l'Armée ses sentiments de fidèle attachement.

Retardés aux écluses d'Ouistreham, les deux bateaux qui transportaient les troupes ne devaient parvenir à Caen que tardivement. Il était plus de midi lorsque le premier, ayant à bord le 2e bataillon, put accoster, et plus de 13 heures, lorsque les soldats s'engagèrent dans la rue Saint-Jean.

Derrière la « clique » et la musique, venait, à cheval, le Colonel Dunoyer, commandant le régiment, puis immédiatement après lui, le drapeau, escorté de sa garde, lourd de gloire, rappelant en lettres d'or, sur son étamine, l'héroïque passé du 129e de ligne, que symbolisent, avec les noms des grandes batailles de la dernière guerre, ceux non moins prestigieux de Loano, Zucarelio, Krasnoe, La Bérézina. Suivaient, en colonne, par trois, précédées de leurs fanions, les 5e , 6e, 7e Compagnies de Fusilliers-Voltigeurs et dans un grand bruit de voiturettes, la Compagnie de Mitrailleuses du 2e bataillon. Le Médecin-Major, ses infirmiers et une voiture régimentaire fermaient la marche.

Le 2e bataillon devait être rejoint aux cantonnements de Bretteville-sur-Odon, par le 1er bataillon, déparqué vers 13 h. 30, et qui gagna ceux-ci par les quais, le Grand Cours et la route de Louvigny.

En fin d'après-midi, le concert donné sur la place de la République, par l'excellente musique du 129e, réunit une importante assistance, qui applaudit à maintes reprises le programme de choix impeccablement exécuté sous la direction du Capitaine Clérisse. Le Général Champon, commandant la 5e Division d'Infanterie, assistait, en civil, à ce concert, ainsi que le Colonel Dunoyer et plusieurs officiers.

Ce matin, le bataillon Caennais du 129e pour lequel le réveil avait sonné à 2 h. 15, a rejoint le gros du régiment et a pris la route avec lui au petit jour.

 

Juin 1937  -    Un important incendie ravage plusieurs immeubles dans le quartier Singer    Un important incendie qui à causé de graves dégâts mais qui eut pu avoir des conséquences beaucoup plus, désastreuses encore, a ravagé, hier après-midi, plusieurs bâtiments dans le quartier Singer. Il était 11 h. 30 environ lorsque le sinistre se déclara dans les ateliers de la carrosserie Fleureau, rue Frémentel. Croyant à un feu de cheminée sur la foi d'un appel téléphonique donné par un voisin insuffisamment renseigné, le poste permanent des pompiers envoya une voiture et trois hommes. Mais lorsque ceux-ci arrivèrent sur les  lieux, ils se trouvèrent en présence d'un véritable incendie dont l'extension était déjà sérieuse.

Des renforts furent demandés et la sirène d'alarme alerta les pompiers volontaires dont le nombre était malheureusement réduit par suite de la présence au Congrès de Sauvetage de Trouville d'un certain nombre d'hommes de la Compagnie. D'autre part, il semble bien que le hululement de la sirène ne fut pas entendu de tous. Quoiqu'il en soit, les pompiers ne se trouvèrent pas assez nombreux pour combattre seuls le fléau qui, rencontrant un aliment facile dans les marchandises entreposées dans les ateliers par ailleurs construits de matériaux légers, se développait avec une foudroyante rapidité.

Des passants et le piquet d'incendie du 129e R.I., commandé par le sous-lieutenant Agez joignirent leurs efforts à ceux des sapeurs que dirigeait le sous-lieutenant Fouché. Ce dernier, avec une science tactique et un esprit de décision qu'il faut souligner, devait rencontrer un concours précieux dans la personne du Commandant Blanchard — qui, on s'en souvient, fut l'un des meilleurs officiers de notre Compagnie, il y a quelques années. Le dévouement et les connaissances techniques du Commandant Blanchard se révélèrent une fois de plus particulièrement efficaces et il n'est que juste de dire que ce fut, pour bonne part, grâce à lui que le pire put être évité.

Attaqué par trois points à la fois, le feu qui avait gagné, vers la rue de la Marine, les bâtiments proches occupés par les réserves et les ateliers des établissements de bonneterie en gros Grandin et Guérard, les entrepôts de spiritueux de M. Moynié et ceux de M. Lefèvre, courtier en farines, ne fut maîtrisé qu'après une heure de travail acharné.

Dans les ateliers de la carrosserie Fleureau. entièrement détruits, plusieurs automobiles en réparation ont été la proie des flammes ou gravement détériorées. Quantités de marchandises ont été perdues soit par le feu. soit par l'eau déversée en torrents. Un logement de quatre pièces situé dans un immeuble appartenant à M. Cautru, avoué, place Saint-Sauveur, et occupé par M. Marcel Gros a été également dévasté. M. Gros, qui assistait à la fête aérienne de Cormelles lorsque le sinistre se déclara et qui en fut prévenu par un parent, n'a retrouvé intacts que quelques menus objets, une timbale et un album, dit-on.

Ce fut à son retour d'une promenade que M. Fleureau, de son côté, apprit le désastre qui le frappait. L'incendie a également affecté plusieurs autres personnes dont les locaux ont été  endommagés plus ou moins sérieusement.

Sur les lieux du sinistre, on remarquait la présence de MM. André Detolle, maire de Caen, Frapard, Legrix, Pasquier, et Patry, conseillers municipaux ; Renard, secrétaire général de la Mairie ; le lieutenant-colonel Furioux, commandant le Détachement du 129e R.I., etc…..  

Le service d'ordre était assuré par la Police municipale, sous les ordres de MM. Charbonnier et Pirard, commissaires de policé ; Régnier, inspecteur des Gardiens de la Paix,  et par la Gendarmerie, sous les ordres de l'adjudant Michel.

Les dégâts, non encore exactement évalués, s'élèvent à plusieurs centaines de mille francs. Une enquête est ouverte sur les causes du sinistre.

Ce sinistre et les circonstances dans lesquelles il s'est développé montrent l'extrême urgence d'une réorganisation complète des moyens de lutte contre l'incendie, réorganisation dont le Conseil municipal est d'ailleurs saisi, et qui va faire l'objet d'un examen particulièrement sérieux de la Commission compétente, au cours de sa réunion de demain.

Si nous sommes bien renseignés, les mesures envisagées comporteraient, la refonte de la Compagnie de Sapeurs-Pompiers, et éventuellement l'acquisition d'un complément de matériel, le poste permanent serait porté à 20 hommes, par contre l'effectif total serait ramené à 50 hommes.

Il faudrait également, à notre avis établir des sirènes d'alarme en quelques points éloignés du centre, il a été constaté hier, une fois de plus, que celle qui est actuellement en service n'est pas, d'une portée suffisante, et que même dans les quartiers centraux, son action ne se fait pas sentir en plein jour.   (source M. du C.)

 

Juin 1937  -    Une tête va tomber à Caen.   Le crime le plus odieux qui ait depuis longtemps ensanglanté les annales du Calvados aura demain son épilogue.

Donatien, l'assassin de la petite Marie Olier, paiera de sa tête son abominable forfait, ainsi que le faisait prévoir l'invitation faite avant-hier à son défenseur de solliciter la clémence présidentielle.

Celle-ci lui a été refusée.  La justice des hommes suivra son cours inexorable. Il ne reste plus à Donatien qu'à espérer en celle de Dieu.

UN CRIME ATROCE

C'est le 4 juin 1933, jour de la Pentecôte que fut commis le crime odieux dont la victime, Marie Olier, n’était âgée que de 8 ans. Le cadavre de l'enfant fut découvert le lendemain, horriblement mutilé.

L'auteur de ce meurtre abominable ne put être retrouvé.

Durant l'après-midi, l'enfant avait été chargée d'une course par sa mère. Elle devait acheter des gâteaux dans une épicerie de Goustranville où d'ailleurs elle ne parut pas.

Vers 18 heures, inquiète de l'absence prolongée de sa fille, Mme Olier, en compagnie de son mari qui venait de rentrer de Cabourg où il avait passé la journée, se mettait à sa recherche. En vain, les malheureux parents s'efforcèrent-ils de retrouver leur fille. Désespérés, ils se rendirent à la gendarmerie de Dozulé. Immédiatement le chef de brigade et plusieurs de ses hommes se mirent en route et battirent la campagne. Vers deux heures du matin, on découvrit dans un champ le pantalon déchiré de la fillette. A 3 heures, les gendarmes rentraient à la caserne. Deux heures plus tard, ils reprenaient leurs investigations et trouvaient dans une haie, à proximité de la route de Caen à Rouen, le corps de la jeune Marie L'enfant avait été étranglée et violée.

L’autopsie du cadavre révéla des détails inouïs. L'assassin s'était acharné à tuer la malheureuse enfant avec une rage telle que les cartilages du larynx avaient été brisés.

Des recherches entreprises durant de longs mois, ne devaient pas aboutir. Plusieurs pistes furent suivies sans résultat.

Toutefois les soupçons se portèrent sur un individu qui avait été vu circulant à bicyclette à 1 500 mètres environ du lieu du crime et dont l'allure suspecte avait attiré l'attention de trois personnes qui l'avaient rencontré. La bicyclette sur laquelle circulait cet individu correspondait au signalement d'une machine volée le même jour à Saint-Léger-du-Bosq. Il ne fut pas possible d'identifier cet homme et après deux années, un non-lieu intervint le 22 août 1935, faute de charges suffisantes contre quiconque.

TROIS ANS APRÈS...

Il était dit néanmoins que ce crime ne resterait pas impuni.

Le 12 mai 1936, la gendarmerie de Blangy-le-Château fut prévenue que la dame Paumier, demeurant à St-André-d'Hébertot, avait tenu une conversation qui laissait prévoir qu'elle connaissait l'assassin de la petite Olier. Elle fut aussitôt entendue à ce sujet et elle n'hésita pas à dire que ses soupçons se portaient sur son neveu, Donatien Gaston, qui était venu, à cette époque, lui rendre visite.

L'enquête fut immédiatement reprise et la police mobile put se procurer facilement le signalement et la photographie de Donatien, qui avait été déjà condamné. Le signalement correspondait à celui de l'individu qui avait été vu circuler sur une bicyclette semblable à celle volée le jour de la disparition de la jeune Olier.

Une information fut ouverte contre Donatien du chef de vol de la bicyclette et un mandat d'arrêt fut décerné contre lui. II fut arrêté le 9 juillet en Seine-et-Marne.

Interrogé, il reconnut le vol de la bicyclette au préjudice du fils André, de Saint-Léger-du-Bosq. Lui ayant demandé des précisions sur l'emploi de son temps à la suite de ce vol, il a fourni des alibis reconnus inexacts et ce n'est que le 29 juillet 1936 qu'il reconnut être l'auteur du meurtre et du viol de la jeune Olier. Il confirma à plusieurs reprises ses aveux, complétant ses premières déclarations.

Donatien a déclaré avoir commis son crime sous l'influence de l'alcool, mais les témoins qui l'ont vu avant le meurtre sont unanimes à dire qu'il n'était pas ivre.

Une reconstitution du crime eut lieu à Goustranville, le jeudi 6 août dernier.

Répondant brièvement, d'une voix sourde, aux questions du magistrat qui, se basant sur ses aveux et les renseignement recueillis lors de la première enquête, reconstituait la scène, Donatien revécut le drame atroce sans la moindre apparence d'émotion.

AUX ASSISES

C'est le vendredi 22 janvier que s'ouvrirent devant les Assises du Calvados, présidées par M. le Conseiller Cauvin, les débats qui devaient se terminer par une sentence de mort. Avec un talent et un courage dignes d'une meilleure cause et d'un meilleur sort, Me Féquet, s'acharna à disputer au Ministère public la tête de son triste client, Mais, Donatien semblait prendre à tâche de contrecarrer ses efforts. Il apparu comme un alcoolique sadique et brutal, dépravé jusqu'à l'extrême, et dut reconnaître que le viol de la malheureuse petite Marie Olier fut  consommé en deux fois, ce qui amena le président à déclarer.

— Je retrouve là l'individu dont on a dit qu'il violait les mortes à la morgue de l'Hôpital du Havre... J'ajoute que votre crime accompli, vous avez pris l’enfant et vous l'avez jetée dans un fossé, comme une ordure... A l'instruction, vous avez essayer d'apitoyer le juge en racontant que vous aviez des remords : vous ne m'apitoierez pas, moi, je vous en préviens. Je réserve ma commisération pour la petite martyre et ses malheureux parents.

C'est également le sentiment que l'on doit éprouver au moment ou Donatien va régler avec la société le compte terrible qu'il a ouvert le 4 juin 1933. (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Juin 1937  -    Gaston Donatien a été exécuté à l’aube .   Pour la seconde fois en sept mois, une tête est tombée, ce matin, à Caen.

Gaston Donatien, l'abominable assassin de la pauvre, petite Marie Ollier, a expié. Il avait 29 ans.

II est mort sans faiblesse, résigné à I inévitable, s'abandonnant à son destin avec un fatalisme qui a surpris chez l'homme qui disait au cours de sa détention : « Lorsqu'ils viendront pour me guillotiner, ça n'ira pas tout-seul ».

En dépit de ce propos, lancé, dans un moment de forfanterie, Donatien ne croyait pas d'ailleurs être exécuté. Il eut confiance jusqu'au dernier réveil, s'accrochant désespérément à, l'espoir d une révision de son procès que des dépositions postérieures aux débats de la Cour d'Assises lui avaient permis d'envisager mais qui devaient se révéler sans valeur.

Trois ans durant. Donatien avait échappé à la Justice. Condamné, pendant six mois il échappa au bourreau. L'heure du châtiment est venue quand même. Il a payé. Sa dette était bien lourde... Quel fardeau qu'un cadavre d'enfant !

Peut-être parce qu'instruit d'expérience par la précédente exécution à laquelle, maintenu loin du lieu du supplice par des cordons de police, de gendarmerie et de troupe, il ne put assister, le public était peu nombreux aux dernières heures de la nuit devant, les barrages établis à droite et à gauche de la Maison d'Arrêt et à l'extrémité de l'avenue qui conduit à celle-ci. Guère plus nombreux que les deux cents « privilégiés » admis aux abords de la prison sur le vu d'un laissez-passer délivré par le Parquet général.

Le service d'ordre réunissait 120 soldats du 43e R.A., sous les ordres du Capitaine Stiévenard, 40 gendarmes commandés par le Capitaine Gaubert et 40 gardiens de la paix ayant à leur tête l'Inspecteur Régnier. M. Ogliastroni, Commissaire Central, le dirigeait, secondé par MM. Charbonnier et Pirard, Commissaires d'arrondissement. M. Salzmann, Commissaire Spécial, était également présent.

Il était environ 3 heures lorsqu'au galop d'un vieux cheval, une lanterne-tempête se balançant à hauteur du marche-pied, s'engagea dans l'avenue de la prison, le noir fourgons  transportant la sinistre machine. La voiture se rangea sur la gauche, presque au long du haut mur de la Maison d'Arrêt. Quatre hommes en descendirent. L'un d'eux, légèrement voûté, vêtu d'un complet de couleur grise et coiffé d'un feutre mou, s'avança rapidement vers la porte du bâtiment, s'arrêta à deux mètres de celle-ci et, désignant le sol, fit un geste indiquant : « Ici ! ». Puis M. Deibler s'écarta et, tirant une montre de son gousset, la consulta cependant que ses aides, en bourgeron bleu, commençaient sur l'emplacement désigné le montage de la guillotine. La lampe électrique placée au-dessus du portail de la prison éclairait leur lugubre et silencieux travail.

La nuit qui s'achève est d'une infinie douceur. Au ciel où brille dans un halo lumineux le croissant d'or de la lune, les étoiles, une à une, s'éteignent. Une seule, scintillante comme un diamant, demeure piquée au-dessus d'un nuage immobile. L'air sent les foins.

En moins d'une demi-heure, les seconds de Monsieur de Paris ont achevé leur besogne. Fine et longue, « La Veuve », découpe dans la clarté crue qui l'inonde sa tragique silhouette. A deux ou trois reprises déjà, M. Deibler a interrompu sa promenade solitaire pour regarder de nouveau le cadran de son chronomètre. Lorsque ses aides se sont écartés, il s'approche à son tour de la guillotine, l'examine d'un coup d’œil qui se porte sur le moindre détail, puis, à la force des bras, hisse à son sommet, par coups saccadés, le couperet triangulaire dont l'acier s'anime d'un brutal reflet.

Peu après, les rangs du service d'ordre s'écartent pour laisser passage à deux automobiles. La première est occupée par MM. Delalande, avocat général ; Meugin, son Substitut ; Le Gall, juge d'instruction et Pasquier, commis greffier. Dans la seconde se trouvent Me Féquet, avocat au Barreau de Pont-l'Evêque, qui défendit Donatien, et M. l'abbé Lacour, aumônier de la Prison.

A peine ont-ils quitté leurs voitures que magistrats, prêtre et défenseur, passent la porte de la Maison d'arrêts.

Lentement, les minutes s'écoulent. Une rumeur monte de l'assistance qui s’est accoutumée à l'atmosphère écrasante et qui, un peu oppressée d'abord, s’est ressaisie et hausse le ton des conversations

Le jour naît. Là-bas, à travers les feuillages des arbres de la route de Bayeux, les premières lueurs de l'aube mêlent le rose, le rouge et le jaune. Au-dessus des frondaisons la transparence du ciel s'accroît.

Dans le clair-obscur, les bois de la guillotine prennent une teinte brique sur laquelle se détachent les pièces de métal qui les assemblent.

A 3 h. 50, Monsieur de Paris, après avoir une fois de plus consulté sa montre, se dirige avec ses aides vers le portail de la prison. A travers l'un des vantaux entrouverts pour les laisser passer, on distingue à demi-cachée par les branches d'un arbuste, une fenêtre éclairée. L'heure de l'expiation a sonné. Dans sa cellule, veillé par un gardien. Donatien dort d'un sommeil profond, si profond que pour l'en tirer, on doit lui frapper sur l'épaule à plusieurs reprises.

  « Donatien, votre recours en grâce est rejeté. Ayez du courage... » L'assassin de la petite Marie Ollier ne paraît pas comprendre. Et puis, tout à coup, une abondante sueur lui inonde le visage.

 « Ah, oui ! dit-il, comme hébété, l'affaire de Goustranville.. » Et il ajoute, tout de suite : « Ça n'est pas moi... »

Cependant qu'on lui passe ses vêtements, Donatien se reprend, son visage qui avait blêmi retrouve ses couleurs. Et bientôt, on l'entendra murmurer : « Après tout, il faut bien mourir un jour ou l'autre... Alors, tout de suite ou plus tard... Je m'en f... ».

Il accepte, les secours de la religion, se confesse, entend la messe et communie. Au cours de l'office, un instant, il sera secoué d'un violent tremblement. Plus tard, à son avocat qui s'efforce de lui faire conserver son calme en lui rappelant qu'une vie meilleure lui est réservée dans l'au-delà maintenant qu'il s'est mis en règle avec Dieu, il répond: « Je l'espère bien, car je n'ai pas eu de chance sur la terre... »

Donatien- appartient maintenant au bourreau.

Il subit sans révolte la funèbre toilette, boit un verre de rhum et prend la cigarette qui lui est offerte. On signe la levée d'écrou...

4 h. 15. Les magistrats sortent de la Maison d'Arrêt, et, chapeau bas, se rangent à proximité de la guillotine. Des exclamations étouffées, un mouvement dans l'assistance.

Lentement, la porte de la prison tourne sur ses gonds découvrant un groupe en tête duquel marche l'Aumônier qui, brusquement s'écarte. Soutenu par les aides de l'exécuteur, Donatien paraît, la cigarette aux lèvres, tirant nerveusement de courtes bouffées. La chemise blanche, largement échancrée, laisse voir une poitrine velue. Devant lui, à quelques pas, il voit surgir la guillotine sur laquelle son regard se pose quelques secondes, puis, au moment où l'on va le pousser sur la bascule, Donatien baisse la tête, sans lâcher sa cigarette.

Un éclair d'acier. Un bruit sourd. Un flot de sang qui arrose les montants de la machine. Justice est faite. Il est 4 h. 17. Encadré de gendarmes, sabre au clair, le fourgon contenant la dépouille du supplicié s'éloigne en direction du cimetière Saint-Gabriel où le corps sera inhumé en présence de l'Aumônier qui l'accompagne et d'un Commissaire de Police.     Olivier ADELINE.  (Source : Le Moniteur du Calvados)   

 

Juin 1937  -    Il y a dix-neuf ans, le « Brignogan » sautait dans le port de Caen.    29 Juin 1918, Il y a déjà dix-neuf ans...  

C'était un samedi, Caennais de l'époque, vous souvenez-vous ?

Par l'une de ces belles nuits claires et tièdes comme le mois qui s'achève nous en réserva quelques-unes, au milieu du profond silence de la ville endormie, une formidable détonation retentissait soudain, ébranlant l'air d'ondes brutales.

En un instant, les fenêtres se peuplèrent de visages inquiets. C'était le temps des raids sanglants des « Taubes » sur les cités de l'arrière. Bien qu'éloignée du front de guerre, Caen redoutait, elle aussi, l'audace des aviateurs allemands. Des exercices d'alerte nocturne n'avaient-ils point été effectués, la semaine précédente, sur les ordres du commandant de la Place.

Au bruit terrible tirant brusquement la ville de son sommeil, chacun avait eu la même pensée...

On se précipita au dehors. La nuit avait repris déjà toute sa sérénité. Au-dessus des toits pressés, rien que des myriades d'étoiles piquant le firmament de lumineux points d'or. Vers le port, une lueur rougeoyait le ciel. A peine y prêta-t-on attention.

Le lendemain, on devait apprendre de tragiques nouvelles. Vers 23 h., un incendie s'était déclaré sur un vapeur, le « Brignogan », amarré sur le canal, non loin du pont de Calix. Alertés, les pompiers s'étaient rapidement rendus à bord. Sournoisement, les flammes avaient gagné la soute où se trouvaient emmagasinés les obus destinés à la défense du navire armé contre les attaques des sous-marins ennemis, et une explosion éventrant le bateau, s'en était suivie. Sur le bâtiment déchiqueté, trois hommes, trois pompiers avaient trouvé la mort : le lieutenant Thibault, le sergent Lefèvre et le caporal-fourrier Voisin. Plusieurs autres avaient été blessés, certains grièvement, et, parmi ces derniers, le lieutenant Paulmier, récemment disparu.

On peut dire, en vérité, que la cité entière prit le deuil, les uns et les autres oubliant les angoisses de l'heure pour ne penser qu'aux victimes de l'effroyable catastrophe et à leurs malheureuses familles.

Quelques jours après, se déroulaient, au milieu d’une affluence énorme, les obsèques communes de Thibault, de Lefèvre et de Voisin. Derrière les chars funèbres, encadrés par les sapeurs-pompiers en grande tenue, marchaient, près des parents des morts, toutes les notabilités caennaises.

Au cimetière Saint-Gabriel, devant les cercueils disparaissant sous les fleurs, il y eut des discours célébrant les glorieux sacrifiés et promettant la reconnaissance publique...

Et puis, les ans ont passé... Aujourd'hui, la catastrophe du « Brignogan » ignorée de quantité de nouveaux caennais, n'est plus par ailleurs, pour beaucoup trop de vieux habitants de notre ville, qu'un épisode du passé.

Seuls, les sapeurs-pompiers, fidèles au culte du souvenir, vont, lorsque revient l'anniversaire du douloureux événement, s'incliner devant le petit monument élevé à la mémoire de leurs camarades, tombés, eux aussi au champ d'honneur.

Ainsi va la vie…..          Olivier ADELINE.   (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Un dramatique incendie, rue de Vaucelles.   Vers 4 h. 45, trois personnes, M. Charles Villeneuve, employé de chemin de fer, demeurant rue d'Auge, 33, sa femme, et un militaire appartenant à la Compagnie Saharienne de Colomb-Béchar, M. René Marie, en permission route d'Harcourt, 74, passaient rue de Vaucelles, revenant d'assister à l'exécution de Gaston Donatien, lorsqu'à hauteur de l'Hôtel Saint-Michel, des cris de « Au secours ! Au feu! » leur firent lever la tête.

Ces cris étaient poussés par un jeune homme, penché à la fenêtre de la mansarde d'une maison située au n° 60, habitée par M. Calendot, boulanger.

Ne sachant comment pénétrer clans l'immeuble dont le rez-de-chaussée, occupé par la boutique de M. Calendot, était fermé, M, Villeneuve et M. Marie encouragèrent le malheureux à se laisser glisser au dehors, le peu de hauteur de l'immeuble leur paraissant permettre ce saut sans trop de danger.

Le jeune homme, Lucien Saligaud, 20 ans, commis au service de M. Calendot, obéit, Lorsqu'il eut touché le sol, il expliqua que son patron, son fils et sa fille, le premier âgé de 13 ans et la seconde de 9 ans, se trouvaient certainement bloqués au premier étage par l'incendie qu'une abondante fumée commençait à déceler.

Puis s'emparant d'une bouteille, M. Saligaud la jeta dans les vitres de l'une des fenêtres du premier étage.

A ce moment, M. Villeneuve voyant sortir du couloir contigu à la maison et conduisant à la cour dite des « Quatre Nations », un homme affolé. « La maison brûle! hurlait-il Sauvez mes petits! ». Et, M, Calendot, faisant demi-tour, se précipitait dans l'escalier donnant sur le couloir et que les flammes embrasaient.

Quelques secondes plus tard, il apparaissait à la fenêtre de l'étage que la bouteille avait atteinte. Près de lui, son fils et sa fille montraient des visages terrifiés. « Jetez-nous la petite ! » lui cria M. Villeneuve, qui n'obtint que cette réponse angoissée : « Je n'en peux plus… »

S'aidant d'une échelle double trouvée dans le voisinage, M. Villeneuve et M. Marie parvinrent à sauver M. Calendot et les siens. L'infortuné boulanger avait ses vêtements en flammes. Atteint de graves brûlures, il fut transporté à l'Hôtel Saint-Michel, puis à la pharmacie Guégan. Brûlée également, mais moins sérieusement, la petite fille fut amenée par Mme Villeneuve au café du Progrès où elle devait bientôt recevoir les soins de M. le docteur Buhot qui la fit conduire à la Clinique Saint-Martin.

Avant de se laisser emmener, M. Calendot avait supplié MM. Villeneuve et Marie de tenter de sauver son argent et ses livres de comptabilité se trouvant dans la boutique, et leur avait remis ses clefs.

Accompagnés d'un voisin, M. Sarkissof, cordonnier, 21, rue de Vaucelles, MM. Villeneuve et Marie parvinrent à pénétrer dans le magasin et réussirent à se saisir de la caisse et des registres qui furent déposés chez M. Busch, boucher.

Pendant que se déroulaient ces événements, Mme Defrance, serveuse au café Lecoq, avait téléphoné aux pompiers. De l'Hôtel Saint-Michel également, le poste permanent de la rue Daniel-Huet avait été alerté. La sirène d'alarme fut mise en action.

A 5 h. 10, deux voitures arrivaient. Sous les ordres du Chef de Bataillon Binet, les sapeurs attaquaient l'incendie par la rue et par la cour, Au bout d'une heure d'efforts, ils parvenaient à localiser le feu mais, de l'immeuble sinistré, il ne restait guère que les murs.

Craignant de voir le feu s'étendre à leurs habitations, plusieurs voisins avaient déménagé en hâte, non souvent sans dommages.

On ignore les causes du sinistre qui, croit-on toutefois aurait été provoqué par un feu de cheminée.

Sur les lieux du sinistre, nous avons remarqué la présence de MM. Detolle, maire de Caen, Vallée, Leconte, Pasquier, Pelletier, conseillers municipaux; Ogliastroni, commissaire central, Pirard, commissaire du IIIe  arr. La police municipale et la gendarmerie assuraient le service d'ordre.

Après avoir reçu les soins de M. le docteur Buhot, M. Calendot a été transporté, comme sa fille, à la Clinique Saint-Martin.

Aux dernières nouvelles leur étal n'inspirent pas d'inquiétudes. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    La mort horrible d’un garagiste caennais.  -  Un terrible accident s'est produit hier après-midi dans un petit atelier de réparations d'automobiles, exploité par M. Henri Vincent, 32 ans, impasse Varignon.

M. Vincent était occupé au démontage du pont arrière d'un camion appartenant à M. Busnel, marchand de bestiaux, rue d'Auge, camion qu'il avait en réparation, pour faciliter son travail, il était allongé sur le dos sous le véhicule et ayant eu besoin de nettoyer les pièces qu'il retirait, il pria un de ses aides. M. Gauthier, de lui passer de l'essence. En possession d'un bidon, il voulut en verser le contenu dans un récipient, mais à peine avait-il commencé le transvasement, qu'une immense gerbe de flammes jaillit.

Aussitôt, voyant le danger couru par M. Vincent, les ouvriers présents voulurent le dégager de dessous le véhicule en le tirant par les pieds, mais le malheureux agissant par réflexe incompréhensible, se cramponnait pour ne pas traverser les flammes. Finalement, il put être dégagé, et, à l'aide d'extincteurs, les flammes l'environnant purent être éteintes. Il était très grièvement brûlé sur toutes les parties du corps et après avoir été transporté aux établissements Gatelle-Duprat, où il reçut des soins du docteur Buhot, appelé en toute hâte, il fut conduit à l'hôpital où son état a été jugé très grave.

Le malheureux est décédé à 18 h. 45, des suites de ses atroces brûlures.

Les pompiers, sous les ordres du lieutenant Jacquemard, se sont rendus sur les lieux et ont pu très facilement se rendre maîtres du commencement d'incendie qui s'était déclaré. Le camion a peu souffert du feu.

L'enquête ouverte par M. Doucet, commissaire de police, n'a pu établir de façon précise les causes de l'incendie. Toutefois, il est probable que, l'on se trouve en présence d'un accident dû à un court-circuit. M. Vincent se servait en effet pour s'éclairer dans son travail d'une baladeuse électrique. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Le temps qu’il a fait en mai.  -  Normal pour la pluviosité, le mois de mai a été exceptionnellement chaud. Le beau mois de mai classique est un mythe dans nos régions et la moyenne générale de température atteint seulement 12° 05 dans le Calvados. Cette année, nous enregistrons 14° 08 à l'observatoire de Sainte-Honorine-du-Fay. C'est là une moyenne exceptionnelle qui n'a été dépassée que trois fois depuis 1873, 14° 03 en 1893, 14° 04 en 1922 et 14° 13 en 1917.

Les pluies ont été normales. Elles se sont réparties du 9 au 21 et n'ont présenté de l'importance que le 8, le 10 et le 13, si bien que, tout en présentant un total voisin de la moyenne 56 m/m, elles n'ont pas empêché le mois d'être très beau dans son ensemble.

On remarquera la concordance des résultats qui fait honneur à l'esprit d'exactitude et de précision des correspondants de la Commission Météorologique du Calvados.

Du 20 mai au 20 juin, s'est écoulée une belle période favorable à la fenaison, que les cultivateurs avisés ont su mettre à profit. Abbé Gabriel. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Le Stade Malherbe va-t-il continuer dans lu voie du professionnalisme ?  -  Cela dépend du résultat de la souscription ouverte dans ce but, mais il semble bien, dès maintenant, qu'on puisse répondre par l'affirmative. Sur 100 000 francs qu'il est nécessaire de réunir avant lundi soir, 80 000 sont déjà souscrits. Nous ne pouvons croire qu'il soit impossible de trouver le reste.

Être si prêt du but et ne pouvoir y toucher voilà ce à quoi de vrais sportifs ne sauraient se résigner. Allons, encore un petit effort, et Malherbe vivra !  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Les poissons victimes des loisirs.  -  L'application de la loi de 40 heures assurant désormais la libre disposition du samedi à un nombre très important de travailleurs : en raison de l'intérêt social que présente la pratique des sports de plein air, M. le Ministre des Travaux Publics et le sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture ont décidé que la pêche à la ligne flottante, qui doit ouvrir pour les poissons blancs et assimilés le dimanche 20 juin 1937, pourra être tolérée dès le samedi 19 juin 1937. (Source : Le Moniteur du Calvados)        

 

Juillet 1937  -  La fièvre aphteuse dans l’ouest.  -  La Préfecture nous communique :

Le directeur des Services Vétérinaires porte à la connaissance de MM. les cultivateurs, éleveurs, bouchers et commerçants en bestiaux, que la fièvre aphteuse sévit actuellement sur le territoire français et plus particulièrement dans certains départements de l'Ouest.

Les véhicules servant au transport des animaux comptant parmi les facteurs de propagation de la maladie, les personnes se livrant au transport des animaux sont instamment priées de respecter les prescriptions contenues dans l'arrêté préfectoral du 18 août 1932 et dans tous les arrêtés municipaux concernant la désinfection des véhicules, cages, etc…….

Il leur est en outre rappelé que chaque voiture doit être munie de la quantité du produit nécessaire à sa désinfection, cette opération devant être régulièrement pratiquée après chaque voyage. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  Une chasse à l’homme dans les rues de Caen.  -  Dans la soirée de samedi, M. Wladimir Komako, demeurant au café de la Poste, à Colombelles, déposait sa motocyclette dans la rue Basse, à Caen. à la hauteur de la poissonnerie, pour aller faire quelques commissions.

Or, quand il revint, il eut la désagréable surprise de constater que sa machine avait disparu.

Sans perdre de temps il porta plainte au commissariat de police en donnant le signalement, de sa machine.

Vers 1 h. 15 du matin, les agents cyclistes Deloor et de Saint-Jorre, étaient en tournée dans les alentours de la place Courtonne lorsque leur attention fut spécialement attirée sur une moto qui roulait à grande vitesse et tous feux éteints. Ils sifflèrent le motocycliste, mais celui-ci s'empressa de s'enfuir. C'est donc avec leurs vélos, que les deux agents se mirent à sa poursuite dans la rue Neuve-Saint-Jean où le motocycliste venait de s'engager.

Ayant été mis au courant du vol de moto commis dans la soirée, les agents continuèrent leurs recherches dans les environs.

Leur patience devait être récompensée. En effet, vers 2 h. 30, ils découvrirent une moto abandonnée impasse Gohier, près de la rue de Bernières et, en même temps, ils apercevaient deux hommes qui s'enfuyaient par la venelle de la Sainte-Allée dans la direction de la rue Saint-Jean.

Ils se mirent à leur poursuite et rattrapèrent d'abord le nommé Ernest Corvée, 20 ans, manœuvre, demeurant à Mondeville. Quand au second individu, René Magnier, 21 ans, doubleur, demeurant rue du Bois, à Giberville, il réussit à prendre une certaine avance et ce n'est que dans la rue Neuve-Saint-Jean qu'il fut appréhendé.

Par bonheur, l'agent qui l'arrêta, devinant son intention, le devança dans son geste. Rapidement il lui saisit le poignet alors que Magnier s'emparait d'un revolver qu'il avait dans sa poche. Dans la bagarre l'arme tomba à terre et on réussit à maîtriser le voleur.

Tous deux furent alors conduits au commissariat où ils furent fouillés. Corvée avait en poche un poignard. On les déposa ensuite à la chambre de sûreté et, dès 9 h. 30, dimanche matin, M Charbonnier, commissaire de police de permanence, commença l'enquête.

Magnier et Corvée ont été déférés au parquet. A noter que le revolver du premier nommé était chargé.

M. Komako pourra rentrer en possession de sa moto. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  Le centenaire de l’Hippodrome de Caen.  -  La Ville de Caen va commémorer la semaine prochaine le centenaire de son champ de courses.

Le 25 juillet la Société du Demi-Sang organise en effet, pour la première fois un dimanche de juillet à Caen, une réunion qui précédera de huit jours celle du Centenaire de l'Hippodrome de la Prairie et des Courses au trot dont la fête a été fixée au 1er août.

Sous l'active impulsion de son distingué et très sympathique Président René Ballière, elle prépare pour cet anniversaire le meeting de tout premier ordre que voici :

Dimanche 25 juillet et lundi 26 : réunions de trot.

Dimanche 1er août : épreuves de trot également comportant le Grand Prix du Centenaire au trot monté, doté de cent mille francs.

Lundi 2 août : épreuves de galop comprenant le Saint-Léger de France, doté lui aussi de 100.000 francs.

Mardi 3 août : deuxième journée de galop.

Mercredi 4 août : dernière réunion trot.

A l'occasion du Centenaire de la fondation des courses de Caen, la Société du Demi-Sang a décidé d'offrir à ses amis un déjeuner qui aura lieu le dimanche 1er août à l'hôtel de la Place Royale.

Nous avons pensé qu'on nous saura gré de rappeler comment se sont créées nos belles courses sur cet antique et historique champ de courses de la Prairie.

Les 25 et 26 septembre 1836 deux réunions de courses avaient lieu sur les grèves de Cherbourg et obtenaient un certain succès, mais on peut néanmoins dire que c'est Caen qui est le berceau véritable des courses au trot parce que les réunions, du jour où elles furent instituées, s'y continuèrent sans interruption chaque année, augmentant toujours d'importance non seulement au point de vue allocations et nombre de concurrents, mais aussi en raison des programmes mieux étudiés et adaptés aux nécessités de l'élevage.

Si Ephrem Houel fonda les premières courses au trot à Cherbourg en 1836, c'était à Caen, cité chevaline, qu'il avait toujours rêvé de les installer. Ce rêve, il put le réaliser l'année suivante et ce fut une grande joie pour lui. Il en dut la réussite à M. Pierre-Aimé Lair qui prit la chose à cœur, intervint auprès de la Société d'Agriculture et de Commerce de Caen dont il était secrétaire et obtint que des courses au trot seraient organisées à Caen (séance du 17 février 1837). Ephrem Houel fit tous ses efforts et usa de toutes les influences pour obtenir que les courses aient lieu sur la verdoyante prairie qui existe au centre même de la ville. Il y parvint et les 26 et 27 août 1837 les trotteurs faisaient leurs débuts sur la piste de Caen.

Ces deux réunions obtinrent le succès le plus complet. Le programme d'inauguration comprenait quatre courses au trot monté et trois au trot attelé. C'est de façon analogue que furent conçus les programmes des années suivantes.

Les courses au trot s'implantèrent alors dans le pays à la grande satisfaction des Éleveurs qui en reconnurent l'utilité et s'y intéressèrent. Bientôt on vit apparaître les premiers grands trotteurs français : Philosophe, à M. Basly ; Herminie, à M. C. Forcinal (l'aïeul de la famille Forcinal actuelle) ; Miss Pierce, à M. Douesnel, qui à 5 ans accomplit une performance extraordinaire, trottant en 1' 40" sur 4 000 mètres.

Nos trotteurs avaient réalisé de grands progrès depuis leurs débuts lorsque en 1864 survint à Caen la Société du Demi-Sang qui se constitua sous la présidence du marquis de Croix et la direction du marquis de Cornulier qui prit à sa charge l'organisation des courses au trot dans la ville, d'abord, puis ensuite dans toute la région.

C'est donc hier dans la capitale de Basse-Normandie, à Caen, que la Société de Demi-sang prit naissance, aussi combien sont solides les liens qui la rattachent à notre ville où furent organisées les premières courses de trot en France.

Tous ces chevaux qui ont contribué à constituer notre race de demi-sang sont des produits de notre belle Normandie.

Félicitons donc la Société du Demi-sang, aujourd'hui active et prospère, d'avoir tenu à commémorer le Centenaire des Courses au trot sur le sol même du pays où elles ont vu le jour et où les trotteurs ont fait leurs premiers pas. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  La réfection du monument aux morts.  -  Des travaux de consolidation ont été effectués tout récemment au Monument aux Morts de la place du Maréchal-Foch, l'insuffisance, et même l'absence de fondations ayant provoqué dans la masse qui supporte la colonne des crevasses dont l'extension risquait d’entraîner la ruine de l'édifice.

On a profité de ces travaux pour apporter à l'aspect général du monument certaines modifications qu'on s'accordera à trouver heureuses.

C'est ainsi que les rampes bordant les escaliers, qui étaient droites, ont été découpées et la ligne brisée qui en résulte s'accorde mieux avec le caractère moderne de l'ensemble que souligne le style dans lequel ont été conçus et réalisés les magnifiques bas-reliefs de Bigot et Saladin.  

En outre de larges seuils débordants, en maçonnerie, donnent plus d'ampleur à l'assise et donnent au monument une extension horizontale sans nuire à l’élan aérien de sa colonne que domine la victoire aux ailes d'or. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Juillet 1937  -  Le marché du travail.  -   L'activité est soutenue dans l'agriculture.

Les trois fonds municipaux de chômage allouent des secours à 263 chômeurs, dont 200 à Caen, 50 à Honfleur.

Cette semaine encore nouvelle diminution du chômage dans le Calvados, se chiffrant par 26 chômeurs en moins, par rapport à la semaine précédente, le nombre de chômeurs passant de 289 à 263.   (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  L’aménagement des Boulevards Extérieurs.  -  Une enquête sera ouverte à la Mairie de Caen sur les projets de modification des alignements des voies suivantes :

  Boulevards Dunois et Richemond.

  Rue d'Authie (partie comprise entre la rue de Bayeux et la rue du chemin Vert.

  Rue du Chemin Vert (1er et 2e  sections).

  Rue du Blanc.

Les pièces du projet seront déposées à la Mairie (bureau de la voirie), du 7 août au 16 août 1937 inclusivement, pour que les habitants puissent en prendre connaissance tous les jours, samedis après-midi, dimanches et fêtes exceptés, de 9 heures à midi et de 14 à 18 heures. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Les négociants en fer de Caen ont licencié leur personnel.  -  Après avoir assisté à différentes réunions tenues à la préfecture du Calvados et à l'issue desquelles aucun accord ne put être enregistré, les négociants en fer de Caen, dont le personnel est actuellement en grève, ont fait tenir à chacun de leurs ouvriers ayant cessé le travail une lettre recommandée leur annonçant leur licenciement pour rupture, du contrat collectif et défaut de préavis. 

Par ailleurs, les directions des maisons intéressées ont décidé la reprise du travail pour jeudi matin, avec un personnel nouveau, embauché aux conditions arrêtées par la sentence du sur arbitre. Toutefois, la préférence sera donnée aux membres du personnel en grève qui se feront inscrire pour leur réembauchage. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Août 1937  -  Le tour de France de la lumière dans le Calvados.  -  A l'occasion de l'Exposition Internationale, cinq « trains de la lumière », disposant chacun d'un groupe électrogène et de puissants projecteurs, sillonnent, depuis le 1er août, nos départements. Le 20 août, l'un d'eux illuminera le Casino et la cour des Pompiers du « Normandie », à Deauville, et le Casino et la Poissonnerie de Trouville ; le 25, ce sera le tour de l'église Saint Pierre et de la cour de l'Hôtel d'Escoville, à Caen ; le 28, un « train lumière » s'arrêtera à Bayeux pour l'illumination de la cathédrale. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Vente d’une jument.  -  Le vendredi 13 août, à 11 heures, sur la place Saint-Martin, à Caen, M. le Commissaire priseur vendra aux enchères publiques, une jument, âgée de 16 ans, pesant 450 kilos, en bon état d'entretien, provenant des excédents de la gendarmerie. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  La scarlatine au cantonnement espagnol.  -  Vers 22 h. 15, Mme Marie Fa, réfugiée espagnole, atteinte de scarlatine, a été transporté d'urgence à l'hôpital, après examen du docteur Esnoux. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Inauguration de la Ve  Foire-Exposition.  -  La traditionnelle cérémonie d'inauguration a ouvert, hier, la 5e Foire-Exposition de Caen et de la Basse-Normandie. 

A 10 h., M. Julien Lenoir, adjoint au Maire Caen, Président du Comité d'organisation, ayant à ses côtés MM. Drouet, Le Moal et Besnier, accueillait à l'entrée des halls, MM. Angeli, Préfet du Calvados ; Boivin-Champeaux, Sénateur, Président du Conseil général ; Camille Blaisot, Député de Caen, ancien Ministre ; André Detolle, Maire de Caen, qu'accompagnaient de nombreuses personnalités.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Le marché du travail.  -   Les deux fonds municipaux de chômage allouent des secours à 180 chômeurs, dont 179 à Caen. 

Au 1er août 1937, on comptait 436 ouvriers en chômage complet ; 248 d'entre eux appartenaient au bâtiment. 

Le chômage a diminué cette semaine de 13 unités par rapport à la semaine précédente, puisqu'il est passé de 193 à 180 pour l'ensemble du département.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1937  -  Le mois d’août météorologique.  -  Le mois d'août 1937 a présenté le double caractère d'une température élevée et d'une sécheresse persistante, il ne saurait néanmoins être classé parmi les mois exceptionnels. Une période de grande chaleur, dans le début du mois, a amené des maximums dépassant partout 33° le 6 ou le 7.

Un orage survenu au centre de la France dans la soirée du 7 a ramené les températures à la normale. La moyenne mensuelle a atteint 18° 37, elle est très supérieure à la normale 16° 89, mais a été fréquemment dépassée, tout spécialement en 1933 avec une moyenne de 19° 65 et en 1932 avec 19° 87.

Dans l'ensemble du département les moyennes de température ont été sensiblement équivalentes.

En ce qui concerne les pluies, les divergences ont été plus accentuées. En général, la sécheresse a prédominé et le total des pluies a atteint seulement 19 mm/mm, c'est-à-dire le tiers de la normale 57 mm/mm. Mais le passage des pluies orageuses le 12 et le 14 a fourni aux régions situées entre Caen et Honfleur le bienfait de précipitations plus importantes.

La considération de ces chiffres nous explique pourquoi la sécheresse, bien que réelle, n'a pas été désastreuse dans le département.

Le beau temps continu a favorisé le tourisme, tout spécialement sur les plages qui ont connu une affluence extraordinaire. Abbé GABRIEL. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1937  -  D’importants travaux à l’hôpital de Caen.  -  L'hôpital de Caen est devenu trop petit, notamment en ce qui concerne son pavillon militaire et ses pavillons réservés aux malades tuberculeux. Le nombre de journées de malades qui avait oscillé entre 173 000 et 178 000 de 1930 à 1935, a augmenté de 40 000 journées en 1936  et, depuis le début de 1937, la moyenne des présences journalières atteint 650. Pour parer aux besoins nouveaux, le programme de 19 millions de travaux approuvé déjà par le conseil municipal va être entamé. Il s'agit de la construction d'un nouveau pavillon militaire et de celle d'un pavillon de tuberculeux. 

On installera aussi une nouvelle buanderie centrale, munie de tous les aménagements, modernes. Enfin, des pavillons seront transformés pour recevoir le service de dermato-syphiligraphie et celui de médecine infantile.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1937  -   Le départ des réfugiés espagnols.  -  En application des récentes décisions du gouvernement, les réfugiés espagnols, qui depuis quelques mois étaient hébergés à Caen, ont quitté la ville hier matin pour regagner leur pays. Environ 400 femmes et enfants appartenant aux centres de Caen, Mondeville, Bayeux et Caumont, se sont embarqués à 8 heures, à la gare de l'État où les ont rejoints à Mézidon, les autres réfugiés de Lisieux et de Pont-l'Evêque et à Morleaux-Coulibœuf, ceux de Falaise, Argentan et Vire. 

Le départ s'est effectué sans incident contrairement à ce qui s'est passé, près d'Évreux, où le commissaire de police a été assiégé dans la gare et a dû être dégagé par des pelotons de garde mobile.

Un certain nombre de réfugiés caennais ont d'ailleurs demandé à rentrer en Espagne nationaliste. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1937  -   Conseil général.  -  Invité par M. l'Ingénieur en chef Coursin, M. Hesse, ingénieur ordinaire, donne lecture des communications suivantes :

Trafic du port. — Un trafic intense s'est maintenu au cours des derniers mois. Le tonnage importé et exporté a été de :

173.395 t. en juin, 193.763 t. en juillet, 169.352 t. en août, 189.450 t. en septembre. Le trafic des minerais s'est maintenu à une moyenne de 54.000 t. par mois.

Deux gros pétroliers sont entrés au port de Caen avec une cargaison d'essence de 7.600 tonnes, provenant des États-Unis et de Roumanie.

Reconstruction du Pont de la Fonderie. — Actuellement, l'entreprise procède au cylindrage des revêtements des chaussées aux abords du pont, ainsi qu'aux travaux de parachèvement. La mise en service du pont n'est plus qu'une question de jours.

Reconstruction des portes de l'Ecluse de l'Orne.. — Les essais de réception de ces appareils ont eu lieu le 16 septembre 1937 et ont donné entière satisfaction.

Dragage du canal. — Sur la demande de la Société Normande d'entrepôt des carburants, un dragage a été effectué par le matériel du service au droit de l'emplacement du dépôt de la Société Normande d'Entrepôt de carburants et un peu en aval de ce point, de manière à permettre d'une part l'accostage des navires devant l'appontement de cette société, d'autre part, l'évitage de ces navires qui service au droit de l'emplacement du dépôt ne soient obligés de remonter jusqu'à Caen pour aller tourner au nouveau bassin.

Installation spécialisée pour la manutention des minerais. — Les travaux de terrassement qui constituent le premier lot de l'infrastructure de l'installation spécialisée de manutention des minerais qui été adjugés le 29 juillet 1937.

Le projet définitif de l'ouvrage d'accostage qui portera la grue d'embarquement a été adressé à l'Administration supérieure le 31 juillet 1937.

Le dragage du Port de la S.M.N. sera vraisemblablement achevé vers la fin de l'année.  

Pour accélérer le travail, le train de dragage sera complété par un porteur de 525 m3, loué par le port autonome du Havre.

L'étude de construction du silo et du viaduc a été poursuivie activement depuis que les constructeurs de la partie mécanique qui fait connaître les principales dimensions d'encombrement et les dispositions générales de leur matériel qui détermine les dimensions à donner à la galerie, la forme des trémies, et même l'écartement des voies ferrées du viaduc.

Achat de bennes. — La Chambre a décidé d'acquérir deux bennes de 10 t., spécialement outillées pour la manutention des charbons. En terminant, M. l'Ingénieur Hesse donne quelques renseignements sur le contrat collectif établi pour le personnel des grues et sur les recettes de l'outillage. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1937  -    Une trombe sur la Maladrerie.      Hier, lundi 25 octobre, une trombe est passée sur la Maladrerie. Ce phénomène, assez rare dans nos régions, s'est produit à midi 55, au cours du passage d'un grain orageux. Un premier coup de tonnerre assez lointain avait annoncé l'approche de ce grain, un second coup de tonnerre survenant sur la Maladrerie, a donné le signal d'un coup de vent très violent.

Malgré son importance, ce grain n'aurait pas eu de conséquences marquées, s'il n'avait été accompagné d'une trombe. Tous les spectateurs ont vu une colonne blanchâtre se former au dessous du nuage et descendre jusqu'au sol, tourbillonnant dans le sens direct, c'est-à-dire dans le sens contraire à celui des aiguilles d'une montre.

Ce phénomène extraordinaire avait eu un précédent le 4 mars 1912. Les anciens se souviennent de la fameuse trombe qui renversa le mur extérieur de la prison de Beaulieu, abattit le calvaire de St-Etienne et la flèche de la chapelle d'Hérouville. La base de cette trombe avait généralement de 100 à 200 mètres de largeur au sol.

La trombe du 25 octobre avait un diamètre beaucoup plus restreint, une dizaine de mètres tout au plus, elle parait n'avoir touché le sol que par bonds successifs, ainsi qu'il arrive fréquemment, enlevant les toitures des maisons qu'elle atteignait, brisant quelques pommiers et dispersant des meules de blé sur sa route.

Cette route est orientée du sud-ouest au nord-ouest, comme l'était le nuage orageux. Elle commence à la pointe où la route de Venoix rejoint la route de Bayeux, passe derrière l'école de filles de la Maladrerie et se dirige vers la Folie.

La maison la plus atteinte a été celle de M. Lefauconnier, dont toute la toiture a été enlevée. II semble bien que la foudre ait joint ses effets à ceux de la rafale : le descellement et le renversement de grosses pierres de taille établies sur un pignon, ne peuvent guère s'expliquer que par la commotion de l'étincelle électrique. L'unique chute de foudre survenu sur la Maladrerie a été très violente puisqu'elle a volatilisé les fusibles du transformateur électrique de cette localité et qu'elle a provoqué l'évanouissement de Mme Leblanc, fille de M. Lefauconnier.

On ne signale pas d'accidents de personnes, mais les dégâts matériels ont été assez importants. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -    Le temps qu’il a fait en octobre.      Le mois d'octobre 1937 a été caractérisé par une température très douce et une pluviosité supérieure à la normale.

La moyenne de température atteint 11°46. Elle n'est pas extraordinaire, mais dépasse néanmoins très nettement la normale 10° 97. Le mois ne compte pas une journée véritablement chaude, le maximum n'ayant pas dépassé 21°, une bonne moyenne s'est maintenue constamment. Une seule gelée a été constatée, au matin du 18, avec un minimum de — 0° 4.

Dans le département, les moyennes diffèrent relativement peu : 11° 81 à Caen.

Les pluies ne sont tombées qu'au commencement et à la fin du mois. Elles ont été cependant suffisamment abondantes pour que le mois dépasse notablement la normale, 7S m/m 8. Il convient de remarquer que la seule nuit du 22 au 23 a fourni 41 millimètres à Ste-Honorine-du-Fay, 44 à St-Jean-le-Blanc, 39 à Saint-Sever, 37 à Caen, Brémoy, La Délivrande, Vire. Les terres étaient si desséchées que ces pluies torrentielles n'ont pas occasionné une crue sensible des rivières.

Les précipitations totales ont atteint les sommes de 55 millimètres en moyenne.

Survenant après la sécheresse, ces pluies abondantes ont été bienfaisantes, aussi bien pour les champs ensemencés que pour les prairies. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -   Radio-publicité….      Les abus de la publicité dans les postes privés ont ému le Gouvernement, et M. Chautemps se montre partisan d'un projet qui appliquerait aux postes français, dans ses grandes lignes, la loi anglaise.

Aucune émission d'information ne serait autorisée avant 10 heures du matin, afin de ne pas nuire à la vente des quotidiens du matin.

Aucune publicité ne serait autorisée, mais les postes privés recevraient des subventions de l'État et des Communautés.

Ainsi les intéressés verraient porter remède à un certain nombre de maux dont ils se plaignent : absorption des gros budgets de publicité par la radio, diminution de la vente des journaux, plaintes des dépositaires, chômage dans les imprimeries, mévente des timbres-poste, et diminution du chiffre d'affaires des Messageries.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -   Médaille d’Honneur des agents communaux des octrois .   -  Des médailles d'honneur sont décernées aux employés communaux des octrois désignés ci-après : Médaille de bronze. — MM. Defoy Edmond, receveur à Lisieux ; Calisson Jean, receveur à Lisieux ; Houllier Léon, brigadier à Lisieux ; Pigny René, brigadier à Caen. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -   La Tour Es-Morts.   -  La Tour Es-Morts est appelée à disparaître M. Giraud saisit l'Assemblée d’une demande de la Commission des Hospices Civils, tendant au déclassement de la Tour Es-Morts située sur un terrain lui appartenant dans le quartier Saint-Louis. La Commission signale que cette tour, aujourd'hui masquée par des immeubles, n'est plus visible du public et que son état de délabrement est tel qu'elle menace ruine. 

M. Yver regrette très justement que ce vestige des anciens remparts n'ait pas été mis en valeur comme il avait été prévu. On passe au vote. Le déclassement est décidé. On voté contre : MM. Yver, Lhonneur et Cautru. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -   Au cours d’une nouvelle bagarre la foule a saccagé la débit Farcy.  -  Les incidents du café Farcy, rue Montoir-Poissonnerie, que nous avons relatés, se sont renouvelées et ont pris la tournure grave que l'on redoutait.

Hier soir, vers 18 h. 30, 250 à 300 dockers sont venus en cortège en conspuant le propriétaire du café Farcy et en demandant, sur l'air des « lampions », la fermeture du débit.

Avant que M. Doucet, commissaire de police du premier arrondissement et son secrétaire, M. Demosle, qui avaient été alertés par le bruit, aient eu le temps d’intervenir, une scène de pillage et de carnage s'était produite. Pénétrant dans le café, la colonne des manifestants, parmi lesquels se trouvaient un certain nombre de femmes, se mit en devoir de tout briser en proférant de graves menaces contre le patron.

En un clin d’œil la devanture était descendue, les tables et les chaises brisées, les bouteilles pulvérisées, et leur contenu répandu sur le sol en un gigantesque cocktail dont les vapeurs excitaient les assaillants.

M. Farcy, qui avait essayé de résister, se trouvait rapidement acculé dans le fond de son comptoir et peut-être aurait-il été sérieusement malmené si, sortant son revolver de sa poche, il n'avait fait feu à quatre reprises.

C'est à ce moment que se présenta le commissaire, M. Doucet, qui, aidé par son secrétaire et par les sous-brigadiers Lepetit et Deméautis, réussit à faire dégager le débit.

Ayant ainsi obtenu satisfaction, les assaillants se retirèrent.

Trois personnes dont une femme, ont été atteintes par les balles. Toutefois, leurs blessures ne revêtent aucune gravité.

Les blessés sont : M. Richomme, atteint d'une balle au bras ; M. Hervé Bézien, blessé au doigt, et Mme Feston, demeurant rue du Vaugueux, qui passait dans la rue au moment de la bagarre et qui a été atteinte par un projectile. Ils ont reçu les soins du docteur Souron.

L'enquête ouverte par la police aura à s'occuper non seulement des faits de violences et de bris de mobilier commis au cours de cette soirée ainsi que des jours précédents, mais aussi de plaintes portées par certains clients contre M. Farcy. Celui-ci, qui est caissier principal à la Trésorerie Générale, passe pour avoir la main rude. Ses explications avec la clientèle un peu spéciale du Café des Quatre-Coins s'en ressentaient souvent, ce qui a motivé à de nombreuses reprises l'intervention de la police.

Ce matin, à 9 heures et quart, de nouvelles manifestations se sont produites devant le débit. L'intervention de !a police a évité tout incident sérieux. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -   Un violent incendie détruit l’un des bâtiments d’une cidrerie.  -  La nuit dernière, vers 2 heures, un incendie s'est déclaré à la Cidrerie St-Julien, près la ligne de Caen à la Mer, avenue de Creully. Les pompiers, mandés téléphoniquement, accoururent immédiatement sur les lieux sous les ordres du chef de bataillon Binet et du lieutenant Jacquemard.

La voiture de premier secours se révélant insuffisante pour attaquer utilement le feu, une moto-pompe fut mise en batterie mais en vain, l'eau faisant défaut par suite de réparations en cours d'exécution au réservoir du Moulin au Roy.

Il fallut alors dévider 650 mètres de tuyaux pour aller brancher sur la bouche de la rue Bosnières.

Les pompiers durent se borner à protéger l'habitation du concierge de la Cidrerie que le feu menaçait dangereusement.

Le feu s'est déclaré dans un séchoir, probablement à la suite d'une négligence de l'employé chargé de la ronde du soir. Un bâtiment long de 60 mètres, large de 4 m. 50, a été la proie des flammes. Il abritait le séchoir aux marcs, et les dépôts de bière et d'alcool. Les grésillons du séchoir ne devaient pas être entièrement éteints. Les dégâts sont importants.

L'eau ne put être obtenue aux bouches voisines de la Cidrerie qu'une heure après l'arrivée des pompiers.

A 4 heures, le bâtiment flambait encore.

Le service d'ordre était assuré par la Police et un piquet d'incendie du 129e.

Malgré le sinistre survenu, la Cidrerie Saint-Julien informe sa fidèle clientèle qu'elle continue à assurer toutes les livraisons.  (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Décembre 1937  -  L’élargissement de la route Paris-Deauville se poursuit activement.  -  Malgré l'hiver tout proche, les ponts et chaussées du Calvados poursuivent l'achèvement de leur programme d'élargissement des routes nationales et notamment des sections comprises sur l'itinéraire Paris-Deauville, qui figure en troisième et dernière urgence sur la liste des chaussées à élargir à 9 mètres.

On a déjà amélioré la route nationale 179 à Norolles et à Pont-l'Evêque. On va élargir la roule nationale 13 à l'entrée Est de Lisieux, à la côte de Paris. Une somme de 2 millions 200 000 francs a été consacrée à ces travaux. Par ailleurs, on annonce comme très prochain le classement de la roule nationale n° 13, de Paris à Cherbourg, dans la deuxième tranche des grands itinéraires routiers internationaux. Sur cette route et dans la traversée de Caen, d'importants travaux de revêtement moderne avec pavés de fonte ou tarmacadam bitumeux seront entrepris en 1938. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1937  -  Qui sera la meilleure ménagère de Caen ?   -   Avec trente villes de France, Caen se prépare à désigner la jeune femme ou la jeune fille qui, le 2 février prochain représentera à Paris, au Concours de la Meilleure Ménagère 1938, la capitale normande.

La Meilleure Ménagère de Caen deviendra-t-elle la Meilleure Ménagère de France 1938 ? L’an dernier c'est une ménagère normande, l'élue du Havre qui reçut la consécration du jury parisien. Ce résultat montre que les traditions familiales d'ordre, d'économie, de science ménagère et culinaire sont maintenues vivantes en Normandie.

Devenir la Meilleure Ménagère d'une des régions qui participent au Concours annuel auquel M. le Président de la République a bien voulu accorder un prix, ce n'est pas devenir l'éphémère souveraine d'un banal concours de beauté, c'est montrer qu'on possède toutes les qualités qui sont l'honneur de la femme française.

Mais une préparation est nécessaire pour briguer le titre qu'accompagne un prix de 2 500 francs, ou même les meilleurs places du classement général qui valent à celles qui les obtiennent des prix de 1 500, 1 000 et 500 francs. Cette préparation, intéressante pour toutes, et ouverte même à celles qui redoutent d'affronter un jury, mais veulent se perfectionner dans les sciences ménagères, est réalisée à Caen, grâce à la collaboration de la Compagnie du Gaz.

Nous espérons que c'est parmi un grand nombre de concurrentes que le Jury du Concours de la Meilleure Ménagère de Caen, aura à choisir celle qui deviendra peut-être la Meilleure Ménagère de France. Yvonne PICABIA, Secrétaire générale du Concours annuel de la Meilleure Ménagère. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1937  -  C’est demain que la Gare Routière sera ouverte au trafic.  -   En attendant l'inauguration officielle, qui aura lieu lorsque les travaux seront complètement achevés, la nouvelle gare routière sera ouverte demain au trafic régulier.

C'est un changement radical que la construction de cet important édifice apporte dans l'aspect de ce nouveau quartier dont elle constitue d'ailleurs le principal élément. L'emplacement qu'elle occupe n'est pas de moins de 2 800 mètres carrés. Sa longue façade de style moderne a une longueur de 43 mètres, rue Paul-Dourner et 32 mètres, rue de Bras. A l'intersection de ces deux rues un porche à pans coupés donne accès au vaste hall des voyageurs, surmonté par une coupôle au dallage en verre d'une très grande luminosité. A l'intérieur on a aménagé cinq guichets de distribution de billets, le service des bagages et les cabines téléphoniques.

En sortant du hall, les voyageurs préalablement renseignés par des tableaux lumineux, accéderont à neuf quais où attendront les cars dont l'avant sera placé sous la marquise pour que les usagers soient toujours à l'abri. Aux abords directs du hall, il y a une brasserie, des bureaux de renseignements et des magasins fort coquets. Près des quais, on a construit divers bureaux, une salle pour les chauffeurs, une petite salle d'attente, le standard téléphonique relié directement avec toutes les gares et les garages des « courriers normands » qui ont le monopole de la route dans toute la région.

Les sous-sols ont été surtout réservés au groupage et au transit des messageries. Les colis s'y trouvent répartis en autant de cases que de directions. Au moment des départs, ils sont transportés par un monte-charge électrique et placés directement sur le toit des voitures à quai. Tout autour des quais les cars pourront évoluer dans la vaste cour après être entrés par la rue Paul-Doumer et avant de sortir rue de Bras. Il faut compter sur 180 départs quotidiens pendant l'été et toutes les précautions ont été prises pour faire face à ce trafic. Etant donné que la gare routière a dû être entièrement construite sans qu'on ait à utiliser d'anciens bâtiments, on a tenu à faire une gare modèle, la première qui soit réalisée en France.

Nous rappelons qu'une nouvelle réglementation de la circulation, établissant le sens unique dans les rues d'accès, entre en vigueur le jour même de la mise en service, c'est-à-dire demain. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Une voie nouvelle va être ouverte.  -  Le plan des alignements de la voie nouvelle à créer entre la place St-Sauveur et la place Malherbe, approuvé par arrêté de M. le Préfet du Calvados en date du 10 décembre 1937, est déposé à la Mairie de Caen, bureau de la Voirie et que les intéressés pourront consulter de 9 heures à midi et de 14 heures à 18 heures, dimanches et fêtes et samedis après-midi exceptés. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Fermeture de la décharge de l’avenue Albert-Sorel.  -  MM. les Entrepreneurs sont informés que la décharge située à l'extrémité de l'avenue Aiberl-Sorel sera fermée à partir du jeudi 6 janvier 1938. Les déblais, sauf les plâtras, devront être transportés à une décharge ouverte rue St-Nicolas. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Noces d’or.  -   Samedi prochain 22 janvier, Mme et M. Armand Marie, ancien maire de Caen, célébreront leurs noces d'or.

A 11 h. 30, une messe sera célébrée en l'église Saint-Etienne, qui réunira les heureux jubilaires, leur famille et leurs amis. M. Armand Marie a laissé de son passage à l'Hôtel de Ville, le souvenir d'un maire actif, vigilant, soucieux des intérêts de la ville et des contribuables, s'intéressant à de multiples œuvres, en particulier à l'Office départemental d'habitations à bon marché dont il fut un administrateur avisé. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Découvertes archéologiques.  -   Des terrassiers du service de la voirie, occupés à poser des canalisations d'égouts, rue Victor-Lépine, à Caen, ont mis à jour de curieux vestiges archéologiques : haches en bronze, pointes de javelot et de lances, en tout onze pièces qui doivent remonter à quelques siècles avant Jésus-Christ.

M. Jacquemard, ingénieur de la ville a fait enlever ces pièces et les a remises à M. René Sauvage et au docteur Gosselin, membres de la Société des Antiquaires de Normandie, en vue de leur examen. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Un appel du maire de Caen pour la fréquentation scolaire.  -   Le Maire de Caen, ému des manquements de plus en plus nombreux à l'obligation scolaire, et des graves conséquences qu'ils menacent, d'entraîner quant à l'état moral de la jeunesse, invite instamment ses concitoyens à veiller très strictement à la fréquentation assidue des écoles par leurs enfants d'âge scolaire.

Il les informe que si le présent avis n'a pas été suivi dans un bref délai, il considérera de son devoir de poursuivre à l'égard des enfants rencontrés dans la rue pendant les heures de classes, les procédures et sanctions prévues par la loi du 11 août 1936. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Dans la gendarmerie.  - Nous avons, ces jours derniers, montré par des chiffres éloquents l'activité des brigades de gendarmerie de l'arrondissement de Caen au cours de l'année écoulée :

Voici aujourd'hui le bilan des années effectués par la Compagnie de Gendarmerie du Calvados durant la même période :

En 1837, les gendarmes des différentes brigades du département sont intervenus à l'occasion de 67 crimes, 3 439 délits et de 13 926 contraventions. Ils ont effectué 1 283 arrestations et 9 149 constats relatifs à la Police de la Route, et rédigé pour les diverses administrations 88 520 rapports ! Le nombre de kilomètres parcourus par les automobiles affectées à la Police de la Circulation s'est élevé à 118 422 contre 117 969 en 1936.

Un gendarme a été tué en service et 12 blessés. Trois ont été l'objet de récompenses pour actes de courage.

La gendarmerie du Calvados a recruté l'an dernier pour l'Armée ou la Marine. 199 engagés ou rengagés. Elie a effectué 248 interventions relatives à la fréquentation scolaire.

Tout cela représente beaucoup de travail et beaucoup de dévouement dont il faut vivement féliciter nos gendarmes, leurs officiers, et leur commandant, M le Chef d'Escadron Brice, inscrit au tableau d'avancement pour le grade de lieutenant-colonel. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Dramatique arrestation d’un cambrioleur.  -  Nous avons brièvement relaté hier, dans notre seconde édition, la dramatique arrestation de l'audacieux cambrioleur qui, depuis trois mois, opérait à Caen.

Voici dans quelles circonstances le malfaiteur a pu être appréhendé :

En présence des exploits répétés du malandrin, M. Lagier, commissaire central, avait organisé sur différents points de la ville, des zones de surveillance que parcouraient, à toute heure de jour et de nuit, des agents cyclistes et des inspecteurs de la Sûreté Municipale. C'est à cette organisation qu'a été due l'arrestation d'hier.

Vers 14 h. 30, effectuant en bicyclette une tournée dans le quartier de Vaucelles, le sous-brigadier de la Sûreté Deméautis, apercevait, au carrefour du «Cygne de Croix », un individu dont le signalement lui parut correspondre à celui d'un suspect que l'on avait vu rôder autour d'une maison de l'avenue Albert-1er le jour-même où celle-ci avait été cambriolée. L'homme s'avançait d'un pas tranquille, jetant sur les immeubles devant lesquels il passait un coup d'œil attentif.

De loin M. Deméautis suivit l'individu qui prit la rue de Falaise en direction du champ de manœuvres de Cormelles. A hauteur de ce dernier, le policier entra dans un restaurant et vil son « client » pénétrer sur le terrain où il s'attarda un instant dans l'examen des avions sortis de leur hangar. Puis, l'homme revint sur la route qu'il traversa pour s'engager sur le chemin d'Ifs, toujours sans hâte et toujours promenant sur les maisons un regard aigu. Le suspect gagna ensuite l'avenue Maréchal-Lyautey, puis la rue Porte-Millet et la rue de la Motte. Il traversa la passerelle du chemin de fer et par la rue du Puits-de-Jacob, atteignit la passerelle de l'Orne et le Cours Sadi-Carnot qu'il descendit. Lorsqu'il arriva rue Sadi-Carnot, M. Deméautis le dépassa et, de plus en plus convaincu, que l'inconnu pouvait être utilement interrogé, vint en hâte demander au Commissariat Central le concours d'un collègue pour s'assurer de la personne du suspect.

Dans les bureaux de la Sûreté, il trouva un secrétaire, M. Leroux, qu'il ramena avec lui. Mais l'homme avait disparu. Les policiers devaient le retrouver à la Recette Principale des P.T.T. où il retirait une lettre au guichet de la Poste Restante. Se plaçant à chacune des sorties de la salle du public, MM. Deméautis et Leroux virent leur gibier lire la missive qui lui avait été remise. Lorsqu'il fut sur le point de quitter le local, le sous-brigadier s'approcha de lui et lui demanda ses papiers. L'individu ne parut pas autrement ému, présenta différentes pièces et se donna comme inspecteur d'assurances.

« Nous serions mieux au Commissariat pour examiner votre identité, déclara alors M. Deméautis. Veuillez me suivre ».

L'homme acquiesça et encadré par les deux agents, gagna la rue Auber. Brusquement, et alors que le groupe arrivait à l'angle de cette rue et de la place de la République, il renversa d'un coup d'épaule M. Leroux et tenta de s'enfuir. M. Leroux parvint à le saisir par un pan de son pardessus, cependant que M. Deméautis barrait le passage. Sortant alors un pistolet automatique de l'une de ses poches, l'individu fit feu à bout portant, atteignant M. Leroux derrière la tête d'une balle en séton. En voulant désarmer le bandit le sous-brigadier fut, de son côté, légèrement atteint à la main droite par un autre projectile. Ayant retrouvé la liberté de ses mouvements, le malfaiteur réussit à gagner du large et prit sa course par la rue Georges-Lebret. Protégeant sa fuite en tirant, il coupa le boulevard et s'engagea rue Melingue. Aux coups de feu, M. Deméautis ripostait tout en prenant l'homme en chasse. Douze balles furent ainsi échangées au milieu des passants nombreux à cette heure et qui fuyaient affolés parmi la fusillade. Place de l'Ancienne-Comédie, constatant que le bandit ne tirait plus et profilant de son essoufflement, le sous-brigadier le distança et coupa sa retraite. A ce moment, survint M. Leroux qui, en dépit du sang qui coulait en abondance de sa blessure, s'était lui aussi lancé à la poursuite du malfaiteur. Tandis que ce dernier avait les yeux fixés sur M. Deméautis, M. Le roux le saisit par les épaules et le projeta à terre. Vidant son pistolet, le malandrin tira une nouvelle fois. D'un coup de crosse de son revolver, le sous-brigadier l'assomma.

Conduit au Commissariat Centrai, le bandit y fut interrogé immédiatement. Il s'agissait d'un certain Lucien Hue, né à Paris, le 2 avril 1907, domicilié au Mans, rue des Ponts-Neufs, 41, titulaire de 4 condamnations pour vol et frappé d'une peine de 10 ans d'interdiction de séjour par la Cour d'Appel de Caen, le 13 juillet 1934.

On trouva sur lui une pince-monseigneur et un burin, une dizaine de cartouches de pistolet, en vrac, une montre volée chez Mme Ha, rue Caponière, 263, et, dissimulée dans la doublure de son veston, la pièce d'or de 50 francs dérobée au préjudice des époux Navatier demeurant Alberl-1e, lors du cambriolage de leur maison, le vendredi 14.

Questionné, sur les différents cambriolages qui lui sont imputés et dont il est très certainement l'auteur, Hue a refusé obstinément de répondre sans la présence d'un avocat.

Il a passé la nuit dais l'une des cellules du Commissariat Central et a été déféré au Parquet cet après-midi.

La lettre qu'il venait de retirer lorsqu'il fut arrêté lui avait été écrite par sa maîtresse qui tient au Mans un débit-épicerie.

La blessure de M. Leroux ne présente heureusement aucun caractère de gravité. Néanmoins, l'excellent agent a dû interrompre son service. Quant à M. Deméautis, ainsi que nous l'avons dit, il n'a été que très légèrement touché.

En félicitant MM. Deméautis et Leroux de leur capture, il nous est profondément agréable de rendre hommage au dévouement et au courage qu'ils ont témoignés. Nous espérons que leur esprit de décision et d'abnégation sera récompensé comme il se doit, et nous leur disons la gratitude de noire population.

Nous avons également un vif plaisir « complimenter M. Lagier, commissaire central qui, par ses judicieuses dispositions, a permis celte arrestation qui débarrasse noire ville d'un redoutable malfaiteur. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  L’aurore boréale d’hier a été particulièrement brillante sur Caen.  - Hier soir, vers 19 h. 15, nos compatriotes furent vivement intrigués par l'apparition dans le ciel de grandes bandes rougeâtres qu'ils prirent tout d'abord pour les reflets d’un incendie lointain. Leur erreur fut de courte durée. Le développement du phénomène sur tout l'hémisphère nord ne permit plus d'hésitation. Nous nous trouvions en présence d'une immense aurore boréale.

On voyait dans le ciel de grandes plaques lumineuses, disposées en ellipses dont les grands axes convergeaient vers le pôle magnétique. Ces plaques, d'un rouge sombre, s'étendaient principalement dans la partie du ciel comprise entre 45° et 90° de hauteur. Elles paraissaient plus particulièrement denses dans les régions nord-ouest et nord-est, probablement par un effet de perspection.

Les bandes lumineuses ne se prolongeaient pas jusqu'à l'horizon, elles se déployaient autour d'un demi-cercle ayant pour centre le Nord magnétique. Ce demi-cercle n'était pas par lui-même très brillant, il était cependant signalé par une luminosité vague diffuse, dont la teinte, très variable, s'apparentait généralement aux couleurs centrales du spectre solaire, le Lieu, le vert et le jaune.

Les rayons lumineux qui s'étendaient en éventail autour du demi-cercle, avaient généralement une longueur de 5 à 6 degrés. Ils conservaient constamment la couleur rouge sang, mais étaient cependant traversés de temps à autre par des bandes blanchâtres très lumineuses.

De prime-abord on eut pu supposer que l'on se trouvait en présence de nuages colorés. Mais la vision distincte des étoiles à travers les plaques rougeatres démontrait nettement que l'on se trouvât en présence d'un phénomène optique survenant dans une atmosphère très pure.

L'aurore produisait une luminosité générale comparable à celle d'un faible clair de lune. Théoriquement la nuit eut dû être très obscure. L'aurore boréale justifiait pleinement le nom que fut ont donné ses premiers observateurs dans les siècles passés.

Le phénomène n’était pas continu. A plusieurs reprises, spécialement vers 20 h. 15, il s'est presque complètement évanoui. Lorsqu’il a reparu, on a pu constater que les lueurs rouges se déplaçaient progressivement vers le zénith. A partir de 21 h. 15, elles ne furent plus visibles que par intermittence à l’horizon.

Les aurores boréales ont pour siège la haute atmosphère, à une altitude qui dépasse parfois 200 kilomètres. De tout temps, on les a considérées comme des phénomènes magnétiques, à cause de leur influence sur la boussole et de leur localisation autour du Nord magnétique, sans pouvoir d'ailleurs en fournir une explication. Actuellement, on expliquerait leur origine par un bombardement des particules de la haute atmosphère par des électrons provenant du Soleil.

Les phénomènes de ce genre sont très fréquents dans les régions polaires, ils sont au contraire très rarement visibles dans nos régions. La dernière observation faite dans le Calvados remonte au 9 septembre 1898. Encore convient-il d'observer que l'aurore boréale de 1898   fut inférieure en grandeur et en beauté au magnifique phénomène qui s'est manifesté le 25 Janvier 1938. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Janvier 1938   -  Un piéton est reversé par un camion.  -  Dans la soirée de vendredi, un accident s'est produit quai de Normandie, à Caen. Un camion automobile piloté par le chauffeur Désiré Buhours, 27 ans, demeurant à Caen, 122, rue Branville, venait de l'avenue Pierre-Berthelot, se dirigeant vers le nouveau bassin. Roulant doucement et tenant sa droite, il venait de s'engager sur le quai de Normandie lorsqu'il aperçut en face de lui un cycliste qui venait en sens inverse. Ébloui, il voulut mettre sa lumière en veilleuse. Malheureusement, faisant une fausse manœuvre, il éteignit complètement ses phares et il devait rouler ainsi sur une certaine distance.

Il venait de remettre sa lumière en code lorsqu'il fut rejoint par un homme qui le somma de s'arrêter. M. Buhours venait de causer un grave accident.

Sans s'en apercevoir, il avait heurté et renversé un piéton qui se trouvait sur la chaussée, à hauteur des Établissements Allainguillaume, quai de Normandie. Ce piéton, un nommé Nicolas Swintzoff, 39 ans, manœuvre, demeurant à Colombelles au cantonnement français, était resté sur la route sans connaissance.

Aussitôt après, les témoins de l'accident et M. Buhours se portèrent à son secours. La police fut prévenue et l'ambulance de l'hôpital demandée par les agents cyclistes Lepetit et Hommeuil qui s'étaient rendus sur les lieux. Sans connaissance, le blessé fut transporté à l'hôpital. Il portait une blessure à la tête et son état paraissait grave.

Nous avons pris hier, samedi, de ses nouvelles. Par bonheur, il semble surtout ne se ressentir que d'une violente commotion et ses jours ne paraissent pas en danger.

On s'explique difficilement l'accident. Un fait est certain, c'est que M. Swintzoff se trouvait sur le milieu de la chaussée lorsqu'il fut renversé. L'enquête continue. (Source  : Ouest-Éclair)

 

Janvier 1938   -  Les collisions.  -  Un accrochage s'est produit place Malherbe entre deux automobiles. L'une était pilotée par M. Henri Ducamp, chauffeur au service de M. Moinier, entrepositaire, demeurant à Caen, 203, rue Saint-Jean et l'autre par Mlle Marie Gruselin, demeurant également à Caen, 25, boulevard des Alliés. Dans le choc les deux véhicules ont subi quelques dégâts.

Une seconde collision s'est produite rue de la Gare, entre un taxi conduit par M. Désiré Masson, demeurant à Caen, 5, place du Fort et une voiture automobile pilotée par M. René Ducellier, demeurant à Garcelles-Secqueville. Il n'y a pas de blessés et les dégâts subis par les deux véhicules sont peu importants. (Source  : Ouest-Éclair)

 

Janvier 1938   -  Une rafle.  -  Au cours d'une ronde de la brigade cycliste, sous les ordres du sous-brigadier Lepetit, le nommé Louis Levieux, 23 ans, sans domicile fixe, qui a été trouvé couché dans un wagon sur le quai de Juillet a été amené au commissariat central pour examen de sa situation. Il a été remis en liberté. (Source  : Ouest-Éclair)

1898 fut très inférieure en grandeur et en beauté au magnifique phénomène qui s'est manifesté le 25 janvier 1938. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938   -  Un autobus heurte un kiosque de fleuriste qui est complètement démoli.   -   Un accident qui aurait pu avoir les plus graves conséquences s'est produit samedi soir, un peu après 20 heures, place du 36e Régiment d’infanterie, près du Pont de Vaucelles.

Un autobus de la Compagnie des tramways de Caen, conduit par le chauffeur Georges Michel, 29 ans, demeurant 3, rue de l’Ancienne-Halle, venait du quai des Casernes, lorsque, arrivé à hauteur du pont de Vaucelles, il fut heurté par une voiture automobile, appartenant à M. Gulllot et conduite par M. Maurice Guérln, 32 ans, demeurant 167, rue Saint-Jean, à Caen.

Dans le choc qui fut d'une grande violence, l'autobus a été déporté sur le trottoir bordant la rivière l'Orne. Après être monté sur le dit trottoir, il est allé heurter fortement le kiosque à fleurs qui s'y trouve, près du caniveau. Pris en biais, le kiosque qui appartient à M. Bernheim, a été complètement détruit. Il faudra pour le reconstruire, l'abattre par le pied.

Par un hasard providentiel, il ne se trouvait personne, ni sur le trottoir ni dans le kiosque. De plus, aucun des voyageurs de l'autobus n'a été blessé. Seule, Mme Guillot, demeurant 167, rue Saint-Jean, à Caen, qui se trouvait auprès de M. Guérin dans la voiture, automobile, se plaint de légères contusions. En plus du kiosque, les deux véhicules ont subi de sérieux dégâts. (Source  : Ouest-Éclair)

 

Janvier 1938   -  D’une pierre deux coups.  -  Comme ils conduisaient à la prison de Caen les époux Michalecwicz, les deux Polonais auteurs d'un vol important à Condé-sur-Seulles, les gendarmes Lesaigle et Meignan, arrivés place des Petites-Boucheries, aperçurent une femme, qu'ils connaissaient bien, se promenant tranquillement. 

Il s'agissait de la veuve Leteinturier, recherchée pour exécution d'une peine de trois mois de prison à laquelle l'avait condamné le Tribunal correctionnel de Bayeux, pour mendicité avec menaces. Les gendarmes l'ont arrêtée. (Source  : Ouest-Éclair)

 

Février 1938  -  La tempête.  -   La tempête a repris avec une extrême violence dans la nuit de samedi à dimanche, atteignant son maximum vers 3 heures du matin.

A Caen, un arbre a été abattu sur le Grand Cours, un autre a été brisé sur les promenades Saint-Julien. Sur les routes avoisinantes, et en particulier sur la route de Bayeux et aux environs de Falaise des arbre ont été également abattus. Dans le pays d'Auge, de nombreux pommiers ont été déracinés. Toutefois on ne signale pas d'accidents de personnes.

La tempête a privé Falaise de lumière et de force électrique pendant plusieurs heures, dimanche matin. Vers 9 Heures, le courant put être rétabli.

La tempête interrompit en outre la circulation routière pendant plusieurs heures en couchant deux grands arbres sur la route de Falaise à Caen au lieu dit « L'Attaque », deux sur la route de Falaise à Saint-Pierre-sur-Dives, au lieu dit « Veston », un sur la route de Falaise à Argentan, au lieu dit « Saint-Clair ».

A Bayeux, plusieurs cheminées se sont abattues sur la chaussée, notamment dans la rue Franche. Au collège un vasistas a été arraché du toit et projeté dans la rue. Sur la route de Littry, à la sortie de Bayeux, un arbre tombé en travers de la chaussée a interrompu la circulation pendant un moment dimanche matin.

Un autre arbre est également tombé sur la route de Caen. entre Bayeux et St-Martin-des-Entrées. Par un hasard extraordinaire, il est tombé entre le passage d'une auto et celui d'un autocar qui a pu s'arrêter à temps.

A Balleroy, sur la route de Saint-Lô, un poteau supportant des lignes électriques, a été abattu ainsi qu'à Caumont-l’Eventé, une cheminée de l'Hôtel de Ville.

Au Havre vers 5 heures du matin, une bourrasque d'une violence extraordinaire s'est soudaine déchaînée. Sur la plage, les vagues ont enlevé une quarantaine de cabanes en bois. D'autre part, sous la violente du vent, les tribunes du Stade Havrais se sont en partie effondrées, et des pièces de bois, projetées sur deux maisons voisines les ont sérieusement endommagées. A Saint-Laurent-de-Brevedent, un jeune ouvrier agricole a été écrasé par la chute d'un arbre. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1938  -  Les méfaits de la tempête.  -   Hier, vers 7 heures, sous la rafale de vent, la toiture de l'immeuble habité par M. Foucher Maurice, menuisier, 11, rue Gaillarde, à été enlevée. Hier matin, vers 5 h. 30, quai Caffarelli, deux cyclistes, M.M. Margueritte, chauffeur à la S. M. N., demeurant 18, rue du Vaugueux et Korochkoff, ouvrier métallurgiste, domicilié rue de Geôle, 20, se sont jetés sur des fils électriques pendant d'un poteau que la tempête avait fortement incliné. Les deux hommes ont fait une chute et, dans celle-ci, se sont légèrement blessés. Ils ont été soignés à l'infirmerie de la S.M.N.. (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Février 1938  -  La tempête.  -   La tempête a repris avec une extrême violence dans la nuit de samedi à dimanche, atteignant son maximum vers 3 heures du matin.

A Caen, un arbre a été abattu sur le Grand Cours, un autre a été brisé sur les promenades Saint-Julien. Sur les routes avoisinantes, et en particulier sur la route de Bayeux et aux environs de Falaise des arbre ont été également abattus. Dans le pays d'Auge, de nombreux pommiers ont été déracinés. Toutefois on ne signale pas d'accidents de personnes.

La tempête a privé Falaise de lumière et de force électrique pendant plusieurs heures, dimanche matin. Vers 9 Heures, le courant put être rétabli.

La tempête interrompit en outre la circulation routière pendant plusieurs heures en couchant deux grands arbres sur la route de Falaise à Caen au lieu dit « L'Attaque », deux sur la route de Falaise à Saint-Pierre-sur-Dives, au lieu dit « Veston », un sur la route de Falaise à Argentan, au lieu dit « Saint-Clair ».

A Bayeux, plusieurs cheminées se sont abattues sur la chaussée, notamment dans la rue Franche. Au collège un vasistas a été arraché du toit et projeté dans la rue. Sur la route de Littry, à la sortie de Bayeux, un arbre tombé en travers de la chaussée a interrompu la circulation pendant un moment dimanche matin.

Un autre arbre est également tombé sur la route de Caen. entre Bayeux et St-Martin-des-Entrées. Par un hasard extraordinaire, il est tombé entre le passage d'une auto et celui d'un autocar qui a pu s'arrêter à temps.

A Balleroy, sur la route de Saint-Lô, un poteau supportant des lignes électriques, a été abattu ainsi qu'à Caumont-l’Eventé, une cheminée de l'Hôtel de Ville.

Au Havre vers 5 heures du matin, une bourrasque d'une violence extraordinaire s'est soudaine déchaînée. Sur la plage, les vagues ont enlevé une quarantaine de cabanes en bois. D'autre part, sous la violente du vent, les tribunes du Stade Havrais se sont en partie effondrées, et des pièces de bois, projetées sur deux maisons voisines les ont sérieusement endommagées. A Saint-Laurent-de-Brevedent, un jeune ouvrier agricole a été écrasé par la chute d'un arbre. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1938  -  Abaissement du plan d’eau du canal.   Le publie est informé que par arrêté du 5 février courant, M. le Préfet du Calvados a prescrit l'abaissement du plan d'eau du Canal de Caen à la mer à la cote +7.14 à partir du 7 du même mois afin de permettre l'exécution des travaux de construction de l'ouvrage d'accostage de l'installation spécialisée pour la manutention des minerais. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   L’autorité militaire réglemente la visite du château.  -    Par décision de l'Autorité Militaire Supérieure, les restrictions suivantes sont apportées aux possibilités de visite du Château de Caen (Caserne Lefebvre).

La visite n'est autorisée que les jeudis et dimanches, entre 14 et 18 heures, du 1er avril au 1er octobre, entre 14 et 16 heures, du 1er octobre au 1er avril.

Départ des visites toutes les demi-heures.

Les visiteurs n'ont qu'a se présenter au Poste de Police de la Caserne Lefebvre. Ils devront pouvoir justifier de leur identité.

Des autorisations spéciales de visite pour un jour et une heure quelconques peuvent être accordées par le Commandant d'Armes de la Place de Caen, sur demandes à lui adressées, au moins huit jours avant la date sollicitée, par des groupements comprenant un minimum de 12 visiteurs. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   Mi-Carême à Caen.   -   Revenant à une de leurs meilleure traditions, les Etudiants organisent pour la Mi-Carême une cavalcade qui comportera, bien entendu, un char de la Reine.

Cette gracieuse Majesté rehaussera de sa présence, ainsi que toute son escorte, le grand bal travesti que donnera dans les Salons de l'Hôtel de Ville, le Comité des Fêtes de la Société de Gymnastique. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   Le grand défilé carnavalesque de la Mi-carême.   Reprenant une antienne et joyeuse tradition, l'Association Générale des Étudiants organise pour la Mi-Carême, un grand défilé carnavalesque, avec tout, ce qu'il comporte de folies, de joie et de gaieté.

Sur l'initiative de l'Union Commerciale et Industrielle de Caen, le Comité des Fêtes désirant témoigner sa particulière sympathie à nos jeunes Étudiants, a décidé de leur allouer une subvention de 5 000 francs, pour leur permettre de corser Je programme de ce grand défilé carnavalesque qui participera le soir au bal costumé donné dans les salons de l'Hôtel de Ville. L'entrée au bal est fixée à 7 francs, 4 francs pour MM. les Étudiants, sociétaires, élèves des Écoles primaires supérieures et Écoles Normales. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   Le cheptel calvadosien.   -  L'inventaire des animaux de ferme présents dans le Calvados vient de fournir d'intéressants renseignements.

Il y a dans le département 310 590 bêtes à cornes, dont 3 780 taureaux, 18 190 bœufs, 156 030 vaches, etc...

Pour l'espèce chevaline, on compte 40 650 chevaux, dont 31 700 de trois ans et au-dessus. Il existe 62 810 porcs et 24 460 moutons et agneaux. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1938   -   Un drame de la succession.  -    Un drame s'est déroulé samedi soir à Caen, 25, rue Montoir-Poissonnerie, dans les circonstances suivantes :

Le nommé Roger Louaintier, 28 ans, peintre à Paris, 29, faubourg St-Denis, avait perdu il y a un mois, exactement le 1er mars. sa mère, Clémentine Savariaud, qui exploitait un commerce de fromages dans la rue Montoir-Poissonnerie, à Caen. Il vint a son inhumation puis repartit à Paris trois jours après. Le commerce avait été laissé entre les mains d'un nommé Louis Auchuron, qui avait été l'ami de Mme Savariaud.

Louaintier avait promis à Auchuron de lui abandonner une automobile et une partie des marchandises sur son héritage, désirant lui-même reprendre la suite du commerce.

Il reçut, il y a quinze jours, une lettre de Mme Hébert, servante de Mme Savariaud, dans laquelle elle lui disait que Auchuron dilapidait, son avoir. Samedi dernier Louaintier revint à Caen. Il eut une discussion avec Auchuron et lui dit : « Si tu ne peux pas passer par où je veux, je te ferai ton affaire ». Le peintre repartit pour Paris le 30 mars, puis pour La Rochelle, laissant sa femme à l'hôtel Continental.

Louaintier revint samedi soir de La Rochelle, vers 16 heures. Sa femme était allée le chercher à la gare. Elle lui raconta qu'Auchuron avait menacé de la tuer. Les deux époux allèrent ensemble acheter un pistolet, automatique puis ils déclarèrent cette arme au commissariat central.

A 17 h. 30, ils se rendirent rue Montoir-Poissonnerie. Là, ils trouvèrent Mme Hébert, Auchuron étant à Bayeux. A 19 h. 30, Louaintier, sa femme et sa servante, se mirent à table. Auchuron arriva vers 20 heures, complètement ivre. Il insulta Louaintier, puis s'absenta un instant. Quant il revint une nouvelle discussion éclata. Il chercha une bouteille et voulut en frapper le peintre. Il brisa ainsi successivement deux bouteilles contre un mur, mais Louaintier esquiva ses coups. Néanmoins, rendu furieux par cette attaque brusquée, le peintre saisit son revolver et tira quatre balles sur son agresseur, le blessant grièvement.

Mme Louaintier, qui avait assisté impuissante à la bataille, a fait à la police des déclarations identiques à celles de son mari. Identiques également sont les déclarations de Mme Hébert qui affirme qu'Auchuron insultait fréquemment Mme Louaintier et qu'il avait menacé son mari.

Gardé a vue au commissariat de la Tour puis au commissariat central où il a passé la nuit, Louaintier a été déféré au Parquet de Caen qui l'a fait écrouer à la maison d'arrêt.

Le blessé est décédé : Soigné au pavillon 4, Auchuron, qui avait reçu les quatre balles dont était chargé le revolver, une dans la bouche, une autre dans l'oreille, une troisième dans la poitrine et enfin la dernière dans l'abdomen, est resté dans le coma toute la nuit de samedi et la matinée de dimanche. Il devait décéder un peu après 13 heures. La seule parente qui lui est connue, une sœur domiciliée à Levallois-Perret, a été prévenue par les soins de la police. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1938   -   Pour un clocher de plus dans la ville aux clochers.   -   Sur les hauteurs qui dominent le canal de Caen à la Mer et la vallée de l'Orne, se dresse une église dédiée à Saint Jean Eudes, le grand apôtre de la Normandie au 17e  siècle, et l'un des plus grands bienfaiteurs de la ville de Caen.

Faute de ressources, cette église demeure inachevée, son clocher, qui sera une merveilleuse œuvre d'art, ne dépasse pas encore le faîte des toits.

Pour en hâter la construction une Vente de Charité est organisée, le samedi 23 et le dimanche 24 avril, dans la cour de l'École Paroissiale, tout près de l'Église. Comptoirs nombreux, attractions variées vous donneront l'occasion d’un agréable passe-temps et d’une bonne œuvre.

Par reconnaissance et pour donner du travail aux ouvriers, tous à Saint-Jean-Eudes ! (Source : Le Moniteur du Calvados) 

 

Mai 1938   -   Une grève au port de Caen.   -  100 dockers quittent le travail pour protester contre le renvoi de deux des leurs.

Un mouvement gréviste a éclaté hier au port de Caen, où une centaine de dockers de la Société Commerciale et Maritime Normande ont quitté le travail pour protester contre le renvoi de deux de leurs camarades, renvoi motivé par le mauvais chargement d'un wagon.

Des pourparlers ont été entamés entre la direction et les délégués des dockers. Ils n'ont encore abouti à aucun accord, mais on espère une prompte solution du conflit. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1938   -   La grève des dockers est terminée.   -  Nous avons indiqué qu'une grève avait éclaté chez les dockers de Caen, à la suite du congédiement de trois ouvriers, provoqué par un accident matériel dont ils étaient responsables.

La direction de la Société Commerciale et Maritime Normande avait entrepris des pourparlers avec les délégués des grévistes. Ils ont abouti au renvoi de l'auteur de l'accident et le réembauchage des deux autres préalablement congédiés avec lui, d'autre part, au lieu de payer deux heures de travail aux grévistes, les employeurs ont versé une gratification de 7 francs, soit 3,50 lundi soir et 3,50 à la fin du déchargement.

L'accord de principe s'étant réalisé, le travail a été repris à 13 h 30 sans incident. (source le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1938   -   Les crédits pour les monuments historiques.   -   L'Assemblée décidé la répartition du crédit, de 70 000 francs qu'elle consacre annuellement à l'entretien et à la conservation des monuments historiques, soit deux mille francs pour l’église du Vieux Saint-Gilles ; 7 500 francs pour la chapelle Halbout à Saint-Etienne ; 30 000 pour Saint-Nicolas ; 5 000 pour la Lieutenance, et 1 000 pour Sainte-Catherine de Honfleur ; 1 000 pour l'église de Langrune ; 2 000 pour St-Pierre de Lisieux, et 3 000 pour la maison ancienne à Lisieux ; 3 000 pour l'église St-Loup-Hors, et 5 500 pour Notre-Dame de Vire.

A la demande de M, le Docteur Gosselin, rapporteur, le Conseil général spécifie que sur ce crédit de 70 000 francs, une somme de 3 000 fr. doit être affectée à la conservation du Mobilier classé.

Le rapporteur proteste d'autre part contre le fait que l'architecte chargé des monuments historiques dans le Calvados habite Metz. (source le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1938   -   L’inauguration du Mémorial des cinq régiments caennais aura lieu le 19 juin.  -  L'inauguration du Mémorial élevé, dans la cour de la Caserne du Château, en hommage aux 8 000 morts des 36e, 236e, 403e  R. I., 23e  et 223e  R.I.T., aura lieu, le dimanche 19 juin, sous la présidence du Général Frère, commandant le 3e Corps d'Armée.

La cérémonie se déroulera, à 10 heures, en présence des Drapeaux des cinq Régiments, et avec le concours de la Musique du 129e d'Infanterie et du Bataillon de cette unité en garnison dans notre ville. Elle sera précédée d'un Service au Temple Protestant, et suivie d'une Messe du Requiem célébrée, à 12 heures, en l'Eglise Saint-Pierre.

Un banquet sera servi, à 13 h., à l'Hôtel de Ville, dans la Salle des Concerts.

La veille, une cérémonie militaire se déroulera, sur la place de la Gare, pour la réception des Drapeaux des 236e et 403e R.I., 23e et 223e R.I.T., que des Officiers ramèneront de Paris où ils seront allés les prendre à l’Hôtel des Invalides.

Tous les Anciens des cinq glorieux Régiments tiendront à honneur d'assister à ces différentes manifestations auxquelles notre population, en souvenir des Caennais tombés si nombreux sous l'écusson des 36e, 236e, 403e R. I., 23e et 223e R.I.T., se fera également, nous en sommes sûrs, un devoir de participer. (source le Moniteur du Calvados)        

 

Juin 1938   -   Défense passive.  -  Communiqué des Pharmaciens de Caen.   -   Les personnes non mobilisables que leurs fonctions ou leurs occupations retiendraient à Caen en cas de guerre, doivent se munir de masques à gaz dès maintenant. Les usines ne livrent les commandes qu'avec de longs retards et en cas de tension diplomatique, ce serait l'arrêt complet des livraisons.

Les Pharmaciens viennent de recevoir un stock d'appareils réglementaires et conseillent à leur clientèle l'achat de ces masques à gaz, qui n'est pas obligatoire comme dans certains pays, mais qui est recommandé par la plus élémentaire prudence.  (source le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1938   -   A propos du complot de la Maison Centrale.   -   Le complot formé par les détenus de la Maison Centrale pour s'emparer par surprise de la prison et recouvrer leur liberté n'est évidemment pas fait pour calmer les appréhensions qui se sont manifestées parmi la population caennaise lors de la transformation de Beaulieu en bagne métropolitain par la grâce de ces Messieurs du Front Populaire.

On sait en effet que la Maison Centrale qui, jusqu'alors, ne recevait que des réclusionnaires, abrite désormais les condamnés aux travaux forcés de longue durée en raison de la suppression du bagne de Cayenne. Nous avons pu, à l'occasion d'un récent procès en Cour d'Assises, voir quelques échantillons des nouveaux pensionnaires de la prison de La Maladrerie, et ils n'étaient guère rassurants ! On frémit à la pensée des conséquences qu'aurait provoquées ia mutinerie projetée si elle avait réussi…

A quels excès ne se serait pas livrée la horde de bandits, fuyant à travers la ville ou la campagne voisine pour échapper aux forces de police, de gendarmerie et de troupe lancées derrière elle... L'homme qui, condamné à perpétuité ou même à temps, « joue la belle » n'hérite pas sur les moyens propres à lui permettre de conserver la clef des champs.

L'autorité compétente nous dira qu'il n'y a qu'au cinéma qu'une révolte de détenus peut triompher, que les prisonniers sont bien gardés et que toutes les précautions sont prises pour permettre aux Caennais de reposer tranquillement. Elle pourra même nier le « complot » en question. Voire !

Nous voulons bien croire à la perfection des mesures prises par l'Administration pénitentiaire pour parer à toute évasion collective ou individuelle. Mais nous aimerions avoir tout de même quelques précisions. Si l'on aime quelquefois faire des confidences, dans l'Administration pénitentiaire. . (source le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1938   -   La retraite des vieux travailleurs.   -  La Commission de Prévoyance Sociale s'est réunie et a étudié les conditions dans lesquelles pourrait, être instituée la retraite des Vieux Travailleurs. Elle a décidé de proposer que cette retraite soit fixée à 1 800 francs par an à partir de 65 ans. (source le Moniteur du Calvados) 

 

Juillet 1938   -   La nouvelle halte de la route de Creully.   -  A la suite des modifications et suppressions qu'a apportées le conseil général sur la ligne de Caen à la mer, un nouveau service direct Paris-Luc-sur-Mer a été mis en vigueur jeudi matin.

La gare St-Martin ayant été supprimée, une halte a été établie à quelque distance, au passage à niveau de la route de Creully. A cet effet, on a construit un quai de 150 mètres de long, qui va jusqu'au Calvaire.

Les départs et les arrivées des trains assurant le service entre Caen et la côte qui s'effectuaient précédemment à la gare St-Martin, auront lieu désormais à cet endroit. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1938   -   Le football professionnel a vécu à Caen.   -  Ainsi qu'il était aisé de le prévoir, l'Assemblée générale statutaire du Stade Malherbe Caennais qui était réunie hier soir dans la salle de la Chambre de Commerce, a entériné la décision des derniers survivants de son Comité directeur, et a prononcé purement et simplement la dissolution de la section professionnelle à la date du 15 juillet.

Oh ce fut simple, très simple : Le vice-président Lhonneur, auquel il faut rendre ce juste hommage qu'il reste à son poste jusqu'au bout annonça en peu de mots que des démarches faites près de diverses personnalités eu vue du renflouement de la section pro avaient échoué.

Il se déclara, quant à lui, peu désireux « d'extorquer » (ce fut son mot exact) l'argent des supporters stadistes en faveur d'une affaire impossible à faire vivre, et il prononça la dissolution de la section.

Il demanda en vain une fois encore s'il était dans la salle (cinquante-sept personnes en tout !) quelqu'un désireux de prendre le gouvernail. Un silence profond ayant seul répondu, c'était l'enterrement définitif !

Nous le regretterons d'autant plus amèrement que quelques instants plus tard, le trésorier intérimaire, M. Gadbled, pouvait annoncer que la caisse du Club n'était pas déficitaire mais riche d'un actif très léger certes, mais que beaucoup de clubs professionnels de seconde division envieraient.

Les diverses sections du Club rendirent ensuite compte de leur activité particulière, et on passa au vote pour élire les 24 membres du Comité, qui dirigera maintenant les sections amateurs.

On réussit à trouver une partie des 24 membres demandés et le vice-président Lhonneur obtint qu'on fit confiance aux élus pour se compléter, ce qui fut naturellement accordé.

Un bureau provisoire fut ensuite élu. Nous espérons pouvoir en donner la composition mais certains élus ayant réservé leur acceptation nous préférons attendre une communication officielle plutôt que de lancer d'ennuyeux canards.

Quoiqu'il en soit, félicitons sans arrière-pensée les courageux qui par dévouement pour les couleurs de leur club ont accepté une tâche dont le moins qu'on puisse dire est qu’elle s'annonce bien ingrate. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1938   -   Baptême de rues, savant oublié… ou une émission à réparer.   -   Dans son importante séance du vendredi 8 juillet dernier, le Conseil Municipal de Caen a procédé au baptême d'un certain nombre de voies publiques de l'Athènes normande.

Des rues qui avaient jusqu'à ce jour des noms sans signification historique, c'est-à-dire sans patronage célèbre, portent, maintenant une dénomination qui honore plusieurs personnages illustres de la ville de Caen et d'ailleurs.

Par suite de l'heureuse décision du Conseil Municipal caennais, les Joffre, les Lanfranc, les Calmette, les docteur Auvray, les docteur Gidon, les Deslongschamps, sont aujourd'hui titulaires de voies de notre ville.

Des noms, inscrits sur les traditionnelles plaques bleues aux lettres blanches, nous rappelleront le souvenir de ces âmes ardentes et généreuses qui sont l'orgueil de notre pays.

Mais, pourquoi ne pas avoir associé dans cet hommage posthume dans cette liste officielle des nouvelles rues, le joli nom du Professeur Ameline ? On sait que J.-F. Ameline, né à Caen, le 28 août 1765, fut l'inventeur de l'anatomie élastique, qu'il professa dans sa ville natale et que Caen commémora le centenaire de sa mort en juillet 1936, et qu'enfin l'illustre savant repose aux portes de Caen, dans le paisible cimetière de Saint-Manvieu.

Déjà, en 1937, en rappelant ici le souvenir du Professeur Ameline, j'avais fait écho à un vœu exprimé au cours, de la cérémonie jubilaire de 1933 à Caen, demandant que son nom soit attribué à une voie de la ville qui le vit naître. Mon humble requête, que je ne sache, n'a pas été prise en considération. Pourquoi ne pas rendre au Professeur Ameline, l'hommage qui lui est dû à tant de titres, surtout à celui de savant normand serviteur de ses compatriotes ? Ameline est mort il y a cent deux ans, mais son souvenir et toujours vivant en Normandie, aux élus de la ville de Caen de répondre maintenant au désir légitime des Amis du Professeur Ameline !   Ernest PRODHOMME.  (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1938   -   Une lamentable affaire.   -   Au cours d'une ronde de nuit, des agents cyclistes surprenaient, hier, dans les chantiers Savare, quatre hommes et deux femmes.

L'une d'elles — presqu'une enfant — se trouvait en compagnie d'un docker, Joseph Le Pivaing, 28 ans, originaire de Ploubazlanac (Côtes-du-Nord), sans domicile fixe. Conduite avec la bande au Commissariat Central, elle déclara se nommer Jeanne Lemarchand, née à Caen, le 3 février 1924, demeurant avec sa mère et l'ami de cette dernière, un certain Langevin, journalier, dans un taudis du cours Cafarelli.

Interrogée sur sa présence dans les chantiers, la jeune Lemarchand expliqua qu'elle s'y rendait, chaque soir, depuis une quinzaine de jours, en compagnie de Le Pivaing dont elle était devenue la maîtresse. Elle ajouta qu'elle fréquentait assidûment un café de la rue d'Auge tenu par une femme H…….., où elle rencontrait deux filles, qu'elle connaissait seulement sous les prénoms de Gaby et de Suzanne, qui lui offraient à boire et la poussaient à la prostitution.

Les faits se passaient dans l'une des chambres voisines du débit. Depuis trois semaines, dit-elle encore, elle était nourrie gratuitement au café H…....., mais l'argent qu'elle touchait de son lamentable commerce était empoché par la fille Suzanne qui lui donnait seulement 2 francs.

L'une des deux femmes avait quitté Caen pour Le Havre, ces jours derniers, après avoir vainement tenté de l'emmener avec elle.

La mère de la malheureuse enfant victime de ce trafic honteux a été amenée au Commissariat Central. Vivant de la plus basse prostitution, elle utilise son fils comme « rabatteur ». Son amant, Langevin, ne travaille que rarement et passe !a plupart de ses journées à boire. Il était ivre lorsque la police vint s'assurer de sa personne.

Cette affaire — sur laquelle une affaire de vol pourrait venir se greffer — est l'objet d'une enquête de M. le commissaire de Police du IIIe  arrondissement. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1938   -   Une trombe d’eau s’est abattue sur les quartiers nord-est.   -   Au cours de l'orage qui s'est abattu au début de l'après-midi sur la ville, une véritable trombe a transformé en torrents les quartiers situés au Nord-est, inondant les rez-de-chaussée et les caves, et causant de sérieux dégâts. Dans la rue d'Hérouville, il y avait vingt centimètres d'eau dans les maisons. Pendant un certain temps, toute la circulation fut rendue impossible dans le quartier, et on vit même, au bas de la rue Lemanissier, un cycliste, qui avait cru pouvoir traverser le flot dévalant avec rapidité, emporté avec sa machine par le courant et roulé à une certaine distance. Il en fut quitte heureusement pour un bain complet et pour la peur.

Au 91 de la rue Basse, où habite Mme David, le mur d'un jardin s'est effondré sur un longueur de 14 mètres.

Pendant tout l'après-midi, les pompiers ont été alertés par les propriétaires des caves inondées, On signale l'éclatement d'une conduite d'égout.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

  

Août 1938   -   Le trafic du port.   -   Les importations de houilles ont été en sensible diminution et, malgré des entrées de marchandises diverses assez nombreuses, la semaine a été creuse. C 'est ainsi que, pour 22 navires, on a compté 16 150 tonnes importées dont 8 600 tonnes de houilles venant de Rotterdam, Swansea, Newcastle et Seaham, 2 080 tonnes de phosphates d'Oran, 1 537 tonnes de goudron de Newcastle et 200 tonnes de fonte de Nilos.

Pour les entrées par cabotage, on a enregistré 1 218 tonnes de maïs du Havre, 740 tonnes d'essence de Gonfréville, 912 tonnes de vin, 368 tonnes de riz, 340 tonnes de divers du Havre et 175 tonnes de ciment de Boulogne.

Les sorties se sont élevées à 10 570 tonnes pour 19 navires avec 8 000 tonnes de minerai dirigé vers Ijmuiden, Immingham et Anvers, 2 400 tonnes de fer pour Newport et 170 tonnes de laitier pour Rouen. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1938   -   Les travaux de St-Nicolas.   -   Les travaux de restauration du vieux St-Nicolas, pour lesquels des crédits ont été alloués par les Beaux-Arts, la ville de Caen et le département, ont été repris à l'intérieur de l'église.

D'autre part, le dégagement du monument se poursuit par l'abatage des pans de murs restés debout sur la rue St-Nicolas. On a entamé également le nivellement de la rue pour la mettre à l'affleurement du parvis et la raccorder à la nouvelle voie percée dans l'axe de l'édifice. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1938   -   La chenille de mer est exposée à Caen par les auteurs même de sa capture.   -   Nous avons annoncé dans un précédent numéro cette bonne nouvelle à nos lecteurs. Nous leur donnons aujourd'hui quelques renseignements supplémentaires.

Ce curieux poisson, capturé près du phare de Cordouan, à l'entrée de la Gironde, par deux pêcheurs, n'est pas un habitué de nos côtes. Il vit et se reproduit surtout sur les cotes de Floride, se tient dans les fonds et ne vient en surface que pour y chercher de la nourriture.

Sa peau est très souple, mais puissamment cuirassée par des plaques osseuses et des pointes etriées, ce qui le rend difficile à capturer. Bien armée pour la défense, la chenille de mer l'est aussi pour l'attaque, car sa bouche, comme celle du requin, possède un véritable arsenal dentaire, chaque dent, en forme de scie, est une arme de combat aiguë et tranchante.

Ces poissons, très batailleurs, se font une guerre continuelle entre eux, ou avec d'autres poissons, et même n'hésitent, pas à attaquer l'homme qui se hasarde dans les parages qu'ils fréquentent. M. Guiricq en sait quelque chose.

Nous rappelons que cette bête, du poids énorme de 245 kilos, a 2 m. 0 de long et 1 m. 55 de périmètre, elle est exposée rue Saint-Jean. n° 122.

Les curieux ne manquent pas de profiter nombreux de l'occasion qui leur est offerte de voir de près une chenille de mer, inconnue pour nous jusqu'à ce jour. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Septembre 1938 - Le feu aux Chantiers Savare. - Au cours de la nuit dernière, vers 0 h. 45, le l'eu s'est déclare dans la chaufferie des anciens établissements Savare, avenue de Tourville. Alertés par des habitants du voisinage, les pompiers se rendirent sur les lieux, sous les ordres du capitaine Bonza et du lieutenant Jacquemard. A leur arrivée, l'incendie avait déjà pris un certain développement et ravageait la toiture du local.

Après une heure d'efforts, le sinistre était maîtrisé. Durant les opérations, un sapeur, M. Lechevallier, a été légèrement blessé à la tête.

L'enquête ouverte par M. le Commissaire de police du 3e Arrondissement sur les causes de l'incendie, a établi que toute idée de malveillance devait être écarté. Il est probable que le feu a été provoqué par un retour de flamme à la chaudière. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1938 - Un cargo heurte l'estacade du pont de Calix. - Samedi après-midi, alors qu'il entrait au nouveau bassin par le pont de Calix, le cargo italien « Petrarca », du port de Fiume, a heurté l'estacade qui protège la clé du pont.

L'estacade a été démolie sur plusieurs mètres, mais fort heureusement le cargo n'a pas eu de dégâts. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1938  -  Noces d'or.  -  Une assistance nombreuse et sympathique assistait ce matin à l'église Saint-Pierre, aux noces d'or de deux de nos très estimés concitoyens : M. et Mme Sénécal.

M. Sénécal est né à Saint-Laurent-de-Condel, le 23 mai 1865 ; celle qui devait devenir sa femme naquit cinq ans plus tard à Trois-Monts, où ils se marièrent en 1888. Ils vinrent en 1895, se fixer à Caen, où il ont continués à résider depuis, entourés de la sympathie générale, ils ont eu un fils, tué à la guerre, et une fille, Mme Tanquin, femme du distingué directeur de l'entreprise Quentin, avec lesquels ils habitent, 4, rue du Moulin-au-Roy.

La messe d'anniversaire a été célébrée par M. le chanoine Pelcerf, curé-doyen de Saint-Jean, ami de la famille. Nous prions les jubilaires d'agréer, avec nos félicitations, nos meilleurs vœux de longue vie et de bonheur. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1938  -  Rue Branville un énergumène ressuscite le fort Chabrol. -  Au cours de la soirée d'hier, le sous-brigadier Deméautis, de la Sûreté Municipale, passant rue Basse, remarquait un nommé Le Pivaing, interdit de séjour à Rouen et comme tel connu de lui, en compagnie d'un individu correctement vêtu. Le policier emmena les deux hommes au poste. Là, le compagnon de Le Pivaing, visiblement mécontent, fut invité à décliner son identité : il s'agissait d'un employé du service central des Chemins de Fer, René Lemaître, 45 ans, demeurant rue Branville, 131, qui fut immédiatement remis en liberté.

Quelques heures plus tard, Lemaître, que sa mésaventure avait surexcité, cherchait querelle à ses voisins, les menaçant d'un revolver et mettait le feu dans une cave. Pris de peu, l'un de ceux-ci, M. Varin. téléphonait au Commissariat Central et demandait l'intervention d'agents. Sur les entrefaites, un sous-brigadier cycliste, M. Catherine, revenant d'assurer son service dans un spectacle et regagnant son domicile, rue Mireille, était avisé de l'incident et se rendait près de Lemaître pour l'inviter au calme. La fureur de l'énergumène redoubla à sa vue. Brandissant son' arme, Lemaître fit feu sur le sous-brigadier qui, heureusement, ne fut pas atteint.

Bientôt arrivaient les agents cyclistes Hommeril, Brin et Beaudoin. En les apercevant. Lemaître parut sur le seuil de la porte de son logement et leur cria : « Le premier d'entre vous qui approche, je le descends. J'ai quelque chose pour vous recevoir... »

Devant l'attitude de l'individu, les gardiens de la Paix firent prévenir M. Lagier, Commissaire Central, et M. Charroy, Commissaire de Police du IIIe Arrondissement, qui arrivèrent à leur tour rue Branville. Sur leurs ordres, une surveillance fut exercée, elle ne devait être levée que vers 2 heures du matin. Lemaître a été arrêté ce matin, dans les bureaux de la Gare où, calmé, il avait pris son travail comme de coutume.

Il a été conduit au Commissariat de Police du IIIe Arrondissement, et consigné à la disposition de M. Charroy. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1938 - Les travaux de terrassement de la rue St-Nicolas mettent au jour des souterrains. -  Les travaux de nivellement actuellement en cours dans la rue Saint-Nicolas ont mis à jour une importante portion de souterrain, située légèrement à droite de l'église, et qui semble se rattacher au système dont devaient faire partie les caves voûtées de certaines maisons de ce quartier.

Ce souterrain, qui d'ailleurs semble avoir été muré à une époque assez récente, va être comblé pour permettre l'établissement de l'assiette de la voie. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1938 - L'organisation de la défense passive. -  Appel aux Volontaires. - Le Maire de Caen fait un prèssant appel à la bonne volonté de tous et au dévouement de ceux de ses concitoyens, qui voudront bien souscrire d'ores et déjà un engagement en vue de participer à titre civil, à la Défense passive de la ville.

Cet appel s'adresse, conformément aux termes de la loi du 12 juillet 1938 :

1° Aux hommes non soumis aux obligations militaires (et qui peuvent être éventuellement requis)

2° Aux volontaires français et protégés français des deux sexes. Chacun des engagés pourra être employé selon ses aptitudes et compte tenu de sa profession, dans un des services de la Défense passive. Il s'obligera à répondre à toute convocation, en cas de mobilisation, et à participer en tous temps, de jour et de nuit, aux exercices et aux séances d'instruction (dont la durée n'excédera pas trois jours par an).

Les engagemeuis seront reçus et enregistrés, à partir du jeudi 29 septembre courant, par un bureau spécialement ouvert dans l'ancien Hôtel de Ville, 1er élage (entrée par la place de la République), chaque jour, samedis compris, de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures.

Les évacuations volontaires.

Le Maire de Caen prie instamment ceux de ses concitoyens qu ne seront pas tenus de demeurer à Caen en cas d'hostilités, et qui ne pourraient assurer personnellement leur évacuation éventuelle, de se faire connaître à la Mairie dans le plus bref délai. Un bureau leur sera ouvert dans l'ancien Hôtel de Ville (1er étage, entrée place de la République, chaque jour, samedis compris, de 9 heures à 12 heures, et de 14 heures à 18 heures.

L'importance de cette mesure de précaution qui permettra d'ache ver la mise au point de la Dépense passive de la ville de Caen, ne saurait échapper à aucun des intéressés. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1938 - Le mouvement de la population dans le Calvados. - Pendant le premier trimestre 1938, il y a eu dans le Calvados : 1 958 naissances contre 1 865 dans la même période de 1937.

On a enregistré 1 983 décès contre 1 992 en 1937 : 523 mariages contre 502 ; 55 divorces contre 60.

L'excédent des décès est ainsi passé de 127 à 25 dans les deux périodes. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1938 - Retour de l'heure d'hiver. - Par suite du rétablissement, dans la nuit du 1er au 2 octobre 1938, de l'heure légale antérieure au 27 mars 1938, la journée du 1er octobre aura exceptionnellement une durée de 23 heures.

A cet effet, les horloges du Chemin de fer seront retardées d'une heure, à l'expiration de la vingt-cinquième heure. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1938 - Le mouvement de la population dans le Calvados. - Pendant le premier trimestre 1938, il y a eu dans le Calvados : 1 958 naissances contre 1 865 dans la même période de 1937.

On a enregistré 1 983 décès contre 1 992 en 1937 : 523 mariages contre 502 ; 55 divorces contre 60.

L'excédent des décès est ainsi passé de 127 à 25 dans les deux périodes. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1938   -   La manifestation au monument du château.   -   Le Comité d'Organisation de la cérémonie qui doit se dérouler mardi prochain à 18 h. 30 à la caserne du Château devant le mémorial aux morts des 36e, 236e et 403e R. I„ 23 et 223e R. I. T. à l'instant même où la Flamme du Souvenir de la Dalle sacrée sera ranimée par les amicales des anciens du 36e et 236e R. I. nous fait savoir, qu'indépendamment de l'honneur qui sera rendu aux morts de nos régiments caennais, cette manifestation est placée sous l'égide de la Paix dans l'Honneur qui vient de l'emporter sur la guerre.

Il convie, en conséquence, la population caennaise à venir s'incliner devant ce monument pour témoigner par sa présence, sa reconnaissance aux éminents hommes d'Etat qui ont réussi, après les accords de Munich, à enrayer un conflit européen qui aurait, à nouveau endeuillé des millions de familles et causé des misères incalculables.

Nous rappelons que les autorites et sociétés patriotiques se réuniront à la caserne à partir de 18 h. 15.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1938   -   Un jeune sauveteur à l’honneur.   -   On se souvient des circonstances dans lesquelles, le 6 mars dernier, un jeune étudiant hongrois de 22 ans. M. Nicolas Klein, sauva, au péril de sa vie, un ouvrier agricole. M. Edmond Gieorger, qui était tombé dans l'Orne à proximité de la Caserne Hamelin.

Saisi par le froid, le courageux sauveteur avait été, quelques instants après, frappé de congestion et il dut être transporté à l'hôpital en mêmte temps que celui qu'il avait arraché à la mort. Grâce à sa robuste constitution, il put triompher du mal et reprendre quelques jours plus tard ses études.

C'est cet acte de courage que le gouvernement a voulu récompenser en décernant à M. Nicolas Klein la médaille de sauvetage. On ne peut qu'y applaudir. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Novembre 1938   -  La fièvre aphteuse dans le département.   -   Devant la régression de l'épidémie de fièvre aphteuse et afin de libérer aussitôt que possible les communes débarrassées de la maladie. le Préfet du Calvados invite MM. les Maires du département à requérir le vétérinaire sanitaire de leur commune pour faire lever l’interdit qui pèse sur elle si la maladie a disparu de son territoire. 

Malgré le recul de l'épidémie et alors que de nombreuses communes doivent être certainement redevenues indemnes, la statistique mentionne, en effet, toujours à peu près le même nombre de communes infectées. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1938   -  A propos de la visite des Baillis de Jersey et de Guernesey.   -   A l'occasion de leur élévation au grade de Docteur « honoris causa » de l'Université de Caen et de leur visite dans la ville natale du Duc-Roi, les Baillis de Jersey et de Guernesey ont été, de la part de l'un de nos plus distingués compatriotes, M. Léonce Macary, professeur au Collège de Falaise, l'objet d'une attention délicate. 

Par l'entremise de M. le Recteur Daure qui, lors de la cérémonie à l'Hôtel de Ville de Caen, tint à remercier publiquement M. Macary, ce dernier a offert à MM. Goutanche et Carey un exemplaire du luxueux et précieux ouvrage, « Falaise Roll » qu'il publia, en collaboration avec l'honorable Jackson Crispin — authentique descendant de la famille normande des Crespin, de glorieuse mémoire — au lendemain des grandes fêtes de Falaise. 

Ce volume, qui est le fruit de dix ans de recherches minutieuses, constitue en quelque sorte un « Dictionnaire de la Conquête normande de l'Angleterre » et contient, avec la liste des Compagnons de Guillaume, d'abondantes notices biographiques restituant un peu de leur visage à ces grands combattants d'autrefois. 

L'ouvrage, fort bien illustré, est complété par un certain nombre de tableaux généalogiques d'un puissant intérêt pour l'étude des ramifications de la Maison Ducale et des principales familles normandes. 

Les Baillis se sont montrés très touchés de l'hommage été fait de ce volume à la gloire de la Patrie Normande et ils en ont vivement remercié l'excellent professeur falaisien que nous nous permettons de féliciter bien amicalement pour sa nouvelle contribution, au resserrement de l'amitié franco-britannique. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1939   -   Le mois de décembre météorologique.   -   Le mois de décembre 1938 pourra être cité comme l'exemple typique d'un mois extraordinaire, non pas à cause de ses moyennes, qui furent assez voisines des normales, mais à cause de l'opposition absolue constatée entre les deux quinzaines successives. La première partie du mois a été très douce; brusquement, la situation s'est renversée le 17. En l'espace de 38 heures, la température est passée de 12° à — 12° et, pendant une dizaine de jours, les minima se sont abaissés à — 15° et même moins 17°. Dans la soirée du 23, entre 19 heures et 20 heures, la température est descendue à Caen à — 17°7, pour remonter rapidement à — 13° à 20 h. 15. Dans la nuit du 25 au 26, nous avons encore enregistré — 16°8. Du 17 au 27, la gelée a été continue, même dans la journée. Puis, l'arrivée d'une dépression océanique a amené un dégel complet dans l'espace de quelques jours.

Un second phénomène remarquable a été l'abondance des chutes de neige. Par une anomalie curieuse, les régions qui ont reçu le plus de neige ont été celles qui en sont préservées d'ordinaire, le Bessin et le Cotentin.

A Lisieux, l'épaisseur de la neige a été faible, à Caen, elle a atteint 25 centimètres. A Bayeux, notre correspondant en a mesuré 45 centimètres. Dans la presqu'île du Cotentin, on a parlé de 70 centimètres. S'il faut remonter à 1895 et 1890, pour retrouver des températures comparables à celles de 1938, il faut remonter plus haut encore, probablement en 1833, pour retrouver des chutes de neige aussi considérables.

Malgré les anomalies que nous venons de signaler, les moyennes de température ne sont pas très inférieures à la normale 4° 62.

Quant aux pluies ou neiges fondues, elles sont très inégalement réparties. Les dégâts occasionnés par les gelées paraissent très importants. Ce n'est cependant qu'au printemps que l'on pourra juger de l'étendue des dommages causés par le froid à l'agriculture, et, plus spécialement encore à l'horticulture.   (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1939   -   La crue de l’Orne.   -   Les pluies continuelles et importantes que nous subissons ont provoqué une crue des cours d'eau de la région. La « Druance » et ses affluents ont débordé.

L'Orne était ce matin à la cote de 2 m. 95 à Thury-Harcourt, ce qui fait prévoir pour demain, à Caen, une cote minima de 8 m. 50 et même davantage. Les services ont été alertés en raison de la rapidité de la crue, qui a atteint 40 cent, en quelques heures.

La prairie va vraisemblablement commencer à être couverte. Toutefois, il n'y a pas de danger imminent d'inondation dans les bas quartiers. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1939   -   Acquisition de terrains par la ville.   -   Une enquête sera ouverte à la Mairie de Caen sur le projet d'acquisition par la Ville, d'un terrain sis quai Amiral-Hamelin et destiné à la construction de nouveaux abattoirs et à l'aménagement d'un marché aux bestiaux.

Les pièces du projet seront déposées à la Mairie (Bureau de la Voirie), du 23 au 30 janvier 1939 inclusivement.

  -  Une enquête sera ouverte à la Mairie de Caen sur le projet d'acquisition par la Ville, de diverses parcelles de la prairie, appartenant aux consorts Raynal-Jouhanneaux. Les pièces du projet seront déposées à la Mairie (Bureau de la Voirie), du 23 janvier au 1er février 1939 inclusivement. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1939   -   La crue de l’Orne.   -   La crue de l'Orne, qui avait marqué un temps d'arrêt à la suite de l’amélioration survenue hier et avant-hier, a repris aujourd'hui son mouvement ascensionnel, en raison des abats d'eau, d'une intensité exceptionnelle, qui ont accompagné la tempête de cette nuit.

Il est probable, que la Prairie va être recouverte. Toutefois, il n'y a pas de menace grave pour l'instant. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier  1939   -   Un acte de courage récompensé.  -    Nos lecteurs n'ont pas oublié le tragique accident qui se produisit dans la matinée du 11 novembre dernier, et qui coûta la vie à un jeune commis boulanger, Eugène Catherine, 14 ans. Le jeune homme, qui circulait à bicyclette sur le bord du quai Vendeuvre où était amarré le sous-marin « Rubis », venu pour participer aux fêtes de l'anniversaire de l'Armistice, tomba dans le bassin Saint-Pierre. N'écoutant que son courage, un quartier-maître électricien du sous-marin, M. Houise, se jeta à l'eau et, à plusieurs reprises, plongea pour essayer de retrouver le corps du jeune cycliste. Hélas ! tous ses efforts furent vains. 

Le ministre de la Marine vient de récompenser le quartier-maître Houise en lui accordant un témoignage officiel de satisfaction pour sa belle conduite. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1939   -   85 réfugiés espagnols ont quitté la gare de Caen pour Hendaye.   -   Un nouveau convoi de réfugiés espagnols a quitté le Calvados. Ils ont pris le train de 17 h. 25 qui les a emmenés vers Hendaye. Ces réfugiés venaient de divers points du département, notamment de Bayeux, Orbec et Mondeville. Quatre-vingt-cinq espagnols ont été embarqués et seront  conduits à la frontière par M. Molny, inspecteur du commissariat spécial de Caen.

Sur le quai de la gare, on remarquait la présence de Mme Thomerel et de M. Hellène, du service des étrangers de la préfecture, de Mlle Carabœuf. interprète, ainsi que celle de M. Hennet, le commissaire spécial de la gare de Caen.

Le maire de Mondeville avait accompagné les réfugiés qui avaient été hébergés dans sa commune et qui semblaient particulièrement satisfaits de retourner dans leur patrie. Tous les réfugiés ont d'ailleurs déclaré qu'ils étaient enchantés de l'accueil qui leur avait été fait en France, mais ils avaient hâte de revoir l'Espagne enfin pacifiée. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1939   -   Une grave affaire de mœurs rue Calibourg.   -   Il y a trois semaines environ, entrait à l'hôpital de Caen, une jeune tille de 17 ans, habitant rue d'Auge. L'examen auquel la malade fut soumise établit que celle-ci avait été victime de manœuvres abortives. Appréhendée à sa sortie de rétablissement et interrogée, elle donna des indications qui permirent à la police de découvrir l'existence, rue Calibourg, 5, d'une maison de rendez-vous tenue par une femme M…….., 52 ans, originaire de Cahagnes.

Hier, M. Guimbellot, juge d'instruction chargé de l'affaire, et des inspecteurs de la police mobile, effectuaient une descente à la maison en question, qu'ils trouvaient effectivement agencée pour répondre à sa destination. Rien n'y manquait, pas même le Champagne !

La perquisition à laquelle il fut procédé amena la saisie d'un certain nombre d'instruments ne laissant guère de doutes sur les opérations criminelles que l'on y pratiquait également.

En dépit de ses protestations d'innocence. la femme M…….. a été arrêtée.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1939   -   Mort du dernier vétéran caennais de 1870.   -   Nous avons le regret d'apprendre la mort de M. Eugène Lefèvre, décédé en son domicile, rue Ecuyère, à l'âge de 89 ans.

Élu, il y a plusieurs années, président de l'Association Caennaise des Anciens Combattants de 1870-71, M. Lefèvre était le dernier survivant des membres de ce groupement. A chaque manifestation patriotique, on pouvait voir ce vieillard, demeuré alerte malgré les années, figurer au premier rang des Sociétés d'Anciens Combattants, qui tenaient à devoir de lui réserver parmi elles cette place d'honneur. Pas une seule fois, M. Lefèvre ne manqua de venir fleurir, les jours de fête nationale, le monument élevé, place du 36e, à la mémoire de ses compagnons d'armes tués à l'ennemi. Jusqu'à ses derniers jours, M. Lefèvre chez qui l'image de la Patrie victorieuse n'effaça jamais celle du Pays meurtri et mutilé par la défaite, resta fidèle à la devise des hommes de sa génération : « Souviens-toi ! »

Nous nous inclinons respectueusement devant la mémoire de ce patriote et nous prions sa fille et son gendre, Mme et M. Alberny. de recevoir l'expression de nos bien sincères condoléances. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1939   -   Les subventions aux Monuments Historiques.   -   L'Assemblée répartit de la façon suivante le crédit ouvert au budget départemental pour l'entretien et la conservation des monuments et mobiliers historiques du Calvados :

Strict entretien : 10 000 francs ; achèvement de la restauration de la nef et du transept de l'église Saint-Nicolas à Caen : 30 000 fr. ; restauration d'un bâtiment au manoir François 1er à Lisieux : 10 000 francs ; restauration de la partie centrale de la façade de l'église Saint-Léonard, à Honfleur : 10 000 francs ; réfection de la couverture du porche d'entrée du clocher et de la première travée de la nef contre le clocher de la chapelle Notre-Dame-de-Gràce, à Equemauville : 6 000 francs ; nettoyage du bas-côté Nord et du transept de l'église Notre-Dame de Vire : 14 000 francs. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai 1939   -   Des voleurs d’autos et des pilleurs de villas tombent dans une embuscade.   -   Au cours de la journée d'hier, les gendarmes de Blainville découvraient, dissimulés dans une meule de paille, à Lébisey, différents objets, parmi lesquels un fourneau à gaz. Ayant acquis la certitude que ceux-ci provenaient de cambriolages commis dans les villas de la côte, M. Kermovant, chef de poste, décidait d'exercer une surveillance aux abords de la meule afin de surprendre les malfaiteurs lorsqu'ils reviendraient à la cachette.

Une « souricière » fut tendue, qu'occupèrent, à la chute du jour, M. Kermovant et deux autres gendarmes. MM. Gobice et Vanlengendronck.

Vers 23 h. 30, les gendarmes virent stopper, à quelque distance de la meule, une automobile venant de la direction de Caen. Deux individus en descendirent, cependant qu'un troisième restait au volant. Les gendarmes laissèrent les deux hommes s'approcher, puis, se levant brusquement leur crièrent, « Hauts les mains ». Surpris les individus, après avoir marqué un bref moment d'hésitation, firent demi-tour et prirent leur course vers la voiture, en protégeant, leur fuite à coups de revolver. Les gendarmes, sortirent leurs pistolets automatiques et ripostèrent.

Aux premiers coups de feu, le chauffeur de l’automobile avait remis la voiture en marche et démarré. Lorsque les malandrins arrivèrent à l'endroit où ils avaient laissé la voiture, celle-ci avait disparu dans la nuit.

L'un des malfaiteurs parvint à échapper aux gendarmes, et s'enfuit à travers champs, mais le second put être appréhendé, Il s'agissait d'un certain Lucien Nélès, 24 ans,  manœuvre, demeurant rue Saint-Sauveur, 13, à Caen.

De retour à leur caserne avec leur prisonnier, les gendarmes prévinrent immédiatement le Capitaine Gaubert. commandant les brigades de gendarmerie de l'arrondissement, qui prit la direction des recherches.

Interrogé, Nélès reconnut qu'il appartenait à une bande nombreuse et bien organisée et dénonça deux de ses complices, Emilien Auffray, journalier, domicilié rue Saint-Jean, 13, à Caen, et Maurice Guilbert, manœuvre, habitant en la même ville, hôtel de la Pomme d'Or, rue Basse.

Peu après, ces derniers étaient arrêtés par les gendarmes de Blainville et par l’un de leurs collègues caennais, M. Even. Un autre, Jacques Brisemeur, journalier, demeurant rue Saint-Sauveur, 13, également dénoncé, devait bientôt être pris à son tour. Il reconnut qu’il conduisait l'automobile qui avait amène Nélès et son complice à la cachette de Lébisey et déclara que revenu à Caen, il avait abandonné la voiture rue SamueI-Bochard, où, ainsi qu'on l'apprit dans le courant de la nuit, elle avait été découverte par un agent cycliste, M. Bellot. Cette auto avait été volée dans la soirée, place Maréchal-Foch, à M. Poinsignon, industriel, rue démolombe. La voiture portait, sur la malle fixée à l'arrière, la trace de l'une des balles tirées par les gendarmes lors de la fusillade de Lébisey.

Au cours de leur interrogatoire, les bandits avouèrent un nombre important de cambriolages commis dans les villas du littoral et une vingtaines de vols d'automobiles à Caen. Les malfaiteurs se reconnurent, d'autre part, coupables du cambriolage des bureaux de M. Bence, industriel, Cité Gardin, et de multiples pillages de poulaillers et de clapiers.

Cet interrogatoire permit enfin l'arrestation de trois autres malandrins. : Alfred Drouet, ,24 ans, métallurgiste demeurant à Fleury-Sur-Orne ; Marcel Duchemin et Auguste Tourmente, 18  ans, domiciliés tous les deux rue des Teinturiers.

L'enquête se poursuit et il est probable quelle amènera d'autres arrestations.

Une grande partie du produit des différents cambriolages commis par la bande a été retrouvée au domicile des différents membres de cette dernière. Elle représente le chargement complet d'un camion !

Déférés au Parquet, les malandrins ont été placés sous mandat de dépôt par M. Jacobsen, juge d'instruction chargé de l’affaire.

Ce magnifique coup de filet fait le plus grand honneur à la gendarmerie, que nous sommes heureux de féliciter bien vivement. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1939   -   Après le coup de filet.   -   Un nouveau membre de la bande de malfaiteurs en grande partie arrêtée hier dans les circonstances que nous avons relatées, a été appréhendé à la suite de l'interrogatoire de l'un des prisonniers, Alfred Drouet, de Fleury-sur-Orne : il s'agit de Fernand Fasquelle, 25 ans, manœuvre, domicilié chemin de la Hache, à Caen.

Aux nombreux méfaits avoués par les malandrins, il faut ajouter le cambriolage commis, l'an dernier, dans les bureaux de l'usine Filmont, route de Cabourg, et, plus récemment, dans ceux de M. Kaskoreff, pépiniériste, rue de Bayeux, et aux Docks Fouquet. Les malfaiteurs se sont également reconnus, coupables de vols de moutons dans la région de Caen. La liste de leurs exploits n'est d'ailleurs pas close selon toute vraisemblance. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1939   -   On va fermer les « Maisons closes ».   -  A l'issue de sa séance publique d'hier, le Conseil municipal, réuni en comité secret, a donné un avis favorable à la fermeture des établissements connus sous le nom de « Maisons de Tolérance ».

Cette décision, a été prise à la suite d'incidents, qui avaient entraîné la fermeture de l'un d'eux, et qui avaient posé la question de l'autorisation de réouverture. Le Conseil a tranchée en prenant la mesure d'ensemble que nous venons d'indiquer. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1939  -  Les maisons closes.  -  La municipalité étudie un  projet de fermeture des maisons closes :  il y en a trois à Caen. Le public caennais est plutôt contre. Finalement, il faudra  encore attendre pour que ces maisons soient fermées.   (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1939   -   Les exercices de défenses passives à Caen.  -   Le Maire de Caen informe ses administrés qu’un exercice nocturne d’alerte d’attaque aérienne aura lieu par application d'un arrêté de M. le Préfet du Calvados, le samedi   10 juin prochain.

Il rappelle les dispositions principales de cet arrêté : Dans les habitations particulières, toutes les lumières devront être camouflées en bouchant les ' ouvertures, portes, fenêtres, verrières, porches d'entrée, lucarnes, par tous les moyens que les habitants jugeront nécessaires, à la condition qu’ils seront efficaces. L'éclairage des cages d’escaliers et des cours sera supprimé, ainsi que toute source lumineuse située en dehors des habitations et n'appartenant pas à l'éclairage public.

Dans les usines, ateliers, cafés ou autres établissements publics, le camouflage devra être effectué dans les mêmes conditions.

La circulation des véhicules devra être réduite au maximum. L'éclairage phares ou code sera interdit. Seules les veilleuses seront autorisées et aucun signal lumineux de croisement ne devra être exécuté. La vitesse des voitures ne devra pas dépasser 10 kilomètres à l'heure.

Les mesures ci-dessus rappelées sont les mesures de préparation qui devront être prises dès 22 heures et sans autre avis.

L'alerte même, dont le commencement sera indiqué par plusieurs coups de sirènes précipités d'une durée de 4 minutes, amènera l'arrêt total de l'éclairage public et de la circulation : les voitures seront laissées en stationnement tous feux éteints à l'endroit où elles se trouveront et rangées en bordures des trottoirs.

La fin de l'alerte qui rendra le liberté de circulation sera annoncée par un coup de sirène prolongé. L'éclairage privé devra rester camouflé jusqu'à 24 heures, fin de l'exercice.

Le Maire insiste vivement au près de ses concitoyens pour que les instructions qui précèdent soient strictement observées dans l'intérêt commun de la population.

La non observation de ces dispositions constituera contravention à l'arrêté préfectoral. Des amendes pourront être infligées aux contrevenants. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juin 1939   -   L'inauguration du nouveau Poste de Radio-Normandie.      -   La nouvelle station d'émission du poste « Radio-Normandie » sera inaugurée, dimanche. MM. Julien, ministre des P. T. T. ; Mandel, ministre des Colonies, et de Chappedelaine, ministre de la Marine Marchande, y seront présents ou représentés.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1939   -   3 764 candidats au bachot dans l’académie de Caen.  -  Les examens du Baccalauréat, fixés aux 14 et 15 juin pour la première partie, 16 et 17 juin pour la 2e parue, auront lieu dans les villes et locaux désignés ci-après : A Caen, la Série B composera au Lycée Malherbe (entrée place Guillouard), toutes les autres séries à l'Hôtel de Ville. Les épreuves auront lieu à 7 h. 30 et 14 h. 30 : Alençon, Cherbourg, Coutances, Evreux, La Flèche, Le Havre, Le Mans, Rouen.

Les candidats inscrits dans le ressort de l'Académie de Caen, sont au nombre de 3 764, dont 101 inscrits à la fois aux deux séries de la seconde partie. Ces 101 candidats composeront le 14 juin dans la série qu'ils ont choisie comme Série dite secondaire ou Série mineure. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juillet 1939  -  Le nouveau régime des exécutions capitales.  -  Dans la liste des établissements pénitentiaires en l'enceinte desquels il pourra être procédé aux exécutions capitales, conformément aux dispositions de l'article 26 du Code pénal, modifié par le décret du 24 juin 1939, nous relevons pour la Cour d'Appel de Caen les Maisons d'Arrêt, de justice et de correction de : Alençon, Caen, Coutances.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  Médaille d’honneur de la police.  -  La médaille d'honneur de la police française, instituée par le décret du 17 novembre 1936, est décernée à MM. Chaté Georges, brigadier-chef à Caen et Georges Marcel, agent de police à Deauville-sur-Mer. Nos sincères félicitations..   (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  Le chômage.  -  Les quatre fonds municipaux de chômage allouent des secours à 103 chômeurs, dont 63 à Caen.

Le fonds de chômage de Trouville est suspendu à partir du 1er juillet 1939.. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  La foudre est tombée à Caen.  -  Hier, entre 17 heures et 17 h 15, au cours du violent orage qui s'est abattu sur Caen, la foudre est tombée à plusieurs reprises dans le quartier de la rue Saint-Pierre, notamment dans la cour de la charcuterie Georgelin, où se trouvait un employé de celle-ci qui en a été quitte pour la peur.

Un mur de l'immeuble de la quincaillerie Vassal, à l'angle de la rue Demolombe, a été légèrement atteint.

La foudre serait aussi tombée sur la chaussée, rue de Bras, devant la Caisse d'Epargne.   (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  Le temps qu’il a fait en juin.    Nous n 'apprendrons rien a nos lecteur en leur disant que le mois de fut pluvieux, nous les surprendrons probablement, en leur apprenant que la température fut supérieure à la normale. Le fait est cependant bien avéré.

Dans toutes les stations la moyenne dépasse 15°.

Une forte élévation de température, survenue du 4 au 7, a contribué à relever la moyenne, il convient de noter en plus que les températures ont varié relativement peu dans le courant des journées. Le maximum a dépassé rarement 20°, mais le minimum est demeuré fréquemment supérieur à 10°, de sorte que le mois a été très doux dans son ensemble.

Il a été également très pluvieux grâce à des orages nombreux, parfois très violents. Le plus désastreux de ces orages fut celui du 7 qui traversa le département, de Saint-Sever à Lisieux, en déversant des torrents de pluie et de grêle.

Les pluies totales dépassent de beaucoup la normale 58 m/m, elles varient sensiblement d'un point à l'autre.

La douceur de la température, jointe à la grande abondance des pluies a été très favorable à la végétation. A la fin du mois, les foins sont très fournis mais difficilement récoltables, les céréales et les racines fourragères poussent vigoureusement. On constate par ailleurs que la production des fruits à cidre sera très inférieure aux estimations primitives.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  Une épreuve originale sera disputée à Caen le 3 septembre.  -   La course des garçons de café.

Le Comité de la Foire-Exposition organise une course de garçons de café, dont l'arrivée aura lieu à la Foire-Exposition le dimanche 3 septembre (jour de clôture), vers 15 h. 30,

Cette compétition, placée sous le patronage de la Chambre Syndicale des Hôteliers, Limonadiers et Restaurateurs de l'arrondissement de Caen, sera dotée de prix aussi nombreux qu'intéressants. Deux catégories sont prévues : dames et hommes, les premières profitant d'un handicap.

L'itinéraire sera le suivant : Départ place de la République (café de l'Hôtel-de-Ville), rue du Pont-Saint-Jacques, place du Théâtre, boulevard des Alliés, rue Saint-Jean, place du 36e, quai de Juillet, Foire-Exposition.

Nul doute que de nombreux engagements ne soient recueillis des maintenant par M. Baudre, « Café Normandie ». boulevard des Alliés, chargé de recevoir les inscriptions et qui donnera tous renseignements. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  La traversée de Caen à la nage.    Comme il fallait s'y attendre, plus de cent nageurs, 160 exactement ont fait parvenir leur engagement aux organisateurs de la 17e Traversée de Caen à la nage.

Ceci est un succès, que jamais, nous n'aurions osé espérer. Ce lot nombreux d'engagés, place la traversée de Caen, comme l'une des plus importantes de France.

Bravo le C. N. C, et espérons que tout contribuera à rendre cette manifestation particulièrement réussi.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  Des chalutiers français ont été arraisonnés par des navires de guerres allemands.  -   Les patrons des chalutiers rentrés à Boulogne ont déclaré que certains d'entre ceux-ci ont été arraisonnés dans la mer du Nord par la flotte allemande en surveillance. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  La censure fonctionne.  -  En application du décret instituant la censure préventive, un contrôle des informations est, dès hier, entré en application à Caen. Le service est installé à la Préfecture. Toutes les publications imprimées dans notre ville et destinées à être répandues dans le public, doivent lui être soumises, qu'il s'agisse de journaux, revues, bulletins, livres, tracts ,etc..., y compris les feuilles dactylographiées. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939  -  La censure dans le Calvados.     Comme on le sait, le Ministre de la Guerre a prescrit la mise en service d'une organisation militaire chargée du contrôle des publications de toute nature ( journaux, brochures, textes, dessins, films. etc.... ).

En conséquence toute publication, devra être préalablement soumise à la censure de la commission militaire dont le siège est Caen, à la Préfecture, pour les arrondissements administratifs de Caen, Bayeux et Vire ainsi que pour la commune de Dives-sur-Mer.

Toutefois pour les communes de Littry, Condé-sur-Noireau, Dives-sur-Mer, Falaise, Cabourg, une section de contrôle existe à la Mairie, et pour les communes de Bayeux et Vire une section semblable siège à la Sous-Préfecture. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   La dernière dépêche de 15 h.      Le gouvernent a décrété la mobilisation générale et l'état de siège. Le premier jour de la mobilisation est le samedi 2 septembre. Le Parlement se réunira demain. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   Éclairage extérieur, public et privé.      En temps normal : Éclairage normal de guerre.

A) Dans toutes les communes du département à l'exception de celles qui ont été nommément désignées dès le temps de paix par le préfet, tout éclairage extérieur, soit public, soit privé est supprimé.

B) Dans les communes et dans certains établissements qui ont été nommément désignés dés le temps de paix par le Préfet, un éclairage extérieur public réduit est autorisé, à l'exclusion de tout éclairage extérieur privé. Cet éclairage ne doit comporter que le nombre de lampes, strictement indispensable au fonctionneraient des chantiers, au service d'ordre et à la circulation, à vitesse réduite dans les principales artères, l'intensité de ces lampes doit en outre être diminuée dans toute la mesure du possible.

Dans les communes où l'éclairage public est assuré à la fois par l’électricité et par le gaz, les suppressions doivent porter de préférence sur le gaz. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   Pour les volontaires de la défense passive.      Le préfet du Calvados Invite toutes les personnes ayant souscrit un engagement dans la Défense Passive à se présenter sans délai à la Mairie de leur résidence où toutes instructions leur seront données en vue de leur utilisation.

Toutefois cet avis ne s'applique pas aux engagés ayant déjà été invités par un ordre individuel à se présenter à la Mobilisation à un service déterminé. ( Le Moniteur du Calvados )

 

Septembre 1939   -   Des journaux saisis dans le Calvados .     Les journaux : L'Enchaîné et La Normandie Populaire ont été saisis par les gendarmes et la police dans les dépôts du Calvados. ( Le Moniteur du Calvados )

 

Septembre 1939 - Une troisième alerte sur Caen. - Ce matin à 4 h. 50, les sirènes ont à nouveau mugi, signalant que des avions ennemis avaient franchi la frontière. Cette alerte venait  un peu après celle donnée à Paris.

La ville fut entièrement plongée dans le noir jusqu'à 5 h. 50 heure à laquelle les sirènes indiquèrent que le danger était écarté. ( Presse Quotidienne Caennaise )                                                                                                        

 

Septembre 1939 - La censure postale. - La censure postale a recommencé fonctionner.

Un de nos amis a sans doute reçu l'une des premières lettres ayant passé au «  cabinet noir  ».

Proprement décachetée, elle avait été refermée par une de ces bandes de papier gommé dont nous avions perdu le souvenir depuis vingt-cinq ans.

Petit ennui de la guerre, mais qui se justifie et contre lequel personne ne songe à protester. (Source  : La Presse Quotidienne Caennaise)

 

Septembre 1939 - Il est recommandé au public d’utiliser la carte postale. - Le ministère des P.T. T. communique : Il est vivement recommandé au public d'utiliser le plus possible pour sa correspondance courante, la carte postale, sur laquelle on peut dire, en quelques mots, l'essentiel de ses désirs. Cela facilitera le travail des censeurs et hâtera grandement la remise aux destinataires. (Source  : La Presse Quotidienne Caennaise)

 

Septembre 1939  -  Mobilisation générale.  -  Deux nombres cars des Courriers Normands amènent à la gare des hommes avec leurs petites valises, l'ambiance générale est plutôt  triste.  Pendant 10 jours, le service des cars ne sera plus assurée.

Plus de 150 cars des Courriers Normands sont réquisitionnés, heureusement les chemins de fer du département assurent toujours leur service. 

La réquisition des voitures  est commencée, celle des chevaux également dans tout le Calvados. La préfecture annonce que les réquisitions ont fait de guerre seront payés un tiers en  numéraire, le reste en bons du Trésor sur une année.  

 

Octobre 1939  -  État de guerre.  -  Les autorités de police prennent des mesures pour faire respecter le camouflage des lumières. Le maire de Caen A. Detolle, indique qu'une attaque  aérienne étant possible sur la ville, il charge M. Poirier, adjoint au maire  et responsable de la Défense Passive, avec ses adjoints et les 800 volontaires ou requis, de prendre toutes les  dispositions à prévoir en pareil cas. 

 

Décembre 1939  -  Rien ne se perd.  -  Il y a un an environ M. Marcel Simon, marchand de légumes. demeurant actuellement route de Lion-sur-Mer, avait eu son pardessus volé dans sa voiture stationnée devant le Cinéma Eden, rue du 11 Novembre.

Hier matin, se trouvant à la poissonnerie, M. Simon ne fut pas peu surpris de reconnaître son pardessus sur les épaules d'un client.

Amené au commissariat de police, le possesseur actuel du vêtement volé ne fit aucune difficulté pour indiquer que celui-ci lui avait été donné par un ami presque un parent. Ce dernier sera entendu à ce sujet.

 

Décembre 1939  -  Grivèlerie.  -  Se présentant au restaurant Vedrenne, 38, rue de la Gare, Gaston Cognon, 59 ans, sans profession et sans domicile fixe, s'est fait servir un repas. Au moment de régler l’addition, dont le total était de 14 fr. 60, Cognon avoua son impécuniosité.

Les agents de police n'eurent pas de peine a reconnaître en lui un habitué dans cette façon d'opérer. Ils l'ont mis à la disposition de M Charbonnier, commissaire du 2e  arrondissement de permanence. Cognon sera déféré au parquet et traduit devant le tribunal correctionnel qui le condamnera une fois de plus pour grivèlerie.

 

Décembre 1939  -  Une tentative de suicide.  -  Profitant de l'absence de sa femme partie travailler, M André Lebreton, 14, rue du Gaillon, qui avait déjà attenté à ses jours au début de la semaine, et qui venait de quitter l'hôpital, est entré chez lui et a tenté à nouveau la mort en s'asphyxiant à l'aide du gaz d'éclairage. Une voisine, Mme Leroux, incommodée par l'odeur, donna l'alarme. M. Lebreton fut transporté une deuxième fois à l'hôpital.

 

Décembre 1939  -  Une rafle.  -  Une rafle effectuée par la brigade cycliste dans la nuit du 30 au 31, a permis de découvrir une vingtaine de clochards couchés dans l'ancienne maison Mancel, rue du Général-Decaen. Ils ont tous été amenés au commissariat pour vérification de leur identité. Ils ont été relâchés par la suite.

425   CAEN.   -   Boulevard des Alliés et les Galeries Lafayette

123   CAEN

Rue Saint-Pierre

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