Janvier
1940 -
Dans l’obscurité.
- Sortant
du Cinéma
Sélect, M
Lazare Anici,
mineur à Saint-Martin-de-Fontenay,
suivait vers
21 h
30, la
rue de
l'Engannerie, lorsque,
à hauteur
du numéro
42, il
tomba dans
la bouche
d'égout dont
la plaque était
mise en
bascule. M.
Anici qui
se plaint
de douleurs
dans la
jambe a
dû être transporté
à son domicile.
Les
enquêteurs
qui ne
veulent pas
s'arrêter à la
pensée qu'il
s’agit la
d'une plaisanterie
de mauvais
goût, supposent
que la
plaque s'était
trouvée déplacée
par le
passage d'une
voiture automobile.
Janvier
1940 -
Un chauffeur
fait une chute
mortelle à
bord d'un
cargo.
- Caen,
9 Janvier
(de notre
rédaction)
Un accident
mortel s'est
produit
hier soir
vers 18
h. 30
dans le
port de
Caen.
Arrivé
lundi avec
un chargement
de charbons,
le cargo
« Le Normand »,
des établissements
Odon de
Lubersac, de
Rouen, était
amarré au
nouveau bassin.
Le déchargement
en cours
avait été
arrêté depuis
un certain
temps déjà
lorsqu'un chauffeur
du bord,
M. Marie-Joseph
Loyer, qui
allait aux
rations, voulut
traverser
la cale arrière
en passant
sur une
gaillotte.
Trompé par
l'obscurité, il
était environ
18 h
30, le
malheureux perdit
soudain l'équilibre
et tomba
au fond
de la
cale se
blessant mortellement
dans sa
chute. Les
officiers du
bord aidés
des matelots,
réussirent à
le porter
sur un
brancard, à
le remonter
à l'aide
de la
grue et
à le déposer
sur le
quai où
l'ambulance de
l'hôpital vint
le chercher,
il devait
décéder en
cours de
route.
M.
Loyer était
originaire de
Pleudlhen (Côtes-du-Nord)
où il était
né le
28 décembre
1899 et
où Il
s'était marié
Il y
a sept
mois environ.
Janvier
1940 -
Communiqué de l’administration des Postes.
-
L'Administration
des Postes
informe les
habitants de
la ville
de Caen
qu'elle se
trouve dans
l'impossibilité,
pendant quelques
jours, de
faire assurer
le service
de la
distribution
postale dans
des conditions
normales.
De
nombreux distributeurs
sont malades
en raison
de la
rigueur de
l'hiver. L'inexpérience
des remplaçants
et les
difficultés de
la circulation
en ville
retardent les
opérations de
la première
distribution,
à tel point
que la
distribution
de l'après-midi
doit elle-même
être supprimée.
............Elle
invite la
population à faire
preuve de
patience et
lui donne
l'assurance que
tout sera
mis en
œuvre pour
rétablir la
situation dans
le plus
bref délai.
Janvier
1940
- Un
malade est asphyxié par les émanations d’un poêle.
- M.
Clément Habatjou, garçon de restaurant, rue Saint-Jean, inquiet de ne
pas avoir vu revenir à son travail depuis vendredi l'un de ses
camarades. M. Aimard Blanlot, âgé de 48 ans, demeurant
rue aux Juifs, et qu'il savait souffrant depuis une dizaine de
jours, en avertit M. Charbonnier, commissaire
de Police du 2e arrondissement.
Ce
dernier se rendit à l'adresse indiquée, mais trouva la porte du
logement fermée. Ses appels réitérés restant sans réponse, le
commissaire demanda l'assistance d'un ouvrier serrurier de l'Entreprise
Vrard, qui ouvrit la porte fermée à clef de l'intérieur. Une fois
dans la pièce, M. Charbonnier trouva M. Blanlot étendu sans vie sur
son lit. Le malheureux avait, d'après les constatations faites,
dû succomber à une asphyxie provoquée par des émanations d'oxyde de
carbone se dégageant d'un poêle se trouvant dans la chambre.
Ce
qui confirme cette thèse, c'est que deux oiseaux se trouvant dans
une cage étalent morts également.
M. le docteur de Souza. mandé par le commissaire de Police, a constaté
le décès de M. Blanlot, puis a délivré le permis d'inhumer. M.
Habatjou s'est chargé de prévenir les parents de la victime
Février
1940 -
Une façon
inattendue de
résoudre le
problème des
jours sans
viande.
- Cinq
individus, dont
deux ont
été «
pincés » avaient,
dans leur
esprit tout
au moins,
résolu le
problème compliqué
des jours
sans viande.
Si la
première partie
de la
solution
semble devoir
leur donner
raison,
la fin
devait s'avérer
beaucoup
moins heureuse.
Il
était environ
21 heures,
lundi soir
quand Mme
Lesaulnier, charcutière,
rue de
Vaucelles, vit
entrer dans
son magasin
cinq clients
dont deux
lui demandèrent
le prix
de différents
morceaux de
charcuterie.
Mme Lesaulnier
s'empressait de
les renseigner
quand, soudain,
les cinq
individus déguerpirent.
La charcutière
s'aperçut aussitôt
qu'un rôti
de lard
d'une valeur
de 50
francs environ
et 5
morceaux de
boudin ne
figuraient plus
dans son
étalage.
Aucun
doute n'était
possible, les
clients en
« puissance» avaient
habilement trompé
la vigilance
de la
commerçante et,
pendant que
deux d'entre
eux se
renseignaient sur
les prix,
les trois
autres dérobaient
le rôti.
Mme
Lesaulnier alla
aussitôt à la
police et,
peu après,
le sous-brigadier
Lepetit et
les agents
Salles,
Landes, Cale
et Blanchard
se mettaient
à la recherche
des voleurs.
Deux d'entre
eux ne
devaient pas
tarder être
découverte par
les agents
Blanchard, Cale
et Landes,
face au
n° 197
de la
rue Saint-Jean.
Il s'agissait
de Bernard
Jouannes,
28 ans,
ouvrier peintre
à Colombelles,
rue des
Lauriers et
Roger Cardin,
21 ans,
mécanicien, rue
d'Auge, qui
furent d'ailleurs
trouvés en
possession de
la viande
volée. Ils
ont été
maintenus
à la disposition
du commissaire
de police
du 3e arrondissement,
en attendant
que leurs
complices
aillent les
rejoindre.
Février
1940 -
Un nouveau marché au poisson à Caen.
-
Le maire de la ville de Caen a l'honneur de porter à la
connaissance de ses administrés qu'en application des dispositions
de l'arrêté de M. le Préfet du Calvados, en date du 24 février
1940, arrêté qui a avancé du vendredi au jeudi chaque semaine le
troisième jour sans viande, il a autorisé la tenue d'un marché
au poisson supplémentaire, qui se tiendra dorénavant tous les jeudis,
rue Saint-Sauveur (trottoir des Facultés), soit sur le même
emplacement que celui du vendredi, lequel aura également lieu
comme précédemment.
Cette
autorisation prend effet dès aujourd'hui, 29 février.
Mars
1940 -
Une fillette de 15 ans disparaît à la suite d'une réprimande.
-
Deux jeunes gens, Joseph Herpin, 13 ans, avenue d'Harcourt et
Marcel Legay, rue de Branville, se promenaient vendredi sur les
bords de l'Orne, quand ils aperçurent une jeune fille qui se jeta à la
rivière et fut aussitôt entraînée par le courant.
Les
deux écoliers prévinrent la police qui arriva aussitôt sur les
lieux, suivis par les pompiers. À l'aide d'une gaffe, ceux-ci
fouillèrent la rivière, mais leurs recherches demeurèrent
inutiles.
Le
même jour, à 22 heures 30, Mme Duvieu, rue Saint-Pierre, vint
déclarer au commissariat central que sa belle-fille, Marie-Louise
Duvieu, avait quitté son domicile, vers 15 heures
30, à la suite d'une réprimande et n'était pas encore rentrée.
L'enquête
va établir s'il faut faire un rapprochement entre cette disparition et
la noyade volontaire de la jeune fille qui s'est jetée dans
l'Orne. Signalons que la mere de Marie-Louise Duvieu s'est
suicidée en 1937, en se jetant dans l'Orne.
Mars
1940 -
Un
immeuble est
en grande
partie détruit
par un
incendie quai
Vendœuvre.
- Le
quartier du
Vieux Bassin
a été
mis en
émoi hier,
peu après
l'heure du
déjeuner, par
un grave
incendie qui
s'est déclaré
dans un
immeuble du
quai Vendœuvre
et dans
lequel était
entassée une
quantité considérable
de matériaux
de bois.
Les pompiers
de Caen,
venus rapidement
sur les
lieux, ont
combattu avec
vigueur le
sinistre qui
prenait des
proportions
inquiétantes et
réussirent, avec
l'aide du
matériel allié
et de
ses servants
actuellement dans
notre
ville, à
se rendre
maîtres du
feu après
de longues
heures d'efforts.
Au
cours des
opérations de
sauvetage,
un soldat
allié a
été légèrement
blessé, mais
fort heureusement
son état
n'est pas
grave. Les
dégâts, non
encore évalués,
sont très
importants et
vraisemblablement
de l'ordre
de plusieurs
centaines de
mille francs.
L’immeuble
incendié : Au
20 du
quai Vendœuvre
était édifié
un important
immeuble formant
l'angle de
la rue
de l'Engannerie.
Construit il
y a 150
ans environ
pour le
compte d'un
armateur
caennais de
l'époque à
usage de
voilerie, il avait
été érigé
avec des
matériaux de
premier choix
les murs
extérieurs montés
en pierre
de taille
soutenaient des
poutres
de chêne
particulièrement importantes
et nombreuses.
Les planchers
intérieurs, tous
en chêne,
n'avaient pas
moins de
35 centimètres
d'épaisseur. Enfin,
fantaisie
de propriétaire
fortuné et
habitué aux
voyages au
long cours,
la toiture
avait été
réalisée avec
une cale
de navire
renversée. Chaque
partie de
la superstructure
de la
coque, soigneusement
numérotée
et repérée,
avait été
démontée
avec précaution
et remise
à l'envers au
couronnement de
l'édifice.
Sur certaines
de ses
membrures
se lisaient
encore actuellement
le nom
et le
lieu de
provenance
en grande
partie situé
au Brésil.
Cet immeuble
sur les
murs intérieurs
duquel se
voyaient de
nombreux études
et plans
de voiles
de la
grande époque
de la
marine
française, représentait,
avec son
pignon élancé,
un des
rares spécimens
nous restant
des immeubles
du grand
siècle à
l'architecture
spéciale aux
abords des
ports, Il
est actuellement
la propriété
de Mlle
Desaunay, religieuse
au monastère
de la
Charité de
Caen et
était loué
à M.
Bennasar, mandataire
en fruits
et primeurs,
qui s'en
servait comme
d'entrepôts pour
ses « billaux »
et cageots
en fruits
et légumes.
Locataire principal,
M. Bennasar
avait sous-loué
â Mme
Albert un
logement sis
au deuxième
étage sur
la partie
donnant
rue de
l'Engannerie et
portant
le n°
36 de
cette rue.
L’incendie : Il
était environ
13 heures,
M. Bennasar
dont le
domicile et
les bureaux
sont installés
au n° 22,
était à
table pour
le déjeuner,
lorsqu'il
fut averti
qu'une épaisse
fumée
se dégageait
de la
toiture de
l'immeuble lui
servant de
réserve. Immédiatement
alarmé, le
mandataire
constata la
triste réalité
des faits
et prévint
les pompiers.
Venu sur
place avec
le premier
secours, le
capitaine Bonza
se rendit
compte aussitôt
de l'importance
du sinistre
et alerta
une deuxième
voiture. Sans
attendre sa
venue, le
capitaine et
ses hommes
montèrent dès
leur arrivée
au troisième
étage de
l'immeuble en
feu et
ne furent
pas surpris
de constater
que l'ensemble
des combles
ne formait
plus qu'un
immense brasier
alimenté par
les nombreux
cageots empilés
en rangs
serres.
Par ailleurs,
les pièces
de bois
soutenant la
couverture récemment
refaite, constituaient
de leur
côté une
multitude de
petits foyers
séparés.
Se
rendait compte
de l'imminence
et de
l'importance du
danger
couru par
les immeubles
voisins,
le commandant
de la
compagnie
des sapeurs-pompiers
fit brancher
de toute
urgence 3
lances
sur l'auto-pompe
mise en
route en
bordure du
bassin Saint-Pierre
cependant qu'une
autre était
montée
sur une
bouche d'incendie
voisine.
En même
temps, la
compagnie d'électricité
prévenue isolait
du courant
le quartier
menacé.
Avec ces
premiers éléments,
le feu
fut attaqué
de l'intérieur
afin de
«couper »
les immeubles
de la
rue de
l'Engannerie et
du quai.
Presqu'aussitôt, avec
une louable
initiative et
une rapidité
d'exécution
particulièrement remarquable,
le poste
d'incendie de
l'armée alliée
existant à
Caen, vint
prêter
aide efficace
et ordonnée
aux sapeurs-pompiers.
Deux motos-pompes
mises ainsi
en route
devaient
alimenter 4
et 5 lances
au jet
puissant qui
attaquèrent le
sinistre
par le
côté du
quai Vendœuvre.
Sous ces
doubles efforts,
les flammes
qui montaient
au-dessus du
toit maintenant
voie libre,
diminuèrent bientôt
d'intensité, mais
se trouvèrent
remplacées par
une fumée
noire et
intense obscurcissant
tout le
quartier. Elle
était provoquée
par la
combustion des
cageots dont
chaque pile
était transformée
en bloc
charbonneux.
Bientôt,
et
alors que
nos pompiers
s'apprêtaient à hisser
une de
leurs grandes
échelles mobiles
pour combattre
le feu
d'en haut,
la corniche
supérieure de
l'immeuble
en bordure
du quai
qui, depuis
quelques instants
oscillait dangereusement,
s'abattit sur
la chaussée
d'une hauteur
d'une quinzaine
de mètres.
Heureusement, les
précautions
avaient été
prises et
les sauveteurs
ne furent
pas atteints
par le
bloc de
maçonnerie, non
plus que
par les
poutres enflammées.
Il était
exactement 13
h. 55
et il
y avait
40 minutes
que les secours fonctionnaient.
Après de
longues heures
d'efforts
incessants, le
feu diminuait
considérablement d'intensité
et le
capitaine Bonza
ayant réussi
à lever
le rideau
de fer
fermant l'entrée
de l'entrepôt,
pénétra à
l'intérieur
avec plusieurs
de ses
hommes.
Une lance
fut mise
alors en
batterie au
premier étage
sur le
quai, tandis que les pompiers jetaient
par les
fenêtres des
quantités
de cageots
et d'emballages
en partie
enflammes.
Grâce aux
tonnes d'eau
déversées
depuis le
début par
les pompiers
et soldats
alliée, l'incendie
fut finalement
maîtrisé et
à 16 heures
30, les
moto-pompes et
autres
pompes étaient
arrêtées, tout
danger étant
provisoirement écarté
et les
immeubles voisins
n'ayant plus
rien à
redouter.
Il restait
à déblayer le
rez-de-chaussée
et les
étages de
l'immeuble
de tout
le matériel
qui s'y
trouvait et
c'est à
quoi s'employèrent
les sauveteurs.
Pour éviter
tout accident
possible,
il fut
décidé par
les services
techniques de
la ville
d'abattre tout
le fronton
de l'immeuble
en façade
du quai
Vendœuvre et
dont la
superstructure s'était
écroulée au
cours de
l'incendie. En
effet, par
suite de
ce premier
éboulement,
des pierres
de taille
et autres,
en raison
de la
désagrégation produite
par le
jet des
lances, la
partie inférieure
du fronton
menaçait
de s'écrouler
sur la
chaussée.
Sur la
rue de
l'Engannerie, le
mur s'est
également disjoint
et est
bombé à hauteur
de la
corniche, les
mesures de
sécurité s'imposent
également de
ce côté.
Des piquets
de surveillance
ont été
maintenus sur
place toute
la soirée
et pendant
la nuit
pour éviter
le retour
offensif du
feu qui
peut toujours
couver dans
ce qui
reste de
la charpente
ou des
planchers.
Dés le
début du
sinistre, de
nombreuses personnalités
se sont
trouvées sur
les lieux.
Parmi celles-ci,
nous avons
reconnu MM.
André Detolle,
maire de
Caen ; Lempériére
et Lenoir,
adjoints ; Pierre
Marie, secrétaire
général adjoint
; le commandant
du bureau
de recrutement ;
le capitaine
Débuts et
le lieutenant
Mengin de
la place
de Caen ;
Guimbellot, substitut
du procureur
de la
République
etc…
En attendant
l'arrivée du
piquet d'incendie
fourni par
la caserne
Claude Decaen,
un service
d'ordre fut
assuré par
des gardiens
de la
paix et
les agents
cyclistes, sous
les ordres
de MM.
les officiers
de paix
Regnier et
Desrues, et
du brigadier-chef
Chaté, maintenant
à distance
de très
nombreux curieux
attirés par
la fumée
se répandant
au-dessus de
la ville.
Les
causes de l’incendie : L'état
actuel des
décombres n'a
pas permis
encore d'établir
les causes
de l'incendie
qui, nous
l’avons
indiqué, a
pris naissance
dans les
combles de l'immeuble
dans lesquels
étaient entassés,
en même
temps que
des cageots,
des frisures
servant à l’emballage
des fruits.
On
peut
cependant supposer
à priori que
le feu
a été
communiqué
par un
conduit de
cheminée. Les
dégâts, eux
non plus,
ne sont
pas chiffrés.
En outre
des dégradations
actuellement visibles,
les dégâts
fort graves
estimés à
plusieurs centaines
de mille
francs pourraient
bien être
encore plus
importants. Certains
pans de
murs devront
probablement être
abattus,
et mettront
peut-être en
danger
certaines maisons
voisines.
Mars
1940 -
Communiqués officiels précautions à prendre en cas d’alerte. - Le
directeur urbain
de la
défense
passive rappelle
qu'il est
formellement
interdit aux
abonnés du
service téléphonique
d'user du
téléphone pendant
toute la
durée de
chaque alerte.
Par
ailleurs, il
a été
constaté qu'au
cours de
l'alerte, et
malgré les
avis répandus
par la
presse, les
passant continuent
à circuler
sur les
voles publiques
sans tenir
compte du
danger qui
pourraient résulter
pour eux
de l'entrée
en action
soudaine de
la D.
C. A.
La direction
urbaine souhaite
vivement qu'en
particulier les
mères
de famille
prennent conscience
du danger
réel auquel
elles exposeraient
leurs enfants
en les
laissant, après
le signal
d'alerte,
sur les
voles publiques,
cours et
promenades, où
ils risqueraient,
à tous
moment, de
recevoir des
éclata ou
culots d'obus.
Mars
1940 -
Fermeture des boucheries et des charcuteries dans le Calvados.
- Le
préfet du
Calvados fait
connaître
qu'il a,
par arrêté
en date
du 14
mars courant,
décidé qu'à
partir du
26 mars,
les boucheries
et rayons
de tous
les établissements
où il
est vendu
de la
viande de
boucherie, ainsi
que les
pavillons de
détail des
halles et
marchés où
cette viande
est débitée,
seront fermés
les lundi,
mardi et
mercredi de
chaque semaine.
Les
charcuteries et
rayons de
tous les
établissements où
il est
vendu de
1a viande
de charcuterie,
ainsi que
les pavillons
de détail
des halles
et marchés
où cette
viande est
débitée, seront
fermés les
lundi et
mardi de
chaque semaine.
Les
boucheries
hippophagiques, les
triperies et
les rayons
de tous
les établissements
où il
est vendu
de la viande
de boucherie
hippophagique
et de
la triperie,
ainsi que
les pavillons
de détail
des halles
et marchés
où cette
viande est
débitée, seront
fermés le
lundi de
chaque semaine.
Ces interdictions
s'appliquent étalement
aux commerces
forains.
Mars
1940 -
Pour
l'achèvement
des
réparations
des
dégâts
causes
aux
lignes
électriques
par
le
givre.
- M.
Boivin-Champeaux, sénateur et
président
du
Conseil
général,
du
Calvados,
avait
signalé
au
Ministre
de
Travaux
publics
la
situation
dans
laquelle
se
trouve
une
partie
de
la
population
du
Calvados
du
fait
des ravages
causée
aux
réseaux
électriques
du
nord
du
département
par
le
givre
dans
les
journées
des
29
et
30
janvier.
M. de
Monzie,
dans
sa réponse
à l'honorable
parlementaire
du Calvados,
a fait
le bilan
des dégâts.
En
Normandie,
près
de 10.000
poteaux
en bois
ou en
béton
ont été
brisés
et renversées.
Aussitôt
des équipes
ont commencé
les réparations
avec
l'aide
de renforts
militaires
mis
à la
disposition
par le
G.Q G.
-
«
A
l'heure
actuelle,
95 %
des populations
privées
d'électricité
sont
à nouveau
desservies,
mais
il reste
50.000
habitants
encore
privés
de courant.
J'ai
pris
toutes
les dispositions,
explique
le Ministre,
pour
réduire
les délais
de remise
en état
de ces
réseaux.
Je viens
encore
d'obtenir
de l'Autorité
militaire
régionale
la mise
à ma
disposition
de main-d’œuvre
militaire
qui encadrée
par les
spécialistes,
pourra
concourir
à la
remise
en état
des lignes».
« Par
ailleurs,
J'ai
fait
constituer
les approvisionnements
nécessaires
en poteaux
et en
outillage
en
vue d'une
marche
accélérée
des chantiers
de réparations».
« Soyez
assuré
que je
suis
convaincu
de l'urgence
qu'il
y a
à rendre
à nos
populations
rurales,
dans
le plus
bref
délai,
l'énergie
électrique
qui leur
fait
défaut,
et que
tout
sera
fait
pour
que les
travaux
restant
à exécuter
soient
achevés
le plus
rapidement
possible ».
Mars
1940 -
Un
déraillement en gare Saint-Pierre.
- Hier
après-midi, à 13
h, 50,
le « petit
train »
de Luc-sur-Mer
à Caen
arrivait à
la gare
Saint-Pierre
après avoir
longé le
quai de
la Londe
quand en
abordant l'aiguillage
placé avant
la rue
de Courtonne,
l'avant-dernier wagon
dérailla et
dans un
fracas formidable
de vitres
brisées, se
coucha sur
la chaussée.
Immédiatement
les employés
de la
compagnie et
les voyageurs
qui étaient
particulièrement nombreux
en
raison de
l'ouverture des
vacances,
se précipitèrent
pour porter
secours aux
occupants du
wagon
qui avaient
été culbutés
les uns
sur les
autres, au
milieu d'un
amas indescriptible
de colis
de toutes
sortes.
On commença
par soulever
le wagon
renversé pour
permettre aux
voyageurs se
trouvant à l'intérieur
de sortir
de leur
fâcheuse position.
Quand cette
première opération
fut terminée,
les sauveteurs
unissant
à nouveau
leurs sorts
finirent
de redresser
le wagon
indiscipliné
qu'ils réussirent
à replacer
sur ses
roues.
Dans l'accident,
deux voyageuses
furent blessées
au poignet
par des
éclats de
vitres. Ce
sont Mme
Tardy, née
Suzanne
Voisin, 53
ans, domiciliée
64, rue
Edouard Vaillant
à Levallois-Perret,
résidant actuellement
à Riva-Bella,
rue Alain
Chartier, et
Mlle Renée
Tereux, 31
ans, ouvrière
d'usine, demeurant,
rue de
la Maison-Dieu
à Paris
(14e). Elles
ont reçu
aussitôt les
soins nécessaires
et ont
pu regagner
Paris où
elles se
rendaient, leur
état, en
effet, ne
présentant aucun
caractère
de gravité.
C'est une
chance que
cet accident
n'ait pas eu
de conséquences
plus graves,
car le
train, ainsi
que nous
l'avons dit,
était bondé
de très
nombreux enfants
partant en
vacances.
M. Paugam,
inspecteur de
la Sûreté
Nationale, qui
se trouvait
dans le
train, a
recueilli tous
les renseignements
nécessaires à
l'enquête.
Mars
1940 -
Fermeture des boucheries et des charcuteries dans le Calvados.
- Le
préfet du
Calvados fait
connaître
qu'il a,
par arrêté
en date
du 14
mars courant,
décidé qu'à
partir du
26 mars,
les boucheries
et rayons
de tous
les établissements
où il
est vendu
de la
viande de
boucherie, ainsi
que les
pavillons de
détail des
halles et
marchés où
cette
viande est
débitée,
seront fermés
les lundi,
mardi et
mercredi de
chaque semaine.
Les charcuteries
et rayons
de tous
les établissements
où il
est vendu
de la
viande de
charcuterie, ainsi
que les
pavillons de
détail des
halles
et marchés
où cette
viande est
débitée, seront
fermés les
lundi et
mardi de
chaque semaine.
Les boucheries
hippophagiques, les
triperies et
les rayons
de tous
les établissements
où il
est vendu
de la
viande de
boucherie hippophagique
et de
la triperie,
ainsi que
les pavillons
de détail
des halles
et marchés
où cette
viande est
débitée, seront
fermés le
lundi de
chaque semaine.
Ces interdictions
s'appliquent étalement
aux commerces
forains.
Mars
1940 -
Des travaux de forage vont être entrepris dans le château de
Caen.
- Jusqu'au
vendredi 29
mars, à
18 h.,
dernier délai,
M. le
Maire de
Caen recevra
les propositions
des entrepreneurs
pour les
travaux d'un
forage dans
le château
de la
ville de
Caen. Un
traité de
gré à
gré interviendra
entre l'Administration
préfectorale et
la soumission
retenu.
Les soumissions
devront parvenir
a peine
de nullité,
sous double
enveloppe cachetée,
l'enveloppe extérieure
adressée à
M. le
Maire, l'enveloppe
intérieure portant
la mention
« Soumission pour
l'exécution d
un forage
dans le
château de
Caen ».
Pour tous
renseignements, s'adresser
au bureau
de l'ingénieur,
directeur des
Services techniques,
à l'Hôtel
de Ville,
tous les
jours, de
8 heures
à midi
et de
14 heures
à 18
h. 15,
samedi après-midi.
dimanche
et fêtes
exceptés.
Mars
1940 -
La production
du lin
en 1940.
-
L'Union des
Syndicats Agricoles
du Calvados
nous communique.
Il
ne reste
plus que
quelque semaines
pour préparer
les semailles
de la
récolte 1940.
La culture
du lin, en
temps de
guerre, doit
être encouragée.
Les matières
textiles nous
sont, en
effet,
nécessaires par
grosses quantités.
Les pouvoirs
publics, qui
ont déjà
fait un
effort pour
accélérer l'écoulement
de la
récolte 1939,
viennent de
décider certaines
mesures
qui assurent
au producteur
de lin
le maximum
de sécurité
et de
profit pour
la campagne
de 1940.
Les crédits
nécessaires pour
les prîmes
de la
récolte prochaine
sont votés.
D'autre part,
tous les
lins de
la récolte
de 1940
qui seront
teillés en
France, le
gouvernement a
décidé
de donner
une garantie
ferme d'achat
des filasses
sur la
base d'un
prix minimum
de 1 800
francs pour
une filasse
de roui
à terre
moyen.
Ce prix,
qui est
en augmentation
très nette
sur les
conte pratiqués
pour la
récolte 1939.
s'entend,
non comme
prix définitif
maximum, mais
comme prix
minimum
garanti, prime
comprise.
Il assure
au producteur
une sécurité
de prix,
quelle que
soit l'évolution
des événements.
D'autres mesures
font également
envisagées pour
faciliter au
maximum la
culture du
lin sur
notre sol.
Il semble
donc que
les cultivateurs
français ont
intérêt à
s'efforcer
de produire
le plus
fort tonnage
possible, ils
le feront
aussi par
devoir vis-à-vis
du pays.
L'Union des
Syndicats Agricoles
du Calvados,
9, quai
de Juillet,
à Caen. est
d'ailleurs à la
disposition
des cultivateurs
pour leur
fournir tous
renseignements concernant
et l'écoulement
de
leur lin
1939 et
les ensemencements
de 1940.
Mars
1940 -
Un mystérieux blessé.
- Hier
après-midi,
Mme Fernand
Poussier,
bouchère
à Carpiquet,
revenait
en auto
de la
place
Gambetta,
ayant
à ces
côtés
son mari,
M. Louis
Poussier.
L'automobiliste
venait
de s'engager
rue Sadi-Carnot
et avait
dépassé
de quelques
mètres
la borne
lumineuse,
quand
elle
fut surprise
par l'arrivée
d'un
piéton
traversant
la chaussée,
qu'elle
ne put
éviter,
malgré
tous
ses efforts,
et qui
fut touché
par l'aile
avant
gauche
de la
voiture.
Mme Poussier
s'arrêta
aussitôt
et, avec
l'aide
de son
mari,
transporte
le piéton
sous
un porche
voisin,
puis
alla
chercher
des agents.
Mais, quand
ceux-ci
arrivèrent
sur les
lieux,
le mystérieux
blessé
qui,
d'ailleurs,
ne paraissait
pas sérieusement
atteint,
avait
disparu.
Mars
1940 -
Caen a ressenti les effets de la tornade magnétique.
- Une
tornade magnétique
s'est abattue
comme on
le sait,
sur différents
points du
globe, provoquant
des perturbations
assez grandes.
Caen et
la région
n'ont pas
été épargnés
et par
suite des
courantes
« telluriques »
les transmissions
téléphoniques et
télégraphiques
de même
que les
retransmissions
de T.S.F
se sont trouvées
complètement suspendues
pendant plusieurs
heures à partir
du moment
où le
phénomène a
commencé
a se
manifester. Depuis
1910, on
n'avait pas
eu a enregistrer
semblable
perturbation dans
notre région.
Avril
1940 -
Une femme succombe à des émanations chimiques.
-
Mercredi après-midi, Mme Lechartier, marchand de poissons,
demeurant rue Saint-Sauveur, effectuait des travaux de nettoyage à la
station ponologique, rue de Geôle. Au cours de son travail, elle vida
dans un récipient contenant de l'eau de javel, une bouteille d'acide
chlorhydrique. Des émanations de ce mélange ne tardèrent pas à
incommoder Mme Lechartier, qui dut s'aliter. Elle se trouva plus mal
dans la nuit et sa fille, Mme Waldheim alla chercher le docteur Lesieur.
Mais à son retour elle avait cessé de vivre. Le médecin a refusé le
permis d'inhumer et une enquête est ouverte.
Avril
1940 -
On découvre des tombeaux des membres de la famille d'Harcourt.
-
Une découverte a été faite samedi, dans la chapelle
désaffectée de l'ancien couvent de la Visitation, situé
rue du bourg-l'Abbé et rue Caponière et occupé depuis de longues
années par les services de la manutention militaire et le dépôt de
remonte.
L'autorité
militaire avait chargé une équipe de soldats d'effectuer des travaux
de déblaiement dans la chapelle désaffectée de l'ancien couvent. Une
salle pourvue d'un anneau fut mise à jour. La dalle soulevée
permit de voir à l'intérieur quatre tombeaux parfaitement conservés.
Les inscriptions portent les noms et les titres des membres de la
famille d'Harcourt, inhumés dans la chapelle, en particulier de
Mme la Marquise d'Harcourt, dame fondatrice du couvent de la Visitation.
Mai
1940 - Les réfugiés.
- Des centaines de réfugiés venant du nord de la France
arrivent à Caen et dans le Calvados. Le département est
désigné pour recevoir des réfugiés belges et français qui fuient
devant l'envahisseurs, 2000 réfugiés passent à Caen chaque jour. La
préfecture prie instamment les caennais de déclarer leurs logements
disponibles, afin de loger les réfugiés.
Mai
1940 -
Réglementation des Cafés.
- L'accès
dans les
cafés, débits,
estaminets des
hôtels, est
interdite dans
la ville
de Caen
aux militaires
de tous
grades, français
et étrangère,
sauf aux
heures ci-après
6 à
8 h.
30, 12
à 14
heures 18
à 21
heures.
Mai
1940 - Pour
le ravitaillement en sucre des cafés et restaurants.
-
Le président
de la
Chambre syndicale
des hôteliers
et limonadiers
porte à
la connaissance
de ses
adhérents que
les hôteliers,
restaurateurs, cafetiers
et pensions
de familles,
ainsi que
les pâtissiers
et, d'une
façon générale,
tous les
commerçants
qui utilisent
ou transforment
le sucre
pour la
fabrication ou
la vente
de leurs
produite, devront
se faire
délivrer par
la mairie
du lieu
de leur
établissement,
dans les
six derniers
jours de
chaque mois
et pour
le mois
suivant, des
bons de
réapprovisionnement.
Mai
1940 -
Aux réfugiés.
- MM.
les maires
et adjoints
des communes
évacuées, les
fonctionnaires des
administrations départementales
et communales,
les agents
des établissement
hospitaliers résidant
dans ces
mêmes communes,
sont pries
de faire
savoir, avec
l'indication de
leurs fonctions,
leur adresse
actuelle par
carte postale
ou par
lettre expédiée
directement à la
présidence du
Conseil, service
central des
réfugiés, 39,
rue de
Varenne, Paris
(XVIIe).
Mai
1940 - Un
cycliste s’écrase sur un immeuble.
- Un
cycliste. M.
Stanislas Wock,
de nationalité
polonaise, domicilié
à Douchy (Aisne),
actuellement réfugié
chez l'instituteur
d'Ouézy (Calvados),
descendait, vers
13 heures,
de la
rue Canchy,
lorsque ses
freins ayant
cassé, croit-on,
il dévala
la côte
tel un
bolide et
vint s'écraser
sur le
pilier de
l'immeuble
portant le
n° 27
de la
rue d'Auge
et édifié
juste en
face de la
rue Canchy.
Les témoins
de l'accident
se précipitèrent
et relevèrent
aussitôt le
malheureux cycliste
qui fut
transporté
chez M.
le docteur
Mabille.
Le praticien,
devant l'état
du blessé,
ordonna son
transport d'urgence
l'hôpital où
il a
été admis
et où
il a
subi l'opération
du trépan.
Son état
est considéré
comme particulièrement
grave.
Mai 1940 - La
protection contre les bombardements.
- Les
mesures prévues
pour le
cas de
bombardement vont
entrer en
service. Les
chefs d'îlots
ont reçu
des cartes
d'admission aux
tranchées et
aux caves
qui ont
été désignées
comme abris
publics.
Les agents
de la
défense passive,
chargés d'assurer
la police
dans les
tranchées et
abris, seront
dans l'obligation
de refuser
l'accès à quiconque
ne serait
pas porteur
de telles
cartes.
Le plan
de mise
a l'abri
de la
ville a
été conçu
sur les
instructions
de l'autorité
supérieure, en
tenant compte
de la
fraction de
la population
qui devait
rester après
l'évacuation de
la ville,
primitivement
prévue, soit
pour 25.000
personnes environ.
Dans l'état
actuel, ce
plan ne
comporte la
protection que
d'un tiers
environ
de la
population totale.
Mais, par
ailleurs, il
y a lieu
de rappeler
qu'en cette
matière, comme
en fait
de protection
contre
l'incendie, les
mesures officielles
de défense
passive n'interviennent
qu'en complément
des mesures
particulières que
chacun doit
prendre dans
la mesure
de ses
moyens, pour
sa défense
et celle
des siens.
Il
est nécessaire
que chacun
envisage
de s'assurer
un abri,
soit dans
une cave
qui ne
serait pas désignée
comme abri
public, soit
dans un
souterrain ou
un couloir
bien protégés,
soit, dans
tous les
cas ou
il existe
à proximité
de l'habitation
un terrain
disponible, en
creusant par
ses propres moyens ou
avec l'aide
de ses
voisins une
tranchée d'environ
deux mètres
de profondeur
sur un
mètre de
large, tranchée
qui serait
étayée par
des moyens
de fortune
et recouverte,
si possible.
Service de la défense passive.
- Il
est rappelé
aux jeunes
mineurs
de plus
de 18
ans et
de nationalité
française, qu'ils
sont tenus
de faire
connaître à
la mairie
leur adresse
et leur
profession, selon
les termes
de l'article
16 de
la loi
du 11
Juillet 1931,
sur l'organisation
de la
nation en
temps de
guerre.
Ceux de
ces jeunes
gens qui
auraient.
jusqu'ici, négligé
d'accomplir
cette formalité,
sont informés
que les
inscriptions seront
encore reçues
aujourd’hui, demain
et Jeudi,
de 9
heures à
12 heures
et de
14 heures
18 heures.
Leur attention
est attirée
sur les
sanctions prévues
pour le
cas d'inobservation de
la loi.
Mai 1940 -
Choses vues.
- La
gravité des
nouvelles annoncées
au peuple
de France
par M.
Paul Reynaud,
président du
Conseil, a
provoqué autour
de nos
vitrines, boulevard
des Alliés
et de
la rue
du Pont-Saint-Jacques,
un afflux
de visiteurs
avides de
prendre
connaissance des
informations au
fur et
à mesure
de leur
affichage.
Malgré la
pluie qui,
toute la
matinée,
tomba avec
rage, les
diverses émissions
du
Radio-Journal de France,
diffusées par
nos soins,
groupèrent en
si grand
nombre les
auditeurs que
la circulation
en fut
rendue pratiquement
impossible. Mais
il n'y
a là
rien qui
mériterait
d'être signalé
si, à
chacune de
ces émissions,
il ne
nous avait
été donné
de constater
combien, en
des temps
aussi difficiles
que ceux
que nous
traversons, le sentiment
national du
peuple de
France, ce
sentiment inné
et qui
nous anime
tous, se
réveillait plus
vivant que
jamais.
Lorsque
le speaker s’étant tu, retentissaient
vibrantes les
premières
notes de
notre Marseillaise,
instinctivement d'un
même geste,
la multitude
des hommes
massés devant
notre rédaction
parmi lesquels
nombre de
Belges se
découvraient et,
tête nue,
restaient
sous la
pluie, jusqu'à
l'exécution
de la
dernière mesure.
Pas un
ne conserva
sa coiffure
et mieux,
ceux qui,
sous la
pluie, se
hâtaient vers
un abri,
s'immobilisaient
soudain et,
tète nue,
à leur
tour, écoutaient
l'hymne national.
Un tel
clan unanime,
en un
tel moment,
se passe
de tous
commentaires.
Disons simplement
qu'il justifie
tous les
espoirs.
Juin
1940 -
Appel à la population.
notre
département, indemne jusqu'ici de toute invasion, où se trouve exposé
à une avance éventuelle de l'ennemi.
Certaines
communes de la baie de Seine se trouvant parfois sans liaison
téléphonique avec le chef-lieu, il ne faut pas que les autorités de
ces localités ou des communes voisines s'étonnent de ne pas avoir
reçu l'ordre d'évacuation :
Celui-ci
ne sera donnée par l'autorité militaire qu’au cas ou des populations
intéressées se trouveraient dans une zone de combat.
Il
importe, en effet, de considérer que dans les circonstances actuelles
le danger et les risques d'un repliement massif des populations civiles
apparaissent plus grande que ceux résultant
d'une occupation par l'ennemi.
Toutes
les personnes qui sont nécessaires à la continuation de la vie normale
on le devoir de rester, les autres y ont intérêt.
Le
repli des mobilisables s'imposerait naturellement : ceux-ci ne devront
cependant quitter leur résidence au dernier moment.
Dans
les heures grave et douloureuse que traverse la France, le préfet du
département et le colonel commandant les subdivisions font appel au
calme et au sang-froid des populations patriotes du Calvados qui doivent
garder intacte leur confiance dans les destinées du pays.
Le
colonel commandant le groupe de la subdivision : Loizillon
Le
préfet du Calvados : Henri
Grau
(Source : Archives du Calvados)
Juin
1940 -
Ville de Caen Défense
passive
Devoir
immédiat de chaque habitant.
1°
Éclairage privé
Dès
aujourd'hui :
Tout
éclairage privé extérieur est interdit.
L'éclairage
intérieur et autorisé, à condition qu'il soit en tout temps,
absolument invisible pour les observateurs aériens.
Le
camouflage doit donc être complet, aussi bien du côté des cours,
jardins et toits. (verrières, tabatière, etc...) que du côté rues.
Sanctions :
Amende de 16 à 200 frs. prison de 6 jours à 1 mois.
2°
Protection contre l'incendie.
Dès
maintenant :
Débarrassez
vos grenier des matières facilement inflammable ( paille, papiers,
caisses, etc...)
Suivez
à la lettre les instructions de votre chef d'îlot, pour tout ce qui
concerne la protection contre l'incendie.
La
négligence d'un seul peut causer le repérage de la ville entière ou
l'incendie de tout un quartier. (Source
: Archives du Calvados)
Juin
1940 -
Appel aux automobilistes volontaires. -
Prière aux propriétaires d'autos, voitures de tourisme, camions
et camionnettes pouvant éventuellement aider au service de l'armée, de
se faire connaître à la 3ème compagnie régionale du Train, quartier
Claude Decaen, à Caen, téléphone 37 67. Indemnité journalière et
essence fournie par l'armée.
Juin
1940 -
Couvre-feu à 21 heures. - Le
Calvados étant désormais, avec toute la Normandie, dans la zone des
Armées, le Préfet du Calvados après instructions ministérielles
et décisions du général commandant la 3ème Région, a pris un
arrêté au terme duquel : 1° Les cafés sont consignés jusqu'à 18
heures aux officiers et à la troupe, à quelque nationalité
qu'ils appartiennent ; 2° Les établissements publics, cafés,
restaurants, théâtres, cinémas sont fermés à 21 heures dans toute
l'étendue du
département.
Juin
1940 -
Une scène pénible. -
Mardi après-midi, alors que des camions remplis de soldats
allemands stationnaient place du 36e, une femme connaissant la langue
germanique, indiqua à un soldat qui l'interrogeait, la route de
Vire.
À
peine les véhicules étaient-ils partis, que de la foule, bêtement
amassée partit un cri « c'est une espionne ». Il n'en
fallut pas davantage pour que la malheureuse fut bousculée,
rouée de coups, sauvagement frappée, malgré la protection
de l'adjoint Lenoir, de la police et de quelques-uns de nos concitoyens.
Dégagée
avec peine, cette pauvre femme fut conduite chez le docteur Lesieur,
qui, en présence de son état grave, la fit transporter à l'hôpital.
Renseignements
pris, il s'agit d'une brave alsacienne, Mme Meny, âgée de 57 ans,
demeurant rue d'Auge, à Caen, dont le fils, aviateur français, fait
vaillamment son devoir.
Souhaitons
sincèrement que de pareils faits ne se renouvellent plus dans
l'intérêt même de l'ensemble de la population.
Les
gens nerveux et impulsifs feront bien de rester chez eux et notre
police, renforcée, saura, il faut l'espérer, empêcher tout
attroupement.
Juin
1940 -
Déposer les armes à la Mairie.
-
Tout détenteur d'armes, de quelque nature qu'elles soient (armes
de guerre, armes de chasse, armes de collection, fusils,
revolvers, etc...), est obligatoirement tenu de les déposer
immédiatement à la Mairie de Caen, vestibule de la salle des Fêtes,
de 8 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures, entrée par
l'escalier d'honneur, porte en face.
Toute
personne qui ne se conforme pas de suite à cet ordre impératif,
encourrait les sanctions les plus graves.
Le
maire : André Détolle.
Juin
1940 -
Camouflez vos lumières !
-
Le colonel commandant le groupe de subdivision, commandant
d'armes de la place de Caen, porte à la connaissance de la population
que, malgré les observations de la Défense Passive, les postes
de guet signalent que, la nuit tombée, des lumières sont visibles dans
les immeubles et par conséquent, insuffisamment Camouflées.
Aucun
rappel à l'ordre ne sera plus fait, et la population est avertie que
des contraventions seront dressées et les récidivistes déférés à
la justice militaire.
Juin
1940 -
« Triplées caennais ».
-
Ces jours derniers des triplées sont nées à la maternité de
l'hôpital de Caen et se portent à ravir, entourées qu'elles sont de
soins attentifs.
Il
s'agit des petites Jacqueline, Hélène et Micheline Savary qui
appartiennent à une famille d'ouvriers agricoles du Fresne-Camilly où
se trouvent déjà trois garçons âgés de de 8, 4 et un an. La
mère de ces trois petites jumelles est pleine de courage devant
la lourde charge nouvelle et le père, M. Léon Savary qui était
mobilisé à Colombelles, vient d'être renvoyé dans ses foyers
à la suite de cette brusque augmentation de
famille.
Juin
1940 -
L'arrivée des allemands. -
On sait qu'à Paris l'entrée des allemands a trouvé la
population calme et digne. Les troupes, du reste, ont défilé sans
apparat et sans musique. Même en hommage a été rendu au Soldat
Inconnu.
À
Caen les troupes allemandes ont pénétré à Caen à 6 heures le 18, on
attendait les allemands depuis plusieurs jours. Ils sont venus mardi
matin par petits détachements d'abord, puis plus nombreux. Beaucoup
n'ont fait que de traverser la ville. Disons tout de suite qu'ils
n'ont mangé personne et se sont au contraire, montrés d'une
correction absolue. Par contre, ils ont pu être témoins de
certains faits plutôt humiliants pour nous et que nous oublierons.
Juin
1940 -
La circulation nocturne. -
Par arrêté du maire, de 22 heures à 5 heures, la circulation
des habitants de la ville de Caen est interdite, sauf pour ceux d'entre
eux qui, évacués au dehors, regagneraient leur domicile.
Tout
rassemblement de plus de trois personnes est désormais formellement
interdit sur la voie publique. Les pouvoirs de Police Judiciaire qui
appartiennent au maire sont intégralement délégués à M.
Julien Lenoir, quatrième adjoint.
Juin
1940 -
Un bavard. -
Le général de Gaulle, qui a pris la parole à la radio de
Londres, et qui ne fait plus actuellement partie du gouvernement,
n'avait aucune mission pour faire des communications en public. Il
a été rappelé de Londres et a reçu l'ordre de rentrer en France et
de se tenir aux ordres de ses chefs. Ses déclarations doivent être
regardées comme nulles et non avenues.
Ce
trop grave général et « jusqu'au-boutiste » et il
engageait les spécialistes et les soldats qui le pouvaient à gagner
l'Angleterre pour continuer la lutte. On assure même que
malgré l'ordre de rentrer au quartier que lui avait donné le
maréchal Pétain, le général de Gaulle est resté en Angleterre. Tout
cela est vraiment bien regrettable.
Juin
1940 -
La kommandantur à la Mairie.
-
Le chef de la place allemande de Caen et le commandant
Früchtenicht. Il s'est présenté à l'hôtel de ville où il a été
reçu par MM. Asseline et Poirier, adjoint, MM. Renard et Marie,
secrétaire et sous-secrétaire.
Après
un entretien assez long le commandant, ses officiers et son personnel se
sont installés dans les bureaux du service d'hygiène, 9, rue
Jean Eudes. Un détachement s'est installé à la caserne
Lefebvre. Et voici les premières mesures prises par la kommandantur qui
nous ont été communiquées dans une entrevue dimanche dernier :
L'autorité
allemande continuera d'autoriser dans les journaux les informations de
source française, elle demande en échange la publication des
communiqués allemands et celle des notes de la kommandantur
adressées à la population.
L'emprise
des autorités militaires allemandes sur les autorités civiles sera
aussi réduite, aussi discrète que possible.
Juin
1940 -
L'heure allemande. -
On sait que l'Allemagne est à l'Est de la France et que, par
conséquent, le soleil s'y
lève plus tôt. La différence est assez grande pour faire un
écart d'une heure entre Paris et Berlin. Aussi nous a-t-on
invités à avancer nos montres et nos horloges dans la nuit de lundi à
mardi. Nous étions déjà pourtant à l'heure d'été ! Qu'importe,
en cette belle saison que nous lever une heure plus tôt !
Juin
1940 -
Un geste très regrettable.
-
Dans la nuit du 25 au 26 juin, on a brisé la tête du coq de
Bigot, du monument aux morts, face à la rue Gabriel Dupont. Nous
croyons savoir que de sévères sanctions ont été prises.
Juillet
1940 -
Ont été
classés monuments
historiques
en 1939.
- Caen :
Ancien cimetière
des Quatre
Nations ; ancien
cimetière Saint-Jean
sis rue
Cauchy ; ancien
cimetière Saint-Nicolas
situé rue
5aint-Nicolas autour
de l'église
Saint-Nicolas ; ancien
cimetière St-Pierre
sis rue
de Lelibes ;
place du
Parvis Notre-Dame,
comprenant le sol
de la
place dans
le périmètre
déterminé par
les arbres
et les
bornes avec
leurs chaînes
; St-Jacques-de-Lisieux,
manoir du
lieu Binet.
Juillet
1940 -
La circulation à Caen.
- La
Kommandantur de
Caen vient
de donner
un dernier
avis à
la population
caennaise au
sujet
de la
circulation en
ville. A
la suite
de cet
avis, il
sera procédé,
le cas
échéant, à
des contraventions
et à
de sévères
sanctions.
Pour la
ville de
Caen, il
est ordonné
de circuler
toujours à
droite et
il est défendu
de prendre
le côté
de la
chaussée. Du
fait qu'il
n'y a
plus de
tramways à
Caen, il
n'y a
aucune raison
de circuler
à gauche.
La vitesse
maxima dans
les rues
de la
ville est
fixée à
30 kms
pour les
véhicules poids
lourds et
à 50
kms pour
les automobiles.
Les motocyclistes
peuvent aller
à la
vitesse de
40 kms
à l'heure.
Toute allure
supérieure est
formellement
interdite.
Tous ceux
qui enfreindront,
dès maintenant,
ces dispositions
en ce
qui concerne
les vitesses
à respecter
et la
circulation à
droite se
verront retirer
leur permis.
Leur voiture
sera prise
et retirée
de la circulation,
sans qu'ils
aient droit
à aucun
dédommagement.
Ces dispositions
concernent
tous les
automobilistes, sans
exception.
Les signaux
du Code
de la
Route n'ont
pas changé
et tous
les règlements
passages à
niveau,
sens uniques,
etc... sont
toujours en
vigueur.
Comme les
automobilistes, les
cyclistes, conducteurs
de voitures
à cheval
et surtout
les piétons
doivent suivre
scrupuleusement tous
les règlements
qui les
concernent.
Sous aucun
prétexte, les
cyclistes
ne pourront
circuler sur
les trottoirs
et les
voitures hippomobiles
ne devront
plus traverser
une rue
ou couper
la circulation.
Il est
également défendu
de s'arrêter
à gauche
de la
chaussée. Comme
les automobilistes,
ceux qui
contreviendraient à
ces dispositions
seront punis
sévèrement.
La Kommandantur
attire aussi
l'attention des
parents et
des propriétaires
de chiens
et de
chats. Les
enfants doivent
circuler
toujours sur
les trottoirs
et les
propriétaires d'animaux
doivent
débarrasser les
routes de
leurs chiens
et chats.
Comme chaque
faute sera
sanctionnée, il
est recommandé
au lecteur
de cet
avis de
bien vouloir
en donner
connaissance à
toutes les personnes
qu'il connaisse.
Juillet
1940 -
Avis de l’autorité allemande.
-
Die
National Sozialistische
Volkshilfe eroffnet
eine Volksküche
in Caen,
rue de
Bernières, n°
16 für
Flüchtlinge, die
sich vorübergehend
in Caen
befinden und
keine vclle
Unterkunft im
flüchtlingsheim des
Quartiers Lorge
in Anspruch
zu nehmen
brauchen.
Die zuständigen
Behôrden haben
also die
Flüchtlinge an
folgende
Stellen zu
weisen : für
Mahlzeiten, Nachtlager
und Zugseinschreibungen
steht in
Zukunft
das : Quartier
Lorge, zur
Verfügung;
für nur
ein oder
zwei Mahlzeiten
: 16, rue
de Bernières.
TRADUCTION
L'Assistance
National-Socialiste
(N. S.
V.) ouvre
une cuisine
populaire gratuite,
16, rue
de Bernières,
à Caen,
à partir
du 17
juillet pour
les réfugiés
de passage
qui ne
doivent pas
avoir recours
à l'hébergement
complet qui
aura lieu
comme par
le passé
au quartier
Lorge.
Les autorités
compétentes devront
donc diriger
les réfugiés
de la
manière suivante
pour manger,
coucher et
se faire
inscrire pour
les trains
pourront être
mis ultérieurement
à leur
disposition
Quartier Lorge
pour prendre
simplement un
ou deux
repas, 16,
rue de
Bernières.
Août
1940 -
Avis de la Kommandantur.
- La Feldkomntandantur
du département
du Calvados
informe qu'en
raison de
la rentrée
avancée de
la moisson
annuelle, la
défense de
circuler, pour
la population
agricole du
département, est
fixée, avec
application immédiate,
de 22
h. 30
à 5
heures (heure
allemande).
La Ortsknmmaudantur
de Caen
nous prie
de rappeler
à nos
concitoyens
que les
lettres qui
lui sont
adressées doivent être
libellées en
LANGUE ALLEMANDE.
Toutes les
communications qui
lui seraient
faites en
français seront
considérées comme
non avenues
et il
n'en sera
tenu aucun
compte. Ces
avis sont
très Importants.
Août
1940 -
Défense passive.
- La
Ortskommandantur communique :
Ces derniers
temps, les
dispositions
de camouflages
n'ont pas
été appliquées
assez attentivement.
Par ordre
de la
Ortskommandantur,
toutes les
mesures pour
assurer
la sécurité
de tous
les édifices
militaires et
civils seront
rigoureusement
observées.Toute
contravention sera
sévèrement
punie.
Chaque propriétaire,
locataire ou
gérant répond
de la
stricte observation
de ces
ordres dans
sa maison.
Chaque nuit,
on peut
compter avec
des alertes
et des
bombardements.
- Préparez des
seaux avec
de l'eau
et du
sable. - Gardez
le sang-froid.
Que tout
le monde
soit sa
place.
Août
1940 -
Une tentative
de meurtre
rue Porte-au-Berger.
- Mme
Julienne Hervé,
43 ans,
débitante,
11 et
13, rue
Porte-au-Berger,
est une
commerçante qui
jouit de
l'estime de
tous. Il
n'y a
pas de
mot pour
traduire l'indignation
qui s'empara
des gens
lorsqu'ils apprirent
la tentative
de meurtre
dont elle
fut victime
vendredi.
Voici les
faits, tels
qu'ils ont
été relevés
par notre
collaborateur
qui assista
à l'arrestation
de son
agresseur.
Vers
15
heures, un
homme bien
mis dans
son complet
bleu, de
taille moyenne
se présentait
au débit
de Mme
Hervé et
prenant place
à une
table, se
faisait servir
une moque
de cidre. L'homme
buvait lentement,
il se
trouvait à
ce moment
seul avec
une femme
qui consommait
en face
de lui. Quelques
instants passèrent
et enfin
la femme
paya et
s'en alla.
L'homme ne
bougeait toujours
pas et
laissa ainsi
s'écouler une
dizaine
de minutes.
Mme Hervé
se trouvait
alors dans
la cuisine. Ce
fut l'instant
choisi. Le
consommateur appela
la patronne,
et celle-ci
croyant qu’il
voulait la
payer, arriva
aussitôt, à peine
avait-elle pénétré
dans la
salle de
café que
le client,
qui s'était
dissimulé derrière
une porte,
se jeta
sur elle,
sans prononcer
aucune parole,
lui porta
des coups
de poing.
Affolée, Mme
Hervé réussit
pourtant à
se dégager
et appela
à l’aide.
Voyant son
coup manqué,
et craignant
justement que
les cris
de la
malheureuse femme
ne fussent
entendus, le
bandit chercha
à sortir.
Mais les
cris de
plus en
plus aigus
le poursuivaient.
Il eut
peur, il
revint sur
ses pas.
De nouveau
il frappa sa
victime, la
poussa jusqu'au
fond de
la salle
jusqu'à ce
que sous
la violence
des coups
elle tombe
à la
renverse contre
le buffet.
Il partit
alors. Le
mieux qu'il
le put
il essaya
de gagner
le large,
d'un air
dégagé. Il
ne put
pourtant aller
bien loin,
la foule
le poursuivait,
l'aurait probablement
mis à
mal. De
lui même
il préféra
alors se
rendre au
commissariat du
l’arrondissement
où M.
le commissaire
Charroy
et son
secrétaire, M
Desmoles, commencèrent
à l'interroger.
Il se
nomme Henri
Méléard, il est
âge de
20 ans.
Il est
né à
Planguenoual
dans les
Côtes-du-Nord et
il habite
à l'Hôtel
du Nord,
4, rue Saint-Laurent,
en compagnie
de sa
maîtresse, Lucie
Paquet. Que
fait-il
? Il
déclare être
boulanger.
Il vit
plutôt de
l'argent que
lui donne
sa maîtresse.
Il parle
peu. Dans
un interrogatoire
poussé à
fond, il
reconnaît péniblement
les faits
qu'il faut
lui arracher
bribe par
bribe.
Voici les
raisons qu'il
donna de
son acte
de sauvagerie :
Se trouvant
démuni d'argent
au début
de l'après-midi,
sa maîtresse
ne lui
en ayant
pas donné,
il se
présenta dans
ce petit
café de
la rue
Porte-au-Berger dans
le but
de s'approprier
le contenu
du tiroir-caisse.
Il ajouta
« Je
regrette ce
que j'ai
fait ».
- Méléard a
été déféré
au Parquet
et écroué.
Août
1940 -
Avis de la Kommandantur.
- Certaines administrations
et entreprises
privées ont
fait transformer
les moteurs
à essence
des voitures
qu'ils utilisaient
en moteurs
à gazogène,
utilisant uniquement
le gaz
de combustion
du charbon
de bois.
La Kommandantur
informe la
population que
les voitures
ainsi transformées
sont autorisées
à circuler
sans être
au préalable
munies
de l'autorisation
de la
Kommandantur
indispensable pour
la circulation
des voitures
fonctionnant
à l'essence.
Août
1940 -
A propos
de récents
incidents.
- Le
maire de
Caen rappelle
que toutes
manifestations,
de quelque
nature qu'elles
soient, sont
formellement
interdites, aussi
bien sur
la voie
publique que
dans les
établissements de
spectacle.
Il
déplore que,
par le
fait de
quelque perturbateurs
qui se
sont livrés
récemment, dans
un cinéma
de Caen,
à une
manifestation intempestive
et déplacée,
la population
entière se
trouve frappée
d'une sanction
générale, d'ordre
de la
Feldkommandantur.
Il en
profite pour
rappeler que
le calme,
la correction
et la
dignité sont
le devoir
de tous.
Août
1940 -
Déclaration des récoltes.
-
Tout détenteur, à quelque titre que ce soit, d'une quantité
supérieure à cinq quintaux d'avoine, de maïs, d'orge ou de seigle,
est tenu d'en faire la déclaration à la mairie de sa résidence, avant
le 1er septembre 1940.
La
libre circulation des céréales : avoine, maïs, orge et seigle, est
interdite. Elle ne pourra être autorisée que dans les conditions qui
seront fixées dans un arrêté ultérieur.
Août
1940 - Interdiction
des battages.
- La
Feldkommandantur du Calvados a changé la direction des services
agricoles de faire connaître que l'autorité militaire allemande
a décrété une interdiction générale des battages.
Les
battages de la récolte de cette année ne commenceront qu'après un
ordre formel des autorités militaires allemandes. Il est seulement
permis actuellement de battre l'avoine nécessaire aux troupes
d'occupation.
Septembre
1940 -
Interdiction de pêche. - La
feldkommandantur vient de communiquer au Préfet du Calvados
l'ordonnance suivante prises dans le but d'assurer la sécurité
de l'ensemble des ports de Caen et de Ouistreham.
1°
il est interdit à la population civile de
circuler en barque ou en canot, de prendre des bains, de pêcher à bord
d'embarcations ; 2° en outre, la pêche est interdite, dans les
bassins du port de Caen, des Chantiers Navals et des Hauts-Fourneaux,
dans un rayon de moins de 50 mètres de tous les ponts, dans
l'avant-port et le port de Ouistreham, y compris le bassin des écluses
; 3° la pêche le
long des rives du canal de Caen à la mer n'est autorisée que le de 8
h. à 20 h. (heure d'été allemande) et en tous cas à une distance
minimum de 50 mètres d'un pont ; 4°
il est interdit de pénétrer sur les quais et de circuler sur
les rives du canal après 21 heures ;
5° il
est interdit de stationner sur les ponts et sur les quais ;
6° toute
contravention à ces règlements sera punie selon les dispositions
du droit militaires.
Septembre
1940 - Restrictions.
- Les cartes d'alimentation sont instaurées. Le pain, la farine,
le sucre, l'huile, les pâtes alimentaires, etc... seront strictement
rationnés. Obligation est faite aux commerçants de déclarer leurs
stocks.
Octobre
1940 - Les juifs.
- Le recensement des juifs est ordonné dans toute la zone
occupée par les allemands. Les autorités allemandes interdisent
formellement d'écouter la radio anglaise. La police française
est chargée de faire respecter cet arrêté.
Novembre
1940 -
Après un stupide sabotage.
- Un incident très
regrettable s'est produit la semaine dernière à la sortie de Caen, sur
la route de Falaise et sur le territoire d'Ifs : Un câble militaire a
été coupé. L'auteur de ce sabotage, resté lâchement anonyme,
a causé un préjudice considérable à la collectivité caennaise en
compliquant la tâche de braves gens par des gardes pénibles. C'est par
une lettre du lieutenant-colonel Elster, chef de la Feldkommandantur 723
que la mairie de Caen a été avisée.
Novembre
1940 -
Appel à la population caennaise.
- Le maire de la ville
de Caen appelle une fois de plus, de la façon la plus pressante,
l'attention de ses concitoyens sur des faits regrettables récemment
constatés. Des affiches apposées par l'autorité occupante, ou sur son
ordre, ont été lacérées, mutilées ou maculées, parfois même ces
affiches ont été recouvertes d'inscriptions injurieuses.
Ces
jours derniers un câble aurait même été coupé et ce fait a
entraîné une sanction collective que subit toute la population. Ces
actes sont commis par des lâches qui opèrent dans l'ombre et en
font supporter par les autres les conséquences. La police municipale
est chargée de découvrir les coupables.
Le
maire n'hésitera pas à déférer à l'autorité allemande les auteurs
de ces actes qui subiront des peines exemplaires.
Le
maire fait appel à la population pour l'aider à la recherche des
coupables et pour signaler immédiatement à la mairie tous les cas de
rupture de câbles.
Novembre
1940 -
Au feu ! -
Un matin de la semaine dernière, un incendie éclatait
à l'imprimerie Ozanne et Cie, rue des Rosiers à Caen. A
l'arrivée des pompiers, alertés par M. Le Gal, directeur de
l'Institution Saint-Joseph, le feu avait déjà entamé la toiture,
menaçant de gagner l'immeuble. Mais grâce à la promptitude des
secours, tout danger était écarté une heure après.
Une
machine, dite « bronzeuse », divers objets mobiliers et une
certaine quantité de papier ont été détériorés. Les dégâts
s'élèveraient à 25 000 francs. On présume que le feu a pris
naissance dans la nuit, dans un tas de chiffons graisseux se trouvant
dans un coin de l'atelier.
Décembre
1940 -
Avis à la population. -
Dimanche dernier, 1er décembre le maire de Caen, a fait savoir
qu'il avait le regret d'informer la population qu'il venait de recevoir
de M. Kreiskommandant la lettre suivante en date du 30 novembre 1940 :
« Le
28 novembre 1940, des câbles téléphoniques ont été coupés sur la
route de Caen à Falaise environ 200 mètres au sud de l'entrée de
Caen. Comme il s'agit d'un acte de sabotage des mesures d'expiation
doivent être prises :
1°
Le maire sera placer des sentinelles masculines un un kilomètre
à gauche et un kilomètre à droite des lieux du dégât, en espaces
intermédiaires de 150 mètres, à partir du 2 décembre à midi.
2°
Il sera défendu aux habitants de Caen, de circuler de 19 heures
à 8 heures, à partir du 2 décembre 1940 (midi) jusqu'au 10 décembre
1940 (midi). Signé
: Der Kreiskommandant ».
Janvier
1941 - Avis important
aux possesseurs
de postes émetteurs
de T.
S. F.
- Les
postes
émetteurs de
T.
S.
F.
installés
dans
les
automobiles françaises
doivent
être,
nous
le
rappelons, démontés
entièrement. Les
propriétaires de
ces
postes
doivent
en
faire,
sans
délai,
la
déclaration à
la
préfecture
du
Calvados,
4éme Division, service
automobile.
Et
de postes récepteurs : D'autre part,
les
propriétaires
de
voitures
dans
lesquelles
sont
installés
des
postes
récepteurs de
T.
S.
F.
doivent
également en
faire
connaître
immédiatement
à
la
préfecture du
Calvados, 4éme
Division,
service
automobile.
de
voitures
dans
lesquelles
sont
installés
des
postes
récepteurs de
T.
S.
F.
doivent
également en
faire
connaître
immédiatement
à
la
préfecture du
Calvados, 4éme
Division,
service
automobile.
Janvier
1941 -
Au feu ! -
Une nuit, un incendie a éclaté dans un bâtiment à usage de cave, au
hameau de la Folie, à Caen, appartenant à M. Paul Fauvrard,
mécanicien à Creully, et loué par M. Fouchard, débitant à La Folie.
Malgré
les efforts des pompiers, accourus en hâte, la couverture a été
détruite sur 20 mètres de long.
Les
dégâts sont estimés à 30 000 francs auxquels il y a lieu d'ajouter
une partie du mobilier remisé par le locataire et non évalué. On
ignore les causes du sinistre.
Février
1941 - Ne coupez pas les câbles ! - Parce
que c'est absurde, ça ne rime à rien, qu'à mettre les chefs allemands
en colère et les amener à nous infliger des sanctions bien
pénibles. Croyez-vous qu'il soit agréable d'aller la nuit par 7 ou 8
au dessous de zéro faire les cent pas dans le vent et la neige ? Dans
cette affaire là, les innocents paient toujours pour les
coupables. Un peu de bon sens et de raisons voyons ! Ne coupez pas les
câbles.
Février
1941 - Caen repunie... -
Alors que se poursuivait encore la garde auprès des câbles
sectionnés, rue des Jacobins, un autre méfait a été commis rue des
Chanoines entraînant de nouvelles sanctions. Quand donc en aurons-nous
fini avec ces lâches attentats anonymes qui déshonorent leurs auteurs
causent à tous les caennais valides, des soucis et des fatigues
supplémentaires dont il se passeraient bien ?...
Avril
1941 -
Punitions collectives. - Depuis
mardi dernier, les caennais, qui montaient déjà la garde boulevard
Dunois, la montent aussi rue de Falaise, à la suite de la rupture d'un
nouveau câble, le 19 avril, de 13 h. à 16 h. Résultat : double garde,
trois heures de faction au lieu de deux et menace d'une amende à la
prochaine occasion.
Merci
beaucoup, messieurs les vaillants saboteurs anonyme !..... Précisons
que cette nouvelle garde se prend par 11 postes à organiser par la
ville de Caen et 5 par la commune de d'Ifs.
Mai
1941 - Attention
aux bombes non explosées !
- La
direction de la Défense Passive de Caen communique :
«
A la suite des derniers bombardement aériens, il a été constaté, que
parmi les bombes et engins lancés récemment, certains n'ont pas
explosé. La population est, en conséquence, instamment prié.
a) de signaler immédiatement an Commissariat central de
police la présence des dits engins. b) de ne pas approcher ou
toucher ces bombes ou engins, sous aucun prétexte. Il y a danger de
mort à commettre cette imprudence».
Mai
1941 -
Curage du Grand Odon.
- Pendant,
neuf jours, du lundi 26 mai au mardi 3 juin inclus, il sera procédé
sur le territoire des communes de Verson, Bretteville-sur-Odon, Venoix
et Caen, au curage de la rivière le « Grand-Odon » pour
rétablir le cours d'eau dans sa largeur et sa profondeur naturelles. A
cet effet, le dimanche 25 mai, au coucher du soleil, toutes les eaux
seront détournées dans le « Petit-Odon ». Le dimanche 8
juin, les dispositions seront prises pour faire rentrer les eaux dans le
« Grand-Odon ». A partir du 3 juin, un représentant
des Ponts et chaussées vérifiera l'exécution des curages. Les maires
des communes désignées ci-dessus dresseront un état des travaux
restant à faire et les feront immédiatement exécuter aux frais des
retardataires, de manière à ce que les travaux soient terminés, au
plus tard, dans la journée du 7 juin.
Le
recouvrement des dépenses faites sera opéré suivant les règles
admises, comme en matière de contributions directes.
Juillet
1941 -
Des câbles
ont été
couplés route
de Falaise.
- M.
le Maire
de la
ville de
Caen a
le regret
d'informer
la population
qu'il vient
de recevoir
de M.
le Feldkammandant
la lettre
suivante,
en date
du 30
juin 1941.
Sur
la route
de Caen
à Falaise, plusieurs
câbles ont
déjà été
coupés
à nouveau.
Ces câbles
étant fixés,
le long
de la
route, sur
des poteaux
élevés, il
s'agit sûrement
d'un sabotage.
J'ordonne, en
conséquence,
que ces
câbles soient
gardés
par vingt
postes placés
par la
ville de
Caen.
Chaque poste
est personnellement
responsable de
l'intégrité du
câble dans
son rayon.
Qui ne
remplit pas
son devoir
de garde
encourt un
châtiment. Toute
infraction intentionnelle
au devoir
de garde,
est punie
de mort.
Les postes
devront être
placés suivant
les indications
de la
Kreiskommandantur
de Caen.
Des listes
devront lui
être présentées
pour donner
le nom,
le temps
et le
lieu des
postes particuliers.
La garde
commence le
1er Juillet,
à 18
heures.
Le Felkommandant,
Signé : Elster,
oberstleutnant.
La dite
lettre est
accompagnée de
la note
suivante :
Emplacement des postes .
- Au
croisement de
la route
de Caen-Falaise
et de
la route
Ifs-Hubert-Folie.
Ces postes
doivent être
établis ainsi,
quinze postes
dans la
direction
de Falaise,
à une
distance de
cent mètres
les uns
des autres.
Les postes
tiendront la
garde tout
le temps.
En conséquence,
le maire
porte à
la connaissance
de ses
administrés
les décisions
suivantes applicables
à partir
du mardi
1er juillet,
à 18
heures.
Service de garde.
1° Tous
les hommes
valides, de
18 à
58 ans
recevront, à
tour de
rôle, l'ordre
d'avoir à
assurer le
service de
garde nécessaire
pour la
surveillance des
câbles, jour
et nuit.
2° La
désignation des
hommes de
garde sera
faite dans
l'ordre alphabétique,
sans distinction
de rue
ni d'obligations
professionnelles,
l'âge et
l'état valide
entrant seuls
en ligne
de compte.
Les listes
de garde
seront établies
en prenant
à la
suite de
la garde
précédente, en
suivant l'ordre
alphabétique. Les
gardes seront
de trois
heures
chacune.
3° Au
cas où
le requis
ne se présenterait
pas pour
prendre la
garde qui
lui a
été assignée,
des pénalités
immédiates seront
prises contre
lui, sans
préjudice des
sanctions infligées
par la
Cour Martiale
allemande.
Février
1941 - Des
arrestations. - Des militants communistes sont
arrêtés par la police caennaise pour avoir fait de la propagande.
Mars
1941 -
De nouvelles sanctions à Caen.
- Le maire de Caen a eu, dimanche, le regret d'informer
la population qu'il venait de recevoir M. le Feldkommandant la lettre
suivante, en date du 2 mars 1940 :
« Sur
le boulevard Bertrand, à hauteur des établissements Binet, un câble
de l'armée allemande a été coupé ces jours derniers et la bobine de
liaison volée. Il s'agit d'un acte de sabotage. J'ordonne donc que le
câble soit gardé par 25 gardes à une distance de 50 mètres l'un de
autre, de telle façon qu'un garde se trouve au lieu de la coupure même
et 12 gardes
de chaque côté sur la longueur du câble.
Les
listes de gardes devront être transmises tous les jours avant midi à
la Feldkommandantur. Commencement des postes de garde, 2 mars, à 18
h ». Signé
: le Feldkommandant.
Mai
1941 - Un exploit. - C'est
par le bouche à oreille que l'on apprend l'exploit des caennais qui ont
réussi à s'emparer d'un avion sur la base de Carpiquet au nez et à la
barbe des Allemands.
Mai
1941 -
Alerte aux avions !
- On paraît
croire volontiers que les requis pour la Défense Passive ne sont que
des empêcheurs d'allumer le soir, alors que ces braves gens demeurent
toujours prêts à se dévouer au moindre signal d'alerte. On l'a bien
vu dimanche matin, à Caen, où les services caennais de D. P. avaient
organisé un exercice d'entraînement dans le quartier Ste-Thérèse,
sous la présidence de M. Poirier, adjoint au maire, directeur de la D.
P. urbaine, assisté du dévoué et compétent M. Chapel, chef du
secteur n° 6. Le maire, des adjoints et conseillers municipaux,
M. Gosselin, directeur départemental de la D. P., le Dr
Fournier, médecin chef d'hygiène, assistaient à cet
exercice ainsi que M. le major von dem Hagem et plusieurs officiers de
la Feldkommandantur. Tous suivirent, avec un vif intérêt les
différentes phases de l'opération et après une critique fort
intéressante, tinrent à témoigner leur satisfaction à MM. Poirier et
Chapel.
Le
thème de l'exercice était le suivant : La ville est survolée par
plusieurs vagues d'avions, des bombes tombent derrière le quartier
Claude-Decaen, l'alerte est donnée. Quelques minutes après, tout le
personnel de la D. P. est en place, avec médecins, infirmiers,
brancardiers, pompiers, etc…., recherche, manipulation, soins des
blessés, transport au poste de secours central (couvent de l'ancien
Carmel, place de la Demi-Lune), déblaiement de tranchées obstruées,
détection des gaz. manœuvres avec le masque, travaux de pulvérisation,
lutte contre les bombes incendiaires, le tout compliqué d'incidents
imprévus, tels que téléphone coupé, route d'accès obstruée, mise
hors de combat de divers sauveteurs. Bref, cet exercice de Défense
Passive fut des plus actifs et des plus instructifs. On
recommencera bientôt, dans le quartier de la rue Caponière... toujours
pour « de rire », espérons-le.
Mai
1941 -
Avis à la Population.
- La
Feldkommandànthï du Calvados rappelle à la population que toute
personne découvrant soit sur la voie publique, soit dans une
propriété privée des objets ou imprimés suspects, tels, par exemple,
que des tracts jetés par avion, doit en faire la remise à l'autorité
militaire allemande la plus proche.
Octobre
1941
- Gare là-dessous ! - Samedi
matin, une des gargouilles de l'église St-Sauveur de Caen, dont les
pierres étaient rongées, s'est détachée pour s'abattre devant la
boutique de M. Ygout, marchand de couleurs, rue Froide. Une glace
au-dessus de la vitrine de ce magasin a été brisée et le sol
défoncé au point de chute, mais c'est miracle que personne n'ait été
touché.
Novembre
1941
- Harengs
frais ! Harengs frais !
-
C'était un cri familier à Caen, lorsque l'automne ramenait sur
nos côtes attiédies
les énormes bancs de harengs qui, descendus du Nord et suivant le banc
nourricier du plancton, viennent pondre dans la Manche. Comme chaque
femelle pond plus de 60.000 oeufs, on conçoit qu'elle soit pressée de
s'en débarrasser et qu'elle se laisse facilement, elle et son mari
prendre dans les filets de nos pêcheurs.
Le
fait est que, ces jours derniers, on en a rapporté des quantités dans
nos ports de pêche. Où sont-ils passés ? Nous n'en avons pas vu la
queue d'un !
Jamais pourtant cette manne d'hiver n'aurait été aussi bien
accueillie.
Mai
1942 -
Un attentat. - « L'odieux
attentat qui avait, le 16 avril, causé à l'armée allemande la mort de
plusieurs de ses membres, et, à la population française, de sévères
représailles, vient de se renouveler, à 15 jours de distance, avec des
conséquences aussi tragiques, à la même heure et au même lieu.
Il
n'est pas un français digne de ce nom qui ne condamne un si abominable
forfait et qui ne puisse souhaiter le châtiment des coupables. Tous les
moyens de police français et allemands sont mis en oeuvre en vue de
rechercher les auteurs de ces deux attentats. C'est un devoir pour la
population que d'apporter à ces recherches toute la contribution
possible.
Un
Préfet du Calvados en flétrissant un acte aussi lâche, fait un
pressant appel à ses administrés pour qu'ils sachent comprendre et
remplir ce devoir. Il remettra une récompense de 200 000 francs à
quiconque aura donné des renseignements dont l'exploitation aura permis
d'arrêter les criminels ».
Le Préfet : Henry GRAUX
Mai
1942 -
Avis à la population. - Le
commandant des forces d'occupation en France a publié, le 5 mai,
l'ordonnance suivante :
« Dans
la nuit du 1er mai 1942, à proximité de Caen, des éléments criminels
ont, à nouveau, fait dérailler un train de l'armée allemande, mettant
ainsi en danger la vie non seulement de militaires allemands, mais
encore de civils français, qui, en vertu de mon avis du 18 avril 1942,
doivent voyager dans chaque train allemand.
Cette
fois encore, il ressort de tous les indices que les malfaiteurs sont des
membres de l'ancien parti communiste, des juifs ou autres individus
sympathisants avec ceux-ci.
Pour
sanctionner ce lâche attentat,
le Militaerbefehishaber in Frankreich a ordonné ce qui suit :
1°
Les mesures qui ont frappé le département du Calvados, à la
suite du premier attentat (nouvelle fixation de la durée du couvre-feu,
heures de fermeture des restaurants et cafés, interdiction de toute
sorte de spectacle et des réunions publiques) demeure en vigueur.
2°
30 communistes, juifs ou autres personnes sympathisants avec le
milieu des auteurs de ce crime, ont été immédiatement fusillés.
3°
Si les coupables n'étaient pas arrêtés d'ici le 12 mai 1942 à
minuit, un nombre beaucoup plus important de personnes appartenant aux
mêmes milieux, seraient exécutées.
La
population civile est invitée à contribuer activement à
l'identification et à l'arrestation des criminels. C'est uniquement par
cette contribution que le danger causé par les agissements de ces
criminels et qui menace les français accompagnant les trains allemands
pourrait être écartée. C'est le seul moyen d'empêcher les suites
fâcheuses qu'entraînerait la répétition d'un semblable
crime ».
Juillet
1942 -
Une voix dans le désert.
- Samedi
dernier, un authentique combattant des deux guerres, ancien officier de
carrière, quatre fois blessé, prisonnier en 1940, le commandant
Baillon, officier de la Légion d'honneur, faisait au théâtre de Caen
une conférence sur les « constatations et réflexions d'un
prisonnier libéré ».
Annoncée
plusieurs jours de suite dans la Presse, cette conférence était donc
connue du public. Pourtant, sur les 70 000 habitants de notre ville, 250
à peine avaient daigné se déranger !
Ce
que tout vrai français, homme de cœur et de réflexion, peut penser en
comparant ces deux chiffres, point n'est besoin que nous l'écrivions
ici... Donc, ce pèlerin des prisonniers, le commandant Baillon, qui fut
officier d'ordonnance du maréchal Lyautey, parla avec loyauté et
courage de nos chers captifs exilés, devant une salle aux trois quarts
vide. A signaler toutefois la présence de MM. Asseline et Patry,
adjoints au maire, Leconte, conseiller municipal et délégué
départemental du Secours National, lui-même ancien prisonnier de
guerre, du bâtonnier Delahaye, de M M.-Ch Renard, secrétaire général
de la Mairie, de M. Lenoir, président du Groupe Collaboration, et du
vice-président, M. Mercier, professeur à la Faculté des Sciences.
Dans
une documentation très précise, le commandant Baillon situa
l'atmosphère du camp, qui n'est ni une geôle, ni une station
d'agrément, mais un lieu sévère et triste, où règne cependant une
haute élévation de pensées, un noble altruisme et l'adhésion totale,
absolue, au sauveur et seul chef de la France : le Maréchal Pétain. De
ce dernier, le commandant Bailion exposa les nettes doctrines, rappela
les messages et prouva que le seul chemin de salut était, à
l'intérieur, dans l'union et la discipline des Français à
l'extérieur, dans la formation d'un bloc européen, par une
collaboration honorable et indépendante avec l'Allemagne. Il traita
aussi du rôle important que doivent avoir les prisonniers libérés
dans le relèvement du pays, par une absolue fidélité au Maréchal qui
s'y connaît mieux que quiconque en patriotisme et n'a de leçons à
recevoir de personne.
L'auditoire
témoigna au conférencier par son attention soutenue l'intérêt qu'il
prenait à son fervent exposé, lui prouvant ainsi qu'à défaut du
nombre, il avait su grouper la qualité. (Bonhomme Normand)
Juillet
1942 -
Une évasion. -
Victor Lechevalier, 32 ans, qui s'était évadé le 17 juin du
Palais de Justice de Caen alors qu'il devait comparaître devant la Cour
d'Appel de notre ville et qui avait été arrêté ces jours-ci, avait
de nouveau pris la fuite après avoir réussi à percer le mur de la
cellule de la caserne de gendarmerie.
Il a été rejoint et arrêté près de Granville puis dirigé sur Caen
sous bonne garde. (Bonhomme Normand)
Juillet
1942 -
Grave méfait de bandits à Caen.
- Un
acte de banditisme d'une audace et d'une rapidité presque incroyables,
s'est produit vendredi, au Crédit Industriel de Normandie, rue de
Geôle.
L'après-midi
débutait et le caissier, venant de prendre sa caisse à la salle des
coffres, remontait l'escalier débouchant dans le hall, quand, au haut
des marches, un homme se détacha soudain des clients, s'approcha de
lui, et, lui mettant un revolver sous le nez, lui arracha sa cassette
qui contenait 2 millions environ d'argent liquide. En vain, le caissier
tenta de résister, le sous-directeur se précipita pour intervenir,
mais un deuxième bandit, que personne n'avait remarqué et qui se
trouvait près de la porte, intervint et braqua à son tour son pistolet
sur le sous-directeur, le tenant en respect ainsi que les autres
témoins, tandis que son compagnon, toujours armé lui aussi, reculait
vers la porte et dévalait l'escalier.
Puis
les deux hommes sautaient dans une auto en station devant l'immeuble,
dont le moteur tournait et qui démarrait en vitesse vers la rue du
Tour-de-Terre. Le tout n'avait pas duré plus de trente secondes... La
Police, aussitôt alertée, enquête et confronte sans trêve tous les
témoignages susceptibles d'aider à la découverte des bandits. On
connaît le nº de l'auto (Citroën 6724-C.T.- 4) qui est une voiture
volée, ainsi que le signalement de l'agresseur (1 m. 75, vêtu de gris,
cheveux bruns, visage glabre, grands yeux noirs. assez maigre) et de son
complice (1 m. 65, vêtu de marron).
Les
deux hommes, qui connaissaient parfaitement les lieux et les habitudes
du caissier, avaient minutieusement préparé leur coup. Le montant de
leur vol (2 millions environ) est largement couvert par des assurances.
Cette
scène, rappelant les opérations de gangsters qui ensanglantèrent
notre ville il y a un an, a semé un vif émoi dans notre vieille cité.
-
Après cinq jours d'actives recherches, les enquêteurs ont
établi :
1°
que les bandits étaient au nombre de trois : deux agresseurs et un
chauffeur.
2° que l'auto était une Citroën traction avant noire. 11 CV.
roues rouges, pneus « pilotes ». Elle pourrait avoir été volée chez
M. Cavrois, au Mesnil-Durand, près de Livarot. Mais, fait étrange.
cette voiture n'était pas en état de marche, n'ayant ni accus, ni
essence ! Rien ne dit qu'il y ait corrélation certaine entre ce vol
mystérieux et l'affaire de la rue de Geôle.
3° Les trois bandits ont été vus. dans leur voiture « cassant
la croûte » la veille de l'agression, dans un chemin creux de la
campagne, entre Mézidon et Lisieux.
Un
cultivateur digne de foi a même relevé le numéro : 6 724 CT 4.
4° Ce numéro est de hasard, c’est celui d'une voiture ayant
appartenu à M. Camors, forain bien connu en Calvados, qui se trouve
actuellement à Vire. Mais cette voiture était une Peugeot abandonnée
dans le Pas-de-Calais, lors de l'exode. M. Camors en a gardé la carte
grise et a été très surpris quand on lui a demandé des
renseignements. - Sur ces
renseignements aussi vagues que décevants, l'enquête est poussée avec
zele. (Bonhomme Normand)
Juillet
1942 -
Au Stade Malherbe Caennais.
- Le
vieux club « bleu et
rouge » a tenu son
assemblée générale annuelle lundi soir dans la grande salle de la
Chambre de Commerce.
Après
que l'assistance eut observé une minute de silence à la mémoire des
stadistes morts au cours de la campagne 1939-40, M. Grégoire,
président, prit la parole pour dresser un rapide bilan de l'année
sportive 1941-1942 et féliciter tout spécialement l'équipe première
de football, vainqueur de la Coupe de Normandie et la Section
d'Athlétisme, champion de Normandie par équipe.
Les
rapports des différentes sections du Club furent écoutés avec
intérêt et M. Grégoire déclara la séance levée après avoir
demandé aux footballeurs et aux basketteurs de pratiquer plus
activement l'Éducation physique et l'athlétisme afin de se trouver au
mieux de leur condition dès la reprise des compétitions. (Bonhomme
Normand)
Juillet
1942 -
Interdiction de transporter du beurre.
- Les
expéditions de beurre par envois de colis familiaux se sont multipliés
dans des proportions exagérées et il en résulte
qu'elles compromettent la collecte de beurre sur laquelle le
Ravitaillement général est en droit de compter.
Le
Conseil des Ministres décidé de rapporter cette disposition libérale
et de ne plus tolérer aucun transport de cette denrée, sans
autorisation, aussi minime que soit la quantité transportée.
Cette
interdiction s'appliquera : 1º aux colis enregistrés ou expédiés par
chemin de fer ou par tout autre mode de transport, public ou privé ;
2º aux colis transportés à la main ; 3º aux paquets expédiés par
poste.
La
situation difficile des approvisionnements en matière grasse a
déterminé le gouvernement à prendre ces dispositions et des mesures
de contrôle très sévères vont être exercées à cet effet.
(Bonhomme Normand)
Juillet
1942 -
On demande des volontaires garde-voies.
- La
préfecture communique :
«
Nos communes rurales, peu peuplées, participent dans de grandes
proportions à la surveillance des voies ferrées. Le tour de
garde de leurs habitants revient plus fréquemment que celui des villes.
Les travaux des champs souffrent de cet état de choses. Pour que les
cultivateurs et les ouvriers agricoles se consacrent entièrement à la
terre, le Préfet du Calvados fait appel aux jeunes gens, aux rentiers,
aux retraités, de bonne constitution physique, qui consentiraient à
assurer la garde des voies ferrées, la nuit, dans le département du
Calvados.
Les
intéressés. qui doivent être de nationalité française, âgés de
moins de 60 ans, être en résidence à moins de 5 kms de la voie
ferrée, peuvent se faire Inscrire au Commissariat Central de Caen dans
les commissariats de police de quartier, les brigades de gendarmerie,
les mairies. Ils bénéficieront d'un salaire horaire, des allocations
familiales, des Assurances Sociales, des congés payés et de bons
supplémentaires de ravitaillement. » (Bonhomme Normand)
Août
1942 -
Une imprudence. -
Descendant du
train de Paris, à midi 10, à Caen, une parisienne, Mme Henriette
Strahborn, 58 ans, rue Vidal-La-Blache (20e)
circulait, rue de la Gare,
le long de la voie du petit train Caen-Luc, lorsque, devant l'hôtel de
l'Ouest, elle fut happée et traînée sur 18 m. par la locomotive d'un
convoi partant à la mer.
Relevé
avec une jambe broyée, la malheureuse victime fut portée en ambulance
dans une clinique. Son état demeure serieux, mais non alarmant.
(Bonhomme Normand)
Août
1942 -
Avis aux populations. - Malgré
plusieurs avertissements, le calme a de nouveau été troublé sur
certains points de la France occupée. Des attentats ont été
perpétrés contre des soldats allemands par des terroristes communistes
à la solde de
l'Angleterre.
Conformément
à ce qui a été annoncé à maintes reprises, les mesures les plus
sévères ont été prises pour répondre à chaque attentat. J'ai,
en conséquence, fait fusiller 93 terroristes qui ont été convaincus
d'avoir commis des actes de terrorisme ou d'en avoir été complices.
J'invite
la population française, dans son propre intérêt, à aider, par une
extrême vigilance, à la découverte des machinations terroristes,
faute de quoi je serai obligé de prendre des mesures dont toute la
population aura à souffrir.
Der
Hoehere SS-und Polizeifuehrer im Bereich des Militäerbefehlshaber in
Frankreich. (Bonhomme
Normand)
Août
1942 -
Note aux commerçants.
- La
Préfecture a eu son attention attirée par les autorités d'occupation
sur les faits
suivants
: depuis un certain temps des commerçants exigeraient des soldats de
l'Armée allemande, des autorisations de la Feldkommandantur pour
l'achat de diverses denrées telles que du papier à lettres ou
d'emballage, ainsi que pour des objets de verrerie, etc…
Il
est rappelé aux commerçants que de semblables autorisations ne sont
réclamées que pour la vente des marchandises contingentées dont la
délivrance aux consommateurs est subordonnée à la présentation des
cartes de rationnement. (Bonhomme Normand)
Août
1942 -
Les rations de septembre.
- Voici
les caractéristiques essentielles des prochaines feuilles de tickets
qui seront distribuées pour être valables à partir du 1er septembre :
1º
Feuille de tickets de pain : cette feuille sera délivrée en
échange du coupon no 6 de septembre et dans les conditions habituelles.
2º
Feuilles de tickets de viande : coupon no 7 de septembre et dans
les conditions habituelles. On remarquera cependant que les vignettes
d'inscription - boucherie et charcuterie - ont été remplacées par
quatre tickets d'inscription portant chacun en plus de l'indication de
la feuille - U. M ou R - une des lettres
W.
X. Y. Z. L'emploi de ces
tickets sera précisé ultérieurement.
3º
Feuille de tickets de denrées diverses, coupon nº 7 de
septembre, déjà utilisé par la feuille de tickets de viande. A noter
que l'ordre des tickets a, j-b, j-c et j-d a été inversé et que les
tickets-chiffres de matières grasses de la catégorie p, ne
correspondent qu'à un total de 50 grammes.
4º
Feuille de tickets de pommes de terre, coupon nº 8 de septembre,
valable du 1er septembre 1942 au 28 février 1943. Il comporte des
tickets numérotés de 54 à 83 et non affectés à des mois
déterminés, des tickets affectés aux inscriptions mensuelles, au
verso des cases pour l'inscription mensuelle.
5º
Feuille de tickets supplémentaires pour travailleurs de force,
coupon no 4 de septembre. (Bonhomme Normand)
Août
1942 -
Les suites d’un vol à main armée. - Les
bandits qui, le 17 juillet dernier, sous la menace de revolvers, dans le
hall du « Crédit Industriel de Normandie », rue de Geôle à Caen,
délestèrent le caissier d'une cassette contenant plus de 2 millions,
viennent d'être arrêtés à Paris.
Ce
sont de dangereux personnages inconnus dans notre région mais qui
avaient été mêlés ailleurs à d'autres méfaits importants.
(Bonhomme Normand)
Août
1942 -
Mort pour la France. -
Un jeune
caennais, M. Édouard Jeffrotin, tombé au champ d'honneur, a fait
l'objet de la citation posthume suivante : « Jeffrotin Édouard, soldat
de 1re
classe au 46e
régiment d'infanterie, soldat plein de courage et de dévouement.
A
fait preuve de belles qualités de combattant au cours des durs combats
auxquels sa section a pris part le 10 juin 1940. Mortellement blessé à
son poste de combat. » (Bonhomme Normand)
Août
1942 -
Incendie. -
Un très
violent incendie, dont on ignore encore les causes, a détruit, dans la
nuit de vendredi à samedi, toute l'aile gauche des bâtiments à usage
d'ateliers - longue de près de 100 m, - des Établissements Roy,
travaux publics, situés au bout de la rue Basse, à Caen, en face du
pont de Calix. C'est le curé de St-Jean-Eudes, dont le presbytère est
proche des Etablissements Roy, qui, réveillé par les flammes vers 3 h.
30 du matin, donna l'alerte.
Malgré
la prompte intervention des pompiers, le feu, se propageant très vite
dans les bâtiments de bois contenant des matériaux et matières très
combustibles, ne put être maîtrisé que 3 h. après.
Les
dégâts s'élèveraient à 3 millions. En tout cas, les nombreux
ouvriers qu'occupent cette entreprise ne seront pas en chômage du fait
de ce sinistre. (Bonhomme Normand)
Août
1942 -
Un accident. -
Un jeune
mécanicien caennais, Robert Tribouillard, 23 ans, demeurant rue du
Pont-Créon, nettoyait le gazogène de son patron, M. Lacroix, garage
Terminus, rue Général-Moulin à La Maladrerie, lorsqu'une explosion se
produisit soudain. Relevé à demi-asphyxié et blessé à une jambe, le
mécanicien a été hospitalisé, puis ramené chez lui, son état
n'étant pas inquiétant. (Bonhomme Normand)
Septembre
1942 -
Avis aux populations.
- Les
recommandations qui suivent sont de nouveau rappelées à l'attention de
la population :
Il
est défendu de cacher, d'héberger ou d'aider, de quelque façon que ce
soit, tout membre d'un équipage d'avion ennemi, ou tout parachutiste
ennemi. Toute contravention est punie de mort.
Quiconque
trouve du matériel d'aviation, ou n'importe quel objet jeté d'un avion
est obligé d'informer, immédiatement, le service de l'armée allemande
le plus proche et de lui fournir les renseignements exacts relatifs à
l'endroit et au moment de la découverte.
Tout
matériel d'aviation et tout objet Jeté d'un avion doit être laissé
intact à l'endroit où il a été trouvé. Quiconque se sera approprié
du matériel d'aviation ou tout autre objet quelconque lancé d'un avion
ou provenant d'avions abattus, ou d'avions faisant un atterrissage
forcé, sera traduit devant un conseil de guerre allemand, il en sera de
même pour quiconque aura négligé d'avertir immédiatement le service
de l'armée allemande le plus proche ou aura détruit ledit matériel ou
lesdits objets.
Quiconque
aura indiqué, Immédiatement, à l'autorité militaire allemande la
plus proche, avec tous les renseignements relatifs à l'endroit et à
l'heure de sa découverte la présence d'avions abattus ou ayant fait un
atterrissage forcé ou de pièces d'avions, permettant de conclure avec
certitude à la chute d'un avion, sera récompensé dans la mesure ou
l'avion aura pu être localisé grâce à ces renseignements. De même
sera récompensé quiconque se sera assuré de la personne de tout
parachutiste ennemi ou de tout membre d'un équipage d'avion ennemi, ou
aura contribué à leur arrestation par son attitude.
Der
Militaerbefehlshaber in
Frankreich. (Bonhomme Normand)
Septembre
1942 -
L'indiscipline punie.
- De
nombreux industriels laitiers du Calvados dont la plupart des plus
importants, avaient sciemment passé outre aux instructions du
Ravitaillement général en fabriquant d'importantes quantités de
fromages, grâce au surplus de leur production autorisée, au lieu de
réserver le lait à la fabrication beurre.
Ils
ont ainsi soustrait 18 000 ks de beurre à la collecte, soit la ration
mensuelle de 50 000 consommateurs.
M.
Le Roy Ladurie, ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement, a donc
décidé des sanctions, sous forme d'amendes professionnelles calculées
sur la base de la valeur des fromages fabriqués irrégulièrement.
Le
total de ces amendes, qui vont de 18 000 à 450 000 fr. par maison,
selon l'importance de la fabrication, s'élève à près de 2 millions
et demi. (Bonhomme Normand)
Septembre
1942 -
Un beau geste. -
L'autre
semaine, pendant cinq jours, dans la commune de Bréville l'on pouvait
voir petits gars du Patronage Saint-Gilles de Caen que les habitants de
Bréville avaient bien voulu recevoir afin de leur procurer non
seulement le bienfait du grand air, mais aussi celui d'une
nourriture saine et copieuse... ce qui n'est pas à dédaigner
actuellement.
A
la demande du Maire de Bréville, tout le monde avait tenu à contribuer
au ravitaillement de ces petits citadins. Ils sont rentrés le samedi
soir, peut-être un peu fatigués, mais certainement enchantés de leur
séjour à la campagne.
Aussi
M. l'abbé Dentz, directeur du Patronage, ses auxiliaires et les enfants
expriment ils toute leur reconnaissance aux habitants de cette commune
si hospitalière. (Bonhomme Normand)
Septembre
1942 -
Une dénonciation. -
A la suite
d'une dénonciation anonyme adressée au Parquet de Caen et signalant
des faits d'avortement, une enquête discrète de la Police vient
d'aboutir à l'arrestation de la femme Geneviève Roger, 28 ans, sans
profession, vivant en concubinage, rue Haute, à Caen. Cette personne a
dû avouer avoir avorté d'une enfant de 7 mois de gestation Des
investigations se poursuivent. (Bonhomme Normand)
Septembre
1942 -
Les vols de denrées. - M.
Robert Denize, 33 ans, faisant fonctions d'ingénieur du Génie Rural à
Caen, et domicile rue d'Auge, qui s'était rendu coupable, dans son
service, de vol de bons d'essence (800 litres) et de bons matière (200
kilos), « pour
rendre service »,
vient d'être condamné à 1 an de prison par le Tribunal correctionnel
de Caen. (Bonhomme Normand)
Septembre
1942 -
Une évasion. -
Comme 17
détenus de la Maison d'arrêt de Caen, après une journée de travail
dans les champs, rentraient par le chemin qui va de la Maison Centrale
à la prison, l'un d'eux, Louis Baucher, 32 ans, originaire de Cormolain
et demeurant à St-Paul-du-Vernay, trompant la surveillance d'un
gardien, s'éclipsa.
On
le rechercha en vain, mais l'on devait apprendre que le détenu, dont la
veste fut retrouvée près de ià, s'était enfui le long de la voie
ferrée et que là. Il avait trouvé une bicyclette amenée par un
complice au courant de ses projets.
Le
signalement du fugitif a été diffusé partout. (Bonhomme Normand)
Octobre
1942 -
Une dénonciation. -
Récemment,
M. Charles Chevallier, 32 ans, imprimeur, rue du Gaillon, à Caen,
portait plainte contre l'auteur d'une lettre anonyme l'accusant
d'appartenir au parti communiste.
L'enquête
devait permettre de découvrir que l'auteur de cette lettre n'était
autre que la propre femme de l'imprimeur. Celle-ci, née Jeanne Levivier,
30 ans, en instance de divorce, vit actuellement avec un nommé Roland
Jeanne, 19 ans, domicilié rue des Teinturiers. Jeanne a reconnu que son
amie avait écrit la lettre pour se débarrasser de son mari.
Une
sévère sanction s'impose, car les dénonciations calomnieuses et
anonymes se multiplient fâcheusement. (Bonhomme Normand)
Octobre
1942 -
Une dénonciation. -
Une lettre
anonyme accusait dernièrement Mme Demore, débitante, rue Caponière,
à Caen, d'avoir volé 300 kilos de charbon.
Or,
elle ne les avait pas volés, mais reçus gracieusement de Mme D.
Drouville, et porta plainte contre inconnu pour cette dénonciation
calomnieuse. Les coupables, car il y en avait deux ! furent vite
retrouvées. Ce sont Mme Andrieux, rue Caponière, qui avait rédigé et
dicté la lettre, et Mme Jeanne Blais, 25 ans, femme de ménage, même
rue, qui, après avoir écrit le billet, était allé le mettre à la
poste. Les deux femmes
seront poursuivies. (Bonhomme Normand)
Octobre
1942 -
Une p'tite histoire de t'chulottes. - Une
Caennaise chent por chent m'envye c'tte p'tite histoire qu'a certifie
authentique :
«
Je m' trouvais y a quéque temps au Marché es puches d'vant la
Paissonnerie où qu'y avait un étalage d'bonneterie.
J'examinais
des solides t'chulottes roses molletonnées qui n'avaient guère d'
ressemblanche aveuc les slips et les t'chulottes d'soie.
Mais
por l'hiver sans chauffage, l'éléganche n'compte pus guère.
J'examinais
donc sans m'presser les t'chulottes d'molleton en question quand v'là
qu'eune brave femme arrive aupreus d'mei et s'informe du prix.
No
li dit et v'là qu'a s'écrie touot d'un coup : « Chent chinquante
francs
eune malheureuse t'chulotte ! Jésus, Marie ! C'est-il possible ?... A
çu prix là, j'aime mieux aller l'l'chu à l'air !... » (Bonhomme
Normand)
Octobre
1942 -
L’accès en zone côtière. - Désormais,
les habitants du Calvados qui n'ont pas leur domicile ou leur résidence
habituelle dans la zone côtière interdite ne peuvent y accéder que
munies d'un laissez-passer spécial, à l'exception toutefois des jeunes
gens de moins de 16 ans.
Les
demandes de laissez-passer devront être présentées sur un formulaire
spécial au Maire du lieu de résidence ; elles ne seront
délivrées que pour une localité déterminée, et pour un court
délai. Elles ne seront attribuées que pour des raisons impérieuses,
à l'exclusion de toutes questions personnelles ou familiales.
Les
personnes résidant en zone côtière interdite qui délaissent leur
domicile, même pour un laps de temps très court, doivent être en
possession d'une carte d'identité et d'un certificat de résidence
délivrés par le Maire de la localité ; ces certificats ne pourront
être remis qu'aux personnes résidant en zone côtière interdite
depuis plus de six mois.
Les
personnes de la zone côtière interdite qui transféraient leur
habitation en dehors de cette zone ne peuvent y retourner qu'avec une
autorisation de la Kreiskommandantur de Caen.
Les personnes qui désirent changer de domicile à l'intérieur de la
zone côtière interdite doivent solliciter l'autorisation préalable de
la Kreiskommandantur.
Seuls
les habitants de la zone côtière interdite peuvent à l'avenir, et
munis à la fois de leur carte d'identité et du certificat de
résidence prescrites, se rendre dans les zones côtières des
départements limitrophes. Toutes les autorisations spéciales pour
l'exercice du commerce ambulant dans la zone côtière interdite sont
annulées.
Ces
mesures sont rigoureusement appliquées a partir du 8 octobre, et toute
personne qui se mettrait en contravention avec la présente
réglementation se verrait infligée des peines sévères. (Bonhomme
Normand)
Octobre
1942 -
Retour au foyer. - Dimanche
derniers, 30 prisonniers bas-normands, libérés par suite de réforme,
arrivaient à midi, en gare de Caen, par le train de Paris. Sur le quai,
MM. Peret, représentant le préfet ; Détolle, maire ; La Touche,
délégué à l'Information, et diverses personnalités, attendaient les
rapatriés.
Spectacle
toujours profondément émouvant : Dans la foule, un homme au visage
fatigué par le long voyage, serre dans ses bras tremblants une femme et
une fillette en pleurs. C'est M. Louis Chevreuil, 33 ans, cordonnier,
rue de Bayeux, que sa famille est venue chercher. Près de lui, voici M.
Julien Cottin, 37 ans, rue des Carmes, ouvrier du Bâtiment, marié lui
aussi, et père de deux enfants. D'autres sont de Vire,
Condé-sur-Noireau, Fierville-la-Campagne, Grimbosq, Le Quesnay, La
Délivrande.
Au
total, 14 pour le Calvados et 16 pour la Manche. Point de discours,
cette fois : seulement des souhaits de bienvenue, de très cordiales
poignées de mains, les questions affectueuses et rituelles sur la
santé, le séjour là-bas, le bonheur du rapatriement. Et avant le
définitif retour au foyer en fête, il y eut un déjeuner réparateur
à la Maison du Prisonnier précédant les opérations de
démobilisation, ultimes formalités militaires subies, celles-la, avec
joie et, empressement ! (Bonhomme Normand)
Octobre
1942 -
Une agression de bandits à Caen.
- On
se souvient qu'en juillet dermier, des bandits armés, postés à
l'intérieur de la banque du Crédit Industriel de Normandie, rue de
Geôle à Caen, arrachaient au caissier sa sacoche contenant 2 millions,
et disparaissaient.
Un
acte de banditisme identique vient de se dérouler vendredi dernier, 16
octobre : Deux employés du Comptoir d'Escompte avaient quitté la
succursale caennaise de cette banque, chargé de plusieurs sacoches,
contenant quelques centaines de mille francs.
Rue
St-Louis, près de la Banque de France, l'un d'eux, M. Daveux, fut
interpellé par un automobiliste qui lui demanda un renseignement.
Brusquement, lorsque Daveux s'éloignait, après avoir répondu,
l'automobiliste se jeta sur lui, le frappant avec un coup de poing
américain. Le compagnon de M. Daveux, M. Campain, se porta à son
secours. Mais il fut lui-même attaqué par un second individu sorti de
l'auto et armé d'une mitraillette. La scène rapide avait heureusement
alerté des passants qui se précipitèrent au secours des deux
employés de banque.
Sentant
leur coup raté, les bandits remontèrent dans l'auto qui démarra et
disparut par la place Maréchal Foch et le cours Sadi-Carnot, vers
Vaucelles. Les recherches se poursuivent activement. L'auto était
Citroën noire avec un faux numéro :
5313
CT 4. On possède le signalement assez complet des agresseurs : deux
individus imberbes de 30 à 35 ans, vêtus proprement, l'un d'un complet
marron, L'autre d'un bleu, sans
pardessus ni gabardine et portant des lunettes noires.
Des
explications des employés de banque, il ressort que les bandits, en
même temps qu'ils les menaçaient de leurs armes, ont essaye d'arracher
les sacoches, mais en vain. (Bonhomme Normand)
Novembre
1942 -
Découverte macabre. -
La semaine
dernière, un agent caennais était prévenu qu'un cadavre gisait dans
une tranchée-abri de la promenade St-Julien. Il s'agissait d'un homme
de 64 ans, vêtu modestement et n'ayant sur lui aucune pièce
d'identité.
L'enquête
a établi que c'était un nommé Octave Retout, ex-employé de la S. M.
N., ayant demeuré 11, rue Porte-au-Berger. (Bonhomme Normand)
Novembre
1942 -
Un vol. -
Un vol
important de feuilles d'alimentation vient d'être découvert au siège
même des services du Ravitaillement général du Calvados, rue St-Louis,
à Caen.
Depuis
un certain temps, le gardien de nuit, André Harel, 44 ans, habitant à
Cormelles, dérobait chaque mois 200 à 300 feuilles d'alimentation
parmi les centaines de mille dont cet organisme assume la répartition.
C'était peu et ça ne se voyait guère.
Ces
manquements étaient portés au compte des pertes et l'on
n'en
parlait plus. Mais enhardi par l'impunité, Harel prenait, le 3
novembre, 1 300 feuilles d'un coup. Après quoi, il vint déclarer qu'il
avait été, au cours de la nuit précédente, attaqué par plusieurs
individus. Assommé, il n'avait pu opposer la moindre résistance, et
les malfaiteurs s'étaient servis. Revenu à lui, le gardien avait
continué sa garde, puis était retourné chez lui pour se restaurer,
avant de revenir rendre compte de sa prétendue mésaventure à son chef
de service.
Celui-ci
constatait aussitôt que 1 300 feuilles avaient disparu et alerta la
Police qui ne tarda pas à confondre Harel. Au cours d'aveux complets,
le gardien reconnaissait ses vols antérieurs qu'il écoulait à Paris,
soit directement, soit par l'intermédiaire d'une bande de trafiquants.
A son domicile, on devait trouver des titres d'alimentation en assez
grande quantité, ainsi qu'une somme de 70 000 fr.
Harel
a été écroué et un mandat d'arrêt lancé contre ses complices.
(Bonhomme Normand)
Novembre
1942 -
Un accident. -
Dernièrement,
le cadavre d'un homme était trouvé dans une tranchée-abri des
Fossés-St-Julien.
Une
nouvelle découverte macabre était faite ces jours-ci non loin de cet
endroit, exactement place St-Martin. Il s'agissait cette fois d'une
femme, la veuve Leroux, 68 ans, originaire de la Seine-Inférieure.
L'examen
du corps a conclu à une mort naturelle. (Bonhomme Normand)
Novembre
1942 -
Nécrologie. - Le
sous-chef de la Sûreté locale Édouard Besnard est mort le 6 novembre
au soir, à la clinique du Bon-Sauveur, des suites de blessures reçues
en service commandé.
On
se souvient, en effet, que le policier était tombé le 27 juillet 1941,
grièvement atteint par les balles du dangereux bandit Hopper alors
qu'il s'apprêtait à appréhender celui-ci, rue de
La Délivrande.
M.
Besnard avait alors subi une première opération chirurgicale, mais une
balle de revolver qui s'était logée contre la colonne vertébrale,
n'avait pu être extraite. Après une longue convalescence, il avait pu
prendre un petit poste d'aide-préparateur à la Faculté des Sciences,
mais, souffrant chaque jour davantage, il avait dù quitter son emploi,
il y une à dizaine de jours. Une nouvelle opération était tentée,
mais hélas le malheureux ne fut pas en état de la supporter.
Entré
dans la police municipale comme agent stagiaire le 1er
mars 1923, le sérieux et la conscience professionnelle de M. Besnard le
firent nommer quelques années plus tard sous-brigadier de la Sûreté.
Nommé inspecteur sous-chef de 2 cl. en janvier 1938, il fut élevé à
la 1re
cl. le 1er
juillet 1942.
Le
défunt, qui était âgé de 42 ans, était titulaire de la médaille
d'honneur « Courage et dévouement ».
Nous
prions Mme Besnard et sa famille d'agréer nos bien sincères
condoléances. (Bonhomme Normand)
Novembre
1942 -
Infanticide. -
Accusée
d'avortement, Louise Delisle, 27 ans, sans profession, demeurant rue de
Falaise, à Caen, était mise à la disposition de la Police. Mais
l'enquête devait établir que cette jeune femme, après avoir vainement
pratiqué sur elle-même des manœuvres abortives, avait mis au monde
une petit fille qu'elle avait étouffée puis jetée dans l'Orne. Ces
faits remontent au mois de février.
La
mère criminelle a été écrouée sous les graves inculpations de
tentative d'avortement, infanticide et suppression d'enfant. (Bonhomme
Normand)
Décembre
1942 -
Un accident. -
Nous avons relaté la semaine
dernière, le grave accident survenu quai Vendeuvre à Caen un enfant,
Serge Valognes, 6 ans, demeurant rue Basse, chez ses parents,
débouchant derrière une auto en station, s'est jeté sur une autre
auto, pilotée par M. Marcel Leclerc, chauffeur, rue d'Auge, et a été
heurté par la poignée d'une portière. Blessé très grièvement à la
tête, le pauvre petit est mort à l'hôpital ou il avait été
transporté. (Bonhomme Normand)
Janvier
1943 -
Sabotage. - Les installations du port de Caen ont été
sabotées, portant un préjudice grave à son activité.
Janvier
1943 -
Le feu à l'Imprimerie Caennaise.
- Caen,
ville de sapience et cité des imprimeurs, vient d'être profondément
affectée par le grave incendie qui vient de ravager une de ses plus
vieilles imprimeries, l'Imprimerie Caennaise, rue Froide, dirigée
depuis 23 ans par M. Joseph Robert, et qui fut, si longtemps,
l'imprimerie du « Bonhomme » ... Le dimanche 27 décembre,
vers 6 h. 40, un voisin était réveillé par une épaisse fumée,
l'imprimerie était en flammes. Vite,
il donna l'alarme et, bientôt, les pompiers étaient sur les lieux.
Hélas ! il n'y avait pas de bouche d'eau à proximité et il fallut
dérouler une grande longueur de tuyaux, jusqu'à la rue des Croisiers
d'un côté, et jusqu'à la rue St-Pierre de l'autre.
Malgré
ces difficultés, il était à peine 7 h. 15, quand l'incendie fut
attaqué de deux côtés. Mais déjà le fléau avait fait des progrès
rapides grâce à la grande combustibilité des matières rencontrées.
Les flammes s'élevaient très haut et de nombreuses flammèches
projetées dans les environs, constituaient un danger permanent pour les
immeubles voisins,
souvent vétustes.
Fort
heureusement il n'y avait pas de vent, car ce sérieux sinistre aurait
pu se transformer en véritable catastrophe. Vers 8 h. 15, les pompiers,
grâce à leur courage et à leur zèle, étaient maîtres du feu. Les
dégâts, assurés, dépasseraient 3 millions. Déjà, en 1925,
l'Imprimerie Caennaise avait été en partie ravagée par un incendie
qui fit plus de 200 000 fr. de dégâts.
Nous
tenons à noter que malgré le nouveau sinistre dont elle vient d'être
victime, l'Imprimerie Caennaise a pu continuer ses travaux. (Bonhomme
Normand)
Janvier
1943 -
Un accident. -
Pour
effectuer quelques travaux dans la cour du Lycée Malherbe, à Caen, M.
René Duval, 39 ans, menuisier, rue de Bretagne, était monté à une
échelle, à 6 m. 50 de haut. Soudain,
sans qu'on sache pourquoi, le malheureux tomba à terre : On le releva
mort. (Bonhomme Normand)
Janvier
1943 -
Un accident. -
-
M. Édouard Adam, directeur de l'école de la rue du Tour-de-Terre, à
Caen, a été trouvé inanimé sur la route de Falaise, près de Curcy.
Le
malheureux qui rentrait chez lui en vélo, avait fait une chute de
machine et portait une terrible blessure à la tête. Il est mort dans
une clinique de Caen où il avait été transporté.
L'enquête
n'a pas permis jusqu'ici d'établir les causes exactes de ce terrible
accident. (Bonhomme Normand)
Janvier
1943 -
Découvertes macabres.
-
Lundi dernier, un agent caennais a découvert, flottant dans le
bassin, quai de la Londe, près des Ponts et Chaussées, le cadavre d'un
noyé. Il s'agissait de M. Henri Théroult, 40 ans, magasinier, avenue
Guynemer, disparu depuis le 21 décembre.
-
Un inconnu s'est jeté volontairement dans l'Orne, à Caen, à
hauteur de la nouvelle passerelle. Les recherches n'ont pas permis de
repêcher le désespéré dont la bicyclette, ne portant aucune plaque
d'identité, a été retrouvée près de la rivière. (Bonhomme Normand)
Janvier
1943 -
Un accident. -
Une panne d'électricité s'étant produite chez le gérant de la
Société Normande d'Alimentation, rue de l'Église, à la Maladrerie,
à Caen, un voisin, M. Maurice Creneguy, 33 ans, facteur à la S. N. C.
F., domicilié rue l'Église, s'offrit à réparer la panne. Il installa
une échelle sur un puits couvert avec des planches et allait procéder
à la réparation. Soudain, l'échelle passant au travers des planches
pourries, tomba au fond du puits, entraînant l'homme dans sa chute.
M
Creneguy fut tiré du fond du puits profond de 30 mètres, par les
pompiers de Caen, alertés. Il fut transporté à l'hôpital avec de
graves contusions à la tête, au cœur et au ventre. Ses jours, néanmoins,
ne seraient pas en danger.
On
espère que cet accident, qui aurait pu être tragique, décidera les
autorités compétentes à faire combler les nombreux puits taris
existant à La Maladrerie. (Bonhomme Normand)
Février
1943 -
Bombardement. - Le 10, un grave bombardement sur Caen et
les rives de l'Orne fait 10 tués et 39 blessés. Une centaine de
maisons a été atteinte. Le 11, en milieu de journée, Caen est à
nouveau bombardée par la RAF. Mondeville est la plus touchée : 2
morts et 6 blessés. Les secours ont été très rapides et les
organismes de la ville s'activent
pour reloger le sinistrés. Le 18, la loi instituant le travail
obligatoire a été décrétée, pour envoyer un maximum de travailleurs
dans les usines allemandes. dans le Calvados , des milliers de jeunes
sont tout à fait réfractaires au STO.
Février
1943
-
Le
bombardement de Caen. -
Tout aurait été dit
déjà, sur l'affreux bombardement par la R. A. F., dont notre ville fut
victime le 10 février, s'il était humainement possible de pouvoir
dépeindre exactement
tant de deuils, de douleurs et de souffrances, tant de cynisme dans
cette agression que rien ne peut justifier, tant de ruines
aussi, accumulées dans les quartiers
de la rue d'Auge et de la Demi-Lune, sur les rives de l'Orne, chez Angot
et Delannoy et chez Gauquelin notamment.
Le
premier moment de stupeur passé, les secours s'organisèrent avec zèle
et activité : Défense Passive, Police, Gendarmerie, Ponts et
Chaussées firent, en général, de leur mieux, ce qui ne veut pas dire
que tout fut parfait. Les morts et les blessés enlevés, le
déblaiement s'imposait, pour chercher quelque nouvelle victime et pour
sauver un peu partout, ce qui restait de mobilier, de linge, d'objets
précieux, de papiers enfouis dans les décombres.
Ce
pénible travail fut assuré, avec l'aide de travailleurs bénévoles,
par les entreprises Mercier, Lapouza, Hochet, Adam, Gauquelin et
Bonguardo, dont les ouvriers firent preuve d'autant de courage que
d'habileté. M. Le Carpentier, courtier de commerce connu et estimé à
Caen, se trouvait à l'établissement Angot et Delannoy lors du
bombardement. I! avait disparu et son corps n'avait pu être
découvert. On l'a trouvé après plusieurs jours de recherches au fond
d'une grande excavation. Son corps était relativement peu abîmé et on
l'a transporté chez lui avant l'inhumation. M. Le Carpentier avait un
frère plus jeune mort il y a quelques années à Mathieu , qui avait
tenu une place importante dans le monde des théâtres à Paris.
Mars
1943 - Distribution
de pâtes.
- La mise en
distribution des 750 grammes de pâtes alimentaires prévus au titre des
suppléments nationaux pour le mois d e février, aura lieu à partir du
lundi 15 mars.
Elle
sera effectuée contre remise du ticket DW de février de la carte de
denrées diverses (impression rouge) et aux seuls consommateurs de Caen,
Mondeville, Colombelles, Giberville, Cormelles, Venoix et
Saint-Germain-la-Blanche-Herbe.
Avril
1943 - L’activité
du C.O.S.I. -
Après le bombardement du 13 avril, qui a
mis, une fois de plus, notre ville en deuil, le
Comité Ouvrier de Secours.
Immédiat,
poursuivant sa tache, a apporté un réconfort moral et matériel aux
familles victimes de la sauvagerie anglo-saxonne. Samedi dernier, lors
d'un nouveau bombardement qui fit encore 5 victimes : le grand-père, la
mère et les trois petits-enfants, plusieurs membres du COSI qui portent
à domicile, des secours aux sinistrés étaient à proximité du point
de chute des bombes et furent parmi les premiers sur les lieux. Les
familles qui n'auraient pas reçu la feuille visite des inspecteurs sont
priées de se faire connaître à la permanence
: 23 rue St-Pierre à Caen. On sait qu'une Union des Sinistrés a
été créée au sein du COSI groupant tous les sinistrés. Ces derniers
sont priés à adhérer à cette union pour la défense de leurs
intérêts auprès des pouvoirs publics et du gouvernement. Des
bulletins d'adhésion sont à leur disposition à l'adresse indiquée
ci-dessus.
Mai
1943 - Des
victimes du Devoir à l'honneur.
- On se
souvient, lors du bombardement de Caen du 10 février, de l'attitude
courageuse de deux de nos concitoyens, MM. Ernest Tregon, gardien de la
paix, et Léon Leroux, inspecteur de la Sûreté à Caen qui, sans
hésiter, s'étaient aussitôt portés au secours des victimes prises
sous les décombres des établissements Angot et Delannoy.
Une
bombe à retardement ayant explosé peu après, l'agent Tregon fut tué
sur le coup et l'inspecteur Leroux sérieusement blessé. Ce dernier,
qui portait deux fractures ouvertes à une jambe, est encore en
traitement.
La
médaille d'or du Courage et du dévouement vient d'être décernée à
titre posthume à M. Tregon et la médaille d'argent de 2e classe à
l'inspecteur Leroux, auquel nous adressons nos sincères félicitations
et nos vœux de complet rétablissement.
Mai
1943 - Faits
divers. -
Une des victimes
du bombardement de Caen du 13 avril, Mme Emile
Denize, 69 ans, rue d'Auge, vient de succomber à ses blessures : La
malheureuse avait eu les jambes sectionnées. Ce
décès porte à 13 le nombre des morts de ce bombardement.
Juin
1943 -
Un
odieux attentat.
-
Un train transportant 400 jeunes
requis de Cherbourg et de Caen partant pour l'Allemagne, a été
l'objet d'un lâche attentat près d'Évreux. Le rail avait été
déboulonné entre Boissey et Mirey, en dépit de rondes fréquentes, la
voie étant gardée. Il était 2 h. du matin lorsque le train dérailla
avec les 14 wagons de tête, dont plusieurs se trouvaient
projetés dans le ravin proche.
Le
mécanicien a été carbonisé sur sa machine. Il y a 6 blessés parmi
les jeunes requis dont un, avec le bras droit arraché, est dans un
état grave. Les populations du voisinage se sont prodiguées avec
beaucoup de dévouement près des
blessés
qui, après les premiers soins, ont été portés à Pacy ou à
Évreux.
Juillet
1943 -
Citation. - M. Marcel Angot, lieutenant au 236e R. I., est cité à
l'Ordre de la Division (croix de guerre avec étoile d'argent) avec la
belle citation suivante : « Officier énergique et courageux. A la
tète de sa compagnie, a assuré la défense du village d'Ailly. Le 11 juin 1940, dans des circonstances difficiles, débordé
par un ennemi supérieur en nombre, payant d'exemple, a eu une
belle attitude au cours de
l'action. A été blessé ». M. Marcel Angot, avocat stagiaire à Caen,
est le fils du distingué greffier en chef de la Cour d'appel de Caen,
auquel nous sommes heureux d'adresser
nos plus vives félicitations en le priant de vouloir bien les
transmettre à son fils prisonnier en Poméranie.
Août
1943 -
Un grand garage caennais incendié. -
Lundi dernier, à 5 h. 30, un incendie dont les causes exactes
demeurent inconnues (court
circuit ou rayon de soleil à travers une une vitre formant lentille
?..) éclatait rue Singer, à Caen, dans
le garage Vasseur.
C'est
M. Dubois, demeurant rue Frémentel, derrière cet établissement, qui,
alerté par
des crépitements, donna l'alarme, en même temps que M. Morin,
ingénieur des Ponts et Chaussées.
Les pompiers arrivèrent aussitôt, sous les ordres du lieutenant
Gervaise mais déjà le sinistre avait pris des proportions
considérables. Toutes les lances de la compagnie
furent mises en batterie. De grandes
précautions s'imposaient néanmoins car des autos étaient garées au
1er et 2ème étages, et il était à craindre que les planchers ne
cédassent, précipitant les voitures au rez-de-chaussée, sur les
pompiers.
En
dépit des efforts dévoués des sauveteurs,
activement dirigés par M. Abeille, secrétaire général de la
Préfecture, arrivée des premiers sur les lieux, tout le bâtiment ne
formait plus bientôt
qu'un vaste brasier, et la toiture s'effondrait dans un fracas terrible.
Le feu menaçant de gagner les immeubles contigus on dut décider
d'évacuer les locataires voisins et les marchandises de la papeterie
Masson. Cette mesure, pour sage qu'elle fut, se révéla heureusement
inutile car le sinistre pu être strictement limité au garage même.
Ce
vaste bâtiment long de 40 mètres, a été presque totalement détruit
avec les marchandises, pièces de rechange et outillage qu'elle
contenait ; 12 autos garées depuis plusieurs
années dans les étages ont été brûlées, par contre, celles
placées au rez-de-chaussée ont pu être sorties à temps.
L'immeuble
appartenait à Mme Veuve Vasseur, bâtiment, matériel et marchandises
étaient assurés. Les dégâts non encore exactement estimés, sont de
l'ordre de deux millions.
Novembre
1943 -
Fait
divers. -
Un grave incendie
a été évité de justesse, mardi soir, au garage Bégu. Par suite d'un
retour de flammes, une auto à gazogène a pris feu. Le toit de l'établissement
commençait à flamber quand les pompiers arrivèrent en hâte. Après
une heure d'efforts le sinistre était maîtrise.
Novembre
1943 -
Fait
divers. -
Vendredi dernier, vers 15 h., un train a encore été mitraillé
par un avion de la R. A. F. alors qu'il se trouvait dans une gare du sud
du département. La mécanicien, M. André Capeau, 50 ans, marié et
père de 2 enfants, a été tué. Le chauffeur a été légèrement
blessé.
Novembre
1943 -
Fait
divers. -
Encore un mitraillage anglais !….. Samedi après-midi, un
train a été mitraillé à la sortie de Caen. Le chauffeur, M. Marie,
et le mécanicien, M. Vivien,
tous deux de notre ville, ont été grièvement blessés : M. Marie a
dû être, amputé du bras droit et M. Vivien souffre de fractures
multiples. Tous deux sont , en traitement à l'hôpital.
|