15 Janvier 2025

EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS   

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CAEN

Canton de Caen

Les habitants de la commune de Caen sont des Caennais, Caennaises.

Janvier 1944  -  T.S.F.   -  Une ordonnance du 18 décembre, interdit la fabrication d’appareils de radio, récepteurs et émetteurs. Ceci pour la sécurité des occupants.

 

Janvier 1944    -   Ravitaillement.  -  Beurre. 1er quinzaine de janvier : 60 gr. pour Caen, Colombelles, Mondeville, Giberville, Venoix, Cormelles, St-Germain-la-Blanche-Herbe, Lisieux, St-Jacques, St-Désir, Petit-Bon-Dieu ; 40 gr pour les autres centres. Collectivités : bons honorés à 50 % , Malades, régimes, grossesse : rations honorées â 100 %. Un nouveau communiqué fixera le taux  pour la 2eme quinzaine. Les rations des travailleurs de force ne pourront être honorées qu'avec de la margarine et au fur et à mesure des arrivages. 

Fromage  -  1er quinzaine de janvier : 60 gr pour Caen et les mêmes localités que ci-dessus ; 40 gr. pour les autres centres.

 

Janvier 1944  -  Le travail en Allemagne.  -  La main d’œuvre français en Allemagne est un organisme d'État qui a un commissaire général et des délégués départementaux qui sont pour le Calvados, MM. Martel et Lefebvre. Ces délégués très actifs avaient organisé l'autre jour une fête à la Mairie pour les enfants des travailleurs français en Allemagne. Fête charmante avec un magnifique arbre de Noël, une séance de musique, chant, prestidigitation, danses et, finalement, une abondante distribution de jouets. M. le Préfet était représenté par M. Perreau, M. Detolle, à peine remis de son accident, était, présent aussi. Le Feldkommandant. le Dr  Mayer, et des officiers y assistaient également. (source B. L.)

 

Février 1944  -  Arrestation.  -  Arrestation de Michel de Bouard, professeur d'histoire a Caen, pour fait de résistance. Cette arrestation par la police caennaise fait suite a l'enquête sur la mort du gardien de nuit des Galerie Lafayette. Michel de Bouard sera envoyé dans un camp de concentration par la Gestapo de Caen. 

 

Février 1944    -   Fait divers.   -   Mardi soir, Mme Magdeleine Le Berruyer, 51 ans, demeurant au hameau de Couvrechef, près Caen, puisait de l'eau dans une mare lorsqu'elle perdit pied et tomba. Elle fut repêchée par le sous-brigadier Bary et MM. Léon Dupuis et André Mahé mais, malgré tous les soins, elle ne put être ranimée.

 

Mars 1944  -  Encore la T.S.F.  -  Une ordonnance des allemands décrète que tous les postes de TSF devront être déposés dans toutes les mairies du Calvados. La plupart resteront caches afin d'écouter la BBC de Londres tous les soirs a 21 h. 30.

 

Avril 1944    -   Caen bombardée.  -  Le 13 avril 1943, notre ville subissait une grave attaque aérienne. Un an après, le 11 avril, vers 3 h. 30 du matin, un avion anglais jetait à nouveau  plusieurs chapelets de bombes sur le quartier Est de la cité. Les divers services de secours et de la Défense passive se sont immédiatement rendus sur les lieux et ont porté assistance aux victimes de ce raid.

On a, hélas, à déplorer un mort et huit blessés, ce sont : M. Louis Grestey, 50 ans, qui a été tué sur le coup ; MM. Maurice Puyraveau, 39 ans, jambe gauche arrachée ; Louis Hamel, 36 ans ; Louis Gicquel , 26 ans ; Henri Enguerand, 54 ans ; Désiré Tocquet, 47 ans ; Gustave Lafesse, 43 ans, de Mondeville ; René Leprieur, 29 ans, atteints d'éclats partiels. Tous ces blessés ont été transportés  aussitôt à la clinique du Bon-Sauveur. Leur état est actuellement, aussi satisfaisant que possible. Enfin, M. Restout, 48 ans,  qui n'était atteint que de blessures superficielles, a pu rejoindre son domicile après avoir reçu sur place les soins nécessaires. Quelques heures après l'attaque, des bombes à retardement ont éclaté sans faire, heureusement, de nouvelles victimes.

 

Avril 1944  -  On abattait de la viande, rue Canchy.  -  Il  était 22 h. 20, Jeudi soir, lorsque les gardiens de la paix Lecachey et Gauthier qui effectuaient une ronde de surveillance, eurent leur attention attirée par un individu qui circulait rue d'Auge, venant de la rue de Falaise. Il tirait une voiture à bras semblant lourdement chargée.

Interrogé, l'individu déclara se nommer Alfred Renault, être Age de 36 ans, manœuvre, demeurant, 2. rue Daniel-Huet. Dans son camion, il transportait de la viande (environ 75 kilos) II a déclaré qu'il agissait pour le compte de Mme Boust, 40 ans, bouchère, 56, rue d'Auge.

Emmené au poste, il fut rencontré par la bouchère et par le commis de celle-ci, François Le Roux, 20 ans, commis boucher, domicilié, 4. rue Edmond-Villey-Desmézerets. Tous les deux voulurent intervenir, mais le trio fut emmené au poste.

Questionnée, Mme Boust déclara qu'elle avait acheté une vache à un nommé Guilbert, marchand de bestiaux, rue de la Cavée, à Fleury-sur-Orne. L'animal avait été tué, rue Canchy, dans un abattoir clandestin, par Le Roux. Tout permet, d'ailleurs, de supposer que la bête a non pas été achetée, mais volée.
Aussitôt prévenu, M. Questtman, officier de paix, se rendit rue Canchy, où, dans l'endroit servant d'abattoir, il trouva la cage thoracique d'une vache, sa peau, quatre pattes et un veau mort-né. La pièce, entièrement cimentée, était dans un état de saleté repoussant, et on dut y laisser les abats. Quant à la viande saisie, elle a été transportée a l'abattoir.

Si la femme Boust a été remise en liberté, Renault et Le Roux ont été gardes à vue.  

 

Avril 1944  -  En montant dans le Decauville en marche, une mère de 10 enfants est écrasée.  -  Mme Banche Lamare, 38 ans, commerçante, demeurant 44, boulevard Raymond-Poincaré, bien connue dans le quartier de Vaucelles, a été, hier midi, la malheureuse victime d'un accident mortel.

Il était un peu plus de 11 h. 45, lorsque le petit train reliant Caen à Ouistreham quitta, comme chaque jour, la gare Etat. Il passait quelques minutes après place de la Mutualité, lorsque Mme Lamare et son époux voulurent monter dans le convoi en marche. L'allure était rapide et M. Lamare n'insista pas, conseillant même à sa femme d'aller jusqu'à la gare St-Pierre ils rattraperaient le train. Par malheur, Mme Lamare ne voulut rien entendre et décida de monter sur le marche-pied d'un wagon c'est alors qu'ayant eu un geste malheureux, elle perdit l'équilibre et tomba sur la voie.

Alerté par les cris des voyageurs et des passants, le mécanicien arrêta sa machine, et déjà plusieurs wagons, dont deux, d'ailleurs, raillèrent, avaient déchiqueté le corps de la malheureuse. Lorsqu'on accourut, on ne releva qu'un cadavre qui fut transporté à la morgue.

Sur les lieux de l'accident, nous avons remarqué la présence de M. Gauquelin, commissaire de police du 1er arrondissement, assisté de son secrétaire, M. Lemare, de M. Derenne, substitut de M. le Procureur, M. Brossaud, juge d'instruction, ainsi que de MM. Morin, ingénieur des ponts-et-chaussées, et Beaudin, directeur des Courriers Normands.
A M. Lamare et à sa nombreuse famille (il est père de dix enfants), nous adressons nos sincères condoléances.

 

Avril 1944    -   Fait divers.  -   Dans lu nuit de samedi a dimanche, des cambrioleurs se sont introduits dans les entrepôts de la Société Normande d’Alimentation, rue St-Gabriel, à Caen, et  se sont emparés d'une quantité assez importante de denrées alimentaires, notamment du sucre et du café.  

 

Mai 1944    -   Un appel de M. le Préfet du Calvados pour l'évacuation des enfants.  -  Le souci de la sécurité des enfants m'a conduit à prononcer la fermeture d'un certain nombre  d'établissements d'enseignement et à  apporter des restrictions sensibles au fonctionnement d'un grand nombre de ceux qui resteront ouverts. Malgré leur importance, ces mesures ne peuvent prétendre assurer, la sécurité complète dont les événements récents ont montré la nécessité. C'est pourquoi j'adresse aux familles un appel extrêmement pressant pour les inviter à  éloigner leurs enfants des agglomérations importantes, des régions côtières, et, d'une façon générale, de tous les points menacés du département.

Parents, Si vos occupations ne vous imposent pas le séjour dans les secteurs dangereux, conduisez vos familles dans la région où vous savez pouvoir trouver un refuge, à la condition qu'il soit situé :  soit dans une localité du Calvados en dehors de la zone côtière interdite et des communes suivantes : Pont-l'Evêque, Lisieux, Caen, Bayeux, Colombelles, Mondeville, Carpiquet,  Mézidon, Mesnil-Mauger, Canon, soit dans le département de l'Orne (partie réservée au Calvados à l'est de la ligne Vimoutiers-Gacé-Sées-Alençon),  soit encore dans un autre  département non côtier et dans une ville de moins de 20 000 habitants, si vous avez un certificat d'hébergement visé par le maire de cette localité, dans les autres cas, une autorisation préalable du préfet est indispensable (pour les facilités de départ, demandez à votre mairie communication des circulaires P. C. 2 du 21 Mars 1944 et P.C. 3du 7 Avril 1944),

Si vos occupations vous font un devoir de rester sûr place, confiez vos enfants à des parents ou à des amisrésidant dans des régions moins exposées.

A défaut, adressez-vous à l'inspection académique, service, des Petits Réfugiés, 31, rue Arcisse-de-Caumont, à Caen, qui assurera à vos enfants le bénéfice du placement familial dans les communes rurales au sud du département. Si vos enfants sont candidats à des examens, ou à des concours, M. l'Inspecteur d'Académie prendra toutes les dispositions nécécaires, pour leur permettre de subir les épreuves dans le lieu de repli, que vous aurez choisi.

Soucieux de préserver la jeunesse, sur qui repose l'avenir de notre pays, les Pouvoirs Publics vous viendront en aide dans  toute la mesure de leurs moyens. Pesez, vos responsabilités, qui  sont lourdes, et prenez avant qu'il ne soit trop tard la décision qui s'impose.    Le préfet : Michel CACAUD

 

Mai 1944  -  Assassinat.  -  Le mercredi 3, en plein midi, un marchand forain. de Caen est abattu alors qu'il sortait de chez lui, rue des. Fosses du Château. Il travaillait avec la Gestapo de Caen. De nombreuses bouteilles sont sorties de leur cachettes pour célébrer l'évènement.

 

Mai 1944    -   Pieux centenaire.  -  Le 9 mai, la Congrégation de la Miséricorde de Caen fêtera le centenaire de sa fondation dans la paroisse de Notre-Dame. C'est dans cette église que se déroulera, mardi prochain à 20 h. 15, une cérémonie qui comportera une conférence du chanoine Hardy, curé de la paroisse et une procession au tombeau de MM. Beaussère et Ameline, anciens curés de Notre-Dame et fondateurs de la congrégation.

 

Mai 1944  -  Le ravitaillement.  -  Pour toucher des pommes de terre, tous les consommateurs titulaires de la feuille de tickets de pommes de terre (type spécial 1.393 type normal 1.392) devront se faire inscrire chez le détaillant de son choix en vue des distributions de pommes de terre de la campagne 44-45.

Les inscriptions seront reçues par les détaillants jusqu'au 10 juin inclus, contre remise du coupon d'inscription mai 1944 de la feuille de tickets de pommes de terre.

 

Mai 1944.  Faits de guerre.  -   Les actions de guerre qui n'étaient considérablement raréfiées au cours de l'hiver, ont été fréquente durant ces deux mois.

Le trafic ferroviaire a subi, à nouveau, des attaques de l’aviation anglo-américaine :

Le 24 mai à 16. h. 15, mitraillages d'un train de marchandises à Saint-Crespin sur la ligne Paris-Cherbourg. Chauffeur et mécanicien assez grièvement blessé, la locomotive hors d'usage.

Le 9 avril à 17 h. 15, attaque de la gare de Mézidon. Un civil français blessé, quelques dégâts matériels qui n'ont pas occasionné une interruption de trafic.

Le 11 avril, à 3 h. 30, bombardement de la gare de Caen. un mort et 8 blessés parmi le personnel de la S.N.C.F. Dégâts matériels assez importants aux dépendances de la gare. Un gazomètre de l’usine à gaz a été crevé et a pris feu. Plusieurs maisons d'habitations endommagées.

Le 26 avril, à 10 h. 45, attaque de la gare de Mesnil-Mauger, station de moyenne importance sur la ligne Paris-Cherbourg. Trois morts, 2 blessés, dégâts matériels importants. La distillerie Duriez, qui se trouve à proximité a subi de graves dommages ainsi que quelques maisons.

Le même jour, à 14 h. 55, nouvelle attaque en piquée de cette gare, 4 blessés. Voies à nouveau coupées, bâtiment de la gare anéantie. Nouveaux dégâts à la distillerie Duriez.

Le 29 avril, vers 11 h. 15. Troisième attaque de la gare de Mesnil-Mauger causant quelques dégâts matériels. Maison du garde barrière détruites, réservoir d’eau percé, ligne de Ste-Gauburge coupé.

Par ailleurs de nombreux bombardements ont été effectués principalement sur les localités situées en bordure de la mer.

Le 2 mars, vers 3 heures, deux bombes incendiaires lancées sur le territoire de la commune de Clarbec ont provoqué un incendie dans un bâtiment agricole causant un préjudice de 150 000 francs.

Trois bombes non pas éclaté, pas de victime.

Le 7 mars, vers 18 h. 30, le château d'eau de Merville-Franceville a été attaqué et percé de plusieurs balles, pas de victime.

Le 13 mars, vers 17 h. 15, le car Vire-Caen a été mitraillé à plusieurs reprises. Deux personnes ont été blessées.

Le 24 mars, dans l’après-midi, le château d'eau d’Equemauville a été rendue inutilisable à la suite d’un mitraillage qui a coupé une ligne à haute tension et deux à basse tension et endommagé quelques maisons situées à proximité.

Le 25 mars, vers 17 heures, mitraillages du château d’eau de Arromanches-les-Bains. Peu de dégâts.

Le 26 mars, vers 18 heures, une formation de bombardiers chasseurs anglo-américain à bombardé le camp d’aviation de Carpiquet près de Caen. J"ignore les résultats de cette attaque qui n'a pas fait de victimes parmi la population civile.

Le 27 mars, dans l’après-midi, le car postale Vire-Caen a été mitraillé à la sortie de Jurques. Cette attaque a causé la mort de deux personnes et en a blessé quatre autres.

Le 20 avril, à 14 heures, une formation de 18 bombardiers anglo-américains a lancé une cinquantaine de bombes sur la commune de Merville-Franceville-Plage, on déplore 5 morts et 10 blessés.

Chutes d’avions. Trois avions anglo-américains ont été abattus par la D.C.A. allemande au cours des opérations susvisées. Huit autres ont percuté au sol pour des raisons non précisées.

De même, deux appareils allemands sont tombés à Sallen et à Lion-sur-Mer.

Le 16 mars 1944, monsieur Langlois Charles? cultivateur Moutiers-en-Cinglais, réquisitionné par les autorités allemandes avec son camion pour effectuer des transports dans l’Eure a été tué par des balles de mitrailleuse d’avion à Le Neufbourg.

Le 20 mars, le jeune Triholet Jacques, âgé de 9 ans, demeurant à Cagny a été gravement blessé par l'explosion d'une grenade allemande qu'il avait trouvé.

Le 26 mars vers 16 h. 30, trois jeunes gens requis à l’organisation Todt à Ver-sur-Mer s'étant engagé dans un champ de mines ont fait exploser de ces engins et ont été très grièvement blessés.

Le 27 mars à 16 heures, l'ambulance du sanatorium départemental de Saint-Sever a été atteinte par des balles perdues d’avions qui combattaient au-dessus de la commune de Neuville.

Melle Michel, secrétaire de l’économat a été tué sur le coup et M. Marie, chauffeur est décédé quelques jours après. Le chauffeur d'un autre véhicule qui passait à ce moment a été également blessé.

Le 28 mars, un domestique de ferme et un enfant de cinq ans, demeurant à Cartigny-l'Epinay, ont été tués par l’explosion d'un obus que le premier venait de découvrir et qu'il manipulait. (Source  : Archives du Calvados)

 

Juin 1944  -  La Préfecture communique. - Les rations de Juin.  -  Voici les modifications apportées dans les rations de Juin au tableau du mois dernier :

Viande  -  Supplément à la catégorie J3 (sauf producteurs) : 180 gr. au lieu de 360.

Beurre  -  Localités autres que celles à suppléments nationaux ou régionaux, ration première :quinzaine 50 gr. au lieu de 80. Travailleurs de force : les suppléments seront fixés ultérieurement.
Riz  -  E - 100 gr. au lieu de 300.
SucreE - 1.250 gr. J3 : 750 gr. autres catégories, 500.
Le reste sans changement.

 

Juin 1944  -  Les heures de camouflage.  -  Le Directeur Urbain de la Défense Passive rappelle à la population caennaise que le camouflage des lumières doit être complet, pour la semaine du 4 juin 1944 au 10 juin 1944, de 22 h. 30 à 5 h. 15. (Source  : La Presse Quotidienne Caennaise)

 

Juin 1944  -  Les restrictions de l’électricité.  -  Pour les départements les dispositions générales applicables à la consommation de tous les établissements sont celles de la semaine précédente, sous réserves de mesures plus restrictives qui pourraient être appliquées dans certains départements en raison de la situation locale de l’énergie électrique. (Source  : La Presse Quotidienne Caennaise)

 

Juin 1944   -  Les Forces anglo-américaines effectuent des opérations de débarquement sur la côte normande.  -  Les forces anglo-saxonne a ont commencé hier matin des opérations et débarquement sur les côtes normandes.

Plusieurs divisions de parachutistes ont été lancées sur le territoire français. Elles ont été immédiatement attaquées, et des combats acharnés se sont déroulés.

L'assaillant a subi des pertes extrêmement lourdes. Les forées expéditionnaires britanniques sont composées de troupes britanniques, américaines et canadiennes, placées sous le commandement du général Montgomery.

Quatre divisions de troupes parachutées ont été lancées sur les côtes, a l'extrémité de la baie de la Seine. 33 chars lourds, que l'assaillant avait débarqués, ont été détruits.

Dans la région de Cherbourg, une contre-attaque allemande s'est déroulée arec succès. Les pertes des Anglo-Saxons ont été très élevées. Des parachutistes ont été lancés sur les îles de  Jersey et de Guernesey, où de violents combats se sont engagés avec les troupes de couverture, qui ont détruit toutes les forces assaillantes.

Les Centres d'attaque.   -   Les trois principaux centres de débarquement sont : 1° A l'embouchure de l'Orne ; 2° A l'embouchure de la Vire ; 3° La région de Carentan.

Les pertes britanniques.  -   On apprend ce matin que, dans l'ensemble, les mesures de riposte ont permis aux troupes allemandes de maintenir tout leur dispositif de défense. De source britannique, on évalue à 25 000 les pertes anglo-saxonnes pour la journée d'hier.

Un croiseur britannique coulé.  -  Un croiseur britannique a été coulé au large de Saint-Vaast.

Un ordre du jour du général Eisenhower.   -   Londres, - Le général Eisenhower a adressé aux troupes placées sous ses ordres un ordre du jour dans lequel il déclare : « Votre combat sera difficile, car vôtre adversaire est bien équipé, bien entraîné et se battra avec acharnement ». (Source  : Cherbourg-Éclair)

 

Juin 1944   -  Un appel du maréchal Pétain au pays.  -  Le maréchal Pètain s'est adressé hier par la radio au pays.

Voici l’essentiel de l'appel du Chef de l'État : « Français ! »  Les forces anglo-saxonnes sont aux prises avec l'armée allemande sur notre sol.

Fonctionnaires, cheminots, ouvriers, demeurez fermes à votre poste pour assurer la vie du pays.

Français, obéissez aux ordres de votre Gouvernement légal et ne commettez aucun acte susceptible d'attirer sur vous de tragiques représailles.

La France ne se sauvera qu'en observant la discipline la plus rigoureuse. Les autorités allemandes vont être amenées à prendre des dispositions spéciales dans la sone de combat. Acceptes cette nécessité, je vous en conjure. (Source  : Cherbourg-Éclair)

 

Juin 1944   -  Le Président Laval demande aux français de ne songer qu'à la France.  -  Après le maréchal Pétain, le président Laval a fait appel à la discipline des Français. Il a dit  notamment :

« Français,

Les armée, angle saxonnes s'efforcent d'aborder notre territoire. C'est sur notre sol qu'il veut porter le combat.

Une nouvelle épreuve est imposée à la France par ceux qui disent vouloir la libérer, mais commencent par la détruire.

Notre pays n'a qu'une politique, celle conclue avec le vainqueur, d'une paix dans l'honneur. C'était celle de Montoire.

Certains Français ayant quitté notre sol, ont préféré une politique plus aventureuse.

D'autres ont livré la terre d'Afrique aux armées d'Invasion. Français, vous êtes des victimes innocentes livrées aux Anglais. Notre pays va connaître demain de nouvelles exodes et de nouveaux ravages.

J'ai éprouvé ce matin une grande tristesse. Un général américain s'est adressé à vous et vous a donné des ordres.

Les Français n'ont a recevoir des ordres que du gouvernement français. Les fonctionnaires ont reçu leurs directives. Elles se situent dans le cadre de l'armistice de Montoire, dans celui des droits des gens et fixent à chacun son rôIe.

Français,  à cette heure où la guerre est portée à nouveau sur notre territoire, montrez par votre attitude digne et disciplinée que vous penser à la France et que vous ne penser qu'à elle ».  (Source  : Cherbourg-Éclair)

 

Juin 1944  -  Une déclaration américain sur « l’invasion ».  -  « L’invasion coûtera à l’armée américain des sacrifices comme celle-ci n’en a jamais connus », déclare l’amiral américain  Youg.

Selon lui, l’invasion est imminente, et si la population des État-Unis ne supporte pas avec courage de telles pertes, les morts américains seront tombés en vain. (Source  : La Presse Quotidienne Caennaise)  

 

Juin 1944   -  Le communiqué officiel allemand du 8 juin.   -   Grand Quartier Général du Führer    Le Haut Commandement des forces armées allemandes communique.

En Normandie, l'ennemi a cherché à renforcer les têtes de ponts, mais les tentatives de débarquement n'ont pas eu lieu.

A l'est de l'embouchure de l'Orne, l'ennemi a été refoulé de la côte et resserré sur un étroit espace. L'ennemi a passé à l'attaque en direction du sud-ouest en débouchant des têtes de pont établies entre Caen et Bayeux. La contre-attaque de nos réserves a commencé en même temps et de violents combats ce déroulent actuellement pour la possession de la ville de Bayeux.

A l'intérieur de la tête de pont ennemie, nos points d'appui sont maintenus dans une défense inébranlable. Les troupes américaines qui au nord de Carentan, avaient pris pied par air et par mer, ont subi des pertes très lourdes. Des contre-attaques enserrent de plus en plus l'adversaire.

Dans la baie de Saint-Martin, une tentative de débarquement ennemie a été repoussée par le feu des batteries côtières.

Des formations d'avions de combat ont effectué la nuit dernière des attaques contre la flotte de débarquement anglo-américaine an large des têtes de pont ennemies. Des incendies et des explosions ont été observés. Des chasseurs ont abattu à eux seuls 80 appareils ennemis dont au cours de la nuit, 30 bombardiers quadrimoteurs au-dessus des lieux de débarquement.

Le chiffre des avions abattus par la D. C. A. n'a pas encore été établi. Des avions de combat allemands ont attaqué les objectifs isolés du sud-est de l'Angleterre.  (Source  : Cherbourg-Éclair)

 

Juin 1944   -  Communiqué officiel allemand du 9 juin 1944.   -   Grand Quartier Général du Führer. — Le Haut Commandement des forces armées allemandes communique : Sur la côte de la Normandie, l'adversaire est parvenu à renforcer sa tête de pont au prix de pertes élevées consécutives aux attaques effectuées par les forces navales et l'aviation allemande.

A l'Est de l'Orne, notre contre-attaque a conduit à un nouveau gain de terrain. Débouchant de la tête de pont située à l'ouest de l'Orne, des forces blindés ennemies ont attaqué Bayeux en le débordant et ont poussé plus loin en direction de l'ouest et du sud-ouest. Elles ont été arrêtés environ à 10 kilomètres à l'ouest de la ville.

Nos éléments avancés cuirassés sont passés à la contre-attaque en débouchant de la région de Caen et continuent de soutenir un violent combat au sud-est de Bayeux.

L'ennemi qui, partant de la tête de pont de Sainte-Mère-Église pousse vers le nord, et le sud, n'a pu gagner que peu de terrain en raison de la résistance opiniâtre opposée par nos troupes. (Source  : Cherbourg-Éclair)

 

Juin 1944   -  De nombreuses localités sont atrocement bombardées et incendiées.   -   De nombreuses localités de Normandie, jadis cités souriantes, sont actuellement en partie transformées en ruines fumantes, notamment Caen, Bayeux, Trouville, Cabourg, Isigny, Valognes, Sainte-Mère-Église, Vire, ainsi que Saint-Malo.

La ville de Lisieux a été également bombardée, et la célèbre Basilique de Sainte-Thérèse a été très gravement endommagée. On signale également des chutes de bombes à Périers, La Haye-du-Puits, Lessay et Saint-Lô.

Les Anglo-Américains jettent continuellement de nouvelles troupes dans la bataille.  -  On se bat dans le Cotentin, autour de Bayeux et de Caen, à Trouville et sur la côte.

Sur 30 kilomètres, le général Eisenhower jette continuellement de nouvelles troupes et du matériel dans la bataille. Négligeant les pertes extrêmement sévères, le général Montgomery a fait débarquer vingt divisions anglaises, canadiennes et américaines. Les pertes ont été telles que le Haut Commandement britannique a dû faire appel aux réserves amenées de Bristol.

Parmi les divisions parachutées, on note la 2me division canadienne, la 5e division anglaise, la 79e division blindée britannique et les 82e et 101e américaines.

Le Commandement anglo-américain, qui envisageait de crée des bases au Havre et à Cherbourg, a échoué. Il a lancé des parachutistes à Lessay et Coutances, entre Carentan et  Sainte-Mère-Église, ainsi que près de Falaise, Argentan, Arromanches et Saint-Aubin.

A l'est de l'Orne, où la contre-attaque a poussé jusqu'à Dives-sur-Mer, les Anglo-Américains ont lancé des parachutistes au sud de Pont-l'Évêque, pour soutenir les troupes qui combattent à Trouville.

La lutte est sévère autour de Bayeux.  -  Les Anglo-Américains, qui ont fait leur entrée à Bayeux, poussent vers Caen, qui est solidement tenue par les forces allemandes. Ils ont opéré un débarquement à Vierville-sur-Mer. Il est difficile de parler l'un front continu. La situation est confuse, et un général américain a parlé de l'indécision des combats en cours.

La lutte est serrée autour de Bayeux et entre cette ville et Caen. Les batteries côtières tirent sans arrêt sur les troupes qui débarquent. De Ouistreham à Caen, les batteries allemandes tiennent bon.

La contre-attaque allemande est en cours.  -  Les Allemands sont passés à la contre-attaque sur la route de Caen à Bayeux. Les Anglo-Américains ne disposent pas de matériel lourd, mais ont à leur disposition des engins mi-lourds. Les Canadiens font preuve de beaucoup d'ardeur, mais les Britanniques paraissent assez mous au combat.

La ville de Caen est en flammes. La véritable riposte allemande n'est pas commencée, mais elle serait proche avec l'entrée en ligne d'artillerie lourde.

La population fait preuve du plus grand calme.   -  On constate que les populations menacées par l'invasion font preuve du plus grand calme.

Dans la région de Sainte-Mère-Église.   -  Entre Carentan et Valognes deux divisions aéroportées sont soumises, aux violentes attaches allemandes. Les forces ennemies qui occupaient quelque 18 kilomètres n'occupent plus que 6 kilomètres seulement.

Des combats de rues ont lieu à Sainte-Mère-Église. (Source  : Cherbourg-Éclair)

 

Juin 1944  -  Emploi abusif des autorisation de téléphoner.  -  Les autorités allemandes ont accordé à un certain nombre d'abonnés des autorisations pour téléphoner en dehors du circuit local. Cependant il a été constaté que certains abonnés font un usage abusif de leur permis en mettant leurs appareils à la disposition de  personnes non autorisées.

La Feldkommandantur 723, rappelle à ce sujet que les autorisations de téléphoner ont été accordées aux intéressés à titre personnel et seulement pour les communications très urgentes, et qu'à l'avenir, si de nouveaux abus étaient constatés, les autorisations des personnes prises en faute seraient supprimées sans autre formalité.

 

Juillet 1944   -   Les voilà !  -   Dimanche 9 juillet, 11 h. 30.

Trois chars allemands s'installent place des Petites-Boucheries, menaçant de leurs canons la rue de Bayeux et la rue Guillaume, cependant que des hommes, armés de mitrailleuses, de grenades, s'embusquent dans les couloirs, tout autour du carrefour.

Cette fois, plus de doute, les Alliés ne sont pas loin et la bataille que l'on entend depuis deux jours gronder et se rapprocher va se dérouler cet après-midi dans les rues mêmes de la ville. Ce n'est pas trop tôt, depuis si longtemps ( trente trois longues et mortelles journées ) tous attendent avec impatience la fin du cauchemar, la fin d'une oppressante occupation de quatre ans, dont les dernières semaines ont été particulièrement odieuses, comme aussi la fin des bombardements qui ont meurtri la cité. Mais la délivrance sera encore douloureuse, on peut le prévoir.

En effet, quelques minutes se sont à peine écoulées que la fusillade commence. Les balles vrillent avec un miaulement aigu, les tacatacs alternent. Un blessé allemand, le pied arraché descend la rue Caponiêre soutenu par deux camarades à hauteur, de la rue de Bretagne, une rafale les force à courir et des balles s'écrasent sur les murs voisins et rebondissent sur la chaussée. Puis voici les chars qui maintenant donnent de la voix.

Vers une heure, bruit de moteurs et de chenilles, ce sont les chars allemands qui, probablement, vont changer de position. Quelques minutes encore et, de nouveau, des chenilles crissent sur les pavés, remontant cette fois la rue Caponière....

Mais !... Est-ce une illusion ?... Sur l'avant de la petite chenillette est assis un civil, mitraillette au poing ! Les soldats semblent porter le casque plat des Tommies. Serait-ce déjà la libération ? Ce serait trop beau. Et pourtant voici une deuxième chenillette, puis une troisième, et ce sont les mêmes uniformes, les mêmes casques, les mêmes immatriculations aussi sur les véhicules rapides dont l'aspect nous est inconnu.

Et soudain, un cri retentit dans la rue « Les voilà, les gars ! »

Les premiers Alliés ont pénétré jusqu'au cœur du dernier quartier vivant de Caen, jusqu'à l'antique abbatiale Saint-Etienne dont les tours séculaires abritent tant de refugiés... Ce ne sont peut-être que des éléments avancés, un retour offensif des Allemands est peut-être à craindre.

Tant pis ! Oubliant toute prudence, les gens déferlent sur la rue, des larmes aux yeux, se précipitent les uns vers les autres, se serrent les mains avec émotion pendant que les trois voitures canadiennes, saluées et acclamées, redescendent la rue Caponière et tournent rue de l'Abbatiale, conduites par un nouveau civil, et que leurs occupants font des gestes amicaux aux spectateurs enthousiastes qui deviennent de plus en plus nombreux.

Enfin, les voilà !

Un quart d'heure plus tard, leurs frères d'armes suivaient, fantassins, artilleurs, génie, transmission..., tous plus fêtés les uns que les autres, décorés de fleurs, ovationnés, embrassés, entourés de toute une foule en liesse, qui avait en un instant oublié toutes ses fatigues, ses misères, ses deuils et qui pouvait se permettre de respirer longuement, encore toute suffocante d'être soudain LIBRE.

Excusez-nous, Monsieur le Colonel qui commandez le premier régiment entré chez nous. Vous aviez donné l'ordre de ne pas circuler dans les rues avant 17 h. 30... Je ne crois pas qu'on vous ait beaucoup obéi… Mais on vous attendait depuis si longtemps !  ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   A propos des évacuations.   -   Pour éviter un grand encombrement des routes qui sont toutes indispensables pour les transports militaires, à notre grand regret il a fallu  suspendre la validité des laissez-passer individuels délivrés par les soins de la mairie.

Toute personne qui voudra quitter la ville de Caen devra s'adresser au service dirigé par M. Hubert, au Lycée Malherbe, couloir des classes, salle n° 5, à qui de toutes facilités seront données pour que les convois puissent partir et que les centres de réception soient ouverts dans la zone hors du feu ennemi.

 

Juillet 1944   -   Appel à la Solidarité.  -   Au moment où la guerre, tout en nous rapportant la liberté perdue, laisse derrière elle son cortège de ruines et de deuils, l'entr'aide est devenue pour tous un devoir absolu.

Vous, qui avez encore votre maison, vous devez donner abri aux sinistrés et réfugiés, leur prêter, leur donner un lit, des vêtements, du linge, des couvertures. Répondez, dans toute la mesure de vos moyens, aux appels qui vous sont adressés en faveur de ceux qui manquent de tout.

Ne pensez pas seulement aux misères que vous voyez sous vos yeux, pensez aussi aux grandes villes qui seront bientôt libérées et qu'il faudra nourrir et vêtir.

A l'égard de tous, le Gouvernement fera son devoir et apportera toute l'aide en son pouvoir. Mais les difficultés du moment présent et des semaines à venir ne pourront être surmontées que par un effort volontaire et total d'étroite et généreuse solidarité. 

Bayeux, le 11 juillet 1944.

Le Commissaire Régional de la République de Rouen, François COULET.     ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   Recherche des enfants perdus.   -    Il est créé à la mairie de Caen, un service spécial destiné à la recherche des enfants perdus. Toute personne ayant un enfant égaré ou ayant recueilli un enfant abandonné et priée d'en faire la déclaration au Lycée Malherbe. ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   Recherches.  -   Mme Penvrel, 1, rue Albert 1er, recherche René Penvrel, 16 ans, manœuvre à l'entreprise du Languedoc à Argences, disparu depuis le 5 juin. Blond, vêtu d'un pantalon toile bleue et d'un blouson marron.

Mme Corbel, au Pont-Créon, îlot 57, rue Calibourg, recherche François Etienne, 17 ans, disparu depuis le mardi 20 juin, vers 16 heures, rue de l'Arquette blessé et transporté par voiture allemande.

On recherche Mlle Simone Duclos, 3, rue des Fauvettes, à la Demi-Lune, disparue jeudi soir, 22 juin, vers 18 h. 30, de la rue de Bretagne, nº 13. ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   Le Conseil municipal.   -   Le Préfet du Calvados, chevalier de la Légion d'Honneur. Vu l'ordonnance du 21 avril 1944, portant organisation des pouvoirs publics en France après la libération.        Arrête : 

Article 1er : le Conseil municipal de Caen, nommé par l'autorité de fait dite « Gouvernement de l'État Français», est dissous.

Article 2 : le Conseil municipal de Caen en exercice à la date du 1er septembre 1939, est remis en fonction, sans préjudice des décisions qui pourront être prises, en exécution de l'article 4 de l'ordonnance du 21 avril 1944, à l'égard des membres du dit Conseil qui auraient directement favorisé l'ennemi ou l'usurpateur.

Fait à Caen le 4 juillet 1944. Le Préfet : P. DAURE.

 

Juillet 1944  -   La guerre en Normandie.   -  La nouvelle avance alliée au sud de Caen, a été maintenue, hier, malgré la vive opposition de l'ennemi. Cette position, la plus violente, depuis  le jour du débarquement, limita notre avance à environ 2 kilomètres, une largeur de de 6 kilomètres. L'aviation fit plus de mille vols sur ce front, contre le canon de 88 m/m et les tanks ennemis.

L'aviation ennemie a été beaucoup plus en évidence, hier, et 25 appareils furent a abattu, 25 des nôtres ne sont pas rentrés.

Sur le secteur américain, les troupes du général Bradley ont avancé d'environ 2 kilomètres, dans les défenses ennemies, à l'ouest de Saint-Lô. Cette nouvelle avance alliée fut précédée d'un bombardement par 3000 avions, plus de la moitié, des bombardiers lourds.

Le général Eisenhower été en Normandie, hier, et eut une conférence avec ses généraux anglais et américains.

 

Juillet 1944   -   Hommage de nos alliés.   -   Dans un petit journal édité par les premières troupes débarquées sur notre sol, à l'intention des populations libérées et qui porte le titre de "Libération", nous avons relevé avec plaisir un hommage émouvant de nos alliés à la cité caennaise.

« Parmi ceux d'entre nous, dit-il, qui sont arrivés à Caen, il n'y a personne qui n'ait été fortement ému par l'accueil formidable que nous a fait ce peuple courageux et digne, qui a refusé si longtemps de s'agenouiller devant les tyrans allemands ».

« Notre première impression fut de tristesse, de ravage et de mort, mais, une fois que l'on n'avait pu parler aux gens, on se rendait compte tout de suite qu'il restait toujours beaucoup de dignité et de grandeur dans cette vieille ville ».

« Les fortunes de la guerre étaient telles que nous avions été forcés de lancer des obus et de bombarder la belle ville, mais nous sommes fiers des braves gens de Caen ».

 

Juillet 1944   -   Avis officiels.  -   Photographie : Il est interdit de se servir ou de porter des appareils photographiques, jumelles ou longues-vues dans la ville de Caen.

Toute personne qui contreviendra aux prescriptions de cet avis sera passible de la confiscation desdits articles et d'une peine conformément au jugement du tribunal. ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   Le pillage sera sévèrement réprimé.  -   En vertu du décret-loi du 1er septembre 1939, les crimes de pillage prévus par les articles n° 440, 441 et 442 du Code Pénal sont, en temps de guerre, punis de peines allant jusqu'à la mort.

Sera puni des mêmes peines tout vol commis dans une maison d'habitation ou dans un édifice évacués par leurs occupants par suite d'événements de guerre.

La Gendarmerie Nationale et les Polices municipales ont reçu les ordres les plus sévères pour l'exécution de ces dispositions.

Les objets indûment emportés doivent être immédiatement remis aux autorités civiles.

Le Colonel d'Infanterie Coloniale,

P. de CHEVIGN

Commandant le Groupe des Subdivisions Libérées du Front Nord. ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   Rapide et efficace.  -   La semaine dernière, un obus tombe rue Demolombe; des blessés perdent leur sang en abondance.

Des civils se précipitent pour porter secours, mais, déjà, un coup de sifflet a retentit lancé par un motocycliste allié, plusieurs de ses camarades se hâtent vers l'endroit atteint.

Avec une rapidité incroyable, une sûreté de gestes qui font l'admiration des présents, les blessés sont pansés provisoirement, mais très utilement et transportés à l'hôpital... ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   La guerre aérienne.  -   Hier, les aviations alliées ont effectué les attaques les plus compactes de toute la guerre. 2 200 appareils ont participé aux opérations dans le secteur de Caen.

9 bombardiers ont été abattus. Les forces aériennes alliées ont également pris sous leur feu les communications allemandes. ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   Les armées alliées.   -   Les armées alliées ont un besoin urgent de main-d'œuvre. Techniciens ; secrétaires hommes sachant parler anglais ; steno-dactylo femmes  sachant parler anglais.

Tous les habitants aptes à ces emplois sont priés de s'inscrire n° 4, Didore Pierre, à partir du lundi 17 juillet. Les conditions de travail et de rétribution leur seront indiqués sur place.  

 

Juillet 1944   -   Front de Normandie.  -   Les nouvelles sont excellentes sur le front de Normandie comme sur les autres fronts. Après un formidable bombardement aérien au cours duquel 8 000 tonnes furent déversées sur les positions ennemies sans que l'aviation alliée ait rencontré d'opposition chez l'adversaire, les Britanniques ont percé les défenses allemandes à l'est de l'Orne.

Les troupes de Rommel ont été chassées du faubourg de Vaucelles et Caen se trouve entièrement libéré. Franchissant les ponts de l'Orne, les chars et les forces mobiles ont pénétré dans la plaine et progressent en rase campagne au sud et au sud-est de la ville.

Au P. C. du général Eisenhower, on envisageait hier la situation avec confiance. L'offensive, y disait-on, prend bonne tournure ; la coopération des aviations alliées est excellente.

Les Américains se sont emparé de Saint-Lô. Au centre de cette partie du front de Normandie, l'infanterie a avancé de 3 kilomètres et domine la route de Saint-Lô à Lessay Les Allemands a court de réserves, se sont repliés de 2 à 4 kilomètres pour raccourcir leur défense. ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   La guerre en Normandie.  -  L'aviation alliée a été en évidence sur tout le front attaquant les ponts, des canons, des concentrations de troupes et de transports. Dans le secteur de Caen, 18 avions allemands ont été abattus pour la perte de 5 des nôtres.

 

Juillet 1944   -   Couvre-feu.  -     Jusqu'à nouvel ordre, personne n'aura le droit de circuler dans les rues ou de quitter son domicile dans les limites de la ville de Caen entre les heures de 23 et de 5, sans autorisation spéciale signée des autorités compétentes.

  Toute personne se trouvant dans la rue entre les heures ci-dessus indiquées sera passible de punition conformément au jugement d'un tribunal. ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   Le Général Montgomery a lancé une nouvelle offensive au sud de Caen.  -   Ce matin, les troupes britanniques et canadiennes ont repris l'offensive au sud de Caen, le long de la route de Falaise.

Les positions ennemies ont été attaquées sur un large front. De violents combats sont en cours. Jusqu'à ce jour et depuis le débarquement, plus de 60 000 Allemands ont été faits prisonniers. Les pertes ennemies en tués, blessés et prisonniers, s'élèvent à 156 000 hommes. 250 chars et véhicules blindés ont été détruits. ( Liberté de Normandie )

 

Août 1944  -  Un seul pont accessible sur l'Orne.  -  Le Préfet du Calvados communique : les autorités militaires alliées m'avisent que le passage sur l'Orne par les civils ne peut plus avoir lieu que sur un seul pont appelé "Brown bridge".

L'accès à ce pont est signalé sur des principales routes qui y mènent. Tous les autres ponts sont formellement interdits aux civils. 

 

Août 1944  -  Les pertes allemandes.  -  En date du 7 août, sur les 36 divisions hitlériennes qui ont été engagées en Normandie, 13 ont été taillées en pièces.

Depuis le 6 juin, on a dénombré 134 000 prisonniers sur le front de l'Ouest, 30 000 ayant été faits par les britanniques. Il faut y ajouter un nombre au moins égal de tués, disparus et mis  hors de combat, ce qui porte à près de 250 000 hommes le chiffre des pertes allemandes en France depuis le 6 juin.

 

Septembre 1944   -   Un comble !   -   De nombreux employés des Postes de Caen viennent de recevoir une agréable petite note (feuille n° 532) à laquelle ils s’attendais pas !

« Malgré les instructions formelles plusieurs fois données, vous avez abandonné votre poste, et vous ne vous étés présenté pour le prendre que le …………….

« Je vous invite à me fournir des explications sur cet abandon de fonctions… »

Certes, le fait vaut une explication et nous ne voudrions pas manquer de la fournir ! Monsieur le Directeur qui, sur l’ordre des allemands, envoyait des hommes d’équipe jusqu’à Vassy pour réparer les lignes téléphoniques sabotées par des Patriotes, ignore-t-il qu’avant le 6 juin il transmettait « des instructions formelles » vichyssoises, et que la radio de Londres en donnait  d’autres plus conformes aux désirs des vrais Français ?  En désertant leur poste le jour du débarquement allié, les postiers et postières de Caen ont fait leur devoir de Patriotes.

Nous nous permettrons d’ajouter que si nos informations sont justes, un ordre d’évacuation générale a dû être affiché pendant 24 heures à la Poste …

Sans commentaire !

Mais, même en supprimant ce détail piquant, nous prétendons que si la note 532 veut stigmatiser un manquement au devoir, elle s’est imprudemment trompé de chemin.

Caennais, n’est-ce pas votre avis ?

 

Octobre 1944  -  La mairie.  -  Le Conseil municipale de Caen a été dissous. Une délégation spéciale, présidée M. Guillou, entrepreneur, lui a succédé.

 

Novembre 1944   -   Retour au « bahut ».   -   La rentrée des classes aux internats annexes des lycées de Caen transférés à Deauville a eu lieu hier. Les cours ont commencé ce matin. Potaches que l'on envoie sur la Reine des Plages, appréciez-vous votre bonheur ? ça nous étonnerait....

 

Novembre 1944   -   Décembre va peut-être nous ramener nos autobus !   -   Ce ne serait pas un cadeau du Père Noël puisque le trafic reprendrait vers le milieu du mois, mais les efforts  persévérants de M. Gay, le sympathique directeur de la C.T.C. qui n'aurait jamais autant mérité son nom ! Ne ramènerait-il pas un peu de joie chez les pauvres caennais voués depuis six mois aux déplacements pédestres ? Si la compagnie obtient le courant électrique dont elle est jusqu'ici demeurée privée, deux lignes seraient rétablies qui desserviraient les quartiers particulièrement éprouvés.

 

Novembre 1944   -   Les baraques pour les commerçants.   -   Les commerçants dont les magasins étaient situés sur la rive droite de l'Orne, ne peuvent prétendre à un emplacement sur  la rive gauche.

Des emplacements pour les commerçants de la rive droite seront désignés ultérieurement par voie de presse et un tirage au sort aura lieu pour leur attribution.

 

Décembre 1944   -   Danger !   -   L'autre nuit, sous l'action du vent et des intempéries, l'immeuble portant le n° 7 de la rue Sadi-Carnot s'est effondré. En raison de l'heure tardive, aucun accident de personne n'a été à déplorer, mais si la chute avait eu lieu de jour, il est probable qu'il n'en eut pas été de même. En présence du danger présenté par l'etat de la maison voisine,  les autorités britanniques ont fait abattre celle-ci ; une partie de l'hôtel Malherbe a été également démolie. Toutes les  habitations en ruines ne pouvant être actuellement rasées, nous ne saurions trop recommander à nos concitoyens d'éviter, dans toute la mesure du possible, de passer le long des immeubles fortement endommagés. La guerre a déjà fait trop de victimes chez nous.  

 

Décembre 1944   -   Les morts de juin juillet.   -   Faute de renseignements suffisants, il n'a pu être dressé d'actes de décès de différentes victimes des bombardements de juin juillet. Ces  renseignements, le bureau de l'état civil de la mairie les attend des parents ou des amis des malheureuses victimes.

C'est un devoir envers celles -ci, (qui doivent être d'ailleurs qualifiées de « Morts pour la France ») que de les fournir d'urgence.

 

Janvier 1945  -  réouverture.  -  L'Institut Lemonnier, après beaucoup d'efforts, va rouvrir son école de formation professionnelle.

 

Janvier 1945  -  Caen-les-Bains-de-Boue…..  -  Et ça continue ! Plus que jamais les Caennais pataugent dans la bouillasse ! A la moindre averse, c’est un désastre. Aux quatre points  cardinaux de notre  malheureuse ville, les voies publiques offrent le même lamentable spectacle.

Un exemple (et non des pires !) parmi les autres : La place de la République que l’on ne peut franchir que chaussé de bottes d’égoutier, au débouché des rues Auber, Jean-Eudes et Doumer.. ; Que fait l’administration ? Est-elle enlisée ? Il ne serait pas difficile cependant de remédier au mal en empierrant les chaussées défoncées. Ce n’est pas, hélas ! le « Matériaux » qui manque dans notre cité aux deux tiers détruite : quant à la main-d’œuvre, les prisonniers boches ne sont ils pas là pour un coup ?

A-t-on juré de pousser à bout notre population ?

 

Janvier 1945  -  Un socle pour Louis XIV.  -  Louis XIV doit déménager, paraît-il. Il s’agit, nos lecteurs l’ont deviné, de la statue « genre antique » qui s’élève devant le Lycée Malherbe.

Pour en dégager l’entrée, le Grand Monarque est invité à aller trôner ailleurs.

Un lecteur nous écrit à ce sujet : « On cherche un socle pour le Roi Soleil. Je propose celui de la place St-Sauveur, qui a perdu son Élie de Beaumont. Louis XIV ne serait pas ainsi trop dépaysé et la place Saint-Sauveur ne perdrait pas au change. 

Quant à Elie de Beaumont, s’il revient jamais, on pourra peut-être lui trouver une « place debout » ou une « chaire » quelconque, dans un coin des Facultés ou des Sociétés Savantes…. »

L’idée n’est pas mauvaise et nous la transmettrons a M. qui-de-droit.

 

Janvier 1945  -  Au champ d’honneur. -  La Compagnie Scamaroni vient d’être à nouveau glorieusement éprouvée par la mort de l’un de ses premiers soldats, le jeune et charmant Guy Dedouvres, tombé au champ d’honneur, le 1er décembre, à bord de son char d’assaut, en pénétrant dans Strasbourg reconquise.

Patriote ardent, courageux pionnier de la Résistance dans le Calvados, Guy Dedouvres a eu une mort qu’il eut souhaitée. Nous saluons sa mémoire et nous prions les siens de croire à la grande part que nous prenons à leur deuil. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1945  -  Premiers pas vers la reconstruction.  -  Le Service du cadastre vient d’entreprendre les  opérations topographiques préliminaires aux travaux de reconstruction dans la ville de Caen et les communes suburbaines.

La population est invitée à faciliter l’exécution de ces opérations, en évitant notamment la destruction, la détérioration et le déplacement des signaux bornes et repères. (Source  : Le  Bonhomme Libre)

 

Janvier 1945  -  Automobiliste et motocyclistes, attention !  -  Sur proposition de la commission spéciale, le préfet du Calvados a prononcé la réquisition de 2 motocyclettes et de 5 voitures dont les conducteurs ont fait l’objet de procès-verbaux pour infractions à la circulation. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1945  -  La circulation sur la R.N. 13.   -   Il est rappelé aux cyclistes empruntant la route nationale n° 13 (Cherbourg à Paris), classée route militaire, que la circulation n’y est tolérée qu’à leurs risques et périls. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1945  -  Messe anniversaire.   -   La messe de 11 h. 30 à Notre-Dame de Caen sera dite dimanche prochain, pour le repos de l’âme du roi Louis XVI et pour la France. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1945  -  La circulation sur les ponts.  -  Les autorités britanniques ont décidé que les ponts Churchill et Monty’s seront désormais ouverts à la circulation civile. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1945  -  Le renouvellement des cartes d’alimentation.  -  Les consommateurs qui n’auraient pas fait renouveler leur carte aux dates fixées pour leur secteur sont invités à le faire  jusqu’au 19 février. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1945  -  L’approvisionnement en viande de boucherie.  -  La tolérance qui avait été laissé aux bouchers et charcutiers en vue de leur permettre de parfaire leur approvisionnement ayant donné lieu à des abus, sur ordre formel du ministre du Ravitaillement, le monopole des achats de bétail est entièrement rendu aux commissions, toute infraction à cette règle sera rigoureusement réprimée.

L’approvisionnement ne sera fait à l’avenir que contre remise du nombre de tickets collectés. La remise des suifs reprendra également sans délai.

Par ailleurs, il est rappelé aux commerçants qui n’ont pas encore adressé leurs inscriptions, qu ‘ils doivent s’acquitter immédiatement de cette formalité, sous peine de se voir refuser toute  attribution.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1945  -  Voici le sel !  -  Une distribution de 250 grammes de sel est prévue en faveur de tous les consommateurs du département contre remise du ticket DC de la feuille de denrées diverses de janvier.

 

Février 1945  -  Ne conservez pas de matériel militaire.    Le public est averti de la nécessité pour l’armée de renter d’urgence en possession des appareils d’optique et surtout des appareils de pointage des pièces d’artillerie qui peuvent être encore actuellement détenus par des civils. Ces appareils sont indispensable pour doter l’armée française de l’artillerie qui lui manque.

Il importe que chacun fasse son devoir, en déposant d’urgence à la mairie le matériel d’optique qu’il détient.

 

Février 1945  -  In memoriam.    Dans le but d’honorer le souvenir et de commémorer le sacrifice des nombreux patriotes sauvagement massacrés par les boches, le 6 juin, à la prison cellulaire, la section caennaise du Syndicat national des Administrations pénitentiaires a pris l’initiative de l’apposition d’une plaque de marbre à l’endroit ou furent abattus ces martyrs de la  Résistance.

Une délégation des gardiens de prison a été reçue par M. Léonard Gille, président du Centre départemental de Libération, qui les a remerciés et félicités de leur émouvante pensée.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1945  -  Une juste récompense.    M. le capitaine Honoré, du 100e R.I., prisonnier rapatrié, vient de recevoir la rosette d’officier de la Légion d’Honneur.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1945  -  Sus aux marché noir.  -  Ce n’est pas une blague comme certains esprits chagrins seraient tentés de croire, on lutte contre le marché noir ! Depuis la libération jusqu’au  31  décembre, le service général du Contrôle  économique du Calvados n’a pas, en effet, dressé moins de 1 195 procès-verbaux aux trafiquants de tout poil, et c’est par tonnes qu’il a saisi marchandises et denrées diverses parmi lesquelles figurent 12 600 kgs de beurre, 10 800 kgs de viande et 3 000 fromages….

Nombreuses ont été les condamnations à la prison et à l’amende prononcées par les tribunaux du département contre les profiteurs de la faim.

Huit délinquants ont été par ailleurs internés dans des camps de concentration. Quant aux amendes administratives, elles ont atteint 816 180 fr. Comme le gendarme de Courteline, si le  Contrôle économique est sans pitié, il n’est pas sans grandeur d’âme : aussi a-t-il consenti , 345 transactions qui ont rapporté à l’État la coquette somme de 964 910 fr. Enfin neuf, neuf  établissements, qui en prenaient trop à leur aise avec les règlements et la tête des clients, ont été fermés pour une période allant de 15 jours à trois mois.

Mais quand on songe, d’une part, à l’importance des denrées que les agents chargés de traquer les spéculateurs ont confisquées et d’autre part aux quantités de marchandises plus  considérables encore qui ont certainement échappé aux agents précités, quelle que soit leur vigilance on se dit qu’il est clairement démontré que l’on peut augmenter les rations du consommateur ce qui serait encore le meilleur moyen de faire disparaître ce marché noir, qui n’est prospère qu’en raison de l’insuffisance ridicule de celle-ci.  

 

Mars 1945  -  Dénonciateurs et collaborateurs en justice.  -  Voici les verdicts rendus par la cours de justice du Calvados dans les différentes affaires qui lui ont été soumises au cours de sa récente session :

  -  5 ans de réclusion et 20 ans d’interdiction de séjour à un Yougoslave, Gal Eteika, demeurant à Houlgate, qui a entretenu des relations suivies avec les Allemands et dénoncé le commissaire de police de la localité.

  -  Fernande Berthelot, 18 ans, femme de ménage ; Christiane Tifagne, 21 ans, journalière et G. R…., 17 ans de Deauville, poursuivies sous inculpation d’avoir dénoncé aux Allemands, une  dame Eustache, ont été acquittés de ce chef d’accusation ; Toutefois, Christiane Tifagne a été frappée d’indignité nationale et le jeune G. R….. a été confié à une administration pénitentiaire.

  -  Acquittées également Andrée Bruneau, 38  ans, maraîchère à Luc, accusée d’avoir dénoncé MM. Durou et Letellier comme ayant conservé des pigeons domestiques et Simone Pattard,  femme de ménage, à Cabourg, prévenue d’avoir avisé les Allemands de l’arrivée des Alliés à  Auberville. 

 

Mars 1945  -  Arsène Fernand.  -  Patriote d’un cran et d’un sang-froid remarquables. A participé à plusieurs opérations périlleuses pendant la clandestinité, notamment à l’exécution de Bière, un des plus dangereux indicateurs à la solde de la Gestapo.

Le 11 juillet, a été arrêté par les SS pour détention d’un poste émetteur avec lequel il assurait les liaisons entre Vaucelles et Caen.

Réussissant à s’évader. Il participa au nettoyage de son secteur. Il fournit à l’arrivée des alliés dans Vaucelles la position exacte des lignes avancée de l’ennemi.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1945  -  Huard Jean.  -  Sous-lieutenant F.F.I.  -  Officier d’un courage et d’un cran exceptionnels. Lors de l’évacuation de Caen par l’ennemi, avant même qu’aucun allié ne soit entré dans la ville, s’est embusqué dans une maison et a tué successivement cinq allemands à coups de mitraillette.

Le lendemain a précédé les alliés dans le nettoyage de la caserne du château, traversant un champ de mines, a porté à sept le nombre des ennemis abattus par lui.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1945  -  Des patriotes à l’honneur.  -  M. Tesnières Roger, Photographe, Résistant de la première heure, a risqué sa vie de nombreuses fois pour fournir des papiers et photographies aux réfractaires et aviateur alliés.  

Mme Trollon, institutrice à Caen. A pris la direction d’un abri de 200 personnes (abri Decomman) assurant toute son organisation et son ravitaillement dans un secteur constamment battu  par les obus, s‘efforçant de maintenir  un bon moral et de soutenir  les sentiments patriotiques.

Mme Mongaudin, directrice d’école du Puits-Picard ; Mlle Charlotte Mauger, institutrice ;  M. Robert Paillard ; M. Houenville Émile. Ont assuré le ravitaillement de toutes les familles du quartier Saint-Jean-Eudes, pendant la période du 6 juin à la libération de Caen, malgré les bombardements et les tirs d’artillerie.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1945  -  Un enfant saute sur une mine.  -  Samedi, dans la cour d’un immeuble du quai de la Londe, une mine, déposée à fleur du sol, a fait explosion sous les pas du jeune Albert Dubosq, 11 ans, fils du locataire de la maison. Le garçonnet, transporté à l’hôpital, y a subi l’amputation des deux jambes. A maintes reprises, de nombreuses personnes étaient passées à  cet endroit et aucun accident ne s’étaient produit. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1945  -  Un patriote.  -  Thomas Robert, Sous-lieut. FFI.  -  Courageux jusqu’à la témérité, a participé, depuis plus de trois ans au service des renseignements. A vu tous les membres de sa famille arrêtés et a du prendre le maquis pendant huit mois.

A dans la nuit du 17 au 18 juillet 1944, traversé les lignes ennemies ramenant aux troupes canadienne les aviateurs alliés abattus et dont il avait la charge depuis plus de un mois.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1945  -  5 enfants fauchés par l’explosion d’un obus.  -  Le petit Guy Brunet, 12 ans demeurant à Caen, a été mortellement blessé par l’explosion d’un obus avec lequel il s’amusait.  Quatre des camarades de jeux du garçonnet, ont été grièvement atteints.

 

Mars 1945  -  A l’honneur.  -  C’était un petit gars de chez nous. Un caennais de Vaucelles. Il s’appelait Roger Mouchel. Il aimait son pays et il le montra en sabotant du matériel allemand  et en allant crânement, le 14 juillet 1941, déposer une gerbe aux trois couleurs au pied du Monument aux morts de la Place Maréchal-Foch, à deux pas duquel veillait un fonctionnaire boche. Recherché, arrêté, déporté en Allemagne, il  y a succombé de la façon la plus horrible qui soit : Il est mort de faim.

 

Avril 1945  -  LAMPERIERE Henri.  -  Sergent chef FFI, jeune gendarme actif et courageux, volontaire pour les missions périlleuses. A assuré depuis le début de l'année de multiples liaisons entre les différents groupes de résistance du département. Se trouvant à Caen, le 9 juillet 1944, à l'arrivée des Alliés dans la ville, a traversé les lignes sous un violent tir de barrage, porteur d'ordres du Commandant des FFI pour les groupes placés sur les arrières de l'ennemi. 

 

Avril 1945  -  Les déportés.  -  Les déportés dans les camps allemands commencent a rentrer.  Le Doyen Musset de la Faculté des lettres sort de Dachau. Le professeur d'histoire Michel de Bouard va reprendre sa place au Comite de Libération de Caen.

 

Avril 1945  -  L’hommage de la ville de Caen aux patriotes fusillés.  -  Une grande manifestation organisée par la Délégation spéciale de la ville de Caen et les Groupements de Résistance à la mémoire des fusillés, se déroulera, dimanche prochain 15 avril.

Une plaque sera apposée à la porte de la caserne d’artillerie, dans l’enceinte de laquelle 62 patriotes furent abattus par l’ennemi.  

 

Avril 1945  -  Un patriote.  -  Le comité départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance plénière : M. Bernard Pivard. Très jeune homme s’est engagé bénévolement le 8 juin dans les équipes du Secours National. A courageusement participé au ravitaillement des sinistrés, malgré les bombardements. 

  -  M. René Bellot.  A fait preuve d’un grand courage et a contribué héroïquement depuis le 6 juin jusqu’à la libération, à venir en aide à la population en prêtant son concours bénévole aux équipes du Secours National. S’est également engagé dans l’Armée Française à la libération.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1945  -  Sauvons la maison de Quatrans !  -  C’est la plus vieille maison de Caen. Elle a six cents ans. Solidement édifié (nos anciens savaient bâtir), elle a résisté au souffle des bombes qui tombèrent tout prés d’elle. Ébranlée mais debout, elle se dresse encore majestueuse parmi les habitations ruinés qui l’entourent. Sa magnifique façade sur la rue de Goêle, dont  l’ossature en charpente (colombage avec sablières, poutres, tournisses et lucarnes), est demeurée fermement enchevêtrée, est toujours là, presque intacte. Sur la cour, la maçonnerie appareillée, présente des crevasses tant sur les murs d’élévation que sur ceux de la gracieuse tourelle d’escalier : toutefois ces troubles ne compromettent pas la stabilité de cette partie de la construction parfaitement liaisonnée, cependant une consolidation est possible.

Hélas, la maison des Quatrans, (qui a vu sinon les trois siège de Caen, ceux de 1346, et 1417 et de 1944, du moins les deux derniers), n’a pas échappé au plus grave péril ! Bien que classée monument historique, bien que l’une des rares survivantes des vieilles demeures caennaises, bien que représentant un trésor pour une cité terriblement atteint dans les témoins de son passé, la maison des Quatrans est abandonnée. Les intempéries et la négligence la menacent plus que ne l’ont menacée les pilonnages d’aviation, les tirs d’artillerie et l’incendie. On n’a même pas réparé vaille que vaille sa toiture en tuiles plates !

Qu’attend-on pour exécuter les travaux qui s’imposent de toute urgence ?

Épargnée par la guerre, la Maison des Quatrans sera-t-elle tuée par l’indifférence…. Ou la paperasserie ?    (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1945  -  A l’honneur.  -  Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal :

Rossignol, boulanger, rue de Bayeux à Caen : A assuré sans défaillance le ravitaillement de son quartier et de l’îlot 202-203 de la défense passive, pendant la bataille de Caen.

Le personnel auxiliaire de la police de sécurité durant le débarquement, Bosquin Maurice, Marc Mathieu, Reverdy Marius, chefs de secteur,  « On fait preuve de dévouement, dirigeant leur secteur malgré les bombardements violents de l’artillerie. Ont rendu de nombreux et signalés services ».

Haumont René : « Jeune plein d’allant et de sang-froid, accompagnant comme interprète, son chef de secteur dans des missions délicates et périlleuses ».

Lecoutey Pierre : « Toujours présent pour assurer avec sang-froid un service rendu délicat et dangereux par de violents tirs d’artillerie ».

Davy Damien : « A accompli toujours avec zèle son service : le 4 juillet, en allant prendre les ordres, a reçu une blessure grave qui a occasionné l’amputation d’une jambe ».

Laurent André : «  A fait preuve d’une très grande activité de jour et de nuit. A participé à l’extinction de nombreux incendies, légèrement blessés, n’a pas interrompu son service ».

Van Vassehove : «  Agent dévoué et courageux, a contribué à l’arrestation de nombreux pillards, ne tenant pas compte des menaces des S.S. »

Bellot Jean : « Courageux et dévoué, a fait preuve d’une grande initiative, travaillant de jour et de nuit à l’extinction des incendies dans le quartier Saint-Pierre ».

Trochu Louis, Lechevalier Georges, Lechevalier Louis :  « Toujours dévoués et courageux, toujours volontaires pour les missions dangereuses ».

Pegeot Henri : «  Toujours prêt à servir, volontaire pour les missions dangereuses, à plusieurs reprises a fait preuve d’un grand courage et a rendu de grands services ».

Duval Pierre :  «  Agent plein d’entrain, volontaire pour les missions les plus délicates et les accomplissant d’une façon parfaite ».

Lenfant Jules, chef d’abris, église Saint-Étienne : Ont assuré le fonctionnement du Centre d’Accueil n° 4, organisant les abris et répartissant les vivres à la population réfugiée et sinistrée. Ont fait preuve d’une grande initiative et d’une abnégation remarquable ».

Nous applaudissons à cet hommage mérité.   (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1945  -  Sous les ruines, trois cadavres.  -  En déblayant une maison de la rue de Caumont, trois cadavres, qui, n’ont pu être identifiés, ont été mis à jour. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1945  -  Macabre découverte.  -  Deux égoutiers ont découvert dans une canalisation, rue du Moulin, un fœtus de 3 mois et demi environ.  (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  Une française.  -  La semaine écoulée nous a apporté une vive joie avec le retour d’Allemagne de Mme Odette Duchez, femme de notre excellent ami, le capitaine Roger Duchez  président du C.L.L. de Caen, qui fut dans la clandestinité un magnifique combattant.

Chef du service de S.R. pour la Basse-Normandie, sous le nom de « Françoise », Mme Duchez a vaillamment partagé les dangers courus  par son mari aux côtés du vaillant Léonard Gille. Arrêtée par la Gestapo en décembre 1943, incarcérée à Caen puis à Alençon, internée à Compiègne, déportée enfin à Stettin pis au sinistre camp de « Ravensbrück », « Françoise » supporta avec un admirable courage les pires épreuves morales et es traitements les plus barbares. Jamais elle ne céda. Les secrets dont elle était dépositaire furent fermement, pieusement gardés.  Son silence n’a pas seulement sauvé bien des vies, il a permis à la Résistance de poursuivre son œuvre libératrice.

Chapeau bas devant cette femme de chez nous !  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1945  -  Des patriotes à l’honneur.  -  Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal :

Pour sa belle conduite durant l’occupation, et pendant le débarquement : M. Charles Couasnon, à Caen  -  « A assuré comme chauffeur et avec courage le ravitaillement de Caen. Sous les ordres du gendarme Quellec a aidé un groupe de parachutistes alliés dans la région de Troarn au péril de sa vie ».  Nous pouvons être fiers des ces vaillants compatriotes.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1945  -  Dans un égout, une main….  M. Granger, employé au service de la ville, demeurant à Ifs, a signalé à la police qu’en débouchant un égout, boulevard Leroy, il a découvert un paquet contenant une main humaine coupée en morceaux. Une enquête est ouverte.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  Superflu…..    Le 6 juin, à 13 h. 30, exactement, c’est-à-dire un an, jour pour jour et heure pour heure, après le premier bombardement de Caen, une escadrille d’avions lourds a survolé les ruines de la ville. Peut-on dire que les caennais on peu goûté cette manière de leur rappeler un anniversaire qu’ils ne sont pas près d’oublier ?…   (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  A l’honneur.  -  Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal :  Mme Vauclin. « Modèle de française, n’ayant jamais abdiqué devant l’envahisseur. 

A renvoyé 22 pigeons voyageurs et sauvé 16 aviateurs anglais. A risqué sa vie de nombreuses fois pour sauver des français et fournir de très précieux renseignements ».

Ces vaillants honorent grandement notre patrie. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  A l’honneur.  -  Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal :  M. Papin-Beaufond. «  Premier procureur général de France libéré, a rempli avec foi et conscience et patriotisme en des heures particulièrement tragiques les hautes fonctions dont la Résistance l’avait investi ».

Ces vaillants honorent grandement notre patrie. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  6 -7 Juin 1945.  -  Pieusement, Caen, en cet anniversaire des dramatique journées qui rougirent l’aube de la libération, à honoré ses morts. Ce furent d’abord les jeunes gens et les jeunes filles des Équipes d’Urgence de la Croix-Rouge et des Équipes nationales, dont la conduite fut admirable durant les heures tragiques, qui, groupés à nouveau dans une union fraternelle, fleurirent les tombes de ceux des leurs qui tombèrent victimes de leur dévouement, puis, la où s’élevait la Miséricorde et sur les ruines de l’immeubles faisant l’angle de la rue du Pont-Saint-Jacques et du boulevard des Alliées, les emplacements ou périrent de courageux équipiers et équipières.

Le lendemain , 20 heures, à l’endroit même de leur martyre, ce fut le souvenir des 90 patriotes lâchement abattus par l’Allemand à la prison cellulaire que l’on commémora par l’apposition  d’une plaque de marbre offerte par le Syndicat du personnel de l’administration pénitentiaire.

Léonard Gille, président du Comité départemental de Libération qui, avec une poignante éloquence jaillie du cœur, retraça l’horrible massacre et exalta magnifiquement le sacrifice des meilleurs parmi les meilleurs français.

A 22 heures, une veillée funèbre durant laquelle fut fait l’appel des victimes des bombardements se déroula à St-Etienne en présence de toutes les personnalités de la ville et une très nombreuse assistance.

Le 7 enfin, un hommage solennel fut rendu, à la nouvelle caserne, rue de l’Académie, aux sapeurs-Pompiers tués à leur poste, et dont une plaque de marbre perpétue désormais la mémoire. A cette cérémonie participaient également toutes les notabilités de la cité.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  Automobilistes et motocyclistes attention !  -  Bon nombre d’automobilistes persistent à utiliser leur véhicule les dimanches et fériés pour la promenade. A l’heure où les services essentiels à la vie du pays manquent de carburant, de tels faits ne peuvent être tolérés. La suspension de l’autorisation de circuler ou la réquisition du véhicule autorisé a déjà  sanctionné ces infractions.

Le préfet rappelle que des sanctions sans appel continueront à être prise contre les contrevenants. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  Un émouvant hommage.  -  En souvenir de notre concitoyen Jean Hébert, qui, le 30 avril 1941, en compagnie d’un autre caennais, Denis Boudard, s’empara d’un avion allemand de la base de Carpiquet et réussit à gagner l’Angleterre ou il s’en gagea dans les Forces Française Libres dans les rangs desquelles il fut tué par la suite, les habitants de la voie privée de la rue d’Hérouville ont donné à celle-ci le nom du jeunes héros qui y vécut longtemps et où réside encore sa famille Jean Hébert méritait bien cet émouvant hommage auquel nous applaudissons.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  La question du relogement.  -  Tous les logements actuellement disponibles ou susceptibles de le devenir doivent être signalés à la mairie de falaise (service du relogement), ainsi que tous les immeubles réparés ou en voie de réparation. Aucune affectation ou location ne devra être consentie par le propriétaire qu’après autorisation de la mairie.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1945  -  Le scandale de l’épuration doit cesser.  -  Le Comité Départemental de Libération Nationales du Calvados, réuni le 20 juin, « profondément ému des conditions dans lesquelles s’effectue l’épuration, et indigné que tous ses efforts restent vains, a décidé de confier à ceux qui ont le droit de parler plus que tout autre, après leurs souffrances, les déportés rescapés des camps d’extermination, la mission d’assainir le département en faisant cesser le scandale de l’épuration. En conséquence, tous les dossiers seront transmis à une assemblée de déportés, constituée par la Fédération Nationale des  Déportés qui entreprendra une action énergique ».

En s’effaçant, le C.D.L. ne renonce pas à l’épuration, il souligne au contraire, par son geste, la nécessité plus impérieuse que jamais de celle-ci. Il donne aussi aux déportés, non un moyen de représailles qu’ils refuseraient d’ailleurs, mais une mission de salubrité qui leur revenait à bon droit.

Comme lui, faisons leur confiance pour exiger, avec toute la force que leur donne les épreuves qu’ils ont subies, saine et prompte justice.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1945  -  Les plages minées interdites aux estivants.  -  M. Dautry, d’accord avec le ministre de l’intérieur, va signer incessamment un décret interdisant toutes les plages minées  aux  estivants, et ce d’une manière absolue, en raison du danger qu’elles recèlent du fait des minages qui ont été effectués un peu partout par les troupes allemandes.

Le ministère de la Reconstruction fera connaître au jour le jour les endroits du littoral où les déplacements sont autorisés. Pas de colonies de vacances au bord de la mer. M. Dautry a également annoncé que 400 000 d’engins ont été  enlevés dans les régions minées et que l’on espère arriver à en extraire 2 000 000 par mois. Il a enfin fait connaître que 80 000 ouvriers au département et que l’on logera dans des baraques provenant des anciens camps anglais de D.C.A. et des camps militaires suisses, seront envoyés dans le Calvados pour travailler à la reconstruction.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1945  -  Nos fusils de chasse….  -  Des formules d’enquête relatives aux armes et munitions déposées à la mairie par ordre des autorités allemandes, peuvent être retirées, 16 rue Pasteur (bureau des renseignements).   (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Juillet 1945  -  A l’honneur.  -  Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal : M. Maurice Jeanne, pharmacien à Caen, « N’a pas quitté son poste. Tout le personnel était parti et, seul, il a assumé l’exécution des ordonnances, le service de sa pharmacie, le secours aux blessés, jusqu’à l’écrasement de  sa maison, le 7 juillet au soir. Ce vaillant français honore grandement sa patrie.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1945  -  Le châtiment.  -  Martial Villerel et Roland Malbranche, l’un et l’autre de Lisieux, condamnés à mort par la Cour d’assises du Calvados pour avoir assassiné, le 9 novembre 1943, une septuagénaire, Mme Vve Quentin, de Saint-Martin-de-Mailloc, ont été fusillés le 26 juillet à Caen. Les deux condamnés, après avoir entendu la messe et communié, acceptèrent la cigarette et le verre de rhum traditionnels. C’est d’un pas ferme qu’ils marchèrent vers le supplice. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  Premier anniversaire.  -  Le premier anniversaire de la libération de Caen a été commémoré, lundi, par une cérémonie profondément émouvante dans sa simplicité. Elle s’est déroulée, à 17 heures, sur la place du lycée où, comme l’an dernier, fut hissé le pavillon tricolore fleuri de la Croix de Lorraine brodée par les femmes de la Résistance, celui-là même qui, apporté à travers les lignes  ennemies, se déploya largement dans notre ciel en juillet 1944.

Toutes les notabilités de la ville étaient là, et, au premier rang de celles-ci, le vaillant commandant Gille et son courageux adjoint, le capitaine Duchez, qui renouvela son geste d’il y a douze mois et envoya les couleurs cependant  que « L’Alerte » sonnait « au drapeau » et qu’une délégation des F.F.I. rendait les honneurs.

Deux ombres aussi étaient certainement présentes, celle de Marc Castel qui fut tué au Rond-point de l’Orne et celle du charmant et héroïque Georges Poinlanne, tombé pour la France dans  les combats qui marquèrent la délivrance de Lisieux, et dont nous gardons pour notre part une magnifique image. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  Le 7 juillet disparaissait le quartier Saint-Julien.  -  La destruction du joli quartier Saint-Julien, quasi anéanti le 7 juillet 1944, par un bombardement de cinquante minutes au cours duquel 450 avions lourds déversèrent sur ce coin charmant de notre plus de 2 500 tonnes de torpilles, a été pieusement commémoré, samedi, en une veillée funèbre tenue dans la chapelle de l’institution Saint-Joseph qui remplace l’église paroissiale pulvérisée. A un chœur parlé succédèrent un appel des morts, puis le chant d’un nocturne et des Laudes, et une prière pour la paix. A minuit, M. le Chanoine Lair célébra une messe pour le repos de l’âmes de ceux qui, trop nombreux, périrent en un jour tragique entre tous.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  Une vaillante caennaise.  -  Mlle Suzanne Cruaud, fille des anciens concierges de l’Ecole Primaire de Garçons, ambulancière au XVe Bataillon médical, a été citée à l’ordre du jour de la 1er division blindée, avec le motif suivant : «  Chef de groupe d’ambulance, d’une haute valeur morale, a par son ascendant, son dévouement et son mépris du danger fait  l’admiration de tous et mérite la reconnaissance de nombreux blessés dont elle a assuré l’évacuation dans des circonstances les plus difficiles, payant toujours de sa personne en première ligne et sur des routes souvent battue par le feu de l’ennemi. A donné la mesure de ses qualités exceptionnelles au cours des opérations du 1er au 9 février 1945 de Schonensteinbach à Blodelschein ». Nos bien vives félicitations. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  Les réquisitions allemandes.  -  Les personnes qui, sur l’ordre des allemands, ont déposé des pneumatiques, batteries et armes, peuvent retirer à la mairie les imprimé nécessaires à la confection de leur dossier. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  La mort qui rode.  -  Faudra-t-il, un jour prochain, ouvrir dans nos colonnes une rubrique spéciale sous ce titre macabre ? 

Après les dangers mortels que causent la présence de mines, l’insuffisance des moyens de détection et aussi l’imprudence de trop de nos concitoyens, l’effondrement d’une maison de la rue froide à Caen, vient de nous rappeler la fragilité de l’existence dans nos villes ravagées par la guerre. Nous garderons sur ce grave sujet tout le sang-froid qui convient, mais, nous  n’hésiterons pas, comme il est de notre devoir, à tirer le signal d’alarme. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  Un squelette dans les ruines.  -  Une équipe travaillant au déblaiement des immeubles de la rue de Bayeux a découvert, dans le couloir de la boucherie Manoury, le squelette d’un homme prés duquel se trouvaient les restes d’un blouson à fermeture éclair et une casquette. Cette nouvelle victime des bombardements a été inhumée au cimetière des inconnus.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  Une maison s’écroule.  -  Samedi dernier, au début de l’après-midi, un effondrement s’est produit dans une maison située rue Froide, cour de l’imprimerie Robert. Deux locataires, M. et Mme Douchet se trouvaient dans leur appartement lorsqu’ils entendirent un craquement suivi bientôt de l’effondrement de la partie arrière de l’immeuble. Par miracle, ils s’en tirèrent sans blessures ainsi que leur voisine, Mme Lessigle, qui a perdu un bras au cours des bombardements. Les pompiers, sous les ordres du capitaine Fallevez, se sont rendus sur les lieux : il n’ont pas eu à intervenir.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  La fête du quartier « Jean-Hébert ».  -  Si le nom de Jean Hébert (ce jeune héros qui s’empara, durant l’occupation d’un avion à l’aérodrome de Carpiquet pour rejoindre l’Angleterre et trouva une mort glorieuse en combat aérien) est aujourd’hui dans la mémoire de tous les caennais, le quartier qui porte son nom n’a pas la même célébrité. Disons donc qu’il est situé dans le haut Saint-Gilles., qu’il avoisine la rue d’Hérouville et qu’une fête y est prévue pour le dimanche 9 septembre. Des emplacements gratuits sont réservés aux forains, se faire inscrire au café Guesdon, rue Jean-Hébert. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  Un wagon de coton est détruit par le feu.  -  Un incendie qui aurait été provoqué par des étincelles échappées d’une locomotive, s’est déclaré dans un train de marchandises  remplit de balles de coton, en stationnement au pont de L’Arquette. Sous les ordres du capitaine Fallevoz, les pompiers sont parvenus à circonscrire le sinistre : un wagon a  été entièrement détruit. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1945  -  Un présent indésirable.  -  Les artificiers du centre de Caen sont parvenus, non sans difficultés et au prix du danger qu’on imagine, à enlever une bombe de 500 kilos qui se  trouvait sous l’escalier d’un immeuble de la rue Guizot. On dit que les habitants du quartier respirent mieux depuis cet exploit. Il y a de quoi. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1945  -  Réseau routier.  -  Dans la période d'occupation allemande de 1940 à 1944, l'ensemble du réseau routier et plus spécialement les routes nationales et départementales a eu à supporter certaines vicissitudes dont celles de la dernière année ont été des plus marquantes.

On doit d'abord noter, d'année en année, une diminution progressive des fournitures de matériaux, du tonnage de liants hydro-carbonnés et une réduction de matériel de cylindrage et de goudronnage. Il s'est produit une chute rapide des possibilités d'entretien de 1939, où le potentiel de travail était au maximum, au printemps 1944, où ces possibilités sont devenues pratiquement nulles.

Tout ce qui a fait défaut est allé, par une contrainte de plus en plus grande,'à la disposition des allemands.

De juin à août 1944, la bataille pour la libération qui s'est déroulée dans le département a eu pour conséquence : la destruction de chaussées, d'ouvrages d'art, de plantations, d'appareils de signalisation, de bornes et de poteaux indicateurs, principalement dans le Bessin et le Bocage. La circulation militaire intense qui a suivi à causé la déformation et, dans certains  secteurs, l'anéantissement des chaussées, même ide celles qui étaient goudronnées.

Dès que fut chassé l'ennemi, le personnel ingénieur et cantonnier joignant ses efforts et ses moyens de fortune au puissant outillage des Alliés, entreprit des réparations essentielles (bouchage des trous de bombes, déblaiement des voies publiques et établissement d'ouvrages provisoires).

Depuis, les réparations ont été développées graduellement dans toute la mesure où les matériaux et le matériel ont pu être mis à notre disposition et maintenant, la situation est telle qu'elle permet d'envisager un programme rationnel de restauration.

Ce programme devra nécessairement s'étendre sur plusieurs années : moyens matériels à créer ou à développer (matériaux, outillage, etc.. moyens financiers qui ne peuvent être établis qu'en corrélation avec la faculté contributive du pays. En résumé, sur 242 ponts détruits intéressant le réseau routier en général, 191 permettent actuellement le passage des véhicules et 5 celui des piétons.

Par ailleurs, M. le ministre de  l'intérieur, dans sa circulaire n° 255 en date du 29 juin 1945, précise que les travaux de voirie rendus nécessaires par les destructions résultant des faits de  guerre incombent exclusivement au ministère de la reconstruction et au ministère des Travaux publics.  

 

Septembre 1945  -  Port de Caen.  -  Nous résumerons brièvement l'état du port à la libération et en octobre 1945.

On trouve au port de Caen 2 370 m de quais et 320 m d'appontements.

Les quais et terre-pleins du nouveau bassin sont très peu endommagés. Seules les installations ferroviaires ont été atteintes et sont déjà rétablies.

Au bassin d'Hérouville, ancien port privé de la Société Métallurgique de Normandie, le môle d'accostage servant au débarquement du charbon a subi de légers dégâts. Il en est de même de la nouvelle et moderne installation spécialisée pour le stockage et le chargement du minerai de fer, qui a reçu quelques obus.

Le nouveau bassin et le bassin d'Hérouville assuraient en temps de paix, 95 % du trafic du port, le Bassin St-Pierre n'étant apte qu'à un trafic de cabotage de marchandises diverses, assez faible avant 1939, mais susceptible de se développer au cours de la période de reconstruction.

Barrage de l'Orne - Cet ouvrage, qui maintenait le plan d'eau à la côte (+ 7,74) pour alimenter le canal en eau douce, a été entièrement détruit, puis déblayé pour permettre l'écoulement des crues de l'Orne.

De ce fait, le canal est alimenté en eau de mer par l'écluse de Ouistreham et son plan d'eau peut varier de 1 m 50 entre la haute mer de vive eau d'équinoxe et celle de faible morte-eau.

Limitation du tirant d'eau - Compte tenu de l'état actuel de l'avant-port et du chenal, le port est accessible à toute marée aux navires d'un tirant d'eau de 15 pieds 6 pouces, avec un port en lourd limité à 1 800 t.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1945  -  Outillage du Port de Caen.  -  L'outillage public concédé à la Chambre de Commerce comprenait 10 grues mobiles et une grue fixe de 25 t. fonctionnant électriquement.

Sur ce nombre, 3 appareils, les plus modernes, ont été démontés par les Allemands, 2 par l'Armée Britannique. Il ne reste que 3 grues convenables pour le charbon.

L'outillage privé, avec obligation de service public, se composait de 18 grues électriques de 1 t 5 à 10 t ; 2 fonctionnent et 5 seront bientôt remises en service, ainsi que les transporteurs à charbon.

Aux grues électriques s'ajoutent 6 grues anglaises de 6 t. à 18 m produisant, au moyen de groupes électrogènes autonomes, du courant électrique 220 volts, qui peut maintenant leur être fourni par les postes de commutation de la S.M.N.

Le programme consiste à remonter et à réparer une partie des 15 appareils encore inutilisables (y compris la grue de 5 t. Jeumont, qui n'a pas été emmenée en Allemagne), à commander 3  grues de 6 t. charbon, puis 2 grues de 12 t. à minerai, pour rénover le matériel en temps utile.

On retrouvera ainsi les 30 appareils du temps de paix, dont il pourront être affectés aux marchandises diverses (y compris les 6 grues anglaises), 4 au minerai, soit 2 postes plus  l'installation spécialisée qui n'a pas encore fonctionné et dont le débit doit être considérable (il dépendra surtout du débit du chemin de fer), 14 soit 7 postes, au charbon (brai phosphates...).

Le trafic du Port de Caen pourrait, dans deux ans, atteindre 4 millions de tonnes, alors que le trafic record d'avant-guerre était de 2 200 000 t.  

 

Septembre 1945  -  Les patriotes à l’honneur.  -  Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal : Sur proposition du Comité Local de Caen :

Mme Louise Douet : « Résistante de la première heure. A toujours assuré son service de renseignements de la côte au P.C. de la Résistance malgré les nombreuses difficultés avec les  autorités occupantes ».

M. Claude Buteau, à Caen : « S’est courageusement consacré au ravitaillement de plusieurs milliers de réfugiés et sinistrés auxquels les autorités de Vichyssoises avaient coupés les vivres pour les forcer à évacuer ».

M. Levesque Léon, 16 rue des Mésanges, à Caen : A au débarquement au 15 août participé au ravitaillement dans des conditions les plus difficiles et sous les obus, du Poste Sanitaires n° 3, ainsi que des 400 civils réfugiés dans les abris du quartier Saint-Thérèse, et cela avec dévouement et sang-froid admirable ».

Sur proposition du Comité Local de Douvres :

M. Ardin Auguste : « Résistant de la première heure. A saboté des installations allemandes et camouflé des maquisards. Le 7 juin, son attitude courageuse a permis à un commando allié de faire un grand nombre de prisonniers sans subir aucune perte ».

Saluons à notre tour ces courageux compatriotes. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1945  -  Bouts de ruban.  -  La Médaille d’honneur agricole a été décernée à M . Joseph Brochard, de Mittois, à M. Marie, dit Paul de Lenault, et à Mme Marie, née Aimée  Françoise, de Bréville-en-Auge.

M. l’abbé Marcel Prigent, ecclésiastique, salésien de Dom Bosco, membre du personnel enseignant de l’institut Lemonnier, à Caen, a été nommé Chevalier dans l’Ordre de la Santé Publique. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1945  -  le charbon.  -  Le coupon n° 2 de la carte de charbon « chauffage » 1945-1946 pour foyers domestiques sera mis en vigueur dans les communes bénéficiaires, à compter du 24 septembre. Chacun de ces coupons n° 2 donnera droit à l’achat des quantités ci-après : Carte S (1 personne), 50 kgs ; carte A (2-3 personnes) 100 kgs ; carte B (4-5 personnes) 150 kgs ; carte C ( 6-7 personnes), 200 kgs ; carte D (8-9 personnes), 250 kgs ; carte E (10-11 personnes), 300 kgs ; carte F (12 personnes et plus), 350 kgs.

Ces quantités seront également accordées aux communes suivantes : Ouistreham-Riva-Bella, Colleville-sur-Orne, Hermanville, Lion, Luc, Langrune, St-Aubin, Bernières, Courseulles, ainsi qu’aux sinistrés des grandes agglomérations réfugiés dans des communes n’ayant pas droit à la carte de charbon. La clôture de cette distribution est fixée au 23 novembre 1945. La durée de validité des coupons n° 1 de la carte de chauffage est réduite d’un mois, soit du 1er août au 31 octobre 1945 inclus.   (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1945  -  Nos braves.  -  Le général Leclerc, commandant la 2e Division Blindée, a cité à l’ordre de la Division notre jeune concitoyen Georges Larmor avec le motif suivant : «  Jeune canonnier, conducteur de half-track, brave et dévoué, toujours volontaire pour les missions les plus dangereuses. S’est particulièrement distingué au cours de la campagne de Royan, se dépensant sans compter pour assurer le ravitaillement en munitions de sa batterie alors que les routes et la position étaient soumises à un violent bombardement d’artillerie ». Cette distinction comporte l’attribution de la Croix de guerre avec étoile d’argent. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Novembre 1945  -  L’heure des comptes.   -  La chambre civique a infligé les peines ci-après aux individus dont les noms suivent :  Albert L………, 45 ans, cultivateur à Montigny : 20 ans de dégradation nationale.

Robert L….., 40 ans, entrepreneur de couverture à Verson : 15 ans de dégradation et confiscation de la moitié de ses biens.

Yvette P……., née L….., 38 ans, ménagère à Courseulles : 15 ans de dégradation.

Benoit L……, 40 ans, boucher à Caen : 10 ans de dégradation et confiscation du quart de ses biens.

Joseph B….., 21, même lieu : 10 ans de dégradation ; Marguerite B….., même lieu : 5 ans de dégradation. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1945  -  Une religieuse à l’honneur.   -  Mme Renée Pézeril, en religion sœur Marguerite, Marie, des Augustines Hospitalières de Caen, actuellement à Bayeux, a reçu la Croix de Guerre 1939 avec l’élogieuse citation suivante : « Agent d’un S.R. en territoire occupé par l’ennemi. D’un patriotisme exemplaire, d’un dévouement sans limite, par les renseignements qu’elle a communiqués a grandement contribué à la libération de la Patrie dont elle mérite la reconnaissance ».

Sœur Marguerit-Marie est déjà titulaire de la médaille « For God and the Empire » qui lui a été décerné par le gouvernement anglais. Nos respectueuses félicitations. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1945  -  Un immeuble en ruines s’écroule.   -  M. Jules Briard, demeurant rue du Vaugueux, ramassait du bois en compagnie d’un enfant au voisinage de l’immeuble en ruines qui servait jadis de dispensaire au quartier. Ils remarquèrent que des lézardes s’étaient produites dans les mures du bâtiment et quittèrent rapidement les lieux, peu après, la maison s’écroulait. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1945  -  Un squelette dans les ruines.  -  En déblayant les décombres de l’immeuble portant le n° 100 de la rue Saint-Jean, des ouvriers viennent de mettre à jour des ossements humains. Il pourrait s’agir des restes d’un élève du Petit Séminaire, disparu le 6 juin 1944, Albert Dupont, né le 5 juin 1930, dont les parents habitent à Torteval. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Novembre 1945  -  Des maisons préfabriquées pour les sinistrés.   -  Le Gouvernement français, à la suite des négociations menées avec l’Angleterre et la Etats-Unis, s’est rendu acquéreur d’une importante quantité de maisons de bois fabriquées par l’industrie américaine et qui constituent, paraît-il, des logements confortables et gais. Cinq cent de ces baraquements sont destinés à Caen où ils sont attendus avec impatience. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1945  -  Le Conseil général.   -  Le Conseil général du Calvados a tenu sa première session. Dans son discours d’ouverture, le président , M. Boivin-Champeaux, rappelant la  tragique situation du Calvados dévasté ; 200 000 sinistrés sur une population de 400 000 âmes, 750 villages touchés, dont 450 totalement ou partiellement anéantis, 5 villes détruites sur  six, un innombrable patrimoine d’architecture et d’art à jamais disparu, au total un dixième des construction de la France entière.

Ils votèrent différentes subventions, et donnèrent un avis favorable à une demande de la commune de Colleville-sur-Orne, qui, en souvenir du débarquement qui s’effectua partiellement sur son territoire, désir prendre le nom de Colleville-Montgommery, et acquiescent aux appellations Villy-lès-Falaise et Montreuil-en-Auge, qui étaient proposé. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1945  -  Un don à l’hôpital de Caen.   -  Les hôpitaux britanniques d’Islington et de Camberley ont fait don à la France de deux « Poumons d’acier » qui sont arrivés au Bourget, d’où ils ont été dirigés sur les hôpitaux de Rouen et de Caen. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1945  -  Dans nos ruines.   -  Des ossements humains qu’une enquête s’efforcera d’identifier ont été découverts par une équipe travaillant au déblaiement sur l’emplacement des Établissements Borderieux, rue Saint-Louis. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1945  -  La rentrée solennelle de l’Université.   -  Elle aura lieu le jeudi 13 décembre prochain. Au cours de cette cérémonie qui serait présidée par une haute personnalité française, trois notabilité étrangères. MM. Les professeurs Rosselet, recteur de l’Université de Lausanne, Orr, de l’Université d’Edimbourg, président fondateur du Comité Caen-Edimbourg et  Lowgren, président  du Comité Franco-Suédois de Stockholm, se verraient décerner le titre  de docteur honoris causa. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Décembre 1945  -  Les dangers du déblaiement.   -  Deux ouvriers de l’entreprise Lapouza, MM. Laurent Flochiay, 35  ans, père de trois enfants, domicilié à Châteaulin, et Edmond Marie, 43 ans, demeurant rue de Bayeux, découpaient de la ferraille sur les ruines de la Banque de France, lorsque l’écroulement d’un bloc de béton fit tomber une barre métallique sur M. Flochiay qui eut la tête fracassée et les vertèbres cervicales brisées. Assez sérieusement blessé, M. Marie a été transporté à l’hôpital. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

CAEN  (Calvados)

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