Janvier
1944 -
T.S.F. -
Une ordonnance du 18 décembre, interdit la fabrication d’appareils
de radio, récepteurs et émetteurs. Ceci pour la sécurité des
occupants.
Janvier
1944 -
Ravitaillement.
- Beurre. 1er
quinzaine de janvier : 60 gr. pour Caen, Colombelles, Mondeville,
Giberville, Venoix, Cormelles, St-Germain-la-Blanche-Herbe, Lisieux,
St-Jacques, St-Désir, Petit-Bon-Dieu ; 40 gr pour les autres centres.
Collectivités : bons honorés à 50 % , Malades, régimes,
grossesse : rations honorées
â 100 %. Un nouveau
communiqué fixera le taux pour la 2eme quinzaine. Les rations des
travailleurs de force ne pourront être honorées qu'avec de la
margarine et au fur et à mesure des arrivages.
Fromage
- 1er quinzaine de
janvier : 60 gr pour Caen et les mêmes localités que ci-dessus ; 40
gr. pour les autres centres.
Janvier
1944 -
Le travail en Allemagne. -
La
main d’œuvre français en Allemagne est un organisme d'État
qui a un commissaire général et des délégués départementaux qui
sont pour le Calvados, MM. Martel et Lefebvre. Ces délégués très
actifs avaient organisé l'autre jour une fête à la Mairie pour les
enfants des travailleurs français en Allemagne. Fête charmante avec un
magnifique arbre de Noël, une séance de musique, chant,
prestidigitation, danses et, finalement, une abondante distribution de
jouets. M. le Préfet était représenté par M. Perreau, M. Detolle, à
peine remis de son accident, était, présent aussi. Le Feldkommandant.
le Dr Mayer,
et des officiers y assistaient également.
(source B. L.)
Février
1944 -
Arrestation. -
Arrestation de Michel de Bouard, professeur d'histoire a Caen,
pour fait de résistance. Cette arrestation par la police caennaise fait
suite a l'enquête sur la mort du gardien de nuit des Galerie Lafayette.
Michel de Bouard sera envoyé dans un camp de concentration par la
Gestapo de Caen.
Février
1944 -
Fait divers. - Mardi
soir, Mme Magdeleine Le Berruyer, 51 ans, demeurant au hameau de
Couvrechef, près Caen, puisait de l'eau dans une mare lorsqu'elle
perdit pied et tomba. Elle fut repêchée par le sous-brigadier Bary et
MM.
Léon Dupuis et André Mahé mais, malgré tous les soins, elle ne put
être ranimée.
Mars
1944 -
Encore la T.S.F. -
Une ordonnance des allemands décrète que tous les postes de TSF
devront être déposés dans toutes les mairies du Calvados. La plupart
resteront caches afin d'écouter la BBC de Londres tous les soirs a 21
h. 30.
Avril
1944 -
Caen bombardée.
- Le 13 avril 1943,
notre ville subissait une grave attaque aérienne. Un an après, le 11
avril, vers 3 h. 30 du matin, un avion anglais jetait à nouveau
plusieurs chapelets de bombes sur le quartier Est de la cité. Les
divers services de secours et de la Défense passive se sont
immédiatement rendus sur
les lieux et ont porté assistance aux victimes de ce raid.
On
a, hélas, à déplorer un mort et huit blessés, ce sont : M. Louis
Grestey, 50 ans, qui a été tué sur le coup ; MM. Maurice Puyraveau,
39 ans, jambe gauche arrachée ; Louis Hamel, 36 ans ; Louis
Gicquel , 26 ans ; Henri Enguerand, 54 ans ; Désiré Tocquet,
47 ans ; Gustave Lafesse, 43 ans, de Mondeville ; René Leprieur, 29
ans, atteints d'éclats partiels. Tous ces blessés ont été
transportés aussitôt
à la clinique du
Bon-Sauveur. Leur état est actuellement, aussi satisfaisant que
possible. Enfin, M. Restout, 48 ans,
qui n'était atteint que de blessures superficielles, a pu
rejoindre son domicile après avoir reçu sur place les soins
nécessaires. Quelques heures après l'attaque, des bombes à
retardement ont éclaté sans faire, heureusement, de nouvelles
victimes.
Avril
1944 -
On abattait
de la
viande, rue
Canchy.
-
Il était
22 h.
20, Jeudi
soir, lorsque
les gardiens
de la
paix Lecachey
et Gauthier qui effectuaient une ronde
de surveillance,
eurent leur
attention attirée
par un
individu qui
circulait rue
d'Auge, venant
de la
rue de
Falaise. Il
tirait une
voiture à
bras semblant
lourdement chargée.
Interrogé,
l'individu
déclara se
nommer
Alfred Renault,
être Age
de 36 ans,
manœuvre, demeurant,
2. rue
Daniel-Huet.
Dans son
camion, il
transportait de
la viande
(environ 75
kilos) II
a déclaré
qu'il agissait
pour le
compte de
Mme Boust,
40 ans,
bouchère,
56, rue d'Auge.
Emmené
au poste,
il fut
rencontré par
la bouchère
et par
le commis
de celle-ci,
François Le
Roux, 20
ans, commis
boucher, domicilié,
4. rue
Edmond-Villey-Desmézerets.
Tous les
deux voulurent
intervenir, mais
le trio
fut emmené
au poste.
Questionnée,
Mme Boust
déclara qu'elle
avait acheté
une vache
à un
nommé Guilbert,
marchand de
bestiaux,
rue de
la Cavée,
à Fleury-sur-Orne.
L'animal avait
été tué,
rue Canchy,
dans un
abattoir clandestin,
par Le
Roux. Tout
permet, d'ailleurs,
de supposer
que la
bête a non
pas été
achetée, mais
volée.
Aussitôt prévenu,
M. Questtman,
officier de
paix, se
rendit rue
Canchy,
où, dans
l'endroit servant
d'abattoir,
il trouva
la cage
thoracique d'une
vache, sa
peau, quatre
pattes et
un veau
mort-né. La
pièce, entièrement
cimentée, était
dans un
état de
saleté repoussant,
et on
dut y
laisser les
abats. Quant
à la
viande saisie,
elle a
été transportée
a l'abattoir.
Si
la femme
Boust a
été remise
en liberté,
Renault et
Le Roux
ont été
gardes à vue.
Avril
1944 -
En montant
dans le
Decauville en
marche, une
mère de
10 enfants
est écrasée.
- Mme
Banche Lamare,
38 ans,
commerçante, demeurant
44, boulevard
Raymond-Poincaré, bien
connue dans
le quartier
de Vaucelles,
a été,
hier midi,
la malheureuse
victime d'un
accident mortel.
Il
était un
peu plus
de 11
h. 45,
lorsque le
petit train
reliant Caen
à Ouistreham
quitta, comme
chaque jour,
la gare
Etat. Il
passait quelques
minutes après
place de
la Mutualité,
lorsque Mme
Lamare et
son époux
voulurent monter
dans le
convoi
en marche.
L'allure était
rapide et
M. Lamare
n'insista pas,
conseillant
même à
sa femme
d'aller jusqu'à
la gare
St-Pierre où
ils rattraperaient
le train.
Par malheur,
Mme Lamare
ne voulut
rien entendre
et décida
de monter
sur le
marche-pied d'un
wagon c'est
alors qu'ayant
eu un
geste malheureux,
elle perdit
l'équilibre et
tomba sur
la voie.
Alerté
par les
cris des
voyageurs et
des passants,
le mécanicien
arrêta
sa machine,
et déjà plusieurs
wagons, dont
deux, d'ailleurs,
déraillèrent,
avaient déchiqueté
le corps
de la
malheureuse. Lorsqu'on
accourut,
on ne
releva qu'un
cadavre qui
fut transporté
à la
morgue.
Sur
les
lieux de
l'accident, nous
avons remarqué
la présence
de M.
Gauquelin, commissaire
de police
du 1er
arrondissement, assisté
de son
secrétaire, M.
Lemare, de
M. Derenne,
substitut de
M. le
Procureur,
M. Brossaud,
juge d'instruction,
ainsi que
de MM.
Morin, ingénieur
des ponts-et-chaussées,
et Beaudin,
directeur des
Courriers Normands.
A M.
Lamare et
à sa
nombreuse famille
(il est
père de
dix enfants),
nous adressons nos sincères
condoléances.
Avril
1944 -
Fait divers.
- Dans
lu nuit de samedi a dimanche, des cambrioleurs se sont introduits dans
les entrepôts de la Société
Normande d’Alimentation, rue St-Gabriel, à
Caen, et se sont emparés d'une quantité assez importante de
denrées alimentaires, notamment du sucre et du café.
Mai
1944 -
Un appel de M. le Préfet du
Calvados pour l'évacuation des enfants.
- Le souci de la
sécurité des enfants m'a conduit à prononcer la fermeture d'un
certain nombre d'établissements d'enseignement et à
apporter des restrictions sensibles au fonctionnement d'un grand
nombre de ceux qui resteront ouverts. Malgré leur importance, ces
mesures ne peuvent prétendre assurer, la sécurité complète dont les
événements récents ont montré la nécessité. C'est pourquoi
j'adresse aux familles un appel extrêmement pressant pour les inviter
à éloigner leurs enfants des agglomérations importantes, des
régions côtières, et, d'une façon générale, de tous les points
menacés du département.
Parents,
Si vos occupations ne vous imposent pas le séjour dans les secteurs
dangereux, conduisez vos familles dans la région où vous savez pouvoir
trouver un refuge, à la condition qu'il soit situé :
soit dans une localité du Calvados en dehors de la zone
côtière interdite et des communes suivantes : Pont-l'Evêque, Lisieux,
Caen, Bayeux, Colombelles, Mondeville, Carpiquet, Mézidon,
Mesnil-Mauger, Canon, soit dans le département de l'Orne (partie
réservée au Calvados à l'est de la ligne
Vimoutiers-Gacé-Sées-Alençon), soit
encore dans un autre département non côtier et dans une ville de
moins de 20 000 habitants, si vous avez un certificat d'hébergement
visé par le maire de cette localité, dans les autres cas, une
autorisation préalable du préfet est indispensable (pour les
facilités de départ, demandez à votre mairie communication des
circulaires P. C. 2 du 21 Mars 1944 et P.C. 3du 7 Avril 1944),
Si
vos occupations vous font un devoir de rester sûr place, confiez vos
enfants à des parents ou à des amisrésidant dans des régions moins
exposées.
A
défaut, adressez-vous à l'inspection académique, service, des Petits
Réfugiés, 31, rue Arcisse-de-Caumont, à Caen, qui assurera à vos
enfants le bénéfice du placement familial dans les communes rurales au
sud du département. Si vos enfants sont candidats à des examens, ou à
des concours, M. l'Inspecteur d'Académie prendra toutes les
dispositions nécécaires, pour leur permettre de subir les épreuves
dans le lieu de repli, que vous aurez choisi.
Soucieux
de préserver la jeunesse, sur qui repose l'avenir de notre pays, les
Pouvoirs Publics vous viendront en aide dans toute la mesure de
leurs moyens. Pesez, vos responsabilités, qui sont lourdes, et
prenez avant qu'il ne soit trop tard la décision qui s'impose.
Le préfet : Michel CACAUD
Mai
1944 -
Assassinat. -
Le mercredi 3, en plein midi, un marchand forain. de Caen est
abattu alors qu'il sortait de chez lui, rue des. Fosses du Château. Il
travaillait avec la Gestapo de Caen. De nombreuses bouteilles sont
sorties de leur cachettes pour célébrer
l'évènement.
Mai
1944
- Pieux
centenaire. -
Le 9 mai, la Congrégation de la Miséricorde de Caen fêtera le
centenaire de sa fondation dans la paroisse de Notre-Dame. C'est dans
cette église que se déroulera, mardi prochain à 20 h. 15, une
cérémonie qui comportera une conférence du chanoine Hardy, curé de
la paroisse et une procession au tombeau de MM. Beaussère et Ameline,
anciens curés de Notre-Dame et fondateurs de la congrégation.
Mai
1944 -
Le ravitaillement. -
Pour toucher
des pommes
de terre,
tous les
consommateurs titulaires
de la
feuille de
tickets de
pommes de
terre (type
spécial n°
1.393 type
normal n°
1.392) devront
se faire inscrire
chez le
détaillant de
son choix en
vue des
distributions de pommes
de terre
de la
campagne 44-45.
Les
inscriptions seront
reçues par
les détaillants jusqu'au
10 juin
inclus,
contre remise
du coupon
d'inscription
mai 1944
de la
feuille de tickets
de pommes
de terre.
Mai
1944. Faits de guerre.
- Les actions de guerre qui n'étaient considérablement
raréfiées au cours de l'hiver, ont été fréquente durant ces deux
mois.
Le
trafic ferroviaire a subi, à nouveau, des attaques de l’aviation
anglo-américaine :
Le
24 mai à 16. h. 15, mitraillages d'un train de marchandises à
Saint-Crespin sur la ligne Paris-Cherbourg. Chauffeur et mécanicien
assez grièvement blessé, la locomotive hors d'usage.
Le
9 avril à 17 h. 15, attaque de la gare de Mézidon. Un civil
français blessé, quelques dégâts matériels qui n'ont pas
occasionné une interruption de trafic.
Le
11 avril, à 3 h. 30, bombardement de la gare de Caen. un
mort et 8 blessés parmi le personnel de la S.N.C.F. Dégâts matériels
assez importants aux dépendances de la gare. Un gazomètre de l’usine
à gaz a été crevé et a pris feu. Plusieurs maisons d'habitations
endommagées.
Le
26 avril, à 10 h. 45, attaque de la gare de Mesnil-Mauger, station
de moyenne importance sur la ligne Paris-Cherbourg. Trois morts, 2
blessés, dégâts matériels importants. La distillerie Duriez, qui se
trouve à proximité a subi de graves dommages ainsi que quelques
maisons.
Le
même jour, à 14 h. 55, nouvelle attaque en piquée de cette gare, 4
blessés. Voies à nouveau coupées, bâtiment de la gare anéantie.
Nouveaux dégâts à la distillerie Duriez.
Le
29 avril, vers 11 h. 15. Troisième attaque de la gare de
Mesnil-Mauger causant quelques dégâts matériels. Maison du garde
barrière détruites, réservoir d’eau percé, ligne de Ste-Gauburge
coupé.
Par
ailleurs de nombreux bombardements ont été effectués principalement
sur les localités situées en bordure de la mer.
Le
2 mars, vers 3 heures, deux bombes incendiaires lancées sur le
territoire de la commune de Clarbec ont provoqué un incendie dans un
bâtiment agricole causant un préjudice de 150 000 francs.
Trois
bombes non pas éclaté, pas de victime.
Le
7 mars, vers 18 h. 30, le château d'eau de Merville-Franceville a
été attaqué et percé de plusieurs balles, pas de victime.
Le
13 mars, vers 17 h. 15, le car Vire-Caen a été mitraillé à
plusieurs reprises. Deux personnes ont été blessées.
Le
24 mars, dans l’après-midi, le château d'eau d’Equemauville a
été rendue inutilisable à la suite d’un mitraillage qui a coupé
une ligne à haute tension et deux à basse tension et endommagé
quelques maisons situées à proximité.
Le
25 mars, vers 17 heures, mitraillages du château d’eau de
Arromanches-les-Bains. Peu de dégâts.
Le
26 mars, vers 18 heures, une formation de bombardiers chasseurs
anglo-américain à bombardé le camp d’aviation de Carpiquet près de
Caen. J"ignore les résultats de cette attaque qui n'a pas fait de
victimes parmi la population civile.
Le
27 mars, dans l’après-midi, le car postale Vire-Caen a été
mitraillé à la sortie de Jurques. Cette attaque a causé la mort de
deux personnes et en
a blessé quatre autres.
Le
20 avril, à 14 heures, une formation de 18 bombardiers
anglo-américains a lancé une cinquantaine de bombes sur la commune de
Merville-Franceville-Plage, on déplore 5 morts et 10 blessés.
Chutes
d’avions. Trois avions anglo-américains ont été abattus par la
D.C.A. allemande au cours des opérations susvisées. Huit autres ont
percuté au sol pour des raisons non précisées.
De
même, deux appareils allemands sont tombés à Sallen et à
Lion-sur-Mer.
Le
16 mars 1944, monsieur Langlois Charles? cultivateur
Moutiers-en-Cinglais, réquisitionné par les autorités allemandes avec
son camion pour effectuer des transports dans l’Eure a été tué par
des balles de mitrailleuse d’avion à Le Neufbourg.
Le
20 mars, le jeune Triholet Jacques, âgé de 9 ans, demeurant à
Cagny a été gravement blessé par l'explosion d'une grenade allemande
qu'il avait trouvé.
Le
26 mars vers 16 h. 30, trois jeunes gens requis à l’organisation
Todt à Ver-sur-Mer s'étant engagé dans un champ de mines ont fait
exploser de ces engins et ont été très grièvement blessés.
Le
27 mars à 16 heures, l'ambulance du sanatorium départemental de
Saint-Sever a été atteinte par des balles perdues d’avions qui
combattaient au-dessus de la commune de Neuville.
Melle
Michel, secrétaire de l’économat a été tué sur le coup et M.
Marie, chauffeur est décédé quelques jours après. Le chauffeur d'un
autre véhicule qui passait à ce moment a été également blessé.
Le
28 mars, un domestique de ferme et un enfant de cinq ans, demeurant
à Cartigny-l'Epinay, ont été tués par l’explosion d'un obus que le
premier venait de découvrir et qu'il manipulait. (Source :
Archives du Calvados)
Juin
1944 -
La Préfecture
communique. - Les rations de Juin.
- Voici
les modifications
apportées
dans les
rations de
Juin au
tableau du
mois dernier :
Viande - Supplément
à la
catégorie J3
(sauf producteurs)
: 180 gr.
au lieu
de 360.
Beurre - Localités
autres que
celles à
suppléments nationaux
ou régionaux,
ration première :quinzaine
50 gr.
au lieu
de 80.
Travailleurs de
force : les
suppléments seront
fixés ultérieurement.
Riz
- E
- 100 gr.
au lieu
de 300.
Sucre
– E
- 1.250
gr. J3 :
750 gr.
autres catégories,
500.
Le reste
sans changement.
Juin
1944 -
Les heures de camouflage.
- Le Directeur
Urbain de la Défense Passive rappelle à la population caennaise que le
camouflage des lumières doit être complet, pour
la semaine du 4 juin 1944 au 10 juin 1944, de 22 h. 30 à 5 h. 15.
(Source : La Presse
Quotidienne Caennaise)
Juin
1944 -
Les restrictions de l’électricité.
- Pour les
départements les dispositions générales applicables à la
consommation de tous les établissements sont celles de la semaine
précédente, sous réserves de mesures plus restrictives qui pourraient
être appliquées dans certains départements en raison de la situation
locale de l’énergie électrique.
(Source
: La Presse Quotidienne Caennaise)
Juin
1944 -
Les Forces anglo-américaines effectuent des opérations de
débarquement sur la côte normande.
- Les
forces anglo-saxonne a ont commencé hier matin des opérations et
débarquement sur les côtes normandes.
Plusieurs
divisions de parachutistes ont été lancées sur le territoire
français. Elles ont été immédiatement attaquées, et des combats
acharnés se sont déroulés.
L'assaillant
a subi des pertes extrêmement lourdes. Les forées expéditionnaires
britanniques sont composées de troupes britanniques, américaines et
canadiennes, placées sous le
commandement du général Montgomery.
Quatre
divisions de troupes parachutées ont été lancées sur les côtes, a
l'extrémité de la baie de la Seine. 33 chars lourds, que l'assaillant
avait débarqués, ont été détruits.
Dans
la région de Cherbourg, une contre-attaque allemande s'est déroulée
arec succès. Les pertes des Anglo-Saxons ont été très élevées. Des
parachutistes ont été lancés sur les îles de Jersey et de
Guernesey, où de violents combats se sont engagés avec les troupes de
couverture, qui ont détruit toutes les forces assaillantes.
Les
Centres d'attaque. -
Les trois principaux centres de débarquement sont : 1° A
l'embouchure de l'Orne ; 2° A l'embouchure de la Vire ; 3° La région
de Carentan.
Les
pertes britanniques. -
On apprend ce matin que, dans l'ensemble, les mesures de riposte
ont permis aux troupes allemandes de maintenir tout leur dispositif de
défense. De source britannique, on évalue à 25 000 les pertes
anglo-saxonnes pour la journée d'hier.
Un
croiseur britannique coulé. -
Un croiseur britannique a été coulé au large de Saint-Vaast.
Un
ordre du jour du général Eisenhower.
-
Londres, - Le général Eisenhower a adressé aux troupes
placées sous ses ordres un ordre du jour dans lequel il déclare : «
Votre combat sera difficile, car vôtre adversaire est bien équipé,
bien entraîné et se battra avec acharnement ». (Source
: Cherbourg-Éclair)
Juin
1944 -
Un appel du maréchal Pétain au pays.
- Le
maréchal Pètain s'est adressé hier par la radio au pays.
Voici
l’essentiel de l'appel du Chef de l'État : « Français ! »
Les forces anglo-saxonnes
sont aux prises avec l'armée allemande sur notre sol.
Fonctionnaires,
cheminots, ouvriers, demeurez fermes à votre poste pour assurer la vie
du pays.
Français,
obéissez aux ordres de votre Gouvernement légal et ne commettez aucun
acte susceptible d'attirer sur vous de tragiques représailles.
La France ne se sauvera qu'en observant la discipline la plus rigoureuse.
Les autorités allemandes vont être amenées à prendre des
dispositions spéciales dans la sone de combat. Acceptes cette
nécessité, je vous en conjure.
(Source : Cherbourg-Éclair)
Juin
1944 -
Le Président Laval demande aux français de ne songer qu'à la
France. -
Après
le maréchal Pétain, le président Laval a fait appel à la discipline
des Français. Il a dit notamment :
« Français,
Les
armée, angle saxonnes s'efforcent d'aborder notre territoire. C'est sur
notre sol qu'il veut porter le combat.
Une
nouvelle épreuve est imposée à la France par ceux qui disent vouloir
la libérer, mais commencent par la détruire.
Notre
pays n'a qu'une politique, celle conclue avec le vainqueur, d'une paix
dans l'honneur. C'était celle de Montoire.
Certains
Français ayant quitté notre sol, ont préféré une politique plus
aventureuse.
D'autres
ont livré la terre d'Afrique aux armées d'Invasion. Français, vous
êtes des victimes innocentes livrées aux Anglais. Notre pays va
connaître demain de nouvelles exodes et de nouveaux ravages.
J'ai
éprouvé ce matin une grande tristesse. Un général américain s'est
adressé à vous et vous a donné des ordres.
Les
Français n'ont a recevoir des ordres que du gouvernement français. Les
fonctionnaires ont reçu leurs directives. Elles se situent dans le
cadre de l'armistice de Montoire, dans celui des droits des gens et
fixent à chacun son rôIe.
Français,
à cette heure où la guerre est portée à nouveau sur notre
territoire, montrez par votre attitude digne et disciplinée que vous
penser à la France et que vous ne penser qu'à elle ». (Source : Cherbourg-Éclair)
Juin
1944 -
Une déclaration américain sur « l’invasion ».
- « L’invasion
coûtera à l’armée américain des sacrifices comme celle-ci n’en a
jamais connus », déclare l’amiral américain Youg.
Selon
lui, l’invasion est imminente, et si la population des État-Unis ne
supporte pas avec courage de telles pertes, les morts américains seront
tombés en vain. (Source
: La Presse Quotidienne Caennaise)
Juin
1944 -
Le communiqué officiel allemand du 8 juin.
- Grand
Quartier Général du Führer —
Le Haut
Commandement des forces armées allemandes communique.
En
Normandie, l'ennemi a cherché à renforcer les têtes de ponts, mais
les tentatives de débarquement n'ont pas eu lieu.
A
l'est de l'embouchure de l'Orne, l'ennemi a été refoulé de la côte
et resserré sur un étroit espace. L'ennemi a passé à l'attaque en
direction du sud-ouest en débouchant des têtes de pont établies entre
Caen et Bayeux. La contre-attaque de nos réserves a commencé en même
temps et de violents combats ce déroulent actuellement pour la
possession de la ville
de Bayeux.
A
l'intérieur de la tête de pont ennemie, nos points d'appui sont
maintenus dans une défense inébranlable. Les troupes américaines qui
au nord de Carentan, avaient pris pied par air et par mer, ont subi des
pertes très lourdes. Des contre-attaques enserrent de plus en plus
l'adversaire.
Dans
la baie de Saint-Martin, une tentative de débarquement ennemie a été
repoussée par le feu des batteries côtières.
Des
formations d'avions de combat ont effectué la nuit dernière des
attaques contre
la flotte de débarquement anglo-américaine an large des têtes de pont
ennemies. Des incendies et des explosions ont été observés. Des
chasseurs ont abattu à eux seuls 80 appareils ennemis dont au cours de
la nuit, 30 bombardiers quadrimoteurs au-dessus des lieux de
débarquement.
Le
chiffre des avions abattus par la D. C. A. n'a pas encore été établi.
Des avions de combat allemands ont attaqué les objectifs isolés du
sud-est de l'Angleterre. (Source
: Cherbourg-Éclair)
Juin
1944 -
Communiqué
officiel allemand du 9 juin 1944.
-
Grand Quartier Général du Führer. — Le Haut Commandement des
forces armées allemandes communique : Sur la côte de la Normandie,
l'adversaire est parvenu à renforcer sa tête de pont au prix de pertes
élevées consécutives aux attaques effectuées par les forces navales
et l'aviation allemande.
A
l'Est de l'Orne, notre contre-attaque a conduit à un nouveau gain de
terrain. Débouchant de la tête de pont située à l'ouest de l'Orne,
des forces blindés ennemies ont attaqué Bayeux en le débordant et ont
poussé plus loin en direction de l'ouest et du sud-ouest. Elles ont
été arrêtés environ à 10 kilomètres à l'ouest de la ville.
Nos
éléments avancés cuirassés sont passés à la contre-attaque en
débouchant de la région de Caen et continuent de soutenir un violent
combat au sud-est de Bayeux.
L'ennemi
qui, partant de la tête de pont de Sainte-Mère-Église pousse vers le
nord, et le sud, n'a pu gagner que peu de terrain en raison de la
résistance opiniâtre opposée par nos troupes.
(Source : Cherbourg-Éclair)
Juin
1944 -
De nombreuses localités sont atrocement bombardées et
incendiées. -
De
nombreuses localités de Normandie, jadis cités souriantes, sont
actuellement en partie transformées en ruines fumantes, notamment Caen,
Bayeux, Trouville, Cabourg, Isigny, Valognes, Sainte-Mère-Église,
Vire, ainsi que Saint-Malo.
La
ville de Lisieux a été également bombardée, et la célèbre
Basilique de Sainte-Thérèse a été très gravement endommagée. On
signale également des chutes de bombes à Périers, La Haye-du-Puits,
Lessay et Saint-Lô.
Les
Anglo-Américains jettent continuellement de nouvelles troupes dans la
bataille. -
On se bat dans le Cotentin, autour de Bayeux et de Caen, à
Trouville et sur la côte.
Sur
30 kilomètres, le général Eisenhower jette continuellement de
nouvelles troupes et du matériel dans la bataille. Négligeant les
pertes extrêmement sévères, le général Montgomery a fait débarquer
vingt divisions anglaises, canadiennes et américaines. Les pertes ont
été telles que le Haut Commandement britannique a dû faire appel aux
réserves amenées de Bristol.
Parmi
les divisions parachutées, on note la 2me division canadienne, la 5e
division anglaise, la 79e
division blindée britannique et les 82e
et 101e
américaines.
Le
Commandement anglo-américain, qui envisageait de crée des bases au
Havre et à Cherbourg, a échoué. Il a lancé des parachutistes à
Lessay et Coutances, entre Carentan et Sainte-Mère-Église, ainsi
que près de Falaise, Argentan, Arromanches
et Saint-Aubin.
A
l'est de l'Orne, où la contre-attaque a poussé jusqu'à Dives-sur-Mer,
les Anglo-Américains ont lancé des parachutistes au sud de
Pont-l'Évêque, pour soutenir les troupes qui combattent à Trouville.
La
lutte est sévère autour de Bayeux.
-
Les Anglo-Américains, qui ont fait leur entrée à Bayeux,
poussent vers
Caen, qui est solidement tenue par les forces allemandes. Ils ont
opéré un débarquement à Vierville-sur-Mer. Il est difficile de
parler l'un front continu. La situation est confuse, et un général
américain a parlé de l'indécision des combats en cours.
La
lutte est serrée autour de Bayeux et entre cette ville et Caen. Les
batteries côtières tirent sans arrêt sur les troupes qui débarquent.
De Ouistreham à Caen, les batteries allemandes tiennent bon.
La
contre-attaque allemande est en cours.
- Les Allemands sont
passés à la contre-attaque sur la route de Caen à Bayeux. Les
Anglo-Américains ne disposent pas de matériel lourd, mais ont à leur
disposition des engins mi-lourds. Les Canadiens font preuve de beaucoup
d'ardeur, mais les Britanniques paraissent assez mous au combat.
La
ville de Caen est en flammes. La véritable riposte allemande n'est pas
commencée, mais elle serait proche avec l'entrée en ligne d'artillerie
lourde.
La
population fait preuve du plus grand calme.
-
On constate que les populations menacées par l'invasion font
preuve du plus grand calme.
Dans
la région de Sainte-Mère-Église.
- Entre
Carentan et Valognes deux divisions aéroportées sont soumises, aux
violentes attaches allemandes. Les forces ennemies qui occupaient
quelque 18 kilomètres n'occupent plus que 6 kilomètres seulement.
Des
combats de rues ont lieu à Sainte-Mère-Église. (Source :
Cherbourg-Éclair)
Juin
1944 - Emploi
abusif des autorisation de téléphoner.
- Les
autorités allemandes
ont accordé
à un
certain nombre
d'abonnés des
autorisations pour
téléphoner en
dehors du
circuit local.
Cependant il
a été
constaté que
certains abonnés
font un
usage abusif
de leur
permis en
mettant leurs
appareils
à la
disposition de
personnes
non autorisées.
La
Feldkommandantur
723, rappelle
à ce
sujet que
les autorisations
de téléphoner
ont été
accordées aux
intéressés à
titre personnel
et seulement
pour les
communications très
urgentes,
et qu'à
l'avenir, si
de nouveaux
abus étaient
constatés, les
autorisations des
personnes prises
en faute
seraient supprimées
sans autre
formalité.
Juillet
1944 -
Les voilà ! -
Dimanche 9 juillet, 11
h. 30.
Trois
chars allemands s'installent place des Petites-Boucheries, menaçant de
leurs canons la rue de Bayeux et la rue Guillaume, cependant que des
hommes, armés de mitrailleuses, de grenades, s'embusquent dans les
couloirs, tout autour du carrefour.
Cette
fois, plus de doute, les Alliés ne sont pas loin et la bataille que
l'on entend depuis deux jours gronder et se rapprocher va se dérouler
cet après-midi dans les rues mêmes de la ville. Ce n'est pas trop
tôt, depuis si longtemps ( trente trois longues et mortelles journées
) tous attendent avec impatience la fin du cauchemar, la fin d'une
oppressante occupation de quatre ans, dont les dernières semaines ont
été particulièrement odieuses, comme aussi la fin des bombardements
qui ont meurtri la cité. Mais la délivrance sera encore douloureuse,
on peut le prévoir.
En
effet, quelques minutes se sont à peine écoulées que la fusillade
commence. Les balles vrillent avec un miaulement aigu, les tacatacs
alternent. Un blessé allemand, le pied arraché descend la rue
Caponiêre soutenu par deux camarades à hauteur, de la rue de Bretagne,
une rafale les force à courir et des balles s'écrasent sur les murs
voisins et rebondissent sur la chaussée. Puis voici les chars qui
maintenant donnent de la voix.
Vers
une heure, bruit de moteurs et de chenilles, ce sont les chars allemands
qui, probablement, vont changer de position. Quelques minutes encore et,
de nouveau, des chenilles crissent sur les pavés, remontant cette fois
la rue Caponière....
Mais
!... Est-ce une illusion ?... Sur l'avant de la petite chenillette est
assis un civil, mitraillette au poing ! Les soldats semblent porter le
casque plat des Tommies. Serait-ce déjà la libération ? Ce serait
trop beau. Et pourtant voici une deuxième chenillette, puis une
troisième, et ce sont les mêmes uniformes, les mêmes casques, les
mêmes immatriculations aussi sur les véhicules rapides dont l'aspect
nous est inconnu.
Et
soudain, un cri retentit dans la rue « Les voilà, les gars
! »
Les
premiers Alliés ont pénétré jusqu'au cœur du dernier quartier
vivant de Caen, jusqu'à l'antique abbatiale Saint-Etienne dont les
tours séculaires abritent tant de refugiés... Ce ne sont peut-être
que des éléments avancés, un retour offensif des Allemands est
peut-être à craindre.
Tant
pis ! Oubliant toute prudence, les gens déferlent sur la rue, des
larmes aux yeux, se précipitent les uns vers les autres, se serrent les
mains avec émotion pendant que les trois voitures canadiennes, saluées
et acclamées, redescendent la rue Caponière et tournent rue de
l'Abbatiale, conduites par un nouveau civil, et que leurs occupants font
des gestes amicaux aux spectateurs enthousiastes qui deviennent de plus
en plus nombreux.
Enfin,
les voilà !
Un
quart d'heure plus tard, leurs frères d'armes suivaient, fantassins,
artilleurs, génie, transmission..., tous plus fêtés les uns que les
autres, décorés de fleurs, ovationnés, embrassés, entourés de toute
une foule en liesse, qui avait en un instant oublié toutes ses
fatigues, ses misères, ses deuils et qui pouvait se permettre de
respirer longuement, encore toute suffocante d'être soudain LIBRE.
Excusez-nous,
Monsieur le Colonel qui commandez le premier régiment entré chez nous.
Vous aviez donné l'ordre de ne pas circuler dans les rues avant 17 h.
30... Je ne crois pas qu'on vous ait beaucoup obéi… Mais on vous
attendait depuis si longtemps ! (
Liberté de Normandie )
Juillet
1944 -
A propos des évacuations. - Pour
éviter un grand encombrement des routes qui sont toutes indispensables
pour les transports militaires, à notre grand regret il a fallu
suspendre la validité des laissez-passer individuels délivrés par les
soins de la mairie.
Toute
personne qui voudra quitter la ville de Caen devra s'adresser au service
dirigé par M. Hubert, au Lycée Malherbe, couloir des classes, salle
n° 5, à qui de toutes facilités seront données pour que les convois
puissent partir et que les centres de réception soient ouverts dans la
zone hors du feu ennemi.
Juillet
1944 -
Appel à la Solidarité. -
Au moment où la guerre, tout en nous rapportant la liberté
perdue, laisse derrière elle son cortège de ruines et de deuils, l'entr'aide
est devenue pour tous un devoir absolu.
Vous,
qui avez encore votre maison, vous devez donner abri aux sinistrés et
réfugiés, leur prêter, leur donner un lit, des vêtements, du linge,
des couvertures. Répondez, dans toute la mesure de vos moyens, aux
appels qui vous sont adressés en faveur de ceux qui manquent de tout.
Ne
pensez pas seulement aux misères que vous voyez sous vos yeux, pensez
aussi aux grandes villes qui seront bientôt libérées et qu'il faudra
nourrir et vêtir.
A
l'égard de tous, le Gouvernement fera son devoir et apportera toute
l'aide en son pouvoir. Mais les difficultés du moment présent et des
semaines à venir ne pourront être surmontées que par un effort
volontaire et total d'étroite et généreuse solidarité.
Bayeux,
le 11 juillet 1944.
Le
Commissaire Régional de la République de Rouen, François COULET.
(
Liberté de Normandie )
Juillet
1944 -
Recherche des enfants perdus. -
Il est créé à la mairie de Caen, un service spécial destiné
à la recherche des enfants perdus. Toute personne ayant un enfant
égaré ou ayant recueilli un enfant abandonné et priée d'en
faire la déclaration au Lycée Malherbe. (
Liberté de Normandie )
Juillet
1944 -
Recherches. -
Mme Penvrel, 1, rue Albert 1er, recherche René
Penvrel, 16 ans, manœuvre à l'entreprise du Languedoc à Argences,
disparu depuis le 5 juin. Blond, vêtu d'un pantalon toile bleue et d'un
blouson marron.
Mme
Corbel, au Pont-Créon, îlot 57, rue Calibourg, recherche François
Etienne, 17 ans, disparu depuis le mardi 20 juin, vers 16 heures, rue de
l'Arquette blessé et transporté par voiture allemande.
On
recherche Mlle Simone Duclos, 3, rue des Fauvettes, à la Demi-Lune,
disparue jeudi soir, 22 juin, vers 18 h. 30, de la rue de Bretagne, nº
13. ( Liberté de Normandie )
Juillet
1944 -
Le Conseil municipal. - Le
Préfet du Calvados, chevalier de la Légion d'Honneur. Vu l'ordonnance
du 21 avril 1944, portant organisation des pouvoirs publics en France
après la libération. Arrête
:
Article
1er : le Conseil municipal de
Caen, nommé par l'autorité de fait dite « Gouvernement
de l'État Français»,
est dissous.
Article
2 : le Conseil municipal de
Caen en exercice à la date du 1er septembre 1939, est remis en
fonction, sans préjudice des décisions qui pourront être prises, en
exécution de l'article 4 de l'ordonnance du 21 avril 1944, à l'égard
des membres du dit Conseil qui auraient directement favorisé l'ennemi
ou l'usurpateur.
Fait
à Caen le 4 juillet 1944. Le Préfet : P. DAURE.
Juillet
1944 - La guerre en Normandie.
- La nouvelle avance alliée au sud de Caen, a été maintenue,
hier, malgré la vive opposition de l'ennemi. Cette position, la plus
violente, depuis le jour du débarquement, limita notre avance à
environ 2 kilomètres, une largeur de de 6 kilomètres. L'aviation fit
plus de mille vols sur ce front, contre le canon de 88
m/m et les tanks ennemis.
L'aviation
ennemie a été beaucoup plus en évidence, hier, et 25 appareils furent
a abattu, 25 des nôtres ne sont pas rentrés.
Sur
le secteur américain, les troupes du général Bradley ont avancé
d'environ 2 kilomètres, dans les défenses ennemies, à l'ouest de
Saint-Lô. Cette nouvelle avance alliée fut précédée d'un
bombardement par 3000 avions, plus de la moitié, des bombardiers
lourds.
Le
général Eisenhower été en Normandie, hier, et eut une conférence
avec ses généraux anglais et américains.
Juillet
1944 -
Hommage de nos alliés. - Dans
un petit journal édité par les premières troupes débarquées sur
notre sol, à l'intention des populations libérées et qui porte le
titre de "Libération", nous avons relevé avec plaisir un
hommage émouvant de nos alliés à la cité caennaise.
« Parmi
ceux d'entre nous, dit-il, qui sont arrivés à Caen, il n'y a personne
qui n'ait été fortement ému par l'accueil formidable que nous a fait
ce peuple courageux et digne, qui a refusé si longtemps de
s'agenouiller devant les tyrans allemands ».
« Notre
première impression fut de tristesse, de ravage et de mort, mais, une
fois que l'on n'avait pu parler aux gens, on se rendait compte tout de
suite qu'il restait toujours beaucoup de dignité et de grandeur dans
cette vieille ville ».
« Les
fortunes de la guerre étaient telles que nous avions été forcés de
lancer des obus et de bombarder la belle ville, mais nous sommes fiers
des braves gens de Caen ».
Juillet
1944 -
Avis officiels. -
Photographie : Il est interdit de se servir ou de porter des
appareils photographiques, jumelles ou longues-vues dans la ville de
Caen.
Toute
personne qui contreviendra aux prescriptions de cet avis sera passible
de la confiscation desdits articles et d'une peine conformément au
jugement du tribunal. ( Liberté de Normandie )
Juillet
1944 -
Le pillage sera sévèrement réprimé.
-
En vertu du décret-loi du 1er septembre 1939, les
crimes de pillage prévus par les articles n° 440, 441 et 442 du Code
Pénal sont, en temps de guerre, punis de peines allant jusqu'à la
mort.
Sera
puni des mêmes peines tout vol commis dans une maison d'habitation ou
dans un édifice évacués par leurs occupants par suite d'événements
de guerre.
La
Gendarmerie Nationale et les Polices municipales ont reçu les ordres
les plus sévères pour l'exécution de ces dispositions.
Les
objets indûment emportés doivent être immédiatement remis aux
autorités civiles.
Le
Colonel d'Infanterie Coloniale,
P.
de CHEVIGN
Commandant
le Groupe des Subdivisions Libérées du Front Nord. ( Liberté de
Normandie )
Juillet
1944 -
Rapide et efficace. -
La semaine dernière, un obus tombe rue Demolombe; des blessés
perdent leur sang en abondance.
Des
civils se précipitent pour porter secours, mais, déjà, un coup de
sifflet a retentit lancé par un motocycliste allié, plusieurs de ses
camarades se hâtent vers l'endroit atteint.
Avec
une rapidité incroyable, une sûreté de gestes qui font l'admiration
des présents, les blessés sont pansés provisoirement, mais très
utilement et transportés à l'hôpital... ( Liberté de Normandie )
Juillet
1944 -
La guerre aérienne. -
Hier, les aviations alliées ont effectué les attaques les plus
compactes de toute la guerre. 2 200 appareils ont participé aux
opérations dans le secteur de Caen.
9
bombardiers ont été abattus. Les forces aériennes alliées ont
également pris sous leur feu les communications allemandes. ( Liberté
de Normandie )
Juillet
1944 -
Les armées alliées. - Les
armées alliées ont un besoin urgent de main-d'œuvre. Techniciens ;
secrétaires hommes sachant parler anglais ; steno-dactylo femmes
sachant parler anglais.
Tous
les habitants aptes à ces emplois sont priés de s'inscrire n° 4,
Didore Pierre, à partir du lundi 17 juillet. Les conditions de travail
et de rétribution leur seront indiqués sur place.
Juillet
1944 -
Front de Normandie. -
Les nouvelles sont excellentes sur le front de Normandie comme
sur les autres fronts. Après un formidable bombardement aérien au
cours duquel 8 000 tonnes furent déversées sur les positions ennemies
sans que l'aviation alliée ait rencontré d'opposition chez
l'adversaire, les Britanniques ont percé les défenses allemandes à
l'est de l'Orne.
Les
troupes de Rommel ont été chassées du faubourg de Vaucelles et Caen
se trouve entièrement libéré. Franchissant les ponts de l'Orne, les
chars et les forces mobiles ont pénétré dans la plaine et progressent
en rase campagne au sud et au sud-est de la ville.
Au
P. C. du général Eisenhower, on envisageait hier la situation avec
confiance. L'offensive, y disait-on, prend bonne tournure ; la
coopération des aviations alliées est excellente.
Les
Américains se sont emparé de Saint-Lô. Au centre de cette partie du
front de Normandie, l'infanterie a avancé de 3 kilomètres et domine la
route de Saint-Lô à Lessay Les Allemands a court de réserves, se sont
repliés de 2 à 4 kilomètres pour raccourcir leur défense. ( Liberté
de Normandie )
Juillet
1944 - La guerre en Normandie.
- L'aviation alliée a été en évidence sur tout le front
attaquant les ponts, des canons, des concentrations de troupes et de
transports. Dans le secteur de Caen, 18 avions allemands ont été
abattus pour la perte de 5 des nôtres.
Juillet
1944 -
Couvre-feu. -
1° Jusqu'à nouvel
ordre, personne n'aura le droit de circuler dans les rues ou de quitter
son domicile dans les limites de la ville de Caen entre les heures
de 23 et de 5, sans autorisation spéciale signée des autorités
compétentes.
2° Toute personne se trouvant dans la rue entre les heures
ci-dessus indiquées sera passible de punition conformément au jugement
d'un tribunal. ( Liberté de Normandie )
Juillet
1944 -
Le Général Montgomery a lancé une nouvelle offensive au sud de
Caen. -
Ce matin, les troupes britanniques et canadiennes ont repris
l'offensive au sud de
Caen, le long de la route de Falaise.
Les
positions ennemies ont été attaquées sur un large front. De violents
combats sont en cours. Jusqu'à ce jour et depuis le débarquement, plus
de 60 000 Allemands ont été faits prisonniers. Les pertes ennemies en
tués, blessés et prisonniers, s'élèvent à 156 000 hommes. 250 chars
et véhicules blindés ont été détruits. ( Liberté de Normandie )
Août
1944 - Un seul pont accessible sur l'Orne. -
Le Préfet du Calvados communique : les autorités militaires alliées
m'avisent que le passage sur l'Orne par les civils ne peut plus avoir
lieu que sur un seul pont appelé "Brown bridge".
L'accès
à ce pont est signalé sur des principales routes qui y mènent. Tous
les autres ponts sont formellement interdits aux civils.
Août
1944 - Les pertes allemandes. -
En date du 7 août, sur les 36 divisions hitlériennes qui ont été
engagées en Normandie, 13 ont été taillées en pièces.
Depuis
le 6 juin, on a dénombré 134 000 prisonniers sur le front de l'Ouest,
30 000 ayant été faits par les britanniques. Il faut y ajouter un
nombre au moins égal de tués, disparus et mis hors de combat, ce
qui porte à près de 250 000 hommes le chiffre des pertes allemandes en
France depuis le 6 juin.
Septembre
1944 -
Un comble !
- De nombreux
employés des Postes de Caen viennent de recevoir une agréable petite
note (feuille n° 532) à laquelle ils s’attendais pas !
« Malgré
les instructions formelles plusieurs fois données, vous avez abandonné
votre poste, et vous ne vous étés présenté pour le prendre que le
…………….
« Je
vous invite à me fournir des explications sur cet abandon de fonctions… »
Certes,
le fait vaut une explication et nous ne voudrions pas manquer de la
fournir ! Monsieur le Directeur qui, sur l’ordre des allemands,
envoyait des hommes d’équipe jusqu’à Vassy pour réparer les
lignes téléphoniques sabotées par des Patriotes, ignore-t-il qu’avant
le 6 juin il transmettait « des instructions formelles »
vichyssoises, et que la radio de Londres en donnait d’autres
plus conformes aux désirs des vrais Français ?
En désertant leur poste le jour du débarquement allié, les
postiers et postières de Caen ont fait leur devoir de Patriotes.
Nous
nous permettrons d’ajouter que si nos informations sont justes, un
ordre d’évacuation générale a dû être affiché pendant 24 heures
à la Poste …
Sans
commentaire !
Mais,
même en supprimant ce détail piquant, nous prétendons que si la note
532 veut stigmatiser un manquement au devoir, elle s’est imprudemment
trompé de chemin.
Caennais,
n’est-ce pas votre avis ?
Octobre
1944
- La
mairie.
- Le Conseil
municipale de Caen a été dissous. Une délégation spéciale,
présidée M. Guillou, entrepreneur, lui a succédé.
Novembre
1944 -
Retour au « bahut ». -
La rentrée des classes aux internats annexes des lycées de Caen
transférés à Deauville a eu lieu hier. Les cours ont commencé ce
matin. Potaches que l'on envoie sur la Reine des Plages, appréciez-vous
votre bonheur ? ça nous étonnerait....
Novembre
1944 -
Décembre va peut-être nous ramener nos autobus ! - Ce ne serait pas un cadeau du Père Noël puisque le
trafic reprendrait vers le milieu du mois, mais les efforts
persévérants de M. Gay, le sympathique directeur de la C.T.C. qui
n'aurait jamais autant mérité son nom ! Ne ramènerait-il pas un peu
de joie chez les pauvres caennais voués depuis six mois aux
déplacements pédestres ? Si la compagnie obtient le courant
électrique dont elle est jusqu'ici demeurée privée, deux lignes
seraient rétablies qui desserviraient les quartiers particulièrement
éprouvés.
Novembre
1944 -
Les baraques pour les commerçants. -
Les commerçants dont les magasins étaient situés sur la rive
droite de l'Orne, ne peuvent prétendre à un emplacement sur la
rive gauche.
Des
emplacements pour les commerçants de la rive droite seront désignés
ultérieurement par voie de presse et un tirage au sort aura lieu pour
leur attribution.
Décembre
1944 -
Danger ! - L'autre
nuit, sous l'action du vent et des intempéries, l'immeuble portant le
n° 7 de la rue Sadi-Carnot s'est effondré. En raison de l'heure
tardive, aucun accident de personne n'a été à déplorer, mais si la
chute avait eu lieu de jour, il est probable qu'il n'en eut pas été de
même. En présence du danger présenté par l'etat de la maison
voisine, les autorités britanniques ont fait abattre celle-ci ;
une partie de l'hôtel Malherbe a été également démolie. Toutes
les habitations en ruines ne pouvant être actuellement rasées,
nous ne saurions trop recommander à nos concitoyens d'éviter, dans
toute la mesure du possible, de passer le long des immeubles fortement
endommagés. La guerre a déjà fait trop de victimes chez nous.
Décembre
1944 -
Les morts de juin juillet.
- Faute de
renseignements suffisants, il n'a pu être dressé d'actes de décès de
différentes victimes des bombardements de juin juillet.
Ces renseignements, le bureau de l'état civil de la mairie les
attend des parents ou des amis des malheureuses victimes.
C'est
un devoir envers celles -ci, (qui doivent être d'ailleurs qualifiées
de « Morts pour la France ») que de les fournir d'urgence.
Janvier
1945 -
réouverture. -
L'Institut Lemonnier, après beaucoup d'efforts, va rouvrir son
école de formation
professionnelle.
Janvier
1945 -
Caen-les-Bains-de-Boue…..
- Et
ça continue ! Plus que jamais les Caennais pataugent dans la
bouillasse ! A la moindre
averse, c’est un désastre. Aux quatre points
cardinaux de notre malheureuse
ville, les voies publiques offrent le même lamentable spectacle.
Un
exemple (et non des pires !) parmi les autres : La place de la
République que l’on ne peut franchir que chaussé de bottes d’égoutier,
au débouché des rues Auber, Jean-Eudes et Doumer.. ; Que fait l’administration ?
Est-elle enlisée ? Il ne serait pas difficile cependant de
remédier au mal en empierrant les chaussées défoncées. Ce n’est
pas, hélas ! le « Matériaux »
qui manque dans notre cité aux deux tiers détruite : quant à la
main-d’œuvre, les prisonniers boches ne sont ils pas là pour un
coup ?
A-t-on
juré de pousser à bout notre population ?
Janvier
1945 -
Un socle pour Louis XIV. -
Louis XIV doit déménager,
paraît-il. Il s’agit, nos lecteurs l’ont deviné, de la statue
« genre antique » qui s’élève devant le Lycée Malherbe.
Pour
en dégager l’entrée, le Grand Monarque est invité à aller trôner
ailleurs.
Un
lecteur nous écrit à ce sujet : « On cherche un socle pour
le Roi Soleil. Je propose celui de la place St-Sauveur, qui a perdu son
Élie de Beaumont. Louis XIV ne serait pas ainsi trop dépaysé et la
place Saint-Sauveur ne perdrait pas au change.
Quant
à Elie de Beaumont, s’il revient jamais, on pourra peut-être lui
trouver une « place debout » ou une « chaire »
quelconque, dans un coin des Facultés ou des Sociétés Savantes…. »
L’idée
n’est pas mauvaise et nous la transmettrons a M. qui-de-droit.
Janvier
1945 - Au
champ d’honneur.
- La
Compagnie Scamaroni vient d’être à nouveau glorieusement éprouvée
par la mort de l’un de ses premiers soldats, le jeune et charmant Guy
Dedouvres, tombé au champ d’honneur, le 1er décembre, à
bord de son char d’assaut, en pénétrant dans Strasbourg reconquise.
Patriote
ardent, courageux pionnier de la Résistance dans le Calvados, Guy
Dedouvres a eu une mort qu’il eut souhaitée. Nous saluons sa mémoire
et nous prions les siens de croire à la grande part que nous prenons à
leur deuil. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Janvier
1945 -
Premiers pas vers la reconstruction. - Le
Service du cadastre vient d’entreprendre les opérations
topographiques préliminaires aux travaux de reconstruction dans la
ville de Caen et les communes suburbaines.
La
population est invitée à faciliter l’exécution de ces opérations,
en évitant notamment la destruction, la détérioration et le
déplacement des signaux bornes et repères.
(Source : Le
Bonhomme Libre)
Janvier
1945 -
Automobiliste et motocyclistes, attention !
- Sur
proposition de la commission spéciale, le préfet du Calvados a
prononcé la réquisition de 2 motocyclettes et de
5 voitures dont les conducteurs
ont fait l’objet de procès-verbaux pour infractions à la
circulation. (Source : Le
Bonhomme Libre)
Janvier
1945 -
La circulation sur la R.N. 13.
- Il
est rappelé aux cyclistes empruntant la route nationale n° 13
(Cherbourg à Paris), classée route militaire, que la circulation n’y
est
tolérée qu’à leurs risques et périls.
(Source : Le
Bonhomme Libre)
Janvier
1945 -
Messe anniversaire. -
La messe de 11 h. 30 à Notre-Dame de Caen sera dite dimanche
prochain, pour le repos de l’âme du roi Louis XVI et pour la France.
(Source
: Le Bonhomme Libre)
Février
1945 -
La circulation sur les ponts.
- Les
autorités britanniques ont décidé que les ponts Churchill et Monty’s
seront désormais ouverts à la circulation civile. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Février
1945 -
Le renouvellement des cartes d’alimentation. -
Les consommateurs qui n’auraient pas fait renouveler leur carte
aux dates fixées pour leur secteur sont invités à
le faire jusqu’au 19 février. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Février
1945 -
L’approvisionnement en viande de boucherie.
-
La tolérance qui avait été laissé aux bouchers et charcutiers
en vue de leur permettre de parfaire leur approvisionnement ayant donné
lieu à des abus, sur ordre formel du ministre du Ravitaillement, le
monopole des achats de bétail est entièrement rendu aux commissions,
toute infraction à cette règle sera rigoureusement réprimée.
L’approvisionnement
ne sera fait à l’avenir que contre remise du nombre de tickets
collectés. La remise des suifs reprendra également sans délai.
Par
ailleurs, il est rappelé aux commerçants qui n’ont pas encore
adressé leurs inscriptions, qu ‘ils doivent s’acquitter
immédiatement de cette formalité, sous peine de se voir refuser
toute attribution. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Février
1945 -
Voici le sel ! -
Une distribution de 250
grammes de sel est prévue en faveur de tous les consommateurs du
département contre remise du ticket DC de la feuille de denrées
diverses de janvier.
Février
1945 -
Ne conservez pas de matériel militaire.
–
Le public est averti de la nécessité pour l’armée de renter
d’urgence en possession des appareils d’optique et surtout des
appareils de pointage des pièces d’artillerie qui peuvent être
encore actuellement détenus par des civils. Ces appareils sont
indispensable pour doter l’armée française de l’artillerie qui lui
manque.
Il
importe que chacun fasse son devoir, en déposant d’urgence à la
mairie le matériel d’optique qu’il détient.
Février
1945 -
In memoriam.
– Dans
le but d’honorer le souvenir et de commémorer le sacrifice des
nombreux patriotes sauvagement massacrés par les boches, le 6 juin, à
la prison cellulaire, la section caennaise du Syndicat national des
Administrations pénitentiaires a pris l’initiative de l’apposition
d’une plaque de marbre à l’endroit ou furent abattus ces martyrs de
la Résistance.
Une
délégation des gardiens de prison a été reçue par M. Léonard
Gille, président du Centre départemental de Libération, qui les a
remerciés et félicités de leur émouvante pensée.
(Source : Le Bonhomme
Libre)
Février
1945 -
Une juste récompense. –
M. le capitaine Honoré, du 100e R.I., prisonnier
rapatrié, vient de recevoir la rosette d’officier de la Légion d’Honneur.
(Source : Le
Bonhomme Libre)
Février
1945 - Sus
aux marché noir.
- Ce n’est pas une
blague comme certains esprits chagrins seraient tentés de croire, on
lutte contre le marché noir ! Depuis la libération jusqu’au
31 décembre, le service général du Contrôle économique
du Calvados n’a pas, en effet, dressé moins de 1 195 procès-verbaux
aux trafiquants de tout poil, et c’est par tonnes qu’il a saisi
marchandises et denrées diverses parmi lesquelles figurent 12 600 kgs
de beurre, 10 800 kgs de viande et 3 000 fromages….
Nombreuses
ont été les condamnations à la prison et à l’amende prononcées
par les tribunaux du département contre les profiteurs de la faim.
Huit
délinquants ont été par ailleurs internés dans des camps de
concentration. Quant aux amendes administratives, elles ont atteint 816
180 fr. Comme le gendarme de Courteline, si le Contrôle
économique est sans pitié, il n’est pas sans grandeur d’âme :
aussi a-t-il consenti , 345 transactions qui ont rapporté à l’État
la coquette somme de 964 910 fr. Enfin neuf, neuf établissements,
qui en prenaient trop à leur aise avec les règlements et la tête des
clients, ont été fermés pour une période allant de 15 jours à trois
mois.
Mais
quand on songe, d’une part, à l’importance des denrées que les
agents chargés de traquer les spéculateurs ont confisquées et d’autre
part aux quantités de marchandises plus considérables encore qui
ont certainement échappé aux agents précités, quelle que soit leur
vigilance on se dit qu’il est clairement démontré que l’on peut
augmenter les rations du consommateur ce qui serait encore le meilleur
moyen de faire disparaître ce marché noir, qui n’est prospère qu’en
raison de l’insuffisance ridicule de celle-ci.
Mars
1945
- Dénonciateurs
et collaborateurs en justice.
- Voici les verdicts
rendus par la cours de justice du Calvados dans les différentes
affaires qui lui ont été soumises au cours de sa récente
session :
-
5 ans de réclusion et 20 ans d’interdiction de séjour à un
Yougoslave, Gal Eteika, demeurant à Houlgate, qui a entretenu des
relations suivies avec les Allemands et dénoncé le commissaire de
police de la localité.
-
Fernande Berthelot, 18 ans, femme de ménage ; Christiane
Tifagne, 21 ans, journalière et G. R…., 17 ans de Deauville,
poursuivies sous inculpation d’avoir dénoncé aux Allemands,
une dame Eustache, ont été acquittés de ce chef d’accusation ;
Toutefois, Christiane Tifagne a été frappée d’indignité nationale
et le jeune G. R….. a été confié à une administration
pénitentiaire.
-
Acquittées également Andrée Bruneau, 38 ans,
maraîchère à Luc, accusée d’avoir dénoncé MM. Durou et Letellier
comme ayant conservé des pigeons domestiques et Simone Pattard,
femme de ménage, à Cabourg, prévenue d’avoir avisé les Allemands
de l’arrivée des Alliés à Auberville.
Mars
1945 -
Arsène Fernand. -
Patriote d’un cran et d’un sang-froid remarquables. A
participé à plusieurs opérations périlleuses pendant la
clandestinité, notamment à l’exécution de Bière, un des plus
dangereux indicateurs à la solde de la Gestapo.
Le
11 juillet, a été arrêté par les SS pour détention d’un poste
émetteur avec
lequel il assurait les liaisons entre Vaucelles et Caen.
Réussissant
à s’évader. Il participa au nettoyage de son secteur. Il fournit à
l’arrivée des alliés dans Vaucelles la position exacte des lignes
avancée de l’ennemi. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mars
1945 -
Huard Jean. -
Sous-lieutenant F.F.I. -
Officier d’un courage et d’un cran exceptionnels. Lors de l’évacuation
de Caen par l’ennemi, avant même qu’aucun allié ne soit entré
dans la ville, s’est embusqué dans une maison et a tué
successivement cinq allemands à coups de mitraillette.
Le
lendemain a précédé les alliés dans le nettoyage de la caserne du
château, traversant un champ de mines, a porté à sept le nombre des
ennemis abattus par lui. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mars
1945 -
Des patriotes à l’honneur.
- M.
Tesnières Roger, Photographe, Résistant de la première heure, a
risqué sa vie de nombreuses fois pour fournir des papiers et
photographies aux réfractaires et aviateur alliés.
Mme
Trollon, institutrice à Caen. A pris la direction d’un abri
de 200 personnes (abri Decomman) assurant toute son organisation et son
ravitaillement dans un secteur constamment battu par les obus, s‘efforçant
de maintenir un bon moral
et de soutenir les
sentiments patriotiques.
Mme
Mongaudin, directrice d’école du Puits-Picard ; Mlle
Charlotte Mauger,
institutrice ; M. Robert Paillard ; M. Houenville Émile.
Ont assuré le ravitaillement de toutes les familles du quartier
Saint-Jean-Eudes, pendant la période du 6 juin à la libération de
Caen, malgré les bombardements et les tirs d’artillerie. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mars
1945 -
Un enfant saute sur
une mine. - Samedi, dans
la cour d’un immeuble du quai de la Londe, une mine, déposée à
fleur du sol, a fait explosion sous les pas du jeune Albert Dubosq, 11
ans, fils du locataire de la maison. Le garçonnet, transporté à l’hôpital,
y a subi l’amputation des deux jambes. A maintes reprises, de
nombreuses personnes étaient passées à cet endroit et
aucun accident ne s’étaient produit. (Source : Le
Bonhomme Libre)
Mars
1945 -
Un patriote.
- Thomas
Robert, Sous-lieut. FFI. -
Courageux jusqu’à la témérité, a participé, depuis plus de
trois ans au service des renseignements. A vu tous les membres de sa
famille arrêtés et a du prendre le maquis pendant huit mois.
A
dans la nuit du 17 au 18 juillet 1944, traversé les lignes ennemies
ramenant aux troupes canadienne les aviateurs alliés abattus et dont il
avait la charge depuis plus de un mois. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mars
1945
- 5 enfants fauchés
par l’explosion d’un obus.
- Le petit Guy
Brunet, 12 ans demeurant à Caen, a été mortellement blessé par l’explosion
d’un obus avec lequel il s’amusait. Quatre des camarades de
jeux du garçonnet, ont été grièvement atteints.
Mars
1945
- A l’honneur.
- C’était un
petit gars de chez nous. Un caennais de Vaucelles. Il s’appelait Roger
Mouchel. Il aimait son pays et il le montra en sabotant du matériel allemand
et en allant crânement, le 14 juillet 1941, déposer une gerbe aux
trois couleurs au pied du Monument aux morts de la Place Maréchal-Foch,
à deux pas duquel veillait un fonctionnaire
boche. Recherché, arrêté, déporté en Allemagne, il
y a succombé de la façon la plus horrible qui soit : Il
est mort de faim.
Avril
1945 -
LAMPERIERE Henri. -
Sergent chef FFI, jeune gendarme actif et courageux, volontaire pour les
missions périlleuses. A assuré depuis le début de l'année de
multiples liaisons entre les différents groupes de résistance du
département. Se trouvant à Caen, le 9 juillet 1944, à l'arrivée des
Alliés dans la ville, a traversé les lignes sous un violent tir de
barrage, porteur d'ordres du Commandant des FFI pour les groupes placés
sur les arrières de l'ennemi.
Avril
1945 -
Les déportés. -
Les déportés dans les camps allemands commencent a rentrer.
Le Doyen Musset de la Faculté des lettres sort de Dachau. Le
professeur d'histoire Michel de Bouard va reprendre sa place au Comite
de Libération de Caen.
Avril
1945 -
L’hommage de la ville
de Caen aux patriotes fusillés. -
Une grande manifestation organisée par la Délégation spéciale
de la ville de Caen et les Groupements de Résistance à la mémoire des
fusillés, se déroulera, dimanche prochain 15 avril.
Une
plaque sera apposée à la porte de la caserne d’artillerie, dans l’enceinte
de laquelle 62 patriotes furent
abattus par l’ennemi.
Avril
1945 -
Un patriote. - Le comité départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de
sa séance plénière : M. Bernard Pivard. Très jeune homme s’est engagé bénévolement le 8 juin dans les
équipes du Secours National. A courageusement participé au
ravitaillement des sinistrés, malgré les bombardements.
- M. René Bellot. A
fait preuve d’un grand courage et a contribué héroïquement depuis
le 6 juin jusqu’à la libération, à venir en aide à la population
en prêtant son concours bénévole aux équipes du Secours National. S’est
également engagé dans l’Armée Française à la libération. (Source : Le
Bonhomme Libre)
Avril
1945 -
Sauvons la maison de Quatrans !
- C’est
la plus vieille maison de Caen. Elle a six cents ans. Solidement
édifié (nos anciens savaient bâtir), elle a résisté au souffle des
bombes qui tombèrent tout prés d’elle. Ébranlée mais debout, elle
se dresse encore majestueuse parmi les habitations ruinés qui l’entourent.
Sa magnifique façade sur la rue de Goêle, dont l’ossature en
charpente (colombage avec sablières, poutres, tournisses et lucarnes),
est demeurée fermement enchevêtrée, est toujours là, presque intacte.
Sur la cour, la maçonnerie appareillée, présente des crevasses tant
sur les murs d’élévation que sur ceux de la gracieuse tourelle d’escalier :
toutefois ces troubles ne compromettent
pas la stabilité de cette partie de la construction parfaitement
liaisonnée, cependant une consolidation est possible.
Hélas,
la maison des Quatrans, (qui a vu sinon les trois siège de Caen, ceux
de 1346, et 1417 et de 1944, du moins les deux derniers), n’a pas
échappé au plus grave péril ! Bien que classée monument
historique, bien que l’une des rares survivantes des vieilles demeures
caennaises, bien que représentant un trésor pour une cité
terriblement atteint dans les témoins de son passé, la maison des
Quatrans est abandonnée. Les intempéries et la négligence la menacent
plus que ne l’ont menacée les pilonnages d’aviation, les tirs d’artillerie
et l’incendie. On n’a même pas réparé vaille que vaille sa
toiture en tuiles plates !
Qu’attend-on
pour exécuter les travaux qui s’imposent de toute urgence ?
Épargnée
par la guerre, la Maison des Quatrans sera-t-elle tuée par l’indifférence….
Ou la paperasserie ? (Source : Le Bonhomme
Libre)
Avril
1945 -
A l’honneur. - Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de
sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal :
Rossignol,
boulanger, rue de Bayeux à
Caen : A assuré sans défaillance le ravitaillement de son
quartier et de l’îlot 202-203 de la défense passive, pendant la
bataille de Caen.
Le
personnel auxiliaire de la police de sécurité durant le débarquement,
Bosquin Maurice, Marc Mathieu, Reverdy
Marius, chefs de secteur,
« On fait preuve de dévouement, dirigeant leur secteur
malgré les bombardements violents de l’artillerie. Ont rendu de
nombreux et signalés services ».
Haumont
René : « Jeune plein d’allant
et de sang-froid, accompagnant comme interprète, son chef de secteur
dans des missions délicates et périlleuses ».
Lecoutey
Pierre : « Toujours
présent pour assurer avec sang-froid un service rendu délicat et
dangereux par de violents tirs d’artillerie ».
Davy
Damien : « A accompli
toujours avec zèle son service : le 4 juillet, en allant prendre
les ordres, a reçu une blessure grave qui a occasionné l’amputation
d’une jambe ».
Laurent
André : « A fait
preuve d’une très grande activité de jour et de nuit. A participé
à l’extinction de nombreux incendies, légèrement blessés, n’a
pas interrompu son service ».
Van
Vassehove : « Agent
dévoué et courageux, a contribué à l’arrestation de nombreux
pillards, ne tenant pas compte des menaces des S.S. »
Bellot
Jean : « Courageux et
dévoué, a fait preuve d’une grande initiative, travaillant de jour
et de nuit à l’extinction des incendies dans le quartier Saint-Pierre ».
Trochu
Louis, Lechevalier Georges, Lechevalier Louis :
« Toujours dévoués et courageux, toujours volontaires
pour les missions dangereuses ».
Pegeot
Henri : « Toujours
prêt à servir, volontaire pour les missions dangereuses, à plusieurs
reprises a fait preuve d’un grand courage et a rendu de grands
services ».
Duval
Pierre :
« Agent plein d’entrain, volontaire pour les missions
les plus délicates et les accomplissant d’une façon
parfaite ».
Lenfant
Jules, chef d’abris, église
Saint-Étienne : Ont assuré le fonctionnement du Centre d’Accueil
n° 4, organisant les abris et répartissant les vivres à la population
réfugiée et sinistrée. Ont fait preuve d’une grande initiative et d’une
abnégation remarquable ».
Nous
applaudissons à cet hommage mérité. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mai
1945 -
Sous les ruines, trois cadavres.
-
En déblayant une maison de la rue de Caumont, trois cadavres,
qui, n’ont pu être identifiés, ont été mis à jour. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mai
1945 -
Macabre découverte. -
Deux égoutiers ont découvert dans une canalisation, rue du
Moulin, un fœtus de 3 mois et demi environ. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Juin
1945 -
Une française. -
La semaine écoulée
nous a apporté une vive joie avec le retour d’Allemagne
de Mme Odette Duchez, femme de notre excellent ami, le capitaine Roger
Duchez président du C.L.L.
de Caen, qui fut dans la clandestinité un magnifique combattant.
Chef
du service de S.R. pour la Basse-Normandie, sous le nom de
« Françoise », Mme Duchez a vaillamment partagé les
dangers courus par son mari
aux côtés du vaillant Léonard Gille. Arrêtée par la Gestapo en
décembre 1943, incarcérée à Caen puis à Alençon, internée à
Compiègne, déportée enfin à Stettin pis au sinistre camp de
« Ravensbrück », « Françoise » supporta avec
un admirable courage les pires épreuves morales et es traitements les
plus barbares. Jamais elle ne céda. Les secrets dont elle était
dépositaire furent fermement, pieusement gardés. Son silence n’a
pas seulement sauvé bien des vies, il a permis à la Résistance de
poursuivre son œuvre libératrice.
Chapeau
bas devant cette femme de chez nous !
(Source : Le Bonhomme
Libre)
Mai
1945 -
Des patriotes à l’honneur.
-
Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du
jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal :
Pour
sa belle conduite durant l’occupation, et pendant le
débarquement : M. Charles Couasnon,
à Caen - « A
assuré comme chauffeur et avec courage le ravitaillement de Caen. Sous
les ordres du gendarme Quellec a aidé un groupe de parachutistes
alliés dans la région de Troarn au péril de sa vie ».
Nous
pouvons être fiers des ces vaillants compatriotes.
(Source : Le Bonhomme
Libre)
Mai
1945 -
Dans un égout, une main….
– M.
Granger, employé au service de la ville, demeurant à Ifs, a signalé
à la police qu’en débouchant un égout, boulevard Leroy, il a
découvert un paquet
contenant une main humaine coupée en morceaux. Une enquête est
ouverte.
(Source : Le
Bonhomme Libre)
Juin
1945 -
Superflu….. –
Le 6 juin, à 13 h. 30,
exactement, c’est-à-dire un an, jour pour jour et heure pour heure,
après le premier bombardement de Caen, une escadrille d’avions lourds
a survolé les ruines de la ville. Peut-on dire que les caennais on peu
goûté cette manière de leur rappeler un anniversaire qu’ils ne sont
pas près d’oublier ?…
(Source
: Le Bonhomme Libre)
Juin
1945 -
A l’honneur. - Le Comité
Départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance
plénière, avec inscription au procès-verbal :
Mme Vauclin. « Modèle de française, n’ayant jamais abdiqué devant l’envahisseur.
A
renvoyé 22 pigeons voyageurs et sauvé 16 aviateurs anglais. A risqué
sa vie de nombreuses fois pour sauver des français et fournir de très
précieux renseignements ».
Ces
vaillants honorent grandement notre patrie. (Source
: Le Bonhomme
Libre)
Juin
1945 -
A l’honneur. - Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du
jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal :
M. Papin-Beaufond.
« Premier procureur général de France libéré, a rempli avec
foi et conscience et patriotisme en des heures particulièrement
tragiques les hautes fonctions dont la Résistance l’avait
investi ».
Ces
vaillants honorent grandement notre patrie. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Juin
1945 -
6 -7 Juin 1945. - Pieusement, Caen, en cet anniversaire des dramatique
journées qui rougirent l’aube de la libération, à honoré ses
morts. Ce furent d’abord les jeunes gens et les jeunes filles des
Équipes d’Urgence de la Croix-Rouge et des Équipes nationales, dont
la conduite fut admirable durant les heures tragiques, qui, groupés à
nouveau dans une union fraternelle, fleurirent les tombes de ceux des
leurs qui tombèrent victimes de leur dévouement, puis, la où s’élevait
la Miséricorde et sur les ruines de l’immeubles faisant l’angle de
la rue du Pont-Saint-Jacques et du boulevard des Alliées, les
emplacements ou périrent de courageux équipiers et équipières.
Le
lendemain , 20 heures, à l’endroit même de leur martyre, ce fut le
souvenir des 90 patriotes lâchement abattus par l’Allemand à la
prison cellulaire que l’on commémora par l’apposition d’une
plaque de marbre offerte par le Syndicat du personnel de l’administration
pénitentiaire.
Léonard
Gille, président du Comité départemental de Libération qui, avec une
poignante éloquence jaillie du cœur, retraça l’horrible massacre et
exalta magnifiquement le sacrifice des meilleurs parmi les meilleurs
français.
A
22 heures, une veillée funèbre durant laquelle fut fait l’appel des
victimes des bombardements se déroula à St-Etienne en présence de
toutes les personnalités de la ville et une très nombreuse assistance.
Le
7 enfin, un hommage solennel fut rendu, à la nouvelle caserne, rue de l’Académie,
aux sapeurs-Pompiers tués à leur poste, et dont une plaque de marbre
perpétue désormais la mémoire. A cette cérémonie participaient
également toutes les notabilités de la cité. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Juin
1945 -
Automobilistes et motocyclistes attention !
- Bon
nombre d’automobilistes persistent à utiliser leur véhicule les
dimanches et fériés pour la promenade. A l’heure où les services
essentiels à la vie du pays manquent de carburant, de tels faits ne
peuvent être tolérés. La suspension de l’autorisation de circuler
ou la réquisition du véhicule autorisé a déjà sanctionné ces
infractions.
Le
préfet rappelle que des sanctions sans appel continueront à être
prise contre les contrevenants.
(Source : Le
Bonhomme Libre)
Juin
1945 -
Un émouvant hommage. -
En souvenir de notre
concitoyen Jean Hébert, qui, le 30 avril 1941, en compagnie d’un
autre caennais, Denis Boudard, s’empara d’un avion allemand de la
base de Carpiquet et réussit à gagner l’Angleterre ou il s’en
gagea dans les Forces Française Libres dans les rangs desquelles il fut
tué par la suite, les habitants de la voie privée de la rue d’Hérouville
ont donné à celle-ci le nom du jeunes héros qui y vécut longtemps et
où réside encore sa famille Jean Hébert méritait bien cet émouvant
hommage auquel nous applaudissons.
(Source : Le
Bonhomme
Libre)
Juin
1945 -
La question du relogement. -
Tous les logements actuellement disponibles ou susceptibles de le
devenir doivent être signalés à la mairie de falaise (service du
relogement), ainsi que tous les immeubles réparés ou en voie de
réparation. Aucune affectation ou location ne devra être consentie par
le propriétaire qu’après autorisation de la mairie. (Source : Le
Bonhomme Libre)
Juillet
1945 -
Le scandale de l’épuration doit cesser.
- Le Comité
Départemental de Libération Nationales du Calvados, réuni le 20 juin,
« profondément ému des conditions dans lesquelles s’effectue l’épuration,
et indigné que tous ses efforts restent vains, a décidé de confier à
ceux qui ont le droit de parler plus que tout autre, après leurs
souffrances, les déportés rescapés des camps d’extermination, la
mission d’assainir le département en faisant cesser le scandale de l’épuration.
En conséquence, tous les dossiers seront transmis à une assemblée de
déportés, constituée par la Fédération Nationale des
Déportés qui entreprendra une action énergique ».
En
s’effaçant, le C.D.L. ne renonce pas à l’épuration, il souligne
au contraire, par son geste, la nécessité plus impérieuse que jamais
de celle-ci. Il donne aussi aux déportés, non un moyen de
représailles qu’ils refuseraient d’ailleurs, mais une mission de
salubrité qui leur revenait à bon droit.
Comme
lui, faisons leur confiance pour exiger, avec toute la force que leur
donne les épreuves qu’ils ont subies, saine et prompte justice.
(Source : Le Bonhomme
Libre)
Juillet
1945 -
Les plages minées interdites aux estivants.
- M. Dautry, d’accord
avec le ministre de l’intérieur, va signer incessamment un décret
interdisant toutes les plages minées
aux estivants, et ce d’une manière absolue, en raison du
danger qu’elles recèlent du fait des minages qui ont été effectués
un peu partout par les troupes allemandes.
Le
ministère de la Reconstruction fera connaître au jour le jour les
endroits du littoral où les déplacements sont autorisés. Pas de
colonies de vacances au bord de la mer. M. Dautry a également annoncé
que 400 000 d’engins ont été enlevés dans les régions
minées et que l’on espère arriver à en extraire 2 000 000 par mois.
Il a enfin fait connaître que 80 000 ouvriers au département et que l’on
logera dans des baraques provenant des anciens camps anglais de D.C.A.
et des camps militaires suisses, seront envoyés dans le Calvados pour
travailler à la reconstruction. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Juillet
1945 -
Nos fusils de chasse…. -
Des formules d’enquête relatives aux armes et munitions
déposées à la mairie par ordre des autorités allemandes, peuvent
être retirées, 16 rue Pasteur (bureau des renseignements).
(Source : Le
Bonhomme Libre)
Juillet
1945 -
A l’honneur. -
Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du
jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal :
M. Maurice Jeanne,
pharmacien à Caen, « N’a pas quitté son poste. Tout le
personnel était parti et, seul,
il a assumé l’exécution des ordonnances, le service de sa pharmacie,
le secours aux blessés, jusqu’à l’écrasement de sa maison,
le 7 juillet au soir. Ce vaillant français honore grandement sa patrie.
(Source : Le
Bonhomme
Libre)
Juillet
1945 -
Le châtiment. -
Martial Villerel et Roland
Malbranche, l’un et l’autre de Lisieux,
condamnés à mort par la Cour d’assises du Calvados pour avoir
assassiné, le 9 novembre 1943, une septuagénaire, Mme Vve Quentin, de
Saint-Martin-de-Mailloc, ont été fusillés le 26 juillet à Caen. Les
deux condamnés, après avoir entendu la messe et communié,
acceptèrent la cigarette et le verre de rhum traditionnels. C’est d’un
pas ferme qu’ils marchèrent vers le supplice. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Août
1945 -
Premier anniversaire. -
Le premier anniversaire de la libération de Caen a été
commémoré, lundi, par une cérémonie profondément émouvante dans sa
simplicité. Elle s’est déroulée, à 17 heures, sur la place du
lycée où, comme l’an dernier, fut hissé le pavillon tricolore
fleuri de la Croix de Lorraine brodée par les femmes de la Résistance,
celui-là même qui, apporté à travers les lignes ennemies, se
déploya largement dans notre ciel en juillet 1944.
Toutes
les notabilités de la ville étaient là, et, au premier rang de
celles-ci, le vaillant commandant Gille et son courageux adjoint, le
capitaine Duchez, qui renouvela son geste d’il y a douze mois et
envoya les couleurs cependant que
« L’Alerte » sonnait « au drapeau » et qu’une
délégation des F.F.I. rendait les honneurs.
Deux
ombres aussi étaient certainement présentes, celle de Marc Castel qui
fut tué au Rond-point de l’Orne et celle du charmant et héroïque
Georges Poinlanne, tombé pour la France
dans les combats qui marquèrent la délivrance de Lisieux, et
dont nous gardons pour notre part une magnifique image. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Août
1945 -
Le 7 juillet disparaissait le quartier Saint-Julien.
- La destruction du joli quartier Saint-Julien, quasi anéanti le 7
juillet 1944, par un bombardement de cinquante minutes au cours duquel
450 avions lourds déversèrent sur ce coin charmant de notre plus de 2
500 tonnes de torpilles, a été pieusement commémoré, samedi, en une
veillée funèbre tenue dans la chapelle de l’institution Saint-Joseph
qui remplace l’église paroissiale pulvérisée. A un chœur parlé
succédèrent un appel des morts, puis le chant d’un nocturne et des
Laudes, et une prière pour la paix. A minuit, M. le Chanoine Lair
célébra une messe pour le repos de l’âmes de ceux qui, trop
nombreux, périrent en un jour tragique entre tous.
(Source : Le
Bonhomme Libre)
Août
1945 -
Une vaillante caennaise. -
Mlle Suzanne Cruaud, fille
des anciens concierges de l’Ecole Primaire de Garçons, ambulancière
au XVe Bataillon médical, a été citée à l’ordre du jour de la 1er
division blindée, avec le motif suivant : « Chef de groupe
d’ambulance, d’une haute valeur morale, a par son ascendant, son
dévouement et son mépris du danger fait l’admiration de tous
et mérite la reconnaissance de nombreux blessés dont elle a assuré l’évacuation
dans des circonstances les plus difficiles, payant toujours de sa
personne en première ligne et sur des routes souvent battue par le feu
de l’ennemi. A donné la mesure de ses qualités exceptionnelles au
cours des opérations du 1er au 9 février 1945 de
Schonensteinbach à Blodelschein ». Nos bien vives félicitations.
(Source : Le
Bonhomme Libre)
Août
1945 -
Les réquisitions allemandes.
-
Les personnes qui, sur l’ordre des allemands, ont déposé des
pneumatiques, batteries et armes, peuvent retirer à la mairie les
imprimé nécessaires à la confection de leur dossier. (Source
: Le Bonhomme
Libre)
Août
1945 -
La mort qui rode. -
Faudra-t-il, un jour prochain, ouvrir dans nos colonnes une
rubrique spéciale sous ce titre macabre ?
Après
les dangers mortels que causent la présence de mines, l’insuffisance
des moyens de détection et aussi l’imprudence de trop de nos
concitoyens, l’effondrement d’une maison de la rue froide à Caen,
vient de nous rappeler la fragilité de l’existence dans nos villes
ravagées par la guerre. Nous garderons sur ce grave sujet tout le
sang-froid qui convient,
mais, nous n’hésiterons pas, comme il est de notre devoir, à
tirer le signal d’alarme. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Août
1945 -
Un squelette dans les ruines.
- Une équipe travaillant au déblaiement des immeubles de la
rue de Bayeux a découvert, dans le couloir de la boucherie Manoury, le
squelette d’un homme prés duquel se trouvaient les restes d’un
blouson à fermeture éclair et une casquette. Cette nouvelle victime
des bombardements a été inhumée au cimetière des inconnus.
(Source : Le
Bonhomme Libre)
Août
1945 -
Une maison s’écroule. - Samedi dernier, au début de l’après-midi, un effondrement
s’est produit dans une maison située rue Froide, cour de l’imprimerie
Robert. Deux locataires, M. et Mme Douchet se trouvaient dans leur
appartement lorsqu’ils entendirent un craquement suivi bientôt de l’effondrement
de la partie arrière de l’immeuble. Par miracle, ils s’en tirèrent
sans blessures ainsi que leur voisine, Mme Lessigle, qui a perdu un bras
au cours des bombardements. Les pompiers, sous les ordres du capitaine
Fallevez, se sont rendus sur les lieux : il n’ont pas eu à
intervenir. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Août
1945 -
La fête du quartier « Jean-Hébert ».
-
Si le nom de Jean Hébert (ce jeune héros qui s’empara, durant
l’occupation d’un avion à l’aérodrome de Carpiquet pour
rejoindre l’Angleterre et trouva une mort glorieuse en combat aérien)
est aujourd’hui dans la mémoire de tous les caennais, le quartier qui
porte son nom n’a pas la même célébrité. Disons donc qu’il est
situé dans le haut Saint-Gilles., qu’il avoisine la rue d’Hérouville
et qu’une fête y est prévue pour le dimanche 9 septembre. Des
emplacements gratuits sont réservés aux forains, se faire inscrire au
café Guesdon, rue Jean-Hébert. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Août
1945 -
Un wagon de coton est détruit par le feu.
-
Un incendie qui aurait été provoqué par des étincelles
échappées d’une locomotive, s’est déclaré dans un train de
marchandises remplit de balles de coton, en stationnement au pont
de L’Arquette. Sous les ordres du capitaine Fallevoz, les pompiers
sont parvenus à circonscrire le sinistre : un wagon a été
entièrement détruit. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Août
1945 -
Un présent indésirable. -
Les
artificiers du centre de Caen sont parvenus, non sans difficultés et au
prix du danger qu’on imagine, à enlever une bombe de 500 kilos
qui se trouvait sous l’escalier d’un immeuble de la rue
Guizot. On dit que les habitants du quartier respirent mieux depuis cet
exploit. Il y a de quoi. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Septembre
1945 -
Réseau routier. -
Dans la période d'occupation allemande de 1940 à 1944,
l'ensemble du réseau routier et plus spécialement les routes
nationales et départementales a eu à supporter certaines vicissitudes
dont celles de la dernière année ont été des plus marquantes.
On
doit d'abord noter, d'année en année, une diminution progressive des
fournitures de matériaux, du tonnage de liants hydro-carbonnés et une
réduction de matériel de cylindrage et de goudronnage. Il s'est
produit une chute rapide des possibilités d'entretien de 1939, où le
potentiel de travail était au maximum, au printemps 1944, où ces
possibilités sont devenues pratiquement nulles.
Tout
ce qui a fait défaut est allé, par une contrainte de plus en plus
grande,'à la disposition des allemands.
De
juin à août 1944, la bataille pour la libération qui s'est déroulée
dans le département a eu pour conséquence : la destruction de
chaussées, d'ouvrages d'art, de plantations, d'appareils de
signalisation, de bornes et de poteaux indicateurs, principalement dans
le Bessin et le Bocage. La circulation militaire intense qui a suivi à
causé la déformation et, dans certains secteurs,
l'anéantissement des chaussées, même ide celles qui étaient
goudronnées.
Dès
que fut chassé l'ennemi, le personnel ingénieur et cantonnier joignant
ses efforts et ses moyens de fortune au puissant outillage des Alliés,
entreprit des réparations essentielles (bouchage des trous de bombes,
déblaiement des voies publiques et établissement d'ouvrages
provisoires).
Depuis,
les réparations ont été développées graduellement dans toute la
mesure où les matériaux et le matériel ont pu être mis à notre
disposition et maintenant, la situation est telle qu'elle permet
d'envisager un programme rationnel de restauration.
Ce
programme devra nécessairement s'étendre sur plusieurs années :
moyens matériels à créer ou à développer (matériaux, outillage,
etc.. moyens financiers qui ne peuvent être établis qu'en corrélation
avec la faculté contributive du pays. En résumé, sur 242 ponts
détruits intéressant le réseau routier en général, 191 permettent
actuellement le passage des véhicules et 5 celui des piétons.
Par
ailleurs, M. le ministre de l'intérieur, dans sa circulaire n°
255 en date du 29 juin 1945, précise que les travaux de voirie rendus
nécessaires par les destructions résultant des faits de guerre
incombent exclusivement au ministère de la reconstruction et au
ministère des Travaux publics.
Septembre
1945 -
Port de Caen. -
Nous résumerons brièvement l'état du port à la libération et
en octobre 1945.
On
trouve au port de Caen 2 370 m de quais et 320 m d'appontements.
Les
quais et terre-pleins du nouveau bassin sont très peu endommagés.
Seules les installations ferroviaires ont été atteintes et sont déjà
rétablies.
Au
bassin d'Hérouville, ancien port privé de la Société Métallurgique
de Normandie, le môle d'accostage servant au débarquement du charbon a
subi de légers dégâts. Il en est de même de la nouvelle et moderne
installation spécialisée pour le stockage et le chargement du minerai
de fer, qui a reçu quelques obus.
Le
nouveau bassin et le bassin d'Hérouville
assuraient en temps de paix, 95 % du trafic du port, le Bassin St-Pierre
n'étant apte qu'à un trafic de cabotage de marchandises diverses,
assez faible avant 1939, mais susceptible de se développer au cours de
la période de reconstruction.
Barrage
de l'Orne - Cet ouvrage, qui maintenait le plan d'eau à la côte (+
7,74) pour alimenter le canal en eau douce, a été entièrement
détruit, puis
déblayé pour permettre l'écoulement des crues de l'Orne.
De
ce fait, le canal est alimenté en eau de mer par l'écluse de
Ouistreham et son plan d'eau peut varier de 1 m 50 entre la haute mer de
vive eau d'équinoxe et celle de faible morte-eau.
Limitation
du tirant d'eau - Compte tenu de l'état actuel de l'avant-port et du
chenal, le port est accessible à toute marée aux navires d'un tirant
d'eau de 15 pieds 6 pouces, avec un port en lourd limité à 1 800 t.
(Source : Le Bonhomme
Libre)
Septembre
1945 -
Outillage du Port de Caen. -
L'outillage public concédé à la Chambre de Commerce comprenait
10 grues mobiles et une grue fixe de 25 t. fonctionnant électriquement.
Sur
ce nombre, 3 appareils, les plus modernes, ont été démontés par les
Allemands, 2 par l'Armée Britannique. Il ne reste que 3 grues
convenables pour le charbon.
L'outillage
privé, avec obligation de service public, se composait de 18 grues
électriques de 1 t 5 à 10 t ; 2 fonctionnent et 5 seront bientôt
remises en service, ainsi que les transporteurs à charbon.
Aux
grues électriques s'ajoutent 6 grues anglaises de 6 t. à 18 m
produisant, au moyen de groupes électrogènes autonomes, du courant
électrique 220 volts, qui peut maintenant leur être fourni par les
postes de commutation de la S.M.N.
Le
programme consiste à remonter et à réparer une partie des 15
appareils encore inutilisables (y compris la grue de 5 t. Jeumont, qui
n'a pas été emmenée en Allemagne), à commander 3 grues de 6 t.
charbon, puis 2 grues de 12 t. à minerai, pour rénover le matériel en
temps utile.
On
retrouvera ainsi les 30 appareils du temps de paix, dont il pourront
être affectés aux marchandises diverses (y compris les 6 grues
anglaises), 4 au minerai, soit 2 postes plus l'installation
spécialisée qui n'a pas encore fonctionné et dont le débit doit
être considérable (il dépendra surtout du débit du chemin de fer),
14 soit 7 postes, au charbon (brai phosphates...).
Le
trafic du Port de Caen pourrait, dans deux ans, atteindre 4 millions de
tonnes, alors que le trafic record d'avant-guerre était de 2 200 000 t.
Septembre
1945 - Les patriotes
à l’honneur. - Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre
du jour de sa séance plénière, avec inscription au
procès-verbal : Sur proposition du Comité Local de Caen :
Mme
Louise Douet :
« Résistante de la première heure. A toujours assuré son
service de renseignements de la côte au P.C. de la Résistance malgré
les nombreuses difficultés avec les autorités
occupantes ».
M.
Claude Buteau,
à Caen : « S’est courageusement consacré au
ravitaillement de plusieurs milliers de réfugiés et sinistrés
auxquels les autorités de Vichyssoises avaient coupés les vivres pour
les forcer à évacuer ».
M.
Levesque Léon,
16 rue des Mésanges, à Caen : A au débarquement au 15 août
participé au ravitaillement dans des conditions les plus difficiles et
sous les obus, du Poste Sanitaires
n° 3, ainsi que des 400 civils réfugiés dans les abris du quartier
Saint-Thérèse, et cela avec dévouement et sang-froid
admirable ».
Sur
proposition du Comité Local de Douvres :
M.
Ardin Auguste :
« Résistant de la première heure. A saboté des installations
allemandes et camouflé des maquisards. Le 7 juin, son attitude
courageuse a permis à un commando
allié de faire un grand nombre de prisonniers sans subir aucune
perte ».
Saluons
à notre tour ces
courageux compatriotes. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Septembre
1945 - Bouts de
ruban. -
La Médaille d’honneur agricole a été décernée à M .
Joseph Brochard, de Mittois, à M. Marie, dit Paul de Lenault, et à Mme
Marie, née Aimée Françoise, de Bréville-en-Auge.
M.
l’abbé Marcel Prigent, ecclésiastique, salésien de Dom Bosco,
membre du personnel enseignant de l’institut Lemonnier, à Caen, a
été nommé Chevalier dans l’Ordre de la Santé Publique. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Septembre
1945 -
le charbon. -
Le coupon n° 2 de la carte de charbon « chauffage »
1945-1946 pour foyers domestiques sera mis en vigueur dans les communes
bénéficiaires, à compter du 24 septembre. Chacun de ces coupons n° 2
donnera droit à l’achat des quantités ci-après : Carte S (1
personne), 50 kgs ; carte A (2-3 personnes) 100 kgs ; carte B
(4-5 personnes) 150 kgs ; carte C ( 6-7 personnes), 200 kgs ;
carte D (8-9 personnes), 250 kgs ; carte E (10-11 personnes), 300
kgs ; carte F (12 personnes et plus), 350 kgs.
Ces
quantités seront également accordées aux communes suivantes :
Ouistreham-Riva-Bella, Colleville-sur-Orne, Hermanville, Lion, Luc,
Langrune, St-Aubin, Bernières, Courseulles, ainsi qu’aux sinistrés
des grandes agglomérations réfugiés dans des communes n’ayant pas
droit à la carte de charbon. La clôture de cette distribution est
fixée au 23 novembre 1945. La durée de validité des coupons n° 1 de
la carte de chauffage est réduite d’un mois, soit du 1er
août au 31 octobre 1945 inclus.
(Source : Le Bonhomme
Libre)
Septembre
1945 -
Nos braves. -
Le général Leclerc, commandant la 2e Division
Blindée, a cité à l’ordre de la Division notre jeune concitoyen
Georges Larmor avec le motif suivant : « Jeune canonnier,
conducteur de half-track, brave et dévoué, toujours volontaire pour
les missions les plus dangereuses. S’est particulièrement distingué
au cours de la campagne de Royan, se dépensant sans compter pour
assurer le ravitaillement en munitions de sa batterie alors que les
routes et la position étaient soumises à un violent bombardement d’artillerie ».
Cette distinction comporte l’attribution de la Croix de guerre avec
étoile d’argent. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Novembre
1945 -
L’heure des comptes.
- La
chambre civique a infligé les peines ci-après aux individus dont les
noms suivent :
Albert L………, 45 ans, cultivateur à Montigny : 20 ans de
dégradation nationale.
Robert
L….., 40 ans, entrepreneur de couverture à Verson : 15 ans de
dégradation et confiscation de la moitié de ses biens.
Yvette
P……., née L….., 38 ans, ménagère à Courseulles : 15 ans
de dégradation.
Benoit
L……, 40 ans, boucher à Caen : 10 ans de dégradation et
confiscation du quart de ses biens.
Joseph
B….., 21, même lieu : 10 ans de dégradation ; Marguerite B…..,
même lieu : 5 ans de dégradation. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Novembre
1945 -
Une religieuse à l’honneur.
- Mme
Renée Pézeril, en religion sœur Marguerite, Marie, des Augustines
Hospitalières de Caen, actuellement
à Bayeux, a reçu la Croix de Guerre
1939 avec l’élogieuse citation suivante : « Agent d’un
S.R. en territoire occupé par l’ennemi. D’un patriotisme
exemplaire, d’un dévouement sans limite, par les renseignements qu’elle
a communiqués a grandement contribué à la libération de la Patrie
dont elle mérite la reconnaissance ».
Sœur
Marguerit-Marie est déjà titulaire de la médaille « For God and
the Empire » qui lui a été décerné par le gouvernement
anglais. Nos respectueuses félicitations. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Novembre
1945 -
Un immeuble en ruines s’écroule.
- M.
Jules Briard, demeurant rue du Vaugueux, ramassait du bois en compagnie
d’un enfant au voisinage de l’immeuble en ruines qui servait jadis
de dispensaire au quartier. Ils remarquèrent que des lézardes s’étaient
produites dans les mures du bâtiment et quittèrent rapidement les
lieux, peu après, la maison s’écroulait. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Novembre
1945 -
Un squelette dans les ruines.
- En
déblayant les décombres de l’immeuble portant le n° 100 de la rue
Saint-Jean, des ouvriers viennent de mettre à jour des ossements
humains. Il pourrait s’agir des restes d’un élève du Petit
Séminaire, disparu le 6 juin 1944, Albert Dupont, né le 5 juin 1930,
dont les parents habitent à Torteval. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Novembre
1945 -
Des maisons préfabriquées pour les sinistrés.
- Le
Gouvernement français, à la suite des négociations menées avec l’Angleterre
et la Etats-Unis, s’est rendu acquéreur d’une importante quantité
de maisons de bois fabriquées par l’industrie américaine et qui
constituent, paraît-il, des logements confortables et gais. Cinq cent
de ces baraquements sont destinés à Caen où ils sont attendus avec
impatience. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Novembre
1945 -
Le Conseil général.
- Le
Conseil général du Calvados a tenu sa première session. Dans son
discours d’ouverture, le président , M. Boivin-Champeaux, rappelant
la tragique situation du Calvados dévasté ; 200 000
sinistrés sur une population de 400 000 âmes, 750 villages touchés,
dont 450 totalement ou partiellement anéantis, 5 villes détruites
sur six, un innombrable patrimoine d’architecture et d’art à
jamais disparu, au total un dixième des construction de la France
entière.
Ils
votèrent différentes subventions, et donnèrent un avis favorable à
une demande de la commune de Colleville-sur-Orne, qui, en souvenir du
débarquement qui s’effectua partiellement sur son territoire, désir
prendre le nom de Colleville-Montgommery, et acquiescent aux
appellations Villy-lès-Falaise et Montreuil-en-Auge, qui étaient
proposé. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Novembre
1945 -
Un don à l’hôpital de Caen.
- Les
hôpitaux britanniques d’Islington et de Camberley ont fait don à la
France de deux « Poumons d’acier » qui sont arrivés
au Bourget, d’où ils ont été dirigés sur les hôpitaux de Rouen et
de Caen. (Source
: Le
Bonhomme Libre)
Décembre
1945 -
Dans nos ruines. -
Des
ossements humains qu’une enquête s’efforcera d’identifier ont
été découverts par une équipe travaillant au déblaiement sur l’emplacement
des Établissements Borderieux, rue Saint-Louis. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Décembre
1945 -
La rentrée solennelle de l’Université.
- Elle
aura lieu le jeudi 13 décembre prochain. Au cours de cette cérémonie
qui serait présidée par une haute personnalité française, trois
notabilité étrangères. MM. Les professeurs Rosselet, recteur de l’Université
de Lausanne, Orr, de l’Université d’Edimbourg, président fondateur
du Comité Caen-Edimbourg et Lowgren, président
du Comité Franco-Suédois de Stockholm, se verraient décerner
le titre de docteur honoris
causa.
(Source : Le Bonhomme
Libre)
Décembre
1945 -
Les dangers du déblaiement.
- Deux
ouvriers de l’entreprise Lapouza, MM. Laurent Flochiay, 35
ans, père de trois enfants, domicilié à Châteaulin, et Edmond
Marie, 43 ans, demeurant rue de Bayeux, découpaient de la ferraille sur
les ruines de la Banque de France, lorsque l’écroulement d’un bloc
de béton fit tomber une barre métallique sur M. Flochiay qui eut la
tête fracassée et les vertèbres cervicales brisées. Assez
sérieusement blessé, M. Marie a été transporté à l’hôpital. (Source
: Le Bonhomme Libre)
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