1er Octobre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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CAMBREMER

Canton de Cambremer 

Les habitants de la commune sont des Cambremeriens, Cambremeriennes


Juillet 1845   -   Nouvelle local.  -    Le nombre des conscrits de ia classe de 1844 fournis par le département du Calvados est de 533, dont 505 pour l'armée de terre et 28 pour l'armée de mer.

Le départ des premiers aura lieu du 21 au 25 juillet. L'époque du départ des 28 destinés à l'armée de mer n'est pas encore fixé. (Source  : Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1845   -   Nouvelle local.  -    Le tirage des jurés pour le 3e trimestre des assises du Calvados qui ouvriront le 1er août, a eu lieu.

L'arrondissement de Pont-l’Evêque n'a fourni que les noms de MM. Briand à Beaumont, Bériard, médecin à Cambremer, Letellier, pharmacien à Beaumont, Rabel, maire à Saint-André-d'Hébertot, Dauge, imprimeur à Pont-l'Evêque, Berrurier fils, propriétaire à Honfleur. (Source  : Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1846   -  Nouvelles locales   -  Dans la nuit du 30 au 31 octobre, un voleur s'introduisit dans la maison de M. Guillemard père, vieillard de 82 ans, qui habile seul une maison un peu séparée de Cambremer.

Au moyen d'une vrille, on avait percé le contrevent, puis un fil de fer crochu passé par le trou, avait servi a enlever le crochet. Ensuite le voleur, qui connaissait parfaitement la fenêtre, avait enlevé le mastic au bas de la vitre correspondant au verrou, et, avec la pointe d'un couteau, il a fait sauter un coin. L'ouverture était juste assez grande pour passer la main.

Il avait été facile de s'introduire dans la salle, de forcer les tiroirs d'un bureau et les portes d'un buffet. Dans le bureau, une liasse de papiers fut levée, et dessous le voleur prit 3 fr., les papiers furent reposés sur le bord du bureau. Divers objets de ménage et des provisions même furent enlevés du buffet. Le voleur monta l'escalier et essaya, mais en vain, d'entrer dans une chambre, vis-à-vis de celle qu'occupe M. Guillemard, et où il savait que le linge et l'argenterie étaient déposés.

En s'en retournant, le voleur emporta un louchet neuf dans la cour.

Le vol était la répétition exacte d'un vol commis, il y a 7 ans, dans la même maison, et assurément par les mêmes moyens d'effraction. Cette lois encore, les papiers avaient été replacés sur le devant du bureau, mais le voleur plus heureux avait trouvé 300 fr. cette fois, une plainte adressée au procureur du roi n'avait pas eu de suite, malgré la voix publique qui désignait pour auteur de ce vol un nommé Dubois, qui, la veille du vol, avait brassé chez M. Guillemard et lui avait vu mettre son argent dans son bureau. Cet individu, condamné pour vol plus tard, était sorti de Beaulieu depuis deux mois, et était apparu à Cambremer le 27 octobre. Les soupçons, ou plutôt la conviction de chacun, l'accusait de ce second vol connue du premier.

Le jour de la Toussaint, cet homme fut aperçu deux fois dans la commune de Pontfol, et le même jour, pendant la messe, les époux Joli, ses parents, furent victimes d'un vol avec effraction, on leur prit 7 fr. et des objets de ménage et d'habillement.

Dans la même journée, le même voleur, dont on a pu suivre la trace entre ces deux vols, pénétra dans une maison à Englesqueville, que les époux Leroy, venaient de quitter pour aller à un café, que le dimanche ils tiennent a Cambremer. Il brisa le contrevent, un carreau et vola dans la maison un fusil à piston, de la poudre, du plomb et divers effets.

Le lendemain, le petit-fils de M. Guillemard, élève en +médecine à Caen, et alors en vacance, accompagné du fermier et du domestique d'un de ses oncles, trouva dans un pressoir appartenant à celui-ci, un homme caché derrière des bottes de foin et qu'ils reconnurent pour Dubois. Interrogé sur les motifs de sa présence, il dit qu'il venait de Caen, et était arrivé ivre la nuit même, et était entré là par hasard.

Deux bottes de trèfle déliées sous lui et déjà tout égrainées, démentaient son assertion. Cet homme était muni d'une poche brune qu'on lui fit ouvrir, elle contenait des effets. Le fermier, malgré les instances de M, Guillemard, refusa d'aider à arrêter cet homme, ce dernier se rendit alors à Cambremer, où les gendarmes avertis, coururent après le voleur, dont ils retrouvèrent le lendemain la poche volée à un boulanger qui portait son nom imprimé, contenant encore dix livres de pain, mais plus d'effets.

Le soir, les gendarmes déguisés le prirent dans un champ qu'il traversait, armé d'un fusil chargé. Interrogé sur l'emploi du fusil qu'il portait, il répondit hardiment qu'il allait à la chasse. Il était 8 heures du soir. Dès le lendemain, il fut dirigé vers Pont-l’Évêque.

On ne saurait trop blâmer l'indifférence des habitants des campagnes, à l'égard des vols qui se commettent près d'eux, jamais un paysan ne voudra arrêter un voleur qui vole son voisin, et même lui quelquefois, ce qu'il faut aussi blâmer, c'est la négligence de l'autorité qui laisse sans surveillance des repaires infects de mendiants, de voleurs libérés ou en exercice, qui sont, pour ceux qui volent, des receleurs assurés et qui, à l'occasion, leur fournissent des compères d'autant plus habiles qu'ils connaissent les gens et leurs habitudes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1849  -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller LOISEL. - Audience du 2 août.

Au mois de septembre 1840, le nommé Deville, greffier de la justice de paix du canton de Cambremer, âgé de 51 ans, marié et père de famille, essaya de commettre un attentat à la pudeur sur une jeune fille, âgée de moins de 10 ans, domiciliée à Cambremer même. Il parvint à obtenir des parents de cette enfant qu'ils ne porteraient pas de plainte contre lui, mais, le 7 juin dernier, vers 4 heures du matin, il tenta de s'introduire auprès d'une jeune personne de 16 ans, qui se trouvait seule dans la maison d'une dame Berard. Cette démarche, plus qu'équivoque, réveilla les bruits relatifs au crime qu'il avait commis en 1840 et une instruction fut immédiatement dirigée contre lui.

Deville qui longtemps avait nié sa culpabilité a fini par en faire l'aveu.

Les débats de cette triste affaire ont eu lieu à huis clos. Deville, reconnu coupable, mais en faveur duquel le jury a admis des circonstances atténuantes, a été condamné à trois ans de prison et à dix ans d'interdiction des droits civils.  (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles diverses.   -    Un décret du président de la République, en date du 22 de ce mois, appelle a l'activité 40 000 hommes sur le contingent de la classe de 1848.

 Les départs auront lieu du 20 au 25 mars courant. Le département doit fournir pour cette mise en activité 501 hommes. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles diverses.   -    Dimanche dernier nous faisions connaître le décret du président de la République, en date du 22 février qui appelle à l'activité 40 000  hommes sur le contingent de la classe de 1848 et dont les départs doivent avoir lieu du 20 au 28 mars courant.

Aujourd'hui nous devons ajouter que, d'après le tableau adressé aux sous-préfets et aux maires par M. le préfet, et qui indique le dernier numéro de chaque canton compris dans cet appel, l'arrondissement de Pont-l’Évêque doit fournir 86 hommes, répartis de la manière suivante : Blangy, 18. — Cambremer, 10    Dozulé, 14   Honfleur, 27   Pont-l’Évêque, 17.  (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles diverses.   -    M. le sous-préfet de Lisieux vient de recevoir de M de Neuville, représentant du Calvados, 6 000 fr. pour être employés en travaux d'utilité publique dans les six cantons de cet arrondissement, avec prière de faire donner immédiatement du travail aux ouvriers qui en manqueraient. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1850   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le conseiller Regnault. Séance du 1er Mai. 

Le sieur Tribouillard, armurier à Cambremer, s'absenta perdant quelque jours, au commencement du mois de janvier 1850. A son retour, il s'aperçut qu'un trou avait été pratiqué dans le mur de sa boutique et qu'un malfaiteur en passant la main par ce trou s'était emparé de quelques objets qui se trouvaient sur l'établi. II lui avait été volé deux pistolets, une culasse de fusil, plusieurs têtes de poires à poudre, deux chiens et une platine de fusil. Déjà précédemment il s'était aperçu plusieurs fois qu'un assez grand nombre d'outils lui avaient été dérobés. 

Ses soupçons se portèrent sur le nommé Zéphir-Isidore Dubois, journalier. Une perquisition fut faite au domicile de cet homme et elle amena la découverte d'une grande partie des objets qu'il avait volés au sieur Tribouillard et qu'il avait eu la précaution de dénaturer. Mais le sieur Tribouillard reconnut parfaitement les pistolets, et Dubois fut forcé d'avouer que c'était lui en effet qui, pendant la nuit, avait fait un trou au mur et soustrait les objets dont il s’agit. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -  Un arrêté de M. le Préfet du Calvados autorise la destruction, par les armes à feu, les corneilles et corbeaux, classé parmi les animaux nuisibles, dans les champs de Colza, par les propriétaires et fermiers, nonobstant la clôture de la chasse.

Cette autorisation cessera, toutefois, d'avoir effet après la disparition de la neige et des troupes de corbeaux en nombre extraordinaire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -   Le bruit court en ville qu'un crime épouvantable aurait été commis ces jours derniers dans le canton de Cambremer. Quatre hommes se seraient emparé d'une pauvre jeune fille, et, après avoir assouvi sur elle leur brutalité, l'auraient suspendue par sa chevelure à un arbre et abandonnée dans cette horrible position.

Un charretier aurait aperçu cette malheureuse enfant, et, après lui avoir porté secours, l'aurait transportée, à l'aide de sa voiture, dans une auberge où précisément les auteurs du crime étaient réunis. La jeune fille les aurait désignés sur le champ à son délibérateur, qui, cédant à sa colère et à son indignation, se serait précipité sur eux, et, le fouet à la main, il les aurait criblés de coups.

Deux de ces misérables auraient réussi à prendre la fuite, les deux autres, arrêtés par le courageux charretier, assisté de l'aubergiste, seraient maintenant écroués dans la prison de Pont-l’Évêque. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1853  -   Un accident.   -  Le sieur Portebosq ( Jean-Bapliste-Léopold ), âgé de 21 ans, cultivateur, monté sur un tombereau chargé de pierres, rentrait à Cambremer, lieu de son domicile, lundi dernier, vers 11 heures du soir. Il est tombé devant l'une des roues, qui lui a passé sur la poitrine, avant que son frère aîné, qui conduisait la voiture ait eu le temps d'arrêter les chevaux. La mort a été instantanée. (Source :  Le Journal de Honfleur

 

Février 1855   -   Nouvelles locales.   -   Le Moniteur publie la liste des personnes auxquelles vient d'être décerné des médailles, pour actes de courage et de dévouement, pendant le 4eme semestre 1854.

Dans cette liste, nous remarquons, comme appartenant à notre arrondissement, le sieur Dieudonné ( Eugène ), gendarme à Cambremer : à Montreuil, le 19 novembre 1854, s'est précipité tout habillé dans la rivière de Montreuil, pour sauver la vie à un individu sur le point de s'y noyer. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1855   -   Conseil d'Arrondissement.   -   Séance du 21 juillet 1855 : Voirie vicinale.

Le conseil demande le classement comme chemin de moyenne communication :

    Du chemin de Blangy à Cormeilles.

    Du chemin de Pont-l’Évêque à Cambremer, par Saint-Eugène.

Le conseil, après un examen approfondi, insiste pour que la direction de ce chemin suive la rive droite de l'Ivie, à partir du point de jonction avec la route de Lisieux, au lieu dit « Poirier de Chio », jusqu'au moulin de Gassard.

Cette direction qui desservira plus de propriétés, a, en outre, l'avantage d'éviter les pentes rapides que présentent les autres projets.

     Du prolongement du chemin de la Chapelle-Hainfray, depuis la Forge de Clermont jusqu'à Beuvron.

     Du chemin de Bonneville-la-Louvet à Lisieux par Saint-Philbert. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1855   -   Un médaillé.  -  Le Moniteur a publié un rapport de M. le ministre de l'Intérieur à l'Empereur, sur les actes de dévouement et de courage pendant le troisième trimestre de 1855, dans ce rapport se trouve cité : Marc-Constant Pagny, brigadier de gendarmerie à Cambremer, pour avoir, le 22 août dernier, à Saint-Laurent-du-Mont, arrêté au péril de sa vie un cheval emporté attelé à une voiture, et avoir montré le même dévouement dans une circonstance précédente.

Une médaille d'argent de deuxième classe a été accordée au brigadier Pagny.  (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1855   -  Un vol.   -   Un vol sacrilège a été commis à la Cambe, dans la nuit de jeudi à vendredi. Des malfaiteurs se sont introduits dans l'église, en descellant un barreau de fer d'une croisée de la sacristie, qui est en construction, ont forcé le tabernacle et enlevé la patène, la coupe du calice et celle du ciboire, ainsi que la petite boite destinée à renfermer l'hostie dans l'ostensoir. Le pied du calice et celui du ciboire, n'étant pas en argent, ont été laissés par eux, de même qu'une croix de procession qu'ils ont brisée.

Six hosties consacrées, que contenait le ciboire, ont été retrouvées le lendemain sur l'autel. Les galons de deux chasubles ont été complètement enlevés, deux autres chasubles, l'une en drap d'or, et l'autre en drap d'argent, sont disparues, et l'on n'en a retrouvé que la doublure dans un champ voisin de la grande route, à un demi kilomètre de la Cambe.

Le ciseau qui a servi à forcer les serrures du tabernacle et du buffet aux ornements, a été abandonné sur ce buffet même par les voleurs. La perte occasionnée par ce crime audacieux, ne s'élève pas à moins de 900 francs. La justice informe.

Dimanche dernier, sur une lettre de Mgr l'Évêque, M. le doyen du canton d'Isigny s'est rendu à l'église de la Cambe, et là, après quelques paroles bien senties prononcées par un missionnaire venu d'Isigny avec lui, il a fait, la corde au cou, une amende honorable en expiation du sacrilège commis. Toute la population était profondément émue. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1856   -   Un incendie.  -  Le 9, vers 6 heures du soir, un incendie a éclaté dans une maison construite en bois et couverte en chaume, située à une petite distance du bourg de Cambremer. Malgré l'empressement des habitants à se porter sur les lieux et quoique les secours aient été rapidement organisés, il n’a pas été possible de maîtriser le feu, qui n’a cessé qu’après avoir manqué d’aliment.

On a sauvé seulement du linge.

On explique ainsi la cause de cet incendie : le sieur Lamare (Jean), qui habitait la maison et qui exerce la profession de filassier, était allé, ce soir Ià, dans un appartement où il avait l’habitude de travailler, et il avait suspendu sa  lanterne au plancher ; des parcelles de chanvre, en voltigeant dans l’appartement se seraient enflammées à la chandelle qui brûlait dans cette lanterne et auraient communiqué le feu à des fourrages placés dans le grenier au-dessus.

Ce sinistre, qui a occasionné une perte d’environ 25 000 fr., laisse sans ressource deux familles composées ensemble de huit personnes, dont deux petits enfants. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1856   -   Deux accidents.  -  La dernière semaine de décembre a été marquée, dans notre département, par la mort violente de deux enfants.

Le 26 décembre, à Cambremer, un enfant de 12 ans, fils de M. Audrieu, agent-voyer, tomba des barres d’un pressoir, sur lesquelles il était assis, dans le chandelier. La mort fut instantanée.

Le lendemain de ce déplorable accident, le nommé Jacques Auguste Quesnel, âgé de 10 ans, fils du sieur Prosper Quesnel, meunier à Livry, a été pris et broyé dans les engrenages du moulin. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1856   -   L’Almanach des Postes.  -  Chaque année, les facteurs de la poste ont l’habitude d ’offrir aux personnes qu’ils ont coutume de servir, des almanachs ou calendriers.

L ’administration des postes, désirant faire tourner cette coutume au profit de ses administrés, a fait rédiger, à leur usage, un calendrier spécial, présentant toutes les indications et renseignements qu’ils ont intérêt à avoir quotidiennement sous la main.

Ce sont ces calendriers qui ont été offerts, cette année, aux habitants de notre localité, par les facteurs qui la desservent, et qui ont été acceptés avec d’autant plus d’empressement qu’ils présentent un caractère tout spécial d’utilité.

M. l’inspecteur des Postes du Calvados a eu l'heureuse idée d’ajouter, aux renseignements fournis par l’administration, une feuille volante, contenant la nomenclature de toutes les communes du département, avec le bureau de direction ou de distribution qui dessert chacune d’elles. Ce document sera d’une très[1]grande utilité pour la bonne rédaction des adresses des lettres à destination du Calvados, et aidera beaucoup à leur donner une direction convenable. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1857   -   Un accident.   -   Un bien triste accident est arrivé le 13 de ce mois à Cambremer. Le jeune Lemanicher (Léon-Armand), avait entrepris de décharger un vieux fusil, rouillé et abandonné depuis longtemps. Comme il cherchait à arracher la baguette que la rouille empêchait de céder, le chien se trouva soulevé, et le déclin, mis en jeu par les mouvements que le jeune homme imprimait au fusil, a déterminé l’explosion.

Le malheureux a reçu la charge en pleine poitrine et a succombé sur le champ. Il était âgé de 17 ans et était domicilié chez ses parents, qui habitent Cambremer. (Source : Le journal de Honfleur) 

 

Septembre 1860   -  Par arrêtés de M. le préfet du Calvados, en date du 23 août : 

- M. Deschamps, instituteur à Coquainvilliers, est nommé à Cambremer, en remplacement de M. Lemarchand.

- M. Chauvel, instituteur à Saint-Martin-de-Sallen, passe à Coquainvilliers.

- M. Duhamel, élève-maître breveté, est chargé, à titre définitif, de la direction de Fontaine-Henry, en remplacement de M. Anne, appelé à d'autres fonctions.

- M. Esnault, instituteur à Saint-Aubin-sur-Algot, est chargé, à titre provisoire, de la direction de l'école de Donnay, en remplacement du sieur Lepetit.  ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1863   -   Par décret impérial du 9 mars 1863.   -    Fixe à 1 115 hommes le coningent du département du Calvados dans la répartition des 100 000 hommes de troupes de la classe 1862.

Un arrêté préfectoral du 11 mars, fixe la sous-répartition.

                             inscrits.              contingent.

 

Honfleur                   131                  41

Pont-l'Évêque          123                  38

Blangy                       58                   18

Cambremer              48                   45

Dozuié                      71                   22

 

Le Conseil de révision se réunira sous la présidence du Préfet à Honfleur, le vendredi 17 avril, à 10 heures du matin.

Pont-l'Evêque, jeudi 16 avril, à 3 heures du soir.

Blangy, jeudi 16 avril, à midi.

Cambremer, mardi 14 avril, à 3 heures du soir.

Dozulė, mardi 14 avril à 11 h 1/2 du matin.

Les séances du Conseil de révision auront lieu, partout exactement aux heures indiquées par l'itinéraire. MM. les maires doivent y assister revêtus de leurs insignes. ( Le Journal de Honfleur )

 

Mai 1863   -   Par décret du 9 mai.   -    Inséré au « Moniteur universel » de jeudi, sont nommés :

Maire de Cambremer, M. de Bret (Pierre-Elie), Adjoint de la même commune, M. Thiron (Benjamin-Onésime). (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1863   -   Par arrêté.     -   M. le préfet du Calvados, en date du 25 septembre : Mlle Honoré, directrice des postes à Courseulles est nommée aux mêmes fonctions à Cambremer, en remplacement de Mme veuve Leterrier, décédée.

Mme Tramaux est nommée directrice des postes à Courseulles, en remplacement de Mlle Honoré. (l’Ordre et la Liberté)

 

Août 1864   -   On nous écrit de Cambremer.   -   Dimanche 21 août, avait lieu à Cambremer la distribution des prix de l'école de jeunes filles, dirigée avec tant de succès par des dames religieuses de la Providence de Rouen.

M. Guizot avait bien voulu quitter sa solitude du Val-Richer pour venir surprendre agréablement les habitants de Cambremer et rehausser de sa présence cette solennité. Il occupait le siège du président, ayant à sa droite M. Hébert, doyen, à sa gauche M. Debret, maire de la commune. Venaient ensuite les autres autorités, mais, disons-le, tous les regards étaient fixés sur l'homme éminent qui a joué un si grand rôle parmi nous.

La séance a commencé par une allocution touchante de M. le curé de Cambremer. M. le maire a pris ensuite la parole, puis M. l'abbé Guérard, vicaire de Cambremer, ayant proclamé les noms des lauréats, M. Guizot a revendiqué, au bruit des chaleureux applaudissements de l'assemblée, l'honneur de couronner de sa main les jeunes filles qui avaient mérité la palme dans la composition d'histoire.

La distribution des prix terminée, l'éminent écrivain s'est levé, et, avec sa voix mâle et fortement accentuée, il a exprimé à l'assemblée tout le bonheur qu'il ressentait de se trouver au milieu d'elle, il a ensuite adresse aux enfants quelques conseils que nous regrettons de ne pouvoir reproduire en entier, et qui se terminaient à peu près en ces termes : « Mes enfants, la morale, je le sais et il ne faut pas se le dissimuler, souffre dans notre contrée, c'est à vous à la relever, et vous pourrez beaucoup y contribuer lorsque vous serez devenues mères de famille, suivez toujours les sages conseils que vous aurez recueillis de la bouche de vos bonnes et excellentes maîtresses et de votre digne pasteur ; relisez souvent vos livres de piété, votre catéchisme et votre testament. Aimez le christianisme, aimez toujours, mes enfants.

Notre-Seigneur Jésus-Christ, et n'oubliez jamais que c'est lui qui a réhabilité la fille, l'épouse et la mère ». (l’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1865   -   Par un arrêté en date du 17 mai.   -   Pris sur la proposition de M. l'agent-voyer en chef, M. le préfet du Calvados a classé au nombre des lignes de moyenne communication sous le nº 34 un chemin tendant de Cambremer à Pont-l'Evêque.

Ce chemin prend son origine au bourg de Cambremer, traverse les territoires de Grandouet et de Montreuil, passe près du château et de l'église de la Roque-Baignard et de la forge des Nauderies, traverse les territoires d'Auvillars, du Fournet, de Saint-Eugène et de Saint-Hymer, passe par la Fontaine-Magard et le moulin de Gassard pour se terminer au poirier de Chio, sur la grande communication nº 25 de Lisieux à Pont-l'Evêque. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1868  -  Nouvelle divers.  -  On sait qu'aux termes de la loi sur la chasse il est défendu, sous peine d'amende, de chasser par les temps de neige. Or, les bois, les plaines et les vallées étant depuis plusieurs jours couverts d'une épaisse couche de neige, la chasse n'a plus lieu. Aussi depuis plusieurs jours ne voit-on aucune espèce de gibier aux halles centrales de Paris.

 

Janvier 1868  -  Le froid.  -  A propos du froid que nous avons subi pendant quelques jours, on a relevé, dans les historiens français, toutes les années qui ont eu des hivers rudes. En voici le catalogue exact :

En 358, l'empereur Julien, qui était à Paris, vit la Seine prise dans toute son étendue.

En 763 et 801, les hivers furent très rigoureux.

En 882, les charrettes passaient sur la Seine avec leurs chargements.

En 1407, le froid fut si rigoureux que la plupart des vignes et des arbres fruitiers furent détruits.

En 1420, Paris eut à souffrir d'un froid si vif qu'une mortalité extraordinaire se déclara et que la ville perdit les deux tiers de ses habitants. Les loups entraient jusqu'au cœur de la ville pour dévorer les cadavres. En 1414, la gelée dura, à partir du 31 décembre deux mois vingt-un jours, la neige pendant quarante jours consécutifs.

En 1370, le froid dura trois mois entiers dans toute sa rigueur.

En 1608, l'hiver fut si rigoureux dès le 21 décembre, que les approvisionnements de la capitale en combustibles étaient devenus si rares, qu'un cotret se vendait 33 sols. Les troupeaux  périrent en grand nombre dans les étables, ainsi que toutes  les espèces de gibier dans les campagnes et les forêts. La Seine fut si profondément prise, qu'elle portait des chariots  pesamment chargés.

En 1683, l'hiver fut si âpre, qu'un grand nombre de personnes moururent de froid, les gelées durèrent trois semaines.

En 1709, le froid extrême occasionna une disette qui fit périr beaucoup de monde. On fabriqua à Paris et à Versailles du pain d'avoine, qui fut servi sur la table des princes et des riches.

En 1740, le froid occasionna une nouvelle famine, ou fit, par ordre du parlement, des prières publiques, et on promena par les rues les châsses de sainte Geneviève et de saint Marcel.

En I768, les cloches des églises se brisèrent sous l'action du froid.

L'hiver de 1784 avait changé la physionomie de Paris. L'amoncellement des neiges et des glaces formaient d'insurmontables obstacles dans les rues où l'on ne pouvait plus marcher. Au coin de la rue du Coq-Saint-Honoré, on éleva une pyramide de même en l'honneur de Louis XVI.

Le 30 décembre 1788, le thermomètre descendit à 18 degrés 1/4 au-dessous de zéro, l'épaisseur de la glace qui couvrait la Seine fut de 12 pouces.

Enfin, en 1799, 1810, 1811, 1812, 1814, 1820, 1829, 1840, les hivers furent très rigoureux et la Seine fut congelée comme nous la voyons aujourd'hui.

 

Mai 1868   -   La lune.   -   La lune rousse qui finit aujourd'hui vendredi, à 6 heures 45 du matin, pour faire place à la lune de mai, n'aura pas été par trop méchante. Elle nous a donné de beaux jours. Les biens de la terre, au dire de nombreux cultivateurs, ont un aspect magnifique.

 

Mai 1868   -   Une circulaire.   -  Quelques du cas de morve s'étant produits dans le département, M. le préfet croit devoir rappeler à MM. les maires que, au terme de la loi, les détenteurs de chevaux morveux doivent immédiatement avertir l'administration municipale, qui, de son côté, doit aussitôt faire visiter, par un vétérinaire, les animaux infectés. Cette visite donne lieu à la rédaction d'un procès verbal, dans lequel les parties intéressées peuvent insérer leurs observations.

Les chevaux reconnus atteints de la morve doivent être abattus, tailladés et enfouis sur le champ. Les écuries dans lesquelles ils auront séjourné devront être purifiées et leur harnais désaffectés.

 

Mai 1868   -   Un nouveau marché.   -   Un nouveau marché à beurre et à volailles a été ouvert au bourg de Cambremer, le dimanche 31 mai dernier. Une grande quantité de  volailles et 1500 kilos de beurre apportés à ce marché ont été immédiatement vendus.

 

Mai 1868   -   Le climat.   -   L'élévation de la température qui n'a cessé de régner pendant la majeure partie du mois qui se termine, est un événement assez rare dans nos climats, où la chaleur n'atteint son maximum que vers le mois de juillet.

Voici à cette occasion la nomenclature des plus fortes chaleurs observées depuis un siècle et demi :

En 1702, le thermomètre monta à 39 degrés centigrades au dessus de zéro.

En 1753 et 1793, à 38 degrés.

En 1825, à 37 degrés.

En 1800 et en 1830, à 36 degrés.

La moyenne de la chaleur des étés et de 30 degrés. Cette moyenne à presque été atteinte dans la dernière quinzaine de mai 1868.

 

Octobre 1868   -   Fête de Cambremer.   -   le dimanche 11 courant :

Programme : le samedi, salves d'artillerie. Jour de la fête, 2 heures après midi, joute aux canards, exercice de la galetière, jeux et divertissements publics. à 7 heures du soir, ouverture du bal, lancement d'un ballon, illumination générale. à 10 heures, feu d'artifice fourni par la maison Crevel et Alliot, succursale des Fabriques d'artifice de Rennes.

Continuation le lendemain et le dimanche suivant.

 

Janvier 1869   -   Un accident.   -    Un accident qui aurait pu avoir les suites les plus fâcheuses est arrivé jeudi dernier à Cambremer.

M. Prévost, médecin, partait précipitamment, vers quatre heures du soir, pour se rendre près d'un maladie. Au détour de la route qui mène à Crèvecoeur, la voiture dans laquelle il était heurta violemment les bornes récemment posées près de l'église, et versa. M. Prevost et son domestique furent lancés à deux mètres environ.

Bon nombre d'habitants, vivement impressionnés par cet accident, accoururent à leur secours, mais, par un hasard providentiel, la voiture avait versé sans que le cheval tombat, de sorte qu'il n'en est résulté ni graves conclusions, ni dégât sérieux.

 

Avril 1869   -   Un infanticide.    -   Un infanticide vient d'être commis à Cambremer. Depuis quelque temps, de graves soupçons pesaient sur la veuve Ballon, au sujet d'un accouchement récent qu'elle avait en vain essayé de dissimuler.

Prévenue par la rumeur publique, la gendarmerie s'est rendue lundi, 5 courant, à Cambremer, et, sur les indications fournies par la prévenue elle-même, qui a fini par avouer le crime, on a  retrouvé, dans un trou rempli d'eau et profond de deux mètres, le cadavre de deux jumeaux nouveau-nés.

Le médecin appelé pour les constatations légales a déclaré que ces enfants étaient nés viables et qu'ils avaient respiré.    

 

Décembre 1869   -   Fait divers.   -  Le vendredi 3 de ce mois, vers onze heures du matin, la femme Guilloit, journalière à Cambremer, laissait ses trois jeunes enfants seuls à son domicile pour se rendre au bourg. Pendant son absence, qui avait duré environ une demi-heure, le plus jeune de ses enfants, âgé de deux ans, s'était approché du feu pour faire cuire une pomme, mais le feu ayant pris à ses vêtements, il fut cruellement brûlé, au point qu'il succomba dix-huit heures après dans d'horribles souffrances.  

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en huit compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des cantons de; Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév  Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.                             

 

Juin 1871   -  Fait divers.   -   La petite vérole continue ses ravages dans le Pays-d'Auge, où elle a fait depuis le commencement de l'année de nombreuses victimes. A Cambremer, nous assure-t-on, où le chiffre des décès annuels s'élève en temps ordinaire à 26, on compte déjà plus de cinquante inhumations.  

 

Octobre 1872   -  Fête de Saint-Denis.  -  Le samedi 12, au soir, salves d'artillerie et mousqueterie ; à 9 heures, retraite aux flambeaux.

Le dimanche, à l'issue de la grande-messe, exécution de plusieurs morceaux de musique, sur la place du bourg.    A 2 heures, jeux et divertissements divers.    A 6 heures  1/2, ouverture du bal.    A 10 heures, brillant feu d'artifice, fourni par la maison du Bonhomme Normand.    Immédiatement après, le bal recommencera.    Le lendemain lundi, ouverture, du bal à 7 heures du soir.

 

Novembre 1875   -  Fait divers.  -  On avait répandu le bruit qu'un parricide avait été commis à Cambremer, tout se réduit à une mort accidentelle. Voici le fait : Aimé-Dominique Chillard, journalier à Cambremer, âgé de 52 ans, a été trouvé mort dans un fossé qui borde le chemin, à l'entrée du bourg, et à 60 mètres environ de sa propre maison. Le corps était recouvert d'eau, à l’exception de la tête et des mains, mais ne portait aucune trace de violence.                             

 

Décembre 1875   -  Fanfare de Cambremer.  - La nouvelle Société musicale de Cambremer s'est fait entendre le jour de Noël. Cette musique, composée de jeunes gens et fondée depuis très peu de temps, est placée sous la direction d'un chef intelligent, M. Bazin. C'est grâce à ce dernier et au zèle des membres qui la composent, qu'elle a pu exécuter avec autant d'ensemble que de perfection les morceaux qu'elle a fait entendre à la messe de Noël.  

CAMBREMER (Calvados)  -  La Place

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